Raphaël n’avait que très peu de nouvelles de Amber Towsen. Il l’avait rencontrée il y a un an et demi dans un café dans lequel il espérait avoir l’autorisation pour effectuer des tournages pour des projets de vidéos. Le moldu ne se souvenait plus comment ils s’étaient retrouvés à discuter ensemble, elle et lui, sur cette terrasse. Il se rappelait vaguement d’un autre couple méga niais et du fait que les Amber et lui étaient dépités par les méthodes de dragues de certains, et encore plus dépités que lesdites méthodes fonctionnent (Testée sur la CB et non-approuvées par le joueur…). Le français avait appris des mois plus tard que Amber était une sorcière ; la tentative de sauvetage de la jeune femme dans les ruines de l'Université de Poudlard, dans lesquelles le Blood Circle la gardait enfermée, avait été un tremplin pour que Raphaël rejoigne l’Ordre du Phénix. Il n’avait eu des nouvelles de son amie que quelques mois plus tard ; elle lui avait expliqué qu’ils devaient éviter de se voir. Elle appartenait à une famille de sorcier de sang-pur, de mangemorts de surcroît. À cette époque, Raphaël venait de faire sa première mission au sein de l’Ordre ; dans le cadre de la trêve entre Ordre du Phénix et les Mangemorts ainsi que la création du Conseil d’Administration, il s'était retrouvé par hasard en duo avec Tobias Towsen, le frère aîné d’Amber et mangemort comme le reste de leur famille, et ce dernier avait très mal réagit en apprenant l'amitié entre sa sœur et un moldu. La sorcière voulait protéger Raph, ils ne pouvaient pas se voir, ça le mettait en danger ; elle lui avait expliqué l’existence des Impardonnables, des sortilèges que les disciples de l’Augurey affectionnaient particulièrement. Le père Towsen en avait utilisé sur sa propre fille peu de temps avant que Raphaël ne fasse sa première rencontre avec Amber. Le moldu avait retrouvé son amie en février et il lui avait demandé des informations sur les mangemorts et un mystérieux Malefoy lorsqu’il enquêtait sur Ashley. Raphaël avait confiance en Amber, il savait qu’elle n’était pas comme le reste de sa famille. Il savait qu’elle était différente et que la Magie Noire n’avait pas touché son cœur. Amber l’avait mis en garde contre le nom Malefoy : c’était une famille à ne pas toucher. Ce jour-là, Raphaël lui avait révélé qu’il avait déjà eu affaire à des mangemorts, et de son côté il avait appris que lors de l’Offensive de février, Amber avait tué un membre du Blood Circle.

Nulle Parole de Saint ne peut consoler le Cœur d’un Pécheur. La sorcière avait l’air d’être livrée à elle-même, et rien de ce que Raph aurait pu dire ou faire n’aurait pu l’aider. La seule chose que le moldu pouvait faire, c’était continuer d’être son ami. Et il l’était toujours ; il ne la jugeait pas pour ses actes. Même s’ils n’avaient eu que très peu de contacts depuis ces longs mois, Amber et lui étaient amis. Même s’il était un moldu ; même si elle appartenait à une famille de mangemort ; même si des mangemorts en voulaient à sa vie à lui ; même si elle pensait avoir gâché sa vie à elle en ôtant la vie d’une homme qui en voulait à la sienne. Raphaël voyait rarement les choses de manières linéaires. Le Bien, le Mal… C’était subjectif. Personne… Absolument personne ne se vantait d’être une mauvaise personne, sauf pour se flageller mais jamais par fierté. Tout le monde pensait agir au mieux, justifiant ses actions par des “dommages collatéraux” ou “un sacrifice nécessaire”. L’écrasement d’une minorité au profit d’une majorité ; la réduction d’une majorité au profit d’une majorité. Qui avait raison ? Qui avait tort ? Tout le monde ? Personne ? Chacun avait ses convictions et elles n’étaient pas forcément en adéquation avec celles d’une autre personne. Les convictions de Raphaël le portaient vers la Paix, ou vers un conflit qui pourrait se régler autrement que par les armes, le sang et les cadavres qui s’empilaient. Le français avait postulé pour devenir ambassadeur au sein du Conseil d’Administration, sa candidature était encore en délibération. Il ignorait s’il allait être accepté en tant que moldu, mais il ressentait le besoin de montrer au monde sorcier qu’il y avait des moldus investis dans le Futur du Monde Magique. Le jeune homme cherchait à prouver qu’il y avait une solution pacifique à ce conflit, qu’on n’était pas obligé de prendre les armes pour éradiquer l’autre camp. En rejoignant l’ambassade sorcière, il espérait pouvoir convaincre les sorciers les plus influents d’avoir une approche plus pacifiste des relations sorciers-moldus.

