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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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I love you like a love song [Ary II] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Sam 11 Déc 2021 - 15:48

Janvier 2021

Cachée derrière un tronc d’arbre, vêtue de vêtements épais et chauds, je me mordais les lèvres en me retenant de rire tandis que j’entendais des pas fureter non loin de moi. Lentement, je me baissais pour ramasser de la neige entre mes mains gantées, et là, accroupie, j’attendais… encore un peu… les pas se rapprochaient… encore… là !
Je sautais hors de ma cachette en lançant ma boule de neige sur le Sombral qui sursauta et étira ses ailes sous la surprise. La boule de neige lui frappa la croupe, et l’animal rua alors avant de se cabrer, ce qui me fit hurler de rire.

- AAAHHH !! Touché !! Oh… hé !! Sleipnir… non… tu vas p…

Si, si, le jeune Sombral allait faire ça. Vexé, l’animal s’était retourné et avait commencé à donner de grands coups de sabot de ses pattes postérieures pour m’inonder de neige. Riant aux éclats, je me protégeais de mes bras, mais c’était sans compter l’aide improbable des autres créatures magiques de Poudlard. Un petit Niffleur s’élança contre le tronc d’arbre derrière lequel je m’étais caché et, sournoisement, il secoua les branches sous lesquels je me tenais. L’effet ne se fit pas attendre, la neige lourde que les bras de l’arbre avaient du mal à tenir s’effondra tout droit sur le sommet de mon crâne. Déséquilibrée et surprise, je tombais, fesse dans la neige tandis que les deux complices se rejoignirent pour se jeter un regard qui en disait long. Moi, complètement trempée, je ne pouvais m’empêcher de rire en essuyant les larmes de joie qui naissaient aux commissures de mes yeux.

- Hey c’est de la triche je suis toute seule moi !

Néanmoins amusée et bonne perdante, je me laissais aller dans la neige pour contempler le ciel dégagé. Aujourd’hui était une belle journée, et, profitant de mon jour de congé, car je ne donnais pas cours, j’avais nettoyé l’écurie de Poudlard de fond en comble. Ceci fait, j’avais décidé de prendre du temps avec le jeune Sombral que j’avais adopté trois ans auparavant, lors de ce terrible accident qui esclavagisait ma vie depuis.
Pourtant, l’avenir semblait légèrement plus serein et radieux, maintenant que j’avais renoué avec Harper, que nous nous étions établies ensemble, que nous marchions sur les traces de son père, et surtout que nous nous étions mariées de manière tout à fait officieuse à Las Vegas.
Par ailleurs, leçon apprise de ne pas avoir prévenu Luca pour nos fiançailles assez rapidement, je souhaitais de tout cœur ne pas réitérer le mal entendu avec Rory, surtout que je savais que ce dernier pouvait avoir la rancune tenace. Je lui avais donc donné rendez-vous un peu plus tard dans la journée afin que nous puissions discuter, pour que je puisse lui dire tout ce que j’avais à dire. C’était sans compter que nous ne nous étions pas revus depuis plusieurs semaines, ce qui, globalement, était assez inhabituel. En effet, j’avais été malade après mon anniversaire, puis il y avait eu le meurtre de Potter, puis les fêtes de fin d’année et enfin, le voyage en Amérique avec Harper. Nous étions revenues seulement quelques jours auparavant pour reprendre nos activités d’enseignantes tout en déménageant dans un appartement commun à l’école.
Bref, je ne m’étais guère ennuyée, mais hélas je n’avais pas eu plus de temps pour Rory que de lui envoyer régulièrement Gérard et mes missives.
D’ailleurs, il ne faudra pas que j’oublie d’emporter son cadeau de Noël.

- OUF !!!

Le cours de mes pensées fut interrompu par le petit Niffleur qui avait sauté de la croupe du Sombral pour venir me sauter directement sur le ventre et me couper le souffle. Ces petites bestioles étaient adorables, mais n’avaient pas pour définition le mot « délicatesse ».
Me laissant à nouveau aller à un rire sincère, je ressemblais présentement à une enfant qui jouait avec ses animaux de compagnie dans le parc de Poudlard, alors qu’en réalité, j’étais une jeune femme de trente-deux ans qui semblait s’être épanouie en seulement quelques semaines.
En réalité, depuis mes seize ans, j’avais manqué d’air, et ça avait été encore pire après l’accident qui avait pris la vie de mon frère.
Aujourd’hui, il n’était pas difficile de voir paraître, derrière mes traits réservés et timides, ce bonheur qui me subjuguait.

Lorsque l’heure fut arrivée, je ramenais le Niffleur et Sleipnir à l’abri avant de rentrer chez moi et de prendre une douche, profitant de l’absence de ma bien-aimée puisqu’elle était en plein cours de Sortilège. Crasse de l’écurie retirée, j’enfilais un jean bleu clair, un T-shirt blanc que je cachais par un épais pull rouge tricoté avec de grosses mailles.
Enfilant mes chaussures, je n’oubliais pas de laisser un mot à ma « préfemme » pour lui indiquer de ne pas m’attendre ce soir, j’attrapais mon sac et mon manteau, et sortait dans les couloirs tout en ajustant un épais bonnet noir sur ma tête, cachant une partie de mes cheveux déteints en blond. Un jour peut-être songerais-je à retrouver ma couleur d’origine ?
Cette pensée me fit sourire tandis que je prenais la direction de Pré-au-Lard pour enfin transplaner jusqu’au Chemin de Traverse.

Mains plongées dans les poches de mon manteau, je déambulais parmi les sorciers tout en essayant d'échapper à l’effervescence habituelle des lieux, me faisant bousculer un bon nombre de fois. Bien qu’adulte aujourd’hui, je restais invisible aux yeux des autres comme je l’avais été durant toute mon enfance et adolescence. Ce n’était plus pour m’offusquer, j’avais à présent l’habitude, bien que ce soit pénible, surtout pour passer le mur de pierre tandis que la foule s’agglutinait.
Purée ils avaient quoi aujourd’hui les gens ? Les fêtes de fin d’année étaient pourtant passées et je n’étais pas en heure d’affluence… ou alors s’était simplement que je devenais globalement intolérante à la présence des autres. Ça, c’était une théorie un peu plus probable.
Me contentant donc de serrer les dents, j’avançais jusqu’au quartier de Southwark pour bifurquer à l’embranchement d’une ruelle et rentrer dans un grand bâtiment de huit étages. Je n’avais guère compris pourquoi Rory appréciait tant vivre ici, mais il fallait de tout pour faire un monde n’est-ce pas ?
M’enfilant dans un ascenseur, je ressortais mes mains de mes poches pour les frictionner dans l’espoir de les réchauffer un peu. Ma bague de fiançailles et celle de mon mariage non officiel s’entrechoquèrent sous le mouvement rapide, les faisant tinter légèrement.
Une fois arrivée au sommet du bâtiment, je fis les quelques pas dans le couloir me séparant de la porte d’entrée avant de sonner.
Lorsque le visage de mon ami d’enfance apparut une fois la porte ouverte, j’ouvrais de grands bras, souriant de toutes mes dents (ce qui était un comportement parfaitement inhabituel chez moi) avant de m’exclamer.

- Tadaaaa coucouuuu ! J'suis même pas en retard !



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Dim 12 Déc 2021 - 13:44
I love you like a love songComme bien souvent affairé dans son arrière boutique, Rory avait revêtu sa blouse d’expérimentations, travaillant depuis le matin à l’aube sur une nouvelle série de potions pour un gros client fortuné. Impossible pour lui de confier une telle tâche à Connor, il avait préféré prendre la commande afin de satisfaire l’habitué qui attendait systématiquement une qualité irréprochable des produits qu’il venait chercher chez Barjow&Beurk. Une attitude peu surprenante quand on connaissait l’exigence que Rory avait envers lui-même et, par extension, envers ses employés. Si depuis qu’il avait repris la gestion de la boutique familiale avec l’héritier Beurk leur clientèle s’était élargie et leur réputation améliorée ça n’était pas pour rien. Les deux jeunes hommes pleins d’ambition et à l’éthique de travail bien spécifique avaient sué sang et eau pour en arriver là. Si Rome ne s’était pas construite en un jour, redorer le blason entaché depuis des générations de leur patronymes respectifs nécessitait un peu de temps. Tout cela passait par des produits de qualité, originaux, rares, d’une grande variété et la possibilité de passer des commandes spécifiques. Pour tout ce qui était plus obscur et presque illégal, les affaires se concluaient toutes une fois le rideau tiré.

Il suffisait de voir l’état de la blouse de Rory pour comprendre qu’il ne s’était pas arrêté une seule seconde dans sa tâche, confectionnant chaudrons par chaudrons de filtres en tout genre, solutions et autres potions. Une fois la dernière tournée finalisée, il lui suffit d’un coup de baguette pour que le liquide encore fumant ne se transvase par petites quantités dans la centaine de fioles disposées sur la large et imposante table centrale de son atelier. Supervisant le tout d’un oeil, il retira sa blouse et prit la direction des casiers pour en extraire un nouveau pull qu’il enfila à la place de celui qu’il portait. Afin d’être sûr qu’il n’ait pas de résidus de potions sur ses vêtements, il accorda son pull bordeaux avec un nouveau jean noir pour finalement remettre ses rangers. Il eut le temps de se passer de l’eau sur le visage, éliminant les quelques traces de liquide ici et là puis un nouveau coup de baguette indiqua aux fioles de se ranger avec délicatesse dans le dernier carton vide qui attendait. La commande était fin prête. Cinq cent soixante dix potions diverses et variées étaient enfin prêtes à partir. Il se saisit du bon de commande dont il remplit les différentes informations et après un petit sifflement, Dexter, le hibou de la boutique quitta son nichoir pour se saisir du document. Ce dernier prit son envol pour délivrer le message à son destinataire. Rory vérifia qu’il était bien dans les temps et finit par transplaner directement dans son appartement après avoir prévenu le fils Beurk qu’il venait de terminer sa journée.

A peine fut-il arrivé chez lui que Rory se servit une bière fraîche, prenant un peu de temps pour se poser. Ces derniers temps, tout semblait s’enchaîner si vite qu’il n’avait que très rarement l’occasion de se relaxer. Entre son « accident » début novembre chez Lexi, l’importante demande de William qui lui ouvrirait les portes du Ministère de la Magie, les nombreuses expéditions destinées à augmenter ses stocks, la mort de Potter avec son lot de reventes d’artefacts magiques des familles fuyant l’Angleterre et les innombrables commandes pour les fêtes de fin d’année, tout s’était précipité. La visite d’Abigail tombait donc à pic. Les deux vieux amis ne s’étaient pas revus depuis quelques temps ce qui signifiait qu’ils allaient pouvoir plus amplement discuter que par simple hibou interposé. Si c’était là un excellent moyen de ne pas perdre le contact, Rory n’avait jamais été très assidu dans ses relations épistolaires, se lassant rapidement du format impersonnel et rébarbatif d’avoir à écrire une lettre. Certes, son caractère peu sociable n’aidait pas vraiment pour faire des efforts… Mais bon !
Les visites d’Abigail faisaient parties de celles qu’il attendait les plus. Le contexte des derniers mois n’avait pas aidé pour réunir les deux animagus ce qui rendait sa venue encore un peu plus spéciale pour l’héritier Barjow. Alors qu’il commençait tout juste à fermer les yeux sur son canapé, la sonnette de l’entrée retentit, faisant naître un large sourire sur ses lèvres. Quand Rory lui ouvrit, découvrant derrière la porte celle qu’il considérait comme sa petite soeur de coeur, l’expression de joie sur son visage s’intensifia, toujours ravi de voir ce revigorante bout de femme qu’il aimait tant. « Quel exploit ! » S’exclama-t-il en la prenant dans ses bras pour une étreinte amicale. C'était devenu un peu leur tradition à eux, Rory ne supportant le contact physique que d'un nombre limité de personne, Abigail avait clairement sa place dans ce cercle très restreint. Il finit par s'écarter pour qu’elle puisse pénétrer dans son appartement et reprit une gorgée de la bière qu’il tenait toujours en main.

Une fois Abi enfin chez lui, Rory ne put que constater à quel point elle était pétillante, épanouie et plus heureuse que jamais. Cette simple observation lui mettait du baume au coeur. « Tu as l’air complètement surexcitée Abi. T’as pris quoi avant de venir ?! Non parce que s’il t’en reste, je veux bien tester. Ça a l’air fun. » la taquina-t-il en se dirigeant vers le bar de sa cuisine américaine, laissant son amie se débarrasser des nombreuses couches de vêtements qui alourdissaient sa frêle silhouette. « Tu veux boire ou grignoter un truc ? J’ai… A peu près de tout. » Finit-il par annoncer après avoir inspecté son frigo et les placards sous le bar derrière lequel il se trouvait. Toujours être prêt à recevoir ! Ou satisfaire des envies soudaines… Voilà à quoi lui servait sa grande cuisine moderne que beaucoup jugeaient pourtant froide, presque chirurgicale.
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Dim 12 Déc 2021 - 15:42

Janvier 2021

Patientant derrière la porte, je frottais nerveusement mes doigts entre eux afin de jouer avec mes différentes bagues. C’était, depuis quelques jours, devenu une habitude et lorsque je ne les portais plus à mes doigts, je me sentais totalement nue.
Au total, j’en portais quatre. La principale, en or rouge d’une rare élégance, ornait l’annulaire de ma main droite. Elle était simple, sans fioriture extravagante et sans diamant. La seconde, celle que j’avais reçue à Las Vegas dans cette petite chapelle, était accrochée à mon annulaire gauche. Détonant avec la première, elle semblait être forgée dans un alliage bien plus primitif et de moindre qualité. L’anneau portait un petit koala plutôt sobre, à la couleur jaunâtre : aujourd’hui, il faisait beau, sans blague. Les deux dernières bagues, je les avais posées surtout pour tromper l’œil et ne pas attirer les regards sur les deux premières. L’un était posé sur le pouce de ma main droite, l’autre sur l’index de ma main gauche. Simples anneaux en argent, ils n’avaient aucune décoration ni aucun enchantement. C’étaient des ornements que je portais de temps en temps depuis de nombreuses années et que mon entourage proche (donc Rory) était habitué à voir à mes doigts.  
Donc, je frottais fébrilement mes doigts entre eux, surtout les annulaires, jusqu’à ce que la porte s’ouvrît pour laisser place à mon ami d’enfance. Le sourire et la mine heureuse qu’il affichait ne firent qu’irradier davantage ce bonheur que je ressentais déjà, et lorsqu’il me prit dans ses bras, je n’hésitais pas à lui rendre son accolade.

D’aucuns diraient que, pour lui comme pour moi, c’était un comportement tout à fait inhabituel, mais bon, qui est-ce que ça regarde dans le fond, à part nous deux ? Rory et moi nous connaissions depuis notre adolescence maintenant. Nous avions traversé bien des maux (et des mots), et je ne comptais plus les escapades dans la nature que nous avions effectué sous nos formes respectives de canidés. Bon nombre de rumeurs avaient circulé entre nous (et circulaient peut-être encore aujourd’hui), et je n’avais au fond, jamais cherché à les démentir. À quoi bon ? Les vrais savaient.
Oui, les vrais proches, les vrais amis, ceux qui nous écoutent, savaient qu’entre Rory et moi, tout n’était qu’amour platonique. Malgré nos nombreuses différences, nous étions ce que nous pouvions qualifier d’âme sœur, et lui comme moi, n’avions jamais cherché à franchir la limite allant au-delà de cette relation forte et si ambiguë aux yeux des autres. À dire vrai, je n’avais toujours regardé qu’une seule personne dans ma vie, et ce n’était pas l’héritier Barjow.
Pouffant doucement, je me permettais d’entrer chez lui lorsqu’il m’y invita tout en lui répondant, sans me défaire de mon sourire et de mon timbre de voix chantante, ce qui, encore une fois, était notable tant c’était rare. À dire vrai, je n’avais sans doute plus parlé ainsi depuis bientôt trois ans, depuis cet accident qui m’avait arraché mon frère de sang.

- Oh hé moque toi ! Mais tu sais bien que quand on travaille avec les créatures magiques, c’est difficile de tenir des horaires. Je faisais toujours de mon mieux pour être à l'heure, mais il y avait des animaux plus récalcitrants que d’autres. C’était sans compter que, une fois à l’ouvrage, je n’avais plus aucune conscience du temps qui passait, d’autant plus lorsque je me trouvais en présence de dragons. Ainsi, je n’étais pas une personne que l’on pouvait qualifier de ponctuelle, malgré moi. Je levais l’index pour souligner mes paroles suivantes. Mais ! J’ai organisé ma journée rien que pour toi pour ne pas être prise de court. L’œillade pétillante, j’appuyais mon regard sur Rory. Tu te sens privilégié j’espère.

Retirant mes chaussures et mon manteau, je les déposais avec délicatesse à l’entrée avant de retirer ensuite mon bonnet, gardant pour le moment mon épais pull rouge, remontant toutefois les manches pour laisser apparaître mes avant-bras. À présent dans un lieu fermé et baigné de magie, le tatouage à mon avant-bras gauche se mit en mouvement, et le dragon (un Noir des Hébrides), sortit de sa brume pour serpenter contre ma peau et se faufiler entre mes alliances doigts.
Étirant à nouveau mes lèvres tandis qu’il me questionnait sur la raison de mon apparente bonne humeur, je ne pus m’empêcher de ricaner un peu avant de le rejoindre dans sa cuisine. Observant l’austérité de l’endroit, je ne me permettais pas de juger (mon appartement à Poudlard n'était guère plus accueillant), ce n’était pas chez moi, et bon, il vivait au huitième étage d’un immeuble en pleine ville, fallait-il le rappeler ? Je reposais mes yeux foncés sur lui.

- Moi ? Surexcitée ? M’as-tu déjà vue surexcitée ? Je marquais une pause avant de rajouter avec empressement. Les passages avec les dragons ne comptent pas.

Les moments étaient si rares qu’ils étaient, en réalité, difficilement quantifiables avec ma dernière précision. C’était bien pour ça que je n’étais pas étonnée que le feu Serpentard avait si aisément pu remarquer la flamme qui vivait en moi. Posant mes avant-bras sur le comptoir pour m’y appuyer, entremêlant mes doigts entre eux, je reprenais.

- Ce que j'ai pris ? J’ai pris une bonne douche, déjà. Après avoir passé ma journée à prendre soin des animaux de Poudlard. Tu sais à quel point j’aime ça… les créatures et les douches bouillantes en hiver. Je me retenais de ne pas pouffer de rire, car je me moquais ouvertement de lui, et pour détourner l’attention sur la véritable raison de ma venue, je posais mon sac sur le comptoir tout en adoptant enfin cet air sérieux que j’arborais normalement tout le temps. Je suis contente parce que je peux enfin t’apporter ton cadeau de Noël ! Il prenait une place folle chez moi t’imagines pas, je suis contente de m’en débarrasser enfin !

Je le narguais ouvertement. Plongeant ma main droite dans mon sac, je fouillais un instant tout en grommelant. Saleté de sortilège d’extension. Quand diable me déciderais-je à trier ce que j’avais là-bas dedans ? C’était d’ailleurs avec ce sac que Rory m’avait connu à l'école, il ne m’avait toujours pas quitté, et j'y stockais une quantité astronomique d’objets, de quoi ouvrir une boutique d’étrangetés. Mon visage s’illumina lorsqu’enfin je me saisissais de l’objet désiré, et, le retirant, je le présentais à mon ami… Ce n'était en fait qu'une simple petite boite qui tenait dans la paume de ma main, emballée dans un papier kitch avec un père Noël et un bonhomme de neige, le tout agrémenté d’un petit nœud rose trop choupi et bien trop cliché.

- Tadaaaa ! Tu vois toute la place qu’il prenait hein ?

Oui oui, je me moquais encore, peu décidée à révéler ce qui me rendait vraiment si heureuse. En réalité, maintenant que j’étais là, j’avais la trouille. J’avais peur de la réaction que pouvait avoir Rory à l’annonce de mes fiançailles, surtout après la réaction qu'avait eue Luca. Surtout connaissant le caractère rancunier du Barjow qui, je le savais, ne portait plus du tout Harper dans son cœur depuis son abandon.
Déposant le paquet à côté de moi sur le comptoir, je daignais enfin répondre à sa proposition.

- Oh euh bah, ton bras est bien armé donc, je prendrais volontiers une bière aussi. L’alcool me donnera peut-être le courage qu’il me manquait présentement pour faire mon annonce. Quant à manger baheu… ce que tu as, tu sais que je ne suis pas compliquée.

Tapotant mes ongles sur la matière contre laquelle j’étais appuyée, je prenais le temps de détourner les yeux du sorcier pour admirer enfin son intérieur, notant que rien n’avait beaucoup changé depuis ma dernière venue… Ah, quoique ? n’y avait-il pas un nouveau livre dans sa bibliothèque ? Loin de moi l’idée de critiquer sa décoration puisque j’étais moi-même nulle à cette tâche, je me rapprochais des livres exposés tout en parcourant les diverses couvertures. Rory connaissait mon goût pour la littérature de toutes sortes, et surtout celle concernant les créatures fantastiques. Néanmoins, c’était davantage motivée par une curiosité enfantine et un espoir de calmer mon esprit en hyperactivité que je me rapprochais des ouvrages, plus que pour dénicher la perle rare que je n’avais pas encore lue à propos des Opaloeil.



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Anonymous
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Mar 14 Déc 2021 - 10:40
I love you like a love songDe part son éducation, Rory Barjow n’avait jamais été un homme très tactile. Quand on vous apprend que toute expression de sentiments tels que l’amour, la confiance, l’amitié, la tristesse ou autres sont des signes de faiblesse à réprimer systématiquement… Compliqué de passer outre. Surtout quand l’enseignement se faisait à grands coups de poings et ceinturons sur un corps encore fragile et en pleine croissance. Le jeune homme devenu héritier sans le vouloir, avait donc grandi dans une atmosphère dure, froide et cruelle. Toute manifestation d’amour était cachée, s’effectuant presque de façon honteuse. Si pendant les premières années de sa vie sa mère continuait de le prendre dans ses bras, caressant ses cheveux sombres et embrassant son front avec délicatesse, son mari finit par imposer de force sa volonté. Même derrière les portes closes, à l’abri des regards malveillants de Henry et Caïn Barjow, Iliza ne se risquait plus à témoigner de l’affection physique à son second fils. Il ne lui restait plus que Lili, sa douce petite Lilibeth avec qui ces marques d’affection étaient encore possible. Les années passèrent et la solitude affective s’installa lentement mais sûrement dans le coeur de Rory. Il avait beau partager son lit avec de nombreuses femmes, aucune n’était là pour rester. Aucune ne retenait son attention, ne le marquait au fer rouge. Elles étaient toutes remplaçables, interchangeables. Sa réputation d’homme à femmes le précédait. Les demoiselles savaient qu’avec lui c’était sans prise de tête, juste pour le fun. Une situation qui commençait à sérieusement le peser.

Prendre Abigail dans ses bras et sentir qu’elle lui rendait son accolade amicale était donc sa petite exception à la règle. Lui, peu habitué à ce type de contact si intime trouvait du réconfort chez son amie d’enfance. Si au début leur relation avait été chaotique, ils avaient réussi à mutuellement s’apprivoiser tels les animaux craintifs qu’ils étaient. L’animagie les avait rapprochés maintenant ils étaient tels Rox et Rouky, amis improbables que tout semble pourtant opposer. Ce geste si anodin pour certains mais lourd en significations pour eux était donc une belle marque de ce lien indéfectible qui les unissait. Une marque d’affection qui avait toujours suscité de nombreuses rumeurs sur leur passage, toutes infondées. Ceux qui en étaient à l’origine ne les connaissaient pas, c’était une évidence. Certes, Rory était qualifié de séducteur mais jamais il n’avait des comportements si affectueux avec ses conquêtes. Aucune femme n’avait encore réussit à s’immiscer dans son coeur. Enfin… C’est ce dont il était convaincu du moins…
Une fois qu’il l’eut relâché, il invita Abi à entrer, se permettant une petite pique taquine, fidèle à lui même. Sa réaction ne se fit pas attendre et élargit un peu plus le sourire déjà présent sur ses lippes. « Avec toi je me sens toujours privilégié voyons ! » S’exclama-t-il en venant tapoter le haut du crâne de son amie comme on l’aurait fait pour un bon toutou. Rory adorait jouer de la sorte avec elle. Il se permettait ce type de gestes avec Abi depuis qu’il avait découvert sa forme canine, leurs liens s’étant progressivement resserrés pour devenir la belle amitié enveloppée d’un amour inconditionnel qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre. « Je te fais toutefois remarquer que moi aussi je travaille avec des créatures magiques… La différence c’est que les miennes sont dotées de la parole et supposément d’une intelligence supérieure même si parfois j’en doute. » Ironisa-t-il avant de prendre la direction de la cuisine tandis qu’il la laissait se mettre à l’aise.

