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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Let me hold your hand ☽ Björn and Rachel :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Mer 8 Sep - 3:51
 
I wanted to help you... But now I need your help.

 
@Björn Shafiq  & RACHEL

“Rachel ? RA-CHEEEEEEL ?
- Hmm ?
- Ah bah quand même.
- Tu nous le dis si tu t'ennuies hein.

- Désolée, j’avais la tête ailleurs ? De quoi vous parliez ?”


*Emmy reprend, après un soupir, et cette fois je l’écoute, même si j’ai un peu de mal à me concentrer. Nous sommes samedi, et aujourd’hui, bien sûr, nous n’avons pas cours. Dehors, quelques flocons de neige tombent avec parcimonie et rafraîchissent très nettement l’atmosphère. Désormais, il ne fait plus frais, il fait bien froid. L’hiver est là, Décembre aussi. Avec lui, Noël arrive. Et je ne sais pas encore ce que j’allais faire, cette année.

C’était la première fois que je me posais cette question. Cette année, je n’avais plus vraiment de “chez-moi”. En début de semaine, Sybil m’avait tendu, toute excitée, une lettre de ses parents, qui disaient que j’étais la bienvenue chez elle pour les fêtes, et qu’ils voulaient me rencontrer, avec tout ce que Sybil avait pu leur raconter sur moi. Mais… Je n’avais pas spécialement envie d’imposer ma présence à ma meilleure amie et toute sa famille. Surtout qu’ils partaient toujours en Grèce pour aller voir ses grands-parents… Non, vraiment, s’il y avait une proposition que je ne pouvais pas accepter, c’était celle-là.

Pour les Slughorn, il semblait évident que je viendrais avec eux. Mais ils avaient déjà tant fait pour moi… Ne devrais-je pas simplement rester à Poudlard, là où je me sentais le plus en sécurité, là où je me sentais le plus chez moi ? Mais me sentirais-je encore en sécurité, et chez moi, si j’y étais seule ? Je ne savais pas trop. L’année dernière, au moins, je n’avais pas eu besoin d’y réfléchir.

En plus de ces préoccupations de fin d’année, il y en avait un dont je n’avais pas eu de nouvelle. Même Naomi, qui était pourtant au courant de tous les gossips, dès que cela concernait le Quidditch, n’avait pas vraiment pu me répondre. Elle ne savait pas quand le chef d’équipe des Serpentards pourrait reprendre les matchs, ou même s’il avait repris l’entraînement. Et cela aussi, ça me préoccupait. Je craignais qu’un Björn sans Quidditch soit comme un lion en cage, même s’il était un serpent plus qu’un lion.

Dire que l’état de Björn me préoccupait était un euphémisme. Pas physiquement, non. Je me doutais qu’un gars de sa stature, habitué à un sport relativement violent et à l’aide de potions et de la magie, s'était remis plutôt bien d’un bras cassé et d’une grosse chute. Je me demandais s’il avait utilisé mon cataplasme pour son énorme bleu. Enfin, de toute façon, il faisait bien ce qu’il voulait. Dans tous les cas, son état physique n’était pas ma plus grande préoccupation.

Le souvenir de son regard humide lorsque je lui avais dit qu’il pourrait finir seule me serrait le cœur à chaque fois que j’y pensais… Ce qui arrivait beaucoup trop souvent pour quelqu’un qui affirmait qu’elle se fichait de ce garçon, ou en tout cas, qu’il ne l’intéressait pas plus qu’un autre. Et pourtant, avoir vu les brèches dans le masque du blond me faisait me questionner. Bien sûr, chacun avait ses petits secrets, des choses qui les travaillaient, qui les blessaient. Mais je me demandais maintenant si les excès d’égo de Björn, sans parler de son ton moqueur à chaque fois que la discussion commençait un peu à tourner en sa défaveur, n'était pas, en réalité, le signe de quelque chose de plus… Profond. De plus ancré.

J’aurais voulu lui dire, lui assurer, lui faire comprendre qu’il n’avait pas besoin de faire semblant, pas besoin de porter un masque, pas devant moi. Je n’étais pas de celles qui jugeaient, ou se moquaient. Mais c’était présomptueux. Pourquoi Björn me parlerait, à moi ? Je n’étais personne. Surtout pour quelqu’un comme lui.

En pensant cela, je réalise que ce que je dis est idiot. Quelqu’un comme lui. Comme quoi ? un sang-pur ? Le charismatique capitaine de l’équipe de Quidditch ? Comme un garçon populaire à Poudlard ? Comme un serpentard ?

C’était idiot, et c’était même probablement toutes ces choses qui le forçaient à porter ce masque. Peut-être même depuis sa naissance. Je ne pouvais pas imaginer ce que c’était que de naître sang-pur. Je ne pouvais qu’imaginer la pression que l’on mettait sur les épaules de ces enfants. Être modelé par ses parents, ce n’était pas si compliqué à imaginer. Dès l’enfance, on m’avait appris à être une bonne chrétienne, à être sage, docile et obéissante, surtout auprès des hommes. On m’a appris à toujours écouter mon père, à aller à l'église, à lire la bible, à ne jamais remettre en question “les écrits sacrés”. Des écrits qui n’avaient plus aucun poids à mes yeux, tout comme leur Dieu. Si tant est qu’il existe, il était cruel, ne méritait pas d’être ainsi vénéré et adoré. Mais malgré tout, je savais que c’était différent, et je ne pouvais que laisser mon imagination faire.

Ce qui me travaillait aussi était le fait que Björn avait, de toute évidence, des failles et des blessures. Mais il refusait de les exposer à quiconque, ou même de prendre les mains qu’on lui tendait. Je ne pouvais pas tout simplement aller le voir et lui dire que j’étais là s’il en avait besoin. Il m’enverrait bouler comme il fallait, déjà, et ensuite, il ne viendrait jamais m’en parler avec ça. Je devais être plus subtile, aller vers lui doucement, gagner sa confiance pour qu’il accepte enfin de prendre ma main.

Au sens figuré, bien sûr, pas… Pas comme il avait pris mon épaule. En y pensant, ma peau se rappelle de la chaleur de sa paume par dessus le tissu, la taille de sa paume qui couvrait toute mon épaule…

Bon, je n’arrivais décidément pas à me concentrer sur la discussion -relativement peu intéressante, il faut l’admettre- de mes amies. Alors j’attends un moment stratégique, avant de leur annoncer que je vais me promener, prendre l’air. Je monte, pour aller chercher mon carnet, que je fourre dans mon sac… Juste au cas où cela me prenait un peu de temps. Chubbie m’avait suivie, et sautait dans mon sac.  Je soupirais, mais le petit lapin blanc me regardait de ses deux grands yeux bleus, et je n’eus pas le coeur à le faire sortir de là. Alors j’enfilais ma cape et tapotait sur ma poche de poitrine en me baissant pour qu’il s’y glisse.

Et puis, je m’éclipse du dortoir des filles en repassant par la salle commune des Gryffondors, non sans un petit salut à mes amis, qui me regardent d’un œil un peu inquiet… Mais que je ne remarque même pas tellement je suis préoccupée. Et c’est peut être ça qui les inquiète le plus. J’étais toujours à vouloir les rassurer, dès que je devinais ne serait-ce que la naissance d’une inquiétude… Et j’étais très observatrice. Sans l’ombre d’un doute, les demoiselles mettent ça sur le dos des fêtes qui arrivent. Elles n’ont pas tort à 100%... Il y a beaucoup de choses dans mon esprit. D’autant plus que je ne m’inquiète pas seulement pour moi mais aussi pour les autres enfants qui avaient connu l’enfer comme moi et qui, eux non plus, ne retrouveraient pas leur parents pour les fêtes. Peut-être devrais-je m’organiser pour tous les revoir ? Enfin… Une réflexion que je laisse de côté pour l’instant.

Mon sac sur l’épaule, je traverse les couloirs, pensive. Et maintenant, que devais-je faire ? Devais-je commencer par le trouver ? Mais ou ? Près des enclos ? Peut être, mais il faisait très froid, je n’étais pas sûre. Sur le terrain ? Froid ou non, Björn s’entraînait toute l’année. J’étais presque impressionnée qu’il ait réussi à garder le bout de son nez et de ses doigts alors que j’avais littéralement l’impression de geler dès que je sortais à cette période de l’année, et quand je le faisais trop longtemps, je finissais toujours par attraper un petit rhume.

Après avoir erré une bonne quinzaine de minutes dans les couloirs, je me dis que ce n’est pas ainsi que je risque de le croiser. Poudlard est bien trop immense pour miser là dessus. Je devais être stratégique. Le trouver était la première étape. Bon. Je pouvais commencer par aller traîner du côté du dortoir des Serpentards. Un samedi, à cette heure, il s’y trouvait peut-être, non ?

Ensuite, j'essaierai… La bibliothèque ? Oui, il y avait peut-être une chance de l’y trouver. Et sinon… Sinon, j’aviserais. Pour commencer, mes pas me mène vers le couloir menant vers le dortoir des vert et argent. Je me fais toute petite, toute discrète. J’ai caché autant que possible mon écharpe rouge et doré qui faisait tâche sur tout ce vert autour de moi. Même Chubbie semble avoir senti les regards pas franchement accueillants des rares personnes qui croisent mon chemin. Qu’est-ce qu’une Gryffondor, une sang-de-bourbe, qui plus est, venait faire par-là ?

Il ne me restait plus que quelques couloirs, avant d’arriver à destination. Et je me demandais ce que je pourrais bien y faire. Peut être demander à quelqu’un ? Est-ce que ce n’était pas trop bizarre ? N’aurais-je pas l’air de l’une de ses groupies ? Il m’avait déjà dit que j’étais “une groupie”, il ne fallait pas qu’il y croit vraiment !

Mais de toute façons, je n’ai pas le temps d’y arriver que je suis arrêté. Deux Serpentards arrivent devant moi, et me bloque volontairement le chemin. Et alors que j’essaie de rebrousser chemin, deux autres se retrouvent dans mon dos. Je suis prise en étau, dans ce groupe, qui me sourit comme on sourit à la proie que l’on vient de capturer. De peur, Chubbie s’est caché dans ma poche, et il a bien fait, puisque déjà, l’un de ceux qui venaient par derrière me pousse violement jusqu’à ce que je percute son camarade. Pour mes dix-sept ans, je n’étais ni grande, ni petite. Mais il fallait être honnête, j’étais toute fine, sans la moindre trace de muscle… Une cible facile. Une cible qui, en prime, s’était volontairement jeté dans la gueule du loup.*


“Bah alors, jolie petite lionne, on vient se perdre chez les serpents ?
- Regardez comme elle se chie dessus !
- Hé, elle est plutôt mignonne aussi.”


*Le dernier à parler attrape mon menton, et me force à lever la tête. Je donne un coup dans sa main, et le regard d’un oeil noir.*


“Oooooouuuh j’ai peur ! Tu vas me faire quoi, p’tite sang-de-bourbe ? Tu vas dire à papa et maman d’appeler leur copain pour qu’ils viennent nous chercher aussi ?”


*Le groupe explose de rire, et moi, je reste muette, tentant de trouver une sortie sur le côté, mais celui qui semble être le leader de ce petit groupe me pousse contre le mur, et ils viennent m’entourer tous les quatre avec un petit air supérieur sur le visage. Les lâches… À quatre contre un, évidemment…*

“Oh bah pars pas déjà, on commençait tout juste à s’amuser…”

*Je réfléchis, à toute allure. Ca, j’avoue que je ne l’ai pas vu venir… Et pour être honnête, je ne savais tout simplement pas comment me sortir de là. Bon sang, j’avais vraiment un talent pour me mettre dans de mauvaises situations….*



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Ven 10 Sep - 2:37









Oh, so you need me now ?


@Rachel White & Björn Shafiq

– « Ça va, Björn ?! » me demande Septima, en me voyant allongé dans la neige.
– « Oui ! Très bien, pas besoin de t’inquiéter ! » lui répondis-je quelque peu sèchement en me redressant pour me retrouver assis au sol.

Décidément, tout le monde avait décidé de se passer le mot et de s’inquiéter pour moi ! Ce n’était tout de même ni la première, ni la dernière fois que j’allais me blesser dans ma vie, bon sang ! Depuis que la bienveillance de Rachel, juste après l’incident contre nos adversaires les blaireaux, m’avait marqué et quelque peu repoussé dans mes tranchées, je ne cessais de remarquer chaque acte qui témoignait de l’inquiétude des autres envers moi. Cela avait le don de me rendre fou. Purée ! Je ne souhaitais pas que l’on s’inquiète pour moi, par Merlin, j’étais bien assez grand pour réussir à prendre soin de moi tout seul. Le regard bleu de la jeune femme m’avait hanté toute la semaine, sa douceur en était à la fois réconfortante et énervante. Mais qu’est-ce qui m’énervait au fond ? Le fait qu’elle puisse avoir raison sur moi ? Le fait que l’espace d’un moment j’ai pu être assez faible, assez vulnérable même, pour oser m’ouvrir comme un livre qu’elle a pu feuilleter le temps d’une discussion ? Ou bien était-ce le fait que des pans de mon inconscients s’étaient enfin révélés à moi, me faisant prendre conscience de ma solitude sur les planches, comme le clown qui jetait ses blagues, ses monologues et autres tirades sur les spectateurs pour leur faire entendre ce qu’ils désiraient, condamné à ne jamais se montrer sous son maquillage et ses vêtements bien trop amples ? Ou peut-être était-ce juste encore mon ego qui ne se remettait toujours pas de ces assauts contre ma fierté que représentaient ses actes de bienveillance ? Je ne saurais vraiment dire.

Le soleil était déjà presque couché derrière le château tandis que les lampadaires qui illuminaient les chemins étaient déjà allumés. Une lumière orangée traversait les vitraux de l’école, colorant la neige alentour. Les bras croisés par-dessus mes genoux, je fixais cette lumière, distrait, j’avais la tête ailleurs. Mes pensées appartenaient à quelqu’un d’autre que la petite brune qui vint se ficher devant moi pour me scruter.

– « Tu peux y aller, Septi’ » lui dis-je. « Je vais aller récupérer mes affaires, ne m’attend pas où tu pourrais choper froid. »

Sur ce, ma jeune camarade ne se fit pas prier pour galoper en direction de l’école où l’attendraient sûrement des vêtements propres et chauds, sans compter du thé et un bon plaid dans lequel se rouler un moment avant de rejoindre le reste des étudiants et professeurs à la Grande Salle pour le souper du soir. Je n’avais pas tout à fait menti à la jeune Ombrage, je devais bien passer par les vestiaires pour me doucher et récupérer mes affaires après ce premier vrai entraînement suite à ma chute. Seulement, j’avais besoin de distance, depuis l’incident. Pendant presque une semaine, j’avais été harcelé par toutes les personnes qui avaient assisté à ma chute pour savoir que oui, j’allais bien, oui, je me remettais correctement, non, ce n’était rien de grave ne vous en faites pas professeur, oui, oui, je sais que j’ai évité bien pire et non, je ne comptais pas arrêter le sport pour autant. C’était marrant à quel point les gens se permettaient tout pleins de questions intrusives sous prétexte qu’ils avaient assisté à votre blessure, car oui, il y en avait eu des bien plus intrusives que ça et non, je ne compte pas vous les dire.

