Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
L'air glacial matinal accompagné des flocons qui n’avaient de cesse de tomber depuis maintenant une demie-heure lui brûlaient les poumons et le visage tandis qu’il finissait son tour de terrain de Quidditch. C’était dans le calme hivernal, à l’aube qu’Elwyn préférait s’entraîner. Que ça soit sur la terre comme dans les airs, cette période de l’année où la nature sommeille revêtait quelque chose de paisible qui avait toujours eu le don d’apaiser son tempérament de feu et sa mauvaise humeur légendaire. L’irlandais n’avait fait la découverte de la neige que très tard dans son enfance, en Italie les étendues blanches n’étaient pas monnaie courante quand on ne prenait pas un peu d’altitude. C’était son entraîneur de Quidditch à Poudlard qui lui avait fait apprécier ce qu’il qualifiait au départ « d’enfer blanc ». Ironique pour celui qu’on surnommait Hell ou encore le Diable rouge. Le climat rude de la Grande Bretagne, et tout particulièrement en Ecosse, donnait une dimension toujours plus extrême à ses entraînements sportifs. Une pratique qu’il avait gardé même après l’accident qui le privait de sa vocation.
Condamné à fouler la pelouse d’un stade de Quidditch en tant que simple amateur, c’était là qu’il partait courir, faisait son renforcement musculaire quand le temps était un peu plus clément ou même testait les balais qu’il confectionnait et réparait. Une façon comme une autre de garder la nostalgie du passé toujours bien vivante. Dans ces bulles temporelles il n’avait plus la sensation de mourir de l’intérieur, que sa vie se résumait à aider la passion des autres quand la sienne dépérissait encore et encore. Une douce torture qu’il n’était pas prêt d’abandonner, pas depuis que Moïra l’aidait dans sa quête d’une gloire passée. Son amie, ancienne co-équipière et médicomage attitrée s’était lancée dans la folle mission de lui faire retrouver une totale mobilité dans son bras droit. Mission impossible si on en croyait les médicomages de l’époque. Elwyn voulait y croire. C’était Moïra après tout. Il lui faisait une confiance aveugle et la perspective de pouvoir retrouver une carrière professionnelle était bien trop alléchante pour abandonner et lâchement baisser les bras.
Autant faire d’une pierre deux coups, Elwyn avait donné rendez-vous à Moïra sur le stade de Quidditch où il avait décidé de faire son footing et sa séance de sport matinal. Suite à leur dernière entre-vue, l’ancien champion devait lui faire son « rapport » et être ausculté par la médicomage pour voir si le traitement qu’elle avait élaboré partait dans la bonne direction ou non. Ils en étaient à leur troisième essai et à chaque nouvelle tentative, abandonnant un traitement pour un autre, la patience de Hell était mise à rude épreuve. Si l’ancien Gryffondor n’avait jamais brillé pour son calme, la frustration était telle quand il s’agissait de sa blessure que contenir ses émotions devenait littéralement mission impossible. Raison pour laquelle il préférait que leurs rendez-vous se passe directement sur le terrain. Non seulement il pourrait extérioriser sa rage plus facilement mais en plus tester ses nouveaux balais dans des séances de vols extrêmes soulagerait un peu l’amertume si les améliorations de son état n’étaient pas là. Nouvelle qu’il redoutait plus que tout. C’est donc après quarante cinq minutes d’une séance de renforcement musculaire dans le froid et la neige qu’il finit par s’asseoir sur l’un des bancs des gradins du stade, sortant de son sac une gourde remplie de thé encore fumant, merci la magie ! Tandis qu’il prenait le temps de souffler, reprenant ses esprits tout en essayant d’oublier le mordant de l’air glacial, son esprit vagabondait vers de vieux souvenirs évoqués par ce cadre si familier vers lequel il semblait constamment attiré tel un aimant.
A force de rêveries, Hell perdit la notion du temps mais fut brutalement rappelé à l’ordre par un craquement sonore fendant l’air si paisible de la campagne londonienne. Il n’y avait pas de doute sur l’identité du sorcier qui venait de transplaner sur la pelouse à quelques mètres sous les gradins. Elwyn n’avait même pas besoin de vérifier la silhouette qui se tenait sur l’étendue d’un blanc immaculé pour deviner qu’il s’agissait de Moïra. Par un simple sifflement il lui fit part de sa présence et tout en saisissant son sac ensorcelé, transplana à son tour pour la rejoindre sur la pelouse. Ses prunelles azurées accrochèrent la silhouette encapuchonnée de la sorcière face à lui, esquissant un large sourire moqueur en la voyant si couverte alors qu’il portait une simple veste légère, des baskets et un jogging. Bien évidemment il gardait toujours ses gants et un bonnet mais l’habitude des entraînements matinaux « à la fraiche » l’avait rendu résistant aux températures glaciales. Paradoxalement il fonctionnait même mieux dans un climat peu clément que quand la météo était plus favorable. « Alors MacFusty, on est plus habituée au froid à ce que je vois ?! » La railla-t-il en faisant référence aux entraînements qu’ils avaient subis à Poudlard par des températures bien plus extrêmes que celles-ci. Comment lui en vouloir en même temps ?! Elle avait pris une direction différente de la sienne, n’ayant plus particulièrement à subir les facéties de coachs un poil sadiques mais soucieux de l’endurance de ses champions. Il fallait croire que ça marchait si on regardait les résultats des lions anglais dans chacun de leurs matchs. Pas étonnant qu’ils aient été plusieurs fois champions du monde. « J’ai pas pu revoler depuis la dernière fois qu’on s’est vus par contre. Pour aujourd’hui j’ai emmené des balais que je dois tester plus un vif d’or trafiqué histoire de tester mon épaule. Par quoi est-ce que tu veux qu’on commence ? » Demanda-t-il en allant tout de suite à l’essentiel. Pas le temps de bavasser, de se raconter leur week-end et toutes ces conneries. Hell n’était clairement pas du style à aimer perdre du temps, encore moins quand il était question de Quidditch et surtout de la santé de son épaule. Il avait beau apprécier la présence de Moïra, tous deux savaient exactement pour quoi ils étaient là à se geler les miches sur un terrain en plein hiver et sous la neige. Autant aller droit au but, non ?!
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Sam 12 Fév - 13:11
Elwyn & Moïra
I just wanna fly away
Février 2021
Quel froid ! Sortant de son appartement dans le cœur de Londres, Moïra enroule son écharpe en plusieurs couches autour de son cou. Ses doigts fins relèvent le tissu chaud sur son nez. Et dire qu’il y a quelques jours, le retour l’astre lumineux lui avait fait espéré le retour des beaux jours. Encore un peu trop tôt pour espérer cela au cours du mois de Février surtout en Grande-Bretagne. Il n’empêche que son duvet quatre saisons lui manquent déjà. Par habitude, la professeure à l’université magique tapote ses poches profondes de son manteau sombre, un discret mélange entre ce qui est attendu d’une sorcière et d’un moldu. Vu les derniers événements, Moïra ne prend aucun risque de se faire repérer en tant qu’être doté de magie. Elle n’a pas dans l’optique de déclencher encore plus de conflits à cause d’une malencontreuse provocation extravagante comme certains de ses confrères. Afficher ses couleurs et une chose. Être dénué d’intelligence en est une autre. Moïra a fait un serment celui de soigner quiconque est dans le besoin. Alors, où serait la logique de causer des blessures voire pire ? Ce serait contre ses principes primordiaux. Porter assistance à celui ou celle qui est dans le besoin sans rien demander en retour. Par Merlin, on peut dire qu’elle était à ça de finir chez les Poufsouffles sans son caractère un tantinet rebelle. Et sans celui-ci, elle n’aurait sans doute jamais créée un lien d’amitié avec Elwyn.
D’une année son aîné, Moïra a vu en ce garçon au caractère bien trempé plus qu’un simple ami. Durant ses longues années, il est devenu son capitaine. Quelqu’un qui prendrait soin d’elle. Quelqu’un en qui elle pouvait déposer sa confiance et sa loyauté. Il lui a tout de suite fait penser à son frère défunt. La sorcière a sans aucun doute vécu ses plus belles années à le suivre et l’épauler que ce soit sur le terrain de Quidditch ou la nuit dans les couloirs de l’école à exécuter je-ne-sais-quel-plan et bien sûr écoper d’une myriades de punitions. Ce sont de très beaux souvenirs. S’ils n’ont pas suivi le même chemin dans l’après Poudlard, Moïra ne l’a jamais oublié. C’était avec fierté qu’elle suivait ses premiers dans le sport international. Malgré ses études très prenantes, elle s’assurait de ne jamais manquer un seul de ses matchs. Et le jour, où elle a appris la nouvelle le concernant, une pierre est tombée dans son estomac. Sensible, la jeune femme n’a pas su retenir ses larmes. Après toutes ces années, elle savait à quel point le Quidditch comptait pour son ami. C’était comme lui retirer une partie de lui-même, comme si, on retirait ses dons de guérisons à Moïra. Devenir impuissant. Les blessures sont courantes dans ce sport mais rares sont celles qui brisent une vie. Pourtant, les diagnostics tombaient les uns après les autres. Elwyin ne pourrait plus jamais redevenir le grand joueur qu’il était. Le songe dont il avait tant rêvé s’était envolé hors de sa portée.
