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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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Garnet Davis
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Jeu 4 Aoû - 18:04
Un nouveau désespoir
«Fin avril ? Début mai ?»



Il n'y a pas si longtemps, dans une intrigue bizarre, très bizarre.




Épisode IV
Un nouveau désespoir


Après avoir torturé et assassiné son frère aîné pour tenter de découvrir où son père se cachait, Garnet apprend qu’elle a une petite sœur, Pearl, vivant en Grande-Bretagne et étudiant à Poudlard. Souhaitant à tout prix la préserver du joug de sa famille, elle cherche à la retrouver. Ne sachant pas comment contacter Ludivine, ni comment a évolué leur relation, elle doit se résoudre à demander de l’aide à son seul ami sorcier : le Mystérieux Nathan, aussi connu sous le terrible nom de Bouclette. Ce dernier refuse de donner l’emplacement de Poudlard mais accepte de protéger Pearl. Entre-temps, le Blood Circle a attaqué Azkaban, la prison sorcière de très haute sécurité, lors de cette attaque, Garnet a été grièvement blessée et Amber a découvert l'existence de son autre Elle. Alors qu’elle n’a pas encore été remise de ses blessures, Garnet est complice de trahison pour avoir aidé une prisonnière à s’échapper. Elle prend contact une nouvelle fois avec Bouclette, pour l’aider à exfiltrer la sorcière, mais ce dernier répond trop tard. Elle demande tout de même à le rencontrer, pour prendre des nouvelles de sa sœur…  





Je ne pouvais pas prendre l’escalator. L’ascenseur. Où était l’ascenseur ? Le monde était d’un chiant quand on avait des difficultés à marcher. Je finis par trouver l’ascenseur qui me permettait d’atteindre le quai du métro. J’attendis que quelqu’un laisse son ticket en sortant, pour que quelqu’un, en l'occurrence moi, puisse le réutiliser. C’était long…  Mais une fois la barrière passée, je n’avais plus qu’à attendre que mon métro ne me dépose à la bonne station. La station Canary Wharf ; mon lieu de rendez-vous avec Nathan. Il nous fallait un lieu public, assez loin du QG de Cercle pour pas qu’on nous surprenne. Je ne savais pas pourquoi il était aussi recherché, mais il valait mieux éviter qu’on nous voit ensemble.

J’ignorais pourquoi je faisais confiance à ce gars. La première fois que je l’avais rencontré, c’était dans une de nos cellules. J’avais jugé que son emprisonnement n’était pas justifié et j’avais profité d’un raid des sorciers pour le libérer. Ça aurait dû être l’une des pires erreurs de ma vie et pourtant… Il semblerait que lui et moi avions des ennemis en commun puisque je l’ai retrouvé dans la cave d’un mangemorts que je filais. Bouclette devait avoir un don pour s’attirer les emmerdes. Toujours était-il qu’en dehors de Ludivine, c’était mon contact le plus fiable au sein du monde sorcier. Et ami, aussi, peut-être. Surtout que j’étais sans nouvelles de Ludivine depuis que j’ai… Depuis qu’elle était au courant pour mon appartenance au Cercle…

Frisouille avait déjà eu l’occasion de me mettre en garde contre les agissements du Cercle. J’avais eu l’occasion de voir de mes propres yeux que les Terry utilisaient des enfants comme cobaye. Des enfants enfermés… Peu avant l’attaque chez Ludivine, j’avais eu l'opportunité de faire libérer un gosse… J’avais profité de l’anniversaire de Bob où une grande partie des agents du Cercle avaient quitté leur poste pour faire la fête. Je m’étais faite chopée par l’un des jumeaux Rosebury, mais étrangement, il m’avait aidée en trafiquant les enregistrements des caméras. Pour exfiltrer le gamin, j’avais dû demander de l’aide à Nathan. Les deux garçons semblaient bien se connaître… J’aurais pu croire que c’était son petit frère ; il fallait dire qu’ils se ressemblaient, aussi bien physiquement que par leur stupidité… En tout cas, Bouclette avait pas l’air à l’aise de nous voir réuni tous les trois, comme s’il craignait que le gamin dise un truc que je ne devais pas savoir. Les secrets qu’il devait avoir pour moi n’étaient même plus une surprise, et je n'avais pas cherché à en savoir plus…

Lors de mon escapade avec Rasak, nous n’avions pas pu trouver mon père… Dans la maison de mon enfance, nous avions simplement croisé mon abruti de frère aîné. Ce n’était pas une mince affaire de le faire parler, mais il avait fini par cracher des informations intéressantes. Jacob habiterait en Angleterre depuis la mort de Tante Gladys. Il vivrait avec sa fille benjamine, Pearl. Ma sœur. Bien entendu, la première chose que je fis, ce fut de vérifier la maison de la vieille Gladys. C’était toujours une ruine, il ne vivait pas là. Mais au delà de retrouver Jacob, ce que je devais faire… C’était retrouver cette sœur. Tout ce que je savais, c’était qu’elle venait d’être d’entrer à Poudlard. Je devais la libérer du joug de cette famille. Je devais la protéger de leurs idées tordues. Et… Plus tard… Bien plus tard, quand je le pourrais… Je devrais la protéger de sa propre magie…

J’avais demandé à rencontrer Nathan une première fois, peu après cette découverte. Je l’avais supplié de me conduire à Poudlard, ou de me dire comment y accéder. Il avait refusé, malgré mes explications de la situation. Il ne devait probablement pas avoir assez confiance ; à sa place je n’aurais pas confiance. Tout ce que j’avais obtenu de lui, c’était qu’il la prenne sous son aile en prenant soin d’elle. Ce n’était pas grand chose, mais c’était déjà ça.

Les mois avaient fini par passer. L’échange de marchandise, Azkaban, Amber qui comprend mon existence, Lyam qui fait jouer la carte du donné pour rendu pour que je l’aide à exfiltrer une prisonnière. J’avais voulu jouer de mes relations avec Nathan pour qu’il nous aide à la faire quitter le monde moldu, mais ce crétin avait mis tellement de temps à répondre qu’elle avait réussi à perdre la vigilance du Rosebury. Parfois, je me demande à quel point je suis entourée d’incapable au sein du Cercle… Toujours était-il que, quitte à avoir un réponse, bien que tardive, du sorcier, je pouvais en profiter pour demander des nouvelles de Pearl. Peut-être que je pourrais savoir où elle habite, et donc retrouver Jacob. Et puis… Je pourrais savoir comment elle est… Qui elle est ?

En attendant Nathan, je me dirigeais tant bien que mal vers un distributeur de boissons et de snacks pour vérifier que personne n’avait oublié de prendre sa monnaie. C’était de moins en moins courant… Pour preuve, il n’y avait rien à gratter cette fois. Je scrutai les alentours. Est-ce que le sorcier allait modifier son apparence pour pas qu’il soit reconnu par ceux qui le cherchent ? Est-ce qu’il allait me reconnaître malgré le fauteuil ? Et surtout…

«Est-ce qu’il va vraiment venir ?»

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Ven 30 Sep - 20:35
Un nouveau désespoir
« quelque part par-là »
À pas rapides, tu remontes les dernières rues en direction de la station de Canary Wharf. Drôle d’endroit que ce quartier d’affaires pour te donner rendez-vous, mais le fait est que le champ des possibilités se réduit. Depuis l’été dernier, le parc est devenu trop dangereux, tu n’as pas oublié la façon dont Sean t’est tombé dessus après t’avoir aperçu avec Robin – un mal pour un bien, mais ça aurait pu très mal finir pour toi, et depuis tu redoubles de précautions. Les cafés et autres bars ne conviennent pas vraiment pour le genre de conversations que tu as avec Garnet – et ce ne sont pas des endroits où tu es à l’aise, tu les évites autant que tu le peux. Finalement, au-delà du fait que tu n’apprécies pas vraiment ce moyen de transport, le métro, ce n’est pas si mal, lieu de passage où personne ne vous prêtera attention, où vous aurez juste l’air de discuter… même si la présence des caméras te met mal à l’aise. Mais Londres en est blindée. Malgré l’emprise du Blood Circle sur l’administration britannique, tu te rassures en te disant que ton père n’en est sans doute pas au point de te faire rechercher de cette façon. Tu as pris soin de modifier ta couleur de cheveux, les teignant en blond, tu les as lissés et tu portes de fausses lunettes. Tu as hésité à aller plus loin. Entre ce qui est arrivé à Kayla, ce que tu as vécu au printemps et le fait d’avoir revu ton père lors des dernières batailles, tu te retrouves à lutter contre tes angoisses galopantes, voyant presque un ennemi dans chaque personne que tu croises. Mais tu ne veux pas non plus avoir l’air trop différent aux yeux de Garnet, tu sais à quel point elle n’aime pas la magie, alors tu es resté dans les limites de ce qu’un moldu aurait pu faire.

Garnet… Cela fait longtemps que vous n’avez pas vraiment pu vous croiser. Tu lui dois toujours de fières chandelles, que ce soit pour Kayla ces dernières semaines ou pour Elyakim il y a quelques mois. Tu as eu trop tard son message au sujet de ta meilleure amie, mais Garnet l’a quand même aidée à s’en sortir, et tu as rattrapé le coup avec Maxime, lorsque vous êtes allés la chercher. Son état a ravivé ta colère contre le Blood Circle. Comment ont-ils pu la torturer ainsi ? Comment ont-ils pu… Elle est restée entre leurs mains quelques jours – autant de jours de trop – et ça leur a suffi. Si tu avais pu leur tomber dessus… Mais ce n’est pas de ta colère qu’elle a besoin maintenant, ou pas seulement, mais aussi de ton soutien, de ton amitié, et tu passes autant de temps avec elle que possible. Malgré un léger malaise. Tu as l’impression de lui mentir encore plus en lui dissimulant tes origines dans ces circonstances. Cela fait un moment que tu songes à lui avouer ce qu’elle ignore encore, mais elle supporte déjà tellement à ton sujet… Elle sait déjà le pire. Au final, ton identité apparaît moins dramatique que le reste. Sauf dans ces circonstances. Lyam n'était pas celui qu'elle pensait, tu ne veux pas lui infliger la même chose.
Tu ne te sens pas à l’aise non plus vis-à-vis des relations que tu entretiens avec le Cercle. Garnet, Robin… tu en veux parfois à ton cousin tout en sachant qu’il ne cautionne pas et que son père n’hésiterait sans doute pas à s’en prendre à lui s’il sentait que Robin lui échappait. Mais il est aussi un de ceux qui ont le plus de pouvoir au sein de l’organisation, il devrait pouvoir empêcher ces atrocités.
En fin de compte, c’est Garnet qui œuvre davantage pour l’Ordre et les sorciers. Sans elle, Elyakim ne s’en serait pas sorti non plus. Tu t’es rué à sa rencontre lorsqu’elle t’a parlé du jeune sorcier – en ayant conscience que ça pouvait mal tourner pour toi. Elle te connaît sous le prénom de Nathan, lui d’Eirian. Dans le pire des cas, tu aurais bricolé quelque chose, ce n’est pas cela qui t’aurait empêché d’aider le Serdaigle. Mais finalement, comme souvent dans ce genre de situation, aucun nom n’a été prononcé, et tu as récupéré Elyakim à peu près sain et sauf – du moins physiquement. Tu ne comprendras jamais comment des parents peuvent infliger ça à leurs enfants. En dehors de Sean, et peut-être bientôt de Kayla, Garnet est celle qui en sait le plus à ton sujet, même si tout est teinté de mensonge – toujours, toujours. Parfois aussi, tu envisages de lui dire la vérité. Ça tiendrait en un seul mot. Lancaster. Elle comprendrait mieux – et si elle avait dû te trahir, elle l’aurait déjà fait, elle a eu de multiples occasions de le faire. Elle a bien conscience que le Cercle en a après toi. Et tu lui fais assez confiance pour venir à chaque rendez-vous qu’elle te propose sans faire plus que prendre tes précautions habituelles. Tu n’es pas sûr que quiconque d’autre que vous puisse comprendre cette amitié qui vous lie.

Elle t’a offert l’occasion de payer un peu tes dettes en début d’année en te parlant de sa sœur. Tu as refusé de lui donner la localisation de Poudlard – impossible de trahir les sorciers de cette façon. Non que tu ne fasses pas confiance à Garnet : elle a ta vie entre les mains chaque fois que tu vas la voir, et tu sais qu’elle ne dirait rien d’elle-même. Mais tu refuses de mettre en danger d’autres personnes. C’est la même attitude qui t’a poussé à ne jamais parler de l’Ordre à Robin – même s’il est au courant, maintenant, depuis Azkaban. Avoir des amitiés dans les deux camps, bien que tu sois fidèle aux sorciers, devient un exercice de plus en plus difficile, un numéro d’équilibre. Sans parler du danger que courrait Garnet si le Blood Circle se rendait compte qu’elle en sait bien trop et qu’elle ne leur a rien dit.
En revanche, garder un œil sur sa sœur, ça, tu pouvais le faire. Plutôt discrètement, vu les différences d’âge. Et malheureusement seulement pour quelques mois : ta dernière année touche à sa fin et tu as encore du mal à l’envisager. Poudlard a été un tel refuge pendant dix ans et surtout ces dernières années… Même si Sean t’ouvre grand son appartement et que tu es quasi sûr de ne pas retourner à la rue, le château va énormément te manquer. Ça a été chez toi plus que n’importe quel autre endroit, le lieu où tu étais en sécurité, où ton père ne t’atteindrait jamais. Le seul endroit où tu défaisais vraiment ta valise, sans te tenir prêt à fuir en quelques minutes. Même si tu n’aimais pas la laisser seule, ta mère te regardait toujours partir avec un brin de soulagement. Dix mois de sécurité, dix mois où tu pouvais presque être un élève comme les autres. Dix ans qui vont s’achever.

Tu esquives machinalement un passant qui s’approchait trop près et tu prends conscience que tes pensées sont parties loin. Tu as presque dépassé la station. Tu descends rapidement, guettant la chevelure rousse de Garnet… que tu finis par apercevoir plus bas que tu ne t’y attendais. Le fauteuil te fait douter une seconde, mais c’est bien elle. Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ?! Tu presses le pas pour la rejoindre, juste à temps pour l’entendre se demander si tu vas vraiment venir. Enfin, tu supposes qu’elle parle de toi.

— Je suis là, Garnet.

Tu te rappelles que tu n’as pas ta tête habituelle et tu précises, même s’il doit en falloir plus pour la tromper.

— C’est Nathan… Comment ça va ?

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Mer 19 Oct - 23:33
UN NOUVEAU DÉSESPOIR
«On avait dit quoi pour la date ?»


Une voix familière finit par m'interpeller. Je tournai la tête vers un Nathan qui semblait méconnaissable. Enfin… Une fois que j’eus l'information, je le reconnus, pas du premier coups mais il n'était pas si méconnaissable que ça.

«Ah, quelle horreur. T’es pas Bouclette toi. J’te reconnais. T’es Lewis.»

J’ignorais s’il voulait seulement ne pas être reconnu, ou s’il cherchait à se fondre dans la masse ; mais si c’était la deuxième option, il s’y prenait très mal. Ce manque de goût risquait fortement d’attirer l’attention. En regardant autour de nous je pus constater que j’avais tort. Les rares personnes qui faisaient attention à nous étaient plus intrigués par mon fauteuil que par sa coiffure. Je me décidai enfin à répondre à sa question qui n’était là que pour les codes de politesses.

«Comment je vais ? Bah écoute… Ça roule. Tout va comme sur des roulettes.»

Mon ton était neutre, presque froid. Je n’allais clairement pas aussi bien que je voulais le laisser paraître. Amber et moi avions failli y rester lors de cette mission à Azkaban, la prison sorcière. Je ne savais pas comment nous nous en étions tirées. Le Blood Circle et moi avions pour mission d’envoyer tous ces hors-la-loi sorcier vers un destin funeste. Tout se déroulait plutôt bien ; les prisonniers étaient dépourvus de baguette magique et ne pouvaient donc ni utiliser leur magie à mauvais escient, ni pour se défendre. Nous avions tout de même eu quelques surprises de la part de certaines victimes qui, dans un élan de désespoir ou de folie, avaient trouvé les ressources nécessaires pour tenter de se défendre. En vain. Nous étions trop nombreux, trop entraînés, trop préparés. Rien ne pouvait stopper notre macabre travail. Rien… Sauf les gardiens non-être de la prison. Ces gardiens qui, d’un seul baiser pouvaient avaler notre âme. La présence de ces créatures était une nouvelle preuve que les sorciers étaient de véritables monstres. Contrôler ces… choses… ces… abominations… était quelque chose d’horrible, qui ne devrait pas être possible, mais les sorciers avec toute leur magie et leurs abracadabrasétaient parvenu à les asservir pour enfermer leurs prisonniers jusqu’à la folie. À qui avions-nous rendu service en exterminant ces prisonniers ? À la communauté sorcière, qui visiblement ne voulait pas de ces rébus au point de les enfermer dans de telles conditions ? Aux prisonniers eux-mêmes, à qui on avait abrégé les souffrances en leur octroyant une mort rapide, les libérant de l’emprise des créatures d’épouvante qui leur servaient de geôliers ? Je l’ignorais. Ce que je savais c’est que tous ces sorciers étaient des personnes dangereuses et, qu’en leur ôtant la vie, nous avions réduit les risques qu’ils ne soient relâchés ou qu’ils ne s'échappent d’une quelconque manière. Nous avions rendu service à l’Humanité en agissant ainsi.

Mais l’arrivée des renforts sorciers, et de ces détraqueurs, avait abrégé notre raid. Nous devions faire face à un front contre les prisonniers récalcitrants, parfois armés d’une baguette sortie dont-on-ne-savait-où, un front contre sorciers fraîchement arrivés qui n’avaient pas peur de balancer leurs sorts sur tout ce qui bougeait, ou ne bougeait pas, y compris une gamine recroquevillée. Et enfin, nous avions ce front invisible… Ces créatures de l’Effroi, que même moi je ne parvenais pas à voir, seulement à deviner la présence, capable d'annihiler tous nos espoirs par leur simple présence, en faisant remonter nos mauvais souvenirs les plus enfouis tout en nous enveloppant d’un froid glacial qui étreignait notre cœur. Pour la première fois, je n’avais pas été assez forte et… Ce fut Amber qui me protégea… Je crois… Alexander m’avait rapporté que la petite se rappelait de choses qu’elle ne devrait pas. De choses que j’avais faites.

«Et toi ? Toujours pas derrière des barreaux à ce que je vois ? J’ai vu votre prison officielle. Félicitation, vous avez réussi à faire pire que les mangemorts, j’pensais pas ça possible. Et dire que tu te plaignais de nos logements.»

L'hôpital. La charité. Tout ça. Malgré mon ton neutre et le manque de sourire. Ce n’était qu’une boutade, une taquinerie. Je détournai le regard. J’aimais à penser qu’une grande partie de la population sorcière ignore ce qui se passe réellement dans cette prison. Tout comme de notre côté les civils ne savaient pas grand-chose. Comment sont traités les prisonniers, la prise d’information par la torture, entre autre-choses. Et quelque part, Azkaban n’est pas une aberration en soi. La peur de se retrouver dans l’une de ces cages doit motiver pas mal de sorciers à se tenir à carreau. Ce qui posait problème, c’était ses gardiens. Comment pouvait-on utiliser ces choses ? Que se passerait-il si la mauvaise personne les contrôlait ? Ou si tout simplement les sorciers en perdaient le contrôle ?

