La date je dirais entre fin septembre et mi novembre... quoi c'est précis.

Est-ce que le vent ne venait pas de tourner pour la première fois ? Grigori en avait bien l’impression. Il allait avoir une épouse, ce simple constat le remplissait de satisfaction, ça ressemblait à une réussite. Récupérer 5000 points, ça ne devait pas être trop compliqué. Ça allait prendre quoi un ou deux mois et l’affaire serait dans le sac, il aurait une fiancée à présenter à ses parents et une épouse tout aussi rapidement. C’était parfaitement dans ces cordes ça, il avait bien compris qu’il y avait des sujets qu’il valait mieux éviter. Par exemple, parler des mariages arrangés, bof, bof, la reloue de service n’aimait pas spécialement, préférant les mariages d’amour… comme si ça existait. Insulter sa sœur, ça ne passait pas non plus, quand bien même cette espèce de niaise était une grosse balance. Il avait aussi compris qu’il n’y avait pas de limite à la perte de points puisqu’il était déjà dans le négatif alors qu’il n'avait pas fait grand-chose de mal… soi-disant que demander une fille en mariage alors qu’on a demandé sa sœur, ça ne se fait pas. Alors d’ailleurs ce point là était un peu nébuleux, qu’est ce qu’elle en avait à faire puisqu’au final elle avait quelqu’un qui lui tournait autour et qu’elle ne finirait pas vieille fille parce que faisant des études trop longues ? D’ailleurs il faudrait qu’il lui explique qu’elle perdait son temps avec ses études puisque de toute façon, une fois mariée, elle n’aurait d’autres choix que de rester à la maison pour élever leurs garçons. Pas question que les gens disent qu’il ne tenait pas son épouse.

Le problème, qu’il avait parfaitement saisi parce que pour le coup Kiara avait beau être chiante, elle savait se montrer très clair – un petit peu trop même – c’est qu’elle voulait être heureuse. Si sur le papier c’est simple comme bonjour, tout le monde dans la vie veut être heureux. En réalité, c’était un casse-tête, comment rendre heureux quelqu’un ? Non mais il y avait des manuels sur comment faire flipendo, l’histoire de la magie et tout un tas de choses pas des plus utiles mais sur comment rendre heureux les gens, il n’avait jamais vu le moindre livre traitant de ce sujet. Sans oublier qu’il se moquait éperdument qu’elle soit heureuse, elle n’avait qu’à se débrouiller toute seule pour être heureuse. Pourquoi elle lui mettait ça sur les épaules, est ce que lui il lui demandait à être heureux en mariage ou sinon il se tirait, bien sûr que non, parce qu’il ne comptait pas sur elle pour être heureux. Lui, il savait très bien que ce qui le rendrait heureux, ce serait d’obtenir la reconnaissance de ses parents et il lui semblait que cela passerait uniquement par le fait de réussir ce mariage, de leur prouver qu’il avait réussi sans leur aide à obtenir une alliance avec une fille sang pure.

Puisque son bonheur passait par le fait d’obtenir ses 5000 points positifs – donc déjà rattraper tout le négatif qu’il avait de base… saleté de Kiara – il fallait qu’ils se voient souvent. Pourquoi souvent, parce que plus il la côtoyait et plus il perdait de points rapidement il obtiendrait ses points et sa main. Pour cela, pas trente six solutions même s’il n’aimait pas spécialement sortir faire un tour, préférant réviser dans son coin, s’entraîner au Quidditch, voir même parfois discuter avec ses amis, il allait bien devoir sortir de sa zone de confort pour cette fille. Il s’était donc muni de sa nouvelle plume qu’elle lui avait conseillé, devant admettre qu’elle ne s’était pas trompé, elle était de qualité et il trouvait qu’elle écrivait bien. Il lui adressa quelques mots sur un parchemin à savoir le jour du rendez vous, le lieu et l’heure, une signature et ça s’arrêtait là. Une fois cela fait, il avait récupéré le petit volatile, un peu déplumé qu’il essayait tant bien que mal de remplumer, en le nourrissant régulièrement et en se chargeant d’éloigner les autres chouettes qui venaient l’enquiquiner. Si ça ne fonctionnait pas des masses pour le moment, Grigori était un acharné et ne comptait pas lâcher tant qu’il n’aurait pas réussi. Ce petit hibou déplumé lui servit donc de messager, tout heureux d’être enfin utilisé par quelqu’un dans cette école. Il faut dire qu’en toute franchise, il faisait totalement pitié comme hibou. Mais bon, l’utilité d’un hibou ne réside pas dans sa beauté, plutôt dans sa capacité à transmettre des missives et celui là faisait parfaitement le job.

Pour le jour J, Grigori avait quand même fait l’effort de demander à ses amis comment faire en sorte que la Poufsouffle tombe amoureuse – et par conséquent comment gagner des points rapidement - et le moins que l’on puisse dire c’est que le résultat ne lui convenait pas vraiment. S’intéresser à elle… Rien que ça, c’était pas ultra passionnant. En même temps ils avaient raison les amis, il ne connaissait rien d’elle, rien si ce n’est son prénom qu’elle lui avait gentiment dit, son nom qu’il connaissait pour affronter régulièrement Sélénya au Quidditch et sa maison grâce à l’écusson qu’elle portait sur sa tenue. Excepté cela, il ne savait rien d’elle et c’est vrai c’était peut être un peu lamentable pour se marier avec. Il avait donc demandé une liste de sujets à aborder, par exemple connaître quelles études elle faisait, son âge exact, ce qu’elle aimait dans la vie et BON SANG c’était quoi son problème avec la ponctualité ? Elle ne savait pas lire l’heure ? C’est pas possible d’être en retard à un premier rendez-vous ? Il allait falloir qu’elle fasse des efforts parce que ça n’allait pas du tout ça, la ponctualité c’était primordial dans la vie. Oui même pour une minute, il s’agaçait et c’est la raison évidente lorsque la Poufsouffle arriva, il lui grogna dessus, oubliant toute politesse au passage – en même temps trente secondes de retard c’est un crime non ? -  « C’est pas la ponctualité qui t’étouffe toi, c’est trop dur d’être ponctuel, tu as besoin d’une montre ? » Oui bon peut être que ça n’était pas la meilleure manière de commencer une conversation, Grigori reprit donc après s’être dit que c’est pas avec ses propos qu’il allait faire bonne impression, il rajouta, après avoir vérifié que c’était bien la vérité parce qu’il ne voulait pas non plus lui mentir, les flatteries pour le simple fait de faire plaisir, ça n’était pas pour lui. Fort heureusement pour mademoiselle Macmillan, il pouvait effectivement faire le compliment « Jolie tenue. » Il l’entraîna vers un café plutôt chic des environs, ayant clairement l’intention de lui en mettre plein la vue en espérant que ça fonctionne avec elle, l’étalage de richesses, les filles faciles ça aimait bien ça après tout.

D’accord, le tact et la diplomatie, il allait devoir apprendre à s’en servir avec elle parce qu’elle n’hésiterait pas une seule seconde à lui voler dans les plumes. Déjà, rien que la première phrase, bonjour le reproche même pas dissimulé parce qu’il avait omis de lui demander comment elle allait. Non mais déjà, il s’en tapait un peu de comment elle allait, oui faut pas le dire mais ça ne l’empêchait pas de le penser très fort. Et puis il faut  surtout noter que si elle était là, c’est que ça allait bien, sinon elle ne serait pas venue. S’il comprenait très bien où elle voulait en venir et qu’il notait dans un coin de sa tête que la prochaine fois, il lui faudrait se montrer poli, il la trouvait néanmoins gonflée. Lui, de son côté devait s’intéresser à son état de santé, l’inverse comme toujours, ça n’avait aucun intérêt.