Raphaël ignorait comment avait évolué le point de vue de Amber au sujet des moldus, de la Paix, et du conflit. De base, elle partageait l’avis du français mais elle devait subir la pression familiale… Ainsi que ses propres démons… Le jeune homme savait que son amie avait été brisée d’avoir tué un membre du Blood Circle. Elle voyait son âme comme étant entachée à jamais par cet acte qu’elle jugeait abominable. Raph avait un avis plus nuancé ; même s’il prônait la paix et la non violence, il avait tout de même conscience qu’un champ de bataille était un champ de bataille. Ce jour-là, c’était Elle, ou ce Moldu membre du Blood Circle. Ce n’était pas un acte gratuit, mais de la légitime défense ; c’était la Guerre. Même quelqu’un de non-violent comme Raphaël Millet comprenait les enjeux d’un champ de bataille. Oui, les membres du Blood Circle, les Mangemorts ainsi que les victimes innocentes pouvaient avoir une famille, des enfants et des enfants et des amis qui allaient pleurer leur perte ; mais c'était valable pour chaque camp ennemi. Amber craignait de devenir de plus en plus insensible à la Vie Humaine et se familiariser avec le meurtre, tout comme d’autres mangemorts.

Les deux amis avaient eu peu de contact depuis ce jour. Le moldu ne voulait pas s’imposer dans la vie de la sorcière, d’autant plus qu’il était toujours mal vu auprès de sa famille qu’elle n’ait un moldu comme un ami. Il attendait donc que Amber reprenne contact auprès de lui, ou qu’ils ne se recroisent à nouveau, par hasard, sur le Chemin de Traverse, ou ailleurs. Il avait donc été surpris de recevoir ce message de la part de la sorcière, pour lui proposer de se voir. C’était quelques jours après cette terrible discussion qu’il avait eu avec Nymphéa, cette terrible discussion dont la conclusion a été leur rupture. Est-ce que ce rendez-vous était lié ? Raph savait que Amber et Nymphéa étaient amies, même s’il ne savait pas à quel point. Est-ce que Nymphéa en avait parlé à Amber et que c’était pour ça qu’elle voulait lui parler ? Pour lui demander de changer d’avis car il avait brisé le cœur de la sorcière ? Les retrouvailles se firent au Chaudron Baveur. Il passait de plus en plus de temps dans ce pub à rencontrer des sorciers. Novembre était froid et les lieux pour rencontrer des sorciers où parler librement étaient assez limités pour un moldu tel que lui. Le barman apporta leur commande, Raphaël avait pris une Bierraubeurre cette fois, la teneur en alcool étant extrêmement faible, il se disait qu’il pouvait se permettre d’en prendre une ; exceptionnellement. Les deux amis étaient jusqu’alors restés très silencieux, en dehors des brèves échanges de courtoisies. Le français se décida finalement à briser le silence.

«Ça faisait un bail.» Il l’avait déjà dit quand ils s’étaient salués. «Et du coup… Pourquoi ce rendez-vous ? Tu as parlé… avec Nymphéa ?»

Lorsque Raphaël avait rejoint Amber, la jeune femme avait une mine boudeuse. Elle ne parlait pas, et se contentait d’avoir les bras croisés contre sa poitrine. Le français non plus ne parlait pas, mais il fallait dire que Amber était enveloppée par une aura de froideur, qu'elle ne l’intimait pas à essayer de communiquer. Il finit cependant par briser le silence en demandant si la sorcière avait parlé avec Nymphéa, si c’était pour cela qu’elle avait voulu le voir. La réponse d’Amber se fit sans attente et la réponse de la Towsen fut sans forme de délicatesse. Les mots n’avaient rien d’agressif, mais la manière dont la jeune femme répondit à Raph n’était pas des plus agréables. Amber et Nymphéa n’avaient donc pas parlé récemment. Qu’est ce qui faisait croire au français qu’elles avaient parlé ?

«Euh… Bah… Euh… Je pensais que…» Raph se sentait de moins en moins à l’aise. «Disons que… Tu me contactes juste après que je casse avec elle… J’ai trouvé ça chelou et j’me suis demandé s’il y avait pas une relation de cause à effet.»

Mais du coup non. Elles n’avaient pas parlé, donc Amber n’était pas là pour arrondir les angles entre Nymphéa et Raphaël ou faire du commérage. Dans si cela n’avait rien à voir avec le couple… Pourquoi ce rendez-vous précipité ? Que voulait lui dire Amber ?

«Mais du coup… Pourquoi ce rendez-vous si soudain ?»

Raphaël pâlit probablement en entendant la réponse de la sorcière. Supprimer son numéro de téléphone ? Ne plus du tout la contacter ? Ça aurait pu être une blague, s'il existait un contexte ou ça ça aurait été drôle. Mais clairement, la jeune femme n’avait pas une tête à plaisanter, elle semblait très sérieuse.

«Comment ça ? Qu’est-ce qui se passe ?»

