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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages


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Tu sais les mots sous mes silences || JOLIA V :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Jonas Tallec
Jonas Tallec
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Lumos
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Lun 22 Nov - 21:55

JOLIA V
Devant chez Kayla
Mi-décembre 2020
TU SAIS LES MOTS SOUS MES SILENCES
CE QU'ILS AVOUENT, COUVRENT ET DECOUVRENT
Les fêtes de Noël approchent et le mois de décembre est déjà bien entamé. Je suis rentré hier soir de France et je dois avouer que même si j’ai apprécié cette parenthèse enchantée avec Ludivine, je suis content de retrouver la grisaille londonienne. Après ce qu’il s’est passé à l’entrepôt, mon besoin de m’éloigner de l’Angleterre s’est fait plus pesant et j’ai eu l’impression d’étouffer. Ma vie entière semblait s’effondrer et je n’avais plus aucune alternative, plus aucun projet d’avenir, je ne parvenais plus à imaginer le lendemain sans me retrouver confronté à un épais brouillard. Ces quelques jours dans les Pyrénées m’ont permis d’y voir un peu plus clair et de retrouver du temps pour moi, tout en profitant de la compagnie toujours plus qu’agréable de ma cousine. En revenant du QG après le meurtre d’Harry Potter, me réfugiant chez Ludivine, je lui ai exposé mon besoin de partir, mon besoin de m’éloigner de la merde actuelle et le lendemain, nous nous envolions pour la France enfin on a transplané hein, ça coute cher l’avion et puis les transports magiques c’est plus rapide ; une heure après, nous étions déjà en train de nous faire dorloter dans un SPA et les jours qui ont suivi ont fait couler beaucoup d’encre. Ludivine, comme Leah d’ailleurs, avait ce don merveilleux de m’aider à mettre de l’ordre dans mes pensées, à m’accompagner dans le cheminement de mes sentiments et de mes émotions sans me brusquer ; chacune d’elles connaît mon parcours tumultueux, mes craintes et mes angoisses et elles savent tout aussi bien m’entraîner sur les bonnes pistes. Si nous avons beaucoup parlé de ce qu’il s’est passé lors de l’attaque du Blood Circle sur la maison de ma cousine et de l’assassinat d’Harry Potter, une fois que nous avions déversé toutes nos appréhensions et que nous étions résolus à demeurer résilients -tout en sachant que cela prendrait du temps-, le sujet « Thalia » s’est peu un peu imposé dans nos discussions. En effet, c’était le seul des trois sujets sur lesquels je pouvais vraiment agir au final.

Je ne l’avais pas revue depuis la soirée d’Halloween où Ludivine m’avait intimé de lui demander où Thalia était passée. Je m’étais contenté de dire qu’elle était rentrée chez elle mais je sais que ma cousine n’avait nullement été dupe. J’avais gardé le silence sur beaucoup de choses après ça, m’effaçant un peu, l’esprit tourmenté par les révélations qu’elle m’avait faites. J’ai tout avoué à Ludivine alors qu’on était en France, lui expliquant à quel point je me sentais mal depuis. Je me sens mal de mon inaction, de mon absence de réponse, de mon inactivité. Je faisais subir à Thalia exactement la même chose que ce que Jordan m’avait fait subir il y a maintenant presque deux ans, la laissant dans l’incertitude, ne répondant pas à ses quelques messages, nous plongeant dans un silence innommable qui n’en finissait pas. Après que Ludivine ait réussi à me faire mettre des mots sur ce que je ressentais, j’en suis rapidement arrivé à une conclusion évidente : Thalia me manque. Peu importe ce qu’elle a fait, peu importe ce qu’elle a omis de me dire, elle me manque. J’ai beaucoup réfléchi depuis, j’y ai longtemps songé et même si je ne suis pas certain de pouvoir tout lui pardonner dès à présent je sais que j’ai envie d’essayer. Sans prise de tête peut-être. En reprenant tout à zéro. En ayant au moins une discussion avec elle. À la crémaillère, j’étais trop sous le choc pour penser à quoi que ce soit, j’étais trop sous le choc pour prendre une décision. Je me suis rapidement retrouvé englué par les émotions contradictoires qui m’ont envahies et peut-être qu’il me fallait effectivement du temps pour pouvoir m’en sortir. Mais maintenant que j’avais pris la décision de la revoir, je me suis confronté à la crainte qu’elle soit passée à autre chose. Refusant cette option, j’ai préféré ne pas lui écrire. Ludivine a trouvé cette idée stupide mais je me suis dit que d’aller la trouver devant chez elle serait plus simple, un peu comme une surprise saugrenue. Un moyen qu’elle ne puisse pas se dérober. C’est idiot, c’est totalement con. C’est peut-être surtout un moyen pour moi d’éviter qu’elle se contente d’ignorer mon message à son tour.

Je conduis jusque devant chez Kayla. Je l’ai déjà croisé une fois ou deux en raccompagnant Thalia chez elle. Oui, ça aussi, c’est totalement insensé, Thalia pourrait bien transplanner, mais j’aime bien l’emmener en voiture. Du moins j’aimais bien avant. Je ne sais pas si nous aurons à nouveau l’occasion de le faire. Je me gare devant le pavillon et je descends doucement. J’ai troqué mon habituelle casquette pour un bonnet gris, le froid de décembre étant déjà bien là. Je réajuste mon manteau et je regarde la maison où j’aperçois de la lumière à travers la fenêtre de sa chambre. J’inspire et j’expire bêtement et reste planté là sans réagir. C’est totalement déraisonnable de faire ça, non ? Je ferme les yeux, prêt à repartir en sens inverse quand une voix perçante me dit : « Qu’est-ce que tu fous là toi ?! » Kayla vient d’apparaître au coin de la rue, des paquets dans les bras et elle me toise d’un air menaçant. « Je viens voir Thalia. » Elle me regarde comme si j’étais un OVNI tout droit sorti d’un film de science-fiction et éclate d’un rire sombre. « Tu rêves. Dégage. » Je me démonte pas le moins du monde. Si elle croit m’impressionner la nana, certes elle a l’air déterminée mais elle ne sait pas à quel point je peux être têtu. « Mais je t’ai pas demandé ton avis en fait. Je vais attendre jusqu’à ce qu’elle vienne. » Je croise les bras et je m’appuie sur le muret. « Je sais qu’elle est là. » dis-je en pointant du menton la lumière qui vacille dans sa chambre. Kayla me fait un doigt d’honneur et s’engouffre dans la maison de ses parents sans me jeter un regard de plus. Je secoue la tête. Thalia m’avait pourtant dit que du bien de cette fameuse cousine qui l’a recueilli alors qu’elle n’avait nulle part où aller mais mon opinion sur elle vient tout de suite de chuter à moins 8000. Mais pourtant, je le mérite non ? Ouais, je le mérite amplement. Je patiente. Une minute, puis deux. Puis cinq. Même dix ? Je perds la notion du temps mais cela me paraît être des heures. Putain. Mais elle fout quoi la cousine en carton ? Elle la persuade de ne pas descendre et de me laisser m’enraciner ici ? Je tente de garder mon sang froid et je ferme les yeux, plaçant mes mains dans mon manteau pour les réchauffer. Je les réouvre brusquement lorsque j’entends la porte d’entrée claquer. Thalia est sur le pas de la porte, mon cœur fait un bond dans ma poitrine et je la regarde, la trouvant presque… changée ? Elle a quasiment le même regard triste que quand nous nous sommes quittés. J’avale durement ma salive et je me jette à l’eau. « Je savais pas que tu avais un chien de garde. Elle aboie plus qu’elle ne mord. » dis-je en tentant un vague sourire même si je sens que je suis totalement crispé. « On... » On quoi ? "On" quoi exactement ? « On peut se parler ? » murmuré-je plus faiblement.
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Tu sais les mots sous mes silences || JOLIA V PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

KoalaVolant
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Mar 23 Nov - 0:41
Tu sais les mots sous mes silences
Jonas & Thalia

« I've seen you in my head every fuckin' day since I left. You on the floor with your hands 'round your head. And I'm down and depressed all I want is your head on my chest »
Depuis Halloween, je vivais en flottement. Je ne faisais presque plus rien. J’étudiais, je dormais, je mangeais et je pleurais. Le tout se faisait dans l’ordre et dans le désordre. Matin, midi, soir et la nuit. Je gardais toujours le foutu téléphone de Jonas à portée de main. Les premiers jours, je le regardais tout le temps, comme une virgule que je plaçais partout dans ma vie. Au fil du temps, je le gardais toujours prêt, mais je vérifiais moins, comme si je perdais espoir peu à peu à ce que le moldu revienne vers moi. Nous étions à la mi-décembre et je n’avais toujours pas de nouvelles de lui, malgré les deux messages que je lui avais envoyés. En même temps, je lui avais dit que j’allais lui laisser le temps et l’espace dont il avait besoin. Je n’avais pas respecté l’entente en lui écrivant. Peut-être que j’aurais dû me taire et rester sagement dans mon coin. Ces pensées tournaient constamment dans ma tête et Kayla avait tout fait pour les sortir de là, même me faire boire jusqu’à ce que je roule sous la table, mais au bout de la ligne, le résultat était le même. J’étais de mon côté et lui du sien dans sa maison avec ses amis. Moi j’habitais chez ma cousine parce que je n’avais pas encore les moyens de me payer un appartement et j’étudiais à distance. Ma vie était une vraie blague à mon détriment et c’étaient mes parents et le reste de ma famille qui devait se marrer. Hélios avait eu raison au bout du compte, je n’avais rien et si je ne me prenais pas en main, j’allais finir dans le caniveau à demander des galions à ceux qui le voudraient bien.

J’espérais ne pas en arriver là, c’est pourquoi la majorité de mon temps se passait dans les bouquins, enfermée dans ma chambre. Déjà que mon oncle et ma tante aient accepté de me recevoir chez eux le temps de retomber sur mes pieds, je ne voulais pas être envahissante. Je faisais mon lot de tâches ménagères dans la maison pour aider et je me faisais petite. Durant l’été, j’étais souvent partie à gauche ou à droite avec Jonas, mais là, c’était différent. J’appréciais énormément leur aide et j’essayais de leur rendre la pareille autant que possible. Vivre dans une vraie famille faisait changement, vraiment, et je me rendais compte maintenant qu’Hestia et moi n’avions pas eu grand-chose quand nous habitions encore au manoir. Nous avions manqué l’expérience famille unie. Là, je me reprenais sur ce côté. Il fallait bien un peu de positif dans tout ça. Et puis, j’avais tout de même de la compagnie, Kayla passait souvent à la maison pour me changer les idées et je voyais Hestia quand elle pouvait se permettre de sortir de l’université. Je n’étais pas aussi seule que mon cerveau voulait me le faire croire. La sensation restait, il me manquait quelque chose. Il faut 21 jours pour prendre une nouvelle habitude et malgré que les 21 jours soient passés, je ne m’étais pas habituée à ne pas avoir de ses nouvelles, de ne pas recevoir de message, de ne pas le voir, le sentir...

