Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Les moments passés au club de duel sont sans conteste possible tes préférés, cela dû au fait que c’est l’un des domaines où tu es excellent et où te surpasser ne te pose aucune problème. Les autres matières te donnent un peu plus de fil à retordre et tu dois fournir bien plus d’efforts pour parvenir à un bon résultat quand, en sortilèges, tout coule de source. Ta mémoire ne te fait pas défaut et tu es en harmonie avec ta baguette. Tu as même l’impression, parfois, que tu serais en mesure d’apprendre la manumagie pour ne vraiment faire plus qu’un avec ta magie. Mais ce n’est pas encore à l’ordre du jour. Malheureusement pour toi, ces moments sont bien souvent courts et ne représentent qu’un petit pourcentage de ta semaine, ce qui est assez frustrant. Tu aimerais ne faire que ça, des duels, car tu sais que tu peux devenir encore meilleur que tu ne l’es déjà et que tu perds ton temps à apprendre d’autres choses qui, à ton avis, ne te serviront jamais. C’est là toute l’étendue de ton insouciance et de ton immaturité. Bien que tu ne fasses que clamer le contraire, tu n’es encore qu’un gamin à qui il arrive de faire des caprices pour trois fois rien.
La personne la plus consciente de cela dans ton entourage actuel, c’est bien Kayla. La pauvre, il a fallu qu’elle tombe sur toi en tant que tutrice et on ne peut pas dire que tu lui aies fait bonne impression lors de votre première rencontre. Mais au moins, tu en es parfaitement conscient et ne t’en caches pas. Tu t’attendais presque à ce que la jeune femme lâche l’affaire, mais cela n’a pas été le cas. Tu te demandes souvent si c’est simplement la démonstration de son caractère ou si tout cela n’est dû qu’à un but qu’elle s’est fixé et dont tu n'es pas encore au courant. Il faut dire que tu as bien du mal à comprendre ce qu’elle peut bien gagner à te guider dans tes études et même si elle a bien tenté de te l’expliquer, ce n’est toujours pas rentré dans ta petite cervelle de moineau. Tu n’as souvent envie d’entendre que ce que tu veux… De ce fait, beaucoup des propos de tes camarades passent à la corbeille à peine entrés dans tes oreilles !
Tu regardes ton emploi du temps de la journée et éprouves une grande satisfaction à la vision de ce créneau que tu t’es réservé pour un entraînement en duel avec ton incroyable, formidable et fabuleuse tutrice (t’es obligé d’en faire un peu trop au cas où elle ait la capacité de lire dans ton esprit… mieux vaut prévenir que guérir, dit-on). Tu y vas de grande gaieté de cœur et cela se lit sur ton visage encore enfantin. Tu ne t’attends pas spécialement à battre Kayla aujourd’hui, même si cela te fait toujours plaisir de prouver que tu es bon à quelque chose. Tu as appris il y a bien longtemps à ne pas attendre des choses qu’elles aillent constamment dans ton sens. Des échecs, tu en essuieras beaucoup. Tu en as déjà beaucoup essuyées d’ailleurs, mais cela ne te déprime pas pour autant. C’est probablement l’un des rares aspects de ta personnalité que Kayla doit apprécier… Tu ne t’enfuies pas face à l’adversité, tu restes planté sur tes deux jambes et tu fais front, même si cela veut dire te ramasser la gueule par terre comme une pauvre crotte.
Lorsque tu arrives au club de duel, tu es probablement l’un des plus guillerets mais tes camarades ont pris l’habitude de te voir débarquer comme si c’était le matin de Noël. Certains dont tu croises le regard t’ont déjà battu à plates coutures, d’autres plus difficilement et d’autres se sont fait avoir par ton air innocent de petit garçon fragile. On ne s’attend jamais à ce que ta force mentale soit aussi solide. Kayla, elle, ne peut plus être trompée par tout ça alors tu n’essayes même pas de l’entuber avec tes petites mimiques. Tu n’en es pas non plus au point où tu es cent pour cent toi-même en sa présence, mais elle fait partie des quelques personnes qui ont le « plaisir » de voir ta personnalité s’échapper de temps à autre. Alors que tu regardes autour de toi, tu te demandes où en est son évaluation de ta personne, si ses sentiments ont changés à ton égard depuis votre rencontre ou si elle est toujours habitée par cette mauvaise impression que tu lui as faite. Non pas que tu y accordes tant d’importance, tu es juste curieux… à ta manière. La voilà qui arrive et tu lui fais un bref signe de la main pour qu’elle te repère parmi les autres élèves, ce qui n’est pas vraiment difficile. Bien que, plus jeune, tu te sois toujours efforcé de te fondre dans la masse après ton arrivée à Hungcalf, tu sais désormais que cela ne sert pas à grand-chose et que tu gagnes bien plus à te démarquer qu’à faire le mouton. Et de toute façon, s’il faut que tu sois un mouton, c’est sûrement le noir. Du moins, c’est toujours l’impression que tu as eue. Lorsqu’elle arrive à ta hauteur, tu lui fais un signe de tête pour la saluer et gardes une expression faciale agréable. Pas de dédain ou d’insolence pour le moment, tu décides de la jouer cool… pour commencer. Car il est tout à fait possible que lors de votre duel, tu te lâches un peu plus !
« Salut à toi ! Sache que je me suis entraîné depuis la dernière fois et que je maîtrise bien mieux les techniques d’évitement. Donc tu peux y aller franco avec moi, je suis prêt à tout encaisser ! Ou non-encaisser, au contraire. Au fait, tu veux travailler quelque chose en particulier aujourd’hui ? » Tu la laisses mener la danser cette fois encore car t’imposer auprès de Kayla n’est pas toujours une bonne idée. Si elle te demande ton avis ou de prendre une décision, tu le fais mais la forcer ne marche jamais vraiment. Tu es là pour apprendre de tes erreurs et devenir meilleur, pas pour jouer au gendarme et au voleur, ou à celui qui aura le dernier mot – bien que tu aimes particulièrement être ce personnage-là. Rien que pour embêter le monde, souvent. Mais t’entraîner avec Kayla et l’avoir comme tutrice t’apprend également à tenir ta langue et à ne pas être constamment dans la provocation – ton point faible. Ou ton pêché mignon, selon les jours. Le monde des adultes est cruel – ça tu le sais – et demandes une certaine adaptation, un comportement que tu ne maîtrises pas encore. Tu as tendance à n’en faire constamment qu’à ta tête et peu importe si cela blesse. Un gamin, en somme. Il faut dire que tu as l’autorité en horreur et, pour cela, on peut remercier tes parents. T’avoir forcé à rester dans cet appartement jour et nuit pendant onze ans t’a fait détester toute forme d’autorité que ce soit et c’est peut-être pour cela que ton premier échange avec la Gryffondor s’est aussi mal passé. Plus expérimentée, il était clair qu’elle allait prendre la place de la personne qui donne des ordres – ou simples conseils pour être moins rigide – et tu y as tout de suite été allergique, quand bien même la demande de tutorat venait de toi.
AVENGEDINCHAINS
Kayla Rausale
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Lun 18 Juil - 19:18
Ce qui ne tue pas rend plus fort Poussin II, Club de duel, Avril 2021
Ma vie à cent à l’heure. Voilà comment je perçois mon existence de jeune femme. Je n’ai jamais vraiment le temps de me poser, j’ai toujours mille choses à faire mais étrangement, cette vie me convient ; j’ai toujours été quelqu’un de très actif, qui déteste s’ennuyer et qui adore avoir trente-six activités. Ce soir, c’est l’heure du duel le club de duel qui occupera ma soirée et je dois y rejoindre Billie. Eirian ne viendra probablement pas, j’ai cru comprendre qu’il y avait une réunion à laquelle il souhaitait assister pour l’Ordre du Phénix et il me fera un résumé des différents échanges. C’est ainsi que nous fonctionnons afin de pouvoir être au fait des dernières nouvelles sans passer notre vie au quartier général ; nous y allons chacun notre tour et nous nous tenons mutuellement au courant. Il est vrai que ces derniers temps, nous passons beaucoup de temps ensemble entre les cours, nos activités communes et notre stage auprès de Rose et Sean ; nos journées sont souvent synonymes de nombreuses heures écoulées à ses côtés et je n’ai pas honte de le dire mais quand il n’est pas auprès de moi, je m’ennuie de lui. Au fil des années, il est devenu ce pilier sur lequel j’aimais m’appuyer tout autant qu’il apprécie mon aide et mon soutien. Une amitié née de rien et pourtant, je le sais bien qu’il est devenu indispensable à ma vie et à mon existence. Ce soir, il me manquera au club, j’aime bien l’affronter, j’aime bien me confronter à lui et nous apprenons ensemble à être de meilleurs duellistes. Mais il n’y a pas qu’avec lui que j’apprécie me battre, Billie n’est pas en reste.
Depuis notre première rencontre particulièrement houleuse en septembre dernier, de l’eau a coulé sous les ponts. Nous avons appris à nous apprivoiser et pour ma part, je me suis clairement détendue au fur et à mesure que j’ai pu mieux percevoir les besoins de Billie mais aussi mieux comprendre la manière dont il fonctionnait. Je me plais à dire que nous avons trouvé un curieux entre-deux entre un lien d’attachement banal et réciproque entre un tuteur et son tutoré et une réelle amitié sans que je ne parvienne clairement à définir vers laquelle des deux catégories notre relation se dirige. Pour l’instant, tout cela me convient. Ce tutorat avec Billie m’apporte beaucoup sur le plan personnel et j’ose espérer que moi aussi je lui apporte ce qu’il est en droit d’attendre de ma part en tant que tutrice. Mais il est encore là, c’est probablement le signe qu’il y trouve son compte. Le connaissant, je pense que si cela n’avait pas été le cas, il ne se serait pas embarrassé de moi durant toutes ces semaines. Par ailleurs, une des choses que j’ai appris à son contact, c’est bien la persévérance. J’étais déjà une jeune femme entêtée avant de le connaître mais je dois l’avouer, Billie m’a tellement poussé dans mes retranchements que je me sens capable de tout désormais et la maîtrise de mes émotions est bien meilleure qu’auparavant. Pour autant, je l’avoue, je ne le cerne pas toujours et je me demande parfois s’il se moque de moi ou non mais notre relation est ainsi faite et j’ai appris à m’en accommoder.