Aujourd’hui, ils se rencontrent au terrain de Quidditch pour une séance médicale en pratique. Ils ont besoin de constater les effets des traitements précédents essayés. La sorcière ne supporte pas d’entendre ses confrères enterrer le dossier d’Elwyn sous prétexte qu’il s’agit d’un cas désespéré. La jeune femme ne doute pas de la sincérité de certains qu’à d’autres, elle les soupçonne fortement de craindre de se retrouver face à l’échec. Elle en a trop entendu qui réfute leurs moindres erreurs refusant de remettre en question leurs méthodes. Elwyn lui accordait sa confiance totale. Elle lui doit au moins d’essayer de toute son âme. Et si, ça ne marche pas, alors ils échoueront ensemble en ayant tout tenter même l’impossible. Avant leur rencontre, la jeune femme avait repris le dossier de son ancien capitaine. Elle s’y était plongée une bonne partie de la soirée pour que tout soit à jour dans sa petite tête. Elle voit encore sous ses paupières l’image de la large cicatrice parcourant son dos de la base de son épaule à la scapula. Cette blessure est terrible. Moïra avait vite découvert en relisant rapport et selon ses propres analyses que les bouts de bois magiques avaient fini par former une sorte de calcification sous la clavicule, serpentant autour du muscle infra-épineux et supra-épineux. Déjà que les blessures touchant l’articulation ultra complexe qu’est l’épaule sont cotons à soigner, là, il s’agissait d’un tout autre niveau. Tout cela parce que cela n’avait pas été pris à temps ! Quelle frustration.
D’un point de vue anatomique, Moïra ne pouvait imaginer les douleurs que devaient ressentir Elwyn aux moindres mouvements effectués. Une mobilisation totale de l’épaule requière la totale capacité des muscles et tendons, ceux-ci étant affecté par les résidus de bois magiques. Malheureusement, une opération est un risque trop conséquent, car risquerait d’endommager définitivement les tissus, et recasser les os… Un véritable casse-tête qui tenait en halène la sorcière préférant opter pour une solution moins abrasive. Maintenir ou en l’occurrence conserver le maximum des amplitudes du membre et jongler avec le nid inflammatoire. Qui aurait cru que des médicomages se retrouveraient dans une situation aussi périlleuse que certains médecins moldus pour moins que ça. Moïra se creuse les méninges depuis des mois avec le soutien de confrères dont l’empathie surpassent l’égocentrisme de leur petite personne contrairement à d’autres. Un véritable challenge. La sorcière transplane sur le terrain humide. Sans trop d’étonnement, elle reconnait la silhouette de son ami. Bien emmitouflée, la jeune femme lui fait un signe de la main lorsqu’il la rejoint. Amusée, elle ne peut s’empêcher d’entrer dans un monologue :
- Bonjour à toi aussi, Elwyn. Comment vas-tu ? Bien et toi ? Super, mais par Merlin, qu’est-ce qu’il caille dans ce bled !
Ah son ami lui a manqué ! Il est clair qu’à son grand âge (si, si), Moïra préfère rester près du feu que de voler à la merci des bourrasques, de la pluie et de la neige. Hm, se serait-elle autant ramollie avec le temps où s’est-elle trop assagie ? A peine plus sérieuse, elle répond du tac au tac à sa raillerie :
- Méfie-toi, ou c’est moi qui me payerais ta tête lorsque tu m’enverras un hibou car tu auras un mauvais rhume à force d’être toujours débraillé, lui lâcha-t-elle en jugeant sa tenue peu apprêtée, avant d’ajouter, bien que je sois certaine que tant que tu ne seras pas à l’article de la mort tu ne demanderas pas d’aide.
Connaissant parfaitement son ancien capitaine, celui-ci ne perd pas de temps en discussion inutile. Pour une fois, vu le froid mordant, la sorcière ne peut que remercier l’impulsivité et l’impatience du fameux « Hell ». Elle hoche la tête prenant les commandes. La médecin c’est son terrain à elle. Moïra n’est pas totalement emballée avec l’idée qu’il doive tester des balais. C’est dangereux. Mais s’il a bien une chose qu’elle a appris en côtoyant l’ancien Gryffondor, c’est que lui interdire quelque chose n'est franchement pas la bonne approche. Il le fera quand même. Moïra préfère y être préparer et qu’il lui fasse confiance. Elle ne cache pas pour autant son désaccord se lisant par un léger tic de son faciès.
- Très bien, te connaissant, je parie que tu as déjà procédé aux échauffements d’usage ? dit-elle, sans attendre une réelle confirmation étant déjà à 99% sûre de la réponse affirmative.
Moïra détourne son attention de son ancien capitaine pour scruter le terrain avant de revenir à lui. Elle s’avance d’un pas histoire de se retrouver à sa hauteur. Ses mains se saisissent de son bras lui jetant un coup d’œil s’assurant de ne pas lui faire mal. Elle effectue quelques tests rapides sur les amplitudes et la mobilité articulaire avant d’hocher la tête.
- Ok, c’est bon. Pour l’instant, tu vas commencer mollo. Je veux dire par là quelques tours de terrain simples. Je veux voir si notre dernier traitement en date est parvenu à renforcer tes tissus musculaires suffisamment pour soutenir tes articulations en position de vol.
Avant de le laisser s’envoler, Moïra saisit son regard dans le sien démontant malgré toute son affection pour l’homme, son sérieux concernant cette séance pratique.
- Une seule règle. Je veux que tu m’avertisses à la moindre douleur dépassant les 5/10. Au-delà, nous changeons d’approche. Alors, bon vole, capitaine !
AVENGEDINCHAINS
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Lun 28 Fév - 14:09
I just wanna fly away ❝ Moïra - Février 2021 ❞
Il n'y avait que dans les extrêmes qu’Elwyn avait la sensation de vivre. A travers le Quidditch, dans sa défiance de toute forme d’autorité extérieure au sport volant, dans ses relations tranchées ou son rapport au monde. Son existence se définissait par les risques qu’il prenait, les liens forts qu’il pouvait tisser et ce que ça lui apportait. Ainsi, quand l’accident était survenu ce fut tout son monde qui s’écroula. Sa vocation de joueur, sa place dans la société, son rapport aux autres et même vis-à-vis de sa propre existence. Pour lui qui ne se définissait que par son poste d’attrapeur d’une équipe talentueuse, perdre cela revenait à mourir pour renaître avec l’amer sentiment qu’on le privait de sa destinée. La convalescence avait été longue et douloureuse. Pour être honnête, elle n’était pas complètement terminée. Comment pourrait-elle l’être alors qu’un morceau de bois magique s’était soudé à son articulation ?! Le deuil de sa vie passée ? N’en parlez même pas… Elwyn ne voulait pas en entendre parler. Dans son esprit la simple perspective qu’il puisse rejouer un jour le maintenait en vie actuellement. Imaginer un futur où il ne pourrait plus pratiquer ce sport lui donnait littéralement envie de se pendre.
C’était donc tout naturellement qu’il s’était tournée vers celle qu’il considérait bien plus qu’une meilleure amie, un peu comme la soeur qu’il n’avait jamais eue : Moïra. La jeune sorcière dont il avait été le capitaine à Poudlard était sans conteste une de ses personnes de confiance. Comme il savait qu’il pouvait être entièrement authentique avec Maxime, entre la médicomage et lui il n’y avait aucun secret. A plus d’une reprise il lui avait confié sa santé, principalement pour des blessures liées au sport car Elwyn n’était pas du style à chouiner au moindre rhume. Habitué aux entraînements à la dure, son hygiène de vie le maintenait dans une forme olympique et ce même après l’accident. Hors de question de perdre les bonnes habitudes voyons. Imaginez l’espace d’un instant si Moïra trouvait LE remède miracle qui lui permettrait de refaire de la compétition à nouveau ! Hell était donc déterminé à poursuivre les séances intenses subies durant sa courte carrière. Voilà comment et pourquoi le froid hivernal ainsi que l’heure matinale étaient bien loin de le déranger. Voler dans de telles conditions n’étaient pas non plus un problème. Il avait fait bien pire. Ce qu’il aimait le moins ? Les tempêtes de grêle. A partir d’un certain point ça en devenait presque dangereux et ils étaient dans l’obligation de s’arrêter.
