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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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For your entertainment w. Rory Barjow :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Sam 17 Sep - 14:50
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« Spies are the ears and eyes of Princes  »
Les corps parfaitement vêtus de soi et de satin se croisent et s’éloignent dans un ballet favorisé par la réunion du jour. Hommes, femmes, ils s’évitent, se courtisent et se flattent. Une soirée mondaine, une énième en plein coeur de Londres. L’occasion du beau monde de se retrouver afin de cultiver l’entre soi des puissants en se délectant de mets hors de prix. Impossible pour l’héritière de ne pas saisir l’opportunité de s’y glisser, ne serait-ce que pour retrouver la nostalgie de ses jeunes années et l’illusion qu’elle y a sa place. L’intégrité de sa personne est peut-être entaché, mais elle ne parvient à renoncer à cette image calquée sur son être… Un défaut qu’elle imagine telle une qualité, bien que cela ne soit nullement le cas.
L’échancrure de la robe d’argent sied à la peau d’une blancheur relevé de cette teinte chaude, presque pêche. Maquillée de noir, le regard erre sur les convives affairés à des discussions ennuyeuses. Le verre tourne entre les doigts graciles de la sorcière afin de manifester cette lassitude qu’elle ressent tout à coup. La couleur de l’éclairage la berce en direction du rêve jusqu’à ce qu’elle ne s’arrête à proximité d’un buffet, l’oreille traînant là où elle ne devrait pas, à même les murmures moqueurs de plusieurs grands noms.

« Ne dit-on pas que les êtres ne sont bons qu’à être des valets. Voyez les gobelins et leur merveilleux travail en terme de gestion de Gringotts ! Les sorciers n’ont pas à s’encombrer de ça. »
« Tout à fait d’accord avec vous mon ami ! Et que dire des maudits comme les harpies ou les lycans. Ce sont des fléaux. Une véritable plaie ! Nos enfants sont en dangers face à ceux, car, si je puis me permettre, on n’attrape pas la condition d’un moldu en le croisant un soir. »


Les rires discrets gloussèrent de concert, comme si la chose était amusante. Pourtant, un peu plus loin, un visage se ternit. Le début du discours faisait appel au fonctionnement primaire qu’avait toujours connu Nimue, voilà pourquoi elle était prête à appuyer de tels propos, mais la raison devenait pesante quant elle se prenait de plein fouet la gravité de son erreur. Péché par orgueil avait été une faute. La culpabilité pesait uniquement sur ses épaules et elle s’y confrontait à chaque fois qu’elle faisait face à une réaction de ce genre : son sang ne méritait plus aucune noblesse.
C’était normal de les détester.
C’était normal d’être un rebus de la société. Utiles, ils l’étaient peut-être, sauf que beaucoup s’arrêtaient en surface, dénonçant cette « métamorphose » telle une abomination.

Les lèvres trempent dans le liquide pétillant pour chasser cette morosité qui n’a pas lieu d’être. A mesure que les bords de sa tenue glissent sur le parterre dans une traîne légère, l’américaine s’éloigne. Invisible, elle longe les murs de la salle de réception. Tout est chaud ici bas : les lueurs des lustres, l’acajou régnant sur ce vaste espace ainsi que cette tapisserie dont les volutes portent une touche d’ambre qu’il est difficile d’ignorer. Statue de glace isolée dans un monde qu’elle ne connaît que trop bien, la jeune femme s’illustre par sa tenue d’un aspect lunaire. Curieuse opposition que celle-ci. Elle n’est nullement penser, quoique l’on puisse dire.



Arrivée non loin du buffet, l’insaisissable salue plusieurs visages familiers d’un sourire entendu. Figures rougeaudes, échevelées ou tirées à quatre épingles, il y en a pour tous les goût. Ce camaïeu de faciès la distrait un instant sans qu’elle ne prenne pas aux échanges qui fusent de peur de louper son objectif. On lui avait promis qu’il serait là…
Les orbes d’un bleu de glace ondulent encore sur la populace, en vain. L’agacement pointe sous le crâne déjà bien rempli, car si la patience est une vertu, Nimue en manque. Ce chaos qu’elle dissimule a besoin de se taire et une victoire aiderait grandement à apaiser cette valse infernale qui lui retourne l’estomac. Le contrôle, encore et toujours, le dernier rempart face à une folie qu’elle n’envisage pas. Mieux vaut se mentir à soi-même jusqu’à ne plus être qu’un trou béant, l’âme dépourvue d’attaches, d’accroches... Alors, à défaut de se laisser abattre, la poigne délicate s’empare d’une nouvelle coupe. Cela sera la dernière de la soirée, pense la blonde en contemplant les fines bulles qui pétillent dans le liquide d’un or presque blanc.
Une vision qui la laisse de marbre. Quand a-t-elle cessé de s’émerveiller des petites choses ? La gamine devait avoir trois ans à l’époque. Pauvre enfant...

« Voyez-vous ça ! Barjow en personne. Quel bonheur de vous trouver ici ! Mais dites-moi, c’est que vous paraissez toujours solitaire. Quel dommage ! Pensez donc à nos vieux jours et la joie de voir une nouvelle génération de sorciers naître. L’assemblée est composée de femmes délicieuses qui plus est, elles feraient de bons rejetons pour celles ayant encore l’âge. »

Barjow. L’oeil se fixe sur une silhouette qu’elle devine de dos. Il n’est pas si loin, ni si près, mais qu’importe. Féline, la belle se fraye un passage jusqu’à ce duo mal assorti. Alpagué par une de ces vieilles perruques insupportables, le sang pure n’a sûrement pas besoin d’aide, mais l’occasion est trop belle. Le derme la démange presque de pouvoir répliquer convenablement.
Main tendue vers un petit four parfaitement visé, Nimue s’intercale entre les hommes afin de mieux se reculer, son trésor récupéré dans un «pardonnez-moi » hâtif.
L’étrange interlocuteur à la mine ridée se tourne aussitôt dans sa direction, la bouche couverte d’une joie non partagée.

« Miss O’Connell, quel plaisir de vous voir ce soir. »

Le sourire laque les lippes féminines alors que les paupières se plissent dans une fausse sympathie cinglante. La colère bouillonnait déjà suffisamment pour rajouter à ce simulacre ; il avait osé parler d’un sujet tout aussi épineux que la lycanthropie et cela ne serait pas sans représailles.

« Oh bonsoir. Moi qui pensais que les femmes étaient restreintes à pondre des bambins vu votre discours, je suis surprise de voir que l’on m’accueille si chaleureusement, déclara t’elle en adressant une oeillade aux deux hommes. »

Profil appréciable de la cible. Il a cette stature d’être altier, couronné par une tignasse noir de geai. Ainsi donc, voilà Rory Barjow. Succes unlocked.

« Je… Eh bien… Ce n’est pas ce que j’ai..., tente le misérable, piqué par la remarque de la demoiselle. »
« Inutile de vous corriger, souffle Nimue d’un ton férocement doux. Tâchez simplement de ne pas comparer éternellement les membre du sexe opposé à des poules. Nous avons aussi le droit d’apprécier une intimité sans que cela ne soit à but reproductif, mais vous le saviez, n’est-ce-pas ? Sinon je plains votre épouse. »

Silence. Le rouge monte aux joues du badaud qui gigote sur place tel un gamin prit en plein vol de chocogrenouilles. Fière de son petit effet, une gorgée de champagne glisse dans la gorge de la rafleuse avant qu’elle ne poursuive avec un calme olympien.

« On vous appelle ailleurs je crois. »

Le sorcier, blessé, s’incline brièvement afin de mieux décamper pour retrouver quelques amis de longue date à l’autre bout de la salle. Suivant son chemin malhabile des yeux, la jeune femme soupire. Son opinion est peut-être désuète sur bien des aspects, néanmoins on ne peut lui enlever sa passion pour son travail et le cruel besoin de vouloir être indépendante. Dépendre de qui ? De quoi ? D’elle-même, y compris quand cela pourrait mener à une catastrophe.

« Navrée de vous avoir privé d’une si charmante compagnie, souffle t’elle sans perdre des yeux celui qu’elle vient de corriger. »

Nouvelle lampée d’alcool dont la nature se fane quand les iris croises le regard d’un noir abyssale. Nimue fait face à celui qu’elle cherchait depuis le début. L’étude promet d’être intéressante, les fibres de son corps le soupçonnent déjà, tant et si bien qu’elle ne peut retenir un rictus qui change l’ourlet de ses lèvres en une esquisse d’amusement sincère ; maintenant, il a toute son attention.

« Je sens qu’il va vous manquer, dit-elle de façon sarcastique. »


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Dim 18 Sep - 10:51
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Début juin 2021 -  @Nimue O'Connell

Dans un battement d’ailes familier, la missive vint gracieusement atterrir sur le bois clair de la vaste table de préparation trônant dans l’arrière boutique de Barjow&Beurk. Il lui suffit d’un bref regard lancé en direction du volatile pour instantanément comprendre sa nature d’oiseau de mauvais augure. Les orbes ambrées du rapace nocturne se heurtèrent à celles abyssales du sorcier faisant naître, en tout juste une fraction de seconde, une profonde ire viscérale. Brasier qui ne demandait qu’une simple étincelle pour s’enflammer. L’hibou dans toute sa symbolique suffisait pour le mettre hors de lui. Indirectement, il venait déjà d’accomplir une part de ce travail qui lui avait été confié. Bien plus qu’un simple transport de courrier, sa présence ici était déjà une agression silencieuse. L’oiseau funeste prit congés suite au geste suintant d’agacement de Rory alors que son attention se portait à présent sur la missive échouée entre lui et le chaudron fumant. Quel sujet son père avait-il bien pu trouver pour justifier pareil envoi ?! Voilà un mystère face auquel il se retrouvait impuissant, fulminant un peu plus de rage à ce simple constat. La moindre interaction avec son paternel, s’étant raréfiée depuis la fugue de Lilibeth du manoir familial, avait toujours réussi à le faire sortir de ses gonds. Pourquoi pas ce soir ?!

Non sans avoir au préalable testé différents sortilèges contre la missive, Rory ouvrit cette dernière après s’être assuré qu’elle n’avait pas été enchantée d’une quelconque façon. Dès le premier mot tracé d’une main chancelante, sa poigne se resserra sur le fin parchemin. Calixte Il n’y avait que son père pour utiliser pareil prénom pour le désigner. Lui et Caïn s’étaient toujours amusés à l’appeler de la sorte, constatant avec joie toute l’animosité que cela faisait naître chez Rory. Ses prunelles scannèrent le bref contenu de la lettre griffonnée à la hâte avant de l’embraser dans un murmure. Une putain de soirée mondaine. Voilà ce que son géniteur attendait de sa part. Qu’il se rende à une énième petite sauterie organisée par un de ses amis de longue date. La bonne excuse du jour ? Des opportunités professionnelles. Aucunes précisions, aucuns noms, pas même la moindre piste quant aux individus qu’il était supposé rencontrer ce soir. Si en temps normal Rory ne se serait pas embarrassé de pareille demande, il n’était pas en position de force. La récente prise d’indépendance de Lilibeth les avait mis tous deux en danger. Refuser de se rendre à la soirée reviendrait à donner une bonne excuse à Barjow senior d’agir. Hors de question qu’elle retourne entre ses griffes, loin de sa protection.

Céder à la demande de son père était une chose. Entièrement se plier à ses exigences en était une autre. Pour toute âme familière avec le tempérament de feu de Rory Barjow, savoir qu’il comptait bien répondre à la demande de son paternel selon ses propres termes n’avait rien de surprenant. Hors de question donc d’appliquer les règles strictes qui lui avaient été enseignées à grand renfort de sévices physiques marquant à présent son épiderme de bien des façons. Ayant comme toujours revêtu un costume sombre hors de prix, le potionniste fit tout de même l’affront de ne pas ajouter à sa tenue de noeud papillon ou cravate. Si dans son quotidien il se parait de cet apparat, là où ce dernier était le plus attendu s’avérait être le lieu où Rory préférait s’en passer. Certains attribuaient pareille attitude dissidente à un besoin maladif d’attention, lui le cataloguait plus d’offense volontaire. Choquer, indigner, provoquer la conversation pour toujours mieux remettre à leur place les inconscients qui s’y risquaient mais toujours avec le sourire. Voilà le jeu auquel se livrait Rory durant les longues heures de supplice imposées par ces soirées. Un art dans lequel il était devenu un expert, couplant les insultes vainement dissimulées à des menus larcins chez ses hôtes. Quoi de mieux pour faire passer le temps et au passage réellement tirer profit de sa nuit ?!

Une fois n’est pas coutume, Rory fit son arrivée sur place avec une bonne heure de retard. Familier des lieux pour s’y être rendu à plusieurs reprises, pas toujours en y ayant été invité, le sorcier préféra regagner le salon principal par les cuisines. Au milieu des effluves alléchantes de préparations diverses et en dépit des nombreuses protestations à peine formulées des elfes de maison, l’héritier prit le temps de se servir un whisky avant de rejoindre les convives. Sans grande surprise, la majorité des invités de ce soir pouvait faire gagner une fortune aux pompes funèbres du coin au moindre bruit explosif soudain. Le terrain de prédilection de Rory Barjow. Parmi les nombreuses têtes grisonnantes et silhouettes cadavériques, il reconnut des visages familiers, évoluant au gré des balais chancelants de cette élite aux valeurs d’un autre temps. La simple idée de devoir leur faire la conversation, se mêler à la foule et dégoter de nouveaux contrats lui fit avaler d’une traite le liquide ambré dans une quête illusoire de courage. Les têtes se tournaient sur son passage, les murmures interrompaient les échanges et quelques rires à peine étouffés suivaient de prêt un simple échange de regards. Qu’elles n’aient pas encore été fiancées ou qu’elles aient déjà connu cinq mariages, la gente féminine ne semblait pas indifférence au charme obscur dégagé par l’héritier Barjow. Un atout de taille dont il usait et abusait au quotidien, bien souvent pour faire fructifier ses affaires, encore plus pour réchauffer ses draps.

Immanquablement, son instinct le guida vers le buffet et plus précisément vers les bouteilles du liquide écossais dont il raffolait. Bien trop affairé à remplir son verre pour repérer et contrer toute incursion, ce fut sur cet instant de faiblesse qu’une âme en peine décida de sauter pour l’interpeler. Sa présence était suffisamment exceptionnelle pour attirer l’attention et être relevée avec autant d’enthousiasme. Ce qui suivit en revanche fit lever un sourcil à l’héritier dont on ne comptait plus les frasques « amoureuses ». Dans le monde des sorciers de sang-pur élitistes, avoir été fiancé trois fois sans succès, toujours célibataire et sans enfants ou relations stables connues passé trente ans s’avérait insolite. Visiblement moins pour un homme qu’une jeune demoiselle sur lesquelles le vieillard tentait d’attirer maladroitement son attention. Le pauvre fou… Ses lippes prirent cette inflexion caractéristique, prémices d’horreurs à venir. Un avertissement auquel son interlocuteur sembla ne prêter que peu de crédits. « Slughorn ! Quelle surprise de vous voir ici ! Un vrai soulagement, très cher. » Commença-t-il en abattant lourdement sa main libre sur l’épaule du pauvre bougre qui sembla ployer sous l’impact vigoureux initié par le jeune homme. Si d’autres se serraient arrêtés à la déconvenue qui faisait déjà son chemin dans le regard vitreux du vieillard, Rory continua gaiement sur sa lancée, après tout, il l’avait cherché le pauvre bougre. « Avec tout le respect que je vous dois, quand bien même je trouverais une demoiselle correspondant aux critères de mon père dans cette assemblée, le temps d’officialiser notre union et de faire venir au monde mon futur héritier je crains que vous ne soyez plus parmi nous pour y assister. » Dit-il avec une fausse moue peinée, la lueur de sadisme s’intensifiant dans son regard à mesure que Slughorn senior se décomposait. « A quoi bon si vous n’êtes plus là, très cher. » Rajouta l’héritier avant qu’une demoiselle ne se glisse entre eux dans une excuse soufflée. L’ancêtre y vit une bouée de sauvetage jetée à la mer, sautant sur l’occasion pour détourner la conversation.

Malgré la frustration de ne pas avoir pu complètement achever sa proie, l’attention du jeune homme se déporta sur cette nouvelle arrivée dont les propos lui extirpèrent un maigre sourire incontrôlé. Oh. Fuck ! Elle était piquante celle-ci. Où par Merlin s’était-elle cachée pendant tout ce temps ?! Faisait-elle seulement vraiment parti de ce cercle très restreint pour qu’il soit passé à côté pendant tant d’années ?! Sans dissimuler l’amusement généré par ses propos, Rory se délecta de la lente descente aux enfers de Slughorn sous la verve acérée de Miss O’Connell. A en juger par l’accent qu’il décelait à chaque attaque chirurgicale menée par la belle blonde, elle venait d’Outre-Atlantique. Rien d’étonnant donc que leurs chemins ne se soient pas croisés. De la chair fraîche pour ces rapaces. Un motif suffisant pour l’inviter à cette soirée. Témoin silencieux, déterminé à laisser le pauvre homme s’enfoncer toujours plus en dépit des regards suppliants qu’il lui lançait, Rory sirotait gaiement son whisky, affichant un calme olympien. Quand l’ancêtre fut invité à prendre congés par la blonde, l’héritier Barjow eut enfin tout le loisir de la détailler.