Instinctivement, il se crispa en l’entendant parler. Ça n’était pas tant le fait de perdre des points des points qui l’embêtait, il s’y attendait. C’était plutôt le fait de faire miroiter des points pour ne pas les donner qui le rendait dingue. Non elle préférait lui en enlever plutôt, se servant de prétexte bidons. Le point positif de tout cela c’est que si elle aimait la ponctualité et qu’elle donnait des points pour cela, Grigori allait obtenir ses points ultra rapidement vu qu’il était incapable d’être en retard. Il tenta de négocier, quand même, ne crachant pas sur deux cents points, même s’ils étaient vite perdus, c’était toujours ça de pris « Tu peux comptabiliser les deux cents points quand même, techniquement j’ai été ponctuel. » ça va c’est quoi cette radine, quand il s’agissait de les enlever, elle avait moins de scrupules, elle pouvait faire un ou deux petits efforts tout de même.

Comme si elle n’était pas assez détestable et qu’il n’avait pas déjà envie de l’étriper, devant sans arrêt se remémorer pourquoi il faisait cela, l’objectif final, elle décida de regarder sa montre. Cela pouvait vouloir deux choses, soit elle se faisait déjà suer avec lui et franchement, le tact ça n’était pas pour elle non plus, soit elle avait un truc à redire à propos de l’heure. Ce serait donc l’heure en elle-même sur laquelle elle voulait revenir. « Je ne suis pas sûr qu’être en retard, même de quarante secondes soit plus poli si tu veux tout savoir. » Non mais qu’elle lui enlève des points très bien mais il n’allait pas se laisser rentrer dedans sans rétorquer quoi que ce soit. Il était d’accord pour faire des efforts mais il ferait ses points sans se laisser marcher sur les pieds par cette andouille.

Tout comme la première fois qu’ils s’étaient vu, Grigori était loin d’avoir fait son choix de lieu au hasard. Il y avait peu de distractions dans ce bar, à moins que ça soit un restaurant, il n’en savait trop rien. La décoration était dans tous les cas, pitoyable, il le reconnaissait sans mal mais il y avait peu de chance qu’elle passe son temps à regarder ailleurs et qu’elle soit intéressée par tout ce qui se passait en dehors de sa table. Il savait fort bien qu’il n’était pas la personne la plus intéressante, il n’y avait qu’à voir avec ses parents, il n’arrivait jamais à capter leur attention bien longtemps et il était leur fils donc qu’une personne qui ne le connaissait pas vraiment, une fille de surcroît reste concentrée sur lui, il valait mieux mettre toutes les chances de son côté. Pour sa part, si habituellement, il était loin de vouloir être en compagnie d’une fille, trouvant réellement qu’elles ne servaient pas à grand-chose si ce n’est pleurnicher, là il voulait bien faire l’effort. Comme quoi, lorsqu’il y avait un gain à la clé, il était capable de s’intéresser à une fille, un peu.

Il observait le peu de personnes qui était présent dans le bâtiment au moment où Kiara lui posa une question, son regard revint se poser sur elle. « Oui, je dois avoir 5000 points positifs pour obtenir ta main. » Cette idée faisant briller son regard d’un intérêt certain, le défi d’obtenir ce qu’il convoitait de cette façon lui plaisait énormément « Etant donné que je souhaite vraiment être le premier de la famille à être marié, que les points ont tendance à descendre plus rapidement qu’ils ne montent. » La faute à qui on se le demande, peut être que si elle avait daigné lui donner le barème, étant donné la volonté de Grigori, il y avait fort à parier qu’il aurait trouvé le moyen de coller à ce dernier sans aucun problème. En attendant, il devait se débrouiller avec les moyens du bord et ça n’était pas évident, du tout « Merci d’être venu. » Oh que c’était dur à dire, limite si sa gorge était en train de brûler tellement il allait contre ses principes et son éducation, remercier une fille, puis quoi encore ? Ce qu’il ne fallait pas faire quand même. Et ça n’était que le début, il ne pouvait pas se contenter de la remercier, il fallait qu’il parle un peu plus. Sauf que voilà, ça n’était pas la personne qui aimait le plus bavarder au monde, plus solitaire qu’autre chose, il n’était pas vraiment évident pour Grigori de se lancer et si pour certaines personnes, l’alcool aurait aidé à être un peu plus bavard, il n’était pas spécialement fan de l’idée, préférant garder le contrôle en toute circonstance, surtout que là, il ne maîtrisait pas grand-chose. « Tu veux boire ou manger quelque chose ? »  ça, c’était plutôt simple à demander, étant donné qu’il sortait avec ses amis de temps en temps, c’était quelque chose qui venait naturellement, surtout que de venir dans ce genre d’endroit sans consommer, ça aurait été pour le moins étrange.

Il observa une nouvelle fois les alentours, mettant de l’ordre dans ses idées, vérifier que personne ne les regardait, comme si les gens allaient juger, avant de rentrer un peu plus dans le vif du sujet. « D’après toi, épouser quelqu’un que l’on ne connaît pas, c’est pas la chose à faire, je me trompe ? » Etant donné que c’était une question rhétorique, il n’attendit pas spécialement qu’elle réponde « Apprenons donc à nous connaître… même si très franchement que ça soit dit avant ou après le mariage, qu’est-ce que ça changerait on se le demande bien. » Oui non mais là c’était juste une question de point de vue, elle partait du principe qu’il allait lui lâcher la grappe, il savait qu’il irait jusqu’au bout, qu’importe le temps que ça prendrait, il lui passerait la bague au doigt. « Si tu devais choisir un but dans la vie, quel serait-il ? » Oui, il devait faire attention aux questions qu’il poserait, pour peu qu’elle lui retourne les questions, il n’avait pas mais alors pas du tout envie de se confier donc il fallait des choses vagues pour pouvoir être en paix tout en essayant d’apprendre des choses sur elle et si possible qu’elle parle beaucoup  -même si en temps normal ça le soulait les filles qui parlent – là ce serait toujours utile pour en connaître un maximum sans trop poser de questions.

Est-ce qu’elle n’était pas clairement en train de lire dans ses pensées ? Oh bah si, que c’était détestable et ce qu’il était prévisible comme garçon pour elle. Soigner la forme, soigner la forme, facile à dire, il se retint de rétorquer que le mieux était encore qu’elle soit parfaite afin qu’il n’ait aucun reproche à lui faire, autre que celui d’être une fille. « Je prends note. » ah ça, elle pouvait être sûre que chacune de ses critiques était enregistré afin qu’il ne fasse pas deux fois la même erreur. Elle avait réponse à tout cette fille, c’était usant, épuisant, fatiguant, soulant. Que des trucs en ant   oui aussi bienveillant voilà qu’elle lui parlait du quart d’heure de politesse, elle venait de l’inventer son quart d’heure non ? C’est fou comme elle inventait des règles bidons comme ça l’arrangeait.  C’est sûr qu’avec cette règle, les reproches n’étaient pas fondés « Le quart d’heure de politesse va vite me souler je le sens. » et il ne servait à rien de se dire qu’il décalerait lui-même d’un quart d’heure, il en était bien incapable, l’heure c’est l’heure.