Ce matin toutes les conditions étaient rassemblées pour que leurs essais se déroulent à merveille, si on laissait de côté le vent glacial et les quelques flocons de neige qui tombaient encore. En un craquement sonore il rejoignit son amie sur la pelouse, s’avançant à son niveau pour la gratifier d’une de ses habituelles railleries. Depuis le temps, la jeune femme était habituée au style franc et peu expansif de l’ancien capitaine et attrapeur des Gryffondor. Hell était comme ça : moqueur, se foutant des conventions et rarement enclin à s’éterniser sur des détails inutiles. A sa réponse, il leva donc les yeux au ciel sans se départir de son sourire taquin, amusé de constater qu’elle rentrait dans ce jeu là avec lui. Sa seconde remarque le fit toutefois tiquer, fronçant les sourcils avant de confirmer avec un rictus au coin des lippes. « Y a effectivement peu de chances. Déjà que j’attrape un banal rhume puis encore moins que je fasse appel à un médicomage, même si tu es la meilleure de tout l’univers, pour traiter un truc si banal. Je voudrais pas te faire perdre ton temps. » Ironisa-t-il avec un clin d’oeil provocateur. Elle le connaissait par coeur et Elwyn savait qu’elle pouvait s’inquiéter un peu pour un rien avec son grand coeur tout sensible. C’était à la fois sa force et sa faiblesse. C’était aussi pour ça qu’il avait fait appel à elle. En dehors de toute l’affection qu’il pouvait lui porter, Hell avait confiance en ses compétences. Il la savait investie, sérieuse et prête à tout pour venir en aide à un patient qui souffre.
Son sac déposé à terre, l’ancien champion lui fit donc un topo complet avant de sortir le balais en question qu’il enfourcha, attendant ses instructions pour commencer leurs tests. Qu’elle se préoccupe ainsi de la qualité de son échauffement eut pour effet de l’amuser et de le dépiter en même temps. Il était peut-être intrépide en vol mais il restait prudent. Elwyn n’avait tout simplement pas la même notion du danger et de la prudence que les autres… Voilà tout. « Moïra… » Soupira-t-il ainsi pour toute réponse avant de la laisser tester l’amplitude de son épaule. Impassible, il ne broncha pas face aux quelques tests. L’entraînement qu’il venait d’effectuer couplé à la stabilisation de sa blessure aidaient grandement à diminuer les douleurs articulatoires. A peine eut-elle prononcé « Ok, c’est bon. » qu’il tapa du pied pour décoller d’une bonne dizaine de centimètres du sol, restant toujours à ses côtés pour placer ses habituelles lunettes de vol. En un instant son visage s’était transformé. Laissant de côté le jeune homme taquin et arrogant, il retrouvait le professionnalisme du sportif de haut niveau, écoutant avec une attention toute particulière les instructions de sa médicomage attitrée.
« Ça marche ! » Fut la seule réponse qu’il fournit à Moïra avant de s’élancer dans les airs à une dizaine de mètres du sol pour permettre à la communication d’être plus efficace sans avoir recours à la magie. Mieux valait rester discret s’ils ne voulaient pas se faire repérer. Grâce à sa reconversion dans la réparation et confection de balais, Elwyn était au final très souvent amené à tester les objets violents qui se trouvaient dans son atelier. En revanche les séances de pratique avec Moïra avaient une toute autre saveur. Voler en sa présence lui rappelait Poudlard, leurs belles années, sa gloire passée… Il était systématiquement tenté d’aller plus vite, plus haut, d’effectuer de multiples figures acrobatiques mais il se retenait. Plus pour ménager Moïra que par réel soucis concernant sa santé. Hell fit quelques tours de terrain en position de vol classique, appuyant ainsi sur son épaule. Après de longues minutes, il décéléra pour finir par un vol stationnaire près de la médicomage. « Douleur : 2,5/3 sur 10. Pas de crampes ni d’engourdissements. Je passe à un rythme supérieur et si je le sens quelques virages serrés. » Annonça-t-il en réparant immédiatement, ne lui laissant pas l’occasion de protester. Elwyn reprit donc les tours de terrain à vive allure, forcé par la présence de Moïra de prendre un peu de temps avant d’effectuer quelques virages progressivement de plus en plus serrés jusqu’à ce qu’il sente son épaule chauffer. Ce fut le signal pour lui de ralentir la cadence. Il redescendit à son niveau une seconde fois pour annoncer. « Ok là je sens que ça commence à tirer… Prends un balais et rejoins moi, je pourrais te montrer le moment exact où je sens un pincement. » Dit-il en lui désignant le sac qui contenait le nécessaire pour qu’elle l’accompagne dans les airs. Un peu comme au bon vieux temps.
Code par Heaven
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Sam 19 Mar - 17:39
Elwyn & Moïra
I just wanna fly away
Février 2021
Un sourire nait rapidement sur les traits du visage de Moïra. Elwyn est…quelqu’un de cher à son cœur. Un type spécial. Mais le genre dont vous ne souhaitez pas vous en débarrasser de sitôt. Ballotée dans son enfance entre sa véritable famille et celle de son cœur, la sorcière n’a jamais été vraiment certaine de son droit à ressentir un sentiment d’appartenance voire d’amour à l’égard de ces derniers. En croisant la route d’O’Connor, elle n’a pas eu à débattre de ce genre de dilemme. A dire vrai, la verve du garçon a réussi l’exploit de lui faire oublier de se poser des questions existentielles comme celle-ci. Non, c’était simple. Ils sont devenus équipiers, amis et peu à peu le brun s’est fait une place plus importante encore – un lien fraternel de cœur. Leur relation est simple. Mais pourquoi faudrait-il rechercher du plus complexe ? Il n’y jamais eu de mensonges entre eux. La sincérité et l’honnête. Pour cela, elle peut compter sur son ancien capitaine. Il n’est pas du genre à se perdre dans de longs discours de politicien. Sans nul doute que ses qualités, parfois lui faisant défauts, sont très certainement ce qui rend leur conversation stimulante pour la médicomage. Sans parler de nombres de ses différents bobos étalés sur les dernières années ne manquent pas de faire travailler la matière grise de la jeune femme. Son patient préféré ! Enfin presque… toujours est-il que lorsqu’ils font tous ce qu’elle souhaite dès le début ça ne relève pas d’un challenge. Il est clair qu’entre O’Connor et Abigail, elle ne risque pas de s’ennuyer dans sa vie future.
Evidemment, comme elle le pensait, le joueur de Quidditch de haut niveau s’était déjà échauffé. Moïra apprécie traiter les fortes têtes mais cela l’arrange tout de même lorsque ceux-ci ont un cerveau en bon état de marche et ne font pas « trop » les têtes brûlées. Cela fait parti de ce métier, peu importe que ce soit vu par certains que comme un « sport » et non pas travail à proprement parlé. Ce n’est pas juste un hobby. Et c’est important d’en faire la distinction. Un gars comme O’Connor est conscient que son corps et plus important encore sa tête doivent être au top s’il veut pouvoir performer. Bien sûr, Moïra soupçonne certains joueurs, notamment des poursuiveurs, d’avoir rencontré un peu trop souvent des cognards pour leur propre bien, mais cela n’empêche pas que l’hygiène de vie d’un champion est capitale ! L’ancienne médicomage a gardé contact avec quelques collègues s’étant spécialisés dans le suivi de joueurs de Quidditch, elle a sans doute encore beaucoup à apprendre d’eux sur la gestion de ces champions au mental d’acier. La différence entre elle et eux, c’est que son patient n’est pas qu’un grand champion à ses yeux. Et c’est là, toute la raison pour laquelle, elle se retrouve sur ce terrain à ses geler les miches. Elle ne le ferait pas pour n’importe qui ça !
Ce qui en l’empêche pas de le traiter comme une vraie professionnelle lorsqu’elle s’affaire à vérifier l’état de son membre supérieur. Il est hors de question qu’O’Connor se blesse par négligence et encore moins sous sa houlette. C’est qu’elle y tient quand même ! Elle fait mine d’ignorer le bref élan d’agacement du jeune homme suite à son inspection. Au fond d’elle, elle ricane. Ils sont décidément tous les mêmes ! Par respect et sachant à quel point sa blessure le tourmente, elle ne fait aucun commentaire et se contente de rester dans son rôle de médicomage. La sorcière prend son temps. Ses yeux font des allers-retours entre l’articulation et le faciès de Hell. Par expérience, elle sait que certains préfèrent affronter la douleur jusqu’à parvenir au seuil critique plutôt que de le dire. La seule chose qui ne ment pas, c’est les traits du visage. Par le passé, elle a déjà ausculté un sorcier serrant les dents pour ne pas crier et transpirant à grosses gouttes au lieu de lui indiquer que la douleur devenait trop importante… Finalement, le pauvre homme a fini par s’évanouir à force de lutter. Chaque être humain, sorcier ou moldu, réagit différemment à un membre ou un organe algique. Cette sensation, certes très désagréable, est essentielle pour le personnel médical. Moïra a su apprendre qu’une bonne douleur lors de la rééducation est celle qui ne dure pas plus de 15 minutes après l’effort. Cette information lui restes en tête alors qu’elle donne son accord à Elwyn pour qu’il puisse décoller.
