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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Promenons-nous dans les bois pendant que... Oups ! - Ary III Rox & Rouky style :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
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Dim 4 Sep - 20:08
Promenons-nous dans les bois pendant que... Oups !Début juin 2021  @Abigail MacFusty
L'odeur au début si subtile, presque insipide, prit toute sa rondeur et profondeur en une fraction de secondes. A présent, il y décelait la sublime intrication des nombreux éléments composants les sous-bois, révélés avec délicatesse par l’humidité ambiante. Les effluves de mousses, écorces, terre et feuilles mouillées flottaient dans l’air telle une mélodie olfactive silencieuse. Véritable délice de tous les instants qui évoluait à mesure que ses pas le menaient vers le point de rendez-vous. Avec la plus grande retenue, ses pattes chaussées de manchons noirs évoluaient parmi le chaos du sol sylvestre. Sa progression, bien que lente pour s’imprégner de l’atmosphère régnant en ces lieux, demeurait d’une grâce admirable. A l’observer se frayer un chemin parmi le sol tortueux où les rhizomes s’entrelaçaient dans des pièges pernicieux, un oeil novice l’aurait confondu avec un banal renard. Il faut dire que l’attitude avait tout pour s’y méprendre. Après tout, Rory Barjow était passé maître en la matière depuis maintenant près de vingt ans. Vingt ans à avoir parfaitement embrassé sa nature enfouie de goupil. Vingt ans à arpenter les sols terreux des nombreuses forêts européennes. Vingt ans à s’être familiarisé avec ses sens de canidé. Sa forme animagus était devenue une seconde nature. Partie intégrante de son identité. Sans lui, Rory ne serait plus vraiment lui-même.

C’était dans ces instants de totale liberté, perdu en pleine campagne, éloigné de toute âme humaine qui vive que Rory se sentait le mieux. Libéré de toutes les pressions qui alourdissaient toujours un peu plus ses épaules, le faisant progressivement ployer sous le poids des responsabilités. La boutique, Lilibeth, les nombreux contrats importants à honorer, sa mission ministérielle, les tensions à leur paroxysme avec son père, la menace de Mangemorts s’en prenant à sa jeune soeur… Ici, maintenant, plus rien de tout cela n’existait. Il était libre. Il n’était plus l’héritier Barjow observé de toutes parts, jugé pour ses actes et critiqué pour ses choix. Il n’était rien. Rien de plus qu’un simple renard égaré dans l’immensité du paysage. Ce fut un puissant craquement sonore qui rappela la raison de sa présence ici à Rory. Stoppé net dans sa course par la déflagration familière d’un humain transplanant, son museau sombre vint humer longuement l’air à la recherche d’un indice. S’il avait donné rendez-vous en ces lieux bien précis, il n’était pas à l’abris qu’un autre individu ne décide de faire un petit tour dans les bois. Après tout, même s’ils étaient à une distance respectable de sa cible, un visiteur n’était pas à exclure. En dépit de son odorat ainsi que de sa vision nocturne développée, Rory ne fut en mesure de rien déceler. Il fallait dire que la distance était encore trop conséquente et la direction du vent le privant d’une partie de ses sens.

Toujours avec grande prudence, le goupil prit la direction du son magique, prenant bien le soin de se déplacer contre le vent. A mesure que ses pattes le rapprochaient du point de rendez-vous, une effluve familière vint heurter ses narines, faisant grandir en lui l’impatience des retrouvailles. Pour elle comme pour lui, les mois qui venaient de s’écouler avaient été relativement chargés, empêchant les deux amis de réellement passer du temps ensemble comme ils le souhaitaient. Entre les préparatifs du mariage d’Abigail, les petits rhumes se transformant en véritables délires fiévreux tant sa santé était fragile, les nombreuses missions de Rory et le drame lié à Lilibeth avec sa fuite du manoir sans parler de son tour à l’hôpital... Il y en avait eu des choses qui les avaient empêché de pleinement profiter d’un instant juste à deux. Depuis le temps qu’ils en parlaient de partir en expédition sous leur formes animales respectives, l’héritier Barjow jubilait intérieurement. Retenue et méfiance décrivaient cependant à merveille son attitude, préférant rester sur ses gardes que de tomber dans un piège. Par les temps qui courraient, la prudence était de mise. Ils ne pouvaient pas être à l’abris d’une rafle en quête de membres du Blood Circle et tomber dans leurs filets. Après tout, les odeurs étaient facilement modifiables grâce à des potions ou sortilèges. Rien ne lui garantissait qu’il s’agissait bien de sa soeur de coeur et pas d’un sorcier à la recherche d’ennemis du Ministère.

Finalement, Rory eut sa réponse quand il dépassa le tronc d’un puissant chêne pour apercevoir derrière un fourré l’épaisse fourrure sombre du canidé. Impossible qu’il y ait erreur sur la personne. Sans même vraiment le contrôler, un glapissement lui échappa alors qu’il trottinait déjà en direction du chien. Les oreilles tirées en arrière, la tête basse et la queue légèrement ébouriffée, il s’approcha de son amie avant de frotter doucement son crâne contre l’omoplate de cette dernière, des petits cris d’entrain lui échappant. Leurs retrouvailles sous forme animale étaient toujours plus démonstratives et douces. Un fait que Rory appréciait, dépourvu du carcan de son éducation stricte ainsi que de cette froideur qu’il s’imposait au quotidien. Lui d’ordinaire si réticent aux contacts physiques quand cela ne menait pas à une relation sexuelle, sous sa fourrure rousse il acquérait une légèreté non négligeable. Une fois les retrouvailles passées, après s’être amusé à tourner autour d’Abi pour mordiller ses pattes en signe d’affection et frotter à plusieurs reprises son crâne contre le sien, Rory se détourna pour lui indiquer la direction à prendre d’un mouvement de tête. Il huma une fois de plus l’air ambiant et dans un coup d’oeil vers le ciel étoilé perçant à travers la canopée, le chemin à prendre fut confirmé. Tous deux trottinèrent côte à côte dans la campagne irlandaise jusqu’à ce que Rory ne se stoppe brusquement. Non loin de là, caché derrière une végétation qui semblait s’intensifier, on décelait les formes rectilignes d’un manoir. Rory s’approcha d’un des arbres environnant et commençant à gratter frénétiquement le sol jusqu’à creuser un petit trou dont il déterra un pochon en tissu. A l’aide de ses dents et de son museau il défit le noeud grossier avant d’écarter les pans de l’étoffe. Dévoilant trois petites balles noires scintillantes, Rory s’en empara d’une avec délicatesse entre ses crocs et la déposa au sol avant de la faire progressivement glisser par coups de museau. Finalement, quand cette dernière franchit une ligne invisible, elle se mit à vibrer et décolla de quelques centimètres du sol avant d’imploser sur elle-même dans un petit bruit sourd. Le système de sécurité était désactivé. Presque immédiatement, Rory revint prendre une seconde balle dans sa gueule et invita Abi à en faire de même dans un léger couinement sonore. Une fois leur désamorceurs d’alarme emportés, ils reprirent leur chemin jusqu’à la demeure avant de contourner cette dernière pour prendre la direction d’une petite cabane au fond du jardin dégagé de tout arbre. Il indiqua à Abi d’y déposer sa balle et vint à nouveau la faire rouler avec délicatesse pour désactiver le second périmètre de sécurité qui dévoila par la même occasion un jardin botanique à la richesse luxuriante. Sans prendre le temps de s’émerveiller, Rory se fraya un chemin parmi les nombreux plants pour se poster face à un arbuste en apparence insipide au pied duquel il se mit à gratter frénétiquement jusqu’aux racines. D’un mouvement sec il arracha avec ses crocs les excroissances poussant le long des rhizomes et plongea son regard doré dans celui d’Abi. Tout en la regardant, il gratta à nouveau doucement le sol comme pour lui transmettre le message qu’il souhaitait qu’elle l’imite. Autant se répartir le travail ! Quand Abi entreprit de refaire les mêmes gestes précédemment montrés, Rory se saisit à nouveau de leur dernière balle pour désamorcer la sécurité de la petite cabane dans laquelle il pénétra en quête de l’artefact principal pour lequel ils étaient venus jusqu’ici.
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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Lumos
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Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mar 6 Sep - 15:36
Juin 2021

J’avais transplané sur les coordonnées indiquées par Rory sans les transmettre à qui que ce soit. Déjà parce qu’il m’avait expressément demandé d’être la plus discrète possible, mais aussi parce que je n’avais pas eu le temps. Mon épouse savait que j’allais sortir ce soir et je lui avais bien spécifié de ne pas m’attendre. Après tout, elle était habituée à nos sorties avec Rory, ils n’étaient pas inhabituels bien que plus rares qu’à l’époque où nous étions que de simples étudiants. D’ordinaire, je mettais toujours un point d’honneur à préciser les lieux où je me rendais et à l’heure à laquelle j’étais supposée rentrer. Ce afin que personne ne se fasse de soucis pour moi.
Toujours cette habituelle manie de déranger le moins possible.