« Putain de connard, il se prend pour qui cet idiot ?!?»

J’étais allongée sur mon lit à étudier et à me morfondre, le téléphone à mes côtés, quand j’entendis Kayla s’emporter. Qu’est-ce qui s’était passé pour qu’elle s’énerve comme ça. Je me levai et me dirigeais vers la voix qui provenait de l’entrée de la maison. Elle déposait des paquets sur le comptoir tout en pestant contre je ne savais pas qui. un livreur l’avait peut-être fait chier. Je m’approchai d’elle et je m’appuyai sur le comptoir, soucieuse.

« Ça va ? Qu’est-ce qui se passe ? »

Je penchai ma tête sur le côté pour le regarder et elle ne me regarda pas. Qu’est-ce qu’elle avait. Elle semblait mal à l’aise.

« Oh c’est rien, un foutu camelot qui s'est planté devant la maison, il est parti, ça roule. »

Je fronçai les sourcils. Elle évitait mon regard...elle me cachait quelque chose.

« C’est pas vrai, les camelots passent pas à cette heure-là, ils sont en classe. Qu’est-ce qui se passe ? Raconte, je pourrais rager avec toi, tu m’as dit que ça pouvait faire du bien, tu te rappelles ? »

Je me suis mise à sourire pour l’encourager et elle finit par me parler. Je perdis mon sourire aussitôt que je compris ce qu’elle disait.

« Ton mec...enfin...tu sais. Il est devant. Il veut te voir. »

Ma tête se tourna aussitôt vers la fenêtre et j’y vis effectivement sa voiture et lui qui attendait appuyé contre le muret devant. Mon cœur se serra et mon souffle se coupa alors que je le voyais pour la première fois en plus d’un mois. Il portait un bonnet gris, un manteau, avait les bras croisés et il me coupait le souffle. Il était toujours aussi beau et moi je faisais peine à voir. Je portais des leggings noirs, une chemise bleue à carreaux trop grande et mes cheveux étaient ramassés dans un chignon approximatif et mes cheveux partaient dans tous les sens. Mon premier réflexe fut de replacer mes cheveux et d’aller me changer, mais je jetai un un œil à ma cousine qui me regardait sévèrement.

« Me regarde pas comme ça, il a prit le temps de venir, je vais aller voir ce qu’il veut...et je ferai pas d’efforts...je vais rester comme ça, pas arrangée...je...et puis merde. Laisse tomber. »

Je sortis sur le perron devant la maison. J’étais incertaine, je ne savais pas comment agir avec lui. Je ne m’approchai pas, je préférais attendre. Les bras croisés pour me protéger du froid sous ma chemise, j’attendis en le regardant, m’abreuvant de ce que je pouvais, me régénérant sans savoir si ce qui allait suivre allait être positif. J’espérais, mais mon coeur était serré, il me faisait mal. J’avais eu mal de lui. Il fit une remarque sur Kayla et j’haussai un sourcil. C’était ça qu’il choisissait de me dire. Je penchai la tête sur le côté avant de répondre.

« Elle aurait pu mordre, je lui ai dit que ce n’était pas nécessaire. Elle ne voulait pas que je sorte. Elle trouvait que j’allais mieux et là, ça l’inquiète...je suis contente de te voir. »

C'était faux, Kayla ne m’aurait jamais empêchée de faire quoi que ce soit. Je savais ce qu’elle en pensait, elle n’avait pas eu besoin de me le dire. Elle devait d’ailleurs écouter, si elle en était capable, à travers la porte. Jonas me demanda si on pouvait parler et je savais que je ne pouvais pas refuser. C’était ce que j’attendais depuis des semaines. J’hochai la tête tristement avant de lui répondre.

« Ouais, laisse-moi prendre mon manteau. »

J’ouvris la porte rapidement, l’ouvrant presque dans Kayla qui faisait ce que je pensais. Je lui fis un signe de tête pour lui faire comprendre que tout allait bien. Je pris mon manteau, l’enfilai rapidement sans le fermer et pris mon foulard, le mis autour de mon cou sans l’attacher. J’avais peur que ma gorge se serre et d’étouffer avec la pression du foulard. Mains dans les poches et baskets aux pieds, je sortis. Je m’approchai à petits pas de Jonas, ne sachant pas trop où regarder. Rendue à ses côtés, je dis simplement en levant les yeux vers lui :

« Je t’écoute. »
(c) DΛNDELION
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Jonas Tallec
Jonas Tallec
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Mer 24 Nov - 0:35
JOLIA V
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TU SAIS LES MOTS SOUS MES SILENCES
CE QU'ILS AVOUENT, COUVRENT ET DECOUVRENT
Je ne sais pas pourquoi j’ai attendu aussi longtemps pour venir. En fait si, je sais. J’avais besoin de temps, puis tout s’est accéléré. D’abord, il y a eu le choc. Le fait d’apprendre ce qu’elle est, apprendre qu’elle était une sirène ? Je n’ai toujours pas bien compris en quoi ça consistait ni pourquoi elle n’avait pas besoin d’être tout le temps à l’eau comme dans le conte d’Andersen, je pense que la sidération de cette annonce m’a fait perdre quelques neurones et je n’ai pas bien tout saisi de ses explications. Ludivine a remis les points sur les i et les barres sur les t lorsque je lui en ai parlé en France mais bon ce n’est que de la théorie, cela reste vraiment pas concret dans ma tête. Pour moi, Thalia est une femme, pas une sirène. Point. Mais cette révélation, au final, ce n’est pas ce qui a fait que j’ai gardé mes distances avec elle, je pense être suffisamment ouvert sur tout pour pouvoir encaisser cette « nouvelle » et accepter ce qu’elle est. Après tout, je côtoie Thalia depuis des mois sans que sa condition vienne interférer avec notre relation donc j’ai balayé assez rapidement ce point. Par contre, le fait qu’elle ait eu une aventure avec Raphaël me reste en travers de la gorge surtout qu’elle est partie le soir d’Halloween sans vraiment répondre à ma question et à mes interrogations sur ce qu’elle a ressenti en le revoyant. Moi-même mal à l’aise avec cette idée, j’ai plutôt ignoré mon ami ces dernières semaines sans que cela ne se remarque trop, Raphaël étant lui-même bien occupé avec ses propres soucis et sa rupture avec Nymphéa pour prêter attention au fait que je sois distant avec lui. Au moment où j’envisageais de reprendre contact avec la rouquine, l’attaque chez Ludivine m’a replongé dans des sombres démons et une vague de colère m’a tellement envahi que je n’arrivais plus à réfléchir convenablement. J’ai intégré l’Ordre du Phénix le lendemain, sans me poser de questions et sans détour, prêt à donner ma vie et mon temps pour cette cause en laquelle je crois. Pour Ludivine. Pour les sorciers. Pour Thalia. Prêt à montrer mon implication pour l’Ordre, j’ai participé sur un coup de tête à la tentative de sauvetage de notre leader malgré les tentatives de Leah et de Raphaël de m’en dissuader. Bien mal m’en a pris. L’abomination, l’horreur, la déshumanisation. Voilà ce que j’ai ressenti lors de cette attaque, lors de cette « mission » et immédiatement après avoir vu Harry Potter recevoir une balle en pleine tête, le besoin d’ailleurs m’a submergé. Profondément. Vigoureusement. Témoignant ma détresse à ma cousine, la France nous a accueilli quelques jours et loin du tumulte des affrontements et guérillas locales, j’ai remis de l’ordre dans mes pensées. Là-bas, j’ai si souvent pensé à Thalia que je me suis demandé si je n’avais pas fait une erreur en l’écartant de ma vie. Les circonstances ont fait que tout ne s’est pas passé comme je l’aurais souhaité, certes. Pour autant, j’avais eu dix mille fois l’occasion de lui écrire. Et je ne l’avais pas fait. Qu’est-ce que je préfère faire ? Me pointer devant chez Kayla et attendre qu’elle vienne me parler. Très puérile comme réaction. Mais une réaction qui me ressemble. Une réaction impulsive. Une réaction qui empêchera qu’elle agisse de la même manière que j’ai agi avec elle : en ignorant mon message. Je tente clairement de botter en touche mais je sais que je ne peux plus me dérober. Un peu égoïstement, je me dis que je fais ça aussi pour moi : j’ai besoin de Thalia dans ma vie. J’ai besoin de son rire, de son sourire, de sa fraîcheur, de sa douceur, de sa naïveté aussi. J’ai tout aussi peur de ses mensonges et de ses salades. Je demeure dans une ambivalence que j’ai du mal à cerner et qui m’apparaît aujourd’hui bien plus clairement qu’avant. Pourtant, mes sentiments, eux, sont toujours au cœur de ma démarche.

Après avoir houspillé sa cousine, j’attends, je poireaute et ces quelques minutes me semblent interminables. Mais je peux être affreusement têtu lorsque je m’y mets et Kayla n’a qu’à bien se tenir, j’vais m’enraciner sur place jusqu’à ce que je l’aurais vu. De toute manière, il faudra bien qu’elle sorte pour aller à son stage. Même pas, me rappelle ma raison, elle pourrait aussi bien transplanner… Putain, mais quelle idée pourrie j’ai eu là… Je commence soudainement à douter de mon plan qui me semblait si parfait lorsque la porte s’ouvre sur la jeune femme. La voir fait bondir mon cœur dans ma poitrine. Presque six semaines se sont écoulées depuis la fête d’Halloween et pourtant, j’ai l’impression que la douleur de notre séparation remonte à hier. Même habillée ainsi, comme un lendemain de soirée trop arrosé, je la trouve toujours aussi belle. Sa coiffure ressemble à celle qu’elle arborait quand elle restait dormir avec moi et je me souviens comment j’aimais passer ma main dans ses cheveux, même ébouriffés.

