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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Il n’est qu’injures, blessures et brûlures ♦ Soledad Velasquez ♦ :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Raphaël Millet
Raphaël Millet
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Mar 5 Juil - 15:05
Il n’est qu’injures, blessures et brûlures
«Début mai»


Raphaël attendait. Il était dans la cour derrière le Chaudron Baveur, et il attendait le passage d’un sorcier entre ou sorte pour lui ouvrir le passage. Il ne voulait pas donner l’impression qu’il guettait ; il ne voulait pas avoir l’air suspect, ni attirer l’attention de qui que ce soit. Il voulait simplement accéder au Chemin de Traverse. Ses passages dans la rue marchande sorcière se faisaient de moins en moins fréquents. Maintenant que Jaeden travaillait dans la partie moldue du garage faisait qu’il n’avait plus besoin de rejoindre le monde sorcier pour le rejoindre. Et puis… Il avait le sentiment que la situation entre sorcier et moldu avait plus qu'empiré depuis ces derniers mois. Le fait que Tinkson, le chef de l’Ordre du Phénix depuis la mort de Harry Potter, se soit avéré être un mangemort avait été le coup de grâce. On lui avait maintes fois répété que le monde sorcier était dangereux pour un moldu tel que lui, mais, jusqu'à maintenant, Raphaël se croyait comme “protégé” grâce à ses bonnes intentions. Comme si le fait d’appartenir à l’Ordre du Phénix et de prôner la paix entre sorcier et moldus suffisait à rassurer les sorciers et à l’immuniser contre les mauvaises intentions. Mais si même au sein des membres de l’Ordre du Phénix il ne pouvait pas faire confiance à tout le monde, en qui pouvait-il avoir confiance ?

La trahison de Tinkson n’était pas la pire chose qui était arrivée à Raphaël pendant ce mois d’avril. Lors de la défense d’Azkaban, son amie Soledad avait été grièvement blessée. Comme il limitait, pour quelque temps, ses passages au 12 Square Grimmaurd, il n’avait que très peu d’informations sur ce sujet là. Il savait, grâce à Jonas dont la famille était proche de celle de Soledad, que son état avait été plus que critique mais que, fort heureusement, elle s’en était sortie. Il ne l’avait pas croisée pendant ses rares derniers passages au Quartier Général de l’Ordre du Phénix. Il s’était d’ailleurs fait la réflexion que ça faisait longtemps qu’il n’y avait pas vu Toni. Ils n’étaient pas extrêmement proches tous les deux, mais il espérait tout de même qu’elle allait bien. En tout cas, il ne pouvait pas prendre des nouvelles de Soledad auprès de sa cousine. Quant à Théo ; Raph avait un peu peur. Il savait que le sorcier était plus que méfiant vis-à-vis des moldus, et le fait qu’une amie aussi proche que Soledad ait été grièvement blessée par la faute du Blood Circle pouvait… Pouvait quoi ? Raphaël l’ignorait en fait. Il avait confiance en Théo, mais il était persuadé que ce n’était pas réciproque, et il préférait ne pas avoir affaire à lui, ou le moins possible en tout cas. Et puis, il préférait constater de lui-même de l'état de son amie. Mais il ne pouvait pas aller à Ste Mangouste. Un moldu au service des Soins des Victimes d’Attaques Moldues ? Il préférait passer son tour.

Une sorcière sortit finalement du Chaudron Baveur pour se diriger vers le mur de pierre. Elle jeta un œil à Raph qui fit mine de l’ignorer. Elle l’ignora à son tour et tapota sa baguette contre les briques et le mur s’ouvrit puis elle s'engouffra dans l'allée sorcière. Raph se faufila juste avant que le mur ne se referme. Il avança prudemment dans la rue. C’était la première fois qu’il s’y sentait aussi mal à l’aise. Il avait peur. Il repensait à Adèle, l’hôtesse d’accueil du garage sorcier dans lequel Jaeden travaillait, qui lui avait demandé, sur ce même chemin, l’été dernier, s’il avait idée du nombre de sorciers qui détestaient les moldus dans le coin. Il n’en avait toujours aucune idée, mais il avait le sentiment qu’il ne devait plus y avoir beaucoup de sorciers qui ne détestaient pas les moldus. À l’époque, il lui avait répliqué que ce n’était pas marqué sur son front qu’il n’était pas sorcier. Désormais… Il avait l'impression que tout le monde dans cette rue savait qu’il était un moldu. Il avait le sentiment que tous l’épiaient. C’était comme s’il empestait le moldu et que tout le monde pouvait le sentir. Comme ils pouvaient sentir sa peur. À cette peur de se faire attaquer par un sorcier qui le craignait, ou le méprisait, venait s’ajouter la peur de voir Soledad. Et si elle ne voulait plus lui parler ? Et si elle n’était pas là ? Dans ce cas, il y aurait Maxime, il pourrait prendre des nouvelles de leur amie commune. Et s’il n’y avait pas Maxime non plus ? Ce n'était pas grave, dans tous les cas, il préférait voir Soledad plutôt que prendre des nouvelles par interposé. Et si la boutique était fermée ?

Il devait arrêter de se poser autant de questions. Raph pensait beaucoup à son amie depuis qu’il avait appris son état, mais maintenant qu’il allait la voir, c’était pire que tout : il psychotait totalement. C’était comme si ça devenait réel seulement maintenant. L’angoisse l’enveloppait entièrement, et il était à un rien de chialer en pleine rue. Par moment, sa respiration se faisait par à-coups, comme s’il avait réprimé un sanglot. Peut-être était-ce vraiment le cas ? Il y avait déjà eu des blessés, et des morts, au sein de l’Ordre du Phénix. Beaucoup. Beaucoup trop même. Mais c’était la première fois que quelqu’un de proche de lui était aussi grièvement blessé. Lorsque la cousine de Jonas avait été attaquée dans son domicile, elle, Jonas et Mademoiselle s’en étaient tirés sans dommages physiques, bien qu’ils aient frôlé la mort de très près. Plus de peut que de mal, bien que Jonas ait été bizarre pendant des semaines ; la mort de Potter n’ayant pas arrangé les choses. Mais qui ne serait pas un peu bizarre après ça ?

Le français arriva devant l’enseigne du Witches Bazaar. C’était ouvert. Il prit de grandes inspirations et soupira pour relâcher la pression. Une fois. Deux fois. Trois fois. Jusqu’à ce que sa respiration cesse enfin de trembler. Il se décida finalement à entrer ; un coup d'œil au comptoir lui indiqua que c’était bien Soledad qui s’occupait de la boutique. Il eut un petit rire nerveux, de soulagement, mêlé de sanglots. Elle n’était pas morte, c'était officiel ! Et elle était en état de venir travailler, elle allait… Bien ? Non, elle ne pouvait pas aller bien. Mais elle allait mieux que dans les pires scénarios qu’il avait envisagés. Raph ignorait si elle l’avait vu entrer, puisqu’elle était occupée avec un client. Il en profita pour déambuler un peu dans la boutique et regarder les différents articles. Il prit soin de ne toucher à rien, la plupart de ces objets devaient être réellement magiques, contrairement à son ancienne boutique dans la partie moldue, et il ne voulait pas créer d’incident malheureux. Il remarqua que la boutique sorcière ressemblait beaucoup à l’ancienne boutique moldue et ça lui rappela des souvenirs. Malgré lui, il repensa donc à sa première rencontre avec la sorcière, où déjà la curiosité de Raphaël avait valu à la pauvre femme de nombreuses questions ; comme demander s’il était possible de lire l’avenir dans une bille, au lieu d’une boule de cristal. Elle lui avait également confié que les fictions pouvaient avoir plus de pouvoir qu’on ne le croyait. C'était un peu grâce à elle que Raph a voulu informer la population moldue que les sorciers étaient des gens comme tout le monde. À l'époque, il cherchait des accessoires pour un film. Finalement le projet avait été abandonné, mais grâce à ce projet il s’était rapproché de Nymphéa, d’Amber, et du monde sorcier en général.

Lorsque Soledad fut enfin libérée du client dont elle s’occupait, Raphaël se dirigea vers le comptoir. Il tentait d’avoir l’air d’un client perdu qui cherchait quelque chose dans le magasin. Lorsqu’il parla, sa voix était bien plus tremblante qu’il ne l’aurait voulu.

«Bonjour, excusez-moi. Je suis tombé sur votre boutique par hasard. Je réalise quelques tournages amateurs et…» Raph s’essuya les yeux d’un revers de manche. «Je suis tellement content, et soulagé, de te voir Soledad… »

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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Sam 29 Oct - 23:07




Il n’est qu’injures, blessures et brûlures
Soledad ☽ ☾ Raphaël


début mai 2021


Cela faisait un peu plus de deux semaines que Soledad était sortie de Sainte Mangouste. En toute logique, cela faisait donc un peu plus de deux semaines qu’elle aurait dû se sentir mieux. Ou du moins, qu’elle devrait se sentir de mieux en mieux. Son état avait été critique, terriblement critique, mais la médicomagie faisait des miracles, elle en était la preuve. La preuve vivante même puisqu’elle n’ignorait pas qu’elle n’était pas passée loin d’une issue bien plus fatale. La mexicaine avait toujours eu conscience des risques qu’elle prenait lorsqu’elle partait en mission pour l’Ordre du Phénix, ça faisait partie du jeu, elle ne pouvait pas défendre une cause sans s’exposer au danger. Mais s’il lui était déjà arrivé de revenir blessée de certaines de ses missions, jamais elle n’avait vu la mort d’aussi près. La médicomagie avait beau faire des miracles, il ne fallait pas trop en demander quand même, lorsque Théo l’avait amené à Sainte Mangouste après l’attaque d’Azkaban, ça n’avait pas été une question d’heure pour la soigner, contrairement aux fois précédentes. Ca avait été une question de jour. Si la magie ressoudait les os et refermait les plaies avec plus ou moins de facilité, pour les blessures internes Soledad avait appris que c’était bien plus délicat. Quand elle s’était réveillée dans sa chambre d’hôpital, elle avait appris avec effarement que plusieurs jours s’étaient écoulés. Apparemment c’était tout à fait normal pour des blessures telles que les siennes, son épaule démise, sa blessure par balle, ses côtes cassées, tout ça n’avait été que des formalités réglées avec deux ou trois potions qui lui avaient été injectées tant qu’elle était inconsciente. Par contre, avec un poumon percé la magie avait besoin d’un peu plus de temps. Les médicomages lui avaient dit qu’elle avait eu de la chance, elle avait été amenée à l’hôpital rapidement et elle avait pu être prise en charge à temps. Elle avait eu de la chance, une part d’elle voulait bien le croire, une autre part d’elle était loin de partager ce sentiment.

Même une fois réveillée, Soledad n’avait pas pu quitter Sainte Mangouste immédiatement. Certaines de ses blessures n’étaient plus qu’un mauvais souvenir, d’autres continuaient de se soigner tranquillement mais les médicomages avaient refusé de la laisser partir tant que ses poumons n’étaient pas complètement soignés. Et même après, ils l’avaient averti qu’elle allait avoir besoin d’encore un peu de temps pour retrouver son souffle précédent. La mexicaine s’était donc résolue à la solitude et l’ennui de l’hôpital pendant encore plusieurs jours. Sa famille lui avait rendu visite plusieurs fois bien évidemment et malgré son état de fatigue elle s’était efforcée d’apaiser leurs craintes. Comme chaque fois, son frère avait tenté de la faire renoncer à l’Ordre et ses missions dangereuses mais elle avait refusé de s’avancer sur ce terrain. Maxime était même parvenue à déjouer la surveillance du corps hospitalier pour venir la voir, ce qui n’avait pas réellement surprit Soledad mais avait au moins réussi à l’amuser un peu et à la toucher. Mais à part ces moments passés avec ses proches, et ceux passés avec des médicomages pour passer divers examens et évaluer l’avancée de sa convalescence, le temps avait été terriblement long. Sans la moindre possibilité de s’occuper l’esprit, Soledad avait dû faire face à une douleur bien pire que celle des blessures qui constellaient son corps. Elle n’avait rien pour étouffer la douleur dans son cœur. La rupture avec Doryan prenait toute la place dans son esprit, ne lui laissant aucun répit. Les jours avaient beau défiler, la douleur ne se calmait pas. Leur dernière entrevue, la découverte qu’il faisait partie du Blood Circle, l’éclat dans son regard quand il avait compris qu’elle était une sorcière, tout ça ne cessait de la torturer. Bloquée sur son lit d’hôpital, elle avait eu de nouveau le sentiment d’être confrontée aux détraqueurs tant elle ne parvenait pas à lutter contre les souvenirs. Sauf que là, aucun patronus ne pourrait la sauver. Soudainement, elle s’était demandé ce qui était le pire, l’état de son corps ou celui de son cœur. Les médicomages ne savaient vraiment pas de quoi ils parlaient lorsqu’ils affirmaient qu’elle avait eu de la chance.

Après ce qui lui avait paru être une éternité, Soledad avait finalement reçu l’autorisation de rentrer chez elle. Elle avait encore des potions à prendre et allait devoir retourner à Sainte Mangouste une ou deux fois pour des rendez-vous de contrôle, mais globalement les médicomages étaient contents d’eux et lui avaient affirmé qu’elle allait pouvoir reprendre le cours de son existence. Enfin, sauf pour la partie entrainements avec Théo, il était préférable qu’elle n’en fasse pas trop dans un premier temps avant de pouvoir reprendre petit à petit. Reprendre son quotidien était donc ce à quoi Soledad s’était appliquée. Retrouver ses responsabilités, reprendre ses habitudes, s’ancrer dans cette nouvelle réalité dont Doryan ne faisait plus partie. C’était plus difficile que prévu, ses poumons se montraient parfois peu coopératifs et son cœur l’était encore moins. Le vide laissé par l’absence de Doryan, les souvenirs qui la torturaient, la crainte créée par l’idée qu’elle avait laissé un membre du Blood Circle entrer dans sa vie, tout ça, Soledad faisait de son mieux pour ne pas les laisser la submerger. Mais c’était terriblement difficile. Pour s’empêcher de ressasser, elle s’était plongée dans la gestion du Witches Bazaar et avait multiplié les heures à Neverland. Le travail était la seule chose capable de la retenir de trop penser et de se laisser emporter par la déprime. Même si elle avait fait de son mieux pour envoyer des consignes à Maxime par hibou depuis Sainte Mangouste, elle avait retrouvé une masse de travail conséquente à son retour. Oh, son employée avait fait un travail formidable, Soledad le savait, mais elle n’avait pas toutes les informations et ne pouvait pas tout gérer toute seule, surtout qu’elle était encore étudiante. La Gryffondor lui avait bien proposé de sécher les cours pour s’occuper de la boutique mais Soledad avait refusé tout net et lui avait donc donné pour consigne de garder ses jours et horaires de travail habituel. La boutique s’en remettrait.

Soledad ne regrettait en rien sa décision, Maxime était son employée mais ses études devaient rester sa priorité. Cependant, ça voulait dire que le travail s’était accumulé et que ses journées étaient désormais bien remplies. Tant mieux, ça voulait dire qu’elle restait occupée et c’était la seule chose à faire pour ne pas se laisser envahir par les idées noires. Une fois seule chez elle, Soledad n’avait d’autre choix que de se retrouver confrontée à ce qu’elle vivait, mais au moins la journée elle était trop occupée pour penser. C’était un mal pour un bien. Les jours suivants son retour avaient donc été consacrés entièrement à sa reprise en main du Witches Bazaar. Il y avait des factures à traiter, des commandes à valider, des colis à réceptionner et le livre de compte à vérifier. Maxime avait fait de son mieux et la mexicaine était fière du travail qu’elle avait accomplis en son absence, mais il y avait quand même de quoi faire. Surtout que pour réaliser tout ça, elle ne fermait pas pour autant la boutique. Elle devait donc gérer entre ses tâches et les clients qui se pressaient parfois à la porte depuis que le Bazaar avait repris ses jours d’ouverture habituels. La brune était cependant bien loin de s’en plaindre et quand les clients lui demandaient les raisons de cette période de fermeture elle se contentait d’invoquer quelques problèmes de santé. Au moins ça expliquait son teint un peu terne, ses cernes et son sourire qui manquait souvent à l’appel. Ca lui permettait de couper court aux questions un peu trop gênantes et de prétendre que sa douleur n’était que temporaire. Heureusement, le Witches Bazaar était la boutique idéale pour s’occuper l’esprit.

Comme chaque jour depuis son retour, Soledad n’avait pas vu défiler les heures et ça lui convenait très bien ainsi. Quand aucun client n’était présent dans la boutique, elle avait encore des colis à ouvrir et des fournisseurs à contacter. C’était à cette dernière partie à laquelle elle s’était attelée pendant un long moment de l’après-midi. Des factures étaient arrivées pendant son absence et si ses partenaires étaient compréhensifs quant aux raisons de son retard de paiement, elle voulait tout régler au plus vite afin de ne pas s’ajouter de problèmes. Elle avait bien assez de choses en tête comme ça pour le moment. Sa plume avait dont volé de parchemin en parchemin pour écrire à ses fournisseurs et leurs envoyer les papiers nécessaires. Au moins ça lui enlevait un poids des épaules, ce n’était pas grand-chose mais c’était déjà ça. Et surtout ça lui laissait un peu plus de temps pour s’occuper des clients qui passaient la porte du Bazaar. Si la matinée avait été plutôt calme, durant l’après-midi, la cloche qui ornait l’entrée n’avait cessée de tinter. Les uns après les autres, Soledad avait fait de son mieux pour répondre aux diverses demandes de ses clients alors elle n’avait même pas été étonnée d’entendre la clochette lui annoncer l’arrivée d’un nouveau visiteur tandis qu’elle terminait d’encaisser le précédent. Une fois le sorcier reparti avec son sac contenant son achat, Soledad se tourna vers le nouveau pour le saluer. Elle découvrit avec surprise que c’était un visage bien connu, ce qui afficha aussitôt un sourire sur ses lèvres. Elle avait l’impression que cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas vu Raphaël. Il fallait dire que son quotidien avait été beaucoup chamboulé ces derniers temps. « Bonjour, excusez-moi. Je suis tombé sur votre boutique par hasard. Je réalise quelques tournages amateurs et… » La mexicaine sentit son sourire vaciller sur ses lèvres en entendant la voix du moldu trembler, ses yeux s’embuer. S’il avait décidé d’opter pour des retrouvailles joyeuses, ça avait l’air plus difficile que prévu. « Je suis tellement content, et soulagé, de te voir Soledad… » La mexicaine sentit son cœur se serrer dans sa poitrine. Elle détestait savoir que ses proches avaient été impactés par son hospitalisation.

