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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Let the skyfall ✦ Balthazar :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Erin Delacour
Erin Delacour
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Let the skyfall

Fin septembre 2020

Cette soirée laissait un goût doux amer à Erin. Elle avait le goût de la nostalgie et de la normalité. De ces soirées passées avec leurs camarades de maison. De ces fêtes improvisées où quelqu’un débarquait avec des bièraubeurres et mettait de la musique un peu trop forte. Ce temps passé à danser, à discuter et à plaisanter avec ses amis. Ca avait le goût de la simplicité, du temps où Erin ne se posait pas de questions. Souvent Evan se moquait d’elle en disant qu’elle avait une vie parfaite toute tracée devant elle. Il ne disait jamais ça méchamment, elle le savait, elle connaissait son frère. Et puis il avait un peu raison, ce qu’elle ne considérait pas comme un problème non plus, la Serdaigle ne laissait rien au hasard alors avoir sa vie toute tracée devant elle ne lui faisait pas peur. Elle menait ses études avec brio, elle visait un poste qui la faisait rêver depuis des années et qu’elle comptait bien obtenir, et elle avait à ses côtés un petit ami qu’elle aimait depuis si longtemps qu’il lui était impossible de le dissocier de sa vie. Erin savait à quoi son futur devait ressembler mais c’était loin de lui faire peur. Elle ne comprenait pas ces gens qui prenaient peur dès que tout suivait un chemin un peu trop droit à leur goût, elle ne les jugeait pas, mais elle n’était pas ainsi. Savoir à quoi son futur ressemblait, elle trouvait ça rassurant, elle n’avait pas besoin d’avoir peur quand elle savait que tout se passerait pour le mieux. Certains disaient que ça rendait la vie ennuyeuse mais ils avaient tort, rien ne l’empêchait de mettre du piquant dans sa vie, c’était simplement que dans les grandes lignes, elle savait où elle allait. Et puisque tout allait bien, puisqu’elle était heureuse ainsi, pourquoi changer quoi que ce soit ?

C’était là tout le problème, le changement, ce n’était pas elle qui l’avait demandé, il lui était tombé dessus de la pire des manières. Dans une soirée un peu comme celle-ci, comme tant d’autres en vérité, alors qu’elle se sentait parfaitement en sécurité. Il y avait eu des yeux fauves, des crocs luisants et plus rien n’avait été pareil. C’était pour ça que cette soirée ne lui laissait pas seulement un sentiment agréable, parce que ça lui rappelait que la dernière fois qu’elle avait fait la fête ainsi, elle en était sortie changée à jamais. Et que rien ne pourrait jamais redevenir comme avant. En fait, Erin avait l’impression que tout s’accélérait, que tout s’empirait. Elle avait le sentiment déroutant d’observer sa vie se dérouler sous ses yeux sans rien pouvoir y faire. Les conséquences de la morsure, l’évolution implacable de la lune, ses émotions qui se brouillaient et prenaient le contrôle. Elle n’avait plus de prise sur rien. Mais ce n’était pas tout, il y avait les autres aussi. Ceux à qui elle devait mentir, ceux avec qui elle se prenait le bec pour rien quand la lune s’amusait avec ses nerfs, ceux dont elle s’éloignait. Le pire dans tout ça, c’était que rentrait dans ces trois catégories celui qui avait toujours été là pour elle, celui qui faisait battre son cœur, son petit ami depuis si longtemps. Balthazar. La française voyait bien que leur relation s’étiolait, qu’il ne la comprenait pas, qu’elle ne parvenait pas à lui parler. Que plus rien n’était pareil. Elle tentait de s’accrocher au mieux, de se dire que tout s’arrangerait, mais c’était inutile. Elle voyait tout ça arriver, sous ses yeux impuissants, mais elle n’avait pas de solution. Elle la fière Serdaigle était complètement démunie et c’était peut-être ça le pire. Elle était condamnée à voir son existence dévier, à tout voir s’écrouler, sans rien pouvoir faire.

Cette soirée était donc en demi-teinte, une part de soulagement et une part de nervosité. Entre les deux, Erin ne savait plus trop où elle se trouvait. Tout ce qu’elle savait, c’était qu’elle était bien décidée à ce que Balthazar passe une bonne soirée avec elle. Il avait assez souffert par sa faute, de ses silences, de ses erreurs, de son éloignement. Peut-être que ce soir permettrait d’apaiser les choses, de repartir sur une base plus saine. Erin était pleine d’un mélange d’espoir, de naïveté et de résignation. Cependant, pour ce soir elle voulait y croire. Même si son petit ami ne l’avait pas embrassé et que son cœur se serrait, elle voulait quand même y croire. Alors elle était prête à faire tous les efforts du monde. Dans la Grande Salle, une douce musique résonnait, voyant que Balthazar y résistait à grand peine, la Serdaigle s’était saisie de cette occasion. Quelques minutes plus tard, ils évoluaient doucement sur la piste au milieu des autres danseurs. Leurs mouvements étaient lents et tranquilles, ainsi Erin n’avait pas peur de réveiller ses cicatrices, elle voyait bien que le Poufsouffle faisait attention à chacun de ses mouvements. Sûrement avait-il encore en tête leur danse au musée de Liverpool qu’elle avait dû brusquement stopper. Cette réalisation la peinait, mais elle lui était également infiniment reconnaissante de tant prendre soin d’elle. Ils enchainèrent plusieurs danses ainsi. Heureuse d’être dans les bras de son petit ami, et soulagée de retrouver une forme de normalité, la française s’appliqua à profiter du moment qu’ils passaient ensemble. Soudainement, tout paraissait plus simple, presque comme avant. Elle savait que c’était une illusion mais après des semaines de souffrance et de doute, la blonde estimait qu’elle avait bien le droit de s’y laisser bercer un peu. Juste pour quelques danses, ça ne pouvait pas lui faire de mal.

Finalement, ils quittèrent la piste de danse pour aller rejoindre le buffet qui était bien moins bondé désormais. « Merci pour ces danses. » Souffla Erin à Balthazar avec un sourire alors qu’ils fendaient la foule, main dans la main. Elle lui avait promis qu’ensuite ils mangeraient un morceau et elle fut soulagée de voir que le buffet n’était plus pris d’assaut par les sorciers. Tout en grignotant quelques petits fours, la Serdaigle laissa ses prunelles bleutées se promener sur les sorciers présents. Il y avait de nombreux élèves, mais aussi quelques anciens étudiants, ce qui était assez rare pour la rendre curieuse. Ayant fait toute sa scolarité à Beauxbâtons, Erin ne connaissait aucun ancien élève de Poudlard mais elle appréciait de voir ceux qui étaient passés par là avant eux, ils pouvaient être une source d’inspiration -enfin quand ils jouent pas à se rendre jaloux comme des gamins 8D. Bien loin d’imaginer les débats futiles qui les animaient, elle se demandait surtout ce qu’ils pouvaient avoir à lui apprendre. En bonne Serdaigle, Erin ne refusait jamais une occasion d’accumuler de nouvelles connaissances utiles. Mais ce soir, elle n’était pas là pour se faire un réseau, ni pour penser à son avenir, déjà assez incertain comme ça ? Elle était là pour profiter et pour passer du temps avec Balthazar, alors ce fut sur lui qu’elle se concentra entièrement. Tranquillement, la soirée suivi son cours jusqu’à finalement toucher à sa fin. Peu à peu, les sorciers quittaient les lieux et les étudiants filèrent rejoindre leur salle commune pour la nuit. Alors qu’ils se dirigeaient à leur tour vers les portes qui menaient au grand hall, Erin se tourna vers le Poufsouffle. « Tu as passé une bonne soirée ? » Demanda-t-elle avec douceur. En temps normal, elle aurait su la réponse à cette question sans avoir besoin de la poser, mais désormais sa vie était remplie d’incertitudes alors elle voulait s’assurer qu’au moins cette soirée n’avait pas été gâchée et que Taz avait passé un bon moment en sa compagnie.

Dans le hall, les sorciers adultes se mêlaient aux étudiants dans un ballet incessant. Erin n’avait pas très envie de se mêler à cette foule où elle pouvait être bousculée, mais elle réalisa rapidement qu’elle n’avait pas d’autre choix. Rester dans la Grande salle n’était pas une option étant donné que les elfes de maison attendaient le départ de tout le monde pour nettoyer les lieux, éviter la foule semblait donc compliqué. Avisant que les sorciers adultes étaient moins nombreux que les élèves, la Serdaigle leva les yeux vers son petit ami. « Et si on allait faire un tour au bord du lac ? Je n’ai pas besoin de m’occuper des élèves ce soir et il ne fait pas encore trop froid. » Proposa-t-elle au Poufsouffle. Là au moins ils seraient tranquilles. Elle n’avait pas vraiment envie que la soirée se termine déjà, elle avait passé un bon moment alors elle espérait pouvoir en profiter un peu plus. Pour une fois son rôle de préfète ne lui conférait pas de responsabilités particulières. Comme elle avait déjà supervisé la décoration de la salle plus tôt dans la journée avec son binôme et les préfets de Serpentard c’était au tour des représentants des autres maisons de prendre le relai. Les préfets de Poufsouffle et Gryffondor étaient parfaitement compétents, ils n’avaient pas besoin d’elle, et elle avait passé assez de temps à râler sur les élèves comme ça pour la journée. C’était l’occasion parfaite pour une petite escapade avec Balthazar. Du moins c’était ce qu’elle croyait. Sauf qu’une fois arrivée devant la porte qui menait au parc elle réalisa qu’une pluie diluvienne s’était abattue sur le château. « Hum, je crois qu’il va falloir changer de plan. » Souffla-t-elle en réprimant une moue de déception. La pluie c’était bien beau dans les films moldus, mais elle n’avait pas envie de finir trempée à grelotter de froid. Elle voulait passer du temps avec Balthazar et tenter de réparer ce qui s’était fêlé entre eux par sa faute. Pas finir à l’infirmerie à avaler des potions pimentine par dizaine. Erin recula pour laisser le passage aux sorciers qui n’avaient d’autre choix que d’affronter les éléments pour pouvoir rentrer chez eux. Elle observa un instant le hall, évaluant leurs options. « Tu as une meilleure idée ? » Demanda-t-elle finalement à Balthazar. Elle devait l’avouer, elle était peu séduite à l’idée qu’ils rentrent chacun dans leur salle commune.