Ma remarque sur sa cousine ne la fait que peu réagir et je pince mes lèvres. D’ordinaire, elle riait même à mes blagues de merde. Et si quelque chose s’était vraiment brisé entre nous il y a six semaines ? Je me sens comme un con, incapable de savoir quoi dire ni comment vraiment réagir. Jusqu’à ce qu’elle dise qu’elle est contente de me voir. Un poids immense s’envole soudainement et je me sens un peu plus léger même si je murmure d’une voix pas du tout sereine que j’aimerai qu’on échange. Cette discussion, nous aurions dû l’avoir bien plus tôt, il y a des jours déjà mais je sais que j’avais besoin de temps et que la montre a joué en ma défaveur. Pourtant, elle avait l’air triste d’accéder à ma demande, comme si elle était résignée, résolue. Je me sens immédiatement bien moins tranquille et je m’agite un peu alors qu’elle rentre à nouveau dans la maison pour chercher son manteau. Il est vrai que vu sa tenue… elle risquait d’avoir froid. Elle resort quelques instants plus tard et je me sens soulagé, comme si je craignais qu’elle ne revienne pas. Elle s’approche de moi et je la laisse venir. Maintenant qu’elle est plus près, je remarque ses traits tirés, probablement similaires aux miens, comme si la fatigue s’était accumulée sur son visage et que l’accablement avait rythmé ses dernières journées. « Je t’écoute. » Elle ne m’aide pas. Et je la comprends. Je décide alors tout simplement d’être honnête. « J’ai bien reçu tes messages. » dis-je pour commencer. « Désolé de ne pas y avoir répondu. » Ma gorge se noue et se serre. Je ne sais pas par où commencer, vraiment. Alors, tout simplement, je le lui dis. « Je sais pas quoi te dire Thalia, je ne saurai même pas par quoi débuter. Tout se bouscule dans ma tête. » Je frissonne, saisi par le froid et j’observe la jeune femme et son cou dégagé. Je m’approche d’elle et d’un geste qui me parait absolument naturel et non calculé, mes doigts forment un nœud avec son foulard pour dissimuler cette peau que j’ai si souvent touchée. Je me recule doucement et dis : « Je… » Je ferme les yeux quelques instants, cherchant mes mots. Cela me semblait pourtant si clair lorsque j’étais dans la voiture. J’avais pourtant préparé ce que je comptais lui dire mais maintenant que je suis en face d’elle, je perds tous mes moyens et toutes mes certitudes. « Je reviens de France. J’avais besoin de faire le point. On est parti avec Ludivine après… » Ma voix se brise. « Rien n’excuse mon comportement inacceptable envers toi mais j’ai pensé à toi chaque jour. » Comme si cela expliquait tout, comme si cela résumait tout. Je ne sais même pas si j’ai la force de tout dire, de tout déballer. Mais je veux qu’elle sache que même si je lui en veux toujours, mes pensées se sont tournées vers elle inlassablement. J’ai cette fille dans la peau et je ne sais pas si je fais bien d’être ici mais ce que je sais c’est que j’ai besoin d’elle, j’ai besoin des instants hors du temps qu’on avait et qui me semblent désormais si loin, peut-être même inaccessibles.
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Jeu 25 Nov - 1:12
Tu sais les mots sous mes silences
Jonas & Thalia

« I've seen you in my head every fuckin' day since I left. You on the floor with your hands 'round your head. And I'm down and depressed all I want is your head on my chest »
Depuis que Kayla m’avait dit que Jonas était posté à l’extérieur de la maison, mon coeur battait à tout rompre. Je commençais à pouvoir endormir la douleur, à pouvoir faire autre chose sans trop penser à lui. Ça aurait été mentir de dire que je n’y pensais plus. Au contraire, j’y pensais constamment. Disons seulement que maintenant j’étais fonctionnelle dans mon malheur. Je me disais que la situation se répétait à nouveau. Le court bonheur que j’avais senti avec Raphaël avait été gâché par la découverte de ce que j’étais et là, le bonheur plus étendu que j’avais vécu avec Jonas depuis juin avait encore une fois été gâché par moi. C’était moi qui portait malheur, c’était moi qui gâchait tout. Peut-être qu’une fille comme moi, qui avait été imprudente, n’avait pas respecté les règles de sécurité de base et qui mentait à tous méritaient de finir seule. Même si les mensonges étaient une mesure de protection, une réaction à la peur. Je pensais que ma meilleure option était de m’y faire et vivre ma petite vie sans attendre quoi que ce soit de qui que ce soit. J’allais devoir faire mes études, les réussir, me trouver un cabinet où travailler et y travailler sans fin jusqu’à ma mort. Je fêterais Noël et les moments importants avec ma soeur et mes cousines qui allaient, j’en était certaine, se trouver un homme à leur hauteur et avoir une petite famille adorable. Ce serait des hommes bons, compréhensifs, attentionnés qui les traiteraient comme des reines, parce que c’était ce qu’elles étaient.

Pendant un temps, quand je vivais encore dans le déni, je me disais que j’avais peut-être trouvé un homme comme ça, qui acceptait ce que j’étais, qui pourrait m’aimer et me respecter pour que nous puissions devenir une équipe. C’était ça pour moi, la vie de couple. Un duo incassable, qui se tenait et se soutenait contre vents et marées. C’était vrai, par contre, c’était sans compter mes cachotteries. Non, il fallait dire le vrai mot, c’était sans compter mes mensonges. C,était moi qui ne lui avait pas fait assez confiance. J’aurais dû, mais je doutais. Mon cœur m’avait parlé à partir de juin, je savais ce qu’il en était. Par contre, son côté me semblait inconnu, nous n’en avions jamais parlé, rien n’avait été dit. Y avait-il un nous ? Préférant garder ce que nous avions plutôt que de brusquer les choses, je m’étais tût et avais pris un risque. Je m’en étais mordue les doigts et maintenant, j’étais face à Jonas en espérant que ce ne serait pas la dernière fois où je le verrais. Nerveuse, le cœur et la gorge serrés, je m’étais avancée vers lui, dépenaillée, ne tenant pas compte de la température. Une seule chose m’importait à ce moment; lui. Ne sachant pas quoi lui dire, étant la fautive, je lui dis simplement que je l’écoutais.

Il me dit qu’il avait bien reçu mes messages. Cela me dit donc qu’il avait refusé de me répondre. Mon cœur se serra et je baissai les yeux vers le sol. J’aurais voulu lui dire que je regrettais mon comportement, que j’aurais dû respecter les distances qu’il avait voulu mettre entre nous, mais je ne dis rien. Il s’excuse de ne pas y avoir répondu, ce qui me soulagea un brin. Je relevai les yeux vers lui, pleine d’espoir en me disant que finalement il y avait peut-être quelque chose à reconstruire, il en restait peut-être assez pour rebâtir. Je le regardai et il semblait aussi confus que moi et avait l’air très fatigué. Avait-il eu autant de difficultés que moi à suivre sa routine quotidienne ? Est-ce que tout allait bien à la start-up où il bossait ? S’était-il passé autre chose ? Avait-il rencontré quelqu’un ? Ou plus simplement, voulait-il quelqu’un de plus simple, de plus normal et de plus clair dans sa vie ? Je n’aurais pas pu lui en vouloir. En plus, voulait-il simplement se caser ou pas ? Là n’était pas la question de toute façon. J’avais merdé et il était le seul à pouvoir me donner une sentence. Je l’écoutai donc sagement. Il ne savait pas quoi me dire, par où commencer. Mon cœur se serra et je pris mes mains nerveusement, jouant avec mes doigts pour m’occuper. Il me dit que tout se bousculait dans sa tête et je ne pus que hocher la tête. Je pouvais comprendre, tout se bousculait dans la mienne aussi. Seulement, ce n’était sûrement pas la même raison.

Il se rapprocha de moi, prit mon foulard et le serra doucement autour de mon cou. Je frissonnai, de froid, de nervosité et de plaisir. C’était la première fois qu’il se rapprochait de moi, surtout aussi près, depuis le 31 octobre. Peut-être qu’il sentit la même chose que moi, car il ferma les yeux quelques instant après avoir essayé de parler. Je pris le temps de le regarder durant ce moment, il était beau seigneur. Je me replongeai dans nos doux matins, quand il dormait encore, l’air paisible, les yeux fermés comme maintenant, mais les traits moins tirés. Sans chandail, je traçais les lignes de ses multiples tatouages sur son torse, ses bras. Je le voyais parfois frissonner, sourire alors qu’il se réveillait doucement. Ce qu’il était beau. Cette image, j’aurais voulu qu’elle puisse se reproduire, mais je me disais que j’allais peut-être devoir, seulement, la garder en mémoire. Ses yeux s’ouvrirent finalement et il se remit à parler. Il revenait de France. J’avais vu les photos sur internet, instagram machin. Une application qu’il avait installée sur le téléphone qu’il m’avait donné. Il était parti après quelque chose. Mes yeux s’ouvrirent d’inquiétude. Après quoi ? Il se tut et ne me dit pas la suite. Je voulus lui poser des questions, inquiète pour lui et sa cousine, mais il m’en empêcha en me disant que son comportement avait été inacceptable. Je ne pus retenir un air surpris. L’homme était vraiment trop bon pour ce bas monde. Et puis, cerise sur le gâteau, il avait pensé à moi, chaque jour. Je pinçai mes lèvres, nerveuse et émotive. Je me dis que c’était beau, ces mots. Par contre, j’étais nerveuse pour autre chose.

« Oui, j’ai vu tes photos...ça avait l’air bien. Tu as dit que vous étiez parti après quelque chose. Vous allez bien ? Il est arrivé quelque chose ? »

Plus je parlais, plus mon ton était rapide, nerveux. Je devais l’avouer, j’étais inquiète. Pour lui Ludivine. Je voyais bien maintenant et j’avais vu sur les photos que physiquement ils allaient bien. Par contre, il se pouvait que quelque chose soit venu les choquer. Après tout, le monde avait été chamboulé durant notre période de pause. Je baissai les yeux un peu vers mes baskets avant de reprendre la parole.

« Tu devrais pas dire que ton comportement a été inacceptable. C’est moi qui a tout gâché. J’aurais pas dû garder tout ça pour moi, ce que je suis. Les rares fois où ça s’est su, ça ne s’est jamais bien terminé. J’aime pas….j’aime pas ce que je deviens. Je le vis parce que j’ai pas le choix. Je voudrais l’enterrer, mais je peux pas. »

Ma gorge se serra alors que l’émotion commençait à me prendre. Je battis des cils, comme pour me sécher les yeux et me donner une contenance.

« Et je savais pas que ton copain c’était lui. Je pensais jamais le revoir et ça… ça m’a choquée de le revoir. Ça m’a mise dans tous mes états et ça a fait ressortir de mauvais souvenirs. Ça n’excuse rien, je sais très bien, mais je tenais à t’expliquer les choses, comme il faut. »

Je pris une grande inspiration en regardant le ciel avant de regarder Jonas à nouveau.

