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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Because the drugs never work ✘ AnjEL V :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anjelica Zabini
Anjelica Zabini
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Lun 10 Oct - 19:15



Because the drugs never work
Elwyn & Anjelica


Avez-vous déjà ce sentiment de retourner en adolescence ? Vous souvenez-vous de ces étincelles qui pétillent lors des premiers jours d’une relation ? Le temps passé à se séduire, à flirter. Cette euphorie grisante qui vous assaille dès que vous pensez à l’autre ? C’est exactement ce que je suis en train de vivre ces dernières semaines. Ajoutez à cela que je mens à mon frère quand il me demande où je vais, vous avez la recette idéale de la relation, si je peux la définir ainsi, passionnée. L’accident au White Thestral a marqué un tournant dans nos vies. Nous tentons de mettre au loin les tumultes qui nous lient. Je ne sais pas réellement de quoi demain serait fait, mais je ressens au plus profond de mon être que je dois essayer. Toute ma carcasse résonne quand il est à mes côtés. Il éveille jusqu’à la moindre parcelle de ma chair. Pourtant, Merlin sait que nous avons tenté de discuter davantage au cours de nos rencontres. Le besoin de parler et de se redécouvrir autrement qu’en se touchant. Ce besoin était  presque viscéral. L’Italienne que je suis est déjà du genre tactile… alors avec Elwyn à proximité mes petites habitudes pouvaient rapidement ouvrir un chemin menant à une pente glissante. Pourtant ces derniers jours, je n’ai pas de nouvelle de l’Irlandais. Son silence est étrange. Nous avions pris l’habitude de nous écrire pour nous retrouver. Pourtant je n’ai pas eu de retour. Je ne me suis pas réellement inquiétée. Après tout, nous avions aussi nos propres vies à gérer. Je ne voulais pas non plus passer pour une harceleuse…

Ce matin, je me suis tout de même décidée à lui adresser une nouvelle missive. Une pointe d’humour dans cette dernière. Je ne voulais pas lui mettre la pression. Pourtant, c’est l’inquiétude profonde qui me rongea alors que la lettre me revint, le hibou n’ayant pu la délivrer. Mes doigts jouèrent un instant avec le papier cherchant quoi faire. Ce ne serait pas la première fois que je débarquerais chez lui à l’improviste après. Je soufflais un instant, posais ma lettre sur la commode de mon appartement et me décidais à me rendre à la boutique. Ce serait déjà plus simple. Si je voyais la boutique ouverte… cela serait un signe qu’il m’ignore volontairement. Je jetais un œil à l’heure. C’était la fin de journée, mais il devait certainement s’y trouver. Je transplanais sans même me poser plus de questions. Mon cœur se serra douloureusement dans ma poitrine. J’aurais préféré voir les lieux éclairés. Au lieu de cela, l’atelier du sorcier était plongé dans le noir, fermé. Il y avait quelque chose qui n’allait pas. Mon intuition se renforçait de plus en plus et j’étais loin d’être rassurée. Sans réfléchir davantage, je me rendais chez lui, dans sa maison. Hell n’était pas stable. Je le savais, je le découvrais. Son monde s’était écroulé depuis son accident et je percevais ses brèches. Mes pensées s’arrêtèrent nettes en arrivant devant sa porte. « Qu’est-ce que c’est que ce bordel… » soufflais-je en découvrant sur le palier un tas de lettres éparses, des cadeaux en tout genre allant de fleurs, chocolats, peluches… J’avais son anniversaire ? Il m’en voulait peut-être. Mais non… c’était en juin… Je me baisse pour attraper une carte. Derrière la porte, Yuki se mit à aboyer. Il semblait sauter sur le pan de bois avec ses pattes. Mes yeux se posèrent sur le mot visible. [i]Cher Elwyn, nous pensons à toi en ce jour si douloureux. Nous avons perdu le meilleur joueur de Quidditch, mais tu restes dans les mémoires de tous ! J’ai eu la chance de te…[i] Je laissais tomber le mot comprenant trop bien qu’il y avait un anniversaire… un qui était loin d’être heureux. Je sonnais, invitant son chien à japper davantage, puis je tapais à la main. « Elwyn, c’est Anje, tu es là ? » Yuki s’agita d’autant plus à ma voix. Je posais ma main sur la poignée et découvrais par chance que c’était ouvert. L’Akita vint vers moi et couru vers un coin de la demeure. Mon regard se posa sur les lieux découvrant le chaos qui s’était joué ici. Il y avait des bouteilles d’alcool et des pochons que je ne connaissais que trop bien. Paralysée par l’angoisse, je restais figée. Yuki revint vers moi, me sortant de ma paralysie et semblait vouloir m’emmener vers un endroit précis. Sans réellement réfléchir, je suivais la boule de poil jusqu’à la salle de bain.

Je laissais échapper un cri que j’étouffais avec mes mains. « Putain… Hell… » Je courus vers la baignoire. L’ancien joueur de Quidditch semblait endormi… Il n’allait pas me faire ça. Il n’avait pas le droit ! Je tentais de le tirer hors de l’eau pour le redresser et faire tourner son visage sur le côté s’il devait vomir. Son torse se soulevait très lentement au rythme de sa respiration. Mes doigts glissèrent sur sa veine et je trouvais malgré tout son pouls. Tout autour, le sol était jonché de restes de drogue et de cadavre de bouteilles vidées. « Hell, est-ce que tu m’entends ? » demandais-je paniquée. Je tapotais ses joues puis faisais couler de l’eau fraîche que j’appliquais sur ses cheveux et sa nuque. Ce n’était pas la première fois que je retrouvais une personne en pleine overdose. Je savais comment agir, mais… Elwyn… Ses yeux papillonnèrent quelques instants. « Elwyn ! Est-ce que tu as la potion ? » Je me relevais vers les placards et me mis à fouiller. Rory avait élaboré une décoction d’urgence… Elle permettait d’estomper les effets des drogues et d’aider à mieux respirer. Les mains tremblantes, je ne trouvais rien. Je connaissais le travail de mon meilleur ami. Ces bouteilles étaient parfaitement étiquetées. Je me laissais tomber au sol près d’Elwyn. « Il faut que je t’emmène à Saint Mangouste, je ne trouve rien… » murmurais-je lui caressant doucement le visage du bout des doigts. Je me retenais de céder à la panique, mais c’était réellement difficile. J’avais trop peur de savoir si Hell était dans cet état de façon volontaire. Mon regard plongea dans le sien, lui laissant quelques instants pour tenter de retrouver ses esprits. Ses prunelles étaient brumeuses… si triste. Si désespérée. Un nœud se forma dans ma poitrine. Je n’avais pas réalisé à quel point il était rongé de l’intérieur et en cet instant, j’avais mal pour lui.


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Lun 10 Oct - 20:50


Because the drugs never work
❝ AnjEL V - Début avril 2021 ❞

Deux ans. Deux putain d’années ! Deux ans que sa vie s’était arrêtée sur ce terrain de Quidditch. Il avait suffi de quelques secondes pour foutre en l’air son avenir, ravager sa vie et le laisser démuni sur le banc de touche. Sans le sport volant, l’ancien champion avait la sensation de ne plus exister. Il n’était plus qu’une coquille vide, sans talent, sans but précis conduisant sa triste existence. Sur cette pelouse encore gelée par la rosée matinale écossaise il avait perdu sa famille de substitution, mutilé à vie, affaibli aussi bien physiquement que moralement. Un coup dur pour cet adrénaline junkie incapable de rester en place. Toute son agressivité latente, sa rage explosive n’avaient plus d’exutoire, se retournant indéniablement contre lui à chaque seconde qu’il ne passait pas sur un balais. L’envie de mort. Le sentiment d’inutilité. La perte de sens. L’abandon. L’exclusion. Elwyn n’était plus que le passager d’une vie dont les reines avaient été confiée à un destin cruel à son égard dès le premier jour. Il retrouvait cette place dont il s’était extirpé avec force par le passé, démuni, désabusé. Plus rien n’avait de sens à ses yeux. La bataille était perdue d’avance. La lutte impossible à mener. La pente trop raide à remonter à présent qu’il avait perdu ses forces. Sans compter l’absence de toute envie d’aller mieux. A quoi bon ?! A quoi bon se battre ? A quoi bon se focaliser sur les quelques bribes de positif quand tout autour de lui était désolation ? Un champ de bataille jonché des lambeaux d’une vie de gloire, d’accomplissements sportifs et de pure exaltation. Il y avait bien Maxime ou même Moïra, les deux constantes de sa vie, les deux femmes fortes, ses piliers. Sa meilleure amie, sa soeur d’âme. Deux êtres si opposées dans leurs énergies et pourtant si bénéfiques à leur façon pour l’Irlandais. Malgré tout, malgré les tentatives de Moïra d’apaiser sa douleur, malgré les grands discours ou les distractions de Maxime pour lui redonner le sourire, Elwyn n’allait pas bien. C’était un fait, une évidence. Son tempérament déjà extrême à l’origine se retournait contre lui à présent.

Il y avait bien eu une petite lueur d’espoir dans la noirceur ambiante de son existence. Une réminiscence d’un passé rayonnant. Un rappel douloureux et pourtant à la fois si grisant. Petit bonbon acidulé, piquant avant de libérer une douceur infinie dans laquelle il ne demandait qu’à s’abandonner. Oui, si tant est qu’il réussisse à se l’autoriser. Là résidait son principal problème. Retrouver Angel avait été à la fois une bénédiction et une souffrance pour Elwyn. En raison de leur histoire passionnelle, de la façon dont elle s’était brutalement arrêtée, des implications de ses actes, des souvenirs devenus pénibles suite à l’accident qu’elle faisait remonter mais surtout de cette attirance le submergeant avec une force telle que lutter devenait plus douloureux qu’autre chose. Elle était son filet du Diable, plus il entrait en conflit avec son envie d’elle, plus cela lui devenait pénible, se débattant corps et âme contre le besoin presque vital de se retrouver en sa présence. En dépit de tout ce qu’il pouvait s’inventer comme excuses, trouver comme raison pour ne surtout pas céder, pour la haïr, les faits étaient là. Anje, son contact, sa présence, ses baisers, son toucher… Son essence même était un bol d’air frais. Grâce à elle, Elwyn avait la sensation de pouvoir à nouveau respirer. Il sortait d’une longue apnée douloureuse, ses poumons se déployant enfin pour longuement inspirer mais bordel ce que c’était atroce.

