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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Promenons-nous dans les bois... | Lyllyah Sody :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Mar 1 Mar - 1:52

Promenons-nous dans les bois...
Il y a toujours un moyen d'atteindre son but, la seule différence, c'est que certains cherchent la facilité et d'autres se compliquent la tâche.

Le ciel britannique était clément aujourd’hui, le vent s’engouffrait sous ma veste, l’humidité ambiante rendait les courants mordants, me donnant l’impression d’être exposée à vif et les nuages étaient chargés prêt à s’écouler sur nous d’une minute à l’autre. Oui, le temps avait été clément, suffisamment clément pour nous épargner une pluie torrentielle, suffisamment clément pour uniquement nous menacer de ses épais nuages gris sans jamais nous atteindre. Une journée idéale pour une randonnée. J’avais pris goût à ses balades interminables au milieu des bois, aux pentes sollicitant mes muscles à leur pleine capacité, à la sensation de vide qui accompagnait chacun de mes pas jusqu’à une destination inconnue. La randonnée me permettait de faire le vide, de me sentir seule l’espace d’un moment, libre de toute pensée fugace, libre de toute réflexion infructueuse. Ma respiration était la seule chose qui importait, la garder régulière me suffisait à avancer malgré la tension dans mes cuisses, me concentrer sur cette simple action me rappelait que mon corps pouvait tout accomplir à condition que je lui prête attention. Mon regard balaye la forêt d’Epping, survolant les arbres sans grand intérêt avant de s’arrêter sur mon exceptionnelle partenaire pour cette activité.

-Ça va ? Pas trop déçu d’avoir voulu me suivre sur le segment le plus élevé ?

Un sourire se coince entre mes lèvres tandis que ma respiration hachure mes paroles. Je ne devrais pas parler en marchant, mais avoir de la compagnie me donne envie d’échanger malgré l’effort. Je ne m’attendais pas à ce que Lyllyah accepte de me suivre jusqu’en Essex pour profiter de l’ancienne forêt royale sous un ciel qui n’annonçait rien de bon, de prime abord. Nous nous étions découverts des passions communes pendant nos heures d’entraînement au QG du Blood Circle et je me sentais plus à l’aise avec elle, comparé aux autres membres qui semblaient tous trop sûrs d’eux, de mon point de vue. Lyllyah était nouvelle, tout comme moi et si j’avais d’abord eu de la méfiance à son égard, son caractère jovial et souriant m’avait incité à me rapprocher d’elle. J’avais planifié cette randonnée depuis un moment et l’idée d’inviter ma nouvelle amie m’avait paru juste.

-Promis une fois arrivée au lac, tu pourras découvrir ce que je nous ai préparé. Dis-je en tapotant doucement mon sac à dos.

C’était rafraîchissant d’avoir une autre personne avec qui parler en dehors de mes collègues du labo ou de mes voisins un peu trop curieux. La rouquine me mettait toujours de bonne humeur et ses conseils en matière de combat étaient d’une aide précieuse en vue de mes lacunes sur le terrain. Je ne la connais pas encore très bien, mais j’ai un bon pressentiment à son sujet. De plus, Dieu n’associe jamais des personnes qui ne sont pas faites pour s’entendre, il fait toujours en sorte d’éloigner ses enfants du Mal et Lyllyah ne dégage rien de mauvais, c’est donc un signe. Réajustant la prise de mes mains sur les lanières de mon sac, je ramenais mon regard sur le sentier de gravier, recentrant par la même occasion mon esprit sur mon souffle qui était ma seule arme contre les points de côté. J’avais consciemment pris le chemin le plus long, ne voyant aucun intérêt à rester à plat alors que la forêt regorgeait d’inclinaisons fastidieuses. C’était mon péché mignon, d’affronter les tâches les plus rudes pour arriver au plaisir le plus simple. Le lac Connaught était connu pour être un lieu de promenade magnifique et avec le temps qu’il faisait, j’avais bon espoir qu’il n’y est personne d’accès téméraire pour s’y rendre. Nous avions croisé quelques randonneurs sur notre route, mais ils étaient tous en descente contrairement à nous. J’espère profiter de cette sortie pour faire plus ample connaissance avec la Suisse et à l'occasion partager un bon moment avec une amie ?


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Lyllyah Sody
Lyllyah Sody
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Mar 1 Mar - 12:15

Février 2021

Chaussures militaires aux pieds, tenue de randonnées enfilées, j’avais accepté de suivre Jezabel dans sa sortie du jour, tout simplement parce que j’avais eu le luxe de me le permettre. J’étais en repos et j’appréciais les marches en plein air. C’était sans compter que j’avais rapidement appris à apprécier la blonde qui marchait à quelques centimètres devant moi. En effet, nous avions intégré le Blood Circle à seulement quelques semaines d’intervalles. Je m’étais donc naturellement rapprochée d’elle pour faire connaissance, pour que ce soit moins déstabilisant pour l’une comme pour l’autre de se retrouver dans ce nouveau monde. Cela dit, il m’en fallait bien plus pour être déstabilisé, j’avais été formée pour garder mon sang-froid et tenir éloignée toute forme de stress ou d’angoisse. Néanmoins, j’avais le contact très facile lorsque je n’étais pas en uniforme, et j’avais la volonté de me rapprocher de mes futurs compagnons d’armes lors des interventions contre cette plaie qu’étaient les sorciers. Si je restais à l’écart, je ferais une mauvaise unité, une personne sur qui l’on ne peut pas compter, et ça, c’était hors de question. J’avais moi-même payé de mes tympans d’avoir été en mauvaise compagnie lors d’une mission, hors de question que je réitère l’expérience sur quelqu’un d’autre.
C’était sans compter que le contact était facilement passé entre nous, et j’avais appris à apprécier la présence de Jezabel. Elle m’apprenait plusieurs choses que j’ignorais, et j’en faisais de même pour elle. Nos sessions d’entraînements me faisaient toujours plaisir, et j’avais à cœur de lui montrer comment on manie d’autres armes que celles qu’elle connaissait déjà. On avait toute une vie pour apprendre plein de choses, pourquoi se cantonner à ce qui était déjà acquis ?
Alors oui, présentement, j’inspirais profondément pour inspirer l’air frais et pur de la forêt dans laquelle nous nous trouvions, laissant ainsi mes poumons se remplir d’oxygène pour m’éviter un point de côté. J’étais habituée à ce genre de sentier peu évident à pratiquer, j’en avais fait plusieurs dans la montagne en Suisse, et ce, chargée comme une mule avec tout notre équipement. Ici, je ne dirais pas que c’était une promenade de santé, mais disons que j’avais connu pire. Voilà pourquoi je me mis à rire de bon cœur à la question de la jeune femme que j’accompagnais.

- Le jour où je vais regretter de faire un peu de sport n’est pas arrivé, ça va parfaitement ! C’est vraiment un bel endroit, merci de me le faire découvrir.

Je gardais un sourire accroché à mes lèvres tandis que je constatais avoir une respiration presque aussi saccadée que celle de mon interlocutrice. C’était vraiment un chemin de merde où elle m’avait emmené, mais un beau chemin.

- À force de parcourir les sentiers des Alpes, je me suis habituée à la beauté de la nature… mais le paysage reste quand même très différent ici. Je levais les yeux vers la cime des arbres avant de hausser les épaules. Mais… ça ne vaut pas une bonne arme à feu.

Je jetais un regard complice à la jeune femme avant de l’entendre me parler de nourriture et de ce qu’elle avait préparé. À nouveau, je pouffais de bon cœur sans me défaire de mon sourire, mes prunelles grises tirant sur le vert, comme si elles cherchaient à se fondre dans le paysage, la fixant avec joie. Une mèche de cheveux roux flamboyant venant s’inviter devant mes yeux, je la chassais d’un geste de la main tandis que le reste de ma chevelure avait été rassemblé en une tresse qui me passait par-dessus l’épaule.

