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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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I fucking hate elevators - Naya :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Mar 8 Mar - 19:59
I fucking hate elevatorsDébut mars - fin d'après-midi
@Naya Selwyn

Exténué. S’il devait choisir un mot pour décrire son état aussi bien mental que physique voici celui que Rory Barjow sélectionnerait. Il était littéralement exténué. Ce début d’année avait commencé sur les chapeaux de roues. L’annonce du décès de Potter avait eu l’effet d’une bombe dans le monde sorcier anglais, provocant ainsi une ruée vers différents artefacts, potions et autres amulettes de protection. Le carnet de commandes chez Barjow & Beurk ne cessait de se remplir alors que cela faisait maintenant trois mois que le leader de l’Ordre du Phénix avait été assassiné. S’ajoutait à ce travail déjà conséquent de fabrication et réapprovisionnage les recherches personnelles et depuis peu officielles concernant les fameuses balises anti-magie. Rory ayant déjà travaillé sur un prototype d’e-bombe magique pour le compte de Monsieur Ombrage, c’était tout naturellement qu’il s’était proposé pour intégrer le groupe d’étude composé de spécialistes. Jongler entre travail, recherches et petites aventures annexes c’était une chose. Au final, l’héritier Barjow était un expert en la matière. Ce qui venait perturber le tout et provoquer sa grande fatigue c’était bien le personnel. Un aspect sur lequel il n’avait jamais pensé être si impacté. Après tout Rory n’était pas un grand sentimental. Il s’encombrait de peu de relations et dès que quelque chose n’allait pas, le jeune héritier prenait la fuite. Une attitude plus simple et redoutablement efficace pour éviter les conflits et surtout ne pas s’embarquer dans du drama. Le problème ? Ce qui lui causait le plus de préoccupations ? Lilibeth. Sa jeune soeur cadette cracmole, officiellement « malade » aux yeux de tous pour dissimuler sa véritable condition de sorcière sans pouvoirs, avait quitté le manoir familial dans lequel son père l’avait gardé enfermée pendant trente longues années. Si à présent Lili vivait temporairement chez lui avec ses deux chats, Rory ne pouvait s’empêcher de se faire un sang d’encre pour elle. Barjow senior était connu pour ses humeurs changeantes dévastatrices. Il pouvait très bien lui prendre de partir à sa recherche du jour au lendemain, signant ainsi l’arrêt de mort de princesse Lili.

Ainsi préoccupé depuis plus d’un mois à ne pas savoir ce que demain lui réservait, Rory n’avait rien d’autre en tête que la sûreté de sa jeune soeur. Tout le reste était relégué au second plan. Pour preuve, il avait même du mal à se concentrer sur certaines tâches et se plongeait dans l’alcool et la drogue les soirs où ses pensées sombres le tourmentaient trop. Aujourd’hui il cumulait pas moins de 72h sans avoir réellement dormi. Ce qui le faisait tenir ? La petite poudre noire magique de sa confection qui agissait comme stimulant cérébral et excitant. Toutefois, sa gueule de déterré ne dupait personne. Rory avait beau déambuler dans les rues de Londres dans un de ses habituels costumes hors de prix, cheveux bien gominés plaqués en arrière et armes blanches dissimulées ça et là par des sorts d’invisibilité, son teint plus pâle qu’à l’ordinaire et ses cernes le trahissaient. Des petits détails auxquels lui ne préférait apporter pas plus d’importance que cela, focalisé sur la tâche qui l’attendait après ces longues semaines de travail.
D’un pas déterminé et rapide, le jeune héritier prit la direction d’une petite cabine téléphonique désuète, perdue dans une rue sans grand intérêt de Londres. Après avoir inspecté les alentours, il pénétra dans cette dernière, décrocha le combiné et tapa le code secret avant d’indiquer la raison de sa venue. Un déclic se fit entendre et la cabine s’enfonça sous le bitume pour lentement le mener dans le hall du Ministère de la Magie. Malgré la fin de journée qui arrivait à grands pas, une certaine agitation était présente dans le haut lieu des sorciers d’Angleterre, une effervescence probablement liée à l’état de guerre permanent dans lequel les deux univers magique et moldu se trouvaient.

Durant sa progression vers la série d’ascenseurs, Rory croisa quelques visages connus qu’il gratifia simplement de brefs hochements de la tête, n’ayant ni le temps ni même l’envie de s’arrêter ou leur accorder un léger rictus plein de faux-semblants. Ça n’était clairement pas le style de la maison. Après une courte attente, il put enfin s’engouffrer dans un ascenseur magique avec trois autres personnes qui s’en échappèrent bien vite le laissant seul. A peine la dernière sorcière quitta cette petite boite métallique infernale qu’un profond soupir de fatigue lui échappa, basculant la tête en arrière pour s’appuyer contre l’une des parois de l’appareil. Il n’avait qu’une seule hâte : déposer ce foutu compte rendu de recherches top secret sur le bureau d’un des responsables de l’études et pouvoir enfin rentrer chez lui. Cela faisait bien trop longtemps qu’il n’avait pas dormi dans son propre lit ou même eu de nouvelles de Lili. Bon, ok, seulement 24h mais c’est quand même énorme voyons ! Oui, vous l’aurez compris, déjà que Rory Barjow n’était jamais vraiment d’humeur affable, aujourd’hui son mauvais caractère légendaire en arrivait à son paroxysme. Quand il sentit l’ascenseur décéléré, un nouveau soupir d’agacement perça ses lippes alors qu’il bascula la tête en avant, les yeux toujours clos, écartant les pans de son long manteau noir pour glisser ses mains dans les poches de son pantalon de costume. Les portes s’ouvrirent, un bruit de talons aiguilles retentit dans la petite cabine, les portes se refermèrent puis la machine infernale reprit sa course effrénée entre les étages.

Ce fut dans un virage serré à droite que le drame se produisit. Un puissant grincement retentit et la cabine ralentit progressivement jusqu’à s’immobiliser, faisant ouvrir les yeux de Rory dans un claquement de langue. Quelques secondes s’écoulèrent sans que rien ne se produise, incitant le potionniste à complètement se redresser de la paroi contre laquelle il s’était appuyé jusqu’à présent et dévoilant ainsi son visage. Ses prunelles sombres scannèrent rapidement la petite boite dans laquelle ils étaient enfermés quand soudain un profond malêtre l’envahit. Sourcils froncés, Rory pouvait sentir son myocarde s’emballer sans raison, sa gorge se nouer et ses mains devenir anormalement moite. Il n’était pas claustrophobe, ça ne pouvait pas être une redescende liée à sa poudre magique… La fatigue peut-être ? Non. C’était bien plus profond que ça. Un sentiment qu’il connaissait bien mais qu’il avait enfoui des années de cela. Rory comprit bien vite ce qui le mettait dans un état pareil quand l’inconnue blonde tourna enfin la tête vers lui. En un instant, l’héritier Barjow eut l’impression que tout son sang quittait son corps pour se loger dans ses pieds. Son coeur manqua un battement et il eut à peine le temps de croiser son regard qu’il détourna ses prunelles sombres pour fixer le sol. Oh fuck fuck fuck… Tout mais pas ça ! Ça faisait quatorze longues années qu’il ne l’avait pas revu mais pourtant elle le mettait toujours dans le même état de stress généralisé. C’est juste la fatigue cumulé à tout le reste. C’est juste ça. Ça doit être juste ça. Oui, c’était plus simple que d’avouer qu’elle exerçait toujours un certain pouvoir sur lui malgré les années. Avalant difficilement sa salive, il fronça les sourcils pour tenter de se redonner un peu de contenance. Peine perdue quand on savait qu’il était même incapable de prononcer son prénom à voix haute. Quand le sujet de sa troisième et dernière fiancée était évoquée par Silas, il la qualifiait toujours de « elle », quand il acceptait dans parler et ne se mettait pas dans une colère noire. Non vraiment ça n’était clairement pas le meilleur moment ni même endroit pour la revoir. Une putain de panne d’ascenseur. Un long soupir lui échappa, avant que le son de sa voix ne vienne enfin briser ce long silence qui avait régné depuis l’arrivée de Naya dans la cafe d’ascenseur. « Ça arrive souvent ce genre de conneries ? » Ou c’est juste un putain de hasard de merde qui s’amuse à me torturer ?! Peut-être qu’avec un peu de chance elle savait quoi faire, qui contacter ou même que ce type d’événement était commun et qu’en un claquement de doigt ils pourraient en revenir à s’ignorer royalement. Une chose était sûre en tout cas, il allait s’évertuer ce soir à noyer ce souvenir avec une bonne dose d’alcool.
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Mar 15 Mar - 22:14

I fucking hate elevators
@Rory C. Barjow  


Ma journée avait plutôt bien commencé, je m’étais levée de bonne heure, fait mon yoga et prit mon petit déjeuner avant de partir pour le ministère par ma cheminée. Depuis ma nomination comme directrice du département de la coopération magique je m’étais trouvé un magnifique petit logement à Londres. Bien sûr mon paternel n’était pas d’accord avec ma décision de quitter le nid familial, mais je n’en pouvais tout simplement plus de ce manoir froid, j’avais besoin de mon petit univers à moi sans les remontrances du paternel à chaque repas du soir. Je me regardais une dernière fois dans le grand miroir sur pied près de ma cheminée, vérifiant que ma tenue me convenait.
Ma jupe crayon de couleur noire dissimulait adéquatement mes genoux et mon chemisier blanc était bien ajusté… Ah non, le dos n’était pas bien placé sous ma jupe. Je sortis ma baguette de mon sac et d’un mouvement gracieux je fis en sorte de replacer ce petit désagrément. Satisfaite je rangeais ma baguette puis replaçais rapidement mes cheveux, ceux-ci laisser libre aujourd’hui comparativement à mon chignon d’hier me donnaient un air plus sauvage. Je souriais à mon reflet puis je pris une pincée de poudre avant de la jeter dans la cheminée et d’une voix claire énoncer ma destination.

Arrivée sur les lieux je saluais d’un mouvement de tête collègues, gardiens de sécurités et visiteurs avant de me rendre d’un pas assuré vers mon bureau au niveau cinq. Le ministère de la magie fourmillait toujours de vie, mais ces derniers temps l’ambiance y était lourde. La perte de Potter par les moldus avait jeté une aura de peur parmi les sorciers, je ne comptais plus le nombre de fois que ma mère m’a demandée de revenir vivre au manoir. Une jeune sorcière seule dans les rues de Londres était pour elle un suicide pur et simple, une autre raison pour me marier m’a-t-elle écrit dans sa dernière lettre, ainsi je ne serais pas seule le soir à mon retour du bureau. J’en avais été si offusquée que j’avais détruit la lettre avant de la terminer, ratant ainsi un dîner de famille… Quel dommage.