Raphaël et Amber avaient déjà eu plus ou moins cette discussion. Il savait que son amie appartenait à une grande famille de mangemorts et que de ce fait, c’était plutôt compliqué pour elle d’avoir des contacts moldus. Le jeune homme avait accepté le statut un peu étrange de leur amitié ; ils ne se voyaient et ne parlaient donc pas souvent. Il pensait qu’il pouvait compter sur elle, lui faire confiance et pour lui c'était évident que c'était réciproque.

Raphaël fouilla dans son sac et en sortit la boule de cristal qui avait servi d’accessoire pour le tournage de son film, dans lequel avait incarné le personnage de Cassandre. Il parla sur un ton un peu triste. «J’aurais aimé savoir me servir de ce truc. Pouvoir savoir ce que l’avenir nous réserve. J’aimerais avoir une Cassandre pour me prévenir de ce qui pourrait arriver.» Bien sûr, il connaissait une véritable voyante. Avec du recul, Soledad l’avait prévenu qu’il allait déménager, presque un an plus tôt. Il ne l’avait pas consultée pour cela, donc il n’avait pas prêté attention aux propos de son amie. Ce n’est que bien des mois plus tard qu’il avait fait le rapprochement. Avait-il raté d’autres prédictions de la voyante ? «Tiens, prends la. Je comptais déjà te la donner en souvenir du rôle que tu as joué dans mon projet. Et puis tu arriveras peut-être à la faire fonctionner toi.» Raphaël soupira… Il n’avait pas prévu que ça soit un cadeau d’adieu… Il reprit. «Je ne comprends pas… Pourquoi tu veux couper les ponts, une bonne fois pour toutes ? C’est à cause de ton frère, de ton père ? Tu as peur qu’ils nous surprennent ? Je veux dire, c’est pas comme si on se voyait souvent. Deux fois ? Peut-être trois dans l’année ?» Malgré son état d’incompréhension, Raph n’était pas en colère. Il était juste… Déçu… Dépité… «Amber… Je sais… Je sais que c’est compliqué avec ta famille. Je sais que tu penses être un monstre pour… ce truc que tu as fait… Je sais que je n’ai pas été très présent ces derniers mois, que peut-être tu as traversé d’autres trucs sombres. Je n’ai pas cherché à m’immiscer dans tes problèmes, à m’ingérer… Mais… Tu sais que j’ai confiance en toi, et que tu peux avoir confiance en moi. » Raphaël détourna le regard gêné. «Tu es la première à avoir appris ce qu’il m’est arrivé. À entendre mon enregistrement. Même ma meilleure amie ne l’a appris que quelques semaines plus tard. Et Nymphéa des mois après. Putain Amber… T’es pas n’importe qui. T’es pas une random à qui je parle de temps en temps. T’es mon amie bordel… T’espérais quand même pas que je supprimerais ton numéro et Ciao Bambina on n’en parle plus ?!» Cette fois, il commençait un peu à s’énerver, mais il redescendit très rapidement sur un ton plus calme, triste… Presque résigné. «Pourquoi ? Pourquoi tu tiens tant à t'éloigner de moi ?» Il ne comprenait pas. Pourquoi ?!

Il n’y avait aucun rapport entre Nymphéa et le fait que Amber voulait parler à Raphaël. La sorcière ignorait que le couple s’était séparé il y a peu, et par conséquent, elle ignorait également que c’était le moldu qui avait mis un terme à cette relation. Amber demanda donc pourquoi le français et la sorcière avaient rompus.

«Tout simplement parce que je suis un connard, et que je ne veux plus d’elle ?» Ça serait tellement plus simple si c’était comme ça. «En vérité… C’est surtout que ça ne collait pas entre nous, en tant que couple. Ou alors c’est juste moi qui suis pas fait pour être en couple, j’en sais rien… Mais je voyais pas d’avenir pour nous. J’ai préféré qu’on s’arrête là, avant que ça ne commence à devenir toxique à ce qu'on se force trop pour faire plaisir à l'autre… » Peut-être qu’il se faisait trop de film, et que son sentiment d’insécurité était infondé et qu’il avait tout gâché… Mais ce qui était fait était fait.

Amber finit par lui expliquer les raisons de cette rencontre. Elle voulait, une fois de plus, couper les ponts avec lui. Elle exigeait qu’il supprime son numéro de téléphone, et qu’il ne cherche plus à la contacter ; prétextant que ça serait mieux pour eux deux. Raph ne comprenait pas pourquoi elle lui demandait ça. La première fois qu’ils en avaient parlé, il avait plus ou moins compris. Il savait dans quel contexte elle vivait et les raisons qui l’avaient poussé à prendre cette décision à l’époque. Mais entre-temps, l’eau avait coulé sous les ponts. Il pensait que la jeune femme avait compris qu’elle pouvait avoir confiance en lui, qu’il se battait pour la cause sorcière et qu’il n’était pas “simplement un moldu”. Raphaël fouilla dans son sac et en sortit la boule de cristal qu’il avait achetée au Witches Bazaar en tant qu’accessoire de tournage. C’était lors de l’achat de cet artefact qu’il avait rencontré Soledad Velasquez pour la première fois. Amber et lui étaient-ils destinés à ne plus jamais se parler ? Ne plus jamais se revoir ? Raphaël aurait aimé être capable de se servir de cet outil de divination pour mieux comprendre ce que le destin lui destinait. Il avait prévu de profiter de ce rendez-vous pour offrir la boule de voyance à Amber, à l’occasion de son anniversaire et en souvenir du commencement de leur amitié. Il ne s’était pas douté que ça serait un cadeau d’adieu. Son amie lui demanda pourquoi il compliquait les choses.