J’entre dans la salle et je salue certains camarades de classe et autres amis mais une seule tête m’intéresse. Je ne verrai pas les bouclettes brunes d’Eirian mais je repère aisément la silhouette de Billie et je me dirige vers lui. « Salut Billie ! » Je souris lorsqu’il m’explique s’être entraîné depuis la semaine dernière et j’acquiesce doucement. « J’ai travaillé mes gros muscles moi aussi !» dis-je en ricanant en lui montrant mes biceps que je tente – sans grand succès – de muscler à la salle de sport ou lors de mes séances d’entraînement avec Lyam. Je ne vois pas énormément de changement même si je me suis renforcée au niveau musculaire depuis maintenant un an. « Moi aussi je suis prête à en découdre ! Je te préviens, j’ai avalé du lion à midi et je me sens dans une forme olympique ! » En tout vérité, je suis comme sur un petit nuage depuis plusieurs jours plus le mariage d’Harper et d’Abi se rapproche ; je n’ai qu’une hâte, c’est être au week-end prochain pour pouvoir verser quelques larmes émues tout en ayant la gorgée nouée devant cette démonstration d’amour. Je n’arrête pas de bassiner Eirian avec ça et je crois qu’il commence à en avoir assez de m’entendre m’extasier sur le mariage de nos chères enseignantes. Mais je suis ainsi, je me réjouis d’un rien, et ce mariage, c’est loin d’être rien. Mais en attendant la cérémonie, la vie continue et je me reconcentre sur Billie. « On pourrait continuer de bosser sur les stratégies d’évitement oui tout en revoyant les sortilèges de défense mais aussi d’attaque. » Je réfléchis. Une idée me trotte dans la tête depuis le début de semaine et je dis : « Tu sais j’ai commencé mon stage au Ministère depuis quelques jours ? Et collée à ma tutrice, je me suis rendue compte que le bureau des Aurors fonctionne beaucoup en duo. Je me disais que cela serait aussi intéressant de bosser en quatuor un de ces jours. Genre en deux contre deux. » Cette réflexion cheminait dans ma tête depuis déjà plusieurs jours mais le fait de voir ce que cela pouvait donner véritablement dans le cadre de mon stage m’a permis de revoir ma copie. « Après tout, en solo, c’est facile. On ne s’occupe que de soi. Je me dis que faire attention à son partenaire doit être très coûteux en énergie et en ressource attentionnelle. » Je sors ma baguette et mon regard se lève vers Billie. Je lui demande : « T’as déjà essayé ce type de combat ? »
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
Kayla semble avoir autant d’énergie que toi, ce qui est une bonne nouvelle. Après tout, le combat ne serait pas équitable si elle n’était pas assez en forme pour contrer tes attaques et contourner tes stratégies. Lorsqu’elle te montre ses muscles, tu pouffes d’un air moqueur, même si tu es loin de pouvoir te vanter d’avoir les mêmes. Tu as peut-être pris quelques grammes de muscles depuis la rentrée scolaire – allez, une centaine – mais les biceps de ta tutrice font au minimum le double de ta circonférence des tiens. Tu n’es pas particulièrement jaloux car tu n’imagines pas ton corps modelé à la façon des grands sportifs, même si cette force physique pourrait être appréciable de temps en temps. C’est Kayla elle-même qui te répète assez souvent qu’il n’y a pas que cela qui compte et que la volonté de ton esprit peut dépasser le pouvoir d’une force physique. Tu veux bien la croire désormais car tu as pu prouver lors de ces derniers mois que tu es un adversaire coriace. Un vrai emmerdeur même, pour certains.
« Tant mieux alors, on aura un combat équitable dans ce cas. » Tu lui fais un large sourire auquel elle semble répondre, même si elle avait déjà le sien sur son visage en arrivant il y a une minute de cela. Elle semble particulièrement heureuse mais tu ne demandes pas quelle en est la raison. Vous avez pu créer un lien, certes, mais pas au point de vous raconter les petits potins de vos journées. Cela viendra peut-être plus tard, mais tu n’en es pas certain. Tu t’es rendu compte ces derniers temps que nouer des amitiés avec les autres demande une énergie que tu préfères concentrer sur tes cours ou sur toi-même. En réalité, tu es même persuadé que tu ferais un très mauvais meilleur ami, si seulement on te donnait l’opportunité de jouer ce rôle.
Tu attends avec impatience le verdict de Kayla sur le programme de cette session de duel. Peu importe ce qu’elle va vous concocter, tu sais que tu y prendras plaisir et peu importe l’issue des combats. Tu as encore tant à apprendre et le temps semble te filer entre les doigts chaque jour un peu plus. C’est donc avec l’attention la plus entière que tu écoutes la jeune femme te parler de ce qu’il serait bon de travailler aujourd’hui et elle en vient à te parler de son stage. Un stage que, toi-même, tu n’es pas pressé de réaliser, même s’il approche à grands pas désormais. Tu as conscience de la façon dont on te regarde, dont on te juge et tu doutes de pouvoir faire bonne impression au Ministère de la Magie. Tu as l’impression qu’il ne s’y trouve que des personnes fort peu intéressantes, des bureaucrates soucieux uniquement que de leur bien-être. Pourtant, il y a des Aurors et des tireurs d’élite de baguette magique. Si tu es obligé de faire ce stage, c’est uniquement pour en rencontrer un et apprendre en sa compagnie. Tu fronces les sourcils à la proposition de Kayla. Non pas que tu réprouves son idée qui, en soit, est plutôt pertinente, mais tu sais déjà à peine t’occuper de toi-même… Donc te soucier d’un partenaire de combat ? Très peu pour toi. Le problème c’est que les sorciers ne sont pas forcément amenés à ne jouer qu’en solo, comme elle mentionne si bien. Il te faudra donc, tôt ou tard, te faire à cette configuration. Autant s’y prendre dès maintenant.
« Pas du tout. Je n’ai toujours fait que du un contre un, ou deux contre un à la limite. Je ne saurais même pas comment faire pour pratiquer un duel en quatuor… » Est-ce qu’il y a une position particulière à observer ? Des tâches à se donner les uns les autres pour s’assurer que personne ne soit blessé à la fin ? Est-ce que les deux sorciers peuvent attaquer et défendre en même temps ou faut-il que les rôles soient correctement répartis : un en défense, un en attaque ? Et quand on est bon aux deux ? Ou mauvais aux deux ? Beaucoup de questions affluent dans ta tête à la simple évocation d’un tel duel mais cela ne veut pas dire que tu ne t’y intéresses pas. Bien au contraire, tu aurais tendance à plonger la tête la première dans les situations qui te mettent dans l’inconfort le plus total. Ceci en est une.
« As-tu une idée des partenaires avec qui tu souhaites créer un tel duel ? Eirian, peut-être ? » Le contraire t’étonnerait car tu sais qu’ils sont copains comme cochons ces deux-là. Tu as pu les observer lorsqu’ils combattent l’un avec l’autre et leurs échanges sont plutôt fascinants. Et si tel est le cas, qui sera le quatrième joueur de cette partie tordue ? Pour que ce soit presque équitable, il faudrait demander à un autre première année de vous rejoindre, Eirian ayant déjà un niveau supérieur au vôtre. Mais tu ne t’en fais pas. Ce n’est pas l’âge qui fait les capacités mais bien l’effort que l’on met dedans et toi, tu fais plus d’efforts que n’importe qui lorsqu’il s’agit des sortilèges. Tu serais même prêt à faire ce duel en ayant un gros rhume et trente-neuf degrés de température corporelle ! Rien que pour le plaisir de pratiquer cet art – car oui, pour toi, c’en est un.
« Et en gros, comment on s’y prendrait ? » Demandes-tu en sortant ta baguette de son fourreau pour te mettre en position, dans un coin de la pièce où vous ne risquez pas de déranger les autres élèves. Tu fais rouler tes épaules, penches ta tête d’un côté puis de l’autre et places finalement une jambe vers l’avant, l’autre vers l’arrière pour stabiliser le poids de ton corps. Tu deviens de plus en plus curieux de ce que t’enseignes Kayla, avec le temps. Au début, il est vrai que tu la jugeais facilement, remettant en question chacun de ses apprentissages, de ses conseils comme s’ils pouvaient être faux. Aujourd’hui, ce réflexe est un peu moins présent. Il t’arrive de te poser des questions, mais jamais au point de renier les compétences de ta tutrice.