La journée passa en un éclair, la guerre entre moldus et sorciers accaparait et touchait tous les départements d’une manière ou d’une autre et le mien ne faisait pas exception. Je venais de terminer la vérification d’un document important concernant  un durcissement des lois du commerce des crins de licorne à l’étranger. Rien n’avait encore été décidé et le document trainait sur mon bureau depuis un moment déjà, le remettant a plus tard depuis le tragique évènement qui avait touché l’ordre du phénix et le monde magique en entier. Je finis de dicter à ma plume mes derniers commentaires puis je fermais le document,  donnant celui-ci à un elfe de maison attendant patiemment dans mon bureau que je lui donne quelque chose à faire.

-Va donner ce document au chef de l’organisation internationale du commerce magique silteplait.

L’elfe disparu sans un mot, me laissant entièrement seule avec moi-même. Je me levais de mon bureau en soupirant, je sentais l’épuisement me guetter à chacune de mes actions, les heures travaillées en surplus me pesaient sur les épaules, mais je n’étais pas de celles qui montraient ses faiblesses. Je me tournais vers le miroir sur pied que j’avais fait installer dans mon bureau le jour de ma nomination, j’adorais ce genre de miroir, ils étaient le parfait accessoire car une tenue soignée était un atout majeur si l’on voulait se faire respecter. Je fronçais les sourcils en apercevant le même désagrément de ce matin concernant mon chemisier, d’un mouvement de baguette je corrigeais la situation puis souris à mon reflet. L’image que me renvoyait le miroir était bien celle que j’étais prête à montrer en public, ainsi je pris ma cape de couleur rubis qui était restée à mon bureau hier, étant trop pressé de partir pour un repas entre amies j’en avais oublié ma cape sur son crochet.

Prête pour mon départ je jetais un dernier coup d’œil sur la pièce sobrement décorée avant d’activer les protections magiques de mon bureau, nous n’étions jamais trop prudents… Surtout dans ces temps troublés.
Sac en main, cape posée sur mes épaules je me mis en marche vers les ascenseurs, mes talons aiguilles claquant sur le plancher résonnaient dans le corridor beaucoup plus tranquille que l’atrium. Je saluais d’un sourire les collègues se trouvant sur mon chemin, j’avais déjà averti les chefs de mon département que je partais plus tôt aujourd’hui, étant resté très tard la semaine dernière je m’accordais un moment de répit. Je me reprendrais à la fin de la semaine, cela m’éviterait peut-être un prochain repas de famille dont m’avait fait par Tristan par hibou aujourd’hui. Désolé papa, j’ai travaillé comme une dingue toute la semaine, j’ai complètement oublié le dîner de samedi. Je doutais que cette excuse fonctionne, mais cela allait valoir la peine que j’essaie. Tristan m’avait fait part dans sa courte lettre que père avait invité une autre famille pour le dîner, une famille avec un fils célibataire. Le ton sarcastique de la lettre me donnait l’envie de lui lancer un maléfice de chauve-furie à ce frère ingrat!

Arrivée devant les portes d’un des ascenseurs j’appuyais pour appeler celui-ci, ne pensant qu’à rentrer chez moi et me mettre en pyjamas, je n’en pouvais plus et mes talons me faisaient souffrir comme une dingue aujourd’hui. Tout pour m’aider à me presser de rentrer.
J’entendis le bruit si caractéristique de l’ascenseur approcher puis les portes qui s’ouvrirent dans un grincement agaçant. Je m’attendais à rencontrer quelques collègues alors je replaçais sur mes lèvres mon sourire aimable, prête à discuter de formalité inutile juste par politesse. Je levais mon regard et je me figeais une demi-seconde, une courte hésitation avant d’entrer dans le petit espace qui semblait se rétrécir à mon entrée. Le souffle coupé par la surprise je serrais les doigts sur mon sac à main, mais qu’est-ce qu’il faisait ici??? Bon il ne regarde pas, avec chance si je me faisais petite, silencieuse, il descendrait et ne me remarquerait même pas… J’avais la fâcheuse envie de lui parler, de lui demander comment il allait, je ne pouvais pas m’empêcher de le dévisager, de détailler son visage. En quatorze années il n’avait pas changé, enfin presque, une mâchoire plus carrée peut-être ou la chevelure un poil plus longue. Je n’en savais rien, mais je ne pouvais que le trouver aussi beau qu’avant. Mais merde Naya reprend toi! Je me mordis la lèvre inférieure et reportai mon regard vers le devant de la cabine, priant pour que les portes s’ouvrent et qu’un de nous deux descend.

Je ne sais pas qui a entendu mes prières et c’est chargé de les exaucer, mais il s’est gouré! Je sentis l’habitacle ralentir en grinçant, faisant penser à un animal qu’on égorge, poussant son dernier crie d’agonie avant de rendre l’âme. Je posais ma main droite sur la paroi pour me permettre de garder pied alors que l’ascenseur nous donnait une dernière secousse avant de complètement s’arrêter. Eh bien moi qui avais pensé à reprendre contact il y a quelques jours j’avais été prise au mot on dirait.
Je fermais un instant mes paupières, désespérée. Donnez-moi une cape d’invisibilité quelqu’un je vous en prie!

Bon bon Naya reprend toi! Je me redressais dignement, après tout j’étais tout de même directrice de département au ministère, je me devais avoir une certaine prestance et surtout ne laisser paraître aucune émotion, oui les mêmes émotions qui me brouillent l’estomac depuis que je suis entrée dans cette foutue cabine d’ascenseur.
Ayant repris le dessus je tournais mon visage neutre vers lui, vers Rory. Nos regards se croisèrent et je remerciais le ciel qu’il dévia immédiatement son regard. Je me savais trop fière pour le faire moi-même et pourtant j’étais convaincue que j’aurais lâché peu de temps après. Ainsi je retournais mon visage vers les portes de l’ascenseur, toute ma concentration occupée à faire en sorte que ma respiration paraisse la plus normale possible. Lorsque le silence fut brisé j’eus énormément de peine à ne pas sursauter, je tournais légèrement la tête vers Rory, le visage aussi neutre et froid qu’une femme forte et indépendante en était capable. Car JE suis une femme forte et indépendante!

-C’est la première fois que cela m’arrive.

Parfait Naya! La voix calme et détachée, cela fait quatorze ans que tu ne l’as pas revu, il ne te fait plus rien, plus rien tu entant! J’aurais dû faire du temps supplémentaire… Ça m’apprendra à vouloir rentrer tôt. Je cherchais des yeux près de la porte close quelque chose qui pourrait nous aider dans ce genre de situation, n’importe quoi. Il doit bien y avoir un truc pour communiquer avec la sécurité, j’appuyais avec agacement sur plusieurs boutons, espérant que la magie opérerait et que ce fichu ascenseur redémarre.

KoalaVolant
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Anonymous
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Jeu 17 Mar - 12:51
I fucking hate elevatorsSi on lui avait dit qu’en rentrant à Londres aujourd’hui, en allant directement au Ministère de la magie, dans ce fichu ascenseur plutôt qu’un autre il tomberait sur elle… Rory ne l’aurait pas cru. Pire même, il se serait bien marré avant de vous jeter un regard plein de dédain. Les deux anciens fiancés ne s’étaient pas vus depuis plus de quatorze ans. Ils avaient réussi à s’éviter pendant tout ce temps, même à l’université. Pourquoi par Merlin se recroiseraient-ils aujourd’hui ?! Oui, c’était plus simple de se bercer d’illusions, de croire que ne plus l’avoir physiquement dans sa vie réglait le problème, effaçait presque ce qu’ils avaient pu vivre ensemble. Plus simple pour lui, peu habitué à l’expression d’émotions autre que la colère et la suffisance. Si bien évidemment il était entouré d’amis proches, de certaines personnes suffisamment privilégiées pour connaître un Rory moins froid et hautain, Naya avait été une exception dans son domaine. La seule femme qu’il ait accepté à pénétrer de façon si intime dans sa vie, la seule pour qui il a commencé à ressentir de l’amour avant d’y mettre un terme brutalement. Rory Barjow amoureux. Ça semblait presque être une blague de mauvais goût. Pourtant pendant quelques mois le jeune héritier s’était autorisé cette faiblesse. Il avait suffisamment eu confiance en elle pour s’ouvrir progressivement de la sorte. Aidé par la douceur de l’héritière Selwyn, son caractère à la fois conciliant mais ferme quand il fallait lui avait offert cette opportunité, cet espace dans lequel il s'était senti à la fois compris et protégé. Tout ça c'était du passé.

Faire tomber des barrières mentales érigées dans la peur, sous la menace d’un père et d’un frère violent en quête du moindre signe de faiblesse. Voilà ce que Naya avait réussi à faire. Si avant elle Abigail s’y était attelée durant leur adolescence, parvenant à apprivoiser le renard en lui, sa finalité était toute autre. Le naturel était toutefois revenu au galop. L’animal sauvage apeuré et traumatisé en lui avait repris le dessus. Au moindre signe de danger, représenté par ces sentiments intenses et nouveaux, il avait préféré prendre la fuite. Par expérience, Rory savait que l’amour, l’attachement ou tout autre sentiment positif qui pouvait l’affaiblir finissait toujours mal. Son corps et les nombreuses cicatrises qu’il portait en était la preuve vivante. L’amour inconditionnel qu’il vouait à sa soeur cadette Lilibeth lui avait valu plus d’une marque sur son épiderme. Le profond attachement qui le reliait à sa mère fut un déchirement quand cette dernière décida de s’ôter la vie le lendemain de l’anniversaire de son second fils. Oui, jusque là, tous les apprentissages de son existence pointaient tous dans la même direction : l’amour n’était pas fait pour lui. Il finissait irrémédiablement blessé, meurtri et abandonné. Autant ne pas s’attacher, autant s’ériger une carapace toujours plus dur que rien ni personne ne serait en mesure de transpercer ni même de lui ôter. C’était donc ainsi que les barrières une à une franchies par Naya à l’époque s’étaient à nouveau dressées. Plus hautes et infranchissables que jamais.

