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N'écoute que moi, car de toutes les manières, partout le mal guette sur Terre || SOLY VII :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Sofiane Rasak
Sofiane Rasak
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Mer 2 Fév - 21:13
Partout le mal guette sur Terre
SOLY VII - Février 2021 - Dans une forêt

Installé dans l’un des bureaux du Blood Circle, quadrillant la zone de recherche sur une carte de la région correspondant à l’Epping Forest, Sofiane réalise des croix aux endroits indiqués par un des autres membres du Blood Circle travaillant dans la police qui avait pu lancer une recherche sur les dernières ondes émises par le téléphone d’Ambrose, restreignant les recherches à un secteur d’environ trois kilomètres. Traçant quelques cercles pour limiter la zone en fonction de l’ordre de mission qu’Ambrose avait reçu une semaine plus tôt, Sofiane soupire et ses mains viennent gratter furieusement la peau entre son bras et son coude, celle-ci est à vif, symbole de la nervosité qu’il s’assaille depuis le début de la semaine. Sofiane n’a plus reçu de nouvelles de son ami depuis 8 jours. Sofiane sait qu’il était en mission de repérage pour le Blood Circle, une mission à laquelle il aurait dû participer d’ailleurs, mais pris par un impératif à son travail, il avait dû décliner. Ambrose était donc parti seul. Si Sofiane ne s’en était pas inquiété outre mesure, après tout, ce n’est pas la première fois qu’il faisait cavalier seul, ne le voyant pas revenir et n’ayant aucun signe de vie de lui, l’inquiétude l’avait gagné rapidement. Suffisamment pour qu’il écrive un SMS à Charly, probablement la seule personne qu’Ambrose était susceptible de contacter, en dehors de lui. Il s’était véritablement affolé en voyant la réponse de Charly, qui, comme lui, n’avait aucune idée de l’endroit où il pouvait être. N’en pouvant plus d’attendre, ne sachant plus comment réagir, il était passé de l’inaction à l’action. Immédiatement. Les trois jours qu’il vient de vivre ont été très éprouvants, très nébuleux : Sofiane, dans un état proche de la sidération, a fait appel à ses quelques contacts au Blood Circle, demandant de l’aide. Rien n’était normal dans cette situation et Sofiane n’avait pas envie d’attendre que son téléphone ne sonne pour qu’on lui dise qu’Ambrose avait été retrouvé dans un fossé. L’attente du bornage de son téléphone avait été décisif afin de ne pas chercher à l’aveuglette. Après tout, l’Angleterre est vaste. Il n’a pas dormi normalement depuis des jours. Cette attente avait occasionné chez Sofiane une angoisse insurmontable, une angoisse qu’il a dû canaliser dans la douleur, plaquant une lame froide sur ses avant-bras, lacérant sa peau, faisant couler le sang, scrutant l’hémoglobine ferreuse tâcher ses vêtements. Une par jour d’attente. Son désir de se faire mal, comme une supplication, comme une tentative de se racheter auprès d’Ambrose, c’est son absolution. Il aurait du être avec lui, voilà ce qu’il se répétait tel un mantra alors que la lame s’enfonçait dans sa chair et que la douleur irradiait tout son être. Celle-ci lui apporte un réconfort certain, la constante. Une douleur, c’est constant, fiable. La douleur est vive, puis elle s’atténue au fur et à mesure que les heures passent ; c’était simple, facile. On peut recommencer facilement. C’est ce qui lui a permis de tenir jusqu’à ce qu’il ait les infos qu’il nécessitait.

Paré pour aller lui-même investiguer à l’endroit où il a disparu sans en avoir l’autorisation, il avait pris ses dispositions. Son large sac de sport contient diverses armes à feu, des balises antitransplannages, des couteaux et des grenades. Il avait déjà sanglé son revolver à sa ceinture, tout comme son arme blanche favorite. Tout était prêt pour l’expédition. Alors qu’il s’apprête à partir, son téléphone vibre et il fronce les sourcils en voyant le nom de Charly s’afficher. En proie à un doute ultime, ne sachant pas s’il doit la prévenir de ce qu’il s’apprête à faire, il prend sa décision en lui disant qu’il arrive chez elle. Au moins pour lui expliquer ce qu’il a découvert et ce qu’il sait. Et étant donné la disparition d’Ambrose, ce n’était peut-être pas inutile que quelqu’un sache qu’il partait exactement à l’endroit où il avait disparu. Probable que Charly n’en ait rien à foutre de lui, surtout après leur dernière « discussion » mais elle ne se fichait pas d’Ambrose et Sofiane le sait. L’homme était leur point de repère à tous les deux, leur accroche, leur ancre. C’est par son biais qu’ils se sont rencontrés.

Sofiane sort du quartier général du Blood Circle et se dirige vers sa voiture. Une voiture simple, modeste, passe-partout. Ce qu’il fallait pour ce type de périple. Ne pas se faire remarquer. Posant son sac et son manteau sur la banquette arrière, il prend la direction de l’appartement de Charly, sans se rendre compte que celle-ci ne lui avait jamais fourni officiellement son adresse. Encore l’une des manifestations comportementales inhérentes à la personnalité de Sofiane, il exerce son besoin de contrôle dans tous les aspects de sa vie, celui-ci en faisait partie. Il roule dans un silence de mort, le visage fermé, les yeux fatigués par les nuits agitées qu’il vient de passer. Son regard est sombre lorsqu’il s’arrête devant Charly, reconnaissant sa silhouette entre mille. Il déverrouille les portes et elle s’assoit côté passager alors qu’il éteint le contact. Il lève les yeux vers elle et déclare, même si elle doit s’en douter : « Ambrose a disparu. » Cette réalité, aussi difficile soit elle à dire à voix haute, lui fait l’effet d’une bombe. Sofiane a peur, il est tourmenté, il est perdu. Sa nervosité semble s’échapper par tous les pores de sa peau alors qu’il gratte encore la plaie qui s’infecte dans la commissure de son coude. Il passe ses doigts sur les lacérations qu’il s’est faites lui-même sur l’avant-bras ; la douleur physique vaut mieux que la douleur de l’âme. « Il est jamais rentré de sa dernière mission. » Il attrape la carte qu’il avait posé avec le sac et la lui montre : « J’ai quadrillé le secteur de recherche où son téléphone a émis pour la dernière fois, j’ai une zone d’environ trois kilomètres. » La zone est grande, vaste. C'est une forêt s'étendant sur plusieurs hectares, il a déjà repéré les sentiers qui y mènent. Le jour décline déjà mais Sofiane préfère y aller de nuit quand même, pour dissimuler ses traces et être plus discret. Et surtout, il ne  peut plus attendre. Il soupire et dit : « Je vais te partager ma localisation en direct. » dit-il en prenant son téléphone et en lui envoyant sa position. « Si t’as pas de nouvelles de moi d’ici demain matin, préviens les membres qu’une autre personne a disparu dans ce secteur. » Lui faisant un signe de main pour la congédier, il rallume le moteur, prêt à partir dans l’expédition qui marquera sans doute un tournant dans sa vie. Sans Ambrose, Sofiane n’a plus de repères, il est désemparé, seul, désespéré. L’espoir de le retrouver s’amenuise à chaque instant qui passe et il n’y a plus une seconde à perdre.
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Dim 6 Fév - 20:51


N'écoute que moi, car de toutes les manières, partout le mal guette sur Terre
Soly VII


Ambrose… Je ne comprenais pas son silence. Depuis plusieurs jours, je n’avais pas eu de nouvelles de sa part. Cela n’avait rien d’habituel. Même lorsqu’il partait en mission, nous avions toujours échangé quelques messages. Ce n’était pas le mec le plus bavard de mon entourage, mais depuis que nous étions enfants, j’avais souvent eu le don de parler pour deux et il s’en accommodait. Même Sofiane que j’évitais comme la peste depuis plusieurs semaines m’avait écrit pour me demander si j’avais des nouvelles. Cela m’avait inquiétée encore plus. Ce n’était clairement pas le genre d’Ambrose. J’avais tenté de l’appeler une énième fois, mais depuis hier, je tombais sur son répondeur et l’accusé de réception de mes sms n’indiquait même plus qu’il était au moins distribué. Son portable ne semblait plus avoir de batterie.

Assise dans mon canapé, je mordille ma lèvre inférieure, tentant de trouver une raison au silence de mon ami d’enfance. Le coeur serré, je lâche un soupir et écris à Sofiane afin de savoir s’il a des nouvelles depuis la dernière fois. J’espère fortement qu’il me répondra par la positive. Je n’ai jamais été une grande pratiquante, mais je me surprends à prier intérieurement pour qu’il ne lui soit rien arrivé. La sonnerie de mon iPhone et moon myocarde s’embrase en lisant les premières lignes. Toujours rien… Ce n’est pas possible. Sofiane indique qu’il arrive chez moi dans quinze minutes. Je mets de longues secondes à répondre. Bordel. Je ne lui ai jamais donné mon adresse… Je tente de passer outre ce constat qui me fait encore une fois légèrement peur. Avoir été ainsi épiée par Sofiane m’a marquée. Je suis restée dans mon appartement deux ou trois jours suite à cela, posant quelques jours de congés pour ne pas avoir à sortir. Finalement, j’avais bien dû retourner dans le monde réel, mais mon regard cherchait régulièrement si Sofiane n’était pas sur un toit, caché, pour mieux me surveiller. Ce réflexe commençait à s’estomper, mais je devais avouer que découvrir qu’il savait où j’habitais était terrifiant. Je ne comprenais pas quand quel but il oeuvrait. Parce qu’il avait peur pour moi disait-il. Ou était-ce tout simplement un fou furieux qui s’astiquait en regardant les photos qu’il avait prises de moi ?

Je secouais la tête et mettais mon portable en charge le temps d’aller prendre une douche rapide et de me changer. J’enfilais une tenue confortable pour crapahuter, car de son message je comprenais qu’il partait à la recherche d’Ambrose et cela ne se ferait pas sans moi. J’accrochais mon arme grâce au harnais par-dessus mon débardeur et mettais mon sweat. Je n’étais pas équipée comme je pouvais l’être quand on passait par le QG du Blood Circle, mais tant pis. Mon taser dans une poche, j’attachais mes cheveux et descendais au bas de mon immeuble. D’une, je ne voulais pas Sofiane voit mon appartement même s’il devait connaître l’étage et le numéro de la porte, et de deux, car je comptais bien partir avec lui. Il arrive quelques minutes après et je grimpe dans son véhicule. Son odeur m’envahit et me perturbe, mais je prends sur moi. Je suis là pour Ambrose. Qu’importe mes travers avec le Syrien pour le moment. Nos regards se croisent et il se met à parler. De nouveau, je me mords la lèvre inférieure quand il énonce tout haut ce que je redoutais. Je me triture inconsciemment une peau autour de l’ongle de mon pouce, dans un geste nerveux. Je ne suis pas la seule à être dans cet état. Je sens bien que l’ancien soldat n’est pas en reste. Je me penche pour regarder la carte. Trois kilomètres… Cela me semble énorme pour le retrouver. Mon téléphone vibre dans ma poche alors qu’il me dit qu’il va me partager sa localisation. Je l’observe tandis qu’il me fait signe de sortir de la voiture.

