Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
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Lumos Je rp en : Chocolate Mon allégeance : Ordre du phénix, côté Moldu
Lun 14 Mar - 22:37
Jonas et Azrael Sainte-Mangouste, début mars 2021À treize ans, j'étais pressé d'voir le reste Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu'le temps s'arrête Je sursaute alors que mon téléphone sonne. J’appuie rapidement sur l’écran tactile pour stopper la sonnerie stridente de l'alarme pour ne pas réveiller Thalia qui bouge pourtant déjà faiblement à mes côtés. Elle se glisse contre mon torse et marmonne : « Il est quelle heure ? » Mon bras s’installe dans son dos, caressant au passage sa peau chaude et je chuchote : « Trop tôt, rendors-toi. » Thalia, encore dans un demi-sommeil, ne se fait pas prier et replonge quasiment instantanément dans les bras de Morphée tandis que je profite encore un peu de sa présence tout en prenant soin de ne pas me rendormir moi aussi. J'adore quand elle reste dormir à la colloc et je crois que j'adore encore plus quand je me réveille à ses côtés. J'aime bien l'observer sans qu'elle ne le sache vraiment, me nourrissant d'elle et du réconfort qu'elle m'apporte à chaque instant. Je reste ainsi pendant de nombreuses minutes, caressant doucement la cime de ses cheveux et humant son parfum tout en luttant pour ne pas fermer les yeux moi-même. Une fois Thalia plus profondément rendormie, je m’écarte doucement ; je repositionne la couette sur elle avant de déposer un baiser sur son front et quitter la chambre. Je file vers la salle de bain pour me préparer. La maison est calme est silencieuse, il faut dire qu’il est très tôt. Une fois habillé, je file prendre un café à emporter dans la cuisine que je prépare tout en baillant longuement. Je me frotte les yeux et vérifie ma montre. 7h12. Je n’ai pas l’habitude de me lever si tôt mais j’ai rendez-vous à Sainte-Mangouste dans quarante-cinq minutes et il ne faut pas que je traine. Je suis plutôt de ceux qui sont en retard mais pour ces rencontres, je tiens à être à l’heure. Vissant mon éternelle casquette sur la tête, je sors de la maison et je m’engouffre aussitôt dans la bouche du métro. Sortant quelques arrêts plus loin, je marche pendant quelques minutes avant de me rendre sur une avenue commerçante plus passagère. Je m’arrête devant le magasin de Purge & Pionce, une vieille boutique de vêtements qui abrite l’entrée de Sainte-Mangouste. Il faut dire que ce n’est pas habituel d’utiliser cette entrée, mais les autres possibilités ne me sont pas accessibles. Comme Ludivine me l’a montré, je m’adresse à l’un des mannequins de la vitrine en exposant les raisons de ma venue. « Jonas Tallec, j’ai rendez-vous avec le Dr Llyod. » Comme pour le Ministère de la magie, un petit badge m’est adressé avec mon nom inscrit dessus et le service dans lequel je dois me rendre. Désormais habitué par la procédure, je pénètre dans l’entrée et arrive dans le grand hall d’accueil. Si mon premier rdv ici m’a rendu très nerveux, j’évolue maintenant comme un poisson dans l’eau dans les couloirs, me mêlant aux sorciers et aux médicomages du service, on pourrait presque me prendre pour un sorcier.
Lorsque j’ai fait part à Ludivine de mes difficultés avec mon thérapeute moldu habituel, nous avons cherché des solutions. Il est vrai que dans mon cas, les résistances que j’adoptais -et de manière légitime- avec mon psychiatre moldu n’étaient pas sans conséquence et cela m’empêchait d’aller mieux. Le fait de ne pas pouvoir parler sans contrainte de ce qu’il s’est passé en novembre et l’attaque que Ludivine et moi avons subi me pesait beaucoup mais je ne pouvais me résoudre à être honnête avec le psychiatre, craignant de mettre encore une fois la vie de mes proches en danger. Parler magie, c’est facile quand on sait ce que l’autre en pense. Comme avec Leah, comme avec Raphaël. Pour tous les autres, je suis devenu suspicieux et c’est pour cela que se tourner vers un psychomage m’a paru être une alternative décente afin de pouvoir continuer mes soins dans les meilleures conditions possibles. Je m’installe dans la salle d’attente et vérifie à nouveau l’heure sur ma montre, 7h58. Thalia serait fière de moi. Je patiente quelques instants avant que la porte du bureau s’ouvre et que Dr Llyod m’accueille dans son bureau.
Je ressors du rendez-vous sur le coup de 9h, vidé de ma séance, chamboulé par les souvenirs qui remontent régulièrement en moi faisant déborder le trop plein d’émotions. Je déambule dans les couloirs afin de regagner la sortie ; aux prises avec mes pensées, je percute une blouse blanche. « Pardon, vraiment déso… » dis-je en relevant la tête vers la personne que je viens de bousculer. Ma mâchoire se décroche tandis que je reconnais Azrael. Complètement décontenancé de le croiser ici -alors que je sais pertinemment qu’il y travaille-, je ne sais pas comment réagir. Je bafouille : « Azrael, bonjour. » Oui, je suis poli. C’est tout ce qui peut sortir de ma bouche. Je ne m’attendais pas à le voir, à le revoir en définitive. Azrael a compté pour moi, j’étais qu’un gamin quand nous nous sommes rencontrés mais pour autant, les quelques mois que nous avons partagé ensemble avant qu’il ne quitte Ludivine ont compté pour moi. Maintenant que les années ont passé et que j’ai grandi, je ne sais clairement pas comment me positionner vis-à-vis de lui alors je préfère tout simplement dire : « Bonne journée. » Je m’éloigne doucement, l’esprit confus de cette rencontre. Je ne sais pas si je suis prêt à me confronter à lui. La colère d’il y a dix ans s’est éteinte mais le ressentiment est toujours présent, latent. Je n’ai jamais compris pourquoi ils s’étaient séparés mais ce que je sais, c’est que Ludivine ne s’en est jamais vraiment remise. Je sais qu’il a été là pour elle quand nous nous sommes faits attaquer et qu’il l’a veillé une bonne partie de la nuit. Mais je ne comprends pas ce qu’il le motive. Est-ce qu’il a toujours des sentiments ? Est-ce qu’il se joue d’elle ? Est-ce qu’il faisait tout simplement son « travail » ? Toutes ces questions bouillonnent dans ma tête et je n’ai absolument aucune réponse. Alors je m’éloigne : la fuite a toujours été mon mécanisme de défense favori.️ 2981 12289 0
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu'le temps s'arrête
Jonas & Azrael
Tout s’était enchaîné si vite pour Azrael. Depuis la mission de reconnaissance qui avait tourné au désastre avec Ludivine, depuis sa blessure à l’épaule, depuis cette nuit ensemble à raviver les souvenirs langoureux d’un passé qu’il pensait révolu, tout était allé bien trop vite. Cela avait été surtout l’excuse parfaite pour se plonger encore et encore dans son travail. Entre les tâches qui lui incombaient en tant que chef de service, les études qu’il menait au sujet des neutraliseurs de magie, sa permanence à l’Ordre du Phénix avec les formations prodiguées ou même les patients ici et là… Il y avait tant à faire et il était seul pour tout gérer de front. Déléguer n’était pas un problème mais quand son expertise ou sa présence s’avérait nécessaire, difficile de ne pas s’engager et facile de prétexter avoir trop de travail. Voilà quelle avait été l’excuse donnée à Ludivine pour ne pas réellement passer du temps en sa compagnie depuis cette nuit de passion échangée. Pas le temps. Une bonne vieille excuse de merde. Une excuse de lâche même !Toi comme moi on sait que c’était une erreur alors fous moi la paix maintenant.Une erreur ?! Non mais… Le plus triste c’est que tu y crois toi-même à tes conneries. Une erreur… Jte jure. Elle t’a littéralement dit que c’était ce qu’elle voulait. Elle est où l’erreur exactement là, hein ?!L’erreur c’est toi, l’erreur c’est moi dans tout ce que je suis et représente. Voilà où elle est l’erreur. Simple et complexe à la fois, donc, de se réfugier derrière le fait qu’il avait « trop de travail ».
Une nuit de plus passée entre les murs de l’hôpital, voilà ce qui rythmait son quotidien depuis des semaines maintenant. D’astreinte ce jour là, Azrael en avait profité pour avancer dans ses recherches, tirant profit du fait que le laboratoire dédié à son étude serait vide. Si quelques urgences vinrent animer la nuit, dans l’ensemble tout avait été relativement calme, aucune attaque moldue notable n’était à déclarer. Chose inédite, le médicomage pu même avoir le loisir de s’accorder quelques heures de repos alors que le soleil pointait le bout de son nez au dessus de Londres. Une mauvaise habitude qu’il avait prise depuis son retour de l’armée, quand il enchainait les services à l’hôpital pour s’occuper l’esprit mais surtout avoir sa dose constante d’adrénaline, compensant au mieux le fait de ne plus se retrouver sur le terrain. Les années avaient quelque peu calmé cette mauvaise habitude mais il suffisait de la moindre petite contrariété pour qu’il replonge dans le cercle vicieux. Cette fois-ci c’était Ludivine. Sa belle petite Vi et cette nuit passée ensemble suite à sa blessure. Oh bien sûr il l’avait revue quelques fois, notamment au QG de l’Ordre du Phénix, zone neutre oblige, mais il s’était toujours arrangé pour que l’instant soit le plus court possible. Surtout ne pas évoquer, ne pas reparler de ce qu’il s’était passé. Éluder même l’existence de cette nuit. Pas simple quand il la voyait justement pour s’assurer que sa blessure héritée de cette fameuse soirée guérissait bien.
Rien dans son attitude n’était « normal », digne du Azrael de ces dernières années. Il se montrait plus distant, nerveux, renfermé. Un peu comme il l’avait été juste avant de rompre avec la sorcière quand ils étaient plus jeunes. Des souvenirs douloureux qui tournaient en boucle dans son esprit, confronté à cette triste réalité. Jamais il n’aurait dû céder. Pas quand cela remuait le couteau dans la plaie. Pas quand il se torturait mentalement avec ce qu’il ne pouvait plus changer. Pas quand il savait pertinemment qu’il ne pouvait être avec elle. Rien n’avait changé. Son esprit vagabondant en direction de la belle née-moldue, Azrael prit la décision de s’extraire du laboratoire. Il était évident qu’il ne parvenait plus à rien de bien concluant et les premiers médicomages commençaient déjà à arriver. Partir semblait l’option la plus viable s’il voulait espérer un temps de répit loin de toutes sollicitations, questions et autres requêtes qu’on pourrait lui faire. L’ancien soldat aimait son métier mais parfois une pause était la bienvenue dans son emploi du temps infernal. Ce fut donc avec cette idée en tête qu’il remit sa blouse blanche, tenta de mettre un peu d’ordre dans sa chevelure blond vénitien et prit la direction du salon de thé pour un café de qualité et une pâtisserie.
La tête ailleurs, visiblement très fatigué par les petites nuits agitées qu’il passait, Azrael déambulait dans les couloirs sans pour autant s’égarer. A force, le sorcier connaissait le moindre recoin de l’hôpital par coeur et aurait pu retrouver son chemin les yeux fermés. Les prunelles rivées à même le sol, il eut à peine le temps de voir apparaître face à lui le bout de chaussures qu’il percuta une silhouette masculine. Alors qu’il allait se confondre en excuses de ne pas avoir regardé où il allait, le son de la voix qui lui parvint, combiné au jeune homme qu’il découvrait face à lui le laissa sans voix. « Jonas ?! » Fut-il tout de même capable de lâcher, sous le choc de revoir le cousin de Ludivine après toutes ces années. La dernière fois qu’ils s’étaient vus, le jeune homme était encore un adolescent. Le découvrir dans sa vingtaine avait donc quelque chose d’étrange pour Azrael. Il réalisait à quel point s’être coupé de tous ceux qui lui rappelaient Ludivine avait eu un impact dans son existence. Ses rapports avec Jonas avaient toujours été bons, nourrissant une véritable affection pour le moldu. Ce dernier en revanche devait éprouver encore une certaine forme de ressentiment à son égard car il s’éloignait déjà en lui souhaitant une bonne journée, visiblement peu enclin à la discussion. Pris au dépourvu, Azrael en resta un peu estomaqué, immobile pendant quelques secondes avant de s’exclamer en le rattrapant. « Jonas, attends ! » Sa main se posa sur son épaule pour l’arrêter et il se plaça face à lui, revenant bien vite enfouir ses mains dans les poches de sa blouse blanche. « Tu vas bien ? Tu n’as rien ? » Demanda-t-il automatiquement en scrutant le jeune homme en quête du moindre signe qui pourrait expliquer sa présence en ces lieux. Il savait qu’il avait été là le soir de l’attaque au domicile de Ludivine. Ils étaient arrivés ensemble à Sainte Mangouste et si Azrael s’était occupé d’elle, il avait gardé un oeil sur le dossier du jeune homme, soucieux de la santé de ce dernier. Le revoir donc ici lui faisait craindre le pire mais à premier vue, tout semblait bien aller. Rien d’apparent du moins. Vas-y. T’as rien à perdre et tout à y gagner de toute façon.« Ça fait un moment qu’on ne s’est pas vus… Si tu n’es pas trop pressé on pourrait boire un café ou prendre un croissant ensemble. Je n’ai pas encore eu le temps de manger personnellement. » Il s’était lancé sans avoir à trop y réfléchir. Jonas avait une petite mine, lui-même était mal réveillé, ils ne s’étaient pas vu depuis des années, un petit-déjeuner ensemble semblait sur le coup être une bonne idée. Il fallait à présent espérer que le moldu accepte son invitation. Une main tendue et l’espoir un peu fou que Jonas ne s’en saisisse, probablement par pitié pour le médicomage et sa tentative de retrouvailles un peu maladroite.