AVENGEDINCHAINS
Kayla Rausale
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Jeu 28 Juil - 21:04
Ce qui ne tue pas rend plus fort Poussin II, Club de duel, Avril 2021
Depuis quelques jours, rien ne peut entacher ma bonne humeur, rien ne peut décrocher le sourire qui s’est installé sur mes lèvres et que je ne parviens plus à dévisser. Je suis d’une humeur sans égale et on pourrait me dire que la Terre a cessé de tourner que mon visage serait toujours aussi radieux. Dans quelques jours, je participerai au mariage d’Harper et d’Abigail et je crois n’avoir jamais été aussi excitée de toute ma vie. Cela fait des années que je n’ai pas assisté à une telle union -de mémoire c’était celui de mon ancienne voisine- et j’avais 8 ans et demi, donc oui, c’est un évènement qui arrivait suffisamment rarement pour que je me réjouisse comme une gamine. Je l’avoue, j’ai mis des semaines à choisir ma tenue et je crois que j’ai tellement soulé Eirian avec la couleur de mes chaussures que c’est peut-être la raison pour laquelle il n’est pas là ce soir. En réalité, il est à une réunion de l’Ordre du Phénix et il me briefera sans doute demain au petit déjeuner ou à l’intercours. En tout cas, l’excitation ressentie à l’approche du mariage fait que je me sens invincible, avec la force d’une lionne, j’ai l’impression que personne ne peut atteindre mon humeur. Lorsque je rejoins Billie, il n’échappe pas à mon sourire radieux et je suis presque certaine que ma gaieté est contagieuse et qu’il aura bientôt le sourire jusqu’aux oreilles lui aussi. Bon, peut-être que j’exagère mais cela me ferait en réalité très plaisir. En tout cas, il a l’air motivé lui aussi, il rigole à ma blague tout-à-fait pourrie et cela accentue l’expression lumineuse scotchée sur mon visage.
Je lui explique que je suis en forme olympique. Lorsqu’il me dit qu’il préfère -et de loin- avoir un combat équitable, je me moque doucement : « Ah ! Parce que tu n’es pas le genre qui aime enfoncer la tête de ceux qui sont déjà en train de se noyer ? OUF ! » C’est tout à son honneur car la plupart des élèves de sa maison auraient considéré comme un atout le fait que l’adversaire ne soit pas en forme. Mais Billie aime mieux gagner à la loyale, sans doute pour se prouver qu’il peut et pour ma part, je suis d’accord avec le fait que combattre quelqu’un déjà à moitié à terre n’a rien d’intéressant pour progresser. Billie me demande ensuite ce que je souhaite travailler aujourd’hui et je lui fais une proposition pour le moins insolite. Il est vrai que depuis que je suis en stage au bureau des Aurors, j’apprends différentes manières de s’investir dans un combat ou un duel magique et il est vrai que la plupart du temps, les Aurors fonctionnent avec un ou une coéquipière, chacun veillant sur l’autre, chacun connaissant les atouts et les faiblesses de l’autre afin de pouvoir mieux appréhender l’attaque ou le combat. Par exemple, Miss Cartwright m’a dit que ma force résidait en mon Animagus puisque cela peut créer un élément de surprise inattendu et être un avantage important si jamais il fallait par exemple courir ou sauter sur une longue distance. Cela fait quatre mois que je suis Animagus et je commence à peine à toucher du doigt toutes les potentialités que m’offre mon don ; j’apprends encore à en maîtriser toutes les subtilités.
Je me reconcentre sur Billie qui m’explique que, comme moi, il n’a jamais eu l’occasion d’expérimenter ce genre de duel. « En duel, moi non plus en vérité. Par contre, cela m’est déjà arrivé de combattre aux côtés de quelqu’un mais j’avoue que j’étais surtout préoccupée par moi-même, et c’est dommage… Je pense que je peux faire mieux que ça. » Après tout, Eirian m’avait porté secours dans la forêt et je l’avais à peine regardé puisque moi, je ne pensais qu’à Maxime. Sur ce coup-là, j’ai fait une piètre meilleure amie puisque j’ai mis en danger les deux personnes qui comptaient le plus pour moi. Je ne veux pas refaire plusieurs fois la même erreur. « Je sais pas trop ahaha, désolé je propose une idée à laquelle j’ai en réalité très peu de recul ! » Dans ma tête, j’imagine un peu l’idée d’un match de tennis en double, avec des positions différentes mais où chacun défend « son côté » ? « Je me pose pleins de questions. Par exemple, est-ce qu’en duo, l’un défend la droite et l’autre la gauche ? Est-ce que l’un attaque et l’autre protège ? Est-ce que c’est un savant mélange des deux ? Est-ce que c’est plutôt au feeling ? » Mes doigts viennent gratter mon menton, comme je le fais souvent quand je suis en pleine réflexion. J’aurai peut-être dû demander davantage d’informations à ma maître de stage avant de me lancer dans une telle aventure. « Eirian n’est pas là ce soir. » me contenté-je de dire sans préciser la raison de son absence. Eirian ne cache pas vraiment le fait qu’il fasse partie de l’Ordre du Phénix et moi non plus d’ailleurs mais je préfère rester évasive sur ses faits et gestes, dans son intérêt bien entendu.
Pendant que nous continuons de réfléchir, mes yeux balaient la salle à la recherche d’adversaires et tandis que je cherche, je demande à Billie : « D’abord, tu voudrais combattre avec ou contre moi ? » C’est déjà ce dont on doit s’occuper en premier. Personnellement, les deux me vont. Qu’il soit mon partenaire ou mon adversaire, j’ai appris à connaître son style de combat et je pense que c’est un avantage pour moi. Le souci dans l’histoire ? La réciproque est vraie. Sur la plupart de nos duels, il me donne du fil à retordre et je dois vraiment donner le meilleur de moi-même pour prendre l’avantage et cela n’arrivait que la moitié du temps. Comme nous sommes habitués à nous combattre, peut-être qu’il serait plus intéressant pour nous de faire équipe ensemble ? Je laisse Billie en décider mais avant qu’il me réponde, je lui pointe deux élèves, une fille de Serdaigle et un garçon de Poufsouffle qui s’échauffent tranquillement. « Regarde, lui est en première année et elle est seconde année. Je la connais vaguement. On leur demande ? » Les deux élèves doivent comprendre que je parle d’eux parce Anita lève les yeux vers moi et m’adresse un large sourire tandis que je lui intime de s’approcher de nous. « Salut Kayla, comment ça va ? » Je la salue à mon tour et je lui dis : « Super, je te remercie et toi ? » Nous échangeons quelques banalités et au bout d’un moment, je montre Billie du doigt en lui demandant : « Billie et moi, on cherche des gens pour s’entraîner en binôme, en deux contre deux, ça vous tente ? » Anita semble enthousiaste : « Mais carrément ! On a jamais trop fait ça. Comment on s’organise pour les duos ? » Je me tourne vers Billie afin de savoir ce qu’il préférait. Coéquipiers ou adversaires ? Je l’avoue, je suis plutôt excitée de voir ce que cela peut donner. Je pense que cette séance sera très formatrice.
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
Tu n’iras jamais jusqu’à dire que tu es un ange mais tu n’es pas non plus le premier à enfoncer une personne plus bas que terre. Tu as tes limites et même si tu peux te montrer insupportable (à la limite de la condescendance parfois), tu n’en viens jamais au point d’imposer aux autres ce que l’on t’inflige au quotidien. Tu fais un sourire narquois à Kayla mais ne réplique pas. Le but n’est pas de te faire mousser par ta tutrice car ce n’est pas ça qui te permettra d’atteindre tes objectifs. Elle te propose bien vite une autre forme de combat que tu n’as jamais expérimentée. Tu n’as aucune honte à l’avouer d’ailleurs mais tu ne t’attends pas à ce qu’elle soit aussi peu expérimentée en la matière que toi !
« Ah, donc en gros, ce serait cool de faire ça mais ni l’un ni l’autre ne sait comment s’y prendre, c’est ça ? » Vous n’allez pas aller très loin de cette façon… Tu devines qu’elle n’a pas forcément réfléchi à la question avant de venir aujourd’hui et qu’elle t’a proposé cela sur un coup de tête. Ce n’est pas une mauvaise chose mais cela t’oblige à te creuser les méninges. Heureusement que tu n’es pas contre la nouveauté ! Il semble qu’elle se pose autant de questions que toi, voire les mêmes pour certaines.
« Cela doit dépendre des duos, j’imagine. On peut se laisser aller au feeling avec un partenaire que l’on connaît bien. Si c’est avec un.e inconnu.e, je pense qu’il faut quand même un plan ! Une organisation quoi… Sinon autant foncer tout droit dans le mur. » Ton impulsivité ne t’empêche pas de savoir t’organiser de temps à autres et les duels sont des moments pendant lesquels tu ne plaisantes pas. Il s’agit de ton avenir, de ta sécurité ; voilà pourquoi tu préfères penser qu’une collaboration en duo demande un minimum de préparation. Tu es curieux d’apprendre qu’Eirian n’est actuellement pas parmi vous et qu’il ne le sera tout bonnement pas de la soirée. Ta curiosité te pousse à vouloir savoir pourquoi mais tu ne vas pas jusqu’à poser la question. De toute façon, elle ne te dira probablement pas la vérité sur les occupations du sorcier. Elles ne te regardent en rien et ils semblent trop amis pour qu’elle se laisse aller à de telles révélations.
« Mmmh, bonne question… » Les deux options sont tout à fait intéressantes. Tu essayes d’écouter ton instinct pour trouver une réponse à cette question et faire un choix judicieux. Kayla est une bonne combattante donc l’avoir à tes côtés serait sûrement un bon atout – mais tout dépend contre qui vous allez combattre. De plus, vos altercations passées ont prouvé que vos caractères ne sont pas toujours en adéquation l’un avec l’autre, ce qui peut créer une instabilité dans un tel exercice où, tout de même, vous êtes supposés avoir confiance l’un en l’autre. Il faut savoir attaquer tout en se protégeant soi et saon partenaire, ce qui n’est pas chose aisée. Toi qui as l’habitude de ne dealer qu’avec ta propre personne, ça te changera ! Alors que tu y réfléchis encore, elle te désigne deux élèves qui pourraient faire de bons adversaires et tu la suis vers eux après avoir donné ton accord pour leur demander de participer à votre duel à quatre. Une fois les banalités d’usage échangées, Kayla en vient au cœur du sujet et les deux partenaires semblent tout à fait disposés à combattre contre eux, ce qui est une bonne nouvelle. Bien vite, la question des adversaires revient sur le tapis et c’est apparemment à toi de prendre la décision finale. Ce qui ne te gêne pas puisque tu as fait ton choix il y a maintenant quelques minutes.
