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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
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This is how it feels when you're bent and broken, this is how it feels when you take your life back || Kaylan :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Eirian Howl
Eirian Howl
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Sam 14 Mai - 8:16
Closer to the edge
« petite citation »
Les rues défilent bien trop vite à ton goût et les silhouettes des immeubles deviennent familières à mesure que tu te rapproches inexorablement du quartier général de l’Ordre du Phénix. Kayla et toi n’avez pas transplané très loin pour ne pas perdre trop de temps, mais c’était beaucoup trop proche pour que tu puisses t’y préparer. Quelques heures plus tôt, ça paraissait presque acceptable, mais maintenant… Tu ralentis le pas, presque sans t’en rendre compte, laissant ton amie prendre un peu d’avance sur toi. Tu te sens nauséeux, avec le léger vertige qui ne te quitte pas depuis le début de la matinée. L’idée de voir un médicomage ne te plaît pas – euphémisme – t’angoisse même terriblement. Kayla a insisté, et tu as fini par céder, davantage pour te donner du temps pour réfléchir et éviter la confrontation que par réelle envie de t’y rendre. Peut-être que vous vous prenez juste la tête. Ça arrive, des malaises passagers, des coups de barre, des chutes de tension. Ce n’est pas bien grave. Il se passe tellement de choses en ce moment, c’est normal que tu accuses un peu le coup. Certes, tu dors mieux grâce aux potions d’Hestia, mais les cauchemars rôdent toujours un peu et tu as cumulé beaucoup de fatigue, c’est logique que tout n’aille pas bien, et vous n’allez pas déranger un médicomage pour si peu, n’est-ce pas ? Ça fait des années que tu n’as pas vu un médecin, que tu gères tout par toi-même. Pourquoi cette fois serait différente ?

Aller voir l’un de ceux qui travaillent pour l’Ordre était déjà un compromis, tu n’aurais jamais mis les pieds à Sainte-Mangouste. Les salles d’examen t’angoissent, les grandes salles blanches, les tenues des médicomages… tu n’as aucune envie de te retrouver face à tout cela. Et tu as bien conscience que ce n’est pas normal non plus. Tu as des choses à cacher et tu évites les médecins autant que tu peux, soignant toi-même les blessures récoltées ici et là, mais en soi, tu n’as aucune raison d’avoir peur d’eux. Tu dérailles complètement, ça fait un moment que tu le sais et visiblement ça ne va pas en s’arrangeant.
Ta nervosité ne diminue pas. Bien au contraire. Les événements de la matinée s’attardent dans ta tête.

*

Non. Non. Non. Tu luttes et te débats sans parvenir à reprendre ton souffle, et il y a du bruit autour de toi, du monde, tu dois… Tu ouvres les yeux dans un sursaut, haletant, en alerte, le bras déjà tendu vers… ta baguette, un couteau, n’importe quoi pour te défendre. Un vertige s’empare de toi et un haut-le-cœur te secoue. Tu refermes les yeux. Tout tangue autour de toi, comme si tu te trouvais sur un bateau en pleine tempête. On bouge à peu de distance, on s’exclame, une porte claque, un rire résonne, des bruits d’eau, puis des « dépêchez-vous, on va être en retard ! », les bruits te parviennent sans que tu les comprennes. Où est-ce que tu es ? La sensation latente de danger ne te quitte pas, une sueur froide te couvre comme si tu avais de la fièvre et tu as l’impression que tu vas vomir au moindre mouvement trop brusque.
Le silence retombe. Tu rouvres les paupières, lentement. Des points multicolores dansent devant tes yeux, et tu inspires doucement, profondément, luttant contre la sensation diffuse de la panique qui s’attarde. Ton regard tombe sur les tentures bleues qui t’entourent, profondément familières. Il te faut cependant quelques instants pour comprendre que tu es… dans le dortoir. Le dortoir de Serdaigle. Tes pensées sont confuses, embrouillées. Tu t’assois dans… ton lit. C’est… logique et pourtant tu as le vague sentiment que tu ne devrais pas être là. Non. Plus exactement, tu n’as aucune idée de comment tu y es arrivé. La pensée te perturbe. Tu as dû aller te coucher normalement… la veille au soir ? Quel jour on est ? Tu n’en as aucune idée. Avec un temps de retard, l’agitation du dortoir te revient. Un matin de cours, sûrement. Tu te sens épuisé comme si tu n’avais pas dormi de la nuit, c’est sans doute pour ça que tu as tant de mal à émerger.
L’Ordre… le boulot… qu’est-ce que tu as fait hier soir ? Ça ne te revient pas, et ça ne t’aide pas à reprendre tes esprits. Ni à te rassurer. Tu nages en plein brouillard. À gestes prudents, tu attrapes ton uniforme, réalises en baissant les yeux que tu t’es couché pratiquement tout habillé, comme si tu n’avais même pas pris le temps de te changer en rentrant.
Okay.
Tu as beau n’avoir jamais bu de ta vie, tu as l’impression d’avoir pris une cuite. Et ces sensations-là, tu les as déjà connues. Une fois. Une fois qui hante encore tes cauchemars. Tu t’es peut-être laissé embarquer dans tes mauvais rêves et tu n’arrives pas à encore à faire la part entre sommeil et réalité. Ça doit être ça. Pour autant, ça n’explique pas que tes souvenirs de la veille t’échappent à ce point, tu essaies de remonter le fil, mais c’est comme si même la journée n’était qu’une page blanche. Tu devais sans doute être en cours. Et rien de particulier n’a dû te marquer.
Te changer te prend trop de temps, tu patauges dans du coton. La descente jusqu’à la Grande Salle s’éternise, tu manques te perdre une fois ou deux – ce qui ne t’est pas arrivé depuis le début de la première année. Certains élèves ont déjà fini leur petit déjeuner. D’habitude, tu es un des premiers dans la salle, tu n’as pas besoin de réveil pour te tirer du lit et tu préfères descendre avant qu’il n’y ait trop de monde. Tu as l’impression d’évoluer en marge du monde, comme si tu avais fait un pas de côté, comme si ton cerveau n’arrivait pas à se raccorder à la réalité, et ton vertige ne disparaît pas vraiment. Tu fronces les sourcils. Ce n’est pas normal.

On te hèle. Tu te retournes. Une élève de Gryffondor, qui s’avance vers toi. Qu’est-ce qu’elle veut ? La surprise marque son visage.
Kayla.
Le prénom émerge soudain des brumes qui t’entourent et agit comme un électrochoc. Pendant un instant, tu n’as pas reconnu ta meilleure amie et, plus que le reste, c’est cela qui t’effraie.

— Je ne me sens pas très bien,
tu lâches face à son inquiétude, incapable de comprendre ce qui t’arrive.

Contrairement à ton habitude, tu n’as même pas pris ton sac de cours – ton emploi du temps de la journée te revient difficilement. Expliquer la situation à Kayla est compliqué, tu ne comprends pas pourquoi ton réveil est si difficile, mais tu es au moins assez en forme pour réfuter toute proposition d’aller voir un médicomage. S’il fallait en voir un dès que quelqu’un a la tête à l’envers… Ton amie insiste cependant et tu finis par céder, plus pour lui faire plaisir qu’autre chose, parce que tu ne veux pas te disputer avec elle. Tu auras le temps de revenir sur ça plus tard.
La matinée se déroule un peu mieux, au fil des heures tes pensées s’éclaircissent et le monde retrouve son allure habituelle, même si tu es toujours un peu perdu dans le temps et que la journée de la veille continue de t’échapper. Tu as bien pris des notes de cours, mais tu as l’impression de les découvrir pour la première fois.

*

Ce n’est pas normal, ce n’est pas normal et tu te refuses à envisager ce qui a pu se passer. Peut-être juste un immense coup de fatigue après une mission, et tu as fait une sorte de black-out, ça peut se comprendre, ça pourrait expliquer tes souvenirs vacillants. Ça ne peut pas être un sortilège si vous vous êtes retrouvés face au Blood Circle. Ou alors, tu n’étais pas du tout en mission, tu devais simplement bosser, et… Non. Il n’aurait rien pu se dérouler au point que tu ne te souviennes de rien. Ou alors, pas de ton plein gré. Un frisson glacé te traverse et tu t’empresses de chasser les images. Pas besoin de te rappeler ça en plus, c’est seulement ton cerveau qui se fait une montagne d’une taupinière, rien d’autre, tu n’aurais laissé personne t’approcher de toute façon, il n’a rien pu se passer, ce sont tes angoisses qui te font imaginer le pire et tu leur cèdes bien trop facilement. Tes angoisses et l’inquiétude de Kayla. Peut-être n’aurais-tu pas dû lui en parler, trouver une excuse, tu ne sais quoi, mais tu n’en as pas été capable sur le moment, les idées bien trop embrouillées pour construire quelque chose de plausible.
La seule chose certaine, c’est que tu n’as aucune envie d’en parler et encore moins à un médicomage. Qu’est-ce qu’il pourra faire de toute façon ? Te conseiller de te reposer ? Tu le sais, mais tu n’as pas vraiment le temps pour ça, entre les cours, l’Ordre, les missions, les soirs où tu travailles… Et tu prends déjà des potions pour t’aider à dormir, pour lutter contre tes insomnies et tes cauchemars, c’est la seule chose qui te permet d’avoir des nuits à peu près normales. Ça masque la situation plus que ça ne la soigne, mais tu vois la différence ces derniers mois, tu dors mieux. Même si tes angoisses restent un état permanent, toujours avivées par un frôlement, une présence trop proche, un vêtement trop serré, que ce soit des manches aux poignets ou une écharpe autour du cou. Tu ne sais même plus ce que ça fait, de vivre sans cette vigilance permanente, cette attention exacerbée aux autres, à ton environnement, à l’affût du moindre danger, réel ou imaginé.
Tu n’as aucune idée de comment se déroule une consultation de médicomagie, s’il tiendra absolument à t’examiner – tu as pris tes précautions en ce sens, au cas où, mais tu ne veux pas qu’on t’approche. C’est hors de question.
Tu prends brusquement conscience que tu t’es arrêté en plein milieu du trottoir, le souffle trop court. L’angoisse est en train de prendre le dessus. Tu ne peux pas affronter ça. Tu t’efforces de te reprendre, tu en as déjà bien assez montré à Kayla, qui t’observe avec inquiétude. Tu enfouis tes mains dans tes poches, sans vraiment la regarder en face.

— J’ai réfléchi. Je me dis que ce n’est pas la peine qu’on y aille. C’était juste une petite chute de tension, un peu flippante, mais je vais bien maintenant. On ne va pas le déranger pour rien, les médicomages doivent être bien assez occupés en ce moment, ils n’ont pas besoin de ça.

Tu enchaînes rapidement.

— Désolé de t’avoir inquiétée.

Un trou noir, ça peut arriver à tout le monde, non ? Ça fait longtemps que tu sais que tu tires sur la corde, même si tu avais l’impression de mieux équilibrer ces derniers mois.
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This is how it feels when you're bent and broken, this is how it feels when you take your life back || Kaylan 21013008104866668 This is how it feels when you're bent and broken, this is how it feels when you take your life back || Kaylan M-daille-Eirian

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Kayla Rausale
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Tu sais, je suis ton amie
Si t'as des soucis, j'ai les mêmes aussi
KAYLAN IV, Quartier général de l'Ordre, Février 2021


Marchant à une allure assez rapide, essayant de ne pas me laisser submerger par l’anxiété qui me ronge depuis quelques heures maintenant, je m’arrête lorsqu’Eirian sort de mon champ visuel et je me rends compte qu’il a ralenti l’allure, comme pour tenter d’éviter d’arriver trop vite au quartier général de l’Ordre. Lorsque je me suis rendue compte que le Serdaigle ne semblait pas être dans son état normal, aller à Sainte-Mangouste fut ma première idée. Bien évidemment, je l’ai exposé à Eirian qui m’a rapidement fait comprendre qu’il était hors de question que je le traîne jusqu’à l’hôpital. Après négociations, j’ai tout de même réussi à le convaincre -non sans mal- d’aller au moins consulter un médicomage officiant pour l’Ordre. J’ai dû insister longuement et je pense qu’il s’est rendu compte que s’il n’acceptait pas ma proposition j’allais l’assommer à coups de pelle et le porter moi-même jusqu’à un médecin. Je n’avais nullement envie de le pousser à consulter contre son gré mais ce que j’ai vu tout à l’heure m’a fait suffisamment peur pour que je sois obligée d’être ferme avec lui pour qu’il écoute, pour qu’il m’écoute. Je ne m’étais pas inquiétée de ne pas le voir au petit déjeuner, il faut dire qu’Eirian est du genre matinal et que je traîne au lit le plus que je le peux pour tenter de gratter quelques minutes de sommeil qui me sont précieuses afin de ne pas compromettre mon humeur joviale. Mais lorsque je l’ai croisé dans ce couloir, son regard vide, le visage pâle, mettant plusieurs secondes à me reconnaître, mon cœur a fait un bond dans ma poitrine et je ne me suis jamais sentie aussi mal depuis le jour où il m’a révélé son terrible secret. Les réflexes d’une maman ours en ébullition, angoissée tout en sachant que je ne pouvais pas le toucher pour l’aider à marcher, je me suis sentie comme une lionne en cage. Perdue, sans aucun repère.

J’ai toujours eu conscience que je porte à Eirian une affection particulière, mais le voir dans cet état-là a eu l’effet d’un électrochoc, comprenant que mon amitié à son égard dépasse de loin tout ce que je pouvais imaginer, j’ai senti mon cœur s’accélérer de manière brutale ; décontenancée et inquiète, à la limite de la névrose. Je pense que c’est pour cela qu’il a accepté de voir quelqu’un, il savait que je ne le lâcherai pas. Je le lui avais promis en septembre, il peut compter sur moi de manière indéfectible, malheureusement pour lui, il a mal choisi sa meilleure amie. Je suis une véritable tête de mule. Jamais je n’aurai lâché. Jamais. Il a déjà réussi à m’endormir en refusant d’y aller immédiatement, prétextant vouloir passer la journée et voir si son état s’améliorait. Je me suis précipitée entre chaque intercours devant la porte de la salle dans laquelle il avait classe pour vérifier son état. À midi, il semblait déjà moins pâle, moins confus, moins perdu. Pour autant, n’étant pas du genre à renoncer aussi vite, souhaitant obtenir des réponses, je suis rapidement revenue à la charge. Son blackout n’est pas ordinaire et j’avoue craindre qu’il ait de nouveau subi des violences sexuelles même si Eirian m’a assuré qu’il s’était réveillé dans son lit, tout habillé. D’autant que ce n’était pas la première fois. Parfois, Eirian semblait oublier ce qu’il avait fait la veille et j’avais toujours mis cela sur le compte qu’il était un peu tête en l’air même si ce n’est pas un trait de caractère que j’aurai imaginé prégnant chez lui. Mais alors que ce phénomène semble s’être amplifié, cela justifie clairement une consultation. L’hypothèse de la drogue m’est venue immédiatement à l’esprit. Je n’ai pas fait part à mon ami de mes intuitions, ne souhaitant pas énoncer cette idée à voix haute. Je ne sais pas s’il y a songé lui-même et je ne préfère pas lui transmettre ma propre détresse. Pour autant, je sais que les heures qui passent seront déterminantes. Si jamais il a véritablement été drogué, plus le temps s’écoule et plus la substance sera éliminée de son organisme. Je le sais, c’est aussi ce qu’on apprend en cours, les analyses sanguines sont des éléments déterminants dans le cadre des enquêtes de la police magique. Je ne pense pas qu’Eirian souhaitera que cela aille plus loin que cela si jamais on découvre quelque chose dans ses analyses mais pour ma part, je ne peux pas rester sans savoir. J’ai besoin de savoir ce qui est arrivé à mon ami. C’est viscéral, je le sens au plus profond de mes tripes, je ressens tout comme si cela m’était arrivée à moi.

Alors qu’il ne me rattrape pas, je me précipite vers lui, faisant quelques pas en arrière pour revenir à sa hauteur et je lui demande, préoccupée : « Tu te sens pas bien à nouveau ? » Son teint est toujours légèrement livide même s’il a repris quelques couleurs par rapport à ce matin. Toutefois, sa respiration s’avère sifflante, je ne suis pas médicomage mais il semble essoufflé comme après une séance de fractionné. Comprenant qu’il angoisse de devoir probablement être confronté à l’avis d’une personne du corps médical, il se contente de regarder le sol tout en me sortant en mensonge dans lequel je le regarde s’enfoncer. Il rêve. Je serre les poings et alors qu’il me demande de laisser tomber, j’ajoute : « Eirian, arrête de tout minimiser. » Je n’ai pas envie d’enrober les choses, je n’ai pas envie de dédramatiser son état, il faut qu’il comprenne. Ce n’est pas anodin, ce n’est pas normal, ce n’est pas habituel. Quel mot employer ? Comment lui dire sans le braquer ? « Et arrête de réfléchir. On y va et puis c’est tout. » dis-je sur un ton qui n’appelle à aucune discussion. Je n’ai jamais été aussi bornée de ma vie et je crois que rien de ce qu’il pourrait me dire ne me fera changer d’avis. Mes préoccupations transparaissent soudainement alors que j’ajoute : « C’est pas rien, et je te jure que je vais te tirer par la peau des fesses si tu refuses d’y aller. Je fais pas ça pour t’embêter Eirian, je sais pourquoi tu veux pas aller consulter. Mais on peut au moins demander un avis. Ils n’ont pas besoin de te toucher pour un avis, on peut au moins aller leur décrire les symptômes et voir ce qu’ils disent. » Le plis soucieux sur mon front s’accentue. Je ne sais pas si je vais réussir à me contenir. J’avale durement ma salive et je supplie : « S’il te-plaît, Eirian. Je t’en prie. » Je me tais quelques instants avant de reprendre : « Je pourrais pas arrêter de m’inquiéter. C’est impossible. » Oui, clairement, je joue sur sa corde sensible. « Si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour moi. Je… J’ai… » Je bafouille. J’en perds mon latin, représentant bel et bien l’angoisse dans laquelle je me trouve. « J’ai peur pour toi Eirian, je peux pas te laisser comme ça. »

KoalaVolant


 

GRYFFONDOR POWER

Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.

KoalaVolant

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Mar 17 Mai - 9:46
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« petite citation »
La fuite et l’évitement restent trop souvent tes premiers réflexes face au danger et tu en as encore la preuve aujourd’hui, alors que tu recules le moment d’atteindre le Square Grimmaurd. Ça n’aurait tenu qu’à toi, tu aurais enfoui ce qui s’est passé au fond de toi et fait comme si tout allait (à peu près) bien, comme d’habitude. Un malaise, ça arrive, ça ne vaut pas la peine de s’inquiéter outre mesure. D’autant que tu en as déjà eu ces derniers mois, des moments où ta mémoire semblait te faire défaut, des matins où tu ne savais plus vraiment comment s’était passée la soirée de la veille, comment tu étais rentré – souvent des lendemains de mission ou de boulot, des jours où tu as quitté Poudlard. C’était inquiétant, d’autant que tu évites soigneusement tout ce qui pourrait te faire perdre ton contrôle sur toi-même et que ta mémoire est plutôt bien aiguisée en temps normal. Ton hypervigilance comme tes angoisses, ne font que renforcer cela. En conséquence, tu as mis tous ces malaises sur le compte de la fatigue, des journées trop remplies, d’une chute de tension post-mission, ce genre de choses, comme si ton cerveau refusait parfois de se charger de souvenirs supplémentaires. Tu t’en es préoccupé les premières fois, puis tu es passé par-dessus, évitant de creuser le sujet en profondeur. Ce n’est sans doute pas normal d’être aussi fatigué à ton âge, mais au moins tu sais pourquoi tu l’es. C’était plus rassurant de penser ainsi que d’envisager… autre chose.
Cependant, ça n’avait jamais pris de telles proportions. Pas au point de ne pas reconnaître ta meilleure amie, la personne dont tu es le plus proche, avec qui tu passes de longs moments tous les jours. Pas au point d’être aussi perdu, aussi longtemps, et ça t’effraie. C’est comme si on avait jeté un voile épais sur ton esprit, comme si un brouillard s’était levé en toi, faussant tous tes repères, même les plus évidents. C’est plus que déstabilisant. La journée s’est plus ou moins déroulée de la même façon, même si le monde a retrouvé un peu de stabilité au fil des heures, que tu as moins eu l’impression de tanguer et que ton environnement t’est de nouveau apparu comme… normal. Il ne reste qu’un léger vertige, et tu as toujours un peu de mal à réfléchir, à ordonner tes pensées, oscillant d’un sentiment à l’autre. En revanche, tes souvenirs de la veille ne te sont pas revenus, grande page vierge qui refuse de se remplir. Au fond, tu ne vois que deux réponses à ce que tu ressens : soit il y a quelque chose qui débloque sérieusement au niveau de ta santé, et ça ne te rassure pas, soit… il s’est passé quelque chose, tu ignores quoi, et ce n’est pas plus rassurant. Mais si on s’en était pris à toi, tu t’en serais rendu compte, non ? Les questions tournent en boucle dans ta tête, bien trop prégnantes pour que tu puisses les refouler, mais tu ne veux pas non plus penser à ce que cela peut impliquer. Pas encore. Tu ne sais que trop ce que ces sensations évoquent, et rien que l’idée te soulève le cœur. Ça n’a pas pu arriver.

Quoi qu’il en soit, sans Kayla, tu aurais sans doute continué comme si de rien n’était, préférant t’aveugler sur ta situation. Tu as déjà bien assez de choses à gérer à côté, sans ajouter d’autres problèmes à la liste. Cependant, sa réaction, la peur dans son regard attisent tes propres inquiétudes. Elle considère la situation avec le plus grand sérieux – et même si elle se soucie encore plus de toi depuis votre discussion de septembre, tu sens bien que cette fois, c’est différent. Ton état lui a fait vraiment peur. Elle est venue tout au long de la journée s’assurer que les cours se passaient bien et son soutient t’a touché. Tu as réussi à obtenir de ne pas te rendre à Sainte-Mangouste, mais tu as dû céder sur le terrain du médicomage – et tu l’as fait seulement parce que son angoisse était plus que visible. Elle semblait aussi prête à employer les grands moyens pour t’y emmener, alors le compromis t’est apparu comme la meilleure solution sur le moment. Même si tu le regrettes à présent que vous remontez les rues de Londres. Peut-être aurais-tu dû insister, fournir d’autres arguments. Mais il y avait cette peur chez elle qui a déteint sur toi. Peut-être que cette fois, il est effectivement temps d’en parler à quelqu’un. Tout enfouir ne te mènera pas très loin, tu as déjà eu l’occasion d’expérimenter cette stratégie au cours des dernières années, et tu ne peux pas dire que ça ait été couronné de succès. Consulter pourrait te donner des pistes pour comprendre, voire confirmer que ce n’est vraiment rien, ce qui serait une bonne nouvelle pour une fois. Mais tu ne parviens pas à t’y résoudre, et là encore, alors que vous êtes tout près du quartier général, tu es de nouveau prêt à renoncer. Ça ne t’aidera pas, mais c’est… plus simple en un sens. Cet instinct de fuite s’est profondément ancré en toi au fil des années et, si tu n’as aucun mal à te battre quand c’est nécessaire, il y a des combats que tu n’as même pas envie de commencer. Tu te sens coincé, acculé. Ton malaise devient physique, en une brutale réaction de rejet.

