Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Lumos Je rp en : firebrick Mon allégeance : va à Maxime
Mar 23 Nov - 22:50
Tu sais que garçon si t'enlèves la cédille Ça fait gar con et gare aux cons ma fille
Kayla & Thalia - Début novembre 2020
Cela faisait plus deux semaines que je n’avais strictement aucune nouvelle de Lyam. Deux longues semaines. Dix-neuf putain de jours pour être très précis. Moi qui me croyais forte et indépendante, je me retrouve tel un déchet ambulant, scotchée à mon téléphone portable sursautant au moindre SMS et à la moindre vibration de celui-ci. Comme une adolescente. Comme une gamine. Je ne parviens pas à supporter ce silence ni son absence, je ne parviens pas à passer à autre chose. Et hier soir, j’ai craqué. Je lui ai envoyé un texto. Un seul. Un seul depuis qu’il m’a demandé une pause. L’écran de notre conversation restant résolument vide, j’ai pleuré tout mon soûl pendant des heures dans la froideur de mes draps, recherchant du réconfort là où je le pouvais mais sans y parvenir. Je suis allée en cours tel un zombie et j’ai pesté toute la journée contre cet homme que j’aimais et qui me faisais tant souffrir. Mais pour autant, je ne parviens même pas à lui en vouloir car je sais que je suis la fautive et que c’est de ma faute si nous nous retrouvons dans cette situation. Je lui ai menti, je l’ai trompé, j’ai triché. Il est vrai que lorsque nous nous sommes rencontrés en janvier, j’avais enjolivé les choses, je voulais m’amuser et passer du bon temps avec un homme, je voulais qu’on me drague, je voulais rigoler ; je ne pensais pas à une relation sérieuse. Je ne pensais à rien de tout cela. Avec ma cousine Julia, on s’amuse souvent à traîner dans les bars ou les boîtes moldus et on s’invente des vies, cela sera la première à obtenir le numéro d’un gars. Ce soir-là pourtant, il n’était nullement question de cela même si Lyam m’avait tapé dans l’œil, j’avais été comme attirée par lui. Physiquement d’abord, parce qu’il faut l’avouer, il a tout ce qu’il faut là où il faut, puis je l’ai trouvé drôle, amusant, prévenant. Au-delà des aspects physiques, il avait donc d’autres qualités. Et pour ne pas paraître stupide, j’avais omis certains détails de ma vie. Non c’est faux, j’avais ajouté certains détails de ma vie, disant que je travaillais et dissimulant le fait que je sois encore étudiante, j’avais également menti sur mon âge. Et tout cela m’est revenue en pleine poire tel un Boomerang.
Ce soir, j’ai donc besoin de me changer les idées. Revenant de l’épicerie où j’ai fait un stock conséquent de ravitaillement, je rentre dans la maison de mes parents et vais les saluer. Ils sont en train de regarder un film à la télévision. Je cherche Thalia des yeux. Comme d’habitude, elle demeure plutôt discrète, ne souhaitant pas déranger mes parents dans leurs habitudes même si clairement, ils n’ont jamais été aussi ravis d’avoir quelqu’un à choyer chaque jour qui passe. Ma mère n’a jamais vraiment pu oublier dans quelle famille elle a grandi et comment cela a été difficile pour elle de s’émanciper du joug des Carrow alors aider Thalia est comme pour elle le moyen de l’aider comme elle aurait aimé qu’on l’accompagne à l’époque. Elle avait été seule pour s’en sortir -même si mon père était là-, elle n’avait eu personne de son cercle familial pour la soutenir. C’est la raison pour laquelle lorsque j’ai dit à ma mère que Thalia était dans la merde, elle a immédiatement proposé de l’héberger sous notre toit. Me concernant, je continue de vivre à Poudlard la plupart des jours de semaine mais je reviens les week-ends donc cela leur fait aussi de la compagnie. Je monte avec le sac et file dans ma chambre pour enfiler un vieux jogging et un pull pilou-pilou. Je rabats mes cheveux en un chignon lâche et frappe à la porte de la chambre d’amis qui est devenue la chambre de Thalia depuis septembre. « Hello ma poulette. » lui dis-je. Thalia est allongée sur son lit, les yeux rivés vers le plafond, un bouquin de droit à la main, son téléphone posé à côté d’elle. Elle se redresse tandis que je pose le contenu de mon sac sur son bureau et je dis : « J’ai eu une idée. » Attention, mes idées sont souvent des idées pourries. Je sors alors les bouteilles de bière, d’alcool, les chips, les bonbons, du saucisson, des cacahuètes, du citron, du sel, de la vodka. Et je lui dis : « Soirée entre nanas ? » Elle a pas le choix façon, j’suis là et je la lâcherai pas. Thalia file un mauvais coton depuis début novembre. Oh ! Quelle coïncidence, comme moi tiens… Le hasard…
Depuis plusieurs mois, Thalia n’a qu’un prénom en tête. Jonas. Jonas par-ci, Jonas par-là. Jonas est ceci, Jonas est cela. Cet homme semblait presque parfait. Je l’ai rencontré deux fois je crois alors qu’il s’amusait à raccompagner Thalia dans sa voiture alors qu’elle aurait très bien pu rentrer en deux secondes en transplant mais Thalia disait « Mais c’est trop chou, on fait des blindtest de chanson Disney », oui une fille Carrow devenue fan des dessins animés Disney, cela devient presque comique, vous avez le droit de le dire. Il m’a plutôt paru sympathique, poli, beau à tomber à la renverse, un sourire à en faire pâlir plus d’une, des yeux verts d’une incroyable profondeur. Au-delà de tout cela, Thalia le décrivait comme un garçon agréable, intelligent, drôle, affectueux, bref l’homme idéal en somme. Ouais, je congratule mon DC, j'ai le droit ahaha ---->. Mais pourtant, il avait ce même putain de défaut que Lyam, IL RAPPELAIT PAS. C’était suffisant pour que je le déteste, surtout quand je vois dans quel état ma cousine se met à cause de lui. Est-ce que je focalise ma colère sur Jonas pour oublier que je vis exactement la même chose qu’elle ? Peut-être, je n’en sais rien. Ce que je sais en tout cas, c’est que ce soir, je veux noyer ma peine, je veux noyer ma déception. Et que je veux cracher sur la gueule des hommes. La question est la suivante : est-ce que Thalia le souhaite aussi ? Je vais le savoir tout de suite. « Les hommes sont tous nuls. Ils sont de la merde en boîte, pourquoi on se fait chier avec eux ? » Je balance une bière à Thalia et en décapsule une pour moi. Je commence à boire une longue gorgée. Attention, la soirée ne fait que commencer. « Toujours aucune nouvelle de Lyam. » dis-je pour m’expliquer tout en sachant qu’elle avait probablement compris vu ma gueule de déterrée. J’ai les yeux rouges, les pupilles dilatées, ça ne se voit pas du tout que j’ai chialé pendant dix minutes sur le trajet entre l’épicerie et la maison de mes parents. Franchement, j’ai l’air d’être loque. « Et toi ? » Même si vu sa tronche, la réponse ne doit pas être très différente de la mienne. Les hommes sont tous des salauds non ?
KoalaVolant
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Tu sais que garçon, si tu enlèves la cédille ça fait gar con
Kayla & Thalia
« Tu sais que garçon, si t'enlèves la cédille, ça fait gar con, et gare aux cons ma fille »
Ça faisait quoi, deux semaines que je tournais en rond en regardant un putain de téléphone en essayant de le forcer à sonner. J’étais en suspens, tout le temps, attendant un signe de Jonas qui m’indiquerait sur quel pied danser. Jusqu’à présent, j’avais pu résister à mon désir de le contacter. Il m’avait demandé du temps et de l’espace et c’était ce que je comptais lui offrir, c’était la moindre des choses après tout. C’était moi la débile qui avait reproduit la même erreur qu’à l’habitude. J’avais eu peur, j’avais tout gardé pour moi et on m’avait rejetée par manque de confiance, encore. J’apprenais pas, une vraie débile.Ça ne m’avait pas réussi avec Hestia, pourquoi est-ce que ça aurait été différent avec Jonas. Il un homme avec une bonne tête sur les épaules, qui savait ce qu’il voulait, il n’avait pas besoin de tout ça dans sa vie. Je comprenais le pauvre gars d’avoir voulu prendre ses distances avec mes écailles. Je relativisais comme ça, mais putain que ça me faisait mal. Disons que les nuits suivant le 31 octobre avaient été très courtes. J’avais énormément pleuré, autant de frustration envers moi que de tristesse de la séparation qui ne semblait pas avoir de fin. Ce n’était pas si long, mais ça prenait 21 jours pour changer une habitude et j’étais encore loin du compte.
Je ne voulais pas m’habituer à cette solitude, mais je n’aurais peut-être pas le choix. C’était à lui de prendre la décision et ma patience s’effilochait. Je me noyais dans le travail, les études et je prenais quelques pauses de temps à autre pour faire quelques tâches ménagères, dormir, manger, me laver et me morfondre en regardant le téléphone qu’il m’avait offert en juin dernier. J’essayais d’aider le plus possible dans la maison pour ne pas que les parents de Kayla me prennent comme un boulet. Je ne voulais pas avoir l’air ingrate. Je savais que la mère de ma cousine comprenait très bien ma situation, mais il restait que je ne voulais pas que je crois que je prenais son geste pour acquis, je voulais mériter ma place ici. Je n’avais pas de « parents » à proprement parler, je ne prenais pas cette notion à la légère. Le père et la mère de Kayla étaient des gens bien et je voulais qu’ils le sentent. Je faisais le ménage, je cuisinais un peu quand je le pouvais, je faisais ma propre lessive et je ramassais toujours derrière moi. Si j’avais pu passer entre le mur et la peinture, je l’aurais fait. J’exagérais un peu, je l’avoue. J’aimais être près d’eux, mais je ne voulais pas que leur routine soit dérangée à cause de moi. Leur vie devait continuer comme avant, j’y comptais.
Ce jour-là, je bossais dans mes bouquins de droit, essayant de décortiquer la situation d’un centaure qui avait défendu son territoire dans la forêt et un sorcier débile avait porté plainte, alors qu’il savait qu’il était en territoire centaure. Le sorcier avait été un parfait idiot, fin de la cause. Je me retournai sur mon lit pour observer le plafond. Où était l’intérêt de cette jurisprudence, c’était débile. Je jetai un coup d'œil à mon téléphone qui était, comme toujours, complètement silencieux. Couchée, je me mis à regarder le plafond sans le voir. Je pensais à Jonas. Que faisait-il ? Où était-il ? Pensait-il à moi ? Pestait-il contre mon existence ? M’avait-il oubliée ? Essayait-il de m’oublier ? Trop de questions qui s’enchainaient les unes après les autres jusqu’à ce qu’on cogne à ma porte. Je dis au membre de ma famille qui ne s’était pas identifié en cognant d’entrer. Je me redressai sur un coude pour voir Kayla entrer. Elle avait fière allure, on avait l’air de s’être appelées pour savoir quoi porter pour notre rencontre impromptue. Un pull moelleux, des pantalons dans le même genre et les cheveux placés un peu n’importe comment, en mode touche pas à mon cou. Elle posa un sac bien garni sur mon bureau et je la regardai avec curiosité, elle avait quoi là-dedans ? Je l’écoutai et mes yeux montrèrent un peu plus de vie qu’à l’habitude. Il fallait dire que dans le département des bout en train, je me serais fait mettre à la porte rapidement.
« Yo ! Ouais, pourquoi pas. C’est ça ou bien un centaure qui a foutu des flèches dans le cul d’un mec qui se promenait pas au bon endroit. »
Je mis une feuille de parchemin pour garder la page de mon bouquin avant de le fermer. J’étais pas au top de la forme, mais je n’étais pas assez débile pour refuser du bon temps quand il arrivait directement dans ma chambre quand même ! Si ça pouvait me faire oublier Jonas pour quelques heures, j’allais le prendre. Elle avait étendu de l’alcool et de la bouffe sur mon bureau, le projet de la Gryffondor promettait d’être glorieux. Le plus beau dans tout ça c’était qu’on serait responsable, nous n’avions pas besoin d’aller où que ce soit et quand on voudrait dormir, on serait déjà rendu. Il fallait que nous faisions bien la paire toutes les deux. Ce que je vivais avec Jonas, elle le vivait avec Lyam. C’était quoi leur problème à ne pas donner signe de vie ? Je le méritais, mais pas Kayla. Une fille qui emmène du saucisson et de la bière à sa cousine qui a l’humeur dans les chaussettes ne mérite pas ça ! Clairement, elle a les priorités à la bonne place, pourquoi il ne le voyait pas ?!? C’était un amateur. Je reportai mon attention sur Kayla qui me disait que les hommes, c’était que de la merde en boîte. Je pris la bière qu’elle me tendait tout en foutant mes bouquins au sol en lui faisant signe de s’asseoir. Je pris une gorgée à la bouteille en l’écoutant finir son discours.
« Toujours pas de nouvelles de Jonas non plus, j’ai foutu la merde, je peux pas lui en vouloir. C’est ma faute...mais il pourrait me le dire qu’il veut plus me voir au lieu de me faire attendre comme ça...ou il sait pas aussi ? Putain, j’en sais foutre rien. »
Je regardai la brunette qui ne semblait pas au top de sa forme, je reconnaissais les signes, j’avais les mêmes. Les yeux rouges, les traits tirés et le teint gris de la fatigue. On se complétait bien toutes les deux. On aurait pu jouer dans un film d’apocalypse à la con.