Se retrouver donc bloqués de la sorte avec son ex-fiancé dans une cage d’ascenseur était cocasse. Atroce et franchement sadique plutôt. Il aurait préféré la recroiser partout sauf dans un espace si confiné. Certes il avait plus de chances de la trouver au Ministère car déjà à l’époque elle y travaillait mais les probabilités de cette rencontre alimentaient l’exaspération de Rory. Face à son regard froid dans lequel il pensait déceler de la rancune, l’héritier détourna automatiquement le regard, profondément perturbé par sa présence. Un malêtre qu’il préféra mettre sur le compte de son état de fatigue généralisée. L’excuse parfaite, plus simple pour se dédouaner de toute émotion que sa vue pourrait faire ressurgir. Ainsi déterminé à ne pas se laisser aller à cette faiblesse d’esprit, Rory brisa le silence qui s’était installé dans la cage d’ascenseur immobilisée par une panne fortuite. La réponse fournie par Naya ainsi que son attitude eut le don de lui extraire un profond soupir d’exaspération. Non seulement elle n’allait pas beaucoup pouvoir aider mais en plus si elle continuait d’appuyer frénétiquement sur n’importe quel bouton elle risquait de définitivement bloquer la machine. « Pas sûr que ça aide. » Lâcha-t-il alors en décalant son dos de la paroi métallique de l’habitacle. « Arrête trente secondes… » Insista-t-il en venant finalement à ses côtés.

S’ils voulaient avoir une chance de quitter plus rapidement cette boite infernale, il allait devoir prendre les choses en main. Rory ouvrit son long blouson sombre et sortit un des couteaux qui ne le quittait jamais pour décoller la plaque derrière laquelle se cachait l’ensemble des composants semi-magiques qui faisaient fonctionner l’ascenseur. Quand certains sorciers préféraient user de la magie dans toutes les tâches de leur quotidien, l’héritier Barjow, en dépit de son sang-pur et l‘héritage dans lequel il avait baigné, préférait mêler pratiques moldues et magiques. Face à un autre sorcier il passerait pour un excentrique mais Naya avait eu le temps de s’y habituer à l’époque. Evitant délibérément de lancer le moindre regard dans sa direction, l’inventeur inspecta les fils et composants à l’aide de sa baguette cette fois-ci, lançant même quelques sortilèges informulés destinés à réparer ce qui aurait besoin de l’être ou encore booster les capacités de l’appareil. Rien. Non seulement il ne se passait rien mais en plus l’ascenseur ne bougeait pas iota. Fuck… La situation ne pouvait pas être plus critique. Coincé dans une petite boite métallique dans les airs, en fin de journée, alors que la guerre avec le Blood Circle faisait rage, sans pouvoir transplaner ou même être en lien avec des techniciens et pour couronner le tout… Avec elle. Non vraiment, y a mieux comme façon de finir sa journée. Tandis qu’il replaçait le boitier à sa place, une voix métallique amplifiée se fit soudainement entendre. « Très chers sorciers et sorcières. Nous rencontrons actuellement un problème majeur sur les trajectoires des ascenseurs magiques. Merci de ne pas les emprunter. Pour ceux qui seraient coincés dans l’un d’entre eux, nos équipes s’affairent à régler la situation au moment où je vous parle. La panne devrait être réparée d’ici peu. Merci de votre patience ainsi que de votre compréhension. » De mieux en mieux… Un bref grognement d’insatisfaction lui échappa avant de revenir s’appuyer contre la paroi opposée à celle de Naya, posant enfin ses prunelles sombres sur sa silhouette toujours aussi bien apprêtée que dans son souvenir. « J’espère que t’avais rien de prévu. Ce genre de conneries se règle jamais rapidement. Surtout avec l’équipe de bras cassés qu’ils doivent avoir dans leur service. » Lâcha-t-il en rangeant son couteau à sa ceinture et sa baguette dans la poche interne de son manteau. « J’imagine que même les téléphones moldus doivent pas avoir du réseau ici… » Logique après tout, en cas d’infiltration cela serait compromettant et il ne fallait pas oublier qu’ils étaient sous terre. C’était également sans compter sur le fait qu’il imaginait mal Naya possédait l’un de ces appareils. Dans son souvenir, la jeune sorcière était encore à l’époque très engluée dans une vision faussée du monde moldu, bien trop avide de se conformer à l’idéologie puriste prônée par son rang, son sang et surtout son paternel. Certaines choses ne changent pas, j’imagine.
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Mer 23 Mar - 20:21

I fucking hate elevators
@Rory C. Barjow  


Mes sentiments brouillés tourbillonnaient à l’intérieur de ma tête telle une tempête déchainée. Je ne lui en voulais pas non, de l’incompréhension, de la douleur certes même après quatorze ans passé… J’aurais cru que le revoir ne m’aurait fait qu’un léger pincement, une petite présence agaçante que je pouvais écarter d’un doux mouvement de la main. Mais non, les sentiments que j’avais pris tant de soin à enfermer dans un coin oublié de mon esprit surgissaient par vagues, brouillant les pensées rationnelles qui m’auraient permis d’arrêter d’appuyer sur ces fichus boutons par moi-même. Nous avions réussi à nous éviter depuis si longtemps, il avait fallu que nous prenions le même ascenseur dans tous ceux présents au ministère et le comble de malheur il tombe en panne, c'était une blague de très mauvais goût à mon avis… On aurait pu croire que l’esprit frappeur de Poudlard avait déménagé au ministère de la magie pour me tomber encore dessus ce bougre!

Mes doigts s’arrêtèrent de s’agiter alors que je sentis la présence de Rory à mes côtés, je pris une grande inspiration histoire de reprendre le dessus, mais s’étais sans penser que le parfum si familier de l’héritier Barjow flotte jusqu’à mes narines. Des bribes de souvenirs s’insinuèrent dans mon esprit, des souvenirs que j’aurais préféré ne pas me rappeler en ce moment… Les oublier ça non, mais peut-être les enfouir dans une pensine et les laisser là pour toujours. Encore assez lucide pour m’apercevoir de ce que Rory avait l’intention de faire je me reculais d’un pas, lui laissant plus d’espace pour effectuer les quelques manœuvres pouvant nous sortir de là, je sentais bien qu’il avait autant sinon encore plus hâte que moi de sortir de cet ascenseur. Mon regard observait Rory ouvrir le panneau avec un couteau moldu, je me souvenais de cette manie qu’avait mon ex-fiancé d’utiliser les objets moldus, au début de notre relation cela m’avait perturbée, mais avec le temps je m’étais habituée et j’en étais venu à trouver cela intéressant. Si intéressant que parfois je faisais un détour par le service de détournement et d’étude des objets moldus par simple curiosité. Je m’étais liée d’amitié avec quelques employés du département et j’aimais bien lorsqu’ils m’expliquaient à quoi servaient les objets qu’ils rapportaient. Bien sûr mon père n’était pas au courant d’un tel hobby, je le voyais bien me renier pour cette simple broutille… Je ne possédais aucun objet moldu d’ailleurs, n’y voyant pas l’intérêt malgré la curiosité qu’ils m’inspiraient.

Je levais automatiquement le regard vers le haut-parleur, eh bien au moins ils étaient au courant, de là à ce que le problème se règle rapidement c'était une autre affaire. Je soupirais d’exaspération et m’appuyais sur la cloison de l’habitable où je me trouvais, observant Rory s’éloigner après avoir replacé le panneau. J’aurais voulu le retenir, agripper doucement la manche de son blouson, mais je restais immobile. Je voulais simplement savoir comment il allait, j’étais au courant de plusieurs de ces cicatrices, j’espérais qu’il n’y en avait pas de nouvelles autant physiques que mentales depuis notre rupture. J’aurais tant voulu le protéger, mais il m’avait repoussé et depuis je n’avais plus eu de nouvelle, que des bribes par-ci par là de nos connaissances communes, après tout nous étions tous deux enfants de bonne famille de sang pur, les soirées mondaines de ce milieu nous étaient pas étrangères.

Je levais à nouveau mon regard vers mon compagnon de cellule improvisé, prononçant tout haut ce que je pensais tout bas… Nous étions pris ici pendant un bon moment, dans ce cas je décidais de me mettre plus à mon aise, ces talons commençaient à me faire souffrir, habituellement je ne démontrais aucune faiblesse à personne, même s’il ne s’agissait que de simples douleurs aux pieds, mais Rory n’était pas tout le monde et il en savait déjà assez sur moi comme ça, que j’enlève mes talons n’y changerait rien. Je lui répondis le regard baissé sur mon pied droit que je dénudais sans empressement.

-Aucun moyen de communication moldu ne fonctionne dans les murs du ministère. Et puis sous terre ce réseau ne fonctionne pas… à ce qu’on m’a dit.

Je m’occupais de mon deuxième talon haut, une légère moue boudeuse sur les lèvres. Enfin débarrassée de ces objets de torture je les déposais sur le sol près de moi, ils tiendraient compagnie à mon sac à main qui patientait là depuis quelque temps déjà. Puisque j’avais terminé ce qui me permettait de garder mon attention ailleurs je n’eus pas le choix de poser mon regard à nouveau sur Rory, délestant ma moue boudeuse pour un sourire doux teinté de timidité je gardais le silence quelques secondes. Je n’en revenais tout simplement pas! Je me comportais comme la jeune écervelée timide et obéissante que j’étais à l’époque, j’avais changé depuis et pas question de redevenir cette femme endoctrinée dans les valeurs arriérées des sangs purs. Reprenant peu à peu de l’assurance je me redressais contre la paroi, mon absence de talon haut m’avait rapetissé d’au moins un pouce, mais quoique je dusse lever légèrement la tête pour regarder Rory dans les yeux cela ne m’enlevait rien, on m’avait même déjà dit que s’était mignon. Je déplaçais une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille, geste que je faisais régulièrement lorsque j’étais embarrassée, cette situation m’embarrassait… Je vais avoir besoin d’un énorme vers à la fin de la semaine ça c’est sûr.

-Puisqu’on a l’air d’être prit ici pour un long moment et que nous ignorer risque de rendre la situation insupportable que dirais-tu de discuter?

Je me laissais glisser le long de la paroi et m’assis sur le sol de façon à ce que ma jupe ne m’incommode pas trop, ce n’était pas l’idéal, mais j’en avais assez de me tenir debout. Je levais le regard vers le jeune homme prit dans l’ascenseur magique du ministère avec moi et souris gentiment, l’invitant à se mettre à l’aise de ce simple geste.

-Je vois que tu n’as pas perdu ton goût pour les objets moldus, tu en as des nouveaux?

