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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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O, would that I were in the Isle of my Heart | Eirian :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Ven 24 Sep - 11:44
O, would that I were in the Isle of my Heart
ft. Eirian


Sévastian s'était réveillé à quatre heures, comme un gosse au matin de Noël, le cœur battant et les veines gonflées d'une énergie que les chiffres indiqués par l'écran trop lumineux de son téléphone n'avaient pas su dissiper. Sévastian s'était réveillé à quatre heures du matin, le corps comme une batterie trop chargée, et n'était pas parvenu à s'occuper. Il avait bien tenté mais une fois son sport matinal effectué, son petit-déjeuner dévoré, le ménage fait et refait, le sac vérifié et Bulochka dorloté, il s'était trouvé debout, penaud et démuni au milieu d'un salon qui ne promettait aucune activité capable de l'arracher à son excitation infantile. Résultat : il était huit heures deux, Eirian n'arriverait pas avant encore une bonne demi-heure, et il se trouvait déjà à leur point de rendez-vous. Le barman se sentait un peu ridicule.

C'était qu'il n'avait pas vu son ami depuis... depuis trop longtemps, en vérité. Les mois étaient passés rudement et les excuses s'étaient empilées sur d'autres excuses pour éviter les rencontres - le russe n'était pas dupe, connaissait bien la nuance entre un réel empêchement et celui qu'on invente pour se sortir d'un moment gênant. Il s'en était d'ailleurs fallu de peu pour que ce weekend de trek dans les vallées de l'Île de Skye ne soit annulé. Sévastian avait dû sortir la carte peu ragoutante du chantage affectif pour s'en tirer et, même là, il avait senti son cadet hésiter. Il n'en voulait pas à Eirian. Non, en réalité, il était plutôt inquiet pour lui. Un tel renfermement pouvait être le symptôme d'un tas de mauvaises choses et il craignait que son compagnon ne soit embourbé dans des émotions qu'il aurait peine à traiter. C'était souvent comme ça, pour les gens comme eux, pour les écorchés vifs, pour les éclopés de la vie. Non, il ne lui en voulait pas. Il espérait que son ami allait bien. Il espérait que son repli n'était pas le signe d'une souffrance qu'il aurait tue, que son silence n'était pas une façon d'étouffer sa détresse. Alors oui, c'était frustrant, un peu blessant aussi, de se voir fermer une porte qu'on pensait ouverte à jamais, de sentir la main saisie se retirer aussi vite, mais le jeune homme se gardait bien de juger. Il serait bien illégitime de dispenser le moindre conseil. Pas plus tard que ce matin-là, alors qu'il vidait et remplissait son sac pour la troisième fois consécutive, l'idée d'emporter des bouteilles de bières lui était venue naturellement. Et était restée. Et s'était installée, confortablement, dans les confins confortables de son esprit, là où sa présence habituelle avait créé un nid douillet pour les pensées parasites qu'elle distillait en lui. Il avait perdu une bonne dizaine de minutes à hésiter, à sa grande honte, les yeux rivés sur le pack de Baltika qui trônait dans sa cuisine. L'unique bouteille qu'il avait cachée dans son sac était à la fois une victoire et une opprobre.

Mais peu importait.

Non, ce qui importait, c'était le soleil tendre de l'été Londonien, l'odeur du resto Indien d'à côté, la charge pesante de son énorme sac à dos, et l'heure qui avançait timidement vers sa destination finale. Sévastian s'arracha à sa contemplation le temps de faire les cent pas, révisant encore une fois les provisions qu'il avait emportées avec lui. Des sous-vêtements de rechange, une polaire, un imperméable, une petite trousse de secours, une couverture de survie, une tente magique, un réchaud sorcier, une belle réserve de sandwich, des sucreries - il n'était pas certain qu'Eirian y aurait pensé, et n'envisageait pas ce voyage sans soirée à faire griller des marshmallows - une gourde d'eau avec filtre intégré, des chaussettes, un short, un T-shirt, un duvet... Et une bouteille de bière. Une seule.

Le jeune homme rumina sur le sujet pendant suffisamment de temps pour distinguer la silhouette d'Eirian s'approcher. Un sourire fendit son visage, qui s'illumina. Il dut freiner le mouvement naturel de sa main, tentée de se perdre dans les mèches folles de ses cheveux sombres dans un geste fraternel. Il se contenta de tendre les bras dans une invitation qui ne s'assumait pas - c'était le genre de mouvement qu'on esquisse juste, qui a l'ambiguïté d'intention suffisante pour ne pas s'humilier en cas de refus.

- Eirian !

Son regard clair se perdit sur les traits de son ami, sur sa silhouette, détaillant rapidement l'apparence du nouveau-venu dans un geste qui tenait plus du scanner que du jugement. Tout semblait aller. Physiquement. Il s'illumina davantage.

- Comment tu vas ? Ca fait trop longtemps, non ?

Son expression radieuse était on-ne-peut plus sincère alors qu'il observait son compagnon. Son coeur battait fort contre ses côtes, enthousiaste et enjoué. Cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas pris de vacances. De vraies vacances. Certainement pas en compagnie d'un ami. D'ailleurs...

- Félicitations, Eirian. Pour ton année. Je n'ai jamais douté que tu y arriverais, mais...

Le barman posa son sac au sol et entreprit de fouiller en quête de ce quelque-chose qu'il n'avait pas compté dans sa liste. L'action fut plus laborieuse qu'il ne l'aurait voulu - les sacs magiques étaient profonds et souvent chargés de divers éléments improbables, si bien qu'il fut tenté de sortir sa baguette en public. Il se contint, évidemment, peu enclin à échanger son trek à l'île de Skye contre un mois dans les geôles du Blood Circle, mais de précieuses minutes furent perdues à chercher le cadeau qu'il avait prévu pour son cadet.

- Ah ! Là. Désolé, j'ai mis dix ans à le retrouver...

Le paquet cadeau était mal fait et avait visiblement souffert de son parcours dans le sac de randonnée, mais on ne voyait rien au delà d'un rectangle accompagné de quelques reliefs. Sévastian s'arma d'un sourire qui, avec un peu de chance, dissimulait sa nervosité. Il n'était pas certain de faire plaisir. Il n'était pas certain que la référence serait appréciée. Il n'était pas certain que...

Il s'interrompit dans ses doutes et tendit le cadeau :

- Voilà. Ce n'est pas grand chose, mais... C'est pour marquer le coup.

A l'intérieur se cachait une mini console rétro - pas une vraie, il n'avait pas les moyens pour ça, mais une petite console inspirée des modèles des années 80-90, aux couleurs criardes et qui permettait de jouer à neuf jeux classiques de l'époque... Dont Pac-Man. Les yeux du jeune homme se fixèrent sur le visage d'Eirian en quête de réaction, un peu nerveux, tandis qu'il se retenait de surexpliquer son cadeau. Tout était inscrit sur le paquet et son ami était un grand garçon qui savait lire, pas besoin de l'étouffer avec ça. Pas besoin non plus d'angoisser. Il n'allait pas mal le prendre.