«Qu’est ce que tu espérais Amber ? Que je te dise “Merci, et adieu” docilement sans rien ajouter d’autre ? Que j’accepte que tu me sortes de ta vie, après tout ce qu’on a traversé ? Tout ce que j’ai traversé ? On a déjà parlé de ça. Tu es mon amie. Je pensais que la réciproque était vraie.»

Il avoua ne rien comprendre. Est-ce que c’était Tobias, ou son père qui lui mettait indirectement la pression, et qu’elle avait peur de se faire chopper ? Elle avoua au français que son père était décédé, et qu’il n’était pas responsable du choix d’avoir ce rendez-vous. Raph était horrifié.

«Ton père est… … Mort ?» Il encaissa le coup. Il savait que ce n’était clairement pas la figure parentale qu’on devrait avoir, mais ça restait le père d’Amber, et les liens du sang dépassaient parfois ceux du cœur. «Je sais que c’était… … compliqué… » Le mot était faible. D’après Amber, ce salaud lui avait fait subir le sortilège de l’Imperium pour la soumettre. C’était juste après ça qu’elle avait rencontré Raphaël «… entre vous. Mais ça reste ton père… Tu tiens le coup ? » Elle ne voulait peut-être pas parler de ça, mais la curiosité de Raphaël était légendaire, il avait besoin de comprendre. «Que s’est-il passé ? C’est le Blood Circle ?»

Raphaël fit son petit monologue ( un de plus parmi tant d’autre ) , évoquant une nouvelle fois le fait qu’il la considérait comme une amie. Malgré leurs différences, malgré la part sombre qu’elle pensait voir en elle ; à raison ou à tort ; il avait toujours confiance en elle et il avait toujours foi en leur amitié. Mais la Confiance et la Foi n’avaient que peu de valeur si cela ne fonctionnait que dans un sens. Heureusement, Amber commença à s’ouvrir un peu. Elle révéla ne pas vouloir faire souffrir le moldu, elle voulait lui laisser une échappatoire avant de risquer de lui faire du mal car elle blessait toutes les personnes qui faisaient partie de sa vie. Elle le supplia de partir avant qu’il ne souffre trop. Elle ne parlait pas fort, et n’osait pas le regarder. Le français tapa sur la table. Il n’était pas en colère, ce n’était pas un geste à but violent, mais il voulait faire réagir son amie.

«Et donc, pour ne pas me faire souffrir, tu te dis que la meilleure manière de t’y prendre c’est de m’annoncer que tu ne veux plus entendre parler de moi, ne plus jamais me voir ?» Il leva les yeux au ciel avant d'ironiser. «Promets-moi de ne jamais essayer de me sauver la vie, j’ai un peu peur de tes méthodes.» Il parla ensuite plus calmement. Il ne connaissait rien du passé de son amie, de ses secrets les plus profonds, de ses relations avec les autres personnes ; mais il avait déjà perdu un ami qui lui était cher pour des histoires de divergences d’opinion ; et il venait de se séparer de sa petite-amie : il savait ce que c’était que de blesser, d’être blessé, d’avoir peur de blesser et d’avoir peur d’être blessé. «Pourquoi choisir le chemin le plus douloureux ? Pourquoi ne pas… Essayer… ? Amber… Regarde moi, et réponds-moi. C’est qui que tu veux éviter de faire souffrir ? C’est qui que tu veux protéger ? C’est moi… Ou c’est toi ? »

Amber semblait moyennement intéressée par les explications de Raphaël sur les raisons de sa rupture avec Nymphéa. Elle conclut même les paroles de Raph en affirmant que les relations amoureuses étaient des obstacles pour s’épanouir personnellement. Que c’était pas en batifolant qu’on pouvait faire carrière pour accroître son influence ou s’enrichir.

«Je suis pas d’accord. Seul on avance plus vite, mais ensemble on va plus loin. Sans Nymphéa, je n’aurais peut-être jamais appartenu à l’Ordre du Phénix, je n’aurais peut-être jamais eu l’occasion de m’investir autant dans quelque chose. Ces projets que j’ai, ce combat que je mène à ma façon. Sans elle j’en serais pas là. J’ai une raison de vivre.»

Et toi Amber, c’est quoi ta raison de vivre ? Il se retint de poser cette question. Il n’était pas là pour blesser son amie, même si elle était un peu froide.