Sur les conseils enfin intégrés de Maxime mais surtout après avoir frôlé une seconde fois la mort -bon peut-être pas quand même mais on parle d’Elwyn, le gars est extrême ok-, il s’était autorisé à la revoir. Lâcher prise, comme elle avait dit. Lâcher prise et voir. Voir comment ils pouvaient interagir l’un avec l’autre. Voir quoi faire de cette obsession latente qui les rongeait littéralement de l’intérieur. Si les premières entrevues avaient été tel un premier rencard d’adolescents pré-pubères ne sachant trop comment tout ça marche, le naturel était bien vite revenu au galop. L’ancien champion avait beau tenter de mettre de la distance physique entre eux à chaque fois qu’ils se voyaient, faire distraction d’une façon ou d’une autre, l’attraction avait été plus forte. Rapidement, peut-être trop même, leur corps s’étaient retrouvés, explorés, touchés avant de s’unir dans un langage qu’ils maîtrisaient du bout des doigts. Une osmose parfaite dans laquelle ils plongeaient tête baissée, s’exprimant mutuellement ce manque ressenti pendant toutes ces années loin l’un de l’autre. Oh bien sûr, ils avaient tous deux connu d’autres partenaires, Anje avait même failli se marier mais maintenant que la vie les avait à nouveau réunis il fallait se rendre à l’évidence : ils s’attiraient inexorablement. Pourtant, une chose était en mesure de tout stopper net. Une chose pouvait venir assombrir ce tableau, tuer dans l’oeuf l’éclaircie qui pointait le bout de son nez dans son existence.

Deux ans. Le rappel n’avait pas été brutal. Le malêtre s’était progressivement installé. Telle la migraine qui commence à se faire sentir à l’arrière de vos globes oculaires, une mélancolie insidieuse s’était immiscée en lui, polluant lentement la moindre de ses pensées. Le mécanisme insidieux, mortifère avait eu bien vite de complètement l’abattre, rappelant l’approche inexorable de la date. Angel et son aura ne pouvaient plus rien pour lui. Yuki et sa bonne humeur non plus. Reclus dans sa maison de la banlieue londonienne, l’Irlandais s’était isolé, coupant contact avec le monde extérieur. Les stocks d’alcool, de tabac et de noire sortis, il attendait la tempête dont les premiers vents soufflaient sur son esprit déjà abattus. Il n’avait pas les armes, il ne voulait pas lutter, il ne pouvait pas lutter. Défait avant même que l’ouragan ne passe, seul son chien assistait à sa lente descente aux enfers. A mesure que les jours passaient, quelques cadavres de bouteilles commençaient à s’empiler ici et là, les cendriers se remplissant doucement, la noire à peine entamée. Vint le premier hibou aperçu depuis la fenêtre de sa cuisine où les boites de nourriture à emporter s’empilaient déjà. Le premier impact contre sa porte suivi d’un second puis d’un troisième puis d’un vingt-cinquième cinq minutes plus tard. Chaque coup était un de plus dans son coeur, devenu incapable de supporter ce rappel direct de ce qu’était devenu son existence. Il en vint à isoler les murs de sa maison d’un sortilège le coupant des bruits extérieurs puis, alors que le défilé des oiseaux nocturnes n’avait de cesse de s’intensifier, lui crevant un peu plus le myocarde, Elwyn abandonna le confort de son salon. Sur son passage, les cadavres s’empilaient, les bouteilles se vidant à une allure folle, le tabac venant à manquer, les quantités de noire s’épuisant à vue d’oeil. Le temps s’était dilaté, gonflant au même rythme que sa souffrance psychologique. Seul le rythme de ses réveils comateux, les yeux endoloris par les larmes qui n’avaient de cesse de couler, ponctuait sa temporalité. Impossible de dire quel jour ils étaient, depuis combien de temps il avait sombré et quelle était la dernière fois qu’il avait mangé. Yuki était nourri par un sort bien pratique, sortant dans le jardin au moyen d’un second sortilège placé sur une des portes arrière.

Alcoolisé, éreinté, drogué, sa nouvelle quête uniquement destinée à engourdir un peu plus ses sens et son mental l’avait mené dans la salle de bain. Installé depuis de longues heures dans la baignoire, l’eau de son bain en était devenue froide. Un premier sort lancé d’accio mal maitrisé vint exploser la bouteille de whisky contre un des murs de la pièce. Le second, un peu mieux contrôlé lui permit de vider le liquide ambré en un temps record, le replongeant dans une torpeur salvatrice. Toutefois, cette fois-ci, Elwyn se sentit tiré de cet état comateux par une sensation de fraicheur dévalant son visage. Yuki tentait-il une nouvelle fois d’attirer son attention. Un long grognement lui échappa, bien trop amoindrit pour parvenir à amorcer le moindre mouvement, seules ses paupières tentaient de s’ouvrir, aveuglé par la luminosité régnant dans la pièce. Dans le lointain, un son lui parvenait. Quelque chose de connu, d’étrangement familier. Il fronça les sourcils, relevant péniblement une main pour la porter à son visage. Tout son être entier était lourd, ses paupières brûlant tant ses yeux étaient déshydratés par toutes les larmes ayant coulées. Ce fut quand l’océan terne de ses prunelles croisèrent l’ambre délicate qu’il la reconnue. « Angel… » Souffla-t-il péniblement, sa main se levant à peine pour capturer une mèche de ses longs cheveux entre ses doigts. Il n’avait pas la force de râler, de la congédier, de s’indigner de sa présence. Dans l’état actuel des choses, Elwyn parvenait même difficilement à distinguer le vrai du rêve. Après tout, les mélanges infernaux dont il imbibait son corps lui avaient, à plus d’une reprise, provoqué des hallucinations. Cette fois-ci pouvait bien en être une. « Non… » Finit-il par répondre, percutant avec quelques secondes de décalage ce qu’elle venait de lui dire. Hors de question de retourner à Sainte Mangouste. Encore moins dans cet état. Surtout pas à cette période. Les médias lui tomberaient dessus comme jamais. Il ne voulait pas leur donner plus de grain à moudre. Lourdement, ses paupières se fermèrent à nouveau, tentant d’articuler quelque chose mais les mots ne venaient pas. Qu’Angel soit là ou non, il ne pouvait pas rester dans cet état. Si elle était une hallucination, il devait s’en assurer, si elle était bel et bien réelle, il refusait de lui offrir plus longtemps pareil spectacle. Une nouvelle fois l’Irlandais tenta d’articuler une phrase mais ne parvint qu’à marmonner sans que cela ne fasse sens. Las, sa main gauche s’empara de sa baguette posée sur le rebord de la baignoire et à l’aide d’un sortilège informulé, il fit venir à lui depuis sa chambre la fameuse potion destinée à clarifier un peu son esprit. Avec l’aide de l’Italienne il en avala le contenu, reposant lourdement son crâne contre la surface claire de la baignoire le temps que la concoctions fasse effet. Après un instant, ses iris revinrent à sa recherche et dans un souffle il constata, le coeur serré. « Tu es là… »
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Anjelica Zabini
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Ven 21 Oct - 23:50



Because the drugs never work
Elwyn & Anjelica


Un pressentiment. Une mauvaise intuition. Appelez ça comme vous le voulez. Lorsque ce hibou revint, le mot entre ses pattes fourchues, mon myocarde s’est resserré au creux de ma poitrine. Des doutes s’infiltrent. Hell n’est pas le genre à se défiler. S’il n’avait plus voulu me voir du jour au lendemain, j’étais certaine qu’il n’aurait jamais agis de cette façon. Pas après nos dernières semaines. Nous étions plus proches que jamais. Cherchant à comprendre ce qui nous unissait si fort, sans mettre la moindre étiquette sur notre relation. Si relation y avait. Nous avions décidé de relâcher les brides qui nous avaient retenues. Toutefois, rien ne se faisait à la vue de tous. Qu’il le veuille ou non, Elwyn restait une célébrité aux yeux de ses fans qui ne l’avaient jamais oublié. Cet article nous avait donné une leçon amère. Il était plus facile de dissimuler ce rapprochement entre nous pour le moment. Je ne préférais même pas imaginer la tête de mon frère s’il venait à l’apprendre sans même que je n’ai eu le temps de lui en parler.

Lorsque j’arrivais devant sa maison, toute la devanture était envahie de bouquets de fleur, de lettres, de boîtes refermées d’un nœud saillant… J’étais abasourdie devant cette folie qui s’étalait devant mes yeux. Je n’avais jamais compris ces personnes qui idolâtraient une personne. Encore moins un joueur de Quidditch… Mais Elwyn était tellement plus qu’un simple athlète doué d’user de ses mains sur un balai. C’était toute une personnalité. Qu’il n’offrait qu’à peu de gens. Mais une fois découverte, c’était un trésor rare et précieux. Je m’étais voilé la face ces derniers mois. Je m’accrochais à le détester, car c’était bien plus aisé que d’admettre qu’il m’avait marqué. Qu’il avait laissé son empreinte dans ma carcasse, au creux de mon âme. Les mensonges avaient aidé. Mais la vérité qu’il m’avait à demi offerte au fil de nos rencontres n’avait fait qu’exacerber ce qui dormait en moi depuis des années. Pourtant… rien n’était aisé. Tout entre nous était compliqué. Par ce passif si emmêlé et étriqué. Nous avions conscience des risques que nous prenions alors que nous nous rapprochions. Son silence soudain pouvait-il venir de là ? Non. Je m’accrochais à cette conviction profonde qui m’avait intimé d’aller à sa rencontre. Quelque chose n’allait pas. Yuki était là, derrière la porte à s’agiter. Je découvrais cette dernière ouverte sur sa demeure. Son intimité. Un chaos sans nom. Mon regard s’était perdu, pourtant l’ami canidé de Hell ne cessait de japper, de m’appeler à le suivre. Je traversais les pièces sans réellement savoir par où je passais. J’allais dans la direction que le chien m’indiquait. Jusqu’à pousser cette porte et découvrir cette scène qui étouffe mon cœur. Mains sur mes lèvres pour tuer un cri qui cherche à percer le silence insidieux.