« Je suis vraiment désolée. ça rend les choses compliquées, je comprendrais que tu veuilles rester loin de moi. Je t’en voudrais pas, j’ai l’habitude. »

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TU SAIS LES MOTS SOUS MES SILENCES
CE QU'ILS AVOUENT, COUVRENT ET DECOUVRENT
Il est peut-être enfin temps d’avoir cette discussion avec Thalia. Je n’ai jamais ressenti autant le besoin de parler à quelqu’un et je n’ai jamais ressenti non plus l’appréhension de la conversation. Je mentirais si je disais que la situation avec Thalia ne m’a pas rappelé ce parallèle angoissant de ma relation avec Jordan. Refusant de m’engluer dans un silence sans nom, même sans savoir bien ce que j’allais pouvoir dire à Thalia, je me refusais de lui faire subir cela, je me refusais de ne pas lui donner d’explications. Je me dis que je lui dois au moins cela, ce qui nous permettra de passer à autre chose et le cas échéant, peut-être, de nous reconstruire avec ou sans l’autre. Mais donner une conclusion à notre relation me semble primordiale dans les deux cas. Mes pensées se sont régulièrement tournées vers elle durant le mois de novembre, me demandant si je pouvais lui pardonner ses mensonges et le fait qu’elle m’ait encore dissimulé délibérément ce qu’elle était alors même que je pensais que nous nous portions une confiance mutuelle et réciproque. Après ce qu’il s’est passé chez Ludivine, j’ai revu le sens de mes priorités : la vie est fragile et peut s’arrêter d’un claquement de doigts et la première chose qui m’est venue à l’esprit c’est que je ne souhaitais pas laisser derrière moi des histoires inachevées, des questionnements sans réponse. L’envie de faire du tri dans ma vie s’est fait ressentir et j’ai eu besoin de m’éloigner afin de prendre du recul. Le voyage en France m’a permis de me reconnecter avec la réalité tout en sachant que si je souhaitais passer à autre chose, il allait aussi falloir que je confronte Thalia. Mais ce n’est pas aussi simple qu’il n’y parait, je n’ai jamais été habitué à agir ainsi ; d’ordinaire, je suis plutôt quelqu’un de fiable et on me fait confiance assez facilement. Les mensonges de Thalia m’ont déstabilisé même si je conçois pourquoi elle en est arrivée à de telles extrémités. Elle souhaitait se protéger, se protéger elle, protéger les autres, se protéger des autres. Mais en faisant cela, ne s’est-elle pas perdue en chemin ? Dissimuler ce qu’elle est à des inconnus bien sûr mais je pensais avoir dépassé ce stade depuis longtemps avec notre « amitié améliorée ». Ce que je ressens pour Thalia, je ne le comprends pas et je n’ai pas envie de le comprendre parce que ça me fait trop peur. La seule fois où j’ai osé faire part de mes sentiments à la personne que j’aimais, celle-ci m’a abandonné. Perdre Thalia comme j’ai perdu Jordan m’est inconcevable.

Voilà pourquoi je suis là, à attendre qu’elle sorte à nouveau dans l’espoir qu’on puisse -sinon recoller les morceaux- au moins pouvoir échanger ensemble. Alors qu’elle est à mes côtés, je ne peux m’empêcher dans un geste affectueux de resserrer son foulard autour de son cou, mes doigts effleurant sa nuque dans un frisson délicieux. Ce que j’ai toujours aimé être proche d’elle… Notre relation n’avait pourtant vraiment pas débuté ainsi et c’est ce soir de juin qui a tout fait basculer. À partir de là, j’ai toujours eu ce besoin de garder un contact physique avec elle, même anodin, mais même le plus naturel des gestes semblait intime à mes yeux, comme si cela nous liait d’une manière que je ne comprenais pas. Je me perds dans quelques vagues explications, tentant de lui faire comprendre que malgré mes silences, sous ceux-ci se dissimulent de tristes vérités et un événement barbare duquel je ne parviens pas encore à me relever. C’est trop frais, trop récent. Mais ce que je sais, de manière peut-être irrationnelle, c’est que j’ai besoin de Thalia pour qu’elle m’aide à traverser tout cela ; sa présence a égayé ma vie et ses fous-rires ont accompagné les miens pendant si longtemps que je n’arrive plus vraiment à imaginer continuer sans.

Thalia pose quelques questions, des questions légitimes et mon cœur s’accélère tandis que je sens une vague d’angoisse me submerger alors que j’y repense, me replongeant dans le traumatisme de cette nuit-là. « Je… » Je ferme les yeux et je recule doucement vers le muret pour y prendre appui. M’installant dessus afin d’éviter que mes jambes flanchent, je dis simplement : « Le Blood Circle, ils ont attaqué sa maison. » Je ne dis rien d’autres. Je ne dis pas que j’étais présent, je ne dis pas ce que j’ai vu, je ne dis pas qu’une des gamines qui nous a attaqué était une amie de Ludivine et nous a aidé, je ne dis pas que j’ai dû me battre pour notre survie. J'omets de parler du sang, des cadavres, de l'odeur ferreuse de l'hémoglobine, de l'horreur. Et du fait que ça me réveille toutes les nuits et que je me bas contre mes cauchemars. C’est trop difficile. Je réouvre les yeux et dit: « Elle va bien, nous allons bien. Ne t’en fais pas. » Physiquement du moins. Parce que psychiquement… Personnellement je me noie là où Ludivine semble si forte. Elle a toujours eu cette énergie en elle, et je me demande si elle fait bonne figure devant moi pour ne pas laisser ses propres démons prendre le relai. Toujours est-il que nous faisons tout ce que nous pouvons pour nous soutenir l’un l’autre. « Après ce qu’il s’est passé pour Harry Potter, fallait qu’on parte. J’étais là-bas aussi, le soir de son assassinat. » dis-je doucement. Je balance tout. Tant pis. « J’suis rentré dans l’Ordre après ce qu’il s’est passé chez Ludivine. » Je sais, ça va faire beaucoup d’informations. « Le mois de novembre a été trop douloureux pour moi Thalia. Ce qu’il s’est passé entre nous m’a bouleversé, je savais plus où j’en étais. Puis il y a eu l’attaque. Puis Potter. » Je reprends tout ça, la voix serrée. « Fallait qu’on parte, tous les deux. Qu’on prenne du temps pour se ressourcer en famille, loin de tout cela. » Loin de toute cette merde.

Reprenant ses paroles, je dis, résolu : « C’est vrai que tu as tout gâché... Je te faisais tellement confiance. » D’une voix plus tendre, j’ajoute : « Mais t’avais peur, ça, je peux le comprendre. » Comme si cela expliquait tout. Comme si cela excusait tout. Je murmure : « J’aurai aimé que tu saches que je ne suis pas comme tous les autres à qui tu en as parlé. D’accord, je ne comprends pas tout au monde magique bien que Ludivine m’ait enseigné les bases. Mais j’ai moi aussi essayé de te faire découvrir mon monde et ses subtilités, tu n’as jamais eu peur de ce que je pouvais bien te montrer, alors même que certaines de nos technologies peuvent être très angoissantes. Alors oui, j’aurai aimé que ça se passe autrement. » Je soupire. Cela ne sert à rien de resasser tout ça. « Mais ce qui est fait est fait, non ? » Je dis : « Ce que tu as raté aujourd’hui, fais-le mieux demain. Ma mère disait toujours ça. » Ma mère biologique. Me voilà philosophe aujourd'hui.

« Pour Raphaël… » Mes paupières se ferment à nouveau et je dis : « Je veux plus en parler. Plus jamais. » J’essaie déjà tant bien que mal de faire « comme si » auprès de mon ami et je ne veux pas me remémorer ça. Je me dis que si nous en parlons pas, j’y penserai moins lol Jonas t’es sérieux là ?. C’est comme ça que je veux me protéger de ça pour le moment. Je veux oublier, je veux oublier ça. Les derniers mots de Thalia me reviennent en mémoire. Rester loin de moi. Je t’en voudrais pas, j’ai l’habitude. Sa crainte de l’abandon fait soudainement écho à la mienne dans une violence qui me dépasse. Putain. Je la regarde observer le ciel, craignant de croiser mes prunelles claires et d’y voir mon verdict. Ma main gelée vient soudainement trouver la sienne et je dis : « Je ne sais pas si j’ai envie que tu sois loin de moi. » Sans réfléchir, je tire sur sa main et elle se retrouve dans mes bras. Ma tête vient trouver son cou et je respire son parfum au pamplemousse qui m’est devenu si familier au fil des mois. « J'ai besoin de toi Thalia. » C'est dans un murmure que je lui fais cet aveux alors que mes bras se placent doucement dans le creux de ses reins et que ma respiration s'accélère, ne sachant pas si elle acceptera cette étreinte.
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Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

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Dim 28 Nov - 15:25
Tu sais les mots sous mes silences
Jonas & Thalia

« I've seen you in my head every fuckin' day since I left. You on the floor with your hands 'round your head. And I'm down and depressed all I want is your head on my chest »
J’avais une attirance constante pour le garçon. Depuis que je l’avais vu à travers la fenêtre, je voulais aller vers lui, le sentir tout près, mais la situation avait fait que j’avais dû me gérer. Il m’en voulait pour une merde que j’avais causée. La moindre des choses était de respecter les limites de Jonas. Son délai avait été terriblement long, sa réflexion m’avait déchirée de tous les côtés. Ne pas savoir ce que l’avenir me réservait, surtout de son côté, m’avait empêchée de dormir à de nombreuses reprises. Ces nuits d’insomnie devaient se lire sur les traits tirés de mon visage, les cernes sous mes yeux et mon teint gris. Il était évident que rester à la maison pour étudier presque à toute heure du jour et de la nuit n’avait rien de très gratifiant pour mon allure. Cela expliquait donc mon allure débraillée du moment. D’un côté, j’aurais voulu bien paraître pour le moldu, qu’il me voit sous mon meilleur jour et que ça motive sa décision de me donner une deuxième chance. En même temps, d’un autre côté, je voulais l’effet que son départ avait eu sur moi. Je voulais qu’il sache que ce n’était pas seulement un petit intermède, que ça avait été important. L’avait-il réalisé en me voyant ? Il semblait encore très pensif alors peut-être que ces détails lui avaient échappé. Il fallait dire que mon analyse de la situation n’était pas optimale non plus. Je ne voyais que lui, comme dans une vision en tunnel, et j’étais pendu au lèvre de Jonas, espérant une libération, quelle qu’elle soit. Il était évident que je penchais d’un côté, que je voulais qu’il reste près de moi, qu’on reprenne où nous avions laissé les choses, bien que ça aurait été surprenant. Cependant, seulement une libération me conviendrait. Je ne pouvais plus vivre de cette façon, en attente. Kayla me l’avait fait savoir et après réflexion, je réalisais qu’elle avait raison.

J’avais passé le dernier mois et demi à attendre un appel qui n’était finalement pas venu. J’avais continué à étudier et à travailler, mais je n’avais rien fait d’autre, au cas où… Finalement, le cas où était arrivé, sans appel. Il était devant moi, hypnotisant comme jamais. Je résistais à mes envies, gardant une certaine distance entre le moldu et moi. Ce fut lui qui se rapprocha le premier pour nouer le foulard autour de mon cou. J’avais fermé mes yeux quelques instants, inspirant le parfum discret de Jonas. Mon ventre s’emplit de feu ces quelques instants et mon cœur se pinça quand il reprit sa place à distance pour parler. Je l’écoutai donc et je mis à être inquiète. Avec tout ce qui s’était passé dans la vie du moldu, je pouvais comprendre finalement le temps que ça avait pris pour qu’il me recontacte. Je fermai les yeux de tristesse en entendant que sa cousine avait été attaquée chez elle. Je savais à quel point Ludivine et Jonas étaient proches, ça avait dû leur faire un choc à tous les deux. Il me confirma qu’ils allaient bien, mais j’assumais qu’il minimisait la situation. Après tout, ses traits tirés étaient parlant et on ne sortait pas nécessairement indemne d’une situation du genre. J’aurais voulu être là pour eux, pour lui, pouvoir aider d’une quelconque manière, mais l’univers avait fait que j’avais été mise de côté durant cette période.

