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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Jonas Tallec
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Lumos
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Ven 8 Oct - 23:03

Abi, Eirian et Jonas
QG de l'Ordre, décembre 2020
De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ?
Leurs évangiles ont fait de moi un non croyant


Un goût acide dans la bouche, je continue de rouler tel un zombie. Ma conduite est souple, calme, posée et je suppose que le fait d’effectuer ces mouvements simples, répétitifs et automatiques me permet de dissocier mon esprit de ce qu’il vient de se passer, de ce que je viens de vivre. Raphaël m’avait prévenu de ne pas y aller. Leah a tenté également de m’en dissuader mais je crois que rien n’aurait pu m’empêcher de me rendre à cet échange. En tant que tout nouveau membre de l’Ordre du Phénix et après l’attaque des Blood Circle au logement de Ludivine, rien ne m’a paru plus urgent que de m’impliquer à fond, sans y réfléchir peut-être, sans prendre le temps d’être bien préparé, sans prendre le temps de laisser ma colère et mon sentiment d’injustice redescendre. Je n’étais alors qu’un frère voulant défendre sa sœur ; parce qu’au fil des années ma cousine s’était imposée dans ma vie comme une alliée bien plus importante que je ne l’aurai cru et le fait qu’on puisse lui vouloir du mal parce qu’elle était née avec des pouvoirs magiques m’a paru insupportable. La vengeance semblait être la seule option possible à mes yeux et je voulais aider à stopper la propagande initiée par le gouvernement moldu. Chaque jour, les journaux dépeignent une image fausse du monde sorcier ; une image déformée qui ne représente qu’une faible proportion de la population. Les Mangemorts sont nos Blood Circle à nous, il y a toujours une pomme pourrie dans un panier et c’est ce que je souhaitais montrer également en emportant cette caméra : montrer ce que le Blood Circle fait, montrer que les sorciers savent respecter un marché et un échange en bon et due forme. J’espère que les images seront exploitables et que nous pourrons les utiliser pour faire le bien. C’est tout ce qui m’importe, cette idée me fait tenir alors que je continue de rouler. La route jusqu’au 12 square Grimmaurd est longue ; je tourne à droite, tourne à gauche, je traverse la Tamise. Dans la voiture, le silence est assourdissant. Je n’ai pas répondu à Eirian tout à l’heure, lorsqu’il disait que je pouvais parler si j’en ressentais le besoin. Pour l’instant, mon seul besoin c’est de les conduire en lieu sûr où ils pourront se faire soigner. Pour ma part, je ne souffre d’aucunes plaies physiques mais la douleur de l'âme est grande, bien trop grande et je sais où tout cela va se terminer bientôt : à coup d’antidépresseurs, de rendez-vous chez mon psychiatre et de séances au groupe de parole. J’ai l’impression de ne jamais sortir de ce cercle vicieux d’autodestruction dans lequel je m’enferme, dans lequel je rejoue tous mes traumatismes. La mort de mes parents, l’abandon par Jordan, la séquestration et maintenant ? La mort d’Harry Potter ?

Je me gare dans la rue du quartier général et je pousse une longue respiration. Ma tête vient doucement se reposer contre le volant et je reste ainsi durant quelques instants, comme si j’avais besoin de ça pour reprendre mes esprits. Mon portable vibre dans la boîte à gant et je me souviens soudainement que mes amis doivent être morts d’inquiétude. Je me penche pour ouvrir le réceptacle et attrape mon téléphone. 32 appels en absence. Ah ouais quand même. Nous sortons de la voiture, je récupère mon sac à dos avec mon ordinateur dans le coffre. « Deux secondes. » demandé-je à Eirian et la femme qu’il avait appelé Abigail lors du combat. C’est la première fois que je m’adresse à eux depuis que j’ai vomi sur le bas-côté et je sens que mon estomac pourrait être prêt pour un second round si j’y pense trop fort. Je tente de me calmer en prenant de longues et profondes inspirations. Je pianote sur mon téléphone tout en rejoignant l’endroit situé entre le numéro 11 et le numéro 13. Je dois les prévenir que je vais bien avant de rentrer dans le QG où les ondes magiques brouilleront sans doute le signal. J’envoie un message groupé à Leah, Raphaël et Thalia pour leur dire que je vais bien. Je n’envoie rien à ma famille, je ne leur ai pas dit que j’allais au casse-pipe ce soir, ils ont suffisamment à gérer et je me rends compte pour la première fois que j’ai été très inconscient et que j’aurai pu perdre la vie.

Je laisse Eirian et Abigail faire leurs petites bidouilles de magiciens afin de faire apparaître la maison et une fois que c’est fait, je ferme la marche et les suis à l’intérieur. Je me sens totalement vidé. Pourtant, une fois dans le quartier général, c’est l’effervescence. Des gens pleurent, des gens crient, des membres de l’OP sont survelotés et veulent lancer une offensive dès maintenant. La seule chose que je sais, c’est que nous sommes tous sous le choc. Je ne sais même pas où aller, je ne connais pas l’endroit, je suis venu qu’une seule fois et Raphaël m’avait accompagné. Je connais à peine Eirian, je connais pas du tout Abigail. Je me sens soudainement bien de trop. Des regards se dirigent vers moi, j’ai toujours mon téléphone à la main que je dissimule bien vite dans la poche arrière de mon jean. Je ne sais pas pourquoi mais je sens une soudaine animosité que je ne percevais pas avant. Un des miens vient de tuer leur chef. C'est un murmure qui parvient jusqu'à mes oreilles. Je ne suis peut-être plus le bien venu… Je me tourne vers Eirian et lui dit : « Je devrais peut-être partir. » Je me sens pas très à l’aise tout à coup, ma bouche s’assèche et j’ai de nouveau envie de vomir.

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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

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Eirian Howl
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Lumos
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Dim 10 Oct - 21:38
De quel côté se trouvent les bons et les méchants ?
« post event »
Présent et passé se mélangent tandis que Jonas vous emmène loin de la bataille. Le visage de ton père, que tu n’as pas vu depuis si longtemps et que tu as pourtant reconnu au premier coup d’œil, avec le soulagement qu’il ne semble pas t’avoir aperçu en retour, sinon c’est vers toi qu’il se serait tourné. Tu savais que ça arriverait un jour ou l’autre, entre ta présence presque systématique sur les champs de bataille et ses tendances à lui à vouloir éradiquer les sorciers, mais ça ne reste pas une bonne surprise pour autant. Il devient de plus en plus difficile de lui échapper. Ironiquement, d’une certaine façon, tu restes son fils. Élevé pour le terrain et la bataille. Juste pas dans le camp qu’il aurait voulu pour toi, qu’il avait choisi. Mais les armes à la main quand même.
Et la conduite souple de Jonas dans la nuit t’en rappelle d’autres, des nuits sur les routes, vers votre prochaine destination, avec un nouveau nom, une nouvelle apparence. Des fuites en urgence, ton sac au dos, forçant sur tes jambes d’enfant parce que les membres du Blood Circle vous ont retrouvés. Les cachettes, le sprint jusqu’à la voiture, ta mère qui démarre sur les chapeaux de roue pour les semer, toi couché sur le siège pour éviter de prendre une balle. Les blessures, parfois, le sang coulant sur ton flanc ou ton bras, les dents serrées pour lutter contre la douleur, jusqu’à ce qu’elle puisse s’arrêter et te rabibocher, parce que c’était trop dangereux d’aller à l’hôpital. Ce n’est pas arrivé si souvent, mais ce sont autant de souvenirs gravés au fer rouge, qu’un rien peut convoquer et raviver et rendre aussi vifs et présents que s’ils s’étaient passés la veille, alors que ça date de dix ans. Et aujourd’hui encore, la douleur pulse, aiguë et lancinante, dans ton épaule cette fois, avivée par les frottements de ton gilet pare-balles. Ta manche s’est raidie de sang. L’écoulement semble s’être arrêté, tu espères surtout que le tissu n’aura pas collé sur la plaie quand vous serez arrivé. Mais au fond… peu importe. Tu sais gérer, l’articulation n’est pas touchée, tu vas pouvoir t’en occuper. Tu t’inquiètes surtout pour la blessure d’Abigail, la balle qu’elle a reçue dans l’épaule. Tu tournes la tête vers elle avec un sourire pour t’assurer qu’elle tient toujours le coup, que ça va… autant qu’il est possible d’aller dans de telles circonstances. Tu croises son regard, puis tu reviens à Jonas. Tu t’inquiètes pour lui aussi, il est clairement en état de choc et tu ne le connais pas assez pour savoir ce dont il aurait besoin. À part le fait de ne pas rester seul avec ses souvenirs, d’en parler à quelqu’un en qui il a confiance… peu importe qui du moment qu’il le fait. Pas forcément ce soir, mais bientôt. Raphaël et Leah sauront sans doute bien mieux l’aider que toi.
Les images s’attardent dans ta tête, les mêmes sans doute que Jonas et Abigail. Tu entends encore le coup de feu, tu vois encore le sang, le corps qui s’effondre, comme un pantin dont on aurait coupé les fils. Harry Potter est mort. C’est presque impensable, inimaginable, tant il représente pour les sorciers, pour l’Ordre… Le garçon qui a survécu, celui qui a vaincu Voldemort, un des plus grands mages noirs, symbole de toute une génération de sorciers. Leader, encore, de l’Ordre lorsqu’il a fallu reprendre les armes, lorsque le conflit a éclaté. Tu ne le connaissais pas personnellement, tu as toujours fait profil bas au sein du Phénix, comme partout ailleurs, un membre parmi d’autres, présent tout en restant discret. Mais tu as bien conscience de son importance, du poids qu’il avait. Du fait que sa mort va complètement rebattre les cartes de la politique sorcière parce que personne au sein du mouvement n’emporte autant d’adhésion que lui. Que c’est aussi un boulevard qui s’ouvre pour les Mangemorts et l’Augurey. Que c’est une grande victoire pour le Blood Circle qui va sans doute claironner dans tous les médias la mort d’un des chefs adverses.

La douleur te tire de tes pensées, de même que l’arrêt de la voiture. Vous êtes arrivés au Square Grimmaurd. Jonas vient s’appuyer contre le volant, tu ne bouges pas tout de suite non plus. Tu appréciais le calme et le silence de la voiture, le fait d’être si peu nombreux. Ce ne sera pas la même chose au quartier général. Il va falloir que tu tiennes, que tu fasses comme si tout allait bien, le temps de trouver une salle tranquille où tu pourras te soigner, alors que tu as encore les nerfs à vif suite au combat, que tu es loin d’être redescendu, que l’adrénaline court toujours dans tes veines. Ça va le faire. Il le faudra bien de toute façon : hors de question qu’un médicomage t’approche.
La vibration d’un téléphone te tire un sursaut et tu redresses brusquement la tête. Tu t’écartes comme tu peux quand Jonas se penche pour ouvrir la boîte à gants. La sonnerie te ranime un peu, tu te secoues pour sortir, en veillant à ne pas trop bouger ton bras qui s’est engourdi pendant le trajet. Une légère grimace est tout ce qui t’échappe lorsque tu te redresses. Tu inspires l’air de la nuit, profondément, à plusieurs reprises, tout en scrutant les alentours, à la recherche de la moindre menace, prêt à réagir. Mais rien ne bouge, les rues sont tranquilles et endormies. Jonas demande encore un peu de temps que tu lui accordes volontiers avec Abigail. Vous n’êtes pas très loin du QG, tu espères qu’elle n’aura pas trop de mal à l’atteindre. Il faut qu’elle voie quelqu’un.

Vous gagnez bientôt l’espace entre le 11 et le 13 du square. La maison vous reconnaît, Abigail et toi, et vous laisse entrer avec Jonas à l’intérieur du sortilège de Fidélité. Dans la maison, ça n’a rien à voir avec le calme de la rue et tu te tends aussitôt, en alerte. Il y a des cris, des pleurs, des gémissements, des explosions de colère, ça bouge dans tous les sens, d’autres hurlent à la vengeance, aux représailles, veulent lancer une offensive. Ça n’a aucun sens. Le bruit et la foule te mettent sur les dents, tu te sens nauséeux, et la lumière violente de l’intérieur après l’éclairage flou de l’entrepôt et la nuit n’arrange pas les choses, il faut que tu t’éloignes de là dès que possible. Du regard, tu cherches les robes reconnaissables des médicomages. Ce n’est pas le moment de se faire discret, bon sang, ils doivent bien se douter que des blessés vont arriver ! Tu jettes un coup d’œil à ta manche. Sur le vêtement noir, le sang a assez séché pour ne pas briller dans l’éclat lumineux, ça passe presque inaperçu. Seule ombre, le trou un peu trop visible, à la limite du gilet, mais dans le chaos général, personne n’y prêtera attention. Des regards se tournent vers vous, Jonas range en hâte son téléphone. Tu serres les dents. Le premier qui se permet une remarque, il va t’entendre. Tu n’es pas d’humeur à supporter des propos anti-moldus. C’était sa première sortie sur le terrain et il s’en est brillamment sorti, il s’est battu à vos côtés et tu ne laisseras personne remettre ça en cause.
Le jeune homme se tourne vers toi et Abigail en soufflant qu’il devrait partir. Tu secoues la tête avec énergie – mauvaise idée, tu vois trouble une seconde. Il n’a pas l’air en forme et c’est hors de question qu’il reprenne sa voiture dans ces conditions.

Non, tu ne repars pas comme ça. Tu es l’un des nôtres, tu as pleinement ta place ici et tu t’es battu avec nous. S’il y en a qui ne sont pas contents, ils dégagent, tu continues, un ton plus haut. On va trouver un coin tranquille, on sera mieux.

Tu as terminé à voix plus basse. À cet instant, un éclat vert attire ton œil. Un médicomage enfin ! Tu l’appelles et il se dirige vers vous, remarque aussitôt Abigail, puis son regard glisse vers ton épaule. Tu secoues la tête, fais bouger ton bras en ne manifestant rien.

— C’est juste une égratignure, elle a pris une balle.

Tu ajoutes pour Abigail :

— On va vous attendre dans le petit salon.

Il est un peu à l’écart, rarement pris parce qu’il porte bien son nom et que les membres de l’Ordre sont rarement en petits groupes. Et avantage certain pour ce soir, il y a un cabinet de toilette juste à côté. Une fois sûr que le médicomage s’occupe d’Abigail, tu fais signe à Jonas de te suivre. Les couloirs sont un peu plus calmes de ce côté et, heureusement, le salon est vide.

— Là, on sera tranquilles. Il y a une salle d’eau juste à côté si tu as besoin.

Tu attendras le retour d’Abigail pour le laisser seul assez longtemps pour t’occuper de ta propre épaule. En attendant, tu desserres simplement les sangles de ton gilet. C’est déjà un soulagement, et tu le retires avec ton bras valide pour le poser au pied d’un fauteuil. À la tension légère sur ton pull et le brusque tiraillement sur ta blessure, ça a accroché. Tant pis.

— Tu veux boire quelque chose ? Manger ?


Ceux qui gèrent la maison veillent à ce que la cuisine et le cellier soient toujours bien garnis et tu es venu assez souvent pour savoir ce qu’ils ont en stock. Cependant, vu comme il a été malade, tu préfères attendre de savoir s’il veut prendre quelque chose avant de faire venir quoi que ce soit magiquement. Pas la peine de raviver sa nausée, même si boire et manger lui feraient certainement du bien.
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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas 21013008104866668 De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas M-daille-Eirian

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On the run,
falling to the depths

Do you know what it's like when
You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
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Abigail MacFusty
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Lun 11 Oct - 21:52

2 décembre 2020

La route jusqu'au quartier général de l'Ordre ne m'a jamais semblé aussi longue, et pour cause : j'étais dans une voiture qui était conduite par un moldu. Non pas que ce dernier détail me dérange fondamentalement, c'était surtout que j'avais du mal à croire que j'avais le cul posé sur la banquette arrière de l'un de ces engins à moteur. Bien que je sois de sang-mêlé et que j'avais l'habitude de côtoyer les non-mag, il y avait des choses dont je n'étais clairement pas habituée, et même durant ma longue convalescence sans magie j'avais réussi à toujours me passer des transports moldus. C'était donc l'une des rares fois, et putain, je n'allais pas en garder un souvenir très glorieux.
Harry Potter était mort d'une balle dans la tête, la soirée avait été nulle dans tous les sens du terme, et la balle qui était logée dans la peau de mon épaule ne cessait de me lancer des éclairs de douleurs terribles. Qu'on s'entende, malgré ma petite taille et mon allure menue, je n'étais pas douillette, j'avais frôlé la mort un nombre incalculable de fois à force de travailler avec des créatures magiques classées dans les plus hauts registres de dangerosités, notamment les dragons. Non, en réalité, ce qui, à cet instant très précis rendait la blessure d'autant plus douloureuse, c'était l'amertume de la situation, ce profond sentiment d'échec, cet abattement que je chassais tant bien que mal de mon esprit pour essayer de garder la tête bien droite et les pieds sur terre.
Mais bordel, Potter était mort.
Quand bien même il n'était qu'humain, comme nous trois réuni dans cette voiture, il avait tellement vécu, il avait été une telle icône, mon père avait rejoint l'Ordre du Phénix pour combattre à ses côtés à Poudlard, il avait combattu à ses côtés. Et moi, la fille d'Iain MacFusty, elle a fait quoi ? Ben elle a regardé ce héros mourir sous ses yeux sans agir.
Sans agir.
Encore une fois, je n'avais strictement rien fait. Étais-je donc à ce point incapable de protéger ceux qui comptaient ? Mon frère, maintenant Harry Potter ? Je ne méritais même pas de retrouver les pouvoirs magiques que le neutraliseur m'avait retirés.
Alors oui, cette blessure dans mon épaule était l'image parfaite de l'état de mon cœur, de mon âme. Criblé de balles, troué par la dépression et le regret, pas mon incompétence profonde. Je n'avais même pas pu venir en aide à Harper, tout le moins, pas comme je l'aurai souhaité.

Le fil de mes pensées fut interrompu uniquement lorsque le conducteur s'arrêta pour rendre son repas, et je ne lui fis pas l'affront de le regarder. Comme je le comprenais. Un peu plus et moi aussi je pourrais vomir tout ce qui était en train d'alourdir mon estomac et de plomber littéralement mon moral.
Incapable.
Ce mot tourna dans ma tête au point de m'assourdir, et ce fut pour tenter de calmer mes propres pulsions autodestructrices que je m'allongeais sur la banquette en grommelant de douleur. J'avais espoir qu'ainsi dans cette position je me sentirais mieux, mais lorsque Jonas remonta dans la voiture pour reprendre la route, dès le premier virage, mon corps s'affala naturellement sur ma plaie et me crispa de douleur.
Mauvaise idée.
Idiote.

Trop occupée à me morfondre, je participais au lourd silence qui s'était installé dans la voiture, scrutant le paysage à la recherche de la silhouette de mon amie d'enfance, l'angoisse montant sensiblement de ne pas avoir de ses nouvelles. La dernière fois que je l'avais vue, elle portait Potter en compagnie de Sean… mais je n'avais aucune certitude qu'ils s'en sont sortis…
Stressée, j'en vins à me mordre nerveusement l'intérieur de la bouche ainsi que la langue.
Mon frère. Potter. Maintenant Harper.
Heureusement, nous arrivions pile à ce moment, et ce fut la perspective de perdre la seule personne qui pouvait encore me comprendre qui me fit me précipiter dehors, une main sur la gorge. Si certains en vomissaient, moi, je perdais tout simplement mon oxygène. Le sol commençait à se dérober sous mes pas, et sans doute que si je ne m'étais pas appuyée contre le véhicule, j'aurai perdu l'équilibre.
Laissant volontiers le moldu faire ce qu'il avait à faire sur son téléphone, je profitais d'un coup de vent pour inspirer profondément. Sa froideur pénétra mes poumons et eut pour effet de court-circuiter mes pensées parasites.
Je retrouvais enfin contenance.

Avec Eirian, nous faisions appel à la maison cachée avant d'y pénétrer. Les lumières m'éblouirent tout de suite, et ce fut les yeux plissés que je pénétrais dans la grande salle avec les garçons. Lorsque ma vue fut enfin habituée, je découvrais des sorciers médusés de nous voir, eux aussi sous le choc de la nouvelle. Qui ne l'aurait pas été ? En dehors de ces égoïstes parmi les Mangemorts ?
Sans avoir l'ouverture d'esprit de capter les regards accusateurs en direction de Jonas à mes côtés, je scrutais les sorciers présents, le cœur battant d'angoisse, espérant apercevoir parmi eux le visage rond et rassurant d'Harper… mais il n'y était pas.
Quand le moldu prononça ses quelques mots, comme s'il était de trop, je battais des paupières et réalisais enfin les sous-entendus dans les yeux de mes congénères et frères d'armes.
Laissant Eirian parler en premier, je m'avançais ensuite d'un pas pour me placer devant eux, face aux autres sorciers, comme si je venais les protéger de mon petit corps qu'ils dépassaient facilement d'une tête, voire de deux. Un petit bouclier qui ne payait pas de mine comme ça, mais ce soir, j'étais en vrac, totalement à l'envers, je n'étais pas d'humeur. Moi j'avais tout vu, et je n'avais rien fait, et cette colère dirigée initialement contre moi, je la renvoyais à ceux qui pouvaient s'en prendre au moldu qui s'était admirablement comporté ce soir.
Je les fusillais tous du regard.

- Quoi ? Vous avez un problème ?