Ce fut donc dénuée de mes bijoux et de mes affaires habituelles que j’atterrissais au plein cœur d’une forêt. Rapidement, l’humidité des lieux envahit mes narines et je fermais les yeux pour la savourer. Voilà longtemps que je n’avais pas transplané plus loin que l’Angleterre et je devais bien admettre que ça me manquait énormément. Me rendre en Irlande me réjouissait particulièrement. Au mois de juin, cela avait d’autant plus sa saveur des vacances estivales, de notre voyage de noces à Harper et moi. Bien sûr, à côté de ce bonheur presque indescriptible, il y avait ma peine. Cette ombre qui prenait un malin plaisir à me ronger lentement de l’intérieur avec des dents acérées. Je ne mangeais plus à ma faim et cela commençait à se voir. Mes yeux gonflés prouvaient aussi que je dormais trop peu et bientôt, ce seraient des cernes qui viendront souligner mes paupières.
Après ces quelques secondes nécessaires pour m’acclimater aux lieux, je ne perdis plus de temps. Comme une ombre, je me déplaçais avec un silence étonnant dans la végétation, déambulant dans l’herbe et sur les racines avec aisance. J’avais beaucoup de défauts et beaucoup d’incertitudes, néanmoins, je me promenais dans la nature depuis si longtemps, depuis ma naissance en fait, que j’y évoluais avec une facilité déconcertante.
Contre le vent et camouflée dans une danse végétation (l’avantage d’être petite), une fois assurée d’être complètement à l’abri des regards, je me transformais enfin.

En sentant mes muscles se transformer et mes os s’étirer ou se raccourcir, je me questionnais : depuis combien de temps ne m’étais pas transformée ?
Jusqu’à l’année passée, j’avais eu l’habitude de prendre ma forme animagus presque tous les jours. C’était une seconde nature, un besoin pour moi. Puis, j’avais été victime du neutraliseur de magie du Blood Circle, ce qui m’avait complètement privé de mes pouvoirs. Cela avait duré plusieurs mois, et durant ce laps de temps, ma vie avait changé comme jamais ça n’avait été le cas. J’avais retrouvé Harper, nous avions emménagé ensemble, mon père m’avait donné plus de travail familial et je m’étais engueulée comme jamais avec ma sœur.
Puis, ma tête avait tout simplement été absorbée ailleurs, mais je l’avais senti sans y prêter attention : il me manquait quelque chose. Je n’étais pas entière.
Maintenant que je me retrouvais à quatre pattes, les coussinets sous mes mains et mes pieds, je réalisais que c’était ça qui m’avait manqué. Mon autre moi. Cette sensation de liberté, mais surtout, ce besoin d’être proche de la nature.

Enivrée et envahie par ce que mes sens pouvaient mieux capter sous ma forme canine, je me contentais de m’asseoir sur mon postérieur, puis, décida de ne plus faire aucun bruit.
Ma truffe recevait tellement d’odeur d’un coup que je pris littéralement une baffe. Il y avait l’humus que dégageaient les arbres. L’herbe qui laissait s’échapper ses effluves sucrés. Les fleurs qui s’agitaient doucement au gré du vent, échappant leurs nombreux pollens savoureux.
En parlant de vent, j’appréciais le sentir s’engouffrer dans mon épais pelage noir. Bien que mes pattes, le contour de mes yeux et l’arrière de mes oreilles soient blancs, dans l’obscurité j’étais très bien camouflée. Un pelage soyeux et danse qui me permettait de ne pas souffrir de la morsure du froid nocturne, et qui en sus, camouflait la maigreur qui commençait à assaillir mon corps.
Mon ouïe ultra développée me rapportait le moindre bruissement. Le chevreuil non loin qui broutait. Le vol d’un hibou. Le renard qui s’approchait à pas feutrés.

Ah… le voilà.
Je n’avais pas pu le renifler plus tôt, car il s’était lui aussi placé contre le vent, en revanche, je l’entendais, bien qu’il soit lui aussi d’une discrétion sans faille.
Le glapissement que j’entendis me fit ouvrir mes paupières pour laisser voir des yeux devenus complètement bruns. Si j’avais pu sourire, je l’aurais fait. Sans bouger, je laissais Goupil se rapprocher de moi. Je le fixais prendre la posture de la méfiance, tête basse, queue ébouriffée… néanmoins, je connaissais parfaitement ce langage et je savais bien ce qu’il signifiait réellement. Voilà pourquoi je ne réagissais pas, contrôlant tant bien que mal mon amusement et mon impatience. Seule l’extrémité de ma queue me trahissait, car elle ne parvenait pas à réfréner ses battements. Ainsi, lorsque le renard fut proche, je bondis subitement sur mes quatre pattes tendues, la queue relevée, les oreilles bien droites, laissant échapper un grognement.

Bouh !

Puis, je laissais le renard se rapprocher encore et je baissais la tête pour recevoir sa tendre accolade amicale. J’adorais ces instants. Non pas que je n’aimais pas nos retrouvailles humaines, mais celles animales avaient une saveur toute particulière. Celle de se retrouver dans un corps différent, dans un milieu que nous apprécions tous les deux, libérés des chaînes de nos existences humaines. Alors, à l’unisson avec mon cousin canidé, je grognais et laissais échapper de petits aboiements de concert à ses glapissements. S’il essayait de me mordiller les pattes, je venais le bousculer doucement avec ce corps enfin plus massif que le sien. Le train arrière relevé, les oreilles retournées, la tête en bas, je l’invitais au jeu et lorsqu’il me sautait dessus, je partais comme une balle pour sauter entre les troncs et les racines, disparaissant dans l’obscurité pour revenir tel un missile dans sa direction, rendue hystérique par ma course folle et cette situation si merveilleuse que de renouer avec mon deuxième moi. J’aurais pu faire ça durant des heures, mais nous n’étions pas là uniquement pour nous divertir.

Lorsque mon partenaire jugea le temps du jeu terminé, je le suivais docilement. Bien que mon odorat et mon ouïe étaient totalement alertes, je ne pouvais m’empêcher d’observer le corps roux et blanc de mon meilleur ami. Que dis-je, de ce frère.
Ce frère qui ne remplacerait jamais le véritable que la vie m’avait ôté, mais un frère quand même, et si ce soir je devais braver tous les dangers pour lui donner la possibilité d’obtenir ce qu’il voulait, alors je le ferais.
Chien fidèle.
Une fois arrivé à destination, je devinais à travers les fourrés, éclairée par la lune et les étoiles, la structure d’un manoir plutôt sombre. En toute franchise, ça m’aurait étonnée que Rory m’emmène à une soirée mondaine pleine de vie et de bienveillance. Alors, pour ne pas interférer avec ce qu’il avait préparé en amont de notre venue, je me contentais de m’asseoir et de placer ma queue touffue contre mon flanc. De là, j’observais le manège du petit renard tout en faisant le guet sans en avoir trop l’air. Le moindre bruissement de feuilles faisait frémir mes oreilles. La moindre odeur étrangère détournait mon attention de mon ami le temps que je l’analyse. Car si j’étais ici ce soir, c’était pour le seconder et veiller sur lui. C’était mon rôle. C’était qui j’étais.

