Les choses n’allaient pas bien pour Elise ces derniers temps. Elle n’était pas de bonne humeur, bon ça n’avait jamais été la personne la plus joviale au monde ayant un caractère bien trempé et n’ayant ni la volonté, ni la patience d’être l’amie de tout le monde. Sauf qu’en temps normal, elle était d’une humeur moins massacrante qu’en ce moment. Ces derniers temps avaient été pour Elise d’une violence sans nom. Habituellement la cause de ses tourments n’étaient pas sentimentaux. Qu’il s’agisse du Blood Circle, ayant toujours le désir de tuer tout le monde. Un emploi du temps qu’Elise jugeait peu intéressant en réalité. Ou qu’il s’agisse de ses problèmes avec les loups-garous, ça ne lui avait jamais brisé le cœur. Certes elle avait toujours trouvé cela désolant que le Blood Circle ne veuille pas voir plus loin que le bout de son nez et qu’il refuse de se dire qu’ils étaient tous pareil. Après pour leur défense ça n’était pas que leur faute, les sorciers étaient quand même des sacrées truffes à vouloir mettre des barrières entre eux et les moldus, ça les faisait passer pour des gens arrogants se sentant au-dessus de tout le monde, alors que les moldus avaient quand même inventé l’avion… rien que ça. Et c’est sûr que le fait que les écoles de sorcelleries ne soient pas faites pour les moldus n’aidaient en rien à se mélanger et ça foutait la merde. Ça c’était le côté rationnel, ce qui faisait que le Blood Circle, bien qu’étant composé d’une bande de malades il faut bien le dire aussi, n’était pas complètement antipathique pour Kiara. Le second point en revanche, les loups garous, elle ne leur trouvait aucune excuse, ne cherchant pas à leur en trouver.

On en arrivait donc à ce qui était donc différent cette fois-ci, le tourment l’impactait différemment de d’habitude. Elle était tombée amoureuse d’un loup-garou. Déjà l’information ferait écarquiller les yeux les personnes connaissant Elise tellement ça leur paraîtrait grotesque qu’Elise puisse copiner avec un loup-garou au point d’en tomber amoureuse. Là où c’était vraiment problématique, c’est qu’elle n’avait jamais su, il ne lui avait jamais dit, ne lui avait jamais laissé entendre. Est-ce que ça aurait changé la moindre chose à sa volonté de rompre ? Elle n’en savait rien mais ne ressentirait pas cette sensation de trahison et ne se demanderait pas à chaque fois qu’elle parlait à quelqu’un s’il lui mentait ou non. Sa confiance en elle et envers les autres en avait pris un sacré coup.

Aussi lorsque Raphaël lui avait proposé d’aller au musée d’histoire naturelle, Elise s’était demandée ce que c’était que cette entourloupe de première. Le moldu n’était pas vraiment un ami, pas un ennemi non plus, juste un gars avec qui elle s’était disputée alors qu’elle était dans un musée d’aviation. Les probabilités pour qu’Elise soit concentrée sur autre chose que les avions était peu probable mais Raphaël avait réussi l’exploit de la chauffer réellement. Leurs rapports déjà pas au beau fixe s’étaient nettement détériorés suite à ça et malgré quelques envois de messages pour essayer d’apaiser les tensions, Elise devait admettre qu’elle était surprise qu’il l’invite à nouveau pour une sortie. Si elle avait hésité, longuement hésité et n’était d’ailleurs toujours pas sûr que l’idée soit bonne, ça lui permettait de changer un peu d’air. De plus, elle adorait les musées et pourrait penser à autre chose que la trahison d’Aidan. Elle finit donc par accepter de s’y rendre, ne s’attendant pas à grand-chose

D’après les dires de Raphaël une fois qu’elle fut arrivée sur place, cette fois pas de guide. Ce qui voulait dire que si Raphaël la soulait trop, elle pourrait se contenter de l’ignorer et de faire son petit tour tranquillement dans son coin. Elle esquissa un sourire sans dire le moindre mot néanmoins, il faut croire que le fiasco de la dernière fois avait atteint les deux jeunes gens. Elise attrapa le dépliant qu’il lui tendait et elle observa les différentes zones du musées. La chose qu’elle retenait c’est qu’il était pas question qu’elle fasse un tour dans la zone orange, il y avait des bestioles vivantes, des insectes. Bon alors que ça soit des insectes, des mammifères ou même des reptiles – à la rigueur les poissons comme c’est dans l’eau ça va – ça ne changeait rien, ça pouvait s’approcher d’elle, Elise serait forcément terrifiée – et on a pas parlé des araignées – de ce fait il valait mieux pour sa santé mentale et pour celle physique de Raphaël que ce soit en lui pétant les oreilles parce qu’elle hurlerait de frayeur ou en se cramponnant à lui parce qu’elle aurait été effleurée par une bestiole. Elle écoutait d’une oreille distraite Raphaël évoquer le fait que tout voir ne serait peut être pas possible. Chose tout à fait vrai, à moins bien sûr de bacler la visite, ce qu’Elise ne souhaitait pas faire. Elle de son côté cherchait à répondre à la question qu’il lui avait posé commencer par quoi. « Par la zone rouge ! » Alors qu’elle s’apprêtait à devoir sortir de l’argent pour payer le musée, elle observa le fait que les seuls personnes devant les caisses étaient celles récupérant ce qui semblait être des guides audios, Elise esquissa un sourire moqueur avant de demander à Raphaël « Tu crois que c’est notre ex guide qui fait passer le message à tous les musées du Royaume Uni pour éviter que les guides aient à subir des visiteurs agaçants ? » Elle haussa les épaules avant de rajouter qu’ils n’avaient pas besoin d’audio guide.

Bon pour aller à la zone rouge, il semblerait qu’il faille d’abord passer par la zone verte, ce qui n’était pas un problème en soit, le regard d’Elise papillonnait sur les éléments de décor qu’elle pouvait voir et surtout comme ça n’était pas ce qui l’intéressait le plus, cela lui permettait de parler à Raphaël. « J’avoue être un peu surprise que tu aies pensé à moi pour venir faire le tour du musée avec toi. Notre dernière journée ensemble » et leur seule visite ensemble surtout « ne s’étant pas extrêmement bien passé, la faute à une dispute simulée bien trop réelle, je suis surprise. Pourquoi ne pas avoir invitée Nymphéa ? » Elle avait essayé de prononcer ce prénom sans la moindre animosité, c’était un sujet pour le moins tabou, pour ce qu’elle en savait tout du moins et elle était étonnée que Raphaël soit une personne qui s’acharnait autant pour être avec elle mais bon, elle devait aussi admettre que cela faisait du bien d’être avec un moldu, ne pas craindre qu’il se révèle son pire ennemi tout d’un coup, ça changeait et si elle faisait des efforts, peut être que tout se passerait bien.

Aller dans un musée, c’était quelque chose de toujours plaisant pour Elise. Elle ne se lassait jamais d’apprendre de nouvelles choses. Peu importe le domaine, peu importe que ce soit un sujet qu’elle affectionne ou non à la base, tout était toujours intéressant. Et oui, elle était capable de passer un après-midi complet à apprendre des choses sur les insectes alors qu’elle les avait en horreur. Si les musées sur l’aviation avaient sa préférence. Cet amour aurait pu s’effriter après le fiasco qu’avait été sa visite au musée l’an dernier, alors qu’elle était accompagnée d’une guide dans le mal et d’un partenaire plus que douteux. Enfin douteux, c’était bien négatif comme terme, disons que son entente avec lui suite à cette journée avait frôlé la catastrophe, pour faire simple ils ne s’étaient jamais revus. Ça n’était pas si difficile que ça, Londres était une grande ville, Elise était une sorcière, Raphaël un moldu, ils pouvaient passer l’éternité sans se croiser, surtout qu’Elise n’était pas non plus la membre de l’Ordre du Phénix la plus investie… oui bah ils étaient mignons les leaders mais déjà se mélanger aux mangemorts était une idée foireuse et ensuite c’est quoi cette manie à toujours vouloir se taper sur la tronche ? Elle n’avait pas envie de se faire déglinguer et n’avait pas plus envie de déglinguer des gens qui ne lui avaient rien faits. En revanche si quelqu’un voulait changer d’ennemis et s’attaquer aux loups garous, elle validait l’idée sans problème. Tout ça pour dire que passer une journée avec Raphaël au musée, c’était étrange sans l’être, l’amour de la connaissance était plus fort que bien des choses pour Elise.

