Une virée en pleine nuit pour sauver un animal sauvage, comment ça pouvait mal se passer ? J’étais préparée pour cette soirée. Tout avait commencé par un après-midi à moins que ça soit en début de soirée, le temps passe vite quand on s’amuse, je buvais un verre au London Bar, fidélité à l’une des serveuses oblige et bien malgré moi, ou peut-être pas, j’écoutais les bruits alentours. Il y avait ce type qui touillait un peu énergiquement son café et dont la cuillère tapait contre la tasse sans arrêt, la personne qui avait visiblement oublié qu’elle n’avait plus dix ans et qui faisait des bulles avec sa paille. D’accord ça j’abuse c’était moi. Une fille qui expliquait à sa copine que si le mec trop canon s’intéressait à elle puisqu’un jour en classe il lui avait dit je peux m’asseoir à côté de toi. Ah, ça c’est intéressant comme point de vue, j’aurais dû le savoir avant, beaucoup de gars s’intéressait donc à moi à Poudlard… et ça marchait aussi pour les filles ? Oui ce n’est pas le sujet du jour. Non, la conversation intéressante c’était celle entre deux gus qui marchandaient. Evidemment, notre esprit fabrique automatiquement des personnes louches puisqu’il s’agit d’un sujet louche alors qu’en réalité ça n’était pas du tout le cas c’était une fille blonde, à peine plus âgée que moi, encore que je n’étais pas sûr de cette info et elle parlait à une autre fille d’un âge que je ne saurais définir. Pas des personnes qui attirait le regard et encore moins des personnes qui pouvaient organiser des trucs que je qualifierais de pas très cool. Après, il est vrai que l’habit ne fait pas le moine, par exemple qui dans ce bar pouvait décemment dire que j’étais une sorcière ? Personne, des années d’entraînement, même moi des fois j’en doutais. Dans le même genre, qui pouvait dire en me regardant que j’étais un loup-garou ? Personne non plus ou alors quelqu’un de bien concentré qui me verrait froncer les sourcils et tourner la tête par moment dans la direction des gens qui faisaient un peu trop de bruit. Pas simple d’écouter moult conversation à la fois, oui c’est pas bien… écoutez hein j’attendais la fin du service de mademoiselle Rausale, je devais bien m’occuper et oui c’est pas une excuse. M’en fiche c’est mon introduction d’histoire.

Toute ma concentration était dirigée vers ces deux filles, je ne comprenais pas tout mais ce que je comprenais suffisait à me faire dire qu’il fallait que j’enquête. N’étant pas du genre à poser un lapin aux gens et ça serait de très mauvais goût que je me tire, surtout que Julia m’avait vue, bien vue, si une fois son service fini elle ne me trouvait pas parce que j’étais partie glaner des informations, j’allais en entendre parler, j’espérais donc que mes deux filles ne partent pas prématurément. Le hasard faisant bien les choses ou pas pour le pauvre verre que Julia ne prendrait jamais, elles partirent à la seconde où Julia finit son service et je l’entraînais à ma suite pour en savoir plus, mon petit côté défenseur des plus faibles et amoureuse des animaux certainement. Les informations ne furent pas évidentes à récupérer, on a beau avoir une ouïe surdéveloppée avec les voitures, les gens qui crient et mon duo qui parlait en chuchotant, une galère, une véritable galère mais je ne lâchais rien et mes infos je finissais par les obtenir.

Une des deux filles était allée en Amazonie et avec des braconniers, chasseur, peu importe à la rigueur, elle n’avait pas précisé, elle avait mis la main sur une jeune panthère, avait payé un paquet de fric pour ne pas qu’ils l’abattent. Tout ça pour la ramener sur le sol anglais, loin de chez elle et la revendre à un cirque afin de se faire un encore plus gros paquet de fric. Alors moi vivante, ça n’arriverait JAMAIS. J’avais la date et forcément, il aurait été pratique que ça soit la pleine lune ce soir-là, j’aurais fait ahou ahou, j’aurais terrifié tout le monde – ou je me serais pris une balle – ils seraient partis en courant et j’aurais attendu le jour et j’aurais trouvé une solution rapide, ingénieuse ou j’aurais appelé quelqu’un pour qu’elle me trouve une solution. Ce soir-là étant une journée des plus ordinaires avec une lune qui n’était pas pleine, il me fallait un acolyte et qui de mieux pour répondre à ce critère que Kayla. C’est donc entre deux pancakes un matin que je la prévenais dans les grandes lignes de ce que je savais, le lieu de rendez-vous, l’heure, le jour, l’espèce à sauver, le fait que c’était un machin sauvage donc que ses réactions seraient imprévisibles et pour couronner le tout, ça avait beau être une panthère donc la même bestiole que Kayla lorsqu’elle se transformait en animagus, aucune idée si elles allaient se comprendre. Sans trop de surprise, Kayla fut partante, était-ce vraiment surprenant ? On avait là une occasion de sauver une vie et qui d’autres elle pour une mission dangereuse.

Le soir S j’avais récupéré au zoo un fusil anesthésiant, cette fois-ci par contre je n’avais pas emmené Kayla pour ne pas la stresser avec un vol. Comme si on se faisait prendre, elle m’accusait et hop l’affaire était pliée. De la même façon, cette fois, c’est moi qui tirerait dans l’épaule de miss panthère, pas Kayla l’autre… enfin j’espérais que j’arriverais à les distinguer pourvu que ça soit une panthère tacheté ou alors une panthère noir riquiqui ou très grande on s’en fout tant qu’elle était reconnaissable. Pour le coup moi avec les armes à feu, je me débrouillais, les quelques Blood Circle sur lesquels j’avais tiré lorsque j’avais fait mumuse avec Eirian pourraient en attester, sauf s’ils étaient morts en se vidant de leur sang, ce que je n’espérais pas… ou pas entièrement, s’ils étaient morts ils risquaient plus de s’en prendre à Eirian, c’est donc un mal pour un bien. Une fois sur le lieu de rendez-vous, en avance, avec Kayla je récapitulais le plan « Donc, on attend qu’arrive la cage, là je m’occupe de les distraire, me demande pas comment, je ne sais pas encore. Je repère si la panthère est noire comme toi, ce qui nous arrangerait pour le début du plan, si oui, je place le mot banane dans la conversation, si c’est non ce sera orange. Tu te transformes hein Kayla sinon tu entendras rien avec les moteurs. Si c’est banane  tu surgis, elles vont croire que c’est leur panthère et tu en attaques une je me charge de l’autre avec la magie… Après on libère Bounty, j’ai décidé de l’appeler Bounty comme on sait pas trop s’il est noir ou pas et après… j’ai pas d’idée de comment on le renvoie chez lui mais c’est pas le principal. Le principal c’est qu’on le sorte de cet enfer… ou la sorte si ça se trouve c’est une fille. Des questions, c’est limpide ? ça ne peut que fonctionner ? » Mais oui c’était parfait comme plan, hein que c’était parfait, elle allait dire que oui parce que sinon on allait avoir un peu de mal à construire un nouveau plan avant que les voitures arrivent. Je grognais un peu mécontente « Pour une fois que ça aurait utile que je sois un loup-garou avec la potion de Kesabel, quelle poisse quand même. » Non pas que je n’aie pas confiance en Kayla, plutôt que j’étais plus stressée à l’idée qu’elle se mette en danger que l’inverse… sûrement que pour elle c’était le contraire et qu’elle était ravie.

C’était quoi cette tenue ? Je regardais Kayla dans sa tenue noire. Alors, ça aurait pu être génial ce genre de tenue si nous avions décidé de faire une mission espionnage, par exemple chez le Blood Circle. Mais là, nous n’avions pas besoin d’être discrètes, nous allions être tout sauf discrètes et en prime, elle allait se transformer en panthère. Certes, la panthère était noire de jais comme la tenue de Kayla, elle restait dans le thème, mais ça n’avait pas grand intérêt en réalité, si ce n’est rappelé ce code couleur. Je décidais de ne pas faire le moindre commentaire, elle pouvait bien se déguiser en tutu rose si ça lui plaisait, moi ça ne me changeait pas grand-chose. A la place de commenter sa tenue, je lui exposais le plan, un plan qu’elle connaissait déjà par cœur mais qu’elle écouta une fois de plus, c’était au cas où il lui manquait un détail ou qu’elle n’avait pas compris quelque chose. A son regard qui ne s’éclaira pas d’une quelconque lueur, j’en concluais qu’elle avait déjà tout saisi de base. Ça ne l’empêcha pas de relever un minuscule détail du plan, le fait que je n’avais pas réfléchi à comment les distraire. Je haussai les épaules comme pour dire que je ne la croyais pas vraiment fatiguée par mes agissements. « Ne t’en fais pas pour moi, je n’ai besoin d’aucun plan défini pour distraire les gens. » Avais je vraiment besoin de dire cela, elle me connaissait, elle savait que je me débrouillais très bien dans le eu de l’action, que mes méninges fonctionnaient très bien sous l’adrénaline. Mieux valait-il que je ne me prenne pas la tête avec un plan surtout que je les connaissais mes plans, ça ne se déroulait jamais comme prévu. Autant ne pas avoir à s’adapter dès le départ n’est ce pas.