Mais tous ces visages inquiets qui s’étaient enchaînés en face de moi, se relayant pour me rappeler d’autant plus la véritable solitude dans laquelle j’étais plongée, n’étaient que des miroirs, des façades, des sculptures représentants les attentes sociales qu’on avait posé sur moi, un gars qui à la base était juste un passionné de sport et qui était devenu connu de tous les habitués de Quidditch de Poudlard. « Super ! Ça doit être cool. » que vous vous dites innocemment, je me plains pour rien du tout. Bah bien sûr, c’est super de n’avoir personne sur qui réellement compter, personne avec qui retirer son masque et avec qui pouvoir être authentique et vrai sans devoir jouer un rôle pour survivre. Super de ne même plus pouvoir compter sur soi-même quand notre propre corps peut nous trahir dans un état de faiblesse. Bref.

J’avais bien assez laissé ces histoires me taper sur le système durant cette semaine. D’autant plus que l’infirmière m’avait formellement interdit de me remettre aux entraînements avant au moins une semaine de repos, afin que mon organisme reprenne un rythme normal après l’accélération qu’elle lui avait fait subir pour guérir mes os cassés. Après une longue semaine à devoir garder toutes mes frustrations à l’intérieur sans pouvoir les exprimer, sans pouvoir dégager les excès d’énergie que me procurait la colère, l’impatience, la honte, cela avait été divin de pouvoir me remettre à réellement bouger et me dépenser. Je n’avais plus rien, j’étais guéri, tout allait pouvoir rentrer dans l’ordre et mes pensées allaient pouvoir arrêter de me jouer des tours et toujours revenir à Rachel Eve White et sa fichue bienveillance et douceur insupportable.

Cela faisait pourtant quelques longues minutes qu’elle avait monopolisé le cours de mes pensées, assis là dans la neige qui commençait à transpercer ma cape et me geler les os. Cette constatation m’arracha presque un grognement d’impatience contre mon propre cerveau qui ne voulait vraiment pas me lâcher quelques minutes et m’empêcher de ressentir un certain malaise. Ce n’était pas au bully d’être tourmenté mentalement par sa proie, non mais oh ! C’est pourquoi je me relevai avec lourdeur avant de prendre la direction des vestiaires. L’air y était frais, mais pas autant que dans la nuit où l’on venait de s’entraîner avec Septima. La pauvre, je m’étais quelque peu défoulé sur elle cet après-midi, en l’incitant à me suivre dans mon programme intensif. Je ne souhaitais vraiment pas que cette semaine de repos me fasse perdre mon rythme dans ma progression, et j’avais aussi fait la catharsis de toutes les émotions que je n’avais su gérer cette semaine. Mais je crois bien qu’elle ne l’avait même pas remarqué, dans son monde comme elle devait l’être.

Pour une fois, mon passage aux vestiaires se voulut express. Je ne voulais pas laisser mon esprit vaquer sous la douche, d’autant plus que l’eau était gelée. Et puis, si je n’étais pas concentré sur ce que je faisais, je savais exactement où mon esprit allait me mener, et ce serait très gênant de penser à cela alors que j’étais nu, soit dans la position la plus vulnérable possible. J’étais bientôt sur le chemin où l’on ne voyait déjà plus les traces de pas de ma coéquipière, qui ne devait pas être passée par là il y a plus de dix ou quinze minutes pourtant. Durant toute mon ascension jusqu’au château, je dûs prendre garde aux plaques de glace dissimulées sous la poudreuse. Je m’étais déjà fait avoir en voulant aller voir madame Abigail MacFusty à l’étable dans la forêt interdite, je n’allais pas me faire rouler dans la farine une seconde fois. C’était marrant d’ailleurs, car ce jour-là, en allant voir la professeur de soin aux créatures magiques, je n’avais pas vu Rachel à son spot de dessin habituel. Peut-être que celle-ci n’aimait pas dessiner les créatures au point de se geler les miches dans le froid de décembre, et je la comprenais amplement.

L’école de magie de Poudlard nous offrait tout de même l’un des plus beaux décor qu’il m’ait été offert de voir, c’est en tout cas ce à quoi je songeais quand, avant de pousser les grandes portes du château, je jetais un dernier regard en contrebas, vers les lampadaires qui éclairaient le chemin que je venais d’emprunter. Le lac noir sur lequel se reflétait les rayons de la lune rétrécissante était splendide, ses berges blanchis par les flocons qui tombaient souplement grâce à l’absence de vent, malgré la saison. Ses rives, ainsi décolorées, évoquaient les bords du Styx, la rivière séparant le monde des vivants du monde des morts, mais d’une manière rassurante. Peut-être que de l’autre côté, les fantômes de tous ceux qui étaient passés entre ses portes que je m'apprêtais à ouvrir m’observaient et veillaient sur tous les résidents de l’école. Cela ne me rappelait pas ma mortalité, à cet instant, mais bien l’inverse. Cela attestait de ma vitalité, comme si la beauté mortelle de cette image se portait garant du fait que j’étais bien là, que j’étais bien en vie et que malgré la fragilité de celle-ci, je n’étais pas prêt de passer l’arme à gauche.

Quand j’entrai enfin dans le château, je laissai l’air aussi chaud que l’ambiance chaleureuse dans laquelle il nous enveloppait tout de suite, de par sa lumière jaune-orangée, me réchauffer et dissiper de mon esprit cette image du lac noir. Très vite, celle-ci n’était plus qu’un lointain souvenir qui me frapperait peut-être à nouveau lorsque je serais à nouveau face à un tel décor idyllique et macabre.

Je pris ensuite la route vers ma salle commune, en direction des cachots donc. Quand j’étais encore un gamin de première année, le couloir qui menait aux dortoirs des Serpentards me donnait toujours froid dans le dos. Et bien que je n’étais plus le petit Björn de onze ans depuis longtemps maintenant, et que j’étais devenu si grand que je devais faire attention à marcher souplement pour ne pas me fracasser le crâne au plafond de pierre à présent, le passage à la lumière chaleureuse aux tons verdâtres me faisait toujours un petit quelque chose. Quand je passai celui-ci, ma main se crispa légèrement sur la lanière du sac suspendu à mon épaule. Mon enfant intérieur s’exprimait toujours au travers d’un geste indiquant mon inconfort, et même avec toute la force mentale du monde je ne serais jamais parvenu à nier cette réaction viscérale que mon corps avait à l’approche de ma salle commune.

Et pourtant, paradoxalement, je ne me sentais jamais aussi détendu que dans la salle commune des vert et argent. Peut-être était-ce à cause du fait qu’elle n’était accessible que grâce à un mot de passe, peut-être était-ce juste son côté familier à force des années, des souvenirs que je m’y étais créé, mais en ce lieu je me sentais presque assez à l’aise pour être moi-même. C’était dangereux, pourtant, d’avoir l’illusion de pouvoir se relâcher et ne plus devoir penser en permanence à chaque indice que peut donner son langage non-verbal. Mais voilà, il me fallait tout de même un lieu où baisser ma vigilance. Même si mon père était passé entre ses murs et avait suivi ce même couloir bien des années plus tôt, il ne hantait pas assez mon esprit en ces lieux pour que son emprise reste aussi forte que dans le reste du monde. Le reste du monde, c’était vertigineux comme pensée.

Tandis que je m’approchais du dernier coude avant le mur devant lequel prononcer le mot de passe, des rires retentirent en écho contre les murs. Ceux-ci étaient sinistres, moqueurs, et m’arrachèrent un frisson le long de mon échine. Peu importe qui avait poussé ce rire, il n’était pas rempli de bonnes intentions.

– « Oh bah pars pas déjà, on commençait tout juste à s’amuser … »

Je serrais la mâchoire car il me semblait avoir entendu l’insulte “sang-de-bourbe” prononcée un peu plus tôt, avant les rires macabres qui avaient salué mon approche. Je pouvais reconnaître la voix de Donatien, un sixième année qui aimait beaucoup s’en prendre aux sang-mêlés, nés-moldus et qui devait aussi avoir des tendances sexistes et racistes sur les bords. Ce gars m’insupportait. Il devait sûrement être entouré de ses camarades habituels, Curtis, Travis et Lysandre. Des vraies têtes à claques, pas un pour rattraper l’autre. Je poussais un soupir tandis que j’arrivais de mon pas souple au bout du couloir, là où je pourrais enfin voir ce qu’ils manigançaient et qui ils devaient bien être en train de malmener.

A ma grande surprise, pas dans le bon sens du terme, je reconnus tout de suite le regard bleu qui croisa le mien tandis que j’arrivais enfin dans le couloir, dernière ligne droite avant la salle commune des serpents. Ce regard azur qui me hantait depuis bientôt une semaine, ce regard couleur ciel en été qui m’énervait et me réconfortait à la fois. Oh non. Ils n’avaient pas osé.

S’il y avait bien quelque chose que chaque membre de la maison respectait, c’est que lorsque l’un d’entre nous décidait de prendre quelqu’un pour cible et de le tourmenter de manière exclusive, personne d’autre ne l’approchait. C’était grâce à cette règle tacite que j’avais longtemps évité à Rachel de se faire harceler par d’autres gars bien moins compatissants que moi. Soudainement, les fruits de l’entraînement se dissipèrent bien vite dans mon esprit dans lequel la colère et la frustration emmagasinée de toute la semaine s’immisçèrent lentement, tel un poison. Oh non, ça n’allait pas se passer comme ça. Décidément pas.

Je m’approchais d’un pas mesuré, souple, la tête légèrement penchée en avant pour ne pas toucher le plafond du couloir. Je m’approchais comme un fauve dans une cage, comme un félin s’approche de son repas, avec une certaine assurance, sans pour autant l’afficher, je n’étais pas là pour frimer mais pour leur rappeler les bases du respect.

– « Bah alors Don, qu’est-ce que tu fais ? » lançai-je avec une innocence feinte, mesurant chacun de mes mots pour bien les marteler dans leur esprit.

Tous les regards se tournèrent vers moi, j’étais bien le centre de leur attention, et je sentis très vite sur leurs visages une certaine crispation. Ils avaient peur, et comme les félins le sentent aux hormones je le percevais par leurs tics non-verbaux.

– « On emmerde une môme, elle a trop les boules face à nous. C’est adorable » me cria-t-il tandis que je m’approchais.

– « Curt’, Travis, Lysandre » les apostrophai-je un à un une fois arrivé à leur hauteur. C’était toujours plus intimidant quand la personne en face de vous vous connaissait. Cela pouvait se faire savoir, avoir des répercussions par la suite.

Puis mon regard détailla la lionne, qui semblait terrifiée. Je dissimulai mon inquiétude quant à celle-ci, bien que je fus intérieurement très soulagé de constater qu’aucune trace de coup ou quelconque autre forme de violence n’était sur elle. À la suite de quoi, je lâchai dans un rire qui se voulait moqueur.

– « Oh oh oh, non non, Don, je ne crois pas » dis-je en posant ma sacoche contre le mur derrière moi. Tous me regardèrent avec une certaine confusion, bien que ce soit Rachel qui gagne la palme, semblant complètement paumée en plus d’être apeurée. Je m’approchai donc de ce très cher Donatien, le dominant bien d’une tête et continuai d’une voix posée, presque chuchotante, mais que tout le monde parvint à discerner grâce au silence du couloir. « Est-ce que t’aurais oublié comment ça se passe Don ? Quand on revendique quelqu’un, c’est notre proie exclusive, n’est-ce pas ? Rachel, elle est à moi. C’est bien clair ? » À cette dernière question, mon ton ne se fait pas directement agressif, plutôt condescendant, presque moqueur, bien passif agressif comme on aime.

La proximité entre moi et cet enfoiré me permit de sentir l’odeur de la sueur qui commençait à perler sur son front. Tout allait se jouer sur le fait que j’arrivais à inspirer assez de peur en eux pour qu’ils ne se rendent pas compte qu’à quatre contre deux, ils avaient une chance contre nous. Tout allait donc se jouer sur la stupidité de ce fichu Donatien, et surtout son aveuglement par la peur.

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Ven 10 Sep - 3:54
 
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@Björn Shafiq  & RACHEL

*S’inquieter pour quelqu’un qui ne va pas bien, c’était dans ma nature. Il n’y avait rien de spécial à cela. C’était fréquent chez moi. J’arrivais même à m'inquiéter de ces araignées géantes qui avaient, je le rappelle pour la millième fois, voulu me bouffer. L’état de Björn était inquiétant. Et bien sûr, des dizaines et des dizaines de personnes s'inquiétaient de son état suite à son accident. Mais moi, je craignais que personne ne s’inquiète pour les bonnes raisons. Mais comment quiconque pourrait s’inquieter de quelque chose qu’ils n’ont pas vu, à peine apperçu ?

A vrai dire, avant ce moment, je ne l’avais pas vu. Et pourtant, oui, pourtant j’étais extrêmement observatrice. Je n’aurais pas dit que je passais beaucoup de temps avec Björn. Mais habituellement, le temps que j’avais passé avec lui m’aurait suffit à voir le moindre signe de faiblesse. Mais pas avec lui. Et cela ne faisait que décupler mon inquiétude.

J’avais beaucoup de choses à l’esprit, et je me demandais parfois tout de même si tout ce que je mettais sur mes épaules n’était pas trop pour moi. Mais c’était plus fort que moi. Je ne voulais pas oublier une âme, pas un cœur. Je voulais tendre la main à tous ceux qui pourraient avoir besoin de chaleur, de tendresse ou de bienveillance.

Et je savais désormais que c’était le cas de Björn. Peut être plus encore que n’importe qui d’autre. Pourquoi lui plus qu’un autre ? Parce que je craignais d’être la seule à avoir vu ce que j’avais vu. Bien sûr, j’aurais pu me contenter d’en parler à sa sœur, Freya, pour qu’elle s’occupe de lui. Mais il était hors de question que je trahisse la confiance de Björn. Nous avions échangé une promesse muette, celle de garder pour nous ce que nous nous étions confiés dans la pièce blanche et silencieuse où nous étions seul, il y a une semaine de cela.

Une semaine, et pas un seul jour sans que mes pensées ne se trouvent perdues dans le ciel azur qui me rappelait le bleu froid et humide de ses yeux. Cela faisait plus de deux mois que nous nous étions “retrouvés” véritablement, après ma disparition. Deux mois que j’avais compris que Björn s’était non seulement rendu compte de mon absence, mais aussi inquiet de celle-ci.


I see your ocean eyes in the cold winter sky.



Deux mois aussi que j’avais réalisé que, si je n’avais pas la force de lui faire face autrefois, les choses avaient changé. J’avais changé. Je m’étais endurcie. J’avais appris, je ne voulais plus me laisser marcher sur les pieds. Je ne voulais plus être une victime. Plus jamais. Et Björn me faisait sortir de ma zone de confort. Et j’avais réalisé que j’aimais beaucoup plus la personne que je devenais en sa présence. Et ce même si je me montrais une mauvaise foi désastreuse dès qu'il s'agissait de lui.



I love who I am when I’m with you.