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Balthazar Salvan
Balthazar Salvan
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Let the skyfall –
Eriaz II
Erin Delacour & Balthazar Salvan
Fin septembre 2020| Poudlard | Nuit

D’une manière un peu clichée, le monde semblait s’être arrêté alors qu’Erin et Balthazar dansaient au milieu de la Grande Salle. Peut-être enfin l’univers avait-il compris le besoin qu’ils avaient tous les deux de se retrouver, d’oublier un instant tout le reste pour ne se concentrer que sur l’un et l’autre ? Avoir ainsi Erin contre lui gonflait le Poufsouffle d’un sentiment de fierté et d‘amour qu’il n’arrivait pas à exprimer avec des mots. Tout aurait pu être parfait s‘il n’y avait pas eu cette petite voix dans sa tête qui lui répétait de faire attention à sa partenaire de danse, de s’assurer qu’elle allait bien et qu’elle ne devait pas trop s’éloignerait comme cela était son habitude depuis plusieurs mois. Bref, une petite voix qui brisait le moment de calme et de joie qu’il voulait tant ressentir.

La danse prit fin et plus rien ne put contenir la petite voix. « Merci pour ces danses. » Il adressa un sourire à Erin et espéra qu’il avait réussi à camoufler son aspect forcé même aux yeux qui le connaissaient le mieux dans tout Poudlard. Le buffet fut l’arrêt suivant et son estomac fut satisfait de cette décision. Il attrapa plusieurs petits fours sans mettre très longtemps à les avaler. La salle était bien remplie et cela était amusant de voir tout le monde sur son trente-et-un, bien loin de l’uniforme et perpétuel ballet de couleurs propres de Poudlard. D’ailleurs quelques-uns des invités commençaient à partir. Le temps avait filé à une vitesse folle. Pour une fois, le Poufsouffle en fut plutôt satisfait. C’était probablement pour le mieux de se voir en ces occasions avec Erin, lorsqu’il y avait de l’animation et des choses qui leurs permettaient d’ignorer le fossé qui grandissait entre eux. Balthazar avait essayé par tous les moyens d’y construire un pont. Mais malgré tous ses efforts, cela n’avait jamais abouti.

« Tu as passé une bonne soirée ? » Balthazar termina son petit canapé au saumon et attrapa la main d’Erin. « Avec toi c’est toujours une bonne soirée Miss Delacour. » Répondit-il charmeur. « Et toi ? Pas trop fatiguée ? » Ils suivirent ensuite le mouvement et quittèrent la Grande Salle. Balthazar aurait en temps normal proposé de s’affaler un canapé pour regarder un film avant de se coucher mais Erin évitait chacune de leurs interactions proches ou temps tranquilles, principalement à cause de son rôle de préfète. Il avait donc arrêté de proposer et se contentait d’attendre les idées de la jolie blonde. « Et si on allait faire un tour au bord du lac ? Je n’ai pas besoin de m’occuper des élèves ce soir et il ne fait pas encore trop froid. » L’envie de passer du temps avec Erin ne lui manquait pas et malgré une certaine envie de retrouver son lit, il accepta. « Allons-y, au clair de lune, cela risque d’être vraiment superbe. » Mais le temps ne joua pas en leur faveur et ils se retrouvèrent bien déconfis devant les trombes d’eau qui tombaient sur Poudlard. Saloperie d’univers qui jetait à l’eau tous leurs plans. Cela devenait usant à la longue.

« Hum, je crois qu’il va falloir changer de plan. » Balthazar acquiesça et en profita pour desserrer sa cravate. Il n’avait plus besoin d’être impeccable, la fête était finie. C’était une habitude qu’il avait prise à force de côtoyer Erin. Elle était toujours parfaitement apprêtée, tirée à quatre épingles. Ainsi, après leurs premières sorties en couple, il s’était senti ridicule à ses côtés et pas du tout à sa place. Alors il avait fait quelques efforts, surtout dans les événements mondains qu’Erin semblait tant affectionner, pour paraître le plus élégant possible. Et finalement, cela l’avait amusé, il s’était pris au jeu et de jeu, cela était devenu une habitude. Un des nombreux exemples de l’impact qu’avait eu Erin sur sa modeste existence. « Tu as une meilleure idée ? » Balthazar ne semblait pas en avoir jusqu’à ce qu’il se souvienne de sa dernière discussion avec Maddy Hopkins, cinquième année qu’il aidait avec ses devoirs.

« J’en ai peut-être une. Mais il va falloir se mouiller un tout petit peu… Tu me fais confiance non ? » Il tira doucement la main d’Erin avec une petite appréhension. Et si elle disait non ? Et si tous leurs problèmes résidaient là-dedans. Peut-être avait-il fait quelque chose pour briser cette confiance ? Il avait peut-être passé trop de temps avec Kiara ? Ou alors manqué un événement important pour Erin ? Mais lequel ? Mais quoi ? Calme toi. Lui ordonna sa conscience. Il fallait qu’il arrête. Voilà qu’il cherchait quelque chose à se reprocher, prêt à l’inventer s’il le fallait. Il n’allait vraiment pas bien. Et si Erin et lui avaient juste grandis et qu’ils n’étaient plus aussi compatibles qu’avant ? Serait-ce si grave ? Ne plus avoir Erin dans sa vie… Est-ce seulement possible ? Après tout, Balthazar n’avait jamais vécu sans elle dans sa vie d’adulte. Peut-être qu’il ne pourrait pas justement. Et cela le terrifiait presque autant de dire au revoir à la fille qu’il aimait pour des raisons qui lui échappaient.

Les deux jeunes gens suivirent les couloirs qui longeaient l’extérieur jusqu’à arriver devant le porche qui menaient aux serres. « C’est le moment où faut se mouiller quelques secondes. » Balthazar enleva sa veste de costard et la tendit à Erin. « Tiens, pour te protéger. Attends-moi ici, je te ferai signe quand tu pourras me rejoindre. » Il partit ensuite le premier et fonça vers la serre numéro trois. La porte n’était pas fermée comme il s’y attendait mais fut un peu réticente. Il dut la faire bouger un tout petit peu avec l’épaule pour qu’elle cède. La porte ouverte, il fit signe à Erin et se mit à l’abri. Les plantes emplissaient chaque centimètre carré de la serre et se faufiler entre les grandes feuilles qui faisaient penser à des fougères moldues ne seraient pas une mince affaire. Qu’importe, ce qu’il y avait d’intéressant ne résidait pas dans les feuilles mais bien dans les fleurs. Il fallait attendre la bonne heure pour que le spectacle commence. Encore une dizaine de minutes tout au plus.
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two hearts still beating / on with different rhythms. maybe we should let this go. we’re fallin’ apart, still we hold together. we’ve passed the end, so we chase forever.

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Erin Delacour
Erin Delacour
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Sam 1 Jan - 22:51
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Let the skyfall

Cela faisait bien longtemps qu'Erin n'avait pas assisté à une soirée telle que celle-ci. Ca se comptait en semaines, en mois même désormais, mais elle avait l'impression que cela faisait bien plus que ça, une éternité. Il fallait dire que la dernière soirée de la sorte que la Serdaigle avait vécue s'était terminée dans les cris et le sang, alors ça ne lui avait pas vraiment donné envie de recommencer de sitôt. Pourtant, elle aimait ça faire la fête. Lâcher ses habitudes un peu trop rigides, se laisser aller et ne plus avoir la tête pleine de choses à prévoir et de trucs à penser. En règle générale, la française était la parfaite image des Serdaigle, studieuse et organisée, avec un côté créatif mais surtout une capacité innée à se couper de tout pour se plonger dans ses grimoires de cours. La définition même de l'étudiante sérieuse. Elle avait toujours été ainsi Erin, à ne rien laisser au hasard, un peu control freak sur les bords. Ca ne l'avait jamais dérangé, elle n'en n'avait jamais eu honte, elle était ainsi tout simplement et ça lui réussissait bien. Si elle supportait la pression qu'elle se mettait toute seule, c'était qu'elle se réservait des moments pour souffler. C'était là que les diverses soirées étudiantes entraient en scène, tant qu'elles n'interféraient pas avec ses cours, la blonde ne disait jamais non. Qu'il s'agisse de passer un peu de temps avec ses amis, d'aller s'assoir dans un bar avec une bièraubeurre ou de danser jusqu'aux petites heures du matin, il était rare qu'elle refuse. C'était sa soupape de sécurité, son moyen de ne pas oublier qu'elle n'avait pas besoin d'être tout le temps sérieuse et qu'elle pouvait s'amuser aussi. Que le monde n'allait pas s'écrouler autour d'elle si elle relâchait un peu la pression. Sauf que c'était exactement ce qu'il s'était passé. Il avait suffi d'une soirée, et rien n'avait plus été pareil.

Par bonheur, celle-ci n'avait pas pris exemple sur la dernière qu'elle avait vécue. Cette fois pas de drames, pas violence, ni de dangers. Juste une soirée simple dont il était facile de profiter. Pourtant, elle ne fut pas parfaite, loin de là. Si Erin avait l'espoir, et l'envie, de retrouver Balthazar, elle devait voir les choses en face, son attitude de ces derniers mois avait creusé un fossé entre eux. Elle eut beau faire de son mieux, l'entrainer sur la piste de danse, lancer des sujets de conversation, la Serdaigle voyait bien que les choses étaient différentes. Il manquait quelque chose entre eux, et ça avait beau lui briser le cœur, elle ne pouvait ignorer que c'était de sa faute. En fait, ce n'était pas qu'il manquait quelque chose entre eux, c'était qu'il y avait quelque chose qui les séparait : ce secret. Ce secret, qui prenait toute la place, qui empoisonnait la vie d'Erin et mettait à mal leur relation. Ce secret dont elle aurait tant aimé se défaire mais qu'elle craignait plus que tout de révéler. Le temps d'une soirée, elle fit de son mieux pour oublier son existence. Elle fit taire la fatigue causée par l'approche de la pleine lune, elle enfoui loin au fond d'elle ses émotions à fleur de peau. Pour Balthazar. Pour eux. C'était juste une soirée, elle pouvait bien faire ça. A défaut de retrouver cette paix qui leur manquait tant. Quand elle demanda au Poufsouffle s'il avait passé une bonne soirée et qu'il vint prendre sa main, Erin sentit une pointe d'espoir lui gonfler le cœur. « Avec toi c’est toujours une bonne soirée Miss Delacour. » Un sourire vint étirer les lèvres de la française. Même après tant d’années à ses côtés, Balthazar avait toujours le don de la charmer en quelques mots à peine. Le sentiment de bien être qui l’envahit aussitôt qu’elle plongea ses prunelles dans celles du jaune la convainc que malgré toutes les difficultés, ses sentiments pour lui n’avaient pas bougés. « Et toi ? Pas trop fatiguée ? » Erin serra doucement sa main dans la sienne. Si, bien sûr que si elle était fatiguée. Elle avait passé la journée à courir partout pour aider à organiser cette soirée, elle avait dû batailler contre des élèves qui n’avaient pas envie de jouer les décorateurs d’intérieur et elle avait dû jouer les préfètes autoritaires. Rien de bien reposant en soit. En plus, ses insomnies étaient revenues et elle savait que jusqu’à ce que la lune soit définitivement ronde dans le ciel, ça n’allait pas aller en s’arrangeant. Mais de tout ça elle ne dit rien. Parce que ça n’avait pas d’importance. « Je suis avec toi, je ne peux qu'aller bien. » C’était ça le plus important. Le temps qu’elle passait avec Balthazar, le reste ne comptait pas.

