Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Métier : Cheffe du service de médicomagie légale de Sainte-Mangouste || Responsable d'une étude clinique sur le gène sorcier
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Ven 10 Déc - 9:39
My light in darkness breathing hope of new lifeSainte-Mangouste, 23 janvier 2021 || ROXI VII Lexi trébuche en se prenant les pieds dans le tapis. « Putain. » Elle réajuste la sangle de ses escarpins avant de se redresser. L’angoisse ne cesse de monter depuis tout à l’heure, depuis qu’elle a enfilé la robe et qu’elle s’est rendue compte qu’il lui sera impossible de porter ses couteaux sans que cela ne se voit. Déambulant dans l’un des petits salons attenant la grande salle de réception où elle allait bientôt devoir donner sa conférence, Lexi tente par tous les moyens de dissimuler une lame sous cette robe grotesque bien trop cintrée ; n’ayant absolument aucun goût et aucune idée du type de parure qu’il convient de porter à ce genre de soirée, Lexi s’en était remise à l’expertise de quelqu’un dont c’est le travail mais la modiste ne semblait pas avoir tenu compte du fait que la jeune médicomage ne porte jamais de robe et qu’elle est encore moins habituée à ce type d’apparat. Même si la médicomage ne peut nier que le tissu est du plus bel effet et que la robe lui sied plutôt bien, elle se reconnaît à peine dans le miroir. Cette tenue, ces chaussures. Sa chevelure est nouée en un chignon sophistiqué même si quelques mèches rebelles en sortent gracieusement. Se contentant d’un vague trait d’eyeliner sur les yeux et d’un rouge-à-lèvres bordeaux, Lexi se demande bien où sont ses Rangers et sa veste en jean. L’impression d’être une autre femme s’immisce en elle, l’impression de fausseté tout autant. Jouer un rôle, ce n’est pas elle. Pas comme ça du moins, affublée ainsi comme un objet qu’on exhibe. Elle se retourne pour scruter le dos de la robe avant de tenter -pour la cinquième fois- de nouer sa sangle habituelle autour de sa cuisse mais même avec un sort d’invisibilité, le sangle empêche la robe de bien tomber et rien n’est plus évident pour un œil avisé de voir que quelque chose cloche.
Lexi se retourne vers la porte tandis qu’on y toque mais personne n’entre. Cela toque à nouveau et les yeux de la jeune femme se tournent cette fois vers la fenêtre où la chouette de Rory attend avec une lettre dans le bec ainsi qu’un petit paquet. L’angoisse grimpe aussitôt dans l’esprit de la jeune femme, imaginant qu’il se dérobe à la dernière minute, la laissant seule pour affronter le monde dangereux des soirées mondaines qu’elle ne connait absolument pas et dont elle ne maîtrise rien malgré les quelques conseils que son ami lui a prodigués. Elle retrouve rapidement le sourire en lisant ses mots emplis d’autodérision et découvre son présent. Et qu’il ose dire qu’il ne lui fait pas là un cadeau… Les doigts de la jeune femme effleure le tissu qu’elle devine être de la soie même si elle n’en a jamais porté et sans hésiter positionne la sangle au niveau de son décolleté, comme il le lui avait suggéré la dernière fois. À la grande surprise de la jeune femme, le tissu se fond avec délice sur sa peau et lorsqu’elle y place le couteau papillon puis qu’elle se présente à nouveau devant son reflet, rien n’y parait et elle respire mieux de savoir sa lame près d’elle. Depuis qu’il le lui a offert, celle-ci a élu domicile à côtés de ses sœurs tout contre sa cuisse mais lors de la soirée, il sera probablement trop difficile d’en posséder plusieurs donc celui-là lui assurera une protection minimale mais optimale. Une fois que celui-ci a trouvé sa place tout contre son cœur, la respiration de la jeune femme ralentit et les battements de son palpitant reprennent un rythme plus ordinaire. Apaisée, elle s’installe dans un fauteuil pour relire les notes de sa conférence. Sans qu’elle ne s’en rende compte, le temps passe. Au bout d'un moment, on vient la chercher. « Docteur Fawley ? » Lexi relève la tête vers le Directeur de l’hôpital apprêté comme d’ordinaire de son éternel costume noir que Lexi trouve absolument fade et sans grand intérêt. Le regard de l’homme âgé d’une cinquantaine d’année passe de sa tête à ses jambes et elle pourrait presque voir ses joues prendre une légère teinte rosée. Se redressant et lui adressant un regard totalement méprisant alors qu’il ose sans vergogne la reluquer ainsi, elle demande sèchement : « Oui ? » L’homme déglutit et elle se délecte du soudain pouvoir qu’elle a sur lui alors même qu’elle est toujours la même femme qu’auparavant, la même avec une robe en plus. Les hommes sont si faibles et ne pensent qu’avec leurs yeux et non avec leur tête, c’est ainsi que Lexi voit les choses alors qu’il s’approche d’elle d’un pas moins certain que d'habitude. « Pouvons-nous revoir ensemble quelques détails sur la soirée ? » Après avoir acquiescée, les voilà repartis dans le programme du gala, quasiment minutes par minutes et Lexi témoigne sans honte son ennui en baillant plus d’une fois alors qu’il évoque l’introduction qu’il souhaite faire ainsi que son mot d’accueil. Lexi l’écoute bavasser encore, encore, et encore, répétant en boucle certaines précisions tout bonnement inintéressantes avant qu’il soit interrompu par l’organisatrice du gala, au plus grand plaisir de Lexi. « Je m’excuse de vous déranger mais la plupart des invités sont déjà arrivés. » dit-elle en montrant le nombre d'invitations qu'elle détient dans sa main. Lexi vérifie l'heure, l’horloge du salon pointe déjà sur 19h55. Son supérieur sort de la pièce et Lexi en profite pour vérifier que tout est prêt : elle réajuste sa robe avant de se regarder une dernière fois dans le miroir. Parfaite. Lexi n’a pas pour l’habitude de se congratuler, mais elle peut en être certaine, son apparence ferait presque oubliée qu’elle ne vient pas du tout de ce monde et qu’elle n’y est guère habituée.
Elle quitte à son tour le petit salon et ses pieds sont bien confortables dans ces chaussures qui semblent bien douloureuses ; merci la magie. La tête haute, les yeux fiers et sûre d’elle, Lexi pénètre dans la salle de réception et les regards se tournent vers elle ; se rappelant quelques règles revues avec Rory, elle adresse quelques signes de main et quelques sourires polis. En totale hypocrisie d’ailleurs. Quelques personnes tentent déjà d’accaparer la jeune femme, cherchant à initier un brin de conversation avec elle mais elle décline courtoisement, prétextant devoir rejoindre d’autres personnes. Ces prunelles foncées scrutent la salle, cherchant un visage familier et un se détache rapidement. Souriant cette fois plus naturellement, Lexi traverse la salle pour rejoindre Rory, laissant ses escarpins claquer avec une insolence monumentale sur le carrelage, se prêtant presque à ce jeu ridicule. Ils veulent la voir, qu’ils le fassent. Plus elle se rapproche et plus son sourire se transforme en moue narquoise alors qu’elle l’aperçoit alors qu’il est d’une élégance constante. Posant une main sur son avant-bras, elle dépose un léger baiser sur sa joue et lui dit tout sourire : « Ferme ta bouche, ton nez va tomber dedans. » Puis elle se penche à son oreille et lui murmure : « Je pense que les yeux seront constamment rivés sur nous ce soir, t’es vraiment trop... » Elle se mord la lèvre et elle replace doucement la pochette de costume bordeaux qu’elle lui a envoyé, ravie qu’il la porte, tout en ne finissant pas sa phrase. « Merci d'être venu. » Ces mots sont stupides.
My light into darkness Si depuis leur dernière leçon de danse et cours sur les règles de bienséance en haute société sorcière Lexi et Rory n’avaient pas eu l’occasion de vraiment se revoir, ce dernier avait hâte que le jour du gala arrive. Bien évidemment, il n’en avait touché mot à personne, ne souhaitant pas attirer plus que nécessaire l’attention sur son amie. L’événement était déjà suffisamment stressant comme cela sans qu’il en rajoute une couche en conviant des personnes supplémentaires. Heureusement, le gala se tenait uniquement sur invitation et si certains pouvaient clairement prétendre jouer de leur influence pour en obtenir une, Rory comptait bien sur la discrétion de l’événement. Avant tout pour qu’elle soit le plus à l’aise possible. Robe de soirée, chaussures à talons et valse mis à part bien évidemment. Le jour même enfin arrivé, Rory finalisait un enchantement de dissimulation et d’adaptation sur un petit bout de soie rouge qu’il s’était procuré. Les jours suivants leur dernière entrevue il avait retourné le problème des couteaux de son amie encore et encore dans sa tête jusqu’à en arriver à la conclusion qu’il faudrait du sur-mesure. Il avait passé quelques heures à élaborer les sortilèges nécessaires pour produire l’effet escompté et après un rapide test sur lui-même il plaça le bout de tissu dans une petite boîte sobre. Tout en écrivant le mot accompagnant le paquet, il laissa échapper un sifflement aigüe auquel Beanie, sa petite chouette, répondit immédiatement. Rory lui confia le tout et gratouilla gentiment sa tête avant qu’elle prenne son envol en direction de sa destinataire.
Il finit par quitter la boutique plus tôt, remplacé derrière le comptoir par le fils Beurk, le seul à qui il en avait parlé. Pourquoi ? Tout simplement car une partie du don qu’il comptait faire pour financer les études cliniques de Lexi proviendrait de la part de Barjow & Beurk. Les quelques derniers éléments fiscaux et légaux réglés en compagnie de leur experte dans le domaine, Rory transplana directement dans son appartement pour se changer en tenue de soirée. Disposé bien à plat sur son lit se trouvait son costume bleu nuit, une chemise blanche ainsi que la petite pochette de costume bordeaux offerte par Lexi quelques jours plus tôt. Cette petite attention reçue par hiboux lui avait fait chaud au coeur, repensant inévitablement à leur dernière leçon où elle évoquait la tenue qu’il porterait le soir même. Elle avait déjà une idée derrière la tête… Un bref sourire amusé étira ses lèvres en y repensant. Une fois prêt, Rory glissa la pochette dans l’emplacement qui lui était réservé sur sa veste, se recoiffa légèrement et son invitation en main il transplana à l’accueil de Sainte Mangouste. Le hall de l’hôpital était déjà partiellement rempli des convives du gala, tous sur leur 31, petit carton à la main. Il reconnu ici et là quelques têtes familières croisées à de nombreuses reprises lors de soirées mondaines de la haute société sorcière. Comme d’ordinaire, la venue de l’héritier des Barjow faisait tourner beaucoup de têtes. Toujours célibataire, co-gérant de la boutique familiale dont les affaires étaient florissantes et petit génie dans bien des domaines, nombreuses étaient les familles qui cherchaient à s’associer à son nom. C’était également sans compter sur son physique plus qu’avantageux qui en séduisait plus d’une. Par habitude, Rory repéra instantanément les vieilles chouettes venues en repérage du jeune gratin sorcier et s’éclipsa en direction du personnel réquisitionné pour la gestion du gala. A l’aide de son charme naturel il convint la demoiselle en charge des invitations de le laisser entrer avant tout le monde dans la salle et se retrouva ainsi seul l’espace de quelques minutes.
Bien que la trêve fut de courte durée, il eut l’occasion de grignoter déjà quelques petits fours et bu tranquillement sa première coupe de champagne. La salle se remplit doucement des invités avant que le directeur de l’hôpital ainsi que Lexi ne fassent leur entrée. Situé dans le fond de la pièce, il ne put admirer sa somptueuse tenue que quand cette dernière traversa la salle pour le rejoindre. Les sourires faussement polis qu’elle accordait à ceux qui tentaient en vain de l’accoster étaient insolemment délectables. Admiratif, il ne put s’empêcher de se mordre doucement la lèvre, la détaillant du regard avec joie et une pointe d’envie. Il avait beau savoir qu’elle devait se sentir peu à l’aise, ridicule même, Rory la trouvait sublime. Pas plus que d’habitude… Simplement d’une autre façon. Quand elle le rejoignit enfin, il lui tendit une coupe remplie de jus de fruit avant de glisser sa main sur sa hanche comme pour mieux accueillir le baiser qu’elle lui déposa sur la joue. Fuck fuck fuck… Je sais pas comment tu vas faire pour tenir. Tout dans son attitude l’électrisait déjà. Lui rendant son large sourire, un brin séducteur et un brin narquois, Rory déposa à son tour un baiser sur sa joue, maintenant la pression sur sa hanche pour lui souffler à l’oreille. « Tu fais un très beau sac à patates je dois l’avouer… » Il ne pouvait décemment pas lui dire qu’il la trouver somptueusement belle ! Lexi se serait foutue de sa gueule ou aurait encore trouvé le moyen de mal le prendre. Non. Il valait mieux jouer la carte de l’humour. Tout en relâchant la pression sur sa hanche, il croisa son regard, ses prunelles sombres scintillant déjà de malice. Encouragé par les paroles de sa cavalière pour la soirée, Rory pencha légèrement la tête sur le côté, faisant une petite moue modeste. « Ravi que ma tenue te plaise alors. Toi aussi tu n’es pas mal du tout il faut dire… »
Un peu à contrecoeur, l’héritier Barjow retira sa main de sur sa hanche, jetant un rapide coup d’oeil aux invités autour d’eux. Si la plupart tentait de ne pas les regarder directement, un petit nombre semblait fasciné par ce duo de choc. Il les imaginait déjà se poser mille et unes questions. Etaient-ils LE nouveau couple à surveiller ? Pourquoi Barjow fricotait-il avec Fawley ? S’agissait-il d’intérêts purement professionnels ? Cette simple idée l’amusait énormément, allant jusqu’à lui tirer un large sourire moqueur. Restant toujours très proche d’elle, Rory se pencha à nouveau prêt de son oreille, ses lèvres effleurant sa joue pour lui souffler. « On attire déjà énormément l’attention… Il faut dire qu’avec ta robe tu ne passes clairement pas inaperçue. » Son sourire s’élargit un peu plus en se reculant alors qu’il plantait ses yeux dans les iris ambrés de Lexi. La soirée s’annonçait prometteuse et amusante. Mieux que ce qu’il espérait pour être honnête. Tout en se tournant légèrement vers la table de buffet derrière lui, il attrapa quelques petits fours dans le creux de sa main qu’il présenta à Lexi pour qu’elle se serve. « Au fait, tu as bien reçu mon petit paquet ? » Par soucis d’efficacité et également pour tenir sa promesse, Rory avait trouvé le moyen de venir avec l’une de ses lames fétiches, habillement dissimulée sur son mollet droit par un dispositif similaire à celui qu’il avait envoyé à Lexi. Au moins, si Beanie n’avait pas pu arriver à temps ou même la trouver, elle pouvait compter sur lui et sa lame.️ 2981 12289 0
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Alexis Fawley
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Dim 12 Déc - 21:36
My light in darkness breathing hope of new lifeSainte-Mangouste, 23 janvier 2021 || ROXI VII Prête à être au centre de l’attention, Lexi pousse la porte du petit salon, se jetant dans la gueule du dragon en conservant son air suffisant. Pour faire illusion, un léger sourire scotché sur ses lèvres, elle débute la vaste mascarade et pose sur son visage un masque de bienséance. Celui-ci devra bien lui convenir pour la soirée même si Lexi sait qu’il lui faudra probablement l’ôter à plusieurs reprises afin de ne pas prendre le risque de se perdre en chemin ou tout simplement pour ne pas laisser le chaudron déborder. La salle de cérémonie est bondée et Lexi fusille chacun du regard gratifie chacun d’un signe de tête en inclinant avec douceur sa tête comme Rory le lui a montré, accordant quelques sourires à certains invités mais pas à tous -suscitons de la jalousie Messieurs Dames-, le but de tout cela est simple : obtenir des fonds. Si Lexi a déjà injecté une partie de son héritage dans ses recherches, il n’en demeure pas moins que les coûts exorbitants inhérents à la recherche dépassaient de loin les objectifs qu’elle s’était fixée lorsque le Ministère lui a fait confiance en la mettant à la tête de ce projet. Si Lexi complétait officieusement celles-ci par quelques actes totalement illégaux dans sa salle d’expérience personnelle, il n’empêche que les obligations de résultats rapides et concrets demandés par la direction avait rapidement mis Lexi dans une situation difficile. Le Blood Circle gagnant du terrain, la nécessité de trouver un antidote au sérum antimagie devenait de plus en plus pressant, tout comme le besoin de comprendre la mécanique de transmission du gène sorcier. Toute sa recherche centrée sur cela, l’équipe de Lexi travaillait d’arrache-pied mais les fonds étant insuffisants, voilà comment le directeur avait piégé Lexi lorsqu’elle lui avait demandé d’augmenter ses subventions. Comprenant aisément que ce gala n’était finalement qu’un moyen d’exhiber les projets de la médicomage au sein de la sphère politique londonienne dans le but de conserver sa place au sein de la direction, Lexi n’avait pas eu d’autres choix que d’accepter. Un gala pour récolter des fonds ou le projet tomberait à l’eau, faute de moyen. Même si Lexi était persuadée qu’il n’aurait jamais osé porter sa menace à exécution -les risques étant trop importants-, pour une fois dans sa vie, l’ancienne Serdaigle avait joué la carte de la sécurité en ne prenant pas le risque de perdre le fruit de son dur labeur. Et puis, un gala, qu’est-ce qu’un gala pour une jeune femme comme elle ? Une horreur, tout simplement. Si le Directeur se délectait depuis plusieurs semaines de l’arrivée de cet évènement, il était loin d’en être de même pour Lexi, vraiment pas habituée à ce genre de soirées et encore moins à en être l’invitée de marque. Autant lorsqu’il s’agissait simplement de faire acte de présence, Lexi savait se trouver un endroit stratégique (proche du buffet par exemple) afin de manger à l’œil et observer d’un air médisant tous les invités qui en oubliaient leur humilité, jusqu’à ce qu’elle décrète qu’elle avait suffisamment perdu son temps : puis elle rentrait chez elle s’adonner à d’autres activités plus plaisantes. Mais ce soir, il ne lui sera pas aisé de s’échapper car tous les regards seront braqués sur elle, comme maintenant alors qu’elle fait claquer volontairement ses talons sur le sol avec une aisance presque déconcertante pour une jeune femme qui porte des Rangers été comme hiver.
Dans la foule, c’est Rory qu’elle aperçoit en premier ; il est fort à parier que Tobias et Kesabel soient déjà arrivés et attendent également qu’elle vienne les saluer mais pour l’instant c’est le jeune Barjow qui retient son attention dans ce costume scandaleusement indécent lui allant foutrement bien. Lexi l’imagine un instant sans ce costume et c’est effarée qu’elle fait sortir cette pensée obscène de sa tête. Mieux vaut garder toute sa concentration… Elle va en avoir besoin dans une dizaine de minutes… Elle n’est même pas encore arrivée à sa hauteur qu’il se précipite déjà pour lui tendre une coupe de jus de fruit qu’elle accepte avec grand plaisir, prenant bien soin de la tenir comme il le lui a montré. Le frisson qui secoue son échine la transperce alors qu’il pose insolemment sa main sur sa hanche s’accentue alors qu’il lui rend son baiser et qu’il lui murmure quelques mots à l’oreille ; attentive, captant chacune de ses paroles malgré le brouhaha autour d’eux, Lexi se contente de secouer la tête, amusée. Et quel sac à patate… D’humeur joueuse et taquine, vaines tentatives pour masquer son anxiété qui grimpe en flèche maintenant qu’elle perçoit qu’effectivement tout le monde -ou presque- les observe d’un air curieux, elle lui murmure : « Argf, tu sais, j’ai pris la première tenue qui passait dans mon armoire. » Rory se penche vers elle, elle sent son souffle chaud sur sa joue et il lui signifie ce qu’elle sait déjà. C’est-à-dire que tous les regards sont sur eux grâce en partie à sa somptueuse robe… Haussant les épaules, elle avoue sans détour : « J’ai laissé faire la modiste, j’sais pas trop si j’ai eu raison, mais si ça te plaît, j’imagine que c’est aussi le cas pour les autres gros porcs qui vont mater mon postérieur durant toute la soirée. » dit-elle en continuant de distribuer des sourires polis aux invités qui la regardaient. Qui les regardaient d’ailleurs… « En espérant qu’ils fassent un don à la hauteur de mon effort vestimentaire. » Lexi relève les yeux vers lui et fronce les sourcils lorsqu’elle aperçoit une marque violette sur sa joue, souvenir du passage de ses lèvres sur sa peau. Elle se mord innocemment la lèvre et garde le silence, retenant ce secret pour elle.
Lexi boit une légère gorgée de son verre pour s’humidifier la gorge avant de piocher allègrement dans les petits fours que Rory lui tend. « Merci monsieur Barjow pour votre sollicitude. Mon estomac vous sait gré. » dit-elle d’un ton pédant ne lui allant vraiment pas mais qui l’amuse. Pour elle, c’est tellement représentatif de cette société qui dysfonctionne, cette société dont elle ne fait pas partie, sauf peut-être pour une seule soirée. Le décès prématuré de ses parents a été salvateur pour la jeune femme, il lui a permis de ne pas s’engluer dans l’atmosphère insipide des soirées mondaines où se mêle fausseté, fourberie et hypocrisie. Elle y a échappé et c’est peut-être pour cela qu’elle s’amuse tant après seulement trois minutes dans ce monde qu’elle exècre. Elle a envie de se moquer, de montrer au monde qu’elle se fiche bien des convenances mais elle sait qu’elle doit garder la face, au moins jusqu’à la fin de la soirée. Alors elle sourit, paraissant à l’aise alors qu’au fond d’elle, le feu bouillonne tranquillement. Mais pourtant, elle le sait, elle ne serait pas aussi sereine et décontractée si elle n’avait pas le jeune Barjow à ses côtés. Habitué à venir bavasser lors de ces évènements, sa présence auprès de la médicomage est un atout qu’elle sait considérable, surtout après qu’elle lui ait exprimé ses craintes et ses angoisses à ce sujet. Rory avait été présent pour elle et avait su répondre à chacune de ses questions, même les plus stupides. Lexi, néophyte des soirées mondaines, est devenue en quelques séances de coaching super Lexi, spécialiste des boutades et des phrases polies pour remettre à sa place un invité indélicat.
Lexi porte à sa bouche un de petits fours et dit : « Voilà pourquoi je suis là. Les rafraichissements. Tu m’apporteras à manger pendant ma conférence ? » Elle laisse échapper un petit rire et pioche à nouveau dans le creux de la main de son ami. Elle croise son regard, le remerciant tacitement et s’empiffre avec délicatesse et sobriété. Avec lenteur donc. Pour faire chic. Il lui demande si elle a reçu son présent et un sourire grognard s’installe sur les lèvres de la jeune femme. Joueuse, elle lui dit : « Oui. » Puis, elle se penche à son oreille, pose à nouveau sa main sur son avant-bras et lui murmure : « Je le porte ce soir, je te laisse deviner où. » Lexi éclate d’un rire clair et cristallin, ses épaules se soulèvent au rythme de sa bêtise. Elle se sent tellement à l’aise. Elle demande : « T’as mis de la drogue dans mon jus ou quoi ? » Son regard se perd sur l’assemblée, les discussions vont bon train, certains ne font pas du tout attention à eux et au contraire, d’autres ont le regard fixé sur eux, prêts à alimenter les ragots et les potins en tout genre. « Putain, t’avais raison. Ils sont tous là à attendre le moindre faux pas pour alimenter leurs commérages. À ton avis, qu’est-ce qu’ils se disent ? » Une moue boudeuse naissant sur son visage, celle-ci disparaît bien vite et ses lèvres s’approchent à nouveau de son tympan afin que seul lui ne l’entende : « Il va falloir apporter de l’eau à leur moulin, t’en penses quoi ? » Elle rit à nouveau et pique le dernier petit four que Rory détenait encore. « Pardonnez-moi Dr Fawley. » L’homme qui interpelle les deux amis en pleine discussion se présente comme étant l’un des donateurs de l’hôpital. « Ravie de faire votre connaissance, j’espère que la conférence vous plaira et que vous apprécierez la soirée. » L’homme s’incline et poursuit son chemin. « Premier client facile. » commente Lexi. « C’est pour me mettre en jambes, j’suis sûre que ça va monter crescendo. » Lexi porte à nouveau son verre à ses lèvres et elle s’accroche au bras de Rory. « Alors, dis-moi à quel jeu joue-t-on Monsieur Barjow, il reste quinze minutes avant la présentation. »️ 2981 12289 0
My light into darkness De toute son enfance, les souvenirs les plus agréables et en même temps horribles que Rory gardait étaient aux soirées mondaines réservées aux sang-purs. Elles se déroulaient toutes de la même façon, rassemblaient les mêmes sorciers, comprenaient le même type de nourriture et se passaient « surprise-surprise » dans des manoirs de sang-purs. Toutes les générations s’y mêlaient, des jeunes prometteurs aux vieux aigris et séniles. Une corvée de taille quand on savait qu’il fallait y respecter certains codes, discuter de certains sujets et conserver une attitude irréprochable. Sans compter que ces soirées se répétaient presque tous les mois. Il n’en avait pas fallu beaucoup à Rory pour comprendre qu’il pouvait tourner ce cauchemar en moment de distraction. Certes il y avait des adultes présents dans la salle, son père était au courant de ses moindres faits et gestes mais c’était plus fort que lui, il avait besoin de relâcher un peu de pression. Progressivement, ces soirées étaient devenues le théâtre de défis tous plus absurdes les uns que les autres, courses poursuites dans les couloirs à n’en plus finir des manoirs, vol de nourriture ou objets magiques… Rien n’était trop extrême pour Rory et les quelques enfants de sorciers avec lesquels il faisait les quatre cent coups. Si avec les années chacun s’était calmé, l’ennui de l’héritier Barjow dans ces soirées s’était intensifié. Il cherchait constamment un moyen de pimenter les choses. Ce soir, au gala destiné à récolter des fonds pour les recherches de Lexi, un nouveau terrain de jeu s’offrait à lui. Certes il allait falloir se montrer plus fin que d’ordinaire sans quoi leurs petits jeux auraient un impact sur le montant des financements accordés à son amie. Hors de question qu’il y ait des répercutions de leurs pitreries sur son travail !