Ses orbes se déportèrent finalement de sa cible avant de plonger dans un océan à la splendeur insoupçonnée. Des eaux dangereuses dans lesquelles il semblait déjà se noyer, distrait par ces chants de sirène que sa beauté faisait rayonner dans son sillage. Fuck. Fuck. FUCK. « Vous n’avez pas idée… Avec votre intervention vous m’avez privé d’une distraction de premier choix. » Railla-t-il avant d’engloutir son verre pour dissimuler le rictus qui reprenait ses droits. Au passage brûlant du liquide, une faible grimace lui échappa alors qu’il se resservait déjà. « Miss O’Connel, je présume. » Lâcha-t-il alors en la détaillant du regard. En dépit de l’intérêt qu’elle avait su faire naître en son sein suite à cette intervention plus que musclée pour Slughorn senior, Rory préférait rester méfiant. Il savait d’expérience que les roses les plus resplendissantes possèdent des épines acérées contre lesquelles il n’est que trop aisé de venir se blesser. « A moins que ma mémoire ne me fasse défaut, je n’ai pas le souvenir de vous avoir déjà croisée à l’une de ces soirées. » Il y avait cette question qui lui brûlait les lèvres, cette curiosité qu’elle avait su faire naître dès l’instant où elle avait pris la parole. Qui était-elle et d’où venait-elle ?! « Qu’est-ce qui a bien pu vous pousser à traverser l’Atlantique pour échouer dans pareil simulacre d’opulence et de bienséance ? » Ici ou aux States, Rory ne doutait pas que pareils mascarades pullulaient partout où les sorciers jugeaient bon de se rassembler en groupes sectaires. Qui avait-il donc de plus intéressant ici qu’il n’y avait pas de l’autre côté de l’océan ? « Vous n’avez pas trouvé activité plus plaisante à Londres que la soirée de Mister Flintch ? »
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Dim 18 Sep - 19:34
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La bouche se fend. Elle devient un rayon, un éclat, teinté d'un blanc pure qu'est l'émail, unique preuve d'un amusement réciproque. Si Nimue n'a guère saisi l'essence de cet inconnu, elle en devine que sa repartie a eu l'effet escompté. Les voilà qui se jaugent, qui s'observent dans une première valse de préjugés entendus. Le premier contact vient donc de se faire, liant les sorciers pour une conversation que la rafleuse qualifie d'avance de banale. Peut-être deviendra t'il source de surprise ? Mais la plantureuse américaine ne mise pas sur ce point, l'âme dépourvu d'attentes, voir d'espoir, ne se fie à rien.
Elle est aussi fausse que le monde l'est, à quoi bon prétendre que cela n'est pas le cas ? Les lippes plongent de nouveau à l'assaut du bord de sa coupe avant que les iris d'un azur parfait ne se mettent à pétiller autant que la boisson qu'elle déguste ; touché ! L'homme a visiblement mordu à l'hameçon, le verbe courant sur sa longue comme l'annonce d'une complicité jusqu'ici jamais anticipé ; deux sales gosses perdus au milieu d'une réception qu'ils subissent. Cette fois le rictus croît à l'orée de sa bouche jusqu'à la rendre presque gourmande. Ce petit jeu est aussi tentant qu'une tarte à la citrouille et l'esprit, quoique revêche, voir secret, cède légèrement.

"Une excuse me paraît insuffisante face à la déconvenue que j'ai causé. Je peux seulement vous proposer de vous plaindre à l'abominable personne que je suis avant que je ne vous laisse à votre whiskey, souffle la belle d'une voix rempli d'aplomb. "

Le menton désigne le cristal dissimulant des ondulations d'un ambre singulier. Une préférence notable qui donne un semblant d'indication sur cet autre qui n'est que fumée, que mystères.
Semblable à leur breuvage, ils restent droit dans leurs écrins respectifs, s'écoulant et s'interrogeant l'un l'autre. Le nom a teinté aux oreilles du sang pure au point qu'il l'emploie avec aisance afin de déterminer si il ne s'est pas trompé.

"Et vous devez être Barjow, le modèle junior, à moins que vous ne soyez extrêmement bien conservé."

Commentaire superflus qui détend. Nimue s'accapare un petit rire filant entre ses lèvres entrouvertes avant de contempler doucement son semblable sous ce khôl qui cerne la forme d'amande de ses yeux. L'intérêt est une victoire fine dont la saveur fait doucement rouler les hanches de la belle à mesure qu'elle laisse son poids peser sur une seule jambe.

"Non, en effet, il ne semble pas que nous nous sommes déjà vu, approuve la jeune femme en jetant un regard aux alentours. Pourtant il n'est pas rare que je vienne afin de faire acte de présence, ou pour l'unique plaisir de faire quelques interventions comme celle à laquelle vous avez assister."

La flûte danse entre ses doigts pour mieux se suspendre à la pulpe charnue des phalanges quand la blonde l'a décidé. L'alcool va et vient dans le récipient fragile et pourtant il n'échappe pas à la poigne délicate de la demoiselle. En silence, ses orbes détaillent la moindre parcelle de peau, traçant des lignes invisibles tel un maître face à son chef d'oeuvre en devenir. Un étau se resserre, car la prédatrice se focalise sur la nature de sa proie qu'elle compte bien dévorer tout entière. Néanmoins, si elle se doit de prendre les devants, les questions viennent du sorcier avide de connaissances.
La tête s'incline, dévoilant une nuque sertie d'une chaîne aux diamants symboliques. Voici l'amorce d'une réponse qui flirt avec la courbe charnue de la douche laquée à mesure que les pupilles dévient sur le parquet rutilant.

"J'avais besoin de changer d'air."

Son père a trop longtemps arpenté ses songes pour qu'elle ne le supporte encore à son âge. L'emprise sera toujours là, du moins c'est la croyance qui pèse sur l'enveloppe robuste, mais elle se doit d'avouer que cet ailleurs elle l'a cherché pour une bonne raison. Une fuite, salutaire, libératrice... Une fuite pour se perdre et défaire un brin ses racines trop emmêlées. Nimue n'a plus le coeur d'écouter les longs discours de ses aînés et cela se ressent dans la tension discrète de sa mâchoire alors que sa main délaisse le verre à peine entamé sur une nappe blanche. Sa dévotion à la cause est marquée dans sa chaire, sauf qu'elle n'a plus le désir de suivre aveuglément cette ombre qui envahissait tout son ciel autrefois.

Prêcher le vrai pour toucher la sincérité. Tourner vers l'assemblée qui lui paraît subitement diablement mensongère, le buste reste stoïque. Nimue allait devoir troquer un peu d'elle pour gagner la confiance tenace de celui dont on lui avait fait un bref portrait, car elle savait une chose : il ne serait pas facile de s'immiscer dans la vie du ténébreux. Espionne, c'était un nom qu'elle appréciait, maintenant elle devait se montrer à la hauteur quitte à y laisser les lambeaux de sa propre essence.

"Mon père. Ma mère. Cela me semble des motifs suffisants pour être à Londres et à cette soirée en même temps. Vos questions se recoupent, de même que mes réponses. Cela va doublement vous décevoir vu qu'il n'y a pas grand chose d'autre pour expliquer tout ceci."

Le minois jusqu'ici lointain se reporte sur le profil du dénommé Rory pour y saisir les prémices d'une émotion. Maîtresse des masques ou grande actrice, tout était une question de dosage. S'exposer pour mieux cacher. Un jeu de dupes aux codes bien définis, voilà une chose merveilleuse ! Les dés sont jetés et l'américaine espère remporté la partie le moment venu. Un soupire l'anime tandis qu'elle note les regards convergeant sur la personne de son compagnon d'infortune. Intéressant.
Elle étouffe un gloussement à peine contenu puis secoue sa tignasse à allure de crinière. Le blond fauve caresse épaules et poitrines puis s'immobilise bien vite autour de l'oval du visage.

"Vous déchaînez les passions visiblement."

Une énième gorgée de champagne pour ponctuer le tout. Nimue renoue avec le goût nerveux du vin afin de ne pas paraître trop sage et subitement le décor l'inspire.
Lentement, elle se penche tout juste en direction de la stature élancé du sorcier pour reprendre dans un chuchotement purement provocant.

"Vous voyez le trio qui tentent d'attirer votre attention ? Voici madame Denise Erresford et ses filles. Elles viennent de la Nouvelle Orléans. Je ne vous conseille pas de les approcher, elles n'ont guère de conversations et elles remplissent parfaitement les critères émis par ce "brave" Slughorn auparavant. Oh et voici monsieur Cavendish, très populaire sur New-York, mais croyez-moi, son ventre est aussi rempli que son esprit creux. Il se vante d'être un maître concernant les sortilèges, mais je ne l'ai jamais vu faire ne serait-ce qu'un Lumos."

S'écartant dans un geste fluide, le temps de la présentation est venue.

"Et juste en face, Nimue O'Connell, que l'on dit terriblement franche et aveuglé par la passion qu'elle porte à son travail.

Le poignet lève la coupe tandis qu'elle ferme les yeux dans un souffle, fière de cette introduction pas si fausse.


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Lun 19 Sep - 19:34
For your entertainmentDébut juin 2021 -  @Nimue O'Connell

A la mort de Caïn, Rory n’avait pas seulement récupéré le titre d’héritier des Barjow, c’était toutes les responsabilités que cette position impliquait qui lui retombaient sur les épaules. Finie l’innocence, les soirées à courir en compagnie d’autres jeunes au sang aussi pur que le sien pour échapper aux exigences d’un monde bien trop sérieux pour leur âge juvénile. A tout juste treize ans on attendait de lui un sérieux et une maturité s’accordant mal à l’image du jeune rebelle qu’il s’était construite. L’apprentissage avait été long, tumultueux et saupoudré d’une violence bien trop familière pour être cataloguée d’anecdotique. Pourtant, malgré les menaces, malgré la souffrance, malgré les tensions, Rory Barjow continuait de n’en faire qu’à sa tête. Qu’importe les coups de ceinture, il prenait un malin plaisir à défier l’autorité de son père en l’humiliant publiquement par un comportement jugé de déplacé. Aujourd’hui encore, si sa venue dans pareilles soirées mondaines constituait un événement notable pour les invités présents, honorés par sa compagnie, il mettait systématiquement un point d’honneur à ne faire aucuns efforts. Ces vieux sorciers aux idéologies puristes d’un autre temps ne méritaient pas qu’il dépense de son temps et de son énergie pour autre chose que son propre amusement. Rien de bien surprenant que le moindre de ses mots soit teinté d’un mépris à peine dissimulé par ce sourire railleur qui lui seyait à la perfection.

Ainsi, être brutalement privé de son exutoire alors même que sa proie venait délibérément de se jeter dans sa gueule avait quelque chose d’extrêmement frustrant. Frustrant mais surprenant à l’instant même où ses orbes ténébreuses se posèrent sur la source de cette interruption. Non seulement la créature était enchanteresse mais elle finissait le travail avec un brio rarement égalé. Elles étaient rares les beautés fatales aussi mortelles par leur physique que leur intelligence. Ce soir, celle-ci lui faisait l’honneur de sa présence. Peu habitué à ce que le niveau soit plus élevé dans pareil contexte, Rory ne put passer à côté de l’opportunité offerte sur un plateau d’argent par la belle inconnue. Bingo ! Il suffisait d’admirer le rictus qu’il parvint à provoquer chez la sirène pour comprendre que cet amusement partagé signait le début d’un nouveau jeu. Faiblesse à peine dissimulée face à la tentation, sa lippe vint s’accrocher à ses canines, l’oeil mutin suite à ses propos. L’héritier inclina brièvement la tête sur le côté, noyant à son tour ce sourire trop prononcé dans l’alcool, un espoir vain de retrouver un brin de contrôle. « Abominable n’est pas le terme que j’aurais employé pour vous décrire… » Malgré leur noirceur, une étincelle emprisonnée dans ses prunelles semblait vouloir l’aspirer dans son entièreté pour la faire sienne, scrutant avec avidité la moindre de ses réactions. « Tout comme il va vous falloir plus que cela pour vous faire pardonner d’un tel affront. » Conclu-t-il armé d’un sérieux qui ne dupait personne.

La flatterie courrait sur les lippes tentatrices de la belle, trouvant pour réponse un simple rictus amusé de la part du ténébreux. On me l’avait jamais sortie celle-ci… Si être comparé à son père n’était jamais plaisant, dans la bouche d’une étrangère comme Miss O’Connell, cela s’avérait  plus amusant qu’autre chose. Elle n’appartenait clairement pas à leur société anglaise où les tensions existant entre Barjow père et fils étaient tombées dans le domaine public. Des rumeurs plus ou moins folles sur les rapports entretenus par les deux sang-pur qui, très souvent, ne faisaient qu’effleurer la dureté de sa réalité. Ses propos ne trouvèrent donc de réponse de la part de Barjow junior dont les lèvres se plongèrent une fois de plus dans le liquide ambré à la chaleur si familière et réconfortante. A la place, Rory préféra l’interroger sur la nature de sa présence ici. Que savait-elle vraiment ? Que cachait-elle ? Pourquoi venait-elle mourir à petit feu dans pareil salon funéraire ? Acte de présence, hein ?!… Intéressant… Intéressant mais pas autant que la remarque qui suivit. Non seulement prétendait-elle subir ces sorties mais en plus elle y adoptait un comportement similaire au sien. La nouvelle question qui se posait alors demeurait : dans quel but ?! Pourquoi venir de si loin pour s’imposer pareille torture ? Que pouvait-elle bien faire ou qui pouvait-elle être dans le fond pour avoir besoin de faire acte de présence ?

Une fois de plus, la réponse fournie par la demoiselle en fit naître bien plus qu’elle n’apportait de réelle satisfaction à l’héritier piqué à vif. Il faut dire que dans pareil contexte, toute nouvelle source de distraction sortant un tant soit peu de l’ordinaire était la bienvenue. Miss O’Connell lui prodiguait ce vent de fraicheur revigorant. Toutefois, malgré la déception provoquée par ses explications volontairement vagues, Rory ne put s’empêcher de rétorquer en haussant un sourcil. « Vous avez de drôles de façon de changer d’air, Miss O’Connell… » Se distinguant clairement des habitudes de la belle, Rory ne pouvait définitivement pas comprendre qu’on décide délibérément de s’imposer cela juste pour un besoin de distraction. Premier point divergeant. Première justification pour se tendre en sa présence. C’était trop louche. L’amusement fondant comme neige au soleil, dilué par l’alcool dont il s’enivrait un peu plus avant de porter son attention vers l’assemblée à sa remarque. Depuis le temps, le potionniste avait perdu l’habitude de remarquer les tentatives désespérées de certaines pour attirer ne serait-ce qu’un regard de sa part. Pitoyable. Elles ne dupaient personne. Leurs vaines tentatives d’attention, de crédit, cette importance qu’elles accordaient à son jugement… Autant de raisons qu’elles lui offraient pour les mépriser avec virulence. « Mes participations à ce type d’événements sont si rares qu’elles en sont devenues notables. » Rétorqua-t-il avec une moue où on lisait tout l’écoeurement que ces jeunes femmes creuses lui inspirait. L’esprit accaparé par le dédain, il fut bien vite rattrapé par cette proximité soudaine imposée à lui. What the… La fascination revint au galop avec une rapidité si déconcertante qu’elle le laissa sans voix. Son enveloppe charnelle si proche de celle de la sirène dont le chant prenait un ton plus suave, il pouvait en sentir les effluves entêtantes malgré les notes fumées de l’alcool ainsi que la chaleur dégagée par cet épiderme d’une pâleur tentatrice. Le simple regard qu’il jeta aux individus nommés fut un déchirement tant la contemplation de ce minois s’avérait plus passionnant et envoûtant que tout le reste. Cette nouvelle distance qu’elle imposa brutalement à leurs carcasses vibra avec une violence sourde dans la moindre fibre de sa chair qui en réclamait soudain plus.

Moyen détourné de faire passer le manque se logeant en lui, Rory avala d’une traite le reste du liquide ambré pour finalement se resservir généreusement. En dépit du brouhaha ambiant des conversations environnantes, le silence gonfla entre eux, s’offrant le loisir de la détailler dans toute sa splendeur insolente. « Voyez-vous cela… Vous vous révélez être un atout de taille Miss O’Connell. Quel est donc le domaine d’activité suffisamment chanceux pour que vous vous y dévouiez corps et âme ? » Trancha-t-il finalement après une rasade libératrice. Comme quoi, sa passion pour les soirées mondaines comme passe-temps allait lui être utile pour éviter de tomber dans des conversations indignes de sa personne. Un service qu’il jugea bon de lui rendre aux vues du spécimen qui se profilait déjà à l’horizon. « Tenez ! Observez plutôt ! » Son menton pointa brièvement en direction d’un des coins du salon de réception avant qu’il n’explique. « L’homme à votre gauche dont la tentative de dissimuler une calvitie naissante sous ce qui ressemble plus à un niffleur mort ne trompe personne, celui-là même qui vous dévore du regard depuis plusieurs minutes. Il s’agit de Monsieur MacDonoghue junior. Héritier de pacotille qui tente désespérément de dénicher une jeune femme aux richesses aussi bien physiques que pécuniaires. » Rien n’allait chez le pauvre bougre. Comment pouvait-il ne serait-ce qu’espérer faire le poids face à lui ?! Une leçon qu’il allait lui donner en venant mettre fin au supplice engendré par la belle. L’écart se réduisant à nouveau drastiquement entre eux, la pulpe de ses doigts vint effleurer l’épiderme à nu de son dos. Pareil rapprochement allait faire parler, il le savait et s’en délectait d’avance tout comme il en profitait allègrement. Alors que leur enveloppes n’avaient besoin que de quelques centimètres pour entrer en contact, Rory maintint cette tension grisant tant elle en était intoxicante. Ce fut alors à son tour de lui murmurer avec une délectation pleinement assumée, rehaussant le timbre si distinctement grave qui était le sien. « Un simple geste… Une simple idée suggérée et le voilà qui abandonne tout espoir. » Ses phalanges terminèrent leur course délicate sur la hanche vêtue de ce simple bout de tissu, laissant derrière elles un sillage où l’attirance éprouvée faisait naître une envie hardante. Par la même, elles marquèrent l’amorce de son éloignement. L’héritier Barjow revint faire face à la créature plantureuse, un maigre sourire mutin aux lèvres, annonçant fièrement. « Et voyez-vous cela ! Il semblerait que Madame Erresford et ses filles viennent de comprendre elles-aussi qu’elles ne font pas le poids. »
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Lun 19 Sep - 21:06
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Abominable. Menteuse. Poison à l’état pure. On disait bien des choses sur l’héritière en vérité et peu de qualificatifs convenaient réellement à dépeindre cette nature aussi changeante que secrète. Personne ne parvenait à passer par-delà la carapace, car les épaisses murailles entourant la personnalité de l’américaine avaient des allures de forteresse. Notant la flatterie à son égard, Nimue se contenta d’un rictus pour témoigner que l’effort avait eu l’effet escompté. Encore un peu d’esbroufe ! Le brun savait séduire, autant que consommer celles qui s’aventuraient sur sa route,, mais la blonde n’avait pas le désir de figurer sur cette longue, très longue liste, quand bien même elle se surprenait à le contempler du coin de l’oeil. Les hommes n’étaient que des mirages dans sa vie. Des fantômes qu’elle n’approchait qu’avec des intentions écrites, car il était fou désespéré s’accrocher. Certains auraient qualifier ça d’opposition volontaire à ses pairs, tandis que d’autres affirmeraient qu’elle n’ a aucun appétit pour les choses de la chaire. Tous se trompaient : Nimue se voulait inaccessible afin de se préserver sans réelle but. Une lubie parmi tant d’autres qu’elle préservait depuis de nombreuses années. Une rose aux trop nombreuses épines. Une rose, dont la fleur n’avait jamais déployé sa corolle en plein soleil. Voilà une descriptif qui aurait eu de l’allure aux yeux des miséreux trop pressé de cracher leur fiel aux dépends de la délicieuse.