Tu t’arrêtes pour de bon, pris dans l’angoisse qui monte. Kayla te rejoint en hâte, l’inquiétude lui plissant le visage. Tu secoues la tête en entendant sa question.

— Non, je vais bien.


Du moins à propos de ce qui vous amène par ici. Tu en profites pour enchaîner en disant que finalement, ce n’est pas la peine de consulter, tu vas beaucoup mieux et les médicomages ont bien d’autres choses à faire. La fuite, encore, échappatoire vaine et illusoire, mais tu dois essayer, juste au cas où… La partie rationnelle de ton cerveau sait que Kayla ne cédera pas d’un pouce. Elle réagit au quart de tour dès que tu te tais. Ce n’est pas simplement minimiser, c’est… cette angoisse qui ne te lâche pas et que tu n’es pas certain de vouloir affronter. Le ton de ton amie n’appelle cependant aucune discussion. Elle ne te laissera pas le choix – et c’est une bonne chose. Heureusement qu’elle est là pour t’aider, te tirer en avant quand tu n’en as pas l’énergie, même si ça implique d’aller contre tes réflexes.

— Je sais que ce n’est pas pour m’embêter, c’est juste que c’est… compliqué. Ça ne devrait pas l’être autant, mais… c’est comme ça.

C’est encore une de ces craintes irrationnelles contre lesquelles tu as tant de mal à lutter. Une demande d’avis, ce n’est pourtant pas grand-chose. Son insistance, malgré ce qu’elle sait à ton sujet, malgré le fait qu’elle connaisse la plupart de tes raisons, te fait réfléchir. Elle n’irait pas à ce point contre toi si elle ne jugeait pas la situation vraiment grave. Elle n’avait pas insisté autant pour que tu ailles porter plainte ou que tu en parles à tes proches, comprenant tes choix, même si elle ne les approuvait pas totalement. Là, maintenant, elle a vraiment peur pour toi. Et tu t’en veux de la mettre dans de tels états, parce que tu n’es pas capable de gérer toi-même, parce que tu lui rends la vie encore plus difficile avec tes reculades et tes atermoiements. On dirait un gamin qui fait un caprice, prêt à se rouler par terre pour ne pas aller là où on veut l’emmener.

— Je suis désolé de réagir comme ça, de te compliquer encore plus la vie.


Tu glisses une main dans tes cheveux, en cherchant tes mots, le regard courant autour de vous. La nuit de février est déjà tombée, quelques passants se pressent autour de vous. Tu n’es pas plus doué qu’il y a quelques mois pour exprimer ce que tu ressens.

— Je comprends tes inquiétudes. J’ai peur, moi aussi. Je ne comprends pas ce qui s’est passé ni d’où viennent ces malaises. Et… j’en ai marre de n’avoir que des problèmes.


Tu soupires.

— Je ne suis pas sûr d’avoir vraiment envie d’obtenir une réponse, c’est… le genre de situation qui rappelle de mauvais souvenirs. Mais j’imagine qu’il vaut mieux en avoir une que rester dans le brouillard. Au mieux, ce sera une bonne nouvelle.

Tu ne veux pas imaginer l’inverse. Tu te forces à sourire.

— Heureusement que je ne suis pas à Gryffondor, ce serait la honte d’avoir peur de voir un médicomage… Je préfèrerais encore affronter des membres du Blood Circle.


Ce qui confirme que tu ne tournes vraiment pas rond. Mais si cela permet à ton amie de se sentir mieux, de ne plus s’inquiéter pour toi et de te rassurer par la même occasion, ça vaut certainement le coup. Tu regardes Kayla en face, ignorant la part de toi qui voudrait que tu insistes. Tu ne peux pas lui infliger ça en plus.

— Je vais le faire. Et… merci d’être là, Kayla.


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Dim 29 Mai - 22:11

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Si t'as des soucis, j'ai les mêmes aussi
KAYLAN IV, Quartier général de l'Ordre, Février 2021



Evidemment que je m'inquiète plus pour Eirian que pour moi-même. J’ai toujours su qu'il dissimulait de nombreux secrets et qu’il était en proie à des démons qui l’empêchaient de s’ouvrir davantage aux autres ; j’ai découvert une partie de ses secrets en septembre dernier et depuis, je dois l’admettre, notre relation a changé. Je dirai que je fais plus attention aux signes, à son humeur, à ses douleurs. Si auparavant je me contentais de les remarquer sans oser lui en parler, les sentiments que j’éprouve à son égard sont tels que je ne peux pas toujours laisser couler. Eirian a toujours été dans la fuite et l’évitement des situations qui le dérangent -ce que je peux comprendre étant donné les traumatismes qu’il a endurés plus jeune- pour autant, je ne peux pas le laisser s’enfoncer dans une telle dynamique sans rien faire. Qu’Eirian se voile la face et ne souhaite pas consulter m’est bien égale ; en vérité, pour la première fois de ma vie, je pense à sa santé avant de penser à lui. Il faut être honnête, j’ai toujours fait passer ses besoins et ses envies avant tout le reste ; je n’avais pas insisté pour qu’il porte plainte après qu’il m’ait révélé l’histoire de son viol, je n’avais pas insisté pour qu’il consulte un psychomage, je n’avais pas insisté sur plein de points qui concernaient sa santé mentale alors même que j’étais extrêmement inquiète ; je me disais qu’il n’était peut-être pas prêt mais que je pouvais peut-être l’aider à aller mieux à ma manière en étant présente à ses côtés. Le fait qu’il m’ait confié une partie de ses secrets témoigne bien du fait que j’ai une place importante dans sa vie ; j’osais espérer qu’il décide de lui-même d’entreprendre une psychothérapie lorsqu’il serait en capacité d’élaborer sur tout cela mais Eirian vit toujours à cent à l’heure, mettant à distance ses propres problèmes. Mais lorsque je l’ai vu ce matin, me reconnaissant à peine, j’ai eu tellement peur que je suis entrée dans une angoisse incroyable ; une angoisse si importante que je me suis faite réprimander par plusieurs enseignants au cours de la journée à cause de mon inattention. Toutes mes pensées allaient vers Eirian, et chaque minute qui s'écoulait me rapprochait de l’intercours où j’allais pouvoir aller vérifier son état. Il faut l’avouer, il semble avoir retrouvé ses esprits depuis mais ce n’est clairement pas mon genre de laisser passer ce genre d’évènements. Quelque chose ne va pas. Quelque chose de grave. Je ne sais pas comment, mais je le sens, je le sais.

Comme je pouvais m’y attendre, Eirian tente de se défiler, de dire que ce n’est rien, qu’il va mieux et qu’il est inutile d’aller consulter qui que ce soit. Mais pour une fois, je crois que je ne céderai pas. Mon cœur tambourine dans ma poitrine et je sais que rien ne pourra me faire changer d’avis aujourd’hui. Je n’ai jamais été aussi déterminée en réalité et je considère les évènements comme étant suffisamment sérieux pour refuser de laisser à Eirian le choix d’utiliser son libre-arbitre. Je ne l’estime pas assez objectif pour mesurer les dangers que représentent son état. Alors ce soir, la chieuse, c’est moi. Et cela ne me pose aucun problème. Je veux qu’il arrête de tout minimiser, quelque chose ne va pas. Et cela ne date pas vraiment d’hier d’ailleurs. Eirian avait parfois des « oublis », des moments d’égarement, il oubliait des choses. J’avais déjà vaguement interrogé mon cousin Paul à ce sujet, sans mentionner Eirian et son histoire évidemment, et il m’avait répondu que dans le cas des traumatismes tels que celui qu’Eirian avait vécu, les amnésies étaient récurrentes. Je n’avais pas cherché plus loin, n’étant franchement pas la personne la plus habilitée pour établir un diagnostic de la sorte. Et puis de toute manière, tant que le Serdaigle refusait de se soigner, cela n’avait clairement aucun intérêt. Je me contentais alors d’être présente à ses côtés et de combler les trous qui venaient parfois s’immiscer dans son emploi du temps, lui rappelant parfois certaines conversations qui semblaient lui avoir échappées. Mais ce matin, c’était différent des autres fois.

« Eirian, je peux t’assurer que je comprends. Je n’insisterai pas autant si je n’étais pas si inquiète. C’est la première fois que j’outrepasse tes choix mais je pense que c’est mon devoir en tant qu’amie de ne pas te laisser t’enfoncer. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé ce matin, je ne sais pas Eirian, mais je te jure que je veux plus jamais te voir dans cet état-là. Et tu ne me compliques pas la vie, pas du tout. Je veux prendre soin de toi. Je sais que tu penses que tu ne le mérites pas mais fallait pas me choisir comme meilleure amie si tu voulais qu’on ne te pose pas de question et qu’on ne s’inquiète pas pour toi. » Lorsqu’il me dit qu’il s’épuise à force de n’avoir que des « problèmes », mes lèvres se crispent. Il a raison, en définitive. Le monde semble s’acharner sur mon ami mais je me dis qu’il faut bien commencer quelque part et sortir de ce cercle vicieux dans lequel il semble être enfermé. Est-ce que les problèmes attirent les problèmes ? Est-ce qu’à force de ne pas les régler, ceux-ci s’intensifient au point qu’accumulés les uns aux autres ils deviennent insurmontables ? Je n’en ai aucune idée mais une seule chose me tient : je veux aider Eirian à en sortir. Mon désir le plus cher est qu’il puisse aller mieux et sortir de ce brouillard comme il le dit lui-même. Lorsqu’il explique qu’il y a une grande chance pour que cela ne soit rien de bien grave, un faible sourire s’installe sur mes lèvres tandis que je dis, prudente : « Peut-être. » Et peut-être que cette discussion ne sera qu’un lointain souvenir dont nous pourrons en rire dans le futur, même si clairement, je ne suis pas vraiment convaincue.

Je concède ce point à Eirian, il n’est pas très courageux. Mais je ne lui en veux pas, cela n’est pas si grave de craindre quelque chose. Moi-même, membre de cette maison depuis ma répartition, je me laisse parfois surprendre par ma propre lâcheté et mes propres craintes. C'est un trait qui existe aussi chez les Gryffondor ; il est peut-être simplement plus latent. « Je ne trouve pas que cela soit honteux. On a tous nos peurs et nos angoisses. Et les tiennes sont totalement justifiées. Mais comme je te disais, on ne risque rien à demander un avis. Ils sont formés à faire des diagnostics sur la base des symptômes j’imagine. Enfin, j’en suis même certaine. » dis-je afin de paraître plus sûre de moi et éviter qu’Eirian trouve à nouveau des excuses pour ne pas y aller.

Au bout d’un moment, il me dit qu’il accepte de se rendre au QG et une fois de plus, je me mords la lèvre inférieure, me retenant de ne pas lui sauter dans les bras. Je pousse un long soupir de soulagement et la tension qui commençait à apparaître dans mes épaules s’évapore. « Ne me remercie pas. Tu sais, je suis ton amie, si tu as des soucis, j’ai les mêmes aussi.» chut c’est trop bien Toy Story, fallait bien la placer à un moment donné. Je souris plus franchement, pas certaine qu’Eirian ait la référence mais je m’en fiche, je veux juste lui signifier que je suis là pour lui dans les bons moments comme dans les mauvais parce que c’est la manière dont je conçois une amitié. « Allez viens. » Nous poursuivons notre route et quelques minutes après, nous parvenons au 12 square Grimmaurd sans qu’Eirian ne tente de se dérober. Nous pénétrons dans le quartier général et j’entraîne Eirian dans les couloirs afin qu’il n’ait pas trop besoin de penser. Je frappe à la permanence médicale en espérant y voir Azrael. Je serai pour ma part rassurée d’avoir affaire à lui, il sait vraiment mettre les gens à l’aise ; Eirian et moi le connaissons déjà en plus. Mais ce n’est pas lui qui se tient derrière le bureau ; c’est une femme que je crois avoir déjà vu durant les réunions auxquelles j’ai déjà participées même si je n’ai jamais eu l’occasion de lui parler. Je la salue : « Bonjour Madame. Je m’appelle Kayla Rausale et voici mon ami Eirian Howl. Il a besoin d’une expertise médicale. » Soudainement, une idée me traverse l’esprit. Je me tourne vers Eirian et je lui demande : « Je... euh... Je t'attends dehors ? » Après tout, il n’a peut-être pas envie que je sois là, surtout si la femme pose des questions plus personnelles.


KoalaVolant


 

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« petite citation »
Le fait est que tu as tendance à faire passer la santé des autres avant la tienne – à ne pas vraiment te soucier de la tienne, en réalité. Enfin… tu sais que tu ne vas pas très bien et tu as envie d’aller mieux, de te sortir de cet engrenage infernal qui te pourrit la vie depuis si longtemps, mais tu n’arrives pas à surmonter tes blocages, notamment celui face au corps médical qui te revient en pleine figure alors que Kayla te traîne vers le quartier général de l’Ordre.
C’est d’autant plus difficile que ce qui s’est passé réveille des souvenirs et des images que tu préfèrerais garder enfouis au fond de toi. Et c’est sans doute ce qui te panique autant même si tu essaies de minimiser les choses face à ton amie, de tout balayer d’un « c’est pas grave, ça arrive ». Qu’est-ce qui s’est passé ? Pourquoi est-ce que tu t’es retrouvé à ce point déphasé, comment est-ce que tu as pu oublier ce qui s’est passé hier ? Tu as beau forcer, rien ne traverse ta mémoire. Même les cours n’évoquent rien. Mais on n’aurait pas pu s’en prendre de nouveau à toi, n’est-ce pas ? Dans quel but de toute façon ? Ça n’a pas de sens. Mais tu as beau essayer de te rassurer, en même temps que ton amie, la pointe vicieuse de l’angoisse reste plantée dans ton ventre – et tu n’es pas sûr d’avoir envie de l’extirper, d’avoir envie de savoir. Surtout en ayant conscience que ce n’est pas la première fois, même si ça n’a jamais été aussi violent. Est-ce que tu pourrais couver une sorte de maladie ? Mais celles avec ce genre de symptômes n’ont rien de rassurant. Tu ne sais pas comment affronter ça. Tu ne veux pas affronter ça. Même si tu n’es pas seul dans cette épreuve.
T’ouvrir à Kayla en septembre, partager ce secret-là, le plus terrible de tous, celui qui révèle tes failles et ta vulnérabilité, ce qui t’a brisé il y a bientôt trois ans et que tu as essayé d’enfouir sans y arriver, le… l’agression revenant hanter tes cauchemars, est peut-être la meilleure chose que tu aies faite ces derniers mois. Comme te confier à Sean au cours de l’été, sur l’autre versant de ta vie. De façon plus essentielle encore. Kayla a compris le mystère d’une partie de tes attitudes, certains gestes, certaines reculades, ces contacts que tu ne peux pas lui offrir. Tu lui as ouvert un chemin direct vers toi, pour te comprendre. Tu ne sais pas si elle mesure vraiment l’importance de ce que tu lui as confié, le nombre de barrières que tu as baissées, ce que ça représente pour toi de confier une telle chose. Peu importe au fond : l’essentiel est qu’elle t’ait cru dès le premier mot, sans remettre en cause une seconde ce que tu lui avouais – en même temps, il faudrait être sacrément tordu pour s’inventer de telles horreurs. Et son soutien a été sans faille depuis, elle a écouté tes envies – tes non-envies plutôt, comme en parler à la police ou consulter un psychomage. Ça t’a libéré d’un poids aussi, ça faisait quelque chose de moins à préserver avec elle, des apparences en moins – même si c’est dommage de commencer par le plus moche. Elle sait et elle comprend. Cependant, cette fois, elle n’a pas l’intention de te laisser enterrer ce qui s’est passé. Tu lis son inquiétude et sa peur, reflets des tiennes. Et ses paroles les trahissent tout autant quand elle te dit qu’elle ne veut plus jamais te voir dans cet état-là. Peut-être que tu ne t’es pas rendu compte à quel point tu avais l’air ailleurs, même si c’était déjà bien angoissant de ton côté. Tu finis par répondre :

— Je n’aurais pas pu mieux choisir, au contraire. Je ne serais même pas en route pour le QG sans toi. Et je comprends tes inquiétudes, je n’ai pas vraiment envie non plus que ça recommence…


Ce qui passe par ne pas aviver davantage ses angoisses et arrêter de refuser ce qu’elle te propose, alors que vous êtes déjà en chemin. Lorsque tu lui dis qu’il y a des chances que ce ne soit vraiment rien de grave, sa réponse ne sonne pas convaincue. Elle ne te croit pas. Et c’est vrai que c’est difficile vu les circonstances. Tu lui avoues ton manque de courage récurrent sur le sujet, elle s’efforce de te rassurer. Un avis, ça ne coûte rien en soi. Ça n’implique pas qu’on t’examine de près – c’est aussi ça qui t’effraie. On a brisé toutes tes barrières, on a forcé ce qui n’aurait jamais dû être forcé, ce qui t’appartenait, et tu veux préserver ce qu’il en reste. Tu es toujours incapable d’accepter les gestes des autres, tu ne peux toucher Kayla que sous sa forme de panthère. Tu soupires, hoches la tête.

— Tu as raison. Et j’imagine que ce sont des symptômes assez parlants, ils devraient comprendre assez vite sans avoir besoin de trop creuser…

Lorsque tu acceptes de la suivre jusqu’au QG, son soulagement ne t’échappe pas. Au moins pour elle, tu as pris la bonne décision. Tu ne veux pas qu’elle angoisse inutilement à ton sujet, vous avez déjà bien assez à penser en ce moment. Elle répond à tes remerciements, d’une phrase qui ressemble à une citation, mais que tu n’identifies pas.

— J’aimerais bien quand même que tu n’aies pas de soucis à cause de moi.

Tu lui souris et reviens à sa hauteur tandis que vous gagnez le quartier général. Sur place, Kayla t’entraîne dans les couloirs du quartier, et tu la suis, déterminé à ne rien laisser te distraire. Heureusement, il n’y a pas grand monde dans les couloirs, aucune connaissance à saluer et avec qui échanger quelques mots dans une vaine tentative de repousser l’échéance. Tandis que ton amie frappe, tu te demandes qui tient la permanence aujourd’hui. Azrael ? Il a déjà noté tes réticences, ta réserve à son égard. Tu ne veux pas lui donner davantage d’informations. Mais un inconnu ou une inconnue… ce n’est pas la même chose qu’un psychomage, on ne te demandera pas de déballer ta vie, mais ça reste quand même un étranger qui s’approchera de toi. Cependant, ce sera peut-être plus neutre qu’avec quelqu’un qui te connaît déjà un peu, qui a déjà eu l’occasion de t’observer. Tu n’en sais rien, l’angoisse brouille tes réflexions, laissant revenir tes envies de fuite. Même toi, tu restes surpris par la façon dont c’est prégnant, impératif. « Fuis, tu verras après », « fuis et ça ira ». Ne surtout pas affronter ce genre de choses en face, comme si quelque chose en toi redoutait que ce soit le coup de trop. Mais il n’a rien pu t’arriver, n’est-ce pas ?
C’est une femme qui vous accueille, et sur le coup ce n’est pas plus rassurant qu’un homme, avec sa tenue de médicomage, dans ce bureau qui ressemble… eh bien, à ce qu’il est : un cabinet médical d’appoint. Ton ventre se noue. Kayla la salue en premier, gardant les devants, tandis que tu restes sur le seuil et cours après les mots qui semblent se bloquer à mi-course, dans ta gorge. Ses paroles t’interpellent. Expertise, ça appelle trop un examen.

— Bonjour, Madame. En fait, ce serait plutôt pour… un avis.

Tu sais ce que tu es en train de faire. Une fois de plus. Kayla se tourne vers toi, te demandant si elle t’attend dehors. Ce serait sans doute le plus logique, tu es adulte, tu devrais pouvoir suivre une consultation médicale sans souci et il n’y a pas forcément besoin que ton amie entende tout, elle n’en a pas nécessairement envie non plus, tu peux parfaitement lui faire un compte-rendu ensuite. C’est le plus logique et le plus normal. Tu retiens de justesse le « oui » que tu es sur le point de prononcer. Parce que si elle sort, tu sais très bien ce que tu vas faire. Les mots sont tout prêts à sortir. « En fait, ce n’est pas très grave, madame, mais mon amie s’inquiète et je me suis dit que ça la rassurerait que je vienne vous voir », et l’explication est là aussi « je ne dors pas très bien en ce moment, je fais pas mal d’insomnies, mais avec les événements, vous comprenez, c’est juste de la fatigue », avec davantage d’enrobage et de subtilité, mais l’idée est là. La médicomage te fournirait des potions de sommeil et ne chercherait pas plus loin, et tu pourrais dire à Kayla qu’ « elle a dit que ce n’était pas grave », parce qu’évidemment tu n’aurais pas abordé le vrai problème. Et tu n’es pas sûr que, seul face à la médicomage, tu ne cèdes pas à la facilité du mensonge, même si tu te haïrais ensuite de tromper ton amie – est-ce que tu serais même capable de lui mentir sur un tel sujet sans qu’elle devine rien ? Tu en doutes. Les deux femmes t’observent et tu finis par lâcher :

— Je préférerais que tu restes. Si ça ne te dérange pas.

Le visage de la médicomage reste avenant mais elle affiche un air sérieux. Elle a l’air de se rendre compte que la situation n’est pas simple. Une fois que vous êtes installés, elle se tourne vers toi :

— Alors, dites-moi ce qui vous amène ?

Tu tergiverses une dernière fois et te jettes à l’eau :

— Il s’est passé quelque chose de bizarre ce matin. C’est comme si… comme si j’avais fait une sorte de black-out de la journée d’hier et de la soirée, je ne me rappelle plus ce que j’ai fait ou dit. Et je ne me sentais pas très bien ce matin, avec des nausées et des vertiges. Je suis étudiant à Poudlard, et j’avais l’impression de ne plus savoir ce que j’y faisais, j’ai même eu du mal à reconnaître Kayla qui est ma meilleure amie…

Tu ajoutes rapidement :

— Tout s’est arrangé au fil de la journée, je me sens mieux, même si je ne me souviens pas vraiment d’hier. C’est ce qui nous a poussés à venir vous voir.

Tu jettes un coup d’œil à Kayla :

— C’est tout, je crois ?