Comme elle s’y attendait, son ancien capitaine décolle à peine eut-elle prononcer le dernier mot de sa phrase. Elle sourit. Le sorcier est déjà haut dans le ciel. Ses yeux suivent sa silhouette. Elle extirpe de la grande poche de son manteau une paire de jumelle magique. Elle le suit des yeux attiré au premier abord par le regard transformé d’Elwyn. Elle le redécouvre enfin comme lorsqu’elle la connue en tant que capitaine de l’équipe du collège. Notant aucune douleur en particulier apparaissant sur ses traits, elle se focalise sur sa posture cherchant une quelconque compensation ou preuve d’une irrégularité. O’Connor se débrouiller très bien, constate-t-elle, ressentant une bouffée de sympathie pour son cher ami. Un vrai Gryffondor. Elle est fière de lui. Le simple fait de le voir enfourcher son balai et affronter sa blessure l’empêchant de poursuivre son rêve, la rend véritablement fière de lui. Combien auraient tout abandonné et seraient devenus des êtres aigris et détestables ? Et même, si ç’avait été le cas pour Elwyn, comment le lui reprocher ? Moïra a dû faire le deuil de ses proches. Hell de son rêve et de son avenir. L’on peut dire qu’ils en ont fait du chemin ces deux-là depuis leurs années à Poudlard.
Patiemment, Moïra savoura simplement le spectacle que lui offrait son frère de cœur. Il n’a pas besoin d’effectuer des prouesses pour que tout amateur de Quidditch puisse percevoir la maitrise du joueur. Malgré son épaule, tous ses mouvements sont fluides et parfaitement exécutées. Les épaules de la médicomage se détendent sans même qu’elle ne se rende compte se laissant emporter par les tours effectués par Elwyn. Le jeune homme revient vers elle et s’arrête en vol stationnaire auprès d’elle. Moïra, les joues rougies par le froid, lui offre un sourire. Très professionnel lorsqu’il s’agit de son traitement, il n’attend pas la demande de sa part et lui fait immédiatement un retour. Moïra opine du chef plutôt satisfaite. La douleur semble s’en tenir à un minimum. Ce qui veut dire que l’inflammation n’augmente pas en position de vol simple. Pas de crampes. Ni d’engourdissement. Les muscles et les nerfs de son plexus brachial se tiennent donc à carreaux. A peine, en arrive-t-elle à cette conclusion, qu’Elwyn lui annonce son plan. Il décolle aussitôt la laissant bouche-bée. La médicomage lève les yeux au ciel criant dans le vent, peu certaine que cela arrive aux oreilles de l’acrobate des airs :
- Tu es une vraie tête de mule, O’Connor, sache-le !
Et un emmerdeur de première, rajoute-elle dans sa barbe, le coin de sa lèvre la trahissant sur ses réelles sentiments à propos de lui. Sa réaction l’amuse. Après tout, elle le sait suffisamment malin pour s’éviter d’aggraver sa blessure. Il n’est pas inconscient. Et puis, Moïra lui aurait donné le feu vert et elle est persuadée qu’il la connait suffisamment pour s’en douter. Ce serait mentir de dire qu’elle n’en attendait pas moins de sa part. Cependant, son expression change rapidement alors qu’elle se concentre à nouveau sur sa silhouette. Le visage de Moïra se crispe en le voyant tenter quelques virages sans aucun doute rudes pour son épaule. Un instant, la médicomage craint que la stabilisation ne fera pas son travail mais Elwyn parvient à maitriser un, deux, trois puis plusieurs virages en cadence et vitesse élevée. Sa tension remonte d’un cran en le voyant revenir vers elle. Aussitôt ses yeux verts parcourent son faciès la recherche de signe avant-coureur d’un arrêt net de leur entrainement. Evidemment, son ami lui annonce ressentir des douleurs sans pour autant en préciser le nombre sur l’échelle EVA. Moïra sait pertinemment que l’exercice est et sera douloureux. Elle espère juste que cela s’en tiendra à leurs exercices et ne feront pas souffrir son ami des heures durant après qu’ils s’arrêtent. Ce serait vraiment mauvais signe et cela voudrait dire que Moïra s’est plantée royalement dans le traitement soumis à Elwyn.
- Ah ! Rassure-moi ce n’est pas pour te venger de mes manipulations et de mes potions dégueulasses que tu comptes m’attirer à affronter ces bourrasques glaciales ? Si, c’est le cas, je t’ai grillé, mon ami, lui dit-elle, un air faussement ennuyé sur les traits.
Malgré tout, elle finit par obtempérer suivant une fois de plus les ordres de son ancien capitaine. Elle sourit de la prévoyance évidente d’Elwyn en ouvrant le sac contenant son matériel. Elle resserre sa cape autour d’elle jetant un coup d’œil menaçant au garçon, le défiant de se moquer de sa frilosité. Elle ne peut empêcher le sourire enfantin étirant ses lèvres en saisissant le manche du balais apporté par O’Connor. Elle le dévore des yeux. La professeure râle un peu…beaucoup mais ce n’est que pour mieux cacher l’excitation parcourant d’ores et déjà son sang. Rapidement, elle s’habille en conséquence grâce au matériel dans le sac à ses pieds. Une fois prête, ses mains parcourent l’équipement une dernière fois. Elle enfourche son balai, puis glisse ses lunettes masquant ses yeux verts.
- Allez O’Connor, t’as gagné, allons-nous envoyer dans les airs ! s’esclaffe-t-elle, avant de donner un coup de botte sur le sol glacé.
L’air s’infiltre dans ses cheveux les faisant virevolter. Elle prend de la hauteur jusqu’à s’arrêter auprès d’O’Connor. Ses yeux se ferment un instant savourant les sensations parcourant son corps. Cela fait trop longtemps qu’elle n’a pas juste pris un peu de temps pour voler. Alors qu’il s’agissait d’une activité qui prenait presque tout son temps à Poudlard. Rouvrant ses orbes émeraudes, elle trouve le visage d’Elwyn. Elle lâche ses mains de son balais, laissant pendre une de ses jambes dans le vide. Elle hésite. Puis, finalement, elle secoue la tête lui faisant un geste d’oublier son air sérieux. Inutile de l’embarrasser avec des indications médicales maintenant. Elle a confiance en lui. Il est temps qu’elle le lui démontre comme lorsqu’ils n’étaient que des gamins.
- Très bien, capitaine O’Connor, je te suis !
AVENGEDINCHAINS
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Mar 19 Avr - 11:28
I just wanna fly away ❝ Moïra - Février 2021 ❞
Si on demande l’opinion générale, Elwyn O’Connor est un petit con prétentieux parfaitement exécrable. Certes. Quelque part ils n’ont pas complètement tort, l’ancien champion de Quidditch n’avait jamais brillé pour sa bienveillance et son charmant sourire. Il s’illustrait plus par son cynisme et l’agressivité latente qui semblait émaner naturellement de lui. En même temps, qui pouvait le blâmer ?! Quand on doit se battre pendant toute son enfance pour espérer affirmer sa personnalité plutôt que d’être simplement baladé de soirées mondaines en soirées mondaines, jouant les parfaits petits garçons modèles ça peut faire un peu vriller. Sans parler du total abandon de sa figure paternelle puis maternelle, cette dernière étant plus en quête d’un moyen de retrouver un bon mari après son divorce que de s’intéresser à son fils en pleine crise identitaire. Non vraiment Elwyn avait mieux à faire que de se préoccuper de l’opinion des autres. Il était plus animé par ce besoin viscéral de vivre, d’exister, de s’affirmer en tant qu’individu à part entière et moins de ce qu’on attendait de lui. Se construire entièrement à l’âge de neuf ans sans l’accompagnement psychologique et le soutien de parents aimants ça n’est pas simple. Rien de bien étonnant dans le fait qu’il se soit construit une carapace si épaisse, préférant l’agression à l’écoute.
C’était bien grâce au Quidditch qu’Elwyn avait pu prendre sa vie en main, se construire et évoluer dans une direction. Il avait un but, était plus centré et pouvait enfin canaliser toute cette colère qui bouillonnait en lui depuis sa plus tendre enfance, tout ça grâce au Quidditch. Grâce à ce sport sur balais volant et surtout grâce à ses coéquipiers et coéquipières rencontrés à Poudlard. Dans le lot, elles étaient deux à s’extraire au dessus des autres : Maxime et Moïra. Les deux orphelines, comme lui, au tempérament de feu des Gryffondors qui avaient su se faire une place très spéciale dans le coeur du sang-mêlé impétueux. Si la louve était sa meilleure amie, celle avec qui se lancer dans des joutes verbales virulentes sans finir par se sauter à la gorge, la jeune médicomage avait toujours été comme cette soeur dont la vie l’avait privé. A les regarder ensemble, rien ne semblait les rassembler et pourtant… Leur forte amitié n’était pas logique, elle était simplement évidente. La douceur de Moïra contrastait à merveille avec la virulence d’Elwyn, formant un parfait équilibre comme deux saveurs qui se complètent pour apporter cette touche d’umami à un plat.