Je secoue la tête en l’observant et au lieu de l’écouter, j’attrape la ceinture de sécurité et m’attache. Je ne le regarde plus, fixe le par-brise. « Démarre Sofiane, je ne descendrai pas de cette caisse. » Quelques secondes passent et devant son inaction, je finis par me tourner vers lui, mes prunelles azurées s’enfoncent dans l’ombre des siennes. « Je connais Ambrose depuis que j’ai quatre ans. Tu diras ce que tu veux, mais je viens. Si tu souhaites me virer de ta voiture par la force, vas-y. » Je le défis du regard avant de reprendre sans lui laisser le temps d’en placer une. « Tu m’as assez déçue comme ça, n’en rajoutes pas… » Je ne lâche pas ses yeux, prête à le voir sortir de la voiture pour en m’en jeter à l’extérieur. Quand il a une idée en tête le Rasak, c’est compliqué de la lui mettre ailleurs.

Quand enfin le véhicule démarre, je fixe la route à travers la vitre sur laquelle j’appuie ma tempe. Je cherche à contrôler ma respiration pour retrouver mon calme. Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il m’attend. La dernière fois que je suis allée dans une forêt pour le Blood Circle, j’avais failli me faire bouffer par un loup-garou. Je jette un regard au ciel en touchant instinctivement mon épaule marquée de cicatrices. La lune n’est pas pleine ce soir… c’est déjà ça. « Tu as trouvé son ordre de mission ? » demandais-je pour mettre fin au silence pesant et savoir à quoi nous allions nous confronter.

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Lun 14 Fév - 10:06
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SOLY VII - Février 2021 - Dans une forêt
L’incertitude. Sofiane n’a jamais aimé ça, il aime que les choses soient claires, définies, sans ambigüité. Lorsqu’il n’a pas eu de nouvelles d’Ambrose après sa mission, il ne s’est pas inquiété outre mesure. Parfois, il fallait du temps pour redescendre sur terre, pour reprendre une vie ordinaire, comme si de rien n’était. Certains avaient besoin de cet espace de soupape. Sofiane non, il tuait, il retournait bosser la minute d’après, il n’y avait aucune différence ; c’était un continuum plaisant dans lequel il aimait se plonger. Mais Ambrose ? Ce n’était pas dans ses habitudes de disparaître ainsi sans donner la moindre nouvelle. Sofiane aurait très bien pu ne pas s’en formaliser si Charly avait reçu de sa part un message ou un quelconque signe de vie. Lorsqu’elle lui a dit que ce n’était pas le cas, Sofiane a compris que quelque chose clochait réellement. La relation privilégiée qu’Ambrose entretient avec Charly depuis leur enfance a toujours prévalu sur tout le reste et il n’y avait aucune raison objective à son absence de réponse, sauf si… Mais Sofiane ne l’envisage pas. Il ne peut l’imaginer. Il préfère pour une fois, demeurer dans le flou car ce flou lui permet de se mobiliser et de prendre les décisions qu’il faut pour mener à bien les recherches : borner son téléphone, retracer son itinéraire, délimiter les zones de recherche. Sofiane avait besoin d’avoir l’esprit clair mais les manifestations somatiques sur son corps étaient bel et bien le reflet de son angoisse et de sa nervosité grandissante. Ses cernes sous les yeux ne sont que les marques des nuits agitées qu’il vient de passer, l’exéma dans le creux de son coude le symbole de son incapacité à relativiser, les lacérations sur ses avant-bras de l’état irrationnel qui le maintient éveillé malgré le manque de sommeil. Et Charly et son SMS qui arrive pile au moment où il allait partir.

Ils ne se sont pas revus depuis la mission d’infiltration sur les quais de la gare et ils ne sont pas adressés un mot. Sofiane n’a pas cherché à la contacter et encore moins à lui écrire. Il l’a parfois suivi. Encore. Juste pour savoir. Elle n’avait pas l’air d’aller mal et Sofiane sait qu’il serait plus simple pour elle de continuer sa vie sans lui à ses côtés ; il l’entraîne dans la noirceur, dans les ténèbres. Il l’entraîne dans les profondeurs et la tire vers ce qu’il y a de plus sombre en lui, espérant désespérément qu’elle vienne lui tenir compagnie. Et ce soir, il ne sait pas ce qui le pousse à venir lui expliquer les éléments qu’il a trouvés et ce qu’il compte faire désormais. Il lui explique son plan : partir à sa recherche, simplement. Il congédie Charly d’un simple signe de main tout en démarrant la voiture, prêt à se rendre sur les lieux qu’il a méthodiquement définis, prêt à les passer au peigne fin malgré la nuit qui les enserrait déjà. Sofiane n’en a que faire, il restera dans cette putain de forêt jusqu’au matin s’il faut, mais il trouvera. Un indice, quelque chose. La thèse de l’enlèvement est la plus probable, la plus acceptable. Quant à la pire… Les doigts de Sofiane se contractent sur le volant, n’osant même pas considérer cette option. Il le sait, si Ambrose est mort, il va décompenser, brisant la ligne fine qui le maintient encore un peu dans la vie ordinaire. Ambrose est ce point de repère dans sa vie londonienne depuis qu’il réside ici, sans lui, il sera perdu. Sans lui, son existence s’effondre et il le sait.

Alors qu’il attend que Charly dégage, il la regarde mettre sa ceinture. « Qu’est-ce que tu fous ? Descends. Dépêche. » Il n’a plus une seconde à perdre, la course contre la montre est peut-être engagée pour Ambrose. Elle lui demande de démarrer et Sofiane reste immobile durant quelques secondes, se demandant s’il doit l’éjecter de l’habitacle lui-même au moment même où elle le met au défi de le faire. Il ne veut pas d’elle auprès de lui. Il ne veut pas de son parfum qui embaume déjà la voiture. Il veut faire cavalier seul sans avoir besoin de se préoccuper d’elle. Il veut gérer sa crise seul si jamais il est confronté à une vision qu’il ne pourra pas accepter. Il ne veut pas lui faire peur. Mais c’est Charly. Elle ne partira pas et il le sait, devoir la faire sortir de force attirera l’attention. Il envisage cette option avant de soupirer. Alors que ses yeux clairs viennent s’enfoncer dans les prunelles sombres du jeune syrien, Sofiane abdique. Facilement, sans se battre. Cela n’est pas dans ses habitudes d’être conciliant. « Casse-couille. » Il l’a déçu ? « J’en ai rien à foutre. » Finie la complaisance, finie les faux-semblants. Elle ne va pas être déçue du voyage. Elle le fixe intensément, se demandant probablement quels rouages se mettent en marche dans son cerveau ravagé. Alors qu’il passe enfin la première, Sofiane prend la route dans un silence assourdissant. Il y a environ quarante-cinq minutes de trajet et sur le début du périple, ils n’entendent que le vrombissement du moteur. Au bout d’un moment, Charly ouvre la bouche et Sofiane lui jette un rapide coup d’œil. Il ne dit rien, ne répond pas. Ses doigts se crispent à nouveau sur le volant tandis qu’il se reconcentre sur la route. Sa mâchoire est serrée, son corps se tend. Trente secondes passent. Puis une minute, peut-être deux. Un sentiment étrange monte en lui alors qu’il dit : « J’ai pas eu besoin. Je savais où il devait aller. » Dans un murmure, il ajoute : « J’aurai dû être avec lui. » Les mots meurent sur ses lèvres et une de ses mains quitte le volant pour aller soulager la démangeaison qui irradie sous son pull sombre. Ce sentiment, il ne le connait pas, il ne l’a jamais vraiment ressenti, mais il sait ce que c’est. La culpabilité.

Sa respiration s’emballe mais il prend une longue inspiration pour tenter de se détendre. « C’était censé être tranquille, une mission de surveillance classique. Il n’était même pas question d’infiltration. Un peu de filature éventuellement. Le QG avait remarqué des allés et venues suspectes certaines nuits. » dit-il, tentant d’expliquer. « Rien d’extraordinaire. » Normalement. Tout aurait dû marcher comme sur des roulettes non ? Tout aurait dû être simple. Les doigts dans le nez. Pourtant, Ambrose n’en était pas revenu et cette mission qui apparaissait tranquille avait alors pris un tout autre tournant. Ce qui inquiète Sofiane, ce n’est pas la mission en elle-même. Ambrose est quelqu’un d’expérimenté, de fort, d’agile et d’entraîné. L’idée d’un guet-apens se forme dans l’esprit du syrien qui envisage toutes les possibilités. « Je comprends pas. » conclue-t-il. « Il a du se passer quelque chose… » Mais quoi ? C’est ce qu’ils vont tenter de découvrir. Et alors que son cœur tambourine à nouveau dans sa poitrine, Sofiane ressent encore une fois une sensation étrange dans le creux de son ventre, une sensation qui lui est étrangère mais qu’il refuse d’envisager. Pourtant, c’est bien là, latent. La peur.
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Dim 20 Fév - 19:19


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La situation avec Ambrose m’a rendue folle d’inquiétude. Le silence n’était pas habituel entre nous. Même lorsqu’il était en mission, et Dieu sait que c’était souvent, il prenait toujours le temps de m’écrire un message. Même si c’était trois mots. C’était suffisant pour avoir de ses nouvelles et être au courant que tout allait bien. Alors qu’il ne répond à aucun de mes sms… cela n’avait rien de normal et c’était alarmant. Cela fut pire dans mon esprit quand Sofiane me contacta. Nous étions restés à distance depuis cette histoire de photographies. Je n’avais pas du tout digéré qu’il puisse ainsi me suivre à mon insu. Mais il était passé au-dessus de cela et cette démarche démontrait à quel point la situation était grave. Ce soir, c’est moi qui lui écris. Je suis inquiète. Ca me pèse depuis plusieurs jours. En l’espace de quelques minutes, la fin de journée bascule. Sofiane me dit qu’il arrive et j'interprète ce message comme un départ à la recherche de mon meilleur ami d’enfance. Je me prépare rapidement sans réellement savoir où l’on va et comment m’organiser. Je prends ce que j’ai à mon domicile : un petit calibre qui est pratique pour le planquer et mon taser. Je n’ai pas grand-chose de plus chez moi et cela fera l’affaire.

