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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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A challenge & an opportunity || ft. Rory :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Sam 28 Aoû - 11:30
A challenge & an opportunity || ft. Rory Hannibaleks

A challenge & an opportunity


18 novembre 2020.

Ces derniers temps, beaucoup de choses avaient changé. A commencer par moi-même. J’avais pris peu à peu conscience de certains points, des éléments qui ne m’avaient jamais semblé si importants… et puis, petit à petit, le fait de m’ouvrir de la sorte à d’autres perspectives, cela permettait d’avoir une tout autre vision de pas mal de choses… Qu’il s’agisse de ma vie privée, de ma vie professionnelle ou de ma vie politique, j’aspirais à une saine harmonie que je ne pouvais pas envisager quelques mois plus tôt.
Mais tout avait changé à partir du moment où j’avais ouvert les yeux. Il avait fallu du temps pour cela et pas mal de prises de tête, néanmoins, le résultat en valait la peine. Du moins, c’était l’impression que j’avais.

Si je ne devais penser qu’à la politique, par exemple, le fait que Rose Cartwright ait des idées à défendre dans lesquelles je pouvais devenir un allié pour elle, cela changeait tout à fait la donne. Nous pouvions trouver des terrains d’entente, parce que je n’étais pas braqué et que je cherchais à voir un peu plus loin, à anticiper des événements qui pourraient tout faire basculer… Je ne voulais pas que cela arrive, mais j’avais un point commun avec Rose, en termes de vision des choses : l’Alliance devait être maintenue et pour que la population se sente protégée et en sécurité, il nous fallait faire en sorte que ce soit effectivement le cas.
La menace moldue était telle, à présent, qu’il n’était plus possible de fermer les yeux ou de penser échapper au Blood Circle avec nos méthodes habituelles. Il était temps de renouveler nos façons de faire et de chercher de nouvelles solutions pour lutter contre la technologie que développaient les ingénieurs moldus.

Je me présentais en ce début d’après-midi dans l’Allée des Embrumes avec en tête quelque chose de très simple. La boutique Barjow & Beurk était réputée pour son offre de biens et de services depuis de nombreuses générations et j’en avais toujours été un client assez fidèle. Il fallait dire, aussi, que je n’avais jamais trouvé à redire sur ce que j’avais pu obtenir ici. La qualité était toujours bien présente et on en avait pour ses gallions. Mais là où le fils Barjow innovait par rapport à ses prédécesseurs, c’était ce qu’il était capable de faire, en plus.
La première fois que j’avais vu Rory Barjow, c’était encore un enfant. Il ne payait pas de mine, comme on dit, et il était plutôt effacé, sans doute pour des raisons que je ne me permettrais jamais d’ébruiter nulle part, mais que j’avais été amené à voir, à l’une ou l’autre reprise. Mais il était loin, désormais, ce jeune enfant fragilisé par son père. Rory avait acquis une réputation par lui-même, en se rendant maître des lieux, avec le descendant de Beurk, et en proposant des nouveautés que l’on ne pouvait trouver nulle part ailleurs.
Le fait était que, comme je l’avais souligné en cherchant des pistes de solutions avec miss Cartwright, Rory Barjow était doté d’un esprit brillant, capable d’imaginer des choses à l’instar des ingénieurs, mais sans avoir ce statut quelque peu pompeux. C’était un sorcier compétent dans son domaine et il était connu pour ses tentatives, toujours plus nombreuses et florissantes, de repousser les limites.
C’était cet aspect-là du jeune homme dont j’avais besoin aujourd’hui. Et je savais que lui seul était capable d’apporter un regard neuf et solidement compétent sur les problèmes de société auxquels nous faisions face à l’heure actuelle.

Je poussais donc la porte du magasin, faisant de la sorte tinter le petit carillon au bruit si caractéristique qui annonçait la présence d’un client dans la boutique. C’était un son habituel, ici, qui ne correspondait à aucun autre carillon des boutiques sorcières que je fréquentais. Peut-être une façon de signifier aux clients que Barjow & Beurk était une boutique particulière, si sa présence dans l’Allée des Embrumes ne suffisait pas à le faire savoir aux sorciers qui venaient par ici.
Je regardais un peu ce que proposait la boutique en ce moment. Il y avait toujours des nouveautés et des curiosités à découvrir, alors je faisais un peu le tour de toutes les vitrines exposant les artefacts et les objets magiques que je voyais ici.