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Jonas Tallec
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Mer 20 Avr - 22:54
Jonas et Azrael Sainte-Mangouste, début mars 2021À treize ans, j'étais pressé d'voir le reste Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu'le temps s'arrête J’ai toujours été fragile psychologiquement. Enfin non, pas toujours. Depuis le décès de mes parents en réalité. J’avais douze ans quand la vie me les a arrachés dans un accident auquel personne n’aurait pu se préparer. Cet incendie, ce drame qui a coûté la vie à tant de personnes en a bousillé d’autres par ricochet. C’est ainsi que je me suis retrouvé seul et sans famille, plongeant dans une dépression dans laquelle je suis resté muré pendant des mois. C’est en rencontrant Jordan que j’ai perçu le bout du tunnel, comprenant que j’avais encore d’autres choses à vivre, de nouvelles histoires à écrire, de nouveaux souvenirs à créer. En arrivant chez les Tallec, j’ai d’abord pu compter sur la confiance d’Alexandre et Florence ; jamais je n’aurai pu imaginer meilleure famille d’accueil qu’eux. Leur bienveillance, leur gentillesse et leur patience m’ont permis de retrouver un cadre sécurisant dans lequel j’ai pu continuer de grandir et de m’épanouir. Quelques mois après être arrivé chez eux, j’ai fait la connaissance de Ludivine. Quasiment immédiatement, j’ai perçu qu’elle était différente des autres. J’ignore si c’est son aura magique qui planait autour d’elle ou si c’est parce que j’ai tout de suite su que je pourrais lui faire confiance. Peut-être un peu des deux. Rapidement, sans avoir besoin de nous forcer, nous avons noué un lien que je ne saurai qualifier, un lien qui s’est construit au fur et à mesure ; un lien fraternel, dépassant de loin la simple amitié. Nous n’avons physiquement rien en commun et notre ADN n’est pas le même et pourtant, j’ai trouvé en Ludivine la grande sœur que je n’ai jamais eu et nous avons probablement chacun comblé un vide existant chez l’autre. Elle a été là dans toutes les périodes tourmentées de mon existence, essuyant mes pleurs, balayant mes larmes, écoutant mes doléances pendant des heures et des heures.
Connaissant mes vulnérabilités, je n’ai jamais rechigné à me faire aider, au contraire. Les rendez-vous réguliers chez mon thérapeute ont permis de cadrer ma vie dans les moments où j’en avais le plus besoin. Il y a eu les psychiatres, les psychologues, le groupe de parole. À des intensités différentes. Pendant longtemps, mes tendances dépressives sont restées enfouies au plus profond de moi mais il n’a fallu que deux éléments pour les faire ressurgir. Le traumatisme latent de ce qu’il s’est passé chez Ludivine reste encore bien trop présent en moi et presque toutes les nuits, les cauchemars et les flashbacks se rappellent à moi comme une vieille amie qui ne souhaite pas que je l’oublie. Thalia apaise néanmoins mes nuits agitées et depuis qu’elle dort régulièrement avec moi, mon sommeil s’est réellement amélioré. Pour autant, lorsque j’ai évoqué avec Ludivine les difficultés rencontrées avec mon thérapeute moldu, l’idée d’en trouver un autre sorcier nous est apparu assez facilement. En tant que membre de l’Ordre du Phénix côté moldu et en tant que victime directe du Blood Circle, il n’a en réalité pas été très difficile d’obtenir une autorisation du Ministère sorcier pour que je puisse continuer mes soins ici, à Sainte-Mangouste.
Sortant de ma séance, mes pensées sont encore ailleurs et je percute un homme que je reconnais immédiatement comme étant Azrael. Il a fait partie de la vie de Ludivine -et de la mienne par la même occasion- pendant un temps avant de s’éclipser, laissant un grand vide dans l’existence de ma cousine et m’abandonnant par la même occasion. Nous n’avons pas eu l’occasion de nous côtoyer longtemps mais j’avais appris à apprécier l’homme qui se dissimulait derrière ce visage angélique et le voir sortir de nos vies sans la moindre explication nous a déchiré. Je savais qu’il travaillait ici, mais je ne m’attendais pas du tout à le voir en réalité. Il a changé. Vieilli peut-être ? Pour ma part, j’ai grandi. Je ne suis plus l’adolescent qu’il a quitté il y a des années, je suis différent, plus affirmé. Pour autant, bien que je sois davantage sûr de moi qu’auparavant, je suis perturbé par nos retrouvailles et je préfère fuir ; la fuite me laissera le temps de réfléchir. Je n’avais pas pensé à lui depuis quelques temps même si j’ai appris qu’il avait aidé Ludivine après l’attaque. Disons que je les ai vu ensemble en réalité. Ludivine m’a affirmé qu’ils étaient amis et je ne l’ai pas cru, je suis pas totalement idiot non plus. Je suppose qu’elle ne peut imaginer quoi que ce soit avec lui sans que cela soit douloureux alors j’ai préféré ne pas insister. Je me suis dit qu’elle m’en parlerait quand elle serait prête à le faire.
M’éloignant d’Azrael, je ne suis pas vraiment surpris quand il me rattrape. C’est bien son genre en réalité. Il pose sa main sur mon épaule et se place face à moi. Mes yeux accrochent les siens tandis que j’attends, que j’espère presque en réalité, qu’il m’adresse un peu plus que ces quelques mots. Et lorsqu’il s’inquiète de mon état, je comprends immédiatement que ma présence dans l’hôpital le plonge dans l’incertitude la plus totale. « Je vais bien, ne t’inquiète pas. » Physiquement du moins. Mais je ne suis pas du genre à m’épancher sur le reste, surtout pas avec un homme que je n’ai pas revu depuis des années. Me retrouver en sa présence me plonge dans un état incroyablement ambivalent et je ne sais pas bien sur quel pied danser. Je me contente de le fixer à nouveau, ne sachant pas bien si je dois retourner la question. Moi qui suis d’ordinaire si loquace, je perds mes mots et je conserve le silence. Je me demande si je dois à nouveau tourner les talons lorsqu’il me propose d’aller prendre un café ensemble. Mon regard se rue immédiatement sur ma montre. 9h05. Je peux sans aucun doute utiliser l’excuse du travail. Après tout, il n’est pas censé savoir que j’ai des horaires flexibles et que je constitue moi-même mon emploi du temps. « Je euh… Enfin… » Je relève les yeux vers le médicomage et les cernes que je perçois sur le visage d’Azrael m’intriguent et me font hésiter suffisamment. Je me mords les lèvres tandis que mon ventre gargouille à l’idée même de manger une viennoiserie. « D’accord. J’ai un peu de temps. » Ne sachant pas bien quoi dire d’autre, je me contente de le suivre alors qu’il m’emmène là où je pourrai satisfaire mon besoin de sucre et de caféine. Timidement, je demande : « Tu… Tu as fini ta garde ? »️ 2981 12289 0
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Jonas & Azrael
Croiser une connaissance à Sainte-Mangouste avait toujours quelque chose d’inquiétant. Normal vous allez me dire, c’est un hôpital. On se rend rarement à l’hôpital pour le plaisir ou simplement flâner. Certes. Il faut dire que les fréquentations du jeune sorcier médicomage se cantonnaient bien souvent à des collègues rendant toute rencontre autre bien vite suspecte. Ça avait été notamment le cas avec Ludivine en novembre dernier. Une belle frayeur qui n’avait toutefois plus rien à voir avec l’angoisse ressentie le mois précédent dans ce champ perdu en pleine campagne londonienne. Un stress, une angoisse qui vous prend aux tripes bien différente, viscérale qu’il ne voulait plus jamais ressentir. A présent sa réalité avait pris une toute nouvelle dimension. Tout s’était soudainement complexifié, intensifié à tel point qu’il ne savait plus comment réagir avec la belle sorcière née moldue. Un tourment dans lequel Azrael refusait de sombrer. Pas une nouvelle fois. Sa solution était simple, bien qu’un peu bancale : partir du principe qu’elle aussi jugerait ce qu’il s’était passé comme une erreur et occulterait toute cette nuit de passion de sa mémoire. Ouai, pas génial nous en conviendrons.
Le travail était alors son exutoire et l’hôpital son refuge. Une façon comme une autre de laisser sa vie personnelle de côté et se donner corps et âme pour ses patients ainsi que ses recherches. Il y avait suffisamment à faire pour en oublier le monde extérieur. Heureusement que Moïra ne travaillait plus à Sainte-Mangouste avec lui sans quoi il était sûr qu’elle lui aurait remonté les bretelles à de nombreuses reprises. A la place, Azrael avait l’excuse de son étude clinique, son département à gérer et ses patients à soigner. Le Docteur Yaxley était devenu indispensable voyez-vous… Grâce à sa connaissance poussée des armes, techniques de tortures et médecine moldues. Autant de bonnes raisons pour rester au sein de l’hôpital comme quand il était rentré du front. C’est connu de toute façon : les docteurs, qu’ils soient moldus comme sorciers, ont peu de temps libre. Une dévotion pour soigner son prochain qui fini très souvent par empiéter sur la vie de tous les jours.
En émergeant d’un bref sommeil, Azrael s’était imaginé prendre un café, un beignet et retourner directement au laboratoire afin de donner les premières directives de la journée à ses employés. Une routine bien huilée complètement perturbée par son altercation physique avec un jeune homme bien vite identifié. Un visage du passé qu’il reconnaissait après quelques secondes malgré sa maturité, choqué de le revoir après toutes ces années face à lui. Alarmé également par sa présence ici et ce que cela pouvait impliquer. Sur le coup, Azrael était presque resté sans voix face à Jonas. Ce dernier ne semblant pas forcément ravis de le revoir vu combien il s’était empressé de s’éclipser sans plus de cérémonie. Impossible pour le sorcier de le laisser filer ainsi. Déjà parce que c’était le cousin de Ludivine, qu’à une époque lointaine il avait aimé passer du temps avec le jeune homme en devenir mais également car c’était dans sa nature. Bienveillant, soucieux et avenant. Azrael ne pouvait se contenter d’un simple « bonjour » et « bonne journée » échangés au détour d’un couloir après tant d’années écoulées sans avoir la moindre nouvelle l’un de l’autre. Son inquiétude de le savoir à Sainte-Mangouste rassurée par le « je vais bien » lancé nonchalamment lui extirpe un bref soupir. Il se doute à présent de sa présence en ces lieux. Aucun ordre de mission à l’Ordre n’a été donné récemment, il n’y a pas eu d’admissions de sorciers liés à l’organisation, Jonas doit donc être là pour trouver une oreille attentive. Un conseil qu’il avait également donné à Ludivine après l’attaque. En même temps, à qui le moldu pourrait se confier au-delà des murs de cet hôpital magique ?! Un psy classique aurait pu faire partie du Blood Circle. Il n’y avait pas trente six solutions… « Tu m’en vois rassuré ! » Lâcha-t-il alors avec un petit sourire amical rayonnant de sympathie malgré la fatigue qui pouvait aisément se lire sur les traits tirés de son visage.
Main tendue vers le jeune moldu, espoir suspendu à ses lèvres qu’il accepte l’invitation de boire un simple café. Une façon comme une autre, brève, peu engageante au final, de savoir ce qu’il était devenu, de renouer un peu avec ce passé douloureux. Si pendant longtemps Azrael avait préféré couper de sa vie tous ceux qui lui faisaient penser de près ou de loin à la belle sorcière, à présent qu’elle était revenue dans sa vie et qu’ils étaient simplement amis, il n’en voyait plus vraiment l’intérêt. Un bref soupir de soulagement lui échappa à sa réponse affirmative et il se dirigea alors en direction du café de l’hôpital en sa compagnie. « Oui. J’étais d’astreinte cette nuit et je prends mon nouveau service dans quelques heures. » Les joies du rythme infernal de l’hôpital sans compter son besoin d’être éloigné de tout ce qui pouvait lui faire croiser ou penser à Ludivine. C’était donc pas gagné avec Jonas mais la nostalgie couplée à la joie de tomber par hasard sur lui était plus grande. Azrael avait toujours apprécié le jeune adolescent à l’époque où il fréquentait encore Ludivine. D’ailleurs, lors de ses retrouvailles avec cette dernière, il n’avait pas manqué de lui demander quelques nouvelles, curieux de savoir ce qu’était devenu ce membre de la famille des Tallec. « Heureusement la nuit n’a pas été trop chargée, ce qui est assez surprenant vu les tensions du moment. » Réflexion qu’il se faisait à voix haute en même temps qu’une simple précision sur la réelle quantité de travail abattue pendant sa nuit. L’objectif étant avant tout de permettre à Jonas de ne pas se sentir gêné plus que ça en sa compagnie. Ça n’était pas comme s’il était déjà en manque de sommeil… Continuant son chemin menant à l’étage où se trouvait le café, Azrael était salué de part et d’autre, répondant parfois à de très rapides questions qu’on lui posait. L’avantage d’avancer dans les couloirs en compagnie de Jonas c’était bel et bien qu’on le pensait occupé avec un patient. Une stratégie pour être relativement tranquille à laquelle il n’avait jamais pensé jusqu’ici. Probablement car il aimait beaucoup trop son travail et le fait d’aider pour ne serait-ce qu’oser concevoir un tel plan… Probablement oui. « Que deviens-tu de ton côté ? Tu as fais des études ? Tu travailles ? » Demanda-t-il alors que le café était en vue et qu’ils allaient enfin pouvoir se poser à une table autour d’une bonne tasse chaude.