Je ne pouvais plus nier au moins une chose. Mais… Mais à 17 ans, il était bien naturel de découvrir l’attirance physique, face à de beaux garçons, non ? Björn avait bien des défauts, mais ils n’étaient pas visibles sur ses traits délicats, ou dans son corps grand et probablement sculpté par les entraînements de Quidditch. Enfin, ça, c’était mon imagination d’adolescente qui parlait. Mais ce n’était rien. C’était normal. Oui, c’était une passade, un instinct naturel et une réponse physique à une évolution naturelle du corps adolescent. Toutes les filles en parlaient tout le temps. Et avant, je ne comprenais pas trop l’intérêt de parler de Sam qui avait changé de coupe de cheveux, ou d’Owen qui avait rendu à Emmy le crayon qu’elle avait malencontreusement fait tombé en cours d’astrologie. Honnêtement, je trouvais un peu ridicule qu’elle s'émoustille si peu. Et maintenant, c’était moi qui était ridicule. Oui, j’étais ridicule, et si je le cachais tant, c’était sûrement qu’au fond de moi, je savais que c’était tout simplement… Impossible. Impossible, Björn n’était pas un garçon fait pour moi. Outre son sang, il était le genre de garçon qui était au centre de l’attention. Moi, je detestais ça. Vraiment. Ne serait-ce que ces rumeurs sur ce qui avait pu m’arriver me dérangeaient (même si, Dieu merci, elles commençaient, petit à petit, à décroitre. Maintenant, tout le monde était au courant, il n’y avait plus rien de nouveau, alors les gens arrêtaient d’en parler. Et c’était parfait pour moi. Rester anonyme, discrètement dans mon coin, cela m’allait très bien. Mais Björn n’était pas fait pour cela. Non, Björn était fait pour être mis sous les projecteurs, ne serait-ce que par son talent, sa passion et son travail acharné au Quidditch. Nous étions si différents… Bien trop différents. Beaucoup trop, pour qu’une attirance charnel ne puisse mener à rien de plus.



Impossible love, I’m very much afraid they can become an addiction (Cesare Borgia)



Pourtant je suis bien là, à m’enfoncer dans les sombres couloirs des cachots qui mènent à la salle commune de Serpentard. Et pour être honnête, je n’apprécie pas franchement cette ambiance. J’étais bien contente de ne pas avoir été mise dans cette maison, accéder aux cachots auraient été une torture pour moi à l’époque, à coup sûr. Même aujourd’hui, je n’étais pas vraiment à l’aise. Mais il y avait aussi quelques souvenirs qui remontaient dans mon esprit. Des souvenirs que je préférais effacer. Celle de couloirs dans lesquels j’étais traîné car j’étais trop affaiblie pour marcher jusqu’à mon bourreau. Des cris me reviennent à l’esprit, et je dois serrer le poing pour ne pas me laisser distraire et fuir très loin de ces couloirs morbides. Chubbie pointe même le bout de son nez en me sentant un peu crispé, et il secoue ses petites moustaches blanches, ce qui m’arrache un sourire. Je caresse sa petite tête sans m’arrêter, quand finalement, le petit lapin a plus de nez que moi et vient se cacher dans ma poche, alors que je suis arrêté par quatre garçons. Quatre Serpentards de mon âge, dans ma promotion. Et probablement les pires de celle-ci. Ils étaient typiquement ces sales types qui s'amusaient à prendre de haut tous ceux qui paraissaient un peu faibles. Je m’étais toujours dit qu’ils ne s’étaient jamais attaqué à moi pour la simple et bonne raison qu’à chaque fois que je les croisais, je n’étais jamais seule. Et si j’étais du genre à baisser la tête et ployer l’échine, ce n’était pas du tout, mais alors pas du tout le cas de Sybil, Naomi et Emmy, qui étaient plutôt des grandes gueules. Je n’avais jamais été en position de faiblesse face à eux. Du moins, pas avant aujourd’hui.

C’est donc partagée entre la peur et la colère que je me retrouve là, acculée, littéralement le dos au mur, encadrée par quatre visages malveillants. Le leader du groupe, Donatien, n’est pas beaucoup plus grand que moi. Pour une fille, je n’étais pas petite. Mais pour un garçon, lui était loin d’être immense. De toute façon, encore une fois, “Don” ne s’attaquait jamais à plus fort que lui. Il préférait se moquer des plus faibles, c’était tout de même beaucoup moins risqué.

Je tente de me concentrer, cherche une porte de sortie. Et c’est là que je les croise. Ces yeux, ce regard qui hantait mes songes et adoucissait les cauchemars qui peuplaient habituellement mes nuits. Immédiatement, comme par réflexe, mes jambes se mettent à flageoler. J’ai soudainement à la fois bien moins peur, mais aussi un étrange réflexe que je ne comprends pas encore.

La voix grave et profonde de Björn résonne dans la pièce. J’ai presque envie de pleurer de soulagement. Björn n’allait pas me laisser ici. Il pouvait me faire chier, oui. Mais jamais, pas une fois, il s’était moqué de mon sang. Pas une fois il s’était moqué de mon enfermement, de ces traumatismes qui me hantaient encore.

Mais pour la suite, je ne m’y attends pas. Don prend la parole, et le grand blond appelle chacun des verts et argents par leur prénom, en leur adressant un regard lourd de sens. Même moi, je me fais toute petite. Björn avait-il toujours eu une telle aura ? C’était comme si… Comme si j’étais à la fois minuscule, et à la fois en parfaite sécurité. En tout cas, cela est plutôt efficace. Les trois garçons, un peu idiot, se contentaient souvent de suivre Don dans ses gentillesses, mais ils n’en étaient pas les instigateurs.

Et puis, Björn se met à rire. Je l’admets, ce rire me rend… Confuse. Où veut-il en venir ? Je n’en ai tout bonnement aucune idée. Et les quatre autres ne semblent pas plus le comprendre. Pourtant, il est là, il rit d’un air moqueur, et finalement, reprend la parole.

Et là, dire que j’étais confuse aurait été un euphémisme. Comme une semaine plus tôt quand sa paume s’était posée sur mon épaule, mon cœur manque un battement, avant d’envoyer bien trop de sang dans mes pommettes ciselées qui deviennent d’un rose bien plus intense que celui qui parsème naturellement mes joues.

Un silence de mort s’installe, et nous regardons tous les cinq Björn, sans bouger, presque sans cligner des yeux. Je ne peux m’empêcher d’entendre cette phrase en boucle. “Rachel, elle est à moi.” Rachel, c’est moi. Je suis à lui ? Je suis à lui, c’est ce qu’il dit, ce qu’il affirme sans faillir.

Et alors que la confusion s’est intensifié, l’un des abrutis -Curtis, je crois- se remet de ce qu’il entend, et tente bêtement un : *

“Paraît qu’elle a gardé des cicatrices dégueu, y en a qui les ont vu au tournoi, on voulait juste voir. J’suis sûre que tu veux voir aussi.”

*Il rit, et joignant les gestes au mot, il attrape ma cape et tire dessus d’un coup sec. Les boutons qui maintiennent la cape sautent, et mon pull est dévoilé. Curtis à peine le temps de le saisir et de le relever de quelques centimètres que, déjà, ma main se trouve sur sa joue et que je cours vers Björn, les yeux humides, transie de peur et dégoûtée à l’idée que l’on puisse agir ainsi. Rapidement, je me trouve derrière le grand blond, et ma main s’est inconsciemment accrochée à son bras, par-dessus sa cape. Mais celle-ci ne suffit pas à garder toute la chaleur de ma paume qui se diffuse jusqu’à la peau du serpent. Le souffle court, comme épuisée par ces quelques pas de course, mais surtout effrayée comme jamais à l’idée de ce qui aurait pu arriver si le blond n’avait pas été là, je me contente de rester là, derrière lui, tremblante. Je déglutis, mais la seule chose qui parvient à sortir de ma gorge sont un mot, un mot murmuré d’une voix si faible que je n’étais même pas certaine qu’il les ait entendus… *

Björn…





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Ven 10 Sep - 21:40









Oh, so you need me now ?


@Rachel White & Björn Shafiq

Peut-être que si j’étais arrivé plus tôt, si je n’avais pas laissé mes pensées dériver, assis dans la neige à la fin de l’entraînement, si j’avais eu un peu plus de contrôle sur mon esprit, ou même si je ne m’étais pas arrêté quelques secondes pour contempler la beauté des alentours du château, j’aurais pu lui éviter ce qu’elle était en train de vivre. Ou même, si j’avais simplement plus pressé le pas dans ce fichu couloir plutôt que de laisser les peurs d’un gosse que je n’étais plus prendre le dessus, j’aurais pu l’intercepter avant qu’elle ne croise leur chemin. Cette idée, aussi discret que rapide fût son passage dans mon crâne, mais se traduit plus longtemps sur mon visage, par une certaine crispation de ma mâchoire, tandis que je me tenais encore au bout du couloir et que les vipères ne m’avaient pas encore vu. Je comprenais tout de suite mieux l’élan de bienveillance et d’inquiétude qu’elle avait eu à mon égard, une semaine plus tôt à l’infirmerie. Ses iris glaciales sous la lumière verdâtre, dilatées par la peur, m’appelèrent à l’aide dès que la lionne me reconnut. Une envie irrépressible de me jeter sur ses assaillants et les mettre au tapis m'enserra les tripes, mais je ne pouvais pas ouvrir les hostilités ainsi, je ne pouvais pas risquer de la mettre encore plus en danger.

C’est pourquoi j’optai pour continuer à marcher de mon pas souple usuel, presque nonchalant, comme si rien ne m’effrayait dans cette situation, comme si j’étais celui en contrôle à cet instant. C’était une chose que j’avais appris au fil des années, à force de porter ce masque de l’élève parfait en direction duquel on lève les yeux, mais lorsque vous vous comportez comme si vous étiez sûr de vous et sans peur, les gens autour étaient généralement assez crédules pour vous croire. C’est pour ça que je me gardais bien de montrer le fait que je m’inquiétais pour Rachel, au point même où je le nierais sûrement par la suite. La seule qui devait savoir que j’étais prêt à tout pour la sortir de cette situation, c’était la victime de ces imbéciles elle-même. Peut-être commençait-elle à me connaître assez pour voir les émotions qui se cachaient derrière mon visage impassible, ce qu’au fond je n'espérais pas. Mais mon expression grave tandis que je la dévisageais, après lui avoir révélé les noms de chacun d’entre eux, dû être assez subtile pour qu’elle soit la seule à la décrypter. Je tentais de garder une expression ouverte, comme si j’étais persuadé qu’ils n’oseraient jamais s’attaquer à moi, comme si cette éventualité ne m’avait même pas effleuré l’esprit tant je leur étais supérieur, mais c’était sans compter mes lèvres quelque peu crispée dans un sourire se voulant gêné, comme chef gêné de devoir expliquer à son employé que l’insubordination ne faisait pas partie des choses tolérées dans l’établissement.

– « Oh oh oh, non non, Don, je ne crois pas »

L’utilisation d’un surnom pour parler à ce petit effronté écervelé se voulait infantilisante, comme on parle à un gamin capricieux. Je me permis même la folie, après avoir déposé mon sac un peu plus en arrière, de laisser mon avant-bras reposer sur l’épaule de ce cher Donatien, afin d’encore plus lui signifier non-verbalement qu’il n’avait pas de réelle valeur à mes yeux, que peu importe ce qu’il entreprendrait je le considérerais toujours comme un sale gosse capricieux. Je me penchai en direction de son oreille et chuchotai mes explications sur un ton très condescendant, frottant son épaule pour accompagner ce geste et recouvrant l’entière de son omoplate de mes longs doigts carrés, pour qu’il se rende compte des avantages que la nature m’avaient fournis face aux petits emmerdeurs comme lui. Il n’était pas certain qu’il serait capable de se relever après un coup de la part d’un poing aussi grand. Dans mon cerveau, les mots s’enchaînaient très vite pour trouver ceux qui sauraient faire tomber la pièce de cinq sous chez cet énergumène. “Rachel, elle est à moi. C’est bien clair ?” Ces mots, je les avais pensé avant de pouvoir les prononcer, et pourtant j’eus l’impression qu’ils m’avaient échappé, mais comme mes pensées n’arrêtaient pas d’échapper à mon contrôle, hantées par ce regard bleu qui me fixait avec ardeur, cela ne m’étonna guère. Putain, je devais réellement faire quelque chose contre ces problèmes de contrôle de soi ou ceux-ci pourraient bien mettre mon image en danger si cela s’apprenait. Enfin, ce que je craignais le plus c’était que cela revienne aux oreilles de mes chers parents.

Mais je m’inquiétais pour rien, en fait. Ce salaud de mangemort aurait plutôt été fier que je mène la vie dure à une née-moldue, que je la malmène comme les quatres garçons s’apprêtaient à le faire. Alors pourquoi je m’inquiétais au juste ? Cela n’aurait pas dû me frôler l’esprit un instant que cette phrase puisse être interprétée autrement. C’était ma proie, rien de plus, ma cible, la personne que j’avais décidé d’emmerder depuis son arrivée à Poudlard. Personne n’allait jamais penser qu’autre chose se tramait entre nous, si ? J’étais le seul à être soudainement confus quant à l’image que je pouvais donner aux autres, c’était très rare, c’était très énervant.

Bon, je sentais que mon petit numéro de théâtre avait eu l’effet escompté sur cet idiot de Donatien qui tremblait sous mon avant-bras, même s’il tentait de ne pas le montrer. Seulement il n’avait pas les années d’expérience que j’avais pour dissimuler ses émotions et les réprimer au plus profond de soi, là où même moi je ne pouvais plus les percevoir. Il ressemblait donc simplement à un pauvre mouton égaré fixant les babines du loup prêt à le dévorer. J’étais le loup, bien que mon air angélique et mes boucles blondes pouvaient parfois laisser penser l’inverse. Bon, j’avais réussi à en paralyser un, encore trois à mettre out et nous pourrions nous en sortir en évitant les conflits non-verbaux. Seulement je n’eus pas le luxe de décider comment les choses allaient se profiler.

– « Paraît qu’elle a gardé des cicatrices dégueu, y en a qui les ont vu au tournoi, on voulait juste voir. J’suis sûre que tu veux voir aussi. » fit remarquer Curtis, le mec qui était le plus proche de Rachel à ce moment-là, un énergumène encore plus stupide que Don, ce qui était déjà une tâche compliquée.