Néanmoins, si elle était plus que motivée, il avait une certaine gêne, rares devaient être les gens qui invitaient des personnes avec qui ils s’étaient disputés. A moins d’être maso bien entendu. Pourtant, Raphaël n’avait pas l’air de mauvaise humeur, plutôt dans une attitude sympathique, ça ne pouvait que bien se passer enfin s’il n’agaçait pas Elise comme la dernière fois… Mieux valait il se montrer prudent. Lorsqu’elle vit les guides audios, elle se permit de faire un trait d’humour. S’il y eut un petit silence, Raphaël devant jauger si c’était une attaque, si elle plaisantait, s’il devait répondre ou non et finalement, il prit le pari qu’il pouvait en plaisanter aussi et au sourire d’Elise, il ne pouvait douter avoir fait le bon choix.  Leur guide devait quand même les avoir adoré – un peu – pour avoir écourté un maximum la visite et avoir ainsi échappé aux questions passionnées d’Elise.

Puisqu’Elise évoqua sa surprise quant au fait que Raphaël lui ait proposé de faire une sortie avec elle, après tout ce temps, alors que leur dernière rencontre avait été si catastrophique, oui ça ne pouvait qu’être étonnant. Elle l’écouta dire qu’il avait été surpris qu’elle accepte, elle eut un petit sourire, l’appât de la connaissance, difficile d’y résister. Il semblait vouloir prendre la responsabilité de leur précédente dispute sur son dos, si Elise était tentée de dire – par esprit de contradiction certainement – qu’il fallait être deux pour se disputer, elle n’énonça pas cette vérité, après tout, c’est vrai que c’était un chouya sa faute, ils étaient censés simuler et il avait fait en sorte que ce soit réel. Comment ça l’idée de la fausse dispute était naze, elle lui lança un regard des plus sceptiques. Non seulement ça avait marché mais il n’avait pas été force de propositions, il faisait bien de la ramener lui. Bon d’accord, l’instant d’après il s’excusait et ça passait beaucoup mieux. Elle les accepta d’un hochement de tête. Sa vie lui semblait bien assez compliquée pour qu’elle se prenne le chou à en vouloir à quelqu’un pour des choses aussi futiles. Lorsqu’il lui fit remarquer qu’il y avait des dodos merci pour le lien Elise jeta un coup d’œil à l’animal en question, elle oublia totalement qu’il avait mentionné Nymphéa, ne se concentrant que sur la science et le plaisir de demander à Raphaël, bien contente d’étaler sa science – comme toujours – « Tu savais que cette espèce n’était pas éteinte ? » Oui alors pour dire cela, il avait fallu baisser d’un ton, non pas que cette phrase ne pouvait pas passer pour une  blague ou que je ne pouvais rien connaître de la vie mais dans le climat actuel, mieux valait faire preuve de prudence. Mourir dans un musée, ça a beau avoir un peu de classe, c’est mourir quand même.

Ah le sujet revint bien vite sur Nymphéa, ça n’était pas le genre de sortie qu’elle affectionnait, Elise dû se mordre la lèvre pour ne pas rétorquer tiens donc, elle n’aime pas la culture quelle surprise ça n’était pas gentil de dire ça, réel mais pas gentil et puis il valait mieux tenir sa langue avec Raphaël après tout il appréciait la demoiselle aux dernières nouvelles. Elle le laissa s’embourber dans ses propos sur l’intérêt plus ou moins amusant que pouvait avoir un musée, comme si c’était un crime d’aimer ou de détester, difficile de le suivre. Elle cligna des yeux en l’entendant dire qu’il l’avait quitté, oh bordel, elle avait loupé cette information. Il s’était rendu compte que cette fille n’était pas nette ? Ah bah en voilà une bonne nouvelle, oui ça non plus ça ne se disait pas trop. Elle était supposée dire désolée pour toi, mais étonnamment aucun son ne sortit, trop compliqué. Elle cherchait une formule à dire, une formule toute faite mais le sourire de Raphaël l’en empêcha. Non pas qu’elle tombât en pamoison face à ce sourire, plutôt que ça sentait le traquenard. Et, effectivement, ce fut un traquenard, elle ne pu empêcher la grimace de se former « Sans façon. » Non mais autant dire les choses, elle préférait encore quitter le museau plutôt que de faire une visite en compagnie de la Poufsouffle. Sa question un peu étonnée, pourquoi ça l’aurait dérangé d’aller au musée avec lui ? ça n’était pas comme si on pouvait la contraindre à faire quoi que ce soit. Enfin si, avec un peu de violence, certains y étaient parvenus ou alors en la dupant mais là, elle était là de son plein gré. « Pourquoi tu voudrais qu’il y ait le moindre malaise ? » C’était surtout ça la question. Il pensait forcément à quelque chose et elle préférait qu’il lui dise les choses plutôt qu’elle cherche à comprendre.

Ils passèrent par la zone avec minéraux, Elise ne s’y connaissait pas assez pour s’y attarder et comme ce n’était pas clinquant et qu’elle n’était pas là pour ça, elle entraîna Raphaël un peu rapidement. Tout ça pour parvenir à la zone rouge en un temps pas spécialement record. En même temps il y avait plein de monde c’était chiant de ouf. Elle s’arrêta devant les crânes des os préhistoriques, observant leur nombre mais surtout l’évolution sur des siècles, voire même des millénaires. Est-ce que dès la préhistoire il y avait des sorciers, le fait qu’il n’y ait personne autour d’eux, forcément ils sont tous en train de regarder les squelettes de bestioles, quel intérêt on se le demande oui alors moi je fais partie de la team je vais voir les animaux mais bon « Tu crois qu’il y avait des sorciers à cette époque ou ça s’est déclenché plus tard ? » Là, encore, qu’elle parle de ça, même dans le contexte actuel n’était pas si dérangeant, tout le monde savait que les sorciers existaient, sauf peut être Papy Bruno qui a pas de télé et qui aime pas regarder les infos parce qu’il crie au complot mais à part ça normalement ça n’était plus un sujet tabou, dieu merci.