Bien que cela faisait quelques temps qu’ils ne s’étaient pas vu suite aux emplois du temps chargés de l’un comme de l’autre, Rory connaissait suffisamment bien son amie pour constater un changement notable dans son attitude. Elle était plus pétillante, joyeuse, presque surexcitée et irradiant d’un bonheur qui, certes, lui allait à ravir mais qu’il ne lui connaissait pas. Quelque chose avait changé en elle et cette simple perspective l'enthousiasmait comme s’il s’agissait de sa propre existence. Il ne put donc s’empêcher de le lui faire remarquer et fronça légèrement les sourcils à sa réponse, un peu surpris qu’elle s’empresse ainsi de réfuter. Non, décidément y a un truc, mais quoi ?! Bien déterminé à lui faire cracher le morceau tôt ou tard, il prit tout de même la peine de rétorquer. « Nie autant que tu veux, je vois bien qu’il y a un truc de changé chez toi… Et puis, tu sais bien que je réussirais d’une façon ou d’une autre à te faire parler. » Et pour ça… Feintant de mettre ce sujet de côté, il lui proposa quelque chose à boire et à manger, espérant secrètement qu’elle opte pour de l’alcool. Malheureusement, peut-être (et je dis bien peut-être), plus maligne que lui, Abi sembla éluder sa question, rebondissant encore sur la remarque qu’il lui avait fait précédemment. La hanche appuyée contre le marbre du bar, il remonta les manches de son pull bordeaux sur ses avants-bras, laissant apparaître les nombreuses traces de brûlures de cigarettes et les quelques lacérations au couteau vestiges de son enfance troublée. Un brin amusé, Rory l’écouta sans piper mot, prenant quelques gorgées de sa bière, un sourcil arqué. Il ne put empêcher toutefois une légère surprise de passer sur ses traits quand elle évoqua son cadeau de Noël qu’elle allait pouvoir enfin lui donner. Sacrée Abi… Cette tradition avait pris toute sa signification grâce à elle. Les Barjow n’étant clairement pas une famille très portée sur l’affectif, Rory n’avait jamais vraiment fêté Noël, découvrant presque qu’il fallait s’offrir des cadeaux aux alentours de 7 ans quand certains enfants moldus du quartier lui avaient demandé ce qu’il avait eu de la part du Père Noël. Pris de court, le jeune garçon avait inventé quelque chose sur le fait avant de se renseigner plus amplement de son côté. Un brin curieux, il l’observa fouiller dans son sac magique pour finalement en sortir une toute petite boite. C’était donc ça qui prenait TANT de place ?! Il ne put s’empêcher de laisser échapper un léger rire à sa bêtise avant de s’exclamer. « Mon dieu oui ! Je sais pas comment tu as fait pour le garder si longtemps. Quelle logistique ça a dût être pour toi… » Elle voulait jouer ? Ils allaient être deux à se lancer là dedans. Toutefois curieux de découvrir le contenu de cette boîte au look si kitsch, Rory s’avança mais fut stoppé dans son élan par Abi qui répondait enfin à sa précédente question.

Son plan allait pouvoir se mettre en action. Il sortit donc une bière du frigo ainsi que les quelques petits fours qui restaient de sa précédente leçon avec Lexi. Il n’en avait pu que sauver certains des pattes de la gloutonne et déposa l’assiette sur le bar avant de rejoindre Abi avec sa bière qu’il lui tendit avec un sourire. « J’ai quelques petits fours si tu veux. Ils t’attendent sur le bar. Par contre… Ça te dérange pas si j’ouvre mon cadeau tout de suite ? Avec tes bêtises je suis curieux maintenant. » Lâcha-t-il sans vraiment attendre de réponse de sa part et repartit vers le bar. Il prit place sur une des chaises hautes et commença à défaire le noeud qui entourait la boîte puis retira le papier cadeau. « J’espère pour toi que c’est un truc bien car sinon je te donne pas le tien de cadeau… A moins que tu craches enfin le morceau pour me dire pourquoi tu es si pétillante. Et me sors pas tes excuses avec les créatures magiques, les dragons et tout ça… Je te connais Abigail MacFusty ! » Menaça-t-il faussement en dressant un doigt dans sa direction avant de reporter son attention sur la petite boîte qu’il finit par ouvrir pour en découvrir enfin le contenu.
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Mar 14 Déc 2021 - 22:28

Janvier 2021

Je ricanais lorsque mon ami rétorqua à mes boutades. Qu’il se sente chaque fois privilégié lorsque nous étions ensemble, j’avais comme un doute, et je me doutais qu’il se moquait un peu de moi. Après tout, notre amitié était ainsi faite, faite de taquineries et de jeux. Ayant observé à l’époque que le jeune homme avait un certain répondant, j’avais tourné sa colère dans les taquineries, et ça avait marché. J’ignorais cependant si aujourd’hui il était capable de décrire ce qu’était de ressentir le bonheur, toutefois, en voyant comment il me regardait, me souriait et me répondait, j’avais la naïveté de croire que maintenant, il touchait le bonheur du bout des doigts au moins.
Chien de garde, j’avais été la gardienne de sa lumière afin de lui éviter de sombrer.
Avec un haussement de sourcils significatif et en remuant légèrement les épaules, je répondais de manière rhétorique.

- Tu marques un point… et quels animaux…

La nature humaine… nous en avions déjà longuement parlé lui et moi, et notre nature animagus respective n’était pas totalement due au hasard. Nous étions, à nos mesures respectives, tous les deux dégoûtés par le genre humain, et les échappées animales étaient une manière pour nous de nous rallier à la terre, de renier notre nature humaine et de nous détendre de toutes ces sollicitations trop complètes et complexes.
Néanmoins, nos aspects canins n’étaient pas non plus un hasard. Nous étions des joueurs tous les deux, et nous adorions jouer l’un avec l’autre. Le renard et le chien, Rox et Roucky. Je savais que Rory n’allait pas lâcher l’affaire comme ça, il avait bien remarqué que j’avais un quelque chose de changé, et je savais qu’il allait se faire la mission de trouver ce que c’était. Bien que ma présence ici était principalement pour ce sujet, pour ce que je lui cachais encore, j’en venais à me dire que le laisser deviner pouvait être amusant… cela dit, Luca n’avait pas trouvé ça amusant du tout de l’apprendre par hasard.
J’étais partagée. Je ne savais plus quoi faire, moi qui étais si maladroite socialement, j’ignorais quel était le meilleur comportement à adopter.

- Nianiania

Me contentais-je de lui dire avant de ricaner tout en m’approchant du comptoir où je plaçais mon sac. Sans trop les relever, mes yeux se posèrent sur les cicatrices le long des bras du sorcier. J’étais habituée à les voir, pourtant, à chaque fois j’étais choquée par la violence qu’elles évoquaient. Mon ami ne méritait pas ça, et j’aurais presque aimé être une médicomage pour pouvoir le soigner comme il aurait dû être soigné à l’époque. Hélas, je ne savais guérir que mes créatures magiques, et c’était peut-être déjà bien.
Cela n’entacha pourtant pas notre bonne humeur, joyeux ping-pong d’étincelles reluisantes de joie, j’éclatais de rire à son exclamation en découvrant mon petit cadeau. Ce fut avec un sérieux très théâtral que je lui répondais sans parvenir à me défaire de mon sourire amusé.

- Tu n’imagines même pas ! La manutention, la gestion de mon propre stock parce que ça prenait toute la place, je devais trouver des excuses à mes clients, je devais demander à mes fournisseurs de se calmer, j’ai dû agrandir mon annexe… ahlala.

Évidemment, je me moquais ouvertement, et avec cette candeur qui me caractérisait tant, du travail de Rory. Je savais toutefois que c’était un travail que je ne pourrais jamais aussi bien effectuer que lui, j’avais fait là un simple clin d’œil à ses propres occupations professionnelles afin de soulever l’absurde de la situation. En réalité, ce qui se trouvait dans le paquet allait véritablement lui demander une certaine organisation après quelque temps, si tout allait bien. Mais pour ça, je le laissais avant tout ouvrir tranquillement son cadeau qui pour le moment, était posé sur le comptoir.
Regardant le jeune homme me sortir une bière, le tout accompagné de petits fours, je ne me fis pas prier pour attraper la bouteille et le remercier tandis que je le lorgnais du coin de l’œil, amusée par son impatience.

- Vas-y ouvre le.

Fière d’avoir pu éveiller sa curiosité, je le rejoignais à côté du bar, et, le laissant déballer le papier, je pris le temps de retirer mon épais pull rouge. Ce dernier emportant le bas du T-shirt blanc que je portais dessous, il dénuda mes hanches pour laisser visible une profonde cicatrice qui liait mon ventre à mon dos du côté droit. Une vilaine griffure témoignant de mes jeunes années en magizoologiste, lorsque j’étais inexpérimentée et trop imprudente.
Secouant ma chevelure blonde une fois ma tête libérée, réajustant mon T-shirt blanc, je posais mon pull à côté de ma veste avant de revenir vers Rory et de m’appuyer dans son dos en me laissant exagérément aller pour peser de tout mon petit poids sur lui pour me faire louuuuuurde. Ricanant à ses oreilles, mes mains sur ses épaules, je le regardais ouvrir son cadeau.

- Ooooh tu as un cadeau pour moi ?! C’est quoi c’est quoi c'est quoi ??

Je sautillais sur place, secouant le jeune homme au passage, éludant encore une fois avec brio la véritable raison de ma venue.
Dans la petite boite se trouvait une plante miniaturisée. Les branches étaient longues et fines, et aux extrémités de chacune d’elles se trouvaient de petits bourgeons. La voix chantante, cessant d’appuyer sur le dos du sorcier, j’entamais mes explications.

- C’est une des jeunes pousses de mon figuier de barbarie. Harper n’aime pas cette plante, elle n’arrête pas de se faire capturer et de subir les baisers des bouches… du coup, je lui épargne une nouvelle plantation. Tu t’en doutes, je l’ai rapetissé pour le transport, et si tu ne le tailles pas convenablement il va t’envahir tout un mur. Cela dit… Je passais ma main droite ornée de ses deux bagues (celle en argent simple et celle en or rouge) par-dessus l’épaule du jeune homme pour pointer de l’index les petits bourgeons, ceux juste à côté des bouches qui se dirigèrent directement vers mon index, toutes dents dehors comme pour embrasser (ou morde). C’est une plante qui a des propriétés magiques intéressantes, alors… je me suis dit que ça pouvait être quelque chose qui te plairait à avoir sous la main pour tes diverses recherches ou potions ou j’en sais rien quoi… étrangetés ?

Écartant mon visage du sien, je le regardais, mon sourire fendant mon visage de part et d’autre.

- Ça te plait ?

Regard pétillant, je m’écartais enfin de son dos pour prendre place sur la seconde chaise haute, attraper un petit four et commencer à le grignoter sans gêne tout en dégustant ma bière. Enfonçant mon visage dans ma main gauche, le coude appuyé sur le comptoir, je regardais le Barjow d'un air pensif. J’hésitais. J’allais lui dire ou non ? Aller, courage ! Je peux le faire ! Il va bien le prendre de toute façon. Mais oui. C’est Rory après tout, c’est pas Luca. Tout ira bien. Aller go, je me lance.

- Et sinon, quoi de neuf depuis le temps ?

Ah ben oui bravo… échec cuisant.


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Sam 18 Déc 2021 - 9:37
I love you like a love songPasser du temps avec Abi était toujours synonyme de libération pour Rory. Si les débuts de leur amitié avaient été parfois marqués par de la défiance et des propos acerbes, provenant tous du jeune héritier, la petit Poufsouffle avait su adoucir son tempérament de feu pour progressivement gagner sa confiance. Tel le renard qu’il était, il avait fallu temps, patience et détermination à Abi pour doucement gagner le coeur de l’ancien Serpentard. Elle avait réussi là où beaucoup avaient jeté l’éponge dès la première pique acerbe, écoeurés par l’agressivité explosive du garçon. S’il ne l’avait jamais vraiment verbalisé, Rory était reconnaissant envers son amie. Leur relation était une véritable bouffée d’air frais, une bulle de douceur férocement protégée et un refuge dans son quotidien qui n’avait rien de reposant. Elle était l’une des rares, avec Leah, à qui il pouvait se confier et oser cracher le morceau quand quelque chose n’allait pas ou le tracassait. Elles savaient comment s’y prendre, comment le brosser dans le sens du poil pour l’emmener là où elles voulaient et qu’il s’exprime. Deux fucking génies ouai ! Ainsi, qu’Abi débarque aujourd’hui avait quelque chose de salvateur. Outre sa journée éreintante, bien qu’écourtée pour être avec elle, tant de choses s’étaient enchaînées ces derniers temps qu’il avait l’impression de ne souffler que maintenant, en sa compagnie.

Installés dans sa cuisine, Rory l’écoutait exagérer à quel point son cadeau de Noël pouvait prendre une place incommensurable et nécessiter toute une logistique, se moquant au passage de ce qu’il vivait au quotidien avec la boutique. Un sourire au coin des lèvres, il leva doucement les yeux au ciel avant de reprendre une gorgée de sa bière. Avec Abi il avait trouvé la partenaire idéale pour les joutes verbales dans lesquelles il aimait se lancer. Si bien souvent elles n’étaient rien de plus qu’un moyen de défense et d’attaque, en sa compagnie c’était plus un jeu qu’autre chose. Il n’avait rien à dissimuler, rien à protéger bec et ongles. « Ce que tu peux être dramatique ! » S’exclama-t-il alors en sortant une bière du frigo ainsi qu’un plateau de petits fours rescapés. Après avoir donné sa bouteille à Abi, il retourna près du bar pour s’y installer, prêt à déballer son cadeau. Ayant à peine attendu son invitation pour l’ouvrir, il défit le ruban et commença à s’attaquer au papier cadeau, ne jetant qu’un bref coup d’oeil à son amie qui se mettait en tee-shirt. Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir la petite boîte, le poids du corps d’Abi contre son dos le surpris, s’immobilisant un instant alors qu’un immense sourire naissait sur ses lèvres. Elle avait toujours le don de l’amuser, se mettant à présent à tortiller comme un ver contre lui. Une véritable enfant… « Si tu es sage et si ça me plait je te le donne ! Pas avant. » Dit-il d’un ton faussement strict, essayant tant bien que mal de contrôler ses gestes pour ouvrir la boîte alors qu’elle continuait de le secouer. Quand il en découvrit le contenu, heureusement, Abi se stoppa pour lui expliquer ce qu’il découvrait. Figuier de barbarie. Il suffit de ces simples mots pour accentuer son sourire. En bon passionné de botanique qu’il était, Abi avait tapé juste.
« De toute façon, la question est plutôt : quelle plante Harper aime ? » Demanda-t-il avec un ton moqueur, se souvenant de l’expérience légèrement désagréable que cette dernière avait eu avec son cactus de Damas en se rendant à la boutique. Il finit de l’écouter en observant les bouches tenter d’appliquer leurs baisers piquants sur l’index d’Abi, remarquant au passage la nouvelle bague qu’il ne lui connaissait pas. Une fois ses explications finie, Rory vint capter son regard en tournant la tête vers elle sans se départir de son large sourire. « C’est génial ! Merci beaucoup Abi. Je cherchais justement une plante à installer dans l’arrière cour de la boutique. Ça sera parfait et avec un peu de chance ça intriguera suffisamment mon père pour qu’il se fasse prendre quand elle aura grandi. »

Il se leva pour aller déposer la boîte contenant la plante miniaturisée sur l’une des étagères de son salon où la lumière était la plus propice en attendant de la mettre en sol. Au passage, Rory ouvrit un des tiroirs du meuble de rangement qui se trouvait sous son écran plat pour en tirer à son tour une petite boîte recouverte de velours couleur prune. Il était plutôt fier du cadeau qu’il avait réussi à confectionner pour Abi, cherchant toujours à lui offrir quelque chose de pratique qu’elle pourrait utiliser dans son quotidien. Il revint s’installer à ses côtés sur le bar et déposa la boîte devant elle. « Tiens, je pense que tu l’as bien mérité ! » Dit-il en lui accordant un large sourire complice avant de reprendre une gorgée de sa bière. S’il n’avait pas l’habitude d’offrir des cadeaux, ne sachant jamais vraiment ce qui pouvait faire plaisir ou intéresser, étrangement, Abi semblait l’inspirer. Sans plus d’explications il la laissa ouvrir la petit boîte qui contenait un fin bracelet composé de petites lamelles de cuir brun tressées, retenant des perles enchantées blanches laiteuses qui scintillaient sous l’effet du soleil. Il l’observa longuement sans rien dire, préférant la laisser deviner à quoi pouvait servir ce bracelet. Avec le temps, Abi devait bien se douter qu’il ne lui offrait pas simplement un bijou décoratif pour le plaisir, il y avait quelque chose de très spécial avec ce dernier. Plutôt fier de lui, Rory reprit la parole pour répondre à sa précédente question.
« Un peu la routine tu sais… Beaucoup beaucoup de boulot entre les fêtes de fin d’année et la mort de Potter ça a rendu un peu les gens fous. Cela dit je vais potentiellement décrocher un gros contrat avec le Ministère de la Magie. Je t’avoue que j’ai hâte de revoir mon contact car le projet est prometteur… » Il lui jeta un petit regard en coin, prenant une gorgée de sa bière avant d’ajouter. « Bien évidemment c’est secret défense hein ! » Un précision qui n’était pas nécessaire mais qu’il s’amusait à formuler juste pour taquiner la curiosité enfantine de son amie. « Sinon j’ai pu reprendre mes escapades en nature même si je suis un peu plus prudent après mon accident de Novembre. Ça m’a un peu calmé. » Avoua-t-il avec un bref rire mêlant embarras et auto-dérision. Plus que le calmer, il lui avait laissé un goût amer en bouche. Si Rory était connu pour son tempérament intrépide et clairement inconscient face au danger, l’accident de Novembre qui lui avait provoqué un arrêt cardiaque restait gravé dans sa mémoire. Outre le fait qu’il marquait un tournent dans sa relation avec Lexi, il l’avait surtout confronté à sa propre mortalité. Une évidence qui n’était qu’intellectuelle jusque là. A présent Rory réalisait que le moindre faux pas en mission pourrait lui coûter la vie… Sur cette pensée un peu inquiétante il finit sa bière et se tourna à nouveau vers elle, l’observant un peu amusé. « Et toi alors ? Qu’est-ce que tu as de nouveau à me raconter ? A part ne pas comprendre à quoi sert ton cadeau ? » La taquina-t-il avec un petit coup de coude avant de prendre un petit four du plateau. Il préférait garder pour lui le fait qu'Harper était venue lui rendre visite à la boutique pour  « l'aider à rendre service à une amie » comme elle disait. Si comme elle l'avait prétendu, Abi devait être au courant puisque c'était même elle qui lui aurait conseillé de venir le voir pour régler le problème d'Arondie.
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Dim 19 Déc 2021 - 22:41

Janvier 2021

Je me laissais aller à un rire franc et sincère alors que mon ami prétendait que j’étais quelqu’un de dramatique. C’était mal prétendre ça, et je savais que Rory ne le pensait pas. Néanmoins, l’idée que je puisse l’être m’amusait quelque peu, d’autant plus que pour cette fois-ci, la remarque était tout à fait justifiée puisque j’avais tout exagéré, juste dans le but de le taquiner. C’était totalement gratuit, et c’était ça qui était merveilleux.
Rejoignant mon ami tandis qu’il ouvrait son cadeau, je me réjouissais qu’il le découvre, car j’étais certaine que ça allait lui plaire.
Rory et moi avions toujours eu des atomes crochus, quand bien même nous refusions de le voir quand nous étions jeunes tant nous étions drastiquement différents. Il n’empêche qu’avec le temps, et avec mon attitude butée, nous avions réussi à surmonter nos colères et nos craintes respectives pour nous adopter, comme les deux animaux sauvages que nous sommes l’un et l’autre.
Appuyée contre le dos du sorcier, je m’amusais à le taquiner, révélant ma véritable et profonde personnalité que peu pouvaient se targuer d’avoir vue une fois. Harper était aux premières loges évidemment, Kyle l’avait su, forcément. Aujourd’hui, la perspective de mon avenir radieux me faisait me sentir particulièrement enjouée en présence de Rory, cet homme que je considérais presque comme un frère. Presque. Parce que je n’arrivais pas à faire mon deuil et que je ne voulais pas remplacer celui qui m’avait accompagné depuis ma naissance, celui qui m’avait toujours comprise malgré mes silences. Inspirant tranquillement contre la nuque du Barjow, je le laissais découvrir son cadeau, et le sourire qu’il affichait me confirmait (bien que je n’eus aucun doute) que c’était exactement ce qu’il appréciait. Sa répartie concernant ma fiancée m’arracha un nouveau petit rire.

- T’as pas tort, Harper n’a jamais eu la main verte. Je battais des cils frénétiquement en ajoutant d’une voix pensive. Mais elle est douée de ses mains pour plein d’autres choses.

Je ne développais pas davantage tandis que je m’asseyais au bar, mes joues légèrement rosies trahissant le fond de mes pensées. Vite, changer d’idées. Me refroidir les idées, sinon je vais quitter Rory plus tôt que prévu pour aller assouvir une pulsion. Noyant cette dernière dans ma bière, j’avalais de grandes gorgées tout en suivant du regard mon ami qui se dirigeait vers une étagère pour poser le Figuier de Barbarie. Manquant de m’étouffer à cause de la manière dont je buvais, je me mis à tousser alors que mon hôte vint à nommer son père. Glissant une main sur ma gorge, plissant des yeux, je répondais.

- Tu sais que le meilleur remède contre les boutons c’est la salive non ? Ce serait étrange de badigeonner ton paternel comme ça… quoique t’es peut-être pas forcé de le soigner, remarque… ?

J’étais une personne pleine de gentillesse et de compassion, je ne souhaitais de mal à personne en règle générale. Il y avait toutefois quelques rares exceptions, et le père de Rory en faisait partie. Je savais ce qu’il avait fait subir au garçon que j’avais connu, et je me doutais que ses sévices ne s’étaient pas arrêtés maintenant que Rory était un homme, bien au contraire. Je n’avais pas tous les détails (et heureusement, je pense), mais je savais que sa main mise sur Rory était puissante. Je ne supportais pas cette situation, je ne l’avais jamais supportée, et je ne souhaitais qu’une chose : que cet homme disparaisse pour enfin laisser Rory vivre comme il l’entendait. Chose plus facile à dire qu’à faire.
Ce fut lorsqu’il me mit le cadeau sous mes yeux que mes pensées à propos de son père s’envolèrent sans mal, et curieuse, je découvrais la petite boite en la prenant entre mes doigts avant de répondre de manière faussement sarcastique.

- Ksss genre tu doutais véritablement que je le mérite ? Moi qui suis un ange de bonté et de tendresse pour toi. Rien que ça, ça vaut tout les cadeaux.

Enfournant mon petit four d’une traite dans la bouche, je le mâchais tant bien que mal tandis que je m’attelais à ouvrir le petit emballage bien plus raffiné que le mien. Sensible, j’appréciais le touché du velours avant d’ouvrir le paquet et de découvrir un bracelet. Si avant tout je fus interdite sur sa beauté, appréciant particulièrement les perles laiteuses, je fus intriguée dans un second temps par son utilité. En effet, je connaissais Rory, et c’était en cela qu’il se rapprochait d’Harper, car ils appréciaient tous les deux enchanter des objets de manière diverse et variée. Ainsi, ce que je tenais dans la main était presque obligatoirement un objet magique, mais deviner de quoi il en découlait relèverait du miracle tant je savais Rory inventif. Je me souvenais, à l’époque, lorsque nous trainions les trois, les voir ensemble, avec Harper, inventer des sortilèges farfelus. Quel dommage que le jeune homme tienne à ce point rancune à ma fiancée pour ce qu’elle avait fait… et si seulement il acceptait d’écouter ses explications.
Un jour peut-être cela se fera-t-il, tout le moins, je l’espérais de tout mon cœur. Ou alors était-ce déjà ce qui était arrivé lorsque la directrice des Gryffondor c’était rendue dans la boutique de Rory sous mes conseils ? Après tout, je n’avais pas tous les détails de cette entrevue… et sans doute y reviendrais-je après lui avoir dit la véritable raison de ma présence chez lui aujourd’hui.
Faisant tournoyer l’objet entre mes mains, le regard rivé dessus, je souriais, visiblement touchée par le présent.

- Oh, Rory, il est superbe… ! Merci beaucoup. Je lui jetais un coup d’œil entendu. Et utile, j’imagine ?

Mais quelle utilité ? Je laissais mon imagination fertile essayer de deviner quel sortilège possédait ce bracelet tandis que le jeune homme me résuma ses dernières semaines où nous avions été inhabituellement séparés.
Le fait qu’il évoqua la mort de Potter me ramena à ce funeste jour, cette menace de l’homme du Blood Circle, et cette balle tirée en pleine tête, juste là, sous mes yeux. Troublée, car j’étais toujours choquée par cet événement, j’entendais à peine ce futur projet qu’il avait au Ministère, et lorsqu’il évoqua avoir eu un accident en novembre, cette fois-ci mon cœur cessa de battre une seconde. À nouveau projeté en arrière, je vis l’accident de mon frère, mourir sous les coups d’une femelle Vert Gallois si blessée qu’elle en était inhabituellement dangereuse. J’avais perdu un frère ce jour-là et je n’en étais toujours pas remise… et voilà que mon plus grand ami avait eu un accident également, et pire, je l’ignorais ? Lui qui avait été un véritable détective pour me retrouver tandis que je ne donnais plus de nouvelles en période estivale, car j’étais en plein deuil, lui il me cachait un accident ?
À moins que je n’étais en train de dramatiser ? Un accident pouvait ne pas être grave n’est-ce pas ? Pour masquer au mieux les tremblements qui étaient en train de m’envahir, je reposais le bracelet sur son paquet avant de passer nerveusement mes doigts dans ma chevelure décolorée. Éludant ses derniers questionnements, car ils me semblaient tout à fait futiles présentement, je fronçais légèrement des sourcils en le regardant sans parvenir à masquer mon inquiétude.

