Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
L’eau chaude ruisselant sur les muscles pour les apaiser après une longue séance de sport, il n’y avait rien de plus agréable au monde pour Maëlle. Elle devait même en cet instant, abuser un peu du temps passé sous la douche. Les vapeurs d’eau le démontraient très bien mais ça ne motivait pas spécialement à sortir de l’eau, la différence de température serait forcément désagréable, le château n’étant pas chauffé à la perfection selon Maëlle, à moins qu’elle soit un peu frileuse sur les bords, il faudrait qu’elle demande à d’autres personnes ce qu’elles en pensaient, pas forcément des personnes ayant vécu à Poudlard toute leur vie, leur avis serait forcément biaisé. En revanche, elle connaissait quelqu’un qui avait vécu sa scolarité avec elle et dont l’avis était toujours intéressant à avoir. A force de rester sous l’eau, les petits sillons pas franchement agréables au toucher finirent par apparaître sur ses doigts et ce fut là le message signifiant qu’il était grand temps qu’elle sorte. Après s’être essuyé par magie, il ne fallait pas non plus exagérer, les cheveux mouillés qui dégoulinent sur le pyjama ça n’a jamais été une sensation agréable et si la magie pouvait éviter ces petits désagréments autant s’en servir. Une fois prête pour aller papoter avec ses amies de dortoirs, dans son pyjama, avant de sombrer parce qu’elle était fatiguée, bah oui le sport ça fatigue, la demoiselle se dirigea vers les dortoirs, forcément.
Une fois dans la salle commune, elle balaya du regard les personnes présentes sur place, pour le coup ça alla plutôt vite puisqu’il n’y avait qu’une seule personne présente par ici, Kiara qui semblait un peu occupée avec un livre. Etrange qu’il n’y ait personne d’autres, ils étaient partis où tous ? Il paraissait compliqué à Maëlle qu’elle n’ait pas vu le temps passer au point qu’ils soient tous partis se coucher mais en même temps, elle n’avait pas d’heure donc elle ne pouvait être sûre et il faut reconnaître que la douche avait été très agréable et que vu la quantité de vapeur, elle savait qu’elle y avait passé un temps non négligeable. Elle resta immobile quelques instants, observant Kiara du seuil où elle était positionnée, son regard découpant la silhouette de sa camarade de maison, avant de s’arrêter sur sa main ou plus précisément sur son annulaire. Instinctivement, elle vint faire tourner sa propre bague sur son doigt, hésitante. Il y a des sujets de conversations qu’on s’imaginait et qu’on ne devrait jamais aborder et probablement que ce sujet en faisait partie. Mais qui de mieux que Kiara pour répondre à ses interrogations, bon elles n’étaient pas les meilleures amies du monde, ça c’était une certitude, ce qui ne les empêchaient pas de se parler régulièrement… en même temps vu que leurs fiancés respectifs étaient amis, des choses en entraînant d’autres, elles se parlaient forcément.
C’est d’ailleurs le sujet fiançailles que Maëlle voulait aborder avec Kiara. Il y a des choses qui semblaient obscurs à Maëlle, elle avait une idée toute construite des couples, de l’amour, se basant essentiellement sur l’histoire de ses parents pour cela. Les mariages arrangés pouvaient fonctionner, ça avait fonctionné pour eux, ça semblait fonctionner pour Tristan, maintenant, et pour ce qu’elle pouvait constater des rares fois… bon en fait non elle se mentait à elle-même en songeant cela, plutôt des nombreuses fois où son regard s’était arrêté sur Kiara et Grigori, ça avait l’air de fonctionner aussi. Véritablement, c’était une chose qu’elle ne comprenait pas chez Kiara – oui bah un peu comme tout le monde – la façon dont elle percevait Grigori était négative, en même temps étant proche de la sœur de ce dernier, le garçon était plus proche d’un cauchemar que d’un rêve. Aucune raison d’accepter un mariage avec lui, ce qui signifiait forcément qu’il avait forcé la main à Kiara, oui une constante entre potes visiblement, si ça se trouve ils se donnaient des astuces, les chieurs de première quoi. Sauf que même si cette hypothèse avait l’air d’être viable et expliquait parfaitement les choses pour Maëlle, il y avait un détail qui lui paraissait incompréhensible, Kiara ne semblait pas subir, à aucun moment elle n'avait le regard ailleurs comme si elle s’imaginait un futur qui lui conviendrait mieux que celui qu’elle avait ou alors une échappatoire. Ça allait même plus loin, elle semblait contente de le voir mais vraiment contente ou alors elle cachait à merveille son jeu, difficile à dire. Mais si c’était l’hypothèse une, celle qui intéresserait le plus Maëlle, elle avait besoin de savoir comment Kiara faisait pour ne pas avoir de doutes, de rancœur envers lui et est ce qu’elle n’avait pas peur parfois ? Bon pour la troisième partie, Maëlle n’avait pas peur de Tristan non plus, il ne fallait pas exagérer non plus, il était charmant, gentil… non non c’était le côté manipulation qui la bloquait et elle le savait très bien. Sauf que ça aurait dû bloquer Kiara aussi. Comment elle faisait pour passer au-dessus, il fallait qu’elle ait la réponse à ses questions.
Bon le problème c’est que Kiara semblait être occupée, très occupée et qu’elle n’avait peut-être pas envie d’être dérangée, voire importunée. Le problème c’est qu’à ce jour, en dehors de Kiara, Maëlle ne connaissait personne qui soit fiancé ou alors ils ne l’avaient pas marqué outre mesure et ce ne serait pas à eux qu’elle voudrait parler sentiments ou plutôt absence de sentiments. Prenant donc une profonde inspiration pour se donner du courage, elle s’avança jusqu’aux canapés pour rejoindre sa camarade. Une fois cela fait, elle s’installa dans un canapé, laissa une minute filer, cherchant comment aborder Kiara, ce serait quand même plus simple si elle daignait lever la tête mais il semblerait qu’elle soit vraiment captivée par ce qu’elle lisait. Il fallait donc que Maëlle se lance, elle se rapprocha un peu d’elle « Kiara, tu es très occupée ? » Non, non elle faisait semblant. « Est-ce que tu peux faire une petite pause ? » Le fait qu’il y ait personne la poussait à interrompre Kiara dans ses activités, il n’y aura pas d’oreilles indiscrètes pour épier leurs conversations, c’était pas plus mal. « Je voudrais avoir une conversation avec toi sur tes fiançailles » une légère pause avant de reprendre « et les miennes. » Le sujet était lancé, à Kiara d’accepter ou de refuser d’en discuter avec elle.
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Kiara Dimitrova
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Lun 10 Oct - 21:11
Non jamais Je ne serai faite pour le mariage Kiara & Maëlle, Salle commune des Poufsouffle, début avril 2021
La salle commune des Poufsouffle était déserte et la nuit était déjà tombée sur le château de Poudlard. Pourtant, encore quelques couche-tard étaient en train d’étudier, de lire ou d’attendre tout simplement le sommeil dans les fauteuils moelleux de la pièce. Kiara faisait partie de ceux-là et son esprit ne semblait pas encore enclin à accepter l’éventualité d’aller prochainement se blottir dans ses draps. Elle venait de terminer une ronde affreusement longue où elle avait du retirer des points à des Gryffondor et distribuer une heure de retenue à deux Serdaigle donc elle avait ressenti le besoin de se détendre avant d’aller dormir. Installée bien confortablement auprès de l’âtre de la cheminée, une tasse de chocolat chaud sur la table basse, plongée dans un roman dont les pages défilaient aussi rapidement que les heures, elle ne se rendit pas compte que la salle se vidait de minutes en minutes et que les derniers retardataires étaient partis rejoindre leurs lits. La porte du passage de la salle commune s’ouvrit et Kiara ne prêta même pas attention à la personne qui entrait, bien trop absorbée par l’intrigue passionnante qui se déroulait entre les différents personnages de son livre.
Une voix vint troubler l’un des moments les plus palpitants du roman et Kiara leva lentement les yeux vers Maëlle Rosier, assise auprès d’elle, qui semblait comme souhaiter lui parler de quelque chose. N’importe qui d’autres que Kiara aurait probablement envoyé la jeune femme sur les roses t’as compris le jeu de mots LOL mdr je me marre toute seule pour avoir osé la déranger dans un moment de littérature aussi important mais ce n’était pas le cas de Kiara, serviable dans la démesure. Elle ne laissa rien paraître et se contenta de fermer soigneusement le livre, glissant son marque-page au passage sur lequel elle s’était arrêtée. « Bonsoir Maëlle. Non, tu ne me déranges pas du tout, ne t’en fais pas. » Une pause serait bienvenue, effectivement. Elle avait lu sans arrêt pendant des heures et ce n’était que maintenant qu’elle détachait les yeux de son roman qu’elle constata que ceux-ci étaient plus lourds qu’elle ne l’imaginait. Kiara posa son livre sur la table basse et attrapa la tasse de chocolat chaud ; portant le breuvage à ses lèvres. Elle grimaça, constatant que le lait était froid (il faut dire qu’elle l’avait délaissé durant de longues minutes, lui laissant le temps de refroidir). Un sortilège plus loin, celui-ci était de nouveau fumant et Kiara répondit à la jeune femme : « Bien sûr ! Je peux faire quelque chose pour toi ? » Elle n’était pas dupe et si Maëlle venait la voir, c’est qu’elle avait quelque chose à lui demander ou qu’elle souhaitait s’entretenir avec elle d’un sujet en particulier. Après tout, les deux femmes étaient loin d’être les meilleures amies du monde mais Kiara appréciait la jeune fille pour diverses raisons. Elle était d’une compagnie toujours égale et il fallait aussi le dire, Kiara ne détestait personne. Le fait qu’elle soit une Rosier ne changeait rien non plus pour elle. Ouverte d’esprit, elle l’était et elle apprenait à l’être encore davantage depuis qu’elle était avec Grigori. D’ailleurs, c’était « grâce » à lui qu’elle avait davantage connu Maëlle, Grigori étant ami avec Tristan. Nous n’irons pas jusqu’à dire qu’ils feraient bientôt des sorties à quatre en couple, ce n’était pas franchement le genre de Grigori, ni de celui de Tristan à ce qu’elle en savait, mais l’amitié liant les deux Serpentard avait suffi pour que Kiara et Maelle apprennent davantage à se connaître. Mais qu’y avait-il pour qu’elle daigne la déranger à cette heure tardive ?
Lorsque Maëlle expliqua les raisons de sa présence, Kiara ouvrit doucement la bouche avant de la refermer. Ses fiançailles? Elle avala durement la gorgée de lait qu’elle avait dans la bouche, se brûlant immédiatement l’œsophage et toussant soudainement. En réalité, elle en avait plus qu’assez qu’on lui parle de ses fiançailles avec l’horrible Grigori qui ne la méritait pas, voilà pourquoi en temps normal, Kiara se serait probablement fermée à la conversation mais elle le savait, Maëlle n’était pas une ennemie dans ce combat, loin de là. Les peu de fois où elles en avaient parlé ensemble, elle n’avait jamais eu de mots difficiles à entendre pour Kiara, se montrant même plutôt ravie pour eux. Mais cela n’expliquait pas pourquoi elle souhaitait aujourd’hui évoquer à nouveau le sujet, cela n’avait même aucun sens à vrai dire. Jusqu’à ce qu’elle parle de ses fiançailles à elle. Kiara fronça les sourcils, décontenancée. Mais aussi intriguée. Elle regarda Maëlle et se contenta de répondre : « Si je peux t’aider, je le fais avec plaisir. Dis-moi ce que tu veux savoir, j’essayerai de répondre du mieux que je peux. » Elle montra également le thermos de chocolat chaud à ses pieds et lui demanda : « Veux-tu du chocolat chaud ? » Kiara était ainsi, la douceur incarnée et n’importe qui la connaissant ne pouvait nier qu’elle était à nulle autre pareille une femme des plus conciliante, aimable et serviable. Ce n’était jamais un supplice d’aider les autres, encore moins une amie qui semblait dans la tourmente.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Un hochement de tête suivi d’un timide sourire accompagna phrase prononcée par Kiara. Un sourire un peu crispé, ce n’était pas qu’elle trouvait Kiara intimidante, non Kiara était adorable. Preuve en est, elle avait même refermé son livre, qui pourtant avait l’air extrêmement intéressant, tout ça pour écouter Maëlle. Ce qui rendait Maëlle crispée, c’était de se confier. Son monde parfait ne l’était pas tant que ça et le reconnaître face à quelqu’un qu’elle ne connaissait pas énormément, ça n’était pas un exercice qui lui plaisait beaucoup mais il faudrait bien se confier pour que Kiara puisse lui expliquer les différences entre leurs deux couples, entre elles deux et pourquoi ça ne fonctionnait pas si bien que ça pour Maëlle. Mieux valait-il prévenir Kiara que ça allait probablement durer un peu de temps la discussion. Ce qui permit à Kiara de se dire qu’elle allait boire son chocolat chaud avant de demander à Maëlle si elle pouvait faire quelque chose pour elle. Cette fois, le sourire fut plus franc, loin d’être d’une imbécile, Kiara se doutait que Maëlle ne venait pas lui parler en pleine soirée, juste avant d’aller se coucher.
Maëlle se lança donc, elle voulait parler fiançailles. La réaction de Kiara ne se fit pas attendre et elle était des plus surprenantes, elle s’étouffait presque là non ? Maëlle la regarda, ça alors, elle ne s’était pas vraiment attendue à cette réaction. Elle tendit une main vers Kiara avant de se raviser, les premiers secours ça n’était pas son fort. Il valait mieux aller à l’infirmerie ou encore aller chercher mademoiselle MacFusty pour qu’elle puisse lui venir en aide. Aussi sûrement que c’était arrivé, Kiara s’arrêta de tousser. C’était la première fois que Kiara laissait entrapercevoir que ça n’allait pas si fort que ça avec Grigori, elle avait été prise ou dépourvu. Afin qu’elle ne se sente pas gênée d’aborder ce sujet avec elle sans aucune contrepartie, Maëlle précisa qu’elle allait aussi évoquer ses fiançailles à elle, ce qui ne la remplissait pas de joie, il était où son couple parfait, ses papillons dans le ventre en parlant de son fiancé et la une de la presse people qu’elle comptait découper dans les magazines pour les collectionner. Dans le contexte actuel, elle n’avait pas spécialement envie de se retrouver à la une des journaux. Ou plutôt si, elle voulait bien être à la une pour le Quidditch, pas pour ses fiançailles.