- Oh je me réjouis de goûter tout ça. T’es un vrai as de la cuisine, faudra que tu m’apprennes une fois. De concert, je reprenais la marche avec elle, mes mains s’accrochant également aux lanières de mon sac à dos. Encore une fois, je prenais une profonde inspiration pour calmer les battements de mon cœur et me donner le courage de continuer. J’ai beau essayer, tu sais, je suis les instructions sur les paquets, genre pour les pâtes, mais rien à faire, ça reste immangeable. Il doit y avoir un procédé chimique qui se passe dans mes casseroles, je comprends pas.

Amusée par cette anecdote de ma vie, je marchais à pas assurés marchant entre les gros rochers et les troncs d’arbre sans en être particulièrement dérangée. Lorsque le sentier devint plus étroit et qu’un couple, arrivant à contresens, s’approchait de nous, je m’écartais pour les laisser passer, les gratifiant d’une salutation cordiale et de mon sourire jovial. À croire que rien ne pouvait entamer ma bonne humeur aujourd’hui, et c’était aussi ce que je souhaitais. Même les nuages qui s’approchaient dans le ciel n’allaient pas pouvoir me gâcher la journée. Encore une fois, j’étais habituée aux intempéries avec les caprices des hauteurs des Alpes. Ici, le froid était toujours présent et mordant, et seuls les vétérans étaient de sorties ici aujourd’hui, quoique Jezabel et moi nous nous posions là quant à la difficulté puisque nous avions pris un chemin particulièrement ardu. Durant mon service militaire, j’avais essuyé de nombreux orages et de fortes chutes de neige à de grandes hauteurs, là où même les bergers ne se rendent pas pour faire paître leurs moutons, je ne craignais donc pas le gris que le ciel annonçait.
Donc, sans m’y attarder, je reprenais ma route lorsque le couple fut passé, puis, après un instant de silence, je reprenais la parole.

- Comment tu as connu cet endroit ? Rappelle-moi, quand est-ce que tu es arrivé à Londres ?

Je ne voulais pas paraître indiscrète en posant ses questions, et à dire vrai, ça ne me frôlait même pas l’esprit que je puisse l’être. Si j’avais accepté l’invitation de mon interlocutrice, c’était aussi pour faire plus amples connaissances avec elle. Je connaissais les grandes lignes, comme elle pour moi, mais sans plus. Aujourd’hui, je souhaitais que nos liens puissent se raffermir un peu, pour que nous puissions compter l’une sur l’autre si d’aventure nous en venions à nous dresser ensemble contre les sorciers. Ainsi, comment pouvais-je mieux la connaître si je ne posais pas un minimum de questions ? Si la jeune femme ne voulait pas me répondre, c’était simple : elle n’avait qu’à ne pas le faire. Voilà tout. C’était sans compter qu’aujourd’hui mes acouphènes semblaient me laisser tranquille malgré les forts battements de mon cœur qui tambourinait dans ma poitrine. Peut-être allaient-ils se réveiller une fois que nous serons arrivées et en repos, mais pour le moment, je souhaitais ne pas y songer. Pour l’heure, je respirais à nouveau une grande bouffée d’air ayant pour effet de me vivifier et me faire d’autant plus sourire, m’incitant à ne pas ralentir le rythme. Ainsi, je continuais d’un bon pas notre randonnée, surveillant la jeune femme à mes côtés afin qu’elle ne tombe pas en difficulté.




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Promenons-nous dans les bois... | Lyllyah Sody VLz1kzT
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Mar 15 Mar - 22:34

Promenons-nous dans les bois...
Il y a toujours un moyen d'atteindre son but, la seule différence, c'est que certains cherchent la facilité et d'autres se compliquent la tâche.


Cette randonnée me semblait être le cadre idéal pour apprendre à connaître ma partenaire d’entraînement, Lyllyah. Bien que nous nous soyons trouvés des points communs, en plus d’avoir intégré le groupuscule à la même période, je désirais connaître la femme derrière le soldat qui avait la sympathie de partager son savoir avec moi. La météo n’était pas de notre côté, cela n’avait rien d’inhabituel sur cette île, ça jouait même en notre faveur en vue de la faible fréquentation des lieux. J’interrogeais ma partenaire sur son état d’esprit face à la montée que nous affrontions depuis le début de notre marche. Sa réponse me fit davantage sourire, bien sûr qu’elle n’avait aucun mal à suivre le rythme, elle avait une carrure athlétique qui m’avait rendue jalouse de ses capacités dès que nous avions été mises en binôme. Je n’étais pas aussi forte qu’elle, j’avais un corps de gymnaste, rien de très impressionnant au corps-à-corps, alors j’enviais un peu Lyllyah sans pour autant vouloir lui ressembler.

Sa brève référence à notre appréciation commune des armes à feu nous fit échanger un regard complice que je ne pensais pas un jour trouver chez une autre personne que mes connaissances du stand de tir. C’était plus qu’agréable de pouvoir partager une passion avec une personne de mon sexe sans être étiqueté comme l’Américaine pro-armes et donc violente. J’aimais les armes à feu pour leur efficacité, entre de bonnes mains et la distance que cela pouvait amener entre moi et ma cible. Alors, non, je ne suis pas violente de nature, ou encore sanguinaire parce que j’apprécie les armes. La mention de la collation qui nous attendait dans mon sac amusait de plus belle la belle rousse qui dégageait une joie bien contagieuse.

-Oh, tu me surestimes, ce que je cuisine est relativement simple, mais tu es la bienvenue pour un cours ou deux. Mon rire finit par s’élever dans l’air, sonnant tel un clairon avant de se calmer pour mieux reprendre aux paroles de ma voisine qui semblait avoir des difficultés en cuisine ou plus exactement avec les principes de cuisson. Parfois, l’œil vaut mieux que toutes les instructions en cuisine, même pour des pâtes. Tu as de la chance, tout ce qui touche à la chimie, c'est mon domaine. Je peux toujours essayer d’élucider ces fameux procédés chimiques, à défaut de réussir à te mettre à terre du premier coup.

C’était amusé de plaisanter aussi légèrement en profitant de cette luxuriante forêt. Peut-être l’aurais-je moins appréciée si j’avais été seule, ou peut-être que si, à dire vrai, je m’en fichais un peu. La compagnie de la Suisse était aussi rafraîchissante que l’oxygène qui s’engouffrait dans mes poumons et me donnait la force de continuer notre ascension. Cette forêt n’était pas aussi oppressante que celle dont j’avais eu l’occasion d’apporter les sentiers. Les branches nues avaient une certaine beauté et le lit de feuilles mortes était presque poétique. Je n’étais pas déçue de cette découverte, ni même de la tâche ardue qu’elle demandait pour être observée. Le couple qui nous interrompit momentanément dans notre exercice n’eut droit qu’un signe de tête de ma part, alors que Lyllyah leur adressait un sourire enjoué en plus de ses salutations. Ma réticence à faire preuve de politesse avec de parfaits inconnus pouvait paraître déplacée, mais je n’y voyais aucun intérêt puisque nous n’étions pas destinés à les recroiser de sitôt. La bonne humeur de ma compagne était parfois déconcertante pour moi. Certes, je me montrais toujours polie et avenante lorsque je rencontrais de nouvelles personnes, mais la joie était rarement de la partie en sachant qu’ils pouvaient changer de visage à tout instant.