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Jonas Tallec
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Sam 2 Juil - 12:01
Jonas et Azrael Sainte-Mangouste, début mars 2021À treize ans, j'étais pressé d'voir le reste Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu'le temps s'arrête Je n’avais pas parlé avec Azrael depuis des années. J’étais encore adolescent la dernière fois où je lui ai adressé la parole et je n’avais jamais eu l’occasion non plus de faire mon propre deuil de cette relation que j’avais noué avec lui. Lorsque j’ai été placé chez les Tallec, la famille m’avait présenté Azrael et Ludivine comme étant le couple ensemble depuis si longtemps que le jeune homme faisait comme partie des meubles. Je me suis alors investi dans cette relation que j’imaginais fiable, me disant qu’il serait là tout le temps, comme un second grand frère après Jordan, comme une personne sur qui je pourrais m’appuyer lorsque j’en aurais besoin. Mais cela ne s’était pas vraiment passé comme ça. Du jour au lendemain, la rupture entre ma cousine et Azrael nous est tombée dessus sans que je comprenne réellement les raisons de celle-ci ; je n’étais qu’un jeune adolescent paumé mais pourtant, j’ai ressenti toute la peine, toute la douleur et tout l’abattement de Ludivine après la séparation et j’ai rapidement compris que celle-ci n’était pas son souhait. Du haut de mes quatorze ans, j’avais tout fait pour qu’elle se sente confortable, tentant comme je pouvais de faire renaître un sourire sur son visage angélique tout en me demandant comment Azrael avait-il pu abandonner une femme aussi extraordinaire. J’ai toujours eu une admiration sans égale pour Ludivine, une admiration pour la femme qu’elle était alors c’était bel et bien l’incompréhension et la colère qui avaient nourri mon cœur. Mais de l’eau a désormais coulé sous les ponts et la rancœur que j’entretenais vis-à-vis d’Azrael s’est atténuée. Si Ludivine était capable de lui pardonner, moi aussi.
Le revoir m’a tout de même désarçonné. Je savais qu’il ne travaillait pas à cet étage de l’hôpital et je ne m’attendais pas à le croiser dans les couloirs. C’était peut-être le hasard, ou le destin. Je ne saurai comment le dire. J’avais eu envie de lui écrire après l’attaque de la maison de Ludivine car je savais qu’il nous avait aidé, qu’il avait été attentif à ce qu’on ait les meilleurs soins possibles. C’est ce que Ludivine m’avait avoué à demi-mots lors d’une de nos conversations. À croire qu’on comptait encore un peu pour lui. Ou peut-être était-ce uniquement sa conscience professionnelle ? Je pencherai plutôt pour la première solution à en croire la manière dont il me retient, cherchant à initier une conversation avec moi, cherchant à en savoir plus sur les raisons de ma venue. Il faut dire qu’un moldu dans les couloirs d’un hôpital sorcier, cela n’avait rien d’anodin. Pour ma part, j’avais pris l’habitude de me faire passer pour un sorcier et je connais suffisamment ce monde pour faire illusion grâce à l’aide de Ludivine mais aussi celle de Thalia. Bien entendu, il ne fallait pas que la conversation s’éternise et qu’on aborde des sujets trop pointus mais sinon, cela pouvait passer. Je me contentais d’éviter de sortir mon téléphone ou mes AirPods et cela passait comme une lettre à la poste. « Ludi aussi. » assuré-je une fois qu’il me dit être rassuré de savoir que je ne suis pas là pour une consultation médicale. Je ne m’épanche pas sur le sujet, n’ayant pas très envie d’évoquer avec lui un sujet aussi épineux que celui-ci. Je me remets à peine du choc que j'ai ressenti en apprenant qu'elle avait été blessée par balle ; les missions pour l’Ordre deviennent de plus en plus dangereuses. Mes pensées volent rapidement vers Hunter qui a bien failli y passer la dernière fois et je remercie chaque jour le ciel qu’il ne lui soit rien arrivé de plus grave qu’une nuit aux urgences.
Alors que j’espérais que la conversation se termine là, Azrael ne semble pas l’entendre ainsi puisqu’il m’invite à petit-déjeuner et je dois avouer qu’en plus de la faim, j’ai besoin de satisfaire une certaine curiosité ; j’ai envie de savoir ce qu’il devient mais aussi à quoi il joue avec Ludivine. Je ne suis pas totalement idiot et j’ai bien vu lors de notre escapade en France en décembre que ma cousine ne me disait pas tout. Elle avait tout à fait le droit de conserver son jardin secret mais je l’avoue, j’aimerai l’aider du mieux que je peux et peut-être que cela peut passer par cette conversation avec Azrael. Je le laisse me guider dans les couloirs et je demande s’il sort de sa garde même si je me doute de la réponse étant donné les cernes qui semblent s’accumuler sous ses yeux. « Je suis toujours autant impressionné par les heures que vous vous tapez. » me contenté-je de dire lorsqu’Azrael évoque son nouveau service qui débutera dans quelques heures. C’est un rythme infernal que je ne pourrais jamais suivre ; mais sans doute que le médicomage possède une hygiène de vie irréprochable comparée à la mienne, même si je fais des efforts pour prendre davantage soin de moi. « Tu ne peux pas sauver le monde tous les jours tu sais. » dis-je, un sourire aux lèvres. C’est ce que je répète régulièrement à Ludivine lorsqu’elle me parle de ses journées à la clinique. Elle en fait régulièrement trop et j’aimerai mieux qu’elle lève le pied mais ce n’est pas toujours si évident.
Nous arrivons devant le café et j’attends de m’asseoir avant de lui répondre. Je souris et je dis : « Déjà je suis devenu majeur ahah. » Maintenant que je suis installé, je retire mon manteau et mon pull afin d’être plus à l’aise et mon tee-shirt laisse apparaître mes tatouages. Je me reconcentre sur mon interlocuteur et je ris : « Ah oui, et j’suis tatoué de la tête aux pieds maintenant. » Il faut dire que j’ai bien grandi. Le temps avait tellement passé depuis notre dernière discussion et les années avaient filé à une de ces vitesses… « Pour répondre à ta question, j’ai fait des études pour devenir ingénieur après l’obtention de mes A-level. J’ai eu mon diplôme en juin dernier. Depuis je travaille dans une start-up. » J’hausse les sourcils en demandant : « Tu sais ce que c’est ? En gros je bosse pour une entreprise qui cherche à développer de nouveaux produits. Je me suis spécialisé dans le High-Tech, c’est-à-dire tous les produits qui dépendent des nouvelles technologies. » Azrael n’a pas le temps de poser davantage de question car le serveur vient s’enquérir de notre commande et je demande un café ainsi que des viennoiseries. Lorsqu’il repart, mes yeux se posent sur Azrael et je dis : « Et je suis entré dans l’Ordre aussi. Je sais pas si Ludivine te l’a dit. » Je savais qu’il en faisait partie mais jusqu’à aujourd’hui, je ne l’avais pas croisé là-bas. Je me rends compte que j’ai peut-être donné trop d’information d’un coup. Jonas la piplette, le retour ? Peut-être. « Et toi ? J’ai entendu dire que tu dirigeais un service maintenant ? » Nul besoin de préciser par qui j’ai eu cette info. Le serveur revient avec nos commandes et je le remercie d’un chaleureux sourire. Je n’ai pas perdu mon côté avenant, malgré les années qui ont filé. Lorsqu’Azrael m’a rencontré, j’étais déprimé et soupe-au-lait ; je le suis beaucoup moins désormais même si j’ai conservé quelques fragilités en lien avec mon histoire. Je ne suis plus du tout le même que celui qu’il a connu. ️ 2981 12289 0
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu'le temps s'arrête
Jonas & Azrael
Depuis son retour au pays suite à son service militaire dans l’armée moldue, Azrael avait eu l’occasion de renouer avec certains amis du passé. Retomber sur Ludivine par hasard, ou manque d’attention à vous de voir, avait apporté son lot de retrouvailles mais Jonas semblait être passé entre les mailles du filet pendant tout ce temps. Ça n’avait pourtant pas été faute de poser des questions sur le cousin de son ex, se renseignant sur ce que l’adolescent qu’il avait connu à l’époque était devenu. Si leurs chemins ne s’étaient que vaguement croisés le soir de l’attaque du Blood Circle chez la sorcière née-moldue, Azrael avait été accaparé par la belle. Il avait tenu toutefois à mobiliser les meilleurs membres de son équipe pour prendre soin de Jonas dont il avait suivi le dossier de très près et l’avait aperçu de loin. Depuis plus rien, du moins jusqu’à ce que le jeune homme ne lui fonce littéralement dedans. Il n’y avait pas plus direct comme façon de provoquer un contact.
Après lui avoir littéralement couru après, encouragé par cette petite voix constante dans sa tête, Azrael lui proposa de boire un café en sa compagnie avant de prendre son service. Il ne pouvait décemment pas le laisser filer comme un voleur alors qu’ils se revoyaient pour la première fois après toutes ces années ! Une fois rassuré sur l’état de santé physique du moldu, un maigre sourire gêné lui échappa quand il évoqua Ludivine. De quoi était-il au courant au juste ? Que lui avait dit Ludivine ? Avait-elle parlé de leur mission ensemble ? Du fiasco que cela avait été ? De sa blessure ? Du fait qu’ils avaient passé la nuit à deux, renouant avec les fantômes du passé l’espace de quelques heures ? Ils prirent la direction de la cafétéria pour un café et quelques viennoiseries, évoquant la raison de sa présence mais surtout de son état de fatigue plus ou moins évident. Grâce à l’armée et depuis son entrée à Sainte-Mangouste, le médicomage avait certes l’habitude d’enchaîner les longues heures de travail, cumulant parfois deux services d’affilé ou se rendant au QG de l’Ordre pour venir en aide à ses membres, ça n’en restait pas moins éprouvant. Aujourd'hui c'était une façon comme une autre de ne pas penser, de laisser Ludivine loin de son esprit et surtout une bonne excuse pour justifier son absence. Incapable d’assumer son acte et les répercussions que cela pouvait avoir, crouler sous le travail avait toujours été une forme d’échappatoire pour lui. La phrase de Jonas le fit ainsi doucement sourire. Combien de fois des patients le lui disaient par jour ?! Azrael avait arrêté de compter. « Question d’habitudes… Avec le temps ça ne me dérange plus je dois avouer, j’ai connu bien pire. » Enchaîner les heures à l’hôpital était aussi une façon de compenser ce manque d’adrénaline qu’il n’avait plus depuis l’armée. A présent il fallait également compter sur les nombreuses responsabilités qui lui incombaient en tant que chef de service pour se montrer efficace à la fois dans le traitement de ses patients et dans la recherche entreprise. « J’essaie de faire de mon mieux. » Commenta-t-il en souriant à son tour. Une remarque que lui faisait déjà Ludivine à l’époque mais dont il ne parvenait à se détacher. C’était dans sa nature de vouloir en faire un maximum. Aider ceux en détresse le passionnait autant que cela satisfaisait cette soif morbide en lui mais ça, il ne pouvait et ne devait en parler à personne.
Une fois installé, Azrael s’enquerit de ce qu’était devenu le jeune homme, un large sourire amusé étirant ses lippes aux propos de Jonas avant que son regard ne soit accroché par ses bras encrés. Ça c’est nouveau ! Comme en réponse à cette fascination dont il ne pouvait se cacher, le moldu reprit la parole. « Ils ont l’air trop cool tes tatouages ! Ça te va bien en plus, ça fait plus mature que l’image que j’ai gardé en tête de toi… T’as pris des muscles aussi à ce que je vois. » Bien loin du souvenir de l’adolescent qu’il avait gardé en tête. Azrael savait que Jonas avait grandit mais ce qu’il était devenu faisait plaisir à voir. Le garçon semblait plus jovial et heureux que quand il l’avait quitté lors de sa rupture avec Ludivine. Il l’écouta alors avec attention, gardant un maigre sourire accroché à ses lèvres, sincèrement heureux d’entendre son parcours et surtout d’en apprendre plus sur le système scolaire moldu. Plutôt soulagé d’avoir quelques précisions sur ce qu’était une start-up, il hocha de la tête, impressionné par ce parcours où tout lui semblait bien abstrait. Coupé dans son élan par le serveur, le sorcier n’eut qu’à demander la même chose que d’habitude, suffisament familier des lieux pour que le personnel sache quoi lui préparer de si bonne heure. Jonas reprit aussitôt, provoquant chez Azrael une nouvelle surprise impossible à dissimuler tant le choc était grand. Il savait que des moldus faisaient partis de l’Ordre, il en avait déjà croisé mais pour Jonas c’était une grande nouvelle. Un peu assomé par la quantité d’informations distillées en si peu de temps, le médicomage ne put que s’exclamer. « Waow… Je suis pas sûr d’avoir tout compris pour tes études et ton boulot, je dois bien te l’avouer. Cela dit ça a l’air ultra intéressant ! » Lâcha-t-il avec un léger rire amusé. Tout ça était bien abstrait pour le sorcier de sang-pur qu’il était. Deux ans et demis dans l’armée moldue n’avaient pas suffi à le rendre complètement au fait de ce qu’il se passait dans ce monde sans magie. Il faut dire que les zones de conflit n’étaient peut-être pas le meilleur endroit pour se tenir informé. Azrael avait beau être passionné par l’univers des moldus, il avait encore bien des choses à apprendre. Après tout, Ludivine l’avait aidé à envoyer son tout premier SMS il y a tout juste quelques mois de ça. « Pour l’Ordre, non, je n’étais pas au courant. Tu participes à des missions de terrain du coup ou bien tu utilises tes compétences en technologies pour l’Ordre ? » Il ne pouvait s’empêcher de ressentir un brin d’inquiétude pour Jonas. Aller sur le terrain en tant que moldu était tout de suite forcément plus risqué, surtout s’il ne maîtrisait pas le tir avec une arme à feu.