Le cristal du verre reposa brièvement contre les lèvres charnues avant que la belle n’ose répliquer , les yeux allumés par un feu follet prêt à tenter le diable en personne.

"Croyez-moi, je suis bien pire que vous ne l’imaginez."

Qu’il la pense comme une fille à papa ou une de ces intrigantes mondaines n’était rien en vérité. Ce qu’elle aspirait à faire, c’était toucher autre chose, le réel intérêt, l’appétit d’en savoir plus et pourquoi pas l’espoir de se revoir encore. Une quête farfelue proposé par le père du sorcier, mais elle ne s’en formalisait pas.

La mention d’un pardon fut un signe qu’elle pouvait peut-être rester. Un espoir rapidement mesuré, car ce n’était pas de ces victoires là dont l’américaine tirait cette satisfaction. L’ambition était toujours plus forte, plus vorace. Il en fallait plus !

"Dans ce cas, j’espère que votre requête sera déraisonnable."

Des propos parfaitement étudier pour semer un peu de trouble. Un rire avait accompagné la phrase à mesure que le duo se détournait des petits fours encore chauds qui dominaient le buffet presque trop rempli.

"On fait comme on peut. Rarement comme on veut."

Mais elle chassa le voile qui passait dans ses iris d’un mouvement d’épaule. Sûrement ne seraient-ils pas d’accord sur ce point et cela n’avait aucune importance. La prestation se devait d’être un premier contact, non un accord parfait entre elle et cet inconnu dont on lui avait dressé un portrait haut en couleur.
Rory Barjow, le tombeur de ses dames, fiancé trois fois, jamais marié et héritier sang pure qui tenait un commerce florissant. Cela devait donner l’eau à la bouche à plus d’une demoiselle affamée, maladie vicieuse face à laquelle Nimue était immunisé. Tandis qu’elle dégustait les dernières gouttes de champagne aux notes boisés, l’azur des prunelles fit une halte sur le profil de son voisin. Nul doute qu’il attirait l’attention. Il privait l’assistance d’un charme certain en choisissant lui-même les jours de sa venue et elle comprenait que l’on soit en émoi face à l’idée de pouvoir l’approcher. Un moment d’égarement que la conscience corrigea sans tarder, repoussant ce flot de pensées dérisoire dans un coin de l’esprit de la rafleuse.

"Vous êtes donc un oiseau rare… Ceci explique cet affolement du côté de mes comparses. Comment pourraient-elles mesurer leur émotion si vous apparaissez quand elles s’y attendent le moins ? Leurs hormones sont déjà en piteux état, vous ruinez le peu qu'elles ont jamais eu, soupira la jeune femme avec une pointe moqueuse dans la voix."

Les mirettes plongées dans cette valse d’érudits et de politiques, Nimue resta inclinée au plus près de son interlocuteur pour lui parler de ses compatriotes pullulant ce soir-là. Elle n’avait cité que deux familles pour le moment, mais ce n’était qu’une mise en bouche qui sembla plaire à l’individu posté à ses côtés. Trop happée par ce qu’elle venait à souffler, son derme sentit pourtant le regard d’un noir liquide couler sur le moindre détail de sa plastique avant que le charme ne se brise, s’envolant au même moment que ce qui devenait une véritable complicité.
De nouveau réparti chacun de leur côté, le duo se tenait presque sage. Ils reprenaient le fil de leur échange comme si rien ne s’était passé, la mine tranquille et la boisson toujours au creux de leurs paumes.

"Eh bien ma foi j’ai été tireuse d’élite à la baguette pendant un temps, mais me voilà rafleuse."

Une chasseresse qui allait bientôt se rapprocher davantage d’Artémis au vu de son affinité forcée avec la lune. Cependant, elle n’était pas venue pour parler d’elle en long en large et en travers….

"Et vous, j’ai entendu parler d’un… commerce je crois, fit-elle en fronçant doucement les sourcils, son talent d’actrice revenant au galop ? C’est ça ?"

Et voilà que les messes basses reprenaient. A nouveau réuni, ils se frôlaient, Nimue ne perdant pas une miette de ce que venait à conter son acolyte de l’instant. Perdue dans les effluves presque mentholées de son semblable, elle laissa ses orbes trouver la pauvre victime de leurs critiques. L’être paraissait des plus grossiers et cela ourla ses lippes d’un rictus qui montrait qu’elle ne s’ennuyait pas.

Tout se passait à merveille… La chaleur d’une paume se logea sur le derme à peine couvert, déployant une myriade de frissons que la demoiselle n’avait pu anticiper. Jouer le jeu, encore. Tel un chat prêt à ronronner, l’échine bougea tout juste sous les phalanges amenant une touche brûlante sur cette zone exposé aux caprices du soir. Nimue se laissa faire pour mieux regarder Rory s’écarter par la suite, un semblant de sa douceur féline lové à même le derme blanc.

"Le voilà bien puni dans ce cas."

Ils se toisaient désormais sur un pied d’égalité quand la remarque poussa l’héritière à se tourner vers le trio mal habillé. Ce n’était qu’une cacophonie de boucles, de tissus et de mauvais goût qui la firent étouffer un sourire amusé. La blonde se savait attrayante pour le sexe opposé, mais elle ne pensait jamais se mettre en concurrence avec d’autres femmes. Cela n’avait pas d’intérêt à ses yeux et quelque part, elle avait d’autres préoccupations bien plus importantes, excepté ce soir. Le jeune homme se permettait quelques familiarités… La balle était donc au centre, mais ce n’était pas du goût dans l’espionne qui se rapprocha de lui à outrance pour s’emparer d’une nouvelle coupe.
Sa poitrine effleurant le bras du ténébreux, le corps dévoilait des courbes dans cet écrin d’un argent tirant vers le blanc. Le tout n’était qu’un habile mélange de peau, de satin et de parfum. Un rien pour s’habiller, un rien pour tenter la plus absurde des conquêtes.

"Selon vous, jusqu’où faut-il aller pour décourager une bonne partie de l’assemblée ? Car nous parlons de cas isolés et je crains que nous ne soyons nombreux ce soir."

Cette fois, elle s’était redressée, le minois tourné dans sa direction, son corps s’alignant presque parfaitement au sien à l’exception qu’ils fussent tout deux tourné en deux directions opposés.
La bouche chuchota de plus belle à l’oreille qui avait été des plus attentive un moment plus tôt.

"J’attends vos conseils avisés."

Mais elle se reculait tout juste pour plonger dans l’onyx d’orbes qui la firent retenir un élan enfantin. Un danger commençait à poindre : celui que cette activité s’avérait bien plus distrayante que prévu.
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Mer 21 Sep - 20:52
For your entertainmentDébut juin 2021 -  @Nimue O'Connell

Y avait-il un jeu plus familier que celui de l’art de la répartie pour Rory Barjow ? Celui de la séduction ! What else ?! L’un comme l’autre s’avéraient constituer un passe temps dont le potentiel de distraction ne connaissait aucunes limites. Du moins aucunes qu’il n’ait pu personnellement expérimentées. Les soirées mondaines sorcières, outre le type d’individus absolument exécrables qu’on y trouvait, constituaient donc un vivier remarquable de spécimens pour s’adonner à des railleries sous couvert de sourires tous plus faux les uns des autres. Si d’ordinaire Rory savait qu’il allait passer sa nuit à insulter allègrement les pauvres âmes venant à sa rencontre, l’arrivée de Miss O’Connell fut un vent de fraicheur dans cette ambiance mortifère où l’on pouvait presque déceler une once de naphtaline flotter ici et là. La belle créature, en plus de posséder une plastique flatteuse, s’avérait dotée d’une répartie aussi acérée que la sienne. Fait rare dans pareil contexte, suffisamment pour que cela soit remarqué et admiré. Des partenaires de soirées s’étaient succédés durant ses jeunes années, tous l’entrainant dans des chemins plus juvéniles et surtout moins compromettant. Elle se dressait donc en merveilleuse exception, elle qui se disait abominable. L’était-elle de part ce plaisir à peine dissimulé dont ses prunelles scintillaient encore de malice ? Si tel était le cas, Rory la rejoignait gaiement dans le club des personnes jugées peu recommandables.

Un défi. Voilà comment ses propos furent pris par l’héritier dont la curiosité venait un peu plus d’être émoustillée. Il avait suffi d’une seule étincelle pour que le brasier de son ennui parte en fumée, dévoilant à sa place un intérêt croissant pour la mystérieuse pyromane. Objectif avait été noté de réveiller en elle le bien pire si légèrement évoqué. A la fois curieux et en partie sceptique, Rory ne pouvait s’empêcher de la croire prétentieuse. Gentille petite héritière de sang-pur qui s’invente une vie ou pense être « abominable » lors d’un débordement uniquement motivé par un excès de champagne. Moyen comme un autre d’exister, de faire parler, d’être vue, pire encore d’intéresser. La constance. Voilà ce sur quoi il allait se focaliser à présent. Les mots pouvaient se travailler, les actes parlaient d’eux-mêmes. Un nouveau sourire narquois prit source au coin de ses lippes à la demande formulée par cette sirène tentatrice, ce à quoi il ne put s’empêcher de rétorquer. « Comptez sur moi… » La pauvre ne savait pas ce qu’elle venait de quémander. Déraisonnable. Cela pouvait aisément définir Rory Calixte Barjow en un seul adjectif. Rien de ce qu’il ne pouvait dire, faire voire même penser était catalogué de tempéré. Il n’y avait que les extrêmes pour lui procurer ce rush caractéristique, ce sentiment de toute puissance. Fugace instant durant lequel Rory existait pleinement en dehors de tous les impératifs gravitant autour de sa personne. Une réalité à laquelle Miss O’Connell le ramena brutalement sans même en avoir conscience. Les parents. Les obligations. Cette notion de se plier à des normes aléatoirement établies selon une question aussi futile que la pureté de sang. Pouvait-on faire plus absurde ?

Sujet toujours sensible chez cette progéniture dorée à la soif intarissable de liberté bien vite relégué à sa place, sous le tapis, par celui de sa présence ici ce soir. Un anti-événement pour l’héritier Barjow dont l’attention sélective avait délibérément choisi d’occulter cette horde de groupies en chaleur qu’il semblait réveiller chez certaines à chacune de ses sorties en public. Il suffisait de constater avec quelle facilité le sorcier pouvait vendre les pires objets et potions par un simple sourire. Rien de bien étonnant donc que ce soir la température monte chez ces dames en quête du moindre regard ou signe d’attention venant de sa part. Idéal pour les faire baisser un peu plus dans son estime, se surprenant même de constater qu’il y avait de nouveaux niveaux de dédain possibles et si aisément atteignables par la plupart d’entre elles. « Que voulez-vous… Je ne suis pas un être d’habitudes. Je ne vais pas mon plus m’imposer leur présence simplement pour émoustiller ces très chères dames qui manquent clairement de stimulation sexuelle. Si elles frôlent la syncope au moindre regard c’est certes flatteur mais peu encourageant sur leurs capacités intellectuelles. » Tempéré ? Convenable ? Nous avions déjà établi qu’il ne s’agissait pas d’adjectifs à même de qualifier l’héritier Barjow, n’est-ce pas ?! Si « abominable » pouvait qualifier aisément Miss O’Connell selon ses dires, Rory semblait facilement rentrer dans la même catégorie voire même la dépasser allègrement. « Mon simple regret est donc de constater que ces soirées sont très souvent dépourvues de demoiselles digne d’intérêt. Ou alors elles viennent d’une contrée lointaine… » Ajouta-t-il non sans laisser ses prunelles glisser sur la silhouette délicieuse de l’inconnue. C’est qu’elle lui donnait presque envie de revenir plus souvent si cela signifiait avoir des chances de l’y croiser.

What.The.FUCK !!! Gosh… Voilà quelque chose auquel il ne s’attendait pas. Une tireuse d’élite doublée d’une rafleuse. Bien loin de penser qu’une femme n’était pas capable d’occuper un poste si dangereux, Rory était principalement surpris par l’annonce. Pour être honnête, il s’attendait à un énième emploi de bureau ennuyeux à mourir au sein du Ministère ou pourquoi pas de la médiation magique avec les Etats-Unis. Elles étaient rares à s’engager ainsi sur le terrain tout en sachant conserver ce charme fatal. Quoi que… A bien y réfléchir, pour infiltrer les lignes adverses ou ne pas éveiller les soupçons, une beauté pareille devait s’avérer grandement efficace. Plus il la détaillait -et dévorait- du regard et plus elle lui renvoyait cette image de princesse à la langue bien pendue qui pourrait faire un scandale pour un ongle cassé. Rory s’estimait alors bien chanceux de la découvrir sous cet aspect joueur et mutin qui lui allait à ravir. « Intéressant… » Et le terme est faible ! Commenta-t-il simplement avant de replonger ses lèvres dans le liquide ambré. Dans un autre contexte, l’animagus l’aurait assailli de questions diverses et variées, lui qui occupait une grande partie de son temps à des expéditions tout sauf légales. « Exact. Serrait-ce mon patronyme qui me trahit si rapidement ? A moins que vous ayez été renseignée par un de mes chers compatriotes ? J’imagine que si tel est le cas, le portrait qu’on a dû vous dresser de moi doit être… Particulier. » Pour ne pas dire « peu flatteur ». Rory se savait aussi bien admiré que craint en société. On louait son génie en matière de potions, enchantements, inventions et poisons tout comme on descendait son tempérament qui allait à contre courant de celui de Caïn fut un temps. Pour certains, c’était le mauvais fils d’Henry Barjow qui était mort par cette triste nuit d’automne dans une des rues du Bronx. Après tout, Rory n’était que le second mâle de la famille, il brillait par son intelligence mais semblait peu enclin à suivre le chemin souhaité par son père. Son propre frère avait tenté de le tuer après tout… Caïn n’avait tout simplement pas été à même de perpétuer la mission divine et biblique qui lui était prédestinée. Et c’est pas plus mal, putain ! Pour les affaires de Barjow & Beurk, c’était même une victoire de taille.

Nouvelle surprise, première décharge amorcée par Miss O’Connell à ce rapprochement aussi soudain qu’enivrant. Quelle était belle l’excuse des conseils avisés sur qui éviter parmi ces visages qu’il ne connaissait point. Une opportunité très vite réitérée par Rory chez qui le manque se faisait déjà sentir. L’instant avait été trop fugace, il n’avait pas été préparé pour amplement en profiter. Erreur bien vite rattrapée aux avertissements qu’il lui prodigua, évinçant dans un geste purement altruiste -on fait comme si on y croyait s’il-vous-plait, merci !- le grotesque prétendant de Miss O’Connell. Rory n’avait aucuns scrupules à l’admettre, il valait mieux que ce simulacre de sorcier sang-pur qu’était MacDonoghue. Pourquoi se passer d’une occasion de publiquement l’humilier, lui rappelant qu’elle était sa juste place tout en profitant de l’instant pour se rapprocher un peu plus de cette déesse venue d’Outre-Manche ?! Un nouveau déchirement noyé dans l’océan de ses prunelles en guise de consolation. Elles avaient beau être d’une pâleur remarquable, Rory y lisait les promesses d’une fougue latente, presque féroce qui ne demandait qu’à être déclenchée. Challenge accepted.

Engaillardi par ce nouveau jeu flirtant presque avec l’indécence tant il avait dérouté les rapaces les plus féroces, Rory ne savait dissimuler son amusement face aux mines dépités des uns et des autres. Il n’y a que la vérité qui blesse, n’est-ce pas ? Celle-ci devait être probablement plus difficile à admettre. Comment pouvaient-ils respectivement espérer concurrence l’Américaine et l’Anglais ? S’étaient-ils simplement regardé avec honnêteté dans une glace ? Tout en jetant un bref coup d’oeil à l’assemblée soudainement animée par une vague d’intérêt pointant en leur direction, ses lèvres revenaient à la charge de l’alcool fumé. Ce fut les murmures dans l’assemblée et très vite le nouvel assaut de son parfum intoxicant qui rappela l’héritier à l’ordre. Une fois de plus, ses onyx dévalèrent les ondes voluptueuses qu’il décelait sous ce tissu atrocement fin. Rory ne pouvait que louer la ruse possédée par le supérieur de la jeune femme pour avoir eu l’intelligence de l’embaucher à ce poste -lol-. Sa simple proximité vous extirpait en un rien de temps de vos pensées, vous ramenant de force à une contemplation relevant plus du culte qu’autre chose. Fuck. Me ! Elle voulait jouer, donc ?! Elle ne pouvait pas mieux tomber !

