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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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All we have is our fire ♦ Diego :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Mon allégeance : L'Ordre du Phénix, ma famille & Doryan
Lun 19 Sep - 23:21




All we have is our fire
Soledad ☽ ☾ Diego



février 2019

Des mois. Soledad avait réfléchi pendant des mois avant de prendre sa décision. Et pourtant, dès qu’elle avait arrêté son choix, elle n’avait plus eu la moindre hésitation, elle avait su qu’elle avait pris la bonne décision. Rejoindre l’Ordre du Phénix avait travaillé la mexicaine pendant ce qui lui avait semblé une éternité. Au début, elle avait repoussé cette idée, songeant qu’elle n’avait clairement pas la maturité et les épaules pour ce genre de responsabilité. Rejoindre une organisation telle que l’Ordre, ce n’était pas rien, ça impliquait de prendre des risques, de s’armer, de combattre, de défendre ses idéaux bec et ongle. Des responsabilités qui au départ avaient fait peur à Soledad. Depuis sa sortie de Poudlard son existence était de moins en moins futile, la mort de Luis Velasquez avait eu un grand rôle à jouer là dedans, mais aussi sa prise de poste au Witches Bazaar qui la faisait évoluer de jour en jour. Elle n’était plus la jeune sorcière frivole qui avait quitté l’école de magie. Du moins pas totalement. Car elle avait tout de même cherché à s’y raccrocher un peu, à profiter encore un peu de son insouciance et de la légèreté qu’elle apportait. La mort de son père avait été une épreuve terrible à vivre alors elle estimait avoir le droit de souffler un peu, jouer les adultes sérieux pouvait bien attendre. Rejoindre l’Ordre, c’était accepter de voir que le monde qui l’entourait était en train de devenir de plus en plus sombre, et que ça allait finir par impacter son propre petit monde. Qu’elle le veuille ou non. C’était s’embarquer dans une cause plus grande qu’elle, qui avait connu des victoires et des défaites. C’était accepter de se dire que tout ne serait pas rose, tout ne serait pas simple, que les efforts seraient là, épuisants et exigeants, parfois sans récompense derrière. Rejoindre l’Ordre c’était tout ça, et ça faisait un peu peur.

Mais c’était bien plus encore. C’était prendre ses responsabilités, prendre part à une cause en laquelle on croyait, se battre pour ses idéaux. C’était refuser de voir le monde sombrer sans rien faire, cesser d’être impuissant. Les mangemorts étaient de retour, leurs crimes s’étaient multipliés. Si leur marque avait changée, leurs méthodes restaient les mêmes : brutales et cruelles. Pleine de haine. Soledad n’avait pas pu se résoudre à assister impuissante à ce spectacle. Ce n’était pas dans ce monde qu’elle voulait vivre et c’était cette pensée qui avait fini par la décider. Elle avait repoussé ses peurs, oublié son envie d’un quotidien confortable et sans vagues et elle avait rejoint la cause de l’Ordre du Phénix. Ca n'avait pas été une décision facile à prendre, d’ailleurs Diego avait tenté bien des fois de lui faire changer d’avis, mais elle avait rapidement compris qu’elle avait bien fait. Consciente de ses lacunes en combat et en tactique, Soledad avait proposé à l’Ordre ce en quoi elle excellait : la divination. Elle souhaitait mettre son troisième œil à disposition de l’organisation. Elle pouvait tirer les cartes pour voir l’issue d’une mission, utiliser son pendule pour déterminer la localisation d’un objet ou individu, s’ouvrir à son don pour voir les risques et fortunes qui attendaient les sorciers. Tout ce qu’elle voulait c’était aider l’Ordre d’une manière ou d’une autre et son don pouvait se révéler précieux pour ça. Si certains avaient levé un sourcil moqueur à sa proposition, d’autres l’avaient prise au sérieux et lui avaient laissé une chance de faire ses preuves. C’était donc ce qu’elle s’était efforcée de faire pendant ses premières semaines à l’Ordre, s’appuyer sur les astres, sur ce qu’elle voyait au-delà du voile du futur pour aider l’organisation. Elle se montrait utile autant qu’elle le pouvait et user de son don pour ça était plus satisfaisant qu’elle ne l’avait cru.