Et puis j’entendis le bruit des pas venant de l’arrière-boutique. Ne sachant pas si j’allais avoir affaire à Barjow ou à Beurk, je me tournais pour voir lequel des deux vendeurs allait s’occuper de moi. Même si je venais pour Barjow, je n’allais pas faire un affront à Beurk si c’était lui qui se présentait… mais le sort avait décider de me faciliter la vie, pour une fois.
« Ah, bonjour Rory. » Un ton affable, poli et un salut tout à fait cordial. Je ne faisais pas dans les familiarités. « Les affaires ont l’air de bien fonctionner. Vous allez bien ? »
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Dim 29 Aoû - 12:47
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Les jours s’enchainaient et se ressemblaient tous. Cloîtré dans sa boutique, le jeune héritier Barjow n’avait d’autre choix que de passer son temps à ses expérimentations. Il était littéralement privé de sorties, accusant encore le coup de sa précédente blessure qui avait mal tourné. Se remettre du fait d’avoir été mort pendant quelques instants n’était pas une mince affaire. Encore moins quand on se coltinait une imposante blessure bien handicapante à la cuisse. Sinon c’est trop facile voyons. Rory s’était donc résigné à travailler sans relâche. Une bonne excuse pour refaire certains stocks, avancer sur des projets qu’il avait mis de côté par manque de temps et continuer certaines expérimentations délicates. Un accord tacite s’était établi entre Rory et le fils Beurk. Lui passerait son temps dans l’arrière boutique pendant que son associé gèrerait la clientèle. Tant pis s’il faudrait lui faire passer des messages, Rory ne voulait voir personne. Non seulement car la douleur de sa cuisse le mettait d’humeur fracassante mais surtout car il devait se déplacer avec une canne. Une humiliation, des regards et questionnement auxquels il n’était pas prêt à faire face. Pour Rory Barjow, tout était une question d’apparence. Renvoyer la meilleure image possible en étant irréprochable. Voilà quel était son créneau.

En cette journée lugubre du mois de novembre, Rory était seul à la boutique. Beurk était parti en livraisons et il avait congédié leur employé. Tant pis si des clients se pointaient, il lui suffirait de prendre sur lui le temps de leurs emplettes avant de reprendre sa canne ou reposer sa jambe. Cela allait à l’encontre de toutes les indications que lui avait données Lexi mais tant pis. Il lui fallait simplement espérer qu’elle ne se pointe pas à la boutique. Si elle l’avait réanimé cette nuit là, elle était clairement capable de lui ôter la vie, Rory n’avait aucun doute là dessus… Il s’occupa ainsi durant toute la matinée des nombreuses commandes d’enchantements et recherches d’artéfacts de ses divers clients. Si certaines requêtes étaient tout ce qu’il y a de plus normales, fournissant simplement des sorciers aux attentes élevées, d’autres en revanche s’avéraient bien plus sombres et très limites d’un point de vue éthique. Rory avait une seule politique avec laquelle Beurk et lui faisaient tourner la boutique. Du moment que le client peut payer, on ne lui refuse rien. Bien évidemment les demandes les plus obscures étaient traitées dans l’arrière boutique, à l’abris des regards et oreilles indiscrètes. Une fois encore, ils avaient une réputation à protéger ! L’appât du gain ne le rendait pas aveugle, bien au contraire. Rory savait faire preuve de ruses multiples et d’une grande intelligence quand il s’agissait de couvrir ses arrières.

