Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
La vie est un long ciel brumeux. Assise dans un bureau au moindre détail parfaitement inconnu, Septima s’occupe à remplir de la paperasse, la tête baissée, les doigts crispées sur une plume qui crisse sur du parchemin. Clignant des yeux de fatigue, ou peut-être d’ennui, sa chaise grince tandis qu’elle se lève pour quitter la pièce, déboulant dans une salle de repos qu’elle ne connait pas. Des sorciers et des sorcières sont attablées autour de table ronde reluisante, sirotant un café, riant à gorge déployée, susurrant sur le passage de la jeune Ombrage. Dans un coin, une table suggère du café, du thé, des biscuits à volonté. Septima se sert une tasse de café fumant agrémentée de trois morceaux de sucres avant de s’installer à une table libre pour profiter de sa boisson chaude. Elle a froid, le café fume, mais elle est bien incapable d’en ressentir sa chaleur. Frustrée, elle observe le monde qui l’entoure. Aucun regard ne percute le sien. Chacune des tables est occupées de plusieurs personnes, sauf la sienne. Un malaise grandissant inquiète le regard bleu de l’adolescente. Ses sourcils accompagnent même son front qui se plisse. Est-ce de peine ou peut-être de colère, si ce n’est de peur ? Le bruit de sa chaise est inaudible tandis qu’elle se lève pour se diriger vers la table voisine, son courage serré à deux mains. Gentiment, elle demande à ses collègues si elle peut s’installer avec eux pour boire un café. Personne ne lui répond. Agacée, elle empoigne une chaise libre mais la chaise ne bouge pas. Alors elle tire, s’acharne, l’attrape même par les pieds pour la faire bouger, cette satanée chaise ! Rien n’y fait, tout est immobile : les gens, la chaise, sa solitude. Le froncement de son front se transforme en un haussement de sourcil triste, juste triste. Elle tente d’humecter ses lèvres, elle a soif. Sa bouche est pâteuse, sa gorge lui pique, elle sent la panique monter dans le creux de ses entrailles. Elle ferme les yeux pour reprendre ses esprits. Lorsqu’elle les ouvre, la voilure de son lit à baldaquin est tendue dans une demi obscurité.
C’est le printemps. Dehors, les oiseaux chantent, allant jusqu’à piétiner le rebord de la fenêtre des humains tandis qu’ils sont encore profondément endormis. Tant pis pour eux ! Ils préfèrent se prélasser dans du tissu inerte alors que le jour s’est déjà levé sur la vie. Inutile de trainer au lit pour s’interroger sur les messages cachés du rêve qui venait de hanter sa nuit. Septima revêt une tenue décontractée après s’être débarbouillée le visage, et file tout droit à la Grande Salle pour désaltérée cette gorge desséchée. Dans le hall d’entrée, elle croise un groupe de Serdaigle dont elle ignore les messes basses. Septima quitte le château le ventre vide (oui, le ventre vide !) car en ce beau samedi matin ensoleillé, elle n’a pas le cœur à se repaitre d’un bon petit-déjeuner.
***
Le terrain de quiddicht est plongé dans un silence absolu. Loin du vacarme des élèves regroupés pour s’aimer, ignorante des messes basses assez forte pour qu’elle les entende, Septima respire une bonne bouffée d’air frais pour se remettre d’aplomb. Ce n’est pas dans son habitude de se lamenter mais franchement, franchement… ce matin, son moral touche le fond du chaudron. Sans prendre la peine de passer sa tenue d’entrainement, Septima empoigne son balai pour s’élever dans les airs à l’abri de tous les ennuis. Ses pensées divaguent, elle se souvient qu’en début d’année, elle avait failli se tuer à cause d’un objet incroyablement intéressant qu’elle eût déniché dans une boutique éphémère. Le Relet Vif pour Rayon extrêmement Lumineux extrêmement tranchant lui en avait fait voir de toutes les couleurs au point que la paille de son balai avait pris feu en plein vol. Mais c’est une histoire qui finissait bien et à ce souvenir, Septima sourit tandis qu’elle fend les airs sans but précis, emmêlant sa longue crinière qui ondule dans son dos au gré des airs. Au détour des gradins noir et jaune, elle freine subitement pour se retrouver face à face avec sa capitaine d’équipe. Septima, qui s’était cru seule, ouvre de grands yeux bleus étonnés avant de la saluer :
" Bonjour, Hestia Carrow ".
Parfois, quand tout vous semble noir, il vous suffit de prendre le large pour tomber à point nommé sur la personne qu'il vous fallait rencontrer à ce moment très précis. Si le collège chuchotte sur le passage de la jeune Ombrage, les chuchotements de l'Université résonnent de la Tour d'Astronomie jusqu'aux cachots. Parant son visage de son habituel masque de marbre, le coeur de Septima cogne d'espoir. Elle venait de tirer la bonne chaise pour s'assoir à la bonne table. Hestia l'ignore encore, mais Septima va la bombarder de questionnements comme un cognard assoifé de bleus.
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Lun 25 Juil - 1:00
Les grands esprits se rencontrent
Octavia ◊ Hestia
We dream about a brand new start, But we dream in the dark for the most part
Quelle heure était-il exactement ? C'était la question à laquelle Hestia refusait de répondre. D'ailleurs cela faisait un moment qu'elle n'avait pas regardé la montre accrochée à son poignet et elle n'avait pas l'intention de le faire de sitôt. A quoi bon se torturer ? Ca ne l’avancerait à rien. Il était certainement affreusement tard. Ou particulièrement tôt, selon le point de vue et rien que cette perspective lui suffisait amplement. Elle n'avait pas besoin de se torturer en se disant que les heures de sommeil qu'elle allait pouvoir grapiller avant de commencer sa journée s'amenuisaient dangereusement. Il n'y avait bien qu'une seule raison pour laquelle la Serpentarde accepterait d’écourter son repos de la sorte : les potions. Et cette fois-ci il ne s’agissait pas de n’importe quelle potion. Ce n’était pas pour ses cours qu’elle travaillait ou les examens qui ne tarderaient pas à venir faire leur apparition dans son calendrier. Oh, tout ceci rythmait déjà son quotidien, les grimoires portant sur les différents philtres et leur concoction s’entassaient en pile sur sa table de chevet et chaque parchemin qui lui tombait sous la main se retrouvait noirci de ces pensées sur le sujet. Le cursus de sciences magiques lui plaisait, elle aimait notamment se consacrer à la botanique, ou sa version plus poussée l’herbomagie, mais de tous les cours qu’elle suivait, celui dédié aux potions était de loin celui qui retenait le plus son attention. Celui pour lequel elle était soudainement capable d’une patience et d’une minutie qui lui étaient étrangères le reste du coup. Hestia n’avait pas choisi la filière sciences magiques pour rien, elle vivait, respirait littéralement, potions. Même quand elle ne planchait pas sur ses révisions ou ne se consacrait pas à son emploi au Purple Vial, son esprit restait plein de mélanges et d’idées de nouvelles créations. Les potions, elle les avait dans le sang.
Cette fois-ci, et même si elle avait largement de quoi faire, ce n’était pas sur un mélange nécessaire à ces cours que la Serpentarde se penchait avec tant d’assiduité, mais sur un philtre tout à fait personnel. Cela faisait de longs mois désormais qu’elle travaillait sur une potion destinée à aider Thalia à mieux vivre sa condition de sirène et elle devait bien avouer que les choses n’avançaient pas aussi vite qu’elle l’aurait aimé. C’était en grande partie sa faute -enfin celle de sa sœur aussi, elle n’allait tout de même pas porter entièrement le chapeau- suite à leur violente dispute, Hestia avait totalement cessé de travailler sur le mélange, trop en colère contre son aîné pour accepter de travailler pour elle. Alors automatiquement elle avait accumulé du retard. Il s’avérait qu’il n’était pas si facile de le rattraper, pour deux raisons qui échappaient totalement au contrôle de la Serpentard. Déjà, elle était en troisième année d’études universitaires, ce qui voulait dire que les projets à rendre s’accumulaient à toute vitesse et que ses parchemins de cours atteignaient des hauteurs scandaleuses. Difficile dans ces conditions de trouver le temps de se consacrer à des projets plus personnels. Et puis il y avait la question du financement aussi. Quitter les Carrow c’était bien beau, Hestia ne regrettait pas un seul instant sa décision, aussi impulsive fut-elle, mais ça n’était pas sans conséquences. Il y avait l’aspect social bien sûr, tous ceux qui lui avaient tourné le dos, qui la jugeaient, qui chuchotaient sur son passage, mais il y avait surtout l’aspect financier. Le temps était passé depuis qu’elle avait tourné le dos à sa famille et l’argent qu’elle avait récupéré de son compte à Gringotts s’était doucement amenuisé. Certes, elle avait son emploi au Purple Vial, mais désormais elle devait faire attention à ses dépenses, ce qui voulait dire qu’elle ne pouvait plus travailler librement sur tous les projets qui l’intéressaient mais dont les ingrédients pouvaient couter affreusement chers et devaient être renouvelés à chaque tentative. Quelle idée aussi de s’être prise de passion pour un art qui n’était pas donné.
Faire un choix avait été difficile, les idées de potions innovantes, ce n’était pas ce qui manquait à Hestia. C’était sûrement là que résidait tout son amour des potions et son ambition. L’envie de créer de nouvelles choses, d’apposer son nom dans le monde sorcier et pas seulement parce qu’elle venait d’une famille au passé des plus sanglant. Mais puisqu’il avait fallu faire un choix, elle avait choisi sa sœur. Si une de ses potions devait aider Thalia, alors ce serait celle-là qu’elle créerait en premier. Ainsi, forcée de travailler une fois ses projets universitaires bouclés et son temps de travail à la boutique de Giulia effectué, c’était la plupart du temps bien tard qu’elle avait enfin l’occasion de travailler sur ses propres mélanges. Le petit problème avec les potions, c’était que c’était un art de patience, il n’était pas rare de devoir attendre de longues minutes, voire heures, pour que des ingrédients réagissent entre eux, ou juste que ce soit le bon moment pour mélanger la concoction. Hestia était loin de consacrer quelques minutes seulement à ses potions. En fait, elle était bien assez passionnée -certains diraient têtue- pour y passer la nuit s’il le fallait. Un peu comme en cet instant en fait. Il fallait dire que la potion spéciale sirène était passionnante, mais aussi et surtout un véritable défi. Hestia n’en était pas à son coup d’essai, elle avait déjà présenté plusieurs versions à sa sœur, chacune avec ses avancées mais aussi ses défauts sur lesquels il fallait travailler. Mais tant qu’elle n’avait pas trouvé le dosage parfait, elle continuerait de se pencher dessus. Et y passerait d’autres nuits s’il le fallait.