Mais il était venu un moment où ça n’avait plus suffit. Où les moues sceptiques des combattants de l’Ordre devenaient trop lourdes, où leur mépris de la voir rester là pendant qu’ils partaient prendre des risques étaient devenu insupportable. Rapidement, Soledad en était venue à avoir le sentiment qu’elle n’en faisait pas assez. Qu’elle n’était pas assez. Utiliser son don c’était bien, mais elle avait une baguette, de la magie et de la motivation à revendre, elle pouvait faire plus. Elle avait envie d’en faire plus. De nouveau, elle avait réfléchi pendant plusieurs semaines, pesant le pour et le contre. S’engager encore d’avantage dans les actions de l’Ordre c’était bien, mais elle avait appris à voir la réalité en face : elle n’était pas une combattante et se lancer dans des missions sans préparation reviendrait à un suicide. La mexicaine avait donc pris sa décision : elle s’entrainerait au combat, et pour cela elle avait demandé son aide à Théo Greengrass. C’était ainsi qu’elle s’était retrouvée à faire ce qu’elle n’avait songé faire un jour : s’entrainer volontairement aux duels sorciers. Ca n’avait pas été simple tous les jours, les premiers entrainements avaient plutôt été une catastrophe, mais Soledad n’avait rien laissé entamer sa motivation et elle devait admettre que Théo s’était montré d’une patience et pédagogie sans limite. Peu à peu les efforts commençaient à payer. La mexicaine ne se sentait plus ridicule lorsqu’elle levait sa baguette, ses réflexes s’affinaient, ses sorts gagnaient en puissance. Elle n’était toujours pas une combattante hors pair, elle ne pouvait rivaliser avec les combattants aguerris de l’Ordre. Elle doutait que cela n’arrive un jour, ce n’était d’ailleurs pas son objectif, mais elle gagnait en assurance et pour elle qui avait toujours vécu dans le confort d’une vie plutôt tranquille sans chercher à en sortir, c’était déjà bien.

Malgré tout, Soledad n’avait pas immédiatement annoncé aux membres de l’Ordre sa démarche. Elle voulait être sûre d’elle avant de faire quoi que ce soit et une part d’elle avait également peur de ce que pourraient dire les autres. Les Velasquez et Ludivine -et Théo bien sûr- restèrent pendant un moment les seules personnes à être au courant de ses entrainements. Elle attendit d’être prête avant d’en parler aux sorciers haut placés de l’Ordre. Un peu nerveuse, elle les laissa assister à plusieurs entrainements avec Théo, s’efforçant à chaque fois de prouver qu’elle était digne de sa place dans l’organisation et de leur confiance. Il fut décidé que c’était bel et bien le cas, mais que pour débuter des missions simples et sans réels risques, et jamais en solo, lui seraient confiées. Cette décision convenait parfaitement à la mexicaine, elle voulait aider l’Ordre, pas prendre des risques inutiles ou se mette en danger bêtement. Les missions périlleuses, elle voulait bien laisser ça aux autres, elle voulait juste faire sa part à son échelle, pas manquer de mourir. Quelques semaines filèrent avant que Soledad ne reçoive son premier ordre de mission. Une simple mission de reconnaissance, parfaite pour débuter. Depuis les évènements de la fête foraine, le Blood Circle était sur toutes les bouches et de toutes les menaces. Le secret magique n’était plus, les moldus prenaient les armes contre les sorciers, plus rien ne tournait rond. Soudainement, les sorciers découvraient qu’ils avaient trois coups de retard sur un ennemis dont ils ignoraient encore l’existence la veille. C’était une erreur qu’ils devaient réparer. Des missions s’organisaient donc dans ce sens, certaines expéditives et dangereuses, d’autres plus subtiles. Comme celle confiée à Soledad. C’était une mission de reconnaissance, des aller-retours suspects avaient été repérés dans un bâtiment un peu excentré du centre ville londonien, des caisses anonymes déplacées, des visages vu parmi les agents du Blood Circle présents à la fête foraine. La mexicaine n’en savait pas plus, mais pour le coup, certainement que l’Ordre non plus. Réelle menace ou simple coïncidence, rien n’était sûr alors l’objectif de la mission était de déterminer ce qu’il se passait vraiment là dedans. Il n’était pas question d’attaquer, de faire des prisonniers ou de prendre contrôle des lieux, juste de faire un repérage, de récupérer des informations et de rentrer faire un rapport à l’Ordre afin de déterminer l’étape suivante. Ca s’arrêtait là, Soledad pouvait le faire.