Sans se départir d’un léger sourire malicieux, Rory l’admira s’avancer vers lui. Tout dans son attitude transpirait la suffisance. Elle adoptait à merveille le sourire faussement poli et la grâce du dédain. Exactement comme il lui avait appris. Plus elle se rapprochait de lui et plus il sentait son coeur accélérer dans sa poitrine, séduit par cette façon qu’elle avait d’évoluer dans un milieu qui n’était pourtant pas le sien. La robe, la coiffure ou encore le léger maquillage n’y étaient pour pas grand chose dans l’admiration qu’il lui portait à l’instant présent. Ça aidait à la rendre toujours plus désirable mais ça n’était qu’un simple détail. Afin de l’accueillir convenablement, Rory sélectionna un verre de jus d’orange qu’il lui tendit avant de la laisser lui embrasser la joue. Sa main sur sa hanche, il en profitait clairement pour provoquer le contact. Avec Lexi on sait jamais combien de temps ça dure ni ce qui va nous tomber sur le coin de la gueule l'instant d'après Profite ! Il se permit une petite pique en référence à ses inquiétudes lors de ses leçons concernant sa tenue. Heureusement, la médicomage eut l’air de bien le prendre, se permettant même un trait d’humour à son tour qui extirpa un petit rire à Rory, amusé de la voir de si bonne humeur. Il vint cependant à nouveau lui murmurer à l’oreille combien sa tenue était élégante, bien loin de ce qu’il l’imaginait porter. Un bref sourire coquin étira alors ses lèvres et il murmura à nouveau au creux de son oreille. « Vu les jupons de ta robe c’est clairement pas ton cul qu’ils vont mater tu peux me croire… » Lexi n’était pas sans connaître ses atouts féminins et visiblement la modiste avait su tirer des formes avantageuses de la jeune femme pour la sublimer. Sans percevoir son éternel froncement de sourcil, Rory sélectionna quelques petits fours avant de les lui présenter. Il avait constaté avec un certain amusement chez lui que Lexi était friande de ce genre de mignardises vu la vitesse à laquelle elle s’était empiffrée de ce qu’il avait préparé. Tout en se retournant à nouveau vers elle, il tenta de la rassurer. « T’inquiète pas pour ça voyons. Ils ne seraient pas là s’ils n’avaient pas l’intention de faire une contribution conséquente et on va s’assurer qu’ils crachent un peu plus même… Fais moi confiance va, mes affaires tournent très très bien pour une raison. » Laissa-t-il sous-entendre avec un large sourire charmeur alors qu’elle piochait déjà dans sa main. Une fois de plus, Lexi parvint à lui extirper un petit rire, lui jetant un regard à la fois attendri et séduit par cet aspect pétillant qu’elle pouvait avoir ce soir. C’était comme si quelque chose s’était débloqué entre eux. Elle semblait moins sur la réserve, plus joyeuse et avenante. De quoi complètement le déstabiliser.
« Je doute que tu sois très crédible pendant ta conférence si toutes les trente secondes tu engloutis un petit four… Puis ça fait pas très digne de te tenir un plateau sur scène comme ça. J’ai plus de classe qu’un serveur quand même ! » S’indigna-t-il avec une mine faussement choquée par les insinuations de Lexi. A la voir si à l’aise, le paramètre des couteaux lui vint comme une illumination. Voilà pourquoi elle est si détendue ! Ayant enfin confirmation que Beanie avait pu la trouver et lui remettre son paquet, il était toutefois loin de s’attendre à sa réponse. La conversation qu’ils avaient eu lors du dernier cours encore bien présente dans son esprit, il ne put s’empêcher de glisser ses yeux jusqu’à la rondeur de sa poitrine, un faible sourire étirant ses lippes. Il ne pouvait pas en être sûr à moins de lui retirer cette robe. Et dieu sait que j’en ai envie de la lui ôter putain… Afin de chasser cette pensée inappropriée, Rory prit une gorgée de son champagne avant de prendre un toast. « Je n’oserais pas te droguer voyons… Par contre si c’est le jus d’orange qui te fait cet effet là je vais me renseigner sur celui qu’ils servent ce soir. » Lâcha-t-il avec malice, heureux de constater que le stress avait un effet euphorisant sur la jeune femme. La soirée s’annonçait prometteuse surtout quand ils commencèrent à s’intéresser aux invités qui les dévisageaient, visiblement très curieux du duo improbable qu’ils formaient. « Je suis sûr qu’ils se demandent comment par Merlin je peux être ton cavalier. C’est soit tu m’as payé pour apparaître à ton bras, soit j’ai un intérêt financier à me montrer en ta compagnie. » Murmura-t-il tout en inspectant la foule du regard, reconnaissant de plus en plus de sorciers, tous sur le déclin et aux idées un peu étriquées. Lexi parvint tout de même à le tirer de son analyse. Haussant le sourcil avec un sourire qui n’avait de cesse de grandir, il demanda alors visiblement très intéressé. « Auriez-vous quelque chose en tête Docteur Fawley ? » Par expérience, Rory savait le type de ragots qui se répandaient le mieux à ce type d’événements mais il ne voulait implémenter aucune idée dans l’esprit de Lexi, la laisser créer ses propres petites expériences en bonne scientifique qu’elle était. Faisant à peine attention à un des invités qui se présentait à eux, Rory en profita pour faire à nouveau le plein de petits fours histoire de rattraper son retard par rapport à Lexi. Ce très charmant ventre sur pattes lui avait quand même mangé les trois quarts de son butin, il fallait recharger. Il profita de la distraction de Lexi pour en engloutir quelques uns, finissant sa coupe de champagne pour en prendre une seconde. Plutôt amusé de la voir si confiante, il lui présenta les trois petits fours restants dans la paume de sa main pour qu’elle les prenne et posa sa main libre sur la sienne. Une coutume qui se faisait dans le milieu des soirées mondaines et un contact supplémentaire avec sa somptueuse cavalière qui l’arrangeait bien.
« Watch and learn. » Lui dit-il en prenant la direction en sa compagnie d’un groupe de sorciers âgés, tous plus apprêtés les uns que les autres. Les quelques octogénaires débattaient férocement, si on peut encore dire ça vu la vivacité dont ils disposaient, de politique et ne semblaient pas les avoir vu s’approcher. Rory s’exclama alors avec force, faisant sursauter l’entièreté du groupe et attirant le regard curieux des invités à proximité. « Tiens ! » Les anciens s’écartèrent pour les intégrer à leur groupe, arborant tous un sourire aussi faux que les dents présentes dans leur bouches. « Je ne savais pas que vous alliez nous honorer de votre présence, Monsieur et Madame Avery, Monsieur Lestrange et Madame Parkinson ! Quel plaisir de vous voir. Je ne vous présente pas le Docteur Fawley. » Dit-il en parlant toujours aussi fort alors que les vieillards semblaient très bien l’entendre. Cependant, tous semblaient ravis de l’attention qu’on leur portait, répondant au charmant sourire séducteur de Rory. « Mon cher Barjow ! Le plaisir est partagé mon enfant et quelle ravissante robe Mademoiselle. » s’exclama mamie Parkinson. « Docteur ! Docteur Fawley. » Corrigea alors Rory en serrant doucement la main de Lexi accrochée à son avant-bras. La vieille femme hocha de la tête, visiblement embarrassée d’être reprise si crûment ce qui n’empêcha pas Madame Avery de tenter sa chance. « Vous êtes ravissants tous les deux en tout cas. Un vrai régal pour les yeux et… Nous nous demandions. » Commença-t-elle avec une malice qui élargit le sourire un brin mauvais de Rory. « Oui, très chère ? » L’encouragea-t-il, visiblement impatient de pouvoir la remettre à sa place. « Docteur Fawley ne deviendrait-elle pas très prochainement Docteur Barjow ? » Se permit-elle avec un petit rire, bien vite rejoint par les autres vieillards et Rory. Il s’arrêta brutalement de rire, créant un malaise dans le groupe. « Voyons… Vous n’étiez pas au courant ? » Face à l’incompréhension générale, il poursuivit, se délectant de l’instant. « Nous nous sommes déjà mariés. En grandes pompes même. Docteur Fawley a simplement gardé son patronyme pour la sphère du travail. » Tous les petits vieux étaient scotchés, cherchant dans leur mémoire défectueuse s’ils n’avaient pas loupé l’info jusqu’à ce que Monsieur Lestrange ne s’exclame. « Mais nous n’avons pas été invité à votre mariage mon garçon, sinon nous serions venus avec plaisir. » Toujours souriant poliment, Rory hocha doucement de la tête. « Ahhhhh mais oui ! Toutes mes excuses. Nous n’avions invité que le gratin sorcier. »Malaise général. Rory finit par éclater de rire, créant un peu plus la gêne et l’incompréhension autour d’eux. « C’était une boutade voyons ! Vous pensez bien que l’on vous aurait invité voyons. Non, Docteur Fawley et moi-même ne sommes pas mariés. Je compte toutefois sur vous pour soutenir son travail avec de généreuses donations. » Annonça-t-il en jetant un petit regard complice à Lexi alors que les vieillards semblaient soulagés, riant tout de même un peu jaune. « Vous nous avez bien eu mon garçon. Vous pouvez compter sur nos dons ! Nous attendons tout de même votre carton d’invitation pour le mariage avec impatience. » S’exclama Madame Avery avant que Rory ne prenne congés du groupe. Après seulement quelques pas, il tourna son visage vers Lexi, un immense sourire amusé accroché aux lèvres. « A ton tour maintenant ! » ️ 2981 12289 0
Alexis Fawley
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Jeu 16 Déc - 22:37
My light in darkness breathing hope of new lifeSainte-Mangouste, 23 janvier 2021 || ROXI VIIIl allait falloir faire preuve de duplicité et de diplomatie. Si le premier adjectif qualifiait plutôt bien la jeune femme, habituée à manipuler son petit monde, en ce qui concerne la diplomatie, c’était une autre paire de manche. Il faut dire que la jeune femme n’a guère l’habitude d’être conviée à ce genre de petites sauteries, comme elle aime les appeler et qu’elle s’enfuit assez rapidement de celles à laquelle elle est invitée. Parader dans une belle robe, affublée d’une parure de bijoux et de talons hauts n’enchantent pas Lexi, préférant la simplicité de ses tenues ordinaires : un bon jean, sa veste en cuir, ses Rangers, ses cheveux en bataille, pas la moindre traces d’ornements autour du cou ou au poignet, Lexi vivait dans la simplicité. Clairement. Pour elle, l’apparence n’a jamais revêtue une grande importance et elle ne s’est jamais inquiétée non plus de l’image qu’elle dégageait. Suffisamment au clair avec elle-même pour savoir qu’elle était de toute manière d’une beauté féline sans égale, Lexi n’a jamais cherché à faire plus car de toute manière, elle ne s’intéresse pas aux relations sociales, alors encore moins aux relations sentimentales. Par contre, elle sait pertinemment que sa beauté et son charisme sont un atout de marque lors d’entretiens avec des hommes qui s’impressionnent de la voir si assurée et si sûre d’elle : une femme forte, indépendante, avec la silhouette qui va avec, cela suffit souvent à faire taire les dissidents. Alors qu’elle rejoint Rory pour qu’il lui tienne compagnie jusqu’à ce qu’elle monte sur l’estrade installée à l’autre bout de la pièce pour sa conférence, Lexi se dit qu’aujourd’hui, son cerveau et son incroyable intelligence ne seront pas son seul atout ; l’assemblée s’écarte pour la laisser passer, la regarde comme si une robe aussi cintrée suffisait à la définir en tant que personne, comme si elle n’était qu’un corps et elle déteste cela. Pour autant, elle se doit de garder le sourire parce qu’elle sait que la réussite de la soirée en dépend et qu’elle ne peut se permettre d’être aussi affable que d’ordinaire ; ces subventions, il les lui faut. C’est pour cela qu’elle a accepté cette vulgaire mascarade politique, c’est l’unique raison.
Au moins, au milieu de cette hypocrisie, il y avait Rory. Lexi le sait pertinemment, si elle s’avance avec autant d’assurance vers lui c’est surtout parce qu’elle est extrêmement rassurée qu’il soit à ses côtés et qu’il puisse l’aider à survivre à ce moment particulièrement stressant. Si la jeune femme n’a absolument aucun doute sur le contenu de son intervention de tout à l’heure, les mondanités qui accompagneront sa conférence avant et après celle-ci la barbent plus que de raison. Pourtant, Rory lui a assuré qu’on pouvait s’amuser dans ce genre de situations, lui donnant quelques exemples parlants alors elle attendait de voir. Il faut dire que le fils Barjow, même s’il n’est pas vraiment plus friand de ce type d’événements que la jeune médicomage, y est davantage habitué qu’elle étant donné qu’il a grandi dans l’idéologie des Sang-Purs où chacun s’invite afin de se glorifier, d’étaler sa fortune et son pouvoir, d’organiser des fiançailles organisées : tout ce que Lexi abhorre.
Elle rejoint son ami, lorgnant sans vergogne sur son costume impeccable couplé à sa coiffure tout aussi irréprochable, avant de lancer les hostilités. Se sentant d’humeur taquine ce soir, elle accepte les piques de Rory et y répond avec une ferveur non dissimulée, s’amusant presque de leurs joutes verbales, retrouvant leur relation d’antan, leur relation d’avant… Il faut dire que tout semblait plus facile lorsqu’ils n’étaient que de simples amis qui collaboraient ensemble sur quelques projets scientifiques et lorsqu’il ne débarquait chez elle que pour se faire soigner. Si Lexi s’écoute, elle se dirait que tout a changé le jour de son anniversaire ; le fait qu’il ait presque perdu la vie sur le sol de sa cuisine avait entraîné chez elle un sentiment d’impuissance qui l’avait forcé à avoir l’air insistante, voire agaçante avec lui. Quant à Rory, elle se questionne souvent sur ce qu’il souhaite vraiment, se demandant si c’est parce qu’elle lui a sauvé la vie qu’il s’est senti redevable au point de lui accorder des faveurs sexuelles. Quoi qu’il en soit, depuis quelques semaines, leur relation s’était apaisée et Lexi sait que c’est à cause du gala ; tellement aux proies des préparatifs, tellement concentrée sur cela, elle n’avait guère eu le temps de faire la guerre à Rory. Pire, le souhaitait-elle ? Elle se complait plutôt bien dans l’équilibre précaire qu’ils se sont trouvés tout en sachant qu’il suffira d’une étincelle pour que tout s’effondre à nouveau. « Ah ouais ? » demande-t-elle en jetant un vague regard à son postérieur. « Pourtant ma chute de rein est à tomber. » Elle sourit allègrement alors qu’il lui présente quelques vol-aux-vents qu’elle s’empresse de dévorer avec délicatesse mdr cet oxymore. Lexi secoue doucement la tête en se mordant les lèvres alors qu’il lui apprend que si ses affaires tournent bien c’est surtout parce qu’il sait comment faire cracher leur argent aux contributeurs. « Ah ? Je croyais que c’était à cause de ta belle gueule que les affaires tournent bien. » dit-elle en avalant une gorgée de son jus de fruit pour dissimuler son sourire. N’était-ce pas ainsi qu’il lui avait présenté les choses une fois ? Elle pioche à nouveau dans les petits fours en lui demandant s’il pourra lui en apporter lorsqu’elle tiendra sa conférence. Sa réponse lui arrache à nouveau un sourire et elle ricane : « Je te signale que je serai crédible même en sac à patate en engloutissant un petit four. » Amusée par l’air faussement interloqué de son ami, elle réajuste à nouveau la chemise de Rory et se laisse doucement aller à la flatterie : « Bien plus de classe, c’est vrai. » Sachant qu’il est très sensible à ce genre de compliments, surtout venant de sa part, Lexi s’en délecte et y prend un malin plaisir. Son cœur bat à la chamade mais ce n’est plus vraiment à cause de l’anxiété maintenant, c’est parce qu’elle prend du bon temps, du moins pour l’instant. Tout ce qui l’inquiétait outre mesure se passe relativement bien pour le moment : elle est à l’aise dans sa tenue même si cela attire les regards sur elle, elle se sent confortable dans ses chaussures grâce à un sortilège, elle se sent en sécurité avec le couteau de Rory tout contre son cœur. D’ailleurs, Rory la questionne sur son « cadeau » et elle répond effrontément tout en le regardant lorgner sans pudeur jusque sa poitrine. Consciente que ses yeux s'imaginent probablement la soie sous la robe, Lexi se mord les lèvres et lui dit : « D’ailleurs, c’est un cadeau ou un prêt définitif ? Parce que ça change tout. » dit-elle en référence à ce qu’il lui a dit lorsqu’il lui a offert le poignard. Peu importe ce qu’il peut en dire ou le terme qu’il utilise pour le qualifier, c’est bien un présent pour la jeune femme et il a de la chance qu’elle l’accepte aussi aisément, elle déteste se sentir redevable.
Les taquineries vont bon train et alors que Rory se questionne sur la qualité du jus d’orange servi au gala, Lexi attire son attention sur la présence des dizaines de paires d’yeux braqués sur eux, épiant leurs moindres faits et gestes, espérant peut-être la confirmation qu’ils attendent. Mais qu’attendent-ils ? Lexi a bien quelques suppositions mais elle préfère demander son avis à son cavalier. « Moi ?! Payer pour que tu sois mon cavalier ??AHAHAH ! » dit-elle en riant. « Ta deuxième hypothèse me semble plus cohérente, ils doivent s’imaginer que tu espères que je choisirai ta boutique pour nous fournir en potions pour mon étude. » dit-elle en lui tirant la langue. Sans plus attendre, Lexi s’accroche au bras de son cavalier, lui intimant d’inaugurer les hostilités, après tout, n’était-il pas là pour ça ? La jeune femme n’est pas sans ignorer que si elle parait détendue, cela sera bon à la fois pour les affaires de Rory mais aussi pour le financement de son étude, autant faire d’une pierre deux coups ; et puis si au passage, ils pouvaient s’amuser, c’était un plus. « Tu n’es pas prêt pour ce que j’ai en tête Rory. » dit-elle d’un ton énigmatique en scrutant avec attention la foule grandissante, cherchant du regard Tobias et Kesabel qu’elle n’apercevait pas encore. Au loin, elle remarque la chevelure blonde d’Helios, accompagné de personnes qu’elle ne connaît pas ; ravie qu’il soit là, elle se promet d’aller le saluer plus tard. Rory n’eut pas le temps d’en dire plus, un des donateurs de l’hôpital se présente à eux mais Lexi est ravie de voir qu’il ne s’éternise pas. Il avait l’air barbant.
Une fois que celui-ci s’est éloigné, Rory la ravitaille avec quelques mignardises et elle en avale un autre avant qu'il ne pose sa main sur la sienne ; que fait-il ? Elle le regarde d’un air interrogateur avant de le suivre, cela doit être ainsi qu’on se déplace dans ce genre de soirée. Il l’emmène au milieu d’un groupe de sorciers de Sang-Pur et elle s’efforce de paraître aimable tout en sachant que ces personnes ont renié sa famille et son père lorsqu’il a épousé une sang-mêlée. Comme quoi, cela vient se goinfrer aux frais de la princesse et faire semblant d’être sympathique alors que c’est à cause de leurs préjugés que son paternel est devenu l’épave qu’elle a toujours connu, c’est à cause d’eux qu’il… Elle chasse ses pensées de sa tête car elle se sent soudainement un peu tendue et refuse de les laisser gagner. Elle se concentre sur la bouche de Rory qui manie le sarcasme avec tant d’aisance que c’en est indécent. Il parle si fort que Lexi fronce les sourcils ; l’observant du coin de l’œil, elle devine qu’il s’amuse comme un fou alors que l’ancêtre Parkinston leur fait à tout deux des compliments. Mademoiselle ? MADEMOISELLE ? Alors que Lexi allait s’insurger face à un tel affront, Rory vole immédiatement à sa rescousse en lui serrant la main à laquelle elle s’accroche pour ne pas lui mettre un coup de boule qui fera sauter son dentier. Madame Avery réitère le compliment sur leur beauté -mais est-ce bien utile de le préciser ?- et Lexi acquiesce : « Nous vous remercions, j’imagine que cela vous rappelle les souvenirs de votre jeunesse. » dit-elle, leur rappelant à quel point ils sont désormais vieux et laids. Lexi se promet de ne jamais atteindre cette âge avancé, il vaudra mieux crever avant que d’être dans cette position indélicate. Nous nous demandions… Un sourire narquois s’installe sur le visage de Lexi, prête à entendre ce qu’ils se demandent. Elle porte son verre à sa bouche et manque de s’étouffer lorsqu’elle s’enquiert de savoir si Lexi changera prochainement de patronyme. Rory rit avec eux et Lexi le regarde, abasourdie, ne sachant pas bien comment réagir à ça jusqu’à ce qu’il s’arrête de rire d’un seul coup. Au courant de quoi ??! Lexi est elle aussi scotchée aux lèvres de Rory, s’attendant à la chute de l’histoire et elle se mord les lèvres lorsqu’elle comprend son manège et où il veut en venir. Il a osé. Il a osé. Elle le hait. Elle l’adore. Putain. Elle en rajoute une couche en disant d’un ton offusqué : « Mon chéri nous avions dit que nous garderions ça secret ! » et mettant sa main sur sa hanche comme pour marquer sa désapprobation. Comme Lexi pouvait s’y attendre, les vieillards s’offusquent, « oh mon dieu nous n’avons pas été invité à manger et boire en compagnie d’autres vieux cons, quel affront ». Le gratin sorcier. Lexi serre le bras de Rory avec force afin d’éviter d’éclater de rire ; leurs visages ébahis comprenant qu’ils n’en font pas partis valent franchement le détour. La jeune femme comprend enfin ce qu’il voulait dire par on peut s’amuser à ce genre de soirée, en réalité on ne s’amuse pas, on s’amuse des autres. Et ces vieux sang-purs mal éduqués ont bien besoin qu’on les remette à leur place. Ils le méritent, Lexi les déteste, tous autant qu’ils sont. Alors que Rory rectifie la vérité en disant qu’il les aurait invités, Lexi est à deux doigts de dire que c’est faux mais se retient, ce n’est pas comme si elle comptait se marier de toute manière, donc autant laisser couler. Elle incline légèrement la tête en signe d’approbation lorsqu’il se tourne vers elle pour les encourager à sortir leur portefeuille pour les subventions.
Et alors qu’ils s’éloignent, Madame Avery s’empresse de dire qu’ils attendent le carton d’invitation, Lexi se retient de se retourner pour la fusiller du regard puis admet : « Je l’avoue, c’est bien joué. » Elle jubile : « Tu paries combien qu’ils sont en train de me faire un gros chèque de peur de ne pas être invité le jour J. La crainte de ne pas faire partie du « gratin » oh mon dieu ! Je suspecte qu’ils s’imaginent pouvoir obtenir une invitation avec de l’argent, mais c’est qu’ils ne me connaissent pas ! » Lexi termine son verre et montre d’un signe de tête le buffet pour signifier à Rory qu’elle souhaite se désaltérer à nouveau. « Dis donc, Monsieur Barjow, tu m’avais caché le fait que tu souhaitais te marier, t’aurais pu me prévenir, j’aurai eu l’air moins idiote !» dit-elle en attrapant un second verre de jus de fruit. « Alors alors, à mon tour… Je viens vers eux ou bien je laisse venir… » murmure-t-elle alors qu’ils retournent au milieu de la pièce. Toujours accrochée au bras de son cavalier, Lexi gratifie un groupe de trois femmes d’un sourire et avant qu’elle ne puisse se décider à aller à leur encontre, elles s’avancent vers eux. « Je laisse venir. Regarde comment j’apprends bien. » chuchote-t-elle à l’oreille de Rory alors qu’une femme que Lexi sait être de la famille Travers les salue : « C’est un réel plaisir pour nous de pouvoir assister à votre conférence Docteur Fawley, il n’y a pas de doute que si votre discours est aussi éblouissant que votre toilette, nous serons comblées. » Tant de niaiserie… C’en est à déplorer. « Je vous remercie de votre sollicitude, Miss Travers. » dit-elle pour être polie. Avant que Lexi n’ait le temps d’en dire plus, elle revient à la charge : « Par ailleurs, nous nous demandions… »Punaise. Cette même tournure de phrase qu’Avery, un terrain de jeu s’ouvre à Lexi alors que Madame Travers ajoute : « … si vous attendiez un heureux évènement, nous vous avons vu manger avec grande faim et votre verre demeure désespérément vide de tout alcool. » Lexi lâche doucement le bras de Rory pour porter sa main à son ventre, tout en souriant. « Votre perspicacité est sans égale, Mesdames. » Les trois femmes se regardent avec de grands sourires entendus et l’une d’entre elle dit aux deux autres : « J’en étais sûre ! Félicitations à vous Monsieur Barjow, nous… » Lexi la coupe. « Mais il n’est pas le père. » Silence immédiat. Répétant le même effet que Rory au cours du tour précédent, Lexi laisse planer le doute durant un instant avant d'éclater d’un rire profond puis elle dit : « Je ne suis pas enceinte Mesdames, vous vous doutez bien que j’ai beaucoup à faire entre mon emploi de cheffe de service et mes recherches. Elles me prennent beaucoup de temps. » Madame Travers rajoute : « Bien sûr, nous comprenons, cela ne doit pas être évident de concilier vie professionnelle et familiale. » Lexi hausse les épaules, l’air un peu contrit : « Il est vrai que si j’avais davantage de fonds pour ma recherche, celle-ci avancerait d’autant plus vite… » Et comme on pouvait s’y attendre, les trois femmes s’exclament : « Vous pourrez compter sur nous ! Un héritier serait une bénédiction pour vous Monsieur Barjow. » Ah ? Et Lexi, c’est de la merde en boîte ? Ok. Garde le sourire, garde le sourire, garde le sourire. Elle se contente de dire : « Mais il est par contre certain que nous consacrons tout notre temps à cette activité Mesdames. » dit-elle un sourire entendu en leur faisant un clin d'oeil tandis que les trois femmes gloussent comme des collégiennes tout en s’éloignant. Lexi repose sa main sur l’avant-bras de Rory à défaut de ne pas pouvoir se calmer en touchant les lames de ses couteaux. Elle respire doucement et lui murmure : « Mais quelle bande de vieilles chouettes ! Comment je m’en suis sortie ? J’ai essayé de reproduire ta mécanique, tu m’excuseras, tu es mon modèle ce soir. »️ 2981 12289 0
My light into darkness Si en apparence Rory Barjow semblait évoluer tel un poisson dans l’eau dans ces soirées mondaines à l’étiquette très stricte et ultra codifiée, tout n’était qu’illusion. Son assurance naturelle, son look soigné ainsi que sa répartie en faisait un invité de marque à la fois admiré et redouté. Avec le temps il avait acquis une certaine réputation. S’il s’approchait de vous, deux options se présentaient : soit vous alliez être victime de l’une de ses nombreuses parties de moqueries cruelles, soit il s’intéressait vraiment à vous et alors là jackpot ! Dans le doute, il était tout de même préférable de ne pas attirer son attention et surtout de ne jamais engager la conversation avec lui. Le simple fait que vous assistiez à cette soirée mondaine faisait de vous une personne uniquement digne de son mépris. S’il avait délibérément choisi de s’infliger une de ces nouvelles mondanités ça n’était pas par pure gaité de coeur mais bien pour soutenir et accompagner Lexi dans ce processus. En tant que principale « attraction », peu habituée à cet univers et au caractère explosif, il était préférable qu’elle ait en sa compagnie quelqu’un de plus expérimenté comme lui. Il lui avait appris la technique de la valse pour en boucher un coin à tous ces vieux cons probablement avides de potins à déblatérer lors de leur prochaine soirée. Il avait évoqué certaines règles de bonne conduite et autres façons de, très poliment, remettre à leur place les plus indiscrets et indélicats. Un art dans lequel il excellait, le pratiquant depuis des années à présent. Maintenant le temps de la pratique était arrivé.