Que ça soit Elise qui donne des cours sur la faune était des plus spectaculaires. Si elle aimait apprendre des choses, qu'importe le domaine - surtout l’aéronautique - on ne peut pas dire que les animaux étaient son sujet préféré, excepté les guépards bien sûr, cet animal  avait la classe contrairement aux autres. Mais pour une fois, elle connaissait des choses sur l'histoire de cet animal mix entre un pélican et un gros poulet. Raphaël dû penser qu'elle se trompait d'espèce puisqu'il n'accepta pas aussi facilement que ça le fait que la bestiole ne soit pas éteinte. Oui, ça se comprenait cela faisait une vingtaine d'années qu'on lui rabâchait l'histoire du dodo, animal ayant été exterminé par l'homme car pas assez craintif. Même si l'homme n'était pas forcément celui qui avait éteint l'espèce de sa main. Entre les prédateurs qu'il avait ramené dans son sillage, les maladies, le dodo n'avait eu aucune chance en apparence. Et pourtant, les sorciers connaissaient une tout autre version, ces petits pépères avaient la capacité de se téléporter et s'ils n'étaient pas les couteaux les plus aiguisés du tiroir, ils ne s'étaient pas laissés exterminer sans se tirer. Raphaël lui fit un cours sur l'extermination du dodo, bon en réalité, son savoir émanait d'une petite plaque mais c'est un détail ça. La blondinette se rapprocha de lui afin de murmurer à son oreille et être hors de portée des oreilles indiscrètes, ce serait quand même dommage de se mettre en danger pour un savoir de sorciers « Et si je te disais que contrairement à l'humanité qui en rêve sans avoir jamais réussi à trouver comment, cet oiseau a l'air un peu crétin sait se téléporter et que ça lui a sauvé la vie, tu me croirais? » Elle se recula pour le regarder, bon pour le reste, elle n'en savait pas grand-chose. Il fallait demander à des magizoologues s'il voulait plus d'informations, il devait bien en connaître, Elise ne s'était pas vraiment passionné pour le sujet, c'était une chose que tout bon sorcier savait mais ça s'arrêtait là.

Loin d'être le sujet liant Raphaël et Elise, étant donné que c'était le sujet de discorde utilisé par Raphaël lors de leur sortie afin de libérer leur pauvre guide, ils évoquèrent Nymphéa, ainsi Elise apprit que ce n'était pas le genre de sortie qu'affectionnait la Poufsouffle, tien donc, elle n'était pas trop culture générale ? Elise se retint d'avoir ce petit rictus moqueur, se mordant même les lèvres pour ne pas envoyer une pique... déjà parce que c'était quand même plus drôle de piquer les gens quand ils étaient en face et de voir leurs méninges se triturer pendant qu'ils cherchaient de la répartie, certaines personnes étant cependant dénué de la moindre répartie, ils perdaient juste leur temps. La seconde raison de son silence c'est que quand bien même Raphaël et elle s'étaient séparés, pas sûr que le moldu ne la défende par principe. Ils ne pouvaient pas passer leur temps à se prendre le chou, Elise devait donc réfréner son envie de première. En revanche, elle pouvait assumer sans complexe que non, elle ne voulait pas la présence de Nymphéa ici. Il ne fallait pas exagérer, elle la voyait déjà trop pour sa santé mentale entre les murs de Poudlard elle n'allait pas en plus passer du temps avec en dehors... puis quoi encore. Il était rassuré qu'elle ne dise pas oui ? Comme s'il s'attendait à une autre réponse en connaissant les sentiments qu’Elise éprouvait pour Nymphéa.

A sa question sur le malaise, Elise ne comprit pas bien ce qu'il voulait dire par là. Enfin pourquoi y aurait-il un malaise ? Ce n'était qu'une visite de musée, d'accord pas avec un ami, plutôt avec quelqu'un qui lui cassait régulièrement les pieds mais ça c'est un léger détail, si malaise il y avait dû avoir selon elle, elle ne serait tout simplement pas venue. C'était encore le plus intelligent à faire. Elle voulait savoir ce qu'il sous entendait, pourquoi aborder ce sujet ? Ressentait-il ce fameux malaise ? Il voulait bien faire, oh bon sang il se prenait bien trop la tête, il réfléchissait trop au futur hypothétique, pourquoi ne se contentait-il pas du présent. C'était très bien le présent. Il avait néanmoins raison, leur passé commun démontrait qu'ils étaient très doués tous les deux pour que leurs discussions ne se terminent pas toujours de la meilleure des façons. Elle hocha la tête à la mention d'Artémis, oui ils avaient les mêmes amis... amie qui avait totalement disparue. ONG vraiment ? C'était comme ça qu'il décrivait l'ordre du phénix en public, un bref sourire se dessina sur les lèvres d'Elise sans qu'elle ne dise un mot néanmoins, enfin jusqu'à ce qu'il parle de s'engueuler « Ce n'est pas ce que je souhaite non plus. » Surtout que si on y réfléchissait, ils pouvaient s'éviter autant qu'ils le voulaient, quel intérêt d'aller dans des endroits, le retrouver si c'était pour se prendre le chou? « Je ne fuis que devant les araignées. » Menteuse « Les animaux. »  Hum hum « Ouai je fuis dès que j'ai peur en fait mais c'est rarement face aux humains. » Pas besoin, c'est eux qui lâchaient, Elise adorant prendre le chou, pas question de fuir. Bon ça n'était pas l'argument à avancer en cet instant, c'est Raphaël qui allait fuir.

Si la Serdaigle passa rapidement l'endroit aux pierres ce n'était pas pour fuir son partenaire moldu, plutôt que les cailloux tout le monde en avait plein son jardin, bon peut être pas des pierres de lune, du basalte, ou des pierres précieuses c'est vrai, mais dans tous les cas ce n'était pas spectaculaire... personne ne venait au musée pour voir des pierres enfin. Elle s'arrêta devant quelque chose qui ne payait pas de mine, toujours plus que les pierres néanmoins, les ossements d'humains. Incroyable de se dire qu'ils avaient survécu à tant de choses, les dinosaures, la météorite, les grands prédateurs, les maladies, tout ça pour s'écharper pour des différences minimes... de la magie à la bonne heure. En voyant le crâne face à elle, l'être humain n'était pas exceptionnel, pas l'être sur lequel on parierait et pourtant... quel outsider de folie. En parlant de magie, Elise avait quelque chose à demander, oh elle se doutait que Raphaël n'aurait pas la réponse à la question, probablement que personne n'avait de réponse, pour savoir il faudrait remonter dans le temps et c'est fou mais les retourneurs de temps ça ne courrait pas les rues et personne n'avait mentionné un voyage dans le temps pour en savoir plus sur leurs ancêtres... les priorités de chacun étaient différentes. Il n'empêche qu'elle voulait l'avis du garçon. Il est vrai que pour les 3/4 de l'humanité, la magie avant février 2019 ça n'existait que dans les livres, les films et le folklore. La seule façon de découvrir la magie c'était soit de déclencher sa propre magie, soit de tomber amoureux d'un sorcier, soit d'avoir un enfant qui découvrait ses pouvoirs, au moins il n'y avait plus de mensonge à présent. C'était bien la seule chose positive qu'avait ramené le Blood Circle. Elle pencha la tête, certaines histoires qu’ils avaient tous entendus seraient selon lui inspirés de faits réels, c’était possible. Chaque propos qu’il tenait était possible, ils avaient pu passer à côté ou les sorciers étaient à l’aube de leurs pouvoir, sans mentor pour les guider, ils devaient être bien effrayés à l’idée de pouvoir faire brûler des herbes. « Ils ont surtout manqué le coche, c’était le moment pour habituer tout le monde à la magie. Je suis étonnée qu’il n’y ait pas un grand manitou qui ait tenté de tirer la couverture à lui et à se faire passer pour Dieu. » Quoi que dans les anciennes religions c’est peut être exactement ce qu’il s’était passé et ça avait certainement fini par dégénérer ou, si elle en croyait la mythologie Grecque, à force de faire des gamins partout… ces dieux appelés sorciers à présent, n’avaient plus leur aura prestigieuses vu que leurs enfants étaient pareils… bien faits pour eux« Dommage que la machine à remonter le temps n’ait pas été inventé, j’aurais adoré voir à quel moment c’était apparu. » Ah ce besoin de tout savoir et de tout connaître, c’était épuisant bien souvent mais ça avait du bon aussi. « Si tu avais le pouvoir de changer quelque chose depuis l’aube de l’humanité, qu’est ce que tu aurais changé toi ? » C’était toujours intéressant de savoir ce genre de choses surtout que la façon de penser de Raphaël plaisait bien à Elise, il la faisait réfléchir et ça, c’était toujours agréable.