- Accident ? Quel accident ? Tu m’as rien dit… rien de grave ?

Pour que ça l'empêche de sortir en pleine nature et qu'il en vienne à prétendre que "ça le calme" sans doute était-ce grave, j'essayais juste de me rassurer, en vain. Toute la bonne humeur et la joie qui me faisait rayonner jusque-là disparurent en un battement de paupière, mués par l’appréhension que je ressentais et que j’essayais tant bien que mal de réfréner. Le regard soudainement fuyant, je me recroquevillais sur moi-même, enfonçait légèrement ma tête dans mes épaules.
J’étais redevenue la Abigail dont Rory avait tant l’habitude, l’effacée, la discrète, l’ombre qu’on oublie. Le cafard qui n’a aucune importance aux yeux des autres au point qu’on oublie de l’informer d’un fait apparemment important.



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Dim 26 Déc 2021 - 13:09
I love you like a love songLes moments d’allégresse avaient toujours été une denrée rare dans l’existence de Rory Barjow. Après tout, quand on naît et évolue dans une famille aussi dysfonctionnelle que la sienne, pas étonnant d’être incapable de donner une définition du bonheur et douter du fait d’avoir jamais été heureux. Si la situation s’était améliorée pour le jeune héritier cela n’avait rien à voir avec sa famille, bien au contraire même. Avec le temps, ses rapports avec son paternel s’étaient dégradés, il avait beau protéger sa jeune soeur de ce dernier, leur relation n’était plus la même depuis la mort de Caïn et plus tard de leur mère. Quelque chose s’était brisé. Lilibeth semblait atteinte du syndrome de Stockholm, se détournant de plus en plus de ses conseils, acceptant sans broncher la violence verbale et physique de leur géniteur. Rory était donc allé chercher ailleurs son bonheur. Une tâche longue et fastidieuse qui commençait à peine à payer. S’il ne pouvait se prononcer réellement sur la nature de certaines de ses relations, celle qu’il entretenait avec Abigail était clairement source de bonheur. La jeune femme était une des très rares à avoir su apprivoiser le renard sauvage et craintif qu’il était. Sa patience et persévérance avaient été récompensées par la fidélité et l’affection aveugle qu’il lui portait à présent. Rory était littéralement prêt à tout pour Abi.

Abi était donc bien une des très très rares personnes à qui il prenait simplement la peine d’offrir un cadeau. Curieux de découvrir ce qu’elle lui réservait cette année, un large sourire étira ses lèvres en découvrant les branches de la plante miniaturisée. A la fois fan de botanique et potionniste de profession, son amie avait su toucher dans le mille. Tout en évoquant le désamour d’Harper pour tout ce qui est végétal, la réponse d’Abi à sa pique lui fit froncer les sourcils et une moue faussement choquée vint se plaquer sur son visage. Dans leur dynamique c’était lui le pervers aux nombreuses allusions sexuelles crues et complètement déplacées. Qu’elle endosse ce rôle ne serait-ce que pour quelques instants était surprenant. « Abi bon sang ! J’ai pas besoin de savoir ce genre de choses… C’est la première chose que je vais avoir en tête la prochaine fois que je verrais Harper. T’abuses. » Grommela-t-il en réfrénant un sourire amusé. D’ordinaire c’était lui qui se permettait ces petites remarques. Afin d’un peu mieux équilibrer la balance, il ne put s’empêcher d’ajouter. « Je te demande pas de quelle façon toi tu es douée… J’ai peur de la réponse et des images atroces que ça va imprimer dans mon cerveau si pur. » LOL !

Après avoir évoqué où il allait pouvoir placer l’arbuste et le rôle que ce dernier pourrait jouer dans l’arrière cour de la boutique notamment auprès de son père, il ne put retenir un léger rictus amusé à la remarque d’Abigail. Elle est beaucoup trop gentille… Imaginer qu’il pourrait vouloir apaiser la douleur des « baisers » du figuier de barbarie chez son père était bien le signe que son amie avait le coeur sur la main quand lui n’espérait qu’une seule chose : que son géniteur se fasse avoir. « Je compte bien qu’il se fasse prendre au piège et le laisser se démerder ! Hors de question que je lui donne la solution. Il est tellement nul en botanique que ça va être jouissif à observer. » Lâcha-t-il en se saisissant du petit écrin contenant le cadeau qu’il avait confectionné à Abigail. Tout en revenant vers elle, il ajouta avec un léger rire cruel. « De toute façon vu comment je l’ai reçu la dernière fois qu’il est venu à la boutique, il va pas se pointer de si tôt c’est moi qui te le dis ! » Lexi avait malencontreusement assisté à l’altercation entre Barjow père et fils et était bien une des rares à pouvoir témoigner de la violence de leurs rapports. Il n’y avait aucune once d’amour entre les deux hommes qui partageaient pourtant le même sang. Pas étonnant que Rory souhaite uniquement lui nuire de toutes les façons possibles et imaginables. Il vint finalement s’installer à ses côtés et déposa le petit paquet face à elle en la taquinant pour subtilement changer de sujet. Une technique qui sembla marcher vu la remarque instantanée d’Abi, visiblement déjà très intéressée par le petit paquet. Un petit rire amusé lui échappa, la laissant commencer à ouvrir le paquet. « C’est sûr que comparé à moi beaucoup de monde peut passer pour un ange de bonté et de tendresse ! »

Tout en laissant Abigail ouvrir son cadeau, un sourire naquit progressivement sur son visage, légèrement anxieux de sa réaction quand elle découvrirait le bracelet. Impossible pour elle de tout de suite deviner l’utilité de ce dernier en revanche. Comme bien souvent, Rory s’amusait à fabriquer lui-même ses cadeaux. Une façon comme une autre d’expérimenter et repousser toujours un peu plus ses compétences en matière d’enchantements. Ainsi, une fois de plus il avait innové, inventant un tout nouveau dispositif spécialement pour son amie. Bien évidemment testé et approuvé, il ne restait plus qu’à espérer que ce dernier lui plaise mais surtout qu’elle comprenne son utilité. Un certain soulagement l’envahit donc quand il constata son sourire accompagné de ses remerciements. Rory se permit un léger soupir de soulagement avant de lâcher, une étincelle de malice dans le regard. « Tu me connais. Je ne t’offrirais jamais quelque chose qui n’est pas utile d’une façon ou d’une autre. » C’est en la laissant un peu réfléchir qu’il jugea bon d’évoquer avec elle les récents événements dont il n’avait pas vraiment pu lui parler dernièrement avec leurs occupations respectives. Il évoqua donc de façon assez succincte le travail ainsi que ce petit « accident » qu’il avait eu. Un terme qui provoqua immédiatement une réaction chez Abi. Pourquoi donc s’inquiéter pour si peu ?! Le changement d’attitude notable et presque instantané chez son amie lui fit un choc. Ce simple petit mot la mettait dans tous ses états. Comment allait-elle réagir en apprenant qu’il avait fait un arrêt cardiaque ?! Devait-il lui mentir pour son bien ? Avouer à demi-mots ce qu’il s’était passé pour la préserver de la vérité et d’une inquiétude qui n’avait plus aucune raison d’être ?! Pris dans un dilemme inédit, Rory vint automatiquement placer sa main dans le dos d’Abi en le frottant doucement pour tenter de la rassurer. « Hey… » Souffla-t-il à peine en essayant de capter son regard comme il put. Il retrouvait là la petite Abi du début de leur amitié. Cette jeune fille si effacée, l’ombre d’elle-même. Ses sourcils se froncèrent sous la préoccupation et il se leva du tabouret, attrapant les mains d’Abi dans les siennes pour qu’elle se lève à son tour avant de l’attirer contre son torse. Encerclant son amie de ses bras, il vint doucement appuyer sa tête contre la sienne avant de murmurer. « Je ne voulais pas t’inquiéter Abi… Je suis toujours là et je vais bien. C’est l’essentiel, non ? » Demanda-t-il en relâchant son étreinte pour essayer de capter son regard, un petit sourire aux lèvres qui se voulait rassurant. Sachant qu’il allait tout de même devoir tout lui expliquer, Rory poussa un profond soupir en l’entraînant avec lui par la main vers le canapé pour être plus à l’aise. Il s’installa sur l’une des places et invita Abi à en faire de même. « J’étais en mission pour récupérer un échantillon de racine pour mes potions et disons que ça a mal tourné… J’étais sous ma forme renard quand cet énorme molosse est sorti de nul part et m’a attaqué. Il m’a chopé à la cuisse. » Dit-il en posant sa main sur son pantalon à l’endroit de la large cicatrice qu’il avait hérité de cette nuit là. « J’ai quand même réussi à m’enfuir sous le grillage mais j’étais quand même pas mal amoché. Dans le feu de l’action j’ai croqué dans la racine… Ça plus le sang que je perdais à la cuisse et au flanc ça m’a pas trop aidé. » Rory détourna le regard l’espace d’un instant, se rendant bien compte que toute cette histoire le faisait passer pour un incapable prenant des risques inconsidérés. « J’avais tout prévu sauf ce foutu chien qui n’était pas là lors de mes précédents repérages ! Il m’a vraiment pris en traitre. Enfin… Pour tenir le coup j’ai pris un peu de ma poudre magique et je suis allé voir une amie médicomage pour qu’elle me rafistole. Les propriétés hallucinogènes de la racine, mes blessures et l’adrénaline de la poudre, j’ai perdu connaissance. J'imagine que mon coeur a pas supporté le mélange de tout. Lexi a réussi à me ramener, elle m’a soigné et maintenant tout va bien. » La rassura-t-il en prenant sa main dans la sienne, cherchant toujours de capter ses prunelles pour s’assurer qu’elle n’était pas trop inquiète. « Ma cuisse a juste mis un peu de temps à s’en remettre mais pour le reste ça va. J’avais que quelques égratignures au niveau du flanc et mon coeur va très bien. C’était juste une accumulation de pleins de choses. Rien de grave. Tu n’as pas matière à t’inquiéter plus que ça, ok ? » Finit-il par conclure avec un maigre sourire embêté. Déjà qu’il détestait parler de lui, savoir qu’on pouvait se préoccuper de son sort ne le mettait clairement pas à l’aise. Lexi à l’époque et maintenant Abi. Ça en faisait deux de trop.
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Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mer 29 Déc 2021 - 16:44

Janvier 2021

J’éclatais de rire en entendant Rory outré de connaître ce que je pensais du doigté de Harper, et davantage alors qu’il me demandait d’épargner les détails concernant ma propre dextérité. Que pensait-il ? Parce que j’étais plus jeune que lui et a l’air plus frêle je restais forcément chaste et pure ? Alors, certes, je n’avais sûrement pas autant de conquêtes que lui si on devait comparer nos tableaux de chasse, cela dit, j’avais tout de même eux des aventures depuis ma première fois avec Harper. De plus, ma très grande sensibilité et ma profonde empathie me permettaient de comprendre assez vite mes partenaires. Néanmoins, la seule personne qui avait su me transcender et qui avait marqué profondément mon cœur et mon corps, c’était Harper.
Amusée de voir Rory faire un peu la sainte nitouche, je me trouvais alors un malin plaisir d’en rajouter une couche, comme je l’avais toujours fait lors de nos taquineries communes.

- Roh aller ! Tu ne vas pas me dire que t’imaginer me voir heureuse dans les bras de quelqu’un te met mal à l’aise non ? Je lui lançais un regard amusé avant de continuer. En plus, je crois savoir que les mecs aiment bien imaginer deux femmes ensemble.

À parler de chose tendre, la conversation dérive naturellement sur le baiser du figuier de barbarie que je venais de lui offrir, ainsi que de la potentielle possibilité que son père se fasse attraper par ladite végétation. Bien que je me doutais que Rory avait toutes les clés en main pour soigner quelqu’un qui avait été alpagué par les lianes, je me permettais de le lui préciser, quand bien même il s’agissait là d’un homme tout à fait exécrable. Mais voilà… qu’il le soit excusait-il le simple fait qu’on le devienne également ? À mes yeux, non, et cela n’avait rien à voir avec de la naïveté.  Je n’avais juste pas envie de m’abaisser au niveau, que je jugeais idiot, des autres.
Je me contentais donc d’observer mon ami avec un simple sourire neutre, avant qu’il ne rajoute un élément qui m’intriguait.

- Ah bon ? Que s’est-il passé dans la boutique ? Enfin… si ce n’est pas indiscret bien sûr.

Depuis le temps que je connaissais Rory, j’avais bien saisi sa relation avec son père, et j’étais aux faits de quelques éléments qu’il y avait eu entre eux. Cela dit, je ne me faisais pas d’illusions, je ne connaissais pas tout, nous avions tous les deux nos secrets, et c’était tout à fait normal. Cela ne m’empêchait pas pour autant d’être toujours très inquiète pour lui, même si le sentiment s’était atténué avec le temps, parce que Rory avait grandi tout simplement, je le savais encore sous le joug de son père, et ce, jusqu’à la mort de ce dernier. J’étais toujours préoccupée qu’il fasse quelque chose à mon ami, même si aujourd’hui il savait se défendre, il y avait des choses pour lesquelles on ne pouvait rien.
En poussant un petit soupir amusé, je lui répondais de manière rhétorique alors que j’ouvrais ce cadeau que j’avais soi-disant mérité pour ma bonne conduite, ayant à cœur de ne pas m’arrêter sur un sujet aussi délicat que celui du patriarche Barjow.

- C’est vrai, mais c’est la vérité aussi pour moi… Je ne suis pas un ange de bonté comparé à d’autres. L’inverse est aussi vrai. Tu es un ange par rapport à d’autres, et ça, tu ne me l’ôteras jamais de la bouche, tu sais ça ?

Je lui souriais avec un air goguenard. Depuis le premier jour, je lui disais que je croyais en lui et que je voyais le bien en lui. Des années après, c’était toujours aussi vrai, je voyais toujours le bon en lui, cette lumière que j’avais eu à cœur de préserver pour lui, pour ne pas qu’il sombre, et pour qu’il devienne, entre autres, l’homme qu’il était aujourd’hui.
Tournant le bracelet entre mes doigts pour l’admirer, je réfléchissais à son utilité, étirant la commissure droite de mes lèvres tandis que mon ami me confirmait que l’objet était ensorcelé. Me questionnant sur le sortilège en question, je perdis soudainement mon entrain tandis qu’il laissait échapper qu’il avait subi un accident.
Soudainement, la peur prit le dessus sur mon bonheur. J’avais perdu un frère deux ans auparavant, m’imaginer perdre Rory, ce qui ne m’avait jamais effleuré l’esprit malgré les sévices subis, m’explosa au visage. Une petite crise de panique m’enserra les tripes, moi qui n’étais pas remise de l’accident que j’avais vécu. Un peu prostrée alors qu’il me frottait le dos, j’avais du mal à parvenir à tourner la tête pour le regarder. Docile, car j’essayais de calmer la panique qui me prenait, je me levais de mon tabouret et me laissait enlacer, passant mes mains autour des hanches de l’homme pour les poser dans son dos. Fermant les yeux pour recentrer mes idées et essayer de me calmer, j’écoutais les paroles de Rory en me concentrant sur ma respiration tant bien que mal. Alors qu’il essayait de capter mon regard, je le fuyais tant bien que mal, me contenter de l’observer seulement furtivement en hochant la tête en signe d’approbation. Oui, c’était l’essentiel, il était là, bien vivant, et dans le fond, c’était tout ce qui comptait.
Hélas, j’étais aussi mortifiée par le simple fait qu’il puisse me cacher un événement aussi grave. J’avais eu la naïveté de croire que j’étais devenue importante pour lui, que j’avais passé le stade de simple connaissance, de simples échanges concernant l’animagie. Fort était de constater que non, je restais éternellement inintéressante aux yeux du monde, et quand bien même je m’en contentais la plupart du temps, il y avait quelques situations qui, il fallait l’admettre, faisaient très mal.
Dans le fond, devais-je lui en vouloir de m’avoir caché sous prétexte qu’il ne voulait pas m’inquiéter, sachant que moi-même je lui cachais ma maladie depuis le début ? Et ce, également dans le but de ne pas l’inquiéter, entre autres ? La raison me soufflait que non, je n’avais pas mon mot à dire, d’autant plus que, pour Rory, je n’étais sans doute pas si importante que ça.
Encore une fois, je me laissais entraîner mollement jusqu’au canapé, les yeux fuyants, tout en écoutant son récit. Je m’imaginais sans le moindre mal les détails, ce petit renard qui se faisait attaquer par ce grand chien, la difficulté de se déplacer jusqu’à un lieu sûr, et être sauvé in extrémis par quelqu’un de compétent. Baissant le regard sur sa main posée sur la mienne, je ne relevais les yeux que quand il arriva à sa conclusion. Je fronçais les sourcils et le regardais avec franchise.

- Rien de grave ? … Me libérant de son emprise, je me relevais devant lui pour me pincer l’arrête du nez avant de reprendre, paupières closes. Rien de grave ? Putain Rory tu… t’as failli mourir… Rory, C’EST grave ! J’ai déjà perdu un frère, tu crois vraiment que ma réaction, si je te perds toi sera « oh c’est pas grave » ? Comment tu peux penser ça de toi ? Tu n’as jamais été personne, Rory, tu as toujours compté pour au moins une personne… au moins pour moi… Je croisais les bras, un peu vexée. Avec ma grande tranquillité, je parlais avec simplicité, sans la moindre animosité, mais une profonde anxiété. Les larmes naissantes dans mes yeux, j’inspirais profondément pour me contenir, déglutissant nerveusement. Que tu me caches des trucs, je peux encore le comprendre… mais que tu dises qu’un accident presque mortel n’est pas grave, ça non, je suis désolée, Rory, tu ne peux pas te dénigrer comme ça.

C’était un peu l’hôpital qui se foutait de la charité, et j’en avais conscience, puisque j’étais la première à me flageller pour mes erreurs, mais avec ironie, je ne supportais pas voir ce trait de caractère chez les autres, car ça me fendait le cœur en deux.
Venant me masser les tempes, je soupirais une nouvelle fois avant de le regarder.

- Je suis contente que tout aille bien pour toi… et que tu aies trouvé une personne pour te venir en aide à ce moment précis. Tu ne m’as jamais parlé d’elle. Je souriais tranquillement. Tu m’en dis plus ?

Inutile de s’arrêter sur ce sujet, il avait eu un accident, c’était passé, il allait bien, et voilà tout ce qui comptait. Frottant nerveusement mes doigts entre eux, entrechoquant mes diverses bagues, je pris une profonde inspiration.

- Je suis venue te voir aussi pour t’annoncer un truc… Je levais les yeux au plafond pour me donner du courage avant de planter mes prunelles dans celles de mon interlocuteur. Harper et moi on va se marier.

Aller hop, quitte à lancer les bombes, autant le faire bien. Tous aux abris. Explosion.


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Mar 4 Jan 2022 - 18:44
I love you like a love songBien connaître Rory Barjow c’était comprendre que derrière ses multiples conquêtes et son assurance face à la gente féminine se cachait en réalité autre chose. Bien connaître l’héritier c’était également aller au-delà que ce qu’il voulait bien donner, creuser encore et toujours plus en faisant fi de remarques acerbes et d’une attitude agressive. Oui, quand on connaissait bien Rory Barjow on pouvait comprendre que ses nombreuses conquêtes n’étaient rien de plus qu’une recherche désespérée d’affection, de chaleur humaine. Une quête vouée à l’échec dès ses prémices quand on voyait comment le jeune homme s’y prenait. Pas étonnant qu’il ne trouve pas chaussure à son pied et la rare fois où il avait pu effleurer une relation saine du bout des doigts, la perspective de cet avenir l’avait fait fuir. Naya en avait fait les frais. Ainsi, Abigail ne le connaissait qu’en Dom Juan multipliant les conquêtes, éconduisant ses fiancées et ayant toujours plus ou moins dissimulé les sentiments qu’il avait commencé à éprouver pour la troisième avant de mettre un terme brutalement à leur relation. Maintenant que son amie inversait les rôles, évoquant ses propres plaisirs sexuels, une certaine gêne l’envahissait, s’amusant à jouer les vierges effarouchées. « Te savoir heureuse ne me mets pas mal à l’aise ! Bien au contraire, Abi. Je suis ravi pour toi. En revanche t’imaginer avec Harper en plein acte sexuel… » Un petit frisson de malaise le parcouru avant qu’il ne reprenne. « Nah ! Je te considère comme ma petite soeur… C’est trop bizarre pour moi là. Mais bon, tant mieux si Harper a un bon doigté écoute. » Finit-il par conclure avec un léger sourire.

Heureusement pour lui, la discussion dérive sur le baiser mordant du figuier de barbarie que vient de lui offrir Abi. Il imagine déjà son père aux prises des lianes magiques se faire attraper par la plante pour une étreinte piquante. Une autre raison de plus pour que le vieux Barjow montre de moins en moins sa gueule antipathique à la boutique. Ça et les rencontres sportives entre père et fils. Si la remarque de son amie l’amuse, témoignant bien de sa bonté de coeur, Rory n’a aucun problème avec l’idée de s’abaisser au niveau de son paternel en le voyant « souffrir » sans apporter de solutions à son problème. Légèrement amusé par la question d’Abi, il lâcha alors avec un sourire en coin. « Parce qu’il y a encore des indiscrétions entre nous ? » Oh bien sûr il y avait des choses qu’ils se cachaient mutuellement, Rory souhaitant principalement lui épargner certains détails de sa vie. « Disons qu’il m’a ouvertement provoqué en m’appelant par mon autre prénom « Calixte » ce qui a le don de m’énerver au plus au point. Le ton est monté, je l’ai menacé physiquement, il m’a menacé verbalement. Je lui ai cassé quelques côtes et il m’a fendu la lèvre pour se dégager de l’emprise que j’avais sur lui avant de transplaner. Rien de bien extraordinaire. Enfin, comparé à d’habitude. » Rationalisa-t-il, bien conscient que pour Abi c’était déjà énorme. Elle qui avait tendance à s’inquiéter pour un rien, du moins en ce qui le concernait. Il est vrai que Rory lui avait partagé certains des sévices que son père lui avait fait subir, elle était donc au fait de leur histoire, de toute la haine qui régnait entre les deux hommes. Savoir qu’ils se confrontaient encore, même périodiquement, n’était pas une bonne nouvelle. Raison pour laquelle il se permit d’évoquer son absence de bonté, remarque à laquelle Abi ne tarda pas de répondre, reprenant son si légendaire discours remontant à leur adolescence. Pour seule réponse, Rory se contenta alors de hocher longuement de la tête, préférant ne pas repartir là dessus.

Si à l’origine, lui offrir son cadeau de Noël devait être un moment joyeux, évoquer ce qui lui était arrivé durant ces derniers mois avec notamment son accident n’avait pas été la meilleure idée du siècle. Clairement pas aux vues des réactions d’Abi. Afin de la rassurer, Rory jugea bon de doucement frotter son dos puis de l’entraîner avec elle sur le canapé après une brève étreinte pour lui expliquer plus en détails ce qu’il s’était passé. Bien conscient qu’un arrêt cardiaque n’était pas « rien », sa réaction lui rappelait douloureusement celle de Lexi. Pourquoi par Merlin en faisaient-elles tout un foin alors qu’il allait bien. Il était toujours là, toujours en vie, il n’avait aucuns séquelles alors pourquoi s’agacer pour si peu ?! Un peu perplexe, Rory l’observa alors se lever face à lui, l’air soucieux tandis qu’elle s’exprimait enfin. Le rappel de Kyle vint le percuter en plein coeur. Comment n’avait-il pas fait le rapprochement ?! Comment avait-il pu être si stupide ?! Dans un profond soupir, il baissa la tête en fermant les paupières, sa main gauche se plaçant sur ses yeux l’espace d’un instant. Elle avait une bonne raison de s’inquiéter, de lui en vouloir. Après qu’elle l’ait remis à sa place, Rory rouvrit les yeux pour la fixer, un peu embêté et pas franchement fier de lui. « C’est pas vraiment une question de me dénigrer ou de remettre en question l’affection que tu peux me porter… C’est juste que… Je ne voulais pas t’inquiéter, te perturber. Je sais que tu tiens à moi tout comme tu sais à quel point tu es importante à mes yeux. Je ne remets pas ça en question. Je ne voulais simplement pas t’ajouter ce poids supplémentaire alors que maintenant je vais bien. Et puis, comme je disais, ça m’a rendu un peu plus prudent. Je prends plus de précautions, j’évite certaines erreurs commises cette fameuse nuit… » Tenta-t-il de se justifier pour la rassurer de son mieux. Il avait beau être conscient de l’amour platonique qui résidait entre eux, Rory n’était pas habitué à de telles manifestations d’affection. Que cela soit de la part d’Abigail comme d’une autre personne d’ailleurs. Encore un peu pensif et pas franchement à l’aise, l’héritier Barjow se frottait nerveusement les mains, son pouce gauche glissant avec force sur ses articulations. Un vieux tic qu’il avait pris à l’époque où il passait sa frustration et ses angoisses sur les murs, mettant à nu ses phalanges. Le changement brutal de conversation de la part d’Abi le surprit. Les sourcils froncés, il redressa ses prunelles sombres vers elle sans comprendre pourquoi elle lui parlait soudainement de Lexi. Un peu distrait il se contenta donc de dire. « C’est une amie qui remonte à Poudlard. Alexis Fawley. On était dans le même club de potions, elle est médicomage à Sainte Mangouste maintenant. Ça te parle pas ? » Demanda-t-il persuadé qu’il lui avait au moins parlé une fois de cette jeune fille douée en potions qu’il avait fait sa partenaire officielle du club à l’époque. Un habile moyen de ne pas plus s’attarder sur la nature de leur relation qui laissait Rory perplexe. Après tout, la dernière fois qu’il avait vu Lexi c’était justement ici, dans son salon où ils s’étaient violemment engueulés suite à leurs ébats dans la morgue sur un coup de tête. Difficile donc d’expliquer ce qu’il y avait entre eux.