Son barème, ses règles, comment pouvait-elle croire une seconde qu’il avait oublié ? Il n’était même pas en train de se plaindre du barème – oh combien incompréhensible – plutôt du fait qu’elle dérogeait à ses propres règles. « Je n’ai pas oublié. En revanche, tu partais du principe que la ponctualité c’était deux cent points, je ne vois pas pourquoi, sous prétexte que j’ai manqué de courtoisie à ton égard, je n’ai pas le droit à ces points. » Comment elle voulait qu’il réussisse quoi que ce soit si elle ne donnait pas de points ? Jamais ? Par contre, il fallait vraiment qu’il fasse attention à ce qu’il lui disait parce qu’elle prenait un malin plaisir à lui retirer des points et comme il n'avait aucune emprise sur elle, il se devait de faire extrêmement attention et ne pas trop rétorquer, protester offrant le loisir à cette andouille de s’éclater à lui enlever des points, quelle chieuse tout de même.

En très mauvais futur fiancé, il l’emmena dans un endroit qui n’était pas vraiment de leur caste social, en même temps, vu la motivation de Kiara, s’il avait fait un autre choix, elle ne lui aurait pas décroché un mot, préférant se concentrer sur tout et n’importe quoi, il n’y avait qu’à voir actuellement, elle observait les alentours comme pour chercher quelque chose de plus attrayant que lui, à moins que ça soit parce qu’elle n’aimait pas les lieux, voire qu’elle était inquiète. Il ne dit rien, par habitude mais pour le coup, il n’était pas le genre de personne à emmener dans des guet-apens, il voulait réussir sans tricher, sans provoquer des situations dangereuses dans le seul but de se faire bien voir. S’il n’avait pas eu l’intention de jouer franc jeu avec elle, il aurait déjà chercher des potions qu’il s’agisse de felix félicis ou d’amortentia. Il voulait ce mariage parce qu’il aurait joué le jeu, qu’il se serait investi et qu’il le méritait. Puisqu’elle n’était pas décidé à parler, c’était à lui de sortir de sa zone de confort, à savoir le silence et pour le moment, étant donné le lieu, il lui proposa une boisson. Une infusion aux fruits rouges fut donc le choix fait par Kiara, choix qu’il nota dans un coin de sa tête. S’il n’avait pas spécialement soif, tout concentré qu’il était sur sa tâche, il se doutait bien que ça ne serait pas très agréable pour Kiara de boire seule, il jeta donc son dévolu sur un expresso mais avant que le serveur vienne les voir, il décida de rentrer dans le vif du sujet… d’ailleurs parlons en du serveur qui bien qu’ayant que très peu de clients, forcément vu la tronche du bar, ne venait pas directement les voir… quels touristes.

Oui donc en gros, le fait de se connaître, ça n’allait pas du tout dans le sens de Grigori, on peut dire non : Ça il l’avait constaté par deux fois déjà et la troisième n’avait pas dit oui sans condition et il allait être obligé d’apprendre à la connaître pour obtenir sa main, super, ça l’emplissait de joie. Il fit la moue en l’entendant parler d’apprécier la personne pour se marier. Non, ça il n’était pas d’accord, il avait très envie de se marier… avec elle ou une autre ça peu importe à la rigueur mais il se moquait éperdument de l’apprécier, tant qu’il pouvait obtenir ce qu’il voulait. C’est elle qui avait un problème à ce sujet, c’est ce que pensait la plupart des gens, il secoua négativement la tête. « C’est faux. A partir du moment où les lignées sangs purs ne s’éteignent pas, voire même qu’elles perdurent et qu’elles s’enrichissent entre elles, cela prouve que les mariages arrangés existent toujours et que ça fonctionne très bien. Je pense qu’on peut étudier la génération de nos parents au niveau sang pur et que le mariage de tes parents est plus dû à un hasard, un heureux hasard je te l’accorde, plutôt qu’une volonté de toute une génération de changer. » Après, il semblerait par contre que leur génération à eux posait problème. Soit il était tombé sur trois relous, soit les filles avaient décidé qu’il était grand temps de changer… toujours les mêmes qui posent problème hein...

Son but premier c’était d’être heureuse. Oui, ça il avait compris merci, elle ne lui apprenait rien. Lui, ce dont il avait besoin, c’était de la notice, le truc qui expliquait comment faire en sorte qu’elle soit heureuse. Pour la famille, même but, il voulait aussi une famille à lui, sur ce point ils pouvaient que s’entendre. Comment ça elle voulait un métier ? Comment ça elle voulait s’épanouir dans son métier, mais merde c’est quoi cette histoire encore ? « Un métier à mi-temps ? » Pourvu qu’elle dise oui, histoire qu’il n’ait pas la sensation de se faire entuber un peu plus… Oh bordel ça n’allait pas plaire à ses parents. « Tu veux travailler dans quoi ? » Après, ça ne voulait peut être rien dire, elle comptait travailler jusqu’à ce qu’ils aient un garçon ? Voilà il fallait se rassurer et ne pas se dire qu’il était en train de faire la pire erreur de sa vie avec cette fille. C’est sans l’ombre d’une hésitation qu’il compléta ses paroles sur les amis, sans même s’en rendre compte par ailleurs « Tu pourras aussi compter sur moi. » Chose qui était tout à fait vrai, il faisait équipe avec elle, elle lui permettait d’atteindre son but, forcément qu’il était de son côté.

La sensation qu’ils glissaient vers une discussion à laquelle il ne voulait participer, s’empara de Grigori sitôt la première question que lui retourna Kiara. Aussitôt, il fut sur la défensive, ses envies, aspirations, rêves, ça ne concernait que lui et il n’avait pas envie de se confier, le but c’était qu’elle soit heureuse, la principale concernée, c’était elle, peu importait le reste non ? La vérité n’était pas flatteuse, il en avait conscience et n’avait pas besoin de son jugement sur la question. Il fronça les sourcils quelques secondes avant de répondre un peu évasivement c’est vrai. « C’est important pour moi, réussir sans aide de mes parents à ce sujet. » surtout parce qu’ils avaient pas du tout envie de l’aider mais c’est un léger petit détail. Est-ce que c’était le seul but, non bien sûr que non, il voulait aussi être le premier à avoir un héritier, il voulait la reconnaissance de ses parents et il avait le sentiment que ça passerait par ce mariage, mais il n’allait certainement pas le dire à une fille, merci le jugement sinon. « C’est le plus important. » Il la regarda dans les yeux « C’est vraiment important pour moi. D’où le fait que je suis prêt à avancer selon tes règles. » Tant qu’au final, il avait la possibilité d’obtenir sa main. S’il n’avait clairement pas confiance en elle et qu’il se doutait bien qu’elle lui enlèverait des points plus facilement qu’elle n’en donnerait, il en avait encore eu la preuve aujourd’hui. Le fait qu’elle lui donne l’opportunité de réussir et qu’elle soit partante pour ce défi en toute connaissance de cause, il lui en était reconnaissant, même si ça n’enlevait rien au fait qu’elle était casse burne, qu’elle aurait été bien plus avisée de dire oui direct puisque de toute façon, ils seraient mari et femme dans un futur proche… très proche… enfin s’il se débrouillait bien pour les points. Se renseigner sur elle, se renseigner sur elle, qu’est ce qu’il pouvait bien lui demander ? « Quel âge tu as au fait ? » Ouai comme ça, elle se rendait compte direct qu’il ne s’était pas renseigné sur elle, merveilleux.