La malice fit son chemin sur les traits du ténébreux, ajoutant une touche de décadence à la beauté insolente qu’il savait posséder. Signe de l’amusement que pareil défi faisait naître en son sein, sa langue glissa avec lenteur sur ses lippes avant d’en capturer brièvement. Lui résister. Voilà quel allait être le véritable défi. Après quelques secondes de silence, Rory se rapprocha à nouveau de son enveloppe aux charmes indéniables. Plutôt que de se pencher à son oreille, il maintint volontairement cette proximité, son minois à tout juste quelques centimètres du sien. Avec un tel rapprochement, le sorcier pouvait sentir son souffle brûlant échouer sur son épiderme, renforçant par la même occasion l’envie déraisonnée de mettre brusquement fin à cet éloignement insoutenable. A la place, ses doigts emprisonnèrent l’une des mèches de Miss O’Connell, s’imprégnant de la douceur de pareil contact aérien. « La simple perspective d’un rapprochement à le don d’enflammer les foules… » L’héritier parlait en toute connaissance de cause pour s’y être livré à plus d’une reprise. « Tout comme épier les prémices de ce que les plus frustrés vont imaginer se muer en une étreinte enflammée. » L’esquisse d’un rictus goguenard fit son chemin sur ses lippes, détournant une seconde son attention de l’Américaine sur la foule. Comme il s’y attendait, une grande partie des regards s’étaient tournés plus ou moins discrètement dans leur direction, avides d’assister à une potentielle future union sous leurs yeux. « Ils doivent déjà s’imaginer assister à notre mariage dans quelques mois. » Lâcha-t-il en retenant les prémices d’un rire franc et sincère. La simple idée de se nouer la corde au cou suffisait à lui donner des frissons d’horreur et la nausée. C’est vous dire si Rory Barjow craignait comme la peste tout ce qui pouvait entraver de prêt ou de loin sa liberté, du moins dans son imaginaire de ce qu’est une relation. Rien qui ne soit donc très sain de base, il faut bien l’admettre. A l’instant où l’abîme de ses prunelles rencontra à nouveau les eaux paradisiaques de Miss O’Connell, il en oublia un instant les motivations de pareille proximité enivrante. Mec… Fais un truc ! N’importe quoi mais bouge ! Enfin, pas n’importe quoi quand même, vous êtes en public. Sans se départir de cette même douceur et langueur dans ses mouvements, ses doigts se déportèrent jusqu’à l’épaule uniquement vêtue de cette petite corde à l’aspect si fragile. La pulpe glissa progressivement jusqu’au poignet de la belle dont il se saisit pour porter sa main à ses lèvres. Pression légère sans jamais détourner le regard, Rory demanda finalement. « Que dites-vous d’une valse pour leur donner un peu plus de grain à moudre ? » Une proposition teintée d’un intérêt nullement feint alors qu’il se reculait à peine, gardant précieusement sa main lovée dans la sienne dans l’attente de sa réponse. Elle lui avait suggéré un jeu, il ne restait plus qu’à voir si Miss O’Connel était si téméraire que ce qu’elle le laissait présupposer.
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Jeu 22 Sep - 0:07
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Elle le priait d’agir en véritable démon, il répondait présent. Le ton de la soirée semblait donné au travers de ces bribes de conversations dont les résonances exaltaient le duo ainsi que tous les ombres autour. La jalousie était venue corrompre les coeurs dès que les regards avaient saisi le petit jeu qu’il était vain d’ignorer ; une éclipse semblait avoir lieu au beau milieu de la pièce désormais bien moins terne qu’auparavant. Deux astres, en tout points différents, pourtant réunis par un même éclat, virevoltaient l’un à côté de l’autre. Pas de gêne, ni le désir de s’écarter. C’était une scène dont la malice attirait l’attention, quand bien même on tentait de converser des sujets à l’ordre du jour. En vain.
Le sang pur acceptant aisément la requête de la demoiselle, celle-ci esquissa un sourire contre le bord translucide de sa coupe. Il était joueur, du moins on l’avait dépeint de la sorte, quoique ce ne fut qu’une partie infime du portrait dressé par une figure patriarcale au menton sévère. Nimue n’eut pas le temps de renchérir qu’elle écoutait les commentaires cinglants du brun sur la pauvre populace jonchant le parquet de la salle de réception. Le verbe était tranchant tel une lame de rasoir, à tel point que la blonde se sentit prête à se couper à son contact. Pas de doute possible ! Rory avait en affection les mots et leur multiple sens. Il usait de sa langue autant pour faire succomber que corriger, la demi-mesure ne faisant pas parti de son vocabulaire. Un être entier aurait pu le résumer, mais cela ne convenait à celle qui notait chaque choix qu’il effectuait pour parler des autres ; c’était un sorcier intelligent, peut-être monochrome vu son attitude, car la nuance n’était pas un atout logé dans sa manche.
Les prunelles se focalisèrent sur les poitrines se soulevant dans des soupirs à peine dissimulés. Lointaine, Nimue contemplait ses semblables qui tombaient en pâmoison face au charme brute, presque animal, de son partenaire. Le spectacle paraissait grossier autant sur le papier qu’à contempler, néanmoins la blonde ne pouvait nier l’essence que cet autre dégageait. Il y avait de quoi s’amouracher de cette noirceur suintant par les pores de sa peau, sans oublier la régularité des traits parfaitement esquisser ; oui, le fils Barjow avait le mérite de posséder une insolence de beauté que même l’âme froide n’osait réfuter.

Sexe. Un mot qui sonnait creux aux oreilles de l’enfant de l’Amérique. Nimue n’avait jamais connu que des étreintes brèves, des contacts fugaces qu’elle terminait à la hâte sans aller jusqu’au bout. Trop souvent frustrée, trop souvent ivre de ce mal-être, elle se refusait à offrir un dernier pan de sa personne à un visage quelconque. Etait-elle aussi faible pour autant ? La réponse se trahissait dans cette attitude réglée comme du papier à musique, car rien ne devait paraître. Les autres jouvencelles pouvaient bien se tordre d’impatience et de désir, la glaciale apparition n’en ferait rien. C’était un pacte secret avec sa propre personne. Une attente tacite avec sa chaire et ses os dont le supplice durait encore tant il n’y avait pas d’issue à cette spirale de contraintes que la belle s’imposait.

"Il n’y a que les imbéciles pour espérer qu’un soupir ne déclenche un émoi, souffla l’américaine dans une oeillade à certaines comparses."

Le champagne courut sur ses lèvres quand, dans une respiration, son interlocuteur caressa son égo. La jeune louve se mua tout un coup en un félin dont les courbes vrombirent d’un contentement singulier. Ignorant le monde comme un chat à jamais hors d’atteinte, son profil resta focalisé sur l’assemblée prête à disséquer ce qu’ils échangeaient dans leur petite bulle. Nimue se trouvait satisfaite de cette avancée, bien qu’il y eut également ce délice de se savoir apprécier.
Ils étaient trop nombreux à discourir sur sa franchise assassine et cet accueil chaleureux que l’on faisait à cette part incisive de son être semblait plaisante. Si elle mentait, elle ne mentait qu’à moitié. Un demi-masque. Un demi-leurre, pourtant l’espionne restait parfaitement dans son rôle.
Le minois osa enfin se confronter à l’élégance revêche de celui qu’elle devait apprivoiser afin de ne pas abuser de la distance minutieusement ajustée jusqu’ici.

"Et moi qui pensais que tous les anglais étaient affreusement coincés..."

Pas un mot de plus.
Inclinée en direction des victuailles recouvrant la nappe trop blanche, Nimue perçut un intérêt éphémère dans les lippes du ténébreux avant qu’elle ne se retourne dans sa direction, un pic logé entre ses doigts. Cela devenait intéressant ! La lucidité du sorcier rejoignait une vérité qu’il était impossible de nier : Rory Barjow jurait dans le paysage de la bonne société sang-pure et cela ne plaisait pas à tout le monde.

"Il est vrai que l’on m’a déjà brièvement parler de vous."

Mensonge. Preuve éhontée de sa capacité à duper tout ce beau monde trop près à se plaire à une émotion de façade, encore fallait-il que l’objet de sa mission le soit également.

"Cela dit, ajouta la plantureuse demoiselle, j’aime me faire ma propre opinion."

Portant à ses lèvres la pauvre sphère rouge qu’elle attendait de goûter, Nimue prit le temps de croquer dans la chaire de la tomate avant de l’engloutir, non sans laisser courir sa langue sur les vagues laquées d’un carmin tout aussi intense. Geste habituel. Une manie teintée d’un semblant de provocation, car cette légère danse au recoin de sa bouche n’avait rien d’innocent.

La dégustation changea bien vite alors que le ton de voix se faisait plus ténu. On pouvait deviner un conciliabule qui venait à naître entre eux, mais cela ne faisait qu’intensifier les commérages pullulant déjà aux alentours. La foule présente s’alarmait de ce rapprochement subi jusqu’à piailler discrètement à la façon d’une basse-cour mal organisée. Hauts dignitaires, simples agents de terrain ou femmes au foyer, le tout s’évertuait à cancaner avec agacement sur ce tour grossier qu’on avait dû jeter à toutes les paires d’yeux présentes ce soir. Un sortilège se devait d’être à l’oeuvre ! Alors que certains persistaient à attribuer cette injure à cette rencontre entre deux mondes, d’autres prédisaient une entente qui finiraient par une union salutaire pour les deux égarés ; comme ils se trompaient !
Nimue se fia aux propos de son guide de l’instant. Noyée dans les iris obscures, elle osa s’en défaire afin de noter qu’il avait parfaitement raison : ils attendaient tous quelque chose. Le constat eut le mérite d’être dresser en une seconde, permettant à la menteuse de se focaliser sur le prédicateur toujours pertinent.

"Vous parliez de frustrés, ne le sont-ils pas tous à cet instant ?."

La course des doigts sur sa boucle devint une vague obsession dont l’effet s’éteignit rapidement. Nimue devait demeurer intacte, stoïque, terriblement et férocement dédié à ce but dont elle ne pouvait dévié. En dépit de tout, il y avait cette présence qu’elle ressentait toujours, cet aspect vorace mêlé à l’intimité naissante, un cocktail dont la fragilité parlait à des instincts oubliés.
Un mouvement à peine et sa voix devenait un velours que lui seul pouvait saisir tant le mutisme aurait été un supplice.

"Quelle débauche de voyeurisme. Ces gens doivent être profondément malheureux au point d’imaginer ce qui se passe loin d’eux., mais ne dit-on pas que l’on récolte ce que l'on sème ? A être trop sages dans leurs lits, ils fantasment celui des autres. Pauvres esprits."

Le rire fut bref. Un amusement passager qui écorcha le buste couvert d’un métal satiné avant que la rafleuse ne reporte son attention sur les lippes presque à sa portée.
Cette fois il était question d’une cérémonie dont elle avait longuement entendu parler. Le tout était simple : une promesse d’éternité sans savoir si cela serait respecté, un tableau que sa mère s’évertuait à lui dépeindre quand bien même la demoiselle, désormais femme, rejetait en bloc. S’abandonner à un autre était inconcevable. C’était un acte dangereux qui viendrait à nuire à l’indépendance si douloureusement acquise, aussi Nimue ne voulait s’y risquer. Ses orbes claires coururent encore sur son compagnon d’infortune jusqu’à ce qu’elle ne casse ce sérieux devenu un malaise commun tant ils avaient l’air de gamins en fuite.  

"Juste pour les contrarier, je suis prête à dire que vous n’êtes pas mon type. Leurs espoirs n’auront pas lieu d’être de cette façon."

La tentative d’atténuer l’attente épineuse qu’ils devaient tout deux supporter était une parade comme une autre. C’était un autre mensonge, encore un, bien que celui-ci fut façonner pour rire et cacher un fond de vérité.
La belle était forcée de constater que c’était faux vu les doux mouvements de sang sous la fine couche de peau d’albâtre. La glace se réchauffait à une chaleur nouvelle et les effluves de parfum faisaient office de filet sur celle qui tentait de se dépêtrer de cette stupéfiante sensation. Chaque respiration la poussait un peu plus près dans un précipice qu’elle évitait toujours d’ordinaire, et ce, peu importait les situations. Néanmoins, Nimue ne cédait pas malgré cette légère effervescence venue griser ses sens, car la fierté était bien plus redoutable que la nature primaire de son derme. Brimée par ses propres limites psychologiques, l’enveloppe subissait lourdement cette rigueur infernale que personne n’avait réussi à faire sauter. Les cadenas étaient trop nombreux, trop lourds, à tel point qu’il n’y avait qu’une solution pour parvenir à toucher l’inaccessible: tout détruire. Seul un fou oserait.

Il n’y eut qu’une intelligence du mouvement et du geste, sublimé par le désir de se rendre encore plus indécent peut-être ? Mais cela fit mouche. La proie frissonna au contact de la rencontre des deux chaires jusqu’à cette friction légère sur le dos de sa paume. Elle avait senti la bretelle prête à s’évanouir et cette course fine sur les muscles de son bras, comme si le vêtement lui-même était prêt à capituler. Rory savait parfaitement ce qu’il faisait. La maîtrise régissait son attitude à la perfection, au point que l’avide du contrôle se retrouvait happée par cette élégance féroce. Il avait ce panache des sales gosses et cela ne manquait pas de charme, il fallait bien l’avouer.
L’invitation. Quelle divine mise en bouche ! Nimue mima une hésitation par principe puis elle accepta d’un mouvement de tête symbolique.

"J’ai cru que vous n’alliez jamais me le demander, plaisanta t’elle dans un chuchotement tout juste articuler."

La première salle, bien que bondée, n’était en rien semblable à la seconde ou la musique dominait aisément. Arrivant dans cette nouvelle atmosphère toujours aussi guindée, l’américaine détailla le nouveau public de ce vaste espace pour mieux atteindre la piste qui venait tout juste d’être libérée. Une courte pause venait d’épargner les musiciens qui ne tardèrent pas à réajuster leurs instruments pour reprendre de plus belle.

Le tissus suivant la porteuse d’argent, le duo se retrouva bientôt face à face au milieu d’autres couples. C’était une tradition de se divertir de la sorte, mais la danse n’était qu’un énième moyen de comparer les manières des uns et des autres à outrance. Ici, aucune admiration, juste une concurrence perpétuelle entre les enfants de bonnes familles et les parents assoiffés de gloire. Cette tendance à toujours aspirer à plus rendait ces instants monotones, pour ne pas dire creux. Il n’était pas étonnant que l’on sombre dans l’ennui le plus total si on aspirait à autre chose, ou que l’on désirait s’affairer ailleurs.
Les souvenirs d’anciens cours affluèrent dans l’esprit de la blonde avant de songer qu’on allait la fixer avec hargne sûrement. Un rictus para son visage d’un éclat juvénile jusqu’à ce qu’elle ne se reprenne, humectant ses lèvres dans un signe presque gourmand. Le plan se déroulait à merveille…

Les bras se placèrent parfaitement autour de son partenaire dès les premières notes et l’audace s’invita entre eux quand elle saisit la paume autrefois coquine sur son épaule pour la glisser au plus bas de son dos avec un soin particulier. Les doigts effleurèrent le creux offert à la vue de tous, flirtant avec cette chute de rein que la robe ne parvenait à réchauffer. ; Nimue s’en remettait au cuir de ses phalanges et ce désir de troubler les esprits déjà scandalisés.
S’en suivit les premiers pas. Gracile, l’ange faussement pure glissait avec aisance sur le parquet ciré. Elle se fiait à la rythmique évidente du petit orchestre, accompagnant son partenaire sans pour autant perdre en sensualité. Autour, les chuchotements avaient repris de plus belle pour témoigner d’une stupeur générale.
L’éclipse continuait. Elle menaçait presque la rétine des imbéciles trop choqués pour en démordre, mais il fallait bien l’admettre que ce duo avait de l’allure.

Yeux dans les yeux, l’espionne ne fuyait pas quant au charisme de l’être la guidant. Elle n’avait pas besoin de regarder ses pieds, ou même de se fier à autre chose que de ce qu’il dégageait. Il y avait le souffle, la mécanique des membres et cette séparation infime entre eux qui donnait le tempo à une chanson autre. Finalement, ils imposaient leur propre cadence à ce son, chose anormalement dysfonctionnelle, quoique cela relevait presque du génie en cet instant précis.
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Sam 24 Sep - 19:05
For your entertainmentDébut juin 2021 -  @Nimue O'Connell

A bien observer la foule environnante et principalement les demoiselles à la jeunesse relative pour certaines, Rory reconnaissait là quelques visages familiers parmi ce parterre de sang-purs sensible à son charme sombre. Combien s’étaient déjà rendues à sa boutique, demandant spécifiquement à le voir dans le seul et unique but de le charmer ? Du moins d’essayer de le charmer. Chose peu aisée. En effet, si Rory appréciait la beauté sous toutes ces formes, succombant facilement à des avances survenant au moment opportun, il n’appréciait que peu la facilité. Le jeune sorcier possédait un nombre limité de critères quand il s’agissait de choisir une partenaire charnelle, délaissant des qualités telles que l’intelligence, la conversation ou encore l’humour. Un simple joli minois et des courbes enchanteresses lui suffisaient amplement pour satisfaire ses envies. Malheureusement pour toutes ces dames, non seulement ce soir il n’était pas venu dans l’optique de se jouer de l’une d’entre elles mais il avait flairé créature plus prometteuse. Une simple remarque lui avait suffi pour prendre l’héritier Barjow dans ses filets, usant et abusant de ses charmes pour lui donner l’envie de rester en sa compagnie. Un petit miracle en soi !