J’avais tellement de questions à lui poser, je voulais savoir comment il allait, réellement, pas son image qu’il montrait au commun des sorciers, ça elle allait toujours… Ou presque. Je remarquais en le regardant mieux qu’il avait les traits tirés, il semblait même avoir le teint blême… Et voilà que je m’inquiétais pour un homme que je n’avais pas vu depuis quatorze ans… Je m’exaspérais vraiment!


KoalaVolant
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Anonymous
Invité
INRP
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Lun 28 Mar - 11:34
I fucking hate elevatorsLa situation n’était pas simple. En même temps, plus Rory y songeait et plus la triste réalité venait le heurter. Aucune de ses relations, à quelques exceptions prêt, n’étaient simples. Il y avait toujours un petit hic quelque part, quelque chose qui rendait les rencontres légèrement inconfortables ou tout simplement peu naturelles. L’héritier Barjow avait constamment cette désagréable sensation d’être pris entre deux eaux, de ne jamais trop savoir à quoi s’attendre. Même si pour certains de ses amis il savait pouvoir leur faire confiance, quelque chose l’empêchait d’être complètement honnête envers eux, de se laisser aller à parler franchement et délester le lourd fardeau qu’il portait constamment. Rien d’étonnant donc qu’avec Naya, quatorze ans plus tard, la situation soit délicate voire même franchement inconfortable. Il se retrouvait pris entre quatre murs, dans un espace franchement restreint en plus, avec une femme qu’il avait aimé (même s’il refusait encore aujourd’hui de se l’admettre pleinement) et devait épouser. Nier les faits ne changeait rien à ce mélange désagréable de sensations qu’il ressentait en sa présence. Entre embarras, nervosité et angoisse. Un cocktail détonnant auquel on devait également ajouter fatigue, stress et irritabilité latente. Pour des retrouvailles il y avait quand même mieux.

L’espoir de pouvoir s’en sortir le plus rapidement possible était mince. Rory avait beau être un inventeur de talent, capable de vous modifier n’importe quel objet moldu en objet magique à sa guise et bidouiller des créations à partir de trois fois rien, faire des miracles sur de l’ingénierie issue du Ministère… C’était déjà pas la même paire de manche. Seules les baguettes accréditées pouvaient toucher à cette machinerie si particulière. Ça n’était donc pas lui armé d’un de ses couteaux de chasse et de toute la bonne volonté du monde qui allait bien pouvoir faire avancer la situation d’un iota. Pour son plus grand dam. Ils avaient plus de chances de ressortir de cette boîte infernale en patientant sagement que les ingénieurs du Ministère s’activent plutôt qu’il ne réussisse à percer les nombreuses sécurités installées dans le système. C’était probablement ce à quoi devaient faire face les moldus qui pirataient les ordinateurs des plus hautes institutions. Sans une force de frappe conséquente, impossible de pénétrer dans les machines pour en retirer ce qu’ils souhaitaient.

Démuni, un peu plus anéanti par l’annonce qui se fit dans les hautparleurs de l’ascenseur, Rory regagna le pan de mur qu’il avait occupé jusque là, évitant méticuleusement de croiser le regard de la jeune femme. Etre pris au piège avec un illustre inconnu il aurait pu s’y faire, même un ennemi ça aurait été supportable mais elle… Après toutes ces années passées à délibérément mettre de la distance entre eux, l’éviter comme la peste de crainte d’avoir à discuter voilà que l’instant fatidique tant redouté été arrivé. Presque machinalement il sortit son téléphone dernier cri moldu de la poche interne de son blouson pour en vérifier le fonctionnement. Les propos de Naya furent confirmés par cette amère constatation : l’écran restait désespérément noir. Le Ministère devait effectivement être équipé de brouilleurs de technologies moldues afin d’éviter tout espionnage. Un nouveau soupir de frustration lui échappa tandis qu’il rangeait l’appareil et redressa légèrement la tête en direction de son ex-fiancée. Tout dans son attitude le ramenait quatorze ans en arrière. A cette époque là, un ascenseur en panne aurait été l’excuse parfaite pour des ébats torrides contre l’une des parois métallique. Les temps avaient bien changés. A présent il parvenait difficilement à la regarder en face. Savoir ses iris posés sur lui et sa présence faisaient grandir cette boule d’anxiété logée dans sa poitrine. C’était bien trop douloureux.

Discuter. Un petit mot. Innocent. Il n’avait l’air de rien comme ça mais pour Rory ça lui demandait des efforts colossaux en temps normal alors en plus avec Naya… Le jeune héritier Barjow n’était pas dupe, il savait ce que discuter signifiait. Abi utilisait également ce mot avec lui quand elle avait besoin de lui dire quelque chose de bien précis. Parler. Tout un concept. Dans la famille Barjow on ne discutait jamais. C’était les actes et comprenez par là les poings qui parlaient. S’épancher sur ses sentiments, témoigner ne serait-ce que de la peur, une faiblesse quelconque comme l’amour ou l’attachement et c’était fini. Pas étonnant que Rory ait été une cible de choix pour son père et son défunt frère. La naissance de Lilibeth et plus tard découvrir sa nature cracmol n’avait pas arrangé les choses. Heureusement, le secret autour de son absence de magie s’était avéré plus unificateur, du moins en surface. Il fallait préserver les apparences, justifier pourquoi la demoiselle qui aurait dû faire son entrée dans le monde sorcier restait recluse au manoir. Personne n’était au courant, personne ne devait savoir. Ainsi, un bref hochement de tête en guise de réponse à sa proposition et il retira son blouson pour se mettre plus à l’aise, déboutonnant par la même occasion sa veste de costume bleu marine avant de s’asseoir.

Heureusement Naya avait appris à faire avec le caractère taciturne et plus que compliqué de l’héritier Barjow. A l’instar du compte moldu « Le petit prince », elle avait apprivoisé à grand renfort de patience et douceur le renard qui sommeillait en lui. Aujourd’hui malheureusement, suite à leur rupture, ils étaient revenus à la case départ tandis que le souvenir amer de ce qu’avait été leur relation planait au dessus d’eux. Naya engagea la conversation sur un sujet qu’elle savait gagnant. Parler technologie moldue à Rory Barjow c’était l’assurance de lui faire ouvrir la bouche plus de cinq secondes. Le jeune homme se positionnait sans honte comme passionné en la matière. Il y a quatorze ans de cela il témoignait déjà un fort intérêt pour tous ces objets fascinants mais aujourd’hui la situation avait pris des proportions que la jeune héritière ne pouvait imaginer. Ses prunelles sombres se posèrent alors sur ses mains dont il faisait nerveusement craquer chaque phalanges avant de recommencer dans le sens inverse, signe de son inconfort et lui répondit. « J’en ai tout un tas oui. Maintenant que je travaille à la boutique à temps plein avec Silas je me suis spécialisé dans le contournement d’objets moldus. En plus des potions et artefacts. » Il savait que le sujet intéressait véritablement Naya. Cette dernière avait su montrer de l’intérêt pour ses trouvailles de l’époque et Rory s’amusait à lui partager ses idées et lui faire tester ses expérimentations. Le chemin parcouru entre temps avait été énorme. Ce qui était avant de simples bidouillages peu assurés prenaient la forme à présent d’objet d’une qualité exceptionnelle. De quoi tromper à souhait les moldus et assurer aux sorciers de passer inaperçu tout en gardant une protection magique à portée de main. Son inventivité ne connaissait plus de limites depuis qu’il avait gagné en expérience dans ces manipulations. « Disons qu’avec la situation actuelle, posséder un objet moldu modifié par la magie peut s’avérer utile à la fois pour mieux se fondre dans la masse et, en fonction des fonctionnalités souhaitées, se protéger ou espionner… Les possibilités sont infinies. » Un terrain de jeu grandeur nature pour l’esprit inventif et bouillonnant de Rory Barjow.

A la fin de sa phrase, il releva légèrement la tête, ses prunelles glissant sur la silhouette de son ancienne fiancée pour finalement accrocher son regard pendant quelques secondes avant de revenir fixer ses mains. « Tu es toujours au Ministère toi à ce que je vois… Tu travailles dans quel département à présent ? » Une supposition simple compte tenu du fait que lors de leur rencontre elle y travaillait déjà et la croiser ici après toutes ces années ne devait pas être qu’un simple hasard. Naya avait forcément persévéré dans cette direction tout comme lui avait repris l’affaire familiale avec l’héritier Beurk. D’une certaine façon, même s’ils se rebellaient dans de moindres mesures tous deux contre les attentes de leur paternels inévitablement ils suivaient le chemin qui leur avait été indiqué. Rory ne pouvait toutefois s’empêcher d’espérer que la jeune Selwyn ait gardé cette indépendance et ouverture d’esprit qui l’avait séduit à l’époque. Etait-ce sa présence qui lui avait permis de s’affranchir de cette image de parfaite petite sang-pur endoctrinée à rester dans le rang ?! Il aimait le croire. A présent tout ceci était bien loin. Il ne pouvait plus prétendre avoir le quelconque impact dans la vie de Naya ni même l’impacter d’une quelconque manière. « Depuis le temps j’espère au moins pour toi que tu occupes un poste où tu as une assistante ! » Lâcha-t-il alors en croisant son regard, un très maigre sourire venant briser ce masque si froid et impassible qu’il se forçait à adopter en sa présence. Elle ne devait pas percevoir à quel point il était angoissé par cette rencontre.
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Ven 1 Avr - 20:15

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@Rory C. Barjow  


Mon sourire resta le même, doux, courtois… Mais une minuscule étincelle fit briller mes iris, un souvenir que je m’étais efforcée de refouler comme tout le reste le concernant. Il m’avait abandonné, il avait fui comme un lâche et moi au lieu de vouloir lui faire la peau comme toute femme blessée le voudrait eh bien moi je ne ressentais rien que le désir de le savoir heureux. Alors lorsque je le vis enlever son blouson et déboutonner sa veste de costume la même étincelle qui allumait mon regard jadis refit à nouveau surface, je me mordis la lèvre inférieure en guise de protestation contre mon propre corps et ses réactions indisciplinés. Il n’y avait rien qui justifiait cet émoi, je baissais le regard vers le sol et mes pieds dénudés pour éviter que Rory s’aperçoive de quoi que ce soit. Il avait le don à l’époque de me comprendre sans que nous parlions, s’il avait toujours ce don je voulais éviter que mes yeux me trahissent.