– « Tu ne … » commençai-je, mais je n’eus pas le temps de terminer ma phrase que cet immonde personnage tirait déjà sur la cape de la lionne, révélant son pull aux couleurs de sa maison en dessous. Je me redressai rapidement en faisant un pas en avant, relâchant ce pauvre Donatien qui n’osa pas bouger, comme s’il venait de croiser le regard de la Méduse, pétrifié à cause de la malédiction d’Athéna, prêt à faire regretter à cet enfoiré ce qu’il s’apprêtait à faire. « Curtis ! »

C’est la seule chose que je parviens à articuler en voyant son geste, littéralement prêt à le prendre par le col, mais ce ne fut finalement pas nécessaire. Le claquement de la gifle sur sa joue résonne juste après mon cri rauque, menaçant, un rugissement presque. Je n’ai pas le temps de dire “ouf” que Rachel se blottit derrière moi, me tenant fermement par le bras avec lequel je la poussai un peu plus derrière moi, la dissimulant à leur regard grâce à ma cape. A présent, s’ils voulaient l’atteindre, ils devraient d’abord passer par moi. Malheureusement ma stature marquée et ma taille plus impressionnante devaient les dissuader de faire quoi que ce soit, en tout cas je l’espérais fort. Derrière moi, toute essoufflée, l’adolescente murmura mon prénom. Je ne crois pas que les personnes qui se dressaient devant moi l’aient entendu, mais
moi je l’avais clairement entendu, et si je n’avais pas dû paraître impassible face à cette meute de hyènes prêtes à se jeter sur les proies les plus faibles, j’aurais sûrement laissé l’inquiétude transparaître sur mon visage. Seulement je ne pouvais pas me tourner vers elle pour vérifier si elle allait bien, je devais garder la tête haute et juste paraître touché dans ma fierté.

– « Les gars, je crois que vous n’avez pas bien compris. Si vous touchez ma cible, ma proie » commençai-je en mettant l’emphase sur les “ma”. « Vous touchez à ma fierté. Et vous savez ce qu’il vous arrivera si vous touchez à ma fierté, n’est-ce pas ? »

Bien sûr qu’ils le savaient, ils ne pouvaient pas ignorer les répercussions de leurs actes indéfiniment, ils devraient bien grandir un jour, n’est-ce pas ?

– « Ok ok, Björn, on a compris » dit Lysandre qui était resté bien silencieux jusque-là. « Venez, les gars, on s’en va. »

Pour une fois, le brun eut l’air d’avoir assez d’autorité sur le reste de la bande pour les raisonner, ceux-ci sortirent la transe dans laquelle la baffe de Rachel contre Curtis les avait plongés.

– « Ouais, c’est ça, y en a qui ont pas l’air de vouloir s’amuser ici » rétorqua enfin Donatien en prenant la direction de notre salle commune. Étant sur son chemin, celui-ci eut l’audace de me donner un coupd’épaule, une pichenette dans l’abdomen au vu de notre différence de taille. Une fois qu’ils avaient bien traversé la porte apparut après avoir dit le mot de passe, je me tournai enfin vers ma camarade, laissant tomber mon masque de dur.

La mascarade était terminée, mon regard azur cherchait à croiser le sien avec ferveur, et je pris son épaule du bout des doigts, comme si j’avais peur de la briser après ce qu’elle venait de subir. Je pinçai son menton pour observer son visage sous toutes les coutures et vérifier qu’aucune trace de coup ne venait gâcher leur pâleur.

– « Tout va bien ? Qu’est-ce qu’ils t’ont dit » disais-je pendant mon inspection, d’une voix posée, seul mon regard laissait deviner l’inquiétude que je ressentais pour elle à l’instant.

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Sam 11 Sep - 1:44
 
I wanted to help you... But now I need your help.

 
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Need a place to hide, but I can't find one near
Wanna feel alive, outside I can fight my fear


*Lorsque le blond arrive dans ce couloir, d’un pas souple et calme, je vois pourtant immédiatement son regard se nuancer. Comme si un voile d’obscurité, de colère, s’était glissé devant ses pupilles. L’avais-je rêvé ? Etait-ce mon imagination aussi, lorsque je devinais, derrière la nonchalance dont il semblait vouloir convaincre mes quatre bourreaux, l'inquiétude qui luisait au fond de ses yeux clairs ? Etais-je simplement capable, désormais, de décrypter des émotions qui m’étaient invisibles autrefois ?

Désormais, je savais où regarder, et peut-être aussi ne détournais-je pas le regard. Après tout, à l’origine, Björn n’était qu’un sacré brise-ovaire, pour rester polie. Aujourd’hui, je n’irais pas non plus jusqu’à dire qu’il était un ami. Mais nous partagions quelques secrets. C’était simplement… Simplement ça. Il n’y avait pas vraiment de terme pour désigner cela, et c’était très bien comme ça. Poser un mot sur… Sur cette “relation” rendrait les choses bien trop concrètes, bien trop… Vraiment. Rester dans le flou, c’était probablement le mieux à faire.

Mais sa phrase, ses mots, me font légèrement rougir. Heureusement, les quatre abrutis sont trop concentrés sur Björn pour le voir. Mais je me demande si, lui, l’a vu. As t-il vu l’effet que de simples mots ont eu sur moi ? Je n’étais pas très douée pour cacher mes émotions, lors d’un trop plein comme celui-ci. Mais je tente de reprendre rapidement mes esprits. J’étais simplement “sa proie”, c’était ce qu’il avait dit. Et puis, dans tous les cas, c’était seulement pour me protéger. Pas pour… Enfin, simplement parce qu’il n’était pas un pauvre type et qu’il n’allait pas me laisser là comme ça.

Björn est grand. Dans ce genre de situation, c’est un immense avantage. Sa taille, sa réputation, son sang et le fait qu’il soit en dernière année nous éviterait probablement une confrontation. Du moins, c’était ce que j’espérais.


Mais c’était sans compter sur la débilité de notre très cher Curtis, qui déjà, agi. Björn semble prêt à bondir sur lui, et je devine en une seconde un éclat d’une colère très forte dans son regard. Mais je n’ai tout simplement pas le temps de me poser plus de question que, naturellement, je réagis. Une main dégage la sienne de mon pull, la seconde vient claquer sur la joue du brun qui n’a même pas le temps de comprendre ce qui se passe que, déjà, je suis derrière le dos de Björn, une main fermement accroché à son bras. Ce même bras se redresse, me cachant presque entièrement derrière sa cape. Ma tête atteint son épaule, dépasse à peine, et je me sens soudainement bien plus en sécurité, là cachée à la vue de ces types, mais surtout, contre lui. Ma main ne le lâche pas, au contraire, ma prise ne fait que se renforcer. Björn reprend la parole, et après un silence, la voix de l’un des quatre énergumènes raisonne ses camarades, et j’entends des pas qui s’éloignent. Doucement, le bras de Björn s’abaisse, et finalement, il se tourne vers moi. Sa main se pose sur mon épaule, l’autre attrape mon menton, comme cherchant la moindre trace de maltraitance. Je pose ma main sur son poignet, se voulant rassurante, tout en plongeant mes yeux azurs dans les siens. Je voudrais le rassurer, mais la pression retombe, et quelques larmes perlent sur mes joues. D’un geste un peu brusque, chacune de mes mains vient les effacer, pendant que je renifle. Je finis par déglutir et le regarder en secouant la tête.*

Tu es arrivé à temps, ils… Ils n’ont pas eu le temps de… De dire des choses trop méchantes.

*Ce n’est pas totalement vrai, mais je n’avais pas envie qu’il s’inquiète davantage. Alors j’inspire un grand coup pour essayer de me calmer, et finit par lever à nouveau le regard vers lui.*

Merci et… Désolée…

*Murmurais-je, avant de baisser la tête, honteuse. Je venais voir s’il allait bien, et finalement, c’était lui qui me sauvait la mise. C’était ridicule.

Mais il y a quelque chose de plus ridicule. C’est ce que provoque en moi la voix forte qui affirme sans trembler “Rachel, elle est à moi”. Bien sûr, il n’avait dit cela que pour dire que j’étais sa “cible”, son “petit jouet”. Mais si je savais déjà qu’il n’était pas l’une de ces brutes qui harcèlent méchamment et sans vergogne, j’en avais encore plus la preuve ce soir. Björn usait de subtilité, de moquerie, usant de quelques sensibilités. Pour être honnête, on pouvait plutôt dire qu’il “m’embêtait” plus qu’il ne “m’harcelait”.

Je me sens ridicule, là. Et j’ai besoin d’air. De reprendre de la distance avec tout cela. Avec les insultes. Avec ce qu’ils avaient cherché à voir. Sans m’en rendre compte, et par reflexe, mes mains tire sur mon pull, comme si ma cape ne suffisait plus à camoufler ces marques ignobles qui rendait mon corps aussi laid. Je n’étais pas du genre à penser que j’étais jolie, je me voyais plutôt comme une fille banale, et je n’avais jamais spécialement eu honte de mon corps. J’avais bien quelques complexes, comme tout le monde. Mais me changer dans le dortoir en papotant avec les autres filles ne m’avait jamais posé de soucis… Avant cette année. Désormais, je ne me montrais plus comme avant. J’allais me cacher aux toilettes pour me changer, et il n’y avait guère plus que le personnel médical qui avait pu voir l’étendu des dégâts. Les marques sur mes bras s’étaient estompés, grâce à la magie, mais aussi dû au fait que les plaies avaient mieux guéris, et étaient moins profondes. Mais sur mon ventre et l’ensemble de mon torse… Je détestais cette croix, ce symbole religieux, qui resterait gravé sur ma peau, au creux de ma poitrine, pour le reste de ma vie. J’en avais honte, et peut être plus encore face à Björn. Comme si ce corps, ces marques n’étaient pas légitimes, n’étaient pas la preuve que j’avais survécu à des choses horribles, mais simplement des marques hideuses qui faisait que l’on pourrait moins m’aimer. Des imperfections que je ne voulais pas que l’on voit, mais qui avaient, malgré tout, été aperçues lors du tournoi, après que j’ai déchiré une bonne partie de mon t-shirt pour venir panser la plaie de l’une de mes camarades.

Encore une fois, je redresse le regard vers Björn. Je ne veux pas rester ici. Mais pour être honnête, je suis aussi effrayée à l’idée que Björn s’éloigne et me laisse seule ici. Mais il m’avait sauvé la mise, il n’allait pas non plus m’escorter à travers le château. Surtout qu’il valait mieux que je prenne le temps de me calmer, si je ne voulais pas avoir à m’expliquer devant Sybil, Naomi et Emmy qui voudraient rendre la monnaie de leur pièce à ces quatre abrutis. Et c’était tout ce que je voulais éviter. La vengeance n’apportait rien. Désormais, ils me laisseraient tranquille, et c’était bien le plus important.

Et pourtant, même si c’est enfantin, je n’ai pas le temps de réfléchir que, déjà, ma main s’est aggripé à sa cape, pendant que je le regarde. Je voudrais lui demander de rester avec moi, de ne pas me laisser toute seule, mais les mots sont coincés dans ma gorge. C’est le moment que choisit mon peureux de lapin albinos pour pointer le bout de son nez, qu’il remue. Le pauvre a dû être bien secoué quand cet abruti avait tiré sur ma cape. Mais avec un peu de reflexion, grâce au poids du petit lapin, cela avait sans doute était plus simple pour lui de faire casser les boutons de ma cape de sorcier. Je me pince les lèvres, avant de rire un peu jaune, en regardant Björn, avec un air à la fois moqueur, honteux, et presque dégoutée de moi-même.*

“J’ai l’air aussi faible que mon lapin nain, pas vrai ?”

*Je lui tendais une perche, pour une fois. Mais je ne lâchais pas sa cape pour autant… Mais de là à lui demander de rester avec moi… Je baisse encore les yeux vers le sol, ressers un peu l’emprise de mes doigts sur sa cape, pour me contenter de commencer par un simple : *

“Dis, Björn…”


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Lun 13 Sep - 16:23









Oh, so you need me now ?


@Rachel White & Björn Shafiq

Je n’avais pas vraiment le luxe d’observer l’effet de mes paroles sur la jeune femme, en fait, je n’avais pas vraiment le luxe de l’observer tout court. Mon regard devait se concentrer sur ses bourreaux car c’était eux que je devais séduire à ce moment-là, c’était eux que mes paroles devaient influencer pour qu’elle obtienne la paix. Mon regard bleu clair passait de l’un à l’autre, transperçant leurs êtres pour lire leurs moindres émotions, ou plutôt, les moindres indices de leurs pensées et états d’esprit. Et puis, je ne devais pas regarder la brune, car c’était lui donner de l’importance à leurs yeux, et parce que j’avais peur que mon inquiétude quant à elle transparaisse alors. Après tout, j’étais officiellement son bourreau, celui qui devait lui mener la vie dure. Je ne souhaitais qu’elle s’en sorte sans encombre que parce qu’elle était l’anneau et que j’étais le grand méchant loup, que parce qu’elle représentait mon honneur à cet instant. Et ces idiots le savaient très bien, enfin ils croyaient savoir. Ce qu’ils savaient réellement, par contre, c’est qu’il ne fallait jamais chercher des noises au capitaine de l’équipe de Quidditch des serpentards, car non seulement j’étais bien plus grands et forts physiquement qu’eux, mais j’étais aussi bien plus malin, bien plus capable de le leur faire regretter sur le long terme.

Mon cerveau tournait à mille à l’heure, il tentait de décrypter chacune de leur respiration, chacun de leurs mots, chacuns de leurs faits et gestes, inconscients ou non. Je me devais d’avoir un tour d’avance si je souhaitais la sortir de là indemne. Seulement, ce tour d’avance me manqua lorsque ce connard de Curtis tenta de déshabiller la lionne. Je ne sais pas jusqu’où ils seraient allés si je n’avais pas été là, mais cette pensée me donna froid dans le dos. Heureusement, Rachel, bien que tentant de se faire discrète et docile la plupart du temps, n’était pas du genre à se laisser marcher dessus impunément non plus. La claque qu’elle infligea à cet enfoiré avait quelque chose de jouissif, et ce même si la cible de cette violence était l’un de mes camarades de maison. Il l’avait bien méritée, et j’en aurais sûrement ajouté une moi-même si je souhaitais mettre de l’huile sur le feu. Mais j’estimai que ce n’était pas mon rôle de lui faire regretter, après tout c’était ce que j’essayais de faire comprendre à Rachel depuis que je l’avais prise sous mon crochet : c’était à elle de se tenir ferme, d’avancer pour elle-même, de se battre. Elle l’avait fait pour des jeunes qui n’étaient pas encore capables de se défendre, je la savais donc capable de le faire pour elle-même. Les monstres à qui elle avait dû faire face durant ces quelques mois étaient bien pire que de simples collégiens, peu importe leur cruauté.

Mais malgré tout, je ne peux m’empêcher un sursaut, car mon envie de me jeter à la gorge de ce Curtis est bien plus forte. Rien qu’un pas en avant provoqua un mouvement de recul chez les trois autres. J’avais donc la certitude que je les effrayais, que mon aura était assez forte pour les empêcher de lancer l’offensive. C’est grâce à cette certitude que je me permis de cacher la jeune femme à leur regarde avec ma grande cape, leur signifiant non-verbalement que s’ils voulaient l’atteindre, ils n’avaient qu’à me passer sur le corps d’abord. Seulement, cela ne serait pas chose aisée pour eux, avec leurs cerveaux de la taille d’un pois chiche et leurs genoux tremblotants. La manière dont Rachel murmura mon prénom, emplie de soulagement et de restes de peur, provoqua un frisson le long de mon échine, d’autant plus exquis que celui qu’elle m’avait donné en frappant le visage de ce rat, que je ne m’expliquai pas. Ce frisson me poussa à prendre une profonde inspiration avant de proférer ma menace, ce qu’ils durent sûrement interpréter comme une certaine perte de patience face à leur insolence. J’espérais que la gryffondor n’ait pas senti l’effet de sa plainte sur moi, mais ses bras entourants mon bras avaient dû percevoir l’imperceptible tension musculaire traduisant de celui-ci. Décidément, l’adolescente se glissait sous ma peau, parvenait de plus en plus à traduire les émotions et réactions sous mon masque. Cela avait le don de m’énerver.