Cette nouvelle compagne de soirée semblait ne pas être du goût de beaucoup, privant les uns d’une opportunité d’en faire leur trophée de chasse, les autres de sécuriser un jeune héritier au commerce florissant. Un double chaos qu’ils semblaient semer en toute connaissance de cause, s’amusant même de ce désarroi provoqué avec tant de minutie. À sa remarque si provocatrice, Rory ne put réfréner le passage d’un bref rictus sur ses lippes, lâchant dans un souffle complice, ses onyx se noyant dans l’océan de ses prunelles. « Si vous saviez… » Oui, au final, il estimait faire exception à la règle, du moins à celle qui collait affreusement bien aux sang-purs de la haute société. Par expérience, couplée à ce qui pouvait même s’apparenter à une rigueur scientifique, Rory avait suffisamment fréquenté différentes strates de la société, moldue comme sorcière pour dresser un tableau des préférences sexuelles. Il préféra ne pas s’étaler sur le sujet, lui laissant l’opportunité d’en faire par elle-même l’expérience. Un nouvel aspect du personnage volontairement mystérieux entretenu par Rory. Raison pour laquelle il ne s’étala guère sur ses activités à Barjow & Beurk. Si d’autres de ses congénères avaient dressé un portrait de son être à la ravissante créature se tenant face à lui, il espérait en obtenir les détails les plus croustillants. L’héritier pouvait se voiler la face sur beaucoup de choses dans son existence tumultueuse mais il demeurait étonnamment lucide sur l’avis que les autres pouvaient se faire de son personnage social. Une attitude arrogante, suffisante et clairement exécrable qu’il entretenait avec plaisir, s’évitant par la même l’agonie d’interactions non sollicitées si ce n’est par un protocole désuet. « Vous m’en voyez ravi… » Se contenta-t-il donc de lui rétorquer avant de revenir s’humidifier la gorge par une lampée de whisky, laissant le liquide fumé l’imprégner un peu plus.

Le jeu terriblement dangereux auquel les deux jeunes gens se livraient avait de quoi en faire pâlir plus d’un, et d’une, de jalousie. Motif supplémentaire, s’il en fallait un de plus, pour inciter Rory à poursuivre sur ce terrain devenant progressivement toujours plus glissant. Par amour du jeu, de la séduction et de tout simplement défier les règles bien établies, il se retrouvait pris à son propre piège. Enivré par les effluves entêtantes de la belle, par cette proximité désirée et pourtant refusée prenant des allures de torture délectable, le sorcier luttait contre ses instincts les plus primaires pour ne pas réduire à néant l’écart imposé entre leur enveloppes. « Cela ne fait aucun doute. » Avoua-t-il quand elle releva la frustration de ceux et celles les épiant sans vergogne, probablement partagés entre envie et fausse révolte. Un grand classique des soirées mondaines, du moins celles se déroulant en sa présence, visiblement inconnu de Miss O’Connell à en juger par ses propos. Pour toute réponse, Rory se contenta d’un bref haussement d’épaules dubitatif. Il n’était pas de ceux à envier son prochain. Si une chose lui faisait envie, l’héritier Barjow travaillait pour l’obtenir envers et contre tout. Qu’importe la jalousie provoquée ou les blessures obtenues en chemin. Têtu, vous dites ? À peine !

« Juste pour les contrarier, hein ? Par Merlin ce que vous devez être bonne menteuse Miss O’Connell. Cela deviendrait presque inquiétant… » L’amusement teintait le moindre de ses mots alors qu’il laissait ses prunelles courir sur les formes alléchantes offertes en pâture. Provocation consciente ou simple coïncidence, Rory penchait plus pour la première option. Ce simple bout de tissu offrant le loisir à tout un chacun de s’abreuver de la vision enchanteresse qu’elle accentuait sans mal, se muait en flamme incandescente tant la fascination aveuglait. Papillon nocturne cédant à la tentation, se leurrant à croire que tout n’était que pour la beauté du jeu. La pulpe de ses doigts effleura son épiderme laiteux avant de se saisir de ce si gracile poignet qu’il porta à ses lèvres dans une galanterie exagérée. Sa proposition soufflée trouva presque immédiatement réponse non sans la maigre tentative d’une hésitation qui ne dupait personne pas même les nombreux spectateurs médusés par la complicité nouvelle de ces sales gosses réunis par le fruit du hasard. On fait genre on y croit, s’il vous plait ! Guidé par la sirène attirant tous les regards sur son passage, ils pénétrèrent dans le salon réservé au bal traditionnel. Une des nombreuses coutumes auxquelles, jeune garçon comme adulte, il avait toujours rechigné à participer. Déjà à l’époque les demoiselles semblaient se battre pour danser avec le mystérieux Rory Barjow, délaissant volontairement Caïn et son attitude bourrue. Fait qui n’échappait pas à ce grand frère violent en dépit de ses capacités intellectuelles limitées. Pour chaque soirée mondaine auxquelles ils assistaient, Rory savait qu’une raclée l’attendait à peine auraient-ils franchi le seuil du manoir familial. Que cette dernière provienne de son père, de Caïn ou des deux importait peu. Sa seule préoccupation restait de ne pas être trop amoché pour faire un compte rendu détaillé de la soirée à Lilibeth et pourquoi pas lui accorder une ou deux valses. Après toutes ces années, danser dans pareil contexte possédait donc une saveur singulière. Ils avaient beau utiliser la danse tel un jeu, un moyen détourné de se jouer des convives, l’atmosphère n’en serait pas moins insolite.

Les idées sombres s’envolèrent une fois à même la piste de danse, retrouvant l’océan paradisiaque enfermé dans les orbes de Miss O’Connell. Malgré l’attention qui leur était portée, Rory ne se focalisait que sur elle et la grâce habitant le moindre de ses mouvements. Elle aussi avait eu l’habitude de fouler le sol si dangereusement lisse d’une piste de danse. Cela ne faisait aucun doute. Habillement placés, ils s’élancèrent dans les premiers pas de ce balais cérémonieux quand Rory la sentit diriger sa main placée sur sa hanche vers le creux de ses reins. Oh. Fuck ! Si ses traits restaient impassibles, intérieurement le jeune homme jubilait à pareille prise d’initiatives de la belle et provocation pour les autres. Peu s’aventuraient à un tel contact, d’autant plus initié de la part d’une demoiselle… Ravissant OVNI tournoyant au rythme de la musique et guidée par l’héritier Barjow, ce dernier ne manquait pas de jeter quelques regards curieux à l’assemblée médusée. Alors qu’il revint à la contemplation de l’océan enfermé dans ses pupilles, Rory finit par souffler. « Je pense que nous avons gagné leur attention… Il va maintenant falloir les rendre jaloux. » La satisfaction se lisait aisément sur son visage, une pointe de malice s’étant glissé dans ses prunelles étonnamment lumineuses en dépit de leur noirceur. Tenté par cette proximité contrôlée, il laissa volontairement son regard glisser sur cet épiderme dénudé offert à sa portée tel une offrande horriblement tentatrice. A l’instant où ses iris revinrent à la rencontre des siens, ces derniers s’étaient animés d’une nouvelle lueur bien plus sauvage, presque lubrique. Sans une once de délicatesse, sa main glissa du creux de ses reins à sa hanche pour l’attirer avec  force contre lui alors qu’un rictus goguenard venait de faire son chemin sur ses lippes. Enfin collé à elle, cette proximité soudaine qu’il venait par un mouvement de lui imposer réveilla une onde de murmures gravitant autour d’eux. Mission accomplie. « Était-ce l’effet que vous recherchiez ? » Question dont il pensait déjà connaître la réponse. Question par pure provocation pour elle également, espérant même qu’elle en demande plus. Pour Rory et son standard bien plus élevé, il ne s’agissait de rien de plus qu’une mise en bouche marquant le début de leur soirée. La valse se poursuivit, la pulpe de ses doigts regagnant la douceur de son épiderme, détaillant de nombreuses arabesques invisibles sur cette chair si tendre. Tout comme leur corps s’épousant à merveille dans ce balais millimétré, l’incandescence de leur souffles se mêlaient, supplice supplémentaire alors que sa nouvelle obsession pendait littéralement à ses lèvres charnues. Cerises délicieuses dont il n’avait qu’une seule envie : les goûter, son regard alternait entre elles et son océan infini. L’interruption presque brutale de la musique le rappela à l’ordre, stoppant lentement sa course folle. L’héritier marqua un temps d’arrêt, plongé une dernière fois dans la contemplation silencieuse de la belle qu’il tenait encore captive par le creux de sa main. Une fois de plus il se saisit de son poignet pour déposer un baiser à même l’épiderme laiteux, ne brisant jamais le lien entre leurs prunelles. « Que diriez-vous de boire un verre en échafaudant la suite de notre plan ? » Proposition raisonnable pour à la fois admirer les ravages de leur danse tout en permettant à l’alcool de calmer les ardeurs.
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Dim 25 Sep - 17:05
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« Spies are the ears and eyes of Princes  »


Menteuse, il n’imaginait pas à quel point. Tromperie était synonyme de son prénom, et ce, depuis de nombreuses années. Quand avait-elle parler en son nom ? Etait-ce seulement déjà arrivé en fin de compte ? Il n’y avait aucun souvenir d’une telle prouesse. Aucun. Un noir total et complet faisait office de réponse, car il n’y avait pas à prétendre le contraire. Tout ne serait que fadaises. On l’avait façonné dans une glaise malléable depuis l’enfance. On l’avait pensé avant même sa naissance, et ce, dans l’unique but de proposer une héritière parfaite au commun des mortels. Il ne s’agissait pas de donner la vie par envie, non. Nimue avait vu le jour parce que les aspirations de ses parents avaient crevé le plafond en imaginant bêtement si ils parvenaient à former un petit être. C’était donc ce qu’elle était : une ambition. La recette marchait avec peu d’affection, voir une absence profonde d’amour, seul comptait le reste, ce fichu reste infâme.

« Je dis cela pour vous épargner des désagrément, mais affirmer le contraire ne m’embarrasse pas. »

Une réplique bien pensée. Une réplique parfaitement soufflé sur le ton de la confidence, mais l’origine de celle-ci avait des racines fines, tout juste implanté dans l’esprit de la jeune femme. Il aurait été facile de s’opposer à cela, néanmoins il était préférable de se prendre au jeu. Les faiblesses n’étaient pas ce qu’elle aimait à mentionner, excepté ce soir. Admettre qu’il lui plaisait, c’était aussi faire preuve d’une touche de bonne foi. Un peu de blanc dans cette obscurité. Un peu de vrai face à tant de fausseté. Cela ne conjurerait pas le sort, cela l’aiderait davantage à prendre corps et les racines pouvaient ainsi pousser en paix, sans que personne n’y prête attention, pas même l’américaine. Rien que de très normal vu sa mission, pas vrai ? Non. Mais passions.

Ils étaient deux sur ce plancher vernis. Ils étaient deux face à cette vaste foule de regard que Nimue ignorait volontairement, trop occupée à rester focaliser sur les orbes de son partenaire. Elle s’amusait à détailler les lignes de ce visage qui lui paraissait presque familier à force de s’user à le mémoriser. Les yeux étaient des ténèbres absolus qui ne crachaient rien qu’un éclat perceptible. Certains aiment à prétendre que cette couleur, plus profonde que toutes les abysses, était un signe de mort, mais au court de cette valse éphémère, Nimue sembla deviner un foyer de vie à nul autre pareil. Le noir enfantait de la couleur et des émotions multiples qu’elle ne pouvait saisir. C’était ça le mystère du Barjow, cette obscurité assassine, ce mur dressé entre lui et les autres qui semblait infranchissable. Voilà qui devenait des plus captivant. Il y avait aussi la justesse des traits. La bouche s’alliait magnifiquement avec le tracé du nez ainsi que cette mâchoire dissimulé sous une barbe fine. L’envie de caresser certaines aspérités démangeait presque, quoique l’éternelle célibataire ne cédait pas. Elle tentait de deviner comment cela courrait sous les fins muscles de ses phalanges sans jamais avoir une réelle sensation. La tentation, ennemie de toujours, crevait presque le coeur de glace qui tenait bon dans un dernier élan de gel. Ressaisis-toi ma fille ! Tu n’es pas venue pour ça, pesta la conscience avec colère.
En vain.
La provocation rythmait leurs agissements à tel point que Nimue se sentait de plus en plus happée par cette frénésie enfantine. Il n’y avait pas de limites cette fois et cela la ramenait à une liberté trop longtemps étouffer. Peu importait son attitude, cela n’avait guère d’importance tant l’excuse était du pain béni. Le travail devenait maintenant distraction au profit de cet autre qui la poussait toujours plus loin. D’ordinaire, les frontières de la bienséance l’auraient ramené à cette raison qui ne la quittait jamais. La chanson se serait répété sous son crâne jusqu’à l’épuisement puis la sorcière aurait revêtue son masque de vertu pour satisfaire les uns comme les autres. Ce soir, il en était hors de question. Non seulement le brun possédait un penchant atrocement délicieux pour les incartades, mais un vent de malice soufflait sur les braises de l’inconvenance. Il fallait lui plaire, le charmer et se rapprocher jusqu’à en perdre son souffler, autant faire cela proprement malgré les risques potentiels. Si seulement ce n’était que ça en fin de compte !

Nimue en oubliait presque qu’elle pouvait se brûler. Les gens parleront, sauf que cette information s’évaporait dès que la conscience tentait de l’émettre. C’était devenu secondaire, pour ne pas dire dérisoire. Le bal, les invités, tout ça n’avait pas de sens du moment qu’ils dansaient. Une étape de plus de franchi, prétextait la conscience professionnelle. A quel prix ?

Jalousie. Le terme fait peur, il faut l’admettre. Nul ne sait comment un être malade de ce mal ne peut réagir et pourtant cela n’empêchait pas le duo de continuer dans cette voix. Tandis que la voix de Rory tintait encore à ses oreilles, Nimue sentit la poigne glissé contre l’arrondi de son bassin. Autrefois éloignée, elle se calquait sur la plastique de l’autre en une respiration à peine fanée. Ainsi donc, la sorcière faisait face à ce visage animé par un aspect presque fauve, pour ne pas dire brute. Elle se demandait ou s’était terré ce mystère, mais maintenant elle le sentait encore dans sa propre chaire. Les doigts l’avaient guidé avec une telle justesse que s’en était saisissant. Un homme avide aurait agi avec empressement, lui, il se fiait à le désir de se contenir pour mieux succomber jusqu’à flirter avec l’insupportable. Ne connaissant que peu de choses des hommes en matière de contact, si ce n’était la base des bases, l’âme étrangère flancha un instant. Quelle était cette sorcellerie ? Ce ronflement animal qu’elle devinait ne pouvait-être un mirage ? Et pourtant…
Bouche scellée, le regard noyé dans les prunelles d’un charbon insolent, la demoiselle s’amusa de la question venue briser le silence qui régnait entre eux. Quelle inquiétude ! Le sourire tordit l’ourlet des lippes dans un témoignage d’amusement ; il n’avait pas à en douter, l’adversaire était diablement doué.

«C’est un bon échauffement. »

La vague de chuchotements prenait certes de l’ampleur, mais l’audace ne cessait de croître, elle aussi. Nez à nez, le souffle s’imprégnant de celui de l’autre, la rafleuse humecta ses lèvres.

« Ils n’en parlent que dans une seule pièce, non ? »

Il fallait viser plus haut. La traînée de poudre devait se répandre partout pour devenir un brasier. Cela compenserait cette douce fièvre venu s’insinuer par-delà la fine couche de satin couvrant sa personne.

La danse était un rituel. Toutefois, celle-ci avait l’allure d’une spirale menant aux confins des bas instincts des deux impliqués dans ce corps à corps rythmé. Leur respiration se répondaient l’une l’autre tandis que les pas s’enchaînaient avec une fluidité évidente. Si ils avaient fuit la valse, celle-ci se rappelait à leur bon souvenir à cet instant précis pour devenir moins ennuyante qu’auparavant. Exit les cours de tenus, bienvenue dans un monde moins guindé.
L’hypnotique tourbillon prit fin à l’instant même ou les instruments cessèrent tout son. Nimue retrouva ses sens, quoique son attention se perdit un instant sur les lèvres à sa portée. L’envie. Curieuse chose quand on n’ose y céder. Le corps cadenassé n’osa bouger, préférant contempler le sorcier qui déposait un nouveau contact sur le dos de sa main. Après la course de ses doigts sur le derme fin de son dos, maintenant il s’emparait d’une autre parcelle de chaire, ce qui eut le mérite de lui arracher un rictus. Un point pour le démon.

La proposition pour le verre ne tomba pas dans l’oreille d’une sourde. Le minois se fendit d’un sourire solaire, une fois de plus, comme pour faire office d’accord tacite. Cela dit, la créature avait une idée bien à elle… Jetant un regard aux alentours, elle osa renchérir.

« Je crois que j’ai mieux. Suivez-moi. »

Ses doigts s’emparèrent de ceux du Barjow dans une familiarité évidente. Là, aux yeux de tous, elle s’appropriait ce contact avant de se diriger en direction d’une autre direction.

« Je vous arrache à votre whiskey, fit-elle dans une oeillade à l’intention du sombre héritier en saisissant deux coupes de champagne de sa main vacante. »

Les personnes jonchant le passage s’écartèrent sans réellement comprendre le pourquoi. Feu et glace s’accompagnaient comme de bons amis, si ce n’était plus. Une scène surréaliste que personne n’avait pu anticiper. Ils en restaient bêtement pantois, incapables d’agir. Plusieurs suggérèrent de s’infiltrer entre les deux opposés, mais le courage manquait. S’interposer c’était recevoir les remarques cinglantes du premier et l’indifférence de la seconde ; un pari pas si sûr à tenter en fin de compte. Ainsi, les convives relégués au rang de pantins subissaient cette machination machiavélique. Nimue avait espéré avoir ce petit effet, excepté qu’elle ne s’attendait pas à un tel succès ! L’attraction de la soirée, c’était eux, et elle le vit dans ces yeux qui l’observaient passer.
Ce fut arrivée à l’orée de la porte menant aux jardins de la propriété qu’elle se décida enfin à faire volte-face en libérant les doigts par la même occasion. Le balcon les attendait. Il y avait bien plusieurs imprudents de présents, quoiqu’ils étaient purement secondaire.
Nimue se glissa paisiblement contre un pilier visible de tous. Le lierre l’ensevelit doucement alors que la lueur cru de l’astre illuminait sa personne d’un éclairage idéal. L’argent brillant de même que la robe, son être scintillait à la manière d’une étoile perdue dans la nuit. Heureusement, les fines feuilles lui évitaient de trop subir le croissant peint à même la toile céleste. Le malaise s’effaça, chassé par une volonté de rester professionnelle.
Découpés comme des ombres chinoises sur la vitre la plus proche, l’américaine devait une icône aux contours imparfaits. Elle l’amena son semblable contre elle, suffisamment pour sentir de nouveau son souffle contre le sien. Les deux flûtes toujours en sa possession, elle en tendit une à l’intention de son compagnon d’infortune.