«J’ai postulé pour être ambassadeur au conseil. Je sais pas si je vais être accepté. À vrai dire, j’en doute. Mais je pense que l’avis d’un moldu allié pourrait avoir son importance sur différents points. Et sans Nymphéa, je n'aurais jamais pu en arriver là. C'était pas un poids mort. C'était mon moteur.»

Il finit par savoir pourquoi elle était si froide. Elle voulait qu’il quitte sa vie, qu’ils cessent d’être amis et de prendre contact. Il savait pourquoi elle était froide, mais il ne comprenait pas pourquoi elle voulait couper les ponts. Il pensait qu’ils acceptaient leurs différences réciproques, qu’ils étaient capables de conserver leur amitié malgré la famille compliqué qu’avait Amber. Elle lui sortit que c’était pour protéger Raphaël, pour lui éviter de souffrir. Le jeune homme ne comprenait pas. Comment pouvait-elle accepter de le faire souffrir, dans l’unique but de l’empêcher de souffrir ? Cela n’avait aucun sens à ses yeux. Elle lui mentait, ou elle se mentait à elle-même. Le moldu se doutait bien que la vie d’Amber n’était pas facile. Il n’était pas sans savoir que sa famille, comme probablement beaucoup d’autres familles de mangemorts, trempait dans des affaires de magie noire et méprisait les moldus. Quand Tobias avait appris que le français connaissait sa sœur, il l’avait mis en garde en disant qu’il la mettait en danger en la côtoyant et lui avait collé un pain dans la figure. Même si Raph avait accepté ce postulat initial, l’eau avait coulé sous les ponts et il le réfutait désormais. Après tout ce qu’il avait vécu, tout ce qu’il avait investi et sacrifié pour la cause de la paix entre moldus et sorciers, les risques qu’il avait pris pour prendre la défense des sorciers. Il refusait d’être vu comme un danger aux yeux des sorciers. Il était membre de l’Ordre du Phénix. Il avait même l’oiseau de feu gravé dans sa chair pour symboliser la loyauté qu’il a pour l’Ordre. Il n’était pas juste “un moldu” ; il refusait d’être vu ainsi.

Amber ne lui répondit pas lorsqu’il demanda comment son père était mort. Le Blood Circle était-il en cause ? C’était pour ça qu’avoir une relation avec un moldu était encore plus compliqué qu’avant ? Elle ne prononça pas non plus un seul mot lorsqu’il finit par lui demander qui elle cherchait à protéger. Lui, ou elle ? Tout en restant silencieuse, elle se leva et prit Raphaël par le bras. Mais qu’est ce qui lui prenait ? Raph se contenta de la suivre en silence, espérant qu’elle voulait juste un endroit plus tranquille pour papoter. Elle le guida jusqu’à une chambre du Chaudron Baveur. Elle ferma la porte derrière eux.

«Ouh, c’est intime… »

Mais Amber n’était pas du tout encline à plaisanter. Elle le plaqua brusquement contre la porte et lui bloqua les épaules avec ses mains. Raphaël aurait pu se défendre et riposter, mais il n’était pas là pour se battre, et il se savait pas en danger. Ou en tout cas, il espérait ne pas se tromper. Encore une fois, Amber lui parla de manière assez sèche. Elle semblait en colère, mais Raph semblait voir quelque chose d’autre qu’il ne put identifier dans le regard de son amie. Elle lui dit qu’il s’était passé ce qu’il s’était passé. Ces paroles n’avaient aucun sens, surtout sans contexte. Elle voulait qu’il arrête de poser des questions, que si elle ne lui disait rien, c’était pour préserver l’image qu’il avait d’elle, qu’il serait déjà parti s’il savait.

«Qu’est-ce’ t’en sais ? Puis t’as pas à avoir peur de me faire fuir, puisque tu veux me virer. T’as rien à perdre, au mieux je suis avec toi, au pire t’as raison, et je m’en vais.»

Est-ce qu’elle allait le cogner ? S’il rentrait avec des bleus au visage, il allait encore se faire cuisiner par Leah. Ah les Towsen… Quand arrêteront ils de le foutre dans la merde à laisser des marques sur le visage ? Bon, elle ne l’avait pas encore frappée, et peut-être même qu’elle ne le ferait pas. Il était même de plus en plus probable qu’elle ne le fasse pas, puisqu’il pouvait sentir ses bras trembler et qu’il était très bien placé pour voir les larmes lui remplir les yeux. Elle lâcha qu’elle ne méritait pas d’être heureuse, qu’elle ne méritait pas d’avoir des amis.

«Oh… Amber… »

Elle lâcha son emprise sur Raphaël et laissa tomber ses bras le long de son corps. Il savait qu’il risquait de se faire tabasser pour de bon, mais il ne pouvait pas rester immobile devant elle à ne rien faire. Instinctivement, il la prit dans ses bras et déposa un baiser sur son front.

