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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Already choking on our pride ◊ Euron :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Sam 1 Oct - 16:36
Already choking on our pride

Euron ◊ Hestia

On and on, like we're living on a broken record



 

Contrairement à la plupart de ses camarades, Hestia n’attendait pas avec impatience la valse des hiboux dans la Grande Salle de Poudlard. Il fallait dire qu’il était rare qu’elle reçoive du courrier. Elle n’était pas abonnée à la Gazette du sorcier, depuis qu’elle avait quitté la famille Carrow elle se devait de faire attention à ses dépenses si elle voulait pouvoir continuer ses expérimentations en potion, et elle finissait toujours par dénicher un exemplaire du jour à piquer à l’un de ses camarades. Ses rares amis se trouvaient à Poudlard et n’avaient donc pas besoin de s’embêter à lui envoyer un hibou pour la contacter. Quant à ses parents, eh bien la dernière fois qu’elle avait reçu un hibou de leur part ça avait été le jour qui avait scellé son destin alors non seulement elle n’avait plus aucune nouvelle de leur part depuis ce jour, mais en plus ça lui convenait parfaitement ainsi. Au final, la seule personne à lui envoyer des courriers était Thalia. C’était ainsi qu’elles s’organisaient pour se voir depuis que l’ancienne Gryffondor n’était plus à Poudlard. Et encore, ces échanges n’étaient pas quotidiens, elles étaient toutes les deux plutôt occupées et Hestia n'était pas une sorcière particulièrement bavarde. Ainsi quand un hibou grand-duc vint se poser devant elle ce matin-là, Hestia se demanda s’il ne s’était pas trompé de destinataire. Un instant elle l’observa sans bouger, attendant qu’il se dirige vers un de ses camarades de maison assis à côté d’elle ou que quelqu’un ne s’exclame que ce courrier était celui qu’il attendait. Mais ça n’arriva pas. Le volatile ne bougea pas et se contenta de lui tendre sa patte où était enroulé un petit parchemin. De ses grands yeux fauves, il la fixait sans ciller et finit par ululer pour la pousser à se saisir de son courrier. C’était la Serpentarde qui rêvait où ce hibou avait l’air vaguement excédé en la voyant rester immobile ?

N'ayant aucune envie de se faire pincer les doigts par un hibou revêche et impatient, Hestia finit par récupérer le parchemin. Sans attendre son reste, l’oiseau s’envola aussitôt. La verte fronça les sourcils, un tel comportement voulait dire que le propriétaire de la bestiole n’attendait pas de réponse de sa part. Perplexe, elle se décida à repousser sa tasse de café à moitié entamée pour ouvrir son courrier. Ses prunelles ambrées parcoururent rapidement les quelques lignes qui y figuraient et plus elle lisait, moins elle était surprise de tout ce cirque. Hestia, notre imbécile de livreur a brisé les potions destinées à Sainte Mangouste. J’ai besoin de toi au Purple Vial cet après-midi, tu referas les potions. Quelqu’un de l’hôpital viendra les chercher à la fin de la journée. G. Giulia, bien sûr. Il n'y avait que le hibou de la Abbot pour avoir l’air de mourir d’ennui, apparemment sa maitresse avait déteint sur lui. Hestia considéra le courrier un instant. Elle n’était pas le moins du monde froissée du ton un peu expéditif de sa patronne, c’était ainsi qu’elle était et ça lui convenait parfaitement. Elle n’avait pas besoin que la sorcière ne la prenne par la main ou n’enjolive ses ordres pour la faire obéir. Parce que c’était bien ce dont il s’agissait : un ordre. Ce vendredi après-midi, Hestia n’avait pas cour mais elle n’était pas non plus sensée travailler au Purple Vial. Les examens approchant à grands pas, elle avait négocié avec Giulia pour réduire un peu ses heures et ainsi se laisser plus de temps pour réviser. La Abbot avait fait mine de rechigner mais Hestia savait qu’elle avait besoin qu’elle réussisse ses examens et passe à l’année suivante. Si Giulia voulait une employée digne de ce nom dans sa boutique, alors Hestia devait sortir diplômée de l’université. Si possible avec les honneurs. Ce que la Serpentarde entendait bien faire. Elle avait donc fini par accepter qu’elle travaille un peu moins au Purple Vial. Mais ce petit arrangement venait clairement de tomber à l’eau pour la journée, le courrier était clair et Hestia n’avait aucune intention de l’ignorer. Ce que la Abbot savait d’avance puisqu’en demandant à son hibou de ne pas attendre une réponse, elle montrait à la Serpentarde qu’elle n’avait pas d’autre choix.

Hestia fut loin de s’offusquer de cette manière de faire. Que Giulia n’attende pas de réponse de sa part parce qu’elle lui faisait confiance et qu’elle savait qu’elle pouvait compter sur elle, ou parce qu’elle considérait qu’elle n’avait pas à refuser un ordre importait peu au fond. La Serpentarde savait que son poste au Purple Vial était une chance, elle était consciente que Giulia avait bien des choses à lui transmettre et surtout elle n’oubliait pas que -à sa manière froide et intransigeante- elle avait été là pour elle après l’attaque des mangemorts. Rien que pour ça, la verte n’avait pas besoin d’une seconde de réflexion. Une fois ses cours de la matinée terminés, elle se rendrait sur son lieu de travail et ferait ce que sa patronne attendait d’elle. Les révisions pouvaient attendre, ou s’il n’y avait pas grand monde à la boutique, elle pourrait peut-être avancer tout en surveillant quelques chaudrons en préparation. Avec un peu de chance, les sorciers ne se presseraient pas à l’entrée de la boutique et ceux qui y entreraient ne seraient pas trop enquiquinants. C’était beau de rêver. Lorsque le dernier cours de la matinée se termina, la Serpentarde ne perdit pas une seconde. Elle passa dans sa salle commune pour déposer ses affaires et prendre de quoi réviser si l'occasion se présentait, fit un rapide crochet par la Grande Salle pour récupérer de quoi grignoter en chemin et fila à l'extérieur après avoir prévenu Adèle de son absence. Le parc de Poudlard traversé, elle transplana jusqu'à Pré-au-Lard en prenant bien soin de ne pas s'éloigner des rues sorcières. Quelques instants plus tard, elle se présentait au Purple Vial où Giulia la salua sans le moindre haussement de sourcil ni mentionner son courrier expéditif de dernière minute. Clairement, la présence de la verte n'était une surprise pour personne.

Avec des gestes forgés par l'habitude, Hestia alla déposer ses affaires dans l'arrière boutique avant de revenir dans la partie principale. Giulia n'avait plus besoin de lui donner la moindre directive, ce que la verte prenait comme une preuve qu'elle avait bel et bien sa place au Purple Vial. Non seulement elle connaissait assez bien son poste pour savoir ce qu'elle devait faire sans la moindre hésitation mais en plus sa patronne avait désormais assez confiance en elle et en ses capacités pour la laisser faire sans avoir à la surveiller ou la guider. Une évolution dont Hestia s'enorgueillait, elle avait pour ambition de se faire un nom dans le domaine des potions et ça commençait par là. Même si pour cela elle devait passer par toutes les étapes ingrates, elle le faisait. Couper des ingrédients écœurants jusqu'à en avoir les doigts engourdis, préparer des potions ennuyantes, servir des clients encore plus ennuyants, tout ça elle le faisait sans rechigner. Elle refusait même d'écouter son égo qui en prenait un coup, d'arguer à Giulia qu'elle valait mieux que ça, pour atteindre ses objectifs elle devait en passer par là, alors il en allait ainsi. Et ça payait. Les tâches ingrates, Hestia devait toujours les réaliser, mais peu à peu la Abbot avait commencé à lui confier des missions plus intéressantes, plus importantes. Elle la laissait désormais préparer des mélanges délicats, améliorer des philtres existants ou faire ses propres expériences. Avec le temps, Giulia avait commencé à lui accorder sa confiance et des responsabilités. Ce qui comptait bien plus aux yeux de la Serpentarde que de remplir son compte en banque. Ce n'était peut-être pas la manière de plus penser la plus logique, ou la plus prudente, mais Hestia n'avait jamais eu les mêmes priorités que tout le monde.

Pour le moment, c'était son emploi qui comptait, c'était là que se jouait son avenir, elle le savait. Alors quand elle prit son poste au Purple Vial, elle ne perdit pas un instant et se lança tout de suite dans la préparation des différentes potions pour Sainte Mangouste. Quatre mélanges différents dont elle devait remplir à chaque fois une douzaine de fiole, autant dire qu'elle n'avait pas de temps à perdre. Deux potions étaient particulièrement complexes, mais ça ne lui faisait pas peur, même en sachant qu'un sorcier de Sainte Mangouste débarquerait dans quelques heures pour venir récupérer le tout. Tous les mélanges avaient besoin de quelques jours de repos avant de pouvoir être utilisé mais elle pourrait expliquer tout cela à la personne qui viendrait les chercher. Préparer tous les philtres lui prit une bonne partie de l'après-midi, d'autant plus qu'elle devait s'arrêter par moment lorsque des clients entraient dans la boutique, mais elle parvint à tenir les délais, ce dont elle ne manqua pas d'être satisfaite. Sa réussite arracha un fin sourire à Giulia tandis que celle-ci s’apprêtait à quitter la boutique, chose que Hestia prit pour un compliment, surtout étant donné combien sa patronne en était avare. Désormais seule au Purple Vial, la Serpentarde s’accorda un moment pour souffler. Merci Merlin, les clients n’étaient pas très nombreux aujourd’hui, ce qui lui permit de relire quelques-unes de ses notes pour les examens entre deux potions à surveiller. Si elle avait eu l’espoir de pouvoir fermer la boutique aussitôt l’heure de fermeture atteinte, Hestia dû se résigner à oublier cette idée. Le sorcier de Sainte Mangouste n’était toujours pas passé et elle savait que Giulia lui tomberait dessus si elle osait fermer le Purple Vial avant sa visite. Ca aurait été une façon particulièrement stupide de perdre son emploi.

Coincée, la Carrow se résigna à attendre un peu plus, se consolant au moins en se disant que pendant ce temps aucun client agaçant ne viendrait l’enquiquiner. Bien sûr, ce fut pile quand elle était occupée à brasser un énorme chaudron dans l’arrière-boutique qu’elle entendit la cloche de la porte tinter, indiquant que la visite tant attendue était enfin arrivée. « J’arrive ! » S’exclama-t-elle d’une voix forte pour se faire entendre. S’éloignant du chaudron, elle passa rapidement une main dans ses cheveux pour y remettre un peu d’ordre et de saisit de la caisse en bois où elle avait soigneusement rangé toutes les fioles protégées par de nombreux sorts pour éviter de répéter l’accident du livreur -qui d’ailleurs n’était plus livreur. « Vous venez pour les potions de Sainte Mangouste j’imagine. » Reprit-elle, pas mécontente de savoir qu’elle allait enfin pourvoir rentrer à Poudlard. Les bras chargés, elle poussa du dos la porte séparant les deux espaces et se retourna pour déposer la caisse sur le comptoir. Un geste qu’elle ne termina jamais. En découvrant le visage du sorcier qui l’attendait dans la boutique, Hestia se figea. Instinctivement, ses bras se resserrèrent un peu plus sur son chargement. Le cœur battant un peu plus vite, le teint soudainement un peu plus pâle, elle contempla le sorcier qui lui faisait face. « Euron… »

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Euron O. Carrow
Euron O. Carrow
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Jeu 6 Oct - 21:40

Already choking on our pride

Hard like a rock, cold like stone, white like a diamond, black like coal.