C’était d’ailleurs ce qu’elle voulait pour le reste de la soirée. Il commençait à être tard mais ce n’était pas encore catastrophique. Les sorciers commençaient à quitter le château et bientôt Poudlard retrouverait son calme -relatif- habituel. Malgré la fatigue qui lui tendait les épaules, Erin n’avait pas envie d’aller se coucher, elle n’avait pas envie de se séparer de Taz, ils passaient déjà bien assez de temps éloignés l’un de l’autre, il y avait bien assez de choses qui les gardaient éloignés en ce moment. Un peu égoïstement, elle voulait un peu plus de temps avec lui. Rattraper le temps perdu par sa faute, jouer à croire que les dernières semaines n’avaient pas existées. L’idée qu’ils retournent chacun de leur côté dans leur salle commune respective ne lui plaisait pas alors à la place elle lui proposa qu’ils aillent faire un tour au bord du lac. Là ils seraient tranquilles. « Allons-y, au clair de lune, cela risque d’être vraiment superbe. » La Serdaigle fut heureuse de l’entendre accepter sans hésitation. De son côté, elle était bien moins charmée par l’image de la lune depuis quelques temps mais elle ne dit rien. Dire qu’elle avait toujours été fascinée par l’astronomie, les étoiles et les planètes lointaines, désormais ça lui paraissait terriblement ironique. Elle avait passé de longues heures à étudier les astres et maintenant sa vie était régie par la lune. Si c’était un coup du destin, la française n’était pas sûre de l’apprécier. Néanmoins, elle se contenta de hocher la tête, ravie que son idée ait plu à Balthazar. Avant que son enthousiasme naissant soit douchée aussitôt. Au dehors, une pluie diluvienne tombait, ce qui rendait leur balade au bord du lac impensable. Si le Poufsouffle lui avait montré des films moldus où des scènes de déclaration terriblement romantiques se déroulaient sous la pluie, Erin restait consciente que ce genre de scène ne fonctionnaient que dans la fiction. Si elle se tenait plus de quelques minutes sous une telle averse, elle était surtout sûre de finir à l’infirmerie avec un bon rhume.

Il allait donc leur falloir changer de plan. Sauf que pour le coup, Erin se retrouvait sans idée. Elle n’avait pas songé un seul instant que la météo puisse jouer contre eux. Pour une fois, elle aurait aimé que tout se passe bien. Elle aurait pu se résigner, voir ça comme un ultime coup du destin, mais elle n’en fit rien et se tourna vers Taz en quête d’inspiration. Ils avaient toujours bien fonctionné en duo, peut-être que cette fois-ci il en irait de même. « J’en ai peut-être une. Mais il va falloir se mouiller un tout petit peu… Tu me fais confiance non ? » Erin eut un sourire, elle savait qu'elle pouvait compter sur son petit ami pour trouver une solution. Elle aurait pu se sentir vexée de sa question, après tant d'années ensemble la confiance qui les liait n'était pas seulement évidente, elle était aveugle. Mais elle savait qu'elle n'avait pas son mot à dire. Si Balthazar ressentait le besoin de poser la question, ça ne venait pas de nulle part, ça venait d'elle et de son comportement. Sans la distance qu'elle avait causée entre eux, il n'aurait jamais eu besoin de prononcer ces mots. Au lieu de se morfondre, elle plongea son regard dans le sien. « Bien sûr, la question ne se pose pas. » Souffla-t-elle. La française était d'ailleurs triste qu'il ait eu le besoin de la poser, mais elle n'en dit rien. Parce qu’elle savait que ce n’était pas aussi simple que ça, ça ne l’était plus. Ce n'était pas à jeune sorcier de recevoir des reproches, elle savait que c'était de sa faute. Ce soir, elle avait envie que tout se passe bien, et si elle devait se trouver un peu sous la pluie pour ça, elle le ferait. Parce que c'était Balthazar qui le lui demandait.

Erin se laissa entrainer dans un couloir, sa main toujours dans celle de Balthazar. De ce qu’elle connaissait de Poudlard, ils longeaient l’extérieur mais elle avait un peu de mal à visualiser vers où ils se dirigeaient exactement. Lorsqu’ils se stoppèrent devant un porche, un coup d’œil dehors lui permit d’apercevoir les serres non loin. « C’est le moment où faut se mouiller quelques secondes. » La Serdaigle jeta un coup d’œil interrogatif à son petit ami. Les serres ? Il n’y avait que ça dans les parages alors c’était sûrement leur destination, mais Erin ne voyait pas ce que le Poufsouffle pouvait avoir en tête. Elle décida bien rapidement que ce n’était pas grave, dans quelques minutes elle aurait la réponse à cette question, autant se laisser la surprise. Trop occupée à observer l’extérieur, Erin ne remarqua que Balthazar avait ôté sa veste que lorsqu’il la lui tendit. Sans trop réfléchir, elle s’en saisit. « Tiens, pour te protéger. Attends-moi ici, je te ferai signe quand tu pourras me rejoindre. » Le cœur de la Serdaigle se gonfla d’affection et de bien-être. Le geste de Balthazar était peut-être simple mais il voulait dire bien plus de choses. Il aurait pu lui recommander d’utiliser la magie pour éloigner la pluie mais il choisissait plutôt ce geste de partage. Elle eut à peine le temps de lui souffler un merci que déjà Taz s’élançait au dehors. Sourire aux lèvres, la blonde le regarda traverser le parc en courant et batailler contre la porte de la serre. Lorsqu’il lui fit signe, elle plaça sa veste au dessus de sa tête, respira un instant son odeur si familière, et s’élança à son tour. Glissant à moitié sur les graviers de l’allée, Erin ne mit pas longtemps à le rejoindre. Elle s’approcha de Balthazar pour lui rendre sa veste, mais ne s’éloigna pas immédiatement. « Merci pour la veste, quel gentleman tu fais. » Souffla-t-elle doucement avant de déposer un baiser prudent sur la joue du sorcier. Elle aurait aimé l’embrasser vraiment, mais elle n’osa pas.

Repoussant ces doutes qui lui tordaient le cœur, Erin se recula d’un pas et observa autour d’eux. Ils se trouvaient dans la serre numéro 3. « La serre ? » Interrogea-t-elle Balathazar avec un haussement de sourcil. Serre qui ressemblait d’ailleurs plus à une forêt miniature qu’à une salle de cours. Les plantes étaient absolument partout, remplissant tous les espaces disponibles. Partout où Erin posait son regard, il y avait une plante différente, une fleur ou un amas de feuilles. Elle en reconnaissait plusieurs, mais surtout les plus communes, il y en avait plein d’autres dont elle ignorait le nom et les caractéristiques. Si elle avait apprécié les cours de botanique qu’elle avait suivi dans le passé, c’était resté au niveau du hobby. Elle n’avait pas ouvert un livre sur les plantes depuis un long moment et elle était à peu près sûr que c’était également le cas de Balthazar. « Tu t'es découvert une nouvelle passion pour les plantes ? » Le taquina-t-elle avec un sourire. Elle en doutait un peu, mais elle savait que s’il avait choisi cette serre ce n’était pas pour rien. Distraitement, elle toucha du bout du doigt la feuille d’une longue fougère. Cette plante là au moins elle la connaissait, ce qui ne l’empêcha pas d’avoir une expression amusée quand la feuille remua maladroitement comme si elle venait de la chatouiller. « A moins qu'il n'y ait quelque chose que je ne sache pas... » Reprit-elle en levant ses prunelles vers le Poufsouffle. La raison de leur présence ici par exemple, elle savait que le sorcier ne faisait rarement rien au hasard. « Qu'as-tu en tête Balthazar ? » Elle lui adressa un regard pétillant de curiosité, se demandant quelle révélation pouvait bien les attendre.

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Erin Delacour & Balthazar Salvan
Fin septembre 2020| Poudlard | Nuit

« Je suis avec toi, je ne peux qu'aller bien. » Balthazar lutta contre un véritable sourire de satisfaction qui voulut poindre le bout de son nez sur ses lèvres trop souvent habituées à ceux forcés de ces derniers temps. Il était encore fou d’Erin. Comment était-ce seulement possible après tant d’années ? Était-ce ses cheveux blonds dans lesquels il adorait passer sa main ? Son parfum qu’il trouvait envoûtant ? Ses yeux qui ne cessaient de lui demander de l’embrasser ?! Tout à la fois et plus encore. Alors pourquoi ça ne marchait plus aussi bien entre eux ?! Pourquoi trouvait-il soudain étrange de voler un baiser à Erin dès qu’il la voyait ? De poser ses mains sur ses hanches ou de la garder dans ses bras ?! Qu’est-ce qui avait changé ?! Balthazar avait tant de mal à se l’avouer mais une petite voix malencontreusement raisonnable haussa le ton du fin fond de sa tête. C’est Erin qui a changé. Il aurait voulu demander conseil à Aline. En tant que jeune femme indépendante, elle devait savoir ce qui se tramait sous la caboche de la jolie blonde non ? Parce que lui était perdu, et cela depuis des mois. Depuis cette absence d’Erin, depuis ce voyage à Liverpool, depuis cette foutue maladie dont il ignorait tout si ce n’était les symptômes persistants d’Erin. Si seulement il avait été medicomage, si seulement il avait eu un moyen de l’aider ? Si seulement… Si seulement.

Alors qu’il indiquait à Erin avoir passé une très bonne soirée grâce à elle, ce sourire sur le visage de sa compagne le fit fondre encore un peu plus. Son cœur se gonflait d‘un amour fou et il avait peur de voir son palpitant éclater s’il n’évacuait pas à un moment ce trop-plein. Mais il se sentait gelé dans ses mouvements, ne savant plus comment correctement fonctionner en présence d’Erin. Tout avait toujours était si facile et aujourd’hui… Balthazar avait l’impression d’avoir oublié une chose aussi triviale qu’ouvrir une porte et il se retrouvait de facto coincé à l’extérieur comme un idiot. Alors qu’il lui demandait si elle allait bien, c’était à tout ce qu’il pouvait penser depuis juillet, elle lui répondit la même chose que quelques instants plus tôt. Il ressentit une certaine fierté d’être ainsi le vecteur de tant de bien-être pour Erin mais soudain il en sentit également la responsabilité. De son point de vue, il n’arrivait malheureusement pas à la rendre heureuse. Elle avait toujours ce sourire triste quand elle ne savait pas qu’il la regardait, cette étrange absence dont l’origine était inconnue. Et toujours, elle ne voulait pas se confier. Il allait devoir lui demander d’un moment à l’autre et il en était terrifié.

