Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
La Norvège. Septima se réjouie de passer les fêtes de fin d’année chez la famille norvégienne. Elle aime particulièrement l’endroit petit paraissant démesurément grand, recouvert de neige, comme un effrayant désert blanc. Ces déserts qui s’étendent à perte de vue. Ceux-là où, peu importe où vous êtes, le sentiment de ne jamais atteindre le bout vous saisit. Et puis il y a la chaleur, celle qui succède au froid perçant lorsque vous pénétrez dans une maison chauffée au feu de cheminée. Quand transit de froid vous mettez les pieds dans un endroit chaud respirant la cannelle, le chocolat chaud et la guimauve.
La famille. Septima s’était toujours tenue à l’écart des tensions familiales, écoutant d’une oreille, se réservant dans sa bulle surtout. Ses cousins, de père sang-mêlé particulièrement ouvert au monde des moldus, ont toujours des trucs intéressant dans leur chambre, des objets qu’elle ne connait pas, attisant sa soif de curiosité ; Septima aime savoir. C’est l’un des rares endroits où elle s’est toujours sentie en sécurité, non jugée, même lorsqu’elle rappelait, jeune alors, que le 23 décembre au matin l’année passée, toutes les chaussettes étaient disposées de façon équidistante autour d’un sapin étrangement vert émeraude (alors qu’un sapin devrait être vert sapin, vous comprenez ?).
Hier, Septima est rentrée de Poudlard. Le train était rempli d’élèves surexcitée ; le chariot de friandises présentait une édition limitée de Chocogrenouille Christmas, avec un cœur à la cerise. Bien qu’elle ne comprenne pas le rapport entre la cerise et Noël, Septima s’était empiffrée de chocolat durant tout le trajet, comblant son ennui mortel. Un trajet bien solitaire. A présent que ses camarades lui tournent le dos, non seulement elle doit supporter les niaiseries de Brunissendes et sa bande d’imbéciles, mais en plus elle doit appréhender la solitude. Une solitude dont elle rêvait tant, à l’époque. Aujourd’hui, elle s’aperçoit que l’isolement peut s’avérer être un fardeau. La solitude est pesante, lourde, accablante. Son regard, embruni par la longueur du voyage solitaire, s’était éclairée à la vue du manoir Ombrage spécialement décoré aux couleurs de fête. Bien que les festivités aient lieu en Norvège, les Elfes de Maison mettent un point d’honneur d’égayer le manoir de guirlandes et de lumières. Marianne n’a pas lésiné sur les candélabres (certains chantant) parés de houx, les lanternes tendues par des lutins (de Cornouailles ou de Noël) disposées le long de l’allée centrale, les lampions dans la vigne vierge défraîchies par l’hiver, les boules décoratives dont la transparence laisse devenir des tempêtes de neiges.
Heureuse d’avoir retrouvé sa chambre, cette nuit-là, Septima dort comme un bébé. Au petit matin, elle prend un copieux petit-déjeuner, rassemble les affaires qu’elle souhaite emporter, et s’allonge sur un sofa dans le séjour, en attendant le départ. Tous les bagages sont entassés dans l’entrée. Maman les accompagnera-t-elle ? Marcus sera-t-il de la partie ? Elle n’avait pas de nouvelle de son frère depuis la fin de l’été.
Marche dans le Ciel, par Rayla Afterstellar, monopolise toute son attention. L’ouvrage est particulièrement intéressant. Septima est coupée du monde, sa tasse de thé déposée sur un table d'appoint a refroidi. Pour le voyage, elle a revêtu une combishort bordeaux, qu’elle porte avec des collants noirs en laine pour lui tenir chaud. Un gilet noir couvre ses épaules, laissant dépasser son sempiternel col claudine décoré de broderies scintillante. Sa longue chevelure sombre, mal peignée, retombe sur ses avant-bras repliés pour maintenir le livre convenablement face à ses yeux obnubilés par sa lecture.
Plus rien n’existe, hormis les théories de Rayla, mélangeant dangereusement astronomie et astrologie. Marianne ramasse la tasse de thé pour la remplacer par une nouvelle tasse fumante. Sans déranger sa jeune maîtresse, elle repart vers les cuisines.
Les constellations sont les messagers. Sans nul doute, les étoiles nous montrent la voie. La voie pour se repérer, la lumière pour nous éclairer, la voie lactée n’est que le chemin de la destinée.
Les choses s'étaient un peu précipitées ces derniers jours. Pas à tous les niveaux, Salazar soit loué, mais c'était quand même un peu désordonné et désorganisé. En tout cas, je n'avais pas l'impression d'avoir eu le contrôle alors que je préférais nettement avoir la mainmise sur tout ce qui se passait. Faire le bilan de cette année était une chose peu agréable pour moi. Il s’était passé bien trop d’événements assez bouleversants. Je ne pouvais pas ignorer les difficultés et les épreuves qui s’étaient dressées sur mon chemin, ni les moments heureux qui avaient parfois suivi… à la réflexion, cette année 2020 pouvait se résumer avec cette seule expression : un mal pour un bien. Mais c’était assez réducteur, somme toute…
Enfin, qui disait fin décembre disait retour de Septima au manoir, puis voyage en Norvège pour passer les fêtes de fin d’année en famille, avec ma sœur, Elvira, puis Sven, son mari (un fichu molduphile qui essayait sans cesse de me convaincre d’essayer de faire comme lui) et enfin leurs enfants, Magnus, Tywin et Aurora. Marcus et Magnus avaient presque le même âge, tandis que Septima était plus proche de celui de Tywin. Quant à la petite Aurora, elle attendait impatiemment d’avoir l’âge d’entrer au collège.
C’était une tradition familiale d’aller chaque année passer les fêtes chez Elvira et Sven. Ça avait commencé après mon mariage avec Elianor, parce que ma femme et ma sœur avaient sympathisé, puis, de fil en aiguille, la tradition s’était installée naturellement. C’était peut-être une bonne idée, en même temps, de lancer des traditions au sein d’une famille éclatée comme la nôtre. Nous avions besoin de choses comme ça, pour nous sentir liés et soudés. Nous étions l’avant-veille de Noël et nous avions encore beaucoup à faire pour préparer notre voyage. Ce n’était pas bien difficile, en soi, les elfes de maison étaient toujours assez empressés de faire ce qu’il fallait pour nos bagages et tout ce qu’il fallait pour le voyage en bateau.
Quand je rejoignis ma fille, elle était occupée avec un livre. Une fois de plus. Pour ça, c’était évident qu’elle était comme moi, ma petite princesse… Avide de savoir et curieuse de tout, elle avait cette petite flamme, cette insatiable envie d’apprendre, d’en connaître toujours un peu plus et d’essayer de pouvoir un jour tout comprendre… C’était quelque chose qui nous rapprochait beaucoup, elle et moi, et nous avions toujours été capables de parler durant des heures de sujets que nous avions lus. C’étaient alors des moments de partage qui n’avaient pas de prix. Je passais quelques instants à la regarder, tandis qu’elle était perdue dans les pensées que devaient faire naître en elle ces pages parcheminées. Je me fis la réflexion que ma fille avait beaucoup changé… elle n’était plus une fillette, mais devenait de plus en plus proche de ce que l’on pouvait appeler une jeune femme. C’était un passage que je redoutais, au fond… Déjà quand elle avait quitté l’enfance, cela avait été un moment assez spécial, mais là, l’adolescente était en pleine métamorphose… et je lui trouvais la grâce de sa mère, le même genre de charme un peu sauvage, avec ses cheveux mal coiffés… Alors je souris.
