Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
« Give me reason to fill this hole, connect this space between. Let it be enough to reach the truth that lies across this new divide »
Avril 2020
Deux mois qu’elle était partie. Deux mois qu’ils étaient partis. J’en pouvais plus. J’avais essayé de retourner au boulot, de reprendre les enquêtes qui étaient en suspens, mais mon patron, Osborne, m’avait dit de retourner chez moi. Ce n’était pas bon pour moi d’être là et ce n’était pas bon pour les dossiers sur mon bureau qu’il disait. J’avais fait une journée seulement, une journée et je n’avais pu faire quoi que ce soit. J’étais restée assis à mon bureau, répondant machinalement à mes collègues qui avaient marché sur des œufs toute la journée. Osborne avait attendu la fin de la journée pour me parler, il m’avait observé pendant mon temps à rien et avait attendu que la majorité du bureau soit parti pour m’appeler à lui. Je devais prendre soin de moi, me rétablir et toutes ces conneries. J’étais supposé faire ça comment moi bordel ? Tourner en rond chez moi ce n’était pas mieux, c’était pire même. Au moins, ici, j’avais l’illusion d’être utile en étant, seulement, physiquement présent. Je le lui avais dit ça. Mais lui, il disait que c’était la règle du département, qu’il comprenait, mais qu’il avait les mains liées. Il n’avait pas eu à me le répéter plus longtemps, j’avais trop d'orgueil pour ça, je comprenais quand on ne voulait plus de moi. J’avais ramassé ma veste, un sac et j’étais retourné chez moi. Ça, c’était il y a un mois.
J’avais fait quoi depuis ? J’avais tourné en rond, j’avais attendu que les phases du deuil passent, mais j’avais surtout fait du sur place. J’étais allée à plusieurs reprises dans la chambre du petit pour la vider, démonter le lit, entreposer tout ça, mais je n’avais pas pu. La pièce n’avait jamais été habitée, mais Kim et moi y avions tout de même vécu. Nous l’avions préparée avec amour, nous l’avions décorée avec le thème de Koala que ma douce désirait tant. Si ça lui faisait plaisir, pourquoi pas ? Il y avait des décalques sur les murs, des peluches, un mobile au-dessus du lit. Tout était prêt, il ne manquait que le petit qui ne viendrait jamais. À chaque que j’essayais, je cassais devant la porte. Je l’avais frappée, quelques fois depuis les deux derniers mois. Les peluches avaient été lancées dans les murs et des pleurs étaient tombés au sol. J’avais fini par simplement fermer la porte pour ignorer le problème et essayer de l’oublier. Ce n’était pas encore arrivé. L’appartement dans son entièreté me faisait autant souffrir. J’évitais notre chambre…ma chambre maintenant, le plus possible. Son parfum embaumait les draps, ses vêtements étaient encore dans la commode, ses bijoux étaient encore au-dessus, autour et dans leur boîte. Je n’y entrais presque plus, encore. Je n’y venais que pour me changer, préférant dormir sur le sofa, loin du fantôme qui hantait mon lit.
Le salon était maintenant ma pièce principale, j’y dormais, j’y écoutais la télévision pour me geler le cerveau, j’y mangeais, j’y buvais…j’y vivais. J’allais me doucher de temps en temps, surtout quand mes sœurs ou ma mère décidaient de passer pour voir comment j’allais. Je disais que ça allait, qu'elles n'avaient pas à s’inquiéter, mais je savais que je n’arrivais pas à vendre ma salade. Elles me connaissaient trop. Ma mère l’avait dit, j’étais éteint. C’était normal, mais ça l’inquiétait. À chaque fois que je pensais pouvoir avancer un détail me ramenait à elle, à eux. Sa brosse à cheveux qui était sur le comptoir de la salle de bain, qui était maintenant cachée dans un tiroir, un biberon encore emballé dans une armoire… Ils ne me laissaient pas les oublier, je ne pouvais pas les oublier, je ne voulais pas les oublier. Je devais avancer, mais je ne savais pas comment. J’avais essayé, mais je ne voulais pas me battre, j’étais fatigué, j’étais en colère, frustré, mes fondements étaient démolis, je n’avais plus mon pilier. Je m’énervais, je me faisais chier royalement, ce n’était pas moi ça. Je me préférais quand j’étais avec elle. Là, j’étais une loque déprimante et je me donnais des boutons.