La voix grave et menaçante, je ne laissais de choix aux autres sorciers que de retourner à leurs propres occupations. Non, mais si l'Ordre commence à se retourner contre les moldus on va où là ?
Trop préoccupée par dissuader les plus résistants qui ne voulaient pas se faire repousser par une sorcière d'un mètre cinquante, je ne remarquais pas immédiatement le médicomage qui s'était approché de nous et qui, lorsqu'il me prit le bras me fit sursauter. Un peu plus et je lui aurai sauté au cou comme le chien sauvage que je pouvais être, et ce fut en croisant ses prunelles interloquées que je réalisais à quel point j'avais les nerfs à vifs… et bon sang, ne pas savoir où Harper se trouvait me rendait complètement folle.
Je laissais le médicomage m'inspecter en hochant la tête à l'attention d'Eirian, lui signifiant ainsi que je les rejoindrais aussitôt mes soins terminés, je songeais à la directrice des Gryffondor.
D'un commun accord, nous nous étions dit qu'il était plus sage si, ce soir, nous agissions séparées, pour ne pas nous préoccuper de l'autre, afin que ce soit moins dangereux pour l'une comme pour l'autre. Me concernant, cette stratégie avait été foirée dès que je la perdis de vue et que j'étais entrée dans cet entrepôt sans elle… et maintenant je devais faire avec tout ce que mon imagination déchaînée par l'adrénaline m'envoyait.
Sans doute en venais-je à trembler, car le médicomage me confia un verre d'eau avec un cachet à prendre "au plus vite". Il m'en donna deux autres, des différents que le mien, à donner à Eirian et Jonas.
Balle retirée, épaule remise en place dans un craquement sourd et immonde d'os qui se remboite, le tout accompagné d'un cri de douleur, je rejoignais le petit salon, le bras en écharpe. Observant leurs airs graves, je m'entendais dire sur un ton bien plus léger que je ne le pensais.

- Pas de bras, pas de chocolat.

Souriante, je glissais un regard à Eirian qui venait de retirer son gilet, je lui donnais ce que le médicomage m'avait confié et je posais trois verres d'eau qui m'accompagnaient en lévitant à côté de moi sur la table devant les fauteuils. Prunelles s'attardant sur son épaule, je fronçais légèrement les sourcils, doutant soudainement qu'il ne soit pas blessé, pourtant, connaissant son état et sa situation, je préférais ne rien dire, le jugeant assez intelligent pour venir me demander si d'aventure il avait besoin d'aide.
Je donnais ensuite son cachet à Jonas avant de m'écrouler à mon tour dans un fauteuil dans un profond soupir las et désemparé. À chaque fois que la porte d'entrée s'ouvrit, mon cœur bondissait, mais jamais ce n'était Sean, Rose ou Harper.
Bordel de merde, mais ils étaient ou ?
Glissant les doigts de ma main gauche (celle valide) sur mon visage, je me massais les paupières tandis que le dragon tatoué vint se glisser sur ma peau, se rendant visible aux yeux du moldu. La tête comme une marmite au bord de l'explosion, je me décidais enfin à prendre le cachet que le médicomage venait de me donner, en buvant mon verre d'eau cul sec.
Reposant le contenant vide, je soupirais une nouvelle fois avant de glisser un regard sur Jonas une fois qu'Eirian alla s'isoler à la salle d'eau.

- Je ne vous avais encore jamais rencontré, je crois. Je m'appelle Abigail MacFusty, je suis enchantée de faire votre connaissance malgré… les circonstances. Vous vous êtes admirablement défendu ce soir, bravo. Je lui souriais, essayant d'être douce et réconfortante, même si la fatigue, la tristesse et l'inquiétude pouvaient aisément se lire sur mon visage. Je suis désolée, pour tout ça. Pour cette soirée merdique, ce meurtre horrible, cet accueil pourri de la part de mes confrères. On était tous à cran et c'était inutile que je le lui dise, il le savait bien, il l'était lui-même. Gardant le visage reposé dans la paume de ma main tandis que mon tatouage se promenait le long de mes doigts, j'observais le jeune homme de haut en bas afin de déceler une quelconque blessure, puis je m'attardais sur sa caméra avant de la désigner du menton. Vous pensez que ça aura un impact quelconque ?

Autant je m'étais très peu aventurée dans une voiture, autant je connaissais l'utilité d'une caméra (j'adorais le cinéma moldu).
Une nouvelle fois la porte d'entrée s'ouvrit, me faisant me redresser sur mon fauteuil, mais constatant que ce n'était toujours pas eux, je me ramollissais instantanément et retournais dans ma position tout avachie, comme si je portais le poids du monde.
Rendez-moi ma Harper, par pitié…


Never Ending Circles
ANAPHORE


De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas CBY7jAc
De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas Banniz10

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Mer 20 Oct - 21:44

Abi, Eirian et Jonas
QG de l'Ordre, décembre 2020
De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ?
Leurs évangiles ont fait de moi un non croyant

Je me sens soudainement de trop dans ce lieu que je connais à peine et parmi ces gens que je n’ai encore jamais vus. Je ne me suis jamais senti aussi peu à ma place de toute ma vie et pourtant je suis quelqu’un de plutôt avenant et sociable dans ma vie de tous les jours, m’adaptant au monde et aux gens avec une facilité déconcertante. Pourtant, sur le pallier du 12 square Grimmaurd, entouré par une multitude de personne qui ne me sont pas familières et qui me regardent comme si j’étais l’ennemi numéro 1, je n’ai qu’une envie : faire marche arrière. Était-ce une bonne idée de me mêler des affaires des sorciers ? Bien sûr que oui me souffle mon esprit confus. Il n’a jamais été vraiment question des sorciers et des moldus dans ma tête, il n’est question que d’êtres humains, que des gentils et des méchants ? Et quels sont-ils ces méchants ? Est-ce les sorciers mages noirs ou les Blood Circle ? Ne serait-ce pas les deux ? Après tout, je refuse de condamner le panier pour une pomme pourrie mais ces hommes et ces femmes qui me toisent comme si j’étais l’ennemi ne m’aident pas vraiment dans mes questionnements. Heureusement pour moi, au bout d’un moment, Eirian me sort de ma torpeur en secouant fortement la tête, m’intimant de rester car je suis l’un d’eux. Mais malgré ses quelques paroles réconfortantes, je ne peux m’empêcher de me demander si c’est vrai. Si je suis vraiment à ma place parmi eux. Leah a sa place dans l’Ordre du Phénix, sa famille baigne dans la magie depuis des années. Quant à Raphaël, ce fait maintenant des mois qu’il fait parti de l’Ordre, il sait ce qu’il peut y faire, il a des contacts, des gens qui le reconnaissent et qui l’apprécient pour ce qu’il peut faire. Et moi dans tout ça ? J’ai rejoint l’organisation suite aux… agissements du Blood Circle chez Ludivine, me persuadant que je pourrai apporter quelque chose, une petite pierre à l’édifice mais le puis-je réellement ? Je souris doucement alors qu’Eirian prend ma défense, il a l’air d’être un chouette type. J’acquiesce doucement alors qu’une personne habillée de vert se dirige vers nous, je n’ai pas le temps de me demander qui est-ce, les mots prononcés par Eirian me le font comprendre alors qu’il dirige la personne vers Abigail pour des soins qu’elle nécessite. Après tout, une balle c’est… une balle. Soudainement, un flash m’assaille et je revois un des dirigeants pointer son révolver vers le leader de l’Ordre du Phénix et je ferme les yeux pour chasser cette image qui restera pourtant à jamais gravée dans mon esprit. Ces choses-là ne disparaissent jamais. Je le sais, j’ai vécu mon lot de malheur pour le savoir. Je suis Eirian qui m’emmène dans un petit salon où nous élisons domicile.

Je pose mon sac et retire enfin mon gilet pare-balle. « Je… » Ma voix est éraillée soudainement et je me racle la gorge. « Je veux bien un thé. » osé-je demander tandis que je prends la direction de la salle d’eau qu’il m’a indiqué pour me rafraichir. Une fois devant le miroir, j’observe mon teint blafard et mes traits tirés avant de faire couler un peu d’eau sur mes mains afin de nettoyer mon visage. L’eau fraîche me reconnecte avec la réalité et je me rince la bouche, terminant d’enlever le goût acre qui y régnait. Je reviens dans le petit salon au bout de quelques minutes où une tasse chaude m’attend, préparée par les bons soins d’Eirian. « Merci beaucoup. » C’est tout ce que je trouve à dire et je me sens bien ridicule mais avant que je n’ai eu le temps de me forcer les méninges pour trouver une conversation, Abigail ouvre la porte et nous rejoint, m’épargnant cette tâche difficile. Je ne sais pas bien ce que j’aurai pu lui raconter, après tout je le connais à peine… Mais il m’a protégé, il m’a soutenu et il m’a aidé dans l’entrepôt, je n’oublierai pas. Les premiers mots d’Abi me perdent dans un fou rire que je n’arrive pas à refreiner, en référence à ce film français que mes parents ont toujours aimé. Je revois Sy et Cluzet dans ma tête et la scène me fait à nouveau rire tandis que je tente de me calmer ; je me rends compte que toutes les tensions accumulées viennent brusquement de sortir et pourtant je ne me sens pas vraiment mieux. « Désolé. » murmuré-je une fois que j’ai repris mon calme. J’avale sans me poser de véritables questions le verre d’eau et le cachet qu’elle me tend en me disant que de toute manière, s’ils avaient eu envie de me tuer, cela serait probablement déjà fait. Pour la première fois, je prends vraiment le temps de regarder la jeune femme. Petite, blonde, ce tatouage impressionnant prenant effet sur sa peau, j’observe sans rien dire jusqu’à ce qu’elle m’adresse directement la parole. « Non en effet. Je m’appelle Jonas Tallec. Vous connaissez peut-être de nom ma cousine, Ludivine Tallec, elle tient la clinique de zoomagie sur le chemin de traverse. » dis-je afin que cela puisse expliquer aussi mon lien avec la magie. J’ouvre à nouveau la bouche pour parler de ma relation avec Thalia mais je préfère finalement garder cette partie de ma vie pour moi, cela ne les regarde pas vraiment. J'attrape la tasse chaude et cela me brûle les mains mais cette sensation me fait du bien. « Merci même si je ne pense pas avoir fait grand-chose finalement. Je me suis contenté d’être là. » dis-je en haussant les épaules. Au moins je ne suis pas blessé et c’est déjà le principal non ? « Merci. Encore. » murmuré-je lorsqu’elle s’excuse. Mais pourquoi s’excuse-t-elle d’ailleurs ? « Vous n’êtes en rien responsable des agissements de vos semblables. Comme je ne suis pas responsable de ceux des miens. » Je tente par cette simple phrase de me rassurer, de me dire que je ne suis pas comme ces pourritures qui viennent d’assassiner froidement un homme ; je me persuade que je suis un homme bien, que je suis du bon côté, celui des gentils. Mais je me demande, n’est-ce pas le cas de tout le monde ? Les Blood Circle sont persuadés qu’ils font ce qu’ils font pour les moldus, les Mangemorts sont persuadés qu’ils font ce qu’ils font pour les Sang-Purs. Et si tout n’était finalement qu’une question de point de vue ? Je me perds dans mes pensées jusqu’à ce qu’Abi m’interpelle en montrant ma caméra que j’avais complétement oublié. Je la détache du gilet et la fais tourner entre mes doigts. Avant de lui répondre, je relève la tête vers elle et lui demande : « On se tutoie ? » Je range ensuite la caméra dans mon sac en espérant que les images seront exploitables. « Je l’espère. Je me dis qu’il faut pouvoir montrer ce qu’ils font. À tout le monde. Aux gens comme moi. Nous représentons la majorité mais pourtant beaucoup d’entre nous se laissent porter par cette guerre. Comme je le faisais avant. » dis-je d’un ton amer. « Je me dis que cela peut peut-être éveiller les consciences des gens, éveiller ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous. » L’humanité le peut-elle réellement ? La porte s’ouvre à nouveau et Abi se tend soudainement puis se laisse tomber telle une poupée de chiffon dans son fauteuil et je ne peux m’empêcher de demander. « Tu attends quelqu’un ? » Cela parait évident. La question est plutôt qui.
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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

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Sam 30 Oct - 22:14
De quel côté se trouvent les bons et les méchants ?
« post event »
La tension qui agite le Square Grimmaurd se fait sentir dès que tu mets le pied à l’intérieur. Les sorciers sont en colère, perdus, affolés, croyant à peine à la nouvelle qui vient de tomber, et tu n’as pas envie de te lancer dans un récit de ce qui vient de se passer devant tout ce monde. Tout ce à quoi tu aspires, c’est un peu de tranquillité pour faire baisser ta vigilance, quitter le mode survie qui guide tes gestes et te maintient beaucoup trop attentif à ton environnement. Non que tu ne le sois pas en temps ordinaire… mais là, tu es beaucoup trop sous tension et pas d’humeur à répondre à leurs questions angoissées. Ils savent déjà ce qui s’est produit, tu ne leur apprendras rien de nouveau et tu n’as aucun démenti ni bonne nouvelle à transmettre. Il y a trop de monde, trop de bruit, tout ressemble à un danger et tes doigts se crispent sur ta baguette. Heureusement, ils ne s’approchent pas trop.
Et le corps de Potter n’est même pas encore froid qu’ils se permettent déjà des commentaires et des remarques sur les moldus. Tu jures intérieurement. Vous débarquez couverts de sang, après l’une des pires opérations depuis le début du conflit si ce n’est la pire, et ils critiquent ceux qui se battent ? Qu’ils ne soient pas sur le terrain est une chose que tu respectes totalement, tout le monde n’est pas fait pour ça, mais leurs commentaires te donnent envie de leur sauter à la gorge. Du calme. Qu’ils aillent se faire voir. C’est à peu près ce que tu leur dis, avec un peu plus de mots et un peu plus de forme, même si tu n’en penses pas moins.
Abigail s’avance à son tour, petite et menue, mais pas moins déterminée, comme toujours. Vous êtes bien plus grands qu’elle, mais c’est rassurant qu’elle soit là. Tu devines le regard noir qu’elle lance aux autres. Elle a l’habitude de s’occuper de dragons, ce ne sont pas quelques sorciers idiots qui la feront flancher. Sa menace fait son effet, et les autres ne tardent pas à en revenir au sujet principal de la soirée, à savoir la mort de Potter. Pour autant, tu te doutes que ce ne sera pas la seule conversation autour des moldus, qu’il va falloir faire attention à ça dans les prochaines semaines pour que le sentiment anti-moldu ne monte pas dans les rangs de l’Ordre. Il ne manquerait plus que ça. Mais ce sera pour… plus tard. L’urgence, là, c’est de vous poser et de soigner vos blessures, surtout celle d’Abigail. Une fois confiée à un médicomage, tu entraînes Jonas vers un salon plus tranquille et surtout aménagé pour vos besoins du moment.

Tu défais ton gilet pare-balle avec précaution, grimace quand tes vêtements frottent ta blessure. Le sang les a collés sur la plaie, merveilleux. D’ici que tu puisses y remédier, tu vas faire en sorte de bouger ton bras le moins possible. Jonas défait à son tour son gilet, accepte un thé. Tu hoches la tête pour valider la commande. Il prend la direction de la salle d’eau, tu attrapes ta baguette en croisant les doigts pour que ta magie ne fasse pas des siennes. Heureusement, ce n’est pas le cas, et une théière fumante apparaît bientôt sur une petite table accompagnée de deux tasses ainsi qu’une assiette de gâteaux. Abigail en voudra peut-être elle aussi. L’odeur t’écœure, te donne la nausée et tu gagnes l’autre côté de la pièce pour t’asseoir sur un fauteuil. Tu ne sais pas vraiment si tu as envie de boire ou de manger, ni ce qui passerait, alors, pour l’instant, tu préfères t’abstenir.
Tu fermes les yeux quelques secondes, prends de profondes inspirations. Maintenant que tu es au repos, tu perçois plus nettement la tension dans tes muscles, ta raideur, ainsi que la douleur dans ton épaule qui se fait plus aiguë et plus lancinante. Ça pulse. Jonas revient au bout de quelques instants, l’air un poil plus en forme qu’avant, et te remercie pour le thé. Tu retiens de justesse un haussement d’épaules.

— De rien. Ce n’est pas grand-chose.

Tu devrais peut-être développer un peu plus ou trouver un sujet de conversation ou revenir sur la soirée, ou autre chose, mais tu ne sais pas vraiment ce qui est le mieux et tu n’aimes pas les conversations artificielles, surtout dans ce genre de circonstances. Il sait qu’il peut parler, à toi ou à d’autres, il est en sécurité, il a de quoi reprendre des forces. Le reste a moins d’importance.

Heureusement, Abigail vous rejoint avant que le silence ne puisse devenir embarrassant. Le bras en écharpe, elle a l’air d’aller aussi bien que possible étant donné les circonstances. Tu souris en entendant ses premiers mots, écho à ce film français sorti il y a un moment maintenant. Tu l’as vu un peu par hasard, avec ta mère, quand tu étais adolescent. Un éclat de rire fait éclater la bulle de tes souvenirs. Jonas part dans un fou rire nerveux, moyen comme un autre de faire sortir les tensions de la soirée. Tu ne le connais pas vraiment, mais tu espères qu’il pourra se reposer sur ses amis dans les prochains jours. Raphaël l’aidera certainement, il sait ce que ça fait d’être sur le terrain, il y a Leah aussi… Il est bien entouré, tant mieux. Tu lui laisses le temps de se reprendre. Il s’excuse, ce n’est pas la peine. Vous êtes tranquilles ici.
Abigail te tend un comprimé.

— Qu’est-ce que c’est ?

Sans doute un calmant ou un anti-douleur, mais tu préfères savoir lequel des deux. Autant tu ne dis pas non au second, autant tu n’as aucune envie d’avaler quoi que ce quoi qui te fasse perdre une partie de tes moyens. Et si tu acceptes de le prendre, c’est bien parce que tu as confiance en Abigail, sinon ça n’aurait même pas été la peine. Jonas ne se pose pas autant de question et avale son propre comprimé directement.
Elle s’attarde sur ton épaule et ta prétendue « égratignure ». Il est grand temps que tu t’en occupes. Par chance, elle ne t’interroge pas. Elle connaît tes limites, et ça aussi, tu apprécies, qu’elle les respecte, qu’elle n’essaie pas de passer outre malgré la situation. Ce que tu as à faire, tu le feras seul. Hors de question que qui que ce soit t’aperçoive torse nu. Elle s’écroule bientôt dans un fauteuil.
De ton côté, tu te relèves, les dents serrées – mauvaise idée de t’être assis, surtout que les sièges sont bas.

— Je reviens dans un instant.

Tu gagnes la salle d’eau, fermes la porte derrière toi avec un soupir de soulagement à peine contenu. Maintenant, au travail. Malgré la déchirure dans ton pull, il n’a pas accroché sur ta blessure, mais l’enlever n’a rien de simple. Chaque mouvement provoque un élancement douloureux dans ton épaule refroidie. Mâchoires crispées, tu batailles pour le retirer en bougeant le moins possible. Tu y parviens tant bien que mal et il atterrit au sol. Tu es déjà concentré sur ton tee-shirt et une grimace t’échappe. Il est imbibé de sang autour de l’épaule ainsi que sur une partie de ton torse et de la manche, et surtout, il a bien collé sur la blessure en dessous. L’autre ne t’a pas raté, et tu as de la chance que la blessure ne soit pas plus grave que ça.
De l’autre côté de la porte, les voix d’Abigail et de Jonas te parviennent, étouffées. Tu t’assures que la porte est toujours bien fermée, puis tu fais couler de l’eau tiède, que tu portes ensuite à la blessure. Pas le plus pratique ni le plus simple, le lavabo n’est pas vraiment adapté, mais peu à peu la vasque se teinte de brun et le tissu se relâche, avivant la douleur. Tu finis par le retirer à son tour, apercevant enfin la plaie, puis les multiples cicatrices qui courent sur tes bras, fines lignes blanches. Tu les ignores pour te concentrer sur ta blessure. Pas terrible, mais ça aurait pu être pire, l’essentiel est qu’il n’ait rien touché de fonctionnel. Tu n’as évidemment pas de trousse de secours sous la main, la tienne est bien rangée dans tes affaires à Poudlard. Tu utilises un coin encore propre de ton tee-shirt pour nettoyer au mieux, puis tu attrapes ta baguette. Sous l’effet du sort de soin, la plaie se referme. Un léger vertige te saisit et tu te rattrapes au bord du lavabo. C’est bien le moment. L’accumulation des sortilèges commencent à se faire sentir, tu sens la gêne familière au niveau du nez qui trahit un saignement – pas grand-chose cette fois, quelques gouttes à peine. Tu fermes les yeux, attends que ton malaise passe avant de revenir à l’urgence du moment.
Le sortilège n’a pas entièrement fonctionné, mais au moins, ça ne saigne plus et la douleur a diminué. Ça tiendra bien jusqu’à Poudlard, voire jusqu’à demain. Tu remets directement ton pull et roules ton tee-shirt en t’efforçant de mettre le peu qu’il reste propre à l’extérieur, mais le résultat n’est pas très concluant. Un coup d’œil à la vasque, où tu as nettoyé les traces de sang autant que possible, puis à la pièce pour t’assurer que tout est en ordre.

Lorsque tu reviens dans le salon, une phrase de Jonas te parvient. Éveiller les consciences… parle-t-il de ce qu’il a filmé ? Il a rangé sa caméra en tout cas. Tu te demandes ce qu’il en tirera, une part de toi a envie de contrôler ce qui sera sur la bande finale, juste pour être certain… Mais il est évident qu’il ne laissera rien de compromettant filtrer. Tu ravales tes réflexes stupides.

— Tu parles de ce que tu as enregistré ? J’espère que ça secouera les gens, mais le Blood Circle a une telle mainmise sur les médias moldus… Ils peuvent facilement manipuler les informations et faire passer ce qui les arrange.

Ta voix est plus lasse que tu ne l’aurais voulu. Tu reprends ta place alors que la porte du salon s’ouvre. En vous voyant, la personne ne s’attarde pas. Ce n’est pas visiblement pas celle qu’espérait voir Abigail. Après s’être tendue, elle se laisse retomber dans son fauteuil. Tu repenses à ce qui s’est passé dans l’entrepôt, avec le professeur Auburn. C’est sans doute elle qu’Abigail attend. Elle n’a pas l’air d’être encore arrivée. Ça ne veut pas dire que quelque chose s’est passé, l’ordre de repli a sonné des deux côtés, les Blood Circle ne traînaient pas pour filer.

— Vous avez un moyen de la contacter ?