«C’est pas à toi de décider ce que tu mérites. Tu peux pas m’interdire de t’aimer. On fait tous des conneries, on fait tous des erreurs, des choses qu’on regrette. Ça fait pas de nous des mauvaises personnes. Ça fait juste de nous des humains. Des créatures imparfaites… Mal calibrées. Pas forcément mauvaises, juste imparfaites.»

Le jeune homme ignorait comment son amie allait encaisser ce qu'il venait de dire, et faire. Il relâcha son étreinte, se préparant à recevoir le coup qu’elle allait probablement lui donner. Dieu que les relations humaines étaient parfois compliquées...

Raphaël expliqua plus ou moins à la sorcière qu'il n'était plus en couple avec Nymphéa. Amber trouvait qu'être en couple était une entrave à un épanouissement personnel, mais le moldu n’était pas d’accord avec son amie sur les bienfaits d’être seuls. On pouvait se complaire dans la solitude, il acceptait ce postulat, mais de là à dire que les autres étaient forcément une gêne pour un épanouissement personnel, il ne pouvait pas cautionner ça. C’était non. Il partagea donc son expérience personnelle avec Nymphéa, du fait que sans elle il n’aurait peut-être pas appartenu à l'ordre du Phénix, il n’aurait peut-être pas su que Jonas et Leah étaient liés au secret magique. La sorcière lui avait donné des rêves, des projets. Les raisons de leur rupture n’avait absolument rien à voir avec le fait que l’un était un obstacle à la carrière de l’autre. La preuve, sans Nymphéa, il n’aurait pas eu l’occasion de se proposer en tant qu’ambassadeur. Amber répondit que ça serait une belle avancée qu’un moldu devienne ambassadeur au Conseil. Raph ne répondit pas, il était sceptique. Oui, ça serait une bonne chose, les dirigeants sorciers pourraient avoir les avis d’un moldu et non simplement spéculer. Sur le papier c’était vraiment une très bonne chose, ça serait une avancée colossale vers le chemin de la paix et une entente entre les deux communautés. Mais en théorie seulement. En pratique, le français craignait que les sorciers ne voient en Raphaël qu’un moyen de mieux étudier l’ennemi, pour mieux le taper là où ça ferait mal ; que les efforts de paix employés par le moldu, ne servirait que la cause guerrière et n’aident qu’à nuire aux moldus.

Amber finit par se lever pour traîner le jeune homme à l’étage du Chaudron Baveur pour s’isoler dans une chambre. Raphaël tenta d’alléger l’ambiance en faisant une blague idiote, mais l’instant n’était clairement pas à l’humour. Elle le plaqua contre la porte et lui bloqua les épaules pour l'empêcher de s'enfuir. Il ne chercha pas à se défendre, ni à débattre. La mauvaise blague de Raph laissa très rapidement place à un registre beaucoup plus sérieux. La sorcière prévint Raph que s’il en savait plus sur elle, il prendrait les jambes à son cou ce à quoi le garçon répliqua qu’elle n’avait rien à perdre, qu’au pire elle avait raison ; et elle avait ce qu’elle voulait ; et qu’au mieux, il y avait peut-être une perspective d’avenir moins fataliste. Elle finit par avouer qu’elle ne méritait pas d’être heureuse, qu’elle ne méritait pas d’avoir des amis. Le moldu aurait pu lui dire que dans la vie, on n’avait pas toujours ce que l’on méritait. Que ça soit en bien, ou en mal. Mais, lorsqu’elle libéra ses épaules, les yeux humides, il la prit dans ses bras pour la réconforter et se contenta seulement de dire que ce n’était pas à elle de trancher sur ce qu’elle méritait ou non. Elle n’avait aucun droit, aucun pouvoir, sur les sentiments de Raph, ou d’éventuelles autres personnes. Elle ne pouvait pas décréter qu’il n’avait pas le droit de l’aimer, de l’apprécier. Elle pouvait refuser son aide, elle pouvait le rejeter, mais elle n'avait aucun contrôle sur ce qu’il ressentait.

Amber semblait s’en vouloir d’une terrible chose qu’elle avait faite. Aux dernières nouvelles, elle s’en voulait déjà d’avoir tué un moldu du Blood Circle lors de l’attaque d’un quartier général du Cercle. Quoi qu’elle ait fait d’autres, ça ne faisait pas nécessairement d’elle une mauvaise personne. D’autant plus si elle avait des regrets. Raphaël ne pouvait pas juger tant qu'il ne savait pas ce qu'elle avait fait de terrible, ni pourquoi. Tous les êtres humains faisaient des erreurs, c’était dans leur nature de créature imparfaite. Lorsqu’il relâcha son étreinte, il était certain qu’il allait se faire cogner pour de bon, qu’elle n’avait probablement pas apprécié ses mots et ses gestes. Il n’en était rien. Amber trembla et des larmes commencèrent à couler, puis elle lâcha que les conneries et les erreurs de Raphaël n’avaient pas causé la mort de son père, qu’il ne vivait pas dans le secret et la honte de ses mensonges.