Que dire du code secret choisit avec soin par ma personne. Franchement, des noms de fruits, c’était on ne peut plus parfait, personne ne tilterait jamais en dehors d’elle et c’était là tout le but de la chose. Bon par contre, elle ne semblait pas ravie du nom que j’avais trouvé pour la panthère, elle aurait préféré que je l’appelle Oréo, je lui lançais un regard blasé avant de marmonner un chouya mécontente « Eh bien la prochaine fois qu’on trouvera un animal sauvage à sauver, c’est toi qui choisira son prénom, ça te convient ? » Parce que oui, c’était sûr, il y aurait d’autres animaux à sauver, nous avions ça dans le sang de sauver les bestioles et on ne pourrait même pas s’en empêcher. Elle s’était chargée de la partie que je n’avais pas géré à savoir, que faire de la bestiole une fois que nous l’aurions sauvé. Parce qu’autant je voulais bien tenter le coup et prendre les professeurs pour des cons en disant que c’était mon chat, mon gros chat, j’étais pas sûre qu’ils goberaient mon mensonge, sans oublier le fait que Poil de Châtaigne serait mécontente si elle devait partager son espace vital avec une grosse bestiole, même sympa. J’avais bien une idée numéro deux à savoir le ramenr à la boutique mais là encore, ça pouvait poser problème. Bon déjà, je ne prendrais pas Soledad pour une andouille, mauvaise idée, mais en plus ça risquerait de faire fuir la clientèle si une grosse panthère faisait dodo entre deux allées de la boutique. Kayla avait donc bien fait de poser la question à Ludivine. Je fronçais les sourcils en entendant ma meilleure pote parler du fait que Bounty n’étant pas une créature magique, c’était compliqué. Non mais les sorciers, ils avaient quand même des gros problèmes au niveau de la tolérance, oui Bounty ne savait pas cracher de feu, il n’envoyait pas des lasers avec ses yeux et quand il tapait de la queue sur le sol aucun tremblant de terre n’était à déplorer. Est-ce que pour autant, il fallait rien faire et le laisser se débrouiller dans son monde sans magie où il serait exploité toute sa vie ? Ludivine n’avait donc pas été ultra utile sur ce coup-là, un jour il faudrait quand même que les sorciers apprennent, ça allait pas du tout. Kayla ne s’était pas laissé abattre pour autant, elle avait trouvé une association moldue. Je vous ai déjà dit que j’adorais cette fille qui était toujours pleine de ressources. Il fallait la jouer finement, je lui adressais un sourire « Je suis la finesse incarnée. » Oui bon ça dépendait du sujet, elle n’était pas obligé de relever, ah oui non mais s’ils croyaient qu’on volait des bestioles où allait le monde, pas de problème, on allait faire attention.

Attendez, attendez, elle venait d’appeler la panthère comment ? Non mais elle n’avait rien écouté c’est pas possible. Elle n’avait pas statué, non mais je m’en foutais qu’elle n’est pas statué sur le nom, il était déjà choisi et on allait pas appeler une panthère Biscuit Savane, non mais elle était complètement toquée « Kayla, elle s’appelle Bounty notre panthère, Oréo ce sera l’animal suivant si tu veux mais celle là c’est Bounty. Et Biscuit Savane c’est mort, c’est un manque de respect pour lui » Non mais c’est dingue de vouloir me contredire à tout prix. Oui le nom de la bestiole ça n’était pas ce qui important, c’était le plan, pourquoi on ne pouvait pas poser Bounty devant l’association ? ça aurait été franchement plus pratique. « Il y a bien des moldus qui abandonnent leurs animaux devant les grilles de la spa, ce serait pas tellement différent. » Sauf cette histoire de poids, c’était un immense matou là quand même.

Un soir de pleine lune, ça aurait été quand même plus pratique, j’aurais eu une potion j’aurais fait graou graou et hop en deux minutes c’était réglé. Bon, Kayla n’avait pas l’air de trouver le plan pleine lune convenable, relevant le fait qu’ils auraient essayé de me capturer. Je posais un regard des plus confiants sur elle. « Ils auraient essayé et ils auraient fait la rencontre d’une panthère bien décidé à défendre sa meilleure amie, pas sûr qu’elles auraient adoré ce nouveau plan. »  Mais bon, il n’y avait pas de pleine lune, pas de potion à prendre et pas de loup-garou. A la mention de la pote de Kesabel, j’offris un sourire à Kayla « Moi non plus je n’ai pas confiance en elle mais j’ai confiance en Kesabel lorsqu’il nous dit que cette potion fonctionne, il est tellement obnubilé par sa meute que jamais il permettrait qu’on se tape une potion toute moisie. » Ah ça, Kesabel et sa meute c’était une histoire d’amour contre laquelle je ne pouvais rivaliser, son délire d’avoir la meute la plus puissante, d’avoir des loups-garous au sommet de la chaîne alimentaire et de leur art, je ne comprenais pas mais bon, au moins j’étais sûre que même si je n’avais aucune confiance en Fawley, sa potion marchait.

J’inspirais profondément, tout allait bien se passer. Des phares éclairaient la route, le halo de lumière se faisant de plus en plus grand, en prime le message de Kayla, je lui adressais un signe de tête démontrant à la fois que j’avais vu, que j’entendais le bruit du moteur et que je comprenais le message, c’était donc à mon tour de jouer. Je faisais un pas en direction de la voiture avant de m’abstenir « On est bien d’accord que pour faire un troc, il faudrait deux voitures, sinon aucun intérêt de venir dans un endroit désert. » à peine avais je dit ça qu’une camionnette quitta la route au loin à toute berzingue pour rejoindre la première voiture « Fais comme si j’avais rien dit. J’y vais, souhaite moi bonne chance. » Je m’avançai d’un pas plutôt tranquille tandis que la deuxième femme sortait de la camionnette pour rejoindre la première qui ouvrait son coffre… Elle était con, la panthère rentrerait jamais dans le coffre. Ce que faisait remarquer la fille de la camionnette d’ailleurs, ça ne rentrera jamais. Loin d’être sans ressource, la première parlait de coucher les sièges, ça rentrait pile poil. Non mais, si sur le principe d’accord, ça pouvait éventuellement rentrer, c’était un animal sauvage, à tout moment il pouvait se démerder pour chopper quelque chose un cheveu, une main, voire même passer sa patte et trancher la gorge de la fille… Elle était complètement con. Bon c’était pas tout mais il fallait bien que j’y aille « Bonjour. » les deux personnes cessèrent de regarder le coffre de la voiture pour me fixer, se demandant sûrement ce qu’une fille armée d’un fusil faisait en plein milieu de nulle part. « J’étais en pleine partie de chasse au blaireau avec mon chien mais cet idiot s’est fait griffer le nez par une de ces sales bêtes et il est parti comme une flèche, vous l’auriez pas vu ? » L’incrédulité se lisait sur leur visage, quoi le blaireau c’était un animal nocturne non ? C’est quand même plus pratique de chasser si la bête pionce pas dans un coin. « Il fait cette taille là. » Je montrais vite fait bien fait avec ma main, merde il était un peu haut sur patte là, je descendais donc un peu la main « Il est tout beige, normalement on le voit bien dans la nuit noire. » « Casse toi. » Comment ça casse-toi, la politesse, elle est où la politesse ? J’allais faire comme si je n’avais rien entendu et je m’avançai vers la camionnette, j’osai espérer que Kayla était déjà transformé en panthère et qu’elle écoutait parce que c’est pas avec son ouïe d’humaine qu’on allait s’en tirer « J’ai le même genre de fourgonnette, il a dû croire que c’était la mienne et rentrer à l’arrière pour se planquer l’idiot. Nesquik, viens là mon toutou. » Purée mauvais prénom qui appellerait son chien beige nesquik personne, sauf quelqu’un qui a jamais bu du nesquik après ça aurait pu être pire Benco ou Poulain, c’est bof aussi. Je posai ma main libre sur la bâche pour la soulever.


Et c'est parti pour le lancer de dé !!!!
[oui] La propriétaire de la camionnette percute Maxime pour l’empêcher de toucher à sa marchandise et l’autre sort un pied de biche du coffre de sa voiture, c’est quoi cette tarée, qui a un pied de biche dans sa voiture je vous le demande ?