Les membres de l’Ordre doivent commencer à rentrer ; certains sont peut-être repartis directement chez eux, d’autres sont sans doute allés directement à Sainte-Mangouste. C’est toujours compliqué de faire le point dans les heures qui suivent les batailles, les informations circulent beaucoup par le bouche à oreille.

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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas 21013008104866668 De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas M-daille-Eirian

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On the run,
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Mar 2 Nov - 8:11

2 décembre 2020

Nous étions tous dans un sale état, même ceux qui n’étaient pas venus sur le terrain, et je comprenais ce qu’ils ressentaient. L’angoisse de l’attente alors que nos proches sont face au danger, il n’y avait rien de pire. Quand bien même j’étais quelqu’un de pacifiste qui abhorrait la violence sous toutes ses formes, avec l’expérience, je préférais venir affronter mes ennemis plutôt que de prendre racine à l’arrière et rester dans une attente de détresse et de désespoir, imaginant mille scénarios tous plus catastrophiques les uns que les autres. J’avais bien trop connu ce moment implacable de préoccupation tandis que mon père, quand j’étais jeune, était parti affronter Lord Voldemort à Poudlard, et qu’il était revenu amputé d’une main. De manière peut-être plus légère, il en allait de même lorsque les membres de ma famille se rendaient dans une réserve animalière illégale où qu’ils devaient intervenir pour aller chercher ou calmer un dragon qui avait échappé à notre contrôle d’une certaine manière.
C’était pour échapper à ce supplice que je m’étais rendue active, que j’avais accompagné mon frère dans cette opération qui lui avait coûté la vie. C’était pour échapper à ce supplice que j’étais devenue une femme d’action malgré ma petitesse et mon allure frêle, et c’était uniquement parce que j’étais éperdument amoureuse que j’avais accepté la requête d’Harper qui me demandait que nous soyons séparées ce soir, afin de, je cite : « ne moins nous préoccuper l’une de l’autre ».
J’avais été mise à mal, torturée durant toute la soirée, la mort de Potter n’ayant fait qu’accentuer l’horreur de la situation.
Voilà pourquoi je ne jugeais pas les membres de l’Ordre qui nous avaient regardé entrer avec Jonas, une méfiance prononcée dans le regard. Ils ne savaient pas, pas encore, alors j’entendais leur incrédulité critique, mais c’était aussi parce qu’ils étaient dans l’ignorance qu’ils ne pouvaient pas se permettre de juger. Hélas, l’espèce humaine m’avait prouvé bien des fois, ce soir encore, à quel point elle était obtuse d’esprit, et à quel point je faisais partie de l’exception, avec de rares autres personnes, à quel point il nous était possible de prendre du recul pour comprendre une situation dans sa globalité.

C’était parce que je ne supportais pas l’injustice que je me permettais d’intervenir, puis que je laissais les garçons prendre du retrait tandis que je me laissais faire par le médicomage, répondant aux questions qui furent soulevées le temps de mon soin. Autant calmer les esprits directement, autant faire mon possible pour épargner le moldu qui nous accompagnait et qui avait eu la gentillesse de nous ramener à bon port.
Une fois les instructions du médicomage prises, je prenais congé de mes partenaires d’armes pour aller rejoindre ceux avec qui je m’étais battue, le cœur battant d’impatience et d’amertume tandis que l’absence d’Harper se faisait de plus en plus lourde.
Le moins qu’on puisse dire fut que mon entrée et ma remarque imbécile eut l’effet escompté tandis que les deux jeunes hommes se mirent à rire, surtout le moldu qui partit dans un fou rire incontrôlable. Souriant en coin, fuyant le regard de mes deux acolytes, la tête plongée dans mes épaules, je donnais leurs cachets avant de m’asseoir en soupirant de soulagement.
L’entier de mon corps était au supplice. Bien que je sois habituée à fournir beaucoup d’effort de par mon métier, combattre faisait partie d’une toute autre catégorie. Maintenant que l’adrénaline commençait à retomber, je réalisais à quel point j’étais meurtrie, de cœur et de corps, et il allait me falloir du temps pour me remettre, comme tout a chacun sans nul doute.
La soirée avait été difficile pour tout le monde, et elle semblait l’être encore pour certains, maintenant que je glissais une œillade suspecte à Eirian sans omettre le moindre commentaire, que Jonas semblait se poser mille et une questions, et que moi j’étais dans cette attente terrible et immonde.

- Antidouleur et antibiotique.

Précisais-je à Eirian qui avait cette méfiance au fond des prunelles qui le caractérisait si bien. Que craignait donc t’il maintenant que nous étions, de prime abord, en sécurité ? Enfin, ce questionnement était sans nul doute inutile puisque je ne connaissais guère la totalité de sa situation et que jamais je ne le forcerai à m’en dire plus que ce qu’il souhaitait.
Jetant un regard amusé au moldu qui s’excusait de son fou rire, je lui signifiais qu’il n’y avait nul besoin tandis que j’hochais du menton à Eirian alors qu’il se retirait dans la salle d’eau à son tour.
Il m’était rare de vouloir faire la conversation, au contraire, je préférais toute forme de silence, surtout en cet instant de deuil, mais moi qui étais une sorcière avant tout curieuse, je préférais faire connaissance avec le jeune homme qui était avec nous depuis le début de la soirée. S’il était un nouveau membre de l’Ordre du Phénix, je préférais le savoir afin que nos prochaines rencontres puissent se faire plus sereinement (si d’aventure cela pouvait être possible).
Essayant de ne pas porter attention au regard qu’il me portait tandis qu’il m’observait de haut en bas, je l’écoutais se présenter. Tallec. Le cousin de Ludivine. Un petit sourire timide étira mes lèvres tandis que je hochais une nouvelle fois du menton.

- En effet, je connais Ludivine, je travaille régulièrement avec elle pour aider les créatures magiques. Comment va-t-elle ?

Voilà quelque temps que je n’avais pas croisé ladite sorcière, trop occupée par mes propres affaires. Puis, cette politesse qui m’était propre m’incitait à m’excuser auprès du jeune homme pour ce qu’il avait eu à vivre et voir ce soir. Ça n’avait rien de commun et même si les missions de l’Ordre n’étaient pas une sinécure, ce soir avait été particulièrement horrifiant, et c’était sans compter l’accueil froid et hautain que nous avaient réservé les autres sorciers du quartier général.
Venant attraper la tasse de thé fumante entre mes doigts, je la posais sur mes cuisses tandis que je penchais légèrement la tête sur le côté tout en souriant, le regard fuyant toujours le jeune homme.

- Justement, vous étiez là, et j’ose espérer que ça compte bien plus que ce que vous pensez. J’ai l’illusion de croire que c’est en montrant que nous ne sommes pas tous des… des monstres que les choses évolueront… mais bon… je me fais peut-être des idées.

Avec précaution, je plongeais mes lèvres dans mon thé. Le liquide me brûla la langue et l’œsophage, mais eut le mérite de court-circuiter mes idées noires. Lentement, je revenais à moi et reprenais mes esprits. Avisant la caméra qu’il portait sur lui, je me permettais de le questionner et de lui répondre par la positive alors qu’il proposait qu’on se tutoie.
Bien que je sois de sang-mêlé et que j’étais familière des coutumes moldus, je devais reconnaître avoir certaines lacunes, surtout en ce qui concernait la technologie récente, les réseaux sociaux et tout ce qui les entourait de manière globale. Tout évoluait si vite que j’avais du mal à suivre, et quand bien même j’avais des comptes sur certains de ces sites, je ne les utilisais que rarement. J’avais eu l’intelligence de comprendre que ça me permettait de passer pour quelqu’un d’ordinaire, quelqu’un d’humain, bien que je prenne toujours garde à ne rien révéler de compromettant. Tout à fait entre nous, je trouvais que le pouvoir d’internet était drastiquement plus dangereux que tous mes dragons des îles Hébrides réunis.
Alors, curieuse, je me permettais de questionner le jeune homme, et avec intérêt je l’écoutais alors qu’Eirian ressortait à ce moment de la salle de bain. Pensive, je me permettais d’analyser rapidement la situation en silence avant de répondre.

- C’est une bonne idée… d’avoir filmé, pour montrer la vérité aux gens, sorciers ou moldu… mais comme le dit Eirian, ne penses-tu pas que les gens vont croire à des images trafiquées ? Est-ce que cela ne risque pas de causer encore plus d’ennuis, et surtout à toi ? Enfin je… je ne sais pas j’y… j’y connais pas grand-chose désolée…

Soudainement intimidée parce que je m’avançais sur un terrain que je ne connaissais pas, craignant d’être jugée pour mon ignorance, bien que Jonas ne semblait pas être de ce bord, je m’enfonçais un peu plus dans mon fauteuil jusqu’à ce que la porte s’ouvrit.
Redressée comme un piquet, le regard fou, je perdis tout espoir en constatant qu’il ne s’agissait pas de ma bien-aimée. Un profond soupir traversa mes lèvres tandis que je me ramollissais comme une poupée de chiffon dans mon siège. Jetant un coup d’œil rapide au moldu j’acquiesçais.

- Oui, mon amie était sur place également, elle a aidé à porter Potter…

Je baissais les yeux dans ma tasse de thé, les doigts brûlants triturant le contenant avec nervosité, jusqu’à ce que les paroles d’Eirian me percutèrent. Putain j’avais oublié ! Trop peu habituée à porter des bijoux à mes oreilles, et parce que je les portais seulement depuis un mois à peine, je redressais rapidement ma main gauche à mon oreille droite. Soulevant mes cheveux déteints en blond, je révélais aux garçons la boucle finement ouvragée, un blaireau debout, comme sur les armoiries de Poudlard, incrusté dans une pierre jaunâtre. Du pouce et de l’index, je frottais la pierre, le cœur battant si fort que mon haut se mit à trembler au rythme des pulsions. Fort heureusement, la réponse ne se fit pas attendre, et bientôt la boucle se mit à frémir. Les sensibles vibrations me soulagèrent tellement que j’en fermais les paupières en poussant un fort soupir.

- Tout… Tout va bien ils sont en sécurité. Je précisais le pluriel, car je la soupçonnais être en compagnie de Sean et de Rose, et je savais que cette information pouvait intéresser Eirian. Ils sont sûrement partis au ministère ou à Sainte-Mangouste.

Une main soulagée sur mon cœur, je soupirais encore une fois avant de revenir boire une gorgée de mon thé tout en avisant le sac dans lequel Jonas avait caché sa caméra.

- Comment tu comptes diffuser les images ?

Je ne voulais pas paraître indiscrète… j’étais simplement curieuse, et maintenant que mes épaules étaient retombées, car soulagée par la situation d’Harper, je me trouvais plus disposée à discuter.



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ANAPHORE


De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas CBY7jAc
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Abi, Eirian et Jonas
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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ?
Leurs évangiles ont fait de moi un non croyant
Est-ce que j’avais fait le bon choix en entrant au 12, square Grimmaurd ? N’aurait-il mieux pas valu que je rentre après avoir déposé mes deux partenaires du soir ? Je ne m’attendais pas vraiment à être reçu comme un paria, comme l’un des leurs alors que je milite depuis des années pour la paix entre sorciers et moldus -à ma manière bien sûr-. J’ai intégré l’Ordre que depuis quelques semaines seulement et je ne me sens pas encore à ma place et ces gens viennent de me démontrer qu’il n’est pas évident de rester du côté des justes et de ne pas mettre tout le monde dans le même panier. En tant que moldu, je déteste qu’on puisse imaginer que les actions et les idées du Blood Circle puissent représenter l’entièreté de la population de mes semblables, comme il est impossible pour la plupart des sorciers de l’Ordre du Phénix de penser que les Mangemorts symbolisent tous les magiciens. Il faut être vraiment idiots pour s’arrêter à de tels amalgames et je ne conçois pas qu’on en soit arrivé là. L’homme est véritablement un loup pour l’homme, je l’avais déjà compris mais j’en suis maintenant persuadé et j’ai du mal à réaliser que l’humanité puisse être tombée aussi bas. Alors qu’Eirian m’entraîne dans une pièce un peu à l’écart tandis qu’Abigail est prise en charge par un médecin sorcier, je garde le silence, perdu dans mes pensées que je découvre sombres et désillusionnées au regard de la situation désespérée dans laquelle je me retrouve. Eirian ne fait rien pour briser cette quiétude qui nous englobe et je l’en remercie, je pense que j’avais besoin d’un peu de temps pour reprendre mes esprits et mettre de l’ordre dans mes idées. Le retour de la sorcière, le bras en écharpe, nous arrache à tous un sourire et quant à moi, un rire nerveux me submerge, comme si toute la tension cherchait à s’extraire de mon corps meurtri, de mon esprit angoissé ; comme si le rire n’était qu’une manière pour moi de soulager les maux qui m’assaillent, qui m’encerclent et qui m’entraînent peu à peu dans la noirceur. Mais je ne veux pas les laisser faire, je ne veux pas les laisser gagner. Je m’y refuse.

Eirian nous quitte en se dirigeant vers la salle de bain et je fronce les sourcils, surpris qu’il ne souhaite pas voir un médecin mais je ne dis rien. Je ne suis pas là pour juger des choix des autres, j’ai déjà bien assez à faire avec les miens. Alors que je me retrouve avec Abigail, elle se présente officiellement et j’en fais de même. Il est vrai que sur le champ de bataille, cela n’était pas le moment d’effectuer des salutations plus poussées mais maintenant, nous avions le temps… J’évoque assez rapidement mon lien avec la magie par le biais de Ludivine et mes yeux se relèvent vers la jeune femme lorsqu’elle m’apprend travailler régulièrement avec elle. Intéressé, je demande : « Ah oui ? Vous êtes zoomage vous aussi ? » Je dis ça pour noyer un peu le poisson et éviter de répondre à la question qu’elle pose ensuite sur comment elle va. Mais au bout d’un moment, j’hausse les épaules en disant : « Les affaires marchent bien. » Ce n’est pas vraiment la réponse attendue mais je ne suis pas certain de vouloir en parler tout de suite, c’est tellement douloureux, effrayant, angoissant, traumatisant. Je ferme doucement les yeux et la chaleur de ma tasse de thé me permet de me recentrer sur moi et sur ce que je ressens. J’inspire et expire avec une lenteur inégalée, cherchant à me calmer ; ce sont des techniques expérimentées au groupe de parole que j’utilise régulièrement pour tenter de ne pas sombrer.

Alors que la conversation dérive sur ce qu’il s’est passé à l’entrepôt, j’acquiesce tranquillement alors qu’elle dit espérer que c'est en montrant que tous les sorciers ne sont pas des monstres que les choses pourront changer. Je lui souris doucement même si je sais que c’est naïf de penser ainsi ; mais pour autant, je le suis tout autant qu’elle. La naïveté est un de mes grands défauts et cela a bien failli me tuer à quelques reprises. Je sais que je dois arrêter de faire confiance mais c’est dans ma nature, comment puis-je penser autrement ? Je me contente de répondre simplement : « Vous prêchez un convaincu. » Nos idées sont les mêmes et je sais qu’il n’est guère évident de demeurer diplomate et bienveillant, de conserver notre humanité alors que le camp adverse utilise des armes létales et ne cherche qu’à tuer sans discernement. C’est la raison pour laquelle j’ai tenu à filmer l’attaque afin que les coupables ne puissent plus agir en totale impunité.

Eirian revient au moment où j’explique vouloir éveiller les consciences. Son scepticisme, je le comprends, j’ai le même. Alors que j’allais répondre, Abigail prend la parole et j’attends qu’elle ait terminé pour ajouter : « J’imagine qu’il faut bien commencer quelque part… Je ne me prétends pas avoir le pouvoir de faire quoi que ce soit à une échelle nationale. Mais si effectivement le Blood Circle maîtrise les canaux de médias usuels, il reste Internet. C’est un média privilégié des jeunes et je pense que c’est le public qu’on doit viser en priorité parce que ce sont eux les futurs politiciens de demain. Pour ma part, je suis ingénieur et je suis spécialisé dans le high tech et… » Je m’arrête, les regarde et je me dis que je suis en face de deux sorciers et qu’il allait peut-être falloir que j’explicite davantage : « Vous êtes familiers avec tout ça ? Je ne sais pas si cela vous parle quand je dis ça ? » Alors que nous continuons d’échanger à ce propos, la porte s’ouvre et je perçois dans l’attitude corporelle d’Abigail toute son inquiétude, qu’elle me confirme en disant qu’elle s’émeut pour une de ses amies qui a aidé au rapatriement du corps du défunt Potter. Eirian demande si elle a un moyen de la contacter et je me déplore le fait que les sorciers soient si peu enclins à la technologie… Avec les portables maintenant, c’est si facile… Je ne dis rien et me contente d’observer la jeune femme dont les doigts s’activent sur une boucle d’oreille qu’elle frotte. Je fronce les sourcils et me dit que cela doit être un de leurs enchantements qui fonctionnent à la manière des anciens bipers ? Peut-être que son amie avait la même boucle et que c’est ainsi qu’elles peuvent faire savoir qu’elles sont en sécurité. Abigail confirme mes propos et je dis : « Tant mieux. »

Mes deux compagnons de fortune semblent être rassurés par cette nouvelle et la jeune femme me demande comment je compte diffuser les images. J’explique : « En soi, il n’y a rien de difficile à diffuser une vidéo. Mais vous aviez raison tout à l’heure, le Blood Circle pourrait user cela contre nous. Alors nous allons prendre des précautions. Mon travail consiste en gros à bosser sur les nouvelles technologies moldues, sur tout ce qui touche à l’électronique et l’informatique. Diffuser en certifiant la véracité d’une vidéo n’est pas très compliquée. Bien sûr, le gouvernement pourra toujours nier le caractère authentique, mais bon, les gens ne sont pas dupes. C’est une des idées qu’on a eu avec Raphaël. » dis-je en regardant Eirian rapidement. « C’est l’une de nos connaissances communes. » dis-je pour expliquer à Abigail. « Il fait parti de l’Ordre aussi, côté moldu, il bosse dans l’audiovisuel, disons que nos compétences respectives vont nous aider à faire en sorte que la vidéo ne soit pas censurée et qu’elle ne puisse pas être critiquée en termes d’authenticité. On va réfléchir à tout cela. Quant à remonter jusqu’à nous, ne t’inquiète pas pour ça. On y a pensé également. » dis-je à Abigail pour la rassurer. Nul besoin de me lancer dans des explications dans lesquelles ils ne comprendraient rien sur les VPN et sur la société qui a contacté Raphaël à ce sujet, cela ne servirait à rien à part les embrouiller davantage et cela n’a pas grand intérêt. « Je ne veux pas prendre le risque de mettre en danger ma famille, ni celle de Ludivine… » Je m’arrête soudainement et pose ma tasse sur la table basse pour ne pas la renverser. Mon regard se perd dans le vide et mon visage se fige. Mon cœur s’accélère et je me sens soudainement bien en proie avec mes démons. Sans crier gare, je dis : « J’ai menti. » Je me tourne vers Abigail : « Je t’ai menti tout à l’heure. Ludivine ne va pas bien non. Sa maison s’est faite attaquer par le Blood Circle il y a deux semaines. » Je sors ça sans savoir pourquoi, sans savoir si je suis autorisé à dire tout ça, même si je sais que l’Ordre est déjà au courant, ils ont aidé Ludivine le temps que toute la situation s’apaise. « L’attaque, l’odeur du sang... les.... cadavres… » dis-je dans un chuchotement. Ma tête entre les mains, je plie sous le poids de ces révélations, comme si le dire à voix haute rendait les choses plus réelles, plus vraies. Je n’avais pas eu vraiment besoin d’expliquer à Leah et Raphaël ce qu’il s’était passé, Ludivine était à mes côtés et m’avait soutenu alors qu’elle était elle-même totalement traumatisée par ce que nous avions vécu, par la « trahison » de son amie… Je murmure : « J’étais là quand ça s’est passé. » Je me laisse le temps de reprendre ma respiration avant de dire : « C’est pour ça que je suis entré dans l’Ordre… Je veux pas que ça arrive à d’autres familles… » Des larmes silencieuses coulent sur mes joues tandis qu’un flashback douloureux me ramène quelques jours en arrière et que je revois l’horreur de la scène. « Il faut que ça s'arrête. »
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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

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Eirian Howl
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Lumos
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Mon allégeance : Ordre du Phénix
Dim 14 Nov - 16:28
De quel côté se trouvent les bons et les méchants ?
« post event »
Tu espères que l’attitude de certains membres de l’Ordre ce soir n’est due qu’au choc de l’annonce de la mort de Potter, même si ce n’est déjà pas bien glorieux, et non à un changement de mentalité en train de s’opérer. Si le Phénix commence à voir les moldus dans leur globalité comme un danger, c’est une bonne partie de la guerre qui est déjà perdue et c’est un pas en avant supplémentaire pour les Mangemorts. Pourvu qu’ils se reprennent ! C’est tellement absurde de juger toute une population sur la base des actes de quelques-uns… à ce stade, tu pourrais haïr autant les sorciers que les moldus. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas le moment de lancer un débat idéologique, il y a trop de monde et trop de bruit pour tes nerfs malmenés et tu n’aspires qu’au calme et à la tranquillité pour revenir à des niveaux de vigilance un peu plus normaux. Enfin… moins pires que ce que tu ressens actuellement.
Ayant confié Abigail aux bons soins d’un médicomage, tu gagnes un salon tranquille avec Jonas, le laisses se poser lui aussi. Pour un premier baptême du feu, ça n’aurait sans doute pas pu être pire, et tu compatis à ce qu’il ressent. Tu ne forces pas la conversation. Ces quelques minutes de silence te font du bien à toi aussi, t’aident à te recentrer. À te convaincre que le gros du danger est derrière toi. Ta tension redescend un peu, quitte cet état particulier dans lequel te placent toujours les combats, là où enfin ta vigilance a des buts concrets, redevient rationnelle au lieu de tourner en rond autour de menaces imaginaires. Tu n’es pas accro à l’adrénaline, mais tu apprécies quand même ces sensations, les moments de danger qui te rappellent que tu es toujours en vie. Qu’une part de toi aime le combat, que tu as été formé pour ça. Tu profites du silence bien que la douleur lancinante de ton épaule ne te laisse pas oublier ta blessure. Maintenant que tu te refroidis, que tu prends davantage conscience de tes sensations, elle est d’autant plus prégnante, pulse au rythme de tes battements de cœur. Mais tu n’as pas l’intention de laisser Jonas seul dans ces circonstances.