Tandis qu’elle mettait de l’ordre dans ses idées et qu’elle cherchait comment poser la première question, Kiara lui proposa du chocolat chaud. Elle hocha la tête, c’était une très bonne idée, le chocolat chaud ça donnerait des forces, une petite douceur ça ne pouvait pas faire de mal. Elle attendit que Kiara lui prépare sa tasse de chocolat chaud sans dire le moindre mot, reculant un peu l’inévitable. Une fois sa tasse de chocolat entre les mains, elle trempa ses lèvres dedans avant de reculer précipitamment la tête, mince c’était trop chaud. Bon eh bien, il semblerait que les distractions ne fonctionnent pas exactement comme l’aurait souhaité Maëlle. C’était bien dommage mais bon il fallait bien se lancer à un moment donné. « Voilà, je voudrais savoir comment tu fais pour donner l’impression d’être heureuse ? » La question était vague, trop vague, impossible pour Kiara de la comprendre c’était évident. Il devait y avoir tout un tas de choses qui la rendait heureuse, le fait de faire des études qu’elle aimait, d’avoir une famille, des frères et sœurs. Bon même si sur ce point Maëlle était mitigée, elle était très bien fille unique, c’était très agréable d’être la fifille de ses parents. « Tes fiançailles arrangées avec Grigori, sur le papier ça ne devait pas être évident à vivre. Ce n’est certainement pas la personne au caractère le plus agréable que je connaisse. » ça c’était le cas de le dire, en tant que frère il était épouvantable « Et pourtant, contre toute attente, pour ce que je constate en vous regardant » oui ça faisait un peu voyeuse dit comme ça et elle baissa aussitôt les épaules comme pour s’excuser de son comportement qui ne devait pas être très agréable « Tu as l’air de bien vivre les choses. Je dirais presque tu as l’air contente. » Elle fit une pause avant de reprendre, préférant ne pas partir dans une mauvaise direction, avant toute chose il fallait que Kiara confirme. « Réel ou non ? Tu es heureuse dans tes fiançailles et tu as hâte de te marier ? »
Dire que cette idée avait fait rêvé Maëlle durant toute son enfance et son adolescence, c’était en réalité beaucoup moins exaltant que prévu et ça l’agaçait de ne pas comprendre pourquoi. Enfin, c’était bien pour ça qu’elle s’adressait à Kiara, cette dernière aurait bien des trucs et astuces. Et si elle réfléchissait bien, elle en avait croisé des mariés sangs purs, ils ne pouvaient pas tous s’aimer, elle ne pouvait pas être la seule à ne pas ressentir uniquement de l’affection mais à ressentir de la rancœur, envers Tristan, envers le père de Tristan qui avec ses bêtises avait poussé Tristan à faire n’importe quoi et envers son propre père à elle qui l’avait fait plonger, indépendamment de sa volonté peut-être mais le résultat était là. Si Maëlle était fiancée, c’était uniquement parce qu’il avait triché. Pas évident de faire partir un mariage sur de bonnes bases dans ses conditions. Enfin, elle se doutait que pour Kiara, ça ne devait pas spécialement être plus reluisant. Il n’y avait probablement pas d’affaires de chantages, enfin si chantage il y avait, de la même façon que Maëlle n’avait pas l’intention de se confier à qui que ce soit, elle se doutait que Kiara en ferait de même. Elles étaient loin d’être assez proche et si Maëlle laissait par la suite échapper l’information, par inadvertance bien entendu, Grigori serait fou de rage et Maëlle ne doutait pas qu’il s’en prendrait à la fois à elle, mais surtout à sa fiancée pour avoir balancé.
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Mer 30 Nov - 21:20
Non jamais Je ne serai faite pour le mariage Kiara & Maëlle, Salle commune des Poufsouffle, début avril 2021
Kiara avait l’habitude d’être l’une des dernières à quitter la salle commune. Elle adorait le calme qui régnait dans la pièce lorsqu’on entendait uniquement le crépitement du feu dans la cheminée ou les pages d’un livre qui se tournaient. C’était pour elle un des moments qu’elle préférait dans sa journée lorsqu’elle dormait à Poudlard. En réalité, cela n’arrivait pas si souvent que cela car il était fréquent qu’elle loge chez ses parents, notamment les week-end ou bien qu’elle rejoigne Grigori au Manoir Dimitrov quand aucun des deux ne désiraient rester dans l’ambiance parfois trop enfantine de l’école. C’étaient leurs moments à eux, les instants où elle pouvait plus aisément toucher du doigt une facette de la personnalité du Serpentard que bon nombre d’autres personnes ignoraient. En soit, cela plaisait à la jeune femme d’être la détentrice d’un si lourd secret. Parfois, elle aurait toutefois apprécié que ce secret ne soit pas si bien gardé et qu’elle n’ait pas besoin d’expliquer toutes les cinq minutes pourquoi elle était fiancée à ce garçon et ce qui la retenait auprès de lui. Ils étaient bien peu nombreux ceux qui voyaient ses fiançailles d’un très bon œil. Pour autant, elle avait toujours cru que Maëlle faisait partie de ceux-là. Après tout, elle était fiancée à Tristan, qui lui-même était un bon ami de Grigori, ce qui en soit, signifiait qu’elles étaient amenées à se côtoyer dans un avenir proche ; probablement lorsque son fiancé souhaitera l’exhiber lors des soirées mondaines réservées aux sang-purs dont elle n’avait que faire, personnellement. Les questions de la jeune femme l’intriguèrent suffisamment pour qu’elle daigne oublier son livre quelques instants et qu’elle se concentre sur elle. En définitive, même si les deux femmes se connaissaient suffisamment pour se saluer dans les couloirs, Kiara devait l’avouer, Maelle demeurait une étrangère pour elle. Qu’elle vienne la consulter pour une question aussi personnelle que des fiançailles surprit la jeune Macmillan. N’avait-elle personne d’autres de plus proche qu’elle pour ses questionnements ? Kiara se convainquit que si Maelle l’avait choisi elle, c’était parce qu’elle avait ses raisons et elle ne chercha pas à en savoir davantage. Elle se contenta d’expliquer à sa camarade qu’elle l’aiderait si elle le pouvait, tout en lui proposant une tasse de chocolat chaud. Maelle accepta et Kiara s’enquit de la lui remplir tout en remarquant que Maëlle prenait un temps fou pour rassembler ses pensées, ce qui accentua brutalement son intérêt pour l’échange qu’elles allaient avoir. À en croire ses réactions, Maëlle semblait démunie, voire totalement perdue.
Kiara attendit patiemment, ne cherchant pas à presser sa camarade, lui laissant le temps de rassembler ses idées. Mais lorsqu’elle ouvrit la bouche, se fut à la jeune Poufsouffle d’ouvrir la sienne, stupéfaite. Comment faisait-elle pour donner l’impression d’être heureuse? Elle ne comprenait pas cette question et elle fronça les sourcils jusqu’à ce que Maëlle précise davantage. Le sujet semblait vaste et vague ; pourtant, Maëlle s’engagea dans une explication à laquelle Kiara fut très attentive. Était-ce l’image qu’elle renvoyait ? Les autres pensaient-ils également que Kiara était prisonnière d’un mariage arrangé ? En soit, cela lui était un peu égal. Il était normal que Maëlle pense à cela ; elle venait d’une famille de sang-pur prônant les mariages arrangés d’ailleurs une personne m’a dit que les mariages arrangés représentaient 50 % des mariages dans le monde, ça fout les boules hein ??! donc il était légitime qu’elle pense qu’il en était de même pour Kiara. Pourtant, les Macmillan ne faisaient plus le choix depuis quelques décennies de rester purs et ses parents lui avaient jamais mis la pression pour cela, bien au contraire. Kiara savait même qu’ils préféraient probablement qu’elle épouse un moldu plutôt que Grigori, mais cela n’était pas la question du jour. Elle laissa Maëlle parler et lorsqu’elle se tut, ce fut au tour de Kiara de prendre son temps pour répondre, pensive. « Et bien, je dois d’abord te dire que je suis plutôt surprise de toutes tes questions et je m’interroge sur l’image que je renvoie de l’extérieur pour qu’on puisse être amené à se questionner sur le fait que je sois heureuse ou non avec Grigori. » Elle reprit une gorgée de son chocolat chaud avant de poursuivre. « Je pense qu’il est important de te préciser que ce n’est pas un mariage arrangé. J’ai choisi d’épouser Grigori. » Parce que je l’aime pensa Kiara même s’il ne lui semblait pas vraiment utile de le préciser. « Je veux dire qu’on ne m’a pas forcé, ni lui, ni mes parents, ni les siens. Il m’a demandé en mariage et j’ai accepté parce que c’est que je voulais moi aussi. » Ne souhaitant pas déballer aussi facilement ses sentiments, elle ajouta : « Grigori a très bon caractère avec moi. Je sais que ça peut paraître étonnant et promets-moi de ne rien dire sur cela à qui que ce soit, il est probable qu’il me tuerait si je savais que je colporte d’aussi infâmes ragots à son égard, à savoir qu’il pourrait presque être le fiancé idéal. » Kiara sourit plus franchement, posant sa tasse pour faire tourner d’un air rêveur sa bague de fiançailles autour de son doigt. « Je suis heureuse Maëlle. Je ne dirai pas que j’ai hâte de me marier parce que je suis satisfaite de ma relation actuelle avec Grigori. Je suis bien comme cela. Mais le mariage est une perspective à moyen terme qui m’enchante, c’est certain parce que je sais que je partagerai ça avec lui. » Et si elle n’était pas plus tenace, il était probable qu’elle serait déjà mariée avec un polichinelle dans le tiroir. Heureusement pour elle, Grigori savait écouter ses envies et ses besoins ; il ne se préoccupait pas uniquement des siens. C’était aussi ce qui lui plaisait chez lui. « Et se marier est important pour Grigori. Alors ce qui est important pour lui est important pour moi. »
Espérant avoir été suffisamment claire, Kiara se tourna à nouveau vers Maëlle et demanda à son tour : « Pourquoi me poses-tu toutes ces questions ? Tu as des doutes sur les sentiments de Tristan à ton égard ? » Elle se reprit : « Ou des tiens ? » Ce n’était pas une véritable question et c’était compliqué pour Kiara d’exposer réellement son point de vue sans blesser la jeune Poufsouffle. « Enfin… excuse-moi, j’ai besoin de mieux comprendre. Votre relation, vos fiançailles… Elles sont arrangées, je ne me trompe pas ? » Ce n’était pas aussi facile que cela en avait l’air. « Et tu... n'es pas aussi heureuse que tu le souhaiterais ? »
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Difficile de s’imaginer que pour des choses aussi basiques que d’être heureuse en mariage ou en fiançailles, peu importe à la rigueur, Maëlle devait aller demander des conseils, se renseigner. L’amour, elle savait très bien ce que c’était, déjà pour l’avoir ressenti elle-même plus jeune, enfin elle le songeait réellement, mais aussi pour avoir vécu avec des parents amoureux l’un de l’autre, elle n’aurait pas dû avoir à demander. Sauf que tout s’était cassé la figure ces derniers temps et elle n’arrivait plus à se défaire de l’idée que ça n’allait pas. Elle ne pouvait pas en parler à ses parents, ils ne comprendraient pas, sans oublier que leur avis était forcément biaisé par le fait qu’ils appréciaient la famille de Tristan. Si c’était pour se prendre comme commentaire, qu’elle n’avait qu’à faire des efforts, c’était bien mignon mais elle n’en avait pas besoin. Surtout qu’elle avait la sensation d’en faire des efforts, c’est juste que tous les efforts du monde n’effaçaient pas cette amertume et cette sensation que ça n’était pas ce qu’elle voulait. Kiara semblait être la personne la mieux qualifiée pour répondre à ses questions. Pour ce que Maëlle savait, la Poufsouffle était la seule fiancée qu’elle connaissait et qui ne risquait pas de l’envoyer bouler, enfin ça n’était pas l’image qu’elle renvoyait tout du moins. Elle fréquentait un sale type – sans offense Grigori – et malgré tout elle n’avait pas l’impression d’être malheureuse. En fait ça n’était même pas ça, elle avait l’air contente d’être avec. Maëlle déballa donc tout ce qu’elle avait à dire, essayant de ne pas trop regarder son ainé pour ne pas s’arrêter de parler si Kiara la regardait comme une folle.
Une fois qu’elle eut fini de parler, Maëlle se concentra sur son chocolat chaud, relevant un peu le regard en entendant le silence mais Kiara finit par prendre la parole. Elle fronça le bout du nez en l’entendant parler de l’image qu’elle pouvait renvoyer. Disons que l’image renvoyée était assez clair, c’était tout à fait positif, c’est justement ce qui ne collait pas pour Maëlle, dans son schéma mental, Grigori avait plutôt tendance à être détestable avec les filles. Plutôt tendance, il ne lui avait jamais donné cette impression non plus lorsqu’il était avec Kiara, un commun accord entre les deux de ne laver leur linge sale qu’en privé ? Maëlle eut l’impression qu’elle venait de se prendre un souafle dans la tête en entendant Kiara dire qu’elle avait choisi d’épouser Grigori, que ça n’était pas un mariage arrangé. Alors ça, voilà qui était surprenant, déjà quel pouvait être la probabilité que deux sangs purs tombent amoureux l’un de l’autre, première nouvelle mais surtout que les Dimitrov ne soient pas derrière leurs enfants pour les aider – forcer – à se marier. Comme si elle lisait dans ses pensées, Kiara s’empressa de dire que personne ne les avait poussés à se mettre ensemble, ni proches, ni le jeune homme. Il l’avait demandé en mariage. Alors ça, Maëlle tombait des nues, Grigori était capable de demander quelque chose à quelqu’un ? C’est fou mais il faudrait qu’elle en parle à la sœur du garçon en question, elle serait sidérée d’apprendre ça. Néanmoins, elle n’avait aucune raison de ne pas croire Kiara, elle avait vraiment envie de l’épouser sinon elle ne le dirait pas. En entendant Kiara parler du fait que Grigori n’aimerait pas trop la description plutôt agréable qu’elle faisait de lui, Maëlle hocha la tête, amusée pour le coup. Non mais n’importe quoi, à croire c’était vraiment horrible d’être quelqu’un d’agréable. Fiancé idéal, elle y allait fort, après il n’y avait qu’elle pour pouvoir en juger donc Maëlle ne pouvait que la regarder avec des étoiles dans les yeux, trouvant ça adorable pour le coup. Surtout que les signes que renvoyaient Kiara allaient dans ce sens, elle jouait avec sa bague, elle semblait mentalement avec Grigori en cet instant.