Face à ma colère sourde, tel un fauve menaçant ses proies, je sentais la tension des quatre sixième années, leurs muscles tétanisés, attendant mon assaut inévitable. Mais je n’en fis rien, ils ne méritaient même pas l’étreinte de mes coups. Dans ce jeu de pouvoir silencieux, c’est Lysandre qui décida de raisonner ses pairs afin de nous laisser tranquilles. Donatien prit les devants pour se rendre à notre salle commune, après sa tentative puérile d’atteindre ma fierté autrement. Honnêtement ? Je n’en avais plus rien à foutre d’eux du moment qu’ils se cassaient.

Une fois partis, j’inspectai la jeune femme sous toutes les coutures, la traitant de manière bien plus douce que ce que ces ordures plus tôt. Je sentis bien sûr que ma question ouvrit le barrage de ses paupières, et l’éclat brillant dans son regard n’échappa pas à mes yeux aiguisés. Sa main susbsista sur mon poignet après avoir dégagé ma main de son visage, enfin jusqu’à ce qu’elle s’attelle à la tâche de dégager les traîtresses de son émotion qui coulaient sur ses joues. Sa réponse à ma question ne me satisfît pas, alors je serrai la mâchoire sans même m’en rendre compte, pour contenir ma rage et ne pas la laisser s’écouler sur elle, ayant déjà eu beaucoup d’émotions fortes. Elle me mentait, ou en tout cas elle me cachait la vérité, car elle n’avait pas répondu à ma question, déviant sa réponse pour omettre des détails. Mais la connaissant, elle serait tout de même capable de sentir mon impatience dans la crispation de ma main sur son épaule. Toujours penché près d’elle, ma voix resta douce et empreinte d’inquiétude, mais teintée cette fois-ci d’une certaine impatience. Après tout, elle ne m’avait pas répondu. Je détachai les mots pour la forcer à me répondre pour de vrai à présent.

– « Je répète : qu’est-ce qu’ils t’ont dit. »

Je ne notai même pas ses remerciements, elle n’avait pas à me remercier d’être un être humain doté d’une décence de base. Par contre, je suis pris par surprise par un petit lapin qui sortit le bout de son museau de la poche de sa cape. Je le fixai, regardai Rachel et le fixai à nouveau, légèrement confus. Encore une fois, Rachel tenta de changer de sujet, aussi je ne répondis pas. Je ne voulais pas la laisser parler aussi mal d’elle-même, mais je ne pouvais pas tout à fait la contredire non plus vu l’état de choc dans lequel elle devait encore se trouver.

Puis elle prononce à nouveau mon prénom, et je ressens une nouvelle fois un frisson dans le creux de ma nuque. Cette manière qu’elle avait de dire le ö, bien britannique, était très loin de celle dont ma mère scandinave le faisait, mais avait le don deprovoquer quelque chose dans mon cerveau, comme des ondes électriques qui se diffusent ensuite dans mon visage.

– « Oui, qu’est-ce qu’il y a ? » dis-je simplement.

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Lun 13 Sep - 21:49
 
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@Björn Shafiq  & RACHEL

*Björn ne me regarde pas, il n’en a pas le temps ni l’occasion. Il y a plus urgent, pour l’instant. Et le plus urgent, ce sont ces quatre abrutis qui m’entourent. Ca, pour venir emmerder une nana toute seule, il y a du monde. Quand il s’agit de plus grand, plus fort et plus puissant qu’eux, c’était différent, bien sûr.

Ces quatre gars-là, et moi aussi d’ailleurs, ne se rendent pourtant pas compte qu’ils s’attaquent à quelqu’un qui a connu l’enfer. Quelqu’un aussi qui ne les laissera pas dépasser ses limites. Les mots blessent, bien sûr. L’aura menaçante de ces quatre ados aussi, même s’il faut bien admettre que j’avais du genre à flipper plutôt facilement aujourd’hui. Mais pourtant, pourtant, j’avais survécu à bien pire. Oh, je pouvais supporter bien des choses.

Mais Curtis va trop loin. Si bien que la claque part toute seule. Je me demande bien ce qui se serait passé si Björn n’était pas arrivé… Et cette idée me fit frissonner. Björn était là, il ne valait mieux pas y penser. La surprise me permet de m’enfuir, suffisamment pour me retrouver bien à l’abri, derrière l’immense joueur de de Quidditch qui se crispe légèrement quand ma main vient se greffer à son bras. Ou peut être était-ce un frisson ? Je n’en savais rien. Björn n’était pas du genre à se montrer trop gêné pour des contacts, il me l’avait prouvé à l’infirmerie en posant son immense main chaude et… Enfin, en posant sa main sur mon épaule. Mais entre-temps, le masque était tombé, et les émotions de Björn transparaissait à mes yeux. C’était comme si je découvrais les couleurs, et que je pouvais enfin comprendre les choses, comme rassembler les pièces du puzzle. Et même si Björn m’avait toujours poussé dans mes retranchements, ce n’était peut être pas uniquement pour me faire chier. Quoi que je ne doute pas un instant que tout ce petit jeu ait pu le distraire, je me demandais maintenant pourquoi, moi, en particulier, j’étais devenue sa cible à lui, à lui et à personne d’autre. En faisant cela, il m’évitait bien des ennuis, pour moi qui aimait beaucoup me retrouver seule dans des coins isolés… Et ce, même si je ne m’en étais jamais vraiment rendu compte.

Au moins, la gifle était bien venue de moi, et les quatre abrutis savaient parfaitement qu’elle était justifiée, et que ce ne serait pas moi qui serait punie si cela venait à se savoir. Alors ils s’éclipsent, après un nouveau coup d’intimidation de la part du blond, qui se tourne vers moi dès l’instant où ces abrutis ont disparu. Il examine mon visage, et le stress et toutes ces émotions retombent et mes yeux laissent échapper quelques perles d’eau salée, viles traîtresse de mon état. Björn me pose une question…. Que j’élude. Je savais qu’il ne serait pas content, pas content du tout même. Et je ne tiens pas à ce qu’il y ait plus de répercussion à cette histoire. Ils avaient compris la leçon, et d’ailleurs : moi aussi ! Plus jamais on ne me prendrait à venir me balader dans les cachots, maintenant !

Mais il insiste, et m’arrache un soupir. Au vu de la pression de sa main, il ne compte pas poser la question une troisième fois. Pourtant, dans sa voix, plus que de la colère, je ressens de l’inquietude. Je ne veux pas lui mentir. Et de toute façons, je ne savais pas très bien mentir. Alors je baisse les yeux, inspire un grand coup.*

Ça ne va pas te plaire… Mais tu ne dois pas faire de vague, d’accord ? Je ne veux pas plus de problèmes que ça. Ils… Ils m’ont dit…


*J’inspire encore, me demande s’il y a une bonne façon de tourner ça, et réaliser que, de toute façons, il savait bien qu’il ne m’aurait pas traitée juste de “née-moldu”. Ce n’est pas une insulte, c’est un fait. Sang-de-bourbe, en revanche…*

Ils… Quand j’ai essayé de partir en les contournant et que je les ai regardé un peu méchamment, ils m’ont demandé si… Mes parents allaient appeler leurs amis pour venir les chercher aussi en m’appelant… Hmmm, tu sais bien. En me traitant de sang-de-bourbe.

*Je redresse le regard vers lui, en espérant qu’il ne sera pas trop fâché, et surtout qu’il ne va pas aller dans leur salle commune pour vraiment leur faire regretter. De mon côté, une fois les quelques larmes sechés, je pouvais bien affirmer que ce n’était pas si grave. Enfin, grâce à Björn, ça n’avait pas été trop grave. Sans lui, je ne sais pas ce qu’ils auraient fait pour voir toutes ces affreuses cicatrices sur ma peau… Je ne voulais pas y penser, alors je changeais de sujet.

Et finalement, alors que j’ai toujours le regard sur mes chaussures, j’aggripe de nouveau sa cape, et mes joues rosissent un peu. Je finis par enfin le regarder, un peu gênée par ma demande qui n’était pas franchement habituelle d’un bullied à un bully… Et qui était même franchement surprenante. Mais tant pis.*

Ne me laisses pas toute seule ici, s’il te plaît.

*Je déglutis, après avoir pronnoncé ces mots, les joues prenant une teinte de plus en plus rosée, mes yeux bleus plongés dans les siens. Je me pince les lèvres, et rajoute, d’une voix un peu plus faible, en murmurant : *

En plus, si je rentre comme ça… Les filles vont se fâcher, je ne veux pas que tout ça aille plus loin. Je n’ai pas envie de perdre du temps pour des idiots pareils, mais je… je crois que j’ai besoin de calmer un peu. Tu veux bien rester avec moi, s’il te plaît ?

*Je le supplie presque du regard. Je dois bien admettre que cet endroit me file la trouille, et que le soleil couchant n’aide pas à rendre l’atmosphère plus rassurant. Bien au contraire, même. Personne d’autres que les Serpentards ne traînaient par ici, et je ne tenais pas trop à faire d’autres rencontres sympathiques en repartant… Ni à me mettre toute seule dans un coin, sans trop savoir quoi faire. J’avais bien mon carnet, mais au vu de l’état de ma cape, sortir n’était pas une bonne idée : je risquais juste de finir avec un gros rhume. Non, décidemment, je n’ai pas envie de lâcher Björn. Pas du tout, même.*




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Mer 20 Oct - 16:38









Oh, so you need me now ?


@Rachel White & Björn Shafiq

Je me serais répété des dizaines et des dizaines de fois si mon ton ferme n’avait pas suffit à arracher à la brune les propos qu’elle avait dû recevoir. Heureusement pour moi, je crois que mon “autorité” fût suffisante pour la convaincre d’enfin cracher le morceau, au lieu de devoir le lui arracher comme on reprend des choses toxiques des museaux des clébards.

« Ça ne va pas te plaire… » commençait-elle d’un ton qui se voulait prudent. Je me fichais bien que ça ne me plaise pas honnêtement, car je savais que ça allait forcément être le cas. Ils s’en étaient pris à ma cible, ma Rachel White. Si mon inquiétude pour la jeune femme n’avait pas été plus grande mon côté possessif et mon amour-propre, je serais très certainement en train de leur arracher les ongles un à un à l’heure qu’il était. « Mais tu ne dois pas faire de vague, d’accord ? » Je hochai la tête à cette demande, bien sûr que j’allais tenter d’étouffer cette histoire, il en allait de ma fierté qu’ils auraient pu atteindre en attaquant la jeune femme. A moins que, non, j’allais laisser cette histoire tourner, afin de les tourner en ridicule publiquement. Ils m’avaient fuit alors même que je n’avais pas levé la main sur eux, d’autant plus que l’un d’entre eux avait reçu une gifle de Rachel, ce qui était d’autant plus humiliant comme information à laisser ébruité. « Je ne veux pas plus de problèmes que ça. Ils… Ils m’ont dit… »

Je retenais presque mon souffle tandis que l’adolescente reprenait le sien, elle me tenait en haleine comme ça, et c’était horriblement désagréable. Je détestais cet effet qu’elle avait actuellement mais, il fallait bien l’avouer, j’étais suspendu à ses lèvres. Je les fixai en attendant qu’elle parvienne à trouver ses mots au travers du flot d’émotions qui devait sûrement l’assaillir. La pauvre, elle venait vraiment de vivre une de ses frayeurs.

« Ils… Quand j’ai essayé de partir en les contournant et que je les ai regardés un peu méchamment, ils m’ont demandé si… Mes parents allaient appeler leurs amis pour venir les chercher aussi en m’appelant… Hmmm, tu sais bien. En me traitant de sang-de-bourbe. »

J’inspirai profondément, tentant de contenir l’orage qui grandissait dans ma cage thoracique et faisait déjà vibrer mes tympans. Je ne pus m’empêcher de jeter un regard hostile vers la porte de notre salle commune, comme si mes pupilles étaient capables de jeter des éclairs au travers les épais murs du château. Je ne savais que répondre, réellement. J’étais pris au dépourvu. J’étais en train de me perdre dans mes pensées, observant frénétiquement les alentours, quand la brune attira à nouveau mon attention sur elle.

« Ne me laisse pas toute seule ici, s’il te plaît. »

Sa voix était aussi suppliante que son regard, comme si l’option même de refuser me serait venue à l’esprit. Il était hors de question que je la laisse toute seule après ce qu’elle venait de vivre. Je n’étais que Björn, mais c’était aussi cela l’avantage : j’étais Björn Shafiq, le joueur de Quidditch de quasi deux mètres à qui peu de gens voulaient se frotter.

« En plus, si je rentre comme ça… Les filles vont se fâcher, je ne veux pas que tout ça aille plus loin. Je n’ai pas envie de perdre du temps pour des idiots pareils, mais je… je crois que j’ai besoin de me calmer un peu. Tu veux bien rester avec moi, s’il te plaît ? »

Mon esprit tournait à mille à l’heure, mais la garder près du lieu où tout venait de se dérouler n’était pas la chose la plus stratégique.
« Suis-moi. Marchons dans les couloirs. Ça t’aidera à dépenser l’énergie de l’adrénaline. »

Mes phrases étaient courtes, mon ton encore quelque peu agressif. Il était regrettable que la victime de l’évènement qui était la source de la colère qui grondait en moi devienne également la victime de ma colère. Mais voilà. La vie était injuste parfois.

Je pouvais sentir la tension de sa prise sur ma cape en me mettant en marche, elle devait définitivement être terrifiée de se retrouver seule pour que je devienne sa bouée de sauvetage humaine. Ma colère fondait à vue d’œil face à sa détresse. Je ne pouvais pas rester aussi hostile envers elle alors qu’elle était encore complètement chamboulée.

« Je peux …? » Je lui demandai implicitement si je pouvais poser ma main sur son épaule, la gardant suspendue dans l’air au-dessus de celle-ci. La brune hocha la tête pour me donner son accord, et c’est ainsi que je la pris à moitié sous ma cape, de la même manière que je l’avais prise sous mon aile bien des années plus tôt. On progressait donc comme ça dans le couloir, en direction des escaliers pour remonter à la surface, où la lumière n’était plus toute verte.

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Jeu 21 Oct - 1:43
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*Je savais que Björn n’était pas la personne la plus calme qui soit. Il n’était pas non plus agressif, que l’on s’entende. Non, ses moqueries n’étaient jamais trop méchantes, elles étaient plutôt cyniques. Il s’agissait plutôt d’accumulation de remarques ou d’actions, toutes dans le but de me faire sortir de mes gonds, il y a quelques années du moins. Aujourd’hui, ce n’était plus le cas. De toutes les fois où j’avais recroisé Björn, il lui était arrivé de me taquiner un peu, mais… Mais les choses étaient différentes cette année. Et je n’aurais pas su dire pourquoi.