Hé mais dis donc, c’est que cette fille était un génie. Elle arrivait à connecter ses deux seuls neurones pour en arriver à la conclusion qu’il avait eu peur qu’elle ne vienne pas. S’il ne confirma pas ses dires immédiatement c’est parce que bordel, elle ne le laissait pas en placer une ! Voilà, ça c’était le problème avec les filles, elles voulaient des réponses à leurs questions de merde mais elles ne laissaient pas la possibilité aux autres de répondre, merveilleux. En plus, il ne lui était pas tombé dessus… enfin presque pas, il l’avait juste critiqué, il lui aurait bien expliqué que lorsqu’il tombait sur quelqu’un, souvent c’était physique et bien plus violent que quelques phrases mais c’est fou, il pressentait que ça n’était pas la chose à lui dire. Psychorigide, et bien pour être tout à fait franc, oui, c’est ce qu’il était et il vivait très bien comme ça. Dans ce qu’il savait faire de mieux, à savoir parler le moins possible, il se contenta de répondre « Oui, oui et encore oui. » Et puis au moins, elle n’avait pas à se plaindre, il serait à l’heure le jour de leur mariage.

Quelle andouille, il n’admettait rien du tout, c’est elle qui faisait les règles et il n’avait d’autres choix que de les accepter donc si elle décidait qu’il avait manqué de courtoisie, il pensait bien ce qu’il voulait ça ne changeait pas que de toute façon mademoiselle avait décrété et pour la suite de son histoire avec elle, Grigori n’avait d’autres choix que de se plier à ses paroles.  Surtout qu’en la laissant faire les conclusions qu’elle voulait, il obtenait cent points. Si ça n’était pas le total du départ – ce qui aurait été plus avantageux – chaque victoire, même petit devait être accepté. Il était ravi d’apprendre qu’il avait admis des choses au passage alors que tout ce qu’il souhaitait, c’était obtenir des points. « Parfait, merci. » Un peu de politesse, on sait jamais que ça donne dix ou vingt points supplémentaires, il n’allait pas cracher dessus.

Le mariage en lui-même semblait être une institution totalement différente dans la bouche de l’un et de l’autre. Clairement, leurs familles n’avaient pas le même cercle d’amis, ce qui expliquait cette vision totalement opposée qu’ils avaient, excepté sur un point, il est vrai que les alliances entre gens du même milieu étaient ESSENTIELS. Pas question de mélanger les choux et les carottes, il ne faut pas exagérés. Elle avait potentiellement raison, tous les mariages n’étaient pas forcément arrangés, sûrement qu’il existait dans ce bas monde des gens ayant une chance monumentale et bim direct attirance réciproque et nul besoin de mariage arrangé, il se doutait bien que tout était possible. Surtout que les familles sangs pures se voyaient régulièrement que les enfants se fréquentaient forcément et ça devait bien arriver. Potentiellement que Grigori avait loupé le coche à ce sujet, trop occupé par le fait de se faire bien voir par ses parents, il n’avait pas forcément cherché à se lier aux autres, ne voulant pas être considéré comme un enfant turbulent… un enfant tout court.  Son regard s’éclaira deux secondes à la mention du éventuellement cela convient à l’un ou à l’autre, se sentant parfaitement concerné, jusqu’à ce qu’elle le stop en parlant du fait que jamais ça ne lui conviendrait. Le retour d’être heureuse tout ça tout ça. Merde, elle lui posait une colle avant sa question sur l’amour. Comment dire, c’était surtout une absurdité selon lui, attention, il ne prétendait pas que ça n’existait pas, il se doutait que ça existait mais c’était ultra problématique ce sentiment, c’était le risque de tout foutre en l’air pour une personne, une et une seule personne. Sans parler du fait que c’était un aller direct pour les problèmes, parce que n’importe quelle personne mal intentionnée pourrait atteindre la personne qu’il méprisait à travers l’être qu’il aimait. Et pour le coup, il savait très bien ce dont il parlait puisque c’était ce qu’il faisait depuis des années avec Alcyone et Dimka, emmerder l’une pour atteindre l’autre. Alors, il n’avait pas la moindre idée de si c’était un hasard, probablement que oui ? Mais ce qu’il savait c’est qu’il ne voulait pas le vivre, jamais. Il contourna la question d’un haussement d’épaules « Je ne peux me prononcer, je ne connais pas tes parents. »  Mais qu’elle ne s’inquiète pas, il les connaîtrait forcément avant le mariage.

Regarder auprès des étudiants, oui alors il n’avait pas que ça à faire pour le coup, elle était bien mignonne mais il avait une année à réussir alors faire des sondages sur les couples, merci mais non merci. « Ce n’est pas une question de souhait. » Ils étaient peu nombreux, ça certainement, d’après lui les jeunes étaient surtout complètement déconnectés de la réalité, ils n’avaient aucun respect pour la pureté de leur propre sang, il ne parvenait pas à comprendre comment cela pouvait être possible mais à la rigueur qu’ils souillent leur sang, leur lignée, qu’ils aient des rêves d’émancipations, cela ne le concernait en rien, il s’en moquait éperdument, il n’était pas de ces gens là et il savait ce qu’il devait faire. D’ailleurs, elle l’attaquait à ce sujet et il ne rétorqua rien, elle pouvait songer ce qu’elle voulait, tant qu’il obtenait ses 5 000 points et sa main, le reste n’avait que peu d’importance à ses yeux.

Qu’elle s’inquiète pas, ses filles risqueront rien vu qu’elle aura que des garçons Travailler à temps plein, il manquait plus que ça et cette fois, il ne pu s’empêcher de rétorquer « T’es sérieuse ? Pour quoi faire ? » Non mais elle allait avoir une maison à tenir, elle ne pouvait pas se permettre de perdre son temps pour des futilités. La branche qui lui convenait le mieux, elle était marrante… La maison hein c’était parfait comme branche selon lui.  En plus pour une fois qu’il se montrait sympathique, elle trouvait le moyen d’être une salopris, ni plus ni moins. Il la regarda dans les yeux avant de rétorquer sans l’ombre d’une hésitation « Tu as tout dit, pour l’instant, j’ai bien l’intention de t’épouser. » et faire en sorte qu’elle trouve les clés de son bonheur dans ce mariage, comment, il n’en avait pas la moindre idée mais il ferait de son mieux pour les trouver.

Alors qu’il essayait de lui faire comprendre que ce mariage avait de l’importance à ses yeux, que c’était même, à l’heure actuelle, son moteur pour avancer, étant impatient de voir la fierté briller dans les yeux de ses parents, elle posa une question étrange. Ses règles ne lui convenaient déjà pas pour le coup hein, il n’était pas dans son élément, il ne maîtrisait rien et lui parler n’était pas vraiment un plaisir, alors bon. « ça, c’est mon problème. Je m’adapterais à toi. » Il n’avait guère le choix et vu qu’il n’attendait rien d’elle, il n’y avait pas de risque d’être déçu par des règles saugrenues faîtes uniquement pour le rendre dingue. Pour le coup, il avait confiance en lui, il était bien assez patient pour réussir.

Même quand il essayait de se renseigner sur elle, de s’intéresser à elle ou plutôt de simuler qu’il s’intéressait réellement à elle, elle le faisait suer. Il serra ses poings ayant une furieuse envie de l’étrangler, pas possible sinon plus de fiancée.  Quel âge, elle avait… il aurait bien donné un chiffre au pif mais il y avait une perte de points à la clé. Le serveur donna l’opportunité de la réflexion à Grigori en déposant leurs boissons, il porta la boisson à ses lèvres, songeur, mais n’eut pas le temps de boire une gorgée qu’elle fit une remarque. Arrogant, il rétorqua « Oh je ne veux pas t’épouser Kiara, je vais t’épouser. » La nuance était peut être légère, un son qui change après tout, mais elle valait son pesant d’or et oui, il annonçait la couleur directement, il l’épouserait, peu importe le temps que ça prendrait, il était un acharné et à la manière d’un limier pistant du gibier, rien ne le détournerait de son but. Il ne la connaissait pas, ça c’était une certitude, c’est bien pour ça qu’il posait la question d’ailleurs. Il devait donc se lancer, elle avait obligatoirement plus de 17 ans. S’il se basait sur Sélénya qui était en première année, partant du principe qu’elle était l’aînée, ce qu’il savait, c’est déjà bien ça donnait à peu près « 20 ans. »  Ecoutez, c’était un chiffre rond, c’était donc parfait… Il aurait peut être dû dire la vingtaine, aussi c’était compliqué parfois de savoir.