Un nouveau soupir quitta ses lèvres pour tenter de se changer les idées alors qu’il se laissait aller dans son canapé. Le début d’annonce d’Abi l’intrigua légèrement, trouvant son attitude anormalement suspecte. Que pouvait-elle avoir d’important à lui annoncer pour se mettre dans cet état ?! Quand la nouvelle tomba, Rory ouvrit de grands yeux, choqué qu’elle lui sorte cette bombe aussi simplement comme si elle lui annonçait avoir un nouveau tatouage. Complètement abasourdi, l’héritier Barjow resta silencieux, la fixant sans trop savoir quoi dire ni quoi penser. Bien évidemment il était heureux pour elle. Même si en ce moment ça n’était pas le grand amour entre Harper et lui, principalement car il en voulait encore à la jeune femme d’être partie sans rien dire et de débarquer à nouveau dans sa vie l’air de rien, il savait qu’elle rendait Abi heureuse. Dans le fond, c’était bien tout ce qui comptait à ses yeux. Il baissa les yeux pour fixer ses mains qu’il frottait toujours nerveusement alors qu’un milliard de questions se bousculaient dans son esprit. Finalement, les sourcils froncés et après avoir doucement secoué la tête comme pour tenter de ne pas se laisser aller à de l’auto-dénigrement, il revint capter son regard, la mine soucieuse. « Si tu me dis que vous avez décidé ça il y a plusieurs mois je vais m’énerver Abi… » Lâcha-t-il avant d’esquisser un très maigre sourire tandis qu’une étincelle de malice s’allumait dans ses prunelles. Celle qu’il considérait bien plus comme sa petite soeur que comme une simple amie avait ce don, parfois très irritant, de lui faire garder son calme quand n’importe quelle personne censée se serait énervée. Après un bref soupir, il ajouta alors que son sourire s’agrandissait. « Je suis heureux pour vous deux Abi. Si tu as besoin d’aide ou de quoi que ce soit pour votre mariage tu peux compter sur moi. Je vous aiderai avec plaisir. » Dit il sincèrement, mettant de côté l’amertume qu’il éprouvait encore à l’égard de la fiancée de sa petite soeur de coeur.
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Ven 7 Jan 2022 - 22:43

Janvier 2021

Je partais d’un grand éclat de rire alors que Rory en vint à frissonner juste en m’imaginant en plein ébat avec Harper. Quelle idée de s’imaginer ça ! Cela dit, je l’avais volontairement poussé dans cette direction, et je prenais toujours un malin plaisir à taquiner le sorcier, de toutes les façons possibles et imaginables. En revanche, qu’il en vienne à me dire qu’il était ravi que je sois heureuse, et qu’il me considérait comme sa petite sœur m’alla droit au cœur. Je n’arrivais pas très bien à définir si ça me faisait plaisir ou mal. Qu’il soit heureux pour moi, bien sûr, c’était une chose qui me faisait grandement plaisir et surtout, qui me rassérénait. Peut-être que lorsque j’allais lui annoncer mes fiançailles, il n’allait pas m’engueuler comme l’avait fait Luca. Cela dit, pour la défense de l’italien, il l’avait appris de la bouche d’Harper et non pas de la mienne. À force de tergiverser et essayer de trouver le bon moment, je l’avais passé et il avait été trop tard. Voilà pourquoi avec le Barjow, j’essayais de prendre les choses en main, ce qui n’était pas une mince affaire. Je craignais qu’il me sorte le sempiternel refrain que l’ont offrait à Harper, comme si cette dernière n’avait pas évolué depuis notre adolescence. Comme si Rory ou moi n’avions pas changé depuis nos jeunes âges.
Néanmoins, qu’il me considérait comme sa petite sœur me fit fondamentalement plaisir… mais ça m’arracha la poitrine également. Ce n’était pas la première fois qu’il me disait ça, et j’avais, depuis deux ans, toujours du mal à l’entendre. J’avais déjà été une petite sœur. Pouvais-je, au jour d’aujourd’hui encore me considérer comme telle ?
Je ne pouvais même pas prétendre être une grande sœur vu la relation que j’avais avec Moïra. Ma famille ne volait pas en éclat, mais malgré les apparences bienheureuses que nous montrions, il y avait des cicatrices encore ouvertes et béantes.
Avec toute la sagesse dont je pouvais faire preuve présentement, je préférais donc ne pas répondre, gardant mon sourire taquin malgré le voile gris qui traversa mon regard brun foncé.

Fort heureusement, la conversation en vint à tourner sur la famille Barjow, et alors, d’un coup d’œil complice à Rory alors qu’il me posait une question rhétorique, je l’écoutais me donner sa version des faits. Je n’appréciais pas son père pour tous les sévices qu’il faisait subir à mon ami depuis notre enfance, et quand bien même je grimaçais légèrement aux explications du sorcier, je n’en ressentais que peu de peine ou de chagrin pour le paternel.
Je ne pouvais cependant pas approuver cette manière de « communiquer », car je n’étais pas comme ça, ce n’était pas dans mon caractère. Si j’avais eu le même père, il serait clair qu’aujourd’hui je ne serai plus qu’un souvenir (et peut-être que ce serait tant mieux pour tout le monde ?).
Pour Rory, c’était « comme d’habitude » tandis que ce genre d’histoire me fendait toujours le cœur quand il me les racontait. Tout au fond de moi, j’étais heureuse que nous n’étions jamais arrivées à ce stade avec Moïra, quand bien même ma rancune pour elle était énorme et qu’elle me dévorait le cœur. Me contentant de hocher la tête, je me mordais la lèvre, signifiant bien à l’ancien Serpentard que je ne savais guère que répondre. Y avait-il seulement une manière correcte de réagir dans ce cas là en dehors d’insulter son père ou de lui faire la morale en lui disant que la violence n’était pas une solution ? J’avais déjà essayé par le passé, et, sans surprise, ça n’avait rien changé. Évidemment que ça n’avait rien changé, entre les deux hommes, la discussion était rompue depuis déjà de nombreuses années, il était illusoire de vouloir améliorer quoique ce soit, surtout de la part d’une sorcière aussi insignifiante que moi.

Cela dit, ce qui n’était pas insignifiant, c’était que mon ami avait à ce point frôlé la mort. Je trouvais un peu de réconfort en sentant son corps contre le mien, une chose tangible dont je n’avais plu droit avec mon véritable frère, et qui me manquait à ce point. Le cerveau un peu déconnecté et embrumé, je le suivais jusqu’au canapé et l’écoutait me donner ses explications.
En vrai, je ne lui en voulais pas. Je ne pouvais pas lui en vouloir d’avoir eu un tel accident, c’était quelque chose que je pouvais, sans prétention, comprendre peut-être mieux que n’importe qui. Moi-même avais un travail fait d’une tonne d’imprévus, moi-même avais frôlé plusieurs fois la mort. Combien de fois avais-je dû me réfugier derrière un petit abri de fortune alors que les flammes d’un dragon essayaient de me carboniser ? Combien de fois avais-je dû recoudre mes vêtements renforcés alors qu’un Kelpy m’avait attrapé autour de Soay ?
En vérité, je n’étais absolument pas en colère, même pas qu’il ne m’ait rien dit. Déçue et inquiète, en revanche oui, et je savais que je n’avais pas le droit de lui faire une quelconque crise de nerfs. Voilà pourquoi j’essayais au maximum de rester concise dans mes explications et surtout, que j’insistais sur le fait qu’il ne se dénigre pas. Parce que je ne supportais pas ça, quand bien même j’avais le même mode de fonctionnement.
Faisant les cent pas devant lui, je le regardais baisser les yeux et soupirer avant qu’il ne me regarde à nouveau et me donne ses explications et son propre point de vue. L’attention qu’il avait eue à mon égard était tout à son honneur, néanmoins, elle ne me satisfaisait pas pleinement, bien que je puisse entendre les arguments. Poussant à mon tour un bref soupir par mes narines, je répondais sans me défaire de ma voix calme, bien que teintée d’inquiétude.

- Rory, de mon point de vue, c’est justement parce qu’on tient l’un à l’autre que c’est important de dire ce genre de chose. Tu n’as jamais été un poids pour moi, ou alors je serais la plus risible des amies si c’était le cas. Tu n’aurais en rien ajouté quoique ce soit sur mes épaules, je t’assure. Enfin… c’est gentil. Tu n’as aucune séquelle ? Je préférais me concentrer sur son état présent et non plus passé. Je croisais les bras sur ma poitrine avant d’ajouter, le regard tourné en direction de la fenêtre, contemplant l’étendue de la ville. On apprend de nos erreurs, c’est une certitude… Je suis aussi passée plein de fois par là. La cicatrice qui ornait mes hanches en était la preuve, et ce n’était que le sommet de l’iceberg. Je me contentais de conclure avec une simple proposition. La prochaine fois, je t’accompagnerai si tu veux. Ça nous fera une excellente excuse pour sortir ensemble, ça me manque, nos petites retrouvailles au naturel.

Je lui souriais avec cette bienveillance qui me personnifiait. Je n’étais pas ici pour lui remonter les bretelles ou pour lui faire la morale, je n’étais pas d’humeur aujourd’hui à le faire. Surtout que, comme il l’avait si bien dit, c’était derrière et maintenant il allait bien. Je n’avais donc plus véritablement de soucis à me faire, et avec le sorcier, je m’étais habituée à être surprise et bouleversée dans mon quotidien. Il revenait souvent la gueule de travers après une bagarre, cet événement n’en était qu’un de plus dans son énorme palmarès.
Remarquant bien la nervosité de mon ami par les gestes de ses mains, je préférais donc changer légèrement de sujet, de manière à peine intéressée, concernant cette personne qui avait pu lui sauver la vie. Peut-être devrais-je lui envoyer des chocolats pour la remercier ? Ou peut-être n’aimait-elle pas le chocolat ? Franchement, était-ce possible réellement de ne pas aimer le chocolat ? Je n’y croyais pas une seconde.
Levant les yeux au plafond, je croyais vaguement me remémorer une sorcière correspondant à sa description. L’index posé sur le menton, je clignais plusieurs fois des yeux.

- Ehum oui, je crois, m’en rappeler. C’est bien que vous ayez gardé contact pour le coup. Elle aime le chocolat tu crois ?

Question saugrenue sans comprendre le schéma mental complexe que je venais d’avoir. De plus, j’omettais volontairement que je l’avais sûrement déjà croisée dans les couloirs de Saint Mangouste si elle y était médicomage. Encore un médicomage dans mon secteur plus ou moins proche. Ils me suivaient comme des mouches à merde (je suis donc la crotte). Au secours, lâchez-moi avec ma santé. Mais puisque j’étais polie, la prochaine fois que je me rendrais à l’hôpital et que je la croiserais, sûrement que je pourrais lui offrir une boite de chocolat et la saluer de la main au passage avant de m’enfuir.
Ce dont j’étais certaine présentement, c’était que mon cerveau procrastinait l’annonce que j’avais à faire, ce qui me rendait d’autant plus nerveuse. Rory allait me tomber dessus, c’était sûr. Alors, autant y aller franchement, comme quand on enlève un pansement d’un coup sec. Certes, il emporte les poils, mais au moins, c’est retiré.

En voyant sa tronche d’éberlué et devant son long silence, je me triturais nerveusement les doigts, faisant légèrement tinter mes quatre bagues entre elles. Les prunelles cherchant une accroche quelconque, j’avais le regard fuyant et gêné. Il eut à son tour ce geste nerveux de se frotter les mains. Ça allait chauffer pour mon cul dans quelques secondes, exactement comme avec Luca, surtout que là il fronçait les sourcils. Allez, engueule-moi comme la pauvre cruche que je suis, qu’on en finisse.
Ce fut à mon tour d’être complètement désarçonnée. C’était quoi cette réponse ?
Si surprise, je le fixais avec de grands yeux ronds, accrochant mon regard dans le sien. Je saisissais bien qu’il plaisantait. Ou pas ? Si ? Non ? Putain merde j’en savais rien. Puis, il ajouta un petit complément, offrant même son aide si nous en avions besoin.

- Abjegrl… je… eu… gmbh…

Voilà longtemps que je n’avais plus bredouillé comme ça devant Rory. Les joues virant au rouge vif, je fis volte-face pour rejoindre le comptoir et terminer ma bière cul sec, histoire de me rafraichir les idées et remettre de l’ordre dans le flot de pensées qui m’écrasait silencieusement. Attrapant un petit four, je le gobais, le mâchonnais les joues gonflées, avant de l’avaler grossièrement, me faisant toussoter. Idées enfin rassemblées, j’attrapais mon bracelet avant de rejoindre mon ami sur le canapé et de répondre.

- Ça date du mois de décembre, ne m’engueule pas, j'ai pas pu te prévenir avant, on n’a pas pu se voir plus tôt, entre la mort de Potter et les fêtes… Je laissais planer une fraction de seconde, fronçais les sourcils et ajoutais. J’ai été malade. Elle m’a récupéré et je lui ai fait ma demande entre deux délires fiévreux sous la douche, couverte de savon, les cheveux en bataille et tout.

À ce souvenir, je ne pouvais m’empêcher de laisser échapper un petit rire avant de cacher mon visage dans mes mains, comme si j’avais honte de la situation. La demande au sommet d’une falaise au soleil couchant, ce n’était pas pour Harper et Abigail. Non, nous on faisait ça sous la douche, après un bon 40 de fièvre et un super délire, puis au petit-déjeuner dans un haut trop court.
On ne fera jamais rien comme les autres.
Je rebaissais mes mains, mon sourire toujours aux lèvres, jouant distraitement de mes doigts avec le bracelet qu'il venait de m'offrir

- Pour le moment on n’a rien organisé, mais c’est gentil de proposer ton aide, je m’en souviendrais. Je coulais un regard complice et heureux dans sa direction. Tu lui en veux toujours ?



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Mar 18 Jan 2022 - 20:02
I love you like a love songL'avantage avec Abi c’était qu’ils pouvaient parler de tout. Enfin, du moment que le jeune héritier Barjow était à l’aise avec le sujet et qu’il avait lui-même choisi de l’évoquer. Peu enclin à s’étaler sur certains pans de sa vie, Rory était plus du style à garder un jardin secret dans lequel il pouvait étouffer à souhait les sujets les plus délicats comme les problèmes et autres contrariétés qu’il rencontrait dans sa vie. S’étaler sur ce qui pouvait le préoccuper ou même accueillir les doléances des autres : très peu pour lui. Non pas qu’il se fichait des états d’âmes de ses amis, disons qu’il préférait qu’on ne vienne pas les lui confier. Il ne savait ni quoi dire, ni quoi faire et se retrouvait bien vite submerger par les problèmes des autres. Rory avait donc appris très jeune à se construire cette carapace bien épaisse, tenant quiconque aurait la brillante idée de trop se livrer à lui à distance. Il fallait être fou pour vouloir faire de l’ancien Serpentard son confident… Si quelques exceptions, dont Abi, demeuraient, son attitude vis-à-vis de ces instants confidences fluctuaient. Entre détachement volontaire, agacement de se retrouver piégé là dedans et véritablement envie d’aider. Le tout dépendait de son humeur mais surtout de sa charge mentale du moment. Ainsi, qu’Abigail évoque ses rapports intimes avec Harper de but en blanc avait eu le don de secouer un peu Rory, pas du tout prêt à cette image non sollicitée. Il noya bien vite le poisson afin de passer à autre chose qu’il pourrait un peu plus facilement maîtriser.

Bien vite, et sans trop qu’il ne comprenne vraiment comment, Rory se vit obligé de rassurer une Abi visiblement très affectée par l’annonce de sa blessure. S’il avait pris conscience par la force des choses que non, faire une crise cardiaque ça n’était pas si anodin que ça, et encore il continuait d’en douter à ce jour, sa réaction lui semblait un poil démesurée. Il était toujours là pour lui en parler, il n’avait aucune séquelle, tout allait bien. Pourquoi se montrer si inquiète ? Tel un éclair, la raison lui apparu soudainement comme une évidence. Kyle. Voilà pourquoi elle s’était soudainement renfermée sur elle-même, comme prostrée. Même s’il n’avait pas la prétention de se penser comme un frère pour elle, savoir qu’il avait failli perdre la vie devait tout de même lui faire quelque chose. Bien décidé à la rassurer en lui montrant que tout allait bien, qu’il avait été pris en charge et que les événements n’avaient été en rien sa faute, Abi garda son calme. Une réaction face à la nouvelle qu’il préférait à la colère et aux remontrances. Il faut dire que la professeure n’était pas la mieux placée pour lui faire la leçon. Rory savait qu’elle prenait des risques elle aussi dans son métier et avait des cicatrices qui en témoignaient. Sa réponse lui extirpa un long soupir alors que ses prunelles sombres revenaient s’échouer sur ses mains, glissant sur les nombreuses cicatrices que comportaient ses avants-bras. Avec le temps, il avait appris à ne plus y faire attention, son corps en était tellement recouvert que c’était devenu « normal », comme des tatouages laissés par la vie. Suite à cette fameuse nuit, Rory en avait hérité d’un nouveau, plus imposant, plus caché mais à la signification plus marquante. C’était la nuit où il avait failli mourir. Il n’en avait pas beaucoup des comme ça. Tout en revenant confortablement s’asseoir dans son canapé, il préféra ne pas s’attarder sur cette sensation qu’il avait d’être une source d’ennuis et de préoccupations pour Abi. « Non tout va bien. J’me suis juste tapé la honte à devoir marcher avec une fucking canne pendant quelques semaines histoire de pas appuyer sur ma plaie. J’avais des potions et onguents à prendre mais maintenant ça va. Je peux me déplacer comme je veux. » Lui assura-t-il, préférant ne pas mentionner les quelques actes inconsidérés qu’il s’était permis dont cette sortie en forêt qui lui avait valu une nouvelle engueulade avec Lexi. Mieux vaut ne pas en rajouter à son cas. « Je veux pas t’attirer d’ennuis Abi mais si tu veux absolument venir avec moi on ne fera que des trucs légaux et où y a le moins de risques possibles. Je veux pas me retrouver avec Harper sur le dos s’il t’arrive quoi que ce soit. » Déjà qu’une Harper normale, avec la situation actuelle, c’était dur à supporter il n’osait même pas imaginer ce que ça pouvait donner si elle cherchait vraiment à se montrer désagréable et lui pourrir la vie. Cette simple pensée le fit hausser les sourcils en secouant doucement la tête avant qu’Abi ne l’interroge sur Lexi. Incapable de véritablement définir la nature de leur lien, Rory préféra rester évasif, après tout, lui non plus ne savait pas comment se positionner vis-à-vis de la jeune médicomage. La réponse de son amie eut le don de le surprendre. Chocolat ? C’est quoi le rapport ?! Un peu perdu, il la fixa en fronçant les sourcils, essayant tant bien que mal de faire un lien entre ce qu’il lui avait dit et les chocolats. « Euh… J’en sais foutrement rien. On avait principalement une relation professionnelle jusque là. Pourquoi tu me demandes ça ? » Par expérience, le jeune potionniste savait qu’il y avait une raison cachée mais alors quoi… ?! Le mystère était là.

De chocolat à l’annonce de ses fiançailles avec Harper, Abi sautait du coq à l’âne avec une telle rapidité et de façon si abrupte que sur le coup, Rory en resta sans voix. Il était loin de s’attendre à ça. Complètement pris au dépourvu il resta silencieux un instant, essayant de se faire à l’idée mais surtout de digérer l’information. Bon, au moins elle avait craché le morceau. Si elle était venu le voir juste pour ça, elle avait finalement vidé son sac, lui jetant littéralement à la gueule la nouvelle et ensuite démerde toi avec… Visiblement, Abi ne s’attendait pas à le voir souriant. Encore moins à ce qu’il accepte si facilement de les savoir fiancées. Certes, il ne portait plus vraiment Harper dans son coeur après tout ce qu’il s’était passé et principalement maintenant à cause de l’attitude qu’elle adoptait envers lui mais bon… Il n’avait pas son mot à dire dans toute cette histoire. L’essentiel c’était qu’Abi soit heureuse. La voir ainsi bégayer, toute nerveuse c’était le petit bonus. Sa récompense pour être un « bon gars ». Face à sa comparse complètement démunie, Rory affichait un large sourire, observant son petit cirque pour tenter de reprendre contenance. Il écouta ses explications avec une petite moue un poil agacé. Elle avait voulu lui faire la morale qu’il lui avait caché sa blessure et là il apprenait qu’elle était fiancée depuis déjà un mois ?! La bonne blague. Dans un silence religieux, affichant une certaine forme de désapprobation sur ses traits, il se contenta d’un profond soupir avant de tout de même esquisser un petit sourire en l’imaginant faire sa demande. « Du Abigail MacFusty dans toute sa splendeur ça. » S’exclama-t-il, moqueur en secouant doucement la tête, cachant ainsi son inquiétude concernant ce nouvel épisode malade qu’elle avait pu connaître. Par expérience il savait qu’elle n’aimait pas en parler ou même qu’on s’apitoie sur son sort, Rory avait donc appris à ne pas insister et réfréner même ses élans protecteurs envers elle. Mais tout de même putain…
La dernière question qu’elle lui formula le fit froncer des sourcils en déportant son regard vers la tamise qu’ils pouvaient apercevoir depuis les grandes baies vitrées de son salon. Sujet délicat surtout maintenant qu’elles allaient officialiser leur union. Un nouveau profond soupir lui échappa avant qu’il fasse venir à lui une nouvelle bière d’un coup de baguette. Rory en prit une gorgée avant de lâcher avec honnêtement, ses prunelles revenant capter celles d’Abi. « Oui. » Autant être honnête. En plus d’être têtu, l’héritier Barjow avait la rancune tenace. Face à une Harper tête brûlée qui ne mâche pas ses mots et débarque la bouche en coeur en mode « il ne s’est rien passé », forcément ça coinçait un peu. « On ne va pas revenir là dessus car je sais que de l’eau a coulé sous les ponts, qu’elle n’est plus la même qu’à l’époque etc… En revanche ce que j’ai du mal à digérer c’est son attitude vis-à-vis de moi. Elle déboule dans ma boutique comme si de rien n’était, manque de foutre un bordel monstre en libérant une nuée de ciseburines parce que madame est pas capable de garder ses mains dans ses poches, me provoque ouvertement et en plus je dois lui rendre service ?! Même pas un mot là dessus, une excuse, un simple pardon… » Un bref claquement réprobateur de la langue lui échappa, passant son agacement par une nouvelle gorgée de bière. Même le liquide doré ne parvenait pas à faire passer la pilule. Il se doutait qu’Abi ne comprendrait pas mais elle lui avait posé une question, il se contentait de répondre. « Enfin… Dans tous les cas si toi tu es heureuse c’est l’essentiel. C’est pas moi qui doit supporter Harper au quotidien et l’épouser. » Un choix de mots peut-être maladroit mais bon… Abigail connaissait le personnage. Rory ne mâchait pas ses mots.
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Jeu 20 Jan 2022 - 21:30

Janvier 2021

Je ne cherchais pas à faire d’histoire. Dans le fond, depuis que nous nous connaissions avec Rory, j’avais appris à passer outre bien des événements, non pas que je m’en fichais, mais parce que je savais que s’il avait besoin de m’en parler, il m’en parlerait, voilà tout. J’entendais son argument de ne pas vouloir être un poids en plus pour moi, et quand bien même je trouvais ça vexant, je préférais ne rien rajouter puisque c’était quelque chose que je serai tout à fait capable de faire également. C’était un autre élément de taille qui jouait en ma défaveur : je n’avais pas de leçons à donner à mon ami, car, malgré tout, nous étions pareils dans nos nombreuses prises de risques. Moi aussi je frôlais régulièrement le danger, surtout avec mes dragons… qui serai-je donc pour venir auprès du Barjow et commencer à lui piquer une scène ? Ce serait ridicule.
Comme il le disait, c’était passé, autant nous préoccuper de l’avenir. Nous avions respectivement assez (trop) d’attaches de ce qui fut pour nous encombrer davantage. Le laissant me rejoindre sur le canapé, je l’écoutais attentivement alors qu’il me disait n’avoir d’autres séquelles qu’un reste de honte. Je me permis de sourire avec candeur et amusement, l’imaginant se déplacer avec une canne.

- Oh tu ressemblais donc à ce médecin sexy dans la série moldu là ? Docteur Maison, ou je ne sais plus quoi. Je ricanais. Enfin, sexy, moi je ne lui trouve rien, mais la série est un bon divertissement. Puis je soupirais théâtralement par les lèvres alors qu’il m’assurait ne pas vouloir m’attirer d’ennuis. Là, je me permettais de venir le bousculer un peu avec l’épaule avant de lui répondre. Oh hé monsieur Sacrifice, ce n’est pas parce que je mesure un mètre soixante les bras levés et que je pèse cinquante-cinq kilos que je suis une pauvre petite chose sans défense ! Si dans l’une de tes excursions tu as besoin d’aide, ben tu m’appelles et voilà, et ça peut être chouette de se retrouver sous nos formes animagus respectives, non ? Et t’en fais pas pour Harper, j’en fais mon affaire.