Je m’agite dans tous les sens, cherche une solution qui pourrait tout résoudre. J’aurais préféré retrouver Elwyn dans son lit, fiévreux à cause d’une dragoncelle. Ce qu’il m’offre… Je ne le connais que trop bien. J’évolue dans ce monde. La drogue est une libération. Elle n’en reste pas moins dangereuse consommée à outrance. Je suis loin d’être une référence. Je ne sais par quelle volonté je parviens à en user que pour mon divertissement même s’il m’est arrivé également de sombrer. Surtout quand j’ai cherché à limiter la consommation de Luca en me détruisant moi-même à petit feu. Mais Hell… ayant conscience de la journée représentée… Je n’ose me poser certaines questions. Me laissant choir à ses côtés, il finit par entrouvrir les yeux. Sa main se lève, semble toucher mes cheveux sans même y croire. Il est conscient et ce constat me rassure. Je souffle alors qu’il refuse un passage à Saint-Mangouste. Je m’en doutais… Mes méninges incertaines pensent soudainement à faire venir Azrael, mais je vois Elwyn attraper comme il le peut sa baguette. Un accio… Dans la panique, je n’y ai même plus pensé. Je vois la fiole arriver vers nous et l’attrape. Je tire sur le bouchon de liège. « Je vais t’aider… » Je glisse la flasque à ses lippes et laisse doucement couler la potion à mesure qu’il boit. Un léger poids s'enlève de mes épaules. Il va bien. Il va se remettre. Pourtant, je m’enlise en réalisant sa détresse. Si impuissante devant ce constat. Nos yeux se rencontrent. Tu es là… Je n’arrive pas à savoir s’il en est étonné ou rassuré. Peut-être les deux. Sûrement indigné au fond de lui que je le trouve ainsi. « Le hibou est revenu avec ma lettre… je me suis inquiétée… » Mon cœur palpitait durement contre mes côtes. Je ne voulais pas aborder le sujet de son accident. Ce n’était pas à moi de décider. Le revers de mes doigts caressa doucement sa joue. Je glissais ma main dans l’eau. Elle était bien trop froide pour y rester. « Il faut que tu sortes de la baignoire. » Je tournais la clenche pour permettre l’écoulement. Hell parvint à se lever tandis que je lui tendais une serviette pour lui permettre de se sécher. Je l’observais, me tenant devant lui. L’inquiétude rongeait mes entrailles lentement. A peine sa serviette autour de ses reins, je m’approchais, encadrant son visage de mes mains. Je repoussais doucement ses cheveux vers l’arrière de son crâne, l’ambre de mes prunelles s’accrochant à ses iris aussi profonds qu’un océan. « Putain, Hell…Tu m’as fait peur. » Mes bras se croisèrent, s’enroulant autour de sa nuque. Une étreinte pour le sentir contre moi. Sentir qu’il était là, bien en vie à mes côtés. Sentir sa chaleur, son odeur. Je me fichais d’être mouillée, de sa nudité. Il était conscient. C’est tout ce qui m’importait. L’avoir avec moi, entre mes bras.


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Sam 22 Oct - 20:57


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❝ AnjEL V - Début avril 2021 ❞

Jamais Elwyn n’avait souhaité partager ce moment si particulier faisant à présent partie intégrante de sa misérable existence. Systématiquement il s’était évertué à repousser tous ceux souhaitant lui imposer leur présence. Maxime, Moïra, Diego… Partager sa peine semblait inconcevable, honteux même. Autant estimait-il sa présence salvatrice pour ses amis, autant il ne désirait pas la leur quand l’anniversaire de son accident approchait. Malheureusement pour lui, les quelques proches suffisamment dignes de confiance gravitant autour de l’ancien champion ne l’entendaient pas de cette oreille. Repousser Maxime semblait peine perdue, sa meilleure amie louve mettant un point d’honneur à ne jamais l’abandonner, qu’importe qu’il n’ait pas envie ou soit d’humeur massacrante. Moïra adoptait une technique plus douce, parfois médicale tandis que Diego optait plus pour lui changer les idées d’une façon ou d’une autre. Autant de méthodes se heurtant face au mur qu’Elwyn se dressait durant cette période de l’année. En deux ans on aurait pu imaginer qu’il serait passé à autre chose, qu’il aurait fait son deuil, tourné la page pour se focaliser sur le positif. C’était mal connaître le spécimen Elwyn O’Connor et son aura sombre devenue gouffre sans fin.

Pour combler le vide, alcool, tabac et drogue venaient en grand renfort. Cocktail détonnant, ravageur quand il n’avait pas d’autres moyens exutoire de cette peine le rongeant de l’intérieur. Cet aspect extrême de sa personnalité brillamment canalisé à l’époque par le Quidditch et une quête continue de perfection se retournait contre lui. Du dépassement de soi, il sombrait dans la dépression. Privé d’adrénaline, de rêves de grandeur et d’exploits sportifs. Elwyn avait la sensation d’avoir perdu le sens si durement acquis à sa présence sur cette Terre. Si le Quidditch ne pouvait plus faire parti de son quotidien, à quoi bon continuer ? A quoi bon se battre ? Pour quoi tenter de se relever ? Les raisons qui lui étaient données ici et là semblaient toutes dénuées de sens, dénuées de profondeur et d’une accroche suffisante pour lui faire lentement remonter la pente. Au lieu de cela, l’Irlandais préférait anesthésier la peine par tous les moyens possibles. Une léthargie qui avait le seul avantage d’engourdir ses sens et rendre toute réflexion confuse, stérile. Privé de ses pensées destructrices, il ne pouvait qu’attendre que le temps passe, que l’anniversaire s’éloigne lentement, rendant la peine un peu moins paralysante, un peu plus supportable. Travail entrepris avant de se plonger dans ce bain chaud, inhalant une énième dose de poudre, engloutissant une bouteille de plus venant s’ajouter au nombre déjà impressionnant de cadavres emplissant les lieux.

Tiré malgré lui de sa léthargie, le son familier de la voix d’Anje résonna en son sein, animant quelque chose de profond que même l’alcool et la drogue ne pouvaient étouffer. La belle Italienne faisait office de phare dont la lumière était d’une clarté aveuglante. Impossible de s’en détourner, impossible de ne pas être happé par cette dernière. Il avait appris la leçon. Toutes ces années passées loin d’elle, animé uniquement par une rage bestiale pour ne pas s’autoriser le manque, tout ça avait volé en éclats à son contact. Elle s’était immiscée subrepticement en lui, obsédant la moindre pensée, enflammant ses sens par sa simple proximité. Anje était la pire des drogues. Lui résister s’avérait peine perdue. La retrouver là, en ce jour si spécial, au bord de sa baignoire alors que son état pouvait être considéré d’inquiétant n’avait rien du hasard. Afin de s’assurer que cette enveloppe charnelle à la beauté ravageuse n’était pas le pur fruit de son imagination, il fit venir à lui l’antidote de la petite poudre noire. Aidé par Anje, Hell en ingurgita lentement le contenu avant de reposer son crâne contre la paroi de la baignoire, attendant sagement qu’elle fasse son travail. Dès que les effets s’estompèrent, retrouvant la simple léthargie de l’alcool, son regard se porta à nouveau sur elle, des émotions contraires se bousculant en lui.

Quand la belle lui expliqua la raison de sa présence ici, amenée jusqu’à la salle de bain par un Yuki assis droit comme un « i », ses prunelles sombres guettant le moindre fait et geste de son maître, Hell ne put s’empêcher un profond soupir. « Je ne voulais pas que tu me vois dans cet état… » Raté ! Une simple phrase, aveu de l’état de détresse aussi bien mental que physique dans lequel il se trouvait pour ce second anniversaire de l’accident. Faire appel à elle, avoir sa présence à ses côtés pendant ce moment lui avait été tout bonnement impensable. Une position de faiblesse, des sentiments conflictuels qu’elle ne pourrait pas comprendre. Leurs rapports s’étaient significativement améliorés ces dernières semaines, les rapprochant comme jamais l’un de l’autre tandis qu’ils avaient décidé d’éliminer les nombreuses barrières s’étant érigées avec les années. Toutefois, offrir pareil spectacle à Anje avait été impensable. A présent, la congédier semblait hors de portée. Elle était inquiète, sur place et tout rejet se transformerait à coup sûr en engueulade à laquelle il n’avait pas la force de participer. Hell allait devoir prendre sur lui et accélérer le processus pour espérer aller un peu mieux. Plus facile à dire qu’à faire !
La simple sensation de ses doigts glissant sur son visage lui fit fermer les yeux dans un profond soupir. C’était le coeur serré qu’il constatait à quel point son simple contact parvenait à éveiller un peu de douceur sous toute la noirceur de la dépression. Non sans difficulté, l’Irlandais parvint à se redresser, faisant appel à ses muscles complètement engourdis par l’alcool encore plus que présent dans son sang. Enfin hors de l’eau, il se saisit de la serviette tendue. Dans des gestes grossiers il se débarrassa d’une part des gouttelettes perlant sur son corps et noua le tissu autour de sa taille, les longues mèches de sa chevelure abyssale masquant une partie de ses traits. Captivé en une fraction de seconde par l’ambre des iris d’Anje, il n’amorça par le moindre mouvement, son myocarde tambourinant douloureusement dans sa poitrine aux gestes pourtant si anodins de la belle. Une partie de son être semblait encore vouloir s’assurer qu’elle n’avait rien d’une hallucination, détaillant avec minutie chacun de ses traits avant l’étreinte.