Avait-on simplement grandi, tous les deux ? Björn avait grandi, pendant mon année d’absence, physiquement, c’était certain. Il avait toujours été plus grand que moi, mais pas à ce point là. Aujourd’hui, Il faisait presque littéralement deux têtes de plus que moi… Peut être plus, même. Je le constatais bien, maintenant que je m’étais caché contre lui, dans son dos. Il était si grand que ses épaules me cachaient entièrement de la vue des brutes qui s’en étaient prise à moi.

Les brutes, dont il attendait les paroles. Il voulait savoir, et si j’avais essayé de détourner le sujet de la conversation, il semblait être vraiment têtu. Et je ne doutais pas qu’il me repose la question autant de fois qu’il le faudrait pour que je lui réponde. Alors, docilement de nouveau, je baisse la tête, prépare le terrain, doucement. Ça ne va pas lui plaire, c’est certain. Ça ne lui plaît pas, au vu de ses traits crispés. Au moins, il accepte de ne pas faire de vague, en hochant la tête sans un mot, attendant simplement que je continue. Je sens que la tension monte un peu plus, à chaque fois que j’ouvre la bouche sans avouer. Ce n’est pourtant pas si dur, de dénoncer. Mais je ne veux pas d’ennui, je ne veux pas de revanche, je ne veux plus en entendre parler. Le passé est passé. Et je voulais me concentrer sur mon avenir. C’était ainsi que je réussissais à garder ma tête sur mes épaules, en évitant de songer à ces mois d’enfermement, de torture, de morts. Non, je ne voulais pas que ce soit cela, ma vie. Je ne voulais pas de vengeance, je ne voulais plus de destruction. Je voulais désormais me contenter du positif dans ma vie. Et du positif, il y en avait. Beaucoup, même.

A commencer par le jeune homme, devant moi, qui avait pris ma défense, m’avait sauvé d’une humiliation certaine, peut être de plus, c’était difficile à dire. Alors je relève le regard vers lui, et devine la colère qu’il dirige vers sa salle commune.

Mais ma main n’a pas quitté sa cape, comme si j’avais besoin de cela pour me sentir bien, en sécurité. Et c’était sûrement le cas. Je n’aurais pas su dire s’il s’agissait d’un simple instinct ou bien d’une idée naïve, mais je sentais que Björn ne laisserait plus personne me faire du mal, pas tant qu’il serait là. Soudainement, je me demandais ce qu’il pouvait bien penser de mon enfermement et de cette année que j’avais subi. Enfin, ce n’était pas le sujet. Non, pour l’instant, ce qui m’importait vraiment était simplement de me calmer un peu, tirer un trait sur ce qui venait d’arriver, et aller de l’avant à nouveau. Je ne voulais pas inquiéter mes amies, ni expliquer ce qui était arrivé.

Et Björn semble l’avoir compris, même si ses traits sont toujours crispés. Il me propose alors de marcher, de s'éloigner de là, et je hoche la tête, remontant mon sac sur mon épaule, sans lâcher vraiment sa cape. Et puis, nous commençons à marcher côte à côte, quand je sens son bras venir se glisser de l’autre côté de moi, sa main flottant au dessus de mon épaule. Sa voix et sa question me font redresser la tête vers lui, et je hoche la tête… Le laissant poser son immense paume sur mon épaule, cette fois, sans qu’il ne la retire après m’avoir retenu. Mon coeur se met alors à battre à une vitesse si folle que j’ai peur qu’il l’entende. Nous sommes proches, plus proches que je ne l’avais jamais été d’un homme. Sa paume est chaude, elle réchauffe ma peau au travers de mon pull épais, que je souhaiterais ne pas avoir pour sentir sa peau contre la mienne.

En réalisant que de telles pensées traversent mon esprit, je me prends soudainement à rougir, et baisse la tête, en espérant qu’il ne le voit tout simplement pas. Mais il est trop tard, je ne peux m’empêcher de sentir sa chaleur se répandre tout le long de mon corps, avec sa voix grave répétant encore et encore “Ma Rachel”.

Björn provoquait tant de choses nouvelles en moi, et je ne pouvais pas m’empêcher de nier l’importance de ce genre de chose. Il ne s’agissait guère que de la réaction naturelle de mon corps d’adolescente face à un homme attirant, n’est-ce pas ? Mais pourquoi Björn ? Pourquoi lui ? Il aurait pourtant été le dernier que j’aurais imaginé me faire tant d’effet il y a quelques années… Et puis…

Et puis, il s’agissait de Björn. Il se montrait attentionné, mais est-ce que cela était lié au fait que je puisse, potentiellement, hypothétiquement, possiblement lui plaire ? Non, c’était insensé. Ridicule, même comme idée. Peut-être était-ce même Freya, en tant que mon soutien scolaire, qui lui avait demandé d’être gentil avec moi ? Ou peut-être qu’il ne voulait pas aller trop loin en sachant ce que j’avais vécu. Sûrement, même. Surtout qu’il fallait ajouter à cela qu’il était un sang-pur, et moi une née-moldue. Ce genre de chose étaient impossibles, je le savais bien. Alors, avant même d’avoir pu songer qu’il s’agissait peut être de plus que de simple réaction de mon corps, je me ravisais, me contentant de profiter de ce que j’avais. C’était déjà beaucoup, de me sentir contre lui, ma main effleurant sa hanche en se balançant à cause de la proximité de nos corps, sa main couvrant toute mon épaule, toute la sécurité que je ressentais contre lui, sous sa cape, la mienne toujours ouverte à cause de ces boutons qui s’étaient déchiré sous le geste violent de cet abruti. Et moi, je restais là, presque lovée contre lui, comme pour me cacher, en sécurité dans son ombre.

En sortant des sous-sols, retrouvant une lumière plus blanche, un nouveau soulagement s’empare de moi. Je suis de nouveau dans une zone qui n’est pas exclusive aux verts et argents. Désormais, la question se pose : où aller pour être tranquille ? Je n’avais pas envie que l’on me prenne ce moment, que quelqu’un s’y ajoute. J’avais envie de rester là, contre lui, sans que l’on nous voit, sans que l’on puisse parler. Je voulais que ce moment reste une bulle, un souvenir, que je ne partagerais avec personne d’autre. Alors, comme par reflexe, ma main s'agrippe désormais à son pull, puisque je suis déjà entouré de sa cape, et je relève mes yeux azurs vers lui, les joues légèrement rosie par notre proximité et les pensées folles que j’avais eu un instant plus tôt.*

Viens, je connais un endroit où on sera tranquille…

*Murmurais-je, avant de marcher, de nous diriger vers des escaliers, qui nous emmenait à l’étage, dans une zone proche des salles de classe, dans un couloir où il n’y avait jamais personne à cette heure de la journée, avant d’arriver devant une immense fenêtre, qui disposait de bancs incrusté pour venir observer la vue sublime sur la forêt interdite et sur le ciel encore coloré par le coucher de soleil, mais s’assombrissant de plus en plus. De nouveau, alors que le trajet s’est fait en silence, je regarde Björn, sans avoir perdu la teinte de mes pommettes.*

Je viens souvent ici, le soir, quand j’ai envie d’être seule. Même ma meilleure amie ne sait pas que je viens ici…

*Murmurais-je, avec la soudaine envie de lui dire à voix haute qu’il était le premier que j’emmenais ici. C’était un petit recoin, au fin fond d’un couloir. Ce ne devait pas être parfaitement inconnu, mais il n’y avait jamais personne quand je venais. Alors c’était devenu comme un refuge. Un refuge où je venais seule… Mais pas aujourd’hui. Parce qu’aujourd’hui, contrairement à d’habitude, je me sentais bien mieux avec Björn que je ne l’aurais été toute seule. Je voulais qu’il connaisse cet endroit, sans que je ne sache vraiment l’expliquer. Mais, résolue à ignorer fermement les battements anarchiques et incontrôlés de mon coeur, je voulais profiter d’un moment qui ne se reproduirait sans doute jamais. Cette proximité était unique, et cela me convenait. Je savais que j’étais déjà chanceuse d’avoir pu ressentir tout cela. Alors je ne me plaindrais pas. S’il acceptait de s’asseoir là, avec moi, je savais que cela suffirait à me faire sourire pour un certain temps. Alors pourquoi espérer plus ? Oui, tout cela était déjà beaucoup, et je ne pouvais pas en demander plus. Je ne pouvais pas. Je ne devais pas.*

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Ven 22 Oct - 20:06









It's okay, you're safe now.


@Rachel White & Björn Shafiq

Je pouvais sentir la chaleur de son épaule dans la paume de ma main, malgré son pull et malgré le fait que ce n’était pas une partie du corps très sensible aux variations de températures. Avec cette chaleur me parvenait comme un léger courant électrique qui remontait le long de mon bras, jusqu’à chatouiller mon corps qui s’excitait dans ma cage thoracique. Il cognait fort, trop fort, à cette hauteur la brune devait sûrement l’entendre, s’il n’était pas recouvert par l’échos de nos pas dans ce couloir froid et humide. Cette sensation chaleureuse m’enveloppait, devenant presque insupportable lorsque nous quittâmes l’obscurité verdâtre des cachots avec l’épaisseur de mes vêtements, qui étaient faits pour résister au froid de l’hiver dehors. Mon pouce caressait gentiment son omoplate, un geste que je voulais être rassurant après tous les contacts non-consentis et violents qu’elle venait de subir.

Plus j’y repensais, et plus je me maudissais d’avoir pris le temps d’observer la vue. Si je ne l’avais pas fait, les quelques secondes que j’aurais économisées m’auraient permises d’intercepter Rachel avant qu’elle ne se fasse encercler par cette bande de petits imbéciles. Certes, ils étaient plus grands qu’elle, mais j’avais le droit d’appeler presque tout le monde “petit” avec ma taille de géant scandinave. Je ne voulais pas m’imaginer jusqu’où ils auraient pu aller si je n’étais pas intervenu. Il aurait suffit que je termine mon entraînement plus tard ou que je ne me sois même pas entraîné du tout ce jour-là pour que … non. Non ! Je ne voulais vraiment pas y songer. Même si ce n’était sûrement rien comparé à ce qu’elle devait avoir vécu avec les scientifiques du Blood Circle, je ne pouvais juste pas le concevoir. Cela m’aurait profondément déçu, que des camarades soient capables de faire une telle horreur.

Mais la vérité était là : derrière n’importe quel visage familier pouvait se cacher celui d’un prédateur. C’était une vérité douloureuse, mais tout le monde devait bien en connaître un, et ce même sans forcément en avoir conscience. Cette certitude me donnait la nausée et l’envie de crier, de me battre contre eux. Mais cette envie était vaine. Le faire ne pouvait pas changer ce qui avait été fait, et toutes ces histoires se seraient retournées contre Rachel et moi. Et la Gryffondor avait été on ne peut plus claire : elle ne voulait surtout pas que cela prenne des proportions plus grandes que le comité de six personnes qui y avait assisté, c’est-à-dire Curtis, Travis, Lysandre, Don, Rachel et moi. Nous étions détenteurs d’un secret tous ensemble, et bien que je ne faisais pas particulièrement confiance aux quatre premiers pour que cela ne s’ébruite pas, j’avais de fortes raisons de croire qu’ils n’oseraient pas s’en vanter plus loin. Premièrement car dans cette histoire, l’un d’entre eux se faisait gifler par leur cible, Rachel. Et deuxièmement … parce que si cela venait à s’apprendre, j’avais alors légitimement le droit de les provoquer en duel, et de les écraser.

Depuis tout petit, j’avais très bien compris tous les enjeux sociaux de la vie. Je ne serais jamais parvenu à me forger une réputation, sinon, n’est-ce pas ? Je savais parfaitement comment agir pour parvenir à mes fins, comment créer un réseau et réussir à l’activer. C’était littéralement un jeu d’enfant. J’avais également eu la chance d’avoir assez de motivation pour travailler depuis tout petit pour donner le meilleur de moi. Avec ces deux éléments en tête, vous comprendrez pourquoi j’étais un individu qu’ils ne souhaitaient pas tout à fait considérer comme une menace potentielle.

J’observais du coin de l’œil ma camarade, toujours inquiet de son état bien qu’elle s’en soit sortie indemne physiquement. Mais la lionne baissait le regard, et je sentis mon cœur se pincer à l’idée qu’elle ne s’en était pas sortie indemne psychologiquement. Je ne pouvais pas lui en vouloir, bien sûr, j’aurais sûrement été touché de la même manière à sa place. Mais j’éprouvais de la honte, car j’étais de la même maison que ses agresseurs, de la déception, justement car c’était mes camarades, et de la tristesse, mais je ne parvenais pas à mettre le doigt sur la raison pour laquelle je ressentais cette dernière émotion.
Je me repassais le film des quelques minutes qui venaient de s’écouler en boucle, tordant chaque point clé, chaque réplique dans tous les sens, pour tenter de réfléchir à un scénario dans lequel il n’aurait pas été possible qu’il lui arrache sa cape. C’était inutile, j’en avais bien conscience. Surtout que cela réveillait un peu la flamme de ma couleur, qui s’était réduite à la taille d’une bougie, mais ça la maintenait en vie pour encore quelque instant, avant que mon inquiétude finisse par pincer la flamme.

Une autre chose que je n’arrivais pas à m’expliquer, c’était pourquoi je me prenais l’envie d’être aussi bienveillant envers la lionne, depuis quelque temps. J’étais censé être le connard qui la harcelait, pas le bon gars qui la protégeait. Non. Je me voilais la face. Cela faisait un moment que je me disais que j’avais fait un très bon choix, il y a quelques années, en jetant mon dévolu sur elle pour l’emmerder. Car après tout ce qu’elle avait vécu au Blood Circle, je me sentais rassuré de la savoir protégée de pire par l’exclusivité que j’avais posée sur elle. Il ne fallait pas se leurrer.
Mais pourquoi ? Ô pourquoi avais-je ces sentiments-là ? Qu’est-ce qui avait changé dans mon esprit pour que j’en vienne à avoir de la compassion pour la cible de mon courroux ? Je n’avais jamais été réellement horrible, j’arrivais à faire preuve d’empathie, mais pourquoi maintenant ? Je notai dans un coin de ma tête d’en parler à ma grande sœur, elle était sûrement bien plus calé en analyse émotionnelle que moi.

C’est en sortant du couloir pour se retrouver dans une partie plus illuminée du château que je me rends compte que … Rachel n’avait rien à faire dans cette partie du château. Elle n’était pas serpentarde, il n’y avait aucun cours qui prenait lieux dans les cachots à cette heure. Qu’est-ce qui lui avait pris de se rendre près de la salle commune des Serpentards ? Cependant, je n’eus pas le temps de lui poser la question que Rachel m'emmenait déjà vers des escaliers non loin.

« Viens, je connais un endroit où on sera tranquille… » me murmura-t-elle.

Ma main encore sur son épaule, je fus bien obligé de la suivre, même si, les lieux étant bien mieux éclairés, mon regard scannait les environs. Je n’avais pas vraiment peur d’être surpris en présence de Rachel, mais nous n’étions pas tout à fait connus pour se balader dans les couloirs bras-dessus bras-dessous.