Intriguée, j’observais Rory faire tomber la première barrière magique avec une aisance qui me déconcertait presque. À noter pour la sécurité de mon île : penser aux objets.
Suivant ses instructions, j’attrapais la deuxième balle et suivais le goupil sans difficulté jusqu’à la cabane juxtaposée au manoir. Toujours docile, je suivais les instructions du sorcier en déposant la balle là où il me l’indiqua, non sans avoir bien bavé dessus au préalable.
Alors, oui, la situation était sérieuse, mais je ne pouvais m’empêcher de taquiner mon ami, surtout sous nos formes animales. En y collant sa petite truffe pour pousser la balle, elle allait forcément se retrouver complètement mouillée. Je ricanais intérieurement alors que la seconde barrière sauta à son tour.
Lorsque le jardin se dévoila à mes yeux, la botaniste en moi ne put s’empêcher de s’émerveiller. Je voyais bien que Rory s’éloignait, mais moi, j’avais ralenti la cadence pour m’enivrer des odeurs alléchantes des fleurs et des plantes se trouvant ici. J’admirais les bourdonnements des insectes nocturnes qui vivaient là et mon cœur se remplit de joie. Grand Merlin que la vie m’avait manqué ! Il était cruel de songer que, après cette nuit de délectation, la dépression reprendrait le dessus pour m’ôter toute joie de vivre et me rappeler à la fin la plus obligatoire : la mort.
Le regard que posa le renard sur moi me rappela à l’ordre, et ce fut avec application que je me mis à mon tour à creuser. Si lui avait de petites pattes délicates, les miennes étaient robustes et fortes. Sous nos formes canidés, les rôles étaient inversés, ça aussi, ça me plaisait. Je n’étais plus la petite chose fragile que j’étais en étant humaine. Alors, je creusais, avec des gestes rapides et effrénés, et encore une fois, tant qu’à faire, autant embêter Rory. D’un geste leste, je lui tournais le dos et entre mes pattes postérieures, je lui envoyais toute la terre que je déblayais sur lui. Comme pour éviter une morsure, je bondis légèrement sur le côté, la queue battant frénétiquement de droite à gauche, avant de me remettre au travail.

Enfin, la dernière barrière de sécurité sauta, et avec Rory, je la franchis sans baisser ma garde. Le laissant pénétrer dans la cabane, je jetais un dernier coup d’œil (et de truffe) à l’extérieur, avant de moi-même entrer dans les lieux.
L’odeur de poussière, de terre et de renfermer vint assaillir mes narines, me faisant éternuer. Je m’ébrouais alors en me léchant la truffe puis n’osa plus bouger pour ne plus générer aucun son. Je laissais Rory chercher ce qu’il voulait pendant que j’analysais les lieux avec mon ouïe et mon odorat. À nous deux, il sera difficile de nous surprendre.
Sans perdre de vue le goupil orange, je le laissais évoluer en le suivant paresseusement, attendant ses instructions.


Never Ending Circles
ANAPHORE


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Anonymous
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Sam 10 Sep - 18:40
Promenons-nous dans les bois pendant que... Oups !Retrouver forme animale était un plaisir sans pareils. Il y avait là quelque chose de libérateur, salvateur presque pour un esprit aussi torturé que celui de Rory Barjow. Bien que, contrairement à ce que pouvait vivre un sorcier atteint de lycanthropie, son mental restait présent durant tout le processus, accéder à pareil état réussissait à l’extraire de sa condition humaine. Un avantage de taille afin de prendre des vacances de son quotidien riche en tensions et conflits en tout genre. Ainsi, au milieu de cette nature sauvage, sous le couvert de l’obscurité, le jeune héritier pouvait évoluer à sa guise, se fondant à merveille dans un paysage où sa nature de canidé ne détonnait pas. Par expérience, il savait même qu’une grande partie des humains croisés s’émerveillaient de tomber sur pareil animal. Un habitant de la forêt, du moins c’est ce qu’ils croyaient, peu farouche et se laissant admirer avant de repartir aussi discrètement qu’il était apparu. Une chance que cet animal totem se soit présenté à lui plutôt qu’un autre. Non seulement il pouvait plus aisément se fondre dans un environnement comme celui-ci mais en plus sa présence aux abords de domaines isolés n’avait rien de surprenante. Simple renard en quête de nourriture facile, venu fouiller les poubelles ou autres potentielles sources de sustentation. Rien de plus normal.

A l’approche d’Abigail sous sa forme canidé, c’était bel et bien le petit manège entre eux qui pouvait trahir les sorciers animagus. Cette amitié, outre son caractère exceptionnel dans la nature, laissait apparaître les traces d’une affection plus profonde, presque plus humaine. Il n’y avait bien que sous cette forme animale que Rory se laissait aller à pareilles folies. Le jeu du chat et de la souris à se courir après, se bousculer, doucement se mordiller les pattes, se bousculer ou gentiment se frotter l’un contre l’autre. Ce fut d’ailleurs durant ce processus de retrouvailles et réappropriation de leur corps de canidés que l’héritier nota un détail troublant. Habitué à pareilles parades amicales entre eux, Rory ne put s’empêcher de constater la perte de volume significative de son amie. Oh bien sûr son épais pelage servait de cache misère mais en se frottant doucement à elle, il avait perçu la maigreur inquiétante sous l’épais pelage foncé. A bien y réfléchir, la période de l’année correspondait… A présent qu’Harper et lui avaient pu enterrer proprement la hache de guerre, il allait devoir lui en toucher deux mots pour s’assurer que l’ancienne rouge et or prenne bien soin de celle qu’il considérait comme sa seconde soeur.

Le contexte ne laissant que peu de place pour une discussion sérieuse sur l’état de santé mental comme physique d’Abigail, Rory préféra donc se concentrer sur leur mission du soir. Il aurait tout le temps pour aborder ce sujet avec elle plus tard ! Sans la moindre hésitation, le sorcier l’invita à le suivre dans l’immensité verte pour se rendre à leur principale destination. Pour cette première mission infiltration ensemble, le jeune Barjow avait préféré opter pour quelque chose de simple présentant peu de risques au demeurant. Comme à son habitude, il avait préalablement repéré les lieux afin de s’assurer que le soir venu tout se déroule sans accrocs. Sur place, l’habituel périmètre de sécurité magique serait à désamorcer, des protections supplémentaires là où les objets les plus intéressants étaient enfermés et une présence humaine réduite. Pas de gardes, un simple vieux molosse tout sauf vif et aucun elfe de maison. Un jeu d’enfant donc ! Après avoir retrouvé les dispositifs magiques préalablement enterrés, Rory en confia un à son amie et ils purent reprendre leur course vers ce pour quoi ils étaient venus. Ce fut quand Abigail lui déposa la balle entièrement recouverte de bave à ses pattes qu’il comprit que tout ceci n’était qu’un jeu pour elle. Heureusement qu’il avait été prévenant… Même sous sa forme de canidé, le regard qu’il lui lança fit transparaître une certaine forme de lassitude. Si Rory était connu pour ses nombreuses conneries, il ne brillait en revanche pas pour son sens de l’humour. Du moins pas en mission et certainement pas sans un peu d’alcool dans le sang.

Heureusement, à peine la balle roula pour dissiper le voile magique qu’il oublia bien vite « l’incident de la bave ». Ils étaient là pour deux raisons : récupérer des racines de plantes rares qu’il suspectait être issues d’un croisement maison mais également inspecter le laboratoire annexe. En effet, compte tenu des espèces présentes, Rory suspectait la présence d’artefact ou du moins de potions spécifiques dont il pourrait extraire les secrets. Ce fut après avoir montré au pied de quel arbuste creuser à Abigail qu’il entreprit de pénétrer dans le cabanon. Le jeune sorcier aurait dû s’en douter. A peine eut-il le temps de se retourner qu’il reçut une importante quantité de terre. Un petit cri de surprise bref et relativement discret lui échappa avant de s’ébrouer avec vigueur pour se débarrasser de la terre. Décidément… Abi était d’humeur joueuse ce soir. Comme pour la rappeler « gentiment » à l’ordre, Rory laissa échapper un grognement peu prononcé, la dernière boule de désamorcement encore entre ses crocs.