Je repérai l’interrogation dans le regard de Bouclette. Pas vraiment de l’étonnement, nous savions tous les deux dans quel camp nous étions ainsi que les risques de se retrouver dague contre baguette sur un champ de bataille, un jour, mais il me donnait l’impression qu’il avait des choses à demander mais qu’il ne savait pas encore comment demander. Je ris, avant de soupirer.

«Vachement glauque comme bâtisse. Je crois qu’au final, ce qu’on a fait a arrangé tout le monde. Nous, pour des raisons évidentes, vous, parce que visiblement vous ne vouliez plus de ces gens. Et eux, parce que franchement, vaut mieux mourir que d’être enfermé là-dedans. » Je tournai la tête vers Frisouille. «J’ai pas trop pigé pourquoi vous êtes venus défendre, et armer, les hors-la-loi que vous aviez placés vous-même là-bas. Vous auriez dû nous laisser faire, ça aurait évité pas mal de pertes à tout le monde.»

Cette fois, pas de blague. Le Blood Circle avait perdu nombre d’hommes et de femmes lors de cette bataille. Des hommes et des femmes qui n’auront pas le droit à une sépulture décente, aucune pierre tombale, aucune place dans le moindre cimetière.

«Et si jamais tu te demandes pourquoi le fauteuil… Amber pourra désormais te dire ce qui se passe lorsque plusieurs personnes lancent simultanément un sort capable de neutraliser quelqu’un.»

Je n’étais pas paralysée à vie. Je pouvais bouger je sentais mes membres. Je n’avais juste plus assez de force dans les jambes, ou les bras, pour me permettre de tenir debout, même avec l’aide de béquilles. J'aurais pu y rester. Ou pire…   renvoyée On aurait pu me laisser pour morte et j’aurais été embrassée par l’un de ces démons. Je me serais retrouvée comme une zombie sans âme.

«Bref… Tu l’as trouvée ?»


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Ven 11 Nov - 19:03
Un nouveau désespoir
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Le regard que Garnet pose sur toi est clairement sceptique ; ton déguisement n’a visiblement pas l’air de lui plaire. Tu ne l’as pas vraiment choisi par esthétisme, mais simplement parce que ça s’éloignait bien de ton apparence générale. Tu avais déjà agi de cette façon à Halloween en te rendant chez Robin – mais ça te renvoie surtout à ton enfance, à tous ces mois pendant lesquels tu t’es teint les cheveux et a porté des lentilles de couleur pour dissimuler ton regard. Il n’y a qu’à Poudlard que tu as arrêté, trop compliqué d’entretenir une teinture avec les dortoirs et ton apparence n’était pas connue dans le monde des sorciers, c’était l’occasion de prendre un nouveau départ – la seule chose vraie que tu aies montré durant toutes ces années. Garnet t’appelle par le nom d’emprunt que tu as donné à Amber et ça te fait sourire.

— La prochaine fois, tu me diras ce qui te convient. Je ne pensais pas avoir traumatisé Amber.


Sa réponse à ta question sur son état de santé est neutre – et tu te doutes bien qu’elle te ment. Qu’est-ce qui a pu l’amener à utiliser un fauteuil roulant ? Une mission pour le Blood Circle qui a mal tourné ? Ou… Il est probable qu’elle ait fait partie des membres du Cercle envoyés à Azkaban, et vu les sorciers qu’il y avait en face… Elle a de la chance d’être encore en vie. Elle confirme d’ailleurs rapidement que cette option est la bonne. Tu ne retiens pas une grimace. Azkaban est une honte et une aberration, tu ne comprends pas comment elle peut encore exister dans le monde actuel. Les sorciers sont en retard dans certains domaines, mais à ce point… Même les Mangemorts ne méritent pas ça, d’avoir les Détraqueurs comme gardiens ni une prison aussi sinistre, ouverte à tous les vents. Ou alors vous ne valez pas beaucoup mieux qu’eux. Tu aurais pu t’y retrouver l’an passé si Sean ne t’avait pas écouté et cru quand il t’a surpris avec Robin, s’il n’avait pas accepté cette histoire folle et pourtant vraie d’un né-moldu né au sein du Blood Circle et en fuite pour échapper à une partie de sa famille. Tu n’aurais pas survécu très longtemps derrière les barreaux, à la merci des Détraqueurs. Rien que les avoir perçus pendant quelques instants lors de l’attaque de la prison a suffi à te faire te sentir mal, à raviver tous tes cauchemars. Les imaginer à proximité en permanence, revivre sans cesse ce que tu supportes déjà à peine durant la nuit, n’avoir plus que cela en tête… non, tu n’y aurais pas résisté. Et ton incapacité à produire ton Patronus reste une de tes principales faiblesses, le signe que les mauvais souvenirs l’emportent toujours sur les bons. Tu réponds d’une voix assourdie, en t’assurant que personne ne vous prête attention ni ne passe assez près pour vous entendre.

— Hé non, je résiste encore et toujours ! Et moins je vois de barreaux, mieux je me porte. Cette prison est une honte et un scandale, je ne comprends pas comment elle n’a pas été remplacée par une autre, de même que les gardiens. Personne ne mérite de rester à côté de ces créatures. Vos logements sont peut-être moins pires, mais on ne traite pas les gens comme des cobayes.

Du moins, pas officiellement. C’est bien la seule différence et ce n’est pas reluisant pour le monde sorcier, tu n’as pas trop de mal à assimiler les Détraqueurs à une forme de torture psychique. Ce n’est certes pas évident de retenir des sorciers prisonniers et si tu peux bien admettre que cela nécessite des conditions particulières, cela ne va pas jusqu’à une horreur comme Azkaban. Et après tu te demandes pourquoi l’Ordre a tant de mal à se faire entendre dans une société où il subsiste de tels archaïsmes… Encore que, vous n’en êtes pas à abattre des prisonniers sans défense. Une tache de plus pour le Blood Circle. Aucune guerre n’est propre, mais certaines sont plus sales que d’autres et tu n’apprécies pas franchement la compétition que semblent se faire le Cercle et les Mangemorts dans ce domaine, à qui commettra les pires atrocités.
Tu es content de ne pas avoir croisé Garnet là-bas. C’était déjà plus que difficile de te retrouver face à Robin, d’autant qu’il ignorait tout de ton appartenance à l’Ordre. Tu t’es interposé entre Sean et lui en profitant de la confusion de la bataille, mais tu n’es pas certain que ton geste soit totalement passé inaperçu auprès des autres. Personne n’est encore venu te poser de questions et tu espères que cela continuera de cette façon.
Garnet expose la situation crûment. Tu ne doutes pas que certains sorciers ont été secrètement soulagés de voir les prisonniers mourir. Le seul point que tu partages vraiment, c’est qu’il vaut mieux mourir que d’être enfermé là-bas – là où il n’y a vraiment plus aucun espoir. Dans une prison normale, il y a toujours l’espoir de s’échapper ou d’en sortir une fois la peine accomplie et de reprendre une vie plus ou moins difficile, avec tous les préjugés autour de ça. Mais on ressort beaucoup moins d’Azkaban qu’on n’y entre.

— Ça n’efface pas vos crimes. Vous vous en êtes pris à des personnes vulnérables, sans défense pour la majorité. J’imagine que c’était plus facile pour les dirigeants que de se battre véritablement. On n'allait pas les laisser mourir sans rien faire.

Ni vous laisser contrôler un des lieux les plus sûrs du monde sorcier. C’est sans doute cela qui animait la plupart des politiques, plus que la défense des prisonniers. Laisser le Blood Circle agir aurait été un désastre – et peut-être qu’on traite nos prisonniers d’une façon qu’on ne ferait pas subir à des animaux, mais on ne les laisse pas mourir. Tu deviens de plus en plus cynique.

— Tout ce que vous avez réussi à faire, c’est leur rendre la liberté et les envoyer grossir les rangs de leur cheffe. C’est une belle réussite.

Ton ton est amer, mais ce n’est pas à Garnet que tu en veux. Au fond, le Blood Circle a réussi sa mission en jetant la confusion dans vos rangs et en donnant plus de force aux Mangemorts, bouleversant la société sorcière. Force qu’ils avaient déjà en partie, quand tu penses à la place qu’avait réussi à prendre Tinkson. Pendant des mois, il a eu accès au moindre secret de l’Ordre, sur ses actions, sur ses membres…
L’enchaînement de Garnet te fait bondir. Amber ! Tu regardes Garnet comme si tu pouvais voir la fillette à travers elle.

— Elle en a été victime ? Elle a assisté à ce qui s’est passé ? Comment elle va ?


Les questions sortent en rafale. Tu te souviens très bien des heures passées avec Amber, lorsque tu t’étais retrouvé totalement pris au dépourvu face à la situation et que tu t’étais efforcé de prendre soin d’elle, comprenant d’autant plus le traumatisme de Garnet. Amber n’avait conscience de rien. Se retrouver en pleine bataille à cet âge… Tu ne sais que trop bien ce que cela fait. Elle n’aurait jamais dû vivre cela.

— Si je peux faire quelque chose pour vous… tu me dis.

Tu es tellement focalisé sur Garnet et Amber qu’il te faut quelques secondes pour comprendre sa question. Trouvé qui ? Puis tu te souviens de sa sœur, Pearl, et de sa demande de veiller sur elle. La repérer avait été plutôt simple, un peu plus difficile de trouver un prétexte pour lui parler étant donné votre différence d’âge. Tu as dix ans de plus qu’elle et aucune raison en soi de parler aux élèves du collège, surtout les plus jeunes – au-delà de quelques conversations sur les études ou dans la salle commune. Et vu ce que tu as traversé au printemps, tu n’étais pas vraiment en état de faire davantage.

— Oui. Je n’ai pas beaucoup de contacts avec elle, mais je garde un œil sur elle de loin.


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Ven 23 Déc - 11:42
UN NOUVEAU DÉSESPOIR
«Fais mieux»


Bouclette ne pensait pas avoir traumatisé Amber, lors de leur rencontre.

«Tu ne l’as pas fait, et je t’en remercie. C’est juste que je ne m’attendais pas à cette nouvelle coupe de cheveux. Pas fan.»

Le sorcier m’avait demandé comment j’allais. Les codes de politesse probablement. “Salut, ça va ? Super j'm'en branle". Je répondis sur un ton plutôt neutre comme quoi j’allais comme sur des roulettes. Évidemment que je n’étais pas en grande forme. Ce n'était pas par plaisir que je me promenais en fauteuil roulant ; ni pour faire une étude sociale. C’était juste que mes jambes ne me permettaient pas de rester debout suffisamment longtemps. Mais ce n’était qu’une question de temps, les médecins m’avaient assuré que je pourrais danser pour Litha, la fête du solstice d’été. Musique, alcool, danse et bain de foule. Qu’est ce que j’avais hâte de participer à cela.

Frisouille n’alla pas davantage à la pêche aux informations. Dommage, j’étais plutôt encline à parler d’Azkaban, des sorciers qui étaient venus les défendre et de ce qu’ils avaient fait à Amber. Je n’avais cependant aucun doute sur le fait qu’une autre opportunité se présenterait, je lançai d’ailleurs une perche sous trait d’humour à propos de la prison sorcière. Pour Frisette, la prison d’Azkaban était une honte et un scandale.

«Une honte et un scandale qui ne semble déranger personne… » Je me mordis la lèvre inférieure quand il parla de cobayes. L’existence de l’Institut était restée un mystère, que seuls ceux qui y avaient travaillé gardaient, jusqu’à ce que les sorciers ne décident de l’attaquer. Je soufflai à mi-voix. «L’Institut est une erreur que je ne pardonne pas. Mais… N’aies pas la naïveté de croire qu’il n’y a que les moldus qui utilisent les autres comme cobaye. J’ai vu de mes propres yeux ce que certains des tiens font aux gens qui ne sont pas comme eux, pour expérimenter… Et c’étaient même pas des savants. »

Je n’avais aucune honte à parler de l’exécution des raclures dans leur cellule. Le sort que vous leur avez réservé restait meilleur que celui que les sorciers leur infligeaient. Cette petite opération arrangeait tout le monde, y compris les victimes elles-mêmes. Ces personnes étaient mauvaises, c’était pour cela qu’elles avaient été enfermées dans ce lieu du désespoir. Bouclette répliqua que ces personnes étaient vulnérables, sans défense. Je ris jaune.

«Sans défense oui. Désarmé même.» Tu parles. J’avais failli y passer à cause d’un connard armé d’une baguette. Charly et Rasak m’avaient bien sauvé la mise. Je sentais la colère monter en moi. «Si tu attends des excuses, ou des remords de ma part, tu peux toujours rêver, Nathan. Ces déchets ont eu ce qu’ils méritaient. C’est bien plus que de naître avec, ou sans, pouvant cette fois. On parle de criminel, de psychopathes, ces personnes qui n’auraient pas hésité une seconde à m’exécuter d’un seul mot juste parce que je suis différent. Ou à s’amuser avec toi. Ils n’avaient qu’à pas être des enculés finis.» Je crachai presque les mots qui suivirent. «Bien sûr que vous auriez dû les laisser crever. Pire. Vous auriez dû les exécuter vous-même au lieu d’attendre qu’on fasse votre sale boulot. Je sais pas si vous vous êtes trouvé une conscience au pire moment, ou si c’est juste par principe de s’opposer à nous que vous avez fait ça. Mais c’était complètement idiot.»

J’appris que les prisonniers survivants avaient été libérés et qu’ils grossissaient désormais les rangs de l’ennemi. Nathan nous rejetait la faute. Il avait de la chance que je ne puisse pas me lever, car j’avais vraiment envie de l’attraper par le cou.

«Déconne pas avec moi Nathan. C’est VOUS qui  vous… Qui nous…» Je m’embrouillais dans mon argumentation. Je repris. «C’est entièrement VOTRE faute. Si vous nous aviez pas empêché de les tuer, ils ne seraient pas en liberté. J’arrive pas à croire que VOUS ayez pu laisser passer ça. Libérer les pires ordures du monde.»

Et pour bien lui faire comprendre que leur intervention était la plus grande des injustices de ce monde, bien pire que notre décision d’exécuter ces prisonniers, je lui parlai enfin de ce qu’avait subit Amber et des raisons pour lesquelles j’étais en fauteuil. Il demanda ce qu’il s’était passé, et aussitôt, ma rage retomba en repensant aux évènements. Ma rage retomba pour laisser place… À autre chose.

«Je… Je crois qu’une de ces… Choses. Vos gardiens, capables de voler l’âme d’un seul baiser. Je crois qu’elle était proche. Ce froid. Comme si toute la chaleur du monde m’avait quittée. Comme si… Tu connais la légende de Pandore ? C’était comme si j’avais tous les maux de la Terre, et que la seule chose qui manquait… C’était l’Espoir.» Je pouvais entendre ma voix trembler. Je me repris rapidement. «Peu importe. On a pu en capturer une, elle est en train d’être étudiée pour qu’on puisse développer quelque chose pour les combattre.» Je revins à Amber. «C’est à ce moment là que j’ai perdu le contrôle. Je sais pas ce que Amber a ressenti, vu, entendu… D’après des collègues, j’ai… Elle… On… Elle a réclamé sa mère au lieu de se mettre à couvert, elle s’est roulée en boule avant de prendre plusieurs sorts en même temps. Quand je me suis réveillée, mes jambes ne répondaient plus. Maintenant je les sens. J’arrive à me lever.» Quelques minutes, et faire un ou deux pas. Après cela je suis couverte de sueur à cause de la concentration et de l’effort. Je désignai le fauteuil.«Ce truc n’est pas définitif, j’ai hâte que ça se termine.»

Bouclette se proposait de faire la moindre chose pour nous. Il n'espérait tout de même pas que je laisse sciemment Amber sous la surveillance d’un sorcier ? Tout Bouclette qu’il était. Pendant une seconde, j’hésitai à lui demander de prendre contact avec Ludivine, de lui demander des nouvelles, en donner. Mais j’étais Garnet, et je n’avais actuellement qu’un seul objectif en tête. Je coupai court à la proposition en lui demandant où elle était.

Il ne comprit pas immédiatement, il lui fallut quelques secondes le temps que l’information atteigne son cerveau et que ce dernier la traduise. Heureusement, il parvint à faire le lien entre moi, le fait de m’aider et le fait que je lui avais déjà demandé quelque chose. Il me répondit que oui, il l’avait trouvée, mais qu’il n’avait pas beaucoup de contact avec elle. Il gardait simplement un œil sur elle, de loin. Je restai silencieuse quelques instants.

«Et... ? Tu as pu parler avec elle ? Comment elle va ?»

La mort de Jasper avait forcément dû l’affecter. Elle avait grandi avec mes frères et de ce que j’avais compris, elle avait été bien mieux traitée que nous. La perte d’un de ses aînés devait la dévaster, si elle avait été mise au courant, mais c’était un mal pour un bien.

Bouclette n’avait pas beaucoup de contact avec elle.

«Fais mieux. Trouve quelque chose, n'importe quoi, pour te rapprocher d'Elle. Elle ne doit pas suivre les traces de ma famille.»

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Ven 3 Fév - 22:02
Un nouveau désespoir
« quelque part par-là »
Garnet n’est définitivement pas fan de ta nouvelle coupe de cheveux. Tu hausses les épaules.

— C’est provisoire… et je suis déçu que tu n’aies pas été éblouie, je ferai mieux la prochaine fois.

Tu frôles le chleuasme. Ton apparence n’est cependant pas le sujet de votre rendez-vous et tu en viens à des choses plus sérieuses. Garnet élude quand tu lui demandes comment elle va. Malgré la tournure convenue de la question, elle était sincère – et tu te doutes qu’elle ne souhaite pas vraiment en parler. Tu n’insistes pas, ayant trop l’habitude de détourner les conversations sur ce sujet. Si elle souhaite t’en parler, elle le fera, mais tu ne chercheras pas à creuser davantage, parce qu’à sa place, tu détesterais qu’on le fasse. Cependant, tu restes inquiet, elle n’a pas l’air en grande forme – sans même parler de l’évidence. Tu espères que ce n’est pas définitif.

La conversation glisse vers Azkaban.

— Ça dérange du monde, mais sans doute pas assez ou pas assez bien placés pour changer les choses, ça fait partie de ces choses pourries de la société… qui sont bien trop longues à évoluer…

Tu ne préfères pas prononcer le mot « sorcière » dans un lieu aussi public, même si personne ne vous prête attention et que vous ne parlez pas très fort – d’autant qu’il doit s’agir d’un sujet de conversation régulier entre moldus. Mais quand même. Garnet rebondit sur ton allusion à l’Institut. Un frisson te traverse lorsqu’elle évoque le fait que des sorciers aussi utilisent des cobayes. Tu es bien placé pour le savoir – ou plutôt on te l’a fait oublier. Tu n’as toujours aucune idée de la personne qui s’en est prise à toi, qui t’a infligé… tu ne sais quoi pendant des mois. Fuir le Blood Circle pour échapper à un tel sort et le vivre aux mains d’autres sorciers. Ce monde est complètement malade.