Abigail ne tarde pas à revenir, le bras en écharpe, et détend l’atmosphère d’une phrase. La tension de Jonas fuit dans un fou rire nerveux. Elle distribue comprimés et verres d’eau. Jonas avale directement le sien, mais tu ne peux t’empêcher de demander de quoi il s’agit, la méfiance au creux du ventre, une crainte irrationnelle de plus, alors que tu sais que tu es en sécurité. « Antidouleur et antibiotique », une bonne chose dans ton état. Tu l’avales avant de gagner la salle d’eau, sous le regard un peu circonspect de Jonas, mais tu leur es reconnaissant à tous les deux de ne pas poser de questions, de ne pas chercher à tout prix à t’envoyer voir un médicomage. Tu ne sais pas vraiment comment tu aurais fait si ta blessure avait été plus sérieuse. Si tu n’avais pas eu le choix. Au-delà de refuser absolument de te déshabiller, même en partie, devant qui que ce soit, tu as l’impression que c’est encore pire avec les représentants du corps médical. Tu serais plus qu’heureux de ne jamais mettre les pieds à Sainte-Mangouste, de ne jamais te retrouver dans ces salles blanches et froides. Tu ne sais pas vraiment d’où vient cette phobie, c’est peut-être juste une expansion de ta peur des contacts. D’autant que tu n’as jamais beaucoup été en relation avec des médecins, que ce soit côté moldu ou sorcier. Tandis que tu nettoies ta plaie, les souvenirs d’autres nuits te reviennent. Des nuits de fuite, les dents serrées sur la douleur, décidé à ne pas te plaindre, tandis que ta mère fonce pour échapper à vos poursuivants. La sensation chaude du sang qui coule, sans que tu puisses rien y faire. L’impossibilité d’aller à l’hôpital, même une fois le Blood Circle semé. Un enfant avec des blessures par balle ? C’est la police à coup sûr, c’est une piste ouverte, c’est l’opportunité offerte aux autres de te retrouver sans pouvoir vous échapper facilement. Ta chance, là encore, a été que les projectiles ne fassent que te frôler, ouvrant des lignes sanglantes sans toucher quoi que ce soit d’important. Sinon, ta mère n’aurait pas eu le choix. Là, elle a pu gérer elle-même – et tu te souviens parfaitement des sutures à vif. Les cicatrices quelque peu grossières, l’une juste en dessous de l’épaule, l’autre sur ton flanc, pas aussi nettes que si elles avaient été soignées par un professionnel, en sont les dernières traces. Tu vas sans doute en ajouter une autre ce soir. Tu t’en moques, ça veut au moins dire que tu es toujours en vie.

Tu refermes la blessure tant bien que mal, remets ton pull avec des mouvements précautionneux – ça tire toujours un peu, mais l’antidouleur commence à agir. Ton tee-shirt en boule, tu rejoins enfin Abigail et Jonas, en train de discuter. L’odeur du thé dans la petite pièce te soulève le cœur. Tu rejoins ton fauteuil en récupérant ton verre d’eau au passage, attrapes la conversation au vol. La vidéo de Jonas, donc. D’une importance capitale pour montrer la vérité sur ce qui s’est passé car tu es certain que le Blood Circle va présenter les faits à son avantage, et en même temps, tu ne peux t’empêcher d’être sceptique sur sa portée réelle. Le gouvernement de Kane a une grande mainmise sur les médias, il peut facilement la discréditer ; ceux qui ne voudront pas être convaincus trouveront tous les arguments possibles : trucages, coup monté des sorciers. Elle parlera à ceux qui sont déjà convaincus. Mais évidemment, s’il y a la moindre chance de convaincre ne serait-ce qu’une personne de ce qui se trame vraiment, de la véritable nature du Blood Circle, il ne faut pas la laisser passer. Abigail partage tes préoccupations et s’inquiète également des conséquences pour Jonas. Comme Raphaël, il risque d’attirer sur lui l’attention du Cercle et tu n’es pas bien sûr que l’Ordre protège pleinement ses membres dans le monde moldu – sans même parler des conséquences de la soirée. Jonas parle d’Internet. Oui, c’est là que c’est le plus facile de toucher le maximum de monde, surtout les jeunes. Tu ne fréquentes pas beaucoup les réseaux sociaux, mais tu sais l’impact que peuvent avoir certains buzz, qui sont ensuite repris dans des médias plus traditionnels. Jonas s’interrompt brusquement pour vous demander si tout cela vous parle. Tu hoches la tête.

— Pas de souci pour moi, je connais très bien la technologie moldue. Je connais l’importance d’Internet, des réseaux sociaux… C’est vrai que l’information peut circuler très vite dessus, ça fait vite boule de neige.


Alors que tu te dis que c’est une bonne chose qu’il soit spécialisé dans le high-tech, des bruits de pas te parviennent et la porte s’ouvre. La personne s’excuse en voyant la pièce occupée et se retire aussitôt. Tendue comme un ressort, Abigail s’est redressée de tout son corps, avant de retomber mollement. Son inquiétude pour le professeur Auburn crève les yeux, et tu espères qu’elle va bien, de même que Sean et Rose. Tous trois étaient près d’Harry Potter. Lorsque tu lui demandes si elle a un moyen de contacter la directrice de Gryffondor, Abigail semble brutalement réaliser que c’est le cas. Elle dévoile la boucle d’oreilles aux couleurs de sa maison. Le silence tombe tandis qu’elle contacte le professeur. Tu croises mentalement les doigts pour que tout aille bien. Elle semble avoir trouvé l’amour auquel elle ne croyait plus… Son soulagement est visible et tu lui souris doucement, ravi que les nouvelles soient bonnes. Cela semble concerner aussi les deux Aurors.

— Oh, tant mieux, c’est une bonne nouvelle ! Oui, s’ils se sont… occupés d’Harry Potter, ce sont les lieux les plus probables.

Abigail revient aux images prises par Jonas. Tu suis avec attention les explications du jeune homme, hoches la tête lorsqu’il évoque Raphaël. À eux deux, ils doivent pouvoir assurer la diffusion de la vidéo. L’entreprise de VPN qui travaille avec ton ami pourra sans doute les protéger tous les deux.

— J’espère vraiment qu’elle aura un impact, que les moldus comprendront que le gouvernement Kane leur ment… Merci à tous les deux pour ce que vous faites, c’est vraiment quelque chose qui nous manque du côté de l’Ordre, je trouve, la communication avec les moldus. Les sorciers ont du mal avec la technologie, moi je suis juste un utilisateur lambda. Vos compétences sont précieuses. C’est important que l’Ordre investisse un peu plus ce domaine, on ne peut pas laisser Kane et le Blood Circle raconter ce qu’ils veulent sur la magie sans jamais être contredits, Raphaël fait déjà un super travail pour ça.

Il évoque sa famille, parle de Ludivine. Le nom te fait dresser l’oreille, Garnet t’a parlé d’elle – et tu te souviens bien aussi du message affiché sur la porte de sa clinique pour te contacter. Le fait est que les familles des membres moldus de l’Ordre courent de gros risques – toi, ça te sert plutôt bien pour expliquer le fait que tu rentres peu chez toi, mais c’est une réalité pour d’autres. Jonas a l’air de replonger dans des souvenirs douloureux, en état de choc. Tu jettes un coup d’œil à Abigail, puis tu reviens à Jonas lorsqu’il dit avoir menti. Il mentionne une partie de la conversation que tu as manquée tout à l’heure. La zoomage s’est fait attaquer. Est-ce qu’elle a été blessée ? Qu’est-ce que ça signifie « ne va pas bien » dans ce contexte ? Jonas plonge la tête dans ces mains, tu comprends son traumatisme, le choc que cela a été, de se trouver confronté à toute cette violence. D’être témoin d’une attaque contre ses proches, chez eux. C’est plus violent encore que le terrain neutre des affrontements, ça touche directement les siens, un foyer proche, un endroit où, normalement, on est en sécurité. Tu as une pensée pour Garnet, tu espères que tout va bien pour elle, qu’elle n’a pas été forcée de participer à ça, alors que Ludivine est une de ses amies. Les larmes coulent sur les joues de Jonas. Tu ne peux pas le réconforter par un contact, tu ne sais pas s’il l’accepterait d’ailleurs. Tu ne peux que l’assurer de ton soutien.

— Je suis désolé, tu murmures. Que vous ayez traversé cette horreur. L’Ordre vous a apporté l’aide dont vous aviez besoin ? C’est courageux de l’avoir rejoint malgré ça.

Il aurait parfaitement pu décider de se tenir loin de tout cela et ça aurait été totalement légitime après un tel traumatisme. Tu ne peux pas promettre que ça n’arrivera pas à d’autres familles, la guerre devient de plus en plus violente, de plus en plus ouverte. L’Ordre a des responsabilités à prendre, ainsi que le Conseil, pour la protection des nés-moldus et de leurs familles, des moldus qui ont rejoint le mouvement et les leurs, des sorciers qui vivent côté moldu… Le Ministère peut protéger les endroits où ils vivent ; les sorts de protection détourneraient l’attention des membres du Blood Circle.

— On est beaucoup à vouloir que ça s’arrête, à vouloir mettre fin à cette haine et à cette guerre. Je ne sais pas combien de temps ça prendra, ni ce qui va se passer après ce soir, mais on ne renoncera pas.



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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas 21013008104866668 De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas M-daille-Eirian

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On the run,
falling to the depths

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You wish you were someone else
Who didn't need your help to get by ?
Do you know what it's like
To wanna surrender ?
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Abigail MacFusty
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Mon allégeance : Ordre du Phénix
Mar 16 Nov - 13:12

2 décembre 2020

Laissant Eirian aller dans la salle de bain, ne pouvant m’empêcher de couler un regard un peu circonspect dans sa direction, je restais toutefois muette et discrète sur son état. Si j’avais bien appris quelque chose avec l’étudiant de Serdaigle depuis que je le connaissais, c’était bien d’éviter les questions indiscrètes, au risque de se prendre un pied de nez d’une rare élégance. Aussi, je le savais assez intelligent pour venir demander de l’aide si le besoin s’en faisait ressentir. Nous étions ici tous embarqués dans le même navire, à combattre les mêmes pirates et à vivre les mêmes galères. Il y avait des sorciers bien plus compétents que moi pour aider le jeune homme, voilà aussi pourquoi je n’insistais pas. Dans le fond, en dehors d’être son professeur, qui étais-je pour m’incruster de la sorte dans sa vie privée ?
Je n’étais personne pour tout le monde. Absolument personne.
Tout le moins, personne de présent puisque ma moitié était apparemment obstinée à ne pas montrer le bout de son nez à mon plus grand désarroi. Fort heureusement c’était sans compter la présence du moldu, Jonas Tallec, à mes côtés, qui parvenaient sans le savoir à me tirer de mes funestes pensées. Peut-être étions-nous en fait tous dans un instant salvateurs de nos vies où nous avions besoin de l’aide des autres pour nous hisser et essayer de détendre le flot de pensées terribles qui nous submergeait après cette terrifiante soirée. Nous étions obligés, à cet instant précis, de nous soutenir au sein de l’Ordre, et du monde sorcier en général. Hélas, certain de mes collègues ne semblaient guère de mon avis, et s’ils osaient venir pour faire des remarques, alors ils se confronteraient à moi (mais j’ignorais encore si c’était une bonne ou une mauvaise chose).
Alors, lors de l’échange simple avec Jonas, mes pensées furent tirées pour éviter d’imaginer le pire concernant Harper (Potter avait déjà donné ce soir), et sa question me fit sourire. En coin, je le regardais avant de lui répondre.

- Oui, je suis magizoologiste, mais en réalité je suis spécialisée en dragonologie. Oui, moi la petite sorcière haute comme trois pommes, je faisais face aux lézards cracheurs de feu. Puisque j’ignorais si le moldu allait véritablement comprendre ce que cela voulait dire, bien que le terme existait dans leur monde aussi, je me permettais une précision éventuellement inutile, voire insultante. Je euh… j’étudie les dragons. Enfin, étudiais. Maintenant je suis surtout professeure à Poudlard.

L’évidence sautait aux yeux simplement par la présence de mon tatouage magique sur mon avant-bras et sur mes doigts. Je ne craignais pas de citer les grands sauriens et l'école de magie. Poudlard était bien cachée et bien gardée, et les dragons savaient se protéger eux-mêmes de quelques moldus ignares à leurs sujets. Néanmoins, j’omettais volontairement certains éléments pour protéger les créatures qui volaient au-dessus de ma tête depuis ma naissance. Non pas que je me méfiais spécifiquement du Tallec, mais je me méfiais du monde entier lorsqu’il s’agissait des animaux fantastiques. De mon archipel. De mes dragons.
Sans doute étais-je un peu trop protectrice, mais c’était dans mon tempérament.
Comme c’était dans mon tempérament d’être ouverte d’esprit et d’accueillir n’importe qui auprès de moi pour lui venir en aide. J’avais à cœur de montrer que nous pouvions agir de manière unie, les moldus et les sorciers. J’avais à cœur de prouver que, malgré nos pouvoirs magiques, nous étions parfaitement similaires. Nous n’étions pas des monstres, et je déplorais que des moldus puissent en arriver à cette conclusion.
La simple phrase rhétorique de Jonas devant moi, ainsi que son allure aussi calme que compréhensive me réconforta dans mon idée de continuer à agir comme je l’avais fait jusqu’à maintenant. C’était que, ce soir, j’étais inondée de doutes et je ne savais plus vraiment faire la distinction entre ce qui était bien ou mal, d’autant plus en l’absence de la sorcière que j’aimais.

Décidant de porter ma tasse de thé à mes lèvres, je savourais le liquide brûlant qui me coulait dans la bouche et dans la gorge, car il m’aidait à rassembler mes esprits. Ce fut à cet instant qu’Eirian nous rejoignit pour aller s’installer un peu à l’écart. Encore une fois, je ne cherchais pas à en connaître les raisons et restais attentive aux paroles que le Tallec était en train de prononcer. Concentrée, je l’écoutais en parvenant à comprendre sans mal ce qu’il était en train de dire, et sa question me décontenança bien qu’elle soit tout à fait légitime. Eirian était bien plus aux faits que moi de la vie et de la technologie moldue, je le savais né-moldu. Moi qui étais de sang-mêlé, j’avais les connaissances de base, non pas parce que je vivais au sein d’une famille élitiste, mais parce que ma personnalité si étrange et particulière m’avait poussé à me réfugier dans ce que je connaissais le mieux lorsque j’étais enfant : les créatures.
Mais puisque de nombreux membres de ma famille et de mon clan étaient moldus, j’avais été élevée dans les deux mondes, bien que la magie avait été une priorité. En devenant adulte et en allant vivre seule sur mon île, je m’étais davantage détachée du monde qui m’entourait et donc des technologies moldues, me contentant de les suivre de loin afin de veiller aux effets néfastes (ou non) que cela engendrait à la nature et aux animaux.
Remuant un peu sur mon siège, je baissais les yeux en direction du mug que tenait Jonas avant de répondre sur un ton hésitant.

- Oh euh je… je connais un peu les bases, mais… si ça devient trop technique, je ne vais plus comprendre…

Un peu honteuse d’être ainsi à la ramasse, je me permettais de poser ma tasse de thé et de tirer de ma poche mon téléphone portable pour le montrer aux garçons. J’utilisais cette technologie, je connaissais les médias et le multimédia, je connaissais les réseaux sociaux et je m’en servais même occasionnellement, histoire de passer pour quelqu’un de « normal » aux yeux du Blood Circle si d’aventure leurs recherches remontaient jusqu’à moi (ce dont je doutais tant j’étais une sorcière inintéressante).
Hélas, il ne m’était pas possible de contacter ma bien-aimée par ce biais puisqu’elle avait laissé son téléphone à Poudlard. Le mien était resté dans ma poche par habitude, parce que j’avais oublié de l’en tirer avec la précipitation des préparatifs.
Le remettant en place, je me souvenais de l’existence de mes boucles d’oreilles et contactais nerveusement la directrice des Gryffondor. La réponse qui ne se fit que peu attendre me soulagea à ce point que j’aurai pu fondre et fusionner avec le canapé sur lequel j’étais assise. Bien qu’il soit moins démonstratif (ce qui n’était pas étonnant) Eirian semblait lui aussi soulagé d’apprendre que les deux Aurors étaient sains et saufs.

Ce cheminement de pensées désagréables écarté, je préférais revenir au sujet qui nous intéressaient vraiment, ou tout le moins, qui m’intéressais moi, alors je questionnais à nouveau le jeune homme vis-à-vis de sa caméra et de ses intentions. Silencieuse, je l’écoutais me donner ses explications et je restais tranquille tandis qu’Eirian donnait à son tour son avis sur la question. Tout semblait complexe, et j’avais la sensation que le sujet m’échappait, comme si j’essayais de retenir de l’eau entre mes doigts. C’était le problème lorsque nous parlions de guerre et de conflits : nous étions tous les acteurs et les faiseurs de ces événements, le Blood Circle et les Mangemorts compris. J’étais plutôt pessimiste sur l’issue de paix dont je rêvais, néanmoins, les deux jeunes hommes me permettaient de garder un semblant de lueur d’espoir.
Hochant de la tête plus d’une fois, je reprenais la parole à mon tour.

- Oui je connais Raphaël de nom puisqu’il fait partie de l’Ordre.

Je souriais à Jonas, sous-entendant ainsi que je connaissais une majorité des membres de l’Ordre de par ma grande capacité d’observation et d’écoute. Aussi, j’étais un ancien membre de l’Ordre, j’avais donc vu défiler pas mal de monde de tout horizon. En revanche, j’ignorais tout des intentions des deux moldus, et je me sentais soudainement admirative quant à leurs intentions et leurs travaux respectifs.

- Wow c’est vraiment impressionnant tout ce que vous parvenez à faire. Je serai curieuse de voir comment ça fonctionne, même si je ne suis pas certaine de tout comprendre. Je relevais les yeux en direction de la porte où nous pouvions entendre les présences des autres membres de l’Ordre. Comme Eirian, je pense que le monde sorcier vous devra une fière chandelle si ça fonctionne convenablement… Je glissais ma main valide sur ma joue pour dégager une mèche de cheveux, pensive. Je me demande ce que nous pourrions faire, nous, sorciers, d'aussi concret.

À cette interrogation, je jetais un œil en direction d’Eirian. Tous les deux, nous avions déjà eu une conversation similaire, et en dehors de mon travail de professeur pour aider les plus jeunes à garder l’esprit ouvert (d’autant plus certain sang-purs), j’ignorais comment je pouvais agir. Je contribuais déjà à la sérénité de la situation avec ma famille, et ce depuis des générations en accueillant des moldus parmi nous, en étant avenant et protecteur envers tout le monde. Malheureusement, ma timidité et mon asociabilité jouaient contre moi pour le reste.
C’était parce que nous étions une famille et un clan uni et ouvert d’esprit que je comprenais très bien le point de vue de Jonas à vouloir absolument protéger sa famille du danger. Le voyant soudainement grave, je gardais le silence, croisant le regard de l’étudiant de la maison bleu, lui laissant le temps dont il avait besoin pour se confier et dire ce qu’il avait sur le cœur. Les révélations furent plutôt choquantes (mais je n’étais plus à un trouble près ce soir), et je ne pus m’empêcher de froncer les sourcils de manière consternée et concernée. Une trahison, une attaque, et le simple fait d’imaginer la scène fit battre mon cœur bien plus rapidement, lui qui s’était enfin calmé (le pauvre).
L’irrépressible envie de contacter ma famille m’étreignit la poitrine. Après Harper, c’était à eux que je songeais, et je voulais m’assurer qu’ils soient tous convenablement en sécurité. Comme dit, les MacFusty étaient une famille très ouverte et accueillante, il ne serait donc pas difficile pour le Blood Circle de retrouver notre trace dans les Hébrides et de nous faire du mal. Ce fut uniquement parce qu’Eirian répondit avant moi que je parvenais à refréner mon envie de quitter l’établissement et de transplaner (essayer de transplaner) chez mes parents.

Sorcière trop peu à l’aise pour réconforter véritablement Jonas (sans compter qu’il était presque un inconnu pour moi) je n’osais me lever pour lui venir physiquement en aide face à son désarroi. Les paroles d’Eirian furent l’électrochoc dont j’avais moi-même besoin, faisant écho à la longue et enrichissante soirée que nous avions passé ensemble chez moi.
Avec nervosité, je déglutissais et avançais ma main valide sur la table, à côté de la tasse de thé de Jonas, poing fermé.

- Je suis désolée… Je… J’ai envie de dire que, si Ludivine, ou toi, avez besoin de quoique ce soit, il ne faut pas hésiter à venir me contacter, ou tout simplement l’Ordre. On… non, je vous aiderais volontiers. Je baissais les yeux sur ma main, mon ton se faisant légèrement plus grave. Moi aussi j’ai peur pour ma famille…

Je relevais la paume pour la ramener à moi, reprenant au passage ma tasse de thé que je venais poser contre ma poitrine, sa chaleur me faisait du bien. En lieu et place de mes doigts se trouvait une petite fleur aux nombreux pétales orange, rouge et jaune. Chatoyante, elle tournait sur elle-même en rayonnant d’une lumière douce et apaisante. À l’intérieur s’y trouvait une minuscule créature ailée pouvant s’apparenter à un dragon doré. Évidemment, tout cela n’était qu’une magie sans prétention aucune, un simple sortilège d’illusion, mais c’était de la belle magie. De celle qui réconforte l’âme et le cœur et que j’appréciais utiliser distraitement lorsque j’avais besoin que mon esprit s’échappe pour m’apaiser, m’aider à rassembler mes esprits.
Je m’interdisais de toucher Jonas physiquement, en revanche, je ne me permettais pas de rester sans rien faire à le regarder dans sa détresse et tentais de lui venir en aide comme je le pouvais. Avec ma timidité et ma maladresse sociale.
Le regard obstinément tourné ailleurs que sur les deux jeunes hommes, je soupirais avant de reprendre.