Rien qu’à la voir se pavaner jusqu’à lui, faisant tourner toutes les têtes dans sa direction, Rory ne pouvait que constater qu’elle avait bien appris sa leçon et tirait déjà un malin plaisir à se comporter de la sorte. Comment pourrait-il la blâmer ?! Il en faisait de même. Toujours en retard, pas assez pour que cela soit impoli mais suffisamment pour qu’on se demande où il était. Ses entrées étaient ainsi remarquées, attirant les plus jolis minois comme les plus décrépis dans sa direction. Une attention grisante, il ne pouvait pas le cacher. Ce soir, avec Lexi à son bras, dans cette robe et avec la conférence qu’elle s’apprêtait à donner, ils allaient être le centre de toute l’attention. Parfait. Quand son amie arriva à son niveau, il l’accueillit chaleureusement, se permettant même un contact un peu plus charnel que ce dont ils avaient l’habitude. Amusé par la réflexion qu’elle put faire sur sa robe et la façon dont elle mettait en avant ses atouts, Rory joua la provocation jusqu’au bout et prit la peine de pencher la tête sur le côté pour véritablement vérifier si sa chute de rein était bien « à tomber ». Ah c’est sûr qu’elle est loin d’être dégueulasse mais bon… Son regard glissa une nouvelle fois sur son décolleté avant de brièvement hausser les épaules en reprenant une gorgée de champagne, ses prunelles sombres errant d’un groupe à l’autre dans la salle de réception. Tout en la laissant se servir dans le creux de sa main, l’évocation de ses « techniques » de vente provoqua une réaction chez Lexi à laquelle il s’attendait. S’il se vantait d’être l’un des meilleurs, il ne pouvait nier que de nombreuses clientes se pressaient chez lui juste pour qu’il les serve, accompagnant leurs achats de larges sourires séducteurs et sous-entendus qui devaient les exciter encore pendant des jours après leur visite. Rory se contenta donc d’hausser les épaules avec un léger sourire malicieux. « Que veux-tu… » Laissa-t-il échapper, faussement résigné que sa belle gueule puisse plaire aux femmes. En revanche, s’il avait beau assumer cette réalité, être utilisé comme simple serveur ça non ! Refusant l’idée qu’il puisse lui tenir un plateau de petits fours pour qu’elle s’empiffre en faisant sa conférence, Rory tenta de la convaincre mais l’égo de la demoiselle était visiblement déjà bien gonflé par tous ces regards. « Peut-être… Mais tu ramèneras moins de fric pour tes recherches… A toi de voir. » Dit pour la provoquer avant de faire remarquer qu’il avait quand même plus de classe qu’un banal serveur. La confirmation de Lexi le fit doucement sourire, se laissant « réajuster » sa chemise même s’il se savait déjà parfait tel qu’il était. Sa tenue étant étudiée dans les moindres détails, il ne laissait jamais rien au hasard jusque dans l’emplacement qu’il avait réservé ce soir à une de ses lames histoire de ne pas sortir sans. Si d’ordinaire il avait moins d’efforts à fournir pour la dissimuler, pour ce gala c’était différent et puis il y avait Lexi… A sa remarque, un bref sourire amusé vint se glisser sur ses lippes avant de lever les yeux au ciel, faussement ennuyé qu’elle ose lui poser la question. « Je te laisse décider comment tu préfères l’appeler. » Une bonne façon de se débarrasser de la tâche fastidieuse d’avoir à se justifier sur la portée de ses actes. Si elle était toujours dans sa logique que car c’était un cadeau elle lui était redevable alors c’était un prêt et si elle considérait qu’ils étaient quittes avec la pochette de costume qu’elle lui avait envoyé alors c’était un cadeau. Rien de plus simple.
Comme à chaque soirée mondaine sorcière, Rory sait que les principales préoccupations de quatre vins dix pour-cent des invités est de se tenir informer des derniers potins amoureux ou de faire des affaires. Aux vues des regards qu’une grande partie de l’assemblée pouvaient leur jeter, aucun doute n’était possible. Rory fit tout de même le choix d’évoquer la seconde raison, peut-être moins choquante pour Lexi. Il faut dire également que sa réputation auprès de la gente féminine n’était plus à faire. Tout le gratin sorcier lui avait connu trois fiancées différentes en un laps de temps réduit et puis plus rien. Aucune femme ne se glissait à son bras lors de ces événements si ce n’est de vieilles amies d’enfance avec lesquelles il n’existait qu’une amitié platonique. Le voir aussi proche d’une demoiselle devait donc en intriguer plus d’un et faire courir les rumeurs les plus folles à leur sujet. Le discret mais très convoité Rory Barjow aurait-il trouvé sa belle en la personne du Docteur Fawley ? Ahhhhh si vous saviez, si vous saviez… Il s’amusa donc de sa réaction, voyant clairement qu’elle n’était pas spécialement prête au niveau désespérément bas des réflexions et préoccupations de l’assemblée. « Ça tient debout… Si je ne te connaissais pas, j’aurais sûrement cherché à te convaincre de la sorte. » Rétorqua-t-il d’un air moqueur, se doutant bien que rien ne se serait passé de la sorte s’ils n’étaient pas amis de longue date. Bien vite incité par Lexi à se lancer dans le grand bain, il guettait déjà l’assemblée en quête du premier groupe de victimes à subir leur passage. Il nota toutefois la petite remarque de la médicomage, un poil intrigué par le « plan » qu’elle semblait avoir pour cette soirée. Etonnant de la part de quelqu’un qui n’est pas une habituée des événements mondains…
La cible localisée et verrouillée, Rory entraîne Lexi à son bras, gardant sa main posée sur la sienne pour semer le doute en s’invitant parmi un groupe de vieux croulants. S’il détestait les soirées de ce type, ces moments en revanche était sa principale motivation pour se rendre à quelques-unes d’entre elles. L’échange démarre et il se permet de remettre déjà poliment certains des invités avant que la voix de Lexi ne se fasse entendre, lui provocant un large sourire à peine contrit. Elle avait osé ! Du pur génie ! Comme il fallait s’y attendre, sa pique vient toucher là où ça fait mal mais provoque toutefois de simples sourires faussement amusés pour sauver les apparences. Il en faut plus à ces vieux de la vieille pour se laisser démonter et surtout lâcher le morceau car voilà qu’ils évoquaient déjà LE sujet qui devait animer les autres groupes de l’assemblée : qu’est-ce qu’ils foutaient ensemble, par la barbe de Merlin ?! Rory s’engouffra dans la brèche, se délectant d’aller dans leur sens pour leur donner du grain à moudre avant de mieux les abattre par la suite. Lexi en rajoute une couche, provoquant une nouvelle fois un large sourire amusé sur le visage de l’héritier. Ses prunelles sombres pétillant d’amusement se tournent vers elle pour croiser son regard, obligé de se mordre les lèvres pour ne pas rire. Maintenant le coup de grâce. Suivant son plan à la lettre, il serra doucement la main de Lexi pour toute réponse alors qu’ils faisaient tous deux face aux miennes défaites des vieux sorciers avant de tout de même les rassurer. Ils étaient là avant tout pour elle. Si d’ordinaire il les aurait laissés en plan, Rory se devait de penser aux subventions qu’elle allait chercher. Une fois qu’il eut pris congés, ils s’éloignèrent et il ne put s’empêcher d’afficher clairement son amusement, recevant avec joie les louanges de Lexi. « Je savais que ça allait te plaire. Ils sont prêts à tout pour se sentir importants et inclus. Ils vont te rapporter un sacré paquet ! Tu me tiendras informé de combien ils t’ont reversé ? » Demanda-t-il avec une certaine avidité avant d’intercepter une coupe de champagne sur l’un des plateaux que tenait un serveur. Il manqua de s’étouffer en prenant une gorgée à sa remarque, fronçant légèrement les sourcils. Comme quoi, même en plaisanterie, l’idée de se marier lui hérissait le poil. Rory préféra laisser couler, curieux de découvrir comment Lexi allait s’y prendre ce coup-ci. Tout en scrutant la foule, accordant quelques sourires ici et là, il lui souffla « T’as l’embarras du choix en plus… »
Nouvelles cibles. Se tenant cette fois-ci en retrait pour qu’elle puisse faire ses preuves, Rory la suivit à la rencontre d’un groupe entièrement féminin. Oh fuck… Il avait déjà une petite idée de la tournure qu’allait prendre la conversation, redoutant à la fois ce qu’ils allaient entendre mais aussi et surtout la réaction de Lexi qui était aux commandes. Confronté aux louanges pompeuses de Travers, il lui fallut faire un effort titanesque pour ne pas lever les yeux au ciel, focalisant son regard sur le fond de sa coupe de champagne à la place. Même lui n’avait jamais eu à faire à autant de léchage de bottes dans les règles de l’art. Il faut dire aussi qu’il n’avait jamais été l’hôte d’un gala de charité… A peine les salutations passées que le moment tant redouté arriva. Fuck fuck FUCK ! Elle va pas… Et si putain elle a osé ! Comme il le redoutait, la question de la grossesse arriva. Il avait eu beau la briefer vaguement dessus, l’effervescence de la soirée et son état d’excitation qu’il ne lui connaissait pas pouvaient influencer sa réaction et réponse. La mine basse, les lèvres pincées, il relava le regard à cette simple phrase ambigüe que Lexi prononça, provoquant la satisfaction du petit groupe de commères avant qu’elle ne lâche une seconde bombe. Il n’est pas le père. Ça y est ! L’élève volait enfin de ses propres ailes ! Se délectant de la gêne qui planait dans l’assemblée, son air contrit semblait ajouter au malaise des jeunes femmes. Le supplice ne dura pas plus longtemps, brisé par le rire de Lexi qui lui fit relever la tête, souriant légèrement. Vie familiale ? Elles en déduisaient donc, sans même demander quoi que ce soit, que leur couple était une réalité ? Pourquoi pas, après tout… Perche tendue pour la médicomage qui s’en empara, évoquant avec brio les subventions qui lui manquaient pour se consacrer à leur « couple » l’esprit plus tranquille. Affichant un petit sourire en coin, ce dernier s’étira à la remarque de l’une des femmes. Il lui rétorqua. « Cela va sans dire très chère… Surtout avec les merveilleux gênes de la sublime Docteur Fawley. » Ses prunelles sombres se déportèrent vers Lexi tandis que les demoiselles semblaient conquises par l’apparente idylle face à elles. Bien loin de s’attendre à la nouvelle bombe qu’elle allait lâcher, il haussa les sourcils, s’exclamant à son tour, l’air faussement embarrassé. « Ma chérie voyons… » Cette simple idée semblait beaucoup plaire au groupe de vipères qui gloussèrent sans vergogne avant de quitter leur compagnie pour son plus grand bonheur.
Dans un profond soupir, soulagé de se retrouver à nouveau seul avec Lexi il vida sa coupe de champagne en s’exclamant. « Putain ce qu’elles me fatiguent… » Il l’attira à nouveau vers une des tables de buffet tout en lui murmurant pour réponse. « Franchement tu m’as impressionné. J’avais peur que tu les défonces quand elle a évoqué ton choix de boisson mais c’était du génie ! Tu progresses plus vite que pour la valse. » La taquina-t-il en attrapant un petit four. Bien que certains groupes de sorciers semblaient continuer de les épier, Rory ne se sentait plus la patience et la force mentale de se confronter à eux. Il avait besoin de faire une pause et quoi de mieux que de manger un peu pour ce faire. Tout en prenant un second petit canapé, il évoqua alors avec elle ses souvenirs de soirées mondaines. « Si tu avais eu un sac à main ou même une petite pochette on aurait pu jouer à celui qui subtilise le plus de petits fours sans attirer les regards. Bon l’avantage c’est qu’après on peut se goinfrer sans vergogne. Malheureusement ça ne s’y prête pas ce soir. Tout comme mon jeu préféré : la quête du Graal. » Il prit une nouvelle bouchée avant d’expliquer. « En général ce type de soirées se déroulent dans des manoirs de sorciers. La plupart ont des affinités assez… Doutes on dira. Le but du jeu était de s’éclipser de la salle de réception sans qu’on le remarque et partir en quête de l’objet le plus rare, précieux ou chargé en magie de toute la demeure. Pour pimenter les choses on revenait à la soirée en arborant fièrement notre trouvaille pour voir si quelqu’un allait le remarquer. Moi je m’amusais à les voler systématiquement histoire de tester si les vieux cons qui organisaient la soirée allaient remarquer l’absence de leur précieux et surtout le signaler. Dans quatre-vingt dix neuf pour-cent des cas ça passait inaperçu. » Ils n’allaient pas pouvoir jouer à cela mais Rory savait qu’ils trouveraient bien un autre moyen de se distraire et profiter de la soirée à leur manière. Certes ils avaient quelques impondérables comme la valse d’ouverture et la conférence qui d’ailleurs semblait arriver à grands pas vu les regards désespérés que le directeur de l’hôpital lançait à Lexi. « Je crois que ton patron essaie de te faire passer un message. » Lâcha-t-il avec un sourire amusé.️ 2981 12289 0
Alexis Fawley
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My light in darkness breathing hope of new lifeSainte-Mangouste, 23 janvier 2021 || ROXI VII La maitrise de soi. Voilà comment Lexi définirait ce début de soirée. Elle avait l’habitude de garder le contrôle en toute circonstance mais revêtir un masque de complaisance beaucoup moins. Il s’agissait en réalité de la première fois qu’elle s’évertuait à faire attention à son « paraître » parce qu’elle avait bien compris qu’elle allait autant être jugée sur son apparence et son comportement que sur son éloquence lors du discours. Si Lexi n’avait aucun doute sur le fait que son allocution sera grandiose, précise et intéressante, concernant les autres aspects, elle avait nécessairement eu besoin d’un expert en la matière, un expert qui lui a prodigué de nombreux conseils qu’elle cherche à appliquer sans plus de cérémonie. Le buste en avant, le regard lointain, les sourires charmeurs, Lexi en joue plus que de raison car elle a compris la mécanique de ces soirées : il faut avoir l’air plus qu’être et si ce soir, elle a l’air sûre d’elle, les gens penseront qu’elle l’est. C’est aussi simple que cela. Pour autant, avoir Rory à ses côtés demeure un atout qui la rassure, un atout qui lui permet d’être à l’aise et surtout de ne pas être prise au dépourvu. Après tout, Rory a l’expérience là où Lexi n’en est qu’à ses balbutiements, faisant à peine son entrée dans le monde de requin des soirées mondaines. Elle sait qu’il pourra refreiner ses frasques comportementales et clouer le bec aux invités indécents si jamais elle ne parvient pas à le faire elle-même. Au-delà de cela, appréciant sa compagnie, elle est sincèrement ravie de pouvoir le rejoindre et de passer du temps avec lui : sa présence lui est d’un réconfort certain et elle se sent clairement moins en roue libre maintenant qu’elle est avec lui.
A peine l’a-t-elle rejoint que les taquineries débutent et Lexi se complait à en apprécier chaque phrase, chaque parole, retrouvant -un peu- la relation qui était la leur auparavant. Lexi doit bien avouer qu’ils ont franchi une ligne invisible depuis quelques semaines, une ligne qui a complexifié leurs rapports sous toutes ses formes. Retrouver une certaine légèreté ne faisait donc pas de mal. Après avoir outrageusement admiré son postérieur et sa poitrine et après l’avoir indécemment laissé faire, Lexi apprend qu’il y a finalement plusieurs raisons pour lesquelles le commerce de Rory est si fleurissant. Il n’y avait donc pas que son beau minois qui attirait l’attention… Il faut l’avouer, depuis que Rory en était le gérant, la boutique de Barjow&Beurk, qui avait pourtant mauvaise presse et une réputation à en faire pâlir plus d’un, regagnait ces lettres de noblesse et c’était en grande partie grâce au jeune Barjow. Lexi en est persuadée car au-delà d’être beau garçon -il faut bien l’avouer-, Rory avait une tête bien faite et ses idées d’amélioration pour la boutique avaient sans doute permis à celle-ci de prendre un nouvel essor après que son père se soit plus ou moins mis en retrait. Cela n’était pas plus mal, surtout lorsqu’on savait le passif du père et du fils, Lexi en avait même été la témoin. « Nous n’allons pas nous plaindre que la nature a été sympathique avec nous, il fallait bien compenser quelque part. » dit-elle d’un ton mi-figue, mi-raisin. Rory, tout comme elle, avait eu son lot de sympathies durant son enfance donc si son physique lui permettait d’avoir quelques avantages… Autant s’en saisir. Elle prend une moue contrite lorsqu’il évoque le fait que cela ferait tout de même mauvais genre de manger durant sa conférence alors elle dit : « J’écoute le spécialiste. Faut qu’ils le crachent leur fric. Je mangerai donc après. » Alors qu’elle évoque son « cadeau », il demeure vague et Lexi hausse les épaules, ne sachant pas bien comme réagir à cela. Elle ne sait pas pourquoi, mais même si c’est « un cadeau », comme il vient de lui, elle a eu envie de l’accepter. S’imaginer Rory en train de le lui confectionner ne l’a pas laissé indifférente car pour elle, cela témoigne bien de l’affection qu’il lui porte puisqu’il a tenu à ce qu’elle soit confortable ce soir ; et il faut l’avouer, avant qu’elle ne découvre celui-ci, elle était bien plus nerveuse et elle n’aurait pas pu se détendre si elle ne l’avait pas eu. Dans un murmure, elle consent à le lui avouer : « Je te remercie de l’intention en tout cas. Vraiment. » Ce sont quelques mots sincères balancés au milieu d’une conversation pas du tout sérieuse mais Lexi ressent le besoin de lui dire merci. « Je n’aurai pas été aussi à l’aise sinon. »
Le sujet clos, Lexi s’intéresse par la suite aux invités. Et quels invités… La salle est tellement bondée qu’elle a du mal à apercevoir ses autres amis, probablement dissimulés dans un des coins de la pièce… Elle aperçoit bon nombre de ses collègues de l’hôpital et elle se demande s’ils sont là pour la soutenir ou pour la voir se casser la figure avec ses talons. Peut-être un peu des deux en réalité. Sinon, autour d’eux, des représentants de chaque famille de Sang-Pur et Lexi ne s’étonne même pas de ne pas voir les membres de sa « famille ». La branche Fawley est encore pure, du moins, la branche originelle. Si Lexi est sang-mêlée c’est parce que les erreurs de son père ont sali la lignée : et même si Lexi n’a que faire du statut de son sang, il n’en est pas moins amusant de constater sur les autres membres de la famille Fawley semblent avoir désertés sa conférence. Peut-être que c’était trop honteux pour eux. Lexi n’a jamais caché son statut de sang-mêlé mais ne l’a jamais crié sous tous les toits non plus et ignore si cela peut avoir un impact sur les dons des membres encore purs de la haute société. Dans tous les cas, la présence de Rory auprès d’elle demeure encore une fois un atout indéniable car il fait quant à lui toujours parti de ce cercle restreint, cela ne peut que redorer son blason. Du moins, ce blason de fausseté qu’elle revêt ce soir. Le reste n’a pour elle aucun intérêt. Alors que Lexi s’inquiète de savoir ce que l’assemblée peut bien dire à leur égard, Rory lui fournit quelques éléments de réponse et Lexi complète en disant qu’ils pouvaient peut-être imaginer un intérêt professionnel. « Tu sais, je ne serai jamais contre un partenariat avec toi. Au contraire. Je sais comment tu te fournis et où… La qualité coûte cher mais donne de meilleurs résultats, tu le sais bien. » Elle balaye ce sujet d’un revers de main et rajoute : « Mais ne parlons pas boulot ce soir, nous aurons l’occasion d’en rediscuter. » Il est vrai que si les recherches de Lexi pouvaient également déboucher sur des opportunités professionnelles pour Rory et la certitude d’une rentrée d’argent supplémentaire, pourquoi se priver ? Elle n’aura absolument aucun scrupule à en faire profiter son ami. « C’est plutôt l’heure de nous amuser ! » Et Rory s’y connait en amusement.
Il balance Lexi dans le bain sans ménagement et le premier groupe de personne à laquelle il s’attaque tombe dans le panneau avec une facilité déconcertante. Lexi comprend alors qu’elle avait tort. Ce n’est ni les intérêts financiers qui les intéressent et encore moins de savoir elle l’a payé pour apparaître à ses côtés. Ce qui les intéresse, c’est de savoir s’ils sont en couple. En couple, rien que ce mot sonne faux dans l’esprit de Lexi tant elle n’en comprend pas le sens. Rory non plus de toute manière, il a été fiancé à trois reprises et cela n’a jamais fonctionné, Lexi est donc certaine qu’il n’a nullement envie de lui passer la bague au doigt. Pourtant, même si elle en est persuadée et même si tout cela n’est qu’un jeu, elle constate avec consternation que c’est un jeu pour le moins… troublant… Un jeu dans lequel elle pourrait se perdre si jamais elle ne se raisonne pas. Elle garde néanmoins le sourire tandis que Rory leur assigne le coup de grâce avant de s’éloigner. Le félicitant pour l’expression incroyable de son génie, Lexi acquiesce lorsqu’ils leur parlent de la volonté des sang-purs d’être à ce prix « inclus » parmi la « haute société ». « Avec joie, je pense que le directeur m’informera au fur et à mesure de la soirée des dons. » Avant la soirée, il l’avait déjà informé qu’ils avaient d’ailleurs reçu des dons anticipés avant même la tenue du gala… Lexi n’a que faire de connaître des donateurs mais elle leur en est tout de même reconnaissante. Grâce à eux, elle allait pouvoir poursuivre ses recherches sans regarder à la dépense. Et Merlin sait à quel point cela coûte un bras…
Alors que c’est au tour de Lexi de commencer à jouer, elle choisit une cible qu’elle estime facile ; un groupe de trois vieilles femmes. Le nombre réduit facilitera les choses pour son entrée dans le monde de l’hypocrisie. En tout cas, si Lexi se doute plus ou moins que la conversation se tournera une fois de plus vers la relation qu’elle entretient avec son partenaire, Lexi se sent prête à y être confrontée, après tout, il est probable qu’elle n’ait qu’à reproduire les effets produits par Rory, copiant sa mécanique. Et plus Lexi s’amuse, plus Rory semble satisfait. Un sentiment d’allégresse la bouscule alors qu’elle se surprend étrangement à aimer ça. Rory se risque à quelques commentaires sur son ADN et prend un air gêné qui ne lui va pas du tout et qui sonne divinement creux et vide de sens pour toute personne qui le connait un peu. Alors qu’ils s’éloignent du groupe, retrouvant leur quiétude, Lexi déverse tout son venin sur ces personnes plus curieuses les unes que les autres. Et Rory semble être également de son avis car il peste également qu’elles le fatiguent. Elle hoche doucement la tête. « Et d’une prévisibilité… On dirait qu’il n’y a que ça qui les intéresse finalement. Les potins sur les prochaines unions et sur la ponte de petits héritiers. » dit-elle avant de demander à Rory ce qu’il a pensé de sa « prestation ». Il la félicite et elle lui dit : « C’est que tu es plus pédagogue pour l’hypocrisie que pour la valse. » Elle rit doucement et porte sa main à sa bouche pour éviter de laisser son rire la submerger. « Je me suis souvenue tes enseignements. Un coup de pied dans les couilles ne rapporte pas d’argent. » conclue-t-elle. De nouveau de retour près du buffet, Lexi et Rory continuent de grignoter à leur guise puis Lexi l’écoute lui expliquer les autres façons de s’occuper lors de ces soirées. « Dommage, j’suis certaine que j’aimerai ce jeu. » commente-t-elle lorsqu’il lui parle de la subtilisation indécente de petits fours. La Quête du Graal semble être un jeu tout aussi intéressant mais encore une fois, le lieu ne s’y prêtait guère et Lexi, en tant qu’invitée de marque, attirait toutes les attentions et cela serait bien dangereux de jouer à ce jeu. Alors que Lexi allait lui demander quel était l’objet le plus insolite qu’il avait réussi à subtiliser, Rory attire son attention sur le directeur. Lexi jette un coup d’œil à l’immense horloge et se rend compte qu’effectivement, il est grand temps pour elle de monter sur scène. « Tu me raconteras la suite de tes aventures plus tard. » Elle pose son verre sur le buffet et renonce à son dernier petit four. Elle se penche à l’oreille de Rory et lui murmure : « A tout à l’heure, chéri. » Attirant encore davantage les regards sur eux par ce geste, Lexi se redresse fièrement et traverse la salle avec le port d’une reine. Rejoignant sur l’estrade ce directeur qu’elle aimerait bien assassiner, elle se place à ses côtés tandis qu’il sort sa baguette en lançant un Sonorus pour que chacun puisse bien l’entendre.