— L’Institut n’était pas une erreur,
tu rétorques. C’était juste la face visible de quelque chose qui dure depuis des années et qui a pris plus d’ampleur grâce à la guerre. Ces enfants n’étaient certainement pas les premiers sur lesquels le Blood Circle a mené ses expériences. Et je sais bien que certains sorciers ne font pas mieux, crois-moi. Que ce soit chez les moldus ou chez les sorciers, il y en aura toujours pour ne pas supporter ceux qui sont différents. Je n’essaie pas d’innocenter les sorciers, mais ne crois pas non plus que le Blood Circle est plus vertueux ou a parfois de petites erreurs de parcours. Ils savent tous très bien ce qu’ils font.

Et voilà que tu te retrouves à défendre les prisonniers d’Azkaban, à parler comme de personnes sans défense alors que tu as parfaitement conscience que n’importe lequel d’entre eux te ferait la peau à cause de ce que tu es. Est-ce que vous êtes vraiment en train d’avoir un débat sur ça ? Est-ce que ces prisonniers méritaient la mort ? Pas de cette manière en tout cas, abattus dans des cages. Ni même dans n’importe quelle autre circonstance. Ils t’infligeraient bien pire, ce n’est pas pour autant que tu t’abaisseras à leur niveau. Rien ne t’oblige à te rouler dans la fange avec les cochons et ce serait leur accorder une victoire d’une certaine façon d’adopter une partie de leurs principes.
Garnet s’énerve. Tu retiens une grimace en entendant ton prénom, toujours aussi peu habitué à le retrouver après toutes ces années, surtout dans un endroit où on peut vous écouter – ta paranoïa ne s’améliore pas.

— Je ne veux pas de remords ou d’excuses, de toute façon ce serait hypocrite. Je sais très bien qui ils sont, la plupart me tueraient sans hésiter, mon sang n’a aucune valeur à leurs yeux. Le BC et eux, c’est la même chose. Mais à quoi ça vous servait d’attaquer là-bas ? Ils ne risquaient pas de vous nuire et vous deviez bien vous douter qu’on ne vous laisserait pas conquérir cet endroit. Je n’ai aucune envie de défendre ces types, mais les tuer, même après un jugement, ce serait devenir un peu comme eux… et ça, on le refuse. Ça fait peut-être de nous des idéalistes idiots, mais c’est aussi ce qui évite à tout ça de dégénérer totalement.

« Si vous nous aviez pas empêchés de les tuer… », elle est bien bonne, celle-là.

— Et il aurait fallu qu’on vous regarde perpétrer votre petit massacre sans rien dire, avec des applaudissements, et en attendant que notre tour vienne ? Sincèrement, Garnet, j’ai aucune envie de défendre des ordures pareilles ou de me disputer avec toi à cause d’eux, leur place était dans cette prison et ils devraient y être encore. Et ils y seraient toujours si vous ne vous étiez pas lancés dans cette opération, à mon avis, le vrai objectif, plus que de les tuer, c’était aggraver le chaos et déstabiliser la société. Et là, oui, pour le coup, vous avez bien réussi à jeter votre huile sur le feu. Bravo.

Même si ça a au moins permis de révéler le double jeu et la duplicité de Tinkson… Tu as l’impression de voir s’écrouler petit à petit tout ce que l’Ordre essaie de construire, les efforts pour apaiser le conflit, et ce n’est sans doute encore que le début, l’Augurey ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Autant tu comprends l’envie de vengeance de Garnet, autant tu comprends que le Blood Circle est le seul endroit à l’avoir accueillie et à lui offrir ce qu’elle souhaite – et c’est encore un beau raté des sorciers –, autant tu as du mal à… enfin, non, tu comprends bien ce qu’elle cherche. Tu aimerais juste qu’elle voie autre chose que la vengeance, que… quoi ? qu’elle se mette soudain à croire à un monde plus juste, comme toi ? ça ressemble de plus en plus à une utopie. Mais tu refuses le cercle vicieux de la vengeance, aussi tentant qu’il soit. Il n’y a rien à y gagner.
Cependant, Garnet mentionne Amber et tu réagis aussitôt, inquiet pour la fillette autant que pour ton amie. Sa colère disparaît tandis qu’elle évoque les Détraqueurs et leur froid pernicieux, le désespoir qui les accompagne, leur influence à laquelle tu es toi-même incapable d’échapper. Tu hoches la tête, comprenant parfaitement ce qu’elle veut dire, et tu sens à quel point cela l’a marquée. Sa voix tremble. Et Amber… tu n’imagines pas une enfant face à l’un de ces monstres, une des pires horreurs que puisse produire le monde magique. Les blessures physiques disparaîtront, et c’est une bonne chose, mais elles resteront marquées toutes les deux.

— Je suis désolé que vous ayez eu à vivre ça, toutes les deux. Pauvre Amber, se retrouver au milieu du champ de bataille avec ces monstres… je suis content que tu te remettes, et j’espère que ça ira bien pour elle… Et désolé de m’être agacé, je comprends que ça t’ait marquée. C’est juste tellement absurde et vain, ces attaques, alors qu’on pourrait vivre en paix.

C’est tellement absurde et vain qu’elles aient failli perdre la vie dans une telle opération. Tu chasses l’image du corps de Garnet dans les ruines d’Azkaban, elles s’en sont sorties, c’est l’essentiel. Comme ton cousin ; comme Kayla et Sean, et Abi et Harper, tes proches des deux camps. Mais tu doutes que cela amène Garnet à changer d’attitude. Tu proposes ton aide, sans trop savoir ce que tu pourrais leur apporter ; mais elle coupe court en parlant de Pearl et il te faut instant pour faire le lien.

— Justement, je voulais t’en parler. J’ai l’impression qu’elle ne va pas très bien en ce moment, je l’ai trouvée une fois en train de pleurer… J’ai essayé de la réconforter, mais elle ne m’a pas dit ce qui lui arrivait. Je reste un adulte et un inconnu pour elle.

Garnet aimerait que tu te rapproches d’elle, mais pour l’instant tu sèches un peu.

— Je fais ce que je peux, mais notre différence d’âge n’aide pas, les étudiants et les collégiens n’ont quasi aucun contact… Je peux la croiser à la bibliothèque, des endroits comme ça, mais ça reste limité.


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Garnet Davis
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Jeu 16 Fév - 13:48
UN NOUVEAU DÉSESPOIR
«Six tâtions»


Bouclette expliqua que son apparence était temporaire, mais qu’il fera mieux la prochaine fois.

«D’accord. On s’en cogne.»

On avait autre chose à foutre que de parler chiffons ou faire des échanges de politesse. Il n’insista pas sur mon état de santé et j’enchaînai rapidement en évoquant la Boucherie D’Azkaban. Il avait beau dire que cette prison était une honte, et un scandale, ça restait une honte, et un scandale, qui ne semblait pas déranger les sorcier plus que cela, en dehors peut-être des familles des prisonniers, ou les prisonniers eux-même.

«Je suis bien curieuse de savoir qui ça dérange. À t’entendre, personne ne cautionne ce truc, mais ça existe. À croire que c’est l’intervention du Saint Esprit qui fait tourner la boutique. Et pour le coup… Les Mangemorts doivent être les premiers à ne pas cautionner cette prison, puisque ce sont eux qui en testent les Geôles, compliqué de leur jeter la pierre cette fois. Mais si c’est pas les Mangemorts, si c’est pas les autres… Qui ? Pourquoi ce truc existe encore si personne n'en veut ? » Tu hoches doucement la tête de gauche à droite. «C’est pas une des choses pourries de votre société. C’est votre société toute entière qui est pourrie. Avec ces connards corrompus au sommet de votre hiérarchie. Ces types n’aiment pas les gens comme toi et moi. Ils nous considèrent comme inférieurs et c’est pas en restant oisif, comme des victimes, qu’ils vont changer d’avis.»

Pour le sorcier, l'Institut n’était pas une erreur, mais juste la véritable image du Blood Circle. Les enfants de l’Institut n’étaient pas les premiers sur lesquels le Cercle menait des expériences.

«Nous étions nombreux, au sein du Cercle, à ne pas connaître l’existence de l’Institut, ou plutôt de la teneur des expériences qui y avaient lieu. Les Terry gardent assez jalousement secrets l’avancée de leurs recherches et seuls quelques élus sont dans la confidence. » Robert Terry était un menteur et un manipulateur. J’en avais désormais conscience, malgré le fait qu’il m’ait sortie de ma misère quand j’en avais le plus besoin. «T’sais. Je suis pas la seule traîtresse au sein du Cercle. Va pas uniquement croire ce qu’on laisse paraître.»

Frisouille se mit à prendre parti des pauvres prisonniers sans défense. Quel hypocrite. Ce pauvre coquebin semblait réellement croire à ce qu’il disait en plus. Cela me mit hors de moi, mon ton monta. Nathan ne voulait ni remords, ni excuses. Il s’offusqua de notre intervention qu’il jugeait inutile. Je crachai.

«Des idéalistes idiots ? Non. Des moutons de Panurge. Vous vous contentez de suivre vos protocoles stupides pour des raisons que l'éthique elle-même ne comprends pas. Votre notion de Bien ou de Mal est complètement erronée. Ce que ces gens subissaient étaient pire que la mort. Ce serait te mentir de dire que j’ai fait ça par charité, mais la vérité, c’est que ce qu’ils subissaient étaient cent fois pire que le sort qu’on leur a réservé. Remballe donc ta morale à deux balles et carre toi là bien où je pense. »

C’était leur faute si les sorciers avaient été libérés. Si seulement ils nous avaient laissé les tuer. Nathan ironisa sur le fait qu’il aurait fallu nous laisser faire un massacre sans rien dire, en applaudissant. Certaines personnes nous regardaient, de temps à autre, en captant un mot ici et là, puis passaient leur chemin. Je n’avais pas grand chose à craindre si on venait nous embêter, j’avais la preuve de mon appartenance au Cercle gravée en moi.

«OUI putain OUI. Mieux encore, vous auriez pu simplement rester chez vous. Notre but était d’éliminer la sale vermine que même vous ne vouliez pas. Seuls les plus vils d’entre vous auraient dû venir en renfort protéger les leurs. C’était le moment parfait pour couper la tête du serpent. Mais non… Vous étiez tous là. Tu dis prôner la paix, mais tu participes à des batailles qui ne te concernent même pas. Combien des miens as-tu repoussés, ou tués ce soir-là ? Tu dis que le Cercle et les Mangemorts sont les faces d’une même pièce. Reste en dehors de notre chemin et cesse d’interférer. Je ne tiens pas à ce que ton corps serve de fourreau à ma dague, un jour. » Ce n’était pas une menace. Juste un constat, et un avertissement. Le jour venu, je ne laisserai pas mes sentiments interférer. Si je l’avais croisé à Azkaban, il serait mort à l’heure actuelle, de ma main ou de celle de quelqu'un de mon groupe, et ce malgré les liens qui nous unissaient, malgré la mission que je lui ai confiée. «L’amitié n’existe pas sur le champ de bataille. C’est déjà bien assez risqué de juste se préoccuper de soi.»

Une simple erreur d'inattention, et c’était la mort au bout du chemin. Cette fois encore, ce n’était pas passé loin.
Ce monstre qui était si proche de moi, la sensation de froid, le désespoir. Cette chose, qui m’avait fait perdre le contrôle, laissant le champ libre à Amber. Qui sait ce qu’elle a ressenti là-bas… Même moi je l’ignorais. Ce que je savais, c’était que les sorciers n’avaient eu aucune pitié pour elle. Roulée en boule, ils l’ont prise pour cible à plusieurs. Ça relevait presque du miracle que nous soyons encore en vie. Mon état physique n’était que temporaire, bientôt je pourrai marcher normalement, je commençais à pouvoir sentir mes jambes, et me relever ; difficilement. Bouclette s’excuse de s’être agacé.

«Ferme la.» Il avait son point de vue, et moi le mien. «C’est pas une nouveauté qu’on pense différemment, on va pas revenir là dessus.»

Je détournai la conversation pour aborder le sujet principal de cette rencontre. Je voulais savoir où il en était dans la mission que je lui avais confiée, plusieurs mois plus tôt. Il avait l’impression que Pearl n’allait pas bien, il l’avait surprise une fois en train de pleurer. Il restait un adulte inconnu pour elle.

«J’imagine que les deuils ne sont toujours faciles à encaisser. Tu es sûre qu’il s’agit bien d’elle ? »

Il fallait qu’il se rapproche d’elle. À n’importe quel prix. Ce n’était pas facile pour eux de se rapprocher, à cause de leur différence d’âge. Les étudiants et les collégiens n’ont que peu de contact et en dehors de la bibliothèque et d’autres zones communes, aucune chance de l’approcher.

«Y’a pas une matière où elle galère ? Tu peux pas lui proposer de l’aider à surmonter son retard ? Ou alors propose lui de faire le mur pour rencontrer des créatures magiques. J’en sais rien moi, sois inventif.» Mais il était vrai que s’il se montrait trop insistant, ça pourrait être suspect, et elle risquerait de lui tourner le dos. La différence d’âge ne devait pas aider. «Attends… T'en es où dans tes études, toi ?»

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Mer 19 Juil - 18:52
Un nouveau désespoir
« quelque part par-là »
Garnet et toi abandonnez rapidement le sujet de ton déguisement, qui n’est qu’un détail de cette conversation. Moins tu te ressembles, mieux cela vaut, le côté esthétique n’entre pas en ligne de compte. S’il fallait travailler tes déguisements en fonction de qui tu vas voir, tu ne t’en sortirais pas.
Comme souvent la conversation dérive sur un sujet de discorde entre vous. Azkaban, cette fois. Tu t’en serais bien passé. Comment est-ce que vous vous débrouillez pour toujours vous prendre la tête, tu n’en sais rien. C’est peut-être simplement la façon qu’ont les gens comme vous d’échanger, parce qu’une conversation normale sur la pluie et le beau temps aurait encore moins de sens. Vous attaquez directement et ça vous va bien, en fin de compte. Tu te verrais mal parler d’autre chose avec elle, la futilité n’a pas vraiment de place dans vos vies et vous ne vous en embarrassez pas. C’est aussi ce qui donne à Garnet une place si particulière pour toi, parce que d’une certaine façon, vous vous comprenez vraiment – même si elle ignore encore une bonne partie de ta vie. Tu aimerais pouvoir faire tomber une partie de ces mensonges, un jour prochain, fatigué de mentir en permanence.
Bref… Azkaban, le sujet le plus improbable et où ta position n’est pas la plus évidente. Si on t’avait dit que tu te retrouverais pratiquement à défendre les Mangemorts qui ne rêvent que de te faire la peau, tu n’y aurais pas cru… Surtout que Garnet a raison. La prison est une honte, un scandale et une aberration, mais elle est toujours là.

— La plupart des gens ne la cautionnent pas, mais elle est toujours là, parce qu’elle leur rend service, au fond, et leur évite de réfléchir au problème de fond que ça pose, tu rétorques, maussade. Les Mangemorts étaient ravis de l’avoir du temps de Voldemort, évidemment, et depuis… eh bien, il fallait une solution pour les Mangemorts et elle était toute trouvée, autant leur faire endurer ce qu’ils ont infligé à leurs adversaires, n’est-ce pas ? Et c’est comme ça qu’on entretient toujours les mêmes problèmes, les mêmes cycles de vengeance. Les sorciers auraient parfaitement pu construire une prison… humaine plutôt que de garder cette horreur. Et je sais bien qu’il y a plein de choses pourries dans la société sorcière… comme dans la société moldue. Aucune des deux ne vaut mieux que l’autre. Si seulement il pouvait au moins sortir des changements positifs de cette guerre…

Mais ça n’en prend pas vraiment le chemin avec l’ascendant que prennent les Mangemorts au sein du conseil. Ils sont majoritaires, et ça ne risque pas de s’arrêter là. Tu crains que ça ne finisse de nouveau par tourner à la chasse aux moldus et aux nés-moldus. Encore plus de danger, yay.
Tu renvoies la balle à Garnet avec le sujet de l’Institut et des enfants. Bien sûr, l’ignorance, comme si c’était impossible de se douter de ce qui se passait.

— Au moins, nous, on ne se voile pas la face sur ce qui se passe à Azkaban, on ne fait pas semblant d’ignorer ce qui s’y déroule, parce qu’honnêtement, c’était évident qu’il ne se passait rien de bien dans cet Institut. Les Terry ne sont pas arrivés au sommet du BC en agissant comme des enfants de chœur. Il y avait du monde, des gardes, etc. Ce n’était pas si difficile de comprendre… mais ça demande un peu de questionnement.

Ça, tu es bien placé pour savoir qu’il y a plusieurs traîtres au sein du BC. À commencer par ta mère, évidemment, mais Robin y est toujours, et la moindre de vos rencontres lui attirerait de graves ennuis. Tu hoches simplement la tête, ni oui ni non, décidé à ne rien montrer sur ce sujet.
La conversation devient plus âpre une fois encore, tournant autour du sort des prisonniers d’Azkaban. Ça te fait mal au cœur de défendre des coupables de telles horreurs, parce que tu as bien conscience que la société sorcière ne redore pas son blason sur ce coup-là. Mais rien n’excuse non plus un tel massacre du côté du Blood Circle. Ils cherchaient surtout à déstabiliser la société sorcière et ils ont réussi leur coup, vous vous retrouvez avec des criminels en toute liberté et armés, de quoi occuper encore les Aurors qui sont déjà sur tous les fronts. Que les Blood Circle ou les Mangemorts l’emportent, ce sera un désastre pour la société sorcière. L’Ordre du Phénix paraît bien seul de son côté du conflit, à prôner une société plus juste et plus bienveillante, où sorciers et moldus peuvent vivre en paix, sans se haïr, sans en mourir. Au fond, vous voulez tous vivre, rien d’autre.
Tu soupires.

— Je ne crois pas que ma notion du bien et du mal soit pire que la tienne, même si elles sont sans doute un peu différentes de la plupart des gens. Tu cautionnes ou ignores ta part d’horreurs. Tu vas me dire que tu n’y pouvais rien, mais figure-toi que je n’ai pas vraiment un pouvoir de décision de mon côté non plus. Je sais qu’ils enduraient des choses atroces, que cette prison salit complètement le monde des sorciers et qu’elle aurait dû être fermée dès la disparition de Voldemort. Et j’espère sincèrement que ça arrivera un jour.

Et clairement vous n’alliez pas assister à un tel massacre les bras croisés – même si certains sorciers bien-pensants et à la belle moralité auraient sans doute laissé faire en se disant que ça leur ôtait une belle épine du pied. Tu continues de prêter attention sans avoir l’air d’y toucher à la foule qui passe autour de vous, guettant le moindre signe que quelqu’un s’intéresse à votre conversation ou a entendu plus de choses qu’il ne devrait. Mais personne ne s’attarde sur vous et si tu es en alerte comme toujours, ton instinct n’est pas sur le mode danger imminent.