La soirée ne venait que de commencer pour tous les deux. Erin proposa une balade dans les jardins et Taz ne manqua pas l’occasion de se balader aux côtés de la plus jolie fille de la soirée. Mais la météo semblait contre cette idée à la vue des trombes d’eau qui tombaient sur un Poudlard ensommeillé. La perspective d’être trempé pour quelques pas dans la gadoue n’enchantait guère le Poufsouffle et avec l’état de santé encore chancelant d’Erin, c’était absolument hors de question. Dépité par la situation, l’esprit de Taz réfléchissait à cent à l’heure lorsqu’Erin lui demanda s’il avait une idée. Et ce fut grâce à ses élèves qu’il en eut une. Et alors qu’il indiqua à la Serdaigle avoir peut-être une solution, il eut besoin de se rassurer. Savoir qu’elle le suivrait jusqu’au bout du monde malgré leurs récents différents. « Bien sûr, la question ne se pose pas. » Le jeune homme lui sourit et l’entraina à sa suite vers les serres.

Alors que Balthazar arrivait aux portes du château pour s’engouffrer vers les serres, il ôta machinalement sa veste et la donna à Erin. Il avait encore plusieurs réflexes moldus. Après tout, lorsqu’il retournait chez la famille Salvan, il n’utilisait pas sa baguette de tout le séjour. Il n’attendit pas une réaction d’Erin et s‘élança sous la pluie. Ayant réussi à ouvrir la serre, il fit signe à la jeune femme de le rejoindre. Il crut un instant la voir s’étaler sur le sol mais elle eut les bon appuis et arriva jusqu’à lui sans encombre. « Merci pour la veste, quel gentleman tu fais. » Il lui sourit en remettant vers l’arrière ses cheveux mouillés par la pluie. « C’est toujours avec plaisir. » Il y avait un quelque chose dans l’air et ce n’était pas dû aux plantes. Il ne bougea pas d’un cil lorsqu’Erin déposa un baiser sur sa joue et se retint de justesse d’attraper ce visage angélique et de l’embrasser fougueusement. Si elle avait eu envie de l’embrasser, elle l’aurait fait non ? Il lui sourit mais eut du mal à déglutir devant la réalisation qu’elle n’avait peut-être plus la même vision de leur couple que lui. Mais ce n’était pas ce soir qu’il fallait penser à ça... N’est-ce pas ? Il se racla la gorge et se détourna en montrant la serra le bras tendus. « Tadaaaa ! »

« La serre ? » La question dubitative d’Erin le fit sourire. Il la laissa détailler les lieux du regard. La surprise allait être complète il le savait. Erin était une élève brillante mais les sujets de botanique, cela faisait quelques années qu’elle n’y s’y était plus penché. « Tu t'es découvert une nouvelle passion pour les plantes ? »  Il émit un petit rire. « Ça aurait pu mais non ce n’est pas ça. » Il la laissa s’avancer dans les plantes, les mains derrière le dos, l’air espiègle. Il la suivait en silence, prenant un air innocent à chaque fois qu’elle le regardait. « À moins qu'il n'y ait quelque chose que je ne sache pas... » Il prit soudain un air offusqué mais moqueur. « Serait-ce seulement possible ? » La taquina-t-il. Balthazar soutint son regard, un petit sourire aux lèvres. « Qu'as-tu en tête Balthazar ? » Balthazar regarda sa montre, et attrapant doucement Erin par les épaules, il la guida entre les feuilles des plantes pour se placer au milieu de la serre. « Voilà, nous sommes en position et maintenant… » Il tourna sur lui-même pour voir où se trouvait les plantes qu’il cherchait. Elles étaient disséminées un peu partout, grandes tiges qui commencèrent à frissonner. Le silence aurait rendu cet instant encore plus hors du temps mais la pluie continuait de cogner le verre de la serre avec force et application. Le jeune homme montra une première tige, qui tremblait plus que les autres et de laquelle une étrange lumière bleue commençait à apparaitre. « Que le spectacle commence… » Dit-il dans un souffle.

Comme si les plantes l’avaient entendu, l’une après l’autre, les bulbes perchés en haut des tiges commencèrent tous à émettre une étrange lumière bleutée. Et alors les fleurs se décidaient à éclore l’une après l’autre, étirant leur longs pétales bleutés avec paresse, comme sorties d’un long sommeil, la lumière emplie toute la serre. Son origine résidait dans de petits grains de pollens lumineux qui commencèrent à s’élever tranquillement dans les airs. Se déplaçant lentement, on put soudain reconnaître la Grande Ours puis la constellation du Lion. Et plus le temps avançait plus les deux sorciers étaient entourés d’un ciel étoilé. Des grains moins lumineux mais plus resserrés représentaient même la Voie Lactée qui traversa sans aucune appréhension Balthazar. Ce dernier était radieux et son regard se perdait dans toute la serre, tentant d‘imprimer cette image dans sa mémoire. Et puis ce regard dériva sur Erin. Dans cette lumière étoilée, elle était la plus belle femme qu’il n’ait jamais vue. Il en oublia les fleurs, les étoiles et tout le reste, pour fixer Erin alors qu’une douleur inouïe sembla lui vriller le palpitant. Il l’aimait tellement qu’il était prêt à tout pour elle. Y compris se sacrifier s’il le fallait. « Erin… » Il lui pressa doucement la main pour la faire se retourner vers lui. « Qu’est-ce qui a changé entre nous ? »  Demanda-t-il soudainement. « Je… Je veux que tu sois heureuse, bon dieu c’est tout ce que je veux. Alors qu’est-ce que je fais de mal ? Pourquoi… » Il n’arriva pas à finir sa phrase mais elle flotta dans l’air, autour d’eux, dans les étoiles. Pourquoi tu ne m’aimes plus ?.
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Erin Delacour
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Let the skyfall

Souvent, Erin se disait qu’elle aimerait que sa vie soit ainsi : une traversée sous la pluie pour rejoindre un refuge. Juste quelques instants à courir, sous quelques gouttes fraiches, pour finir dans les bras de celui qu’elle aimait. La vie aurait été plus douce ainsi, si tout ce dont elle avait à se soucier était d’éviter la pluie. Elle aurait certainement tout donné pour que son seul problème réside là : traverser le parc sous la pluie, risquer d’être mouillée. Au pire attraper un petit rhume. Ca ne lui semblait pas si terrible que ça avec tout ce qu’elle vivait en ce moment. Si son plus gros souci avait été d’éviter un passage à l’infirmerie pour une potion pimentine, elle aurait été bien heureuse. La morsure remettait tout en perspective, certains y auraient trouvé une forme de consolation, ainsi il était plus aisé de relativiser, de profiter des petites choses, mais ce n’était pas vraiment le cas de la Serdaigle. Parce qu’elle le savait, malheureusement les choses n’étaient pas si simples, les choses ne seraient plus jamais aussi simples. Mais pour ce soit, elle voulait y croire, elle voulait faire semblant et laisser tous ses problèmes derrières elle, croire que son plus gros souci était de courir dans le parc sous la pluie. Tant que c’était pour rejoindre Balthazar, Erin savait que ça en valait la peine. Pour lui elle était prête à courir sous une pluie torrentielle, à y danser même. Surtout en sa compagnie. Mais pour le moment, il s’agissait juste de rejoindre les serres, de surtout le rejoindre lui, alors elle ne se fit pas prier. Affronter les éléments n’était peut-être pas dans ses habitudes, mais pour Balthazar, elle le faisait sans sourciller. Avec le Poufsouffle, elle ne se posait pas la moindre question, elle avait en lui une confiance infinie -quand ses peurs ne prenaient pas le dessus- alors s’il lui demandait d’affronter la pluie pour lui, elle le faisait.

Néanmoins, ça n’empêchait pas Erin de se poser des questions quant à leur destination finale. Elle n’était pas une fière Serdaigle pour rien. Il fallait dire que la serre, Balthazar et elle n’avaient pas vraiment eu l’occasion d’y passer du temps depuis qu’ils étaient à Poudlard. Ils avaient rejoint l’université de magie pour leurs études supérieures et comme ils s’étaient lancés dans des études de droit magique, se consacrer aux plantes n’avait pas été au programme. Erin était donc étonnée du choix de son petit ami et quand elle partagea ses doutes avec lui, il en ri même. Ce son lui arracha un sourire, elle avait l’impression de ne plus l’avoir entendu depuis un moment mais il lui faisait toujours autant un bien fou. « Ça aurait pu mais non ce n’est pas ça. » Ainsi Taz avait bien quelque chose en tête. En même temps, il ne pouvait pas en être autrement sinon il ne les aurait pas fait affronter la pluie pour venir ici. Erin n’avait rien contre les plantes, elle savait reconnaitre leur beauté et parfois leur originalité, mais ça s’arrêtait là. Surtout qu’elle n’avait jamais vraiment eu la main verte, à son plus grand désarroi. Continuant ses suppositions, elle effleura distraitement une plante. « Serait-ce seulement possible ? » La bleue tourna un regard amusé vers son petit ami. Il ne perdait jamais une occasion de la taquiner, et ça la rassurait de voir que c’était toujours le cas malgré les difficultés qu’ils connaissaient en ce moment. Elle ne voulait rien perdre de ce qu’ils avaient, même quand Balthazar s’amusait d’elle, surtout dans ces moments, quand elle avait le sentiment qu’ils étaient sur la même longueur d’onde. « Bien sûr, tu restes toujours plein de surprises pour moi, monsieur Salvan. » Elle avait beau accumuler les connaissances, et adorer ça, elle restait friandes des surprises qu’il pouvait lui réserver et elle s’émerveillait chaque fois d’avantage de ce qu’il trouvait pour lui faire plaisir.