HESTIA CARROW EURON O.CARROW
Londres _ Juin 2022

Hard like a rock, cold like stone, white like a diamond, black like coal

Une pluie fine dégringolait du ciel, lâchée par les épais nuages gris qui peinaient à quitter Londres. Le printemps peinait à éclore, harcelé par ce voile nébuleux qui collait à l’atmosphère. La journée déclinait avec morosité, comme si l’éclat du jour renonçait à se battre contre cette grisaille persistante, et les rues se vidèrent peu à peu de leur activité. Les boutiques abaissaient leurs rideaux, chaque propriétaire s’en retournant dans leur foyer pour y retrouver la chaleur que la météo s’obstinait à leur refuser.

Bien loin de ces considérations, une silhouette avançait dans les ruelles adjacentes au Chemin de Traverse. Son allure était tranquille, sans empressement ni paresse. L’homme était nippé de noir, de pied en cap. Un long et élégant manteau droit allongeait sa haute stature et l’une de ses mains gantée de cuir tenait sa baguette à la verticale d’où était projeté une force qui le protégeait comme le ferait un parapluie. Sur sa tête, un chapeau de feutre Fedora dissimulait ses cheveux et son visage de toute indiscrétion, fermant toute potentialité à une quelconque approche. Il ne souhaitait pas qu’on l’aborde, il ne voulait pas qu’on l’importune.

Lorsqu’il s’arrêta c’était pour observer la vitrine du Purple Vial. Dans la ruelle, c’était la seule boutique dont la lumière brillantait encore et il demeura immobile un instant dans l’allée déserte. Giulia ne devait plus être présente, du moins valait-il mieux pour elle. Son ancienne fiancée n’apprécierait certainement pas d’être congédiée de sa propriété et pourtant, le Mangemort ne lui en laisserait pas le choix car toute opposition serait purement et simplement réduite à néant.

Il tourna la poignée, faisant tinter une alerte à l’attention de l’employée restée au laboratoire. La boutique était bien rangée, avenante et même chaleureuse mais Euron ne s’attarda point sur ces menus détails dont il ne pouvait clairement apprécier les qualités, du moins pas aujourd’hui. Le magasin aurait pu être sens dessus dessous, cela n’aurait eu aucune incidence sur son humeur.
La voix de la jeune fille lui parvint de l’arrière-boutique et avec patience il attendit, les bras le long du corps, la bouche scellée, jusqu’au moment où sa nièce fit son apparition.

Le temps parut se figer. Plus aucun son. Plus aucun mouvement. Hestia Carrow faisait face à Euron Octavius Carrow. Cela n’avait plus eu lieu depuis des mois. Peut-être étaient-ce des années ? Quelle importance. Un pont brisé il y a un jour le sera encore dans un siècle. Mais alors, pourquoi s’en émouvoir ? Bien que son chapeau jetait une ombre sur son visage à la mâchoire carrée, aucun voile ne pouvait dissimuler ses yeux au bleu glacial où brûlait une colère à peine concevable, car il revoyait enfin ce minois qui le ramena à ce pincement, cette douleur vive, ce goût amer de trahison. L’intolérable parjure dont il n’avait pas voulu croire un mot, l’événement qui avait manqué de le monter avec violence contre les siens, sa faction, sa famille… ce qui aurait pu jeter sur lui le discrédit et le plonger dans une répudiation totale. Son poing se serra sur sa baguette qu’il n’avait toujours pas rangée, si fort que le cuir grinça à en marquer ses phalanges, au même instant où les bras de la jeune fille se resserraient sur la caisse de potions.

Il sembla que rien ne pouvait trancher le lien visuel des deux Carrow lorsqu’un son brisa le cruel silence.

Un homme entra dans la boutique. Euron cilla, l’extirpant de cet orage intérieur parfaitement invisible si ce n’était peut-être par son aura…  

« Bonjour ! Quelle surprise de vous trouver encore ouverts. Monsieur, madame… »

Le Mangemort ne lui jeta pas un regard et ne répondit à son salut que par un silence pesant, dont le client ne sembla pourtant pas percevoir les signes hostiles. Même le visage de la potionniste ne semblait pas l’alarmer. Ne voyait-il pas qu’il n’avait rien à faire ici et maintenant ? Ne ressentait-il pas la tension phénoménale qui enrobait chaque corps, chaque parcelle d’espace, chaque inspiration ?
Chacun de ses mots, chacun de ses gestes, chaque souffle rapprochait l’individu d’un dangereux dénouement car lorsqu’il ouvrit à nouveau la bouche, la mâchoire d’Euron se contracta.

« Quel temps ! Et dire que nous sommes au moins de j... »

D’un mouvement du poignet, la baguette du Carrow s’enroula sur elle-même avec grâce et le badaud fut projeté contre le mur, explosant la vitrine bourrée de fioles aux mille formes et couleurs dans un fracas terrible. Contrairement à ce qu’on put imaginer, il ne tomba pas au sol, loin de là. Euron le tira violemment du mur d’où il venait d’engoncer l’inconnu, le rapprochant de lui avec une telle vitesse que l’attaque ne dura finalement que deux petites secondes.
Suspendu dans les airs face à l'implacable Directeur de Sainte Mangouste, le visage du pauvre hère n’exprimait rien d’autre qu’une effroyable surprise, muet comme une carpe, incapable de réaliser ce qui venait de se passer. Du sang coulait des multiples entailles que le verre avait tracé sur son visage banal. Ses vêtements étaient lacérés et ses membres tremblaient. Le visage de son bourreau n’exprimait, lui, aucune forme d’émotion, ni joie, ni peine, ni colère et les yeux du nigaud restaient invariablement bloqués sur ces traits à la fois nobles et féroces, dernières choses qu’il verrait jamais, il en était certain.

Le Mangemort inclina sa tête brune, une goutte de sang glissant sur sa pommette droite. La violence du choc avait été telle qu’un éclat avait frappé sa peau pâle malgré la distance mais il ne sembla pas s’en rendre compte. Enfin, le sorcier ouvrit la bouche et la voix qui en sortie était d’un calme troublant.

« Veuillez m’excuser. La boutique est fermée. »

Il n’attendit pas plus longtemps. La porte d’entrée s’ouvrit d’un coup comme un claquement de tonnerre et le corps meurtrit y fut projeté sans ambages avant qu’elle ne se referme définitivement sur lui. Au même instant les rideaux couvrirent les fenêtres et de dehors, on pouvait lire l’écriteau « Fermé ». La chair est malléable, il est aisé pour un médicomage de la réparer, mais en ce qui concerne les blessures de l’esprit et des émotions, les choses étaient bien différentes. Peut-être que cet homme ne se remettrait jamais vraiment de ce bref et pourtant pas moins traumatisant épisode de sa vie.

Une poignée de secondes après, un pan de vitrine tomba au sol, s’écrasant bruyamment, mettant ainsi fin à ce malheureux épisode. L’orage s’était déchaîné, ne laissant derrière lui que ruines et cet homme , par sa bêtise, venait peut-être de sauver une vie.

« Reparo. » Dit-il simplement. Puis la magie opéra. Chaque pièce, chaque bout de verre, chaque objet reprit forme dans une danse majestueuse orchestrée avec soin. Très vite, le mur fêlé pansa ses plaies, les potions reprirent chacune leur contenu coloré comme si rien n’avait jamais perturbé leur quiétude et la vitre reprit sa place légitime avant de se refermer, toute trace de tempête désormais occultée.

Euron se tourna de nouveau vers Hestia. L’ire semblait s’être apaisée ou bien la dissimulait-il encore ? De la main qui tenait la baguette, il retira son chapeau qu’il posa sur le comptoir, révélant sa chevelure brune parfaitement plaquée. Puis ses yeux bleus emprunts de cette ineffable froideur se posèrent de nouveau sur elle mais ce fut cette fois bien différent.

« Bonjour. »

Le spectre d'un sourire se posa sur son auguste visage.
Prodigieuses retrouvailles.

You wanna keep me as forever but it was just all a game. Make me truly choose regret so that I can take the shorter path



@tiababylo




EURON O. CARROW


Underneath it all we're just savages | Hidden behind shirts, ties and marriages | How could we expect anything at all? | We're just animals still learning how to crawl |
©️️ FRIMELDA




Already choking on our pride ◊ Euron PLXM0sKF_o
Already choking on our pride ◊ Euron BRQMDf6Y_o

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Mar 1 Nov - 20:47
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Euron ◊ Hestia

On and on, like we're living on a broken record



 

Les ordres et les exigences, Hestia avait vécu toute son existence avec. Pas de la part de n’importe qui, de la part de ses parents. Il en était ainsi quand on naissait Carrow et qu’on grandissait sous la coupe des Carrow. Les attentes faisaient partie du quotidien, la pression était omniprésente. De toute son enfance, Hestia n’avait rien connu d’autre. Elle avait été élevée à être irréprochable, la parfaite petite héritière de sang-pur, destinée à faire honneur à leur nom. Les demandes de ses parents avaient toujours été simples, ils n’avaient jamais rien demandé d’autre de sa part que la perfection. C’était aussi simple que ça. Facile, même. Tout ce qu’ils avaient exigé d’elle au fil des ans allait dans ce sens. Elle devait se comporter correctement, avoir de la conversation, des connaissances à étaler, toujours agir sans faillir au nom de leur famille. Il n’y avait rien de plus simple. Il n’y avait rien de plus étouffant. Et pourtant, toutes ces attentes, Hestia s’y était pliée pendant des années sans jamais rechignée. Des années durant, elle avait fait de son mieux, elle s’était pliée en quatre pour répondre aux exigences sans fin de ses parents, quitte à s’en oublier elle-même. Tout ça dans l’espoir de voir une once de fierté lorsqu’ils posaient leurs regards sur elle. Des espoirs qui n’avaient cessés d’être vain mais auxquels elle avait continué de s’accrocher désespérément. Sa ténacité avait toujours été plus forte que sa raison. A moins que ça ne veuille tout simplement dire que son esprit de préservation était inexistant. L’important était cependant là, toute sa vie, Hestia avait évolué avec une pression constante sur les épaules et des exigences impossibles à combler. Mais tout ça, tout ce qu’elle avait accepté, tous les efforts qu’elle avait déployés, ça avait été pour sa famille uniquement. Du reste du monde, Hestia n’avait jamais accepté le moindre ordre.

Du moins jusqu’à ce que Giulia Abbot n’entre dans sa vie. A partir de cet instant, tout avait changé. Oh, la verte n’était toujours pas du genre à se plier en quatre pour n’importe qui, mais entretemps sa situation avait connu un changement radical et elle avait dû apprendre à prendre sur elle. Il en allait de son avenir après tout. Les premiers temps avaient été durs, surtout que Giulia n’avait jamais vraiment pris la peine d’enrober ses ordres d’une couche de politesse et de délicatesse. Ce que la potionniste voulait, elle devait l’obtenir et si Hestia rechignait elle pouvait dire adieu à son poste. C’était aussi clair que ça. Consciente qu’elle n’avait pas vraiment le choix, la Serpentarde avait accepté de faire tous les efforts nécessaires. En plus, son emploi au Purple Vial lui tenait vraiment à cœur, alors pour une fois, Hestia avait accepté de mettre son égo de côté. Sa fierté ne lui serait d’aucune utilité si elle n’avait aucun avenir devant elle. Son ambition était plus grande que ça, son ambition valait bien quelques sacrifices et accepté que son égo se retrouve parfois froissé par Giulia. C’était ainsi qu’elle s’était retrouvée à répondre aux ordres de la sorcière sans jamais rechigner. Peu importe ce que sa patronne lui demandait, elle le faisait sans la moindre remise en question. Les heures passées à couper des ingrédients, à nettoyer des chaudrons, à trier des fioles à la main, à répondre aux clients les plus ennuyants, elle avait tout fait sans jamais se plaindre. Ca ne l’avait jamais empêché de râler intérieurement, mais d’extérieur elle n’avait jamais rien laissé paraitre. Et ça avait fini par payer. De sorcière à tout faire, de petite main de la boutique qui s’occupait des tâches les plus ingrates, Hestia avait fini par s’y faire une place et gagner la confiance de Giulia. Réellement.  