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Mer 8 Juin - 23:13

Tu sais, je suis ton amie
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Je suis plutôt du genre à fourrer mon nez dans les affaires des autres. Je l’avoue, je suis de ceux qui apprécient les ragots, les commérages et autres petits secrets. Pour autant, étrangement diraient certains, j’ai toujours respecté ceux d’Eirian. Je n’ai jamais osé révéler à qui que ce soit les choses qu’il m’avait confiée puisque cela témoignait de la confiance qu’il m’accordait mais aussi du caractère atypique de notre relation. Il faut dire que je crois que cette amitié m’est tombée dessus sans que je ne cherche à la provoquer, sans que je ne cherche à me faire de nouveaux amis. Eirian s’était tout simplement imposé dans ma vie alors qu’il n’y avait -à la base- pas grand-chose qui pouvait nous relier. Nous n’avions pas le même âge, nous faisons partie de deux maisons différentes et ses hobbies n’avaient rien à voir avec les miens. Eirian pouvait passer son temps à lire des bouquins dont je me contentais de regarder brièvement la quatrième de couverture tandis que je m’amusais sur mon balai ou que j’étais assise à pouffer auprès de Maxime. Deux êtres totalement différents mais que les idéaux avaient réuni. Nous nous battions tout deux pour le même combat avec l’idée qu’un jour, nos enfants pourront grandir dans un monde où la paix règnera entre les deux communautés -magique et moldue-.

J’ai toujours respecté les étrangetés d’Eirian, les petits mensonges qu’il me glissait ci-et-là, comprenant qu’il s’agissait de ses méthodes à lui, de son moyen de se protéger d’une vérité parfois trop angoissante. Lorsqu’il m’a laissé entrer dans son univers et que j’ai pris conscience de l’intensité de ses maux et de ses blessures, j’ai été bouleversé par sa force et sa ténacité ; malgré tout, il n’abandonnait jamais. Du moins, il n’abandonnait jamais lorsqu’il s’agissait de n’importe qui d’autre que lui. Eirian avait cette fâcheuse tendance à en oublier qu’il avait le droit lui aussi d’avoir mal, qu’il avait le droit lui aussi de se plaindre, qu’il avait le droit lui aussi de se considérer comme une personne méritant de l’attention. Il avait toujours eu tendance à faire passer les autres avant lui mais aujourd’hui, il allait falloir que cela change. J’étais là aussi pour qu’il ne n’oublie pas à qui il a affaire ; une jeune femme relativement têtue qui ne lâchera rien. J’ai mon caractère et il le sait : si j’ai pu laisser couler quelques petites choses, son « malaise » de ce matin me prend aux tripes et je crois que je n’arrêterai pas tant que je n’aurai pas eu de réponses à mes questions.

Une chose est certaine, je ne veux plus jamais le voir dans cet état. Et si pour cela, je dois le tirer jusqu’au quartier général de l’Ordre, je le fais sans hésiter un seul instant. « Et bien parfait, nous sommes donc d’accord. » dis-je lorsqu’il n’a guère envie que cela ne recommence. « Je suis certaine que oui. » ajouté-je lorsqu’il concède qu’étant donné la nature des symptômes, les médicomages allaient probablement pouvoir établir un diagnostic sans avoir besoin de procéder à une osculation.  Nous poursuivons notre route tranquillement jusqu’au douze square Grimmaurd et j’avoue être rassurée en voyant l’immeuble se dessiner devant nous. Maintenant que nous sommes là, il ne risque plus de s’échapper, du moins je l’espère. « Franchement Eirian, ose me dire que tu ne te ferais pas du soucis pour moi si c’était à moi que cela était arrivé ce matin. » Il ne pourra jamais réfuter cette affirmation. Je pense même qu’Eirian m’aurait forcé à aller à l’infirmerie immédiatement. Pour ma part, ma faiblesse et l’habitude qu’avait Eirian à m’embobiner pour refuser des soins médicaux m’avait empêché de le faire mais je ne ferai pas la même erreur plusieurs fois.

Nous franchissons la porte du quartier général et une fois n’est pas coutume, je ne me précipite pas vers les cuisines. Nous nous dirigeons rapidement vers la permanence médicale où une femme nous accueille. De prime abord, je la trouve sympathique et j’espère qu’elle pourra nous aider. J’expose notre requête et immédiatement, Eirian rectifie mes propos. Je lève la tête vers mon ami et je me demande ce qui ne va pas dans les termes que j’ai employés avant de comprendre que cela le heurte probablement d’entendre parler d’expertise médicale. Surtout après ce qu’il a vécu. Je me contente alors d’hocher la tête avant de lui dire que je vais l’attendre dehors. Après tout, il n’a sans doute pas envie que j’entende toutes les questions intimes et personnelles qu’elle s’apprête probablement à lui poser. C’est légitime que je patiente à côté mais Eirian me demande de rester "si cela ne me dérange pas". Je murmure : « Bien sûr que non. Au contraire. » Je suis là pour lui, comme toujours. Je m’installe dans un des fauteuils et je regarde Eirian détailler le récit de ce qu’il s’est passé aujourd’hui. Je lève les yeux au ciel lorsqu’il parle de bizarre. La médicomage remarque mon comportement et me jette un regard en biais. En réalité, le mot inquiétant correspondrait peut-être davantage. Mon cœur bat à tout rompre tandis qu’Eirian lui offre une vision un peu édulcorée de ses symptômes. Lorsqu’il demande si cela est tout, j’ajoute : « Pour aujourd’hui, il était aussi très pâle et incohérent. Je ne dirai pas que tu as eu du mal à me reconnaître Eirian, tu ne m’as pas reconnu. » dis-je en triturant mes mains qui s’agitent. « T’étais comme dans un état second en fait. Comme si tu venais d’une autre dimension. Comme si tout te semblait inconnu. Que tu ne reconnaissais rien, j’ai eu l’impression que tu avais tout oublié. » Je respire doucement et je dis : « C’est vrai que cela s’est amélioré dans la journée. Mais… » Les mots se meurent sur mes lèvres et j’avoue : « C’est pas la première fois. »

Ma gorge se noue à cet aveu. Bien évidemment, la médicomage ne laisse pas passer cette information et cherche à creuser dans cette direction. « Qu’est-ce que vous voulez dire par ce n’est pas la première fois ? Il a déjà eu ce genre d’absence ? » demande alors la médicomage. Elle se tourne vers moi, comme si j’étais un interlocuteur de confiance et je demande tacitement à Eirian son autorisation pour continuer de parler. Je me sens gênée de parler de lui comme ça alors qu’il est présent dans la pièce mais je suis déterminée à exposer les symptômes d’Eirian le plus clairement possible. « Oui. Mais pas comme ça. Disons que d’habitude, c’est plus… Des oublis. Il oublie qu’on s’est vu la veille ou qu’on a fait quelque chose ensemble dans la journée. Je mettais ça sur le compte de l’épuisement… Il faut dire qu’on travaille beaucoup… » Elle fronce les sourcils et commence à prendre des notes sur un calepin. « Qu’est-ce que vous étudiez à Poudlard ? » Je réponds : « La protection magique. On participe au club de duel et on fait partie de l’ordre. On vient aux réunions, on est souvent ensemble en fait. » Et cela me frappe soudainement. « Et… Je me suis pas inquiétée, je mettais ça sur le compte de la fatigue… » Je répète cette information. Je baisse la tête, honteuse, les larmes me montent aux yeux lorsque je me rends compte que je n’ai rien vu venir. Je suis une amie pitoyable.


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Mar 14 Juin - 22:00
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« petite citation »
Tu n’arrives pas encore à passer ouvre l’habitude du secret, ancrée comme un réflexe chez toi. Pendant dix ans, tu as dissimulé autant de choses que tu as pu à ton sujet, avec ta mère pour seule confidente. Même adolescent, c’était vers elle que tu te tournais plutôt que des condisciples, parce que tout ce que tu aurais pu leur dire aurait été tronqué – et c’était plus simple de ne pas nouer de liens, de ne pas avoir à expliquer pourquoi tu ne pouvais pas inviter d’amis chez toi, de ne pas te donner de possibilités de te trahir, qu’une personne trop curieuse mette à mal tes mensonges sur ta famille. Alors, tu t’es acharné à te rendre aussi invisible que possible au niveau social – t’autorisant seulement à briller sur le plan scolaire, parce que ça au moins c’était vrai et que ça renforçait ton identité sorcière – et tu t’es construit avec la seule présence de ta mère, étudiant les autres sans t’en approcher.

Quand elle a disparu, tu t’es retrouvé d’autant plus seul, sans personne à qui te confier, sans avoir l’idée de chercher de l’aide auprès de quelqu’un – et de qui, de toute façon ? Personne ne pouvait savoir, tu ne pouvais pas révéler tes liens avec le Blood Circle. Alors, tu t’es débrouillé comme tu as pu pour survivre seul dans les rues de Londres et échapper aux hommes de ton père, sans être majeur dans aucun des deux mondes. Ta mère t’avait plus ou moins préparé à l’éventualité que vous soyez séparés, mais tu y croyais moins les dernières années – et tu t’en es beaucoup moins bien sorti qu’elle ne devait s’y attendre. Quoi qu’il en soit, tu as continué de tout gérer par toi-même, essayant d’enfouir les pires moments au fond de toi pour tenir, ne pas t’effondrer. Comment faire autrement ? Tu ne pouvais pas te plaindre ou révéler ton mal-être sans mettre à mal le reste ; maintenir les apparences t’a coûté énormément d’énergie mais cela t’a aussi aidé à ne pas t’écrouler en te donnant un objectif. Elise a bien essayé de te faire parler, de comprendre ce qui n’allait pas à l’époque – et c’est presque ironique que ce soit celle qui était alors ta rivale qui soit la seule à être venue te parler. Parfois, tu te demandes ce que ça aurait changé si tu lui avais parlé de l’agression, si tu aurais mieux vécu la suite plutôt que de te laisser étouffer par les angoisses et les cauchemars. Tu ne sais pas – et ce n’est pas une réponse que tu auras.

Cela ne fait que quelques mois que tu as commencé à t’ouvrir, à semer la vérité chez les autres. Pas assez pour que quiconque sache tout, mais tu as quand même déposé tes deux plus lourds secrets. Et malgré les assertions d’Abigail, tu n’aurais jamais imaginé que ça se passe aussi bien. Que tu trouverais des personnes avec qui tu pourrais réellement parler et même évoquer tes problèmes, et qu’elles t’aideraient, parce que c’est ce que les amis font. Tu le vois avec Kayla, toujours présente à tes côtés, et tu ne mesures pas tout le bien qu’elle t’a apporté depuis votre rencontre. Tu as toujours été beaucoup trop sérieux, et tu l’es devenu d’autant plus à l’université, focalisé seulement sur ton envie de réussir et de survivre. Les cours, le sport, tout était tourné vers cela. Avec elle, tu as appris à profiter un peu plus des choses. Les entraînements à la course se sont largement détendus au fil de vos conversations, elle t’a réappris à sourire, à rire un peu, à profiter un peu plus, même si tu n’arrives jamais complètement à oublier le reste. Tu t’es bien plus ouvert avec elle qu’avec n’importe qui d’autre et elle est devenue un élément essentiel de ta vie, un roc solide et stable sur lequel tu peux t’appuyer. Même quand elle t’emmène là où tu n’as pas envie d’aller, et tu sais qu’elle a totalement raison. Et malgré ton inquiétude, la peur de ce que cette crise cache, tu es soulagé de ne pas affronter ça seul. Tu ne pouvais pas lui cacher ton état, mais lui parler n’a quand même pas été simple, et depuis, tu essaies de minimiser – parce que tu ne sais pas faire autrement, parce que tu ne sais pas parler de tes ennuis et que la solitude s’est insinuée partout en toi, rampante et sournoise, jusqu’à faire partie de toi.

Tu hoches la tête lorsque Kayla souligne que vous êtes d’accord sur le fait que vous ne voulez pas voir cette situation se reproduire. Tu n’es pas sûr qu’elle soit pleinement convaincue sur l’absence d’examen, mais sa réponse te suffit, et tu te décides à la suivre. Le quartier général de l’Ordre finit par apparaître devant vous. Kayla sort alors l’argument imparable en inversant vos situations. Oui, si c’était elle qui ne t’avait pas reconnue, qui avait présenté la même confusion… tu imagines sans mal la panique qui se serait emparée de toi.

— Je ne t’aurais sans doute même pas laissée petit-déjeuner avant de te traîner à l’infirmerie ou devant un médicomage, tu admets, reconnaissant implicitement qu’elle a raison sur toute la ligne. C’est… J’ai juste l’habitude de gérer par moi-même.

Enfin, « gérer »… elle sait très bien ce que ça veut dire, venant de toi. C’est la même chose que ce que tu lui as expliqué en septembre, le fait que tu ne parles de tes ennuis à personne, même pas à « tes parents ». Tu te doutes que ça doit l’interpeller et qu’elle doit se poser de plus en plus de questions à ce sujet.

La médicomage semble plutôt bienveillante et ça te rassure. Elle sera peut-être davantage à l’écoute, même si tu n’as pas l’intention de montrer à quel point cette consultation te stresse. Lorsque Kayla propose de te laisser seul avec elle, tu es déjà en train d’élaborer toutes les manières possibles de fuir sans en avoir l’air. Mal à l’aise, tu lui demandes de rester, tu ne te fais pas assez confiance pour bien appréhender la situation. À ton grand soulagement, ton amie accepte de rester.

— Merci.

Tu commences à expliquer ce qui s’est passé. La médicomage jette un coup d’œil vers Kayla, elle a dû réagir à une de tes formulations. Conscient de ne sans doute pas être aussi fidèle à la réalité qu’il le faudrait, tu la laisses développer – c’est elle qui t’a vu aussi, qui sait ce que ça donnait de l’extérieur, alors que tu n’en as aucune idée. Tu hoches la tête quand elle précise que tu ne l’as vraiment pas reconnue. Une pointe d’angoisse te tord le ventre tandis qu’elle met les mots sur ton ressenti, bien plus précis que ton petit résumé factuel. C’était totalement ça. « Un état second » – tu n’aimes pas l’expression, du moins ce qu’elle implique, mais oui, tu savais où tu étais et en même temps tu avais l’impression d’évoluer sur un autre plan de réalité. Pas tout à fait de la même façon dont tu déréalisais il y a quelques années, cette impression d’être un peu hors de ton corps, mais il y a des échos. Et ça accentue ton malaise.
Kayla mentionne aussi que ce n’est pas la première fois, attirant aussitôt l’attention de la médicomage. Elle a l’air de trouver ton amie plus fiable que toi pour recueillir des informations et tu hoches la tête devant le regard de Kayla. Ça ne te dérange pas qu’elle continue d’expliquer les choses.
Présenté comme ça, ça devient de plus en plus inquiétant. Tu essaies de te rappeler les points communs entre ces jours-là, c’était souvent le lendemain de soirées que tu passais à Londres, que ce soit pour l’Ordre ou le travail. Tu as du mal à convoquer des souvenirs précis, des dates ; tu n’as rien noté, préférant laisser couler. Mettant tout sur le compte de la fatigue, comme Kayla, et essayant d’étouffer cela au mieux. La culpabilité de ton amie te bouleverse.

— Ce n’est pas ta faute, Kayla, tu n’y es pour rien,
tu souffles, essayant de la réconforter, moi aussi, j’ai mis ça sur le compte de la fatigue, l’Ordre, les cours, les missions… Et j’ai… j’ai beaucoup minimisé, je pensais que ça passerait, je ne voulais pas t’inquiéter, ni que ça se remarque… Sans toi, je ne serais même pas là.

La médicomage revient vers toi.

— Pourquoi ne vouliez-vous pas que cela se voie ? Depuis combien de temps est-ce que cela dure ?


Tu hésites. Les dates sont floues, tu n’as pas remarqué le problème tout de suite.

— Quelques mois, peut-être ? Ce n’était vraiment pas grand-chose, je n’y ai pas vraiment prêté attention au début…


Tu jettes un coup d’œil à Kayla pour voir si elle a des éléments plus précis. La médicomage fronce les sourcils, ta réponse a l’air de la préoccuper.

— Est-ce que vous faisiez des choses particulières ces jours-là ?

— Non. Enfin, des choses pour l’Ordre, ça m’arrive de travailler un peu à Londres aussi, mais c’est tout.

— Et est-ce que dans vos missions pour l’Ordre, il vous est arrivé… un événement plus dur que les autres ? Quelque chose de traumatisant ?

Où est-ce qu’elle veut en venir ? Tu n’as rien vécu de tel avec l’Ordre et quant au reste… ça ne peut pas venir de là, ça remonte à trop longtemps. Tout ça commence à ne vraiment pas te plaire, et tu te tends malgré toi. Croisant mentalement les doigts pour que Kayla ne te contredise pas, tu réponds :

— Non. On voit des choses difficiles pendant les batailles, mais je n’ai pas eu de choc traumatique. Vous pensez que ça peut être une conséquence de la fatigue ? Une maladie, peut-être ?

Son air préoccupé ne te rassure pas. Sans te répondre directement, elle reprend :

— Il va falloir que je vous examine. Avec un sortilège tout d’abord, et probablement une prise de sang pour compléter l’analyse.

Tu ne retiens pas un mouvement de recul et un regard vers Kayla, mais tu te doutes que tu ne pourras pas y échapper.


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This is how it feels when you're bent and broken, this is how it feels when you take your life back || Kaylan 21013008104866668 This is how it feels when you're bent and broken, this is how it feels when you take your life back || Kaylan M-daille-Eirian

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On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
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To wanna surrender ?
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Sam 2 Juil - 12:07

Tu sais, je suis ton amie
Si t'as des soucis, j'ai les mêmes aussi
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Je suis là pour Eirian. Uniquement pour lui. Bon, peut-être un peu pour moi aussi parce que je refuse de ressentir cette sensation à nouveau. Je refuse de me sentir à nouveau si impuissante, si démunie, sans avoir quoi faire ni quoi dire. J’avais été totalement perturbée par le comportement du jeune Serdaigle, sidérée en comprenant qu’il ne me reconnaissait pas et que son état était des plus inquiétants. Mon erreur fut de ne pas l’emmener directement voir un médicomage, j’aurais dû le forcer mais je n’en ai pas eu le courage. Depuis que je connais Eirian, j’ai systématiquement choisi l’option d’arrondir les angles avec lui, de ne pas le brusquer, de ne pas aller à l’encontre de ses désirs mais je sais que j’ai manqué à tous mes devoirs en agissant ainsi. Il tente encore une fois de m’embobiner mais cette fois-ci, je refuse et je ne me laisse pas faire ; je tente de lui faire comprendre que si les situations avaient été inversées, il est probable que je n’aurai pas eu le choix, il m’aurait trainé jusqu’à Théo Greengrass sans me demander mon avis. Je fais la même chose désormais, je ne lui demande pas son avis non plus. S’il essaye encore une fois de se dérober, je pense que je vais l’assommer et le conduire en consultation moi-même. Parole de Rausale. J’ai beau être conciliante, quand j’ai une idée en tête, il est bien difficile de me la faire sortir et mon cœur qui bat la chamade ne trouvera le répit qu’une fois qu’un médicomage nous aura rassuré sur les symptômes du jeune homme. « Voilà, donc tu peux comprendre pourquoi j’insiste tant. » dis-je lorsqu’il concède le fait qu’il ne m’aurait pas laissé aller en cours si j’avais été dans un état pareil. « Mais Eirian, tu n’as plus besoin de gérer tout ça tout seul, je suis là avec toi, comme je te l’ai promis. Laisse-moi t’aider, s’il-te-plait. » La négociation étant bien engagée, une fois qu’Eirian a cédé, nous continuons notre chemin et je suis soulagée d’arriver au 12, square Grimmaurd. Maintenant, il ne peut plus vraiment reculer.

Une fois installés auprès de la médicomage de garde, je suis rassurée par la gentillesse qui émane de cette personne et je suis soulagée d’être enfin auprès d’un professionnel de santé qui va pouvoir aider Eirian. Ce n’est pas la première fois que je lui suggère d’aller consulter mais à chaque fois je me suis heurtée à un mur. Eirian est têtu, bien plus têtu que je ne l’aurai pensé pour un Serdaigle et je sais que derrière cet entêtement se dissimule la crainte qu’on vienne gratter un peu trop profond dans ses failles. Je le connais suffisamment désormais pour m’en rendre compte alors qu’avant je mettais vraiment cela sur le fait qu’il aimait se débrouiller par lui-même, se débrouiller seul. Mais une fois n’est pas coutume, Eirian souhaite que je reste auprès de lui et j’accepte sans hésiter un seul instant. Qu’il place sa confiance en moi me touche et je m’installe doucement. J’ai le ventre noué et j’ai peur de ce que la médicomage pourrait bien dire, des questions qu’elle pourrait bien poser. « L’interrogatoire » débute doucement. Eirian évoque ses symptômes et j’essaie de compléter du mieux que je peux en donnant un avis extérieur. Il est vrai que son attitude m’a tellement interpellé et inquiété que j’utilise des mots forts, des mots qui marquent car je n’ai pas envie que cette « absence » soit prise à la légère. Je veux des réponses pour Eirian. Mais en même temps, je regrette de ne pas m’être réveillée plus tôt, de ne pas avoir porté attention à tous les petits signaux qui auraient pu m’alerter bien avant. Et pourtant, il y en avait eu des signes mais je n’avais pas su les voir, j’avais été aveugle. La culpabilité m’assaille tandis que je constate à quel point je suis une amie déplorable. Eirian mériterait mieux que moi. Je conclue mon explication en baissant la tête, honteuse, retenant les larmes qui ont envie de couler sur mes joues. Mon ami tente de me réconforter en disant que rien n’était de ma faute. Mais je ne peux m’empêcher de penser que j’aurai dû être plus vigilante, plus attentive, plus à l’écoute peut-être. Lorsque la médicomage demande depuis combien de temps cela dure, je me mets à réfléchir en même temps qu’Eirian qui estime le début des symptômes à quelques mois. Je précise : « Cela fait plus d’un an Eirian, j’ai l’impression que je t’ai toujours connu comme ça… Mais peut-être que je n’y prêtais pas autant attention au début… » Évidemment, puisqu’au début, nous n’étions que deux élèves qui étudiaient ensemble lors des intercours ou à la bibliothèque ; j’ai commencé à remarquer ses absences à partir du moment où nous nous sommes rapprochés et lorsque nous avons commencé à faire des activités ensemble en dehors du tutorat. Les questions s’enchaînent et lorsqu’ils cherchent ensemble les moments où cela arrive, je réfléchis intensément. Je me permets d’ajouter : « C’est vrai que ça arrive souvent quand tu sors de l’école en réalité ou que tu as fait quelque chose sur Londres la veille. » J’échafaude mille hypothèses dans ma tête, tentant de faire du lien, me demandant si des allergies pourraient causer ce type de symptômes. Mais des allergies à quoi ? A l’air londonien ? Si cela était dans l’air, les trois quarts de la population serait touchée, cela ne peut pas être cela. Je n’arrive pas à comprendre.