A la question du jeune homme, Azrael hocha de la tête avec un maigre sourire alors que le serveur déposait les cafés et viennoiseries sur la table. Le sorcier ajouta à son café long un léger nuage de lait avant de prendre une gorgée. « Tout à fait. Je suis à la tête du département de soins aux victimes du Blood Circle et je mène une étude pour trouver un remède aux sérums anti-magie qui circulent. » Finit-il par répondre. D’une certaine façon, cela pouvait expliquer ses longues heures à l’hôpital ainsi que la raison pour laquelle il avait été en mesure de les prendre en charge aussi rapidement lors de la nuit de l’attaque. Azrael jugea bon de préciser toutefois. « J’ai été nommé chef du service quand ils l’ont ouvert. J’imagine que mon expérience du terrain et mes connaissances de techniques de combat moldus ont convaincu la direction. » Il comprit très vite que Ludivine n’avait rien dit à son sujet, préférant probablement ne pas parler de son ex face à son cousin pour pleins de raisons. « Ah ! Oui, pardon. Je sais pas si Ludivine t’en a parlé mais j’ai été médecin dans l’armée moldue pendant deux ans et demis après mes études de médicomagie. » Un léger sourire lui échappa, conscient du choc que pouvait systématiquement provoquer cette information sur ses interlocuteurs. Azrael savait qu’il renvoyait l’image d’un jeune homme doux, souriant, généreux et peu enclin à la violence. C’était ne connaître qu’une partie de lui, la face émergée de l’iceberg d’une conscience troublée par des pulsions macabres et violentes. « J’avais envie de découvrir une autre médecine, me sentir utile et en apprendre plus sur la façon de fonctionner sans magie. » Pseudos raisons plus simple à admettre, plus faciles à comprendre et surtout cohérentes avec son parcours. Admettre qu’il voulait se confronter à la mort et la violence n’était socialement pas admis.
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Jonas Tallec
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Ven 29 Juil - 16:47
Jonas et Azrael Sainte-Mangouste, début mars 2021À treize ans, j'étais pressé d'voir le reste Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu'le temps s'arrête Revoir Azrael, c’était comme rouvrir une porte du passé que je pensais close à jamais. Pourtant, il y avait eu des signes mais peut-être étais-je bien trop occupé avec mes propres problèmes pour les déceler ? C’était tout à fait possible. Après tout, ces derniers mois avaient été compliqués et j’avais vécu dans la crainte et l’angoisse que ma vie se résume à une succession d’évènements traumatiques, comme si la boucle se répétait indéfiniment, m’enfonçant un peu plus dans les abysses alors que j’avais la volonté farouche de m’en sortir. Il était vrai qu’à l’époque où j’ai connu Azrael, nos vies étaient bien différentes. Ludivine et lui n’étaient que de jeunes adultes entrant dans le monde impitoyable qu’était le notre à l’époque mais je le considérais déjà comme un modèle, au même titre que Jordan ; des modèles masculins sur lesquels je pouvais m’appuyer et me construire. Quant à moi, j’étais paumé, déprimé à en mourir, venant d’être placé dans une famille que je ne connaissais pas même si celle-ci me donnait la force de me lever chaque matin. La perte de mes parents m’avait placé dans un état léthargique dans lequel j’ai bien eu du mal à sortir. Ce qui m’a aidé ? Ludivine et son secret. Lorsque nous avons commencé à être proche et qu’elle m’a révélé qu’il existait tout un monde magique, bien loin des contes et des romans fantastiques, je m’étais plongé dans la lecture des manuels qu’elle me prêtait sur les créatures magiques, sur l’histoire des sorciers et de leur communauté. Tout cela m’avait tellement intéressé que j’en avais presque oublié à quel point mes parents me manquaient. J’avais Ludivine, j’avais Azrael, j’avais gardé contact avec Jordan, j’apprenais à faire connaissance avec les Velasquez, j’avais trouvé une amie fidèle en la personne de Leah, bref, je me remettais. La séparation de Ludivine et Azrael est venue malmener l’équilibre familial des Tallec et je me suis évertué, comme je l’ai pu, d’aider ma cousine à traverser ce que les autres appelaient « une phase » et ce que moi j’appelais « un deuil ». Azrael n’était peut-être pas mort, mais se remettre d’une relation aussi longue ne se faisait pas du jour au lendemain et j’étais persuadé que même aujourd’hui, elle n’avait pas réussi à passer à autre chose.
Alors effectivement, revoir Azrael me rendait nerveux, ce qui expliquait peut-être pourquoi j’avais tenté dans un premier temps de me soustraire à cette entrevue. Mais en définitive, le fait qu’il me rattrape et qu’il souhaite m’offrir un café avait aiguisé ma curiosité. Après tout, qu’avait-il de mal à cela ? Surtout que si je savais lire entre les lignes, il était probable qu’Azrael et Ludivine se fréquentent à nouveau ; j’avais beau être naïf, l’attitude de Ludivine ne trompait pas vraiment. Sur le chemin de la cafétéria, un échange s’amorça entre nous et je fus surpris de constater que je n’avais pas tellement besoin de faire d’efforts pour poursuivre la conversation comme avant. Je ris lorsqu’il me dit qu’avec le temps, les gardes prolongées ne le dérangaient plus et j’ajoutai : « Tu sais, j’ai toujours besoin de mes dix heures de sommeil par nuit, voire plus. » Cela n’avait pas changé et cette remarque le fera peut-être sourire. J’ai toujours été un gros dormeur et je crois que mon côté fêtard a accentué ce défaut chez moi. En tout cas, moi, je ne sauvais pas le monde, je faisais moi aussi de mon mieux, un problème à la fois. Je me contentai d’hausser les épaules face à sa remarque. Azrael, comme Ludivine d’ailleurs, faisaient partie de ces gens qui avaient à cœur d’aider, qui avaient à cœur d’être du bon côté, de ceux qui protègent, qui soignent. Mais ce que j’avais appris après ces nombreuses années de thérapie, c’était que pour aider les autres, il fallait d’abord s’aider soi-même. Alors forcément, enchaîner les longues gardes n’était sans doute pas la meilleure des solutions.
Après s’être installé à la table, Azrael posa une question légitime sur moi, sur ce que je devenais. La vie avait suivi son cours depuis toutes ses années et il y avait en effet de nombreux changements. Faisant part d’abord à Azrael des changements physiques -à savoir que désormais j’étais un jeune adulte couvert de la tête aux pieds de tatouages-, un rire s’échappa de mes lèvres lorsqu’il commenta en disant que cela m’allait très bien mais qu’évidemment, c’était différent du souvenir que je lui avais laissé. « Merci ! Disons que cela a commencé par un, puis deux, puis trois et puis… J’ai plus réussi à m’arrêter !» dis-je. « Tu sais que même Ludivine en a un ? » Je guettais sa réaction tout en lui montrant une petite fleur où se lient vos initiales sur l’un de tes avant-bras. « On s’est fait le même, c’est elle qui a choisi le motif. » Je continuai : « Quant aux muscles, disons que je suis devenu un adepte de la salle de sport ahha. On ne s’est pas vu depuis longtemps mais je peux te dire que j’ai eu le droit à ma petite brioche au niveau de l’estomac à force de sortir et d’ingurgiter de la malbouffe. Il a bien fallu compenser, et maintenant, le sport, c’est vraiment une partie de moi dont je ne saurai me défaire. » Je recommençai. Voilà, c’était parti. Jonas la pipelette, Jonas le beau parleur, Jonas qui en dit toujours trop, donnant des détails qui pouvaient s’avérer inintéressants. Sur ce point, je n’avais guère changé.
J’embrayai ensuite sur mon parcours scolaire et professionnel et je remarquai aussitôt que j’avais toute l’attention d’Azrael qui semblait réellement intéressé par ce que j’étais devenu, ce qui m’encouragea à poursuivre. « C’est assez pointu, et la plupart des moldus n’y comprennent rien donc ne sois pas surpris de ne pas tout capter, c’est normal !» Après tout, la branche dans laquelle je travaille était relativement peu connue et ce que je faisais dans cette start-up était assez nébuleux pour les non-initiés moi y compris, je comprends pas ce que Jonas fait vraiment, chut faut pas m’en demander plus ahah. Quant à l’ordre, c’était relativement nouveau mais je savais par Ludivine qu’Azrael en faisait parti même si je ne l’avais encore jamais vu au quartier général. « Pour l’instant, je ne fais pas grand-chose. J’observe un peu, je tâte le terrain. Après avec un pote moldu qui fait aussi partie de l’Ordre, on essaie de sensibiliser les jeunes moldus à ne pas prendre pour argent comptant la propagande de Kane, leur montrer qu’il y a beaucoup de mensonges… Mais depuis la mort d’Harry Potter, c’est compliqué aussi au sein même de l’Ordre. Il y a beaucoup de ressentiments. J’essaie de faire comme je peux. Après en ce qui concerne mes compétences en technologie, je m’en sers quand c’est possible, par exemple, j’ai fait équipe avec mon amie Leah, je sais pas si tu te souviens d’elle ?» Je m’interrompis quelques instants le temps qu’il me le confirme ou non. « Elle fait partie de l’Ordre côté moldu aussi. On a travaillé avec un sorcier pour débusquer une des balises anti-magies que le Blood Circle avait placé dans le quartier. Voilà, des petites choses comme ça pour le moment et c’est bien. Il faut dire que voilà, en tant que… » Je baissai le ton de ma voix, je n’aimais pas tellement le crier sous tout les toits, surtout en ne sachant pas qui nous entouraient. « Moldu, je n’ai pas vraiment de moyen de me défendre. Surtout si on veut rester sur des solutions pacifiques. » J’haussai les épaules, un peu dépité mais voilà où en était ma situation actuelle.
Le serveur déposa nos commandes pile au moment où je m’enquerrais de savoir ce que devenait Azrael. J’avais questionné Ludivine dernièrement sur son rôle au sein de l’Ordre et sur son boulot de chef de service mais je n’avais pas poussé très loin, ne voulant pas embarrasser Ludivine avec mes questions. « Mais c’est génial ! Cela doit être très intéressant ! » m’exclamai-je lorsqu’il évoqua son travail sur les sérums anti-magie. « Je connais des gens qui ont été touchés, pas cool. » dis-je simplement dans un murmure tout en lui intimant de continuer. Je fronçai les sourcils lorsqu’il évoqua l’armée moldue et je fouillai ma mémoire à la recherche de l’information : « Mhum, peut-être, cela ne me dit rien, désolé. » J’ajoutai : « Personnellement, je trouve ça super qu’il puisse exister des ponts comme ça entre médicomagie et médecine moldue, après tout même si ce ne sont pas les mêmes techniques, je trouve que c’est pertinent de savoir faire sans magie aussi non ? Imaginons une attaque où le Blood Circle prive tout le monde de magie, comment feront les médicomages ? » Véritable question rhétorique à laquelle je n’aurai probablement pas la réponse aujourd’hui. « Du coup, je comprends mieux que tu sois débordé. » dis-je. Je mordis dans l’un des pains au chocolat que nous avons commandé tout en réfléchissant. « En tout cas, je te remercie pour l’aide que tu nous as apporté fin novembre après… » Un blanc s’installa et, douloureusement, j’ajouta : « Après. » Je n’avais pas besoin de donner davantage de détails, il savait très bien de quoi je parlais. L’attaque de la maison de Ludivine avait été un grand choc pour moi. Un trop grand choc. « C’est pour ça que je viens ici, si tu te posais la question. » Mes mains s’entremêlèrent soudainement sous la table, un peu nerveux de me dévoiler comme ça. Mais ne voulant pas m’attarder, j’ajoutai rapidement : « Merci vraiment, je sais que ton soutien est précieux pour Ludivine. Surtout après… enfin, tu vois ce que je veux dire, n’est-ce pas ? » L'attaque de la maison de Ludivine et plus récemment, le fait qu'elle se soit prise une balle. Mon dieu, j'avais parfois l'impression que les rôles étaient inversés. Je m'inquiètais tellement pour Ludivine que cela en devenait maladif, oubliant parfois mes propres problèmes. ️ 2981 12289 0
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Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu'le temps s'arrête
Jonas & Azrael
Si depuis son retour en Angleterre et les retrouvailles avec Ludivine, Azrael avait eu l’occasion de retrouver certains de ses vieux amis liés à la jeune femme, Jonas était bien le dernier avec qui il aurait imaginé passer du temps. En effet, déjà à l’époque, il connaissait l’attachement de ce dernier pour sa cousine et lui-même s’estimait proche de l’adolescent, n’hésitant pas à répondre à ses questions sur le monde magique de son point de vue. Celui d’un jeune homme ayant baigné dans cet univers depuis sa plus tendre enfance. De nouvelles perspectives s’ouvraient à lui. Ainsi, en rompant brutalement avec Ludivine, il s’était douté de la réaction de sa famille et ses proches. Leur amour pour la demoiselle était si fort que la voir ainsi rejetée du jour au lendemain provoquerait très certainement une haine féroce envers sa personne. C’est du moins l’apriori avec lequel Azrael était resté, constatant au fil des retrouvailles que ça n’était pas toujours verdict à commencer par Soledad. Retrouver Jonas dans les couloirs de l’hôpital laissait donc planer le doute. Son attitude de fuite venant amplifier la crainte qu’il lui en veuille toujours en dépit des années. Certes Azrael avait apporté son aide aux deux Tallec suite à l’attaque de la maison de Ludivine mais il pouvait concevoir que les rancunes soient tenaces.