Je ne quittais les murs blancs de l’appartement que pour aller faire les courses, j’allais me chercher l’essentiel à manger et à boire. Dire que je prenais soin de moi aurait été se foutre de la gueule du monde. Repas congelés, bière et whisky. Si je me sentais exotique, je commandais du chinois ou de l’indien. Kim m’avait montré comment fonctionnait Uber Eats et ça avait révolutionné ma déprime. Presque plus besoin de sortir, La bouffe pouvait se rendre directement à moi Je ne sortais donc quand je manquais du reste et je ramassais les trucs périssables à l’épicerie à ce moment : oeufs, pain, fruits, jus et café. Le reste, pas besoin, pas pour le moment. Ce jour-là, j’étais comme toujours sur mon sofa, affachi comme la merde molle que j’étais. La télévision était ouverte sur un film bidon de milieu d’après-midi, un truc bien nul que je suivais seulement d’une oreille. L’histoire d’une fille qui quittait la grande ville pour aller s’occuper d’un ranch et elle rencontrait un cow-boy qui changeait sa fille de citadine. La belle affaire bien nulle qui m’occupait assez le cerveau et qui me permettrait probablement de m’endormir dans pas trop longtemps. Ces trucs, je les écoutais avec Kim, pour lui faire plaisir, sans elle, ça redevenait d’un ennui mortel. Je n’avais plus personne pour passer des commentaires sur la débilité du scénario. Les pieds sur la table devant moi, je ne me rendais pas trop compte dans quel bordel je vivais. Il y avait des plats et des assiettes vides sur la table, des bouteilles et des verres vides sur la table à côté du bras du sofa. Les draps que j’avais posés sur mon lit de camp étaient en boule au bout du divan, attendant d’être replacés un minimum pour que j’y dorme un peu plus tard.
Me faisant sursauter, j’entendis qu’on cognait à la porte. Feignant de ne pas être là, je baissai le volume de la télévision au plus bas. On recogna à la porte et le visiteur s’annonça. « Diego, c’est Hell, je sais que t’es là, ouvre. » Je lâchai un soupir, qu’est-ce qu’il foutait là. Je ne voulais voir personne. « J’suis occupé, tu peux repasser demain ? » J’étais occupé à quoi s’il posait la question ? Des rénovations. Ouais, des rénos, c’était crédible. Je repeignais l’appartement. « Me prends pas pour un débile Velasquez, ouvre la porte. » Je lâchai un nouveau soupir d’exaspération en laissant tomber ma tête vers l’arrière, regardant le plafond avant de fermer les yeux. « Dégage O’Connor, j’ai pas envie. » Là, je ne mentais pas, je n’avais pas envie de parler à qui que ce soit. Je ne voulais pas qu’on me prenne en pitié, qu’on me dise que c’était normal que je me sente comme une merde, que je devais avancer, ne pas l’oublier, mais ce n’était pas ce qu’elle aurait voulu. Je le savais que ce n’était pas ça qu’elle aurait voulu. Kim aurait voulu être là, avec moi sur ce putain de sofa à se foutre de mes analyses en carton des films qu’elle aimait tant. Elle aurait voulu qu’on élève notre garçon ensemble, qu’on lui trouve un nom. Mais elle n’était pas là, elle n’avait pas eu ce qu’elle voulait.
️ Gasmask
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Dim 6 Fév - 11:20
Across this new divide ❝ Diego - Avril 2020 ❞
Depuis son accident de Quidditch, il n’y avait pas un jour sans qu’Elwyn ait littéralement envie de se défenestrer. Une sombre réalité que peu étaient capables d’entendre. Après tout, dans une société où il est plus important d’aller bien à tout prix, la dépression est vécue comme un sujet tabou, un échec face à l’impératif d’aller bien. Une connerie monumentale si vous demandiez l’avis de l’Irlandais. S’il avait pu compter sur ses amis les plus proches pour supporter ses humeurs et le soutenir de leur mieux, Hell se confrontait à une évidence de taille : tous autant qu’ils étaient acceptaient mal sa déprime. Elle était pourtant légitime, viscérale même. On l’avait privé d’une partie intégrante de son existence. Le Quidditch était inscrit dans son ADN, le définissait en tant qu’individu, lui avait permis de trouver sa place, de lui donner un but, de lui offrir une famille, un groupe auquel appartenir. En une fraction de secondes il en avait été privé à jamais. Bien sûr il pouvait toujours voler, Moïra était là pour l’aider à trouver une solution et le duo infernal des Gryffondor composé par la bête à deux têtes (aka Maxime et Kayla) le soutenait également dans cette épreuve. L’entourage n’était pas le problème. Bien au contraire.