Lorsque la rouquine initia la reprise de notre marche, je me retrouvais un temps à la suivre, perdue dans le néant de mes pensées. Le silence y était pour quelque chose étant donné qu’à sa reprise de parole, je me tournais vers elle quelque peu ébahie. Le silence était rare pour moi et donc précieux dès qu’il m’était offert, mais échanger avec la militaire était suffisamment réjouissant pour m’éviter de lui en vouloir. Ses questions m’interloquaient et me poussaient à repenser au jour où j’avais appris l’existence de la forêt d’Epping et surtout à mon départ de l’Utah. Les yeux levés vers le ciel le temps d’une brève réflexion, je m’exprimais enfin sur un ton relativement léger même au souvenir de mon père.

-J’ai entendu parler du lac Connaught par le biais d’un collègue qui est originaire d’Essex. Il en parlait tellement que ça m’a rendu curieuse et par la suite, j’ai découvert qu’il y avait un sentier de randonnée qui passait à côté, j’ai donc voulu en profiter pour faire du sport et profiter du fameux lac. Je me suis dit que ça serait une bonne idée de t'y amener. Au moment d’évoquer mon arrivée à Londres, un maigre sourire fendit mes lèvres au souvenir de mon père que je n’avais pas vu le jour de mon départ jusqu’à ses funérailles. Je suis arrivée il y a 4 ans maintenant. J’étais venu dans le cadre de mes études, l’université de Westminster a un programme en biochimie qui est internationalement reconnu et surtout, c'est une entrée assurée dans la Royal Society of Biology. C’est assez de prestige pour intégrer n’importe quel laboratoire, à la condition d’être parmi les mieux classés.

Je me contentais d’un sourire forcé pour ponctuer ma déclaration, ne souhaitant pas étaler mes échecs scolaires sous le nez de ma nouvelle amie. Ce n’était pas très glorieux d’avoir obtenu ma licence sans ressortir du lot et d’être cantonné à un poste de technicienne de laboratoire pharmaceutique, quand j’aurais pu devenir chercheuse dans un laboratoire bien plus prestigieux avec un peu plus d’effort. Je ne pouvais pas accuser le Loup pour mes échecs, car cela revenait à blâmer une simple copie de moi-même qui ne faisait que traduire mon mauvais fond. Repoussant ces idées loin de mon esprit, je laissais de nouveau le silence retomber un temps avant de relancer la conversation en la tournant cette fois-ci vers ma collègue.

-Ça fait quelques mois pour toi, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qui t’a amené en Angleterre ? Certainement pas son peuple accueillant et sa gastronomie.

Ce trait d’humour pouvait paraître douteux après 4 ans de vie sur l’archipel britannique, mais je doutais qu’en dehors des Anglais, il y ait beaucoup de monde qui apprécie les tartes à la mélasse ou les insipides haricots à la sauce tomate du English breakfast. J’espérais ramener une note légère avec cette plaisanterie et par la même occasion faire plus facilement passer mes questions auprès de mon acolyte. Ma curiosité pouvait me perdre parfois, mais tout comme elle, je souhaitais en apprendre plus sur mon interlocutrice. Mon souffle semblait suivre le rythme de marche et mes cuisses ne menaçaient pas encore de me lâcher, malgré les mètres qui nous séparaient encore du point culminant de notre montée. Ma partenaire paraissait bien s’en sortir de son côté, ce qui me motivait à continuer sans demander de pause.


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Lyllyah Sody
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Jeu 17 Mar - 17:16

Février 2021

Je ne pus m’empêcher de rire de concert avec elle alors que notre conversation tourna culinaire. Pour bien des raisons, j’avais appris à rapidement apprécier Jezabel, mais ce que j’aimais vraiment, c’était que je pouvais lui parler sans détour, moi qui n’avais pas l’habitude d’y aller avec le dos de la cuillère pour quoi que ce soit (je reste dans le thème culinaire t’as vu ?). Sa proposition me ravit, et ce fut en relevant les yeux en direction de la cime des arbres que je sondais rapidement les nuages qui s’amoncelaient au-dessus de nos têtes. Gris, mais pour le moment rien de menaçant ni qui pourrait entacher notre promenade ni ma bonne humeur. Vive, je lui répondais en reposant mes prunelles sur elle.

- On fait ça ! La prochaine fois, je t’invite chez moi et je te laisse étudier les mystères chimico-fantomatiques de ma cuisine. Je pouffais de rire. Heureusement que les livreurs commandent en quelques minutes. Je gardais un petit instant de silence avant de reprendre, toujours joviale. Un jour peut-être que tu arriveras à me mettre à terre du premier coup, faut pas t’en faire. Genre, le jour où je suis malade avec une main attachée dans le dos, là, tu auras peut-être tes chances.

Goguenarde et provocatrice, je lui lançais un regard en coin avant de ricaner et d’adopter pour quelques pas un rythme de marche plus rapide, comme si je cherchais à fuir un potentiel coup provenant de mon interlocutrice.
Le grand air me faisait véritablement de bien, et être en bonne compagnie était une option des plus agréable, moi qui étais une solitaire en général, ou qui avais trop l’habitude d’être accompagné que de collègues de travail. Loin de moi l’idée de vouloir diminuer les capacités étonnantes de Jezabel, mais il fallait reconnaître que nous n’avions absolument pas le même entraînement ni la même plastique. Son corps était bien plus souple et élastique que le mien, qui était davantage formé pour l’explosion de l’instant T et l’endurance. Dans le fond, ce n’était qu’une question d’entraînement, et même si j’avais gardé de flexibilité en pratiquant un peu la danse, j’étais loin d’être du même niveau que Bright.
C’était sans compter qu’elle, elle avait un diplôme en chimie, elle avait fait de véritables études et s’était vraiment instruite. Moi, je m’étais contentée d’apprendre les lois et la manière d’aborder quelqu’un dans la roue pour une intervention, j’avais appris l’histoire et la géographie, j’étais diplômée de l’école de police, mais en comparaison, ça n’avait rien de bien intellectuel. Par ailleurs, je ne m’estimais pas comme quelqu’un de particulièrement intelligent. Non pas que je me sente bête ou idiote, mais je savais que je possédais de fortes lacunes que la plupart des gens ne possédaient pas. A contrario, j’avais des capacités physiques et d’exécutions que beaucoup pouvaient m’envier. C’était un équilibre, et franchement, ça m’allait bien comme ça. J’étais bien dans ma peau et, malgré mes acouphènes, je n’avais pas envie de changer quoique ce soit à ma vie, justement parce que j’étais en vie ! Moi qui avais frôlé la mort à cause d’une erreur professionnelle de mon défunt collègue, je savourais maintenant chaque instant, chaque battement de cœur et chaque nouvelle bouffée d’air qui remplissait mes poumons.
D’ailleurs, l’oxygène frais et pur qui régnait ici me ravissait véritablement. C’était un enchantement que d’être sur ce sentier malgré sa difficulté. J’appréciais le calme ambiant et d’autant plus de croiser peu de randonneurs. La météo devait y être pour quelque chose. Dans le fond, je n’avais rien contre les autres marcheurs, mais avoir l’espace juste pour soi avait quelque chose de particulièrement grisant. Comme si tout était à notre portée, que rien n’était impossible.
Ainsi, appréciant cet instant après avoir croisé le couple, je reprenais ma marche, gardant mes lèvres fermées quelques minutes. Bien que peu dérangée par le silence, j’avais tout de même envie de profiter de la présence de ma compagne du jour, voilà pourquoi je me permettais de la questionner et, mon regard coulant sur elle, j’eus la sensation de l’avoir dérangée dans le cours de ses pensées. L’envie de m’excuser me traversa l’esprit, mais pour autant, je n’allais pas lui envoyer une missive signée et cachetée à chaque fois que je voulais lui parler. Alors tant pis les us et coutumes, sans compter qu’elle ne semblait guère plus offensée que ça.
Gardant ma bonne humeur, je l’écoutais me raconter comment elle en était arrivée à découvrir cet endroit pour le moins merveilleux.