A la place de cela, et pour son plus grand soulagement, Jonas accepta de prendre un petit-déjeuner en sa compagnie. De quoi satisfaire la curiosité d’Azrael qui faisait déjà face aux questions du moldu. Sur ce point là il n’avait pas changé. L’instant de malaise de se retrouver « brutalement » dans les couloirs passé, le jeune homme était redevenu plus bavard. Un peu comme dans son souvenir bien qu’il semblait plus jovial qu’à l’époque. Point positif donc. Tout en se rendant à la cafétéria, le médicomage évoqua avec lui son rythme de gardes à l’hôpital. Une cadence infernale à laquelle il s’était habitué dès sa sortie de l’université de Poudlard. L’armée avait été formatrice à ce niveau. Entre les missions sur le terrain, l’état d’alerte constante qu’il fallait maintenir ou encore les permanences une fois rentrés au camp à assurer pour traiter les blessés et malades… Le retour à une vie de civile avait été compliqué à gérer. Un manque cruel d’adrénaline au quotidien qu’il compensait en s’activant sans cesse. Aujourd’hui c’était également pour fuir certains aspects de sa vie laissant à désirer. Comme quoi, Abi avait vu juste et surtout clair dans son jeu. Un bref rire échappa donc à Azrael au commentaire formulé par Jonas. Les médicomages qui manquent cruellement de sommeil ou se droguent pour maintenir des horaires surhumains n’était clairement pas un mythe.
Une fois attablés, son regard sombre se porta immédiatement sur les avants bras encrés de Jonas, ne pouvant s’empêcher de commenter la beauté de ses tatouages. « On m’avait déjà parlé de l’aspect addictif que peuvent avoir les tatouages oui… » Lui-même n’en avait pas mais de nombreux camarades d’armes s’étaient confiés à plus d’une reprise sur le sujet. Une façon comme une autre de détourner leur attention pendant qu’il soignait de nombreuses plaies extrêmement douloureuses sous le feu ennemi. « Vraiment ?! » Lâcha-t-il en haussant les sourcils. Sa surprise était authentique. Il faut dire que les conditions dans lesquelles il avait pu voir le corps de Ludivine n’avaient pas été spécialement propices à l’inspection détaillée. Son arrivée dans le service du dernier étage de l’hôpital pour commencer avec la peur viscérale qu’il lui soit arrivé quoi que ce soit puis la passion submergeante de leurs retrouvailles après la frayeur d’une mission désastreuse. Dans les deux moments, son attention avait été accaparée par d’autres éléments. « C’est mignon… » Commenta-t-il avec un très faible sourire laissant transparaître plus de tristesse qu’autre chose à la découverte du tatouage en question. Un aspect de plus de la vie de Ludivine dont il n’était pas au courant, passé à côté d’instants de vie qui pouvaient avoir une grande importance dans la construction de la sorcière. Fait compliqué à accepter quand ce déchirement intense rugissait encore en lui. Torturé entre cette envie de la voir, de renouer avec le passé et la terreur sourde qu’un jour cet autre en lui ne puisse l’atteindre. « Du moment que tu en as une pratique saine qui ne te cause aucun désagrément c’est l’essentiel. Le sport c’est un peu comme tout au final. Il faut se montrer raisonnable si on ne veut pas que ça se retourne contre nous. » Sujet bien plus familier à Azrael. Après tout, même s’il préférait ne pas le montrer, le sport était resté pour lui un exutoire. L’armée l’avait sculpté et l’habitude avait été prise, trop dur à éliminer malgré les heures intenses à l’hôpital. Moyen comme un autre de trouver un exutoire, tenir physiquement et surtout pousser ses limites encore et toujours plus loin.
Le « choc » de ses transformations physiques passées, Azrael embraya sur le parcours scolaire et professionnel de Jonas. Adolescent lors de sa rupture avec la jeune femme, il était curieux de découvrir vers quoi il s’était orienté. Sans grande surprise, étranger à une grande partie de l’univers moldu malgré son intérêt sincère pour ce monde qu’il avait fréquenté pendant longtemps, il ne comprit rien à ce que lui expliqua Jonas. « Tu me rassures alors ! » S’exclama-t-il tout en souriant. Au final c’était un peu comme côté sorcier. Il y avait parfois des branches de la magie qui échappaient à la majorité d’entre eux. Rien de bien étonnant que pour les moldus il en soit de même. Qui dit profession de niche, dit nécessairement avantage tactique, surtout avec un engagement dans l’Ordre du Phénix. A la mention de Leah, Azrael répondit quelque peu songeur. « Vaguement oui. » Il avait dû apercevoir quelques fois la jeune demoiselle mais s’ils avaient eu des échanges, ces derniers étaient probablement restés en surface, ne permettant pas à Azrael d’avoir un souvenir marqué. Avec attention il l’écouta, son visage d’ordinaire si solaire se renfermant légèrement. Le sujet de la guerre était toujours complexe à aborder. D’autant plus d’entendre comment Jonas vivait les choses de son point de vue de moldu. « Effectivement, le but n’est pas d’envenimer un conflit déjà bien présent. Les petites missions de ce type et votre travail de sensibilisation sur le terrain ça doit tout de même être pas mal de boulot surtout auprès d’un public qui n’est peut-être pas convaincu de base… Personnellement j’estime votre travail comme étant indispensable. J’ai connu cette ignorance quand j’étais plus jeune vis-à-vis des moldus et c’est primordial de pouvoir établir un dialogue afin de casser les mythes et idées reçues. » Façon détournée mais plutôt claire de parler de sa relation avec Ludivine à l’époque de Poudlard. Bien qu’il n'ait jamais adhéré aux discours haineux de son père envers les moldus, c’était bel et bien la jeune sorcière qui lui avait ouvert l’esprit. Son contact avait permis une puissante faille dans son système de croyances avant de tout faire voler en éclats, lui permettant même de découvrir une nouvelle façon de vivre sans magie. Fait inconcevable pour Azrael à l’époque.
Après avoir avalé une gorgée de son café, Azrael entama de répondre au jeune homme, évoquant bien sûr en premier son travail à l’hôpital. Fait dont il était forcément au courant mais approfondissant sur l’étude qu’il menait. « Ils sont probablement passés dans mon service alors. » Il en voyait passer du monde et même s’il disposait de médicomages compétents, Azrael avait un oeil sur tous les dossiers relatifs aux phénomènes de perte de magie. Un sujet de sécurité nationale à ce stade. « C’est vrai que c’est passionnant et en même temps ça pousse à explorer des aspects de la médecine auxquels on a pas l’habitude ici et surtout en tant que sorciers. » Confirma-t-il avant d’enchaîner. « Bonne question, oui ! 90% des médicomages seront perdus je pense principalement car cela ne les intéresse pas et qu’ils estiment la médicomagie être supérieure à la médecine. Un postulat avec lequel je ne suis pas d’accord et qui créé parfois des tensions avec certains de mes collègues malheureusement… » Combien de fois ses méthodes avaient-elles été critiquées par d’autres médicomages, infirmiers et chefs de service ?! Azrael ne comptait plus. Même s’il ne faisait pas attention aux attaques, continuant son travail, l’ambiance pouvait parfois devenir électrique. L’ancien soldat profita pour prendre une bouchée de son croissant, ses prunelles venant capter celles de Jonas quand il évoqua l’accident, le remerciant pour son aide. « Outre le fait que ça soit mon travail, c’est tout à fait normal Jonas. Je ne pouvais pas ne pas vous aider. » Dit-il non sans un maigre sourire à la douceur infinie. Il suffisait de voir la façon dont Jonas en parlait pour comprendre que son trauma était loin d’être apaisé. « Je comprends oui… Mieux vaut en parler à un psychomage qu’à un psychologue en plus. J’espère que celui ou celle que tu vois pourras t’apporter un certain soulagement. » La période n’était simple pour personne et si par son métier Azrael avait l’habitude qu’on se confie à lui, probablement la raison pour laquelle Abigail avait ressenti le besoin d’en faire de même au QG quelques jours plus tôt, il espérait sincèrement que Jonas trouve l’aide appropriée qui puisse lui convenir.
A la mention de Ludivine une fois de plus, ce fut au tour d’Azrael de légèrement se tendre. Dans un mouvement qu’il tenta de dissimuler pour un étirement de ses trapèzes, ses épaules se raidirent et il enfouit son regard sur la surface sombre du café. « J’essaie de faire au mieux compte tenu de la situation… » Entre le fantôme toujours très présent de leur histoire, depuis peu leur relation amicale à laquelle il avait fait une entorse par ce baiser et cette nuit partagée, son travail à l’hôpital, ses gardes au QG de l’Ordre et les séquelles liées à l’attaque de sa maison puis de cette mission catastrophique, ça faisait beaucoup à gérer en même temps. « Je suis tout de même soulagé de la savoir entourée par ses parents, Soledad et toi. Ça doit lui faire le plus grand bien de vous avoir et pouvoir se sentir ainsi soutenue. Tu as quelqu’un également, outre Ludivine et le psychomage, pour en parler ? » Azrael ne s’incluait pas volontairement tout simplement car il estimait ne pas mériter ce statut là. Déjà par ses récentes actions, fuyant toute forme de réelle discussion suite à leurs ébats qu’il n’assumait pas mais surtout car il savait ne pas être à la hauteur. Entre l’époque de leurs études à Poudlard et aujourd’hui rien n’avait changé. Il était plus vieux, avait connu de nombreuses expériences traumatiques et gravi les échelons professionnels mais au fond il restait le même homme rongé par cette voix macabre. Une tourmente dont il ne connaissait pas l’origine et tentait avec difficulté, de préserver ses proches. Ludivine la première. Il préférait sacrifier un futur et hypothétique bonheur avec la belle plutôt que de risquer qu’elle souffre par sa faute. Sacré paradoxe.
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Jonas Tallec
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Mar 11 Oct - 18:16
Jonas et Azrael Sainte-Mangouste, début mars 2021À treize ans, j'étais pressé d'voir le reste Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu'le temps s'arrête Je pensais réellement avoir davantage de difficultés à évoquer les souvenirs du passé avec Azrael mais il faut croire que mon naturel avenant est revenu bien plus vite au galop que je ne l’aurai imaginé. Évidemment, je n’avais rien contre Azrael en soit, il ne m’avait rien fait à moi, même si je demeurais méfiant. La séparation de Ludivine et du médicomage avait à l’époque fait couler beaucoup d’encre dans la famille et je me souviens encore à quel point cela avait difficile et douloureux pour ma cousine d’y faire face, même si elle disait le contraire. Je n’étais qu’un jeune adolescent et je me rappelle très bien des mots qui passaient sa bouche « tout va bien », « je vais bien », « ne t’en fais pas pour moi ». Autant de mensonges que j’aurai pu prendre pour argent comptant mais je savais tout autant qu’elle à quel point il était douloureux de renoncer à un être aimé, même si j’étais à l’époque âgé de seulement quatorze ans. Alors c’était étrange d’accueillir à nouveau Azrael dans ma vie et je crois que si j’accepte de le faire, c’est aussi parce que je sais que Ludivine et lui se refréquentent même si je ne sais pas bien à quel point, ni quelles sont leurs intentions respectives. Me concernant, je me suis toujours imaginé que Ludivine n’était pas en mesure de tourner la page parce que le chapitre de son histoire avec Azrael n’était pas clos et j’ignore si j’ai raison ou non. Quoi qu’il en soit, je ne suis pas assez curieux lol c’est faux pour oser poser directement la question alors je me contente de renouer quelques liens avec l’ancien militaire. Cela ne peut pas être mal, non ? Après tout, j’avais aussi envie de le remercier pour l’aide qu’il nous a apportés alors que nous étions dans un état de sidération intense après l’attaque de la maison de Ludivine. Depuis cette soirée-là, tout avait changé, plus rien n’était comme avant et je savais que mon existence n’était plus la même depuis que j’avais vu la mort de près et qu’elle m’avait à nouveau frôlé. Le service d’Azrael nous avait pris en charge et je savais qu’il avait tout fait pour qu’on bénéficie des meilleurs soins possibles ; en soi, je lui devais au moins ça.