« Bonsoir à tous. En ma qualité de directeur de l’hôpital Sainte-Mangouste, je suis ravi de vous accueillir ce soir pour une conférence organisée à l’initiative du conseil d’administration et des associations qui lui sont rattachées. Sainte-Mangouste a pour habitude de… » Lexi n’écoute qu’à moitié la suite du discours qu’il a répété des dizaines de fois devant elle alors qu’il soignait sa présentation. Refaisant l’historique de l’hôpital et de l’importance des galas dans l’obtention des subventions bla bla bla. Son introduction est tellement longue que Lexi s’endormirait bien. Pourtant, elle se contente de sourire et balaie du regard la salle. Son regard croise celui de Tobias et Kesabel et elle les gratifie d'un véritable sourire, ravie de voir qu'ils sont là, eux aussi. Concernant les autres invités, Lexi sait qu'ils vont la juger tellement durement si elle fait la moindre erreur : mais Lexi ne commet jamais d’erreurs. Jamais d’erreurs professionnelles du moins. « … Elle est sortie major de la première promotion de médicomagie de l’Université Poudlard, elle était l’une de nos plus brillantes médicomages avant de devenir l’an passé la nouvelle cheffe du service de médicomagie légale. Elle dirige également une étude intitulée Prévalence et incidence de la magie, je vous demande d’accueillir chaleureusement, Docteur Alexis Fawley. » Lexi se dirige vers le pupitre. Le Directeur se met en retrait et elle lui dit : « Je vous remercie pour votre présentation Monsieur le Directeur et je tiens à vous renouveler toute ma gratitude pour la confiance que vous m’accordez ce soir. » Elle comme lui savent que tout cela n’est que du saupoudrage, mais les invités n’y verront que du feu. « Les avancées contemporaines sur l’épigénétique démontrent que… » Lexi déballe son exposé avec une aisance qui lui est propre, avec une assurance toute particulière au point que la salle s’est soudainement tu et que chacun est accroché à ses propos. C’est un sujet qu’elle sait sensible, parler de l’hérédité des pouvoirs magiques ainsi que l’apparition de pouvoirs dans les familles moldues et un sujet aussi passionnant que délicat ; pour autant, Lexi manie les arguments à son avantage et lorsqu’elle a terminé son exposé et que ses remerciements sont noyés sous la montagne d’applaudissements, le Directeur autorise quelques « questions ». Il ne lui avait pas parlé de cela, Lexi hausse un sourcil mais garde son air contrarié pour plus tard. Lexi désamorce chacune des questions pièges de probables détracteurs de son étude avec une telle désinvolture que cela en devient presque agaçant. Tout lui semble facile, elle maitrise tellement son sujet, chacune de ses prises de paroles sont intellectualisées, concises mais à la fois précises. Elle ne perd pas son auditoire, répondant aux questions avec prestance et habilitée tout en déjouant les attaques pourtant ciblées sur les moldus, le Blood Circle, même sur les sang-mêlés. Se refusant à jouer à ce jeu dangereux, Lexi se contente de répondre que les recherches n’en sont qu’à leurs balbutiements mais qu’aucune des recherches n’a pour visée de nuire à l’intégrité physique et psychique d’un être humain. « Docteur Fawley, merci pour cette présentation fort éclairante et pour vos réponses qui l’étaient tout autant. Je vous invite désormais à poursuivre la soirée accompagné d’un verre. Je me tiens à votre disposition si vous souhaitez contribuer à la poursuite des recherches initiées au sein de Sainte-Mangouste. » Une vague d’applaudissement plus tard, Lexi descend enfin de cette foutue estrade. Ravie de comment s’est déroulée la conférence. Les médicomages travaillant avec elle sur l’étude viennent lui tenir compagnie et Lexi accepte leur présence sans sourciller. Après tout, cette étude, c’est aussi eux même si Lexi est la tête pensante, ils sont les petites mains qui fourmillent dans l’ombre et Lexi n’a pas oublié de les remercier à la fin de son discours, ce qui a dû les surprendre puisqu’elle n’a guère l’habitude de leur faire des compliments. La communication positive fonctionne peut-être davantage qu’elle ne le pensait.
Après avoir passée de longues minutes avec eux et estimant qu’elle pouvait désormais s’eclipser sans que cela paraisse impoli, Lexi prétexte avoir soif pour pouvoir rejoindre Rory. Alors qu’elle s’apprête à traverser la salle pour le retrouver, le Directeur la retient. « C’était parfait, Docteur. Je pense que vous avez su toucher juste. Les donateurs sont déjà nombreux. Regardez. » Il lui tend une liste qui s’allonge magiquement au fur et à mesure que les personnes font une donation. Pile au moment où Lexi regarde, un nouveau nom vient de s’inscrire et Lexi s’amuse de voir le nom de Miss Travers augmenter cette liste déjà fort longue. Elle la parcourt rapidement, souriant lorsqu’elle aperçoit les noms des Parkinson, des Avery et des Lestrange. La ruse avec Rory semble avoir portée ses fruits puisqu’ils ont chacun fait une donation outrageusement indécente. L’un des montants attire l’œil de Lexi et elle rend le parchemin au directeur. « Faisons en sorte que cette liste continue de s’allonger dans ce cas. » dit-elle afin de prendre congé. Sur le chemin qui la mène jusqu’à son ami, Lexi est si souvent interpellée que cela en devient frustrant. Prenant garde de ne froisser personne, jouant son rôle à la perfection, ce n’est que de longues minutes plus tard qu’elle parvient enfin à s’extraire des conversations. Elle avance vers lui tout sourire mais une fois à ses côtés, s’assurant qu’on ne viendra pas immédiatement l’importunité, elle dit : « Par Merlin, aide-moi à dévisser ce putain de sourire de mes lèvres, j’en peux plus ! » Sa gorge sèche, elle se saisit d’un verre de jus de fruit que Rory lui tend -à nouveau, qu’est-ce qu’il est galant- et avale la moitié du verre d’une traite. Elle respire profondément et le regarde en lui demandant : « Alors ? Cela t’a plu ? » Puis, elle dit dans un murmure : « Tu n’étais pas obligé tu sais. » Sachant qu’elle allait probablement devoir expliciter ses propos, elle dit : « Le Directeur m’a montré la liste des personnes qui ont fait une contribution. Tu n’étais pas obligé Rory. » Lexi ne sait pas si elle se sent flattée ou gênée par cette information. À vrai dire, elle n’imaginait pas un seul instant qu’il puisse effectuer un don pour sa recherche avec l’argent de son entreprise. « Comment t’as réussi à convaincre Beurk ? » demande-t-elle. ️ 2981 12289 0
My light into darkness Quand certains adoraient se rentre à des événements réservés à la haute société sorcière, principalement pour se pavaner et contribuer aux derniers ragots, l’idée que Rory se faisait de « passer du bon temps » n’incluait pas ce type de soirée. Encore moins se retrouver coincé dans un hôpital. Combinez les deux et vous obteniez plus quelque chose qui se rapprochait du cauchemar qu’autre chose pour l’héritier Barjow. Pourtant il était bien là, apprêté sur son trente et un, ayant déjà englouti une coupe et demie de champagne qu’il épongeait allègrement avec quelques petits fours ici et là. Tout ça pour son amie Lexi. C’était surtout car elle avait littéralement besoin de lui pour évoluer dans ce monde et espérer récolter un maximum de subventions pour ses recherches. Son statut de sang-mêlé l’avait automatiquement exclue de cet univers guindé où seules les apparences sont reines. Un mal pour un bien quand on connaissait un tant soit peu le tempérament de feu de la jeune femme, peu enclin à la finesse et au raffinement. C’était donc vital qu’il l’accompagne. Une faveur qu’il ne lui aurait cependant pas accordé dans d’autres circonstances, sa « bonté » trouvant bien vite certaines limites qu’il n’était pas prêt à franchir, pas même pour ses beaux yeux.
Le début de soirée avait malgré tout commencé sous les meilleures hospices, Lexi se montrant plus souriante, agréable et enjouée que… Que jamais ! Bah merde alors, c’est vrai ça. Il ne l’avait jamais vue, littéralement jamais vue aussi gaie depuis qu’ils se connaissaient. Paradoxal quand même d’avoir à attendre de participer à un gala de charité alors qu’elle était dans une robe qui, bien que magnifique, n’avait absolument pas l’air confortable, pour se montrer autre chose que froide et incisive avec lui. Putain de miracle ! Faudrait faire des galas tous les jours en fait. Comble de la surprise, Lexi avait même accepté le « cadeau » ou prêt définitif, avec cette tête de mule qu’elle était c’était toujours un cauchemar de savoir comment nommer les choses, qui lui avait envoyé quelques heures plus tôt. Elle l’avait même remercié ! Non mais là ça devient absurde au bout d’un moment… Qui a foutu quoi dans son jus que j’aille le remercier ?! Putain de génie ouai. Afin de ne surtout pas réveiller le dragon qu’il savait dormir au plus profond d’elle, Rory se contenta ainsi de lui accorder un petit sourire en coin à ses remerciements, bien conscient que le sujet était sensible pour elle.
La conversation redevint bien vite plus légère et de contexte quand ils abordèrent le sujet des invités présents et les rumeurs qui devaient déjà circuler à leur sujet. Évoquant au début les intérêts financiers, sa réponse le surprit un peu plus, ne s’attendant pas à ce qu’elle lui propose une éventuelle collaboration de ce type. Rory hocha donc de la tête quand elle lui proposa d’en reparler dans un autre contexte et si l’occasion se présentait à eux. C’était, de toute façon, une idée qu’il avait énumérée en se montrant volontairement évasif avec elle car il savait que Lexi découvrirait bien vite ce qui faisait systématiquement jaser le gratin sorcier présent à ce type d’événements. Il n’y avait aucune exception, surtout avec des jeunes comme eux au célibat bien établi. Depuis ses dix sept ans, Rory subissait l’assaut constant des vieux sourds de la feuille quand il n’était pas promis à une demoiselle au nom pur. Raison également pour laquelle il s’arrangeait scrupuleusement pour ne pas en croiser, aux soirées comme à la boutique, quand ses trois fiançailles avaient été rompues, évitant comme la peste les nombreuses questions, tentatives fouareuses de réconfort et propositions. Ce soir ne ferait pas exception et, sans surprise, le groupe qu’il sélectionna parmi la foule pour initier Lexi à l’un de ses petits jeux favoris s’engouffra tête la première dans le sujet si épineux de la nature de leur relation, tombant par la même occasion dans le piège qui leur était tendu. C’était presque trop facile, presque trop évident et attendu pour en être vraiment drôle. Du moins de son point de vue avec l’expérience qu’il avait pu acquérir avec les années. Pour Lexi, la découverte devait en revanche être jouissive. A peine cette première partie terminée, ce fut au tour de la médicomage de s’y prêter, réalisant l’exercice avec brio bien que la thématique abordée par les vieilles pies était guère différente. Peut-être des préoccupations plus féminines auxquelles il n’avait jamais été personnellement confronté. On s’enquiert rarement auprès d’un homme de l’absence d’un héritier après tout… Dès qu’ils s’éloignèrent, sa remarque étira ses lèvres dans un petit sourire. « Faut les comprendre aussi… Les mariages, annonces de fiançailles ou présentation de la progéniture sont encore d’autres excuses de boire et manger à l’oeil tout en se tenant informer de qui fricote avec qui et étendre l’influence de sa famille. Pour ceux qui en ont encore quelque chose à foutre, c’est en vogue d’y participer. »Et d’une tristesse navrante ! La félicitant au passage pour sa rapidité d’apprentissage, le retour de compliment de Lexi lui extirpe un ravissant rictus tandis qu’ils se rapprochent du buffet, tentant de ne pas exploser de rire à sa remarque suivante. « Disons que le coup dans les bijoux de famille va rapporter du fric, mais pas pour financer tes recherches… » Dit-il en faisant allusion aux soins qu’une telle agression pouvait parfois engendrer. Bon pour la réputation ça n’était pas ce qu’il y avait de mieux non plus.
A nouveau à côté du buffet, Rory reprend une coupe de champagne et quelques petits fours pour lui expliquer les autres jeux qui avaient l’habitude de rythmer ces longues soirées barbantes au possible quand il était plus jeune. S’ils ne pourraient s’y adonner, cela leur ferait de la substance à explorer si l’occasion de participer ensemble à un gala se représentait à l’avenir. Alors même qu’il tentait de trouver quelle serait leur prochaine occupation, son attention fut attirée par le directeur de l’hôpital et son absence de discrétion la plus totale. Tandis qu’il s’apprêtait à lui souhaiter bonne chance, le murmure de Lexi et ce chéri, eut un effet relativement surprenant sur Rory. En pleine gorgée de champagne, il manqua de s’étouffer sous la surprise, contrôlant de son mieux une quinte de toux tandis qu’elle s’éloignait pour rejoindre l’estrade d’où elle tiendrait sa conférence. Resté en retrait, il assista à son discours sans se défaire d’un léger sourire emprunt de tendresse, laissant le loisir à son regard de glisser sur sa tenue. Il fallait bien l’avouer, si Rory préférait la voir en simple débardeur noir, jean et rangers, elle était tout aussi belle ainsi. A tel point que ça avait quelque chose de troublant. Durant tout son discours, il agit en vrai chien de garde, protégeant toute une table du buffet des assauts de certains invités, un simple regard froid suffisant pour les éloigner sans qu’ils demandent leurs restes. Déjà convaincu par ses recherches, il ne pouvait que l’écouter avec fascination, toujours autant admiratif de son génie en la matière.
En retrait, Rory participa aux applaudissements qui retentirent dans toute la salle après qu’elle ait, avec brio, effectué sa présentation et répondu aux quelques questions. Presque aussitôt abordé par un vieillard plus très frais, il retint un profond soupir d’agacement quand l’ancêtre lui lâcha. « Que vous devez être fier ! » Rory le regarda, l’air circonspect, haussant simplement un sourcil avant de lui demander de but en blanc. « Pourquoi ? » Un peu pris au dépourvu, l’homme marqua un temps d’arrêt et tenta de se justifier, ne réussissant qu’à se ridiculiser un peu plus. « Docteur Fawley a été brillante. En tant que son cavalier cela doit vous rendre fier de pouvoir l’avoir à votre bras. »Oooohhhhh boy… A sa remarque, un large sourire dont la fausseté crevait les yeux vint étirer ses lèvres avant de lui rétorquer avec aplomb. « Voyez-vous très cher, le génie du Docteur Fawley ne m’appartient pas. Je n’interviens à aucun moment dans ses compétences médicales. Je n’ai donc, ne vous en déplaise, aucune raison valable si ce n’est par pur paternalisme condescendant, de raison d’être fier d’elle. Je suis heureux pour elle en revanche, ne vous méprenez pas. » L’embarras du vieillard fut tel qu’il bafouilla deux trois mots incompréhensibles avant de s’éclipser, rougissant de s’être fait ainsi remettre à sa place par un jeune. « Pauvre con. » Marmonna-t-il avant d’engloutir une coupe entière de champagne, relativement échauffé par le machisme ambiant qui devait régner dans la salle de conférence après le discours de Lexi. Heureusement, cette dernière ne tarda pas à le rejoindre, lui laissant tout de même le temps d’un peu se calmer.
Quand il la vit revenir vers lui, Rory lui rendit son sourire tout en lui présentant une nouvelle coupe de jus de fruits. Son murmure le fit rire doucement, prenant tout de même le soin de tourner le dos à l’assemblée pour ne pas trahir leurs moqueries. « Tu as été parfaite ! Très professionnelle, claire, polie et assez accessible à la fin. Les dons ne vont cesser de pleuvoir. » Dit-il toujours aussi souriant et ravi de voir que cette partie là de la soirée s’était déroulée sans accroche. Il ne lui restait plus que l’épreuve de la première danse et le reste coulerait tout seul. Avant même qu’il ne puisse aborder ce sujet avec elle, son murmure lui fit froncer les sourcils, pas bien sûr de comprendre de quoi Lexi parlait. Quand elle prit le temps de poursuivre, son sourire mourut lentement de ses lèvres. Au début mortifié que son nom puisse apparaître dans la liste alors qu’il avait demandé expressément à être anonyme, l’évocation de son partenaire lui apporta une certaine forme de soulagement bien qu’il était tout de même agacé. Fuck Beurk, putain de merde qu’il est con… Furieux contre son acolyte, Rory tenta malgré tout de garder une mine neutre tout en se saisissant d’un nouveau petit four. « J’ai pas eu à le convaincre. Il savait que je me rendais au gala ce soir, c’est lui qui a proposé de faire une donation. Je l’ai même laissé choisir le montant qu’il voulait histoire de pas lui forcer la main. » Un semi mensonge qui ne ferait de mal à personne et permettrait d’atténuer l’embarras qu’il ressentait sur le moment. C’était déjà suffisamment agaçant que Beurk utilise systématiquement des guillemets quand il disait « Lexi, ton « amie » est là » pour en plus qu’elle découvre leur contribution. Sa donation personnelle avait été bien rendue anonyme, c’était au moins ça. Cherchant à tout prix à changer de sujet, Rory enchaîna donc. « Ça va ? Tu es soulagée que ça se soit bien passée ? Il ne te reste plus que le moment de la première valse et ensuite on pourra facilement s’éclipser un peu pour que tu puisses souffler et retrouver une expression normale. » Murmura-t-il avec un léger rire amusé, se doutant bien qu’à force elle devait un peu fatiguer. Il faut dire qu’elle n’était clairement pas habituée à sourire autant en si peu de temps. « Honnêtement j’ai un peu peur de ne pas retrouver la Lexi que je connais bien… T’as un beau sourire mais ça commence un peu à me faire flipper je dois bien l’avouer. » La taquina-t-il en lui tendant un petit four alors qu’il observait le changement qui s’effectuait déjà sur l’estrade pour préparer la musique qui s’ajouterait aux doux brouhaha des conversations insipides. Par pur soucis « professionnel », Rory lui demanda alors. « La valse va pas tarder… Tu te souviens des pas ? On peut rapidement s’éclipser cinq minutes avant que ça commence si tu as besoin de te rafraîchir un peu la mémoire. »️ 2981 12289 0
Alexis Fawley
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Jeu 23 Déc - 19:51
My light in darkness breathing hope of new lifeSainte-Mangouste, 23 janvier 2021 || ROXI VII En arrivant dans la salle de réception, Lexi n’avait aucune idée de comment la soirée allait se dérouler. N’étant absolument pas habituée à ce type de festivité, elle s’attendait à tout et avait eu peur que cela tourne mal mais pour le moment, les apparences étaient sauves, Lexi semblait maîtriser la situation et la présence de Rory à ses côtés lui permettait non seulement d’être sereine mais aussi de rendre les moments d’attente plus amusants. Il l’avait pourtant expliqué qu’il était possible de se divertir à ce type d’événements et Lexi est maintenant persuadée que c’est le jeune Barjow lui-même qui créé cet « amusement » et non pas les autres invités, barbants au possible, curieux au possible mais surtout indélicats et absolument indiscrets. Si la jeune médicomage avait pourtant été prévenue que le gala serait probablement le moment pour les autres de s’adonner à de pénibles commérages, elle ne s’était pas vraiment attendue à en être la cible privilégiée. Pourtant, les signes étaient bien là : tous les yeux étaient rivés sur elle en tant qu’invitée d’honneur chacun cherchait sa compagnie ou son faux-pas d’ailleurs, sa tenue semblait attirer tous les regards, tout comme son choix de cavalier qu’elle ne regrettait absolument pas. Avec Rory à ses côtés, tout lui semble facile, peut-être parce qu’elle sait qu’il pourra la sortir de la panade le cas-échant, comme lorsqu’il a rabattu le caquet de la vieille Parkinson alors que Lexi lui aurait mis son poing dans la figure si elle l’avait pu. Il était aussi là pour calmer le feu ardent qui sommeille en elle et qui ne demande qu’à s’embraser à la moindre occasion. Rory, connaissant son caractère impétueux, lui sert pour ainsi dire de garde-fou et c’est probablement une des raisons pour lesquelles elle se sent si confiante ce soir ; sûrement aussi parce qu’elle est rassurée par la présence de la lame papillon qu’il lui a offerte lors de leur dernière leçon. Pour le moment, tout se passait bien.
Après avoir remis à leur place bon nombre de sorciers de la « haute société », Lexi et Rory ne se gênent absolument pas pour critiquer à leur tour leurs préoccupations farfelues et incompréhensibles : mariage, héritage, voilà tout ce qui les intéresse. La réussite professionnelle passe quasiment au second plan, Lexi vient d’en faire les frais avec Travers et compagnie. Le fait qu’elle soit carriériste ne devait surtout pas impacter sa vie familiale oh non non ! Lexi s’est servie de cela pour réclamer encore plus de fonds et elle le sait, cela va fonctionner. « Ah c’est donc ça, manger et boire aux frais de la princesse, je comprends l’idée. » dit Lexi d’un ton amusé avant d’ajouter : « Apparemment, ça en intéresse encore pas mal ! Heureusement que la jeune génération ne pense pas forcément comme ça. » Néanmoins, Lexi sait que cela existe encore ; si Rory et Kesabel s’en fichaient royalement, ce n’était pas le cas de Tobias par exemple qui s’évertue à chercher une femme respectable à épouser dans le but de faire une alliance convenable. Loin de là l’idée de critiquer son ami, après tout, si c’était son choix, Tobias ne blâmait pas ses amis de ne pas en faire de même. Là et toute la différence avec les fossiles avec lesquels Lexi et Rory viennent de converser.
Continuant de discuter des autres manières de pimenter la soirée tout en conservant une attitude respectueuse et ne mettant pas en péril la conférence, le temps file à une vitesse déconcertante au point que Rory soit obligé de lui signifier qu’il est temps pour elle de monter sur scène. S’amusant du rôle qu’ils ont joué devant les autres invités, Lexi le prend au dépourvu en lui lançant un sobriquet tout à fait inapproprié mais qui a l’effet escompté, Rory s’étouffe avec sa gorgée et Lexi dissimule son amusement derrière le sourire qu’elle lance à tous les autres personnes qu’elle croise jusqu’à l’estrade. Après la présentation barbante du directeur, Lexi mène sa conférence d’une main de maître, répondant avec brio aux questions parfois déplacées ou décalées de certains convives mais tout en conservant sa totale partialité ; son dédain et son calme pouvaient surprendre ceux qui la connaissait bien, Lexi étant plutôt du genre à s’emporter en privé mais face à tous ces gens venus la juger, elle sait qu’elle se doit d’avoir une attitude exemplaire et elle devient l’espace de quelques minutes la conférencière parfaite ; rien ni personne ne semble pouvoir l’atteindre, elle maîtrise son sujet, c’est une jeune femme brillante et sûre d’elle qui quitte le pupitre et descend de l’estrade. Bien entendu, ne pouvant faire fi des convenances, elle demeure de nombreuses minutes avec son équipe qui s’empresse de la féliciter, puis peine atrocement à se frayer un chemin jusqu’à son cavalier qu’elle retrouve -il faut l’avouer- avec un certain soulagement. Faire semblant pendant quelques minutes auprès des donateurs passe encore mais cela faisait bien trente minutes qu’elle s’efforce à conserver une humeur constante et elle est ravie de pouvoir à nouveau être elle-même avec Rory. Elle attrape le verre qu’il lui tend avant d’en boire une bonne partie, sa gorge est bien sèche à force d’avoir trop parlé.
« Merci beaucoup Rory. » se contente-t-elle de dire lorsqu’il lui dit qu’elle a été parfaite. Si l’avis du directeur lui importe peu, celui de quelqu’un qui lui est chère comme Rory revêt toute son importance. « J’espère, j’espère. » dit-elle alors qu’il évoque les dons, imaginant que la conférence allait forcément déclencher une montagne de dons. D’ailleurs, concernant les donateurs… Voyant le nom de la boutique de Barjow&Beurk sur le listing, Lexi s’est sentie étrange, ne sachant pas bien si elle était ravie, touchée ou outrée. Qu’il l’aide à obtenir des subventions en se jouant des autres invités est une chose, contribuer de lui-même en injectant de l’argent de sa propre entreprise en est une autre… Lexi se surprend à l’imaginer croire en elle suffisamment au point de lui faire une contribution relativement conséquente. Le cœur de la jeune femme bat à la chamade et se réchauffe tendrement, et elle est en proie soudainement au même sentiment étrange et ambivalent que lorsqu’elle l’imaginait confectionner la sangle pour elle. Mais d’un coup d’un seul, Rory refroidit ce sentiment. « Ah. » dit-elle lorsqu’il lui apprend que c’est Beurk qui est à l’origine du don. Tentant de garder le sourire malgré le fait que quelque chose vient de se briser en elle, elle ajoute faiblement : « Je le remercierai la prochaine fois dans ce cas. » Lexi respire profondément afin de calmer les battements de son palpitant qui tambourine avec une ferveur toute particulière ; elle inspire à nouveau fortement tout en n’arrivant pas à mettre des mots sur ce qu’elle ressent. C’est pourtant si simple, elle est vexée. Et elle ignore pourquoi. À tel point qu’elle ne perçoit même pas que Rory n’est pas très à l’aise lui non plus. La fine équipe. Elle retrouve une certaine contenance lorsqu’il lui demande si tout va bien. « Oui ça va, les questions étaient vraiment batardes, ils ont bien essayé de me mettre dans la merde, mais je pense que j’ai réussi à bien leur rabattre le caquet. » Elle murmure : « J’ai hâte oui. » De retrouver une expression normale. Même si étrangement, le sourire semble l’avoir quitté. Pourtant, elle ne peut s’empêcher de se mordre les lèvres quand il dit qu’il craint de ne pas retrouver la femme qu’il connait depuis des années. « T’inquiète pas, dans trois heures je serai de nouveau en Rangers. Loin de moi l’idée de perturber tes habitudes. » Rory attire son attention sur l’estrade où le pupitre avait été remplacé par des instruments de musique et où un tas d’employés s’affairent. « Je devrai m’en sortir, ne t’inquiète pas. Je n’ai rien oublié. » dit-elle d’un ton assuré, n’ayant pas franchement envie de se retrouver seul avec lui, pas tout de suite en tout cas.