— Ce n’était pas éliminer la vermine qui vous intéressait, mais faire en sorte qu’ils se retrouvent libres pour qu’on ait ça en plus à gérer, comme si le reste ne suffisait pas. J’ai repoussé des membres du BC, oui, et crois-moi, ça fait mal au cœur quand c’est pour défendre des personnes qui veulent me faire la peau, mais elles ne méritaient pas de crever comme ça. Et je n’ai tué personne, Garnet. Je resterai sur le chemin du Cercle et des Mangemorts tant que l’un comme les autres continueront de torturer des gens et de prospérer sur la haine des autres, parce qu’ils veulent juste anéantir les gens qui ne leur ressemblent pas, et ni toi ni moi n’en sortirons gagnants, peu importe lequel d’entre eux l’emporte. Même si le BC gagne, tu ne seras pas en sécurité, tu deviendras juste la suivante sur leur liste. Ils ne te seront jamais reconnaissants de ce que tu as fait pour eux.

(Même s’il faut surtout que ses complices continuent d’ignorer ses trahisons, parce qu’elle rend quand même de sacrés services à l’Ordre.) Elle évoque le fait que l’amitié n’existe pas sur le champ de bataille, tu es pourtant intervenu pour aider Robin, et tu sais que tu continueras de le faire que ce soit pour lui, elle, ou bien évidemment tes amis sorciers. C’est une de tes plus grandes craintes que les uns et les autres se retrouvent face à face, se blessent mutuellement ou pire. Parce que même si tu feras tout pour préserver ta vie, comme ta mère te l’a appris, il y a des choses auxquelles tu n’es pas – plus – capable de renoncer, depuis que tu as commencé à sortir de ton isolement et… eh bien, à te faire des amis, dans un camp comme dans l’autre.

— Pour moi, elle existe. Je ne te blesserai pas sur le champ de bataille, mais je ne te laisserai pas non plus faire du mal à mes amis sorciers. C’est dix fois plus difficile que de juste me préoccuper de moi… mais je ne peux pas vous laisser vous entretuer. Et je comprends que tu ne souhaites pas le faire.

Elle a déjà Amber sur qui veiller. Et tu n’imagines pas ce que la petite fille a pu ressentir dans un tel environnement, la peur glacée qui vrille les tripes, la terreur absolue, l’impression de ne jamais sortir de ce puits infernal… des sensations qui t’ont bien trop traversé, alors que tu savais à quoi t’attendre, mais elle… Elle n’aurait jamais dû subir ça.
Et le souligner ne changera pas grand-chose à ce qui s’est passé.
Vous avez vos divergences, oui, mais vos façons de penser ne sont pas si différentes au fond, tu as surtout plus de retenue qu’elle. Tu hausses les épaules.

Elle aborde le sujet de sa sœur et tu soulignes qu’elle n’avait parfois pas l’air bien. Garnet évoque un deuil dont elle ne t’a jamais parlée. Comment veut-elle que tu mènes ta mission à bien si elle ne te donne que la moitié des informations ?

— Quel deuil ? Tu ne m’en as pas parlé. Et oui, je suis sûr que c’est bien elle, tu lâches, blasé.

Il n’aurait plus manqué que ça.

— Même pour une matière où elle galère, c’est pas évident, mais je vais voir ce que je peux faire.

Elle te demande où tu en es dans tes études.

— Je suis en troisième année de formation d’Auror, et c’est la dernière. Ça ne me laisse que quelques mois.



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Sam 5 Aoû - 18:27
UN NOUVEAU DÉSESPOIR
«Redouble»


La prison sorcière de haute sécurité Azkaban était une honte. Personne n’en voulait, et pourtant, elle et ses geôliers existaient toujours et étaient toujours en activité. Comment quelque chose dont absolument personne ne voulait, une chose que personne ne cautionnait, pouvait-elle continuer d’exister ? D’après Bouclette, c’était pratique, et ça éviter de réfléchir à d’autres problèmes. Je tressaillis à la mention du nom du Seigneur des Ténèbres. Certains autres prisonniers des mangemorts s’amusaient à le prononcer pour les provoquer quand nous étions captive ; mauvaise idée. J’écoutais la réponse de Bouclette, d’une oreille plus ou moins attentive, et répondis dans un souffle.

«Les gens finissent souvent par devenir l’ennemi qu’ils jurent de combattre…»

Frisouille me reprocha l'existence de l’institut, nous accusant de nous voiler la face et que c’était évident qu’il n’y avait rien de bon à tirer de cet endroit. Je serrai les dents.

«Évidemment qu’on savait que ce n’était pas une salle polyvalente où les Terry organisaient des lotos avec des saucissons à gagner. Me prend pas trop pour une conne non plus. On savait que c’était un lieu d’expérience Top Secret. Et le concept même de lieu Top Secret c’est précisément de ne pas savoir les détails de ce qu’il s’y passe. On se doutait qu’il y avait des sorciers prisonniers qui devaient servir de cobaye, ou même être torturés pour avoir des informations. Je n’ai absolument aucun problème avec ça. C’est la guerre non d’un chien ; pas une dispute de gosse dans une cour d’école. Mais…» Je soupirai. «Guerre ou pas guerre. Je ne pensais pas… Je ne me doutais pas qu’il y aurait des enfants captifs, qu’on faisait des expériences sur eux. Que… » Je me mordis la lèvre inférieure. «Tu as pas entièrement tort. Les Terrys sont intelligents et ont réussi à se hisser au sommet du Cercle. Malgré leur piété et leur soi-disant charité, ils n’hésitent pas à mentir et à manipuler pour arriver à leur fin.»

Dire que Robert m’avait regardée droit dans les yeux en me disant que les sorciers étaient des monstres pour s’en être pris à Amber. Que quand j’avais posé mes conditions pour travailler avec lui, il était hors de question que je m’en prenne à des mômes et que ce salaud avait osé me rétorquer que nous n’étions pas comme mes anciens tortionnaires. Quel sombre connard hypocrite. Mais sans le Cercle, je n’étais rien. J’avais besoin de ce soutien et de cette protection. Les intérêts du Cercle convergent avec mes objectifs personnels et c’est encore au sein du Cercle que je suis le plus efficace pour agir contre les aspects où nos intérêts divergent.

Nathan me reprochait, ainsi qu’à mes pairs, d’avoir permis de rendre leur liberté aux fous furieux qui étaient enfermés. De mon côté, je m'entêtais à lui expliquer que la seule liberté que nous voulions offrir, c’était de libérer la tête de leur corps et qu’ils ne risquent aucunement de se retrouver dehors pour mettre en danger des innocents. Ce cloaque était une véritable torture, les prisonniers étaient dans un état de folie qui les maintenait dans un genre de déséquilibre entre la vie et la mort. Même eux auraient préféré mourir que de continuer de subir ce châtiment. Les sorciers, eux, avaient visiblement fait les choix de remettre en liberté des criminels psychopathes. Je simulais une toux.

«KOF KOF C’est sûr que libérer des criminels, c’est très éthique. KOF KOF »

Le nom du Seigneur des Ténèbres me fit sursauter une fois de plus.

«Fermer cet asile de fou ouais. Bon plan ça. Et par la même occasion, vous débarrasser une bonne fois pour toute de ses gardiens. Non… Bien sûr que non. Il faut leur trouver un boulot à ces pauvres créatures innocentes qui n’ont rien demandé. Ils pourraient ouvrir des petits commerces, ouvrir des stands sur le marché. Les laisser faire ce qu'ils veulent, même se présenter au Poste de Maire, où ils pourraient faire la bise aux bambins pour gagner des votes. »

D’après Nathan, notre unique objectif était de faire en sorte que ceux que nous voulions tuer se retrouvent en liberté pour semer la zizanie.

«Putain… Mais tu réfléchis quand tu parles ?! À quel putain de moment tu penses que ça nous est profitable que ces cinglés assoifés de sang soient en liberté ? Dans quel monde tu crois que ça nous arrange que l’autre pétasse grossisse ses rangs ? Ces gens veulent notre peau. Ils veulent ma peau. Et ce bien avant de vouloir la tienne. Tu es d’une naïveté sans limite… Évidemment qu’on voulait leur faire la peau, qu’ils ne soient plus un problème. T’es qu’un id…»
Je sentais que quelqu’un nous observait, je fis pivoter légèrement mon fauteuil pour lui faire face.

«On a une audition dans une heure, si on dérange faut le dire, sinon, barre toi.»

La personne n’avait pas l’air de vouloir s’opposer à une personne en fauteuil, puisqu’elle partit attendre son métro plus loin, continuant de jeter un œil dans notre direction, jusqu’à ce qu’elle entre dans la rame et parte une bonne fois pour toute.

Pour Nathan, le Blood Circle et les Mangemorts étaient la même vermine. Dans ce cas, il n’avait pas à intervenir dans notre conflit, qu’il nous laisse nous entredéchirer et qu’il prenne le vainqueur si ça l’amusait. Je ne souhaitais pas être contrainte de plonger Sheila dans sa carcasse si nous devions nous retrouver face à face lors d’un conflit. L’amitié et les bons sentiments n’avaient pas leur place sur le champ de bataille. Le sorcier n’était pas du même avis. Il ne me blesserait pas sur le champ de bataille, tout comme il ne me laisserait pas blesser les siens. Il ne peut se résoudre à ce qu’on ne s’entretue.

«Alors tu crèveras. Tu te feras bêtement et simplement buter comme le pauvre imbécile que tu es. » Il ne comprenait donc pas que le champ de bataille n’était pas un jardin d’enfant ? Avait-il ne serait-ce que conscience de ce qu’était une vie, pour sacrifier aussi stupidement la sienne ? «C’est la vraie vie. Pas un stupide dessin animé où un deux ex machin chose va te sauver les miches juste pour la force de tes convictions. C'est la guerre bordel. La guerre. Une balle dans la tête. Un coup de poignard dans le cœur et c’est finito pipo.» Je hochai la tête. Dépitée. «T’es qu’un con.»

Je me fermai à la suite du débat et l’exhortai à la fermer pour ne pas perdre davantage notre temps en débat stérile. Je n’étais pas là pour ça. Je voulais savoir s’il avait trouvé celle que je cherchais. Si elle allait bien, si elle était en sécurité. Il l’avait trouvée, oui. Pour ce qui était d’aller bien, il l’avait déjà surprise à pleurer et elle n’avait pas voulu se confier sur le sujet. Je supposai que les deuils ne devaient pas être faciles à gérer pour tout le monde. Je demandai une nouvelle fois confirmation, qu’il était bien sûr que c’était bien elle. Frisouille m’affirma que c’était bien ma sœur, tout en me demandant de quel deuil je parlais.

«Je suis pas sûre que tu veuilles vraiment des détails.»

Une chose était sûre : j’étais bien moins frileuse que lui à éliminer mes ennemis. La meilleure défense restait l’attaque. Tuer, ou être tuée. La vengeance n’était qu’une extension de cette doctrine. Mais j'estimai qu'il était préférable de ne pas lui révéler que j'étais l'autrice de la mort de Jasper tant qu'il ne se montrait pas trop insistant.

Concernant Pearl, s’il était certain d’avoir affaire à la bonne gamine. Il fallait donc à tout prix qu’il se rapproche d’elle. En l’aidant pour ses cours, en lui proposant des activités extrascolaires. N’importe quoi. Frisouille m’avoua que la différence d’âge ne les aidaient pas à tisser des liens. Ce n’était encore qu’une enfant et, lui, il était un adulte ; c’était forcément un peu suspect. Intriguée, je lui demandai où il en était dans ses études et il me révéla que c’était sa dernière année à Poudlard.

«Un Auror qui ne veut pa s avoir recours à la violence. Les mangemorts ont encore de longs jours devant eux… Ta dernière année, donc...» Cela voudrait dire qu’après les vacances, et à la rentrée, elle serait seule et que je n’aurais aucun moyen de la surveiller. Plus que quelques mois de protection… «Redouble.» Je levai les yeux pour plonger mon regard dans celui de Nathan. De ma position, il paraissait tellement grand. «Tu dois redoubler. Je peux pas la laisser comme ça. Il le faut.» Je n’avais aucun moyen de pression sur lui. Il pouvait simplement me répondre non, je n’y pourrais rien. «Redouble. Refais une année. Protège-la. Ou emmène moi à Poudlard.»

Encore une fois, il pouvait simplement me répondre non. Et malgré ma profonde détermination... Nous étions dans la vraie vie. Pas un feuilleton à l'eau de rose, pas une jeu vidéo, pas un bouquin. Il n'allait pas y avoir un Deux ex machin-chose qui allait le pousser à accéder à ma requête, ému par ma force de conviction. Mais qu'avais-je à perdre d'essayer ?

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Lun 7 Aoû - 21:13
Un nouveau désespoir
« quelque part par-là »
Tu ne peux que rejoindre Garnet sur le fait qu’Azkaban est une honte qui n’aurait jamais dû exister. Mais aux yeux de certains sorciers, elle reste un moyen bien pratique – et inhumain – de se débarrasser des criminels. Tu aurais pu y atterrir, toi aussi, si ta véritable identité avait été découverte. Si Sean n’avait pas décidé de te faire confiance. Il ne l’avait pas vraiment caché l’été dernier : des accointances avec le Blood Circle en temps de guerre, un faux nom, il n’en aurait pas fallu davantage pour que tu sois accusé de haute trahison sans vraiment de possibilité de te défendre – et ton vrai nom n’aurait fait qu’empirer les choses. Tu peux au moins remercier le Blood Circle d’avoir détruit cette menace-là. Garnet frémit, souligne que les gens finissent souvent par devenir comme ceux qu’ils combattent. Tu hoches la tête – c’est bien ce qui te fait t’accrocher aussi solidement à certains principes. Ton père voulait faire de toi un tueur – de sorciers, certes, mais un tueur quand même. À six ans, tu avais déjà des armes adaptées dans les mains, tu avais commencé les arts martiaux – et si tu en as toujours besoin aujourd’hui, il y a des limites que tu essaies de ne pas franchir. Que tu veux ne franchir que par exception. En vrai, tu as surtout eu de la chance de ne pas les avoir encore dépassées, et tu comptes bien continuer ainsi aussi longtemps que tu pourras. Ça pourrait être facile pour quelqu’un comme toi de céder. Les arguments ne manquent pas, la colère, la vengeance, la justice qu’on ne te rendra pas, ce qui est arrivé à ta mère, tout ce que tu as subi, tout ce que tu ignores parce qu’on t’a trifouillé la mémoire et que tu ne sauras jamais. Ce qui est arrivé à Kayla aussi. Ce serait facile, ce serait attendu – et tu t’y refuses, avec le sentiment que si tu cèdes, ton père aura quand même gagné d’une certaine façon. Évidemment, tu n’es pas naïf au point de croire que tu ne tueras jamais, pas en temps de guerre, pas quand ce sera eux ou toi ou tes amis, mais il y a aussi une différence entre la légitime défense et l’assassinat pur et simple.

Lorsque tu évoques l’Institut, Garnet le prend mal – évidemment que les membres du Blood Circle savaient qu’il se passait quelque chose mais ils ignoraient ce dont il s’agissait précisément. Et si elle commence de façon virulente, elle se calme en abordant le sujet des enfants, visiblement mal à l’aise.

— Il y a toujours des enfants impliqués, Garnet. Toujours. Je te l’ai dit dès le début et on est bien placés pour le savoir. C’est plus facile à gérer, c’est plus facile à manipuler dans tous les sens du terme, c’est sacrifiable sans problème. Mais… je sais que… Les Terry, George Kane, etc., et leurs cercles proches… ils sont aussi pourris les uns que les autres, et ils sont passés maîtres dans l’art de la manipulation, même de leurs propres troupes. Ils donnent envie de leur faire confiance, mais aucun d’eux n’hésitera à sacrifier un enfant s’ils pensent que c’est nécessaire pour leur cause. Ils le font même depuis un moment, même si ça n’avait pas l’ampleur de l’Institut. Ils tordent leur piété pour la mettre au service de leurs idées. Ils sont sans doute convaincus de faire le bien, mais je suis sûr qu’ils n’hésiteraient pas à sacrifier leur propre famille si elle se mettait sur leur route.

Tu ne sais pas exactement ce que t’aurait fait ton père si ta mère ne t’avait pas mis hors d’atteinte. Cobaye, une balle dans la tête pour laver la souillure, les deux sont aussi plausibles l’un que l’autre. Et tu continueras à ne pas savoir aussi longtemps que possible. Bientôt une année de plus.

Aucun de vous n’est d’accord sur ce qui s’est passé à Azkaban concernant les criminels qui y étaient enfermés – et même si une part de toi rêverait qu’ils ne soient plus un danger pour personne, tu sais bien que les choses ne fonctionnent pas comme ça – que vous n’êtes pas encore ceux que vous combattez. Garnet fait semblant de tousser.

— Ils n’auraient jamais été libres sans vous. Et comme tu le disais si bien tout à l’heure, on essaie de ne pas devenir comme ceux qu’on combat, donc on n’emploie pas leurs méthodes.

Elle tressaille de nouveau – ce n’est pas l’évocation des Mangemorts, vous en avez déjà souvent parlé, et tu es bien placé pour savoir qu’elle n’a aucun mal à se débarrasser d’eux. Alors quoi ? Le nom de Voldemort ? Est-ce qu’on peut encore le redouter aujourd’hui, alors qu’il a disparu depuis si longtemps ? Il y a certes l’Augurey qui entretient sa mémoire, mais… ce serait plutôt elle qui serait à craindre en ce moment.
Garnet ironise sur le sort des Détraqueurs.

— Bien sûr que non, tu siffles entre tes dents, ces créatures ne devraient même pas exister, et elles ne peuvent pas vivre parmi les humains.

Le Ministère pourrait trouver un endroit où les parquer, là où ils ne menaceraient personne. Un frisson te traverse en imaginant les Détraqueurs en liberté dans les rues.

Elle n’aime pas non plus que tu évoques le fait que le Blood Circle cherchait surtout à créer la zizanie de votre côté. Tu serres les dents, tendu, jusqu’à ce qu’elle retourne en direction de quelqu’un qui vous observe. Tu le fusilles du regard tandis que Garnet l’envoie bouler, et l’importun ne s’attarde pas. Tu t’assures que personne d’autre ne vous prête attention.

— C’est toi qui ne réfléchis pas, bon sang ! Qu’est-ce que tu crois que ça fait dans la société sorcière un truc pareil ? Les sorciers vont être bien trop occupés à régler leurs dissensions internes pour se préoccuper de vous ! Ne me dis pas que ça ne vous arrange pas que l’Ordre et les Mangemorts se fassent la guerre. Et bien sûr que si, ça vous arrange aussi qu’elle grossisse ses rangs. Bon, peut-être pas pour ceux comme toi qui sont sur le terrain, vous êtes sacrifiables, mais pour les dirigeants, c’est évident que c’est le cas. Plus les Mangemorts gagnent en puissance et se sentent libres d’attaquer les moldus, plus ça sert la propagande du BC et ça montre à l’opinion publique que « tous » les sorciers sont dangereux et à éradiquer. Alors, non, je ne suis pas naïf, je sais que les prochains mois vont être encore bien plus compliqués pour les sorciers, et surtout pour ceux qui croient à la paix.

Tu soupires.

— Ils veulent notre peau à tous les deux. Les sang-de-bourbe, ça n’appartient toujours pas au passé. Merde, sous… il y a vingt ans, on était accusés de voler les pouvoirs des « vrais » sorciers et il y en a encore qui y croient. Aucun de nous n’a la moindre valeur pour eux.