C’était pour ça qu’aujourd’hui elle avait accepté de chambouler tout son emploi du temps à cause d’un simple hibou de la part de Giulia. Parce qu’elle savait que ça en valait la peine. Que c’était maintenant qu’elle construisait son avenir et que pour ça, elle était prête à tous les sacrifices. Même celui de son égo. Les ordres de sa patronne, elle y avait répondu sans hésiter, parce qu’elle savait que ça lui serait utile un jour ou l’autre. Et qu’à leur manière un peu spéciale, Giulia et elle se comprenaient. Elles n’avaient d’ailleurs pas eu besoin de se parler à l’arrivée de la Serpentarde, Hestia s’était directement mise au travail afin de respecter les délais. Le partenariat entre Sainte Mangouste et le Purple Vial était important, les potions à remplacer devaient l’être dans les plus courts délais et elle s’en chargea sans la moindre hésitation. Ca lui demanda tout son après-midi, mais la Carrow réussi sa mission, non sans une pointe de fierté. Il ne lui restait plus qu’à attendre le passage du sorcier envoyé par Sainte Mangouste, mais bien sûr, celui-ci ne semblait pas pressé. Elle aurait dû s’y attendre. C’était tout ce qu’elle pouvait faire d’ailleurs, attendre dans la boutique jusqu’à pouvoir compléter la dernière partie de sa mission et rentrer ensuite à Poudlard. C’était la partie la plus simple de sa journée, donner quelques indications au sorcier, lui remettre la caisse pleine des potions et fermer le Purple Vial. C’était d’une simplicité enfantine. Alors bien sûr, rien ne se passa comme prévu. Quand enfin, le représentant de l’hôpital se présenta à la boutique, ce ne fut pas face à un sorcier lambda que Hestia se retrouva, mais face à Euron Carrow. Aussitôt, ses mains s’étaient crispées sur les bords de la caisse, son cœur avait sombré dans sa poitrine. Son oncle.  

Le temps sembla s’étirer éternellement alors que les prunelles de la verte se retrouvèrent happées dans celles de son oncle. Depuis combien de temps ne l’avait-elle pas vu ? Cela se comptait en mois désormais, plus d’une année même. Leur dernière rencontre datait d’un peu avant sa confrontation avec ses parents. Juste avant que son existence ne vole en éclat et qu’il ne lui reste plus de Carrow que le nom. Hestia ne se rappelait plus leur dernière conversation, il ne lui restait plus que les souvenirs épars de cette sensation de bien-être, de confiance, qui l’envahissait toujours quand elle se trouvait avec Euron. De tout ça aujourd’hui il ne restait certainement plus rien. Par sa faute, par la faute de ses parents, par la faute de la situation. Peu importait en réalité. C’était elle qui s’était murée dans le silence, nul besoin de chercher un autre coupable. Elle avait toujours été consciente des allégeances de son oncle, de la manière dont il voyait la vie et leur famille, de toute ses attentes, alors elle craignait plus que tout de savoir ce qu’il pouvait penser de la manière dont elle avait tourné le dos aux Carrow. Le souvenir de la trahison d’Helios était encore vif dans l’esprit de la verte, elle doutait que la réaction d’Euron soit différente et elle avait peur du mal que ça ne manquerait pas de lui faire. Que peut-être il ne manquerait pas de lui faire. Il était mangemort après tout, qui de mieux placé qu’un aîné Carrow pour punir la petite rebelle ingrate de la famille ? Ce fut de cette crainte que l’atmosphère se remplit, de menace, de la colère difficilement contenue dans les prunelles du Carrow. Un silence si tendu que Hestia en avait du mal à respirer, trop malmenée par les sentiments contradictoires que la présence de son oncle provoquait pour savoir quoi faire, quoi dire.  

Qu’allait-il se passer maintenant ? Elle aurait bien été incapable de le deviner, tout comme elle ne parvenait pas à arracher son regard de celui implacable de son oncle. Un bruit qui lui parut terriblement déplacé au milieu de cette situation inexorable, retentit. Celui de la porte de la boutique qui s'ouvrait, le son clochette qui tintait mélodieusement, pendant un instant Hestia avait oublié où elle se trouvait. « Bonjour ! Quelle surprise de vous trouver encore ouverts. Monsieur, madame… » Hestia cligna des paupières, le visage fermé, plus crispée que jamais, elle jeta à peine un coup d’œil au sorcier. Elle prit une profonde inspiration avec la sensation vertigineuse que l’espace d’un instant elle avait complètement oublié comment respirer. Cette intrusion lui semblait complètement incongrue et en même temps, elle ne pouvait rien y faire. Détacher son regard de son oncle lui paraissait inconcevable. « Quel temps ! Et dire que nous sommes au mois de j... » Les prunelles de nouveau portées sur Euron, Hestia vit l’instant précis où il perdit définitivement patience. Elle avait assez côtoyé Euron pour savoir ce que ce pli de sa bouche voulait dire. Il fallait qu’elle dise quelque chose, il fallait qu’elle fasse quelque chose, n’importe quoi. Son cœur s'emballa. Trop tard. La baguette d’Euron avait jailli et l’homme se retrouva propulsé contre le mur le plus proche. Hestia sursauta violemment, elle entendit les fioles s’entrechoquer dans la caisse qu’elle tenait mais n’y prêta pas plus attention que ça, elle savait que les sorts dont elle avait couvert chacune empêcherait le moindre dégât. Elle y avait veillé personnellement. En moins d’un battement de cœur, le pauvre sorcier s’était écrasé contre une vitrine et fut ramené avec tout autant de brutalité vers son bourreau. S’il n’était pas mort, du sang s’écoulait de ses plaies et son visage affichait une expression de pure terreur que la verte n’avait jamais vue auparavant. Les yeux écarquillés d’horreur mais la gorge nouée, Hestia observa la scène sans oser bouger. Elle connaissait son oncle, elle savait que ce serait une terrible erreur. « Veuillez m’excuser. La boutique est fermée. » Un frisson remonta le long de l’échine de la Serpentarde en entendant le calme dont faisait preuve le Carrow. Un flegme insensible, cruel même. L’instant d’après, le sorcier blessé se retrouvait jeté à la rue.

Impuissante, réduite au silence, Hestia vit les rideaux de la vitrine se dérouler, cachant l’intérieur de la boutique à la rue. Le panneau qui indiquait l’ouverture du Purple Vial se retourna, faisant l’effet à la verte d’un clou planté dans un cercueil. Elle s'efforça de réguler sa respiration, mais la panique grignotait peu à son peu son cœur, tant et si bien qu'elle ne cilla même pas lorsque la vitrine où le pauvre sorcier avait atterri s'effondra au sol. Ce n'était peut-être que le signe annonciateur de ce qui allait se dérouler par la suite. « Reparo. » En un instant, toute trace de l'incident disparue. Comme si rien ne s'était passé. Ca aurait pu être le signe que tout était revenu à la normale, que la vie allait suivre son cours, mais Hestia n'était pas assez naïve pour s'imaginer ce genre de chose. Toujours sans laisser échapper le moindre son, la Serpentarde observa son oncle ôter son chapeau. Elle prit sur elle pour ne pas montrer le moindre mouvement de recul. « Bonjour. » Le sourire qui s'afficha sur le visage du Carrow la déstabilisa. Il paraissait complètement déplacé après une telle démonstration de violence. Aux yeux de la verte, il paraissait presque menaçant, elle avait appris à lire ce qu’il pouvait se cacher derrière une telle expression. Elle ne s’en méfiait que davantage lorsque cela venait d’une personne de sa famille. « Bonjour mon oncle. » Souffla Hestia d’une voix blanche après un instant de silence. Les mots lui avaient échappés sans qu’elle ait eu le temps d’y réfléchir. La force de l’habitude. Désormais elle ignorait s’ils voulaient encore dire quelque chose ou si ses actes et le temps qui avaient passé les avaient vidés de tout leur sens. C’était certainement le cas. Il y avait bien longtemps qu’elle avait cessé de se bercer d’illusions.

Hestia réalisa avec un temps de retard qu’elle n’avait pas bougé d’un millimètre depuis qu’Euron était entré dans la boutique. Il lui fallut une seconde de plus pour rassembler tout son courage et intimer à ses membres de se mettre en mouvement. Ses prunelles toujours posées sur son oncle, elle déposa la caisse pleine des fioles qu’elle avait passé l’après-midi à préparer sur le comptoir. « Les potions pour Sainte Mangouste sont toutes là, elles ont encore besoin de 72 heures de repos avant de pouvoir être utilisées, mais à part ça tout est en ordre. Le responsable de la livraison de l’ancienne commande ne travaille plus pour le Purple Vial, ce genre d’incident ne se reproduira plus. » Expliqua-t-elle d’une voix qu’elle tenta de rendre la plus calme et maîtrisée possible. Elle s'accrochait à ces faits qu'elle déblatérait, ce qu'elle maitrisait sur le bout des doigts, à l'assurance que ça lui procurait. Des émotions à milles lieues de celles qui tempêtaient en son for intérieur. Les mains vides, Hestia fit un pas en arrière, ne sachant quoi dire ou faire de plus. Elle avait une conscience aigüe du fait qu’Euron tenait toujours sa baguette dans sa main tandis qu’elle avait laissé la sienne dans le laboratoire derrière elle, posée nonchalamment entre deux énormes chaudrons. Sans sa baguette, la Serpentarde se sentait particulièrement vulnérable. Comme si ça aurait changé quoi que ce soit. Machinalement, ses prunelles passèrent de la baguette de son oncle à la porte d’entrée fermée derrière lui. La tension était affreusement lourde, le silence insupportable à ses oreilles. N’y tenant plus, elle rouvrit la bouche « Dois-je m’attendre au même sort ? » Sa voix raisonna dans l’espace sans la moindre trace de provocation ou même de peur, même si l’éclat dans ses prunelle déclamait un autre discours. C’était une simple question, à la réponse qui changerait tout. Hestia prit une inspiration, plus stoïque que jamais, se préparant mentalement à l’issue inévitable de cette rencontre. De toute façon, ce ne serait pas la première fois que ces murs l’entendraient hurler de douleur.

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Le calme était revenu au sein du Purple Vial mais pour combien de temps encore ? La jeune fille reprit un semblant de contenance et salua son oncle, brisant le silence dont les éclats vous transpercent sans qu'ils ne vous touchent. Et tandis qu'elle déposait la lourde caisse de potions sur le comptoir, elle récitait les explications d'une voix neutre et maîtrisée et pourtant... La jeune Carrow semblait si vulnérable dans cet instant, une statue d'albâtre fragile nippée d'un voile de frayeur.

Hestia a écrit:
« Les potions pour Sainte Mangouste sont toutes là, elles ont encore besoin de 72 heures de repos avant de pouvoir être utilisées, mais à part ça tout est en ordre. Le responsable de la livraison de l’ancienne commande ne travaille plus pour le Purple Vial, ce genre d’incident ne se reproduira plus. »

_ C'est évident. Répondit-il sans attendre, le regard plissé, animé d'une sévérité implacable.