Quand nous arrivâmes sur place, la beauté de la vue m’éblouit. Elle était d’autant plus prenante que celle qui m’avait ralenti devant la porte du château. Je ne pus m’empêcher d’entrouvrir les lèvres devant ce paysage à couper le souffle, me reprenant tout de même lorsque la brune s’adressa à moi.

« Je viens souvent ici, le soir, quand j’ai envie d’être seule. Même ma meilleure amie ne sait pas que je viens ici… »

« C’est magnifique, » est à peu près la seule chose cohérente que je parvins à articuler, en posant mes genoux sur le banc en pierre devant la fenêtre. C’était un poste de choix pour observer la vue, le temps que Rachel puisse se calmer et reprendre ses esprits.

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Sam 23 Oct - 4:03
 
I wanted to help you... But now I need your help.

 
@Björn Shafiq  & RACHEL

*Des sombres reflets verdâtres des souterrains, nous passions aux couleurs orangés d’un soleil couchant. Le spectacle que nous présente la nature est sublime. Mais je ne le regarde pas. Les rayons rougeâtres colorent la peau si pâle de l’homme qui se tient devant moi. Ils font ressortir les tâches de rousseurs qui apparaissent sous le soleil rasant effleurant d’une caresse douce et sensuelle sa mâchoire et ses pommettes si marquées. Dans ses yeux azurs brûlent les dernières flammes du jours, et dans les miens se reflètent son visage.

Il s’assied, et j’inspire un grand coup, sentant soudainement une vague de froid transpercer mon échine, alors que sa main a quitté mon épaule. Un grand frisson me parcourt, et bien qu’il se trouve juste à côté de moi, je suis désormais incapable de sentir sa chaleur et la sécurité de son immensité.

Il y a, au bord de cette fenêtre, deux bancs de pierre se faisant face, incrustés dans le mur épais du vieux château écossais. En toute logique, c’était là que j’avais ma place, en face de lui. Pourtant, après un temps d’hésitation, c’est bien contre Björn, à ses côtés, que je m’assois, les joues rosées tant par la lumière que par mes émotions trop nombreuses et parfois contradictoires.

“L’incident” qui s’était déroulé auparavant était désormais bien loin dans mon esprit. Après tout, que représentait 4 pauvres ados face à un complexe de médecins sans pitié ni remords ? Que pouvaient-ils me faire que je n’avais pas déjà subi, en bien moins intense ? L’humiliation, les coups, la douleur, j’avais appris à le gérer. J’avais eu peur, comme un réflexe. Mais désormais, il me semblait pourtant bien ridicule d’avoir vraiment peur. Poudlard était un lieu sécurisé, et jamais un élève ne pouvait blesser un autre sans répercussions. Je ne doutais pas qu’il s’agisse plus de bêtise que de véritable méchanceté. Ainsi, tout cela ne m’impactait pas autant que Björn semblait le croire.

Je ne voulais pas me poser des questions qui commençaient par “et si”. Car les choses étaient telles qu’elles étaient. Nous ne pouvions pas réécrire le passé. Je contentais de son arrivée, au bon timing finalement. Ils n’avaient pas vraiment eu le temps de me faire le moindre mal. Je me contentais d’ignorer la remarque sur mes parents, que je ne considérais plus comme tels, et plus encore “l’insulte” qu’était “sang-de-bourbe”. En réalité, plus le temps passait, et plus je brandissais ce statut comme une fierté. J’étais née de parents moldus, qui avaient eu peur de ma magie. C’est moi, c’est mon histoire, et je n’en ai pas honte. Ainsi, personne ne pouvait utiliser cela contre moi.

Un étrange silence s’est installé. Je ne sais pas quoi dire. Je l’ai déjà remercié, il serait bizarre de recommencer. Je ne savais pas non plus comment aborder la question que j’étais venue lui poser. Car s’il s’inquietait pour moi, je m’inquietais d’autant plus pour lui. Je le connaissais, désormais, et je savais que sa fierté n’aimerait pas que je puisse reparler de son moment de faiblesse, où il m’avait ouvert son cœur et avait laissé tomber son masque.

Mais je voulais m’assurer qu’il aille bien, qu’il sache qu’il pouvait me parler, ou ne pas m’en parler. Qu’il pouvait me faire confiance. Mais pour l’instant, tout ce que je parvenais à faire était jouer avec mes cheveux, en rougissant car ma cuisse effleurait la sienne, sur notre siège de pierre. Pour être honnête, j’aurais aimé qu’il remette sa main sur mon épaule pour que je puisse venir me lover contre lui. Mais cela aurait été… Etrange. Nous n’étions pas vraiment amis. Mais nous n’étions pas non plus de simples connaissances. Il n’était pas mon bourreau, pas plus qu’il n’était seulement ce garçon qui me provoquait mes premières sensations adolescence d’attirance. Mais dans ce cas, comment décrire notre relation ? Je m'inquiétais toujours pour tous ceux qui avaient besoin d’aide, comme en avait besoin Björn. Mais je devais admettre qu’il n’était pas vraiment normal ou habituel qu’une personne me reste en tête ainsi…

Après un long moment, j’inspire un grand coup, après m’être mordu la lèvre, et je me tourne vers Björn, pour essayer de relancer la discussion, ou, au moins, de mettre un terme à ce silence pesant qui me poussait à me perdre dans des reflexions que je ne voulais pas avoir et dont je n’étais pas sûre de vouloir connaître la réponse, du genre “qu’est-ce que nous étions désormais”.*


Tu… Tu as repris l’entraînement ? Septi m’a dit que vous vous entraîniez ensemble.

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Lun 25 Oct - 23:17









It's okay, you're safe now.


@Rachel White & Björn Shafiq

La transition entre la pénombre verdâtre et glauque et la lumière chaleureuse du coucher de soleil me fit plisser les yeux durant quelques longues secondes. La vue avait été littéralement éblouissante, ce n’était pas une simple expression hyperbolique pour exprimer l’admiration suscité par ma sensibilité esthétique. Je dus bel et bien mettre ma main en visière à hauteur de mes sourcils afin de pouvoir discerner les nuances de feu et de sang qui se mélangeaient, dissimulées derrière les plus puissants rayons du centre de notre système. Mon autre main sur son épaule, c’est à cause de celle-ci même que je suivi la lionne qui m’attira plus près, vers deux bancs de pierre gravés dans le mur, près de la fenêtre. On pouvait deviner une couche de poussière qui recouvrait les coins de la vitre et une autre, plus fine encore, sur les sièges de roche, ce qui démontrait bien que la tranquillité de ce lieu n’était que rarement perturbée. Et à en croire les paroles de la jeune gryffondor, elle devait être l’une des rares personnes à le faire.

En pénétrant ce lieu, dont elle m’avait signifié l’intimité mais cela ne me marqua d’abord pas vraiment, j’avais la même sensation que lorsque je rejoignais la demoiselle près des enclos où avaient lieu les cours de la professeur MacFusty : ce sentiment chaleureux qui gonflait mon cœur et me donnait envie d’ouvrir grand les bras au monde. C’était quelque chose de difficile à expliquer. Comme une joie fourbe qui voulait s’exprimer en me faisant prendre de l’espace. Comme si je n’étais pas déjà assez encombrant que cela, avec ma taille avoisinant les mètres au pluriel. Je lâchai dans un soupir que ce lieu était magnifique, et c’était vrai. Les mots étaient si faibles, il était impossible de retranscrire à voix haute à quel point cette vision m’écrasait. Vous voyez ce genre de moment où vous avez l’impression que le monde est une horloge réglée précisément, que chaque chose arrive parce qu’elle est prévue, que votre rôle a été écrit bien avant même votre naissance et que vous n’avez donc aucune raison de vous inquiéter de l’avenir, car vous trouverez votre place au cœur de ce chaos harmonique ? Hé bien, c’était cette impression même qui s’imposait à moi. J’avais l’impression que, si un dieu, un sorcier ou quelconque autre chose supérieure existait, elle avait prévu que je croiserais Rachel White dans ce couloir, que je l’aiderais et qu’elle m’emmènerait dans un lieu si beau juste après.

Ah, Rachel Eve White. L’absence de cet oisillon sous mon aile se fit rapidement sentir par le manque de chaleur contre mon corps, et il n’était pas chose récurrente pour le scandinave que j’étais d’avoir froid. Pendant de longues secondes, peut-être même une minute, le silence était surtout dû au fait que la vue m’avait complètement absorbée. Comme les enfants qui observent au travers de la vitre de la voiture en voyage, je pouvais m’imaginer courir entre les arbres, sauter dans le bleu verdâtre du lac et m’envoler sur mon balais en direction des montagnes qui s’étendaient derrière les monts et plaines. L’incident était bien loin dans mon esprit tout comme le sien à présent, tout comme sa chaleur. La différence n'était qu’un certain manque se faisait ressentir pour la deuxième, mes cellules mourraient d’envie qu’elle se colle à moi afin de sentir cette électricité qu’elle créait en moi se répandre dans tout mon corps. Mais c’était trop tard à présent, je m’étais éloigné et il aurait été étrange d’être aller me coller à nouveau à elle. Bienheureusement, c’était la brune qui s’approcha en s’asseyant à côté de moi au lieu de se mettre sur le banc d’en face, ce qui était quelque peu inattendu. Je comprenais tout de même son geste : elle souhaitait sûrement s’éloigner le moins possible après ce qu’elle venait de vivre. Après tout, j’étais celui qui l’avait tiré d’affaire, je représentais un certain symbole de protection à présent.

Je détournai la tête de la fenêtre, mes prunelles venant instinctivement rencontrer celle de la lionne à côté de moi, mais les détournait très rapidement pour l’observer, observer son attitude, le moindre indice que son langage non-verbal pouvait me donner sur son état. Le silence se prolongea alors et cette fois-ci j’en avais pleine conscience. Moi qui était inconscient du malaise potentiel quelques secondes plus tôt, je pouvais à présent savourer la lourdeur de son poids sur mes épaules. Ah oui, ça c’était du silence de compétition alors ! Le problème avec ce genre de silence, c’est que comme aucun des deux parties n’a de prétexte pour le briser, il s’immisce d’autant plus, insidieux, rusé ; tel un serpent froid, il s’enroule autour nos membres, nous paralyse, nous contrit et rend nos respirations plus lentes, plus laborieuses. Peut-être est-ce car c’est le symbole de ma maison, mais ce reptile de mutisme ne m’était pas si désagréable, il ralentissait le rythme, me permettait de savourer chaque seconde, chaque millième de seconde en présence de Rachel, dont je captais parfaitement le regard qui me détaillait. Et si j’avais pu user de mots plus forts, mentalement, à ce moment-là, j’aurais sûrement pensé qu’elle me dévorait du regard car chaque parcelle de mon visage, chaque centimètre carré de peau nue faisait l’objet d’une inspection détaillée par ses yeux qui auraient été capable d’inspecter mon âme et tout mon être. Je pouvais également voir que ses pupilles évitaient de croiser les miennes, comme si elle ressentait une certaine honte à l’idée que je la prenne sur le fait. À quoi bon ? C’était trop tard pour se faire discrète.

Je crois bien que c’était trop tard pour moi également. Je pouvais savourer la vue devant moi, que ce soit sur ma gauche, là où le crépuscule s’étirait à l’horizon, là où le lac dévorait le soleil lentement, ou sur ma droite, où l’observer me donnait l’impression d’étirer le temps. Car, et je ne comprenais toujours pas pourquoi, j’avais tendance à me plonger dans la contemplation de la vue à ma droite. Encore une fois, je mettais cela sur les sentiments et sensations que la jeune femme créaient en moi, que je ne comprenais pas et qui m’énervaient. Cela m’énervait toujours, de perdre le contrôle de moi-même. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de laisser mon regard suivre la courbe de ses lèvres qui paraissait aussi douces que de la soie ou du vair. Son regard comme le ciel encore quelques heures plus tôt contrastait avec les reflets rouges qui y miroitaient. Oui, le silence était étrange, envoûtant comme son parfum de cerise, j’arrivais à le sentir grâce à notre proximité, à moins que je ne me fus approché sans m’en rendre compte ?

Je n’eus pas vraiment le temps d’y songer, car Rachel brisa le silence qu’elle devait percevoir négativement en me posant une question. Est-ce que j’avais repris les entraînements ? Oui ! Cela me rappelait que je devais lui demander ce qu’elle faisait dans les couloirs menant aux dortoirs des Serpentards alors même qu’elle n’avait rien à y faire. Mais j’étais trop poli, j’allais donc répondre à sa question en premier lieu.

« Yup, je les ai repris après presque deux semaines de repos. Elle m’a dit de recommencer doucement mais je pouvais pas me permettre, j’ai direct repris les entraînements de groupe, solo et avec Septi. C’était bien trop long, deux semaines. Voler … ça m’avait manqué, » dis-je en posant les mains sur le banc pour lever le regard en l’air pensivement, faisant ressortir ma pomme d’Adam. « Mes bleus sont partis très vite, merci à toi pour les cataplasmes d’ailleurs, j’aurais jamais réussi à dormir correctement sinon, » ajoutai-je en lui donnant un léger coup de coude avec un sourire dans sa direction.

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Mar 26 Oct - 2:23
 
Omg Rachel, just shut your mouth.

 
@Björn Shafiq  & RACHEL

*Entre les interstices qui séparaient les vieilles pierres du château écossais et les fenêtres, un léger courant d’air se faufilait sournoisement, se glissant sous les mailles de mon pull, effleurant mon échine, faisant frissonner ma peau. Même depuis l’intérieur de la bâtisse, le froid de l’hiver se devinait. Mais en réalité, ce n’était rien, face à cette sensation qui continuait de peser sur mon épaule qui n’était plus chaleureusement caressé par ses doigts sur mon omoplate.

Pourtant, dans mes narines flottaient toujours cette douce odeur de lavande et de blé doré comme sa chevelure ondulant sous une brise d’été. En y songeant, mon regard se posaient sur les ondulations qui encadraient son visage avec une subtilité et une élégance que les baguettes de raideurs qui me servaient de cheveux n’auraient jamais. Pourtant, sur le côté, une petit mèche folle semblait réclamer d’être glissé derrière son oreille. Si j’osais…

Mais non, je n’osais pas. Je me contentais de ce silence, peut être un peu gênant, pour étudier sans un mot le visage du blond à mes côtés. L’ambiance était particulière, le silence lancinant, au moins autant que les reflets du soleil couchant qui caressait sa peau si pâle… Je réfutais, ou plutôt réprimais toute la jalousie qui s’éveillait en moi envers l’astre si innocent.

Dans ce long silence, bien des choses semblaient être dites. Je tentais au mieux de ne pas croiser le regard du scandinave qui avait détourné son regard du spectacle qu’offrait la nature pour se tourner vers moi, sans que je ne comprenne bien pourtant. Il était là, face à moi, ses yeux azurs réchauffant d’un regard mes pommettes déjà rosies par les idées que j’avais chassé quelques instants plus tôt.

C’est étrange, ce mouvement imperceptible, qui nous avait tous les deux rapprochés. Björn était si près de moi que j’avais l’impression d’à nouveau respirer son odeur, comme à cet instant où il m’avait invité sous la protection de sa cape et de sa chaleur.