- Je sais que ce n'est rien, mais...

Arrête de te justifier, Sévastian.

- Enfin, si tu veux t'entraîner à battre ton record...

Un sourire timide, un haussement d'épaules, et il étouffait sa phrase en elle-même. Ce n'était pas vraiment le sujet du weekend, mais il voulait que son cadet se sente légitime à exister. Sache qu'il n'était pas seul. Ait conscience qu'il était important, à sa manière, pour certaines personnes.
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Eirian Howl
Eirian Howl
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Lumos
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Dim 26 Sep - 22:56
O, would that I were in the Isle of my heart
« juillet 2020 »
Tu boucles ton sac, jettes un coup d’œil autour de toi pour t’assurer que tu n’oublies rien. Comme toujours, ton squat de la nuit ne garde aucune trace de ton passage. Un coup d’œil à ta montre. Six heures du matin. Un soupir file entre tes dents serrées. Trois heures que les cauchemars t’ont réveillé après une nuit bien trop courte, trois heures passées à attendre que le jour se lève, incapable de te rendormir, trois heures à attendre aussi avec impatience le moment de te lever. Le week-end commence bien. Mais c’est ton quotidien depuis des semaines et rien ne s’arrange. Tu ploies sous l’épuisement, t’accroches autant que tu peux pour ne pas t’écrouler, à coups d’injonctions et de routines. Alors, tu masques tes cernes derrière un sort, tu redresses les épaules pour remplir un peu plus tes vêtements et tu fais comme si tout allait bien devant Aiko, à la librairie, devant les clients, devant tous ceux que tu croises. Devant Sévastian tout à l’heure. Tu ne sais pas à quel point il sera dupe. C’est une des raisons pour lesquelles tu l’as évité ces derniers temps, empilant les mauvaises excuses, la honte au creux du ventre et la culpabilité au cœur. Il comprend trop bien, il te comprend trop bien, et tu ne sais pas comment réagir. Ce n’est pas l’envie de le revoir qui te manquait pourtant. Tes propres incohérences et contradictions t’agacent. En tout cas, tu n’as pas refusé le trek quand il t’en a reparlé avec une nuance de chantage affectif. Peut-être parce que tu as senti que ce serait le refus de trop, à la fois susceptible d’attirer la suspicion et dangereux pour votre amitié, la fermeture d’une porte que tu as déjà mis bien trop de temps à ouvrir. Et tu ne veux pas le perdre, surtout pas. Il aurait pourtant eu tellement d’occasions de te tourner le dos, de partir, tu as tellement tiré sur la corde de sa patience, de sa bienveillance et de son amitié, et il est toujours là. Tu ne sais pas pourquoi, tu ne mérites pas le dixième de ce qu’il t’offre depuis le début. Mais il est là et tu ne pouvais pas fuir davantage. Pas sans devoir en assumer les conséquences. Et ce lien-là, tu refuses de toutes tes forces de le voir disparaître. Alors, tu as accepté, même si une voix vicieuse te souffle qu’il serait sans doute mieux sans toi.

Et maintenant, il y a cette escapade, cette randonnée à deux, ce nouveau cadeau. Tes premières vraies vacances depuis… quatre ans. La réalisation est un peu douloureuse. Ces dernières années, tu les as passées à enchaîner les jobs à droite et à gauche dans les bars et les restaurants, là où on te prenait, et à survivre dans les rues de Londres, d’un squat à l’autre, la crainte que ton père te retrouve au creux du ventre. Les vacances de Noël, tu les passes à Poudlard, dans la solitude du grand château quasiment désert, à profiter du calme inhabituel et à hanter le parc et les rayons de la bibliothèque. Pas vraiment des vacances selon la définition générale. Juste de la sécurité, rien d’autre. Mais cette fois… ça te réchauffe et te gonfle le cœur d’une chaleur que tu n’as pas ressentie depuis longtemps. Deux jours de vraies vacances, à ne plus penser à rien, dans un cadre idyllique, en compagnie d’un ami précieux… Deux jours dans cette bulle chaude, légère et pétillante que Sévastian sait si bien créer. Ça sonne trop beau pour être vrai. Tu redoutes presque que quelque chose se mette en travers de ton chemin au dernier moment.
Un hululement léger te tire de tes pensées. Nox volette autour de toi, entré par l’une des fenêtres béantes du vieil immeuble où tu as trouvé refuge. Tu souris tandis qu’il se pose sur ton épaule. Il s’inquiète pour toi en ce moment et ne se laisse pas duper par tes efforts pour le rassurer. Même s’il a compris que tu partais pour le week-end. « Tout va bien », tu murmures. Il te jette un coup d’œil de léger reproche, décolle en te donnant un coup d’aile sur la joue avant de se poser sur ton poignet et de picorer les manches longues de ton tee-shirt. Évidemment. D’un geste machinal, tu poses les doigts sur le tissu pour le plaquer contre ta peau. Les cicatrices sont trop fines pour que tu les sentes à travers, mais elles sont bien là, toujours plus nombreuses. Tu as pensé à les masquer d’un sort pour le week-end, histoire de prendre le moins de risques possible, mais l’idée de retrouver tes avant-bras vierges de toute marque ravive tes pulsions. Ta seule solution ces derniers temps face au flot de tes pensées, noir torrent qui te submerge et que seul le sang devenu refuge apaise. La douleur aiguë et éphémère t’aide à reprendre pied, à te donner une impression de contrôle – tu sais d’où elle vient, ce qui la provoque, comment l’arrêter. Et tu peux te focaliser dessus pendant ces quelques minutes, penser un peu moins au reste. Depuis des semaines, tu as l’impression de te débattre dans un brouillard permanent les bons jours, et de couler le reste du temps, sans arriver à retrouver le chemin de la surface. Abigail t’a bien secoué il y a quelques jours, pour te faire comprendre que tu ne peux pas continuer comme ça, que tu as besoin de parler, que tu fonces droit dans le mur – tu en avais conscience plus ou moins, mais là c’était dit haut et fort. Pour autant, tu ne sais pas encore quoi faire de ses paroles. Elle t’a encouragé à te confier à tes amis, mais tu n’es pas prêt pour ça. Ce week-end va te permettre de laisser tout ça de côté, de te vider la tête. Tu vas voir des paysages grandioses avec Sévastian, et c’est tout ce qui compte, le reste n’a pas d’importance, tu vas l’enfermer, hors de question que ça vous pourrisse cette parenthèse. « Ça va aller, Nox », tu murmures, autant pour toi que pour lui. « C’est Sévastian, on va s’amuser, ça va être génial ! » Il ne t’arrivera rien avec lui, ça, tu le sais et ça chassera les idées noires et le brouillard. Tu vas passer un merveilleux week-end. Tu prends conscience à quel point tu en as besoin et envie, comme un gosse qui voit un rêve s’exaucer.