Retourner sur un terrain de Quidditch, surtout en sa compagnie avait ce petit zeste de nostalgie, entre rappel amer du fait que plus jamais il ne pourrait jouer au sport volant et doux souvenirs des heures passées à s’entrainer ensemble pendant leur adolescence. Une époque révolue qui semblait si lointaine à présent. Ainsi, plutôt que de la rejoindre pour une partie improvisée, Moïra et Elwyn se retrouvaient pour évaluer l’état de l’épaule de l’ancien champion. Une tâche pas franchement excitante, du moins pour le jeune homme, mais qui lui donnait une bonne excuse pour braver la douleur et grimper sur un balais. C’était également devenu un petit rituel depuis sa blessure avec Moïra de tester divers traitements, évaluer sa douleur en fonction des sollicitations de son articulation et, par la même occasion, passer du temps ensemble. Paramètre non négligeable car il était important de noter que sans la présence de la médicomage, Elwyn n’aurait très probablement pas accepté d’autant s’investir dans ce processus, même si c’était pour son épaule, même si ça lui permettrait peut-être de revoler à un niveau professionnel un jour. C’est vous dire la confiance qu’il pouvait avoir dans les praticiens de la médicomagie anglaise… Prêt à en découdre, le sorcier attendit à peine qu’elle finisse sa phrase pour filer dans les airs et effectuer les premiers tours de son échauffement sur balais. Il lui fallait respecter autant que faire se peut les indications de Moïra, une tâche pas facile quand on connaissait sa propension à défier l’autorité et n’en faire qu’à sa tête. Un mal nécessaire cela dit pour lui permettre de correctement faire son travail. Chaque tour de terrain effectué depuis les hauteurs poussait l’ancien Gryffondor vers plus de vitesse et d’adrénaline bien vite rappelé à l’ordre par la silhouette de Moïra sur la pelouse. Sa simple vue lui suffit pour savoir qu’il devait y aller mollo s’il ne voulait pas l’inquiéter pour rien. Dans le soucis du détail, Hell vint donc l’informer de son état. Niveau de douleur, état physique et proposition pour augmenter la cadence. Enfin… Plus qu’une proposition c’était un fait qu’il énonçait puisque l’Irlandais repartit comme une balle, ayant à peine le temps d’entendre la petite pique lancée par Moïra depuis la pelouse.
Une fois de plus les tours s’enchainèrent jusqu’à ce qu’une gêne lancinante ne commença à se faire sentir dans son épaule, obligeant ainsi Elwyn à revenir vers son ancienne coéquipière. Il sait que leur séance gagnera en efficacité et l’expertise de sa soeur de coeur sera plus précise s’ils volent ensemble. Non seulement cela lui permettra d’avoir une idée précise des mouvements douloureux mais en plus ils pourront aller plus dans le détail et tester différentes postures. Comme il s’en doutait, l’annonce fait naître chez elle comme une micro-contestation lui extirpant un léger sourire narquois avant de s’exclamer à son tour. « Moi qui pensais pouvoir faire preuve d’un peu plus de subtilité pour changer… Ça sera pas pour cette fois donc, tant pis. » Ses propos, également ironiques, s’accompagnaient indéniablement de ce petit rictus satisfait. Même dans la douleur et empêtré dans cette situation complexe, Moïra parvenait à le faire sourire et le rendre taquin. Preuve que la jeune femme et l’ancien joueur possédaient un lien indéfectible très spécial. De son regard perçant il l’observa prendre le nécessaire et haussa légèrement un sourcil à sa façon de resserrer sa cape, comme si ce simple bout de tissu allait lui offrir un rempart suffisant contre le froid glacial. Sans un mot, Elwyn se délecta de cette excitation palpable décelée chez son ancienne coéquipière. Il connaissait trop bien la jeune femme pour ne pas comprendre que derrière cette façon un peu mécanique qu’elle pouvait avoir de râler se cachait en fait un plaisir et une envie féroce de remonter sur un balais. Comment ne pas la comprendre ? Les longs mois de sa convalescence, ne pas pouvoir voler avait été une torture. Il avait bien évidemment dû se faire violence et grâce à Kayla il avait pu retrouver ce plaisir mais là on parlait bien d’un point de vue médical. Ça n’était déjà plus le même enjeu.
Quand elle décolla, Elwyn eut comme un vieux flashback datant de l’époque de Poudlard à la voir le rejoindre ainsi dans les airs. Ses sourcils se froncèrent au dessus de ses prunelles azurées, guettant les gestes qu’elle venait tout juste d’entreprendre pour finalement lui faire signe d’oublier. Il esquissa plutôt un maigre sourire en replaçant ses lunettes de vol sur ses yeux pour expliquer son idée. « Du coup, suis mon rythme comme ça je peux te montrer le moment exact où j’ai mal dès que j’effectue certains virages ou figures de vol. Reste assez proche de moi comme ça je peux te décrire mes sensations et te donner une indication du niveau de douleur. » Sur ces mots il se remit en position de vol, les mains sur le manche et après s’être assuré qu’elle était prête à le suivre, il repartit en hauteur pour entreprendre à nouveau des tours de stades. Comme précédemment, Elwyn resta relativement raisonnable au début, permettant ainsi à Moïra de reprendre ses vieux réflexes, adapter sa vitesse et trouver une certaine forme d’aisance. Après quelques minutes et un regard dans sa direction comme pour obtenir tacitement son accord, l’Irlandais accéléra progressivement sa vitesse jusqu’à retrouver celle de tout à l’heure. Son corps prit une inclinaison plus prononcée pour amorcer les virages et après trois, il sentit une nouvelle décharge parcourir son articulation, le lançant jusque dans le bas du dos. « Là ! 6/10. Dès que j’amorce l’intérieur du virage. » Cria-t-il alors tout en prenant bien la peine de tourner la tête vers elle et ralentir légèrement. Comme pour pouvoir lui montrer à nouveau, il ne s’arrêta pas et au virage suivant il prit même le temps d’indiquer de sa main gauche le point exact où la douleur naissait avant de se répandre dans son dos. Elwyn décéléra sensiblement jusqu’à pouvoir vraiment se redresser sur son balais. « Ça me fait comme une décharge électrique. Avant que ça arrive je sens comme un échauffement et soudain ça part d’un coup de l’intérieur de mon épaule. C’est vraiment là où l’éclat s’est fixé sur l’os puis ça me descend dans le dos en suivant la colonne vertébrale et irradie dans tout le dos jusqu’au bassin. » Une constatation peut reluisante qui l’agaçait rien que de l’énoncer. Rien ne semblait y faire. Malgré tout le talent de Moïra, ses nombreuses potions, les onguents à se badigeonner et autres, il restait brisé de l’intérieur. A quoi servait-il s’il ne pouvait plus exercer ce sport qui était littéralement toute sa vie et sa clef vers une liberté salvatrice ?! « Des idées ? » Demanda-t-il visiblement dépité par les symptômes qu’il venait de décrire.
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Sam 23 Avr - 15:13
Elwyn & Moïra
I just wanna fly away
Février 2021 Moïra rit aux propos de son ami de cœur. A la place de lui répondre, elle lui offre un petit clin d’œil en signe victorieux. Bien sûr, Elwyn faire preuve de subtilité et puis quoi encore ! La jeune femme sait bien que le garçon n’est pas du genre à faire dans la discrétion. C’est un vrai Gryffondor, c’est indéniable. Les qualités des rouges et or coulent dans ses veines et sans aucun doute des raisons suffisantes pour que Moïra ait accordé toute sa confiance et son amitié à son ancien capitaine. C’est donc tout naturellement qu’elle enfile le matériel apporté par son ami. Elle ne craint rien avec le soin qu’il apporte aux nécessaires au Quidditch. Elle regrette juste ne pas avoir de bouillotte intégrée dans sa cape. Et oui, elle s’est ramollie en vieillissant bien qu’elle ne soit pas encore trop gâteuse. Certainement qu’après quelques tours de terrain, son sang se réchauffera très rapidement. Un coup de botte plus loin et la voilà, auprès de Hell, dans les airs. Son sourit trahit ses émotions véritables alors qu’elle laisse l’air frais envahir tout son être – que plaisir ! Quelque chose que l’on ne peut comprendre que lorsque l’on peut pratiquer cet art en toute liberté. Certes, le talent de grand voltigeur n'est pas donné à tout le monde mais cela n’empêche d’en profiter de tous les bienfaits même à une échelle plus petite. Moïra a toujours aimé apprivoiser le vent et ses bourrasques et aujourd’hui ne fait pas exception malgré le froid mordant à travers sa cape. Ses lèvres s’étirèrent une nouvelle fois en le voyant glisser à nouveau ses lunettes couvrant ses orbes bleutés. Sagement, elle le laissa, comme à l’accoutumée, être maître de leur envolée.
- C’est noté, Elwyn. Je vais te coller aux fesses à tel point que je pourrais les dessiner les yeux fermés ne t’en fais pas, lui dit-elle, l’air taquin, pour dédramatiser le fait que la raison de sa présence soit uniquement médicale. Mais fais-moi la grâce des pirouettes qui ne sont plus de mon âge, d’accord ?
