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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Te voici dans mon étreinte qui a pour anagramme éternité :: Extension Charm :: One Shot
Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
Sorcier OP
INRP
Métier : Professeur de Soins aux Créatures Magiques & directrice de la maison Poufsouffle
Messages : 5883
Gallions : 4741
Date d'inscription : 27/11/2020
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Lumos
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Mon allégeance : Ordre du Phénix
Dim 26 Sep - 21:51
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Noël 2020

Une boule se formait au creux de mon estomac tant la nervosité grandissait. Voilà des années que nous n'avions pas accueilli Harper lors de la fête de Noël familiale traditionnelle. La petite fille esseulée qu'elle était avait accepté mes invitations chaque année, jusqu'à ce que notre histoire commune nous sépare pendant si longtemps. Je n'étais pas inquiète qu'elle fasse des idioties, ma famille était assez ouverte d'esprit et bien plus vivante que je ne l'étais moi, petite exception du clan MacFusty, et je savais également que mes parents avaient toujours apprécié Harper malgré notre rupture de l'époque. Non, je craignais davantage les questions dérangeantes venant de mes géniteurs, celles d'une éventuelle union, de parentalité, de descendance. J'avais prévenu ma bien-aimée que cela risquait d'arriver et j'avais demandé à mes parents de ne pas entamer ce sujet. Nous l'abordions bien assez souvent ensemble en dehors des fêtes, inutile de mettre ça continuellement sur le tapis.
Cheveux blonds coiffés sur le côté, pour une fois, j'arrangeais encore ma frange tandis que ma longue robe me tombait sur les pieds. Le tissu rose pâle était en partie camouflé par les nombreuses écailles légères et esthétiques qui voletaient à chacun de mes pas, renvoyant tous les éclats lumineux, scintillant aux reflets faits de bleu, de blanc, de rose et de jaune. Fendue à ma droite, elle laissait apparaître la peau nue de ma jambe dès que je marchais.
Cadeaux empaquetés et embarqués dans mon sac en bandoulière, je me dirigeais déjà vers la sortie pour aller enfiler mes chaussures, puis quitter mon appartement à Poudlard. Pour une fois peu discrète avec cette tenue reluisante, je filais dans les couloirs de l'école rapidement, saluant brièvement les quelques élèves et collègues encore présents ici pendant cette période. Descendant les escaliers, j'arrivais jusque chez Harper et frappait doucement à sa porte.
Une fois réunies (et la surprise de nos tenues passées), nous transplanions jusqu'à Uachdar, devant la maison familiale.

Ma main dans celle de ma bien-aimée, j'observais le lieu avec une certaine nostalgie. Je ne venais plus beaucoup ici à cause de mon emploi du temps chargé, néanmoins je reconnaissais que ça me manquait énormément. La maison était typique des lieux, avec ces toits très pointus, filant comme des flèches noires en direction du ciel. Les briques foncées ou couleurs sable rappelaient l'âge avancé de la demeure en lui donnant un léger air sinistre. Cela dit, les grandes étendues vitrées permettaient une merveilleuse luminosité et rappelaient une certaine modernité et un certain confort. Quand bien même l'endroit semblait grand, la maison était loin de s'apparenter aux manoirs ou aux châteaux qui avaient été érigés ailleurs en Écosse. Les MacFusty étaient certes aisés, mais ils n'appartenaient pas à la haute société et avaient toujours vécu avec simplicité.
Les reflets chatoyants qui se dégageaient des fenêtres montraient que la plupart des invités étaient déjà arrivés. Le vent glacial qui grondait ce soir nous forçait à bien vite nous réfugier au chaud à l'intérieur. Ici, la décoration n'avait absolument pas bougé depuis la dernière venue de Harper. Les murs étaient principalement recouverts de tableaux peints, représentant les divers membres de la famille (des ancêtres), le tout mêlé à de nombreux dragons, des Noirs des Hébrides évidemment. Le grand escalier en chêne collé au mur gauche donnait accès aux chambres qui se trouvaient à l'étage.