Une fois parée, je descendais dehors et attendais l’arrivée de Sofiane. Je suis à peu près certaine qu’il ne voudra pas de moi. Je me prépare mentalement à devoir l’affronter. Rien n’est aisé dans cette situation. Le silence d’Ambrose m’angoisse. Me confronter à Sofiane n’a rien de simple non plus avec notre passif houleux. Sa voiture se glisse au niveau du trottoir où je l’attendais et je m’y installe. Tout me perturbe. Sa présence, sa nervosité. Le fait d’être si proches en étant finalement si éloignés. Il parle et tout ce qu’il me dit renforce mes craintes et mes doutes. Le Syrien finit par me congédier comme je m’y attendais, mais au lieu de l’écouter, je boucle ma ceinture. Il réfléchit plusieurs secondes. Sûrement à la meilleure façon de me faire sortir de sa caisse, mais il semble ne pas trouver. Nos regards s’affrontent. De toute façon, avec sa géolocalisation partagée, je l’aurais suivi. Il m’aurait retrouvé sur place, quoi qu’il décide de faire. Peut-être que c’est pour cela qu’il abdique aussi facilement. Alors qu’il me traite de casse-couilles, mon regard s’assombrit. Il y a peu encore ce surnom dans sa baignoire m’avait fait sourire. Ce soir, il m’exaspère. Il se fout de me décevoir ? Parfait. Au moins, le sujet est clair. Nous ne sommes là que pour Ambrose. L’esquisse d’un nous avec lui s’efface totalement de mon esprit. S’il peut compartimenter ses émotions, ce n’est pas mon cas. « La casse-couilles t’emmerde Sofiane. » soufflais-je mordante.

Autant le dire, quand il démarre enfin, ce n’est pas dans une ambiance sereine. Entre nos propres tensions et celles que génèrent la disparition d’Ambrose, rien n’est simple. Je finis malgré tout par me renseigner sur la mission qu’ils vont reprendre indirectement. Savoir où je mets les pieds. Les doigts de Sofiane se crispent sur le volant. Il me jette un regard rapide. Puis rien. Le silence à nouveau. Pesant. Je souffle. Il a donc décidé de ne plus me parler. Cela va être d’un pratique… Quand on songe à notre dernière mission ensemble, c’est ce qui nous a coûté très cher. Ne pas communiquer et se séparer. Même s’il éveille un sentiment d'animosité au milieu de cette tempête chaotique, je pensais qu’il avait également retenu la leçon. Finalement, sa voix s’étend dans la voiture. Son murmure étouffe une semi-confession. C’est à mon tour de diriger un regard vers l’ancien militaire. Son angoisse se perçoit. D’un mouvement nerveux, je le vois se gratter le bras. Il s’en veut…

Lorsqu’il m’explique qu’il s’agit d’une mission sans danger, je secoue la tête dépitée. « Comme la notre… » Je cherche ses iris dans le rétroviseur avant de regarder la route qui défile. Nous avions eu la chance d’être deux. Deux débrouillards sur le terrain. Si Ambrose a subi quelque chose de similaire… comment aurait-il pu s’en sortir ? Je me mords la lèvre inférieure à cette pensée et mes doigts viennent jouer les uns avec les autres nerveusement. Ce n’est pas envisageable… Je ne veux pas admettre cette vérité. « Jamais il ne reste aussi longtemps sans m’écrire. Même dans les pires missions j’ai le droit à message… » Je ne souhaite pas penser à l’option de sa mort…. Elle n’est pas possible. « Il est peut-être simplement blessé et sans batterie. » tentais-je finalement. Est-ce que je me rassurais moi ? Sofiane ? Personne ? Ambrose est plus qu’entraîner pour survivre à ce genre de situation. Et s’il avait été enlevé ? Tout sauf la mort. J’appuie ma tête contre la vitre et ferme les yeux. Je prononce une prière silencieuse espérant qu’on m’entende là-haut. Je ne supporterais pas qu’on me prenne encore quelqu’un… Pas Lui. Pas mon pilier depuis le début de ma seconde vie. Lorsque le véhicule s’arrête, je me redresse et regarde rapidement autour de nous. Je descends de la voiture et observe l’immense forêt qui se dresse devant nous dans l’obscurité. « Par où commence-t-on ? Est-ce que dans le rayon des trois kilomètres, cela coïncide avec la zone de la mission ? » Je dis la mission. Pas sa. Ni votre. J’ai bien compris la culpabilité qui ronge Sofiane. « Si c’est le cas, on peut s’y rendre et tenter de remonter sa piste. » J’attends son retour et lui emboîte le pas alors que la forêt nous avale de sa noirceur. J’allume la lampe de mon téléphone pour y voir un peu mieux et observer les alentours. Les bruits sont nombreux tout comme les animaux étranges qui doivent peupler l’endroit…

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Sofiane Rasak
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Ven 25 Fév - 20:01
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SOLY VII - Février 2021 - Dans une forêt
Sofiane ne s’est jamais vraiment inquiété pour qui que ce soit dans sa vie. Il n’a jamais prétendu être quelqu’un de sentimental, il n’a jamais prétendu avoir besoin des autres. Officiellement du moins. Car inconsciemment, son besoin viscéral de nouer un lien exclusif avec certaines personnes a toujours pris le pas sur le reste. Enchaînant les relations dysfonctionnelles et unilatérales, Sofiane n’a jamais réussi à s’attacher à qui que ce soit. Jusqu’à ce qu’il rencontre Ambrose en prison. Coincés entre quatre murs, bloqués dans une pièce exigüe où il n’y avait rien de mieux à faire que de regarder le plafond d’un air ahuri, ils avaient au fur et à mesure de leur détention appris à se connaître. Les mois ont passé, les années également et se sentant suffisamment proche du syrien pour lui avouer cet énorme secret, Ambrose lui révéla l’existence de la magie. À l’époque, le secret était encore tenu et les sorciers vivaient de leurs méfaits en toute impunité, sans aucune répression ni représailles. Le récit morbide de ce qu’Ambrose et Charly avaient vécu avait suffi à Sofiane pour rejoindre la cause à sa sortie de prison ; il avait alors besoin d’un but dans sa vie, quelque chose qui le cadre, qui le tienne. Il a trouvé une certaine forme de stabilité émotionnelle dans les missions que le Blood Circle lui confie : que ce soit le meurtre, la filature ou même la torture, Sofiane se complait dans cette dynamique qu’il s’est trouvé. L’ombre et la lumière ; ce qui ne se voit pas et ce qui se voit, l’officieux et l’officiel. Cette dynamique et cet équilibre fragile ne peuvent exister sans Ambrose et c’est la raison pour laquelle Sofiane se retrouve pour la première fois dans une position délicate où il sait qu’il n’est qu’à un pas du précipice, qu’à un pas de la déchéance ultime. Il sait qu’il ne pourra tromper son esprit si jamais Ambrose est amené à disparaître. Il est son ancre, son port d’attache, celui qui le canalise. Sans lui, il va s’effondrer et il le sait. Il est son point de repère dans ce pays dont il ne maîtrise pas encore toutes les us et coutumes. Faudra-t-il tout recommencer ailleurs ? Encore une fois ?  

Se refusant d’imaginer le pire pour le moment, Sofiane se contente de démarrer la voiture et de conduire en mode pilote automatique. Le regard sur la route, il ne répond même pas aux pics de Charly. C’est comme si elle n’était pas là ce soir en définitive. Elle est là mais il ne la voit pas, ne la regarde pas. Il ne pense qu’à son meilleur ami. Leur meilleur ami, en vérité. Celui qui les a réunis à nouveau après une première rencontre sur le champ de bataille. Il conserve le silence. De base, Sofiane n’est pas du genre loquace et la situation qu’ils vivent ce soir n’échappe pas aux habitudes. C’est lorsqu’elle ouvre la bouche qu’il daigne lui jeter un regard en biais, se souvenant presque de sa présence. Il y avait cette culpabilité qui le rongeait depuis une semaine, cette culpabilité dont il ne se défaisait pas. Il aurait dû être avec lui. C’est ce qu’il lui dit, c’est ce dont il l’informe. Sofiane n’est pas du genre à être expansif sur ses émotions, au contraire. Montrer ses faiblesses est un tort mais il le sait, Charly ne se servira jamais de cela contre qui que ce soit, ce n’est pas son genre. Et ce soir, c’est différent parce que ses angoisses, elle les partage également.

Après lui avoir brièvement expliqué en quoi consistait leur mission, l’ancien militaire acquiesce doucement lorsqu’elle exprime son ressenti, comprenant que comme eux quelques semaines auparavant, la mission de routine a tourné au cauchemar. Les sorciers gagnent du terrain et la preuve en est, il devient dangereux de partir seul en expédition, même pour une mission qui semble simple d’apparence. « Je sais Charly. » souffle-t-il faiblement lorsqu’elle explique qu’il n’est pas dans les habitudes d’Ambrose d’ignorer ses messages. Sans savoir pourquoi, sa main vient étreindre quelques instants celle de la jeune femme. Il la relâche rapidement, perturbé par ce contact qu'il voulait rassurant mais qui n'a fait qu'accentuer son sentiment de perdition. Il doit se concentrer. Il secoue ensuite la tête en disant:   « Il connait le protocole. Son téléphone était chargé avant de partir, c’est certain. » Qui tente-t-elle de rassurer vainement ? Elle ou lui ? Les deux peut-être. Mais Sofiane n’est pas dupe et il sait que si Ambrose avait eu moyen de les contacter, il l’aurait fait. C’est un homme de ressource qui a survécu à de nombreuses attaques et missions périlleuses. Même si Sofiane garde espoir, il le sait, le temps joue en leur défaveur, c’est pour cela qu’il n’a pas voulu perdre un seul instant de plus. Même si la nuit les enserre comme un linceul, ils n’ont pas le choix, ils n’ont plus le choix. Le silence s’abat à nouveau dans l’habitacle de la voiture et celui-ci est étrangement rassurant pour le jeune homme. Parler à voix haute, dire à voix haute leurs craintes et leurs incertitudes ne les rendent que plus réelles et Sofiane souhaiter rester focalisé pour la suite de la nuit. Lorsqu’il arrive à la lisière de la forêt, il arrête la voiture et éteint les feux avant de descendre du véhicule. Il attrape un fusil à pompe qu’il jette sur son épaule bien qu’il ait déjà sanglé son révolver et des couteaux à sa ceinture. On est jamais trop prudents avec ces abominations. Il ne veut rien laisser au hasard. Il tend le sac à Charly pour qu’elle se serve si jamais elle a besoin de s’armer. Il regarde ensuite la vaste forêt qui s’étend à perte de vue. Il soupire. La nuit va être longue.

La voix de Charly le reconnecte avec la réalité et il lui dit : « Plus ou moins. J’ai noté les coordonnées sur mon téléphone. » Il lance l’application GPS qui se synchronise immédiatement avec sa montre et dit : « 800 m au Nord-Est. Commençons par-là, on verra. » Il range son portable dans sa poche, la montre sera suffisante pour les guider pour le moment. Il la regarde et lui dit : « Reste près de moi. » Il ne veut pas revivre le fiasco de leur propre mission. Se séparer avait été une erreur et il le sait bien. Il charge son fusil et sort sa lampe torche ; les bras tendus, prêt à tirer au moindre bruit suspect, Sofiane est sur les nerfs malgré son calme apparent. Il le sait, ils n’ont que peu de chance de le retrouver dans la nuit noire mais elle comme lui ont besoin d’y croire un peu. L’espoir, c’est tout ce qui leur reste.