Le jour J, ce fut tout de même avec nervosité que la mexicaine rejoignit le quartier général de l’Ordre du Phénix. Pour l’occasion, elle n’avait pas eu besoin de beaucoup de préparation, des vêtements confortables qui ne la gênerait pas au cas où il faille courir, ses cheveux attachés, son dossier et sa baguette. Si elle avait besoin d’autre chose, l’Ordre le lui donnerait. On l’avait informé qu’un binôme lui serait attribué pour cette mission mais que la personne n’avait pas encore été choisi, elle allait donc découvrir son identité sous peu. Elle espérait qu’il s’agirait de Théo, le sorcier la connaissait bien maintenant, il était conscient de ses capacités et ses faiblesses et elle avait une totale confiance en lui. Pour une première mission, ce serait certainement l’idéal. Arrivée dans les locaux de l’Ordre, Soledad alla attendre son binôme dans la salle à manger. Sa mission n’ayant rien d’exceptionnel, elle ne s’était pas attendue à un quelconque comité d’accueil et un moment de calme avant de se lancer pour de bon ne pouvait que lui être bienfaiteur. Elle n’avait pas vraiment peur, mais elle était nerveuse et rongée par l’envie de bien faire. Bien évidemment elle avait tiré ses cartes de tarot avant de partir et n’avait pas vu de catastrophe terrible arriver, mais ça ne faisait pas totalement taire son appréhension. La mexicaine était plongée dans ses pensées quand la porte de la pièce s’ouvrit sur son frère aîné. « Diego. » S’exclama-t-elle avec un grand sourire en se levant pour aller le serrer dans ses bras. Elle ne s’était pas attendue à le voir là mais après tout elle n’était pas au courant de tous les faits et gestes de son frère, encore moins lorsque cela concernait ses agissements pour l’Ordre. Peut-être était-il venu pour l’encourager ou lui donner quelques conseils de dernière minute. Elle savait qu’il avait toujours du mal à se faire à l’idée qu’elle s’implique dans l’Ordre du Phénix, même maintenant que Théo l’entrainait. Il avait râlé quand elle lui avait annoncé qu’une première mission lui avait été donné mais elle l’avait fait taire en lui précisant que ce n’était qu’une question de reconnaissance sans réel risque. Et en ajoutant que de toute manière il n’avait pas le choix.

Sauf qu’apparemment, il se l’était créé, le choix. Il suffit d’un coup d’œil à ses vêtements et son expression pour que Soledad comprenne. « J’aurais dû me douter que c’était toi mon binôme. » Souffla-t-elle avec une moue, pas réellement fâchée. Bien sûr que c’était lui son binôme, l’ainé protecteur dans toute sa splendeur. Son tarot aurait pu le lui dire quand même. Soledad se demanda un instant combien de membres de l’Ordre il avait tanné pour obtenir de l’accompagner. Elle savait qu’il faisait ça pour son bien et ne pouvait pas vraiment le lui reprocher, mais elle espérait que ça n’encouragerait pas les combattants de l’Ordre qui la voyaient déjà comme une sorcière juste bonne à faire jolie à penser qu’elle était aussi incapable de réaliser quoi que ce soit sans l’aide de son grand frère. Se reculant d’un pas, elle haussa les épaules et secoua le dossier qu’elle tenait à la main. « Vale, tu as plus d’infos sur la mission ? On ne m’a pas dit grand-chose de plus. » Autant se concentrer sur la mission, ce n’était pas comme si elle allait pouvoir changer de binôme. Ni comme si Diego allait pouvoir la faire renoncer.