Ton petit duc ne tarde pas à prendre son envol, après que tu lui as donné quelques friandises. Il est temps que tu commences à bouger. Ce n’est pas la préparation de ton sac qui t’a pris du temps, tu trimballes toutes tes possessions comme d’habitude. Qu’il fasse chaud ou froid, beau ou pluvieux, tu auras de quoi faire ; tu as toujours ton sac de couchage sur toi, ta gourde, ta trousse de secours… et Sévastian a prévu la tente et une bonne partie de l’intendance. Avec quelqu’un d’autre, tu aurais lancé un sort de métamorphose sur ton sac pour lui donner l’apparence d’un sac de randonnée, mais avec lui, tu n’as pas besoin de ce masque-là.
Sur le chemin, tu t’arrêtes à une boulangerie française pour faire un stock de viennoiseries et de chouquettes – un de tes péchés mignons découverts en France –, ça vous fera des goûters et le petit déjeuner. Tu espères qu’il aime. Tu as des jus de fruits aussi. Tu ne sais pas encore trop comment tu vas gérer tes problèmes avec la nourriture ; à la vérité, tu comptes beaucoup sur l’intensité de l’exercice pour raviver ton appétit.
Tu reprends ton chemin à pas rapides, porté par l’impatience et l’excitation. Bien que tu arrives un peu en avance au rendez-vous, Sévastian est déjà là. Tu t’éclaires en le voyant, mesures une nouvelle fois à quel point il t’avait manqué. Un poids quitte tes épaules et tu te hâtes de le rejoindre, un grand sourire aux lèvres et le cœur battant, malgré une légère appréhension. Il ouvre les bras, tu réponds d’un grand geste de la main en guise de salut, conscient de ce que tu fais, mais ces derniers temps, la simple idée qu’on te touche est devenue intolérable. « Je suis désolé. »

— Salut !

Il t’examine rapidement et tu espères que tes petites manipulations t’éviteront trop de questions.

— Je vais très bien et toi ? Oui, beaucoup trop longtemps… Je suis désolé, la fin de l’année a été tendue. Je suis content de te revoir.

Concernant la fin de l’année, ce n’est pas vraiment un mensonge. Ce ne sont simplement pas les examens qui t’ont retenu. Mais tes petits arrangements avec la réalité et tes compromissions ne masquent pas grand-chose. Tu ne veux pas y penser, pas maintenant, pas alors que tu le revois enfin, et tu te focalises sur la joie que tu ressens. Il te félicite et tu te sens rougir.

— Merci !

Il pose son sac au sol et commence à fouiller à l’intérieur. Tu le regardes faire sans trop comprendre, ce qu’il cherche a l’air de s’être perdu au fond – et tu vas lui proposer de décharger son sac dans le tien ou de l’alléger un peu une fois que vous serez à l’abri des regards, vu comme il a l’air d’être lourd. Ton ami se redresse au bout de quelques minutes en s’excusant. Tu esquisses un geste de la main pour balayer sa phrase, mais ton mouvement s’interrompt net quand tu aperçois le paquet cadeau qu’il te tend. Pour toi ? Tu le fixes, incertain. Ses mots te percutent avec un instant de retard. Depuis quand ne t’a-t-on pas offert… Tu ne veux pas de cadeaux en général, tu l’as redit à Kayla qui a bien conscience que la date de ton anniversaire approche, tu ne veux pas de présents que tu ne pourras pas rendre. Mais que Sévastian ait pensé à fêter la réussite de ton année, malgré tous tes manquements, tous tes reculs, tes incertitudes et tes bizarreries, te touche profondément. La gorge nouée, tu murmures malgré tout, d’une voix étranglée :

— Il ne fallait pas, ça ne valait pas la peine…

Il n’aurait pas dû, il n’aurait tellement pas dû, bon sang, tu ne le mérites pas. Tu l’as évité pendant des semaines, et il te fait quand même un cadeau. « Pardon. J’aimerais que les choses soient plus simples et ce n’est pas contre toi. » Tu aimerais avoir autre chose que des excuses et des mensonges à lui offrir. Les doigts tremblants, le cœur battant, tu prends le paquet, défais l’emballage. Un sourire t’échappe en apercevant la mini-console et les jeux qu’elle propose – Pac-Man te saute aux yeux en un rappel de cette si belle après-midi de jeu il y a quelques mois. Les yeux embrumés, tu te perds dans la contemplation du paquet et des jeux proposés. Il te faut un instant pour te rappeler que Sévastian est toujours là. Et que tu ne devrais pas avoir l’air au bord du craquage nerveux ou sur le point de fondre en larmes simplement parce qu’on t’offre un cadeau. Tu redresses la tête, ton ami bafouille un peu.

— Ce n’est pas rien, ça… ça me touche beaucoup. Merci beaucoup.

Tu souris en l’entendant.

— On pourra se faire une compétition, tu dois avoir un bon niveau maintenant avec tout ton entraînement, ça ne s’oublie pas !

Tu fais glisser ton sac de ton épaule, l’ouvres pour y glisser la console, reviens à celui de Sévastian en jetant un coup d’œil autour de vous. On ne vous prête pas attention, mais ton sac n’a clairement pas l’allure d’un sac de randonnée, et encore moins la capacité de contenir ce qu’il y a l’air d’avoir dans celui de ton ami. Tu reprends à voix plus basse :

— Tu voudras que je te prenne quelques trucs là-bas ? J’ai encore de la place. Ou on pourra l’alléger si tu veux.

Tu maîtrises les sorts en la matière, ton sac est très loin d’avoir le poids qu’il devrait, compte tenu de ce qu’il contient.
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O, would that I were in the Isle of my Heart | Eirian 21013008104866668 O, would that I were in the Isle of my Heart | Eirian M-daille-Eirian

Spoiler:





   
On the run,
falling to the depths

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Anonymous
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Lun 27 Sep - 17:52
Une tension insidieuse quitta ses épaules lorsqu'Eirian posa son regard sur lui et que son visage s'illumina. Une part de lui - cette parcelle fracturée de son âme dont les brisures abrasives écorchaient encore et encore le reste de son être, formant des cicatrices qui jamais ne parvenaient à guérir - avait eu peur, secrètement. Une part de lui avait cru à cet éloignement, y avait perçu le signe éclatant d'une vérité qu'il refusait de regarder. Il n'était pas assez bien, il n'en valait pas la peine, son ami s'était finalement rendu compte qu'il n'était qu'un moins-que-rien...

Tous ses doutes s'envolèrent face à l'expression de son compagnon. Eirian était heureux de le voir. Eirian était heureux et il souriait, et il accéléra en le remarquant. Sévastian sentit son propre visage s'étirer de joie. Son coeur palpitait avec un enthousiasme renouvelé, battant un rythme dansant contre ses côtes. Il salua le nouveau venu avec bonheur, son ton aisé, ses gestes tranquilles. Il se sentait étrangement soulagé.