Septima était ce que j’avais de plus précieux en ce monde. Elle venait tout juste d’avoir l’âge des premiers émois amoureux (et encore, si cela ne tenait qu’à moi, j’aurais fait en sorte que ces fameux émois ne puissent pas l’atteindre). Quand je la regardais, je me surprenais moi-même, pour un temps indéterminé, à oublier tout le reste, le monde, le travail, les affaires politiques, les conflits… alors que même en dormant, je rêvais de tout cela… Mais je me perdais aisément dans la contemplation de cette magnifique et merveilleuse fille qui était la mienne. Bien souvent, il fallait un peu de temps pour que je reprenne ensuite mes esprits, mais j’étais alors incapable de me rappeler ce que j’étais censé faire ou pourquoi je me trouvais là.
Cela dit, à présent qu’elle avait grandi, je ne pouvais pas nier que je me faisais du souci pour Septy. Elle qui devenait une jeune femme aussi belle que sa mère, n’allait-elle pas finir par déchaîner les passions ? Je ne voulais pas qu’elle puisse se retrouver entre les pattes de salauds, je ne voulais pas qu’il lui arrive quoi que ce soit. Serait-elle capable de se défendre si un garçon venait la voir d’un peu trop près ? Ne devais-je pas lui enseigner quelques rudiments des combats et des duels ? Peut-être que cela pourrait être une activité intéressante à faire, quand nous serions dans le comté de Hordaland d’abord, puis quand nous serions chez ma sœur, Elvira. Là, Septima pourrait sans doute croiser la baguette avec Tywin… Et puis, peut-être même que nous pourrions faire un tour du côté de la forteresse de Bergenhus et y assister à l’une de ces reconstitutions magiques qui pouvaient être très inspirantes pour les différentes manières de se défendre…
Elle continuait de lire, plongée dans ces lignes comme on se plonge dans une autre réalité, et je ne pouvais détacher mon regard de ma fille. Cette attitude de littéraire, ça me rappelait tellement de bons moments que nous avions passés ensemble, elle et moi, quand Elianor et Marcus vivaient encore ici, avec nous, et que nous passions du temps à débattre de tout un tas de sujets qui avaient eu l’occasion de passer sous nos yeux lors de nos lectures respectives… « On devrait demander à un artiste de te peindre dans ce genre de moments… » J’aurais aimé pouvoir immortaliser ce genre d’instant, donner une dimension éternelle à ce que le temps finirait bien par faire cesser voire disparaître… car, oui, un jour ou l’autre, ce ne serait plus dans le manoir Ombrage que Septima dévorerait ses livres… Et voilà bien une idée qui me serrait le cœur. Je ne voulais pas la voir s’éloigner et je ne voulais pas la voir grandir trop vite, c’était déjà assez difficile comme cela… Un jour viendrait, bien sûr, mais je n'étais pas prêt et je n'avais pas envie de le voir venir, ce maudit jour. Tout ce que je voulais, c'était pouvoir encore partager des moments précieux avec ma petite princesse, tant qu'elle accepterait de l'être pour moi...
Octavia Nott
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Lun 27 Sep - 7:34
God jul Papa & Septy
Septima relève la tête, sans expression à part entière sur le visage. L’idée donne matière à réfléchir. Une peinture la représentant en pleine réflexion, le nez dans un bouquin, les pieds croisés, une tasse de thé fumante déposée sur un guéridon. Arborant son plus scintillant col claudine, elle aurait fière allure ! Elle imagine la toile aussi haute qu’elle, aussi large que le sofa, encadrée de dorure gravée de runes.
A condition qu’on accroche mon tableau à l’entrée des Cuisines de Poudlard. Mon moi peint changera le mot de passe au gré de ses envies sucrées.
En voilà une bonne idée ! D’un côté, elle discuterait avec les elfes tout son content et serait la première tenue au courant des menus de la semaine. De l’autre, elle s’amuserait à martyriser les élèves assez prétentieux pour croire qu’ils vont décrypter le nouveau mot de passe qu’elle aura savamment concocté. Une énigme à résoudre, un seul et unique indice pour les mettre sur la voie (ou pas), trois chances de donner la bonne réponse, à la quatrième elle sonne l’alerte, des élèves hors de leur dortoir en pleine nuit, alerte ! Septima Ombrage, le Sphynx des Cuisines de Poudlards. Qu’il doit être bon d’être un tableau vivant. Pour l’heure, elle est simplement vivante, prête à accueillir en bonne et due forme son paternel.
Prenant soin de marquer la page, le livre est déposé sur le sofa. Sur pied, Septima s’avance vers son père pour le saluer comme il se doit : une franche accolade, ses bras enroulés autour de sa taille, sa joue encrée contre sa poitrine.
Depuis combien de temps ne s’étaient-il pas revu ? Leur dernière discussion réunie autour d’un repas en tête à tête semble remonter à une éternité. Ils s’étaient croisés de nombreuses fois durant l’été que Septima avait passé au Manoir Ombrage. Car Septima avait pris une décision qui, vue de l’extérieure, passait pour difficile ou égoïste alors qu’elle l’a jugeait parfaitement logique. La jeune fille aime ses parents mais, sans aucun doute, elle s’est toujours sentie plus proche de son père que de sa mère. Une affaire de caractère qui n’entrave pas l’amour qu’elle porte à sa mère (même si son adolescence ne le lui révèlera pas).
Détournant les talons, Septima retourne près du sofa pour récupérer son bouquin qu’elle terminera dans le bateau. Plusieurs heures aériennes les séparent de la famille Norvégienne, même lorsqu’il s’agit d’un vol sorcier. Dans l’entrée, on entend le bruit sourd des derniers bagages amassés avec les autres, les petits pas précipités des elfes martèlent le sol. Marianne et Hector sont au quatre cent coups.
Le départ se fait languir, déclare Septima en revenant vers lui. Je suis impatiente de retrouver mes cousins Norvégiens. Je voulais leur ramener une édition limitée des chocogrenouilles christmas, mais j’ai tout mangé dans le train. Elle hausse les épaules. J’ai tant de chose à leur raconter ! Et eux, songe-t-elle, tellement de choses à me montrer. Mais elle connait l’aversion de Papa pour les manigances moldus de son oncle Sven. Maman et Marcus nous accompagneront-ils ? Demande-t-elle subitement comme si la question lui brûlait les lèvres et qu'elle n'en supportait plus la chaleur.
C’est un fait. La famille Ombrage, malgré la séparation de ses parents, souhaite garder l’image d’une famille soudée et pourtant ! Pourtant, aux yeux de la jeune fille, elle a l’image d’une famille brisée, semblable à du verre en cristal craquelé. Une simple pichenette suffirait à le faire éclater en morceaux.
De la séparation, Septima n’en souffre pas. En son for intérieur, que ses parents soient en couple ou non, rien ne change : William est son père. Elianor sa mère. Et Marcus et ben, Marcus reste son frère. Toutefois, elle avoue que les rencontres rares avec ce dernier cause un certain manque dont elle s’étonne. C’est bluffant comme le lien du sang vous force à aimer quelqu’un. Une nuit, alors que la réflexion dans son palais mentale carburait, elle s’était surprise à se demander s’il lui arrivait de manquer à son frère ?
Marianne, arrivés en douceur aux pieds de son Maître, s’enquit de prévenir que les préparatifs sont terminés, ils n’ont plus qu’à rejoindre l’embarcation.