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Ven 13 Jan - 17:51
All we have is our fire
Diego Velasquez
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Soledad Velasquez


 

 



 

 

« Tell you you're the greatest, but once you turn they hate us. Oh, the misery. Everybody wants to be my enemy. Spare the sympathy. »

«Joder». À quoi elle avait pensé ? J’avais été souple quand même, non ? J’avais accepté qu’elle mette son don au service de l’Ordre, ce n’était pas rien quand même. Bon, accepté c’était vite dit, Je n’avais pas eu le choix. J’avais été mis devant le fait accompli et j’avais dû suivre la vague. Je ne peux pas lui en vouloir d’avoir des idéaux et d’avoir envie de les défendre, mais elle aurait pu faire ça autrement. Comment ? Aucune idée et en vrai, ça m’importe peu. J’aurais voulu qu’elle reste bien en sécurité dans sa boutique et basta. Au moins, en travaillant son don, Soledad n’avait pas à être sur le terrain. Elle parlait de ses visions et essayait de nous aider avec elles. Ça, c’était jusqu’à aujourd’hui. En fait, non, je récapitule un peu. Ça a été jusqu’à ce qu’elle décide de vouloir bosser sur le terrain maintenant, d’être plus utile. «Burra». Malgré mes obstinations, inquiétudes, états d’âme et crisettes de gamin (selon ma soeur), elle avait commencé à s’entraîner pour pouvoir arriver au jour J, c’est-à-dire aujourd'hui. Madame allait faire sa première mission sur le terrain. Ok, je n’avais pas le choix de la laisser faire. Cependant, il n’y avait pas moyen que je la laisse aller seule ou avec quelqu’un d’autre que moi. J’avais été voir à qui de droit pour m’imposer comme son binôme pour cette première sortie sur le terrain.

À l’appartement, alors que je me préparais, j’essayais de voir le bon côté des choses. Je ne pouvais pas en vouloir à Soledad, j’avais fait la même chose qu’elle. La différence c’était que j’avais de l’expérience qu’elle n’avait pas. J’étais enquêteur pour la police magique après tout. J’avais l’entraînement terrain, j’étais un professionnel quoi ! Elle, elle faisait de la divination, elle voyait l’avenir et nous aidait à sa façon. Elle vendait des produits magiques dans une boutique. Elle n’était pas un soldat et je ne voulais pas qu’elle le devienne. J’aurais voulu qu’elle reste loin de tout ça. Mais comme Kim me l’avait dit ce matin-là, Sol était aussi têtue que moi, elle avait les mêmes valeurs que moi et tout ça tout ça. Elle avait beaucoup mûri dans les dernières années après tout. Comme à l’habitude, ma douce avait raison. Sol avait vieilli dans sa tête. Elle n’était plus une jeune adulte insouciante. Je n’avais pas voulu le voir, mais Kim m’y avait forcé. Au final, avec de l’introspection et l’aide de ma compagne, ma colère venait de mon inquiétude et après avoir réalisé tout ça, je sentis un brin de fierté. Cependant, mon orgueil tétant ce qu’il était, je n’allais pas le montrer à ma sœur. Pas tout de suite à tout le moins.