Mes épaules se crispent lorsqu’elle vient gratter du bout des doigts une des problématiques d’Eirian. Son agression. Je n’arrive même pas à mentaliser ce qui lui est vraiment arrivé, tant cela m’est insupportable d’imaginer à nouveau mon ami dans les griffes de son violeur. Je reste impassible, gardant pour moi ce secret qu’Eirian m’a demandé de ne jamais révéler ; et ce n’est pas parce que cette médicomage en impose avec son statut que je vais manquer à ma promesse. Eirian lui offre quelques pistes de réflexion mais elle ne s’y attarde pas vraiment, demandant un examen et une prise de sang. Je me mords les lèvres ne sachant pas comment me positionner vis-à-vis de sa demande. Il est peu probable qu’Eirian accepte qu’elle l’examine. Tiraillée entre mon besoin de réponse et l’envie de préserver Eirian, je la questionne dans un premier temps sur la finalité des examens proposés. « A quoi va servir le sortilège exactement ? Cela permettra d’éliminer quelles hypothèses ? » Quant à la prise de sang… Je pense qu’elle serait utile, que cela pourrait permettre de vérifier au moins que cela ne soit pas dû à une carence ou quoi que ce soit. Je regarde mon ami et je peux lire dans son regard toute la détresse qui s’installe à l’idée même qu’elle puisse le toucher. Il s’est instinctivement reculé et je comprends aisément pourquoi même si la médicomage doit se demander ce qu’il se passe. Je me rapproche de lui et je lui dis : « Tu penses ça peut le faire au moins pour la prise de sang ? » La médicomage nous regarde étrangement, surprise par les mots que j’emploie. Alors je mens effrontément : « Il a la phobie des aiguilles. » Un mensonge de plus ou de moins… Je ne veux pas qu’Eirian ne sente mal à l’aise, je ne veux pas qu’elle le touche et que cela accentue sa crainte des médicomages et ses angoisses relatives au contact humain. Je ne veux pas qu’elle ruine tous les efforts qu’il fait au quotidien pour combattre cet effroi. « Vous avez pas un moyen magique d’effectuer la prise de sang sans contact ? » Après tout, si c’est possible pourquoi s'en priver ? Je relève les yeux vers Eirian, pleine d’espoir. Nous voulons des réponses, mais pas à n’importe quel prix. Je sais ce qui est en train de se jouer dans l’esprit d’Eirian ; il est en train d’évaluer la balance bénéfice-risque et personnellement je n’ai absolument aucune idée de ce qu’il va décider.

KoalaVolant


 

GRYFFONDOR POWER

Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.

KoalaVolant

This is how it feels when you're bent and broken, this is how it feels when you take your life back || Kaylan FsFf3wGn_o
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Eirian Howl
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Lun 18 Juil - 21:24
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« petite citation »
Tu as été seul un peu trop longtemps, obnubilé par la nécessité de survivre à tout prix par tes seuls moyens. Avoir quelqu’un à tes côtés ne t’est pas familier, même si tu le redécouvres ces derniers mois, notamment avec Kayla. Elle est devenue essentielle à ta vie, par son amitié sans faille, son soutien, ses encouragements. Tu as commencé par être son tuteur, mais maintenant tu te demandes qui tutore vraiment qui. Sans elle, tu ne serais sans doute pas là aujourd’hui, en route pour voir un médicomage. Tu aurais essayé d’enterrer tes symptômes, de les oublier, de faire comme si de rien n’était – parce que d’une certaine façon, c’est ce qui t’a permis de tenir ces dernières années, après ton agression. Tu ne pouvais pas t’effondrer. Mais tu approches de plus en plus de tes limites, tu ne peux pas continuer de tout plonger dans le chaudron bouillonnant que tu as dans la tête. Ça va finir par exploser et tu en es déjà passé près plusieurs fois. Mais il a fallu toute la force de persuasion de Kayla pour faire céder ton entêtement et te traîner jusqu’au quartier général de l’Ordre voir enfin un médicomage. Tu hoches la tête. Bien sûr que tu comprends son insistance. Tu en aurais fait de même, voire pire. Et tu as encore du mal à comprendre que tu n’es vraiment plus seul – ce n’est pas la faute de Kayla qui te le redit souvent, seulement de ton cerveau qui a du mal à l’accepter. Reprogrammer ton logiciel intérieur nécessite du temps ; il y a tant de réflexes et d’habitudes acquis au fil des années qui ont encore le dessus dans ce genre de circonstances. Mais Kayla les défait petit à petit et tu ne t’en plains pas.

La médicomage ne te met pas à l’aise malgré son attitude bienveillante ; tu fuis les soignants plus que de raison. Leur fonction, leur tenue… tout cela t’angoisse. Il y a bien sûr tout ce que tu dissimules, mais jusqu’à ces derniers mois, les médecins ne t’effrayaient pas, c’était simplement des gens que tu évitais par nécessité pratique. Maintenant, te retrouver dans la même pièce que l’un d’eux, que ce soit elle ou Azrael, te laisse sur un qui-vive permanent et tu as surtout envie de fuir. Cette fois, tu ne le peux pas. La présence de Kayla te rassure ; avec elle, il ne peut rien se passer de mal. Tu n’es pas seul. Tu te raccroches à cette idée pour endurer les questions de la médicomage et ton amie apporte des compléments précis à tes réponses parcellaires. Sa culpabilité te touche et tu essaies de la rassurer. Le seul vrai responsable de la situation, c’est toi, parce que tu as trop l’habitude de mentir et de dissimuler. Tu lui en as montré le moins possible, elle ne pouvait pas deviner.
La médicomage t’interroge sur la durée de tes symptômes. De nouveau, Kayla complète de façon bien plus précise que toi. Ton cœur accélère en entendant ses mots. Plus d’un an. Tu n’avais pas réalisé.

— Plus d’un an, tu répètes malgré toi, sans vraiment y croire.

Tu ne t’en es pas rendu compte – mais ça fait des années que tu dors mal, que tu as des cauchemars et des insomnies, alors un changement de plus ou de moins… tu n’y as pas vraiment prêté attention. Mais si ça remonte à aussi longtemps… Tu te rappelles à quel point tu te sentais mal au printemps, perpétuellement épuisé, les nerfs à vif, à la limite de rentrer dans le mur. Tu n’en pouvais plus, c’est le moment où tu as commencé à ne vraiment plus tolérer le moindre contact, ni à supporter le moindre vêtement un peu serré. Le moment où tu as commencé à te blesser aussi, parce que c’était le seul moyen à ta portée d’apaiser tes angoisses de plus en plus envahissantes. Le soutien d’Abigail, de Sean et de Kayla ainsi que ta décision de recourir à une potion de sommeil sur mesure ont atténué les choses, mais ton mal-être n’a jamais disparu, tu gardes l’impression d’être au bord d’une crise d’angoisse perpétuelle. Si tu n’avais pas eu leur amitié… La situation serait bien, bien pire, et tu ne l’avais pas vraiment réalisé. Pas aussi clairement. Est-ce que tous ces éléments pourraient être liés ? Towsen se glisse dans ton esprit. C’est en février qu’il t’a mis la main dessus – mais il y a seulement eu le Véritasérum, pas de sortilège, et tu doutes que quelques gouttes de la potion puissent avoir de telles séquelles. À moins qu’il n’ait fait autre chose ? Ton ventre se tord.
La médicomage essaie de te faire préciser les moments où ces oublis se produisent. Tu penses aux missions de l’Ordre, aux soirées où tu travaillais à Londres. Kayla valide ton hypothèse. Londres, dès que tu sors de l’école. Ça n’a aucun sens – ou alors, ça en a un, terrifiant, et tu ne veux pas l’envisager. C’est impossible. C’est impossible. Tu essaies de garder bonne figure face à la médicomage, mais intérieurement tu n’en mènes pas large. Qu’est-ce qui s’est passé pendant tous ces mois ? Quelque chose te souffle que tu vas regretter de ne pas t’être occupé de ce problème bien plus tôt.
Bien sûr, elle évoque la question d’un potentiel traumatisme et tu nies – ça ne peut de toute façon pas être celui que tu as vécu, ça fait trop longtemps. Et tu n’as pas l’impression que ça dure depuis aussi longtemps. Certes, ton impression première était fausse, mais tu aurais quand même percuté plus tôt si ça avait commencé il y a trois ans. Du moins, tu l’espères.
Elle finit par aborder la question de l’examen. Tu as l’impression qu’elle a déjà une idée en tête, qu’elle sait plus ou moins ce dont il s’agit, mais qu’elle ne dira rien tant qu’elle n’aura pas davantage d’éléments. Mais un examen magique et une prise de sang… Kayla s’enquiert du but de ces examens.

— Le sortilège permettrait de détecter d’éventuelles anomalies magiques, c’est ce qu’on utilise pour diagnostiquer certaines maladies du monde sorcier. Pour vous,
fait-elle en se tournant vers toi, la sensation sera proche de celle d’un sortilège de Désillusion, comme si quelque chose vous coulait dessus. Vous ne sentirez rien d’autre et ce n’est pas plus intrusif que cela.

Tu hoches la tête. Des anomalies magiques… c’est sans doute bien plus vaste que les maladies. Ça ne te rassure pas – tu as bien subi les effets des balises anti-magie du Blood Circle, tu en as perdu une partie de ta magie, mais tout est rentré dans l’ordre. Et tes symptômes ont commencé bien avant que le Cercle ne les utilise. Et en octobre 2019, il y a eu ton bref séjour dans leurs geôles. Peut-être que leur technologie t’a davantage affecté que la moyenne des gens. Ce serait presque rassurant.
En revanche la prise de sang… Rien que l’idée te donne envie de tourner les talons, de refuser de toutes tes forces. Kayla le comprend. Tu ne sais pas quoi répondre à cette question. En l’état, tu préfères encore un sortilège lancé à distance qu’une prise de sang. Mais tu n’auras sans doute pas le choix. La bizarrerie de ta réaction n’échappe pas à la médicomage et la présence d’esprit de Kayla te sauve.

— Oui. C’est… c’est un peu stupide comme peur, mais je n’y peux rien. Ça m’est déjà arrivé de faire des malaises à cause de ça.

Autant enfoncer le clou tant que tu y es. Tu redresses la tête avec espoir lorsque Kayla demande s’il y a moyen de procéder autrement pour la prise de sang. La médicomage hésite.

— Ce n’est pas le moyen le plus conventionnel, c’est plus impressionnant que les aiguilles, mais cela vous conviendra peut-être mieux, si vous n’avez pas peur du sang.

— Non.

Tu espères quand même qu’elle ne va pas te charcuter. Elle explique que c’est un sortilège du même genre que celui qui permet d’extraire les pensées de sa tête pour les mettre dans une pensine. Ce sera comme si sa baguette aspirait ton sang et le dirigeait vers la fiole. Effectivement, ça doit être assez perturbant pour la majorité des gens, mais à ce stade, tu prends tout ce qui empêche un contact et te permet quand même de comprendre ce qui se passe. Tu réfléchis sous le regard curieux de la médicomage, jettes un coup d’œil vers Kayla pour y trouver des encouragements. C’est plus pour elle que pour toi que tu vas le faire. Son inquiétude ne disparaîtra pas si vous n’avez pas de réponse, et elle consacrera du temps et de l’énergie à te garder à l’œil au cas où. Tu lui imposes déjà bien assez de choses pour ne pas faire un effort à ton tour. Il n’y aura pas de contact, c’est l’essentiel.

— D’accord. Faites comme ça. Et je suis d’accord pour le sortilège aussi.

Les mots sortent rapidement. C’est comme arracher un pansement. Plus vite ce sera fait, plus vite ça ira mieux et tu pourras sortir d’ici. Tu inspires lentement quand elle pointe sa baguette vers toi. Tu peux le faire. Ce n’est pas très différent du club de duel ou des cours de défense, tu as l’habitude qu’on te lance des sortilèges – sauf que cette fois tu ne te défendras pas. Tu tends ta baguette à Kayla.

— Tu veux bien me la garder, s’il te plaît ?


Autant éviter une réaction instinctive malencontreuse. Tu te demandes soudain si elle détectera les sortilèges sur tes bras, qui dissimulent tes marques. Tu espères que non. C’est un peu tard pour changer d’avis. La médicomage te prévient, puis le sortilège t’atteint et c’est comme elle l’avait décrit. Une sensation un peu humide et plus tiède que le sortilège de Désillusion, qui part de ta tête et coule sur toi. La médicomage fronce très vite les sourcils, puis tu repères son regard sur tes bras, mais elle ne s’y attarde pas. Elle a l’air plus préoccupée qu’avant, comme si son idée se trouvait confirmée. Cependant, c’est d’un ton neutre qu’elle te demande ensuite :

— Est-ce que vous pouvez remonter une manche ?

Tu t’exécutes, soulagé d’avoir pris tes précautions. Voir ton avant-bras indemne, sans les cicatrices, te laisse toujours une drôle de sensation. Elle s’approche et tu te crispes. Tu es debout avant même de t’en rendre compte. Tu ne veux pas la voir penchée sur toi, tu te sens encore plus vulnérable.

— Vous pouvez refuser si vous le souhaitez,
fait-elle.

— Est-ce que ça nous apportera des réponses ?

— Je pense que oui.


Sa voix s’est adoucie. Elle a l’air de comprendre davantage tes réactions, de ne vraiment pas vouloir te brusquer. Est-ce que tu veux vraiment ces réponses ? Mais tu as besoin de comprendre ce qui t’arrive. Besoin de savoir. Tu ne pourras pas t’en sortir sinon. De nouveau, c’est chez Kayla que tu vas chercher ton courage. Elle est là, il ne se passera rien de grave, elle a besoin de savoir elle aussi. Tu as le souffle court, le cœur qui bat trop vite.

— Allez-y. Vite.

Elle se lance, détaillant chaque étape du sortilège aussi vite qu’elle l’exécute. C’est étrange comme sensation, de te voir saigner sans qu’il y ait vraiment de plaie. Ne pas bouger requiert toute ta force de volonté et, tout en gardant un œil sur ce qui se passe, tu te tournes en partie vers Kayla. Lorsque la médicomage annonce que c’est fini, tu recules aussitôt en rabattant ta manche, les jambes flageolantes et des points noirs devant les yeux. Tu t’assois en regardant les deux petites fioles qu’elle a remplies.

— Il faut combien de temps pour les résultats ?

— Je vais lancer les sortilèges d’analyse, il y en a pour une dizaine de minutes. Vous pouvez patienter aussi.

Son attitude bienveillante garde cette tension qui ne te plaît pas du tout. Elle sait quelque chose qu’elle ne te dit pas encore et tu appréhendes son retour. Dès qu’elle est sortie, tu te tournes vers Kayla. Tu te sens toujours mal, sous le contrecoup de l’angoisse éprouvée.

— Merci. Sans toi, je n’y serai pas arrivé. J’aurais préféré tout refuser… Mais c’est important d’avoir ces réponses, j’ai l’impression qu’elle a compris de quoi il s’agit.

Tu profites de l’absence de la médicomage pour revenir sur l’entretien.

— Quand tu as dit que tu m’avais toujours connu comme ça, ça m’a fait penser… Tu te souviens, en septembre, quand je t’ai dit que j’avais l’impression que quelque chose n’allait pas, que c’était de pire en pire sans que je sache pourquoi ? Il y avait quelque chose que je ne comprenais pas. Et je me demande si tout ça n’est pas lié.

Une inspiration.

— Ça me fait peur, j’ai l’impression qu’il s’est passé quelque chose de grave.



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This is how it feels when you're bent and broken, this is how it feels when you take your life back || Kaylan 21013008104866668 This is how it feels when you're bent and broken, this is how it feels when you take your life back || Kaylan M-daille-Eirian

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Kayla Rausale
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Lun 25 Juil - 22:52

Tu sais, je suis ton amie
Si t'as des soucis, j'ai les mêmes aussi
KAYLAN IV, Quartier général de l'Ordre, Février 2021



Un an minimum pensé-je dans ma tête tandis que je tente comme je peux d’accompagner Eirian dans cet entretien médical. J’imagine être la personne qui fréquente le plus Eirian à Poudlard. Il faut dire que lorsque je ne suis pas collée à Maxime, je suis aux côtés du Serdaigle et je gravite entre les deux en fonction de nos emplois du temps et de nos activités respectives. Nous nous voyons de manière plus régulière depuis le début de l’année scolaire, probablement parce que tout a changé à partir de l’été dernier. Notre amitié s’est installée insidieusement mais je dois l’avouer, l’attaque de la forêt a joué un rôle certain dans l’exacerbation de mes sentiments déjà présents pour le jeune sorcier, le propulsant d’ami proche au rang de meilleur ami, sans qui d’ailleurs, je serai probablement morte dans ces bois. Eirian m’avait sauvé et il m’a aidé un nombre incalculable de fois au point que je me trouve parfois bien peu à la hauteur pour l’accompagner à mon tour. Et pourtant, je suis bel et bien à ses côtés aujourd’hui et une seule chose est certaine, je ne lâcherai pas. Évidemment, les mois passés auprès de lui m’ont habituée à ses absences, ses « étrangetés », ses manières bien à lui de faire et de dire les choses tout en sachant que derrière l’homme, se glissaient de nombreux traumatismes datant d’une période qu’Eirian avait du mal à évoquer. Lorsqu’en septembre il m’avait révélé son secret, le choc fut grand pour moi, tant je ne pouvais imaginer ce qu’Eirian avait enduré mais en même temps, j’ai ainsi mieux compris pourquoi il lui arrivait d’agir ainsi, pourquoi il était si secret, pourquoi il était si méfiant. Je sais qu’il ne m’a pas tout dit, je ne suis pas simple d’esprit mais si j’ai saisi une chose avec Eirian, c’est qu’il avait besoin de temps pour accorder sa confiance, pour pouvoir dire et je me fiche du temps qu’il faudra. En réalité, ce moment ne pourrait très bien ne jamais arriver ; peu importe, je serai là dans chaque instant de sa vie pour l’accompagner en tant qu’amie, il pourra toujours compter sur moi, dans les bons moments comme dans les mauvais. Et surtout dans les mauvais en réalité.

C’est aussi parce que j’aime Eirian que je l’ai forcé à venir consulter au quartier général. Parce que ce que je pensais être normal depuis plus d’un an n’a de cesse que de s’intensifier et je commence sérieusement à m’inquiéter pour lui. J’y connais rien en psychomagie mais est-ce que ses absences pourraient être les conséquences de son… viol ? Même dans ma tête, ce mot me fait mal, me semble trop inconcevable à imaginer. Je souffre en silence quand je pense à tout ce qu’Eirian traverse et je lui offre simplement ma présence, mon soutien amical, mais aussi mes inquiétudes. C’est grâce (Eirian dirait à cause) de moi qu’il est là, parce que je ne peux plus supporter cela plus longtemps, que je ne peux plus supporter de ne pas savoir si les absences d’Eirian sont d’ordre psychologique, médical ou… extérieur ? La médicomage pose les questions qu’il faut et nous tentons d’y répondre du mieux que nous pouvons ; je donne des détails quand c’est possible et comme Eirian, au bout d’un moment, je sens qu’elle a une idée derrière la tête mais qu’elle hésite à nous en parler à moins d’être sûre et certaine de ce qu’elle avance. Nous découvrons ensemble que les absences d’Eirian semblent être liées à ses sorties en dehors de l’Université et je cherche comment relier les deux évènements : qu’est-ce qui pourrait bien causer cela ? Je n’en ai pas la moindre idée mais plus nous parlons, et plus je suis persuadée que la médicomage sait puisqu’elle demande à réaliser des examens sérologiques.

Immédiatement, je me tends, consciente qu’il est possible qu’Eirian refuse qu’elle le touche. Je demande à quoi serviront ces examens et sa réponse me crispe davantage. Une maladie magique pourrait-elle expliquer les trous dans l’emploi du temps du Serdaigle ? Lorsqu’elle développe en quoi consiste l’examen, je suis rassurée, pour ce sortilège, elle n’aura pas besoin de le toucher. Mais lorsqu’elle évoque la prise de sang, je me tourne précipitamment vers Eirian, ne souhaitant pas qu’il souffre juste pour que je sois rassurée ; mon inquiétude ne vaut pas son traumatisme. Il est hors de question. J’interviens rapidement en parlant de sa prétendue phobie des aiguilles tant je vois que mon ami est en détresse à l’idée même qu’elle puisse s’approcher de lui. Mon esprit échafaude dix milles hypothèses, une idée me vient à la tête et je me demande si Eirian accepterait que je lui fasse moi-même mais je sais directement que c’est une idée pourrie parce qu’Eirian n’accepte pas plus mon contact que celui d’un autre (sauf quand je suis sous ma forme Animagus mais j'imagine mal la panthère tenir une seringue) et que je ne suis pas infirmière et qu’il risque de tourner de l’œil. Fort heureusement, je n’ai pas besoin de réfléchir davantage car la médicomage propose une autre alternative qui lui conviendra mieux ; je soupire fortement, soulagée. Elle tourne la tête vers moi en fronçant les sourcils et je souris faiblement. Mince. Cela se voit tant que cela que je suis ultra-tendue ? Eirian me donne sa baguette pour que je la lui tienne.

Je me réinstalle ensuite dans le fond de mon siège et patiente pendant qu’elle procède aux examens. Mon regard alterne successivement entre Eirian et la médicomage, tentant à la fois de garder un œil sur mon ami mais aussi de décrypter les attitudes et mimiques faciales de la médicomage et lorsque je la vois froncer les sourcils en regardant le bras du Serdaigle, un pli soucieux s’installe sur mon front. Qu’est-ce qu’elle regarde ? Je n’en ai aucune idée. Suite à cela, elle lui demande de remonter sa manche et je ne comprends pas en quoi cela pourrait aider l’examen. Elle s’approche et Eirian se lève instinctivement et je me redresse moi aussi, tendue en ne sachant pas quoi faire. L’échange qui s’en suit m’est étrange, je ne comprends pas ce qui se joue, je ne comprends pas vraiment ce qu’il se passe ; je reste là, attentive sans comprendre toutes les subtilités de l’examen. La « prise de sang » s’avère impressionnante et je triture mes doigts sans même m’en rendre compte avant que ceux-ci viennent tripoter le bracelet rouge et or qu’il m’a offert à Noël, comme si le toucher l’aidera à lui donner de la force et du courage. Puis, elle termine et explique qu’il lui faut dix minutes pour les analyses. Je commente, nerveusement : « C’est rapide. » J’imaginais que cela durerait plus longtemps, je l’avoue. Peut-être un jour ou deux. Le fait de savoir dans dix minutes m’angoisse plus que je ne l’aurais imaginé. Elle sort de la pièce et Eirian se tourne vers moi pour me remercier.