« A quoi doit-on trinquer ? »

Il y eut une gorgée pour ramener une âpreté certaine sur la langue, de même qu’un minima de raison. A trop se laisser porter, Nimue luttait pour se convaincre que tout ceci avait un sens, celui de la mener à l’objectif ultime… Etait-ce vraiment le cas ? Pas de réponse.
Les iris traînèrent sur Rory.
Le bras se faufila pour se promener derrière la nuque et perdre sa continuité à la naissance de la tignasse d’un noir de geai parfait. Positionnés de la sorte, ils donnaient une vision bien à l’encontre des âmes faussement prudes présentes de l’autre côté de la fenêtre. La jambe se releva doucement pour se plier. Tout n’était qu’une question opportunité… Il avait maintenant un accès total à sa personne si il le désirait et cela suffirait à alarmer les voyeurs situés à proximité. Sa boisson bullant encore sous la pulpe accrochée au verre, l’américaine se sentait plus familière que jamais face à celui qui était pourtant un inconnu.

« A cette soirée mortifère ? »

Le timbre se faisait si lent, si lascif, qu’elle roulait presque des hanches à parler. Une illusion causé par une réaction purement physique, car c’était les instincts primaires qui régissaient les actes désormais. Une première ! Cela ne rassurait en rien la belle, néanmoins, elle ne changeait pas d’approche. Ils étaient sur la même longueur d’onde, non ?

« Avez-vous seulement envie de boire ? »

L’azur des yeux s’attarda dans les orbes obscurs pour redescendre sur la bouche. Cela faisait déjà un petit moment qu’ils se fixaient de la sorte. Deux adolescents affamés ! C’était l’unique comparaison sensé qui venait à parfaitement les décrire en fin de compte et cela faisait sûrement écho à cette alchimie tendue qu’ils attisaient tout deux.
Si il expédiait sa coupe au profit d’agir, elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Ce serait une nouvelle victoire ! Oui, Nimue se contentait de voir les évènements sous cet angle en dépit de la satisfaction d’être désirer.
Les lèvres trempèrent dans le champagne presque blanc sous l'astre lunaire puis la tête s'inclina doucement pour déployée une nuque tout aussi pure.

A l'intérieur, tous retenaient leur souffle avec stupeur. Cette mascarade était irrésistible qu'ils retenaient leur souffle...
Happés.
Ils étaient happés par ce cinéma calqué sous fond de crépuscule.

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Mer 28 Sep - 19:20
For your entertainmentDébut juin 2021 -  @Nimue O'Connell

Plaire avait très vite été une échappatoire pour Rory Barjow. Inconsciemment motivé par ce besoin d’exister, d’être autre chose d’un fardeau, un second rôle dans une famille où la place de l’héritier mâle était déjà prise. Lui, en plus de l’intelligence, avait la belle gueule. Deux atouts dont la nature avait privé Caïn, karma avant l’heure pour tout ce qu’il ferait subir à son cadet par pure méchanceté et ce que Rory attribuait à de la jalousie. Après tout, pour vouloir éliminer un gamin de tout juste quelques années sous les yeux de votre propre mère, à seulement six ans, cela relève d’un sacré problème psychologique. Pour simple réponse à tout ce qu’il subissait au manoir, la violence d’un père, le harcèlement d’un frère, l’abandon d’une mère, Rory cherchait ailleurs la plus infime trace d’acceptation. Par les poings ou par le sexe, les extrêmes définissaient une nouvelle fois son existence. Toutefois, tout comme dans les innombrables conflits qu’il provoquait, l’art de la séduction relevait plus d’un bref éclat passager avant de repartir en quête de sa prochaine partenaire. Jamais rien de définitif, rien qui n’implique de s’ouvrir à l’autre, surtout pas de sérieux. Rory faisait passer sous le coup de l’ennui profond ses changements incessants de partenaires, refusant d’admettre l’évidence offerte à ceux qui possédaient le luxe de bien connaître l’héritier Barjow. Aux yeux des nocives, Rory s’affichait en banal coureur de jupons, insatiable séducteur souhaitant simplement agrandir son tableau de chasse comme un scout recherche avec avidité les badges à collectionner. Pouvoir ajouter Miss O’Connell avait une saveur toute particulière. En apparence intelligente, à la langue acerbe, joueuse, digne de son intérêt… Les quelques qualités nécessaires pour captiver le sorcier l’espace de quelques heures.

Il suffisait de peu pour constater que l’attirance était réciproque. Un sourire partagé, des regards équivoques, un souffle très légèrement plus rapide que la normale, la recherche du contact de l’autre… Alors qu’ils évoluaient avec une facilité déconcertante sur le parquet ciré, leur grâce envoûtant les spectateurs béats d’un tel spectacle, ses prunelles abyssales sondaient l’océan des siennes à la recherche de nouveaux signes. A l’instant même où elle l’avait interrompu avec Slughorn, Miss O’Connell était devenue sa nouvelle obsession. Il n’y avait plus qu’un seul but animant sa carcasse : celui de la séduire pour obtenir ce dont il désirait si ardemment. Une volonté dont elle se jouait à merveille, plaçant sa main sur le bas de son dos au contact direct de cette épiderme presque incandescent. Ce simple toucher parvint à raviver les braises déjà ardentes de son désir, réveillant l’étincelle de son regard dont toute distraction externe ne parvenaient à le détourner d’elle. Si la pulpe de ses doigts se jouait de ce dos offert en pâture, glissant le long de sa colonne vertébrale, flirtant avec l’interdit représenté par ce si fin bout de tissu, son regard coulait avec une soif insatiable sur sa silhouette. La finesse de sa mâchoire, la pulpe de ses lippes, la chaleur de son cou, ses épaules si délicates, l’arrondi de sa poitrine à peine dévoilé… Tant d’objets de fascination, tant de visions enchanteresses qui demandaient toutes d’être approfondies avec une rigueur presque scientifique. Exploration de ces courbes qu’il comptait bien découvrir le plus rapidement possible.

A ainsi la contempler dans toute sa pureté, l’envie de plus montait crescendo, ne laissant plus de place à la raison, encore moins à la patience. Le geste fut brusque, presque animal tant il était animé par cette envie devenue luxure à son contact. Réduisant à néant l’espace entre leur enveloppes, sa main fermement agrippée à sa hanche pour ne lui offrir aucun échappatoire, Rory imposait son désir. Un geste loin d’être anodin provoquant immédiatement une réaction de leur public. Entre jalousie et envie, le spectacle qu’ils offraient était loin de laisser indifférent. Source d’amusement supplémentaire pour l’héritier Barjow qui ne manqua pas de le faire remarquer à sa cavalière d’un soir, poussant l’affront jusqu’à lui demander si elle était satisfaite de l’effet. S’il l’avait presque immédiatement cataloguée de « joueuse », la réponse fournie par la jeune femme ainsi que cette petite justification soufflée avec provocation lui extirpèrent un large sourire mutin. Oh.My.GOD ! Elle était encore plus diabolique que ce qu’il avait espéré. Leur quête de chaos n’était donc pas prête de s’arrêter de si tôt, semant le trouble sur leur passage pour choquer et d’une certaine manière s’assurer une quiétude d’esprit jusqu’à la fin de la soirée. Un des nombreux avantages de se retrouver entourés de sang-pur, la majeure partie d’entre eux étaient si coincés qu’ils n’oseraient plus se jeter dans la gueule du loup après pareille démonstration de décadence.

Leur danse à peine terminée, l’appel de la boisson se faisait plus fort que ce qu’il souhaitait réellement admettre, ressentant déjà le manque criant de cette douce sensation enivrante dévalant son oesophage. Sans s’embarrasser du nouveau geste familier provenant de Miss O’Connell, il laissa les vieux cons aux alentours s’en offusquer tandis qu’elle récupérait au passage du champagne et deux coupes. Une brève grimace fit son chemin sur ses traits. Pour être honnête, l’héritier se foutait bien du poison qui viendrait couler dans ses veines du moment que ce dernier avait les effets escomptés. Compte tenu de l’assemblée et son manque de connaissance de la demoiselle, hors de question de sortir sa poudre noire magique. Il devrait se contenter uniquement d’alcool ce soir. Docilement, il la suivit n’ayant que faire des nombreux regards et murmures glissant sur lui. Rory avait l’habitude. Depuis son plus jeune âge, l’héritier avait été victime des rumeurs les plus folles, ça n’allait pas être ce soir alors qu’il s’amusait que ces dernières viendraient l’atteindre. Regagnant la fraîcheur nocturne sous l’astre lunaire encore dépourvu de toute sa rondeur, ses prunelles revinrent accrocher la silhouette envoûtante qui se muait en nymphe sous ce couvert de lierre. Qu’importe le lieu, qu’importe le contexte, la blonde rayonnait de mille feux, attirant tous les regards sur la beauté pure qui était la sienne. Sans opposer une once de résistance, Rory se laissa happer par sa semblable, s’emparant de la coupe d’une main, son autre venant naturellement retrouver les contours de sa hanche. Fuuuuuck… Presque immédiatement il trempa ses lèvres en quête du liquide. A la recherche de cet effet devenu trop dilué à présent, moyen comme un autre d’encaisser ce qu’elle lui faisait subir. Le besoin était devenu presque insoutenable à l’image du jeu lascif s’immisçant subrepticement entre eux. Miss O’Connel semblait tout faire pour l’emmener exactement là où elle désirait. Toutefois, elle se frottait à l’obstination d’un Barjow junior amplement décidé à faire durer le plaisir. Trop habitué à ce qu’on lui cède en un claquement de doigts, il voulait prolonger la tentation, la rendre insupportable avant d’y céder. A l’image d’un athlète qui s’entraîne à battre son propre record, il s’agissait là d’un jeu de longue haleine. Le souffle allait manquer, la patience allait être mise à rude épreuve mais à l’instant où il pourrait à nouveau emplir ses poumons d’air, la libération serait que plus délectable. Le contact de ses doigts sur sa nuque parvint tout de même à lui extirper des frissons, animant une flamme de désir dans l’obscurité de son regard. Ce petit geste, sa jambe se pliant, frottant au passage contre la sienne. D’autres auraient craqué depuis belle lurette. « A la perspective de l’absence future d’invitations pendant au moins quelques temps. » Lui souffla-t-il alors, la pulpe de ses doigts ayant brièvement dévié vers le haut de cette cuisse contre sa jambe. Elle le cherchait et malgré l’envie de faire remonter le tissu pour découvrir son épiderme, Rory résista, un sourire mourant derrière le cristal de la coupe à cette nouvelle question des plus osées mais surtout en réponse à cette attitude offerte.

Tel un papillon appelé par la flamme, son nez vint trouver le creux de son cou en quête d’y cueillir ce parfum jusque là à peine décelé parmi l’océan de senteurs les entourant. Ses effluves délicates et florales le percutèrent de plein fouet, sa poigne se resserrant sur la hanche de la demoiselle à mesure qu’il remontait sa course effrénée. Ici et là, la pulpe de ses lèvres frôlait l’épiderme quand ce n’était pas le bout de son nez pour finalement doucement se heurter au lobe de son oreille. Entièrement submergé par cette senteur aux notes envoutantes, les paupières de l’héritier s’étaient closes comme si cela allait l’aider à en mémoriser chaque nuance et subtilité. Porté par cette envie devenue luxure, son souffle chaud venait mourir contre l’épiderme sans jamais qu’il n’y goutte, gardant volontairement une distance quasi microscopique entre eux. Une dernière et profonde inspiration et voilà que son visage venait se déporter face au sien, conquérant une proximité inédite depuis le début de la soirée. Les prunelles sombres de Rory revinrent capturer la clarté de celles de Nimue, ses doigts se logeant sous le menton de la belle comme pour mieux attirer son attention. Face à face, leur souffles se mêlant l’un à l’autre dans un balais saccadé, le temps sembla s’arrêter pendant un instant. De l’autre côté de la vitre, les convives semblaient figés dans la glace, retenant leur respiration à savoir si la dernière barrière serait franchie. Ce nouveau jeu, cette rigueur qu’il s’imposait empêchait justement à Rory de tout de suite céder, se contenant d’une proximité langoureuse, un contact presque suggéré où chaque particule de son être hurlait de frustration. « Vous m’avez ouvert l’appétit… » Articula-t-il à peine à tout juste quelques millimètres de ses lippes. Un bref sourire traversa ses traits avant qu’il ne se recule, sa main se saisissant de la sienne une nouvelle fois pour l’entraîner vers le petit escalier disposé à l’autre extrémité du balcon. D’un geste presque théâtral, le jeune homme envoya valser la coupe qu’il tenait entre ses doigts après en avoir avalé d’une traite le contenu et s’empara de la bouteille. Ils descendirent rapidement les marches en gré et Rory la guida jusqu’à une petite porte dérobée contre la façade.

Ils pénétrèrent dans le garde-manger attenant aux cuisines. Ici, plus personne pour les épier, plus de représentation à donner. Les deux garnements se retrouvaient seuls entourés de nombreuses victuailles qui n’attendaient plus qu’eux pour être dévorées. A moins que la faim ne se déporte ailleurs… Comme il fallait s’y attendre, leur irruption dans les lieux alerta l’un des elfes de maison en charge de la cuisine qui ne manqua pas de venir à leur rencontre. A peine la frêle créature s’approcha, Rory leva un doigt dans sa direction, l’expression de son visage se durcissant significativement. « Si tu ne veux pas que j’aille me plaindre auprès de ton maître, tu as intérêt à déguerpir ! IMMÉDIATEMENT ! » Finit-il en haussant la voix, terrorisant le pauvre bougre qui se figea quelques secondes avant de filer précipitamment. Si durant son enfance, la famille Barjow avait eu deux trois elfes de maison, Rory n’avait jamais particulièrement apprécié la compagnie de ces créatures. Bien loin de les considérer comme inférieurs, il ne voyait pas l’utilité de faire faire les basses tâches à d’autres. Une des raisons pour lesquelles il n’en possédait aucun, ni chez lui, ni à la boutique. Après un bref soupir, l’héritier se retourna vers sa comparse de méfaits du soir, un maigre sourire scotché aux lèvres. « Y a-t-il quelque chose qui vous fasse particulièrement envie ce soir… Miss O’Connell ? » Question à double sens alors qu’il ne se gênait pas pour la dévorer du regard, n’ayant d’yeux que pour elle en dépit de l’amoncellement de victuailles les entourant. Dans l’attente de sa réponse, ses lippes se portèrent au goulot de la bouteille pour prendre une longue lampée de champagne.
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Ven 14 Oct - 17:38
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« Spies are the ears and eyes of Princes  »
Champagne…
Une boisson digne des grandes occasions, des grandes réussites ! Une bulle de fantaisie prête à se démultiplier au contact de la bouche jusqu’à devenir une déferlante pétillante. Il y avait toujours de l’alcool dans son sillage et parfois des notes boisées s’y mêlaient, voir vertes. Les papilles étaient promptement assaillis de volutes divers et variés, ravivant le désir d’une nouvelle gorgée à peine la première engloutie. Nimue ne faisait pas exception à la règle. Installée au milieu des longs doigts de lierre, elle goûtait cette boisson sans lâcher du regard cet autre dont elle sentait la respiration contre sa propre peau.
L’aura sombre de Rory pesait dans cet entre-deux qu’ils partageaient, mais à la faveur de la lune, la louve résistait. La caresse blanche de l’astre la maintenait à un fil de lui, de cette bête fascination naissante qui n’était qu’un prétexte pour mieux lui parler. Cherchant le secret du mystère du Barjow au fond des iris d’onyx, elle ne rencontra qu’une abysse impénétrable, vision déroutante dont la fin ne paraissait pas esquisser. Celle qui l’avait questionner pour savoir à quoi lever son verre reçut la réponse dans un sourire. Il avait le bon verbe suivi d’un rictus ne trompant pas. Impossible de ne pas y répondre.

«Gageons que votre ambition nous réussisse dans cette entreprise, répliqua l’étrangère»

L’émail des dents brilla sous un énième rayon avant de disparaître, car le soupire qui approchait, aussi fugace fut-il, se devait d’être évacuer.
Une friction fine, tout juste chaude, s’imposa à la jambe d’une teinte ivoire. Rien qu’une caresse, de la pure provocation ! Un jeu qu’elle connaissait, ou du moins qu’elle prétendait maîtriser, puisque l’américaine se trouva un instant saisi par ce contact des plus banal. Il n’y avait rien d’atypique, de déroutant, voir de curieux, si ce n’était le soulagement de savoir que le ténébreux était réceptif. Néanmoins, le coeur tapa un peu plus fort dans la poitrine, affolement chassé par la fin de cette coupe désormais vide.