Ce fut à peu près en même temps que les premiers rayons de soleil pointaient le bout de leur nez que la Serpentarde s’écroula sur son lit. Sa potion n’était pas terminée, loin de là, elle avait besoin de reposer une douzaine d’heure avant de pouvoir être distillée et enfin testée, mais cela permettait à la verte de se reposer un peu. Combien d’heures de sommeil elle réussit à grapiller avant que le bruit de ses camarades se levant ne la réveille, ça non plus Hestia ne voulait pas le savoir. Ca n’aurait fait que lui faire du mal. Mais puisqu’il était loin de ses habitudes de trainer entre ses draps, elle se leva et fila prendre une douche pour tenter de se réveiller. L’esprit encore embrumé et les idées pleines de réflexions sur sa potion, elle descendit jusqu’à la Grande Salle, son sac à l'épaule. Aussitôt le vacarme du samedi matin la hérissa. Il y avait trop de monde, trop de bruit, et contrairement à avec ses potions, elle n’avait pas assez de patience pour ça. Avec un signe pour Adèle, elle avala rapidement un café et se saisit d’une tranche de brioche avant de s’échapper de cet endroit de malheur. Tant mieux, au fond, elle avait toujours détesté manger devant les autres et pouvait remercier maman Carrow pour cette mauvaise habitude qui ne la quitterait certainement jamais. Appréciant l'air agréable du printemps, Hestia laissa ses pas la mener à un endroit qu'elle connaissait bien : le terrain de Quidditch. Cette fois, elle n'avait pas l'intention de voler, juste de s'éloigner de la foule et de profiter un peu du silence. Elle fut donc satisfaite de voir que le terrain était parfaitement vide. Par habitude, elle se dirigea vers les gradins réservés aux Serpentards et en grimpa les marches pour s'installer tout en haut et profiter d'une belle vue sur le Château de Poudlard.
Sa brioche désormais entamée dans une main, elle sortit de l'autre son carnet de note. Elle avait toujours l'esprit en ébullition après avoir travaillé sur une potion et ne voulait surtout pas louper la moindre idée intéressante. La potion pour sa sœur lui tenait à cœur, certainement un peu plus que tous les autres mélanges qu'elle avait pu préparer au fil des années. Bientôt, son regard qui parcourait ses notes fut attiré par une silhouette entrant sur le terrain. A sa grande satisfaction, elle était seule ce qui voulait dire que l'endroit n'avait pas été réservé pour un entraînement et allait donc rester relativement vide. Un balai à la main, la silhouette s'éleva et il ne fallut que quelques instants à Hestia pour reconnaître Octavia . Nul besoin que la jeune sorcière s'approche, pour jouer dans la même équipe elle connaissait bien sa manière de voler et pouvait la reconnaître rien qu'aux virages qu'elle effectuait. Un fin sourire aux lèvres elle observa sa coéquipière évoluer dans les airs. C'était qu'elle était douée la petite verte. Sans grande surprise, celle-ci ne tarda pas à la repérer -en même temps elle était seule dans les gradins- et se dirigea vers elle. « Bonjour, Hestia Carrow. » La Carrow referma son carnet de note décidant que ses pensées pouvaient bien attendre un peu. Plissant les yeux à cause du soleil matinal elle adressa un sourire a la jeune Serpentarde. « Bonjour, Octavia Nott. » Lança-t-elle en adoptant le même ton qu'elle. Les manières de Octavia pouvaient paraître parfois un peu guindées pour une sorcière de son âge mais Hestia savait bien de quel type de famille elle venait. Une ou le discours était tout aussi important que l'apparence. Pour une fois, l'imiter n'était pas une manière de se moquer de la part de la Serpentarde.
En fait, elle l'aimait bien la petite Nott. Enfin autant soit peu que Hestia puisse apprécier quelqu'un, ce qui n’était pas franchement gagné avec elle, elle le reconnaissait. Malgré ses manières un peu décalées, elle la trouvait futée en plus d'être efficace sur un terrain de Quidditch. Octavia n'était pas de celles qui faisaient des vagues et rien que pour ça Hestia ne la considérait pas avec mépris. La voyant perchée sur son balai, la verte fut prise d'un doute. Du regard elle balaya le terrain de Quidditch et surtout les allées du parc qui venaient du Château. Un entraînement dont elle avait oublié l'existence était-il prévu ? Elle avait toujours pris au sérieux les engagements qu'elle avait pris en entrant dans l'équipe de Quidditch de sa maison, mais elle avait tant de choses en tête en ce moment et si peu d'heures de sommeil, que ce n'était pas impossible. « Ne me dis pas qu'on a entrainement ce matin, j'ai passé la nuit à veiller une potion. » Lança-t-elle en reportant ses prunelles noisettes sur Octavia. Personne n'avait l'air de traverser le parc pour rejoindre le terrain et la jeune verte volait sans les protections nécessaires aux entraînements, mais autant poser la question. Pour une fois Hestia n'était pas vraiment motivée à l'idée d'affronter des balles dont le seul but dans la vie était de la tuer. Dire qu’en temps normal, cette idée était loin de la déranger, qu’elle y trouvait même un petit côté exaltant. « Je ne suis pas en état d'esquiver les cognards. » Et encore moins d'y survivre.
CODAGE PAR AMATIS
'Cause there were pages turned with the bridges burned
Octavia Nott
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Jeu 25 Aoû - 21:19
Les grands esprits se rencontrent
A cinq ans, Septima dérangeait les esprits butés des adultes avec son vocabulaire bien trop avancé pour son âge. Par exemple, elle savait dire « constitutionnel » (et son contraire) tout en connaissant sa définition, bien qu'elle ne voyait pas l'utilité d'employer ce mot. A six ans, une altercation avec une sorcière de son âge, l'aida à comprendre que compter jusqu'à un million, non seulement cela dérange, mais en plus, cela ne sert strictement à rien. A sept ans, la petite fille s'abstenait de discuter avec les adultes et admettait ses aptitudes, seulement si ses camarades démontraient les avoir atteintes. Les années suivantes, Septima appliquait scrupuleusement sa doctrine : pour vivre heureux, vivons caché. Cependant, dissimuler sa personnalité derrière des faux-semblants, aussi redoutable soit le masque qu'elle s'était forgé, revenait à perdre l'intégrité de son âme par petit bouts déssiminés par le temps. Le temps. Elle aimerait pouvoir le remonter pour conseiller la petite fille qu'elle était. Elle lui dirait qu'il vaut mieux subir les foudres de mécontentements et de moqueries plutôt que d'accepter de se métamorphoser en une petite fille parfaitement acceptable pour briller en société. Les étoiles brillent et le ciel est grand. Si on te menace d'obscurcir ta lumière parce qu'elle dérange, change de voie lactée. C'est étonnant à quel point l'être humain peut être évolué et à la fois un véritable aliéné. Au fil des siècles, les sorciers ont amélioré leur conditions de vie, accomplie des prouesses magiques qui relèvent du miracle (même en sorcellerie !) mais ils n'en perdent pas moins leur envie primitive de parader avec un sang propre comme un sorcier neuf, alors que ce sang, à l'oeil nu, est imperceptible. Le sang pur, c'est un peu comme la religion chez les moldus : ça rassemble les troupes pour parler d'une main voix en semant la panique chez tout ce qui est différent. Être différent, cela fait peur, et cela fait mal. Par chance, les parents de Septima faisaient preuve de compréhension et de tolérance même si l'adolescente avait craint que Papa s'étouffe avec son whisky lorsqu'elle lui avait ranconté que le Choixpeau escomptait initialement l'envoyer chez les Gryffondors. Souvent, avant de s'endormir, Septima tente de s'imaginer ce qu'aurait pu être sa vie si elle n'avait plus été entourée de Serpentard à partir de ses onze ans. Face aux intérogations d'Hestia, Septima esquisse un mince sourire, pivotant sur son balai pour toucher pied sur les gradins. Force est de constater que sa capitaine ne s'étonne plus de sa manie d'appeler les gens par leur nom et leur prénom. D'ailleurs, ses nouvelles rencontres ont tendance à s'étonner lorsqu'elle se présente sous les noms de Septima Victoria Ombrage alors qu'elle ne voit pas ce qu'il y a surprenant. Le propre des présentations, c'est bien de décliner son identité, non ? Rapidement, Septime jette un coup d'oeil à l'attiral d'Hestia, s'abstenant pour le moment de tout questionnement. « Non, répond Septima, les remarques de sa capitaine lui arrachant un sourire. Elle tire sur son tee-shirt comme pour rappeler qu'elle ne revêt pas sa tenue d'entraînement. - Le tee-shirt blanc n'est pas un bon plan pour affronter les cognards. Dimitrov risquerait de faire un malaise, raconte-t-elle sans se départir de son sourire. Cela dit, s'il tombe d'assez haut, un poste de batteur sera libre. Elle hausse les épaules avant d'allonger son balai sur les sièges. Réhabilitant son habituel visage sans expression, elle laisse soin à Hestia de juger sur la sincérité de sa dernière déclaration. Tout le monde sait que Septima convoitait le poste de batteur. Lorsqu'elle se présenta aux sélections, les postes de batteurs étaient déjà pris. Désirant plus que tout intégrer l'équipe de sa maison pour parfaire ses prouesses aériennes, elle s'était contentée d'accepter le poste de poursuiveuse. Quoiqu'il en soit, un ange passe tandis que Septima se mord la lèvre inférieure, hésistante. Peut-être entrer dans le vif du sujet ou faut-il en premier lieu aborder les conventions sociales ? Demander comment elle va, des choses sociales dans ce goût-là. - J'ai entendu des choses, déclare-t-elle soudain, décidant (sans blangue ?) de faire fi des conventions, tous les trucs chiants etc. A ton sujet. Est-ce que c'est vrai ce qu'on raconte ? Evidement, Septima pense que les rumeurs qui courent à l'école et dans les soirées mondaines sorcières sont justes, surtout lorsqu'il s'agit des déboires d'une sorcière portant le nom des Carrow. - Je veux dire... mes intentions ne sont pas de te froisser ni d'enfoncer le couteau dans la plaie, loin de là. Je me demande simplement comment est-ce qu'on peut gérer ça ? » Comment rester solide quand tout votre entourage vous tourne le dos ? A bien y regarder, c'est prétenduement Hestia qui a retourné sa veste. Mais le poids des évènements restent lourd à porter. Pratiquement toute sa maison ne lui adresse plus la parole, Septima s'imagine, avec effroi, ce qu'il se passerait si les ponts étaient coupés également avec sa famille.