Le refus discret de son invitation n'entama en rien sa bonne humeur. Non, cela ne faisait que confirmer qu'il n'était pas dans un rêve, qu'il faisait bien face à son cadet, en chair et en os, et qu'ils s'apprêtaient bel et bien à s'offrir du bon temps. Son sourire ne s'estompa donc pas tandis que ses bras retombaient et que ses yeux, naturellement, glissaient sur la silhouette longiligne d'Eirian.

Un peu trop longiligne, d'ailleurs. Le garçon avait toujours été mince, mais ni sa posture ni ses vêtements ne savaient cacher à l'oeil avertit les quelques kilos qui s'étaient égarés depuis qu'ils s'étaient vus pour la dernière fois. Ses mains paraissaient plus longues, ses clavicules plus profondes. Ses traits fins s'étaient creusés. Ce n'était rien de flagrant, rien d'assez flagrant du moins pour mériter un aller simple pour le médecin - pour le bien que cela aurait pu faire - mais il ne put s'empêcher de le noter. Une pointe d'inquiétude entama la plénitude du jeune homme. Il n'en dit rien bien sûr, mais prit soin de ranger ses observations dans un recoin de son esprit, le recoin dont ses instincts de grand-frère n'avaient jamais permis la disparition. Sa légitimité à se considérer comme tel n'importait pas :  Eirian méritait qu'on prenne soin de lui et de savoir qu'on en avait envie.

Mais l'heure n'était pas aux remarques préventives ou aux questions nerveuses. Sévastian n'avait aucun doute sur la réaction qu'aurait son ami à son inquiétude, s'il devait la manifester au mauvais moment ou maladroitement. Il ne souhaitait pas mettre en péril la douceur que promettait ce week-end, ni ce qu'elle pourrait offrir à son cadet. Parfois les souvenirs étaient de précieux remèdes et c'était ce sur quoi il comptait se concentrer.

— Je vais très bien et toi ? Oui, beaucoup trop longtemps… Je suis désolé, la fin de l’année a été tendue. Je suis content de te revoir.
— Je vais bien. Je suis vraiment heureux de te revoir. Et ne t'en fais pas, pour la fin d'année. Je sais comment ça peut être !

Il y avait un dialogue sous le dialogue, des mots qui se glissaient entre leurs silences et prenait sens dans leurs absences. Je sais. Ce n'est pas grave. Ca arrive. Le jeune homme n'insista pas davantage. Le but n'était pas d'alourdir l'atmosphère de leurs retrouvailles; non, ce qu'il voulait, c'était raviver les étincelles qu'il avait pu voir dans le regard de son interlocuteur lors de leur dernière rencontre. Lui faire plaisir, le faire sourire, lui permettre aussi d'oublier les ténèbres qui le bouffaient. Parce qu'elles étaient là, les ténèbres, toujours. Elles le regardaient, tapies dans l'ombres, attendant la moindre occasion de planter leurs griffes glacées dans sa chair... Et il les soupçonnait d'avoir déjà une emprise bien ferme sur les plaies qui se gangrénaient.

Alors il fouilla le sac. Il y avait quelque chose de très important dedans, un petit cadeau dont il avait besoin pour aller plus loin, un morceau de rien qu'il voulait tout de même offrir, comme une attention qu'on pourrait cueillir. Eirian, lui, semblait ne rien comprendre. C'était adorable. Sévastian retint un sourire attendri en fouillant désespérément ses affaires, maudissant sa bêtise à avoir foutu le paquet au hasard dans son barda jusqu'à...

— Ah !

La suite ne fut qu'une confusion assez absurde de justifications superflues. Pour une obscure raison, il ressentait le besoin d'expliquer le faible investissement, la petite taille de la console, la présence si chétive de ce cadeau qu'il aurait voulu plus beau, plus significatif, plus cher... Il y avait quelque chose de compensatoire là-dedans, mais il refusa de s'y pencher. Ce n'était pas le moment et ça lui faisait peur, de voir ça, de mettre le doigt sur toutes les failles qui le parcouraient. Alors, sagement, le barman se décida enfin à fermer sa bouche. Et il observa.

— Il ne fallait pas, ça ne valait pas la peine…

La voix était étranglée et Eirian touché, profondément. C'était indéniable. Et tandis que Sévastian oscillait entre tristesse et tendresse, son ami continua:

— Ce n’est pas rien, ça… ça me touche beaucoup. Merci beaucoup.

Et puis le sourire, enfin. Il bourgeonna sur le visage de son ami comme une primevère lorsque s'éloigne l'hiver, trouvant un miroir sur les traits du russe. La blague avait prit racine et éclot.

— Tu as raison. Je vais te massacrer, Eirian, et c'est précisément pour ça que je t'ai offert ça.

Le ton est taquin mais l'amusement s'interrompit une seconde au profit d'une réalité plus sérieuse :

— Juste une chose : ça en valait la peine. Tu te rapproches chaque année d'un futur qui te correspond et tu mérites qu'on le célèbre. C'est pour ça qu'on est là, non ?

Un clin d'oeil taquin ponctua son discours. Sévastian rangea son sac et le hissa péniblement sur son épaule. Il aurait dû jeter un sort d'allègement, songea-t-il, pourquoi avait-il oublié de jeter un sort d'allègement ? Un soupir bougon lui échappa tandis qu'il se redressait, gigotant ses épaules dans une sorte de danse caractéristique pour ajuster son sac. Ses difficultés, manifestement remarquées par son interlocuteur, ne l'empêchèrent pas de rajouter

— Enfin, on est là pour ça, et pour savourer le froid et l'humidité écossaise, des fois que t'en aies pas eu assez pendant l'année !

Un sourire amusé et franc avait fendu son visage. Il refusa d'un geste machinal la proposition d'Eirian, tout en ayant conscience qu'il allait revenir dessus bien vite :

— Non, non, c'est pour me muscler le dos. J'ai pas du tout zappé d'alléger mon sac, c'était purement volontaire. Tu peux pas comprendre.

Nouveau clin d'oeil, nouveau rire. Il réajusta encore son sac, preuve flagrante de l'absurdité de ses propos, avant de tendre le bras vers la ruelle sombre qui les attend sagement dans l'angle de leur point de rendez-vous.

— Prêt ?