Je secoue la tête. Il n’a pas à le faire. « Ta force, tu l’as trouvé tout seul. T’as été très courageux d’accepter de le faire, compte tenu du reste. » me contenté-je de dire lorsqu’il me remercie d’avoir été là. « J’ai pas fait grand-chose. » ajouté-je en lui rendant sa baguette magique. « Oui moi aussi j’ai eu cette impression. » Et c’est pour cela que mon cœur bat la chamade et que je suis incapable de demeurer calme. Je ne bouge pas mais dans ma tête, mille questions me traversent et je sens que je ne suis pas au top de ma forme. Eirian me ramène à la réalité en me parlant de septembre, me demandant si je me souvenais de notre discussion. Je réponds faiblement : « Oui. » Je me souviens de tout, des révélations qu’il m’a faites, des secrets qu’il m’a livrés, des mots qu’il a employés. Cela me hante, cela me réveille encore parfois la nuit tant la souffrance et la douleur d’Eirian me bouleverse. « Peut-être… Je ne sais pas quoi te dire… » Alors nous attendons ensemble qu’elle revienne. Une minute passe. Peut-être deux. Je me sens inutile. Les mots me manquent. Encore une fois. Je n’ai qu’une envie, c’est de le prendre dans mes bras mais je sais que c’est impossible. Je croise son regard et sans réfléchir, j’enlève mon manteau que j’avais gardé tellement j’angoissais, je retire mon pull et je sais qu’il va rapidement comprendre ce que je fais. Il me faut moins de deux secondes pour me transformer et m’allonger à ses pieds ; ma gueule vient mordiller ses chaussures pour l’embêter et le bout de son jean avant d’aller réclamer une caresse qu’il m’accorde volontiers. Nous restons là pendant ce qu’il me semble des heures et je sens ma respiration se calmer sous ma forme animale. Je perds la notion du temps tandis qu’Eirian glisse ses doigts dans mon pelage, grattant le derrière de mes oreilles tandis que je ronronne allègrement. C’est devenu une sorte d’habitude entre nous et j’avoue que j’apprécie ce contact qu’il ne pourrait m’offrir si j’étais moi-même. Au bout d’un moment, je me dis qu’elle ne devrait pas tarder à revenir alors je me recule (en n’oubliant pas de mordiller à nouveau les semelles de mon ami au passage) et me retransforme tranquillement. Je m’installe à ses côtés en prenant soin de ne pas être trop proche de lui et mes yeux s’attardent machinalement vers son bras. Je demande alors : « Pourquoi elle t’a demandé de relever ta manche tout-à-l’heure ? » Mais Eirian n’a pas le temps de me répondre car c’est l’instant que la médicomage choisit pour revenir dans la pièce, la mine grave et mon cœur, qui s’était pourtant calmé, repart de plus belle. « J’ai vos résultats. » OUI ET QUOI ? J’ai envie de lui hurler alors que l’attente est insoutenable. Mon regard glisse vers Eirian et je me rends compte que je tremble et que je suis morte de trouille.

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Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.

KoalaVolant

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« petite citation »
Plus vous faites le point sur ta situation et plus elle t’angoisse. Un an que ça dure, un an qu’il se passe quelque chose sans que tu en aies vraiment conscience – sans que tu aies la moindre idée d’où cela vient. Tu as beau fouiller, rien dans ton passé récent ne te permet d’expliquer cela. Les traumatismes sont anciens et nombreux ; tu les connais à force, tu fais avec, à défaut d’arriver à t’en débarrasser, tu connais les contours de tes cauchemars, les insomnies qui suivent et t’empêchent de te rendormir, même si tu as en bonne partie pallié le problème avec les potions d’Hestia – qui masquent les symptômes plus qu’elles ne les guérissent, mais au moins tu dors.
Mais là… tu ne vois pas, tu ne comprends pas et l’idée que tu es passé à côté de quelque chose de grave se fait de plus en plus prégnante. Tu espères que la médicomage aura des réponses, même si les entendre t’effraie. Mais tu ne peux pas rester plus longtemps dans l’ignorance, pas avec les conséquences que cela entraîne. Autant quelques oublis ici ou là pouvaient passer, autant ta crise du matin… tu ne peux pas te permettre que ça recommence, déjà pour ta santé personnelle à laquelle tu essaies de prêter un peu plus attention, ensuite parce que tu as besoin de toutes tes capacités – ou du moins celles qui sont les tiennes à l’heure actuelle – pour continuer d’échapper à ton père.
Cependant, tu as conscience que sans Kayla, tu n’aurais jamais eu le courage de te confronter à un avis médical, dominé par tes angoisses, et tu ne pourras jamais la remercier assez de son soutien, de sa présence à tes côtés. Ses précisions aident déjà bien à affiner la situation, son regard extérieur est plus clair que le tien – et contrairement à toi, elle ne cherche pas à cacher ou minimiser quoi que ce soit. Plus important encore, tu sais qu’elle sera avec toi quoi qu’il se passe et c’est un immense soulagement. Les réponses que tu vas avoir ne te plairont sans doute pas, et tu ne sais pas si tu aurais eu la force d’affronter ça seul – si ça ne risque pas d’être le coup de trop après ce que tu as déjà traversé.

La médicomage aborde la question des examens. Autant le sortilège ne te pose pas trop de problème, tu t’y attendais, et ça reste à distance d’une certaine façon ; autant la question de la prise de sang s’avère plus délicate et Kayla te sauve la mise en bricolant un mensonge sur lequel tu rebondis facilement. Heureusement (ou pas), la médicomage a une autre solution en réserve, qui n’implique pas de contact. Kayla ne cache pas son soulagement ; tu lui souris faiblement tandis que la médicomage se tourne vers elle. Ton amie vit pratiquement les choses aussi mal que toi, sa tension est visible et ça te touche de voir à quel point cela lui tient à cœur, à quel point elle essaie de te préserver.
La médicomage commence par le plus facile pour toi, le sortilège. La sensation reste telle qu’elle l’a décrite, pas agréable, mais pas désagréable non plus. Elle détecte presque aussitôt le sortilège que tu as utilisé pour dissimuler tes marques au cas où. Son regard vers tes bras est sans équivoque – et comme avec Abigail, elle doit bien se douter ce que tu peux avoir à cacher, même si elle n’émet pas de remarque. Tu remontes ta manche, elle ne pourra rien apprendre de plus de visu et tu n’as pas l’intention d’aborder le sujet, ce n’est pas pour ça que tu viens. Ça te met presque mal à l’aise de retrouver ton bras sans rien, comme un décalage qui ne devrait pas exister. Trop net, trop propre, trop lisse, alors que c’est là que rejaillissent tes angoisses.
Kayla se lève en même temps que toi, elle ne doit rien comprendre à ta réaction, à cette brusque tension alors que la médicomage se rapproche. Même à distance, c’est difficile et tu dois prendre sur toi pour ne pas dire non, pour ne pas refuser cet examen. Vous avez besoin de réponse tous les deux. Si la sorcière avait pu s’en passer, elle l’aurait certainement fait au vu de tes réactions. Elle t’offre certes le choix d’arrêter là, mais tu ne peux pas te montrer lâche une fois de plus.
Tu gardes Kayla dans ton champ de vision, à la fois désolé et soulagé qu’elle soit toujours là, c’est de son côté que tu puises la force d’aller jusqu’au bout. Le délai d’obtention des résultats est rapide, ton amie en fait la remarque.

— Oui, c’est ici un avantage de la magie sur la technologie moldue : les sortilèges d’analyse donnent rapidement de premiers résultats fiables.


Une fois la médicomage sortie, tu remercies Kayla.

— Je n’aurais pas réussi sans toi. J’aurais déjà fui depuis longtemps…

Tu récupères ta baguette en la remerciant. Elle partage ton impression quant au fait que la médicomage a déjà une idée derrière la tête. Mais quoi ? Poser et reposer la question ne t’apportera rien au cours des prochaines minutes – et tu apprécies d’autant plus le fait que le délai d’attente soit si court, même s’il te semble soudain interminable. Tu ne retiens pas un coup d’œil vers ta montre. À peine une minute depuis son départ. Vous pourriez faire un tour, au moins dans la maison, mais tu n’en as pas envie. Pour autant, tu te sens comme un loup en cage, tu aimerais savoir ce que la médicomage a compris, ce qu’elle vous cache.
Tu reviens sur tes aveux de septembre – question plus que maladroite, comment est-ce que Kayla aurait pu oublier ce dont tu lui as parlé ? C’était certes un détail par rapport au reste, mais… elle n’a sans doute pas plus que toi oublié un mot de cette conversation. Et tu ne sais pas encore ce que tu vas lui mettre sur les épaules aujourd’hui. Tu aimerais… Tu ne sais pas, les mots te paraissent faibles, tu as beau penser chaque « merci », ils ne te semblent pas à la hauteur. Tu aimerais ne pas être comme ça, ne pas traîner tout ce cortège d’ombres, de blessures et de mensonges qui te hante et avale petit à petit ceux qui t’entourent. Sean, Kayla… Tu aimerais passer outre ; tu as rarement autant regretté de ne pas avoir une vie normale, de ne pas être juste un né-moldu parmi les autres, quelqu’un avec qui on peut rire, plaisanter, s’amuser, sans se demander ce qui va encore lui tomber dessus, quelles horreurs il dissimule. Votre conversation de septembre a laissé des traces chez ton amie.

— Je suis désolé, tu murmures.

Elle manque de mots et tu ne renchéris pas. Vous saurez bien assez tôt, tes hypothèses ne servent à rien, même si les questions continuent de tourner dans ta tête. Le silence s’alourdit, tu cherches comment détendre un peu l’atmosphère lorsque après un regard, Kayla retire son manteau. Tu souris en comprenant ce qu’elle a en tête, ça vous fera du bien à tous les deux. Quelques secondes plus tard, la panthère vient te taquiner et s’attaque à tes chaussures et à ton jean.

— Hé !

Tu lui fais les gros yeux mais tu continues de sourire, la caresses doucement, autant soutien pour toi que réconfort pour elle. Tu ne peux pas la serrer contre toi sous sa forme humaine, alors tu essaies de transmettre tous tes sentiments à la panthère. Tu commences à connaître ses endroits préférés et tu la grattes derrière les oreilles, déclenchant un concert de ronronnements qui t’apaise. Pendant quelques instants, tu oublies presque où tu es, te perds dans la fourrure noire et soyeuse, le souffle chaud de la panthère sur tes jambes, glisses un bras autour d’elle. Le moment passe trop vite, un dernier mordillement sur tes chaussures, tu soupires de façon exagérée, et Kayla se retransforme. Tu t’efforces de garder l’angoisse à l’écart, le délai donné par la médicomage est pratiquement écoulé.
Le regard de ton amie glisse vers tes bras. Tu baisses les yeux sur tes manches tandis qu’elle t’interroge. Tu ne sais pas comment en parler – comment lui dire, à elle, ce que tu fais quand l’obscurité te submerge, mélange de honte, de culpabilité, de crainte qu’elle le prenne mal, qu’elle voie ça aussi, qu’elle s’en veuille de ne pas s’en être rendu compte. Mais si tout est lié… Le retour de la médicomage te dispense de trouver une réponse – une formulation correcte surtout, parce que tu ne veux pas mentir encore, pas alors qu’elle est là pour toi.
Sa mine grave te serre le cœur, elle n’a visiblement pas de bonnes nouvelles et son regard s’attarde un instant sur toi, comme si elle cherchait comment formuler les choses. Sa première phrase achève de te tendre, tu espères bien qu’elle a les résultats. À tes côtés, Kayla tremble. Il est peut-être encore temps de tourner les talons, de faire comme si tout cela n’avait pas existé. Non. Plus maintenant. Tu serres les poings, fermes les yeux une seconde en inspirant profondément, le corps raide.

— Je veux tout savoir. N’essayez pas de nous cacher quelque chose ou de… de tout enrober.


Ton ton est dur, comme ton attitude, mais c’est presque inconscient, comme si tu te préparais à te battre. Tu t’attends à entendre le pire sans savoir quelle forme il prendra exactement. Tu glisses un coup d’œil vers Kayla – elle peut s’éloigner si elle le souhaite, mais tu espères qu’elle restera quand même. Même si tu lui racontais tout ensuite, quelque chose te souffle que ce n’est pas quelque chose que tu auras envie de dire à voix haute. D’expliquer.
La médicomage hésite, baisse le regard sur ses parchemins, finit par le relever. Dépêchez-vous. Tes épaules sont presque douloureuses à force de tension contenue et tu es incapable de te relâcher.

— Je n’ai pas de bonnes nouvelles à vous apprendre, commence-t-elle.

D’accord. Au moins, c’est clair.

— Nous mettrons tout en œuvre pour vous aider…

— Allez-y. S’il vous plaît.

Tu ne supporteras pas d’attendre une minute de plus, tu te fiches du soutien qu’elle peut offrir, ce n’est pas ça qui t’intéresse là, tout de suite. Et au fond tu as bien l’intention de ne jamais recroiser son chemin une fois qu’elle aura dit ce qu’elle a à dire.

— Les symptômes dont vous m’avez parlé, les pertes de mémoire, la confusion, sont caractéristiques des séquelles d’un sortilège d’Amnésie, ce qu’a confirmé le sort de diagnostic : vous avez subi, à de multiples reprises, un sortilège d’Amnésie, le dernier remontant à la nuit dernière. En regard de ce que vous m’avez décrit comme conséquences, vous auriez pu perdre tous vos souvenirs.

Les mots résonnent dans ta tête tandis que tu te figes, livide. L’idée t’avait effleuré, oui. Mais tu n’as jamais osé la penser concrètement, lui donner corps. Multiples reprises. Une fois aurait déjà été une de trop. Mais plusieurs ? Tu n’arrives même pas à l’imaginer. La nuit dernière. Tu prends une inspiration hachée, trop brève. La nuit dernière. C’est…

— Qui ? Pourquoi ?


Tu ne reconnais même pas ta propre voix, vacillante, semblable à un écho venu de très loin. Tu n’as même pas l’impression d’avoir parlé, en réalité, c’est comme si ton corps s’était décalé par rapport à toi, comme si tu prenais tes distances avec lui et ce qu’il a subi. On t’a effacé la mémoire. La mémoire de quoi ? Qu’est-ce qu’on t’a pris ? Est-ce qu’il y a d’autres choses que tu as perdues sans même le savoir, des souvenirs qui ont définitivement disparu ? Est-ce qu’il y a pu y avoir d’autres manipulations ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’est-ce qu’on a voulu effacer ? Qu’est-ce qu’on t’a fait ? Qu’est-ce-qu’on-t’a-fait ? Les questions plus terribles les unes que les autres et ce qu’elles impliquent te donnent la nausée. Des flashs surgissent dans ta tête, mêlant passé et présent, et tu n’arrives pas à les repousser tandis que la médicomage poursuit doucement :

— Je ne peux pas savoir qui est derrière cela. Les analyses sanguines sont encore en cours, j’aurai besoin de plus de temps pour avoir les résultats complets et tout ne sera pas identifiable… mais – hésitation, elle a l’air de ne pas vouloir aller au bout, mais elle poursuit quand même – les sortilèges ont détecté dans votre sang les traces de divers produits…

Elle parle encore, mais tu ne l’entends plus, tu ne la comprends plus. De nouveau, le monde s’effondre et se brise en millions d’éclats, t’entraîne avec lui et te met à genoux. Quelqu’un t’a utilisé comme cobaye. Quelqu’un a profité de tes trajets à Londres pour te mettre la main dessus, t’injecter tu ne sais quoi avant de t’effacer la mémoire. Et de recommencer. Quelqu’un s’est servi de ton corps – encore –, a violé ton intégrité physique, ton esprit, tes souvenirs. Tout. Pas une fois, ni deux, mais plusieurs. Combien ?Ça fait plus d’un an. Tu ne sais même pas combien de fois tu es allé à Londres. Et rien ne revient, ton cerveau reste désespérément vide.
Un haut-le-cœur te secoue, tu luttes contre ta nausée, contre le froid terrible qui t’envahit. Tu ne veux pas rester là, entendre la suite s’il y en a une. Tu dois fuir. Sans même en avoir conscience, tu as déjà fait demi-tour – une seconde, tu es presque surpris du couloir qui s’ouvre devant toi, de l’allure austère du Square Grimmaurd, tu t’attendais à trouver le blanc maladif d’un couloir d’hôpital – tes jambes reprennent le dessus – pas vers l’extérieur, non, vers les profondeurs de la maison, là où… non, tu auras beau courir aussi vite ou aussi loin que tu peux, tu ne reviendras pas en arrière, tu ne pourras pas effacer ces paroles, cette réalité qui te déchire.
Les portes claquent, tu reconnais à peine la pièce où ton corps t’a mené malgré toi. Une salle de bains. Ton cœur bat comme si tu avais piqué un sprint sur des kilomètres, comme s’il essayait de s’échapper. Peut-être que tu aurais moins mal après. La nausée l’emporte. Penché au-dessus des toilettes, tu rends ce que tu as avalé dans la journée, comme si cela pouvait te débarrasser de ce qui coule dans tes veines, de ces produits inconnus et odieux. Les spasmes te secouent encore un moment. Tu recules en t’essuyant la bouche. Les images tournent et retournent dans ta tête, passé et présent mêlés, se superposent et se fondent les unes dans les autres, se déploient par-dessus la réalité.
Tes jambes cèdent et tu te retrouves assis contre un mur, presque recroquevillé, une sensation humide et chaude sur tes joues.


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KAYLAN IV, Quartier général de l'Ordre, Février 2021



Il y avait quelque chose d’étrangement sinistre dans ce rendez-vous. J’étais à la fois satisfaite d’avoir des réponses sur les absences d’Eirian mais en même temps, remuer cet aspect de sa vie venait de me faire prendre conscience à quel point il se passait quelque chose de grave. Ce n’était pas rien comme il s’était évertué à le scander depuis le moment où je lui avais fait remarquer ses absences. Eiran n’avait jamais été du genre à se plaindre, bien au contraire. Il était plutôt de ceux qui encaissait sans rien dire. Je le savais, il était ainsi depuis le premier jour. Et je ne pouvais pas lui en vouloir ; après tout, à cause de son vécu traumatique, il y avait des pans de son existence qui étaient verrouillés et je n’avais jamais cherché à en savoir plus que ce qu’il voulait bien me transmettre. Eirian était secret ; et pourtant, à chaque fois que je découvrais une vérité sur lui, je le redécouvrais sous un nouveau jour, un jour qui expliquait souvent pourquoi il agissait de telle ou de telle manière. En tout cas, cela durait depuis un an et cette découverte était difficile à encaisser pour Eirian mais aussi pour moi-même. J’avais l’impression d’avoir failli à ma tâche en tant qu’amie et je regrettais les moments où j’avais laissé couler pour ne pas aller au conflit. Peut-être aurions-nous pu découvrir tout cela bien avant et cela me minait de me rendre compte que j’étais vraiment pitoyable comme meilleure amie. Eirian méritait mieux que moi, c’était certain. Maintenant que la médicomage était sortie, j’essayais -comme je pouvais- de rassurer le Serdaigle tout en sachant que cela ne fonctionnait pas vraiment. Ma transformation en animal et la possibilité d’un contact physique avec lui m’aida à mieux appréhender les curieux sentiments qui me traversaient. Après tout, en tant que panthère, Eirian m’offrait des caresses qu’il ne saurait me donner si j’étais sous ma forme humaine et c’était le moyen que nous avions trouvé pour communiquer d’une autre manière. Et pour tout avouer, cela me plaisait énormément de pouvoir avoir cette forme de contact avec lui parce que j’étais une personne très tactile et ce n’était pas toujours facile pour moi de pouvoir le rassurer sans pouvoir le toucher. La présence chaude de la panthère l’aidait peut-être à se détendre dans l’attente des résultats, du moins, c’était tout ce que j’espérais. Après avoir repris ma forme initiale (avant que la médicomage ne déboule et ne fasse une crise cardiaque à cause d’un félin noir sur le tapis), je questionnais Eirian à propos de ses bras. C’était la première fois que je formulais une demande aussi directe depuis longtemps mais j’avais comme le besoin de savoir. Le garçon fut sauvé par le gong par l’arrivée de la médicomage qui revint avec la mine sombre et immédiatement, ma gorge se serra.


La manière dont elle commença à parler, cette longue attente, cette façon de ne pas dire tout de suite était insupportable. Eirian semblait d’accord avec moi puisqu’il lui demanda de continuer. Quant à moi, mon visage se décomposait au fur et à mesure que la discussion allait bon train et je me contentais de refréner les larmes qui montaient à mes yeux. Conservant tout le courage que je pouvais, tentant de me montrer plus digne que je l’étais réellement, j’encaissais les nouvelles en même temps que le Serdaigle ; mes yeux faisaient sans cesse l’aller-retour entre la médicomage et lui, comme si cela allait me permettre de mieux comprendre et de mieux assimiler ce qu’elle était en train de nous révéler. Les séquelles d’un sortilège d’Amnésie ? Mais qui, comment et surtout pourquoi ? Ces questions se mélangeaient dans mon esprit malmené par les révélations qu’elle nous faisait. Pourtant, toutes les pièces du puzzle semblaient enfin s’imbriquer ensemble, comme si cela expliquait tout mais en même temps, cela n’expliquait rien. Eirian avait encore une fois été victime d’un psychopathe coucou lexouille, mon autre moi t’aime et te reniera pas, ne t’en fais pas et cette découverte macabre me donnait la chair de poule. J’avais soudainement l’impression d’être dans un très mauvais film d’épouvante sauf que la victime du film, c’était Eirian et c’était lui qui avait vécu tout cela ; je n’étais qu’une spectatrice de ces révélations choquantes qui me retournaient tellement l’estomac que j’en avais envie de vomir. À la fin, je n’écoutais même plus, en proie avec de profonds spasmes tandis que les larmes tant retenues coulaient doucement sur mes joues. J’étais tétanisée. Je ne pouvais plus bouger, je n’y parvenais plus. Ce fut la fuite d’Eirian qui me sortit de ma léthargie alors qu’il s’échappa de la pièce à la vitesse de la lumière. Me relevant immédiatement pour aller à sa suite, je bredouillai une quelconque formule de politesse mais cela n’avait pas grande importance. La médicomage semblait tout aussi désemparée que nous parce qu’elle venait de découvrir ; il était probable qu’elle ne s’était pas attendue à cela en prenant cette garde au quartier général.