Je relevais vivement le regard lorsqu’il répondit à ma question, durant un instant j’ai presque cru qu’il avait changé d’avis et qu’il aurait gardé le silence. L’atmosphère tendue régnant dans l’habitacle diminua sensiblement, l’entendre parler de ces objets moldus me faisait penser à un enfant parlant des nouveaux jouets qu’il avait reçus pour Noël. À l’évocation de Silas par Rory mon sourire se fit plus doux, les deux hommes étaient amis bien avant que les héritiers Selwyn et Barjow se fiancent ainsi j’avais pu le croiser à quelques reprises. Il m’était régulièrement venue à l’esprit lors de mes sorties au chemin de traverse de faire un détour par la boutique, mais durant tout ce temps je n’avais jamais osé… La peur du rejet peut être ou tout simplement que je n’étais pas prête à le revoir, mais maintenant que nous étions face à face je me trouvais ridicule de ne pas avoir fait le premier pas. Rory n’avait pas été qu’un fiancé, il m’avait ouvert les yeux sur plusieurs aspects de ma vie qui étaient englués dans cette doctrine de sang pur que mon père affectionnait tant et que pour cela je lui en serais éternellement reconnaissante.

Je confirmais ces dires d’un mouvement de tête affirmatif, plusieurs de mes connaissances autant collègues qu'amis possédaient quelconque objets provenant de la boutique Barjow & Beurk. Même Nathan y était déjà allé pour se procurer quelques objets moldus malgré son dégoût profond pour cette sous-race comme il aimait les appeler. Nous n’étions jamais trop prudents depuis le début de cette guerre, être un sorcier pouvait s’avérer dangereux dès que nous sortions le nez hors du monde magique. Peut-être que maintenant que la glace avait été brisée de force par cet incident fâcheux je serais capable de m’aventurer dans l’allée des embrumes à ma prochaine visite au chemin de traverse.

Je put apercevoir ses iris un bref instant avant qu’il ne baisse le regard à nouveau, je le rendais mal à l’aise c'était une évidence, mais j’aurais préféré que notre histoire passée ne lui fasse pas vivre que des mauvais souvenirs. La fin ne fut pas de toute beauté, mais j’osais espérer que le reste avait été aussi merveilleux pour lui que pour moi, mes souvenirs me jouaient peut-être des tours, après tout cela faisait déjà quatorze ans… Mais pour moi cette relation qui avait été ma seule véritable histoire d’amour possédait une variété de souvenirs colorés et merveilleux. J’aurais très bien pu vivre les quatorze dernières années avec l’héritier Barjow sans que cette couleur se ternisse j’en étais persuadée. La vie en avait décidée autrement et mon père avait voulu me fiancer à nouveau à plusieurs reprises et aux dires des lettres de mon frère vivant toujours au manoir familial le paternel n’avait pas renoncé. Cependant et malgré tous les prétendants ayant défilé sous mes yeux aucun n’avaient su réanimer cette flamme qui avait existé entre moi et Rory, Ludovick se fichait bien de cette flamme, il me l’avait bien fait comprendre lors d’une discussion forte animée avait éclaté lors d’un repas familial. Mais pour moi ce sentiment était important et la base d’une relation, je ne voulais pas vivre la vie de ma mère, la plupart des sangs purs voulant demander ma main avaient mentionné que la place de la femme était à son foyer à s’occuper de la marmaille et de son mari, hors de question! Je possédais un emploi qui me convenait parfaitement et ce n’était pas un crétin qui osait se prétendre mon mari qui allait tout me faire perdre, j’y avais travaillé si dur. Avec le temps j’aurais cru que mon père aurait lâché l’affaire, comprenant que je ne démordrais pas, mais il était têtu! Je savais d’où me provenait ce trait de caractère fort désagréable.

Un doux rire cristallin sorti d’entre mes lèvres, je rapprochais mes jambes de mon corps pour enlacer celles-ci de mes bras, pouvant ainsi déposer mon menton sur mes genoux. J’oubliais que cela faisait si longtemps maintenant que je travaillais au ministère, bien sûr il avait eu une pause de trois ans le temps que je poursuive mes études à l’université, mais je me rendis compte que j’y travaillais déjà lorsque j’étais liée à l’héritier de la famille Barjow. Un léger soupire vint mettre fin à mon rire et je fermis un instant les paupières, un restant de rire sous forme de sourire étirait mes lèvres rouges. J’ouvris les yeux et posais ceux-ci sur Rory, heureuse d’avoir pu déceler quelques secondes plus tôt un sourire, faible certes, mais un sourire tout de même. Ce sourire entremêlé de ses propos avait dû déclencher cette bonne humeur qui ne voulait plus me quitter.

-Oui ne t’inquiète pas, je suis bien entourée. Mais toi, as-tu repris la boutique?

Je connaissais déjà la réponse, mes commères d’amies m’en avaient déjà glissé un mot, mais je voulais meubler la discussion. Habituellement j’aurais profité de la situation pour m’épancher sur mon poste de directrice que j’occupais depuis quatre ans déjà, mais j’avais Rory devant moi et je ne l’avais pas revu depuis la rupture de nos fiançailles. Mon intérêt envers ce qu’il était devenu depuis le temps surpassait largement la fierté que j’avais eu en ayant réussie à devenir directrice d’un département du ministère. Alors que je gardais mes prunelles focalisées sur lui je me rendis compte que je ne connaissais pas la raison de sa venue au ministère. Mon attention avait été entièrement focalisée sur l’héritier Barjow et le passé que nous avions partagé ensemble, mais pourquoi nous nous retrouvions ici après quatorze années à s’éviter était un mystère que je me devais de découvrir.

-Moi il est simple de savoir pourquoi je suis ici, mais toi… Tu es au ministère pour quelle raison?

De mon statut je savais la plupart des projets du ministère, mais il y en avait tellement et s’ils ne faisaient pas partie de mon département je ne m’y penchais pas vraiment. J’avais beaucoup de travail alors usé de ma curiosité pour m’en rajouter n’étais pas la plus brillante des idées. Cependant j’aurais pu être au courant de la venue de Rory et me préparer en conséquence au lieu de me retrouver enfermée dans une cabine d’ascenseur avec lui, nous étions si proches que je pouvais le toucher juste en étirant un peu mon bras. Je déplaçais une mèche de ma chevelure blonde en la rangeant derrière mon oreille gauche, dégageant ainsi mon visage.

KoalaVolant
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Ven 8 Avr - 19:40
I fucking hate elevatorsQue faire quand on se retrouve coincé dans un ascenseur magique avec une ex ? Que faire quand on était fiancé avec la demoiselle en question ? Et que faire quand cette dernière était notre premier amour ? Celle-la même qui, par sa douceur, sa vivacité d’esprit, son tempérament fort sans être agressif pour autant, avait réussi à gagner un coeur qu’il pensait incapable d’aimer. Que faire ? Rory Barjow était en proie à ce dilemme. Piégé avec ce noeud gordien impossible à défaire alors que la situation était claire comme de l’eau de roche elle : rien qu’il ne puisse faire débloquera ce contexte inconfortable. Autant se laisser porter par le courant alors… Résigné, il céda à son invitation et après avoir retiré son blouson et ouvert sa veste, s’assit à même le sol de la boîte métallique infernale les retenant en otages. Ses prunelles sombres tentaient douloureusement de trouver un point d’intérêt sur lequel se fixer autre que la charmante silhouette de Naya. Après quatorze ans il avait bien réussi à s’ôter la belle blonde de la tête il n’allait pas retomber là dedans. Enfin, ça c’était la version officielle. La version officieuse, Rory ne préférait pas y penser. Rompre avec elle avait été extrêmement douloureux bien que nécessaire, inutile donc de se torturer à nouveau en osant la regarder plus de quelques secondes. Sa proximité était déjà suffisamment compliquée à gérer sans chercher à alourdir sa peine plus que de raison.

Si d’un point de vue extérieur l’attitude de l’héritier Barjow envers son ex fiancée laissait sous-entendre que les choses s’étaient mal passées entre eux, la réalité était toute autre. Bien au contraire même, avant qu’il ne mette brutalement fin à leurs fiançailles et relation, tout allait parfaitement bien entre eux. Ils s’entendaient à merveille, passaient du bon temps, appréciaient la compagnie de l’autre et évoluaient mutuellement. C’était justement là le problème : tout allait trop bien entre eux. Si bien que Rory commençait même à se sentir différent. Plus léger, moins enclin à des crises de rage comme ça avait souvent été le cas à l’époque. Naya semblait avoir un côté apaisant, elle savait trouver les mots pour le calmer et le faire évoluer. Tous les éléments réunis pour lui faire peur et le forcer à fuir. Il s’adoucissait et commençait à reconnaître la description de l’amour que lui avait donné Abi dans son attitude envers l’héritière Selwyn. Non. Impossible. Rory Barjow ne pouvait pas tomber amoureux. Il ne devait pas tomber amoureux mais surtout ne méritait pas qu’on l’aime lui. Voilà pourquoi il avait si brutalement mis un terme à toute cette mascarade. De toute façon c’était un coup monté par son père. Il devait probablement être derrière tout ça pour voir son fils s’affaiblir et mieux le contrôler. Qu’est-ce qui lui prouvait que cette rencontre fortuite et cette étrange panne n’était pas également l’oeuvre de Barjow senior ?! Pas complètement impossible quand on connait le phénomène… Il préférait donc se montrer prudent et ne surtout pas se laisser piéger par sa propre faiblesse d’esprit que Naya semblait réveiller malgré lui.

Dans une tentative d’apaisement, la jeune femme évoqua sa passion pour les objets moldus, sujet qui déjà à l’époque avait le don d’enthousiasmer l’héritier Barjow. Une victoire facile pour elle, signe supplémentaire de sa bonne connaissance de son ancien fiancé. Si parler boulot à Rory était toujours une thématique facile pour lui délier la langue, peu connaissaient son amour de la technologie non magique et encore moins ses nombreux travaux pour mieux les comprendre. Parmi les sang-pur, il faisait office d’électron libre avec ses couteaux, sa pratique des arts martiaux ou encore sa possession d’armes à feu. Quand beaucoup se contentaient de leur baguette pour se défendre, Rory préférait passer inaperçu quelque soit le milieu et ne pas dépendre d’un simple outil pour assurer sa survie. Il suffisait de voir les stratagèmes auxquels il était réduit sous sa forme animagus pour comprendre l’intérêt porté aux lames et pistolets du sorcier. Sans grande retenue donc, l’héritier Barjow lui exposa rapidement sa situation ainsi que son opinion concernant la possession d’objets moldus. Un argumentaire court, efficace et bien rôdé qui avait même convaincu des sorciers extrémistes. Une preuve supplémentaire s’il en fallait une de ses compétences en matière de vente malgré son désamour pour cet exercice réservé à présent à Silas.