Pour autant, elle n’était pas pressée à l’idée de se marier, savourant la vie qu’elle avait actuellement, ce statut de fiancée lui convenait très bien. Ah c’est sûr que pour le coup, à choisir Maëlle signait aussi pour rester éternellement fiancée, n’ayant pas du tout envie d’être mariée à l’heure actuelle, pas envie ou pas avec cette personne, elle n’aurait su le dire avec précision. Kiara n’était pas pressée mais ça viendrait et aucun signe sur son visage ne laissa présager que ça ne lui conviendrait pas. La demoiselle ferma les yeux pour montrer qu’elle comprenait parfaitement que ça soit important pour Grigori, c’était souvent important pour les garçons, comme si ça leur donnait une forme de pouvoir, ils obtenaient quelque chose. C’était donc l’envie de Grigori que de se marier à elle, logique mais l’idée de lui faire plaisir semblait rendre heureuse Kiara, incompréhensible pour Maëlle qui avait plutôt tendance à freiner son balai plutôt que de le lancer à pleine vitesse pour voir. Elle ne voulait pas voir.
Bien évidemment, Maëlle ne pouvait pas poser des tonnes de questions et essayer de démêler le vrai du faux sans avoir à se confier de son côté. Ah c’était le deal, elle devait donc se confier à son tour. Est-ce qu’elle avait des doutes sur les sentiments de Tristan, elle eut un sourire désabusé, elle n’en savait rien, comment pouvait elle savoir ? Il l’avait baratiné pendant des mois, ne se rapprochant d’elle que pour la coincer. Il avait réussi, mais derrière comment lui faire confiance ? Comment être sûr que toutes les paroles qu’il lui soufflait n’étaient pas de la manipulation. Quant aux siens, il y a une différence entre penser certaines choses et les assumer à voix haute. Kiara dû se dire qu’elle aurait du mal à obtenir des phrases de la place de Maëlle, elle décida donc de passer à la pêche aux infos. N’ayant aucune raison de nier quoi que ce soit, Maëlle hocha la tête, non Kiara ne se trompait pas. Elle pouvait préciser néanmoins « Je n’ai pas été prise par surprise, je le sais depuis que je suis enfant. Je connais même le nom de mon futur mari » elle eut bien dû mal à prononcer ces trois derniers mots, elle s’en rendait bien compte et ça ne l’arrangeait que moyennement « depuis toujours. Je dirais même que je n’ai jamais vu les mariages arrangés comme un problème. Mes parents n’ont pas choisi de se marier ensemble, ce sont leurs parents qui ont arrangés les choses entre eux et ça fonctionne. Je suis bien consciente que tous les mariages arrangés ne fonctionnent pas. » Que Kiara ne se méprenne pas, si Maëlle était naïve, elle savait aussi que tout ne pouvait pas être parfait mais si elle pouvait laisser ça aux autres, ça l’arrangerait. « Disons que je ne pensais pas que ce serait si difficile et que j’espérais que tu pourrais me conseiller parce que tu vivais la même chose que moi. Sauf que ce n’est pas le cas, si tu as l’air heureuse, ça n’est pas du tout parce que tu es maître en matière de cacher tes sentiments, c’est parce que tu as des sentiments pour lui, n’est ce pas ? » Elle passa une main dans ses cheveux, faisant tournicoter entre ses doigts une des mèches avant de reprendre avec les questions précédentes de Kiara. « Pour les sentiments de Tristan à mon égard, je ne peux dire, entre ce qu’il me dit et ce qu’il pense, il y a souvent un monde. Quant à mes sentiments, j’aimerais que ça fonctionne. Je voudrais vraiment que ça fonctionne. Je crois que ce qui me fait le plus peur c’est que si je décide de tout arrêter, je rende triste mon père. Il tient vraiment au père de Tristan et je veux pas voir la déception dans son regard. » Afin que Kiara n’ait cependant pas une vision négative de son père, même si en soit ça n’avait pas d’importance, elle ajouta « Il me soutiendrait bien sûr mais ça fait des années qu’il espère que ce mariage ait lieu, ça m’embêterait de ne pas lui faire plaisir. » Même si c’était sa vie qui en pâtissait. Il fallait juste qu’elle trouve comment on peut se rendre heureuse quand le mariage n’est pas parfait ça ne pouvait pas être si difficile que ça.
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Kiara Dimitrova
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Lun 12 Déc - 18:56
Non jamais Je ne serai faite pour le mariage Kiara & Maëlle, Salle commune des Poufsouffle, début avril 2021
Les détracteurs de Grigori et Kiara étaient légions. En réalité, il y avait bien peu de personnes qui se réjouissaient de cette union en dehors des fiancés eux-même. Ce n’était pas toujours évident pour la jeune Poufsouffle de devoir expliquer pourquoi elle aimait Grigori, pourquoi elle désirait l’épouser et pourquoi elle imaginait passer le reste de ses jours avec lui. Beaucoup la qualifiaient de femme naïve, d’influençable, de crédule. On lui disait régulièrement qu’elle n’était pas capable de voir plus loin que le bout de son nez et que Grigori était quelqu’un d’exécrable ; elle ne niait pas le fait que le caractère de son fiancé n’était pas des plus simples mais la plupart des gens ignoraient vraiment comment il se comportait avec elle en privé. Ils ne savaient pas ce qu’elle-même savait et elle les avait toujours trouvé bien présomptueux de s’immiscer dans sa vie sentimentale en pensant savoir mieux qu’elle ce qui était bon ou mauvais. Quant à Maëlle, elle n’avait jamais fait partie de ceux qui jugeaient, se contentant au contraire d’être plutôt conciliante. Kiara s’imaginait parfois qu’elle agissait ainsi en tant que sang-pur ; pour elle, deux sang-purs envisageant des fiançailles, c’était pour ainsi dire, monnaie courante. Et leurs fiancés respectifs s’appréciaient, on pouvait même dire qu’ils étaient amis, alors évidemment, cela la plaçait directement de leur côté. C’était bien l’une des seules soutiens qu’elle possédait. Alors lorsque la jeune femme lui demande un peu de son temps, Kiara lui accorda bien volontiers, même si cela signifiait qu’elle devait renoncer à son roman palpitant. Elle aura tout le loisir d’en redécouvrir le cours plus tard.
Par ailleurs, la Macmillan, pourtant pas vraiment curieuse de nature, était intriguée par la demande de sa condisciple qui prenait bien soin de regarder son chocolat chaud comme pour être certaine des mots qu’elle allait employer. Qu’elle questionne Kiara sur ses propres fiançailles surprit la préfète-en-chef qui s’attendait à tout, sauf à cela. S’efforçant de répondre du mieux qu’elle le pouvait aux interrogations de Maëlle, Kiara expliqua que leur futur mariage n’avait rien d’un mariage arrangé et qu’elle épousait Grigori parce qu’elle le désirait et non pas pour répondre à des idéaux familiaux. De son côté du moins, puisqu’il était tout à fait clair pour tout le monde que ce qui avait attiré Grigori chez elle, c’était bien la nature de son sang, et non pas sa personnalité, son physique ou encore son caractère. Ils n’avaient jamais eu les mêmes perspectives, cela Kiara le savait bien et pourtant cela ne les empêchait pas de poursuivre leur petit bonhomme de chemin tous les deux, sans se préoccuper de ce que les autres pouvaient bien en penser. Pourtant, au début, les réflexions de ses proches l’avaient atteintes en plein cœur et les larmes avaient rudement coulé sur ses joues. Aujourd’hui, elle savait qu’elle se devait d’être solide et inébranlable ; Kiara était du genre conciliante alors qu’elle ne cède pas face à la pression était bel et bien la preuve qu’elle tenait à Grigori plus qu’ils n’auraient pu l’imaginer. Tentant comme elle le pouvait d’expliquer tout cela à Maëlle, Kiara ne put s’empêcher de poser quelques questions en retour. Elle n’avait jamais vraiment prêté attention à la manière dont Maëlle et Tristan se comportaient en public et elle regrettait soudainement de ne pas l’avoir fait. Elle aurait peut-être pu davantage aider Maëlle.
Se contentant d’écouter après avoir questionné, Kiara avala plusieurs gorgées de sa tasse, demeurant pensive. Il fallait bien l’avouer, les propos de Maëlle entraînèrent un pincement au cœur dans la poitrine de la jeune femme, qui se demandait comment on pouvait bien vivre ainsi. Elle savait que la plupart des Sang-Pur étaient attachés à la tradition qui consistait à conserver une lignée pure -même si Kiara trouvait personnellement cela complètement idiot, voire même complètement désuet- et elle était toujours aussi surprise de constater que cela arrivait encore régulièrement, elle qui pensait que ce genre de pratique demeurait désormais à la marge. Elle s’imagina pendant un instant à sa place, connaissant le nom de son fiancé dès sa plus tendre enfance sans possibilité de faire un choix éclairé qui lui conviendrait, et cette idée lui arracha un vulgaire frisson. Pour autant, les propos de Maëlle ne semblaient pas aussi fermés que cela le paraissait et Kiara comprit que la négociation demeurait possible.
« Je ne sais pas si je suis la meilleure personne pour te conseiller Maëlle. » commença-t-elle par dire. Il fallait tout simplement qu’elle soit honnête avec sa camarade et elle n’avait pas envie de l’induire en erreur ou de répondre uniquement en fonction de ses propres principes. « Je te dis ça parce que même si je suis Sang-Pur, ma famille n’est plus du tout attachée à cette tradition. » dit-elle en mimant des guillemets sur le dernier mot de sa phrase. « Donc je pense que mon avis n’est pas forcément représentatif des personnes qui estiment qu’un mariage arrangé peut fonctionner. Dans ma tête, et cela ne vaut que pour moi, un mariage arrangé ne peut pas fonctionner ; les personnes s’acclimatent peut-être à l’autre. Mais encore une fois, je pense aussi que cela dépend de la définition que tu accordes au mariage. » Kiara reprit doucement sa respiration avant de poursuivre : « Me concernant, j’ai toujours imaginé un mariage d’amour, un mariage où je m’épanouirai en tant que personne, en tant que femme et plus tard en tant que mère. Je sais que dans la plupart des mariages arrangés, ce qui importe c’est uniquement la nature du sang, le prestige du nom de l’autre ou l’envie de perpétuer une grande lignée. Tout cela ne m’intéresse pas. Mais cela intéresse d’autres personnes. Comme Grigori par exemple. Mais les deux ne sont pas forcément incompatibles. » Kiara réfléchissait à voix haute et demanda : « La question, c’est ce que tu veux toi ? J’ai compris que ta famille est plutôt liée avec celle des Vandwick et que ce mariage semblerait réjouir vos parents. Mais toi ? On ne t’a pas vraiment demandé ton avis puisque tu sais que tu dois l’épouser depuis que tu es petite. Mais aujourd’hui tu n’es plus une enfant. Tu es une adulte. Si tu disais que tu n’étais pas certaine de vouloir épouser Tristan, ton père serait déçu certes, mais est-ce qu’il t’y forcerait vraiment ? Tu dis que tu as envie que ça fonctionne avec Tristan. Qu’est-ce qui ne fonctionne pas aujourd’hui ? Quelle est la vision du couple que tu envisages ? Est-ce que ce serait possible de tendre vers cette vision tout en respectant celle de Tristan ? » Kiara n’avait pas du tout l’impression d’aider Maëlle et cela la dérangeait beaucoup… Elle parlait un peu à tord et à travers, donnant son avis totalement subjectif tout en ayant l’impression d’influencer Maëlle avec ses propres principes. « Je suis désolée Maëlle… Tu as tout-à-fait raison dans mon cas… Je suis ravie de me marier parce que j’aime Grigori et j’aime la personne que je suis quand je suis avec lui. J’ai parfois du mal à imaginer que d’autres ne pensent pas la même chose alors évidemment si j’étais à ta place, je romprai ces fiançailles. Mais je sais que je ne décevrai personne en faisant cela. » Il était même probable qu’une célébration soit donnée si jamais Kiara décidait de se défaire de son engagement. Pour conclure, elle ouvrit la bouche pour dire : « Les difficultés que Grigori et moi nous rencontrons dans notre couple sont bien différentes des tiennes. »
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Impossible de savoir vers quels chemins la conversation du jour allaient mener. Discuter de cela avec quelqu'un, c'était avoir un avis afin de pouvoir construire sa propre réflexion. Maëlle devait bien reconnaître qu'elle était totalement novice dans le domaine des sentiments amoureux. Pas facile de définir ce qui était l'amour de ce qui ne l'était pas. Mais si l'amour n'était pas une priorité en soi pour la Poufsouffle, elle voulait au moins pouvoir donner le change et surtout ne pas avoir la sensation pas évidente de passer à côté de sa propre histoire. Si Kiara arrivait à avoir l'air heureuse, c'est qu'elle avait trouvé le mécanisme pour tout prendre de la meilleure des façons et vu le garçon avec qui elle était, Maëlle pouvait apprendre d'elle. A aucun moment, elle n'avait conçu le fait que si Kiara était avec Grigori, c'était par amour. Cela compliquait un peu les choses-là, c'est facile d'avoir l'air heureuse lorsqu'on l'est et que ce mariage qui se profilait à l'horizon la rendait heureuse. Il aurait été bon de savoir ce que le jeune fiancé ressentait à l'égard de Kiara mais parler de ça à Grigori c'était avoir le droit à un regard suffisant et qu'il se ferme comme une huître. Lui arracher trois mots à ce sujet serait un exploit. Non, elle n'essaierait pas, il lui filait les pétoches. Ce n'était pas la même ambiance du côté de Maëlle, sans prétendre qu'elle était malheureuse, ce serait trop gros. Elle n'était pas non plus enthousiaste à l'idée d'être fiancée. Le problème n'était pas inhérent au fait d'être fiancée, c'était plutôt la personne. Compliqué d'en arriver à ce constat lorsque son avenir se jouait avec lui, qu'elle était liée à lui et qu'elle n'avait pas moyen de se défaire de cela. En parler à Kiara n'était pas un problème, elle avait confiance en elle pour ne pas le répéter et si elle se trompait, ça n'était pas si grave, il n'y avait pas mort d'homme. En revanche, pas un seul moment, elle n'évoqua le sortilège impardonnable, plus parce qu'elle préférait faire comme s'il n'existait pas que par manque de confiance.