Vous n’êtes pas d’accord non plus sur l’attitude à adopter sur le champ de bataille. Là où tu fais tout pour que tes amis ne se retrouvent pas face à face, où tu es prêt aussi à intervenir au cas où ça adviendrait, comme tu l’as fait entre Sean et Robin, elle n’aurait aucun scrupule à te tuer en pleine bataille. C’est sans doute… bon à savoir, pour t’adapter si jamais un jour ça arrive. Tu ne devrais peut-être pas prendre aussi bien le fait qu’une amie envisage de te tuer si elle te croise en plein combat, mais ta logique tordue comprend sa logique de survie – il y a des moments où vous ne pouvez pas hésiter si vous voulez survivre. Et c’est à la fois  compliqué et plus simple de choisir de blesser, quand on a une baguette magique : plus simple qu’avec un couteau ou une arme à feu ; compliqué parce que ça oblige à penser autrement qu’à l’urgence au milieu du bazar sans nom que sont les champs de bataille, ça oblige à prendre du recul là où tout est instinct et purs réflexes de survie.

Bon, par contre, là, elle t’agace. Vraiment. Elle te prend pour un con et tu aimes encore moins quand ça vient de quelqu’un que tu apprécies. La vraie vie. Qu’est-ce qu’elle croit ? Que tu prends la guerre pour un jeu ? Que tu n’as aucune idée de ce que tu fais ? Y a pas à dire, elle est douée pour faire émerger la part de toi qui aime les champs de bataille, parce que ta vie en est un perpétuel depuis que tu as six ans et que tu ne sais pas vivre sans l’adrénaline, sans le danger, sans la violence, sans une arme à portée de main, en sachant ce que ça fait d’être en sécurité. Même Poudlard qui était le lieu le plus sûr pour t’abriter du Cercle ne l’était pas vraiment parce qu’il y avait toujours le risque qu’un sorcier découvre que tu mentais sur… tout.
Évidemment, elle ne peut pas savoir. Tu ne lui as donné que des bribes de vérité, une famille éloignée qui était proche du BC et qui a contraint tes parents à déménager. Embêtant, dangereux jusqu’à un certain point, mais pas autant que ce que tu as traversé.
Évidemment.
Tu as rarement eu autant envie de balancer un coup de pied dans quelqu’un ou quelque chose.
Il te faut un immense effort, il te faut tes bientôt quatorze ans de mensonges et de dissimulation pour ne pas exploser, et elle doit voir ta tension, cette allure et ce regard différents, qui disent que tu n’es pas seulement le calme et gentil étudiant dont tu donnes l’apparence. Qu’il y a autre chose sous la surface.
Tu ne sais même pas pourquoi tu réagis aussi mal. Parce que c’est une amie ? Parce que ses paroles nient ce que tu es ? C’est peut-être juste la fatigue et la tension de ces derniers temps, tout ce qui s’accumule et t’oppresse. Au fond, peu importe d’où ça vient, tu t’en fous.

— Ça ne m’a pas si mal réussi jusqu’à présent, tu dis froidement. Ça demande juste plus d’efforts que de tuer sans réfléchir, parce que ça, c’est la solution de facilité. Ça fait… longtemps qu’on me la promet, cette balle dans la tête, et que la vie ne me fait pas de cadeau, et je suis toujours là.

Tu fais les cent pas devant elle, fébrile – enfin, c’est plus trois pas que cent.

— Garnet, tu es une amie, mais vraiment, ne me parle plus comme si je n’étais qu’un pauvre con naïf qui croit encore que la guerre, c’est tout beau, tout propre, tout gentil. Je sais. J’ai des convictions auxquelles je tiens, mais le jour où ce sera l’ennemi ou moi, mon choix est déjà fait.

Tu ne sais pas ce qu’elle va comprendre ou retenir – et tu t’en fiches un peu, parce que secret mis à part, c’est peut-être la seule qui pourrait pleinement comprendre ce que tu ressens. Vous n’avez pas eu la même enfance, ta mère t’a évité le pire, mais vous êtes des survivants tous les deux, chacun à votre façon. Et maintenant que tu commences à envisager de dire la vérité à Kayla, après ce qui s’est passé avec Lyam, Garnet n’est pas loin sur la liste des personnes à qui tu pourrais en parler. Elle en sait déjà beaucoup. Et parfois, tu as envie que quelqu’un comprenne cet aspect-là, avec tout ce qui va de travers. D’être totalement toi, ailleurs que sur un champ de bataille.

La conversation dérive vers Pearl. Garnet t’explique qu’elle doit sûrement être en deuil, mais refuse de te donner des détails.

— Garnet, si tu veux que je l’aide, il faut au moins que j’en sache un peu plus, pour savoir comment l’aborder et éviter de commettre une erreur.

Un long soupir t’échappe quand elle réagit sur tes études.

— Je n’ai pas dit ça. Et, tu le sais, il y a un long chemin entre l’absence de violence et l’assassinat pur et simple.

C’est bas et vicieux, et tu regrettes les mots après les avoir dits. Merde, il faut vraiment que tu te reposes et que tu redescendes un peu. Cet été, quand tu seras davantage rassuré au sujet de Kayla, quand les examens seront aussi derrière toi – et que tu auras dit adieu à Poudlard. Ça te serre encore plus le cœur que tu ne l’imaginais.
Garnet t’exhorte à redoubler. Et puis quoi encore ? Vos regards se croisent – et tu prends brusquement conscience de la différence de taille entre vous. Si ça ne te dérange pas de baisser la tête, ça doit sans doute être bien plus pénible pour elle. Sur ce coup-là, tu es vraiment idiot.

— Je ne redoublerai pas et je ne t’emmènerai pas non plus à Poudlard. Je la protègerai autant que possible jusqu’à la fin de l’année, et je vais réfléchir à une solution d’ici là.

Tu bascules tes appuis d’une jambe à l’autre.

— J’ai des fourmis dans les jambes, je vais m’asseoir.

Tu repères des sièges un peu plus loin et t’y diriges en lui faisant signe de te suivre. Tu étales tes affaires sans vergogne pour bloquer les sièges autour du tien et t’assoies. Au moins, vous serez à la même hauteur.



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Mer 20 Sep - 14:24
UN NOUVEAU DÉSESPOIR
«T'es qu'un con»


Toujours des enfants ; non, je n’étais pas d’accord. On était nombreux à trouver ce genre de pratiques intolérables et immondes. Alors oui, il y en avait qui n'en avaient rien à foutre. Il y avait probablement des sadiques et des psychopathes qui prenaient un certain plaisir à s’en prendre à des gosses. Comme disait Bouclette, c’était facile. Mais nous n’étions pas tous comme ça. Les enfants sont la limite à ne pas franchir. Il osait prononcer le nom du seigneur des ténèbres, ce qui me fit tressaillir.

«Si c’est ce que tu veux entendre… Terry est un connard, menteur et hypocrite. Je suis d’accord avec ça. Mais c’est encore près de lui que je suis le plus utile pour empêcher ce genre de choses de se reproduire.»

L’oisiveté de Frisouille vis à vis des mangemorts me fit délirer. Comment peut-il, d’un côté, tenir ce genre de discours et, de l’autre, protéger ces dangereux psychopathe.

«Oh je t’en prie, sois pas si naïf, tu vaux mieux que ça. Avec ou sans nous, ils auraient fini par être relaxés. Peut-être que notre intervention a permis d’accélérer légèrement le processus. Je suis prête à le concevoir, même si je n’en suis pas convaincue. Mais votre intervention à vous, les “gentils” de votre espèce a permis qu’un bien plus grand nombre soit remis en liberté. Si vous nous aviez laissé champ libre. Seule une poignée aurait été en état de sortir.» Je fixai le sorcier. «Je sais que tu n’approuves pas, et heureusement que je n’ai pas besoin de ton aval pour ça. Mais c’est un simple calcul mathématiques. Si je tue un meurtrier, le nombre de meurtriers en ce monde restera inchangé. Mais si j’en tue cent, le nombre en sera réduit de quatre-vingt-dix-neuf.»

L’évocation du nom de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom me fit à nouveau sursauter. Il évoqua la fermeture de cette prison de fou et j’ironisai sur les gardiens qu’il ne fallait surtout pas mettre au chômage. On était au moins d’accord sur le fait que ces choses ne devraient pas exister. Mais les paroles ne valaient rien, seuls les actes prouvaient la bonne foi.

Nathan lâcha une bombe, décrétant que notre unique but était de leur casser les couilles et de semer la zizanie dans leur rang en permettant la libération de ces criminels. Ce trou du cul me fit vriller. Il me mit hors de moi. Visiblement, la perte de contrôle était partagée. Il n’en démordait pas. Pour lui, notre coup était minutieusement calculé. Faire libérer les prisonniers mangemorts, créer des dissensions internes au sein de la communauté sorcière pour que l’Ordre et les Mangemorts se fassent la guerre. Gagner l’opinion publique.

«Mais t’es un grand malade ! Je te jure sur tout ce que j’ai de plus cher au monde que NON ce n’était pas prévu que vous veniez sauver les prisonniers. On pensait vraiment pouvoir les éliminer dizscretos et se barrer. On n’avait pas anticipé que votre Ordre et les Aurors allaient venir protéger les criminels qu’ils avaient EUX-MÊME foutu en prison.» Je me calmai un peu. «Robin, le fils de Kane était sur place. Tu penses vraiment que Georges aurait pris le risque de sacrifier son fils à papa dans une telle opération suicide ? Si ce que tu nous dis est vrai, à propos de la scission au sein de vos rangs. Ouais, ça nous est profitable, et je m’en frotte les mains que des gens s’opposent ENFIN aux mangemorts. Mais non. Ce n’était pas prémédité.»

Il prétend que les sangs-de-bourbe sont dans le même panier que les cracmols, qu’il n’y a pas si longtemps que ça, ils étaient accusés de voler les pouvoirs des sorciers. Je restai de marbre devant cette révélation. Je me sentais bien trop concernée par ce postulat pour réagir. (Et puis j’ai une meilleure occasion plusieurs lignes plus bas) On avait à peine commencé à se calmer qu’on enchérit de plus belles. Nathan était un idiot. Un idiot gentil, avec de bons sentiments. Il préférait crever pour ses idéaux sur l’amitié, plutôt que de sauver sa peau. Ce n'était qu'un con.

Alors arrête de te comporter comme un pauvre con naïf. Tu crois que tes compagnons, et les miens, vont réagir comment en nous voyant face à face, sans qu’on ne se défende ou s’attaque l’un l’autre ? T’es mon ami. Mais sur le champ de bataille on doit se battre, parce que si tu ne me blesses pas, c’est le Cercle qui me tuera. Si je ne te blesse pas, c’est les tiens qui te tueront. C’est pour ça qu’il faut se défendre. Qu’on laisse nos sentiments de côté. On a trop lutté pour survivre pour se faire buter bêtement. BREF. t’es qu’un con. Même si je t’aime bien.

Mais aucun son ne sortit de ma bouche. Je ne voulais pas d’un énième débat stérile avec lui. Je la bouclai, décidant de ne pas alimenter le débat, de s'arrêter là et d’orienter la discussion vers ce qui m'intéressait vraiment.

Il l’avait trouvée. La petite Perle. Elle n’avait pas l’air d’avoir le moral. Normal, pour quelqu’un qui venait de perdre son frère. J’ignorai la pique du sorcier, c’était de bonne guerre. Mais surtout, je compris que Frisouille était dans sa dernière année d'études, et qu’après ça, il ne serait plus là pour Elle. J’exhortai donc Bouclette à redoubler son année, ou m’emmener à Poudlard. Ce qu’il me refusa. Il commençait à avoir les jambes qui fatiguaient et avait besoin de s’asseoir. Je le suivis jusqu'aux sièges sans mot dire.

«Ma mère est morte.» Je souris tristement en voyant la réaction du sorcier. «Non, ça, ça date. Elle est morte en lui donnant naissance. » Je déglutis. «C’était parce qu’elle était enceinte de ma sœur qu’on m’a exilée. On m’a éloigné d’eux parce qu’ils avaient peur que je vole les pouvoirs du bébé. Tu parlais tout à l’heure des sang-de-bourbes qui étaient accusés de voler des pouvoirs ? Je l’ai personnellement vécu à l’âge de six, ou sept ans. Enfin… Amber l’a vécu.» Amber… Moi… Cette situation était souvent compliquée. J’avais du mal à dissocier ce qu’elle avait vécu, et ce que j’avais vécu, sur cette période-là. Pearl était-elle ma sœur ? Mon père était-il mon père ? Qui suis-je ? Je secouais la tête pour chasser ces questions existentielles. Ni le moment, ni le lieu. «Elle est morte en donnant naissance à Pearl. À cause de moi, d’après Jasper, feu mon frère aîné.»Je déglutis à nouveau. «Parce que j’avais soi-disant volé la magie de ma mère et qu’elle n’avait plus assez de force pour survivre à la mise au monde de Pearl. Et la voilà désormais seule dans cette famille de… Bref, elle est pas en sécurité parmis eux.»

Nathan se trompait. Ce n’était pas si facile de tuer “froidement” sans réfléchir. Oui sur le moment, c’était facile de céder à la colère, à la rage, au mépris. De se laisser exalter par les suppliques de sa victime qu’on torturait. Un peu comme ces gens qui étaient accros aux jeux d’argents et qui se laissaient aller à jouer jouer jouer, s’endetter. Et une fois rentrés, que l’ivresse du jeu s’est envolée, ils devaient annoncer à leur famille qu’ils avaient perdu la maison, le chien, la pauvre nièce de six ou sept ans aux cartes. Agir était facile, vivre avec les conséquences de ce qu'on a fait et en parler était plus difficile. J'imaginais que seul Rasak pouvait me comprendre sur ce terrain-là..

«C’est Jasper qui m’a rencardé sur le déménagement de mon père en Grande-Bretagne, et du fait qu’Elle était à Poudlard.»

Nathan n’était pas un idiot. Je n’avais probablement pas besoin d’en dire plus pour qu’il comprenne ce qu’il s’était passé.

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Mer 27 Sep - 21:48
Un nouveau désespoir
« quelque part par-là »
Autant Garnet et toi, vous êtes d’accord pour dire que les enfants sont une limite à ne pas franchir, autant sa façon de presque excuser Terry te fait grincer des dents. Enfant, tu ne mesurais pas bien ce qui se jouait au niveau des adultes – au-delà du fait qu’ils t’avaient déjà farci le crâne avec leur idéologie anti-sorciers – mais ta mère n’a pas mâché ses mots à l’encontre de Robert Terry. D’une certaine façon, c’est le pire des trois meneurs du Blood Circle. Non que George Kane et Erèbe Mackenson soient des enfants de chœur évidemment, ils sont aussi violents et meurtriers les uns que les autres, mais Terry va encore plus loin, avec son vernis religieux, son fanatisme digne de l’Inquisition, ce sadisme maquillé de politesse. Tu les crains tous, lui encore plus que les autres, parce qu’il arrive à s’acheter une façade honorable, à avoir l’air d’être le plus… le moins violent des trois, alors qu’il est pire, celui qui donne le plus facilement dans la torture, celui qui a le moins de scrupules à s’en prendre aux plus faibles au nom d’un prétendu bien – même les enfants. De ce que tu as vu de l’Institut, c’est un plan qui porte sa marque d’un bout à l’autre. Et le pire, c’est qu’il est sans doute sincèrement convaincu de faire le bien.
Heureusement que la jeune génération ne suit pas leur exemple, Robin, notamment… tu ne sais pas vraiment ce que pense Ryan – c’est un sujet que tu préfères éviter. Mais ils ne peuvent rien montrer ouvertement et si leurs pères s’accrochent au pouvoir comme ils ont bien l’air d’en avoir l’intention, il peut encore s’écouler des décennies avant que le Blood Circle ne change de direction et d’orientation. Sauf aléa de la guerre, évidemment.
Tu soupires lorsque Garnet fait mine de te donner le point.

— Il est pire que tout ça, il le cache juste mieux que les autres.

Quant à être proche de lui… même si tu lui es infiniment reconnaissant d’avoir aidé Elyakim et Kayla (et toi aussi d’ailleurs), elle ignorait tout de l’Institut, de ce qui s’y tramait. Elle ne sera jamais qu’un sous-fifre pour eux, largement dispensable. Mais tu n’insistes pas, elle a bien plus fait pour l’Ordre que certains membres.
Azkaban reste cependant un point de friction. Vous n’avez pas du tout la même vision de ce qui s’est passé et vous campez sur vos positions tant que vous pouvez. Tu veilles quand même à ne pas trop élever la voix, vous êtes toujours dans un lieu public, et même s’il y a peu de monde tu restes sur tes gardes. L’absence de trop grand brouhaha risque de faire porter tes mots plus loin que tu ne voudrais.

— Je ne suis pas naïf ! Mais ces prisonniers n’auraient pas été relâchés, le monde sorcier connaît leur dangerosité. On ne serait pas intervenus si vous n’aviez pas monté cette opération stupide. Ces meurtriers ne menaçaient personne là où ils étaient, il n’y avait pas besoin de les tuer ! Cette prison est un problème du monde sorcier, on est d’accord, mais le fait est qu’on ne sort pas vraiment d’Azkaban, une fois qu’on y est entré. La seule évasion qu’il y ait jamais eu, c’était Voldemort pour renforcer ses troupes et lui non plus, c’était pas pour la paix du monde.

Tu as bien conscience des dangers d’Azkaban, toi qui risques de t’y retrouver si jamais ton identité venait à être dévoilée. On ne plaisante pas avec les traîtres en temps de guerre, Sean te l’a bien fait comprendre l’année dernière et cela faisait de toute façon longtemps que tu le savais. Entre Robin, Garnet, tous tes liens avec le Blood Circle, et ton nom, tes dénégations ne pèseront pas bien lourd. Après tout, ça aurait été intelligent de la part du Blood Circle de t’utiliser de cette manière.

Ton point de vue sur l’attaque est que le Blood Circle voulait avant tout semer la zizanie dans le monde sorcier – et ils y sont bien arrivés, en permettant de dévoiler la félonie et la trahison de Tinkson – et le coup de maître joué par les Mangemorts en réussissant à l’infiltrer au sein de l’Ordre. Sans lui, les membres du Phénix n’auraient jamais ordonné la libération des prisonniers, encore moins qu’on leur donne des baguettes, même pour se défendre.
Garnet ne te croit pas et ne démord pas plus que toi de sa version. Au fond, vous n’en savez rien, de ce qui s’est vraiment décidé en haut lieu, du pourquoi du comment de l’attaque. Garnet ne doit savoir que ce qu’on a bien voulu lui dire. Tu pourrais poser la question à Robin… si ton cousin te parlait encore – mais non, il a mal pris ta présence sur place parce que tu as osé ne pas lui dire que tu avais rejoint l’Ordre du Phénix. Par contre, que lui attaque ouvertement le monde sorcier, pas de souci, il a le droit de se sentir trahi par tes actions, mais l’inverse n’est pas vrai. Tu passes ton temps à marcher sur des œufs, à bien dissimuler ta baguette quand vous vous voyez – alors, certes, c’est toi qui as mis le bazar dans vos vies, mais… Raah.
Le monde entier te saoule à cet instant et ça ne t’aide pas à garder ton calme face à Garnet, aussi énervée que toi. Pas prévu que vous sauveriez les prisonniers… ben tiens ! Dans la situation inverse, nul doute que le BC aurait laissé des sorciers assassiner sans problème des moldus !