« Autant faire simple pour cette première fois, chacun sera en duo avec son partenaire de base ! Et quand nous serons tous plus à l’aise les uns avec les autres, on pourra peut-être échanger ? Tester de nouvelles combinaisons de personnalités. » Car c’est bien de cela dont il s’agit : un accord entre des personnes bien différentes. Tu ne sais pas si vous travaillerez bien ensemble avec Kayla. Vous êtes de bons adversaires l’un pour l’autre, mais des coéquipiers ? C’est une première et tu es plutôt excité à l’idée de le découvrir de cette manière. Anita et son partenaire vous suivent et chacun se munie de sa baguette. Le combat est pourtant loin d’être commencé car reste la question de l’organisation.
« Le mieux c’est que chaque duo adopte la stratégie qui lui convient et après le duel, on pourra faire des comparaisons ? » L’expérimentation est ce qui va te permettre de comprendre la façon dont tu peux fonctionner avec d’autres sorciers en combat. Tu n’es probablement pas au bout de tes peines mais vous vous côtoyez depuis assez longtemps avec Kayla pour – presque – lui faire confiance. Vous allez probablement tâtonner, vous tromper, perdre peut-être mais au moins vous en saurez plus l’un sur l’autre, ainsi que sur vous-même, à la fin de cette expérience. Tu te décales sur le côté, invitant la jeune femme à te suivre.
« Bien alors… comment on procède ? Pour être honnête, je préfère avoir une stratégie autre que le « feeling » pour commencer. J’ai tellement l’habitude de te voir comme une adversaire que si je me laisse simplement guider par mon instinct, je risque de nous mettre des bâtons dans les roues ! Que dis-tu de… se donner des fonctions ? L’un gère le défensif, l’autre l’offensif. » Reste-t-il encore la question de l’espace : comment s’organiser sans se marcher sur les pieds ? Vous êtes deux têtes fortes, il y a de fortes chances pour que vous vous fonciez dedans sans faire attention par simple envie de prendre les rennes en main. Enfin, tu sais que c’est ce que tu risques de faire ! Il va falloir que tu combattes cette individualité qui te caractérise et que tu apprennes à compter sur les capacités de quelqu’un d’autre.
« Tu préfères quelle position ? »
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Kayla Rausale
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Dim 18 Sep - 17:08
Ce qui ne tue pas rend plus fort Poussin II, Club de duel, Avril 2021
Le club de duel est le premier (et le seul d’ailleurs) club auquel je me suis inscrite une fois que j’ai été suffisamment à l’aise dans mon cursus universitaire. C’était comme une évidence de s’y rendre lorsqu’on se destine à la filière de protection magique puisque ce club permet d’acquérir des automatismes dans le combat à la baguette et me concernant, j’ai constaté une évolution de mes compétences depuis que je m’y rends de manière régulière. Une fois par semaine m’apparaît encore comme étant largement insuffisant mais c’est toujours un plus pour ma formation. La plupart du temps, Eirian m’y accompagne même si aujourd’hui, il n’a pas pu se libérer. Nous ne combattons pas toujours ensemble puisque je consacre aussi beaucoup de temps à Billie et je m’entraîne régulièrement avec, ou plutôt contre, lui. Il a beau n’être qu’en première année, je n’ai jamais senti qu’il y avait une réelle différence dans nos manières de combattre ; évidemment, j’en sais un peu plus que lui en ce qui concerne les sortilèges d’attaque mais aussi ceux de défense puisque je suis plus avancée que lui dans ma formation mais il se défend très bien et possède des réflexes incroyablement rapides, ce qui me vaut, une partie du temps, des défaites cuisantes. Et le reste du temps, c’est moi que les lui inflige. En soit, nous sommes plutôt du même niveau. Il était donc un bel adversaire. Mais je ne me suis jamais demandée s’il pouvait devenir un bon partenaire. Et cette idée de combat en duo me trottant dans la tête depuis quelques temps, j’imagine que c’est le moment de le découvrir. Je fais part de mon plan à mon tutoré et lorsqu’il me questionne sur la démarche à suivre, je lui réponds, honnête, que je n’ai aucune idée de comment faire. Sa réplique me fait sourire et un léger rire s’échappe de mes lèvres : « C’est vrai que dit comme ça, ça n’inspire pas confiance ! » En réalité, ce n’était pas la première fois que je combattais en équipe puisque lors des différentes attaques ou missions pour l’Ordre, Eirian était à mes côtés à chaque fois. Je ne crois pas avoir eu besoin de beaucoup réfléchir à chaque fois, tout m’avait semblé naturel ; mais c’était Eirian. Eirian étant mon meilleur ami, il était aisé de nous comprendre, aisé de savoir comment faire. C’était presque intuitif. Pour autant, avec d’autres sorciers, y avait-il une démarche à suivre ? Un mode de fonctionnement typique ? J’aimerai le découvrir puisque la conjoncture politique actuelle ne risque pas de s’améliorer et j’ai bien peur que nous soyons de plus en plus confrontés à des attaques inopinées. Je tiens à être prête en toutes circonstances et avec n’importe quel partenaire.
Je commence à réfléchir à voix haute sur les possibilités qui s’offrent à nous. Je vois les duels magiques en duo comme un double au tennis mais peut-être que je me trompe complètement. Billie a raison, il s’agit également de bien connaître la personne avec laquelle on compte combattre parce qu’il peut s’avérer compliquer de se coordonner. Mes doigts viennent toucher mon menton tandis que je réfléchis à la manière dont nous allons procéder. Je demande à Billie ce qu’il en pense et sa réponse me laisse pensive ; évidemment, comme moi, il ne se mouille pas. Billie et moi nous nous sommes rapprochés ces derniers mois mais je n’irai pas jusque dire que je lui accorde ma pleine confiance. Il demeure tant de zones d’ombres entre nous mais il nous arrive encore parfois d’avoir des avis divergents. Je préfère donc le laisser venir et temporiser. Une Gryffondor qui temporise, vous y croyez ? Même moi je me surprends. Billie m’apprend la patience. Tandis que nous imaginons la meilleure manière de mettre mon idée à exécution, j’aperçois au loin une camarade de classe et je propose à Billie de leur demander s’ils souhaitent s’entraîner avec nous. Une fois son accord obtenu, nous nous dirigeons vers eux et après avoir fait un brin de causette, nous en arrivons au cœur du sujet qui me préoccupe. Anita et l’autre garçon semblent partants et je suis ravie que mon initiative leur plaise. Se posent rapidement la question des binômes et Billie tranche pour nous. « Je suis d’accord. On commence comme ça et on verra ensuite. » Nous nous installons dans un coin de la pièce, prêts à nous affronter mais avant, Billie et moi nous concertons pour savoir quelle stratégie adopter. De toute manière, je sais qu’il est bien probable que nous ne soyons qu’au début de moults expérimentations. Il va falloir trouver comment se roder et cela ne se fera pas du jour au lendemain ; j’en suis bien consciente mais ce défi me plaît et je suis contente de m’y confronter avec le Serpentard. Il faut dire qu’il n’était plus exactement comme le jour de notre rencontre et même si Billie conservait une part de mystère, j’ai assez confiance en lui pour lui permettre de combattre à mes côtés. Il se décale sur le côté pour que je le suive et me demande comment je souhaite procéder. Il me fait rire Billie, il me demande ça comme si j’étais la voix de la sagesse alors que je n’ai absolument aucune idée de la manière de faire. Je suis toute aussi débutante que lui dans le domaine. « Je te rejoins sur le point du feeling. Je pense que le feeling s’acquiert en pratiquant et en ayant une expérience de l’autre que nous n’avons pas encore. » Il me fait part de ses inquiétudes quant à son instinct qu’il craint trop féroce. « T’inquiète, si tu t’en prends à moi, tu vas t’en souvenir. » dis-je d’un air amusé en lui faisant un clin d’œil. Après tout, je sais me défendre. Lorsqu’il me parle de position, un sourire narquois s’installe sur mes lèvres et je lui réponds, malicieuse : « Nous ne sommes pas assez intime pour que je te réponde Billie. » Un rire s’échappe de mes lèvres face au double-sens fallacieux de ses propres mots. Une fois le rire passé, je reprends : « Prends le poste offensif pour le premier tour et on échangera éventuellement au second duel. » Je suis d’accord avec l’idée de se donner des « tâches » à respecter même si je sais qu’en situation réelle, il est peu probable que cela se passe ainsi mais pour l’instant, il s’agissait déjà de faire attention à l’autre.
Une fois que nous nous sommes mis d’accord, nous nous tournons vers nos adversaires qui sont également prêts à en découdre. Je regarde Billie et nous nous positionnons.