« Oh non, non non… » Sans attendre, elle fit le tour du comptoir pour rejoindre le jeune moldu de l’autre côté. « Ne pleure pas Raphaël ! » S’exclama-t-elle tout en sachant qu’il n’était pas aussi simple que ça de retenir ses émotions. Jamais elle n’aurait pensé que Raphaël soit à ce point touché par ce qui lui était arrivé. Un peu impulsivement, elle le serra dans ses bras. Rapidement, juste pour lui montrer qu’elle était là et qu’elle allait bien. Se reculant, elle laissa ses mains sur ses épaules, comme pour le secouer amicalement. « Ne pleure pas, sinon je te jure que je vais me mettre à pleurer aussi et on ne va jamais s’en sortir. » Prévint-elle en essayant d’introduire un peu de légèreté dans cet instant. Elle disait vrai en plus, elle sentait sa gorge se nouer en voyant le moldu ainsi. Voir les autres pleurer avait toujours eu tendance à lui faire monter les larmes, et c’était encore pire quand il s’agissait de quelqu’un qu’elle appréciait. Lâchant finalement Raphaël, elle fit un pas en arrière. « Je vais bien, tu vois. Je suis en un seul morceau, tout va bien. » Répéta-t-elle un peu machinalement, comme si ces simples mots allaient tout arranger. C’était bien plus complexe que ça, ses blessures les plus importantes restaient cachées et pour celles-là il n’existait pas de potion, mais inutile d’inquiéter davantage le moldu. Elle s’appliqua à afficher un sourire rassurant. « Qu’est-ce qui t’amène par ici ? » Il n’était tout de même pas venu pleurer sur son épaule. Même si elle savait qu’elle ne l’en empêcherait pas non plus.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
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Raphaël Millet
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Lun 28 Nov - 9:45
Il n’est qu’injures, blessures et brûlures
«On n'a rien vu venir»


Faire écho à leur première rencontre n’était probablement pas la meilleure idée que Raphaël ait eu. Il avait déjà beaucoup de difficultés à contenir ses larmes. Le sentiment de soulagement d’avoir la certitude que son amie Soledad allait bien physiquement était quelque chose qui allait grandement solliciter ses glandes lacrymales. Raph avait eu peur, il avait eu très peur, et maintenant que la pression était retombée, il avait envie de chialer. Il avait envie de faire rire son amie, en faisant une imitation de leur première rencontre, mais très vite sa voix le trahit honteusement et ses yeux s’embuèrent. Sans pouvoir finir, et après avoir rapidement essuyé ses yeux d’un revers de manche, il avoua à la sorcière à quel point il était content et soulagé de la revoir.

Soledad arborait un large sourire lorsqu’elle vit le moldu, mais ce sourire s’effaça peu à peu à mesure qu’il parlait jusqu’à ce qu’elle remarque ses yeux s’embuer. Elle n’attendit pas pour faire le tour du comptoir et de rejoindre le jeune homme pour lui demander de ne pas pleurer.

«Non, non. je ne pleure pas, c’est juste la fatigue. J'ai eu une longue journée, je suis resté éveillé tard hier soir.»

Elle le prit rapidement dans ses bras et il n’osa pas la serrer contre lui, ne sachant pas à quel point elle avait été blessée et à quel point elle était rétablie. Et s’il pressait un os encore fragile et qu’il la faisait hurler de douleur ? Elle cessa assez vite son étreinte, tout en laissant ses mains sur les épaules. Soledad demanda une nouvelle fois au français de ne pas pleurer, sinon elle risquait de pleurer elle aussi et à ce rythme là ils n’allaient jamais s’en sortir. Non sans contenir les larmes qui coulaient le long de ses yeux, Raph sourit.

«Mais non, y’a pas de raison de pleurer. Je ne pleure pas, tu ne pleures pas, personne ne pleure.» Il se dégagea légèrement pour s’essuyer une dernière fois les yeux tandis que la sorcière le lâcha. « Comment tu vas ? »

Son amie lui répondit qu’elle était en un seul morceau, qu’elle allait bien. Que tout allait bien. Raph fit la moue. Il était plus que sceptique que cette réponse. Il ne voyait pas comment “tout” pouvait bien aller avec tout ce qu’il s’était passé ces dernières semaines. L’attaque d’Azkaban, un lieu de sécurité magique que le Blood Circle avait réussi à investir. Tinkson… Le remplaçant officiel de Harry Potter, celui qui devait reprendre le flambeau et rallier l’Ordre, n’était autre qu’un mangemort. Le bras droit de l’Augurey… Et Raph n’avait rien vu venir… Raph pensait que le poids était juste trop lourd sur les épaules du sorcier et qu’il cherchait simplement à faire bonne impression. Raph avait été leurré, comme tant d’autres au sein de l’Ordre. Personne n’aurait pu imaginer que le numéro Un de l’Ordre était en réalité le numéro Deux des Mangemorts. Et ça, ça puait pour l’avenir du Monde. L’avenir des deux mondes…

La commerçante lui demanda ce qui amenait Raphaël à passer dans sa boutique. «J’ai vu de la lumière… J’suis rentré.» Son ton était vague, il regardait un peu autour de lui, un peu absent. «J’avais besoin de te voir, de vérifier que…» Sa gorge se bloqua en repensant aux paroles de Jonas quand il lui avait appris dans quel sale état était Soledad. Il toussa pour se débloquer la gorge et reprendre la parole. «J’ai eu vent de ce qu’il t’était arrivé. Je pouvais pas aller te voir à l’hôpital. Je pense pas que des gens comme moi soient les bienvenus. Encore moins à l’étage où tu devais probablement te trouver. Du coup quand j’ai appris que tu étais sortie, je voulais en avoir le cœur net.»

Il aurait pu attendre de la revoir à Square Grimmaurd, mais Raph y passait de moins en moins. Il n’était pas pressé d’y aller, depuis qu’il avait appris pour Tinkson. Combien de mangemorts infiltrés y avait-il ? Est-ce que les mangemorts allaient attaqué le QG de leurs rivaux ? Après tout, Tinkson, en tant que membre de l’Ordre du Phénix, connaissait l’emplacement secret du 12 square Grimmaurd. Est-ce que à lui seul le secret du lieu était compromis ?

«J’avais hésité à venir ici et, pour être franc, je pense pas venir aussi régulièrement qu’avant sur le Chemin de Traverse. C’est un endroit sympa, y’a plein de boutiques géniales. Mais… Je ne pense pas que les gens comme moi soient accueillis les bras ouverts. Je veux dire, encore moins qu’avant. »

Raphaël était au courant pour les gardiens d’Azkaban qui avaient été assignés pour la protection de divers lieux magiques, y compris le Chemin de Traverse. Il préférait ne pas savoir ce qu’il se passerait si une de ces créatures repérait qu’il n’était pas un sorcier. D’autant plus qu’il était à peu près certain que très peu de sorciers lèveraient le petit doigt pour l’aider, sans le connaître.

«On n'a rien vu venir… Je l’ai vu plusieurs fois, à Square Grimmaurd, ou aux réunions des ambassadeurs. je me suis douté de rien, je pensais juste qu’il avait du mal à gérer la pression, ou qu’il encaisse la mort de Potter.»

Raph se tut. Il mourrait d’envie de demander si Soledad avait aperçu quelque chose, à l’aide de son don. Si elle avait entrevu une once de ce qu’était Tinkson. Si elle savait qu’elle aurait été si proche de perdre la vie en allant intervenir à Azkaban et que malgré ça, elle y était allée quand même. Il ne remettait pas en cause les pouvoirs de voyance de son amie. La sorcière ne s’était jamais trompée dans ce qu’elle avait révélé au français. Jamais. Il avait l’impression qu’en lui demandant, c’était comme s’il l’accusait de n’avoir rien vu ou rien dit.

Il prenait conscience d'à quel point, un tel don faisait porter un énorme fardeau sur les épaules de son amie.

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Dim 15 Jan - 19:05




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Soledad ☽ ☾ Raphaël



C’était presque étrange, de revenir au Witches Bazaar. En franchissant la porte de la boutique pour la première fois depuis son séjour à Sainte Mangouste, Soledad s’était presque sentie déboussolée. Elle se trouvait en terrain connu, en terrain rassurant. Cette boutique était son quotidien depuis si longtemps qu’elle n’imaginait pas sa vie se dérouler sans. Au Witches Bazaar, elle se sentait bien, elle se sentait à sa place, tout simplement. Elle savait ce qu’elle devait faire, ce qu’on attendait d’elle, quelles étaient ses obligations et ses devoirs. Elle n’était peut-être pas la propriétaire officielle des lieux, mais en toute honnêteté, c’était tout comme. Isobel avait placé sa confiance en elle, et avec le temps Soledad en était venue à considérer la boutique comme la sienne. Le Witches Bazaar faisait partie d’elle, et pourtant, y revenir n’avait pas été si simple que ça. Il ne s’agissait pas des factures qui s’étaient accumulées, des livraisons qui attendaient ou des contrats qui nécessitaient sa signature pour suivre leur cours. La charge de travail était là mais elle ne lui faisait pas peur. En fait, ce qui avait été le plus déstabilisant dans son retour ça avait été de se replonger dans ses habitudes, de retrouver sa vie d’avant. Alors que sa vie n’avait plus rien à voir avec celle d’avant, que ses habitudes retrouvées étaient uniquement celles liées au Witches Bazaar. C’était le seul aspect de son existence qui n’avait pas été chamboulé. Tant qu’elle se trouvait dans sa boutique, la mexicaine pouvait presque prétendre que tout allait bien, que rien n’avait changé. Elle pouvait vaquer à ses occupations, ne pas voir les heures défiler. Mais une fois qu’elle quittait le Bazaar, elle ne pouvait plus éviter de regarder la réalité en face, elle ne pouvait plus faire semblant : plus rien n’était pareil.

Toutes ses autres habitudes lui avaient été retirées. Il n’y avait plus de messages de Doryan qui l’attendaient sur son téléphone, plus d’heures à compter avant de le retrouver. Elle ne rentrait plus chez elle en se doutant qu’elle allait le trouver sur le pas de la porte parce qu’il finissait un peu avant elle et que même en transplanant, il était plus rapide qu’elle à atteindre son appartement. Elle ne se réveillait plus le matin avec lui à ses côtés. Elle ne lui râlait plus dessus parce qu’il la mettait en retard à force de vouloir la garder dans ses bras. Il n’y avait plus de rires, de bêtises et de joutes verbales. Il n’y avait plus rien de tout ça. Toutes les habitudes qu’elle avait prise avec lui, surtout celle de sa présence à ses côtés, s’étaient évanouies d’un claquement de doigts. Et maintenant Soledad se rendait compte que c’était fou combien les habitudes étaient faciles à prendre et terriblement difficiles à oublier. Elle se disait que c’était bien la première fois qu’une rupture lui faisait si mal, pourtant ce n’était pas la première qu’elle vivait. C’était peut-être parce qu’il n’y avait pas eu de rupture, justement, parce que leur relation avait juste pris fin de la manière la plus brutale qu’il soit. Tout s’était arrêté, rien n’avait été remplacé, ça avait juste laissé un énorme vide dans sa vie. Un vide terrible qui menaçait de l’aspirer, dont elle craignait de ne jamais voir le fond si jamais elle se laissait tomber dedans. Ce vide qui lui faisait si peur, elle ne savait qu’en faire, alors en désespoir de cause, elle tentait de le remplir avec le travail. C’était à peu près tout ce qui lui restait de rassurant et de constant : le Witches Bazaar. Et avec son absence de ces dernières semaines, au moins elle avait de quoi faire. Une bien piètre consolation, mais dont elle tentait de se convaincre que c’était suffisant. De toute manière elle n’avait pas le choix.

Au moins quand elle se trouvait au Witches Bazaar, Soledad n’avait pas souvent l’occasion de se laisser aller à ses idées noires. Même si Maxime avait brillamment géré la boutique en son absence, le travail s’était accumulé et elle passait désormais ses journées à tenter de l’éponger. Il fallait répondre aux fournisseurs, rassurer les clients, payer les entreprises partenaires. Chacun comprenait les raisons de ces délais, la situation avait au moins eu ça de bon que chacun ne pouvait que se montrer compréhensif et accorder un peu plus de temps à la mexicaine pour tout remettre en ordre. Apparemment, manquer de mourir avait cet effet-là. Si elle avait su. Mais ce n’était pas pour autant que Soledad se laissait aller. Certes, rien n’était une urgence pressante, mais elle aimait à ce que tout soit en ordre au Witches Bazaar. Il en allait de la réputation de la boutique. Isobel la lui avait confiée, elle devait se montrer à la hauteur. L’inverse n’était pas envisageable, surtout maintenant que sa convalescence avait pris fin. Depuis son retour, elle passait donc ses journées à courir partout pour tenter de tout faire, et elle devait admettre que ça lui convenait très bien ainsi. Au milieu de ce rythme effréné qu’elle s’imposait pour ne surtout pas penser, la visite de Raphaël lui fit l’effet d’une pause bienvenue. Du moins jusqu’à ce qu’il se mette à pleurer au beau milieu de la boutique après avoir prononcé quelques mots à peine. Sans attendre, la mexicaine s’était précipitée à ses côtés. « Non, non. je ne pleure pas, c’est juste la fatigue. J'ai eu une longue journée, je suis resté éveillé tard hier soir. » Alors ça c’était vraiment une mauvaise excuse mais elle appréciait la tentative. Il ne fallait pas que le moldu se mette à pleurer pour de bon sinon Soledad n’allait pas pouvoir s’empêcher de pleurer à son tour et ça deviendrait un véritable cercle vicieux. Avec tout ce qu’elle avait sur le cœur en ce moment et tous les chamboulements qu’elle avait vécu, ses émotions étaient un peu trop à fleur de peau. Déjà qu’habituellement, elle avait la larme facile, surtout quand quelqu’un pleurait en face d’elle, mais là c’était encore pire. Non, il ne fallait pas qu’ils partent là-dedans, sinon ils n’en finiraient jamais. « Mais non, y’a pas de raison de pleurer. Je ne pleure pas, tu ne pleures pas, personne ne pleure. » Avec un sourire triste aux lèvres, Soledad hocha la tête. Voilà qui était mieux. Laissant Raphaël se dégager de son étreinte, elle lui laissa le temps de sécher ses larmes. « Non, personne ne pleure. » Confirma-t-elle dans un sourire. Ils ne duperaient certainement personne, mais ce n’était pas bien grave. Au moins ils étaient d’accord, personne ne pleurerait aujourd’hui.

« Comment tu vas ? » Ah, la question à mille Gallions. Celle que tout le monde posait à Soledad depuis son retour, de ses proches, aux membres de l’Ordre, en passant par les clients les plus habitués du Bazaar qui s’étaient étonnés de ne plus la voir. La question à laquelle elle opposait toujours la même réponse. « Je vais bien, je t’assure. » C’était une réponse qui ne dévoilait pas grand-chose, mais qui était au moins rassurante. Et ce n’était même pas un mensonge, du moins pas vraiment. Soledad allait bien, physiquement elle allait bien. Sa convalescence suivait son cours et si ce n’était pas parfait, c’était déjà bien mieux qu’une semaine auparavant. Elle ne pouvait certainement pas aller mieux compte tenu des circonstances. Quant à son état psychologique, c’était autre chose mais elle n’allait pas s’appesantir là-dessus, ce serait le meilleur moyen de déprimer. Or c’était bien la dernière chose qu’elle voulait imposer à Raphaël. Il était bien plus sage de l’interroger sur les raisons de cette visite surprise. « J’ai vu de la lumière… J’suis rentré. » La mexicaine eut un sourire, mais elle voyait bien que le jeune moldu n’était pas réceptif. Apparemment, elle n’était pas la seule à vivre des moments compliqués. « J’avais besoin de te voir, de vérifier que… » Sentant que l’émotion menaçait d’envahir de nouveau Raphaël, Soledad se dit que le moment était parfait pour tenter d’alléger un peu l’atmosphère. Ce n’était pas que ses émotions n’étaient pas valides, loin de là, mais la mexicaine n’avait juste pas envie de le regarder souffrir sans rien faire. Parce qu’une part d’elle savait ce qu’il ressentait. « Que je vendais toujours des boules de cristal pour les futurs cinéastes moldus ? » Tenta-t-elle avec un sourire en coin. Il avait évoqué sa première visite au Bazaar un peu plus tôt, elle aussi pouvait en faire de même. Surtout que les raisons de sa venue avaient été un peu coquasse. Au moins c’était un bon souvenir à évoquer.

Mais ça ne suffisait pas, Soledad le voyait bien à l’expression du moldu, alors elle le laissa continuer. « J’ai eu vent de ce qu’il t’était arrivé. Je pouvais pas aller te voir à l’hôpital. Je pense pas que des gens comme moi soient les bienvenus. Encore moins à l’étage où tu devais probablement te trouver. Du coup quand j’ai appris que tu étais sortie, je voulais en avoir le cœur net. » La brune accueillit ses paroles avec un hochement de tête. Effectivement la présence d’un moldu à l’étage de soin des victimes d’attaques moldues, ça risquait de faire un peu tâche. Soledad savait bien que tous les moldus n’étaient pas à mettre dans le même sac, que moldu ne voulait pas systématiquement dire Blood Circle mais elle comprenait que leur présence à Sainte Mangouste puisse être dérangeante pour certains. Elle trouvait ça bien dommage, mais elle ne pouvait pas lutter contre. « J’avais hésité à venir ici et, pour être franc, je pense pas venir aussi régulièrement qu’avant sur le Chemin de Traverse. C’est un endroit sympa, y’a plein de boutiques géniales. Mais… Je ne pense pas que les gens comme moi soient accueillis les bras ouverts. Je veux dire, encore moins qu’avant. » La première impulsion de Soledad fut de le contredire. Elle ne pouvait pas le laisser dire ça, le laisser se sentir indésirable ici. Pas alors qu’elle le considérait comme un ami et qu’elle appréciait sa conversation. Mais en même temps il fallait bien regarder la réalité en face. Avec l’attaque d’Azkaban, la libération des prisonniers, pour la plupart des mangemorts, et la trahison de Tinkson, les moldus seraient encore moins acceptés qu’avant. C’était une perspective qui était loin de plaire à Soledad, mais encore une fois contre laquelle elle n’était pas de taille à lutter. Le monde magique se dirigeait vers des jours bien sombres.

« On n'a rien vu venir… Je l’ai vu plusieurs fois, à Square Grimmaurd, ou aux réunions des ambassadeurs. Je me suis douté de rien, je pensais juste qu’il avait du mal à gérer la pression, ou qu’il encaisse la mort de Potter. » Soledad laissa échapper un soupir. Raphaël mettait le doigt sur le nœud du problème. La trahison de Tinkson avait été un coup dur pour tout le monde, elle la première. Certes le comportement du sorcier lui avait paru erratique, voir extrême par moment, notamment quand il avait voulu encourager les sorciers à s’en prendre au maire de Londres, mais de là à s’imaginer qu’il était en réalité un mangemort, il y avait un monde. Beaucoup de choses pouvaient expliquer son comportement et ses décisions, la guerre avait souvent cet effet de faire ressortir le pire chez les gens. Comme beaucoup, Soledad s’était dit que Tinkson était juste humain et en proie à des sentiments difficiles à maîtriser. Si elle avait su… Elle s’était laissé avoir, comme tout le monde, s’était réfugiée derrière des explications qui faisaient sens. C’était toujours plus simple que de suspecter son leader d’être un traitre. La chute avait été rude. « Personne n’a rien vu venir, Raphaël. Ni les membres du Conseil, ni les sorciers de l’Ordre, ni les ambassadeurs, personne. » Souligna-t-elle au moldu. C’était peut-être sa seule consolation, ne pas avoir été la seule à se trouver dans le noir de bout en bout. A ses propos, elle sentait bien que Raphaël se sentait coupable de ne rien avoir vu, mais il ne devait pas oublier qu’il n’était pas le seul, que tout ne reposait pas uniquement sur ses épaules. « Tu ne pouvais pas te douter de quelque chose, tu ne pouvais pas deviner. » Tinkson avait joué son rôle à la perfection, il avait profité du climat de peur et de suspicion pour berner tout le monde. Raphaël n’avait pas à se blâmer, encore moins à s’en vouloir. Même si Soledad devait admettre qu’elle partageait ces sentiments. « Et même si ça avait été le cas, tu n’aurais pas pu tout changer avec ta seule volonté. » Affirma-t-elle avec conviction en plantant ses prunelles dans celles du jeune homme. Ca au moins elle en était sûre. Tinkson avait été malin, même avec des preuves il aurait été difficile de l’accuser, et surtout de se faire entendre. La mexicaine voyait bien comment ça se déroulait dans ce genre de cas. Même quand elle mettait son troisième œil au service de l’Ordre, il y avait toujours quelqu’un pour remettre en cause ce qu’elle voyait. « Je suis bien placée pour savoir que personne n’a envie d’écouter les oiseaux de mauvais augure. » Elle eut un sourire désolé. Elle parlait d’expérience.