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Eirian Howl
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Lumos
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Jeu 30 Sep - 17:51
O, would that I were in the Isle of my heart
« juillet 2020 »
Tu rejoins Sévastian à pas rapides, pressé de le retrouver, malgré l’appréhension qui s’insinue en toi. Il pourrait t’en vouloir pour ton absence, pour tes excuses et tes prétextes, pour tes dérobades alors que tu commençais à t’ouvrir. Il pourrait croire que tu rejettes son amitié, alors qu’il compte parmi tes plus proches relations. Il en aurait tous les droits et tu le comprendrais parfaitement. Les dernières semaines ont été compliquées, mais ça n’excuse rien ; tu ne comprends pas ce qui se passe, pourquoi tes traumatismes et tes angoisses retrouvent une telle ampleur, mais ça ne justifie rien. Sévastian ne méritait pas que tu t’éloignes sans explications – des explications que tu n’es pourtant guère décidé à fournir. Cependant, il avait l’air semblable à lui-même en proposant ce week-end, mais tu n’as pu empêcher le doute et l’angoisse de prendre leurs aises.
Mais il sourit en te voyant, il sourit quand tu le rejoins en accélérant, il sourit sans faire de reproche et ça te rassure. Rien n’a l’air d’avoir changé, tu te réjouis de le retrouver identique à lui-même, même si une pointe de culpabilité se glisse en toi. Il est bien trop gentil. Cependant, un poids quitte tes épaules tandis qu’il a l’air ravi de te revoir, et il ne s’offusque pas que tu refuses son invitation pour le saluer de plus loin. Son regard glisse sur toi, et tu fais comme si de rien n’était, pressé cependant que son examen se termine.
Lui aussi va bien, confirme qu’il ne t’en veut pas. Un nouveau nœud se relâche. C’est comme une conversation à deux étages, comme s’il comprenait ce que tu n’arrives pas à dire et qu’il y répondait aussi.  Pas de questions, pas de remarques, rien. C’est rassurant, mais tu redoutes toujours autant ce qu’il pourrait voir en toi ; souvent, tu as l’impression d’être un livre ouvert devant lui et tu crains le moment où il découvrira la chose de trop, où il se rendra compte que tu ne corresponds pas à l’image qu’il se fait de toi.

Tu l’observes plonger dans son sac, curieux et perplexe aussi de ce dont il pourrait avoir besoin alors que vous n’êtes pas encore partis. Il a presque l’air sur le point de vider son sac à vos pieds lorsqu’il trouve enfin l’objet convoité. Et l’emballage ne laisse aucun doute sur sa destination de cadeau. Ça te touche plus que tu ne saurais le dire. Il dit que ce n’est pas grand-chose, mais bien sûr que si. Il a pensé à toi malgré ton attitude, il tient quand même à fêter la réussite à tes examens et le passage en troisième année. Et c’est une belle allusion à votre après-midi de jeu, à ces heures complices, à ces moments où tu arrives à laisser un peu le monde derrière toi, comme tu as bien l’intention de le faire ce week-end.

Tu plaisantes sur Pac-Man, tu ne peux évidemment pas passer à côté de ça, et Sévastian entre dans le jeu, rétorque que c’est précisément pour ça qu’il te l’a offert. Tu pointes un doigt dans sa direction.

— Dans tes rêves ! J’ai toujours mon super entraînement de champion, je ne serai pas si facile à battre ! J’espère que tu as suivi les conseils que j’ai donnés.

Et ça fait du bien de plaisanter, de faire reculer les ombres dans ta tête. Sévastian redevient sérieux un instant. Un futur qui te correspond… Tu ne sais pas, souvent, tu te dis que c’est une belle ironie que toi, un fuyard et un imposteur, contraint de vivre sous une fausse identité, veuilles précisément rejoindre la police. Une couverture parfaite, même si ce n’est pas pour cela que tu as choisi cette voie-là. Tu t’accroches depuis deux ans, pour essayer de construire quelque chose, sans savoir si tu vivras assez longtemps pour réussir. Tu grappilles tout ce que tu peux de la vie que tu aimerais avoir. Peut-être que tu n’arriveras jamais au bout, mais tu en auras quand même profité. La notion même de futur reste floue, tu as du mal à voir au-delà de quelques mois ou de quelques semaines, surtout l’été, où survivre à ces huit semaines devient ton seul objectif. Mais tu as tenu jusque-là, tu as terminé deux ans et tu es encore là, alors peut-être que ça peut compter, oui. Tu souris doucement à Sévastian :

— Merci. Ce week-end est déjà un magnifique cadeau, ça va être tellement bien !

C’était déjà beaucoup, tu n’en demandais pas plus, mais son attention te touche. Tu ranges la console avec soin dans tes affaires, là où elle ne bougera pas trop, sans se faire aspirer par les profondeurs de ton propre sac, puis tu observes Sévastian remettre le sien. Beaucoup trop lourd. Il l’ajuste sur ses épaules avec force gestes.
Il revient sur le merveilleux climat écossais.

— On s’y habitue tellement que ça finit par manquer l’été ! Puis, il faut bien que tu en profites aussi. La brume le matin, l’humidité qui s’attarde… ça manque à ton expérience. Et même, parfois, il fait beau.

Tu marques une légère pause.

— Le contexte est important aussi. Sans les cours et avec un ami, je suis sûr que l’Écosse est très agréable.

Il refuse ta proposition d’aide. Tu l’écoutes sourcils haussés, en signe manifeste de ton scepticisme.

— Ah, pour le coup, ça va te le muscler, on ne te reconnaîtra plus à la fin du week-end !


Il va surtout se le flinguer au bout de deux kilomètres (et tu es généreux), d'autant que la randonnée en elle-même n’est pas des plus simples, et il le sait sans doute aussi bien que toi. Tu hausses encore plus les sourcils devant son nouvel ajustement, ajoutes une expression perplexe à ton scepticisme déjà bien trop flagrant, mais ce n’est pas ici que vous réglerez le problème. Cependant, quand il désigne la ruelle, tu laisses transparaître ton enthousiasme :

— Prêt ! Le deuxième arrivé montera la tente !

Vous gagnez la ruelle. Un coup d’œil autour de toi pour t’assurer que personne ne vous observe et tu transplanes là où vous avez décidé de partir. Portree, la ville principale de l’île de Skye, située plus ou moins au milieu du plus grand trail. Vers le nord, c’est la côte et les formations rocheuses ; vers le sud, c’est l’intérieur des terres et les lochs typiques de la région. Une seconde plus tard, tu réapparais à l’endroit choisi, juste à côté du chemin de randonnée et assez à l’écart pour ne pas attirer l’attention. Aussitôt, tu sens le changement d’atmosphère, la nature qui se déploie à quelques dizaines de mètres, presque jusqu’en pleine ville, l’architecture bien différente de celle de Londres, le calme et bien sûr le vent qui souffle, chargé de sel. Tu fermes les yeux une seconde, inspires à pleins poumons, comme tu l’as fait quelques jours plus tôt chez Abigail. C’est parfait et ce n’est que le début.
Tu pivotes vers Sévastian, tu ne sais pas vraiment lequel de vous deux est arrivé en premier, lances d’un ton faussement menaçant :

— Tu ne fais pas un pas de plus tant que tu n’as pas réglé le problème de ton sac. Ou c’est moi qui m’en charge.