[non]La propriétaire de la camionnette avec un gros chien, pas beige celui-là et il est dressé à protéger le butin et saute sur Maxime qui a à peine le temps de mettre son bras devant son cou pour pas se faire égorger par la sale bête.

Bon je crois que nous avions un problème dans le script du plan. J’étais la réalisatrice, des années d’expériences pour des plans réussis, tout autant d’années d’expériences pour des plans qui merdent. Sauf que rien que la lecture du script ne plaisait pas à Kayla.  Déjà, elle avait lu où viens en tenue noire moulante ? Non mais ça lui allait très bien, je ne dis pas, Kayla tout lui allait de toute façon.  Le nom de la panthère, donné dans le script lui par contre, elle n’en voulait pas. Et qu’on ne me dise pas que c’est parce que le script était trop complet, il n’y avait pas de plan, ça tenait en deux phrases et en plus Kayla à une mémoire de malade. Voilà maintenant, Bounty avait le droit à un deuxième prénom. Je la regardais l’air de dire je vais acheter des oréos et te les faire bouffer pour la peine. Elle ne dirait même pas non, c’est ça le pire. Non, je ne me laissais pas faire Oréo, ce serait la bestiole numéro deux qu’on sauverait, là on s’occupait de Bounty, la priorité c’était Bounty. Est-ce que ce sauvetage allait devenir un de mes nouveaux passes temps. Je n’avais pas décidé mais je trouvais l’idée plutôt intéressante, étant donné que la guerre entre sorciers et moldus, je ne la comprenais pas et que je ne me voyais que très moyennement combattre des moldus, peu importe leurs croyances, je m’en sentais incapable. Sauver les animaux, ça pouvait être cool et c’était faire des bonnes actions, ils ne nous remercieraient pas forcément mais s’ils avaient de l’aide alors qu’ils ne pouvaient pas se débrouiller tout seul, je signais carrément. « J’aimerais bien le faire régulièrement oui. Je vais avoir plein de temps libre à la fin de l’année. » Ou plutôt j’allais arrêter de courir partout, encore que ça, c’était pas dit. Il faudrait que j’évoque avec Soledad mon avenir, non pas qu’elle me lise mon avenir, ça vu comme monsieur avenir se foutait de ma gueule, il allait être très étrange et donner un mal de crâne intense à Soledad. Non il faudrait que j’évoque mon avenir à ses côtés, est ce que mon emploi d’étudiante pouvait devenir un emploi dans la vie active avec bien plus d’heures. Même si cela prouvait que mes études n’avaient pas grand intérêt. Bon, à la base je voulais finir dans un zoo à m’occuper de loups, ce qui ne devrait pas être trop compliqué pour moi. Mais comme souvent dans ma vie, ça ne se déroulait pas comme prévu, ce qui n’était pas une mauvaise chose, surtout dans ce contexte, je crois que je n’aurais pas pu rêver mieux.

Kayla c’était vraiment la meilleure pour les parties du plan auxquelles je n’avais pas forcément réfléchi – toutes les parties du plan quoi – j’observais la cage miniature, ok, ça c’était vraiment la grande classe. Il y a pas à dire, je la voulais dans mon équipe pour les prochaines missions sauvetages. Par contre, elle recommençait à l’appeler Oréo, elle n’écoutait pas, il ne s’appelait pas comme ça. Je lui tirais la langue, très mature tout ça et refusais d’un signe de tête sa proposition, elle allait tricher, en plus pour peu qu’elle parle panthère couramment ce qui devait être le cas, la panthère allait vouloir lui faire plaisir. Merde, elle marquait un point avec son histoire de différence entre le chaton et la panthère, l’association c’était mieux. Le plan pleine lune ne l’emballait que moyennement, je ne doutais pas qu’elle serait intervenue et si j’évoquais ma confiance envers Kesabel, je savais que Kayla ne l’appréciait que moyennement, un jour il faudrait que je les fasse se rencontrer tous les deux, leur seul rencontre datait d’un soir dans la forêt, ça pouvait être mieux.

Je filai lorsque le second véhicule s’immobilisa, oui bah si Patience était la mère de vertu, ça n’était certainement pas la mienne. Du courage en revanche, je n’en manquais pas et promis je ferais attention comme d’habitude. Si le plan était presque parfait, il semblerait que les deux personnes n’aient pas l’air au courant que mon plan était génial. J’étais donc à la recherche de mon chien qui serait, comme par hasard rentrer dans la camionnette des filles. Aucune idée de si mon mensonge passa, en revanche, le fait que je veuille voir sous la bâche ne passa pas du tout et je me fis bousculer alors que j’allais toucher au but. Le rugissement de Kayla résonna dans la nuit, oulah, elle n’était pas contente la meilleure amie. Non mais c’est ça aussi, j’aurais dû les prévenir que j’étais venue accompagner. Si moi j’étais plutôt rassurée à l’idée d’avoir Kayla dans les parages, c’était mon binôme et il était imprenable. Mon côté rassuré ne dura qu’un temps, celle qui m’avait percuté me délaissa totalement pour sortir de sa poche une arme feu et se pointa droit sur Kayla. Enfin droit sur Kayla je supposais ce n’est pas comme si Kayla était phosphorescente ou que j’avais une vision du tonnerre, je me fiais juste au rugissement qu’elle avait poussé. Si le fait que je me fasse bousculer ne m’avait pas fait grand-chose, bon ça n’était pas agréable mais il n’y avait pas mort d’homme, que le fait que l’autre me menace avec un pied de biche ne m’avait pas fait sourciller, à la seconde où on se prenait à Kayla, mes réactions étaient totalement différentes. Il ne s’agissait plus de faire de l’humour, d’essayer une technique nulle pour nous en sortir en très peu de temps. Non, là je devais agir « Cours ! » Elle m’entendrait et je n’avais aucun doute sur le fait qu’elle arriverait à se mettre hors de portée, elle n’était pas un animal contrairement à ce que l’humaine barge pensait et rien qu’avec cet atout, Kayla serait maîtresse ce soir. De mon côté, je devais me débrouiller les clés de la personne que j’avais. Je manquai de me prendre un coup de pied de biche, non mais elle était cinglée elle, seul des réflexes que je ne pensais pas avoir me sauvèrent la vie. Elle avait essayé de me fracasser le crâne là non ? En toute sincérité j’aurais adoré que Kayla soit à mes côtés en cet instant mais je ne pouvais pas le lui demander, elle devait avoir fort affaire avec l’autre. Un coup de feu retentit dans l’obscurité, pas de glapissement de douleur néanmoins. Ce qui n’était pas forcément une bonne nouvelle, si la balle est en pleine tête il n’y a pas de glapissement puisque la cible meurt immédiatement ou presque. Ce bruit eut néanmoins le mérite de déconcentrer de précieuses secondes la personne qui me faisait face, assez pour que je la fauche et qu’elle tombe lourdement en arrière.

Elle n’était pas morte, aucun doute, oui ça m’aurait arrangé, non je ne la tuerais pas pour autant. Moi, je me contentais de faire ses poches pour en dégoter des clés. Avec un peu de chance, ce serait les clés de la fourgonnette. Je m’avançai rapidement vers la fameuse fourgonnette, ne m’amusant pas, cette fois-ci à vouloir ouvrir la bâche pour vérifier que Bounty était bien là, je voulais juste m’éloigner, récupérer Kayla et m’éloigner. Je grimpais dans la fourgonnette et mis les clés au contact, ça rentrait, déjà bonne nouvelle, je tournais la clé ça faisait partir le moteur, ah bah voilà une bonne nouvelle. Purée, ça faisait longtemps que je n’avais pas conduit, purée j’aurais dû m’entraîner avant fais chier. Je galérais à démarrer la voiture, calai une fois, insultai copieusement la fourgonnette qui ne faisait clairement aucun effort mais ça finit par démarrer. Merde les phares, comment on mettait les phares. Pourvu que je fonce pas dans Kayla, ce serait con quand même.