CODAGE PAR AMATIS




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Raphaël Millet
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Lumos
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Mer 18 Jan - 22:19
Il n’est qu’injures, blessures et brûlures
« Je t’écouterai, et je te croirai.»


Non, personne ne pleurait. Soledad confirmait les dires de Raphaël. Une belle paire de menteurs ces deux-là. Ne pas pleurer ne voulait pas dire que tout allait bien pour autant. Le jeune homme aurait beau retenir ses larmes, le reste de son corps, lui, chialerait de tout son possible. Il finit par demander à Soledad comment elle allait. D’après ses dires, elle allait bien, elle était en un seul morceau, tout allait. Devant l’air sceptique du moldu, elle ajouta une nouvelle fois qu’elle allait bien, qu’elle le lui assurait. Il devait admettre que physiquement, elle semblait en forme, du moins du mieux qu’elle pouvait être en forme après s’être faite canardée par le Blood Circle. Raph se doutait que passer si proche de la mort devait laisser des traces, que son mental serait affecté par cette expérience et, il devait l’avouer, il craignait que ça puisse légèrement affecter sa perception des moldus. En tout cas, il s’était trompé sur ce dernier point ; elle semblait réellement heureuse de le revoir, et il ne perçut aucune crainte à son égard. Il n’insista pas à lui demander son état : le corps allait bien, l’esprit suivra… Avec le temps.

Lorsqu’elle lui demanda les raisons de sa venues, il commença évasivement ; puis il continua en s’apprêtant à expliquer plus clairement les raisons de sa venue ; mais sa gorge se bloqua. La sorcière en profita pour détendre l’atmosphère, en faisant elle aussi référence à leur première rencontre. Il rit, en hoquetant à moitié à cause des larmes qu’il bloquait.

«Oui… C’est ça. J’ai besoin d’une nouvelle boule de cristal. Je n’ai plus l’ancienne. Et ça peut toujours servir.»

Après cette légère pause lourde en légèreté (ça sonnait bien dans ma tête) , il put continuer plus facilement. Il avoua qu’il avait eu vent de l’état dans lequel elle s’était retrouvée. Il ne pouvait pas lui rendre visite à Sainte Mangouste à cause de son ascendance moldue, encore moins par les temps qui couraient et certainement pas à l’étage des victimes du Blood Circle. C’était donc, pour lui, tout naturel de rendre visite à Soledad en apprenant qu'elle était remise sur pied, et qu’elle était sortie de la clinique. Elle se contenta de hocher la tête, sans l’interrompre. Il lui fit donc également part de ses craintes de venir la voir dans sa boutique ; le moldu savait que les gens comme lui n’étaient plus le bienvenu sur le Chemin de Traverse. Il n’avait jamais été accueilli les bras grands ouverts, mais avec ce qu’il s’était passé  à Azkaban, la trahison de Tinkson ainsi que la suprématie des Mangemorts au sein du Conseil d’Administration, ça n’allait pas arranger les relations entre moldus et sorciers. Raph était capable de percevoir la réalité des choses qui se passaient autour de lui. Il côtoyait des sorciers bienveillants, qui l’acceptaient en tant qu’être non magique ; mais il avait conscience que tous les sorciers n’étaient pas comme cela et que sa gentillesse et sa naïveté seules ne suffisaient pas à sauver le monde et apaiser les esprits. Même s'il persistait en ce sens. Les sorciers haineux existaient ; les sorciers qui craignaient le Cercle et les moldus étaient de plus en plus nombreux chaque jour, et le français comprenait que l’Augurey et ses mangemorts offraient une forme de réconfort à ces gens, en transformant cette peur en haine.

Raph finit par montrer son dépit à propos de la trahison de Tinkson. Raphaël n’avait rien vu. À Square Grimmaurd ou à la table des ambassadeurs. Effectivement, certaines de ses décisions, certains de ses choix semblaient extrême, mais Raphaël pensait qu’il encaissait le coup de la mort de Harry Potter ; que ce nouveau leader se montrait méfiant. Théo Greengrass aussi se méfiait des moldus, ça ne faisait pas de lui un mangemort. Jonas lui avait pourtant dit que ce gars était chelou, à vouloir buter le Maire de Londres pour venger Potter, mais Raph n’avait rien voulu rien entendre. Soledad lâcha un soupir. Le dépit semblait partagé. Personne n’avait rien vu venir, tout le monde s’était fait berner. L’Ordre, le Conseil, les Ambassadeurs.

«Peut-être que la plupart des mangemorts eux-même l’ignoraient… »

Raph ne pouvait pas se douter de quelque chose, il ne pouvait pas deviner, personne n’aurait pu.

«Jo…»

Et même s’il avait pu se douter de quelque chose, il aurait eu les mains liées. Il n’aurait pas pu changer le cours des choses, avec sa simple volonté. Raph serra les poings.

«Ce n’est pas très réconfortant… »

Mais elle avait raison. Il n’était qu’une voix perdue au fin fond du néant. Seul, même avec toute la volonté du monde, personne ne l’aurait entendu, personne ne l’aurait écouté. Un peu comme pour sa guerre de l’information contre le Blood Circle. Le vainqueur n’était pas celui qui avait raison, mais celui qui était le plus crédible. Même si Raphaël avait écouté Jonas, même s’il avait lui même compris qu’il était plus que suspect, même s’il avait fait plus tôt le rapprochement entre les lois pro-mangemorts et les potentiels s'ances de remplacements de Tinkson… Qui l’aurait cru ? Qui aurait été près à croire que le remplaçant officiel de Harry Potter, la légende, l’Élu, le Survivant, puisse être un traître à la solde de l’Augurey ? Personne. Parce que même lui n'aurait pas été prêt à la croire.

Non… Il faisait fausse route ! Il n’était pas d’accord. Avec suffisamment de preuves, on ne pouvait pas nier les évidences. Il aurait fallu enquêter, il aurait fallu trouver quelque chose qui le rattachait aux mangemorts, pour pouvoir le confronter avant qu’il ne soit trop tard.

«Si. Bien sûr que si, on aurait pu. On aurait dû. Avec suffisamment de preuves, on aurait été forcé d’être cru ! On aurait pu le faire tomber quand il était encore temps. »

Soledad eut un sourire désolé. Elle rappela à Raphaël qu’elle était mieux placée que quiconque pour savoir que personne ne voulait écouter les oiseaux de mauvais augure. Si le ton n’était pas si sérieux, il aurait pris la perche pour vaner l’Augurey, mais il se contenta de baisser la tête, honteux.

«J'imagine que tu dois avoir raison...»

Évidemment, Soledad, avec ses dons de voyante avait déjà probablement eu des prédictions pour des catastrophes terribles et n’avait jamais été écoutée en voulant prévenir les gens. Soledad était un peu comme…

«Cassandre… » Il leva les yeux vers elle et lui sourit tristement. «T’es un peu la Cassandre de l’Ordre du Phénix… N’est-ce pas… »

Il se mordit les lèvres. Personne ne l’avait vu venir, ni l’ordre, ni le Conseil, ni… Personne… Mais l’avait-elle prédit ? Le savait-elle depuis le début, et restait dans l’ombre, impuissante avec son savoir ? Et pour Azkaban, elle savait ce qui allait lui arriver en y allant ? Raph ne demanda rien, mais il eut un frisson en comprenant, une nouvelle fois, comme s'il oublaiti à chaque fois, toutes les possibilités du Don de Soledad. Cette possibilité de voir, ou d’entrevoir, le Futur. De savoir, ou de supposer, quels dangers allaient arriver. Les gens prenaient les bonnes nouvelles, mais personne ne voulait entendre de mauvaises nouvelles. Personne n’avait envie d’écouter les oiseaux de mauvais augure. Ce savoir… Tout ce savoir… Et personne pour vous croire. Condamnée à la solitude. Pas étonnant que Cassandre ait sombré dans la Folie. Mais il ne laisserait pas son amie subir le même sort que la princesse grecque.

«Même si ce n’est pas bon à entendre. Même si c’est dur, même si ça fait mal…» Raph déglutit. «Je te le jure Soledad. Je te jure que je t’écouterai. Quoi qu’il arrive. Je t’écouterai, et je te croirai.»

C’était une lourde promesse qu’il faisait là. Tout Raphaël qu’il était, que se passera t’il réellement le jour où elle lui annoncera des nouvelles de mauvais augure ?

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Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Lumos
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Dim 29 Jan - 19:35




Il n’est qu’injures, blessures et brûlures
Soledad ☽ ☾ Raphaël



Ne pas pleurer, c’était terriblement plus facile à dire qu’à faire. Soledad s’en rendait bien compte, surtout en ce moment où sa vie la bousculait dans tous les sens. Ou tout, justement, avait perdu son sens. Mais elle le savait, s’ils commençaient à pleurer, ils ne s’arrêteraient peut-être jamais, parce que c’était ça leur existence désormais et qu’ils ne pourraient rien y changer. Peu importe combien ils le voulaient, combien ils le désiraient, les efforts qu’ils seraient prêts à faire et les sacrifices dont ils seraient capables. Revenir en arrière était impossible, et ça valait pour tout. Soledad en était consciente, même si c’était dur à accepter. Ca valait pour Doryan qui lui avait brisé le cœur, pour les moldus du Blood Circle qui lui avaient brisés le corps et pour les dernières révélations qui avaient brisés ses espoirs. Pleurer était à peu près tout ce qu’ils pouvaient faire à leur échelle. Mais pleurer ne servirait à rien. Pleurer ne changerait pas le passé et ne rendrait pas le futur plus brillant. La mexicaine avait bien assez laissé couler ses larmes comme ça, et si elle savait qu’elle ne pourrait pas se faire la promesse de ne plus pleurer, elle pouvait au moins faire l’effort que ça n’arrive pas face à Raphaël. S’il était là, au Witches Bazaar, ce n’était pas pour ça, même s’il avait clairement l’air bouleversé. Soledad n’avait pas songé qu’il puisse être si affecté par ce qui lui était arrivé à Azkaban, mais au final ça faisait sens. Si la situation inverse s’était produite, elle aussi aurait été bouleversée. Le moins qu’elle puisse faire était de le rassurer, si elle était de retour dans sa boutique c’était que -physiquement- elle allait bien. Le reste viendrait, cela demanderait juste un peu plus de temps, mais puisque tout ça, il ne pouvait pas le voir, pas le savoir, elle préféra le passer sous silence. Tenter de détendre l’atmosphère était bien plus simple, surtout que c’était lui qui lui avait tendu la perche en premier. « Oui… C’est ça. J’ai besoin d’une nouvelle boule de cristal. Je n’ai plus l’ancienne. Et ça peut toujours servir. » Soledad esquissa un sourire. Revenir sur leur première rencontre au Witches Bazaar moldu avait un petit côté rassurant. Même si la réponse du moldu montrait combien les temps qu’ils vivaient étaient incertains. « Tu es au bon endroit. »

Si ses plaisanteries faisaient du bien à entendre, elles ne faisaient pas tout. Surtout, elles ne balayaient pas tout ce qui se tramait en ce moment même autour d’eux. Les explications de Raphaël sur Sainte-Mangouste en étaient la preuve, il aurait aimé pouvoir lui rendre visite à l’hôpital mais il savait qu’en tant que moldu il n’y aurait certainement pas été le bienvenu. C’était une conclusion que Soledad regrettait, mais qu’elle ne pouvait que comprendre. Pire, qu’elle ne pouvait pas réfuter. Si elle, et bien d’autres sorciers encore, savaient faire la part des choses et différencier moldus et Blood Circle, elle savait que pour d’autres, les doutes et les craintes étaient trop ancrés pour que ça soit le cas. Et vu tout ce qu’il se passait autour d’eux, elle ne pouvait même pas leur en vouloir. Elle aurait aimé pouvoir contredire le jeune homme, ouvrir les yeux aux sorciers qui se laissaient prendre par la peur, mais c’était un combat contre lequel elle n’était pas de taille. Encore moins maintenant que l’Ordre avait perdu son leader et que les Mangemorts gagnaient chaque jour un peu plus de terrain. C’était sûrement ça le pire, la trahison de Tinkson, en qui tant de sorciers avaient voulus croire. Le dépit de Raphaël était palpable, et Soledad devait admettre qu’elle le partageait. Ils n’avaient rien vu, ils s’étaient fait balader, et les mangemorts en ressortaient plus forts que jamais. La seule consolation qu’ils pouvaient trouver c’était qu’ils n’avaient pas été les seuls à se faire avoir. « Peut-être que la plupart des mangemorts eux-mêmes l’ignoraient… » Soledad prit le temps de réfléchir à ce point. A ce qu’elle ferait si elle voulait tromper une population entière. Au fond, la supposition de Raphaël faisait sens. « C’est possible, dans ce genre de situation, moins de personnes sont au courant, moins le plan a de risques d’échouer. » Elle n’avait jamais été dans ce cas, mais elle se disait que le risque de trahison serait moindre. Les mangemorts étaient peut-être cruels, mais ils n’étaient pas stupides, qu’ils aient agis ainsi n’aurait rien d’étonnant.

De toute façon qu’auraient-ils pu faire ? C’était ça surtout que Raphaël devait comprendre. Il avait des regrets, des remords, mais même s’il avait tout compris avant tout le monde, il n’aurait certainement pas pu faire grand-chose. Même s’ils avaient été plusieurs d’ailleurs. « Ce n’est pas très réconfortant… » Un sourire triste vint flotter sur les lèvres de Soledad. Raphaël avait parfaitement raison, mais c’était ainsi. A quoi bon tout comprendre, tout savoir, s’il n’y avait personne pour nous écouter. Il avait de la volonté, et c’était une très bonne chose, mais face au scepticisme de tous les sorciers, face aux actions des mangemorts, ça ne suffirait pas. Soledad savait que ce qu’elle disait n’était pas ce qu’il voulait entendre, mais ils devaient voir les choses en face. Ils n'étaient que peu de chose face à une société qui ne voulait pas écouter. « Si. Bien sûr que si, on aurait pu. On aurait dû. Avec suffisamment de preuves, on aurait été forcé d’être cru ! On aurait pu le faire tomber quand il était encore temps. » La mexicaine secoua doucement la tête, résignée. Il était trop tard, remuer le passer, s’en vouloir de ne pas avoir compris, de ne pas avoir agis, n’était d’aucune utilité. Et surtout, elle doutait toujours que ça aurait changé quoi que ce soit. Raphaël était plein de convictions et de motivation, mais il était impliqué dans ce combat depuis moins longtemps qu’elle. « Tu y crois vraiment ? » Demanda-t-elle doucement. Elle ne le blâmait pas, loin de là. Avoir des alliés qui croyaient encore en leur combat était nécessaire, mais il devait mettre les choses en perspectives. « Tu crois vraiment qu’on aurait pu les trouver ces preuves ? Qu’on nous aurait laissé les trouver ? » Reprit-elle en plongeant ses prunelles dans les siennes. Les mangemorts avaient le bras long. Même si tous n’avaient certainement pas été au courant des agissements de Tinkson, il n’avait pas pu agir seul non plus. Voir des membres de l’Ordre enquêter sur lui aurait certainement entraîné des répercussions. Et pas forcément les bonnes. « Ca aurait peut-être accéléré les choses, mais ça n’aurait pas tout changé. Le destin ne se laisse pas modifier aussi aisément. » Elle en avait vu des sorciers essayer, et échouer. Le destin trouvait toujours un moyen de se réaliser.

Et même s’ils avaient compris, même s’ils avaient réuni toutes les preuves nécessaires, même s’ils s’étaient protégés des mangemorts et de leur vengeance, est-ce que ça aurait vraiment changé quelque chose ? Soledad le savait pour en faire l’expérience régulièrement, jouer les oiseaux de mauvais augure n’attirait pas la sympathie. Qui parmi les membres de l’Ordre aurait eu envie d’entendre que leur nouveau leader, celui sensé tous les rassembler après la mort d’Harry Potter, était en réalité un traitre ? Personne. « J'imagine que tu dois avoir raison... » C’était triste à dire. Soledad était la première à le déplorer, mais elle était aussi la première à l’expérimenter. Combien de fois les combattants de l’Ordre avaient-ils tournés en dérision ses prédictions ? Combien de rires teintés de mépris avaient suivis, chaque fois qu’elle avait tiré son tarot de son sac ? La mexicaine savait de quoi elle parlait, elle savait que ça faisait mal d’être sans cesse mis en doute. Mais c’était le propre de l’humain de douter de tout, et les sorciers n’en étaient pas exemptés. Eux aussi était des êtres humains, après tout. « Cassandre… » Soledad haussa les sourcils. « T’es un peu la Cassandre de l’Ordre du Phénix… N’est-ce pas… » La mexicaine prit un instant pour se remémorer les grandes lignes de cette histoire de la mythologie grecque. Cassandre était, comme elle, porteuse d’un troisième œil qui lui permettait de faire des prophéties. Prophéties en lesquelles personne ne croyait, transformant son don en malédiction. Elle était cette prophétesse dont la parole dérangeait. Tant et si bien que cela finit par la mener à la folie. Soledad ne pouvait que voir le lien avec son propre don. « J’imagine qu’on peut voir les choses ainsi. » Admit-elle. Au fond, toutes les voyantes n’étaient-elles pas des Cassandres ? Vouées à être remises en question, prise pour des charlatans ? La mexicaine savait bien ce que cela faisait. « Même si j’aimerais éviter la partie où je deviens folle. » Ajouta-t-elle en s’efforçant d’apporter de nouveau une touche d’humour à cette conversation bien sombre.