- J’ai peur non seulement pour ma famille, mais aussi pour mon monde… pour tout ce que j’ai vu durant toute ma vie… pas juste… la guerre entre les sorciers et nos différences, mais… mais aussi la beauté du monde magique… J’ai peur du déséquilibre que la Terre subira si le monde magique ou le non magique devaient venir à disparaître. J’ai la naïveté de croire que c’est un équilibre fragile… J’ai peur pour… mes proches… mais aussi pour la famille que je suis censée fonder un jour, que vais-je offrir à mes enfants ? J’ai peur pour les créatures que je soigne et que j’étudie depuis mon enfance… Je fermais les paupières pour essayer de reprendre mon calme et me permettais une pause en buvant une gorgée de mon thé. Du point de vue de tout à chacun, tout le monde veut que ça s’arrête… mais comme l’a dit Eirian, il est hors de question que nous renoncions. Mais il est encore plus hors de question que je renonce à l’espoir, à l’amour et à la bienveillance. Je ne veux pas devenir un être fait de colère et de haine. Je ne veux pas que cette guerre me change. J’osais sourire rapidement en jetant de furtifs regards aux deux garçons. Et j’y arrive grâce aux rencontres que je fais, avec des gens comme vous.

Eirian avait déjà entendu une partie de ce discours qui restait inchangé depuis l’été passé. C’était dire à quel point j’y croyais, à quel point je ne voulais pas céder à la pression du Blood Circle, mais aussi à quel point j’abhorrais la violence. Dans le fond, que le monde magique disparaisse, les habitudes de Jonas n'en seraient guère bousculées, en dehors de sa famille évidemment. Moi, je craignais non seulement pour mes proches, mais pour tout mon monde, pour mes créatures, pour mes hypothétiques futurs enfants, puis enfin, tout en bas de la liste, j'avais éventuellement peur pour moi.
Mais l’union fait la force, et c’était en s’acceptant dans nos différences que nous allions pouvoir avancer. Raphaël et Jonas étaient les pionniers de ce changement, et sans doute ne s’en rendaient-ils pas compte.



Never Ending Circles
ANAPHORE


De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas CBY7jAc
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Sam 27 Nov - 20:02

Abi, Eirian et Jonas
QG de l'Ordre, décembre 2020
De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ?
Leurs évangiles ont fait de moi un non croyant


J’acquiesce doucement alors qu’ils m’expliquent tout deux s’y connaître dans la technologie moldue ; du moins suffisamment pour que je ne sois pas obligé d’expliquer ce qu’est l’électricité. Abigail semble être un peu plus perdue qu’Eirian mais je le comprends assez bien, Eirian est plus jeune (oui Abi désolé) donc plus à même de comprendre les changements rapides des technologies moldues. Mais de toute manière, cela ne sert à rien que je parte dans de grands détails, ce n’est guère utile. « De toute manière c’est tellement complexe que même les moldus aguerris sont perdus si je me mets à tout expliquer. On va faire simple. » Je me contente de donner quelques informations générales, tentant d’expliquer « en gros » le principe et ce que Raphaël et moi comptons faire de tout cela. La conversation est pendant quelques minutes interrompues par la porte du petit salon qui s’ouvre et se referme et je perçois toute l’inquiétude d’Abigail quand je lui demande si elle attend quelqu’un. Heureusement, elle a rapidement des nouvelles de son amie et en informe aussitôt Eirian, revenu de la salle de bain. Je respire un peu mieux, je suis content que leurs proches aillent bien. Les miens sont en sécurité et j’en suis pas mécontent, je n’aurai jamais pu supporter qu’ils leur arrivent quelque chose. De toute manière, Ludivine est encore sous le choc de ce qu’il s’est passé -il est probable qu’elle va me tuer quand elle va apprendre que je suis allé à cette mission suicide-, Leah et Raphaël ont tenté de me persuader de ne pas venir mais j’étais trop en colère pour les écouter, j’avais envie de… Je ferme les yeux, assailli par des pensées qui n’ont rien à faire dans ma tête, et encore moins dans mon esprit de jeune homme pacifique. Mais j’étais à bout de nerfs, j’avais envie d’aider, j’avais envie de venger ma cousine, je n’étais plus vraiment moi-même quand je suis arrivé à l’entrepôt. L’horreur de la bataille m’a fait redescendre sur terre. Plus jamais ça.

Nous revenons sur les images que j’ai filmées. En espérant qu’elles puissent servir au plus grand nombre, qu’elles puissent sortir les gens de leur torpeur et éveiller les consciences. Pourtant je sais à quel point cela a un prix, à quel point cette lutte peut-être à double-tranchant. Ce qui m’impressionne, c’est la perspicacité d’Eirian et d’Abigail sur le sujet. La communication avec les moldus. Oui, Eirian a totalement raison, la propagande de Kane est partout et les mensonges sont de plus en plus nombreux. « Exactement… En tant que moldu avec des proches sorciers, je vois bien que c’est n’importe quoi. Certes, il y a les Mangemorts mais ce n’est qu’une minorité des sorciers. Comme de notre côté… C’est ce que je te disais tout à l’heure Abigail, le Blood Circle ne représente qu’une minorité des miens et pourtant c’est ainsi que la plupart des sorciers nous voit… Même si ça change un peu… Petit à petit… Du moins, je l’espère… La communication doit se faire de manière bilatérale pour que ça fonctionne, il y a tant à convaincre des deux côtés qu’il est possible de vivre ensemble. » Une pensée fugace pour Thalia me traverse l’esprit mais je décide de ne pas m’embarquer sur cette pente savonneuse où je risque de me briser le cou. Thalia et moi, nous nous sommes disputés il y a de cela un mois et depuis c’est silence radio (mea culpa et je le sais) mais avant, nous étions… heureux ? Je sais pas si c’est le mot que je pourrais employer, mais notre relation me convenait et j’en avais rien à faire qu’elle soit d’un monde différent du mien. Au contraire, nous nous apprenions mutuellement l’un l’autre et je riais de la voir s’extasier devant l’application UberEats ou encore sur les programmes de Disney+. Instagram n’avait même plus aucun secret pour elle alors qu’elle n’avait jamais eu un téléphone dans les mains avant juin. Pour ma part, avec elle j’avais aussi perfectionné mes connaissances sur le gouvernement sorcier, apprenant le fonctionnement du système politique actuel et je me suis rendu compte qu’il y avait tant à faire. L’idée de Raphaël de devenir Ambassadeur au Conseil m’avait aussi motivé pour m’impliquer davantage, il n’a pas encore eu de réponse mais je sais qu’il a raison, au fond. J’ai toujours pensé que mes compétences seraient inutiles au sein de l’Ordre mais Raphaël m’avait fait comprendre que chaque goutte d’eau compte. « On va vraiment faire tout ce qui est en notre pouvoir mais effectivement, on espère que cela sera un grain de sable dans l’engrenage. L’ingrédient qui fait exploser le chaudron si vous voulez. » dis-je en souriant, traduisant l’expression moldue en celle sorcière. Lorsqu’Abi demande ce que les sorciers pourraient faire d’aussi concrets, je rajoute : « Le fait que des représentants moldus soient au conseil serait déjà une aide précieuse. Il faudrait que les sorciers cessent de nous regarder comme des ennemis. Vous avez vu ce qu’il s’est passé tout à l’heure… Comment on m’a regardé… Alors que je fais partie de l’Ordre moi aussi et que je veux la paix tout autant que vous. »

Alors que je pense à la paix, mes pensées vont soudainement vers ce qui existe de plus contraire à celle-ci. La guerre. La mort. Des pensées m’envahissent et je ne peux plus dissimuler à Eirian ou Abigail la raison qui m’a motivé à véritablement entrer dans l’ordre. L’attaque de la maison de Ludivine m’a poussé à agir car je ne veux pas que cela arrive à d’autres, je ne veux plus que ça arrive à d’autres. Les mots de mes deux camarades sont réconfortants. La main d’Abigail s’avance sur la table et je la regarde sans comprendre ce qu’elle fait. Mais lorsqu’elle la retire, une jolie fleur se situe à l’emplacement où ses doigts s'étaient posés il y a encore quelques instants. Je souris doucement, j’ai toujours aimé ces actes de magie inutiles coucou Rory mais qui montrent également à quel point leur monde est beau. Je n’ai jamais été jaloux de ne pas être sorcier, cela ne m’a jamais traversé l’esprit, je suis tel que je suis et je m’en contente bien. « Merci, je vous remercie tous les deux pour elle. Ne vous en faites pas. » Est-ce que je fais comme si tout allait bien pour tenter de m’en persuader ? Peut-être. Peut-être pas. Je rajoute : « Oui oui, ils ont relogé Ludivine temporairement et l’ont aidé dans les démarches pour chercher une nouvelle maison. Côté sorcier. Godric’s Hollow je crois. » Je murmure : « C’est clairement ça donc je parle… Ma cousine est obligée d’aller vivre côté sorcier alors que ses parents sont moldus et qu’elle a toujours vécu en totale adéquation avec notre monde. Et le Blood Circle cherche quand même à lui faire payer le fait d’être une sorcière alors qu’elle fait clairement partie de ceux qui, comme moi, pensent vraiment qu’on peut vivre tout ensemble… Ils sont fous. » Je conclue sur cette phrase. « Et dire qu’ils traitent les vôtres comme des cinglés… » Je soupire : « Tout cela nous force aussi à prendre des dispositions que j’aurai jamais cru possible… Le fait que Raphaël, Leah et moi vivons ensemble a fait peur à nos proches. Vous imaginez ? Trois moldus faisant partis de l'Ordre du Phénix sous le même toit ? Ils ont balancé des sortilèges de protection sur notre colloc, mais dans quel putain de monde est-ce que l’on vit ?? » Question purement rhétorique à laquelle j’ai la réponse. « Un monde de merde putain. » Mais j’ai tellement envie que cela change… « Non, on renoncera pas mais est-ce que cela sera suffisant ? »

Je m’empare de ma tasse, buvant quelques gorgées qui me brûlent l’œsophage mais qui me rappelle que je suis en vie et que je vais bien. C’est peut-être la seule chose que je dois retenir maintenant. « Je pense qu’on a tous peur pour nos proches… peu importe qu’on soit moldu ou sorcier, la menace est partout. » Vivre en paix ne m’a jamais paru aussi utopique qu’aujourd’hui. Abigail se lance dans un long monologue et son discours m’est tellement limpide, comme s’il représentait clairement toutes mes angoisses, mes peurs pour l’avenir. Je suis d’accord avec tout ce qu’elle dit et je me contente d’acquiescer longuement tout en buvant régulièrement ma tasse fumante. « Et comment tu sais si la guerre ne t’a pas déjà changée ? » Je ne parle pas pour elle, je parle pour moi et je me demande si j’aurai été capable de faire ce que j’ai fait tout à l’heure il y a encore quelques mois. J’ai déjà l’impression de ne plus être le même homme depuis avril, depuis que des raffleurs s’en sont pris à moi et que j’ai dû en assommer un. Peut-être est-il mort, je n’en sais rien, je ne le saurai jamais mais toutes ces questions me hantent. « Comment savoir si malgré nous, nous ne sommes pas en train de perdre notre humanité ? » J’ai peur, j’ai tellement peur. J’ai peur de ce que je pourrais devenir, j’ai peur de mon attitude lors de la mission, j’ai peur de n’être finalement qu’un pantin. « J’ai peur de ne plus réussir à faire la différence entre ce qui est bien ou ce qui est mal. » Je conclue : « A force qu’on se dise qu’on le fait pour le plus grand bien, j’ai peur de me perdre en chemin. » Mes yeux s’égarent et mes doigts viennent instinctivement toucher sous mon pull le tatouage en forme de fleur que j’ai sur l’avant-bras, symbole de ma lutte pour la sécurité de Ludivine et de mes proches.

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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

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Dim 9 Jan - 21:29
De quel côté se trouvent les bons et les méchants ?
« post event »
Tu te soignes rapidement, juste ce qu’il faut pour que ta blessure ne saigne plus et se referme en bonne partie. Tu termineras de gérer ça à Poudlard, ce n’est pas si différent de ce que tu as connu dans le passé, ni même de ce que tu as fait cet été après avoir échappé au Blood Circle avec Maxime. Tu as surtout de la chance de ne jamais avoir été gravement blessé. Les mains fermées sur la faïence glacée, tu prends une inspiration lente et profonde pour te ressaisir. Pour te secouer aussi : l’anti-douleur t’abrutit un peu. Tu t’efforces d’avoir l’air aussi en forme que possible – ou du moins pas trop mal en point. Abigail et Jonas ont beau être discrets, ce dont tu leur es reconnaissant, ils n’hésiteront pas à appeler un médicomage s’ils sentent que tu ne vas pas bien. Tu as surtout besoin de calme pour redescendre, apaiser la tension qui te noue encore, abandonner une partie de ton mode de survie. Pour l’heure, tes deux compagnons du soir sont tout ce que tu souhaites, loin de l’agitation qui secoue le quartier général. En sus d’être une aide précieuse, Abigail est tout aussi avide de discrétion que toi, tout aussi peu en recherche de contact, et ça te convient parfaitement.
Paré, un peu plus calme même si tu ne peux pas mettre à profit les exercices de méditation qu’elle t’a enseignés, tu rejoins Jonas et Abigail dans le salon, en train de discuter. Tu prends place un peu à l’écart, vaine tentative pour fuir les parfums de thé. Ce n’est qu’une bizarrerie de plus de ta part et dans le chaos de la soirée, elle passe presque inaperçue.

Jonas aborde ses projets et tu confirmes que tu n’as pas trop de mal à suivre au niveau technologique – tu as le niveau d’un utilisateur lambda, tu n’entends rien au réel fonctionnement qu’il y a derrière les réseaux au-delà des bases des algorithmes. Même si tu suis un peu les actualités, tu ne t’es jamais inscrit sur un réseau social – ça aurait été de la dernière stupidité dans ton cas, même sous un faux nom, même avec une photo de profil qui n’aurait rien à voir avec toi. Trop facile de laisser échapper des informations, de donner aux algorithmes de quoi recouper des données. De toute façon, tu n’aurais eu personne avec qui échanger, tes connaissances étant presque toutes sorcières. Et au fond, il faut bien avouer que tu n’as jamais vu l’intérêt de raconter ta vie au monde entier. Tu as sans doute l’esprit trop pratique pour ça. Trop tourné vers des besoins de base pour avoir du temps à perdre de cette façon.
Abigail vous montre son téléphone portable. Le tien est au fond de ta poche, soigneusement éteint afin qu’il ne borne pas sur les lieux du combat. Il faudra que tu penses à y jeter un coup d’œil avant de repartir à Poudlard – c’est le seul inconvénient du château, que les appareils électroniques n’y fonctionnent pas. Le téléphone d’Abigail ne lui permet pas de contacter le professeur Auburn, mais lorsque tu poses la question, elle se rappelle qu’elle dispose d’un autre moyen de l’appeler. Jonas reste simple dans ses explications, tu n’as effectivement pas ses compétences en informatique. Vous vous intéressez à ses projets et à ceux de Raphaël, tout ce qui touche aux relations avec les moldus te parle particulièrement, puisque tu aspires à la paix et à la cohabitation entre les deux mondes, au fait que les enfants puissent grandir en sécurité quelle que soit leur nature, mais tu ne sais pas vraiment comment tu peux aider de ce point de vue. Entre tes secrets qui t’empêchent de témoigner, ta volonté de discrétion, le fait que tu n’es pas très doué d’un point de vue relationnel… ta place est bien davantage sur le terrain. Mais si tu as une occasion d’aider les deux moldus à développer leurs projets, tu ne la laisseras pas passer.
Tu approuves les paroles de Jonas. Dans chaque camp, ceux qu’on entend le plus sont des minorités extrêmes, Blood Circle et Mangemorts.

— C’est ça qui est dur, de voir que ce sont les extrêmes qui sont en train de l’emporter de part et d’autre. Alors que la majorité des sorciers et la majorité des moldus ne veulent que la paix, il y a plein de familles de sang-mêlé qui fonctionnent parfaitement, avec des parents qui connaissent les deux mondes… et cette vision-là est totalement étouffée par le Blood Circle et les Mangemorts. Ça marche, c’est possible de vivre ensemble, mais ces voix n’arrivent pas à se faire entendre. Et je ne sais pas comment leur donner plus de force… Au moins, nous ne sommes pas seuls à penser de cette façon.


Jonas espère être le grain de sable dans l’engrenage.

— J’espère vraiment que ça fonctionnera !

Abigail s’interroge sur ce que vous pourriez faire de concret. C’est compliqué. Certes, tu t’opposes aux sang-pur et à l’idéologie du sang, mais ça reste des actions ponctuelles et qui ne font de toute façon pas changer d’avis tes interlocuteurs. Mais à une plus vaste échelle… Rory Barjow avait bien suggéré des échanges scolaires entre écoles moldues et sorcière, et ce serait sans doute idéal pour que les deux mondes apprennent à se découvrir et se connaître. Mais ce qui aurait sans doute été possible il y a encore un an ne l’est plus vraiment maintenant, le conflit a pris une trop grande ampleur. Tu te sens désemparé, à court d’idées. Tu as toujours du mal à envisager le long terme, habitué à réagir au coup par coup, toujours sur le qui-vive.
Jonas appuie sur le fait que les sorciers doivent changer d’avis sur les moldus. Tu hoches la tête.

— Oui, malheureusement. Et ce qui s’est passé ne va pas aider à ce qu’ils aient une meilleure idée des moldus. On va devoir faire beaucoup de damage-control, et pendant ce temps, le Blood Circle et les Mangemorts pourront avancer… J’avoue que je ne sais pas bien quoi faire non plus, à part répéter encore et encore que nous ne sommes pas différents, que le Cercle n’est qu’un extrême… Je ne suis pas très doué pour discuter.

Tu es rarement aussi défaitiste mais il faut bien avouer que les Kane ont frappé un grand coup. L’Ordre ne va pas pouvoir s’en relever facilement et ça risque de briser tout le fragile équilibre entre sorciers et moldus. C’est si frustrant ! Tu te tends avant de t’obliger à te relâcher. Et c’est toujours compliqué pour toi de penser que c’est une partie de ta famille qui est derrière tout ça, que tu t’acharnes à contrer leur ardeur à tout détruire. Évidemment, tu n’es plus des leurs, l’oncle George de ton enfance s’est effacé depuis longtemps et tu considères que seuls ta mère et Robin font encore réellement partie de ce que tu peux appeler une famille – avec un léger bénéfice du doute pour ton frère, même si la balance ne penche pas en sa faveur.
Jonas se tait et tu te doutes que les images qui lui viennent n’ont rien de très joyeux. Tu croises le regard d’Abigail sans intervenir. Aucun de vous deux n’est à l’aise pour réconforter les autres – tu as envie de faire les choses bien, sans savoir comment t’y prendre. Avec des contacts c’est plus facile, mais cette option t’est fermée.
Abigail lui offre son aide, tout en avouant ses craintes pour sa propre famille. En signe de réconfort, elle fait naître une fleur aux couleurs vives et chatoyantes. Elle ramène un peu de beauté et de poésie dans une soirée qui en manquait cruellement. Un minuscule dragon s’agite à l’intérieur, et ça te fait sourire. Quand elle est là, les dragons ne sont jamais loin… et c’est réconfortant en un sens, c’est quelque chose de stable et de connu. Jonas vous remercie et vous rassure sur le sort de Ludivine. Elle a pu trouver refuge dans un village sorcier. C’est sans doute la meilleure solution pour le moment, même si ça illustre d’autant plus la situation actuelle qui force les deux mondes à se replier chacun de son côté. Jonas le souligne d’ailleurs. Une fois de plus, tu es pleinement d’accord avec lui.

— Le Blood Circle se moque qu’elle veuille la paix… Elle est une sorcière et ils n’ont pas besoin de plus pour la condamner. Nos idées ne changent rien, c’est notre nature qu’ils haïssent et cherchent à détruire par tous les moyens. Ils refusent toute différence. Et ils s’en prendraient tout autant à toi, tu nous aides, donc tu deviens un ennemi pour eux.


Jonas évoque les protections mises en place dans sa colocation avec Raphaël et Leah. Ça te rassure qu’autant de dispositions aient été prises. L’Ordre prend au sérieux les menaces qui pèsent sur ses membres moldus. Monde de merde, tu es bien d’accord.

— Si on commence à penser que ce n’est pas suffisant, on peut tout aussi bien arrêter de se battre dès maintenant. Je ne suis pas pour l’optimisme forcené, mais si on ne croit pas à ce qu’on défend, personne d’autre n’y croira… On ne peut que continuer à espérer.

Abigail comme Jonas font part de leurs peurs pour leurs proches et tu leur fais écho :

— J’ai peur pour les miens aussi. Toute ma famille est moldue et ce n’est pas évident pour eux. Je fais mon possible pour ne pas leur attirer d’ennuis, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer.