Une fois que cette dernière eut fit effet, le goupil put s’introduire dans le cabanon lugubre. Grandement aidé par sa vision nocturne décuplée, il nota à peine la présence d’Abi derrière lui, faisant de toute façon confiance à son amie pour faire le guet et récolter quelques exemplaires de racines précédemment indiquées. Si pour repérer des plantes son odorat lui était d’une grande utilité, dans cet espace confiné, ses pupilles allaient prendre le relais. Après une brève inspection des quelques caisses de rangement déposées au sol, Rory bondit avec grâce sur le large plan de travail faisant tout le tour de la cabane. Il y renifla les fioles présentes, fouilla avec le plus de délicatesse possible les étagères à sa portée avant que son attention ne se porte sur une boite en bois. Cette dernière, fermée par un système de loquet serait impossible à ouvrir en l’état. D’un coup de museau, Rory envoya la boite à même le sol. L’instinct animal enfoui au plus profond de lui sembla comme émerger quand il prit appui sur ses pattes arrière et bondit dans les airs afin de propulser tout son poids sur l’avant pour finir de casser la petite boîte. Parmi les débris, Rory en extirpa un carnet à la couverture en cuir usée par le temps. BINGO ! Stupide de laisser ses notes dans un abris de jardin mais il n’allait pas s’en priver. S’il trouvait là le secret d’hybridations botanique magique, l’héritier Barjow n’aurait aucuns scrupules à dérober pareille mine d’informations.

Son butin dans la gueule, il revint auprès d’Abigail postée à l’entrée de la cabane. Rory prit quelques instants pour s’asseoir à ses côtés, se collant volontairement contre la masse imposante de sa soeur de coeur, appuyant doucement contre le flanc du canidé. Signe de reconnaissance, petit moment de douceur avant de reprendre la suite de leur mission. Après tout juste une minute à guetter les environs, le carnet figé entre ses crocs, Rory frotta son crâne contre celui d’Abi pour lui indiquer qu’ils se remettaient en mouvement. Le renard mena la marche, attendant qu’elle s’empare des quelques racines préalablement déterrées pour pouvoir quitter les lieux au plus vite. Tout en l’attendant, ses prunelles dorées guettaient les environs, ses oreilles bougeant au rythme des nombreux bruits emplissant la nuit autour d’eux. Un hibou non loin de là, de nombreux insectes, quelques rongeurs dont la course précipitée laissaient présager leur tentative d’échapper à une issue mortelle… Rien qui ne soit particulièrement alarmant, du moins rien qu’il ne puisse percevoir ici et maintenant.
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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Mar 13 Sep - 19:13

Juin 2021

La queue noire et touffue battait l’air frénétiquement tandis que je haletais, toute langue dehors, les oreilles droites bien dressées. Apparemment totalement hermétique au grognement du renard qui essayait de me remettre à l’ordre, je me contentais de m’asseoir, tourner la tête et me gratter le cou avec la patte arrière en plissant les yeux.
Franchement, Rory me connaissait-il si mal que ça ? Pensait-il sincèrement que je ne prenais pas la soirée au sérieux simplement parce que je me permettais quelques petits écarts sans incidences ? Je savais que l’endroit pouvait être dangereux, il m’avait assez bien briefé avant notre venue sur les lieux, et je savais parfaitement être professionnelle quand il le fallait. Une balle baveuse et lancer de la terre en creusant (trou qu’on m’avait expressément demandé de creuser) n’était en rien un écart à mon devoir.
Par ailleurs, le sérieux revint de lui-même une fois que nous pénétrions vraiment sur les lieux. À partir de là, tous mes sens canins étaient en alerte et, laissant le renard entrer dans le cabanon, j’avais la délicatesse de rester à l’entrée. Prenant toutefois soin de me camoufler dans l’ombre, comme je savais si bien le faire aussi lorsque j’étais humaine, je me cachais aux yeux des curieux tout en gardant mon attention à l’extérieur. Tant que Rory ne m’interpellait pas, je ne bougerais pas. Soigneuse, je gardais les racines qu’il m’avait demandé de ramasser entre mes pattes avant. Assise, le dos bien droit, j’écoutais les bruits de la nuit avec un certain apaisement. La nature et la nuit ne me faisaient pas peur, pour autant, je restais en alerte. N’importe quoi pouvait surgir de n’importe où, et mes pupilles fixaient attentivement la fenêtre illuminée du manoir. Il y avait quelqu’un de présent à l’intérieur, et le tout était de ne pas attirer son attention.

Dans mon dos, j’entendais le goupil fureter çà et là dans le cabanon, sauter sur des caisses et chercher ce pour quoi nous étions venus. De temps en temps, une oreille se tournait en arrière, car un bruit m’attirait plus qu’un autre. Quand une boite en bois se fracassa au sol, je tournais rapidement la tête pour voir ce qu’était en train de fabriquer mon frère de cœur. J’avais craint que quelque chose lui soit arrivé avec un quelconque piège, mais en voyant son leste saut et son atterrissage pour terminer de démonter la boite me rasséréna. En le voyant se redresser et fouiller dans les débris, je reportais à nouveau mon attention à l’extérieur.
Bien que mes yeux avaient quitté un court instant la nuit, mes oreilles et mon instinct étaient restés attentifs à l’extérieur. Toutefois, ma poitrine se serra de surprise en voyant que la lumière à la fenêtre s’était éteinte. Interpellée, mon souffle coupé, je scrutais chaque fenêtre jusqu’à en voir une se rallumer, à l’étage du dessous. L’habitant était à présent au rez-de-chaussée. Je sentais mes poils se hérisser sous la pression que je ressentais, néanmoins, rien ne se produisit. Notre présence était toujours un secret.

Quand Rory me rejoignit, je terminais de me détendre tout à fait. J’adorais le contact animal que nous avions depuis si longtemps et lorsqu’il se frotta contre moi, je ne pus m’empêcher de moi-même m’appuyer un peu contre lui. Approchant ma truffe de sa gueule, je le reniflais, appréciant son odeur de goupil avant de venir léchouiller sa joue avec toute la douceur que me procurait ma forme de Berger Allemand. C’était comme un baiser. Comme je lui en faisais lorsque nous étions sous notre première forme. L’amour entre nous avait toujours été réel, bien que purement platonique. Il y avait eu une connexion que je n’avais jamais eue avec personne. Pas même Harper.
Après ce court instant, je lui emboitais docilement le pas en attrapant entre mes crocs les racines que j’avais au préalable protégées entre mes épaisses pattes velues.
La nuit était calme et apaisée. Malgré que tout se soit bien passé, j’étais soulagée de voir les frontières du terrain du manoir se rapprocher au fur et à mesure que nous nous éloignions de la cabane.
Ce fut là, juste à la limite des barrières magiques que nous avions désactivées, que la porte du manoir s’ouvrit et qu’un grand chien noir et brun s’élança dehors. Sûrement que le propriétaire voulait lui faire faire son besoin du soir, mais ça tombait plutôt mal. L’animal, apparemment habitué à monter la garde, nous flaira directement.

Ouvrant la bouche en tirant la langue, je laissais tomber les racines par terre et m’élança afin de détourner l’attention du chien après avoir jappé en direction de Rory. Je lui indiquais de ne pas m’attendre. Un chien pouvait parler avec un chien, surtout avec mon expertise des canidés. Mais un renard pouvait être une cible d’un gardien de la maison, et surtout de son propriétaire.
Lorsque le Dobermann me remarqua, il se mit immédiatement à aboyer, interpellant son maître. Je l’entendais l’appeler et se diriger dehors, pendant que moi, j’essayais d’avoir une véritable attitude de chien. La queue levée, je détournais le regard et me léchais le museau en signe d’apaisement. Laissant l’animal m’approcher, je le contournais pour éviter qu’il m’aborde de face, et je le laissais faire le chien, c’est-à-dire, me renifler le derrière. Grand Merlin voilà bien une chose que je détestais dans le monde canin. Voilà pourquoi j’écourtais la rencontre et les salutations en bondissant soudainement pour faire face au Dobermann. L’arrière-train en haut, la tête en bas, j’invitais le chien à jouer avec moi. Ce dernier semblait avoir quelque réserve, mais je savais insister, j’étais même pénible. Il fallut quelques secondes de plus au chien pour se détendre et enfin répondre à mes appels au jeu. Nous nous élancions alors, jouant à chat. Parfaite dans mon rôle de chien, je passais apparemment sans inquiétude devant le propriétaire du Dobermann, sa baguette en main. Je craignais qu’il m’attaque, mais en voyant son animal jouer avec moi, il se contenta de ricaner. Il semblait âgé et sûrement que son chien devait s’ennuyer à mourir dans ce manoir. Le voir s’amuser ainsi devait lui faire un peu plaisir. J’eus quelque remords à l’avoir volé, cet homme semblait bien brave… mais mon frère de cœur avait ses raisons. J’avais foi en lui.
Je l’entendais essayer de me faire venir à lui, mais je voulais ne prendre aucun risque. Lui faisait croire que j’étais un animal farouche, je ne le laissais pas s’approcher de moi, démontrant que j’étais trop occupée par le jeu avec son chien.