Une fois qu'elle eut fini de tout déballer, elle attendit que la Poufsouffle lui parle, l'aide à y voir un peu plus clair. Elle disait ne pas être la meilleure personne pour la conseiller, Maëlle observa sa tasse quelques secondes. « Je demande malgré tout. » Elle n'avait pas dit qu'elle écouterait aveuglément les dires de Kiara, juste que son avis l'intéressait. Sa famille ne s'intéressait plus à cette tradition. C’est sûr que si on s’arrêtait à cette information, la discussion n’avait plus le moindre intérêt, si la pureté du sang n’intéressait pas la famille Macmillan, Kiara ne pouvait comprendre la problématique de Maëlle. Sauf que par le choix de compagnon qu’elle avait fait, ces problématiques, elle avait forcément dû en discuter avec le Dimitrov, Maëlle était assez proche de la sœur de Grigori pour savoir qu’autant les Macmillan d’accord la pureté du sang c’est zéro, autant les Dimitrov, il fallait faire attention à ce même sang et ne pas le diluer avec du sang impur. Les Rosier, ou tout du moins la branche de Maëlle, elle ne connaissait pas tous les Rosier et n’avait d’ailleurs pas forcément envie de tous les connaître, se plaçaient donc dans leurs idéaux entre les Dimitrov et les Macmillan. C’est en songeant cela, qu’elle demanda en l’entendant parler des mariages arrangés « Tu penses qu’on ne peut pas tomber amoureuse à force de fréquenter la personne ? Si je regarde les personnes qui ont le choix, à moins d’avoir le coup de foudre pour une personne, c’est bien à force de fréquenter une personne encore et encore, de passer du temps avec qui fait que l’on tombe amoureux ? En quoi le fait d’être déjà marié empêcherait-il de tomber amoureux ? » Ce n’était que des suppositions et tout dépendait aussi de ce que l’on appelait amour mais ça devait être possible, statistiquement moins élevé mais les statistiques, ce n’était que des chiffres, faire mentir les statistiques, c’était même ce qu’elle préférait faire au Quidditch. Elle rejoignait clairement Kiara sur le mariage d’amour, non mais elle aussi en voulait un, pouvoir se réveiller tous les matins en se disant qu’elle était la plus heureuse des épouses, très franchement ça la faisait rêver. Le côté mère l’emballait peut-être un tout petit peu moins pour le moment, oh elle n’avait rien contre le fait d’être mère et dans le futur il est évident qu’elle aurait envie d’avoir des enfants, le problème c’était la grossesse surtout, pas facile de jouer au Quidditch enceinte et pour le moment, la partie grossesse ne l’emballait pas. A la rigueur, ce qui différait de l’avis de Kiara, c’était la pureté du sang, ça, ça comptait. Sans trop de surprises, elle apprit que c’était cette partie qui intéressait le fiancé de Kiara. Les deux n’étaient pas incompatible. « En clair, tu me dis qu’il est avec toi uniquement pour ton sang et perpétuer sa lignée mais comme tu as des sentiments pour lui, tu t’en fiches que ses attentes diffèrent des tiennes tant que toi tu as ce que tu veux? C’est bien ça? » Ah bah c’était simple tout ça. Comment elle faisait Maëlle pour tout comprendre.
Le fait que la famille de Tristan soit proche de celle de Maëlle, la demoiselle le confirma d’un hochement de tête. Ça pour être proche, son père et celui du jeune homme était proche. Le problème résidait là-dedans, sans cette amitié, jamais elle n’aurait été fiancée comme ça et même là, ça n’était pas tant le fait d’être fiancée le problème. Très franchement, elle était conciliante, elle voulait bien faire des efforts et par nature elle s’entendait avec tout le monde, Tristan y compris. Le problème résidait surtout dans le fait qu’ils n’avaient jamais pu se voir durant leur enfance et que si elle nourrissait des sentiments pour lui, le fait que ça ne soit pas réciproque et que monsieur soit en rébellion lorsqu’ils s’étaient rencontrés n’aidait pas beaucoup. Et encore s’il y avait eu que ça, Maëlle avait réussi à passer au-dessus une première fois, il venait lui parler, il voulait qu’ils deviennent amis, pas de problème pour la Poufsouffle, bien au contraire, ce qui avait fait exploser leur relation – en plus du fait qu’il ait embrassé quelqu’un sous son nez la première fois – c'était qu’il se soit servi de quelque chose qu’il avait appris à force de jouer avec elle et d’analyser sa façon de jouer et celle du père de la demoiselle pour savoir qu’il avait truqué un match. Oui ce n’était pas beau, elle le concevait, ça lui restait en travers de la gorge d’ailleurs mais elle n’était pas responsable de cela, elle n’y était pour rien et être obligée de céder à un chantage pour ne pas que son père ait des problèmes, un scandale sur le dos et que sa réputation de joueur en prenne un coup, ça l’avait démoli. Peu importe les raisons, peu importe qu’il ait un coup de pression de la part de son père qui prenait ce mariage annulé beaucoup trop à cœur, Maëlle n’acceptait pas vraiment d’être un pion. Surtout quand il suffisait de lui parler pour qu’elle s’adapte. Les questions s’enchainaient, que voulait-elle, que ses parents diraient ils si elle décidait de leur faire part de son refus d’épouser Tristan. Bien sûr qu’elle voulait que ça fonctionne, pas parce qu’elle avait envie de l’apprécier, pas parce qu’elle voyait son avenir avec lui mais parce qu’elle n’avait pas le choix, que c’était son père voire sa famille puisque ce scandale se répercuterait sur sa mère et sur Maëlle. Sauf que tout cela, elle ne pouvait pas le dire. Décidant en tout premier lieu de défendre son père - comme bien souvent et ce qui était véritablement la raison de ses problèmes – « Non, il ne me forcerait pas. Il essaierait sûrement de comprendre et de voir s’il peut me faire changer d’avis ou si c’est une décision sans appel mais il se rangerait à mon avis, surtout si ma mère est de mon côté. » Ce qui était le cas, Maëlle n’en doutait pas. Qu’est ce qui ne fonctionnait pas aujourd’hui avec Tristan, alors ça c’était facile à répondre « Je n’ai aucune confiance en lui, si je vais dans son sens tout se passe bien mais quand ça ne va pas comme il veut, disons qu’il se débrouille pour obtenir ce qu’il veut et peu importe que ça me plaise ou non. J’envisage de pouvoir faire confiance à mon partenaire, à ne pas me dire en permanence Est-ce qu’il est sincère avec moi ou Est-ce que je suis une façon d’obtenir ce qu’il souhaite, peu importe ce qu’il doit faire pour cela. Pour moi, la seule solution serait de tomber amoureuse mais on ne tombe pas amoureuse en claquant des doigts. » Si seulement, tout serait plus simple.
Si les rôles étaient inversés, elle romprait ses fiançailles. Ça pour le coup, Maëlle voulait bien le croire, encore que « Tu les romprais... il te laisserait faire? » Une véritable question sans se projeter, pour ce qu’elle en savait grâce à Anastasiya, Grigori était très fort pour pourrir la vie des gens, pas sûr qu’il la laisserait rompre après avoir dit oui pas de problème. Mais de toute façon, effectivement les choses n’étaient pas pareilles, si elle rompait, tout le monde serait content, ça devait être autre chose à vivre, ça ne devait pas être évident de se dire que tout le monde attendait ça « Pour ce que ça vaut, je trouve que les gens ont tort de ne pas vous faire confiance à tous les deux. Si toi tu es heureuse, c’est dommage de ne pas se satisfaire de cela. » Avant de s’intéresser aux problèmes que rencontraient Kiara dans son propre couple, elle lui posa une question « Là, tu dis que tu le quitterais et si le quitter ça voulait dire, ne jamais pouvoir avoir une relation amoureuse avec quelqu’un d’autres, ne pas avoir d’enfants, ne pas se marier. Si c’était lui ou rien, tu prendrais cette décision ? » Parce que c’était facile quand on avait rien à perdre si ce n’est frustrer papa, maman et être jugé par certaines familles sangs purs... de toute façon ceux-là ils avaient toujours un truc à redire mais si ça voulait dire faire une croix sur tout le reste, Est-ce que Kiara en serait capable? « Vous rencontrez quel genre de difficulté vous? Est-ce que je peux aider ? » Autant que cette conversation puisse servir les intérêts des deux demoiselles, Maëlle aurait un peu moins la sensation de casser les pieds à la Poufsouffle et de l’utiliser.
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Jeu 26 Jan - 8:55
Non jamais Je ne serai faite pour le mariage Kiara & Maëlle, Salle commune des Poufsouffle, début avril 2021
Est-ce que Kiara était la personne la mieux placée pour aider la jeune femme ? Elle n’en était pas persuadée. Après tout, elle avait une position sur le mariage qui différait étrangement des personnes comme son fiancé et comme d’autres sang-pur marginalisés, vivant leur vision des choses et de la vie comme étant la norme. Évidemment, cette vision du mariage était pour Kiara une aberration, des pratiques désuètes dans lesquelles elle ne se retrouvait absolument pas même si elle n’en refusait absolument pas l’existence. Elle était tout-à-fait consciente qu’avant même que Grigori ne développe des sentiments à son égard, la seule chose qui l’avait intéressé chez elle, c’était bel et bien son nom de famille et son statut. Pas son physique, pas sa personnalité, pas son caractère. Mais son sang-pur. Perpétuer cette tradition était une hérésie pour la jeune Macmillan qui ne comprenait pas bien l’intérêt en plus de devoir se restreindre sur son futur choix amoureux. Pourtant, depuis qu’elle était avec Grigori, elle était devenue plus tolérante sur le sujet, comprenant qu’il n’était pas toujours simple pour des personnes comme Maëlle ou Grigori de se défaire de plusieurs décennies de bourrage de crâne. Les mentalités changeaient, petit à petit, mais pas à l’échelle d’une vie, malheureusement. Les récents évènements et l’avènement du Blood Circle avaient même plutôt eu tendance à faire régresser la cause et de plus en plus de sorciers auparavant neutres se tournaient vers des alternatives plus sorcières, plus mangemoresques. La crainte de l’inconnu, évidemment. Kiara ne pouvait pas les blâmer. L’enlèvement de Sélénya se rappelait souvent à elle dans ces cas-là et il lui avait fallu une force herculéenne et une volonté à toute épreuve pour ne pas détester tous les moldus pour ce qu’ils avaient fait à sa cadette. C’était pour toutes ses raisons que Kiara ignorait si son point de vue pourrait intéresser Maëlle. Mais malgré tout, la jeune fille demandait quand même. Ne pouvant empêcher un sourire compréhensif s’installer sur les lèvres, la préfète-en-chef apprécia son ouverture d’esprit et commença donc à expliquer sa propre vision des choses.
Pour Kiara, un mariage arrangé ne pouvait pas être heureux. Elle restait butée par cette idée parce que cela la rendait malade d’imaginer qu’on lui impose quelqu’un pour le reste de sa vie. Pour autant, les arguments de Maëlle s’entendaient. « Je pense qu’effectivement ce n’est peut-être pas impossible en soit. Je te rejoins sur le fait qu’on ne tombe pas forcément amoureux et amoureuse en dix secondes. Il m’a fallu des mois pour me rendre compte que j’avais des sentiments pour Grigori. » Les yeux de Kiara se perdirent quelques instants vers la cheminée de la salle commune en repensant au début de leur relation et à quel point elle le trouvait abject. Elle s’était retrouvée prise à son propre piège. « Ce qui m’embête davantage, c’est le côté… disons… définitif. Et si jamais tu te rends compte qu’effectivement tu n’aimeras jamais cette personne, même si tu peux l’apprécier pour ce qu’elle est et que la cohabitation se passe bien… On sait bien que dans les mariages de sang-pur, le divorce n’a pas vraiment le vent en poupe. C’est aussi pour ça que j’ai refusé les demandes en fiançailles de Grigori avant d’être sûre de mes sentiments. » Kiara ajouta : « C’est un calcul risqué de se marier en espérant tomber amoureuse après. Il vaut mieux s’en assurer avant, voilà pourquoi il me paraît important de connaître la personne avant. Avant de s’engager. » Quant à Grigori, au début de leur relation, il n’avait jamais été questions de fiançailles, du moins de son côté puisque le Serpentard était persuadé qu’il se battait pour leur futur mariage alors qu’elle avait d’autres plans en tête.