Alors qu’elle cherche un autre moyen de continuer la discussion, une voix qu’elle connait bien scande : « Salut le p’tit couple. »Petit quoi ??! Lexi se retourne et fusille Kesabel du regard tandis qu’elle demande dans un murmure : « Et toi, t’as pas emmené ta gamine prépubère, t’as peur de te faire coffrer pour pédophilie ? » Lexi lui tire la langue et sa main vient tranquillement se poser sur l’avant-bras de son ami. De ses amis véritablement. « Ah non, c’est Tobias ta cavalière du coup ? » Dix secondes avec Kesabel et Tobias, et les railleries s’enchaînent déjà. Lexi sourit doucement, prête à charrier ce qu’elle appelle affectueusement le golden trio. Tous ses proches réunis pour elle, cela lui fait chaud au cœur. Les trois garçons faisaient parti des rares privilégiés à avoir reçu un carton d'invitation directement de la part de la jeune femme, révélant l'attachement profond qu'elle leur voue. Sentant le regard des deux hommes sur sa tenue disons peu habituelle, Lexi lève les yeux au ciel et précise : « Roh ça va ! Avouez, ça vous impressionne que je sache m’habiller ! » Cachant le fait qu’elle n’ait pas choisie elle-même sa tenue, relevant la tête, leur souriant à pleines dents, ravie qu’ils soient auprès d’elle dans ce moment si important de sa vie, Lexi s’enquiert : « Vous avez apprécié la conférence ? » Tobias s’empresse de répondre : « Ta présentation était parfaite Lexi, t’as vraiment géré. Très précise et claire. Et t’avais pas l’air stressée du tout. » Un sentiment d’alégresse et de satisfaction envahit la jeune femme, ragaillardie par ces quelques mots. « C’est vrai que t’avais l’air très détendue. » Le sourcil de Lexi vrille un coup, pas certaine de comprendre un éventuel sous-entendu et Kesabel éclate de rire. « Tobias a raison, t’as été géniale. Faut-il qu’on continue de chanter tes louanges auprès des invités pour obtenir encore plus de fonds ? » Lexi hausse les épaules et se mord la lèvre : « Je sais pas mais en tout cas c’est en bonne voie, la liste s’allonge à chaque minute. » Elle regarde doucement Rory avant de montrer d’un signe de tête le Directeur, son parchemin à la main. « Merci d’être venus, je suis vraiment contente que vous soyez là. Vous restez pour la danse ? » Connaissant déjà plus ou moins la réponse, elle sourit doucement et Kesabel dit : « C’est le moment où je m’éclipse ? Je vais me contenter de rester auprès du buffet pour le moment. En tout cas, encore bravo Lex. On se voit plus tard. » Accueillant ce surnom affectueux qu’il lui donne depuis des années avec attention, elle se contente d’un signe de tête avant de se tourner vers Tobias : « Tu sais bien que je ne loupe jamais une occasion pareille. » Elle secoue la tête et elle se contente de terminer sa coupe de jus de fruits, prête à se resservir jusqu’à ce qu’elle entende la voix du directeur intimer tous les invités de se rendre sur la piste pour l’ouverture de bal avec une valse traditionnelle. Tobias s’éloigne, probablement pour inviter à danser une jolie jeune femme de Sang-pur ou une de ses collaboratrices. Se tournant à nouveau vers Rory, elle repose son verre et lui tend sa main, absolument prête pour cela. « Allons les épater, qu’en dis-tu ? » Se dirigeant vers la piste, se plaçant inconsciemment en son centre, Lexi prend soin de se positionner correctement et de replacer sa robe avant de relever la tête vers Rory. Sentant les doigts de Rory élire domicile dans le creux de ses reins, leurs corps se rapprochent, leurs regards se croisent et la bouche de Lexi s’assèche un peu plus. C’était une chose de s’entraîner chez lui ou de le faire ici mais pourtant, alors que la musique démarre, la jeune médicomage oublie le monde qui les entoure et profite simplement de l’étreinte et des bras de son partenaire même si elle n’osera jamais avouer qu’elle avait pris goût à cela. Et cela n’avait finalement rien à voir avec la danse. C'était Rory. ️ 2981 12289 0
My light into darkness Pour cette soirée de gala, Rory avait sorti le grand jeu. Il n’était pas question pour lui de faire une simple apparition, se bourrer la gueule, s’empiffrer de petits fours et tenter de subtiliser les objets ou artefacts les plus intéressants du lieu comme c’était bien souvent le cas. Non, ce soir il était investi d’une mission toute particulière qu’il prenait très au sérieux : accompagner Lexi pour le gala dont elle était l’invitée d’honneur. Non seulement allait-elle être sous le feu des projecteurs mais en plus c’était pour financer son étude ! Hors de question de faire pâle figure et mal se comporter. Il avait donc sorti un de ses plus beaux costumes pour l’occasion, s’était bien apprêté et comptait se montrer charmant et agréable au possible. Un exercice avec lequel il n’était plus si familier, se montrant systématiquement hautain et désagréable durant ces soirées et avec le gratin sorcier de façon plus générale. Sa réputation le précédait et pourtant personne ne lui avait jamais fait la moindre remarque. Il faut dire que son patronyme, associé à ses talents devenus incontestables en tant qu’homme d’affaire aguerri, en refroidissaient plus d’un d’oser le critiquer, encore moins en public. Rory pouvait semer la terreur à sa guise, déversant toute sa haine de ce monde guindé et hypocrite sur une victime choisie au hasard dans l’assemblée. Par chance, l’ensemble des invités allait y échapper ce soir. Du moins partiellement puisqu’il n’allait pas se priver de quelques piques taquines dans le seul et unique but de détendre Lexi et l’initier à ce qui était un de ses jeux favoris dès qu’il évoluait dans la haute société sorcière.
L’événement mondain avait donc commencé sur les chapeaux de roues, Rory mettant un point d’honneur à lui rapporter le plus de subventions possibles grâce à leurs interactions avec certains invités de marque mais également leur simple présence ensemble qui semblait intriguer l’assemblée. Il faut dire que l’un comme l’autre avaient leur réputation. Lexi était cette jeune femme exclue de l’élite sorcière à cause de son père, femme de science peu commode. Rory lui éconduisait systématiquement toutes les demoiselles qui avaient le malheur de tenter leur chance avec l’héritier fortuné. Ils formaient par conséquent un duo plus qu’improbable. De quoi attiser la curiosité et faire naître les rumeurs les plus folles, même parmi certaines sorciers de leur âge contrairement à ce que Lexi laissait sous-entendre. Si dans son entourage, mis à part Tobias, elle ne connaissait que peu de sang-purs avides de perpétuer la pureté du sang, Rory était mieux placé pour constater qu’il s’agissait encore d’une préoccupation de taille. Combien de jeunes femmes issues des plus prestigieuses familles anglaises et européennes essayaient désespérément de le séduire sans succès à l’instant même où il posait le pied dans une soirée de ce type ?! C’était à la limite de l’indécence et sans nul doute pitoyable.
Etre accompagné de Lexi à cet événement avait au moins eu l’avantage d’éloigner d’éventuelles prétendantes mais surtout de faire courir des rumeurs qui mettraient bien plusieurs mois à se dissiper. Il allait être tranquille pendant un moment. C’était non négligeable. Une question demeurait alors : comment n’y avait-il pas pensé avant ?! Inviter une de ses amies à une soirée guindée était parfait. En plus il avait l’embarras du choix pour faire jaser : Anje, Abi et ce soir Lexi. C’est avec cette nouvelle révélation qu’il accueillit son amie après sa brillante conférence, un large sourire aux lèvres et un verre de jus de fruits pour elle dans les mains. Toutefois, à ses félicitations pour la tenue de son discours quelque chose semblait clocher dans son attitude et sa réponse. Etait-ce de la modestie qui la rendait presque froide, était-elle à se point sûre d’elle pour ne pas s’embarrasser de ses compliments ou bien avait-il eu une attitude qu’elle jugeait déplacée ?! Incapable de mettre des mots dessus, Rory crut identifier le problème quand Lexi évoqua la question du don que Beurk avait voulu faire pour la recherche qu’elle menait. Cet abruti avait oublié de faire la donation de façon anonyme et voilà que maintenant elle allait lui en vouloir. C’était la seule explication plausible. Il tenta donc de rattraper le coup en lui expliquant que tout venait de son associé. Vu comment elle avait du mal à accepter le moindre cadeau, même quand ce dernier était utile, il ne voulait pas savoir comment serait sa réaction pour une somme d’argent conséquente. Il voit bien que la nouvelle qu’il puisse lui faire ce don avec Beurk ne fait pas que naître de la joie en elle. Rory en bon habitué des galas sait reconnaître un faux sourire et clairement l’attitude de Lexi n’est plus la même depuis qu’elle est revenue de sa conférence. Quelque chose à changé. Il tenta donc vainement de changer de sujet, évoquant même la valse à venir mais rien ne semble y faire. Lexi est à nouveau froide, distante, bizarre…
Ce fut sans compter sur l’intervention d’une voix bien trop familière pour qu’il ne la reconnaisse pas instantanément : Kesabel. Un mélange de soulagement et d’une pointe d’agacement s’imita alors en lui. Il avait beau avoir une belle relation amicale avec le chef de meute, se retrouver en présence de Lexi et lui le dérangeait de plus en plus sans qu’il sache expliquer vraiment pourquoi. Plus amusé qu’autre chose par sa remarque, il déchanta bien vite en constatant à quel point Lexi semblait s’illuminer à nouveau en sa présence. Pire encore, elle était quoi ? Jalouse ? C’était à cause d’une autre femme qu’elle n’avait pas demandé à Kesabel d’être son cavalier ? Qu’elle s’était rabattue sur lui ? Et en plus elle le touche comme ça ?! Dépité, Rory détourna le regard en avalant d’une traite la coupe de champagne qu’il tenait dans une main pour s’en saisir d’une autre. Assistant de loin et en silence à cette petite réunion où sa présence était clairement de trop, il se sentait à la fois exclu et humilié comme l’une de ces femmes trophées dont la simple utilité est d’être belle et sourire pour les sorties mondaines. Comment osait-elle lui faire un coup pareil ?! La mine déconfite, arborant un air froid presque mauvais, il s’enfila sa nouvelle coupe cul sec en la voyant si guillerette, tout sourire et taquine avec les deux hommes qu’il considérait, quand Lexi n’était pas dans les parages, comme ses amis. Son regard se mit alors à glisser sur l’assemblée, se saisissant de sa troisième coupe depuis que Kesabel et Tobias les avaient rejoint, ne remarquant pas que Lexi daignait enfin le regarder. Le coup de grâce lui fut asséné quand elle sembla ravie que le loup l’appelle Lex. Elle se fout clairement de ta gueule là… Fallait t’y attendre en même temps. La dernière fois elle a évité de te parler de ce qu’il y avait ou qu’il y a ou avait eu entre eux. Mais vu comment elle réagit quand toi tu l’appelles comme ça alors que pour lui elle ne dit rien… C’est très clair ! Ecoeuré, il s’enfila alors la coupe de champagne dans son entièreté déjà bien saoulé, dans tous les sens du terme ou presque, par la tournure des événements. Dire qu’il y a encore cette putain de valse de merde. Sauves la face et après tu te barres. Elle n’a clairement plus besoin de toi maintenant que les deux se sont pointés.
Rory attrapa sa main de façon un peu distraite, ne lui jetant pas le moindre regard et restant d’un silence glaçant. Il s’efforça tout de même de paraître moins énervé que ce qu’il était vraiment. Il fallait sauver un minimum les apparences. Au centre de la piste, l’héritier Barjow la laissa replacer sa robe avant de prendre position à son tour, glissant ses doigts sur le bas de son dos il s’empara de l’une de ses mains pour adopter la position « formelle » de la valse bien que la proximité de leur corps faisait déjà jaser. Quand la musique se lança, ils débutèrent les pas en rythme, provocant l’admiration de toute l’assemblée. Qui l’eut cru ?! Même éloignée des soirées mondaines, Docteur Fawley savait danser ! Heureusement la largeur des jupons de Lexi dissimulait les quelques hésitations et petites fautes qu’elle pouvait commettre, Rory lui soufflant par instants deux trois conseils pour qu’elle puisse se remettre complètement dans le bain. Quand elle fut pleinement à l’aise, il se laissa porter par l’instant, la frustration et l’agacement qu’il éprouvait avant qu’ils ne s’élancent sur la piste semblait se dissiper. L’espace de quelques minutes, il se surprit même à capter son regard ambré, la même ambivalence de sentiments qu’il avait ressentie chez lui lors de leur première leçon l’envahissait. Il était comme attiré par un aimant par elle, par son corps, par son doux visage, par ses prunelles et par ses lèvres dont il mourrait d’envie de s’emparer. NON ! Hors de question. Pas ici et plus jamais ! Elle s’est bien foutue de ta gueule. Tu ne peux plus te faire piéger. La prochaine fois ça sera quoi, hein ?! Fais toi respecter un peu bordel ça devient gênant à force. Légèrement décontenancé, il détourna le regard en fronçant à peine les sourcils, ne sachant plus vraiment où regarder sans que sa gêne soit perceptible de tous. Par chance la musique prit enfin fin et ils se stoppèrent, applaudis de tous. Un maigre sourire contrit aux lèvres, il rejoignit en sa compagnie l’une des tables un peu à l’écart du buffet et lâcha enfin sa main, plaçant les siennes dans les poches de son pantalon pour la première fois de la soirée. « Mission accomplie ! Si avec les nombreux talents que tu viens de leur démontrer tu n’obtiens pas énormément de subventions je ne sais pas ce qu’il leur faut… » Rory laissa un petit blanc avant de finir par ajouter. « Je pense que tu n’as plus besoin de moi maintenant que Tobias et surtout Kesabel sont là. Amuse-toi bien. » Dit-il en lui jetant un dernier regard et prit la direction d’une des portes de la salle de conférence pour quitter l’hôpital. Il n’était pas encore trop tard, peut-être aurait-il encore la possibilité de trouver un bar où finir la nuit.️ 2981 12289 0
Alexis Fawley
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Lun 27 Déc - 14:33
My light in darkness breathing hope of new lifeSainte-Mangouste, 23 janvier 2021 || ROXI VII Lexi est absolument satisfaite de la tournure que prend la soirée. Armée grâce aux conseils avisés de Rory et grâce également à son « prêt définitif », Lexi se sent à l’aise pour évoluer dans ce monde impitoyable où chacun espère que l’autre perdra la face. Pour autant, rien ne vient ternir le début du gala. Rory et Lexi se sont joués de plusieurs groupes de vieux sang-pur qui ne s’intéressent qu’à des sujets aussi futiles qu’absurdes, pensant d’ailleurs qu’ils forment le couple de l’année. Lexi était même surprise de ne pas avoir reçu de remarques déplacées sur la qualité de son sang, après tout, ils auraient pu vouloir faire comprendre à Rory qu’il méritait mieux qu’une vulgaire sang-mêlée et qu’elle viendrait ternir sa lignée si pure. Pour autant, chacun avait gardé le silence sur ce sujet et Lexi se demande si c’est parce qu’ils ignorent tout du statut du sang de la médicomage (pensant peut-être qu’elle fait partie de la branche non souillée) ou si c’est parce qu’ils gardent ces ragots pour la prochaine soirée de ce genre. Quelque chose lui intime que c’est davantage la seconde option mais elle se garde bien de faire le moindre commentaire. De toute manière, peu importe les rumeurs et commérages qu’ils pourraient bien divulguer, les deux amis ne formaient nullement un couple donc ils pourront dire tout ce qui leur plaira, rien n’atteindra Lexi. Elle demeure sur son petit nuage maintenant que la conférence est passée et qu’elle est rassurée par les retours que lui font ses collègues, le directeur et Rory. Bien qu’elle n’ait jamais vraiment douté de l’excellence de son discours, c’est un exercice auquel elle n’est pas habituée donc voir la liste des subventions s’accumuler lui fait vraiment plaisir.
Ayant presque hâte que la soirée se termine afin de pouvoir retourner à ses recherches, Lexi sait qu’il lui reste encore la difficile épreuve de la valse à passer mais elle ne s’en formalise peu, faisant confiance à Rory pour la guider comme il l’a fait durant leurs entraînements. Alors que l’estrade a laissé place aux musiciens, annonçant tacitement que l’ouverture de bal est imminente, Lexi et Rory sont rejoints par Tobias et Kesabel. Satisfaite que leur arrivée puisse dissimuler la déception qu’elle a ressenti en apprenant que l'idée du don de Barjow&Beurk venait de Beurk et non pas de Rory, elle se contente d’être elle-même, comme elle l’est toujours avec eux. Ils partagent sa vie depuis tellement d’années que les faux-semblants sont bien inutiles. Pourtant, leur présence ici signifie beaucoup pour la jeune femme, ravie d’être aussi bien entourée pour cette journée ô combien importante à ses yeux. Si le cercle très fermé des amis de Lexi était auparavant constitué de ce binôme improbable que forme Tobias et Kesabel, Lexi est ravie d’accueillir maintenant Rory au sein de celui-ci. Les récents événements et la manière dont ils se sont rapprochés lui intime de lui accorder la même confiance qu’aux deux autres. Pour autant, si elle sait comment interagir facilement avec Tobias et Kesabel, sachant comment leur parler et de quelle manière, Lexi sait bien qu’elle n’en est encore qu’aux balbutiements en ce qui concerne Rory. La preuve, alors qu’elle se tourne vers lui pour le regarder, elle le fixe avaler d’une traite sa coupe de champagne sans comprendre la raison qui le pousse à agir ainsi. Est-ce l’approche de la danse qui le rend si nerveux ? Lexi sait bien que non mais ne trouve aucune autre explication à son comportement irrationnel. Il avait changé d’attitude à partir du moment où les deux hommes les ont rejoints mais ceux-ci sont également ses amis donc… Reste une possibilité, qu’elle soit la responsable de ce changement mais Lexi ne voit pas ce qu’elle a pu faire ou dire qui aurait pu blesser le potionniste.
Préférant arrondir les angles tandis que le début du bal est annoncé, elle attrape la main de Rory et ils se dirigent ensemble vers la piste. L’air distrait de son partenaire l’inquiète beaucoup mais elle se détend lorsque la musique démarre et qu’ils s’élancent tranquillement, se laissant porter par la valse ; Rory lui prodigue certains petits conseils, il faut dire que l’attitude fermée du jeune Barjow n’aide pas vraiment Lexi à se concentrer pleinement. Pourtant, après quelques minutes, elle se surprend à arrêter de réfléchir, se contentant de profiter de l’étreinte et de la manière dont Rory la regardait, dont ils se regardaient l’un l’autre, se remémorant soudainement les leçons et la manière dont elle en est arrivée là. Elle se souvient du début des « cours », de son appréhension, du mal qu’elle avait eu à s’abandonner ainsi, de la difficulté à se détendre. Rory avait su l’aider à dépasser tout cela, comme il l’aide encore maintenant, à en mettre plein la vue aux invités, dans l’espoir qu’ils puissent contribuer grassement à la poursuite de ses recherches. Perdue dans ses pensées, à l’aise auprès de lui, humant avec délice l’odeur qui se dégage de son partenaire, Lexi entend à peine la musique s’arrêter et c’est uniquement lorsque Rory relâche son étreinte sur elle qu’elle en prend conscience. Les applaudissements n’ont aucun effet sur elle et elle n’y prête aucunement attention. Rory la raccompagne à l’une des tables et relâche sa main. Elle sourit doucement alors qu’il dit qu’il pense avoir accompli sa mission. « On verra bien à la fin de la soirée. » lui dit-elle en le regardant à nouveau. Lexi ignore pourquoi, mais elle le sent, il a bien quelque chose qui ne va pas. Elle ne retrouve pas du tout l’homme qui s’est amusé avec elle depuis son arrivée au gala, cet homme-là a disparu pour laisser place à un autre homme, plus triste ? Fâché ? Lexi ne saurait le dire, mais l’attitude de Rory l’interpelle énormément. Alors qu’elle s’apprête à lui demander si tout va bien, les mots qu’il prononce sont comme des pierres dans son cœur. Comment ça plus besoin de lui ? Il se dirige vers la porte et Lexi l’arrête. « Attends Rory. » Elle lui attrape le bras pour l’empêcher de partir, pour l’empêcher de s’en aller. Sans réfléchir, totalement surprise, elle dit : « Mais j’ai besoin de toi aussi ici. » Ses prunelles percutent son air sombre et Lexi lui lâche l’avant-bras, ne pouvant se résoudre à laisser échapper la moindre faiblesse, pas ici, pas maintenant. Pourtant, le regard de la jeune femme en dit long sur le sentiment de vulnérabilité qui s’anime dans ses yeux, bien vite remplacé par son besoin de protection, par son besoin évident de se blinder, tout de suite et maintenant. Tout devient clair dans sa tête. Il veut partir ? Qu’il parte. Il a sans doute mieux à faire. Comme traîner avec d’autres femmes en qui il a une sincère estime. Après tout, il n’en a peut-être rien à faire d’être là et peut-être qu’il avait vraiment un intérêt financier à se montrer à ses côtés ? Les pensées embrouillées de la jeune femme viennent se mêler au reste. Elle se sent totalement impuissante, avec l’impression qu’on n’aurait pas pu la malmener davantage. « Je ne te retiens pas si tu as mieux à faire qu’être avec moi. » dit-elle d’un ton plutôt sec puis elle se retourne, chamboulée et décontenancée, se dirigeant vers le buffet. Sans réfléchir, elle attrape une coupe de champagne et le vide aussi sec. L’alcool descend dans son estomac et lui brûle l’œsophage au passage, peu habitué à ce type de substance. Elle repose la coupe sur le buffet, la main tremblant légèrement, abasourdie par ce qu’elle vient de faire. « Lex, ça va ? » La voix de Kesabel la sort de sa torpeur et elle perçoit son inquiétude dans son regard. Boire de l’alcool ne lui ressemble pas, pas du tout et il le sait. Lexi ne boit jamais. Sauf quand… Sauf quand ça ne va pas. Sauf lorsqu’elle perd le contrôle, perdue dans des émotions qui la submergent et qu’elle ne peut contrôler. N’ayant aucune envie de se justifier, elle lui dit : « Oui oui, j’ai juste besoin d’un peu d’air. Je vais me rafraichir. » S’éclipsant rapidement avant qu’il n’ait le temps de la retenir, elle se dirige vers une des portes de sortie, prétextant devoir se rendre aux toilettes mais elle passe devant celles-ci sans s’arrêter, ressentant soudainement le besoin d’aller dans la morgue. L’endroit dans lequel elle se sent le plus en sécurité, l’endroit qui lui permet de se calmer, de réfléchir. Car oui, elle a besoin de réfléchir alors qu’un goût immonde règne dans sa bouche et qu’elle se sent nauséeuse à cause de l’alcool ingurgité. Pas à cause de la dose, elle sait bien que c’est insuffisant pour être saoule mais plutôt parce que ce qu’elle vient de faire l’a dégouté. Pire, elle ne comprend pas pourquoi elle est si perturbée. Elle quitte un couloir pour s’engouffrer dans un autre, perdue dans ses pensées, elle percute une masse. Elle commence à vociférer contre l’intrus qui n’y est strictement pour rien : « Vous pouvez pas faire att… » La fin de sa phrase meurt dans sa bouche lorsqu’elle le reconnait. « T’es pas encore parti toi ? » dit-elle sur un ton qui se veut sec mais qui en réalité ressemble plutôt au son du désespoir. Elle détourne les yeux, ne souhaitant pas qu’il la voit dans un tel état de détresse, état qu’il a lui-même provoqué. Voilà pourquoi Lexi ne laissait personne entrer dans sa vie, sa crainte de l’abandon est trop forte et elle se sent encore une fois flouée et blessée dans son amour propre et sans son cœur. Comment pourrait-elle se faire confiance si personne ne croyait en elle ? ️ 2981 12289 0
My light into darkness Il fallait s’y attendre. Après tout, c’était prévisible non ? Même elle l’avait annoncé y a pas si longtemps que ça. Ils allaient bien trouver un sujet sur lequel se disputer. Quelque chose qui n’allait pas et briserait le semblant d’entente existant entre eux. Voilà. C’était arrivé. L’incident s’était produit. Il n’avait rien fallu de plus que l’évocation du don de Barjow&Beurk par le directeur et la présence de Kesabel qui semblait tant ravir Lexi pour mettre le feu aux poudres. Après tout, leur semblant d’entente n’était pas vouée à durer. Ça n’était que provisoire entre eux. La preuve qu’ils ne pouvaient pas s’entendre sur le long terme. Imaginer qu’il puisse y avoir une véritable amitié pérenne semblait alors terriblement stupide. Voilà le sentiment dans lequel il était subitement plongé, l’observant à nouveau guillerette face au loup alors que la seconde d’avant elle tirait une gueule de trois kilomètres de long. Il ne fallait pas chercher plus loin. Sa présence n’était que circonstancielle. Non seulement il avait pu lui apprendre la valse et les codes de bonne conduite mais en bon habitué du gratin sorcier, son expertise avait apporté certains dons en plus de susciter l’intérêt des convives. Bravo, bravo. Bien joué Lexi. Belle leçon de manipulation il faut bien l’avouer. Rory prit tout de même sur lui pour passer l’épreuve de la valse. Il avait beau être agacé et écoeuré par son attitude et la facilité avec laquelle elle s’était jouée de lui, il avait encore trop d’affection à son égard pour la planter ici juste avant le point culminant de la soirée. Par chance, la valse n’était pas une danse trop longue et bien que sa présence contre lui avait quelque chose de perturbant, il réussit tout de même à rester en contrôle. Cela ne servait à rien de s’agacer, surtout pas devant une si grande assemblée. C’était dommageable pour elle comme pour lui, autant rester courtois et écourter la soirée. Quand ils furent enfin plus ou moins à l’écart, Rory décida d’écourter sa présence au gala. Après tout, elle n’avait plus besoin de lui maintenant que tous les éléments pour lesquels ils avaient travaillés étaient passés. Si Lexi l’avait choisi pour être son cavalier c’était bien uniquement pour ça de toute façon… Pourquoi rester plus longtemps quand il était évident qu’elle préférait passer du temps avec Tobias et surtout Kesabel ?!