— Parce que si nous, on avait attaqué je ne sais quelle prison du pays, le Blood Circle n’aurait pas tenté de nous en empêcher ? C’est toi la plus naïve de nous deux, Garnet. Après, aucun de nous n’est dans la tête de Kane et compagnie, on ne peut pas savoir ce qu’ils voulaient vraiment. Je sais que Robin Kane était là, je l’ai vu. Et son père n’est pas du genre à le surprotéger. S’il veut que son fils soit digne de lui succéder à la tête du Cercle, Robin doit faire ses preuves, et ça passe par ce genre de mission dangereuse. Donc non, sa présence ne prouve rien de ce que tu dis.

Tu soupires.

— L’Ordre n’a pas cessé de s’opposer aux Mangemorts, cependant les sorciers ont considéré que le Cercle était une plus grande menace encore.

Si ça n’avait tenu qu’à toi, il n’y aurait jamais eu d’alliance avec les Mangemorts, ça a toujours été une aberration à tes yeux – comment s’allier avec des gens qui professent des idées aussi opposées aux vôtres ? Même le plus grand intérêt des sorciers ne valait pas cela – et vous êtes en train d’en payer le prix : les Mangemorts ont profité de l’alliance pour se racheter une façade honorable, mais dans le fond rien n’a changé.

Et évidemment, vous n’êtes pas d’accord non plus sur ce qui se passerait si vous vous retrouviez face à face sur le champ de bataille. Ça t’est arrivé avec Robin, précisément à Azkaban, lorsque ton cousin s’est retrouvé devant Sean. Tu savais que l’Auror, capable de le reconnaître, ne lui ferait pas de mal. L’inverse, en revanche… Tu t’es interposé en faisant mine d’aider Sean pour les protéger tous les deux. Robin en est sorti blessé par les chutes de pierre, mais ce n’était pas gravement. Mais il n’a pas franchement apprécié ta présence. Et toi, tu as clairement eu de la chance qu’on ne te voie pas faire ; ton attitude aurait pu avoir l’air ambiguë. Tu rêverais de ne plus croiser aucune de tes connaissances sur le champ de bataille, mais tu n’es pas naïf au point d’imaginer que ça ne se reproduira pas. Tu peux jouer la maladresse, la confusion de l’instant, te défendre sans attaquer, prétexter une autre menace plus urgente, ça reste quand même un sacré numéro d’équilibriste, et la plus infime erreur te fera tomber. Tu as été bien inspiré le jour – non, les jours – où tu t’es dit que nouer des liens avec le Blood Circle était une bonne idée – comme si tu avais besoin de mise en danger supplémentaire.
Tu vis depuis tellement longtemps avec l’idée que ta mort est peut-être toute proche qu’un peu plus ou un peu moins, ça ne change pas grand-chose. Et tu as besoin de te raccrocher à quelque chose, de te dire que tu ne fais pas tout ça pour rien – tes amis t’ont énormément aidé sans le savoir, ils sont autant de présence que tu ne veux pas perdre, de personnes qui te rendent réel. Tu les protègeras tous, autant que tu pourras. Et tu défends tes idées parce que c’est à peu près tout ce que tu possèdes. Parce que si tu les abandonnais, il ne resterait plus grand-chose de toi.
Un jour, tu expliqueras tout ça à Garnet. Pas aujourd’hui.

Heureusement, la conversation dévie vers un sujet moins polémique avec la petite sœur de Garnet. Même si elle t’a visiblement caché pas mal de choses au sujet de Pearl, ce qui ne t’aide pas à l’approcher, la situation étant d’autant plus compliquée à cause de votre différence d’âge.

— Je suis désolé, tu souffles quand elle te dit que sa mère est morte.

Quelque part, il doit être écrit que les gens comme vous n’ont pas droit aux conversations légères, joyeuses, tranquilles. Vous ne sauriez sans doute pas quoi dire. Garnet balaie ta phrase et tu l’écoutes avec attention tandis qu’elle poursuit. Merde, tu ne pensais pas que tes paroles un peu plus tôt tomberaient si justes. Mais comment est-ce que des sorciers peuvent croire qu’on pourrait voler leurs pouvoirs ainsi ? Et le faire payer à l’enfant innocente qu’était Amber à l’époque ? ça te remet en colère, une colère différente de celle de tout à l’heure.

— Je suis désolé, tu répètes. Que vous ayez dû traverser ces horreurs, même si ça ne changera rien.

Il y a tant de choses que tu aimerais dire, sans vraiment savoir comment les mettre en mots – sans être vraiment certain qu’elle ait besoin ou envie de soutien. Elle poursuit.

— Ce n’est pas ta faute, tu protestes, tu n’y étais pour rien.

Parents sang-pur rejetant leur enfant Cracmol, l’accusant d’avoir tué sa mère ; parents moldus rejetant leur enfant sorcier, l’accusant de tous les maux… Tu les hais, et s’il y a bien une chose pour laquelle tu ne cesseras jamais de te battre, c’est pour que de telles situations n’adviennent plus – et pourtant tu sais qu’il faudra bien longtemps avant que cela ne devienne une réalité.
« Jasper, feu mon frère aîné. » « C’est Jasper qui m’a rencardée ». Tu n’as pas besoin d’un dessin pour comprendre ce qui a pu se passer – ce qu’elle a fait. Pas feu mon père, en revanche, mais elle parlait de deuils au pluriel quelques instants plus tôt. Sa mère et son frère, probablement.

— Donc, Pearl a perdu son grand frère il y a peu, c’est ça ? Dans la famille proche qu’elle connaît, il ne lui reste que son père ? Je vais faire ce que je peux pour l’aider…

Et espérer qu’elle ne soit pas engluée dans les idées de sa famille.



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Mar 24 Oct - 16:59
UN NOUVEAU DÉSESPOIR
«Tu m'en diras tant...»


«Oui. Menteur et hypocrite, et ce qui allait implicitement avec. J’ai dit que j’étais d’accord avec ces faits.»

Je ne comprenais pas pourquoi il enchérissait. Robert Terry m’avait menti à maintes reprises. C’était un homme intelligent, manipulateur avec de l’argent et le pouvoir qui allait avec. Sa Foi le poussait à croire qu’il agissait pour le bien de tous, ou du moins, pour le moindre mal. Mais Bouclette avait raison ; ce n’était pas quelqu’un de confiance. Mais je ne pouvais malheureusement pas purement et simplement poignarder Robert, tout comme je ne pouvais pas trancher la gorge de Georges ou Erebe. J’avais au moins autant besoin d’eux qu’ils avaient besoin de moi. Je n’étais pas dans les petits souliers des Grandes Pompes du Blood Circle et, même si j’étais difficilement remplaçable grâce à mon sang magique, je n’en demeurais pas moins dispensable en cas de haute trahison. Et le Cercle m’accordait une protection que je n’aurais nulle part ailleurs. Une protection, des informations et une technologie unique contre mes ennemis.

On s’embrouilla avec Nathan. Il était d’avis que le Cercle n’avait pas à intervenir dans la prison sorcière. Moi j’étais d’avis qu’un bon mangemort était un mangemort mort. L’Histoire me donnait raison, bien évidemment, mais il était plus facile pour le sorcier de trouver un coupable autre que ses pairs. S’il avait une once de bon sens et de jugeote, il laisserait son jugement biaisé par son Éthique corrompue de côté et il se rangerait de mon côté. D’après lui, la seule évasion qu’il y ait eu depuis toujours était causée par - encore un sursaut - le seigneur des ténèbres lui-même dans l’unique but de renforcer ses troupes.

«Tiens donc… Tu m’en diras tant.»

Et l’Histoire se répétait. Mais bien entendu, c’était la faute du Blood Circle si les sorciers avaient graciés des dangereux psychopathes. Tout ce que je constatait, c’était que Frisouille devait soit rendre son psy extrêmement riche, soit complètement maboul. Il avait une imagination débordante et pourrait rivaliser avec les plus grands écrivains de romans policiers ou de détective. Il arrivait même à me dire, m’affirmer même, droit dans les yeux, que l’unique but du Blood Circle était de semer la zizanie chez les sorciers. La nouvelle m’amusa un peu, malgré la colère de la dispute. Non, nous n’avions pas planifié ça dans ce but. C’était juste une grande Purge pour éliminer la vermine. Faire un massacre de ces rébus de la société que même les sorciers eux-mêmes ne semblaient pas vouloir. Du moins, ils les rejetaient en apparence, puisqu’ils ont été grassement graciés. Mais si ça foutait la merde chez les sorciers, c'était tant mieux. De toute façon, Nathan ne voulait rien entendre. Complot, manipulation, préméditation. Il allait jusqu’à penser que Kane sacrifierait son propre fils pour la cause.

«Si on intervenait, ce serait pour éviter qu’ils se fassent manipuler magiquement. Mais, non, on ne s’amuserait pas à accorder la légion d’honneur à nos prisonniers fraîchement graciés. » Je me gardais de lui révéler que je savais, de source relativement fiable, que certains membres du Cercle étaient déjà des prisonniers graciés. Moi même, j’avais pu profiter de l’influence des Kanes pour éviter quelques soucis judiciaires pour avoir trimbalé Sheila à des endroits inopportuns. «Mais tu peux avoir raison. On n’est pas dans l’esprit des têtes pensantes, alors… Va savoir. »

Mais j’en doutais. Kane n’avait aucun intérêt à nous cacher une information comme celle-ci. Ça aurait été un bien meilleur argument pour qu’on vienne, plutôt que de massacrer des gens dans leur cellule. Pour ma part, les deux raisons m’allaient.

Je me contentai de hocher la tête quand il m’affirmait que l’Ordre n’avait jamais cessé de de s’opposer aux mangemorts, bien qu’ils étaient unis, main dans la main, pour lutter contre les moldus et autres cracmols. Robert Terry n’était clairement pas le seul hypocrite manipulateur en ce monde, et mon interlocuteur est clairement une des victimes de ces machinations. La prise de tête ne s’arrêta pas à Azkaban. On monta d’un ton (à ne pas confondre avec monter un thon, " d’ " est un mot petit, certes, mais important, et les mots s’écrivent d’une façon, ce n’est pas pour rien) lorsqu’on évoquait l’amitié et ce qui en découlait. Je ne savais pas à quel point il était réellement recherché, mais ses poursuivants étaient légèrement… Incompétents. Comment pouvait il être toujours en vie avec des notions de survie aussi lamentables ? Plutôt que d’enchérir et alimenter une nouvelle dispute qui n’allait nous mener à rien, j’orientai la discussion vers Pearl, ma sœur sur laquelle il était censé veiller.

Pearl était en deuil, il l’ignorait, bien entendu puisque ce n’était pas le genre de choses qu’elle devait crier sous tous les toits, et que c’était un léger petit détail que j’avais omis de lui révéler. Petit problème… Je luttais contre la montre. Frisouille en était à sa dernière année d’étude au château et, après cela, il ne pourra plus veiller sur elle. Il refusait de redoubler, ou de me conduire au château. Il trouvera une solution d’ici là, d’après lui, mais comment faire confiance à cet incompétent. Il n'était même pas foutu de tenir debout ; il commençait avec des fourmis dans les jambes et voulait donc s’asseoir. Un vrai papi. Je le suivis silencieusement jusqu’à ce qu’il soit assis.

Je brisai finalement le silence, évoquant la mort de ma mère. Il se disait désolé, mais ça n’avait aucune forme d’importance. Elle était décédée il y avait maintenant plus de dix ans, en donnant naissance à Pearl. Je me gardais de révéler que sa mort arrangeait mes affaires, ça m’évitait bien des tourments sur la décision de devoir l’éliminer elle aussi. J’expliquai les raisons de mon exil. Du pourquoi du comment on m’avait dégagée en Grande-Bretagne. On craignait que la pauvre cracmouille que j’étais ne vole la magie du nouveau-né. Bien entendu, je n’ai appris tout ceci qu’en janvier, lors de mon “interrogatoire” avec Jasper. Bouclette répétait encore qu’il était désolé, mais comme il le disait, cela ne changeait rien à ma situation. Il ajouta que ce n’était pas de ma faute. Je le regardai, en colère et pleine de mépris.

«Évidemment que ce n’est pas de ma faute. Ça se saurait si j’avais volé de la magie à qui que ce soit.  T’as d’autres évidences stupides à énoncer ?»

Je repris rapidement mon calme. Il n’y était pour rien non plus dans tout ça, malgré sa remarque, aussi débile fut elle. Je continuai donc en expliquant que c’était Jasper qui m’avait appris l’existence de Pearl, et du déménagement de mon père en Grande-Bretagne.

Nathan avait compris au moins les grandes lignes. Jasper, le grand-frère de Pearl, était décédé il y a peu. Dans la famille proche qu’elle connaissait, il n’y avait que son père.

«Et un autre frère, Lazuli. Du moins, pour l’instant.» Tant que je ne tombe pas sur lui, par erreur ou par hasard. Même sans être à Verone «Et mon père, malheureusement.» Les cafards résistaient à tout et savaient bien se terrer. «Je pourrais te demander d’essayer de trouver où il habite. Mais ça serait trahir la confiance de cette môme. Je trouverais bien une autre voie pour arriver jusqu’à lui sans exploiter la gosse.» Jasper et maman étaient morts. Tante Gladys également. Il ne restaient que papa et Lazuli. «Après, s’il y a des oncles ou des cousins dont ils sont proches… Je n’en ai pas connaissance, j’étais trop jeune pour les connaître ou m’en souvenir. Je suis un peu persona non grata chez les sang-pur.»

Et ça ne risquait pas de s'arranger s'ils finissent par comprendre que c'est moi qui les décime un à un.

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Dim 26 Nov - 21:51
Un nouveau désespoir
« quelque part par-là »
Tu retiens la riposte qui te monte aux lèvres quand Garnet te dit qu’elle est d’accord au sujet des Terry. Ce n’est pas tout à fait l’impression qu’elle te donnait – ou du moins elle semblait quand même leur chercher des excuses, minimiser leurs actes. Tu comprends qu’elle se sente liée à eux par son appartenance au Blood Circle… mais c’est la famille qu’elle devrait le moins approcher, vu les traitements qu’ils infligent aux enfants. Les autres ne sont certes pas en reste, mais les Terry sont les pires, avec leur vernis affable auquel il est facile de se laisser prendre.
Tu n’aimes pas te disputer avec Garnet, même si ça arrive régulièrement dans vos échanges, vos sensibilités écorchées se heurtant l’une à l’autre. Vous avez tous les deux des avis tranchés et vous ne vous embarrassez pas vraiment de précautions oratoires, vous n’avez pas le temps pour les fioritures. Celle-ci, au sujet de ce qui s’est passé à Azkaban, est l’une des plus grosses que vous ayez eues. Elle ne comprend pas que vous soyez intervenus pour empêcher le massacre de criminels de la pire espèce – et franchement tu te serais bien passé d’aller au secours de gens qui ne rêvent que de voir te mort ou réduit en esclavage selon leur si charmantes et modernes (non) idées. Non que les voir morts te dérange fondamentalement, mais on ne massacre pas des gens ainsi – même dans tes règles d’éthique parfois assez personnelles. Pour toi, le Blood Circle voulait semer la zizanie dans le monde sorcier, rien d’autre ne justifiait une telle attaque sur un endroit sans importance stratégique pour les moldus et le Cercle, perdu au bout du monde, et il y a bien réussi en amenant à la libération des prisonniers et surtout à la révélation du double jeu de Trinkson – l’Ordre devrait presque remercier le Blood Circle pour cela. Tu n’as jamais eu confiance dans ce sorcier, à raison.

— Rien ne serait arrivé sans cette opération, les sorciers n’ont jamais eu l’intention de libérer ces prisonniers pour nous aider dans cette guerre.

Mais tu ne chercheras pas davantage à convaincre Garnet, vous ne tomberez pas d’accord, et vous êtes assez têtus l’un et l’autre pour camper longtemps sur vos positions sans en démordre, refusant de concéder quoi que ce soit à l’autre.
L’idée que le Blood Circle ait déployé de tels moyens pour éliminer des personnes qui n’étaient plus une menace et ne risquaient pas de le redevenir n’a aucun sens pour toi – mais elle semble en avoir pour Garnet. Ils n’ont fait que grossir les rangs de l’Augurey et lui ont évité de monter elle-même une telle opération qui aurait probablement écorné son image dans le monde sorcier en rappelant les actes de Voldemort. Merci, le Blood Circle. Elle peut aussi commencer tranquillement son règne sans se confronter à l’opinion publique. Non vraiment, les Mangemorts doivent une fière chandelle à leurs ennemis, et toi, tu ne sais pas comment l’Ordre va faire pour lutter sur ces deux fronts. Ton statut devient encore plus précaire côté sorcier.

— On ne leur a pas accordé la Légion d’honneur, vous avez juste rendu un grand service aux Mangemorts.

Quant au fait que le Blood Circle ne recrute pas dans les bas-fonds, tu n’y crois pas une seconde. Il y a toujours des mercenaires, des gens ravis de se vendre – et tu vois mal des citoyens lambda anglais prendre soudain les armes. Ils suivent la propagande du Blood Circle, n’aiment pas les sorciers… mais de là à prendre les armes pour mener des assauts comme celui sur Azkaban ? Il faut des soldats, des gens entraînés… ou des gens déjà habitués à la violence et qui peuvent profiter de l’influence du cercle. Tu ne sais pas dans quelle mesure, la vision de l’intérieur de ta mère est trop ancienne maintenant, mais il n’y a pas de raisons qu’ils aient changé leur mode de fonctionnement depuis.
Garnet fait cependant une concession en admettant que tu peux avoir raison. Après tout, aucun de vous n’est en lien direct avec les dirigeants du Blood Circle – et c’est le genre de conversation que tu évites d’avoir avec Robin, qui de toute façon ne te parle plus depuis qu’il t’a aperçu à Azkaban et a découvert que tu appartenais à l’Ordre. Il t’a profondément agacé et pour l’instant tu évites de reprendre contact. Ça ne donnera sans doute rien. Et tu ne comprends vraiment pas pourquoi il a été surpris, ni pourquoi il le prend mal.
Tu hausses les épaules.

— Oui, on ne saura sans doute jamais la vérité derrière tout ça. La seule chose sûre, ce sont les conséquences.

Si tu avais espéré que le chapitre « dispute » se termine là, tu en es pour tes frais. Garnet n’est pas de ton avis non plus sur la situation à adopter si vous vous trouvez face à face sur le terrain. Là où tu essaierais de préserver les deux camps, elle, elle n’hésiterait pas à attaquer. Il y a quelque temps, tu aurais peut-être partagé son avis – tu étais seul, tu n’avais personne à défendre si ce n’est toi-même, et seule comptait ta survie, quel qu’en soit le prix. Maintenant… tu as des amis dans les deux camps et c’est eux qui te font te sentir vivant, qui te rappellent que tu existes et que tu n’es pas seulement un fantôme dont on ne sait rien. Tu ne peux pas faire grand-chose pour eux en retour, si ce n’est t’assurer que tout le monde s’en sorte au mieux dans cette guerre. Tu aimerais pouvoir tous les protéger, tout en ayant bien conscience que ce n’est pas possible. Alors, tu prends des risques que d’autres jugeraient inutiles. Mais la survie sans ça, la survie sans la vie autour ne vaut rien et tu le comprends petit à petit. Tu es bien mieux maintenant que tu ne l’étais avant, et pourtant tu n’es pas moins en danger.

