A partir de quel moment, il devient compliqué de gérer ses émotions et cette sensation que quoi que l’on fasse, qu’importe la destination que l’on empreinte, le résultat est le même et ça ressemble à une vitre qu’on se prend en pleine tronche. Heureusement qu’il existait les cours et qu’Elise aimait travailler, aimait apprendre et qu’elle ne supportait pas vraiment de ne pas être en tête de classement parce que sinon, il y aurait certainement eu un décrochage scolaire de la part d’Elise qui commençait, un peu à en avoir ras le cul d’être poissarde. En fait c’était même plus être poissarde à ce rythme-là, même les moments de bonheur semblaient complètement annihilés par le fait que la poisse revienne. Lorsqu’elle songeait aux dernières années s’étant écoulée, elle avait fini brûler lors d’une fête foraine à cause de moldus un peu dérangé. Elle avait eu l’immense joie d’avoir le droit aux mangemorts qui essaient de gâcher les tentatives des sorciers et des moldus pour faire la paix. Elle s’était fait attaquer par une potion chelou avec Hestia, même si ça n’était pas forcément négatif puisque ça avait rapproché les deux sorcières et ça avait même permis à Hestia de découvrir le monde moldu… La base était quand même une potion tarée. Elle s’était fait pourchasser par des araignées avec Enola dans la forêt interdite, flippante, de toute façon, toutes les bestioles étaient effrayantes de base. Elle avait été collée avec Adèle et à Adèle, elles avaient failli se noyer – la faute d’Adèle – avaient dû grimper sur un balai… Elise sur un balai ridicule, pour sauver un poney avec une corne, merveilleux.  Une de ses meilleures amies d’enfance était devenue membre du Blood Circle et bien que s’étant couvertes mutuellement, Elise avait quand même fini avec un bracelet sans magie. Alors oui, elle savait très bien se débrouiller sans magie puisque ses grands parents maternels étaient moldus mais elle n’excellait pas dans tous les cours de magie depuis plus d’une décennie pour au final ne pas pouvoir faire de magie, ça ne va pas. Elle s’était tapée et elle se tapait toujours une classe de demeurés fini qui n’avaient pas la moindre once d’intelligence et qui en prime bénéficiait d’une chance de cocu tous autant qu’ils étaient pour réussir à avoir leurs examens annulés suite à  l’attaque du Blood Circle à l’Université. Pour la seconde année, à part le fait que les profs s’enchainent, il n’y avait pas d’explications à ce qu’ils soient toujours là – si ce n’est que c’est drôle d’avoir des élèves débiles en cours. Elle avait aussi eu l’immense déplaisir d’être désignée par un tableau pour on ne sait quelle raison et avait été propulsé dans un monde parallèle, un monde où les mangemorts régnaient en maître absolue et où Elise était une peste sans foi ni loi… pas facile comme épreuve.

Comme si ça n’était pas suffisant, Elise avait un problème avec les loups-garous. Elle s’était fait pourchasser un soir de pleine lune par un loup-garou enragé, ça ne s’était pas bien passé. Par la suite un autre loup-garou était rentré dans sa vie pour demander des informations sur sa cousine. Si à l’époque Elise n’aimait pas spécialement sa cousine, se laisser intimider ça n’était pas son genre, elle avait donc refusé de céder. Ça l’avait mené sur des chemins des plus noirs, elle s’était avérée capable de poignarder quelqu’un, pour ce que ça avait servi… Greyback était toujours en vie et même sans être là, il arrivait à lui pourrir l’existence. Elle s’était fait agresser par un inconnu et ce même Greyback l’avait aidé et elle n’avait pas bronchée tandis que le loup-garou s’en prenait à son bourreau d’un soir… Pourquoi broncher, deux bourreaux qui s’affrontent, peu importe qui gagnait. Par la suite elle avait dit la vérité à Aidan sur le fait qu’un loup la persécutait… Secret qu’elle n’avait révélé avant ça qu’à Thalia, elle avait décidé de le partager à son copain. S’il avait plus ou moins défendu les loups, Elise ne s’était pas posée plus de questions que ça, l’amour rendait complètement stupide. Oh elle avait bien compris que quelque chose se tramait dans son dos, elle connaissait un loup-garou c’était évident. Pas facile de le  retrouver dans tout Poudlard, elle s’était montrée prudente, avait enquêté soir après soir pour trouver qui. Elle avait des indices lorsqu’elle avait fait un escape game avec Aidan et qu’une bande de trois gars s’affichant comme des loups-garous, ce dont elle n’avait pas douté. Ils avaient bien accusé Aidan mais Elise n’avait rien voulu voir. Non à la place, elle avait trouvé Erin très étrange et avait fini par être convaincu que c’était elle le loup. Erreur, terrible erreur, ça n’était pas le cas, il avait fallu que l’apprentie d’Aidan, parce que oui monsieur avait une apprentie, vienne dire à Elise que son copain était un loup garou pour qu’Elise comprenne qu’elle avait été dupée.