Le brun en est déjà suffisamment conscient lui-même pour qu’elle n’en rajoute pas une couche supplémentaire. Elle préfère largement qu’il puisse voler avec ce qu’il semble être un semblant de liberté sans subir la pression constante d’être analysé dans les moindres détails. Ce qui sera effectivement le travail de la médicomage lors de cette séance. Derrière ses boutades se cachent un grand sérieux, Moïra se positionne près de lui, afin de ne rien manquer des postures et des gestes effectués par son très cher ami de cœur. Il est important pour elle qu’elle puisse appréhender et se mettre à sa place, s’ils veulent trouver des solutions à sa problématique médicale. La jeune femme n’est pas une approche consistant à lui dire qu’elle est le médecin et qu’il doit l’écouter. Non, elle laisse cela aux autres. C’est Elwyn qui vit cette déperdition aujourd’hui, pas elle, ni personne d’autres, il est le seul à pouvoir mener à bien sa thérapie. Son rôle à elle est de l’assister dans les démarches nécessitant des connaissances médicales. Cela fait partie intégrante de la thérapie, le patient devient l’acteur, pas la victime.
Elle imite aussitôt la posture du joueur de quidditch de talent. Elle lui fait un signe du pouce que tout est ok de son côté et que c’est quand il veut. Il n’a qu’à donner le signal et elle le suivra jusqu’au bout du monde s’il le faut, bon peut-être avec quelques pauses WC hein. Moïra se laisse aller à quelques instants de pur plaisir en reprenant goût au vol sur un balai, en position tant de fois répétée avec O’Connor lorsqu’ils jouaient ensemble. Leur équipe avait été l’une des meilleures de Poudlard en leur glorieux temps et cela n’avait été possible que grâce à la cohésion et la force insufflées par leur capitaine. Après quelques tours d’échauffement visant à préservant la médicomage, elle n’en est pas dupe, son ami se mit à accélérer. Comprenant qu’ils approchent du moment charnière, Moïra se concentre davantage sur son frère de cœur. Hors de question de rater le moment ou cela deviendra subitement trop pour lui, elle préfère l’éviter. Elwyn ne tarde pas à le lui faire comprendre en criant pour se faire entendre dans le vent. Elle hoche la tête pour lui faire signe qu’elle a bien entendu. Moïra le laisse prendre de l’avance sur elle et se glisse derrière lui en colonne pour mieux observer. Une grimace lui traverse le visage lorsqu’elle voit l’endroit pointé par son ami. Désireuse d’en savoir plus avant de le rejoindre, Moïra effectue le même virage avec la même position que lui et une vitesse constante pour mieux se mettre à sa place. Une fois son expérience faite, elle le rejoint avec une moue de réflexion.
- Ce sont sans aucun doute les nerfs qui sont sous pression et qui irradient dès que celle-ci devient trop forte. L’un des faisceaux de nerfs se situent exactement à l’intérieur de ton épaule et évidemment c’est relié à ta colonne vertébrale étant si tu veux leur point de liaison de tout ton corps. L’éclat crée une inflammation qui cause cette pression sur les faisceaux de tes nerfs et paf, cela éclate en des douleurs progressivement insupportable et malheureusement chronique, explique-t-elle, essayant d’imaginer ses propos en désignant sur son propre corps les endroits dont elle parle.
Cela ne l’arrange clairement pas. Tant que l’éclat sera là, l’inflammation aussi et donc les douleurs plus tous les symptômes associés à ce genre de blessures. En d’autres termes, il n’y a pas de raison de contenir cette inflammation. Elle est la réponse automatique du corps d’Elwyn pour guérir. Malheureusement, elle est nécessaire mais ses douleurs ne peuvent pas être ignorées. Moïra refuse de laisser, simplement et cruellement, souffrir son ami avec une tape sur le dos et un c’est normal désolée. Certes la réaction est tout à fait normale mais elle n’est pas acceptable pour la vie future du joueur de Quidditch. Son travail consiste à permettre aux patients à retrouver leurs activités et à fonctionner dans leur vie. Elle finira bien par trouver la solution. Se mordant la lèvre inférieure, elle lève son regard au niveau du sien.
- Cela ne va en aucun cas améliorer ta situation mais l’inflammation est bénéfique. Elle agit pour essayer de se débarrasser de l’éclat. Normalement, cela fonctionne avec les cales osseuses qui se ont sans doute proliférés tout autour de celui-ci. En théorie et à prendre avec des guillemets, l’on retrouve une mobilité quasi-totale après deux ans avec de nombreuses thérapies. La différence dans ta situation c’est cet éclat que l’on ne peut pas retirer pour l’instant.
Prendre le problème à la racine. Elle prend à un nouveau un temps pour cogiter avant de dévoiler ses idées à O’Connor. Elle n’aime pas faire des plans sur la comète lorsqu’il s’agit de ses patients et encore moins maintenant qu’il s’agit d’Elwyn. Elle veut être sûre mais sait qu’elle ne pourra jamais l’être tant sa situation est spéciale. De trop nombreux médicomages se sont déjà cassé les dents dessus. Et puis, c’est simple, souvent ils abandonnent. Moïra n’est pas de ce genre-là. Elle déteste ce mot. Une lueur nouvelle au fond de ses prunelles, elle s’est décidée.
- Très bien, alors ce que l’on va faire tous les deux. C’est que l’on va passer en revue tous les gestes, postures et positions que tu utilises lors d’un match. Puis, nous allons les classer dans notre échelle de douleur entre trois catégories : acceptables, supportables et innaceptables. Mon plan, c’est de travailler sur les acceptables en premier lieu et de définir un programme d’entrainement spécialisé durant lequel tu effectueras uniquement ces gestes-là jusqu’à pouvoir passer aux supportables et enfin aux innaceptables. L’idée c’est de que tu puisses toutes les réaliser sans ressentir une douleur dépassant le seuil acceptable. Nous évoluerons en fonction du processus inflammatoire qui se chassera des cales osseuses. Et de mon côté, je vais chercher un moyen de te débarrasser définitivement de cet éclat.
Sur le papier, son plan est cohérent et sans doute le plus pertinent qu’elle peut lui proposer à l’heure actuelle. Ses yeux émeraudes reflètent une lueur déterminée. Son idée est bonne, elle le sait. La modestie n’a rien à voir là-dedans. Elle tient également à apporter un élan d’espoir et de motivation pour son ami. Ils ont une chance de s’en sortir. Il est temps de la saisir. Elle lui offre un sourire encourageant.
- C’est une piste que j’emprunterais volontiers avec toi mais j’ai besoin de toi à mes côtés, capitaine. Si l’on veut y arriver, il faut que l’on se batte ensemble. Ton expertise en Quidditch de haut niveau est essentielle. J’ai besoin que tu me montre et que tu m’expliques les gestes comme tu le ferais à un débutant. Alors, partant ? Tu m’as parlé d’un vif d’or trafiqué ? lui demande-t-elle, prête à aborder la première partie de son plan.
AVENGEDINCHAINS
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Sam 4 Juin - 4:41
I just wanna fly away ❝ Moïra - Février 2021 ❞
C’était triste à dire mais Elwyn ne se rappelait pas de la dernière fois où il avait foulé un terrain de Quidditch en compagnie de sa soeur de coeur, Moïra. Probablement à l’époque de Poudlard mais même ça il n’en était pas certain. Hors de question pour lui de compter dans le lot leurs séances de travail sur sa blessure à l’épaule. Si la jeune médicomage l’avait aidé, motivé et accompagné dans sa reprise progressive du vol sur balais, l’ancien champion ne pouvait que constater les blocages et limitations restantes dès qu’il s’agissait de pousser un peu plus les barrières érigées de force par l’éclat de bois magique dans l’articulation de son épaule. De quoi bien le frustrer et ne pas du tout lui donner envie de persévérer tant la douleur et la constatation de son handicap s’avérait insupportable. Tant physiquement que psychologiquement. Il n’y avait bien qu’avec Moïra, qu’il savait entièrement emplie de bonne volonté et aux réelles capacités pour l’aider, qu’il acceptait de passer ces moments. Quelques vols sur balais pour tester ceux qu’il confectionnait ou des entrainements par ci par là pour retrouver la nostalgie du passé ne comptaient pas vraiment au final.
L’avantage c’était qu’avec elle, Elwyn savait qu’il pouvait être lui-même sans craindre de blesser. Non pas qu’il s’en souciait avec les autres, l’ancien champion du monde n’avait jamais fait grand cas de ceux qui gravitaient autour de son monde. Il était authentique et tant pis si ça ne plaît pas ou blesse. Que ceux qui m’aiment me suivent. Comme dit ce proverbe moldu. Et ceux qui peuvent pas me blairer peuvent aller se faire mettre. Elwyn et la délicatesse… Inconnus l’un de l’autre. Match impossible qui, dans tous les cas, ne l’intéressait pas. Demander au jeune irlandais de faire des efforts pour s’accommoder aux autres revenait à demander à un chat de voler. Impossible. Moïra, elle au moins, avait l’habitude du caractère exécrable de son ancien capitaine. Pire encore, elle l’acceptait tel qu’il était. Il faut dire qu’Elwyn avait un vrai faible pour la demoiselle. Non pas qu’il y ait une quelconque ambiguïté entre eux mais plus une tendresse bien particulière envers celle qu’il voyait comme sa petite soeur. Ce fut donc dans un esprit tout à fait fraternel qu’il s’exclama non sans un sourire narquois. « Fais gaffe, à force de les mater tu vas me trouver attirant. Je décline toutes responsabilités si tu finis par craquer pour moi… Tu te souviens de ce qui était arrivé avec Betsy MacConnough, non ?! » La fameuse attrapeuse des Serdaigle qu’il avait charmé par son arrogance pour finir par en faire sa conquête. Une affaire de quelques mois durant sa dernière année mais définitivement une affaire qui avait fait couler beaucoup d’encre.