Ma future femme ne me faisait pas peur, et, contrairement à la quasi-totalité des gens qui l’ont connue quand nous étions enfants, elle n’était pas rancunière. En expliquant les choses à la directrice des Gryffondor, j’étais à peu près certaine qu’elle entendrait raison et qu’elle n’irait pas chercher de problème auprès de Rory quoiqu’il arrive, et surtout si j’avais l’intelligence de la prévenir avant de faire quoi que ce soit. Elle pouvait désapprouver, c’était son droit, et le fait que nous allions nous marier ne voulait pas dire qu’elle avait dompté l’animal sauvage qui était en moi, ce besoin de liberté dont j’avais besoin était viscéral, et c’était d’autant plus vrai si un ami avait besoin d’aide. J’aimais Rory comme un frère, et elle ne pouvait rien contre ça.
Cela dit, si le sorcier ne souhaitait plus gambader avec moi en étant des animaux, et bien, ce serait une forme de deuil, mais j’étais à peu près certaine que je réussirais à survivre à cela. Néanmoins, je préférais qu’il me le dise immédiatement.
Tout comme j’aurai apprécié qu’il me donne une réponse claire concernant son amie médicomage. Flûte, alors peut-être des fleurs ? Merde, déjà que c’était difficile pour moi de trouver un cadeau pour ma bien-aimée, alors une sombre inconnue ? Pourquoi les relations humaines sont-elles si compliquées ? Pfff…

- Oh… pour rien… Juste que je me dis que, pour la remercier de t’avoir sauvé la vie, je pourrais lui apporter une petite attention.

Petite Abigail naïve et qui a le cœur sur la main. J’avais juste envie de faire un geste désintéressé envers une personne que je ne connaissais pas, mais une personne qui avait changé le cours de la vie de mon meilleur ami. Ce n’était clairement pas rien, de plus, je ne me sentais pas redevable. J’avais juste envie, voilà tout.
Tant pis, je trouverais bien quelque chose, à commencer par elle puisque je n’avais qu’un souvenir flou de cette femme. Une fois ceci fait, je pourrais envisager de lui offrir quelque chose. Oui, voilà, j’allais procéder comme ça, par étapes. C’était sûrement le mieux à faire, oui.

Ce que j’aurai pu faire de mieux aussi, c’était l’annonce de mes fiançailles. J’avais lancé ça comme une bombe atomique, et après avoir vu la mine surprise de Rory, je voyais à présent une mine désapprobatrice alors que je lui annonçais que ça datait du mois de décembre. Voilà, un point partout, il ne m’avait rien dit pour sa blessure, et moi je n’avais rien dit pour mes fiançailles. Dans le fond, même mes parents l’avaient su sur le tard, tout comme les grands-parents d’Harper. Je n’étais pas certaine que sa mère et sa sœur en sachent quelque chose, cela dit, la situation avec ces deux femmes était très tendue, je ne voulais pas m’en mêler.
À dire vrai, voir son air objurgateur me fit un peu mal au cœur. Tout le monde semblait heureux pour nous, mais semblait l’être seulement. Chez tout le monde, même chez Aïko, il y avait eu cette expression inquiète ou de colère. Le plus vif de tous ayant été Luca. Purée, pourquoi tout le monde en voulait à ce point à Harper pour ce qu’elle avait fait lors de notre adolescente ? Est-ce que tous mes proches étaient à ce point blancs comme neige avec un parcours sans faute dans leurs vies pour l’accuser ainsi ? Qu’il me jette la pierre si c’est le cas.
Cachant mon trouble tant bien que mal, je rougissais à son exclamation avant de me relever et aller chercher une nouvelle bière et de quoi grignoter encore. C’était bon ces trucs, il allait devoir me donner la recette purée.
Tranquillement, je revenais m’asseoir à ses côtés, la bouche pleine, tandis que j’écoutais sa sincérité sans jugement, mais avec une curiosité véritablement prononcée. Ce qu’il me raconta concernant leur dernière rencontre me fit rire avec sincérité. Ce rire cristallin que je laissais entendre qu’aux personnes en qui j’avais profondément confiance. Réaction surprenante pour mon interlocuteur ? Pourtant ça ne devrait pas. Pourquoi serais-je offensée d’entendre son avis ? Surtout que, présentement, il ne me décrivait rien d’autre que Harper Auburn, dans toute sa merveilleuse splendeur, la femme que j'aimais.

- Rory, tu sais comment elle est, pour ça, elle n’a pas changé. Elle a du mal à demander pardon parce qu’elle ne sait pas comment faire. J’en connais un autre comme ça. Je lui lançais un regard plein de sous-entendus avant de reprendre. C’était aussi ça, à l’époque, qui nous plaisait en elle, n’est-ce pas ? Son… impétuosité, ses frasques, sa manière d’être presque hautement désintéressée…

Je masquais maladroitement un sourire idiot sur mes lèvres alors que je prenais une gorgée de ma nouvelle bière. A mes mots, les souvenirs me sautèrent délicieusement au visage, nous étions un trio de choc. En cet instant précis, j’étais follement amoureuse, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Encore une fois, personne n’était parfait, était-ce pour cela qu’il fallait tenir rancune à une personne qui ne le méritait pas réellement ?

- Harper est gentille, elle a le cœur sur la main, elle est courageuse et est toujours prête à aider son prochain. Dans le fond… c’est ça qui devrait compter le plus. Je baissais mes yeux sur mes doigts ornés de mes bagues avant d’ajouter d’une voix sereine. Moi… je lui ai pardonné… parce que j’ai aussi fait des erreurs et que… que j’ai envie d’avancer en fait. Puis je lui jetais un regard plein de malice. Elle devra elle aussi me supporter tous les jours, tu crois vraiment que je vais être en reste ?

Rory me connaissait bien, il avait déjà eu quelques aperçus de ce dont j’étais capable lorsque j’étais à l’aise ou dans le privé. Il était certain que si ma maison à Soay ne prenait pas feu rapidement, c’était uniquement parce que nous l’aurions bourrée de sortilèges en tout genre.

- Je ne cherche pas à te convaincre hein, ton ressenti est le tien. Juste que… bah, on a tous fait des conneries… Je m’enfonçais dans le canapé en me glissant contre le sorcier pour poser ma tête sur son épaule. Heureuse, je l’étais, s’était une nouvelle évidence, comme si j’avais repris vie, après des années à avoir été éteinte. Essaie peut-être juste de… de ne pas la tuer le jour du mariage mmh ?


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Dim 23 Jan 2022 - 19:37
I love you like a love songDepuis le temps qu'ils se connaissaient, Rory avait habitué son amie à ses frasques toujours plus extrêmes. Il faut dire qu’entre son tempérament de feu, son père qui se servait de lui comme d’un punching ball, son incapacité à garder sa langue dans sa poche lui causant de nombreux ennuis et ses aventures nocturnes sous forme animagus ou non… Le jeune Barjow revenait bien souvent amoché, une ou plusieurs cicatrices venant s’ajouter à son tableau déjà impressionnant de marques diverses et variées. C’était devenu sa marque de fabrique. Il parcourait fréquemment les couloirs du château avec une lèvre fendue, un oeil au beurre noir ou quelques contusions ici et là. Ses passages à l’infirmière ne se comptaient même plus. Rory était si proche de l’infirmière qu’ils se tutoyaient tous les deux, plaisantant sur la raison de sa venue. Si la jeune femme, comme une grande partie du corps enseignant de Poudlard s’inquiétait de le voir si peu enclin à faire attention à son existence fragile, peu étaient ceux qui osaient lui dire quoi que ce soit. Abigail faisait partie des rares à pouvoir se préoccuper ouvertement de sa propension à se mettre en danger. La jeune Poufsouffle avait un passe droit que beaucoup interprétaient comme une liaison secrète, un amour platonique. D’une certaine façon ils avaient raison. Il y avait bien quelque chose entre les deux animagus mais ça n’avait rien à voir avec une attirance sexuelle. C’était bien là de l’amitié sous sa forme la plus pure. Un peu comme ce qu’il avait de son côté avec son acolyte de toujours le fils Beurk. Si les deux héritiers étaient inséparables, agissant tels des frères l’un pour l’autre, il avait trouvé son équivalent féminin en la personne d’Abigail.

Suite à sa blessure et surtout son arrêt cardiaque, Rory avait été confronté à l’inquiétude de certains de ses proches. Lexi la première puisqu’elle avait été aux premières loges, Beurk pour qui le potionniste n’avait aucun secret (ou presque) et enfin sa soeur Lili qui s’était inquiétée de le voir débarquer au manoir familial avec une canne. La dernière de la liste était Abi. A chaque fois l’histoire avait varié. Plus ou moins complète, allant à l’essentiel ou éludant volontairement certains passages, Rory savait s’adapter à celui ou celle qu’il avait face à lui. Pour son amie et acolyte de transformations canines, l’héritier Barjow avait préféré ne pas lui infliger plus de détails que nécessaire. Le décès de son frère Kyle devait être encore bien présent même s’ils n’avaient jamais vraiment abordé le sujet. L’expression des émotions et Rory ça faisait deux… Il préférait ironiser, s’amusant de la condition physique dans laquelle il s’était retrouvé pendant quelques semaines suite à l’accident. On apprécie jamais autant être en bonne santé qu’après avoir été malade ou diminué. Heureusement, maintenant il pouvait en rire. Une maigre moue râleuse se fraya alors un chemin sur son visage, lui jetant un regard désapprobateur. « Ah bah sympa ! Je suis quand même plus classe ET sexy que cet acteur moldu… » Marmonna-t-il un peu bougon d’être comparé à ce vieillard qui n’avait rien de séduisant comparé à lui. Bien vite distrait par les sempiternelles plaintes d’Abi sur son apparence chétive dès qu’il évoquait le fait de ne pas l’inclure à quelque chose de « dangereux », Rory leva les yeux au ciel tout en secouant doucement la tête. Elle a rien compris putain… Le jeune sorcier la laissa tout de même finir avant de s’exclamer à son tour, un peu las qu’elle n’ait pas compris depuis le temps. « Ça n’a rien à voir avec ta taille ni même ton poids, Abi. Je sais ce dont tu es capable et je te fais une confiance aveugle sur le terrain. Sous ta forme animagus ou non d’ailleurs ! La question est plus de t’attirer des ennuis par rapport à ton boulot. Si on se fait choper en pleine mission alors que je t’entraîne dans quelque chose d’illégal, je veux pas que tu perdes ta place de prof à Poudlard à cause de moi. J’ai pas mal de relations mais je pourrais pas te tirer d’affaire sur ce coup là. C’est pour ça que je préfère que tu m’accompagnes pour des trucs moins risqués où il y a peu d’enjeux. Et puis, tu es bien placée pour savoir que même errer dans la forêt interdite en plein territoire centaure pour récupérer quelques plantes peut être riche en adrénaline. » Ajouta-t-il avec un léger sourire complice. Pour la question d’Harper, mieux valait laisser ça de côté. « En tout cas, la prochaine fois que je prévois une excursion je t’envoie un hibou pour qu’on y aille ensemble. » Loin de lui l’idée de laisser sous-entendre qu’il ne voulait plus partir à l’aventure avec elle. Certains de ses meilleurs souvenirs de ces dernières années étaient bien avec Abigail sous leur forme animagus à évoluer en pleine nature. Il y avait quelque chose de très excitant de n’avoir à communiquer avec l’autre que par des gestes et petits sons bien spécifiques. Peu pouvaient comprendre ce que cela faisait.

Quelque peu décontenancé par l’évocation de Lexi, incapable de coller une étiquette à ce qui pouvait exister entre eux tellement la situation avait évolué rapidement et partait dans tous les sens, Rory prit la décision de rester vague. Une fois n’était pas coutume, le sorcier ne se confiait jamais sur ce genre de choses. Il fallait venir lui tirer les vers du nez pour qu’il avoue quoi que ce soit. Leah et surtout Beurk étaient de véritables spécialistes en la matière. Il faut dire que la moldue avait l’avantage de son don d’empathie quand son collègue et acolyte de toujours pouvait se targuer de le connaître sur le bout des doigts. Les deux jeunes hommes n’avaient plus aucun secret l’un pour l’autre quand il s’agissait de déceler un changement d’humeur ou quelque chose qui n’allait pas. Ils se comprenaient à la perfection sur ce niveau là. Il expliqua donc à Abi les grandes lignes, ce que tout le monde pouvait constater de prime abord. Sa question le désarçonna un peu plus. Pourquoi avait-elle besoin de savoir si elle aimait les chocolats ?! Lexi aimait bouffer mais de là à savoir où ses préférences allaient… Il faut croire qu’ils en étaient toujours rester à une entente cordiale de surface. Pouvait-il, dans ces conditions, la qualifier d’amie alors qu’il ne savait même pas si elle aimait le chocolat ? Mystère. En revanche, dès qu’Abi évoqua la possibilité de la remercier en lui offrant une boîte de douceurs, Rory s’exclama sans attendre. « Oh God no ! » Véritable cri du coeur qu’il expliqua bien vite. « Surtout pas malheureuse. S’il y a bien une chose que Lexi déteste c’est les cadeaux. » Lui-même en savait quelque chose. « Elle va te rembarrer en te disant qu’elle a juste fait son boulot et pas besoin de lui offrir quoi que ce soit. Elle a pas trop l’habitude de traiter avec les vivants dans sa morgue. » Dit-il avec un léger rire moqueur. Il suffisait de voir avec quelle inefficacité ils communiquaient, ou plutôt tentaient de communiquer, pour se rendre compte que les interactions sociales n’étaient clairement pas leur tasse de thé.

Vu la façon dont Abi lui lâcha la bombe de ses fiançailles avec Harper, Rory se demanda si parfois sa petite soeur de coeur et lui n’avaient pas quelques problèmes pour se parler. Pourquoi par Merlin lui lâchait-elle cette info de la sorte ?! C’était si précipité, si explosif. Comme si elle cherchait à tout prix à s’en débarrasser tellement ça lui brûlait la langue. Avait-elle peur de sa réaction à ce point ?! Bien qu’un peu songeur à ce sujet, il se contenta d’encaisser la nouvelle à sa façon. Si depuis le départ d’Harper il n’avait revu la jeune femme qu’une seule fois, on ne peut pas dire que les retrouvailles avaient été très chaleureuse. C’était le boulot quoi… Il ne fallait pas non plus trop lui en demander face à son ancienne amie au caractère aussi explosif qu’imprévisible. Encore piqué dans sa fierté, Rory n’avait pas digéré sa façon de faire et les excuses qu’il attendait n’étant pas venues, tourner la page lui semblait compliqué. Il témoigna tout de même son bonheur pour les deux jeunes femmes. Du moment qu’Abi était heureuse, c’était l’essentiel. Jouer le mec ultra protecteur, jaloux et qui pense pouvoir influer sur les relations des femmes avec qui il a une relation… Très peu pour lui ! L’ancienne Poufsouffle était grande, elle pouvait faire ce que bon lui semblait sans qu’il ait son mot à dire. En revanche, impossible de mentir. Quand elle lui demanda s’il lui en voulait toujours, Rory ne garda pas sa langue dans sa poche. Bien qu’un peu étonné par le rire d’Abi à son récit de la mission qu’il avait effectué avec Harper, il continua sans s’en offusquer, mettant cela sur le compte de sa bonne connaissance de leur deux caractères de cochons. Quand la directrice de maison prit finalement la parole, l’héritier leva les yeux au ciel dans un long soupir exaspéré. Ok. Il ne savait pas demander pardon. Mais lui il travaillait dessus. Et puis ça n’était pas à lui de s’excuser sur ce coup-ci. Sans aller jusqu’à se considérer comme une victime dans cette affaire, la simple reconnaissance qu’elle avait merdé et surtout qu’elle ne revenait le voir que maintenant après tout ce temps était le plus blessant dans l’histoire. A ses paroles, Rory secoua la tête doucement. Non. Il n’était clairement pas du même avis qu’Abi. « Et alors ?! Je m’en fiche qu’elle soit la même qu’à l’époque. Me sors pas ton jeu de la meuf toute amourachée pour mieux faire passer la pilule. Peut-être qu’elle n’a pas changé mais moi oui ! Ça n’est pas une excuse valable et surtout ça ne pardonne pas son comportement envers moi. » Il n’était plus question de ce qu’Harper avait « fait subir » à Abi en cet instant précis. C’était de lui dont on parlait. De son amertume envers Auburn et surtout de cette insolente désinvolture qu’il ne supportait plus. Il se fichait bien de savoir si ça pouvait ou non casser le délire de son amie qu’il s’exprime aussi franchement mais les choses avaient besoin d’être dites. Le reste du discours d’Abi n’apaisèrent pas vraiment cette colère sourde qu’il ressentait au fond de lui quand le sujet d’Harper revenait sur le tapis. Elle fout quoi là ?! On dirait qu’elle essaie de m’en faire la promotion. A son regard plein de malice, il se contenta d’hausser un sourcil, le visage fermé pas vraiment enclin à s’amuser de la situation ou reconnaître ses torts car dans toute cette histoire il n’en avait pas. Du moins pas conscients. « Tant mieux pour toi si tu lui as pardonné. Vous seriez pas fiancées si c’était pas le cas… En revanche tu peux lui trouver toutes les qualités du monde c’est pas ça qui me fera changer d’avis à son sujet. Moi je n’ai rien à me reprocher dans cette histoire alors si elle le vit bien, ça va pas changer mon quotidien. » Il faut dire qu’à moins que la jeune sorcière ne vienne foutre un bordel monstre dans sa boutique, ça n’était pas son absence d’excuses qui le préoccupait au quotidien. Rory avait d’autres dragons à fouetter, Harper n’hantant jamais ses pensées à moins qu’il y soit contraint et forcé comme c’était le cas à l’instant. Il prit une longue gorgée de plus de sa bière, espérant sans grande conviction que cela le calme un tant soit peu alors qu’Abi prenait appui contre lui.

« Je sais me tenir voyons ! Puis rien que pour toi je peux me forcer à sourire sur les photos de mariage. » La rassura-t-il en tapotant gentiment sa tête posée sur son épaule avant de reprendre une gorgée de sa bière. Ses prunelles sombres se posèrent finalement sur le petit bracelet magique qu’il avait offert à son amie pour Noël, reprenant soudain conscience qu’elle ne savait toujours pas à quoi il servait. « Sinon ! Tu n’as pas une petite idée des enchantements que j’ai pu ajouter à ton cadeau ? » Demanda-t-il en affichant un large sourire complice, plutôt fier de l’idée qu’il avait eu sur ce coup-ci et de l’utilité que cela allait pouvoir avoir pour Abi dans son quotidien.
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Mer 26 Jan 2022 - 11:51

Janvier 2021

Ce qu’il y avait de terrible avec toute relation humaine, c’était que, à un moment donné, nous étions toujours confrontés à ne plus être sur la la même longueur d’onde. Qu’importe le sujet, qu’importe depuis quand la relation est établie, qu’importe la profondeur de cette relation, il y avait toujours quelque chose qui finissait par déraper. C’était la nature humaine et c’était normal de ne pas avoir le même point de vue pour tout, c’était d’ailleurs ce qui enrichissait véritablement la relation. Cependant, je ne pouvais m’empêcher d’être à chaque fois secouée lorsque je me prenais de telles remarques dans la figure, d’autant plus de la part d’une personne aussi chère à mon cœur.
Je ne me formalisais pas, pas avec l’héritier Barjow, car je connaissais son caractère, je savais comment il était, et c’était comme ça que je l’avais toujours apprécié. Je préférais toujours qu’on me dise la vérité, quitte à ce que ce soit blessant, plutôt qu’on encense le tout et que finalement il y ait un problème plus gros qui survienne ensuite.
En vérité, ce que je déplorais le plus présentement, c’était que nous étions du même avis, mais qu’il ne le comprenait pas parce que je m’exprimais véritablement très mal. C’était quelque chose avec laquelle il avait toujours eu du mal à composer, tout le moins, c’était ma sensation depuis toutes ces années. C’était sans compter que, du niveau émotionnel, j’avais une panoplie de couleurs bien plus développée que lui. Oh, ce n’était pas pour me vanter, au contraire, des fois je préférerais être dure comme un roc comme lui, nous avions simplement des vécus différents, et il y avait des choses qu’il ne pouvait pas comprendre, et inversement.
En revanche, ce qui était toujours merveilleux entre Rory et moi, c’était que la conversation n’était jamais véritablement brisée. Nous savions éviter quelques sujets, ou y revenir avant davantage de tact. Pour exemple, j’avais conscience que mon ami m’avait grossièrement résumé sa mésaventure qui l’avait mené aux portes de la mort, et qu’il ne m’avait pas tout dit. Je n’étais pas dupe. Toutefois, je me permettais de ne pas insister, jugeant que je savais l’essentiel… et si ma fois Rory n’avait plus assez confiance en moi, c’était son choix. Cela me faisait mal de l’admettre, mais je ne pouvais pas forcer quelqu’un à m’aimer.
Harper m’avait appris cela lorsque nous étions adolescentes.
Étirant mes lèvres en un léger soupir alors que je le comparais à un acteur moldu, j’écarquillais ensuite de grands yeux tandis qu’il me donna enfin le fond de sa pensée. Là, je ne pus m’empêcher de révéler ma surprise et mon effarement.

- Mais enfin… Rory… Je m’en fiche de perdre ma place de professeur à Poudlard. Abigail MacFusty. Moi, la timide petite sorcière malmenée durant toute sa scolarité par les autres, celle qui savait mieux s’exprimer avec un Hippogriffe à treize ans qu’avec un camarade de classe, moi, j’étais professeur aujourd’hui. N’était-ce pas là une profonde absurdité ? Je reconnaissais sans me le cacher que j’étais impressionnée face à un élève de première année qui venait de faire son entrée à Poudlard. Alors pourquoi diable, moi, Abigail MacFusty étais-je enseignante ? Surtout, pourquoi tiendrais-je à cet emploi ? Je veux dire… j’aime ce que je fais, j’aime former les nouvelles générations en leur transmettant mes idées, mais… mais on sait tous les deux que je ne suis pas faite pour être prof. Mon métier premier, c’est dragonologiste, et je le serai toujours, et je suis l’héritière de mon clan. Que je fasse des choses illégales ou non, les autorités ne pourront pas me destituer de mes fonctions ni m’empêcher de pratiquer la dragonologie. Je marquais un temps de pause en soupirant un peu. Je venais là de révéler un élément important de ma vie : je n’étais pas pleinement épanouie dans mon travail, mais dans le fond, qu’est-ce que Rory en avait à faire ? Sans compter que, encore une fois, ça n’avait rien d’étonnant. Je continuais. Enfin, laisse tomber, j’apprécie vraiment ton attention, je comprends bien ce que tu veux dire malgré tout. Je lui jetais un regard. J’attendrais ton hibou.

Je lui souriais, décidée à ne pas insister sur le sujet. En réalité, je n’étais pas certaine de vouloir aborder mon métier présentement. Je n’étais pas venue rendre visite à Rory pour ça, et je réalisais que plus mon entrevue avançait, plus le rayonnement que j’avais à mon arrivée s’amenuisait. Parce que c’était aussi ça les relations humaines, surtout lorsqu’on est une personne empathique comme moi, c’était se laisser absorber par les tumultes.
Surprise par son exclamation concernant cette fameuse Lexi, je ne pus m’empêcher, une nouvelle fois, de cacher mon étonnement avant de ricaner en souriant un peu.

- OK, OK, j’entends les arguments, je n’insiste pas plus. Elle semble caractérielle ta nouvelle copine.

Taquine encore une fois, je réalisais surtout que Rory semblait enfin avoir dans ses relations une autre personne de confiance, surtout, une autre femme que moi ou sa sœur. Je n’avais aucunement la prétention de croire que je lui suffisais, bien au contraire, et à dire vrai, j’étais bien contente si cela pouvait être une femme qui lui tenait tête. J’avais un peu le même schéma avec Luca qui était trop habitué à ce que les femmes lui tombent aux pieds comme des mouches à merde. Rory et Luca étaient de ses hommes qui avaient besoin qu’on leur réponde, alors qu’ils n’aimaient pas ça. C’était assez ironique et paradoxal à constater. Néanmoins, je me permettais de ne rien démontrer de ma réflexion mentale et écartais le sujet de cette femme assez rapidement. Si Rory avait envie de m’en parler, il m’en parlerait, voilà tout.

Cela dit, je n’étais pas certaine de vouloir troquer ce sujet avec celui de Harper, d’autant plus, qu’encore une fois, la dissonance entre mon ami et moi était flagrante. Au fur et à mesure de sa tirade, je perdais mon sourire, et mes épaules s’affaissèrent petit à petit. Oh, je n’étais pas blessée par ses propos, je respectais son ressenti, et le sommet, c’était que j’étais tout à fait d’accord avec lui. Ce que je déplorais en revanche, c’était qu’il semblait incapable de voir que justement, j’étais de son avis. Pire encore, il restait encré dans de vieux schémas, de vieilles rancunes, en s’attardant au final sur un comportement qu’il désirait de quelqu’un, mais qu’on ne pouvait pas obliger. Encore une fois, on ne peut pas demander aux gens d’agir comme on le souhaitait. Lentement, je secouais la tête en baissant les yeux, déplorant, en conclusion, de constater que les deux personnes que j’aimais le plus au monde étaient incapables de s’entendre. Était-ce si difficile de se comporter en adulte et de passer outre certaines choses du passé ? Ou tout le moins d’en discuter un peu ? Cette fierté qui habitait en eux était déplorable. Tout ce que je demandais, c’était que mes amis et ma fiancée puissent s’entendre.
Mais c’était trop demandé. Car ainsi étaient les relations humaines.