« Je suis désolée pour Lyam, c’est une merde. Il te mérite pas ce débile. »
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Kayla Rausale
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Mer 1 Déc - 19:28
Tu sais que garçon si t'enlèves la cédille Ça fait gar con et gare aux cons ma fille
Kayla & Thalia - Début novembre 2020
Il paraît évident que lorsqu’on nous regarde, Thalia et moi, on perçoit immédiatement qu’il y a quelque chose qui cloche. Nous sommes là, à nous morfondre tranquillement, à chouiner que la vie est trop injuste avec nous alors que je sais pertinemment que nous sommes les uniques responsables de ce qui nous arrive. Moi en tout cas, je le suis. Certes, j’ai menti à Lyam lors de notre premier rendez-vous mais j’avais eu ensuite cinquante mille occasions de revenir sur mes mensonges et de rétablir la vérité ; j’avais enjolivé ma situation personnelle pour obtenir ses faveurs mais je n’avais jamais pensé que cela irait si loin. À l’époque, je venais d’obtenir les résultats de mon premier semestre en protection magique après deux ans d’errance estudiantine, à enchaîner les petits boulots de merde et les stages pour enfin trouver ma véritable voie. J’étais si heureuse d’avoir réussie, moi qui n’ai jamais été une flèche à l’école il faut bien l’avoue, que j’étais grisée par le sentiment d’accomplissement, grisée par l’alcool ingurgité, avec pour seule volonté de m’amuser. Lyam était là, au bar, et j’avais été attiré par lui comme un papillon par la lumière. Mes mensonges, ils sont sortis tout seul, sans que je n’aie besoin de me forcer vraiment car je n’avais même pas imaginé un seul instant le revoir après ce flirt honteux auquel je me suis adonnée. Clairement, je lui ai fait un sacré rentre-dedans et je me suis laissée portée par ce que je ressentais et n’ai pas réfléchi aux conséquences. Donc oui, c’était une première erreur. Mais Lyam a souligné un point véridique lorsque je le lui ai avoué : j’avais eu tout le loisir de lui dire avant. Je ne l’avais pas fait. La peur de le perdre avait été trop forte. J’avais donc préféré vivre quelques instants volés, hors du temps en espérant que la situation s’arrange comme par magie. Même si je baignais littéralement dans un conte de fée à ses côtés, je savais que cela n’était pas fait pour durer tant que je n’étais pas honnête avec lui. Être honnête, je l’avais été il y a presque trois semaines et maintenant, j’avais perdu Lyam. J’en étais désormais persuadée. J’avais tenté de lui accorder l’air qu’il demandait, le temps qu’il souhaitait pour réfléchir à nous tout en sachant que moi, je n’avais aucune envie de mettre un terme à notre relation. Le SMS que je lui envoyé et qui reste sans réponse m’a conforté dans l’idée que Lyam ne m’aimait plus -si tant est qu’il m’ait aimé auparavant-, et mon cœur s’arrache lorsqu’il imagine devoir faire le deuil des sentiments naissants qui s’emprisonne mon palpitant dans ces biens difficiles tourments. Tout cela pour dire que je mérite ce qui m’arrive. Clairement.
Et Thalia ? Le mérite-t-elle également ? À mon sens, bien moins que moi. Elle n’avait pas menti « pour faire exprès », elle avait menti pour se protéger. D’ailleurs dans son cas, je dirai plutôt qu’elle n’a pas menti mais qu’elle a omis certains détails de la vérité. Ne pas dire pour sa forme sirène, je trouve que cela avait du sens après tout, c’est un secret qu’il est plus prudent de dissimuler surtout dans une période aussi troublée que la nôtre, où les Blood Circle capturent chaque créature qui a trait à la magie. Quant au problème de l’ami de Jonas, l’autre moldu, comment Thalia aurait pu deviner avant de le rencontrer ? La preuve qu’il faudrait peut-être faire le listing de tous nos ex avant de sortir avec quelqu’un, ça éviterait peut-être des soucis mais sympa l’intrusion dans le passé sentimental de son partenaire. La différence entre nos deux relations c’est aussi leur caractère officiel. Pour ma part, avant que j’avoue tout à Lyam, je me considérais sincèrement en couple avec lui, engagée dans une véritable relation amoureuse là où Thalia et Jonas s’étaient contentés de ne pas réellement définir la nature de leurs engagements respectifs. De ce que je comprenais, Thalia m’avait bien parlé d’une sorte de relation d’amitié améliorée alliant confidence, rires et sexe. Bref, à mon sens, quasiment une relation de couple. Bref, dans tous les cas, rien n’excuse le comportement inadéquat de nos deux hommes. S’ils veulent rompre, pourquoi ne pas le dire clairement ? Ainsi, Jonas n’a franchement aucune excuse pour ne pas rappeler selon moi. Certes, cela a dû lui faire un choc, je le comprends bien, mais il avait tout le loisir d’en reparler avec ma cousine, non ?
Bref, tout cela pour dire que nous, les deux cousines, sommes dans un état pitoyable et que je ne peux pas nous laisser ainsi sans rien faire. Avec une volonté farouche de dérider Thalia (et moi-même pas la même occasion, avouons-le bien), je pénètre dans la chambre de l’étudiante avocamage et lui propose mon plan. Apparemment, le programme lui plaît davantage que son bouquin ET HEUREUSEMENT franchement, qui dit non à une soirée picole pour étudier ? peut-être Eirian ? hihi et je lui dis : « Tu déconnes ? Il y a vraiment des procès pour çaaaaaaa ?? » J’imagine assez aisément le centaure dans une des salles de procès du Ministère de la magie avec l’autre idiot de sorcier qui lui a foutu une flèche dans le popotin. Cela doit être comique. « Putain, qu’est-ce que je regrette pas d’avoir arrêtée le droit ! Comment ça me gonflait ce genre de connerie, franchement parfois j’ai envie de t’ériger un temple en chocolat pour te féliciter d’arriver quasiment au terme de la formation ! Quel supplice ! » Du moins pour ma part, je sais que Thalia ne pense pas du tout comme moi mais c’est parce que j’aspire à être une femme de terrain et que j’aime bouger ; demeurer assise derrière un bureau comme ma mère me paraît tout bonnement insupportable. Thalia dégage les bouquins du lit et m’y fait une petite place, je ne me fais pas prier pour m’y installer, m’affalant dessus sans vergogne, ma bière à la main avec mon pyjama absolument ridicule. Je ne ressemble vraiment à rien ainsi.
J’explique à Thalia -même si franchement, vu ma dégaine, cela se passerait bien de commentaires- que Lyam ne m’a toujours pas écrit et que je suis en PLS. Monsieur l’ingénieur non plus me dit Thalia. Quel snobinard putain. « C’est si compliqué que ça de dire qu’ils ne veulent plus nous voir franchement ? Au lieu de subir ce putain de silence, moi je te le dis, ce sont des gros lâches. C’est sûr que s’ils étaient sorciers ils n’auraient pas été à Gryffondor. » Je grommèle, fatiguée et agacée du comportement de nos hommes. De nos ex-hommes ? Putain, rien n’est clair. Je porte la bouteille à ma bouche et avale à nouveau une longue gorgée. « Trop d’accord avec toi ! Putain les mecs sont des putains de blaireaux, et je parle pas là des Poufsouffle, paix à nos amis Poufsouffle. » dis-je en levant ma bière en l’air, comme pour trinquer avec un noir et jaune invisible. « Nan c’est pas une merde Lyam et puis tu parles pas comme ça de lui, je te rappelle que je … » Que je l’aime ? Chut non je ne veux pas dire ça. « C’est moi qui le mérite pas. » avoué-je, honteuse en baissant la tête. « Je me sens tellement nulle Thalia, si tu savais mais putain qu’est-ce qu’il me manque. Et ça m’énerve encore plus de voir qu’il me manque alors que je n’ai ABSOLUMENT aucune nouvelle de lui… » J’ajoute : « Tu crois que je dois lui écrire à nouveau ? Comment tu fais toi pour attendre ? J’en peux plus… » Peut-être parce que Thalia attend depuis « un peu » moins longtemps que moi… J’avoue que je commence à tourner en rond… « Des fois je me dis que je devrais carrément me pointer chez lui mais ça fait intrusif non ? » Je termine ma bière en deux secondes et en entame une autre. Putain, ça va finir mal si je commence déjà aussi vite. Heureusement, j’ai pas besoin de transplanner, j’ai juste à traverser le couloir pour trouver mon lit. Quel avantage monstrueux.
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Tu sais que garçon, si tu enlèves la cédille ça fait gar con
Kayla & Thalia
« Tu sais que garçon, si t'enlèves la cédille, ça fait gar con, et gare aux cons ma fille »
Elle était belle la famille. Deux nanas se morfondaient parce que leur bonhomme ne leur répondait pas. Elle était où la force et l’indépendance féminine dont tout le monde parlait. Nous étions belles, fortes, intelligentes et fières non ? Elle était où la fierté là ? On l’avait jeté dans l’évier ? On l’avait bu dans une bière et on l’avait pissé ? Elle s’était envolé par la fenêtre en même temps que notre amour propre ? J’en savais foutre rien à vrai dire et ça me faisait royalement chier. Elle était belle ma fierté. Je m’étais toujours dis plus forte que mes parents, j’avais une meilleure tête, j’étais plus intelligente et j’avais un plus bel avenir de prévu, loin d’eux. Si on me regardait en ce moment, on aurait dit que j’avais seulement eu raison sur un seul point : j’étais loin de mes parents. Pour le reste, mon bel avenir, en me regardant en linge mou pas de bon goût, je ne semblais pas être une avocate en devenir prête à croquer le monde à pleine dents. Je ressemblait plutôt à une itinérante qui avait été embarqué pour se faire donner de vieux vêtements pour ne pas qu’elle ait trop froid dehors en hiver. C’était à pleurer. Les traits tirés, les cheveux en bataille dans un chignon plus qu' approximatif, j’avais fière allure. Si Jonas m’avait vu comme ça, il aurait soit commencé à se foutre ma tronche ou bien il m’aurait sûrement demandé si j’étais malade. Là, il n’était pas là, il y avait Kayla qui avait la même tronche que moi pour à peu près les mêmes raisons que moi. On n’était pas fière, mais on était solidaire.
Ma méthode pour régler, ou plutôt oublier le problème il fallait bien que je l’avoue, ne fonctionnait pas. M’enfoncer dans le boulot et les études, mis à part pour me remplir les poches et pour avoir de bons résultats, ça ne faisait rien. J’avais le moral dans les chaussettes et je me sentais aussi utile qu’un panneau indicateur devant un aveugle. Kayla, elle, venait me proposer une solution différente. Bon, solution c’était vite dit. Disons seulement qu’elle avait une occupation différente qui nous permettrait à toutes les deux de nous changer les idées. Comment lui dire non ? Je faisais ça pour son bien, elle avait besoin d'aide…et en ce moment la distraction me ferait du bien. Je tournais et retournais tout ce qui s’était passé de ma rencontre avec Jonas jusqu’au soir du 31 octobre et mon seul problème était d’avoir fréquenté un de ses amis alors qu’ils ne se connaissaient pas et surtout, je ne lui avais pas parlé de ma nageoire. J’aurais dû, mais je ne l’avais pas fait. Tout était dans le non dit entre nous et cela m’avait laissée dans l’incertitude, je ne voulais pas lui confier quelque chose de trop gros si ce que nous avions n’était qu’une amitié améliorée. Avait-il besoin de cette info pour seulement ça ? Je m’étais dit que non, mais il semblait croire que oui. N’était-ce qu’une amitié améliorée pour lui, ou c’était plus ? Ça, encore, j’en savais foutre rien.
Cela nous menait donc à ce moment où ma cousine entrait dans ma chambre, mettait des bouteilles d’alcool et des cochonneries à manger sur mon bureau. Alors que j’acceptais la proposition de la Gryffondor en foutant mes bouquins par terre, elle m'interrogea sur la réalité du procès que j’étudiais et je ne pus me retenir de rire.
« Si tu savais le paquet de débilités qui se ramassent en cours, je sais pas s’il faut en rire ou en pleurer. Je te jure, le mec est allé se promener en territoire centaure alors que c’était bien indiqué de pas y aller pour ça. Il se fait envoyer une flèche dans le derrière et il a poursuivit le centaure. Je te fais pas dire qu’il a perdu son procès et qu’il a eu mal au derrière et à l’orgueil pendant un bout de temps. »
Je pris la bière que la brunette me tendait tout en écoutant ses propos. elle avait commencé des études de droit et les avait abandonnées pour se tourner vers la sécurité magique qui semblait beaucoup plus dans ses cordes. Passer des heures dans la paperasse à analyser des lois et surtout à les apprendre par contre, ce n’était pas pour tout le monde, je le comprenais très bien. Je ne la jugeais pas du tout. Au contraire, si elle était heureuse dans son nouveau cursus, je l’étais moi aussi. Je pris une gorgée de bière alors qu’elle me parlait d’un temple en chocolat. C’était la plus belle idée de la semaine et je m'enthousiasmai à ça.
« Je le veux bien le temple, tu me dis l’heure et je vais venir le voir…mais en vrai c’est pas si mal. J’aime ça, je bosse beaucoup, mais ça me plaît. Si j’aimais pas, je le ferais pas, du peux me croire. »
L’espace libéré sur mon lit fut rapidement comblé par Kayla qui s’y jeta avec un plaisir non feint. Elle se mit à me donner les dernières mises à jour sur ses problèmes amoureux du moment. Toujours pas de nouvelles de Lyam et ça la mettait dans tous ses états, la situation était la même de mon côté et j’eu envie de trinquer à nos situations tristement semblables. Je n’en voulais pas à Jonas de ne plus vouloir me voir, je comprenais je dirais même ! Ma situation était compliquée, j’étais compliquée et il n’avait clairement pas envie de gérer une queue supplémentaire dans sa vie. Une, c’était sûrement assez pour lui. Ma cousine verbalisa ce que je pensais. Pourquoi ils ne nous parlaient pas bordel ?!? La colère monta d’un cran.
« T’as raison ! Faut enlever le pansement d’un coup pour que ça fasse moins mal. Ils veulent qu’on aille mal ou quoi ? Eux ils sont tranquilles à faire je sais pas quoi pendant qu’on a l’air à rien en tournant en rond en attendant de voir venir. Qu’ils aillent chier ! Y’a une maison pour les trouillards ? Ils le vantent pas dans les brochures où il doivent aller. »
Elle le quoi ? Je me doutais de ce qui aurait dû suivre, mais je ne dis rien. Je pris une nouvelle gorgée de ma bière qui devenait étonnamment légère plus le temps passait. Elle disait ne pas le mériter, il lui manquait, elle se sentait nulle. Je me voyais dans ce qu’elle disait. On était à la même place, elle et moi.