Depuis, eh bien c’était compliquée pour la Serdaigle alors bien sûr ses notes n’avaient pas chuté et elle se débrouillait assez bien pour cacher que ça n’allait pas spécialement pas bien. Elle sortait avec Raphaël, qu’elle n’appréciait pas tellement, au musée – bon faut dire qu’elle aimait bien les musées de base, pas dur de l’attirer dans ce genre d’endroit- et le reste du temps comme ça n’était pas une grande fêtarde, pas sûr que les gens se rendent comptent de quoi que ce soit et au pire, même s’ils s’en rendaient compte, quelle importance, elle se fichait bien des autres… presque tous les autres… Tous sauf un. Amaury, elle avait décidé de ne rien lui dire, pas qu’elle n’avait pas confiance en lui, bien au contraire c’était la personne en qui elle avait le plus confiance mais elle le connaissait aussi. Il était protecteur, elle s’était toujours dit qu’il l’était un peu trop et qu’il n’avait pas forcément à s’inquiéter des rencontres et autres problèmes qu’elle rencontrait, elle gérait toute seule après tout. Est-ce que c’était vraiment des mensonges si c’était pour le protéger et n’aurait il pas fait la même chose à sa place ? Il n’était pas le plus honnête lorsqu’il faisait des bêtises lui aussi. Sauf que vouloir le protéger c’est une chose mais il était certainement son soutien le plus fort, la personne qui serait toujours avec elle et elle avait besoin de lui parler. Oh, ils n’étaient pas en froid bien sûr et ils parlaient de pleins de choses, ça ne changerait jamais ça mais il était grand temps de lui parler de son problème avec les loups, de se confier à lui. Pour discuter en paix à Poudlard ça n’était pas évident, les murs avaient des oreilles, Peeves pouvait arriver à chaque instant et en prime il y avait des loups-garous qui entendaient très bien, merveilleux. Il avait donc fallu attendre de retourner à la maison, d’attendre que les parents aient la bonne idée de quitter la maison – faut bien qu’ils taffent les parents un peu, on veut un héritage conséquent – pour qu’Elise se glisse dans la chambre de son frère qui faisait, semble-t-il, ses devoirs sur son bureau, dans le doute elle vérifia « Tu travailles ? » Elle s’installa sur le lit de son frère, attrapant sa peluche à lui qu’elle déposa sur ses genoux à elle, caressant le pelage de l’animal, chose qu’elle n’aurait jamais fait s’il était vivant – « Tu peux faire une pause ? J’ai quelque chose à te raconter et j’ai besoin de ta vision des choses je crois. » C’était sûr même, elle n’arrivait pas à sortir de cette spirale, ne savait pas ce qu’elle devait faire, ce qu’elle voulait faire, avait l’impression que tout était noir et pour sûr qu’Amaury aurait un avis sur la question et pourrait l’aiguiller sur ce qu’elle devait faire et ne surtout pas faire – par exemple essayer d’aller tuer Kesabel qui même quand il était absent arrivait à lui pourrir l’existence c’est grave quand même.

Le jeune homme, posé depuis de longues heures, sur sa chaise de bureau, contemple son club sandwich à peine entamé. Il faut dire que le garçon n’a pas de talent particulier en cuisine, contrairement à sa mère. Le chef du jour s’est contenté d’ouvrir placards et réfrigérateur. Puis, il a sélectionné des ingrédients lui semblant mangeable après avoir contrôlé les dates de péremption. Puis, Amaury s’est laissé emporter par sa fibre artistique et voilé deux triangles de pain de mie presque appétissant. Dans l’un d’entre eux, l’on peut remarquer une première morsure hésitante presque par dépit. Il n’y en a pas eu d’autres. Sans aucun doute que son ventre le ramènera prochainement à la raison. A la place, il préfère retourner ruminer sur les longs rouleaux de parchemins et divers livres étalés devant lui. L’étudiant marmonne quelques propos incompréhensibles, dans sa barbe naissante, leur jetant un regard d’homme bien dégouté. Ses longs doigts passent dans sa chevelure couleur épis de blé, tout comme ceux formant sa coupe, à force de les ébouriffer dans tous les sens. Le Serdaigle est frustré et ça le ronge de l’intérieur depuis plus d’une semaine déjà. La fin de l’année de l’université magique approche à grand pas. Ce n’était pas le moment de recevoir une mauvaise note. Amaury est vraiment dégoûté. Sa sur confiance pourrait bien lui coûter très chère. Il s’est relâché en ce milieu d’année et ses notes ne s’en sont pas tirées si bien que cela. La faute à qui ou plutôt à quoi ?

Le garçon est perplexe quand à leur avenir. Lui, qui voyait le sien tout tracé… A présent, il doute de tout et de rien. Cette situation anxiogène le rend nerveux. Il aime pouvoir planifier et organiser. Et voilà que ce n’est plus lui qui le contrôle mais bien les décideurs et surtout avec une grande pointe d’ironie le destin ! Ah celui-là, quel bout en train ! N’est-ce pas sa faute si le de Lestang s’est retrouvé avec une moitié du corps brûlé ? Finissant à Sainte-Mangouste pour des soins d’urgence, s’inquiétant pour sa sœur sont il a été séparé et de tous les autres – ses amis. Et puis, tout s’est enchainé encore et encore. Sans oublier Adèle. Ah la cousine parfait venue tout droit de France. Pas si parfaite que cela. Ce qui la rendrait presque acceptable et abordable. Mais ça, l’étudiant anglais ne le lui dira jamais. Franchement, il n’y a rien dans ce maudit monde qui peut rester logique ? Tout l’était avant, enfin, il lui semblait que c’était le cas. Peut-être se trompait-il depuis le début ? Seul Merlin le sait. Amaury sent que sa vie lui échappe et surtout son avenir. Il a merdé sur de nombreux points ces dernières années. Et s’il a bien une chose qui énerve le jeune homme, c’est quand il perd. Et là, c’est comme si les dalle sous ses pieds s’étaient fissurée et à présent s’écroulaient sous ses pieds. On lui demande subitement d’apprendre à voler. Alors, Amaury, il s’imagine invoquer des ailes puissantes avec lesquels, il pourrait atteindre le plus haut sommet et surtout emmener avec lui ses proches. Mais avant ça, il faudrait qu’il parvienne à réparer de nombreux pots cassé. Et le blond ne préfère même pas aborder sa vie sentimentale, quel désastre, causé entièrement par sa faute. Finalement, cela rejoint ses quelques mauvaises notes (pour lui). Il a cru être le plus fort et être définitivement le plus malin en jouant. Mais il s’est brûlé les ailes.