Après un bref soupir faussement dépité face à sa demande, Elwyn ne daigna même pas lui répondre et prit position dans les airs, sa médicomage et amie derrière lui. À une autre époque il lui serait tombé sur le râble pour avoir sorti une phrase pareille, l’aurait moqué jusqu’à plus soif mais il n’avait plus les capacités physiques pour lui en faire voir de toutes les couleurs avec des figures toujours plus folles. Son épaule se rappellerait très rapidement à lui, stoppant net son élan et le mettant, au passage, très probablement en danger. Elwyn se montra donc raisonnable voire même sage (miracle !). Il entreprit une position de vol dite « classique » pour le niveau de pratique auquel il était habitué puis, progressivement, intensifia son allure, les virages ainsi que l’angle de sa position. Avec les tours de stade qui s’enchainaient de plus en plus rapidement, il retrouvait par la même occasion de vieux mécanismes et souvenirs physiques, bien avant que la douleur n’arrive. Ce fut finalement après un certain temps et la répétition qu’elle commença à pointer le bout de son nez.
Inutile de jouer les héros avec Moïra ni même de pousser plus loin dans ses limites, l’objectif étant bel et bien de lui trouver un traitement et pas de l’impressionner par sa technique. Faut dire qu’elle était déjà convaincue à ce niveau là chut. Dans un silence religieux, ses prunelles azurées fixant l’extrémité de son balais, Elwyn encaissait les explications ainsi que le diagnostic posé par sa soeur de coeur. A mesure qu’elle lui expliquait la situation, détaillant le problème avec ce foutu éclat de bois et tout ce qu’il provoquait en lui, il ne put s’empêcher de lâcher. « Super ! » dans un profond soupir d’exaspération. L’espoir l’avait depuis longtemps abandonné mais, quelque part, Elwyn s’était autorisé à y croire. Une pensée un peu folle, la rage au ventre aidant, la confiance dans le fait que Moïra était une médicomage de talent, capable de miracles quand les autres avaient jeté l’éponge. Putain d’illusion qui lui donnait toutefois une bonne raison de quitter son lit chaque matin. A la fin de ses explications sur son cas, un profond soupir las lui échappa en se redressant, les bras croisés sur le torse tandis que ses prunelles se perdaient dans le paysage campagnard lointain.
Si pour beaucoup le plan qui suivit aurait été enthousiasmant, Elwyn l’abordait avec pragmatisme. Même s’il la croyait capable de l’aider, il était bien plus prudent de ne surtout pas s’emballer. Un faux espoir aurait vite eu raison du peu de motivation qui lui restait encore aujourd’hui. L’ancien champion accueillit ainsi le plan de la médicomage par un simple hochement de la tête, ses prunelles azurées venant rencontrer l’émeraude des siennes. Au moins un d’entre eux était optimiste et déterminé… C’était mieux que rien. Pour seule réaction, Elwyn lui offrit alors un simple. « Ça marche. Jusque là c’est dans mes cordes. » Il avait longuement eu le poste de suppléant de l’entraîneur à Poudlard quand, occupant la place de capitaine de l’équipe, il décidait d’organiser des séances d’entraînements supplémentaires. Sans compter sur les nombreuses heures passées sur son balais avec ses coéquipiers à un niveau professionnel. Expliquer un geste, le décomposer pour mieux le faire apprendre était presque devenu normal pour lui. Rien de bien compliqué en perspective donc. A la demande de Moïra il extirpa le vif d’or trafiqué de sa poche pour le lui tendre. « Tiens. » Se contenta-t-il de lâcher avant de finalement lui demander en guise de précisions. « Pour les gestes tu as besoin qu’on retourne au sol où tu préfères qu’on le fasse en plein vol ? » Si l’un comme l’autre lui était égal, les souvenirs de ses entraînements avec certains membres de l’équipe couplés aux besoins bien spécifiques de Moïra faisait naître le doute en lui. « Je peux facilement tout te montrer en gardant les pieds sur terre si c’est plus simple pour que tu m’auscultes. »
Code par Heaven
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Lun 6 Juin - 13:24
Elwyn & Moïra
I just wanna fly away
Février 2021
Elwyn, c’est une figure constante dans la vie de l’ancienne médicomage. Rapidement, sans trop savoir comment, il s’est imposé dans sa vie comme ça. Après tout, ça lui ressemble bien. Une arrivée telle un ouragan et hop immédiatement, ça a collé entre eux. Moïra s’est laissée embarquée par la tornade irlandaise sans même se poser de questions. Elle a l’impression qu’ils se connaissent depuis toujours. Après avoir passé tout ce temps ensemble, il est devenu un véritable frère. La brune n’a jamais réellement eu de véritable famille de sang alors accueillir Hell en tant que tel n’était autre qu’une évidence comme de considérer Kyle ou Abigail comme sa fratrie de naissance. Et puis, elle doit bien avouer que le brun a bien plus était là pour elle que sa propre sœur adoptive. Là où leur relation était compliquée, avec Elwyn, tout était basé sur la franchise et la sincérité. Peu importe le caractère de l’un ou de l’autre ou des mots prononcés, elle n’a jamais douté de lui, que ce soit en tant que capitaine ou frère de cœur.
Peut-être qu’aujourd’hui, l’ancien champion ne se sent plus ainsi mais Moïra l’a toujours vu et le voit toujours comme un roc. Ce garçon incarne à lui tout seul la résilience. Peu de gens auraient eu le mental de poursuivre et de se battre pour retrouver ce qui lui avait été cruellement enlevé. En plus de douces pensées en évoquant le jeune homme, elle éprouve également un grand respect. Cela ne fait que renforcer sa volonté de trouver un moyen de l’aider à passer au-delà de cette montagne actuelle. Comment pourrait-elle l’abandonner à son sort ? Ce serait la pire des amies en plus de ne pas respecter sa force de caractère. Alors oui, à ses yeux peut être dupés par les années à le côtoyer, c’est un battant. Il mérite que ses proches se démènent pour l’assister dans son entreprise, même si celle-ci semble impossible et que beaucoup ont déjà jeté les gants devant l’ampleur de la problématique. Moïra a trop souvent entendu des patients lui confier avec désespoir que le précédent médicomage leur a conseillé de passer au-dessus et de vivre avec. Affaire classée. Alors peut-être bien qu’ils essaieront jusque leurs peaux soient tout ridées et qu’ils ne parviennent même plus à enjamber un balais, mais au moins, ils auront tout tenté.
Riant à sa boutade, Moïra répliqua dans le même ton, sans prendre de leur répartie légendaire.
- Je te signale, mon cher, que nous partagions les mêmes vestiaires chez les Gryffondors. J’ai déjà vu tout ce dont j’avais besoin de voir et heureusement ! Quant à cette Betsy, je parie qu’elle dort encore avec ta photo à l’heure où nous parlons, dépitée d’être séparée de ces si jolies fesses ! Quel drame ! ricana-t-elle, en se rappelant de cette histoire.
Oh, il est clair que de part sa gueule d’ange et son talent, Elwyn avait tendance à attirer la gent féminine à lui – et surement pas que ! Bien des cœurs ont été brisés à cette grande époque. Ah oui, ça c’était la bonne vieille époque ! Leur vie semblait bien moins compliquée et avec un tas de responsabilité de moins. Et à cette époque, son ami était sans doute le plus heureux du monde. L’avenir lui tendait bien grand ouvert les bras. Kyle était encore en vie. Ils n’étaient pas en guerre contre des fous furieux enfin… d’autres fous furieux. Moïra n’avait pas envie de lui mentir. Ce n’est pas ainsi que marchait leur relation. Ce n’est pas le devoir d’un ami et encore moins d’une médicomage. Elle lui doit la vérité, celle avouée à demi-mots par des confrères frileux de tenir de tels propos à un champion du monde. Son cœur se serre en voyant la manière dont Elwyn chercha à contenir ses propres émotions face à ses paroles. Elle le laissa se reprendre sans chercher à s’en approcher. Elle savait que ce n’était pas de ça dont son ami avait besoin. Il voulait du résultat et plus que tout, un plan d’attaque. C’est ce qu’elle ne tarda pas à lui livre avec des paroles d’encouragements glissés par-ci, par-là. Elle opine du chef devant son acceptation.
- Parfait, alors c’est parti ! se motive-elle autant que son ami, en frappant dans ses mains.