Spoiler:

Comment ça elle ne voulait pas entendre que je devais me trouver une nouvelle occupation après l’école Je la regardais un peu étonnée par ses propos avant que le réel problème ne me saute aux yeux, elle avait peur de se retrouver toute seule. Bon, c’est vrai que les choses allaient un peu changer. J’ai bien dit un peu, je ne serais pas là à tous les intercours mais je trouverais bien le moyen de me ramener à Poudlard, il suffisait que je demande à Alcyone de m’emmener en tant qu’assistante de l’assistante… oui c’est un peu compliqué à comprendre je dis pas le contraire. Et pendant qu’Alcyone dispenserait ses cours, je partirais en vadrouille à la recherche de Kayla pour passer du temps avec. Bien sûr que j’avais un plan, non mais quand même, je n’allais pas l’abandonner comme ça et puis en réalité, elle oubliait un détail. « Kayla, quand j’ai quitté l’école la première fois à la fin de mes études. » pour retrouver ma vie de moldue tout à fait ordinaire… un moldu qui peut faire de la magie et qui se transforme en loup-garou à chaque pleine lune, vous savez quoi, oubliez la phrase sur le moldu ordinaire, je n’avais rien d’ordinaire. Surtout que c’était pas le sujet à la base « Je ne t’ai pas sorti de ma vie. » Je dirais même qu’elle était une constante dans ma vie. « Je ne te sortirais pas plus de ma vie cette fois-ci, on continuera à se voir très régulièrement. » Je la regardais, un sourire flottant sur mes lèvres « En plus, tu te doutes que si j’ai besoin d’une partenaire pour mes missions sauvetages d’animaux, c’est vers toi que je vais me tourner. » Bon même pour autre chose que les missions sauvetages en réalité, soyons honnête. Le sujet reviendrait sur le tapis plus tard. Là, nous avions une mission à accomplir, une vie dépendait de notre concentration.

Le plan était excellent. Franchement j’aurais pas pu faire mieux, les voitures s’arrêtèrent à quelques mètres de nous. Moi, je n’avais qu’à les rejoindre pour leur faire croire que j’étais une randonneuse qui avait perdu son chien. Pour tout ce qui était mensonge, j’étais une as, c’était juste surprenant que les deux femmes ne soient pas sensible à son numéro. Probablement que leur priorité était leur petit trafic d’animaux. Il est possible que ça ait dérapé parce que j’étais trop pressée et qu’elles avaient des armes à feux. C’est dingue le nombre de gens qui ont des armes à feux, mauvais choix de carrière du coup,  les armuriers devaient se frotter les mains en ce moment et alors la facilité pour obtenir ces armes était inquiétante. Bref Je manquai de me faire tuer, j’eus l’aide d’une panthère noire. Ah c’est quand même top d’être pote avec une panthère. Le problème c’est qu’une des deux siphonnée du ciboulot avait décidé de tirer sur Kayla. Je ne pouvais rien faire, j’étais légèrement occupée à essayer de ne pas me prendre un coup de pied de biche, pas sympa du tout de me menacer avec ça. Comme si ça n’était pas suffisant, j’eus du mal à démarrer la voiture. Il faut dire que je ne conduisais pas souvent et je crois même que c’était la première fois que je conduisais une camionnette. Je galérais à mettre les feux mais miracle, je n’écrasais personne, ah oui parce que tuer en quelqu’un en l’écrasant et dire mais j’ai pas fait exprès de l’écraser, ça n’était pas très crédible.

Si je ne roulais pas très vite pour ne pas distancer Kayla et pour ne pas faire peur à l’animal derrière, je ne m’arrêtai pas pour autant, la raison n’était absolument pas que je voulais faire du sport à Kayla, plutôt que je préférais me tenir à distance des deux mégères même si peu de chance qu’elles nous rattrapent en courant, sait on jamais. Je finis par m’arrêter pour laisser monter ma meilleure amie, quand même je n’allais pas la faire courir jusqu’à Londres, après j’aurais dû subir son agacement. L’odeur ferrailleuse qui m’envahit couplé à la couleur rouge qui détonnait pas mal dans le décor me fit fixer Kayla, l’inquiétude se lisant dans mon regard. Juste une égratignure, mais bien sûr ? Comment ça on allait voir derrière ?! « On va surtout regarder ton dos. » Comme pour répondre à mon ordre, un éclairage vint se poser sur Kayla, ah bah voilà, c’est exactement ce qu’il me fallait, il suffisait de demander. Ah quoi que non c’était elles ?! Purée mais comment elles avaient fait ? C’est fou quand même de pas pouvoir voler des bêtes en paix. Je grognais à Kayla « BOUNTY, IL S’APPELLE BOUNTY ! » et sous l’AGACEMENT, pas du tout la pression, je calais ! Mais merde ! C’est quoi cette voiture en carton, c’était trop dur de démarrer du premier coup ? J’inspirais profondément et je restais calme. Bon, il est vrai que je donnais un coup au milieu du volant…. Ce qui déclencha le klaxon, ça ne me détendait pas du tout, ça m’énervait encore plus. J’observai Kayla qui essayait de se la jouer adorable pour que je démarre plus vite. « Figure toi que je fais de mon mieux. » Au cas où elle en doutait. Il y eut une détonation, évidemment, il fallait que ça s’excite derrière « Elle vient de péter le miroir de mon rétroviseur, je fais comment moi pour me diriger ?! » Oui ça n’était pas la priorité, je redémarrais la voiture, d’une façon plus ou moins lamentable, c’est-à-dire en marche arrière parce que sinon c’est pas drôle. Devinez qui je percutais pour mon plus grand bonheur, la voiture des tarés avant que notre propre véhicule fasse une embardée en avant et hop on était reparti « Du premier coup, quel talent. »

Cette fois, je n’avais pas de panthère à attendre, la panthère à l’arrière allait devoir prendre sur elle parce que j’appuyais à fond sur la pédale pour tenter de m’éloigner de la voiture des filles.  « Je vais vers où ? Tu devrais peut-être passer à l’arrière, je vais forcément rouler moins vite qu’elles. Non pas qu’on soit grosse mais à mon avis leur voiture roule plus vite, elle me plaisait plus mais ce n’était pas facile de faire rentrer une panthère dedans. » et accessoirement on avait pas eu le temps de faire le moindre trafic de cages « J’ai peur qu’elles essaient de coller leur véhicule au nôtre et qu’il y en ait une des deux qui essaie de monter. » Hasard ou pas, Bounty sembla s’agiter, il y eut un petit grognement qui ressemblait à un couinement d’ailleurs. Alors je ne dis pas, Kayla avait la classe comme panthère, ses rugissements étaient parfaits, elle était géniale mais là quand même, il couinait plus qu’il ne grognait, ça n’augurait rien de bon.

Code:

Oui, nous aimons les dés!
[oui : Une des deux filles est montée à l'arrière durant le temps du corps à corps camion/voiture
[non : La panthère ne va pas bien du tout c'est pour ça qu'elle grogne]

C’était moi la grincheuse ? Non mais depuis quand ? Moi je le prenais relativement bien de quitter l’école mais ça ne voulait pas dire que j’allais la quitter elle. Oui ça serait différent, c’était une certitude que ça serait différent mais ça n’était pas une mauvaise chose pour autant, je trouverais le moyen de venir la voir très régulièrement, c’est juste que ça serait en dehors des murs de Poudlard, ce qui nous permettait d’être plus libre. Je lui adressai un regard l’air de dire parce que c’était pas évident ça, lorsqu’elle me donna ses consignes pour l’année prochaine, je devais venir à Pré-au-Lard au moins une fois par semaine, sous peine de causer la mort de ma meilleure amie.  « Kayla, je viendrais plus d’une fois par semaine, c’est promis. » Ne serait ce que pour l’entraîner dans des missions tout aussi intéressantes que celle du jour. C’est fou comme ça n’avait pas l’air de l’emballer, cette histoire de fin de cursus l’embêtait réellement. Pourtant, la première fois que c’était arrivé, elle n'avait pas vraiment eu à souffrir de mon absence, qu’est ce qui avait changé ? Le mieux c’était de ne pas s’éterniser sur cette conversation. Je savais que trop bien qu’elle viendrait si j’avais besoin d’aide. Je ne doutais pas qu’elle avait cette même âme, toujours prête à aider son prochain, surtout quand le prochain est un animal et puis de toute façon, il valait mieux venir avec moi dans ce genre de coups, sinon j’irais seule et je ne doutais pas de sa volonté d’assurer mes arrières.