Tu ajustes ton propre sac sur tes épaules en guise de démonstration. Il n’est pas sans poids, bien sûr, ça te ferait bizarre, mais tu as trouvé le bon équilibre entre trop et pas assez. Et la randonnée vous musclera bien assez.
Tu jettes un coup d’œil au ciel dégagé, au soleil dont les rayons dorés éclairent les arbres et la mer au loin.

— Tu vois, la météo écossaise n’est pas si affreuse. D’ici ce soir, il devrait faire trois fois soleil.

Et autant pour la pluie, mais vous avez de quoi faire. L’excitation revient, tu as presque l’impression d’être un gamin le jour de Noël. Tu as hâte de te mettre en route avec lui.

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Jeu 14 Oct - 11:45
Le ton taquin d'Eirian trouva un écho dans son propre rire. Sévastian haussa les épaules à l'idée de cette drôle de compétition qu'ils venaient d'entamer, le coeur léger et pétillant sous ses côtes. Ses yeux brillaient d'un enthousiasme qu'il n'avait pas besoin de feindre.

— OK. Game's on. Je te ferais remarquer que j'ai aussi eu de l'entraînement : je me suis encore coltiné le putain de tamagotchi trois jours après ton départ. Ha !

Le concept lui plaisait. Il lui faudrait investir dans une petite console aussi, par souci d'équité, pour qu'aucun ne puisse jouer d'une fausse mauvaise foi dans leur jeu ridicule, puis ils pourraient s'adonner à cette compétition chacun de leur côté, faire le point en se voyant. Ce serait une manière de se rencontrer sans être à côté, de se souvenir de ce lien même en étant loin. Oui, vraiment, le concept était bon. Son sourire s'agrandit en l'entretenant, et il laissa la conversation glisser vers d'autres blagues, d'autres légèretés auxquelles il ne songeait pas vraiment.

L'enthousiasme d'Eirian encourageait le sien. Sévastian espérait, espérait du fond du coeur qu'il soit aussi bien que le promettait son cadet, que ce soit un souvenir de plus dans leur arsenal contre la noirceur, que ce soit une lueur de plus dans les ténèbres qui les tentaient toujours. Il espérait ne pas merder, ne pas tout gâcher, se le promettait en dépit des toutes et des craintes qui le titillaient.

— Tu le mérites, insista-t-il alors.

Tu le mérites parce que tu vis, parce que tu existes, parce que tu te bats, parce que tu es là, et au fond tu n'as même pas besoin de le mériter, parce que le simple fait d'être ici te donne le droit à cette affection. Mais est-ce que tu le sais, Eirian ? Est-ce que tu sais que tu y as droit, à tout ça ? Est-ce que tu sais que cette tendresse et cette joie sont des acquis que tu n'as pas à arracher à la vie ? Sévastian voulait croire que oui, savait que non. Mais il n'était pas encore temps d'en parler. Convaincre que son cadet prendrait du temps et beaucoup d'actions, des actions et des gestes et des symboles, plus que les mots si légers et si volatiles, qu'on avait dû lui offrir maintes fois sans rien faire ensuite.

L'humour, donc. L'humour comme porte de sortie, comme promesse de légèreté, qu'il entretenait avec passion. La météo s'imposa comme un sujet banal, presque trop facile. Il était aisé de critiquer le climat britannique.

— Wow, comme tu en parles on pourrait croire que ça te plaît... Réelle affection ou syndrome de Stockholm ?

Un peu hypocrite, aussi, de la part de quelqu'un dont l'enfance était ponctuée d'hivers glaciaux et de printemps boueux, dont le pays avait une telle météo que l'incapacité des occidentaux à l'envahir était devenu un running gag sur les réseaux. Peu importait.

— Mais bon, je suis d'accord, la présence d'un ami est indispensable au fait de savourer la pluie comme il se doit. C'est pour ça que tu es là !

Un clin d'oeil, puis il réajusta le lourd fardeau qu'il avait eu l'idiotie d'emmener avant de s'avancer, refusant les propositions d'Eirian pour l'aider et ignorant pompeusement le regard dubitatif qu'il lui adressa en le voyant claudiquer sous sa charge. Son compagnon se servit ensuite de cette claire faiblesse pour tricher, oui, tricher à une course dont il n'avait pas eu le temps d'accepter les règles.

Sévastian laissa échapper une exclamation outrée avant de se précipiter vers la ruelle, les pas lourds et maladroits sous son sac. Il perdit, bien évidemment, malgré les efforts généreux qu'il avait fourni à sa vitesse, l'obstination enfantine de celui qui refuse d'abandonner en dépit des statistiques écrasantes contre lui.

Ses poumons semblaient trop petits lorsqu'il parvint à leur point de départ, mais il transplana à la suite de son compagnon sans broncher. Ses mains étaient déjà sur ses genoux lorsqu'il se matérialisa devant son ami. Un sourire amusé aux lèvres, il dressa un doigt inquisiteur en l'air :

— Alerte...

Une inspiration sifflante.

— J'ai laissé un poumon en Angleterre...

Le ton vindicatif d'Eirian ne fit que l'amuser. Le jeune homme laissa échapper un rire en même temps qu'un "Oui, Maman...". Encore quelques secondes à prendre sa respiration, à oublier les brûlures de la course dans ses mollets, puis il posa son sac par terre en un "oof" soulagé.

— Je t'en prie, charge-toi. En vrai, je ferai un sort quand on sera un peu éloigné.

La courte pose lui offrit l'opportunité de faire traîner son regard sur les alentours. On n'était pas si loin de Londres, ici. On n'était qu'à quelques heures de route, tout au plus, quelques centaines de kilomètres au Nord puis un peu de bateau, pourtant tout était différent. L'air iodé et froid pénétrait ses poumons avec une forme de violence douce, remplaçant l'oxygène sale de la métropole par celui, cristallin, de cette toute petite ville côtière. Les collines rencontraient la mer devant leurs yeux, au loin, et l'herbe était verte à côté de leur pied en dépit de la saison.

C'était beau. C'était juste beau. Et tranquille. Et doux. Sévastian prit une profonde inspiration, et tendit les bras loin sur les côtés en fermant les yeux, et laissa son visage s'imprégner d'un sourire détendu avant de se tourner vers Eirian. Le paysage avait étrangement apaisé ses doutes :

— Ca va être génial.

La blague de son ami lui arracha un rire facile tandis qu'il s'emparait de son sac, au poids désormais bien plus acceptable. Il joua des épaules pour l'installer correctement puis offrit un clin d'oeil à son vis-à-vis:

— J'espère que tu t'es mis de la crème solaire, dans ce cas. Je voudrais pas finir le trek avec une écrevisse.