Affreusement efficace, Bonnie, qui avait entendu la porte s'ouvrir, arrivait déjà à notre rencontre pour nous débarrasser de nos sacs et de nos manteaux. Souriant à Harper, je lui attrapais les doigts pour l'entraîner avec moi jusqu'au grand salon. Bien sûr, l'intérieur de la demeure avait été agrandi par magie, donnant ainsi des espaces bien plus vastes qu'ils ne laissaient paraître de l'extérieur.
Sans surprise, nous fûmes accueillies avec chaleur, attention et bienveillance. Se trouvaient présents ma cousine et mes deux cousins ainsi que mes parents et mes oncles et tantes. Il y avait également les membres de la famille plus éloignés que je voyais moins souvent, des cousins lointains ainsi que des oncles et tantes par alliance, chacun venus avec leurs enfants. Tous ne portaient pas (ou plus) le nom de MacFusty, mais faisaient toujours partie intégrante de notre clan.
Il y avait elle également. Celle que j'appréciais sans l'aimer, celle que je voulais avoir dans ma famille tout en la gardant bien éloignée. Celle qui était belle comme un cœur et me ressemblait étrangement alors que nous n'avions rien en commun si ce n'était nos pouvoirs magiques… et mes parents et mon propre nom. Moïra était ma sœur adoptive et peut-être le seul être humain que j'avais toujours eu véritablement du mal à intégrer dans mon cœur, moi qui étais pourtant une personne si ouverte et bienveillante. Elle était arrivée à une époque délicate et j'avais toujours craint qu'elle n'accapare trop mon frère et mes parents, ce qu'elle avait en partie fait. J'avais une légère rancœur envers elle, mais rien qui m'empêchait d'être objective ou qui m'incitait à vouloir couper les ponts, sans compter que c'était elle qui connaissait le mieux mon dossier médical, en dehors de quelques spécialistes de Sainte-Mangouste.

Fort heureusement, mes parents avaient assez à faire pour ne pas nous ennuyer, Harper et moi avec ces histoires de descendance. Repas cordial, j'observais ma bien-aimée qui était souriante et décontractée, comme si elle avait toujours fait partie de notre famille. Je l'admirais discrètement, toujours éberluée de la voir ainsi si belle dans cette robe qu'elle portait ce soir. Elle rayonnait, peut-être même plus que d'ordinaire. De temps à autre, je captais des coups d'œil complice de la part d'Aiko auxquels je répondais avec la même malice. Nous avions presque grandi ensemble lui et moi, et nous n'avions plus forcément besoin de l'usage de la parole pour nous comprendre. Je savais très bien à quoi il pensait, et ce fut avec les yeux rieurs que je lui fis un léger signe de la tête.

J'appréciais ces fêtes de famille, de tout mon cœur, car elles me rappelaient à quel point j'avais de la chance d'être née auprès de gens si gentils et soudés. C'était des valeurs importantes pour moi, et c'était ce que je souhaitais transmettre, si d'aventure un jour Harper et moi décidions, d'une manière ou d'une autre, d'avoir des enfants. L'idée de l'adoption me fit naturellement détourner le regard en direction de Moïra. Un jour il me faudra parler de ce ressenti à ma dulcinée. Mais un autre jour. Pas ce soir, pas maintenant que nous allions ouvrir nos cadeaux.
Assise sur le canapé aux côtés de l'élue de mon cœur, le sapin non loin d'une fenêtre, s'élevant jusqu'au plafond, doré et nitescent, je laissais les enfants nous apporter nos divers présents, observant l'ambiance avec une joie toute bienveillante et sereine. La simplicité de notre famille et de la manière dont nous fêtions Noël était un privilège particulier, avec les récents conflits face au Blood Circle j'en prenais d'autant plus consciente.
Pour mes parents, j'avais songé à une rose de Noël éternelle. Sous sa petite cloche, la fleur rouge et blanche s'élevait, gracieuse. Entretenue par magie, elle ne fanerait que sous certaines conditions bien définies.
Pour Aïko, ce cousin asiatique qui me connaissait comme une sœur, j'avais réussi, totalement par hasard, à trouver un recueil de contes populaires allemands datant des années 1812. Il y avait là ainsi la première version du conte d'Hansel et Gretel, entre autres.
Pour Harper, j'avais été heureuse de trouver une baguette qui avait appartenu à l'une de mes ancêtres et qui n'avait jamais retrouvé de sorcier. Elle avait la particularité d'avoir sa poignée légèrement courbée, rappelant presque une aile d'oiseau en plus d'être de posséder des veinures énigmatiques aux reflets étrangement bleutés.
J'avais réussi à trouver de petites attentions pour tout le monde, m'étant appliquée à ne négliger personne. Les échanges joyeux et conviviaux m'emportaient dans une sérénité rare alors que je me berçais des rires et des voix enjouées qui s'élevaient autour de moi alors que j'étais appuyée contre Harper, ma main dans la sienne.
Les valeurs familiales nous explosaient aux visages.