Me voilà donc installé avec lui autour d’un petit-déjeuner, à échanger avec lui de la pluie et du beau temps. Les années avaient filé et nous avions beaucoup à rattraper ; je n’étais plus le jeune garçon qu’il avait quitté il y a de cela dix longues années. J’avais grandi, évolué, changé. Au fond, j’étais toujours le même, avec les mêmes défauts qui me collaient à la peau : beaucoup trop loquace, naïf, trop familier. Lorsque j’évoque avec lui mes changements physiques, il lance un regard impressionné sur la multitude de tatouages qui ornent désormais mon épiderme. Lorsqu’Azrael commente le fait que les tatouages peuvent être addictifs, je souris : « Le premier m’a été fatal. » Mes doigts touchent avec mélancolie les deux J gravés sur ma peau et je soupire doucement en repensant aux instants précieux que j’ai passés avec Jordan et qui me semblent désormais bien lointains. J’enchaîne rapidement sur le tatouage commun que Ludivine et moi partageons et Azrael hausse les sourcils, l’air surpris. « Cela fait quelques années maintenant. » Bien entendu, ils étaient séparés depuis bien plus longtemps que cela. À l’époque j’étais également plus petit et plus chétif. J’acquiesce lorsqu’il parle du danger d’une pratique sportive intensif. « Ne t’en fais pas, je sais doser. » Mieux maintenant en réalité, surtout depuis que Thalia est entrée dans ma vie et que j’ai besoin de davantage de temps le soir et que je ne ressens plus le besoin de combler mes soirées en passant des heures à la salle de sport. En plus de cela, maintenant que j’avais un vrai travail, mes journées étaient bien remplies et j’avais eu besoin de revoir mes priorités.
Sans trop de surprise, la conversation s’enchaîne sur mon parcours scolaire et professionnel. Il est vrai que j’étais encore au secondaire la dernière fois que nous nous sommes vus donc il y avait de quoi écrire un roman sur les années qui s’étaient écoulées depuis. En tout cas, Azrael semble être d’accord avec moi sur le fait que ma profession peut s’avérer être un atout pour l’Ordre du Phénix, tout comme mes connaissances sur les nouvelles technologies et les nouveaux moyens de communication. Étrangement, notre discussion qui se voulait plutôt légère prend soudainement une toute autre tournure alors que nous évoquons les conflits actuels entre nos deux communautés. Je pense deviner aisément la position d’Azrael à ce sujet, après tout, déjà à l’époque, il avait toujours démontré un intérêt et une ouverture d’esprit au monde moldu et à tout ce qui s’y rapportait. Au travers de ses paroles, j’apprends que cela n’a pas toujours été le cas et maintenant je le sais (même si je l’ignorais auparavant), le médicomage vient d’une famille de Sang-Pur, le genre de famille qui ne plaisante pas avec la pureté du sang et sur le fait que les moldus soient des sous-êtres. Évidemment, les mentalités évoluent et les personnes comme Azrael ou comme Thalia en sont la preuve vivante. « Il y a tant à faire. Je crois que je ne réalisais pas l’ampleur de la tâche avant d’intégrer l’Ordre. » avoué-je, dépité. Conservant tout de même un faible sourire, j’ajoute : « Mais on ne m’ôtera pas de la tête qu’à la base, on est sur des problématiques éducatives basées sur de fausses croyances, je suis d’accord avec toi. » Pour ma part, connaître Ludivine m’avait ouvert assez tôt à ce monde, au monde magique et je l’ai découvert avec un plaisir non dissimulé. J’adorais les histoires qu’elle me racontait sur Poudlard, sur les dragons ou encore sur le Quidditch.
Comme à mon habitude, je parle trop. Les sujets s’enchaînent et après avoir évoqué mon adhésion toute récente à l’Ordre du Phénix, nous parlons de balises anti-magie. Il est vrai qu’Hunter, Leah et moi avons tenté d’aider l’Ordre à ce sujet mais en débusquer une s’était avérée plus délicat que nous l’avions imaginé et Hunter avait été blessé. Heureusement, il s’était remis ; je passais de temps en temps à sa librairie pour m’assurer que tout allait bien et l’homme était sympathique. Lorsqu’Azrael suppose que certains de mes amis touchés par des balises sont passés par son service, je temporise : « C’est probable. » Abi peut-être, Eirian, c’était certain que non mais je garde ces informations pour moi, ce n’est de toute manière pas l’heure ni l’endroit d’en parler. La conversation dérive sur ce que la médicomagie et la médecine moldue ont en commun et à mon sens, chacun gagnerait à en connaître davantage sur les méthodes de l’autre communauté mais malheureusement, nous sommes bien loin d’un quelconque partenariat. « Je veux bien croire que tu fasses figure d’exception… Cela ne doit pas être si fréquent que cela d’avoir des collègues qui considèrent les deux pratiques comme étant complémentaires. » Je soupire longuement. C’est naze. Clairement. Je trouve cela dommage mais bon, les mentalités ne peuvent pas évoluer en si peu de temps malheureusement. Mais peut-être qu’un jour… C’est ce que j’espérais. Il y avait des médicomages comme Azrael, fort heureusement. En soi, lorsque j’ai su que c’était lui qui s’occuperait de nous après l’attaque, malgré l’ambivalence qui s’est installée en moi, j’étais rassuré. « Je te remercie quand même. » répété-je lorsqu’il m’informe qu’il lui aurait été impossible de ne pas nous aider. Je le conçois aisément. Mais si l’équipe d’Azrael avait soigné mes blessures physiques, les plaies de l’âme, quant à elles, restaient béantes dans ma poitrine même si je savais bien dissimuler les angoisses qui alimentaient mes cauchemars. « C’était un peu les raisons de mon changement de thérapeute… Celui que j’avais depuis des années était formidable. Tant que mes problèmes n’avaient rien de magique. » Je soupire et ma main vient nerveusement gratter le pli de mon jean. « Après ce qui est arrivé chez Ludivine, je pouvais plus. C’était prendre encore une fois un risque, j’ai parfois l’impression que je ne peux plus faire confiance à personne. » Et cette nouvelle réalité est d’autant plus difficile à accepter que je suis quelqu’un de plutôt naïf qui m’ouvre assez aisément aux gens, mais maintenant, ce n’était plus possible. Alors cette consultation psychomagique avec un thérapeute comprenant les enjeux que je pouvais rencontrer, c’était une bénédiction. « Il m’aide beaucoup. Je crois. » Au moins, avec lui, les résistances qui m’animaient avec mon ancien psychiatre n’avaient plus lieu d’être. L’aide est appropriée et cela me fait du bien.
Je regarde Azrael se tendre lorsque j’évoque Ludivine et je me demande s’il est inquiet pour elle ou si cela le dérange que je parle d’elle. Je n’en sais rien, je ne suis pas très doué pour lire entre les lignes alors je me contente de répondre à sa question. « Oui bien sûr, je pense qu’on essaye tous de faire comme on le peut. » Lorsqu’il demande si je suis bien entouré, j’acquiesce : « Comme tu l’as dit, on a notre famille. Je… Enfin, tu savais qu’ils m’avait adopté ? » Après tout, quand j’étais accueilli chez les Tallec, c’était sensé être provisoire. « Mes parents sont très présents. Les Velasquez aussi. J’ai mon amie Leah dont je te parlais tout à l’heure, on vit ensemble en colloc avec un autre garçon, on est très proche. C’est top. Et puis… » Je conserve le silence durant quelques instants mais ne peut empêcher un sourire amusé s’installer sur mes lèvres. Je fouille mon sac et place ma casquette Gryffondor sur ma tête : « J’ai une petite amie. C’est elle qui m’a offert cette casquette, elle était dans cette maison durant ses études à Poudlard. » J’ai toujours le cœur léger lorsque je parle de Thalia, elle aussi, c’est ma thérapie. « On est ensemble depuis quelques mois. » Je n’ai aucune idée de la raison pour laquelle je lui parle de tout cela, après tout, cela ne le concerne pas vraiment. Mais bon. Ouvrant une discussion clairement impersonnelle, mon côté curieux prend le dessus et avant que je ne puisse m’en empêcher, je demande : « Et toi ? Tu as une femme ? Des enfants peut-être ? » Allez hop, les pieds dans le plat. ️ 2981 12289 0
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu'le temps s'arrête
Jonas & Azrael
Si depuis son retour sur le sol anglais Azrael avait eu l’occasion d’expliquer à littéralement tous ses proches son parcours, Jonas était passé entre les mailles du filet. Après tout, à l’époque le jeune homme encore adolescent s’avérait principalement être le cousin de Ludivine. Un gamin attendrissant, avec qui il avait aimé échangé mais un ado avant tout. Le découvrir aujourd’hui jeune adulte fut un choc. Entre la carrure relativement impressionnante gagnée à grands renforts de séances de musculation probablement intensives et les tatouages, il y avait beaucoup à redécouvrir. Ludivine lui en avait certes déjà parlé à de rares occasions mais le revoir en personne faisait toute la différence. Le constat de l’évolution principalement physique du jeune homme passée, apprenant au passage un détail sur Vi qu’il n’avait pas remarqué, la question de son parcours éducatif et professionnel arriva bien vite. N’est-ce pas ce qu’il y a de plus « classique » quand on revoit quelqu’un pour la première fois depuis prêt de dix ans ?! Pour un féru comme Azrael de technologies moldues et autres curiosités de ce monde auquel il n’appartenait pas, en apprendre plus s’avérait fascinant. Dans un autre contexte, l’héritier déchu des Yaxley n’aurait pas hésité une seule seconde à bombarder le pauvre Jonas d’une multitude de questions mais l’environnement ne s’y prêtait guère. A vrai dire, même évoquer le climat politique ainsi que leur engagement mutuel pour l’Ordre du Phénix semblait délicat aux yeux d’Azrael.
Aux propos du moldu concernant son rôle au sein de l’organisation et le problème récurrent de l’éducation, le sorcier ne put qu’approuver par un long hochement de tête, pensif. D’une certaine façon, il comprenait la peur viscérale ressentie par les moldus envers la magie. Lui-même avant grandi dans un monde régit par cette dernière, l’éventualité de se retrouver privé de pouvoirs avait longtemps été terrifiant. Sans Ludivine, il aurait probablement été complètement perdu dans cet univers dont son père l’avait « protégé ». Tant de choses restaient à apprendre, découvrir et apprivoiser. Un peu comme pour les moldus qui réalisaient leur existence. Rien de plus normal que la peur face à l’inconnu. Voir son monde tel qu’on pensait le connaître, radicalement bouleversé pouvait effrayer, réveillant le besoin de protection inscrit en chacun. Mis à part l’éducation, Azrael ne voyait donc aucun remède miracle à cette guerre. En attendant, ça restait chacun pour soi, les deux camps tentant de se préserver l’un de l’autre. Son service avait été crée exclusivement pour ça. Traiter les sorciers victimes du Blood Circle et depuis quelques temps des balises anti-magie. Vaste sujet qui le passionnait. Un avis peu partagé au sein de l’hôpital. « Disons que dans le climat actuel, pratiquer une médecine non sorcière peut parfois être mal vu… L’avantage c’est que moi je mets en pratique ces connaissances là acquises sur le terrain pour traiter des blessures infligées par des moldus. Certains médicomages voient ça comme une vengeance. Défaire le mal causé par le Blood Circle avec des techniques de moldus. Apparemment c’est comme leur dire « même ça on sait mieux le faire que vous ». » Un profond soupir d’exaspération lui échappa après avoir pris une gorgée de café. « Je ne partage pas cet avis mais si ça peut m’éviter d’avoir à me justifier et juste faire mon travail, ils peuvent bien penser ce qu’ils veulent… » Dit-il en guise de conclusion.
Inévitablement, ils en vinrent à évoquer le fameux soir de l’attaque. Si Azrael tenta d’éviter au maximum le sujet, reléguant cela sur le compte d’un simple devoir de médicomage, Jonas semblait bien décidé à réellement le remercier. Un maigre sourire gêné au coin des lippes, il eut un petit hochement de tête avant d’aborder le traitement du traumatisme vécu par Jonas. Le savoir mal affectait le sorcier mais il préférait amplement s’arrêter sur cette question plutôt que de revenir sur le soir même de l’attaque. « Tu as complètement eu raison ! On a la chance d’avoir des psychomages de talent dont l’idéologie n’est pas polluée par des questions de pureté de sang et autre… Par les temps qui courent mieux vaut ne pas prendre de risques inconsidérés. » La question de confiance était centrale. Après tout, même au sein de l’hôpital les guerres d’idéologie faisaient rage. Rien de bien étonnant qu’un moldu comme lui se sente un peu perdu, incapable de savoir vers qui réellement se tourner. Par chance, le jeune homme était entouré, bien entouré même ! Son sourire déjà présent s’élargit quand Jonas évoqua l’adoption des Tallec. « Oui, bien sûr ! Ludivine m’en avait parlé. » Confirma-t-il avant que la surprise puis l’amusement ne fassent respectivement leur chemin sur ses traits en voyant une casquette Gryffondor recouvrir sa tête. Un pied dans les deux mondes. « Je suis ravi pour toi, tu dois en apprendre tous les jours ! » Certes il avait déjà eu Ludivine mais Azrael savait par expérience qu’on pouvait en apprendre bien plus par une petite amie. La jeune femme devait l’aider à appréhender ce monde d’une toute autre manière. Surtout si elle était une non née-moldue. Il n’eut pas le temps de poser cette question que Jonas lui lâcha une bombe à laquelle il ne s’était pas attendu. Grand naïf qu’il était, bien trop distrait par la nouvelle précédente.