- Ce n’est pas ce que j’ai voulu dire. On a tous changé, personne n’est resté figé à nos quinze ans, et heureusement. Et je n’essaie de faire passer aucune pilule en étant amourachée, ne deviens pas désobligeant envers moi. J’essaie juste de te donner un autre point de vue, mais je ne sais pas pourquoi je continue d’insister après toutes ses années. Je marquais une petite pause. Je n’ai jamais dit que tu avais quoique ce soit à te reprocher ou que tu avais des torts. Mais je n’ai pas dit non plus qu’elle vivait bien la situation. Vous êtes juste tous chiants, voilà la vérité.

Je secouais la tête d’un air navré et apparemment profondément blessé. Il y avait une guerre entre le monde sorcier et les moldus, et il fallait encore continuer à se chamailler pour des broutilles entre nous ? Enfin, il parait qu’il n’y a que les cons qui ne changent pas d’avis. Rory ne voulait pas changer d’avis. En fin de compte, tout ce que je tirais de l’annonce de mes fiançailles, qu’importe à qui, mes parents, Luca, Moïra, Aïko, Rory, c’était que personne n’était profondément et véritablement heureux pour moi. Il y avait toujours un, mais, ou un os quelconque, comme si j’avais pactisé avec le diable en personne.
Voilà ce qui me blessait véritablement, au-delà du fait que nous n’étions pas du même avis.
Alors que le sorcier voulut me tapoter la tête tandis que je venais de m’appuyer sur son épaule, j’eus le réflexe rapide de lever mon bras et de dévier son poignet en le frappant légèrement. Sans véritablement le vouloir, je lui adressais un regard courroucé. C’était un geste avec lequel j’avais toujours eu du mal, c’était très condescendant, et là, ce n’était pas le moment de me traiter comme une gentille petite chienne qui faisait tout ce qu’on voulait. Je savais aussi mordre, il ne fallait jamais l’oublier.
Décidant de me relever pour faire passer ma frustration, rongeant intérieurement que personne ne pouvait juste être simplement heureux pour moi et mon mariage, j’en venais à prendre la décision sourde de n’inviter véritablement personne. Par les esprits, heureusement que nous étions déjà officieusement mariées.
Bière à la main, je me rapprochais de la fenêtre tout en soufflant un peu d’agacement, mais n’ayant pas à cœur d’argumenter quoique ce soit (à quoi bon ?) je répondais à Rory quant à ce cadeau de Noël que je n’étais plus certaine de vouloir recevoir tant je ressentais de tumultes intérieurs.

- Non vraiment, je ne sais pas. Ça me fait dire la vérité rien que la vérité ? Ça fera vomir des limaces à Moïra sans que j'aie à lancer le sortilège ? Ça m’évitera de ressentir les effets de l’alcool quand je bois ? Ça me rendra aimable ?

Un peu pince-sans-rire, je trempais mes lèvres dans la bière afin de noyer mon désappointement, le regard concentré sur la ville qui s’étendait juste devant moi. Ce n’était pas le paysage que je préférais, mais il avait au moins le mérite de me donner l’illusion de me faire prendre l’air. Comme si je me défenestrais. Sans doute était-ce que je faisais, mentalement. S’en était fini de briller.



Never Ending Circles
ANAPHORE


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I love you like a love song [Ary II] Banniz10

Revelio:

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Anonymous
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Dim 30 Jan 2022 - 12:31
I love you like a love songL’incapacité à communiquer calmement et correctement était un des défauts principaux de Rory si on mettait de côté son égo surdimensionné et son tempérament colérique. Bon nombre d’individus avaient du mal avec l’héritier Barjow justement car ils se heurtaient de plein fouet à son arrogante suffisance. Beaucoup mais pas Abigail. Soit elle le lui cachait très bien, soit elle était immunisée avec le temps. Il faut dire que leur amitié avait commencé de la plus étrange des manières pour finalement évoluer vers une complicité surprenante. Les deux animagus étaient un peu comme le jour et la nuit pourtant, ils se complétaient relativement bien à tel point qu’ils en arrivaient à troubler ceux qui ne connaissaient pas leur relation. A présent, avec les années et les épreuves traversées, plus rien ne semblait être véritablement en mesure de les éloigner. S’ils rencontraient des difficultés et incompréhensions, ils parvenaient toujours à régler le problème pour en ressortir plus fort. Cette fois-ci, le nouveau petit accro qui mettait leur amitié à l’épreuve provenait, sans grande surprise, de Rory. Sa compulsion presque maladive de vouloir protéger ceux à qui il tient ne passait pas sur ce coup. Cacher une blessure qui avait engendré un arrêt cardiaque c’était bien loin d’être anodin mais ça, le sorcier avait du mal à l’admettre. Malgré tous ceux qui s’en étaient offusqués, Rory n’imprimait toujours pas. Il était encore en vie. Voilà le principal sur lequel se concentrer.

Par chance, Abigail ne lui en tenu pas rigueur trop longtemps, préférant s’inquiéter d’éventuels séquelles qu’il aurait pu avoir ainsi que de l’aide qu’elle pourrait lui apporter à l’avenir. Voilà enfin quelque chose de constructif et d’intéressant ! Une perspective qui ravissait le jeune homme tout en générant chez lui une certaine forme d’inquiétude. Bien loin de douter de ses capacités sur le terrain, après tout ils en avaient fait des expéditions ensembles, Rory se préoccupait plutôt des affaires dans lesquelles il risquait de l’impliquer. Avec le temps, les aventures qu’il effectuait pour trouver divers artefacts ou encore des ingrédients de potions devenaient de plus en plus dangereuses et surtout illégales. Il se retrouvait très souvent à entrer par effraction dans des lieux privés, protégés et enfreignait au passage un nombre incalculable de lois. Entrainer Abi là dedans signifiait donc qu’il avait la responsabilité que tout se passe bien. Hors de question qu’ils se fassent choper et qu’elle ait à subir de quelconques répercutions. Après lui avoir partagé les quelques inquiétudes qu’il nourrissait concernant les missions les plus sensibles, sa réponse le laissa sans voix. Etonné de constater avec quelle légèreté elle envisageait la perte de son emploi, Rory fronça légèrement les sourcils pour tenter de comprendre alors qu’elle lui donnait plus d’explications. Il savait pertinemment que sa passion première allait aux dragons mais il devait admettre qu’il l’imaginait plus passionnée et investie dans sa fonction d’enseignante pour transmettre ses connaissances. Soit. Rory n’allait pas aller contre elle et son envie d’aventure. Dans un simple haussement d’épaules, il lâcha donc avec désinvolture. « Ainsi soit-il. Qu’importe quelle sera ma prochaine mission tu m’accompagneras. » Dit-il en affichant un léger sourire tandis que ses prunelles sombres pétillaient déjà d’excitation à la perspective de se retrouver sous sa forme animale en compagnie d’Abi. Comme au bon vieux temps.

Si l’idée d’une aventure avec son amie de toujours l’enthousiasmait, celle qu’elle puisse entrer en contact avec Lexi, beaucoup moins. La médicomage était si imprévisible, caractérielle et froide qu’il craignait que même une simple boîte de chocolats reçue de la part d’Abi foute en l’air le semblant d’entente qu’ils avaient réussi à construire. L’équilibre de leur amitié était fragile, un rien pouvait l’ébranler. Il suffisait de voir la dispute qu’ils avaient récemment eu suite à l’incident de la morgue. Comme quoi, mélanger sexe et amitié était définitivement une très mauvaise idée. « C’est juste une amie. Tu sais que les relations amoureuses c’est pas pour moi… » Lâcha-t-il un peu sur la défensive à ce sujet devenu presque tabou depuis sa rupture avec Naya. De plus, mettre des mots sur sa relation avec Lexi était compliqué, douloureux presque. Cela faisait remonter des émotions ambivalentes qu’il préférait éluder pour ne surtout pas accorder d’importance à cette envie de proximité que la médicomage réveillait en lui. Naya avait été l’exception qui confirme la règle : l’amour n’est pas fait pour Rory.

Quand le sujet de la relation entre Harper et Abi, notamment leur mariage arriva brutalement sur le tapis, Rory se surprit lui-même à bien le prendre. Après tout, s’il ne croyait pas dans ce type d’unions, il avait eu plus jeune un bel aperçu de l’amour que les deux jeunes femmes éprouvaient l’une pour l’autre. Une émotion dont lui se privait mais qui ne l’empêchait pas pour autant d’être heureux pour Abi et Harper. Malheureusement, le sujet de cette dernière arriva très rapidement, créant une nouvelle tension. Il n’avait pas oublié et surtout il n’avait pas pardonné. Contrairement à certains, il n’était plus question de l’abandon d’Abi par Harper mais bien du sien. C’est en apprenant que l’ancienne Gryffondor était de retour et qu’elle n’avait pas daigné le recontacter que la rancoeur s’était réveillée, devenant plus puissante que jamais. Il se sentait trahi, rejeté et abandonné une seconde fois. Celle qu’il avait toujours considéré comme une amie ne l’était peut-être pas dans le fond. Si Rory tenta d’exprimer son ressenti, ce fut visiblement très maladroitement aux vues des réactions d’Abi. On était repartis pour un tour dans l’éternel manège  des impairs de communication. Une première tentative pour détendre l’atmosphère : Abi écarta sa main. Une seconde : elle lui envoya un missile en plein visage. Un peu sous le choc de la voir prendre les choses tant à coeur, en même temps c’est compréhensible mais bon… Rory resta assis sur le canapé, fixant son amie l’air complètement incrédule. Comment en étaient-ils arrivés là ?! Il y a tout juste quelques minutes il se réjouissait pour elles et maintenant Abi tirait une gueule de trois kilomètres de long, avait perdu ce petit éclat qui lui allait pourtant si bien et le traitait d’emmerdeur. Désemparé, l’héritier Barjow fronça les sourcils en déportant ses prunelles sombres sur le carrelage de son appartement comme s’il y cherchait une réponse. Après un bref silence, il reprit la parole. « Pourquoi tu réagis comme ça Abi ? » Une vraie question, rien de réthorique là dedans ni même de véritablement surprenant. Abi qui le connaissait bien savait qu’il avait parfois du mal avec l’expression de certaines émotions. Rory était habitué à afficher un détachement pour la plupart des choses quand il ne réagissait pas par une colère noire signe d’une profonde contrariété. « Désolé si je vais être cru mais ça n’a rien à voir avec toi. Je comprends que ça puisse t’affecter car c’est de Harper dont il s’agit mais tu n’es pas concernée dans cette histoire. C’est notre relation à Harper et moi dont il est question là. » L’honnêteté de Rory dans toute sa splendeur. Au moins il s’était excusé en avance… C’était déjà ça.

Alors qu’il se repassait en boucle les propos tenus par Abi, un élément retint son attention. Il prit une gorgée de sa bière avant de lâcher en relevant les yeux vers elle. « Tu dis qu’elle ne vit pas nécessairement bien la situation mais tu crois peut-être que ça me fait plaisir à moi ?! Que ça me saoule pas moi aussi ?! Harper était une de mes meilleures amies et maintenant elle revient sans aucunes explications pas même un petit désolé. » Une certaine forme de colère sourde teintait ses propos, une colère maîtrisée et contrôlée pour ne pas exploser. Pour ne pas rompre le dialogue entre eux. « C’est déjà suffisamment la merde en ce moment dans mes relations sans qu’en plus on s’engueule toi et moi. C’est pas ce que je veux. » Soupira-t-il en passant une main sur son visage histoire de faire redescendre la pression qu’il sentait progressivement monter. Pourquoi fallait-il que tout parte en couille en même temps ?! Lili, son père avec qui ça n’avait jamais été aussi tendu, Lexi, Kesabel qu’il préférait éviter et maintenant Harper qui redébarquait dans sa vie après tout ce temps. Ça faisait beaucoup trop d’un coup. Un profond soupir quitta ses lèvres en reportant son attention vers son amie, triturant machinalement ses doigts, signe évident du self control que cette discussion lui demandait. C’était pour Abi après tout. Il pouvait faire cet effort. Elle était bien la seule avec qui il était capable d’avoir une conversation un minimum posée sans que ça parte dans les cris et l’agression direct. Il voulait faire des efforts pour elle. « Je suis heureux pour vous deux Abi. Sincèrement ! Par contre accepte que ça soit encore difficile pour moi d’interagir avec Harper. » L’air sérieux, Rory désespérait de lui faire comprendre à quel point il était sincère quand il disait être heureux pour elle. Bien sûr, son léger conflit avec Harper pouvait jouer contre lui mais il ne la détestait pas dans le fond, il était simplement blessé par son comportement. Pourrait-elle le comprendre et surtout l’accepter ?! Afin de temporiser les choses, il enchaîna. « On finira bien par arranger les choses elle et moi. J’espère du moins… » Non non, vous ne rêvez pas. C’est bel et bien un aveux, un excès de sentiment qu’il témoigne là. L’héritier Barjow avait toujours apprécié Harper. Elle était imprévisible, dynamique, un peu loufoque et haute en couleurs. Comment ne pas l’aimer alors qu’ils partageaient tant de similarités ?! « Pour l’instant c’est comme ça mais ça veut pas dire pour autant que je ne suis pas heureux pour vous et que je serais désagréable à votre mariage. Bien au contraire. » Rory avait littéralement l’impression d’être au pied du mur. Comment pourrait-il faire comprendre plus simplement à Abi qu’il était affecté par toute cette situation. D’une certaine façon c’était cette peur viscérale qu’il nourrissait depuis sa plus tendre enfance, celle-là même qui le poussait à éloigner toutes les femmes pour qui il commençait à éprouver des sentiments, cette putain de peur du rejet, de l’abandon. Harper l’avait méchamment réveillée. Elle l’avait confronté à cette dernière et maintenant il restait bloqué dans sa fierté, son égo. Incapable de faire un premier pas vers elle pour apaiser sa rancoeur.
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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Mer 2 Fév 2022 - 9:47

Janvier 2021

Je me contentais d’un sourire entendu à Rory alors qu’il me disait que dans tous les cas, il ferait appel à moi. Au moins, pour ça, j’avais réussi à ne pas être écartée, comme je l’étais toujours habituellement. Devinant bien que le sujet le mettait mal à l’aise, je décidais de ne pas prolonger non plus la discussion concernant cette amie médicomage. J’avais toujours respecté son jardin secret, et je savais que j’étais éloignée de tout, et de tout le monde. Ça avait ses bons côtés, mais ça me pesait aussi régulièrement, et malgré moi, j’étais parvenue à tisser des liens plus ou moins fort avec plusieurs personnes. Je n’avais pas été gâtée en étant élève à Poudlard, mais au moins, les rares personnes qui avaient su se rapprocher de moi étaient encore à mes côtés aujourd’hui. J’ignorais si cela signifiait que je savais choisir mes amis, mais au moins, j’avais bon espoir que ceux qui étaient autour de moi me soutiennent.
Tout le moins, c’était ce que je pensais avant mes fiançailles.
Il avait suffi que la femme de ma vie fasse une erreur pour qu’elle marque au fer rouge ma famille… Il avait suffi que je souffre de nos retrouvailles pour que j’en parle à un garçon avec qui je partageais mes nuits pour qu’il se fasse son opinion. Il avait suffi qu’elle parte sans rien dire pour que celui que je considérais comme un frère soit resté encré dans le passé sans parvenir à s’en extraire.
Moi dans tout ça, je savais que j’avais ma part de responsabilité. J’avais été anéantie par l’abandon de Harper et par notre rupture. J’avais cru mourir de chagrin, car je n’avais pas uniquement perdu un amour, mais j’avais aussi perdu ma seule et unique véritable amie que j’avais eue à ce jour. Mes parents, mon frère et ma sœur adoptive m’avaient vu pleurer durant tout l’été et lorsque mon emploi avait commencé, je m’étais jetée corps et âme dans mon travail. Rory devait s’en souvenir par ailleurs : je n’avais été que l’ombre de moi-même durant une très longue période jusqu’à ce que ma passion pour la dragonologie me hisse de la situation.
Il était certain que ce chagrin non contenu n’avait en rien aidé mes proches et ma famille à se faire un avis très arrêté sur Harper.

Je n’étais pas d’humeur à rire. J’étais fatiguée que personne ne réussisse à s’entendre convenablement avec ma bien-aimée, en lui faisant porter la croix de son passé de manière bien trop lourde. Alors oui, je réagissais vivement aux gestes et aux paroles de Rory, car sur l’instant, je ne les trouvais absolument pas amusantes. Moi qui étais venue ici pour passer un bon moment et offrir à mon frère de cœur une nouvelle qui était censée être légère et réjouissante, me voilà à nouveau face à une belle désillusion, comme ça avait été le cas avec ma famille et avec Luca. Bien qu’empathique et très sensible, l’air désemparé du Barjow ne me désarçonna pas ni même la question qu’il me posa. Si je ne l’avais pas connu aussi bien, j’aurais pu me permettre de penser que c’était une interrogation rhétorique, mais nous nous côtoyions depuis si longtemps lui et moi que je saisissais très bien à quel point il était perdu.
Je poussais un long soupir tandis qu’il me fit don de la vérité en prétendant qu’il ne s’agissait pas de moi. Franchement, que croyait-il ? Que je me prenais pour le centre du monde ? Ce serait bien une première. Je savais pertinemment que ce n’était pas ma seule et unique rupture qui l’affectait à ce point, nous en avions discuté à l’époque, je savais qu’il avait aussi souffert, et je savais mieux que personne à quel point Rory pouvait avoir la rancune tenace. Le fait qu’il puisse penser que j’étais à ce point nombriliste ne fit qu’alimenter ma fatigue émotionnelle, pourtant, je n’en montrais rien, en dehors de ce souffle las qui traversa mes narines.

- Je sais très bien de quoi il est question Rory, j’ai bien compris depuis tout à l’heure, tu sais. Je marquais une légère pause avant de reprendre. Je réagis comme ça parce que je suis fatiguée, j’en ai marre. J’ai vu l’inquiétude dans les yeux de ma famille lorsque je me suis remise en couple avec Harper, et d’autant plus lorsqu’on a annoncé nos fiançailles. Je ne leur jette pas la pierre, je suis en partie responsable vu comment j’ai vécu notre rupture à l’époque… ça aurait pu ne pas me déranger, si je ne m’étais pas faites engueulée par un ami quand il a appris pour nos fiançailles par le biais de Harper. Maintenant toi. Je souriais avec ironie en levant les yeux au plafond et en croisant les bras. Je réagis comme ça parce que je réalise que c’est trop demandé, pour mon entourage, d’être simplement heureux pour moi. J’ai pardonné à Harper, et dans le fond c’est tout ce qui devrait compter, mais non. On préfère toujours condamner les gens sur leurs mauvaises actions plutôt que sur les bonnes… Je fis siffler ma langue dans ma bouche tout en détournant le regard dans un coin de la pièce avant de maugréer. Je déteste la nature humaine…

Agacée, je me levais pour rejoindre la fenêtre et observer la ville en contrebas. Les bras croisés, tenant toujours ma bière dans les mains, j’écoutais les propos de mon ami sans broncher, lui laissant l’occasion de s’expliquer et de s’exprimer. Le dialogue entre nous n’avait été que très rarement rompu, et ça avait été d’autant plus exceptionnel que ce soit moi qui le casse. J’étais ouverte d’esprit et prête à écouter les remarques des autres, car j’étais de ceux qui se remettaient toujours en question. C’était d’ailleurs le fait que les autres campent à ce point sur leurs positions qui m’énervaient, mais pas uniquement pour mon entourage, pour tout le monde. Mon aversion pour le genre humain, je le nourrissais depuis que j’étais toute petite, depuis qu’on me jugeait comme différente, spéciale, et donc par extension, comme une idiote incapable. Sans filtre, je me permettais de tenir de tels propos devant Rory car j’avais conscience qu’il savait à quel point j’avais du mal socialement, à quel point l’être humain pouvait me débecter, et à quel point je pouvais avoir honte d’être née humaine. Mon apprentissage de l’animagie n’avait jamais été un hasard.

- Encore une fois, je sais tout ça Rory. Je sais que tu le vis mal, je sais que tu as été touché par son départ et je sais que son retour chamboule beaucoup de choses. Ça a été difficile pour moi aussi d’obtenir un petit désolé, comme je t’ai dit, on sait comment elle est, et il y a des attitudes qui, malgré les années, n’ont pas beaucoup changé. On est pareil sur ce point toi et moi, nous aussi on a gardé des traits de caractère que nous avions plus jeunes, c'est normal. On ne peut pas lui tenir rancune de ça. Je baissais les yeux alors qu’il prétendait avoir des problèmes avec ses autres relations et qu’il ne voulait pas en avoir avec moi. Ça avait au moins le mérite de me calmer un tant soit peu. Je n’ai pas non plus envie de m’engueuler avec toi Rory, je n’ai jamais voulu ça… c’est juste que… Je soupirais, essayant tant bien que mal à trouver les bons mots. Fort heureusement, mon ami savait à quel point j’étais maladroite pour ça. J’ai juste envie qu’on puisse s’entendre… pas forcément comme avant, mais… je sais pas… je voudrais bien par exemple t’inviter de temps en temps et ne pas sentir l’électricité entre vous, tu vois ?

Naïve petite sorcière que j’étais. Je faisais déjà des projets d’avenir, et j’étais frappée de voir à quel point tout ça était vain. Passer une soirée tranquillement avec mes amis et la femme de ma vie, apparemment, c’était chose impossible.
Tant pis.
Je ne pouvais pas leur tenir rancune de ne pas s’entendre, car je savais mieux que personne à quel point on ne peut pas convenir à tout le monde.
Baissant la tête, je venais me pincer l’arête du nez de mon pouce et de mon index, avant d’écarter les doigts pour me masser les paupières alors que je réfléchissais sincèrement à l’organisation de notre mariage. Quitte à ce que les invités ne soient pas contents, autant n’inviter que le strict nécessaire non ? Tant pour la fête, tant pis pour les traditions. Harper et moi étions loin des traditions après tout, tout le moins, en ce qui concernait notre couple.

- J’accepte que ce soit difficile entre vous Rory, vraiment. Mais tu sais à quel point les conflits peuvent me fatiguer.

Encore une fois, l’héritier de la famille Barjow savait à quel point j’étais pacifiste et combien j’abhorrais toute forme de violence ou de colère. Mon empathie avait ça comme désavantage de me pomper énormément de mon énergie, et c’était d’autant plus vrai lorsqu’il s’agissait de deux personnes que j’appréciais du fond de mon âme. Comprenant bien que mon frère de cœur essayait de me rassurer avant tout concernant notre bonheur, à ma fiancée et à moi, et à la tenue à notre mariage, je me pinçais les lèvres en me retenant de commenter. Nous verrons bien. Je préférais garder le bénéfice du doute, car j’étais une éternelle optimiste. De plus, le fait que Rory espère que les choses s’arrangent entre eux me mit du baume au cœur. Malgré tout, ils avaient tous les deux l’envie que la situation change en mieux.

- Tu sais Rory… On a tous les deux étés touché par son départ… cet… abandon. Tu te souviens de la forme d’épouvantard que j’avais à l’époque, n’est-ce pas ? Je le regardais du coin de l’œil avec un léger sourire mélancolique. Oui, cette forme d’épouvantard qu’il avait pu voir un jour au détour d’un entraînement entre nous, cette forme qui me laissait sans famille, seule au monde, reflet de ma grande solitude de l’époque. Je détournais à nouveau les yeux sur la ville en contre bas. Quand elle est partie, il a changé de forme. Ma plus grande peur depuis ce jour… c’est l’abandon. Une extension de sa première forme, mais en plus brutale, en plus… inhumaine. Calmement, je revenais m’asseoir auprès de Rory pour plonger mon regard dans le sien. Moi non plus je n’ai plus envie de revivre ça, moi aussi j’ai été particulièrement blessée par tout ça. Tu sais… si j’ai demandé Harper en mariage ce… c’est aussi pour ne plus qu’elle parte et qu’elle ne me laisse plus jamais. Je détournais les yeux par terre en glissant nerveusement une main dans mes cheveux avant de lâcher un petit rire jaune. C’est con hein ? Ça n’empêchera pourtant rien du tout…

Je laissais toujours les autres vivre comme ils l’entendaient, avec leurs secrets et leurs caractères. Je laissais toujours les autres s’en aller et me quitter s’ils le voulaient. Mais avec Harper, j’avais les tripes trop nouées, j’avais trop peur de la perdre une nouvelle fois. Je voulais la posséder, la tenir contre moi, et ne plus jamais la laisser partir.
Plus jamais.
Possessive petite Abigail.
Relevant les yeux sur mon ami, je poussais un rapide soupir comme pour chasser une quelconque forme d’angoisse.

- Alors ce bracelet ? Tu vas te décider à m’expliquer ou je dois le donner à Harper pour qu’elle l’examine, avec un fort risque qu’elle le rende défaillant au passage ?

Défi, petite taquinerie pour détendre l’atmosphère. J’essayais de passer outre toute la tension qu’il y avait présentement entre nous.