La mission était simple, du moins, à la base. Il ne fallait jamais prendre une mission à la légère. On ne sait jamais pas qui on peut se faire surprendre. Donc, même si c’est une mission de reconnaissance, j’arrive toujours préparé. Là, une mission de reconnaissance assez simple avait été attribuée à ma sœur et j’avais demandé à être son partenaire. J’allais pouvoir voir comment elle se débrouille dans une situation qui est dite simple. Observer un entrepôt où on avait vu des va-et-vient suspects. Rien de bien méchant. On allait sur place, on se cachait, on attendait en prenant des notes et on retournait. Ce serait vite fait, bien fait. Pour la première mission de ma sœur, ce serait parfait. Habillé d’un jean, un pull bien épais, un bonnet vissé sur le crâne et des gants, j’étais prêt. J’ai quitté mon appartement en embrassant tendrement Kim et je me rendis au quartier général de l’Ordre rejoindre ma sœur qui, pour ce que j’en savais, ne connaissait pas encore l’identité de son partenaire. Arrivé sur place, je me dirigeai à pas lourds vers la cuisine où elle devait attendre. J’ouvris la porte et souris narquoisement à la brunette assise à la table. « Diego. »

« Ouep, cabeza de pepino. »

Je ne pus retenir un sourire un peu plus sincère en voyant Soledad sembler aussi contente de me voir et venir me serrer dans ses bras. J’aurais cru qu’elle aurait été frustrée de me voir parce qu’elle aurait pu croire que je ne lui fais pas confiance ou je ne sais pas quoi. Mais non, elle était heureuse et ça me fit un baume. Alors qu’elle s’éloignait de moi, je vis le visage de l’ancienne Gryffondor prendre un peu de sérieux « J’aurais dû me douter que c’était toi mon binôme. »

« Ouais, tu aurais pu t’en douter, mais c’est pas trop grave. Alors ! Pour la mission, on va surveiller un entrepôt. Des membres suspectés du Blood Circle ont été vus là-bas. Il y a des caisses qui entrent et sortent de là de temps en temps apparemment. C’est ce qu’un informateur nous a raconté en tout cas. Notre boulot, c’est ce confirmer ou informer. On observe, on note, on prend des photos si on peut et on revient faire un contre rendu. Rien de burlesque au programme. »

Je sortis un plan du dossier pour montrer ce que j’avais en tête comme planification de surveillance.

« Je me disais que nous pourrions nous installer ici, sur le toit. En regardant des photos, y’a un rebord où on pourrait s’installer subtilement et regarder ce qu’ils font, si y’a du monde. Ça t’irait ? T’as des questions ? Si t’es prête sinon, vamos. »


©️ Gasmask


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Dim 19 Mar - 15:36




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Comment faisaient les combattants de l’Ordre ? Alors qu’elle se mettait pour la première fois à leur place, Soledad ne pouvait s’empêcher de se poser la question. Oh, c’était sa décision et elle ne la regrettait pas un seul instant, mais ce n’était pas comme si elle y faisait face avec sérénité. En même temps, partir en mission n’avait rien de banal, même si cette première mission ne serait pas des plus risquée. Alors elle ne pouvait s’empêcher de se poser des questions. Etait-elle la seule à se sentir nerveuse ? Comment faisaient les autres pour réguler leurs nerfs et leur impatience. Après des mois au sein de l’Ordre du Phénix, Soledad avait toujours l’impression que les autres sorciers étaient au courant de secrets dont elle était tenue à l’écart. Ils semblaient tous si sûrs d’eux et préparés. Ils parlaient avec l’assurance de ceux que l’on écoute, ils prenaient des décisions sans hésiter et partaient en mission sans le moindre éclat de peur dans les prunelles. En serait-il de même pour elle un jour ? Soledad ignorait si elle devait le vouloir ou non. Elle voulait prendre en assurance, elle voulait se sentir plus forte, utile. Mais en même temps, partir risquer sa vie en mission sans sourciller lui semblait terriblement déplacer. Trop d’assurance n’était pas une bonne chose, même si pour le moment elle manquait cruellement d’expérience, ça au moins elle le savait. Elle allait devoir trouver un équilibre. Dompter sa fébrilité mais aussi gagner en confiance en elle, apprendre la prudence mais aussi savoir quand prendre des risques était nécessaire. Ca n’allait pas être un exercice facile, Soledad le savait, surtout pour elle qui avait toujours mené une existence plutôt tranquille et éloignée de tout risque. Mais chaque prise de position demandait des efforts, des sacrifices, et pour le monde qu’elle souhaitait construite, elle était prête à tout ça.