Le moldu s’était reculé vers le muret et s’y était appuyé pour me raconter les derniers événements. Il resta concis, sans donner de détails et ça me dit que ça avait dû être assez éprouvant. Je comprenais que les informations ne m’arriveraient pas tout de suite, alors je ne posai plus de questions sur ce moment. J’hochai la tête sans ajouter quoi que ce soir. Jonas me parla ensuite d’Harry Potter de tout ce qui s’était passé autour de l’événement, je fermai les yeux de découragement. Le monde était devenu fou. Je fus choquée d’apprendre qu’il était présent au moment de l’assassinat de notre Leader. Je restai bouche bée et je voulu aller vers le moldu, mais je restai sur place, figée par la situation. Je voulus poser mille questions pour comprendre, mais je le laissai terminer son récit.

« Mais qu’est-ce que tu faisais là ? Tu aurais pu mourir, tu aurais pu… Je suis désolée, c’est grand ce que tu as fait, de te joindre à l’Ordre tout ça, je n’ai pas réfléchi avant de parler. J’ai seulement pensé au pire...si tu n’en étais pas sorti. »

L’émotion m’avait prise de cours. Je voyais le jeune homme sous un angle différent à ce moment. Fini la légèreté et la facilité. Je voyais un homme impliqué, conscient et investi pour le bien du plus grand nombre malgré qu’il ne soit pas sorcier. Sous sa douceur et sa bonté il y avait du courage et une volonté que j’avais jusqu’encore jamais rencontrés. J’étais inquiète, mais en même temps encore plus impressionnée. Il termina son récit avec son besoin de partir avec Ludivine.

« T’as pas de justification à me donner, je comprends. Tu as fait ce qui était bien pour toi. »

II confirma ce que je lui avais dit, comme quoi j’avais tout gâché. Que je le dise était une chose, mais que lui le dise c'en était une autre. Ça me fit mal, mais c’était mérité. J’avais brisé la confiance qu’il avait en moi,  cette confiance semblait avoir été à sens unique à cause de moi. Maintenant je récoltais ce que j’avais semé...des problèmes, de la peine et de la merde. Je baissai les yeux vers mes pieds, honteuse et émotive. Ce fut jusqu’à ce qu’il change de ton et qu’il dise qu’il comprenait que j’avais eu peur. Intriguée, je relevai les yeux vers le garçon, le visage rougit par le froid et la honte. Je l’écoutai alors qu’il parlait à voix basse. Il aurait aimé que je vois qu’il était différent. Je souris tristement. Je m’en rendais bien compte, je m’en mordais même les doigts. Je n’en revenais pas qu’une personne comme lui existe. Mes yeux se remplirent se larmes. Trop d’émotions tourbillonnaient en moi en même temps et j’avais clairement un surplus que j’avais de plus en plus de difficulté à gérer. J’hochai la tête sans parler la gorge trop serrée pour laisser sortir quoi que ce soit d’intelligible. Je ferai mieux demain.

Jonas m’expliqua qu’il ne voulait plus parler de Raphael, ce qui me convenait très bien. Enterrer les problèmes loin sous terre, je maitrisais. Ne sachant trop où me placer alors que j’avais ouvert grand une porte de sortie pour le moldu, je regardais le ciel, attendant la décision du garçon qui faisait battre mon cœur. Me prenant par surprise, il saisit ma main en me disant qu’il ne savait pas s’il voulait que je sois loin. Je retournai mon regard, intriguée, vers lui. Le feu revint dans mon ventre et mon cœur s’emporta alors que le jeune homme me tirait vers lui. Je me retrouvai entourée par Jonas, son odeur, son corps, sa respiration dans mon cou, sa voix contre mon oreille. Il avait besoin de moi. C’était trop en même temps et j’éclatai en sanglot, me cramponnant à lui comme à une bouée m'empêchant de me noyer. Je restai quelques instants accrochée à lui à épancher mes pleurs et à calquer ma respiration à celle de Jonas qui venait d’enlever tout le poids qui était sur mes épaules depuis des semaines. Je reculai mon visage de son manteau et pris son visage en coupe entre mes mains, caressant ses joues de mes pouces en lui parlant doucement.

« Je le sais que tu n’es pas comme les autres Jonas, je le sais. Je le savais, mais je le voyais pas. Je ferai mieux demain. Je ne me tromperai plus. J’ai besoin de toi aussi, plus que tu pourrais le penser. »

Hypnotisée par les yeux verts de Jonas qui me fixaient, je l’embrassai doucement , m’embrasant au même moment. J’espérais pouvoir éloigner la vie en solitaire. Les moments que nous avions partagés et que je ressentais à ce moment, je voulais garder tout ça dans les paumes de mes mains, je les voulais près de moi, à tout moment et je comptais serrer les poings encore plus fort pour ne pas que ces souvenirs ne glissent pas entre mes doigts comme du sable. Je me rendais compte que Jonas était une habitude à mon cœur et qu’être près de lui, là, comme ça, c’était comme si on me redonnait l’oxygène qui me manquait pour vivre pleinement.

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TU SAIS LES MOTS SOUS MES SILENCES
CE QU'ILS AVOUENT, COUVRENT ET DECOUVRENT
Entre Thalia et moi, cela m’a toujours paru simple. Sans ambiguïté. Du moins c’est ce qu’il me semblait. En réalité, je pense que je me mentais à moi-même. Par crainte de m’attacher, j’ai préféré faire comme si tout était limpide, comme si tout était clair comme de l’eau de roche sans imaginer que j’entretenais par mon comportement un doute non palpable et quasiment impossible à résoudre sans une longue conversation. Mais Thalia n’avait rien demandé non plus, nous maintenant dans ce flou artistique, ne sachant pas bien ce qu’on était l’un pour l’autre. Dès qu’on a commencé à se donner « rendez-vous » en dehors des séances de sport, j’ai compris que ce qui me reliait à Thalia dépassait de loin la simple relation sportive. Nous sommes devenus amis facilement, sans difficulté, comme si cela coulait de source. Je me complaisais dans cette relation amicale sans imaginer qu’il puisse y avoir davantage que cela ; nous discutions, nous parlions, nous allions au bar ensemble. Une relation facile, simple, sans ambivalence. Pourtant, le fait qu’elle débarque chez moi en juin avait tout changé. J’en suis sorti chamboulé avec l’envie monstre de la protéger, d’être là pour elle et de m’occuper d’elle ; de lui faire comprendre que la vie ne se résume pas à un seul geste impulsif et qu’il était possible d’envisager un avenir tout aussi prometteur pour elle que ce qu’elle avait espéré. Leah m’avait dit que mes réactions dépassaient la simple amitié et j’avais rétorqué que c’était faux et que j’en aurais fait tout autant avec elle ou même avec Raphaël. Elle avait souri et je n’avais pas compris pourquoi. Peut-être parce qu’au-delà du fait véridique (à savoir que j’aurai fait la même chose pour mes amis), il y avait quelque chose de différents dans les attentions que j’offrais à la sorcière, au point que j’en devenais parfois presque niais, quasiment stupide. Je pensais à elle sans arrêt, j’attendais avec ferveur nos rendez-vous ou nos appels, je m’impatientais en attendant ses réponses. Cela en devenait ridicule. Mais pour autant, l’idée même d’officialiser ce que nous étions me paraissait trop difficile, c’était trop « tôt », je ne suis pas prêt. Pourtant, ce que je ressens pour Thalia, je sais que c’est bien là et je sais que mon cœur s’emballe quand je suis avec elle, que son rire, son sourire, ses mimiques adoucissent mes maux.

Le peut-elle encore malgré ses mensonges ? Ma raison me dit que je ne devrai pas lui pardonner et que je prends un risque trop grand mais mon cœur réclame sa présence auprès de moi tel un besoin foncièrement vital qui ne désemplit pas. Je sais pertinemment que Thalia n’a pas menti « pour faire exprès » et que ce n’était pas sa volonté de me dissimuler des choses ; sa condition de « sirène » (j’arrive à peine à prononcer ce mot tellement cela me semble absurde) était un secret qu’elle avait du mal à révéler et je le conçois puisque je sais à quel point les êtres magiques (quel qu’ils soient) peuvent être malmenés ou même marchandés par mon peuple. Quant à Raphaël… Comment aurait-elle pu deviner ? Je respire doucement tandis que je lui raconte ce qu’il s’est passé chez Ludivine, omettant certains détails, cachant certains éléments pour protéger mon esprit de ce cauchemar qui me hante encore chaque nuit. Puis la mission de sauvetage à l’entrepôt. Thalia me demande ce que je faisais là et pourquoi j’ai fait ça. Sa surprise et ses questions reflètent également toute son inquiétude et sa crainte que j’aurai pu être blessé, pire être tué. J’hausse les épaules et je dis simplement : « Je n’ai pensé qu’à Ludivine. J’étais en colère, exaspéré, en rogne. Je dormais plus depuis des jours, j’avais envie de… » Je ferme les yeux pour ne pas laisser ses pensées envahir à nouveau mon cerveau. Je ne me suis pas reconnu là-bas et il a fallu que les combats commencent pour que je me réveille, sortant de ma torpeur, retrouvant mon humanité. « De me venger… » dis-je d’un ton penaud, les yeux scrutés sur le sol. « J’suis parti parce que je voulais pas que la guerre me change, sombrer du mauvais côté par facilité. » J’ajoute doucement : « Quant à l’Ordre, je suis sympathisant depuis des années, ce n’était finalement que la suite logique après l’aide qu’ils ont apportée à ma cousine. Je me demandais si j’avais fait le bon choix en les rejoignant puis il y a eu la mort de Potter et j’ai su que j’avais eu raison. Je ne me voyais plus faire comme si de rien n’était de toute manière. » Je lui dis : « Ne t’inquiète pas, je n’ai pas été blessé. » Ce sont les seuls mots que je souhaite lui offrir pour le moment, ne souhaitant pas parler de tout cela maintenant. Car après tout, désormais, je n’avais plus aucun impact sur l’évènement, je ne pouvais plus agir dessus et cela appartenait au passé. Par contre, en ce qui concerne ma relation avec Thalia, j’avais les moyens d’arranger les choses. Et si elle le ne souhaitait pas, ce qui serait son droit, au moins nous aurons eu la chance de mettre un point définitif à notre histoire, aussi bancale soit-elle, aussi empreinte de non-dits soit-elle. Je sais que j’ai besoin de savoir si Thalia continuera à faire partie des nouveaux chapitres de ma vie ou si je dois fermer ce tome et en ouvrir un nouveau, mon esprit a besoin de réponses claires, refusant de rester dans le flou et dans l’expectative.