Je m’élançai dans les couloirs à la poursuite de mon ami et j’ouvris sans hésiter la porte derrière laquelle il s’était réfugié. Il n’était pas question que je le laisse seul. Rendant ses tripes dans les toilettes, je réfrénais mon envie de faire de même. Eirian avait besoin de moi, maintenant plus que jamais. Ma main frôla son corps même si je m’évertuais à ne pas le toucher, tout mon être mourrait d’envie de le serrer dans mes bras, de le sentir contre moi, de lui procurer le réconfort qu’il nécessitait. Mais je le savais, ce contact serait vécu comme intrusif pour Eirian alors je me contentai de demeurer derrière lui, les bras ballants, avec le sentiment d’être totalement inutile. Lorsqu’il s’effondra sur le sol, mes jambes m’abandonnèrent à leur tour et je cédai sous la pression. Mes yeux se tournèrent vers lui. Il pleurait. Moi aussi. Nous étions comme deux idiots ainsi mais l’émotion était trop vive, trop tenace, trop douloureuse. Au bout d’un silence qui me sembla durer des heures, je murmurai :  « Eirian. » Ma voix était rauque et effacée comme quand j’étais bouleversée. Et je l’étais. Je l’étais réellement au point que je ne savais même pas quoi dire et encore moins quoi faire. Pourtant, j’avais cette lueur dans le regard, l’idée que je trouverai qui avait fait ça ; que je lui ferai subir ce qu’il avait fait à mon ami au centuple. Qu’il souffrirait. Pour la première fois de ma vie, je me demandai si j’étais capable de tuer. Cette pensée me donna immédiatement envie de vomir à moi aussi. Comment pouvais-je penser cela? La colère qui s’animait en moi était à peine perceptible et pourtant, elle était bien là, latente, attendant que je la laisse exploser.  «Dis-moi quoi faire, dis-moi ce que tu veux que je fasse, je le ferai, je te le jure, je te le promets. Sur l’honneur de ma famille, sur l’honneur de ma maison. » Sur l’honneur des Stark, laissez mon fils partir ou je tue votre femme // ah oui non je m’emballe désolé. Je ne savais pas quoi lui dire d’autres. Que j’étais là pour lui ? Il le savait, c’était inutile de rajouter cela à mon propos. Ce que je souhaitais maintenant, c’était savoir ce que lui comptait faire car cela conditionnerait probablement ce que j’allais faire moi.

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« petite citation »
Si tu avais su… Non, en soi, tu savais que c’était quelque chose de grave, il ne pouvait pas en être autrement malgré tous tes efforts pour le nier. Tu le sentais et c’est bien pour cela que tu as fini par accepter de venir, ainsi que pour Kayla, face à son inquiétude pour toi. Est-ce qu’il aurait mieux valu rester dans l’ignorance, garder l’illusion que tout allait à peu près bien ? Tu n’en sais rien. Bien qu’ils soient prononcés avec précaution, les mots te tombent dessus comme autant de coups. Sortilège d’amnésie. Multiples reprises. Produits injectés. Et tu as soudain l’impression de les sentir, ces produits, comme si ton corps se mettait à piquer et brûler depuis l’intérieur, comme si tu les sentais filer à toute allure dans tes veines et tu ferais n’importe quoi pour les expulser. La réalité se disloque face aux révélations, face à l’inconcevable, et c’est bien plus que tu n’en peux supporter. La médicomage et même Kayla se brouillent dans cet univers en morceaux, où tu n’es toi-même plus que pièces brisées, comme un kaléidoscope éclaté. Tu redoutais la prochaine fois, le prochain choc, craignant de ne pas t’en relever, sans savoir que tu le vivais déjà.
On a violé ton intimité physique et psychique à de multiples reprises, ton esprit et ton corps entre les mains de tu ne sais qui, capable de te faire subir tout et n’importe quoi sans en laisser d’autres traces que des peurs et des sensations incompréhensibles.
Et c’est trop, beaucoup trop.
Tu fuis, comme tu l’as toujours fait depuis ton enfance. Tu ne sais faire que ça. Fuir pour survivre, fuir pour échapper au monde qui te submerge. Fuir, encore et encore. Fuir plutôt que te battre – ou seulement dans un second temps, une fois que tu as recollé les morceaux. Fuir, courir, jusqu’à trouver un semblant de sécurité. Jusqu’à la prochaine fois. Jusqu’au prochain effondrement. Ta vie n’est faite que de ça. Tu pensais qu’on t’avait déjà tout pris – ta mère, ton refuge, ton corps, le secret de ton identité, une partie de ton esprit et… non. Il te restait encore tant à perdre. Des souvenirs dont tu ne sauras jamais rien, d’autres peut-être, effacés à jamais, tes pensées, tout ce qu’on t’a pris et tu n’en mesures pas l’ampleur – qu’est-ce qu’on a pu te forcer à dire, qu’est-ce que tu as pu révéler, tu n’en sais rien. Tu ne sauras jamais.
Tu ne sauras jamais.

Tes pas te mènent jusqu’à une salle de bains où tu rends tout ce que tu as avalé dans la journée, incapable de contrôler quoi que ce soit. Les images – celles de tes cauchemars, d’autres inventées, que ton cerveau tente de plaquer sur ce qu’on lui a dit – tournent dans ta tête, infernales, impossibles à repousser.
Une fois de plus, le monde ne sera jamais plus comme avant. Une fois de plus… Pourquoi ? Qu’est-ce que tu as fait pour que le sort s’acharne ainsi sur toi ? Est-ce que chaque fois que tu essaies de te relever, une entité cosmique le prend comme un défi et cherche ce qui te mettra définitivement à terre ?
Tu sens à peine la présence de Kayla, te crispes seulement quand elle te frôle. Non. S’il te plaît. Si elle te touche… Mais elle entend ton refus silencieux ou elle le sait, et elle ne va pas plus loin. Elle respecte tes limites comme elle l’a toujours fait. Et c’est… rassurant en un sens. Si quelqu’un me touche, c’est comme si je lui donnais le droit de me faire tout ce qu’il veut. C’est plus ou moins ce que tu lui as dit en septembre. Et pourtant, des gens l’ont pris, ce droit, ont piétiné tout ce que tu es. T’ont utilisé, se sont servis de ton corps pour lui infliger tu ne sais quelles expériences, pour satisfaire leurs idées malsaines. Ont trafiqué ton esprit, comme si tu n’étais rien, juste un moyen pratique d’atteindre leurs buts. Un objet auquel on peut tout infliger sans craindre de conséquences.

Tu t’effondres contre un mur, étroitement recroquevillé comme pour te protéger du reste du monde, les larmes impossibles à arrêter coulant sur tes joues. Tu te sens malade, souillé au-delà du possible, comme cette nuit-là. Tu voulais que cela ne recommence jamais et ça s’est produit tu ne sais combien de fois. Tu voudrais t’arracher la peau, sortir de ce corps trop malmené que tu détestes. Arrêter de ressentir et de penser. N’être plus que du vide et du néant, libéré de tout cela. En paix.
La seule chose qui t’en rapproche, c’est lorsque tu te fais mal, lorsque le sang coule et t’engourdit un peu l’esprit. Cela te donnerait au moins l’impression de chasser ce qui coule en toi, ça te viderait peut-être un peu la tête. Mais tu ne peux pas, pas maintenant, bien que la pulsion soit forte. Tu frottes ton bras gauche en un geste un peu mécanique, comme si tu pouvais sentir la multitude de cicatrices en dessous.

Kayla s’assoit à côté de toi ; elle pleure elle aussi, et tu devrais sans doute dire quelque chose, mais tu n’y arrives pas. Vous pleurez tous les deux, terrassés par ce que vous avez appris. Tu n’as jamais pleuré comme ça devant qui que ce soit, excepté ta mère, peut-être. Même en septembre, ce n’était pas si dévastateur.
Ton prénom s’élève, la voix de Kayla bouleversée, mais tu ne parviens pas à lui répondre. Vous êtes aussi perdus l’un que l’autre, et tu regrettes de l’avoir entraînée dans tout cela, d’avoir voulu qu’elle t’accompagne. Tu n’aurais pas réussi sans elle, mais c’est elle qui se prend de plein fouet de nouvelles horreurs, parce que ta vie n’est faite que de ça ou presque. Et malgré cela, elle est encore là, à tes côtés.
Tu perçois cependant l’énergie qui la traverse, cette colère qui l’anime et qui t’a déserté. Tu veux juste qu’on te laisse tranquille, qu’on ne t’approche plus jamais. Que le monde t’oublie. Elle te demande quoi faire et tu sens toute la force de sa détermination, elle te soutiendra jusqu’au bout, quoi que tu décides. Mais quoi ? Te venger – de qui ? Porter plainte – ce n’est pas une option, ce n’en sera jamais une pour quelqu’un comme toi. Même Sean ne pourra pas t’épargner tous les examens médicaux – et tu ne veux pas lui parler de ça, avouer… avouer ce qu’on t’a fait. C’est au-dessus de tes forces.

— Je ne sais pas,
tu finis par murmurer après un temps beaucoup trop long, la voix brouillée par les larmes. Qu’est-ce que je devrais faire ?

Tu n’arrives pas à réfléchir, le cerveau embrumé, comme paralysé. Tu es glacé, perdu, épuisé comme si tu n’avais pas arrêté de courir, toute énergie t’ayant déserté. Plongé dans cette vulnérabilité et cette impuissance que tu détestes tant. Et qui ressortent dans tes mots que tu ne retiens pas.

— Pourquoi moi, Kayla ? Pourquoi est-ce que ça m’arrive… encore ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Qu’est-ce qu’ils voulaient ?

Questions vaines, mais que tu n’arrives pas à garder pour toi. C’est peut-être parce que pour des yeux avertis, tu as l’air seul. Ton agresseur le savait. Peut-être que là aussi, on t’a vu seul à Londres et qu’on a pris le risque. Et une fois entre leurs mains, il n’était pas difficile de te forcer à avouer la vérité, par un sortilège ou du véritasérum. Est-ce qu’il n’y a que ça ? Qu’est-ce qui les attire chez toi ? Et qu’est-ce qu’ils cherchaient cette fois ? Dire que ta mère a fui le Blood Circle pour éviter que tu te retrouves utilisé comme un cobaye ou tué, et voilà que des sorciers en font autant…

— J’ai beau essayer de m’en sortir, de me battre, rien ne va jamais, c’est de pire en pire… je n’y arrive plus, j’en peux plus d’aller mal et de… de subir… ça. Je me sens tellement… sale et mal.


Et en connaître la raison ne te soulage pas. Une brusque crainte te saisit, ravivant ta panique.

— Et s’ils… recommencent ?

Rien ne dit qu’ils ont l’intention de s’arrêter et que tu sois au courant ne change rien pour eux. Ils savent comment te mettre la main dessus ; ils l’ont fait tant de fois… et ils se sont assurés que tu n’en gardes aucune trace en mémoire, tous tes trajets à Londres te paraissent normaux, mais combien ne l’ont pas été ? Tu trembles rien qu’en y pensant.



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Lun 21 Nov - 21:09

Tu sais, je suis ton amie
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L’impression qu’on venait de m’arracher une partie de moi-même s’imposait en moi. Les révélations de la médicomage quant aux sévices vécus par mon meilleur ami venait de nous heurter de plein fouet ; Eirian et moi semblions avoir besoin de temps pour encaisser la nouvelle, si tant est que cela soit possible. Nous venions d’apprendre qu’il avait été à la victime, et à plusieurs reprises, d’un malade psychopathe coucou ma Lexouille je t’aime à la folie qui avait joué avec sa mémoire. Et peut-être plus d’ailleurs. Mon cerveau n’était même pas en capacité de réfléchir aux choses qu’il avait bien pu subir durant toutes ces fois où l’on s’était joué de lui, où l’on s’était servi de lui. Et dans quel but ? Je n’avais aucune réponse à ces questions et elles tourbillonnaient dans ma tête avec une intensité qui m’était nouvelle et je cherchai un moyen de les stopper sans y parvenir. Elles parasitaient mon esprit alors que j’entrais dans la pièce où Eirian s’était réfugié, refusant nettement de le laisser seul avec ses pensées. Je n’avais rien à lui apporter, comme à chaque fois, mais je voulais simplement lui signifier par ma présence que j’étais là pour partager la douleur, la souffrance et qu’il n’était pas obligé de traverser cela en solitaire. La culpabilité me rongeait également lorsque je compris que c’était en partie ma faute s’il en était là ; je n’avais pas su voir ses absences, je n’avais pas su poser les bonnes questions, je l’avais traîné jusqu’au quartier général. J’étais fautive, cela allait sans dire. Et cette vérité m’était insupportable ; elle l’était encore davantage puisque je ne savais pas comment l’aider. Je me contentai de m’asseoir à ses côtés et les larmes que je retenais encore s’échappèrent, glissant sur mes joues avec une facilité déconcertante tandis que je ne parvenais pas à dire quoi que ce soit. Jusqu’à ce que je trouve les mots qui me paraissaient justes, ceux qui me semblaient être les plus appropriés alors qu’aucun ne l’étaient, alors que le silence aurait été tout aussi parlant. Pour autant, j’avais besoin de savoir, je voulais savoir ce qui me serait possible de faire pour lui, ce qu’il voulait que nous fassions ensemble. « Je ne sais pas non, c’est ta décision. Je ferai ce que tu me diras. » C’était dit dans un murmure mais je comprenais aisément qu’il ne puisse pour l’instant prendre aucune décision. Après tout, c’était une véritable révélation, un véritable coup de massue.

Alors qu’il me demande pourquoi cela lui arrive à lui, je ne sais pas quoi lui répondre. « Tu n’as rien fait, tu n’es coupable de rien. » A sa question sur les raisons qui avaient poussées ses ravisseurs à s’attaquer à lui à de nombreuses reprises, je murmurai : « On ne saura peut-être jamais vraiment... » Et cette vérité me désolait. Comment Eirian pouvait-il se reconstruire, comment pouvait-il aller de l’avant si les traumatismes enfouis en lui ne lui étaient pas accessibles ? Comment pouvait-il les dépasser s’il ne pouvait pas travailler dessus ? Je n’en savais rien ; je notai dans un coin de ma tête de demander conseil à mon cousin Paul à ce sujet. Travaillant dans un service de psychiatrie, il pouvait être de bon conseil. Je subissais avec douleur les interrogations d’Eirian et n’avait strictement aucune idée de comment y répondre. J’étais aussi perdue que lui, aussi déboussolée et je commençais à perdre le contrôle de moi-même, ayant des pensées de plus en plus sombres, de plus en plus noires, comprenant soudainement comment certaines personnes pouvaient parfois franchir la ligne rouge. Si jamais il devait encore une fois arriver une telle chose à Eirian, je ne me le pardonnerai jamais.

Recommencer ? C’était impossible. Je me redressai soudainement et déblaterra rapidement, à toute vitesse : « Cela n’arrivera pas Eirian. Je vais te coller aux basques. Tu ne sors plus seul, c’est hors de question. Tu ne fais plus rien sans m’avoir dit avant où tu allais et avec qui. Je refuse que tu revives ça, tu entends ? Je refuse, je refuse, je refuse. Tu peux aller chez mes parents quand tu as besoin, tu peux aller chez ma cousine, tu as d’autres endroits où tu peux te réfugier. » Je montrai soudainement le bracelet qu’il m’avait offert à Noël et je demandai : « Tu l’as acheté où ? Tu vas en avoir un aussi. Ou autre chose. Peu importe quoi. Quelque chose qui nous permettrait de savoir où tu es et quand. » C’était du flicage. Clairement. Mais je ne voyais pas d’autres solutions. « Tu sais que je ne vais pas te lâcher, n’est-ce pas ? » Je pouvais être très agaçante parfois mais je ne voyais pas comment je pourrais faire autrement après ce que nous venions d’apprendre. Eirian était mon ami et je préférais encore m’arracher un œil plutôt que de l’imaginer à nouveau entre les griffes de ses agresseurs. « Je suis désolée. Désolée de t’avoir forcé à venir. Je ne pensais pas… » Qui aurait pu soupçonner pareilles atrocités ? Et pour autant, la honte de ne pas avoir pu alerter Eirian plus tôt sur ses absences me restaient en travers de la gorge. J’aurai pu intervenir plus tôt et je le savais. J’étais en partie responsable de ce qui lui était arrivé. J’étais une amie bien médiocre.

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Mer 23 Nov - 21:26
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Comment ? Pourquoi ? Les questions tournent et tourbillonnent dans ta tête. En vain : tu n’as aucune réponse à y apporter, tu n’en auras probablement jamais. Juste une horreur qui s’ajoute à celles déjà vécues, trop nombreuses, une horreur que tu ne peux que deviner, dont le simple concept te terrasse. Ne rien savoir ouvre la porte à l’imagination ; tu ne peux que tenter de deviner ce qu’on t’a fait subir, en lien avec ce que tu ressens. Ton rejet des contacts qui est allé en s’aggravant depuis un an ; la façon dont tu ne supportes plus des vêtements trop serrés aux poignets ou autour de ton cou – à des endroits où on a pu t’attacher, t’immobiliser – ; tes angoisses qui se sont démultipliées et auxquelles tu n’as trouvé une solution qu’en te faisant du mal, de plus en plus ; les cauchemars plus flous et plus vagues que ceux dont tu avais l’habitude, comme si ton cerveau extrapolait l’agression. Non. Il ne faisait qu’essayer de rendre ce que tu traversais. Ton esprit a oublié, mais ton corps se souvenait en partie. Les signes étaient là, tu les as vus, mais tu n’as pas su les interpréter – tu as préféré les ignorer, faire comme si tout découlait du traumatisme ancien même si tu ne t’expliquais pas une telle résurgence.
Et en soi, cela ne t’apporte rien : tu ne peux rien en déduire sur ce qu’on t’a fait subir. Tu imagines les liens, des injections – d’autres sévices, peut-être, même si toutes les traces en ont été effacées. Sans parler de ce qu’on a pu te faire avouer avec une potion ou un sortilège.
Les larmes coulent toujours sur tes joues, ta respiration reste courte comme si trop peu d’air atteignait tes poumons, tandis que tu luttes contre la panique qui t’envahit, contre le besoin toujours présent de fuir, comme si tu pouvais laisser cela derrière toi. C’est au moins quelque chose que près de quatorze ans de cavale t’ont appris : impossible de laisser ton passé et tes souvenirs derrière toi, ils font partie de toi, iront là où tu iras, quoi que tu fasses.
Kayla accuse le choc autant que toi. Même si vous vous doutiez que c’est grave, aucun de vous ne s’attendait à ça. C’est dans ces moments-là que tu te dis qu’il aurait peut-être été plus simple que ta mère ne s’enfuie pas avec toi – ou que vous échouiez. À quoi bon fuir si c’est pour affronter des choses pires encore ? Tu n’en peux plus, de cette lassitude qui t’écrase depuis si longtemps, de cette impression de te noyer sans jamais réussir à faire surface. Est-ce que quelques mois de répit seraient trop demander ? Visiblement, oui, d’après le staff Tu as assez donné, on t’a assez pris. Laissez-moi.

Les mots commencent à t’échapper, mais tu n’as aucune idée de ce que tu es censé faire. Si. Il y a une chose. Ça ne plaira pas à Kayla, tu le sais, mais il est hors de question que cette histoire aille au-delà de vous deux.

— Je ne veux pas porter plainte. Je ne veux pas qu’on en parle à qui que ce soit d’autre, que ce soit Sean ou les Aurors. Je sais… je sais que ce n’est pas ce que tu aimerais, mais je ne peux pas aller leur parler de ça, c’est impossible. Je vais demander son compte-rendu à la médicomage et je vais lui dire que je me charge de la suite, comme ça, elle aura la conscience tranquille et ne fera rien dans mon dos.

Tu ne sais pas si tu serais capable d’expliquer une telle chose, tu ne veux pas des interrogatoires, ni des examens, et une fois de plus ils voudraient rencontrer tes parents pour savoir s’ils ont remarqué quelque chose d’étrange. Sean pourrait peut-être contourner ça, mais tu ne t’imagines pas te retrouver face à lui pour lui raconter ce qui s’est passé – honte, culpabilité, habitude du secret et de tout faire par toi-même, tout te bloque. Le pire étant que c’est le genre d’enquête que tu mèneras dans le futur, tu ne veux pas laisser ce genre de crimes impunis et tu crois fondamentalement à la justice… pour les autres. Pas pour toi. Mais peut-être que tu pourras chercher par toi-même en te renseignant sur les produits découverts par la médicomage. Certains sont peut-être peu courants.
Face aux interrogations qui te submergent, Kayla t’assure que rien n’est de ta faute. Tu soupires. Tu réponds, la voix brouillée par les larmes.

— J’ai surtout l’impression que la vie s’acharne sur moi.

Comme toi, elle pense que vous ne trouverez probablement jamais les réponses. Ces personnes t’ont utilisé, se sont peut-être attaquées à d’autres, mais elles ne seront pas inquiétées, sont toujours libres d’agir. Ça t’enrage mais tu es coincé par ta situation. Par ta lâcheté, peut-être, parce que tu fuis encore et toujours, comme si tu pouvais enfouir cela au fond de toi et ne plus jamais y penser.

— Je vais… Je vais essayer de me renseigner sur ces… produits. Ça ne mènera sans doute pas très loin, mais peut-être que ça me donnera des indices…

La peur que cela continue s’empare de toi. Tu n’as aucune idée de leur mode opératoire, de la façon dont ils te repèrent lorsque tu es à Londres. Près du Square Grimmaurd ? Au bar ? Tu essaies de prendre des itinéraires aléatoires, de varier les arrivées de transplanage. Mais un an… C’était encore la période où tu passais les vacances d’été à la rue. Tu faisais attention là aussi, changeant de lieu tous les deux ou trois jours, toujours en quête d’un bâtiment abandonné ou en travaux. Tu ne sais pas et ça te terrifie.
Kayla réagit aussitôt, annonçant qu’elle ne va pas te lâcher, que tu ne sors plus seul. Son ardeur à vouloir te protéger te fait du bien.

— Je ne sais pas si ce sera faisable, Kayla. Que ce soit pour des missions de l’Ordre ou quand je vais bosser au London Bar… Il y a forcément des moments où je serai seul, tu ne pourras pas être toujours là. Mais je peux te dire où je vais et mes horaires, tu pourras voir s’il y a un décalage… Et je ne peux pas prendre le risque de mettre ta famille en danger, c’est impossible ! Je passe de temps en temps chez mes parents… je n’ai aucune idée de ce que j’ai pu avouer à leur sujet…


Elle te montre son bracelet. Tu n’es pas sûr de supporter un bracelet, même un peu lâche – et ce serait le meilleur moyen de le perdre à la première échauffourée. Mais ça peut être une solution.

— Oui, ça pourrait marcher. Si j’ai le temps de l’activer… Je sais que je suis rapide et bon en sortilèges, et je sais me battre… même si j’ai du mal en corps à corps, je peux frapper si je n’ai pas le choix.

Ce sera moche et moins efficace, mais te débattre et ruer dans tous les sens sous le coup de la panique peut aider à te débarrasser d’un adversaire – et tu mettras tout en œuvre pour échapper à la prise. Quoi qu’il se soit passé, tu es sûr que tu as tout essayé pour te libérer.

— Et que je n’aie aucun souvenir signifie que je n’ai jamais réussi à leur échapper, pas une seule fois. Ils ont toujours réussi à tout effacer…

C’est peut-être ça, le pire, cette toute-puissance qu’ils ont eue sur toi, sans que tu puisses rien y faire. Comment est-ce que tu as pu te retrouver à ce point incapable de te défendre ? Encore une fois, tous tes efforts, toutes tes précautions n’ont servi à rien. Cependant, Kayla n’a pas l’intention de te lâcher et son soutien te réchauffe.

— Merci. Je ne peux pas affronter ça seul.

Elle est désolée de t’avoir traîné jusque-là.