Ma fille était un esprit brillant et elle était capable de se projeter dans un tas de situations plus ou moins vraisemblables. Ainsi, si je pouvais très bien imaginer son portrait orner un pan de mur du manoir, elle préférait l’idée que son portrait serve de gardien des cuisines de Poudlard… C’était un côté imprévisible chez elle que j’appréciais beaucoup. Dans chaque situation, en effet, ma fille parvenait à susciter la surprise et l'étonnement... Or, à mes yeux, l'étonnement était la base de bien nombreuses choses... Etonnement qu'il y ait quelque chose plutôt que rien, étonnement que quelqu'un agisse ainsi et pas autrement... un point de départ, mais aussi un fil conducteur, qui devait porter et traverser toute réflexion un tant soit peu philosophique... La philosophie, encore un sujet sur lequel j’aurais pu parler des heures durant, en compagnie de Septima, peut-être, parce que nous pouvions débattre de toutes sortes de sujets, elle et moi, sans jamais éprouver de lassitude ou d’ennui. Il fallait dire, aussi, que toute conversation pouvait toujours prendre un tournant inattendu…
Alors, cette idée de voir un portrait de ma fille orner un mur de Poudlard, si c’était quelque chose qui pouvait être source de fierté, le fait qu’elle ait marqué une préférence pour les cuisines plutôt que pour la salle commune de Serpentard ou un couloir où tout le monde pourrait admirer ses magnifiques traits de poupée de porcelaine... le même teint que sa mère, la même délicatesse dans le visage... J’avais de la chance d’être son père, en vérité, et j’en avais bien conscience : d’autres parents avaient des adolescents qui faisaient une fameuse crise, d’autres avaient des enfants qui faisaient les quatre cents coups…
« Étrangement, j’imagine très bien la scène… Et si ton portrait a ta mémoire, je suppose que même le personnel de Poudlard aurait du mal à se rappeler de toutes les pâtisseries et sucreries qui peuvent servir de mot de passe ! » Avec son air mutin et son livre sur les genoux, oui, en effet, je ne pouvais qu’imaginer ce que donnerait un portrait de ma fille. Et dans mon esprit, cela semblait être une œuvre tout simplement parfaite.
Je n’étais pas objectif quand il s’agissait de ma famille, je le savais bien. Et quand il était question de ma fille, c’était encore plus vrai. Septima était parfaite à mes yeux. Je l’aimais tellement… je ne pouvais pas nier que ma petite princesse était la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie. Je savais bien qu’elle approchait de l’âge auquel elle allait sans aucun doute commencer à réellement s’intéresser aux jeunes de son âge, qu’elle allait peu à peu s’éloigner de moi pour trouver quelqu’un d’autre qui pourrait la protéger… Mais je ne voulais pas que quiconque puisse lui briser le cœur. Je tenais bien trop à ce que ma fille soit bien, qu’elle soit en bonne santé, qu’elle soit heureuse… Je me sentais capable d’arracher la tête de celui ou celle qui briserait le cœur de ma fille. Peut-être même avec les dents, tant qu’on y était.
Je la regardais marquer la page de son livre, et se lever pour venir vers moi… Un jour, c’en serait fini de ces étreintes entre elle et moi, un jour elle me dirait être trop grand pour ça, avoir passé l’âge de se faire serrer dans les bras de son père… et moi, je me retrouverais comme un con, à la regarder être devenue une femme et être envieuse de vivre sa vie… Ma fille, mon enfant… J’avais envie de la serrer contre moi, encore et encore, j’aurais aimé pouvoir la garder toujours avec moi, près de moi, jouer mon rôle de père et l’inonder de cet amour indéfectible et inconditionnel que j’avais pour elle… Je l’aimais, oui, plus que tout… Chair de ma chair, sang de mon sang… Et puis, elle était le fruit de notre amour, à Elianor et moi… tout comme son frère… Nos enfants, nos amours… Bon sang, ils étaient tout pour moi.
Une fois cette étreinte terminée, ma fille s’en retourna vers le divan. Oui, le départ se faisait attendre, mais cette attente avait une certaine saveur… un peu comme quand on avait un calendrier de l’avent et qu’on en ouvrait une petite porte chaque jour pour trouver une petite surprise… de la chocogrenouille aux gommes de citrouille, en passant par de petites bricoles magiques et amusantes pour les jeunes sorciers… « Tu trouves qu’on ne voit pas assez tes cousins ? » Nous avions l’habitude de passer les fêtes en famille, en Norvège, mais nous ne recevions peut-être pas assez souvent Elvira, Sven et leurs enfants… est-ce que cela ferait plaisir à Marcus et Septima de voir plus régulièrement la famille élargie ? Et moi, qu’est-ce que ça me ferait ? Et ma femme ? « On a déjà les cadeaux à leur apporter, ne t’en fais pas pour ça… »
Et puis vint la question fatidique. Maman et Marcus nous accompagneront-ils ? J’eus un petit rictus plutôt qu’un sourire. Nous avions convenu, avec Elianor, de passer les fêtes ensemble. D’essayer de recoller les morceaux. Je faisais beaucoup d’efforts en ce sens, mais nous n’en avions pas encore clairement informés nos enfants. « Oui, ma princesse, nous partons tous les quatre. » Le fait de le formuler à voix haute, c’était quelque chose. Ça me faisait quelque chose. « On a beaucoup discuté, ta maman et moi. On va essayer d’arranger la situation. » C’était un fait, j’étais malheureux sans elle et le fait de ne pas avoir ma famille réunie, ça me déchirait. Et de son côté, Elianor souffrait aussi. Cette séparation m’avait permis d’ouvrir les yeux sur certaines choses, et, au final, ce n’était pas plus mal… C’est quand on est séparé de ceux qu’on aime qu’on se rend compte à quel point on tient à eux. « D’ailleurs, nous avons décidé de partir en voyage quelque temps, elle et moi, juste tous les deux, pour pouvoir nous retrouver… » J’avais presque envie d’ajouter en amoureux, mais je n’étais pas sûr que ce soit judicieux, alors je m’abstins. Mais j’avais annoncé la couleur à ma fille et, à présent, je me sentais le cœur léger, comme si cette révélation allait amener une avalanche d’éléments positifs dans nos vies…
Kathou
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Lun 29 Nov - 11:02
God jul Papa & Septy
Si les maîtres veulent bien s’avancer vers le hall d’entrée, les prie doucement Marianne avec des gestes cérémoniaux. D’un même élan, le père et la fille traversent le séjour pour rejoindre le tas de bagages recouvrant le sol étincelant du hall d’entrée. Voguant de valises en sac, de corbeille en vanity, Marianne sautille, jonglant d’un pied à l’autre, se rongeant littéralement les ongles en inspectant les affaires de ses maîtres d’un œil inquiet, angoissé, horrifié !
Je n’y ai jamais songé, admet Septima. J’ai toujours apprécié mes cousins. Chaque année, démarrer le mois de décembre me met le cœur en joie rien qu’en songeant à la perspective de les retrouver. C’est un peu comme si Noël et notre visite étaient liés. Je ne sais pas s’il y a un manque. Je ne sais pas si j’aimerai les voir plus souvent. Je me suis toujours dit que plus tard, lorsque nous serons adultes et plus libre de nos mouvements… Du moins le croit-elle. … nous pourrions nous fréquenter, comme de bons vieux amis. Admettons que nous soyons toujours sur la même longueur d’onde et que nous ayons évoluer dans le même sens. Finalement, Septima hausse les épaules pour marquer la fin de sa tirade, résignée à ce que les choses se passent ainsi, ainsi soit-il, amen. Un autre sujet la tiraille véritablement. Un sujet qu’elle se languis d’aborder. Marcus et Maman seront-ils de la partie ? Depuis qu’il a quitté Poudlard et que Septima a décidé de vivre avec son père, Septima croise très rarement son frère aîné. Ainsi donc, ils partent tous les quatre. Papa et Mamma ont décidé de mettre leurs différents de côté ? Marcus leur fait grâce de sa présence. Par tous les lords, c’est Noël !