Je me contente alors de paraphraser les propos de Thalia, lui montrant que je comprenais pourquoi elle avait agi ainsi. Même si au fond, avec moi, elle n’en aurait pas eu besoin. J’ai toujours été très ouvert d’esprit, bien plus que la moyenne, mes parents biologiques puis Ludivine m’ont appris ça, m’inculquant des valeurs de paix, de partage et d’éthique qui correspondent aux fondements de ma personnalité. Je suis prêt à tout accepter mais pas à n’importe quel prix et Thalia doit le savoir, ses mensonges, je n’en veux plus. Mais avant que je lui dise sur quelles nouvelles bases je souhaite construire notre relation, j’ai besoin de donner à mon cœur ce qu’il demande et me réclame depuis qu’elle est sorti sur le pas de la porte. Une étreinte, un besoin singulier de me retrouver contre elle, de serrer mes bras autour d’elle, de sentir son odeur si particulièrement attachante, de partager sa chaleur, sa détresse. Elle éclate en sanglots et je resserre mon emprise sur elle, tentant de lui apporter le réconfort qu’elle nécessite. Ces sanglots, je les perçois comme un immense soulagement, comme l’idée qu’il est peut-être possible de recoller les morceaux. Je laisse ses larmes couler sur ses joues tandis que les miennes restent désespérément sèches, las d’avoir trop été mouillées ces derniers jours même si je n’en ressens pas moins le même apaisement de nous retrouver. Mes mains s’activent à frictionner son dos afin de l’aider à se calmer.

Au bout d’un moment, elle relève la tête et me regarde intensément et je sens ma gorge s’assécher, attendant la suite ; des premiers mots, un geste, qui fera peut-être basculer à nouveau notre relation. Ses doigts s’agrippent à mon visage et un sourire tendre s’installe sur mes lèvres. Cette habitude m’avait manqué alors qu’elle me promet qu’elle fera mieux. Qu’elle ne se trompera plus. Qu’elle a besoin de moi elle aussi. Plus que je ne le pense ? Que veut-elle dire par-là ? Je m’apprête à poser la question mais je n’en ai pas le temps car elle se rapproche de moi, capturant mes lèvres et je me perds dans ce baiser enflammé, passionné, marquant le début de quelque chose de nouveau. Mes doigts quittent son cou pour rejoindre sans m’en rendre compte ses reins et glissent sous son manteau, sous son pull pour toucher cette peau si douce qui m’enivre tandis que nos langues continuent leur furieux balai. Je me sens grisé et je m’abandonne dans ce baiser que je prolonge avec plaisir alors que mes sens sont en éveil, que mon cœur tambourine fort dans ma poitrine et que je retrouve la sensation de bien-être que je ressentais lorsque j’étais avec elle. Une de mes mains vient s’attarder dans sa chevelure. Mes lèvres se font soudainement plus sages, moins pressées et je les quitte doucement avant d’écarter son foulard pour déposer une myriade de baisers dans son cou et humer encore une fois son parfum délicat. Je lève les yeux vers elle et je pose mon front sur le sien tout en inspirant doucement, tentant de résister à l’envie irrépressible de goûter encore une fois ses lèvres. Je demande dans un murmure : « Plus de mensonges ? » C’est la condition sine qua none pour repartir à zéro, repartir sur des bases plus solides, plus saines. Mais quelles bases ? Je sens le sang pulser dans tous mon organisme tandis que je demande encore plus bas : « Thalia je… tu… enfin nous… » Je bégaie, ne sachant pas vraiment comment m’y prendre, ni comment le dire. Je me contente de demander : « Qu’est-ce que tu attends de moi ? De nous ? » Cela sera peut-être plus simple ainsi. Qu’elle me dise ce qu’elle souhaite et comme ça je pourrai dire que je veux la même chose. Si tant est que cela soit vrai. Mes doigts se perdent encore sous sa peau et mes lèvres viennent capturer à nouveau les siennes avant qu’elle ne réponde. Ce baiser est différent, plus mesuré, plus discipliné mais pourtant, il me bouleverse comme jamais.
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Jonas & Thalia

« I've seen you in my head every fuckin' day since I left. You on the floor with your hands 'round your head. And I'm down and depressed all I want is your head on my chest »
J’avais toujours voulu faire simple, autant pour moi que pour les autres. Tout avait toujours été trop compliqué quand j’étais plus jeune, à cause de mes parents. Que vont penser les gens ? Suis-je convenable ? Est-ce que cette personne pourrait m’être utile un jour ? J’en sais rien donc il faut rester gentil. C’était horrible. Maintenant, je ne me souciais plus vraiment de tout ça. Parfois, ça me mettait dans l’embarras, mais j’en étais au stade où je préférais me centrer sur moi-même, me préserver moi et les gens que j’aimais. Les autres pouvaient aller se faire foutre. J’en avais assez bavé pour savoir ce que je voulais et ce que je ne voulais pas. Je n’avais pas le temps ni l’envie de traîner des boulets derrière moi, je méritais mieux, du mieux, c’est ce que je me disais depuis longtemps, voulant jouer les dures. J’avais largué ma famille presque dans mon entièreté, je me devais d’être capable de me débrouiller toute seule et je l'avais fait durant quelques années sans problèmes majeurs. En mars dernier, ça avait changé. J’avais rencontré Jonas et je m’étais attachée. Dans la même période, Hélios avait découvert ce que j’étais, avait commencé à jouer le tortionnaire de fortune en me harcelant, me mettant la pression pour me faire sortir de mes gonds. Finalement, en juin, il avait réussi, ce qui avait déclenché une suite d’événements qui m’avaient fait passer par une gamme d’émotions très large.

Frustration, tristesse, honte. J’avais failli le tuer, j’avais été renvoyé et mon avenir avait été plus qu’incertain. C’était Jonas qui avait su me garder droite, qui m’avait montré une voie de secours qui me permettrait d’atteindre les objectifs que j’avais depuis des années. À partir de ce moment-là, notre situation avait évolué. Une nuit ensemble était devenue deux et ensuite un enchaînement régulier de moments à discuter, nous voir, regarder des films et passer le temps. encore là, j’avais cherché la simplicité, préférant me contenter de ce que nous avions qui était flou que de vouloir rendre tout plus solide, plus clair. C’était ce qui nous menait au moment présent où nous étions face à face sur le terrain devant la maison des parents de Kayla. J’avais le cœur gros et j’avais enfin un premier espoir depuis des semaines. Je regrettais amèrement l’erreur que j’avais commise.Je me disais que j’aurais dû lui parler, tout vider mon sac, mais en même temps, il y avait tellement d’incertitude dans notre zone grise que je ne savais pas sur quel pied danser. Je voulais plus, mais je n’avais rien demandé, de peur de tout perdre.  Tout ça à faire qu’en bout de ligne, j’avais failli tout perdre. Là, Jonas était revenu, mon coeur n’en pouvait plus et j’attendais un verdict qui ne saurait tarder.

Le garçon qui transformait mes jambes en coton me fit un résumé des dernières semaines et ça me choqua énormément. Il s’était passé tellement de choses et je n’avais pu l’aider à passer à travers tout ça. Je savais qu’il était bien entouré par sa merveilleuse et magnifique cousine Ludivine, ses parents et ses amis. Il était bien entouré, il avait de la chance. Ça avait dû l’aider, c’est probablement pour ça qu’il n’avait pas eu besoin de moi. Je n’étais pas ce dont il avait besoin, je le réalisais. Je ne pus cependant pas cacher mon inquiétude quand il me parla de ce qui était arrivé à l'entrepôt. Je savais globalement ce qui s’y était passé, mais pas qu’il avait été témoin de cette tragédie. Clairement, le moldu avait eu une vie assez chargé, s’occuper de mes états d’âme était secondaire, c’était normal. Il avait une vie bien remplie contrairement à la mienne. J’étudiais et je me morfondais, c’était une honte. Il m’expliqua qu’il avait pensé à Ludivine, que c’était ce qui l’avait motivé à se venger. Il sembla mal à l’aise avec ce terme, il scrutait le sol et j’eus envie de le toucher, de lui prendre la main, de lui montrer un peu de réconfort, mais je restai sur ma faim, préférant garder une distance pour ne pas brusquer les choses. Je souris alors que le moldu me parlait de l’Ordre qui avait donné un grand soutien à sa cousine. J’étais contente qu’elle ait eu du support dans cette épreuve. Je ne lui avais pas énormément parlé depuis que je connaissais Jonas, mais elle semblait vraiment être quelqu’un de bien. Prenant le temps de bien choisir mes mots, je finis par lui répondre sérieusement. autant se dire les vraies choses, c’est ce qu’il voulait non ?

« Je crois pas que tu pourrais tomber du « mauvais côté », comme tu dis. J’ai vu ce que c’était, ma famille c’est ça et c’est pas toi. C’est pas le Jonas que je connais. Ils t’arrivent pas à la cheville. »

Ma famille se passait le titre de mangemort de génération en génération. C’était ça l’entreprise familiale. Se taper dans le dos pour des années d’héritage vulgaire et volé aux plus petits. L'apparat et les contacts avec les personnes importantes était tout ce qui importait. Ils étaient fiers d’Alecto et Amycus par Merlin ! Ils étaient dans des bouquins pour avoir essayé de tuer Albus Dumbledore et avoir torturé des élèves de Poudlard. Des modèles qu’ils disaient. Moi, j’avais honte de porter le même nom qu’eux. Jonas, il n’était pas comme ça, il n’avait pas une once de méchanceté en lui. Je comprenais sa colère, sa frustration. J’avais accumulé énormément aussi, autant avant de partir de la maison que lors de ma transformation et maintenant. Ce que j’avais trouvé pour faire sortir tout ça, c’était le sport. Je sortais la frustration dans la course, le yoga et les machines de la salle de sport.

« Je comprends ta décision, c’est logique…je suis contente que t’ais rien. »

Je souris timidement, ne sachant pas trop quoi dire. Je n’avais aucun avis à avoir sur la question, c’était sa décision, sa vie. Moi, la seule chose que je pouvais faire, c'était de l’appuyer, s’il voulait de mon appui. C’était à lui de prendre la décision. Après une clarification, que les mensonges devaient être terminés, il me prit dans ses bras. Les valves s’ouvrirent et je ne pus retenir mes larmes. La pression étaient tombée et je n’arrivais plus à tout garder. Des semaines à pleurer dans ma chambre et à essayer de tout gérer sans vraiment considérer que je réussissais bien. C’était fini. Je m’accrochai à lui, récupérant une partie de sa chaleur au passage. Je réalisai à ce moment-là que le froid commençait à me saisir. J’inspirai à grand coup l’odeur de Jonas qui m’avait manqué plus que de raison alors qu’il resserrait son étreinte autour de moi. Sentant les mains de Jonas frictionner mon dos, je revins à la réalité et je pris sur moi de me calmer. Je pris le visage du jeune homme doucement en coupe entre mes mains et je vis son doux qui m’avait tant manqué. Je lui expliquai avec force de conviction que j’allais lui prouver que les erreurs étaient derrière moi avant de l’embrasser tendrement. Cette tendresse fit place à une plus grande fougue quand je sentis les mains du garçon sous mon manteau, sous ma chemise. Le contact de ses doigts sur ma peau me fit littéralement brûler sur place, j’en aurais voulu plus, il n’y avait que l’air frais autour de nous qui me rappelait que nous étions dehors. Mon cœur était à la limite de me sortir du corps alors que mes mains allaient passer sur les cheveux de Jonas, l’attirant le plus possible contre moi. Ce fut le moldu, plus sage, qui calma mes ardeurs pour déposer de petits baisers dans mon cou, là où mon foulard me protégeait du froid quelques instants plus tôt. Je ne pus retenir un soupir et un sourir à cette sensation qui me rappelait les doux réveils que nous avions partagés quand je passais la nuit chez lui. Son front contre le mien, je l’écoutai murmurer doucement une demande légitime.