Comme à son habitude, Rory n’aimait jamais vraiment s’éterniser en longs discours. Bien plus habitué aux actes qu’aux mots, il préférait rester bref et concis même si pour comparé à certains on pouvait le considérer comme « bavard ». La portion le concernant achevée, il prit le soin de s’enquérir de ce qu’elle était devenue. Malgré les années, Rory s’était toujours évertué à ne pas prendre de ses nouvelles. Directement c’était inconcevable et même indirectement il fuyait systématiquement le sujet. Même prononcé son nom s’avérait être une torture tant la rupture et les sentiments complexes qu’il ressentait encore aujourd’hui le tourmentaient. Sa supposition n’avait rien de bien étonnante s’il prenait en compte ce qu’il savait d’elle à l’époque. La croiser au sein même du Ministère de la Magie semblait logique, évident presque. A l’instant même où le son de son rire emplit la cage de l’ascenseur, le coeur de Rory se serra douloureusement dans sa poitrine, malmené par les vagues de souvenirs qui l’assaillaient à cette simple mélodie. Furtivement il releva ses prunelles sombres sur elle, bien heureux de la saisir dans un instant fugace où ses paupières étaient baissées lui offrant ainsi la chance de l’observer un peu plus longtemps avant de revenir fixer la paume de ses mains. La façon dont elle éluda le sujet le surpris à moitié, habitué à ce qu’elle botte en touche dès que les feux des projecteurs étaient braqués sur sa personne. Naya avait toujours été modeste, toujours à se préoccuper des autres. Une qualité mais parfois une faiblesse aux yeux de Rory qui n’avaient eu de cesse d’essayer de la pousser à s’affirmer plus du temps où ils étaient ensembles. Peu surpris donc, le coin droit de ses lippes s’étira brièvement dans un rictus à moitié embêté et amusé. Là dessus rien n’a changé… Alors qu’il s’apprêtait à répondre, la nouvelle question qu’elle lui posa fit relever ses iris quelques secondes vers elle.

Rory avait toujours été un homme secret. Encore plus quand il était question de travail. Non seulement pour protéger ses créations mais également la sécurité de sa clientèle. S’il n’avait aucun problème à évoquer avec passion ce qui l’occupait pendant la journée, Rory s’évertuait à ne jamais rentrer dans les détails afin de mettre les formes et ne rien divulguer comme information sensible. Savoir si Naya avait l’accréditation nécessaire pour connaître le détail de sa présence ici semblait alors primordial. Les sourcils légèrement froncés, replaçant son long blouson en laine qui contenait le rapport détaillé de ses expériences sur ses genoux, un bref soupir lui échappa avant de lâcher. « J’ignore si tu as le niveau de confidentialité suffisant pour être au courant des différentes missions en cours… Ou si le service dans lequel tu travailles peut savoir ce genre d’informations. » Il vint capter ses prunelles un instant avant de détourner le regard et continua. « Disons que je travaille sur quelque chose pour le compte du Ministère. J’étais venu remettre mon rapport au département concerné. » Une explication suffisante en attendant de savoir si elle pouvait ou non être au courant de ce qui se tramait dans les hautes sphères. Après tout, peu de sorciers étaient déjà au fait de l’opération menée un mois plus tôt par l’Ordre du Phénix. Il n’allait pas trahir les efforts de confidentialité pour les beaux yeux de Naya. « C’est une façon de me distraire des obligations que j’ai à la boutique. Ça fait changer d’air et Silas est là pour gérer les choses en mon absence. » C’était sa manière à lui d’annoncer avoir repris la boutique. Enfin, partiellement repris si on souhaitait être exact, Barjow senior n’étant pas prêt à complètement lâcher la direction de son échoppe à son fils même s’il commençait à se faire vieux. Une situation qui, inévitablement, amplifiait les tensions déjà existantes entre les deux hommes. La balance s’avérait toutefois changée, penchant drastiquement à l’avantage de Rory devenu plus fort, plus vif et profitant sans le moindre scrupule de la vieillesse de son paternel pour le dominer dans tous les domaines. Si Naya avait pu vaguement assister à quelques joutes verbales entre Barjow père et fils, connaissant dans les grandes lignes les histoires derrière les nombreuses cicatrices constellant son corps, Rory préférait éviter ce sujet là pour se concentrer sur autre chose. « Tout va bien pour toi sinon ? » Une question délibérément vague pour ne pas la piéger dans un sujet pouvant être délicat. Façon polie de prendre de ses nouvelles également. Une façon efficace également pour meubler le silence de mort de cet ascenseur infernal.
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Lun 25 Avr - 22:20

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Les paroles de Rory réveillèrent ma curiosité, il fallait être accrédité donc. Je ne doutais pas un instant que j’aies les accès nécessaires pour savoir de quoi il en retournait, j’étais la directrice du département de la coopération magique internationale après tout. Ce que Rory venait faire au ministère ne touchait pas directement mon département, mais je saurais bien me débrouiller pour avoir toutes les informations si ma curiosité le voulait. Nos pupilles entrèrent en contact un court instant avant que l’homme qui fut autrefois mon fiancé détourne à nouveau le regard. Mes lèvres s’étirèrent en un léger sourire, j’étais heureuse et soulagée que Silas soit toujours aux côtés de Rory, bien sûr je n’aurais jamais cru qu’il puisse en être autrement, mais l’entendre dire de la bouche du principal concerné me soulageais plus que je ne l’aurais cru. Mes paupières se baissèrent un instant, mon regard dériva sur le bout de mes pieds libérés de leurs oppresseurs qu’étaient mes talons hauts pour ensuite remonter vers l’homme assis devant moi. Qu’aurais-je donné à cet instant pour revenir quatorze ans en arrière? Mais ce temps était du passé et malgré la vue que j’avais en cet instant le passé restait que des souvenirs. Je levais légèrement mon menton puis je laissais ma fierté d’être arrivé si haut dans la sphère principale de ma vie qu’était le travail prendre le dessus.

- Je suis devenue directrice de mon département cela fait environ quatre ans déjà. Je suis toujours resté au département de la coopération magique internationale depuis le temps… Je dois avoirs fait le tour de tous les postes ou presque.

Un nouveau rire léger traversa mes lèvres et mon regard cherchait quelque chose à s’accrocher sur le plancher de notre minuscule prison. Je lissais distraitement ma jupe du bout de mes doigts, cherchant à les occuper alors que le temps passé dans cet ascenseur devenait de plus en plus long et dur à supporter. Jamais je n’aurais cru passer ma fin d’après-midi enfermée avec mon ex-fiancé que je n’avais pas revu depuis plus d’une décennie. Je m’efforçais tout de même de bien agir, je m’en voudrais pour le restant de mes jours si je réussissais à envenimer la situation. Aucune rancœur n’habitait mon être, mais le jour où Rory avait fermé la porte sur notre relation avait semé un nombre incalculable d’émotions contradictoires dans mon cœur et je n’avais pas réussi à toutes les effacer malgré le temps. Le voir assis devant moi, si près et pourtant si loin ravivait la douleur de la perte, une partie de moi m’avait été enlevé ce jour-là et restait inaccessible même si j’étais en mesure de la toucher. Cependant toutes ces émotions devaient rester cachées au plus profonds de mon âme, Rory n’avait pas besoin de savoir mon émoi, ma douleur ne regardait que moi.

-Je suis heureuse d’apprendre que Silas est toujours avec toi.

Mon regard se leva à nouveau vers Rory et un sourire léger planait sur mes lèvres tandis que je plaçais à nouveau une mèche de cheveux rebelle derrière mon oreille, geste devenu mécanique à force de le répéter lorsque j’étais dans une situation inconfortable. Le temps passé dans cet ascenseur me paraissait interminable, par chance ma journée de travail touchait à sa fin lorsque j’avais franchi les portes de cette infernale boîte de métal. Il ne me restait qu’à toucher un mot à un de mes employés pour ma rencontre de demain et zou je disparaissais chez moi. Le verre de vin que je m’étais promis en rentrant se transformerait inévitablement en deux verres, toutes ces émotions que je vivais à l’instant me donnaient des chaleurs! Je levais mon menton pour ainsi poser mes pupilles sur l’endroit d’où était sortie la voix un peu plus tôt… Espérant qu’elle annoncerait dans les secondes à venir que tout était réglé et qu’ainsi je pourrais me plonger dans un bain d’eau brûlante pour détendre tous mes muscles crispés par la situation.

Bien évidemment que tout resta silencieux, sans montrer mon agacement je laissais mon regard dériver encore un instant avant de le poser une nouvelle fois sur le jeune homme assis devant moi. La question était simple, elle me laissait le champ libre sans me mettre mal à l’aise, une question du genre : qu’es-tu devenu après notre rupture? Ou encore es-tu mariée depuis le temps? M’aurais tout simplement horripilée.

-Oui tout va bien… Merci.

Je pensais à arrêter là, une réponse courte et froide qui ne menait à rien sinon un froid pesant, mais je ne pouvais pas agir de la sorte, s’était contre ma nature.

- Je suis parti du manoir familial après mes études à l’université, je me suis trouvé un petit appartement à Londres. Tu n’imagines pas le nombre de fois que mon père m’a envoyé un hibou pour que je revienne. Même ma mère m’en parle lors de nos dîners de famille.

Je souris puis je me mis en tête de replacer ma cape, l’air était frais à moins que ce ne soit que moi qui sois entièrement déréglée. Des frissons parcouraient mon corps en terminant leurs courses sur mes bras, je ne put empêcher mon corps de réagir ce qui me fit légèrement rougir. Je baissais le regard vers les attaches de ma cape, surtout pour éviter le regard de Rory que pour véritablement vérifier que tout était en place. Ce comportement enfantin était ridicule, je pouvais bien me sentir stupide à cet instant si je n’étais capable que de rougir. Mordant ma lèvre inférieure d’agacement je pris une longue respiration par le nez tout en subtilité avant de réussir à réafficher un sourire sur mes lèvres et de relever la tête, toute trace d’embarras disparu, voilà il ne s’était rien passé.

- Nathan a vieilli depuis le temps, il travaille avec mon père maintenant et sera sans doute fiancé au courant de l’été.

Je haussais les épaules, ces histoires de fiançailles ne me touchaient plus à présent, mon paternel n’avait pas renoncé, mais moi je n’accepterais aucune fiançailles sans que ce soit moi qui l’ai décidé. Même cette histoire de mariage ne me faisait plus autant rêvée que lorsque j’étais petite fille. Je m’en étais lassée sans doute, le rêve de la princesse en robe blanche mariant son prince charmant n’était que cela, un rêve d’enfant.