Ce soir, Erin ne doutait pas que ce serait encore une fois le cas. Il ne l’avait pas mené là pour rien et elle avait hâte de voir ce qu’il savait et qu’elle ignorait. C’était ça aussi le partage, ce qui rendait leur relation si précieuse à ses yeux. Elle n’adorait rien de plus que lorsqu’elle apprenait quelque chose et qu’elle n’avait qu’une hâte : le partager avec Balthazar. Lorsque le Poufsouffle posa ses mains sur ses épaules, Erin se laissa sagement guider parmi les plantes. « Voilà, nous sommes en position et maintenant… » Elle effleura sa main avant qu’elle ne quitte son épaule et regarda avec curiosité autour d’eux alors que le jaune semblait chercher quelque chose. La française tenta de suivre son regard, de deviner ce qu’il avait en tête, mais ses connaissances en botanique étaient bien trop limitées pour réussir quoi que ce soit. Elle se résigna donc à attendre patiemment. « Que le spectacle commence… » Les prunelles bleutées d’Erin suivirent le doigt pointé de Balthazar. Il lui fallut quelques secondes pour remarquer quelque chose dans la pénombre mais elle finit par les voir. Les lueurs bleues qui s’échappaient de grandes tiges frissonnantes. Sous ses yeux émerveillés, les bulbes des plantes s’ouvrirent en de magnifiques fleurs aux pétales bleuses pour laisser s’échapper des grains lumineux de la même teinte. Les lumières se multiplièrent jusqu’à emplir tout l’espace et venir former le ciel étoilé. Pas comme celui qui pouvait être distingué à travers le plafond en verre de la serre, plus beau encore. Autour d’eux, les constellations apparaissaient tranquillement. Il ne fallut pas longtemps à Erin pour reconnaitre les étoiles qu’elle chérissait tant. Les astres, la voie lactée, tout y était. Juste là, si proche. Rien que pour leurs yeux. « Oh, Taz, c’est magnifique… » Souffla-t-elle doucement alors que ses prunelles parcouraient tout l’espace pour en graver l’image dans son esprit. Lentement, elle leva une main et effleura une étoile du bout des doigts. Balthazar savait combien elle aimait l’astronomie et voilà qu’il lui offrait un ciel étoilé, juste pour elle. Erin sentit son cœur se gonfler d’amour.

« Erin… » La main de Balthazar se glissa dans la sienne, la serrant un peu pour la pousser à se retourner. Leurs regards se rencontrèrent et devant les étoiles qui brillaient aussi dans les yeux du Poufsouffle, Erin songea qu’elle pourrait rester là à le regarder éternellement. Après tant d’années à ses côtés, elle ne se lassait pas de sa présence, c’était encore plus vrai aujourd’hui malgré cette distance qu’elle leur avait imposée. Malgré tous les doutes et les peurs qu’elle nourrissait dans son silence. « Qu’est-ce qui a changé entre nous ? » La française sentit son sourire vaciller sur ses lèvres. Dans la beauté de l’instant, elle n’avait pas pensé qu’il puisse lui poser une telle question. Elle aurait voulu profiter de ce qu’ils vivaient en cet instant présent, de cette sensation de se retrouver, de ce bien être qui ne la lâchait pas quand Balthazar était là. Mais l’éclat dans les prunelles du Poufsouffle déclamait un tout autre discours. S’en rendre compte lui fit mal, ce qu’elle y lisait, c’était elle qui le causait. « Je… » Comment répondre à cette question qui la prenait par surprise ? Comment rassurer Balthazar sans se dévoiler ? Devrait-elle se dévoiler, tout lui raconter, enfin faire éclater son secret au risque de le faire fuir ? Les doutes se transformèrent en un abysse dans lequel elle avait l’impression de sombrer. Elle ne voulait pas perdre Balthazar, c’était tout ce qu’elle voyait. Tout ce qui lui importait. « Je… Je veux que tu sois heureuse, bon dieu c’est tout ce que je veux. Alors qu’est-ce que je fais de mal ? Pourquoi… » La douleur serra le cœur de la Serdaigle. Ce qu’elle lisait dans le regard de Balthazar, c’était de sa faute. A cause de ses secrets et de ses peurs, à cause de ces mots qu’elle ne parvenait pas à prononcer et de ces doutes qu’elle n’arrivait pas à faire taire.

Soufflée par la douleur du Poufsouffle, Erin sentit sa gorge se serrer. Il lui fallut quelques instants pour parvenir à conserver la maitrise d’elle-même, pour lutter contre cette envie de pleurer qui menaçait de la submerger. Contre cette envie de se blottir contre Balthazar. Pourrait-elle un jour céder de nouveau à cette envie sans se sentir coupable ? « Taz, ne dis pas ça, je t’en prie ne crois pas ça… » Souffla-t-elle d’une voix tremblante. Ca lui faisait mal de le voir comme ça, rongé à cause de ses erreurs. Il ne faisait rien de mal, en fait, il faisait même tout l’inverse, il faisait tout pour que ça se passe bien, c’était elle le problème. Erin s’approcha du Poufsouffle et posa une main sur sa joue pour qu’il la regarde. « Tu ne fais rien de mal, tu fais tout le contraire. Tu es là, tu me fais sourire, tu me fais me sentir bien et tu me regardes comme ça. » Reprit-elle d’un ton vibrant d’émotion. Il était son soutient le plus important, la présence dont elle ne pouvait pas se passer. Avec Balthazar, elle se sentait complète. Et elle s’en voulait encore plus de lui faire subir ça. Tout ça à cause d’un moment d’égarement dans la forêt de Pré-au-Lard. A nouveau la question de tout lui dire la tarauda. Erin espérait toujours trouver une solution, effacer les cicatrices serait impossible, mais elle voulait au moins trouver comment mieux vivre sa nouvelle condition, voire carrément en supprimer les effets. Mais pour le moment elle restait les mains vides, et avouer ses problèmes à Balthazar sans avoir de solution lui semblait terriblement difficile. « Si les choses sont… Difficiles, c’est à cause de moi. » Commença-t-elle, hésitante. Jusqu’à où pouvait-elle aller ? Pouvait-elle espérer trouver un jour une solution à ses problèmes ? Pouvoir promettre au Poufsouffle que tout irait bien ? Elle n’en savait rien et c’était terrifiant. Mais en attendant, elle ne pouvait pas le laisser croire qu’il avait fait quelque chose de mal, c’était terriblement faux. Erin se força à reprendre. « Depuis que j’ai été malade, je… J’ai du mal à me retrouver. Je ne me s’en plus moi-même, et j’ai peur que ça ne revienne jamais. » C’était la vérité, simplement ce n’était pas toute la vérité. Mais c’était déjà une porte ouverte sur une réalité qui était désormais celle de la Serdaigle. Depuis la morsure, elle peinait à se retrouver, elle était à la merci de la pleine lune et de ses émotions qui faisaient n’importe quoi. Peut-être comprendrait-il. Peut-être cela serait-il suffisant. Elle l’espérait car tout lui dire était encore trop difficile. Elle peinait déjà à le comprendre, alors comment Balthazar le pourrait-il ? La peur de le perdre était trop forte, elle prenait toute la place. « Mais j’ai encore plus peur de ne plus te mériter. » Ajouta-t-elle en plongeant ses prunelles dans celles du Poufsouffle. Une dernière vérité, certainement la plus crainte de toutes.

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Would you leave me If I told you what I've done ? And would you leave me If I told you what I've become ? 'Cause it's so easy To say it to a crowd, But it's so hard, my love To say it to you out loud


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Balthazar Salvan
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Let the skyfall –
Eriaz II
Erin Delacour & Balthazar Salvan
Fin septembre 2020| Poudlard | Nuit

Alors qu’Erin tentait de deviner ce que Balthazar lui avait préparé, ce dernier se sentit particulièrement fier de sa trouvaille. À dire vrai, il avait pensé plusieurs fois à la faire venir ici. Mais cela n’avait jamais été le bon moment. Il y avait toujours eu quelque chose qui les en avaient empêché, que ce soit la maladie d’Erin, leurs emplois du temps bien remplis ou tout simplement cet éloignement continuel que le jeune homme avait du mal à gérer. Pouvoir se retrouver ainsi avec Erin, l’un et l’autre, isolé du reste du monde et de leurs problématiques qui semblaient en cet instant illusoires, il se sentait bien. « Bien sûr, tu restes toujours plein de surprises pour moi, monsieur Salvan. » Le monsieur Salvan en question baissa la tête pour cacher le sourire jusqu’aux oreilles que cette remarque lui arracha. Il avait une folle envie d’embraser mille fois ces lèvres. Mais s’il cédait à ses envies, ils risquaient de rater tout le spectacle qu’il avait minutieusement planifié (à la dernière minute).

Une fois Erin, en position, il la laissa profiter du spectacle. Il n’y avait pas plus bel endroit en cet instant et Taz se félicita d’être présent. La serre formait une bulle autour d’eux, les isolant pour un temps du reste du monde. Il sentit la main de la Delacour effleurer la sienne et cela fit battre son cœur un peu plus vite. Mais déjà les fleurs commençaient leur spectacle. Bien qu’il sût à quoi s’attendre, l’anticiper et le vivre étaient deux choses diamétralement opposées. Il eut presque le souffle coupé devant l’étrange beauté qui se dégagea de cet instant. Une étrangeté qui le poussa bien vite dans une forme de mélancolie. La nature était si belle, si simple. Pourquoi fallait-il que pour lui ce soit compliqué ?

Alors doucement Balthazar fit se retourner Erin. Le sourire de la Serdaigle semblait tout droit sorti d’histoires merveilleuses tant sa beauté sortait de l’ordinaire morne de ce monde. Comment avait-il pu la laisser ainsi s’éloigner ainsi ? Comment avait-il pu penser seulement un instant qu’il pourrait survivre sans elle ? La vie d’adulte était si difficile, si éreintante, qu’ils n’étaient pas trop de deux pour y faire face. Sans le vouloir tout à fait, le Poufsouffle s’était construit en prenant autant appuis sur Erin qu’elle-même l’avait fait sur lui. Et aujourd’hui, sans elle, il n’était pas sûr qu’il tiendrait encore debout. Sa raison lui criait que ce serait possible, qu’il était un individu en propre avant d’être une moitié de couple mais son cœur ne s’y résolvait pas. Il ne voulait pas s’y résoudre. S’y résoudre, c’était dire adieu à Erin pour des raisons qu’il ne s’expliquait pas. Du jour au lendemain, cela ne fonctionnait plus parfaitement entre eux, les rouages de leur relation étaient grippés. Et sa raison voulait qu’il jette tout le mécanisme sans autre forme d’étude ? Alors qu’en trouver les causes pourraient tout simplement le sauver ? Balthazar était trop borné pour ne pas comprendre pourquoi. Il était trop borné pour abandonner Erin.