Spoiler:
Oui : Billie et Kayla prennent aisément le dessus, Anita s’est mal positionnée et n’a pas gardé son flanc gauche, ce qui a permis à Billie d’attaquer. Kayla maîtrise tous les contre-sorts, ce qui leur confère un bel avantage. Non : Billie et Kayla sont en difficulté. Marco est plus doué que Kayla ne le pensait et le combat commence fort. Anita a utilisé un sortilège que Kayla n’a pas su contrer et elle se retrouve projetée contre le mur. Elle est sonnée quelques secondes
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
Organiser un tel duel pour deux novices comme vous n’est pas chose aisée et votre première question est de savoir comment vous allez procéder avec l’organisation. Qui fait quoi et comment : voilà le plus gros de tes interrogations. Mais d’abord, il faut trouver des partenaires et pour cela, tu laisses les rênes à Kayla, dont la sociabilité dans ce club est sûrement plus positive et efficace que la tienne. Bien sûr, tu connais la plupart des noms des autres élèves participant à ce club pour t’être entraîné avec eux, mais dire que tu les as tous retenus par cœur serait un mensonge. De plus, certains ont encore une étrange rancune à ton égard mais est-ce réellement de ta faute si tu as su te montrer plus rusé qu’eux en combat ? Le but n’est-il pas d’accepter autant la défaite que la victoire ? Ta tutrice revient avec un duo intéressant mais plutôt que de vous mélanger sans réellement connaître les techniques de combat des uns et des autres, tu finis par prendre la décision pour vous tous de rester avec vos partenaires de duels actuels. Pour un début, cela apporte un peu d’assurance et de sécurité dans une mise en action pas toujours évidente pour tout le monde. Tu ne tardes pas d’ailleurs à faire part de ton opinion à Kayla sur tes points faibles dans un tel combat (ou ce que tu imagines l’être). Ton individualité et ton tempérament impétueux ne font pas forcément de toi un bon partenaire car tu as tendance à ne penser qu’à ta protection, en plus de vouloir répliquer à une attaque sans y réfléchir au préalable. Fort heureusement, tu tentes au fil des entraînements d’effacer ces aspects de ta personnalité lors des duels car tu sais qu’il est important d’agir avec conscience et intelligence quand sa vie est en jeu. Hors de question de finir en légume à la merci du Blood Circle à cause d’une décision prématurée… Kayla partage ton point de vue sur le sujet et le fait que vous soyez sur la même longueur d’onde sur le fait de ne pas l’être totalement te rassure.
« Ah bah j’aimerais bien voir ça tiens… » Tu ricanes en lui souriant car il ne serait pas très avisé de votre part de vous mettre des bâtons dans les roues l’un l’autre quand, justement, vous avez un ennemi commun à abattre. Ou juste battre. Dans cette optique, plutôt que de lui imposer ton choix, tu lui demandes de faire le sien en toute connaissance de cause. Sa réponse n’est pas celle que tu attendais mais elle a le don de te faire rire. Est-ce que c’est le moment pour ces gamineries ? Certainement pas mais tu es le premier à les faire donc la juger serait hypocrite de ta part.
« Et c’est moi le cadet infantile hein… ! » Cette réaction de la part de ta tutrice est la preuve qu’elle est désormais assez à l’aise avec toi pour oser ce type de réponse aux allures grivoises. Tu fais rapidement la comparaison avec votre rencontre d’il y a quelques mois et l’évidence est frappante. Vous n’entretenez plus la même relation, bien que vous soyez encore loin d’être réellement proches l’un de l’autre. Le temps n’a pas encore totalement accompli sa part du marché. Elle finit par distribuer les rôles et tu hérites du poste offensif, celui que tu préfères. Ton impulsivité et ton instinct sont très efficaces dans ce type de situation et tu sais de source sûre que Kayla a un pouvoir défensif à la hauteur. Vous avez de bonnes chances de remporter cette première manche, bien plus que si les rôles avaient été inversés. Tu n’en restes pas moins attentif à ce qui va se passer car vous avez en face de vous des adversaires dont tu ne connais pas du tout les capacités ni les records personnels. Ils pourraient très bien être meilleurs ou moins bon que toi et partir vainqueur ne t’aidera pas à les battre comme il faut. Tu ne veux pas non plus compter sur la chance, uniquement sur ton expérience. Et de ce fait, sur celle de Kayla que tu connais déjà un peu. Tu cherches à créer chez les autres sorciers via ton regard un peu de peur et de découragement pour qu’ils soient déstabilisés. Ce n’est pas de la triche hein !
Le premier round s’avère aussitôt compliqué pour votre duo. Le membre masculin de la partie adversaire, Marco, est bien plus fort que tu ne le pensais et tu sembles lire sur le visage de ta tutrice la même surprise. Ce qui ne présage absolument rien de bon mais ce n’est pas cela qui te fera baisser les bras ! T’es plutôt tenace comme garçon, parfois même à la limite du borné et ils vont vite le découvrir. Tu n’abandonneras qu’une fois complètement plaqué au sol, incapable de lever ta baguette. Mais ce n’est pas le but de ce duel. Un sortilège fuse sur ton côté droit et du coin de l’œil, tu vois Kayla être projetée contre le mur derrière vous. Tu te tournes vers le duo opposé et ils semblent disposés à stopper le temps que la jeune femme reprenne ses esprits. C’est tout de même mauvais signe, qu’ils se fassent battre aussi rapidement alors que le duel vient seulement de commencer. Tu abaisses ta baguette et te diriges vers elle, lui tendant ta main pour qu’elle puisse se relever. Elle doit être sacrément sonnée mais tu la sais assez solide pour encaisser le coup.
« Je n’étais pas du tout préparé à une telle force de leur part, il va falloir adopter notre stratégie tu crois ? Ils se sont eux aussi basés sur leurs points forts pour attribuer leur position j’ai l’impression. Marco assure en défense et Anita en attaque. On peut essayer d’échanger pour voir ce qu’il en est et si là aussi, ça ne fonctionne pas, opter pour « chacun fait ce qu’il peut au moment où ça arrive ». » Parfois, le manque de plan est un plan en soi, tu es bien placé pour le savoir.
AVENGEDINCHAINS
Kayla Rausale
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Ven 28 Oct - 19:07
Ce qui ne tue pas rend plus fort Poussin II, Club de duel, Avril 2021
Le cerveau en ébullition, je tente de définir avec l’aide de Billie la meilleure stratégie à opter pour ce duel en quatuor. D’ailleurs, peut-on vraiment appeler cela un duel si on est plus de deux ? Je n’en sais rien, ce sera sans doute une question qu’il faudra poser à l’instructeur à la fin de la séance. Non pas que cela ait une véritable importance mais j’aime l’idée qu’il puisse exister un mot spécifique pour cette pratique. Cette idée me trottait dans la tête depuis plusieurs jours à cause de mon stage auprès de Miss Cartwright et voir évoluer ma maître de stage avec son coéquipier m’avait donné cette idée. Quant à moi, j’avais souvent l’habitude de travailler en équipe avec Eirian sur le terrain et sur les quelques petites missions que nous avions effectué ensemble. Mais pour autant, lorsque ce n’était pas lui, ce n’était pas aussi simple. Avec Eirian, nous étions clairement en freestyle ; chacun tentant de faire du mieux qu’il pouvait tout en gardant un œil sur l’autre. Et pourtant, je reste persuadée qu’il y a peut être un autre moyen de formaliser ce type de technique. Pour autant, je demeure également attachée au fait qu’il reste important de bien connaître son partenaire afin de pouvoir travailler et se reposer sur l’autre. J’ignore encore si je peux placer cette confiance en Billie même si notre relation s’est grandement améliorée depuis septembre. Les débuts ont été difficiles, c’est vrai mais j’aime à penser que nous avons désormais trouvé un certain équilibre qui nous convient bien, du moins, qui me convient bien à moi. Il a clairement mis mes nerfs à rude épreuve, entachant ma patience mais j’avais tenu bon et il est désormais bien plus simple de nous entraider ensemble. Pourtant, les taquineries vont encore bon train et personnellement, maintenant que je le connais bien, j’en saisis davantage les enjeux et le sens. Auparavant, ce n’était pas évident du tout pour moi de savoir s’il se fichait de moi ou si c’était simplement un aspect de sa personnalité. Moi qui suis d’ordinaire si naturelle, j’avais appris à mes dépends qu’il fallait parfois que je sois un peu plus… moins… plus sérieuse ? En tout cas, maintenant, cela pose moins de difficultés et je laisse au fur et à mesure Billie entrer dans mon monde, un monde dans lequel il se fait sa place assez aisément. J’apprends beaucoup dans cette collaboration et je suis vraiment contente d’avoir persévérée et de ne pas avoir abandonné. « Je n’ai jamais dit que je ne pouvais pas m’abaisser à ton niveau. » dis-je en m’esclaffant. Évidemment, c’est bien loin d’être ce que je pense mais je le sais assez fin pour comprendre que je le taquine. En remontant quelques mois en arrière, il est probable que cette remarque n’aurait pas trouvé le même effet ; le temps nous avait aidé à nous apprivoiser.
Mettant en place notre première tactique de combat pour faire face à nos adversaires, je prends le poste défensif tandis que Billie s’exposera sur le pan offensif. C’est une configuration qui me satisfait et dont je pense qu’elle pourrait convenir. Mais nous échouons lamentablement. Je l’avoue, je suis un peu vexée par ce qui vient de se passer. Sous-estimant Marco, le combat a débuté sous un angle d’attaque que je n’avais pas anticipé et la violence du sortilège d’Anita m’envoya contre le mur. Ma tête me tourna quelques instants alors qu’Anita se précipite vers moi pour s’assurer de mon état. Elle se confond en plates excuses et je le rassure rapidement : « Voyons Anita, ne t’excuse pas ! Tu feras moins la maline quand je vais te mettre KO tu vas voir ! » L’étudiante de deuxième année retrouve le sourire et se recule. Billie m’aide à me relever en me tendant la main, appui que j’apprécie. « Outch, en vérité, je viens de me prendre une sacrée dérouillée, cela faisait longtemps qu’on ne m’avait pas eu aussi aisément. » J’effectue ce constat tout en prenant quelques instants pour me remettre, j’ai la tête qui tourne mais cela ne devrait pas durer éternellement. Billie commente ce qu’il vient de se passer et j’acquiesce à chacune de ses remarques. « Je suis complètement d’accord avec toi. Je pense que je dois apprendre de cette leçon à ne pas sous-estimer un adversaire, quel qu’il soit. Je ne pensais pas que Marco se défendrait autant, cela m’a déstabilisé. » Je réfléchis : « Je ne ferai pas la même erreur. » J’hoche la tête et je dis : « Oui, nous pouvons essayer de changer notre fusil d’épaule baguette de main et voir ce que cela donne. De toute manière, c’est évident qu’il faut du temps pour trouver un rythme et une manière de « faire » ensemble, si je peux dire cela ainsi. » Je souris à mon tutoré et j’ajoute : « Et si cela ne fonctionne pas, freestyle ! » Je n’oserai pas dire à voix haute que c’est probablement la partie que je préférerai, afin d’éviter de paraître désorganisée. Pourtant, en tant que Gryffondor, je l’avoue, foncer tête baissée, cela me connaît. Mais je dois tenter de montrer l’exemple d’une femme posée qui planifie ses attaques. Même si parfois, la spontanéité avait également du bon. Nous avons néanmoins besoin de découvrir tout cela par nous-même.