Si, comment ça si ? Grigori n’était pas sûr de bien comprendre, ils allaient forcément se revoir, il avait des points à récupérer. Elle ne croyait tout de même pas qu’il allait la laisser tomber pour seule raison le fait qu’elle soit en retard ? Il n’était pas ce genre de personne, elle pouvait compter sur lui, quand il s’engageait, il allait au bout de ses idées. De la même façon qu’elle prenait bonne note du fait qu’il avait été quelque peu stressé par le fait qu’elle lui pose un dragon je te pique ton expression il prenait bonne note qu’elle allait être en retard de temps en temps. Il apprenait au passage qu’elle était préfète en chef, donc que la discipline elle connaissait très bien, ce qui était une bonne chose, mais qu’en plus elle n’avait pas eu envie d’être en retard spécialement, c’était la faute des autres. Cela faisait plaisir à entendre, elle avait eu pour idée première d’arriver à l’heure  peut être qu’elle serait à l’heure pour leur mariage du coup. Désireux de faire des efforts, il lui adressa un léger sourire avant de répondre à ses paroles « Je prendrais mon mal en patience. » pas certain qu’elle le croirait, il admit plus facilement « En tout cas, je ferais de mon mieux pour cela. » Il ne promettait pas qu’il prendrait les choses bien, il ferait de son mieux néanmoins pour ne pas lui râler dessus, puisqu’elle ne le faisait pas exprès, il pouvait être compréhensif, un petit peu en tout cas.

Très bien la relation de ses parents n’était pas dû au hasard, ou en tout cas, c’est ce qu’ils avaient déclaré à leur fille. C’était facile de mentir selon Grigori mais il allait avoir l’intelligence de ne pas l’ouvrir à ce sujet. Elle croyait bien ce qu’elle voulait, il s’en fichait. Par contre, il fallait lui mettre un stop tout de suite, non ça ne le faisait pas rêver de lui tourner autour, bien sûr que non. Elle était certainement celle des deux qui prenait le plus de plaisir à cette situation – et vu le plaisir qu’elle prend, on peut se dire que Grigori est loin de vivre son meilleur moment – mais ce n’était pas un plaisir, loin de là. « Je veux dire que parfois, ce qu’on veut passe après ce qu’on doit faire. » Est-ce qu’elle était vraiment obligée de poser autant de questions, merde il se fichait éperdument qu’elle sache des trucs sur lui, il voulait qu’elle dise oui à ce putain de mariage, c’était quand même pas compliqué à prononcer le mot oui ? Qu’est ce qu’elle en avait à faire de la façon de percevoir le monde de Grigori ? C’est fou quand même d’être aussi curieux.

Allez et une claque mentale dans la tronche, elle voulait vraiment travailler à temps plein. Il fallait prendre sur lui, ça ne serait pas le mariage dont il souhaitait à la base… il fallait s’adapter, tout était une question d’adaptation. Il marmonna suite à son aïe aïe aïe « C’est pas évident pour tout le monde » Loin de là. Il prit une profonde inspiration en l’entendant dire faire la liste de toutes ces qualités qu’elle s’enlevait… ouai en gros elle avait que des défauts cette fille pour la faire simple. « Je vois. » En fait non, il ne voyait pas du tout, qui lui parlait de faire le ménage ou le repas, ils avaient pas d’elfes chez eux ? Il faudrait qu’il se renseigne un peu quand même… mais auprès de qui ? Helios ou Tristan peut être, il poserait la question la prochaine fois qu’il croiserait un des deux. Pourtant, si ça le faisait grandement grogner cette histoire d’épouse qui ne voulait pas être cantonnée à son rôle d’épouse, il pouvait aussi comprendre ce besoin d’être utile, cette volonté de s’épanouir. Il se contenta pourtant de répondre, comme si c’était la chose la plus importante « Je ne te demandais pas de m’attendre le soir. » en fait ça ne lui avait pas traversé l’esprit que quelqu’un veuille l’attendre. Il s’attendait plutôt à ce qu’elle ne remarque même pas qu’il soit là ou non, habituel. Elle refusait de dépendre de lui. Oh quelle lourdingue cette fille, qu’est ce que ça pouvait bien lui faire ? « Tu te souviens que de mon côté j’ai jamais évoqué le fait de divorcer ? » ou de se séparer, ou ce qu’elle voulait comme terme, elle prenait le terme qui lui plaisait. « Si c’est par crainte de cela, tu t’inquiètes pour pas grand-chose, c’est déjà galère de trouver une fiancée. C’est pas pour te la faire à l’envers. » Absolument pas une question de sympathie envers Kiara, ça non, c’était surtout une question d’image, le divorce ne faisait pas bon genre, il n’y aurait pas de retour en arrière, c’était tout bonnement hors de question. Donc rien à craindre, même dans l’hypothèse peu probable au vu de son envie de le faire chier, où Kiara acceptait de ne pas travailler, elle ne risquait pas de se retrouver à la rue ou sans le sou.

Moins cinquante points ? L’incompréhension se peignit sur le visage de Grigori. Qu'est ce qui n’allait pas dans ses paroles ? Il n’avait pas la sensation de l’avoir insulté mais vu le regard qu’elle lui lançait, cette façon qu’elle avait de le regarder, il avait obligatoirement dit quelque chose qui ne passait pas auprès de Kiara. Très bien, il n’aborderait plus le sujet de s’adapter à elle puisque ça la vexait. Pourtant il n’avait pas dit ça dans le but d’être désagréable, elle comprenait tout de travers. Comment elle pouvait être heureuse dans leur mariage si déjà elle était trop bête pour savoir quand il était agréable de quand il ne l’était pas. S’il n’était pas à cinquante points perdus près, le fait de ne pas avoir d’explications pour dire ce qu’il avait loupé était hyper frustrant et pourtant, il fit l’effort de ne rien dire, qu’elle soit sans crainte, les efforts, il les ferait.  
 
Est-ce que ça se faisait dans sa famille d’épouser une fille plus vieille. A vrai dire il n’en savait rien, ne s’était pas posé la question et il ne se la poserait pas. Elle avait dit d’accord, non sans un contrat de points, il s’était engagé et il n’avait pas l’intention de faillir à sa parole, les gens pouvaient bien penser ce qu’ils voulaient de l’âge de Kiara. Il s’en fichait, le principal c’était de trouver une fille sang pure, de se marier en premier, de faire un garçon. Le reste n’avait que peu d’importance à ses yeux sans oublier le fait qu’avant aujourd’hui, il ne savait même pas qu’elle était plus vieille que lui « Si ça ne se faisait pas, ça va se faire. » il aurait voulu la regarder dans les yeux mettre du poids dans ces mots qu’il prononçait mais pour sur quelle aurait compris de travers. Mieux valait il oublier. Le sujet suivant tout aussi déstabilisant que les précédents «  Tu t’es renseigné sur moi ? »  il n’en revenait pas, elle s’en fichait de lui, il le savait très bien, elle attendait qu’il perde patience et pourtant elle s’était donné la peine de se renseigner. S’il était du genre à très peu se confier, ayant bien compris que les gens s’en moquaient éperdument, l’impression débile et totalement erronée que ça l’intéressait lui donna envie de répondre «  En premier lieu, je voulais apprendre plusieurs langues afin de ne jamais être pris au dépourvu et qu’une discussion se fasse dans mon dos. Je dirais aussi que je voulais être capable de décrypter les informations. Quelle est la part de vérité dans ce qui est dit à la population. » il y avait aussi ce qu’il ne voulait dire, le fait que de rentrer sur la scène internationale c’était une façon comme une autre de faire briller sa famille au niveau du monde et de rendre fier ses parents. Il avait hâte du jour où ça arriverait. Puisqu’elle avait décidé de l’aider – pas du tout – en abordant des sujets, il lui retourna la question « Et toi pourquoi ces études ? »