On va essayer d’arranger la situation. La révélation de Papa met fin au sarcasme qui lui trotte dans la tête. Arranger les choses ? Septima ne demande qu’à voir. Oui, Septima n’est pas convaincu. Elle connaît peu de chose de la vie. Elle connaît peut de chose de l’amour. Elle connaît peut de chose sur la vie de couple. Mais son instinct lui dicte de patienter avant de se réjouir. Pour toute réponse, Septima hoche la tête, ajoutant :
Je vous souhaite d’y arriver., dit-elle simplement.
Son père ajoutant qu'ils partiraient en voyage de retrouvailles (renouveau ?), elle se tourne franchement dans sa direction, se demandant quelle attitude doit-elle adopter. Les affaires des parents ne sont pas les affaires des enfants. Mais un parent traversant une mauvaise passe n'a-t-il pas besoin de soutien, ne serait-ce qu'une once ? Est-ce se mêler ? Est-ce soutenir ? Se résignant d'assumer ses choix, ne voulant ni inciter à le faire, ni inciter à ne pas le faire, Septima déclare d'une voix posée :
Faites ce qui vous semble bon de faire.
Elle lui sourit. Puis, les Ombrages se parent de leurs capes chaudes coupe-vent, Septima revêtant un chapeau en fausse fourrure magiquement auto-chauffant. Sa coiffe préférée. Sur le gazon hachuré d’une fine couche de neige, un trois mats les attend. Oui, un bateau en bois digne du capitaine crochet voguant au-dessus du sol, assez grand pour accueillir dans sa soute quatre cabines confortables, une cuisine aménagée et un salon chauffé. Sur le pont, des gobelins s’affairent, attendant les instructions, les uns pour manier la proue, les autres pour déplier la grande voile, d’autres encore pour lester la quinzaine d’ancres maintenant l’insubmersible près du sol.
Le Skygge (traduisez « Ombre » en norvégien), les accompagnera jusqu’à la Manche où il plongera tel un sous-marin pour voguer depuis la mer jusqu’aux eaux froides de Norvège. En un claquement de doigt, les elfes de maison chargent leurs nombreux bagages. Septima et son père empruntent une passerelle pour monter sur le pont. Le capitaine, un gobelin sourd et muet, les salut en s’inclinant, et d’un geste pressé de la main, les invites à regagner leurs appartements dans le ventre du navire.
Septima suit son père, jetant un rapide coup d’œil à l’avant du bateau où la statue en bois d’une créature chimérique étrange indique l’avant du navire : moitié sombral, moitié licorne, une moitié de corne et une moitié ailée. Septima a toujours été impressionnée par cette statue qui incite à aller de l’avant avec deux créatures tout à fait différentes, les unes rares et mystérieuses, les autres communes et incomprises.
Dans le salon, il fait chaud, ça sent bon le chocolat et les sablés à la cannelle. Marianne et Hector font le voyage avec eux. Incitée par le choque thermique, Septima s’empresse de retirer son chapeau, le remettant à Marianne qui récupère également sa cape. Le séjour est une pièce circulaire, pourvu d’un tapis vert sapin, d’une immense table basse vitrifiée en son centre entourée de sofa, de canapé et d’un énorme fauteuil moelleux où les jambes croisées d’un individus se déplient à l’approche des nouveaux embarqués.
Je ne comprend toujours pas comment ce gobelin atrophié réussi à mener sa barque, dit une voix familière en parlant du Capitaine Dov-Stum.
Septima lance un regard à l’adresse de son père, hausse les épaules et se jette dans le canapé le plus proche, salivant rien qu’en songeant au bon chocolat chaud qui l’attend. Bonjour Septima. Bonjour Marcus.
Ce voyage sur ma terre natale, tradition de la période de Noël, était toujours comme une occasion de me ressourcer. Même si je taisais, bien sûr, certaines choses, je prenais un réel plaisir à partager ces moments en famille. C’était chaleureux, c’était apaisant, c’était… magique. La magie de Noël avait toujours été particulière et assez exceptionnelle. On pouvait notamment penser à toutes les trêves qui pouvaient avoir lieu à cette période de l’année, aux événements inexplicables mais tellement merveilleux qui se produisaient aussi… des événements que certaines n’avaient aucune gêne à appeler des miracles de Noël…
Parler de la famille avec ma fille, c’était une bonne façon de savoir un peu dans quel état d’esprit elle se trouvait, mais ses réponses évasives concernant nos retrouvailles, à Elianor et moi, me firent tout de même comme un petit pincement au cœur. N’y croyait-elle pas ? ou, pire, peut-être ne le voulait-elle pas… Que devais-je penser ? Que fallait-il croire ? Les mots de ma fille étaient un peu douloureux, il s’agissait bien là d’un sujet sur lequel j’aurais apprécié qu’elle m’encourage vraiment, qu’elle me dise que cela lui ferait plaisir de retrouver une situation familiale plus stable et moins tendue… mais ce ne fut pas le cas. Septima, pourtant, ne me décourageait pas pour autant… et c’était sans doute cette attitude tout à fait neutre qui était déstabilisante. Comment étais-je censé percevoir ce genre de réaction ? Et si Septy réagissait comme cela, comment Marcus allait-il réagir ? c’était vraiment un nœud de perpétuelles interrogations, chacune en entrainant une autre… Je n’accordais guère de regard aux elfes de maison, leurs manières ne m’intéressaient pas. Et j’étais en proie à un questionnement bien trop intense pour me laisser distraire par le comportement pathétique de ces créatures serviles. Je me souvenais que, petit, cela me faisait rire, mais j’avais grandi et il y avait longtemps que leur cirque ne me faisait plus rien.
Embarquant sur le flybåt Skygge, nous passâmes donc sur la passerelle, pour rejoindre l’équipage de gobelins et leur affreux capitaine. Nous avions toujours apprécié que cet être infâme soit dépourvu d’ouïe et de langage sonore. En effet, la plupart des gobelins possédaient des voix grinçantes et dissonantes, il aurait été fort désagréable d’avoir un capitaine gobelin qui hurlerait ses ordres à l’équipage, cela aurait très certainement rendu notre traversée quelque peu incommodante.
Ce navire, cela faisait des années que nous l’utilisions. Il assurait à merveille la liaison entre les deux pays et nous n’avions jamais eu à regretter le choix du Skygge. Encore une tradition familiale, comme nous en avions tant… Ma fille se hâta vers le salon, où la chaleur du feu ensorcelé emplissait chaque espace, et j’assistais alors aux retrouvailles de mes enfants. Des retrouvailles assez formelles, dirais-je, au vu de leurs saluts respectifs. Mais il y avait toujours eu entre eux une certaine complexité relationnelle qui ne s’était pas encore vraiment stabilisée. Il fallait, dire, aussi, que tous deux étaient très différents…
« Bonjour Marcus. J’espère que vous êtes bien installés, ta mère et toi… » J’indiquais à mon fils et à ma fille l’un des bagages qui avaient été déposés dans cette pièce. « Le moment officiel n’est pas encore venu, mais vous pouvez déjà vous servir en confiseries, si vous voulez. Pour les vrais cadeaux, il faudra attendre d’être arrivés. Les vôtres seront ceux avec les petites guirlandes enchantées de couleur émeraude. » Émeraude pour eux, saphir pour les enfants de ma sœur. C’était un code couleur qui nous permettaient de ne pas tout mélanger. Nous changions chaque année, en fonction de ce que décidaient les femmes.