Mais lorsque le vertige s'empara de moi, je parvenais à m'éclipser un peu pour trouver un espace sensiblement plus calme. Ce fut avec un sourire amusé et nostalgique que je me glissais entre les portes ouvertes du bureau de mon père, attenant au salon, je m'y enfonçais discrètement, toujours capable de capter sans mal les conversations et l'on pouvait d'ailleurs encore deviner ma présence.
Instantanément, je me souvenais des nombreuses heures à jouer sur ce tapis avec Kyle, là, aux pieds de notre père qui essayait de se concentrer tant bien que mal sur ses fiches administratives. Discrète, je fis le tour de la table pour faire face à la grande bibliothèque qui s'élevait jusqu'au plafond. Passant distraitement mon index sur les épaisses couvertures des ouvrages soigneusement alignés, je tournais mon regard en direction du salon où se prélassait un peu tout le monde. Par habitude, mes prunelles sombres se posèrent sur Harper. Je la vis discuter avec ma mère, tout sourire et enjouée, ce qui étira doucement mes lippes, car j'étais rassérénée qu'il n'y ait aucune animosité entre elles.
Ce soir, tout se passait pour le mieux, et pourtant, mon caractère me soufflait de m'absenter, de me ressourcer, de prendre un petit moment pour souffler, car quand bien même j'appréciais ma famille du fond du cœur, le brouhaha et les nombreuses conversations m'épuisaient énormément. Ici, seule, je me sentais bien, et aussi nostalgique tandis que je me souvenais de cette période de mon enfance. Peut-être la plus heureuse de mon existence.
Le bureau de mon père était soigneusement rangé, il n'y trainait rien d'autre que des décorations et des cadres photo. L'un d'entre eux attira particulièrement mon regard, et ce fut avec des gestes délicats que j'attrapais la bordure dorée pour le mener devant moi. Morose, mon pouce caressa les traits de l'homme qui avait été pris en photo, le visage à la barbe naissante, mais bien entretenue, les cheveux hirsutes qui s'étalaient de tous les côtés, l'allure fine, mais vaillante, l'œillade intelligente et le sourire fier et goguenard sur les lèvres. Il était beau comme un dieu. Aurait-il été avec nous ce soir ou aurait-il eu un empêchement ? Aurait-il été accompagné ou non ?
Le reflet de la photo éclata soudainement d'une hilarité comme incontrôlable, et même si l'image était muette, moi, je l'entendais, son rire. Ce son chantant que j'avais entendu toute ma vie et qui m'avait été arraché depuis deux ans. Je nous revoyais, en plein hiver, à vingt-six et vingt-huit ans, nous lancer des boules de neige comme de jeunes enfants.