Citation :
- Oui : Ils marchent jusqu'au bout, Sofiane remarque des marques de lutte
- Non : Ils arrivent à l'endroit de la mission, ils ne remarquent rien pour l'instant

Les bruits de la forêt les encerclent et Sofiane prend garde à chacun d'eux. Mais pour l'instant, seul le bruit du vent et des feuillages semble perturber la suite de leur expédition. Ils scrutent les alentours et lorsqu'ils parviennent au bout des 800 mètres, ils commencent à rechercher. Mais que cherchent-ils réellement ? Sofiane s'accroupit doucement et éclaire le sol. Au bout d'un moment, il se redresse et lui murmure : « Il a beaucoup plu ces derniers jours, trouver des empreintes de pas est illusoire... » Son visage se crispe et il dit : « Continuons à l'Est. Sur la carte, il y avait un vieux refuge pour les garde-forestiers. Peut-être qu'on y trouvera quelque chose. » Reprenant la route, Sofiane sent son cœur battre à la chamade alors que son angoisse est grandissante.

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N'écoute que moi, car de toutes les manières, partout le mal guette sur Terre
Soly VII

Le trajet en voiture semble durer des heures. il y a peu d’échanges entre Sofiane et moi. Le même mal nous ronge : l’inquiétude. Je sais que lui et Ambrose sont très proches depuis qu’ils ont fait ce séjour en prison ensemble, mais je n’ai jamais observé l’ancien soldat se comporter de la sorte. Je l’ai vu dans bien des situations différentes, mais ce soir, il me présente un visage que je ne lui connais pas. Cette inquiétude je l’ai aperçu alors que nous étions partis ensemble sur cette mission qui avait viré à la catastrophe, mais c’est encore un cran au-dessus. Je le ressens. Ma propre anxiété me ronge. Dire que personne au Blood Circle n’a cherché à savoir ce qu’il était advenu. Heureusement que Sofiane connaissait l’ordre de mission finalement. Il avait dû faire des pieds et des mains pour avoir quelques informations complémentaires en retraçant les derniers signaux de son téléphone. Mais sinon ? Combien étaient-ils tous les mois à disparaître sans donner de nouvelles ? Combien d’entre eux avait perdu la vie à cause de ces horribles sorciers. Mon coeur se serra. Ambrose ne pouvait pas être mort. Je me mettais cette idée en tête avec force. Nous n’avions pas survécu à cette maudite attaque terroriste de Mangemort pour quitter ce monde de cette façon. Mon ange ne pouvait pas me lâcher comme ça. Pas après tout ce temps. Je fermais les yeux, ma tête appuyée contre la vitre. Je m’accroche à sa voix « C. vient boire une bière et descend de cette putain de rambarde. » C. C’est comme ça qu’il me surnommait parce que c’est tout ce qu’il me restait comme prénom après cet accident tragique. Une lettre gravée sur un médaillon et ma date de naissance. Il s’était foutu de moi quand j’avais découvert que je m’appelais Claes. Un prénom de mec encore… « T’étais destinée à être un garçon manqué. » Combien de fois, je lui avais cogné l’arrière de la tête pour ce genre de remarque. On se connaît depuis si longtemps. Je ne peux même pas imaginer un instant qu’il puisse être… J’ouvre les yeux, ne voulant pas y voir le pire s’installer dans mon esprit.

Je parle pour me concentrer sur autre chose. Avec Sofiane, tout est compliqué ces derniers temps. Même si ce n’est pas le moment pour penser à ça, le fait qu’il m’ait suivi me reste en travers de la gorge. Mon indépendance, ma fierté… Elles en ont pris un coup lorsque j’ai découvert les photographies. Toutefois ce soir, pour Ambrose, je mets ça de côté. Il m’explique que c’est une simple mission et pourtant, nous avons bien vu tous les deux ce que cela avait donné… Sa main qui vient se poser sur la mienne en un geste rassurant me trouble. Mes prunelles azurées fixent sur sa peau ambrée qui contraste sur la mienne. Mon myocarde rate un battement. Je suis plus inquiète encore. Le Syrien ne fait pas ça en temps normal et cela me désarçonne. Je tente de m’accrocher des raisons à propos du silence d’Ambrose qui ne tiennent pas. Si le contact est rapidement rompu, ses paroles finissent d’achever le peu d’espoir qui m’habitait encore. Qu’allons-nous chercher finalement ? Ambrose ou ce qu’il va rester de lui ? Un frisson envahit mon échine. « C’est pas sur ces putains de sorciers qu’on devrait mettre des puces GPS, c’est sur nous… Au moins, on saurait où il est… » Lâchais-je désespérée devant cette immense forêt. Comment allions-nous le retrouver ? C’était bien trop grand pour nous deux… Il n’y avait pas le moindre indice. Il faisait déjà nuit noire. Je ne répliquais rien quand il me disait de rester près de lui. Je savais très bien à quoi il pensait. Peut-être même qu’il faisait un parallèle avec ce qui était arrivé à Ambrose. Qu’il avait été seul alors qu’il aurait dû être avec lui. Durant notre mission, nous avions au moins réussi à nous rejoindre, à nous entre-aider… Mais celui que je considérais comme un frère n’avait eu personne lui…

Une fois sur place, nous ne trouvions malheureusement rien de concret. « Effectivement, il a peut-être cherché à se poser là bas… » Pourtant il n’était pas du genre à fuir. Au contraire, il traquait ses proies. Les torturait… Nous parlions peu au cours de la marche jusqu’au chalet qui dura un bon moment. L'obscurité ne nous aidait pas à avancer facilement. Quand nous finissons enfin par le voir, se dresse devant nous ce qui ressemble davantage à une cabane. J’attrape finalement mon arme. Je ne sais pas qui peut se trouver là-dedans. J’ouvre silencieusement la porte et fais rapidement le tour de l’unique pièce. Il ne semble y avoir personne. De la poussière, de vieux meubles prêts à crouler… J’abaisse mon pistolet et commence à fouiller assez vite quelques tiroirs. « Je trouve rien… » dis-je sur un ton aussi agacé qu’angoissé. Ce n’est pas normal. Ambrose est logique. S’il avait eu un souci, il aurait obligatoirement tenté de venir là. Il avait forcément étudié le terrain. Ne rien trouver… Cela amenuisait le peu d’espoir qu’il me restait. « Je peux voir la carte ? » demandais-je tandis que Sofiane me confirmait n’avoir rien trouvé de son côté également. Avec la lumière du téléphone, je regardais la zone de recherche. « Si on repart du point central de la mission, il y a ce qui semble être une grotte là… Ca pourrait aussi servir d’abri… » C’était moins logique qu’un refuge, mais en terme de kilomètres, elle était moins loin et donc plus accessible lorsqu’on est blessé… « J’aime vraiment pas ça Sofiane… »

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SOLY VII - Février 2021 - Dans une forêt
Le calme avant la tempête, la concentration avant l’action. Sofiane connaît cela mille fois. Mille fois il s’est préparé à ce genre de mission, mille fois il s’est préparé à donner la mort ou à la trouver. Mille fois il s’est embarqué dans des missions sans savoir ce qui l’attendait vraiment. Mais ce soir, cette nuit, c’est différent. C’est différent parce que ce n’est pas un vulgaire politique militaire qu’ils cherchaient ensemble ce soir comme lors de la mission avec Baring il y a quelques mois. C’est Ambrose. Ce n’est pas n’importe qui, ce n’est pas personne. Que ce soit dans la vie du syrien ou dans celle de la jeune femme, Ambrose tient une place importante, une place prépondérante même. Il a aidé Charly à se construire, il a aidé Sofiane à s’en sortir. C’est un parallèle auquel Sofiane n’avait jamais vraiment tenu compte mais maintenant qu’ils sont là tous les deux à exprimer leurs angoisses et leurs inquiétudes, cette certitude percute Sofiane de plein fouet. Il n’est pas seul. Elle est là, elle ressent la même chose que lui, la même appréhension. Et au fond de lui, il le ressent, elle imagine les pires scénarios exactement comme lui, exactement comme son esprit dévasté par la peur. Un sentiment ambivalent s’installe en lui alors qu’il songe à la pire des possibilités et son cerveau se ferme immédiatement, verrouillant celle-ci avec dix tours de clé de crainte que celle-ci ne se réalise s’il y pense trop. Ambrose ne peut pas être mort. Il ne peut pas. Il ne doit pas. C’est un homme de ressource et Sofiane sait qu’il s’en est sorti. Il le sait. Il ne peut pas en être autrement. Son psychisme ne peut concevoir une autre alternative ; le jeune homme ne veut pas s’effondrer, il ne veut pas franchir cette ligne qui le fera basculer davantage dans la noirceur, il s’y refuse tout en sachant qu’il accueillera les ténèbres avec une jouissance sans égal. Cela lui fait peur. Ambrose, c’est son lien tangible qui le raccroche à la réalité, à une existence humaine, un lien qui le fait sentir vivant, presque ordinaire. Si Sofiane a une famille qui l’attend en Syrie avec qui il n’a plus de lien, c'est parce que les liens du sang n'ont aucune importance. Sa famille c’est Ambrose et personne d’autres. Sans lui, il va sombrer. Et c’est la raison pour laquelle il se rend dans cette forêt immense en pleine nuit alors même que partir à l’aube aurait été plus sage. Mais il ne peut plus attendre, l’incertitude grandit en lui, le dévorant de l’intérieur et l’espoir de le retrouver s’amenuise au fur et à mesure que les heures passent. Une fois armés et parés à toutes les éventualités, Sofiane et Charly s’enfoncent dans la nuit noire, faiblement éclairés par les faisceaux de lumière émanant de leurs lampes torches. Sofiane se tourne vers la jeune femme qui se rend compte de l’immensité de la zone de recherche et il lève les yeux au ciel devant ses propos. « Ouais. Et les faire suivre pour connaître leurs habitudes. On aurait un point de départ. » Lâchée presque innocemment, cette phrase est pourtant lourde de sens compte tenu de leurs passifs communs. Sans même en avoir conscience, Sofiane tente encore une fois de justifier ses comportements macabres par des raisons rationnelles et légitimes. C’est la seule échappatoire qu’il acceptera de lui fournir.