Le problème avec mon désir de sauver les animaux, intervenir pour aider des camarades – coucou Eirian – c’est que je n’avais jamais de plan bien défini et cette fois-ci ne fit pas exception. Pourtant j’avais toutes les infos qui fallait, j’avais bien mener la première partie du plan en récoltant les bons indices, c’est au niveau de la mise en œuvre que ça merdouilla fort. Il faut dire que les deux filles étaient un brin trop suspicieuse et peut-être, je dis bien peut-être, que dans le rôle de l’innocente, je n’étais pas bonne non plus. Dans tous les cas, il fallu fuir, manquer de se prendre un coup de pied de biche, violente les filles hein. Le plus facile fut presque de récupérer l’espèce de fourgonnette. Etape bien plus difficile de démarrer la voiture, mais vas y ça me gonflait pourquoi ça ne marchait pas du premier coup, quel tacot de merde. En plus, pour ne rien arranger à mon stress conséquent à l’idée de me faire buter – non mais s’il y a des gens que ça excite, clairement ça n’était pas mon cas – il y eut un coup de feu. Bonjour la montée d’adrénaline, je m’imaginais les pires scénarios dans ma tête et ça n’aidait pas à avoir une conduite prudente. Par chance, il n’y eut aucun animal blessé, quoi que peut être que la panthère à force de se prendre les barreaux de sa cage quand je freinais et redémarrai, c’est possible. Le stress ne diminua pas forcément quand Kayla monta dans la voiture, il faut dire qu’elle était blessé, que son sang emplissait mes narines et elle trouvait quand même le moyen de dire que ça n’était pas grand-chose « ça je pense que c’est pas à toi d’en juger et si je m’inquiète ! » Bien sûr que je m’inquiétais. En plus, loin de vouloir contenter mon désir immense de vérifier que Kayla allait bien, on eut droit à un éclairage presque chirurgical, alors c’est sûr que là je voyais bien mais bon, c’est le genre de lumière que je n’avais pas envie de voir.

Une nouvelle fois, il fallut démarrer la voiture, ce qui n’était pas devenu plus facile au bout de la seconde fois, pour la peine, je calais et ce malgré les encouragements très gentils de ma meilleure amie. J’eus le droit à un coup de pression des filles de derrière qui essayaient de dégommer MA voiture. Kayla me précisa, ce qui est très aimable de sa part, je l’en remercie, que la voiture ne m’appartenait pas, que le fait qu’elle soit esquintée n’était donc pas mon problème. Est-ce que c’est vraiment ce qui me poussa à réussir à redémarrer la voiture, aucune idée. Bon d’accord, il y eut un cafouillage, une histoire de recul plutôt que d’avancer « OUI KAYLA JE SUIS AU COURANT ! » Je n'avais pas fait exprès ! ça arrivait à tout le monde se planter. En plus l’autre neuneu derrière, au lieu de faire une embardée pour me louper, elle me fonça dedans, purée mais la conductrice était pire que moi, si c’est possible ! En attendant, avec le stress et l’énervement, ainsi que la certitude que j’avais trouvé pire que moi, je réussissais à démarrer. J’avais besoin d’instruction pour conduire, j’étais dans une forêt, je n’avais pas l’habitude des véhicules, je ne pouvais pas me servir de mon odorat puisqu’on allait trop vite pour cela. Avancer tout droit, ah ça c’était dans mes cordes, non il ne fallait pas se perdre et oui, il serait bienvenu qu’elle check sur son téléphone. Néanmoins avant toute chose, je préférais lui demander d’aller voir derrière, sait on jamais qu’une des andouilles ait réussi à monter, il fallait la dégager, une attaque par derrière est si vite arrivée « Moi je peux le faire Kayla, il suffit d’être sur le capot au moment du choc, j’ai mis un léger temps avant de réussir à démarrer ça me semble suffisant pour grimper si tu es vraiment motivée à récupérer ton bien. » Quelle horreur, parler d’un mignon petit animal comme d’un bien… bon après mignon, je n’en savais rien, je ne l’avais pas vu, si ça se trouve il était très moche.

Je hochai prudemment la tête lorsque Kayla m’annonça qu’elle sortait. Cette phrase aurait dû être terrifiante en réalité, qui disait ça à son pote normal, dans un véhicule lancé à je baissais les yeux sur le compteur deux secondes avant de me souvenir que j’étais dans une forêt et que quand Kayla disait roule tout droit, ça n’était pas à prendre au sens littéral, j’avais tout intérêt à éviter les obstacles. C’est à ce moment qu’il y eut un bruit dans mon dos. Oh, merde ! J’inspirai profondément, réflexe complètement inutile dans ce cas de figure mais qui me confirma la présence dans mon dos. Réflexe que de donner un méchant coup de volant sur la droite, la fourgonnette fit une violente embardée qui me déstabilisa mais vu le poc que ça provoqua, il n’y avait pas que moi qui avait été déstabilisée et encore, moi je m’y attendais, j’appuyai plus fort sur la pédale, le bruit du véhicule me fit dire qu’il n’aimait pas trop ma façon de voir les choses. J’essayai de naviguer de droite à gauche, ne sachant pas que faire, essayant de faire en sorte d’empêcher la personne de prendre appui. Même moi, je sursautai en entendant un rugissement, tout mon corps se tendit sous le danger qui le menaçait.  Ce qui était complètement crétin puisque je savais très bien que c’était Kayla qui intervenait, Bounty étant toujours coincé dans sa caisse. Mieux valait-il qu’il y reste, je ne pouvais  prédire ses réactions et je préférais éviter. Est-ce que je vous ai parlé du hurlement strident dans mes oreilles depuis que l’envahisseuse avait aperçu Kayla sous sa forme panthère ? ça commençait à me tendre, comme s’il y avait quelque chose qui ne me tendait pas « KAYLA DEGAGE LA DE MA VOITURE ! ELLE HURLE CA ME DECONCENTRE ! » Bon, vu de l’extérieur, je me doutais de ce à quoi ça ressemblait, une fille qui pique une voiture, un animal sauvage qui traîne dans les alentours et la fille qui donne des ordres à l’animal sauvage, pour peu qu’elles aient remarqué qu’on était deux tout à l’heure, il y avait forcément de quoi devenir fou.

Décidant de prendre les choses en main, tout en constatant que nous étions sur un terrain plat, que la route était droite – tu la sens l’idée de merde – je lâchai le volant pour dégager notre passagère clandestine. Je ne sais trop comment je réussis mon coup, certainement que l’autre était flippée comme pas permis et qu’elle n’émit pas la moindre résistance, il n’empêche qu’elle chuta et que… ça ne devait pas faire du bien du tout. D’ailleurs je regardais quelques secondes son corps sur le sol, craignant de l’avoir tué mais il fallut bien que je me concentre sur la route parce que c’est fou mais la voiture bifurquait un peu sur le côté dès qu’on n’avait plus les mains dessus. Je râlai, parce que j’étais agacée, effrayée et que je craignais quand même d’avoir buté quelqu’un « Tu ne pouvais pas utiliser ton flair un peu ?! A quoi ça sert de se transformer en panthère si tu n’utilises même pas tes sens pour nous venir en aide ?! J’ai failli me faire buter ! Tu sais que c’est pas évident de conduire quand quelqu’un essaie de nous massacrer ! » J’étais profondément injuste, si moi je pouvais utiliser mon flair en une fraction de secondes et que c’était un réflexe pour moi, cela faisait plus de dix ans que je me transformais en loup, plus de dix ans que je travaillais sur mes sens et que je m’entraînai à traquer… Kesabel en priorité mais ça servait dans tous les domaines. Je ne pouvais pas attendre de Kayla qu’elle s’en sorte aussi bien moi que moi en même pas une année. J’inspirai profondément « Désolée, coup de stress. » Je regardai dans le rétroviseur intérieur et constatai que la voiture s’était arrêtée et que la fille que j’avais projeté au sol marchait, enfin elle était soutenue par sa camarade. D’après moi, il était fort probable qu’elle arrête la traque, seule contre deux, l’autre avait peut-être un traumatisme crânien. « Tu penses qu’on peut trouver un endroit pour se planquer et voir comment va la panthère ? Elles ne vont pas nous suivre si ? » Je regardais mon amie, espérant qu’elle pense pareil que moi. Dans tous les cas je m’éloignais de la voiture arrêtée, essayant de trouver un endroit où planquer notre fourgon le temps de vérifier que je n’avais pas massacré la pauvre bestiole dans notre dos.