Il s’appropria les douces émanations du parfum par un simple agissement. Elle, ne bougeant pas, abandonna un instant sa retenue pour fermer les yeux comme une femme l’aurait théoriquement fait. De la méthode, de la pratique, il ne s’agissait que de mécanique… Nimue n’avait jamais compris la spontanéité dans ces moments-là, ce n’était que du vent à ses oreilles. A trop comprendre le monde et raisonner chaque agissement, l’amusement était devenu factice. L’âme, cantonnée à des fonctionnements définis à l’avance, dépérissait. Voilà ce qui expliquait l’insoutenable nature de ce leurre qu’elle était : l’ignorance mêlé à une logique aiguisé par des années de soumission.
L’aveuglement durait depuis tant d’années, était-ce seulement quantifiable ?
Alors, quand le sorcier devint maître de son simple souffle, Nimue abandonna un instant sa raison. Elle devina le moindre de ses mouvements à même la parcelle sensible de sa nuque. L’errance était divinement dosée, conférant à ces secondes un prix inestimable. L’intimité demeurait jusqu’ici un mot qu’elle pensait comprendre, mais dès qu’elle se confronta à la noirceur la couvant d’un désir brut, l’héritière douta. Un simple fil pouvait encore s’immiscer entre eux quand la pulpe s’empara de son menton. Il aurait pu tout avoir si il l’avait voulu. Là. Il aurait pu.

Quel soulagement ce fut de l’entendre de nouveau. Ce calme était insupportable quelque part, d’autant que cette parole connecta de nouveau la sorcière au reste du monde.
La proximité s’effaça. Visiblement l’appétit était bien là, mais cet argument dérouta la blonde alors qu’elle se mit à suivre l’audacieux invité.

Tous deux suivirent un chemin que la belle ne connaissait pas. Un court dédale jusqu’à cette entrée discrète d’ou s’échappait un capharnaüm à nul autre pareil. Nimue entra à la suite du Barjow, les yeux traînant dans les moindres recoins de l’endroit qu’elle découvrait. Une multitude plateaux se trouvaient installés sur une table, sans oublier les paniers et les étagères croulant sous plusieurs fruits et légumes aux dimensions ahurissantes. Ainsi donc, ils étaient à l’abri des regards, logés dans cette antre de nourriture que seul les domestiques connaissaient. Cela eut le don de l’amuser suffisamment pour qu’elle n’étouffe un sourire jusqu’à ce que son compagnon ne donne de la voix.

L’attention de l’insaisissable se posa rapidement sur l’être ridé qui s’éloignait piteusement, le corps si frêle qu’on aurait pu le briser en un mouvement de pied. Son coeur ne portait aucune estime aux elfes de maison, mais elle ne put s’empêcher de noter que celui-ci était des plus affolé. Allons bon, Rory venait de montrer une nature féroce, cela ne pouvait pas lui déplaire.
Nimue venait de faire quelques pas au sein du garde-manger lorsqu’elle fit volte-face en direction du brun. Prévenant ? Il ne cessait de la surprendre et cela paraissait assez captivant pour qu’elle ne retrouve son entrain, l’ourlet de ses lèvres retroussé en un éclat moqueur.

« Je ne dirais pas non à une touche de sucre.»

Les phalanges traînaient sur la table postée à proximité, signe d’une légère réflexion. Nimue contemplait désormais le plafond, la langue claquant contre son palais dans une légère valse aérienne.

« Ou… des épices. Un peu de piment ?»

La robe argenté se figea de même que la dame la portant. Il n’était plus l’heure de déambuler dans ce décor de cuisine agrémenté de bois et de tiroirs. Toujours dans cet écrin à l’allure irréelle, la blonde s’immobilisa en faisant face à celui qui la tentait une nouvelle fois. Elle le fixait, mettant un pauvre meuble entre eux. Une fantaisie qui l’amusait terriblement alors qu’elle posait une première cuisse sur le rebord de chêne foncé.

« Ou tout ça à la fois ?»

Paume collée à l’assise originale qu’elle s’était faite, l’américaine dodelina doucement de la tête en regrettant une chose… une seule. Ses iris teintées d’un bleu parfait contemplaient ce verre vide qui ne lui servait plus à rien. Adieu le vice de se plonger dans une liqueur quelconque… Cela préserverait sa raison d’une certaine manière.

« Je ne suis pas une âme difficile en vérité, mais j’aime quand les mises en bouche annonce un futur dîner radieu.»

Les orbes jetèrent leur dévolu sur la forme d’une bouchée auréolé d’une crème de truffe. Nimue osa effleure la mousse légère pour en venir la goûter. Sa langue épousant la forme longiligne de son doigt, elle garda cet aspect faussement naturel, conversant avec l’aisance d’un petit démon prêt à consommer tout ce qui se trouvait à sa portée ; elle aussi avait faim en fin de compte ! La pulpe de son pouce tout juste échappé de ses lèvres, son minois à la nature angélique se reporta sur les traits plaisants du gérant. Elle le toisa. Silence.
Ses lippes devinrent une ligne fine, béante sur une envie mutine.

« Et vous ?»

La question tinta dans les airs, appuyée par un sous-texte évident. Nimue se complaisait dans cette dynamique qu’ils tenaient depuis le début de leurs échanges. Il y avait comme un souffle dans ce besoin de se divertir, à tel point qu’elle ne songeait qu’à faire perdurer cette entente de gosses. N’était-ce pas ce qu’ils étaient ? A se cacher ainsi dans un repère ou personne ne viendrait les importuner ?

« Qu’est-ce-qui pourrait combler votre si grand appétit ?»

Il n’y avait pas de bonne ou de mauvaise réponse. Au fond, tout ce qu’attendait la sorcière, c’était un signe de son semblable. Elle voulait sonder ce qu’il percevait, ce qu’il aspirait à ravir. Son bassin glissant davantage sur le plat de la table, elle se trouvait là, parmi les mets soigneusement décorés. Statue divine bonne à engloutir, elle n’en restait pas moins qu’un bien consommable. C’était sa mission d’une certaine façon ! On l’avait payé pour se rapprocher de lui et voler des informations en retour, n’empêche que cela faisait d’elle un objet. Une fois plus, l’intérêt primait sur l’humain, à tel point que Nimue avait oublié sa propre  humanité. Une enveloppe avec une belle gueule et de belles hanches. Une pâtisserie comme une autre. Et plus elle y pensait, plus se satisfaire en se disant qu’il finirait peut-être par la dévorer ne serait pas si détestable. Chaque morsure, chaque don qu’elle lui ferait, elle le reprendrait au centuple ! C’était une promesse… Mince, certes, mais il fallait bien penser ainsi dans pareille situation.
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Sam 15 Oct - 14:55
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Les souvenirs de soirées mondaines pouvant être qualifiées d’intéressantes se comptaient sur les doigts d’une seule main. A bien y réfléchir, elles étaient même toutes liées à l’enfance de l’héritier Barjow. Pas une seule ne parvenait à sortir du lot une fois sa majorité acquise. Certes, il ne s’y rendait plus volontairement depuis son émancipation de Barjow senior mais tout de même… A croire que rien d’intéressant ne pouvait réellement s’y passer. Rien de fascinant ne pouvait le captiver plus de quelques minutes entre deux insultes passives agressives dissimulées par un sourire. A croire qu’il aurait dû la rencontrer plus tôt. Partiellement ensevelie sous le lierre, exhausteur de sa beauté naturelle, insolente et presque sauvage, elle se dressait en libératrice. Objet de discussions, fascination, indignation pour certains et fantasmes pour la plupart. Bien plus qu’une simple « chose » dont on use et abuse pour des fins peu reluisantes -un héritage à perpétuer, une image à redorer, un contrat à faire signer-, Rory la voyait dans toute sa complexité. Des vulgaires enveloppes de chair flatteuses, digne d’un intérêt purement charnel et à même d’envoûter les plus simples d’esprit, les salles qu’ils venaient de priver de leur présence en étaient remplies. Miss O’Connell ne pouvait être rangée dans la même catégorie. Elle envoûtait par sa prestance mais c’était bel et bien son esprit qui avait retenu l’attention de l’héritier Barjow. Arme fatale liant grâce meurtrière à esprit acéré, vous avez la recette idéale pour lui faire baisser la garde. Peu étonnant que Nimue ait été à même de capter son intérêt d’ordinaire si limité.

Le piquant des bulles glissant sur sa langue fut bien vite effacé par la chaleur de cette cuisse provocatrice, les effluves boisées de l’alcool par celles plus sucrées, presque fleurie de son épiderme laiteux. Malgré le spectacle offert en pâture aux curieux s’amoncelant derrière la vitre, Rory n’évoluait plus que dans cette bulle, cet univers fait de la muse Nimue et ses épaules de lierre soyeux. Son odeur, entêtante, déroutante, sa chaleur qu’il percevait malgré les quelques millimètres séparant encore leur enveloppes, son souffle raccourci par l’instant suspendu… Il y avait tant de raisons de perdre la tête, céder, se laisser aller à la capture de la belle. Le désir ne demandait qu’à être assouvi, partagé entre passion et langueur. Un spectacle qu’il se refusait à offrir à ces commères dont il pouvait sentir le regard peser dans son dos. Une libération qu’il ne voulait pas s’accorder, pas tout de suite, pas alors qu’elle n’en était qu’à ses prémices. Rory Barjow n’aspirait plus à la facilité. L’envie tenaillante d’un besoin insoutenable. Voilà ce qu’il recherchait. Se retrouver au pied du mur, incapable de faire marche arrière avec pour seul et unique échappatoire de céder à ses pulsions les plus primaires. Ici n’était pas le bon endroit. Maintenant n’était pas adéquat. En dépit de l’attrait qu’elle exerçait sur lui, le sorcier parvenait encore à lui résister. L’envie de se sustenter formulée, ce fut à son tour d’entraîner la belle à sa suite, prenant le chemin familier des cuisines. Une habitude héritée de sa plus tendre enfance où il achevait bien souvent ces soirées mondaines synonyme d’ennui mortel entouré de victuailles à n’en plus finir.

Enfin à l’abris de tous regards indiscrets, débarrassé des potentielles sources de distraction, Rory put à nouveau porter son attention sur la sorcière mutine. Qu’importe le contexte et le décor dans lequel elle se mouvait, tout autour d’elle fanait et prenait simultanément vie en présence de tant de beauté. Fait fascinant, appelant au regard, à la réduction de cet espace devenu insupportable comme pour mieux l’étudier dans le détail, dans tout ce qui faisait son être. Pourtant, les mains logées dans les poches de son pantalon, l’héritier n’en fit rien. Il se contenta de suivre ses mouvements, s’abreuvant de ses paroles avec une application religieuse. Le moindre mot, le moindre geste, tout était suivi en détails, décortiqué, intégré pour le marquer jusque dans son sein. A mesure que sa présence perdurait à ses côtés, l’idée que tout ceci ne soit qu’un rêve commençait à s’imposer à lui. Hors de question d’en perdre une miette, suspendu à ses lèvres, à cette langue qui vint prélever avec provocation la crème aérienne, à ce sourire à croquer… La question tinta dans l’air comme un nouvel appel à plus, incitation à peine voilée.

L’héritier Barjow était tenaillé par une faim gargantuesque, une soif intarissable qu’aucune substance terrestre ne pourrait combler. A vrai dire il y avait bien une solution à ce noeud gordien. Elle répondait au doux nom de Nimue O’Connell. Depuis l’instant où ses prunelles s’étaient posées sur son joli minois, détaillant bien vite l’enveloppe tentatrice de la sorcière, une obsession était née. Un désir violent, presque viscéral de la toucher, la découvrir, la goûter pour finalement se l’accaparer le temps d’une étreinte charnelle passionnée où les secondes et les minutes n’auraient plus de prise sur leur plaisir. A la voir ainsi assise sur le rebord de cette table, ses prunelles refirent le chemin que suivrait ses baisers s’il était amené à lui céder. La pulpe charnue de ses lippes, le carré harmonieux de sa mâchoire, le creux si accueillant de son cou, la douceur de son épaule, l’arrondi généreux de ses seins, la peau laiteuse de ce ventre qu’il devinait pour finir par la chaleur de son être gardé clos pour l’heure, habillement voilé par une cuisse croisée. La perspective de la goûter lui fit inconsciemment glisser sa langue sur ses lippes, se délectant par avance de pareil acte de dévotion à la déesse O’Connell. « Une douceur… » Finit-il par répondre, s’animant à nouveau après cet écart de pensée. Le silence revint bien vite imposer sa lourdeur dans la petite pièce à l’éclairage tamisé. C’était à son tour de faire durer l’interaction, l’étirer jusqu’aux portes de la décence. Ses iris scannèrent les étagères environnantes, prélevant ici une prune qu’il croquait à pleines dents avant de la reposer, son nez se fronçant d’insatisfaction. En chemin il croisa d’autres douceurs susceptibles d’attirer son attention mais ce fut dans l’océan de la belle qu’il préféra venir s’abreuver. « Un mets à la finesse telle qu’elle en deviendrait irrésistible à la première bouchée. » Comme pour donner du relief à ses propos, un sourire évocateur anima ses traits, les onyx glissant sur la silhouette délicieuse offerte. « Piquante, délicate rehaussée d’une pointe d’exotisme. » Les doigts s’emparèrent d’une poignée d’arbouses à sa portée dont chaque bouchée était ponctuée par un pas en sa direction. Point final de sa dégustation, cerise sur le gâteau, pointe de sel rehaussant tout un univers de saveur. « Parfait équilibre pour me donner envie d’y revenir encore, et encore, et encore… » Sa course se stoppa face à elle, une distance respectable les séparant qui ne demandait qu’à être brisée, réduite à néant tant sa simple existence s’assimilait à une insulte. Voilà qu’une fois de plus il revenait à son contact deviné, sa chaleur à peine ressentie. La plongée dans les eaux turquoises n’en fut que plus provocatrice, intense et auréolée par cette envie de plus. Cette envie d’elle. Sans daigner y accorder son attention, Rory se pencha vers Nimue, le bras tendu en direction des mêmes bouchées pour s’en saisir d’une. Seule la capture de l’océan renfermé dans ses prunelles comptait à cet instant. Petit choux en main, il se recula à peine, s’éloignant des effluves délicate de la nymphe. Alors que la bouchée se rapprochait de ses lippes, un peu de crème vint à chuter sur la délicate main de Miss O’Connell. Ses onyx attirés par pareille faute du protocole mondain, il ne put que s’en amuser intérieurement, voyant bien là un moyen détourné de marquer un peu plus le souvenir qu’elle se ferait de lui. « Tenez. » Dit-il en lui présentant le petit choux à la rondeur parfaite. Débarrassé du fautif, Rory s’empara délicatement du poignet de la belle tentatrice face à lui, la pulpe de ses doigts effleurant avec langueur le grain de sa peau tel un satin encore vierge de toute rencontre. « Vous permettez… ? » Un souffle, un regard insistant à l’intensité sans nul autre pareil. L’abysse s’était engouffré dans son océan depuis si longtemps qu’il pouvait aisément y déceler sa marque, son empreinte imperceptible. Elle lui était sienne, il avait craquelé le vernis de cette pseudo-retenue. Miss O’Connell devait probablement encore se convaincre de l’inverse. Une illusion de contrôle total de la situation qui ne dupait pas Rory. Certains signes ne trompaient pas. Le corps réagissait par instinct, qu’importe ce que pouvait en dire le mental. Le dos de sa main porté à sa bouche, il préleva la crème du bout de la langue sans jamais quitter son regard. La saveur caractéristique de la truffe titillant ses papilles, l’héritier déposa ses lèvres à même l’épiderme laiteux, ayant à coeur de finir de la débarrasser de cet affront protocolaire. Douceur fugace, prémices d’une luxure qui ne demandait qu’à être vécue, Rory finit par relâcher le poignet, se parant d’un sourire mutin. Tandis qu’il récupérait le choux à la crème des doigts de Nimue, il fit venir à eux dans un sortilège informulé une bouteille de whisky ainsi qu’un petit pot au contenu vermeille. Un claquement sonore emplit l’air suivi bien vite par le cristal du verre orphelin de la belle s’écrasant contre un des murs de briques. Dans un geste saupoudré de délicatesse, Rory vint extraire une des fraises du sirop de gingembre dans lequel elle trempait et la présenta à Nimue, son autre main portant la bouteille de whisky à ses lèvres pour une rasade boisée libératrice.
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Jeu 10 Nov - 0:44
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« Spies are the ears and eyes of Princes  »
Du moment que les portes s'étaient refermés sur eux, la sorcière avait perçue une bascule, comme si cette maison et son décor propre à ses habitants n'avaient plus d'intérêt. La fête elle-même s'était gommée au profit d'un sentiment nouveau, le souffle insidieux de l'intimité. Ils étaient deux et personne ne viendrait les déranger. C'était une bouffée exaltante, car loin des oeillades intrusives, il était bon d'agir à sa guise. Le rythme cardiaque s'affola tout juste sous le satin d'un argenté audacieux, vague témoignage de la fragilité de la belle à se tenir auprès d'un homme. Elle avait pourtant répété ce scénario, n'est-ce-pas ? Il suffisait de revoir le film tel qu'elle l'avait fantasmé, que ce soit avec ses scènes, voir sa fin, pour qu'elle retrouve un aplomb gravé dans son être.
De temps à autre l'esprit songeait aux écarts commis précédemment. Une folie qui ne passerait pas aperçue et dont les échos viendraient tinter aux oreilles de ses géniteurs. Cette frénésie de parole menait à deux options distinctes : la colère ou une gaieté présumée. Le moindre rapprochement faisait miroiter une union potentielle, événement des plus attendus par sa mère, mais Nimue se gardait bien de lui offrir cette joie. Il aurait été trop simple de céder à ce caprice, d'autant qu'elle avait suffisamment porter les aspirations de ses aînés pour tracer son propre chemin désormais. Seul le travail comptait réellement à ses yeux !
Néanmoins, ce détachement avait un prix. La blonde fuyant le domicile familiale, ainsi que les codes de la bonne petite héritière, elle recevait davantage de remarques lors des entrevues avec ses parents. C'était d'ailleurs pour cette raison que celles-ci étaient aussi brèves que rares, un mythe même pour certains. Il y avait aussi les regards coulant sur sa plastique, petits envieux frustrés de ne pouvoir la découvrir sous les draps. Les sangs purs étaient avides, peu importait où elle se trouvait sur le globe, car les orbes d'azurs avaient constaté cet intérêt pour sa personne par le biais de son physique.