Putain mais c’est pas possible ! C’est quoi leur problème à tous là ?! T’as pas de comptes à rendre ! Calme toi… Il prend simplement des nouvelles, rien de plus. J’y crois pas ! C’est de Jonas dont on parle. Et ? Et c’est le cousin de Vi, abruti ! Bien sûr qu’il veut savoir si t’es pas déjà en couple. Tu te fais des films… Bien sûr oui… Moi je me fais des films. Après Abigail qui t’a cuisiné l’autre jour, maintenant c’est au tour de Jonas alors qu’il SAIT que tu vois Vi de temps en temps. Et c’est moi qui me fait des films. Décidant délibérément de ne pas rebondir sur cette dernière remarque de la petite voix dans sa tête, Azrael retint comme d’habitude un soupir dès qu’il entrait en désaccord avec son alter-ego, comme très souvent au final. Son regard sombre vint se plonger sur la surface du café restant dans sa tasse, les propos d’Abigail résonnant à nouveau en lui. Finalement, après quelques secondes, un sourire revint illuminer ses traits, parfaite couverture sociale pour ne pas mettre dans l’embarras son interlocuteur et, au passage, ensevelir sous une fausse joie sa propre solitude. « Non, rien de tout cela. Le travail de médicomage est bien trop prenant. » Excuse parfaite. Après tout, il sauvait des vies tous les jours. Après l’armée c’était l’hôpital. Quand, par la barbe de Merlin, aurait-il pu avoir le temps de rencontrer quelqu’un ? « Entre l’étude clinique, le service que j’ai à ma charge, la permanence au QG de l’ordre… Ça laisse peu de temps pour le reste. » Avec un peu de chance, Jonas approuverait. A bien y réfléchir, il faisait un piètre potentiel compagnon pour Vi. Entre les hallucinations auditives, les pulsions malsaines, l’obsession pour son travail et la peur panique de blesser ses proches… Qui voudrait de lui ?! C’était mieux ainsi. Ludivine resterait au rang d’amie, une fois l’incident du mois de février passé, et quand il aurait suffisamment étouffé ses sentiments pour elle, Azrael pourra tenter de passer à autre chose. Oui, c’était bien mieux ainsi et ce pour tout le monde. « Ma vie sentimentale n'est franchement pas très intéressante. Toi en revanche, sortir avec une sorcière... C'est une née-moldue comme Ludivine ou... ? »
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Jeu 3 Nov - 20:55
Jonas et Azrael Sainte-Mangouste, début mars 2021À treize ans, j'étais pressé d'voir le reste Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu'le temps s'arrête C’était étrange. J’avais l’impression que ma dernière conversation avec Azrael remontait à hier tant j’évoquais avec lui avec une extrême facilité tous les pans de ma vie. Pourtant, cela faisait des années que nous nous étions pas vu ; je l’avais aperçu rapidement en novembre sans pour autant lui adresser la parole. Passer les premières minutes de gêne intense, j’étais à nouveau ce garçon curieux, bavard, voire logorrhéique qu’il était difficile de faire taire. Lorsqu’on me lançait sur un sujet que j’appréciais, il était difficile de m’arrêter et je le savais. Pour autant, je n’avais pas l’impression de monopoliser la parole puisqu’Azrael me répondait avec autant de vigueur et d’intérêt que je le faisais, ce qui rendait la conversation pour le moins stimulante et intéressante. C’était fascinant d’avoir des détails sur nos vies respectives, sur la manière dont nous avions grandi et évolué chacun de notre côté. Azrael était devenu quelqu’un d’important, dirigeant un service dans un des plus grands hôpitaux magiques d’Angleterre -si ce n’était le plus grand- et il avait vécu tant d’aventures afin d’y parvenir. C’était fascinant. De mon côté, évidemment, j’étais passé de l’adolescence à l’âge adulte -non sans mal-, traversant des épreuves qui m’avaient paru insurmontables mais à chacune d’elle, j’avais pu compter sur la présence rassurante de Ludivine. Elle avait toujours été là pour moi dans chacun de ces moments et j’avais désormais l’impression d’être devenu un homme bien, un homme sur qui elle pouvait compter elle aussi. Lors de notre escapade française en décembre, j’avais tenté de lui faire comprendre que je n’étais plus un petit garçon, que je n’étais plus l’ado esseulé et effrayé qu’elle avait connu à treize ans ; j’étais désormais un homme, même si j’avais encore mes faiblesses mais j’avais envie qu’elle sache que j’étais présente pour elle moi aussi, et qu’elle n’avait pas à tout me dissimuler parce qu’elle était l’aînée. J’avais pris de l’assurance depuis mon adolescence, c’était certain. J’avais évolué. J’avais changé. Azrael, qui ne m’avait pas vu depuis tant de temps, devait effectivement voir le changement radical.
Étrangement, rapidement, la politique actuelle anti-sorciers et anti-moldus vint sur le tapis. Je savais par Ludivine et d’autres membres de l’Ordre du Phénix qu’Azrael faisait aussi partie de l’Ordre, donc c’était sans crainte que je lui donnais mon point de vue à ce sujet. Évidemment, j’avais grandi auprès d’une née-moldue et j’étais moi-même moldu, sans aucun pouvoir. Ludivine m’avait offert le monde de la magie de la plus magnifique des manières mais je n’avais jamais nié qu’il y avait également des sorciers qui faisaient le mal. Comme certains moldus. J’avais du mal à comprendre comment on pouvait mettre tout le monde dans le même panier ; il y avait des pommes pourries partout. Mais en ce qui concernait la magie, les moldus avaient peur de ce qu’ils ne connaissaient pas, sans nul doute. Et la propagande du gouvernement de Kane n’aidait pas à ce sujet puisqu’ils en montraient uniquement les mauvais côtés. Les esprits les plus crédules y croyaient, malheureusement. Mais au sein même des sorciers, les divisions anti-moldues se faisaient de plus en plus entendre depuis l’avènement du Blood Circle. La paix acquise avec Harry Potter comme leader de l’Ordre du Phénix était révolu depuis maintenant des années et c’était avec une infinie tristesse que les moldus et sorciers qui œuvraient pour la paix entre les peuples voyaient les relations entre les deux communautés se dégrader, d’années en années. Heureusement, subsistaient des gens comme Azrael et moi. Je ne pensais pas faire grand-chose de mon côté, mais pourtant, je faisais partie de ces moldus qui avaient intégré l’Ordre pour aider les sorciers du mieux que nous pouvions. Et Azrael en faisait tout autant de son côté, notamment dans son travail, mais ce n’était pas toujours évident lorsqu’on pratiquait une médecine différente. « Ah oui… Je comprends ce que tu veux dire. C’est un peu débile. » dis-je sans faux semblant lorsqu’il me parla de ce que ses collègues pensaient de l’utilisation de la médecine moldue. « Du moment que tu soignes tes patients… L’avis des autres t’indiffèrent, c’est ça qui fait de toi un bon médicomage, j’imagine. Tu ne t’enfermes pas sur une seule technique. » J’approuvais plutôt ce choix, cela paraissait évident.
C’était l’une des raisons qui m’avaient également poussé à changer de psychothérapeute. J’étais plutôt satisfait de celui avec qui je travaillais depuis plusieurs séances et c’était plus facile pour moi maintenant d’être totalement honnête avec lui, sans avoir besoin d’offrir une quelconque résistance à la cure. Je faisais déjà beaucoup de progrès depuis que je n’avais plus besoin de mentir. « Oh tu te doutes bien que Ludivine avait déjà sélectionné les noms de ceux qui pourraient convenir… » dis-je un sourire aux lèvres. Si elle avait pu leur faire passer un entretien d’embauche pour s’assurer de leurs compétences, elle l’aurait probablement fait. En tout cas, me concernant, savoir que celui-ci était un sympathisant de l’Ordre du Phénix facilitait les choses. Je n’avais pas peur de ce que je pouvais dire, je n’avais pas peur d’être jugé, je n’avais pas peur, tout simplement. Fermant ce sujet, entraînant Azrael sur des conversations plus personnelles, j’évoquai avec lui mon adoption, mon histoire avec Thalia. « Merci beaucoup. » Et j’en apprenais aussi beaucoup à Thalia ! Étant une sang-pure, lorsque je l’ai rencontré, elle avait encore une vision très réduite de l’informatique, de la télévision, des technologies moldues. Maintenant, elle maniait les réseaux sociaux avec une aisance qui lui était bien particulière. L’élève apprenait vite. Posant à mon tour la question à Azrael, je me rendis compte immédiatement que c’était un sujet qui pouvait s’avérer délicat. Peut-être qu’il s’imaginait que je voulais lui faire passer un interrogatoire ? Je n’en savais rien. Cela m’était venu comme ça, d’un coup, je n’avais pas vraiment réfléchi. C’était aussi ma nature d’être aussi authentique. « Ah… Je comprends. Vous vous mariez pas entre gens du même milieu ? Tu sais comme les policiers avec les policiers, les avocats avec les avocats, les médecins avec les médecins, ça facilite tout le tointoin. » Ta gueule Jonas, me cria la voix dans ma tête alors qu’en plus de devenir indiscret, je devenais légèrement indélicat. Lorsqu’Azrael rebondit sur ma vie sentimentale, je me saisis assez facilement de l’opportunité pour changer de sujet. « C’est vrai que c’est atypique. En fait, pendant les premiers temps qu’on s’est fréquenté, je ne savais pas du tout qu’elle était sorcière !» C’était un souvenir qui m’arracha un sourire alors qu’en soit, cela n’avait rien de très drôle. Le soir où je l’avais appris, Thalia s’était faite renvoyer de Poudlard et elle était dans un état qui me serrait la gorge encore aujourd’hui. « Je l’ai rencontré dans le Londres moldu, à la salle de sport pour tout te dire. Je n’aurai jamais pensé qu’elle faisait partie de ce monde. J’avoue avoir été un peu naïf sur ce coup-là. » Idiot même. Cela serait un terme plus approprié. « Une femme de mon âge qui n’a pas de téléphone, ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille ! » dis-je en riant. « Donc non, ce n’est pas du tout une née-moldue. Au contraire. C’est… c'est une sang-pure ? Pure souche. » Je balayai d’un revers de main cette information qui n'était pas vraiment pertinente pour décrire Thalia. « Comme tu te doutes, elle n’est pas très attachée à la tradition familiale. Je l’ai présenté à Ludivine, il n’y a pas eu de red flag.» dis-je en plaisantant. Puis, je fronçai l’un de mes sourcils et je me dis que je ne risque à rien à lui fournir cette information. « Peut-être que tu la connais ? Elle fait partie de l’Ordre elle aussi. Elle s’appelle Thalia Carrow. » De mémoire, Azrael faisait partie de ces grandes familles de sorciers lui aussi, du même genre de celle de Thalia. « Heureusement qu’il y a des gens comme elle et toi, pour faire évoluer les mentalités aussi dans les anciennes et grandes familles sorcières. » Je demeurai pensif. « En tout cas, j’ai dû lui apprendre à se servir d’un smartphone et je peux te dire que c’est une excellente élève qui apprend très vite ! » Thalia, je l’aimais. C’était aussi simple que cela, le sourire niais qui était né sur mon visage depuis que j’avais commencé à parler d’elle ne dissimulait pas vraiment les sentiments que j’éprouvais à son égard.
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu'le temps s'arrête
Jonas & Azrael
Si aujourd’hui sa relation avec Ludivine était des plus platonique et sans ambiguïté, enfin l’incident de février et leur rapprochement charnel mis de côté, renouer avec le passé s’avérait toujours quelque peu inconfortable pour Azrael. Bien qu’heureux de retrouver certaines personnes ayant fait partie de sa vie à une époque, elles lui évoquaient toutes principalement sa relation passée avec celle qu’il voyait pendant longtemps devenir son épouse. A présent, tous les êtres ayant gravité dans l’existence du jeune homme et provenant de la vie de Ludivine semblaient revenir au galop. Sans surprise, tôt ou tard, le sujet sensible les ayant à l’origine unis atterrissait inévitablement sur la table. Bien souvent de façon fracassante. Ça n’était qu’une question de timing. Inévitablement, après s’être installé avec Jonas à cette table de la cafétéria de l’hôpital, Azrael s’était posé la question. Combien de temps discuteraient-ils de tout et de rien, à découvrir ce qu’était devenu l’autre avant que le sujet de Ludivine ou de sa propre situation sentimentale ne revienne sur le tapis. Si après quelques échanges la mention de la fameuse nuit de novembre était arrivée, Azrael avait préféré très rapidement éluder tout cela, reléguant ses remerciements au rang de « non nécessaires » histoire de pouvoir s’engouffrer corps et âme dans un débat plus prenant comme la pratique de la médicomagie dans un monde en guerre. Voilà de quoi le tenir en haleine et potentiellement durer des heures. Enfin, si Jonas avait été du même milieu. Azrael pouvait lui expliquer en long en large et en travers sa pratique, les freins auxquels il faisait face ou bien encore les conflits internes de l’hôpital, ça n’était qu’aborder le sujet en surface. Un peu comme si le moldu avait voulu se plonger dans la question des nouvelles technologies et le développement informatique. « J’essaie du moins. Selon moi en médecine il faut garder l’esprit ouvert et surtout rester humble. On découvre des choses nouvelles tous les jours alors garder des certitudes me semble mortifère. Après, je reste discret, je rentre pas en conflit et j’essaie de bien faire mon travail pour pas trop attirer l’attention dans ma direction et éventuellement me faire virer… » Dit-il avec un léger sourire partagé entre amusement et résignation. Avoir un directeur d’hôpital membre du conseil mais surtout Mangemort n’était clairement pas bon signe pour l’inclusion des pratiques et la prise en compte des technologies moldues.