Alors le jeune homme lui posa franchement la question. Erin sembla ne pas trouver les mots. Pire, elle en sembla muette. Vaincu par ses propres paroles et le silence d’Erin, Balthazar se contenta de la fixer, le visage lourd de tristesse et de regrets puis il baissa les yeux. « Taz, ne dis pas ça, je t’en prie ne crois pas ça… » La douce main d’Erin se posa sur sa joue et instinctivement, il posa la sienne par-dessus. Un nouveau contact auquel il ne voulait jamais mettre un terme. Les déclarations d’Erin firent battre son cœur suffisamment fort pour qu’il ait peur que le bruit ne l’empêche d’entendre la suite. Il n’osait rien dire, rien ajouter, rien rétorquer. Il voulait voir ces paroles résonner dans son esprit jusqu’à la fin des temps, tant il était heureux de les entendre. « Si les choses sont… Difficiles, c’est à cause de moi. » Sentant qu’elle avait plus à dire, Taz se réfréna à nouveau de parler. Il avait tant de question, tant d’inquiétudes que toutes se bousculaient au portillon de ses paroles et aucune ne savait si elle devait y aller en première. « Depuis que j’ai été malade, je… J’ai du mal à me retrouver. Je ne me sens plus moi-même, et j’ai peur que ça ne revienne jamais. » De la voir ainsi prendre toute la faute de leur étrange relation de ces derniers temps, cela mit Balthazar mal à l’aise, pire il se sentait maintenant encore à plus fautif d’avoir mis le sujet sur la table. « Oh Erin… » Murmura-t-il. « Mais j’ai encore plus peur de ne plus te mériter. » Ces dernières paroles lui firent l’effet d‘un poignard. Comment pouvait-elle seulement penser ce genre de chose ?! Comment pouvait-elle croire un seul instant qu’elle ne pourrait plus le mériter ?! C’était bien sûr l’inverse ! C’était lui qui n’était plus ce qu’il avait été. Plein de droiture et de neutralité qu’il voyait à présent vaciller au gré des événements. Comment pouvait-elle penser un seul instant qu’elle n’était plus ce qu’il aspirait à garder auprès de lui ?! Elle était son modèle sur cette fichue planète, toujours prête, drôle, belle, astucieuse. Alors sans vraiment y réfléchir, mû par un besoin presque vital, il lâcha la main d’Erin sur sa joue, et attrapa plutôt le visage de cette dernière. Il posa sa tête sur le front de la jeune femme et murmura dans un souffle : « Tu mérites bien plus que moi Erin, ne crois jamais le contraire. » Son nez effleura celui de la blonde. « C’est juste que… Ce n’est plus comme avant. Mais… Ça ne veut pas dire que la suite ne sera pas meilleure, non ? » Il eut un petit sourire triste en se reculant légèrement pour croiser le regard d’Erin. « S’il n’y a que cette fichue maladie, alors on va y arriver, pas vrai ? » Ses yeux se perdirent alors dans la contemplation de sa petite amie. « Est-ce que je peux t’embrasser ? » Demanda-t-il soudain. Si les choses n’étaient plus aussi faciles qu’avant, soit, alors ils changeraient leur manière de fonctionner et cela irait très bien, pas vrai ? Alors qu’Erin répondait favorablement à sa question, il se pencha et déposa un baiser sur ses lèvres. Il avait besoin de cette connexion avec elle. Cela lui semblait une décennie depuis la dernière fois où il l’avait senti contre lui. Il passa doucement ses bras autour d’elle pour l’enlacer. Détachant finalement son visage du sien, il eut un petit sourire qu’il enfouit dans les cheveux de la jeune femme. Il voulait la garder auprès de lui. Il avait besoin d‘elle. Mais était-ce seulement possible ?! Il n’arrivait pas encore à mesurer toute ce que venait de lui avouer la Serdaigle : il ne réalisait pas l’impact qu’aurait ces mots sur leur avenir. « Tu iras mieux Erin. Tu iras mieux et nous aussi, pas vrai ? » Il avait hésité à dire « tout sera bientôt comme avant » mais il savait que ce serait impossible. Lui-même n’était plus l’élève de Beaubâtons d’il y avait cinq ans. Leur monde à tous les deux les avait changés. La vraie question à se poser maintenant était la suivante : avaient-ils malheureusement trop changé pour encore s’aimer ?
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Lun 21 Mar - 22:55
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Let the skyfall

Il semblait à Erin que ça faisait une éternité qu’elle n’avait rien vu d’aussi beau. Elle avait toujours aimé les ciels étoilés et toujours regretté que la vie à Paris ne soit pas la plus adaptée pour en profiter pleinement. Paris n’était pas la ville lumière pour rien, la française avait toujours aimé y vivre, mais elle regrettait que ce halo qui entourait sans cesse ce lieu atténue l’éclat des étoiles dans le ciel nocturne. C’était à Beauxbâtons qu’elle s’était découvert une passion pour les astres. Il n’était pas rare que les étudiants apprécient ce cours, après tout qui n’aimait pas pouvoir veiller au-delà du couvre-feu, mais pour Erin ça avait été une véritable révélation. Elle était tombée sous le charme de l’astronomie et, depuis, s’était saisie de la moindre occasion d’aller observer les étoiles, d’en apprendre plus sur leurs légendes et de profiter de leur beauté. Du moins, avant que la morsure ne vienne tout gâcher. Depuis juillet, la française n’avait pas trouvé la force de lever les yeux vers la voute céleste, elle avait ignoré toutes les réunions du club d’astronomie, pas une seule fois elle n’avait grimpé les marches de la tour la plus haute de Poudlard pour aller contempler ces constellations que pourtant elle aimait tant. Ce plaisir simple avait été entaché par la morsure. Car dorénavant, lorsqu’elle regardait le ciel nocturne, tout ce qu’elle voyait c’était la lune qui semblait la narguer de là où elle était. L’astre qui se faisait de plus en plus rond chaque jour, grapillant chaque fois un peu plus de contrôle sur ses émotions. Ce qu’elle voyait, c’était que son existence ne semblait même plus lui appartenir, que tout ce pour quoi elle avait tant travaillé lui échappait progressivement. Rapidement, elle s’était résolue à ne plus contempler le ciel étoilé, pour son propre bien, et elle ne s’était pas rendu compte qu’il lui avait tant manqué.

Du moins jusqu’à ce soir. Jusqu’à ce que Balthazar, dans sa malice, sa sagesse, son amour infini la mène dans les serres pour lui offrir son propre ciel. Ses étoiles, ses constellations. Tout ça pour elle. Rien que pour elle. Erin en avait le souffle coupé, pas un seul instant elle n’avait imaginé qu’il puisse lui faire une telle surprise. Elle savait que la magie était belle et qu’elle pouvait faire des miracles, mais là ça allait encore au-delà. C’était magnifique, c’était même au-delà de ça, à la hauteur de l’amour qu’elle portait au Poufsouffle. Elle ignorait que c’était possible, mais en cet instant, elle ne l’en aima qu’encore plus. En un instant, la Serdaigle oublia tout. La morsure, les effets de la lune, ses secrets et mensonges. L’éloignement dont sa relation avec Balthazar souffrait, tout ce qu’elle ne pouvait pas lui dire, les craintes qui la rongeaient. L’espace d’un instant bienheureux, tout fut balayé par la force de ses sentiments. Il lui avait offert le ciel étoilé, il n’y avait rien de plus beau, rien de plus infini que ça. Les étoiles qui brillaient dans les yeux du Poufsouffle rivalisaient avec celles qui les entouraient, tant et si bien qu’Erin se demanda si son cœur n’allait pas exploser de ressentir tant d’amour à son égard. Ils avaient vécu tant d’années côte à côte et pourtant jamais elle ne se lassait de sa présence, malgré tout ce qu’elle vivait, ses craintes, ses interrogations, ses non-dits, jamais elle n’avait douté de ses sentiments pour le Poufsouffle. C’était là sa seule certitude dans un monde qu’elle avait vu s’effondrer sous les crocs d’un loup : elle aimait Balthazar. Si fort que parfois elle en avait le souffle coupé. C’était lui qu’elle voulait à ses côtés. Sa main qu’elle voulait dans la sienne. C’était si simple. Ca aurait dû être si simple.  

Pourtant rien ne l’était et les mots de Balthazar lui en firent prendre conscience. La détresse dans sa voix, la justesse de ses questions lui firent l’effet d’une gifle. Tout ça, c’était elle qui l’avait créé. Cette distance, cette souffrance, c’était de sa faute. A elle et cette peur viscérale qui prenait toute la place. L’éclat dans les prunelles de Balthazar s’était éteint et Erin sentit son cœur se tordre à cette vision. Quel genre de monstre était-elle devenue pour faire souffrir celui qu’elle aimait le plus au monde ? Elle devait lui dire, elle devait tout lui expliquer. Croiser les doigts pour qu’il comprenne, qu’il ne prenne pas peur, qu’il ne la regarde pas comme une créature contre-nature. Pour qu’il ne la repousse. Elle devait lui dire, et pourtant elle n’en fit rien. Une fois de plus, la crainte fut plus forte que tout et quand Erin parvint à prendre la parole, les mots qui s’échappèrent de ses lèvres ne portaient pas l’entière vérité. Elle parvint à fournir des explications, mais elles n’étaient pas complètes, elle n’avait pas la force d’en dire plus pour le moment. « Oh Erin… » La morsure emplissait la Serdaigle de craintes, mais la plus forte était désormais celle de ne plus mériter Balthazar. C’était ça qui la tenait éveillée la nuit, ça qui empêchait les mots de sortir. Pour ça qu’elle s’accrochait désespérément à l’idée de trouver une solution pour mieux vivre sa nouvelle condition, elle voulait être digne de lui. Sa main glissa de la joue de Balthazar quand il vint se saisir de son visage. « Tu mérites bien plus que moi Erin, ne crois jamais le contraire. » Encore troublée de ses aveux, elle secoua la tête, faisant voler des mèches de ses cheveux autour de son visage. Pourquoi est-ce qu’il disait ça ? Il ne pouvait pas dire ça. Il n’avait pas idée de combien c’était faux. « Non. Ne dis pas ça. » Murmura-t-elle dans un souffle. Elle ne pouvait pas le laisser penser une telle chose, il n’en avait pas le droit. Elle ne méritait pas bien plus que lui, c’était elle qui n’était pas à sa hauteur et il en ignorait tout.  