Profiter d'une sortie dans le monde moldu pour apprendre des choses sur le monde sorcier à un moldu, il y a de cela quelques années seulement, ça aurait été impossible. Il y a quelques années, les moldus n'étaient au courant de rien, sauf rare exceptions. Quoi que, avec Nymphéa, le secret aurait été transpercé de toute part, certaines personnes ont quelques problèmes avec le mot discrétion et secret. Personne ne saurait jamais si Raphaël aurait été au courant sans cela, en attendant il l'était et il se montrait curieux de ce monde qu'il découvrait. Sa soif de connaissance plaisait pas mal à Elise, si avec ses petits camarades elle détestait communiquer sur ce qu'elle savait, étant un peu trop compet pour qu'ils puissent espérer obtenir ne serait-ce qu'une information, pour Raphaël c'était différent. Il faut dire que Raphaël ne risquait pas de la doubler en cours parce qu'Elise lui aurait donné des informations, tout de suite c'était plus facile. Parler des dodos et du fait qu'ils n'étaient pas plus éteint que les guépards, c'était parfaitement dans ses cordes. Bon à la limite elle aurait pu donner plus d'informations sur les guépards que sur les dodos, un animal ayant la tronche d'un gros poulet, qu'il se teleporte ou non, ça n'était pas foufou pour Elise. Elle fit preuve d'une prudence extrême n'oubliant pas que tout pouvait dégénérer en une poignée de secondes avec les moldus. II n'y avait rien de suspect dans le fait qu'une fille se penche à l'oreille d'un garçon pour discuter, ça faisait jeune couple timide, c'était parfait pour elle. La réaction de Raphaël était amusante, il était surprit et ça y est il était lancé, il voulait en savoir plus sur cette espèce, là il ressemblait énormément à Elise « Si tu veux, je peux t'en trouver des livres sur ce sujet? » ça ne devrait pas être trop compliqué de mettre la main sur ce type d'ouvrage et si ça pouvait faire plaisir au jeune moldu, c'était dans ses cordes. Pour les autres animaux aussi, elle voulait bien chercher ou plutôt, elle demanderait à Sélénya si elle avait ce type d'ouvrage. Elle faisait des études dans ce domaine, certes ça ne passionnait pas Elise mais si ça pouvait plaire à quelqu'un, il ne faut pas étouffer la curiosité dans l'œuf.

C'était décidé aujourd'hui, tout se passerait bien, Elise ne s'agacerait pas lorsqu'il parlerait de Nymphéa, elle était calme et détendue. Il pouvait même évoquer que tous les midis il mangeait avec des loups-garous, elle ne réagirait pas. Ouai non, ça c'est faux, c'était une limite à ne dépasser, bien sûr que ça l'énervait les loups-garous et alors les gens qui les fréquentaient... ah non mais sérieux, autant se tailler les veines soi-même, c'est moins cruel. Plutôt que d'évoquer le problème d'Elise avec les loups-garous, ce qui serait franchement pas agréable et risquait de fortement l’agacer, elle décida plutôt de dire que ce n’est pas parce que Raphaël était bizarre qu’elle fuirait. La seule chose devant laquelle elle fuyait c’était les araignées… Quel odieux mensonge, elle se reprit donc, les araignées, les animaux… oui bon la liste des choses devant lesquelles elle fuyait n’était clairement pas exhaustives. Raphaël la prit au mot, c’était peut être pas le but, est ce qu’elle fuyait devant les chatons « Non, je ne fuis pas devant les chatons. » quand même un petit truc de dix centimètres de haut ça allait, un coup de pied et on en parle plus, non elle n’allait pas le dire « Mais j’aime mieux qu’il reste à distance. » Pour les lapins en revanche, tout dépendait du lapin, en fait dès que le machin faisait mine de s’approcher d’elle, normal elle prenait la fuite. Elle fit la moue lorsqu’il constata, ce qui n’était une surprise pour personne et encore moins pour Elise, qu’elle n’était pas courageuse. Oui non, pour le coup autant elle aurait pu finir à Serpentard, autant à Gryffondor, oh non – en plus c’est pas avantageux ils ont aussi plein d’escaliers à monter, je dis ça je dis rien – Bon réflexe de fuir, ça elle était totalement d’accord. Il valait mieux fuir qu’être tétanisé mais comme il disait si bien, une peur ça ne se contrôlait pas. « Après, quand c’est face à des araignées, c’est pas la meilleure technique de fuir, surtout quand il y a des gens autour. » Et puis, elle avait eu le réel plaisir de ne pas réussir à bouger face à certaines peurs, comme si ses muscles ne répondaient pas, des fois le cerveau, ça n’est vraiment pas un allié à diaboliser tous et à ressortir toutes les informations les plus effrayantes possibles sur un fait.

Discuter de la magie devant des ossements humains, voilà qui était un peu particulier. Elle en convenait, habituellement, le genre de phrases qui devaient être prononcés dans ce genre d’endroit c’est plutôt dire qu’on descend de ces gens-là, ils savaient à peine faire du feu et nous on peut voyager dans l’espace et déclencher des petites guerres pour des histoires de couleurs de peaux, de pays, ou encore la petite dernière de magie… Ah elle était belle l’évolution. Le fait de vouloir en savoir plus sur la naissance de la magie, qu’est ce qui avait différencié machin de machine, à l’heure actuelle pour faire des sorciers, sauf certaines exceptions, le meilleur moyen c’était encore de transmettre son gêne sorcier, mais un peu comme la question qui de l’œuf ou la poule est apparut le premier, Elise aurait aimé savoir qui était le premier sorcier, comment il s’en était aperçu – si ça se trouvait c’est lui qui avait fait le feu avec sa magie et ses descendants avaient fait la même chose… pas de quoi exulter. Raphaël songeait qu’il pouvait y avoir des écrits ou même un spécialiste « Tu penses que tu pourrais faire des recherches sur ton ordinateur et me donner ce que tu trouves, je peux enquêter auprès de mes professeurs. » Ils étaient des puits de connaissances, normalement, ils devraient bien réussir à donner quelques pistes à Elise.

Pour ce qui était de la question sur qu’est ce qu’il changerait dans l’histoire, Raphaël mentionna l’extermination des dodos, sous le regard éberlué d’Elise, non mais il n’avait rien écouté, elle venait de lui dire que les dodos allaient très biens, ils vivaient leurs meilleurs vies depuis des siècles. Ah, il plaisantait, il ne changerait rien, une plaisanterie là-aussi ? Non, il était sérieux. Hum voilà qui était étrange mais c’est malin, maintenant qu’il parlait de raisonnement, la curiosité d’Elise était réveillée et elle voulait connaître sa façon de penser, elle comprenait néanmoins que ça concernait la magie. Il valait mieux éviter d’attirer les regards sur eux de la sorte, elle aurait tout le temps de lui demander après, lorsqu’ils seraient en dehors du musée, moins dangereux pour leurs petites fesses. Elle écouta sa façon de voir le monde. Elle était compréhensible mais Elise ne la partageait pas totalement, certes, elle n’avait aucune idée de ce qu’une action pouvait ou ne pouvait pas faire mais il y a des choses qu’elle changerait, c’était une certitude et si ça empêchait sa présence sur cette terre, elle ne serait pas là pour voir les changements donc ne saurait pas forcément si elle avait bien agi. Elle eut un sourire en entendant parler des musées gratuits en France, elle compléta « Oh dans tous les pays du monde, gratuité des musées ça m’arrangerait bien, surtout ceux qui traitent du sujet aviation, tu te doutes. » Ah ça, s’il n’avait pas compris qu’Elise avait une passion pour les oiseaux de fers, c’est qu’il n’avait rien suivi.