La conversation dévie vers Pearl, c’est au moins un sujet sur lequel vous devriez moins vous disputer, même si tu ne peux pas satisfaire aux demandes de Garnet. Tu n’as pas l’intention de redoubler ton année, il ne te reste donc que quelques mois pour tenir tes engagements. Tu aurais sans doute perdu moins de temps si Garnet t’avait parlé directement du deuil de Pearl, plutôt que de te laisser naviguer à vue. Enfin… maintenant, tu es au courant, tu vas pouvoir t’en occuper plus facilement. Tu en profites pour interroger un peu plus Garnet sur sa famille, afin d’avoir une meilleure vue d’ensemble et ne pas commettre d’impair avec Pearl.
Face à l’histoire que te livre ton amie, tu compatis, mais elle te rabroue. Très bien, message reçu.

— Non, c’est bon. Je n’aurais pas dû dire ça.


Tu comprends qu’elle n’ait pas envie de soutien. Tu t’es ouvert ces derniers mois, tu as commencé à baisser tes barrières, mais c’est un gros changement par rapport à tes habitudes précédentes, où tu refusais toute aide… jusqu’à ce que tu te retrouves à foncer dans le mur ou presque. Cela reste peu évident de faire cohabiter ces deux facettes de toi, celle qui s’ouvre et s’adoucit et celle qui a l’habitude de la violence et de ne rien montrer. Tu as été stupide de l’oublier, de ravaler cette part plus rugueuse de toi. Elle seule a sa place ici.
Il reste donc son père à Pearl – ainsi qu’un autre frère, Lazuli. Pour l’instant. La formulation ne t’échappe pas. C’est encore plus explicite concernant leur père. Autant tu comprends ses envies de vengeance, son envie de faire payer son frère et son père ; autant rendre sa petite sœur orpheline, faire que la seule famille qui lui restera soit aussi la personne qui a tué les autres…

— D’accord, je vois, merci pour les précisions. Mais… hm, dis-moi, qu’est-ce que tu comptes faire une fois qu’elle n’aura plus de famille et se retrouvera seule ? Pourquoi me demander de veiller sur elle si tu la détruis ? Ce sont des ordures mais ils sont tout ce qu’elle a et elle est encore en train d’encaisser la mort de son frère… Tu sais comment ils sont avec elle ?


La maltraitance ne mérite pas la mort non plus, mais au moins il y aurait des possibilités d’action – même si tu as bien conscience de l’influence des sang-pur et de l’omerta qui règne dans leur monde. C’est plus facile pour tout le monde, sauf pour les principaux concernés, de fermer les yeux sur ce qui se passe vraiment dans ces familles. On se fie davantage au vernis de l’apparence respectable qu’à la réalité.

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Mar 5 Déc - 18:28
UN NOUVEAU DÉSESPOIR
«Que faire ?»


Les sorciers n’avaientt jamais eu l’intention de libérer ces prisonniers pour les aider dans cette guerre. Il était saoulant quand il s’y mettait. J’avais vraiment pas la foi de me prendre la tête avec lui pour des conneries pareilles. J’étais tentée de le contredire, ou de répondre sarcastiquement, ou de lui coller mon point dans sa gueule. Ou les trois en même temps. Surtout qu'avec ses lunettes, ses cheveux blonds et lisses, ça me donnaient terriblement envie de le claquer. Mais je choisis de ne pas enchérir. Il voulait avoir raison ? Grand bien lui fasse. Il était trop borné pour se rendre compte à quel point il était dans l’erreur la plus totale. J’estimais tout de même mieux être bien mieux placée que lui pour connaître nos motivations à exterminer la sale vermine de cette prison.

Et voilà que Bouclette en rajoutait une couche, affirmant que si les rôles avaient été inversés, nous serions intervenus pour défendre nos prisonniers. Je rétorquai que si on le faisait, ça serait dans l’unique but de ne pas laisser nos dangereux criminels être utilisés par des sorciers qui les manipuleraient magiquement. Et que jamais Ô grand jamais nous ne nous amuserions à les gracier en leur accordant la légion d’honneur. Mais bon… Les sorciers n’avaient apparemment pas accordé la légion d’honneur à leurs prisonniers ; on avait juste, soi-disant, rendu un immense service aux mangemorts. Il n’y avait pas plus sourd que quelqu’un qui ne voulait pas entendre… Il devrait pourtant savoir que s’il y avait bien un truc qui n’était pas dans mes projets, c’était de faciliter la vie des mangemorts. Si cette histoire de prisonniers graciés créait des dissensions au sein de la communauté sorcière, c’était effectivement un mal pour un bien. Ils allaient enfin se bouger le cul pour empêcher les mangemorts d’agir à leur guise. Mais l’Histoire nous dira si ce sont des paroles en l’air ou si les sorciers sont vraiment contre les idées de ces fanatiques…

Je décidai d’accorder le bénéfice du doute à Nathan, du moins pour éviter de trop prolonger la durée de ce débat débile. Après tout, lui comme moi, n’étions que des pions. Comment pourrions nous savoir ce que pensent les hautes sphères décisionnelles de nos camps respectifs ? Je tentai de me calmer, pour ne plus alimenter davantage le conflit, bien que, de temps en temps, je ne pouvais m’empêcher de le contredire, plus ou moins calmement.

On parvint finalement à parler d’autre chose que ce qu’il s’était passé dans la prison sorcière, et des spéculations sur les mesures à prendre au cas où on se croiserait, un jour, lors d’une bataille. La discussion dériva donc, finalement, sur la raison de ce rendez-vous. Pearl. Cette sœur dont j’ignorais tout. Frisouille l’avait trouvée et il était entré en contact avec elle. Ils n’étaient pas réellement proches, principalement à cause de leur différence d’âge. Après tout, il était un adulte, et elle une enfant ; les centres d’intérêts communs étaient plutôt limités. Malgré ces contraintes, il était parvenu à être suffisamment proche pour la surprendre dans son mal-être. Elle devait probablement avoir été mise au courant de la mort de Jasper, et cela semblait l’avoir affectée bien plus que cela ne devrait. Jasper, et Lazuli, était la même vermine que notre père. Elle n’avait probablement pas eu la même relation que j’avais avec eux. Bien qu’elle soit une fillette, elle possédait la Sainte et Glorieuse Magie, don que Amber et moi n’avions pas.

Après avoir compris que c’était la dernière année du sorcier, à Poudlard, pour veiller sur elle, et qu’il me refusa, une fois de plus, de m’aider à y aller, et après lui avoir suggéré de redoubler, ce qu’il me refusa également, et qu’il se soit assis ; j’évoquai finalement, et évasivement, le fait que la jeune fille venait de perdre son frère, ce qui pouvait être la raison pour laquelle elle devait pleurer, de temps à autre. Pour ce faire, je dus contextualiser un peu les choses. Comment j’avais appris l’existence de cette sœur qui sortait de nulle part. Comment j’avais appris qu’elle était à Poudlard. Comment elle s’était retrouvée en situation de deuil. Je rapportai tout ce que m’avait dit Jasper avant de mourir ; mon exil, la naissance de Pearl, la mort de Sharon. Nathan tenta, maladroitement, de me consoler, en enfonçant des portes ouvertes. Évidemment que ce n’était pas ma faute et que je n’y étais pour rien. Je l’envoyai chier, avant de me calmer assez rapidement.

«Non, désolée. C'est moi. Je me doute que tu pensais pas à mal. Je suis juste un peu à cran en ce moment, je suis tannée de tous ces hypocrites qui font semblant de compatir à ma situation juste parce qu'ils ne voient que le fauteuil. »

Et encore, je pouvais m’estimer heureuse de ne me retrouver que temporairement en situation de handicap.

«J’énonçais juste des faits, loin de moi l’idée de me plaindre pour être encouragée.»

Je laissais ça à tous ces pleutres qui avaient besoin d’une quelconque valorisation dans la vie. Depuis ma naissance on m’avait traînée dans la boue. Ma valeur, je l’avais découverte par moi-même et je n’avais aucunement besoin la bénédiction du premier connard venu.

Pearl n’avait plus de mère, ni de frère aîné. Il lui restait encore son père, et son autre frère. Pour l’instant… Ces précisions semblaient mettre Nathan mal à l’aise. Je ne lui avais pourtant jamais caché mes intentions de vengeances envers cette famille qui m’avait tout pris. Il développa de lui-même le fond de sa pensée. Qu’est ce que je comptais faire une fois qu’elle n’avait plus aucune famille, et qu’elle n’aura plus que moi : sa seule parente, et aussi celle qui aura décimé tous ceux avec qui elle était proche. Pourquoi demander à Bouclette de garder un œil sur elle si c’est pour que je la rende malheureuse ? Est-ce que je savais comment ils étaient avec elle ?

Beaucoup de questions. Et aucune réponse de ma part. J’agissais et planifiais peu. La découverte de l’existence de cette gamine qui était sous l’influence de Jacob avait probablement altéré mon jugement, et je n’ai pas l’once de l’esquisse de l’idée de l’ombre d’un plan pour la suite des événements. Frisette la Bouclette avait très probablement raison… Si elle venait à apprendre que j’avais anéanti toute sa famille… On serait pas grandes potes, elle et moi.

«Chais pas… J’en sais rien… J’ai… pas trop… trop… réfléchi à la question…» Un ange passa jusqu’à ce que me décide à briser le silence. «Il vaut mieux qu’elle n’apprenne pas la responsable de la mort de Jasper… Ni de celle de son père, quand ce jour viendra.» Parce que ce jour viendra. C’est une certitude. «Même s’ils sont gentils avec elle, ils restent, comme tu l’as dit, des ordures de première. Les laisser en vie, c’est l'exposer au risque d’être contaminée par leurs idées minables. Si ce n’est pas trop tard.»

Et si c’était trop tard ? Et si elle avait déjà été endoctrinée par Jacob, Jasper et Lazuli, dans cette suprématie de la Pureté du Sang ? Quel était mon plan ? Qu’est ce que je ferais ? Est-ce que je la tuerais ? Non ! Pas question, c’est qu’une enfant ! Mais elle ne le restera pas éternellement… Dans dix ans ? Dans quinze ans ? Qu’est ce que je ferai ? Avec l’aide du Blood Circle, je pourrais lui faire retirer ses pouvoirs. Le sérum n’est pas encore tout à fait au point, mais avec des prises régulières peut-être que… Quelle horreur…

Je sentais quelque chose d’humide sur mes joues. D’un revers de manche, j’essuyais. J’avais la boule au ventre. Je me sentais faible, impuissante, démunie. J’étais face à un problème auquel j’étais la seule capable de résoudre. Mais j’avais la sensation d’être la seule incapable de dénouer et, surtout, qu’on me laissais le régler seule. Nouvelle sensation de froid sur mes joues.

«J’en sais rien…» Je reniflai «Je… Faut que je réfléchisse.»

Tuer mon père n’était pas négociable. Lazuli… Pouvait avoir un sursis. Mais si on venait à se retrouver, lui et moi, je n’avais aucun doute sur le fait que c’était lui, ou moi. Est-ce que je devais totalement ignorer l’existence de cette gamine ? Sérum ? Pas sérum ? Non… Il n’est pas encore au point. Les effets secondaires sont encore imprévisibles, je  peux pas prendre ce risque.

«J’en sais rien…» Répétais-je encore en m’essuyant une fois de plus le visage. Ce sentiment de frustration ne me lâchait pas. De frustration et… de peur.

De quoi avais-je peur ? Je l’ignorais. Peut-être de ne jamais réussir à me sortir de cette impasse ?

Que faire… ? Que faire … ?! QUE FAIRE ?!?


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Ven 15 Déc - 20:48
Un nouveau désespoir
« quelque part par-là »
Garnet et toi, vous avez vraiment un caractère de cochon quand vous vous y mettez – mais c’est aussi sans doute grâce à ça que vous êtes encore en vie l’un et l’autre. Tu n’as pas envie de te disputer avec elle, mais vraiment, l’entendre dire que le Blood Circle faisait pratiquement œuvre de salubrité publique en se débarrassant des prisonniers d’Azkaban te hérisse. Ils ne seraient pas intervenus, les prisonniers seraient toujours dans leurs cellules au lieu d’aller grossir les rangs de l’Augurey. Et l’Ordre (et toi) n’aurait pas eu à se battre pour défendre des hommes et des femmes qui ne penseraient qu’à te tuer si tu tombais entre leurs mains. Vous avez fait la chose à faire, même si c’était sans plaisir – et que ça va sans doute se retourner contre vous dans les prochains mois. Bon, l’initiative de les armer était clairement de trop, ça a seulement révélé la duplicité de Trinkson et ça a permis de faire le ménage au sommet de l’Ordre. Même s’il en est sorti affaibli, il vaut mieux ça que de garder un traître dans ses rangs.
Vous avez beau être bornés, vous savez aussi reconnaître quand un combat est perdu d’avance, et vous finissez par abandonner petit à petit le sujet, conscients que vous n’arriverez pas à convaincre l’autre. Même si tu es persuadé d’avoir raison, et que Garnet doit l’être tout autant de son côté. Et dans le fond, tu n’as pas envie de te battre avec elle, surtout au sujet des Mangemorts et des furieux de la gâchette du Blood Circle. Y a pas à dire, même sans être là, ils sont doués pour semer le chaos.
Tu n’es pas très optimiste pour les prochains mois, que ce soit du côté du Cercle ou des Mangemorts, chacun va s’en donner à cœur joie pour jeter de l’huile sur le feu tandis que l’Ordre se débattra sur deux fronts pour essayer de tout sauver. Ça ne fera que rapprocher la société sorcière des Mangemorts. Il y a toujours eu quelque chose de pourri dans ce monde, quelque chose qui a été contenu quelques années, mais repart maintenant à l’assaut de l’arbre. Il y a trop de sujets esquivés, même au sommet du Ministère, trop de choses qu’on laisse faire ou dire. Au fond, le retour des Mangemorts arrange bien une partie de la population, la même qui se réjouit des exactions du Blood Circle puisque ça lui permet d’exprimer sans crainte sa haine des moldus – une haine qui a toujours été présente, que ce soit dans les insultes que tu as entendues une partie de ta scolarité ou rien que le vocabulaire. Qu’on parle encore de sang-pur, sang-mêlé ou né-moldu pour désigner les différents sorciers te hérisse. Comment faire disparaître l’idéologie du sang si on emploie ses catégories tous les jours ?
Tu te sens impuissant face à la plongée de plus en plus rapide dans la violence, même si tu n’as pas l’intention de renoncer. Tu n’as pas fini de te battre – mais après tout, toute ta vie est forgée autour de ça. Tu aurais juste aimé un peu de répit, au lieu de continuer à encaisser. C’est toujours assez paradoxal quand tu penses au fait que ton père voulait faire de toi un tueur de sorciers, un bon soldat du Blood Circle. Tu n’as pas échappé à ce destin, même si tu te bats dans le camp adverse. Une part de toi espère qu’il le sait, comme un camouflet supplémentaire, l’autre souhaite qu’il continue d’en savoir le moins possible sur tes faits et gestes.

Bref, le dialogue de sourds avec Garnet t’agace aussi, parce que vous ne vous voyez pas si souvent et tu n’as pas envie de perdre ce temps à débattre sans fin sur les intentions de vos ennemis – vous êtes de toute façon trop bas pour prétendre savoir ce qui s’est décidé dans les hautes sphères. Ils ont voulu semer le chaos, le Cercle a été le meilleur allié des Mangemorts sur ce coup-là, point barre.

Finalement, la conversation dévie vers Pearl, la petite sœur de Garnet, avec qui il n’est pas simple d’établir un vrai contact. La différence d’âge entre vous est beaucoup trop importante ; un étudiant et une jeune collégienne n’ont pratiquement rien en commun. Ça t’a au moins permis de voir qu’elle ne semblait pas en forme. Tu l’as vue pleurer, sans savoir de quoi il retournait, ce qui n’aide pas vraiment à trouver les mots. Garnet finit par t’expliquer qu’elle a assassiné leur frère, ce qui explique en effet l’état de Pearl – mais tu aurais aimé le savoir plus tôt. Tu ne peux pas agir si on te cache la moitié des informations !
Ta réaction neutre face à l’annonce du meurtre n’est sans doute pas celle qu’on attendrait dans de telles circonstances, mais vous êtes passés bien assez près de la mort tous les deux et avez vu votre content d’horreurs dans votre vie pour que tu ne joues pas les effarouchés. Garnet ne t’a jamais caché qu’elle voulait se venger des Mangemorts et de sa famille. Mais maintenant qu’il y a sa petite sœur dans le tableau, ça se complique.
Tu regrettes tes mots maladroits. Garnet se calme assez vite.

— Les gens sont cons. Mais c’était quand même stupide de dire ça, tu n’as pas besoin que j’enfonce des portes ouvertes.

Tu hoches la tête. L’idée d’entendre Garnet se plaindre ou chercher des encouragements a quelque chose de perturbant. Elle n’a pas besoin qu’un type lambda lui sorte des platitudes – et c’est aussi pour ça que tu regrettes tes mots. Ce n’était pas à sa hauteur. Pour autant… sans chercher à se plaindre pour se plaindre, tu commences à voir le bien que ça peut faire de vider un peu son sac, de mettre des mots sur ce qu’on ressent, d’avoir quelqu’un pour écouter et comprendre et accepter, sans qu’il y ait besoin d’encouragements ou de phrases larmoyantes. Tu ne sais pas comment le formuler, te débattant trop souvent toi-même avec ces questionnements, alors tu préfères garder le silence.

Garnet détaille davantage leur situation familiale. Tu mets le doigt sur le problème : l’incompatibilité des intentions de ton amie vis-à-vis de sa famille et de sa sœur. Tuer son père et son autre frère achèverait de l’éloigner de Pearl… qu’elle essaie pourtant de protéger. Elle qui défend les enfants en priverait une de sa famille. Tes mots n’ont rien de confortables, mettant Garnet face à ses contradictions. Qu’est-ce que ressentirait Pearl en découvrant que l’assassine de sa famille n’est autre que sa grande sœur ?
Au silence de Garnet, tu comprends que tes mots ont touché juste et qu’elle n’a pas sans doute pas réfléchi aux conséquences de ses actions. Elle sépare peut-être tellement Pearl de sa famille qu’elle les voit comme deux entités différentes. Tu comprends ses envies de vengeance après ce que sa famille lui a infligé. Mais elle doit aussi voir ce que ça risque de lui coûter.
C’est encore un chemin que tu essaies d’éviter pour ton père. Il a détruit ta vie, mais tu lui en veux davantage pour ce qu’il a fait à ta mère que pour toi. Tu préfères ne jamais le croiser plutôt que de te lancer sur ses traces pour le tuer. Quant à ton frère… tu n’as aucune idée de ce que pense Victor, mais c’est aussi pour lui que ta mère a choisi de revenir à Londres, de préférence à n’importe quelle autre grande ville du pays. Pour se rapprocher de lui. Et tu es quasi sûr qu’au début, elle est allée rôder du côté de la maison familiale, malgré les risques. Elle ne t’a rien dit et tu n’as pas demandé, mais tu le sais.