Raaah, souffle-t-il, pour évacuer sa mauvaise humeur.

Rageusement, parce qu’il n’aime pas avoir tort, il froisse son parchemin entre ses doigts. Se penchant en arrière sur sa chaise, il la lance imaginant un but de Quidditch imaginaire vers sa porte. Là, tout près, il y a de nombreuses boules de papier tapissant déjà le sol. La regarde s’écraser, il soupire. Définitivement, il n’a pas d’inspiration aujourd’hui. De ses paumes, il se frappe les deux joues pour tenter de se concentre un peu plus longtemps. Il boit une longue rasade d’un thé aux herbes. Une grimace lui échappe car celui-ci est froid-glacial même.

- Bah c’est super ! Une journée incroyable ! râle-t-il, plus fort cette fois-ci.

Puis, il ricane se rendant compte du ridicule de se parler à voix haute tout seul dans sa chambre. Quel crétin. Le voilà devenir à moitié fous sans même passer la case Azkaban. Tiens parlons-en de ça ! Quelle emmerde supplémentaire. Il jette un coup d’œil, par sa fenêtre, vers l’extérieur s’attendant presque à voir l’un de ses gardiens débarquer. Pourtant, lorsque la porte de la pièce s’ouvre, ce n’est pas sur une silhouette enveloppée de noire. Habituée de lieux, Elise se glisse par la porte pénétrant dans l’antre de son frère jumeau. Lentement, Amaury pivote sur sa chaise à roulette pour lui faire face, un air toujours ennuyé sur les traits.

- Je crois, répond-t-il, à sa question. Enfin, ça ne s’est pas exactement passé comme je l’avais prévu. Mais je t’en prie, sœurette, fais comme chez toi.

Ses propos sont à moitié sérieux et à moitié amusé. Elise et lui ont toujours été extrêmes proches. Ils ont tout fait ensemble ! Les bonnes comme les mauvaises choses d’ailleurs, bien qu’il vaudrait mieux ne pas évoquer ces dernières maintenant. Il y a des choses qu’il vaut mieux garder sous silence. Scrutateur, Amaury inspecte sa jumelle. Ses yeux se plissent en la voyant s’asseoir sur son lit défait. Elle s’empare de l’un de ses peluches, la jumelle de la sienne. Il l’a toujours gardé depuis tout petit. C’est bien la seule qu’il garde. La voyant faire, l’étudiant se demande s’il n’y a pas quelque chose de louche qui est entrain de se tramer dans l’esprit de la de Lestang.

- Quelque chose te chiffonne, Elise ? demande-t-il, aussitôt ses yeux bleus si semblables aux siens, prennent une teinte spéciale, inquiète.

Il mettrait sa…non…la baguette de l’un de ses camarades au feu que c’est le cas. Ils se connaissent assez bien malgré la distance qu’il a l’impression qu’il y a entre eux ces derniers temps. Cela le gêne et le chagrine. A-t-il merdé à quelque part dans son rôle de grand frère ? Amaury se sait très protecteur envers son interlocutrice. Il l’a toujours été. Elle l’a toujours été également. Après tout, ils sont le soleil et la lune contre le monde et ce depuis leur enfance à faire les quatre cent coups. L’étudiant se dit parfois qu’il est peut-être trop envahissant pour elle. Elise ne sait pas exactement plainte de son comportement, mais vu qu’il a tendance à foiré un peu tout ce qu’il touche ces temps…

Désignant les vestiges de parchemins en boule sur le sol de sa chambre, il esquisse un sourire avant de lui répondre :

- J’imagine que ce n’est pas eux qui vont se plaindre…

Hochant la tête, il ajoute :

- Allez, t'as gagné. Je fais une pause.

Le blond relève ses genoux pour s’installer plus confortablement sur sa chaise. Il cale son dos contre le dossier. Pensif, il se demande bien de quoi veut l’entretenir Elise. Ses coudes trouvent le sommet de ses rotules, se penchant en avant, il ne peut s’empêcher de lui jeter le coup d’œil digne du grand frère suspicieux.

- Et ce « quelque chose » ne va pas me plaire, c’est ça ? C’est pour ça que tu me l’as caché ? tente-t-il de deviner avant de se reprendre pour ne pas brusquer sa jumelle. Pardon. Je me tais et je t’écoute. Mon cerveau a trop bouilli ces dernières heures. Vas-y, Elise, je t’écoute sans couper, promis.