Alors que les yeux de Sofiane s’habituent peu à peu à l’obscurité, son regard fouille méthodiquement chaque branchage, comme s’il allait pouvoir percevoir l’indice qui lui permettra de demeurer optimiste. Mais alors qu’ils parviennent à l’endroit qu’il avait annoté sur la carte, après quelques minutes de recherches, rien n’indique qu’Ambrose soit passé par ici. Proposant d’aller vérifier une cabane qui devait probablement servir de refuge ou d’entrepôt pour les garde-forestiers, ils reprennent la route dans un silence assourdissant. Seule la forêt leur parle : les feuilles craquant sous leurs pas, les hululements de quelques chouettes faisant retourner les deux comparses quasiment à chaque fois, le bruit du vent s’engouffrant dans les branchages. Ils étaient seuls, seuls avec eux-mêmes, seuls avec un malaise qui grandissait au fur et à mesure qu’ils avançaient. Une fois arrivés devant la cabane, les deux compagnons d’infortune prennent leurs précautions, chargeant leurs armes et pénétrant dans la pièce en étant particulièrement prudents. Mais l’unique pièce n’a aucun secret à leur dissimuler et alors qu’ils en font rapidement le tour, Sofiane sent une boule se former dans le creux de son estomac. « Moi non plus. » dit-il faiblement lorsque Charly lui dit qu’elle n’a rien trouvé. Il lève brièvement les yeux vers elle lorsqu’il perçoit dans sa voix toute l’angoisse qu’elle tente de cacher derrière la contrariété. Il s’approche d’elle doucement, plonge ses yeux dans ses prunelles céruléennes avant de poser sa main sur son épaule. « On va trouver, je te jure qu’on va trouver. Je ne partirai pas d’ici sans avoir trouvé, je te promets. » Tout en sachant que ces mots sont autant de remparts contre ses propres angoisses que contre celles de la jeune femme, il la relâche rapidement, préférant se concentrer sur la mission en cours. Il lui tend la carte lorsqu’elle la lui demande tandis qu’il vérifie encore une fois les lieux afin d’être certain de rien laisser au hasard. Il revient vers elle lorsqu’elle lui parle de la grotte et leurs corps se frôlent tandis qu’il regarde l’endroit qu’elle lui désigne. « Oui, s’il est blessé, il a pu s’y réfugier. » Son esprit pragmatique refuse d’envisager que vu les températures actuelles et le peu de ressources de la forêt, il est peu probable qu’il ait pu survivre s’il était blessé. Comme tout à l’heure, Sofiane coupe court à ces pensées qui l’envahissent et préfère se concentrer sur les faits. Il sort son téléphone, rentre les coordonnées sur celui-ci et une fois de plus, sa montre leur indique le chemin à suivre. « Je sais Charly. » C’est tout ce qu’il peut lui dire, c’est tout ce qu’il peut lui offrir pour le moment. Il ne saurait même pas comment la rassurer en définitive ; il ne s’est jamais préoccupé de ce genre de choses auparavant.

Citation :
- Oui : Ils arrivent à la grotte, Sofiane trouve le coutelet qu'il a offert à Ambrose avec ses initiales dessus
- Non : Ils arrivent à la grotte, ils trouvent des vêtements mais sans savoir s'ils appartiennent à Ambrose...

Quelques minutes de marche suffisent pour arriver jusqu’à la grotte. Alors que Charly s’apprête à y pénétrer, il tend son bras pour l’arrêter. « Attends. » Il récupère un gros caillou sur le sol et le balance avec force à l’intérieur ; celui-ci se fracasse dans un bruit sourd et Sofiane écoute. Au bout de quelques minutes, aucun bruit n’est audible à ses oreilles et cela le rassure un peu. Pas d’ours, pas de loups, pas d’animaux. Certes il aurait pu s’en débarrasser facilement mais avec Charly dans les pattes et la nuit qui les entoure, ils n’avaient pas l’avantage du terrain. « C’est bon. » Éclairant la grotte, ils commencent à avancer doucement et Sofiane se précipite vers le centre de la grotte qui n’est en définitive pas très profonde. Il s’accroupit autour d’un cercle réalisé avec des pierres et il dit : « Quelqu’un a essayé d’allumer un feu. » Il y avait quelques branchages rassemblés au milieu mais aucune trace de cendre ou de braises encore chaudes. Sur le sol, des traces sombres se dessinent nettement. Le sang a séché mais est reconnaissable. Les yeux de Sofiane et de Charly se rencontrent et ils savent qu'ils pensent à la même chose. Sang animal ? Sang humain ? Sang d'Ambrose ? Sofiane se redresse et se dirige vers le fond de la grotte ; à la lumière de sa lampe torche, quelque chose d’argenté attire son regard et alors qu’il découvre l’objet planté dans le sol rocailleux, sa main tremble et son corps tout entier est victime de soubresauts violents qu'il ne peut contrôler. « Putain. » Ce coutelet, cette lame, il la connait. Sa gorge s’assèche tandis que ses yeux cherchent les initiales gravées sur le manche qui lui confirment ce qu’il sait déjà. « Il était là. » Sa respiration s’accélère, son souffle se saccade. Il perd pied. Les calculs se font dans sa tête et soudainement, l'option la plus inacceptable de toutes s'impose dans son esprit. Ambrose est peut-être mort.

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N'écoute que moi, car de toutes les manières, partout le mal guette sur Terre
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La densité sombre de cette forêt est angoissante. Quelle idée de débarquer alors que la nuit vient de tomber. Mais Sofiane, tout comme moi, n’aurions été capable d’attendre davantage. La pénombre rend les lieux terrifiants. Je me souviens de ces créatures étranges que nous avions croisées, et si je sais qu’aucun loup-garou ne va me sauter dessus ce soir, j’ai conscience que bien d’autres bestioles risquent de surgir. Et cela n’a rien de rassurant. La carte me paraît presque désuète par rapport l’étendue qui se dresse devant nous. Sofiane nous oriente vers un refuge, ce qui semble être logique. Ambrose a pu vouloir trouver un endroit où se reposer si la mission a duré plus longtemps que prévu. J’ai l’impression de chercher une aiguille dans une botte de foin. Sofiane souligne que la pluie a effacé la moindre trace pouvant nous donner un indice quelconque. Lorsque je parle de puce GPS, ce dernier surenchérit et si mon regard s’accroche au sien, aucun sourire ne traverse les traits de mon visage. Il a vraiment osé faire une pareille remarque ? Je préfère ne pas répondre et m’enfoncer dans le silence. Cette allusion me semble déplacée. Mais est-ce le moment d’avoir cette discussion ? Alors que nous cherchons Ambrose avec cette angoisse grandissante de ne pas le retrouver… Il y avait malgré tout quelque chose à réfléchir. Une puce camouflée sur nous dans un vêtement par exemple pour permettre d’avoir une localisation précise d’où se trouver les personnes en mission. En cas de renfort, l’idée ne semblait pas dépourvue de sens.

Arrivés dans ce maudit refuge, il n’est pas très long d’en faire le tour. Même si je regarde à deux reprises là où j’ai déjà fouillé, je suis obligée de me résoudre à l’idée qu’Ambrose n’est pas passé ici. Sofiane fait également ce constat sinistre. L’étau se resserre lentement. Plus le temps défile, moins l’espoir qui m’anime s’éveille et c’est l’inquiétude qui prend toute la place qui s’installe. La carcasse de Sofiane s’approche de la mienne, son regard s’accroche au mien. Un frisson parcourt mon échine à ses paroles, tandis que sa main qui se veut rassurante se pose sur mon épaule. Trouver quelque chose oui… mais quoi ? Je redoute la réponse et ne prononce même pas la question. « J’espère qu’il n’est pas trop tard. » murmurais-je malgré tout.

J’observe la carte et lorsqu’il me rejoint, sentir sa présence à mes côtés a quelque chose de rassurant. La situation est anxiogène au possible… Mais Sofiane se confronte aux mêmes inquiétudes que moi. Malgré nos différends, je sais que je peux compter sur le Syrien dans cet échappé sauvetage improvisé. Nous avons connu la guerre il y a bien longtemps. Une mission chaotique bien plus récemment. Et cela à présent. Si je n’ai pas hésité à ôter la vie d’un de ces sorciers pour lui venir en aide, je sais qu’il en va de même pour lui. Je lui montre la grotte et ses paroles font terriblement échos à mes pensées. « C’est ce que je me suis dit également… » soufflais dépitée. Il fallait être réaliste. Si nous retrouvions Ambrose, il serait sûrement dans un sale état. Je redoutais cet instant autant que je le désirais. Je ne peux me retenir de l’exprimer alors que nous sortons du refuge, suivant les indications de la montre de Sofiane. Il ne semble pas en mener plus large.

II ne nous faut pas beaucoup de temps pour rejoindre la grotte. Sofiane me retient alors que je m’apprêtais à entrer, mon arme à la main. Je le regarde jeter un caillou et prête attention au bruit que cela engendre. Rien ne se passe. A la lueur des faisceaux lumineux de nos torches, nous finissons par pénétrer dans la grotte. J’observe les traces de vie qui y sont laissées. Ce feu notamment… Du moins, cette tentative, car il ne semble pas avoir eu le temps d’être consumé. Mais c’est lorsque j’aperçois des taches plus sombres au sol que ma main se crispe que mon pistolet. Nos regards s’entrechoquent avec Sofiane. Du sang. De quoi ? De qui ? Tout est possible. Pour autant, rien ne prouve qu’il s’agisse de notre ami commun. Jusqu’à ce que le Syrien se penche et semble pris de secousse. « Sofiane ? » l’interpellais-je en m’approchant alors que je l’entends jurer. A ses côtés, j’observe l’arme blanche qui m’est plus que familière. J’ai déjà vu Ambrose l’utiliser, je sais qu’il s’agit d’un présent de Sofiane… Je plisse les yeux et cherche ses initiales gravées dessus et les trouve malgré la pénombre. « Et merde… » La panique me gagne petit à petit même si je tente de garder contenance. J’avale ma salive et prends une respiration profonde. L’ancien soldat n’est pas dans un meilleur état que moi… Mon regard se perd dans l’espace humide et cherche si quelque chose d’autre peu nous aider mais rien de plus que cet objet personnel… J’attrape le poignet de Sofiane et commence à nous diriger vers l’extérieur. « Viens, il faut continuer… »  Une fois dehors, je ne sais vraiment pas vers où aller. J’observe la grotte et repère des points d’accroches. « Je vais voir d’un peu plus haut si je trouve quelque chose pour nous orienter. » Je range mon arme dans mon dos et commence à escalader la roche. Une fois sur un aplat, j’use de la lampe pour éclairer au loin. Je ne souhaite pas nous faire repérer alors je vais vite. Ces sorciers ne sont peut-être pas encore très loin… Je ne vois rien et tandis que je m’apprête à descendre, mes yeux tombent sur un tissu déchiré accroché à une racine. Je prolonge mon inspection et trouve à nouveau du sang. Quelqu’un a cherché à fuir en passant par ici. Ambrose n’est pas un bon grimpeur malgré les conseils que j’avais pu lui apporter. Mon myocarde se désespère de cette découverte macabre. « Sofiane… Il faut monter… » dis-je d’une petite voix ayant bien trop peur de ce que nous risquions de voir dans les hauteurs de cette forêt.