«Non… Effectivement…» Ce n’était qu’un souffle qui s'échappa de ses lèvres. L'information était difficile à emmagasiner. Il ne vivait plus dans le mensonge, mais il savait ce que c’était que de protéger des lourds secrets, de jouer avec la vérité et les non-dits. Mais jamais, ô grand jamais, ses mensonges n’avaient été causés par la mort d’un homme. «Qu’est ce tu as fait Amber ? » Il parlait à voix basse. «Je veux dire… C’est… C’était un accident, n’est-ce pas ? » Ils restèrent silencieux de longues secondes. Raphaël s'approcha du lit et s’assit dessus. D’un mouvement de tête, il invita Amber à s’asseoir également. «Raconte-moi… C’était quand ? Comment ? Il s'est passé quoi ? T’en as trop dit, ou pas assez. Et je suis d’avis que c’est pas assez. Et puis… Je pense que ça te ferait du bien de te lâcher, de ne pas garder ça juste pour toi. Je vois dans quel état tu es. Je suis sûr que c'était pas volontaire... »

Raphaël savait que le père de son amie était une ordure. Il ignorait à quel point c’en était une, tout comme il ignorait s’il avait des bons côtés, s’il avait fait des gestes de bonté. Mais le fait qu’ils soient amis tous les deux, Amber et lui, puisse mettre la vie de la jeune femme en péril, car des personnes telles que son père ne tolérait pas une telle relation, ça en disait long sur le personnage. Sans compter le fait qu’il avait soumis sa propre fille à l’impérium, dieu savait ce qu’il lui avait fait faire. Sans compter toutes les horribles choses que Raph ignorait. Le moldu était simplement d’avis qu’elle accordait une bien trop grande importance sur la responsabilité de sa mort. Raphaël était même persuadé que Papa Towsen avait tué bien plus d'hommes et de femmes dans sa vie, que Amber n’en tuera jamais. Si la sorcière était un monstre, alors le père devait être le Diable en personne.

Raphaël s’assit sur le lit, et invita son amie à s’asseoir à côté de lui. Elle ne bougea pas. Elle venait de lui avouer qu’à cause d’elle, son père était mort. Elle se sentait coupable. Ne sachant rien de la situation, il tenta de demander ce qu’il s’était passé. Pourquoi c’était sa faute ? Qu’avait-elle pu faire pour causer la mort de son père ? Et surtout… Il voulait être rassuré sur le fait que c’était bien un accident. C’était le regard sombre qu’elle lui demanda s’il la pensait vraiment capable de tuer son père.

«J’en sais rien. Je ne te pensais pas capable, une fois de plus, de chercher à couper définitivement les ponts avec moi. C’est toi qui m’annonces que par ta faute ton père est mort. Ce sont tes mots. Je sais pas ce que tu as fait. Je sais pas comment ça s’est passé. J’ai confiance en toi. Je sais que tu ne me feras pas de mal.» Enfin, je pense savoir que tu ne me feras pas de mal. «Mais c’est pas parce que j’ai confiance en toi que je sais ce qu’il s’est passé. Tout ce que je sais, c'est que ton père était un homme… compliqué… Et qu’il peut y avoir tellement de situations qui ont pu te rendre responsable de sa mort, indirectement.»

Amber finit par lâcher des éclaircissements. Elle expliqua que son père l’avait envoyée en mission avec l’un de ses collaborateurs, et qu’elle s’est retrouvée forcée à faire subir un sortilège du Doloris à un moldu. Le jeune homme commença à ouvrir la bouche, pour demander des précisions, mais il se ravisa. Les explications allaient se montrer compliquées s’il devait la couper à chaque phrase de son amie. La sorcière tourna le dos à Raphaël pour continuer son histoire. Lorsqu’elle est rentrée de sa mission, elle était tellement en colère contre son père qu’elle avait commencé à l’étrangler. Le moldu eut un petit rire nerveux.

«Plutôt original comme manière de dire bonsoir !» Malgré son ton léger, il prenait la situation très au sérieux. Amber avait déjà eu l’occasion de lui parler de son père, de sa famille et des amis de sa famille. Il avait vu Tobias tuer froidement des moldus du Blood Circle. Il savait que dans les clans mangemorts, ça ne rigolait pas. «On parle bien du même homme qui t'avait fait subir le sortilège de l’Imperium y’a un an et demi ? Et dieu seul sait ce qu’il a pu te faire d’autres. J’irais pas jusqu’à dire que j’approuve ta réaction, mais elle ne me choque pas plus que ça.» C’était un peu triste à avouer, mais c’était vrai. Il n’était pas plus choqué que ça de la réaction qu’elle a eu lors de cette mission, et de la colère qu’elle avait accumulée pendant tous ces mois, voire toutes ces années. «Et après ?»