Soledad le voyait au regard du moldu, toute cette histoire le travaillait et elle doutait que ses traits d’humour soient suffisants pour lui rendre le sourire. Certes, tout cela n’avait rien de drôle, mais elle ne voyait pas comment arranger les choses. Et elle s’attendait encore moins à ce qu’il reprenne. « Même si ce n’est pas bon à entendre. Même si c’est dur, même si ça fait mal… Je te le jure Soledad. Je te jure que je t’écouterai. Quoi qu’il arrive. Je t’écouterai, et je te croirai. » La sorcière marqua un temps d’arrêt. Elle ne s’était pas attendue à une telle déclaration, mais venant de Raphaël, elle n’était pas vraiment étonnée. Le moldu était entier et tout engagé en ce qu’il croyait. Cette promesse en était l’exemple parfait. Un tel dévouement faisait plaisir à Soledad, mais elle savait aussi qu’il s’engageait à l’aveugle. « Tu ne peux pas faire ce genre de promesse, Raphaël. » Déclara-t-elle doucement. Brièvement, elle posa une main sur son avant-bras. « J’apprécie, vraiment… Mais c’est facile pour toi de dire ça maintenant. » Surtout que jusqu’à présent, il ne lui avait jamais demandé la moindre prédiction sur son futur. Faire une promesse dont il n’aurait jamais besoin, c’était facile. Elle ne lui reprochait rien, au contraire, elle prenait tout ça avec recul et philosophie. Avec la force de l’habitude. De l’expérience. « Crois-tu vraiment que tu me croiras encore le jour où ce que j’aurai à te dire ne te plaira pas ? Le jour où je te présenterai un futur terrible ? » Porter le poids du futur n’était pas simple, nombreux étaient ceux qui avaient voulu en repousser le voile et l’avaient ensuite regretté. Soledad savait de quoi elle parlait, son don ne s’arrêtait pas à lui montrer les instants de bonheur, il n’omettait rien, n’épargnait rien. Et ce n’était pas toujours simple à encaisser. « Tu ne voudras pas me croire, et ce sera bien normal. » Elle lui adressa un sourire. Ce jour-là, elle ne lui en voudra même pas.

Pour des retrouvailles, ce n’était pas exactement les plus joyeuses au monde. Soledad ignorait ce que Raphaël avait eu en tête en venant la retrouver au Witches Bazaar, mais elle n’était pas sûre que ça ait été de contempler un avenir sombre et plein d’incertitudes. Peut-être que tout cela serait mieux passé avec une tasse de thé. « J’espère que tu n’étais pas venu ici pour que je te remonte le moral, je crois que c’est un échec, non ? » Tout comme ses tentatives d’humour, ce n’était vraiment pas ça aujourd’hui, il fallait le reconnaitre.


CODAGE PAR AMATIS




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So it goes
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Raphaël Millet
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Mar 14 Fév - 15:29
Il n’est qu’injures, blessures et brûlures
«Et maxime, ça va ?»


Et pour être au bon endroit, il était au bon endroit. Ça le troublait un peu de constater que la boutique sorcière était à la fois si semblable et si différente de l’ancienne boutique que la sorcière tenait du côté moldu. Cette boutique dans laquelle ils s’étaient rencontrés la première fois. Cette boutique dans laquelle il avait acheté cette boule de cristal, alors qu’il était à la recherche d’accessoires pour ses tournages. La vendeuse avait beau lui expliquer que tout le monde pouvait utiliser ses objets, qu’ils ne possédaient aucune magie, mais Raphaël n’était jamais parvenu à voir autre chose que son reflet dans la boule, à l’époque. Il fallait dire qu’il n’y croyait pas vraiment, et qu’entre temps, il n’avait pas eu l’occasion de trop s’y pencher et désormais, il n’avait même plus l’objet en sa possession puisqu’il l’avait offert à son amie Amber quelques mois plus tôt, en signe d’amitié.

Bien que l’ambiance était plus légère, Raphaël avait toujours le cœur lourd, malgré les efforts de Soledad qui  faisait de son mieux pour détendre l’atmosphère. De manière générale, c’était souvent le français qui lançait et maintenant des piques d’humour dans les situations graves, mais cette fois-ci, il pouvait compter sur son amie pour rebondir sur l’entrée du moldu dans la boutique. Raphaël était rassuré de constater que leur amitié était restée intacte malgré les récents évènements. Rassuré, oui, mais il n’aurait pas dû l’être, il n’aurait pas dû l’être parce qu’il n’aurait pas dû être inquiété une seule seconde. Rien n’était immuable. Soledad avait été entre la vie et la mort à cause d’un tir moldu. Le français savait que c’était une expérience traumatisante qui aurait pu altérer le sens du jugement de la sorcière. À côté, Tinkson, l’ancien nouveau leader de l’Ordre du Phénix, remplaçant de Potter, était en réalité un mangemort. De quoi Raphaël pouvait réellement être sûr désormais ? Chacun s’efforçait de faire ce qu’il considère être bon et juste, et cela pouvait conduire à des routes qui se séparaient. Les alliés d’hier sont les ennemis de demain. Mais il n’était pas encore temps pour que les routes de Soledad et Raphaël ne se séparent, loin de là ; leur amitié était bien plus forte qu’une balle de fusil.

Raph se laissa tout de même dépiter par la situation actuelle. Mages Noirs graciés, le masque de Tinkson qui tombe. Personne n’avait vu venir. Que ça soit au conseil, au sein de l’Ordre. Quelques personnes l'avaient trouvé suspect, mais pas au point de le soupçonner ouvertement. Il était même possible que les mangemorts eux-mêmes l’ignoraient. Soledad acquiesça en enchérissant sur le fait que moins de personnes étaient au courant et plus les chances de réussir étaient élevées.

«Ça se tient.» Raph rit. «Putain, ça aurait trop con qu’il se fasse assassiner par un mangemort. “Maîtresse, j’ai tué le Leader de l’Ordre du Phénix, ils sont sans défense” puis l’Augurey “Tu as fait QUOI ?” “Tinkson maîtresse, le remplaçant de Potter. Il est mort” “Espèce d’abruti, tu viens de tuer mon meilleur pion”» Le moldu soupira. «Ça nous aurait bien arrangé n’empêche. Enfin, pas forcément qu’il se fasse tuer par l’un des leurs, pas besoin d’être aussi extrême, mais qu’ils se mettent des bâtons dans les roues sans s’en rendre compte.»

Mais même s’ils avaient pu voir le coup venir, il aurait été compliqué de confronter le traître. Aux yeux de Raph, c’est de la force des convictions que dépend la réussite, pas du nombre des partisans. Mais la naïveté du jeune homme l’éloignait parfois de la réalité. La volonté seule suffisait rarement et si on avait personne pour être soutenu, une cause était perdue d'avance. Il se résigna, puis rebondit aussitôt. Ils ne pouvaient pas savoir comment ça se serait passé, puisqu’ils n’ont pas eu l’occasion d’essayer ce scénario. Après tout, les membres de l’Ordre avaient fini par confronter Tinkson face à ses dernières décisions douteuses. S’ils avaient eu des preuves plus tôt, ils auraient pu empêcher tout cela, c’était une certitude. Mais Soledad n’était pas de son avis. Et la voyante savait de quoi elle parlait. Pas parce qu’elle avait vu, et déjà prévenu des gens du double jeu du sorcier. Peut-être l’avait-elle fait, Raph l’ignorait. Mais parce qu’elle avait déjà vécu des expériences similaires. Les gens n’aimaient pas les mauvaises nouvelles qui bousculaient leur vie. Ils détestaient les oiseaux de mauvaise augure. Il ne répondit pas quand elle lui demanda s’il croyait vraiment qu’il était possible de trouver les preuves, et de convaincre tout le monde. La partie rebelle en lui voulait hurler que OUI, c’était évident, qu’à coeur vaillant, rien d’impossible. Mais au fond de lui, il savait qu’elle avait raison. Il ferma donc sa gueule, et laissa son aînée parler. Les recherches de preuves auraient peut-être accéléré le processus, limiter quelques dégâts, mais ils auraient été dans la même situation : le destin ne se laisse pas modifier facilement. Raph admit finalement que son amie devait avoir raison.

Il compara ensuite Soledad à Cassandre. Prophétie et Malheur allaient toujours de pair. Aucun d’eux ne peut vivre tant que l’autre survit. Avoir le pouvoir de prédire les horreurs qui allaient arriver, et être dans l’incapacité d’être écouté pour les en empêcher, c’était donc ça la vie de l’amie de Raph ? Cette dernière préférait éviter d’en arriver jusqu’à la partie où elle sombrait dans la folie.

«Après, ça dépend des écrits, mais je suis pas bien sûr que les alternatives à la folie étaient bien mieux dans les tragédies grecques.»

Et par “Pas bien sûr” il voulait dire “C’est une certitude que c’était pas le cas”. Les grandes histoires de la Tragédie étaient sans pitié, et les différentes versions de Cassandre n'échappent pas à la cruauté des auteurs. Mais Raphaël, lui, n’était pas un personnage de fiction à qui un auteur sadique forçait la main et le destin *tousse*. Il pouvait librement choisir d’épauler son amie, de l’entendre et de l’écouter. Il pouvait lui promettre de ne jamais la laisser tomber, de toujours la croire. Il ne laissera pas Soledad finir comme une version moderne de Cassandre. Jamais. Encore une fois, la sorcière jouait les mauvaises augures. Elle posa doucement sa main sur le bras de Raphaël, en lui expliquant qu’il ne pouvait pas savoir maintenant comment il réagirait le jour venu.

«…» Elle avait raison, c’était difficile de se projeter. «Tu as raison, je ne peux pas savoir précisément. Mais je sais que j’ai confiance en toi, et en tes pouvoirs. T’es pas une menteuse et je pense que si tu annonces quelque chose de terrible, c’est que tu sais de quoi tu parles. Mais…» Mais l’humain est incohérent face à ce qu’il redoute. Malgré tout ça, Raph ne pouvait pas être certain de sa réaction. «Mais j’imagine que… Au fond de moi, une partie ne voudrait ne pas y croire. Que l’irrationnelle partie raisonnable de mon esprit voudrait que ça soit faux, et s’accrocherait à tout ce qui est possible pour s’enfermer dans le déni. Que c’est une erreur, que tu t’es peut-être trompée. Et ouais… Peut être que…»

Il n’osa pas finir sa phrase, mais Soledad le fit pour elle : Il ne voudra pas la croire. Et ce serait normal.


«Et donc… ? Ce jour-là, tu feras quoi, toi ? Tu me le diras, au risque qu’on se brouille parce que c’est tellement horrible que ça en est impossible pour moi ? Ou au contraire, tu le garderais pour toi, parce que tu as justement peur qu’on se brouille ? Comment on est censé sortir de cette impasse ?»

Raphaël aurait voulu lui demander tellement de choses sur son don, mais il n’en fit rien. Il ne voulait pas se montrer intrusif ou malpoli. Et puis,Soledad avait raison… Il y a des choses qu’il n’était peut-être pas prêt à savoir, ou apprendre, surtout si le destin ne se laissait pas modifier si facilement. Si son pouvoir lui servait uniquement à se spoiler la fin d’un film avant d’en connaître le dénouement, il ne valait pas le coup. Il se gifla mentalement. Il ne pouvait pas penser ça, le Don de Soledad était bien plus complexe que cela, et il le savait. Grâce à son Don, elle avait déjà retrouvé de nombreuses personnes disparues, et ça, ce n’était pas rien !

Il rit à la remarque de la sorcière.

«Ma vie est une succession d'échecs, c’est là ma plus belle réussite !» Il avait failli inventer une belle expression, mais apparemment, Churchill avait déjà dit un truc similaire. Dommage. «Je suis content que tu aies l'air de bien aller. Pour le reste, ma foi… » Il haussa les épaules. «Et sinon... Maxime… Ça va ? Elle a dû gérer la boutique pendant ton absence ? C’était pas trop dur avec les cours ?»



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Soledad Velasquez
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Lumos
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Jeu 16 Mar - 22:26




Il n’est qu’injures, blessures et brûlures
Soledad ☽ ☾ Raphaël



De tous les tourments, Soledad trouvait que les regrets étaient sûrement les pires. Sauf que vivre sa vie sans le moindre regret était terriblement difficile. C'était impossible même. Un rien y menait, il suffisait, d’un geste, un mot et l’on voyait son cœur plombé. Rien qu'en cet instant, elle était rongée de regrets. Une réalité qui la suivait depuis des semaines entières à vrai dire. Le regret de ne pas avoir vu que celui qui partageait sa vie n'était pas tel qu'elle le croyait. Celui d'avoir laissé un membre du Blood Circle prendre une place si importante dans sa vie. Celui de ne pas avoir été assez forte lors de l'attaque d'Azbakan. Celui de ne pas avoir vu, de ne pas avoir su. De ne pas avoir compris plus tôt et agis plus tôt. Ils étaient nombreux les regrets, ils rendaient son cœur plus lourd et ses pensées plus sombres. Mais la mexicaine ne pouvait rien faire pour les éviter, pour les oublier. Pour ça il n’y avait pas de formule magique, pas de potion miracle, parce que la vie était cruelle ainsi, elle ne laissait pas le choix. Pas d’alternative plus acceptable, plus douce. Désormais elle devait vivre avec, les accepter jusqu'à ce qu'elle s'y habitue assez pour qu'ils deviennent juste un murmure désagréable au fond de son esprit et non pas des voix lancinantes qui la gardaient éveillées la nuit. Un exercice bien plus difficile qu'il n'y paraissait, sûrement le plus difficile de son existence. Encore plus pour elle, en tant que porteuse du troisième œil elle était censée voir, elle était censée savoir. C’était un peu une mauvaise ironie à ses yeux, une manière de la tourner en ridicule, de lui montrer qu’elle n’était pas si utile que ça. Car ces derniers temps, il lui semblait qu'elle s'était plantée sur toute la ligne.

Voir quelle n'était pas la seule à vivre ainsi, avec le poids des regrets sur les épaules, n'était pas vraiment pour consoler Soledad. Elle ne trouvait aucun réconfort à savoir que d'autres connaissaient les mêmes tourments qu'elle. En fait, elle aurait préféré être la seule à les connaître parce qu'elle savait combien ça pouvait faire mal. Combien cela minait. Mais c'était impossible à éviter et réaliser que Raphaël aussi connaissait ces tourments n'était pas si surprenant que ça. Ca la peinait, mais ne l'étonnait pas. Ils partageaient certains bouleversements, comme le plus important de tous : la trahison de Tinkson. Mais pour cette histoire-là, Soledad savait que les regrets étaient inutiles. Ils ne pouvaient pas les empêcher d’exister, ni s’empêcher de les ressentir, mais ils n’avaient pas à vivre avec cette culpabilité. Personne n’avait rien vu et si ça avait été le cas, ça n’aurait certainement pas changé grand-chose. La mexicaine en était persuadée, même tous les mangemorts n’avaient pas pu être mis dans la confidence, ça aurait mis en danger ce secret. « Ça se tient. » Soledad hocha la tête. Elle n’était pas une meneuse née, mais ça lui semblait logique. Au milieu de cette conversation si sérieuse, le rire de Raphaël l’interpella. « Putain, ça aurait trop con qu’il se fasse assassiner par un mangemort. “Maîtresse, j’ai tué le Leader de l’Ordre du Phénix, ils sont sans défense” puis l’Augurey “Tu as fait QUOI ?” “Tinkson maîtresse, le remplaçant de Potter. Il est mort” “Espèce d’abruti, tu viens de tuer mon meilleur pion” » Pour le coup, Soledad ne put s’empêcher de venir ajouter son rire au sien. La scène qu’il imitait était très bien trouvée et ça avait un petit côté jubilatoire de l’imaginer. « Ça nous aurait bien arrangé n’empêche. Enfin, pas forcément qu’il se fasse tuer par l’un des leurs, pas besoin d’être aussi extrême, mais qu’ils se mettent des bâtons dans les roues sans s’en rendre compte. » La brune acquiesça. Elle était bien d’accord, ce genre de plan secret pouvait se révéler à double tranchant. Tellement de choses pouvaient mal se passer où échapper au contrôle de celui qui s’efforçait de tirer les ficelles. En tant que nouveau chef de l’Ordre, Tinkson aurait réellement pu se faire attaquer par un mangemort qui ignorait tout de sa vraie allégeance. Mais ça n’avait pas été le cas. Cette fois, les risques s’étaient révélés payants. « Je crois que le jour où le destin s’arrange tout seul comme ça, je pourrai poser mon tarot pour de bon. » Soupira-t-elle. Inutile de chercher à connaître l’avenir si celui-ci se gérait parfaitement bien tout seul. Quel dommage que les choses ne soient pas aussi simples.

Soledad le savait bien, quand il s’agissait d’avenir, rien n’était simple. Elle était née avec le troisième œil, cela faisait plus de trente ans désormais qu’elle en expérimentait les effets au quotidien. Elle connaissait toutes les difficultés liées à son don et au futur. Comme celle de jouer les oiseaux de mauvais Augure, de donner les nouvelles que personnes ne voulaient entendre. Raphaël avait raison, à sa manière elle était un peu la Cassandre de l’Ordre du Phénix. Depuis qu’elle avait commencé à mettre son don à la disposition de l’organisation, Soledad avait cessé de compter toutes les fois où ses paroles avaient été tournées en ridicules par des combattants qui refusaient d’y croire. On l’avait traité de menteuse, d’affabulatrice, de manipulatrice, de profiteuse même. Elle avait eu beau se battre contre ça, prouver la valeur de sa parole encore et encore, elle savait bien que certains doutaient encore. Et que certains douteraient toujours. Cette réalité, bien peu réjouissante, était le revers de la médaille de son don. Alors qu’on finisse par décréter qu’elle était folle, ou qu’elle sombre elle-même dans la folie à force de se voir sans cesse remise en question, ça ne lui paraissait pas si impossible que ça. Même si elle préférait éviter. « Après, ça dépend des écrits, mais je suis pas bien sûr que les alternatives à la folie étaient bien mieux dans les tragédies grecques. » Soledad eut un bref sourire. C’était fou comme la mythologie pouvait être déprimante. Il y avait bien les héros, mais ceux qui avaient le malheur d’avoir des rôles secondaires connaissaient souvent des destins funestes. Ca aussi, la brune n’avait pas envie de l’expérimenter, elle était déjà passé près de la mort il n’y avait pas si longtemps que ça, elle ne voulait pas recommencer. « Hum, évitons les fins à la tragédie grecque alors. » Conclut-elle. Les récits de mythologie ne semblaient jamais finir sur des fins heureuses et elle trouvait ça bien dommage. Elle en aurait bien eu besoin, surtout en ce moment.

Mais Soledad le savait, les fins heureuses, ce n’était pas pour tout le monde. En fait, c’était même plus rare que ce que les récits et contes voulaient bien faire croire. La vie n’était pas aussi simple, il y avait trop de teintes de gris pour parler de fin heureuse. Là aussi elle en savait quelque chose. Si elle acceptait et aimait son don, elle était aussi consciente que parfois, voir l’avenir n’était pas un cadeau. C’était là tout le problème, elle ne voyait pas que les fins heureuses, parfois elle voyait les destins brisés, les espoirs déçus et les tragédies arriver. Et dans ces moments-là, elle savait qu’il était encore plus difficile de la croire. Raphaël lui promettait l’inverse, et ça la touchait sincèrement qu’il place en elle une confiance si totale, mais elle savait qu’il s’avançait, qu’il ne pourrait jamais tenir une telle promette. Parce que c’était dans la nature humaine de ne pas vouloir entendre ces choses-là. Le silence qui suivit ses paroles fut éloquent. « Tu as raison, je ne peux pas savoir précisément. Mais je sais que j’ai confiance en toi, et en tes pouvoirs. T’es pas une menteuse et je pense que si tu annonces quelque chose de terrible, c’est que tu sais de quoi tu parles. Mais… » Soledad garda le silence, laissant le moldu faire son chemin de réflexion tout seul. Elle savait déjà tout ce qu’il était en train de dire, mais ce n’était pas à elle de tenter de le convaincre, il ne ferait que s’accrocher à ses idées. Il avait besoin d’arriver lui-même à ces conclusions pour comprendre. « Mais j’imagine que… Au fond de moi, une partie ne voudrait ne pas y croire. Que l’irrationnelle partie raisonnable de mon esprit voudrait que ça soit faux, et s’accrocherait à tout ce qui est possible pour s’enfermer dans le déni. Que c’est une erreur, que tu t’es peut-être trompée. Et ouais… Peut-être que… » Et voilà. Il venait de boucler la boucle. De tout comprendre par lui-même. Le jour où elle lui présentera un futur funeste, son premier réflexe sera de refuser de la croire. Et ce jour-là, elle ne lui en voudra même pas, parce qu’il n’y avait rien de plus naturel que de vouloir se battre contre la fatalité. « Exactement. » Souffla-t-elle en hochant lentement la tête. Son troisième œil était un don, pas un cadeau, elle était la première à en être consciente.