Les prunelles du Mangemort ne la quittèrent pas un instant, pris par ses pensées. Était-ce ainsi qu'elle leur avait apparu avant qu'ils ne la châtient ? La mission punitive n'avait pas dû être bien compliquée... Combien d'hommes de main s'étaient déplacés pour terroriser une enfant ? Il secoua la tête comme pour chasser ses excès de sentiments... et pourtant il se souvenait encore très bien... Ce soir là, Hestia Carrow n'avait pas été la seule à souffrir, il s'en était assuré. Elle était là sa colère, encore vivace dans ses entrailles, ivre et redoutable, prête à bondir, même malgré lui.
Puis elle se recula, lâchant cette phrase qui le ramena au présent avec force intensité.

Hestia a écrit:
 « Dois-je m’attendre au même sort ? »

Il demeura immobile, gardant ses yeux plantés dans ceux de la jeune potionniste sans qu'un son ne quitte ses lèvres. Ainsi, elle pensait qu'il serait capable de lui faire subir un tel sort... elle semblait même penser qu'il s'était déplacé pour ça. Mais à bien y penser, c'était certainement bien à cela que cette scène ressemblait...

_ Pense-tu le mériter ? Qu'il lâcha non sans une effroyable antipathie.

Il ferma ses yeux à la glaçante clarté un bref instant et rangea sa baguette dans la poche intérieure de son long manteau noir, poussant un léger mais profond soupire. Les traits acérés de son visage semblèrent moins sinistres et davantage affectés. Il inclina la tête, lui donnant un ostensible mouvement réprobateur et pourtant tellement plus humain...

_ A quoi t'attendais-tu exactement en reniant ta famille Hestia... Pensais-tu que tes parents allaient te laisser prendre ton envol sans réagir ? Pensais-tu que ta famille accepterait sans broncher que tu lui tournes le dos ? Tu es bien placée pour savoir que nous tolérons mal les affronts... d'autant plus lorsqu'ils viennent de l'intérieur...

Dehors la pluie redoublait de force, frappant les vitres comme pour imposer sa présence là où elle n'était point invitée.

Sur sa pommette droite, le trait rouge fin causé par l'un des éclats de verre sembla le déranger. Machinalement, il porta sa main gantée à cette blessure et bien que le cuir fut noir, il perçu la brillance sirupeuse entre ses doigts. Quand bien même il était un tantinet maniaque, il détourna son attention de cette brève entaille. Le médicomage saurait s'en occuper en temps et en heure.
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EURON O. CARROW


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Hestia ne pouvait pas dire qu’elle était habituée aux retrouvailles familiales. Aucun de ses retours de Poudlard pour l’été n’avait été vécu comme tel. En fait chaque fois ça n’avait rien changé pour ses parents qui avaient continué leur vie quotidienne comme si leur fille n’avait pas été absente de leur maison pendant les dix derniers mois. Il n’y avait jamais eu de quoi s’émouvoir, après tout, elle ne faisait que rentrer pour les vacances d’été. Ce n’était pas comme si elle partait pour toujours. Quoi que, elle n’était pas persuadée que ça aurait changé grand-chose. Les seules vraies retrouvailles que la Serpentarde avait connues avaient été celles avec sa sœur Thalia, quand cette dernière était revenue de deux ans de voyage après ses études au collège de Poudlard, et surtout sa fuite de la maison familiale. Et encore, ces retrouvailles avaient été une surprise totale, une surprise que Hestia n’avait pas vraiment bien vécue. Décidemment, niveau retrouvailles poignantes et heureuses, la verte n’y était vraiment pas. Ce qui n’était certainement pas plus mal la concernant, les moments pleins d’émotions, elle ne savait pas comment les gérer. En fait, c’était même ses émotions tout court qu’elle ne savait pas gérer. Merci l’éducation des Carrow. Chaque fois que Hestia entendait les récits de ses camarades, les histoires de pleurs sur le quai de King Cross, de repas en familles, de sorties organisées spécialement pour célébrer ça, elle ne comprenait pas. Il s’agissait uniquement de rentrer chez soi, de retrouver des parents qui ne bousculaient pas leurs habitudes pour un tel moment, ça n’avait rien de bien exceptionnel. Tout ça lui échappait alors elle préférait ne pas écouter. Ne pas se rendre compte de combien les autres familles étaient attentionnées et aimantes en comparaison à la sienne. Elle préférait ne pas se prendre en pleine figure tout ce dont elle était privée, juste parce que les Carrow ne voyaient pas l’intérêt de mettre en avant leurs émotions. Enfin, s’ils avaient des émotions tout cours.

Et cette fois, qu’en était-il ? De ses retrouvailles avec Euron, qu’allait-il en ressortir ? Cela faisait plus d’un an que Hestia ne s’était pas retrouvée face à son oncle, d’abord parce qu’elle avait été trop secouée par sa dernière entrevue avec ses parents pour s’aventurer près de n’importe quelle maison Carrow. Ensuite parce que l’attaque de mangemorts dont elle avait été la cible l’avait laissé blessée et sur ses gardes. Et puis… Puis le temps avait passé et la crainte de voir son oncle lever à son tour sa baguette sur elle avait été plus forte que le reste. Ce n’était pas comme si les Serpentards étaient connus pour leur courage après tout, et sur ce point, Hestia voulait bien s’accorder à sa maison. Et maintenant que c’était le cas, qu’Euron se trouvait juste là, elle ignorait ce qu’il allait se passer, mais elle sentait que ça ne pourrait pas être bon. Peut-être était-ce à cause de ce pauvre sorcier qui était entré dans la boutique en ignorant totalement l’atmosphère électrique qui régnait dans les lieux. L’inconscient s’était retrouvé projeté contre un mur, puis jeté à la rue, hagard et en sang. Hestia ignorait ce qu’il allait advenir de lui, elle ne se posa d’ailleurs la question qu’une poignée de secondes, pas assez empathique, pas assez intéressée par les autres, pour y accorder plus de son attention. Oh, elle avait bien assez à faire avec la menace que représentait cette petite scène. Euron aurait pu se contenter de montrer la porte à l’inopportun, de lui ordonner de partir, de simplement lui montrer sa baguette, mais non, il avait fallu qu’il ait recours à la force magique. Qu’il blesse un sorcier qui était juste au mauvais endroit, au mauvais moment. Tout ça pour se retrouver seul avec sa nièce. Hestia ne voyait pas comment tout ceci ne pouvait pas être un message qui lui était destiné. Un bien sombre avertissement.

Désormais, la Serpentarde ignorait ce qui se profilait. Elle connaissait son oncle, elle avait grandi à ses côtés, développé de l’affection pour lui, une forte envie qu’il soit un jour fier d’elle, qu’il la regarde comme ses parents ne prenaient pas la peine de le faire. Or, rien de tout ça n’était possible maintenant qu’elle avait revêtue le statut de traitre à son sang. Parce que si elle connaissait Euron, ça voulait dire qu’elle savait ce qu’il ne pouvait pas accepter. Et que dès lors, sa présence n’avait absolument rien de rassurante. Le silence qui régnait dans le Purple Vial bourdonnait presque aux oreilles de Hestia, à moins que ce ne soient les battements sourds de son cœur affolé. Elle ne laissait rien paraitre, il y avait bien longtemps qu’elle avait perfectionné son masque de froideur, mais en cet instant, c’était la peur qui courait dans ses veines et venait alimenter son palpitant, c’étaient les souvenirs du jour où les mangemorts s’étaient introduits dans la boutique pour la punir qui s’imposaient à elle. Elle se demandait si l’histoire allait se répéter, si les lieux allaient de nouveau se nourrir de ses cris, cette fois par la main de son propre oncle. Après la trahison du cousin, la punition de l’oncle, ça avait une certaine forme de poésie. Du moins, si on oubliait toute la partie où elle se tordait de douleur sur le sol froid de son propre lieu de travail. Ce n’était pas comme si Hestia avait eu le moindre penchant pour la poésie, de toute manière. Se forçant au calme le plus complet, elle avait déposé la caisse pleine de fioles sur le comptoir, se raccrochant à l’idée que c’était en premier lieu pour que qu’Euron s’était déplacé. D’une voix tellement posée qu’elle en manquait sûrement de naturel, elle informa son oncle de l’état des potions et lui assura que le regrettable incident qui avait décalé la livraison de cette commande ne se reproduirait plus. « C'est évident. » A cette réponse, Hestia se contenta de lever le menton. Dans toute cette rencontre, la seule chose dont elle était sûre c’était que la réputation du Purple Vial ne pouvait être mise en défaut.

Et maintenant ? Hestia craignait de connaitre la réponse à cette question, et en même temps son esprit ne cessait d’y revenir. C’était presque une obsession, parce qu’elle le savait la présence d’Euron dans la boutique en cet instant n’avait pas grand-chose à voir avec la caisse pleine de potions et tout avec elle. La Serpentarde n’était pas égocentrique, c’était juste une question de logique. Euron était le directeur de Sainte Mangouste, il ne s’abaissait pas à jouer les livreurs, c’était aussi simple que ça. Alors non, sa présence n’était pas innocente, et c’était bien ça qui lui faisait peur. Même si c’était possiblement une erreur, même si elle savait qu’elle risquait de s’en mordre les doigts, elle ne pu s’empêcher de lui demander s’il lui réservait le même sort qu’au pauvre sorcier malmené. Autant mettre le sujet sur la table dès maintenant, ça lui évitait au moins l’angoisse de l’inconnu. « Pense-tu le mériter ? » Hestia fronça les sourcils. Non pas en réponse au ton froid de son oncle, mais bien à sa question qui la déstabilisait. Elle ne s’était pas attendue à ça. Elle considérait cette visite du point de vue de la vengeance, de la punition, parce que ça lui était imposé. La question de le mériter ou pas, elle ne l’avait pas vu venir. Parce que ça lui semblait terriblement déplacé. Est-ce que quelqu’un pouvait mériter une torture telle qu’elle l’avait connu ? Juste pour avoir pris sa liberté ? Est-ce que la liberté méritait la pire des douleurs ? Est-ce qu’elle avait mérité ce qu’elle avait subi ? Un instant ces interrogations tournèrent dans sa tête, menaçant de lui filer le tournis. Et pourtant quand elle rouvrit la bouche, ce fut avec assurance. « Non. » Le mot résonna dans l’espace vide de la boutique, sans trembler ni faiblir. Au moins de ça, Hestia en était sûre. Tout pouvait s’effondrer autour d’elle mais jamais elle ne se sentirait en faute de s’être libérée du joug de sa famille. Elle jaugea un instant des réactions de son oncle, avant de reprendre « Mais je sais que mon avis n’est pas partagé par tout le monde. » Qu’en fait, il faisait même exception dans sa famille. Tout le monde était prompt à la punir, peu à l’écouter. Encore moins, à la comprendre.