- Ahannnn, c’est trop cool, merci d’avoir pensé à moi, ça me touche. Je suis contente alors de faire partie de l’expédition aujourd’hui. Je la gratifiais d’un immense sourire qui fendait mon visage en deux avant d’écouter le récit de son arrivée en Angleterre. Impressionnée par son parcourt, j’étirais mes lèvres en une expression admirative avant de l’exprimer franchement. Wow, c’est badass, bravo ! Avec toi dans ma cuisine, j’suis certaine qu’on va élucider les mystères chimiques de ma cuisine en un tour de bras. Je pouffais avant de rajouter. En tout cas tes talents nous serons utile. J’accentuais le « nous » afin qu’elle comprenne que je ne parlais non plus d’elle, de moi et de ma cuisine, mais bien du Blood Circle. Je continuais. Qu’est-ce qui t’as donné envie, ou décidé à nous rejoindre ?

Association pour ne pas dire un autre mot. Je savais que le Blood Circle n’était pas une secte secrète, tout le moins, je préférais en dire le moins possible de manière explicite, quand bien même nous étions seules, d’apparence, sur le terrain. Je savais d’expérience que les murs ou les arbres pouvaient avoir des oreilles, d’autant plus avec ces merdiers de sorciers. Je désirais en dire le moins possible, je savais que Jezabel me comprendrait sans l’ombre d’une difficulté.
Sentant les battements de mon cœur cogner ma poitrine alors que la montée se faisait plus ardue, je souriais aux questions qu’elle me retournait, et, sentant mon front commencer à suer sous l’effort que je fournissais, je pris le temps de déglutir avant de répondre sans détour et avec franchise.

- Ouais, je suis arrivée en janvier à Londres. En fait, je suis allée une fois en Angleterre durant une mission, puisque la Suisse est neutre tu vois, on est venu prêter main-forte. C’est à ce moment que j’ai entendu parler du merdier qui règne ici. Du coup, je me suis dit que je serai plus utile ici que dans mon pays natal. Voilà. Je lui accordais un sourire éclatant avant de reprendre non sans ricaner. Ah c’est clair que j’ai encore du mal avec les œufs et le lard dès le réveil, cela dit, les bières sont trop bonnes, je vais presque devenir alcoolique.

J’y allais d’un bon éclat de rire pour souligner la plaisanterie dans mes dernières paroles avant de pousser un long soupir et de reprendre une profonde inspiration. Merde, les derniers mètres pour atteindre le sommet commençaient à être hardcores là. Les mains toujours agrippées aux lanières de mon sac, je commentais.

- Il y a intérêt que ce soit aussi beau que ce que tu m’as dit là-bas, sinon je vais grogner.

Lui adressant un sourire malicieux en coin, je lui montrais que je plaisantais, évidemment. L’effort en valait sûrement la chandelle, dans le fond, je n’en avais pas de doute, et quand bien même ce serait moche, ça n’allait pas m’empêcher de profiter d’un moment de complicité avec Jezabel.



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Promenons-nous dans les bois... | Lyllyah Sody VLz1kzT
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Mar 29 Mar - 18:26

Promenons-nous dans les bois...
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L’humour était un art qui m’était parfois difficile à comprendre. Une boutade pouvait aussi bien être une insulte ou un moyen de détendre l’atmosphère, mais ayant été habitué à être critiqué sous couvert de compliments, j’avais souvent du mal à lire entre les lignes ou à rire sans chercher le mal dans certaines plaisanteries. Cependant, je n’avais pas ce ressenti avec Lyllyah, son sourire y était pour beaucoup à ne pas en douter. J’appréciais la jovialité de la jeune femme à mes côtés, la facilité avec laquelle elle tournait en dérision ses difficultés en cuisine ou l’engouement dont elle faisait preuve à l’idée de passer plus de temps ensemble. Certes, la raison principale de cette randonnée était le plaisir de fournir un effort physique en découvrant de nouveaux paysages, mais le fait que mon interlocutrice se soit jointe à moi embellissait cette expérience familière. De ce fait, je me risquais à quelques traits d’humour qui furent bien reçus, gonflant ainsi mon cœur de joie alors qu’elle répliquait sur mes chances d’un jour la mettre à terre au corps-à-corps.

Mes lèvres s’entrouvrirent pour mimer une expression outrée bien vite remplacée par un sourire amusé à mesure que mon rire animait mon visage. Mes éclats de rire s’intensifiaient en la voyant presser le pas.

-Fais attention à ce que tu dis, je pourrais être tenté de te mettre au défi le jour où tu seras malade… Ou même de te rendre malade pour ne pas avoir à attendre. Ajoutais-je en ricanant avant de me reprendre pour ajouter sur un ton moins rieur. Je plaisante.

Cette précision était peut-être de trop, mais je préférais procéder ainsi de crainte de provoquer un malentendu ou un malaise. Décidément, l’humour était un art trop étrange pour moi et mon esprit tordu. Le fait était que j’étais bien capable de la rendre malade pour savoir si je pourrais ou non la battre dans ces conditions, c’était comme une hypothèse de recherche qu’il me fallait à tout prix démontrer. Évidemment, je ne m’imaginais pas en arriver là pour battre la rouquine, j’avais les compétences pour, mais je n’étais pas un monstre… Tout du moins pas au sens propre du terme. Comme tout le monde, je pouvais me montrer mauvaise, haineuse, égarée entre deux états de colère, c'était ça être humain : se soumettre à des émotions triviales sans comprendre pourquoi. Cette humanité était ce qu’il y avait de plus beau et de dangereux quand on considérait que les sorciers étaient tout aussi mortels que nous, mais qu’ils avaient choisi de céder au Mal plutôt que de préserver leurs âmes. Ma haine contre les sorciers n’avait d’égal que ma pitié pour eux, pourtant, cette pitié semblait dérisoire quand on considérait le fait que j’étais prête à condamner ceux qui se dresseraient sur notre route. C’est en cela que je me considérais comme un monstre, au-delà du Mal qui me rongeait déjà de l’intérieur, j’étais prête à mettre mes dogmes chrétiens de côté dans le but de sauvegarder cette humanité qui m’empêchait d’être aussi néfaste que nos ennemis.

Le silence berçait mes pensées, me faisant profiter de l’absence de la Bête pour apprécier le calme environnant, le son de nos respirations de plus en plus lourdes, le bruissement des arbres et l’odeur des couches de feuilles mortes humides. Cet environnement était le seul qui me permettait un tant soit peu d’ignorer le monstre qui vivait en moi, une autre contradiction de ma part. La forêt de mes cauchemars était une menace, un lieu de terreur où habitait le Loup et qu’il m’était impossible de fuir même avec toute la volonté du monde. Or, les forêts que j’avais explorées au cours de mes randonnées n’étaient que de douces et rassurantes étendues d’arbres me cachant du monde et des hallucinations qui parasitaient mon quotidien, c’était un refuge plus qu’un danger. Même la grisaille du ciel n’enlevait rien à la superbe d’Epping, il suffisait que je prenne une inspiration pour avoir la sensation de vivre l’instant présent. Vivre, une action inouïe que nous tenions pour acquis jusqu’à ce qu’un malheur nous frappe, vivre était le plus beau présent du Seigneur et je l’en remerciais chaque jour où j’ouvrais les yeux sur les moulures de mon plafond baignées des rayons froids du ciel britannique. La soudaine prise de parole de ma compagne me sortit ma contemplation, j’avais presque oublié qu’elle était là avec toutes mes divagations. Ses questions me poussaient à revenir à des souvenirs aussi récents que différents. Ma conversation avec mon collègue originaire de l’Essex et mes derniers instants avec mon père étaient bien deux univers différents, pourtant, je pris sur moi pour m’exprimer sans trop m’étaler, ou du moins sans trop développer. Je lui parlais de mes études qui m’avaient amené à venir en Angleterre, ne ressentant aucune fierté à ce sujet.