Les devoirs ne se passaient pas comme prévu ? Un rictus se dessina sur les lèvres d’Elise, ah ça c’était un sujet qu’elle connaissait, l’exigence, elle aurait pu dire à Amaury que ça va il allait avoir pour note Effort exceptionnel, alors certes, ça n’était pas un Optimal mais c’était quand même génial, sauf qu’elle était exactement comme lui. Savoir qu’elle n’aurait pas Optimal à un examen était une aberration pour elle et elle comprenait qu’Amaury ne soit pas différent d’elle. Elle ne doutait pas qu’il arriverait à obtenir un optimal tout seul comme un grand mais dans le doute, elle demanda par politesse « Tu veux que je jette un coup d’œil et que je regarde si ça me donne des idées pour t’aider ? » C’était toujours intéressant de lire les cours d’Amaury, de se pencher dessus alors certes lorsqu’il s’agissait de pratique, puisqu’elle n’assistait pas au cours, elle ne pouvait aider mais la théorie, elle était assez curieuse pour lire ses cours en règle général et pourrait probablement tenter de l’aider ne serait ce que pour donner leur avis. C’est fou comme tout lui semblait plus facile que de parler d’elle et de ses problèmes, les cours, les devoirs, le savoir, c’était son domaine, ça lui plaisait, le reste beaucoup moins.

Sans surprise pour la Serdaigle, son frère la trouvait étrange. Ce n’était pas le fait qu’elle soit dans sa chambre sur son lit, cela arrivait de très nombreuses fois. C’était peut être le fait qu’elle caresse sa peluche, ce qui était un peu plus rare ça il fallait bien l’avouer. Ou alors, c’était ce lien indescriptible entre eux, la sorte de sixième sens d’un jumeau qui le reliait à sa jumelle. C’était certainement la chose la plus incompréhensible et la moins descriptible possible mais qu’elle savait réelle. Elle ne répondit rien à ses paroles, pas tout de suite, de toute façon, nul besoin de répondre, il savait déjà que la réponse était oui. Elle suivit du regard ce qu’il lui montrait sur le sol, il est vrai qu’il lui fallait une petite pause, sinon il allait vider le stock de papier de la maison. « Le devoir est si compliqué que ça ou tu n’arrives pas à réfléchir ? » Serait ce possible que le fait qu’elle ressasse encore et encore dans la pièce l’empêche de se concentrer ? Alors là aucune idée mais elle ne parierait pas sur non. Elle avait gagné ? Oui alors ça n’était pas dit ça, elle n’était pas sûre que parler d’elle et de ses problèmes ce soit vraiment avoir gagné.

Il délaissa totalement ce sur quoi il était pour se tourner vers sa sœur. Son regard la scrutait et elle lui fit un sourire avant qu’il n’ouvre sa bouche avec une question, puis deux questions. Le sourire d’Elise disparut immédiatement. Merde, pourquoi il mettait directement le doigt sur ce détail là. Il l’écoutait sans la couper, elle ne doutait pas qu’il le ferait effectivement mais elle pourrait lire dans son regard ce qu’il ressentait, les émotions passeraient à travers son corps, c’était une évidence mais c’était un risque qu’elle était prête à prendre, de toute façon, c’était trop tard pour reculer, il fallait sauter dans le grand bain. C’était son frère et il méritait de connaître la vérité, il n’y avait plus qu’à espérer qu’il ne ferait pas n’importe quoi avec ce qu’elle allait lui dire. Elle commença par répondre à ses questions, par l’affirmative bien sûr. « Ce quelque chose ne va effectivement pas te plaire effectivement. Et ce n’est pas parce que ça n’allait pas te plaire que je te l’ai caché, c’était dans le seul but de te protéger. » Son regard plongea dans le sien « Je te connais, depuis que nous sommes enfants, ton but dans la vie c’est de me protéger et je savais que si je te le disais, tu allais te mettre en danger pour me protéger et ça, c’était hors de question… C’est toujours hors de question d’ailleurs. » Il n’allait pas comprendre, forcément puisque tout était décousue et qu’elle ne lui avait donné aucun élément pour le moment. Il fallait reprendre depuis le début. « Je ne suis plus avec Aidan. » Oui alors pour le début il est fort probable qu’il faille repasser mais c’était certainement le point le plus important de l’histoire selon Elise, celui qui l’impactait le plus émotionnellement parlant parce qu’elle avait été trahie par personne qu’elle aimait et toutes les excuses du monde ne lui enlèverait pas cette idée de la tête, son ex petit ami était un enfoiré. Après est ce qu’il était vraiment nécessaire de le dire à Amaury, sûrement que non, il devait s’en être rendu compte tout seul, juste en regardant sa sœur à Poudlard et ça, Elise était persuadée qu’il l’avait fait.