Qu’est ce qu’elle changerait, elle, il mentionna le coche que les sorciers avaient totalement loupé et pour le coup, c’était totalement son avis à elle « Je pense que oui. Si la magie fait si peur, c’est parce qu’on a pas l’habitude, probablement qu’on ramènerait monsieur sac d’os face à nous à notre époque, il serait terrifié par tout ce qu’on a inventé, les lumières qui s’illuminent dans les rues le soir, les voitures, les avions – toujours en revenir aux avions – on peut communiquer avec un tout petit rectangle – de plus en plus gros au fil des années – avec quelqu’un étant à l’autre bout du monde. Il nous prendrait pour des sorciers et pas dans le bon sens du terme et probablement que son désir serait de nous immoler par le feu. » ils avaient tous un soucis avec le feu quand ils découvraient la magie non ? ça ou la torture au choix… Après, les sorciers étaient pas mieux, c’est sûr, Elise trouvait pitoyable cette gueguerre du sang, cette gueguerre contre les gens qui ne font pas de magies, ils avaient tous un sacré pet au casque. « Il aurait fallu que les sorciers soient honnêtes et cessent d’avoir peur des réactions des autres. Et je rappelle que je suis une pétocharde de première. Ils n’ont fait que créer un fossé encore plus grand entre les gens sans magie et eux. » Et maintenant c’était la merde, parce que là maintenant, si Elise disait qu’elle était une sorcière, c’est sûr qu’il y aurait au moins un type anti-sorcier ici. D’ailleurs celui du bout là, celui qui les regardait et qui tournait la tête quand Elise posait son regard sur lui, il n’était pas un peu louche. Elle chuchota donc pour Raphaël, essayant la discrétion « Tu trouves pas que le gars qui est vers la statue qui ressemble à rien… non pas celle-là, l’autre sur ta droite, il nous regarde bizarrement ? » Oui après toutes les statues se ressemblaient pas facile de trouver avec la non description d’Elise. Elle essaya discrètement et c’est pas évident de faire un petit signe de tête à Raphaël pour lui montrer de qui elle voulait parler, espérant qu’il dise qu’elle se faisait des idées.

Proposer des livres à Raphaël ne sembla pas vraiment satisfaire le jeune homme. Franchement, c’était incompréhensible pour Elise, elle voulait lui faire gagner du temps. Qui de mieux qu’une sorcière pour donner des livres de sorciers à un moldu ? En fière Serdaigle qu’elle était, Elise adorait non seulement apprendre des choses aux gens, pouvoir étaler sa science la rendant particulièrement fière mais aussi voir l’intérêt dans le regard d’une personne, avoir face à elle quelqu’un de particulièrement curieux. C’était le cas de Raphaël et c’était plaisant de pouvoir lui apprendre des choses et lui passer des livres, sauf qu’il n’en voulait pas. Elise se demandait bien pourquoi, elle n’allait pas lui fournir des livres piégés. Il y eu quelques secondes où Elise fixa Raphaël sans forcément comprendre, il voulait des livres dans sa langue, en français ? Pourtant, pour ce qu’elle pouvait constater, il parlait couramment anglais, il n’avait jamais eu l’air de ne pas suivre une conversation et s’il lui avait dit qu’il avait un peu de mal, elle aurait parlé en français avec lui. Non, le problème n’était clairement pas la langue, elle le comprit avec la phrase suivante, lorsqu’il parla de risque. Ah, oui, effectivement, vu comme ça, mieux valait il ne pas avoir de livres sorciers. Elle oubliait à la fois qu’elle vivait plus du côté sorcier que moldu et que sortir un livre avec des images qui bougent ne surprenaient personne mais aussi que les sorciers en ce moment, c’était l’ennemi à abattre pour certains moldus, que les moldus avaient peur et que la peur, ça a toujours poussé à faire des bêtises et alors si quelqu’un s’y connaissait en bêtise dû à la peur, c’était bien Elise.  « Je vois parfaitement, je te ferais une liste d’ouvrages à lire. » Ce type était plein de ressources, elle ne savait même pas qu’il existait des librairies qui adaptaient les livres sorciers, ils étaient vraiment sympa… ouai non attirer par le fric, non mais c’est fou comme dès qu’il faut rendre le moindre service, c’est moyennant de l’agent… Elle devrait lui passer de l’or de farfadet, ça leur ferait les pieds à ces rats, quoi qu’il ne pourrait certainement y retourner. Une fois qu’il avait lu, il les laissait au QG de l’Ordre du Phénix afin que d’autres moldus en apprennent davantage sur le monde sorcier, c’était une très bonne idée.

Fine analyse de la part du moldu que de dire qu’il n’irait pas dans un zoo avec Elise. Elle hocha la tête, encore que les zoos, si les animaux étaient dans leur cage, derrière un immense fossé pour être sûr qu’ils ne l’attaqueraient pas, oui même le petit panda roux, ça pouvait aller. Mais souvent dans les zoos il y a des trucs chelous, des fermes pédagogiques ou des chèvres essaient de vous bouffer les doigts… ah les gens peuvent bien dire mais non elles veulent du pain, au final c’est les doigts qu’elles sont à deux doigts de dévorer, il pouvait aussi y avoir des cochons, Elise était sûre que sous leurs airs de saucissons sur pattes, ils pouvaient courir vite et faire de gros dégâts. Sans parler des oies, toujours agressif ces sales bêtes. Donc non, pas de zoo pour Elise, pas de ferme non plus, bref moins elle voyait d’animaux et mieux elle se portait. A propos des araignées, il marquait un point, c’était encore pire lorsqu’on ne les voyait plus.

Les pierres n’intéressant pas forcément Elise ou plutôt les pierres intéressant moins Elise que l’évolution de l’humanité, c’est de ce côté qu’Elise se dirigea. Au-delà du fait que c’était hyper intéressant de voir d’où ils venaient, elle se posait d’autres questions, surtout sur la magie. Comment ils avaient pris la chose ? Est-ce qu’à l’époque ils n’avaient pas eu envie ou besoin de se cacher. D’après Raphaël, la magie avait toujours existé, il était fort probable que ça soit le cas, effectivement les différentes cultures, même anciennes, étaient remplies de magie. Sa curiosité étant piquée, elle proposa à Raphaël que chacun étudie de son côté et qu’ils se partagent les résultats de leur recherche. Si elle était sûre de trouver des spécialistes, Raphaël était un peu plus mitigé. Que les informations soient écrites par les moldus ne posait pas de problème à Elise, elle ne jugeait pas les moldus inférieurs aux sorciers, leurs connaissances étaient tout aussi intéressantes. Une fois de plus, le problème était le Blood Circle, oh mais quelle tête à claque cette organisation. Effectivement si c’était écrit par le Blood Circle, la fiabilité serait quelque peu relative, il y aurait du vrai, bien sûr mais peint de façon tellement négative que ça serait une vérité à prendre avec des pincettes, voire des énormes pinces à ce niveau-là. Pour ne rien arranger, le Blood Circle surveillait tout ce qui avait attrait de près ou de loin à la magie. Hum mieux valait il éviter que Raphaël ait des ennuis « Je te transmettrais ce que je trouve alors, dans ta langue. » Elle lui fit un clin d’œil, ce serait dommage qu’il paye un supplément alors qu’Elise pouvait tout écrire à la plume ou au stylo bille. En revanche un point avait besoin d’être soulevé, toujours cette volonté de tout savoir, tout comprendre « Que voulais tu dire quand tu parlais du fait d’être bien protégé ? » Il avait des sorciers de l’Ordre du Phénix qui gardaient sa demeure ? Elle précisait bien Ordre du Phénix et non pas sorciers parce qu’elle voyait très mal des Mangemorts venir en aide à des moldus, même si ces derniers les aidaient contre les gens du Blood Circle.