Maëlle pointa un des arguments de Kiara en lui demandant davantage d’explications sur les divergences d’opinions que son fiancé et elle avaient sur le mariage. Se mordant les lèvres, Kiara secoua la tête doucement tout en sachant fort bien qu’elle n’avait aucun intérêt à franchir la ligne rouge. Grigori détestait qu’elle évoque les prétendus sentiments qu’il avait pour elle, comme si cela le rendait vulnérable face au monde. « Je ne pense pas qu’il soit avec moi uniquement pour mon sang. Je t’invite à aller lui demander ce qu’il me trouve, tu pourras me faire un compte-rendu après !» dit-elle en laissant échapper un léger rire. « Je n’ai pas de doutes sur le fait que je sois autre chose pour lui que celle qui lui permettra d’accéder à un rang social plus important. » Évidemment, c’était l’un de ses objectifs en se mariant, il espérait que cela l’aide à gagner une certaine crédibilité auprès de la haute société, auprès des autres sang-purs, dans la sphère politique dans laquelle il aspirait à évoluer. Mais Kiara savait qu’il tenait à elle, d’une manière qu’il lui était impossible d’expliquer à Maëlle, mais elle le savait. C’était suffisant. Grigori exprimait ses sentiments d’une manière différente qu’avec les mots.
Ce qui différenciait Maëlle de Kiara, c’était également la pression qui semblait exister dans la famille Rosier. Le mariage c’était une chose mais les parents de la jeune femme espérait une union entre deux familles de renom afin de sceller leur amitié par autre chose qu’une simple poignée de main. Le cœur de la préfète se serra en s’imaginant déjà promise à un autre avant même d’être en âge de comprendre ce que cela signifiait réellement. « C’est déjà un bon point si tu sais que tu as la possibilité de faire machine arrière sans risquer que les foudres de tes parents s’abattent sur toi. Ce n’est pas si facile de se dresser contre l’avis familial. » Kiara en savait quelque chose. Pour sa part, ce n’était pas un mariage qu’ils souhaitaient, plutôt une séparation en réalité et cela rendait les choses tout aussi difficiles. Mais là n’était pas la question donc Kiara préféra se reconcentrer sur Maëlle sans laisser déborder ses états d’âme. Ce qui intéressait Kiara, c’était la manière dont Maëlle percevait son fiancé. Avait-elle réellement des doutes sur ses sentiments ou bien se posait-elle des questions qui seraient de nature à remettre en cause les fiançailles ? Ne pouvant s’empêcher d’afficher une moue réprobatrice lorsqu’elle lui annonça que la confiance n’était pas de rigueur dans leur couple, Kiara se sentit dépassée, comprenant tout-à-fait dans quelle situation la jeune Maëlle s’était enfermée. Pour elle, la confiance était la base de toute relation. « Je ne peux que t’appuyer… J’ai confiance en Grigori et je sais que celle-ci est inébranlable. Et si je peux me permettre, tomber amoureuse ne fera pas que tu lui feras confiance… Est-ce que vous essayez d’en parler ensemble ? Quand il veut quelque chose et que tu n’es pas d’accord ? Tu dis qu’il fait ses coups en douce, cela veut dire qu’il se moque de ton avis ? Ou est-ce qu’il accepterait un juste milieu qui vous contenterait tout les deux ? C’est souvent la manière dont on agit Grigori et moi, parce que crois-le ou non, mais on est rarement d’accord. » Ils n’étaient d’accord sur presque rien en définitive, à part qu’ils voulaient passer leur vie aux côtés de l’autre. C’était déjà beaucoup, tous les couples n’avaient pas cette certitude. « Sans cette confiance, sans savoir que Grigori me laissera toujours être maîtresse de mes choix, je ne sais pas si j’aurai accepté les fiançailles, même si j’étais déjà amoureuse de lui. » Quant à la question de la rupture… Kiara ferma doucement les yeux. Cela n’avait jamais été une option qu’elle avait pleinement envisagé. Toutefois, à Noël, Grigori avait exprimé cette idée afin de la sortir de l’impasse dans laquelle elle s’était fourrée. Il ne voulait pas qu’elle ait à choisir entre sa famille et lui ; se retirer de l’équation pour elle lui avait paru évident, même si cela n’était pas ce qu’il souhaitait. « Oui. Il me laisserait partir, je le sais. » C’était la base de leur relation, la base de leur couple. Si elle n’était pas heureuse, s’il ne parvenait pas à lui offrir la vie qu’elle voulait, elle avait le choix de s’en aller. Avant le mariage, bien sûr. Après, elle serait enchaînée à lui pour toujours car le divorce n’avait jamais été une option dans la tête de son fiancé. Dans celle de Kiara non plus, en définitive.
Kiara songea soudainement à la manière dont leur relation avait débuté jusqu’à ce que Maëlle la ramène à la réalité en lui disant quelque chose qu’elle n’avait encore jamais entendu dans la bouche de quelqu’un. Un sourire s’installa sur ses lèvres et elle ne put s’empêcher de la remercier : « Merci beaucoup de me dire ça, ça me fait vraiment plaisir. Malheureusement, tu as touché du doigt le point sensible, les autres pensent savoir ce qui est mieux pour moi ou même pour lui, sans se préoccuper de notre avis à nous, pourtant, je pense être la mieux placée pour savoir ce que je souhaite. » Évoquant à demi-mots les difficultés qu’ils rencontraient dans leur couple, Kiara se mit à songer à ses propres parents. Sélénya et sa mère commençaient à se faire à l’idée, probablement parce qu’elles étaient moins butées, là où Caelum et son père demeuraient inflexibles, ce qui rendait véritablement les choses difficiles. Alors qu’elle se projetait soudainement dans un avenir proche avec Grigori, imaginant comment elle pourrait adoucir les relations entre les hommes de sa vie, Maëlle reprit la parole et la question qu’elle posa rendit Kiara perplexe, au point qu’elle garda le silence durant quelques secondes, laissant à la jeune femme la possibilité de proposer son aide. « Attends attends, j’ai pas bien compris là. Tu veux dire que si tu romps tes fiançailles tu n’auras jamais le droit de choisir un autre fiancé ? C’est ça que tu veux me dire ? Mais c’est du chantage ! C’est dégueulasse ! » S’emportant légèrement, Kiara préféra poser sa tasse sur la table avant de la renverser. « Excuse-moi… Je… J’ai du mal à comprendre comment c’est possible. J’en reviens à ce que je te disais tout à l’heure, quand on n’a pas les mêmes idées ou les mêmes opinions sur le mariage et ce que cela implique, on ne se pose pas ces questions. J’imagine que tu me dis ça parce que tu crains que la rupture de tes fiançailles n’entraîne le déshonneur sur toi et ta famille ? Que cela te ferme des portes pour d’autres unions ? C’est aussi pour ça que je te disais n’être pas certaine d’être la meilleure personne pour te renseigner parce que si j’étais dans ta situation, je ne me poserai pas ce type de question. Je serai en droit de choisir quelqu’un d’autres sans que cela n’affecte les relations avec ma famille ou avec les autres. Quant à toi, évidemment, tu es embarrassée par ton nom, par la situation de ta famille et la volonté de garder le sang-pur. Ta situation est différente de la mienne. Peut-être faudrait-il alors poser les pour et les contre. Mais jamais, jamais, tu ne dois faire les choses par dépit… Enfin, c’est ce que je ferais… Mais encore une fois… Qui suis-je pour te donner des conseils... » Revenant sur la dernière partie de sa phrase, Kiara soupira doucement : « Ce ne sont pas des difficultés inhérentes à nous. Je dirai que Grigori et moi avons trouvé un équilibre certain, grâce notamment à la confiance qu’on a l’un en l’autre. Mais… Je fais partie de l’Ordre du Phénix, Grigori est un Mangemort et mon père travaille comme Auror. Je te laisse imaginer les difficultés qui s’offrent à nous. » Et pas des moindres.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Ce n'était pas la conversation qu'avait imaginé Maëlle. Oh elle n'était pas désagréable pour autant, c'est juste qu'elle avait fait fausse route, elle s'était imaginée que les sourires de son aîné étaient fictifs, qu'elle connaissait l'art du paraître ou encore qu'elle avait trouvé la façon d'être heureuse peu importe avec qui elle était. Pas une seconde elle s'était dit que si Kiara arrivait à donner le change c'est tout simplement parce qu'elle ne mentait pas sur ses sentiments. Elle le reconnaissait d'ailleurs elle-même, elle avait des sentiments pour son fiancé. Si les gens avaient pu poser un regard sur Maëlle et dire enfin c’est logique, elle ne serait pas d'accord, ça ne l'était pas à ses yeux. Elle connaissait Grigori, pas directement bien sûr, ils n'avaient jamais discuté ensemble durant les soirées qu'ils avaient plus ou moins passés ensemble lorsqu'ils étaient enfants et même une fois jeunes adultes. Mais elle avait les échos de la sœur du jeune homme qui en disaient long sur le garçon, les filles ça n'avait d'intérêt que pour faire un beau mariage, de beaux enfants et il n'avait jamais cherché à se lier étant adulte quand ils étaient tous enfants. Dans ce cas de figure, comment pouvait elle capter que Kiara éprouvait réellement des sentiments. Il lui avait fallu du temps pour qu'ils arrivent voilà qui était pour le moins rassurant, cela voulait dire que ça pouvait encore arriver à Maëlle. Elle avait bien conscience que prendre les paris sur ses sentiments c'était une folie, effectivement Kiara mettait le doigt sur un autre soucis, il n'y aurait pas de divorce, elle le savait et de la même façon que Kiara semblait avoir pris son temps avant d'accepter d'être la fiancée de Grigori, Maëlle ne se précipitait pas non plus vers son mariage, déjà fiancée ça la gonflait mais mariée ça voulait dire quoi ? Avoir un autre nom, faire des enfants parce que bonjour la pression des parents... oui oui ils étaient tous adorable autant les siens que ceux de Tristan mais ils allaient leur mettre la pression, pas forcément volontairement mais des petites phrases par ci, par là en disant qu'ils étaient impatients, oui bah elle beaucoup moins. Elle marmonna « Ça risquerait de me coûter cher en amortentia ces bêtises. » Son ton se fit plus doux lorsqu'elle reprit « Je vais écouter ton conseil et tant que je ne suis pas certaine que je suis amoureuse, je n'épouserai pas mon fiancé. » Cela lui faisait gagner un peu de temps, Kiara mettait le doigt sur des choses qui n'allaient pas, des choses qui effrayaient Maëlle.
Dans le même genre de choses qui effrayaient Maëlle, la proposition de Kiara. Aller voir Grigori pour lui demander ce qu'il trouvait à Kiara, alors déjà le sujet ne mettait pas à l'aise Maëlle, le sorcier lui faisait un petit peu peur et en prime elle était certaine que ce n'est certainement pas le genre de sujets qu'il apprécierait évoquer avec elle. Pourtant, ce serait intéressant de savoir ce qu'il voyait en elle. Kiara semblait assez sereine, elle n'était pas juste son nom et son sang. Cela fit naître un sourire sur les lèvres de Maëlle « Je n'irais pas lui demander, il me fout la trouille et en toute franchise, je pense qu'il ne me répondrait pas, il ne doit pas m'apprécier beaucoup, je suis très amie avec sa sœur et il n'apprécie pas vraiment sa sœur. » Quel doux euphémisme, le simple fait que sa sœur respire semblait être un problème pour lui. « Mais je suis contente de savoir que tu comptes pour lui. » C'était un peu inattendu de la part de Grigori mais après tout pourquoi pas. Après tout, Tristan savait se montrer bien plus charmant que Grigori mais ça ne l'avait pas empêcher de piéger Maëlle, peut être que de savoir à quoi s'attendre c'était un avantage à prendre en compte.
En entendant Kiara parler des foudres de ses parents que Maëlle éviterait, elle eut un petit rire. Ça n'était pas exactement ça, elle pouvait faire machine arrière, ses parents ne la forceraient pas, elle en était intimement convaincue mais ça ne se passerait pas bien pour autant « La première fois que j'ai brisé nos fiançailles, je peux t'assurer que j'ai senti la foudre s'abattre sur moi. Je crois que mon père a eu toutes les peines du monde à ne pas m'étrangler sur place » Elle exagérait bien sûr, mais elle n'en avait pas mené large du tout face à sa colère et sa soi-disant humiliation. Comme si c'était la faute de Maëlle si Tristan en embrassait une autre sous son nez. Non mais les parents des fois, c'est pas un cadeau. « Je n'en menais pas large, j'avais l'impression de les trahir. Je craignais aussi de faire la une des journaux. » Un soupir s'échappa de ses lèvres, l'inconvénient de la célébrité de ses parents... pouvait elle se plaindre, elle suivait leurs traces « Mais j'ai réussi une fois, j'y arriverais une seconde fois s'il le faut. » Elle savait que ses parents seraient toujours là, qu'elle comptait toujours plus que la gloire et c'était rassurant. Le sujet de la confiance fut abordé et Kiara s'engouffra là-dedans, étrange de se dire qu'elles n'avaient jamais réellement parlé toutes les deux et pourtant elle se confiait réellement, sans gêne et Kiara faisait de même. Ainsi, elle avait confiance en Grigori, une véritable confiance et elle rappelait au passage que l'amour ne voulait pas dire faire confiance, Maëlle fit la moue avant de se confier « Je ne dirais pas qu'il se moque de mon avis, je dirais que si mon avis n'aide pas ses objectifs eh bien tant pis ? » Il n'avait même pas été capable de lui dire qu'il avait besoin de ce mariage, que sans ça, il était déshérité, préférant coincer Maëlle alors qu'il savait très bien qu'elle accepterait de l'épouser pour ne pas être un problème. Tout ça pour fierté, il avait menacé de jeter la famille de son amie parce que c'était ce qu'ils étaient avant ça, dans la boue de révéler des choses qu'il savait parce qu'il connaissait Maëlle, tout ça pour la faire plier. Ses traits se durcirent tandis qu'elle lâcha « Il n'y aura pas de compromis, pourquoi faire des compromis quand on peut obtenir ce qu'il veut d'une autre façon ? » Si elle n'était pas surprise à l'idée que Grigori et Kiara aient des idées diamétralement opposées, savoir qu'il était capable de faire des compromis était amusant et ça avait quelque chose de touchant. Ça ne ressemblait pas du tout à la personne qu'elle pensait connaître. Le plus intéressant fut encore d'entendre qu'il la laisserait partir. Il n'y avait aucune hésitation dans sa voix, elle était sûre de ce qu'elle disait. S'il subsistait le moindre doute, Kiara le balayait, effectivement elle avait confiance en son fiancé, une véritable confiance. Elle reconnut sans mal « Je ne le voyais pas du tout comme ça. » Capable de faire des compromis, capable d'accepter de se faire quitter. Purée, il pouvait pas apprendre ces choses-là à Tristan ? Mauvais pote.