« C’est juste que… Ce n’est plus comme avant. Mais… Ça ne veut pas dire que la suite ne sera pas meilleure, non ? » Erin hocha douloureusement la tête. Non, ce n’était plus comme avant et ça lui faisait mal de l’entendre, de savoir que Balthazar s’en rendait compte et en souffrait autant qu’elle. Parce que c’était de sa faute. L’optimisme du Poufsouffle lui arracha un faible sourire. « Je le souhaite, je le souhaite tellement Balthazar… » Mais l’avenir était si flou, si incertain, qu’elle n’osait s’accrocher à ce genre d’espoir. C’était prendre le risque de tout voir se dérober sous ses pieds et elle ignorait si elle aurait la force de le supporter. Depuis juillet, Erin avait l’impression de vivre épreuve sur épreuve et elle ne savait pas combien de temps encore elle pourrait tenir. C’était la présence de Balthazar qui la faisait tenir, les instants comme celui-ci, mais s’ils étaient doux-amers. « S’il n’y a que cette fichue maladie, alors on va y arriver, pas vrai ? » La gorge de la française se serra un peu plus. S’il n’y avait que ça. Si seulement il n’y avait que ça. Mais ce n’était pas le cas, la maladie qui l’avait terrassée en juillet n’était pas que ça et elle n’était pas partie aussi aisément. La maladie était une morsure qui avait laissé des traces indélébiles et qui depuis s’amusait cruellement avec son existence. Incapable de répondre, Erin se contenta de hocher vaguement la tête. Elle voulait croire qu’ils allaient y arriver. Qu’elle allait réussir à retrouver le contrôle de ses émotions, la maitrise de son existence. Elle voulait y croire, mais c’était si difficile. Les yeux plongés dans ceux de Balthazar, elle garda le silence. « Est-ce que je peux t’embrasser ? » Elle aurait peut-être dû s’étonner qu’il lui demande la permission, s’en offusquer dans un sens. Après tout, après tant d’années de relation il n’avait plus besoin de lui poser cette question. Le Poufsouffle aurait dû savoir qu’elle accueillait toujours ses baisers avec joie. Qu’il lui demande la permission, c’était tout remettre en question et c’était à la fois parlant sur l’état de leur relation, et particulièrement douloureux. Néanmoins, la française acquiesça. « Bien sûr. » Leurs lèvres se trouvèrent et un instant, Erin eut l’impression que le monde se remettait enfin à tourner dans le bon sens. Elle glissa une main dans la nuque de Balthazar et ne put retenir un frisson en sentant ses bras contre elle. Depuis combien de temps ne s’étaient-ils pas embrassés ainsi ? Rien que le fait qu’elle se pose la question était effroyablement triste, alors elle éloigna cette pensée pour profiter pleinement de cet instant, terriblement consciente qu’il ne s’agissait que d’un bref répit.

Lorsque leurs lèvres se séparèrent, la française avait le rythme cardiaque chamboulé et le cœur déchiré entre l’envie de recommencer et la crainte de voir cet instant se fissurer. « Tu iras mieux Erin. Tu iras mieux et nous aussi, pas vrai ? » Ces mots prononcés avec tant de ferveur manquèrent de mettre les larmes aux yeux de la française. Par Merlin c’était tout ce qu’elle voulait. Pourquoi est-ce qu’il fallait que ça soit si compliqué ? Pourquoi est-ce qu’il fallait que ça paraisse si hors de portée ? Elle resta quelques secondes silencieuse, profitant simplement de la présence de son petit ami. Il ne lui avait jamais si proche et si loin à la fois. « Je voudrais te dire oui, je ne demande que ça mais… » Souffla-t-elle avant que sa voix ne meure dans sa gorge. Erin n'avait certainement jamais été aussi sincère de sa vie. Qu'elle aille mieux et que son couple aille mieux était tout ce qu'elle désirait. Ca paraissait si simple dit ainsi, pourtant le poids des doutes l'écrasait. Elle faisait face à un avenir rempli d'inconnu, et elle trouvait ça terrifiant. « Mais et si je ne peux pas te le promettre ? » Et si ce n’était pas le cas ? Et si rien n’allait mieux ? La Serdaigle se recula doucement, pour la première fois elle prononçait ses craintes à haute voix, mais ça ne les rendait pas moins effrayantes. « Et si mon état ne se stabilise pas ? Et si je ne me retrouve plus ? » Ce n'étaient que des aveux à demi-mots, Erin n'avait toujours pas la force de parler de la morsure, mais au moins Balthazar pouvait avoir un extrait de ce qu'il se passait dans sa tête. Surtout ça elle ne mentait pas. C'était le mieux qu'elle pouvait faire et elle espérait qu'il comprendrait. Erin leva les yeux pour plonger ses prunelles dans celles de son petit ami, un fin sourire amer vint étirer ses lèvres, retenant de justesse un soupir. « Tu vois, je ne fais qu’assombrir ton optimisme, je ne suis vraiment pas à la hauteur. » Pas à la hauteur de Balthazar, qui faisait encore battre son cœur alors qu’elle avait parfois le sentiment de dépérir. Et elle se demandait si ce serait un jour de nouveau le cas.

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Ven 27 Mai - 1:16


Let the skyfall –
Eriaz II
Erin Delacour & Balthazar Salvan
Fin septembre 2020| Poudlard | Nuit

Rencontrer Erin Delacour fut un moment qui sur le coup avait semblé à Balthazar anodin mais qui, à la vue de leur histoire, avait tout changé. C’était un peu pompeux et franchement enfantin d’ainsi avancer le fait qu’un point dans le temps pouvait autant faire varier une existence. Et pourtant, sans Erin, Balthazar se demandait bien ce qu’il aurait pu devenir. Probablement un gars bien mais jamais cela n’aurait été la meilleure version de lui-même. Ça aussi c’était un peu pompeux comme réflexion. Qu’importe. Erin et lui n’étaient pas les deux faces d’une même pièce, loin de là. Mais ils se complétaient étrangement bien, ayant chacun des forces là où l’autre avait quelques faiblesses. Là où Erin pouvait parfois être impatiente, Balthazar savait faire preuve de retenue. Là où Balthazar semblait parfois débraillé, Erin rayonnait par son impeccabilité. Ensemble, ils étaient inarrêtables. Ils avaient cultivé des années et des années de complicité, arrivant à ne jamais sombrer dans la normalité et le train-train quotidien. Ils avaient partagé ensemble des moments charnières de leurs vies, les liant à jamais. Certains auraient pu avoir peur d’avoir leur existence ainsi emberlificotée dans celle d’une autre. Mais pas Balthazar. Il n’aimait pas penser à la possibilité qu’un jour leur histoire à tous les deux se finirait. Mais si cela devait être le cas, il espérait avoir la force de le faire avant que tout se délite et qu’il en arrive à détester Erin. Car il l’aimait trop pour la détester.

Ces pensées sombres le suivait depuis quelques semaines maintenant. Depuis que sa relation n’était plus au beau fixe avec la Delacour. Il ne comprenait pas pourquoi. Et cela le minait bien plus que tout le reste. Il voulait comprendre. Il voulait savoir. Il voulait réparer. Mais il continuait sans cesse de se heurter au mur de silence d’Erin et il ne repartait jamais avec plus d’informations que lorsqu’il était arrivé. Alors ce soir, tous les deux ainsi coincés dans une constellation, à l’abri des regards et du temps, il se dit que peut-être Erin serait bien obligée de lui dire quelque chose, qu’elle devrait lui donner un petit fragment, un rien qui le ferait avancer. Alors il lui demanda. Et la réponse de la jolie blonde lui fit mal, terriblement mal. Comment pouvait-elle avoir une image aussi négative d’elle-même ? Il s’empressa de la rassurer mais cela ne fonctionna pas vraiment. « Non. Ne dis pas ça. » Leurs visages, si proches l’un de l’autre, ne laissait de place à aucun masque. Leurs souffles semblaient se lier pour n’en reformer plus qu’un, comme cela aurait dû être depuis bien longtemps. Les histoires d’âme-sœur, cela faisait doucement sourire l’esprit cartésien de Balthazar. Comment une âme, séparée dans deux corps, pouvait chercher à redevenir une à nouveau ? Ridicule. Vraiment ? Pourquoi alors son cœur tambourinait-il si fort  qu’il en était à deux doigts de sortir de sa poitrine pour rejoindre celui d‘Erin ?

Ce n’était plus comme avant. Il n’y avait rien à nier, c’était un fait, douloureux certes mais un fait. Il aurait été naïf de penser que rien ne changerait jamais. Balthazar avait juste espéré que cela fût un peu moins soudain. « Je le souhaite, je le souhaite tellement Balthazar… » Bien sûr, elle était incapable de lui donner des certitudes. Une part de lui comprenait, évidemment qu’elle ne savait pas de quoi demain serait fait, c’était le cas de tous les sorciers qui ne se destinaient pas à la voyance. Mais une autre part de lui lui en voulait pour cela. Balthazar n’aimait pas ces sentiments amers qu’il sentait poindre dans son être. Mais il ne les laisserait pas se déverser maintenant, Erin ne méritait pas ça. Mais il savait qu’il devrait s‘en occuper tôt ou tard pour ne pas les laisser pourrir.

Alors que Balthazar parler de cette maladie, alors qu’il lui assurait qu’avec juste ce petit contre-temps, ils s’en sortiraient, Erin ne fit qu’hocher la tête. Elle apprendrait à avoir foi en eux, même si le Poufsouffle était persuadé qu’au fond d’elle-même, elle le savait déjà. Une étrange ombre passa dans le regard de la Delacour lorsqu’il lui demanda s’il pouvait l’embrasser. Cela faisait si longtemps qu’il s’en serait senti étranger s’il ne l’avait pas fait. Mais elle répondit par l’affirmative, et l’espace d’un instant, alors que leurs lèvres se scellaient, il oublia tout ce qui les avait séparés jusqu’alors. L’humain était véritablement un étrange personnage. Sa peau picota de plaisir sous les doigts d’Erin alors que sa main se posait sur sa nuque. Balthazar n’aurait jamais voulu que ce baiser s’arrête.

Finalement, ce souhait ne put être exaucé et ils finirent par revenir à eux. L’un face à l’autre, le silence fut brisé par le Salvan. Erin devait croire qu’elle irait mieux pour que cela se produise. Il avait vu suffisamment de séries médicales moldus pour entendre parler du pouvoir du psychique sur le physique. « Je voudrais te dire oui, je ne demande que ça mais… » Il savait déjà ce qu’elle allait dire. Ses pensées rejoignaient les siennes mais avoir cette évidence répétée à voix haute lui fit malgré tout mal au palpitant. « Mais et si je ne peux pas te le promettre ? » Balthazar savait qu’elle avait raison. Que ni elle ni lui ne pouvait prévoir comment évoluerait cette maladie, ni où cela les mènerait. « Et si mon état ne se stabilise pas ? Et si je ne me retrouve plus ? » Il la regarda douloureusement alors qu’il voyait poindre les peurs et les doutes de la jeune femme. Et cela le tuait de ne pouvoir rien y faire. Le sourire triste d’Erin l’acheva. « Tu vois, je ne fais qu’assombrir ton optimisme, je ne suis vraiment pas à la hauteur. » Balthazar secoua la tête pour signifier son désaccord. « Arrête avec tes bêtises. Tu sais bien que mon optimisme est inébranlable. » Il attrapa doucement Erin et la serra contre lui, avec tendresse. Il ne voulait pas de nouveau la blesser comme au musée mais il avait besoin qu’elle sente qu’il était là pour elle. Il posa sa tête sur celle de la jeune femme, passa doucement sa main dans ses cheveux blonds. Il n’avait aucune parole à lui donner, car toutes auraient sonné faux. Parfois un acte parlait bien plus que des mots. Il serait là avec elle jusqu’à ce qu’il ne puisse plus. C’était aussi simple que ça.