Lorsque ce dernier eut en assez de jouer, je le laissais aller faire ses besoins et moi, je m’éclipsais au travers des magnifiques fleurs et buissons puis sortait de la zone de barrière magique, là où j’avais quitté Rory. Je ramassais rapidement les racines qui restaient et retournais vite dans les bois. C’était qu’il ne fallait pas attendre l’instant où le vieux sorcier réaliserait que sa barrière protectrice était tombée, ou alors il accuserait son chien qui était sorti de la zone en me voyant.
Une fois dans le sous-bois, instinctivement je me mis contre le vent pour éviter de propager mon odeur et, toute truffe dehors, je cherchais l’odeur de mon ami. La piste était fraiche, je n’étais pas loin, et, attentive à ne pas perdre sa trace, je me mettais à sa recherche en trottinant. J’étais essoufflée par la course que je venais de réaliser avec le Dobermann. Transpirer et haleter avec des racines dans la gueule était un véritable calvaire. Pourvu que Rory ne soit pas trop loin.



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Dim 18 Sep - 18:46
Promenons-nous dans les bois pendant que... Oups !Si Rory avait pris l'habitude de partir seul en mission c’était pour une raison toute simple : exercer le contrôle le plus absolu de la situation. Douce illusion, absurdité grotesque même en fonction des opinions divergents. Depuis son plus jeune âge et principalement depuis qu’il avait été à même d’adopter sa forme de canidé des sous-bois, l’héritier Barjow brillait pour son goût de l’aventure. Une appétence qui n’était que peu en accord avec le jeune homme en devenir. En effet, déjà lors de ses années à Poudlard, il n’était pas rare de le voir rentrer d’expéditions nocturnes couvert de plaies plus ou moins conséquentes, ces dernières se fondant à la quantité déjà impressionnante qui recouvrait son corps à un si jeune âge. Une excuse comme une autre pour noyer le poisson mais surtout oublier par la même sa condition. Méthode détournée pour évacuer la rage intérieure, le stress et le sentiment d’injustice. Des appels à l’aide dissimulés derrière des actes bien souvent jugés d’inconscients, parfois de suicidaires et un rejet massif de toute forme de soutien qu’on aurait pu lui porter. Dans le lot pourtant Abigail faisait figure d’exception. Raison pour laquelle il l’avait invité ce soir à la rejoindre dans ces bois isolés de toute trace de civilisation humaine. La demoiselle, source de lumière incandescente dans son univers de noirceur infinie, se dressait en égérie indétrônable. Une seule ombre au tableau : sa sûreté. Déjà à l’époque de leurs études au château magique Rory rechignait à ce qu’elle le suive dans la forêt interdite, à présent que tous deux étaient adultes et qu’il avait bien failli y passer à de nombreuses reprises, ses scrupules s’intensifiaient.

Il pouvait donc être surprenant de les voir tous deux sous leur forme canine à arpenter les bois en quête du manoir prit pour cible par l’héritier Barjow. En réalité, ce dernier avait cédé à sa soeur de coeur. Par sa présence avec lui ce soir, il espérait pouvoir la rassurer sur ses agissements, passer un moment en sa compagnie, lui changer les idées alors que l’été arrivait mais également renouer avec le bon vieux temps de leurs folles aventures. La mission devait être simple, rapide et surtout sans aucun danger. Une infiltration dans les règles de l’art sous une forme au demeurant anodine qui n’éveillerait à priori aucuns soupçons. Voilà comment Rory avait présenté les choses à Abigail, gardant tout de même un certain sérieux en sa présence. Bien loin d’adopter la même attitude que durant leur adolescence ou même quelques instants plus tôt quand il avait rejoint son amie, la saluant par le jeu sous son apparence de goupil, son comportement se fit plus sérieux à l’approche de la clôture magique. Il y avait peu de place à la détente dans son esprit, conditionné par les nombreuses missions en extérieur menées jusque là. Après tout, même sa plus récente en compagnie d’Alexis avait su montrer que la situation pouvait dégénérer très rapidement. Ce soir là deux êtres vivants avaient trouvé la mort : un chien et un humain. Rory préférait éviter pareil dénouement face à Abi.

Jusque là, tout se passait selon le plan. Aucune sécurité supplémentaire n’avait été rajoutée, le chien du propriétaire des lieux était comme prévu dans le manoir, le jardin botanique n’était pas gardé et il parvint même à rapidement dénicher les notes du vieillard. Une chance que ces informations précieuses se trouvent ici et non à l’intérieur. Se glisser dans la demeure aurait été une toute autre paire de manche. Qu’importe l'âge du sorcier, la présence d’un chien ainsi qu’une infiltration de nuit s’avéraient toujours être des paramètres délicats. Son butin dans la gueule, Rory retrouva la silhouette massive de son amie, prenant quelques instants pour lui témoigner à nouveau son affection ainsi que sa reconnaissance. Bien qu’il aurait pu effectuer pareil larcin seul, sa présence était un plus non négligeable. Le coeur léger, pensant déjà à comment il pourrait tirer profit de tout ce que contenait le petit carnet, l’innocence s’envola quand il entendit la porte du manoir s’ouvrir dans leur dos. Sans se retourner, l’allure de Rory s’accéléra pour se cacher sous le couvert du bois. Ce fut quand il fit volte face suite au jappement d’Abi qu’il la guetta nerveusement rejoindre le Dobermann. Fuuuuuuck ! L’héritier Barjow avait beau avoir une confiance aveugle en son amie et sa capacité à se faire passer pour un chien, il doutait de la crédulité de l’animal à son égard. Nerveux, il avait relâché le carnet au sol, piétinant nerveusement face au spectacle offert par les deux imposants canidés. Rory devait se faire violence pour ne pas intervenir d’une façon ou d’une autre tout comme contrôler les maigres couinements qui lui échappaient devenait une torture.

D’un regard soucieux, le potionniste suivit toute la scène de loin, à l’abris des regards. A cet instant précis, l’intégrité de leur mission n’avait plus grande importance si Abi se retrouvait en danger. Ses frêles pattes n’avaient de cesse de lacérer le sol sous ses allers et venues incessantes, hésitant à plusieurs reprises sur la marche à suivre. Était-ce sa forme de goupil qui altérait son jugement suite aux nombreuses mauvaises expériences subies ? Avait-il développé une véritable crainte des chiens depuis ? Allez savoir. Le sorcier dissimulé sous l’épaisse fourrure orange ne fut rassuré que quand le Doberman sembla se désintéresser d’Abi, permettant à cette dernière de s’échapper discrètement. Il attendit quelques secondes, guettant avec toujours autant d’appréhension la réaction du vieux propriétaire pour finalement récupérer le carnet et s’enfoncer dans la forêt. Histoire de mettre une certaine distance entre eux et les abords du manoir, Rory laissa ses pattes atteindre une vitesse de pointe grisante et stoppa sa course derrière un petit fourré. De façon délibérée, l’animagus avait fait attention à courir dans le sens du vent, laissant ainsi ses effluves parvenir jusqu’à la truffe experte de son amie. Une façon de se retrouver sans grande difficulté. A sa vue, un jappement de joie et soulagement lui échappa, son crâne prit une fois de plus le chemin de son épaule pour s’y frotter affectueusement. Sous sa forme adulte Rory ne l’avouerait jamais mais il avait eu énormément peur pour elle. Durant ces longues minutes il s’était maudit de l’avoir fait venir ici, de l’avoir emmenée avec lui sur le terrain. Des aveux qu’il ne pourrait formuler à Abi de crainte qu’elle s’agace d’être considérée comme une petite créature fragile.