Il lui tendit le vif d’or en accédant à sa demande. Elle le récupéra entre ses doigts gantés. Lentement, elle le fit tourner entre ses doigts réfléchissant à la meilleure manière de poursuivre leur séance. Moïra avait besoin d’observer et d’analyser Elwyn. L’idée de son ancien capitaine ne lui semblait pas si mauvaise que cela. Elle avait toute confiance en ses capacités de décortiquer chaque geste et chaque mouvement et de les lui expliquer. Hochant la tête, elle reprit la parole :
- C’est une bonne idée, Elwyn. On fait ça. Dans un premier temps, l’on retourne sur le plancher des Sombrals. On expérimente tout ça au sol, je reproduirais les gestes en même temps que toi. Il faudra peut-être que tu me corriges, il faut que je ressente quels muscles agissent à quel moment. On pourra déjà faire un tri des mouvements qui te font en posture debout et ensuite on verra dans les airs avec la position sur le balai. C’est fortement possible que tu ne ressentes pas du tout les mêmes douleurs et les mêmes intensités car ce ne sont pas du tout les mêmes environnements.
Elle se rapproche de lui. Son poing rencontre son épaule valide évidemment, dans un geste affectueux empreint de camaraderie. Elle lui sourit presque avec tendresse due à son lien privilégié avec le joueur de Quidditch. Un regard qu’elle n’offre pas à n’importe qui. Sa proximité lui manquait, il faut bien l’avouer. Cela lui fait plaisir de passer du temps avec Elwyn malgré les circonstances un peu spéciales de leur rencontre. Elle ponctue le tout d’un clin d’œil et d’un grand sourire :
- Tu vois, on fait une bonne équipe, Cap’tain O’Connor allias le bourreau des coeurs. Je suis à deux doigts de te proposer un contrat comme assistant de recherche, méfie-toi.
AVENGEDINCHAINS
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Jeu 9 Juin - 9:36
I just wanna fly away ❝ Moïra - Février 2021 ❞
Le contexte était familier, les vieux réflexes étaient revenus et chaque séance en compagnie de Moïra lui rappelait une époque lointaine où la pratique du Quidditch était, pour la plupart d’entre eux, une simple distraction. Tout cela aurait pu être synonyme de bons moments, d’une certaine légèreté bien qu’emplie de nostalgie. Pourtant, pour Hell c’était tout sauf une partie de plaisir. Bien sûr, la présence de Moïra s’avérait réconfortante. Elle était également devenue synonyme de tests médicaux longs et fastidieux se soldant très souvent par des échecs tous plus cuisants les uns des autres. Pas franchement les meilleures conditions dans lesquels passer du temps avec sa soeur de coeur. Pas étonnant non plus qu’il cherche à dédramatiser la situation, encore pris dans la tourmente mentale de son accident et de ce que cela impliquait pour son avenir professionnel. A sa réplique, le visage d'Elwyn se fendit d’un large sourire plus qu’évocateur. Il est vrai que les vestiaires des Gryffondor, principalement pour les garçons, avaient été un lieu d’exhibition particulièrement propice pour dévoiler leur corps de jeunes athlètes en devenir pour certains. O’Connor en avait fait partie. S’il s’était tout de même montré raisonnable dans ce qu’il dévoilait, se balader en simple caleçon ou serviette nouée autour de la taille et rien de plus n’avait jamais été un problème. Il laissait ainsi admirer à qui le voulait bien sa musculature digne du futur champion qu’il allait devenir. Le regard de certaines de ses camarades n’était que venu gonfler son égo, poussant même parfois à quelques idylles éphémères. Avec Moïra en revanche aucun doute à se faire ou crainte à avoir sur la nature de leur relation. Il savait pouvoir se balader à poil et inversement sans que les choses se compliquent entre eux. Pas une once d’ambiguïté ne venait polluer leur profonde amitié. Leur amour fraternel allait bien au-delà des apparences. Ce qui n’avait jamais été vraiment le cas pour d’autres. Surtout les demoiselles qu’il s’amusait à séduire par simple excès d’hormones ou bien stratégie sportive. Betsy appartenait à la dernière catégorie. De quoi donc le faire sourire un peu plus à sa remarque. Elwyn avait conscience de son potentiel attractif sur la gente féminine mais étonnamment, en ce moment il n’en avait qu’une seule en tête. Pour son plus grand dam…
L’évaluation en plein vol de son état physique ainsi que de ses douleurs pu alors commencer, Elwyn n’avait qu’à reprendre ses bonnes vieilles habitudes et les mouvements qui avaient été pratiquées pendant des années et des années. Jamais il ne s’était imaginé qu’un jour ce qu’il considérait comme son quotidien viendrait à être aussi bousculé, complètement anéanti dans une chute. Trahi par son propre instrument de travail car il avait un bout de ce sport littéralement dans la peau. Sans grande surprise, les débuts étaient simples, pas particulièrement éprouvants ni désagréables mais dès que la pratique s’intensifiait, se complexifiait et nécessitait de prendre des positions plus contraignantes pour le corps, la douleur faisait son apparition. Le verdict rendu par son amie ne lui plaisait pas. Il le connaissait déjà, l’avait entendu maintes et maintes fois sans parler des nombreuses crèmes ou potions dont elle le bombardait. Elwyn savait son cas désespéré. Presque un cas d’école pour tout médicomage souhaitant se spécialiser dans l’accompagnement de sportifs de haut niveau. Si l’idée d’être un rat de laboratoire ne l’aurait pas gêné en temps normal, le fait d’y être contraint et forcé par sa blessure rendait la chose plus pénible.
L’enthousiasme témoignée par Moïra aurait été contagieux dans d’autres circonstances. Vu son état actuel de santé mentale et physique, Elwyn avait du mal à partager son entrain. Il faut dire que le jeune Irlandais n’avait jamais vraiment brillé pour sa bonne humeur. C’était plus le type de personnage à vous gratifier d’un simple haussement de sourcil dès que vous vous montriez trop expansif. Encore plus quand lui-même était au plus mal. Il jugea tout de même bon d’aller un tant soit peu dans son sens en lui proposant de faire l’exercice à même le sol histoire de pouvoir plus facilement lui montrer les mouvements cibles. Dans un simple hochement de la tête il approuva ses ajouts et alors qu’il s’apprêtait à redescendre au sol, son rapprochement l’intrigua. Elle lui extirpa un maigre sourire emprunt d’une profonde lassitude, non pas pour leurs essais mais bel et bien vis-à-vis de sa situation médicale qui ne s’arrangeait pas, sa santé mentale se dégradant même. Ses propos réussirent même à l’amuser quelque peu avant qu’il ne lui réponde. « Oula je sais pas si tu me supporterais bien longtemps dans ton équipe ! Sans compter que je risquerais de trop distraire les autres belles médicomages qui travaillent avec toi… Ça serait dommage de ralentir la recherche à cause de moi. » Interjecta-t-il non sans un nouveau sourire complice. Ses capacités de séducteur avaient toujours été une blague entre eux deux. Elwyn se savait séduisant mais il n’était pas de ces hommes à en jouer constamment. En revanche, plaisanter dessus en s’imaginant en véritable bourreau des coeurs avait un caractère comique.
Dans un piquet vertigineux, Elwyn regagna le sol à vitesse grand V pour se stabiliser à tout juste un mètre de la pelouse, son pied droit venant fouler la terre ferme avant de descendre du balais. Quand Moïra le rejoignit, il retira ses mitaines et déposa ses lunettes de vol à même le sol glacé pour être un peu plus à l’aise. Les pieds ancrés dans le sol, il garda son balais entre les jambes pour reproduire aisément les positions. « Dans leur ensemble, les positions de vol stationnaire où je suis vraiment assis ne sont pas douloureuses. Je dirais qu’elles le deviennent uniquement suite à une succession de mouvements qui viennent solliciter un peu trop mon épaule et l’articulation touchée. Après tout devient pénible et le moindre geste peut vite être une torture. » Il entreprit alors de prendre quelques positions plus standards de poursuite pour lui montrer les différents angles pris par son dos et la charge appliquée à ses épaules, venant corriger au besoin les positions de Moïra quand elles lui semblaient légèrement différentes. Une fois qu’il eut passé tout en revue, Elwyn aborda alors celles qui posaient réellement problème. « C’est vraiment quand je dois donner l’impulsion avec mon épaule droite pour des virages serrés, des zigzags rapprochés ou effectuer des vrilles que la douleur pointe. » Expliqua-t-il en mimant l’action sans pourtant bouger, les deux pieds au sol. Il lui montra même le chemin emprunté par la douleur directement sur son corps avant d’ajouter. « Je dirais qu’au sol la douleur est à 3/4 sur une échelle de 10 alors que dans les airs on grimpe facilement sur du 6/7. Si je dois poursuivre les mouvements ça devient très vite trop douloureux. Je tétanise rapidement, j’ai le bras qui est pris de tremblements et la douleur devient insupportable, irradiant dans tout mon dos. » Triste constat dressé quand avant ces mouvements étaient si fluides, faciles et devenus tellement agréables à effectuer qu’il les considérait comme un pur amusement.
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