Malgré tout, Rory fut surpris par sa réaction. Ne s’attendant pas à ce qu’elle le rattrape et encore moins à ce qu’elle lui dise qu’elle avait besoin de lui « aussi », Lexi lui semble également… Déçue ? Non ! C’est une illusion, elle se joue encore de toi là. Elle n’a pas « besoin de toi ». Elle a les deux autres. Pourquoi elle aurait besoin de toi après tout ?! N’ayant pas le temps de réagir, la réaction de Lexi change du tout au tout et il retrouve bien là son côté froid, incisif et désagréable. Voilà qui lui ressemble plus. Attaque gratuite, sous entendus douteux… Il n’en attendait pas moins d’elle ! Pour toute réponse, Rory laissa échapper un profond soupir désabusé en levant les yeux au ciel. N’ayant plus aucun intérêt à la rattraper, pour lui dire quoi en plus, il reprit son chemin et quitta la salle de réception, remarquant au dernier moment que le directeur et un membre de l’administration le fixaient tout en discutant. Timing parfait ! C’est donc partagé entre déception et colère envers lui-même pour avoir été aussi stupide que Rory s’engagea dans un des couloirs de l’hôpital. Peu habitué à évoluer dans ces couloirs tous identiques, perdu dans ses pensées, il se rendit bien vite compte qu’il partait dans le mauvais sens. Il fit demi-tour et à un croisement percuta de plein fouet quelqu’un d’autre jusqu’à ce que le son de la voix ne l’interpelle. Et merde putain… En plus elle est aimable comme une porte de prison maintenant…
Alors qu’il allait lui lancer une remarque tout aussi acerbe et peu agréable, il fut coupé dans son élan. « Monsieur Barjow ? » La voix du directeur retentit au fond du couloir à quelques mètres derrière eux. Lui qui avait fait tout son possible pour l’éviter au maximum dans la soirée, voilà qu’il lui tombait dessus et vu sa détermination à lui parler, il était au courant. « Fuck… » Grommela-t-il en fermant les yeux avant de se tourner vers le directeur qui arrivait déjà à leur niveau. Trop tard pour l’esquiver.« Ah ! Monsieur Barjow, vous êtes là ! Docteur Fawley ? Vous n’êtes pas à la réception ?! » Il fit un bref signe de la main, visiblement survolté par quelque chose d’assez important. « Oh peu importe après tout. Je viens d’apprendre que votre cavalier pour la soirée, Monsieur Barjow, avait fait un don extrêmement généreux il y a de cela quinze jours. Il n’apparaissait pas dans la liste des donations de la soirée. » Terriblement enjoué, le directeur ne tenait plus en place, triturant le bout de parchemin qui avait été mis à jour suite à la découverte du don de Rory. Il se tourna à nouveau vers lui et demanda avec enthousiasme. « Etes-vous sûr de ne pas vouloir que votre nom apparaisse ? Nous pourrions par exemple associer votre don à celui que vous avez fait avec votre entreprise. Cela vous permettrait ainsi un petit coup de pub pour vos affaires tout en affichant votre soutien au travail du Docteur Fawley. Vous pourrez ainsi garder une certaine forme d’anonymat comme vous le souhaitiez. Qu’en dites-vous ? » Profondément exaspéré et gêné que cette révélation soit faite face à Lexi, c’était bien la dernière personne qui devait être mise au courant, Rory prit une profonde inspiration avant de relever les yeux vers le directeur. A présent incapable d’afficher ce sourire poli et un brin provocateur qu’il avait arboré durant tout le début de soirée, il se contenta de lui répondre froidement. « Je vous propose qu’on en reparle un autre jour. Je dois également en toucher deux mots à mon associé. » Malgré la froideur de Rory, le directeur ne sembla pas s’en formaliser et afficha un large sourire tout en hochant de la tête. « Entendu. J’attends votre hibou pour fixer un rendez-vous et déterminer ensemble comment procéder. » Sur ces paroles, le directeur s’éclipsa, reprenant le chemin menant à la salle de réception.
A présent seul avec Lexi, l’héritier Barjow est incapable de croiser son regard. Si elle avait déjà mal réagit en apprenant qu’ils avaient fait un don avec la boutique, maintenant qu’elle savait qu’il avait fait un don personnel et très conséquent… Tous aux abris ça va déménager ! Histoire de diffuser la tension, Rory lâcha alors sans s’exprimer trop fort de crainte qu’ils soient entendus par certaines oreilles indiscrètes qui pourraient se balader dans les couloirs. « T’inquiète pas va... Je n’associerai pas mon don à celui fait au nom de la boutique. Il restera anonyme comme ce qui était prévu à la base. Tu n’as donc pas à t’en soucier ou à te sentir redevable… » Car c’était bien de cela qu’il s’agissait avec elle. Le moindre signe de gentillesse qu’il pouvait lui accorder était systématiquement déformé pour devenir une obligation de rendre la pareille. Grotesque.« Tu n’as qu’à faire comme s’il s’était rien passé et retourne t’amuser avec celui qui, j’imagine, devait être ton cavalier de base. » Lâcha-t-il en faisant référence à Kesabel avant de brièvement croiser son regard. Les mains dans les poches de son pantalon de costume, il conclut. « Tout devrait bien se passer maintenant, tu peux souffler et dévaliser le buffet sans scrupules. » Sur ces derniers mots, il tourna à nouveau les talons et prit la direction du hall d’entrée de l’hôpital sachant qu’il n’avait plus à esquiver le directeur.️ 2981 12289 0
Alexis Fawley
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Ven 31 Déc - 15:28
I think I've seen this film before And I didn't like the endingSainte-Mangouste, 23 janvier 2021 || ROXI VIISans que Lexi n’en comprenne la cause, il vient bien d’y avoir un tournant dans la soirée. Avant la conférence, elle a quitté un Rory enjoué, dynamique et railleur. Et maintenant qu’ils sont en train de danser, d’une manière un peu différente des entraînements effectués chez Rory d’ailleurs, Lexi sent une certaine tension dans le corps de son partenaire, comme si quelque chose l’agaçait sans qu’elle ne puisse tooucher du doigt exactement ce qui le dérangeait. Un des invités a-t-il été indélicat ou trop curieux alors qu’elle échangeait avec ses collègues avant de le rejoindre ? Ou est-il suffisamment fatigué, laissant le mécontentement l’envahir ? La jeune médicomage n’en savait fichtrement rien et cela venait inconsciemment jouer sur sa performance lors de la valse, ses mouvements n’étaient pas aussi parfaits qu’à l’entraînement mais Rory était là auprès d’elle pour rectifier le tir donc elle n’avait au final qu’à se laisser porter, retrouvant avec plaisir les sensations découvertes dans son appartement. Elle avait eu tort lors de la première leçon, effectivement, la danse avait quelque chose de grisant et les sensations qu’elle ressent alors qu’ils tournent ensemble sur la piste, alors que ses mains frôlent sa peau et que les yeux de Rory la regardent lui suffisent pour penser que si elle accepte cette épreuve, c’est simplement parce qu’il est avec elle et qu’il a réussi à la mettre suffisamment à l’aise pour qu’elle se sente à sa place, qu’elle se sente légitime. Lorsque la musique se termine, Rory l’emmène vers une table un peu à l’écart, elle dissimule sa déception à l’idée que cela se termine si vite ; il y avait quelque chose de réconfortant à être avec lui, être à ses côtés et dans ses bras. C’était finalement la sécurité. Malgré leurs disputes, malgré leurs désaccords, ils se comprenaient et cela importe beaucoup aux yeux de la jeune femme. Alors lorsque Rory lui fait part de son intention de s’en aller, la surprise la gagne et elle tente de le rattraper, lui expliquant qu’elle avait tout autant besoin de lui que de Kesabel et Tobias. Peut-être même davantage, surtout ce soir alors qu’il lui a apporté une main secourable depuis des semaines, c’était lui qu’elle souhaitait avoir auprès d’elle pour traverser cette épreuve. Sans son appui, Lexi n’est pas certaine de réussir à maintenir l’illusion longtemps. Pourtant, alors qu’elle laisse entrevoir ses faiblesses, son caractère incisif reprend le dessus, cherchant à se blinder des éventuelles attaques qu’il lui envoie, sans même s’en rendre bien compte.
Toutes les remarques précédentes lui reviennent en tête ainsi que la donation effectuée par Barjow&Beurk. Perturbée, s’imaginant qu’il l’avait peut-être floué, prétextant être son ami pour au final l’exhiber tel un vulgaire trophée, Lexi se contente de retourner vers le buffet, avec une rage contenue afin de ne rien laisser paraître mais les sourires de façade n’arrivaient plus jusqu’à ses lèvres. Faire semblant encore un peu lui semble impossible et alors qu’elle ingurgite un verre de champagne d’une traite, dérogeant à l’un de ses plus vieux principes, Lexi se sent hors d’elle, absolument pas maîtresse de ses émotions et de ses actes. La solution la plus adéquate semble être la fuite ; elle ne se comprend pas, elle ne comprend pas ce qui l’angoisse autant, ce qui la perturbe autant. S’engouffrant dans les couloirs avec la volonté de retrouver la quiétude de son environnement de travail, elle percute Rory et se contente d’éviter son regard, nullement prête à lui offrir la satisfaction de la voir dans cet état de disgrâce. Avant qu’il n’ait le temps de dire quoi que ce soit, une voix bien connue sort Lexi de sa torpeur et elle se redresse, retrouvant une certaine contenance alors que le directeur s’avance vers eux. Le « Fais chier. » murmuré par Lexi fait écho au fuck de Rory et Lexi ne peut s’empêcher un léger sourire de s’installer sur ses lèvres ; s’ils ne peuvent s’empêcher de se disputer, il reste tout de même des choses sur lesquelles ils sont d’accord. Ce directeur tombe mal. Voilà tout. Il avait l’air tout décidé à leur parler et Lexi sait qu’il va désapprouver le fait qu’elle soit sortie de la salle de réception mais à ce moment-là, elle n’en a que faire. Elle se contente de rester de marbre alors qu’il le lui reproche mais il balaie cela d’un mouvement de main et Lexi fronce les sourcils. Qu’a-t-il de si important à leur dire au point de reporter ses réprimandes à plus tard ? Le fait qu’il soit aussi excité ne pouvait présager que d’une bonne nouvelle. Lorsque le couperet tombe, Lexi en reste sans voix et alors que le directeur se contente de questionner Rory sur le fait qu’il ne souhaite pas que son don apparaisse dans la liste des donations, Lexi ne peut s’empêcher de fixer le jeune Barjow, d’un air à la fois soulagé et incompris. Elle écoute à peine le reste, préférant regarder les réactions de Rory qui semblait absolument mécontent que le Directeur fasse cette révélation devant elle. Alors c’était cela ? Pourquoi lui a-t-il menti ? Si Lexi sent un poids s’envoler de sa poitrine, elle n’en demeure pas moins sidérée qu’il ne lui en ait pas parlé, qu’il lui ait volontairement dissimulé ce fait. Ainsi, Rory croyait en elle finalement, suffisamment en tout cas pour apporter une généreuse contribution avant même la tenue de la soirée, avant même qu’elle ne donne sa conférence. Pourquoi voulait-il que son don soit anonyme ? Autant de questions qui se bousculent dans la tête de la jeune femme, autant de questions qui demeurent sans réponse alors que Rory demande à en échanger un autre jour. Le directeur les quittant à nouveau, les yeux havanes de la jeune médicomage continuent pourtant de l’observer sans aucune délicatesse, alors que son cœur bat à tout rompre dans sa poitrine. « Pourquoi ? Je n’ai aucune raison de ne pas le faire. Pourquoi ne devrais-je pas m’en soucier ou même me sentir redevable envers toi ? Dis-moi pourquoi Rory. Ce que tu viens de faire va me permettre d’avancer dans mes recherches et je devrai faire comme si de rien n’était ? » Cela étant davantage une question rhétorique qui n’appelait aucune réponse, Lexi secoue la tête et sans s’en rendre compte ses doigts viennent toucher sa cuisse, là où d’ordinaire se situent ses lames froides et aiguisées qui l’aident à garder le contrôle. Mais ce soir, elles n’étaient pas à leur place. Cela manque cruellement.
Alors qu’il évoque son cavalier, Lexi hausse les sourcils et tout-à-coup, la lumière s’allume à tous les étages. Cela devient limpide, comme de l’eau de roche et elle est tellement choquée par l’absurdité des hypothèses de Rory qu’elle en reste muette. C’est ainsi ce qui l’inquiète tant ?? Ne comprenant comment il peut s’imaginer qu’elle puisse faire comme si de rien n’était après ce qu’il s’est passé à la morgue, Lexi demeure dans un état proche de la sidération, n’arrivant absolument pas à réagir aux propos de Rory, ni même à l’amorce de son départ. Une voix venant de la direction vers laquelle Rory se dirige la sort néanmoins de sa torpeur. « Docteur Fawley. » Lexi lève les yeux vers son collègue. Elle l’avait vu sortir à un moment de la soirée et Lexi espérait qu’il soit parti définitivement. Elle retrouve soudainement sa langue : « Dyer. » Il s’approche d’elle et elle lui dit : « Il ne fallait pas vous donner la peine de revenir, si je ne m’abuse, vous n’avez jamais cru en cette étude. » Dyer fait le paon, semblant imaginer que parce que Lexi est en robe de soirée, elle hésitera peut-être à lui mettre la raclée qu’il mérite. « Je ne dis jamais non à une invitation surtout lorsque le buffet est tenu par un aussi grand chef et que l’alcool vient des plus grandes maisons. Mais à ce que j’ai pu voir, vous êtes également de mon avis si j’en crois la vitesse à laquelle vous avez descendu votre coupe de champagne tout à l’heure. » Il avait vu ça. Lexi le fusille du regard et lui dit : « Je vous conseille de vous tenir à carreau Dyer avant que je m’autorise à vous donner une seconde humiliation dont vous vous souviendrez. » Pas d’humeur à cela, pas alors qu’elle est perturbée par Rory et les mots qu’il a pu prononcer tout à l’heure, elle le toise de son air furieux et bombe le torse, prête à dégainer le couteau dissimulé dans sa poitrine si jamais il ose faire un pas de plus vers elle, Dyer hausse simplement les épaules. « Je venais simplement vous féliciter, rien de plus. » Mais rien dans son ton n’indique cela. Il n’indique que du mépris et rien d’autres. « Je vous remercie de votre sollicitude. » dit Lexi, d’un ton tout aussi faux et marquant le profond dégoût que lui inspire ce collègue. Dyer effectue une sorte de courbette ridicule, signe de son dédain et de l’hypocrisie de ses propos et s’éloigne à nouveau en direction de la réception. Les mains de Lexi cherchent à nouveau sa cuisse, par habitude et elle se tourne vers Rory, éloignée d’elle d’une dizaine de mètres. Elle ne dit rien, se contentant de s’avancer vers lui. « Je refuse que tu partes comme ça. » Son ton est sans appel. Elle refuse, c’est tout. Elle le regarde doucement et dit : « Tu as la même tête que lorsque tu es parti de la morgue. Je ne veux pas revivre ça. » Encore une fois, Lexi se trouve confrontée à ses faiblesses mais pas uniquement, à celle de Rory également. Plus besoin de moi. Ce n’est pas la première fois qu’il utilise cette tournure de phrase ; c’est également ce qu’il lui avait dit lorsqu’elle était venue lui porter l’invitation et qu’ils s’étaient disputés par rapport à son attitude après qu’ils se soient envoyés en l’air dans la salle d’autopsie. Levant les yeux vers lui, elle hausse les épaules et demande : « Je veux juste comprendre ce qui t’arrive. J’ai… j’ai fait quelque chose qui t’a déplu ? » demande-t-elle dans un murmure tout en regardant autour d’eux tandis qu’un couple d’invité les dépasse en leur gratifiant d’un énorme sourire. « On peut en parler ailleurs si tu veux. » dit-elle en désignant l’un des bureaux attenants au couloir. « Je t’en prie, ne pars pas comme ça. » souffle-t-elle. Lexi n'est guère du genre à supplier, pourtant, ça y ressemble un peu. Désormais suspendue aux lèvres de Rory, attendant sa réponse, elle sait que s'il part maintenant, elle ne le retiendra plus. ️ 2981 12289 0
My light into darkness Perdre le contrôle était littéralement la pire chose qui puisse arriver à Rory et c’était exactement ce qu’il ressentait en la présence de Lexi depuis sa crise cardiaque. Depuis cette fameuse nuit quelque chose avait changé. Quelque chose s’était brisé en lui, entre eux. Il n’était plus vraiment le même, du moins en présence de la jeune médicomage. Comment expliquer un tel changement de situation, de dynamique ?! Plus ils se voyaient et plus Rory était dans le flou, incapable d’expliquer ce qu’il ressentait, cette perte de contrôle et son attrait soudain pour son amie. Le pire c’était que plus ça allait, plus il avait envie d’un contact plus intime avec elle et plus il avait la sensation de se faire prendre pour un con. C’était exactement avec ce sentiment qu’il repartait ce soir. Lexi s’était bien jouée de lui. Il avait même réussi à ce qu’il la convainque d’être son cavalier pour la soirée, qu’il se propose pour lui donner des cours… Elle avait été forte. Comment avait-il pu être aussi dupe ?! Trop bon trop con. Alors qu’il tentait de littéralement fuir les lieux, évitant par la même occasion le directeur qui souhaitait visiblement lui parler, Rory percuta un des invités qui s’avéra être Lexi. N’ayant pas le temps de vraiment réagir, ils furent bien vite rejoints par le directeur. Ce qu’il redoutait tant arriva et face à elle en plus. Incapable de couper l’enthousiasme du directeur ou tout simplement de lui dire de la fermer, Rory affichait une mine déconfite, entre consternation et agacement. Tous ses efforts venaient d’être réduits en tout juste quelques secondes. Génial ! Histoire de limiter les dégâts, il proposa alors au directeur d’en reparler un autre jour, évitant méticuleusement de croiser le regard de Lexi. Si elle n’avait pas apprécier d’apprendre qu’il avait fait un don sous Barjow&Beurk, il craignait sa réaction à présent. Afin de diffuser la tension, il tenta de dédramatiser la situation mais sa réponse le laissa plus perplexe qu’autre chose. Pourquoi fallait-il qu’elle en fasse tout un plat ?! Elle ne pouvait pas tout simplement accepter qu’il puisse faire un don et passer à autre chose ?! Rory se contenta donc d’un profond soupir un peu blasé, préférant lui conseiller de retourner dans la salle de réception maintenant que le plus dur était passé. Sur ces dernières paroles et face à l’absence de réponse de Lexi il s’éloigna, croisant Dyer sur son chemin.
Passe ton chemin, passe ton chemin, passe… Et merde ! Incapable de se résigner à l’idée de la laisser seule dans ce couloir avec cet enfoiré de Dyer, Rory s’immobilisa, tendant l’oreille pour pouvoir écouter leur conversation. S’il savait Lexi capable de se défendre face à n’importe qui, la tenue vestimentaire dans laquelle elle était, l’absence de ses couteaux sur sa cuisse ainsi que le contexte particulier étaient autant de paramètres qui ne lui plaisaient pas. Autant prévenir que guérir. Rory se contenta donc d’écouter pour l’instant, réfrénant cette envie terrible d’intervenir d’entrée pour lui coller son poing dans la figure. Si verbalement elle n’a pas besoin de son aide, une des phrases de Dyer retient son attention. What ?! Elle a bu ? Non… Pourquoi ?! Troublé par cette information, les sourcils de Rory se froncèrent, résistant à l’envie de se tourner pour l’accrocher du regard. Même si un très maigre sourire étira ses lippes à la remarque de Lexi pour décourager Dyer de se montrer plus insolant, il n’en resta pas moins pensif. Alors que la brève altercation sembla prendre fin, il enclencha un pas vers la sortie avant que la voix de Lexi ne l’interpelle. Surpris qu’elle lui impose ainsi quelque chose, Rory fit volte face, la fixant d’un air interrogatif. Pourquoi n’acceptait-elle pas son départ ?! Quand la raison tomba enfin, impossible pour lui de cacher son incompréhension. Les sourcils froncés, il ne comprenait plus rien. Qu’est-ce que l’incident de la morgue et sa réaction à ce moment là venait faire ici ?! Ça n’avait rien à voir ! Abasourdi qu’elle remette ça sur le tapis alors qu’il s’évertuait encore et toujours à museler l’attrait qu’elle exerçait sur lui, un profond soupir l’anima à sa question. Quelque chose qui lui a déplu ? Elle n’en était pas consciente ou bien se foutait-elle de lui ?! Alors qu’il s’apprêtait à répondre, Rory s’interrompit en accordant un léger sourire au couple qui les dépassa. Pas ici, pas maintenant… Sa proposition tomba à pic. Elle veut des explications, ok !« Viens. » Murmura-t-il en se saisissant doucement de son poignet et ouvrit une des portes qui se situait proche d’eux. Ils atterrirent dans le bureau d’un médicomage à en croire par la table d’auscultation au fond de la pièce, les nombreuses étagères et le bureau en bois imposant avec son fauteuil en cuir qui trônaient au centre. Une main sur la poignée, l’autre tenant toujours l’avant-bras de Lexi, son regard sombre resta l’espace de quelques secondes plongé dans le sien, comme attiré par une force invisible vers elle. Si son contact pendant la valse avait ravivé partiellement les souvenirs de leur dernier baiser ainsi que de leurs ébats dans la morgue, se retrouver à présent seul avec elle malgré son sentiment de trahison était dangereux. Il relâcha sa prise sur son bras avant de s’éloigner d’elle, venant s’appuyer contre le bureau, les bras croisés sur le torse. Plongés dans une demie-obscurité, seuls les lumières d’un blanc blafard des lampadaires extérieurs pénétraient par la fenêtre du bureau, éclairant à peine la pièce. Idéal pour ne pas se faire repérer dans ce bureau où ils n’avaient clairement rien à faire.
« Je ne te comprends pas, Lexi. En apprenant qu’on t’a fait une donation sous le nom de Barjow&Beurk tu tires une gueule de trois kilomètres de long comme si ça te faisait chier que je puisse vouloir soutenir ton travail et là en apprenant que j’ai fait un don à mon nom tu es quoi ? Contente ? » Demanda-t-il en fronçant légèrement les sourcils, pas bien sûr de saisir les émotions par lesquelles Lexi pouvait passer et avait formulées dans le couloir en apprenant la nouvelle. « C’est bien justement car je sais que tu détestes être redevable envers qui que ce soit, que même un couteau ou un bout de tissu c’est la fin du monde pour toi que je ne voulais pas que tu l’apprennes. » Il marqua une très brève pause, son regard glissant sur le sol de la salle un instant avant de revenir se planter dans ses prunelles ambrées. Elle voulait qu’il lui parle, il allait jouer cartes sur table. « Mais puisqu’on est dans les confidences : c’est parce que je fais des donations depuis le début pour ton étude que ton directeur veut à tout prix que mon nom apparaisse quelque part. Je ne voulais pas que tu l’apprennes pour t’éviter de penser que tu me dois quoi que ce soit. J’ai du fric, j’en fais ce que je veux. Je refuse que tu te sentes redevable envers moi. Voilà pourquoi j’ai préféré rester anonyme et pourquoi ça me fait royalement chier que tu sois au courant maintenant. » Bien que son ton restait calme, on pouvait sentir un brin de colère teinter sa voix. Un sentiment entièrement dirigé envers le directeur de l’hôpital et lui-même pour avoir été moins précautionneux dans sa méthode. Il aurait dû se douter qu’au bout d’un moment ça allait lui retomber dessus. Le timing avait juste été absolument horrible sur ce coup. Un bref soupir le secoua avant de reprendre, préférant ne pas lui laisser le temps de rétorquer quoi que ce soit « J’ai bien vu ta réaction quand tu as appris qu’on avait fait un don avec Beurk et quand il a débarqué. T’étais presque soulagée de ne pas avoir à être seule avec moi plus longtemps. »Ça y est, on attaque les choses sérieuses là. Le coeur du problème venait d’être posé à même la table, mis à nu pour qu’ils puissent enfin crever l’abcès et espérer aller de l’avant. Rory se redressa de contre le bureau pour s’avancer vers elle. Le regard qu’il posait sur Lexi était emprunt d’une certaine forme de tristesse qu’elle ne lui connaissait pas. Malgré la situation douloureuse et pénible, son air restait calme, presque doux envers elle. S’arrêtant face à la médicomage, à seulement quelques centimètres d’elle, il scrutait ses prunelles en quête d’une réponse, il murmura doucement. « Explique moi ! Pourquoi tu fais la gueule en découvrant que je te fais un don avec ma boutique, quand Kesabel débarque et t’appelle « Lex’ » t’es toute guillerette alors que moi tu m’envoies littéralement chier à chaque putain de fois que j’ose t’appeler ainsi et maintenant tu veux que je reste alors que tu sais que je fais des dons trois fois plus gros ? A quoi tu joues exactement ? » Le coeur lourd, la gorge serrée, il ne put soutenir son regard plus longtemps, se surprenant à scanner son visage, s’attardant un peu trop sur ses lèvres tentatrices avant de pencher la tête en avant. Un élément lui revint soudain. Quelque chose que Dyer avait dit et qui l’avait fait tiquer. Ses iris sombrent se redressèrent et il souffla en ultime question. « Et qu’est-ce qui t’as pris de boire du champagne ? » Plus une inquiétude qu’un véritable reproche si on en croyait la façon dont il avait de la regarder, partagé entre cette envie irrépressible de briser les quelques centimètres qui résidaient encore entre eux pour l’enlacer et celle de partir pour mettre fin à son supplice. Tout était sa faute. C’était pour elle qu’il restait. ️ 2981 12289 0
Alexis Fawley
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Dim 2 Jan - 19:13
I think I've seen this film before And I didn't like the endingSainte-Mangouste, 23 janvier 2021 || ROXI VIIIl y avait bien trop d’incohérences dans les réactions de Rory pour que la jeune femme comprenne d’elle-même ce qui le tracassait. Le début de soirée s’était déroulé sans encombre, sans qu’il n’y ait le moindre accro, la moindre difficulté. Lexi était si sûre d’elle et tellement à l’aise contrairement à ce qu’elle aurait imaginé que cela avait probablement permis également à Rory d’être davantage détendu, flirtant au milieu des invités avec l’hypocrisie et le dédain avec une assurance qui lui était propre, Lexi copiant outrageusement ses gestes et ses attitudes afin d’atteindre l’effet escompté : obtenir des fonds et des subventions pour sa propre recherche, tout en maudissant les us et coutumes de certaines familles de Sang-Pur. Étrangement, ni Lexi, ni Rory n’avaient choisi de se diriger vers d’autres sorciers et s’étaient contentés d’un public facile à avoir, tellement imbus d’eux-mêmes et cherchant à tout prix à écraser l’autre, à se montrer au-dessus des autres. Les autres donateurs n’avaient finalement que faire de tout cela, s’ils donnaient de l’argent, c’est parce qu’ils croyaient en cette étude : Lexi n’irait pas jusqu’à dire que c’est parce qu’ils croyaient en elle, cela serait présomptueux de sa part. Mais dans un monde où le Blood Circle gagne du terrain chaque jour et où il devient urgent de comprendre les mécanismes sous-tendant la magie, elle savait que la mort du leader de l’Ordre du Phénix, sauvagement assassiné par les Blood Circle allait lui être bénéfique. L’espoir est la seule chose plus puissante que la peur ; et les gens espèrent, ils espèrent ardemment que les recherches de Lexi aboutissent afin que l’horizon puisse s’éclaircir davantage. Si la jeune médicomage n’a que faire des guerres de pouvoir et de la politique, elle sait bien que les regards sont braqués sur elle, lui faisant porter un énorme poids sur les épaules, faisant parfois pression également pour que les recherches aillent plus vites. Mais Lexi savait bien se mettre à distance de tout cela, se contentant de conserver une démarche scientifique hypothéticodéductive parfaite, refusant de brûler les étapes pour satisfaire l’ego de ses supérieurs ou pour répondre à une machinerie politique et électorale. Le reste lui importe peu.
