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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Everybody wants to be our enemy ◊ Astrid :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Hestia Carrow
Hestia Carrow
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Lumos
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Mer 15 Déc - 23:57
Everybody wants to be our enemy


Astrid ◊ Hestia

Tell you you're the greatest but once you turn they hate us
Oh, the misery everybody wants to be my enemy
 

Quand Björn avait décrété que le prochain entrainement de Quidditch des Serpentards se déroulerait aux aurores, Hestia avait cru à une mauvaise blague. Sérieusement, quel était l’intérêt à être sur le terrain de Quidditch alors que le soleil était à peine levé ? Ca n’avait pas de sens et surtout, ça n’apportait rien de plus par rapport à un entrainement en plein après midi ou en soirée. Au contraire, déjà au sol les températures étaient basses, alors une fois dans les airs, ils allaient certainement geler sur place, surtout avec le vent et ce, même avec tous les efforts qu’ils déploieraient. La Serpentarde avait beau être une lève tôt, si ça n’avait tenu qu’à elle, les sessions d’entrainement avant 8h du matin auraient été interdites, tout simplement. Cette heure là était vraiment trop matinale pour lui demander de supporter d’autres personnes, même si c’était ses coéquipiers. Pourtant, elle s’entendait plutôt bien avec ses partenaires de Quidditch. Oh, Hestia n’irait pas jusqu’à dire qu’ils étaient tous amis ou que c’était l’amour fou, il ne fallait pas exagérer non plus, mais elle n’avait pas forcément envie de les voir tomber de leurs balais, ce qui était vraiment un fait notable pour elle. Les Serpentards fonctionnaient plutôt bien en équipe, ce qui faisait mentir les mauvaises langues qui disaient que la maison de Salazar était remplie d’individualistes qui n’avaient pas l’esprit d’équipe. Bon, la verte n’irait sûrement pas jusqu’à se jeter dans des flammes pour certains de ses coéquipiers, inutile de lui en demander autant, elle ferait ça pour une poignée extrêmement restreinte de personnes, mais elle savait que quand il s’agissait de Quidditch, ils mettaient leurs différences et différents de côté et pouvaient compter les uns sur les autres. Ils étaient habités par la même ambition de vaincre, après tout c’était ce qui réunissait la plupart des Serpentards, et au final, ils faisaient mentir la mauvaise réputation de leur maison. Hestia trouvait ça particulièrement satisfaisant.

Pourtant les choses n’avaient pas toujours été aussi simple dans l’équipe des Serpentards. Elles n’étaient déjà par simples actuellement en réalité, ils restaient des vipères aux caractères tous différents mais particulièrement marquer. Fonctionner en équipe n’avait pas toujours été une évidence pour eux, même si désormais les choses se passaient plutôt bien. Quand Hestia avait intégré l’équipe au début de sa deuxième année à Poudlard, rien n’avait été aussi facile. Elle se rappelait encore du moment où elle avait décidé de rejoindre l’équipe de Serpentard, malgré ses parents qui désapprouvaient vivement ce choix elle en avait eu envie, elle en avait eu besoin. Ca avait été son premier, et pendant longtemps unique, acte de rébellion envers sa famille. Ils trouvaient que le Quidditch n’était pas digne d’une sorcière de son rang mais elle n’avait eu que faire de leur avis. Plus encore, elle se souvenait des réactions de ses coéquipiers quand elle s’était présentée. Il n’y avait presque que des garçons à ce moment-là et une fille batteuse ça leur avait paru ridicule, surtout une gamine de douze ans à la silhouette frêle et au regard plein d’arrogance. Hestia mentirait si elle affirmait que les premiers mois avaient été faciles, ils avaient été tout sauf faciles, les Serpentards lui en avaient fait baver. Surtout le capitaine de l’époque, véritable armoire à glace à l’égo qui l’empêchait certainement de passer les portes et qui avait été persuadé qu’elle ne serait jamais à la hauteur. Mais elle s’était battue pour se faire sa place dans l’équipe, et surtout pour se faire respecter. Il y avait eu des cris et des insultes, même quelques coups de poing et cognards férocement envoyés. Elle leur avait montré qu’elle ne s’écraserait pas devant eux, même si leurs carrures étouffaient la sienne. Et elle avait obtenu gain de cause, Hestia, elle avait gagné sa place dans l’équipe et désormais, même si l’équipe avait changé au fil des ans, elle savait qu’elle y était chez elle.

Enfin, il n’empêchait que ce réveil aux aurores, elle trouvait que c’était une idée affreuse dont ils auraient pu se passer. Cependant, quand Björn leur avait annoncé ça, elle avait soupiré mais n’avait pas cherché à protester, elle savait que c’était inutile, elle n’était pas seule dans l’équipe, elle n’était pas capitaine et elle n’avait aucune envie de se lancer dans une guerre qu’elle savait stérile tout ça pour un horaire d’entrainement. Jusqu’à présent, le Shafiq avait été un bon capitaine alors elle n’avait aucune raison de remettre en cause ses décisions, surtout qu’elle avait encore moins envie de prendre sa place. Elle avait beau être plus âgée et de fait avoir plus d’années de pratique derrière elle, c’était une responsabilité dont elle ne voulait pas. Le rôle de batteuse lui convenait parfaitement et elle n’avait pas l’intention de changer ça. Gérer des entrainements, une équipe et des coéquipiers, c’était loin de la faire rêver, elle n’aimait vraiment pas assez les gens pour ça. Elle avait donc accepté -de mauvaise grâce mais accepté quand même- la décision de son capitaine, ce qui ne l’avait pas empêché de râler quand son réveil c’était mis en route. C’était dans ces moments-là qu’elle se demandait ce qui avait pu lui prendre le jour où elle s’était mise en tête d’intégrer l’équipe de Quidditch de sa maison. Franchement, à quoi avait-elle pensé ? Elle avait sacrifié de nombreuses heures de sommeil, tout ça pour voler sur un balai devant le soleil levant. Elle avait choisi volontairement d’écourter ses nuits pour aller affronter les hauteurs glaciales et la météo capricieuse de l’Ecosse, juste pour le Quidditch. En cet instant cette idée lui paraissait ridicule. Quelque chose ne devait pas tourner rond chez les joueurs de Quidditch pour qu’ils s’infligent ça. C’était sûrement dû à toutes les chutes dont ils étaient victimes et les coups qu’ils se prenaient, ça devait leur détraquer un truc. Elle aurait dû se trouver une activité qui ne nécessitait pas de se lever aux aurores alors qu’elle avait un jour de repos.

Une demi-heure après que son réveil se soit mis à sonner, et ait manqué de se retrouver projeter contre le sol -Hestia avait fait un effort pour épargner l’objet, malgré l’envie de se venger dessus elle n’avait plus vraiment un compte en banque assez rempli pour se permettre d’en racheter un tous les quatre matins- la verte était prête. Il ne lui avait fallu que quelques minutes pour se préparer, elle allait s’entrainer au Quidditch, pas à une soirée mondaine, elle n’avait aucune raison de faire des efforts alors elle avait simplement enfilé un t-shirt vert foncé portant la fière vipère de leur maison et un pantalon de sport noir. Ses baskets en toile enfilées elle jeta un dernier coup d’œil, un peu jaloux elle devait bien l’avouer, à ses colocataires qui dormaient toujours tranquillement et se faufila en dehors de la chambre. Son balai se trouvait déjà sous-clé dans les vestiaires du terrain alors elle s’était contentée de prendre sa baguette, qu’elle avait coincé dans la ceinture de son pantalon, un gros gilet et sa cape d’hiver. Il faisait déjà froid pendant la journée, et à cette heure-ci le soleil n’avait pas encore eu le temps de réchauffer l’atmosphère alors l’air était encore plus mordant. Même si se lever aussi tôt était loin de plaire à Hestia, elle devait bien reconnaitre qu’il était très agréable de se balader dans le château encore transi de sommeil. Les couloirs étaient vides, de même que la salle commune des Serpentards et le hall. Même la grande salle était encore quasiment vide pour le moment, il était encore trop tôt pour les lève-tôt de l’école. Seuls ses camarades -d’infortune- de Quidditch s’y trouvaient, occupés à prendre des forces avant d’affronter les éléments pour leur entrainement. Pour sa part, Hestia se contenta d’une tasse de café avant de prendre la direction du terrain, puis des vestiaires. L’air frais de ce début janvier acheva de la réveiller et pour la première fois depuis qu’elle avait ouvert les yeux elle se réjouit vraiment d’aller voler.