Spoiler:
Oui – Cette nouvelle position porte ses fruits ; Billie et Kayla remportent aisément ce round Non – C’est pas encore ça, les adversaires se défendent bien mais Billie et Kayla parviennent tout de même à leurs fins
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
La violence de votre échec te reste en travers de la gorge mais tu ne t’avoues pas vaincu pour autant. Tu sais que, de son côté, Kayla ne lâchera pas non plus l’affaire. Le fait que vous soyez sur la même longueur d’onde peut vous aider à renverser la situation afin qu’elle soit désormais à votre avantage. Ce ne sera pas chose facile ceci dit. Vous avez en face de vous des adversaires coriaces que vous avez clairement sous-estimés. Ils peuvent se satisfaire d’avoir remporté cette manche avec un tel effet de surprise mais celui-ci étant passé, il va être difficile pour eux désormais d’user de cette stratégie pour vous déstabiliser. Aidant Kayla à se relever, tu ne constates aucune blessure quelconque, pas une goutte de sang à l’horizon et c’est tant mieux. Vous seriez un duo bien déplorable si une seule attaque suffisait à vous mettre KO !
« En tout cas, ça fera du bien à ton égo ! » railles-tu tout en jetant sur les deux compères un regard courroucé. Tu estimes qu’il est temps pour vous d’essayer une nouvelle tactique et en fais part à ta tutrice prestement. S’il faut être tout à fait honnête, tu as hâte de passer à la partie freestyle de cette idée générale car c’est dans cette façon de faire que tu te reconnais le plus. Les plans, les tactiques… c’est bien beau mais en fin de compte, tu n’as confiance qu’en ton instinct. Si tu l’avais suivi, peut-être que vous ne vous seriez pas fait battre si facilement… Mais à part avec un retourneur de temps en main, il vous est impossible de le savoir. Le simple fait que cette possibilité existe te dérange et te ronge. Tu veux faire mieux. Tu veux être meilleur duelliste. Il est difficile pour toi de ne pas prendre ce genre de choses personnellement. Il est évident que les élèves face à vous n’ont rien contre toi et qu’ils jouent fair-play. Ils sont là pour apprendre, tout comme toi. Mais tu prends mal cette défaite. À travers les sourires et les regards, tu as l’impression de te faire moquer ou ridiculiser. Toi qui te dis bon en sortilèges, tu perdrais aussi facilement ? Il en est hors de question !
« Tant mieux, car on n’a plus le droit à l’erreur désormais. Ils ont sacrifié la carte de l’effet de surprise pour nous avoir et désormais, c’est à nous d’imposer notre rythme et nos conditions. » Tu parles, bien sûr, du combat en lui-même et non des règles qui le régissent. Vous suivez les indications du club comme il faut pour ne pas en être éjecté mais rien n’interdit d’imposer à son adversaire d’autres règles plus implicites. Pour cela, il faut le dominer et ta tactique personnelle repose en ce seul mot : domination. Une nouvelle lueur scintille dans ton regard, signe de ta nouvelle détermination. Kayla accepte que les rôles soient inversés et tu fais en sorte que cet échange ne soit pas intercepté par vos opposants. Tu espères simplement que vous trouverez ce fameux « rythme » bientôt, cela te semble des plus urgents. Vous ne pouvez pas continuer indéfiniment à vous faire écraser comme des moustiques. Étant un première année, on peut encore te le pardonner mais Kayla pratique ce club depuis bien plus longtemps que toi maintenant (tu comptes en mois et pour toi, des mois équivalent à des années). De ce fait, elle ne peut pas faire la même erreur une seconde fois. Peut-être n’y accorde-t-elle aucune importance mais tu en donneras pour elle, s’il le faut.
« J’aime ce plan, allons-y ! » Vous ouvrez donc le bal avec cette nouvelle technique qui consiste à échanger vos positions, sans que cela ne soit visible pour Marco et Anita. Tu tiens fermement ta baguette entre tes doigts, te répétant silencieusement tous les sorts de défense que tu connais et qui pourraient vous sauver la mise. C’est cette conscience aiguë de ton apprentissage récent qui te permet de vous défendre contre la première attaque lancée par Anita. Apparemment, ils ont décidé de rester dans leurs rôles respectifs étant donné que cela a porté ses fruits un peu plus tôt. Ils ne s’attendaient pas à te voir les contrer mais, comme pour eux auparavant, l’effet de surprise se dissipe très vite alors que Kayla porte ses attaques. Si l’une d’elles ébranle Marco, cela ne suffit pas à leur apporter une défaite totale et tu finis par te lier à ta tutrice pour les assommer de sorts. Enfin surtout toi. Tu te dis que, si tu n’arrêtes pas, ils n’auront jamais le temps de reprendre leurs esprits et que vous parviendrez ainsi à prendre le dessus. C’est une technique fort peu appréciée car très injuste mais il faut faire avec les moyens du bord, non ?
Lors d’un bref moment de conscience, tu te rends compte que vous avez finalement opté pour le freestyle plutôt que le combat organisé. Tu lances désormais autant d’attaques défensives qu’offensives et il te semble que Kayla en est réduite au même point. Chacun se défend comme il le peut et vous résistez cette fois aux formidables attaques d’Anita, dont c’est évidemment le point fort. Si votre position paraît faible, l’issue finit éventuellement par arriver et vous prenez le dessus sur le combat. Cela vous aura demandé du temps, de l’énergie et beaucoup de force, mais vous y êtes parvenus. C’est un sourire triomphant que tu adresses à ta tutrice car, oui, tu es plutôt fier. Ce n’était pas facile. Face à de tels adversaires, on ne peut qu’être content de s’en être sorti victorieux (enfin, pour cette manche seulement).
« On les a eus à l’usure mais je doute que cette technique marche à chaque fois, dans tous les combats… En tout cas, le freestyle a l’air de nous convenir le mieux ! Étrangement, je me sentais vraiment bien pendant ce duel. Sur les nerfs, fatigué et tout ça, oui… mais super bien quand même. T’en as pensé quoi ? J’imagine que c’est clairement pas au niveau de ce que tu as expérimenté en stage hein… »
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Kayla Rausale
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Jeu 3 Nov - 21:00
Ce qui ne tue pas rend plus fort Poussin II, Club de duel, Avril 2021
J’étais abasourdie et mon cerveau élaborait mille hypothèses sur notre défaite. Certes, je n’avais pas l’habitude de me faire avoir aussi facilement mais c’était l’une des raisons qui m’ont poussé à être assidue au club de duel. Dans un véritable combat, je serai peut-être morte pour cette erreur. Évidemment, protégée entre les murs de l’école, tout paraissait moins dangereux. Et pourtant, à l’extérieur, la violence des attaques pouvait surprendre n’importe quel duelliste confirmé. Dans un premier temps, il m’apparaissait important d’acquérir les automatismes nécessaires pour ne plus jamais me faire surprendre de cette manière ; je devais rester sur mes gardes en toutes circonstances, même lors d’un duel sans enjeu comme c’était le cas aujourd’hui. Billie m’aida à me relever tout en charriant ma performance, ce que je ne pouvais pas contredire. J’avais été pitoyable, il fallait bien l’avouer. « Mon ego t’emmerde !» grondé-je, laissant ressortir mon côté Gryffondor même si un sourire s’était installé sur mon visage, signifiant que je n’étais absolument pas vexée par cette défaite. J’avais l’orgueil de certains élèves de ma propre maison sur bien des choses mais pas sur mes compétences. Oh ça non. J’ai toujours été le genre d’élèves plutôt humbles en réalité, voire même à me dénigrer, sous-entendant que je ne méritais pas l’attention qu’on m’accordait ou les compliments qu’on pouvait me faire notamment sur mes aptitudes en métamorphose et en sortilège. J’étais ce genre de personne qui dissimulait ses propres incertitudes derrière un masque jovial et pour quiconque ne me connaissant pas énormément, l’illusion était parfaite. J’ignorai si Billie avait su déceler cela chez moi, peut-être. C’était plutôt flagrant parfois. « Je me suis laissée surprendre, je ne comprends pas comment cela a pu arriver. J’étais tellement focalisé sur mes sortilèges défensifs que j’en ai oublié l’essentiel. » Vérifier la posture de l’adversaire, l’inclinaison de sa baguette, son attitude. Bref, j’en avais oublié les bases. Ce n’était qu’un entraînement et heureusement ; je n’étais vraiment pas fière de cet échec mais je ne le prenais pas mal non plus : j’étais là pour parfaire mes compétences et c’était tout-à-fait normal d’être confrontée à certaines désillusions. Une chose était néanmoins certaine : je ne sous-estimerai plus la puissance latente de l’adversaire. Un petit gabarit pouvait être tout aussi redoutable qu’un grand. J’avais répété cela souvent à Billie ; après tout, nous n’étions pas vraiment taillé comme des armoires à glace tous les deux mais lors d’un combat magique, cela n’avait pas une véritable importance. C’était même le contraire : en étant mince, la cible était plus petite. « Je ne vais pas me laisser abattre ! »
Après avoir échangé ensemble, il fut décidé d’opter pour une tactique différente ; l’inversion des rôles tout simplement. Et si jamais cela s’avérait nécessaire, un combat en mode freestyle. Dans mon esprit, j’essayais de me remémorer les fois où j’avais du mettre en pratique mes connaissances sur le terrain et je ne me souvenais pas d’avoir eu à utiliser un poste spécifique. Il fallait tout tenter de toute manière, afin de pouvoir au mieux apprivoiser nos aptitudes. « GO ! On va les démolir ! » dis-je en riant. Ce n’était pas le but ultime, mais je n’avais pas vraiment envie d’une seconde défaite cuisante. « Et puis ils vont probablement être en confiance comme ils nous ont eu facilement, à nous de les déstabiliser suffisamment pour qu’ils commettent des erreurs. » Notre nouvelle tactique en tête, nous nous replaçâmes face à nos adversaires et d’un hochement de tête conjoint, le duel put reprendre. Assez rapidement, je me rendis compte que ce nouveau positionnement me convenait mieux ; mais pour autant, je ressentais une sorte d’inconfort, comme si quelque chose me dérangeait sans que je ne parvienne à mettre le doigt dessus. Anita et Marco avaient choisi de conserver le même angle d’attaque, ce que j’aurai probablement également fait à leur place étant donné que cela leur avait plutôt bien réussi sur le premier round. La surprise fut totale lorsqu’ils comprirent que nous avions décidé de modifier nos plans ; cela fut suffisant pour les déstabiliser les premières secondes mais rapidement, ils s’adaptèrent et contrèrent avec une habilité grandissante nos attaques. Ma fougue commençait à se ressentir et je commençais à vouloir jouer différemment. Lorsque de manière instinctive, je lançai un sortilège de défense pour me protéger, Billie et moi échangeâmes un regard. Mode freestyle activé. Je me rendis compte que cela me convenait mieux, que c’était plus simple pour moi de ne pas avoir besoin de compter systématiquement sur Billie pour me protéger, surtout qu’il avait déjà beaucoup à faire avec son propre adversaire. Et puis, nous ne pouvions pas tout voir. Je lançai tellement de sortilèges à la fois que nos adversaires commençaient enfin à perdre pied, tellement préoccupés par leur défense qu’ils ne parvenaient plus à attaquer ; nous les aurons à l’usure, c’est ce que je me disais alors. Et quelques instants plus tard, Marco était envoyé au tapis et Anita était stupéfixiée. Délivrant nos adversaires des sortilèges que nous leur avions lancé, nous décidâmes conjointement de faire une pause.