Ça faisait maintenant un an presque tout pile que sa vie s’était arrêtée brutalement sur un terrain de Quidditch, le clouant à tout jamais au sol tandis qu’il devrait se contenter d’observer ses anciens coéquipiers de loin. Privé de match, de gloire, de célébrité mais surtout d’adrénaline, le jeune sorcier avait reporté toute sa rage sur les courses de motos volantes. Excellent moyen de vibrer à nouveau en frôlant la mort à de multiples reprises, elles avaient un effet salvateur sur son mental, apaisant le temps d’une soirée ses envies suicidaires latentes. L’instant de grâce ne durait jamais bien longtemps, replongeant très vite le junkie dans une abysse sans fond entouré des souvenirs beaucoup trop physiques de sa gloire passée et à présent hors de sa portée. C’était dans ces moments là qu’Elwyn savait pouvoir compter sur certains de ses proches notamment Diego. Son aîné avait très rapidement su comment communiquer avec lui à Poudlard. Quand bon nombre d’élèves s’écrasaient ou au contraire cherchaient la provocation ultime, le Mexicain avait eu l’intelligence de se montrer calme mais ferme face à son impétuosité. Le fait qu’il appartienne également à l’équipe de Quidditch avait été un plus non négligeable, Hell devait bien l’admettre.
Toutefois, depuis deux mois à présent, la donne avait changé. Alors qu’il ne se dépêtrait toujours pas de sa rage toujours plus puissante, un événement dramatique s’était ajouté à sa peine. La mort de Kim. La douce fiancée de son ami et mentor Diego avait profondément ébranlé Elwyn. Plus qu’il ne voulait l’admettre et surtout plus qu’il n’osait l’afficher, même face au principal concerné. Une question d’égo mal placé. Encore. Non seulement l’ancien joueur avait perdu une amie, il avait vu par la même occasion Diego sombrer à son tour dans ce même désespoir que lui. Il perdait là un roc, un soutien de taille. Celui qu’il pensait inatteignable, inébranlable se retrouvait à terre. Désespéré. Pendant ces longs mois de convalescence, Diego avait toujours été là, d’un soutien indéfectible. Il avait supporté ses humeurs, avait su comment communiquer avec un Hell plus vindicatif que jamais. C’était à son tour d’être là pour lui maintenant. Mettre de côté sa propre souffrance n’allait pas être une chose aisée mais il était prêt à essayer pour Diego. Si certains pouvaient s’étonner de découvrir un Elwyn moins égocentré et plus altruiste, en réalité ils le connaissaient mal. Pour ses amis, ceux qu’il considérait comme la famille qu’il n’avait jamais eu la chance d’avoir, Hell pouvait déplacer des montagnes et s’oublier si cela signifiait leur venir en aide.
C’était donc dans cette dynamique que le jeune homme avait vu Diego juste après l’enterrement et lui avait envoyé de nombreux hiboux qui avaient fini par être sans réponses. Bien qu’il se débattait lui-même avec l’anniversaire de son accident, savoir le policier magique en proie au deuil lui fendait le coeur. Alors qu’il guettait d’un oeil mauvais son hibou grand duc somnolant sur son perchoir, Elwyn décida de passer à l’action. Il n’allait plus rester passif à attendre des réponses qui ne viendraient jamais. Il avait été à sa place un an plus tôt. Il n’avait répondu à personne. Diego devait être dans le même état voire pire. Dans un élan de détermination, l’ancien joueur s’empara d’un sac enchanté à l’intérieur duquel il glissa deux balais dernière génération, deux battes, une caisse comportant trois cognards ainsi qu’un vif d’or. Quelques protections basiques s’ajoutèrent à cette petite liste avant qu’il ne transplane dans une impasse discrète pour finalement se rendre à pied jusque chez Diego. Sac sur l’épaule, il ne se posa même pas la question de savoir si le sorcier était chez lui et frappa à la porte. Rien. Soit il dormait soit il végétait d’une façon ou d’une autre. Déterminé, Hell frappa à nouveau en s’annonçant cette fois-ci. « Diego, c’est Hell, je sais que t’es là, ouvre. » La réponse de Diego ne se fit pas attendre. Occupé mon cul ouai ! On la lui faisait pas. Lui aussi avait sorti des excuses aussi bidons au sorcier quand il broyait du noir dans son appartement à Galway. C’était pas ça qui avait fait fuir Diego et c’était pas comme ça qu’il allait se débarrasser de lui aujourd’hui. Elwyn insista donc bruyamment. « Me prends pas pour un débile Velasquez, ouvre la porte. » Un ordre donné pour le forcer à lever son cul et ouvrir cette porte. Visiblement non. J’ai pas envie. J’ai pas envie ? Il est sérieux là ?! Il a oublié à qui il parle ou quoi ?!