Malgré le réveil difficile, et l’air revêche qui se retrouvait sur le visage de tous les Serpentards, l’entrainement se déroula au mieux. Hestia savait que, comme d’habitude, elle n’en sortirait pas sans quelques courbatures, mais elle avait les bonnes potions en stock pour ça. Comme quoi être potionniste avait pas mal d’avantages, autant les utiliser. Une heure et demie après l’arrivée de l’équipe sur le terrain, Björn avait consenti à annoncer la fin de l’entrainement, au grand soulagement de tout le monde. Soudainement, frapper les cognards n’avait plus tant d’intérêt que ça, elle préférait la chaleur du château. Hestia avait beau aimer jouer au Quidditch, elle commençait à ne plus sentir ses doigts et à rêver d’une seconde tasse de café bien chaud. Dans la Grand Salle, le petit déjeuner devait être bien entamé, ce serait donc le moment parfait pour rejoindre le château. Une fois dans les vestiaires, la Serpentarde se dépêcha d’ôter ses protections et ses vêtements d’entrainement pour aller prendre une douche bien chaude avant de se glisser dans une tenue plus décontractée. En ce samedi, il n’y avait pas cours et exceptionnellement elle ne travaillait pas au Purple Vial, elle n’avait donc pas besoin de prêter attention à sa tenue. Comme à son habitude elle sortit parmi les premières du vestiaire, n’étant pas très porté sur les papotages futiles, elle ne voyait pas d’intérêt à s’y attarder davantage. Elle appréciait ses coéquipières féminines, inutiles de gâcher ça en découvrant qu’elles étaient trop bavardes à son goût, elles devaient maintenir une bonne entente pour fonctionner sur le terrain. Ca ne marcherait pas si Hestia se mettait à les considérer comme des bécasses insupportables. Sans plus attendre, la verte sorti donc du vestiaire, non sans avoir d’abord pris soin de ranger son balai dans un placard qu’elle verrouilla soigneusement d’un sortilège.

En sortant sur le terrain, Hestia s’aperçu que celui-ci n’était désormais plus désert comme ça avait été le cas pendant leur entrainement. Quand l’équipe s’entrainait à des horaires plus corrects, il n’était pas rare qu’ils aient quelques spectateurs, que ce soient des fans de Quidditch ou simplement des élèves qui se posaient là pour réviser pendant que l’entrainement avait lieu. Cette fois-ci cependant, l’horaire matinal avait dû décourager les fans les plus fidèles de l’équipe, Hestia s’était donc attendue à trouver le terrain vide. Mais ce n’était plus le cas. Contre les barrières qui séparaient les gradins du terrain, une silhouette solitaire se tenait, le visage tourné vers les vestiaires comme si elle attendait que quelqu’un de précis en sorte. En s’approchant, Hestia reconnu Astrid, une Poufsouffle. Elle ne la connaissait pas réellement mais il leur était déjà arrivé de se croiser en dehors de Poudlard, la famille Eskil faisant parti des invités favoris des Carrow lorsque ceux-ci organisaient des soirées mondaines. La Serpentarde aurait bien prêté peu d’attention à la présence d’Astrid, mais celle-ci se redressa à son approche, montrant clairement que si elle ne l’attendait pas forcément, elle avait bien l’intention de lui parler. « Bonjour Astrid. » Lança-t-elle à la jeune sorcière lorsqu’elle parvint à sa hauteur. Hestia se fendit d’un fin sourire, polit mais sans réelle chaleur. Elle ignorait à peu près tout de la Poufsouffle alors elle jugeait que faire plus d’efforts seraient inutiles. « Le terrain est libre si tu veux voler. » Précisa-t-elle alors que derrière elle, ses coéquipiers commençaient à sortir des vestiaires. Elle leur adressa distraitement un signe de tête mais Astrid n’avait pas l’air décidée à bouger. D’ailleurs elle n’avait pas non plus de balai ou une tenue réellement adaptée pour voler, mais bon, Hestia n’était pas là pour lui apprendre quoi que ce soit. Néanmoins, ça semblait indiquer que la Poufsouffle n’était pas venue sur le terrain de Quidditch dans l’espoir de faire un tour en balai volant. « A moins que tu sois là pour autre chose ? » Demanda-t-elle finalement tout en espérant que la réponse ne la concernerait pas elle personnellement. Parce que pour le moment, tout ce que voulait Hestia, c’était retrouver la chaleur du château de Poudlard.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Anonymous
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Mer 16 Mar - 12:49
everybody wants to be our ennemy
into your mind


i’ve never been good at goodbyes,
and the tears down you face.

—that’s nothing i wanted to be.

Avant de savoir ce qu’elle souhaitait devenir, Astrid avait besoin d’établir ce qu’elle était. Définir un avenir serait futile sans faire un point sur le présent. Un présent gris, tacheté de noir. L’enfant n’avait l’impression de réellement apercevoir la lumière. Elle, qui pourtant, brillait. Etoile en fin de vie, pépite à l’aube de la mort. Si seulement ils savaient.

Il s’agissait plus que d’une simple remise en question. Face au miroir, Astrid ne savait comment se regarder. Elle était consciente que le regard des autres étaient différents du sien, qu’ils ne se doutaient de rien. Que sa couverture était parfaite, son sourire de fer. Ils n’avaient idée des voix dans sa tête, des craintes constantes. Car celle qui jamais ne refuserait une aventure, était en réalité rongée par une angoisse qui ne la laissait se reposer. Ça la bouffait, de l’intérieur. Et à l’extérieur, seul son sourire était visible.

Seule Solveig saurait l’apercevoir. Cette douleur infinie, cette brûlure au fond de sa gorge. Ça lui vrille les tripes, à l’enfant, mais elle avance. Son visage ment à la perfection, sa voix ne la trahit pas. Droite, elle n’abaisse jamais les épaules. Elle est solide, l’enfant, disaient-ils.
Pourtant, brindille risque de se briser, de tomber loin de cette taille imposante. Et regagnant le sol, s’abattront ses cartes. Mascarade tombée à l’eau, il lui faudrait assumer les fêlures de son être.

Car il ne s’agissait simplement de craquelures. Assez importantes pour briser tout son branchage, elle ne faisait que retenir l’inévitable. Comme une bombe à retardement, elle tenait, fermait les vannes.

Ô, douce tornade, quand délivreras-tu ton courroux ? Car sur le monde, un jour, il faudra qu’il s’abatte.

the sun is starting to rise,
i’m fine.


Astrid n’avait rejoint le clan Orageux sans raison. Elle était animée d’un feu vaillant. Bien qu’elle l’ait toujours tu, certains n’avaient été dupes. Durmstrang avait su voir en elle, la menant vers sa première famille.