Quel dommage que les gens se sentent obligés de leur dire ce qu'ils pensaient de négatifs à l'encontre du couple de Kiara. L'avait-il seulement écouter lorsqu'elle en parlait ? Avaient-ils regardé l'éclat dans son regard lorsqu'elle se plongeait dans ses souvenirs ? Elle ne doutait pas, elle semblait avoir trouvé un équilibre, ne prétendait pas que sa relation était parfaite, quelle relation l'était ? Il n'empêche qu'elle avait le mérite d'exister. « Probablement que le temps est votre meilleur allié. Pas pour que vous découvriez tous les deux vos sentiments amoureux. » Non ça il semblerait que ce soit déjà le cas « Mais pour que les gens se rendent compte qu'il ne te fait pas sombrer. » Ce qu'elles vivaient étaient en totale opposition, pour Kiara les gens poussaient à la faire rompre mais elle voulait l'épouser, là où pour Maëlle, les gens n'attendaient qu'une chose une date, une foutue date qu'elle ne voulait pas donner, ne voulant pas franchir cette ligne, il n'y aurait pas de retour arrière si elle allait au bout et elle ne voulait pas l'épouser, tout en essayant désespérément de faire naître ses sentiments, essayant de faire en sorte que son cœur batte plus vite, que les papillons dans le ventre se déclarent lorsqu'ils s'embrassaient, rien de tout cela ne se déclenchait, quelle frustration même si encore une tous Kiara avait totalement raison, l'amour ça n'était pas la confiance.
Petit à petit, sans aller jusqu'à s'afficher, craignant de révéler la vérité, autant pour elle à l'idée de passer pour une enfant stupide que pour éviter de mettre Tristan dans la sauce, craignant sa réaction s'il apprenait qu'elle avait parlé et le problème là c'était si ça échappait à Kiara et qu'elle en parlait à son fiancé pour X ou Y raison, lui il se moquerait bien de foutre la merde dans la vie de Maëlle, elle évoquait à demi-mots sa problématique. Instinctivement, Maëlle se tassa un peu plus dans son fauteuil en entendant les questions de Kiara et son air agacé. Elle la laissa s'exprimer pleinement, ne l'interrompant pas une seule fois, il faut dire que ça aurait été très impoli. Une fois qu'elle eut terminée, Maëlle prit la parole, entortillant un peu nerveusement une mèche de cheveux autour de son doigt « Je ne crains pas le déshonneur sur ma famille. A moins que je quitte mon fiancé pour un moldu. » Cette idée avait quelque chose de risible, il n'y avait pas le moindre risque, pas à cause d'un quelconque mépris pour les moldus, juste parce qu'elle n'en connaissait pas n'ayant jamais côtoyé le moindre moldu plus d'une minute. Ils ne vivaient pas dans les mêmes sphères et elle n'avait pas l'intention de changer cela. En revanche, elle pouvait affirmer sans l'ombre d'un doute, la gorge serrée « Oui, ça me fermera la porte d'autres unions. » ça n'était pas une question d'honneur, ça n'était pas une question que personne d'autres ne la courtiserait, son nom serait toujours aussi prestigieux, faire une alliance avec elle aurait toujours de l'intérêt et elle le savait très bien, c'est qu'elle était enchaînée magiquement, elle ne pouvait rien faire, un sortilège inviolable ça ne se rompt pas en un claquement de doigt, ce serait si facile. « Si tu étais dans ma situation, tu serais obligée de te poser ce genre de questions Kiara. Le problème ce n'est pas le regard des autres. » Elle ne pouvait pas prétendre que ça ne comptait pas, ce serait mentir mais ça n'était pas ça le vrai problème, le regard des gens il ne tiendrait qu'à elle de le faire changer. Le problème c'était vraiment que c'était Tristan ou rien. Kiara bottait en touche. Pas facile de s'imaginer devoir choisir entre son fiancé rien, surtout qu'elle n'avait pas l'air en capacité de s'imaginer Grigori lui faisant des coups en traitre pour obtenir des choses. C'était tant mieux bien sûr mais ça n’aidait pas les affaires de Maëlle. La chose à noter c'est qu'elle ne devait pas faire les choses par dépit. Elle cessa d'entortiller sa mèche, la regardant gravement et si à demi-mot elle venait de donner la réponse à la question « Donc tu ferais le choix de ne pas te marier ? » Intéressant, de toute façon, il n'y avait pas de choix parfaits, les deux étaient contraignants mais c'était peut-être moins pire d'être seule. Maëlle était un peu perdue, pourquoi rien n'était jamais simple.
Elle n'était cependant pas la seule à avoir des problèmes. Alors oui, les problèmes de Kiara étaient très différents de ceux de Maëlle. Ce n'était pas son fiancé le problème, pas vraiment. C'était tout ce qui l'entourait, sa façon de voir le monde qui différait de Kiara et pas qu'un peu. Les Dimitrov étaient quand même très arrêtés sur certaines questions et Kiara avait choisi un combo merveilleux entre son père et son fiancé. Pourtant, est ce qu'il y avait vraiment un sujet ? « Il a une vision différente de la tienne et de celle de ta famille. Tu as une vision différente de la sienne et de sa famille. Si vous arrivez à vous y retrouver, pourquoi ta famille mettrait son nez là-dedans ? Au contraire, ils devraient être contents, tu vas forcément adoucir sa façon de voir le monde et tempérer son envie de détruire tout ce qui ne rentre pas dans ses critères. » Et bon sang que la liste semblait être longue. C'était effrayant, c'est sûr mais il n'y avait pas de raisons que ça ne se passe pas bien... ou alors Maëlle était un peu naïve et voyait le bien et les avantages dans toutes les situations... sauf la sienne.
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Kiara Dimitrova
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Lun 27 Mar - 10:33
Non jamais Je ne serai faite pour le mariage Kiara & Maëlle, Salle commune des Poufsouffle, début avril 2021
En définitive, Kiara commençait assez mal la jeune Maëlle. Pourtant, elles se croisaient régulièrement dans la salle commune mais probablement que leur différence d’âge les avait empêché jusqu’à maintenant de nouer un lien plus important et celui-ci restait ténu. Pour autant, la préfète-en-chef avait l’impression que cette conversation pourrait tout changer, comme si entrer dans la vie intime de Maëlle allait lui permettre d’entrer également dans son monde à elle. Kiara se livrait elle aussi, parlant de ce qu’elle connaissait et de ce qu’elle imaginait pour son avenir et il était vrai que ce n’était pas toujours évident pour elle de parler de ses fiançailles avec les autres compte tenu de l’accueil plutôt mitigé qu’elle avait rencontré à l’annonce de son mariage avec Grigori. Mais pour ainsi dire, Maëlle était du même monde que Grigori, on l’avait élevé pour le mariage et en particulier pour un mariage entre sang-pur donc rien de ce que pouvait dire Kiara ne la choquerait à ce sujet. Par contre, là où la jeune Poufsouffle avait un avis différent de Maëlle, c’était bien sûr sur les conditions du dit-mariage. Pour Kiara, le choix du fiancé lui appartenait légitimement, là où dans les familles comme celle des Rosier, les mariages arrangés étaient légions et cela, elle avait du mal à comprendre comment cela était possible. Qu’ils aient des exigences sur la nature du sang passaient encore, mais de là à leur donner un fiancé dès l’enfance afin de créer de nombreuses alliances… Cela dépassait de loin son champ de compréhension. Kiara exposa ainsi son point de vue, expliquant à Maëlle qu’elle avait attendu d’être certaine d’être amoureuse de Grigori pour accepter sa demande en mariage et que cela lui paraissait très important qu’elle puisse s’en assurer elle aussi. Maëlle finit par conclure qu’elle n’épouserait pas Tristan avant d’en être sûre et Kiara ne put qu’acquiescer. « De mon point de vue, c’est ce qui est le plus sage, en effet. » Combien de temps Maëlle pouvait-elle gagner grâce à cela ? Kiara l’ignorait car elle savait à quel point les hommes comme Grigori ou Tristan pouvaient s’avérer impatients, comme si le fait d’être marié leur octroyait un statut différent dans la société ; tout cela était surfait pour Kiara qui considérait le mariage comme un réel acte d’amour, pas comme une transaction commerciale ou comme un moyen d’exhiber sa femme.
La conversation dériva sur son propre fiancé et lorsque Kiara proposa à Maëlle d’aller le confronter directement afin de lui demander ce qu’il pouvait bien trouver à la jeune Macmillan, Maëlle décida qu’il ne valait mieux pas s’en mêler. Qu’il lui fasse peur était compréhensible. Kiara ne l’avait jamais craint, non jamais. Mais au début de leur relation, elle était loin d’être aussi sereine qu’elle l’était désormais. « Je crois sincèrement que c’est plus sage de ne jamais aborder ce sujet avec lui, je le crains. » dit-elle un sourire amusé sur les lèvres. Grigori avait déjà grand mal à lui révéler ses sentiments alors les livrer à Maëlle… C’était tout simplement impossible. « Je suis désolée que cela se passe mal entre sa sœur et lui. Moi-même je suis très attachée à ma fratrie et je trouve cela dommage mais j’essaie de ne pas m’immiscer dans leurs… désaccords. » Kiara comprenait fort bien ce qui déplaisait à Grigori ; Anastasya était une femme, une fille. Et ce genre ne trouvait pas grâce aux yeux de Grigori, elle le savait. Lorsque Maëlle finit par dire qu’elle était tout de même ravie de savoir que Kiara comptait pour son fiancé, Kiara leva les yeux vers elle. Pourquoi? Pourquoi comptait-elle pour lui ? Pourquoi était-elle différente des autres femmes ? Pourquoi et pourquoi et pourquoi… Ces questions trottaient souvent dans la tête de la jeune femme mais malheureusement, elle ne leur trouvait aucune réponse.
Revenant sur Tristan -après tout, c’était de lui dont Maëlle était venue lui parler-, elles évoquèrent ensuite les possibilités qui s’offraient à elle. Pour Kiara, si les parents de la jeune Rosier étaient prêts à renoncer aux fiançailles arrangées, c’était déjà une grande victoire. « Parce que… tu as déjà brisé les fiançailles une première fois ? » Kiara se demanda alors si elle était la personne idéale pour venir en aide à Maëlle, sa situation semblait vraiment complexe… « C’est difficile à croire qu’on puisse mettre autant de pression sur vos épaules pour une histoire de mariage… Cela me… heurte. Vraiment. » Et cette impression de les trahir… « Qu’est-ce qui t’a fait revenir sur cette décision à l’époque ? » Était-ce les sentiments qu’elle éprouvait pour lui ? Ses parents l’avaient-elles convaincu de revenir sur son choix ? Kiara tenait comme elle pouvait de mieux comprendre Maëlle afin de pouvoir la conseiller au mieux mais ce n’était pas si facile, ce n’était guère évident tout en ne connaissant pas les tenants et les aboutissants de l’histoire. Et au milieu de tout cela, il y avait tout de même la question de la confiance. Pour Kiara, celle-ci était primordiale et absolument nécessaire à obtenir avant le mariage ; c’était une des conditions qui lui semblaient non négociable. La concernant, la confiance qu’elle avait envers Grigori était inébranlable et lui permettait d’être tout à fait à l’aise quant au reste de leurs désaccords. La manière dont elle décrivit Tristan lui rappela Grigori, aux débuts de leur histoire, quand il cherchait à tout prix à contourner les règles afin d’aboutir à ses fins. Kiara avait du mettre des limites à tout cela et les compromis faisaient désormais partie de leur histoire. « Je suis désolée qu’il ne puisse pas considérer ton avis comme valant la peine d’être écouté et entendu. » Cela disait quoi de lui ? Qu’il était incapable de prendre en considération les besoins et les avis de sa future épouse ? C’était d’une tristesse. « On est d’accord que tu gardes tout ça pour toi ? N’est-ce pas ? » Elle n’avait pas vraiment envie que cela revienne aux oreilles de son fiancé, lui qui était déjà si peu enclin à dévoiler ses sentiments, s’il savait qu’elle parlait de lui ainsi, il se fermerait comme une huître, elle en était persuadée.