Si le geste pouvait sembler machinal il n’en était rien. Ses bras enroulés autour de la taille d’Angel, une de ses mains vint s’accrocher à sa nuque tandis que la seconde chercha sa hanche opposée dans une tentative désespérée de la garder au plus près de lui pour ne faire qu’un avec cette chaleur envoûtante. Le visage enfouit dans le creux de son cou, enivré cette fois-ci par l’odeur si délicate de l’Italienne, un soupir d’exaltation lui échappa, resserrant un peu plus son étreinte autour de son enveloppe. Par la barbe de Merlin ce qu’elle lui avait manqué. Quelques jours à peine s’étaient écoulés depuis leur dernier rendez-vous clandestin, la déprime pointant silencieusement le bout de son nez dans l’esprit d’Elwyn, reléguée au second plan par l’ivresse d’un plaisir charnel. Impossible de se voiler la face, Angel l’avait marqué au fer rouge aussi bien physiquement que mentalement. Son corps et son esprit réclamaient de concert sa présence, visiblement plus ardemment en ces temps de crise. A ses mots, la gorge nouée, Elwyn ne trouva d’autre réponse que « Je voulais t’épargner ça… Ça finit toujours par plus ou moins s’estomper… » Estomper. Le mot ne pouvait pas être mieux choisi. Sa dépression ne partait jamais. Elle ne guérissait pas. Il avait simplement des phases de mieux avant de sombrer à nouveau. Voilà quelle était sa nouvelle réalité. Le champion du monde de Quidditch uniquement animé par le besoin viscéral d’adrénaline était bien loin. Il s’était assombri, aigri même. Cette simple idée, celle de la décevoir, de la faire fuir, de l’écoeurer s’avérait presque aussi douloureuse que tout le reste. L’apprêté de l’aveu enserrait sa gorge, malmenant son coeur à tel point que les larmes refaisaient leur chemin dans ses prunelles océan. Comme pour appuyer les paroles qu’il s’apprêtait à prononcer, Hell desserra son étreinte autour d’elle afin de pouvoir capter son regard. « Tu n’as pas besoin de rester si tu as des obligations ou que tu préfères partir… J’ai l’habitude, c’est juste que… » Ses iris se firent fuyants alors que la confession s’avérait douloureuse à verbaliser. Un bref soupir tremblant de ces larmes qui ne demandaient qu’à s’échapper de son océan et il reprit, la voix cassée. « Cette période est toujours compliquée pour moi. » Période pour ne pas dire anniversaire. Compliquée pour ne pas dire synonyme de profonde dépression. C’était trop dur à admettre, trop dur de se mettre tant à nu même face à elle. Ce fut cet instant que Yuki saisit pour se rapprocher de son maître, léchant affectueusement la jambe de ce dernier dans un petit couinement triste avant de se coucher à leurs pieds. C’était sa façon à lui de montrer son inquiétude et la peine ressentie pour l’ancien champion en plein deuil.
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Mer 26 Oct - 22:45



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Elwyn & Anjelica


Je connaissais Elwyn depuis des années. Même si les chemins de nos vies s’étaient séparés, une trace résiduelle n’avait cessé d’exister dans ma chair. Inconsciente. Cachée sous la colère et la haine que je ressentais pour lui. Allant parfois jusqu’à oublier son existence qui se rappelait à moi à l’aide d’une couverture de gazette du sorcier qui le mettait à l’honneur. Un journal que je balançais à la poubelle avec un regard dédaigneux. Pourtant je ne pouvais m’empêcher de me souvenir de ce qu’il était. L’étincelle vive de son regard, le sourire en coin charmeur et satisfait. Il était magnétique même si la force de son caractère n’était plus à prouver. Je l’avais aimé pour ce qu’il était. Pas pour son éclat, sa célébrité. Pour lui. Même s’il n’y avait jamais rien d’officiel. D’acté. C’était tout simplement Hell & Angel. Aujourd’hui, il avait changé. J’avais changé. Le temps était passé avec les blessures qu’il laisse sur sa route cabossée. Ses prunelles étincelantes étaient plus sombres, le sourire sur ses lippes était plus cynique. Une aura sombre tournoyait autour de lui. Elle semblait parfois me laisser accéder à ses profondeurs, à entrevoir Elwyn pour mieux l’envelopper de sa couverture insidieuse. Comme c’était le cas aujourd’hui.

Le découvrir inconscient m’avait bouleversée. Bien plus que la fois où j’avais pansé sa plaie de mes propres mains. Il n’était pas difficile de comprendre ce qui lui traversait la tête en cette journée. Il avait voulu être seul. Je me doutais que la fierté de l’Irlandais aurait voulu que je ne le voie pas ainsi. Pourtant je ne pouvais me résoudre à détourner le regard. Mon cœur palpitait brutalement contre ma cage thoracique. Il semblait prêt à exploser tant la peur et l’inquiétude m’avaient rongé miette par miette, avec une langueur inégalée. Je libérais un souffle alors qu’il me disait ce dont je me doutais. « Je sais… » Murmurais-je doucement sur un ton qui se voulait rassurant. Je continuais malgré tout de l’observer d’une mine inquiète. Il avait énormément consommé, je ne voulais pas que sa santé soit en danger. Je l’invitais à sortir de l’eau. Je trouvais facilement une serviette. Le regard de Yuki nous suivait dans nos mouvements.

Une fois hors de la baignoire, je le prenais dans mes bras sans pouvoir m’en empêcher. J’appuyais ma tête contre son torse tandis que ses mains s’accrochaient à moi. Sa chair était fraîche à cause de l’eau. Un frisson me parcourut. Une de mes assassines se hissa à sa nuque, mes doigts venant lui masser doucement la base de sa chevelure, remontant lentement vers le haut. Je n’avais rien vu. Tout comme Luca quand il était tombé dans l’addiction la première fois, je ne m’étais pas rendu compte à quel point Hell pouvait aller mal. Je ne pouvais pas dire que je ne le savais pas. Il y avait quelque chose chez lui qui était profondément différent, de brisé. Il l’avait évoqué quand on avait parlé de son accident. Il m’avait dit qu’il aurait peut-être mieux fait de mourir quand il avait été blessé au White… Je resserrais doucement ma prise. « Nous pouvons essayer d’estomper cela ensemble, si tu le souhaites… » Je n’avais pas la prétention de penser que je pourrais le guérir. Si cela avait été si simple, bien des psychomages auraient déjà trouvé la pilule magique. Je ne rebondissais pas sur le fait qu’il voulait m’épargner cela. Comme s’il voulait me protéger de ses faiblesses. Ne pas me rendre malheureuse à cause de son état. Je ne souhaitais pas rester passive, mais je ne voulais pas m’imposer non plus. Mais ce qu’il avait dit me laissait penser qu’il ne me rejetait pas.

Il me libéra doucement de son étreinte, nos regards se croisèrent. Je sentis mon myocarde pulser dans toute ma carcasse à la vue de ses iris océans tumultueux. Mes mains glissèrent doucement sur son torse, ne voulant pas rompre le contact entre nous. Je hochais doucement la tête à ses paroles. J’allais répondre quand Yuki se glissa à nos pieds. Un sourire étira mes lèvres. Gardant une main sur Elwyn, je me penchais et caressais l’Akita entre les oreilles avant de me redresser, retrouvant les yeux de l’Irlandais. « Il m’a guidé vers la salle de bain. » Ma main, toujours en contact avec sa peau, glissa le long de son bras et se nichant dans la sienne, entrecroisant nos doigts. « Je veux rester avec toi. » Je tirais son bras pour le glisser dans mon dos. Je relevais le visage pour l’observer un instant. Je ne pouvais être nulle part ailleurs, c’était une certitude. Je posais mes lippes sur les siennes en un doux baiser. « Par contre, on pourrait peut-être sortir de ta salle de bain. » dis-je en italien pour le détendre un peu. « Et tu devrais t’habiller… Tu vas attraper froid après être resté des heures dans cette eau glaciale. » Yuki aboya à mes suggestions et je laissais un petit rire s’échapper. « Tu vois, même lui est d’accord. » J’aurais tout donné pour aider Elwyn. Pourtant il n’y avait pas de solution miracle. Je ne peux que le comprendre à moitié. La torpeur qui m’avait gagnée après mon accident avait duré des mois. Parfois, elle allait et elle venait. Mon sourire solaire laissait place à des prunelles à peine éclairées par un rayon argenté de la lune. Il y avait des jours où cela semblait aller, que tout allait redevenir comme avant. Puis je me souvenais. Replongeais. Je n’avais toujours pas fait mon deuil. J’étais persuadée que tuer notre agresseur pourrait m’aider. Mais comment pouvais-je faire pour Hell ? Je ne pourrais jamais lui rendre son talent d’antan. Impuissante. Comme Luca l’avait été pour moi à l’époque. « Tu vas te trouver des vêtements et pendant ce temps je vais nous faire des sandwichs. » Je libérais lentement sa main, lui adressais un sourire. Je retirais mon manteau en sortant et le déposais sur un coin du canapé encore accessible et me dirigeais vers la cuisine. En ouvrant le frigo, je grimaçais. Finalement, la mission repas allait peut-être être compliquée. En attendant l’arrivée de Hell, lui laissant ainsi le temps de reprendre ses esprits un peu seul, j’ouvrais les placards en quête de nourriture. Au moins… mon esprit focalisait sur autre chose. C’était plus matériel. Plus facile. Ma mère disait qu’un bon tiramisu résolvait tous les problèmes. Malheureusement, je n’étais pas fine cuisinière, alors Hell n’aurait pour béquille qu’une mécano pas toujours très subtile…


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Sam 29 Oct - 19:40


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❝ AnjEL V - Début avril 2021 ❞

Il allait falloir faire un effort. Cette simple pensée constituait à elle seule une source d’angoisses phénoménales. Prendre sur soi. Contrôler ses émotions. Ajuster le degré de dépression qu’il allait lui montrer. C’était mal barré compte tenu de l’état pitoyable dans lequel elle l’avait retrouvé mais s’il voulait ne pas l’inquiéter plus que ça (alors qu’on va pas se mentir, il y a clairement matière à s’inquiéter avec Elwyn), aucune autre solution se présentait. Le pire ?! Il croyait dur comme fer que c’était là la meilleure option à sa portée. Impossible de l’en faire démordre. Vous doutez ? Demandez un peu à Maxime ce que ça fait de « discuter » avec Elwyn O’Connor, je suis sûre et certaine que la louve pourra disserter pendant des heures sur la tête de mule et tête à claques qu’est son meilleur ami. Le convaincre de voir en la présence d’Anje ici et maintenant une chance s’avérait aussi faible que de tomber sur un pot d’or en bout d’arc-en-ciel, parole d’Irlandais.
La préserver, ne pas l’inquiéter. Voilà à quoi se résumait son plan. Autant mettre un pansement sur une hémorragie. Ça résout pas le problème mais au moins on peut pas dire qu’on a pas essayé… D’autres auraient pu également argumenter en faveur du fait qu’ils s’entendaient mieux que jamais. Après tout, comment les contredire ? Tous deux avaient pris la difficile décision de faire table rase du passé, de s’accorder une chance et laisser parler cette attraction mutuelle insoutenable quand ils tentaient de la museler. Malheureusement, une fois de plus, c’était mal connaître l’ancien champion et cette fierté démesurée qui le caractérisait si bien. A l’époque cette dernière était essentiellement focalisée sur son art, sa discipline phare. Maintenant que la vie l’en avait privé, Elwyn retombait dans les vieux travers de son enfance. Dissimuler le malêtre envers et contre tout. Ne rien montrer, ne rien dire, tout garder quitte à se faire bouffer de l’intérieur par ses propres pensées. Admettre aller mal, mettre des mots sur la souffrance grandissante étaient les pires aveux de faiblesse. Le jeune homme n’en était tout simplement pas capable.