Une famille qu’elle n’avait su tout à fait retrouver en Poudlard. Bien qu’elle trouva en Poufsouffle une seconde maison, ça ne saurait égaler son confort Scandinave.

Le froid ne saurait l’effrayer. Astrid avait, en cette matinée, un objectif. Elle se devait d’approcher la jeune Carrow. Mission ordonnée par les Mangemorts, elle se devait de s’exécuter. Elle n’avait son mot à dire, celle qui n’oserait renier la cause. Contrairement à Hestia, elle n’aurait ce courage. L’enfant était soumise à la condition de ses parents, partageant quelques de leurs idées. A vrai dire, elle partageait les idées de chaque camp. Elle comprenait chacun, s’accordant sur quelques de leurs opinions. Elle entendait même le Blood Circle, ayant pu puiser dans les souvenirs douloureux de certains moldus. Elle avait cette capacité particulière à s’immiscer dans l’esprit d’autrui. Elle savait imaginer, comprendre. Les horreurs qui avaient défilé contre ses rétines étaient d’une brutalité sans nom. Il lui arrivait de se dire que la mort serait un cadeau.

Tiraillée entre mille idées, petite perle ne savait où se terrer. Trésor devait se taire, car peu seraient en mesure d’entendre ce qu’elle avait à dire. Comment concevoir de telles choses, lorsqu’on ne les avait vécues ?

Astrid ne s’était levée si tôt pour simplement profiter de l’air matinal. Sa mission devait être menée à bien. On le lui avait demandé –imposé. Elle devait rentrer dans les pensées d’Hestia, celle qu’elle, en quelques sortes, admirait. Image du courage, Astrid se devait de délier ses souvenirs, d’en apprendre sur ses connaissances, ses idées.

L’idée la répugnait. Astrid n’était partisante du fait d’entrer dans l’esprit d’êtres réfractaires. Ne vous détrompez pas, cela lui arrivait régulièrement. Mais les choses étaient cette fois différentes. Hestia n’était nullement une menace, pourquoi lui imposer cela ? Il ne s’agissait que d’une gamine, tout comme elle. Une camarade qui lui était arrivé de côtoyer durant ces mondanités infernales. Et si elles ne connaissaient réellement, Astrid ne pouvait la qualifier de mauvaise.

Mais elle avait promis de s’exécuter, bien que le choix ne lui soit pas offert.

Elle avait attendu que l’entraînement de Quidditch de l’équipe verte et argent se termine. Elle les avait regardés un instant, se demandant comment ils pouvaient être si agiles sur des manches en bois si fins. Si Astrid avait de nombreux dons, le balai ne fut jamais son instrument fétiche. Elle les évitait à tout prix. Elle qui rarement avait confiance en ses capacités, n’avait surtout pas confiance en ces manches capricieux.

L’entraînement vint à sa fin, il lui fallait maintenant attendre la sortie des joueurs du vestiaire. Elle était restée plantée là, telle une mauvaise herbe en attente de sa prochaine victime. Pourtant, la douceur n’avait su quitter son regard. Impatiente, nerveuse, Astrid avait pris sa décision. Pour la première fois, elle ne suivrait les ordres.

Ses doigts pianotaient l’intérieur de ses paumes, son regard pesait sur l’entrée des vestiaires. En apercevant Hestia, la brune se redressa presque trop brusquement. Hestia ne pouvait ignorer les signes, Astrid souhaitait se joindre à elle pour une raison qui lui était encore inconnue.
Elle la salua, et prise de court, Astrid ne sut répondre. Comme si on avait avalé sa voix, qu’on l’avait dépourvue de ses mots.

« Oui, enfin non. » Voilà qu’elle se ridiculisait, perdant ses moyens. « Les balais et moi ça fait 15, mais je te remercie. » Un vague sourire peint sur le visage, on pouvait y voir son désarroi. « J’ai besoin de te parler, dans un endroit discret. »

On aurait pu croire à une proposition, mais nul choix ne lui fut laissé. Elle attrapa sa main, la menant avec elle dans une course presque trop rapide. Ses pieds ne sauraient ralentir, comme peur d’être prise sur le fait. Elle vint les amener à travers une des tourelles des gradins. Cachées entre les planches de bois et les étendards, Astrid lâcha enfin sa main. Elle tourna sur elle-même un instant. Une fois, deux fois. Les jambes presque tremblantes, elle évitait à tout prix les yeux de la Serpentard. Ses ongles s’enfoncent dans sa chair, comme pour tenter de canaliser ses pensées. Car dans sa tête, ça fuse. Ça vient de droite, ça vient de gauche. Les voix s’intensifient, l’angoisse monte.

« Ne me demande pas qui en a fait la demande, je l’ignore, mais… Tu t’es foutue dans la merde. » Et enfin, ses yeux se portent dans les siens. « Sache que je n’ai rien contre toi, vraiment. J’aimerais de tout cœur être capable de t’aider. Mais… » Et elle s’arrête. « Ils me l’ont demandé, et je ne sais quoi faire. Je ne peux pas leur dire non. » Sa tête se secoue. « Tu sais ce qu’ils me feront, si je refuse. »

Crache le morceau, Astrid.

« Ils veulent que je rentre dans ta tête. »

Et la bombe était lancée.


Game of Blood  Ϟ Tous droits réservés
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Sam 11 Juin - 22:46
Everybody wants to be our enemy


Astrid ◊ Hestia

Tell you you're the greatest but once you turn they hate us
Oh, the misery everybody wants to be my enemy
 

Le Quidditch avait cet avantage d’être un sport imprévisible. C’était certainement ce que Hestia aimait tant dans cette activité. Il était impossible de s’attendre à toujours la même chose. Rien n’était jamais pareil, il fallait être toujours sur ses gardes et s’adapter à la vitesse de l’éclair. Leur capitaine d’équipe avait beau faire des plans, prévoir des tactiques, tenter de supplanter l’adversaire, ce n’était jamais aussi simple que ça. Quand on jouait au milieu des éléments, et qu’on y ajoutait des balles dotées de leurs propres volontés, il en allait souvent ainsi. Les plans se retrouvaient bouleversés aussi rapidement qu’un cognard changeait de cible. Au moins, tant qu’elle jouait au Quidditch, la Serpentarde ne s’ennuyait jamais. Parce que malheureusement, Hestia ne pouvait pas dire la même chose de toutes ses journées. Sans être ennuyeuses comme la pluie -encore moins lorsqu’elle travaillait au Purple Vial- la Carrow devait bien admettre que certaines de ses journées n’avaient pas grand-chose de palpitant. C’était un peu ça, être étudiante. Elle allait en cours, elle allait travailler, elle révisait, elle rédigeait des parchemins de devoirs, elle s’entrainait. Et elle recommençait. Certes, ses journées ne s’arrêtaient pas à ça, mais ce modèle était plutôt répétitif, surtout en semaine, et elle savait qu’elle ne pouvait pas en varier aussi librement qu’elle en avait envie. Désormais elle devait s’assurer de réussir ses études haut la main, bien sûr ça avait toujours été son objectif, elle partageait totalement l’ambition de ceux de sa maison, mais maintenant qu’elle n’avait plus sa famille derrière elle, l’échec était proscrit, purement et simplement. Ainsi, elle savait déjà comment sa journée allait se dérouler une fois l’entrainement terminé. Elle serait essentiellement composée des repas -où Hestia ne mangeait jamais grand-chose, merci à sa mère qui lui avait définitivement laissé quelques traumas- et d’heures passées penché sur ses parchemins pour rédiger les différents devoirs que les professeurs avaient jugé bon de leur donner pour occuper leur week end -et où là elle s’appliquerait réellement. Sans dire que sa journée était déjà toute tracée, la Serpentarde avait tout de même une très bonne idée générale de ce qui l’attendait. Et ça ne la gênait pas plus que ça, parce que ses études la passionnait, merci Merlin.