Dans un soupir exaspéré, Hell se recula de devant la porte et après avoir jeté un coup d’oeil à gauche et à droite dans le couloir, il transplana directement à l’intérieur de l’appartement de Diego entre la télé et la table basse. Ses iris bleutés accrochèrent immédiatement les détritus divers et variés. Restes de bouffe, bouteilles d’alcool vide, cannettes de bières… « Hé ben… c’est comme ça que tu m’accueilles ?! Dans le bordel et en liquidant tout ton stock d’alcool ?! J’espère sincèrement qu’il te reste au moins quelques bières au frais. » S’exclama alors l’ancien Gryffondor, faisant peu de cas des protestations de son aîné. D’un simple geste d’épaule il laissa son sac tomber à même le sol et prit la direction de la cuisine pour inspecter le contenu du frigo. Navrant. Un profond soupir sonore parcourut la barrière de ses lèvres avant de le taquiner à nouveau. « Equilibré tout ça dis moi ! C’est comme ça que tu entretiens ton corps de rêve Velasquez ?! » Il prit deux cannettes fraiches et revint dans le salon pour s’asseoir à ses côtés sur le canapé. Sans même lui demander son avis, il lui ouvrit une des cannettes avant d’en faire de même avec la sienne dont il bu une gorgée. A présent face à la télévision, il observa le feuilleton en cours pendant tout juste quelques minutes, son air dubitatif grandissant à mesure que les dialogues insipides s’enchainaient. « C’est ça que tu appelles « occupé » ?! Non parce qu’à ce rythme là, toutes les mamies et vieilles filles du monde entier ont un agenda aussi chargé qu’un ministre. » Ironisa-t-il en déportant enfin ses prunelles vers son ami, portant une fois de plus la cannette à ses lèvres.
Code par Heaven
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Mar 5 Juil - 22:16
Across this new divide
Diego Velasquez feat. Elwyn O'Connor
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Foutue tête de mule ! Il avait toujours voulu n’y faire qu’à sa tête et il faisait encore la même chose ce jour-là. Dès qu’Elwyn était arrivé à Poudlard, il avait été d’une impétuosité incroyable. Certains avaient trouvé le caractère du sorcier surprenant, désagréable même pour certains. Je pouvais le comprendre, un jeune garçon comme lui qui arrivait comme si le monde lui appartenait, ça pouvait choquer. Il avait le talent, le charisme et il avait un égo aussi impressionnant que son talent. Bon, le talent, je ne l’avais pas vu tout de suite. C’est quand il était arrivé pour les essais de Quidditch que j’ai réalisé la force brute que nous avions entre nos mains et, surtout, la chance que nous avions d’avoir un gars comme lui dans notre maison. Nous avions une bonne équipe, mais là, je nous avais vus hors compétition et c’était bel et bien ce qui s’était passé. Hell avait toujours eu le talent pour faire chier avec son arrogance, il provoquait ou bien écrasait les autres, tout dépendant de qui il avait face à lui. Je n’avais été dans aucune de ces deux catégories, je l’avais trouvé plutôt amusant. Bon, ça je ne l’avais pas montré, j’avais plutôt décidé de jouer la carte du calme pour canaliser ce bonhomme. Ça avait été une bonne décision. Nous nous étions liés au fil du temps et c’est ce lien qui faisait que l’ancien joueur de Quidditch se retrouvait de l’autre côté de ma porte d’appartement à tambouriner comme s’il n’y avait pas de lendemain.