Le soulagement passé, Rory inspecta d’un peu plus prêt les racines transportées par Abi, en vérifiant de façon plus posée l’état mais surtout la qualité. Avec de tels échantillons il allait pouvoir se lancer dans des expériences aux résultats prometteurs. Entre cette récolte et le carnet, véritable mine d’informations, cette mission était un véritable succès. Sa satisfaction prit la forme d’un petit jappement accompagné d’un doux coup de museau sur les babines d’Abi avant de rassembler leur butin pour se remettre en chemin. Hors de question de transplaner si prêt du manoir. D’un pas trottinant, ils regagnèrent doucement le point de rendez-vous initial quand un craquement sonore violent vint troubler la quiétude de la nuit. En réaction à ce bruit mortifère, les quelques oiseaux présents sur les lieux s’envolèrent de concert. Presque aussitôt, l’ensemble de son pelage s’était gonflé, réaction instinctive en réponse à la peur de cet inconnu qu’il n’attendait pas. La menace était là. Tapie dans l’ombre. Grognant d’un timbre caverneux qui ne laissait présager rien de bon. La bête vint le priver de toute réflexion quand elle finit par sortir de son point d’observation. Sombre, massive, sa gueule béante sertie de canines à la lueur terrifiante, elle les transperçait de ses orbes dorées animées par une cruauté presque palpable. Fuck me… Un loup. Potentiellement même un loup-garou à en juger par cette folie qu’il lisait dans ses prunelles sauvages. Il y avait cet éclat, cette animosité qu’il n’avait jamais retrouvé chez aucune autre créature. Et dire que ça devait être une mission simple, calme et surtout sans danger…
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Juin 2021

Le renard retrouvé, je posais les racines et m’asseyais sur mon derrière, toute langue dehors pour haleter et reprendre mon souffle. Je laissais mon ami évacuer son stress et sa joie de me retrouver non sans rire intérieurement. Sous sa forme humaine, il ne faisait aucun doute que Rory m’aurait engueulée et traitée de tous les mots, alors que sous nos formes animales, il se contentait de me montrer son affection. À dire vrai, je préférais cette seconde version… je n’étais pas dupe, il avait fait les quatre cents coups avec Harper sans jamais trop m’inclure. Oh, je ne leur en voulais pas, mais pourquoi inclure mon premier amour dans les cachoteries et m’engueuler moi dès que je prenais le moindre risque ? Franchement, est-ce que Moïra avait passé le mot à tout le monde pour me pourrir la vie ?
Bref, je m’ébrouais pour évacuer le stress qui m’avait envahie malgré ma course-poursuite avec le Dobermann. On avait eu chaud ! Rory ne l’admettra jamais, mais heureusement que j’avais été là. Il aurait sûrement été coursé par le chien de garde s’il avait été seul. Mais évidemment, la présence de la petite Abigail fragile ne sera pas reconnue à sa juste valeur, comme toujours. C’était l’histoire de ma vie, à l’école, dans ma famille, en dragonologie, avec mes amis et dans mon couple.
Facilement remplaçable.

Gardant bien mes pensées sombres pour moi, je balançais lentement ma queue de droite à gauche tandis que j’observais le goupil analyser ce que nous avions chapardé. Ses jappements m’amusaient et je le manifestais en de petits couinements, battant la queue un peu plus fort. Alors qu’il venait poser sa petite truffe pointue contre mes babines, je ne ratais pas l’occasion pour lui donner un monstrueux coup de langue sur le visage. Il n’était pas baveux ! Mais le geste avait été là, et il était tout de même quelque peu dégoutant. Je ne perdais rien de mon côté taquin. Après tout, j’étais si heureuse d’être à nouveau sous ma forme canine, j’étais si heureuse dans ma vie de tous les jours malgré mes doutes constants, j’étais si heureuse d’être là ce soir avec lui. Tout allait bien et tout irait bien. J’étais confiante.

J’emboitais le pas de mon frère de cœur, légère de cette situation. Les difficultés étaient derrière nous, il ne nous restait plus qu’à rentrer chez nous et aller nous coucher. Je sentais déjà la délicieuse odeur florale de mes draps accompagnés de celle de Harper, si épicée et envahissante. De satisfaction, je plissais un peu les paupières en suivant la queue touffue rousse à la pointe blanche. Ma truffe frétilla sous les effluves que mon imagination m’envoyait, jusqu’à ce que quelque chose me troubla. Un craquement suivit. Les oiseaux s’envolèrent à grands cris.
Mon sang ne fit qu’un tour, mes oreilles gigotèrent dans toutes les directions jusqu’à trouver l’origine de ce qui nous observait dans l’ombre. Il se détacha lentement de sa cachette, montrant sa carrure imposante, presque monstrueuse. La dorure de ses yeux aurait presque pu m’hypnotiser si les picotements de mes poils qui se hérissaient ne me gardaient pas à la réalité. Il n’avait rien d’un loup ordinaire… j’en déduisais donc parfaitement de ce qu’il s’agissait. Nous aurait-il suivis ? Est-ce que notre rencontre était un hasard ? Est-ce que lui aussi était venu chercher ce que Rory convoitait ?
Il était terrifiant, son odeur sauvage et pour ainsi dire nauséabonde prit le dessus sur les fleurs et les épices. L’image de ma nuit paisible s’effaça lentement.

Malgré la peur qui glaçait la moindre parcelle de mes os, je réagis au quart de tour. J’étais habituée à ce genre de rencontre, j’étais préparée à y faire face. Une fois. Une seule fois je n’avais pas su agir et je portais encore aujourd’hui le deuil de mon frère de sang. Depuis, j’avais vécu des situations dangereuses en aiguisant mon instinct et mes réflexes. Ce soir, foi de moi, je ne perdrais pas un deuxième frère. Ce n’était ni négociable ni envisageable. Que les étoiles m’en soit témoin, je ne resterais pas figée sans rien faire. Un instant, l’idée de reprendre forme humaine me traversa l’esprit… mais je n’avais emporté ni baguette ni objets magiques, la mission ne devant initialement être que tranquille.
Alors, l’instinct animal s'éveilla véritablement. Le chien de berger, gardien de troupeaux, protecteur par ses fonctions s’éveilla, plus imposant que je ne l’autorisais d’ordinaire.
Je préférais mourir plutôt que de voir Rory blessé. Grâce à Merlin, Harper et Moïra n’étaient pas présentes. Elles étaient en sécurité et je n’avais pas à m’en préoccuper. Seul Rory comptait à présent.
À l’unisson de celui qui nous faisait face, je me mis à grogner de manière sourde et gutturale. Les poils de ma nuque et de ma croupe se hérissèrent pour me rendre d’autant plus impressionnante. Mes longues canines pointues se révélèrent totalement tant je retroussais les babines. Mes oreilles se plaquèrent derrière ma tête et ma queue s’arqua très légèrement, elle aussi ébouriffée.

De toute ma masse noire et cendrée, je poussais sans réelle retenue le petit goupil pour l’inciter à s’en aller avec ses biens volés. Attitude illusoire je le savais, mais au moins j’avais à cœur de lui dire de s’en aller. Il avait tout à perdre, une famille à diriger, une sœur à protéger, des expériences à mener pour le monde magique. Moi, je n’avais rien. Ma famille avait perdu son meilleur enfant, je ne serai qu’une moindre perte, mes élèves retrouveront un professeur bien plus émérite que moi et ma femme saura vivre sans moi, après tout, elle l’avait déjà fait.
Il n’y avait aucune hésitation à avoir quant à qui devait partir et rester. D’un coup d’œil sérieux à Rory, je lui indiquais d’un geste de la tête de s’en aller avant de revenir sur le loup-garou. S’il se croyait impressionnant avec sa gueule de loup, il se mettait les griffes dans les yeux.
Je fis quelque pas en avant pour m’interposer entre le petit renard et notre opposant, lâchant quelques aboiements graves et menaçants sans jamais cesser de grogner. Bientôt, mon ronflement passa de guttural à un roulement plus clair et distinct. Ma gueule s’ouvrit davantage, laissant apercevoir cette fois le reste de mes crocs. Je me ramassais légèrement alors que le loup-garou s’avança sans perdre de sa menace.

Viens, je t’attends. Je vais te faire passer l’envie de toucher à mon frère et de nous emmerder.