Alors je fais un petit aparté pour prévenir en tant que rpgiste oh combien sympathique, mademoiselle Macmillan qu’elle a pas trop intérêt à poser un dragon à mon perso, sinon il risque d’être intenable et derrière, c’est vous qui subissez son caractère oh combien BUTE donc bon… Ceci étant dit, je reprends mon histoire.
Tout allait se goupiller comme dans un rêve. S’il arrivait à prendre sur lui plus que d’ordinaire, ils devraient arriver à se tolérer un peu. Surtout qu’elle avait l’air partante pour ne pas arriver en retard lors de leur, comment cela pouvait-il être défini, rencard, certainement quelque chose de ce style. Au vue de leur vision pour le moins différente du monde et du mariage, surtout du mariage, le reste n’intéressant pas vraiment Grigori, ce dernier se demandant pourquoi ses parents n’avaient pas un peu mieux gérer la chose, comme les parents de Tristan par exemple, et n’avaient pas organisé des alliances avec les enfants de leurs amis. Grigori comptait bien faire les choses un peu mieux, organiser tout cela de main de maîtres se prendre une Kiara pas contente dans les dents au passage et non il ne ferait pas ça que pour un enfant mais pour tous. Elle le faisait doucement rire sa future femme avec une soi-disant envie de la part de Grigori de se marier. Bien sûr, se coltiner une emmerdeuse finie toute sa vie, ça le faisait rêver. Qu’est ce qu’elle pouvait être idiote cette fille. Heureusement pour lui, elle n’insista pas.

S’il essayait, à sa manière, de montrer que ça allait fonctionner entre eux, qu’elle n’avait aucune raison de s’inquiéter, il ne serait pas sur son dos sans arrêt – probablement parce qu’il a mieux à faire – qu’il n’attendait rien d’elle, si ce n’est un garçon au final, et qu’il n’avait jamais compté sur le fait qu’elle l’attendrait, elle l’envoya bouler. Ah ce fut direct et le regard qu’il lui lança en retour était tout ce qu’il y a de plus noir, au moins c’était limpide il faut se dire ça.  Pour autant, il devait se dire que ça n’était pas grave, un peu vexant sur le moment de l’entendre dire ça comme si le fait de l’attendre était la pire chose au monde et lui c’était cette fille qu’il devait rendre heureuse, et bien au moins il ne se faisait pas d’illusion sur l’inverse, rien à faire.  Ça n’était cependant pas nouveau, donc il continua, évoquant le fait qu’il ne faisait pas un mariage pour divorcer derrière, qu’il était vraiment sérieux sur l’engagement. Pour une fois, ils semblaient en accord sur quelque chose, c’était donc possible, à noter d’une pierre blanche.  Elle voulait s’assumer financièrement, oui une chieuse, clairement, elle avait décidé de lui casser les pieds… Est-ce que ça valait la peine de discuter ce point, est ce qu’il y avait moyen d’obtenir gain de cause. « Tu as peur de quoi ? » Il avait besoin de comprendre comment elle fonctionnait, en quoi le fait de ne pas  travailler ne lui permettait pas de s’assumer financièrement et que croyait elle au juste ? Que sous prétexte qu’elle travaillait, ça lui donnerait tous les droits ? S’il ne dit rien à ce sujet, il était évident pour lui que de toute façon il mettrait obligatoirement son nez dans les affaires de cette fille. Ses agissements, ses dépenses, ses abus retomberaient aussi sur Grigori et il était hors de question qu’il s’en prenne plein la tête parce que Kiara faisait n’importe quoi. Donc s’assumer, oui… parce qu’il n’avait pas le choix, mais pas sans certaines conditions.  Et voilà qu’elle se foutait de sa tronche, il prit une profonde inspiration, ils n’étaient pas mariés, il n’avait pas d’héritier, il ne pouvait se permettre de l’étrangler – surtout que dans un restaurant, même miteux, c’est bof – Qu’est ce que ça le démangeait de lui dire qu’il se passait de ses commentaires et qu’elle n’était pas non plus un modèle en matière de relation vu qu’elle était seule. merci rpgiste d’amour d’aider un peu à ne pas perdre des points Il ne dit rien, essayant vraiment le contrôle de soi.

Elle, de son côté, cherchait clairement à le rendre fou. Il ne comprenait rien de ses règles, franchement, pourquoi il perdait des points pour pas grand-chose. C’était d’un frustrant. Il avait envie de réussir, de lui prouver qu’elle avait tort et qu’il était assez persévérant et qu’il était prêt à faire beaucoup d’efforts pour elle. Mais elle n’aidait en rien, il ne savait pas sur quoi se baser pour réussir et c’était déstabilisant, complètement déstabilisant. Mais bon, il savait ce qu’il voulait et l’objectif était bien trop important à ses yeux pour renoncer, même face à cette fille oh combien reloue.