Les temps avaient changé depuis nos années de scolarité. Il avait joué professionnellement au Quidditch, j’étais entré dans les forces de l’ordre. J’avais rencontré la femme de ma vie, il s’était blessé et avait perdu ses points de repère. J’avais perdu ma conjointe et mon bébé à naître et je me retrouvais probablement dans le même trou sans point de repère que le sorcier. Ce point commun aurait pu me pousser à ouvrir la porte, à le laisser venir m’aider à sortir du trou et à accepter son support. Cependant, l’intelligence et la réflexion m’avaient quitté sans m’avertir. Je préférais rester dans le trou que j’avais rendu confortable. Sans dire que je prenais plaisir à y être, ne sachant pas quoi faire d’autre, je restais dans ma routine de mal être. Là, Elwyn me faisait prendre conscience du trou dans lequel je me trouvais et je n’en avais pas du tout envie. Qu’il reste de son côté de porte et moi du mien. Tout serait plus simple. C,était cependant sans compter sur son entêtement légendaire à la hauteur des hippogriffes. Écrasé sur mon sofa, j’ai vu mon ami transplaner devant moi, cachant la télé et me forçant à le regarder. Haussant un sourcil, je le fixai alors qu’il jugeait mon salon. « Hé ben… c’est comme ça que tu m’accueilles ?! Dans le bordel et en liquidant tout ton stock d’alcool ?! J’espère sincèrement qu’il te reste au moins quelques bières au frais. » Non mais ! Il se prenait pour quoi ? C’est comme ça que tu m’accueilles ?
« Je suis désolée, votre majesté. Votre visite n’ayant pas été annoncée, je n’ai pas pu préparer mon humble logis pour votre saint derrière. »
Comprenant que j’allais être coincé avec l’ancien joueur de Quidditch, je lâchai un soupir en laissant tomber ma tête vers l’arrière alors que mon visiteur quittait mon divin salon pour ma cuisine. S’il se cherchait de la bière fraîche, il savait où la trouver, je n’allais pas lui faire le bonheur d’aller la chercher. Il s’invitait chez les gens, autant qu’il continue et fasse comme chez lui. « Équilibré tout ça dis moi ! C’est comme ça que tu entretiens ton corps de rêve Velasquez ?! » Il jouait à quoi là ? Il voulait vraiment parler nutrition ? Et puis, mon corps de rêve pouvait bien faire une pause non ? J’avais plus personne à impressionner et je ne bossais pas, alors je pouvais bien faire moins attention. De toute façon, ma réflexion n’allait même pas là. Ma réflexion s’arrêtait à la simplicité. Je ne voulais pas me casser la tête, réfléchir alors les repas déjà tout faits et les commandes étaient ce qu’il y avait de mieux pour mon état d’esprit.
« J’ai toujours été hors compétition, j’ai décidé d’abaisser le niveau pour te laisser une chance. Profites-en au lieu de juger le contenu de mon frigo. »
Je redressai la tête en entendant les pas de mon visiteur revenir vers moi. Il s’installa à côté de moi sur le sofa, m’ouvrit une bière et s’en prit une lui-même. Hell avait compris l’intention du moment, il n’avait qu’à faire comme chez lui parce que je n’allais pas jouer les fées du logis. Prenant la canette que me tendait mon ancien coéquipier, je me concentrai sur ce qui se passait dans le film bidon qui se déroulait devant moi. Pendant quelques minutes, Elwyn eut l’amabilité de boire sa bière en silence en laissant mon cerveau partir dans tous les sens, passant de l’histoire de la pauvre Erin, dont le cœur balançait entre Brock le Cowboy et Regis le manager, et un état de transe où je n’aurais su dire ce qui se passait. « C’est ça que tu appelles « occupé » ?! Non parce qu’à ce rythme là, toutes les mamies et vieilles filles du monde entier ont un agenda aussi chargé qu’un ministre. » Il se prenait pour qui à juger les femmes du monde qui regardent ces films à la télé ? C’était peut-être leur petit bonheur de la journée, une pause méritée dans un quotidien rempli de ménage et de diverses tâches ! C’était peut-être aussi une récompense après des années de dur labeur. On ne pouvait pas les juger, du même coup ME juger.