Les paroles qu’il offrait à Anje en guise de maigres explications et discours rassurant s’avéraient déjà éprouvantes. Une chance que l’honnêteté maladive caractérisant Hell s’interpose, l’empêchant tout simplement de la bercer de mensonges auxquels la belle n’aurait probablement pas crus. Rester évasif, ne pas trop en dire, ne pas aller au fond des choses, statuer l’évident s’avérait une option viable. Non, on ne pouvait décemment pas affirmer que ça allait. On ne pouvait pas non plus dire « ça va aller ». En revanche, annoncer que ça finit inexorablement par s’estomper, était suffisamment flou pour laisser sous-entendre « je vais mal mais j’irai moins mal dans quelques temps ». Pour beaucoup, cela s’avérait amplement suffisant. Leur conscience comprenait qu’ils avaient bien agi et pouvaient passer à autre chose sans plus se faire de soucis que ça. Dans le cas d’Anje, quelque chose lui disait que ça ne serait pas aussi simple. Elle n’allait pas s’éclipser aussi facilement, encore moins après l’avoir trouvé dans pareil état. Intuition confirmée par la suggestion qui quitta ses lèvres à laquelle Elwyn ne préféra pas répondre. Le regard fuyant, l’Irlandais se contenta de poursuivre quelques secondes de plus l’étreinte avant de lui offrir une seconde porte de sortie qu’elle déclina presque aussitôt.

Son attention fut détournée un instant par son Akita à leurs pieds que la belle vint doucement caresser, replongeant bien vite son océan dans l’ambre d’Anje. Il n’allait pas lui opposer la moindre résistance. Voilà quel était le plan pour espérer la rassurer et ne surtout pas aborder le sujet si épineux de ce second anniversaire et tout ce que cela pouvait impliquer pour lui. Un effort colossal en perspective. « Mmh… » Retourner dans la cuisine, se nourrir, avoir à prendre une décision même si c’était juste prendre des vêtements… Ça faisait déjà beaucoup pour l’esprit d’Elwyn, complètement paralysé. Le simple fait d’aller dans la pièce principale et avoir vue sur l’extérieur et son balais continuel de chouettes et hiboux le terrifiait. Bien trop focalisé mentalement sur comment il allait gérer tout cela pour espérer esquisser le moindre sourire ou amorce de mouvement. Le regard vide, Elwyn la laissa quitter la salle de bain, Yuki relevant ses prunelles noisette vers son maître avant d’émettre un léger couinement. Comme par réflexe, sa main vint se glisser entre ses oreilles dans une caresse qui se voulait rassurante sans pour autant parvenir à duper le chien. Ce fut après un profond soupir, espérant relâcher un tant soit peu la tension encerclant sa cage thoracique devenue atrocement douloureuse qu’il emprunta enfin le couloir menant vers les chambres suivi de très prêt par Yuki. D’un geste las, l’Irlandais se débarrassa de sa serviette, enfila un caleçon traînant sur sa commode avant de s’immobiliser face à la penderie occupant un des murs de sa chambre. Sous le regard bienveillant de son compagnon, Hell luttait intérieurement avec lui-même. Voilà pourquoi dans cette période là il faisait tout son possible pour anesthésier ses sens ainsi que son cerveau. La moindre prise de décision s’avérait être une torture incommensurable. « Ar mhaithe le fuck ! » Grommela-t-il en attrapant dans un geste emplit de rage les premiers vêtements se présentant à lui.

Son jean délavé, un banal débardeur et une chemise à carreaux rouge et noire enfilés, il s’assit au bord de son lit histoire de retrouver son calme. La pression montait en lui, l’envie tenaillante de retrouver une certaine torpeur rongeait son esprit affaibli. Dans une tentative désespérée de lutter, l’ancien champion enfouit son visage dans la paume de ses mains, sa jambe droite s’agitant dans un trépignement nerveux. Ce simple geste suffit à alerter Yuki, imposant sa présence de la façon la plus adorable possible. A grand renfort de coups de langue, il vint écarter les mains d’Elwyn, récoltant au passage les larmes salées s’étant échappées de son océan. Les bras du sorcier s’enroulèrent autour de la carrure touffue du chien, non seulement pour le stopper mais également profiter de son amour inconditionnel. L’océan déborda une fois de plus sur ses joues avant qu’il ne se reprenne. D’un revers de main il sécha ses yeux rougis par la fatigue, les larmes et les drogues, prenant tout de même une bonne dose de courage traînant au pied du lit. Un cadavre de bouteille en plus, Anje n’y verrait que du feu. Il était enfin prêt à descendre la rejoindre. Jamais sans son compagnon, Yuki finit par le devancer, descendant les dernières marches de l’escalier avant de se précipiter dans la cuisine prêt d’Anjelica. Hell, immobilisé à mi-parcours eut un profond soupir, la gorge nouée et le coeur lourd. Ses pieds refusaient de le mouvoir. Impossible de descendre comme ça. Résigné, il tira sa baguette de la poche arrière de son jean, de l’autre son paquet de clope et en alluma une avant de lancer deux sortilèges informulés sur la maison. Le premier intensifia celui d’insonorisation de la bâtisse, s'assurant ainsi qu’aucun son extérieur ne puisse leur parvenir. Le second recouvrit d’un voile gris opaque l’ensemble des fenêtres avant de doucement se dissiper, laissant une impression de maillage aux fils dorés. Voilà l’assurance de ne plus voir ces maudits oiseaux envahir le ciel autour de son domicile. Au moins maintenant il n’aurait qu’à se concentrer sur donner l’illusion que ça n’allait pas si mal que ça.

« Te prends pas la tête, j’ai pas franchement faim. » Annonça-t-il en la rejoignant dans la cuisine. Hell savait que ses placards possédaient peu de victuailles, laissant Anjelica relativement démunie. Il suffisait de voir les nombreux emballages de gâteaux et contenants de nourriture à emporter vides abandonnés ici et là pour comprendre comment il s’était nourri durant ces derniers jours. Instinctivement, l’Irlandais ouvrit le frigo, en extirpa deux bières bien fraîches qu’il décapsula avec le briquet dans sa poche et rejoignit l’imposant canapé. La bière destinée à Anje posée sur la table basse, il s’affala dans le sofa, engloutissant déjà la moitié du liquide doré dans une quête d’apaisement. Qu’importe qu’elle le sermonne à ce sujet, qu’importe qu’elle désapprouve ou tente de le faire manger, sans alcool Hell n’était pas à même de faire le moindre effort. « Si t’as faim y a les menus de restaus qui livrent. » Dit-il en désignant avec sa cigarette coincée entre ses doigts une des extrémités du plan de travail, le regard rivé sur le jardin luxuriant qu’on devinait derrière le maillage voilant l’immense baie vitrée dont disposait son salon.
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Dim 20 Nov - 23:02



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J’avais évolué dans un monde où la drogue et l’alcool proliféraient. Je n’étais pas un exemple de moralité sur ce sujet. J’en prenais régulièrement pour faire la fête. Parfois quand le moral n’y était pas. Mais je n’étais ni comme Luca ou encore Elwyn. J’arrivais à m’en détacher, à ne pas y avoir recours à trop forte dose. Même si cela serait un pur mensonge de dire que cela ne m’était jamais arrivé. Suite à mon accident, le manque de sensation forte me rongeait de l’intérieur au point de basculer de ses petites poudres et gélules magiques. Cela fut pire quand je jurais à Luca de me droguer autant que lui pour tenter de le faire arrêter. S’il remontait la pente, je n’étais pas encore certaine qu’il soit réellement sorti de cette forte dépendance. Je doutais qu’une telle menace fonctionne sur Hell. Qui étais-je après tout dans sa vie ? Je n’y étais certainement pas aussi centrale pour qu’il s’inquiète d’une telle menace.

Le découvrir ainsi me fit mal au cœur. Une pointe de tristesse accablante s’accrochant à mon être. Pas de pitié, non. Une profonde empathie où j’avais la sensation d’absorber ses émotions, qui, malgré les substances toxiques et la boisson, transperçaient violemment de toutes parts. J’avais compris grâce à ces mots devant l’entrée de sa maison de quoi il s’agissait. Les gens de ce monde me dépassaient. Quelle idée de faire de telles offrandes pour un jour si sombre ? J’aurais certainement tout brûlé si quelqu’un avait l’envie de me faire un présent le jour de mon accident où Andrea avait perdu la vue. Cela n’avait pas de sens à mes yeux. Cela ne faisait qu’ouvrir davantage une plaie qui n’était même pas cicatrisée. Cela partait d’une bonne intention, mais ces personnes devaient être stupides. Comment pouvais-je en douter alors qu’une simple apparition à ses côtés lors d’une soirée avait fait les choux gras de la presse ?