« J’en sais rien, tu lui as envoyé un seul message, c’est ça ? J’ai écris à Jonas et j’ai pas de nouvelles non plus après un message. J’ose pas en envoyer plus, je veux pas avoir l’air d’une folle qui peut pas vivre sans lui…ça parait pas là, mais je peux vivre sans lui…c’est seulement…plus long, plus gris. »
Je pris amèrement la dernière gorgée de ma bière et je déposai le cadavre de ma bouteille au sol avant d’aller m’en servir une deuxième. Debout près du lit, breuvage en main, j’écoutai ce que me disait la Gryffondor.
« Je t’avoue que je trouverais ça plutôt romantique si Jonas le faisait, s’il venait ici. Mais la situation serait inversée. Je me vois pas y aller…j’aurais peur qu’il me ferme la porte au nez. On est coincé à attendre qu’ils veuillent nous donner signe de vie….Dis…tu crois que le plus gros problème que j’ai c’est ma queue ou c’est le copain de Jonas ? Je sais pas ce qui l’a le plus choqué je t’avoue. »
Les deux en bout de ligne étaient des réflexions débiles. Je ne pouvais rien changer à ce qui s’était passé avec Raphaël, il ne s’en souvenait même plus en plus ! Pour ce qui était de ma queue, les potions tue sirène, tue poisson ou je sais pas comment ils devraient l’appeler n’existaient pas encore alors ça, j’y pouvais rien non plus.
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Ven 24 Déc - 10:28
Tu sais que garçon si t'enlèves la cédille Ça fait gar con et gare aux cons ma fille
Kayla & Thalia - Début novembre 2020
La situation dans laquelle je me trouve ressemble à s’y méprendre à celle de Thalia au point que cela en devient étrange. Il faut dire que les similitudes entre nos deux relations sont troublantes. Depuis que Thalia a emménagé chez mes parents, elle n'a que ce prénom à la bouche : Jonas. Jonas par-ci, Jonas par-là, Jonas a fait ceci, Jonas m’a emmené à cet endroit, Jonas, Jonas, Jonas. Ce prénom résonnais si bien dans sa bouche et je la voyais heureuse ; quand je me languissais parce que Lyam était en mission et que je ne pouvais le voir, je me nourrissais des récits qu’elle me racontait sur leurs virées ensemble, sur les conversations qu’ils avaient, sur les attentions qu’il lui offrait. L’inverse était tout aussi vrai. Je lui contais avec plaisir mes différents rendez-vous avec Lyam, les mots qu’il pouvait me dire, mes sentiments qui émergeaient et à quel point je me sentais bien avec lui. L’ombre à nos deux tableaux, nous la connaissions toutes deux : nos petits mensonges. De gros mensonges me concernant, de plus petits pour Thalia. Du moins c’est ce que je ressentais : à mon sens, cet idiot de Jonas n’avait rien à reprocher à ma cousine : elle avait bien fait de lui dissimuler sa qualité de sirène surtout lorsqu’on voit comment cela s’est terminé la dernière fois. Qu’il ne lui écrive pas relevait de la bêtise, c’est tout. Qu’il veuille du temps, je le comprenais aisément mais le temps avait passé désormais et il était temps de vivre dans le présent.
Et à voir nos deux looks vestimentaires, on peut l’affirmer sans doute ; nous sommes de belles jeunes femmes fières et indépendantes, nullement sous l’emprise des sentiments qu’elles éprouvent pour leurs hommes. De vraies loques humaines, là à se morfondre chacune de notre côté que la vie était injuste avec nous alors qu’en réalité nous avions cherché ce qui nous est arrivé. Ma dignité s’est envolée à partir du moment où j’ai compris que j’avais fait l’erreur de trop, l’erreur qui allait peut-être me coûter mon couple. N’arrivant pas à accepter cette idée, j’avais besoin de décompresser. Et si Thalia pouvait m’y aider, je m’engouffre dans cette brèche sans hésiter. Amenant de quoi passer une soirée entre cousine d’anthologie, j’ai envie de laisser ma mauvaise humeur à la porte mais celle-ci s’accroche à moi telle une sangsue et je l’apporte dans la chambre de Thalia, bien malgré moi. Malgré tout, nos sommes solidaires dans notre malheur, chacune comprenant les douleurs de l’autre et pouvant aisément se mettre à sa place. Nous vivions tout simplement les mêmes choses. Et ce soir, je n’ai qu’une envie, me changer les idées en compagnie de la jeune femme. Il faut dire que Thalia et moi nous nous connaissons bien depuis le temps ; ensemble à Gryffondor, dans le même dortoir, nous avons tant partagé. Si au début je craignais qu’elle ne soit qu’une copie conforme de son magnifique et incroyablement stupide cousin blondinet, ce déchet en boîte, je me suis rendue compte rapidement que j’avais eu tort. Il n’y avait rien de mauvais en Thalia, au contraire. L’avoir dans ma vie m’avait redonné aussi espoir dans le fait que les mentalités peuvent changer : à son contact, j’ai appris que les sang-pur ne cautionnent pas tous l’idéal des mangemorts. Nous sommes devenues proches rapidement alors c’est aussi pour ça que j’ai envie de la faire sortir de ses satanés bouquins, et si au passage, je peux me bourrer la gueule en chouinant, profitons-en.
Il faut dire que Thalia est vraiment très assidue et je sais que j’aurai vraiment beaucoup de mal à tenir le rythme qu’elle s’impose. Les cours à correspondance, très peu pour moi. Elle semble s’en satisfaire mais je sais que c’est aussi le moyen qu’elle a trouvé pour ne pas penser à Jonas, se plonger à cœur perdu dans les études. Je ricane lorsqu’elle évoque cette histoire de procès avec un centaure. « Tu m’étonnes ! La honte ! T’imagine le procès ? Monsieur FlècheDansL’Cul, la cour vous déclare coupaaaaable. Son ego a du en prendre un coup ! Attends j’ai une idée ! Une idée de génie ! Tu sais ce que tu devrais faire ? Faire une compilation de toutes les histoires débiles qui ont fini en procès. Puis tu fais un livre et tu le vends avec comme titre Comment perdre un procès en dix leçons, j’achète direct, ça serait mon livre de chevet. Je suis sûre que cela ferait rire les gens tout en leur inculquant un peu de savoir-vivre. » Fière de mon idée, je rigole à nouveau. En vérité, cela serait amusant. J’avoue garder des souvenirs vraiment lointains de mes années de droits et je suis certaine que je me serais davantage amusée si j’avais eu ce type d’ouvrage entre les mains. Je congratule ma cousine de réussir à supporter ces interminables textes de loi et de réussir à les retenir de surcroît. En tout cas, ma proposition n’est pas tombée dans l’oreille d’une sourde parce qu’elle s’empresse de réclamer son temple. « Ton anniversaire est déjà passé mais c’est bientôt Noël, tu peux compter sur moi pour satisfaire tes désirs chocolatiers. » dis-je en riant allégrement tout en sifflant une bonne partie de ma bière. « Je sais bien que ça te plaît, il faut de tout pour faire un monde ! » Je lui tire la langue effrontément avant de m’installer à ses côtés.
Assez rapidement, la conversation se tourne vers nos préoccupations actuelles. Lyam, Jonas. Ces hommes incroyablement fourbes qui laissaient planer une sorte d’incertitudes au-dessus de nous. Personnellement, je me suis rendue compte à quel point cela devenait pesant et lourd lorsque j’ai compris que je me jetais sur mon portable à chaque fois que celui-ci vibrait, dans l’espoir que ce soit lui qui m’écrive. Franchement, c’était tout simplement ridicule. Une femme comme moi, féministe, avant-gardiste lol, qui se pensait forte et indépendante, réduite à larmoyer à cause d’un homme. Elle est belle l’image de la femme moderne, en jogging avec un gros pull, une bière à la main, des chips dans la bouche. Mais en réalité, n’est-ce pas cela justement la femme moderne ? Aucune contrainte, aucune honte, pas de faux-semblants. « J’avoue ne pas bien comprendre pourquoi ils nous font poireauter comme ça. Ils sont si lâches à ce point ? Pourtant ton Jonas il avait pas l’air de l’être, et Lyam non plus ! Mais quelle bande de guignols ! Une maison pour les trouillards ? Ouais t’as raison, ils nous l’ont bien cachée celle-là ! On devrait l’inventer pour eux deux, tiens. On leur donnera un nom bien sympa du genre la maison des loosers. » J’hausse les épaules. « Oui bon désolée, j’suis nulle pour donner des noms. Si t’as une meilleure idée, n’hésite pas. »
Je commence à me morfondre tranquillement, expliquant à Thalia à quel point mon homme me manque, à quel point les moments qu’on passait ensemble me manque et à quel point ces instants privilégiés étaient précieux. J’avais tout gaché. Moi toute seule, comme une grande, je n’avais eu besoin de personne. J’enfile ma bière et elle se vide drôlement vite tiens, je soupçonne un sortilège de disparition. « Ouais un seul message. » soufflé-je tandis qu’elle m’explique que c’est la même chose pour son beau métisse tatoué. Je peux vivre sans lui, c’est seulement plus long, plus gris. Les paroles de Thalia me frappent en plein cœur et je me sens soudainement abasourdie par ce qu’elle vient de dire. Ses mots sont si simples et pourtant, si vrais. Elle a raison, sans Lyam, le ciel semblait moins bleu, l’herbe moins verte, la vie moins rose. « Je… Je suis d’accord. » dis-je simplement tout en baissant la tête pour ne pas qu’elle voit la larme furtive qui se glisse sur ma joue. Si jamais Lyam ne donnait aucun signe de vie, je m’en remettrais, je le sais. J’ai le soutien de ma famille, de Maxime, d’Eirian, ils m’aideront à traverser cette épreuve et à ne plus reproduire les erreurs du passé. Le fait est que je ne veux pas traverser cette épreuve, je veux que Lyam me revienne, c’est tout ce qui compte…
Je termine ma bière et m’en ouvre une seconde, Thalia me suit sans tarder et j’avale une longue gorgée en écoutant ma cousine. « Je peux te dire que je peux attendre longtemps pour que Lyam vienne ici… » Pragmatique, je rajoute : « Il connait même pas mon adresse façon. » Thalia m’explique qu’elle trouverait ça romantique que Jonas vienne la voir ici dis donc mistinguette, tu l’as pas dit à Jojo dans notre topic ça, non mais oh ahahah. J’hausse les épaules à nouveau, me demandant ce qu’il serait le mieux pour elle. J’éclate d’un rire franc que je ne peux réfréner et je m’excuse aussitôt : « Pardon Thal, vraiment désolée. » Je me mets dans la tête de ce foutu bg Jonas et je me dis : « C’est un moldu. Je dirai ta queue. Il doit être jaloux parce qu’elle est plus grosse que la sienne. » J’éclate de rire à nouveau et je manque de m’étouffer en avalant une autre gorgée. « Je vois pas pourquoi il serait fâché pour son pote, tu pouvais pas le savoir. Sérieusement Thalia, qui aurait pu deviner ? T’as rencontré ce français il y a des lunes de ça et dans une ville française dont j’ai déjà totalement oublié le nom. Comment aurais-tu pu imaginer que ce même mec habite désormais Londres et pire que c’est un des meilleurs potes de ton homme ? Sérieusement, qui aurait pu deviner ça ? Personne. Il peut pas te blâmer pour ça, sinon c’est un idiot. S’il t’en veut pour ça, il aurait fallu faire la liste exacte de tous vos ex copains et copines pour être tranquille et vu sa tête, on peut être certaine que la sienne sera probablement longue. Ce français, c’est du passé non ? » Je me souviens qu’elle avait vraiment été secouée à l’époque, mais maintenant, cette histoire est si lointaine. « Franchement, ça serait un con s’il ne pouvait pas te pardonner ça. » Je réfléchis et j’ajoute : « Pour ton côté sirène, il a dû être surpris je pense. T’imagine ? Déjà il n’est pas de notre monde même s’il s’y connait un peu. Alors imaginer que la fille avec qui il fricotte et une sirène ? Surtout s’il a vu le dessin animé de Disney, il doit se faire une fausse idée et pas trop se représenter ce que ça veut dire et encore moins ce que ça comprend. Au fond, ce n’est qu’une particularité magique comme une autre. Mais j’imagine qu’il lui faut du temps pour assimiler tout ça. J’imagine. » J’espère vraiment pour elle qu’il va lui répondre… « Moi je sais pas ce qui est le pire, Thalia. Que Lyam m’humilie en disant que je ne suis qu’une gamine et que je ne sais rien à la vie ou le fait que je lui cherche quand même des excuses. Je me doute que cela l’a choqué. Il a trente ans, j’en ai vingt-trois mais franchement… Je sais pas ce qui le bloque à ce point… J’ai l’impression qu’il s’imagine que parce que je suis plus jeune que lui on ne peut pas avoir les mêmes envies et les mêmes désirs. On peut avoir des projets communs tout en gardant ses projets persos non ? » Je pioche dans les cochonneries que j’ai rapportées et mange un bout de saucisson. « Cela m’a trop énervé qu’il veuille décider à ma place. Je me dis, s’il me laisse une chance, je dois lui en vouloir ou pas ? Cela serait quand même idiot mais en même temps je me dis, je veux pas laisser pas ça quoi. J’veux un mec moi, pas un père j’en ai déjà un. » Je balance toutes mes inquiétudes et mes angoisses à ma cousine, la pauvre, elle va hurler.
KoalaVolant
GRYFFONDOR POWER
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
« TU SAIS QUE GARÇON, SI T'ENLÈVES LA CÉDILLE, ÇA FAIT GAR CON, ET GARE AUX CONS MA FILLE »
C’était peut-être l’univers qui m’avait menée au point où j’étais ce soir-là. C’était pas ma faute si j’avais pété le crâne d’Hélios. Bon, c’était effectivement pas ma faute, il l’avait cherché en me poussant à bout, sale vipère. Mais tout ça, c’était peut-être la volonté de l’univers, de Merlin ou je sais plus qui. Pourquoi vous me demandez ? Eh bien, si ce n’était pas arrivé, je serais encore à Poudlard à étudier le droit, pour commencer. Ce faisant, je ne serais pas allée chez Jonas ce soir-là pour y trouver refuge. je n’aurais pas passé la nuit avec lui, je n’aurais pas commencé à le voir plus fréquemment autrement que pour courir, ce qui ne m’aurait jamais mené à la détestable soirée du 31 octobre dans sa nouvelle maison qu’il partageait en colocation avec Leah et Raphaël. Tout ça ne m’aurait pas mené à lui faire mes révélations et je ne serais pas là à me morfondre en même temps que ma cousine qui vivait étrangement à peu près la même chose que moi, à quelques détails près. Est-ce que l’univers m’avait poussé à faire TOUT ça pour que puisse supporter Kayla dans son malheur ? Je l’aimais, d’un amour très fort. Cependant, j’aurais été un aussi bon soutien à la sorcière si tout ça ne s’était pas passé. Ça ne servait à rien de tergiverser des heures durant sur un truc dont je n’avais pas le contrôle. En bout de ligne, Jonas était parti, Lyam était parti et nous faisions toutes les deux honte à la gente féminine.