« Eh oh ! Pas de jugement ici, s’il-te-plaît ! C’est un endroit sécuritaire pour tous, sans jugement. Elles trouvent peut-être l’histoire d’Erin l’avocate des plus inspirantes ! Elle a quitté la grande ville pour se ressourcer et elle a rencontré Brock, un cowboy du coin qui lui montre ce que c’est la vraie vie. »
Une gorgée de bière pour humidifier ma gorge qui a perdu l’habitude de laisser passer autant de mots à la fois.
« Mis à part juger mes choix télé, je peux t’aider avec un truc ? »
️ Gasmask
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Jeu 14 Juil - 19:52
Across this new divide ❝ Diego - Avril 2020 ❞
Un an. Un an ça peut être court. Filer à la vitesse de l’éclair, passer en un claquement de doigts sans que vous ayez le temps de vous en apercevoir. Un an peut également être long. Désespérément long. Si long que chaque seconde de chaque minute de chaque heure et de chaque jour peut constituer un véritable supplice. Cauchemar sans fin dans lequel on ne cesse de s’enfoncer à mesure de le temps passe. Voilà comment Elwyn avait vécu l’année qui venait de s’écouler, marquant bientôt l’anniversaire de son accident. Un an de souffrance. Un an de trauma. Un an d’une longue déprime avec laquelle il se battait avec toujours autant de véhémence qu’au premier jour. Un an de descente progressive aux enfers, plongé dans l’alcool, la drogue et un rejet de toute forme d’aide qu’on pouvait lui apporter. Rejeter les autres et sombrer s’avérer plus simple, plus accessible et en adéquation avec ce sentiment profond d’inutilité grandissant. Après tout, s’il ne pouvait plus voler, Elwyn n’avait plus aucun but dans son existence. Ce à quoi il ne s’attendait pas c’était bien d’être rejoint par Diego dans ce marasme presque confortant.
Assister à pareil spectacle fut le coup de pied au cul nécessaire dont l’ancien lion rouge et or avait besoin pour quitter le confort de sa maison secondaire perdue dans la campagne irlandaise. Celui qui, durant toutes ces années, avait été un véritable roc, exemple de constance et droiture vacillait dangereusement. Il n’en avait pas fallu plus à Elwyn pour venir tambouriner à la porte de son aîné. Ce dernier ne voulait pas le faire entrer sous prétexte qu’il était occupé ?! Bullshit ! Qu’à cela ne tienne, Hell transplana directement dans le salon de Diego pour découvrir le même spectacle qu’il devait offrir lui-même si on débarquait par hasard chez lui. Comme à son habitude, l’ancien champion ne pouvait s’empêcher de se montrer piquant dans ses propos. Pas étonnant que ceux qui n’en avaient pas l’habitude ou ne connaissaient pas Elwyn pouvaient le trouver condescendant ou tout simplement imbuvable. Pourtant, l’Irlandais plaisantait la plupart du temps ou utilisait de tels commentaires comme simple mécanisme de défense. A la réponse de Diego, il ne put s’empêcher de répliquer d’un air faussement dramatique. « Bah ouai ! C’est comme ça que tu accueilles un champion et héros national ?! Franchement tu devrais avoir honte… » Bien loin de s’arrêter à la mauvaise humeur du Mexicain, Hell préférait prendre les choses sous un prisme plus détendu et faire quelques traits d’humour notamment sur le contenu du frigo de ce dernier.
« Pardon ?! » S’indigna-t-il immédiatement, blessé dans son égo. « C’est pas parce que je suis plus pro que j’ai pas gardé un corps d’athlète ! Vas pas te donner des excuses pour bouffer de la merde et te goinfrer. Si tu veux avaler tout ce qui te passe sous la main, assume Velasquez ! » Un tantinet agressif ? Oui, complètement. S’il y avait bien une chose sur laquelle Hell ne supportait pas qu’on l’attaque, humour ou pas, c’était son physique. L’ancien champion n’avait eu de cesse de s’entraîner d’arrache pied pendant de nombreuses années. A présent que la vie lui avait arraché la seule chose dans laquelle il excellait, se passer de sport s’avérait impossible. Les entraînements étaient plus longs, plus laborieux, plus éprouvants mais jamais Hell n’avait plié. Il gardait cette même niaque qu’à l’époque, souhaitant de plus en plus se surpasser quitte à finir par se faire mal. Le résultat était là. Même s’il ne jouait plus de façon professionnelle, que rien dans sa vie ne nécessitait qu’il soit dans une forme si athlétique, son corps parlait pour lui. Certes il n’avait pas la même structure osseuse ou encore le développement musculaire de Diego mais l’ancien champion n’avait pour autant rien à lui envier. Il revint donc avec deux bières et commença à boire histoire de faire passer l’amertume tout en s’avachissant dans le canapé.