J’aidais comme je le pus Elwyn à sortir de l’eau et lui tendais une serviette que je trouvais dans sa salle de bain. Un instant dans les bras l’un de l’autre, j'espérais simplement lui apporter un ancrage, une aide pour se relever au milieu de tout ce merdier. La date était assez cruelle en elle-même et les cadeaux en plus, était un vif rappel de ce qu’il avait perdu suite à sa chute. Tandis que je l’invitais à aller s’habiller, je tentais une mission de ravitaillement. Je me rendais dans sa cuisine constatant encore une fois que l’ancien joueur de quidditch se laissait totalement aller. Les bouteilles jonchaient de ci et de là. J’ouvrais un réfrigérateur vide et n’avais que peu de succès dans les placards. Yuki arriva dans mes jambes et je me baissais pour lui caresser la tête. Mon regard ambré observa le voile se dessiner lentement autour des fenêtres tandis que le son s’atténuait, créant comme une bulle nous protégeant de l’extérieur. « Je n’ai pas faim non plus, mais c’est histoire que tu aies quelque chose dans le ventre… » Mon regard croisait le sien alors qu’il se mettait à fumer et prendre une bouteille de bière. Je trouvais finalement du pain de mie et quelques tranches de jambon. C’était pas exceptionnel, mais avec un peu de mayonnaise et le reste de fromage, cela ferait l’affaire. Je le glissais dans une assiette et venais m’asseoir à ses côtés. « Je n’ai jamais prétendu être un cordon bleu. » dis-je avec un petit sourire devant son regard sur le sandwich. Je me doutais au vu de sa réponse qu’il ne souhaitait pas manger, mais cela serait tout de même mieux que rien. Je prenais la bouteille qu’il m’avait préparée, observant la sienne déjà à moitié vide. Je portais le goulot à mes lèvres pour en boire plusieurs gorgées. Je restais un instant silencieuse. Je n’étais pas du genre à arracher les confessions. Du moins, je savais quand je ne devais pas le faire… Mes doigts glissèrent sur les siens pour lui piquer sa cigarette et je tirais plusieurs lattes en une fois avant de la lui rendre. Je fermais un instant les yeux libérant doucement la fumée avant de reporter mon attention sur Elwyn. « Je te forcerai pas à parler si tu n’en as pas envie, Hell. » De toute façon, avais-je réellement besoin qu’il le fasse ? Tout autour de nous parlait pour lui. Comment l’aider quand la seule solution à ses problèmes était le fait de pouvoir voler à nouveau ? De pouvoir jouer comme avant ? Retrouver cette gloire d’antan ? Quoi que je puisse dire, je n’avais pas la solution miracle. Le besoin qu’il recherchait, je ne pouvais lui offrir. « Tu veux venir chez moi ? Te mettre loin de tout ça pour quelques jours ? » Personne ne penserait à lui envoyer de cadeaux dans un domicile qui se trouvait au-dessus d’un garage de motards. Je reposais ma bière sur sa table basse. « Je peux aussi me débarrasser de tout le bordel que tu reçois. » Il n’aurait pas à y mettre le nez lui évitant certains tourments. Mon besoin de le toucher, d’être tactile me démangeait. L’envie de le prendre dans mes bras était forte. J’avais toujours été ainsi plus encore quand il s’agissait de personnes auxquelles je tenais. Je me glissais doucement sur ses cuisses, mes genoux de chaque côté de ces dernières. Mes mains vinrent sur ses épaules que je massais doucement, mes doigts remontant le long de sa nuque. « Qu’est-ce que je peux faire Hell ? » murmurais-je me sentant sans arme face à cette situation. Démuni était le mot. Je voulais l’aider sans savoir comment m’y prendre…


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Jeu 24 Nov - 19:00


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❝ AnjEL V - Début avril 2021 ❞

Si partager un moment de vulnérabilité n’était pas un problème pour Elwyn (bah ouai, c’est pas Rory hein !), il fallait en revanche que cela soit fait avec les bonnes personnes. La première qui lui venait en tête était nulle autre que Maxime. Sa meilleure amie l’avait vu à son plus bas, l’avait supporté depuis toutes ces années avec son sale caractère pour lui maintenir un tant soit peu la tête hors de l’eau. Sans compter qu’on ne parlait pas de n’importe quelle déprime. Cela n’avait rien d’un petit coup de mou saisonnier. Bien au contraire même. Elwyn faisait un deuil. Celui de son avenir, de toute son existence telle qu’il l’avait vécue, espérée et rêvée. Une vie dont on l’avait brutalement privé, arraché avec une telle brutalité que se relever constituait un challenge. Peu avaient pu l’apercevoir dans cet état et qu’Anje rejoigne ce cercle très fermé le terrifiait. Non seulement car il n’avait jamais été aussi vulnérable en sa présence et également de part leur relation naissante. Ils avaient déjà l’avantage de se connaître, d’avoir été intimes par le passé mais jamais encore elle ne l’avait vu ainsi. Jamais leur relation n’avait pris une dimension plus profonde. Durant les mois qu’ils avaient vécu en Italie et les quelques semaines récemment, ça avait été principalement charnel entre eux. Ils ne passaient pas de longues heures nocturnes à discuter, ne se livraient pas sur leurs sentiments les plus profonds ou encore ne détaillaient pas tous les traumas de leur enfance. Juste une alchimie telle que rester plus de dix minutes sans toucher l’autre s’avérait insupportable. Du sexe en somme.

Aujourd’hui, en cette date bien particulière, en cet anniversaire funeste où tout ce qu’il avait envie de faire était d’oublier, il allait au contraire devoir refréner ses pulsions. Au nom de quoi exactement, me demanderez-vous. Tout simplement au nom de la belle Italienne. Pour ne pas l’inquiéter, pour ne pas qu’elle soit tentée de lui faire la morale, pour ne pas qu’elle fasse comme Maxime et juge bon de ne plus le lâcher d’une semelle jusqu’à décréter qu’il allait mieux. Malgré le plaisir qu’il avait d’ordinaire à passer du temps en compagnie d’Anje, qu’elle reste des jours durant comme s’il était un handicapé ou irresponsable incapable de se débrouiller seul lui hérissait le poil. Elwyn ne voulait pas qu’on s’inquiète pour lui. Il ne voulait pas mettre des mots sur sa souffrance. Il ne voulait pas tourner la page. Il ne voulait pas oublier. Il ne voulait pas avancer. Mais surtout il ne voulait pas aller mieux. Aller mieux serait synonyme qu’il baissait les bras, qu’il acceptait enfin son sort et ça… Ça c’était impensable pour l’ancien champion déchu. Ainsi, l’arrivée impromptue d’Anje car son hibou n’avait pas pu le joindre allait l’obliger à prendre sur lui et notamment à réduire sensiblement sa consommation de drogue et d’alcool pour ne pas l’alarmer. Un petit enfer s’ouvrait sous ses pieds rien qu’à y penser.

Avant d’être à même de la rejoindre au rez-de-chaussée, Hell ajouta deux sorts autour de la maison afin de les couper au mieux du monde extérieur. Les précédents avaient cessé de faire effet il y a de cela plusieurs heures, ajoutant au besoin irrépressible de s’alcooliser et se droguer plus que de raison. Une excuse comme une autre, pas vrai ?! Tout en regagnant l’Italienne dans la cuisine, une peur imperceptible commençait à faire son apparition au fond de son esprit. Celle absolument terrifiante qu’Anje souhaite parler. Pourquoi fallait-il, par la barbe de Merlin, parler ?! Maxime, les médicomages à Sainte-Mangouste, ses anciens coéquipiers, son ancien coach et ses amis lui avaient tous suggéré d’aller voir un psychomage. Quelle perte de temps et d’argent ! Hors de question pour lui, qui de plus ne tenait jamais en place, d’aller s’allonger sur un foutu divan pendant 45 minutes/1 heure pour déblatérer sur son existence face à un inconnu aussi utile qu’un pot de fleurs pour être facturé une fortune ?! Il pouvait faire pareil avec son chien Yuki avec l’avantage de sa présence et son amour inconditionnel. A qui bon palabrer quand toutes les solutions formulées lui donnaient encore plus envie de se flinguer ?! Déresponsabilisant verbalement Anje de la mission futile de lui trouver à manger, il récupéra deux bières et partit s’installer sur son canapé suivi de Yuki.

Pour être honnête, Hell aurait espéré une autre réponse. C’était donc bel et bien pour lui qu’elle se donnait cette peine. Pourquoi ?! Voilà bien la question qui tournait en boucle dans son esprit. Qu’est-ce qui pouvait autant la motiver à autant vouloir s’occuper de lui ? Pourquoi s’inquiétait-elle comme ça ? Oh bien sûr, il comprenait le côté « on peut pas laisser quelqu’un dans la détresse quand on le voit comme ça » mais elle avait proposé de rester… Elle se souciait qu’il mange… Elle avait l’air d’avoir eu vraiment peur en le trouvant dans le bain… Pourquoi ?! Question qui fut loin de s’évaporer en voyant le sandwich arriver sur sa table basse et Anje s’installer à ses côtés. Son attention restait fixée dessus. C’était plus simple, moins douloureux que d’affronter son regard, son jugement qui, il le devinait, devait quand même être présent. Sans broncher il la laissa prendre la cigarette entre ses doigts, se contenant de finir sa bouteille de bière d’une traite comme pour remettre un peu de carburant dans le système en perte de vitesse. Il fonçait à mille à l’heure avec un mur en ligne de mire. La question demeurant : quand arriverait-il à sa destination ?! Ce fut ses paroles qui semblèrent le ramener soudainement à lui, haussant les sourcils dans un léger hochement de tête. « Tant mieux… » Dit-il simplement bien que peu convaincue qu’elle se tienne réellement à cette résolution. L’expérience lui avait prouvé que malgré toutes les bonnes intentions du monde et les soit-disant « pas besoin de parler », ils voulaient tous qu’il parle. D’une façon ou d’une autre ils n’attendaient que ça. Elwyn était simplement plus têtu. La proposition d’Anje provoqua automatiquement une petite grimace à l’ancien joueur professionnel. Non pas qu’il trouvait à redire à l’appartement de la belle. Il était plus soucieux de sa présence dans un des QG d’une mafia qu’il avait trompé par le passé. Sans compter la relation secrète qu’il avait repris avec la fille du boss. Qu’allait-il se passer si on notait sa présence ? Que ferait-il de Yuki ? Non… Elle ne lui laissa cependant pas le temps de répondre qu’elle reprit la parole. Ça en revanche ça semblait plus intéressant. Si d’habitude il utilisait un simple « Incendio » sur ces merdes, sauf l’alcool car faut pas déconner quand même, ne pas du tout avoir à s’en soucier pouvait être un soulagement de taille. Une fois de plus, privé de réponse car ses réactions étaient plus rapides, à croire que quand on est sobre, par magie on est plus réactif que bourré et drogué… Anje vint s’asseoir sur ses cuisses visiblement en quête de contact. Débarrassé de sa bouteille à présent vide, il posa ses mains sur les hanches de sa belle, appuyant l’arrière de son crâne contre le dossier du canapé. Sa question résonnait dans son esprit, faisant face à un vide sidéral tant il se trouvait démuni durant cette période de l’année. « Foutre le feu à toutes ces merdes qu’on m’envoie pourrait être un bon début… » Dit-il en haussant les sourcils, le regard perdu dans le vague. « Sauf l’alcool ! Ça peut servir. » Sacrilège que de réduire le travail, que dis-je, l’art de certaines personnes en fumée ! Après tout, Elwyn était un Irlandais pur souche, on déconne pas avec le Whisky ! Pour le reste en revanche, il restait pensif, les options s’ouvrant à lui peu convaincante. « J’veux pas t’imposer ça. Surtout si un membre de la CN tombe sur moi, ou pire encore si ton frère passe à l’improviste… Sans compter qu’il y a Yuki. » Dit-il alors que son chien relevait la tête à l’évocation de son nom. Hell vint alors glisser sa main sur le crâne de l’Akita, caressant doucement sa fourrure dense. « J’vais ptet aller en Irlande. J’ai une maison paumée dans la campagne du Connemara sous un nom d’emprunt. Personne pourra me trouver au moins là bas. » Personne sauf Maxime…
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Sam 18 Fév - 18:54