Aborder la question de l’âge, c’était avoir une remarque sur leur différence, est ce que les gens accepteraient. D’après Grigori, seule la pureté du sang importerait mais il n’en savait trop rien et à la rigueur, ça n’avait pas d’importance, ils apprendraient, comme lui apprendrait à connaître la Poufsouffle. Lorsqu’elle évoqua le fait qu’elle en prenait bonne note, Grigori fronça les sourcils « Tu penses que notre différence d’âge pourrait être un problème ? » Non mais quand même, elle avait pas dix ans de plus que lui si ?
Le fait qu’elle se renseigne sur lui et que ça l’intrigue sembla avoir la même réaction chez Kiara que la question de l’âge chez Grigori, elle fronça les sourcils et posa deux questions. Un petit temps passa avant qu’il ne se décide à répondre la vérité « Absurde, non. Je suis surpris, je ne pensais pas que ça pouvait t’intéresser, que tu prendrais de ton temps pour te renseigner. » Mais il était content d’avoir tort pour l’occasion. Raison pour laquelle il se confiait, d’accord pas en profondeur non plus mais il faisait l’effort d’en dire un petit peu sur lui. « Affaires étrangères, journalisme, commercial. Ce n’est pas du tout ce que je vais faire, j’ai décidé de devenir ministre de la magie. » Une demi-seconde la flamme de l’ambition fit briller son regard avant qu’elle ne s’éteigne car il poursuivit assez pragmatique « ça risque d’être un peu long, un chemin semé d’embûches où il faudra de la patience et de la dévotion. » Il observa Kiara, amusé « Un combat à la fois, d’abord obtenir ta main, ensuite se concentrer sur la carrière. » Pour le coup, il était beaucoup moins pressé d’être ministre de la magie, déjà parce qu’il fallait rencontrer les bonnes personnes, se lier avec tout le monde lors de soirées organisées et que ça fait toujours meilleur genre d’être accompagné lors de ces soirées, qu’ensuite, il était jeune et que ça pouvait être un obstacle, les personnes d’un certain âge ayant du mal à accepter qu’un plus jeune qu’eux ait plus de pouvoirs qu’eux. Il les convaincrait, il s’était tapé des cours de merde de négociation pendant deux ans et une cette année, ça n’était pas pour rien et en plus tu vas en faire une autre mon loulou tu es taré . En attendant qu’il fasse s’ouvrir les portes devant lui, il allait se contenter d’acheter des maisons sur Londres, voir des immeubles et les louer – oui avec l’argent de papa et maman au départ on est bien d’accord -  cela lui laissait le champ libre pour courtiser mademoiselle Macmillan.
Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait, ça n’était peut être pas plus mal, cela serait peut être plus facile de la convaincre de ne pas avoir de carrières, il y croyait en tout cas. En attendant, il était attentif à tout ce qu’elle disait, s’intéressant vraiment à ses propos et cherchant à faire durer la conversation, il questionna « Une satisfaction à être la première qui découvre des choses ou bien le simple fait de valider des hypothèses te convient ? Tu es frustrée quand quelque chose que tu pensais valide ne l’es pas ou ça n’a pas d’importance, le simple fait d’aller au bout te satisfait ? » Il était beaucoup plus facile pour Grigori de non pas s’intéresser à elle, ça n’était pas vraiment cela à ses yeux, mais de discuter des sujets qui l’intéressaient elle et de la faire parler que de parler de lui. L’impression d’être une sorte d’imposteur, qu’il n’y avait rien d’intéressant à dire de son côté et qu’elle s’ennuie de ses dires. « Je joue au Quidditch, j’essaie de faire en sorte de pouvoir me maintenir à un niveau correct à tous les postes, pour palier à toute éventualité. J’ai aussi un petit faible pour les costumes, j’aime beaucoup aller dans des boutiques pour avoir de nouveau costumes. Oh et en ce moment, mon temps libre consiste à étudier les oiseaux de proies pour savoir comment gérer un hibou qui se fait victimiser par ses congénères. Eh bien je vais te dire, je ne suis pas zoomage, c’est pas évident de l’aider. » Ayant un peu la crainte de la barber, il tenta de ramener la conversation à elle « et toi, d’autres passes temps en dehors des hypothèses à valider ? Pourquoi ne pas être dans l’équipe de Quidditch ? Non pas que ça soit vital d’y être, bien entendu, mais ça m’aurait permis de te rencontrer avant. » et d’avoir une fiancée plus tôt, enfin la fiancée ne semblait pas trop emballée, pour le moment en tout cas.

Amusant mais plus la demoiselle parlait et plus Grigori se disait que ce n’était même plus mettre de l’eau dans son vin qu’il devait faire mais bien vider une bouteille de vin dans une piscine. Pourquoi est ce qu’elle voulait être fière pour un truc aussi chiant ? Elle pouvait pas être fière de faire un beau mariage ou de beaux enfants ? Quoi que d’après ce que Grigori avait cru comprendre, peu importe la tête de l’enfant, les parents – presque tous les parents – avaient cette faculté de trouver leur enfant beau si ce n’est magnifique. Pour ne rien arranger, mademoiselle voulait avoir une liberté sur ses achats, oui alors si elle croyait que le fait de gagner elle-même son argent empêcherait Grigori d’avoir son mot à dire, elle se mettait le doigt dans l’œil la Poufsouffle, il ne la laisserait pas faire honte à la famille Dimitrov, peu importe d’où venait l’argent. Néanmoins, comprenant que c’était un sujet important pour elle, il la laissa dire, ça ne l’empêcherait pas de veiller au grain.

Sérieusement, c’est normal qu’elle le fasse autant suer avec cette question d’amour ? Non mais la voilà la raison pour laquelle elle était toute seule, cette fille croyait vraiment au père noël, c’était super agaçant qu’elle ramène tout à l’amour, enfin zut à la fin, elle se rendait compte qu’avant que Grigori entre dans sa vie, d’une manière très originale mais dû au hasard ni plus ni moins, elle n’avait aucun prétendant, c’est bien que l’amour ça ne marchait pas. S’il transposait le mot amour au mot mariage, il était cependant d’accord, peu importait l’âge… tant que la fille était en âge de faire des enfants et sang pure, n’oublions pas sang pure, il n’était pas des plus compliqués.

Ce qu’il ne comprenait pas vraiment c’est que malgré le fait que sa future femme ne l’apprécie pas, elle se soit renseignée sur lui. Ses arguments ne tenaient pas la route selon lui et il ne se gêna pas pour le lui dire. « Ce n’est pas une question d’avoir du temps. Tu prends du temps pour être avec moi aujourd’hui. » ce qui n’avait pas l’air de l’enjailler, il ne le disait pas à voix haute mais ils en étaient conscient tous les deux. « Je suis étonné que tu te sois renseigné avant c’est tout. » mais il devait reconnaître qu’il trouvait sympathique ce fait. C’est pourquoi il accepta de répondre aux questions de sa future femme sur son futur métier, sur leur futur à tous les deux du coup. Il lui adressa un sourire à sa réflexion, il faut dire ce qui est, il avait le chic pour dégoter les missions qui semblaient impossible mais il allait réussir, il devait réussir. Il avait envie de la croire lorsqu’elle lui disait qu’elle lui souhaitait de réaliser cette ambition, il comptait bien faire en sorte qu’elle soit là pour le voir en tant qu’épouse.

Il voulait en savoir plus sur elle et sur son ambition, ses envies et il faut croire que mademoiselle se moquait presque de la victoire, tant qu’elle apprenait de nouvelles choses. Elle était pour le travail d’équipe, il évita de lui dire que pour sa part, il avait l’impression qu’il y avait toujours un membre de l’équipe qui brillait plus que les autres ou qui voulait briller plus que les autres. Peut-être qu’elle n’aurait jamais à subir ça, il l’espérait pour elle et si ça n’était pas le cas il serait là pour lui apprendre à faire avec la déception. Après tout il connaissait bien cette partie. Il ne fit aucune remarque, se contentant d’apprendre à la connaître et de prendre les informations qu’elle voulait lui donner.

La discussion suivante les amena à parler des choses qu’ils aimaient. Ce fut Grigori qui s’y colla rn premier. Il parla tout d’abord du Quidditch, quelque chose qu’il avait toujours affectionné parce qu’il brillait en équipe ou il perdait en équipe, cela changeait de d’habitude. La seconde chose qu’il affectionnait beaucoup c’était les costumes. Il la regarda amusé mais sans forcément sourire en entendant Kiara dire que c’était évident mais que le troisième l’était un peu moins. Ce n’était pas vraiment une passion, les animaux, ça n’était pas son truc mais il se sentait responsable de cette petite bête. Pourtant c’est presque immédiatement qu’il se défendit suite à la question de Kiara « Ce n’est pas le mien. » Il n’avait pas d’oiseau, pas d’animaux en réalité, pour protéger cet oiseau mais aussi lui-même, s’attacher n’apportait que de la tristesse de toute façon. « Je ne suis pas expert mais je crois qu’il est à personne. Les autres oiseaux doivent l’attaquer, même si je ne les ai pas vu faire parce qu’il a peu de plumes sur le corps, ce qui l’empêche de bien voler. J’essaie de l’aider à se nourrir pour qu’il récupère un peu de forme et qu’il puisse se débrouiller seul. » Il massa sa tempe du bout des doigts, pour le moment, ça n’était pas vraiment une réussite mais il avait la sensation de pouvoir aider cet oiseau et il trouvait ça injuste de le laisser de côté parce qu’il n’était pas aussi beau que les autres, aussi puissant ou quoi que ce soit d’autres. Le problème c’est que se livrer, ça le rendait mal à l’aise, instinctivement, il était sur la défensive comme si elle allait l’attaquer, se moquer, ou qu’importe, il se préparait à une joute verbale.