« Et donc… ? Ce jour-là, tu feras quoi, toi ? Tu me le diras, au risque qu’on se brouille parce que c’est tellement horrible que ça en est impossible pour moi ? Ou au contraire, tu le garderais pour toi, parce que tu as justement peur qu’on se brouille ? Comment on est censé sortir de cette impasse ? » Soledad ne put retenir une expression amusée face à cette avalanche de questions. Elle avait presque oublié combien Raphaël était curieux et surtout désireux de tout décortiquer, de tout comprendre. Soudainement, elle ressentit une bouffée d’affection pour ce jeune moldu qui n’avait pas peur de se faire des nœuds au cerveau avec la complexité du don de voyance. Elle se rendait compte que cela faisait un moment qu’ils n’avaient pas discuté ainsi, et que ça lui avait manqué. « C’est fou ça, tu poses toujours les bonnes questions. » Souligna-t-elle, clairement plus amusée que gênée par ce fait. Parce que c’était ça le plus important, Raphaël visait toujours juste. Il posait toujours les questions qu’il fallait, ce qu’elle trouvait assez impressionnant pour un moldu qui ignorait quelques années plus tôt jusqu’à l’existence de la magie. Puisque sa question en valait la peine, Soledad prit le temps d’y réfléchir pour lui exposer son point de vue. « Voudrais-tu que je garde ça pour moi ? » Commença-t-elle. A ses yeux c’était évident, mais encore une fois elle trouvait ça plus intéressant de le pousser à se mettre à sa place. « Si jamais j’avais en ma possession une information terrible sur ton futur, voudrais-tu que je me taise ? » La logique voulait que la réponse soit non, mais Soledad savait qu’en réalité ce n’était pas si simple que ça. « Qu’est-ce qui serait le pire ? Que je tente de te prévenir mais que tu ne me croies pas ? » Elle fit une pause, jeta un coup d’œil à Raphaël. « Ou que tu apprennes après coup que j’ai tu une information aussi importante que terrible sur ton futur ? » Les voilà, les choix qu’elle avait lorsqu’une telle situation se présentait. Parce qu’il ne s’agissait pas d’elle, au fond, ce n’était pas son avenir qu’elle voyait dans ces moments-là, c’était celui des autres. Elle ne devait pas penser à elle, à ses relations et son confort, mais aux autres et à l’impact que son savoir pouvait avoir sur leur futur. « Dans ma situation, il n’y a pas de bonne réponse Raphaël. Juste des décisions à prendre et des conséquences à assumer. » Elle repensa brièvement à Beth et à l’amitié qu’elles avaient partagé qui avait pris fin le jour où elle avait tenté de la prévenir qu’un avenir sombre l’attendait. Si elle regrettait que les choses se soient finis ainsi entre elles, et si elle en souffrait à chaque fois qu’elle y songeait, elle ne nourrissait pas de remords d’avoir pris le risque de la prévenir. C’était son rôle. Elle n’avait fait que son devoir. « Je ne pourrai jamais taire les avertissements de mon don, ce n’est pas pour ça que le troisième œil s’est ancré en moi. Cette décision je l’ai déjà prise, et je suis prête à la reprendre. » Conclut-elle avec un sourire aussi triste que résolu. Soledad n’avait jamais affirmé que posséder le troisième œil était aisé. Mais c’était un poids avec lequel elle avait appris à vivre. Et surtout face auquel elle avait appris à prendre les bonnes décisions.

Et voilà, encore une fois, Soledad plombait l’ambiance. Bon, il fallait dire que le sujet de son don était plus sérieux qu’il n’y paraissait pour beaucoup, mais elle avait quand même la sensation claire que si Raphaël était venu la voir pour qu’elle lui remonte le moral, c’était complètement loupé. Au moins sa remarque fit rire le moldu, comme quoi tout n’était pas perdu. Au moins leurs sens de l’humour étaient encore là. Malmenés, mais toujours présents. « Ma vie est une succession d'échecs, c’est là ma plus belle réussite ! » La brune porta un regard plein d’affection sur le jeune moldu. Elle voyait bien la plaisanterie derrière ses paroles mais elle savait aussi que la vie n’avait pas toujours été tendre avec lui. Elle ne le laisserait pas dire qu’il ne faisait qu’échouer, mais clairement il avait connu des batailles. Dont certaines particulièrement difficiles. Et encore, Soledad était persuadée qu’elle ne savait pas tout. « C’est que tu deviendrais presque philosophe. » Lui glissa-t-elle en esquissant un sourire. Elle était un peu triste de constater que c’était aussi ça la vie des plus jeunes aujourd’hui : des batailles perdues. Elle aurait tellement aimé pouvoir lui éviter tout ça. « Je suis content que tu aies l'air de bien aller. Pour le reste, ma foi… » Il eut un haussement d’épaules, geste plus clair que des mots. « Pour le reste on verra. » Conclut-elle à sa place, en voyant où il voulait en venir. Le temps ferait son œuvre, il le faisait toujours. De ça au moins Soledad pouvait en être persuadée, même sans chercher à lire l’avenir dans ses artefacts. La seule question était combien de temps, mais cette interrogation, elle avait appris à ne pas se pencher dessus. C’était plus prudent.

« Et sinon... Maxime… Ça va ? Elle a dû gérer la boutique pendant ton absence ? C’était pas trop dur avec les cours ? » Soledad regarda le moldu, un brin surprise des ses paroles. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il lui demande des nouvelles de Maxime. Et soudain, ça lui revint, ils s’étaient déjà rencontrés dans la partie moldue de la boutique, lorsque celle-ci existait encore. Ca lui était complètement sorti de l’esprit, ce qui n’était pas si étonnant que ça vu tous les chamboulements qu’elle avait connu ces derniers temps. « J’oublie toujours que vous vous connaissez. » Elle eut un léger rire incrédule. Si elle avait pu oublier que Raphaël avait déjà rencontré Maxime, elle comprenait que lui s’en souvienne parfaitement. La jeune sorcière ne pouvait que marquer les esprits, c’était aussi pour ça que Soledad l’aimait tant. Aux questions du moldu, elle ne put que hocher la tête, avec conviction cette fois. « Oh, elle va bien ! Elle a dû crouler sous le travail ces dernières semaines mais elle a géré la boutique comme un chef. J’ai de la chance de l’avoir. » Affirma-t-elle avec un sourire. Lorsqu’elle s’était retrouvée à Sainte-Mangouste, le premier réflexe de Soledad avait été de vouloir garder la boutique fermée le temps de sa convalescence mais Maxime l’avait convaincue qu’elle pourrait gérer seule le temps qu’elle revienne. Elle s’était laissé convaincre, après tout son employée travaillait depuis longtemps avec elle, elle connaissait parfaitement le fonctionnement de la boutique et pourrait en faire tourner les rouages principaux sans difficulté. A son retour, Soledad avait été ravie de voir qu’elle avait pris la bonne décision. Certes, les factures, devis et autres commandes s’étaient accumulés, Maxime n’ayant pas sa signature, Soledad ne manquait pas de travail, mais à part ça le Witches Bazaar avait tourné normalement. La mexicaine n’exagérait pas quand elle disait que son employée avait assurée. Elle en était la première heureuse. « Je lui ai interdis de sécher les cours pour s’occuper du Bazaar. Mais j’avoue que je ne sais pas si elle m’a écouté. Enfin, je préfère ne pas lui demander, après il faudra que je joue la patronne tyrannique et je ne suis vraiment pas douée pour ça. » Elle secoua la tête, étouffant un léger rire. Clairement, la patronne exigeante et autoritaire, ce n’était pas elle. Tout ça elle ne savait pas faire et c’était aussi pour ça qu’elle était heureuse de si bien s’entendre avec Maxime.

La mexicaine jeta un coup d’œil autour d’eux. Ainsi, il était impossible de savoir que la gérante de la boutique avait été absente pendant plusieurs semaines. Les étagères étaient pleines, les objets rangés à leurs places, les comptes à jour et les cartons à vider rangés dans l’arrière-boutique. Tout était à sa place, ce qui à ses yeux était une véritable victoire. Elle reposa ses prunelles sur Raphaël, interloquée par un point auquel elle n’avait pas pensé avant. « C’est la première fois que tu viens dans cette partie de la boutique, non ? Tu veux faire un tour ? » Proposa-t-elle avec un sourire. S’il y avait une chose que le Witches Bazaar faisait mieux qu’elle, c’était bien changer les idées.

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Raphaël Millet
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Ven 12 Mai - 18:49
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«Advienne que pourra»


Évidemment que cela aurait été trop beau, trop pratique que les choses s’arrangent d’elles-même. La vie était une sale garce qui ne comptait pas faciliter le quotidien de toute le monde, et les mangemorts non plus. Après son imitation, suivie de la remarque de Soledad, Raphaël soupira.

«Oui… C’est sûr. Mais une fois de temps en temps, que le destin soit en notre faveur… Ça ne nous ferait pas de mal. Pourquoi tout ce qu’on entreprend finit par foirer ? On est incompétents, ou juste malchanceux ? Je trouve pas ça juste qu’on manque à ce point de réussite, qu’on soit les dindons de chaque farce. »

Mais ils étaient toujours là, ils tenaient bon. Dans l’adversité, pour le meilleur et pour le pire, l’Ordre du Phénix faisait de son mieux pour survivre et rester fidèle à leurs idéologies. Mais ce n’était pas toujours facile… Peut-être que s’ils avaient réussi à anticiper la fourberie des mangemorts, les choses auraient été mieux. Mais Soledad avait raison… Si quelqu’un avait vu le coup venir ; qui l’aurait cru ? Les gens n’aimaient pas les mauvaises nouvelles, ils s’enfermaient dans le déni et était prêts à se montrer hostile envers les messagers de ces mises en garde. L’Histoire a prouvé à maintes reprises qu’il fallait donner plus de crédits aux lanceurs d’alertes. Soledad savait de quoi elle parlait. Son don de divination lui permettait d’entrevoir l’avenir, mais cette malédiction lui causait bien des conflits lorsqu’elle était de mauvais augure. Elle n’était que la messagère, elle se contentait simplement de mettre en garde. Elle ne faisait pas cela par méchanceté, ou cruauté, mais elle ne pouvait pas non plus cacher de telles choses. Elle était une Cassandre des temps modernes.

«Tu as raison, nous sommes au 21ème siècle, les mœurs ont changé. »

En tout cas, le moldu ne comptait pas laisser son amie livrée à elle-même. Il la soutiendrait et la croirait, quoi qu’elle lui prédise. Bien que la sorcière semblait être touchée par les propos de Raphaël, elle était bien placée pour savoir que le jeune homme ne pouvait pas savoir ici et maintenant comment il réagirait le jour où il serait réellement confronté à une telle situation. Après un moment de réflexion, où il tenta de se mettre dans la place d’un futur lui hypothétique, le français finit par admettre qu’elle avait raison, qu’une partie de lui serait probablement prête à refuser de la croire, d’envisager qu’elle s’est plantée.

Et dans ce cas… Quelle était la solution ? Soledad devait la fermer à jamais ? Taire les informations qu’elle savait pour éviter le conflit ? Mais en agissant ainsi, on pourrait aussi lui reprocher de ne rien avoir dit, d’avoir tu ses sombres prédictions et n’avoir averti personne. Et vis à vis de lui, que ferait-elle ? Qu’est ce qu’elle comptait faire le jour où elle aurait une très très mauvaise nouvelle à lui annoncer ? C’est avec un air moqueur qu’elle lui avoua qu’il avait toujours les bonnes questions à poser. Et lui ? Qu’est ce qu’il voudrait ? Il préférerait qu’elle lui en parle, avec tous les risques évoqués, ou au contraire qu’elle garde ça pour elle, pour éviter qu’ils n’entrent en conflit ? Raphaël resta coi. Voilà donc le quotidien de Soledad. Toujours confrontée à des choix dont il n’y avait ni bonne, ni mauvaise issue. Toujours des décisions à prendre et des conséquences à assumer. Le moldu l'avait comparée à Cassandre, mais au final, elle était peut-être bien plus proche d’Atlas, condamnée à porter un terrible fardeau sur ses épaules. Le jeune homme resta silencieux tandis que la sorcière révéla qu’elle ne pourrait jamais taire les avertissements de son don, qu’elle avait déjà pris ce genre de décision et qu’elle serait capable de le refaire. Il ne trouvait pas ça juste qu’elle soit condamnée à subir les conséquences de son don. Qu’elle soit confrontée à des choix qui ne peuvent conclure qu’à des conflits qui ne devraient pas avoir lieu d’être. Cette discussion lui rappela sa sortie avec Élise, à propos de la capacité de remonter le temps et de ce qu’ils pourraient changer. La situation de Soledad évoquait vaguement la réponse qu’il avait sorti à Élise. Certaines choses arrivent parce qu’elles doivent arriver, elles sont écrites dans l’Histoire, aussi terrible étaient-elles. Au même titre que Raphaël ne voudrait rien changer des événements passés, pour que l’Humanité apprenne de ses erreurs et comprenne comment éviter de les reproduire, Soledad ne pouvait taire ses visions du futur qui la préviennent d’un danger.

«Oui… Je comprends. Enfin, je pense comprendre. Et bien… Dans ce cas... Espérons simplement qu’on ne se retrouveras jamais dans un tel cas de figure.

Soledad ironisa ensuite sur le fait que le moldu était peut-être venu pour qu’elle lui remonte le moral, et que si tel était le cas, l’opération était un échec. Raph rebondit en faisant référence à sa collection d’échecs et la sorcière finit par relever la philosophie du jeune homme.

«Je pense pas être des plus à plaindre. J’ai des bons amis, financièrement mes parents peuvent m’aider. Alors ouais, le monde part en couille, mais ça tourne pas autour de moi. Au final, je subis surtout mes échecs dans les études. Je pense être capable de survivre à ça. »

Pour l’heure, ce qui importait c’était que son amie était en vie et, surtout, qu’elle semblait aller bien. Pour le reste… Advienne que pourra. Soledad sembla approuver cette philosophie, puisqu’elle acheva elle-même la phrase que le jeune homme avait laissé en suspens.

Raphaël demanda des nouvelles de Maxime, l’employée de la sorcière. Il voulu savoir si la jeune femme avait été contrainte de gérer seule la boutique en l’absence de Soledad et si elle avait réussi à s’en sortir. La sorcière sembla surprise de la question du Français puis elle lui avoua qu’elle avait oublié qu’ils s’étaient rencontrés. Elle expliqua à Raph que Maxime s’en était très bien sortie, malgré le fait qu’elle ait dû probablement se retrouver surchargée par le boulot. Raph serra le poing et effectua un mouvement de victoire.

«Championne !»

Soledad avait interdit à son employée de sécher les cours pour gérer la boutique. Elle ignorait si elle avait été entendue. Raph sourit. À la place de Maxime, il aurait totalement séché les cours sans l'once d'une hésitation. Mais Soledad préféra ne pas connaître le fin mot de l’histoire de peur de devoir jouer les tyrans, chose pour laquelle elle était douée. Raph n’était pas très convaincu que Théo soit du même avis qu’elle, il avait déjà eu l’occasion de voir la complicité vache qu’il y avait entre eux.

Le moldu était tenté de demander des nouvelles de Théo, mais il avait l’impression que ça donnerait l’impression (Avoir l’impression de donner l’impression, sympa comme concept) de tourner en rond. Et puis, il n’allait pas demander des nouvelles de tous les perso de Pauli, d’abord Maxime, puis Théo, et après ça serait Doryan, et ça, clairement, c’était pas une bonne idée. Ça forcerait Soledad à repenser à des choses qu’elle voudrait pas. Mais bon… Raphaël ne connaissait pas l’existence de Doryan, et c’était pas plus mal. (Oui, j’me suis égaré, mais j'espère que tu te marres hein)

La sorcière finit par demander à Raphaël si c’était la première fois qu’il venait dans cette partie de la boutique, et s’il voulait visiter. Le moldu regarda autour de lui. Il crevait d’envie d’en savoir plus sur tous les objets magiques qu’il y avait ici. Bien sûr, il ne prendrait pas le risque d’en acheter et d'en ramener dans le Londres moldu. Pas folle la guêpe. Mais il avait une curiosité insatiable à contenter !

«Oui, je ne suis toujours allé que dans la partie moldue. Ça ne te dérange pas ? Je veux pas te faire perdre du temps et des clients. Et puis… Tu sais… J’vais vouloir tout savoir sur tout hein»


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Jeu 27 Juil - 22:01




Il n’est qu’injures, blessures et brûlures
Soledad ☽ ☾ Raphaël



Niveau conversation joyeuse, Soledad avait déjà connu mieux. Mais elle était bien loin de se plaindre. Sa vie n’était pas toute rose en ce moment de toute façon, alors ce n’était pas comme si cela lui changeait beaucoup. Elle ne pouvait nier que l’existence n’était pas toujours joyeuse et pleine d’espoir, elle aurait aimé le contraire, mais elle savait être réaliste. Les déceptions faisaient partie de la vie et certaines étaient plus rudes que d’autres. Alors cette conversation avec Raphaël était nécessaire, prétendre le contraire serait revenu à se montrer aveugle. Si tout était aussi simple, si le destin se chargeait tout seul de s’arranger en la faveur de chacun, ça se saurait. Et elle en aurait rangé son tarot pour de bon. Avec un destin si conciliant, plus personne n’aurait besoin d’une voyante. Ca n’aurait pas forcément été une mauvaise chose, elle ne disait pas le contraire, mais dit comme ça, ça paraissait presque dommage. « Oui… C’est sûr. Mais une fois de temps en temps, que le destin soit en notre faveur… Ça ne nous ferait pas de mal. Pourquoi tout ce qu’on entreprend finit par foirer ? On est incompétents, ou juste malchanceux ? Je trouve pas ça juste qu’on manque à ce point de réussite, qu’on soit les dindons de chaque farce. » Soledad eut un sourire conciliant. Elle comprenait parfaitement les propos de Raphaël et savait bien d’où tout ça venait. Cette frustration qu’il ressentait, elle possédait la même. En ce moment, sa vie était essentiellement une succession d’échecs et d’épreuves douloureuses. La trahison de Tinkson, la rupture avec Doryan, son séjour à Sainte Mangouste, elle n’avait vraiment pas de quoi se montrer optimiste. Elle aussi, elle aurait pu croire que le destin s’amusait à s’acharner sur elle, que toute action était condamnée d’avance, mais elle savait que penser ainsi n’était pas exact. Elle prit le temps de réfléchir à une manière de présenter les choses. « C’est surtout que nos échecs ont tendance à plus nous marquer que nos réussites, du coup on se concentre plus dessus et on finit par ne plus voir que ça. » Nuança-t-elle. Les réussites, chacun les savourait, mais ça semblait presque être la continuité logique de l’existence. C’était ce qu’on voulait, qu’on attendait, alors bien sûr, la vie continuait. Les échecs en revanche, ça laissait un goût amer dans la bouche et des regrets plein la tête. Ca occupait les pensées et donnait l’impression que tout s’arrêtait. « D’accord, on a pris un sacré coup, mais je suis sûre qu’on a connu du positif aussi. Tout ne peut pas être que des échecs. » De ça elle en était persuadée, même si c’était difficile à voir, l’existence ne pouvait pas être composée que de négatif. Il fallait juste le voir.