KoalaVolant
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Sam 4 Juin - 10:09
I fucking hate elevatorsParler boulot était une façon comme une autre de se distraire, de faire passer plus facilement le temps et cette insupportable sensation d’être pris au piège. Il y avait pire comme situation. Plus dramatique, plus dangereux, plus risqué. Toutefois, aux yeux de l’ancien serpentard, être coincé dans cet ascenseur avec son ex-fiancée était bien le pire cauchemar auquel il puisse penser. Non pas que sa présence en soit puisse être atroce. C’était plus la vague incontrôlable de souvenirs et ce sentiment de profonde confusion accompagnée d’un malêtre diffus qui le mettait dans le mal. Alors oui, se concentrer sur des banalités et principalement parler boulot, sa grande fierté, était LA solution pour le détendre autant que faire se peut. Il ne fallait pas s’attendre à des miracles mais au moins on était un peu plus loin de la crise de panique difficilement contenue. C’était déjà ça…

Si d’ordinaire Rory n’était pas le style d’homme à s’encombrer de grandes discussions pour apaiser les tensions ambiantes, celle dans laquelle il se retrouvait prisonnier à présent le poussait dans ses derniers retranchements. Naya n’était pas n’importe qui. Elle avait, malgré elle, ce don pour le mettre dans tous ces états. Si à l’époque de leurs fiançailles c’était dans le bon sens du terme, à présent la jeune sorcière réveillait plus chez son ancien partenaire des angoisses sauvages. Tristes réminiscences d’une enfance traumatique dépourvue d’amour. Naya était donc devenue synonyme d’une angoisse grandissante. Rien de bien étonnant qu’il souhaite la fuir plutôt qu’autre chose, confronté frontalement à ce vide laissé en lui. Heureusement qu’elle était suffisamment bavarde et bienveillante pour le pousser vers des sujets où elle le savait intarissable. Une façon un peu bancale pour qu’il sorte de sa coquille et oublie trente secondes sa gêne restée en toile de fond. Le caractère confidentiel de la plupart de ses missions au travail rendait cependant son récit plus court que ce qu’il aurait espéré, rapidement confronté à s’enquérir de ce qu’elle devenait de son côté.

D’une oreille attentive bien que tout son langage corporel laissait sous-entendre l’inverse, Rory l’écoutait parler de son boulot. Il l’avait toujours connue travaillant pour le Ministère de la Magie. Savoir donc qu’elle occupait un poste aussi conséquent que celui de directrice n’avait rien de surprenant pour le sorcier. Probablement même qu’avec de telles responsabilités elle était au courant du projet secret sur lequel il travaillait à présent avec d’autres experts. Il eut un léger hochement de tête comme pour reconnaître en silence tout le chemin parcouru par la jeune femme et lâcha un peu distraitement. « Je ne serais donc pas étonné que tu aies accès au dossier concernant le projet sur lequel je travaille… » Il se retint toutefois d’en dire plus, ne mentionnant pas le fait qu’ils étaient plusieurs sur le coup, que cela impliquait de la technologie moldue ou même la guerre en cours contre le Blood Circle. Non seulement le tout devait rester confidentiel, discuté uniquement avec les personnes accréditées ou directement impliquées mais en plus il fallait le faire dans un lieu sécurisé. Un ascenseur, même s’il était au Ministère, en panne, ne lui apparaissait pas comme l’endroit le plus approprié pour dévoiler de tels secrets militaires d’Etat. Ça serait con de se trahir aussi facilement.

A la mention de Silas, la réponse de Naya l’amusa intérieurement. Il n’avait jamais vraiment su cerner la relation entre ces deux là. Etait-ce de l’entente cordiale juste pour lui faire plaisir, se détestaient-ils ou s’appréciaient-ils au delà de ces formalités qu'ils étaient tous deux si prompts à utiliser ? Un mystère qui n’avait eu de cesse de planer, Rory se souciant très peu de savoir si sa fiancée de l’époque s’entendait bien ou non avec celui qu’il considérait comme un frère. Du moment que ce qu’il se passait entre eux ne déteignait pas sur lui, le sorcier se fichait bien d’en savoir plus. Un nouvel hochement de tête poli, parvenant à peine à poser ses prunelles sombres sur la silhouette de Naya, englué par la peur de ce que cela pourrait faire naître en lui. Une seule chose était sûre, il aurait besoin d’alcool et de drogue ce soir pour oublier toute cette histoire. En attendant, l’appréhension d’un nouveau silence fut comblée par sa question délibérément vague histoire de ne pas avoir à compter les secondes qui s’étiraient inexorablement.

Sa première réponse laissa un léger froid, suspens intenable qui le poussa même à relever la tête vers elle. Intérieurement il la suppliait de continuer, de ne surtout pas s’arrêter là. D’une certaine façon, il avait lui-même joué avec le jeu. Il avait parlé plus que de raison, s’était étalé sur quelques sujets, bien plus qu’à l’ordinaire du moins. Elle devait lui rendre la pareille. Si ça n’était pas directement pour lui, au moins pour elle, pour rendre cet instant moins inconfortable et atrocement long. Par chance, Naya décida de reprendre la parole, provocant un petit soupir à Rory qui semblait avoir retenu son souffle jusque là. Ses propos eurent même le don de « l’amuser », décelant bien là ce schéma traditionnel absolument écoeurant des familles de sang-pur. Bien qu’il ignorait tout du fonctionnement de l’aristocratie sorcière en dehors de la Grande Bretagne, Rory se doutait que le cirque était partout pareil. Les demoiselles de bonnes familles étaient cantonnées au domaine familial jusqu’à ce qu’on leur trouve un bon parti à épouser. Pendant ce temps là, l’héritier mâle, lui, avait tout le luxe de disposer de son existence comme bon lui semblait. Ô bien sûr il y avait toujours la question bien souvent épineuse du mariage mais tout de même. Dans l’ensemble, naître homme, que ça soit dans le monde sorcier comme moldu, présentait plus d’avantages. Un fait qui avait le don de révolter Rory. Non pas qu’il soit un féministe dans l’âme mais plus par compassion pour le sort de sa propre soeur et par rejet des traditions. Cela dit, apprendre que Nathan allait se fiancer en plus de travailler pour père Selwyn ne le surprenait pas le moins du monde. « J’imagine qu’il doit faire la fierté de ton père… Brave petit héritier de sang-pur qui accomplit sa destinée. » Sarcasme absolument pas dissimulé. Après tout, Naya était bien au courant de sa façon de penser sur le sujet.

Un long soupir secoua sa carcasse quand, dans un vacarme mécanique l’ascenseur magique trembla sur place comme s’il s’apprêtait à reprendre sa course. Face à la potentielle délivrance, Rory ne put s’empêcher de se lever avec précipitation, guettant le moindre son. Après quelques secondes d’un silence de mort, la prison métallique se secoua une nouvelle fois dans un long grincement inquiétant. Sourcils froncés, tenant difficilement en place, l’attention de Rory fut attirée par le grésillement qui retentit dans le haut-parleur de la cabine. « Très chers sorciers et sorcières. J’ai le plaisir de vous annoncer que nos techniciens ont été en mesure d’identifier et de réparer la panne en cours affectant la trajectoire des ascenseurs magiques. Nous allons remettre progressivement en marche les appareils déjà en circulation afin d’éviter tout accident. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée. » A l’annonce, un profond soupir de soulagement lui échappa, l’arrière de son crâne venant s’appuyer contre la paroi métallique de leur prison. Fuck yeah ! L’ascenseur encore immobile, on pouvait entendre dans le lointain les autres appareils se mettre en mouvement pour poursuivre leur course, délivrant ici et là leurs prisonniers de cette fin de journée. « Pas sûr que je reprenne les ascenseurs pour quitter le Ministère après avoir déposé mon dossier. » Dit-il alors, se permettant un très léger trait d'humour, signe, s’il en fallait un de plus, de son soulagement profond. C’est qu’entre ces quatre murs métalliques et en présence de Naya l’héritier Barjow commençait à devenir un brin claustrophobe.

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I fucking hate elevators - Naya D12-icon
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I fucking hate elevators - Naya Oui
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Jeu 30 Juin - 21:02

I fucking hate elevators
@Rory C. Barjow  


J’avais entendu parler de plusieurs projets, régulièrement mon département était sollicité lorsqu’un projet dépassait les limites du territoire de notre ministère de la magie, mais si j’avais vu le nom de Rory passer quelque part dans mes papiers je m’en serais souvenue, pas le moindre doute là-dessus. J’allais rentrer tôt au bureau demain, histoire de satisfaire ma curiosité et vérifier si j’avais les accréditations nécessaires… Pas que je voulais espionner mon ex-fiancé sa jamais! Mais étant une femme qui aimait être en contrôle de la situation et de plus extrêmement curieuse je savais que je ne pourrais m’en empêcher, mais pour l’instant je ne posais pas d’autres questions sur le sujet, j’étais professionnelle et je savais pertinemment qu’un ascenseur n’était pas l’endroit approprié pour discuter de ce genre de chose.

Je souris face au sarcasme de Rory, je me serais étonné qu’il ne commente pas la situation enviable de mon frère avec ce genre de réplique, connaissant son opinion sur le sujet… Opinion que je partageais sous réserve à l’époque et que maintenant j’apportais avec conviction aux dîners de famille. Je commençais même à apprécier ces prises de bec avec mon paternel, la scène était toujours la même : père soulevait un commentaire sur un quelconque sujet qui me mettait en rogne, ma mère qui posait doucement sa main sur le bras de celui-ci pour le supplier de se taire, mon frère qui s’éclaffe immédiatement après ma réplique… Je n’étais plus capable de garder le silence sur ce sujet et mon père en était furieux, Nathan lui approuvait mes dires, mais ne s’en mêlait pas outre mesure, il considérait que sa grande sœur était capable de se défendre seule, mais son rire ne faisait qu’attiser le brasier de la rancœur que notre père avait envers moi depuis mon départ. Je n’étais pas la fille parfaite qu’il avait rêvé, un instrument de marchandage avec une autre famille pour asseoir son pouvoir et sa renommée de sang pur, j’étais devenue un boulet et n'était invité que par pure courtoisie. D’ailleurs je me présentais à ces dîners que par pure courtoisie et amour envers ma mère. Je haussais les épaules et posais mon regard noisette sur le plafond de l’ascenseur.