Sa réaction me surprit, autant par l’enthousiasme dont elle fit preuve au sujet de notre randonnée, que l’admiration qu’elle exprimait concernant l’utilité de mes talents. Je ne m’attendais pas à une réaction aussi positive, surtout qu’elle trouvait mon parcours d’études « badass» ce qui n’était pas vraiment l’expression qu’on associait aux sciences techniques de manière générale. Agréablement surprise, je la remerciais du bout des lèvres, sentant mes joues s’échauffer légèrement. Peu de personnes avaient exprimé un avis positif sur mes choix d’études, ma famille ayant tout de suite pris la mouche lorsque j’avais choisi une voie scientifique plutôt que théologique. Comprenant, à la façon dont elle insistait sur le « nous » qu’il était question du groupe, sa nouvelle question me noua un peu la gorge et je me raclais la gorge dans l’espoir de reprendre contenance.

-Ça peut paraître idiot comme raison, mais je me suis décidé à vous rejoindre pour mon père. Il était un membre actif et un homme de foi dédié aux autres. Il a consacré sa vie à aider son prochain, qu’il le mérite ou non et cela lui a coûté la vie. Je veux que sa mort ait un sens, que le temps qu’il nous a consacré ne soit pas gâché et surtout, je veux me rendre utile autrement qu’en priant pour que Les Autres se décident à renoncer au Mal.

Les Autres semblait être un nom tout trouvé pour parler des sorciers. Ils n’étaient pas comme nous, ils étaient des âmes égarées que mon père souhaitait sauver et je souhaitais en faire de même, sans pour autant leur laisser une chance de corrompre plus de nos semblables. Ne voulant pas mener une conversation à sens unique, je retournais la politesse à la rousse en l’interrogeant sur les raisons l’ayant mené à s’installer en Angleterre. Nous nous rejoignons sur un nouveau point de ce que j’entendais, elle souhaitait se rendre utile après avoir constaté le désordre qui régnait en Grande-Bretagne. Nous étions donc deux étrangères ayant choisi de venir dans un pays étranger pour lutter contre une menace qui prenait ses racines sur cette petite île. Je ris de bons cœurs à sa nouvelle plaisanterie, bien que ma respiration en pâtisse, j’avais eu l’occasion de goûter à quelques bières au début de ma vie étudiante, mais n’étant pas familière avec le goût particulier de la bière, j’avais vite préféré les nuits de révisions sous caféine aux soirées alcoolisées.

-J’ai plus de mal avec les bières qu’avec les œufs et le lard au petit déjeuner, c’est le repas le moins dépaysant que j’ai eu à consommer ici. Tu pourras peut-être m’initier au plaisir de la bière, avec modération bien sûr. Je lui adressais un clin d’œil en ne ressentant pas le besoin de justifier ma plaisanterie. Sautant sur l’occasion, je laissais une nouvelle question me brûler les lèvres. Pourquoi avoir choisi de nous rejoindre ? Tu aurais tout aussi bien pu choisir la police ou un service secret, avec tes compétences, tu aurais été un élément de poids dans ses institutions. Est-ce que Les Autres t’ont aussi fait du mal directement à toi ou à un proche ?

C’est en finissant de parler que je me rendis compte de mon manque de tact, mais le mal étant déjà fait, j’attendis sa réponse, pendue à ses lèvres. Elle pouvait toujours m’envoyer balader, c’était son droit et je ne pourrais rien en redire, en vue de ma grossièreté. Nous n’étions plus très loin du sommet, il se dessinait sur l’horizon et l’effort que nous devions fournir pour y parvenir pouvait se lire sur nos visages, je sentais la pellicule de sueur qui se posait sur ma peau et voyait le visage de ma partenaire présenter la même surface luisante. L’air s’engouffrait avec difficulté dans mes poumons, mais il y parvenait encore et c’était le principal. Pourtant, je commençais secrètement à me maudire d’avoir choisi ce chemin et la réplique de Lyllyah fit naître un rictus rieur au coin de mes lèvres.

-Attention, Sody va montrer les crocs… Tous aux abris. Plaisantais-je avec difficulté.


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Lyllyah Sody
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Sam 2 Avr - 14:37

Février 2021

En étant militaire, ou avec n’importe quel autre métier qui pouvait mettre les nerfs à rude épreuve, sous pression, je trouvais vraiment essentiel et important de pouvoir réussir à se détendre. Il existait autant de manières de le faire qu’il y avait d’individus dans le monde, c’était ce qui était merveilleux. Me concernant, je me perdais dans ma bonne humeur et le sport. Ainsi, l’invitation de Jezabel avait véritablement été bienvenue puisqu’elle rassemblait à elle seule ces deux qualités. Le sentier que nous étions entrain d’emprunter n’était véritablement pas aisé, et à n’en pas douter, le retour sera très facile, ça ne pouvait que descendre. Après avoir demandé aux muscles de nos jambes de nous tracter, ils devront travailler d’une autre manière pour réduire l’allure et nous maintenir en équilibre. C’était juste parfait, sans compter le bon bol d’air dont nous pouvions présentement profiter.
Enfin, la compagnie de la blonde à mes côtés était véritablement plaisante. Nous avions les mêmes centres d’intérêt, nous appartenions au même groupe, et, apparemment, nous avions le même sens de l’humour. Son sourire engendrait le mien et donnait de la force à mes jambes pour continuer notre interminable ascension.
Je levais mon regard gris au ciel dans un éclat de rire alors qu’elle prétendait vouloir ostensiblement me rendre malade pour me défier. Bien que je comprenne la plaisanterie sans qu’elle ait besoin de le préciser, l’idée n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde. Je restais une soldate très entraînée, habituée aux infiltrations et à me méfier de tout, même de ce qui n’était pas nécessaire. Néanmoins, aujourd’hui, en présence de la jeune femme, je me permettais de faire taire mon instinct avant de rétorquer d’un sourire carnassier accompagné d’une œillade pétillante.

- Je ferai désormais attention à ce que je mange ou bois. Puis je ricanais. Va pour le défi quand je serai malade, je te contacterai.

Avec moi, il ne fallait pas me mettre au défi, j’adorais ce genre de choses, surtout lorsque ça n’impliquait rien d’autre que mon honneur ou ma fierté. En somme, des choses que je ne possédais déjà pas ou peu, alors, les mettre en jeu ne me dérangeait guère.
Cela dit, que Jezabel précise qu’elle plaisantait me toucha, ce n’était pas tout le monde qui se permettait de spécifier ce petit détail qui pouvait avoir son importance. J’avais un grand sens de l’humour et beaucoup d’autodérision ainsi, je n’avais pas mal pris ses paroles, mais effectivement je pouvais comprendre que ce genre de remarque pouvait en déranger plus d’un. Par extension, j’en venais à me demander si ma compagne de la journée avait déjà rencontré des problèmes lors de ses plaisanteries, si quelqu’un en face avait été vexé ou que sais-je. Inutile de spécifier que moi, je m’en attirais plein des ennuis avec mon comportement souvent jugé déplacé et inadapté. Cela dit, je ne souffrais pas socialement de mes lacunes, j’avais appris à vivre avec, en étant en marge des autres, et ça me convenait bien comme ça. J’avais un métier, un cœur qui battait dans ma poitrine, mon corps était en pleine santé, que demander de plus ? La paix dans le monde éventuellement, mais ça allait sûrement me mettre au chômage. L’éradication des sorciers alors, ça, c’était un bon projet d’avenir.