Bien heureusement, des médicomages et psychomages comme lui, membres de l’Ordre du Phénix ou tout simplement neutres sans aprioris aucun exerçaient toujours au sein de l’hôpital, accueillant des moldus investis dans la défense de la cause sorcière. Si la possibilité que certains traitres puissent sauter sur l’occasion afin d’infiltrer l’établissement s’avérait une éventualité à ne pas prendre à la légère, Azrael savait que ça ne pouvait pas être le cas de Jonas. Ses amis mentionnés juste avant, il se permettait d’en douter mais pas lui, pas le cousin de Ludivine. Un petit sourire attendri vint habiter un instant ses traits quand il fit mention de la jeune femme et sa sélection assidue, préférant taire les nombreux noms qu’il avait lui-même fait parvenir à son ex petite amie juste après l’attaque. Si l’héritier déchu des Yaxley s’était évertué à suivre de loin la belle, lui fournissant une multitude d’oursons réconfortants, potions de sommeil et nombreux conseils pour gérer le stress post-traumatique, il avait insisté afin qu’elle voit un psychomage. Savoir qu’elle avait eu le même processus avec Jonas l’étonnait guère, c’était même du Ludivine tout craché. Très vite, son sourire s’élargit un peu plus à la mention de cette relation qu’entretenait le jeune homme avec une sorcière, ancienne Gryffondor donc potentiellement très dynamique et à l’esprit ouvert. La crainte de voir le sujet se retourner contre lui semblait bien loin à présent, de quoi le faire tomber un peu de haut quand Jonas lui retourna la question afin de savoir où il en était dans sa vie à ce stade. Habitué à mentir dans ce domaine, Azrael donna la parfaite excuse du travail prenant pour se débarrasser en vitesse de la question.
A la remarque de Jonas, Azrael ne put s’empêcher de lâcher un petit rire franc et amusé. Tout serait tellement plus simple si les relations marchaient comme ça. Les médicomages entre eux et ainsi de suite. L’excuse du boulot prenant en serrait moins une pour ne pas voir sa moitié en revanche… C’était bien là que ça coinçait au final. « J’imagine que ça peut faciliter les choses parfois oui. Cela dit je ne sais pas qui pourrait me supporter au travail et en dehors. » Dit-il non sans un large sourire. Si Azrael paraissait toujours jovial et prêt à venir en aide à son prochain, il possédait une rigueur sans pareille parfois lourde à endurer au quotidien. Bien loin du cliché du chef de service tyrannique incapable à satisfaire, l’héritier déchu des Yaxley attendait une implication presque aussi intense que la sienne de la part de ses pairs. Pas toujours simple quand, comme la plupart des gens normalement constitués, on veut avoir un semblant de vie sociale en dehors de l’hôpital. L’établissement était son refuge, son excuse parfaite pour justifier le manque de relations criant, l’absence de partenaire à son bras ou les longues heures supplémentaires passées dans les laboratoires ou entre les murs de son bureau. Heureusement pour lui, le sujet de la petite amie de Jonas était la distraction idéale. Parfaite excuse pour parler de tout sauf de son célibat et également de Ludivine… Car oui, il se doutait bien que la question impliquait plus ou moins directement la cousine du jeune homme. A en juger par le monologue dans lequel se lança le moldu, Azrael avait visé juste. Une sorcière sous couverture, du moins qui n’expose pas directement sa nature (comment lui en vouloir en même temps…), sang-pur, qui avait passé le « test » Ludivine, une Carrow en plus membre de l’Ordre. Tant d’informations qui lui extirpaient un sourire, un haussement de sourcil puis un hochement de la tête. « Entre sang-purs on se connait tous plus ou moins directement oui… On a pas le même âge mais j’ai entendu parler d’elle. » Azrael préféra garder pour lui le scandale entourant la jeune héritière Carrow qui avait atteint ses oreilles lors d’un repas en famille, ayant été lui-même exclu de toutes les soirées mondaines de la haute société sorcière. Après tout, si Jonas n’était pas au courant, ça n’était pas à lui de le lui apprendre mais bien à Thalia. « Je ne l’ai encore jamais croisé à l’Ordre mais effectivement j’ai cru comprendre que ses convictions étaient plus inclusives que la grande majorité des sang-purs. Après, pour la plupart il s’agit d’ignorance pure et dure. J’ai moi-même passé quatorze ans sans connaître l’existence des téléphones portables, télévisions, voitures et autres objets que toi tu considères normaux. » Un léger sourire un peu nostalgique traversa ses traits à un souvenir spécifique avant de s’évanouir, laissant place à une certaine tristesse clairement notable. Ses prunelles sombres errèrent un instant sur le fond de sa tasse vide avant de revenir se poser sur la silhouette de Jonas, forçant un sourire peu naturel. « Je me souviens de la première fois que j’ai vu un balais « normal » dans les mains de ta tante. J’étais ultra impressionné que Ludivine rapporte ce type d’objet chez ses parents, je voyais pas l’utilité qu’ils pourraient en faire. Quand j’ai compris que c’était pour nettoyer le sol, ça m’a vraiment choqué et déçu en même temps. Y a des choses comme ça qui, pour un sorcier sang-pur, semblent inconcevables sans la magie. Chez moi c’était soit les elfes de maison qui s’occupaient de ça soit en un tour de baguette le sol était propre. Cela dit, que Thalia soit curieuse et s’y intéresse c’est clairement bon signe. » Conclut-il avec cette fois-ci un sourire un peu plus marqué et sincère. « Je suis sûr que vous allez mutuellement beaucoup vous apporter et grandir ensemble. » La perspective qu’il puisse exister au moins une Carrow du « bon » côté était rassurant car son oncle Mangemort à la tête de l’hôpital et son cousin semblant suivre son exemple ne relevaient clairement pas le niveau.
(c) DΛNDELION
Jonas Tallec
INRP
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Lumos Je rp en : Chocolate Mon allégeance : Ordre du phénix, côté Moldu
Mar 22 Nov - 22:45
Jonas et Azrael Sainte-Mangouste, début mars 2021À treize ans, j'étais pressé d'voir le reste Aujourd'hui, j'aimerais mieux qu'le temps s'arrête Échanger avec Azarel, c’était comme rouvrir des pans du passé. Les souvenirs de mon adolescence remontaient à la surface de manière si vives dans ma tête que je n’avais pas l’impression que de nombreuses années s'étaient écoulés depuis notre dernière conversation. Et pourtant, c’était le cas. Le temps semblait soudainement s’être arrêté sur cette parenthèse enchantée et j’étais ravie de découvrir à quel point rien ne semblait véritablement avoir changé. Nous avions grandi, pour ma part j’avais évolué j’avais mûri ; Azrael semblait égal à lui-même et j’étais étonné de voir à quel point il demeurait l’homme que j’avais connu. Il était celui dont je me rappelais dans mes souvenirs. Il apparaissait tout aussi passionné par son travail que par ses études en médicomagie. Il y avait des choses qui ne changeaient pas, même à l’épreuve des années. En soit, c’était plutôt rassurant pour quelqu’un comme moi qui manquais de stabilité ces derniers temps. J’avais l’impression de raccrocher les morceaux et la toile de ma vie prenait davantage sens. Azrael semblait ravi d’échanger avec moi de choses plutôt banales comme de son emploi et je devais l’avouer, il était devenu quelqu’un d’important. Diriger un service n’était pas donné à tout le monde et les échos qui étaient parvenus à mes oreilles semblaient justifier la place qu’il occupait. Il était brillant et consciencieux dans son travail et l’hôpital avait de la chance d’avoir un médicomage comme lui. « Je comprends ce que tu veux dire. Tant que tu parviens à faire ton job et que ça bénéficie aux patients, tout est ok. » C’était un constat simple que je faisais là ; pour moi peu importait la médecine moldue ou la médicomagie, du moment que le patient était soigné, cela n’avait pas une réelle importance à mes yeux. Malheureusement, tous ne pensaient pas comme cela. C’était ainsi. Personnellement, du moment qu’on m’autorisait toujours à poursuivre mes soins ici, j’étais prêt à accepter que chacun ait ses méthodes. Le psychomage que je voyais apparaissait tout à fait ouvert et tolérant sur ces questions, ce qui me permettait quant à moi de bénéficier du meilleur accompagnement possible. C’était ce qui importait véritablement.
Après avoir évoqué assez longuement nos évolutions professionnelles, la conversation se dirigea vers des questions d’ordre plus personnelles. Nos vies sentimentales. La mienne était un tantinet compliquée ces dernières années. Jordan m’avait brisé le cœur il y avait de cela plus de deux ans et j’avais mis des mois à m’en remettre (si jamais c’était vraiment le cas). Thalia m’avait aidé à passer à autre chose, à me reconstruire, à me rendre compte que l’intérêt que je lui portais n’était pas aussi fort que l’amour que j’avais pour elle. Cela avait été des moments difficiles mais cela valait le coup car sans tout cela, peut-être que je n’aurai pas Thalia dans ma vie en ce moment et sa présence était une véritable lueur d’espoir, un soleil au milieu de ma vie qui pouvait s’avérer chaotique, surtout ces derniers mois. Azrael ne semblant pas avoir envie de s’épancher sur ses propres relations, je parlai alors de ma petite amie, lui donnant davantage de détails. Certes, une relation entre un moldu et une sorcière par les temps qui couraient, cela n’était pas de tout repos. Mais grâce à Ludivine, j’étais armé face à tout cela et Thalia était le genre de personne qui ne ferait pas de mal à une mouche (sauf si la mouche en question est grande, blonde et s’appelle Helios) ; notre relation était la meilleure chose qui me soit arrivée ces derniers temps. Cela n’avait pas été facile de lâcher prise, d’accepter de s’abandonner à l’autre, de faire confiance. Au début, je voulais me protéger ; j’avais peur de souffrir. Mais j’avais aujourd’hui suffisamment d’éléments pour imaginer un avenir auprès d’elle. C’était ce que je désirais et j’espérais ardemment l’obtenir. « Je me doutais que tu verrais peut-être qui elle est, au moins de nom. » Les sorciers et leurs manières aristocratiques… Le nom des Carrow défrayait souvent la chronique ces derniers temps. Le renvoi de Thalia, son bannissement de la famille, la nomination récente du nouveau directeur de l’hôpital… «Puis tu dois bien connaître un autre membre de sa famille, j’imagine… » Je pris un air contrarié et ne pensai pas avoir besoin d’en dire davantage pour qu’il comprenne où je voulais en venir. De ce que je savais de lui, il était Mangemort donc probablement à l’exact opposé de ce qu’était Azrael. « Je te rejoins sur ce point, la plupart vivent en vas-clos et n’ont aucune conscience du monde extérieur ni de la manière dont nous, les moldus, nous vivons. » Ce n’était pas un reproche, seulement un constat. La vie était différente pour ces personnes. Et j’espérais montrer, grâce à ma présence au quartier général, que nos existences n’étaient pas aussi éloignées que ce qu’ils imaginaient. Azrael semblait avoir un très bon exemple en tête et son anecdote me dit rire tandis que j’avalais mon café d’un air distrait. « C’était une autre époque, maintenant on a des aspirateurs, ce sont comme des balais magiques et ça aspire tout seul, c’est vraiment moins fatiguant ! » Lorsqu’Azrael évoqua la manière dont Thalia et moi devions beaucoup nous apprendre mutuellement, je perçus son sourire et je ne pus m’empêcher mes lèvres de s’étirer à mon tour. « C’est vrai. » Je faillis l’essayer échapper que je l’aimais mais ma pudeur m’en empêcha. C’était déjà pas évident pour moi de l’avouer à ma petite amie, donc à l’ex-copain de ma cousine… « J’aime bien l’idée qu’on déjoue les pronostics sur la durée des couples mixtes dans un contexte politique comme le nôtre. » La conversation s’éternisa un peu jusqu’à ce que le BIP de ma montre me ramène à la réalité. Je pris ensuite congé d’Azrael en finissant par lui dire que j’avais été ravi de le revoir. C’était passionnant de constater à quel point les relations humaines pouvaient s’avérer compliquées. Si au début de notre discussion, j’étais inquiet et j’avais cherché à fuir, je me rendais maintenant compte à quel point un simple échange d’une petite demi-heure pouvait suffire pour raviver un lien que je pensais éteint à jamais.
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...