En voyant son oncle ranger sa baguette, Hestia s’autorisa une inspiration un peu plus profonde. Ce n’était pas assez pour qu’elle se détende, encore moins pour faire refluer la peur, elle savait qu’il faudrait moins de temps au Carrow pour se saisir de nouveau de son arme et la pointer sur elle, qu’il ne lui en faudrait à elle pour aller récupérer la sienne dans la pièce derrière. Mais c’était déjà ça. L’aspect menaçant de cette visite perdait un peu en intensité. Si elle ne se sentait pas encore capable de respirer librement, elle avait déjà un poids en moins sur les épaules. « A quoi t'attendais-tu exactement en reniant ta famille Hestia... Pensais-tu que tes parents allaient te laisser prendre ton envol sans réagir ? Pensais-tu que ta famille accepterait sans broncher que tu lui tournes le dos ? Tu es bien placée pour savoir que nous tolérons mal les affronts... d'autant plus lorsqu'ils viennent de l'intérieur... » Hestia prit de nouveau le temps d’observer son oncle. Il y avait si longtemps qu’elle ne l’avait pas vu, si les circonstances avaient été différentes, ces retrouvailles auraient pu être émouvantes. Elles auraient certainement rempli son cœur de joie, et non pas de crainte. Un instant, elle eut l’impression que ce sentiment était partagé, que l’expression d’Euron se faisait différente. Pourtant les choses étaient ainsi et elle n’avait d’autre choix que d’assumer. A quoi avait-elle pensé ce jour-là ? Eh bien à rien d’autre que de sauver sa peau au milieu de toute cette horreur et ces désillusions. Et depuis ? Eh bien à vivre, à survivre. « Et à quoi s’attendait mon père en levant sa baguette sur moi ? Que j’allais me laisser ensorceler sans rien dire ? Leur céder mon libre-arbitre volontairement ? » Euron était-il au courant de cette part de l’histoire ? Il était fort possible que non. A n’en pas douter, les Carrow n’auraient pas voulu étaler cet épisode peu glorieux. Il était tellement plus facile de tout mettre sur le dos de leur ingrate de fille. « Mon père a tenté de me mettre sous impero parce que je refusais de me plier à ses ordres, je ne vois pas pourquoi je devrais tolérer cet affront de l’intérieur. » Les Carrow étaient offusqués de son comportement ? Eh bien la réciproque était également vraie. Au fil des ans, Hestia avait vu ses espoirs concernant sa famille se réduire à néant, et là, ça avait été la goutte de trop.

Est-ce que Euron allait comprendre ? Ou est-ce que lui aussi, ne considérait les choses que du point de vue des autres ? Elle avait toujours eu l’espoir que son oncle la considère comme plus qu’une simple héritière à manipuler, l’affection qu’elle avait pour lui était sincère et elle craignait de la voir se teinter de noir à son tour. Hestia posa ses mains à plat sur le comptoir et prit une profonde inspiration avant de relever ses prunelles sur le sorcier. « Est-ce pour cela que tu es ici ? Me montrer combien j’ai été ingrate et immature ? » Sa voix était calme et posée. Si elle ne comprenait que rarement ses sentiments, au moins elle savait les enterrer au fond d’elle. Le souvenir des propos que Hélios lui avait tenus entre ces mêmes murs lui revenait. Il avait tenté de la faire revenir, de lui montrer ses erreurs. Ca avait été en vain et elle en avait payé le prix. Une impression de déjà vu lui laissa un goût amer en bouche. « D’autres s’y sont essayés avant toi, c’est inutile. » Il était trop tard maintenant, elle avait pris goût à cette liberté si chèrement payée et n’était certainement pas prête à l’abandonner.

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A sa réponse, le regard de la jeune femme sembla vaciller et lorsque ses lèvres articulèrent le mot “non”, il se contenta de la regarder en gardant le plus religieux des silences. Le plus froid. Le plus pesant. C’était celle qu’il attendait néanmoins. Hestia avait toujours eu du caractère et il avait toujours souhaité qu’elle le garde ainsi ou le renforce. La pureté de son sang, son intelligence, sa force de caractère et sa beauté en faisaient une personne exceptionnelle… ce qui le contrariait d’autant plus d’ailleurs.

Lorsqu’Hestia révéla la cause de sa rébellion, le regard bleu d’Euron se figea dans ceux de sa nièce un instant, comme s’il voulait s’assurer qu’il avait bien entendu. Un mouvement quasi imperceptible le fit bouger sa tête et doucement il serra la mâchoire en regardant ailleurs. Comment avaient-ils osé… comment avaient-ils pu tomber aussi bas, encore… Bien entendu qu’il l’ignorait. Bien entendu qu’ils ne s’en étaient pas vanté.

Hestia a écrit:
« Est-ce pour cela que tu es ici ? Me montrer combien j’ai été ingrate et immature ? »

Il retint à peine un sourire.

_ Non. Répondit-il simplement, exactement comme elle l’avait fait un peu plus tôt, sans rien ajouter.

Un souvenir s’imposa à lui. Violemment. Brusquement. Comme si sa propre Légilimencie se retournait contre lui. Il ne comprenait pas à quel maléfice il était soudain soumis. Cela venait-il des potions mélangées au sol ? Il ferma les yeux en fronçant ses sourcils.

Il se revit ce soir-là en compagnie des Carrow et de leurs acolytes Mangemorts, dans leur demeure ancestrale. C’était une soirée comme une autre où les discussions s’articulaient autour de l’Augurey et de la politique en général, des coups à venir et des bons vieux souvenirs. C’était peu de temps après la défection de la petite dernière… Hestia.

Ce soir-là sa colère ne s’était pas apaisée et l’ambiance s’en ressentait. Quelque chose pesait, même si personne ne releva. Le médicomage était installé dans l’un des fauteuils de cuir noir et avait un verre de wiskey à la main, sa boisson favorite. Mais il n’avait pas envie de boire. Il n’avait pas envie de parler et à bien y réfléchir, il n’avait pas envie d’être là, tout simplement.

Athéna s’occupait de ses invités et Cyrus poussa un rire fort et glacial détestable qui n’arrangea rien au mépris que pouvait ressentir Euron. Il ferma les yeux, rompant le contact visuel avec la source de son courroux. Il devait rester maître de lui-même. A quoi cela rimerait-il ? Il ne pouvait pas changer le passé, il ne pouvait pas changer sa famille. Alors pourquoi s’attarder là-dessus ? Ça n'avait aucune logique. Or, Euron Carrow avait toujours été un être logique de sang-froid. Un véritable serpent.

Cet homme non loin de là était de sa famille. C’était son cousin après tout. Concentre-toi et respire. Le whisky est bon. Cela devrait te suffire…

_ Alors Euron. Toujours pas marié ? Tu devrais te hâter, tu commences à vieillir. Bientôt tu ne pourras plus avoir d’enfants…

Cela semblait désuet, peut-être un tantinet taquin, mais il n’en était rien. C’était une attaque. Juste une attaque. Cyrus s’était avancé vers lui pour y rester. Quelle mauvaise idée. Les désaccords entre les deux Carrow n’étaient pas nouveaux. Même si Euron était le cadet de Cyrus, cela ne l’empêchait pas de s’opposer à lui ouvertement et cela ne plaisait pas du tout à l’aîné qui ne loupait jamais une opportunité de le moucher.

Cyrus toisait son cousin de toute la splendeur qu’il croyait avoir. Piètre illusion. Même si Cyrus et Athéna étaient indéniablement d’une certaine beauté, leur aura n’avait rien de réellement attirante.

Un sourire étira les lèvres d’Euron qui inclina doucement sa tête sans le quitter des yeux. Restons polis.

_ Pourquoi devrais-je avoir des enfants selon toi Cyrus ?

_ Allons. Tu es un sang pur. C’est ton devoir de pérenniser la lignée. Dit-il avec un naturel désarmant, merveilleusement moralisateur. Lui, il ne doutait clairement de rien.

Euron tiqua et arqua un sourcil, les doigts du Mangemort serrant le cristal au breuvage tourbé.

_ Pérenniser la lignée… répéta-t-il lentement en observant la robe ambrée de sa boisson. À quoi cela servirait-il si je devais moi aussi en être réduit à envoyer des chiens utiliser des sortilèges que l’on réserve à nos ennemis sur mon propre enfant ? Je n’y vois aucune forme de pérennisation juste un cuisant échec. Et l’échec est une notion qui m’est étrangère.

Lentement, les yeux bleus glissèrent jusque dans ceux de Cyrus dont l’aura s’enflamma d’une ire perceptible par tous. Autour d’eux le silence tomba comme la lame du bourreau sur le cou du condamné. Chacun pouvait sentir la tension s’installer et les Mangemorts, en bons charognards, étaient friands de ce genre de chose : les règlements de compte en pleine réception… ils s’en repaissaient allègrement. Certains en avaient déjà l’échine qui frissonnait de plaisir et ils n’en perdaient pas une miette. Euron abhorrait se donner en spectacle ou qu’on l’y pousse. Il était assez maître de lui-même pour ne pas entrer dans ce genre de jeu. Mais échapper à Cyrus ne serait pas aisé...

Athéna serra le bras de Cyrus dont la main tremblait invariablement de rage. Comment Euron osait-il… dans sa propre maison… devant ses invités qu’il tenait tant à impressionner.... Mais il savait quelque chose sur son jeune cousin. Il savait qu’Euron s’était vengé des sévices fait à Hestia le soir même. Oui, il le savait en son for intérieur, et il allait le mettre en porte-à-faux devant tout le monde ce soir.

_ Tu n’es pas sensé ignoré que Wilson a disparu il y a peu de temps. Tu n’as idée d’où il peut être Euron ?

Le médicomage leva un regard parfaitement neutre sur son cousin. D’accord. Il voulait donc le mettre dans l’inconfort, voire lui causer des ennuis. Wilson était l’homme de main qui avait été chargé de punir Hestia avec son petit contingent. En parler c’était mettre en lumière un crime qu’il aurait commis contre l’un des siens et c’était plutôt mal vu, même si ce n’était qu’un sous-fifre sans importance. Ses présomptions auraient pris des proportions inquiétantes s’il s’imaginait une seule seconde en capacité de le désarçonner.

_ Pourquoi le devrais-je ?

_ Tu te crois malin ?

_ Il en faut bien un dans la famille. Cette fois les joues du mangemort rosirent de hargne et Euron avait légèrement baissé son menton, ses yeux acérés ancrés sur lui. Même s’il se délectait de sa furie, il détestait ce moment et voulait y mettre fin mais il accepta l’idée que ça n’était hélas pas en son pouvoir...

Le danois posa sa main sur l’accoudoir du fauteuil et se releva avant de s’approcher de Cyrus pour lui faire face.

_ Mettons fin à ce jeu veux-tu ? Tu penses que j’ai tué Wilson, un homme de basse extraction, car il a eu la présomption d’imaginer pouvoir outrager une sang-pur de notre famille en toute impunité ?

Le silence flotta dans l’air. Cyrus gardait ses lèvres scellées. Il doutait à présent que se venter d’être le commanditaire de cet acte soit de bon aloi, même si personne n’était censé l’ignorer.

_ Je ne l’ai pas tué. Cyrus poussa un souffle bref, comme s’il doutait de ces paroles avant qu’Euron ne poursuive. Je l’ai détruit. Son aveu se fit en toute simplicité, sans que dans sa voix ne point ni remord ni vanité. Cyrus était-il satisfait ? Ses yeux brillaient de triomphe de l’avoir ainsi démasqué à la vue de tous.

_ J’ai rectifié une situation inacceptable, mais que j’ai dû le faire est également inacceptable.

Il sous-entendait sans gêne que Cyrus était en faute et que c’était lui-même qui avait dû réparer ses erreurs. Bien que son cousin se savait à l’abri de toute poursuite quelle qu’elle soit, sa position était mise à mal et ses actes discrédités et pour cela, il pâlit.