Et pourtant, alors que je trouve le courage de briser le silence, il pose ses mains sur le muret en pierre, et je ne peux m’empêcher de regarder ces grandes paumes, qui étaient capables d’enlacer toute mon épaule d’un seul geste. D’une main, Björn pouvait autant m’arrêter que m’enlacer… Non, non pas qu’il m’ait enlacé, plus tôt, ce n’était pas vraiment cela. Il s’agissait simplement d’un geste protecteur. Non, lorsque je disais “enlacer”, c’était simplement possible, cela ne voulait pas dire qu’il ne ferait. Ou que je voulais qu’il le fasse non plus d’ailleurs, vraiment pas, non, pas du tout.

Plutôt donc de penser à ses mains, je redresse la tête vers la sienne, mais cet idiot observe désormais le plafond. Et la silhouette de sa mâchoire et de son cou, rehaussé d’une pomme d’Adam me fait l’effet d’une bombe. Dans la lumière du jour qui s’achève, mon coeur bat la chamade en observant cette partie d’un corps, que je n’aurais jamais imaginé me provoquer un effet pareil. Un visage, un torse, des mains, les yeux, oui. Le cou, la machoire, la pomme d’Adam ? Pourquoi cela rendait-il mes mains moites, mon souffle court, mon palpitant agité ?

Il me fallut me faire violence pour détacher mon regard, et son coup de coude pour me faire revenir à la réalité.*

Hmm, quoi ?

*Demandais-je, l’esprit complètement embrumé, avant que mon cerveau ne puisse assimiler ce qu’il me dit.*

Oh, les cataplasmes, hmm. Je euh… Je t’en prie, je suis contente qu’ils t’aient été utiles. Et puis… J’ai pu pratiqué un peu, comme ça. Je pense que je vais partir dans la medicomagie. Alors savoir faire des cataplasmes efficaces, c’est un bon début. Et si ça t’as permis de mieux dormir, c’est parfait.

*Je parlais vite. Je parlais trop. Les yeux rivés sur mes pieds, je tentais de reprendre mes esprits, mais cet imbécile avait évoqué des nuits de sommeil, et je ne pouvais m’empêcher de penser à ses traits endormis quand j’étais repassé devant son lit en quittant l’infirmerie, alors qu’il semblait plutôt calme, presque apaisé. Je m’étais contenté de remonter la couverture sur lui avant de m’éclipser cette fois pour de bon. Et puis, pourquoi je pensais à tout cela ? Penser à Björn endormi n’était pas forcément beaucoup mieux pour mon coeur que d’observer sa silhouette masculine se découper dans l’horizon qui se profilait par la fenêtre.

J’avais envie de m’enterrer sur place, tellement j’avais honte de tout cela. N’étais-je donc qu’une adolescente pleine d’hormone incapable de se contrôler ? Et surtout : POURQUOI BJÖRN ? Il y avait LITTÉRALEMENT des centaines de beaux garçons, gentils, intelligents, bienveillants, qui ne m’avaient jamais embêtés, plus accessibles, moins compliqués que lui. Enfin, ce n’était rien de bien sérieux non plus. Non, seulement des réactions chimiques du corps. Rien de plus. Une douche froide, bien froide, voilà ce qu’il me faudrait, à cet instant, pour réveiller ma conscience. Ce n’était que Björn. Qui me parlait de Quidditch. Aller, Rachel, pour une fois dans ta vie, agis normalement. Pitié, un peu plus normalement…*

J’aimerais bien venir te voir t’entraîner un jour.

*Bon. On avorte la mission. “Être normale” ne semblait pas être passé du cerveau à la bouche. Bordel, Rachel, n’importe quoi !! J’avais envie de me prendre le visage entre les mains, ou mieux, de fuir, très très loin. Oui, changer d’école. Ilvermorny, au point où j’étais, ce n’était pas si mal. Ou Beaux Bâtons. Il suffisait que j’apprenne à parler français. Rien d’infaisable, pas vrai ? M’exiler dans un autre pays, c’était une solution qui me semblait plus envisageable que d’assumer le comportement que je venais d’avoir à l’instant. Disparaître aussi. Une cape d’invisibilité. Voilà ce qu’il me fallait. Au moins, je pourrais disparaître quand je voulais, et hop. Le tour était joué.

Malheureusement, je n’avais pas de cape d’invisibilité, le temps pour apprendre le français ou simplement l’argent pour émigrer aux Amériques. Alors, j’inspire un grand coup, et ajoute, avec une grimace pleine de doute.*

Euh, si tu veux bien. Enfin, je ne veux pas… Que tu te sentes obligé, ou quoi.

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Mer 17 Nov - 15:45









It's okay, you're safe now.


@Rachel White & Björn Shafiq

Je restais toujours inquiet à propos de Rachel, elle semblait avoir la tête ailleurs. J'espérais que ce ne soit pas à cause de l’altercation qui avait tenu lieu plus tôt, mais elle m’avait clairement fait comprendre, par son attitude évidente et son rechignement à dire la vérité en premier lieu, qu’elle ne voulait pas y penser plus que ça et qu’elle souhaitait se changer les idées, mais je ne pouvais m’empêcher de penser que quelque chose la déstabilisait, mais quoi ? Surtout que, si je voulais lui poser la question qui me brûlait les lèvres, je devrais remettre le sujet sur le tapis, ce qui ne me semblait pas forcément être une option très agréable pour la brune. Tout ce que je pouvais faire, maintenant qu’on avait changé de sujet, c’était tenter de rester le Björn pinçant et bienveillant que j’étais depuis tout à l’heure. Il n’était pas question de lui jeter des piques et des remarques acerbes pour l’heure, ça c’était sûr.

« Oh, les cataplasmes, hmm. Je euh… Je t’en prie, je suis contente qu’ils t’aient été utiles. Et puis… J’ai pu pratiqué un peu, comme ça. Je pense que je vais partir dans la medicomagie. Alors savoir faire des cataplasmes efficaces, c’est un bon début. Et si ça t’as permis de mieux dormir, c’est parfait. »

Je tentais de garder le sourire moqueur que j’affichais depuis que je l’avais poussé avec mon coude, j’étais parvenu à la sortir de ses réflexions après tout, et c’était quelque peu mon objectif. Mais son état, bien qu’il ne semblait pas bien différent de la gryffondor un peu dans sa bulle que Poudlard chérissait, ne cessait de me préoccuper. Je n’aurais donc pas dû m’inquiéter comme je le faisais et j’aurais dû tenter de tuer ce sentiment amer qui grondait dans mes entrailles, n’est-ce pas ? Mais je n’y parvenais pas tout à fait, cette présence sourde dans mon estomac me poussait à l’observer attentivement, son visage, ses gestes, ses regards, ses lèvres. Et peut-être que le parfum de fruit rouge qu’elle dégageait y était pour quelque chose aussi.

« C’est cool la médicomagie. Je pense que tu ferais une superbe médicomage, et je parle par expérience pour le coup, » dis-je en la gratifiant d’un nouveau petit coup de coude joueur, presque complice.

Puis une autre phrase tomba, entraînant mon cœur dans sa chute.

« J’aimerais bien venir te voir t’entraîner un jour, » dit-elle soudainement, comme une pensée qui nous échappe.

Sur le coup, pris par surprise, je ne su pas tout à fait quoi répondre. C’était bien moins excitant d’assister à des entraînements qu’à des matchs, et à moins que ce ne soit pour observer les qualités et défauts de ses adversaires, je ne voyais vraiment pas en quoi cela pouvait être si intéressant que ça. Mais je n’eus pas le temps de réfléchir à une réponse qu’elle enchaînait déjà, sur le coup de la gêne sûrement, et pour éviter celle de mon silence.

« Euh, si tu veux bien. Enfin, je ne veux pas… Que tu te sentes obligé, ou quoi. »

Ma main se glissa dans ma nuque afin de me débarrasser de quelques démangeaisons, sûrement causées par le poids de cette déclaration.

« C’est pas très intéressant à regarder tu sais … mais les gradins sont ouverts au public, techniquement, tu pourrais le faire quand tu le voudrais, » lui servai-je comme réponse.

Puis je me mis à réfléchir quelques secondes, pour de vrai, en abaissant les limites mentales des scénarios qui m’effrayaient. Qu’est-ce qui pouvait bien pousser la jeune lionne à me porter un certain intérêt depuis quelque temps ? Pourquoi était-elle venue dans le couloir en direction de la salle commune des Serpentards, comme par hasard, ma maison ? Qu’est-ce qui pouvait bien pousser une jeune adolescente à vous offrir de l’aide sans l’avoir demandé ? A vouloir aller voir un match de Quidditch alors qu’elle n’était même pas fan de ce sport à la base ? La vérité, c’était que peu de choses pouvaient influencer l’attitude d’une camarade pareillement, et je ne pouvais pas me résoudre à accepter cette hypothèse qui me semblait bien trop grosse et bien trop évidente pour être la réalité. Non. Rachel ne pouvait pas m’apprécier. Certes, je n’étais pas non plus un sombre connard avec elle, mais je n’étais clairement pas dans le type de personne qu’elle pouvait apprécier. Non, non, certainement pas. Mais il fallait que j’en ai le cœur net, il fallait qu’elle balaie cette hypothèse par la réponse qu’elle allait me fournir.

« Dis moi … qu’est-ce que tu es allé faire vers les dortoirs de serpentard, au juste ? »

J’avais posé ma question d’une seule traite car la réponse m’effrayait. Car j’étais comme au bord d’un gouffre et que n’importe laquelle de mes décisions pouvait me précipiter tout en bas.

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Mer 17 Nov - 19:06
Omg Rachel, just shut your mouth.



*Pouvait-il arrêter d'arborer ce sourire ? Fut un temps, ce sourire m’exaspérait : c’était celui qu’il me servait accompagné de piques et remarques cinglantes. Désormais, c’était un tout autre sentiment que ce sourire provoquait en moi. Et le pire ? J’étais incapable de le décrire. Il n’y avait pas de mots, pas à ma connaissance du moins. Ou peut-être ne souhaitais-je tout simplement ne pas mettre dessus. C’était risqué, ça ne valait pas le coup. Lorsque l’on a subi une situation comme la mienne, on apprend à évaluer les risques, à se dire si, oui ou non, cela valait le coup.

Et puis, dans un coin de mon esprit, le souvenir de Dean m’empêche de pleinement me laisser aller à ma vie d’adolescente. Si seulement il avait suvécu, si j’avais eu ma magie, si seulement j’avais eu un moyen de ne pas simplement le regarder s’éteindre dans mes bras, serais-je assise là, avec Björn ? Est-ce correct de penser ainsi ? Non, ça ne l’était pas. Björn était trop différent de Dean, mes sentiments pour ces deux garçons étaient différentes, la situation l’était. Le soutien sans faille dont avait fait preuve le sang-mêlé m’avait donné la force de survivre dans un monde qui semblait dépourvu d’espoir. Björn, lui, avec ses yeux clairs et tous ses gestes protecteurs, me permettait de revivre une vie (presque) normale d’adolescente. Je n’avais pas à me sentir coupable d’avoir survécu, bien sûr, mais là, face à Björn, le cœur battant, je ne peux pas m’empêcher d’y songer.

Pourtant, pourtant oui, mon cœur bat bien trop vite, mes poumons semblent avoir été privés d’air, ma peau est couverte de chair de poule de ça, de là. Et Björn me tire de mes songes d’un petit coup de coude. Une fois de retour à la réalité, je balbutie, parle, un peu trop d’ailleurs, sur mes ambitions futures. En réalité, je n’en ai pas encore parlé à beaucoup de monde. Je ne savais pas trop si c’était une bonne idée. Astrid semblait toute excitée à cette idée, mais… Je n’étais pas sûre. Enfin, l’idée me tentait bien évidemment. Mais je n’étais pas sûre d’en avoir les capacités. C’était tout de même compliqué, et beaucoup de responsabilité. Etais-je suffisamment fiable pour avoir la vie d’autrui entre mes mains ?

Je ne m’attendais pas à une réponse, mais celle de Björn me touche en plein coeur. C’était ridicule, bien sûr, ce désir d’être reconnu. Mais il me dit que je ferais “une superbe médicomage”, et mon coeur s’accélère encore, mais cette fois, différemment. Vraiment, il m’en pensait capable ? Mes joues rosissent à nouveau, et je redresse la tête vers lui, des étoiles dans les yeux.*

Ah oui ? Tu le penses vraiment ?

*Demandais-je, un peu timidement, mais à l'intonation de ma voix, il ne pouvait que comprendre que ce simple commentaire m’avait fait très plaisir. Je ne savais pas pourquoi l’avis de Björn comptait ainsi. C’était stupide, en réalité. Bien sûr, je n’avais besoin de l’aval de personne pour faire ce que je voulais, et pour m’en donner les moyens. Je pouvais travailler dur, je le prouvais chaque jour en étant resté dans mon année sans avoir redoublé, malgré avoir loupé un an de cours.

Et puis, ça m’échappe. Je lui demande si je peux venir le voir à un entraînement. Pourquoi je faisais ce genre de choses ? Vraiment, quelle idiote ! Les gens normaux auraient trouvé un sujet de conversation à peu près normal. D’ailleurs, Björn vient se gratter la nuque, visiblement gêné. Evidemment que c’est gênant. Mais… Mais j’avais vraiment envie de venir voir. Après tout, c’était important pour lui. Alors… Enfin, disons que ça m’intéressait. J’étais curieuse, voilà tout. C’était pour le décrire à Jack dans un courrier. Oui, voilà, c’était ça que j’aurais dû dire. Mais non, trop tard, il me répond déjà. Enfin, c’est une réponse ouverte, alors je peux toujours… Bon, c’était un peu tard, mais ce n’était pas insensé, pas vrai ?*


C’est euh… Jack, tu sais. Le petit garçon passionné par le vol. Je pourrais lui décrire dans mes lettres. je suis sûre que ça l'intéressera beaucoup.


*Utiliser un petit garçon de 9 ans pour me justifier, je n’avais vraiment honte de rien. Mais cela me sortait à peu près d’affaire, non ? Du moins, jusqu’à la question suivante. Björn venait de sauter à pied joint dans le plat, et je baisse le regard pour regarder mes pieds qui commencent alors à se balancer nerveusement. Je commence par lui servir des “hmmm” de reflexions, histoire de combler le silence.

Devrais-je lui dire la vérité ? Non seulement c’était un peu gênant, mais en prime, je savais que sa fierté n’aimerait vraiment pas que je m’inquiète de ce que j’avais vu à l’infirmerie. Et puis, il risquait de me repousser, et je n’avais vraiment pas envie de ça. Alors je réfléchis. Réfléchis, Rachel. Tu ne peux pas lui dire que tu t’inquiétais pour lui. C’était trop… Ou pas assez. Qui d’autres pouvais-je aller voir dans le dortoir des Serpentards ? Je ne connaissais que Freya, mais elle était étudiante, alors elle n’était probablement plus dans le dortoir avec les lycéens… Oh, et puis, foutu pour foutu, je ne savais de toute façon pas vraiment mentir. C’était donc le regard baissé vers le sol, les joues rouges comme une tomate et d’une voix faible que j’avais murmuré.*

J’étais venu voir si tu étais dans le coin…

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