« Plus jamais. Tu sais tout…et tu sauras tout. »

Il dit mon nom et une confusion de mots sortirent de sa bouche à la suite dans un bégaiement incertain encore plus bas. Nous ?Je souris. Qu’est-ce que j’attendais de nous et de lui ? Je voulus lui répondre, mais le moldu m’embrassa doucement, plus calmement et j’en profitai pour descendre mes mains qui était derrière la tête du jeune homme vers son visage, le prenant encore une fois en coupe, caressant ses joues de mes pouces. Éloignant mes lèvres de quelques centimètres à peine des siennes, je regardai directement ses iris clairs qui me chaviraient tellement.

« C’est ça que je veux. Un nous. Je veux pouvoir te présenter autrement que comme un ami, on est plus que ça…je crois. Pour moi t’es plus que ça Jonas. »

J’avais murmuré en le regardant droit dans les yeux, assumant tout ce que je lui disais complètement. Ma main droite quitta sa joue pour aller caresser ses cheveux en gardant mon front contre le sien.
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Jonas Tallec
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Lumos
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JOLIA V
Devant chez Kayla
Mi-décembre 2020
TU SAIS LES MOTS SOUS MES SILENCES
CE QU'ILS AVOUENT, COUVRENT ET DECOUVRENT
J’ignore pourquoi je n’ai pas pu tout simplement appeler Thalia. J’aurai pu lui parler au téléphone, lui écrire un SMS, lui envoyer une photo sur les réseaux sociaux afin de lui signifier que je pensais à elle et que je ne l’oubliais pas. Plus d’un mois avait passé depuis la soirée d’Halloween et lorsque j’ai compris que les semaines s’étaient enchaînées sans que je ne les voie s’écouler, j’ai compris qu’envoyer un simple message était exclu. Plusieurs raisons s’entrechoquaient dans ma tête : premièrement, lui dire ce que j’avais à lui dire par message me paraissait non seulement indécent mais malhonnête (je pouvais tout de même avoir la franchise de le lui dire en face). Deuxième, et cette raison avait vraiment motivé mon déplacement jusqu’à chez sa cousine, j’avais eu trop peur qu’elle ne me réponde pas ou pire, qu’elle me lâche un vu sur les réseaux et que je demeure sans réponse. Je le sais, ce qu’il s’est passé il y a maintenant presque deux ans avec Jordan m’a traumatisé au point que j’ai eu peur de revivre exactement le même tourment, Thalia qui me snobe et moi qui demeure dans le flou pendant des semaines, voire des mois. Voilà pourquoi je me suis pointé devant chez Kayla sur un « coup de tête », sans prévenir. Elle aurait très bien pu ne pas être là mais je fréquente Thalia depuis assez longtemps au point que je connais ses habitudes et ses horaires de travail. Depuis qu’elle crèche chez un membre éloigné de sa famille (si j’avais bien compris la chose) et qu’elle a repris ses cours par correspondance, en dehors de ses stages, elle sort peu et c’est avec l’espoir qu’elle soit là que je suis arrivé à l’improviste. En vérité, même si elle n’avait pas été là, j’aurai attendu. J’aurai pu attendre des heures durant même s’il faisait froid car la seule chose dont j’avais besoin c’est qu’elle vienne réchauffer mon cœur. Celui-ci, bien trop en peine depuis plusieurs semaines, s’évertue à se reconstruire petit-à-petit et j’ai réalisé que j’avais besoin que Thalia revienne dans ma vie ; sa bonne humeur, ses sourires, ses blagues parfois pas drôles, son odeur, nos étreintes, la simplicité de notre relation. Tout me manquait d’elle. Si j’avais eu besoin de temps pour assimiler tous ses mensonges, rien ne justifiait mon silence désormais. J’étais prêt à pardonner. Pas à n’importe quel prix, mais j’étais prêt à lui pardonner.

J’avais tellement de choses à lui dire. En six semaines, mon monde avait changé. Si les premières semaines j’avais simplement pris du temps pour moi, pour repenser à ses aveux et au fait que j’allais devoir décider si je souhaitais la revoir ou non ; les semaines suivantes m’ont plongé dans le noir complet. La douleur, la terreur, l’angoisse ; ces émotions m’ont submergé après l’attaque de la maison de Ludivine au point que je n’ai pu penser à autre chose qu’à cela pendant des jours. Me réfugiant dans un état mental proche de l’instinct de survie, j’avais posé ma candidature pour l’Ordre du Phénix pour de mauvaises raisons. Bien entendu, j’avais toujours été un sympathisant de cette cause car dès lors que j’ai su que Ludivine était une sorcière -bien avant que le secret magique soit révélé-, elle m’avait expliqué à quel point même au sein de sa communauté les divergences d’opinions cloisonnaient les sorciers. En soit, cela ne m’avait pas choqué outre mesure, ces dissensions ridicules existaient également au sein des moldus et j’ai du moi aussi subir étant plus jeune le racisme et la haine envers les personnes de couleur. Mon métissage, je le porte fièrement et j’en ai nullement honte et je déplore le fait que certains puissent penser que je vaux moins que les autres parce que la pigmentation de mon épiderme est différente de la leur, tout comme je déplore le fait que certains puissent penser que Ludivine vaut moins que les autres parce qu’elle est née-moldue. La différence ne m’a jamais fait peur. Au contraire, j’ai toujours vu cela comme une force, comme une chance de découvrir de nouvelles choses, de découvrir un monde que je ne connaissais pas. Ludivine m’a fait découvrir le monde magique et loin de susciter de la jalousie chez moi, j’ai béni l’opportunité qu’elle possédait de pouvoir partir à l’aventure. Cette diversité, j’ai envie de la protéger, de la soutenir et c’est aussi pour cela que je suis rentré dans l’ordre même si au départ, je n’avais qu’une envie : me venger. Me venger du mal qu’ils ont fait à ma cousine, me venger du fait qu’elle était désormais sans domicile fixe, naviguant de logements en logements avec Mademoiselle, la boule au ventre, ne sachant pas quand elle pourrait à nouveau se construire un foyer sécurisé. Mais dans cette vengeance, je ne me suis pas reconnu. Piteux, j’avoue à Thalia les émotions qui m’ont alors traversées et à quel point cela m’a incommodé, à quel point cela m’a choqué. Je ne suis pas comme ça, je ne suis pas cet homme qui se « venge » non, je suis un homme pacifique, protégeant sa famille et ses proches mais cherchant à faire le bien par le biais de moyens antimilitaristes. Les paroles de Thalia me touchent et je souris vaguement. « Merci de me dire ça. » Je lève les yeux vers elle alors qu’elle ajoute que ce que je dis ne me concerne pas mais que cela concerne sa famille. Je me mors la lèvre, conscient qu’elle aussi est si différente de ceux-là. « Je le sais bien… Mais je ne me suis pas reconnu… Et j’ai su que plus jamais je voulais être comme ça, que plus jamais je ne voulais ressentir ce sentiment. J’ai eu l’impression d’être dans une Vendetta envers ceux qui ont blessé ma cousine, qui ont… » Ma phrase se meurt de ma bouche, je dois arrêter de faire comme si je ne l’avais pas vécu moi aussi. J’étais présent ce jour-là et j’ai tellement souffert. J’en souffre encore, cela me réveille la nuit et mes cauchemars ne s’arrêtent pas. Je revois sans cesse la flaque de sang, l’odeur ferreur de l’hémoglobine, la lame du couteau s’enfoncer dans la chair de cet être humain. J’avais été témoin d’un meurtre. Peu importe que la victime soit du bon ou du mauvais côté, je ne crois plus qu’il existe de bon ou de mauvais côté de toute manière. Il n’y a que des êtres humains et la manière dont on les a élevés : dans l’idée que nous sommes tous égaux ou dans l’idée qu'il faut écraser autrui. « J’avais l’impression que si je me vengeais je ferai disparaître mes démons. Mais c’est faux et je le sais maintenant. » dis-je tout simplement. Je ne voulais pas la leurrer, je n’étais plus le jeune garçon crédule qu’elle a rencontré en février. J’ai changé et mon équilibre mental est fragile, je marche sur le fil du rasoir, prêt à basculer dans la dépression. Pourtant, une lueur d’espoir s’allume en moi ; cette lueur, c’est elle. Un point d’encrage et l’infime espoir qu’elle saura être là pour moi comme je l’ai été pour elle.

Après l’avoir rassurée sur le fait que j’aille bien « physiquement » du moins, ainsi que Ludivine, j’ai enfin lancé les hostilités. La véritable raison de ma venue ici. Elle. Moi. Nous. Notre « relation » que je ne saurai définir. Je retrouve avec délice sa chaleur, ses bras, son odeur et les larmes coulent sur les joues de la jeune femme là où les miennes demeurent bien trop sèches d’avoir tant pleuré ces derniers jours. Pour autant, sa douleur fait soudainement écho à la mienne et je me rends compte que notre éloignement était autant un déchirement pour moi que pour elle. Thalia s’accroche à moi et je resserre mon étreinte, ne voulant plus jamais la lâcher, mon cœur battant à tout rompre dans ma poitrine. Nos lèvres se retrouvent dans un baiser qui me secoue, et l’avalanche de sentiments enfouis bien trop longtemps dans mon esprit fuse dans tous les sens. Entre deux baisers, nous nous expliquons doucement mais je ne peux plus me séparer de ces lèvres trop longtemps, mon cœur la réclame trop et je m’évertue à satisfaire ses désirs. Son contact grisant m’électrise et je sens qu’elle est tout aussi chamboulée que moi par mes caresses que je calme bien malgré moi puisque ce n’est ni le lieu ni le moment pour penser à autre chose. J’ose demander si tout cela est bien derrière nous. Plus de mensonges. C’est ce que je souhaite. Repartir sur de nouvelles bases, des bases solides et des bases qui me permettront peut-être d’y voir plus clair sur l’avenir de notre relation. Plus jamais, c’est ce qu’elle m’offre. Mon front percute le sien doucement et je lui murmure : « Je ne te demanderai jamais de tout me dire Thalia. Juste… Ce qui compte. Je sais que tu ne m’as pas menti volontairement, je le sais. Pense juste que tu peux me faire confiance pour les choses importantes. »