Euron avait beau n’être que médicomage, il n’en était pas moins un combattant aguerri et personne n’avait jamais eu à le remettre en cause car il semblait ne jamais commettre d’erreur. Son assurance, son esprit acéré et son inflexibilité couplés sa haute stature faisaient de lui un adversaire redoutable dont la parole était difficilement contestable. Il n’imposait pourtant jamais rien et ne faisait guère preuve d’arrogance, se contentant toujours des paramètres factuels, écartant tout acte lié à l’émotionnel. Du fait, son intervention auprès de Wilson était uniquement une démonstration de son mépris pour les sangs moindre et une façon de remettre le vassal à sa place légitime et n’était donc pas le moins du monde une réaction de vengeance, une réponse émotionnelle envers cet homme qui avait torturé sa jeune cousine à laquelle il tenait. Non. Pas le moins du monde. Et personne ici n’était en mesure de remettre cela en question.

_ Tu te permets des choses Euron… Dit-il dans un souffle, en secouant légèrement sa tête, les narines dilatées de colère.

Les yeux bleus d’une infinie froideur d’Euron Carrow s’étrécirent et un sourire, fin et sans joie ourla ses lèvres.

_ Être au service de l’Augurey n’octroie pas l’immunité, cousin. Tout acte à des conséquences.

_ C’est une menace ?

_ C’est un fait. Un fait, il le comprit qui mettrait invariablement Cyrus en danger et cela il le comprit parfaitement, d’autant plus que le sujet venait de se clore au détriment de l’aîné qui ne put que serrer les dents.

Dehors la pluie battait les fenêtres avec véhémence, comme pour briser le silence.

La vision prit fin, s’effaçant à leurs yeux comme la brume chassée par le vent. Car cette vision, Hestia l’avait partagée avec lui. Il porta le bout de ses doigts à son crâne en fermant un instant les yeux, sentant une tension y naître. Un léger soupire, puis il fronça son regard en posant les yeux sur Hestia, sondant sa réaction. Se pouvait-il qu’elle ait assisté à cela ? Son regard sur elle se fit interrogateur. L'idée de partager quoi que ce soit dans sa tête le révulsait et bien malgré lui, Euron Carrow paraissait peu à l'aise à cet instant précis. Il devait savoir... lui demander directement serait une façon efficace d'être fixé.

_ Est ce que tu as vu ça, Hestia... La question était simple et il attendait une réponse franche et mentir au Mangemort n'était peut-être pas une très bonne idée.


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EURON O. CARROW


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Euron était-il au courant du drame qui s'était déroulé dans le salon du manoir Carrow, ce fameux soir de février ? Hestia en doutait fortement. Ca ne ressemblait pas à ses parents d'admettre leurs échecs, et celui qui avait mené leur dernière fille à déserter la maison était sûrement le plus cuisant de tous. Non, Hestia en était sûre, ses parents avaient gardé les détails de cette entrevue pour eux. Avec quelques sortilèges il était facile de réparer les dégâts causés, avec un simple silence il était facile de prétendre qu'elle était la seule à blâmer. Leurs actions n'avaient pas besoin d'être remises en cause. Ce constat laissait toujours la Serpentarde amère. Quoi qu'elle fasse, quoi qu'elle subisse, elle était toujours la méchante de l'histoire, l'ingrate, l'immature. Elle y était habituée désormais, mais l'injustice ne cessait de lui laisser un arrière-goût métallique en bouche. Alors la réaction de son oncle, elle ne la manqua pas, parce que même si elle était brève, c'était celle à laquelle elle s'attendait. Il suffit qu'Euron serre la mâchoire pour qu'elle comprenne qu'elle venait de tout lui apprendre. Que le Carrow détourne le regard n'était pas anodin, elle le connaissait assez bien pour le savoir. Ca ne voulait pas dire qu'il n'assumait pas ce que Hestia lui révélait, qu'il avait honte des agissements de sa famille, ça dénotait plutôt d'une colère grandissante. Et pour la première fois de cette rencontre, la Serpentarde était convaincue que ce n'était pas contre elle qu'elle était dirigée. Ca aurait peut-être dû la soulager, sûrement même, mais ce ne fut pas le cas. Parce que face à Euron, et surtout après tant de silence, elle ignorait toujours ce à quoi elle devait s'attendre. Hestia avait toujours cette impression de marcher au bord d'un précipice, un de ceux où le moindre mot de travers pouvait la précipiter.

Tant d'incertitude était presque de la torture. Même après plus d'un an sans côtoyer Euron, Hestia n'oubliait pas quel genre de sorcier il était. Combien son apparence calme pouvait camoufler sa colère. Combien celle-ci pouvait se déclencher sans signe avant-coureur. Elle en avait eu l'exemple juste quelques minutes plus tôt et elle n'était pas près de l'oublier. Elle savait que tout pouvait basculer, alors fidèle à son impatience et son habituel manque de prudence, elle décida d'interroger directement son oncle. Autant être fixé. Comptait-il lui faire une démonstration de sa déception, tout comme les autres mangemorts l'avaient fait quelques mois plus tôt ? Hestia craignait la réponse tout en la sachant parfaitement nécessaire. « Non. » Etait-ce l'ombre d'un sourire qui venait de prendre place sur les lèvres d'Euron ? Hestia n'en était pas sûre, tout comme elle n'était pas certaine de ce que cela voudrait dire. Au fond, là n'était pas le plus important. Ce qui lui importait c'était ce simple non qui venait en miroir de sa propre réponse précédente. Comme si un petit jeu s'était mis en place entre eux, le souvenir furtif de la complicité qu'ils avaient pu connaitre par le passé. La verte retint un soupir de soulagement, prenant à la place une profonde inspiration. Montrer le moins d'émotions possible était ancré dans ses habitudes. Elle savait cela nécessaire, afficher un masque de contrôle dans une situation où ce n'était pourtant pas elle qui tirait les ficelles. C'était à peu près tout ce qu'il lui restait et ça tombait bien, elle savait parfaitement y faire. Pour ça au moins elle pouvait remercier ses parents.

Et puis soudainement, le monde bascula. En un battement de cils, tout disparut. Le comptoir en bois sous les mains de Hestia, les étagères pleines de potions autour d'elle, même son oncle qui lui faisait face. Tout s'effaça en une seconde pour laisser place à un décor bien différent. Des murs sombres garnies de peintures d'illustres sorciers, des fauteuils à la tapisserie riche, une immense cheminée ou ronflait un feu. Un décor qu'elle connaissait bien, qu'elle connaissait par cœur même, et qui fit monter en elle une bouffée de panique lorsqu'elle le reconnu. La Serpentarde se trouvait de nouveau dans le manoir des Carrow. Un instant son cœur s'emballa à cette idée et il lui fallut de longues secondes pour se raisonner. Ce n'était pas possible. Elle se le répéta jusqu'à s'en convaincre totalement. Euron ne l'avait pas touché, le transplanage était impossible au Purple Vial, il n'avait pas levé sa baguette, rien n'indiquait qu'il ait pu l'amener ici contre son gré. Hestia comprit qu'elle n'était pas réellement de retour au manoir de sa famille et une fois qu'elle l'eut compris, cela lui parut encore plus évident. Les sons lui parvenaient étrangement distordus, comme s'ils n'appartenaient pas à sa réalité et elle ne sentait aucune chaleur provenir du feu de cheminée. Elle ne se trouvait pas dans le manoir Carrow et le soulagement qu'elle tira de cette conclusion lui fit presque mal tant il était révélateur de sa situation. De la fracture d'avec sa famille. Des sentiments douloureux que cela réveillait en elle. Elle choisit de ne pas s'y attarder, c'était dans le passé tout ça, elle ne reviendrait pas sur sa décision. Apprendre à ne plus se laisser atteindre était la meilleure chose à faire, la seule chose à faire, même si ce chemin serait certainement long et parsemé d'embuches.

Une fois la maitrise de ses émotions retrouvée, Hestia se concentra davantage sur ce qu'il se passait sous ses yeux. Elle assistait à un souvenir, comprit-elle, un qui appartenait à son oncle. C'était une idée qui ne la mettait pas à l'aise, elle savait son oncle très secret sur ses pensées et avait clairement l'impression de faire quelque chose de mal en assistant à ça, mais en même temps elle n'avait rien demandé et surtout n'avait aucun moyen de se tirer de là. Dans la scène, Euron était présent, assit dans un fauteuil avec un verre à la main. Il n'était pas seul, d'autres sorciers se trouvaient là, tous mangemorts, ce qui n'était pas une surprise, ses parents aussi étaient présents. Cyrus et Athena dans toute leur splendeur d’hôtes des lieux. Une vision qui emplit Hestia d’un mélange d’amertume et de colère, les mois avaient beau avoir passé, elle ne pouvait rester insensible à la vision de ses géniteurs. Encore moins quand elle comprit de quoi retournait la discussion entre Cyrus et Euron. Ce qui était au départ un exemple parmi tant d’autre de toutes les querelles qui avaient opposés les deux cousins dans le passé, pris un tournant différent au fil des minutes. Des jugements et provocations quelques peu habituelles, ils basculèrent sur des sujets moins futiles. Comme par exemple, combien la défection de Hestia se révélait décevante ou la disparition d’un certain mangemort qui avait levé sa baguette sur la Serpentarde leur de lors expédition punitive. Une information que la verte découvrait avec une certaine surprise puisque la presse n’en avait jamais parlé. Elle ne tarda pas à comprendre pourquoi lorsqu’elle apprit, avec une stupeur encore plus grande, que son propre oncle en était responsable. Hestia n’en revenait pas. Euron avait tué celui qui avait osé s’en prendre à elle. Il avait tué pour elle, pour la venger. La révélation se grava dans l’esprit de la Serpentarde. Jamais elle ne se serait attendue à ça, encore moins depuis qu’elle avait tourné le dos aux Carrow, et ça la laissait confuse.

La vision prit fin aussi brutalement qu’elle avait commencé, sans signe annonciateur. Un instant ils se trouvait dans le salon de réception des Carrow, et le suivant ils se trouvaient de retour au Purple Vial. Hestia se rendit compte qu'elle avait reculé jusqu'à heurter les vitrines pleines de potions rares et onéreuses derrière elle. Heureusement que le tout était protéger par de puissants sortilèges sinon elle aurait pu dire adieu à ses maigres économies, et sûrement à son poste. Elle se ravança prudemment et releva les yeux avec plus de prudence encore. Quand ses prunelles se posèrent sur Euron, elle le découvrit aussi perturbé qu'elle par ce qu'il venait de se passer. Ainsi la vision avait été partagée, et sûrement pas de plein gré vu l'air contrarié qui se peignait sur les traits du sorcier. Mais qu'est-ce que cette vision avait été exactement ? Un souvenir de son oncle à n'en pas douter, mais pourquoi s'était-il imposé à eux comme ça ? Hestia ne parvenait pas à imaginer son oncle perdre le contrôle de sa legilimencie, ça ne lui ressemblait pas. Il était toujours en contrôle, comme dans son souvenir. « Est ce que tu as vu ça, Hestia... » Un instant, la Serpentarde affronta le regard glacial de son oncle. Elle peinait toujours à prendre la pleine mesure de ce qu'il venait de se passer, de ce qu'elle venait de voir et surtout d'apprendre. Une poignée de secondes fila avant qu'elle ne hoche la tête dans un geste un peu mécanique. « Qu’est-ce que c’était ? » Inutile de nier. Même si elle était une excellente menteuse, Hestia savait quand mentir était une mauvaise idée. Et c'était le cas avec Euron. Encore plus en cet instant. Cependant elle ne pouvait s'empêcher de s'interroger. Ce qu'elle avait vu était indéniablement un souvenir du sorcier, mais pourquoi et qu'est-ce que cela voulait dire ? « Je ne voulais pas... » voir ça. Les derniers mots ne franchirent pas la barrière de ses lèvres. Pas parce qu'ils n'étaient pas vrai, mais parce que ça ne changeait rien. Euron n'avait certainement pas demandé à partager ce souvenir, tout comme elle n'avait pas demandé à en être spectatrice.