Elle ne pouvait pas avoir plus tort. Cependant, elle n’eut pas l’occasion de le comprendre tout de suite. Trouver une jeune Poufsouffle aux abords du terrain de Quidditch alors qu’elle sortait des vestiaires n’avait pas grand-chose d’extraordinaire. Si leur entrainement n’avait pas été si matinal, nul doute que quelques étudiants seraient venus jouer les spectateurs dans les gradins. Ca arrivait assez régulièrement et les joueurs avaient appris à les ignorer pour se concentrer sur leur entrainement. La présence d’Astrid n'avait donc pas de quoi poser question. Peut-être était-elle venue pour voler, ou attendait-elle quelqu’un. Il était tout à fait possible qu’elle fréquente une personne de l’équipe des vipères, Hestia ne s’intéressait clairement pas assez à la vie des autres pour le savoir. Néanmoins, elle ne tarda pas à réfuter cette supposition quand la jaune se redressa à son approche, montrant clairement qu’elle était celle qu’elle attendait. Résignée, et surtout désireuse de retrouver la chaleur du château, la Serpentarde provoqua la rencontre. Si elle souhaitait l’approbation d’un membre de l’équipe pour utiliser le terrain, Hestia la lui donna bien volontiers. Sauf qu’elle n’avait pas l’air convaincue par l’idée d’enfourcher un balai alors elle finit par lui demander si elle n’était pas là pour autre chose. « Oui, enfin non. » Hestia haussa un sourcil. Oui ou non ? Souhaitait-elle utiliser le terrain pour voler ou pas ? La question ne lui avait pourtant pas paru si difficile. « Les balais et moi ça fait 15, mais je te remercie. » C’était donc une réponse négative, d’accord. La Serpentarde se contenta de hausser les épaules sans pousser ses interrogations. Elle avait l’air bien gentille cette Astrid, mais Hestia ne la connaissait pas plus que ça et elle n’avait pas vraiment l’intention de changer cette réalité. Un Très bien, bonne journée alors, ponctué d’un sourire polit serait donc parfaitement suffisant avant qu’elle ne reprenne sa route.

Sauf qu’encore une fois, la Serpentarde avait tort de penser ça. Malgré un sourire qui se voulait avenant, les paroles d’Astrid ne furent pas réellement pour lui plaire. « J’ai besoin de te parler, dans un endroit discret. » Sans lui laisser le temps de réclamer une quelconque explication, la jaune se saisit de la main de Hestia. Un peu prise par surprise, celle-ci se vit entrainée à toute allure sous une tourelle des gradins. La verte aurait bien protesté ou planté ses pieds dans le sol pour refuser d’avancer, mais vu la détermination d’Astrid elle devinait que ça n’aurait eu pour résultat que les faire chuter, et elle n’avait pas envie de se prendre le sol. Surtout pas juste après un entrainement, pour une fois qu’elle en était sortie sans bleus. Résignée, elle suivit la Poufsouffle, ce qui ne l’empêcha pas de râler une fois que celle-ci la lâcha. « C’est vraiment utile ? » Non mais sérieux, le terrain était vide et le resterait certainement pendant un bon moment vu qu’il était encore tôt. Il n’y aurait personne pour les voir ou les entendre, si là étaient ses craintes. Tout ce cirque ne rimait à rien. Et voilà qu’Astrid se mettait à tourner sur elle-même, posant ses yeux partout comme une girouette paranoïaque. Par Merlin, mais que lui arrivait-il ? Bras croisés sur sa poitrine, Hestia laissa échapper un soupir bruyant, elle ne comprenait rien à ce qu’il se passait et ça ne lui plaisait pas du tout. De toute évidence, Astrid était venue la chercher avec une idée précise en tête, une idée qui avait l’air de la mettre particulièrement mal à l’aise et qui nécessitait toutes ces précautions ridicules. La Serpentarde ignorait totalement de quoi il s’agissait, elle ne connaissait clairement pas assez la Poufsouffle pour deviner quoi que ce soit et il était hors de question qu’elle joue aux devinettes. Dans tous les cas, elle n’aimait pas ça.

Avec une patience de plus en plus limitée, Hestia accorda quelques secondes à Astrid. Songeant tout de même que si son cirque continuait encore longtemps, elle allait finir par la planter là pour rejoindre le château et la tasse de café qui l’y attendait. Alors que cette idée était de plus en plus alléchante, la jaune se figea enfin. « Ne me demande pas qui en a fait la demande, je l’ignore, mais… Tu t’es foutue dans la merde. » La Serpentarde sentit ses traits se figer sur son visage. Une seconde fila. Prise au dépourvue par l’affirmation de sa camarade, Hestia fronça les sourcils. Elle ne chercha pas à lui demander de quoi elle parlait exactement, la réponse était évidente. Elle parlait du scandale qui l’avait éclaboussé pendant l’été, du fait qu’elle avait tourné le dos à sa famille. Finalement, une expression de dédain franchis les lèvres de la verte. « Tu crois que je ne le sais pas ? » Comme si elle pouvait ignorer que quitter une famille de sang-pur ne se faisait pas sans heurts. Elle croyait quoi la petite Poufsouffle ? Il était trop tard pour venir l’avertir. Bon nombre de leurs camarades de sang-pur lui avaient déjà tourné le dos, certains avaient même tentés de lui tomber dessus. Quant aux mangemorts, ils avaient déjà agi, les doloris avaient déjà trouvé le chemin de la Serpentarde, et elle s’était toujours vaguement douté que ça recommencerait un jour. L’attaque du Purple Vial n’avait été qu’un premier pas, un avertissement. Astrid ne lui apprenait rien. « Sache que je n’ai rien contre toi, vraiment. J’aimerais de tout cœur être capable de t’aider. Mais… » Le silence chargé d’une menace sous-jacente fit froncer les sourcils à Hestia. Ces mots la poussèrent à porter un regard nouveau sur Astrid, soudainement, elle avait l’impression que des informations nécessaires, vitales même, lui manquaient. « De quoi tu parles ? » L’interrogea-t-elle, ses prunelles vrillées sur elle.

Dorénavant, il n’était plus question pour Hestia de quitter le dessous de cette tourelle sans réponse à ses questions. « Ils me l’ont demandé, et je ne sais quoi faire. Je ne peux pas leur dire non. » Nouveau froncement de sourcils. Hestia sentit son cœur battre un peu plus fort dans sa poitrine, l’appréhension commencer à la gagner. Même si Astrid n’était pas claire, elle n’avait pas beaucoup de mal à relier les points et à deviner les mots qu’elle ne parvenait pas à prononcer. « Tu sais ce qu’ils me feront, si je refuse. » Oui elle savait, ou du moins elle se doutait si Astrid était bien en train de parler de ce qu’elle pensait. Il n’y avait plus beaucoup de doutes désormais, Hestia ne se faisait pas d’illusion. La Poufsouffle était une sorcière de sang pur, elle venait d’une famille qui côtoyait les mangemorts, de ce qu’en savait la Carrow, elle en portait la marque elle-même. Mais il y avait toujours cette incertitude, insupportable, qui taraudait Hestia. Qu’elle devait éclaircir au plus vite. « Merde, Astrid, crache le morceau ou je m’en vais. » Rétorqua-t-elle, à court de patience. Pour un peu, elle en aurait secoué la jaune. Cette attente était insupportable et ne faisait qu’aggraver la crainte qui s’immisçait doucement dans les lèvres de la Serpentarde. Plus que quelques mots, et elle saurait si elle avait raison d’avoir peur. Quelques mots qui pouvaient tout changer. Le silence sembla s’étirer indéfiniment alors que seulement une poignée de secondes passa avant qu’Astrid ne reprenne la parole pour lâcher sa bombe.