Dans le jeu de séduction afin d’obtenir des subventions, il y a pourtant un donateur à laquelle elle ne s’attendait pas. Lorsqu’elle a vu le nom de Barjow et Beurk sur la liste des donateurs, l’esprit ambivalent de la jeune femme s’est senti piégé entre le fait de lui être redevable et le sentiment indescriptible qui l’a envahi. Pas certaine que Rory accorde une quelconque importante à l’objet d’étude de la recherche, qu’il ose offrir une partie de son argent afin qu’elle puisse travailler dans de meilleures conditions signifiait davantage qu’il souhaitait qu’elle soit confortable ; la déduction de cette information lui avait fait chaud au cœur jusqu’à ce qu’il détruise à néant celle-ci, lui expliquant que c’était Beurk qui avait tenu à réaliser ce don. L’ascenseur émotionnel avait accentué son sentiment d’illégitimité et Lexi s’était sentie bien étrange, là où elle aurait du tout simplement ignorer. Cela n’aurait pas dû la toucher, c’est cela qu’elle comprend. Cela n’aurait dû avoir aucun impact sur elle ; Lexi se fiche bien qu’on l’aide ou que l’on ne l’aide pas non ? Tout cela s’était mélangé et avait provoqué une confusion inexplicable chez la jeune femme, occasionnant une réaction que Rory a pu mal interpréter. Est-ce pour cela qu’il tient absolument à partir ? Alors qu’ils sont dans ce couloir et que le Directeur vient de rétablir la vérité sur le « don », entraînant un désordre encore plus important dans les pensées de la jeune femme, Lexi se demande si elle doit le laisser partir. L’arrivée de Dyer l’empêche de prendre une décision immédiatement et elle se contente de cracher son venin, de défier Dyer de la mettre hors d’elle ; il n’y survivra pas, pas cette fois, pas ce soir alors que l’esprit confus de Lexi tente de rationnaliser tout ce qu’il vient de se passer, alors qu’il tente de trouver des explications qui pourraient expliquer leurs comportements, à tous les deux d’ailleurs. La brève accalmie de leurs précédentes rencontres se rappellent soudainement à eux ; Lexi avait raison finalement. Jusqu’à la prochaine dispute, c’est ce qu’elle avait dit non ? Pourtant, une fois n’est pas coutume, les deux jeunes gens ne semblent pas prêts à aller au combat ; Rory préfère fuir, Lexi souhaite des explications. Cela semble être un tournant dans leur relation puisque la colère n’y a pas sa place.
Demandant à s’isoler afin d’éviter les oreilles indiscrètes qui pourraient trainer dans les couloirs, Rory accepte la proposition et l’entraîne dans un des bureaux attenants. Une fois à l’intérieur, croisant son regard assombri par des lueurs qu’elle lui connait peu, Lexi remarque à peine qu’il a conservé le contact avec sa main, jusqu’à ce qu’il la relâche enfin. Elle voit son ombre se déplacer pour s’appuyer sur le bureau du médicomage qui officie ici et Lexi garde le silence, ne sachant pas par où commencer. C’est lui qui le brise au bout d’un moment et les premiers mots qu’il prononce laisse la jeune Fawley estomaquée. Il n’a rien compris. Ainsi, Rory lui aussi lui prêtait des intentions totalement fausses, tentant d’interpréter chacune de ses réactions par le prisme de sa propre insécurité ; voilà ce qu’elle perçoit, voilà ce qu’elle comprend de ces quelques paroles. Pourquoi fallait-il qu’ils ne se fassent pas confiance ? Lexi garde le silence, l’écoutant évoquer successivement son don, Kesabel, puis l’alcool. N’intervenant à aucun moment, préférant le laisser exprimer son mécontentement sans chercher à le brider, Lexi conserve son attitude impassible, se contentant d’hausser les sourcils lorsqu’il évoque le chef de meute et le cœur de Lexi fait un bond dans sa poitrine. Tout cela est ridicule. « Tu n’as rien compris Rory. » finit-elle par dire au bout d’un moment.
« Rien du tout. » Elle s’approche doucement de lui afin de mieux capter les changements qui pourraient s’opérer dans les expressions de son visage, vaguement éclairé par les lumières blafardes qui proviennent de l’extérieur. « Tu as dit que l’idée venait de Beurk. » Comme si cela expliquait tout. « Pas de toi. » Pour la troisième fois en quelques minutes, ses doigts viennent machinalement agripper le tissu recouvrant sa cuisse, là où devrait se trouver ses couteaux, symbole de sa nervosité grandissante. « J’ai cru que tu t’en foutais en fait. » dit-elle en haussant les épaules. « Il y a une différence pour moi entre me sentir redevable après un cadeau et le reste. Je sais que t’en as rien à faire de ton héritage, c’est différent à mes yeux. » Elle ne saurait expliquer pourquoi. « J’ai cru que… que… » Cherchant ses mots, elle reprend : « Que tu croyais suffisamment en moi pour faire ce don, puis tu as dit que c’était Beurk. » Lexi ne parvient pas à exprimer le fond de sa pensée, elle n’arrive pas dire qu’elle s’est sentie blessée et qu’elle a eu l’impression de n’avoir aucune valeur. Si elle se fiche bien de ce que les autres peuvent bien d’elle et encore plus de ce que les autres disent à son sujet, certaines personnes font exception et Rory en fait partie. Apprendre qu’il faisait des dons pendant tout ce temps la touche bien plus qu’elle ne voudrait bien l’admettre. « Je me sens pas redevable. Pas pour ça. Cette étude ne me concerne pas directement, même si c’est moi qui la dirige. Je vais considérer ça comme une bonne action charitable de ta part. » dit-elle-même si une partie d’elle-même se sent assujettie à ce don, elle n’en dira rien. « Je te remercie quand même. C’est… c’est important pour moi. » se contente-t-elle de dire, avant d’en laisser échapper davantage.
Elle brise la distance qui les sépare, s’installant à ses côtés, s’asseyant sur le bureau de son confrère sans respecter les piles de dossier qui s’y trouvent. « Pour le reste… » Lexi s’interrompt, choisissant soigneusement ses mots. Ce n’est pas la première fois qu’il s’agace en évoquant Kesabel et Lexi se demande pourquoi il agit ainsi. Ils sont amis pourtant non ? « Kesabel fait partie de ma vie Rory. » Elle hausse les épaules et avoue : « Sans lui je serai morte. » C’est un fait qu’il ignorait peut-être mais qui explique aussi l’attachement précieux qu’elle lui témoigne. Leur relation amicale a pris un tournant démesuré en haut de la tour d’Astronomie alors que Lua venait de mourir et que Lexi venait de causer la mort de son géniteur. Envers et contre tous, blessés et torturés, ils avaient su trouver un réconfort certain dans les bras l’un de l’autre, tout en sachant bien que malgré tout cela, seule l’amitié animait leur relation. « Il s'est imposé dans ma vie lorsque je pensais que mon existence n'avait plus aucun sens. Je suis toujours contente de le voir, oui. Parce qu’il me rappelle aussi que je peux en valoir la peine. » Certes, leur relation est redevenue platonique et si Lexi avait pu s’en inquiéter longuement, elle savait désormais que cela ne changeait rien à l’affection qu’il lui porte et encore moins au fait qu’il sera là pour elle si jamais elle en ressent le besoin. « Je joue à rien Rory. Je te jure que je ne joue à rien. Je suis juste… »Perdue ?. Certes, elle l'est. Elle s’arrête encore une fois, mais aucun son ne sort de sa bouche. « Je ne te demande pas de me comprendre. » finit-elle par dire en levant les yeux vers lui, scrutant son visage, ignorant volontairement la question sur la coupe de champagne, refusant de dire qu’il l’avait tellement chamboulé par son comportement qu’elle en avait perdu la maîtrise d’elle-même. Lexi le sait, elle l’a appris maintenant il y a quelques semaines ; Rory est différent de Tobias et Kesabel, ses réactions sont démesurées, disproportionnées et il ne réagit pas de la même manière que les autres au sarcasme et à l’ironie. Les armes de Lexi pour le garder auprès d’elle se doivent donc d’être différentes. Appliquant la même méthode que la fois où il lui a reproché son attitude à la morgue, la jeune femme pose délicatement sa tête sur son épaule. « Arrête de te torturer. Je ne veux pas que tu partes. » Cette simple phrase, pourtant si lourde de sens, franchit les lèvres de Lexi dans un murmure alors alors l'obscurité les maintient dans cette ambiance particulièrement propices aux confidences. ️ 2981 12289 0
My light into darkness Pourquoi, par Merlin, fallait-il qu’ils en arrivent systématiquement à se déchirer pour enfin communiquer ?! Si cette fois-ci il y avait une amélioration notable, la colère ne semblant pas faire partie de l’équation, Rory constatait avec une certaine forme de lassitude qu’ils n’avaient fait aucun progrès. Ils reproduisaient ce schéma du : je te blesse sans le savoir, tu te vexes sans me le dire, je fuis et tu me cours littéralement après. Cette fois-ci les choses étaient encore différentes, plus subtiles, plus complexes à déceler. La peine semblait partagée. Si de son côté il avait été vexé de constater la gêne en sa présence alors que tout allait bien la minute d’avant puis l’engouement soudain face à l’arrivée de Kesabel, qu’est-ce qui avait bien pu provoquer le changement d’attitude radical chez Lexi ?! Un véritable mystère qu’il espérait résoudre avec cette discussion qu’ils s’apprêtaient à avoir. Rien que ce simple fait démontrait bien l’impact de la jeune médicomage sur l’héritier Barjow. Lui le renard sauvage que même Abigail avait mis des années à apprivoiser pour qu’il daigne enfin lui faire confiance et s’ouvrir à elle, Lexi réussissait à faire craquer sa coquille en un rien de temps. Un fait dont il était bien loin de se réjouir, supportant mal de se montrer si vulnérable face à quiconque.
C’était pourtant bien de cela dont il était question à présent. Adieu les sourires de façades, les jeux où l’on piège des vieux cons de puristes et se goinfrer allègrement de petits fours tout en se moquant de l’assemblée. Bonjour sincérité. Un exercice avec lequel il n’était pas à l’aise et qu’il s’évertuait à fuir la plupart du temps. Impossible en présence de Lexi. Fuir signifiait abandonner tout espoir d’une relation saine avec la jeune médicomage. Une perspective qui lui brisait le coeur autant que ses réactions qu’il ne comprenait pas. Par chance, la situation avait fait qu’ils se retrouvaient à présent seuls dans un des bureaux de l’hôpital pour mettre les choses à plat. Ce cadre neutre permettait d’apaiser les tensions et de canaliser tout débordement. Impossible de se mettre à hurler et se jeter des choses à la gueule même si un simple sort d’insonorisation pouvait être lancer pour ne pas attirer l’attention sur eux. Retrouver un brin de contenance après un tel échange serait compliqué, surtout pour Lexi qui devait honorer le gala de sa présence. Afin de crever l’abcès, Rory entreprit donc d’expliquer la raison de son départ précipité. Si le silence de son amie durant ses explications le soulagea, les premiers mots qu’elle prononça lui firent automatiquement froncer les sourcils. Comment pouvait-elle annoncer aussi froidement qu’il n’avait rien compris quand il se contentait d’énoncer des faits, de lui partager ses constatations ?! Si au début il détourna le regard, la laissant tout de même approcher alors que l’agacement le gagnait, la suite musela bien vite son irritation, ses prunelles revenant capter les siennes. C’est ça ? C’est juste ça ? Elle avait fait la gueule suite à son mensonge ?! Choqué de ce que Lexi lui avouait, il ressentit soudain un profond élan de tendresse envers elle. Son être tout entier lui hurlait de la prendre dans ses bras, de la réconforter d’une façon ou d’une autre pour lui prouver qu’il était loin de s’en foutre. Par Merlin ! Il donnait depuis le début ! Des sommes parfois si conséquentes qu’on aurait pu donner son nom à tout un étage mais elle n’en savait rien. Il l’avait toujours tenu éloignée de la vérité. Un long soupir perça ses lèvres quand elle lui expliqua les intentions qu’elle lui portait. Incapable de laisser passer ça, il attrapa doucement les doigts de sa main qui étaient venu chercher ses couteaux avant de murmurer. « Sur le moment ça me semblait plus judicieux de te mentir… Je n’avais pas envie que tu te sentes gênée ou redevable. » Il marqua une brève pause avant d’ajouter. « Bien sûr que je crois en toi, Lexi. »
Tandis qu’elle reprit la parole, Rory relâcha ses doigts, posant ses mains à plat sur le rebord du bureau pour écouter la suite de ses explications. Il ne pouvait s’empêcher de ressentir une certaine forme de soulagement à son annonce. C’était bien la seule et unique raison pour laquelle il ne le lui avait jamais dit. Apprendre qu’elle ne se sentait pas redevable envers lui allait lui permettre de retirer ce poids de ses épaules et lever le voile de ce secret qui demeurait entre eux. Rory eut ainsi un léger sourire à ses remerciements, soufflant un simple. « Ça me fait plaisir de pouvoir t’aider. » Après tout, les amis sont faits pour ça non ? S’il pouvait lui apporter son soutien par le biais de son héritage, pourquoi pas ?! Si l’un des abcès venait d’être percé, se résolvant sans trop de peine, le second à venir était plus conséquent, faisant appel à une blessure plus profonde chez Rory. Tout en lui jetant quelques brefs coups d’oeil, ayant un peu de mal à maintenir son regard, il l’écouta sans un mot. Comment expliquer à Lexi ce que lui-même ne parvenait à comprendre ?! Cette rivalité avec son ami le lycanthrope n’avait aucun sens. Après tout, il n’avait pas des vues sur Lexi… Elle l’attirait physiquement mais ça s’arrêtait là. Non ? Bonjour le déni ! Sans trop comprendre pourquoi, il eut un peu de mal à accueillir ses paroles. Normalement, un ami aurait dû être heureux pour elle. Heureux d’apprendre qu’elle avait quelqu’un sur qui compter, quelqu’un qui puisse la comprendre et qui l’ait aidé à se construire. Oui, en temps normal mais Rory ne pouvait s’empêcher de ressentir une pointe d’amertume. Sans réellement comprendre pourquoi, il était envieux. Presque jaloux de cette connexion existante entre Kesabel et Lexi. Lui aussi voulait lui prouvait qu’elle en valait la peine, qu’elle était importante, qu’elle comptait ! Elle comptait pour lui… Il finit tout de même par relever ses prunelles sombres vers les siennes quand elle lui annonça ne jouer avec rien. Force était de constater que leurs insécurités mutuelles les poussaient à douter l’un de l’autre. A tel point qu’elle lui fasse une demande aussi absurde. Elle est sérieuse là ?! Les sourcils froncés, il soutint son regard, partagé entre déception et un brin de colère. Comment pouvait-elle lui dire ça ?! Bien sûr qu’il avait envie de la comprendre. Il ne serait pas là à lui vider son sac si ça n’était pas le cas. Pourtant Rory décida de garder le silence, pensif, mesurant ses actes et ses paroles pour ne pas la blesser plus qu’il n’avait déjà pu le faire. Sans rechigner, il la laissa appuyer sa tête sur son épaule, venant à son tour poser sa joue sur le haut de son crâne, un bref soupir lui échappant. Il lui suffisait de peu. Elle n’avait pas besoin d’en faire plus pour l’apaiser. Son simple contact avait le don de le faire redescendre en pression. Etait-ce l’attrait qu’il éprouvait pour elle ou bien cette vulnérabilité qu’impliquait un geste de la sorte pour eux ?! Impossible à savoir. Il ne voulait pas le découvrir pour être honnête.
Alors qu’un silence s’était installé entre eux depuis tout juste quelques minutes, laissant Rory pensif, sa tête toujours doucement appuyée contre celle de Lexi, il finit par prendre la parole dans un murmure. « Comment tu peux me demander une chose pareille Lexi ? » Pour donner du sens à ses mots, il se redressa pour se placer face à elle, résistant à l’envie de prendre ses mains dans les siennes. « Bien sûr que j’ai envie de te comprendre. Je ne serais pas là à discuter avec toi si je n’avais pas envie de te comprendre, de saisir ce que j’ai pu faire de travers pour que tu réagisses ainsi. » Ses prunelles vinrent se déporter sur les rayons chargés des étagères, tentant vainement d’y trouver un brin de contenance face à cette mise à nue qu’il avait du mal à gérer. Fuck… Après quelques secondes à rassembler son courage il accrocha une nouvelle fois son regard pour souffler. « Tu es trop importante pour que je n’ai pas envie de te comprendre… Tu comptes trop… » La gorge nouée, son coeur battait bien trop vite dans sa poitrine pour lui permettre d’entendre les quelques voix passant dans le couloir derrière la porte close. De toute façon, en cet instant précis, plus rien n’avait d’importance à ses yeux. Seule Lexi et les explications qu’ils s’échangeaient comptaient. Tout en sondant ses prunelles havanes, il s’avança lentement vers elle, brisant le peu de distance qui demeurait encore entre eux. Sa main gauche vint doucement glisser sur sa joue avant de se loger sur sa nuque alors qu’il lui soufflait, son visage dangereusement proche du sien. « Je n’ai plus envie de partir… » Dans un ultime élan de courage, Rory céda enfin à cette envie tenaillante qui l’assaillait depuis leur dernière leçon et unit leurs lèvres dans un tendre baiser, témoin silencieux s’il en fallait de ce qu’elle lui inspirait.️ 2981 12289 0
Alexis Fawley
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Mer 5 Jan - 11:49
I think I've seen this film before And I didn't like the endingSainte-Mangouste, 23 janvier 2021 || ROXI VIISi Lexi refusait de laisser Rory s’en aller ainsi, c’est aussi parce que -que ce soit consciemment ou non-, il en savait trop sur elle. Le laisser partir, c’est aussi prendre le risque que certaines informations fuitent même si elle n’avait aucune raison de penser qu’il puisse trahir ses secrets comme il n’y avait tout bonnement aucun risque qu’elle laisse échapper les brides de vérité que Rory avait pu lui lâcher, notamment sur Lilibeth. Malgré le fait qu’ils se soient ouverts à l’autre lors de rares reprises, il n’en demeure pas moins qu’ils ne se font pas confiance, craignant sans arrêt que l’autre joue à un jeu dans lequel l’autre n’a pas sa place, là où les simulacres sont légion. Pourtant, Lexi le sait bien, depuis que Rory s’est pointé chez elle le jour de son anniversaire, depuis cette nuit où il a failli perdre la vie sur le carrelage froid de sa cuisine, la jeune médicomage offrait à Rory une affection toute particulière, comme si la perspective de le voir perdre la vie avait fait un tri parmi ses priorités. Elle a toujours apprécié Rory, toujours. Même lorsqu’elle n’était qu’une enfant de onze ans et lui un adolescent colérique et tourmenté, elle avait apprécié sa manière d’être, ses façons de se plonger corps et âme dans ses préparations de potions. Ils s’étaient perdus de vue lorsqu’il a quitté Poudlard et se sont retrouvés de la plus curieuse des manières et si leur relation s’est longtemps évertuée à demeurer purement professionnelle, se contentant de bosser ensemble sur des potions expérimentales pour Kesabel, elle doit avouer qu’elle ne pourrait plus uniquement se satisfaire de cela. Ils ont évolué, ils ont beaucoup trop évolué. Mais ont-ils évolué de la bonne manière ? Après tout, ils n’avaient de cesse que de se déchirer et enchaînaient les quiproquos, les incompréhensions. Si Lexi s’évertue à demeurer égale à elle-même, elle comprend désormais que cela n’est pas suffisant si elle souhaite que Rory continue de faire partie de sa vie : quelque chose les lie au-delà de la simple relation médicomage-patient qu’ils ont noué au début. Depuis qu’il a failli mourir, Rory semble lui accorder une attention toute particulière, comme si le fait de le sauver avait modifié son rapport à la vie et son rapport à elle-même. Pourtant, Lexi préfère imaginer qu’elle a agi qu’égoïstement, refusant de tâcher son beau carrelage du sang de son ami et devoir faire disparaître son cadavre refroidi afin de ne pas se confronter à la difficile vérité. La petite voix dans sa tête s’évertue pourtant à lui dire qu’il n’y avait pas que cela et elle le sait même si elle cherche à l’oublier, la perspective de perdre Rory avait basculé ses propres convictions, entraînant chez elle un comportement totalement irrationnel au point qu’elle s’est sentie obligée de débarquer dans cette fichue forêt. Elle tient à Rory, bien plus qu’elle ne se l’avoue et cela date de plus longtemps que cela mais Lexi sait que si elle accorde un peu trop d’importance à ce qu’elle ressent pour lui, cela risque de lui jouer des tours, elle risque de perdre cette attitude si froide qu’elle arbore en permanence. Ce masque, elle se l’est forgée depuis des années, cherchant à se blinder contre les attaques extérieures, les attaques de ceux dont elle n’est pas certaine de l’affection. Si elle sait comment agir en présence de ses autres amis, elle doit encore apprivoiser Rory et cela n’est pas une mince affaire ; ses blessures sont profondes, peut-être même davantage que les siennes et il s’est évertué à repousser toutes les tentatives de Lexi de lui témoigner de son attachement. Sa venue dans la forêt en était une, tout comme la fois où elle a tenu à lui apporter en main propre l’invitation pour le gala.
Cette invitation qui les a d’ailleurs menés ici… Dans ce bureau d’un collègue médicomage, en train d’essayer de se comprendre l’un l’autre, de saisir les raisons qui les empêchent de complètement s’abandonner. Ils ne se font pas confiance. À aucun moment. Lexi en est bien consciete et ignore comment changer cela, elle ignore même comment faire pour communiquer plus simplement. Avec Kesabel, le sexe avait été un moyen de se comprendre sans dire un mot. Avec Tobias, des échanges simples avaient permis de forger leur amitié. Quant à Rory, coincé dans un puissant entre-deux qu’elle ne comprend pas, elle sait qu’elle doit trouver une manière différente de s’adresser à lui, une manière qu’il pourra accepter et qui ne la mettra pas en difficulté non plus. Car si Lexi est prête à faire des efforts pour lui, elle n’est pas non plus prête à tout, se refusant à être complètement elle-même s’il n’en est pas non plus capable. Un projet pharaonique en somme. Chacun attend probablement le pas de l’autre sans s’y résoudre. Laisser entrer quelqu’un dans sa vie semble si difficile pour les deux jeunes gens ; la confiance se mérite et s’acquiert si durement, si imperceptiblement, au fur et à mesure que les semaines passent et qu’ils se blessent, qu’ils s’apprivoisent. Lexi hait se sentir aussi vulnérable que ce soir, au point qu’elle s’est laissée prendre à son propre jeu, négligeant ses plus vieux principes en avalant la coupe de champagne ; elle qui déteste perdre le contrôle d’elle-même a cru bon de s’effondrer dans de pareils vices afin d’apaiser l’ambiguïté qui naissait en elle et qu’elle ne pouvait maitriser. C’était une erreur et elle sait qu’elle ignorera volontairement la question de Rory à ce sujet. Elle parle du reste, de ce qu’elle a ressenti alors qu’elle imaginait Beurk convaincre Rory. Maintenant qu’elle est à ses côtés, elle n’ose plus le regarder, lui confiant cette stupide vérité, laissant son sentiment d’insécurité prévaloir sur tout le reste. Les doigts de Lexi qui s’évertuaient à frotter inlassablement sa cuisse, comme si le geste suffisait à reproduire la sensation qu’elle ressent alors qu’elle touche d’ordinaire ses couteaux, sont stoppés par la main de Rory qui les attrape brièvement, et Lexi ferme les yeux dans la pénombre alors qu’il lui dit croire en elle. « Pourquoi ? » murmure-t-elle sans pouvoir s’en empêcher. Après tout, qu’est-ce qui pouvait bien l’amener à croire en elle ? Ok, elle est douée en potions, en médicomagie et en herbologie et elle est parfaite quelqu’un de méticuleux mais elle n’a jamais mené une étude d’une telle envergure, avec une telle pression de résultats, ce n’était pas évident non plus d’être certaine de faire les choses correctement. Pour autant, savoir qu’il était ravi de pouvoir l’aider rend les choses plus faciles pour elle et elle ne peut s’empêcher de tenter le sarcasme, souvenir ardent des prémisses de leur amitié. « C’est avec plaisir que je dépenserai l’argent de ton héritage Rory. » dit-elle. Elle le sait, l’argent du père Barjow n’a aucune importance pour Rory et puis de toute manière, même l’argent qu’il gagne désormais de lui-même en dirigeant l’affaire familiale n’a peu d’intérêt. Au final, il avait envie de contribuer à lui rendre la vie plus simple et cela suffit à Lexi. Les coûts d’une telle étude atteignent rapidement des budgets faramineux et le salaire de médicomage de la jeune femme n’est clairement pas suffisamment maintenant qu’elle avait injecté une partie de son propre héritage dans cette étude.