-Mon père en est fier oui, il a même été heureux lorsque Nathan nous a annoncé qu’il était devenu mangemort.

Je me mordis l’intérieur des joues une seconde en ne pouvant m’empêcher d’avoir un petit air renfrogné. Je n’étais pas du tout d’accord avec le choix de mon petit frère et lui avait fait savoir à maintes reprises… Cependant il n’en avait cure alors nous évitions le sujet par amour pour notre lien fraternel. Lien qui avait tendance à s’effriter à mesure que Nathan s’enfonçait dans cette voie et que moi je le regardais impuissante. Je soupirais, mes problème de famille ne regardait plus Rory, il n’avait pas besoin de savoir tout sa même si en cet instant je ne rêvais que de ses bras me réconfortant dans ma tristesse. Pupilles toujours levées vers le haut je fermais les paupières de lassitude, qu’est-ce qu’ils attendaient pour réparer ce foutu bidule?! Ils allaient m’entendre au département de l’entretien, je ne savais pas du tout qui s’occupaient des entretiens des ascenseurs, mais demain matin il allait me connaitre lui. Je ruminais en silence lorsque notre prison métallique se mit à trembler et à pousser des lamentations horribles pour mes oreilles. J’ouvris les yeux et tournais ma tête vers Rory, fronçant les sourcils d’inquiétude, ne sachant si cela était bon ou mauvais signe. Je me levais en m’appuyant sur la paroi la plus près et attendis, l’instrument de torture se secoua de nouveau comme un chien qui sort de l’eau et une voix annonça l’heureux évènement.

-Enfin!

Encore immobile notre ascenseur ne devrait pas tarder à nous libérer, je me penchais donc pour remettre mes souliers à talons, je ne voulais tout de même pas que l’on me voie pieds nus à la sorti du bureau. Je me penchais pour prendre mon sac, celui-ci se retrouvait à la même place que je l’avais déposé au tout début de ce calvaire. En me redressant je souris avec amusement, le petit trait d’humour qu’avait lancé Rory reflétait bien ce que je pensais se prendre les ascenseurs à mon retour au bureau le lendemain. Je déplaçais négligemment une mèche rebelle de ma chevelure derrière mon oreille avant de poser mon regard sur la porte de notre prison, il allait se mettre à bouger ce fichu machin!
Tout un maelstrom de sentiment se débâtait à l’intérieur de mon être, je voulais sortir au plus vite, j’aurais voulu rester piégée ici toute la nuit, j’avais besoin d’un verre, je voulais toucher sa peau, je voulais le frapper, je voulais l’embrasser en passant ma main dans sa chevelure… Je restais donc debout bien droite, fière et orgueilleuse je me pinçais les lèvres pour qu’aucun son, aucun mot que je regretterais franchise mes lèvres.

L’ascenseur s’ébranla à nouveau, signe que s’était à son tour de libérer ses prisonniers. Mon cœur battait si fort à présent qu’il résonnait douloureusement dans mon crâne. Moi qui me croyais sevrée depuis le temps rien n’en n’étais. Je déglutis silencieusement, douleur au ventre alors que le moment de nous séparer à nouveau arrivait à grands pas. Mon regard se mit à la recherche de celui de l’homme devant moi et je souris faiblement, dissimulant de mon mieux mon mal-être, Rory n’avait pas à subir mes sentiments… Cela faisait si longtemps… Nous aurions dû parler du bon vieux temps en riant plutôt que de se fuir ainsi. C’est à cet instant que je me promis de ne pas laisser écouler encore quatorze années avant de le revoir, nous ne serions peut-être jamais plus ensemble, mais j’étais désireuse d’être autre chose qu’une ex-fiancée dans sa vie, une amie tout de moins j’en étais capable et cette douleur s’apaiserait peut-être de cette façon puisque quatorze années à se fuir n’avait pas réussi à le faire.

-Malgré la situation, je suis heureuse de t’avoir revu Rory. Prends soin de toi tu veux bien? Tu as mauvaise mine…

La porte de l’ascenseur s’ouvrit dans un ding assourdissant et j’hésitais un instant avant de m’engager vers la sortie. Au passage je frôlais sans le vouloir le jeune homme qui avait fait partie de ma vie autrefois, me donnant un frisson que je réprimais avec violence. Sorti de cet instrument de torture j’inspirais avec soulagement, cet incident pourrait bien me faire prendre les escaliers pour le reste de mes jours. Je me retournais avant que la porte ne se ferme, nous n’allions pas au même étage lui et moi, je me dirigeais vers la sortie alors que lui arrivait. Je lui souris une dernière fois, un sourire sincère avant de le perdre de vu par la porte qui se refermait pour permettre à l’ascenseur d’amener son occupant à sa destination.
       

KoalaVolant
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Mer 6 Juil - 19:16
I fucking hate elevatorsCombien de temps encore la torture allait-elle durer ?! Par Merlin ce qu’il ne donnerait pas pour une bonne bouteille de Whisky à cet instant. La pression ressentie dans cette petite boite métallique infernale était telle que ses pires addictions revenaient à la charge puissance mille. Sur ce point là il n’avait pas changé. Rory était le même gamin aux insécurités et traumas si prenants qu’il se réfugiait dès qu’il le pouvait dans toutes les substances nocives qui lui passaient sous la main pour apaiser son mental. Un pauvre gosse paumé dans un corps d’homme marqué par d’importants sévices physiques et moraux. Il gérait comme il pouvait, empruntant bien souvent le chemin de la violence, la quête d’adrénaline quitte à se mettre en danger. Gravement en danger pour se sentir vivant. Rien de nouveau sous le soleil en somme. Un comportement qui perdurait depuis sa plus tendre enfance. Mécanisme de défense élaboré pour survivre à sa façon à une atmosphère familiale toxique où il n’avait d’autre choix que de s’adapter ou mourir.

Le voir adopter le même comportement auto-destructeur en face de Naya n’avait rien de bien surprenant. Réaction presque instinctive face au trauma vécu. En soit la jeune sorcière n’y était pour rien dans les vagues de tourment et le malêtre qui l’envahissait. Lui seul en était la source. Lui et son incapacité à accepter le moindre sentiment positif. Lui et sa peur viscérale de toute forme d’engagement ou d’émotion autre que la colère. Naya avait tout fait sauter. Tous les remparts qu’il avait érigé à l’époque s’étaient envolés les uns après les autres à son contact. Elle n’était pas comme les autres jeunes héritières sang-pur. C’était bien ça et les sentiments naissants pour elle qui l’avait fait fuir. Aujourd’hui encore le rappel de cette époque révolue le mettait dans un état de trouble psychologique complexe. La soirée s’annonçait mouvementée…

Ça n’était que grâce à Naya et son tempérament agréable que les minutes s’écoulant entre les quatre murs de l’ascenseur ne tournaient pas au désastre. Son tempérament et les questions qu’elle lui posait car après tout depuis leur rupture, le temps s’était écoulé sans qu’ils n’aient de nouvelles l’un de l’autre. Les occasions auraient pu se présenter mais Rory n’était clairement pas du style à garder contact. Surtout après la façon dont il avait fui leur relation et à en juger par ce qui se tramait en lui, l’héritier Barjow n’était pas prêt pour cette rencontre fortuite. Fort heureusement, le sujet distrayant de son boulot sur le tapis, il put s’évader là dedans et bientôt dans les nouvelles prises de la famille Selwyn. Un sujet déjà à l’époque source de tensions pour Rory, rejetant en bloc toute cette éducation et idéologie puriste dans laquelle le jeune frère de Naya semblait se complaire. Apprendre qu’il avait complètement basculé lui fit lever les yeux au ciel d’exaspération. Dans un profond soupir témoignant toute l’aversion que cela générait en lui, il ne put s’empêcher de commenter, las. « Rien d’étonnant en somme… » Non, vraiment rien qui ne sorte de l’ordinaire pour le fils Selwyn.

Par chance, ce fut à cet instant qu’un bruit métallique terrible se fit entendre alors que la cabine tremblait sur elle-même, signe d’une tentative d’activation de l’appareil. Après quelques instants, la voix grésillante dans l’interphone refit son apparition pour annoncer la bonne nouvelle, extirpant un profond soupir de soulagement à Rory qui ne tenait plus en place. Un poids retiré de ses épaules, il se permit même un léger trait d’humour, attendant à présent avec impatience que l’ascenseur puisse reprendre du service. Qu’est-ce qu’il n’aurait pas donné pour être un métamorphose souris ou autre. Avoir la capacité de s’extraire de la machine infernale pour rejoindre un des étages était très tentante. Finalement après quelques minutes d’attente, l’ascenseur put enfin reprendre sa course après les autres autour d’eux. Rory n’avait alors plus qu’une seule hâte : déposer son foutu dossier au bon bureau et vite rentrer chez lui. La prochaine fois ça serait les escaliers voire même il mandaterait quelqu’un d’autre pour récupérer les documents quitte à les crypter au préalable.

Les paroles de Naya l’extirpèrent de ses réflexions et il ne put s’empêcher de tiquer sur ses derniers propos. Qu’avaient-ils tous à lui faire remarquer à quel point il pouvait avoir mauvaise mine. Bien trop sobre à son goût, Rory se contenta d’un bref haussement d’épaules, resserrant sa prise sur la poche qu’il tenait entre ses mains. « C’est juste la fatigue. » Et l’alcool, et la drogue stimulante, et la pression au boulot, et l’inquiétude liée à Lilibeth… « Prends soin de toi également… » Incapable de prononcer son prénom, il laissa sa phrase en suspens, la gorge serrée. Une façon un peu bancale de conclure leur brève conversation. Il l’observa brièvement quitter l’ascenseur pour regagner la sortie, attendant de son côté sagement que les portes ne se referment pour aller le cracher à son étage. Dans un geste d’impatience, Rory pressa à nouveau le numéro de l’étage auquel il devait se rendre, la course de l’engin métallique ayant été réinitialisé par la panne. Tout en relevant ses prunelles sombres vers les portes de l’ascenseur, il aperçut le sourire de Naya. Incapable de lui répondre, encore trop perturbé par leur rencontre et cette proximité gênante qu’ils avaient partagé, il se contenta d’un bref signe de la tête, le visage froid et inexpressif tandis qu’une tempête faisait rage en lui. Tempête qui éclata à peine les portes fermées, le poussant à inspirer plusieurs doses de sa drogue magique. Une façon comme une autre de garder contenance et stopper le malaise.
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I fucking hate elevators - Naya
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