Je ne voyais pas Elianor pour le moment, aussi décidais-je de demeurer au salon, avec mes enfants. Les elfes vinrent servir le chocolat chaud, mais je préférais une bonne tasse de thé avec un soupçon de miel et de citron. Le petit sablé accompagnant ma tasse n’était pas nécessaire, aussi le donnais-je à Marcus. « Tu te souviens, quand tu étais petit, ces biscuits en forme de renne étaient tes préférés… tu avais vu un troupeau avec tes cousins et ça t’avait fortement impressionné. »
Je me rappelais très bien de cela. Mon fils n’avait alors que sept ou huit ans, il s’amusait beaucoup avec les enfants de ma sœur… Septy était toute petite et je l’emmenais souvent, en la portant dans mes bras, pour des balades en forêt ou près des fjords. Je posais un regard plein d’amour sur mes enfants. Vraiment, tous les deux étaient la prunelle de mes yeux. Je ne me voyais pas vivre sans eux. L’existence n’avait de sens que depuis leur naissance… enfin, pas tout à fait, avant qu’ils ne viennent au monde, ma vie avait pris du sens lors de ma rencontre avec cette magnifique sorcière française qui était devenue ma femme… Mais je savais bien que mon fils m’en voulait et qu’il faudrait du temps et de la patience pour retrouver une atmosphère familiale plus chaleureuse. En attendant, c’était déjà fort bien que lui et sa sœur puissent se retrouver. Passer du temps ensemble allait sans doute leur faire du bien et cela me permettrait, de mon côté, de passer plus de temps avec Elianor, aussi. C’était ce qu’il nous fallait, du temps. Être ensemble. Se retrouver, se ressourcer…
Y aurait-il un miracle pour Noël ? Ce serait merveilleux… j’en rêvais depuis des mois… Nous avions besoin de cela. Et peut-être que le fait de séjourner quelque temps en Norvège, chez ma sœur et sa famille, allait nous offrir ces possibilités de nous reconquérir les uns les autres…
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Mar 7 Déc - 7:26
God jul Papa & Septy
Les moteurs vrombissent de toute leur puissance, couvrant les cris stridents des Gobelins occupés à lever les amarres, déployer les voiles, activer le bouclier d’invisibilité. Un haut le corps les secoue, signifiant que le Skygge quitte le sol pour s’élever dans les cieux. Puis, les tremblements des tables et des bibelots se calment, le navire flottant dans les airs se stabilise, toutes les voiles sont déployées, dans le ciel chargé de d’hiver, personne ne les verra voler.
Bonjour Marcus. J’espère que vous êtes bien installés, ta mère et toi… Fort bien, répond aussitôt Marcus en pliant l’exemplaire de la gazette du sorcier qu’il tenait entre ses mains. Il n’eut pas le temps d’embrayer que Papa désigne le bagage porteur de toutes les friandises. Noël avant l’heure ! Sus au chocolat ! Pas de pitié pour les chocogrenouille de Noël. Si Marcus reste impassible, Septima se rue sur le sac en question et le tire jusqu’à son fauteuil pour en découvrir le contenu.
On est plus des bébés, Papa, sans vouloir t’offenser. Je ne fouillerai pas dans tes valises avant l’heure convenue. Je le promets… ou peut-être pas, finit-elle par dire dénuée de malice pour laisser place au doute.
Marcus hausse les yeux au ciel. Papa rappelle ses beaux souvenirs. Septima extirpe immédiatement un paquet de biscuits. Elle dénoue le gros ruban rouge, déverse dans une assiette des rennes de Noël sablés. Sans commune mesure, elle trempe la tête de l’un d’eux dans son chocolat chaud pour le dévorer goulument.
On ne te donne plus à manger au manoir Ombrage ?
Septima l’observe en mâchouillant son renne. Elle aurait aimé répliquer on ne t’as toujours pas appris à la fermé au Manoir Prince ? mais la voix de la raison lui indique que ce genre de réflexion l’a dessert plus que de raison. Mais elle n’a pas l’intention de se laisser marcher sur les pieds.
Tu m’as tellement manqué que ça m’a donné faim, réplique-t-elle en mordant dans son biscuit sans expression à part entière sur le visage.
Que dire ? Que penser ? Marcus et Septima n’ont jamais été particulièrement proche. Les années passent, ils grandissent, se forgent un caractère, un gouffre encore plus profond se creuse entre leurs deux personnalités.
Pourtant, dans sa réplique se voulant dénuée de sentiment qu’elle espérait reçue de manière piquante, il y avait un brin de vérité. Même si elle ne lui avouera jamais (plutôt mourir de faim !), Septima est contente de voir son frère aîné, paraissant en grand forme qui plus est.
Papa, quant à lui, semblait bien et détendu en présence de ses deux enfants. Une sensation étrange s’éprend de Septima. Entre les histoires de séparations et leurs évolutions sur des planètes complètement opposées, elle a la sensation que son frère et elle s’éloignent, brisant un peu plus cette famille brisée. Si elle n’en veut pas à ses parents d’être séparés (bien que papa est annoncé une possible résurrection de leur couple), ses réflexions se sont gardées loin des retombées possibles sur le cercle familiale. Ces derniers mois, Septima était préoccupée, concentrée sur sa situation aux yeux du monde, si bien que son regard ne s’est pas posé sur la situation posée juste sous son nez.
Son palais mental réfléchi à toute allure. Elle ouvre la bouche pour parler mais un nouveau vrombissement indique que le bateau va amerrir. Dov-stum est expert en la matière, le navire se pose sans encombre. Un nouveau panneau magique entoure le Skygge.
Nous allons plonger, indique une voix dans le haut-parleur.
Pourquoi les prévenir alors que ça ne change rien pour les passagers ? Le bois craque, ils se sentent aspirer par le bat puis le bruit des moteurs retenti pour se stabiliser. Direction les eaux froides de Norvège.
Peut-être pourrions-nous balader tous les trois avant d’arriver chez les cousins ? Propose-t-elle. On dit que le marché de Noël sur Verdens Veikryss est somptueux. On y sert le meilleur vin chaud de Noël.
Verdens Veikryss est le Chemin de Travers norvégien.
Tu es trop jeune pour boire de l’alcool, rit Marcus. L’alcool s’évapore à la cuisson, se défend Septima. Qu’en dites-vous ? Marcus hausse les épaules. Apparemment c’est son nouveau geste favori : hausser. Septima essaie de lire entre ligne. Est-ce que cela signifie oui je n’ai pas le choix, oui si tu veux ou oui avec plaisir ? Quelque chose lui dit qu’il a une bien étrange façon d’énoncer ce qui pourrait lui faire plaisir.
Elle se tourne vers son père, attendant son approbation, déstabilisée par le manque d’entrain de la part de Marcus. Son palais mental est titillé. Septima se souvient.
***
Noël 2013. Dans la maison douillette des Eriksen, ça fleure bon la cannelle. Le feu crépite dans l’âtre, les enfants sont attablés dans la salle à manger. Chacun décor une boule de Noël en bois. La peinture réside autant sur la table que sur les doigts, Elvira sert une nouvelle tournée de chocolat chaud. Quand sa tasse rose est déposée à ses côtés, la jeune Septima âgée de huit ans lâche sa boule qu’elle peignait de noir (oui oui, de noir !) pour se saisir de la tasse fumante, les doigts noirs de peinture. Marcus ricane en voyant sa sœur boire goulument le chocolat à s’en cramer la langue et le palais.