D’un autre côté, la gente féminine ne savait pas ce qu’on faisait. Ce qu’elle ne savait pas ne lui faisait pas de mal, si ? Et puis, la solidarité féminine, c’était beau. On avait ça, on se soutenait toutes les deux, dans nos peines, déprimes et autres synonymes de notre état semi-dépressif du moment. Kayla m’avait raconté les rendez-vous qu’elle avait eu avec ce moldu qui était si merveilleux, les sentiments qu’il éveillait chez elle et ça m’avait toujours fait penser à Jonas, le parallèle entre les deux hommes. Foutu Jonas ! Il m’avait rendu heureuse et nos discussions me manquaient. Nos virées en bagnole à faire des blind test me manquaient. Nos nuits enlacés où il savaient me combler complètement me manquaient. Ses tattoos, son visage, ses moindres poils de barbe me manquaient, saleté. La loque humaine que j’étais accueillit l’arrivée de la Gryffondor à bras ouverts. Un peu de distraction en bonne compagnie était ce qu’il me fallait… surtout si ladite compagnie arrivait avec de la nourriture mauvaise pour ma ligne et SURTOUT avec de la boisson. Dans les moments comme ça, les priorités prenaient une autre tournure. Dans la balance des plaisirs, boire de la téquila avec Kayla venait détrôner les jurisprudences sur les derrières de sorciers stupides percés de flèches de centaures. Ne soyez pas surpris, j’ai beau être assidue et aimer mes études, j’avais mes limites.
Alors que j’expliquais la jurisprudence stupide que je lisais à ma cousine, je l’entendis rire et je l’écoutai y réagir. Monsieur FlècheDansL’Cul ? C’était excellent. Je me mis à ricaner avant de prendre une gorgée de la bière que la brune m’avait donnée. Elle m’explique une idée «brillante» qu’elle avait eu et je ne pus me retenir de rire. Cette compilation avait du potentiel et en vrai, choisir ce qui serait le mieux placer et donner un rang à toutes ces histoires serait un travail terriblement long. Le monde magique était un puits sans fond d’histoire ridicule. Quand à peu près tout est possible, les accidents et stupidités deviennent exponentiels.
« Y’a pas que son égo qui a pris un coup, son derrière aussi. Mais en vrai, ton idée est pas débile, le seul problème c’est que ça va être en truc en genre 10 tomes. Si tu savais la quantité de trucs débiles que je lis, je sais pas si c’est à pleurer ou à mourir de rire. »
Je pris une nouvelle gorgée de bière alors que la sorcière me disait que je pourrais avoir un château de chocolat pour Noël. Excellente nouvelle ! Tant qu’à passer Noël toute seule, autant le faire entouré de chocolat pour passer la déprime. Bon, j’avais prévu parler à Hestia pour voir quels étaient ses plans pour les fêtes. Je ne pouvais croire qu’elle les ferait toute seule de son côté. Je voulais pouvoir la voir et célébrer un peu avec elle. Je pris donc une note mentale pour lui envoyer un hibou le lendemain pour prendre le poul. Les parents de Kayla ne me laisseraient pas seule pour les fêtes non plus, ils étaient bien trop gentils pour ça, mais je me serais tout de même sentie de trop dans ces festivités familiales. Si j’étais capable de passer un peu de temps avec ma sœur, j’aurais un temps des fêtes respectable. J’arrêtai de penser à cet avenir quand la brunette se mit à pester contre les deux idiots qui nous faisaient attendre comme des porcs s’en allant à l’abbatoire. Elle suggéra un nom de maison pour eux et je fis une grimage en l’entendant. Ce n’était pas aussi joli que les maisons classiques, il y avait sûrement moyen de faire mieux ça, en réfléchissant un peu. Une gorgée de bière plus tard, je continuai.
« Je pensais pas qu’ils l’étaient. mais là, je comprends pas tout le temps que ça prend. T’aimes ou t’aimes pas non ? T’en veux ou t’en veux pas. C’est pas compliqué putain. Pour le nom de maison, y’a sûrement moyen de trouver mieux. La maison des Jappeureux ? Les Stoppeureux ? Les Vapeureux ? Les Débites ? Putain j’en sais rien, j’ai pas pris assez de téquila pour trouver des trucs débiles. »
Je me mis à rire en portant la bière presque vide à mes lèvres. J’avais dit jumelé débile et bite, j’étais un vrai génie. Je parlais confiante, mais en vrai je ne pensais pas trop ce que je disais. Je ne prenais pas Jonas pour un débile. Il avait le droit de me faire attendre, il avait même le droit de plus me parler et de me laisser mariner dans mon jus. Ce que j’étais, ce n’était pas quelque chose d’attirant, ça compliquait tout et je le lui avais caché. J’avais le droit de ne pas lui en avoir parlé, mais il avait aussi le droit de ne pas l’accepter. Il n’avait pas signé pour ça. En fait, il n’avait signé pour rien.Il était resté ouvert quand je lui avais parlé de ma magie, cependant, quand il avait su pour ma nageoire et Raphaël, ça avait peut-être été trop pour lui. Je pouvais le comprendre, qui voulait être avec une copine comme ça. Je revins sur le plancher des vaches dépressives quand Kayla me dit qu’elle avait envoyé un seul message à son Lyam qui n’avait pas daigné lui répondre. C’était quoi cette manie d’ignorer les gens qui les aiment ? Putain, juste donner signe de vie, c’était pas compliqué, si ? Je fixai ma cousine, soucieuse en la voyant baisser la tête. Je passai un bras autour de ses épaules pour la serrer contre moi, pour la réconforter du mieux que je le pouvais. Je la comprenais très bien, je vivais la même chose à ce moment-là.
Le moment d’affection cousinal passa et Kayla s’ouvrit une nouvelle bière alors que j’étais à environ deux gorgées de terminer la mienne. Je vidai ma bouteille et m’en prit une deuxième à mon tour. Alors que je décapsulais la mienne, j’écoutai la Gryffondor dire qu’elle n’espérait pas que Lyam vienne la trouver ici, puisqu’il n’avait pas son adresse. Clairement, ça pourrait être un problème pour des retrouvailles romantiques à coeur ouvert sous la pluie à coup de grandes déclarations. J’avais trop regardé de films avec Jonas ? Probablement. Et vous savez quoi ? Je l’assume.
« C’est certain que sans ton adresse ça risque d’être plus compliqué. »
Histoire de détendre l’atmosphère, je posai la question ridicule qui m’obsédait depuis Halloween. Quel était le plus gros problème de Jonas ? Ma queue ou bien l’amourette de vacances que j’avais eu avec son meilleure ami qui n’était pas encore son meilleur ami à l’époque ? Kayla se mit à rire à gorge déployée et je ne pus me retenir de rire à mon tour. Putain ce que c’était ridicule tout ça. Je pris une dangereuse gorgée de bière en espérant ne pas m’étouffer en riant. Elle pensait que c’était ma queue, c’était toujours ça le problème des mecs, leur virilité.
« T’excuse pas, c’est complètement débile. Il a pas à être timide si tu veux savoir…côté queue s’entend. »
Ça, c’était la pure vérité. Elle était très bien et surtout, l'essentiel, était qu’il savait s’en servir comme il se doit. Par Merlin qu’il me manquait.
« Je sais bien que je pouvais pas savoir. Putain, ils se connaissaient même pas à l’époque… mais pour les ex-copains, je sais pas s’il a eu tant de « copines ». Il a dû se ramener un paquet de nanas par contre, ça j’en doute pas. T’as vu sa tête, bordel. Mais oui c’est du passé. Le voir chez Jonas ça m’a foutu une claque en pleine face, rien de positif, je te jure. »
Quelle tête il avait ! Je bus une nouvelle gorgée de bière, un peu plus grande cette fois, histoire de me donner un peu de contenance et de me rafraîchir un brin. J’écoutai la suite des explications bien réfléchies de ma cousine. Oui, ce serait con s’il pouvait me pardonner ça, mais je pouvais pas être dans sa tête. Je pouvais pas savoir. Pour le reste, elle avait raison, ça l’avait surpris, l’aveu que je lui avais fait. Je m’étais ouverte, toute entière. Je lui avais dit tout dit, tout expliqué. Il avait tout su, d’un coup et ça avait probablement été trop. Il l’avait demandé, certes, mais il ne savait pas vraiment ce qu’il demandait et s’était fait avoir.
« Ouais, je sais bien. J’ai fait ce qu’il avait demandé, mais j’aurais peut-être pas dû. Il a sûrement dû voir ce film débile et s’il s’attend à ce que je me promène avec des coquillages sur la poitrine, il va être déçu. J’espère vraiment juste qu’il puisse passer assez par dessus pour venir me parler. Sans dire tout pardonner, juste que je puisse expliquer un peu mieux peut-être…j’en sais rien. »
Nouvelle gorgée de bière, emmenant le reste du liquide à la moitié de la bouteille. J’écoutai sagement ma cousine me parler de son propre dilemme en grattant l’étiquette de ma bière. Sa situation n’était pas rose et il n’y avait pas vraiment moyen de la rendre plus légère. Elle avait été humiliée par le moldu qui faisait battre son cœur. Ce n’était pas seulement une demande de temps, c’était du rabaissement et ça me mettait en colère. Oui, ok, elle lui avait menti, mais est-ce que ça valait vraiment la peine de l’humilier. Il avait été charmé par elle. Il fallait qu’il assume sa part de responsabilité.
« Il avait pas à t’humilier comme ça ! Il a été charmé par la dite gamine qui connait rien. Ça dit quoi de lui ça ? Il en connait pas plus. Et c’est normal que tu lui cherches des excuses, je fais pareil Kayla. C’est ce qui arrive quand on aime. On veut pardonner, on veut expliquer ce qui nous blesse pour ne pas qu’il soit méchant. C’est pour ça que tu m’a dit qu’il était pas une merde quand je l’ai insulté tout à l’heure. »
Nouvelle gorgée, pensive, je pris quelques secondes à enlever les mèches de cheveux qui me tombaient devant les yeux tout en me replaçant plus confortablement, le dos contre le mur à côté de mon lit. Je pris un morceau de saucisson, suivant l’examen de ma cousine, avant de continuer.
« Tu peux avoir des projets communs, il faut seulement qu’il le veuille. Je comprends, il a dû être choqué plus que nécessaire. Là, c’est à toi de voir si t’es prête à lui laisser le temps dont il dit avoir besoin pour digérer. Et surtout, toi là-dedans, ta frustration là, tu vas être capable de laisser passer ou pas ? »
Je finis ma bière qui était presque vide et me levai pour aller sur mon bureau où le reste de la boisson était posé. On avait dépassé le stade de la petite bière pépère.
« Je crois qu’au stade où on en est, on a besoin d’un peu plus que de la bière. »
J’ouvris la bouteille de tequila et en but une gorgée brûlante directement au goulot. Ça fouettait saleté ! Je revins vers mon lit où ma cousine était installée et je lui tendis la bouteille.
« T’en veux ? »
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Kayla Rausale
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Mar 28 Déc - 1:58
Tu sais que garçon si t'enlèves la cédille Ça fait gar con et gare aux cons ma fille
Kayla & Thalia - Début novembre 2020
Je me sens nulle. Nulle et moche en plus. Autant je suis confortable dans mon pyjama-jogging, autant j’ai vraiment honte de voir à quel point je me laisse aller pour un garçon. Je ne me suis jamais préoccupée de mon apparence, je ne suis pas spécialement coquette, je sais faire un effort quand je sors mais je ne suis pas de celles qui se sentent obligées d’être maquillées pour sortir, cela n’est pas vraiment une de mes préoccupations du moment. Lyam avait appris à m’apprécier sous toutes mes coutures puisque nous nous sommes rencontrés dans un bar alors que j’étais incroyablement bien sapée et apprêtée pour pécho du mâle, il m’avait recroisé par hasard en plein centre-ville de Londres dans une robe d’été absolument pas maquillée, il m’avait vu en tenue de sport, bref, il avait presque eu toutes les versions de moi. Mais sûrement pas la version pitoyable et larmoyante qui pleurniche dans la chambre de sa cousine, espérant et attendant pendant des heures que son téléphone sonne. J’avais beau penser que j’étais une femme forte et indépendante, sans Lyam, j’avais l’impression d’être un véritable déchet, une véritable loque, comme si j’avais perdu ma raison de vivre. Alors que ce n’est qu’un homme. Certes un homme pour lequel j’ai eu (j’ai ?) des sentiments qui m’ont bouleversée, des sentiments qui m’ont chamboulée, mais je me demande pourquoi je m’apitoie autant et surtout je me demande s’il le mérite. S’il mérite que je verse la moindre larme pour lui ; après tout si je n’avais pas été honnête avec lui, il n’en demeure pas moins qu’il me laisse également dans l’incertitude, reproduisant lui-même les reproches qu’il m’a faits. Je me sens tellement vulnérable en réalité. Vulnérable d’y avoir cru, vulnérable d’avoir imaginée pouvoir vivre une histoire avec lui. Ce qui est déroutant dans tout cela, c’est que le destin semble se foutre de ma gueule et de celle de Thalia par la même occasion puisqu’elle comme moi traversons au même moment exactement la même chose. Certes, la manière dont cela s’est produit est différente mais au bout du compte, nous étions toutes les deux malheureuses, toutes les deux à attendre que nos hommes -ou ex après tout- daignent nous répondre, cela en devenait affligeant. Au point que j’avais décidé de faire changer les choses. Résignée, je me suis rendue à l’épicerie du coin de la rue pour faire le plein de victuailles, lui faisant une offre qu’elle ne pourra pas refuser. À boire et à manger en charmante compagnie, sérieusement, qui pourrait décliner une telle proposition ? Certainement pas Thalia, peut-être ravie de quitter un peu ses bouquins bien qu’elle soit studieuse, comme chacun, elle a le droit à de petites pauses et je suis ravie de l’entraîner dans mes déboires, je n’avais vraiment pas envie de passer le rester de la soirée seule. Puis franchement, vu les cas de droits extrêmement intéressants qu’elle étudie, je suis satisfaite de la tirer de tout cela. L’histoire de Monsieur Flèche-dans-le-cul est à mourir de rire et tellement ridicule. « Ah mais qu’est-ce que vous croyez ma bonne dame ? J’ai un cerveau et je sais m’en servir ! » dis-je en riant alors qu’elle me souffle que mon idée n’est pas mauvaise. « 10 tomes c’est bien, faut au moins ça pour accrocher le public ! En tout cas ouais, je me porte volontaire pour faire ta relectrice une fois que tu auras compilé les histoires les plus absurdes. » Ce qui est absurde, c’est aussi cette conversation. Mais putain, qu’est-ce qu’elle me fait du bien. De l’autodérision enfin, de la merde en boîte comme dirait ma mère quand elle est fâchée et qu’elle tente d’être polie mais qu’elle n’y parvient qu’à moitié.