« Ils veulent que je rentre dans ta tête. » Hestia se sentit vaciller dans un mouvement de recul qu’elle ne parvint pas à contrôler. Elle pâlit. Ce n’était pas possible, elle avait dû mal entendre. Et pourtant les mots de la Poufsouffle résonnaient dans sa tête, implacables. La peur afflua dans ses veines avec la force d’un tsunami. Elle fit un pas en arrière, comme si ça changeait quoi que ce soit maintenant. Sa main alla chercher sa baguette dans sa poche, elle l’en sortit sans la pointer pour autant sur la Poufsouffle. « Tu te fous de moi ? » Elle ne demanda pas qui, c’était inutile. Ses parents, sa tante, les auteurs de cette demande étaient évidents. Et au fond ils importaient peu, ça ne changeait rien, le résultat était le même. Les mangemorts étaient déterminés à s’immiscer dans sa vie, à lui faire payer sa rébellion, à tout gâcher certainement. Soudainement, Hestia portait un regard bien différent sur Astrid, plein de méfiance, mais aussi d’incompréhension. Parce que si elle suivait bien ce qu’elle était en train de lui dire, il y avait quelque chose qu’elle ne comprenait pas. « Pourquoi tu me dis ça Astrid ? » Demanda-t-elle d’une voix tendue. C’était là que tout se mêlait dans sa tête. Etait-ce un avertissement ? Une menace ? Elle ne connaissait décidemment pas assez bien la jeune Eskil pour déterminer ce point seule. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’en elle toutes les alarmes s’étaient mises à hurler. Que la Poufsouffle entre dans sa tête, qu’elle en extirpe ses pensées, ses aspirations, ses espoirs, cette idée lui était intolérable. Sauf que si la jaune décidait de le faire, elle ne pourrait jamais l’en empêcher. Peut-être que c’était même déjà trop tard. Hestia sentit la colère venir s’ajouter à sa crainte. « Ca te fait marrer c’est ça ? C’est une espèce de jeu tordu pour toi ? » Cracha-t-elle soudainement. A quoi jouait Astrid exactement ? Hestia avait peur de le découvrir, mais son côté pessimiste la poussait à imaginer le pire. Si les mangemorts avaient décidés de faire appel à elle, ce n’était pas pour rien. « Venir me prévenir et me regarder me torturer chaque jour à me demander si tu fouines dans ma tête ? » Hestia fusilla la Poufsouffle du regard. Si elle craignait ses réponses, si elle était chamboulée par les raisons de sa présence, elle n’en montrait rien. Elle ne ferait certainement pas ce plaisir aux mangemorts.

CODAGE PAR AMATIS


'Cause there were pages turned with the bridges burned
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Lun 7 Nov - 14:48
everybody wants to be our ennemy
into your mind


Hestia ne se doutait de ce qui l’attendait, de ce qui les attendait l’une comme l’autre. A cette heure, elle n’était qu’ingénue, bien que son innocence l’ait quittée sans doute il y a des années de cela. Elle avait grandi au sein des Mangemorts, l’innocence n’avait dû lui coller à la peau bien longtemps, surtout avec un nom aussi important que le sien. Carrow –le mot fardeau perdait tout son sens. Il ne saurait se faire assez fort. Astrid ne pouvait qu’imaginer le poids qu’avait dû porter Hestia toutes ces années. Elle venait souvent à se questionner. Avait-elle gagné en légèreté depuis sa rébellion ? Le poids s’était-il adouci ? Pouvait-elle à nouveau respirer ? Car de son côté, sa poitrine s’écrasait sous le poids du devoir. Comme un rocher prêt à briser sa cage thoracique, elle n’était pas sûre d’y survivre bien longtemps. Pourtant, quel choix avait-elle ?

Bien qu’elle acclame la liberté comme étant son crédo, il n’en était rien. Poings liés, Astrid ne pouvait s’envoler. Comme si ses ailes avaient été cassées –mensonge, on les lui avait arrachées. Comme si sous ses pieds nus, la lave s’apprêtait à s’emparer de son corps entier. Et même sans la toucher, son être se consumait de l’intérieur, chaque cellule se délectant de sa voisine. Comme si le mal venait de l’intérieur. Elle n’aurait pu nier l’autodestruction, mais avait-elle vraiment le choix ? Tourner le dos à ses parents serait aussi tourner le dos à Solveig. Car si elle préférait fermer les yeux sur les idées de cette dernière, elle savait, au fond, qu’elles étaient bien plus radicales que les siennes. Et perdre Solveig serait comme s’arracher sa propre âme. Se démembrer d’une lenteur à crever. Il s’agirait d’une forme de torture à laquelle elle ne saurait survivre. Si le sortilège doloris rendait fou, la perdre reviendrait à aspirer le peu de vie contenue dans ce si petit corps.

Hestia portrait bien des qualificatifs, des mots rarement doux. Elle était traîtresse de son camp, rejoignant sa sœur aînée, honte de la lignée Carrow. Et parmi les adjectifs, aussi durs puissent-ils être, la sottise n’en fit jamais partie. Hestia n’était dépourvue d’intelligence, bien au contraire. Et tandis que son courage faisait briller les yeux d’Astrid, en l’instant, elle aurait presque pu lui cracher bien plus d’une insulte au visage. Sa question ne faisait sens. Bien qu’ignorant les aboutissants de sa mission, Hestia ne pouvait réellement imaginer que les Mangemorts en avaient fini avec elle. On ne pouvait leur tourner le dos si facilement. Portant la marque de la disgrâce, elle ne serait pas oubliée de si vite. Pauvre enfant, elle serait surveillée, étudiée, traquée.

Astrid ne prit le temps de répondre, continuant sa course. Le terrain était certes vide –ou tout du moins le paraissait, mais toutes deux savaient que les oreilles savaient se faire discrète. Et la question résonnait contre son crâne, mêlant colère naissante et angoisse.

Etait-ce vraiment utile ?
Fallait-il réellement lui répondre ?
Car bien que la mort paraissait être une douce sentence, peut-être seule réponse à ses maux quotidiens, Astrid n’était pas prête à quitter ce monde. Un monde qui avait tant à lui offrir. Elle n’en avait découvert encore les secrets. Terre ô combien mystérieuse, il y avait tant à parcourir, à apprendre. Celle qui avait du mal à fermer les yeux la nuit, n’attendait qu’une chose. Qu’ils brillent à nouveau. Qu’on l’émerveille. Qu’on l’aide à oublier. Elle voulait plonger dans les eaux chaudes, parcourir les îles tropicales à la recherche d’oiseaux en tout genre. Faire des croquis de chaque fleur. Qu’importe le temps qu’elle y passerait ou qu’elle ne soit capable de relier deux points en une ligne droite. Elle voulait capturer les paysages en un clic avec ces appareils moldus et perdre sa voix à chanter des heures dans leurs fameuses soirées karaoké. Elle voulait goûter chaque mets, même si les épices devaient lui brûler la langue.  

Mourir serait certes simple, et sans doute bien moins douloureux, mais Astrid n’avait jamais tendu à la facilité. Ses mains aventurières attrapent les cordes qu’elles peuvent atteindre, sans même savoir où elles peuvent l’emmener. S’il fallait escalader, elle escaladerait. S’il fallait sauter, elle sauterait. Et s’il fallait voler, elle s’élancerait, quitte à s’écraser.