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Sam 1 Oct - 16:02
Les grands esprits se rencontrent
Octavia ◊ Hestia
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Habituellement, la simple perspective de s’entrainer au Quidditch relevait l’humeur parfois sombre de Hestia. Mais habituellement, elle n’avait pas passé la nuit à veiller une potion. Enfin, non. D’accord, c’était mentir que d’affirmer cela. Veiller une potion toute une nuit, ou du moins une bonne partie de la nuit, faisait bel et bien parti des habitudes de la Serpentarde. Il fallait dire qu’elle était totalement dévouée à son art et que lui sacrifier quelques heures de sommeil lui paraissait donc tout à fait naturel. Il n’était donc pas rare qu’elle agisse ainsi, et ceci, volontairement. Après tout, les potions étaient un art d’une minutie et d’une patience infinie, ce n’était pas en voulant précipiter les choses que les mélanges les plus subtiles se créaient. Plutôt les catastrophes. Ca, Hestia l’avait appris depuis bien longtemps, parfois même à ses dépens quand elle avait commencé à l’intéresser à cet art et qu’elle n’en maitrisait pas encore tous les codes. Si elle voulait dédier son avenir aux potions et se faire un nom dans le milieu, il y avait des sacrifices qu’elle était prête à faire. Quelques heures de sommeil, ce n’était pas cher payer pour un avenir où ses concoctions seraient reconnues à leur juste valeur. Ses ambitions valaient plus qu’une bonne nuit réparatrice, elle n’avait pas été répartie dans la maison des Serpentards pour rien. D’autant plus que cette potion là, ce n’était pas pour son gain personnel, son ambition ou ses cours qu’elle travaillait dessus. C’était pour sa sœur. Thalia avait besoin d’un mélange pour mieux vivre sa condition de sirène et si la verte pouvait apporter le moindre soulagement à son aînée, alors elle était prête à le faire. Peu importe le nombre d’heures de sommeil qu’elle devrait y sacrifier. Peu importe les ingrédients utilisés, les fioles brisées et les carnets de note raturés. Pour Thalia, Hestia était prête à faire bien plus que pour tout Poudlard réunis. Rares étaient les personnes qui pouvaient s’enorgueillir de recevoir autant d’estime de la part de la Serpentarde, en fait elles se comptaient certainement sur les doigts d’une seule main. Elle était prête à tout pour sa sœur et si son talent en potions pouvait l’aider d’une manière ou d’une autre, alors elle s’y plongeait corps et âme. Mais ça, Hestia n’avait pas l’intention de le dire à haute voix à sa sœur. Il ne fallait pas exagérer non plus.
Dans tous les cas, l’essentiel était là : la nuit avait été terriblement courte pour la Serpentarde et même si les potions la passionnaient plus que tout, elle en ressentait les effets. De ce fait elle n’avait aucune envie de devoir monter sur son balai pour envoyer des cognards à gauche et à droite. Ou devoir éviter d’en recevoir en pleine figure, ce n’était pas le moment de se retrouver à l’infirmerie. En temps normal, elle n’oubliait jamais un entrainement de Quidditch, mais avec aussi peu d’heures de sommeil derrière elle, c’était une possibilité. Il n’y avait pas grand-chose qui retenait l’attention de la verte en dehors de ses potions, mais quand elle avait choisi de passer les essais pour rejoindre l’équipe de Serpentard, elle s’était engagée auprès de ses coéquipiers et elle n’avait aucune intention de faillir à sa parole. Si on équipe comptait sur elle, alors elle serait là. Mais s’il pouvait n’y avoir aucun entrainement de prévu aujourd’hui, ce serait encore mieux. D’autant que cette fois-ci, elle songeait à cela uniquement à cause de la présence de Octavia Nott sur le terrain de Qudditch. Quelques minutes auparavant elle avait l’esprit relativement tranquille et s’était dirigée vers le stade uniquement pour y trouver un peu d’air frais et de tranquillité. Qu’Octavia s’y trouve également était un pur hasard et elle s’était contentée de faire des connexions. Heureusement, elle fut vite rassurée par sa coéquipière « Non. » Ouf. Hestia aimait le Quidditch -pas autant que les potions, mais tout de même- mais elle préférait jouer en étant en forme. Surtout que son rôle de batteuse demandait beaucoup d’énergie et laissait peu de place à l’erreur. Un cognard mal envoyé et c’était ses coéquipiers qu’elle mettait un danger, un cognard qu’elle ne voyait pas venir et c’était elle qui risquait de finir à l’infirmerie. « Merci Merlin. » Souffla-t-elle doucement. Un autre jour le Quidditch, ce sera très bien.
Suivant le geste de la jeune sorcière, Hestia posa les yeux sur son t-shirt blanc, certes pas du tout adapté pour un entrainement. Elles étaient loin de la tenue de rigueur qui pouvait affronter tous les éléments. Et surtout des protections dont ils se paraient tous, même pour de simples entrainements. « Le tee-shirt blanc n'est pas un bon plan pour affronter les cognards. Dimitrov risquerait de faire un malaise. Cela dit, s'il tombe d'assez haut, un poste de batteur sera libre. » Un sourire ironique étira les lèvres de la Serpentarde à ses paroles. L’entendre souhaiter -plus ou moins- la mort d’un de leur camarade ne gênait pas Hestia. Est-ce qu’Octavia nourrissait réellement l’envie de se débarrasser de Grigori ou est-ce qu’il s’agissait là d’un simple trait d’humour, Hestia ne le savait pas bien et en toute honnêteté elle s’en fichait. En annulant leurs fiançailles dans son dos, le Dimitrov avait précipité sa chute, elle n’allait certainement pas s’émouvoir du sort qui pouvait lui être réservé. Elle avait dépassé le stade de la colère depuis un moment, mais ce n’était pas pour autant qu’elle avait oublié. La verte avait assez de problèmes comme ça de son côté, elle n’allait pas se fatiguer à s’inquiéter pour celui qui en était la cause première. « Je soutiendrai ta candidature. » Lança-t-elle avec un air qui pouvait à la fois être interprété comme de l’humour et du sérieux. A Octavia de choisir la version qu’elle préférait, Hestia ne doutait pas qu’elle ferait le bon choix. Après tout, les années avaient beau les séparer, elles parlaient le même langage. Et puis, Hestia n’avait plus besoin de s’inquiéter de sa réputation, il fallait bien voir des avantages à sa situation. Pas que sa réputation l’ait déjà inquiétée outre mesure d’ailleurs. « Je suis sûre qu’on ferait un bon duo. » Ajouta-t-elle, son sourire s’agrandissant un peu plus. Il était connu de tous qu’à son arrivée dans l’équipe, Octavia aurait aimé devenir batteuse et Hestia ne doutait pas qu’elle aurait occupé ce poste avec brio. Elle était bien placée pour savoir que le fait d’être une fille n’empêchait pas d’être une bonne batteuse. Octavia était fluette et rapide, elle avait un esprit d’analyse impressionnant, avec une batte à la main, il aurait été bon de la craindre. Pour le moment il était simplement dommage que cette hypothèse ne puisse se vérifier pendant un match.
Le regard de la Serpentarde passa du balai de sa camarade à son visage. Octavia avait l’air soudainement bien moins sûre d’elle que quelques instants auparavant. Son expression fit tiquer Hestia, cela faisait un moment qu’elles se côtoyaient grâce au Quidditch et à leur maison commune alors cela faisait longtemps que la jeune verte avait cessé de se la jouer intimidée en sa compagnie. Néanmoins, Hestia ne fit rien pour l’interroger ou la mettre plus à l’aise, ce n’était pas qu’elle s’en fichait, c’était que ce n’était pas un réflexe chez elle que d’agir ainsi. Elle laissa donc les secondes filer, se disant qu’Octavia reprendrait la parole quand elle s’en sentirait prête. Après tout si elle n’était pas repartie voler dans son coin c’était bien qu’elle voulait quelque chose. « J'ai entendu des choses. » Hestia haussa un sourcil dans la direction de la jeune sorcière mais garda le silence. Inutile de réagir tant qu’elle ne savait pas de quoi il s’agissait. Jusqu’à maintenant, la verte n’avait jamais eu de raison de détester leurs conversations, elle pouvait donc lui laisser le bénéfice du doute. « A ton sujet. Est-ce que c'est vrai ce qu'on raconte ? » La Carrow eut un vague sourire. Octavia n’avait pas besoin d’en dire davantage, elle voyait sans trop de mal quelle direction elle souhaitait que la conversation prenne. L’air hésitant qui s’était affiché sur son visage un peu plus tôt s’expliquait maintenant. Pour autant, Hestia n’avait pas vraiment l’intention de lui faciliter la tâche. « Beaucoup de choses se racontent à mon sujet. » Répondit-elle tranquillement, comme si la conversation ne déviait pas sur un sujet qu’elle trouvait toujours aussi épineux malgré les mois qui avaient passés. D’un geste, Hestia termina sa tartine. « Seulement certaines sont vraies » Reprit-elle sur le même ton détaché, en prenant le temps de frotter ses mains l’une contre l’autre pour en ôter les quelques miettes qui s’étaient accrochées. Ah, à Poudlard les sorciers ne pouvaient s’empêcher de parler, et elle trouvait ça bien dommage. Sa vie aurait été tellement plus tranquille si ses camarades choisissaient de se concentrer sur ce qui les regardait.
Puisque les sujets la concernant pouvaient être aussi nombreux que variés, Hestia laissa de nouveau le silence s’installer pour encourager Octavia à préciser sa pensée. « Je veux dire... mes intentions ne sont pas de te froisser ni d'enfoncer le couteau dans la plaie, loin de là. Je me demande simplement comment est-ce qu'on peut gérer ça ? » La Serpentarde considéra sa camarade de Quidditch un instant. Octavia avait peut-être l’air curieuse mais au moins elle semblait dénuée de tout jugement ou mépris. Quand la nouvelle de la rupture entre Hestia et sa famille était tombée, le capitaine de leur équipe avait été clair : les histoires des uns et des autres ne devaient pas interférer avec leur attitude sur le terrain sinon ce serait la porte. Ainsi non seulement la verte avait dû s’efforcer de continuer de former un bon duo avec Grigori, mais en plus elle ignorait ce que certains de ses coéquipiers pendaient de sa situation. C’était le cas de la petite poursuiveuse. Elles n'en avaient jamais parlé et ce n’était certainement pas Hestia qui aurait lancé le sujet. Aujourd’hui elle découvrait donc qu’Octavia paraissait… Intéressée. « Gérer quoi, Octavia ? » Demanda-t-elle en levant ses prunelles vers celles de sa cadette. Le ton de la verte n’était pas agressif, ni même irrité. Du moins pour le moment. C’était qu’elle l’aimait bien la jeune Nott, alors elle était prête à lui laisser une chance et de voir comment cette conversation tournait. Nonchalamment, elle croisa les jambes sur son siège pas très confortable. Puisque le sujet était évident, Hestia ne lui fit pas l’insulte de faire semblant de ne pas comprendre. Son but n’était pas non plus de l’offenser, simplement de lui montrer que les choses n’étaient pas aussi simples qu’elle avait l’air de le croire.
