Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
« With a Swiss Army Knife, standing alone with all you fuckers by my side screaming at the world who's ready for a goddamn change? Am I the fool keeping it all together now ? »
Mon emploi chez Barjow et Beurk ne pouvait plus être vraiment considéré comme nouveau. Je travaillais dans la boutique depuis le début de l’été et mon intégration se faisait plutôt bien. Je m’étais acclimatée à mon nouvel environnement et à mes nouvelles tâches. J’avais maintenant une routine bien établie et mes nouveaux collègues de travail étaient très bien. Je connaissais Rory depuis plusieurs années et nous nous entendions très bien; Silas me faisait un peu peur par sa prestance, mais il restait un bon patron qui semblait satisfait de mon travail et, oui, Connor, malgré qu’il soit un boulet, restait digeste comme personne. Tout ça mis ensemble faisait que j’étais plutôt heureuse dans cet emploi qui me permettait de mettre des galions de côté tout en restant dans mon domaine d’étude. Je n’étais pas qu’une vendeuse, j’analysais des documents juridiques, autant pour l’authentification de relique que pour les règles de succession. Je faisais cette analyse avec le plus de professionnalisme possible, restant généralement dans l’arrière boutique. Cependant, pour dépanner et parce que j’aimais bien Rory, je faisais parfois quelques apparitions sur le plancher de vente. Ce n’était pas ce que je préférais, je me sentais beaucoup plus à l’aise derrière une pile de parchemin et une plume à la main, mais j’étais prête à le faire si c’était pour aider cette petite entreprise qui essayait de redorer son image autant que moi j’essayais de redorer mon nom.
Ce jour de la mi-mars était une de ces journées particulière où j’avais accepté de prêter main forte à mes patrons puisque leur collaborateur, aussi appelé boulet de première ; plaie ouverte ou bien le troll, n’était pas entré au travail parce qu’il ne s’était pas levé ou bien une autre débilité du genre. Je ne savais plus et, à la limite, je m’en foutais pas mal. Silas était présent à la boutique, je ne serais seule que durant sa période de repas du midi. J’avais donc emmené ma paperasse en avant, laissant Silas s'occuper des clients et prenant le relais s’il était occupé quand il y en avait plus d’un. Tout allait pour le mieux. Quand vint la pause repas, Silas partit en me disant qu’il serait de retour dans maximum 45 minutes. En principe, il avait le droit de prendre une heure de pause, mais il semblait ne pas aimer me laisser seule sur le plancher. Ce n’était pas nécessairement une mauvaise chose. Depuis le temps que je travaillais à l’arrière de la boutique, je connaissais une bonne partie des objets sur lesquels je travaillais, les items plus rares, ceux qui venaient d’héritage entre autres. Mais pour ce qui était des potions et autres inventions de Rory, je m’y connaissais moins. Je pouvais en parler, mais pas nécessairement de long en large.
Ceci étant dit, je ne m’inquiétais pas outre mesure de la situation. Ce n’était pas ma première fois à travailler sur plancher de vente et tout s’était toujours très bien passé. C’est avec cet état d’esprit plutôt détendu que j’ai commencé ma ronde en solo. La boutique était déserte alors je travaillais tranquillement dans mes dossiers de succession à régler. Le dossier du dessus était le leg d’une sorcière décédée qui avait légué à l’un de ses enfants un capteur de dissimulation. Le fils n’en voulait pas et voulait que nous nous en débarrassions pour lui. Je me mis donc à analyser le dossier de leg pour vérifier si tout était en règle avant que nous puissions acquérir l’item, l’évaluer et le mettre en vente. La clochette de la porte annonça un visiteur et je relevai la tête pour lui souhaiter la bienvenue avec un sourire. L’homme ne me jeta même pas un regard, préférant concentrer son attention sur les étalages de produits qui étaient sur les murs. Il passa plusieurs minutes en silence à analyser ce qu’il y avait sur les tablettes, sans prendre quoi que ce soit entre ses mains. Je déduis donc que ce n’était pas la curiosité qui l’avait attiré ici, c’était plutôt la recherche d’un produit précis. Après cette réalisation, je décidai de m’avancer vers lui pour lui offrir mon aide, s’il la voulait bien.