A leur côté, le chemin s'étendait, comme à l'infini. D'un côté le Nord, de l'autre le Sud, et un choix qu'ils n'avaient pas pris le temps de faire. Le jeune homme eut une idée et s'empara d'une pièce au hasard dans ses poches, l'une de ces mêmes pièces qu'il comptait frénétiquement lorsque le stress quotidien menaçait de le submerger. Ces traquas semblaient soudain étrangers.

— On tire au sort ? Pour la direction, je veux dire ?

Un sourire joueur fendait son visage. Il y avait un amusement enfantin sur ses traits, de ces sentiments qu'il ne s'autorisait pas assez à vivre.

— Pile, on part au Nord. Face, on part au Sud. Vendu ?

Tremblant presque d'impatience, il plaça soigneusement le dime sur son pouce replié. Sa poitrine paraissaient plus grande, plus large, presque trop, gonflée d'une joie de vivre qu'il pensait parfois oubliée. Il se prépara. Puis lança.

Les dés-dés-dés :

La pièce tourna, virevolta dans les airs. La danse parut durer plusieurs secondes alors que l'instant mourut presque instantanément. Peu importait : Sévastian s'empara de l'objet et le retourna avec enthousiasme avant d'énoncer fièrement le résultat :

- Pile ! Et c'est le Nord, Messieurs Dames ! Enfin : Messieurs messieurs, et le mouton là-bas.

Seul spectateur du chemin désert, l'animal semblait s'être éloigné de son troupeau rien que pour les observer, curieux de tout ce bruit que produisaient deux pauvres humains. La vue amusa le barman, qui se tourna ensuite vers son cadet. De ses poches émergea une carte en papier un peu trop usagée qu'il avait dénichée dans un magasin de seconde main, il y avait quelques temps de ça. Ses lèvres pincèrent sa langue d'un air concentré alors qu'il tentait péniblement de s'orienter sur le bout de carton:

— Alors... J'ai entendu parler de Quiraing, beaucoup, vers le Nord. Genre un incontournable de l'île de Skye... Attends, il est où... Enfin dans l'idée, ça te brancherait ?

Ses doigts parcouraient les chemins dessinée tandis que son autre main se débattait avec la trop grande surface de la carte, qui se balançait dans le vent comme le poster mal accroché d'un adolescent. Un grognement frustré lui échappa alors que finalement il s'emparait de son foutu papier des deux bras avant de le tourner vers Eirian.

— Bon, je sais pas me démerder avec les cartes de randonnées mais je crois que c'est par là.

Il avait fait en sorte de se mettre derrière l'objet, pour que le vent plaque la surface contre son corps tandis qu'il utilisait un index pour délimiter un cercle dans la région où il croyait avoir vu la ville en question.

— C'est à environ 30km d'ici, donc ça nous fait une belle trotte. T'en penses quoi ?


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L'Augurey
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Jeu 14 Oct - 11:45
Le membre 'Sévastian Dimitrov' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


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Lumos
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Mar 19 Oct - 22:55
O, would that I were in the Isle of my heart
« juillet 2020 »
C’est facile de plaisanter avec Sévastian, ça vient tout seul, comme une bulle qui se crée autour de vous. Une bulle qu’il devient de plus en plus simple de reformer, même après des semaines de recul, comme si ces dernières n’avaient pas vraiment existé. Comme si tu n’avais pas, encore, essayé de dissimuler ce qui t’arrivait. Comme si tu n’avais pas en partie refermé la porte que tu avais mis tant de temps à ouvrir. C’est facile de te lancer dans cette compétition sans réel enjeu, sans qu’il n’y ait rien de grave, ni d’important derrière. C’est facile et c’est simple et tu ne demandes rien de plus.

— Alors, on va voir si cet entraînement a porté ses fruits !


Ce serait drôle de comparer vos mérites sur cette console. Ça te fait drôle aussi de revenir à quelque chose qui n’est pas orienté vers ta survie, ta protection ou celle de tes secrets, où tu ne te demandes pas ce que ça t’apportera pour la suite. Juste l’instant présent et c’est tout, comme ces moments où tu vas courir avec Kayla et que tu te perds dans vos discussions. Ton ami ne mesure sans doute pas tout ce qu’il t’offre et tu ne sais pas comment le remercier pour de vrai, autrement que par des mots qui s’envolent. Tu ne sais pas davantage si tu mérites ce week-end – tu ignores la petite voix qui te souffle que non – mais tu ne protestes pas non plus, tu retiens les protestations et les mots négatifs, les dénégations et les démonstrations comme quoi il se trompe. Tu as vu ce que ça donnait chez Abigail, ces sentiments à fleur de peau qui ne demandent qu’à sortir quand tu te relâches, ces pensées qui t’enfoncent et ressortent trop facilement dans tes paroles. Elle t’a montré toute ta négativité, tu as bien l’intention de la tenir sous contrôle ce week-end. Hors de question de le gâcher avec tes états d’âme. Alors, tu souris et tu hoches la tête, puis tu t’échappes vers les plaisanteries, vers cette légèreté qui te soulage, sur ce chemin qu’ouvre Sévastian et où tu le suis sans hésiter.

— Hmm, laisse-moi réfléchir… Un peu des deux, sûrement, on s’y habitue avec les années ! Mais quelle que soit la température, tu dois avoir chaud, non ?

Oui, parce qu’il peut bien se moquer du climat écossais, la Russie n’est pas particulièrement connue pour la légèreté de son climat. Tu ris à sa réponse. Effectivement, tu vas peut-être l’entraîner sous des seaux d’eaux – tu as jeté un coup d’œil à la météo du week-end, vous devriez quand même échapper au pire, même si le climat écossais est capricieux.

— Mais oui, c’est tout un art de savourer la pluie, on est des spécialistes par ici.

Il faut bien avouer que la magie vous donne un avantage sur les randonneurs et campeurs ordinaires : quelle que soit la météo, vous êtes sûrs de dormir au sec et de ne pas vous réveiller avec des affaires détrempées par la pluie – ou du moins rien qu’un sortilège ne puisse régler.
Sévastian charge son sac sous ton regard ; tu n’as pas l’intention de le laisser randonner avec un tel poids. Il fait mine d’ignorer ton scepticisme, tu comptes bien lui montrer que ça va vite être problématique, et c’est sans vergogne que tu lui proposes une course jusqu’à la ruelle où vous pourrez transplaner sans mal. En vérité, tu as même double avantage, vu le temps que tu passes à courir dans le parc de Poudlard. Tu as toujours été rapide et tu entretiens cette qualité. Ça peut faire la différence entre la vie et la mort.
Tu es le premier à atteindre la ruelle et tu transplanes aussitôt vers l’île de Skye. À peine arrivé, tu pivotes à la recherche de ton ami qui ne tarde pas à apparaître à tes côtés, déjà plié en deux. Et un poumon en moins.