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Elwyn & Anjelica


Je n’avais jamais eu à faire à cette facette d’Elwyn. Si nous nous étions rapprochés ces dernières semaines, nous n’avions pas réellement mis de mot sur notre relation. Malgré tout, son silence, alors que je lui avais envoyé mon hibou, m’avait inquiétée. Certes, nous avions évolué autour de ce lien qui semble toujours nous unir. Nous étions accrochés l’un à l’autre. Cherchait-on à se construire ensemble ? A se reconstruire. A présent j’avais compris ce qui le retenait enfermé dans sa maison. Vestiges de son passé qu’il avait du mal à revivre. Ces présents venaient éveiller toutes souffrances, tout ce qu’il n’avait plus. Surtout à cette date fatidique qu’était son accident. Cela n’avait pas de sens, pas de logique. Cette notoriété qu’il avait connue le poursuivrait toujours, mais elle le faisait souffrir. Il en endurait, car cela était un rappel piquant de ce qu’il n’était plus. Ces personnes étaient cruelles sans même le réaliser. Une volonté de bienveillance étouffante qui réveillait les plus sombres pensées de l’Irlandais.

Malgré sa réponse, je préparais de quoi grignoter. Peut-être que quelque chose qui se glissait à porter de sa main lui permettrait plus facilement de se remplir un minimum l’estomac. Il semblait soulagé alors que je lui indiquais ne pas vouloir le faire parler sur ce qu’il l’avait amené jusqu'à cet état d’alcool presque comateux. De toute façon, il était aisé de comprendre. Mais l’inquiétude me rongeait. Il aurait pu y laisser la vie. Je savais qu’Elwyn n’était pas un enfant de chœur. Je ne l’étais pas non plus. Bien moins encore, mon entourage. Je n’étais personne pour lui faire la morale après tout. Cela ne m’empêchait pas de me faire du souci pour lui. Je me glissais doucement sur lui, mes mains allant lui masser les épaules. Ses doigts accrochèrent mes hanches. Une étrange sensation grandit en moi. Celle de me sentir ainsi à ma place à ses côtés. Je m’étais longuement voilé la face à son sujet. Notre passé tumultueux nous retenait de nous projeter sereinement. Il valait mieux des non-dits plutôt que d’assumer ce qui s’animait au plus profond de notre être. Cependant, être là, avec lui… Je savais bien que s’il n’avait pas compté, ne serait-ce qu’un peu, je ne serais pas ici. Je voulais l’aider sans que l’Irlandais pense que j’ai pitié. Je connais son ego. Son orgueil. Pourtant, il m’était impossible de partir. De le laisser seul. Mais je ne savais pas comment faire, ni comment agir. Sa visage bascula en arrière, son regard azuré s’échappant de mes ambres. Je posais ma tête sur son épaule, mon nez se nichant au creux de son. L’odeur de sa peau vint m’enlacer instantanément.

Un petit rire glissa d’entre mes lippes à sa réponse. « Tu n’as pas perdu le sens des priorités à ce que je vois. » répliquais-je taquine. « J’ai le droit de garder des trucs si je trouve des cadeaux sympas moi aussi ? » Je profitais de sa remarque un peu plus légère pour m’y faufiler. Je ne souhaitais pas dramatiser davantage. Je hochais doucement la tête contre lui alors qu’il mentionnait que Luca pouvait surgir à n’importe quel moment. Il n’était pas du genre à frapper avant d’entrer en plus… Quant à Yuki, il était vrai qu’il serait compliqué de le cacher dans mon appartement. Je laissais un instant le silence s’installer tandis qu’il indiquait qu’il irait peut-être en Irlande. Mon cœur se serra en imaginant qu’il soit là-bas pour une durée indéterminée. Combien de temps sans le voir ? Serait-il seul ? Les deux questions filèrent dans mes pensées. Je n’aimais pas l’idée de l’avoir loin sans pouvoir être avec lui. Parce qu’il allait me manquer, j’en avais conscience. C’était presque fusionnel. Trop intense. Cette attraction, ce besoin de lui, de le savoir avec moi. A moi. Et puis qu’adviendrait-il s’il recommençait ces conneries ?

Je relevais le visage pour observer son profil. Ses lèvres charnues. Sa mâchoire carrée, saillante. Je déposais un baiser sur sa joue. « Et ça ira d’être isolé là-bas ? » Sans personne. Sans moi. Bordel. J’étais déjà si attachée à lui ? Si accroc ? Je l’avais dans la peau et cela aurait été mentir que de dire que ce n’était pas vrai. Je savais qu’il avait des sentiments assez proches des miens. C’était d’ailleurs ce qui lui faisait mal. Cette torture lancinante, j’ignorais s’il parvenait à la maîtriser. Pouvait-il passer à autre chose ? Avancer malgré le bordel que cela pourrait engendrer ? J’avais conscience qu’un « nous » était plus que compliqué. C’était dangereux, irrationnel, voire interdit. La Cosa Nostra, mon frère en particulier, ne comprendrait pas. Pas après que j’ai failli me marier à traître. Pas après que j’ai été avec Hell avant de découvrir sa trahison. Une histoire à la Roméo et Juliette, cette histoire moldue. Je ne souhaitais pas un tel sort. Ni à lui, ni à moi. « Je devrais aller m’occuper de ton extérieur pendant que tu reposes ici. » soufflais-je amorçant un mouvement pour me relever. J’avais peut-être besoin de réfléchir à toutes ses questions qui me traversaient l’esprit. Ce n’était pas le moment de m’interroger sur notre relation, si je pouvais appeler cela ainsi. J’étais à deux doigts de lui demander ce qu’il en était. Pourtant les mots ne sortirent pas et restèrent noués dans ma gorge. J’avais peut-être peur de sa réponse dans le fond. Il était plus simple de l’éviter et de demeurer dans ce flou, plutôt que de mettre un point final à cette histoire.


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Mer 22 Fév - 19:30


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❝ AnjEL V - Début avril 2021 ❞

Qu’importait avec quelle vélocité Elwyn pouvait tenter de se débattre, l’Irlandais savait ne jamais pouvoir être complètement seul lors de l’anniversaire de son accident. Maxime la première imposait sa présence pour soutenir sa tête de mule de meilleur ami. Il fallait bien que quelqu’un s’assure qu’il ne fasse pas de conneries après tout. Les visages familiers défilaient ainsi après celui de la louve, prenant dans un sens leurs responsabilités auprès de l’ancien champion aux tendances suicidaires. Y ajouter celui d’Anjelica était nouveau. A l’époque, jamais cela ne lui serait venu à l’esprit de la voir dans pareille situation… Encore moins avec leur passé commun. Aujourd’hui leur relation semblait tout aussi complexe. Ils avaient beau se voiler la face en laissant aller leur désir mutuel, cela ne changeait rien au bordel ambiant dans lequel ils évoluaient. Cette aventure prenant racine dans un véritable sable mouvant ne pouvait pas prospérer. Ça semblait voué à l’échec. Parenthèse charnelle dans un quotidien compliqué. Douceur partagé avec cette envie dévorante de se sentir existé l’espace de quelques heures avant que la réalité ne les rattrape. En ce triste mois d’avril, la vie s’était violemment rappelée à l’Irlandais. Voir Anje faire irruption dans son malêtre semblait plus appartenir au domaine du songe qu’autre chose.

Pourtant, à mesure que le contact se prolongeait et qu’il émergeait de cet état second dans lequel elle l’avait trouvé, la présence de l’Italienne semblait plus vraie que nature. Son contact, son odeur, le son de sa voix… Son essence même l’enveloppait dans une nouvelle torpeur. Etreinte à la douceur réconfortante qui ne parvenait jamais à éloigner bien longtemps son flot de pensées incessant. Elle avait au moins le mérite de retarder le moment fatidique de la noyade. Celui où, happé par son propre tourment, Elwyn sombrerait dans les abysses. Distrait pour l’heure par la tentative de conversation entreprise par Anje, l’Irlandais suggéra d’appliquer un sort radical aux nombreux présents envoyés. Le même qu’il leur réservait chaque année, légèrement soulagé de ne pas avoir à s’en soucier cette fois-ci. Si son esprit était ailleurs, son corps lui continuait de réagir avec intensité à la proximité de l’Italienne, frissonnant au contact de son nez dans son cou, ses doigts refermant un peu plus leur prise sur ses hanches comme pour l’approcher encore et toujours. « On déconne pas avec l’alcool… » Réponse naturelle formulée sans particulièrement réfléchir. Après tout elle aussi devait avoir certains principes de la sorte vu son addiction au Prosecco. « Du moment que tu mets la bouffe de côté et prends pas tout pour toi, embarques ce que tu veux. » Max lui en voudrait à mort s’il osait brûler toutes les friandises et savoir que la fameuse Anje avait osé voler ses chocolats serait difficile à faire passer. Si jusque là la louve n’avait pas, du moins à sa connaissance, tenté d’en apprendre plus sur l’Italienne, le vol de ses chocolats serait peut-être la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Mieux valait donc éviter d’en arriver là ! Perspective plus légère avant d’évoquer la suite des événements. Une question qu’il ne se posait d’ordinaire pas vraiment. Sa maison en Irlande avait toujours été un refuge de choix quand les émotions devenaient ingérables. Peut-être au final qu’un séjour incognito là-bas serait une bonne idée… Idée qu’il formula à voix haute sans particulièrement songer aux répercussions de pareille éventualité.