Sauf que les convictions, c’était bien beau, mais les mettre en œuvre c’était autre chose. Soledad était prête, cela faisait des semaines qu’elle s’entrainait avec Théo et elle voyait bien que cela portait ses fruits. Elle n’allait pas prétendre le contraire, leurs premières sessions avaient été une catastrophe, à un moment, elle avait cessé de compter le nombre de fois où elle avait fini à terre ou le nombre de bleus qu'elle avait récolté. Plus d’une fois elle avait cru que le Greengrass allait jeter sa baguette et abandonner. Mais il ne l’avait pas fait, et elle non plus d’ailleurs. Et puis les semaines passant, les entrainements avaient fini par donner des résultats. Certes, Soledad n’était pas au niveau des combattants les plus aguerris de l’Ordre et ce ne serait certainement jamais le cas, mais elle avait gagné en assurance et en combattivité. Elle pouvait être utile à l’Ordre, et pas seulement en tirant les cartes de tarot, et il était grand temps que tout le monde s’en rende compte. Avec une certaine appréhension, elle avait donc demandé sa première mission aux dirigeants de l’Ordre et ils la lui avaient accordé. Juste une mission de reconnaissance pour mettre à l’épreuve ses capacités et lui permettre de se faire au terrain, mais c’était déjà ça. C’était un premier pas en avant, le début d’une nouvelle implication. Peut-être qu’ainsi les autres sorciers de l’organisation allaient cesser de la voir comme la sorcière qui s’amusait avec ses cartes et qui servait surtout à faire jolie pendant les réunions. Même si sur ce point-là, Soledad se doutait que ça allait prendre du temps, et plus qu’une seule mission réalisée. Néanmoins elle était prête, nerveuse, mais prête. Elle voulait faire ses preuves, elle voulait en faire plus. S’engager auprès de l’Ordre du Phénix, c’était bien, mettre son don à leur disposition était une bonne chose, c’était utile contrairement à ce que beaucoup disaient. Mais il était temps qu’elle cesse de faire les choses à moitié. Il était temps pour elle de s’engager à fond.

Finalement, une mission lui avait été attribuée et le jour J avait fini par arriver. Dans les locaux de l’Ordre, Soledad avait un peu l’impression d’être comme un lion en cage. Elle était rongée par un mélange d’impatience et d’appréhension, de nervosité et d’envie. Elle se demandait si c’était ce que tout le monde ressentait avant de se lancer dans une mission. Si ce mélange de sentiments l’envahirait à chaque fois que ce serait son cas. Peut-être bien. Elle n’était pas une combattante née, elle ne serait jamais au niveau de certains, mais elle faisait de son mieux, de ça au moins elle en était sûre. Et elle espérait que ce serait le cas du binôme que l’Ordre lui avait attribué. Elle ignorait encore de qui il s’agissait, certainement pas Théo sinon le sorcier le lui aurait dit. Un choix qu’elle avait du mal à comprendre d’ailleurs, c’était lui qui l’entrainait depuis tout ce temps, il était le mieux placé pour partir à ses côtés et la conseiller sur place. Apparemment, l’Ordre n’avait pas vu les choses de la même manière. Du coup, quand la mexicaine tentait de mettre un nom sur son binôme, elle n’y parvenait pas. Tout ce qu’elle espérait c’était qu’il ne s’agirait pas d’un de ces sorciers imbus d’eux même qui ne cessaient de ricaner à chaque fois qu’elle intervenait en réunion. Elle était là pour apprendre et faire ses preuves, pas se faire rabaisser. Elle était toute à ses réflexions quand la porte de la cuisine où elle s’était installée en attendant s’ouvrit. Elle fut surprise de voir son grand frère entrer dans la pièce. Enfin à moitié surprise, il était vrai qu’elle ne s’attendait pas à ce que Diego reste bien éloigné avant qu’elle ne parte. Même si elle craignait qu’il ne tente encore de la faire changer d’avis, elle alla le saluer avec chaleur. « Ouep, cabeza de pepino. » Soledad fit la moue. Décidemment, quand il s’agissait de donner des petits noms affectueux, Diego n’était vraiment pas doué. Elle espérait qu’il faisait mieux avec Kim sinon elle plaignait la jeune femme. Il allait falloir qu’elle lui en touche un mot, histoire de s’assurer que son frère ne faisait pas n’importe quoi avec sa copine. Tête de concombre, il y avait vraiment mieux comme marque d’affection. « Cállate. » Souffla-t-elle en lui donnant une tape sur le bras.