Les premiers mots de Garnet sortent de façon hésitante. Elle n’y a pas vraiment pensé. Cacher à sa petite sœur qui est responsable de la mort de Jasper… certes, mais ça ne fait que repousser le problème. Sa décision quant à son père reste prise : « quand », pas « si ». Elle refuse que sa famille endoctrine sa sœur, mais…

— Je pense qu’il n’est pas trop tard. Les gens changent en grandissant, évoluent, se rapprochent ou s’éloignent des idées de leur famille. Tu ne peux pas décider sur ce que pense peut-être Pearl en ce moment, ce n’est qu’une enfant. Une enfant qui a besoin d’une famille. On peut grandir dans une idéologie et comprendre ensuite à quel point elle est fausse, même si ça prend du temps. Ta sœur peut ouvrir les yeux et apprendre. Maintenant ou dans quelques années. Et si tu les tues et qu’on lui dit qu’ils ont été tués par des moldus… je ne pense pas que ça l’aide à évoluer sur sa vision de la pureté du sang ou la supériorité des sorciers. Ça pourrait lui donner des idées de vengeance aussi… Alors que pour le moment, elle peut s’en sortir avec les rencontres qu’elle fera à Poudlard ou ailleurs.


Ne la plonge pas dans les horreurs que tu as vécues avec Amber. La nervosité de Garnet ne t’échappe pas. Tes questions semblent l’ébranler profondément, mais tu devais les poser. Il faut qu’elle réfléchisse à ce qu’elle veut, pour ne pas se retrouver prise de court ou avoir des regrets. Tu te doutes qu’envisager le futur lui est encore plus difficile que pour toi. Tu ne sais pas si tu seras encore en vie le mois prochain, tu es prudent dans tes projets, les envisageant avec une certaine distance.
Cependant, tu restes démuni en la voyant pleurer. Tu ne t’y attendais pas de sa part et ça te remue. Tu fouilles tes poches, finis par trouver un paquet de mouchoirs et le lui tends. Tu presses légèrement sa manche en un geste de réconfort sans doute inutile. Tu comprends la frustration qu’éprouvait Kayla lorsqu’elle ne pouvait pas te serrer contre elle. Même avec les épaisseurs de vêtements et en étant à l’initiative du geste, ça ne te met pas à l’aise. Ton esprit a beau savoir que tu ne risques rien, ton corps refuse de l’entendre.

— Tu as le temps d’y réfléchir, tu souffles. Tu ne vas pas te retrouver face à eux demain, tu n’as pas à décider aujourd’hui. Et… on peut en parler, si tu veux, aujourd’hui ou quand tu voudras. Je suis là, d’accord ? On peut y réfléchir ensemble, chercher des solutions, je peux t’aider. C’est… Il n’y a pas de bonne réponse, autre que ce que tu veux, toi, entre ta vengeance et Pearl. Il y a Amber aussi. Et ta réponse n’a pas non plus à être figée, elle peut changer et évoluer, elle aussi. Ta famille t’a déjà quasi tout pris, est-ce que tu veux la laisser aussi te prendre ce que tu pourrais constuire avec ta sœur quand elle sera plus grande ?

Quelle que soit sa réponse, elle y perdra quelque chose. Tu ne peux pas lui demander de renoncer à sa vengeance qui compte tant, même si ce n’est pas la route que tu suivrais. Tu aimerais bien l’y emmener pourtant, lui montrer qu’il y a d’autres voies possibles. Est-ce que tu arriverais à la convaincre ? Tu n’en as aucune idée. Évidemment, s’il y avait la moindre chance que la justice fonctionne pour vous, tu l’encouragerais dans ce chemin-là. Mais quelle chance qu’un tribunal magique se penche réellement sur la situation et rende justice à Garnet ? Cela lui attirerait aussi le ressentiment de sa sœur, même si ce serait moindre qu’un meurtre. Une fois de plus, tu maudis ses parents, ses proches, qui ont brisé sa vie au nom de leurs idéologies sordides. Tu refrènes ta colère. Elle n’en a pas besoin. Tu dis seulement, avec toute la conviction et la sincérité que tu peux mettre dans ces mots :

— T’es pas seule, Garnet.

Elle n’y croira peut-être pas, c’est davantage quelque chose qui se montre en actes plutôt qu’en paroles, mais tu n’as pas l’intention de la laisser tomber. Tu aimerais pouvoir l’aider plus et mieux, espères y arriver.

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Mer 20 Déc - 13:26
UN NOUVEAU DÉSESPOIR
«Prout»


Bouclette était tellement stupide qu’il arrivait à trouver le moyen de se trouver stupide, alors que c’était moi qui réagissait mal. Il n’avait pas à enfoncer des portes ouvertes, mais je n’avais pas à réagir de manière aussi virulente. J’étais à cran à cause de la conversation précédente, et à cause de tous ces hypocrites qui faisaient mine de s’intéresser à moi parce qu’ils avaient besoin de faire leur Bonne Action de la semaine en feignant de vouloir aider une pauvre femme handicapée. Ces connards m'énervaient. J’étais pas là pour quérir la pitié et l’aide de qui que ce soit. Il n’y avait que sur moi que je pouvais compter, au quotidien. Même si Amber et moi avions eu la chance d’avoir été sauvées par des membres du Blood Circle une fois, ou deux. Ou davantage. Mais on ne pouvait pas éternellement compter sur les autres. Ce n’était pas possible.

Je détaillai donc le contexte dans lequel Pearl vivait. Elle avait perdu son frère aîné, sans évoquer la belle famille de celui-ci. Inutile. Hors de propos. Il ne restait que notre connard de père, et Lazuli, notre autre frère qui ne devait pas valoir mieux que notre sempiternel paternel. Ce n’était qu’une question de temps avant que je ne leur tombe dessus. Nathan mit en avant le fait que mes actions risquaient davantage de la détruire que de la sauver. Qu’est ce que je comptais faire, une fois qu’ils seront tous morts et qu’il ne resterait plus qu’elle, qui me haïrait d’avoir détruit toute sa famille ? Est-ce que je savais comment ils la traitaient ?

J’en avais aucune idée. Le silence qui s’ensuivit était plus qu’explicite sur le bouleversement que sa simple question causa en moi. Qu’est ce que je comptais faire ? Avais-je réfléchi aux conséquences de mes actes ? Qu’allait-elle devenir ? Étais-je aussi certaine que ça que nous serions en bons termes ? Était-elle sauvable, ou était-elle condamnée à suivre les traces de notre famille ?

D’après Frisouille, les gens changeaient en grandissant. Ils évoluaient en se rapprochant, ou s'éloignant, des idées de leur famille. Je ne pouvais pas décider à la place de Pearl, sur la meilleure façon de penser, d’agir. Ce n’était, pour l’heure, qu’une enfant. Une gosse qui avait besoin d’une famille.

J’haussai un sourcil sur cette dernière affirmation. Je n’étais pas certaine que cette famille soit vraiment indispensable à l’épanouissement d’une jeune adolescente, aussi sorcière soit-elle. Mais Nathan n’avait pas fini de parler. J’écoutai à peine, seulement d’une oreille. Tuer c’était pas bien, elle avait besoin de sa famille. Toujours la même rengaine bien pensante. Un argument, cependant, ne passa pas dans l’oreille de la sourde que je n’étais pas. Si elle apprenait que sa famille a été exterminée par des moldus, elle chercherait à tout prix à se venger. J’eus un petit rictus amer. Si elle était de la même trempe que moi, alors sa vengeance serait inarrêtable, et tôt au tard nous serions contraintes, elle et moi, de devoir nous entretuer.

Les questions et les remarques de Nathan amenèrent d’autres questions et constatations dans mon esprit. La principale constatation… C’était que j’étais démunie, désemparée, paumée, faible. Quelque chose de mouillé et froid souilla mes joues. Je sentis que Bouclette pressait ma manche pour attirer mon attention. je fis un mouvement de bras pour le repousser, avant d’éloigner mon fauteuil de quelques dizaines de centimètres, juste assez pour lui tourner le dos. Je pris de grandes inspirations, fis de grandes expirations. Je devais me calmer pour pouvoir réfléchir avec l’esprit clair.

Dans mon dos, le sorcier parla à nouveau. Je réalisai que je tournais le dos à un sorcier. Dieu seul savait ce qu’il pouvait faire pour profiter de la situation. Mais franchement, si on devait être amenés à se taper dessus, on l’aurait déjà fait depuis longtemps. Dans le pire des cas, ça me servirait de leçon pour avoir baissé ma garde. Je l'écoutais, plus sérieusement qu’auparavant.

J’avais le temps d’y réfléchir. Je n’allais pas me retrouver face à eux dans un avenir immédiat. Je n’étais pas contrainte de décider ici et maintenant, de la démarche à suivre.

Je répondis sans ouvrir la bouche, d’un bruit de gorge à moitié brisé qui voulait simplement signifier que je prenais en compte de ce qu’il me disait, sans pour autant approuver.

Il me proposait d’en parler ensemble. Qu’il était là… Si j'en avais besoin. Il était là. On pouvait réfléchir, ensemble, à une solution, non des solutions. Il n’y avait pas de bonnes réponses sur la marche à suivre. Vengeance, pas vengeance. Pearl, pas Pearl. Il restait toujours Amber dans l’équation. Quelque soit ce que je décidais, ce n’était pas figé. Je pouvais revenir dessus, ou non. Ma famille m’avait tout pris. je ne devais pas les laisser me prendre ce que je pourrais construire avec Pearl.

Construire… L’humain mettait des années, des décennies, des siècles à bâtir des immeubles, des villes, des empires… Des familles. Pour que tout soit détruit en quelques courts évènements. C’était long de construire quelque chose. C’était si rapide de le détruire. Neuf mois de gestation pour faire un enfant, des années pour l'élever, des décennies pour qu’il devienne adulte, pour que finalement quelqu’un mette fin à ses jours d’une pression de pistolet, ou d’un coup de couteau bien placé. La construction d’un immeuble prenait des mois, voire des années. Des fondations aux finitions. Pour que tout soit démoli en quelque secondes avec des charges explosives bien placées.

Détruire était quelque chose d’aisé, et rapide. Pas besoin que ça soit bien fait pour que ça soit fait. Peu de précautions à prendre. Je savais détruire. Je savais tuer. Ma relation avec Ludivine, qui était eut-être la première personne qui m’avait tendu la main dans ce monde étranger, j’avais réussi à la détruire, sans même le vouloir. Simplement en tentant de lui sauver la vie. Je savais détruire. J’ignorais ce qu’était que de construire.


Je n’en pouvais plus. La discussion était close. je n’avais pas de réponses sur la marche à suivre. Bouclette n’en avait pas plus, dans l'immédiat, à m’apporter. Et quand bien même, je ne me sentais pas prête à les écouter. Je n’avais pas envie d’en discuter. Je voulais rentrer, et dormir. J’étais tentée de me faire passer pour Amber, pour échapper à tout cela. Mais le sorcier ne l’aurait pas pris le risque de la laisser suele, et ça ne ferait que retarder l’échéance. J’actionnai donc les roues de mon fauteuil pour m'éloigner. Pour partir. Pour fuir. Nathan me retint. Pas physiquement, mais juste avec une phrase. Une simple phrase. Je me stoppai un instant et feignis l’indifférence.

«Ouais. Ok.»

Je n’étais pas seule. J’ignorais ce que ça voulait vraiment dire. J’avais toujours dû ne compter que sur moi-même pour m’en sortir. Même si j’avais des “coups de chance” sur mon chemin. Avec le temps, j’avais appris que ceux auxquels on tenait finissaient par nous abandonner, ou mourir. Ces mots ne signifiaient rien pour moi. Ils ne valaient rien. Ce n’était que du vent.

C’était donc pour cela que je ne comprenais pas pourquoi cette simple phrase était si douloureuse à entendre. Je ne comprenais pas pourquoi ça me faisait si mal. Je ne comprenais pas pourquoi un autre flot silencieux s’échappait de mes yeux.

«Je te recontacterai.»

Toujours dos à lui, j'avançai en direction de l'ascenseur qui allait me sortir de cette maudite station. Sans me retourner. J'étais censée prendre le métro pour aller à une autre station, mais je ne pouvais pas rester une minute de plus en bas. Il fallait que je sorte, que je fuis.

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Sam 23 Déc - 12:11
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« quelque part par-là »
En quelques instants, la conversation a radicalement changé de tournure. De la dispute et des Mangemorts, vous êtes passés à la famille de Garnet, et surtout à sa petite sœur sur laquelle elle t’a demandé de veiller. Tu retires tes paroles maladroites ; ton amie est à cran et le sujet n’arrange pas les choses. Tu imagines sans mal de quelle façon elle a pu recevoir les importuns qui ont voulu compatir sur son handicap.
Tu aimerais l’aider avec sa sœur, mais la différence d’âge joue contre vous, de même que le fait que tu as bientôt terminé ta scolarité. Cependant, tu mets rapidement le doigt sur la contradiction entre les différentes actions de Garnet. Elle veut protéger sa sœur… tout en massacrant le reste de sa famille. Le meilleur moyen de rendre impossible toute relation entre elles, toute réconciliation. Si Pearl venait un jour à apprendre qui a réellement tué un de ses frères… c’est déjà assez pour détruire tout lien entre elles. Et tu as surtout le sentiment que Garnet n’y a jamais pensé, n’a jamais vraiment réfléchi aux conséquences de ses gestes.
Ce que sa réaction te confirme très vite. Elle reste muette face à tes questions dures mais nécessaires. Il faut qu’elle réfléchisse à ce qu’elle veut préserver, à ce qu’elle veut dans le futur – même si c’est sans doute aussi abstrait que pour elle que pour toi. Même si tu rêves à quoi pourrait ressembler ta vie dans quelques mois, tu as toujours du mal à te projeter. Tout ne tient qu’à un fil. Il suffit que ton père ou un membre du Blood Circle te mette la main dessus ; il suffit qu’un sorcier te voie te voie dans une situation compromettante, comme Sean l’année précédente, pour faire basculer ta vie. Tu peux mourir dans une semaine ou dans deux mois ; ta vie sorcière peut exploser. Ça a beau faire quatorze ans que tu vis avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête, ça ne la rend pas plus agréable ni plus légère pour autant.

Tu n’as pas l’impression non plus que Garnet ait beaucoup d’occasions de se confier. Elle te paraît assez seule dans sa vie – encore quelque chose que vous partagez, même si tu as évolué ces derniers temps. Après des années de solitude et d’isolement, tu commences à apprendre à compter sur les autres et tu as enfin l’impression de commencer à vivre au lieu de simplement survivre. Ça t’ouvre d’immenses horizons. Ce n’est pas facile pour autant, tu n’as jamais su demander de l’aide – tu n’as jamais vraiment imaginé que tu pouvais en demander et en obtenir, et tu essaies encore de détricoter ces ressentis. Vous êtes tellement au-delà de la normalité de la plupart des gens, elle et toi, twistés par ce que vous avez traversé depuis votre enfance.
Conscient qu’elle risque de mal prendre tes questions, tu essaies de poser toutes les données du problème, qu’elle les entende au moins une fois pour y réfléchir ensuite à tête plus reposée. Tu places tes arguments en faveur de Pearl. Tu es bien placé pour savoir qu’on peut échapper à une famille plongée dans une idéologie – et Pearl est encore une enfant. Le haussement de sourcil de Garnet à cet instant ne t’échappe pas. Tu es d’accord avec elle dans le fond, il vaudrait mieux que sa sœur ne reste pas avec des proches maltraitants si tel est le cas. Plus que d’une famille, elle a besoin d’amour et de cadre, mais ce n’est pas en lui arrachant son père et ses frères dans le sang et la violence qu’elle pourra grandir sereinement. Il y a des solutions qui te semblent presque inaccessibles, dans le cas où elle serait maltraitée. Tu pourrais en parler à Sean, il pourrait contacter les bons services du Ministère, utiliser des moyens légaux pour la sortir de là sans achever de la briser. Même si tu as bien conscience qu’il y a toujours un énorme biais en faveur des sang-pur, que la société sorcière protège outrageusement. Tu ne lances pas ce débat-là, mais ce sont aussi des choses que tu pourrais évoquer avec Garnet selon comment évolue la situation.
Et tu ne tiens pas franchement à ce que la relation des deux sœurs tourne à la vendetta. C’est encore trop fréquent – et tu comprends trop bien ce sentiment. Tu le repousses, même si ça te fait te sentir impuissant face à ceux qui ont détruit ta vie. Tu ne veux pas te venger de ton père – c’est précisément la vengeance qui l’a mené là où il est, après que les Mangemorts ont tué ses propres parents. Tu n’as aucun moyen de retrouver ton agresseur ou la personne qui t’a utilisé dans tu ne sais quel but et a trafiqué ta mémoire. Tu aimerais croire que la justice pourrait faire quelque chose pour toi, mais tu n’es pas assez naïf pour cela. Et tu as trop de choses à cacher pour laisser des enquêteurs mettre le nez dans tes affaires. C’est en partie ce qui te motive dans tes études, apporter à d’autres la justice à laquelle tu n’auras jamais droit. Trouver le moyen de faire tomber tous ces tortionnaires, moldus comme sorciers.

Tes questions bouleversent Garnet et tu t’efforces de la réconforter. Elle repousse ton geste de soutien et s’éloigne de quelques tours de roue. Tu te lèves sans la rejoindre, comprenant son besoin de te cacher ses larmes. Elle n’a pas besoin d’apporter une réponse immédiate à tes questions ; ça peut de toute façon prendre de multiples formes, évoluer au fil du temps. Rien ne sera jamais simple dans votre situation, même si tu aimerais parfois, souvent, que la vie cesse de s’acharner sur vous. Si tu la vois mal renoncer à faire payer les Mangemorts pour ce qu’elle a subi, est-ce qu’elle accepterait d’épargner sa famille pour Pearl, de se contenter éventuellement de la justice ? Dans l’hypothèse, évidemment, où celle-ci envisagerait de se bouger.
Tout ce que tu peux lui promettre et lui offrir, pour l’instant, c’est ton soutien, l’assurance qu’elle n’est pas seule. Vous pouvez en parler, elle peut continuer de se confier sur le sujet si elle veut. Tu n’as pas l’intention de la laisser tomber ; elle n’a pas à chercher seule des réponses à une équation impossible. Dans tous les cas, elle a quelque chose à perdre. Mais tu aimerais vraiment la voir ralentir sur ce chemin de destruction qu’elle suit ; ça lui fait peut-être du bien sur le moment, mais ce n’est pas viable sur le long terme. Mais ça ne sera possible que si tu as quelque chose à lui proposer à côté, quelque chose qui tienne compte d’Amber aussi. Viens, on peut s’en sortir. Même si vous devrez vous battre tout au long du chemin.

Mais les seuls mots que tu prononces sont le rappel qu’elle n’est pas seule alors qu’elle commence à s’éloigner. Tu as conscience de leur importance pour elle comme pour toi, tu n’es pas dupe de son indifférence. Elle est tout aussi parlante, si ce n’est plus, que de la colère. Au moins, elle l’a entendu. Tu vois ses épaules frémir ; elle pleure encore.

— Quand tu veux, Garnet.

Tu n’essaies pas de la rattraper, tu saisis son besoin de fuite. Dès qu’elle a disparu, tu ne t’attardes pas.


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