Alors oui –c’était foutrement utile.

Hestia se dit au courant de ce qu’il se trame. Son ton devient hargneux, à la limite de l’agressivité. Mais perdue au milieu de ses pensées, Astrid n’y porte pas la moindre attention. Une fois la bombe lancée, elle ne quitte pas la Serpentard des yeux, guettant sa réaction. Cette dernière se saisit de sa baguette, mais Astrid n’en fait rien. Sortir la sienne en retour ne serait que stupidité. Astrid, bien que douée en sortilège, n'avait aucune chance en duel face à Hestia. Ce n'était ni sa spécialité, ni son intention. Bien que la vert et argent ne semble le comprendre pour l’instant, Astrid n’était là en position de conflit. Pourvue qu’elle le comprenne rapidement, ou la Poufsouffle ne manquerait de rejoindre le sol d’une manière bien peu sympathique.

Elle ne recule pas, n’avance pas. Figée, ses ongles continuent à creuser la chair de ses paumes. Et rassemblant l’ensemble de son courage, petite poussière après petite poussière, elle ne quitte son regard. Elle tente de garder son calme face à la tension qui vient réchauffer la petite parcelle de bois. La vipère la pique en plein cœur. Dans sa méfiance, elle crache son venin jusqu’à atteindre Astrid, qui ne sait se contenir une minute de plus. La douceur dans ses yeux la quitte, laissant place à une colère qui rarement faisait surface.

Jeu tordu. Torture. Fouine –monstre ?

« Un jeu tordu ? » Elle répète, presque bêtement. « Te torturer ? » Et celle qui jamais n’élève la voix, ne sait retenir plus longtemps. Le regard noir d’Hestia ne lui fait nullement peur, mais ses mots, viennent de transpercer sa poitrine à une vitesse… Elle n’est plus capable de réfléchir, de tourner de jolies phrases. Comme si sa douceur n’était plus, la colère avait pris le dessus –peut-être même le dégout qu’elle ressentait pour elle-même. « Ton cerveau a fondu d’puis que t’as quitté la maison familiale ? » Ses yeux ne quittent pas les siens, elle ne lui donnerait pas le plaisir de l’intimider. « C’est pas possible d’être si aveugle. T’as vraiment rien retenu ? T’as grandi parmi eux, bordel ! Tu devrais savoir. » La chair abîmée, la rouge se mêle au bleu de ses ongles, mais la douleur, elle ne la sent pas. La colère est trop importante, trop prenante. Elle qui jamais ne la laisse gagner, se voit consumée. « Tu penses que ça me fait marrer ? Ouvre tes putain d’yeux ! Et par Merlin, regarde plus loin que le bout de ton nez ! » Un instant de silence, comme pour tenter que ses poumons se gonflent à nouveau. Son regard se fait noir, comme si ses jolies billes vertes avaient disparu. « Je risque ma vie, celle de mes proches, en étant ici. Si quelqu’un m’a vue, si quelqu’un nous écoute… Si jamais quelqu’un l’apprend… Tu sais, bordel Hestia, tu sais ! » Brève pause, comme un besoin de souffler sa haine pour ne pas cracher ses poumons entre ses mots. « Un nom, ça ne sauve pas. Surtout à notre hauteur de responsabilités. » Surtout pas avec mon père –mais ça, la jeune Carrow ne peut le savoir. « J’ai l’air si tordue ? » Ses ongles quittent sa chair. Ses doigts ensanglantés rejoignent ses cheveux. Ils s’y lacent, tirent. La colère est trop forte, trop prenante. Ce foutu poids sur sa poitrine ne cesse de grandir. « J’aurais pu ne rien te dire. Un coup de baguette et les informations sont miennes, puis leurs. J’aurais rien risqué, j’aurais même pu être félicitée, qui sait… peut-être bien promue ? » Comme si elle en avait quelque chose à faire. « J’aurais pu délivrer tes secrets sur un plateau d’argent, tu n’en aurais rien su. »

Ses yeux se ferment un instant, quittant enfin le visage d’Hestia. Elle tente de respirer, l’enfant, de se retrouver.

Et sa voix se brise.

« Ais-je vraiment l’air d’un tel monstre ? »

Elle ne saurait dire si elle attendait réellement une réponse ou non. Peut-être que la vérité serait trop douloureuse à entendre. Je ne suis pas comme eux, avait-elle envie de hurler, je ne suis pas comme eux… Mais qui tenterait-elle de convaincre ?

Elle s’écarte d’Hestia. Son dos se pose contre une poutre en bois. Elle y glisse le long, jusqu’à s’asseoir sur le plancher bancal. Sa tête se réfugie entre ses bras un instant, comme pour étouffer un cri entre ses genoux. Et finalement, son visage se redresse vers sa camarade. Son regard trouve le sien, tandis que ses poumons brûlent à chaque mot qui sort, comme si toute force avait quitté son corps.

« Je ne veux pas le faire, mais je n’ai pas le choix. Je dois revenir vers eux avec quelque chose. Pour le bien de mes proches, mais aussi le tien. Si j’échoue, leur prochaine méthode ne sera pas si… » Elle s’arrête. Nul besoin de mot, Hestia connaît leurs méthodes. « Je me contrefous de ton allégeance Hestia, de ce en quoi tu crois ou non. C’est ton choix, ta vie, et ça, je le respecte. » Je te respecte. « J’admire ta façon de t’être choisie, tu sais ? C’est couillu, d’envoyer tout le monde se faire foutre. Peu en ont le courage. » Sa voix retrouve sa douceur, la lumière revient prendre place au sein de son regard. « C’est pour ça que je suis là, que je t’ai amenée ici. Je n’ai nulle envie d’faire intrusion dans ton crâne. C’est une violation qui ne devrait être réservée qu’à un certain type de personnes. Et tu n’as fait de mal à personne. Tu suis ta propre voie, ça n’est pas un crime. Et pour ça, je devrais violer ta vie privée ? » Sa tête balance contre le bois, ses yeux quittant Hestia. « Nous avons tous nos secrets, ces choses qu’on voudrait que personne ne sache. Et ces choses-là, je n’ai pas envie de te les voler. » Ses paupières cèdent sous leur poids. Ses cils se retrouvent, tandis que ses ongles viennent retrouver leur place au creux de ses paumes. « Ces souvenirs, ces idées, ces pensées… Qu’il s’agisse de beauté ou de noirceur. Elles nous appartiennent. Elles t’appartiennent. Et à moins que je ne pense que tu sois un danger pour la société, je n’ai pas le moindre droit de venir m’y immiscer. Mais on ne me laissera pas le choix. Si je reviens les mains vides… » Ses poings se serrent, ses ongles percent à nouveau sa chair. « Et je ne sais pas quoi faire. » Ses yeux s’ouvrent à nouveau, cherchant ceux de la Serpentard. « Je ne suis pas là pour te torturer Hestia. » La seule torture ici est celle que je m’inflige à moi-même. « Je suis là pour te prévenir de ce l’orage qui gronde, et surtout, pour qu’on puisse chercher une solution, à deux. »

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Ven 23 Déc - 18:33
Everybody wants to be our enemy


Astrid ◊ Hestia

Tell you you're the greatest but once you turn they hate us
Oh, the misery everybody wants to be my enemy
 