Maintenant que c’était suffisamment clair pour elle que Rory ne lui avait menti que pour la préserver de ses propres démons, de ses propres réactions -réactions la plupart du temps démesurées et disproportionnées-, Lexi se sent plus à l’aise pour évoquer le sujet qui la chiffonne depuis tout à l’heure. Rory avait déjà réagi étrangement lorsqu’elle avait parlé de Kesabel lors de leur dernière dispute et Lexi ne sait pas comment répondre à cela ; pour elle, il n’y avait aucune raison à cela. Kesa et elle entretiennent une relation que peu comprennent et même Tobias ne s’y est jamais frotté mais pourtant, ils n’avaient jamais prétendu avoir des droits l’un sur l’autre, se contentant de vivre leur vie chacun de leur côté, se retrouvant quand il le fallait pour assouvir des besoins primaires ou pour simplement passer du temps avec l’autre. Lexi n’a jamais eu besoin de réfléchir avec Kesabel, ils savaient ce qu’ils attendaient l’un de l’autre. Mais en y réfléchissant, ce n’était pas si net que cela au début de leur relation. Peut-être qu’il lui fallait plus de temps pour apprivoiser les réactions irrationnelles de Rory ? Peut-être. Alors qu’elle laisse doucement poser sa tête sur son épaule, ressentant le besoin d’être proche de lui sans qu’il ne se sente attaqué, refusant de rester davantage en contact avec ses yeux sombres dans lesquels elle ne lisait que de l’incompréhension, voire peut-être un peu de déception. Ils ne se comprennent pas, ils ont besoin d’apprendre à le faire. Mais comment ? Le silence semble être leur meilleure alliée dans cet combat de chaque instant, Lexi se contentant d’écouter les battements du cœur de Rory qu’elle perçoit au travers ce calme qui les traverse soudainement.
My light into darknessParler honnêtement n’avait jamais été un problème pour Rory. C’était sa seule et unique façon de communiquer. Pourquoi accorder de l’importance aux sentiments des autres quand on pouvait être brutalement honnête et éviter les drames ? En revanche, parler de ses propres sentiments c’était autre chose. On ne pouvait pas dire que le jeune potionniste excellait en la matière, bien au contraire. Englué dans son passé, dans l’éducation qu’on lui avait inculqué, exprimer ce qu’il ressentait était une faiblesse. Se mettre à nu n’engendrait que des problèmes. Si Rory ne faisait plus face aux sévices physiques, il pouvait encore être victime d’éventuelles moqueries ou rejets. Autant s’en prémunir en se montrant froid et distant. Pas étonnant qu’il se soit toujours contenté de relations intimes insignifiantes et sans lendemains. Une exception avait brisé sa règle : Naya. Par on ne sait quel miracle, la jeune femme avait réussi à apprivoiser le renard sauvage qu’il était, lui donnant des preuves qu’il pouvait lui faire confiance, s’ouvrir à elle et baisser sa garde en sa présence. Elle était son allier, sa confidente et puis… Et puis il avait réalisé ses sentiments pour la jeune femme. Il avait compris que c’était plus qu’une amitié améliorée, que s’il continuait dans cette direction ils en arriveraient inévitablement à former un vrai couple, se marier et… Rory ne préférait pas y penser. Naturellement il avait donc coupé court à leur début de relation, ne donnant aucune explication à la jeune femme si ce n’est qu’il n’était plus intéressé.
Les années avaient passées depuis et sa mentalité n’avait pas évolué. Persuadé que se livrer sur ce qu’il pouvait ressentir était une horrible faiblesse qui allait causer sa perte, Rory s’évertuait tant bien que mal de repousser tous ceux avec qui il n’était pas familier. Abigail faisait figure d’exception dans l’équation. Il n’y avait donc rien d’étonnant que Lexi et lui en soient arrivés, une fois de plus, à cet extrême avant de trouver une certaine forme d’apaisement. Si depuis cette fameuse nuit où il avait frôlé la mort l’héritier Barjow ressentait l’étrange envie et besoin de se rapprocher d’elle, le sentiment n’était clairement pas réciproque. Du moins c’est ce qu’il pensait. Empêtré dans ses propres insécurités, il n’arrivait pas à communiquer correctement, interprétait mal les gestes d’affection de la jeune femme et préférait fuir plutôt que de se confronter à elle. Après tout, pourquoi écouterait-elle ses pitoyables lamentations sur les raisons pour lesquelles il pouvait lui en vouloir ou avoir été blessé ?! Il n’était pas si important que ça, n’est-ce pas ? Apparemment si. Du moins c’était ce qu’il en concluait alors que Lexi lui demandait de rester. Elle disait avoir besoin de lui, vouloir comprendre. C’était donc dans cet unique but qu’il l’avait entraîné à sa suite dans la première pièce qu’il avait trouvée, un bureau d’un des médicomages de l’hôpital à en croire par le mobilier.
Impossible de faire marche arrière à présent. Du moins pas sans blesser définitivement Lexi et tirer un trait sur leur amitié. Il allait devoir prendre sur lui, assumer pour une fois les émotions qu’il ressentait et surtout mettre des mots dessus. Plus facile à dire qu’à faire… D’une certaine façon, Rory bénissait la pénombre régnant dans le bureau. Cette dernière lui permettait de se sentir moins vulnérable, plus à l’abris de son regard, comme protégé s’il se sentait trop mal à l’aise. Idéal pour exprimer ce qu’il avait sur le coeur. Il entreprit donc de lui expliquer, maladroitement certes mais tout de même, ce qui le dérangeait, la raison pour laquelle il avait voulu partir. Chacune de ses explications trouvèrent une raison du côté de Lexi, justifiant à son tour son comportement en réponse à ce qu’il avait pu dire et faire. Une preuve supplémentaire qu’ils ne se faisaient pas confiance et n’arrivaient toujours pas à communiquer ensemble. Si les explications cette fois-ci se faisaient relativement calmement, Rory redoutait que le prochain clash entre eux ne soit plus violent. Qui vivra verra hein… S’efforçant de son mieux à justifier le mensonge des donations et notamment celle qu’il avait entièrement attribuée à Beurk, il fut quelque peu surpris quand elle lui demanda pourquoi il croyait en elle. Les sourcils froncés, Rory garda le silence quelques instants avant de lui apporter une explication. « Pourquoi je ne croirais pas en toi ? Tu es l’une des personnes les plus brillantes que je connaisse. Après moi bien sûr. » Lâcha-t-il avec un sourire, ne plaisantant qu’à moitié. « C’est peut-être la première fois qu’on te confie une étude de ce type avec les enjeux qu’on lui connait mais je suis convaincu que tu peux y arriver. Tu as tout pour réussir et si mon argent peut t’aider… » Son sourire s’élargit un peu plus en la fixant pour espérer capter son regard bien que conscient de la gêne que cela pouvait provoquer chez elle. A tel point qu’elle tentait le sarcasme, moyen de communication qu’ils connaissaient bien depuis le début de leur amitié. Rory eut donc un léger rire, se contentant d’un hochement de la tête afin de ne pas en rajouter plus que nécessaire.
Le pire restait encore à venir alors que Lexi évoqua le cas de Kesabel. Sans trop savoir pourquoi ni comment, la connaissance de la précédente relation unissant le chef de meute et la médicomage le mettait extrêmement mal à l’aise. Il avait presque la sensation d’entrer en compétition avec son ami alors que dans le fond il ne cherchait pas à entretenir une relation particulière avec Lexi. Pas vrai ?! Peu convaincu et relativement perplexe par les propos qu’elle tint à son sujet, il ne préféra rien répondre, encaissant simplement les informations qu’il lui faudrait un certain temps à digérer. C’était dur à admettre pour lui que Lexi puisse avoir une relation si forte avec le lycanthrope mais après tout, qui était-il pour espérer ou même exiger quoi que ce soit ?! Mettant cela de côté, il ne put toutefois que réagir à cette petite phrase si anodine qu’elle prononça. Je ne te demande pas de me comprendre. Comment pourraient-ils espérer un jour communiquer facilement et arrêter de se déchirer sans cesse s’ils ne se comprenaient pas ?! C’était complètement absurde. Rory vint donc se placer face à elle, lui expliquant le fond de sa pensée sur le sujet et les implications que cela pouvait avoir. Emporté par un élan d’honnêteté il eut ces mots, ces quelques mots lourds en significations qu’il lui avait déjà partagé. Tu comptes trop… Une faiblesse. Un moment d’égarement qui la laissait, une fois de plus sans voix. Incapable de lui rétorquer quoi que ce soit. Rory profita alors de ce silence pour tenter un rapprochement, cédant une fois encore à la tentation qu’elle représentait pour lui. Si quand il unit ses lèvres aux siennes il ne s’attendait pas particulièrement à ce qu’elle lui rende son baiser, la réaction qu’il provoqua chez elle le surprit agréablement. Non seulement elle répondait à ce nouveau contact mais un léger sourire se dessina derrière leur baiser quand il sentit ses mains glisser sous sa veste. Désireux d’une plus grande proximité, il se rapprocha un peu plus tandis qu’un frisson le parcourut au contact de ses doigts sur sa peau, passant la barrière de sa chemise. Comment, en un simple baiser parvenait-elle à l’exciter autant ?! Par Merlin que lui avait-elle fait pour le rendre si sensible à son toucher ?! Tandis qu’ils prolongeaient inlassablement ce baiser si différent de ceux échangés dans la morgue, Rory la laissa docilement lui retirer sa veste puis déboutonner sa chemise. Porté par le feu qu’elle n’avait de cesse d’attiser en lui, ses mains partaient déjà en quête du système de fermeture de sa robe, désireux de pouvoir un peu plus la toucher et la sentir contre lui. Alors qu’il s’apprêtait à faire glisser la fermeture éclair de son corset, Lexi met soudain un terme au baiser. Un peu perturbé, ses prunelles vinrent se plonger dans ses siennes alors qu’il caressait doucement sa nuque du bout de ses doigts, se mordant légèrement la lèvre inférieure de désir. Pas besoin de mots pour comprendre à quel point ils avaient envie l’un de l’autre.
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Jeu 13 Jan - 9:38
I see me through your eyes Breathing new life, flying highSainte-Mangouste, 23 janvier 2021 || ROXI VIILexi a toujours été une femme foncièrement secrète. Elle n’a pour habitude de se révéler, elle n’a pas pour habitude de se confier, elle n’a pas pour habitude de s’épandre sur ce qu’elle ressent ou sur les sentiments qui la traversent. Depuis qu’elle est née, on lui a tacitement inculqué que l’amour n’est que faiblesse, que si l’on s’attache à quelqu’un, on prend le risque de le perdre, qu’il nous trahisse, qu’il nous mente. Qu’il valait mieux se fermer au monde et se servir des autres. Le modèle familial dans lequel a grandi la jeune femme n’a pas vraiment aidé à se détacher de cette idée et Lexi s’est forgée sur la base de relations sociales erronées, peu fiables et fictives, là où le paraître avec plus de poids que l’être. Ne jamais montrer ses faiblesses, ne jamais donner du grain à moudre aux autres, ne jamais leur donner l’occasion d’exploiter la moindre de ses failles. Ainsi, Lexi s’est constituée une carapace difficile à franchir et que personne ne parvient à craqueler. Elle se souvient de ses premières années à Poudlard lorsqu’elle s’était liée d’amitié avec Soledad et Ludivine autour d’un chaudron alors que le professeur les avait mises ensemble, Lexi avait apprécié leurs caractères, leur gentillesse, leur simplicité. Dans ce trio pas vraiment assorti, Lexi avait su tirer son épingle du jeu, prenant des deux jeunes filles un peu de lumière, un peu de gaieté, espérant à une autre vie, espérant pouvoir couper les ponts avec une famille trop dysfonctionnelle, trop peu sécurisante. Cela n’avait pas pu durer dans le temps, après avoir contribuée au décès de son paternel, le traumatisme avait été trop fort et Lexi avait repoussé la main tendue qu’elles avaient tenté de lui offrir à de nombreuses reprises. Elle le sait bien, elle n’avait besoin que des ténèbres à ce moment-là, et ces ténèbres ont trouvé un nom en la personne de Kesabel. Tobias est lui aussi arrivé dans sa vie de manière impromptue et inopinée, Lexi lui a fait confiance sans vraiment trop savoir comment. Quant à Rory, ce sont les marques qu’elle a deviné sur son corps qui ont fait pencher la balance d’un côté ; rationnelle, pragmatique, Lexi avait compris que celles-ci étaient le résultat de sévices qui remontaient à bien longtemps. Cela a suffi à ouvrir la porte à une autre relation, une relation plus uniquement basée sur le lien professionnel qui les unissait. Depuis, Lexi a l’impression que leur amitié ne cesse de jouer aux montagnes russes, alternant successivement la colère, l’ambiguïté et l’apaisement. Lexi se demande parfois ce qui la pousse à revenir vers lui à chaque fois, elle se demande pourquoi ne peut-elle pas tout simplement le laisser partir. Après tout, il avait cherché à s’en aller à deux reprises : dans la salle de réception et maintenant dans le couloir alors qu’elle lui a avoué qu’elle nécessitait sa présence. Ce n’est pas une mince affaire pour la médicomage d’oser dire ce genre de phrases qui paraissent toutes simples mais qui reflètent en définitive toute la complexité des sentiments qui l’assaillent lorsque cela touche à Rory.
Lexi se mentirait si elle disait que ce qu’il s’est passé sur le carrelage de sa cuisine ne l’a pas bouleversé. S’accrochant à l’idée qu’elle aurait pu le perdre à ce moment-là, la surveillance de la jeune femme s’était intensifiée et elle s’était rendue compte qu’il comptait davantage qu’un simple patient, qu’un simple ami avec lequel elle travaillait sur un projet faramineux pour Kesabel. Il y avait plus que cela, elle s’inquiétait vraiment pour lui et si Lexi s’évertue à se dissimuler derrière un masque d’insuffisance, Rory n’était pas en reste non plus, empêtrés dans leurs propres insécurités, ne percevant pas du tout les signes pourtant évidents que l’autre tentait maladroitement de faire passer. Exprimer à deux reprises le fait qu’elle refusait qu’il s’en aille devrait pourtant mettre la puce à l’oreille du jeune Barjow, Lexi n’est pas prête à repartir encore une fois dans des non-dits qui entraîneront forcément des incompréhensions et des quiproquos. Enfermés dans ce bureau plongé dans une pénombre qui convenait parfaitement à l’ancienne Serdaigle, ils expliquent chacun ce qui les dérange. Rory dit ne pas le comprendre, Lexi demeure factuelle lorsqu’elle tente maladroitement d’expliquer ce qu’elle a ressenti lorsqu’il lui a dit que la donation venait de son associé. Il y avait eu tant de mépris dans ce mensonge ; du moins c’est ainsi que Lexi l’avait ressenti mais maintenant qu’il lui donne sa version de la chose, Lexi se rend compte une fois de plus qu’elle s’est fourvoyée, prêtant des intentions à l’apothicaire, tout comme lui-même lui en a prêté. Une vraie bande d’imbéciles... Ne pouvant se résigner à continuer la conversation sans savoir pourquoi il croyait en elle, elle lui pose ouvertement la question. Dans l’obscurité, elle remarque néanmoins Rory froncer les sourcils, comme si cela tombait sous le sens mais les mains de Lexi qui s’évertuent à frotter sa cuisse ne sont vraiment pas de cet avis. « Merci de me dire ça. » se contente-t-elle de dire alors qu’il se dit convaincu qu’elle réussira malgré le fait que cela soit vraiment difficile. Son argent pourra l’aider, c’est vrai, Lexi le sait. Les sommes récoltées ce soir sont ahurissantes et il est possible que Lexi puisse enfin mettre un coup d’accélérateur dans tout cela.
Alors que la conversation dérive sur Kesabel, Lexi comprend qu’il s’agit bel et bien là d’un autre nœud du problème mais dont elle ne saisit pas les enjeux. Après tout, si Kesabel et elle entretiennent un lien particulier, Rory et le chef de meute tout autant puisqu’ils sont également amis. Qu’est-ce qui posait tant soucis à l’ancien Serpentard ? Peut-être parce qu’il cherchait trop à saisir les subtilités de l’amitié unissant Kesabel et Lexi qu’il en oubliait ceux qu’ils avaient eux ? Lexi n’a jamais cherché à comparer les deux hommes, chacun comblant sa vie d’une manière particulière et différente en réalité ; Lexi se contente alors de dire qu’elle ne lui a jamais demandé de la comprendre. Elle le sait bien, elle est une énigme pour beaucoup et même ses proches se trouvent parfois démunis face à ses réactions excessives ou disproportionnées. À sa manière, Rory lui aussi était une énigme, surtout lorsqu’il lui avoue qu’il n’a plus aucune intention de partir et que c’est parce qu’elle compte trop à ses yeux. Surprise par cette révélation qu’il lui fait pour la seconde fois en quelques semaines, Lexi ne peut réagir immédiatement lorsque les lèvres de Rory viennent trouver les siennes, unissant leurs bouches avec une délicatesse qui ne ressemblait pas vraiment aux précédents baisers qu’ils avaient échangé jusqu’alors.
My light into darknessRien depuis le début de la soirée ne présageait qu’ils finiraient par échouer dans un des bureaux du rez-de-chaussée à se livrer aux plaisirs de la chair. Encore moins les derniers échanges tendus qu’ils avaient pu avoir avant de parvenir à s’expliquer. Le même schéma semblait sans cesse se répéter, les empêchant d’avoir une relation un tant soit peu fonctionnelle et surtout dénuée de prises de becs suite à des non-dits. Rory en venait même à douter de l’utilité de ces conversations auxquelles ils s’adonnaient depuis peu. Allaient-elles simplement servir à quelque chose ?! Ne s’agissait-il pas d’une perte de temps ?! Quand on voyait la facilité déconcertante avec laquelle tous deux se muraient dans le silence et parvenaient à se faire des films autour d’un simple geste ou d’une phrase innocente… Il y avait des raisons de douter de la pérennité de leur amitié et de cette nouvelle entente retrouvée. Une paix fragile dont les conteurs avaient été remis à zéro mais pour combien de temps ?! Toutefois, à cet instant précis, Rory était bien loin de toutes ces préoccupations. Au contraire même, il était plus préoccupé par la tournure que prenaient les événements. Cette atmosphère feutrée les poussant à des confidences honnêtes avait créé un cadre dans lequel Rory pouvait s’autoriser à nouveau à être plus proche d’elle.
S’ils s’étaient un peu cherché durant la soirée, cette proximité avec laquelle ils avaient joué, probablement pour alimenter un peu plus les ragots qui circulaient à leur égard et ainsi faire grossir la somme des donations, prenait une toute nouvelle dimension. A ce stade, impossible de nier l’attrait qu’exerçait la jeune médicomage sur lui. Sans être capable de véritablement l’expliquer, Rory se sentait irrémédiablement attiré par elle. Si jusqu’à il y a quelques mois de cela, rien ne laissait présager qu’ils se retrouveraient ce soir à s’embrasser avec une langueur déconcertante, l’héritier Barjow ne pouvait décemment pas nier qu’il l’avait toujours trouvé attirante. Ils avaient tous deux franchis une limite restée tacite durant toutes ces années. A présent seul avec elle, ses lèvres avaient retrouvé le chemin tant désiré des siennes, rapprochant fiévreusement leur corps dans une volonté brûlante de contact. La réponse de Lexi ne se fit pas trop attendre, visiblement empressée à l’idée de retrouver la sensation de sa peau sous la pulpe de ses doigts. S’il avait l’habitude de sentir les mains de la jeune femme sur son corps, le geste et l’intention n’avaient rien à voir. Jusque là cantonnés à des procédures médicales pour soigner les blessures avec lesquelles il revenait de mission, la sentir caresser son ventre, son torse ou même son dos avec cette ferveur endiablé provoquait de toutes nouvelles réactions chez Rory. Alors qu’il sentait déjà l’excitation monter crescendo en lui tel un feu alimenté par leurs lèvres qui n’avaient de cesse de se chercher et les doigts de la médicomage courant sur son torse nu, il ne put s’empêcher de froncer les sourcils quand elle mit fin au baiser.
Métier : Cheffe du service de médicomagie légale de Sainte-Mangouste || Responsable d'une étude clinique sur le gène sorcier
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Lun 24 Jan - 23:57
I see me through your eyes Breathing new life, flying highSainte-Mangouste, 23 janvier 2021 || ROXI VIIAvec Lexi et Rory, on peut toujours s’attendre à tout. Il faut dire que leurs difficultés de communication viennent régulièrement entraver leur relation et Lexi se demande parfois pourquoi tout semble compliqué lorsqu’il s’agit de l’héritier Barjow. Auparavant, lorsqu’ils travaillaient ensemble, cherchant par tous les moyens d’aider leur ami commun grâce à leurs connaissances sur les potions et sur la médicomagie, il y avait une sorte d’alchimie professionnelle entre eux, au point que Lexi appréciait chacune de leurs rencontres car elle les trouvait stimulantes intellectuellement. Ils étaient complémentaires sur ce point-là, Rory apportant ses connaissances en herbologie et en potions là où Lexi excellait davantage sur les aspects biologiques. Un duo de choc, à toutes épreuves. Étrangement, après avoir franchis tout deux une certaine limite dans les bases établies de leur relation amicale, la communication semblait plus difficile, plus tendue, comme si chacun d’eux doutait de la sincérité de l’autre, de la confiance qu’ils pouvaient accorder à l’autre. Lexi, pour sa part, commence à se détendre en sa présence et elle ignore ce qui a réellement changé. Est-ce la perspective et la crainte qu’il aurait pu mourir dans sa cuisine ? Ou les heures qu’ils ont passé ensemble chez Rory pour préparer le gala de ce soir ? En tout cas, l’aide qu’il vient de lui apporter l’a conforté dans l’idée qu’il était un allié de taille dans sa vie, une personne sur qui elle pouvait compter, quelqu’un sur qui elle pouvait s’appuyer sans faux-semblant. Rory n’avait pas un seul instant hésité à lui proposer son appui et lui offrir un peu de son temps afin qu’elle puisse se sentir plus à l’aise dans cette robe, plus à l’aise face aux regards inquisiteurs des autres invités, plus à l’aise pour évoluer dans ce monde de requin auquel elle n’est pas du tout habituée. Alors évidemment qu’elle lui en est reconnaissante et c’est la raison pour laquelle elle n’a pas pu se résoudre à le laisser partir lorsqu’il s’est éloigné de la salle de réception. C’est la raison pour laquelle elle lui a demandé des explications, c’est la raison pour laquelle elle oublie tout dans ses bras alors qu’ils échangent ce baiser.
Suspendue à sa réponse, elle le regarde réajuster les manches de sa chemise tandis que ses yeux sombres se lèvent vers elle. Un sourire s’installe sur les lèvres de Rory et Lexi se rapproche de lui, rassurée lorsqu’il lui fait comprendre qu’il ne compte pas s’en aller. Elle pousse un léger soupire de soulagement et ricane lorsqu’il lui fait part de son « plan » pour éviter les rumeurs ou au contraire pour les accentuer. Lexi hausse les épaules et dit : « J’ai aucune honte à sortir de ce bureau avec toi. » Sans vraiment réfléchir à ce qu’elle fait, sans comprendre pourquoi elle le fait, elle se penche et lui vole un baiser. Leurs lèvres ne se retrouvent qu’une fraction de seconde mais cela est suffisant pour bouleverser la jeune médicomage, elle qui n’a jamais cherché à provoquer ce genre de contact avec un homme en dehors du sexe. Elle lève les yeux vers Rory, ne sachant pas bien comment il va réagir puis détourne le regard, préférant faire semblant de vérifier à nouveau sa coiffure. Elle repositionne sa robe comme il faut sur sa poitrine, dissimulant le couteau papillon. Masquant son trouble, elle se dirige vers la porte : « Tu viens ? »
Quelques instants plus tard, Lexi et Rory font à nouveau leur apparition dans la salle comme en terrain conquis. Lexi attrape le bras de Rory qui la mène encore une fois vers le buffet et juste avant d’y arriver, Lexi croise le trio de vieilles commères qu’elle a piégé tout à l’heure. Madame Travers la scrute attentivement, son regard passant successivement de Rory à la jeune femme et Lexi ne peut s’empêcher de lui faire un clin d’œil entendu tandis qu’un sourire malicieux s’installe sur ses lèvres. La partie ne fait que commencer et Lexi a hâte d’en connaître le dénouement final. ️ 2981 12289 0