Tu vas finir grosse comme un chaudron, ricanne-t-il. Plus aucun balais ne pourra te soulever.
Les épaules frêles de la petite fille maigrichonne se haussent.
Je serai la meilleure batteuse de tous les temps ! Assure-t-elle. Même le nom des Wesley, à Poudlard, sera oublié quand j’aurai remporté toutes les coupes.
Les ricanements de Marcus redoublent. La petite Septima fronce des sourcils, vexée. Elle ne réplique pas, ne sachant que dire, hormis :
Tu es grand, méchant, et c’est toi le gros. Continue comme ça et tu finiras chez les Pouffsoufle. Ils ont un poste de batteur vaccants ? Tous les postes de looser sont vaccants chez les Pouffsoufle.
La jeune Septima, dénuée des concepts de compétition, d'à qui mieux mieux et autres sentiments qui vous place au-dessus de tout le monde, fronce encore plus les sourcils pour essayer de comprendre de quoi il en retourne. De toute façon, tous les Ombrages vont à Serpentard.
De toute façon, le Choixpeau nous envoi là où on a envie d’aller, assure-t-elle en reprenant sa peinture. N’importe quoi ! Réplique Marcus. Il lit dans ta tête si tu es un winner ou un looser. L’environnement familial et le conditionnement de l’enfant orientent les choix du chapeau. C’est pour ça que tous les membres d’une même famille sont envoyés dans la même maison, génération après génération, élude-t-elle avec sérieux en faisant une bouche bleue à sa boule peinte en noir. N’importe quoi… Dit à nouveau Marcus en s’esclaffant. Où tu as lu ça ? Elvira, qui a entendu la conversation, ouvre des yeux ronds et s’assure que sa belle-sœur et son frère ne rodent pas dans les parages. Dans l’histoire de poudlard, chapitre : le paradoxe du choixpeau. Qui veut des sablés au miel ? S’écrit Elvira pour contrer cette discussion. MOI ! S’écrie Septima. Avec un chocolat chaud s’il te plait. J'ai déjà terminé le mien.
Face à elle, son frère la regarde avec un drôle d’air. Tandis que sa tante a le dos tourné, Septima, résolue à ne plus parler, le toise avec un air de défi.
Qui sait, murmure-t-elle, où le Choixpeau t’aurait envoyé sans le nom des Ombrages accolés à ton prénom.
Un éclair passe dans ses yeux. Marcus fronce le nez, prêt à répliquer, mais leur tante revient à la charge les bras chargés de biscuits. Alors qu’ils ont tous des sablés plein la bouche, Marcus lance :
Le Choixpeau a murmuré dans ma tête qu’il m’aurait volontiers envoyé chez Serdaigle si mon ambition n’était pas si développée.
La curiosité mal placée reste de la curiosité, affirme Septima en hochant la tête, faisant référence au trait de caractère bien connu de la maison de Rowena. Et les gens qui parlent trop sont envoyés à Pouffsoufle, rétorque Marcus, un air mauvais sur la figure.
Piquée au vif car elle commence sérieusement à s’inquiéter, Septima se retient de ne pas lui balancer l’assiette de biscuits en plein dans la figure.
J’irai à Serpentard car je veux devenir la meilleure joueuse de Quidditch de tous les temps, songe Septima, petite fille de huit ans, alors qu’elle n’est jamais encore montée sur un balai.
***
De la musique classique retentie depuis le haut-parleur. Le calme plat s’est installé. Septima commence a regretté d’avoir proposé cette promenade. Elle commence à penser qu’elle et son frère vivent sur des planètes totalement opposées. Pour toujours. Elle s'aperçoit que de cet amour fraternel qu'elle a toujours espéré, elle a toujours été déçu. La vie à Poudlard serait peut-être meilleur si elle pouvait compter sur le soutien de son aîné. Elle n'aurait peut-être pas fait le choix d'aller vivre avec Papa si quelque chose d'autre l'avait retenu auprès de maman. Septima se sent frustrée, agacée. Fatiguée. Sans pouvoir le contrôler, elle lance un regard perdu à son père et regrette immédiatement d'avoir révéler cette profonde faiblesse.
Laconique, mon fils ne semblait guère décidé à accorder plus d’importance que le strict minimum à ces moments en famille. Il restait poli, bien sûr, mais son ton et son attitude me montraient aisément que cela ne changeait rien pour lui que je sois là ou non. Même l’annonce de la présence des friandises ne lui décrocha pas le moindre petit sourire. Il était bien plus rafraîchissant de voir ma fille à l’œuvre. Elle avait toujours eu cette spontanéité et cela me faisait du bien d’assister à un moment comme celui-là, la voir faire bonne chère et savourer les petites attentions sucrées qui étaient là pour agrémenter le voyage… Et puis Marcus lâcha une petite pique, qui n’en était pas réellement une, en direction de sa cadette, mais celle-ci fit preuve d’une certaine sagesse dans sa manière de lui répondre.
Il y avait quelque chose d’agréable dans le fait de les voir ainsi. Mes enfants… ils avaient grandi si vite… Je me souvenais d’eux, tout petits, leurs premières syllabes, leurs premiers pas, leurs premiers mots… Tant de moments si importants qui passaient bien trop rapidement… Leur relation avait évolué, évidemment, comme toutes les relations, et je me demandais parfois si entre Marcus et Septima, il y aurait un jour le même genre de lien que celui qui existait depuis quelques années entre ma propre sœur et moi. Parfois, c’était seulement à l’âge adulte que les membres des fratries se rapprochaient. Je le leur souhaitais, en tout cas.
Le temps passa, le Skygge plongea… et la conversation dériva sur des activités que nous pourrions faire une fois au pays. Pour ma part, je savais déjà où j’avais envie d’amener ma femme, mais mes enfants… il était impensable de ne pas les emmener au moins une fois par an dans le dédale de ruelles typiques de Verdens Veikryss. Ce serait aussi l’occasion de les gâter un peu, de leur offrir de bonnes choses ou un de ces petits cadeaux locaux dont on se désintéressait après vingt-quatre heures. Pour le vin chaud, par contre, je me sentis un peu mal à l’aise en entendant la remarque de Marcus. En effet, j’avais permis à Septima de goûter de l’alcool, quelques mois auparavant. Il était vrai qu’elle n’était pas bien vieille et que j’avais cédé pour des raisons qui n’étaient peut-être pas vraiment les plus logiques ou les plus adaptées. Mais je me gardais bien d’évoquer cela devant mon fils. Il me jugeait déjà bien assez, pas nécessaire d’ajouter une raison supplémentaire de me voir comme cela.
« Faire un tour sur Verdens Veikryss est une excellente idée. Nous pourrons y aller tous les quatre. » J’avais insisté sur le nombre, puisque nous avions bien prévu, ma femme et moi, de passer de vrais moments en famille et non chacun de son côté. « Vous savez bien que votre mère aime commencer ce shopping par la tilslørte bondepiker du salon de thé. »
Oui, j’insistais. Mais c’était important de montrer à nos deux enfants qu’Elianor et moi étions sur la même longueur d’ondes et que nos différends avaient été mis de côté pour le moment. Et puis, c’était aussi plus facile de dire cela que de dire non à ma fille. Enfin, à son âge, ce n’était pas si grave que cela de boire un peu de vin chaud… après tout, même à Poudlard, à l’âge de 13 ans, les élèves pouvaient aller s’enfiler quelques bièraubeurres s’ils en avaient envie.