Dédé:


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Le membre 'Abigail MacFusty' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Mission' :
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Sam 24 Sep - 18:57
Promenons-nous dans les bois pendant que... Oups !Quoi de mieux qu’une mission « simple » pour se dégourdir les pattes ?! Surtout juste après une longue période d’inactivité. Il y avait bien eu cette mission avec Lexi qui avait failli tourner au drame à l’arrivée des trois chiens ainsi que leurs deux maîtres. Heureusement, son amie était là pour le soutenir et lui apporter son aide dans cet instant délicat. La jeune femme avait plus d’un tour dans son sac avec ses connaissances médicales, son accès à certains composants chimiques tout comme sa combattivité hors norme. Pour ce soir, Rory avait plutôt opté pour de l’infiltration non sensible. Pas de gardes, pas de chiens ultra entraînés, rien qui ne soit lié à des Mangemorts, rien de trop politique ou lié à une société. Toutefois, le butin de ce soir allait clairement l’aider dans ses recherches mais surtout dans la culture de ses propres plans dans l’arrière boutique de Barjow & Beurk. La présence d’Abigail était clairement un plus avec sa nature animagus mais surtout sa forme animale plus commune et acceptable auprès d’un manoir. Après tout, face au meilleur ami de l’Homme, ne peut-on pas tout simplement fondre ?! Un renard en revanche, n’importe quelle personne vivant à la campagne pourra vous dire la nuisance que cela constitue. Pas étonnant que Rory soit si souvent chassé, traqué avec une cible sur le dos. Il représentait l’ennemi numéro un à abattre, la peste personnifiée vectrice de maladies, venant semer la zizanie et manger les poules des braves gens. Quelque part, il avait peut-être écopé de la ruse du goupil mais tout le reste lui collait également à la peau. Une belle allégorie de sa vie où, dès l’instant de sa naissance, Rory avait été détesté pour ce qu’il était et représentait.

C’est en voyant Abigail revenir saine et sauve que la réalité le frappa un peu plus durement. Sans elle il serait probablement encore empêtré dans une course effrénée à fuir l’imposant chien ou à croupir sous ses crocs. La petite Abi sous sa forme humaine comme sous cette apparence de gros chien demeurait toujours agréable et « passe-partout ». On ne s’en méfiait pas et c’était clairement un avantage pour lui ! Si seulement il avait pu être un petit écureuil ou tout simplement un chien, peut-être n’aurait-il jamais eu de soucis à ce niveau là. Témoignant son soulagement et l’affection portée à son amie par un nouveau rapprochement physique, chose impossible sous sa forme humaine, Rory laissa échapper un bref jappement à ce nouveau coup de langue. Vaine protestation suivie par un petit mordillement sur le haut de l’épaule du large chien. Leur course en direction du point de départ pouvait reprendre. Tout en trottinant, le sorcier imaginait déjà les nombreuses merveilles qu’il pourrait accomplir grâce au savoir contenu dans le petit calepin à la couverture de cuir. Tant de connaissances issues de nombreuses années d’expérimentations qui se retrouvaient à présent en sa possession. Qu’il les ait obtenues par le vol ou de façon tout à fait légitimes importait peu. L’essentiel c’était bel et bien d’y avoir accès et de tester si toutes ces informations pourraient déboucher sur un enrichissement conséquent. Après tout, qu’y avait-il d’autre comme objectif dans ses missions que la retombée pécuniaire ? Oublier l’espace d’un instant par un rush d’adrénaline sa vie complexe ? Espérer périr bêtement suite à un cambriolage ou une infraction qui tourne mal ? Ou peut-être sous les crocs acérés d’un animal sauvage…

L’option la plus viable se profilant à l’horizon alors qu’un puissant craquement suivi d’un grondement sourd émergea d’un bosquet. Il n’y avait pas trente six mille solutions possibles. Une telle rencontre, un tel profil ne pouvait signifier qu’une seule chose : loup-garou. Très brièvement, le regard doré du goupil se porta vers la canopée où il y décela la rondeur de l’astre lunaire. Cette simple vision lui glaça le sang. Comment n’y avait-il pas pensé ? Pourquoi par la barbe de Merlin n’avait-il pas pris cet élément en considération ?! Les loups-garous ne se limitaient pas à la Grande Bretagne. Il avait été si con que cela pour omettre ce détail dont l’importance allait compromettre la vie d’Abigail. Car c’était bien le seul et unique élément qui comptait à présent : protéger Abi du lycan. Rory avait fait face suffisamment de fois à Kesabel et les loups de sa meute pour déceler la folie dansante dans le regard de celui les menaçant ce soir. Le loup avait laissé toute humanité derrière lui. Il était prêt à en mettre sa main à couper tant les prunelles scintillantes de la bête s’animaient d’une lueur terrifiante. Par pur instinct, tout son corps se raidit, ses poils de feu gonflant sur l’ensemble de son échine jusqu’à l’extrémité de sa queue. Face aux deux autres canidés, il faisait peut-être pâle figure mais il n’en était pas moins téméraire pour autant. Hors de question de laisser faire quoi que ce soit. La gorge gonflée par les nombreux grognements qui y roulaient, menaces pour le loup qui commençait à avancer dans leur direction.

A la sensation d’Abi le poussant sans grande délicatesse, Rory resta campé sur ses positions, laissant un jappement bien différent des précédents lui échapper. Il savait le message qu’elle voulait lui faire passer. Hell no ! Hors de question ! Plutôt crever que de la laisser là. Tout était de sa faute ! Jamais il n’aurait dû l’amener ici. Jamais il n’aurait dû accepter. Pourquoi avait-il fait cette connerie monumentale. Bien déterminé à ce que le loup ne soit pas à même de toucher à un poil de son amie, Rory était prêt à mourir sous les crocs du lycan. Après tout, depuis que Caïn avait tenté de le tuer à ses quatre ans, le nouvel héritier du clan Barjow brûlait la vie par les deux bouts. Rien ne le retenait. Lilibeth serait probablement mieux sans lui et toute cette tension générée par ses rapports complexes avec leur père, Abigail elle-même trouverait réconfort dans les bras d’Harper et la liste s’arrêtait là. Personne ne l’attendait une fois la nuit tombée, la boutique pourrait se passer de lui, non vraiment Rory Barjow ne manquerait à personne une fois le choc passé. Ce fut avec cette pensée que le renard s’élança subitement sur le loup afin de le prendre par surprise. Attaquant la bête par le flanc, ses crocs se plantèrent immédiatement dans le cou de l’animal, une patte prenant appui sur son épaisse encolure afin de le faire chuter. Probablement à cause de l’impact vif et inattendu, le loup chuta lourdement au sol, un grondement bien plus sinistre s’échappant de sa gorge dont le sang giclait déjà dans la gueule de Rory. Bien déterminé à lui infliger un maximum de souffrance dans l’espoir qu’il battrait en retraite, ses pattes arrières griffaient violemment son flanc offert en pâture, renforçant la prise de ses canines dans l’encolure pour approfondir les plaies sous l’imposante fourrure sombre. La surprise du choc passé, il ne fallut pas grand chose au loup pour reprendre contenance et se redresser, repoussant avec une violence inouïe le pauvre goupil qui vint heurter le tronc d’un arbre. Sous l’impact de l’écorce contre ses pauvres os, un jappement de douleur lui échappa, sentant un pic intense se propager dans son échine jusqu’à ses pattes. Il fallait agir vite, se redresser. Une première tentative et voilà qu’un nouveau jappement plaintif déchirant s’extirpa de sa gueule. Fuck !!! Rory n’eut pas le temps de jeter un regard à Abi que le loup se ruait déjà sur lui, sa dentition à la clarté funeste propulsée en direction de ses pattes. Il y planta ses crocs, suivi par un long hurlement de douleur qui transperça le silence morbide nocturne.
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Juin 2021

Soyons tout à fait honnêtes : sans côtoyer régulièrement un sorcier atteint de lycanthropie ou qui n’est pas touché lui-même, qui surveille les cycles de la lune et s’en soucie ? En dehors des astronomes, pas grand monde, tout le moins, c’était ce que j’imaginais.
Alors, comment en venir à blâmer Rory de ne pas avoir pensé à ce détail de taille ? Pour être tout à fait honnête, je ne songeais pas une seule seconde à lui en vouloir. Peut-être que d’autres le feraient, mais pas moi… parce que moi-même n’y avais pas songé. Si tel avait été le cas, je lui aurais fait part de mes doutes et de mes aprioris. Quand bien même, je l’aurais tout de même accompagné, qui plus est, j’étais le genre de personne à adorer les monstres… mon frère de cœur le savait que trop bien. Du haut de mon mètre cinquante, je faisais face aux élèves qui levaient la main sur moi à l’époque, je réussissais à voir de la détresse en les âmes les plus tourmentées comme chez Rory, je voyais la douceur derrière l’agressivité des dragons et je remarquais l’humain derrière le loup-garou.
Sans être naïve, j’avais toujours été persuadée que la bonté d’âme persistait en n’importe qui, que les ténèbres ne pouvaient pas engloutir totalement quelqu’un… et je restais profondément persuadée de cela alors que je plantais mon regard brun dans les iris jaunes de notre adversaire. Toute humanité les avait pourtant quittés, ils respiraient la haine et la monstruosité, mais je n’avais pas peur. Je n’avais jamais craint les créatures, pas même après le terrible accident qui avait coûté la vie à mon frère.
Après avoir bousculé la petite boule rousse et hérissée à mes côtés, je fis face, tel un bouclier. On pouvait se moquer de moi et me reprocher bien des choses, mais on ne pouvait jamais dire que je fuyais les situations ou que je ne faisais pas face. J’avais toujours affronté les choses, j’avais toujours fait preuve de courage. Il n’y avait qu’une seule situation où je refusais d’entendre la vérité, et elle ne se prêtait pas à l’instant que j’étais en train de vivre.
Crocs dehors, oreilles plaquées sur ma nuque, poils ébouriffés, muscles tendus, j’attendais le bon moment pour agir… parce que je n’étais pas de ceux qui attaquait en premier. Un autre trait de ma personnalité qui abhorrait la violence. Oui, mais ce comportement allait peut-être coûter la vie à Rory.