Avec un sourire nostalgique, je redressais le regard en entendant soudainement un éclat de rire en provenance du salon qui me tira de mes souvenirs. Soudainement frappée par mes remembrances, et toujours seule, je m'assurais de quitter le bureau à pas feutrés par la seconde porte, pour me retrouver directement dans le couloir non loin de l'entrée. Là, sans hésitation, je montais les escaliers, la main posée sur la rampe faite en bois foncé. Une fois arrivée au haut, je jetais un œil distrait sur les tableaux représentant mes aïeuls, les saluant d'un geste du menton avant de m'enfoncer dans le corridor menant aux chambres à coucher. La chambre tout au fond, en face de moi était celle de mes parents, j'y avais rarement mis les pieds.
La porte sur la gauche était celle qu'avait occupée Moïra. Celle à droite était la mienne.
Un peu plus proche de là où je me trouvais, d'autres portes cachaient jalousement leurs contenus, et, les doigts trainant contre le mur, je m'avançais jusqu'à l'une d'elles et m'arrêtais devant le battant, hésitant un instant. Dans l'intention d'ouvrir la poignée, j'arrêtais mon geste, me questionnant sur la légitimité de celui-ci. Était-ce véritablement une bonne idée que je rentre ici ? Qu'est-ce que ça m'apporterait ? Plusieurs secondes de négociation furent nécessaires, puis, enfin décidée, je fronçais les sourcils et fermais mon poing jusque-là en suspension sur l’anse dorée, la tournais et poussais la porte.
Comme si je venais de réveiller de vieux fantômes, un vent glacé me frappa le visage tandis que je pénétrais dans la pièce baignée dans l'obscurité. La lumière de la lune et des étoiles pénétrait péniblement dans la petite chambre, baignant les lieux d'une lueur pâle argentée. Deux ans s'étaient écoulés, mais ici, rien n'avait changé, comme si quelque chose s'était figé. Je soupçonnais mes parents de ne pas avoir encore la pleine force de venir ici et de changer quoi que ce soit, tout le moins, ce qui restait à changer.
Comme je les comprenais.
Inspirant profondément par le nez, je m'avançais en observant le lit soigneusement plié. Depuis qu'il avait quitté la maison, une fois diplômé de l'université, ma mère avait changé la chambre de Kyle pour qu'elle serve de chambre d'amis, et avec le temps, la décoration était devenue plus neutre qu'elle ne l'avait été lorsque mon frère y vivait encore.
Mais en observant plus attentivement, on devinait le passage du seul homme qui m'avait toujours pleinement comprise. Certaines parties du mur avaient des traces bien définies, de vieilles cicatrices de posters et tableaux posés là pendant une longue période. Il y avait aussi toujours les mêmes chandelles, dont le candélabre qu'il avait trouvé un jour dans une vieille brocante. M'avançant jusqu'à la fenêtre, je vins fermer mon poing sur le rideau qui trainait presque par terre tout en admirant la vue qu'il pouvait observer chaque matin et chaque soir.

Revenir ici sans lui était si difficile… chaque moment passé sans lui était une véritable épreuve. Mais avais-je vraiment l'autorisation de songer à lui en sentant la tristesse me gagner alors que nous étions un jour de fête ?
La gorge nouée, je m'efforçais de ne pas pleurer son manque tandis que mon reflet dans la vitre devant moi se mua en ses traits. Une énième fois, je me fis la promesse silencieuse de continuer les projets qu'il avait commencés, comme me l'avait suggéré Eirian.

Un battement de cil fit disparaître son visage pour laisser place à celui d'Harper, apparue dans mon dos sans que je ne l'entende. Il n'y avait qu'elle pour avoir pu réaliser mon absence trop prolongée dans la foule, et qui avait pu deviner où je me trouvais vraiment. Durant toute notre vie, nous avions eu ce talent inexplicable pour nous retrouver, qu'importent les circonstances.
Sans me retourner, je lui esquissais un petit sourire peiné qu'elle put voir dans mon reflet à la fenêtre, alors, la sorcière vint se coller tout à fait contre mon dos, leva ses bras et me serra tendrement contre elle. Lâchant le rideau, je posais mes doigts sur ceux de ma Belle en soupirant d'aise, ma tristesse étant alors chassée par la chaleur de Harper qui m'envahissait lentement. Distraitement, je lui caressais le dos de la main du bout des doigts, touché délicat et effleuré, tandis que je fermais les yeux pour savourer notre étreinte alors que je sentais son souffle contre mon oreille et mes cheveux.
Bientôt, Harper se libéra une main pour attraper délicatement mon menton. Intriguée, je rouvrais légèrement les paupières et ne luttais pas au moment où elle m'incitait à tourner le visage en direction du sien, me serrant davantage contre elle. Délicates, nos lèvres se frôlèrent d'abord, comme timides, avant qu'elles ne se confondent en un baiser passionné, débordant de tendresse et de candeur. Levant le bras, je glissais mes phalanges dans sa chevelure en une caresse, prolongeant ainsi cet instant voluptueux tandis que j'entremêlais nos doigts de nos mains libres. L'étreinte fut douce, amoureuse, éperdue… parfaite.

En contrebas, la fête continuait de battre son plein. Dehors, le vent continuait de répandre son souffle glacé.
Noël cette année fut merveilleux.

"Y'en a qui vont au bout de la terre
Moi je fais les cent pas
Encore un peu et puis on pourra même
À la fin, sur le banc être trois"


Never Ending Circles
ANAPHORE


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