C’était ironique, n’est-ce pas ? D’avoir été élevée dans l’art de la conversation, et de se trouver si démunie après seulement quelques mots. Pourtant, Hestia s’enorgueillait de savoir faire face à toutes les situations. Avec plus ou moins de délicatesse, surtout peu de délicatesse en réalité il fallait l’admettre, mais tout de même. S’il y avait quelque chose que son éducation lui avait apporté c’était bien ça : savoir s’adapter aux situations et réagir en conséquence, ne pas laisser les évènements lui marcher dessus. Au moins ses parents avaient eu du flair sur ce point, lui apporter de l’amour ça ils n’avaient pas su faire -n’avaient pas voulu aurait été plus proche de la réalité- mais la préparer au monde extérieur, ça, ça avait été un succès. Toujours se montrer méfiante, se préparer au pire, se parer à toutes les éventualités pour ne jamais ô grand jamais se faire manipuler, tout ça Hestia avait grandi avec. Elle n’avait jamais rien entendu d’autre alors ça avait fini par lui rentrer dans la peau, par faire partie d’elle. C’était peut-être triste à dire, désolant à voir, mais elle n’avait rien connu d’autre, pour elle c’était ça la normalité. L’optimisme et la naïveté ne faisaient pas partie de son vocabulaire et ne pouvaient décemment pas faire partie de sa vie. Ca aurait été une grossière erreur, une que les Carrow n’avaient pas le droit de commettre. Ils évoluaient dans des cercles bien trop dangereux pour cela, et ça au moins, Hestia l’avait bien compris. Il y avait de nombreuses choses auxquelles elle n’avait jamais adhéré dans son éducation, des principes et des idées contre lesquels elle s’était toujours sentit en contradiction, sans pour autant pouvoir le dire ouvertement. Mais pas celui-ci. Parce que s’il y avait quelque chose que Hestia avait compris en grandissant au milieu des Carrow, au milieu des sang-pur, c’était que la nécessité de se protéger primait sur tout le reste. Que si elle ne pensait pas à elle, alors personne ne le ferait à sa place.

Alors ce fut à ça que Hestia pensa tout d’abord alors qu’elle se retrouvait face à Astrid. A elle. Parce que personne d’autre ne le ferait pour elle et qu’elle en était cruellement consciente. Thalia aurait pu être l’exception, mais Thalia n’était pas là. Que faire d’autre que de penser à elle ? Tant que la Poufsouffle semblait hésitante la question ne se posait pas, même si sa réluctance à parler avait vite tendu la Serpentarde. Mais au fur et à mesure de ses paroles, rien ne s’arrangea. Elle s’était mise dans la merde, merci de la précision, Hestia était parfaitement au courant que ces derniers choix de vie n’avaient pas exactement fait l’unanimité parmi ses proches. Il était inutile de venir le lui répéter combien ses choix avaient tout fait basculer pour elle. Parmi sa famille, bien évidemment, mais aussi auprès de Dimka qui avait choisi de lui tourner lâchement le dos, ou même d’Orion qui n’avait jamais été en mesure de comprendre et d’accepter son silence. Elle avait foutu un beau bordel dans sa vie, elle s’était peint une cible dans le dos toute seule, Hestia, elle en était consciente et avait déjà commencé à en payer les conséquences. Le problème, c’était que ce n’était pas terminé. Que ce ne serait peut-être jamais le cas. Parce que c’était là la raison de la présence d’Astrid et la raison pour laquelle Hestia érigea aussitôt ses défenses. L’hésitation de la brune à parler ne fut pas pour la rassurer, loin de là. Si Astrid agissait ainsi c’était que ce qu’elle avait à lui dire serait déplaisant et qu’elle redoutait déjà la réaction qui l’accueillerait. Et elle avait raison. Les mots de la jeune sorcière firent l’effet d’une bombe à Hestia, réveillant aussitôt en elle ce besoin impérieux, irrépressible de se protéger.

Aussitôt, la peur, l’incompréhension et la méfiance l’envahirent avec la force d’un ouragan. Aussitôt, elle s’imagina le pire. Parce que c’était ainsi qu’elle fonctionnait et que soudainement, à ses yeux, le comportement d’Astrid n’avait aucun sens. Venir la prévenir ainsi, venir lui dire que c’était inéluctable, Hestia ne comprenait pas. L’impression d’être la victime d’un jeu cruel s’imposait à elle et avivait une colère nouvelle en son for intérieur. Etait-ce un jeu auquel Astrid la soumettait ? Une forme de torture, de la prévenir ainsi que son esprit deviendrait bientôt son terrain de chasse sans qu’elle ne puisse rien y faire ? Ayant été élevée en sachant combien les autres pouvaient être mauvais, Hestia ne voyait pas d’autres alternative. A la colère qui vint briller dans les prunelles de la Poufsouffle, la verte ne réagit pas, se contentant de garder son masque de froideur en place. A ses mots, elle n’opposa aucune réponse. A ses insultes elle ne haussa même pas un sourcil. Astrid n’aimait peut-être pas sa réaction, mais c’était ainsi. Elle ne lui laissait pas le choix et n’allait certainement pas s’excuser. « C’est pas possible d’être si aveugle. T’as vraiment rien retenu ? T’as grandi parmi eux, bordel ! Tu devrais savoir. » Leurs regards s’affrontaient sans qu’aucune ne cille, ça allait au-delà d’une bataille de volonté et Hestia n’avait aucune intention de reculer. Les questions de la Poufsouffle n’avaient aucun sens parce que justement elle savait. Parce qu’elle prenait tous les paramètres en compte, absolument tous, même les plus tordus. Parce que Hestia savait que c’était ainsi que les mangemorts fonctionnaient. Ils l’avaient déjà torturé physiquement, rien ne les retenait de le faire psychologiquement. « Oh mais je sais, Astrid, mes yeux sont plus ouverts que jamais. » Rétorqua-t-elle, sa main toujours serrée sur sa baguette. Elle n’avait toujours pas l’intention de la lever sur sa camarade, du moins pas tant que celle-ci ne se montrait pas plus menaçante envers elle, mais le contact avec le bois l’aidait à ne pas perdre pied. « Qu’est-ce que tu crois ? Que parce que tu viens me prévenir je vais t’accorder une confiance aveugle ? » Elles ne se connaissaient pas après tout. Et là, il devenait plus évident que jamais qu’Astrid ne savait rien de Hestia. Sinon, elle aussi elle aurait su, elle n’aurait attendu aucune autre réaction de sa part. « On me l’a déjà fait ce coup-là. Mon propre cousin est venu me prévenir que le danger arrivait, et quand je lui ai demandé de l’aide, quand j’ai eu besoin de lui, il m’a tourné le dos. » Hestia pinça les lèvres, refoulant au mieux les souvenirs de cette sinistre journée pour ne pas les laisser l’envahir. Ca avait déjà été assez difficile à vivre une fois, il était hors de question qu’elle se fasse avoir de nouveau. Voir ses espoirs brisés était bien trop douloureux. « Tu sais ce qu’il s’est passé ensuite ? Il a regardé les mangemorts me torturer. Alors non, je ne vais pas me sentir coupable de ne pas t’accorder ma confiance comme ça. » Qu’est-ce qui empêchait Astrid de faire comme Helios ? Lui était un membre de sa famille et ça ne l’avait pas empêché de la trahir. Alors la réponse était rien, absolument rien.