S’abandonner à cette activité abrutissante que pouvait être la télévision moldue s’avérait tentant. Une manière d’éteindre son cerveau, de ne plus s’autoriser à penser. Elwyn comprenait pourquoi Diego préférait végéter ainsi devant cet écran qui aspirait les consciences. Lui-même s’était laissé happé à plus d’une reprise mais jamais devant pareil programme dont il partagea son dégoût à l’ancien Gryffondor. Sa réponse lui fit soupirer d’exaspération en levant les yeux au ciel. Qu’était devenu son ami ?! Ce Diego fier, amusant et au grand coeur. L’individu avachit à ses côtés n’avait rien de l’homme qu’il avait connu, de celui qu’il avait longtemps admiré. Il fallait d’urgence faire quelque chose. « Tu peux m’aider sur un truc, ouai ! » Lâcha-t-il sans lui jeter le moindre regard, ses prunelles azurées fixant la télé comme pour tenter de suivre ce qu’il se passait à l’écran. Délibérément, Elwyn laissa quelques secondes passer, par pure provocation et pour sa propre distraction. Il prit même le temps de prélever une longue gorgée du liquide blond pétillant, ce doux parfum bien trop familier d’alcool qui réveillait ses pires pulsions auto-destructrices. Finalement, avant que Diego ne craque, l’ancien champion reposa ses iris sur lui en pointant le sac qu’il avait négligemment lâché dans le salon. « Tu vois le sac là ?! J’ai une surprise pour toi à l’intérieur mais avant de pouvoir te la donner il va falloir que tu bouges ton cul du canapé. Puis te changer également car il fait quand même un peu frais dehors. Oui parce qu’on va dehors ! » S’exclama-t-il dans lui donnant une petite tape sur la cuisse et se leva avec enthousiasme. Bien que dans un autre contexte il se serait facilement laissé aller à boire, se droguer et lambiner devant la télé, aider Diego passait avant sa propre dépression. « Allez Velasquez ! Debout, debout, debout ! C’est ton ancien capitaine qui te parle là, pas ton ami. » Dit-il tout en tapant dans ses mains pour motiver un peu plus son aîné afin qu’il s’active. Comme pour un peu plus lui montrer que ça n’avait rien d’une plaisanterie, Hell avala d’une traite sa bière dont il déposa le cadavre sur la table basse. L’envie lancinante d’en reprendre une fraîche au frigo pointait déjà le bout de son nez mais il tenta de se faire violence pour l’ignorer, préférant repousser la consommation sérieuse d’alcool à plus tard. Il était là pour Diego, pas pour se complaire dans ses propres démons et addictions.
Code par Heaven
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Mar 17 Jan - 19:20
Across this new divide
Diego Velasquez feat. Elwyn O'Connor
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J’avais pas envie qu’on vienne me prendre la tête. Y’a des gens qui refusent de comprendre le concept de momentum. Si le moment n'est pas bon, lâche le morceau. Passe par dessus ce qui te fait chier. Y’en a qui se disent, oui mais je dois m’exprimer, l’autre doit savoir comment je me sens et tout ça. Je suis d’accord, jusqu’à un certain point. Faut prendre en compte l’état de l’autre personne. Si tu sais que l’autre est déjà au fond, vaut mieux pas en rajouter une couche par dessus, on s’entend. Donc, dans l’état où je me trouvais, ce n’était pas le moment de venir me chercher des noises. Je ne savais pas ce dont j’avais besoin, mais je savais que je n’avais pas besoin qu’on vienne me critiquer. Le reste, je laissais la vie aller, je n’avais pas d’autres options en ligne de vue. Je vivais dans un cauchemar et je n’arrivais pas à me réveiller. Mes perspectives étaient faussées, mais elles étaient les seules que j’avais. Les journées passaient et se ressemblaient toutes depuis les funérailles. Je dormais sur le sofa, mangeais un peu, buvais aussi tout en restant sur mon sofa. Je me levais de temps en temps pour me faire à manger, surtout ouvrir au livreur et aller à la salle de bain. Ma famille était passée à la maison pour essayer de me remonter le moral, j’avais essayé de garder la face pour ne pas les inquiéter, mais j’avais surtout été sur le pilote automatique.