Ce fut le baiser déposé sur sa joue qui le ramena à la réalité, ses prunelles revenant capter celles de la belle installée sur ses genoux. Le voile de torpeur se levait péniblement, encore bien trop accroché à son âme pour lui permettre de profiter des instants offerts en compagnie d’Anje. Sa question restait en suspens. « Ça ira ? » Lui-même ne savait pas y répondre. Lui-même ignorait si ça allait d’être ainsi seul et isolé au milieu de nul part. Il suffisait de voir dans quel état elle l’avait trouvé quelques minutes plus tôt pour se douter qu’un manque de supervision pouvait vite tourner au drame. Elwyn avait toujours eu un échappatoire pour s’extraire des épreuves dressées par la vie. Quand le Quidditch lui avait été arraché de force, les penchants les plus vicieux avaient pris sa place. Jeu incessant du chat et de la souris où la seule issue possible semblait être celle de sa propre existence. Un simple haussement d’épaules pour toute réponse avant qu’Anje ne tente de lui échapper. « Níl ! » Non ! Exclamation tel un cri du cœur qui lui échappa en gaélique, tranchant avec l’habituelle utilisation de l’italien en sa présence. Si entre eux cette langue chantante considérée comme une de ses maternelles par l’Irlandais glissait tout naturellement, c’était bien en gaélique qu’il pensait la plupart du temps. « Reste. » Finit-il par ajouter, repassant naturellement à l’italien, la pression exercée sur les hanches de la belle se relâchant avant de glisser sur ses reins pour l’approcher de son torse et ainsi l’enlacer. Il n’avait plus envie de penser au sort réservé à ces rappels incessants de l’accident. Le sort lancé plus tôt servait à ça. Dans cette bulle dorée installée, plus aucun son de l’extérieur ne pénétrait, la vue du balais incessant des nocturnes dissimulé par la même occasion.

Le nez enfouit dans son cou, chatouillé par la chevelure poudreuse dont les effluves lui montaient à la tête, Elwyn prit une profonde inspiration. Moyen comme un autre de se changer les idées. Douce torture à laquelle non seulement son corps mais son âme répondaient de façon bien différente. Quand son être réclamait toujours plus d’elle, l’encéphale sombrait dans une raison destructrice. Pourquoi autant s’accrocher quand aucun avenir ne pourrait les unir ?! Ils s’enlisaient dans une idylle impossible, aveugles quand aux conséquences de leurs actes. Le retour à la dure réalité serait plus violent à mesure qu’ils s’aveuglaient à continuer de se voir. Pourquoi céder ? Pourquoi retomber dans ces vieux travers ? Dans cette aventure vouée à l’échec tant il avait tout ravagé sur son passage… Certains auraient eu la folie d’esprit d’affirmer que l’avis des autres comptait peu. Pauvres fous ignorant tout de l’importance qu’avait la famille pour Anjelica. L’emprise que la mafia marquait à l’encre indélébile. Impossible d’en réchapper, ils étaient condamnés. Une pensée qui malmena son myocarde, poussant un profond soupir las. Après un instant de silence assourdissant, son océan tourmenté vint capter l’ambre de ses prunelles. Nouveau contact entre torture et douceur ensorcelante. La pulpe de son index vint lentement s’enrouler autour d’une de ses mèches avant de la faire glisser derrière son oreille, dégageant son cou de la cascade rosée. « Ton absence soulèverait trop de questions… Je ne veux plus que tu aies des ennuis par ma faute… » Déclaration qui semblait sortie de nul part. Lui même ne comprenait pas vraiment pourquoi il en était venu à prononcer pareils mots. Une intuition. Le sentiment que sa précédente question n’était pas si innocente que cela… Anje voulait peut-être venir avec lui… Perspective certes plaisante pour tous les moments de douceur envisageables mais si utopique. Jamais elle ne pourrait partir avec lui pour une durée indéterminée. Les membres de la Cosa Nostra et sa famille s’inquièteraient et partirait à sa recherche. « Rien que ta présence ici avec moi est problématique… » Il suffisait que quelqu’un la voit, que l’article de presse resurgisse pour X raison ou qu’ils soient aperçus ensemble pour créer un cataclysme. Une nouvelle pensée suffisamment dérangeante pour l’inciter à fermer les yeux, son front venant s’appuyer contre l’épaule d’Anje, incapable de desserrer sa prise autour de sa taille tant son contact possédait tout de même un certain caractère réconfortant. « Si je disparais pendant un temps en Irlande ça sera mieux pour tout le monde. » Affirmation à laquelle il souhaitait croire en dépit de la difficulté que représentait abandonner Anje derrière lui.
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Je ne m’étais pas attendue à trouver ainsi Elwyn alors que je m’étais inquiétée de son silence. L’attache mutuelle entre nous ne pouvait être niée même s’il était encore bien trop tôt pour oser parler d’une relation. Trop tôt pour des personnes comme nous. Dans notre situation. La Cosa Nostra prenait une part importante dans cette histoire. Bien trop importante… Les actes passés de Hell avaient forgé ce que je pensais être notre avenir. La main mise sur son père tenait lieu de monnaie d’échange contre cette tentative avortée de démantèlement. Pourtant au milieu de cet amas de tensions et de souffrances, nous étions là sans réellement savoir dans quel sens nous devions avancer. Aujourd’hui en était encore une preuve. Je me retrouvais à ses côtés sans qu’il ne le veuille réellement. L’absence de réponse de l’ancien joueur de Quidditch m’avait poussée à la chercher. Je l’avais ainsi retrouvé alors qu’il se laissait bercer par son mal être. Je ne sais pas réellement comment j’aurais réagi si la situation avait été inversée. Ma fierté aurait-elle rugi au point de le repousser ? Ou au contraire, l’aurais-je laissé s’approcher pour trouver un quelconque réconfort au creux de ses bras ? Cette seconde option me semblait possible. Parce que je pouvais me voiler la face autant de fois que je le pouvais, je me sentais étrangement bien avec lui. Et j'espérais que ma présence lui faisait également du bien. Sombrer seul dans ce genre de moment n’avait rien d’enviable. Beaucoup pouvaient être attisés par la célébrité d’Elwyn, par ses talents passés au Quidditch. Par l’argent qu’il avait pu gagner à l’époque. Tous pouvaient penser qu’il avait eu la belle vie, qu’il profitait à présent de sa notoriété. S’il était si exécrable avec la presse, c’est qu’il avait la grosse tête. Oui, c’était facile de s’imaginer ainsi la vie d’une personne qui n’avait offert qu’une certaine facette de sa vie au monde. Ceux qui creusaient découvraient l’être ébranlé qu’il était devenu. Incapable de réellement se relever suite à cet incident qui avait gâché sa vie. J’étais également tombée et mon meilleur ami avait perdu la vie. Si je pouvais continuer la moto après plusieurs années sans y toucher, ce poids resterait à jamais dans ma poitrine. J’avais besoin de le venger et savais que cela soulagerait certains de mes maux. Mais comment Elwyn pouvait-il prendre sa revanche ?

Contre lui, je cherchais le contact. Le besoin de lui transmettre ma chaleur, mon réconfort. Je soufflais imperceptiblement alors qu’il ne rejetait pas. Au contraire, ses mains s’accrochèrent à mes hanches. Je lui proposais mon aide afin de me débarrasser de tous ces présents. Il exigea néanmoins un tri sélectif qui me fit sourire, lui demandant l'autorisation de me servir également. « J’ai bien trop peur que la bouffe soit imbibée d’amortentia si tu veux mon avis… Je suis certaine que tu dois avoir des groupies qui en veulent toujours à ton corps. » L’alcool aurait certainement une couleur troublée si la potion avait été instillée. Qui sait ce qu’elle pourrait trouver au milieu de tous les cadeaux ? Une envie de lire les lettres la titilla un instant. Cela devait être drôle de voir ce que des fanatiques pouvaient adresser à l’ancien joueur de Quidditch.

Le fait qu’il retourne en Irlande dans une contrée éloignée semblait être une bonne solution pour qu’il puisse souffler. Mais s’il se mettait de nouveau à déprimer comme aujourd’hui, qui serait là pour l’épauler. La solitude pouvait aussi réparatrice que destructrice. Je n’osais lui proposer directement de l’accompagner. Peur de son rejet, d’aller trop loin. De lui faire prendre de la distance en me montant trop présente. Nous étions tous les deux comme deux félins s’observant avec finesse, prêts à bondir que ce soit pour aller de l’avant ou bien encore reculer farouchement. Je décidais de me dérober, mais la réaction de Hell me prit par surprise. Ses doigts s’accrochant davantage, son exclamation en gaélique que je traduisais comme un refus de mon absence. Mes prunelles tombèrent un instant dans les siennes. Je me laissais glisser contre lui, ma poitrine s’apposant contre son torse, ses bras m’enlacèrent. Les miens glissèrent autour de sa nuque nous rapprochant davantage dans cette étreinte, ma tempe se déposant contre épaule. Son souffle caressait ma nuque avec douceur. Sa chaleur m’enveloppait. Je profitais de ce moment pour fermer tout simplement les yeux. J’aurais pu rester ainsi des heures, mais lorsqu’il bougea, cherchant mon regard, je redressais le visage pour croiser ses iris azurés. Un doux frisson me parcourut alors qu’il replaçait une mèche de mes cheveux. Ses paroles, quant à elle, je ne savais pas quoi en penser. Je l’écoutais simplement me dire que cela pouvait être problématique et je savais qu’il avait raison. Avais-je envie de l’entendre ? C’était encore une autre histoire.

Lorsque son front s’apposa sur mon épaule, mes doigts filèrent sur sa nuque la massant doucement avant de remonter lentement entre ses cheveux. « Non… Pas tout le monde. » soufflais-je finalement. Ma main continuait son mouvement, presque instinctivement. Je réfléchissais un instant à ces paroles. « Si l’on s’arrange bien, nous pourrions y arriver. Partir et revenir en décalé. Tu m’autorises à transplaner directement dans ta maison, quelques sortilèges de protections. » Quant à la Cosa Nostra, Luca… Je pouvais facilement trouver une raison à mon absence. « Je peux facilement m’absenter du garage, tu sais. » Entre les missions, les clients, l’envie de retrouver l’Italie… Et puis tout simplement l’envie de s’éloigner. Luca ne poserait pas de question si je lui disais que je voulais prendre l’air. Ce ne serait pas la première fois. Il fallait bien s’organiser, mais cela était faisable. « Même pour nous, cela nous ferait du bien… »


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