Les bras autour d’elle, il la sentait bien plus chétive que dans son souvenir. Ils restèrent ainsi un moment en silence, perdus dans leurs pensées et les étoiles. Balthazar avait en face de lui la Chevelure de Bérénice, une constellation qu’il retrouvait toujours car elle était juste à côté de la Grande Ourse. Il la fixa un moment, voyant dans les tresses de l’antique reine, un écho à sa propre existence. La première avait offert un fragment de sa chevelure aux dieux pour ramener sain et sauf son époux. Balthazar devrait-il en faire de même pour s’assurer du retour à la santé d’Erin ? Il aurait été prêt à tout pour elle. Y compris faire brûler dans un temple mythologique sa tignasse noire qui semblait avoir une vie propre. Les yeux toujours rivés sur les étoiles -il trouvait cela plus facile que de se reperdre dans la douleur d’Erin- il prit la parole : « Tout change Erin. En mal comme en bien et rien ne s’arrête jamais de changer. Alors oui, on peut être nostalgique de ce qui fut. Mais on peut aussi en être reconnaissant car cela voulait dire que c’était vraiment bien non ? » Son sourire se fit entendre dans sa voix. « Toi et moi, on est toujours là, ensemble. C’est déjà un bon début, tu ne penses pas ? » Il déglutit. « Je comprends et je sais que tu ne peux rien me promettre mais… J’ai besoin d’un peu de temps pour pleinement l’accepter. » Il serra un tout petit peu plus fort Erin. « Est-ce que tu peux juste me promettre d’essayer ? »
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Erin Delacour
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Lumos
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Sam 11 Juin - 23:17
⊱ Eriaz II ⊰

Let the skyfall

Balthazar lui offrait un ciel étoilé. Là, sous leurs yeux, juste pour elle, l'étendue infinie de la voie lactée. C'était ce que la magie avait d'offrir de plus beau, Erin n'en doutait pas un instant. Comment pouvait-il exister quoi que ce soit de plus merveilleux ? Elle qui avait toujours aimé perdre son regard dans les étoiles pouvait désormais s'y plonger toute entière, évoluer parmi les constellations, effleurer les astres du bout des doigts. Tout ce qu’elle avait étudié avec tant d’admiration dans les prunelles s’étalait là, rien que pour elle. Tout ça parce qu'elle avait à ses côtés le plus formidable des sorciers. La française n’avait jamais douté de l’amour que lui portait Balthazar mais qu’il aille jusqu’à lui offrir ses propres étoiles en était une preuve de plus. Le cœur de la Serdaigle se gonflait de joie et d’admiration, de tant d’amour pour le Poufsouffle qu’elle craignait que tout ne finisse par déborder. Aurait-ce été si grave que ça ? Peut-être pas, même pour elle qui aimait tant que tout soit en ordre. Parce qu’elle aussi ressentait pour son petit ami un amour infini et qu’en cet instant tout était si compliqué dans son existence qu’elle se demandait si ce n'était pas le moyen le plus simple pour elle de lui prouver que l’affection qu’elle lui portait n’avait pas changée d’un iota. Ca aurait dû être un moment terriblement romantique. Après tout, eux deux dans une serre, entourés de plantes graciles et de la seule lueur des constellations qui flottaient paresseusement autour d’eux, que demander de plus ? Erin n’imaginait rien de plus romantique. C’était l’instant parfait, et pourtant une nouvelle fois elle parvenait à tout gâcher. Comme elle semblait le faire avec tout ce qu’elle touchait depuis la morsure, comme c’était le cas de sa propre existence.

Ce que Balthazar voulait, Erin était incapable de le lui donner. Elle aurait tant aimé pourtant. Il ne demandait pas grand-chose, des explications il était en droit de les avoir, et pourtant la peur accrochée à l’estomac de la française l’empêcha de lui révéler ce qu’il se passait depuis cet été. Balthazar était son plus fort soutien depuis des années, la crainte de le perdre était bien trop forte. Alors elle avait botté en touche, révélé une partie de la vérité en cachant que tout découlait d’une terrible morsure. Erin avait laissé la peur contrôler ses mots. Et maintenant, alors que son petit ami ne demandait qu’à être rassuré, tout ce qu’elle parvenait à faire c’était laisser ses doutes la ronger un peu plus. Est-ce qu’ils allaient y arriver ? La question était si simple et compliquée à la fois. Le cœur de la Serdaigle lui hurlait que oui, qu’avec Balthazar à ses côtés elle pouvait tout faire, tout réussir, qu’avec lui tout irait pour le mieux. Mais son esprit ne cessait de s’empoisonner de questions et de craintes. Qu’ils y arrivent, qu’ils aillent mieux tous les deux, Erin ne demandait que ça. Elle ne désirait rien de plus au monde. Mais si les choses avaient été aussi simples, il aurait longtemps qu’elles se seraient arrangées. Ce n’était pas le cas, rien n’était plus simple désormais et toutes les promesses qu’Erin aurait aimé faire à Balthazar ne franchirent jamais la barrière de ses lèvres. Cet échec la laissa amère et ébranlée, elle ne parvenait même pas à attraper la main tendue de son petit ami, à lui rendre tout ce qu’il lui offrait. Elle gâchait vraiment tout. Même si Taz secouait la tête, elle ne pouvait s’empêcher de penser ainsi. « Arrête avec tes bêtises. Tu sais bien que mon optimisme est inébranlable. » Erin eut un pâle sourire. Habituellement elle aurait répondu qu’en tant que fière Serdaigle elle ne disait jamais de bêtises, que ses paroles étaient toujours sensées, mais cette fois-ci ce serait les desservir que de déclarer une telle chose. Quand le Poufsouffle l’attira à lui et posa son menton sur son crâne, elle se laissa faire, fermant même les paupières un court instant. « C’est vrai, et c’est bien ce que j’aime chez toi. » Souffla-t-elle doucement. Ca et tant d’autres choses encore, il le savait. Elle espérait qu’il le savait, que surtout il n’en doutait pas. Souvent, Erin se disait que nul n’était capable de mesurer l’amour qu’elle portait à Balthazar.

Perdue dans son étreinte, Erin posa les mains dans son dos, comme pour s’assurer qu’il était là, qu’il n’irait nulle part. Il y avait longtemps qu’ils n’avaient pas été aussi proches. La dernière fois avait au musée à Liverpool et la française se souvenait que trop bien de la manière dont leur danse s’était terminée. Cette fois serait différente, elle s’en fit la promesse. Elle avait envie d’en profiter, elle avait besoin d’un tel instant. C’était presque vital après tous les bouleversements qu’elle vivait. La douleur de la cicatrice n’était que secondaire -de toute façon elle poursuivait sa guérison et n’était plus qu’un bref élancement- elle avait besoin de sentir Balthazar contre elle. Ca surpassait tout le reste. « Tout change Erin. En mal comme en bien et rien ne s’arrête jamais de changer. Alors oui, on peut être nostalgique de ce qui fut. Mais on peut aussi en être reconnaissant car cela voulait dire que c’était vraiment bien non ? » La blonde rouvrit doucement les yeux. Elle ne cessait d’être impressionnée par la capacité du Poufsouffle à toujours trouver les mots justes, à savoir exactement quoi dire pour la rassurer. Même après des années à le fréquenter, elle était toujours soufflée par ses paroles. S’en rendait-il seulement compte ? La nostalgie, si seulement ce n’était que ça. Il y en avait peut-être un peu dans le cœur de la Serdaigle, mais tout était éclipsé par la peur. « Vraiment bien est un euphémisme. » Glissa-t-elle sans pouvoir retenir un sourire. Malgré la distance qu’elle leur imposait, jamais Erin ne remettrait en cause leur relation. Toutes ces années passées ensemble, les rires et les moments complices, les entrainements de Quidditch et les sessions de révisions, les visites à leurs familles et les instants juste tous les deux. Elle chérissait tout ça et elle aurait tout donné pour que ça ne cesse jamais. « Toi et moi, on est toujours là, ensemble. C’est déjà un bon début, tu ne penses pas ? » Tout contre le Poufsouffle, Erin hocha doucement la tête. Il avait raison, son optimisme était inébranlable. Il avait bien de quoi être optimiste pour eux deux puisque la française en était incapable. Malgré les difficultés, malgré tout ce qu’elle leur faisait subir, il était toujours là. Erin sentit son cœur se gonfler d’amour pour lui. « Oui... » Souffla-t-elle à mi-voix. « Oui, tu as raison. » Ils étaient toujours ensemble, c’était un bon début, ce n’était pas la fin. Ca ne pouvait surtout pas être la fin.

« Je comprends et je sais que tu ne peux rien me promettre mais… J’ai besoin d’un peu de temps pour pleinement l’accepter. » A ces paroles, Erin sentit son cœur se serrer. Mais elle ne pouvait rien dire, elle n’était pas en droit de se plaindre de quoi que ce soit. Tout ça, c’était elle qui le provoquait. Sans elle et ses secrets, Balthazar n’aurait pas besoin de temps. Tout ce qu’elle pouvait dire était simple « Bien sûr… Tout ce dont tu auras besoin. » Le problème, c’était qu’il n’aurait pas du avoir besoin de quoi que ce soit. Ni de comprendre, ni de temps, ni d’acceptation. Sans les choix de la Serdaigle, rien de tout ça ne serait nécessaire. Erin sans rendait bien compte. Après tant d’années main dans la main, elle aurait dû être en mesure de tout lui révéler, mais la peur était trop forte. Elle la faisait douter de tout, même d’être encore à la hauteur de son grand amour. Sans un mot de plus, elle lui rendit son étreinte, espérant faire passer par ce simple geste toute l’affection qu’elle avait pour lui. « Est-ce que tu peux juste me promettre d’essayer ? » Erin s’efforça s’ignorer son cœur douloureux pour se détacher légèrement. Sans quitter les bras du Poufsouffle, et leur chaleur rassurante, elle recula le visage pour pouvoir plonger ses prunelles bleutées dans les siennes. Un instant de silence fila avant qu’elle ne prenne la parole. « J'essaye, je te le promets, Balthazar. » Lui murmura-t-elle avec ferveur. Ce n’était pas une promesse en l’air, c’était une promesse qu’elle s’efforçait déjà de réaliser chaque jour qui passait et à laquelle elle ne cesserait de se dévouer corps et âme. « Je ne fais que ça, tous les jours… Chaque jour. » Elle luttait de son mieux Erin, le seul problème c’était que pour le moment elle perdait plus qu’elle ne gagnait. Mais il en fallait plus pour remettre en question sa dévotion. « Et je continuerai d’essayer, je te le promets. Pour toi. Pour nous. » Lentement, tout doucement, elle déposa un baiser sur les lèvres de Balthazar. Elle essayait, elle faisait tout ce qui était en son pouvoir. Pour eux. Tant qu’il n’était pas trop tard.

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