Ce n'était peut-être pas prudent, mais Hestia ne pouvait s'empêcher de s'interroger. Sûrement aurait-elle dû garder le silence, faire mine que cet épisode pouvait être mis derrière eux sans avoir la moindre conséquence, mais une part d'elle savait que ce n'était pas le cas. Parce que ça faisait écho à toutes les interrogations qui se mêlaient aux craintes qu'elle ressentait depuis que son oncle avait franchis la porte de la boutique. Alors sans plus pouvoir retenir ses mots, elle ouvrit la bouche. « Pourquoi ? » C'était simple, et à la fois terriblement compliqué. Pourquoi Euron avait-il éliminé le sorcier qui s'en était pris à elle. Hestia se fichait bien qu'il soit mort, qu'une famille en deuil ait rejoins celles déjà existantes, elle n'avait aucune empathie pour cet homme qui avait pointé sa baguette sur elle. En revanche, elle s'interrogeait sur le geste de son oncle, sur les raisons qui l'avaient poussé à faire ça. A risquer des représailles pour une nièce qui avait été reniée. « Je ne comprends pas. » Avoua-t-elle dans un souffle. Aux yeux de la Serpentarde, ça n'avait pas de sens. Elle ne voyait pas pourquoi un membre de la famille à laquelle elle avait choisi de tourner le dos prendrait cette peine. Elle avait toujours été plutôt proche d'Euron, était-ce possible que ça veuille encore dire quelque chose aujourd'hui ? Entre l'attitude, les actes et les paroles de son oncle, Hestia était perdue. Plus que jamais, elle ignorait ce dont la suite de cette rencontre serait faite. « Je croyais que j’étais… » Elle chercha ses mots. Plus tôt, elle avait avancé qu'elle était ingrate et immature, il ne l'avait pas contredite mais ce n'était pas ces termes-là qui l'avaient le plus marqués. Autre chose dans le souvenir avait retenu son attention. « Un échec ? » Et les échecs ça s'effaçait.

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Lun 27 Mar - 11:01




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A peine avait-il été tiré de ses souvenirs qu’il avait levé les yeux sur Hestia. Si lui n’avait pas bougé, la potionniste s’était reculée jusqu’à heurter la vitrine remplie de potions qui tintèrent joliment au contact de son émoi. Au fond… le Légilimens avait-il besoin de poser la question ? Il semblait déjà posséder la réponse et ce même sans son don. Il connaissait assez Hestia pour reconnaître le trouble et les émotions qu’elle tentait habilement de cacher. En réalité, il se demanda s’il n’avait pas contribué à ce système de défense. Lui-même avait passé sa vie à dissimuler ses véritables intentions à quiconque, faisant du secret une quasi-religion. Être à découvert c’était être vulnérable. Un instant encore, il demeura silencieux et immobile, se remémorant les fois où il était seul avec Hestia dont le cœur était affligé par le venin que pouvaient cracher ses parents. Il se revoyait lui distiller les conseils dont il ignorait le possible impact, lui disant qu’elle ne devait pas les laisser voir qu’elle avait mal, que les émotions n’étaient guère plus qu’un jeu dont il fallait cacher les cartes. Certains diraient qu’user de tels simulacres c’était se couper du monde mais ce que les autres pouvaient en dire ou en penser n’avait pas le moindre intérêt. C'était une question de survie.

Euron avait un sens aigu de la sincérité et même si Hestia le savait, une part de lui fut soulagée qu’elle ne cherche pas à lui cacher la vérité. Peu de choses exaspérait plus le Carrow qu’un mensonge et il rechignait à en dire, même si dernièrement, depuis son accession au Conseil, force était de constater qu’il avait dû rogner sur certains de ses principes.

Hestia a écrit:
« Qu’est-ce que c’était ? »

_ C’est exactement ce dont cela avait l’air… un souvenir… précis et fidèle d’un moment que j’ai vécu avec tes parents.

Hestia a écrit:
« Je ne voulais pas... »

_ Je sais. Dit-il simplement. Songeur, il leva la main sur l’estafilade qui barrait sa pommette. Le sang avait déjà séché et il ne sentait quasiment rien mais... se pouvait-il que cela ait un lien avec une potion ayant éclaté plus tôt ? Si c’était le cas alors il était à l’abri d’une quelconque récidive car cela demeurerait un incident isolé. Si ce n’était pas le cas alors c’était une toute autre affaire car cela signifierait qu’il perdait le contrôle de sa Légilimencie, voire de son Occlumencie. Si cela devait se reproduire, les conséquences pourraient être bien plus graves.

En temps normal, il aurait éliminé le témoin de cette vision sans la moindre hésitation. Mais Hestia n’était pas n’importe qui et cette vision la concernait, même si paradoxalement, elle ne la regardait pas. Être le sujet d’une conversation ne signifie pas avoir le moindre droit de vison sur celle-ci, bien heureusement. Cela étant, la voix de la jeune femme le tira de ses pensées.

Hestia a écrit:
« Pourquoi ? »

D’aucun aurait pu penser qu’elle voulait parler du partage de souvenir, mais le Carrow savait ce qu’il en était réellement. La forme avait bien peu d’importance face au fond. Jamais Euron n’aurait partagé ce souvenir volontairement parce qu’il révélait une part de lui-même et s’il avait consenti à faire ce sacrifice face aux Mangemorts pendant cette soirée, ces derniers n’avaient très certainement pas perçu ses actes et ses paroles autrement que comme un simple rapport de force…

Hestia a écrit:
« Je ne comprends pas. »
« Je croyais que j’étais… »
« Un échec ? »

Les yeux pers se posèrent sur la jeune fille avec dureté et froideur, ses sourcils se fronçant… Pourquoi pensait-elle une telle chose ? En un battement de cils, il se souvint du passage du souvenir qui aurait pu lui faire penser une telle chose. Ses traits se détendirent et un soupir souleva ses larges épaules alors qu'il inclinait la tête sans quitter l'oiselle des yeux.

_ Le seul échec dans cette histoire c’est celui de tes parents… ils auraient dû te transmettre des valeurs et non pas vouloir te détruire. En aucun cas il ne peut t’être imputé.

Athéna et Cyrus pensaient ne devoir de compte à personne pour l’éducation de leurs enfants et pourtant ce n’était pas le cas.

_ Ton père n’a bien évidemment consulté personne, décidant seul qu’un châtiment devait t’être infligé. Lorsque j’ai appris la nouvelle, il était trop tard. Ses plans avaient été menés à exécution et je n’avais plus aucune alternative… hormis retrouver celui qui avait levé sa baguette sur toi. J’aurais nettement préféré punir ton père et ta mère mais cela aurait signifié entrer en guerre contre les miens. Dans ses yeux ne se lisait pas l'ombre d'un doute, pas un soupçon d'ironie. Il était on ne peut plus sérieux. Hélas, il devait composer avec sa famille, les Mangemorts, et n'était pas libre de faire tout ce qu'il souhaitait, même s'il bénéficiait d'une indéniable largesse d'action.

_ Je pouvais prétendre vouloir châtier un sous-fifre mais pas punir un sang-pur… pas aussi ouvertement. Alors Wilson avait disparu pour ne jamais refaire surface. Bien qu'il soit frustrant pour lui de devoir transiger avec ses véritables aspirations, cet acte avait au moins eu le bénéfice d'instiller le spectre de la crainte dans le cœur de son cousin car il savait maintenant de façon certaine qu'il avait derrière lui l'ombre d'Euron et que ce dernier n'hésiterait pas une seconde à le faucher dès le moindre faux pas.

Il se tut un instant et ferma ses paupières en baissant le menton avant de relever la tête sur elle.

_ J’ai aussi ma part de responsabilité dans ce qui t’es arrivé. J’aurai dû être plus présent. J’aurai dû être à la hauteur. Mais ça ne fut pas le cas. Ces mots résonnèrent telle une sentence qu'un juge aurait prononcé pour lui-même. Sa mâchoire se serra et dans son regard glacial passa l'ombre d'un affect manifeste. Je le regrette… Et j’espère qu’un jour tu pourras me pardonner pour ça.

Le temps sembla suspendre sa course tandis que ses yeux bleus demeuraient ancrés dans ceux, noisette, de la jeune fille. Toutes les choses qu’il semblait vouloir dire ne pouvaient être exprimé par des mots. Il n’était pas très doué pour cet exercice de toute façon. Mais si se confier n’était pas dans ses habitudes, il s’était confié là bien davantage que ce qu’il n’avait jamais fait auparavant.


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Jeu 20 Avr - 21:09
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Comme si cette visite n'était pas assez déstabilisante, il avait fallu que Hestia tombe dans ce qu'il semblait être les souvenirs de son oncle. Elle ne comprenait toujours pas comment cela avait pu arriver ni même que cela ait pu être possible, mais en tant que sorcière elle était bien placée pour savoir que magie renfermait encore de nombreux secrets. Les dons de l'esprit tels que ceux qui touchaient les souvenirs étaient certainement les plus complexes et il y avait certainement de nombreuses choses qu’elle ignorait encore à leur sujet. Qu'Euron Carrow soit legilimen n'était pas un secret, encore moins pour les Carrow, mais ça ne rendait pas cette vision moins étrange. Si Hestia pouvait affirmer sans trop de mal qu'elle avait toujours été plus proche de son oncle que de ses propres parents, il y avait tout de même des limites à cette affirmation. L'ouverture et le partage n'avaient jamais réellement été des mots d'ordre dans leur famille, encore moins lorsque cela pouvait concerner les émotions ou tout ce qui pouvait s'en approcher. Hestia ne faisait pas exception à cette règle, loin de là. Elle en était même un exemple. Et elle savait qu'il en allait de même pour son oncle. Après tout il avait été l'un des premiers à lui apprendre combien il était important de camoufler ses émotions et intentions, à lui démontrer que les laisser transparaître c'était se montrer vulnérable. Hestia n'avait pas eu de mal à adhérer à cette manière de voir les choses. Grandir dans une famille où faire preuve de sentiments voulait dire faire preuve de faiblesse avait cet effet-là. A ce stade ce n'était plus du bon sens mais une question de survie. Recul et froideur étaient nécessaires pour évoluer chez les Carrow, ne surtout pas offrir la moindre prise. Hestia avait grandi ainsi, sous les conseils de son oncle et les impératifs de ses parents et au fil du temps elle s'était révélée particulièrement douée à ce petit jeu.

Mais aujourd'hui conserver son masque d'indifférence se révélait bien compliqué. Parce que c'était Euron face à elle et qu'en dehors de Thalia il était certainement celui qui la connaissait le mieux. Tenter de lui cacher quoi que ce soit était une entreprise hasardeuse. Hestia s'y appliquait mais elle savait que son oncle pouvait discerner ses failles et y voir au travers, elle savait qu'elle aurait beau tenter de maintenir son armure, elle ne serait jamais aussi forte qu'elle l'aurait voulu. Parce que si elle ignorait jusque là ce que cette visite allait donner, maintenant c’était encore pire. « C’est exactement ce dont cela avait l’air… un souvenir… précis et fidèle d’un moment que j’ai vécu avec tes parents. » La Serpentarde retint son souffle. C’était exactement ce qu’elle avait craint, par elle ne savait quel moyen, elle s’était retrouvée aspirée dans la tête de son oncle, à assister à ses souvenirs. Sans qu’il ne l’ait voulu bien évidemment. Hestia savait combien Euron était secret, combien il tenait à garder pour lui ce qu’il se passait dans sa tête. Tout ceci devait lui avoir fortement déplu, elle n’avait pas de mal à le deviner, parce qu’à sa place, elle aurait trouvé cela insupportable. Le truc, c’était que cette excursion dans ses souvenirs, Hestia ne l’avait pas demandé, ça c’était imposé à elle et vu l’air réprobateur sur le visage du sorcier, certainement à lui aussi. Elle tenta vaguement de s’en défendre, assaillie par une impression d’avoir été prise la main dans le sac alors qu’elle n’avait au final rien fait. Vivre sous les regards et exigences avait fini par avoir cet effet là sur elle, celui de toujours se sentir coupable de tout et de devoir s’en expliquer, même quand ce n’était pas le cas. « Je sais. » Hestia hocha la tête, camouflant son soulagement. Elle était habituée à être accusée de tout, à toujours être la coupable de l’histoire, à se voir d’office pointée du doigt, mais ce n’était pas pour autant qu’elle acceptait ce rôle. Qu’elle ne le trouvait pas difficile à vivre.