Nos préoccupations pour nos hommes sont profondes et nous empêchent de penser intelligemment. La preuve, j’enchaîne bêtise sur bêtise et je cherche un nom amusant pour la maison de Poudlard dans laquelle Jonas et Lyam auraient pu être répartis s’ils étaient sorciers. Le nom que j’ai trouvé ne semblant pas trouver grâce aux yeux de Thalia -et franchement, qu’est-ce que je la comprends…-, elle se met en quête d’un autre nom. Lappeureux ? J’éclate de rire une fois. Les deux autres qu’elle me sort sont tout aussi stupides et me font tout autant mourir de rire. Jusqu’à… Débites. Comprenant immédiatement le jeu de mot hasardeux à laquelle elle s’est essayée, je m’effondre dans le lit et je ricane à gorge déployée. « Tu rigoles ou quoi ? On devrait te décerner une deuxième médaille et te consulter lorsqu’on cherche à nommer un nouveau bâtiment, un nouveau groupe ou quoi que ce soit, t’es un putain de génie ma cousine. J’aimerai bien qu’on dise que c’est dans les gênes mais bon, j’veux pas insulter certains membres de la famille qui ne méritent absolument pas qu’on les qualifie ainsi. » En première ligne, le vieux machin pourri (aka Helios) et la vieille machine rouillée (aka Madame la Vice-Rectrice de l’Université). Ils avaient beau être intelligents -on ne peut pas leur enlever ça-, ce sont deux vieilles planches gangrénées bon à jeter au fin fond d’une déchetterie. Malgré le jeu de mot hasardeux de Thalia, je le sais bien, je le sens, au fond d’elle-même, elle ne pense pas vraiment que Lyam et Jonas méritent ce sobriquet. Ils sont loin d’être débiles. Pour ma part, j’acceptais que Lyam me fasse attendre et qu’il me fasse poireauter parce que je le mérite, tout simplement. Mais je n’avais pour autant pas imaginé qu’il puisse me faire attendre aussi longtemps. Je me sens presque invisibilisée, comme si je ne méritais pas qu’on me dise en face qu’il ne souhaitait plus me revoir. Je ne suis qu’une nulle, je l’ai dit plus haut. Cela se confirme en fait, pas assez bien pour garder son homme, pas assez courageuse pour lui dire la vérité. J’avais été nulle. Je mérite ce qui m’arrive. Voilà ce qui me traverse tandis que j’enfile les gorgées les unes après les autres. Les bras de Thalia m’enserrent et j’accueille cette étreinte réconfortante en passant moi aussi mon bras dans son dos, la frictionnant au passage ; nous en avons bien besoin, chacune d’entre nous. Nous espérons ardemment de tendres retrouvailles même si nous n’étions pas forcément d’accord sur la manière de faire. Thalia trouverait cela romantique qu’il vienne la cueillir devant chez mes parents là où j’en serai franchement gênée. Heureusement pour moi, Lyam n’a de toute manière pas cette adresse.
Thalia se questionne sur les raisons qui ont fait fuir Jonas et je tente comme je peux de me mettre à la place du moldu mdr j’vois plutôt bien ce que pense mon Jojo, vous en faites pas héhé. Cette histoire de queue sortie de son contexte est à mourir de rire et je me perds dans un fou rire, entraînant Thalia dans mon sillage tandis que nous continuons de picoler sans vergogne et je me rends compte que cela nous dévergonde un peu, surtout quand Thalia commence à me parler du pénis de son métis. Je ne peux m’empêcher de laisser échapper un rire mi-nerveux mi-amusé. Quitte à se fendre la poire, autant aller jusqu’au bout après tout. « Ouais enfin bon Thalia, la sienne ne tiendra pas la comparaison avec la tienne et tu le sais bien ! » dis-je en lui adressant un clin d’œil. J’acquiesce à tout ce que ma cousine me dit ensuite. C’est vrai que cette histoire de queue, à mes yeux et aux yeux de Jonas aussi c’est secondaire. Jonas a dû être blessé dans son amour propre, peut-être même dans son égo et il est bien probable qu’il ait eu peur en définitive. Surtout que d’après ce que Thalia m’a dit de lui, il n’a pas l’air d’être qui s’engage aussi facilement, même si les sentiments sont présents. C’est peut-être une chiffe-molle au final. Je garde mes conclusions pour moi, n’ayant pas envie d’avoir l’air de critiquer. « C’est ça avec les hommes beaux comme des dieux putain. J’suis sûre que Lyam s’est bien amusé aussi avant moi… Vu comment il est beau comme c'est pas permis… » Je soupire doucement avant de me reconcentrer sur Jonas et son grand poto français. « Tu m’étonnes, ça a du trop te perturber de le voir là… Surtout après toutes ces années en fait. Quand tu dis rien de positif, qu’est-ce que tu veux dire ? Cela t’a mis triste ? Foutu en rogne ? » Nous n’en avions pas vraiment discuté au final, je savais juste que cela avait initié la dispute avec Jonas. En tout cas, je tente de donner des semi-conseils à Thalia mais elle serait bien avisée de ne pas les suivre, je ne pense pas être la personne la plus fiable en ce qui concerne les histoires d’amour. Lorsque nous évoquons le « problème sirène », nous tentons l’une comme l’autre de nous mettre à sa place mais c’est vrai que ce n’est pas qu’un simple détail. Thalia est une sirène mais dans l’imaginaire moldu, ce mot n’a pas la même signification que pour nous, sorcières. « Franchement, il a l’air assez ouvert le gars, surtout si sa cousine est zoomage, elle doit lui en raconter des vertes et des pas mûres, c’est pas des écailles qui vont l’effrayer. » Ignorant si je cherche à rassurer Thalia ou à me rassurer moi, j’ajoute : « Je suis certaine qu’il te laissera l’opportunité de t’expliquer lorsqu’il sera redescendu en pression. Si ce n’est pas le cas, tant pis pour lui, c’est qu’il ne méritait pas la fille géniale que tu es et puis voilà. » Sage conclusion, une conclusion bien facile à dire mais difficile à suivre ne réalité.
Nos inquiétudes concernant Jonas nous amènent naturellement à parler de celles qui me hantent avec Lyam. Face à un dilemme que je trouve insupportable, je me suis liquéfiée. Après tout, face à Lyam, je savais que j’avais menti et que je méritais m’en prendre plein la figure pour ce mensonge mais je n’ai pas pu accepter le fait qu’il me parle comme si je ne savais rien de ce monde. Certes, j’en ai forcément vu moins que lui mais je demeure une personne majeure qui sait ce qu’elle vaut et il n’avait pas à me parler de la sorte. Les paroles de Thalia me rassurent. Dans un sens, elle a raison. Après tout, Lyam n’est pas tombé sous le charme de mon âge, mais bien de moi non ? De ma personnalité, de mon caractère, de mes idées, de ma manière de penser ? Mon âge me semble bien secondaire en définitive. « Bah je pense qu’il était tellement sous le choc qu’il n’a pas mesuré ses propos… Il ne m’avait jamais parlé comme ça, vraiment ça lui ressemble pas. Puis je pense que c’est de ma faute, j’ai failli lui faire faire une syncope. » Je termine ma bière avant de m’en resservir une pour la troisième fois tout en piochant allègrement dans les chips et le saucisson. J’explique : « Déjà, j’suis arrivée tellement stressée et paniquée que je lui ai dit Lyam, il faut qu’on parle. Tu sais, enfin non j’sais pas si tu sais, mais c’est typiquement le genre de phrase à la con que les personnages des films moldus sortent lorsqu’ils veulent se séparer. Il m’a dit qu’il m’écoutait, puis il a attendu. Longtemps. J’ai mis tellement de temps à ouvrir la bouche, je pense qu’il s’est imaginé tellement de scénarii dans sa tête. J’ai pas réussi à lui balancer la bombe immédiatement et quand ça a été fait, tout a explosé. J’ai rien pu faire pour l’en empêcher. » dis-je, piteuse. « Ouais bah j’aimerai bien savoir s’ils sont eux-aussi en train de se bourrer la gueule avec leurs amis et qu’ils nous cherchent des excuses à nos conduites. » dis-je en buvant une autre longue gorgée. L’alcool commence déjà à me monter à la tête mais je m’en fiche, j’ai envie d’être une larve ce soir, et je le serai, voilà, c’est dit. Quitte à vomir partout, comme ça je donnerai raison à Lyam et il pourra voir que je ne suis qu’une gamine irresponsable. Voilà, et toc. « Bah tu sais, me concernant, avant même de partir après qu’il me l’ait demandé, je lui ai immédiatement dit que je voulais continuer avec lui. » Cela faisait pitoyable dit comme cela. « Je sais pas, je pense qu’il ne le pense pas tout ce qu’il m’a dit… Je crois que je l’ai tellement déçu et que je l’ai blessé qu’il a dit n’importe quoi. Peut-être qu’il le pensait avant de me rencontrer mais je me dis il peut pas effacer tout ce qu’on a vécu ensemble, tous les bons souvenirs d’un revers de main. Après tout, tout ce qu’on a vécu, j’avais 23 ans, voire même 22 avant mon anniversaire, et cela ne l’a pas empêché d’être bien avec moi, donc bon… Je me dis qu’il a juste besoin de faire le deuil de ça. Limite j’avais l’impression qu’il avait peur d’être coffré pour pédophilie, je t’assure, c’était un peu ridicule. Mais bon, il est militaire, lui et la loi… » J’ajoute : « Je sais que s’il s’excuse, je n’aurai aucun mal à lui pardonner ça s’il m’apparaît sincère. Après tout, cela serait vraiment abusé de ma part si je ne le faisais pas vu mes propres mensonges. Cela serait le pompon. » Thalia termine sa bière en même temps que moi et nous posons simultanément le cadavre de nos bouteilles sur son bureau. Elle est belle la fine équipe.
Je soupire doucement, me demandant si j’aurai un jour l’occasion d’avoir cette discussion avec Lyam, de pouvoir vraiment lui expliquer tout ce que j’ai sur le cœur. J’en ai envie, j’en ai besoin. Même si au final il me quitte. « En fait, moi, tout ce que je veux, c’est une réponse. Même si elle est négative, même si après en avoir discuté il me dit qu’il ne veut plus me parler. Je veux juste arrêter d’être dans ce putain d’état d’incertitudes. » Je me tais et Thalia me regarde et dit soudainement que la bière n’est pas suffisante. Je l’observe ouvrir la bouteille de Tequila et je la scrute, impressionnée et admirative de la voir ingurgiter l’alcool à même le goulot. Elle ose me demander si j’en veux. « T’es sérieuse avec ta question toi ? Donne-moi ça ! » dis-je en lui prenant la bouteille et une gorgée brûle mon oesophage. Après avoir avalée, je sors le sel et le citron que j'ai achetés et je lui dis : « T’es déjà allée dans des soirées moldues ? » Moi oui. Des dizaines de fois et ils ont d’autres rites de passage que nous les sorciers. J’explique à Thalia tout en découpant le citron à l’aide de ma baguette magique : « Le principe, c’est de se bourrer la gueule. Simple non ? » Je ricane. « Merde ! J’ai pas pris les verres de shooters ! Bouge pas ! » Je descends à pas de loups en vrai c’est à pas d’éléphant parce qu’elle est un peu bourrée et qu’elle sait pas être discrète les escaliers et me dirige comme je peux vers la cuisine. Ma mère me jette un coup d’œil lorsque je passe devant le salon et hausse un sourcil en me voyant prendre deux verres de shoots mais ne dit rien. Elle m’a vu pleurer à cause de Lyam, j’imagine qu’elle sait que j’ai besoin de me changer les idées. Je retourne dans la chambre et je pose les verres sur le bureau. « J’me suis faite griller par ma mère. » Je prends l’air désolée mais je ne le suis pas du tout, je me mords plutôt la lèvre pour ne pas éclater de rire. « Alors, j’en étais où déjà ? Ah oui. » Je remplis les verres de Tequila et je dis tout en procédant à la démonstration : « Alors c’est tout simple, ça s’appelle le teq paf. Tu mets du sel ici sur le dos de ta main, tu prends ton verre et ton citron. Au top départ, tu dois faire dans l’ordre 1) lécher le sel, 2) avaler le verre, 3) croquer dans le citron. » Je verse du sel sur la main de ma cousine et lui tend un citron ainsi que son verre. Je fais de même avec le mien et je me lève pour bien me concentrer. « C’est bon t’as compris ? Le but c’est de le faire en même temps pour que ce soit plus marrant. T’es prête ? TROIS DEUX UN, PARTEZ. » Je m’élance et effectue la procédure dans l’ordre sans me préoccuper de Thalia, ça m’étonnerait pas qu’elle se trompe, après tout c’est sa première fois.