« Bonjour, recherchez vous quelque chose en particulier ? »
« En fait, si. Il faudrait que je parle avec monsieur Barjow ou monsieur Beurk. il y a un moment que je ne suis pas venu, j’avais fait une bonne réserve. Je ne trouve pas de parfum au venin de Runespoor. Pourriez-vous me fournir quelques flacons ? »
« Messieurs Beurk et Barjow ne sont pas là pour le moment. Je ne me rappelle pas avoir vu ce produit, donnez-moi quelques instants pour vérifier. Je vous reviens tout de suite. »
Je pris le temps de réfléchir quelques instants. Ce n’était pas un produit que je me rappelais avoir vu sur les tablettes de la boutique. Je me dirigeai à l’arrière pour vérifier dans le grimoire d’inventaire. Ce n’était pas parce que je n’avais jamais vu le produit qu’il n’existait pas. Je m’occupais surtout des produits anciens et des produits légués, les potions et autres charmes créés par Rory m’étaient moins familiers. Je vis effectivement qu’il y avait une réserve de ce parfum dans l’arrière boutique, mais une note précisait que les client de ce produit devaient absolument faire affaire avec Silas ou Rory pour pouvoir s’en procurer. J’allais donc devoir expliquer cela à l’homme qui attendait à l’avant. De retour près de lui, sourire peiné aux lèvres, je commençai mon explication.
« Je suis désolée pour l’attente monsieur. Après vérification, j’ai vu que nous avions effectivement un petit inventaire, mais il faut s’adresser à messieurs Beurk ou Barjow pour se le procurer…»
Je voulus poursuivre mon explication, mais le sorcier m'interrompit rapidement sur un ton des plus désagréables.
« Comment suis-je supposé leur parler s’ils ne sont pas là ? Quels propriétaires de boutique laissent leur entreprises à des sous-fifres incapables ?!? C’est honteux ! »
Rester cordiale, je devais rester polie et cordiale. Normalement, quand une personne me parlait comme ça, j’avais tendance à répliquer du tac au tac. Cependant, là, je représentais l’entreprise de Rory, je devais prendre sur moi.
« Ce que je comptais vous expliquer, c’est que monsieur Beurk est sorti pour manger, il devrait revenir d’ici vingt minutes, en principe. Vous pouvez rester et patienter un peu ou bien revenir un peu plus tard si vous voulez. Je suis convaincu qu’il va pouvoir répondre à vos demandes. »
« C’est honteux, tout bonnement honteux ! Ils vont en entendre parler, c’est moi qui vous le dis »
À ce moment, je ne savais vraiment plus quoi dire à cet énergumène. Je n’avais pas la fibre entrepreneuriale comme mes deux patrons. J’étais plus à l’aise avec ma paperasse, pas à faire plaisir aux gens. Je travaillais fort, je faisais tout ce que je pouvais pour le sorcier, mais là, j’étais au bout de mes moyens.
Il n’y avait jamais eu autant d‘animation à la boutique que depuis les derniers mois. Entre les allers-retours incessants de Rory, les apparitions parfois fugaces de Connor et la présence constante de Thalia, Silas n’arrivait plus à trouver du calme dans son propre royaume. Une part de lui malgré tout ce qu’il s’évertuait à se dire, ne trouvait pas cela trop déplaisant. Simplement savoir que quelqu’un était derrière la porte, cela avait quelque chose de rassurant. Non pas que Silas l’aurait avoué tout haut, plutôt s’étouffer avec son thé !