[oui : elles arrêtent de nous poursuivre
Non : elles lâchent pas l’affaire, alors que Maxime commence à ralentir, elles entendent le bruit des moteurs de nouveau ]

Tout se passait merveilleusement bien. Il y a des gens le soir, ils picolent un verre dans un bar, d’autres lisent avant de s’endormir, d’autres encore matent encore un épisode de série en disant c’est le dernier pour la troisième fois consécutive et nous ? Oh c’est simple, nous on était dans un véhicule qui avait dû avoir bien du mal à passer le contrôle technique, un truc qui avait dû mal à voir les aiguilles s’affoler. En prime nous étions pourchassées par deux filles sans raison. A croire que récupérer une bestiole pour qu’elle ne finisse pas en descente de lit, ça ne plaisait pas à tout le monde. Ah pour sûr qu’elles n’avaient pas le petit panda de WWF brodé sur leur veste. Tout dégénérait de seconde en seconde et l’absence de Kayla faillit me coûter cher. Je sais, ce n’était pas évident de se concentrer sur les odeurs, en prime, elle ne se transformait pas en panthère depuis assez longtemps pour que je me repose sur ses sens de panthère mais sur le moment, c’était trop stressant, je passais mes nerfs sur elle, le rythme cardiaque accéléré par la peur. Sa répartie me fit plisser les yeux  « T’en tiens une sacrée couche tout de même. » Je suis pas mourru qu’elle m’avait sorti, j’allais lui faire bouffer ses répliques de film à deux balles. J’avais géré comme une pro, alors je sais pas à quel pro elle me comparait mais je n’étais pas sûr qu’on ait le même référentiel d’un coup. Pourtant, elle avait bien raison, l’élément de surprise avait été là. L’autre ne devait pas en revenir de ce qu’il venait de se passer. Ça va, il valait mieux avoir Kayla sur le dos qu’un loup-garou un soir de pleine lune si vous voulez mon avis, Kayla, elle faisait pas tellement peur. No panic donc, j’inspirais profondément « Quelle idée de grimper dans une voiture en marche, même moi j’aurais pas osé. Bon en fait si mais c’est différent. » Moi j’étais casse cou, je tentais tout et n’importe quoi, il faut croire que je n’étais pas la seule.

Avant de continuer pendant des kilomètres, je proposais à Kayla de faire une pause pour regarder l’état de Bounty. J’imaginai assez bien sa terreur, ça bougeait dans tous les sens, ça criait, des grondements de panthères, pas de quoi rassurer le moindre animal. D’après ma comparse, mieux valait il mettre de la distance entre elles et nous avant d’aller voir l’état de notre panthère. Après un hochement de tête pour montrer mon accord pour ce plan, je démarrais et écoutai consciencieusement les directives de ma copilote. Si je n’avais aucune idée de l’endroit où elle m’emmenait, elle gérait de fou puisqu’elle nous arrêta devant un hangar. Le lieu semblait en mauvais état mais puisque nous n’avions pas l’intention d’y dormir, qu’il n’y avait pas la moindre odeur humaine, je supposais, tout comme Kayla, qu’il était abandonné. Tandis que je garais notre véhicule, Kayla se chargeait de faire le tour du propriétaire et de vérifier qu’il n’y avait pas de danger. Faisant preuve d’optimisme, je décrétai « Nous avons nos baguettes, nous sommes dans un endroit où on peut difficilement nous voir. S’il le faut on prend l’animal et on transplane. » ça n'était pas compliqué, un maléfice du saucisson et on ne risquerait pas de se faire bouffer en attrapant le petit père pour transplaner. J’étais moins sereine sur l’état de l’animal, il n’y avait pas de mouvement, le cœur battait, certes mais pas à un rythme endiablé.

On nous avait menti sur la marchandise, je ne me considérais pas comme une experte de la faune mais là quand même. Comment on pouvait confondre un lion avec une panthère, déjà au niveau de la couleur ça match pas. Je regardai l’animal qui hérissait son poil pour paraître plus imposant. Ça aurait peut-être marché si Kayla ne l’avait pas appelé Simba, d’un coup je voyais l’animal qui se nourrissait de larves pour survivre, ce n’est pas le plus impressionnant du monde. En prime, voilà que Kayla le prenait dans ses bras, pour un peu elle serait capable de le lever dans les airs et alors là, le côté roi de la savane, fallait oublier. Effectivement, il n’avait pas l’air blessé, ce qui était une bonne nouvelle, assoiffé par contre. Comment elles pouvaient avoir oublié de lui donner à boire à cette pauvre bête. Quoi qu’en même temps, vu comme j’avais roulé, il en aurait eu plein les pattes, pas sûr que ça aurait été mieux.  « Là comme ça, je te dirais que les influenceurs, pour faire plus de vues sur les réseaux peuvent être intéressés. » Mais ça ne durait pas, un lion, c’était mignon quand c’était petit, comme les autres gros félins, mais une fois adulte, ça devenait dangereux, la quantité de bouffe n’était plus la même. Après il pouvait y avoir d’autres idées qui me venaient en tête. Il y a quelques temps, j’avais été enfermé par des gens qui ne s’y connaissaient pas vraiment en loup-garou et qui voulaient faire des combats avec des loups-garous. Peut être que ce même genre de personnes voulaient faire des combats loup contre lion… quelle idée de merde, il avait aucune chance le Simba. Ceci pouvait expliquer ce trafic de lion, le récupérer petit c’était pouvoir le former à une haine des autres et en faire une machine à tuer. Il ne s’en rendait peut-être pas compte dès à présent mais Simba avait une chance de folie de nous avoir trouvé sur sa route. « Je pense qu’il vaut mieux qu’on l’emmène, je me vois assez mal le ramener à Poudlard, pas facile de le faire passer pour un gros chat quand il est déjà plus gros que Poil de Châtaigne. » Bon il y avait ça mais aussi le fait que c’était prendre les Gryffondors un peu pour des blaireaux vu l’emblème qu’on se tapait. Si j’étudiais les lions dans mon cursus ? La question c’était plutôt est ce que j’étudiais quelque chose dans mon cursus, moi à part réchauffer le banc en hiver, pas sûr que je suive quoi que ce soit « Je ne crois pas, c’est plutôt les animaux magiques genre hippogriffes, dragons, niffleurs. » Oui alors je n’étais toujours pas experte de ces animaux-là, moi je m’y connaissais en loup, alors ça par contre, si un jour il y avait besoin d’informations sur les loups, je pouvais répondre mais sur les lions.

Voilà que maintenant, elle voulait connaître le régime alimentaire du lionceau, ne pouvant résister, je répondis sans aucun sérieux « T’as vu le roi lion non, ça mange des larves. » Oui, éventuellement de la viande fraiche et il est vrai que nous étions la seule source de nourriture si on y réfléchissait. Pourtant, pas d’inquiétude à avoir pour ma part « ça dépend de l’âge qu’il a déjà, est ce qu’il est sevré ou non. » Sur ce point, je ne pouvais être qu’approximative, mais je supposais qu’elles n’enlèveraient pas des lionceaux à leur mère s’ils n’étaient pas capable de manger de la viande « Dans tous les cas rien à craindre, il est trop jeune pour avoir appris à chasser. S’il vivait dans un zoo ou même un élevage » aucune idée de si ça existait ou non « Il y a de fortes chances qu’on lui ait donné des bouts de carcasse l’odeur n’a rien à voir avec celle d’un humain en vie. » Afin d’éviter de lui soulever le cœur en transplanant, je partis du principe qu’il nous fallait prendre le véhicule. Un bref regard vers la cage austère et je proposais à Kayla « Tu veux pas le prendre sur tes genoux, ce sera plus agréables pour lui, essaie de faire apparaître un biberon de lait, avec un peu de chance il va l’accepter, boire et s’endormir dans la foulée. » Tout avait le droit de bien se passer après tout. Dans l’idée oui, Cette fois je démarrai sans la moindre encombre, en même temps c’est plus simple quand il n’y a personne pour me stresser et manquer de nous faire tuer, sauf qu’un petit regard vers le tableau de bord me fit grandement soupirer « Est-ce qu’il y aurait pas une station essence sur e trajet qui nous mène au refuge ? Oh et si possible rapidement on est dans la réserve. Tu as de l’argent moldu sur toi ? »  Oui, habituellement j’en avais mais là je n’avais pas prévu que ça nous prenne du temps, je comptais juste piquer la bestiole et me tirer, pas payer des choses, espérons que Kayla soit plus prévenante que moi. Je marmonnai quand même « Au pire si tu as pas on peut voler un peu d’essence, ça ne tuera personne. » Oh Kayla allait adorer ce plan, j’en étais certaine.