Je me dirigeai vers le coin de la pièce où j’avais entreposé ma veste et mon sac à dos. J’acquiesçai aux propos de Billie tandis que je m’agenouillai auprès de mon sac. « Oui, je suis d’accord avec toi, notre persévérance a fini par payer ! » Je réfléchissais en même temps qu’il me donnait son point de vue sur le duel. « J’ai trouvé ça plus fluide, je dois le dire. Plus intuitif aussi. Mais j’imagine qu’un juste milieu serait intéressant au final. » Pour éviter les doublons de sortilège. « En mode freestyle, imaginons si on me lance un sortilège d’attaque et que toi et moi nous lançons un sortilège de protection, on « perd » une occasion de lancer une offensive, tu vois ? » J’ignorai si j’étais claire ou non. « En ayant des postes définis, on gomme ce problème mais en même temps, si je vois quelque chose que tu ne vois pas et inversement, je ne vais pas m'empêcher de lancer un sortilège de protection parce que cela n'est pas mon rôle, tu vois ce que je veux dire ? » J’espérai que oui. « En stage, c’est différent. Mes maîtres de stage se connaissent parfaitement et travaillent ensemble depuis des années. J’imagine que c’est à force de combattre ensemble qu’on acquiert ces fameux automatismes. Cela ne se fait pas en quelques combats. » Du moins, c’était ce que je pensais. Je fouillai dans mon sac et en sortis des madeleines fourrées au chocolat que j’avais été chercher aux cuisines avant le début de la séance. Je croquai dans l’une d’elles : un pur délice. « T’en veux ? J’ai tellement faim. » Et soif ; mais boire une bière en plein milieu du club de duel serait peut-être mal vu par les organisateurs. Un sourire idiot s’installa sur mes lèvres le temps d’un instant ; j’étais vraiment un véritable ventre sur pattes et on pouvait m’appâter si aisément avec de la nourriture que cela en devenait navrant. Je m’installai au sol quelques instants pour manger et je demandai à Billie : « Qu’est-ce que tu veux faire maintenant ? On continue les duels en quatuor ? On fait autre chose ? » Après tout, il avait également son mot à dire sur tout cela et je n’avais pas envie de décider de tout.
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
Vous ne vous êtes pas laissés abattre et c’est l’essentiel. La tâche n’a pas été facile et la situation aurait aisément pu se retourner à votre désavantage, mais cela n’a pas été le cas. Alors que vos adversaires sont libérés de leur sorts, tu te rends compte à quel point l’issue d’un combat ne tient qu’à une seule et unique décision. Un timing précis qu’il ne faut pas manquer si l’on veut toucher sa cible. C’est bien plus difficile que ça en a l’air mais cela ne te fera pas baisser les bras. Tu es fatigué, bien que satisfait. Le combat était acharné et tu as bien cru ne pas réussir, mais l’important se trouve devant toi. Vous avez réussi à établir une connexion suffisamment stable avec Kayla pour que vos attaques et défenses soient coordonnées sans que vous n’ayez à le dire. Cela ressemblait un peu à un chaos sans nom, mais ça a fonctionné. Ce qui te prouve qu’il n’y a pas forcément besoin de plan pour parvenir à ses fins. Votre expérience est là pour démontrer que, dans votre duo, l’improvisation est la clé. C’est ce dont tu parles à ta tutrice en la suivant jusqu’à ses affaires. Tu ne sais pas si un juste milieu ferait vraiment l’affaire et en quoi cela consiste exactement, alors tu la laisses te décrire le portrait de ce qu’elle imagine être, pour vous, une stratégie solide qui se repose à la fois sur vos acquis, vos aptitudes et vos défauts.
« Je vois, oui. C’est un peu ce qu’on a fait au final. » Sans réellement le prévoir, on est bien d’accord. Tu n’es probablement pas aussi appliqué qu’elle en la matière. Tu vas réfléchir à la meilleure façon de te faire gagner sans réellement te préoccuper des règles. C’est pourquoi tu travailles rarement en binôme. Ce n’est pas la meilleure configuration pour un garçon comme toi qui, il faut bien le dire, pense d’abord à lui-même avant les autres. Tu comprends le principe de sacrifice mais n’es pas disposé à t’y soumettre, même pour une personne que tu commences à apprécier telle que Kayla. Tu sais qu’elle le ferait pour toi sans hésiter et cette réalisation rend votre partenariat légèrement instable. Tu t’installes au sol, à ses côtés, et étires tes jambes devant toi pour t’éviter les courbatures liées à ce sport somme toute harassant. L’odeur de madeleines vient titiller tes narines – cela reste l’une de tes sucreries préférées à ce jour – et tu résistes à l’envie de lui en demander. Ou de lui en prendre, car tu oserais sûrement le faire dans un autre contexte. Penchant ton corps vers l’arrière, soutenu par tes avant-bras, tu regardes la jeune femme avec intérêt.
« J’imagine bien. C’est pour ça que changer de partenaire après X années à s’acclimater à lui est un calvaire. Franchement, je ne m’imagine même pas passer par là. C’est pour ça que j’aime pas faire des duos, de base. C’est déjà difficile de se protéger soi-même, alors les autres… » Tu laisses volontairement ressortir ton côté individualiste qui ne pense qu’à sa propre gueule. Cela ne plaira pas – rarement voire jamais même – mais pourquoi l’autre aurait plus à perdre que toi dans l’histoire ? Et puis, tu ne fais que dire la vérité. Certaines personnes ne sont pas faites pour travailler à deux et tu estimes en faire partie. La confiance que tu portes en l’autre est bancale, tu ne parviens à apporter de crédit qu’à tes propres décisions et à partir de là, il est difficile de s’appuyer sur l’aide de qui que ce soit.
Finalement, elle te propose d’elle-même de piocher dans son goûter et tu ne te prives pas. Après un guilleret « merci », tu prends l’une des madeleines et la fourres complètement dans ta bouche (ce qui aura au moins le mérite de te faire arrêter de parler plusieurs minutes). À la question de Kayla, tu prends donc le temps de réfléchir à ce que tu voudrais faire. Tu ne sais pas ce qu’il en est pour l’autre duo ou même pour ta tutrice, mais ce deuxième affrontement t’a bien épuisé. De faible constitution, il faut bien l’admettre, tu ne t’attendais pas à devoir faire autant d’effort physique d’un seul coup.
« Déjà, je prendrais bien quelques minutes supplémentaires pour me reposer un peu. J’ai trop forcé sur mes jambes je crois. Après… je ne sais pas, faut voir si Marco et Anita sont chauds pour un troisième round décisif. Genre balle de match, ce qui nous permettrait de mettre en action ce ‘juste milieu’ dont tu parlais. » Ce serait une bonne manière de conclure cet entraînement, elle ne pouvait qu’être d’accord avec toi. Même si vous n’avez pas tant combattu que cela, les efforts que vous avez déjà fait ont drainé beaucoup d’énergie et vous n’êtes pas là pour vous éreinter avant les prochains cours, mais bien pour apprendre. Et tu penses avoir bien appris, déjà.