Tout reprendre depuis le début donc, maintenant que l’information capitale avait été donnée, capitale mais inutile bien sûr. « Lorsqu’Adèle est arrivée à Londres, déjà ça s’est mal passé avec elle, faut dire que est ce qu’on avait vraiment c’est cette cousine qu’on voulait ? » la question était rhétorique, bien sûr que non, une élève médicomage imbue de sa personne, ça n’avait pas fait rêvé Elise  « En prime d’une concurrence dans les cours » si si depuis Elise avait apprit à presque l’accepter, même si parfois elle avait envie de donner un petit coup de pelle à sa cousine pour qu’elle ne puisse pas avoir de bonnes notes, la base quoi « Elle a apporté des ennuis, son père a des relations pour le moins spéciale. Figure toi que son père avait pour connaissance un certain Greyback » espérons qu’ils ne soient pas amis parce que sinon Elise ne voudrait jamais être assise à la même table que son oncle. En donnant le nom de famille, Elise était persuadée qu’Amaury avait déjà fait le lien dans sa tête, Greyback, loup-garou, morsure… merde morsure « Je n’ai pas été mordu, à aucun moment. J’ai été menacée d’être mordue mais il n’est jamais passé à l’acte. Je t’avoue cependant que mes rencontres avec lui ont été pour le moins brutale. » un frisson parcourut son dos en se remémorant les trop nombreuses fois où elle avait été plaquée brutalement contre un mur par cette grosse brute décidément bien trop costaud pour elle. « Il voulait des informations sur Adèle et quand bien même Adèle ça n’était pas ma grande pote, je ne voulais pas lui donner les informations qu’il voulait. » bon elle n’était toujours pas sa grande pote mais ça allait quand même vachement mieux et puis comme elles avaient à peu prêt le même cercle d’amis, elles étaient bien obligées de faire des efforts, oui bon d’accord Elise exagérait. Elle passa une main dans ses cheveux. « J’ai lutté Amaury, je t’assure que j’ai donné de ma personne, je me suis concentrée à chaque fois pour résister mais il avait bien plus de force que moi et… il a menacé de s’en prendre à toi. Un monde sans toi, ça m’est impossible, je ne veux pas te perdre et encore moins être responsable de ta mort. Je pense qu’il ne plaisantait pas Amaury, je l’ai vu s’en prendre à quelqu’un devant moi. » aucun détail, oh est ce que son frère avait besoin de savoir qu’elle avait failli se faire agresser sexuellement, non certainement pas. « Et si je l’avais autorisé ou si j’avais demandé, je ne sais plus trop, je ne veux pas me souvenir de ce moment là, le gars serait mort. Le jour où j’ai essayé de lui prendre la vie, parce que oui j’ai quand même essayé de me débarasser de lui, je sais c’est mal mais j’avais la trouille, il m’a donné un cours pour tuer quelqu’un avec un couteau, je te jure il m’a appris à blesser quelqu’un et le mannequin c’était lui. Ce mec était un malade. » Elle frémit, regardant ses mains et revoyant le sang de Greyback sur ses mains… il n’empêche qu’il était toujours en vie « Tu crois que c’est déjà assez comme informations, tu te dis purée sérieux ? Eh bien tu sais qui était le pote de Greyback pendant tout ce temps, quelqu’un à qui j’ai confié toute cette histoire avant toi… Aidan. Il est pote avec et c’est un loup garou, le type ça fait plus d’un an que je sortais avec et il était un loup-garou… du délire. » Elle laissa à Amaury le temps de tout analyser dans ses propos, oui ça allait être un peu compliqué à comprendre, il allait poser des questions, normal en même temps. De son côté Elise attrapa la bouteille d’eau sur la table de nuit « Elle date de quand, je peux en boire où faut que j’aille me chercher de l’eau en bas ? » Cette discussion aurait certainement mérité qu’elle boive de l’alcool mais comme elle n’aimait pas ça oui je juge et qu’en prime elle n’en buvait jamais, ça ne lui venait même pas à l’esprit.

Quelque peu vexé par la proposition d’Elise de l’aider dans ses devoirs, Amaury fait la moue. Il secoue la tête, puis la main, comme s’il voulait chasser une mouche. Pour autant, il ne chasse pas la curiosité de sa jumelle sur son devoir, lorsqu’elle se penche au-dessus de son épaule. Au contraire, il la laisse même consulter le tout, lui jetant quelques coups d’œil furtifs, pas sûr d’apprécier si la blonde parvient à trouver la réponse avant lui. Après tout, il est clair que les jumeaux sont plutôt intelligents surtout Elise qui semble clairement au-dessus du lot et surtout de sa promotion. Après, lui, est moins scolaire que sa sœur et surtout appliqué. Lorsque les matières ne l’intéressent pas, il lui est difficile d’y trouver un quelconque intérêt suffisant pour qu’il puisse les conclure de manière simple et efficace. Au contraire, il va procrastiner jusqu’au moment ou il faut vraiment le faire et surtout ne pas essuyer une mauvaise note. Ce ne serait pas bon pour sa réputation et pour son futur dossier lorsqu’il postulera pour chercher un stage puis un emploi stage au ministère. Face à la supposition de sa sœur, Amaury secoue la tête.

- Non, ce n’est pas difficile. Ce n’est pas très intéressant. Je comprends pas pourquoi on s’évertue à n nous faire des cas d’école alors que ce ne sera jamais la réalité. Nous devrions être préparés à ce qui nous attends dans la vraie vie et pas à des devoirs tout fait datant de Merlin, explique-t-il, avec de grands gestes, clairement agacé.