« Perdre son nom ? Sa famille ? Son avenir tout tracé ? Tout ça en l'espace d'une minute ? » Demanda-t-elle, toujours d’une voix posée. C’était qu’il y en avait des choses à gérer, une fois qu’on se faisait renier. Hestia n’avait jamais pensé que ce serait simple, mais il lui avait fallut se retrouver devant le fait accompli pour mesurer toute l’étendue des difficultés qui l’attendaient. Même plus d’un an plus tard, elle découvrait encore de nouvelles conséquences de ses choix. Tout ça, Octavia ne pouvait que l’ignorer, alors elle reprit. « Comment on peut gérer de voir tous ses camarades soudainement vous mépriser ? De se demander lequel va tenter en premier de vous faire payer ? Vivre avec la menace constante de représailles ? » Elle laissa flotter une seconde de silence, une moue s’imprimant sur ses traits aux souvenirs que ces questions faisaient remonter. « Ou vivre avec les souvenirs de ces représailles ? » Elle chassa le souvenir des mangemorts pénétrant dans le Purple Vial pour s’en prendre à elle. Si cette nouvelle avait fait le tour des adeptes de l’Augurey, ça n’avait étrangement pas trop fait parler à Poudlard. Mais c’était une réalité avec laquelle Hestia devait vivre tous les jours. Elle soupira doucement. « La liste est longue, tu vas devoir être plus précise. » Elle l’observa tranquillement, lui laissant tout le loisir de décider du tournant de cette conversation.
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Mer 2 Nov - 7:12
Les grands esprits se rencontrent
La répartie d'Hestia lui arrache un sourire. Il est évident que la détermination est un point de caractère commun qu'ont les deux jeunes filles. Si l'on prête l'ambition à la maison des Serpentards, on n'oublie souvent de préciser qu'il y a faire et façon de faire. Sous le blason des serpents, par exemple, pour obtenir ce que l'on désire, on aime bien déléguer. Déléguer, chez un être primaire, est un symbole de pouvoir. Heureusement, les ambitions d'Hestia comme les siennes voient au-delà. D'ailleurs, c'est bien cette vision de l'au-delà qui a poussé Octavia à aborder l'étudiante. — Cela ne fait aucun doute ! Confirme Octavia. Aucun doute que leur duo aurait été détonnant de réussite. Ce matin, d'autres préoccupations occupent l'esprit déjà trop encombré d'Octavia. Après d'infimes hésitations, elle s'installe auprès d'Hestia sur les gradins pour lancer une conversation qui lui tient à coeur. Si elle connaît Hestia Carrow en tant qu'équipière, leur relation n'est jamais allée au-delà. Et, n'étant pas une habituée des conventions sociales et autres tacts, Octavia peine à entamer une conversation « épineuse ». Peut-être Hestia ne souhaiterait-elle pas évoquer ce sujet qui relève, soyons sincères, de sa vie personnelle ? Il est vrai qu'il y a beaucoup de choses racontées à son sujet. Lorsqu'Hestia précise la véracité mensongère de certaines, Octavia n'ose pas l'interrompre en lui répondant qu'elle s'en doute. On pourrait écrire un livre entier avec les rumeurs et fausses rumeurs courant chaque année dans les couloirs de Poudlard. Un best-seller tous les ans pour l'éternité. Octavia juge alors bon de préciser qu'elle n'a pas le dessein de la froisser. Un instant, elle pense que sa question a provoqué le contraire, lorsqu'Hestia lui retourne une question. Gérer quoi ? Effectivement, la question méritait plus de précision. Elle ne regrette pas de s'être tue, car Hestia enchaîne. Dans sa réplique, Octavia note (Oh oh ! Jeu de mots !) cet élément : « en l'espace d'une minute ». Son sourcil foncé s'élève au-dessus de son oeil bleu, bien que l'expression de son visage demeure relativement neutre. Hestia poursuit, Octavia demeure interdite jusqu'à ce que son interlocutrice lui demande d'être plus précise. La jeune fille se racle la gorge. — En réalité, commence-t-elle par dire, je connais certains de ces soucis. Les amis, les camarades de maison qui vous tournent le dos, bien que dans mon cas, d'une certaine manière, ils ont raison de m'en vouloir. Le mépris, les représailles, je connais tout ça. Je m'interrogeais surtout... Elle cherche ses mots. — Comment porter le poids de la rupture avec sa propre famille ? L'année passée, quand le poids du mensonge commençait à peser trop lourd sur ses épaules, Octavia avait soulevé le problème de sa famille. Comment réagiront-ils lorsqu'Octavia refusera de prêter serment à l'Augurey ? Comment se comporteront-ils lorsqu'elle annoncera à ses parents que sa seule et véritable amie est une née-moldue étudiant sous l'étendard des Gryffondor ? Et surtout : sont-ils capables de la renier ? Octavia juge préférable cette fois-ci d'apporter quelques précisions : — Poudlard est un endroit clos, mais Poudlard n'est pas éternel. Par contre, la famille, c'est pour toujours. Comment tu réussis à rester debout quand ceux qui t'ont élevé te tournent le dos ? Cette vision lui fit froid dans le dos. Ses parents sont ce qu'ils sont et honnêtement, ils sont loin d'être des gens parfaits ou encore des parents parfaits. Mais Octavia n'avait jamais manqué d'amour, bien que sa relation avec sa mère se soit gâtée à la survenue de l'adolescence. Elle imagine que lorsque votre famille vous renie, vous vous retrouvez alors totalement seule. Octavia détourne son regard qu'elle plante sur les gradins vides. Elle se sent obligée de préciser : — Loin de moi l'idée de te juger. J'éprouve à ton égard de l'admiration en constatant ta tête encore haute. Cette fois, elle relève les yeux dans sa direction pour mesurer les réactions de son interlocutrice.
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Sam 17 Déc - 19:16
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D’accord, parler du possible trépas d’un de leur coéquipier de Quidditch, c’était mal. Y trouver son intérêt, c'était encore pire. Les Serpentards formaient une équipe, même s’ils s’écharpaient le reste du temps, une fois le pied posé sur le terrain de Quidditch, ils étaient ensemble, point. Leur capitaine avait toujours été très clair sur ce point et chaque joueur avait accepté de se plier à cette demande. Quand ils jouaient au Quidditch, il n’y avait plus d’histoires, de rancœur ou de rivalité, tout ça était laissé aux vestiaires pour se concentrer sur le jeu. C’était ensemble qu’ils devaient jouer s’ils voulaient gagner. Et s’ils avaient tous un point en commun c’était bien cette envie de battre toutes les autres équipes. Mais ça n'empêchait pas que les Serpentards restaient les Serpentards, l’ambition qui les caractérisait si bien n’allait pas s’effacer simplement du profit de l’esprit d’équipe, et ça chacun le savait. Alors entendre Octavia trouver de l’intérêt à la disparition de Grigori ne fit même pas tiquer Hestia. Pour quoi faire ? L’empathie de la Carrow n’allait certainement pas jusque-là. Du moins le peu d’empathie dont elle était dotée, il ne fallait pas trop lui en demander. Non seulement, la vie du Dimitrov lui importait peu depuis qu’il s’était assuré de faire basculer la sienne des mois auparavant, mais en plus elle avait bien qu’Octavia n’était pas totalement sérieuse. Enfin si, elle désirait sérieusement le poste de batteuse et sauterait certainement dessus le jour où celui-ci serait libre. Ca tout le monde le savait. Mais fomenter un plan contre un de ces coéquipier pour l’obtenir et surtout le mettre en œuvre, ça Hestia n’y croyait pas trop. Ce qui ne l’empêcha absolument pas de songer que la petite brune et elle feraient certainement un bon duo de batteuses. « Cela ne fait aucun doute ! » La Serpentarde eut un sourire en coin. Elles étaient sur la même longueur d’onde, étrangement ça ne l’étonnait pas tant que ça.
Pour le reste, Hestia devait admettre qu’elle ne connaissait pas plus que ça sa jeune camarade. Sa tendance à ne pas prêter attention aux autres en était la cause, elle le savait bien. Ainsi que leur différence d’âge qui faisaient qu’elles ne fréquentaient pas forcément les mêmes cercles d’amis. Enfin, si l’on pouvait parler de cercle d’amis quand ça concernait Hestia. C’était un concept qui lui était un peu éloigner. En fait, c’était certainement la première fois qu’elle discutait ainsi avec la jeune Nott, en dehors de tout ce qui avait trait au Quidditch, à leurs entrainements et à leurs matchs. Ce n’était pas que la Carrow ne l’appréciait pas, c’était même plutôt l’inverse, simplement elles ne se fréquentaient pas alors avec Octavia, Hestia ne savait pas trop à quoi s’attendre. Si elle ne l’empêcha pas de s’installer à ses côtés sur les gradins, elle se demanda tout de même si ça avait été une bonne idée quand la petite brune commença à mentionner ce qui pouvait se raconter sur elle. Ah ça, les rumeurs allaient bon train à Poudlard et malgré que Hestia les avait en horreur, elle savait qu’elle n’était pas exemptée. Même en s’efforçant de rester le plus loin possible des racontars elle avait fini par en être la cible. Il fallait dire que quitter une famille de sang-pur ça avait souvent ce résultat-là. La Serpentarde s’en serait bien passée mais ce n’était pas comme si elle avait eu le choix. Si elle avait été la seule à décider alors personne n’aurait eu le droit de proférer le moindre commentaire sur ses choix et leurs conséquences, mais ce n’était pas ainsi que le monde fonctionnait, encore moins dans une école telle que Poudlard. Les racontars et murmures sur son sujet, Hestia y avait eu le droit pendant des mois. Soudainement, tout le monde, même des étudiants à qui elle n’avait jamais adressé le moindre regard ou le moindre mot -et ils étaient nombreux- se croyait le droit de commenter sa vie. A son plus grand damne.