— Tu n’y es pour rien toi non plus, rien n’est de ta faute. Personne ne pouvait imaginer ça… et je suis désolé que tu te retrouves de nouveau face à une horreur pareille. Si j’avais su…

Si tu es honnête avec toi-même, tu préfères quand même qu’elle soit à tes côtés, de ne pas avoir à lui rapporter ce que tu as appris.

— Je… je crois que c’est mieux que je sache et je ne serais jamais venu sans toi. Au moins, je sais pourquoi je vais aussi mal depuis… des mois.




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This is how it feels when you're bent and broken, this is how it feels when you take your life back || Kaylan 21013008104866668 This is how it feels when you're bent and broken, this is how it feels when you take your life back || Kaylan M-daille-Eirian

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Kayla Rausale
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Tu sais, je suis ton amie
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Déboussolée, les larmes coulaient sur mes joues sans que je ne cherche à les refréner ni même à les contenir. C’était inutile étant donné les circonstances. J’étais aussi anéantie que lui face aux découvertes que nous venions de faire grâce à la médicomage et j’étais également inquiète de la tournure que prendraient les choses. J’étais amie avec Eirian depuis deux ans désormais et je connaissais son mode de fonctionnement. Il allait prendre la fuite, il allait vouloir que personne ne soit au courant, il allait souhaiter que je taise ce secret à jamais là où il y avait largement assez pour porter plainte, pour ouvrir une enquête, pour faire des recherches sur les personnes qui lui avaient infligé ce malheur. Je comprenais aisément pourquoi il ne voulait pas s’exposer parce qu’il ne souhaitait probablement pas qu’on vienne fouiller dans son esprit, dans son corps déjà si meurtri, qu’on vienne lui poser des questions auxquelles il n’aurait aucune réponse à fournir. Et pourtant, moi, je n’avais qu’une seule envie, c’était de sortir d’ici afin d’exposer au monde les violences qu’Eirian avait subies, en espérant que la justice puisse faire son travail. « Je savais que tu allais dire ça Eirian. Je respecterai ton choix même si ce n’est pas la voie que j’aurai choisi si j’avais été à ta place. » J’étais nulle pour trouver des mots réconfortants et étrangement, peut-être que je ne le voulais plus. « Tu serais reconnu en tant que victime Eirian. » Je continuai dans un murmure : « Enfin. Tu pourrais te reconstruire. Et les autres ne seraient pas obligés d’être au courant. Tu pourrais demander une instruction discrète du dossier. Étant donné l’affaire, je ne pense que personne n’aurait envie que cela s’ébruite. » Je fermai les yeux tout en soufflant doucement. Je ne savais pas si ce que je disais aidait mon ami ou si au contraire cela alimentait sa culpabilité mais je ne pouvais pas faire autrement que lui dire le fond de ma pensée. « Peut-être que… que tu n’es pas la seule victime. Peut-être… qu’ils sévissent encore… Peut-être qu’il y aurait besoin de croiser tous les éléments... » Eirian avait l’impression que tout lui tombait dessus, que la vie s’acharnait sur lui et je ne pus répondre à cette phrase qui ne méritait aucune autre explication. Il avait raison. Mais il était aussi coupable de ne pas souhaiter qu’on l’aide. J’accusai le coup moi aussi et je me disais qu’il avait peut-être besoin de davantage de temps pour prendre une décision plus éclairée. Lorsqu’il me parla des produits qu’on avait utilisé sur lui, je rétorquai : « Ne te la joue pas solo Eirian… Tout cela nous dépasse complètement et tu es trop impliqué… Je ne veux pas que tu prennes le moindre risque. Et… Je sais que tu ne veux pas, je comprends, je te jure que je comprends, mais c’est le travail de la police magique. Nous n’en faisons pas encore partie. Je sais que tu as envie de faire les choses à ta manière, pour que tout cela reste en vas-clos mais tout ce qu’on vient d’apprendre me retourne le bide… Je ne sais pas si je serai en mesure de rester sans rien faire… Mais je sais que je n’ai pas les compétences, ni les moyens d’effectuer les recherches comme il faudrait. Toi non plus d'ailleurs.  » J’affirmai cela sans sourciller alors que mes joues étaient rougies mais je voulais aussi mettre Eirian face à une réalité difficile : seul, il n’irait pas loin. Même à deux, nous n’irions pas loin. J’étais perdue entre la loyauté que j’avais envers lui et le sentiment de justice et de vengeance qui m’envahissait.

Il craignait également que les attaques se poursuivent. Mais je ne le permettrai jamais. Il ne sera plus jamais seul et j’en faisais le serment. Je le savais, j’allais devoir procéder à une surveillance très agaçante qu’il ne supporterait pas et je le savais fort bien. Pourtant, Eirian refusait mon aide, invoquant des raisons qui me paraissaient stupides et illusoires. « Je crois que t’as pas bien compris là, je ne te demandais pas ton avis en fait. Je vais te coller. Je vais te foutre une balise GPS aux baskets, j’en ai rien à faire. » Extrémiste ? Oui. Clairement. Je venais de le devenir par peur que mon meilleur ami soit encore une fois en proie à ses agresseurs. Je lui proposai même la solution du bracelet. « Ils doivent avoir des déclinaisons. J’en sais rien. Une ceinture, des boutons où que sais-je. Mais cela pourrait toujours être un plus... » J’étais devenue une véritable furie ; mes mains tournicotaient encore et encore tandis que je ne parvenais pas à faire diminuer les battements de mon cœur. « C’est cela qui me fait peur… » dis-je lorsqu’il conclut qu’ils avaient toujours réussi à tout effacer. « Cela veut surtout dire qu’ils te connaissent. Qu’ils connaissent tes habitudes, ta routine. Ils savent où tu vas et où ils peuvent te trouver. C’est pour ça que je te parle de ma famille, il faut pas qu’il puisse te retracer. Peut-être qu’il faudrait jeter des sortilèges chez tes parents ? Est-ce que tu l’as déjà fait ? Je l’ai fait pour la maison de Lyam par exemple. Cela évite les intrusions sorcières ou autres d’ailleurs. C’est très simple, je peux te montrer comment faire. Je peux le faire même. C’est mon père qui me l’a expliqué. » Cela demandait une certaine maîtrise et une certaine connaissance du sujet. J’estimai Eirian tout à fait en mesure de réussir par lui-même mais j’avais envie, étrangement, de contribuer à assurer sa nouvelle protection. J’allais devenir agaçante, chiante, emmerdante, assommante. Il n’avait encore rien vu. Je venais de passer de là Kayla déstabilisée à la Kayla qui passe à l’action. Cela n’était pas toujours de bonne augure.

Pour autant, je me sentais coupable. Coupable de n’avoir rien vu, coupable d’avoir traîné Eirian ici. J’étais coupable dans les deux cas en réalité. « Tu ne seras jamais seul Eirian. Rappelle-toi, je te colle aux basques jusqu’à la fin de tes jours. Tu regretteras le jour où on t’a désigné pour être mon tuteur. On en est plus là maintenant, et je veux être là pour toi, en toutes circonstances, à chaque instant. » Je préférai ne pas ajouter que si un jour je mourrai, je reviendrais en fantôme pour le surveiller, cela serait un peu trop glauque. « Je sais que je n’y suis pour rien, mais c’est plus fort que moi. Et tu n’y es pour rien non plus. » Je réfléchissais doucement avant d’ajouter : « Tu sais, ces gens, ces monstres. Ils ne choisissent pas au hasard. J’ai regardé assez de mauvaises séries policières pour savoir qu’il y a souvent une composante qui revient dans le choix des personnes. Ils prennent ceux qui ne feront pas de bruit, ceux dont peu se soucient, ceux qui sont seuls. Mais tu n’es plus seul, je me soucie de toi comme si tu étais de ma propre famille Eirian, et je ferai du bruit pour deux, je ferai suffisamment de bruit pour qu’ils regrettent leur choix, pour qu’ils sachent que tu es entouré, que tu es aimé et que ma colère sera sans limite. » Je soufflai péniblement : « La justice et la vengeance ne vont pas ensemble Eirian, pourtant, Merlin sait à quel point je veux te venger. » Mais je ne pourrai jamais le faire seule. Ni lui. Mais Eirian était trop entêté pour demander de l’aide et cela, je le savais mieux que quiconque.

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Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.

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Eirian Howl
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« petite citation »
Le froid ne te quitte pas, se loge au fond de toi, accompagnant l’horreur qui ne te lâche pas. Tu n’es même pas sûr de vraiment réaliser ce qui se passe, de prendre pleinement conscience de ce que tu as découvert. Le choc est là, et tu luttes pour reprendre pied, essayer de réfléchir, sans être certain d’y parvenir. La seule chose dont tu sois sûr à cet instant, c’est que tu ne veux pas que qui que ce soit d’autre apprenne ce qui t’est arrivé. Même Sean, qui pourrait sans doute enquêter discrètement. Mais tu ne veux pas en parler, et tu ne peux pas en parler. Si d’une façon ou d’une autre, on arrive à remonter jusqu’à toi, ce sera pire encore. Ta couverture volera en éclats. Et alors, plus grand-chose ne te protègera d’Azkaban. En temps de guerre, un tribunal sorcier n’aura que faire de tes explications sur ta famille et ta fuite. Une fois qu’ils comprendront qu’Eirian Howl est un mensonge, qu’ils seront remontés jusqu’à ton père et ton oncle (parce qu’évidemment, ça ne pouvait pas être une famille obscure du Blood Circle) ou qu’ils t’auront forcé à parler avec du Veritaserum, ce sera terminé. Alors, tu vas devoir protéger tes secrets, une fois de plus, et devoir renoncer à la justice.
Même si tu as multiplié les précautions au fil des ans et que tu bénis le système postal des hiboux qui trouvent infailliblement leur destinataire, tu as toujours eu conscience que la protection de tes secrets ne tenait qu’à un fil. Il aurait suffi que n’importe qui, du Ministère ou de l’Ordre, essaient de rendre visite à tes parents pour tout faire exploser, pour comprendre qu’aucun Howl n’a jamais vécu à cette adresse – ta mère vivait sous un autre nom, que tu reprenais pendant les vacances. Tu as largement profité de la coupure entre monde sorcier et monde moldu, comptant sur le fait que les sorciers ne chercheraient pas à s’intéresser à ta famille que tu t’es appliquée à rendre aussi neutre et lisse que possible.
Mais ça t’oblige aussi à renoncer à une multitude de choses, à une vie normale, à ce que les autres considèrent comme allant de soi. Tu as l’habitude, ça va bientôt faire quatorze ans que tu vis comme ça – certaines croix sont juste plus difficiles à faire que d’autres. Et tandis que tu expliques à Kayla qu’une fois encore, tu ne porteras pas plainte, tu sais qu’elle ne comprendra pas ce qui te pousse à refuser obstinément à faire appel à la police et à la justice. Ça n’existe juste pas dans ton univers – sauf si tu la rends par toi-même – quoique tu n’agirais pas de manière aussi expéditive et radicale que Garnet – mais tu la comprends, au fond. Si vous ne le faites pas, personne ne le fera pour vous. Et c’est la ligne grise qui tourne au noir que tu refuses de franchir.
Kayla n’est pas surprise de ta décision et ses mots te rassurent : même si elle n’approuve pas, elle n’en parlera pas. Tu n’as pas besoin de plus. À sa place, toi aussi, tu lui aurais conseillé d’aller porter plainte, d’en parler ; tu sais que c’est la seule chose à faire, la meilleure ; c’est à travailler sur ce genre de choses que tu te destines et ton attitude doit lui paraître bien paradoxale. Tu ne peux pas te permettre d’être une victime. Tout ce que tu peux faire, c’est tenir encore et encore, en espérant qu’un jour l’horizon s’éclaircira. La survie, jusqu’au jour où, peut-être, tu pourras vivre pour de bon même si tu as du mal à y croire. Le choc noircit tes pensées, mais en cet instant, tu as du mal à te raccrocher à tes buts et à y voir du positif.

— Je sais bien, tu murmures. Et j’aimerais arriver à avancer pour de bon, à me reconstruire… arrêter de traîner tout ça derrière moi, même si je ne pourrai jamais le faire disparaître… Mais ce n’est pas possible.

Elle évoque les possibles autres victimes et c’est là que l’égoïsme ou la lâcheté de tes façons de faire ressortent. La survie, ça ne concerne que toi, au potentiel détriment des autres. Mais tu ne peux pas achever de détruire ce que tu as, ce que tu essaies de construire – même si d’autres subissent ce que tu as subi ? même si leur vie est peut-être en jeu ? L’idée te rend malade et pourtant tes réflexes sont profondément inscrits en toi. Où que tu regardes, ça ressemble à une impasse.

— S’il y a d’autres victimes… elles peuvent témoigner aussi.

Tu proposes aussi de te renseigner de ton côté sur ces produits. S’ils sont peu courants, il y a peut-être moyen de remonter leurs traces, de trouver des indices. Mais il y a peu de chances que tu obtiennes des résultats par toi-même, sans la puissance des forces de police magiques – et dans le pire des cas, tu risques d’attirer davantage l’attention de ceux qui s’en sont pris à toi. S’ils comprennent que tu enquêtes sur eux… Tu sais te défendre, tu es bon, mais la facilité avec laquelle ils semblent avoir agi t’effraie. Comment ont-ils réussi ? Aucune réponse ne surgit des limbes de ta mémoire.
Kayla appuie de nouveau sur le fait qu’il s’agit du travail de la police magique et que vous n’en faites pas encore partie. Même si tu réussis à entrer chez les Aurors à la fin de l’année, tu seras encore en formation. Tu appuies ton front sur tes bras croisés sur tes genoux.

— Je sais, mais… c’est tout ce que je peux faire. Je comprends, Kayla, je sais que je te mets dans une position difficile, à refuser tout ce que tu me dis. Je suis désolé. Et… à ta place je dirais les mêmes choses que toi, j’essaierais de te convaincre de parler aux Aurors, de ne pas garder le silence, parce que ça leur rend service… et parce que ça te ferait du bien aussi. Je le sais, vraiment. Je crois en la justice. Mais…

Tu hésites, cherches comment tourner les choses sans trop en dire.

— Ce n’est pas qu’une question de ne pas vouloir, même si ça compte aussi. C’est que… je ne peux pas. C’est impossible.

Tu ne sais pas comment lui faire sentir tout le poids de ce mot, cette impuissance, l’importance de ce qui est en jeu derrière. J’ai encore des secrets, oui, toujours, et je ne peux pas laisser la police magique fouiller dans ma vie, ça, pour le coup, ce serait ouvrir la porte à de multiples questions et peut-être à un chemin vers la vérité. Et tu n’es pas prêt pour ça. Est-ce qu’elle pourrait l’accepter, comme le reste ? En un sens, c’est moins terrible – et tu n’aurais pas cru le penser un jour –, mais ça la place en porte-à-faux par rapport à la guerre.

— Chercher de mon côté, c’est la seule chose qui est à ma portée. Et j’ai bien conscience que je n’ai pratiquement aucune chance de réussir. C’est juste… un peu moins pire que de ne rien faire du tout ?

Tu relèves la tête.

— J’imagine à quel point c’est dur à comprendre…

Kayla entend ne plus te lâcher d’une semelle, et tu ne peux t’empêcher d’objecter. Vos emplois du temps ne coïncident pas toujours, elle ne pourra pas toujours être là – ce n’est pas un refus de ce qu’elle te propose, seulement un constat pragmatique. Pour autant, elle n’entend pas renoncer, évoquant même l’idée de te coller une balise GPS – et malgré l’horreur de la situation, un sourire léger te vient en l’imaginant suivre tes moindres pas à la trace. Ce n’est pas possible, mais ça a aussi un côté réconfortant. Tu n’es pas seul, chacun de ses mots, de ses gestes te le prouve un peu plus. Tu n’es pas seul.
Rebondissant sur le bracelet, ton amie suggère qu’il doit avoir des déclinaisons.

— Oui, je crois qu’il y en a. C’est vrai que ça pourrait aider, et ils ne s’y attendront pas.

Tu avais préféré opter pour le bracelet à l’époque qui te semblait plus pratique. Cependant, tu ne tais pas tes craintes – et c’est encore nouveau pour toi de les exprimer à voix haute, de ne pas avoir besoin de les enfouir au fond de toi pour ne pas les laisser te submerger. De savoir que tu peux tout partager sur ce sujet avec Kayla, que tu n’es pas seul face à tes peurs et tes angoisses.
Ils connaissent tes habitudes. C’est ça que tu ne comprends pas, tu as tout fait pour ne pas en avoir. Tu tournes entre plusieurs itinéraires quand tu vas au bar ou à la librairie, tu changeais de squat tous les deux ou trois jours avant d’habiter chez Sean… Mais tu agissais surtout de façon à ne pas te faire repérer par des moldus, non par des sorciers, et c’est peut-être là qu’a été ton erreur. Et aux yeux de Kayla, forcément, ta famille apparaît comme un point faible.

— J’ai pourtant toujours fait très attention… mais c’était davantage pour ne pas me faire remarquer par des moldus, c’était peut-être plus simple pour des sorciers. Je me méfiais des Mangemorts, mais je n’ai pas dû en faire assez. Il y a déjà des sortilèges chez mes parents, mais ce ne sera pas plus mal de les compléter et de les renforcer au cas où. Je veux bien que tu me montres lesquels tu as utilisés, je les ajouterai aux miens.

Tu espères ne pas la blesser en refusant son aide plus directe. Tu n’as aucun doute sur ses talents, seulement… il devient de plus en plus difficile d’évoquer le sujet de ta famille avec elle sans que ça ait l’air suspect. Elle va bien finir par voir que tu éludes toujours un peu le sujet ou que tu fais en sorte qu’ils ne se croisent jamais, alors qu’elle t’ouvre les portes de sa propre famille.
Son ardeur et sa détermination te font du bien, t’aident à voir la situation de façon un peu moins noire même si la peur est toujours présente. Ses paroles font écho à ce que tu ressens. Tu n’es pas seul.

— Je ne regretterai jamais, tu murmures, tu fais partie de ce qui m’est arrivé de meilleur. Vraiment.

Tu ne peux qu’approuver son analyse. Ceux qui sont seuls, ceux qui ne font pas de bruit… c’est exactement ton cas. Tu as toujours cultivé la discrétion, à Poudlard comme au sein de l’Ordre, tâchant de ne pas faire plus de vagues que nécessaires. C’est pratiquement devenu un réflexe. Mais ça montre une fois de plus que ces gens ne doivent pas être très loin pour s’en être rendu compte. Tu réponds à voix basse.

— Ils ont bien choisi… mais ça veut dire aussi qu’ils étaient assez… près pour s’en rendre compte. Qu’ils le sont toujours…

Ses derniers mots te bouleversent, te retournent le cœur. « Tu es entouré, tu es aimé. » Tu ne sais pas quoi répondre, les mots paraissent trop faibles, et tu as rarement autant regretté de ne pas pouvoir la serrer contre toi. Les larmes qui coulent cette fois sont différentes. C’est stupide, tu ne devrais pas être autant touché par de simples mots et ton émotion ne doit pas lui échapper. Et ça te rappelle à quel point tu as été seul, désespérément seul, pendant trop longtemps. Tu t’en accommodais, mais ce n’était pas ce que tu voulais au fond – à quel point est-ce que tout aurait été différent si tu ne t’étais pas autant enfermé dans les mensonges, si tu t’étais autorisé à vivre davantage ?

— Je… merci de me dire ça. Je… je me suis toujours senti assez seul, il n’y a jamais eu grand monde pour me dire ce genre de choses et ça… me touche beaucoup.

Tu secoues la tête en l’entendant parler de vengeance.

— Je ne veux pas de vengeance, Kayla. Ce serait nous abaisser à leur niveau et on vaut mieux que ça. Même si je comprends le sentiment, même si parfois j’aimerais… j’aimerais pouvoir le faire.

Mais tu refuses de laisser grandir cette obscurité.



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Cette découverte macabre tournait et tournait dans ma tête telle une litanie sans fin et je craignais d’en découvrir l’issue. Après tout, si j’étais aussi bouleversée, je n’osais même pas imaginer à quel point la tête d’Eirian devait être pleine d’inquiétudes, d’angoisses, de peurs et de colère. Ces émotions me submergeaient moi-même comme un tsunami et je peinais réellement à refaire surface. C’était trop difficile, c’était trop dur, ce n’était pas encaissable. Je me retrouvais -encore une fois- dépositaire d’un secret dont je savais qu’Eirian chercherait à taire par tous les moyens possibles, en espérant peut-être que cela l’aiderait à mieux appréhender la révélation. Je n’étais pas de cet avis et je défendais depuis des mois le fait qu’il devrait en informer la police magique afin qu’il puisse y avoir une enquête. Qu’il n’y soit pas prêt, je pouvais l’entendre mais je n’avais guère envie qu’il soit résigné et se dise que personne ne pourrait jamais rien pour lui. Pour ma part, j’étais là depuis le début, j’étais là depuis qu’il m’avait révélé une partie de son histoire et j’étais encore là aujourd’hui, à ses côtés, pour découvrir le pourquoi de ses absences à répétition. Comment il me paraissait loin le temps où j’imaginais une maladie neurologique telle que l’épilepsie ou encore des pertes de mémoire. J’aurai préféré. De loin. L’aide qu’Eirian nécessitait désormais était psychologique mais le connaissant, je savais que jamais il n’y aurait recours. Il était bien trop entêté et si je ne le connaissais pas si bien, cela ferait longtemps que je l’aurai traîné en consultation. Mais il existait un point sur lequel j’avais du mal à déroger : le libre-arbitre. Et Eirian était maître de ses choix, de ses décisions. Il était le seul qui avait le droit de décider de la manière dont il allait mener sa vie et même si les décisions qu’il prenait allaient à l’encontre de mes convictions, qui étais-je pour les lui imposer ? Il avait subi tant de choses, tant de souffrance. Après les révélations de septembre, apprenant les abus qu’il avait subis, j’étais entrée dans une phase très protectrice avec mon meilleur ami, tout en le laissant respirer. Mais aujourd’hui, c’était différent. Ce n’était plus un acte isolé, c’était arrivé à plusieurs reprises et c’était cela qui me rendait malade, plus que le reste. J’étais dans une position bien délicate où je m’attribuais une partie de la faute ; je n’avais rien vu, je ne m’étais pas inquiétée. Le Serdaigle avait beau me dire ce qu’il voulait, rien ne pouvait me défaire de la tête que j’avais ma part de responsabilité dans ce qu’il lui était arrivé. Donc désormais, j’allais être relativement agaçante, il n’était probablement pas prêt pour tout ce que j’avais en tête afin de m’assurer sa protection. Mais le protéger des autres apparaissait presque facile face au fait qu’il avait également besoin qu’on le protège de lui-même ; il disait vouloir avancer, vouloir se reconstruire mais seul, j’ignorai comment il pourrait y arriver. « Tu as peut-être besoin de temps, besoin de plus de temps. » Tout cela était bien trop frais, il y avait le contre-coup de la bombe à encaisser. Évidemment que le temps serait salvateur mais il n’arrêtera pas les cauchemars.