Je ne savais pas ce qui se tramait entre Marcus et Septima. J’aurais aimé les voir très liés, complices, peut-être, mais ils avaient des personnalités très différentes et il était logique, donc, de ne pas toujours s’entendre sur tout… mais de là à ne s’entendre sur quasiment rien… Je fermai les yeux une seconde. Je misais beaucoup sur ce voyage, sur ce séjour. Mais je ne devais pas perdre de vue ce que je devais faire, aussi, en tant que mari et père. Les traditions devaient être respectées et elles le seraient.
Lorsque la musique se fit entendre, j’étais quelque peu perdu dans mes pensées, et si le regard de ma fille n’avait pas croisé le mien, j’aurais sans doute pu rester ainsi, planté là comme un arbre au milieu de nulle part. Peut-être que la situation était un peu trop prévue pour être spontanée. Peut-être que tout ceci semblait factice, au fond… Je poussai un léger soupir puis je vins me placer de manière à bien voir les deux personnalités qui formaient ma descendance. Je ne leur avais pas encore annoncé pour Helios. Je ne me sentais pas le droit de le faire tant que le jeune homme n’aurait pas fait les choix qu’il avait à faire. « Bon, il y a des questions que vous vous posez, tous les deux ? » J’étais prêt à y répondre, bien évidemment, cela faisait partie de mes devoirs en tant que père. Il serait bon de tout mettre à plat avant d'arriver chez Elvira et Sven. Je n'avais pas très envie d'avoir à expliquer toute la situation devant ma soeur et sa famille. C'était bien mieux de faire cela en petit comité, entre nous. « On va passer du temps ensemble, tous les quatre, alors autant partir du bon pied. »
Kathou
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Mar 18 Jan - 15:06
God jul Papa & Septy
Parfois la cuirasse du Skygge vombrissait sous les effets de la pression de l’eau ou était-ce ce bon vieux capitaine Dov-Stum qui appuyait sur le champignon ? La bouche pleine de pain d’épices, Septima noie sa décevante relation fraternelle, se désarmant de ses ressentis petit à petit, bouchée après bouchée. Son idée de balader au marché de Noël est retenue, Papa spécifie clairement que leur balade en famille dans les rues illuminées Norvégiennes commencerait par le Salon de Thé préféré de Mamma. Tous les quatre. Même si cette idée à un arrière-goût étrange, Septima acquiesce, prête à jouer le jeu. Quand soudain Papa demande délibérément si ses enfants ont des questions. Fallait-il vraiment en arriver là ? La gêne l’envahit, un sentiment qu’elle ne manque pas de cacher derrière son masque de marbre. Peut-elle réellement parler librement devant Marcus ? Ses paroles révèleraient une indéniable faiblesse à moins que… elle trouve la tournure adéquate. Désolée Mamma, songe-t-elle.
J’ai bien assimilé que Mamma et toi tentiez de recoller les morceaux, j’en suis ravie. Véritablement ravie même si dans son palais mental règne l’incompréhension la plus totale. Ce doit être l’adolescence, tout ça… Crier, se séparer, se remettre ensemble… peut-on véritablement donner une seconde chance à un amour en perdition ? Aux yeux de Septima et d’après toutes ses lectures, l’amour ne croit pas forcément exponentiellement avec l’évolution respective de chacun.
Puisse que tu en parles… elle époussète les miettes éparpillées sur ses cuisses. Je me demande quelle sera le niveau de tension entre Mamma et moi ? Je veux dire, puisqu’elle et moi ne nous sommes pas revues depuis que j’ai pris la décision de vivre chez toi…
Marcus pousse un petit rire, semblable à un soupire, sarcastique, qu’elle fait mine d’ignorer.
Et que, je suppose, sa qualité de mère en a pris un coup…
Intérieurement, Septima regrette de ne pas prendre de pincette. Mais c’est un lot de culpabilité moindre par rapport aux moqueries de Marcus qu’elle pourrait s’attirer si elle se montrait plus sentimentale.
… dois-je m’attendre à des représailles ?
Autant être claire, n’est-ce pas ?
Tu as peur ? Lui demande Marcus. Tu la ferme ? Réplique Septima.
Leur altercation brisée par l’intervention de leur père, Septima réprime l’envie de lui foutre son poing dans la figure, détournant toute son attention vers Papa. L’envie de marcher main dans la main avec son frère s’efface soudainement, laissant place à la rancœur. Et au fond, est-elle sincèrement inquiète de la détérioration de sa relation avec sa mère ? Elle qui avait voulu vivre chez son père de son plein gré, consciente qu’elle froisserait une mère ? Nombreux sont les psychomages et les psychothérapeutes moldus ayant détrôner le mythe de l’instinct maternelle, chose qui n’arrange pas les affaires de Septima car si l’instinct maternelle existait vraiment comme une chose innée, alors Mamma aurait compris ce qu’il y a de mieux pour elle et l’aurait laissé, sans rancune ni jugement, vivre avec son père, délaissant son amour propre et surtout, sans lui donner l’impression de lui avoir jeté à la figure. Après tout qu’est-ce que ça change ? Elle vit le plus claire de son temps à Poudlard et eux, au Ministère. Oh et puis zut ! Autant poser la question. Pourquoi laisser du vent dans sa tête quand on peut lui apporter matière à réfléchir :
Pourquoi est-ce qu’après avoir divorcé vous décidez de vous remettre ensemble ?
C’est une notion tellement compliquée pour elle que de prendre une décision pour y revenir dessus. Est-ce qu’on prend une décision sur un coup de tête ? Et qu’on ne sait pas où l’on a mal ? Est-ce qu’on pense savoir alors on se trompe ? Tellement de variables et tellement d’interrogation. Assis sur son fauteuil, Marcus regarde sa sœur presque éberlué qu’elle est posé la question. Septima, elle, lisse son short, attendant patiemment une réponse de la part de son père, aucune expression à part entière sur son visage pâle.
Naviguer comme nous le faisions chaque année, cela permettait à la fois de passer du temps ensemble et de, parfois, se retrouver un peu seul avec soi-même. Pour ma part, je préférais essayer de prendre ces moments comme de belles occasions à passer en famille, avec mes enfants, parce que cela faisait longtemps que je n’avais plus eu le loisir de le faire et que, de surcroît, il me semblait important de remédier à cela. L’occasion de parler, aussi, de mettre les choses au clair, de briser la glace si cela devait s’avérer nécessaire… et, de mon point de vue, ça l’était. Je ne voulais pas que notre séjour puisse avoir un goût amer, je ne tenais pas à ce que des tensions puissent persister et je considérais que ma sœur et sa famille n’avaient pas à subir ce genre de choses alors que nous étions leurs invités pour ces quelques jours.