Maintenant que nous avons clarifié ces quelques détails, je dois l’avouer que mon esprit demeure toujours aussi flou sur la nature qu’elle souhaite donner à notre relation. J’ai tellement peur de ce qu’elle pourrait dire que je l’embrasse encore une fois, comme pour retarder le moment où le mot couple sera lâché. Je n’ai jamais été en couple. Pas vraiment. Enfin si, j’ai été en couple avec Leah mais c’était il y a cent vies et notre relation était davantage basée sur l’amitié que sur autre chose. Alors qu’est-ce qui différencie Leah de Thalia ? Je n’en sais rien, je n’en sais rien. Avec Leah, c’était différent ; c’était calme, tranquille, facile, presque sécurisant. Je sais que j’avais besoin de ça à ce moment de ma vie alors que l’agrément de l’aide sociale à l’enfance se terminait chez les Tallec et que j’approchais de mes dix-huit ans. Leah avait été l’ancre à laquelle j’ai eu besoin de m’accrocher, comme un point de repère ; je me sentais bien chez les Tallec et les quitter me faisait tellement peur. Je sais que j’ai eu de la chance. Une chance inouïe lorsqu’ils m’ont adopté. L’agrément terminé, ils étaient libres de tout engagement et j’aurai pu me retrouver à nouveau seul et sans famille. Être en couple avec Leah, c’était maintenir un lien avec quelqu’un pour ne pas plonger dans la solitude. Mais nous étions mieux en tant qu’amis qu’en tant qu’amants et lorsque mon esprit fut plus tranquille, nous nous en sommes rapidement rendus compte. Avec Thalia, rien n’est simple depuis le début : rien n’a jamais été vraiment dit, nous ne nous sommes jamais rien promis, nous avons toujours surfé sur une certaine vague d’incertitude et j’avais alimenté cette ambiguïté de peur de m’attacher. Mais ces dernières semaines m’ont permis de me confronter à une vérité toute simple et dont je suis à présent certain : j’ai besoin d’elle dans ma vie et pas uniquement en tant qu’amie. « C’est ça que je veux. Un nous. Je veux pouvoir te présenter autrement que comme un ami, on est plus que ça…je crois. Pour moi t’es plus que ça Jonas. » Elle me regarde droit dans les yeux en me disant cela et je respire un peu mieux. Je lis entre les lignes et je comprends ce qu’elle veut dire, ce qu’elle attend de moi mais je suis presque soulagé qu’elle ne dise pas le mot qui me fait si peur. Mais pourquoi suis-je si angoissé à l’idée même d’être officiellement en couple avec elle ? Les sentiments que j’ai pour Thalia dépassent de loin ceux de la simple amitié et ça Leah me le répète depuis cet été. Alors pourquoi j’ai si peur de me jeter à l’eau ? La crainte d’être à nouveau abandonné s’impose dans mon esprit et je comprends soudainement qu’officialiser notre relation c’est aussi prendre le risque qu’elle se termine un jour. C’est ça dont j’ai peur. C’est ce qui me fait peur. Rester dans ce flou me convenait aussi parce que j’ai peur de souffrir, j’ai peur de m’investir et au final de me retrouver seul. La main de Thalia me reconnecte à la réalité alors que ses doigts viennent chatouiller mes cheveux crépus sous mon bonnet. « Tu peux faire tout ça. » finis-je par dire. Me présenter autrement que comme un simple ami avec lequel elle fait du sport et mate des films ? « On est plus que ça oui. Bien plus. » Mes doigts viennent accrocher sa main libre et je la serre doucement avant de la porter à mes lèvres, déposant un tendre baiser sur la jointure de sa paume. « Je suis pas habitué à tout ça Thalia, tu sais. Je n’ai jamais vraiment été avec quelqu’un. Mais je sais que je ne peux plus me passer de toi, ça je le sais. Je veux être avec toi. » Je souris doucement en espérant que cela sera suffisant pour le moment. J’enfouis mon nez dans ses cheveux avant de lui voler un autre baiser. Je me recule doucement et je lui dis : « Tu veux qu’on aille dans un café ? On pourra continuer de parler, je prendrais un chocolat et tu pourras commander un thé au pamplemousse. » Je souris bêtement, Thalia déroge assez peu de ses habitudes et ses habitudes me plaisent tellement. Je lui montre ma voiture d’un signe de tête. Encore une manière bien à nous de vivre en dehors des règles établies. Thalia pourrait nous faire transplaner et nous y serions en deux secondes mais j’aime conduire, j’aime la conduire, j’aime quand nous chantons comme de benêts sur des blindtests improvisés, j’aime la regarder sourire quand elle trouve la chanson avant moi, j’aime son air impressionné tandis que je manie le volant, les pédales et le levier de vitesse, j’aime poser ma main sur sa cuisse, j’aime emprisonner ses doigts, j’aime passer du temps auprès d’elle, tout simplement.
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Tu sais les mots sous mes silences || JOLIA V PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

KoalaVolant
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Mer 15 Déc - 3:48
Tu sais les mots sous mes silences
Jonas & Thalia

« I've seen you in my head every fuckin' day since I left. You on the floor with your hands 'round your head. And I'm down and depressed all I want is your head on my chest »
Les semaines de silence se terminaient enfin. Aucun appel, aucun sms, aucune photo, rien pendant des semaines. Plus d’un mois sans nouvelle malgré le message que je lui avais envoyé lui disant qu’il me manquait. Plus d’un mois à tourner en rond à regarder ce foutu téléphone qui refusait de sonner. Tout ça, c’était terminé maintenant. Le résumé que Jonas me fit de ce passage à vide me montra qu’il s’était passé un paquet de choses en un peu plus d’un mois. La maison de sa cousine avait été attaquée par le Blood Circle, Jonas avait vu Harry Potter mourir et il était parti se ressourcer en famille. C’était de bonnes raisons pour ne pas me contacter. Ça n’excusait pas tout, mais je pouvais comprendre. Alors que le moldu m’expliquait ses motivations, je ne pus me retenir de sourire. Le simple fait qu’il s’inquiète me prouvait qu’il n’avait pas de crainte à avoir. Son humanité était là, son cœur doux était toujours là. Je savais ce que c’était que d’avoir des gens fondamentalement mauvais autour de soi et Jonas ne faisait pas partie de cette catégorie. Il était gentil, drôle, avait toujours de bonnes intentions, n’avait pas peur du ridicule et il était ouvert d’esprit. Par Merlin ! Je lui avais dit que j’étais une sorcière et une sirène et il était encore là ! Ça lui avait prit du temps, mais il était tout de même là devant chez les parents de Kayla. Alors que je parlais, je vis le garçon se mordre la lèvre avant de me dire que malgré qu’il ne soit pas de ces gens-là, il ne s’était pas reconnu. Je souris.

« C’est signe que tu ne t’es pas perdu. »

C’est là que je perdis ma contenance, que je perdis mes moyens et que j’éclatai dans les bras du jeune homme. Je m’accrochai à lui, profitant du moment que j’ai cru ne plus revoir. Je sentis les bras de Jonas se serrer autour de moi plus fermement. Quelques explications vinrent et elles s’entrecoupèrent de baisers que nous ne pouvions plus retenir. Ses caresses et son odeur tout près de moi m’enflammèrent et ce fut avec déception que je suivis les mouvements plus calmes du moldu. Nous devions être raisonnables, nous devions nous parler. À sa question plus que légitime, j’offris la vérité en tout temps. Le front de Jonas vint s’appuyer contre le mien et je fermai les yeux alors qu’il me murmurait que ce n’était pas ce qu’il demandait. Il ne voulait savoir que ce qui comptait. Je voulais tout lui partager, tout était important, il était important. Ma main droite se glissa à la base de son bonnet pour caresser la racine de ses cheveux crépus.

« Je le sais maintenant, je te cacherai plus rien. »

Les lèvres douces de Jonas vinrent chercher les miennes à nouveau pour mon plus grand plaisir avant que je puisse répondre franchement à sa question. Qu’est-ce que je voulais ? Je le savais, très bien même. Il ne me restait plus qu’à me jeter à l’eau et voir si mon désir correspondait au sien. Plus de mensonges, c’était ce que je lui avais promis et c’était ce que j’allais lui donner. Je fixai le garçon en attendant d’avoir une quelconque réaction de sa part. Il finit par me dire que je pouvais faire tout ça et que nous étions effectivement plus que des amis. Je tiltai au pronom Tu, mais je repoussai cette idée un peu plus loin alors qu’il me disait que nous étions plus. C’était tout ce que je voulais, qu’il me le dise. Je ne pus retenir un grand sourire radieux, contente d’enfin entendre ces mots. Je le sentis prendre ma main pour la serrer avant de l’embrasser et je ne pus me retenir de rougir un peu. Un sourire bien bête s’arrima à mes lèvres alors que Jonas me disait qu’il voulait être avec moi et qu’il n’avait pas l’habitude de tout ça. Nous allions dans la bonne direction et c’était tout ce que je voulais. Je serrai le moldu contre moi alors qu’il enfouissait son visage dans mes cheveux et de m’embrasser rapidement. Il me demanda si je voulais partir avec lui dans un café. Je souris avant de regarder ma tenue. Oui je le voulais, mais pas comme ça. Je m’éloignai un peu du garçon, un sourire gêné sur le visage.

« Absolument, donne moi deux minutes le temps de prendre mon sac et d’enfiler un truc plus présentable. Je reviens.  »

Je lâchai un petit rire en voyant le sourire un peu bêta de Jonas alors qu’il se souvenait de ma commande habituelle avant de partir en trottinant vers la maison. Alors que j’ouvris la porte, je vis Kayla, les bras croisés sur la poitrine, une mine amusée sur le visage et un sourcil relevé.

« Alooooooors ? J’ai cru comprendre que je n’aurai pas besoin de lui péter les genoux, c’est ça ? »

Je lâchai un petit en prenant ma baguette pour me recoiffer un minimum avec une queue de cheval plus droite et pour changer de tenue. Un jean, un pull épais rouge et des bottines apparurent à mes pieds. Je pris mon sac qui traînait près de la porte et je dis un clin d'œil à ma cousine.

« Non c’est bon, il peut conserver ses rotules. Je te raconterai ça tout à l’heure. À plus tard. »

Je ressortis dans le froid du mois de décembre pour rejoindre qui Jonas m’attendait près de sa voiture. Me haussant rapidement sur la pointe des pieds, je lui volai un bref baiser avant d’embarquer dans la voiture. Une fois embarqué à son tour, je regardai Jonas tendrement, contente de pouvoir reprendre ce que nous avions abandonné le soir d’Halloween. Il démarra la voiture et nous partîmes sans trop savoir ce que l’avenir nous réservait. Ça m’importait peu. Je passais du temps avec lui et je savais maintenant que la vie serait plus simple et plus légère. Il me prit la main et je le regardai en souriant. La vie était déjà plus légère.

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