Il fallait bien l’avouer, Kiara n’avait que peu de soutien auprès d’elle. En dehors de Grigori, qui pouvait parler de leur couple et de leur mariage comme étant une bonne chose ? Alors avoir le soutien de Maëlle était aussi inattendu que salvateur ; enfin quelqu’un qui les soutenait et qui leur faisait confiance. Cela changeait. Kiara était même soulagée de trouver quelqu’un avec qui elle pouvait en parler sans aucun a priori. « Peut-être. » dit-elle, prudente, lorsque la jeune Rosier lui expliqua qu’il fallait probablement du temps aux autres pour admettre que Grigori ne rendait pas malheureuse sa fiancée et que c’était même tout le contraire. Évidemment, tout n’était pas rose et parfois, c’était même compliqué de l’aimer parce que leurs points de vues différents rendaient les choses difficiles mais Kiara savait au plus profond d’elle-même que tout cela en valait la peine. En tout cas, le contraste avec la situation de Maëlle était flagrante parce qu’elles semblaient être dans une réalité parallèle ; d’un côté toute la famille de Kiara la poussait à se détacher de Grigori et de l’autre, la famille de Maëlle souhaitait la forcer à accepter cette union, envers et contre tout. Enfin, c’était ce qu’elle imaginait, car Maëlle lui disait le contraire, qu’elle ne s’attirerait pas le déshonneur sur sa famille en refusant le mariage, à moins d’épouser un moldu. « Certes. » Elle reconnaissait bien là le fonctionnement des illustres familles de sang-pur qui croyaient encore en la suprématie du sang. En tout cas, considérer que rompre avec Tristan, c’était fermer la porte à toutes les autres possibilités d’union rendait Kiara perplexe. Comment ces familles percevaient-elles l’existence future de leurs enfants ? Ne devraient-elles pas être satisfaites que leur progéniture soit heureuse ? Peu importait l’époux, non ? En réfléchissant à ce sujet, Kiara songea à ses propres parents, surtout à son père d’ailleurs, et elle se mordit les lèvres. Apparemment, la volonté de faire plier son enfant à ses propres désirs n’était pas uniquement le lot des familles de Sang-Pur. « Probablement que oui, je serai obligée de réfléchir comme tu le fais. J’essaie d’ouvrir le champ des possibles mais tes possibilités d’action sont tout de même limitées. » Dans un tel capharnaüm et sans être certaine de ses sentiments, Kiara aurait probablement choisi de ne pas épouser Grigori, c’était certain. Elle avait déjà tant à combattre dans son couple : l’avis de ses parents, de ses amis, les différences culturelles existants entre son fiancé et elle, leur manière de voir la vie et les choses… Kiara savait qu’elle n’aurait jamais eu le courage de vivre tout cela si elle n’avait pas été pleinement amoureuse de lui. « Je pense qu’à ta place, je ferai ce choix oui. Mais uniquement parce que pour moi être amoureuse de mon époux m’importe plus que tout mais je sais que ce n’est pas le cas de tout le monde. » Alors que cela devrait être la condition sine qua non à tout mariage, du moins, selon l’avis de Kiara. « Tu as probablement besoin d’y réfléchir davantage afin de savoir quelle genre de vie et d’avenir tu imagines pour toi afin de prendre une décision qui chamboulera toute ton existence. » C’était le conseil qu’elle pouvait lui donner, le seul qu’elle était en mesure de lui offrir. Maëlle devait décider par elle-même et écouter ce que son cœur lui disait. Si la jeune Poufsouffle avait décidé d’écouter les autres, il était probable qu’elle aurait rompu avec Grigori depuis longtemps et pourtant, elle n’avait jamais été aussi heureuse dans sa vie depuis qu’il faisait partie de la sienne ; même s’il y avait des hauts et des bas, évidemment.
Ces hauts et ces bas semblaient en tout cas intéresser Maëlle et lorsque la conversation dériva sur les propres difficultés que Kiara rencontrait avec Grigori, la préfète devint songeuse. Quand Maëlle exprima le fait que la famille Macmillan ne devait pas avoir son mot à dire sur la question, Kiara laissa échapper un petit rire avant de reprendre sa tasse pour boire un peu. « C’est amusant, cela me rappelle quelqu’un. » Évidemment, la similitude entre leurs deux situations était claire. « Je pense que ma famille imaginait un autre homme pour moi, un homme où tout serait plus simple, quelqu’un qui soit plus plus… enfin moins... » Kiara ne trouvait pas les mots pour exprimer sa pensée. « C’est pas si facile pour moi de leur expliquer que j’aime Grigori malgré ses défauts et sa vision de voir le monde. » Pensive, elle déclara ensuite : « J’ai pas la prétention d’imaginer que je vais pouvoir le changer ou adoucir sa façon de voir les choses, je sais bien qu’il y aura toujours des sujets où nous serons en désaccord. Je l’accepte, ça fait partie du jeu. » L’envisageant pour la première fois, Kiara regarda au loin, ses yeux rivés vers la fenêtre et elle murmura : « J’imagine que c’est plutôt l’inverse qui les terrifie, à savoir qu’il m’amène sur le mauvais chemin. » Mais comment Kiara pourrait-elle aider Grigori à voir les choses différemment puisqu’elle-même n’était pas prête à le faire ? Ce n’était pas si simple, pas si facile. C’était même un sacré sac de nœud. « Et encore, on a de la chance, si je peux m’exprimer ainsi, que la famille de Grigori ne soit pas en mesure de venir mettre son grain de sel dans notre histoire. J’imagine que cela pourrait encore davantage compliquer les choses. Devoir se battre sur deux fronts… Cela serait épuisant. Je suppose qu’ils auraient préféré une fiancé plus… enfin moins… » Reprenant la même tournure de phrase que précédemment sans parvenir à la terminer, Kiara soupira fortement. « Enfin, tu vois ce que je veux dire non ? » Pitié, ne dis pas non pensa Kiara tandis qu’elle buvait à nouveau dans sa tasse. « Cela t’aide ce que je te dis ou ça t’embrouille ? J’ai l’impression que je me perds moi-même. » Leurs vies respectives étaient comme une pelote de laine bien difficile à démêler.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Est-ce que le fait de refuser d’épouser quelqu’un prévu de longue dates, parce que l’on est pas sûr des sentiments que l’on éprouve pour lui, ou plutôt si, elle était sûre qu’elle ne l’aimait pas, était faire preuve de sagesses. Est-ce que ses parents s’aimaient lorsqu’ils s’étaient mariés, elle n’en était pas sûre, oh, elle ne leur poserait pas la question, n’ayant pas spécialement envie de connaître la réponse. Dans sa tête ils étaient tombés amoureux à la seconde où ils s’étaient regardés, le fait que ça puisse ne pas être le cas déplaisait à Maëlle. Dans son imaginaire ça ne pouvait être ainsi. Elle verrait avec ses parents ce qu’ils en pensaient si elle repoussait, un peu, beaucoup, peut être même pour toujours son mariage avec Tristan. Elle en parlerait d’abord à sa mère pour voir ce qu’elle en pensait, essaierait d’être le plus sincère avec elle sans pour autant dévoiler la triche de son père, ne voulant pas briser leur mariage, ce serait le pompon. Une fois qu’elle aurait obtenu son avis, s’il était pareil que celui de Maëlle, elle en parlerait à son père. C’est fou comme ça ne la réjouissait pas cette histoire.
Pas réjouissant non plus, l’idée de parler à Grigori de ses sentiments ou plutôt de sa façon de percevoir Kiara, en fait discuter avec Grigori tout court ça la tendait. Il la tendait complètement ce type. Elle préférait passer son tour, ce qui faisait sourire Kiara, forcément c’était son fiancé, que les autres puissent être intimidées ça pouvait l’amuser. Maëlle serait donc pleine de sagesse et ne poserait pas la moindre question au Serpentard, en plus, elle était sûre qu’il l’aurait regardé sans rien dire, ce qui était encore plus angoissant. Quelle drôle de façon de décrire la relation entre Anastasiya et Grigori, ce n’était pas juste que ça se passait mal, c’est que ce type s’acharnait sur sa sœur depuis son plus jeune âge, lui faisant vivre un véritable cauchemar éveillé et il le faisait en toute impunité, ne se faisant pas réprimander pour cela, Maëlle ne savait pas trop si c’était parce qu’il était assez filou pour ne pas se faire prendre ou si c’était parce que les parents Dimitrov se moquaient éperdument de leur fille. D’une certaine façon, Kiara était peut-être la personne qui ferait changer les choses. Pas forcément parce que Grigori allait se découvrir une nouvelle personnalité, ça sûrement que non, mais si elle disait des choses, peut être que ça rentrerait, peut être que pour ne pas se brouiller avec elle, il allait devoir arrêter de faire suer sa sœur, ce serait bien. Le principal pour le moment, c’était que Kiara soit bien avec lui, le frère et la sœur ne se fréquentaient finalement qu’à Poudlard depuis que les parents étaient enfermés, ça permettait à la demoiselle de souffler. « Je pense que l’éducation Dimitrov y est pour beaucoup. Quand j’étais petite et qu’on allait chez eux de temps en temps, mes parents prenaient très au sérieux tout ça, il fallait toujours que je sois visible au cas où. » Elle avait eu de la chance qu’ils veillent, elle n’avait pas eu de problème comme ça mais ça en disait long sur les Dimitrov selon Maëlle, bien aidé pour se faire une idée par la vision des choses de son amie d’enfance.
Parler de Tristan s’avérait plus facile que prévu, le fait de ne pas être jugé certainement, elle hocha prudemment la tête lorsque Kiara vérifia qu’elle avait bien entendu, oui, elle avait déjà mis fin à leurs fiançailles, avait eu le déplaisir d’être sur toutes les unes de journaux et entendre pendant une journée complète son père baragouiner que de son temps jamais ça ne serait passé comme ça et sa mère lui répondre qu’il se serait pris une baffe en public et que c’est ce cliché qui aurait fait la une. Une journée fort peu agréable pour Maëlle en somme « C’était la première fois que je le rencontrais, je crois que j’étais amoureuse mais aussi hyper intimidée. C’est peut-être bête mais je voulais lui plaire mais il semblait pas intéressé, ça ne se passait pas très bien et quand il a quitté la pièce, mes parents m’ont fait comprendre qu’il valait mieux que je le ramène. Je suis donc allée le chercher dans un endroit que je ne connaissais pas… La maison de Tristan c’est pas une maison, c’est un château, c’est peut être très bien pour jouer à cache cache mais pour trouver quelqu’un j’ai pas aimé. Je l’ai retrouvé en train d’embrasser une fille, il m’a regardé, il ne s’est pas décollé, c’est moi qui suis partie et une heure plus tard, j’annonçai que je ne l’épouserai pas et je partais le plus vite possible pour éviter de me faire étriper par mon père pour le scandale. » ah ça, elle avait eu les chocottes ce soir-là, son père était terrifiant quand il voulait. Il était plutôt adepte du ne nous faisons pas remarquer, ce qui est un peu risible lorsque Maëlle y réfléchissait, ses parents étaient sous la lumière des projecteurs pour un oui ou pour un non et ils étaient grognons quand c’était elle. Il faut dire que les raisons n’étaient pas les mêmes loin de là. Essayant de fabriquer un schéma dans sa tête, Maëlle comparait Tristan et Grigori. Pour s’aider, elle utilisait les propos que tenaient Kiara, le problème étant que contre toute attente Grigori semblait faire la part des choses. Elle n’aurait jamais cru ça possible mais Kiara était la mieux placée pour dire que c’était le cas. Si Maëlle n’en revenait pas, Kiara semblait peu encline à ce que les qualités, parce que c’était des qualités que d’écouter l’autre, de son copain soient révélées. « Je ne répéterais rien à personne, c’est promis, mais pourquoi ? Ce n’est pas une mauvaise chose si ? » Il ne pouvait pas mal vivre le fait d’être un fiancé plutôt sympathique si ? Encore un truc d’ego à coup sûr, ce que les garçons pouvaient être casse pieds avec leur ego.
L’histoire de Kiara semblait quand même un peu compliqué, certes, elle ne faisait pas semblant d’être heureuse avec son fiancé, elle l’était vraiment mais il semblerait que la famille soit un frein, la famille et les proches pour être tout à fait sincère. Maëlle essayait de voir le verre à moitié plein, les gens finiraient par s’habituer. Ils ne pouvaient pas être réfractaires toute leur vie, si Maëlle pouvait voir en quelques minutes que Kiara était parfaitement épanouie dans ses fiançailles, des personnes la connaissant mieux finiraient par se dire qu’ils faisaient fausse route. Leur situation était bien différente, même si au final, le risque chez chacune était de se brouiller avec sa famille… ça et en plus le cadeau empoisonné chez Maëlle, si elle éprouvait des sentiments pour quelqu’un d’autre et qu’elle décidait de se la jouer perso, elle risquait sa vie. Génial comme plan de carrière, elle fit la moue, oui ses actions étaient limitées, Kiara n’imaginait même pas à quel point. Kiara ferait le choix de ne pas se marier, quitte à finir seule jusqu’à la fin de sa vie. Est-ce qu’être amoureux comptait plus que tout pour Maëlle, elle n’en savait rien. Elle ne savait pas vraiment ce que c’était au final l’amour parce que la seule fois où elle avait cru aimer quelqu’un, ça n’avait pas été réciproque et elle avait l’impression que son cœur avait été brisé. Elle écouterait Kiara, ferait en sorte de ne pas prendre de décision trop hâtivement dans le but de contenter une tierce personne. C’était de sa vie dont il s’agissait après tout et elle n’était pas certaine de vouloir de grands chamboulement.
Il est vrai que Kiara marqua un point en rétorquant suite aux propos de Maëlle, que cela lui rappelait quelqu’un. Comment pouvait elle paraître crédible dans ce qu’elle disait à la jeune fiancée, si elle, de son côté, laissait ses parents régenter sa vie. Par contre la description de Kiara pour critiquer le type d’homme qu’était Grigori était risible. Ah oui ça c’était de l’argumentaire, en gros il aurait fallu qu’il ne soit pas lui pour les parents de la demoiselle… Impossible de changer du tout au tout. Pour Maëlle, il n'y avait rien à expliquer dans l’amour qu’elle éprouvait pour Grigori, c’était comme ça et si elle trouvait que son copain en valait la peine, elle semblait assez grande pour prendre ses décisions toute seule. En revanche oui, mieux valait il ne pas s’imaginer le changer, ça serait foncer dans le mur et elle n'était pas sa thérapeute, elle était sa copine, ça n’avait rien à voir. Elle hocha la tête, confirmant qu’il y aurait toujours des sujets de désaccords, commentant avec une pointe d’amusement « Sa façon de voir les filles par exemple ? » Elle reprit son sérieux pour dire « Tu ne crois pas que c’est ça pour tous les couples ? Il y a toujours des désaccords, on ne peut pas être d’accord avec tout, ce n’est pas une extension de nous. » En tout cas, c’est l’impression qu’elle avait eu avec ses parents, ils s’aimaient mais ils n’étaient pas d’accord sur tout et c’est bien normal.
L’inverse terrifiait ses parents, Maëlle eut besoin d’une information de plus, qu’elle devienne comme Grigori. Ça paraissait un peu compliqué, elle n’allait pas se réveiller un matin en décrétant que toutes les femmes ne valaient rien. Il semblait évident qu’elle ne se découvrirait pas une passion pour les sangs purs demain et qu’elle ne jugerait que par eux. « Ils n’ont pas confiance en les préceptes qu’ils t’ont inculqués ? Si toute ton enfance et ton adolescence ils t’ont inculquée le respect de l’autre, que les sangs purs et les gens qui ne le sont pas sont égaux. Comment peuvent ils penser que tu changeras d’avis ? Et même si à la rigueur c’était le cas, qu’effectivement Grigori était un beau parleur et qu’il arrivait à te convaincre, tu serais convaincue, ce serait ta volonté de suivre ses pas. Pourquoi l’avis de tes parents seraient plus important que le sien ? C’est une façon de voir le monde. » Attention, elle ne disait pas là qu’elle partageait l’avis de Grigori, oh que non, sa manière de voir le monde était bien éloigné de celle de Maëlle, il n’empêche que chaque personne suivait, d’une certaine mesure les modèles de ses parents. Par conséquent, leur avis à tous étaient biaisés et il n’y avait pas de modèle parfait.
