Death will make me stronger

14 novembre 2020,
Sept mois après la tragédie,

J’étais finalement allé voir un Médicomage quant à mes problèmes de magie et de fatigue continue. Je laissais donc Heaven à Potion’s Brewing Master pour ces quelques heures de cette matinée froide et pluvieuse. Elle ne m’avait pas convaincu, mais je n’avais pas eu le choix compte tenu d’une réunion importante organisée depuis des mois et ne pouvant pas être déplacée. Je n’avais confiance qu’en un Malefoy. Postant une plume à papote qui prendrait toute l’information dite dans la pièce. Je partis donc l’esprit plus en paix. Oui, car connaissant trop bien ma femme, mon entreprise risquait de ressembler à une fête de Poufsouffle à Poudlard si je n’avais mis aucune barrière.

Mais je devais consulter.
Ma fatigue ne partait pas ni mes vertiges.
Ma magie restait cahotante.
J’avais peur … Peur de mourir …
Aussi stupidement …

Assis dans le fauteuil faisant face au bureau du médicomage, un homme svelte d’une quarantaine d’années, je ne cessais de répondre à ses questions. Quand les symptômes avaient commencé ? Comment se présentaient-ils et à quel moment ? Est-ce que je prenais des substances illicites ? La jambe droite par-dessus la gauche, je soupirais répondant à chacune des questions, déterminé à revenir sur le devant de la scène au meilleur de ma forme. Lorsque je parlais de ma consommation d’alcool, mon vis-à-vis tiqua un moment et se caressait même la barbe semblant songeur.

- Il n’est un secret pour personne monsieur Malefoy que vous buvez énormément d’alcool, mais je ne crois pas que le problème provienne de là. Bien au contraire, les symptômes auraient commencé bien plus tôt. Depuis combien d’années avez-vous une consommation d’alcool élevée ?

- Cette question dépasse l’objectif que je vous ai donné ce matin. Qu’est-ce que cela peut vous faire depuis combien d’années je vois de l’alcool ? J’aime ça, voilà tout.

Piqué au vif, j’avais répondu du tact au tact me hérissant et devant prendre une grande inspiration pour rendre mon regard moins noir et mon attitude à nouveau plus bienveillante. Il hochait alors négativement de la tête ayant un sourire en coin. Je réagis au quart de tour.

- J’interdis de vous moquer de moi !

- Loin de moi cette idée monsieur Malefoy, mais si je vous ais offensé je m’en excuse. Non, le problème semble venir de la technologie du Blood Circle. Plusieurs personnes en ont déjà été victime ayant les mêmes symptômes que vous, dans les mêmes circonstances. Certains en ont même totalement perdu leur magie pendant quelques temps voire quelques mois. Nous cherchons un antidote instantané, mais les symptômes disparaissent après un moment parfois plus long chez certaines personnes.

Rassuré, je me calmais peu à peu mes pensées passant, ainsi, du whisky pur-feu au Blood Circle. Le dos de ma main droite contre mon menton, je me demandais quand et comment j’aurais pu me faire attraper par l’un de ces gadgets dont j’avais évidemment entendu parler. Est-ce que le Blood Circle devenait aussi puissant ? Cela en était effrayant, terrifiant même. Je me devais d’en parler aux autres Mangemorts, à l’Augurey même. Il fallait préparer une offensive en règle. Ces trolls du l’Ordre du Phénix n’étaient que boulets à nos pieds ! Ils nous retardaient. Le médicomage me ramenait soudainement à la réalité me faisant sursauter.

- Mais vous devez réduire votre consommation d’alcool monsieur Malefoy. Cela est maintenant votre priorité. Si vous continuez comme ça, vous mourrez dans quelques années tout au plus.

- Mais ! Je vous ais dis de ne plus parler de cela. Qu'est-ce que cela peut vous faire ? rétorquais-je, hargneux, entre mes dents.

- Il suffit ! La magie vous a donné un meilleur potentiel de survie, mais même la magie a ses limites. Elle ne sera pas suffisante. Vous allez mourir, monsieur Malefoy.

Éberlué, les yeux gros comme des bavboules, je me redressais dans le fauteuil observant cet homme souhaitant m’enlever cet … Cet … Cette boisson exquise que j’adorais tant. Mais mourir ? Je ne voulais pas mourir. Une boule se formait en mon cœur, ce qui arriverait si je ne buvais plus. Je ne sais pas, je ne sais plus. Je sentis ma main droite trembler légèrement donc je la fermais dans un poing. Je vis alors mon interlocuteur ouvrir et fermer un tiroir en sortant un petit carton qu’il me tendait.

- C’est une carte du meilleur psychomage au Royaume-Uni, monsieur Malefoy. Il va vous aider contre cette addiction que vous avez avec l’alcool. Après tout, imaginez ce que vous pourriez accomplir en ayant accès, 24 heures sur 24 à l’entièreté de votre esprit. Vous gagnerez aussi de l’influence auprès d’autrui tout comme ... du pouvoir.

Les yeux baissés vers le sol, je me battais contre l’envie me tenaillant de lui massacrer belle petite barbe à m’insulter de la sorte. Je relevais, toutefois, les yeux lorsque j’entendis prononcer ce dernier mot. Encore sceptique, je pris néanmoins la carte la faisant disparaître d’entre mes doigts jusqu’à ma poche intérieure. Je me levais ensuite, observant le Médicomage de toute ma hauteur.

- Je vais y penser.

Puis, je quittais le cabinet.

* * *

Je n’avais pas cessé de penser à ma rencontre avec le Médicomage de toute la journée. Toute la journée, j’avais même réfréné mon envie de m’emparer d’un verre de whisky pur-feu ou d’hydromel. Si bien que cela me rendait irascible et nerveux. J’avais l’impression que ma tête allait exploser. Est-ce que cela m’aiderait vraiment à avoir plus de pouvoir ? À entrer dans le conseil même ? À rendre fous ceux qui me détestaient ?

Incapable de dormir, je m’enivrais. Enfin ! Non ! Non ! Il avait tort. Je ne me débarrasserais pas du whisky pur-feu comme ça. Je m’enivrais donc jusqu’à en tomber raide mort … Mort ? J’aurais pu mourir. Mourir … Si c’était ça, la mort elle était plutôt douce. Je m’en régalerais rapidement.
Pourtant, en avais-je vraiment envie ? Apparemment non parce que je rêvais de violence, de douleur. La mort était douce et moi je souffrais. J’étais bien en vie dans ce même rêve et ces Moldus me torturant jusqu’à me marquer de manière indélébile. Puis, dans ce rêve, il y avait Ombrage et Carrow. Tout comme les Moldus, ils s’emparèrent chacun d’une bouteille de Whisky Pur-feu me terrassant … Me tuant …

- Noooonnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn !!!!!!!!!

Je me réveillais aussitôt hurlant de toute la puissance que mes poumons le permettaient, terrifié. Sous le choc quelques secondes, je me laissais finalement choir dans les couvertures, épuisé et un mal de tête battant follement contre mes tempes. Si je n’arrivais pas à formuler une pensée simple, il y en avait une qui n’avait pas de difficulté. Elle restait scotchée dans mon esprit. Tâtant le dessus de ma table de chevet de ma main droite, j’attrapais la carte du psychomage.

Je regardais machinalement la carte ayant finalement un petit sourire en coin.

- Tout ce qui ne me tue pas, me rend plus fort. On ne se débarrassera pas de Phoebus Malefoy aussi facilement. Les Malefoy prévaudront !