Tu penses à ta mère, à tout ce temps écoulé depuis sa disparition. Tu continues d’espérer qu’elle va bien, te raccroches à l’idée que si ton père avait voulu la voir morte, il n’aurait pas pris la peine de l’enlever – ou alors il se serait débrouillé pour te le faire savoir. Tu regrettes toujours autant de ne pas avoir tenté quelque chose à l’époque, même si c’était voué à l’échec. Robin t’a donné quelques informations, il faut que tu les complètes et que tu mettes au point un plan – ce sera dangereux, bien sûr, la maison familiale a toujours été bien équipée en armes et en défenses, et avec les avancées technologiques du Blood Circle, ton père a dû la transformer en bunker anti-magie. Mais tu n’es pas sans ressources, tu sais te servir des armes moldues, il te reste à apprendre véritablement à tirer – plus par précaution, parce que si ça en vient là, tu as toutes les chances d’échouer. Mais tu n’as pas le choix, tu dois l’aider, tu l’as bien assez abandonnée parce que tu n’es pas foutu d’appliquer les règles de survie que tu as apprises avec elle et que survivre ces dernières années a déjà été bien assez difficile. Ton cœur se tord, elle te manque toujours autant. Plus que tout, tu veux la revoir, lui parler, t’assurer qu’elle va bien, retrouver ce que vous aviez avant.
La voix d’Abigail te tire de tes songes – tu as complètement décroché, happé par le chagrin que tu caches. Elle s’inquiète pour le monde magique en général, et pour ce que ce que trouvera la prochaine génération. Tu y retrouves des échos de votre conversation de cet été. Vous ne pouvez rien faire d’autre qu’essayer de leur léguer le meilleur monde possible et à cet instant, c’est une tâche qui te paraît impossible.
Elle refuse la colère et la haine et tu hoches machinalement la tête. C’est le choix auquel tu t’efforces de te tenir aussi. Ne pas haïr, ni ton père, ni celui qui t’a brisé. Ne pas leur donner ce plaisir. Ils ne le méritent pas, ils occupent déjà bien assez de place dans ta tête, nichés au cœur de tes angoisses, pour que tu ne leur en accordes pas encore plus. Tu as autre chose à faire, à construire que chercher la vengeance à tout prix. C’est en partie cette soif qui a mené ton père là où il en est aujourd’hui, cette envie de faire payer aux sorciers la mort de ses parents. Ce n’est pas ce chemin que tu veux, ni aujourd’hui, ni jamais, ce serait trop simple de céder. Tu souris à Abigail, vous êtes toujours autant d’accord sur ce point. Oh, tu sais que tu as déjà bien changé sur de nombreux points, mais il y a des choses intangibles que tu ne laisseras personne t’arracher.

Jonas est cependant plus pessimiste que vous sur ce sujet. Comment savoir si, en effet, la guerre ne vous a pas déjà changés ? Si vous n’avez pas déjà renoncé à certaines choses sans même vous en rendre compte ? Il redoute de ne plus savoir distinguer entre bien et mal. Question difficile, profondément philosophique et humaine, que des siècles et des siècles de discussions, de débat, de religion n’ont jamais tranchée.

— Je refuse de laisser gagner la haine et la colère. Ce serait une victoire supplémentaire pour nos ennemis et je ne veux pas qu’ils aient cette emprise sur moi, malgré toutes les horreurs qu’ils commettent.

Quant au plus grand bien…

— Je ne sais pas, tu soupires, en te tournant vers Jonas. Rien que le fait qu’on se pose la question est déjà une bonne chose en soi, je pense. Trop de certitudes finirait par nous faire oublier de regarder autour de nous. Et comme Abigail l’a dit, nous ne sommes pas seuls. Parler avec nos proches, nos amis, nous confronter à d’autres opinions peut nous aider à voir où nous en sommes, quelles limites nous décidons de franchir ou pas…

Tu marques une pause.

— Tu ne le sais peut-être pas mais « le plus grand bien » est une expression qui n’est pas très bien vue chez les sorciers, elle a été utilisée par un mage noir justement pour faire croire que ses idées étaient acceptables. Alors que c’était toujours le même délire de domination, de pureté du sang, tu vois le genre. Aucun bien ne justifie jamais qu’on torture les autres, qu’on les prive de leurs libertés, qu’on s’en prenne à une partie de la population pour une simple différence. Et il y a aussi le fait de ne pas se laisser gouverner par ses émotions, c’est ce qu’on disait pour la haine.

Tu n’es pas naïf, vous êtes en guerre, tu sais qu’un jour, tu ne pourras pas te contenter de blesser ton adversaire, que ce sera lui ou toi – ou la personne que tu voudras descendre. C’est un choix dont tu as toujours eu conscience, depuis ton enfance, depuis que tu as vu ta mère tuer pour vous sauver, depuis qu’elle t’a appris comment frapper – pour blesser ou pour tuer, elle t’a enseigné les limites, à être toujours en contrôle, que chaque action soit décidée en ton âme et conscience. Que chaque vie a une valeur immense, pour qu’en prendre une ne soit jamais une solution de facilité. Tu n’en parles pas, c’est un terrain glissant et ni Jonas ni Abigail n’ont besoin de tes réflexions sur le sujet après cette nuit. Tu souris au moldu :

— Tu ne deviendras pas quelqu’un de mauvais, Jonas. Et si jamais on voit que tu dévies, il y aura quelqu’un pour te remettre sur le bon chemin.


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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas 21013008104866668 De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas M-daille-Eirian

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Mar 11 Jan - 22:14

2 décembre 2020

J’écoute les deux garçons en m’enfermant dans un silence contemplatif et plein de réflexion. Je ne suis pas vraiment au fait de la technologie moldu, je n’ai que des connaissances basiques, mais ça ne veut pas dire que je ne m’y intéresse pas, bien au contraire, j’ai l’intelligence intellectuelle d’être curieuse pour tout ce que je ne connais pas, et donc, par extension, être ouverte d’esprit. Ainsi, je les écoute en train de parler de chaque côté extrémiste de chacun des camps, que ce soit chez les moldu, les Mangemorts ou même au sein de l’Ordre du Phénix. Opinant du chef aux paroles d’Eirian, je ne me permettais aucun commentaire puisque j’avais globalement le même avis que lui. Le problème était, dans le fond, toujours le même : les extrêmes. C’était malheureusement l’histoire de la vie de l’humanité. Les deux guerres mondiales n’étaient qu’un terrible exemple, nous pouvions aisément y ajouter la religion. Vouloir faire la guerre au nom du bien permettait d’excuser les actions les plus ignobles.
Ce qui était certain, et nous nous entendions sur ce point, c’était qu’il y avait une majorité de personnes qui souhaitaient la paix, que ce soit chez les moldus et les sorciers. Dans le fond, la guerre ne profitait toujours qu’aux minorités, mais c’étaient ces minorités qui aboyaient le plus fort, comme les petits roquets de merde dans le monde canin que je connaissais que trop bien en tant qu’animagus.
Dans le fond, la solution était simple : aboyer aussi fort, ou à défaut, plus subtilement, que les extrémités. Le tout était de savoir comment ? Mon esprit tournait à plein régime tandis que Jonas nous confiait vouloir être le grain de sable qui allait pencher dans la balance. Les bras croisés parce que j’étais profondément concentrée, je hochais la tête tout en répondant d’une voix un peu absente.

- Personnellement, je n’espère pas seulement que ça va fonctionner, mais je suis certaine que vous allez réussir, et je voudrais aider pour cela…

Mais je ne continuais pas ma phrase, signifiant que je n’avais pas encore tout à fait la solution en main, ou tout le moins, les idées bien claires, et cela pouvait se voir par ma mine soucieuse, les sourcils froncés tandis que je fixais un point sur la table qui se trouvait devant moi.
La suggestion que des moldus fassent partie du conseil me paraissait une évidence, par ailleurs, j’étais étonnée que ce ne soit toujours pas le cas. Néanmoins, il fallait dire que d’ordinaire j’étais tellement enfermée dans mon travail professoral ou occupée par mes créatures que je ne prenais que peu le temps de m’attarder sur les problèmes politiques, diplomates et décisionnels. Encore une fois donc, je hochais la tête en signe d’approbation, c’était évident que les moldus aient leurs places au sein du Conseil, le problème étant qu’ils devaient être neutre, sûrement, et non pas faire partie de l’Ordre, sinon sans doute que cela déplairait aux Mangemorts, cela poserait un problème d’étiquette… cela dit, est-ce que le Blood Circle et les Mangemorts en avaient quelque chose à foutre de l’étiquette ? J’en doutais de plus en plus. Pourquoi, en tant que membre de l’Ordre, et donc vaguement, membre des « gentils » nous devions toujours essayer de rester droits, et donc nous faire fumer par les camps adverses. C’était agaçant d’avoir des principes des fois, mais je refusais de me soustraire aux actions douteuses de ceux qui pouvaient les utiliser.
Tandis que Jonas se mit à déplorer (à juste titre) la manière dont les autres sorciers de l’Ordre l’aient regardé à notre arrivée, j’écoutais les paroles d’Eirian en fronçant davantage les sourcils tandis que nous étions pour le moment toujours à court d’idées. Ce fut alors hésitante, remuant nerveusement sur mon siège que je me permettais de reprendre la parole timidement.

- Eumh… c’est sûrement idiot ce que je vais suggérer, mais… mais si nous utilisions vos talents, à toi Jonas et à Raphaël, pour montrer aux indécis le monde sorcier ? Je veux dire… pas de manière explicite bien sûr, enfin, pas vraiment. Je… Je fermais les yeux, essayant de calmer les battements de mon cœur qui s’emballa, ainsi que tous les mots qui fusaient dans mon esprit et m’empêchaient de convenablement m’exprimer. Après un court instant de silence, j’essayais de reprendre. Essayons de faire mieux voir le monde magique aux moldus. Mettons par exemple que je participe, je peux participer à présenter des créatures magiques ou certaines plantes. Les plus inoffensives bien sûr, mais surtout pour montrer la… la poésie que peut avoir la magie. Nous ne serions même pas obligés de faire ça sur le terrain, mais dans un bâtiment. Je crois que ça se fait non ? Au cinéma sur des fonds de couleurs bleu ou vert non ? Après il suffit de faire une incrustation quelconque ? On… on montrerait qu’on peut… vivre et travailler ensemble ? Je regardais Jonas et Eirian alternativement, me trouvant complètement idiote de proposer ça. Il n’y avait que moi pour penser à la douceur de la magie (celle considérée comme inutile n’est-ce pas). Alors, pour rattraper ma bêtise, je suggérais à la hâte. Ou, ou, ou alors nous… nous pourrions faire un journal spécial ? Je… non, laissez tomber c’est pas probant.

Rouge de honte, je m’enfonçais dans mon fauteuil en croisant les bras, me fermant soudainement à tout mode de communication. Heureusement, de ma longue expérience, je savais que le ridicule ne tuait pas, je savais qu’une fois retournée à Poudlard et dans les bras d’Harper, j’aurais déjà oublié cet incident. Abigail MacFusty, sorcière débile à la magie inutile. Je le prouvais d’autant plus en créant une fleur contenant un petit dragon à l’intérieur.
Peut-être valait-il mieux que je m’en aille en fait ? Mes envies de transmettre de la douceur étaient également vaines et déplacées. Ce fut dans cette optique que je me redressais, mais les paroles de Jonas concernant sa cousine m’interrompirent dans le mouvement de ma main qui s’était dirigée vers mon manteau.
Forcément, j’étais intéressée par le sort de Ludivine puisqu’elle était mon amie, et je gardais sa chienne pour lui venir en aide comme je le pouvais (maladroitement, encore une fois). Je comprenais que Jonas soit à ce point déboussolé, je comprenais qu’il soit à ce point remonté. Heureusement, Eirian prit la parole, me permettant de remettre de l’ordre dans mes pensées confuses avant que je ne décide, d’une voix très légère, car peu sûre, à intervenir à mon tour.

- C’est comme nous le disions tout à l’heure, c’est le problème des comportements extrémistes… ils veulent qu’on vive dans la peur, mais si on s’y plie, si on pose des sortilèges et contre-sort partout on… on va marcher sur la tête. Je m’interrompais avant de préciser rapidement. C’est une image hein.

Puis il y eut ce partage des craintes pour nos proches, nos familles, nos mondes et nos repères. C’était au fond un sentiment parfaitement normal, et je faisais écho à notre discussion en duo avec Eirian durant l’été en me permettant de dire que je ne voulais pas être changée par les actions du Blood Circle ou des Mangemorts. Les questionnements de Jonas furent donc pleins de sens (mais aussi de peur et c’était normal), et les réponses de l’étudiant de la maison Serdaigle furent tout à fait censées. Lui et moi avions déjà parlé de tout cela, et je ne pouvais qu’acquiescer à ses mots, lui souriant, remarquant qu’il avait fait un peu de chemin depuis notre tête-à-tête cette nuit d’été.

- Je ne suis pas une personne qui se laisse facilement envahir par la colère, et j’abhorre la violence. Depuis quelque temps, j’écris des souvenirs, ou je les stocks dans un objet magique. Des fois, quand je doute de moi ou de certains événements, je relis ces souvenirs, ça me permet de me rappeler de qui je suis, de comment j’agis habituellement. Comme le dit Eirian aussi, nous sommes entourés de personnes qui nous aime, nos familles, nos amis, et c’est sur eux que nous pouvons nous reposer quand nous avons des doutes. Puis, je souriais légèrement pour me pencher en avant et récupérer ma fleur, libérant la table de mon illusion… inutile. Mais au moins, je savais que tant que j’étais capable de penser et de créer ce genre de magie, c’était que je ne m’étais pas perdue en chemin. Tu sais je crois que… le simple fait de douter te permet de savoir que tu n’es pas dissipé dans tes choix et tes actions. Tu as l’intelligence émotionnelle de te remettre en question et ce… ce n’est pas donné à ceux qui sont tombés dans les extrêmes, je crois. C’est facile de céder à la haine et à la violence… mais tant que tu doutes ou que tu hésites avant de lever la main sur ton ennemi, c’est que tu… tu restes qui tu es.

J’étais naïve et bercée d’illusions, je le savais, je vivais avec des animaux magiques depuis ma plus tendre enfance, comment pouvais-je penser de manière plus dure ? Ça ne m’était pas possible, je n’étais pas comme ça, ce n’était pas moi de penser différemment. J’avais conscience que ce que je venais de dire était très redondant aux paroles de l’étudiant universitaire, mais je n’avais pas pu m’empêcher d’éclaircir le cheminement de mes pensées.
Eirian se permettait ensuite de donner son avis vis-à-vis du plus grand bien, et je hochais pensivement la tête avant de répondre, songeant à ce dont j’avais pensé un peu plus tôt.

- C’est aussi un gros problème dans la religion également, faire du mal au nom des dieux, et certaines lois sont également discutables. Dans le fond… aucun système est infaillible et le … « plus grand bien » est une illusion. Vouloir faire la guerre en gardant les mains immaculées c’est… c’est impossible, je crois. On fait tous des choses dont nous ne sommes pas fiers, il y a toujours quelqu’un pour faire le sale boulot… mais je… je pense qu’il faut essayer de garder son humanité et donc d’agir aussi avec son humanité.

N’était-ce pas ironique qu’une sorcière chassée par des moldus parle là d’humanité ? Dans le fond, je n’étais rien d’autre qu’une humaine qui est née légèrement différente (quoique légèrement était un pléonasme).
Aux conclusions du jeune homme, je ne pus m’empêcher de sourire avec tranquillité.

- Oui, comme dit, tes amis et ta famille seront là pour t’aider à rester toi-même. Et même ceux au sein de l’Ordre, comme Eirian, ou moi éventuellement. Si tu as des doutes, il te suffit de nous contacter. Je… j’ai la naïveté de croire que nous ne sommes pas que collègues d’armes, mais aussi un soutien dans nos vies privées.

Candide petite sorcière que j’étais, à croire toujours en le pouvoir de l’amour et de l’amitié. Après tout, c’était ce qui m’avait détruite quand j’étais enfant, mais c’était aussi ce qui m’avait fait survivre jusque-là. L’amour pour les dragons, l’amour des membres de ma famille, l’amour de la nature, l’amour de la magie simple.


Never Ending Circles
ANAPHORE


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Jeu 27 Jan - 19:10

Abi, Eirian et Jonas
QG de l'Ordre, décembre 2020
De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ?
Leurs évangiles ont fait de moi un non croyant
J’ignore si mes pensées sont confuses ou si elles sont compréhensibles. Tout ce que je sais, c’est que j’ai envie d’avoir la foi. J’ai envie d’avoir foi en l’avenir, j’ai envie d’avoir foi dans le futur, j’ai envie d’avoir foi en mes convictions. Je le vois, je le perçois, Eirian et Abigail sont probablement fous de réfléchir exactement de la même manière que moi. Nous avons tous envie de penser que nous valons mieux que les autres, que nous pouvons faire mieux que les autres, que nous sommes mieux que les autres. Pourquoi est-ce que j’ai malgré tout peur de faire partie sans le vouloir des méchants ? Pourquoi est-ce que la frontière semble si fine entre le bien et le mal ? Je me raisonne, je tente de me dire que j’ai tort et que tout ce que je fais, c’est pour aider. Aider les sorciers même si je n’en suis pas un, aider une communauté qui m’a tant apporté et en qui j’ai confiance, tout autant que dans la communauté moldue en réalité. Ce que j’explique à Abi et Eirian est vrai. Il y a des extrêmes dans les deux camps : les Mangemorts et les Blood Circle sont ce qu’il y a de pire dans la société, ce qu’il y a de pire dans ce monde et chacun des camps croient bien faire en souhaitait éliminer la menace qui émane de l’autre camp. Pour autant, je le sais, je ne suis qu’un petit maillon dans ce grand tourbillon mais ma soif de justice prend le pas sur tout le reste ; j’ai envie d’aider, j’ai envie de montrer que les moldus ne sont pas ce que le Blood Circle laisse paraître, que nous sommes une majorité à ne pas vouloir de guerre. La propagande du gouvernement moldu n’aide pas vraiment à redorer le blason des sorciers, c’est certain mais je refuse de penser que les autres moldus soient dupes. Après tout, qui a confiance dans les politiciens d’ordinaire ? Déjà en dehors des périodes de crise, je suis plutôt du genre à détester les promesses électorales non tenues mais quand je vois de quelle manière ils dépeignent les sorciers, j’ai envie de hurler. Tous les sorciers que je connais sont tellement loin de cela, sont tellement loin de ce qu’ils veulent bien nous faire croire. Ludivine, Soledad, Bianca, Anje, Jaeden, Thalia. Ce sont autant d’exemples qui me montrent que la vie entre nos deux communautés est possible. Mon cœur se serre quand je pense à Thalia. Je ne l’ai pas revu depuis notre dispute il y a un peu plus d’un mois maintenant et malgré les mensonges qui ont terni notre relation, je sais que ça aurait pu marcher entre nous, même si elle est sorcière et moi moldu. Cela ne change tellement rien à mes yeux. Et Thalia prouvait aussi que les Sang-Pur pouvaient se sortir des idées qu’on leur inculquait depuis l’enfance puisqu’elle n’avait pas hésité à renier sa famille, à éclater le crâne de son abruti de cousin et elle s’était liée d’amitié avec moi. Vivre ensemble en harmonie est possible. Il faut y croire, et j’y crois. Mais comment convaincre les autres ?

Lorsqu’Eirian évoque les familles de sang-mêlé, je ne peux qu’acquiescer. Il a raison, bien entendu, c’est un point de vue que je partage moi aussi. « Encore une fois » dis-je en commençant ma phrase, répétant à Eirian ce que j’ai dit à Abi plus tôt dans la discussion : « Tu prêches un convaincu. » Je fais oui de la tête doucement et rajoute : « Pour leur donner plus de force, il faut bien commencer quelque part… » Et diffuser les images sur l’assassinat d’Harry Potter pourrait s’avérer utile. Dans les deux cas, Eirian et Abi semblent d’accord sur le fait que cela peut avoir des avantages comme des inconvénients de divulguer les vidéos au public mais Raphaël et moi sommes déterminés à montrer la face cachée du Blood Circle : un meurtre à bout portant, sur un homme sans défense, torturé et maltraité depuis des semaines. Le peuple a le droit de savoir, il doit savoir. « Merci Abi, cela me touche beaucoup. » dis-je lorsqu’elle explique qu’elle souhaiterait elle aussi pouvoir aider à sa manière, juste après avoir dit qu’elle était certaine que cela allait avoir un impact. Peut-être surestime-t-elle nos talents mais moi, tout comme elle, j’ai besoin d’y croire. J’ai besoin de me battre pour ceux que j’aime. Qu’ils soient sorciers ou moldus. Des idées fourmillent dans ma tête sans que je sache si elles sont viables ou non, sans savoir si cela pourrait aider la cause ou non. Ce que je vois en tout cas, c’est qu’Eirian semble tout aussi perdu. Lui aussi semble décontenancé, il ne sait plus quoi proposer non plus : la bienveillance et les grands discours de paix ne semblent avoir aucun impact. Quelles autres options pacifiques avons-nous réellement ? Je n’en sais rien, je suis totalement paumé et je me demande si c’est le bon moment pour en discuter alors que je suis totalement chamboulé par le meurtre dont je viens d’être le témoin. Rien ne me vient en tête, j’ai l’impression d’avoir le cerveau moisi et que rien de concluant n’en sort. Je relève la tête vers Abi lorsqu’elle ouvre la bouche à nouveau, expliquant qu’elle va probablement suggérer quelque chose d’idiot. J’écoute jusqu’au bout, au début pas très certain de là où elle veut en venir, puis j’ouvre les lèvres avant de les refermer, la laissant continuer. « Non non attends ! C’est pas idiot du tout en fait ce que tu dis ! » dis-je en me redressant un peu sur mon siège. « C’est aussi comme ça qu’on m’a présenté les choses au début. Quand j’ai été adopté par les Tallec, je savais rien de tout cela et Ludivine m’a montré de petites choses, de petites choses qui m’ont permis de me rendre compte qu’il n’y a rien de dangereux. Enfin… ce que je veux dire, c’est que la magie n’est pas dangereuse en soi. Cela dépend de qui la pratique… Donne une arme à feu à un pacifiste ou à une terroriste, l’usage en sera bien différent… L’arme n’est pas le problème en soi, c’est celui qui la tient qui fait la différence. » Je dis tout cela très vite, sans me rendre compte que je livre des détails de ma vie personnelle au passage, comme ceux de mon adoption mais ce n’est pas grave, les idées fusent et je dis : « Ton idée est vraiment intéressante je trouve, il faudra la creuser davantage. Entre toi et Ludivine, on aurait les créatures qu’il faut pour filmer ce que l’on veut… » Je ne dis rien de plus, laissant mes pensées vagabonder vers ma cousine.