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Mar 8 Fév 2022 - 22:47
I love you like a love songLa discussion avait pris un tournant inattendu. Si jusque là tout se passait bien, évoquer sa récente blessure, sa volonté de ne pas lui causer de soucis ou même ses fiançailles avaient clairement plombé l’ambiance. Ils passaient d’une Abi pétillante de joie et un Rory un peu plus détendu qu’à l’accoutumé, pouvant enfin souffler et oublier l’espace d’un instant ses soucis à deux boules de nerfs. Dire qu’à la base ça devait être une remise de cadeaux de Noël, la seule personne de son cercle très restreint avec qui il avait cette petite tradition. Ça avait vite dégénéré. Il se retrouvait ainsi à devoir se justifier, expliquer les raisons pour lesquelles il préférait qu’elle l’accompagne à des missions moins illégales avant de découvrir qu’Abi se fichait bien d’être renvoyée. Première nouvelle. Soit, passons ! Second choc : l’annonce de ses fiançailles avec Harper. Rory savait que l’ancienne Gryffondor était revenue en Angleterre et qu’à présent elles formaient un couple. Si au début il s’était montré inquiet, sachant à quel point Abi en avait souffert, il était bien obligé d’admettre que celle qu’il considérait comme une soeur était heureuse aux côtés de la tornade Harper. Pour le bonheur d’Abi il avait mis de côté sa rancoeur et ne lui avait jamais formulé ce qu’il ressentait vis-à-vis de la sorcière. Etre heureux pour elles était une chose, continuer de nourrir du ressentiment pour la brune en était une autre. Aux yeux de Rory, il s’agissait de deux émotions qui pouvaient tout à fait cohabiter sans que l’une ne prenne le pas sur l’autre. Visiblement, Abi n’était pas du même avis.

En effet, suite à l’annonce lâchée telle une bombe qu’elles allaient se marier, Rory surprit son amie de toujours en lui témoignant son bonheur pour elles. Tous, y compris l’héritier Barjow, auraient pu s’attendre à ce qu’il s’agace, se montre méfiant ou autre face à une telle nouvelle. Le bonheur d’Abi était plus important que sa fierté sur ce coup. Sans compter qu’il n’avait pas son mot à dire sur la situation. Pourquoi devraient-elles se priver de s’aimer car untel ou untel le leur disait ?! Stupide. En revanche, il avait été incapable de lui mentir. A quoi bon ?! Surtout si Harper lui avait parlé de leur collaboration épineuse pour réparer Caïus le jukebox possédé. Une tâche qui s’était avérée être plus complexe, principalement en raison de la tension qui existait encore entre eux à ce jour. Rory avait la rancune tenace mais Harper était loin d’aider à apaiser les tensions. Ce fut toutefois dans le but que cela n’entache pas sa relation avec Abi qu’il lui formula le fond de sa pensée et provoqua, par la même occasion la colère de l’ancienne Poufsouffle. Pris au dépourvu face à sa colère, le jeune héritier n’y comprenait plus rien. Comment et pourquoi se retrouvait-il à s’engueuler avec elle alors même qu’elle lui avait assuré ne pas chercher à le convaincre. C’était à ne plus rien y comprendre. Maintenant elle prenait sa défense et c’était à lui de devoir s’aplatir face à Harper ?! C’était la meilleure ça. Une fois qu’il eut vidé son sac, essayant d’être clair pour passer à autre chose, les nouveaux propos d’Abi lui firent pousser un profond soupir las.

La patience c’était clairement pas son fort. Rory avait toujours été un homme impulsif, peu enclin aux compromis et certainement pas aux discussions calmes et posées. Abi était l’exception qui confirme la règle. Pas même Lilibeth n’avait droit au calme, tout relatif certes, qu’il affichait avec elle aujourd’hui. S’il avait su que la discussion évoluerait de cette manière, il serait resté dans son laboratoire à confectionner des potions. Là au moins il était dans un univers connu et maîtrisé où personne ne venait le faire chier avec le luxe de ne surtout pas penser à tous les problèmes l’attendant dans son cadre privé. Imaginer qu’Abi puisse s’ajouter à cette liste déjà bien longue lui brisait le coeur. A l’écouter il était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. Lui qui s’était montré de prime abord heureux pour elles. Lui qui avait même proposé son aide se faisait maintenant « gueuler » dessus car les autres n’avaient pas été content et qu’il avait eu le malheur d’être honnête en répondant à sa question ?! C’était l’hôpital qui se foutait de la charité. A croire qu’elle préférait que tout le monde soit contre elles. C’était quoi son plan ?! Se brouiller avec tout le monde pour se marier en secret ?! LOL ! Ainsi, quand elle l’accusa de mal le prendre, Rory eut pour simple réaction de se prendre le visage entre les mains dans un long soupir d’exaspération. Après tout, aux yeux de tous il était un être exécrable, peut-être que maintenant Abi s’alignait enfin aux dires du plus grand nombre. Ses mains glissèrent de son visage à sa nuque, le regard rivé sur le sol tandis qu’elle continuait de l’accuser à tort. Garder son calme était à présent clé s’il voulait que la situation ne parte pas complètement en sucette. Il ne releva même pas son « Je déteste la nature humaine… » partageant dans tous les cas l’avis de la jeune femme sur ce point.

Reste calme. Surtout ne t’emporte pas. Laisse couler ça va passer. Plus facile à dire qu’à faire quand on s’appelle Rory Barjow et que votre vie entière a été conditionnée par la répression de sentiments conduisant inévitablement à des accès de rage phénoménaux. Une chose était sûre, avec toutes les merdes qui s’accumulaient progressivement dans sa vie, sa prochaine sortie illégale allait devoir être musclée s’il voulait enfin pouvoir se défouler et extérioriser sa frustration. Pour un peu tempérer les choses, Rory tenta donc en vain visiblement, de se justifier. Abi lui ressortait inlassablement le même discours. Car Harper n’avait pas changé sur ce point, comme eux n’avaient pas changé sur d’autres, il allait devoir faire l’impasse sur les excuses. C’était trop simple, trop facile de résonner ainsi. Son argumentaire ne tenait pas la route. Rory n’avait pas changé, il était le même qu’à l’époque : plein d’une colère sourde. Sa rancoeur envers Harper n’avait donc rien de bien étonnant. Etait même logique qui on suivait le raisonnement d’Abi mais ça, il allait bien se garder de le lui dire. Serrant les poings dans de profonds soupirs pour contenir son ressentiment, Rory avait plus l’impression qu’on faisait son procès qu’autre chose. C’était injuste. Il était heureux pour elles, de façon complètement désintéressé et il s’en prenait quand même plein la gueule car, tout comme Harper, il n’avait pas changé sur certains points. A l’idée qu’il puisse, dans l’état actuel des choses, dîner calmement avec les deux professeurs, un haussement de sourcils marqua les sentiments ambivalents qu’il ressentait. Une forme d’amusement sinistre de se voir débarquer chez elles avant de finir par se lancer des piques sournoises toute la soirée avec une Harper toujours aussi insupportable et Abi complètement dépitée. Non franchement, pour ça il n’était pas encore prêt. Il se contenta alors d’un bref hochement d’épaules accompagné d’un grognement pour lui signifier qu’il comprenait bien où elle voulait en venir car dans le fond, lui aussi aurait aimé que ça se passe mieux entre eux. Harper avait longtemps été son amie après tout.

« Crois-moi que si je pouvais facilement m’en passer je le ferai aussi. Cette situation est loin de m’enchanter. » Rétorqua-t-il plus par réflexe qu’autre chose, pensant par la même occasion à toutes les autres relations actuelles où il expérimentait des conflits d’une façon ou d’une autre. Abi l’avait connu vindicatif à l’époque. Il était un peu celui qui se fâchait avec tout le monde et provoquait même les conflits. Avec tout le monde sauf Silas. Une autre exception dans son petit monde de noirceur. A présent, s’il exprimait sa rage autrement, il n’en restait pas pour autant détruit de l’intérieur. Incapable de s’autoriser des relations saines qui pourraient l’aider à avancer vers du mieux. Il ne le méritait pas. Si par malheur il rencontrait une personne capable de lui faire entrevoir ce bonheur, il finissait par la fuir. Comme il avait fait avec Naya. Le son de la voix d’Abi le ramena à l’instant présent, relevant légèrement la tête vers elle quand elle évoqua son ancien épouvantard. Il hocha doucement de la tête en la scrutant, peiné d’apprendre tout l’impact qu’avait pu avoir l’abandon d’Harper sur sa psychologie. Lui qui avait toujours ressenti cette compulsion à la protéger, ce sentiment n’avait jamais été aussi fort qu’aujourd’hui. Rory lutta cependant avec la puissance envie de se lever pour la prendre dans ses bras, craignant que ce geste soit, une nouvelle fois mal interprété. Il n’avait jamais été doué pour communiquer ou même interagir avec les autres, une fois de plus, les événements des derniers mois en étaient l’illustration parfaite. Quand elle vint s’asseoir à côté de lui, il tourna la tête dans sa direction, plongeant ses prunelles sombres dans les siennes, une lueur de profonde empathie animant son regard. Sa confession lui faisait mal au coeur, une fois encore il avait envie de la prendre dans ses bras et lui murmurer que tout allait bien se passer. Ce mensonge complètement aberrant qu’on entendait dans tous les films et séries de moldus. « Tout va bien se passer, je te le promets. » « Il ne t’arrivera rien, je te le promets. » Comment promettre une chose pareille ?! Comment être aussi con pour croire qu’on peut maîtriser ce genre de choses ?! Ceux qui étaient les plus cons dans le lot c’était ceux qui gobaient bêtement ces paroles. Un léger soupir perça alors ses lèvres tandis qu’il posa sa main sur son genou, peiné et ne sachant pas franchement quoi lui dire. Y avait-il seulement quelque chose à dire à tout cela. « Si tu veux je pourrais offrir un truc à Harper qui puisse être à la fois utile et servir de GPS si jamais elle ose partir à nouveau. » Proposa-t-il avec un léger sourire mi-triste mi-amusé.

Alors que ses prunelles vinrent à nouveau rencontrer les siennes, il déporta son attention vers le bracelet. Un changement de sujet abrupte, peut-être salvateur pour mettre fin à la tension qui était à couper au couteau. S’il savait qu’ils allaient pouvoir évoquer d’autres choses, pour Rory le mal avait été fait. Il se doutait qu’il ne retrouverait plus la Abi pétillante du début et il avait la sensation de laisser tomber le masque. Cette apparence qui gars qui gère facilement toutes les merdes qui lui tombent dessus venait de voler en éclats. Il n’avait plus franchement le coeur à particulièrement sourire ou même plaisanter. Toutefois, il lui semblait plus salvateur de changer de sujet. Il aurait de nouvelles choses à ressasser ce soir quand elle serait partie. « Ça me ferait mal que mon travail parte en fumée. » Dit-il avec un petit sourire en coin avant de récupérer le bracelet de sur son poignet et fit glisser les quelques perles entre ses doigts. « C’est ce que j’ai appelé un « bracelet garde du corps de zoomage ». Pour te passer les détails des mécanismes etc, en gros il va détecter quand tu es en situation de danger immédiat et que tu n’as plus le temps de te défendre avec ta baguette. Dans un premier temps il générera un bouclier qui va t’englober pendant quelques secondes pour te donner le temps de lancer un sort, te cacher ou peu importe et en même temps il relâchera un charme d’apaisement. La créature qui t’attaquait va instantanément être apaisée afin que tu puisses réagir. Bien évidemment c’est inoffensif pour l’animal et ça marche sur toutes les créatures, magiques ou non. En revanche c’est inefficace sur les humains. Tu peux également activer ou désactiver le bracelet en fonction de tes besoins mais il ne s’activera qu’avec toi. Je l’ai équipé d’un enchantement d’appartenance. » Il déporta enfin ses iris vers elle avant de déposer le bracelet dans le creux de sa main. « J’espère que ça te plaît. » Une simple petite phrase pourtant lourde en signification quand il savait le nombre d’heures passées à élaborer, tester encore et encore les nombreux prototypes avant d’en arriver à ce résultat final. Il ne restait plus qu’à espérer qu’elle l’apprécie et ne se vexe pas qu’il ait pensé à un bracelet de protection plutôt qu’autre chose.
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Jeu 10 Fév 2022 - 22:25

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C’était assez cocasse pour moi d’observer Rory essayer de contrôler sa colère. J’avais bien conscience du privilège qu’il m’accordait, et je ne désirais pas en abuser non plus. Voilà pourquoi, entre autres, je restais globalement calme. Bien que mes paroles soient maladroites et franches, comme d’habitude, je n’haussais guère plus le ton que nécessaire. Enfin, ce qu’il y avait d’important et de notable dans la présente situation, c’était que mon ami ne m’avait jamais vu véritablement en colère. C’était toujours moi qui avais fait les frais de la sienne, mais moi, j’étais gravée dans l’eau calme d’un ruisseau qui s’écoulait lentement. Rory, je l’avais vu énervé et en colère plus d’une fois, et pourtant, cela m’avait toujours glissé sur la peau alors que, à l’instar d’un caillou qu’on jette dans l’eau, je gardais les éléments en moi. Perturbée qu’un instant, ensuite je préférais m’occuper de l’héritier Barjow, de le calmer, et de voir sa lumière, toujours.
Sans doute que le sorcier devait croire aujourd’hui, après vingt ans d’amitié, que je n’étais pas une personne qui pouvait s’énerver. Il m’avait vue heureuse, joyeuse, bouleversée, timide, réservée, un peu folle, audacieuse, courageuse, mais jamais énervée. Ça, c’était un trait de caractère que j’avais toujours laissé à Harper, puisqu’elle seule avait le don de me faire péter les plombs en un temps record. Certes, il y avait aussi ma sœur, mais le sujet était autrement plus sensible.
Ainsi, non loin de la fenêtre, je n’étais pas en train de me faire l’avocate de Harper, bien au contraire, et j’allais tout à fait dans le sens de ce que me disait mon frère de cœur. Cependant, devant sa mâchoire crispée, je comprenais qu’il ne l’avait pas compris. Je soupirais un peu sans pour autant insister sur le sujet, j’y reviendrais un autre jour, lorsque la tempête qui grondait sera passée. Inutile de provoquer des histoires qui n’avaient alors aucun sens. Rory et moi ne nous étions jamais disputés, je n’avais pas envie de commencer aujourd’hui, pas même pour mon mariage, pas même pour la femme que j’aimais le plus au monde. C’était là une preuve de ma bonne foi et de ma volonté de faire comprendre au sorcier que lui aussi, il était privilégié. Moi qui défendais toujours crocs et griffes mes amis, et d’autant plus ma future femme, aujourd’hui, je restais passive.

- Je sais Rory, et je pense qu’elle a aussi envie que ça s’arrange. Alors, laisse-moi avoir la naïveté de croire que ça changera dans le bon sens un jour, veux-tu ? Je lui souriais avec un petit air taquin. Au moins pour t’inviter à manger à la maison.

Perspective d’avenir qui semblait… étrange. Trois amis d’enfance qui ont fait ensemble un nombre de conneries assez notables, se retrouvant vingt ans après, rangés, bien sages et bien habillés, en train de manger comme des adultes civilisés, à parler de la pluie et du beau temps.
Mmmh… il n’est pas bon de vieillir n’est-ce pas ?
Revenant auprès de lui, je m’asseyais en osant le regarder dans les yeux, lui racontant une partie de ma vie qu’il ignorait jusque-là. Le laissant poser une main sur mon genou, je souriais avec douceur à ses paroles tout en glissant ma main sur la sienne.

- Ah c’est pas idiot ça. En dehors de la peur qu’elle s’en aille, je vais pouvoir enfin comprendre pourquoi elle rentre toujours en retard, en dehors des heures de repas.

Je ricanais, démontrant que je plaisantais. Je ne souhaitais pas surveiller ma fiancée puisque j’avais décidé de lui faire confiance, pourtant, pour être tout à fait honnête avec moi-même, la peur me soufflait une méfiance que je trouvais un peu dure… J’avais toujours envie de la suivre, d’être auprès d’elle, de connaître ses fréquentations. J’avais envie de m’immiscer dans la tête de Harper (et quel bordel j’affronterais purée), pour m’assurer qu’elle m’aime au moins autant que je l’aime. Mais avais-je vraiment besoin de ça avec tous les efforts qu’elle fournissait depuis nos retrouvailles ?
Ma raison me soufflait que non.
Mais j’avais peur. Si peur.

Revenant sur le bracelet, je regardais mon ami le prendre entre ses doigts pour me le présenter plus en détail. Avec attention, je l’écoutais me parler des divers effets magiques, et j’étais franchement impressionnée par la réalisation d’un tel objet magique. Évidemment, je n’étais pas surprise que Rory y soit arrivé, ni même qu’il en ait eu l’idée, je connaissais son talent pour enchanter toutes sortes de choses, mais à chaque fois j’étais stupéfaite. Sans doute cela faisait-il le même effet aux sorciers qui me voyaient « murmurer » aux oreilles de mes dragons. Combien de temps l’héritier de la maison Barjow avait-il planché sur ces sortilèges ? Combien de tests avait-il faits, avec combien de voyage pour les essayer sur des créatures de classification XXXX ou XXXXX ? Barjow était… complètement barjot. Le contact avec ses doigts et avec le bracelet me fit revenir à moi, et c’est en balbutiant que je parvenais à répondre.

- Wo… wow Rory tu es complètement fou… ma plante est relayée au rang de mauvaise herbe à côté de ça. J’avais un peu honte pour le coup de lui avoir apporté un cadeau aussi « ridicule » en comparaison. Sans plus attendre, j’accrochais le bracelet à mon poignet droit tout en continuant de l’admirer. Ça me sera utile, incontestablement… et il y a une limite aux sortilèges ? Ou est-ce que c’est indéfini ? Histoire que je sache s’il était à usage unique et m’éviter de trop compter dessus si je devais faire face à un dragon enragé. Ça pouvait aussi me sauver la vie de savoir ce genre de chose. Plongeant à nouveau mon regard dans le sien, je souriais avec douceur. Merci, vraiment.

J’avais conscience du travail et du temps qui lui avait été nécessaire à la réalisation d’un tel objet, tout le moins, j’avais la prétention de le croire. Ainsi, il était certain que Harper n’y toucherait pas, elle m’avait déjà détruit assez d’objets comme ça.
Alors, gardant mes prunelles dans celle de Rory, je gardais le silence un instant, me perdant dans l’obscurité de son regard si bouleversé. J’avais bien vu son changement d’attitude. Moins pétillant, moins prompt à la bonne humeur, aux sourires quelque peu forcés. Je n’étais pas idiote, je devinais bien que j’étais totalement coupable.
Voilà pourquoi je m’avançais vers lui pour lui déposer un baiser tendre sur la joue, mes bras de petit oiseau venant entourer ses épaules. Après ce geste d’affection, je ne m’autorisais pas à reculer mon visage du sien, je ne le voulais pas. Je vins poser mon front contre le sien, nos joues se frottant affectueusement l’une contre l’autre comme l’auraient fait deux animaux en signe d’apaisement et de tendre complicité. Fermant un peu les paupières, je soupirais d’aise contre mon frère de cœur. Les accolades entre nous n’étaient pas chose courante, quand bien même je les avais toujours appréciées. Aujourd’hui, je ne voulais plus commettre d’impair, je voulais profiter d’être ici, profiter de la légèreté que nous pouvions nous offrir ensemble lui et moi.

- Merci pour tout Rory. Depuis qu’on est enfant, merci d’être mon ami, de me supporter et de m’encourager. Je suis désolée si je t’ai blessé tout à l’heure, j’espère que tu te doutes que ce n’était pas le but de la manœuvre. Je suis juste un peu confuse par tous ces bouleversements. Je souriais avec ironie contre lui. Un jour peut-être que je ne serai pas bouleversée par quelque chose. Non. Inutile de chercher, ça n’arrivera jamais, j’étais bien trop émotive pour ça. Néanmoins, je ne désirais pas revenir sur le sujet, voilà pourquoi je déposais à nouveau mes lèvres sur sa joue. Pardon. Je gardais un petit instant de silence en restant blottie contre lui avant de murmurer. Tu sais… je te considère comme mon frère.

Confession profonde et intense.
Moi qui avais perdu un frère de sang, le seul et l’unique, l’irremplaçable, celui que je pleurais encore à chaudes larmes aujourd’hui, j’osais prétendre à âme ouverte que je considérais Rory Barjow comme mon frère de cœur.
Le simple fait de l’évoquer me noua la gorge.
Je refusais de croire que c’était un pas en direction de mon deuil. Je refusais de faire mon deuil.



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Mar 1 Mar 2022 - 18:53
I love you like a love songDire que Rory pouvait manquer de nuance était un doux euphémisme. Grand habitué des extrêmes, l’héritier Barjow n’avait jamais réussi à contrôler les émotions intenses dans lesquelles il se retrouvait bien souvent plongé. Du moins quand il n’était pas en présence d’Abigail. L’ancienne Poufsouffle se dressait en exception. Sans qu’il sache comment, car bien souvent ça l’agaçait profondément de ne pas juste exploser et s’emporter complètement, elle arrivait systématiquement à le calmer. Bien sûr Abi l’avait vu plus d’une fois s’énerver, partir sans grande surprise dans des extrêmes incontrôlables mais il redescendait bien vite. Etait-ce son calme olympien, cette façon bien à elle de réagir face à sa rage qui s’exprimait ou tout simplement la lente construction d’une amitié intense. Ce lien si fort poussant Rory à la voir telle une soeur. Si fort qu’il ne s’était jamais réellement disputé avec elle. Même à cet instant alors qu’ils en arrivaient à aborder le sujet sensible qu’était devenu Harper, sa frustration ne parvenait pas à s’exprimer pleinement. Restée à l’état de germe, elle n’explosait pas comme elle l’aurait fait avec n’importe qui tout simplement car Abi n’était pas n’importe qui pour Rory. Ce traitement de faveur, cette connexion si spéciale entre eux, il prenait rarement la peine de l’évoquer avec la passionnée de dragons. Pourquoi ? Tout simplement car Rory et les preuves d’affection, l’expression des sentiments et tout ce qui pouvait le faire apparaître comme vulnérable c’était pas son truc. Abi avait su faire preuve de patience pour lentement gagner progressivement sa confiance. Elle avait su apprivoiser le renard sauvage qu’il était.

A présent empêtré dans cette discussion et réticent à voir cette dernière se muer en dispute, Rory gardait un certain calme apparent pouvant même être perçu comme de la lassitude. Ils étaient en train de débattre autour de sa façon de vivre une relation avec une personne qui n’était même pas présente dans la pièce. C’était le comble. Lui qui n’aimait pas parler pour ne rien dire, ils atteignaient des sommets. Si au début l’héritier Barjow avait tenté d’exposer son point de vue, leur incapacité à communiquer de façon efficace alors que dans le fond ils se rejoignaient eut raison de lui. Devenu de plus en plus taciturne il ne répondait plus qu’à ce qui le faisait profondément réagir. Ce qui méritait qu’il s’exprime et outrepasse sa colère latente. Il accueillit donc sa remarque sur leur éventuelle réconciliation entre Harper et lui avec un bref haussement de sourcil. Qu’est-ce que sa présupposée naïveté venait faire là dedans ?! Leur faisait-elle si peu confiance pour croire qu’ils n’arriveraient jamais à enterrer la hache de guerre ? Affichant tout de même un bref sourire dénué de son habituelle malice, Rory répondit vaguement. « Ça se fera forcément, oui. » Une manière bien évasive de la rassurer sans ne rien promettre. Il laissait le temps faire son oeuvre, la rancoeur finirait bien par passer. En la voyant revenir sur le canapé, Rory se redressa très légèrement dans l’assise comme pour mieux capter ses prunelles tandis qu’elle se livrait à lui. Ils avaient beau se faire une confiance aveugle et s’aimer comme s’ils partageaient le même sang, le sorcier n’était pas dupe. Il savait pertinemment qu’elle avait des secrets pour lui. Jamais il ne lui en tiendrait rigueur car lui même n’était pas à 100% honnête sur certains aspects de son existence. Le plus lourd de ses secrets : Lilibeth, sans aucune hésitation. Sa soeur que beaucoup, y compris Abi, ne connaissaient que de nom. Bien plus qu’une question de confiance, c’était devenu une pure stratégie de survie pour le fils Barjow de garder le secret de la nature cracmole de sa cadette.