Un éclair roux bondit devant moi pour se lancer sur le loup. Je le vis se cramponner au cou du sorcier transformé en s’acharnant sur lui avec une vivacité que je lui avais rarement vue. Le loup-garou tomba à la renverse, et ce fut à ce moment que je profitais pour bondir à mon tour. Franchement, que pensait Rory ? Que j’allais rester là à compter les points ?
Je sautais à mon tour sur le flanc du lycan pour le mordre et le griffer, sans grande conviction pour le moment. Je cherchais à l’inciter à partir, pas à véritablement le blesser. Ce fut peut-être une nouvelle erreur puisqu’il se releva en me repoussant avec une telle force que je fus envoyée au sol. Je luttais contre les points blancs qui s’imposaient devant mes paupières tandis que j’entendis un premier couinement après un impact au bruit sourd qui m’arracha une grimace.
Merde, Rory.
Je secouais la tête pour reprendre contenance. Ce fut là que je vis le lycan foncer sur mon ami et lui attraper les jambes avec une rare violence.
Le hurlement me glaça le sang au même temps qu’il chauffa l’intérieur de mes tripes. La gardienne en moi vit rouge.

L’instinct du chien prit encore une fois le dessus. Je me relevais avec rapidité pour me jeter à corps perdu sur le loup. Cette fois, je ne vins pas planter mes crocs avec flegme dans ses flancs, mais avec une brutalité sourde directement sur sa gueule.
J’avais pour seul objectif qu’il lâche Rory. Je sentis mes crocs s’enfoncer dans ses moustaches et sur son front, manquant de peu son œil. Acharnée, la rage au cœur, je me mis même à secouer la gueule, quitte à infliger de nouveaux légers dégâts aux jambes de mon frère. C’était un moindre mal pour qu’il le lâche… et il le fit enfin.
Moi, en revanche, je m’acharnais toujours. Ouvrant la gueule, je bondissais encore contre notre adversaire pour le faire reculer encore et protéger toujours mon pauvre renard. J’attrapais la mâchoire du loup dans la mienne, mes crocs s’enfonçant dans sa bouche puissante et dans sa joue. Mes pattes avant s’acharnèrent cette fois avec véhémence dans le cou du lycan. Sous les poils, je sentais mes griffes pénétrer sa chaire.
Toute forme de douceur m’ayant quittée, je n’avais plus qu’un seul objectif en tête : protéger Rory.

Bientôt, je me retrouvais debout sur les pattes postérieures, au corps à corps avec le loup qui réussit à se dégager de ma prise. Il avait beaucoup de force, et ce n’était véritablement pas difficile de prendre le dessus sur moi. J’avais beau être un grand chien, je restais une petite sorcière menue aux muscles tout relatifs. C’était sans compter ma condition diminuée à cause de la dépression.
Ses griffes vinrent à leur tour labourer la chair de ma gorge et de ma poitrine, sa gueule se planta dans ma nuque. Je laissais échapper des jappements de douleur, non sans riposter, ma hargne ne tarissant aucunement.
De violentes douleurs se succédèrent dans mon dos, sur ma nuque, ma poitrine, mes flancs… bientôt je perdais le compte et l’ensemble de mon corps me faisait souffrir. Petit à petit, je sentais mes forces m’abandonner. J’étais à bout de souffle, mais pourtant, je m’acharnais. Hors de question qu’il touche à un poil de Rory.

Je reculais un peu afin de reprendre mes esprits. Je profitais de ce laps de temps pour jeter un coup d’œil en direction de mon ami pour m’assurer de son état. Il fallait que je le sorte de là, nous devions partir. Le combat était trop difficile, et si ma survie m’importait peu, j’avais à cœur d’envoyer Rory en sécurité.
Hélas, la seconde d’inattention que me demanda ce coup d’œil permit au loup de m’attaquer. Il enfonça une nouvelle fois sa mâchoire dans ma nuque, me faisant hurler de douleur. Cette fois il s’acharna. Il me secoua en me donnant de violents coups de griffes. Je sentis de fulgurantes douleurs dans les côtes, priant pour que ma colonne vertébrale tienne le choc. Faiblement, je ripostais, priant pour qu’il me lâche avant la rupture.
Le temps s’étira alors que j’étais devenue une véritable proie. Dans un effort surhumain, je réussissais à donner un ultime coup de griffe dans l’œil du lycan qui m’envoyait alors valser dans les airs. Me rencontre avec la terre ferme fut lourde dans un nouveau craquement sombre. L’arrière de mon crâne rencontra une pierre, invoquant de nouvelles taches blanches. Un voile sombre envahit mon esprit alors que je vis le loup-garou boiter sans comprendre dans quelle direction il se dirigeait. Est-ce qu’il battait en retraite ou est-ce qu’il allait encore m’attaquer ?
Les yeux mi-clos, je luttais contre l’évanouissement tandis qu’une silhouette s’imposa devant moi. Une silhouette féminine, élancée, au sourire immense et à la chevelure brune merveilleuse. L’odeur des épices envahit mes sens.
Je poussais un gémissement alors que le voile ténébreux gagnait en terrain. J’ignorais si j’avais repris forme humaine. Je devais sourde à cause du sang qui battait mes tempes. Je devenais aveugle, seule cette silhouette envoutante s’imposait.
Oh… Harper.



Never Ending Circles
ANAPHORE


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Anonymous
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Mar 4 Oct - 19:26
Promenons-nous dans les bois pendant que... Oups !Ça ne pouvait pas bien se finir. Après toutes ces années passées à écumer la forêt interdite, la campagne européenne et à de rares occasions nord-américaine, Rory en avait rencontré des bêtes monstrueuses. Magiques ou tout ce qu’il y a de plus « normales », nombreuses étaient celles qui avaient marqué sa chair de leurs confrontations. Ours, chiens, centaures, trolls, acromentules… La liste était longue mais il pourrait dès ce soir y ajouter « loup-garou ». Du moins s’il survivait à la rencontre ce qui, en toute honnêteté, semblait plutôt mal barré aux vues du regard de la bête dans lequel la folie dansait tel un brasier incandescent. Il fallait faire un choix, se positionner et vite ! L’indécision ne ferait qu’un peu plus précipiter leur sort. Bien décidé à faire gagner du temps à Abigail pour que cette dernière puisse fuir, Rory se jeta sur le loup toutes canines dehors. En dépit de sa stature chétive comparée à la bête, il parvint, sous le coup de la surprise, à faire basculer l’animal sous l’impact de son poids. Les crocs plantés dans l’épaisse encolure touffue du loup, le goût ferreux de l’hémoglobine jaillissant sur sa langue lui permettait de savoir qu’il était sur la bonne voix. Comme par instinct, il entreprit de lacérer ses flancs à l’aide de ses pattes arrières dans une tentative un peu vaine de ralentir mais surtout sensiblement blesser le monstre. Quelle ne fut pas son désarroi en voyant Abigail le seconder dans cette tâche. Fuck Abi ! Un grognement de mécontentement lui échappa, noyé cependant dans l’intense grondement qui n’avait de cesse de quitter sa gorge à mesure qu’il lacérait le cou de leur agresseur.

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