Et cette fois-ci, ça semblait être le cas d’Octavia. A ses premières paroles, Hestia choisit de se montrer prudente. Même si elle connaissait peu la petite Serpentarde, celle-ci ne lui avait jamais paru friande de rumeurs, elle avait beau ne pas apprécier qu’Octavia mentionne qu’il se disait des choses à son sujet, elle voulait bien lui laisser le bénéfice du doute. Quelque part, elle doutait que la verte cherche sa compagnie seulement pour récupérer quelques informations croustillantes. Si elle ignorait tout de la curiosité de la Nott, elle avait du mal à lui prêter de intentions mauvaises. Hestia préféra donc la laisser continuer, elle ne l’encouragea pas vraiment dans cette voie, mais ne ferma pas pour autant la discussion. Octavia lui avait toujours paru être une sorcière prometteuse et intéressante, il était temps de voir si cette théorie était la bonne. Et peut-être avait-elle bien raison. Car si la première question d’Octavia pouvait être prise pour de la pure curiosité, la suite laissait entrevoir bien plus de profondeur. Comment gérer. Comment est-ce qu’elle gérait depuis ce fameux jour dans le salon familial ? Depuis que son existence avait volé en éclat ? Cette question, Hestia se la posait aussi. Mais elle était tellement large, tellement pleine de possibilités qu’elle préféra demander des précisions. Autant ne pas se lancer dans un discours si Octavia et elle ne voyaient pas les choses de la même manière. Le raclement de gorge de la verte poussa Hestia à tourner ses prunelles vers elle. « En réalité, je connais certains de ces soucis. Les amis, les camarades de maison qui vous tournent le dos, bien que dans mon cas, d'une certaine manière, ils ont raison de m'en vouloir. Le mépris, les représailles, je connais tout ça. Je m'interrogeais surtout... » Les sourcils de la Carrow se froncèrent. Les représailles ? Hestia espérait bien qu’Octavia ne parlait pas du même genre de représailles qu’elle-même avait dû endurer de la main des mangemorts. Elle ne le souhaitait à personne, pas même à ceux qui avaient provoqués sa chute, mais la petite Serpentarde était bien trop jeune pour subir ça.
Voyant qu’elle cherchait ses mots, Hestia ne l’interrompis pas. Il y avait sûrement plus à dire à ses paroles. C’était bien la preuve qu’elle ne connaissait que très peu Octavia. « Comment porter le poids de la rupture avec sa propre famille ? » Hestia resta un moment interdite face à cette question. Elle ne s’était pas attendue à ce que cette conversation devienne soudainement si profonde. Les questionnements d’Octavia étaient bien plus complexes que prévus. Elle avait vu juste en songeant que la verte n’était pas là juste pour assouvir une curiosité mal placée, mais elle n’aurait pas cru que ça irait jusque-là pour autant. Un soupir échappa à la Carrow. « Qu’est-ce qui te dit qu’on a le choix ? » Le choix, Hestia ne l’avait jamais vraiment eu. De toute son existence, elle n’avait fait que tenter de répondre aux exigences de sa famille. Même cette rupture n’avait pas réellement été son choix. Grigori avait choisi de rompre leurs fiançailles, ses parents avaient voulu la faire entrer de force dans les Mangemorts, son père avait tenté de lui ôter tout libre arbitre. Pour Hestia, avoir le choix n’avait jamais vraiment été une option. Elle n’avait fait que réagir en conséquence. Avoir le choix était un concept bien abstrait pour elle. Un concept nouveau. Bien que par bien des aspects, il lui soit encore refusé. Ce que demandait Octavia en était la preuve. Porter le poids de la rupture avec sa famille, Hestia n’avait pas d’autre choix. Parce qu’il n’y avait pas d’autre option. Elle l’aurait bien précisé, mais Octavia n’avait pas terminé. « Poudlard est un endroit clos, mais Poudlard n'est pas éternel. Par contre, la famille, c'est pour toujours. Comment tu réussis à rester debout quand ceux qui t'ont élevé te tournent le dos ? » Encore une fois, Hestia s’étonna des réflexions de la jeune Serpentarde. Mince, elle avait des questionnements vraiment complexes pour son âge. Est-ce que c’était la malédiction de tous les enfants de sang-pur ? C’était bien possible, s’ils avaient tous un point en commun c’était bien que leurs vies n’étaient pas aussi simples qu’il le paraissait. Tous ceux qui les enviaient ignoraient combien ils avaient tort. « La famille ce n’est pas pour toujours. » Souligna Hestia. Elle savait que c’était un discours terriblement pessimiste, mais elle en était la preuve vivante. Elle avait perdu Thalia pendant des années avant leurs retrouvailles. Et en ce qui concernait ses parents, elle avait parfois le sentiment qu’ils n’avaient jamais été sa famille. Et puis ce n’était pas forcément négatif, sa famille n’était pas pour toujours mais en retour elle avait trouvé des personnes sur lesquelles elle pouvait vraiment compter. Des personnes qui se révélaient plus importantes que ses propres parents. La verte planta ses prunelles dans celles de sa cadette. « S’ils choisissent de te tourner le dos, alors tu resteras debout parce que c’est comme ça que tu survivras. S’ils choisissent de te tourner le dos, alors ils ne valent pas la peine que tu t’effondres pour eux. » Est-ce que c’était plus facile à vivre pour autant ? Pas du tout, même Hestia devait le reconnaitre, mais dans ce genre de situation ça ne pouvait pas entrer en considération, tenir était la seule option.
Hestia observa sa camarade détourner le regard. Elle se demandait si elle devait lui en dire plus, si Octavia en attendait plus qu’elle. S’épancher n’était pas dans les habitudes de la Serpentarde et elle devait admettre que jusqu’à présent, elle n’avait pas réfléchi à tout ce que la Nott soulevait. Hestia restait debout parce que c’était l’unique chose à faire, parce qu’elle n’avait pas passé toutes ces épreuves pour juste s’effondrer derrière. Est-ce qu’Octavia la comprenait, elle n’était pas sûre, mais elle n’eut pas le temps de rajouter quoi que ce soit. « Loin de moi l'idée de te juger. J'éprouve à ton égard de l'admiration en constatant ta tête encore haute. » La verte porta sur la jeune sorcière un regard agrandit de surprise. Elle resta une seconde interdite, se demanda si elle avait véritablement bien compris. Elle chercha quelque chose dans le regard de la sorcière mais n’y trouva ni malice, ni méprise. « De l’admiration ? » Répéta-t-elle un peu bêtement. Non, décidemment, ça ne collait pas pour la Serpentarde. L’admirer, elle ? Quelque chose n’allait pas. Elle avait l’impression que ces mots-là n’allaient pas ensemble, pas quand ils s’appliquaient à elle. Ce n’était pas pour rien que personne ne les lui avait dits avant aujourd’hui. Hestia fronça les sourcils, cherchant ses mots. « Tu n’as pas de raison de m’admirer Octavia. Ce que j’ai fait, ce n’était pas réfléchis, je n’avais pas de plan tout préparé, pas de filet de sécurité. J’ai agis impulsivement et encore aujourd’hui je dois en gérer les conséquences » Reprit-elle lentement. Elle n’avait jamais été un modèle, Hestia, et ne voulait certainement pas l’être. Si elle avait encore la tête haute, c’était parce qu’elle était bien trop arrogante pour vivre autrement. Parce qu’elle ne ferait pas le plaisir à sa famille de la voir brisée. Parce qu’elle préférait la rage aux pleurs. Mais ce n’était pas pour autant qu’il fallait l’admirer, loin de là. Octavia avait tort. Hestia ne comprenait pas.
En revanche, ce qu’elle voyait, c’était que cette conversation ne venait sans doute pas sans raison. Il y avait quelque chose derrière les paroles d’Octavia. Ses questions n’étaient pas dues au hasard, Hestia ne pouvait pas l’ignorer. Tout comme elle ne pouvait pas faire semblant de ne rien voir. Elle avait beau ne pas avoir réellement de lien avec la jeune Nott, elle ne pouvait pas ignorer les signes. Et elle devait admettre qu’ils étaient plutôt inquiétants. « Qu’est-ce qu’il se passe, Octavia ? Tu as peur de quelque chose ? » Sourcils froncés, Hestia tenta de se remémorer ce qu’elle savait des Nott mais se trouva vite face à un mur. Son désintérêt pour les autres pouvait être à son désavantage parfois. Il ne lui restait plus qu’à s’en remettre à la réponse d’Octavia.
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Dim 22 Jan - 12:00
Les grands esprits se rencontrent
L'émeraude des yeux de sa camarade se planta dans l'azur de ses propres yeux. Hestia s'épanchait sur ce choix qu'en réalité elle n'avait pas eu. Malgré la dissemblance de leurs cas, une question titilla le palais mental de la jeune fille : Octavia possédait-elle véritablement le « choix » ? Sa décision n'avait-elle pas, en vérité, déjà été prise ? Se pourrait-il qu'à l'heure actuelle elle ne soit tout simplement pas capable de l'accepter ? L'avenir lui ferait-il peur ? La famille ce n'est pas pour toujours. Ostensiblement, le menton d'Octavia s'affaissa en direction de sa poitrine, le marbre dépeint sur son visage masquant la panoplie d'émotions qui s'entrechoquaient au fond d'elle. Irrémédiablement, Octavia avait fait un choix. Irréfutablement, ses parents ne l'accepteront pas. Se pourrait-il que Maverick ne s'en accommode pas non ? En plus de ses amis (bien qu'à ce stade, il s'agissait d'un bien grand mot), elle perdrait sa famille pour se retrouver seule. Toute seule. Étrangement, cette vision ne l'effraya pas plus que ça. Comme si dégager des obligations sentimentales, elle se débarrassait des entraves qui l'empêchaient d'avancer jusqu'alors ? Depuis sa plus tendre d'enfance, les gens l'avaient soutenu... du moment qu'elle marchait sur le chemin qu'ils attendaient d'elle. Tandis qu'elle laissait Hestia parler, elle gonfla son ventre pour inspirer profondément, relevant ainsi son menton. Apparemment, Hestia traversait ses tourments sans plan. Cela semblait logique. Depuis deux ans, Octavia tentait de tout contrôler, tout planifier, et chacune de ses planifications tombait forcément à l'eau. Comme si le destin lui susurrait que le chemin à prendre ne nécessitait pas de pourparlers. Hestia lui posa alors une question dont elle possédait la réponse. Jusqu'ici, elle n'en avait parlé à personne. Bien sûr, de manière détournée, elle avait fait des allusions pendant ses conversations avec Maverick. Comme si elle le prévenait que son calme apparent prévoyait une tempête. À nouveau, l'azur rencontra l'émeraude, et Octavia répondit d'une voix assurée : — J'ai fait un choix et j'ai peur de ce qu'il va se passer. Tu sais comment sont nos familles ? Le chemin est tout tracé. À la différence d'Hestia, seul son père appartenait au parti des mangemorts, qu'il avait rejoint par peur plus que par envie de se battre pour la cause du seigneur des ténèbres. Car Pétrus Nott était un peureux et un lâche. Un bon père. Mais un homme lâche. A contario, sa mère, française de souche, ne connaissait pas le même parcours. July Montmond aimait les gens libres. Libres de faire respecter l'ordre des sang-purs sans appartenir à un quelconque clan ténébreux. Au bout du compte, il paraissait normal pour ses parents qu'elle soit à la hauteur de son rang. — Papa souhaite que je travaille dans le commerce. Mamma souhaite que je fasse des études de droit. Ils parlent déjà mariage, d'une descendance pour alimenter la frêle lignée de sorcier de sang-pur. Elle s'interrompit, brièvement, comme si ses aveux étaient difficiles à proférer. Mais elle avait fait un choix, n'est-ce pas ? Et comme le lui avait dit Hestia, elle restera debout parce que c'est la seule façon de survivre. — Je n'ai pas l'intention de m'embarrasser d'un mari et le fait de devenir mère me répugne au plus haut point. Ils ne sont pas encore au courant, finit-elle par préciser. Je dois avouer que je préférerai me faire attaquer par une vingtaine de cognards plutôt que de leur annoncer que je vais étudier en zoomagie. Ils travaillent tellement qu'ils ne sont même pas encore au courant que j'ai arrêté de fréquenter les camarades « extrémistes» de ma maison. Ce qui, bien évidemment, augmente considérablement cette sensation de peur. Tout le monde s'est bien moqué de moi parce que je suis capable de citer en quelle année est né le prince gobelin Kobalos le Dépeceur dont tout le monde se fou, alors que je suis bien incapable de former un animal totem en patronus. Immédiatement, elle se demanda pourquoi elle racontait tout cela à sa coéquipière. Elles ne se connaissaient pas, et toutes les deux n'étaient pas réputées pour jouer dans la dentelle du sentimentalisme. À grand renfort d'effort, elle chassa ce sentiment de regret qui, à l'évidence, ne ferait qu'accroître son malaise. Elle se contint pour garder la tête haute, détournant, toutefois, son regard vers le terrain de quidditch, vide.