Avec cette pensée, je me permettais d’interroger Jezabel sur ses intentions à rejoindre le Blood Circle. Après tout, nous allions sûrement être appelées à travailler régulièrement ensemble pour repousser l’invasion sorcière, alors autant savoir qui j’allais plus étroitement côtoyer durant ces temps plus conflictuels. C’était un avenir proche qui s’annonçait sombre, comme les nuages qui s’amoncelaient non loin de nous, sans pour autant éclater encore. Pour autant, je ne le redoutais pas, au contraire, j’avais hâte d’en découdre avec cette population de détraqués, sans pour autant en venir à les sous-estimer. Quand bien même j’étais nouvelle au sein de l’organisation, je m’étais déjà permis de lire certains rapports afin de me renseigner plus en détail. Ils étaient redoutables, c’étaient des ennemis de taille, et nous devions redoubler de prudence et d’efficacité pour pouvoir les mettre à terre.
Attentive, j’écoutais les paroles de mon interlocutrice sans arrêter ma marche. Sa franchise me toucha, et je lui jetais un coup d’œil plein de compassion avant de répliquer.

- Je ne trouve pas du tout ça idiot, bien au contraire. C’est tout à ton honneur de vouloir continuer le combat qu’il avait commencé. Je marquais un court temps de pause avant de reprendre. Tu es croyante ?

Durant son récit, elle avait mentionné la foi et les prières. Moi, je ne croyais pas en Dieu, on ne m’avait jamais enseigné cela, bien qu’en Suisse j’avais eu une éducation de l’histoire du christianisme. Je n’étais pas baptisée et je ne mettais les pieds dans les églises ou les cimetières que lorsque j’y étais obligée. Non pas que je fuyais ces lieux, mais tout simplement parce que, en temps ordinaire, ils m’indifféraient. Je croyais ce que je voyais, Dieu, je ne le voyais pas. Quand bien même l’architecture des structures de temples et d’églises était splendide, je trouvais plus d’intérêt à avoir mon propre toit. Enfin, j’aimais trop la vie pour trainer au milieu des tombes de ceux qui n’étaient plus.
Ainsi, la question que j’avais adressée à la jeune femme n’était pas pour une quelconque moquerie, mais bien parce que j’étais curieuse de mieux la connaître. Si elle avait la foi, je voulais comprendre pourquoi et comment. Ce que je ne connaissais pas ne me manquait pas, en revanche, cela me fascinait. Tout comme le fait de posséder sa propre famille, son père et sa mère voire des frères et sœurs. Je n’avais jamais eu ce luxe (et je vivais très bien sans).
Les points communs entre elle et moi s’énumérèrent naturellement et je ne pus m’empêcher d’étirer à nouveau mes lèvres alors que nous parlions de petit-déjeuner. Ah ça ! Les saucisses, les pommes de terre, le lard et les œufs au petit matin je n’arriverais définitivement jamais à m’y faire. Je préférais largement un bon croissant ou une bonne tartine de confiture. La demande de mon acolyte m’amusa, et ce fut avec un grand sourire que je lui répondis.

- Oh je veux bien t’initier, mais tu sais je n’ai pas un grand savoir en fait. Faut savoir qu’avec mon boulot, j’ai appris à boire que de l’alcool léger et seulement avec modération. Donc bières, vins, ce genre de trucs. L’alcool fort j’en bois pour ainsi dire jamais. Mais on va volontiers se boire un truc la prochaine fois ! Mais tu choisis le bar, moi je suis nulle pour ça, non seulement je me perds en ville, mais en plus je connais moins bien que toi.

Lui adressant un regard complice, je poussais un grand soupir sous l’effort que demandait la montée avant d’écouter ses questions. Tout en secouant légèrement la tête, je me permettais de lui répondre avec sincérité et sans détour.

- Bah en fait je travaille à plein temps au SAS, au service militaire. Rejoindre la police en Angleterre ne m’intéressait pas vraiment. Après voilà… j’suis pas certaine qu’ils soient aussi impliqués que nous pour la cause. Du coup, pour pouvoir agir de manière plus concrète vis-à-vis des autres j’ai décidé de rejoindre notre unité. Et mmh, non ils ne m’ont jamais fait de mal en fait, en Suisse c’est moins rependu tout ce merdier. Je suis venue pour prêter main-forte et parce que c’est une véritable menace pour le pays, et même le monde. J’ai envie d’œuvrer pour le retour à la normalité tu vois. Je lui jetais un petit regard en coin. Qu’est-ce que tu ressens à leur égard ? De la haine ?

J’avais volontairement omis le fait qu’il m’était déjà arrivé de travailler dans des services secrets en Suisse, et que si le SAS de l’Angleterre me demandait de le refaire, j’irai. Mais puisque justement c’était secret, je ne me permettais pas d’en parler.
Quant au ressenti de ma compagne sur les sorciers, j’avais envie de savoir ce qui pouvait le motiver dans le fond, dans les tripes. Moi, c’était mon sens de l’honneur, mon sens aigu du devoir et mon envie de protéger mes semblables… mais en réalité, je ne ressentais rien pour les sorciers. Ni colère ni compassion. Ils m’indifféraient, et sans doute que s’ils n’étaient pas aussi dangereux, je ne me dresserais pas contre eux. Les motivations de combat des autres pouvaient être instructives sur leur manière de se dresser contre l’ennemi commun.

Une dernière boutade à l’encontre de Jezabel et la voilà qui répliquait sans se faire prier. Encore une fois je riais, mais ne me permettait pas de répondre, trop concentrée sur les ultimes derniers mètres. Quand enfin le sommet fut atteint, je poussais une grande exclamation soulagée, le souffle court. Mes yeux parcoururent l’étendue du paysage qui s’étalait à nos pieds, et j’eus la sensation d’être soudainement toute puissante. Un nouveau ricanement traversa mes lèvres.

- OK, t’avais raison, ça valait le coup.

La vue était imprenable, c’était merveilleux ce que la nature avait à nous offrir. Après l’avoir contemplée de longues secondes pour reprendre mon souffle, je tirais de ma poche mon smartphone et le sorti de sa veille pour prendre quelques photos. Ce fut à cet instant qu’il bipa, et la notification fit naître un sourire si grand qui fendit mon visage en deux.

Ça sonne
Ça sonne
Ça sonne, ça sonne
Bipbipbibp !!


Le regard soudainement aussi doux qu’amusé, malgré que je sois agressée par mes acouphènes, j’appuyais sur la notification avant de répondre rapidement au messager. Rangeant ensuite mon téléphone, l’air de rien, je revenais sur Jezabel.

- Alors, ou est-ce que tu veux qu’on s’arrête pour manger ? J’ai faim.

Lyllyah Sody a tout le temps les crocs.

Faim
Faim
Faaaimmm
Manger
Mangeeer !





I'm insane
I lost myself. My mental health ☽ I turned into a killer. I'll cry you a river. Down the drain. Are you entertained?.

Promenons-nous dans les bois... | Lyllyah Sody VLz1kzT
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Jeu 19 Mai - 14:36

Promenons-nous dans les bois...
Il y a toujours un moyen d'atteindre son but, la seule différence, c'est que certains cherchent la facilité et d'autres se compliquent la tâche.