Lorsque naturellement il lui demande pourquoi elle ne s’est pas mise au Quidditch, elle se met à rire avant de répondre et pendant deux secondes, il l’a cru. Pas assez d’argent, elle l’avait perdu à pile ou face. C’était pire que tout comme façon de faire. Quoi que si ça avait été dans sa famille, il n’y aurait pas eu de pile ou face, tout ce serait joué à la place qu’avait les enfants dans la famille, l’importance qu’ils revêtaient en tant qu’individu. Puis il y eut le grand sourire de Kiara avant qu’elle ne reconnaisse qu’elle s’était payée sa tête, elle n’était pas sportive et le balai, ça n’était pas son truc. Il faut croire qu’en effet, elles ne partageaient pas les mêmes gênes « Je ne te ferais pas monter sur un balai alors. » Ce serait bête qu’elle se blesse à cause de lui et il ne voulait pas la mettre en difficulté, si elle n’aimait pas voler ça n’était pas important. Il aurait pu le parier qu’elle était une fervente supportrice de l’équipe de sa sœur, vu le lien qui semblait les unir, l’inverse aurait été étonnant. Elle faisait partie de la chorale de Poudlard, il essayait de faire marcher sa mémoire pour tenter de se souvenir de ces moments là mais il ne se souvenait pas l’avoir vu « Pourquoi ne pas reprendre si ça te manque ? » En effet, il n’était pas surprit d’apprendre qu’elle était du genre à rester au coin du feu à lire des livres et ça l’arrangeait bien que ça soit une calme, elle ne détonnait pas trop de lui et ils devraient parvenir à s’entendre, s’il faisait des efforts bien entendu mais ça devrait aller. En attendant, il buvait sa boisson en regardant la demoiselle, cherchant une manière de faire des points.

C’était compliqué de se comprendre quand tout les opposait. Même sur des choses qui auraient pu être simple, ça ne l’était pas tant que ça. Il ne parvenait à comprendre pourquoi elle s’était renseignée sur lui avant de venir ? Si naturellement, de son côté, le fait qu’elle se soit renseigné n’était pas franchement positif, après tout il voyait plus le fait de se renseigner comme un moyen de chercher les faiblesses de l’autre pour mieux les exploiter. Il semblerait que du côté de Kiara ça ne soit pas la même chose. Rien dans ses paroles ou ses attitudes dévoilait un but négatif à ses recherches. En revanche, il prenait comme un reproche ses paroles à propos du fait que cela semblait être la moindre des choses pour elle. Très bien, le message était passé, il ferait ses devoirs aussi et il ferait en sorte de se renseigner sur elle pour la prochaine fois.

Après avoir évoqué le sujet des études, des aspirations de chacun dans la vie. Ils en étaient arrivés au sujet, passion, loisir, plaisir et pour l’occasion, Grigori s’était réellement prêté au jeu, ne se contentant pas de dire des choses banales, que tout le monde savait rien qu’en le regardant. Non il avait sans forcément le calculer en amont, décidé de parler d’un oiseau. Ah c’est vrai que ça n’était pas le sujet le plus passionnant de la terre, probablement que c’était bizarre mais c’était venu comme ça.

Il pouvait le garder pour lui s’il n’était à personne ? Grigori regarda Kiara étrangement. Est-ce qu’elle se moquait de lui ? Il était incapable de déceler la moindre moquerie dans son regard, il se contenta donc de répondre en haussant les épaules « Je pense pas que ça soit une bonne idée. » Il se mordit la langue lorsqu’elle évoqua le professeur de sexe féminin pour l’aider. Elle délirait Kiara, Grigori n’allait pas demander de l’aide à une fille ! C’était hors de question. Il voulait réussir par lui-même, même si pour une fois il n’était pas si arrogant que ça, s’il constatait que l’état de l’oiseau se dégradait, il irait demander des conseils. « J’essaie de lire des manuels traitant sur le sujet pour le moment. Si je constate que je suis dépassé, je demanderais de l’aide. » Après tout, il l’avait déjà fait une première fois, il avait bien demandé de l’aide à Adèle pour venir en aide à cet oiseau, la vie de l’animal valait plus que son ego, il ferait donc l’effort.
Les trente points que lui donna Kiara en réponse à ses propos sur l’oiseau le déstabilisèrent complètement. Il la regarda, tout se mélangeant dans sa tête. Il avait raconté l’épisode de l’oiseau sans arrière pensée. Le seul but étant de répondre à la question des passions dans la vie. Faire des points de cette façon, ça ne lui plaisait pas du tout, il avait l’impression de les voler. Alors bien sûr, il en avait besoin, le moindre point était important et il en avait parfaitement conscience mais pas de cette façon. « Je sais que c’est ton barème et que j’ai rien à dire normalement mais je ne peux pas les accepter. Je ne t’ai pas raconté cela dans le but de récupérer des points et ça me paraît pas normal d’en récupérer sur le dos d’un oiseau. » Oh ça pouvait potentiellement ne pas lui plaire, pour les rares fois où il discutait barème, ça se retournait souvent contre Grigori mais pour une fois il s’en moquait. Les points il voulait les gagner à la loyale et pas parce qu’il se confiait. Il voulait les gagner parce qu’il trouverait les clés pour être à la hauteur de ce qu’elle attendait, pas pour des actions qu’il faisait indépendamment d’elle.

L’espace de quelques instants, suite à la discussion sur le Quidditch et le vol sur balai, le regard de Grigori pétilla d’amusement devant sa supplication. S’il n’avait jamais eu l’intention de la mettre sur un balai, sa réaction était amusante et c’est naturellement qu’il répondit « Tu as ma parole, jamais je ne te ferais subir ça. » Pourtant, aussi rapide que cet instant de connexion était arrivé, il s’effaça avec la conversation sur la chorale. Il avait touché un point sensible, lequel il était incapable de le dire mais vu la façon dont son regard semblait voir quelque chose qu’il ne voyait pas, il en arrivait à la conclusion qu’il s’était passé un truc et il prit grand soin de ne pas relever, se contentant d’écouter les justifications qui venaient et de ne pas enquêter. Ce qu’elle souhaitait lui dire ou non n’appartenait qu’à elle. Surtout que les raisons données étaient plus que cohérentes. Il hocha la tête, il ne savait pas si c’était ou non plus judicieux mais si elle voulait se convaincre, qui était il pour la détromper, surtout quand lui tentait de se convaincre de tellement de choses, à commencer par le fait que c’était possible. Elle avait par contre un emploi du temps pour le moins chargé, il allait falloir être patient mais ça c’était une vertu qu’il possédait. Il ouvrit la bouche pour répondre à ses propos et dire qu’il comprenait, lui aussi s’était fait de bons amis avec le Quidditch mais il s’abstint… Ce n’était pas si vrai. Le souvenir de l’échec Hestia était encore frais et le ressentiment à son égard pour ne pas avoir voulu faire l’effort d’accepter sa main alors qu’ils s’appréciaient un minimum, qu’il l’appréciait, ça lui faisait dire que non il ne s’était pas fait d’amis.

Non, la conversation ne fut pas relancée par Kiara, au grand damne de Grigori qui ne savait pas quoi dire. Qu’importe, il ne chercha pas non plus à relancer, après tout le silence n’était pas pesant et parler sans avoir de but précis à cela n’était pas dans son habitude. Non, il était en train de mémoriser ce qu’il avait appris au court de ce rendez-vous et la seule raison pour laquelle il reprit la parole avant de quitter sa future femme, fut de se mettre d’accord pour un futur rendez vous.