Ce n’était pas un exercice facile, Soledad voulait bien le reconnaitre. Mais elle était habituée à ce que sa vie ne soit pas particulièrement facile. Elle était née avec un don qui amenait dans le meilleur des cas du scepticisme, et dans le pire des moqueries, les échecs, elle était habituée à s’y confronter. Surtout quand ça impliquait des sorciers qui refusaient de croire que ce qu’elle voyait à travers ses artefact allait véritablement se produire. Raphaël avait raison, elle était une forme de Cassandre des temps moderne, et si elle acceptait cette comparaison, elle préférait que celle-ci s’arrête là. Être une Cassandre d’accord, mais pas jusqu’au bout, la plongée dans la folie, elle s’en passerait bien. « Tu as raison, nous sommes au 21ème siècle, les mœurs ont changé. » Elle hocha la tête, convaincue par cette conclusion. Elle savait néanmoins qu’elle n’était pas suffisante, que le jour où chacun acceptait de croire ses avertissements sans les remettre en doute n’était pas arrivé, et que ça concernait même ses proches. Quand Raphaël avança qu’il la croirait, peu importe quel message elle aurait à lui transmettre, quelle catastrophe elle aurait à lui annoncer, Soledad en fut touchée, mais aussi forcée de lui ouvrir les yeux. Il ne la croirait pas. Personne n’avait envie de s’entendre dire que le malheur l’attendait, que la mort allait peut-être frapper à la porte. Elle savait que comme tous les autres, il aurait le réflexe de remettre sa parole en doute, de refuser de la croire, et ce n’était pas grave. C’était humain d’agir ainsi et Soledad ne s’attendait pas à d’autre réactions. Ca ne l’empêcherait pas de continuer à proférer des avertissements, même si cela la mettait dans une position difficile. Elle n’était pas née avec le troisième œil pour taire ses avertissements et donnait trop d’importance aux autres pour ne pas au moins tenter de les prévenir, même si ça voulait dire que ça risquait de lui retomber dessus. « Oui… Je comprends. Enfin, je pense comprendre. Et bien… Dans ce cas... Espérons simplement qu’on ne se retrouveras jamais dans un tel cas de figure. » La mexicaine hocha de nouveau la tête. Elle savait que c’était une chose sur laquelle elle n’avait aucune emprise, mais elle était d’accord pour espérer.

Pour le moment, le seul échec auquel elle faisait face, c’était celui de ne pas réussir à remonter le moral de son ami. Si Raphaël était venu la trouver pour ça, c’était complètement loupé. Bon, il fallait dire que parler de divination n’était pas si léger qu’il n’y paraissait, mais au moins le moldu prenait les choses avec philosophie. Même si elle n’était pas d’accord pour dire que sa vie était une succession d’échecs. « Je pense pas être des plus à plaindre. J’ai des bons amis, financièrement mes parents peuvent m’aider. Alors ouais, le monde part en couille, mais ça tourne pas autour de moi. Au final, je subis surtout mes échecs dans les études. Je pense être capable de survivre à ça. » Voilà, elle préférait qu’il lui présente les choses ainsi. Ca rejoignait ce qu’elle lui avait dit un peu plus tôt, il était facile de se concentrer sur le négatif mais il ne fallait pas oublier que le positif était toujours là. Sa vie n’était peut-être pas aussi simple et réussie qu’il l’aurait aimé, mais il était toujours là et c’était déjà bien. Surtout en ces temps troublés. « Survivre et même rebondir, j’en suis sûre. » Souligna-t-elle. Elle y croyait. Raphaël était un jeune homme plein de ressources, il connaissait peut-être des difficultés avec ses études mais Soledad ne doutait pas qu’il s’en sortirait d’une manière ou d’une autre. Les études ne faisaient pas tout, elle était bien placée pour le savoir, n’ayant elle-même pas fait d’études supérieures à l’université de Poudlard. Il était déjà engagé dans le Conseil d’Administration, il participait à la vie de l’Ordre du Phénix, ce qui était admirable vu son jeune âge et son statut de moldu. Il ne restait pas sans rien faire et la mexicaine était persuadée que les difficultés qu’il rencontrait actuellement ne seraient que temporaire.

Quand il mentionna Maxime et son poste au Witches Bazaar, Soledad dû se rappeler qu’il avait déjà rencontré la sorcière. C’était dingue comme toutes les parties de sa vie finissaient par se mêler à un moment ou à un autre. Maxime s’en était admirablement sortie avec la boutique pendant son absence, de ça la mexicaine en était sûre. Ce qui lui posait plus question, c’était est-ce que la Gryffondor avait suivi ses consignes et continuer de suivre ses cours au lieu de venir travailler. Mais ça elle préférait l’ignorer, elle n’avait jamais été douée pour jouer les patronnes autoritaires. L’important c’était que Maxime s’en était très bien sortie. « Championne ! » La réaction du moldu arracha un rire à Soledad. C’était un bon résumé. « Je lui transmettrai le message. » Glissa-t-elle dans un sourire. Parler de Maxime et de la boutique fit réaliser à la sorcière que c’était la première fois que Raphaël mettait les pieds dans la partie sorcière du Bazaar. Ils s’étaient d’abord rencontrés dans la partie moldu et y avaient eu plusieurs conversations, puis quand cette partie avait été détruite, le quartier général de l’Ordre du Phénix avait été leur lieu de rencontre. Raphaël se trouvait donc en terrain inconnu, du moins plus ou moins, alors Soledad lui proposa tout naturellement de faire un tour. « Oui, je ne suis toujours allé que dans la partie moldue. Ça ne te dérange pas ? Je veux pas te faire perdre du temps et des clients. Et puis… Tu sais… J’vais vouloir tout savoir sur tout hein. » La remarque du moldu fit rire Soledad. Voilà, elle préférait que leur conversation ressemble à ça. Ils n’avaient pas besoin de s’appesantir sur tous les trucs déprimants qui faisaient que la vie était difficile à vivre. La curiosité de Raphaël était loin d’être un secret pour elle, bien au contraire, alors elle balaya ses paroles d’un geste. « Oh, je suis habituée à ta curiosité, je sais quels risques je prends en te proposant une visite. » Elle lui adressa un sourire, sincèrement ravie de pouvoir partager cette part d’elle avec lui. « Ca ne me dérange pas du tout, au contraire. Il n’y a personne pour le moment, profites en. » Lui assura-t-elle. Et puis même si quelqu’un arrivait, elle pouvait bien prendre quelques minutes avec lui. De toute façon, elle était habituée à gérer.

Ceci décidé, Soledad se dirigea vers les différentes étagères qui recueillaient les différents objets en vente et se tourna vers Raphaël. « Pour faire simple, cette partie de la boutique est la même que la partie moldue, sauf que chaque objet peut contenir de la magie. » Déclara-t-elle en songeant que ce serait la manière la plus simple de lui présenter les choses. Il connaissait déjà la partie moldue de la boutique, les huiles essentielles, plantes apaisantes, les bijoux, objets de décoration et objets anciens. Ce serait facile à imaginer pour lui, tout ce qu’il avait à faire, c’était y ajouter de la magie. C’était simple, tout ce sur quoi il pouvait poser les yeux, contenait probablement son propre sortilège. Ou bien servait à la confection de potions, comme les plantes séchées ou les huiles. Autant le prévenir avant qu’il n’ait envie de toucher à tout. La sorcière avança dans les allées. « Par exemple, cette boite à musique produit une chanson capable de te plonger dans le sommeil en moins d’une minute. » Très pratique pour tous les sorciers qui souffraient d’insomnies. Elle adressa néanmoins un regard d’avertissement au moldu. « Je te déconseille de l’ouvrir. Après je vais devoir te ramasser pendant que tu feras un somme. » Un sourire flotta sur ses lèvres malgré ses propos. Ce serait quand même assez drôle à voir, mais elle préférait éviter de faire un coup pareil au jeune homme. Il y avait des choses plus intéressantes à voir au Witches Bazaar. Pour trouver un exemple, elle avança un peu plus entre les rayonnages et désigna un ensemble de quatre petites fioles remplies de liquides colorés. « Ces parfums ont pour propriété de faire remonter les souvenirs, une fiole par saison. Que des souvenirs agréables, je te rassure. » Elle s’étonnait encore que les parfums soient encore dans ses rayons, mais ne se faisait pas trop de souci, c’était le genre de produit qui trouvait rapidement preneur. « Ca tu peux tester si tu veux. » Après tout, il était venu pour se remonter le moral, non ?


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Sam 23 Sep - 13:57
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«Mai 2021»


On avait tendance à plus se focaliser sur les échecs, que sur les réussites. Raph était prêt à le concéder volontiers. Mais concrètement, en termes de réussite…

«Ouais, mais même objectivement… Qu’est ce qu’on a eu de positif dans tout ça ? À part des rencontres incroyables, il n’y a rien de positif à cette guerre. Et plus ça dure, plus un avenir de paix semble éloigné. Je baisse pas les bras, rassure toi. J’espère juste que le vent tourne. »

La vie du jeune homme était tellement plus paisible quand il était ignorant et insouciant. On n’avait rien sans rien, il y avait du négatif, et du positif. Mais est-ce que les nouvelles amitiés qu’il avait tissées valaient tous les sacrifices que les sorciers et moldus devaient faire pour cette guerre ? Quelles choses valaient la mort de Potter et la trahison de son remplaçant ?

Soledad était une Cassandre des temps modernes. Elle avait le Don d’entrevoir l’avenir et elle était condamnée à ne jamais être crue quand elle souhaitait avertir ses pairs. Raph, lui, se disait prêt à la croire mais la sorcière affirma que ce n’était que des mots et que, même si maintenant il le pensait réellement, le jour venu il agira comme tout le monde ; il remettrait ses prédictions en doute, supposant qu’elle avait mal interprété et qu’il y avait forcément une erreur. Le moldu finit par admettre que c’était probable. Peut-être qu’en temps et en heure, le moldu saura réagir décemment, et peut-être qu’il réagira comme tout le monde. Dans tous les cas, il ne voulait pas que la sorcière soit tourmentée à cause d’une telle situation et tout ce qu’il y avait de mieux à espérer, c’était qu’elle n’ait jamais quelque chose d’horrible à lui prédire. Mais ça… C’était quelque chose qui était hors de contrôle.

Raph n’était pas vraiment là pour qu’on lui remonte le moral. Ouais, ça allait moyen en ce moment, entre les merdes du monde sorcier et les études qui partaient en couilles. Mais il n’était pas seul, il était bien entouré et ne vivait pas dans la rue. Avant toute chose, il était venu pour constater du rétablissement de son amie, et ça c’était le plus important. Le reste, il y survivra sans problème. Survivre, et rebondir.

«Ouais, comme un kangourou !»

Il n’y croyait pas trop, mais il n’était pas venu pour se lamenter. Raph en profita pour demander des nouvelles de Maxime, permettant d’éloigner le sujet de sa propre personne. L’étudiante s’était débrouillée comme une championne pendant l’hospitalisation de Soledad, même si cette dernière craignait que son employée ait séché quelques cours pour l’épauler.

La gérante du Witches Bazaar proposa au jeune homme de lui faire la visite de la version sorcière de la boutique, car il n’avait connu que la partie moldue. Raphaël était tenté, mais il se connaissait, il allait la bombarder de questions et, surtout, il ne voulait pas la déranger en lui faisant perdre du temps et des clients. Mais cela ne semblait pas déranger son amie, elle avait déjà l’habitude des nombreuses questions du moldu et elle proposait en connaissance de cause, d’autant plus qu’il n’y avait personne dans la boutique pour le moment. C’est avec un grand sourire que Raph céda.

«Bon bah… Puisque tu insistes tant, j’crois que j’ai pas trop le choix ! J’suis obligé, mais je me force juste pour te faire plaisir, hein. »

Il emboîta donc le pas de Soledad. Allez, plus vite, plus vite, plus vite ! La gérante expliqua que la partie qu’il visitait était identique à celle qu’il connaissait déjà dans la partie moldue, à la différence près que, cette fois, les objets pouvaient contenir de la magie. Le français leva les mains, pour les mettre bien en évidence, puis les croisa dans son dos.

«Message compris : on touche uniquement avec les yeux !»

Elle lui présenta une boîte à musique qui avait la capacité de plonger quelqu’un dans le sommeil en moins d’une minute. Raph se doutait que l’usage principal de cet objet était probablement destiné aux insomniaques. Mais il ne put s’empêcher de penser à d’autres usages que l’on pourrait en faire.

«T’en fais pas. On l’a dit : on regarde avec les yeux ! Sinon, c’est la boîte qui produit cet effet, où la musique elle-même ? Si on l’enregistre et/ou qu’on l’amplifie, ça fonctionnerait aussi ? » Raph se dit que c’est le genre d’objet qui pourrait être extrêmement utile pour une mission d’infiltration. Mais surtout… «Ça semble inoffensif, mais c’est le genre de trucs qui ne doit pas être utilisé à mauvais escient.»

Elle lui présenta ensuite une série de petites fioles. Elle lui expliqua que ces parfums avaient la propriété de faire remonter des souvenirs ; un par saison. Le jeune homme compta mentalement les fioles et hocha la tête pour signaler qu’il comprenait. La sorcière lui proposa ensuite d’essayer l’une des fioles. C’était que des souvenirs agréables, mais… N’étaient-ce pas eux qui étaient les plus difficiles ? Quand tout partait de travers, le plus dur n’était pas justement de se rappeler ces moments d’insouciance où tout allait pour le mieux ? Raph estima qu’il n’avait pas besoin de ça. Et puis… Cela pourrait s’apparenter à une forme de drogue. Utiliser un artifice pour se rappeler de quelque chose et, en quelque sorte, altérer ses sens. Bien sûr, il se doutait que son amie ne cherchait absolument pas à l’entraîner sur le chemin de la drogue, et qu’elle n’était pas mal intentionnée à son égard. Mais il préférait passer son tour sur cette expérience. Il sourit à Soledad.

«Non, non non ! On a dit : seulement avec les yeux.» Il lui fit un clin d'œil amical. «Pas besoin de tout essayer, même si je doute pas qu’il doit y avoir des trucs trop cools.»

Même s'il n'était pas intéressé, il devait avouer que c’était quand même incroyable comme parfum. Il ignorait à quel usage c’était prévu de base. Peut-être pour aider des patients à retrouver leur mémoire ou à ralentir la déficience de cette dernière ? Ou alors pour accompagner quelqu’un qui était en dépression, pour l’aider à retrouver un peu de positivité ? Pour cet objet aussi, c’était quelque chose à ne pas utiliser à la légère, car chaque bon souvenir s’accompagnait probablement d’un mauvais souvenir qui en découlait. Le plus souvent, les pires expériences étaient celles où l’on perdait à jamais quelque chose à laquelle on tenait.

En tout cas, il devait avouer, qu’une fois encore, il ne se sentait pas vraiment perdu dans un lieu inconnu. Ce qu’il voyait de la boutique ressemblait beaucoup à ce qu’il connaissait déjà. Cette petite visite ainsi que le mystère autour de ces fioles le fit repenser à sa première rencontre avec Soledad. À l'époque, il était tellement insouciant de tout ce qu’il se passait. Il repensa à ce qu’elle lui avait dit sur la voyance, sur façonner son acuité pour réussir à percevoir quelque chose dans une boule de cristal, ou une bille. Cette pensée le fit sourire. Comme quoi, il n’avait pas besoin de parfum pour ça.

«Dis moi, quand tu m’avais vendu cette boule de cristal à l’époque, tu m’avais dit qu’on avait pas forcément besoin de magie pour réussir à entrapercevoir quelque chose. Ou un truc du genre, je me souviens plus de tes paroles exactes. Mais… C’était vrai ? Un moldu peut réellement avoir des résultats avec de l’entraînement, voire être prédestiné à ça ?» Il se mit à rire. «je te rassure tout de suite. Je compte pas te demander des cours où tenter de pratiquer. J’veux pas te voler ton boulot. Mais… Tout ça… Ça me faisait y repenser. Et j’me dis qu’à l’époque… C’était un peu différent. Tu pouvais pas savoir que tu pouvais te fier à moi, je savais pas qui tu étais vraiment. On avait juste une relation de vendeuse à client. Et depuis, j’ai pu découvrir d’un peu plus près ce qu'était la magie.»



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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Ven 10 Nov - 23:10




Il n’est qu’injures, blessures et brûlures
Soledad ☽ ☾ Raphaël



C'était fou ça, Soledad venait de trouver quelqu'un d'encore plus pessimiste qu'elle : Raphaël. Oh, pour elle ce n'était pas tout le temps le cas, d'ordinaire elle était plutôt de nature optimiste et tentait toujours de prendre la vie du bon côté. En ce moment c'était simplement plus difficile pour elle. Il fallait dire qu'elle enchaînait les coups durs, voire presque insurmontable. Déjà Doryan qui se révélait être du Blood Circle et lui pointait une arme dessus, puis les moldus qui attaquaient Azkaban, ce qui avait résulté pour elle en un séjour à Sainte Mangouste après avoir failli y laisser la vie. Et maintenant les sorciers les plus dangereux de leur communauté se retrouvaient graciés et réintégraient la société comme si tout était normal. Il fallait l'avouer, il y avait de quoi être pessimiste, Soledad était la première à la reconnaître. Mais là Raphaël battait des records, chaque fois qu'elle tentait d'alléger un peu la conversation où de lui montrer que tout n'était pas absolument tout noir, il trouvait de quoi la contredire. La preuve « Ouais, mais même objectivement… Qu’est-ce qu’on a eu de positif dans tout ça ? À part des rencontres incroyables, il n’y a rien de positif à cette guerre. Et plus ça dure, plus un avenir de paix semble éloigné. Je baisse pas les bras, rassure toi. J’espère juste que le vent tourne. » La tête penchée sur le côté, Soledad le contempla un instant en silence. Par Merlin il était pire quelle. Et en même temps elle ne pouvait que le comprendre, en ce moment c'était terriblement difficile de garder espoir. Mais il le fallait, parce que dans le cas inverse qu'allait-il se passer ? Devaient-ils se contenter de baisser les bras et de laisser le monde sombrer dans le chaos ? C'était impensable. « On espère tous la même chose. » souffla-t-elle doucement, consciente que s'il ne fallait pas perdre espoir, ça restait difficile de garder la tête hors de l'eau avec tout ce qu'il se passait. Surtout que la vie de Raphaël était loin d’être un long fleuve tranquille, il connaissait des échecs personnels lui aussi mais Soledad savait qu’il serait en capacité de ne pas se contenter d’y survivre, mais aussi de rebondir. « Ouais, comme un kangourou ! » La mexicaine eut un sourire et laissa même échapper un petit rire. Elle voyait bien dans le regard du moldu qu’il n’y croyait pas trop, mais elle appréciait ses efforts.