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SOLY VII - Février 2021 - Dans une forêt
Le temps semble s’être arrêté, comme si Sofiane n’était plus capable de réfléchir et de raisonner de manière satisfaisante. Il a toujours fait preuve d’un sang froid hors du commun et d’une imperturbabilité à toute épreuve. Que ce soit sur le terrain lorsqu’il était militaire ou même lors des missions pour le Blood Circle, Sofiane a toujours brillé grâce à la solidité de ses nerfs ; il avait cette capacité unique, celle de se mettre dans sa bulle et de ne jamais s’arrêter tant qu’il n'a pas atteint son objectif. Qu’importe les difficultés, qu’importe la douleur, qu’importe le temps qu’il fallait, Sofiane parvenait toujours à ses fins, d’une manière ou d’une autre. Pourtant, ces derniers jours, il a évolué dans le noir complet, naviguant à vue, sans savoir où il allait, sans comprendre les émotions ambivalentes qui l’ont assailli à partir du moment où il s’est rendu compte de la disparition d’Ambrose. Pour la première fois de son existence, Sofiane a réussi à nouer un lien véritable avec quelqu’un et même si la relation qu’il entretient avec Ambrose demeure particulière à cause de leurs caractères respectifs, leur amitié dépassait de loin l’entendement, elle dépassait de loin toutes les espérances du syrien. Il n’avait jamais pu ou su compter sur quelqu’un de toute sa vie et Ambrose lui avait apporté une sécurité qu’il n’avait jamais réussi à obtenir de la part d’autres personnes. Peut-être parce que les autres n’étaient pas enclins à supporter les états d’âme et les particularités de Sofiane ; peut-être parce qu’ils étaient au final bien assez similaires pour se comprendre mutuellement. Quoi qu’il en soit, perdre Ambrose semble inconcevable dans la mesure où Sofiane sait que sans lui, il risque de sombrer sur une pente bien dangereuse qui l’entraînera probablement dans les tréfonds de son âme. Les repères de l’homme s’effritent tandis qu’il s’évertue à fouiller cette grotte, Charly à ses côtés, à la recherche du moindre indice qui pourrait indiquer que quelqu’un s’est bien réfugié ici. Les traces de sang, la tentative avortée d’allumer un feu sont autant de signes qui inquiètent l’ancien militaire. Et lorsqu’il découvre le coutelet au sol, les couleurs disparaissent de son visage, de viles secousses s’emparent de son corps tandis qu’il reconnaît la lame offerte à Ambrose il y a quelques années.

Sofiane n’est pas du genre cadeaux de Noël ou présents d’anniversaire. Il n’est pas du genre à offrir quoi que ce soit à qui que ce soit d’ailleurs. Pourtant, ce couteau, il l’a bel et bien acheté pour le lui donner à lui lors d’une date relativement spéciale ; leur rencontre dans cette pièce insalubre et humide au mitard. La prison les a lié à vie et peu de prisonniers peuvent se targuer d’avoir trouvé en ces lieux un allié de taille. Sofiane observe cette lame et immédiatement, l’angoisse grandit dans sa poitrine tandis que son cœur se serre ; il ne peut plus empêcher l’inquiétude envahir son esprit et son cerveau, il perçoit à peine Charly qui s’approche de lui, ce n’est que lorsqu’elle prononce quelques mots qu’il se reconnecte à la réalité. Elle a compris elle aussi ce que cela signifie et les perspectives de retrouver leur ami en pleine santé s’amenuisent à nouveau. Charly attrape son poignet et l’entraîne vers l’extérieur de la grotte. La gorge serrée, il suit la jeune femme tel un robot tandis qu’elle préconise de poursuivre les recherches.

Tentant de retrouver une certaine contenance, il dissimule le coutelet dans une de ses poches pour ne plus l’avoir sous les yeux. La jeune femme suggère de grimper pour avoir une meilleure vision de l’endroit et Sofiane la laisse faire en sortant son arme, se contentant de surveiller les alentours. La noirceur de la nuit les accueille avec une telle intensité que seule la lampe torche de Charly vient troubler. Sofiane est l’affût du moindre bruit, du moindre craquement de branchage qui indiquerait qu’on les traque mais rien ne semble troubler leurs recherches. Dans un sens, c’est tant mieux car si jamais quelqu’un leur tombe dessus, Sofiane ne donne pas cher de sa peau. Levant les yeux au ciel lorsque Charly lui dit qu’il faut grimper, il se résout à la rejoindre. Allumant sa lampe torche, la glissant dans sa bouche pour éclairer le chemin qu’il emprunte, il ne lui faut que quelques points d’accroches sur la roche pour arriver à la hauteur de la blonde ; lorsque c’est fait, il sent son palpitant s’accélérer à la vue d’un bout de vêtement tâché d’hémoglobine. Même s’il est impossible de savoir si ce vêtement appartient réellement à Ambrose, Sofiane a appris à ne plus croire aux coïncidences. « Allons-y. » murmure-t-il, plus pour lui que pour elle, dans un soucis d’insuffler à son organisme un peu de courage et de force. Non pas que la grotte soit si difficile à escalader mais plutôt parce que la crainte de ce qu’il pourrait bien découvrir grandit dans son esprit, parasitant tout le reste.

Plissant des yeux pour réussir à trouver des points d’accroche, Sofiane et Charly progressent de manière relativement aisée. L’agilité du jeune homme et les prises plus faciles de son côté du rocher lui permettent d’atteindre le sommet plus rapidement que la cadette des Rosebury. À peine arrivé en haut, il lui tend la main pour l’aider à gravir les derniers mètres qui la séparent encore de la cime. La hissant à la force de ses bras, il récupère sa lampe torche afin d’inspecter le sol. Mais avant qu’il n’ait le temps de faire quoi que ce soit, une odeur de brûlé envahit ses narines. « Tu sens ça ? » demande-t-il alors même qu’il est plutôt certain que ses sens ne lui font pas défaut. Il respire doucement et dirige le petit faisceau de lumière vers l’endroit où émane les relents. Et alors qu’ils découvrent ensemble ce qui reste d’un corps carbonisé, Sofiane s’effondre au sol et rien ne sort de sa bouche, ses yeux restent ainsi à fixer pendant ce qui lui paraît des heures le cadavre de son meilleur ami. Il est méconnaissable, à vrai dire, nul ne peut dire si c’est vraiment lui. Mais Sofiane le sait, c’est lui. Immédiatement, son esprit se déconnecte de la réalité, nullement prêt à accepter cette vérité qui le scie sur place, qui bloque sa respiration, qui l’empêche de laisser l’air entrer dans ses poumons. La sidération. Pour Sofiane, les bruits du vent autour de lui semblent dérisoires, la lumière de sa lampe torche toujours rivée sur le corps, le reste du monde le laisse indifférent. Il en oublie presque Charly, ignorant ses propres sentiments et sa propre douleur. Le cri de désespoir que Sofiane aurait voulu pousser ne parvient pas à sortir de sa gorge. Son cœur est vide, vide tout ressenti, vide de toute émotion. Penser une seule seconde à la mort d’Ambrose, c’est replonger dans un cauchemar qu’il ne souhaite vivre. Le cadavre recroquevillé semble suggérer qu’il a succombé à ses brûlures ; il garde les yeux fixés sur le corps calciné, n’arrivant pas à se détacher de cette vision d’horreur, seul vestige mais seule réponse qu’ils n’auront probablement jamais.

Citation :
- Oui : Un sorcier leur tombe dessus
- Non : Deux sorciers leur tombent dessus

Sofiane a l’impression que son esprit est en chute libre, tournoyant dans le vide, échappant à tout contrôle, incapable de saisir cette réalité impossible. Ambrose ne peut être mort, ses sens doivent le tromper, ses yeux lui mentent, ses narines ne sentent pas cette odeur. Et doucement, tranquillement, de manière insidieuse, la sidération laisse place à la colère. La fureur de Sofiane brûle comme une flamme sur le terrible sentiment d'abandon qui s’est installé en lui. Cette fureur le remplit d’un profond désir, le désir de faire mal, le désir de vengeance, de faire payer à quelqu’un, à n’importe qui la douleur qu’il ressent au fond de lui. Et comme un coup du destin, comme une chance qui s’offre à lui, le craquement des branches sous les pas d’un homme se fait entendre. Se précipitant vers le vide pour regarder, Sofiane distingue très clairement la lumière qui émane de la baguette de l’individu. Sans chercher à tergiverser, il amorce la descente du rocher sur lequel ils avaient élu domicile. L’homme en contre-bas ne pense pas à regarder en l’air et alors que Sofiane est encore à deux mètres du sol, il sort une de ses lames et saute sur la personne qui lui servira de bouc-émissaire. L’impact est lourd, douloureux mais rappelle à Sofiane qu’il est en vie, qu’il est en vie lui alors qu’Ambrose n’a pas eu cette chance, n’a pas la chance de pouvoir encore respirer, n’a pas la chance de pouvoir continuer le combat, leur combat, alors Sofiane le fera pour lui. Sans aucune pitié, sans aucune compassion ni humanité, il plante le couteau dans l’abdomen. Une fois, trois fois, cinq fois. Dix fois. Méthodiquement. Froidement. De manière méticuleuse. Le sang gicle sans que Sofiane ne s’en préoccupe, tout ce qui l’intéresse, c’est de tuer. Tuer. Tuer. Tuer un sorcier. Tuer ceux qui sont responsables de la mort d’Ambrose. Et si le syrien doit attaquer chaque abomination de ce pays, il en fait une affaire personnelle.

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N'écoute que moi, car de toutes les manières, partout le mal guette sur Terre
Soly VII


Plus nous avançons dans notre quête à vouloir retrouver Ambrose, plus je réalise que ce sur quoi nous tombons réduit nos chances de mettre la main sur lui en vie. Cela fait déjà plusieurs jours qu’il est parti dont une poignée où je n’ai reçu aucune nouvelle. Le fait qu’il ne soit pas allé dans le refuge montre la précarité de sa situation… Cette grotte lugubre n’annonce rien de bon. Le couteau offert par Sofiane m’inquiète. Ambrose n’est pas du genre sentimental mais il tient à certaines choses. Cette lame, cela va au-delà du simple objet. C’est un cadeau, cela symbolise leur amitié. Il ne l’aurait jamais laissé là sans une bonne raison. Et cette bonne raison m’inquiète réellement… Ambrose est comme un frère pour moi. De cette tragédie qui nous a réuni, il en est ressorti une amitié forte et profonde. C’est mon ange bordel… A défaut de ressembler à Lyam et Doryan, avec nos yeux bleus et cheveux blond, il n’était pas rare qu’on pense que je sois sa soeur… S’il lui est arrivé quelque chose… Je ne préfère même pas y penser. Malgré la situation et nos découvertes, je garde un mince espoir. Il n’est du genre à se laisser abattre… Mais cette étincelle d’angoisse qui ne demande qu’à s’étendre davantage trouve son écho chez Sofiane. Je le ressens d’une façon indicible et cela n’a rien de rassurant.

Sortir de cette grotte est ce qu’il y a de mieux à mes yeux à faire. Pourtant, une fois à l’extérieur, il faut trouver une piste. La noirceur de la forêt ne nous aide pas beaucoup. Alors je me décide à grimper pour tenter d’y voir plus clair et il faut admettre que si l’idée n’est pas mauvaise, ce que je trouve accroché sur les roches achève le peu d’espoir qu’il me reste. Si Ambrose est en vie, il est sûrement en très mauvais état. J’appelle Sofiane afin qu’il me rejoigne. J’ai le sentiment qu’au sommet nous trouverons certainement des indices pour nous aider à avancer. Il me rejoint rapidement. Même si la nature n’est pas notre terrain de jeu favoris, le freerun nous permet d’évoluer aisément en escalade. Le Syrien semble d’ailleurs avancer avec rapidité tandis que moi je redoutais presque ce que nous allions découvrir. Si je reste en arrière, la main de l’ancien soldat se tend vers moi pour m’aider à le rejoindre. J’hésite un instant. Entre la crainte de ce que je vais voir mais aussi par fierté. Mais je mets mon égo de côté dans cette course pour retrouver notre ami. Ma main se glisse dans la sienne alors qu’il me hisse à son niveau. Mon assassine reste un instant entre ses doigts. Elle est chaude et rassurante au milieu de ce bordel qui me terrifie. Alors qu’il demande si je sens une odeur, j’inspire doucement comme pour être certaine. « Oui… ça sent le brûlé. » murmurais-je comme si je redoutais déjà ce qu’il pouvait se cacher derrière cela.