AVENGEDINCHAINS
Kayla Rausale
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Ce qui ne tue pas rend plus fort Poussin II, Club de duel, Avril 2021
Je n’abandonnais jamais aussi facilement. La ténacité faisait partie d’un de mes traits de caractère, c’était pour ainsi dire ainsi que je fonctionnais depuis ma venue au monde et j’avais à cœur de ne pas lâcher tant que j’étais certaine de ne pas avoir tout donné. Et dans ce cas-là, j’étais loin d’avoir dit mon dernier mot. Ce n’était pas facile, certes, mais ni Billie ni moi n’avions envie d’abandonner et je savais qu’il était aussi tenace que moi, du moins sur ses aspects-là. Comme moi, Billie avait envie de prouver au monde qu’il méritait sa place dans cette promotion ; parfois, je me voyais en lui l’an passé, alors que je n’étais qu’une jeune étudiante de première année mal dans sa peau qui craignait de ne pas être à la hauteur. Eirian m’avait démontré que si, je l’étais, et depuis je brillais grâce aux diverses compétences que je développais. Ma fierté la plus grande était la réussite de ma transformation en Animagus. J’avais travaillé si durement pour obtenir ce résultat et je remerciais tous les jours le ciel d’avoir placé Eirian et Abigail sur ma route ; ils m’avaient été d’un puissant réconfort lorsque j’avais eu envie de baisser les bras. Alors pour leur faire honneur et ne pas leur faire honte, j’avais à cœur de montrer la même pugnacité à mon petit protégé. Certes Billie n’avait pas besoin qu’on le protège et n’avait pas non plus besoin que je lui montre quoi faire, il se débrouillait bien tout seul, pour autant, cela me plaisait de m’enfermer dans le rôle de la tutrice parfaite. C’était gratifiant.
Les deux expériences que nous venions de vivre étaient toutes les deux bien différentes et finalement, nous nous accordions pour dire que la seconde nous convenait mieux. Ce n’était pas si évident que cela de travailler de concert et je comprenais soudainement l’importance de bien connaître son partenaire, ses atouts et ses faiblesses. Lors d’un véritable combat, chacun se battait pour sa vie ; pourtant, l’affection que l’on portait à son coéquipier, à son camarade de mésaventures, à celui qui était prêt à risquer sa vie pour soi changeait la donne. Les affects, c’était ce qui rendait les gens comme moi faibles et je le savais. En tant que jeune femme membre de l’Ordre du Phénix, j’avais déjà été confrontée à des attaques ; Eirian avait été à mes côtés à chaque fois. Et à chaque fois, l’inquiétude que je ressentais pour moi, je l’avais également et surtout ressenti pour lui. C’était l’un des mes points faibles mais étrangement, je n’avais pas envie de le voir disparaître ; en soit, il s’agissait de mon humanité, de ce qui me différenciait des Mangemorts qui ne regardaient que rarement derrière eux. Dans le métier que j’espérais exercer prochainement, j’allais parfois avoir des vies sous ma responsabilité et j’avais envie de les protéger comme s’ils faisaient partie de moi. Voilà pourquoi je voulais me parer à toutes les éventualités et imaginer tous les styles de combat possibles.
Je demandai une petite pause, qui semblait bien accueillie par mon coéquipier mais aussi par nos adversaires du soir. Nous débriefions tranquillement tandis que je sortais une petite collation. Billie avait appris à connaître mes penchants pour la nourriture et il s’installa auprès de moi quand je sortis de quoi grignoter. Peu importait l’heure, Kayla Rausale avait toujours quelque chose à manger sur elle, c’était un point auquel j’étais très attachée. « Je te l’accorde... Mais c’est intéressant quand même. » Pour preuve, j’avais souvent eu l’habitude de travailler avec Eirian au fil des mois et depuis que Billie était mon tuteur, j’avais dû m’acclimater à lui, à son style de combat, à sa manière de mener un duel. Avec Eirian, c’était facile à force puisque je connaissais ses parades et ses habitudes ; il m’était devenu facile au fur et à mesure de les contrer tout comme cela l’était pour lui en définitive. Un peu de nouveauté permettait de ne pas s’encroûter, assurément. « Ce n’est pas une manière de faire dont on a l’habitude, cela déstabilise forcément au début. » Lorsque Billie ajouta que c’était déjà difficile de se protéger seul, j’acquiesçai en disant : « La pratique nous aidera, j’en suis certaine. »
Parler et manger n’était pas aisé alors un silence s’installa entre nous tandis que nous dégustions les madeleines qui étaient une véritable tuerie. Délicieuses. C’était les mots qui me revenaient sans cesse en tête. Nos estomacs repus -du moins pour quelques instants-, je demandai à Billie ce qu’il voulait faire désormais. Si j’avais réclamé cette pause, c’était bel et bien parce que les deux duels m’avaient épuisé et je me sentais comme vidée de mon énergie. Je mangeais à nouveau pour reprendre des forces. « Moi j’ai encore faim. » déclaré-je. QUELLE NOUVEAUTÉ. J’avais tout le temps faim et ce n’était pas aujourd’hui que cela allait changer. « Mhum… » Je jetai un coup d’oeil vers Marco et Anita qui étaient debout à l’endroit même où nous les avions laissé et qui semblaient prêts pour la suite des évènements. « Je crois bien qu’ils veulent faire la belle. » Je ris doucement et je fermai légèrement les yeux pour me reposer encore quelques instants avant de nous lancer dans l’affrontement ultime, celui qui serait décisif et qui statuera sur les vainqueurs. Pour ma part, peu importait la victoire ; j’apprenais, c’était tout ce qui comptait.
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
Tu ne pouvais pas laisser les choses en l’état. Ne dit-on pas « jamais deux sans trois » ? Cette égalité entre ton binôme et celui de Marco et Anita te déplaisait et même s’il serait tellement plus simple de se quitter sur un match nul, ton esprit de compétition est beaucoup trop imposant pour te satisfaire d’une telle finalité. À tes yeux, il faut un gagnant et un perdant, c’est ainsi que la vie fonctionne. Très manichéen mais tu es trop jeune pour comprendre ce mot et trop jeune aussi pour saisir la fragilité de ton raisonnement. Tu oublies parfois que tout n’est pas tout blanc ou tout noir, qu’il y a des nuances dans chaque aspect de la vie. Sauf qu’en sortilèges, tu ne veux pas de nuances. Tu veux la réussite. C’est l’un des rares domaines où tu excelles et cela te tuerait de te contenter d’une égalité, bien que tu comprennes la fatigue s’emparant de Kayla. Tu ressens la même et comparé à elle, tu ne t’es pas pris un sort en pleine poire. Peut-être forces-tu un peu trop à vouloir à tout prix mettre une finalité à ce combat. C’est ton caractère, tu ne peux pas le nier. Et en même temps, tu ne forces les autres à rien. Marco ne t’a pas attendu pour désirer une balle de match, un terme moldu qui le fait beaucoup rire et Anita a suivi sans même que tu aies eu à sortir tout un argumentaire. Ne reste que ta tutrice et ses madeleines, qui font vraiment envie et qui aident, mine de rien, à vous redonner un peu de force. Tu prends cette pause pour ce qu’elle est : une manière de recharger tes batteries en vue d’un affrontement final et décisif. Perdre te coûterait beaucoup, même si tu sais au fond de toi que ce n’est qu’une façon d’apprendre davantage.
Tu souris à la déclaration de Kayla – ou plutôt, à la déclaration de l’estomac de Kayla, qui semble ne jamais être complètement repu. En cela, vous partagez un point commun. Ta physionomie laisse pourtant penser le contraire, mais tu es un ventre sur patte. Tout le temps faim, tout le temps soif et tu ne prends pas un gramme de graisse. Pour ce qui est du muscle, tu ne préfères même pas en parler tant il est difficile de développer ceux que tu possèdes déjà. Il faut dire que si tu y mettais un petit peu plus de bonne volonté, cela irait déjà mieux mais l’effort et toi, ça fait deux. Il est toujours plus amusant de manger que de faire du sport, surtout si c’est pour avoir le même résultat à la fin.
« Apparemment, l’important c’est de participer. Essayons quand même de remporter ce dernier duel ! » Tu n’aimes pas cette expression. Elle t’horripile. Tu t’en moques de participer ; tu veux gagner, un point c’est tout. Caractère de merde, dira-t-on mais il a au moins le mérite de te pousser à te dépasser dans le domaine des sortilèges. Vous vous redressez sur vos pattes et reprenez votre position initiale. Tu essayes de te rappeler que le but, ici, c’est de mettre en pratique votre tactique finale qui résulte de nombreuses observations sur les deux duels précédents. Un « juste » milieu, comme vous l’avez appelé. Tu ne sais pas si cela sera vraiment efficace et si tu sauras, surtout, contrôler ta magie de telle sorte. C’est l’occasion de le découvrir. Vous faites donc preuve de souplesse dans votre plan de base, vous fiant à votre instinct pour réagir aux attaques et défenses de vos adversaires. Marco et Anita semblent néanmoins bien plus en forme et sûrs d’eux, on sent qu’ils ont déjà fait ça l’un avec l’autre. Cela t’énerve un peu et tu tentes de mettre cette émotion dans ton combat. Si cela résulte à de belles attaques et une jolie coordination entre toi et Kayla, vous finissez tout de même perdants. Un titre que tu détestes, mais avec lequel tu es obligé de cohabiter pour le moment. Comme un petit gamin déçu, tu fais un peu la tronche mais félicites et remercies tout de même l’autre duo pour son implication et sa sympathie. T’es content d’avoir essayé cette forme de duel et en fin de compte, cela t’aura permis d’en apprendre autant sur tes capacités que sur celles de Kayla. Avec un peu d’entraînement, vous seriez peut-être capables de faire plus de duels en duo, qui sait ?
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What doesn't kill you makes you stronger (ft. Kayla)
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02 avril 2021