Néanmoins, isolée en compagnie du Barjow, l'émoi était autre. Si la pose était intacte, divine statue immobile, la belle se trouvait happé par cet autre qui tournait dans cette pièce bonne à taire plus d'un secret. Dès qu'il reprit la parole, l'éclat des prunelles d'un noir profond changea et la rafleuse frissonna de ce qu'émanait son semblable.
Du sucre ? Pourquoi faire ? Pour chasser le goût du sel et de l'alcool ? Cela lui arracha un rictus amusé alors que son appuis sur la table se renforçait. La paume épousait parfaitement le plat du bois, quitte à deviner les veines qui s'y propageaient en une carte étrange tandis qu'elle détaillait le brun dont les doigts reposaient une prune décevante.

"Mauvaise pioche ?"

Elle se laissait distraire par ces manies et cette éloquence de l'adversaire, mais au fond, l'essentiel était là : elle se rapprochait de l'inaccessible. Même l'astre le plus lointain pouvait finir par fréquenter son ciel, c'était là sa plus grand victoire !

La description habile apparentait la convive à un plat d'exception. N'osant penser que cela était parfaitement sincère, Nimue répliqua d'un sourire suivi d'un léger haussement de sourcil à l'intention de l'affamé. Son minois s'exprimait enfin, la dureté de ses émotions légèrement atténué par le besoin de parler de coeur à coeur.
Dès qu'il osa évoquer l'idée de revenir inlassablement sur ce hors d'oeuvre, elle le corrigea d'un mouvement de tête, le ton posé et à peine épicé.

"Moi qui pensais que vous ne consommiez jamais le même met deux fois, me serais-je tromper ? Après tout, vous mentionnez un retour éternel à cette terre promise ! Cela paraît audacieux... Quoique..."

Tester l'autre. L'apprivoiser. L'américaine avait déjà pensé à se dompter elle-même avant de prendre un tel pari, mais elle manquait sincèrement de temps. La mission l'obnubilait assez pour mettre de côte certains principes, sans compter que le petit jeu qui commençait à prendre forme la changeait des conventions qu'elle subissait d'ordinaire.
La silhouette toujours assise sur ce qui n'était qu'un meuble de cuisine, la blonde laissa Rory se mouvoir. Il avait cette allure de prédateur dont les mimiques appuyaient sa chasse de façon minutieuse. Voilà qui était un spectacle délicieux et pour la première fois, la dame de glace se sentit à son tour en appétit.

L'instant se figeait finalement. Le duo s'arrachait à cette dynamique bien penser par leurs pairs et peu à peu la décence s'écartait, ouvrant un boulevard à sa rivale qui ondulait sous le derme de chacun. La bouche resta close à mesure que les doigts saisissaient le canapé qu'on tendait avec tant de cérémonie. Naïve démarche que d'obtempérer ! Pourtant, Nimue se fit docile, presque sage. Ses iris océans capturent chaque parcelle du visage de son interlocuteur dont l'allure féline n'incitait pas son sang à cesser de bouillir. L'espionne était devenue une proie, un gibier sensible à des sensations inavouables tant l'âme vierge se brûlait à l'exercice qu'elle subissait.

Elle n'eut pas le loisir de répondre. La question était un rideau de fumée rapidement dissipée par l'attitude de cet autre des plus fascinant.

Il n'y eut qu'un geste, plus langoureux que les autres, plus déviant. C'était à croire qu'il avait été anticipé dès le début de la rencontre, mais la spontanéité évidente du sang pur montrait qu'il n'en était rien. À défaut de s'offusquer, agacement qu'elle aurait autrefois conservé en son for intérieur, Nimue se pour à cette chaleur. Elle suivit le parcours des lèvres sur la surface de son propre cuir avant d'hausser doucement les sourcils.

"À quoi bon demander une permission à une dame pour n'en faire qu'à sa tête ?"

L'ourlet de sa bouche s'arma de charme et de moquerie afin de plaisanter ; l'homme avait l'art d'agir de façon cavalière et cela méritait d'être souligné...  
Malgré cette remarque, l'étrangère observait le moindre agissement sans montrer le moindre signe de désaccord. Elle se faisait spectatrice, y compris lorsque sa coupe termina en éclats de verres un peu plus loin. Une destruction était donc foncièrement nécessaire pour réussir l'équation ? La demoiselle s'interrogea sur la profondeur de cette interrogation jusqu'à ce que ses mirettes stoppent leur course sur les courbes généreuses d'un fruit luisant de sucre. La peau était mouchetée de graines bonnes à servir, tandis que l'allure rougeaude de la fraise assurait qu'elle manquait d'atteindre la perfection. Ainsi donc, la pomme avait une concurrente en la matière ? Nimue jaugea cette prétendue offrande de toute sa hauteur, non sans adresser un regard à l'intention de celui qui la tendait. Il y avait bon nombre de choses que la belle ignorait des relations humains, cela dit, ce soir, la moindre erreur aurait été fatale.

Les dents croquèrent dans la chaire rosée et ce pour mieux la goûter avec envie. Nimue fit un carnage dans ce cadeau de la nature. Sa nature vorace venait à croître subitement et cela alterait la retenue qui était une compagne de toujours. Un filet aux teintes similaires que le fruit rouge commençait à dégringoler de sa bouche charnue, mais l'americaine coupa court à ce fin ruisseau d'un revers de main, l'attention focalisée sur la boisson consommée par son partenaire de bêtises. Elle effleura le galbe de la bouteille du bout de ses griffes qui couvraient les extrémités de ses doigts.

"Whisky... Évidemment."

Chez eux, on parlait de bourbon. La rafleuse serait à jamais une âme perdue sur la toile de fond qu'était la Grande-Bretagne, néanmoins ce statut lui convenait. Lentement, elle lut l'étiquette à l'écriture stylisée pour rendre le bien à son propriétaire.
La langue erra sur le blanc de ses dents quand elle se pencha à son tour pour s'emparer d'une fraise dont les contours étaient grossiers. Le liquide translucide qui enrobait la robe vermillon coula au compte goutte pour entamer un sillon sur le bras de la louve. Cette fois, elle se mit à sourire. Faussement coupable.

"Et dire que je pourrais assurer que je l'ai fait exprès, souffla t'elle en léchant maladroitement cette rigole prenant naissance sur le côté de sa paume."

Le sirop continuait de descendre jusqu'à tirer sur le derme. Aussitôt, Nimue tendit son bras en direction de la boisson du sorcier.

"On échange ?"

Quoique cela portait à confusion...

"Je veux dire... Avec la fraise bien sûr."

N'avait-il par parler de douceur après tout ? Elle lui offrait un pure shot de glucose avec un accès à sa peau en prime ; libre à lui de voir la marche à suivre ! Pour l'heure, Nimue se satisfaisait amplement de le sentir si investi dans cet échange, non sans remarquer qu'elle était tout aussi enclin à converser avec lui.

"Choisissez vite ou ma robe en pâtira et je vous maudirais longuement, assura t'elle dans un éclat revenchard, le buste tout juste incliné en direction de son interlocuteur."

Que voulait-elle dans le fond ? Il était réceptif, prêt à passer du temps en sa compagnie visiblement et son humeur soulignait un état correct, ainsi donc la dame au doubles visages se trouvait face à ce doute. Parfois, il lui arrivait d'aller jouer avec les aspirations des hommes pour récupérer un dossier, une information, mais cette fois ça n'avait pas la même saveur...
Tout avait le goût de cette fraise et de l'alcool. Tout était devenu curieusement suave et enivrant. Cela se résumait en un fruit et un breuvage comme un autre, un peu comme cette réunion de deux âmes cassées à bien des égards.


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Ven 18 Nov - 14:50
For your entertainmentDébut juin 2021 -  @Nimue O'Connell

Quelles étaient les probabilités que Rory Barjow puisse trouver partenaire de jeu suffisamment intéressante pour le distraire plus de cinq minutes sans que cela soit à ses dépends ? Déjà qu’en temps normal peu trouvaient grâce à ses yeux, dans une soirée mondaine exclusivement sorcière, les chances se retrouvaient quasi réduites à néant. Pourtant, parmi une désolation environnante capable de provoquer des envies suicidaires à tout être doté d’un tant soit peu de jugeote, elle avait illuminé sa soirée. Étincelante de mille feux telle une supernova, la sorcière avait su le guider hors de ces eaux sombres aux créatures d’un ennui cauchemardesque pour le ramener sur la terre ferme. Contrée sur laquelle elle régnait en maîtresse absolue. Côtoyer sa majesté s’avérait être une des tortures les plus exquises qui lui aient été données de vivre. A chaque instant, la tentation s’accentuait inexorablement, semblant systématiquement atteindre un niveau jusque là inenvisageable. Bien qu’habitué à avoir tout ce qu’il convoitait sans nécessairement fournir des efforts considérables, étonnamment, ce soir et en sa présence, Rory voulait étirer l’instant. Rendre l’attente toujours plus insupportable afin que la délivrance en devienne jouissive. Pour cela, quoi de mieux que de s’isoler ?! Laisser planer un ensemble de possibles à l’abris des regards, suggérer l’abolition des barrières socialement établies.

Isolés dans cette réserve, le jeu pouvait continuer. Énième parade aux allures nuptiales prenant cette fois-ci pour objet principal la soudaine faim éveillée par la belle chez l’héritier. Dans de vaines tentatives de se résonner, gardant encore une certaine distance physique avec elle, il partit en quête de divers mets pouvant calmer l’appétit charnel. La prune à peine entamée reposée, ses prunelles sombres étaient déjà à la recherche de sa future victime quand le chant de la sirène brisa le silence entre eux. Ses propos firent naître un maigre rictus mutin sur ses lippes perlant encore du jus acidulé du fruit. « Pas assez juteux. » Rétorqua-t-il finalement alors que ses pérégrinations le faisaient s’attarder ici et là face à divers bocaux au contenu étrange. Sous bien des aspects, une cuisine pouvait rappeler un laboratoire de potions. Après tout, ils utilisaient tous deux des ingrédients primaires qu’ils transformaient par divers procédés pour finalement obtenir des concoctions à l’aspect parfois douteux. La différence ? Ses créations à lui faisaient bien plus que répondre à un besoin primaire. S’il détailla les contours de cette faim plus psychologique que physique le rongeant tout en gobant quelques arbouses glanées sur une étagère, son chemin le mena inexorablement à elle. Elle la source auprès de laquelle il espérait pouvoir étancher sa soif. L’amusement comme gravé sur ses traits, Rory eut un bref haussement de sourcil alors que ses onyx pétillants de malice revenaient capter la douceur de ce visage. « Il est fort probable que les personnes vous ayant confié de tels propos n’avaient rien d’intéressant à me proposer. Voyez-vous, Miss O’Connell, je suis un épicurien. » Annonça-t-il en croquant dans le dernier fruit qui se trouvait au creux de sa paume. « Quand je trouve quelque chose à mon goût, il est rare que je me contente d’une simple bouchée. Surtout quand j’y décèle des merveilles insoupçonnées qui m’incitent à y revenir encore et encore… Cela serait absurde de me priver de pareil délice, vous ne pensez pas ? » Question rhétorique. Habile stratagème uniquement destiné à justifier ce nouveau rapprochement qu’il lui offrait.

L’écart à nouveau réduit entre leur enveloppes charnelles, la partie s’intensifiait. Ses sens en éveil alors qu’il revenait à la charge, les souvenirs de sa chaleur devinée, de son odeur envoûtante vibraient encore intensément en lui, contrôlant ce besoin devenu instinctif. Celui de revenir à son contact. De trouver la moindre excuse pour la toucher et réduire l’espace entre eux. La chute de cette petite dose de crème sur le revers de sa main annonça un nouveau plaisir inédit. Entorse à un nombre incalculable de règles de bienséance mais synonyme de jouissance pour le jeune héritier qui n’attendit pas un instant pour bondir sur l’opportunité qu’il venait de s’offrir. Après avoir confié le fautif entre les doigts de la créature, il la débarrassa avec joie de cette substance aérienne crémeuse. Dans d’autres circonstances, cela aurait marqué le début des hostilités, la chute dans des plaisirs plus charnels abandonnant toute bienséance derrière eux. Pas avec elle. Pas alors qu’il y avait tant de façons de progressivement la découvrir. Après avoir récupéré son petit chou dont il ne fit qu’une bouchée, un nouveau rictus anima ses lippes en réponse au reproche teintant si faux à ses oreilles. « Le protocole ? Les bonnes manières ? Toutes ces conneries qui, j’en suis sûr, vous ont également été enseignées en Amérique. » Rétorqua-t-il alors qu’il faisait venir à eux alcool et nourriture. Au Diable les enseignements étriqués hérités de ce statut qu’ils partageaient par pur hasard. Rory Barjow érigeait ses propres codes. S’il pensait faire dans l’originalité et la simple liberté de pensée, chacun de ses gestes et principes avaient en réalité étaient hérités en réponse à la pureté de son sang. Qui sait l’homme qu’il serait devenu dans un autre contexte, dans une autre famille, avec un autre liquide vermeille coulant dans ses veines. Interrogations stériles, condamnées à rester à jamais sans réponse.

Son attention se porta à présent sur l’envie qu’avait précédemment formulée la belle créature. Du sucré et épicé… Le pot de fraises au sirop de gingembre les rejoint rapidement, la flute vide les quitta dans un geste, remplacée par une bouteille de whisky prestigieuse. De quoi prolonger l’instant, justifier sa proximité et leur intrusion dans ce garde-manger. Les doigts plongèrent dans l’épais sirop teinté et présentèrent en offrande le fruit délicieux. H.O.L.L.Y F.U.U.U.U.C.K !!!! Face au spectacle offert par la belle se délectant sans vergogne de la pulpe rougeâtre, une fascination naquit en son sein. Littéralement fasciné par sa voracité, l’héritier ne quittait plus des yeux cette bouche luisante de sucreront s’extirpa un bref filet tentateur. Il suffit d’un simple mouvement de la belle pour le ramener à la réalité, abandonnant les nombreux fantasmes naissants derrière lui. « Évidemment ! » Simple ajout à la remarque formulée tandis que le goulot quittait ses lèvres après une longue rasade. Il avait bien besoin de cela pour tempérer ses ardeurs face à elle. La quantité d’alcool précédemment ingurgitée finirait bien par s’estomper tôt ou tard et il préférait conserver cet état de semi-légèreté l’éloignant de tout le tourment dormant. Rory aurait tout le loisir de pareille descente aux enfers demain, ce soir il profitait. Ses onyx suivirent le chemin de ses griffes replongeant dans le sirop vermeille pour en extraire une nouvelle fraise. Une gorgée de plus pour réprimer l’envie de venir récolter les gouttes de sucre perlant progressivement sur sa peau d’albâtre. Quand ses propos tintèrent l’air, bien vite suivis de sa langue remontant le flot sirupeux, son souffle se fit plus erratique. Son regard mutin, la fausse innocence affichée, ces gestes très certainement calculés pour le provoquer… Gosh… Rory avait beau voir très clair dans son manège, force était de constater que cela marchait. Une fois de plus il vint noyer le dilemme moral dans un rasade de liquide ambré quand elle tendit finalement son bras dans sa direction.

Perplexe, il inspecta le fruit luisant dont l’enrobage continuait de couler sur son épiderme avant de revenir plonger dans l’océan de ses prunelles. Un simple et léger basculement de sa tête sur le côté à la perspective annoncée par Miss O’Connell et il céda à sa demande, déposant la bouteille déjà bien entamée à ses côtés. « Vous m’en verriez fort désolé si nous en arrivions à pareil extrême… » Fuck it ! Sans plus de cérémonie il s’empara du poignet de la belle. De façon très consciencieuse, Rory remonta lentement le flot sirupeux ayant laissé sa marque sur l’avant-bras de Miss O’Connell. Tandis que sa langue récoltait progressivement la dose exquise de sucre, ses prunelles vinrent capter son expression juste avant d’envelopper la forme charnue de la fraise de ses lippes. Il ne fit que deux bouchées de la friandise, en profitant au passage pour débarrasser l’extrémité de ses doigts du sucre résiduel. Sa langue glissa une dernière fois sur ses lippes pour profiter des dernières notes sucrées laissées par la fraise avant de se reculer très légèrement. « Votre robe est saine et sauve, Miss… » Annonça-t-il non sans un large sourire joueur alors qu’il revenait déjà en quête de la bouteille, sa main échouant en toute simplicité sur la hanche de sa partenaire de jeu. Le liquide ambré dilua la sensation, l’espace entre eux s’amoindrissant à nouveau. Dans un simple geste il vint déposer le bocal de douceur sur la table, son attention focalisée sur l’océan clair renfermé par ses prunelles. Malgré l’alcool, malgré toute la retenue qu’il s’imposait, la faim tenaillante s’était accentuée. Subrepticement elle arrivait à son paroxysme intensifiée par la simple présence de cette sirène tentatrice. Leurs enveloppes retrouvèrent la même proximité acquise sous le couvert du lierre quelques instants plus tôt quand l’agitation de la cuisine attenante leur parvint. Son attention se déporta vers la porte par laquelle l’elfe de maison s’était précédemment enfui. Ce rat avait dû aller prévenir son maître de l’intrusion dans la réserve par deux convives. Dans quelques secondes il ferait irruption dans les lieux et Rory n’avait pas besoin d’une excuse supplémentaire à donner à son père pour intensifier sa surveillance (LOL). « Sauvée par le gong… » Souffla-t-il sans la quitter des yeux, sa prise sur sa hanche s’accentuant très légèrement avant de finalement se reculer, la bouteille entre les mains. Il lui lança un dernier regard chargé en intensité puis transplana pour quitter les lieux, abandonnant à contre coeur sa partenaire de jeu.
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