Si pendant un temps, Soledad s’était imaginé que son frère était là pour la gaver de conseils, pour lui rappeler de faire attention, ou pour tenter de nouveau de la faire renoncer à partir en mission, elle comprit rapidement que ce n’était pas le cas. Déjà, il y avait ce sourire narquois qui s’étalait sur ses lèvres. Ce sourire qu’elle voyait à chaque fois que Diego savait quelque chose qu’elle ignorait, le même que celui du chat qui venait d’avaler la souris. Aussi sa présence ici, pile en cet instant. Et puis finalement sa tenue, qui correspondait précisément à ce qu’il fallait pour partir en mission. La réalisation frappa Soledad. Son binôme, c’était lui. Elle aurait dû s’en douter avant, c’était évident pourtant. Qui de mieux que son grand frère pour l’accompagner ? « Ouais, tu aurais pu t’en douter, mais c’est pas trop grave. » La mexicaine roula des yeux, résistant tout juste à l’envie d’adresser une grimace à son aîné. Oui, bah elle ne pouvait pas penser à tout. Dans un sens, elle aurait eu tendance à penser que l’Ordre aurait choisi de ne justement pas la faire partir avec son frère, histoire qu’elle ne se repose pas sur lui, mais apparemment sa logique n’était pas partagée par tous. « T’as menacé combien de personnes exactement pour être mon binôme ? » Elle posa sur Diego un regard plein de suspicions. Elle n’en doutait pas, il avait dû faire des pieds et des mains pour prendre cette place. Peut-être même qu’il avait remplacé un autre sorcier. Tout comme elle ne doutait pas que si elle râlait, ça ne changerait rien. C’était qu’ils étaient têtus dans la famille Velasquez, et Diego et elle en étaient les exemples parfaits. Un beau trait de famille qui allait les pousser à travailler ensemble sans qu’aucun ne puisse s’y opposer.

Ce fut pour cette raison que Soledad se résigna, préférant interroger Diego sur la mission qui les attendait. « Alors ! Pour la mission, on va surveiller un entrepôt. Des membres suspectés du Blood Circle ont été vus là-bas. Il y a des caisses qui entrent et sortent de là de temps en temps apparemment. C’est ce qu’un informateur nous a raconté en tout cas. Notre boulot, c’est de confirmer ou infirmer. On observe, on note, on prend des photos si on peut et on revient faire un contre rendu. Rien de burlesque au programme. » Avec tout le sérieux que demandait la situation, la mexicaine hocha lentement la tête. Elle s’appliqua à retenir toutes ces informations et à les comparer à ce qu’elle savait déjà. Ca correspondait à ce qu’on lui avait dit, ce qui était plutôt rassurant selon elle. Ca voulait dire que normalement, il n’y aurait pas de mauvaises surprises. Bien sûr, tout était possible, surtout lorsqu’on parlait du Blood Circle qui ne cessait de prendre des sorciers au dépourvu, mais elle prenait ce qu’il y avait à prendre. Une mission de repérage, ça lui semblait faisable, pas de confrontation, pas de combats, pas de réels risques. Elle s’en sentait capable. « Dit comme ça, ça parait presque facile. » Son sourire n’était cependant qu’une façade, elle ne prenait pas la mission à la légère. L’Ordre avait besoin de ces informations pour décider de la suite, c’était important. Quand Diego sortit un document de son propre dossier pour l’étaler sur la table, Soledad s’approcha pour se pencher à son tour dessus, c’était un plan du lieu qu’ils allaient devoir surveiller. « Je me disais que nous pourrions nous installer ici, sur le toit. En regardant des photos, y’a un rebord où on pourrait s’installer subtilement et regarder ce qu’ils font, si y’a du monde. Ça t’irait ? T’as des questions ? Si t’es prête sinon, vamos. » De nouveau, la voyante hocha la tête. Elle ne voyait rien à redire à ce que son frère lui proposait. Se placer en hauteur était le mieux à faire, les moldus ne faisaient pas non plus tourner des hélicoptères pour surveiller les environs, surtout s’ils tentaient de rester discrets. C’était un plan cohérent, raisonnable, Soledad ne pouvait qu’être d’accord. Surtout que ce n’était pas elle qui avait l’expérience.