Exactement, elle en tenait une couche comme les oignons mais ça n’était pas la seule à en tenir une couche. La femme qui avait voulu grimper dans un camion en marche c’était pas mal dans son genre, Kayla supposait que pour prendre des risques de la sorte, ce qu’il y avait à l’intérieur du fourgon valait son pesant d’or. Je ne m’y connaissais pas vraiment en trafic d’animaux, je ne m’étais jamais renseignée. La panthère que nous devions sauver se révéla tout compte fait être un lionceau. Je ne sais pas dans quel  monde ils vivaient tous mais confondre une panthère et un lion c’était quand même faire zéro effort. Je veux bien que le lionceau ait des petites taches brunes, mais là il fallait le faire pour confondre. L’animal était effrayé mais rien de bien surprenant à ça, son début de vie était pour le moins catastrophique, ça devrait aller mieux maintenant, certes, il y avait encore quelques étapes avant qu’il puisse profiter de son existence mais déjà personne ne se ferait d’oseille sur son dos. Pourquoi des gens élevaient des animaux sauvages ? Ma première idée était de dire que c’était pour faire de l’argent. Je savais que les réseaux sociaux prenaient de plus en plus d’importance, que pour des photos, des likes, de l’argent, les gens étaient prêts à faire n’importe quoi. Kayla était d’un tout autre avis, pour elle, c’était plutôt pour revendre le lionceau sur le dark web. « L’un dans l’autre, nos idées se rejoignent, c’est pour de l’argent. »

Même si j’étudiais les animaux magiques,  je n’étais pas d’une grande utilité pour le lionceau, alors bien sûr, j’avais les bases, je pourrais éventuellement m’en occuper en tâtonnant et en faisant des erreurs mais je préférais admettre que je n’étais pas une experte et que je ne pouvais savoir si ce lionceau était sevré ou non. Par chance, notre ami Google avait la réponse à nos questions. Inquiétante cette réponse, dans la nature, avec sa mère, le petit buvait du lait pendant huit mois, quand les humains s’en occupaient, d’office, c’était deux mois maximum. Belle mentalité comme toujours. Kayla s’insurgeait du fait qu’il ait été arraché si jeune à sa mère « C’est à cet âge là que c’est le plus mignon, facile à transporter car assez petit, il coûte pas très cher en bouffe ou en lait vu que c’est un petit gabarit. Ça ne m’étonne pas. » C’était lamentable mais pas étonnant pour un sou.

Autant le sortir de sa petite prison, il me faisait de la peine là comme ça, en plus il n’y avait même pas de couverture pour rendre la chose plus agréable. D’après moi, il n’y avait aucun risque qu’il essaie de nous manger, qu’il nous mordille ça par contre, c’était tout de suite plus plausible. « C’est vrai que c’est la classe de dire j’ai été mordu par un lion. » ne pas préciser quel âge il avait, ni même qu’une pichenette l’aurait fait reculer. Avant de le prendre, Kayla me demanda de ne pas bouger. Pourquoi, il y avait un danger ? Le bruit du transplanage m’apprit que non et je regardai notre petit protéger qui venait de se coller aux barreaux en crachant d’inquiétude « Tout va bien, c’est bruyant mais ce n’est pas dangereux. » J’approchai ma main de son museau doucement mais il avait l’air trop peu serein pour que je m’autorise à le toucher. De toute façon Kayla était déjà de retour, armée d’un biberon « Oh bravo, bonne idée ! » que ça soit de vache, ça n’était pas si grave « En même temps, tu m’aurais dit c’est du lait de lionne, je me serais dit que t’étais cheloue d’avoir ça à dispo. » Bon et il y avait aussi le fait qu’une grosse vache était dessinée sur l’étiquette, ça mettait un peu sur la voix. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le petit lionceau fut sur les genoux de Kayla, agrippait de ses patounes le biberon et s’empressa de vider le biberon. Il semblait affamé pauvre petit père, il ne bougea pas lorsque Kayla le posa par terre, semblant plutôt piquer du nez rapidement. « Il aura lui aussi une belle aventure à raconter à ses copains. » Parce qu’il aurait des futurs copains.

Je reprenais donc la route et si moi je n’avais rien contre voler quelques litres d’essences, ça n’était pas vraiment la mentalité de ma meilleure amie. « Je travaille pour une sorcière dans un monde de sorciers, tu t’en souviens ? Georges n’étant plus en vie, j’ai plus besoin d’avoir de l’argent moldu en permanence.  » Uniquement quand je faisais des soirées avec des amis moldus mais ça n’arrivait pas non plus tous les quatre matins. Bon après si elle voulait payer, moi je n’y voyais aucun problème. Si elle voulait éviter les stations-services, je désignai du doigt la jauge d’essence, ça risquait vite d’être problématique de faire cela. Par chance, Kayla semblait songer que les deux filles ne feraient aucune déclaration de perte, j’admettais ne pas avoir songé à cela. Un frisson me parcourut, heureusement qu’elle était avec moi, j’avais tendance à ne pas réfléchir autant. La prudence ça me connaissait pas du tout mais puisqu’elle était à mes côtés, j’allais faire un petit effort.

Une fois à la station essence, après avoir arrêté notre véhicule, j’eus de nouvelles instructions « ça paraît pas vachement suspect de rabattre sa capuche justement ? » Dans le doute, je fis ce qu’elle disait et restai à surveiller le petit matou doré pendant que Kayla allait à la caisse. Autant le dire, mon regard était fixé sur elle, prête à intervenir au moindre mouvement de recul de sa part, à la moindre sensation de malaise de la mienne. Il ne se passa rien, elle revint rapidement et insulta vraisemblablement la camionnette. Moi, j’attendais sereinement qu’elle ait terminé, trouvant toujours que ça aurait plus simple de ne pas payer et de voler. Tout se passa à merveille et en une dizaine de minutes, Kayla était de nouveau à mes côtés et je pouvais redémarrer. Cent cinquante-trois kilomètres ? Bon sang de bois, j’avais intérêt à appuyer sur le champignon « Ils peuvent pas faire des refuges pas loin ? » Ah tout compte fait, le voyage allait être génial, Kayla, en bonne copine qu’elle était, avait pensé à ramener des cookies « Oh mais t’es vraiment l’amour de ma vie toi. » Je tendais la main pour en grignoter hein tout en suivant les instructions du GPS. Le sujet qu’elle décida d’aborder me fit grincer des dents, le job de l’année prochaine. Je savais ce que je voulais et visiblement Kayla aussi, le problème c’était que je n’osais pas poser la question. « Il y a un an, je t’aurais répondu bien sûr et j’aurais été persuadé que ça ne dérangerait pas Sol de me garder. Là, je ne sais pas trop si les finances sont aux beaux fixes et si elle peut se permettre de me garder à temps plein. » Je soufflai, oui, je pourrais éventuellement rejoindre une association de défense animale mais moi ce que je voulais c’était travailler avec Soledad. « Il faut que je lui en parle mais, pour le moment, je crois que je ne suis pas prête à entendre une réponse qui n’irait pas dans mon sens. » J’avais encore quelques mois devant moi pour engager la conversation, quelques mois pour me rendre indispensable à ses yeux et c’est bien ce que je comptais faire. A sa remarque sur le relais, je fis un geste de la main comme pour dire cause toujours copine.

Les 150 kilomètres – oui avec les 3 en plus – je ne les vis pas passer, ça c’était l’effet Kayla, impossible de s’ennuyer avec elle, il y avait toujours des discussions à n’en plus finir. Je nous garai sur le trottoir en face sans couper le moteur, mettant plutôt les warning, histoire de montrer qu’on était mal garée et qu’on n’avait pas le temps de discuter trois plombes. Je regardai la Gryffondor à mes côtés « Bon jouons crânement notre chance, sur un malentendu ça va passer. » J’attrapai Simba qui dormait toujours et allai pour le mettre dans la cage avant de me raviser, autant le garder dans les bras, c’était tout aussi bien. L’ayant calé plus ou moins sur mon bras, mon autre bras le soutenant, j’appuyai sur la sonnette une fois « Ils répondent pas. » logique, il était un peu tard, si ça se trouvait ils roupillaient les gardiens. Pas grave, je restai le doigt appuyé dessus jusqu’à ce qu’une lumière s’allume, que des pas soient perceptible à mon oreille et qu’un type ouvre la porte l’air endormi. Il nous fixa l’une et l’autre quelques secondes, essayant sûrement de se rappeler s’il nous avait déjà vu quelque part avant que son regard ne se pose sur Simba qui dormait toujours… ma parole il y avait un somnifère dans le lait ? « C’est quoi ça ? » Il pointa du doigt Simba comme s’il n’en croyait pas ses yeux « Un lionceau, nous l’avons estimé à trois mois environ. » Il me regarda avec un petit air qui signifiait, tu te fiches de moi ? Question qu’il ne poserait jamais mais à laquelle la réponse est oui, bien évidemment « Je vois bien que c’est un lion, comment vous vous êtes retrouvés avec un lion. » Je jetai un coup d’œil à Kayla avant de demander « Vous voulez la vérité ou un petit mensonge plus simple à entendre ? » Il s’écarta pour nous laisser rentrer, poussant un soupir à moins que ça soit un bâillement, pas facile à percevoir la différence. « Allons y pour la vérité, vous voulez boire quelque chose, un thé, un café ? » Tandis que nous avancions à ses côtés, juste en retrait de sa personne pour être précise, il marmonna « C’est quand même pas courant d’avoir de la visite à cette heure-ci » Tu m’étonnes, oh bah qu’il se fasse pas d’idées, pour nous aussi c’était pas courant de sauver des lions « J’ai surpris une conversation de deux femmes qui semblaient faire un trafic d’animaux. » Il me regarda suspicieux « Elles étaient pas discrètes, c’est pas commun. » « J’ai une ouïe qui dépasse l’entendement, un don de la nature. » Paye ton don de la nature… « On s’est donc dit qu’il fallait qu’on intervienne le jour où il y aurait l’échange. Ça ne s’est pas vraiment passé comme sur des roulettes mais on a sauvé Simba et on s’est dit qu’on allait vous le ramener pour que vous lui offriez une vie décente. » Je regardai de nouveau Kayla, mon histoire était bien ? Je n’avais rien oublié. Le gars me regardait les yeux ronds, sûrement le coup du don de la nature, ça fait souvent cet effet-là « C’est pas d’un café dont j’ai besoin, c’est d’un remontant » Ah ça tout de suite c’était plus intéressant « J’en veux bien un aussi et toi Kayla ? » ça va on rentrait en transplanant… enfin je crois.  « Monsieur, je le mets où Simba, il pèse son poids quand même hein.  »