La Poufsouffle continua sa diatribe. Hestia voyait sa colère, l’éclat dans ses prunelles, ses paumes ravagées inutilement, mais ce n’était pas ça qui allait la faire flancher. La Serpentarde n’avait jamais été du genre à s’adoucir, encore moins quand sa propre vie était en jeu. Les paroles d’Astrid étaient loin de la convaincre parce que tout ça, elle l’avait déjà vécu. Helios aussi avait pris des risques pour la prévenir, et au final ça n’avait rien changé. Au final, c’était elle qui avait souffert. « J’ai l’air si tordue ? » Hestia haussa un sourcil sans prendre la peine de répondre. Astrid lui reprochait de ne pas voir plus loin que le bout de son nez, mais elle alors ? N’avait-elle pas compris depuis tout ce temps que les apparences étaient trompeuses ? Que les vipères se cachaient sous les poignées de mains les plus cordiales ? Pourtant c’était ce qu’elle disait, elles avaient vécu dans les mêmes cercles, côtoyés les mêmes dangers, mais quand ça la concernait elle, elle devenait soudainement aveugle. Ce n’était pas parce qu’elle venait avec les meilleures intentions du monde que Hestia allait accepter de la croire sans se poser la moindre question. « J’aurais pu ne rien te dire. Un coup de baguette et les informations sont miennes, puis leurs. J’aurais rien risqué, j’aurais même pu être félicitée, qui sait… peut-être bien promue ? » Les mots arrachèrent une grimace de dépit à la verte. Juste un coup de baguette, c’était à ça que tenait la sécurité de ses pensées. C’était une idée qui lui était insupportable, mais contre laquelle elle ne pouvait même pas lutter. Cette constatation ne fit que renforcer un peu plus son sentiment d’insécurité. « J’aurais pu délivrer tes secrets sur un plateau d’argent, tu n’en aurais rien su. » Un frisson parcourut la verte. Soudainement, elle était bien contente qu’Astrid ait fermé les yeux et ne puisse pas voir l’expression qui se peignait sur ses traits. Son impuissance face à cette situation lui était intolérable, et pourtant elle n’avait pas d’autre alternative. La fuite était hors de question, là aussi elle perdrait tout, mais alors que restait-il ? « Alors pourquoi ne le fais-tu pas ? Si tu as tant à gagner. » La colère dans sa voix s’était apaisée, mais la défiance était toujours là, accompagnée de cette incompréhension qui ne la lâchait pas.

« Ai-je vraiment l’air d’un tel monstre ? » Hestia fronça les sourcils devant la fin brutale de la colère de la Poufsouffle. Si elle avait du mal à comprendre ses propres sentiments, ceux des autres c’était un exercice encore plus difficile pour elle. Astrid s’était offusquée tellement vite que la voir s’effondrer comme ça était déstabilisant. La prenait-elle pour un monstre ? Etait-ce ça être un monstre ? Hestia ne savait pas trop. « Tu as l’air désespérée. » Répondit-elle finalement, après un instant de silence. « Et les gens désespérés font des choses désespérés. » De ça elle en était sûre. En revanche, ce que ça voulait dire pour Astrid, ça elle l’ignorait. Et elle ne savait pas bien si ça devait la rassurer ou lui faire encore plus peur. D’abord sans bouger, elle observa la Poufsouffle prendre appui contre une poutre et se laisser glisser au sol. Hestia ne l’imita pas, elles n’étaient pas là pour une petite conversation champêtre et n’avait aucune envie de s’assoir dans la poussière. Par contre, elle rangea sa baguette, jugeant sa présence devenue inutile. Astrid n’avait pas l’air décidée à s’en prendre à elle, encore moins maintenant qu’elle était au sol et la Carrow toujours debout. Lorsque leurs regards se croisèrent de nouveau, Hestia savait que son visage était toujours impassible. Si Astrid faisait étalage de ses émotions, ce n’était pas son intention. « Je ne veux pas le faire, mais je n’ai pas le choix. Je dois revenir vers eux avec quelque chose. Pour le bien de mes proches, mais aussi le tien. Si j’échoue, leur prochaine méthode ne sera pas si… » La mâchoire de la Serpentarde se contracta. De nouveau, elle ne parvenait plus à suivre le raisonnement de la Poufsouffle. Elle venait la prévenir, s’offensait de sa réaction et maintenant elle lui annonçait dans la même phrase qu’elle ne voulait pas accéder aux ordres des siens mais qu’elle le ferait tout de même. La Carrow roula des yeux lorsqu’elle osa avancer que c’était pour son bien. Et après elle osait se scandaliser parce que Hestia ne lui accordait pas une confiance aveugle. En silence, la verte l’écouta lui parler de toutes les raisons pour lesquels elle répugnait à rentrer dans son esprit. Elle tiqua lorsqu’Astrid parla d’admiration, c’était la deuxième fois qu’une de ses camarades employait ce mot pour parler d’elle et elle ne comprenait toujours pas d’où ça venait.

Même si elle ne parvenait pas totalement à se défaire de sa méfiance, Hestia devait admettre que le désarroi d’Astrid lui paraissait sincère. Encore une fois elle pouvait lui mentir, mais pourquoi se soumettre à tout ce cirque alors qu’elle pouvait simplement s’immiscer dans sa tête sans qu’elle ne se rende compte de rien ? La Serpentarde était entre deux eaux, entre défiance et approbation. Au final surtout en attente. Astrid ne savait pas quoi faire, et il était clair qu’elle n’était pas la seule. « Je ne suis pas là pour te torturer Hestia. » La Serpentarde baissa les yeux et laissa ses prunelles ambrées rencontrer celles de sa camarade. Elle fouilla son regard, tenta d’y lire la vérité, de savoir si elle pouvait lui accorder une once de confiance ou pas. Les habitudes avaient la vie dure, surtout chez Hestia qui avait arrêté de compter les trahisons qu’elle avait vécu depuis qu’elle avait tourné le dos à sa famille. « Je suis là pour te prévenir de ce l’orage qui gronde, et surtout, pour qu’on puisse chercher une solution, à deux. » La Carrow laissa échapper un sourire. Elle passa une main sur ses yeux. Au fond, qu’elle décide de faire confiance à Astrid ou pas n’était pas réellement la question. Ca ne changeait rien. Peut-être que la jaune n’avait réellement aucune envie de rentrer dans sa tête contre son gré, peut-être qu’elle n’en ferait rien et que les pensées de la verte étaient sauve, mais ça ne changeait rien au reste. A sa famille qui attendait, aux commanditaires qui réclameraient des résultats, des informations à exploiter. Peu importe ce que Hestia décidait, elle était coincée. « Parce que tu crois qu’il y a une solution ? » Si c’était le cas, Astrid était bien plus optimiste qu’elle. Tout ce que Hestia voyait, c’était un nouveau mur dans laquelle on la poussait à foncer. Elle n’avait jamais été assez naïve pour croire que quitter les Carrow se ferait sans conséquence, mais violer ses pensées, c’était d’un tout autre niveau.

Bras croisés, Hestia alla s’adosser contre les gradins opposés. Si elle ignorait toujours la marche à suivre, elle savait qu’elle ne pouvait balayer l’avertissement de sa camarade. « Je ne suis pas occlumens, Astrid, et je n’ai pas l’intention de le devenir. » Peut-être -sûrement- l’aurait-il fallut, mais Hestia doutait d’en être capable. Ce n’était pas une question de capacité, mais plutôt de patience qu’elle ne possédait pas. Et de temps également. De combien de temps Astrid disposait pour mener à bien sa mission ? La Serpentarde n’était pas sûre d’avoir envie de connaitre la réponse. « Ils t’ont dit ce qu’ils voulaient savoir ? Quel type d’informations ils recherchent ? » Demanda-t-elle avec réluctance. Elle ne savait toujours pas ce qu’elle devait croire ou pas, mais dans tous les cas obtenir un peu plus d’informations ne pourrait pas faire de mal.

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