Tout comme les efforts qu’il fit ensuite pour détourner la conversation. Parler du Witches Bazaar était bien moins déprimant. Même si Soledad avait dû être absente pendant ce qui lui avait paru une éternité, Maxime avait été capable de prendre le relai et la voyante savait qu’elle avait fait un excellent boulot. La boutique était toujours debout et si les affaires avaient un peu ralenti en son absence, elles ne s’étaient pas arrêtées pour autant. Elle en était sûre, Maxime s’était parfaitement débrouillée, même si elle se doutait aussi un peu que ses études en avaient pâti. Mais ça c’était le genre de chose qu’elle préférait ne pas savoir, elle n’aurait jamais été capable de faire la leçon a la jeune Gryffondor sans se sentir parfaitement ridicule. Puisque Raphaël était là, et que l’objectif était quand même qu’il ne parte pas complètement déprimé de la boutique, Soledad lui proposa une petite visite. Il connaissait la partie moldue mais pas vraiment la partie sorcière, c’était donc l’occasion de corriger tout ça. C’était aussi le moment parfait, il n’y avait personne entre les rayons, pas de client à s’occuper ou à encaisser, Raphaël pourrait donc la noyer de questions sans que Soledad ne trouve rien à y redire. Et en réalité, même avec des clients dans la boutique, elle n’aurait rien trouvé à y redire. « Bon bah… Puisque tu insistes tant, j’crois que j’ai pas trop le choix ! J’suis obligé, mais je me force juste pour te faire plaisir, hein. » La mexicaine eut un sourire. Il se forçait, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Soledad apprécia le trait d’humour de Raphaël, elle préférait ça à le voir broyer du noir et jouait à ce jeu bien volontiers. « Ah oui, tu as l’air terriblement contraint et forcé, je suis un vrai monstre. » Glissa-t-elle, amusée. Du point de vue de la sorcière, il avait surtout l’air de se forcer à ne pas filer en courant dans les rayons pour toucher à tout ce qui piquait sa curiosité.

Afin que le jeune moldu ne se retrouve pas dans une situation délicate, c’est-à-dire ensorcelé par un des nombreux objets magiques des lieux, Soledad commença par lui expliquer ce qu’était le Witches Bazaar sorcier et les différences avec l’ancienne partie moldue. La plus importante étant que de ce côté, la plupart des objets étaient ensorcelés, il devait donc faire attention à ce qu’il touchait. « Message compris : on touche uniquement avec les yeux ! » Soledad eut un sourire en le voyant lever les mains. Au moins son message était passé. Pour s’en assurer un peu plus, elle donna l’exemple d’une boite à musique à l’allure parfaitement innocente mais capable de plonger n’importe qui dans le sommeil. Si Raphaël s’amusait à en écouter la musique, il s’endormirait presque instantanément elle ce serait ensuite à elle de le trainer dans un coin. « T’en fais pas. On l’a dit : on regarde avec les yeux ! Sinon, c’est la boîte qui produit cet effet, où la musique elle-même ? Si on l’enregistre et/ou qu’on l’amplifie, ça fonctionnerait aussi ? » Et voilà, la curiosité de Raphaël était de retour, et sur ça, il était toujours autant en forme. Au moins ça faisait plaisir à Soledad, sur ce point il n’avait pas changé et elle trouvait ça rassurant. Ses questions étaient loin de la déranger, au contraire ça prouvait qu’il s’intéressait à ce qu’elle avait à lui présenter. « C’est un tout. La musique contenue dans la boite est enchantée pour créer une sorte d’état de transe agréable, et le bois de saule est connu pour ses vertus curatives, il amplifie les effets de la musique. » Expliqua-t-elle patiemment. Même si cela faisait un moment que le moldu connaissait l’existence du monde magique et qu’il s’était certainement habitué à bien des aspects, le Bazaar devait être une expérience bien différente pour lui. Elle prit ensuite le temps de réfléchir à la seconde question du moldu, elle ne s’était jamais interrogée sur ce genre de chose. « Il faudrait l’enregistrer à l’aide de la magie pour que l’effet soit conservé, mais il serait sûrement plus faible. Il faudrait être très doué en magie pour pouvoir l’amplifier efficacement. Par contre, magie et technologie ne font pas bon ménage, je pense que la musique perdrait tout son effet. » Mêler magie et technologie, ça ressemblait bien à Raphaël de penser ainsi, mais la mexicaine savait que ce n’était pas aussi simple que ça. Ce n’était pas pour rien que les objets technologiques ne fonctionnaient pas bien dans le monde sorciers, les ondes et la magie ne cohabitaient pas bien.

« Ça semble inoffensif, mais c’est le genre de trucs qui ne doit pas être utilisé à mauvais escient. » Soledad regarda Raphaël l’air de dire on n’avait pas dit qu’on arrêtait les trucs négatifs ? Bon, en même temps, il n’avait pas totalement tort. Elle vendait cet objet pour ses capacités curatives, mais il suffisait qu’une personne un peu moins bien intentionnée mette la main dessus et ses effets pouvaient être utilisé pour tout autre chose. C’était une réflexion logique, mais qui revenait à détourner l’objet de son effet premier. « C'est vrai, mais c'est le cas d'à peu près tout, non ? » Demanda-t-elle en détachant ses prunelles de la boite à musique pour les poser sur le moldu. « Les médicaments sont là pour nous soigner mais on peut y devenir accro, la télévision nous change les idées mais n'est pas toujours très saine. Même les relations humaines peuvent devenir toxiques si elles sont trop poussées dans le mauvais sens. » Les exemples pouvaient être nombreux, et concerner la magie ou la technologie. Tout pouvait devenir négatif si c’était mal utilisé, ou trop utilisé. Tout dépendant de sa manière de voir les choses, mais aussi des intentions des propriétaires de l’objet. « Mes objets n'ont rien de néfastes, mais ce qu'en font mes clients, je n'ai aucun pouvoir dessus. » Si Soledad faisait bien attention à ne rien mettre en vente qui pourrait se révéler dangereux, elle savait bien qu’il pouvait être facile de détourner un objet de sa fonction première. Ca, cependant, elle n’y pouvait rien. A part prévenir ses clients, et croire en eux. « Mais j'aime à croire que mes clients sont des gens bien. » Après tout, le Witches Bazaar n’était pas une boutique dédiée à la magie noire, Soledad doutait que les mangemorts aient dans l’idée de venir s’y fournir.

Elle présenta ensuite à Raphaël un objet qui lui paraissait plus inoffensif encore, ou plutôt plusieurs objets. Un ensemble de quatre petites fioles dont les parfums faisaient remonter des souvenirs agréables. Ca, le moldu pouvait l’essayer s’il le voulait, il ne prendrait aucun risque. « Non, non non ! On a dit : seulement avec les yeux. » Soledad haussa les sourcils à son clin d’œil. « Pas besoin de tout essayer, même si je doute pas qu’il doit y avoir des trucs trop cools. » Ce fut au tour de la mexicaine de lever les mains pour montrer à Raphaël qu’elle respectait son choix. Il ne courrait aucun risque avec ces fioles, mais c’était à lui de décider, elle n’allait certainement pas lui en fourrer une dans le nez pour lui montrer leurs effets. « Comme tu le sens. » Concéda-t-elle. Elle était un peu surprise de son refus, mais ne s’en offusqua pas. De toute façon, elle n’était pas là pour le forcer à quoi que ce soit, elle n’avait rien à y gagner ou à y perdre. Elle voulait juste pour lui présenter sa boutique et répondre à ses questions. C’était précisément ce qu’elle faisait, et il était clair que ce n’était pas terminé. « Dis moi, quand tu m’avais vendu cette boule de cristal à l’époque, tu m’avais dit qu’on avait pas forcément besoin de magie pour réussir à entrapercevoir quelque chose. Ou un truc du genre, je me souviens plus de tes paroles exactes. Mais… C’était vrai ? Un moldu peut réellement avoir des résultats avec de l’entraînement, voire être prédestiné à ça ? » Soledad cilla, elle ne s’était pas attendue à ce que Raphaël revienne sur leur toute première rencontre. Ca lui paraissait si loin maintenant, presque venant d’une autre vie tant il s’était passé de choses entretemps. Mais elle se rappelait parfaitement de cette conversation, il fallait dire que ce n’était pas le genre de discussion qu’elle avait tous les jours, encore moins avec des moldus. Il ne lui fallut qu’une poignée de secondes pour hocher la tête. « Bien sûr que c'était vrai. » Affirma-t-elle avec aplomb. Elle n’avait eu aucune raison de lui mentir, même si à l’époque ça avait déjà été peu prudent de parler de voyance avec un moldu. Mais ils se trouvaient dans une boutique dédiée à cela en plein milieu du Londres moldu, Soledad n’avait pas eu l’impression de prendre plus que risques que ça. « La voyance ce n'est pas uniquement une histoire de magie, c'est avant tout une histoire de sensibilité. Ce n'est pas juste réservé aux sorciers, même si les moldus n’obtiendront jamais de résultats aussi probants que les sorciers. » Reprit-elle. C’était déjà à peu de choses près ce qu’elle lui avait expliqué à l’époque. Elle eut une moue avant d’ajouter «  Ou que les sorciers dotés du troisième œil. » Comme elle. Au fond, la voyance était une question d’ouverture d’esprit, de ressentit, pas totalement de magie. Il fallait avant tout accepter de s’ouvrir aux signes. Ce n’était pas donné à tout le monde, mais si c’était plus simple pour les sorciers, les moldus n’étaient pas exclus de ces pratiques. « Je ne sais pas trop comment ça s'explique, mais j'ai connu assez d'exemples pour savoir que c'est vrai. » D’ailleurs, elle lui en avait donné plusieurs lors de cette fameuse première rencontre.

Déjà à l’époque, Soledad avait été sûre de ses propos, et aujourd’hui ça n’avait pas changé. Il existait parmi les moldus des voyants, des médiums ou des magnétiseurs, pour elle ça voulait tout dire. Certes, la magie aidait grandement, et le troisième œil rendait les prédictions sûres, mais les moldus pouvaient aussi soulever un peu le voile du futur. « Je te rassure tout de suite. Je compte pas te demander des cours où tenter de pratiquer. J’veux pas te voler ton boulot. Mais… Tout ça… Ça me faisait y repenser. Et j’me dis qu’à l’époque… C’était un peu différent. Tu pouvais pas savoir que tu pouvais te fier à moi, je savais pas qui tu étais vraiment. On avait juste une relation de vendeuse à client. Et depuis, j’ai pu découvrir d’un peu plus près ce qu'était la magie. » Soledad eut un sourire. Effectivement, à ce moment-là rien ne lui avait garantis qu’elle pouvait faire confiance à Raphaël, mais déjà le fait qu’il mette les pieds au Witches Bazaar était un bon signe. Ceux qui n’aimaient pas la magie avaient tendance à éviter ce lieu comme la peste. Néanmoins, si Soledad avait eu un bon feeling avec le jeune moldu, il était important de souligner un point en particulier « Tu ne t'en souviens peut-être pas, mais à l'époque j'ai fait très attention à ce que je te disais. » Elle haussa les épaules, la prudence avait toujours été de mise. « Je ne t'ai pas menti, mais je ne t'ai pas non plus donné de détails ou d'informations qui aurait pu servir à retrouver ces moldus liés à la voyance. Mes clients ne craignaient rien, et moi je ne prenais pas plus de risques que je ne le faisais déjà en tenant une boutique ésotérique en plein Londres moldu. » Et si le Blood Circle avait fini par s’en prendre à son lieu de travail, elle savait que ça n'avait rien eu à voir avec Raphaël et leurs discussions. Machinalement, elle réaligna les petites fioles parfumées dans leur boite, alors qu’elles n’avaient absolument pas besoin d’être mieux rangées. Puis, elle fit quelques pas dans les rayonnages pour se saisir d’une boule de cristal semblable à celle qu’elle avait vendu au moldu lors de sa première visite. « Mais si tu veux t’essayer à la voyance, je peux te montrer. » Proposa-t-elle avec un sourire en levant l’artefact entre eux. Elle croisa le regard du moldu par-dessus. « Par contre, tu es tellement sceptique de tout que je ne garantis pas de résultats. » Elle eut un léger rire, pas moqueur, juste amusé, scepticisme et voyance n’avaient jamais fait bon ménage.

CODAGE PAR AMATIS




— And all the pieces fall right into place
So it goes
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Raphaël Millet
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Lumos
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Mer 13 Déc - 20:43
IL N’EST QU’INJURES, BLESSURES ET BRÛLURES
«Mai 2021»


Rien n’allait depuis un bon bout de temps. L’Ordre du Phénix se prenait claque sur claque, coup dur sur coup dur. Tinkson était comme un souffle de renouveau, une étincelle d’espoir pour l’Ordre. Beaucoup pensaient qu’il n’était pas à la hauteur de Potter. Mais personne, ou presque, n’aurait pu deviner qu’il s’agissait d’un immonde traître à la solde de l’Augurey. Ils ne devaient pas se laisser abattre ; tous espéraient que le vent tourne en leur faveur et attendaient d’être en mesure de rebondir, pour que toutes ses conneries ne soient qu’un mauvais passage de l’Histoire et que tout rentre dans l’ordre.

Parler des événements récents n’était pas vraiment le sujet de discussion le plus joyeux au monde. Raph dévia légèrement en demandant comment la boutique avait été gérée pendant la convalescence de son amie. Il apprit donc que Maxime avait tout bien géré comme une cheffe. Évoquer l'ancienne boutique
moldue fit penser à la sorcière que Raph n’avait jamais eu l’occasion de visiter le Witches Bazaar du Chemin de Traverse. Elle lui proposa donc de lui faire une petite visite rapide. D’abord un peu réticent à l’idée de la déranger pendant qu’elle travaillait, Raphaël refusa. D’autant plus qu’il se connaissait, il savait qu’il allait avoir des questions plus ou moins pertinentes à poser. Mais Soledad savait à qui elle proposait cela, et savait donc à quoi s’attendre. Le moldu ne se fit donc pas trop prier et accepta, prétextant qu’il se forçait pour lui faire plaisir.

«Oh, un monstre, tout de suite. Je me contente juste de faire d’immenses concessions afin de mettre des bûches dans la cheminée de notre amitié, rien de plus !»

Raph n’allait pas être trop dépaysé par rapport à l’autre boutique qu’il connaissait déjà. En effet, les deux boutiques étaient très similaires, la grande différence étant que celle du Chemin de Traverse contenant, elle, de véritables objets magiques. Le français comprit le message sous-entendu, s’il y en avait un. Il ne devait toucher à rien. Il leva les mains en l’air, en signe d’obtempération, clamant qu’il ne toucherait qu’avec les yeux. La sorcière lui présenta alors une boîte à musique qui avait le pouvoir de plonger dans le sommeil, en moins d’une minute, quiconque entendait sa mélodie. Loin de Raph l’idée de toucher à ça, mais aussitôt, plein de questions s’agitaient dans sa tête. Qu’est ce qui produisait cet effet ? La boîte ou la mélodie ? Si on enregistrait le son, est-ce qu’il garderait son effet magique, ou non ? Bien plus amusée que exaspérée par la question du jeune homme, elle lui répondit que c’était un tout. La musique était enchantée afin de créer une sorte de transe, tandis que le bois, qui composait la boîte à musique, était connu pour ses vertus et permettait ainsi d’amplifier les effets de la musique. Pour ce qui était de l’enregistrement, un instant de réflexion, Soledad conclut qu'il faudrait l’enregistrer à l’aide de la magie pour conserver l’effet, et que son efficacité en serait probablement grandement amoindrie. Elle rappela néanmoins, une fois de plus, que la magie se mêlait très mal avec la technologie.

«De base, les outils technologiques interagissent assez mal entre eux. Avec le temps, on a trouvé des moyens pour qu’ils puissent fonctionner ensemble. C’est juste une question de temps pour qu’on parvienne à faire la même chose avec la Magie.»

Tout comme les technologies, initialement développées par l’armée, permettaient de faciliter la vie des civils une fois développées pour le grand public, Raph était persuadé que les travaux du Blood Circle permettraient, un jour, d’aider les deux mondes à collaborer. S’ils avaient des outils technologiques qui permettaient de réduire la puissance magique, il y avait fort à parier que l’effet inverse était possible. En partant de là, mêler technologie et magie serait un jeu d’enfant. Mais tout ça n’était que théorie ; dans tous les cas, il faudrait quelqu’un ayant suffisamment de technique et de connaissances pour y parvenir, et surtout… De bonnes intentions.

Cette boîte à musique pourrait être une arme redoutable entre de mauvaises mains. Soledad le sermonna du regard lorsqu’il évoqua une telle possibilité. Loin de Raphaël l’idée d’en faire un mauvais usage, mais il ne pouvait s’empêcher d’imaginer la possibilité que quelqu’un l’utilise au milieu de la boutique pour endormir la vendeuse et ainsi dérober le contenu de la boutique. C’était comme voir une boîte aux lettres remplie de papier, ou une botte de paille abandonnée dans un champ. C’était si facile d’imaginer quelqu’un craquer une allumette et tout cramer. Mais imaginer ne voulait pas dire qu’on avait envie de le faire, ou que quelqu'un le fasse… Et encore moins que quelqu’un allait le faire. Et heureusement !

Soledad avait raison. Tout, ou presque, pouvait être dangereux si c’était utilisé à mauvais escient. Les médicaments, la télévision, les relations humaines, étaient des choses courantes dans la vie des gens, mais un usage trop intensif, ou une mauvaise utilisation pouvaient gâcher une vie. Les objets que la sorcière proposait n’avaient rien de néfaste, ou en tout cas, ils n’étaient pas mis en vente pour un usage néfaste. Elle n’était pas responsable du détournement de l’usage des objets. Un tournevis servait à bricoler, un couteau de cuisine à cuisiner, mais tous deux étaient capables de poignarder quelqu’un. On ne pouvait pas tout contrôler, et Soledad aimait à croire que ses clients étaient des gens biens. Raph fit la moue en réfléchissant. Est-ce que détourner un objet de son utilité de base était quelque chose de mal ? Utiliser un tournevis pour forcer une serrure, c’était mal… Mais si c’était pour appréhender des criminels ou libérer des gens séquestrés ? La boîte à musique pouvait servir à endormir des gens à leur insu, c’était mal… Mais si c’était pour neutraliser quelqu’un de dangereux ?

Il ne voulait pas se lancer dans un débat d'Éthique à cet instant et ce lieu précis. Il ne devrait pas imaginer les usages détournés que l’on pouvait faire de ces objets, mais les petits lutins qui s’agitaient dans sa tête, et qui le forçaient à décomposer tout ce qu’il voyait et entendait,  le poussaient à se poser ce genre de questions idiotes. Heureusement, Soledad lui présenta un autre article. Une série de quatre petites fioles qui permettaient de faire remonter un souvenir heureux pour chaque saison. Il avait le droit d’essayer, mais il ne s’y risqua pas non plus, prétextant qu’il avait promis de toucher seulement avec les yeux. Il n’était pas obligé de tout essayer, même si pour le coup, ces flasques ne le rassuraient pas des masses. Son amie respecta son choix sans montrer le moindre signe d’offuscation.