Notre progression était régulière, le vent apportait un contrecoup agréable à la chaleur provoqué par l’effort et la vision du sommet à notre portée rendait les derniers efforts supportables tandis que nous nous distrayons en papotant de tout et rien en même temps. Au-delà du plaisir d’être accompagné, il y avait quelque chose de rassurant à avoir Lyllyah à mes côtés, c’était comme si je me prouvais à moi-même que j’étais capable d’apprécier et d’être apprécié d’une autre personne qu’un vendeur de journaux grisonnant ou une boulangère intrusive. Les rapports sociaux ne faisaient pas partie de mes attributs naturels, j’avais eu quelques amis au lycée, mais aucun ne m’avait réellement marqué, ils étaient juste des repères pour éviter que je ne me sente plus seule que je ne l’étais déjà, au milieu des autres jeunes gens de notre âge.
Mes camarades de gymnastique n’étaient que cela, des camarades de sport, des coéquipières qui ne m’avaient pas toujours à la bonne à cause ma compétitivité maladive et à qui je rendais bien leur mauvaise foi dès que j’en avais l’occasion. Depuis mon arrivée en Angleterre, je ne m’étais pas vraiment intégré autant à l’université qu’au travail, je me contentais de m’occuper de mes affaires et de faire bonne figure, j’avais pourtant réussi à trouver un petit groupe à l’église, mais ça n’était qu’une infime partie de ma personnalité et je voyais mal Meredith discuter d'articles scientifiques entre deux évangiles.

Ainsi, Lyllyah était l’équivalent d’une première amie pour moi, une femme, autre que ma sœur ou ma mère, à qui je pouvais parler sans devoir faire trop attention à mes paroles, avec qui je pouvais me lier sur la base de nos intérêts communs et d’une entente remontant à nos premiers jours ensemble au BC. Alors que je me savais parfaitement capable de la rendre malade pour la mettre au défi quand je le voudrais, elle en riait au lieu de se sentir menacé, elle était comme un petit soleil de poche, une lumière flamboyante que rien ne pouvait atteindre. Tout du moins à mes yeux. Rebondissant d’un sujet à un autre, nous en étions venus à échanger sur nos motivations et la question sur ma croyance fut mise sur le tapis.

-Oui, enfin, j’ai été éduqué dans les dogmes protestants et ça m’a toujours paru logique, mais récemment, je me tourne plutôt vers le culte anglican, je trouve qu’il est plus tolérant et sincère que les protestants. Désolée, je dois t’ennuyer avec mes questionnements religieux.

Peu de personnes s’intéressaient au courant chrétien, c’était toujours trop complexe et trop contradictoire pour être un sujet de conversation stimulant, de plus je n’étais pas particulièrement à l’aise pour parler cela. J’étais un peu le mouton noir chez moi et pas forcément le meilleur exemple de croyante qu’on puisse trouver sur l’archipel. Pourtant, c’était ici que ma foi s'était renforcée et que j’avais fait le choix de mettre mes prières au service des plus démunis et des égarés, suivant inconsciemment le chemin de mon père dans ses projets de sauvetage des sorciers. Loin de ce sujet ésotérique, la conversation tourna autour de la nourriture et des goûts étranges des Britanniques en matière de petit déjeuner et de boissons alcoolisées, nous donnant une autre raison de nous revoir en dehors des entraînements au QG ou de ses futurs cours de cuisine à domicile, dispensés par ma personne.

-Pas de soucis, je me charge des adresses et toi de la sélection de bière pour la soirée.

Que de réjouissance et de légèreté pour une simple sortie, une réjouissance qui s’évanouit doucement de mon visage en revenant à un sujet plus sérieux que j’avais maladroitement amené. Elle avait murement réfléchi son choix de carrière en arrivant sur l’archipel, elle savait où prendre ses fonctions pour pouvoir être la plus impactante possible, puis le fait qu’elle mentionne un désir de tout ramener à la normale me donna d’autant plus l’impression d’avoir des motivations égoïstes. Je ne cherchais pas de la normalité en prenant part à cet affrontement, je voulais juste accomplir la volonté d’un mort et me donner l’impression d’être utile au-delà de mes capacités intellectuelles, je n’irais pas très loin avec mon expérience de technicienne de laboratoire, mais l’inaction était aussi pénible que l’échec pour moi et j’avais un ressentiment envers les sorciers que j’essayais au mieux de garder pour moi, mais qui me poussait à vouloir les arrêter.

-Je ressens… Autant de pitié que de haine à leur égard. Ils ont impacté ma vie avant même que je sois en âge de parler. Mes parents nous avaient rejoint dès la naissance de ma sœur aînée et j’ai grandi avec des histoires sur les Autres et à quel point ils étaient dangereux… Assez pour traumatiser une fillette de 4 ans pendant 17 ans et la faire refouler sa mémoire toutes ses années. Je leur en veux pour tout cela, mais aussi pour mon f… Je leur en veux, c'est tout, mais je ne veux pas faire d’amalgame, il y en a parmi eux qui mérite qu’on les sauve et d’autres qui seraient aussi bien mort.

Aborder le sujet de mon frère sorcier était trop dur pour moi, il était une tare dans notre famille, le véritable monstre qui avait fait de mon enfance un enfer et transformé ma mère en cette femme aigri et froide envers ses plus jeunes filles, car elles étaient nées après lui. Seul Abraham avait trouvé grâce à ses yeux, parce qu'il était normal et surtout qu’il était le seul fils qui lui restait. La légèreté de notre échange reprit ses droits, alors que le sommet nous était enfin offert et sur une dernière boutade, nous admirions enfin la vue sue les étendues automnales d’Epping. Submergée par la superbe du lieu, je laissais mes yeux se remplir de cette beauté sauvage et indomptée par l’Homme. Prenant enfin le temps de récupérer mon souffle perdu dans la montée, j’entendais le téléphone de Lyllyah cliqueter à chaque photo et sorti mon smartphone pour en fait de même avant de me tourner vers elle.

-Viens par là qu’on prenne une photo ensemble.

Ça me semblait un bon souvenir à avoir de cette journée, à la suite de plusieurs clichés pour n’en garder que trois que j’envoyais aussitôt à ma partenaire, je remettais mon téléphone dans la poche de ma veste avant de pointer du doigt le lac en contrebas.

-On va s’arrêter là-bas, ça me paraît être le spot parfait et d’après le guide la rive est aménagée pour pique-niquer, on trouva surement des tables. Ça sera plus agréable pour manger que d’être le cul dans les feuilles. Ricanais-je en visualisant la scène. La première arrivée gagne la part de moelleux au chocolat de l’autre !

Initiant un mouvement en avant, je me positionne de profil pour tranquillement dévaler en me laissant emporter par la raideur de la pente. C’était un peu de la triche d’être parti en première, mais je sentais que Lyllyah n’allait pas se laisser devancer facilement.



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Sam 21 Mai - 21:51

Février 2021

Attentive aux paroles de la jeune femme qui m’avait entraînée ici, je regardais droit devant tout en m’imaginant un peu la vie qu’elle aurait pu avoir en étant éduquée dans les dogmes religieux. C’était quelque chose pour laquelle j’étais imperméable puisque je n’étais pas croyante et que je n’avais reçu que l’éducation minimum concernant la religion. Elle utilisait même des termes que je ne connaissais pas, ce qui me fit légèrement sourire. Encore une fois, je ne pouvais que constater le gouffre qu’il y avait entre nos deux mondes. Elle qui avait été à l’université et qui avait fait de hautes études, s’en sortant avec un diplôme digne de ce nom, et moi qui m’étais contentée d’un diplôme de police et qui avait un corps taillé pour l’exercice. Je me sentais presque rustre et idiote à côté de Jezabel, néanmoins, je ne me sentais pas dévalorisée pour autant. Nous avions simplement des points forts et faibles qui étaient différents, et dans le fond c’était quelque chose de fascinant. À bien y réfléchir, nous étions complémentaires elle et moi, et peut-être que c’était pour cela que nous nous entendions si bien.
Avec elle, je n’avais pas peur de montrer les diverses facettes de ma personnalité, j’avais la sensation que je pouvais tout lui dire, ce qui n’était, hélas pas le cas concernant ma petite messagère. Le fait que Jezabel appartienne au Blood Circle y était sans doute pour beaucoup, cela m’évitait bien de lui cacher une grande part de mes activités en dehors de mon travail. Jezabel et moi appartenions au même groupe, et quand bien même nos vies privées le restaient pour le moment, il était tout à fait agréable d’apprendre à se connaitre un peu plus comme nous le faisions présentement.