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Dim 19 Fév - 19:42
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En cet instant, Hestia réalisait qu'ils n'avaient pas été si nombreux, ceux qui avaient cherché à comprendre sa démarche lorsqu'elle avait fait le choix de quitter sa famille. Ceux qui l'avaient jugé, l'avaient critiqué, l'avaient accusé avaient été nombreux, eux, tellement que la verte avait rapidement cessé de les compter. Il faut dire que c'était si simple de critiquer, que même les sorciers qu'elle ne fréquentait pas, qu'elle ne connaissait pas, s'étaient pliés à l'exercice. Apparemment, les bruits de couloirs donnaient l'autorisation à n'importe qui de donner leur opinion sur ses choix de vie. Une situation contre laquelle Hestia avait beaucoup de choses à dire, mais sur laquelle elle n'avait jamais eu le moindre impact. Ses choix en avaient fait une cible de choix et elle n'avait même pas pu s'en défendre. En comparaison, ceux qui étaient venu la voir pour tenter de comprendre son raisonnement et avoir toutes les informations en main avant d'émettre le moindre avis étaient extrêmement rares. Ce qui pouvait s'expliquer parce qu'ils n'auraient certainement pas été accueilli avec un sourire de la part de la verte. Mais tout de même. Sans se placer en victime -ce qui était bien la dernière chose qu'elle voulait- Hestia ne pouvait s'empêcher de nourrir le sentiment frustrant de ne jamais avoir eu la moindre chance. Ses choix n'avaient jamais été dû au hasard, certes ils n'avaient été ni prévus, ni particulièrement réfléchis, mais ils n'étaient pas sans raison. Si elle avait tourné le dos aux Carrow ce n'était pas pour rien. Mais ça, ce n'était pas très drôle à faire courir comme bruit de couloir, la faire passer pour une héritière ingrate était bien plus intéressant. Comme si son existence devait à tout prix l'être aux yeux des autres.
Alors que quelqu'un cherche à en savoir plus, pas par curiosité malsaine, mais pour comprendre, c'était nouveau. Rares étaient ceux qui s'y étaient essayés. Hestia comptait bien quelques-uns de ses amis, du moins ceux qui n'avaient pas choisis de la trahir en lui tournant le dos à leur tour, mais le nombre était particulièrement réduit. Cette attitude, elle n’y était donc pas habituée. Le pire, c’était qu’il n’y avait pas grand-chose à comprendre. La Serpentarde avait agi sur le coup, il n’y avait pas eu de plan, pas de préparation ou de prévision. Rien de glorieux. Surtout en sachant que maintenant elle vivait sans filet de sécurité. Franchement, il n’y avait rien à admirer. Qu’Octavia puisse penser le contraire lui semblait vraiment incongru. L’admirer elle, quelle idée. En revanche, elle comprenait que les questions de sa camarade n’étaient pas innocente, que quelque chose devait se tramer. Inutile de lire entre les lignes, la soif de connaissance qui semblait s’être emparée d’octavia menait sur un chemin bien précis. Raison pour laquelle Hestia décida de l’interroger à son tour. « J'ai fait un choix et j'ai peur de ce qu'il va se passer. Tu sais comment sont nos familles ? Le chemin est tout tracé. » Hestia ne put que hocher la tête. Cette peur dont Octavia parlait, elle la connaissait bien. C’était celle qui avait retenu ses mots pendant des années, qui l’avaient retenue, elle, auprès de sa famille pendant si longtemps alors qu’elle ne partageait pas leur vision du monde. Cette peur, elle avait été incapable de la combattre, de l’affronter directement. Il avait fallu qu’elle se retrouve au pied du mur, avec la baguette de son père pointée droit sur son front pour qu’enfin elle agisse. Elle ne pouvait donc pas en vouloir à Octavia de se sentir rongée par la crainte. En la matière, Hestia savait qu’elle n’était pas un exemple. Pas qu’être un quelconque modèle ait été une aspiration dans sa vie d’ailleurs. Et heureusement. « Pour eux. » Souligna-t-elle. Le chemin tout tracé était le leur, et c’était ça l’élément le plus important dans le discours de la Serpentarde. « Mais ça ne devrait pas être à eux de décider. Toi, tu peux choisir de dévier de ce chemin. » Du moins, si elle parvenait à passer par-dessus la peur, et ça Hestia savait que ça n’avait rien de simple.
Ainsi, Octavia songeait à s’émanciper des idées de ses parents. Hestia ignorait si elle devait en être surprise ou pas. Le fait était qu’elle ne connaissait pas assez sa camarade pour le savoir. Elle savait la jeune Serpentarde très intelligente alors qu’elle veuille se frayer son propre chemin faisait sens. Elle savait qu’Octavia était futée, qu’elle ne souhaite pas se contenter des aspirations des autres pour elle était normal. Mais elle ne l’avait jamais vu faire la moindre vague, alors si elle serait capable d’aller au bout des choses, la Carrow l’ignorait. « Papa souhaite que je travaille dans le commerce. Mamma souhaite que je fasse des études de droit. Ils parlent déjà mariage, d'une descendance pour alimenter la frêle lignée de sorcier de sang-pur. » Hestia ne put retenir une mue désabusée de venir se peindre sur ses traits. C’était fou comme les parents de sang-pur voulaient tous que leurs enfants suivent le même chemin. Une carrière reconnue, haut placée au Ministère de la magie bien sûr, mais ça, ça restait tout de même secondaire. Oh non, il fallait surtout le mariage avec un autre sang-pur et une descendance prolifique. « Quel manque d'originalité. » Lâcha-t-elle en roulant des yeux. Clairement, ce n’était pas ce que souhaitait Octavia. Même sans ses confessions précédentes, ça se lisait ouvertement sur son visage. Pour une fois, Hestia était parfaitement d’accord avec sa camarade. Au fond, elle n’avait rien contre ces aspirations en particulier, mais elles n’auraient pas dû venir de parents. Et encore moins être imposées. « Je n'ai pas l'intention de m'embarrasser d'un mari et le fait de devenir mère me répugne au plus haut point. Ils ne sont pas encore au courant. » Hestia hocha la tête. Au moins cela était clair, et elle devait admettre qu’elle n’était pas mécontente d’entendre ces mots sortir de la bouche de sa camarade. Elle aurait trouvé cela particulièrement désolant qu’elle choisisse de se conformer aux idées d’un autre temps de sa famille. Même sans réellement bien la connaitre, Hestia avait toujours eu l’impression qu’Octavia était bien au-dessus de tout ça. « Tu éviteras peut-être de leur dire comme ça. » Oh, elle-même n'avait rien contre cette formulation, elle la trouvait même plutôt adaptée. Mais elle doutait que ça soit le cas de ses parents. Sûrement valait-il mieux qu'Octavia enrobe un peu plus ses mots avant de les présenter à sa famille. Hestia avait testé la rupture familiale dans les cris et la douleur, et si désormais elle ne regrettait pas, elle ne le recommandait pas pour autant. Encore moins à Octavia, qui restait plus jeune qu’elle.
« Je dois avouer que je préférerai me faire attaquer par une vingtaine de cognards plutôt que de leur annoncer que je vais étudier en zoomagie. Ils travaillent tellement qu'ils ne sont même pas encore au courant que j'ai arrêté de fréquenter les camarades « extrémistes » de ma maison. Ce qui, bien évidemment, augmente considérablement cette sensation de peur. Tout le monde s'est bien moqué de moi parce que je suis capable de citer en quelle année est né le prince gobelin Kobalos le Dépeceur dont tout le monde se fou, alors que je suis bien incapable de former un animal totem en patronus. » Un instant, Hestia choisit de garder le silence, le temps d’assimiler tout ce qu’Octavia venait de lui dire. Mais aussi de laisser le temps à sa camarade de s’y faire, car vu son expression, il était plutôt clair qu’elle n’avait pas prévu de partager tout ça. Etant elle-même peu habituée à se confier, et encore moins à exposer ses sentiments, Hestia ne pouvait que la comprendre. Elle-même ne savait pas vraiment quoi faire de tout ça. En venant au terrain de Quidditch, elle ne s’était pas imaginé avoir ce genre de conversation et il fallait admettre que ce n’était pas son fort. Sa seule consolation était que ça avait également l’air d’être le cas de la jeune Nott. Cependant, une chose était sûre, Hestia ne pouvait pas rester sans rien dire ou sans rien faire, parce qu’elle savait ce que ça faisait. « Tu penses vraiment que tes parents n'accepteront pas de te voir prendre un autre chemin ? » Demanda-t-elle sans chercher à capter le regard de sa coéquipière. Elle ne savait pas grand-chose des Nott, mais ils n’avaient pas l’air d’être les plus extrémistes des sang-pur. Ce qui, bien sûr, ne voulait pas forcément dire grand-chose quant à la manière dont ils entendaient avoir la main mise sur l’avenir de leur fille.