Et lorsque j’ose évoquer à voix haute le traumatisme que nous avons subi tous les deux, je ressens la compassion d’Abi et d’Eirian à travers toutes les marques d’attention qu’ils cherchent à me témoigner et je respire doucement, cherchant à comprendre comment on peut imaginer mettre tous les sorciers dans le même panier alors que j’ai encore une fois la preuve devant moi qu’il existe des hommes et des femmes avec des pouvoirs magiques qui sont empathiques, bienveillants et qui cherchent à faire le bien. L’Ordre a été d’un véritable soutien lorsque la maison de Ludivine a été attaquée et je sais qu’elle s’est réfugiée ici lorsqu’elle n’a plus supporté envahir Soledad, qui – j’en suis persuadé- aurait au contraire voulu la garder auprès d’elle. Mais je connais ma cousine, je sais à quel point elle peut vouloir être forte pour tout le monde et ne pas montrer que cela peut-être difficile. J’acquiece simplement lorsqu’Eirian ajoute que le Blood Circle n’a que faire que Ludivine veuille la paix. Il a raison, ils s’en fichent, ils ne songent qu’à son « anomalie », au fait qu’elle soit née avec des pouvoirs. Comme si le reste de sa vie n’avait aucune importance. « Je sais ce qu’ils pensent. Et je sais que je me mets en danger en entrant dans l’Ordre. Mais je ne me vois pas faire autrement, je ne peux plus faire comme si. C’est pas possible, pas avec tout ce qu’il se passe… » Et je suis entouré de personne qui croient aussi à cette cause. Leah, Raphaël. Ils sont moldus comme moi et pourtant, eux aussi aimeraient que cela change. Nous faisons partie tous les trois de la jeune génération de moldus cherchant à s’investir pour la cause, chacun pour des raisons qui lui sont propres mais en tout cas, cela fait de nous des cibles potentielles et je le sais bien. C’est pour ça que des protections magiques ont été mises en place autour de notre collocation. Cela ne sera peut-être pas suffisant mais en tout cas, cela diminue un peu les risques. Notre présence dans l’Ordre est aussi décriée par les Mangemorts que par les Blood Circle et parfois j’ai l’impression d’avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Et j’ai autant peur pour eux que pour moi. Ce que je vois, c’est qu’Eirian, Abi et moi nous nous rejoignons sur cela ; nous avons peur pour nos proches, irrémédiablement. Eirian semble être doté d’un merveilleux sens de l’optimisme et j’avoue avoir envie de me raccrocher à ce qu’il dit. Il faut continuer d’y croire, continuer de se battre. Mais j’ai peur. J’ai peur d’être englué par de mauvaises pensées, j’ai peur de me perdre en chemin, j’ai peur de devenir un putain d’extrémiste en pensant agir en faisant le bien. J’ai peur que cette guerre me change, j’ai peur de moi-même et de ce que je pourrais faire si on s’en prenait à Ludivine ou même à Thalia. J’ai peur de ce que je pourrais devenir. Tous les deux tentent de me rassurer, de me dire que le fait que je me pose toutes ces questions est une bonne chose car cela me permet de conserver les pieds sur terre. Je ne suis pas seul. Je le sais, c’est vrai. Mais parfois, c’est tellement difficile de se battre pour ses propres convictions… De se battre pour ce qui me semble naturel… J’ai combattu contre les préjugés sur ma couleur de peau depuis que je suis né et maintenant, ce combat me semble tout aussi déconnant que celui que je veux mener auprès de l’Ordre. Pourquoi est-ce que les gens n’acceptent-ils pas la différence ? Pour moi, la différence est une chance, un trésor, elle me permet d’être plus ouvert, plus tolérant, d’avoir des opportunités de vie, d’éveiller mon esprit aux milliers de possibilité qui existent. Je ne veux pas me limiter, jamais.

« Merci de me dire ça. » murmuré-je en marquant une pause. « Je sais que je peux compter sur d’autres pour me rappeler pourquoi je fais tout ça. » Mes proches. Puis les membres de l’Ordre. Je viens d’entrer dans cette grande famille et il est probable que je me lie d’amitié avec d’autres membres ; Abi et Eirian me semblent être des personnes dignes de confiance et après ce que nous avons vécu ce soir, je pense pouvoir dire que je peux leur confier ma vie. Ils viennent d’écouter mes lamentations pendant de longues minutes et ne m’ont pas jugé. Au contraire. Leurs mots m’ont apporté un certain réconfort et j’espère pouvoir mettre à profit certains de leurs conseils. Pour autant, je reste craintif, j’ai peur que cela me change même si je fais tout cela pour le bien commun. Je relève la tête vers Eirian lorsqu’il me dit que l’expression que j’ai employée n’est pas du tout bien vu chez les sorciers. « Pourquoi ? » osé-je demander. C’étaient les termes employés par un grand mage noir. Je me promets de relire l’histoire de la magie car en dehors de celui que Ludivine appelait Lord Voldemort, je n’ai aucun autre nom qui me vient en tête. « Oh… » dis-je simplement, me rendant compte de ma bêtise. Je me tais, laissant Abi exprimer à son tour le fil de ses pensées et j’avoue que chaque mot qu’ils prononcent -l’un comme l’autre- me permet de me faire une vision un peu plus claire de la politique magique actuelle. Je me demande si Ludivine ne me dissimule pas des choses pour que j’évite de trop m’inquiéter mais quand j’entends mes deux comparses du jour m’exprimer leurs doutes quant à la guerre, je me dis qu’effectivement, imaginer s’en sortir uniquement par la paix est illusoire. « J’imagine qu’il n’y a effectivement pas de solutions idéales… On fait comme on peut mais nos adversaires ne se battent pas avec les mêmes armes que nous… » Ils n’hésitent pas à tuer et je le sais, je viens d’en faire les frais. Comment puis-je apporter ma pierre à l’édifice tout en restant moi-même, tout en gardant mon humanité. « Mais je suis d’accord avec toi Abi, je pense qu’ici, je pourrai toujours bénéficier d’un soutien. » Je rajoute : « On peut toujours refaire le monde ensemble et continuer de penser à ce que nous pouvons faire pour les deux mondes. » Je porte mon thé à mes lèvres, je suis prêt à refaire le monde toute la nuit avec eux, sans hésiter.
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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

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Lumos
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Lun 14 Mar - 20:44
De quel côté se trouvent les bons et les méchants ?
« post event »
Votre discussion vous emmène sur des chemins philosophiques, sur les voies du bien et du mal, sur ceux qui appartiennent plus à l’une qu’à l’autre. Les extrêmes étant bien sûr du côté du « mal », pour parler de façon binaire et manichéenne, même si tu sais bien qu’il y a de multiples raisons qui peuvent pousser une personne à rejoindre les Mangemorts ou le Blood Circle. Il y a bien sûr ceux qui sont poussés par l’idéologie, ceux dont l’engagement est pleinement consenti et dont les idées revendiquées sont dans la destruction ou l’asservissement du camp opposé. Mais il y a aussi toutes les âmes grises, celles qui sont là parce qu’elles ne voient pas d’autre solution, parce que c’est la seule réponse qui leur apparaît, parce que personne ne les a jamais défendues et protégées, parce qu’on leur a trop pris pour qu’elles voient autre chose que la vengeance. Comme Garnet qui a rejoint le Blood Circle après avoir été torturée pendant des années par les Mangemorts – et tu ne peux pas lui en vouloir, même si tu n’approuves pas, tu n’as pas le droit de le lui reprocher après ce qu’elle a traversé. Et l’inverse existe sans doute aussi, des Mangemorts qui le sont devenus après avoir été torturés par des membres du Blood Circle. Rien n’excuse le meurtre et la haine, mais on peut comprendre certaines circonstances. Et tant que les bourreaux sont en fuite et en vie, pas pourchassés pour leurs actes… tu peux comprendre l’envie et le besoin de faire justice soi-même, même si tu n’y adhères pas, même si c’est un chemin dont tu ne veux pas. Mais ce n’est pas quelque chose dont tu parles, parce que tu sais que les autres ne partagent pas forcément cet avis et parce que tu sais que ton propre vécu biaise certainement ta vision des choses.
Chaque camp se plaît à dépeindre l’autre comme le mal : du côté du Blood Circle, les sorciers sont des abominations qui ne veulent que la mort des moldus et qu’il faut éradiquer pour les protéger ; du côté des mangemorts, les moldus veulent la disparition des sorciers – ce qui n’est pas faux concernant la plupart des membres du Blood Circle, mais est complètement erroné par rapport à la population moldue dans son ensemble. C’est plus facile d’affronter celui qu’on a diabolisé, celui à qui on retire une part d’humanité : on se pose moins de questions alors, on s’interroge moins sur ses actes et leur portée. C’est plus facile de tuer si l’autre n’est pas vraiment humain, trop différent.

Cela fait longtemps que la question du bien et du mal s’est posée à toi, dès ton enfance, lorsque tu croyais que les sorciers étaient des monstres qui ne pensaient qu’à faire le mal et que tu étais terrifié d’être comme eux, de perdre le contrôle de ta magie et de faire du mal aux personnes autour de toi. C’est ta mère qui a fini par te sortir cela de la tête en te disant que tant que tu ne voudrais pas faire de mal aux autres, tout irait bien. C’est toujours une question de choix. Mais la question se pose aussi de façon concrète. La guerre floute les nuances, dessine des camps stricts. Et tu sais très bien comment on te considèrera si jamais la vérité à ton sujet venait à se savoir. Tu aurais beau jurer avoir tourné le dos à ton père et au reste de ta famille, tu serais perçu comme un traître au pire, comme quelqu’un à qui on ne peut pas faire confiance parce qu’on ne sait jamais au mieux. En temps de guerre, tu es une impasse, un paradoxe difficile à résoudre. Et tous les efforts que tu fais pour montrer que tu es du « bon » côté ne suffiront pas. Il y aura toujours un doute, un soupçon, un « peut-être » qui flottera au-dessus de toi… et de toutes les actions auxquelles tu as participé ou participeras. Tu le comprends, c’est logique. C’est pour cela aussi que tu as du mal à t’investir dans les projets qui concernent les relations entre les moldus et les sorciers et que tu préfères être présent sur le terrain, tu ne veux pas prendre le risque de les gâcher. Il suffit déjà de voir comment certains sorciers considèrent les moldus, alors qu’ils n’ont aucun lien avec le Blood Circle et sont pleinement dans votre camp…

Aussi, alors qu’Abigail et Jonas échangent leurs idées sur comment mieux rendre la magie, tu t’investis moins dans la conversation, même si tu trouves leurs projets très intéressants, entre la nécessité d’informer les moldus sur la vérité de la mort de Potter, parce que le Blood Circle va certainement en donner sa version déformée, et celle de leur présenter la magie sous un angle différent de celui qu’ils voient d’ordinaire. Avec les combats, ils en viennent à voir vos pouvoirs comme un danger – mais c’est comme pour beaucoup de choses : tout dépend de l’usage qu’on en fait. Et montrer la magie comme capable de produire de belles choses rassurera certainement certains moldus, notamment les parents dont les enfants possèdent des pouvoirs. Ils courent tellement de risques à présent… tu l’as vu à l’automne avec Elyakim, livré au Cercle par sa propre mère.
Abigail développe son idée et Jonas approuve aussitôt. Y aller par petites touches, montrer que la magie peut être belle ou inoffensive, qu’elle peut aussi guérir… Tu hoches la tête.

— Je trouve aussi que c’est une excellente idée ! Et on peut le faire dans différents domaines : avec les créatures, mais aussi avec certains sortilèges, comme celui que vous venez de faire, pour montrer que la magie peut être amusante, guérir… aussi variée que toute la technologie moldue, chacune ayant ses propres dangers. Ou des jouets, des jeux, pour montrer que les familles se ressemblent, que chacun ne veut que vivre sa vie. Cela pourrait rassurer de nombreux moldus et les aider à comprendre notre monde.

Même si ce ne sera sans doute pas simple de contrer la puissance de la propagande du Blood Circle, qui a une partie des médias britanniques avec lui, sans parler du gouvernement.

Jonas évoque le traumatisme subi avec Ludivine, et les protections mises en place pour sa colocation avec Raphaël et Leah. D’autant qu’il se met lui aussi en danger en rejoignant l’Ordre, mais il ne peut pas rester en dehors de ça plus longtemps. C’est courageux de sa part, encore plus après ce qu’il s’est passé ce soir, après avoir vu le chaos de la bataille et assisté à l’exécution d’Harry Potter. Abigail souligne que le trop-plein de protection peut se révéler contre-productif.

— C’est un équilibre à trouver, il ne faut pas avoir peur en permanence, mais il faut aussi pouvoir se protéger.

Vous évoquez vos proches – un mensonge de plus dans ton cas. Ce serait facile de sombrer dans la colère en voyant ce que les ennemis leur infligent, ce que vous traversez vous-mêmes. Mais ce serait leur concéder la victoire, leur donner encore plus d’emprise sur vous. Cela, tu ne le veux pas.
Abigail utilise une Pensine pour trier ses souvenirs, tu te dis que ça te serait bien utile pour remettre de l’ordre dans ta tête. Mais tu n’aurais aucun endroit où la mettre en sécurité, ni les moyens d’en acquérir une – sans parler du fait que tu revois bien assez certains de tes souvenirs dans tes cauchemars pour ne pas t’y confronter davantage. C’est surtout vos proches qui peuvent vous aider à rester qui vous êtes – Abigail, mais aussi Kayla, Sean… Tant qu’ils sont là, tu es sûr de rester sur le bon chemin, d’avoir de quoi te rattraper si tu trébuches et c’est une pensée plus que réconfortante.
Abigail met en valeur l’importance du doute et tu hoches la tête, pleinement d’accord avec elle. Bien sûr, il ne faut pas que ça se transforme en hésitation permanente, mais en combat, aucun geste portant réellement atteinte à l’autre ne doit devenir une évidence, tout doit rester contrôlé, réfléchi, décidé en ton âme et conscience. Et ça n’a rien de simple – ça ne doit jamais le devenir non plus.

— Je suis bien d’accord. Le jour où on cesse de douter, où ça devient une solution facile, c’est que quelque chose ne va pas. Et il y a toujours moyen de faire machine arrière. Ça arrive de se perdre en route… L’important est d’arriver à retrouver le bon chemin.

Vous évoquez ce qu’on peut faire au nom du bien, du « plus grand bien », et tu expliques à Jonas la connotation que ces paroles peuvent avoir dans le monde sorcier. Ce n’est pas un reproche, mais il risquait de ne pas comprendre les réactions des autres sorciers s’il l’utilisait devant eux. Tu te rappelles ta propre découverte du monde sorcier, toutes ces choses à apprendre, qui sont à présent devenues des automatismes. Abigail souligne qu’il n’y a pas vraiment de solution idéale, qu’on ne fait pas la guerre en gardant les mains propres. Pas sur le terrain en tout cas. Tu sais que tu continueras dans la mesure du possible à blesser tes adversaires plutôt que chercher à les tuer, mais il y a un jour où tu n’auras pas forcément le choix, que ce soit pour sauver ta vie ou celle d’un proche ou d’une personne en danger.

— Je pense qu’il faut avoir conscience qu’un jour, on pourra être amené à faire quelque chose de mal, voire à tuer dans l’un des pires cas. On ne peut pas vraiment s’y préparer, mais… je me dis qu’il faut garder en tête que même si c’est un ennemi, c’est aussi un être humain, qui a des proches, qui a son vécu… Ne pas les déshumaniser même s’ils ont commis des actes terribles, sinon on devient comme eux.


Il n’y a pas de solution idéale comme le souligne Jonas, plus maintenant que le conflit est aussi ouvert. Et le Blood Circle ne recule devant aucun moyen pour vous éradiquer.

— Non, et ce serait une erreur d’utiliser les mêmes armes qu’eux… que ce soit celles du Blood Circle ou des Mangemorts. Nos valeurs font partie de qui nous sommes, nous ne pouvons pas les perdre de vue.

Tu approuves le fait que vous n’êtes pas seuls – et c’est un peu étrange pour toi de le penser. La situation a tellement changé en un an… Seul, tu l’étais complètement avant de rejoindre l’Ordre, avant de rencontrer Kayla. C’est toujours un peu effrayant de t’ouvrir, mais tu ne le regrettes pas.
Tu souris à la proposition de Jonas.

— J’espère que vous pourrez mettre en œuvre toutes ces idées tous les deux, tu as beaucoup de choses à apporter à l’Ordre. C’est si important qu’on garde le contact avec le monde moldu…

Tu t’adresses plus particulièrement à lui, mais tu en penses autant au sujet d’Abigail. Même après ce qui s’est passé ce soir, l’Ordre ne doit surtout pas basculer sur une ligne plus dure, ce serait un désastre. Entre les deux extrêmes, vous êtes les seuls à vouloir construire quelque chose et il va devenir encore plus difficile de vous faire entendre.



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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas 21013008104866668 De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas M-daille-Eirian

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On the run,
falling to the depths

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You wish you were someone else
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Do you know what it's like
To wanna surrender ?
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Mer 16 Mar - 22:31

2 décembre 2020

Je souriais timidement au moldu alors qu’il me remerciait, le regard un peu fuyant, avant d’être touchée par une soudaine idée pour essayer d’aider, de débloquer la situation chez certains esprits craignant encore les sorciers. Oh, je ne cherchais pas à convaincre les plus réticents, mais pouvoir montrer aux hésitants que nous n’étions pas uniquement que des monstres, ce serait déjà une grande victoire à mon goût. Alors, aux paroles presque simultanées de Jonas et d’Eirian, je sentais un peu le rouge me monter aux joues, mon idée n’étant, apparemment, pas si saugrenu que ce que j’avais pensé initialement. Les yeux baissés sur mes genoux après avoir récupéré ma petite illusion magique, je prenais en considération tout ce qu’ils disaient, approuvant et opinant du chef lorsqu’ils prétendaient que la magie n’était pas moins dangereuse qu’une arme à feu. Le tout état de savoir comment la manier, et surtout, de l’utiliser à bon escient. Encore une fois, c’était cette recherche d’équilibre qu’il fallait réussir à entrevoir pour ne pas sombrer dans la tentation de se servir d’un outil pouvant être dangereux. Tout résidait dans l’usage qu’on en faisait, et comme pour tout, il y avait le bien et le mal. Les deux côtés d’une pièce.
Mais tout n’était pas tout noir ou tout blanc, et ce soir, après le meurtre de sang-froid de Harry Potter, nous pourrions avoir tendance à l’oublier. La discussion que nous avions là tous les trois me permit de retrouver mon caractère relativisant.

- Oui, tout est dans l’utilisation qu’on en fait, et je pense que ce serait naïf de notre part de cacher aux moldus que la magie est dangereuse, il ne faut pas non plus les prendre pour des idiots. Mais… voilà, il y a tout le reste, et surtout, nous ne sommes pas tous des fous sanguinaires. Je grimaçais un peu et opinais du chef aux paroles d’Eirian. Effectivement, à partir de là on peut adapter la recette comme on le souhaite avec les sortilèges, les soins et tout le reste. Moi, je ne suis douée que pour les créatures et la botanique, alors je ne pourrais aider que pour ça.

A l'instar de Jonas qui avait évoqué son adoption, je fis légèrement la moue tandis que je venais de lui donner l’un de mes points faibles, et ce, sans honte. Non pas que je m’estime être une sorcière peu douée, mais il y avait des matières de prédilection, encore une fois, comme pour tout, et moi, clairement, j’étais née pour gérer les créatures les plus dangereuses que le monde magique pouvait héberger.
Dans ce monde en noir et blanc, il fallait bien des âmes comme les nôtres pour rappeler les couleurs. Il fallait des gens comme nous trois, c’était essentiel pour l’équilibre, et je savais tout au fond de moi que nous n’étions pas les seuls, loin de là. Simplement, on ignorait comment faire.

Ludivine, par exemple, en faisait partie. Elle était absente présentement, mais pour le coup, je pensais ne pas trop m’avancer en prétendant qu’elle aurait été du même avis que nous. Je me fis la promesse silencieuse de prendre de ses nouvelles tandis que Jonas l’évoquait alors qu’il racontait ce qui était arrivé, de ce que pensait le Blood Circle. C’était un fait indéniable, et je ne pouvais que comprendre les raisons qui l’avaient poussé à rejoindre l’Ordre du Phénix. C’était tout à fait honorable de sa part, bien plus que me concernant, moi qui avais accédé au rang de l’Ordre à la fin de ma scolarité uniquement par allégeance et tradition envers ma famille. Mais en réalité, si je le pouvais, je ne me mêlerais même pas de tous ces conflits, j’irais me cacher, recluse sur mon île perdue, à laisse le monde des Hommes s’entre-déchirer. Le problème dans tout cela étant que je faisais moi-même partie de ce monde humain (quand bien même des fois je ne le souhaitais plus), et je ne pouvais décemment pas rester dans mon coin alors que ma famille et mes proches se battaient pour une cause qu’ils croyaient juste. Encore une fois, j’acquiesçais lorsqu’Eirian évoqua l’équilibre à trouver dans nos manières de penser et d’agir. Ni trop ni trop peu. Éviter de tomber dans la paranoïa et ne pas s’empêcher de vivre tout en restant un peu prudent. Tout cela était un méchoui phénoménal d’événements, d’émotions et d’actions, et franchement, s’y retrouver était particulièrement ardu.
D’un sourire apaisant, je regardais Jonas alors qu’il nous remerciait alors qu’il était, à son tour, en proie au doute, perdu dans cet équilibre évident à citer, mais affreux à atteindre.