Particulièrement touché et jugeant lorsque l’on aborde ce sujet, Amaury ne préfère pas entrer plus dans les détails, car il sait qu’après il saoulera de paroles la maisonnée entière. Au contraire, il porte toute son attention dont il peut faire preuve sur sa sœurette. Depuis qu’il est tout petit, Amaury a l’habitude d’être la référence de sa jumelle, autant qu’elle l’est pour lui. Ils sont fusionnels. Leur lien est plus fort que tout. Nombreux sont ceux à s’être cassé les dents en essayant de les séparer en classe ou en camp de vacances. Bien tenté, mais non. Le blond ne laissait pas sa sœurette une seule seconde sans surveillance ou sans qu’il soit simplement dans son sillage, prêt à lui prendre la main au moindre besoin. Heureusement, la famille et proches des jumeaux de Lestang trouvaient plutôt cela amusant voire adorable. Si Amaury était dans un coin, l’on pouvait parier de voir Elise à quelques pas de son frère. Jamais l’un sans l’autre. En grandissant, les activités ont fait qu’ils ont dû se séparer à quelques reprises. Les premiers temps furent durs. Amaury angoissait à l’idée de ne pas sentir physiquement sa moitié près de lui. Puis, petit à petit, ces déchirements se firent plus facilement mais à chaque fois, il ressentait une joie immense à l’intérieur de lui lors de leurs retrouvailles.  Qui aurait cru qu’un lien pareil puisse tisser deux âmes jumelles ? Souvent, les jumeaux ont du batailler auprès de ceux qui ne pouvaient pas comprendre l’intensité de leurs sentiments l’un envers l’autre, cela dépasse tout entendement. Amaury ne regrette aucun moment de sa vie passé à coller son lui féminin. Tout comme il râle pour la forme mais apprécie être la première personne vers qui sa sœur se tourne lorsqu’elle a un problème ou une inquiétude. Il serait très fortement jaloux et perturbé si Elise choisissait un nouveau confident que lui. Après tout, ils partagent la même âme non ? Pour montrer sa preuve de bonne foi, l’étudiant offre un sourire rassurant à sa sœur, lui indiquant qu’elle peut se confier à lui.

Amaury n’aime pas ça lorsqu’il voit le sourire d’Elise se faner directement sur son visage. Qu’est-ce qu’elle lui cache de si grave pour se mettre dans un tel état ? Inquiet, Amaury n’apprécie pas beaucoup la tournure de cette conversation. Elle semble hésiter avant de se lancer. Ce qu’il entend ne lui plait pas mais alors pas du tout. Elise appréhende de se confier, car elle sait qu’il ne va pas aimer ce qu’elle va lui dire. Donc ce doit être grave ?Effectivement, l’étudiant blond n’est pas sûr d’être indulgent selon la confession de la de Lestang. De le protéger ? Amaury carre aussitôt la mâchoire, serrant les dents. Ce n’est pas à elle de le faire, c’est lui le grand frère. Pour autant, il hoche la tête en écoutant la suite. Il se mord déjà les doigts de lui avoir dit qu’il ne la couperait pas et écouterait jusqu’au bout. Quel idiot ! Il aurait dû s’en douter. Rien n’est jamais simple avec sa jumelle. Elle est bien trop spéciale pour cela. Se faisant des millions de films dans sa tête, il ne s’attend clairement pas à cette conclusion décousu avec son ex petit ami. Qu’est-ce qu’Aidan fout là-dedans  ! Sortant de nulle part, le garçon ne peut plus se retenir et lâche dans un grognement :

- Je l’aimais pas ce mec…Fleming là.

Il ne l’a jamais senti ce type venu de ce pays de sorciers de Durmstrang là, des gaillards qui se pensent meilleur car ils vivent toute l’année à – quarante-cinq degrés. Après, aurait-il vraiment senti un gars qui s’intéresse d’un peu trop près à sa sœur ? Pas sûr. S’il faut être honnête, Amaury n’est pas sûr d’apprécie le moindre prétendant de sa sœur. Sa sœur mérite mieux. Elle mérite tout si on lui posait la question, mais bon, il parait que l’on ne la lui demande pas donc bon. Et au vu du regard de sa sœur, il sent qu’il ne va pas aimer la suite du tout.

- Pardon, continue, lâche-t-il, en levant les mains en signe d’excuses.

Amaury se doute bien qu’il y’a une raison à tout cela. Alors, il laisse sa sœur poursuivre en espérant obtenir quelques informations, notamment s’il doit en mettre une la prochaine fois qu’il croise Fleming dans un couloir. Ce qui l’inquiète surtout c’est la manière d’Elise d’être brouillonne dans son récit. Elle qui est si sûre d’elle et surtout organisée comparé à lui. Bizarre. Bizarre. Que lui cache-t-elle d’autre ? Et quel est le rapport avec Aidan Fleming surtout ? Contre aucune attente, Elise lui parle de leur cousine française imbue d’elle-même et pédante, Adèle de Lestang. Quelle erreur ! Le jumeau se renfrogne. Si leur cousine est dans l’histoire alors celle-ci ne sent vraiment, mais alors, vraiment pas bon. Il opine du chef étant tout à fait du même avis que sa jumelle sur leur cousine sorcière les ayant rejoint à Londres au lieu de rester à chasser les grenouilles dans son grand étang de bourgeoise. Pourtant, le jeune homme perd toutes traces de sourire goguenard lorsqu’il entend le nom de Greyback. Tous ces muscles se tendent, sans même le remarquer, il se dresse sur sa chaise.  Leur agaçante cousine c’est une chose mais alors lui… Amaury connait très bien toutes les histoires morbides à son sujet. Il souffle un grand coup en entendant que sa sœur n’a pas été mordu.

- Mais j’espère bien ! clame-t-il, tout fort. Elise, c’est quoi cette histoire ? Tu veux me rendre fous ?