Mon projet pour la journée avait été de rester sur le pilotage automatique, mais une foutue tête d'hippogriffe était venue cogner à ma porte et je n’arrivais pas à m’en débarrasser. J’avais essayé de lui raconter des histoires, mais l’ancien Gryffondor n’avait rien voulu entendre et avait transplané dans mon salon. Qui faisait ça, putain ?! C’était de l’invasion de domicile, c’est sérieux comme crime. Elwyn étant maintenant dans mon salon, je l’entendis juger à qui mieux mieux ce qu’il voyait, c’est à dire un beau bordel et un mec qui en avait plus rien à foutre de quoi que ce soit. « Bah ouai ! C’est comme ça que tu accueilles un champion et héros national ?! Franchement tu devrais avoir honte… » C’était pas la modestie qui l’habitait celui-là. Bon, je ne pouvais pas en être surprise, ça ne l’avait jamais habité, ça ne changerait pas maintenant. J’ai haussé les sourcils, exaspéré avant de lui répondre.
« T’as raison, pardonne-moi. Tu devrais partir, je suis pas digne ta sainte putain de présence. »
Ça aurait été trop facile que le joueur de Quidditch parte là-dessus. Malheureusement pour moi, le bonhomme était têtu comme un bourrique Il est resté là à me juger autant que le contenu de mon réfrigérateur. Je lui dis quelques commentaires pour le faire chier autant qu’il me faisait chier et une pique sembla l’atteindre. Tant pis pour lui. Cependant, il semblait vraiment en colère. C’était toujours moi qui devait être l’adulte des deux, son tempérament bouillant l’empêchait parfois de rationaliser.
« Du calme bonhomme, je rigole. Descend de tes grands chevaux, je m’excuse. T'es un athlète, c'est bon. »
Probablement pardonné, Elwyn vint s’installer à côté de moi en me tendant une bière. Ouverte, j’en pris une bonne gorgée avant de justifier mon choix télévisuel. Aimais-je vraiment ce navet ? Pas vraiment, mais le suivre occupait mon esprit et le niveau était tellement bas que ma réflexion n’avait pas besoin d’aller bien loin. Convaincu que le sorcier ne me laisserait pas tranquille, je lui demandai si je pouvais l’aider et me dit que oui. Bah génial. Après quelques secondes sans entendre Elwyn, je tournai ma tête vers lui avant de prendre une nouvelle gorgée de bière. J’eu le temps de seulement hausser un sourcil avant que l’ancien joueur me pointe un gros sac qu’il avait laissé tomber près de nous. Alors qu’il me demandait si je voyais le sac, j’hochai la tête. Je n’étais pas aveugle quand même. Il voulait m’emmener dehors, je commençais à me douter de ce qu’il y avait dans la poche. Une tape sur la cuisse plus tard, mon ami était debout et m’invitait avec insistance à me lever. Clairement, l’envoyer bouler n’était pas une option. Je lâchai un soupire et appui mes coudes sur mes genoux.
« J’imagine que y’a pas moyen que je te fasse sortir d’ici sans moi ? »
Question rhétorique, je connaissais parfaitement la réponse. Passant une main dans mes cheveux, je me redressai de tout mon long et je regardais mon ancien capitaine. Il cala sa bière pour me prouver sa conviction je présume. On devait partir vite apparemment. Je m’en allai donc dans ma chambre ramasser quelques vêtements sans regarder autour. Je ne voulais pas observer les possessions de Kim. Je n’avais toujours pas pu nettoyer tout ça, tout était resté en place, un châle sur une chaise, un pyjama sur le lit, son parfum sur la commode, ses bijoux… Pas maintenant. J’allai à la salle de bain pour enfiler un pantalon de jogging noir, un t-shirt bleu, un pull noir etune fois fait, je revins vers Elwyn qui m’attendait sagement.
« Ça va comme ça, t’es satisfait ? On va où ? »
Je repris ma bière que j’avais laissé sur la table basse pour en prendre une bonne gorgée avant de la redéposer. Je ne la finirais probablement pas. C’était pas plus mal.
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Across this New Divide - Elwyn
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