Hestia prit une profonde inspiration et s’efforça de faire le tri dans les informations qu’Octavia venait de lui donner. Au-delà de la question de sa famille, le sujet qui semblait le plus la chagriner était celle de sa propre image auprès des autres. Un point que Hestia partageait moins, mais dont elle ne pouvait ignorer l’importance. Dans ce genre de moment, être entouré était important et pour l’instant, Octavia ne semblait pas avoir ce sentiment. « Quant au reste... Tu ne devrais pas t'embarrasser de l'opinion de ces imbéciles. Tu es plus intelligente que ça, non ? Tu crois vraiment qu'ils sont tous capables de produire un patronus corporel ? » Elle eut une expression de dédain. Les jeunes sorciers de Poudlard pouvaient vraiment être des idiots. Mais à force de les entendre, leurs critiques -peu importe combien stupides- finissaient par piquer. « Bien sûr que non. » Affirma-t-elle. De ça, elle en était absolument certaine. Ils avaient quoi seize, dix-sept ans ? C’était tellement aisé pour eux de parler. Si parmi eux certains y parvenaient c’était tout simplement parce la vie avait été clémente avec eux. C’était facile de produire un patronus quand on était heureux, quand on grandissait dans des familles comme celles des Carrow ou des Nott, ça changeait tout de suite la donne. Hestia aurait bien aimé les voir à leur place. « Ce n’est pas à ta capacité à produire un patronus corporel que se mesure ta valeur, Octavia. » Oh non. Ca aussi c’était une certitude. Octavia valait bien mieux que ça. Hestia avait beau ne pas beaucoup la connaitre, elle savait qu’elle ne se trompait pas. Elle tourna finalement le visage vers sa camarade. C’était la première fois qu’elles discutaient ainsi et vu le sujet, elle se sentait plus proche d’elle que jamais. Les tourments de la verte, elle était passée par là. Ce qui l’attendait, elle l’avait connu, elle le vivait encore parfois au quotidien. Alors ce fut peut-être pour toutes ces raisons que Hestia se sentit envahie d’une sorte de responsabilité et qu’elle reprit la parole. « Si tu crains de te retrouver seule, si c’est tout ce qui t’empêche de prendre ta vie en main, sache que ça ne sera pas le cas. » Parce qu’elle serait là. Parce qu’elle savait l’importance que pouvait avoir une seule présence. Parce qu’Adèle avait été cette personne pour elle, et que si Octavia en avait besoin, elle était prête à l’être pour elle.
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Sam 11 Mar - 17:22
Les grands esprits se rencontrent
Depuis deux ans Octavia nageait dans les eaux profondes du doute, tiraillée par l'hésitation, indéniablement retenue par la peur. La peur de faire ce choix. Elle s'était contentée d'avancer dans la bonne direction, celle qu'elle souhaitait ardemment, la peur au ventre, mais la conscience sereine. Pourtant, pourtant... La rivière trouble de son existence prouvait qu'elle progressait entre deux eaux. Octavia détestait la perplexité, le concept de l'indécision lui étant absolument insupportable. Et pourtant, pourtant... même si elle visait la liberté, la vraie, la plus totale, elle avançait toujours en choisissant l'option du moindre mal. Pour une fois, elle devait se l'admettre, elle manquait cruellement de courage. Si déballait ses ressentis ne lui ressemblait pas, elle s'avoua soulagée d'exposer sa position à Hestia, même si elle détestait l'idée que quelqu'un puisse avoir un oeil sur ses failles. Parfois, la fierté n'était qu'un frein à l'optimisme. Mais Hestia avait raison. Pour parvenir à se libérer sans faire d'émule, Octavia devra opter pour un langage plus diplomate, ce qui, avouons-le, n'était pas gagné. — En vérité, je ne sais pas. Papa est un suiveur. Mamma est une meneuse. Ce qui, à son avis, en faisait deux êtres dangereux. Son père était prêt à tout, même se salir les mains, pourvu qu'il conservât la dignité de son nom. Sa mère, quant à elle, n'était qu'une lionne assoiffée de pouvoir. Elle doutait que l'un ou l'autre vît un quelconque avantage à ce que leur fille, surdouée de surcroit, choisit une voie qui ne fasse pas briller l'honneur de la famille. Pour autant, ils avaient toujours été des parents aimants, n'avaient jamais levé la main sur elle (et Dieu sait à quel point, enfant, elle était terrible... terriblement intelligente pour son âge), ni même haussé le ton. Hormis lorsque Octavia avait décidé de vivre avec son père au moment de leur divorce. Mais ça, c'était une autre histoire. — Nous verrons bien, finit-elle par soupirer. Il le fallait bien. Même si elle n'y répondit pas directement, les yeux rivés sur les gradins vides du stade de Quidditch, Octavia acquiesça aux paroles pour le moins réconfortantes d'Hestia. Elle avait tendance à oublier qu'échouer n'était pas une marque de faiblesse. Les seuls faibles étaient ceux qui ne se relevait pas ou qui écraser les autres pour y parvenir. Toutefois, cette incapacité à fournir un patronus correct l'agaçait au plus haut point. Auprès du professeur Macfusty, elle avait réussi à sonder son esprit pour y dégoter son animal totem, et mâcher, durant tout un mois, ces foutues feuilles de mandragore durant un mois, puis sa transformation s'était déroulée sans encombre. A contrario, la fumée bleutée de son patronus, même en de grandes proportions, restait inlassablement difforme. Octavia avait fini par se demander s'il existait une once de bonheur en elle, si les années à se mentir et mentir aux autres ne l'avaient pas pourri jusqu'à la moelle. Les dernières paroles qu'Hestia prononça la forcèrent à détourner la tête dans sa direction. Elles étaient aussi troublantes que réconfortantes, et le marbre qu'Octavia portait sur son visage peinait à conserver sa solidité. Comme elle hésitait sur le chemin à prendre, ses émotions hésitaient à se révéler. Par dignité, elle tint bon, mais réussi tout de même à prononcer, tout en regardant sa camarade : — Merci. Entre vilains petits canards de la société des sangs purs, nous pouvons nous serrer les coudes, je présume. Trêve d'effusion de sentiments, Octavia sauta sur ses deux pieds, prévoyant de regagner le château. Indéniablement, son coeur s'était allégé, mais de longues heures de réflexion l'attendaient pour tirer au clair de tout ça. Cependant, avant de partir, une idée lui traversa l'esprit : — Est-ce que tu saurais m'apprendre à créer un patronus corporel ? À l'occasion, je veux dire. Si tu en as le temps et l'envie ? Echouer à sa création n'est pas une fin en soit, tu as raison. Mais y arriver... c'est quand même bien mieux. Pour terminer sa tirade, un fin sourire se dessina sur ses lèvres.
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Ven 28 Avr - 18:37
Les grands esprits se rencontrent
Octavia ◊ Hestia
We dream about a brand new start, But we dream in the dark for the most part
En cet instant, Hestia avait l'étrange impression de regarder dans un miroir. Ce n'était pas réellement qu'Octavia et elle étaient si semblables que ça. Enfin, elles possédaient indéniablement des traits de caractères en commun comme leur froideur première ou leur ambition digne de la maison des Serpentards, Hestia n'allait pas prétendre le contraire. Il y avait des aspects par lesquels elle pouvait se reconnaitre en Octavia et elle était loin de considérer ça d'un point de vue négatif, mais ce qui la marquait le plus en cet instant c'était la similitude de leurs situations. Quelques mois plus tôt, la Serpentarde nourrissait encore les mêmes questionnements et envies que sa camarade. La soif de liberté, l'envie de prendre les commandes de son existence, d'enfin vivre pour soi et non pas pour sa famille. Même pas pour répondre à leurs envies mais bien pour répondre à leurs exigences. Le besoin de se libérer de ses chaines, tout simplement. Ca pouvait paraitre simple, dit comme ça. Choisir pour soi-même était une liberté des plus basiques, ils avaient de la chance les jeunes sorciers qui pouvaient penser ainsi car pour les héritiers de sang-pur cette liberté restait hors de portée et ça Hestia le savait parfaitement. Prendre sa vie en main ne se faisait pas sans conséquences et au moins Octavia avait l'air de s'en rendre compte. C'était ça qui avait figé Hestia pendant tant d'année, jusqu'à ce que le destin -sous la forme de Grigori et de ses machinations dans son dos- ne la mette au pied du mur, forcée de prendre des décisions sans y être préparée le moins du monde. Octavia avait plus de chance qu'elle, elle savait déjà ce qu'elle voulait, son choix était fait et il ne lui restait plus qu'à l'appliquer. Même si cette dernière partie était certainement la plus compliquée de toutes.
Maintenant restait à savoir à quoi elle allait se confronter exactement. Même si les sang-pur se ressemblaient dans leurs ambitions, il y avait autant de réactions possibles que d'êtres humains et c'était ça le plus délicat. Chez les de Lestang ça avait été le mépris, tandis que chez les Carrow ça avait été l'attaque. Qu'en serait-il des Nott ? Hestia n'avait pas l'impression que c'était les plus terribles du lot, mais justement, ce n'était peut-être qu'une impression. « En vérité, je ne sais pas. Papa est un suiveur. Mamma est une meneuse. » La Serpentarde resta songeuse à cette déclaration. Ce n'était pas exactement la combinaison la plus facile à affronter. Un suiveur et un meneur, ça voulait dire que les parents Nott formaient un bon duo, qu'ils se complétaient face à l'adversité. Que si les déclarations de leur fille ne leur plaisaient pas, ils feraient bloc ensemble et qu'alors Octavia n'aurait sûrement aucun moyen d'au moins s'attirer les faveurs de l'un d'entre eux pour faire pencher la balance. Elle ne paraissait pas très sûre d'elle quant à quelle attitude elle allait devoir affronter face à ses parents. Elle n'avait pas l'air paniquée à cette idée, ce qui était déjà positif selon Hestia, elle allait avoir besoin de sang-froid, mais ne paraissait pas vraiment sereine pour autant. « Dans ce cas prépare toi à toutes les alternatives. Ne te retrouve pas au pied du mur, je peux t'assurer que ce n'est pas agréable. » Lui conseilla-t-elle. Hestia n'avait pas eu le luxe du choix, elle espérait qu'Octavia ne se retrouverait pas dans la même situation qu'elle. Ce n'était jamais agréable, mais dans leur situation il fallait toujours s'imaginer le pire. Des parents pouvaient se montrer aimant, du moins tant que leurs enfants suivaient le chemin qu'ils avaient tracé pour eux. C'était particulièrement vrai chez les sang-pur. Alors même si Hestia savait sa vision des choses particulièrement pessimiste, elle la savait surtout nécessaire. « Nous verrons bien. » La Carrow hocha lentement la tête. A moins d'interroger une voyante Soledad, seul l’avenir pourra lui dire ce qu’il lui réserve.