Sur les nerfs, le jumeau tente de se calmer au moins assez pour qu’Elise puisse poursuivre son explications.  Adèle. Adèle. Amaury grince des dents. Voilà qu’elle met en danger sa famille, celle-là ! Enervé mais lié par sa promesse de ne pas couper (il se débrouille bien, je trouve) la parole à sa sœur, il refreine son impulsivité et ronge son frein. Le geste d’Elise ne passe pas inaperçu. Amaury ressent sa détresse et sa crainte. Il résiste à l’envie fulgurante de venir l’envelopper dans une étreinte de grand frère protecteur. Le sang bat tellement fortement au tempes du de Lestang, qu’il entend à peine un mot sur deux de la conclusion du récit glaçant de sa jumelle. Et puis voilà, le lien avec Aidan Fleming. Tendu au possible, l’étudiant se lève et se force à desserrer les poings dont les ongles n’étaient pas loin de percer la peau de sa paume. Il plonge ses yeux bleutés dans ceux de sa sœur et avale les quelques pas qui les sépare. Ses bras entourent et attirent à lui, contre son torse, le corps de sa jumelle. Il n’en croit pas ses oreilles. Tout cela est juste trop ! On a fait vivre un enfer à sa sœur et il n’était pas au courant et pire encore pas là pour la protéger ? Faisant une tête et demie de plus que sa sœur, il pose son menton au-dessus de la sienne et lui murmure.

- C’est fini, Elise. Tu n’es plus seule, d’accord ? Ce malade ne s’en prendra plus à toi. Je le laisserai plus faire et idem pour cet emmerdeur de Fleming.

Ne pouvant plus se contenir, il s’emporte effrayé et en colère de toute cette situation établissant un plan à voix haute :

- Attends que l’école soit au courant de son problème de problème de poils ! Quant à l’autre enfoiré de Greyback, il faut porter plainte, Elise ! C’est grave. Et ni Aidan, ni Adèle ne doivent s’approcher de toi. Et il faut qu’on prévienne les parents.

Puis, il la relâche et tourne littéralement en rond dans sa chambre. Il est fortement agacé que sa sœur ne soit pas venue lui faire part de ses problèmes mais sa crainte pour la vie de sa petite sœur passe avant. Et il ne voit rien de constructif à tourner sa colère sur elle, en revanche sur les trois autres… Coupé dans son élan de haine par la question d’Elise, il cligne des yeux.

- Euh…oui tu peux, elle est d’aujourd’hui.

Ensuite, il réalise à nouveau l’ampleur de tout cela et surtout de tout ce que cela implique pour leur famille et surtout pour la vie de sa petite sœur. Il vient à passer ses mains nerveusement dans sa chevelure blonde.

- Putain Elise ! Pourquoi tu es pas venue m’en parler ? C’est hyper grave. On est une équipe ! On affronte tout ensemble !

Quoi, pourquoi il avait l’air contrarié ? Si c’était parce qu’Elise lui avait proposé son aide, c’était inutile, elle avait dit qu’elle voulait l’aider, pas qu’elle trouverait la solution en claquant des doigts. Il paraissait évident pour elle que son frère s’en sortirait mieux qu’elle sur ses propres matières, il allait en cours lui. Elle n’avait pas le puit de connaissance que pouvait lui donner les différents professeurs qu’il avait, mais juste en lisant ce qu’il avait devant les yeux, elle pouvait éventuellement avoir des pistes. Sentant le regard d’Amaury sur elle tandis que son regard à elle naviguait entre les différentes lignes, Elise esquissa un sourire sans pour autant faire la moindre remarque, pour le moment. De toute façon, elle savait très bien que le sujet n’était absolument pas le devoir d’Amaury et qu’il ne la laisserait pas s’attabler – et le virer de sa chaise – prendre son crayon et tenter de faire mieux que lui. Elle délaissa donc sa lecture, ne souhaitant pas vexer son frère et se contenta d’un regard pour les boulettes de papiers. Se pouvait-il qu’un devoir résiste à Amaury ? Ce serait quand même surprenant. Il la détrompa, ce n’était pas difficile, juste un cas d’école tout ce qu’il y a de plus classique plutôt que de se concentrer sur la réalité du terrain. « Je pense qu’ils se disent que certaines personnes ne sont pas assez matures pour aller sur le terrain. Regarde ma classe, ce sont des crétins, il y aurait plus de chance qu’ils trouvent la solution par erreur que parce qu’ils sont sur le terrain. » et ça, c’était uniquement dans le cas où ils ne se tueraient pas comme des blaireaux. Ce qui, d’après Elise était clairement plus probable que le fait qu’ils trouvent une solution.

Si parler des devoirs, des cours et même des étudiants totalement débiles qui étaient dans la même classe qu’elle, était une échappatoire, elle ne pouvait passer des heures à dialoguer là-dessus, déjà parce que le sujet n’était pas assez passionnant et qu’elle ne se voyait pas épiloguer là-dessus trois plombes mais surtout parce qu’ils devaient avoir une discussion. Tout d’abord, elle commença par expliquer pourquoi elle n’avait rien dit avant, qu’Amaury ne se méprenne pas sur les intentions de sa sœur, c’était uniquement pour le protéger, qu’il ne se mette pas en danger parce qu’il avait à cœur la sécurité de sa sœur. Elle comprenait, avait le même but dans la vie mais par précaution, elle avait préféré ne rien dire. S’il ne semblait guère ravi des propos tenus par sa jumelle, Amaury ne dit rien, sage décision. Il se contenta d’un commentaire pour le moins désagréable sur Aidan « Cite moi un garçon qui m’a tourné autour que tu aimais bien ? » Mince ça n’était pas ce qu’elle aurait dû dire, la question n’était pas là. Qu’est ce qu’elle en avait à faire qu’il n’aime pas Aidan puisqu’ils n’étaient plus ensemble et que les raisons qui avait poussé Elise à ne plus être avec lui ça n’était pas que son frère ne l’apprécie pas, ça sortait d’où d’ailleurs ? Plutôt que son copain était un loup-garou, ce qui avait de quoi refroidir toutes les personnes ayant un minimum de jugeotte.