Après avoir parcourut une dernière fois son dossier, Soledad se redressa. Elle était prête. Elle s’était entrainée, elle s’était renseignée et elle était accompagnée, elle ne pouvait pas être plus prête que ça. Oui, elle était prête. Ils pouvaient y aller. Elle prit une profonde inspiration, mais s’arrêta pour toiser son frère. Soudainement, qu’il soit aussi conciliant lui paraissait suspect. Enfin de compte, elle avait un dernier point à vérifier avant qu’ils ne se lancent. « Attends… Tu n’essayes pas de me convaincre de renoncer ? Tu me fais pas la leçon ? T’es vraiment d’accord avec le fait que je parte en mission ? » Elle plissa les yeux, tentant de lire les expressions sur le visage de son aîné. Après l’avoir enquiquiné pendant une éternité parce qu’il ne voulait pas qu’elle prenne de risques, il acceptait comme ça ? Aussi facilement ? « Tu vas pas me ligoter et m’abandonner dans un coin, hein ? » Elle le connaissait Diego, il en était capable. Oh sa vengeance serait terrible, il ne connaitrait plus jamais le repos, mais elle préférait demander, juste au cas où. Après avoir laissé passer quelques secondes, Soledad afficha un sourire, comme si de rien n’était. « Pas d’autres questions, allons-y. » Lança-t-elle en tapant dans ses mains. Elle se saisit de sa baguette et réduisit la taille de son dossier avec la magie pour pouvoir le glisser dans la poche intérieure de sa veste, au cas où ils auraient besoin de les consulter plus tard. Ceci fait, elle tendit la main à son frère dans un geste qui signifiait clairement que c’était elle qui allait les faire transplaner jusqu’au lieu de repérage. Une simple précaution, histoire de s’assurer qu’il atterrirait bien au bon endroit et non pas quelque part où Diego pourrait l’enfermer. Quoi, il fallait être prudent.

Quelques instants plus tard, ils apparurent sur le toit d’un immeuble dans un plop discret. Aussitôt, ils s’accroupirent pour ne pas attirer l’attention et s’approchèrent du parapet. « Ay que frio. » Râla Soledad en se dépêchant d’enfiler ses gants. En hauteur comme ça, le froid était mordant mais il allait falloir faire avec. Avec précaution, elle se pencha au bord de l’immeuble pour repérer où ils étaient par rapport au plan donné par l’Ordre. En contrebas, la rue était calme mais un entrepôt était encore éclairé malgré l’heure tardive, ses grandes portes de chargement ouvertes. Ils étaient bien au bon endroit. Soledad échangea un regard avec Diego avant de reporter ses prunelles sur la rue. Un camion ouvrait ses portes et des moldus s’approchaient pour commencer à en sortir de grandes caisses en bois. « J’imagine que ce sont ces caisses qui intéressent l’Ordre. On sait ce qu’elles contiennent ? » Interrogea-t-elle Diego. Des armes, du matériel scientifique, autre chose encore… Avec le Blood Circle, Soledad avait vite compris que tout était possible.

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