L'argent menait le monde, je fis une grimace même si le problème n'était pas là au demeurant, enfin, c'était un problème bien sûr. Cependant, le problème c'était les gens peu scrupuleux,  hé moi aussi j'avais eu besoin de thunes pour survivre, je ne m'étais pas dit j'ai une idée de génie, je vais faire du trafic d'animaux. C'est quand même incroyable d'avoir ce genre d'idées et de ne pas avoir de problèmes avec sa conscience. Il y a vraiment des gens qui ont été dépossédé de leur conscience, c'est quoi leur histoire pour être devenu comme ça? C'est fou ça. En attendant, on se retrouvait avec un adorable lionceau sur les bras et comment dire, ça grandit ces bêtes-là. Moi je n’avais pas envie de me faire bouffer. 98% du temps, je n'étais pas vraiment de taille pour me mesurer à un lion adulte... hum attendez même les 2% restant, il restait plus imposant que moi, c'est gros un lion. Il n'empêche qu'en loup c'était quand même plus simple, plus rapide pour esquiver, plus facile de tenir les autres à distances en montrant les dents et se servir de la louve qui n'avait qu'une envie buter tout ce qui bouge... et ne bouge pas, ça pouvait se révéler utile. Mais ce n'était pas une idée géniale que de vouloir le garder, il allait forcément être déboussolé entre un loup qui n'en est pas un et une panthère qui n'en est pas une, il lui fallait une vraie vie de lion, ça n'était pas un animal domestique. Bon cette affirmation pouvait paraître erronée lorsqu'on le voyait tétouiller du lait de vache pendant que Kayla discutait du fait que ça n'était pas commercialisé le lait de lion après avoir sorti une citation digne des plus grands sauveteurs.

Pour ne rien arranger à nos affaires, il nous fallait prendre de l’essence, pourquoi les gens ne font jamais le plein. Si j’étais chaude pour voler, madame moralité avait de l’argent pour qu’on fasse tout dans les règles dans l’art. Si elle avait de l’argent moldue sur elle, je dois reconnaître que ça n’était pas mon cas. Je vivais dans un monde sorcier, je travaillais dans ce monde sorcier et les seules fois où j’allais dans le monde moldu c’est quand il y avait des soirées avec des amis moldus et pour cause, il fallait changer son argent et c’était quand même relou à faire ou j’étais une feignasse, difficile à dire. Kayla décida de m’aider un peu, me dévoilant au passage mon cadeau d’anniversaire, de l’argent. En voilà une bonne idée ! Sa relation aidait à toujours se balader avec de l’argent moldu. Je la regardai lorsqu’elle me parla du fait qu’elle avait failli sortir ses gallions, ça n’était un problème que parce qu’elle jouait la montre « Il va bien falloir lui dire la vérité un jour. » Ouai, je sais, ça n’était pas mon rôle de dire cela, mais plus les mois passaient, plus ça allait être compliqué de le dire parce qu’elle s’attachait, qu’elle aurait de plus en plus peur de le perdre et lui de son côté risquait de le prendre de plus en plus mal qu’elle lui ait caché le fait qu’elle était sorcière. En prime, c’était se baser sur le fait que ça allait mal se passer. Il y avait zéro raison, le Blood Circle était chiant ok mais les gens qui le composait étaient des cinglés fini, un peu comme les mangemorts… désolé Kesabel. Lyam n’étant pas cinglé, aux dernières nouvelles, il y avait peu de chance que ça se passe mal.

Parler de mon avenir était tellement moins fun à mon sens. Pourtant, je savais ce que je voulais faire et l’idée que ça ne puisse pas se dérouler comme je le voulais, m’empêchait de poser la question, c’était ridicule, il allait bien falloir que j’aborde le sujet avec Soledad mais à la manière de Kayla qui ne se sentait pas d’aborder le sujet sorcier avec Lyam, je n’osais aborder celui d’emploi. En plus et si elle me disait que c’était impossible, pas qu’elle ne voulait pas, mais qu’elle ne pouvait pas se permettre cela, que j’étais obligée de trouver un job et qu’à la rentrée, elle prenait quelqu’un à mi-temps, j’allais le détester. Ouai, il fallait que d’ici la fin de l’année, je me rende indispensable, ça n’allait pas être de la tarte. Je regardai Kayla avec une moue pas franchement convaincue sur la tête, alors j’adorais sa mère, là n’est pas la question mais très franchement, bosser au ministère, non, non vraiment 0 intérêt, ils avaient tous l’air ultra coincé, c’était toujours la même chose et alors être assise sur une chaise toute la journée, même pas en rêve je signais pour cela. « Non merci, moi je veux être avec Soledad. » Je ne voulais pas trouver quelque chose, je voulais Soledad. « Sinon je deviendrais soigneuse pour les loups dans un zoo. » Aucun doute que ça, c’était dans mes cordes, les loups, je connaissais bien comme animal et que je pourrais passer mes journées à être à leurs côtés, tout en étant bien plus compétente que tous les soigneurs moldus. C’était la carrière la plus simple, la voie choisie lorsqu’il avait fallu réfléchir à un métier mais la boutique de Soledad ou plutôt Soledad, avait changé ma vision des choses et j’étais sûre de ce que je voulais.

Une fois à destination, le monsieur n’était pas pressé de venir. Ho, il allait falloir qu’il fasse un effort, on avait autre chose à faire de notre soirée. Bon d’après Kayla dont les priorités dans la vie laissaient à désirer, ils étaient en train de coucher, raison pour laquelle ils ne venaient pas « Kayla, je sais pas toi mais moi quand je travaille, je t’assure que je couche avec personne. » Je restais sur la sonnette, dans tous les cas, qu’ils dorment, qu’ils couchent, qu’ils mangent ou qu’ils prennent une douche, ils allaient bien devoir venir parce que je me lasserais après eux. Il finit par arriver et puisqu’il voulait la vérité, je me contentais de la lui dire, sans rentrer dans les détails parce que je préférais qu’il n’en sache pas trop non plus. On se retrouva rapidement avec une bière mais pas simple de boire de la bière avec un lion dans les bras. Je le confiais à notre nouvel ami et tandis qu’il s’éloignait avec, je restais focus sur le son de ses pas, si Simba poussait le moindre grognement de douleur, j’allais faire un malheur. J’hochai la tête, pas tellement concentrée, lorsque Kayla me dit qu’elle revint. Il n’y avait pas le moindre couinement, en revanche, il y eut le pshit caractéristique de la canette que l’on ouvre, je tournais la tête vers Kayla, non mais elle pouvait être discrète ? Fermant les yeux quelques secondes pour me concentrer, ça ne fonctionna que moyennement, il faut dire qu’une voix vint parasiter mes oreilles, encore Kayla. Cette fois, je me concentrai sur ses dires et fis la moue. C’est vrai qu’elle n’avait pas tort, Simba ne semblait pas avoir besoin de nous, rien ne m’empêchait de transplaner de temps en temps ici pour voir ce qu’il devenait et qu’on ne nous pose pas de questions semblait nécessaire. En prime, elle avait effacé toutes nos traces, nous avions réussi notre mission. « Tu as raison, allons y. » J’attrapais cependant un papier et un stylo pour griffonner.


Une fois ce petit message rédigé, je précisais à Kayla « Mieux vaut ne pas mettre ton prénom, c’est moins courant. » Sur ce, j’attrapais la canette que l’on m’avait offert, il y a pas de raison que je la laisse et une fois hors de la propriété, je transplanai direction Poudlard, il était grand temps de rentrer après tout