Il y avait bien des choses qu'Octavia ignorait sur l'avenir. Seule une vraie discussion avec ses parents lui permettrait de jauger de leurs réactions et d'agir en conséquence. Hestia espérait pour elle que celle-ci se déroulerait au mieux et que les Nott trouveraient l'intelligence d'accepter leur fille telle qu'elle était au lieu de la rejeter car elle ne souhaitait pas rentrer dans le moule qui leur convenait à eux. En attendant, elle pouvait affirmer une chose à la jeune Serpentarde : elle ne serait pas seule. Si ses parents décidaient de lui tourner le dos, si sa famille finissait par choisir de nier son existence, elle pourrait se tourner vers elle. Hestia était loin d'être altruiste et souvent le sort des autres lui importait peu, mais cette épreuve-là, elle l'avait vécu et elle savait que si elle s'en était si bien sortie, c'était grâce au soutien d'Adèle et de Thalia. Laisser Octavia gérer seule une telle situation n'était pas envisageable, surtout qu'elle n'oubliait pas que la Nott était plus jeune qu'elle. Oh, Hestia ne se faisait pas trop de souci pour elle, la verte était futée et saurait retomber sur ses pattes, mais nul ne devrait se retrouver seul à peine majeur. Si un jour elle avait besoin de soutien, Octavia pourrait venir la trouver. A peine ces mots prononcés, Hestia sentit les prunelles de la jeune verte se poser sur elle, elle soutint un instant son regard, un air sérieux posé sur ses traits. Elle était consciente que cette proposition pouvait surprendre, et d'ailleurs elle ne l'aurait certainement pas faite avec quelqu'un d'autre qu'Octavia, mais Hestia en pensait chaque mot. L'émotion de la Nott était presque palpable mais elle choisit de faire mine de ne rien remarquer. Octavia était sans aucun doute aussi fière qu'elle, la mettre mal à l'aise n'était pas son objectif. « Merci. Entre vilains petits canards de la société des sangs purs, nous pouvons nous serrer les coudes, je présume. » Hestia étouffa un rire. Un rire un brin ironique il fallait le reconnaître. Les vilains petits canards de la société, c'était joliment dit alors qu'avec Adèle et Thalia elles avaient plus tendance à parler de filles ingrates. Mais l'idée globale était la et elle était plutôt d'accord, Octavia trouverait de l'aide si besoin. « Comme quoi, tout à ses avantages. » Son ton était à nouveau ironique, avec un brin de philosophie. Le ton de celle qui s’était résignée, qui en avait vu d’autres. Perdre sa famille, son statut, sa fortune et possiblement son avenir, c'était cher payer pour pouvoir vivre librement. D’autres, nés dans d'autres familles, le faisaient sans avoir besoin de tant sacrifier. Mais il fallait bien trouver une lueur à tout ça. « Tu sais, c’est pas si terrible d’être un vilain petit canard. On s’y fait. » Ajouta-t-elle avec un haussement d’épaules. Hestia ne disait pas que c’était simple, loin de là, mais si elle avait réussi à s’en sortir sans trop de mal, alors elle ne voyait pas pourquoi ça ne serait pas également le cas d’Octavia.
En voyant sa camarade se lever, Hestia se redressa à son tour, prête à prendre le chemin du château. Il était évident qu’Octavia avait l’air plus légère qu’au début de leur discussion et elle en tirait une légère satisfaction. Elle n’avait pas l’impression d’avoir dit grand-chose, mais apparemment ça avait été suffisant. « Est-ce que tu saurais m'apprendre à créer un patronus corporel ? À l'occasion, je veux dire. Si tu en as le temps et l'envie ? Echouer à sa création n'est pas une fin en soit, tu as raison. Mais y arriver... c'est quand même bien mieux. » Les sourcils de la Carrow se haussèrent de surprise. Elle avait bien compris que pour Octavia ne pas parvenir à produire un patronus corporel était un échec, c’était une opinion que Hestia ne partageait pas spécialement, mais étant donné qu’elle-même réussissait à faire jaillir un coyote argenté de sa baguette elle savait qu’elle n’était pas la mieux placée pour argumenter dans ce sens. « Moi ? » Oui, elle, apparemment. Hestia fronça légèrement les sourcils, cherchant à comprendre d’où octavia pouvait tenir cette idée exactement. La Serpentarde avait conscience qu’elle n’avait pas grand-chose de la professeure idéale. Elle n’était pas vraiment portée sur l’entraide et, de manière générale, ne portait que peu d’intérêt aux autres. Hestia avait toujours préféré la tranquillité de la solitude à s’embarrasser des problèmes des autres. Et elle ne l’avait jamais caché. C’était bien pour ça qu’elle n’avait jamais cherché à briguer le poste de capitaine de l’équipe de Quidditch de Serpentard. Ce n’était pas parce qu’elle ne voulait pas de la responsabilité, mais parce qu’il faudrait gérer les autres joueurs et qu’elle n’en avait aucune envie. « Je ne sais pas d’où te viens cette image de moi Octavia, un jour il faudra que tu m’expliques. » Hestia eut un léger rire. Entre ça et Octavia qui affirmait qu’elle l’admirait, elle allait finir par se demander si la jeune sorcière ne la confondait pas avec quelqu’un d’autres.
Néanmoins, elle considéra sa camarade avec un mélange de sérieux et d’une pointe de et pourquoi pas ? Hestia ne faisait pas dans la charité, ou même ne serait-ce que dans la générosité, mais elle sentait qu’Octavia avait du potentiel, alors effectivement, pourquoi pas. « Mais c’est d’accord. J’essayerai de t’apprendre. » Finit-elle par affirmer. Essayer étant le mot le plus important de cette phrase. Hestia ne faisait aucune promesse, surtout qu’elle-même avait dû pas mal batailler pour réussir à produire son propre patronus, mais elle pouvait tenter le coup. Elle n’était ni professeur, ni même particulièrement diplomate ou même patiente mais Octavia ne tarderait pas à le comprendre si ce n’était pas déjà le cas. A son tour, elle se leva et jeta un regard circulaire au stade de Quidditch vide avant de revenir sur Octavia à qui elle adressa un sourire en coin. « Si je suis la pire professeure au monde tu n’auras qu’à te rappeler que tu l’auras cherché. » Au moins elle ne pourrait pas dire qu’elle n’avait pas été prévenue.
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Sam 3 Juin - 10:34
Les grands esprits se rencontrent
En fin de compte, cette hasardeuse discussion faisait bien les choses. Personne n'était au courant de ce qu'elle vivait jusqu'à ce jour. Déballer la vérité lui procurait un bien fou, comme un sentiment de liberté. Sans nul doute, voilà un premier pas vers la victoire. Désormais, elle se devait d'envisager tous les cas de figures pour anticiper la réaction de ses parents lorsqu'elle leur apprendra qu'elle n'escomptait pas suivre leurs pas pour endosser l'héritage des Nott. Aussi, elle pressentit qu'elle pouvait compter sur le soutien d'Hestia, une révélation qu'elle accueillie curieusement avec beaucoup de gratitude même si son attitude trahissait son ressenti. Le marbre ne se débridait pas. Octavia peinait à laisser s'exprimer les élans de joie. — Merci, remercia-t-elle avec, elle espérait, la force de la conviction. Merci de m'avoir écouté et rassénérée. Merci de t'ouvrir à mes lamentations d'adolescente. Les amis, les alliés, en ce bas monde, se faisaient rare. Toutes les personnes qu'elle rencontrait disparaissait. Chaque main posée sur un pilier provoquait un éboulement. La perspective d'appartenir à ce cercle très privé du Club des vilains petits canards l'aidait à se sentir moins seule. Malgré son indéniable appréciation de la solitude, elle avait la désagréable sensation de déambuler dans les couloirs de Poudlard tel un fantôme inutile. Sauf qu'il n'y avait pas de fantôme et le désir de s'émanciper des destins tout tracés était aussi réel que partagé. Cette conversation confirmait l'écho des rumeurs dans les couloirs. Les gens parlaient, amplifiaient, réinventaient la réalité. Les bruits de couloir, décidément, n'étaient que le jeu du téléphone arabe version horrifique. Toujours vérifier les sources, et pour la confirmer, remonter le cours d'eau. Octavia songeait qu'elle n'avait pas eu besoin de batailler. Le destin s'était chargé de lui montrer le chemin. Peut-être que son ange gardien veillait consciencieusement sur elle. Je ne sais pas d’où te viens cette image de moi Octavia, un jour il faudra que tu m’expliques.Immédiatement, cette expression arracha un sourire à la jeune fille. Amusée, elle se contint de ne pas rire davantage, par souhait de discrétion ou tout simplement pour ne pas froisser Hestia. — Nous verrons bien, conclut-elle en se levant. Ma situation ne peut pas empirer, de toute façon. Mais mon instinct me dit que ça va bien se passer. Après tout, nous avons déjà formé équipe par le passé, dans diverses situations. Ce n'est qu'un nouveau challenge et je n'y arriverai pas seule, à l'évidence. Sur ce, Octavia pivota sur ses talons, prête à prendre congé. — Je te souhaite une belle journée, Hestia Carrow. Je te remercie, encore une fois, de m'avoir entendu. Je suis rassurée de n'être plus seule. Mais ça, elle n'arriverait pas à le prononcer. Et Octavia disparut d'entre les gradins. La journée se déroulera sans encombre. Ce soir-là, Octavia se couchera délestée d'un certain poids qu'elle peinait à expliquer. Rapidement, elle sombra dans le sommeil. Dans les tréfonds de son esprit, un nouveau rêve se dessinait. Chevauchant un balai, cheveux au vent et claquement de cape battant en rythme, Octavia fendait les airs, loin au-dessus du sol, proche du ciel mais éloignée de son immensité. En bas, défilaient des forêts tantôt exotiques tantôt pourvues de résineux espacés où couraient librement des cerfs. Les océans bleus se répétaient, comme un horizon sans fin. Octavia effectua une looping pour manifester sa joie avant de poursuivre ce voyage sans fin. On dit que pour obtenir quelque chose, il faut y penser très fort. Et y croire.