Parler d’histoire dans un musée d’histoire, c’était quand même la base et refaire l’histoire c’était tout aussi bien. Sauf que voilà, si Raphaël avait la possibilité de changer n’importe quoi, il faisait celui de ne rien changer du tout. C’était une façon de voir les choses mais elle ne partageait pas son avis, elle ferait en sorte de changer certaines choses, éviter certaines actions catastrophiques qui n’avaient engendrés que la mort, la maladie et la peur. Bien sûr, il faudrait que ça soit différent d’un retourneur de temps. Elle savait les conséquences désastreuses d’un retourneur de temps, mais là il s’agissait de changer quelque chose à l’histoire, sans que ça n’influe sur d’autres évènements – sauf si les évènements étaient positifs bien sûr. Raphaël voulait changer un détail qui ne devrait pas avoir un grand impact, il voulait que les musées soient gratuits, alors ça forcément, Elise était plus que partante, les musées c’était son grand kiff, que ça soit gratuit ça lui disait énormément. Pour sa part, elle était partante pour faire en sorte qu’il n’y ait pas de secret magique, cette guerre ridicule n’aurait donc plus lieu, c’était tout bénéfique. Raphaël était plus frileux, certes il y aurait toujours des gens qui auraient peur, elle était assez pétocharde pour savoir que la peur de l’inconnu et de ce que l’on ne peut maîtriser c’était toujours là. Mais ce serait un peu comme les armes à feu, ça faisait peur parce que ça pouvait être dangereux, pas pour autant qu’à chaque fois qu’elle voyait une arme, elle avait peur – bon un peu plus maintenant que des tarés du Blood Circle dégainaient à tout va. C’était comme la haine des riches, oui non mais ça d’accord mais ce n’est pas parce que les gens étaient envieux qu’ils butaient tout le monde si ? Ah la jalousie, quel sentiment de merde.

Elle aurait donné ses arguments avec grand plaisir s’il n’y avait pas eu ce type bizarre. Si elle trouvait qu’il était facile à repérer, franchement il n’y avait pas plusieurs statues bizarres – bon en réalité si – et encore moins cinquante mecs chelous à côté d’une statue étrange, il pouvait faire un petit effort. Comment ça elle ne l’aidait pas à comprendre, non mais explications plus limpides tu meurs. Elle essaya donc de faire des petits mouvements de tête pour qu’il puisse comprendre plus facilement. Mais qu’est ce qu’il faisait ? Non mais là quand même, un peu de logique, il allait pas lui dire qu’elle faisait mal ses gestes, il regardait du mauvais côté. Elle hallucina lorsqu’il l’appela chérie, le regarda non pas de travers mais intriguée. Oh il avait un plan, c’était une évidence mais chérie ? Est-ce qu’il était vraiment obligé ? Elle évita de réagir, enfin elle espérait surtout que son visage ne trahissait pas sa surprise. Loin de la Venus de Milo, il parlait de la sculpture ou du type ? Dans les deux cas, elle était plutôt d’accord. Il regardait la mauvaise statue là, franchement il était déprimant. Ah non pardon, elle avait mal compris, il s’était bien débrouillé pour voir si le type les regardait et la réponse était oui, là Elise eut ce petit air triomphal avant de se souvenir que ce n’était pas positif du tout. Raphaël essaya bien de positiver, ce qui ne fonctionnait jamais vraiment avec Elise… ça ne voulait rien dire du tout. Il la trouvait jolie ? Elle marmonna « Oui bah regarder les gens comme ça quand on les trouve jolie c’est flippant. » C’est sûr que ça n’était pas ça et puis l’option numéro deux, un gars qui bossait ici et qui surveillait que les gens touchent pas, elle marmonna « Parce qu’on a l’air de deux personnes prêtes à toucher à tout ? Il regarde pas les autres d’après moi.  » Bon évidemment, elle ne pouvait pas passer son temps à le fixer, ce serait des plus étranges. En revanche, elle validait carrément la proposition de changer de pièce. Elle l’entraîna d’un bon pas vers la salle des pierres, c’est fou comme tout d’un coup elle trouvait cette pièce plus passionnante. Histoire de bien montrer qu’elle ne lui en voulait pas pour le chéri, elle s’exclama joyeusement « Allons voir les pierres mon chéri, on en a fini avec ces ossements. »

Bon, la salle des pierres, on va pas se mentir, ça n’était pas ultra passionnant, probablement parce qu’Elise n’avait pas l’impression que ça apportait quoi que ce soit à qui que ce soit. C’était joli voilà, très joli et l’histoire qui entourait certaines pierres, par exemple la rareté toute relative du diamant – une escroquerie que cette pierre si quelqu’un veut mon avis sur la question – pouvait être intéressante mais qu’on ne fasse pas croire à Elise que c’était plus intéressant que des squelettes ou que l’histoire. Histoire qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, elle se tenait à distance des différents présentoirs, faisant le tour de la pièce, observant les gens, il y en avait qui lui semblaient bien plus proche de ce qui était exposé qu’Elise et  Raphaël précédemment. Constatant que le type ne les avait pas suivi, elle revint à côté du moldu plutôt sereine « On peut reprendre notre visite, fausse alerte, je suis encore para. » La fin de son mot mourut instantanément en voyant le type arriver. Le truc c’est qu’il arrivait discrètement, faisant mine cette fois de s’intéresser aux pierres, il n’empêche qu’Elise avait fini d’être discrète, elle le regardait un peu moins subtilement que précédemment. « Si j’en suis ton idée première, il est vraiment à fond sur moi. » Cette phrase l’aurait bien fait rigoler si elle ne trouvait pas ce type étrange. Impossible qu’il sache qu’elle était une sorcière, il était évident que ça n’était pas le cas, il aurait sorti son arme et aurait crié au loup depuis longtemps. Elle ne devait pas paniquer, inspirer profondément et expirer, c’était ça la solution quand on stressait un peu, prendre de grandes bouffées d’air frais. Elle regarda Raphaël « Tu en penses quoi du plan on va lui demander  ce qu’il a ? » Sans même attendre la réponse, elle se dirigea vers le type un peu spécial. Elle jeta vite fait un regard en arrière pour vérifier que Raphaël la suivait et une fois à la hauteur du gars, elle demanda de sa voix la moins aimable possible « Bonjour, on peut vous aider ? » Le roi de la filature sembla surprit que les deux jeunes viennent lui parler, elle s’exprima donc un peu plus clairement « On a bien remarqué que vous nous suiviez depuis la salle précédente, on voudrait savoir pourquoi. » Ce n’était pas vraiment un on, c’est plus Elise qui voulait savoir mais qu’importe, faire un on ça donnait plus de poids et ça montrait qu’ils étaient deux à avoir remarqué. « C’est rare de voir des jeunes s’intéresser à l’histoire. » Non mais ça va le jugement ? « La plupart du temps c’est qu’ils font des repérages pour du vol de nuit, on s’est déjà fait cambriolé plusieurs fois cette année, c’était toujours le même mode opératoire, un couple qui fait semblant de regarder et le soir même ou le lendemain, boum un cambriolage. » Il les regardait comme s’ils étaient percés à jour, Elise se contenta d’un regard pour Raphaël… Euh, alors ça c’était pas prévu et elle n’avait pas la moindre idée de quoi répondre.