Lorsque Kiara mentionna ses futurs beaux parents, Maëlle frémit et ne pu s’empêcher de lâcher « Ils sont terrifiants. » Mince ça ne se disait pas du tout, c’était du jugement et Kiara n’avait pas besoin de ça, elle reprit donc presque aussitôt « Désolée, ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, disons qu’ils m’effrayaient enfants et que je ne garde pas un bon souvenir d’eux. » Fortement influencé par la vision que sa meilleure amie avait de ses parents. Ah génial, elle pensait que ses beaux parents auraient espéré quelqu’un d’autres, Maëlle pencha la tête sur le côté, essayant de se remémorer ce qu’elle savait des parents Dimitrov « Je crois qu’ils sont portés sur l’apparence, une belle robe, un beau sourire, des compliments sur leur maison, la réception et leurs toilettes et je crois que c’est suffisant. » ça, c’était ce pour quoi elle était très douée justement, ayant baigné là-dedans et ayant vu ses parents à l’œuvre, ça ne devait pas être très difficile de contenter les Dimitrov. Mais bon, le problème ne se posait pas, les parents de Grigori croupissaient en prison, il n’y avait aucune raison qu’ils sortent. A la question de Kiara sur le fait de l’embrouiller, Maëlle secoua une nouvelle fois la tête « Oh non, tu ne m’embrouilles pas, nos problèmes sont diamétralement opposés. Je sais que ma belle famille ne me posera aucun problème mais est ce que c’est mieux pour autant. Je n’en sais rien, une chose est sûre, je ne suis pas certaine que je voudrais être ta place non plus, c’est peut être très bien d’être amoureuse. » et que ça soit réciproque « Il semblerait cependant que d’autres problèmes se glissent dans votre histoire. Au final, je me demande si ce n’est pas simple mes problèmes. » Oui elle avait juste à choisir si elle voulait ou non d’un mari en qui elle n’avait aucune confiance et si elle se sentait prête à en parler à son père. Pas plus compliqué que de faire accepter son petit ami par des parents qui le détestaient et rentrer dans une famille… un peu atypique.
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Kiara Dimitrova
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Mar 1 Aoû - 19:06
Non jamais Je ne serai faite pour le mariage Kiara & Maëlle, Salle commune des Poufsouffle, début avril 2021
Cette discussion tardive, confortablement assises dans la salle commune, était une première pour les deux jeunes femmes qui, en définitive, se connaissaient assez peu. Évidemment, Kiara avait accepté de l’aider sans poser de question même si elle n’avait pas réalisé l’ampleur des difficultés de la jeune Maëlle. Le mariage, une question des plus difficiles… Quoi que… Dans l’esprit de Kiara, cela avait été toujours été simple : elle voulait un mariage d’amour, épouser un homme qu’elle aimait et avec qui elle se voyait faire sa vie. Il n’avait jamais été question d’un quelconque mariage arrangé ou qu’on s’immisce dans ses choix. La preuve était là, elle allait bientôt épouser Grigori envers et contre tout, alors que personne ne croyait en cette union. Elle n’avait écouté aucun des avertissements de ses proches et n’en avait fait qu’à sa tête, au nom des sentiments inébranlables qu’elle éprouvait pour lui. Alors on pouvait aisément comprendre pourquoi elle préconisait à Maëlle d’être prudente quant à ses fiançailles. Elle devait prendre son temps, elle devait être sûre d’elle-même. Le divorce n’était pas une chose qui s’envisageait entre sang-pur et cela, Kiara l’avait bien compris. Elle occultait cette idée pour le moment car elle ne concevait pas vouloir un jour se séparer de Grigori mais il fallait toutefois le prendre en considération dans le cas de leurs futures unions : voilà pourquoi il ne fallait pas se tromper et être certaine que Tristan était l’homme qui lui convenait. Bien entendu, aux regards des différents indices qu’elle avait distillé tout au long de la conversation, Kiara ne pouvait pas affirmer avec certitude que Maëlle aimait Tristan, cela semblait même être tout l’inverse. Les conseils qu’elle lui avait demandés voulaient tout dire… Et si Maëlle souhaitait aussi parler de Grigori, c’était probablement parce qu’elle ressentait le besoin de comparer leurs situations afin de pouvoir prendre une décision plus franche. Il était évident que les réponses apportées par Kiara l’avait surprise ; il fallait bien l’avouer, Grigori n’avait pas très bonne réputation auprès des femmes. Même auprès de certains hommes, pour être honnête. Kiara ne pouvait pas les blâmer pour cela, Grigori était un homme des plus déconcertants et pour savoir qui se cachait véritablement derrière son sarcasme, il fallait creuser, et creuser longtemps. Kiara n’était pas dupe, elle savait également pertinemment que si Grigori l’avait laissé entrer dans sa vie c’était parce qu’elle allait lui offrir ce qu’il désirait le plus au monde : un mariage et une descendance. Qu’ils s’entendent bien n’avait été qu’un plus, il s’en fichait pertinemment au départ. « Malheureusement... » Kiara s’arrêta immédiatement, se demandant s’il était judicieux de casser du sucre sur sa future belle famille. Elle se contenta de se mordre les lèvres avant de murmurer, comme si elle craignait qu’on l’écoute : « Je pense comme toi. » Elle n’avait jamais rencontré ses beaux-parents, emprisonnés depuis quelques années à Poudlard pour leurs méfaits et Kiara devait bien l’avouer, elle se sentait plus libre ainsi, sans le joug familial des Dimitrov.
Revenant sur les premières fiançailles avortées de la jeune Maëlle, Kiara réfléchissait. Elle avait déjà réussi une fois mais avait fait marche arrière. C’était ce qu’elle comprenait des mots prononcés par la jeune femme. Kiara ne commenta pas le fait qu’elle trouvait ça aberrant d’épouser un homme qu’on connaissait à peine même Elsa elle le dit. Comment pouvait-elle dire qu’elle était amoureuse alors qu’elle le voyait pour la première fois ? Un coup de foudre ? Peut-être. Kiara écouta la suite et au fur et à mesure de l’explication de la Poufsouffle, sa mâchoire se décrochait et le sang semblait quitter son visage. Quelle enflure ce Tristan! et dire que Grigori le considérait comme un ami… Kiara venait de s’en faire une toute autre opinion beaucoup moins reluisante… « Excuse-moi Maëlle, mais ta réaction était la plus naturelle possible. Je trouve même que tu as été sympa. » Kiara était la femme la plus douce qui pouvait exister et elle était souvent d’une humeur égale. Elle pouvait pardonner, elle pouvait en supporter beaucoup mais le manque de respect, cela c’était non. L’unique fois où Grigori l’avait insulté, ils s’étaient séparés. Et si jamais il lui était venu à l’idée d’embrasser une autre… Kiara n’aurait probablement jamais pu lui pardonner. « Comment aurais-tu pu réagir autrement ? Franchement. C’est lui qui agit d’une manière qu’on ne saurait qualifier et c’est toi qui trinque ? C’est clairement une limite à ne pas franchir. En tout cas, ça l’est pour moi. J’aurai fait la même chose que toi si j’avais été dans cette situation avec Grigori. » Comparer leurs deux histoires semblaient être la chose la plus simple pour tenter de dénouer le sacré sac de nœud dans lequel la jeune Rosier s’était empêtrée.
Évidemment, parler des qualités de Grigori n’était pas aisé puisque le garçon était fort peu sympathique avec les autres personnes de la gente féminine et Kiara savait qu’il était très fermé sur ces questions. Les femmes ne trouvaient aucunement grâce à ses yeux, sauf elle, éventuellement et ce à cause du lien qui les unissait. Alors lorsque Maëlle demanda pourquoi elle ne devait pas répéter ce qu’elle venait de lui avouer, Kiara haussa les épaules, penaude, tout en soupirant. Elle finit par dire : « Cela ne lui plairait pas que je parle de lui comme ça. » Elle connaissait son fiancé, elle savait qui il était. Mais elle savait aussi à quel point il était attaché à l’image qu’il renvoyait, même si cette image-là, Kiara avait parfois du mal à s’en accommoder, préférant -et de loin- l’homme qu’il était lorsqu’ils étaient ensemble. Kiara suspectait souvent le fait qu’il refusait qu’on le voit ainsi parce qu’il ne voulait pas paraître faible, qu’il ne voulait pas avoir de failles, parce qu’il ne voulait pas qu’on puisse se servir de ça contre lui. Kiara n’avait aucun doute sur le fait que Maëlle était digne de confiance, elle ne la voyait pas divulguer de telles informations à toute la population mais il valait mieux que cela soit dit. Elle avait sa promesse, c’était ça le principal.
En tout cas, Kiara aurait sans doute préféré que ses proches voient en Grigori ce qu’elle-même percevait, ainsi il aurait été plus facile pour elle de faire accepter son mariage. Mais ils avaient trop peu en commun au prime abord pour que cela soit compris, heureusement que Kiara était entêtée et qu’elle avait tenu tête à sa famille. Maëlle estimait qu’ils s’habituerait, que le temps fera son effet et Kiara l’espérait vraiment ; elle percevait déjà de très brèves mais subtiles améliorations. De toute manière, ils n’avaient pas le choix ; elle était engagée auprès de Grigori et elle l’aimait beaucoup trop pour revenir en arrière. Malgré leurs différences, malgré leurs désaccords. Kiara ne put s’empêcher de laisser échapper un rire nerveux lorsque Maëlle tapa dans le mille en parlant de la manière dont Grigori se comportait envers la gente féminine. « Par exemple. » Elle acquiesça néanmoins à la suite de ses propos. « Oui, c’est vrai. Et puis c’est peut-être étrange de dire ça, mais je trouve ça intéressant qu’on ne soit pas si semblable. On a toujours quelque chose à découvrir de l’autre. » Ils étaient loin d’être des copies conformes puisqu’en définitive, tout les opposait. Et ce n’était pas parce qu’elle était avec lui qu’elle changerait totalement de manière de penser. Évidemment, les concessions étaient de rigueur et ils devraient s’en accommoder toute leur vie, elle le savait, leur couple fonctionnerait ainsi. Mais de l’extérieur, c’était difficile à comprendre et ses proches, tout particulièrement son père, avaient émis à de nombreuses reprises des doutes quant à son avenir, comme si elle prenait un risque inconsidéré, comme si elle n’était pas capable de penser par elle-même. Maëlle souleva ce point et Kiara lâcha à nouveau un soupir. Elle avait totalement raison. « C’est exactement ce que je tente de leur dire ! J’ai ma propre vision du monde et mes principes ne vont pas subitement évoluer parce que je suis avec lui. Évidemment que je suis contrainte de nuancer mes points de vue mais Grigori également, sinon ça ne pourrait pas fonctionner entre nous. Je pense qu’on s’apporte l’un à l’autre mutuellement. » C’était son point de vue, il était peut-être naïf mais c’était ainsi qu’elle percevait les choses. « Je m’estime assez indépendante pour faire mes propres choix et mes propres opinions. Je n’ai peut-être pas l’air comme ça mais je ne me laisse pas faire. » C’est vrai qu’avec Grigori, elle avait dû tenir bon, tenir la route. Parce qu’il avait également un sacré caractère… Encore heureux, ses parents n’étaient pas dans la boucle. Même Maëlle semblait les craindre, ce qui était loin de rassurer la jeune Poufsouffle. « Ne t’excuse pas. » dit-elle lorsque Maëlle voulut rattraper les mots qui lui avaient échappé. « Je… » Elle regarda autour d’eux, comme pour s’assurer que personne ne les écoutait alors même qu’elles étaient seules dans la pièce mais elle n’était pas très fière de dire cela : « Je suis rassurée de savoir qu’ils sont là où ils sont. » Elle n’avait nullement envie de dire Azkaban parce que c’était trop difficile à dire à voix haute et qu’elle n’avait jamais osé en parler avec son fiancé ; évidemment que les parents de Grigori la terrifiaient également, c’étaient des mages noirs, des mages noirs de l’ancienne génération, de celle de Voldemort. « Et je pense qu’ils ont bien transmis ces valeurs à Grigori. » lâcha-t-elle en riant. Après tout, il était toujours très bien apprêté et elle savait qu’il était important pour lui qu’elle le soit également. Par contre, elle ignorait si cela lui faisait plaisir qu’on lui fasse des compliments. « Je dois bien l’avouer, j’ai bien assez à me préoccuper avec mes propres parents, alors que la famille de Grigori soit absente du tableau ne me dérange pas. Même si je sais que c’est difficile à vivre pour lui. » Kiara était d’une grande empathie, même s’ils étaient en prison, cela chagrinait son fiancé, elle ne pouvait que se montrer compréhensive.
En tout cas, avec tout ce qu’elles venaient de se dire, Kiara se demanda si elle n’avait pas un peu trop dérivé de la conversation initiale. Peut-être même qu’elle n’avait absolument pas aidé la jeune Maëlle et qu’elle l’avait davantage embrouillé qu’autre chose. « C’est vrai, nous avons des problèmes différents. » Elle avait néanmoins envie de conclure sur une note positive. « Cela ne nous empêchera pas d’être solidaire l’une envers l’autre. » Elle lui adressa un large sourire, histoire de lui faire comprendre que peu importait la décision qu’elle prendrait bientôt, Kiara sera là pour la soutenir dans son choix. « De toute manière, qu’est-ce qui est simple de nos jours ? » Cette question n’attendait pas une réelle réponse. « Suis ton instinct. » Ce serait probablement le dernier conseil qu’elle lui donnerait.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...