D’un geste de la main elle balaya ses excuses de la main, elle ne lui en voulait pas et Aidan n’était qu’un maillon du problème. Elle voulait qu’il sache tout et elle ne pouvait pas se prendre la tête avec lui pour ce qui lui semblait être des futilités.  Si elle essayait de lui donner toutes les clés pour comprendre, Elise se rendait bien compte qu’elle le faisait de façon complètement décousue. Erreur de débutante que d’appeler Greyback par son nom, bien sûr qu’il allait s’inquiéter, ce nom inquiétait tout le monde et encore il avait la chance de ne pas le connaître, c’était encore pire lorsqu’on le connaissait. Etant donné sa réaction physique, ses traits fermés, Elise crut bon de mentionner qu’elle n’était pas un loup-garou, ce qui était sa plus grande crainte à elle et lui lança un regard noir lorsqu’il lui dit qu’il espérait bien. Est-ce qu’elle voulait le rendre fou « Je crois que c’est moi qui devient folle Amau. » Elle continua néanmoins son histoire jusqu’au bout. Aucun soulagement ne l’habita lorsqu’elle eut fini, juste la sensation d’avoir fait ce qu’il fallait, ils étaient sur un pied d’égalité à présent et dans son regard inquiet, elle pouvait lire qu’il la soutenait, peu importe la merde dans laquelle ils étaient fourrés. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il la rejoignit sur le lit pour l’enlacer. Un cocon protecteur, c’est la sensation qu’elle eut, amplifiée par le fait qu’il posait sa tête sur la sienne, comme c’était agréable.

Est-ce que c’était vraiment fini, dur à dire tellement sa vie lui semblait liée à celle des loups-garous ces derniers temps. Et en prime, elle avait accusé une personne innocente avant de trouver  le loup-garou qui la fréquentait, enfin trouver, on lui avait apporté sur un plateau. « J’espère que tu as raison. Je n’ai pas très envie de les fréquenter de nouveau. » Pour Greyback, à la rigueur, c’était facile, ils ne fréquentaient pas les mêmes endroits… même si elle avait apprit à ses dépens que rien n’empêchait le loup de faire ce qu’il voulait. Pour Aidan, c’était tout de suite plus compliqué, ils étaient tous les deux Serdaigles, elle pouvait l’éviter au maximum mais ils étaient dans la même école. Elle regarda son frère, quoi que le connaissant, il se ferait un devoir de le tenir à distance. Quoi ?! Mais comment ça que l’école soit au courant de son problème de poils « On ne va rien dire à personne ! » Ok, elle était la première à vouloir éviter que des élèves soient les victimes de loups-garous mais s’ils commençaient à répéter les choses, au corps professoral, on s’entend, ça pouvait leur retomber dessus et elle n’avait pas envie que la meute de Greyback leur tombe dessus par vengeance. Porter plainte, c’est fou comme toutes les personnes ayant eu vent de l’affaire lui proposait la même chose « Tu veux porter plainte pour quoi Amaury, j’ai aucune preuve de ce que j’avance, ce mec a fini en prison pour meurtre… je crois, j’en sais rien je me suis pas plus renseigné que ça. »  Autrement dit, ce n’est pas deux jeunes adultes qui risquaient de lui faire peur. Que les deux autres ne s’approchent pas d’elle, Elise souligna tout de même « On est dans la même classe je te rappelle et elle est la seule à avoir un cerveau qui fonctionne, ça risque d’être compliqué. » les travaux en binôme avec ses autres camarades étaient catastrophiques, Elise préférait encore Adèle. Un autre point inquiétant, prévenir les parents, elle observa son frère qui faisait des tours dans la chambre « Tu comptes prévenir les parents ? Tu veux qu’on leur dise quoi ? » Ohlala ça ne lui semblait pas être une bonne idée du tout ça.

Tandis qu’il s’agaçait sur le fait qu’elle ne lui avait rien dit, que c’était hyper grave. C’était d’ailleurs la raison qui faisait qu’elle n’avait rien dit. Ils étaient une équipe, mais elle ne disait pas le contraire c’est juste qu’elle voulait le protéger. Bref tandis qu’il ronchonnait, elle buvait son eau d’aujourd’hui. Une fois cela fait, elle prit une grande inspiration. « Je ne savais pas comment te le dire. Au début, je dirais que c’est parce que je pensais gérer toute seule, que j’avais toutes les clés en main pour réussir. Puis il a su que tu existais, il s’est dit oh mais pour la faire plier je vais me servir de son jumeau, j’ai donc eu peur et je ne sais pas, j’ai été dépassé, voilà pourquoi j’ai rien dit au départ. » et la suite, il allait forcément demander la suite, ce qui était totalement logique « Après, je dirais que quand il a arrêté de m’embêter, je pensais que le problème était réglé qu’il  fallait juste que je relativise ou que je mène mon enquête de mon côté pour savoir pourquoi il me fichait la paix, oui c’est pas logique, j’aurais dû me contenter de cela sans chercher à comprendre mais c’est comme ça, j’ai besoin de tout comprendre. Comment j’aurais pu deviner que le problème était réglé mais que j’étais en couple avec un loup-garou ? » C’était tellement illogique, invraisemblable cette histoire, elle n’en revenait pas. Elle ne le précisa pas mais une fois qu’elle avait découvert que le problème était lié à Aidan elle était venue lui en parler presque tout de suite.