- Tu ne m’ennuies pas du tout ! Au contraire je trouve ça super intéressant. Je connais pas beaucoup ce qui touche à la religion, alors je suis curieuse. Je lui souriais avec franchise. Ça veut dire quoi « anglican » ?

Il y a des gens pour qui poser des questions était synonyme de honte, comme si, immédiatement, l’interlocuteur allait se moquer et nous considérer comme ignares. Non seulement je ne craignais pas le jugement des autres, mais en plus je savais qui j’étais et je ne craignais pas de montrer mes lacunes lorsque je n’étais pas en service. Apprendre, c’était la clé pour grandir et évoluer, c’était avec cet état d’esprit que j’étais devenue la combattante que j’étais aujourd’hui.

J’adressais un clin d’œil entendu à ma comparse du jour lorsque notre prochaine sortie fut évoquée et convenue. Des bières dans des bars, ça sonnait bien comme ça, et à dire vrai, je me réjouissais. Depuis mon arrivée en Angleterre, je ne connaissais pas grand monde en dehors de la communauté de Parkour qui résidait à Londres. J’y passais le plus clair de mon temps libre lorsque je n’étais pas au quartier général du Blood Circle.
Bien que je n’ai jamais trop souffert de la solitude, et encore moins depuis l’explosion qui m’avait coûté une partie de mes tympans, je devais reconnaître que je me sentais bien en présence de Jezabel et que c’était bon de pouvoir trainer avec quelqu’un le cœur léger, sans devoir se questionner tout le temps sur le sujet à aborder, sur ce que j’allais devoir dire ou ne pas dire. Avec Jezabel, la situation était simple, et grand Dieu, ça me faisait du bien !
Voilà pourquoi je me permettais de la questionner sur ses motivations et son ressenti à l’encontre des sorciers. Je fronçais légèrement les sourcils, car je ne comprenais pas tout le récit de la jeune femme, mais respectait le fait qu’elle ne veuille pas trop en dire. En l’occurrence, je comprenais que les sorciers, d’une manière ou d’une autre, l’avaient blessée profondément, elle et sa famille. C’était ce qui était inacceptable dans cette situation avec cette gangrène et voilà pourquoi je voulais absolument les éradiquer. Ils faisaient du mal tout autour d’eux et la guerre avait été déclenchée pour cela, je voulais absolument les arrêter, mettre un terme à tout ceci, pour que la normalité puisse revenir.

- Je suis désolée que tu aies eu à vivre tout ça… tu sais, si un jour t’as besoin d’en parler, tu pourras m’appeler, même au milieu de la nuit je m’en fous. Si je suis dispo, je viendrais. Je garantis pas pouvoir trouver les mots justes, mais tu pourras te décharger sur moi. Lui jetant un coup d’œil complice, je reprenais après avoir soufflé par les narines puisque l’ascension que nous étions en train de faire mettait à rude épreuve mon cœur et mes poumons. Tu crois vraiment qu’il y en a à sauver dans le tas ? Des qui sont… je sais pas trop comment dire, plus raisonnables ? C’est quoi tes critères ? Je marquais un temps de pause, signe de ma silencieuse réflexion avant d’ajouter. Comment voudrais-tu les sauver ?

C’était quelque chose à laquelle je n’avais absolument pas réfléchi, car pour moi la situation était très simple : il y avait une menace, il fallait l’anéantir. Voilà tout. Si un jour je me retrouvais face à un sorcier, il ne ferait aucun doute que je lui planterais une balle entre les deux yeux sans sourciller. Ôter des vies ne me dérangeait absolument pas, je l’avais déjà fait. J’étais de celle qu’on appréciait envoyer faire le sale boulot, parce que je ne bronchais pas.
De par ce fait, j’avais un peu du mal à imaginer que l’on puisse vouloir ne serait-ce qu’épargner un sorcier. J’avais besoin que Jezabel m’explique son point de vue pour que je puisse au moins essayer de comprendre.
J’avais besoin de comprendre pour pouvoir me hisser à des sommets de conscience que je n’avais pas encore atteints, contrairement à celui que je venais de gravir à l’instant. Le souffle court, le cœur battant la chamade, je poussais une longue exclamation de soulagement tout en admirant le paysage qui s’étendait devant nos pieds. C’était vrai que ça valait le détour, et au moins maintenant, le retour allait être tout tranquille puisque nous avions pris le chemin inverse.
Mon amie avait eu une excellente idée de m’emmener ici et de me proposer le chemin le plus difficile, vraiment, j’appréciais.

Le téléphone dans la main pour prendre des photos, je remarquais les notifications de ma petite messagère, ce qui me fit alors instantanément rêvasser. Je n’étais pas moi quand elle était à proximité, même quand ce n’était que par messages. Alors que je lui répondais, je sentis Jezabel se rapprocher de moi en me proposant de prendre des photos ensemble.
Sans gêne, je me pris au jeu, montrant mes plus grands sourires et mes plus grandes grimaces. Je ricanais alors en les recevant par message avant de m’exprimer.

- Olala dis moi que tu ne mets pas ça sur les réseaux sociaux, mon supérieur ne me prendra plus jamais au sérieux.

Riant de bon cœur, je rangeais à mon tour mon téléphone tout en suivant les indications de la blonde qui m’indiquait les lieux de pique-nique. Ça semblait parfait, bien que manger par terre ne me dérangeait pas, j’y étais habituée. J’ouvrais la bouche pour commenter, mais la voilà qui fila comme un lapin, prétendant qu’elle voulait bouffer mon chocolat.

- H… Hey !!

Non, mais !! Manger MON chocolat ? à moi ? Dire ça à une SUISSE ? Non, mais allô ? Allô ? T’es Suisse et tu te laisses manger ton chocolat ?
C’était la provocation de trop, et, fixant la chevelure blonde trottiner dans la raideur de la pente, je m’élançais à mon tour à corps perdu. Sans chercher à me mettre de profil, bien trop casse-cou pour ça, je m’élançais dans la pente raide de face, me contentant de sautiller de temps à autre pour retrouver appui et changer de jambe d’appel. Mes longues heures au Parkour me furent présentement d’une grande aide, et bientôt, je réussissais à rattraper mon amie. En lui passant à côté je lui tirais la longue tout en continuant ma descente tel un petit cabri.
Une fois en bas, je continuais de courir pour retrouver mon équilibre et mon souffle, les mains fermement accrochées aux lanières de mon sac. Lorsque lesdites tables furent visibles, je ralentissais l’allure avant de m’arrêter tout à fait et poser mon sac sur la pierre tout en m’esclaffant à l’adresse de l’Américaine, le souffle court.

- Ah… j’ai… gagn…. Putain… Preuuuuuums !!! Tu.... m'dois ton ch... oco...aaaahhhh

Je me penchais en avant pour reprendre ma respiration.


Dédé:



I'm insane
I lost myself. My mental health ☽ I turned into a killer. I'll cry you a river. Down the drain. Are you entertained?.

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L'Augurey
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