Ils n’étaient pas vraiment sur la même longueur d’ondes lorsqu’il s’agissait de protections, elle l’avait imaginé protégé par des gens de l’ordre du phénix pour le moins très sympathique, il n’en était rien, il parlait d’ordinateurs. Elle fronça les sourcils attentive à ses propos et aux nouvelles connaissances qu’il était en train de lui fournir. Si elle savait se servir d’un ordinateur, savoir qu’il avait sa propre adresse et qu’on pouvait bidouiller dessus pour pouvoir faire croire aux gens qu’on habitait à l’autre bout du monde, ça ne lui avait jamais effleuré l’esprit. C’est fou ce qu’il fallait inventer pour éviter de se faire casser la tronche par des gens parce qu’on est un peu curieux et qu’ils n’aiment pas la curiosité ou plutôt tout ce qui traite des sorciers. En fait les ordinateurs avaient de base une sorte de tabou et à la manière dont les sorciers s’étaient débrouillés pour pouvoir parler de Voldemort sans le mentionner par leur nom, les moldus avaient développés de nouvelles compétences pour pouvoir faire toutes les recherches qui leur convenaient, intéressant. Forcément, ça faisait naître des questions « Tu es l’inventeur de cette technologie et de ces VPN ? » Non, ça n’était pas le cas donc ça devait se savoir, il n’avait pas pu tomber dessus par hasard… ou peut être que si « Ils n’ont pas des armées de prodiges de l’informatique pour essayer de contrer tout ceci et pouvoir remonter à toi ? » C’était certainement une guerre sans limite, le Blood Circle mettait au point quelque chose et hop les autres arrivaient à contrer avec des versions toujours plus perfectionnées. Il devait être préparé à ce genre de déconvenue et avoir de la ressource pour ne pas se faire avoir de la sorte.

Franchement, ils ne pouvaient pas être tranquille dans un musée, la faute à Boris bon et à la paranoïa maladive d’Elise mais ça c’est vraiment un tout petit détail. Ils ne faisaient rien de mal, bon d’accord les sujets de conversations pouvaient déplaire aux esprits un peu fermés, voire limité, surtout limité en réalité, certains êtres humains  sorciers comme moldus avaient du mal avec tout ce qu’ils ne comprenaient et plutôt que chercher à comprendre, le mieux c’était d’éliminer… quelle bande de débiles profonds. Afin de vérifier si sa théorie était bonne, ils changèrent de salle pour aller dans celle des pierres. Là encore, très intéressant de lire les panneaux relatant des légendes… pour des petits cailloux colorés, c’était de la folie j’avoue que j’ai aucune idée de ce qu’il pourrait y avoir marqué. Monsieur le fou amoureux d’Elise les avait de nouveau rejoint. Au bout d’un moment, quand on est très très amoureux, faut arrêter de stalker comme ça et venir discuter c’est moins flippant pour tout le monde. Elle eut un petit rire lorsque Raphaël lui ait demandé de la fermer, quoi ce type venait visiblement de rencontrer l’amour de sa vie… qui n’était pas du tout intéressée et il la suivait comme un petit chien.

Ni une, ni deux, elle décida d’aller confronter le type et cela malgré les protestations de Raphaël, hors de question, hors de questions, mais bien sûr que si. Une fois devant le gars, celui-ci leur apprit que c’était rare des gens de leur âge qui s’intéressait à l’histoire. C’est sûr que si, à chaque fois que des jeunes s’intéressaient à l’histoire monsieur le limier les suivait à la trace, l’intérêt pouvait vite, très vite diminuer. Elise confirma néanmoins les dires de Raphaël, ouai c’était pas non plus le gros intérêt, sinon elle serait dans un musée d’aviation. La suite, elle ne s’y attendait pas, en fait, personne n’aurait pu s’y attendre et forcément que ça fit pouffer Raphaël sans aucune discrétion. Elise lui lança un regard l’air de dire le vexe pas déjà qu’il est maboul. Non mais à quel moment, l’âge était un critère pour juger si oui ou non ils étaient intéressés par ce qu’il venait voir. Une nouvelle fois, Raphaël n’avait pas vraiment tort, s’il s’éclatait à suivre tous les gens dans leur tranche d’âge… bah c’est que vraiment il n’avait rien à faire de sa vie et qu’il existait plus paranoïaque qu’Elise dans ce monde, c’est fou ça. Voilà, Raphaël mettait le doigt sur ce qui n’allait si monsieur le vigile un peu relou savait qu’il s’agissait d’un couple, c’est qu’il devait y avoir des images vidéos pour le faire dire ça et il y avait quand même peu de chance qu’ils ressemblent en tout point aux auteurs de ces vols. Voler trois cailloux, un squelette de tyrannosaure et une reconstitution de l’homme de Neandertal, bah c’est pas vraiment ce qui intéressait Elise dans la vie… Elle en ferait quoi de ce bordel ?

Allons-bon plutôt que de reconnaître qu’il s’était planté en beauté et qu’il avait accusé un couple d’innocents, monsieur parla de magie… Ah c’est facile de tout mettre sur le dos de la magie. Ils avaient cambriolé l’hôtel de ville ? Il y avait quoi à voler là-bas ? La statue de Richard Cœur de Lion ? Ils ne pouvaient pas surveiller tout le monde ? Non mais c’était une blague donc il avait jeté son dévolu sur eux deux alors qu’il y avait d’autres couples dans ce musée. Elle cligna des yeux lorsqu’il exigea leurs papiers. Oh mais mon brave monsieur, qu’est-ce que ça changeait qu’ils sortent leurs papiers, ils pouvaient avoir fait faire des faux papiers. Néanmoins, ils ne pouvaient pas non plus faire les fortes têtes, il avait beau avoir l’air un peu stupide, il abusait de son autorité et mieux valait-il céder plutôt que de s’attirer de plus gros ennuis. Elle fit donc comme Raphaël et sorti ses papiers, hochant la tête pour confirmer qu’ils coopéraient uniquement parce qu’ils étaient adorables c’est pas du tout ce qu’il a dit mais bon. Le gars les attrapa un peu rageusement, observa attentivement tout ce qu’il était, faisant les vérifications pour savoir si c’était des vrais ou des faux, regarda par deux fois les deux étudiants avant de regarder la photo sur chacun des documents « Vous êtes pas exactement pareil. » Elise regarda les photos en question et c’est pour le moins irrité qu’elle rétorqua « Vous voulez dire qu’on a changé de coupes de cheveux depuis ou qu’on a vieilli ? C’est normal, on a pas fait nos papiers hier vous savez. » Heureusement d’ailleurs sinon il les aurait accusé d’avoir des faux papiers. Il baragouina dans sa barbe « Non mais je le savais, je disais ça comme ça. » Comme ça ? Il était un peu menteur le gars non ? Elise jeta un coup d’œil à son acolyte l’air de dire franchement, il est pas trop chiant ? « ça sonne pas trop anglais vos noms-là. » Oh bordel, ils avaient affaire au détective le plus claqué au sol de l’univers, Mouri en personne quoi. Elise pointa du doigt REPUBLIQUE FRANCAISE sur la carte de Raphaël « Ah oui c’est juste. » Au secours, il avait un sourire très content d’avoir trouvé la solution tout seul avant de fixer Elise « Et vous ? Il y a pas marqué République Française sur votre carte. » Elise le regarda blasé « Peut-être parce que je suis née ici, que j’ai vécu ici toute ma vie et que j’y peux rien si mon nom ne sonne pas anglais. » Franchement, comment se défendre autrement ? « Vous êtes louche tous les deux, suivez moi on va vérifier vos papiers, j’ai la machine qui vérifie. » Adieu visite des petites pierres et de leurs légendes, les deux camarades n’avaient d’autres choix que de suivre le type qui se tirait à grandes enjambées, comme s’il avait arrêté deux voleurs de renoms… ça va qu’il avait leurs papiers, sinon Elise aurait été pour se tirer. « Raph, tu as une idée pour qu’il nous lâche la grappe ? Il est vraiment accro je crois. » Quoi, ce n’est pas parce que la situation n’était pas ultra plaisante qu’il ne fallait pas se marrer surtout qu’il avait l’air stupide mais pas bien dangereux.