KoalaVolant
GRYFFONDOR POWER
Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
« TU SAIS QUE GARÇON, SI T'ENLÈVES LA CÉDILLE, ÇA FAIT GAR CON, ET GARE AUX CONS MA FILLE »
Depuis que Jonas était parti, je me sentais comme de la merde. En fait, il m’avait fait sentir comme si j’étais une merde. Ce n’était pas à cause de ce qu’il avait dit ou fait, pas du tout même. Il était resté très respectueux, malgré sa déception. Il ne m’avait pas insultée, mais il avait tellement semblé déçu de moi. C’est ce qui m’avait mise dans tous mes états. La déception que j’avais vu dans ses yeux, le poids que j’avais sentis sur ses épaules m’avaient choquée et c’était ma faute. Je l’avais rendu dans cet état. Son état m’avait mise dans tous mes états et maintenant j’étais dans un sale état. N’ayant pas besoin de sortir autrement que pour aller bosser, le reste du temps, je le passais en pyjama, en vêtements ample ou avec des leggings et des tricots informes. C’était confortable et tout ce qui pouvait me faire me sentir bien, je le prenais. Bon, visuellement, ce n’était pas merveilleux, mais je n’avais les yeux à personne à combler alors tant pis. Les premiers jours, même encore un peu maintenant, je m’apitoyais en me disant que je le méritais, que tout était ma faute et qu’allais probablement finir ma vie seule dans un appartement avec Jules comme seul compagnon. J’avais alterné, de temps en temps, avec de la colère pour une partie du problème. Comment, par Merlin, aurais-je pu savoir que Raphaël était le meilleur ami de Jonas ? Question encore plus importante, en quoi une amourette que j’avais eu avec lui il y a des années était importante ? Le moldu ne s’en rappelait même pas de toute façon !
Bon, c’était peut-être ça le problème en bout de ligne, qu’il ne se souvienne de rien. Mais il avait compris. Jonas me l’avait dit, Le secret magique et tout ça, il comprenait. N’est-ce pas ? Et je lui aussi avait dit que je ne lui avais jamais lancé de sortilège d’Oubliette. Ça n’avait jamais été nécessaire. Il n’avait pas découvert mon secret par accident, je lui avais tout dit et il n’avait pas eu peur. C’était deux choses particulièrement importantes et complètement différentes de son meilleur ami. C’est pour ça qu’un seul des deux moldus avait encore ses souvenir. Cette partie, je pouvais comprendre qu’elle pouvait choquer Jonas, mais l’amourette de vacance n’avait pas lieu de le provoquer. Je ne lui avais pas demandé le nom de toutes les filles qui étaient probablement passées par son lit, alors les sentiments que j’avais eus pour d’autres ne le regardaient pas plus. C’est pour ça que mes sentiments alternaient entre la colère et la déprime. Je lui en voulais de m’en vouloir et je savais très bien que c’était ma faute et que sa déception était justifiée. Tout ça mis en ensemble faisait que je me retrouvais en pyjama, dans ma chambre avec Kayla et une quantité impressionnante d’alcools différents et de cochonneries à manger pour tous les goûts.
La pause étant bien méritée, je m’étais débouchée une bière, puis une deuxième en discutant de choses et d’autres avec la Gryffondor. Bon, je disais de choses et d’autres, mais c’était surtout de conneries comme un livre sur les pires débilités vues en procès. Alors que ma cousine me disais qu’elle avait un cerveau et qu’elle savait s’en servir, je me mis à rire. Elle se proposait même pour faire une première lecture de mes dix tomes, c’est qu’elle aimait procrastiner la brunette. Ou bien elle voulait prendre une cote sur mes ventes ? Ce serait à évaluer si un jour ces livres voyaient le jour, ce dont je doutais fortement. J’avais d’autres projets avant de me mettre à l’écriture. Qui avait le temps d’écrire autant, je vous le demande.
« Alors, si je me mets à écrire un bouquin de conneries jurisprudentielles, tu seras la première avertie. »
Nous nous mîmes ensuite à la recherche de noms bidons pour une maison pour les peureux que nos hommes étaient. Les noms que je trouvai semblaient bien plaire à Kayla qui riait à gorge déployée aux conneries que je disais. Franchement, les compliments que la sorcière me faisaient me firent franchement du bien. C’était pour des trucs débiles, certes, mais ça restait que quelqu’un était satisfait de ce que je faisais, je la rendais heureuse l’espace d’un petit moment. J’étais un génie, rien de moins.
« Tout le plaisir est pour moi. Faudrait que je vienne te dire des conneries plus souvent, t’es bonne pour mon égo…si ça peut te rassurer, tu rentres chez les génies aussi. »
Je savais bien qu’elle faisait référence au côté Carrow moins recommandable qui n’entrait pas dans la catégorie génie. Il ne fallait pas généraliser, il y avait des gens bien dans les nids de vipères parfois, ma soeur et moi par exemple. Sentant la déprime prendre la brunette, je la serrai contre moi et elle m’enserra de ses bras elle aussi. C’était ça la solidarité féminine. Les frictions de sa main dans mon dos me firent du bien et me requinquèrent un peu. En tout cas, assez pour que je lâche mes questionnements à voix haute. Alors que je parlais de ma queue et que nous dérivions sur celle de Jonas nous ne pûmes nous retenir de rire. L’alcool aidant, nous nous dévergondions à la vitesse grand V. La Gryffondor me dit que l’engin de Jonas ne tenait pas la comparaison à ma nageoire. Elle avait un point, si on ne parlait que de grosseur, mais côté efficacité, on était ailleurs.
« Bah, c’est comme si tu voulais comparer un dragon avec un souafle, ça a foutrement rien à voir. Les deux sont hyper efficaces, la mienne m’aide à nager comme personne et la sienne, elle fait à merveille ce qu’elle a à faire…»
Je cachai le rouge qui montait à mes joues en prenant une gorgée de bière pour me donner de la contenance. Boh, et puis, j’avais pas à être gênée. C’était naturel, bon ! Une bonne santé sexuelle c’était bon pour la santé mentale et tout le reste. C’était peut-être en partie pour ça que ça n’allait pas bien dans ma tête dernièrement. Il me manquait, toutes les facettes de Jonas me manquaient. Son sourire, son rire, son intelligence, discuter avec lui, faire de la route pour passer le temps et nos nuits agitées qui finissaient par un sommeil paisible dans les bras de l’autre. Je sortis de mes souvenirs qui me rendaient toute chose quand Kayla me dit que les gars beaux comme Lyam et Jonas avaient tous un passé qu’ils traînaient derrière eux, des conquêtes à n’en plus finir probablement. Pour Jonas, je n’en doutais pas du tout, il l’assumait d’ailleurs pleinement et ça ne me dérangeait pas. Nous avions tous un passé, des bagages, il fallait seulement faire la part des choses, laisser de côté ce qui n’était plus nécessaire et passer à autre chose. Ça faisait partie de ce que nous étions après tout, mais le passé ne nous définissait pas non plus. Il fallait en prendre et en laisser. Kayla me ramena dans le sujet en me demandais ce que je voulais dire par rien de positif en voyant Raphaël. Je lâchai un soupir, ne sachant pas trop ce que je voulais dire moi-même.
« J’en sais rien, un peu de tout ça ? J’étais triste de le voir parce que bon, avant qu’il voit ce que je suis, je le trouvais vraiment bien ce gars, il était charmant. Mais comment il a réagi après, putain ça m’a fait mal. Et puis, je culpabilise un peu d’avoir joué avec sa mémoire, mais j’avais pas le choix, je veux dire, il donnait l’impression d’avoir vu un monstre bordel. Il y avait encore le secret magique dans le temps et clairement il était pas prêt à savoir tout ça. Et là, le voir là, bah ça m’a remis tout ça en pleine gueule. Il se souvient de rien alors j’étais la seule mal à l’aise et tout est parti en couille. Jonas pensait que je le préférais à lui…il se plantait royalement. »
La brunette me dit que le moldu lui semblait assez ouvert et elle avait raison. Sa cousine lui avait montré tout ce qu’elle pouvait du monde magique alors il avait une certaine habitude avec tout ça. Par contre, j’avais peut-être été la goutte de trop. Ma nageoire était souvent la goutte de trop dans bien des problèmes. Les paroles de ma cousine me rassurèrent tout de même. Elle avait peut-être raison. Il était intelligent et réfléchi, il ne me laisserait pas comme ça, les bras ballants. Il allait me donner une chance, j’espérais qu’il me donne une chance. Nouvelle gorgée, nouveau soupire.
« J’espère que t’as raison. »
Nous laissâmes de côté le sujet Jonas pour nous plonger dans Lyam. J’essayais de la rassurer du mieux que je le pouvais en lui expliquant que ce n’était pas l’âge qui faisait la personne et qu’en bout de ligne, il avait fondu pour elle en ne sachant l’âge qu’elle avait. Au fond de lui, ce n’était pas important et n’avait rien changé, jusqu’à ce qu’il ait le visage dedans. Il aimait qui elle était, pas le chiffre qui la suivait. Elle me rassura aussi en me disant que ce n’était pas dans les habitudes de l’homme de lui parler ainsi. Je pris un morceau de saucisson en écoutant les paroles de ma cousine et je ne pus que froncer les sourcils. Elle me racontait quoi là ?
« Pourquoi ce serait ta faute ? Je veux dire, tu lui as dit ton âge, tu lui as pas dit que tu avais des tentacules qui sortent du fion, merde. Bon, le contexte était pas top, mais ça aurait dû le rassurer que ce soit que ça et pas que tu voulais rompre. »
Après quelques questions de plus ? La sorcière me dit qu’elle voulait continuer avec Lyam et qu’elle le lui avait dit lors de leur dernière rencontre. Au moins, tout était clair. Moi, j’avais dit à Jonas de prendre tout le temps dont il avait besoin et que j’allais l’attendre. que j’allais garder mon téléphone près de moi, au cas où. Était-ce assez ? Je n’avais pas voulu être envahissante, ce n’était pas ma place, je n’en avais pas eu le droit dans ce contexte.
« Au moins tu lui as dit ce que tu voulais, il pourra pas dire que c’était pas clair. Sa tête de militaire a dû aimer ça. Les deux on est à la même place, faut attendre. Et je vais attendre avec toi, tu vas voir. »
Je pris la sorcière dans mes bras et je lui dis un un gros bisous sur le dessus de la tête. On allait s’accompagner là-dedans, toutes les deux ensemble. Peu importait comment nos histoires se termineraient, on serait là, je le savais. Déserrant mon étreinte autour de ma cousine, je terminai ma bière et me levai pour aller chercher plus fort. Nous avions besoin de plus fort. J’ouvris une bouteille neuve de téquila et en pris une gorgée comme une vraie championne. La gorge me brûla, mais la sensation me fit du bien. Je me sentis bien vivante. Je souris malicieusement en tendant la bouteille que je venais d’offrir à Kayla. Elle fit comme moi, grimaça un peu, comme le voulait la tradition et se leva pour sortir du citron et du sel. Je grimaçai alors qu’elle me demandait si j’avais été dans des soirées moldues. La réponse était oui, mais ce n’était pas ce genre de soirée, rien qui impliquait des agrumes et du sel.
« Oui, mais ça impliquait jamais tout ça. Le concept a l’air simple par contre. »
Me bourrer la gueule, j’étais capable de faire ça. Je le faisais déjà en plus, j’avais un peu d’avance. Je regardai, toujours amusée, Kayla descendre chercher des shooters qui semblaient absolument essentiels à son nouveau jeu. Quelques minutes plus tard, elle fut de retour et me dit qu’elle s’était fait griller par sa mère. J’haussai un sourcil en la regardant, elle jouait à quoi là ? Sa mère avait dû la voir rentrer avec un bar au complet un peu plus tôt non ?
« Ta mère t’as pas vu arriver avec le bar complet du bar d’à côté tout à l’heure déjà ? Elle sait compter, d’après moi elle sait très bien dans quel état on est ou on va être. »
Un rire incontrôlable se mit à sortir de ma bouche. Connaissant ma tante, ce qui se passait ne l’embêterait pas vraiment. Nous étions ici toutes les deux en sécurité et non pas à traîner on ne savait où dans les rues. De retour à ses moutons, la Gryffondor remplit nos verres de téquila et je la regardai faire tout en écoutant ses explications. Mettre du sel sur sa main, le lécher, boire la téquila et mordre dans le citron. C’était beaucoup d'étapes pour se dévisser la tête. Je connaissais beaucoup plus simple. Mais bon, si ça faisait plaisir à Kayla, alors je ferais des acrobaties.
« D’accord, les moldus doivent vraiment faire autant de trucs pour se saouler. Ça a l’air compliqué pour rien. Sel, téquila et citron…compris. »
Je regardai le sel qui était maintenant sur ma main, pris le citron et mon verre. La sorcière me laissa à peine le temps de me préparer qu’elle fit un décompte. Mon cerveau, déjà au ralenti à cause de l'alcool, n’eut pas le temps de réfléchir alors mes réflexes prirent le dessus. Je mis le verre à ma bouche, la même main sur laquelle le sel se reposait. Alors, l’alcool prit le chemin de ma bouche et le sel celui de mes yeux. Je sentis les grains tomber sur mes paupières. Sans réaliser ce que ça impliquait , j’ouvris mes yeux pour regarder mon citron et mordre dedans. Ceci étant, tout cela mis ensemble, ma gorge brûlait à cause de la téquila, mes yeux brûlaient à cause du sel et mes papilles gustatives n’en pouvaient plus d’exister à cause du citron. J’avais juste envie de me poser en position latérale de sécurité.
« Mais putain de bordel de couille….fuck ! Kayla c’est quoi ce plan de merde. Pourquoi les moldus boivent comme ça. Ils peuvent juste prendre le shooter comme tout le monde ? T’as de l’eau ? Envoie moi de l’eau dans les yeux, putain je vais devenir aveugle. »
Je lâchai le citron sur le dessus de mon lit et je me levai pour sautiller en secouant mes mains devant mes yeux pour m’envoyer de l’air, ce qui ne m’aida pas du tout. Bordel de merde.