Pour ce qui était des souvenirs, il se rappelait de sa première visite dans la boutique moldue, pendant laquelle la vendeuse lui avait expliqué que n’importe qui pouvait utiliser une boule de cristal, ou d’autres artefacts aidant à la divination, à condition d’avoir l’esprit assez affiné et entraîné pour cela. Maintenant qu’il connaissait la véritable ascendance magique de son amie, et qu’elle même savait que la magie ne posait plus aucun problème pour le jeune homme, il se permit de demander si les précisions, qu’elle lui avait apportées à l’époque, étaient exactes. Soledad hocha la tête, en affirmant que tout était vrai. Tout comme il était vrai que les sorciers obtenaient des résultats plus probants que les moldus. Ou que les sorciers dotés du troisième oeil. Elle était incapable d’expliquer exactement le pourquoi du comment, mais elle avait connu personnellement des personnes qui étaient dans ce cas là. Raph hocha la tête, à son tour, pour signifier qu’il comprenait.

«Et… Tu penses que des moldus peuvent avoir le troisième œil ? J’ai cru comprendre que c’était quelque chose d’héréditaire. Enfin… Tu m’avais dit que ta grand-mère, ton abuela, avait également le même don que toi.»

Raphaël préféra tout de même rassurer son amie : il ne comptait pas lui demander des cours pour pratiquer à son tour. Sa curiosité n’avait juste que peu de limite et la visite lui faisait repenser à cette ancienne discussion, où le contexte était tout différent. Soledad sourit avant de souligner au jeune homme qu’à l’époque, elle faisait tout de même attention aux mots qu’elle employait. Elle ne lui avait jamais menti sur le sujet, bien qu’elle ait volontairement omis certaines informations pour protéger ses clients concernés. Ces derniers ne risquaient pas d’être découverts et elle ne prenait pas plus de risque qu’elle n’en prenait déjà.

«Oui… Maintenant que tu le dis… D’ailleurs, tu vas garder que ce côté là ? Tu abandonnes totalement le monde moldu ?»

Raph savait que le contexte n’intimait pas des masses à rouvrir une boutique d’ésotérisme dans le Londres moldu. Mais il savait, ou plutôt il avait cru comprendre, que les gérantes du Witches Bazaar n'avaient pas eu d’interdiction d’exercer. Elles avaient “juste” été vandalisées par des cow-boys qui partageaient les idées du Cercles.

Soledad finit par lui proposer de s’essayer à la voyance. Elle ricana amicalement en ajoutant qu’il était tellement sceptique de tout qu’elle ne lui garantissait aucun résultat. Raph rit à son tour. Lui ? Sceptique ? Il était incapable d’infirmer ou confirmer ce postulat. Il faisait aveuglément confiance à la sorcière ; elle avait le troisième œil, ça compensait. C’était en lui qu’il n’avait pas confiance. Il avait toujours été un garçon peu sûr de lui, bien que depuis ces dernières années il ait grandement gagné en maturité (*tousse *tousse*) et en assurance. Il n’avait pas le sentiment d’avoir de prédisposition pour l'ésotérisme ou des choses en rapport avec la magie. Il s’était entraîné, il y a plus d’un an, à résister à l’impérium. Il lui avait fallu de nombreuses séances avant d’arriver à un résultat un peu satisfaisant. Tout ce qu’il espérait, c’était de ne jamais avoir à devoir utiliser ce qu’il avait appris. (Allo ? ici Raph du futur, spoiler alert : tu vas en avoir besoin. Autre spoiler alert : t’as pas si mal géré, même si t’as failli caner un peu plus tard) Finalement, son plus grand talent avec la magie, c’était de parvenir à croiser des sorciers, par le plus grand des hasards. S’il était membre du Blood Circle, il aurait fait des ravages… À condition d’être capable de comprendre que ces gens étaient sorciers…

«Je pense pas être capable de réussir du premier coup et… J’avoue que ça ne m’avait même pas traversé l’idée d’essayer.» Raph sourit. «Mon scepticisme vient pas du fait que je sois un moldu. Je te fais totalement confiance, si tu me dis que c’est possible, alors c’est possible. Mais je sais que dans mes conditions actuelles, je n’arriverai à rien. Tu l’as dit, ça demande une certaine sensibilité. Un genre de connexion avec je ne sais pas trop quoi. J’ai lu et vu assez d'œuvres de science-fiction ou de fantasy pour plus ou moins comprendre ce que tu essaies de me dire.»

Il observa la boule de cristal. Quelque part, il aimerait essayer, et réussir. Une petite part d’orgueil en lui avait envie de clamer qu’il était Lui, que c’était une sorte d’Elu et qu’il allait forcément réussir. Mais il connaissait ses propres limites. Tout ce qu’il parviendrait à faire, c’était de finir constipé à force de trop se concentrer sur la surface de verre. Cela dit…

«Rien ne m’empêche d’acheter une boule de cristal et d’essayer seul chez moi. Un peu tous les soirs… Ou alors juste une fois par semaine, c’est déjà pas mal une fois par semaine.»

Et dans le pire des cas, ça faisait toujours une décoration sympa.



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Soledad Velasquez
Soledad Velasquez
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Métier : Co-gérante du Witches Bazaar et diseuse de bonne aventure au cirque Neverland sous le pseudonyme de "La Catrina". Intervenante occasionnelle aux cours de divination à Poudlard. Sorcière accréditée auprès du Ministère de la magie.
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Sam 27 Jan - 23:00




Il n’est qu’injures, blessures et brûlures
Soledad ☽ ☾ Raphaël



Ils devaient se changer les idées, à ce stade ce n’était plus juste une volonté, c’était une question de survie. Sérieusement, Raphaël et Soledad était tous deux plus déprimés l’un que l’autre et les discussions qu’ils avaient étaient bien loin de changer ça. Bon, ils avaient de bonnes raisons d’être dans un tel état, Soledad n’allait pas dire le contraire. Entre les espoirs, les corps et les cœurs brisés, ce n’était pas facile tous les jours de se montrer optimistes. Ah ils avaient de quoi broyer du noir pendant encore bien longtemps, ça c’était une certitude, mais la mexicaine avait bien envie d’une petite pause dans tout le désespoir qui l’entourait. Il serait de toute façon de retour à ses côtés rapidement une fois qu’elle serait seule chez elle ce soir. Pour le moment, si la visite de Raphaël lui permettait de souffler un peu, alors elle avait bien l’intention d’en profiter. Les sujets déprimants étaient nombreux, et elle savait qu’ils étaient assez importants pour qu’ils ne puissent pas juste les oublier mais s'ils pouvaient juste les mettre un peu de côté alors elle n'était pas contre. Elle trouva la distraction idéale en proposant à Raphaël de visiter un peu le Witches Bazaar sorcier, il avait connu la partie moldue de la boutique mais pas son équivalent magique, c'était donc l'occasion parfaite d'y remédier, vu le temps qu'il avait passé dans la première boutique, Soledad était à peu près sûre que ça allait l'intéresser. Au moins, ça leur permis de d'échanger quelques plaisanteries que la mexicaine trouvait bienvenues. « Oh, un monstre, tout de suite. Je me contente juste de faire d’immenses concessions afin de mettre des bûches dans la cheminée de notre amitié, rien de plus ! » Un rire fila entre les lèvres de la mexicaine. D'immenses concessions tout de suite, comme il exagérait. Bientôt Soledad allait se sentir dans la peau d'un geôlier, ce qui était loin, très loin, de son rôle habituel. Et de son intention du moment. Ce qu’il ne fallait pas entendre. Et ce n’était pas tout. « Des bûches dans la cheminée de notre amitié » Répéta-t-elle doucement, appréciant l’originalité de la métaphore. « Mais c’est que tu deviens poète en plus de philosophe. » Elle eut un sourire et un léger rire, contente de voir que la conversation avec Raphaël n’avait pas besoin d’être tournée uniquement vers le négatif.

Au moins avec le jeune moldu, ce n’était pas bien difficile de détourner son attention. Il fallait dire que le Witches Bazaar était l’endroit idéal pour ça, Soledad n’eut besoin que de quelques secondes pour lui présenter un premier objet qu’elle avait reçu des dernières pérégrinations d’Isobel : une boite à musique qui amenait le sommeil. Sans grande surprise, ses explications tirèrent des questions et suppositions à Raphaël, et un sourire à Soledad. Déprimé ou pas, le moldu était toujours aussi curieux et elle trouvait que ça faisait plaisir à voir, même si elle allait surement finir noyée sous ses interrogations et ses et si. Enregistrer la mélodie de la boite pour la réutiliser n’était pas une mauvaise piste en soit, mais Soledad doutait que ça soit aussi simple. Magie et technologie moldue n’avait jamais vraiment travaillées main dans la main. « De base, les outils technologiques interagissent assez mal entre eux. Avec le temps, on a trouvé des moyens pour qu’ils puissent fonctionner ensemble. C’est juste une question de temps pour qu’on parvienne à faire la même chose avec la Magie. » Si Soledad opina du chef, elle trouvait qu’au moment présent, cette idée était un peu dérangeante. Pour le moment, les moldus du Blood Circle désiraient détruire la magie, mais s’ils se mettaient en tête de la mêler à leurs technologies pour en faire des armes ? Cette idée lui arracha un frisson et elle s’empressa de la chasser. « Je ne suis pas sûre que ça soit pour tout de suite. » Glissa-t-elle lentement, consciente d'éluder un peu la question. Ni même que ce soit une si bonne idée que ça. Du moins, tant que c’était le Blood Circle qui tenait les rênes de ce genre d’expérimentation. Si c’était pour que le Cercle continue d’interférer avec la magie et invente d’autres technologies pour rendre malade les sorciers, voire même les tuer, elle préférait ne pas y songer pour le moment. Soledad savait qu’au fond, il y avait certainement des choses merveilleuses à inventer, mais ce n’était simplement pas le moment. Malgré tous les efforts de la mexicaine, le négatif était toujours là, tapis dans l’ombre et ressurgissait à la moindre pensée qui s’égarait un peu trop. Ou lorsqu’ils y réfléchissaient plus que nécessaire. S’en était presque désespérant. La preuve, peu importe quel objet de sa boutique elle lui présentait, Raphael y voyait tout de suite des usages néfastes et des intentions mauvaises. Dire que Soledad avait juste voulu leur changer les idées. Au fond, Raphaël n’avait pas tort, tout pouvait devenir négatif si c’était utilisé à mauvais escient, et elle le savait bien mais elle espérait que ses clients n’avaient pas ce genre d’idée en tête. Elle ne pourrait rien y faire si c’était le cas -à moins que son troisième œil ne l’en avertisse- mais elle avait envie de croire que les sorciers qui fréquentaient le Witches Bazaar n’avaient pas de mauvaises intentions. De toute façon, les autres n’avaient pas besoin d’elle et de ses articles pour faire du mal autour d’eux. Elle vit bien la moue qu’afficha le jeune homme quand elle en arriva à cette conclusion, mais elle choisit de ne pas s’y attarder, les temps étaient bien assez sombres comme ça.

Contre toute attente, Raphaël n’était pas très motivé à tester les objets les plus inoffensifs du Witches Bazaar. Une décision que Soledad ne pouvait que respecter, elle savait que le moldu avait déjà connu de nombreux déboires à cause de la magie, s’il préférait se montrer méfiant, c’était tout à fait compréhensible. Un peu dommage aussi, les petites fioles que lui avait présenté la sorcière auraient été parfaites pour lui changer les idées et lui rappeler des temps un peu meilleurs. Mais c’était son choix et Soledad n’avait aucune intention d’insister, d’autant plus qu’il changea rapidement de sujet, les emmenant dans leurs souvenirs de leur première rencontre, déjà plus d’un an plus tôt. Ce jour-là, même si ça n’avait pas été très prudent, la mexicaine s’était laissé aller à lui parler de divination et surtout du fait que les moldus pouvaient également démontrer quelques habilités dans ce domaine. « Et… Tu penses que des moldus peuvent avoir le troisième œil ? J’ai cru comprendre que c’était quelque chose d’héréditaire. Enfin… Tu m’avais dit que ta grand-mère, ton abuela, avait également le même don que toi. » Soledad hocha la tête pour confirmer les propos du jeune homme. Ce n’était pas la première fois qu’ils abordaient ce sujet et elle trouvait cela toujours aussi agréable que quelqu’un s’intéresse à la divination. C’était un art sous-estimé et trop souvent décrié, même parmi les sorciers. Surtout parmi les sorciers en fait. Ce qui faisait qu’elle avait rarement l’occasion de réellement en discuter avec qui que ce soit. Soledad appréciait vraiment la curiosité de Raphaël. « Je n’appellerais pas vraiment ça posséder le troisième œil, plus avoir un esprit particulièrement ouvert et sensible. Tout le monde peut-être ainsi, mais il y a aussi pas mal d’influences extérieurs. L’éducation reçue, les centres d’intérêts, l’envie d’en savoir plus, la pratique aussi… Tout peut jouer.  » Expliqua-t-elle après un instant de réflexion. Comme elle l’avait dit au moldu, elle ignorait comment cela pouvait être possible que certains moldus soient capables de soulever le voile de l’avenir alors qu’ils étaient dépourvus de magie, mais ces pistes lui semblaient les plus probable. Chacun pouvait en être capable, mais pour certains cela venait juste plus naturellement. Au fond, la divination était un art insaisissable, alors ne pas tout comprendre, ça faisait sens.

Parler divination avec Raphaël n’avait jamais posé problème à Soledad, même à l’époque où il ignorait qu’elle était une sorcière. A ce moment-là, elle avait juste fait attention à se montrer particulièrement prudente dans ses propos pour étancher la curiosité du jeune homme sans prendre de risques inconsidérés. « Oui… Maintenant que tu le dis… D’ailleurs, tu vas garder que ce côté là ? Tu abandonnes totalement le monde moldu ? » Depuis le temps, ils n’avaient jamais abordé la question de l’avenir du Witches Bazaar moldu ? Soledad en était étonnée, ils s’étaient pourtant croisés de nombreuses fois. La vie avait décidemment été bien animée ces derniers mois pour que le sujet ne vienne pas sur la table. « Comme boutique, oui. » Machinalement, elle jeta un coup d’œil autour d’elle et son regard s’attarda une seconde sur le lourd rideau qui séparait les parties moldue et sorcière. Elle s’interdit de songer à ce qu’il s’y était déroulé à peine un mois plus tôt quand Doryan avait tout découvert. « Mais j’ai aussi gardé l’autre côté. » Annonça-t-elle à la place, en affichant un sourire assuré. De toute façon, la propriétaire restait Isobel donc ce n’était pas comme si elle pouvait purement et simplement abandonner l’endroit. « Tu te souviens du programme mis en place par le Ministère de la magie, il y a un peu plus d’un an ? Celui d’accompagnement des enfants sorciers nés-moldus et de leurs familles ? » Elle posa un regard interrogateur sur Raphaël. Même s’il était moldu, elle avait qu’il avait accès à la Gazette du sorcier au quartier général de l’Ordre du Phénix, et qu’il fréquentait de toute manière assez de sorciers pour être au courant de l’actualité sorcière. Ce n’était pas comme si ce programme du Ministère était passé inaperçu. « Je l’ai intégré. Je reçois les familles dans l’ancienne boutique moldue, j’ai tout aménagé. » Le sourire de la sorcière se fit plus assuré, elle tirait une grande satisfaction de ce rôle et de l’aide qu’elle apportait à ces familles. « Quant au monde moldu, je préfère juste m’en tenir un peu plus éloignée… Pour le moment. » ajouta-t-elle avec un petit haussement d’épaule. Elle ne pourrait jamais abandonner totalement ce monde, elle y avait trop d’êtres chers, mais pour l’instant c’était plus prudent pour elle de l’éviter. Soledad s’arrêta néanmoins là, elle n’avait pas très envie de remuer des souvenirs encore particulièrement douloureux.

Encore une fois, Raphaël choisit le bon moment pour changer de sujet et elle lui en fut reconnaissante. Il ne faisait que rebondir sur leur conversation, mais ça tombait particulièrement bien. En plus ça lui donnait l’occasion de l’imaginer loucher sur une boule de cristal pour y lire l’avenir et c’était une vision qui la faisait bien rire. Elle n’était pas moqueuse, simplement, elle connaissait le scepticisme du moldu. Après, s’il voulait s’entrainer à lire l’avenir, elle n’y voyait pas non plus d’inconvénients. « Je pense pas être capable de réussir du premier coup et… J’avoue que ça ne m’avait même pas traversé l’idée d’essayer. » Voilà qui n’étonnait absolument pas Soledad. La plupart du temps, les moldus assez sensibles pour lire l’avenir le sentait dès leur plus jeune âge, ils avaient une affinité, une attirance, envers tout ce qui touchait à l’ésotérisme. « Si tu réussis du premier coup, ce serait un petit miracle alors il faut que tu me promettes de venir me montrer ça direct. » Ce qui techniquement ferait de sa démonstration le deuxième coup, mais il comprenait l’idée. « Mon scepticisme vient pas du fait que je sois un moldu. Je te fais totalement confiance, si tu me dis que c’est possible, alors c’est possible. Mais je sais que dans mes conditions actuelles, je n’arriverai à rien. Tu l’as dit, ça demande une certaine sensibilité. Un genre de connexion avec je ne sais pas trop quoi. J’ai lu et vu assez d'œuvres de science-fiction ou de fantasy pour plus ou moins comprendre ce que tu essaies de me dire. » Comme souvent, les réflexions du jeune homme sonnaient juste. Son introspection était la bonne et Soledad était contente de voir qu’il était capable de se remettre en question et de connaitre ses limites tout en gardant l’esprit ouvert. Il était bien dommage que si peu de moldus soient comme lui, les conflits entre moldus et sorciers n’auraient plus eu lieu d’être depuis bien longtemps si ça avait été le cas. « C’est vrai qu’il faut être dans le bon état d’esprit pour ce genre de chose. » Confirma-t-elle lentement.

« Rien ne m’empêche d’acheter une boule de cristal et d’essayer seul chez moi. Un peu tous les soirs… Ou alors juste une fois par semaine, c’est déjà pas mal une fois par semaine. » La mexicaine retrouva un sourire un peu plus grand. Si imaginer Raphaël s’entrainer à la divination l’amusait franchement, elle appréciait aussi de voir qu’il puisse ne serait-ce que songer à s’entrainer pour de bon. Décidant qu’elle tenait là une très bonne piste, Soledad lui tendit la boule de cristal qu’elle tenait dans ses mains. « Tu sais quoi ? C’est une très bonne idée. Tiens, je te la prête. » Elle haussa un sourcil en direction du jeune moldu. Elle avait choisi de le prendre au mot, à lui maintenant d’en faire de même. Bon, elle ne comptait pas non plus venir jusque chez lui pour vérifier qu’il s’entrainait bel et bien. Mais au moins, si jamais ça le tentait, il aurait tout ce qu’il fallait. « Et si tu y vois quelque chose, je te l’offrirai ! » Tout comme elle serait présente pour lui si jamais il voulait vraiment essayer et avait besoin de quelques conseils. Ceci fait, Soledad se tourna de nouveau vers les rayons du Witches Bazaar où les attendaient encore de nombreux objets et curiosités. « Allez viens, j’ai encore plein de trucs à te montrer. »

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