S’il était fin connaisseur du dossier VPN, Raphaël n’en était, malheureusement pour lui, pas le créateur. La réaction du moldu était des plus intéressantes, ça lui semblait tellement éloigné de la réalité qu’il avait été jusqu’à dire houlà, alors que pour Elise, vu toutes les informations qu’il donnait, il avait carrément les compétences nécessaires pour parvenir à créer ce petit truc sécurisé, ou pas d’après Raphaël toujours. Elle lui adressa un sourire lorsqu’il la remercia de le penser capable de telles prouesses, s’il y avait que ça pour lui faire plaisir, elle pouvait sans problème continuer ce genre de compliments. Par contre, si lui utilisait des VPN pour sa sécurité lorsqu’il naviguait sur internet, dans une ère où le Blood Circle était à la tête de la nation, qu’en était-il vraiment de la sécurité, est ce qu’ils ne mettaient pas un point d’honneur à traquer tout ce qui touchait de près ou de loin aux sorciers ? Raphaël avait l’air de dire que s’ils en étaient capables, il semblerait que ça ne soit pas leur priorité. Logique quelque part, il valait peut-être mieux trouver comment rendre les sorciers inoffensifs plutôt que de chercher à enquiquiner les moldus. Mieux valait il courir un seul lièvre à la fois.

Si la visite se passait drôlement bien, que c’était intéressant et que les deux jeunes apprenaient des choses, il fallut que ça dégénère. Ça c’était typiquement du Elise, une poisse monumentale quoi qu’elle fasse. Le problème du jour était un gars qui les suivait. Raphaël pouvait bien essayer de relativiser en disant qu’il avait le béguin pour elle, il n’empêche qu’il les suivait et d’après Elise, lorsqu’on a un crush, on évite de le suivre dans un musée, partout en vrai, c’est flippant sinon. Afin de vérifier si la paranoïa d’Elise n’était bien que dans sa tête, ils changèrent de salle et monsieur l’amoureux en fit de même. Elle décida d’aller le voir histoire de savoir pourquoi il les suivait, qu’avait il donc en tête ce monsieur. Au moins, il ne les prit pas pour des idiots, il confirma qu’il les suivait bien mais la raison était complètement fumeuse, il avait peur qu’ils soient des voleurs parce que les jeunes ne s’intéressaient pas à l’Histoire. Bah oui, non mais c’est vrai que c’est logique, c’est à trente cinq ans comme ça la rpgiste est pas encore dans ce cas de figure que les gens se réveillent un matin en étant féru d’Histoire et de tout autre chose d’ailleurs parce qu’il n’y avait pas que l’Histoire ici, il y avait aussi des pierres et des squelettes. Non mais la logique des gens parfois, c’était vraiment pitoyable. Ah oui, le fait que Raphaël lui ait dit qu’ils faisaient juste une sortie ensemble, ça n’avait servi à rien. Ils étaient donc deux voleurs des temps modèles, faisant du repérage de qualité et étaient soupçonnés parce qu’un couple volait des choses en ce moment. Alors s’ils volaient en couple, est ce qu’il n’aurait pas été plus logique que chacun fasse des repérages de son côté histoire de ne justement pas être grillé par un vigile oh combien talentueux. Oh mais quelle brêle c’est pas possible d’être aussi nul.

Ils durent donc sortir leurs papiers d’identités et monsieur le vigile ronchonnait pour des broutilles. Sinon, le mieux pour qu’il ne se couvre pas de ridicule plus que ça n’était le cas actuellement, c’était de laisser partir les deux jeunes. Mais ça ne fut pas du tout la voie qu’emprunta le gars un peu lourdingue. Non, lui, il voulait comprendre pourquoi leurs noms ne sonnaient pas anglais. Est-ce que ça le concernait, absolument pas, est ce qu’Elise avait envie de partager sa vie avec cet inconnu, encore moins. De toute façon, il avait déjà un avis très tranché sur la question et demanda au couple de voleurs de les suivre. Comment une visite tout ce qu’il y a de plus innocent pouvait aussi mal tourner. Si elle fit un peu d’humour, sarcastique, Raphaël n’eut même pas un sourire. Eh bien, si on se demandait, non Elise ne ferait jamais carrière dans l’humour. Elle suivit donc plutôt docilement le taré de service, partant du principe qu’il valait mieux ne pas faire de zèle, il se rendrait compte comme un grand garçon qu’il s’était complètement planté. Raphaël n’était pas de cet avis, il aurait pu au moins en parler à Elise avant puisqu’elle dû revenir en arrière avec le type. Ce qui n’était sans doute un problème pour personne mais en bonne feignasse qu’elle était, marcher pour marcher, ça ne la faisait pas kiffer. Raphaël avait donc décidé de dire qu’ils n’avaient pas à le suivre, elle ne hocha pas la tête, attendant un peu avant de prendre la décision de soutenir le moldu. Comment soit il appelait des gens plus habilités ? Non mais il n’était pas bien, elle n’avait pas envie de voir débarquer tous les flics de Londres avec leurs matraques et leurs pistolets, surtout qu’avec tout ce qu’il se passait dans le monde en ce moment, les flingues moins elle en voyait, mieux elle se portait. La deuxième option lui paraissait très bonne en revanche, elle voulait bien récupérer ses papiers et qu’il leur foute la paix. La troisième option était aussi nulle que la première. Mais qu’est ce qu’il faisait en plus à pianoter sur son portable, il n’avait quand même pas l’intention d’appeler la police ? Non mais au secours ! Ah, non, fausse alerte, il se contentait de noter de manière très négative le musée dans lequel ils étaient.

Est-ce qu’ils étaient condamnés à toujours se faire remarquer lorsqu’ils partaient en vadrouille ensemble, surtout dans des musées, il semblerait bien que oui puisque des gens les regardaient comme l’attraction du jour tandis que d’autres, dans leur immense courage, faisaient mine de rien et quittaient la pièce. Le gardien du musée tapota sa ceinture, le regard un peu alerte, observant les badauds autour et surtout, surtout, les doigts de Raphaël qui pianotaient à toute vitesse sur son clavier, cela semblait être une critique très constructive, ce qui sembla décider le gardien à prendre une décision « Ne nous affolons pas, il n’est nul besoin de monter les tours pour un simple contrôle. Il est de mon devoir de vérifier aléatoirement les identités des personnes présentes. C’est tombé sur vous deux comme ça aurait pu tomber sur deux autres personnes. » C’est fou comme Elise ne le croyait pas le moins du monde. Il semblait plus embêté à l’idée que le musée se prenne une sale critique qu’à l’idée d’être un sale type « Si vous arrêter d’écrire une critique sur notre musée, vous pouvez partir. » Il fouilla dans ses poches, ce qui tendit quelque peu Elise qui s’attendait presque à le voir sortir une arme, mais non, fausse alerte, c’était juste deux magnets « Et vous partez avec deux magnifiques magnets offerts, qu’est ce que vous en dites ? » sincèrement ? Que son offre de paix était nulle à chier. Voilà ce qu’en pensait Elise, mais en même temps, ils voulaient qu’on leur foute la paix, c’était le moment de se la jouer opportuniste, elle attrapa les magnets et tendit les mains pour récupérer leurs papiers. « Viens Raphaël, on y va, on avait tout vu de toute façon. » Non elle ne lui demanderait pas de tout supprimer son commentaire, ça il faisait bien comme il voulait, elle, elle avait récupéré les papiers et le cadeau, parce que c’est bien d’avoir des cadeaux, et elle s’éloignait rapidement du raciste de première. Décidément, quand ça n’était pas les sorciers qui détestaient les moldus, les moldus qui méprisaient les sorciers, on avait encore des gens pour être raciste pour une histoire de pays, le monde ne tournait plus rond.