- Il y aura toujours quelqu’un pour nous rappeler pourquoi nous sommes là et pourquoi nous agissons comme nous le faisons. Il nous faut les garder auprès de nous, c’est ça le plus important. Je souriais, un peu nostalgique alors que, mes prunelles presque noires rivées dans ma tasse de thé, je voyais apparaître les traits de ma bien-aimée, de mes parents, de ma cousine, de ma greluche de sœur adoptive, mais aussi de ce frère parti bien trop tôt. Pour être tout à fait franche, je ne suis pas certaine que nous puissions ressortir indemnes de cette guerre, si tenter qu’un jour elle se termine… Comme dit, nous avons sûrement tous déjà un peu changé à cause d’elle… mais je me plais à croire que je ne me suis pas perdue en chemin. Comme le dit Eirian, il y aura peut-être un jour où nous serons forcés à agir ou à faire des choix que nous souhaitons aujourd’hui à tout prix éviter. Cela dit, j’ai la naïveté de croire qu’avec la magie, nous pouvons pallier à cette problématique, et nous pouvons repousser les limites au maximum. Nous pouvons désarmer nos ennemis, les réduire aux silences, les immobiliser ou les aveugler momentanément, et tout cela sans douleur. Je faisais tournoyer mon thé dans le fond de ma tasse avant d’ajouter. Ce n’est hélas pas le cas d’une arme à feu. Tant que je ne serai pas certaine d’avoir usé de toutes mes possibilités non léthales, alors je continuerais à chercher à épargner la vie de mes ennemis. Eirian a raison lorsqu’il dit qu’en face, nous ne devons pas oublier qu’ils ont aussi de la famille. Des femmes, des époux, des enfants, des amis… qui sommes-nous pour nous permettre de leur retirer tout cela ?

C’était pourtant bien ce qui était arrivé quelques heures plus tôt, lorsque Kane rendit Ginny Potter veuve et trois enfants orphelins de leur père. Jouer à Dieu avait quelque chose de grisant, je pouvais éventuellement le comprendre, mais cela n’excusait pas un acte aussi terrifiant.
Nerveusement, et un peu par réflexe, je vins jouer avec la boucle jaune moutarde accrochée à mon oreille, frottant un peu la pierre au passage. J’avais eu peur ce soir. Peur pour elle, peur d’être définitivement séparée d’elle. Ne plus l’avoir dans mon champ de vision m’avait empêché de me concentrer convenablement sur mon duel, et devoir m’en séparer encore par la suite fut d’une douleur déchirante.
Uniquement tirée de mes pensées parce que les deux garçons évoquèrent les armes contre lesquelles nous nous battions, je lâchais mon bijou et m’enfonçais un peu plus dans mon fauteuil, poussant un long soupir un peu plaintif.

- Je suis on ne peut plus d’accord… nous ne devons ni utiliser leurs armes, ni leurs méthodes. Ce n’est pas ce qu’aurait souhaité Potter je pense, et ce n’est pas dans la ligne de conduite de l’Ordre. S’ils le Blood Circle et les Mangemorts suivent à ce point leurs règles, alors, suivons les nôtres sans nous questionner davantage, comme ils le font eux.

Je déplorais très souvent ce manque de lucidité qui régnait au sein du Blood Circle ou encore chez les Mangemorts. Tuer, éradiquer. Point. Sans penser aux conséquences, sans réfléchir à ce qui adviendrait de notre monde, se pensant tout puissant. Ce n’était hélas pas aussi simple, et je trouvais ironique que ce soit nous, les membres de l’Ordre du Phénix, qui étions le plus en difficulté morale, alors que c’était nous qui avions le moins de meurtriers dans nos rangs.
Les rôles s’inversaient et nous donnaient la sensation d’être inférieurs, alors qu’il n’en était rien.

- Ne nous laissons pas berner. Notre manière de faire est la plus juste et la plus réfléchie, et il ne faut pas que le Blood Circle ou les Mangemorts nous fassent penser le contraire, ce qui, tout à fait entre nous, ils arrivent plutôt bien à le faire malheureusement.

Je souriais avec douceur à Jonas alors qu’il me confirmait être certain de pouvoir trouver du soutien ici. Mon regard foncé se tourna ensuite sur l’élève de la maison Serdaigle tandis qu’il nous offrit son soutien le plus cordial. J’allais ouvrir la bouche pour répondre, mais une vibration légère vint titiller mon oreille et faire frémir l’ensemble de mon corps, me faisant alors sourire avec tendresse cette fois. Sans un mot, je terminais le contenu de ma tasse de thé avant de la reposer sur la table devant moi. Glissant une main dans ma poche, j’en sortais un calepin un peu jauni par la terre, sans doute me suivait-il dans mes péripéties, et un stylo. Bien que sorcière, j’appréciais ce petit BIC cristal bleu, l’écriture était très aisée avec un tel outil.
Rapidement, je couchais sur papier mon numéro de téléphone, arrachais la page et la tendais à Jonas, évitant toujours son regard.

- Il est souvent en veille, mais vous pouvez me contacter, si jamais vous avez des idées plus concrètes pour filmer quoi que ce soit. N’hésitez pas, je me porte volontiers volontaire. Je gardais mon petit sourire avant de me relever et d’attraper mon manteau avant de jeter un coup d’œil aux deux garçons. Excusez-moi, mais la soirée a été éprouvante et je commence à en ressentir les effets. En plus, je suis attendue. Je… merci, pour cette discussion. Je crois que… ça m’a permis de garder espoir et optimisme après tous ces événements. J’en avais besoin. Je les regardais tour à tour avec sincérité. Merci beaucoup.

Après les avoir salués et récupérés mes effets personnels ainsi que la tasse de thé que je ramenais à la cuisine, je me permettais de prendre congé. J’avais envie de m’effondrer, de m’écrouler dans les bras de ma petite-amie, et de pleurer la mort d’un grand sorcier qui avait marqué l’histoire à tout jamais.



Never Ending Circles
ANAPHORE


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Ven 25 Mar - 22:20

Abi, Eirian et Jonas
QG de l'Ordre, décembre 2020
De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ?
Leurs évangiles ont fait de moi un non croyant
Je pense que nous pourrions en parler toute la nuit. Le sujet que nous abordons ce soir est suffisamment important pour avoir matière à refaire le monde jusqu’à ce que l’aube se lève. Cela ne fait pas très longtemps que je suis dans l’Ordre, quelques jours en réalité et je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer et de discuter avec la plupart de ses membres. Toutefois, cette rencontre fortuite avec Abigail et Eirian me prouve que mon engagement pour cette cause n’est pas inutile, n’est pas vain. J’ai tellement envie d’y croire, je veux tellement penser que tout est possible et que la guerre sera un jour terminée. Pour autant, je le sais, Rome ne se construira pas en un jour et malheureusement, le temps joue en notre défaveur. La mort d’Harry Potter ce soir n’est que le début, je le sens. Le début d’une période sombre pour les sorciers et à laquelle j’assisterai, impuissant. Je ne suis qu’une goutte d’eau dans ce torrent et j’en suis bien conscient. Mais pour autant, j’aime penser que les gouttes d’eau peuvent former de grandes rivières, à force. Je ne suis pas seul dans ce combat, d’autres moldus sont prêts à le rejoindre et je ferais mon possible pour aider la cause, comme je le peux. Et alors que nous débattons sur comment Raphaël et moi pourrions aider à notre échelle, j’écoute chacun de leurs arguments et j’acquiesce doucement. « Il y a temps à faire, la tâche est immense. Mais je vais en parler autour de moi pour savoir si c’est une idée qui pourrait fonctionner. Je reste convaincu qu’il faut cibler les jeunes et avec les réseaux sociaux, cela sera peut-être plus facile. La génération de mes parents reste très « attachée » aux médias traditionnels mais je trouve que ce sont ceux qui ont en ce moment la liberté d’expression la moins grande. La propagande y est trop forte. Sur les réseaux, ils peuvent moins contrôler. » J’hausse les épaules avant de dire : « Je vais mener mon enquête, voir ce qui est possible de faire. » Le sujet étant clos, je me contente ensuite d’écouter les propos d’Eirian et d’Abigail sur la guerre et je suis intimement persuadé que nous ne pouvons pas être les seuls à penser comme cela. Et c’est cette pensée qui me convainc qu’il faut continuer le combat, même si la lutte me semble pour le moment impossible. Il n’y a pas de petites actions, il n’y a pas de petits gestes. Tout peut avoir son importance.

« Je me dis qu’on ne refait pas l’histoire… Mais pourtant, ce qu’il se joue en ce moment, c’est exactement ce qu’il s’est passé durant la seconde guerre mondiale. Des peuples se sont entretués à cause de quelques hommes, des hommes dont la folie a entraîné des milliers de morts. Mais les soldats, ils n’étaient que de simples exécutants, ils n’avaient rien demandé, ils obéissaient aux ordres. Je ne dis pas que cela excuse quoi que ce soit. Mais oui, c’est pas toujours évident de savoir si on est dans le camps des gentils ou des méchants en définitive… Cela dépend tellement du point de vue dans lequel on se trouve.  » dis-je pour terminer sur ce sujet. « Je pense qu’on pourrait en débattre pendant des heures… » Je me frotte les yeux de manière inconsciente avant de bailler de manière ostentatoire. Mes yeux se ruent sur ma montre et je me rends compte que la fatigue me gagne. La soirée a été tellement riche en rebondissement, tellement effrayante, tellement glaçante. Je ne m’attendais pas à cela, pas pour ma première « mission », par pour ma première « sortie » avec l’Ordre. Nous venons de perdre notre leader mais j’ai gagné de solides compagnons de route, j’en suis persuadé. J’ai foi dans les choix de Raphaël et Ludivine qui connaissent tout deux respectivement Eirian et Abi, et je suis certain que je pourrais désormais compter sur eux au sein de l’organisation. Cette impression se confirme lorsqu’elle sort un calepin où elle griffonne son numéro de portable. Un sourire s’installe sur mes lèvres tandis que ce simple geste me montre à quel point nos deux mondes peuvent être compatibles. Dans la nouvelle génération de sorciers, nombreux sont ceux qui s’accommodent des nouvelles technologies et qui en comprennent l’intérêt, c’est à mon sens aussi par cela que nous pourrons rapprocher nos deux communautés, qui, en soit, ne sont pas si différentes l’une de l’autre. Je lui souris doucement avant de lui répondre : « Je vais avoir besoin de temps pour digérer tout ça mais j’en parlerai à Ludivine, je suis certain qu’on aura l’occasion de se revoir. » Je me lève lorsqu’elle s’empare de son manteau pour quitter la pièce et je ne peux m’empêcher d’ajouter : « Merci Abi, sincèrement. Merci à toi, je pense qu’on en avait tous besoin. » Je la regarde quitter la pièce avant de me tourner vers Eirian : « Merci à toi aussi Eirian, j’ai apprécié ta compagnie et… Merci d’avoir veillé sur moi. » lui dis-je en souriant. J’avais bien entendu remarqué à quel point il s’était appliqué à me « surveiller » durant la mission. Déchirant un bout du papier laissée par Abi, j’annote à mon tour mon propre numéro que je lui tends. « Tu aurais pu l’avoir par Raph, mais ça sera plus rapide comme ça. On se recroisera peut-être ici. Merci encore. » Je le salue à mon tour et quitte la pièce dans laquelle nous nous étions réfugiés. Je me rends compte que c’est toujours le branlebas de combat au quartier général et l’efferversence qui y règne me fait réaliser à quel point je suis épuisé. Soudainement, le sol semble se dérober sous mes pieds et je m’appuie contre un mur pour reprendre ma respiration. Me demandant comment j’allais bien pouvoir conduire jusqu’à la collocation alors que mes jambes sont trembletantes maintenant que je ne suis plus assis, la réponse m’apparaît soudainement alors qu’Abigail sort de la cuisine en direction de la porte. « Abi, attends ! » lui crié-je pour attirer son attention. « Comment comptes-tu rentrer ? Je… Tu peux me ramener ? » La suite de l’histoire, je m’y attendais vraiment pas. Mais vraiment pas. La magie a encore tellement à m’apprendre.
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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas PsLPpoxn_o


Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...

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Lumos
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Mar 3 Mai - 22:23
De quel côté se trouvent les bons et les méchants ?
« post event »
L’idée d’Abigail de présenter d’autres facettes de la magie aux moldus te parle beaucoup – c’est ce genre d’initiatives qui devrait voir le jour pour amener davantage de compréhension entre les deux mondes. Les sorciers n’occupent quasiment pas le terrain médiatique moldu alors que la propagande du Blood Circle les inonde des prétendus dangers de la magie – alors, certes, elle peut s’avérer dangereuse, mais comme n’importe quelle arme moldue, n’importe quelle technologie qui peut être détournée de son objectif de base ou être directement conçue pour infliger des dégâts. Le Cercle peut jouer sur les peurs de l’inconnu, de l’autre – et c’est à l’Ordre de contrecarrer cela, en montrant une magie plus familière, normale, belle, paisible. Cela pourrait amener des moldus à revoir leurs positions sur le sujet et préserver les jeunes nés-moldus.
Tu acquiesces aux paroles d’Abigail, les sorciers ne sont pas des monstres assoiffés de sang qui ne rêvent que d’éradiquer les moldus. Tu as bien conscience pourtant que c’est une idée profondément ancrée chez les membres les plus extrêmes du Blood Circle – qu’ils y croient ou qu’ils veillent à l’entretenir. C’est l’attitude de ton propre père – certes, ses parents ont été tués par les mangemorts lors de la première guerre, mais ça ne justifie pas pour autant la disparition des sorciers. Mais certains peuvent changer – comme ta mère, élevée dans toutes les traditions du Cercle, mais qui les a rejetées en découvrant tes pouvoirs, sacrifiant toute sa vie pour te sauver.
Abigail valide ta proposition d’adapter son idée à d’autres domaines, même si elle ne se sent compétente que pour les créatures et la botanique. Il y aura sûrement d’autres volontaires, tu peux sans doute réfléchir à des sortilèges de ton côté – Jonas ne demandera sans doute pas aux sorciers d’agir à visage découvert.
Il souligne que la tâche est immense et que la cible la plus facile à atteindre est la jeunesse, sur les réseaux sociaux. Tu ne t’y connais pas bien, n’ayant jamais fréquenté ces sites, mais de ce que tu sais, c’est effectivement le plus simple, les images et les vidéos pouvant rapidement devenir virales et échappant plus facilement à une éventuelle censure.

— Oui, avec les Kane au pouvoir, c’est peine perdue pour les médias traditionnels, ils ne diffuseront que les informations officielles et ceux qui essaieraient de s’y opposer seraient tout de suite discrédités dans l’opinion. Je me débrouille en sortilèges, je pourrai sans doute faire quelque chose si ça se concrétise.


En espérant que tout se passera bien. C’est toujours compliqué de t’engager sur quelque chose, tu ne veux pas prendre le risque de ruiner les idées des autres avec tes secrets. Mais tu ne peux pas non plus rester sans rien faire, et le combat sur le terrain ne suffit pas, loin de là. Tu es pour la paix et tu espères réellement que sorciers et moldus pourront construire quelque chose, arriver à se comprendre – à comprendre qu’ils ne sont pas différents en soi, que chacun ne cherche qu’à vivre sa vie en paix. Évidemment, dans les circonstances actuelles, ça paraît profondément utopique, mais tu n’as pas l’intention d’abandonner cet idéal. Et c’est toujours rassurant de voir que d’autres le partagent, croient à cette cohabitation pacifique.

Jonas évoque la difficulté à tracer la ligne entre le bien et le mal, à savoir dans quel camp on est, le risque de se perdre soi-même à mesure que la guerre avance. Des questions qui montrent à quel point il est loin de pencher du mauvais côté. Ces interrogations comme le doute restent une des meilleures armes contre le basculement. Tant qu’il ne cessera pas de s’interroger sur ses actes, de les remettre en question, il y a peu de chances qu’il aille trop loin. S’entourer de proches qui sauront le remettre dans le droit chemin s’il trébuche est aussi un excellent moyen de se prémunir des dérives. Abigail souligne que le plus important est de garder ces proches près de soi et tu acquiesces. Tu te sens plus fort depuis que tu as abandonné une bonne partie de ta solitude – de ton isolement. Même si tes rapports avec les autres restent teintés par tes mensonges. Si certains détiennent de grands pans de vérité, personne ne l’a en entier, c’est une barrière que tu n’arrives pas à abaisser – il y a des choses dont tu ne te sens pas de parler à Sean, et à Kayla… elle en a déjà accepté beaucoup et tu as peur de trop lui en demander, de briser tout ce que vous avez construit. Quoi qu’il en soit, tu es bien plus entouré qu’un an plus tôt, et c’est rassurant.
Effectivement, il y a peu de chances que vous sortiez indemnes de la guerre – mais pour toi ce conflit a commencé il y a déjà treize ans. Alors, tu ne sais pas vraiment à quel point les nouveaux événements t’impacteront, peuvent encore te transformer – tu n’as pas tout vécu, loin de là, mais tu as déjà eu plus que ta part – est-ce que tu serais capable de vivre dans un monde en paix, sans menace ? Te battre pour ta vie, savoir qu’un jour, ce sera toi ou eux, que tu as une épée de Damoclès au-dessus de la tête et que ça peut s’arrêter n’importe quand, dans trois jours ou dans un an… cela fait des années que tu en as conscience, que c’est une donnée parmi d’autres de ton existence – et une part de toi se dit que ce n’est pas très normal d’être aussi blasé et lucide à vingt ans. Au moins, ton choix de carrière t’assure de ne jamais être vraiment tranquille. Et tu as beaucoup à perdre encore, tu le sais, tes amis, tes proches, tu es prêt à tout pour les protéger au maximum.
C’est vrai que la magie vous offre une multitude de possibilités pour éviter de voir mourir vos ennemis. Cela facilite les choses – donne d’autant plus de gravité à l’acte de tuer. Ta mère n’avait pas cette ressource-là il y a dix ans, quand elle te protégeait des hommes de ton père – elle a tué et tu l’as vue faire, parce que c’était la seule solution, parce qu’il était trop tard pour fuir, parce qu’il était hors de question qu’ils vous ramènent à Maxwell. Les images se sont imprimées et se ravivent avec la mort de Potter – avec cette drôle de sensation qui te donne l’impression de vivre des vies parallèles, entre ta vie d’étudiant sérieux qui est un déguisement et l’autre, la vraie, pavée de sang, de coups de feu et de lutte pour survivre. Tu comptes bien tout mettre en œuvre pour ne pas en venir à prendre la vie de quelqu’un d’autre, mais tu restes conscient que cela peut arriver – il suffit d’un sort mal reçu, de pas grand-chose, tant les combats peuvent être rapides et imprévisibles. Et il y a toujours le risque des armes antimagie du Blood Circle, tu gardes ta lame sur toi au cas où tu te retrouverais privé de ta baguette magique. Tu opines cependant :

— Vous avez raison, la magie nous offre un immense avantage de ce point de vue.

En effet, vous ne devez utiliser ni leurs armes, ni leurs méthodes. Pas sans vous perdre vous-mêmes et alors votre combat n’aurait plus de sens. Mais cela vous amène aussi à affronter un adversaire qui n’est pas diminué, alors qu’il n’hésite pas à décimer vos rangs.

— Nous devons continuer d’affirmer notre différence face à leurs méthodes, et espérer que nous finirons par être davantage écoutés par la population. Même si nous avons des doutes, que le chemin n’est pas toujours simple, nous sommes sur la bonne voie. C’est le jour où ça deviendra facile, où nous arrêterons de douter qu’il faudra nous interroger sur nos actes.

Alors que vous développez autour du bien et du mal, Jonas évoque la Seconde Guerre mondiale. Les conflits sont toujours le fait de quelques hommes qui en envoient des milliers d’autres se faire tuer à leur place. Les soldats n’ont pas toujours le choix, et désobéir aux ordres demande du courage, surtout dans ce genre de contexte apocalyptique. Tu ne peux pas savoir ce que tu aurais fait à leur place. Mais rien ne les obligeait à s’en prendre aux populations civiles, à exterminer certaines personnes…

— Je ne trouve pas non plus que cela les excuse. Mais tant qu’on essaie de faire le bien, qu’on ne juge pas que certaines personnes sont supérieures aux autres ou que d’autres méritent de mourir pour ce qu’elles sont… il y a des chances de rester du « bon » côté.

Vous pourriez effectivement en débattre toute la nuit, mais la fatigue commence à se faire sentir chez chacun de vous. Ton épaule recommence à tirer malgré l’antidouleur pris, tu seras mieux une fois que tu pourras te relâcher et que tu auras terminé de soigner la blessure. C’est toujours un peu étrange de retrouver Poudlard après des moments comme ceux-ci, l’école, les dortoirs, les cours, une vie normale, après avoir affronté et vu la mort, comme deux mondes qui se côtoient sans jamais se croiser, avec toi entre les deux, appartenant un peu à l’un et un peu à l’autre.
Abigail donne son numéro de téléphone à Jonas avant de vous saluer. Tu lui rends son salut.

— Merci d’être restée avec nous.

Tu approuves Jonas : vous en aviez tous besoin, et ça t’offre aussi l’occasion de redescendre un peu, de laisser le stress et la tension du combat s’évacuer. Tu n’aurais sans doute pas pu dormir si tu étais rentré directement, les images tournant dans ta tête. La discussion t’a permis de prendre un peu de distance. Jonas te remercie à son tour et tu secoues la tête :

— Je n’ai pas fait grand-chose, tu t’en es très bien sorti… je suis désolé que tu te sois retrouvé dans une telle situation pour ta première sortie sur le terrain.

Il note son propre numéro de téléphone qu’il te tend. Il faudra que tu penses à lui envoyer un message quand tu auras rallumé ton portable. Ça te fait toujours un drôle d’effet quand quelqu’un te donne son numéro. Ta liste de contacts était pratiquement vide un an plus tôt, tu n’as jamais eu personne à appeler en dehors de ta mère et des contacts pour le travail ces derniers temps. Elle s’est bien enrichie au cours des derniers mois, mais tu as encore du mal à t’y habituer.

— Ce sera avec plaisir. Merci à toi pour ces échanges.

Tu quittes à ton tour le salon et rejoins une des cheminées qui te permettront de rentrer rapidement à Poudlard sans avoir à utiliser ta magie défaillante. Une fois à l’abri du château, tu prends une profonde inspiration, un peu douloureuse, et te secoue en prenant la direction de la tour de Serdaigle.


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De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas 21013008104866668 De quel côté se trouvent les bons ou les méchants ? || Abi, Eirian & Jonas M-daille-Eirian

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