Elle ajouta que son père avait réussi à prendre le dessus, qu’il lui avait fait subir le sortilège du Doloris pendant plusieurs minutes. Raphaël ignorait tout de ce sortilège. Il savait juste que c’était l’un des trois impardonnables et que celui-là provoquait une vive douleur dans le corps de sa victime. Le sortilège de la torture suprême. N’ayant jamais subi ce sort, il avait du mal à imaginer ce qu’elle avait pu subir, il avait du mal à se mettre à la place de son amie pour comprendre ce qu’elle avait vécu. Lors de ses entraînements pour résister à l’Imperium, ils avaient fait quelques recherches Toni, Soledad et lui. Vraisemblablement, l’Imperium était l’impardonnable le plus facile à maîtriser. Pour le sortilège de souffrance, en revanche… Il fallait avoir le désir de faire souffrir la personne, et apprécier de la faire souffrir. D’après les écrits, le Doloris n’était pas un simple sortilège de torture, ou de punition. Ça demandait un certain sadisme pour l'exécuter, et énormément de volonté. Il se garda de faire la moindre remarque sur le sujet. Son amie venait tout de même de lui dire qu’elle avait fait subir le maléfice à un moldu. Si elle était parvenue à un résultat correct, elle se verrait encore plus comme un monstre.

«Même dans ce contexte là… Infliger ça à sa propre fille…»

Elle conclut en avouant finalement qu’elle avait réussi à profiter d’une ouverture pour stupefixier son père, afin que la douleur s’arrête, et que dans son état de torpeur, son crâne s’est fracassé contre la bibliothèque de son bureau. Elle ne s’était toujours pas tournée vers lui, elle continuait de lui parler sans le regarder. Elle se dirigea vers la minuscule salle de bain de la chambre en disant au moldu qu’il pouvait bien faire ce qu’il voulait des informations qu’elle venait de lui donner, qu’elle s’en fichait ; et que désormais il avait une bonne raison de couper les ponts avec elle. Le jeune homme resta à la regarder, interdit, s’enfermer dans la petite salle. Il se gratta l’arrière du crâne, se leva, et se dirigea vers la porte de la salle de bain. Il ne chercha pas à l’ouvrir, il se contenta de s’asseoir dos à la porte, donna quelques coups légers, avant de parler à son amie à travers la cloison.

«Amber… Tu crois quand même pas que je vais te laisser tomber au moment où tu as peut-être le plus besoin de moi ? Enfin… Non… T’as pas besoin de moi. Tu peux très bien t’en sortir sans moi. Mais je veux être là pour toi. Parce que être amis, c’est pas seulement partager les bons moments, les rires, les jeux. C’est aussi être là pour l’autre quand ça va pas. Et… Je sens bien que ça ne va vraiment pas pour toi. Tu sais Amber… On a eu des moments de rires. J’ai risqué ma vie, alors qu’on avait absolument pas besoin de moi, pour essayer de te sauver il y a un an. Tu as probablement commencé à devenir sombre à partir de ce moment-là. Ça s’est compliqué quand Tobias a appris pour notre amitié , par ma faute et ma négligence. Il marqua une pause, pour choisir ses mots. «Mais à aucun moment je n’ai cessé d’avoir confiance en toi. Même quand j’ai appris pour ta famille, et les amis de ta famille. Le père est le père, le frère est le frère et la fille est la fille. Vous avez peut-être le même sang, la même éducation… Mais vous n’avez pas forcément le même cœur.» Le moldu se releva. «Je ne dirais rien. Ce n’est pas à moi de te dénoncer pour ce que tu qualifies de crime. Pour moi c’était de la légitime défense et il s’est passé ce qui avait dû se passer. Même si ton paternel était un connard, une ordure, je comprends la perte que ça doit être pour toi, et que tu te sentes responsable. J’irais pas jusqu’à dire, ou penser, qu’il n’a eu que ce qu’il méritait. Parce que je ne le connaissais pas, je n’ai pas à juger. Je sais juste que des hommes comme lui torturent des gens comme moi pour le plaisir. J’ai cru comprendre que ta famille connaissait personnellement l’homme, ou les hommes, qui ont séquestré cette moldue dont je t’ai parlé en février.» Il marqua une nouvelle pause. «Je serais même pas étonné qu’il connaissait personnellement celui qui m’a torturé et effacé la mémoire.» Il marqua une nouvelle pause avant de soupirer longuement. «Bref… Je ne te juge pas, je ne te dénoncerai pas et je ne compte pas supprimer ton putain de numéro. Je vais pas te harceler. Si tu veux me parler, m’écrire… Tu sais où et comment me joindre. Si tu veux descendre en Enfer, j’essaierais toujours de te ramener sur Terre, Amber… Je dis pas que j’y arriverai. On peut pas aider quelqu’un qui ne veut pas l’être. Mais… Peu importe… Si tu as besoin… Si tu veux de moi… J’existe, je suis là… » Il fit quelques pas en direction de la sortie de la chambre. «Je vais te laisser pour aujourd'hui, je pense te déranger. Mais j’espère que ça sera juste un au revoir, pas un adieu… Et que tu oseras me contacter... »