Un bref trait d’humour sur la possibilité qu’il confectionne un traceur GPS à Harper et voilà que l’atmosphère jusque là tendue redescendait d’un cran pour son plus grand plaisir. Son petit sourire et les paroles qu’elle eut confirmèrent la trêve. Si le sujet en soit n’avait rien de spécialement drôle compte tenu de l’historique entre les deux jeunes femmes, Rory restait égal à lui-même. Il aimait tourner une discussion sombre et éprouvante en blague histoire d’apaiser les tensions. Une tâche par toujours simple qui en fonction de son interlocuteur pouvait empirer mais pas avec Abi. Sa petite plaisanterie lui extirpa également un sourire amusé avant qu’il ne reporte son attention sur le cadeau offert quelques minutes plus tôt. Sur ce coup, l’inventeur était plutôt fier de lui. Enchanter des objets à longueur de journée pour des clients ou le gouvernement était une chose, le faire pour ses amis les plus proches en était une autre. Il lui expliqua donc avec le plus grand sérieux les fonctionnalités implémentées sur ce petit bracelet qui d’apparence était certes joli mais n’avait rien de bien spécial. Une fois ses explications terminées, il lui rendit le bracelet son sourire s’élargissant à la réaction d’Abi. « Qu’est-ce que tu racontes ?! Ton cadeau est génial ça va m’être utile à la fois pour certaines potions et onguents sans compter que ça tiendra mon père encore plus éloigné de mon atelier ! » S’il le pensait vraiment, Rory se doutait tout de même qu’Abi aurait du mal à vraiment le croire et resterait bloquée sur le fait que son cadeau était soit-disant moins bien. Ne s’attardant pas là dessus, il répondit à sa question. « Aucune limite. Après avec leurs foutues balises à la con il est possible que le bracelet perde en intensité ou alors se vide de sa magie. Dans ce cas là tu me le ramènes et je règlerai ça. L’idée c’est que tu puisses l’utiliser quand tu bosses et avoir une sécurité dans les cas extrêmes. » Il avait toujours admiré sa passion pour les créatures magiques mais il savait que la moindre erreur pouvait se payer très cher. Son défunt frère en était le parfait exemple si on laissait de côté toutes les cicatrices qu’il arborait lui-même pour s’être frotté d’un peu trop près à certaines espèces. Au moins avec cette nouvelle invention, Rory espérait pouvoir lui éviter de trop gros problème et la protéger à sa façon. Un simple sourire en réponse à son merci, il serra doucement sa main dans la sienne en accrochant son regard. Un instant qui se prolongea, s’étira dans le temps jusqu’à ce qu’elle se rapproche pour déposer ses lèvres sur sa joue. Ça n’avait l’air de rien comme ça, pour beaucoup ce simple petit geste d’affection était normal mais pas pour Rory Barjow. Lui qui avait été privé toute son enfance et adolescence de tendresse, mis à part avec Lili, s’interdisait encore aujourd’hui de tels instants. Une seule exception l’avait enveloppé de douceur à l’époque mais il avait préféré s’en éloigner, pas assez digne pour mériter l’amour d’une femme. Ces petits moments, ces gestes d’affection qu’ils échangeaient avec Abi avaient donc une signification toute particulière pour Rory. Avec sa jeune soeur, la sorcière était la seule qui avait su l’habituer à sa proximité physique. Tout naturellement, il glissa son bras autour de ses épaules pour l’enlacer à son tour alors que ses yeux se fermaient, profitant simplement de sa proximité. Une nouvelle fois un léger sourire fit son chemin sur ses lippes à ses mots pour finalement lui murmurer sans la lâcher. « Si tu estimes que j’ai à te supporter, qu’est-ce que moi je devrais dire ?! » Il eut un bref rire, sachant pertinemment qu’il était loin d’être quelqu’un de facile mais dès le début Abi s’était accrochée. Elle avait su voir en lui cette petite lumière dont il ignorait l’existence. « Tu ne m’as pas blessé, ne t’inquiète pas pour ça. J’espère en revanche que tu ne m’en veux pas trop. J’étais sincère quand je te disais vouloir rien de plus que votre bonheur j’ai juste besoin d’un peu plus de temps pour pardonner à Harper… » Murmura-t-il dans un léger soupir, conscient que la situation pesait également sur les épaules d’Abi. « Tu me remercies mais sans toi je ne serais peut-être plus là aujourd’hui. » Il marqua une brève pause avant de reprendre non sans une certaine difficulté. « Tu as toujours été là pour moi même quand je n’avais pas envie que tu le sois, tu m’as supporté toutes ces années, tu as cru en moi… C’est moi qui devrais te remercier. » Dit-il alors que son étreinte se resserrait autour de ses épaules quand Abi lâcha la seconde bombe de la journée.

A ses paroles, son coeur se serra. Non pas de douleur mais bien au contraire d’un bonheur intense teinté de mélancolie. Il la connaissait. Il savait à quel point cela devait lui coûter de l’admettre, de le verbaliser alors que son propre frère était mort dans un tragique accident. Rory avait conscience qu’elle n’avait pas fait son deuil. Comment le pourrait-elle ? Lui-même préférait ne pas imaginer dans quel état il serait si Lilibeth venait à perdre la vie aussi brutalement. Il ne s’en remettrait pas. Sans un mot, encaissant ce dont il se doutait déjà, l’héritier Barjow se laissa aller dans l’assise du canapé en gardant Abigail contre lui. Après quelques instants il finit par reprendre la parole, incapable d’empêcher ce petit sourire tendre logé au coin de ses lèvres. « Tu es également comme une soeur pour moi… » Un aveu soufflé timidement. Abi l’avait habitué aux témoignages d’affection physique mais pas verbale. Il n’était capable de dire « je t’aime » qu’à sa soeur cadette, s’ouvrir ainsi avec son amie relevait du challenge. Toutefois, pour elle il voulait faire un effort. Après une profonde inspiration, il ajouta après avoir déposé un petit baiser sur son front. « Tu es une des personnes les plus importantes de mon existence… Sans toi je ne sais pas ce que je serais devenu ou ferais à présent. C’est un peu pour ça que j’ai voulu te faire ce bracelet. Je n’ai pas envie qu’il t’arrive quoi que ce soit. »
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Ven 4 Mar 2022 - 13:28

Janvier 2021

J’eus un sourire poli à l’adresse de Rory alors qu’il hasardait que sa relation avec Harper allait « forcément » s’améliorer. Il m’en dira tant… Je n’étais pas née de la dernière pluie, et être gentille, naïve et pleine d’espoir ne faisait pas de moi quelqu’un de profondément stupide, et ça, il le savait très bien. J’avais bien compris que derrière cette phrase évasive, il ne fit aucune promesse et n’avait lui-même aucune certitude quant à notre avenir commun. Dans le fond, personne n’en avait vraiment, sauf éventuellement les voyants, et encore. Malgré tout, je préférais retenir que mon ami allait essayer, ou tout le moins, qu’il avait la volonté que les choses s’améliorent avec ma fiancée, et ça, c’était déjà beaucoup.
Depuis le temps, je connaissais le passif de Rory, je savais comment il réagissait, et je savais également qu’il avait une rancune fière et tenace qu’il n’était pas aisé de mettre au placard. La plupart des personnes qui l’avaient déçu ne faisaient plus partie de son cercle proche, et étaient éventuellement à peine des clients aujourd’hui. Je voyais bien là que l’héritier de la famille Barjow faisait, encore, une exception. Mais était-ce pour me faire plaisir ou par nostalgie de notre passé commun à trois ? Je n’arrivais pas très bien à le savoir, et dans le fond, je n’étais pas vraiment certaine de vouloir le savoir, ça n’avait pas beaucoup d’importance.

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- Qu’est-ce que tu nous apportes Abi ?

Je m’asseyais dans l’herbe, en tailleur, entre Rory et Harper qui venaient de me questionner et qui m’attendaient pour un petit instant de pause entre nos cours. Nous aimions nous retrouver de temps à autre de la sorte. Lui était en sixième année, de deux ans notre ainé, nous étions donc en quatrième année, et mon cœur s’emballait à chaque fois que j’étais à proximité de la Gryffondor. Une belle brochette de jeunes gens ayant tous un genre de vice. À notre manière, nous étions tous les trois à part, et pourtant, nous étions ensemble. Elle était exubérante aux nombreuses frasques, la harpe mélodieuse qui rugissait comme une lionne courageuse. Il était intelligent, colérique et calculateur, le serpent rusé comme un renard. J’étais douce, maladivement timide et réservée, mais d’une loyauté sans faille, le petit blaireau à l’âme d’un chien. Rory et Harper m’étaient souvent venus en aide lorsque je me faisais disputer par d’autres élèves qui avaient décidé de me prendre pour cible.
Posant le pot de fleurs devant moi, je regardais la petite plante qui était à l’intérieur, ses bourgeons essayant de s’accrocher à l’un d’entre nous.

- C’est un figuier de barbarie. Des élèves l’ont déraciné pour le planter vers la cabane des hippogriffes. Je vais le ramener à la serre.

Le garçon avait baissé des yeux intéressés sur la plante verte. Nous avions tous les deux cette passion commune qu’était la botanique, ce qu’Harper n’avait guère. D’ailleurs, je la vis avancer la main vers les petits bourgeons, puisqu’ils s’agitaient dans sa direction. Vive, mais d’un geste doux, je lui attrapais le poignet.

- Touche pas, le contact avec les bourgeons est urticant.
- Oooh pfff, comme si une mauvaise herbe pouvait me faire peur hein !

Je souriais à la désinvolture de mon amie tout en lui lâchant le bras, lentement. Réalisant le contact entre nous, je sentais mes joues devenir rouges d’un pourpre éclatant. Harper, évidemment, ne vit rien puisqu’elle se tourna en direction de son sac pour en sortir un sandwich piqué plus tôt dans la grande salle. Elle se mit à le manger avec appétit, et, toujours fébrile, je détournais les yeux en fermant le poing de la main qui l’avait saisi avant de la poser sous ma gorge, comme si je serrai quelque chose de précieux.
Ce fut l’un des rares moments que nous avions en commun tous les trois où je n’avais pas saisi le petit regard plein de malice de l’élève de la maison verte et argent. Il fouilla à son tour dans son sac pour me tendre une barre chocolatée avant de m’adresser un clin d’œil.
Lui semblait comprendre ce que moi j’ignorais encore.
Ces moments-là, à trois, ensemble à nous soutenir à Poudlard, avaient été des moments précieux de mon enfance. L’année suivante, Rory s’en allait, diplômé de l’école, nous laissant seules avec Harper, mais non pas moins complices. Même séparés, nous avions gardé contact, jusqu’à nos seize ans. Jusqu’à ce que nous soyons diplômées à notre tour avec Harper. Jusqu’à ce qu’elle m’abandonne et s’en aille sans rien dire à l’héritier de la famille Barjow.

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Je clignais des paupières tandis que mon regard sombre s’était posé sur le figuier de barbarie que je venais d’offrir à mon ami d’enfance. Avec un grand sourire aux lèvres, il s’exclama en prétendant que mon cadeau était génial et qu’il lui serait d’une grande utilité. Sans doute avait-il oublié cette après-midi dans l’herbe des jardins de Poudlard que je venais de me remémorer, et soudainement, mon présent eut une tout autre signification. Néanmoins, je baissais le regard sur nos mains jointes et je souriais avec douceur à ses propos.

- Bon, alors c’est parfait du coup.

Je lui jetais une œillade complice et pleine de malice, lui prouvant que je décidais de le croire lorsqu’il affirmait que la plante lui était une étrenne qui lui convenait.
Préférant me concentrer sur le merveilleux bracelet qu’il m’avait confectionné, je lui posais les questions d’usage, et, attentive, je hochais la tête lorsque je recevais les renseignements que je cherchais. Je fronçais légèrement les sourcils tandis qu’il vint me parler des balises anti-magie du Blood Circle, et me fis alors la promesse silencieuse de ne pas porter l’objet durant les missions de l’Ordre qui pouvait inclure une rencontre avec les moldus voulant notre éradication. Non pas que je veuille négliger ma sécurité, mais je ne voulais pas abimer le cadeau si précieux de Rory, car j’avais conscience qu’il pouvait me sauver la vie avec mes créatures magiques. Hors de question qu’un membre du Blood Circle puisse mettre malencontreusement la main dessus.

- D’accord, je n’hésiterais pas à te le ramener si besoin. Merci.

J’étais véritablement émue et touchée par cette attention. Quand bien même j’étais une sorcière qui excellait dans la magie défensive, suite à mes nombreux ennuis avec d’autres élèves lorsque nous étions enfants, et maintenant avec les animaux fantastiques et plus encore avec le Blood Circle, j’appréciais toujours avoir un nouvel atout dans ma manche (sans mauvais jeu de mots puisque le bracelet était à présent accroché à mon poignet). Qui plus est, savoir cet objet de manufacture Barjow me rajoutait une certaine sérénité : je savais que l’objet ne me ferait pas défaut, j’avais totalement confiance en mon ami.

Emportée par mon souvenir, par la tendresse de l’instant et par la profonde envie de détendre l’atmosphère, je venais me blottir contre Rory pour lui embrasser la joue avec tendresse. Ces moments avaient toujours été privilégiés entre nous, car rares, et surtout, parce que jamais mon cœur ne s’était emporté dans ses bras, chose aussi exceptionnelle que l’étaient les moments où je me sentais assez à l’aise pour être ainsi tactile avec quelqu’un. J’étais une sorcière bien trop émotive, et je savais qu’un jour cela me perdrait, c’était d’ailleurs déjà arrivé.
Si loin de l’affection des autres durant mon enfance, je m’étais toujours contentée des bras de mon frère et de mes parents (à défaut de ceux de ma sœur adoptive). Puis, ceux de Harper m’avaient véritablement comblé durant une année. Mais voilà, je restais une personne réservée et timide, qui faisait preuve de démonstration uniquement lorsque j’étais à l’aise. Avec Rory, j’avais fait tomber les barrières depuis de nombreuses années déjà, mais c’était à noter que c’était lui qui avait choisi le premier contact physique entre nous, et non pas moi.
Fermant les paupières afin de pouvoir savourer pleinement ce moment tandis que le sorcier glissa son bras autour de mes épaules, je restais accrochée aux siennes, mon front toujours contre le sien. Sentant son souffle contre ma joue, je laissais s’égrener plusieurs minutes de silence, juste pour me reposer, calmer mon esprit, nous permettre de nous retrouver et nous recentrer dans ce petit cocon dans lequel nous venions de trouver refuge. Nous en avions besoin, nous qui nous étions agacés quelques instants plus tôt, ce qui était loin du but de ma visite initialement.
Après un long instant, je reprenais enfin la parole, murmurant contre lui des remerciements que j’aurai dû prononcer bien plus tôt. Mais j’étais ainsi faite de timidité et de réserve que je gardais beaucoup (trop) de choses en moi. Les sortir, réussir à les verbaliser tant bien que mal m’aidait souvent à me sentir mieux plus légère.
Mes paupières se rouvrirent en écoutant mon ami me répondre, et un nouveau sourire étira les commissures de mes lèvres.

- Je te crois Rory, promis. Ne revenons pas là-dessus veux-tu ? Je frottais légèrement ma joue contre la sienne comme je le faisais souvent lorsqu’il nous avait été donné d’être ensemble sous nos formes canines, son étreinte se faisant alors plus étroite. Ça m’a paru normal de faire tout ça pour toi, tu sais… et grand Merlin, regarde où nous en sommes aujourd’hui ? Toi planqué dans ton labo à faire on ne sait quoi, et moi, toujours mes dragons au cul, et la bague au doigt. Je pouffais légèrement avant de continuer. On s’est soutenus mutuellement, toi aussi, tu as toujours été là pour moi, et tu as toujours pris ma défense quand j’en avais besoin.

Quand Harper n’était pas avec moi, quand Kyle n’était pas à proximité, il y avait toujours eu Rory pour me défendre contre ces autres élèves qui avaient décidé de m’acculer contre un mur pour essayer de me violenter.
Aujourd’hui, Harper n’était toujours pas constamment avec moi, et Kyle ne le serait plus jamais. Il ne me restait alors que Rory, et c’était sans chercher à rajouter du poids sur ses épaules. La confidence toutefois traversa mes lèvres comme un sortilège interdit sortait d’une baguette. J’avais conscience que j’en demandais beaucoup à mon ami aujourd’hui, mais pourtant, je ne le faisais pas exprès. J’étais bien trop spontanée avec les gens pour prévoir ce genre de discours, d’autant plus lorsqu’il s’agissait de mon défunt frère.
Emportée par ses bras lorsqu’il décida de s’enfoncer dans le canapé, je redressais légèrement la tête et observa son visage comme si j’essayais de capter la moindre information pouvant trahir ses pensées. Je fus alors surprise d’y voir un sourire se loger sur ses lippes, et son aveu me serra le cœur de surprise et de tendresse. Je savais que Rory m’appréciait, je n’en avais jamais douté, en revanche, je n’avais jamais eu la prétention de croire qu’il me considérait comme sa sœur, d’autant plus qu’il en avait déjà une, en chaire et en os, et bien vivante, elle. Je n’avais pas envie de prendre sa place d’aucune façon. Ainsi, à ce point surprise par son témoignage d’affection, je relevais un peu la tête pour le fixer, les yeux ronds, au bord des larmes, tant j’étais émue et émotive. Je finis toutefois par sourire avant de déposer encore mes lèvres, sur son front cette fois, entourant son visage de ce rideau blond qu’étaient mes cheveux qui avaient glissé de mes épaules.

- Et tant que je serai en vie, je souhaite que tu continues à veiller sur moi. Je reculais mon visage pour lui sourire avec tendresse avant de rouler des yeux dans mes orbites, prenant un air taquin avant de froncer les sourcils d’un air théâtral. Heureusement que je ne t’ai pas demandé d’être mon témoin, trop d’attention de ma part t’aurait sûrement fait exploser, tu aurais pris la grosse tête et tout. C’est mauvais pour les affaires, tout ça. Une lueur malicieuse brilla dans mes yeux, comme lorsque j’étais arrivée, avant de continuer à chambrer mon ami d’enfance. Mais promis, je te garde une danse. Ou deux.


Never Ending Circles
ANAPHORE


I love you like a love song [Ary II] CBY7jAc
I love you like a love song [Ary II] Banniz10

Revelio:

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Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 8 Mar 2022 - 19:36
I love you like a love songIls étaient rares ceux qui pouvaient se vanter d’avoir acquis la confiance de Rory Barjow. Si tant est qu’il osait pleinement l’accorder, outrepassant cette crainte primaire qu’on finisse inexorablement par l’abandonner comme l’avaient pu faire sa mère et sa soeur. Bien sûr Lilibeth était toujours là, concrètement elle ne lui avait pas vraiment tourné le dos mais ses larmes et son deuil de Caïn, leur bourreau commun, avaient résonné profondément en lui. Ce jour là quelque chose s’était brisé entre eux. Ils avaient gardé un lien fort, un amour fraternel indéfectible mais dont Rory doutait de la réciprocité. Dans le fond, toutes ses relations étaient teintées de la même crainte : celle d’oser s’attacher pour finir écarté. Si Abi ne faisait pas exception à la règle, elle avait toutefois su s’imposer dans son coeur. Le jeune héritier comptait quelques amis fidèles dans son existence mais ils n’étaient que deux à avoir cette place si spéciale. L’ancienne Poufsouffle et Silas son acolyte de toujours. Elle seule avait été là quand les autres préféraient ignorer sa rage. Elle seule s’était accrochée et efforcée de lui montrer ce que personne d’autre ne voyait. Cette lueur. Petite étincelle à peine perceptible qu’elle avait cultivée pour doucement la faire grandir, se frayant un chemin au passage dans sa vie pour y gagner une place de premier choix.

Si vous demandiez à Rory, la beauté et la force de leur relation demeurait dans le fait que même s’ils n’étaient pas d’accord, même s’ils « s’engueulaient », ils réussissaient toujours à trouver un terrain d’entente. Les tensions finissaient par se dissiper si bien qu’ils n’en soient jamais arrivés à se déchirer comme c’était si souvent le cas pour Rory dans une majeure partie des relations qu’il entretenait avec les autres. Du moment qu’il en arrivait à avoir un différent, si la personne d’en face ne le rejoignait pas sur son point de vue, vous pouviez être sûr que c’était terminé pour lui. Heureusement qu’il ne tenait pas rigueur des croyances et appartenances à certains groupes d’une partie de ses amis sinon ces derniers se feraient bien plus rares encore.
Retrouver un moment de paix aux côtés d’Abi était donc salvateur pour lui, peu habitué à ce que ses rapports avec les autres soient si apaisés principalement en ce moment. C’est donc non sans une certaine satisfaction qu’il accueillit l’évocation de leurs cadeaux mutuels, pouvant enfin lui expliquer à quoi servait ce bracelet qu’il avait passé des semaines à penser et confectionner. Le plaisir non dissimulé et authentique de son amie parvint à le réjouir à son tour, satisfait de constater qu’elle imaginait pouvoir s’en servir dans son quotidien au contact des créatures magiques. Il écarta donc toute comparaison entre leur présents respectifs, ne faisant que peu de cas d’un tel jeu inutile. C’était sans compter sur les multiples dimensions revêtus par la petite pousse offerte par Abi. Non seulement cela lui serait utile pour ses potions mais en plus il aurait un bout de l’arbuste de son amie dans son arrière boutique qui pourrait accessoirement tenir son père éloigné des lieux. Comment ne pas aimer un pareil cadeau ?!

Pour la première fois depuis maintenant plusieurs semaines, Rory avait la sensation qu'on lui offrait du répit. Il pouvait se détendre, laisser de côté tout ce qui justifiait son humeur massacrante habituelle pour simplement profiter de l’instant et apprécier la présence d’Abigail contre lui. Un moment de tendresse relativement rare mais pas exceptionnel entre eux si bien qu’il en devenait toujours plaisant de s’y livrer sous leur forme humaine ou animale. Les minutes s’étirèrent, le maintenant dans un état de sérénité si rare qu’il semblait utile de le relever. Finalement, le son de sa voix brisa le silence les ayant enveloppé, provoquant un léger rictus amusé chez le sorcier. « C’est justement parce que ça te semblait « normal » d’être là pour moi alors que je me montrais si désagréable et antipathique que je tiens à te remercier. Prendre ta défense, t’aider ou être là pour toi quand tu en avais besoin c’était donc la moindre des choses que je pouvais faire Abi… » Murmura-t-il avec un petit sourire mélancolique. Ce qu’il n’était pas prêt à lui avouer c’était bien cette place prépondérante qu’elle avait su se créer dans sa vie si morne. Bien évidemment, Lilibeth et Silas avaient toujours été là pour Rory, deux soutiens indéfectibles pour l’épauler, chacun à sa manière. Cependant Abigail avait eu une manière bien à elle de lui maintenir la tête hors de l’eau. Elle avait su le bousculer, le faire réagir, le faire parler là où avec les autres il préférait rester muet. D’une certaine façon, elle l’avait sauvé de la folie, du puit de noirceur encore bien présent en lui, de sa propension à risquer sa vie pour un oui ou pour un non. Actes suicidaires dissimulés par des aventures complètement déraisonnées. L’héritier Barjow le savait, il en était même convaincu, sans Abigail dans sa vie il ne serait probablement plus de ce monde à présent. Emporté de sa propre main, celle d’un autre ou bien mort dans la nature suite à une expédition qui aurait mal tourné.

Des confidences qui s’étirèrent pour bientôt prendre une dimension encore plus sérieuse et intime, évoquant la profondeur des sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Si depuis qu’ils se connaissaient à Poudlard, nombreux étaient ceux qui semblaient persuadés qu’entre Abi et Rory il y avait bien plus qu’une simple amitié, ils n’avaient pas complètement tort. Rien à voir avec une liaison amoureuse. L’héritier Barjow était peut-être le pire exemple à suivre en la matière mais il n’était pas aveugle face à l’attitude d’une jeune Abigail follement éprise de sa comparse rouge et or. Non, l’affection qu’ils se portaient allait au-delà de toute forme d’attirance physique ou psychologique. Ils s’appréciaient comme deux membres d’une même famille auraient pu le faire. Pouvoir l’entendre de la bouche d’Abi lui fit donc chaud au coeur, n’ayant également encore jamais osé le prononcer. Peur du jugement, d’être rejeté, que cela change la dynamique de leur relation… Ils y avaient tant de raisons de taire ses sentiments à son égard et pourtant. A présent qu’ils venaient de vider leur sac, Rory ne pouvait que constater avec un certain soulagement que rien n’avait changé. La preuve : il reçut même un nouveau baiser de sa part sur le front, amusé par ce geste presque maternel qu’elle pouvait avoir. « Crois-moi que tu te débarrasseras pas si facilement de moi. Si on en venait un jour à vraiment se disputer, c’est pas ça qui m’arrêtera de veiller sur toi. J’ai peut-être la rancune tenace mais l’affection que je te porte est bien plus forte que toute querelle imaginable qu’on pourrait avoir. » Dit-il tout en lui glissant son pouce sur sa joue avec un large sourire. Une attitude rare pour Rory mais qu’Abi parvenait à lui extirper avec sa douceur et cette candeur rafraîchissante. C’était pour toutes ces raisons qu’il appréciait tant sa compagnie, la jeune femme parvenait par on ne sait quel miracle à l’apaiser dans sa tourmente permanente. Sa petite pique parvint même à la faire rire, bien conscient de son mauvais caractère et de cet égo dont il ne parvenait, mais principalement ne voulait, se séparer. Comment lui en vouloir de ne pas l’avoir choisi comme témoin ? La simple idée de l’aider à organiser une petite fête, de choisir sa robe, de gérer ses coups de stress et nombreuses interrogations… Rory avait beau aimer Abigail, il n’aurait pas tenu. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher d’être un peu blessé et même jaloux. Comme si c’était le signe qu’il n’était pas assez important à ses yeux pour décrocher ce rôle mais face à son attitude enjouée, il préféra ne pas retomber dans ses vieux travers et s’exclama alors. « J’espère bien oui ! Et même si tu as fait ce que je considère comme l’énorme erreur de ne pas me confier le poste de témoin, soit disant pour ma santé mentale, j’espère tout de même pouvoir t’aider à ma manière dans la préparation et l’organisation de votre mariage. » S’il ne pouvait pas jouer le rôle du témoin, garçon d’honneur ou autre connerie qu’on invente dans les mariages de nos jours, Rory voulait tout de même avoir la preuve que son amie tenait à lui suffisamment pour l’inclure. « Et je retiens pour les danses… Crois pas t’en tirer si facilement avec moi Abigail MacFusty ! » Ajouta-t-il alors non sans un sourire, s’amusant à lui pincer doucement la taille alors que tout annonçait que la suite de sa visite soit placée sous un signe bien plus joyeux et léger.
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