— Ça va être pratique pour randonner, tiens…


Mais cela ne fait que t’apporter un argument supplémentaire. Sévastian rit devant ta menace tout en te donnant du « maman » et tu dresses un index sévère dans sa direction. Peut-être un peu trop poule pour un Aigle, mais ce n’est pas la peine qu’il souffre tout le week-end ou vous n’irez pas bien loin. Il pose son sac avec une exclamation soulagée en t’invitant à l’alléger. Tu ne te le fais pas dire deux fois. Tu n’aimes pas franchement fouiller dans les affaires des autres, et tu ne touches pas à ce qui est personnel, mais tu récupères la tente et le réchaud pour les caser dans ton propre sac en vérifiant que personne ne peut te voir faire. Si près de la ville, c’est plus sûr qu’un sortilège. Ton sac en sort à peine alourdi et celui de Sévastian ressemble enfin à quelque chose de décemment portable. Il pourra l’alléger encore s’il veut, avec la magie, une fois que vous vous serez éloignés, mais au moins il ne risque plus de s’effondrer au bout de trois pas, ni de semer des morceaux de poumon derrière lui.

Une fois plus serein quant à Sévastian, tu reviens au paysage à couper le souffle qui vous entoure, d’autant plus extraordinaire que vous étiez au milieu de Londres, au milieu des immeubles et du goudron, dans le rugissement de la circulation matinale, il n’y a pas cinq minutes. L’endroit ne pourrait pas être plus éloigné de l’ambiance de la capitale, et c’est parfait. L’air vivifiant, la mer, le ciel clair, les reliefs sauvages qui s’étendent dès la sortie de la ville. C’est magnifique, et vous n’avez encore rien vu. Une excitation fébrile s’empare de toi, même si tu as brusquement du mal à croire que vous êtes vraiment là, que ces paysages vont se déployer devant vous pour deux jours entiers, que vous allez vous saouler de beauté et de nature. Sévastian savoure tout autant que toi, écarte les bras. Tu hoches la tête avec un vrai grand sourire :

— Oui !

Tu plaisantes une nouvelle fois sur la météo tandis que Sévastian ajuste son sac, bien plus facilement que la première fois.

— Je ne suis pas sûr qu’il fasse soleil à ce point quand même. Ce serait quand même un comble de revenir de là avec des coups de soleil !

En vérité, tu n’as pas pensé à la crème solaire. Il est encore tôt, tu verras au fil de la journée ce qu’il en est. En soi, il n’y a vraiment que ton visage et ta nuque qui sont réellement exposés – et encore cette dernière est partiellement protégée par tes mèches.
Avec lui, tu te tournes vers le chemin empli de tant de promesses. Vous avez pris des cartes mais vous n’avez pas vraiment réfléchi à la direction à prendre – tu aimais bien te laisser cette liberté, même si tu as un peu regardé ce que ça donnait de part et d’autre. Vous êtes assez équipés pour partir d’un côté comme de l’autre, au plaisir de la découverte, avec un parfum d’aventure supplémentaire. Pour une fois, ce voyage ne sera pas une fuite ; pour une fois, tu reviendras à ton point de départ, si précaire soit-il. Sévastian attrape une pièce et propose de tirer au sort.

— Ça marche !

Vous êtes aussi excités l’un que l’autre. Tu ne quittes pas Sévastian du regard, tandis qu’il lance la pièce. Tu la suis, le cœur battant, attendant de voir quelle direction elle va vous offrir – au fond, peu importe, le Nord comme le Sud promettent des merveilles, et vous les découvrirez ensemble, l’essentiel est là. Quelques secondes de suspense, et puis… le verdict : le Nord. La côte, donc, et les grandes formations rocheuses balayées par les vents, deux jours d’immensité, deux jours d’air iodé pour te décrasser les poumons et oublier le reste. C’est parfait.
Le mouton curieux te tire un sourire.

— Parfait ! Je pense que c’est un monsieur lui aussi. Tu veux venir avec nous ? tu le hèles en élevant la voix.

C’est absurde, mais tant pis. Tu te sens plus libre ici, en sécurité, parce que c’est au moins un endroit où ton père ne te trouvera pas, où les ténèbres de Londres peuvent s’estomper. L’animal continue de vous regarder d’un air dédaigneux, impassible face à votre excitation.
Tu reviens à Sévastian et à la carte qu’il sort. Il n’a pas l’air très familier de l’objet. Tu ne connais pas Skye, mais tu sais lire une carte – une des nombreuses choses que ta mère t’a apprises au cas où, parce que vous n’aviez pas toujours des téléphones actifs sur vous, le temps de fuir ou de créer une nouvelle identité. Ça remonte à longtemps maintenant, mais tu dois avoir des restes. Il évoque Quiraing.

— Ça me branche carrément ! J’ai regardé quelques photos de l’île, pas trop pour ne pas gâcher la découverte, mais ça a l’air vraiment fantastique, et j’imagine que la réalité est mille fois mieux que n’importe quelle image !

Il explore la carte, exercice compliqué par le vent qui souffle. Il finit par la tourner vers toi.

— Je peux la prendre si tu veux, je sais lire les cartes. Je te montrerai si tu as envie.

Le vent rabat le papier contre lui et tu te rapproches. Son cercle englobe une bonne partie du nord de l’île, mais t’indique où chercher et tu ne tardes pas à repérer Quiraing. La carte détaille suffisamment le relief pour que tu distingues le chemin de randonnée qui longe la côte vers le nord. Le tracé n’a pas l’air extrêmement précis, mais vous devriez pouvoir vous débrouiller – et au pire les baguettes font de bonnes boussoles. Même à cette saison, vous ne devriez pas croiser grand monde.

— Ça me dit vraiment beaucoup ! Regarde, on devrait avoir la mer en vue sur une partie du chemin, les roches et les paysages de l’autre… Il y a des lochs… Et peut-être d’autres coins à voir.

Tu pointes la carte tout en parlant.

— Pour la distance, on n’est pas pressés et on a la journée devant nous, ça devrait le faire. Puis si on repère des choses qu’on veut voir plus en détail, on fera peut-être des détours ou des longues pauses.


Tu l’espères du moins. Tu ne laisseras pas tes problèmes te gâcher ça. D’un mouvement théâtral, tu tends le bras en direction de la route :

— Vers le nord !

L’image fugitive des cavaliers du Rohan, dans leurs vastes plaines où la roche affleure, te traverse, mais tu n’es pas sûr que Sévastian ait la référence, elle est sans doute bien trop légère.
Un bêlement te répond et ça te fait sourire.

— Ne t’en fais pas, mon vieux, on ne va pas te déranger plus longtemps.

Tournant le dos à la ville, le regard brillant, porté par l'impatience et l'excitation, tu t’engages sur la route. Tu espères qu’un chemin vous permettra bientôt de vous en éloigner. L’endroit n’a pas l’air très passant, mais c’est un peu dommage de marcher là. Pour l’heure, le soleil continue de baigner les environs de sa clarté dorée. La température reste fraîche, mais ce n’est pas plus mal avec l’exercice qui vous attend.

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