Je me souvenais parfaitement de nos séjours en Norvège lorsque Marcus et Septima étaient encore enfants… Nous avions eu de très bons moments, tout ensemble, vraiment… Elvira était radieuse, Sven était fou de ses gosses et nous passions des soirées entières à jouer à des jeux de toutes sortes. A l’époque, Septima adorait jouer à « Devine à quoi je pense »… et elle gagnait souvent, puisque très peu de personnes parvenaient à se glisser suffisamment dans ses idées pour parvenir à dégotter les solutions parfois un peu alambiquées de ce qui occupait les pensées de ma fille. Marcus aimait se mesurer à Magnus, les deux garçons avaient tendance à vouloir rouler des mécaniques et se montrer meilleur que l’autre, mais cette petite compétition entre eux les avait soudés plus qu’autre chose. Nous étions bien, à l’époque. C’était bien avant que les obligations diverses commencent à me dépasser. C’était bien avant que n’arrivent les premières disputes avec Elianor. A la réflexion, je me disais même qu’à ce moment-là, je pensais que tout était possible, que nous pouvions traverser toutes les épreuves imaginables et nous relever, encore et encore… Que nous était-il arrivé ? Marcus avait grandi et développé un caractère qui le poussait à entrer sans cesse en contradiction avec moi quand il avait commencé à entrer dans l’adolescence. J’avais accepté des responsabilités qui m’avaient éloigné de ma famille et je n’avais rien remarqué. J’avais bien compris tout cela, évidemment, et mon seul objectif désormais était de réparer mes erreurs. Même si cela signifiait que j’allais devoir faire quelques sacrifices. Jamais je ne voudrais renoncer à ma femme et à ma famille. Jamais.
Alors, oui, ça me faisait plaisir que Septy soit ravie pour sa mère et moi, même si, au fond, j’aurais préféré entendre Marcus dire la même chose. Et pas par hypocrisie, bien sûr. Et puis ma fille me fit part de ses craintes. Des peurs assez fondées, en réalité, il me semblait que j’aurais pu avoir le même genre de peurs à sa place. « Tu sais, princesse, les tensions entre vous dépendront de comment vous allez pouvoir en parler… » Je n’aimais pas trop la manière dont mon aîné répondait à cela, toujours avec ce petit air suffisant qui avait tendance à m’énerver, mais Septima réagissait avec classe par rapport à ça. « Je ne pense pas que ta mère t’en veut pour ça. C’est à moi qu’elle en a voulu avant tout et on en a parlé. Marcus et toi n’avez pas à subir la colère de l’un ou de l’autre, vous n’avez rien à voir dans ce qui nous arrive, d’accord ? »
Les enfants qui se sentaient responsables dans des situations de séparation comme cela, c’était quelque chose que je trouvais presque déplacé. Les gosses n’ont pas à vivre avec ce genre de poids sur les épaules. Ce n’est pas de leur ressort et ça ne le sera jamais. Il fallut donc que Marcus sorte l’un de ces petits sarcasmes dont il avait le secret… je l’avada-kedavrarisais du regard avant de revenir à ma fille.
« Nous n’avons pas divorcé. Il n’a jamais été question de cela. » Le choix des mots, ça avait toujours eu toute son importance. « Votre mère et moi, nous nous sommes séparés, le temps de mettre les choses au clair et de voir un peu ce que nous voulions vraiment l’un et l’autre. Il fallait qu’il y ait ce qu’on pourrait appeler une "pause" pour que nous puissions repartir ensuite sur des bases solides. » C’était la meilleure façon d’expliquer les choses. Et c’était bel et bien comme cela que tout s’était passé. Et si, aujourd’hui, nous en étions à recoller les morceaux, c’était bien parce que nous n’avions jamais cessé de nous aimer, tous les deux. Et ça, eh bien, Marcus et Septima allaient bien devoir le comprendre et l'accepter, car Elianor et moi avions pris la décision de faire en sorte que les choses s'améliorent entre nous, pour notre couple, pour nos enfants, pour notre famille. Et désormais, toutes celles et tous ceux qui tenteraient de se dresser entre nous en paieraient le prix.
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Mar 8 Mar - 19:37
God jul Papa & Septy
Détruire pour mieux reconstruire. Ecoutant son père silencieusement, ça se bouscule dans le palais mental de Septima. Séparés pas divorcés. Un moindre mal pour laisser sa place au moindre bien. Papa lui assure que la rancune de Mamma est dirigée contre lui, seulement contre lui. Marcus et Septima doivent se tenir à l’écart de « leur » histoire. Les relations humaines ressemblent sensiblement à un puit sans fond. On chute indéfiniment sans jamais atteindre le fond de la solution. Septima se jure de n’avoir jamais de mari. Pas de liens, pas d’attache. Pas d’attache, bonjour la liberté, aurevoir la chute sans fin. Les luttes contre elle-même occupent assez de place dans son esprit pour qu’elles se parasite de conflits avec autrui. Note pour plus tard : ne pas se marier. L’éphémère, c’est bien. Elle ne s’imagine pas tous les trois ans faire un break pour voyager en ermite, partir pour mieux revenir. On met tout à plat et on recommence. Reset. Les gens ne peuvent-ils pas se contenter d’être heureux ? Ne pas avoir de mari. Ne surtout pas avoir de mari. Les maris, ça vous fait des enfants. Vous imaginez ça, vous, des petites répliques de Septima ? Ça poserait des questions tout le temps, elle serait tout le temps obligé d’y répondre. Faut leur apporter de l’attention, les câliner, les nourrir tous les jours. Non, décidément non. Note plus tard : 1) pas de mari 2) pas d’enfants.
Scrutant son père d’un air circonspect, la jeune fille finit par acquiescer comme pour signifier qu’elle a saisie. Un haut-le-corps lui fait comprendre que le Skygge amorce une descente.
Nous rencontrons des perturbations, annonce la voix dans le haut-parleur.
Je parlerai avec Mamma, déclare soudain Septima pour clore la discussion. Dans le fond, elle se voulait rassurante auprès de son père, assurant qu’elle ferait un effort, en espérant que Mamma accepte d’en faire un. Car sa condition d’adolescente n’acceptera aucune once de négativité glissée, même subrepticement, dans la discussion. Cette année, elle aura seize ans, il est temps de se faire respecter ! La voix dans le haut-parleur résonne à nouveau :
Amerrissage dans quinze minutes.
Voilà qui l’aide à retrouver son baume au cœur. Mordant à pleine dent dans un chocolat praliné, Septima s’approche d’un hublot pour inspecter l’extérieur. Tout est blanc, lisse, froid et scintillant de lumières. Pour amer en toute discrétion, les sorciers norvégiens ont construit un port caché, indétectable par les moldus, aux abords de Trondheim. De sa poche, elle extirpe discrètement une boule bleue remplit de liquide brillant d’une couleur identique. Le regard satisfait, elle laisse tombée négligemment la boule qui roule, roule, et roule. Marcus a le dos tourné et c’est mieux comme ça.
Une fois immobilisée, la boule tremble, s’ouvre en deux, laissant s’écouler le liquide bleu pailleté. Avec le navire qui tangue, le liquide se déverse sur une large ligne droite pour subitement disparaître.
Je vais observer l’amerrissage sur le pont, annonce Marcus.
En se levant, il lisse son pantalon de costume et un sourire s’étire sur le visage de Septima. Pensant que son départ la ravie, Marcus lui adresse une grimace de dégout avant de se diriger vers la sortie. Un, deux, trois… il vient de passer au-dessus de la ligne invisible. Septima l’avait suivi des yeux. Elle jubile en constatant que le bas de son pantalon rétrécis ostensiblement, découvrant ses chaussettes blanches dans ses mocassins marrons cirée à souhait. Septima sait qu’il tient particulièrement à sa tenue vestimentaire. Il va être servit. Lorsqu’il disparaît par la porte, elle se félicite pour son achat. Le vendeur avait raison : elle n’est pas déçue.
J’ai acheté ça dans une boutique éphémère sur Pré-au-lard, explique-t-elle à son père, comme si de rien n’était. Plus jeune, Marcus tirait profit des ruses de sa sœur. Aujourd’hui, leur entente mitigée à fait basculer la balance. A bon entendeur…