Mon regard suit le faisceau lumineux dirigé par Sofiane. La masse au sol me tétanise. Je sens Sofiane qui se laisse tomber au sol à mes côtés alors que j’étouffe un cri qui s’échappe de mes lippes en posant mes doigts dessus. « Mon Dieu… c’est pas possible. C’est pas possible… » Je fais quelques pas vers la carcasse au sol. Elle est repliée sur elle même et semble avoir souffert. Tout dans sa posture le trahit. Je sens les larmes glisser le long de mes joues. Le corps est calciné. Je ne pourrais même pas dire s’il s’agit réellement de mon ami d’enfance. Seul le couteau retrouvé en bas est une preuve accablante. Je me laisse tomber à genoux à côté de ce corps. De cet amas carbonisé qui n’a plus rien d’Ambrose. « Mais qu’est-ce qu’ils lui ont fait ces monstres… » Du bout des doigts je frôle ce qui reste de sa joue mais le contact me prend au coeur. C’est douloureux et ça étreint brutalement ma poitrine. C’est odieux… Je ne peux qu’imaginer sa souffrance, sa peur, sa solitude durant ces derniers instants. C’est presque pire que ma propre douleur face à sa perte. Je souffre d’imaginer ce qu’il a enduré.

Et comme si cela ne suffisait pas, des bruits de pas se font entendre en contrebas. Sofiane se lève si vite que j’ai à peine le temps de redresser la tête et de le suivre. Déjà il est en train de descendre en silence. J’essuie les larmes qui souillent mes joues. La nuit absorbe le Syrien et je n’entends que son corps qui semble s’écraser. Des bruits d’altercations, une voix qui s’écrit de douleur. Je finis par descendre retrouvant mes moyens et me retrouve face à un Sofiane effrayant… La baguette d’un sorcier git au sol, et l’homme est aux prises du jeune homme. Sa lame s’enfonce à répétition dans sa chair. Le sorcier n’est même plus conscient peut-être même déjà mort, mais Sofiane ne semble plus capable de s’arrêter. A chaque coup sa main est davantage souillée de sang. La scène me fige encore une fois. Puis n’y tenant plus, je me précipite sur Sofiane et m’agrippe à son bras qui n’a de cesse de perforer le ventre de ce type. « Sofiane arrête… » J’y mets toute ma force pour le retenir et j’ai bien du mal, me faisant presque trainer sous ses gestes. « Sofiane ! Arrête putain ! » m’écriais-je plus fort, plus fermement. Je me fiche tellement de ce mec à terre. Tout ce que je veux c’est ramener mon meilleur ami dans un endroit où il pourrait être veillé dignement. « On doit récupérer son corps. On doit l’enterrer proprement. On doit… »  Ma phrase se coupe car je n’arrive plus à prononcer ses paroles en pensant à Ambrose. C’est trop dur. Je sais qu’il est issu d’une famille religieuse, je sais que même s’il n’était pas des plus pratiquant, il aurait voulu passer par l’église. Mais c’est si compliqué d’associer tout cela à Ambrose.  « On le vengera plus tard, je te le jure sur ce qu’il m’est de plus précieux. Mais on peut pas le laisser là plus longtemps… »

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Arrivés en haut de ce rocher sur lequel Ambrose s’est peut-être réfugié, Sofiane aide Charly à en gravir les quelques mètres restants, lui tendant la main qu’elle saisit. Ce contact a un côté rassurant dans la pénombre, la chaleur de sa main permettant à Sofiane d’envisager enfin pour la première fois une possibilité qui lui est inconcevable. Ambrose ne peut pas les avoir quittés. Il est le lien qui le raccroche à une certaine humanité, il est ce lien qui subsiste entre Charly et lui malgré les déconvenues des derniers mois. Le Syrien ne saurait dire pourquoi cela a autant d’importance mais cette nuit, cela lui semble essentiel. Lorsqu’elle confirme ce qu’il savait déjà, le palpitant de Sofiane s’emballe, il s’accroche à ce que ses sens lui renvoient, espérant naïvement se tromper avant de s’effondrer au sol face au cadavre calciné de son meilleur ami. Sofiane n’a jamais eu de véritable ami. Des relations de passage, des personnes qui fuyaient en découvrant sa véritable nature. Ambrose était resté, parce qu’au fond, ils étaient pareils. Deux âmes écorchées vives, blessées par la vie, déglinguées par leurs croyances, ravagées par les traumatismes latents. Pour Sofiane, une personnalité atypique et ne rentrant pas dans les cases par-dessus le marché. Ambrose lui avait accordé sa confiance et il le lui avait bien rendu. Leur amitié dysfonctionnelle avait déjoué tous les pronostics ; ils auraient pu se haïr pour tant de similarités mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Alors voir de ses propres yeux le corps de son frère d’armes ainsi défiguré le plonge dans un profond sentiment d’anéantissement, de détresse et de sidération. Hermétique à la douleur de Charly, sensible uniquement à la plaie béante et lancinante qui vient de s’installer tout au fond de son cœur, Sofiane ne bouge plus, n’entend plus, ne respire plus. Son corps tout entier répond à la vision d’horreur qu’ils viennent de découvrir de la plus cruelle des manières. Le désespoir le sidère, lui qui n’a jamais prêté attention à ces sentiments vient de découvrir en accéléré ce que cela fait d’aimer, ce que cela fait de perdre quelqu’un qu’on a chéri, sur qui on comptait, sur qui on s’appuyait. Il perçoit à peine les pleurs de la jeune femme à ses côtés, il n’entend pas ses lamentations et ses suppliques. Seule sa propre détresse lui parvient. Et après elle, le désir de vengeance.

Conscient qu’ils ne sont plus seuls et qu’il ne peut s’apitoyer davantage au risque de perdre encore une fois quelqu’un d’autre, Sofiane s’élance à la poursuite du sorcier. Facile est la chute. Ils s’écroulent ensemble au sol et la douleur physique n’est rien comparé à celle de l’âme. Dans un geste mécanique, avec une cruauté qui n’a pas d’égale, Sofiane transperce le corps de l’homme sur lequel il vient de plonger. C’est un sorcier, il mérite la mort. Ce mantra se déchaine dans son esprit tandis que la lame traverse l’abdomen de la victime avec une facilité déconcertante, sans état d’âme. Sans douceur, ni compassion. L’instinct de survie. Incapable de s’arrêter, l’esprit de l’ancien militaire trouve son réconfort dans cet acte de barbarie et de brutalité. Il entend la voix de Charly mais ne l’écoute pas, impénétrable face à sa demande. Arrêter ? Pourquoi ? Pour quoi faire ? Il a peut-être tué leur ami. C’est tout ce qui importe. Il se fiche de savoir qu’il est déjà mort, qu’il l’était déjà au bout du troisième coup de couteau. Il a besoin de ça maintenant pour faire face, il a besoin de ça. Comment refaire surface sinon ? Charly s’agrippe à lui et Sofiane est imperturbable et la lame s’enfonce sans discontinuer. Jusqu’à ce que ses mots, pleins de sens, le heurtent en plein cœur. Récupérer son corps. Sa main s’arrête, son regard se tourne lentement vers la jeune femme et Sofiane perçoit dans ses yeux la même détresse que dans les siens. Il s’accroche à ses prunelles céruléennes, espérant peut-être y trouver une lueur familière. « On le vengera plus tard, je te le jure sur ce qu’il m’est de plus précieux. Mais on peut pas le laisser là plus longtemps… » Ses paroles font sens. Du moins, elles trouvent leur sens dans l’esprit torturé et perturbé de Sofiane qui vient de voir s’envoler tous ses repères et toutes ses certitudes. Avec une lenteur inégalée, il se redresse et se relève. « Reste près de moi. » Il attrape son bras et l’attire avec lui alors qu’ils prennent sans un mot la direction de la voiture. Hors de question de la laisser seule ici, surtout après s’être rendu compte que les sorciers patrouillaient dans le coin. Il refuse de prendre le moindre risque. Ses compétences de pisteur et son sens de l’orientation lui permettent de retrouver rapidement leur chemin et ils parcourent ensemble les quelques centaines de mètres qui les séparent de la voiture.

Une fois Charly montée, il s’installe derrière le volant et allume rapidement le contact. Sans réfléchir, il enclenche la première vitesse et s’enfonce dans la forêt. Au bout d’un moment, il éteint les feux, guidé uniquement par la Lune, ne voulant pas prendre le risque d’attirer d’autres sorciers vers eux. Il roule au pas, défonçant au passage des arbustes, des plantations qui se trouvaient là. Là où il peut passer, il le fait. Il s’en fout d’abîmer la tôle, il s’en fiche de déglinguer la voiture sur un terrain que lequel elle n’est pas censée rouler. Il veut prendre le moins de risque possible et s’éloigner rapidement de cet endroit pour…. Pour quoi d’ailleurs ? Arrivant derrière la grotte, Sofiane coupe le contact et descend de la voiture. S’emparant dans le coffre d’une bâche et d’une corde enroulée sur elle-même, il regarde Charly et ne tente même pas de la dissuader de rester dans la voiture. De toute manière, tout son être refuse qu’elle s’éloigne de lui de plus de 3 mètres. Le danger est partout. Ils ont eu Ambrose. Ambrose, celui que Sofiane pensait intouchable et inattaquable. Partout le mal guette sur terre. « Tiens bien ton arme à portée de main. » dit-il en plaçant la corde sur son épaule et la bâche bien repliée dans son dos.