Le travail ne manquait pas. C’était aussi apaisant que fatiguant. Rory continuait de ramener les projecteurs de la société sorcière sur leur boutique et cela ne faisait qu’augmenter le nombre de curieux qui franchissaient leurs sombres portes. Beaucoup n’étaient là que pour le nom et le passé de la boutique mais parfois, souvent, Silas réussissait à leur faire acheter un petit « souvenir », ne perdant ainsi aucune occasion de faire du profit. Commerçant avant tout, Silas n’avait pas beaucoup de remords à leur vendre des choses à des prix bien plus élevés que ce qu’il aurait bien pu en tirer face à des connaisseurs. Il s’agissait des aléas des échanges. Il n’était pas un conseiller en achat, il n’avait donc pas tellement de regret. Il savait que Connor, le vendeur, avait encore un peu de mal à effectuer ces transactions et Silas s’agaçait de devoir encore et toujours lui expliquer les principes simples du marchandage. Mais le Beurk voyait malgré tout quelques améliorations chez son employé, il devait bien le concéder. Enfin, ces rares moments de satisfaction étaient très rapidement éclipsés par les écarts de Connor. Comme par exemple en ce jour, où ce dernier semblait avoir disparu de la surface de la Terre, et n’avait daigné qu’envoyer un hibou pour prévenir de son absence suite à un mauvais rhume magique attrapé probablement dehors. Silas avait soupiré mais avait dû s’organiser en fonction. Y compris, faire appel à Thalia, la juriste, pour tenir la boutique quand il devait s’absenter. Celle-ci était une belle addition à la boutique. Il ne connaissait pas grand-chose de son histoire mais il n’en avait rien à faire. Chaque personne qui foulait ce parquet sombre le faisait pour des raisons qui lui étaient propres et Silas n’avait aucune raison de savoir lesquelles.
L’heure du repas approchant, l’humeur de Silas s’assombrissait. Ses doigts tapotaient sur le comptoir avec impatience. Son estomac n’y tenant plus, il prévint Thalia qu’il lui laissait les rênes le temps d’aller se restaurer. Celle-ci n’émit aucun commentaire et Silas se sentit bien plus rassuré que si Connor avait été là. Il indiqua à Thalia qu’il sortait, plus pour pouvoir être véritablement tranquille qu’autre chose. Si elle ne savait pas qu’il était là, elle ne pouvait pas venir le voir, pas vrai ? Au lieud e sortir, il bifurqua vers le fond de la boutique. Arrivant dans son bureau, Silas s’installa et déplia d’un coup de baguette son déjeuner. Son elfe de maison, Gurpy, lui avait préparé une petite salade avec des toasts sur lequel du pâté était étalé, surmonté d’un demi-cornichon. La serviette sur les genoux, Silas commença à déguster son déjeuner avec rapidité mais satisfaction. Il n’y avait pas un son et cela le satisfaisait grandement. Alors qu’il attaquait la deuxième tartine, la cloche de l’entrée tinta. Silas tenta de ne pas y faire attention et continua de se concentrer sur son déjeuner. Silas entendit vaguement les échanges et ses sens commencèrent à le prévenir que quelque chose aller clocher. Il entendit Thalia se rapprocher de son bureau puis en repartir. Relevant un sourcil, il termina sa dernière bouchée et regarda avec résignation les petits biscuits qui constituaient son dessert. Il n’aurait donc jamais un repas tranquille s’il ne fermait pas la boutique…