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Kayla Rausale
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Lun 10 Jan - 21:54
Tu sais que garçon si t'enlèves la cédille Ça fait gar con et gare aux cons ma fille
Kayla & Thalia - Début novembre 2020
La fine équipe. Franchement, c’est une honte. Nous sommes toutes les deux, Thalia et moi, en train de vivre un probable tournant dans notre vie sentimentale et je suis outrée de constater que maintenant que nos hommes ont pris leurs distances, nous ne sommes que deux femmes esseulées en train de se lamenter sur le fait que la vie a été trop injuste avec nous alors que peut-être, nous l’avons mérité. Un peu. Beaucoup. Un peu pour Thalia. Beaucoup pour moins en vérité. Thalia n’avait fait que d’omettre quelques petits détails presque pas importants (à mes yeux du moins) ; pour moi, elle ne méritait clairement pas ce silence assourdissant que Jonas lui faisait subir alors même qu’elle n’avait jamais vraiment menti délibérément. Elle avait souhaité se protéger, se protéger de ce qui pourrait bien arriver si jamais Jonas découvrait sa nature de sirène. Franchement, pour un moldu qui paraissait ouvert à tout, sa réaction me semble disproportionnée. Je connais mal le garçon, je l’ai croisé une fois ou deux parce qu’il venait chercher Thalia devant chez mes parents (je n’ai jamais compris pourquoi d’ailleurs, elle pouvait bien transplaner, c’est quand même plus rapide non ? Enfin bon, je ne m’en même pas, ce n’est pas mon soucis) et il m’avait paru plutôt sympathique en réalité. Dans mon esprit, j’avance donc l’idée que le problème, c’est plus le fait que Thalia ait eu une aventure avec un de ses meilleurs amis, cela me semble plus cohérent puis bon, je sais ce qu’il pense le Jojo mdr. Tu parles d’une aventure d’ailleurs, quelques baisers mouillés échangés, le français n’avait même pas trempé son biscuit, c’est presque une amourette d’adolescent à ce rythme-là. Enfin bon… Je me reconcentre sur Thalia et ses jurisprudences et nous partons dans un délire sur l’argent que pourrait gagner ma cousine avec un livre compilant les pires procès du monde magique. Pour ma part, je suis certaine que cela fonctionnerait, les gens aiment lire ce genre de trucs débiles, cela leur rappelle qu’ils ne le sont pas. Je conclue : « Bien évidemment, je demanderai 25% des recettes étant donné que c’est moi qui ai donné l’idée. Des Royalties en quelque sorte. » Je ricane avant d’avaler une gorgée de ma bière ; j’hausse les épaules devant l’air faussement outré de ma cousine et je lui dis : « Faut bien que je gagne ma vie ma petite ! » Je lui fais un clin d’œil et nous passons à autre chose. Après tout, en tant qu’étudiante, les fins de mois sont difficiles et heureusement que je vis chez papa et maman le week-end en vérité.
La discussion va bon train, entre reproches déguisées envers Lyam et Jonas et apitoiement pitoyable de notre part, cela demeure totalement illusoire de penser continuer sans alcool. Pour ma part, je picole comme un trou et pioche allègrement dans les chips et le saucisson que j’ai ramenés, profitant de tous les plaisirs de la vie. Maintenant que j’ai probablement plus de mec, je peux grossir et devenir un laideron boutonneux, parfait. On peut toujours rêver après tout. « Essayez-vous de me flatter ma chère cousine ? » dis-je en riant alors qu’elle m’explique que je fais également partie des génies. Elle me flatte bien sûr puisque je suis bien loin d’être dans les meilleures de ma classe, j’ai même toujours plutôt galéré en cours (sauf dans quelques matières de prédilection) mais je suis loin d’être un génie comme elle. Heureusement que maintenant j’ai Eirian pour m’apporter une certaine rigueur et une méthode de travail dont je manquais cruellement auparavant. Nous étions belles en tout cas, à nous réconforter l’une l’autre, en nous prenant dans les bras et en frictionnant respectivement nos dos. Moments propices aux confidences, nous nous lâchons, expliquant chacune ce qui nous tracasse vraiment et je pense que les bières que nous ingurgitons à grand pas nous aide probablement à nous débrider un peu. Et alors que nous évoquons la particularité de ma cousine, les allusions salaces débutent et dérivent avec une belle analogie sur les queues des uns et des autres. J’éclate de rire alors que Thalia me dit que celle de Jonas fait des effets merveilleux et je continue de m’esclaffer durant de longues secondes, n’arrivant pas à m’arrêter. « Ah ça, je veux bien te croire… Celle de Lyam elle… » Je ne termine pas ma phrase tandis que le rose me monte aux joues. Je lève les yeux vers Thalia et constate qu’elle est dans le même embarras que moi et je glousse encore un peu. « Je garderai le mystère. » ricané-je même si tout dans mon attitude laisse suggérer que comme Jonas, mon moldu à moi sait y faire. « Tu crois que c’est dans les gènes moldus ? Mes ex-copains sorciers n’étaient pas si bons. » Je secoue la tête, amusée et la discussion sur nos relations passées nous amènent à penser à celles de nos hommes. Me concernant, je savais que Lyam avait une vie sexuelle plutôt épanouie avant moi, il a eu la maman d’Alice puis il a enchaîné de temps à autres quelques conquêtes et il y a fort à parier que son côté joli garçon timide ait joué un rôle dans tout cela. Pour ma part, je n’avais rien contre, nous avons tous un passé, un passé plus ou moins fourni et j’acceptais plutôt bien celui de Lyam. Quant à Thalia, il y avait bien sûr Raphaël mais franchement… Cela ne compte même pas, n’est-ce pas ? C’était il y a des siècles dans sa tête non ? Je lui propose plusieurs pistes, disons que je suggère comment moi j’aurai pu me sentir après cela et ce que je constate, c’est que je ne suis pas vraiment loin de la vérité. Je peux aisément comprendre qu’elle ait été déstabilisée, qui ne l’aurait pas été ? Revoir un crush qu’on a rencontré dans un autre pays à la crémaillère de son plan cul et plus si affinités, il y avait de quoi en perdre son latin. « Faut pas que tu te culpabilises en vérité, t’as pris la bonne décision et c’est pas de ta faute tout ça.. Imagine, tu ne sais pas que la magie existe et tu te trouves en face d’une créature magique, quelle qu’elle soit d’ailleurs, il y a de quoi devenir zinzin. C’est normal d’avoir été mal à l’aise en vrai, comment tu aurais pu réagir autrement aussi ? Franchement… Au moins tu sais que tes sortilèges d’oubliette fonctionnent bien, c’est déjà un point positif. Pour le reste, ne te fais pas de bile, ce n’est pas de ta faute si les sorciers se terrent tels des cafards depuis la nuit des temps. Perso je suis contente que tout le monde soit au courant mais j’aimerai bien qu’on vive en paix plutôt qu’avec ce putain de Blood Circle. Tu sais, un jour, je vais devoir le dire à Lyam aussi -enfin s’il me pardonne- et ça risque de faire boum boum dans sa tête. T’as eu cette chance que j’ai pas avec Jonas, il était déjà familier du milieu mais je pense vraiment pas que Lyam le soit, ou alors j’ai loupé tous les signaux qu’il m’a envoyés mais je pense pas quand même. » dis-je dans une grande tirade sans reprendre mon souffle. « Sont cons les hommes quand même. » conclué-je lorsque Thalia m’explique que Jonas a pensé qu’elle préférait le français à lui. « Il doit pas avoir trop confiance en lui le bonhomme pour imaginer ça au bout de deux minutes. » Mais malgré le fait qu’il soit pas capable d’additionner un plus un, il semblerait que Jonas soit tout de même enclin à pardonner. Du moins, compte-tenu de tout ce que Thalia m’a dit sur lui, j’ai envie de le croire. Peut-être que j’y crois également parce que j’ai besoin d’y croire aussi pour Lyam et moi ? Mécanisme de projection. Alors que Thalia soupire en espérant que j’ai raison, je hoche la tête fortement, comme si j’essayais moi-même de m’en convaincre. L’amour, c’est chiant, l’amour c’est con. Pourquoi suis-je tombée amoureuse de cet homme ? Pourquoi ai-je menti ? Je pourrais finir vieille fille, ça serait peut-être moins chiant finalement…
Après avoir essayée de réconforter Thalia sur les intentions de Jonas, c’est à son tour d’essayer d’en faire de même avec moi. J’éclate de rire lorsqu’elle évoque les tentacules qui sortent du popotin et je l’arrête. « AAHAHHAHAH ! Ne parle pas si vite ! Tu vas me porter la poisse ! Imagine que je termine ma formation Animagus et que je me transforme en poulpe, ça sera littéralement presque le cas. » Cette discussion, bien loin d’être sérieuse, me fait un bien fou et je sens mes muscles se détendre. Cela fait tellement du bien de ne pas réfléchir, de ne pas penser, de dire n’importe quoi en définitive. « Oui oui, j’ai jamais voulu rompre moi… Au moins il le sait, faut peut-être du temps pour que ça mouline dans son cerveau de vieux vu qu’il arrête pas de dire que je suis si jeune ! » dis-je en accentuant bien sur les termes choisis. Quelle stupidité, cette histoire de différence d’âge, je ne comprends toujours pas ce qu’il lui a pris. Au-delà du mensonge, je ne pensais pas qu’il réagirait ainsi. Enfin bref… Thalia m’enlace et me fait un bisou sur la cime de mes cheveux en me disant qu’elle allait attendre avec moi, attendre que nos deux benêts nous répondent. « Attendre avec toi sera un réel plaisir chère cousine et nous allons rendre cette attente mémorable, tu vas certainement t’en souvenir ! » Thalia, c’est vraiment une cousine de ouf, j’suis vraiment contente de l’avoir rencontrée à Poudlard. Les liens du sang ne sont pas toujours les plus forts mais ceux qui m’unissent à Thalia le sont, irrémédiablement. Et puis, elle me comprend bien puisque tout à coup, elle sort la téquila.
C’était fini de jouer petit, nous devons maintenant jouer grand et une idée lumineuse me traverse l’esprit. Comme avec Julia, comme avec Paul. À l’ancienne ! Je m’enquiers d’aller chercher des verres appropriés à la cuisine (j’aurai d’ailleurs pu les faire venir à l’aide d’un sortilège d’attraction mais je n’y ai pensé qu’une fois que je les avais dans les mains, tant pis pour moi Sol si tu lis, sache que c’est important le sport, comme quand tu vas chercher le sucre hein héhé). « Mais naaaaaan elle a rien vu ! » dis-je d’un air innocent tout en sachant bien que c’est totalement faux. « Puis on est majeure et vaccinées ! On fait ce qu’on veut ! Bon ok, on vit encore chez eux, mais chut, faut pas le dire ! » L’alcool commence à monter, je suis toute joyeuse et je dis vraiment n’importe quoi, tant pis. Un rire émane de la bouche de ma cousine et je lui dis d’un ton faussement indigné : « ET OH Madame CARROW ! On ne se moque pas ni de moi, ni de ma maman, cette déesse ! Celle qui a donné la vie à la plus formidable des jeunes filles, aka MOI ! Au cas où tu n’avais pas compris, je te fais la traduction. » dis-je avant d’expliquer à Thalia les étapes du TekPaf, elle va aimer, j’en suis certaine. Je tente de la rassurer. « Mais naaaaaaan, c’est pas compliqué du tout, tu vas voir ! Tu suis les étapes, et ça va bien se passer, t’es pas plus con qu’un ado de quinze ans ! » J’ai du commencé à faire ça, à peu près à cet âge (et je dois l’avouer, c’était pas glorieux mais chut, Thalia est plus âgée que je ne l’étais, et puis elle est super intelligente, elle va comprendre tout d’un coup). Je commence le décompte assez vite pour qu’elle n’ait pas le temps de réfléchir et pour ne pas qu’elle se dégonfle. Je m’attaque à mon verre et suit les étapes dans l’ordre, la téquila me déchire l’œsophage avec une aisance toute particulière mais le goût est apaisé par le citron que je glisse dans ma bouche. Opération réussie ! Je lève les yeux vers Thalia pile au moment où elle commence à sautiller partout en grognant que mon plan était merdique. Je suis abasourdie et décontenancée entre mon envie de rire et l’envie d’aider ma cousine. J’attrape ma baguette et je lui dis : « Bouge pas. » Lançant un sortilège d’aguamenti pour faire couler doucement de l’eau sur ses yeux je ne peux m’empêcher de laisser échapper de légers gloussements. « Mais comment t’as fait ton compte !? Ah bah dis donc, toi aux soirées moldues tu te fais cramer direct ! Tout le monde sait jouer à ça ! » dis-je tandis que Thalia se calme au fur et à mesure que le sel quitte ses paupières. « Aveugle carrément, t’exagères pas un peu ? » Une idée me vient en tête. « HEY ! Tu pourras rajouter cette anecdote à ton livre de jurisprudence : « le jour où une femme a porté plainte contre sa cousine à cause d’un citron », je trouve ça très vendeur. » Je recule pour ne pas que Thalia ne me frappe avec un de ses bouquins à proximité, cela pourrait arriver. Un feulement indigné se fait entendre et je sursaute. Jules. « Oh pardon mon minet, j’voulais pas te faire de mal. » Je me penche et attrape le chat dans mes bras, il se laisse faire docilement alors que je viens probablement de lui marcher sur la queue tiens tiens encore une histoire de queue, ça commence à bien faire cette histoire, est-ce que cela va bientôt s’arrêter ? héhé je ne pense pas. Je caresse Jules distraitement derrière les oreilles comme il aime tant et tout à coup, je le tends devant moi. Le chat se laisse faire, on dirait presque qu’il est habitué à se faire malmener. Je chante : « C’est l’histoireeeeeeeeeeeeeee de la vieeeeeeeeeeeeeee ! Le cyle éterneeeeeeeeeeel ! » Thalia fréquente un moldu et elle m’a dit que ce dit-moldu lui a montré quelques Disney, il a intérêt de lui avoir montré le Roi Lion, sinon, c’est un gros naze.
KoalaVolant
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Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.
« TU SAIS QUE GARÇON, SI T'ENLÈVES LA CÉDILLE, ÇA FAIT GAR CON, ET GARE AUX CONS MA FILLE »
La vie de couple est foutrement compliquée. Faut tout se dire, mais pas trop. Faut être fidèle, mais pas envahissant. Faut trouver l’équilibre et je crois que c’était ça le plus gros problème de notre foutue génération. On fait comment pour trouver cet équilibre-là ? Il faut faire des concessions, mais le problème, oui encore un, c’est que c’est pas tout le monde qui est prêt à faire des concessions. Par exemple, je sais très bien que Jonas a eu une vie avant que j’arrive dans la sienne. Juste à le regarder ça se voit. Vous avez vu son allure ? Il est pas chaste et pur le bonhomme. Juste à voir le regard des filles que nous croisions parfois, ça aussi ça parlait. Oui, il était canon, j’avais eu un mec canon. Alors oui, je vivais avec ça et en vrai, ça ne me dérangeait pas vraiment. J’avais eu une vie avant lui aussi après tout. Bon, probablement pas aussi exotique que la sienne, mais reste quand même que j’en avais connu d’autres. Il y avait eu Ezechiel à mon retour à Londres, ça n’avait pas été un truc de fou, mais assez pour dire que j’étais arrivée à son dortoire complètement torchée. Avant lui, il y avait aussi eu Raphael quand j’avais fait mon séjour à Lyon. Tout était allé très vite, bien chastement, mais vite. J’avais même pensé rester là-bas pour voir ce que notre idylle pourrait donner. Finalement, il avait découvert par accident ce que j’étais et tout avait foutu le camp, j’étais revenue au pays, la queue entre les jambes.