L’ascension jusqu’au sommet ne se fait pas aussi facilement que la première fois pour Sofiane. Son esprit confus explique cela par le fait qu’il est encombré par la corde et la bâche mais inconsciemment, il redoute de se retrouver une fois de plus confronté au corps inanimé de son ami. Au bout d’une progression qui lui semble interminable, il parvient enfin à regagner la cime du rocher et le spectacle le cloue encore une fois au sol. Sur son visage inexpressif, rien ne laisse paraître. On pourrait presque croire qu’il fait cela tous les jours lorsqu’il déplie la bâche sur le sol, glissant la corde en dessous de celle-ci, avant d’attraper le cadavre sans vie d’Ambrose. S’imaginant qu’il s’agit de quelqu’un d’autres, les gestes de Sofiane apparaissent mécaniques, automatiques, tandis que Charly aide comme elle le peut. Une fois qu’ils sont parvenus à glisser Ambrose sur la bâche, il referme celle-ci avec la corde. Sortant l’un de ses couteaux, il coupe la corde après avoir fait un nœud afin de fabriquer une nacelle de fortune. Il ne pourra jamais descendre du rocher en le portant. Accrochant le second bout de corde bien fermement à la housse mortuaire improvisée, ils se rapprochent du bord et Sofiane fait descendre le corps comme il peut sur les premiers mètres. « Aide-moi à le guider. » dit-il en lui intimant de descendre le long de la roche pour le faire glisser plus aisément. La corde rêche entre ses doigts le brûle au fur et à mesure qu’il retient le corps à la seule force de ses bras mais la douleur ne compte pas, elle ne compte plus. Une fois Ambrose au sol, Sofiane entame sa descente, une descente rapide, avide de retrouver Charly et s’assurer qu’elle n’a rien. Portant Ambrose jusqu’au coffre de la voiture, plaçant celui-ci de manière religieuse avec une douceur qui ne lui ressemble pas, Sofiane ne réalise pas. Il est en mode pilote automatique. Regardant son acolyte, Sofiane surprend les soubresauts qui ne cessent de parcourir la silhouette de la jeune femme, réaction compréhensible aux vues de ce qu’ils sont en train de faire… Sofiane, quant à lui, semble se maîtriser, comme si l’assassinat du sorcier l’avait soulagé d’une tension trop importante. Le sorcier… Jetant un coup d’œil au cadavre, Sofiane l’attrape par les chevilles et le traîne sans délicatesse jusqu’à la voiture et le balance sur les sièges arrières.

Montant dans la voiture, faisant le chemin en sens inverse, il prend toutes ses précautions désormais, comme si le contenu du coffre importait plus que tout. Sortant de la forêt, ils empruntent de petits chemins de campagne et Sofiane ne rejoint pas immédiatement la route nationale, cherchant le bon endroit. Lorsqu’il l’a trouvé, il arrête la voiture et sort sans sommation le sorcier qu’il a tué dans la forêt pour le balancer dans un fossé si profond qu’on mettra probablement plusieurs jours à le retrouver. Il se réinstalle dans la voiture et roule pendant ce qui lui semble des heures. Regagnant au fur et à mesure la ville, l’esprit de Sofiane vagabonde, deconnecté de ce qu’ils viennent de découvrir. À un moment, il a l’impression qu’il l’a imaginé. Que ce n’est pas la réalité. Que c’est un cauchemar. Alors, soudainement, sans crier gare, il stoppe à nouveau la voiture de manière plus brutale et descend vérifier le coffre. En y trouvant ce qu’il y craignait, il referme le coffre et s’appuie sur la portière avant de vomir ses trippes sur le bas-côté. Les émotions qui l’assaillent sont trop insupportables, trop difficiles à encaisser et son corps lui signifie qu’il ne sait pas les gérer. Se laissant quelques instants pour reprendre ses esprits, il s’assoit à nouveau auprès de Charly et ses yeux sont embués, lui qui n’a jamais pleuré pour qui que ce soit depuis bien des années. Ne laissant pas son émotion le submerger, sa main vient trouver celle de la jeune femme. Il la serre si fort qu’elle le détestera probablement de faire cela, puis il lève ses yeux vers elle, et lui fait cette promesse : « Je vais le venger, je te le jure. »
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Depuis qu’Ambrose avait disparu, je ne savais pas véritablement à quoi m’attendre. En réalité, mes pensées semblaient emmêlées et ne pas désirer voir ce qui était une évidence. Une façon très certaine de me protéger, de hisser des barrières mentales pour ne pas affronter une triste véracité. Cependant jusqu’au bout et dès l’instant où j’étais montée dans la voiture de Sofiane, j’ai gardé un espoir malgré tous les signes qui montraient que rien n’était normal. Un espoir qui s’est lentement amoindri à mesure que nous trouvions ce couteau, ces traces de sang, ces morceaux de tissus déchirés sur la paroi rocheuse. Pourtant, lorsque l’odeur écœurante calcinée vient me prendre aux tripes, je n’imagine pas, un seul moment comment Ambrose a pu perdre la vie. Si au fond de moi, une petite voix murmurait qu’il était mort, que j’avais refusé de l’entendre, je ne pouvais pas concevoir ce que nous allions découvrir.

C’est malgré tout sa carcasse brûlée qui s’étale au sol devant nos regards désespérés. Je ne parviens pas à comprendre comment ils ont pu faire une chose pareille. Ces monstres l’avait placé sur le bûcher… Un humour noir voulant se venger de pratique moyenâgeuse ? Si j’interpelle Dieu, lui en qui j’ai toujours cru malgré ces épreuves insensées, je commence à me poser sincèrement des questions. Je ressens une vague de tristesse virulente qui transperce mon myocarde sans délicatesse. En cet instant, je n’ai qu’une envie, ramasser ce corps et le mettre à l’abri. Le protéger et qu’il soit dans un lieu plus digne, plus… réconfortant que cette forêt sombre. Je voudrais offrir un endroit de repos où il ne serait plus seul comme il l’a été dans ces dernières heures. J’essuie les quelques sillons qui ont souillé mes joues. Tandis que je pensais pouvoir en parler avec Sofiane, un de ces magiciens fut de retour. Il n’en fallait pas plus pour que le Syrien parte totalement en vrille. Si j’ai besoin de me recueillir et de solitude, l’ancien soldat semble épris de rage et d’avoir l’intention de l’extérioriser dans la brutalité.

Le sorcier n’aura pas le temps de réaliser grand-chose face à Sofiane. Ce dernier a sûrement rendu l’âme ou a sombré dans l’inconscience depuis de longues secondes alors que sa chair continue de se faire meurtrir par la lame du jeune homme… Ce spectacle est d’une rare violence et pourtant marquée par le désespoir du Syrien qui n’arrive plus à se contrôler. Je reste un instant à observer cette scène, impuissante, figée par ce sang qui teinte de plus en plus la main de Sofiane. Je finis malgré tout par sortir de ma torpeur, tente de le raisonner en vain. Agrippée à son coude, je ne parviens même pas à le stopper dans ses gestes. Ce n’est que tandis que je lui dis que nous ne pouvons pas le l’abandonner là plus longtemps qu’il percute et s’arrête. Il comprend l’importance de lui apporter un endroit digne de respect plutôt que le laisser choir ici encore plus longuement. Lorsqu’il attrape mon bras à son tour, m’invectivant de l’imiter, je me libère de son accroche. Le liquide écarlate du sorcier teinte à présent mon manteau et cette vision m’écœure. Je tente de l’estomper en frottant ma manche contre mon flanc, sans succès. Puis bordel, je sais marcher. « C’est bon, je te suis. » Soufflais-je lui emboîtant le pas.

Nous retrouvons assez sans encombre la voiture. Sofiane semble penser que je ne sais me repérer dans la forêt et si la situation n’était pas ce qu’elle était, je lui serais certainement rentrée dedans. Si la chasse avec mes frères et mon père n’avait pas été mon activité favorite, elle m’avait malgré tout apporté certaines connaissances. Et contrairement à la légende, j’avais le sens de l’orientation même si j’étais une femme… Arrivés au véhicule, nous n’avons pas échangé un mot. Seul notre besoin de récupérer Ambrose nous anime. Cela me permet de m’accrocher et de ne pas sombrer dans de terribles réflexions. Le silence est néanmoins pesant. L’image de son corps brûlé hante mon âme. Je revois sa chair meurtrie. Parfois rougie, parfois noire. Un maigre espoir me traverse l’esprit : si ce n’était pas lui ? Puis je me rappelle ce putain de couteau… Mes poings se serrent comme pour me contenir. De crier, de pleurer. Un mélange virulent qu’il m’est difficile d’appréhender.

Lorsque nous sortons enfin du véhicule, je me contente de hocher la tête tandis que Sofiane me dit de garder mon arme à portée de main. Comme si j’allais la laisser dans la voiture quand un sorcier a débarqué il y a quelques minutes… Je prends une grande inspiration avant de monter à nouveau cette paroi. Cette fois, je sais ce qu’il nous attend et je n’ai pas envie de revoir cela. Pourtant il le faut. Pour ramener mon ange dans sa dernière demeure et l’enterrer dignement. Ces monstres n’ont aucune moralité. Ils l’ont abandonné ici, se décomposer. Une rare idée odieuse me dit que l’homme que Sofiane a tué subira la même chose, que c’est bien fait. Ce n’est pas ton genre, mais sur le moment, cela te soulage de penser à cette semi-vengeance. Une fois là-haut, se dessine de nouveau cette silhouette. J’aide Sofiane à déplier cette bâche et mes mains tremblantes se posent sur Ambrose pour le faire glisser dessus. J’observe ensuite l’ancien soldat créer cette niche de fortune, comprenant qu’il veut faire descendre le corps le long de la roche. Le Syrien n’a même pas besoin de parler que je suis déjà en train de m’accrocher pour l’étayer. Je tente de maintenir que je le peux la carcasse sans vie pour soulager Sofiane et surtout qu’elle n’aille pas se cogner. Cela n’a rien de simple et je me rattrape de justesse à plusieurs reprises. Il ne manquerait plus que je chute…

« C’est bon, nous sommes en bas. » J’aide une nouvelle fois le corps à atterrir délicatement à terre. Tout ce pèlerinage m’empêche de songer et de réaliser ce que nous faisons. Pour qui nous le faisons… Ce n’est qu’une fois Ambrose reposant dans le coffre de la voiture que je me rends compte que je suis prise de tremblements et de longs frissons. L’ambiance des lieux est si pesante que je n’arrive pas vraiment à réfléchir à ce qu’il se passe. J’observe Sofiane récupérer le sorcier et le balancer sans ménagement à l’arrière du véhicule. Je l’interroge du regard, sans comprendre ce qu’il veut en faire. Ma réponse, je ne l’aurais que quelques minutes plus tard alors qu’il jette la carcasse dans un fossé. Mes pensées de tout à l’heure me reviennent en tête : il allait être encore plus difficile à retrouver à présent et je m’en fichais éperdument. Ils n’avaient pas eu cette pitié pour Ambrose.

Tandis que nous roulons depuis quelques instants, Sofiane s’arrête sans prévenir. Je me contente de l’observer alors qu’il sort et ouvre le coffre. Je sais parfaitement pourquoi il fait cela. J’ai presque un espoir qu’il me dise qu’il n’y a plus de corps, que nous sommes dans un mauvais rêve. Mais sa réaction quand je l’entends se mettre à vomir me confirme qu’il n’en est rien. Je m’enfonce dans mon siège et ferme mes yeux. Ma tête tourne tant je suis perturbée. C’est la main de Sofiane et sa forte emprise qui me font ouvrir à nouveau les paupières. Mes iris clairs se dirigent vers ses obsidiennes humides. « Nous allons le venger. » Repris-je sans le lâcher du regard. Ambrose était une sorte de charnière entre lui et moi. Nous ne passions pas de temps tous les trois ensemble, mais il était ce point commun. Celui qui nous avait permis de nous connaître. Mon Ange occupait ma vie depuis toujours. Je me faisais la promesse silencieuse que les coupables allaient payer. De faire subir à celui qui l’avait attaquer bien pire…. Et avec l’aide de Sofiane, j’étais persuadée que nous y arriverions.

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