« C’est honteux, tout bonnement honteux ! Ils vont en entendre parler, c’est moi qui vous le dis » Aux menaces du client inconnu, Silas se leva avec agacement, attrapa sa canne et ouvrit la porte de son bureau. Il marcha d’un pas boitant mais sûr et émergea dans l’avant de la boutique, avec un air moins qu’affable. Il avait à cœur de correctement traiter chacun de ses clients, même lorsque ceux-ci faisaient preuve d’arrogance ou de dédain. Mais les menaces représentaient une limite qu’il trouvait inacceptable, surtout lorsque celles-ci étaient proférées à l’encontre de lui, sa boutique, son associé ou ses employés. « Monsieur. » D’un ton froid et cassant, Silas vint se poster aux côtés de Thalia face à l’homme. « Monsieur Beurk, pour vous servir. Veuillez m’excuser, comme tout sorcier je me dois de me sustenter. » Ses yeux bleus jugèrent rapidement l’homme qu’il avait devant lui. « Que puis-je faire pour vous ? » L’homme resta silencieux quelques secondes, probablement surpris de cette apparition soudaine. « Votre employée m’avait dit que vous n’étiez pas là. » Silas ne jeta pas un regard à Thalia. « C’était exact. Je n’étais pas là. Je le suis maintenant. » . Il vit l’homme hésiter un instant. « Comme je le disais à cette empotée, je cherche un parfum au venin de Runespoor et elle m’a indiqué ridiculement qu’elle ne pouvait pas m’en vendre. » Silas resserra imperceptiblement sa main sur sa canne. « C’est à nouveau exact. Ce produit est soumis à de hautes règlementations Monsieur, comme vous devez sans nul doute être au courant si vous venez en chercher… » Un petit sourire carnassier vint orner ses lèvres. « Je vais donc vous donner le questionnaire personnel approfondi à remplir pour pouvoir acheter ce genre produit. Questionnaire qui sera dûment consigné et envoyé au Ministère de la Magie pour archivage et surveillance. Comme cela est requis. » Silas fit mine de se tourner pour aller chercher sous le comptoir le précieux document. Cela sembla terrifier le client qui s’empressa de marmonner quelques mots : « Non ce sera pas nécessaire… J’irais ailleurs ! C’est une honte d’être traité ainsi... » Lança-t-il mollement avant de sortir précipitamment de la boutique sans autre forme de salutation.
Silas laissa échapper un petit rire de satisfaction et commença à lentement se diriger derrière le comptoir. Il s’arrêta cependant à mi-chemin, hésitant, penchant finalement pour s’adresser à Thalia. « Le venin de Runespoor, surtout sous forme d’aérosol comme du parfum, est un puissant poison. Lorsque le venin provient de la deuxième tête, il plonge la victime dans un état de rêverie avancée qui l’empêche d’effectuer le plus simple des mouvements, conduisant rapidement à la mort si rien n’est fait. Il est donc soumis à une règlementation très stricte, à laquelle peu de sorciers mal-intentionnés sont prêts à se soumettre. Il nous arrivait de faire quelques exceptions très encadrées mais je parle évidemment d’un autre temps Miss Carrow. » Il fallait bien former un peu la jeune femme. Lui faire voir toutes les activités de la boutique n’était pas à l’ordre du jour, surtout quand Rory et Silas tentait de faire revenir ses lettres de noblesse à la boutique Mangemort du passé. Il comptait laisser Thalia mais il sentit bien qu’il devait dire quelque chose, des clients mécontents il y en avait toujours. Se faire hurler dessus n’était jamais agréable. Il soupira et ajouta : « Ne prenez jamais personnellement ce qu’un client pourra vous dire. Chacun à son histoire et ses raisons de se retrouver ici… » Il se retourna pour faire face à la jeune femme. « Soyez cependant assurée de mon entier soutien si une situation de ce genre venait à se reproduire. » Il tapota ses doigts sur sa canne. « Vous êtes après tout une employée de Barjow & Beurk, Miss Carrow. » Thalia ne s’en rendait peut-être pas compte mais cela signifiait énormément pour Silas. Il n’acceptait pas facilement de nouveau venu sur son territoire. D’ainsi lui rappeler qu’elle était une part de sa boutique, cela revenait à un pacte de sang (presque). Il se dirigea vers l’arrière-boutique. S’arrêtant finalement sur le pas de la porte, il demanda soudain : « Une tasse de thé, Miss Carrow ? » peut-être était-ce le moment d’apprendre à mieux connaitre cette part de la boutique finalement. Ses biscuits attendraient.
PRETTYGIRL
Sir, Yes sir - Silas
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