Si ce n’était que ça, tout irait bien. Mais non, Jonas, ce macho bien con, n’avait pas du tout l’air d’accepter que j’ai eu un petit truc avec son copain Raphaël. J'aurais dû le lui dire apparemment. Mais comment, dites moi ça vous, j’aurais pu savoir qu’il connaissait, très bien apparemment, un Français que j’avais connu en France il y a de ça plusieurs années. Il ne m’avait pas parlé de toutes les filles qui étaient passées par son lit, alors pourquoi, par Merlin, j’aurais fait la même chose. Ce jeu se jouait à deux et ça devrait aller dans les deux sens. Avec Kayla dans ma chambre, je passais ma frustration et ma tristesse dans la bouffe, piochant ici et là des chips ou des rondelles de saucisson. La brunette me demanda si je la flattais et j’hochai la tête. C’était bien l’objectif de ma démarche.
« Genre t’es surprise. Tu viens pas de la consanguinité, tu fais des études et t’es là avec moi. Donc ouais, t’es brillante. J’y peux rien, c’est comme ça. »
Nous nous mîmes à déblatérer sur les engins de nos bonshommes et même si je disais que Jonas était un con de macho, il avait d’autres qualités. Il était gentil, drôle, attentionné, il était beau comme un dieu et il savait se servir dudit corps de dieu. Kayla en rajouta en disant que c’était la même chose pour son bonhomme. Il fallait bien que ces cons aient des qualités. C’était peut-être le poids que nous devions porter, les beaux mecs étaient peut-être cons. Elle voulait garder le mystère, mais son visage était aussi parlant que si elle avait dit qu’il était le seul à pouvoir la faire grimper aux rideaux comme ça.
« Non, je crois pas que c’est un truc de moldu, je crois que c’est un truc d’expérience… Tes ex copains sorciers avaient probablement moins roulé leur bosse. Ou bien ils étaient nuls, je sais pas. C’est pas tout le monde qui est doué au Quidditch ou pour le tricot…même chose pour ça j’imagine. Faut de la pratique…ou du talent. »
Jonas avait de la pratique, je ne savais pas si son talent était inné ou bien la pratique y était pour quelque chose. Ce que je savais par compte, c’était que peu importe sa méthode, ça fonctionnait bien. Changeant de registre, passant de la satisfaction à la déception, Kayla me dit de ne pas culpabiliser et que je pouvais me rassurer en disant que mes sortilèges d’oubliettes fonctionnaient. Il était vrai que je n’avais jamais su si mon sortilège allait passer l’épreuve des années. À voir le manque de réaction du Français quand je l’avais croisé à Halloween, ça avait été le cas. Il ne m’avait pas reconnu, s’était présenté d’une courbette et était parti. Elle avait raison, c’était pas de ma faute. J’ai fait ce qu’il fallait et c’est tout. J’avais protégé le secret magique. Maintenant je me rendais compte que ça avait servi à rien vu le contexte, mais avant, ça avait été la chose à faire.
« Je sais bien, mais ça reste que…c’était quoi les putains de chance qu’il soit là, avec Jonas. Ça m’est revenu en pleine gueule tout ça. Je suis contente aussi que les gens soient au courant, mais merde, je pensais pas que ce serait si compliqué…mais en même temps. On n’est pas capable de s’entendre entre nous alors avec eux en plus…ça devrait pas nous surprendre plus que ça au fond. Pour Lyam, à voir comment il a réagi pour ton âge, tu devrais préparer le terrain un peu, histoire que ça lui tombe pas sur la tête comme une enclume. »
Elle avait raison, les hommes pouvaient franchement être des cons. Et on n’était pas mieux. Je veux dire, on savait qu’ils étaient cons et on réussissait à être mal quand même. Je vous jure, on n’était pas plus brillantes toutes les deux. J’haussai les épaules alors que la Gryffondor parlait de la confiance de Jonas. Elle n’avait pas tort. si on comparait les deux gars, y’avait pas photo. Je ne lui avais jamais laissé sous-entendre que je voulais plus ou moins que lui en plus. Jamais. Comment avait-il pu penser que je préférais un mec que j’avais vu 10 secondes. J’éclatai de rire alors que Kayla me disait de faire attention et que ce serait le comble si elle se transformait en poulpe. Ah bah là, clairement, l’ironie aurait été terrible. J’essayai de conclure nos malheurs en disant à ma cousine que ce serait un honneur d’attendre mon idiot avec elle. Pour signer ce pacte non officiel, je sortis la tequila et la brunette m’expliqua un jeu qu’elle me disait simple. Pour une Thalia à jeun, ça l’aurait sûrement été. Pour une Thalia avec deux bières derrière la cravate, c’était pas encore ça. Sans me laisser le temps de réfléchir, le décompte se fit et le sec finit sa vie dans mes yeux au lieu de dans ma bouche parce que…parce que pourquoi pas ! En souffrance, je fis comprendre à Kay’ que ça n'allait pas et me fit couler de l’eau dans les yeux. J’essayais de rester sur place et de garder les yeux ouverts, mais encore une fois, c’était foutrement pas simple.
« Je t’ai dis que ça avait pas l’air simple, j’ai jamais fait ça, j’ai bu trop de bière, j’ai pas de coordination et je préfère boire classique au verre sans faire des étapes. Prendre le verre, boire et le reposer. C’est suffisant…l’eau fait du bien putain. Laisse tomber le bouquin, je porterai pas plainte…pour le moment. Mais si tu racontes ça à quelqu’un je pourrai rien te promettre. »
Le visage et mon chandail complètement trempés, je reculai d’un pas en clignant des yeux, retrouvant la vue peu à peu. J’entendis Jules miauler à ce moment et j’en était venue à oublier sa présence dans ma chambre. Kayla le prit dans ses bras avant de tenir à bout de bras en chantant. Elle faisait quoi là ? Le cycle de quoi ? Le pauvre chat semblait aussi confus que moi, mais se laissait sagement faire. Il dû se dire que ses souffrances seraient moins terribles s’il ne se débattait pas.
« Tu fais quoi à Jules là ? »
Dégoûtant sur le sol, je ne me souciais pas trop du bois. Je pourrais le faire sécher plus tard. Là, je m’inquiétais pour la santé de mon chat et de Kayla. La tequila ne lui avait pas fait du bien, c’est moi qui vous le dis.
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Kayla Rausale
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Lun 7 Fév - 20:51
Tu sais que garçon si t'enlèves la cédille Ça fait gar con et gare aux cons ma fille
Kayla & Thalia - Début novembre 2020
Je n’ai jamais été engagée si longtemps dans un couple, en réalité, je n’avais jamais cherché à « renouer » avec quelqu’un. La plupart du temps, les garçons que je fréquentais étaient de mon âge et peut-être que la différence se situe là ? Une moue s’installe sur mes lèvres tandis que je me rends compte que cela n’ait pas vraiment une question d’âge mais plutôt une question de sentiments. En ce qui concerne mes précédentes relations, nous nous étions plus ou moins quittés d’un commun accord dans le feu et le sang, dans le calme ou la désillusion selon les partenaires. Pour autant, jamais je n’aurais cru que je pleurnicherai autant pour Lyam. Était-ce le symbole que mes sentiments envers lui semblent plus profonds que ce que je n’ose me l’avouer ? Bien sûr que oui. Pour autant, je ne suis pas prête à assumer clairement tout ce que je ressens, surtout si Lyam ne me pardonne pas mes mensonges. Je préfère de loin étouffer tout cela car s’il n’est pas prêt à me revoir un jour, il est inutile que je m’applique à mettre de l’ordre dans mes émotions. Je ne suis d’ordinaire pas du genre à les dissimuler et c’est aussi la raison pour laquelle j’ai décidé de changer les idées de Thalia ce soir, j’avais vraiment envie qu’elle en fasse autant avec moi. En tout cas, ce qui est certain, c’est que pour le moment, ce pari est complètement réussi.
La preuve, je commence sérieusement à devenir pompette mais au-delà de cela, Thalia et moi enchaînons les jeux de mots pourris, les punchlines et les fous rires. En réalité, cela fait des semaines que je n’ai pas ri autant, cela fait des semaines que je ne me suis pas autant amusée alors même que nos sujets de conversation sont loin d’être drôles. L’autodérision, la capacité d’aller au-delà voilà ce qui nous caractérise peut-être, Thalia et moi. En plus d’aimer la bière et la charcuterie. Et d’avoir quelques parents en commun. Je ricane à nouveau lorsque ma cousine évoque la consanguinité. « C’est vrai que dans la famille, on a pas que des champions. » dis-je en plaisantant. Après tout, quand on regarde côté Carrow… Il y a de nombreuses planches pourries, encore heureux que Thalia et Hestia remontaient le niveau de la décadence des autres. J’en ai par-dessus la casquette de leur suffisance, de leur sentiment de supériorité et tout ce qui s’en suit. Je suis bien avec ma famille moldue et ma cousine étudiante en droits magiques à distance. Elle a tout pour réussir, surtout que ses cours se passent bien, tout comme son stage. Donc bon, je ne m’en fais pas trop pour elle, elle va s’en sortir. Elle est forte, plus forte qu’elle ne le croit. Elle doit juste s’en rendre compte, j’en suis persuadée. Après tout, elle a réussi à se défaire du joug de sa famille et elle ne doit sa tourmente actuelle au niveau professionnel qu’au machin blond délavé qui nous sert de « cousin » et parce que Monsieur est allé chouiner dans les jupes de sa maman au lieu de régler ça directement entre eux. Un lâche, un fourbe.
Notre conversation dérive sur nos « hommes », le sujet principal de nos préoccupations actuelles. Jonas comme Lyam nous devaient des réponses, des réponses qui tardaient à venir et nous allons bon train dans les spéculations. Alors que nous évoquons leurs « qualités », je souris outrageusement, sans aucune honte à l’évocation de leurs atouts quand bien même qu’une légère teinte rosée colore mes joues. « Cela doit jouer la différence d’âge. » dis-je, grattant mon menton comme pour réfléchir. Puis Thalia m’explique que la pratique est nécessaire pour être doué dans certaines activités, à moins que nos deux moldus possèdent un talent hors du commun. Je tranche. « Du talent du talent. » dis-je en riant. Je préfère de loin me reposer sur cette idée, après tout, je n’ai guère envie d’imaginer Lyam avec d’autres femmes même si je sais que cela a bien dû arriver, plus que je ne peux l’imaginer en réalité. Je me fiche bel et bien de tout cela, je ne peux lui reprocher d’avoir eu une vie avant moi, nous n’avons pas grandi dans un Monastère après tout. Au-delà de ses aspects-là, il n’en demeure pas moins qu’ils ne sont pas des plus honnêtes, préférant nous laisser macérer dans la merde qu’ils ont en partie créé. Cela m’est insupportable et je perçois également le trop plein chez l’ancienne Gryffondor. « Ah ça… » dis-je lorsqu’elle évoque le fait que les dissensions au sein même des sorciers n’aident pas vraiment non plus dans le combat pour la paix avec les moldus. « Oh oui, pour Lyam, va falloir que je prépare le terrain au fur et à mesure. » conclué-je sur le sujet. Enfin.. S’il me pardonnait un jour et rien n’était moins sûr que cela.
N'ayant plus envie de m’épandre sur le sujet, voulant oublier tout cela tout en faisant découvrir à Thalia l’alcoolisation à la moldue à l’aide de Tek Paf’, j’effectue le décompte. Après avoir avalée mon verre, ayant accomplie le rituel dans l’ordre qu’il faut, je ne peux m’empêcher de rire avant de me précipiter pour l’aider. Ma pauvre cousine avec son sel dans les yeux, l’air hébété, regardant vers le plafond afin que je puisse soulager ses paupières. « Les moldus s’amusent beaucoup comme ça, je te jure ! Encore une fois, c’est probablement une question de pratique ou bien de talent ! » dis-je en riant, reprenant son expression de tout à l’heure. « Promis juré craché, je garde tout ça pour moi mais ce sera gravé dans ma mémoire à jamais. » Thalia reprend ses esprits tranquillement et quant à moi, je manque d’écraser ce pauvre Jules. Je le prends dans mes bras et le caresse distraitement jusqu’à ce qu’une scène culte du roi Lion me revienne en tête. En proie avec une envie furieuse de me la jouer Rafiki, je commence à entonner la chanson de l’histoire de la vie. Mais alors que je m’amuse à faire de Jules le roi de la savane, je le ramène tout contre moi alors que Thalia me demande ce que je fais. Je la fixe, incrédule. « Je t’en prie Thalia, dis-moi que tu plaisantes. » Mais plus je la regarde et plus je vois qu’elle est sérieuse. « Ceci est un affront impardonnable !» Je pose Jules sur le sol et je file dans ma chambre pour aller chercher mon ordinateur. C’est un vieux truc, je ne m’en sers pas souvent mais il est suffisamment performant pour qu’on puisse y regarder Disney+. « Il a pourtant Disney+ ton Jonas non ? Quel nul ! » Je lui fais signe de s’installer sur son lit tandis que je mets l’ordinateur entre nous, lançant le Roi Lion sur l’application de streaming. « Je vais combler ton inculture cinématographique moldue ! » Je lance le dessin animé et la musique d’ouverture emplit nos oreilles et je souris. Cette soirée se passe délicieusement bien. Thalia, moi, des bières, des chips, du saucisson. Même Jules saute sur le lit pour nous tenir compagnie. C’est un soir particulier et pour la première fois depuis des semaines, je ne m’endors pas avec le cœur serré et les larmes aux yeux.
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