Sûrement n’aurait-elle dû rien dire. Garder le silence et faire mine de rien, balayer cette histoire, montrer à son oncle qu’elle l’oublierait facilement, tout comme il devait certainement le vouloir. C’était le plus sage à faire, peut-être la seule chose à faire. Elle en était capable. Mais puisqu’elle ne prenait jamais les bonnes décisions, Hestia décida plutôt de l’interroger. Sans réellement attendre de réponse, elle demanda à son oncle pourquoi. Pas pourquoi elle avait assisté à ce souvenir, elle se doutait que ça avait été contre sa volonté et que s’il avait pu choisir, il en aurait été autrement. Mais plutôt pourquoi est-ce qu’il avait agi ainsi qu’il l’avait annoncé dans son souvenir. Il s’en était pris au mangemort qui l’avait torturé. En fait, il l’avait tué, détruit comme il l’avait lui-même précisé face aux parents de la verte. Et ça, Hestia ne le comprenait pas. Il n’avait aucune raison de s’en prendre à ceux de son propre camp. Le mangemort n’avait fait qu’obéir aux ordres. Il l’avait torturé, certes, mais il ne l’avait pas tué et elle s’en était même remise assez rapidement grâce à l’aide d’Helios, puis de Giulia. Alors Hestia ne parvenait pas à saisir ce qui avait guidé le geste de son oncle, il lui semblait que son avis sur la question de sa défection avait été plutôt clair depuis le début de cette rencontre. Cela avait été un affront, elle était un échec, certainement depuis le début. Le plus cuisant connu par les Carrow car elle avait été leur dernière héritière. Face au regard froid de son oncle, Hestia se raidit, elle attendait que la sentence tombe mais fut déstabilisée de le voir soupirer. « Le seul échec dans cette histoire c’est celui de tes parents… ils auraient dû te transmettre des valeurs et non pas vouloir te détruire. En aucun cas il ne peut t’être imputé. » La Serpentarde fronça les sourcils. Euron semblait avancer que ce n’était pas elle qu’il blâmait, pourtant elle avait du mal à le croire. Avait-elle mal compris ses propos ? Hestia n’en avait pas eu l’impression, c’était elle qui avait tourné le dos à sa famille, elle qui avait claqué la porte. Et surtout, elle qui avait toujours été réfractaire à leurs idées. « Je ne veux pas de leurs valeurs. » Marmonna-t-elle à mi-voix. Ne l’avait-il donc pas compris ? Hestia avait beau être moins rebelle que Thalia, elle n’avait jamais cru en les valeurs d’un autre temps des sang-pur. Ce n’était pas parce qu’elle n’avait jamais réellement tenu tête à sa famille avant ce fameux soir de février, que ça avait été le cas. Son rôle d'héritière parfaite n’avait été que ça, un rôle.

« Ton père n’a bien évidemment consulté personne, décidant seul qu’un châtiment devait t’être infligé. Lorsque j’ai appris la nouvelle, il était trop tard. Ses plans avaient été menés à exécution et je n’avais plus aucune alternative… hormis retrouver celui qui avait levé sa baguette sur toi. J’aurais nettement préféré punir ton père et ta mère mais cela aurait signifié entrer en guerre contre les miens. » Hestia observa son oncle en silence, assimilant tout ce qu’il était en train de lui dire. « Je pouvais prétendre vouloir châtier un sous-fifre mais pas punir un sang-pur… pas aussi ouvertement. » C’était la première fois qu’elle le revoyait depuis qu’elle avait tourné le dos à sa famille. Depuis ce jour, des semaines et des mois de silence s’en étaient suivis. Elle avait supposé que c’était parce qu’Euron ne voulait plus la voir, parce qu’elle l’avait déçu et que son choix de prendre sa liberté lui donnait plutôt envie de la punir. Qu’il la jugeait trop arrogante, comme Helios l’avait fait avant lui. Aujourd’hui elle en venait à envisager qu’il n’en avait peut-être rien été de tout ça. Elle apprenait qu’il avait agi pour la venger et en toute honnêteté, elle ne savait pas trop quoi en conclure. Pendant des mois elle avait été convaincue de savoir ce qu’il en était, mais là le doute s'immisçait. Accompagné d’une nouvelle réalisation, si aucune nouvelle action punitive n’avait été menée à son encontre, c’était peut-être tout simplement à cause des agissements d’Euron. Pendant tout ce temps, Hestia s’était attendue à revoir les mangemorts débarquer dans sa vie et lever leurs baguettes sur elle, elle s’était attendue à souffrir de nouveau, à être trainée devant sa famille, à être torturée, peut-être même à mourir pour ses choix et le déshonneur qu’elle avait causé aux siens. Mais finalement, peut-être que tout cela ne venait pas car Euron y avait veillé.

Décidément, Hestia ne comprenait pas. Elle avait toujours eu conscience d’avoir un lien plus fort avec Euron qu’avec ses propres parents, mais jamais elle n’avait songé que cela puisse aller aussi loin. Son oncle était un digne Carrow, un sorcier fier, une figure forte de cette famille à laquelle elle avait choisi sciemment de tourner le dos. Elle avait pensé que cet affront serait impardonnable à ses yeux. Sauf que ça n’avait pas l’air d’être le cas et que ça ne faisait pas sens. « J’ai aussi ma part de responsabilité dans ce qui t’es arrivé. J'aurais dû être plus présent. J’aurai dû être à la hauteur. Mais ça ne fut pas le cas. » La Serpentarde contempla son oncle dans le plus grand des silences. Elle était complètement prise au dépourvue par ce qu’il lui disait, et encore plus par l’émotion qu’elle voyait transparaître dans ses prunelles. Euron n’était pas un sorcier qui se dévoilait ainsi, elle était bien placée pour le savoir, ayant été ciselée dans la même glace. « Je le regrette… Et j’espère qu’un jour tu pourras me pardonner pour ça. » Hestia sentit son cœur manquer un battement dans sa poitrine. Euron qui lui demandait pardon, elle n’aurait jamais pensé entendre ça un jour. C’était si insensé que soudainement, elle eut l'impression que le monde ne tournait plus tout à fait rond. Les Carrow ne s’excusaient pas, et encore moins son oncle. L’espace d’un instant elle se trouva complètement paumée, sans savoir quoi répondre. Si les excuses lui venaient difficilement, elle savait que c’était encore davantage le cas pour le sorcier. Finalement, elle secoua la tête. « Il n'y a rien à pardonner, ce n'était pas ta responsabilité. » Affirma-t-elle en soutenant le regard de son oncle. Etait-ce même celle de ses parents ? Hestia ne savait pas trop. Sûrement un peu plus, de par leur manque d’amour et les exigences qu’ils avaient fait peser sur ses épaules, c’était eux qui l’avaient forgé ainsi. Ils avaient creusé un fossé entre eux, encore et toujours, jusqu'à ce que la Serpentarde décide qu’elle en avait marre de s’épuiser à construire des ponts qu’ils ne cessaient de détruire sans jamais penser au mal qu’ils faisaient.

Et puis il y avait sa responsabilité à elle. Pour ne s’être jamais conformé à ce qu’on attendait d’elle, pour n’avoir jamais été assez bien. Pour avoir été si lâche et effrayée de se retrouver seule qu’elle s’était accrochée à cette image de sa famille jusqu’à ce qu’elle se retrouve au pied du mur. Elle n’avait jamais rien dit, jamais protesté, et tout avait fini par lui exploser à la figure. « Ce qui est arrivé c'est que pour la première fois j'ai refusé de me laisser faire. Pour la première fois j’ai pris ma vie en main. » Reprit-elle le cœur battant à peu près aussi fort que le jour où elle avait pour la première fois confronté sa volonté à celle de son paternel. « Et ce que j’ai décidé, ce n’est pas ce qu’on attendait de moi. » Accepter un mariage dont elle ne voulait pas, rejoindre les mangemorts… Comment ses parents avaient pu croire qu’elle allait se plier à ces volontés ? C’était bien la preuve qu’ils ignoraient tout de leur fille. Mais ça, est-ce qu’Euron le savait ? En était-il plus conscient que Cyrus et Athena ou nourrissait-il les mêmes illusions ? Hestia avait envie de le croire, mais elle avait connu tant de déceptions qu’elle n’osait aller dans ce sens. « Je ne suis pas ce qu’on attendait de moi. » Et ça ne serait jamais le cas. Elle le savait et si elle en avait souffert pendant un temps, maintenant au moins ça lui avait permis de s’acheter sa liberté. Le prix en avait été élevé, mais elle ne reculerait pas. « Je ne suis peut-être pas un échec à tes yeux, mais je ne cesse d’être une déception et ça, ça ne changera pas. » Affirma-t-elle avec d’une voix sans émotions, tout au plus vibrante d’une sourde résignation. Elle y était habituée. Hestia n’était pas assez bien, au fond d’elle, elle l’avait toujours su et ses dernières confrontations n’avaient fait que le confirmer. Euron n’avait pas à être désolé de s’être épargné ça. En fait, il pouvait certainement en être satisfait.

Hestia laissa échapper un soupir discret. Elle n’était pas peinée par ce qu’elle venait de dire, il en allait ainsi, tout simplement. Elle était comme ça et elle savait qu’elle ne changerait pas, il y avait bien longtemps qu’elle avait arrêté de se torturer avec ça. Ce qui ne voulait pas dire que les autres l’acceptaient, Euron devait s’en rendre compte. Sans trop savoir où toute cette conversation était en train de les mener, elle laissa le silence s’installer quelques instants. « Tu devrais ramener ça à Sainte-Mangouste. » Déclara-t-elle finalement en désignant le carton de potions qui étaient attendues par plusieurs services. Ses prunelles accrochèrent l’horloge sur le mur en face d’elle et la verte retint un nouveau soupir, il était plus tard que prévu et sa journée était loin d’être terminée. « Il faut que je retourne à Poudlard, les examens approchent et j’ai encore plusieurs matières à revoir. » Elle aimait son travail mais il fallait admettre que tout gérer à la fois était épuisant, encore plus en période d’examen. Hestia prenait ses études au sérieux et elle savait déjà que son programme de la soirée serait composé de révisions. Elle jeta un regard incertain à Euron mais vit à son hochement de tête qu’il ne comptait pas la retenir plus longtemps. Elle prit une profonde inspiration « Au revoir, mon oncle. » Cette fois-ci elle avait le sentiment que cette appellation était plus légitime. Mais elle ignorait quand serait la prochaine fois qu’elle pourrait l’utiliser. Et surtout, si ce serait toujours le cas.

CODAGE PAR AMATIS


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