Tentant de jouer sur la corde sensible, j’expliquai à mon ami que s’il ne le faisait pas pour lui, il fallait le faire pour les autres, pour les potentielles autres victimes qui vivaient probablement le même effroi ou les mêmes moments de doute et de solitude face aux absences répétées et à l’incertitude qui planait autour d’elles. La remarque d’Eirian me fit lever les yeux au plafond tandis que je soupirai fortement, agacée par cette réponse. « Comme j’aimerai que tu aies raison, Eirian, je te le jure. Mais cela ne fonctionne pas comme ça, tu sais à quel point il est difficile de venir témoigner et il est probable que ces personnes soient seules et désespérées et qu’elles ne comprennent même pas ce qui leur arrive.  » Je réfléchissais soudainement à un plan que je pourrai mener seule. Un plan où je pourrais me faire passer pour une victime moi aussi. Parlant à voix haute, j’évoquai cette possibilité : « Je pourrais peut-être y aller moi-même… Me faire passer pour l’une des victimes pour qu’il y ait une enquête... » Je fermai les yeux et me ravisai : « Non, c’est stupide, on lit en moi comme dans en livre ouvert. » Je lâchai un autre soupir, cet fois de désespoir, me demandant comment je pourrais le faire changer d’avis. La réponse, je la trouverai peut-être à un autre moment : « Je verrai comment faire. » Plus tard était sous-entendu. Évidemment, j’avais besoin, comme Eirian, de davantage de temps ; j’étais abasourdie par l’effet que ces révélations avaient eues sur moi et je me rendis compte que je me perdais facilement lorsqu’il s’agissait des gens que j’aimais. Et j’aimais Eirian, indéfiniment. Son amitié m’était très chère et je souffrais comme lui, avec lui.

Je craignais qu’il ne s’embarque dans des recherches qui ne le concernaient pas et dont il n’avait pas les ressources nécessaires pour mener à bien l’enquête par lui-même. Que pouvait-il faire seul ? Seul contre le monde ? Sans l’aide et l’accompagnement de la police magique, les chances de retrouver de lui-même les personnes qui lui avaient fait subir cela étaient très minces, trop minces. « Écoute, on a le temps. On a le temps de repenser à tout ça, on a le temps d’imaginer comment on va faire ensemble. Mais je ne veux pas que tu fasses cavalier seul. Pas cette fois Eirian, je t’en prie, laisse-moi t’aider. Je sais que tu ne peux pas le concevoir pour le moment, mais je te promets, on va réfléchir, on va trouver le moyen de le faire ensemble.  » Ensemble parce que je ne pouvais plus imaginer le lâcher une seule seconde. Il allait subir une surveillance plutôt agaçante de ma part et je m’en fichais bien, tant que je permettais à Eirian d’être sain et sauf. Mais il n’y avait pas que moi qui pouvait l’aider à se protéger. Eirian m’avait offert à Noël un bracelet de protection qui pouvait appeler une personne en cas de détresse et j’avais bien l’intention qu’Eirian se munisse de l’un de ces prototypes afin de pouvoir savoir en temps et en heure où il se situait. « On ira voir ensemble dans le magasin si tu veux. » Voilà ce que je pouvais proposer pour le moment.

Il y avait tant à faire, tant à songer. La protection d’Eirian m’apparaissait comme étant la première des choses à envisager lorsque l’on savait qu’ils avaient pu l’attraper à plusieurs reprises, cela signifiait bien qu’ils avaient conscience de ses habitudes et de sa manière d’agir dans Londres. Ils connaissaient les endroits fréquentés, les lieux où il allait. Irrémédiablement, je songeais à ses parents et à sa famille et je lui proposai de l’accompagner pour lancer de nouveaux sortilèges destinés à les protéger d’éventuelles autres attaques. « D’accord, je te le montrerai quand on sera à l’école. » Trop perturbée pour m’offusquer de la manière dont Eirian déclinait habilement mon invitation, je remémorai en tête les différents sortilèges que j’avais lancés en espérant que cela puisse aider le Serdaigle. J’étais pourtant habituée à ce qu’il élude une partie de sa vie mais Eirian avait toujours eu pour habitude d’être secret ; il en disait déjà bien peu sur lui, alors parler de ses proches… Il n’était pas comme moi, à déblatérer encore et toujours sur ma vie et mes difficultés que ce soit avec Lyam ou mes parents. J’étais quelqu’un qui se livrait facilement. Ce qui était intéressant, c’était la capacité qu’Eirian avait à me donner des conseils qu’il ne s’appliquait pas à soi-même coucou le déni.

Évidemment, notre amitié ne s’était pas construite en un jour. Je dirai même qu’elle s’était imposée à nous de manière insidieuse et je n’aurai jamais pu imaginer qu’il soit aussi important dans ma vie maintenant. Alors dire à Eirian mes sentiments pour lui, mes sentiments amicaux, me paraissait naturel, lui qui croit souvent qu’il ne vaut rien. « Je… » Je commençai une phrase sans pouvoir la terminer. Je cherchai mes mots, peinée de me rendre compte qu’Eirian se sentait réellement seul au point que je sois l’une des premières à lui dire à quel point il comptait. Pour ma part, c’était des paroles communes dans la bouche de mes parents qui me disaient régulièrement que j’étais la meilleure chose qui leur soit jamais arrivée, que j’étais comme la prunelle de leurs yeux, le raison de soleil qui illuminait leur journée. Ils me signifiaient tant que je comptais. « Je suis désolée Eirian. » Ce fut les mots qui réussirent à passer mes lèvres tandis que ma gorge se nouait difficilement. « Je suis désolée que tu ne sois pas davantage entouré par tes proches. Je… Je veux pas m’immiscer dans ta vie familiale mais je vois bien qu’on ne fait pas très attention à toi et… je veux te dire que tu n’es pas responsable. T’es quelqu’un de formidable Eirian, je suis triste qu’ils ne le voient pas. » Après tout, ils semblaient totalement déconnectés de la vie d’Eirian, ne remarquaient rien, ne voyaient rien, ne pouvaient même pas lui dire qu’il était important. C’était peut-être ses parents qui devraient partir en psychothérapie après tout. « Je sais bien que la vengeance n’est pas la solution. Je le sais, mon cerveau le sait. Mon cœur lui est irrationnel. Mais je ne ferai rien, je te le promets. » Je restai là sans bouger pendant encore de longues secondes, me demandant quoi faire maintenant. Je ne savais pas si Eirian voulait continuer de discuter, s’il voulait que l’on rentre à Poudlard, s’il voulait rester assis ici. Peu importait en définitive, moi j’étais là et je ne bougerai que lorsqu’il l’aurait décidé. C’était mon rôle.

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Lumos
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Mar 31 Jan - 21:40
Closer to the edge
« petite citation »
Tu n’en peux plus et tu es fatigué, c’est peut-être ce qui résume le plus ton état à cet instant, avec la peur et l’horreur de ce qui t’est arrivé. La colère aussi. Pourquoi est-ce que ça tombe sur toi, pourquoi est-ce que ça ne s’arrête pas ? Oh, tu sais que pour des regards avertis, il ne doit pas être bien difficile de remarquer que quelque chose ne va pas, que tu n’es pas aussi entouré que devrait l’être quelqu’un de ton âge. Si tu t’en sors aussi bien à Poudlard, c’est sans doute parce que tous ceux qui te côtoient, élèves comme professeurs, sont habitués à ta façon d’être et que tes masques sont bien en place. Tu tiens sans peine le rôle de l’étudiant discret mais doué et c’est tant mieux que la majorité des gens ne voient pas au-delà. Mais tu ne comptes plus les fois où tu t’es relevé tant bien que mal, seul, où tu as continué de te battre un jour après l’autre, parce que survivre, c’est à peu près la seule chose que tu sais faire. Mais tu en as marre de ne faire que ça, de n’avoir que des problèmes à régler. Et qu’est-ce que ce sera la prochaine fois ? Fatigué de ne voir ta vie que comme une stratégie pour tenir un peu plus longtemps – une stratégie qui ne fonctionne pas très bien, d’ailleurs, à voir ce qui te tombe dessus. Tu es vivant et c’est à peu près tout ce que tu as gagné.
Tu n’en peux plus de ces horreurs, de les laisser gagner encore et encore parce que tu ne peux rien dire au risque de perdre le peu que tu as. Tu perçois bien toute l’opposition de Kayla à ton refus de porter plainte et à sa place tu tiendrais exactement le même discours. Tu l’obliges à plonger de nouveau avec toi dans ces ténèbres dont ni elle ni toi ne voulez, tu l’entraînes dans cette face obscure de ta vie sans lui expliquer pourquoi c’est à ce point impossible que tu en parles, à quel point tu es impuissant, à quel point le secret façonne le moindre aspect de ton existence. Eirian Howl n’existe pas, n’existera jamais comme n’importe quel autre sorcier et sorcière. Même si tu arrives à devenir un Auror, il y aura toujours le risque que quelqu’un, un jour, fouille ton passé d’un peu trop près. Ou celui de ta mère quand tu l’auras retrouvée.
Un jour, peut-être, tu pourras en parler à Kayla parce qu’elle mérite de savoir, de comprendre pourquoi, tout en acceptant son aide, tu refuses ce qu’elle te propose. Peut-être qu’elle pourra accepter, peut-être qu’elle comprendra. Ça t’a libéré d’en parler avec Sean, et ta meilleure amie est la personne à qui tu as le moins envie de mentir.
La lassitude te tombe sur les épaules, te laisse sans forces après le craquage nerveux que tu viens de traverser, cet effondrement intérieur total qui te laisse en miettes à chaque fois. Ta main se referme sur ton bras. Sans Kayla, tu sais très bien comment ça se serait terminé, le seul moyen qui t’aide à soulager tes angoisses quand elles deviennent trop fortes, même si tu sais bien que ce n’est pas la solution. Mais tu n’as que ça. Ton amie voudrait que tu voies un psychomage. Mais pour lui dire quoi ? Que pourrait-il lire à travers tes mensonges et tes approximations ? Et tu as beau t’ouvrir davantage ces derniers temps, l’idée d’aller volontairement raconter ce que tu consacres tant de temps à dissimuler te rebute. Tu ne peux pas t’effondrer devant un médicomage comme tu le fais devant Kayla. Sans parler de Poudlard. Il te faut du temps pour te relever chaque fois, remettre le masque en place, reprendre la comédie. Si tu le laisses tomber trop souvent, ça va te coûter une énergie folle – et tu ne sais plus exister sans mensonge et sans barrières, être toi-même. Personne ne connaît la vérité entière, tout le monde en a des bouts, que ce soit Sean, Robin ou Kayla.
Au fond, tu as peur de leurs réactions s’ils savaient tout de toi, s’ils connaissaient l’étendue de ta vulnérabilité, tout ce que tu as perdu et abandonné au fil des ans. Tu as peur qu’ils te voient différemment, qu’ils s’éloignent.

Là où cependant tu es d’accord avec Kayla, c’est que tu as besoin de temps. Mais de combien ? Même des années après, les cauchemars n’ont pas disparu – et tu comprends bien mieux à présent pourquoi ils se sont ravivés ces derniers temps, renforcés par ce que tu vivais. La nausée revient et tu respires par à-coups, essayant de te calmer, luttant contre la poussée d’angoisse.

— Sans doute, tu murmures. Mais je sais aussi que même quelques années ne suffisent pas à laisser ça derrière… C’est dommage que ce soit le genre de choses qu’on ne puisse pas réparer d’un coup de baguette magique, tu ajoutes avec un vague sourire, dans une vaine tentative de plaisanter. Les prochains jours ne vont pas être faciles.

Kayla ne renonce pas à l’idée de te faire témoigner, évoquant la possibilité qu’il existe d’autres victimes qui partagent les mêmes sentiments que toi.

— Bien sûr que je le sais, Kayla. Il n’y a même pas une heure, moi aussi, j’ignorais complètement ce qui m’arrivait, ça fait des mois que je me pose des questions.

Tu soupires, renverses la tête en arrière.

— J’aimerais vraiment pouvoir faire quelque chose.


Elle propose d’y aller elle-même, de se faire passer pour une victime. Tu secoues la tête en même temps qu’elle se ravise aussitôt. Elle ne saurait pas mentir ainsi. Mais tu la sens bien décidée à ne pas lâcher le morceau sur ce point, elle reviendra sans doute sur le sujet. Tu te contentes de hocher la tête. Tu ne veux pas te battre avec elle, pas maintenant. Son soutien et son amitié te sont plus précieux que tout.
Bien sûr, il te reste la possibilité de faire cavalier seul, et peut-être que tu tenteras des choses, mais tu ne te mettras pas davantage en danger. Vu ce que ces personnes t’ont déjà fait, tu ne doutes pas qu’elles puissent faire bien pire si elles découvrent que tu es sur leurs traces. Cependant, agir seul est la seule chose à ta portée – cela a toujours été le cas. Tu n’entraîneras pas Kayla là-dedans.
Elle te demande cependant de ne pas chercher de ton côté. Vous pourrez chercher une solution ensemble. Et ce seul mot te réchauffe le cœur.

— D’accord. Je crois qu’on est trop… trop choqués pour bien réfléchir aujourd’hui. On n’arrivera à trouver aucune solution réalisable… ici. On cherchera plus tard comment faire.

Tu prends brusquement conscience que vous êtes toujours dans cette salle d’eau, assis sur le carrelage, dos au mur. Non, vraiment, aucun de vous ne sera bon à quoi que ce soit aujourd’hui.
Elle évoque l’idée que tu portes toi aussi une protection et tu n’es pas contre – tu es prêt à tout pour que ça ne recommence plus jamais – et même si tu vois les limites pratiques d’une surveillance, tu es quand même soulagé que s’il t’arrive quelque chose, ta meilleure amie s’en rendra compte. Tu accueilles avec le même soulagement l’idée qu’elle t’accompagne. Tu ne veux plus avoir à gérer seul en permanence, tu ne peux plus.

— Je veux bien.

Kayla ne s’arrête pas là et propose également de protéger les lieux où tu te rends, notamment la maison de tes parents. Tu détournes un peu son offre, lui demandant de te montrer les sortilèges pour les appliquer toi-même ensuite. Elle acquiesce sans protester. Évoquer ta famille équivaut de plus en plus à marcher sur des œufs et l’omelette n’est pas loin.
Elle te redit son amitié et son affection, et ses mots te bouleversent profondément. Les larmes aux yeux, tu lui réponds avec hésitation, maladroitement, bien conscient que ça en dit peut-être trop, mais tu veux qu’elle sache à quel point ses mots comptent. Ta réaction la touche à son tour et elle ne parvient pas à te répondre immédiatement.
Ta mère te le disait, que tu comptais, et tu le savais à cette époque, avec la conscience aiguë de tout ce qu’elle a sacrifié pour toi – et tu t’es souvent demandé si ça en valait vraiment le prix. Mais cela fait des années – et en dehors d’elle, évidemment, il n’y a jamais eu qui que ce soit d’autre, tu t’es appliqué à n’être qu’un fantôme pour toutes les personnes que tu as croisées.
« Tu n’es pas responsable ». Si, tu l’es, d’une certaine façon. Parce que tu es un sorcier et que ces pouvoirs ont détruit ta famille et la vie qu’on te destinait – une vie à laquelle tu préfères avoir échappé malgré tout. Tu préfères aussi ne pas savoir si tes parents auraient réussi à te transformer en tueur de sorciers.
Tu retiens une protestation – « formidable », non, pas vraiment, mais vous avez déjà eu cette conversation et tu sais que c’est toi qui as tort sur ce coup-là. Et à force, ça risque de ressembler à un chleuasme, comme si tu faisais exprès de te déprécier pour qu’elle te dise le contraire.

— C’est un peu compliqué en ce moment, tu admets en fixant le carrelage. Ils ont d’autres soucis et je suis l’aîné, j’ai moins besoin qu’on s’occupe de moi. C’est comme ça. Et je suis moins seul, maintenant.

Quant à la vengeance…

— Je sais à quel point c’est tentant… mais je n’ai vraiment pas envie de tomber dedans. Ni qu’il t’arrive quoi que ce soit.

Le silence retombe. Tu te sens perdu, l’esprit vide, incapable de penser. Mais ton envie de fuir ne s’est pas totalement éteinte. La petite pièce te paraît soudain insupportable.

— Je ne veux pas rester ici. Ni croiser des gens.

Ça ne vous donne pas vraiment une destination, tu veux juste être ailleurs, dans un endroit calme, avec elle. Il va te falloir encore du temps avant de seulement commencer à appréhender pour de bon ce qui s’est passé. Tu n’es pas sûr d’avoir encore envie d’en parler aujourd’hui. Tu veux… voir autre chose, respirer un autre air.
Vous vous relevez et la porte du Square Grimmaurd ne tarde pas à se refermer sur vous.



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Kayla Rausale
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Dim 19 Fév - 10:52

Tu sais, je suis ton amie
Si t'as des soucis, j'ai les mêmes aussi
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J’avais le sentiment inébranlable d’être inutile. Eirian avait beau me dire le contraire, il avait beau dire que mes mots lui apportaient un certain réconfort, j’avais la claire impression d’être une plante verte au milieu d’un jardin déjà bien arboré et de ne rien apporter de plus à la décoration. C’était affligeant, c’était inquiétant. Si seulement je pouvais avoir des paroles plus convaincantes… La vérité c’était que j’étais sidérée, incapable de faire mieux que cela parce que la nouvelle que nous venions d’apprendre était des plus déconcertantes et il y avait de quoi être totalement paralysé. Moi-même, j’étais abasourdie et mon cœur ne cessait sa course folle dans ma poitrine, alors comment Eirian pouvait-il se sentir lui-même ? Lui qui était si secret, qui peinait à s’ouvrir ? Je n’en savais rien, il m’avait tout l’air d’être dans le même état que moi. Le temps me semblait être la meilleure des solutions pour oublier même si je craignais qu’il ne puisse jamais véritablement guérir de ce qu’il avait vécu. Encore moins s’il ne souhaitait pas consulter un psychomage. Il pensait pouvoir gérer cela seul, à mes yeux, c’était une hérésie, c’était impossible. Mais qui étais-je pour le juger ? Qui étais-je pour le forcer à y aller ? J’avais déjà insisté lourdement pour qu’il vienne consulter -avec succès- et tout cela pour quoi ? Pour apprendre qu’il était sous l’emprise du sortilège d’amnésie depuis des mois. Peut-être même des années puisque nous ne savions pas réellement quand cela avait commencé. Pour l’instant, j’ignorai si j’avais bien fait de le pousser à venir ici voir les médicomages même si ma voix intérieure tentait de me convaincre que si.  « Je suis d’accord… Même avec les réponses de la médicomage, j’ai l’impression d’être dans un silence assourdissant, un silence qui m’englobe et qui ne me permet pas de réfléchir correctement… Réparer d’un coup de baguette… Si seulement c’était si facile. » La magie pouvait régler de nombreuses choses mais pas les maux de l’âme, pas les blessures au cœur. C’était d’ailleurs une des limites qu’elle s'imposait.

Pourtant, je ne m’avouais pas vaincue quant à la volonté d’emmener Eirian témoigner. Je savais qu’il était vain d’essayer de le convaincre maintenant, il était probablement trop sous le choc, nous l’étions tous les deux. « Je ne pense pas que d’illustres inconnus prennent la peine de faire ce qu’il doit être fait… C’est beaucoup trop compliqué, trop difficile. C’est trop… à vif. » Mes mots n’étaient peut-être pas les bons, mes mots ne le rassuraient sans doute pas mais c’était la seule chose que je pouvais lui offrir maintenant. Mon aide n’était pas précieuse, mon aide n'était qu’un réconfort médiocre et même mes idées étaient pourries. Me faire passer pour une victime… Franchement, je n’avais pas mieux que ça ? Eirian y était opposé, évidemment. Qui ne le serait pas ? C’était stupide. Une fois ravisée, je demandai à Eirian de ne pas chercher seul. Mon inquiétude allait grandissante et je ne voulais plus qu’il fasse quoi que ce soit seul. J’étais peut-être stupide d’imaginer que je pourrai protéger le Serdaigle de lui-même mais j’avais en tête de le soumettre à une surveillance plutôt agaçante afin d’être certaine qu’il ne retombe pas entre les griffes de ses ravisseurs. Pour le moment, j’avais envie de parer au plus urgent, je pensais protection et localisation. Immédiatement. Cela me semblait dérisoire mais j’avais l’impression que cela m’était nécessaire pour reprendre le contrôle, le contrôle sur ma vie, sur celle d’Eirian.

Ce qui était évident par contre, c’était notre amitié réciproque et je remerciais chaque jour le destin d’avoir placé le garçon sur ma route, une route qui était semée d’embûches, certes. Pour autant, Eirian occupait désormais une place si importante dans ma vie que je ne saurai plus faire sans lui ; il me paraissait important de lui renouveler mon attachement à son égard afin qu’il sache que je serai là, dans tous les moments de sa vie : les joies comme les peines, les doutes, les réussites, les peurs. Je lui offrais mon amitié inébranlable et je vis dans son regard qu’il était touché par les mots que je prononçais. J’avais toujours cette impression qu’il n’avait finalement pas grand monde à qui se raccrocher. Moi j’avais ma famille, j’avais Maxime, j’avais Eirian. Mais lui, qui avait-il réellement ? Ses proches me paraissaient bien absents et même si Eirian s’évertuait à vouloir les protéger et les laisser en dehors de tout cela, je ne comprenais pas comment ils ne pouvaient pas se rendre compte qu’il se passait quelque chose de grave dans la vie de leur fils. Étaient-ils donc si aveugles ? Eirian admit qu’ils avaient d’autres soucis en ce moment. D’autres soucis? Qu’est-ce qui pouvait bien être plus grave que cela ? J’en étais abasourdie. Je fis une pause, ne sachant pas quoi dire, ni quoi lui répondre. Je murmurai alors : « Je pense que mon silence éloquent t’indique ce que j’en pense. » Nul besoin d’en faire plus, d’en dire davantage. Je désapprouvai. C’était ainsi. Peu importait.

Au bout de quelques minutes, Eirian réclama de rentrer et j’hochai la tête doucement. C’était la meilleure des idées. Je n’en pouvais plus de cette pièce, souhaitant retrouver le château, là où nous étions -la plupart du temps- en sécurité. « Viens, on va rentrer au château. Le lac sera nous aidera peut-être à retrouver une certaine quiétude. C’est la force tranquille. » Et c’était un endroit qui avait du sens pour nous, un endroit que nous apprécions et qui était teinté de notre histoire, de notre amitié. Je me relevai et Eirian en fit de même avant de nous diriger vers la sortie ; mes pensées étaient troublées et je le savais, le temps sera notre allié dans l’acceptation de la vérité. Mais il était insuffisant, clairement.

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