Alors qu’il nettoyait méticuleusement le rouage d’une horloge avant de procéder à l’enchantement, son attention fut captée par le carillon de la porte d’entrée. Un petit truc qu’il avait trouvé : ensorceler ce dernier pour qu’en fonction du client qui franchissait le seuil, un tintement particulier retentisse. Rory sut instantanément qu’un de ses fidèles acheteurs venait d’entrer dans la boutique. Pour les clients, le son retentissant était le même, c’était en arrière boutique que la magie opérait. Avec une grande précaution il reposa le rouage sur la table, le recouvrant d’un tissu. Il se saisit de sa veste de costume bleue qu’il passa sur sa chemise blanche. Quand il était à la boutique, et surtout quand il ne manipulait pas des potions, poisons ou artéfacts mystérieux, Rory était toujours vêtu d’un costard cravate. Une façon qu’il avait de s’affirmer et ériger le statut de sa boutique au rang de magasin sérieux aux produits d’une qualité rare. Muni de sa canne, il regagna la porte séparant son atelier du reste du magasin. D’un bref coup d’oeil il aperçut la silhouette d’un homme dans un des rayons et laissa donc sa canne à la caisse, méticuleusement cachée derrière le comptoir. Rory franchit les quelques mètres le séparant de son client non sans boitiller légèrement et quand ce dernier se retourna, il eut un bref hochement de la tête en guise de salut. « Monsieur Ombrage… » Son ton neutre s’accordait parfaitement au manque d’expression facile avec lequel il accueillait systématiquement cet homme qu’il connaissait depuis un peu trop longtemps à son goût. Sa simple vue avait toujours un effet complexe sur Rory. Entre agacement et détermination. Agacé que William puisse connaître son passé, son histoire conflictuelle avec son père et son frère décédé et déterminé à l’idée de faire ses preuves, s’affirmer en tant qu’homme intelligent et influent dans son domaine. Une petite prouesse qu’il pensait avoir réalisé. Après tout, William passait souvent à la boutique, le mettant toujours au défi par des commandes toujours plus complexes et intéressantes.

Qu’allait-il bien pouvoir lui proposer cette fois-ci. Il détourna un instant le regard de son interlocuteur, parcourant les rayonnages d’un coup d’oeil. « Toujours beaucoup de commandes, on a pas à se plaindre. » Reportant son attention sur Ombrage, Rory glissa ses mains dans les poches de son pantalon, curieux de savoir ce qui l’amenait ici. « Il ne me semble pas avoir vu votre nom dans notre carnet de commandes récemment… Vous venez récupérer un objet ou avez besoin de quelque chose de précis peut-être ? » Demanda-t-il avec tout le professionnalisme qui le caractérisait. Il se doutait que si William avait fait le déplacement, ce n’était pas pour une simple visite de courtoisie, il cherchait ou voulait nécessairement quelque chose de sa part. La question était de savoir : quoi et pourquoi ?
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Mer 1 Sep - 11:45
A challenge & an opportunity || ft. Rory Hannibaleks

A challenge & an opportunity


18 novembre 2020.

Il me semblait que j’étais ce que l’on pouvait appeler un client régulier de la boutique la plus connue et la plus réputée de l’Allée des Embrumes. Je fréquentais cet endroit depuis que j’étais adolescent, en réalité, et j’avais été introduit auprès des commerçants par mon grand-père en personne. Comme si j’avais eu un quelconque crédit supplémentaire en étant accompagné par ce vieil homme. Mais je me taisais, parce que c’était comme ça, parce qu’un mot de trop signifiait autant de coups de ceinture une fois rentrés au manoir.
J’avais eu si souvent affaire à cette façon d’éduquer que j’avais, au fil du temps, développé une sorte de curiosité malsaine. Me frapper fatiguait mon grand-père… et je me demandais jusqu’où il pourrait aller, qui, de lui ou de moi, s’effondrerait le premier… Néanmoins, nous n’étions jamais allés jusqu’au bout de cette expérience.
Par rapport à cette façon de faire, je devais reconnaître que je n’avais jamais été très convaincu. J’avais toujours été le genre de personne à avoir besoin de comprendre le pourquoi et le comment, sans quoi, je ne me pliais pas aux règles qui ne me semblaient pas légitimes. Autant dire que je pouvais être chiant quand j’étais petit. Et encore aujourd’hui, ce besoin de comprendre était toujours bien présent. Je posais les questions qui me venaient à l’esprit, sans vraiment chercher à ennuyer mes interlocuteurs, mais plutôt à les pousser à s’expliquer. Cela posait parfois quelques problèmes quand j’avais face à moi des gens pas très compétents, mais je songeais que les pousser à réfléchir, ce n’était pas une mauvaise chose.

En tant que client de la boutique Barjow & Beurk, j’avais tendance à avoir aussi quelques questions. J’aimais que l’on me fasse part, dans les grandes lignes, du processus mis en œuvre pour créer l’artefact que je commandais. C’était par pure curiosité intellectuelle, bien sûr, mais j’avais le souci de voir un peu plus clair dans les mécanismes utilisés ou les choix posés pour parvenir à tel ou tel résultat.
Rory Barjow n’était pas toujours le plus loquace, il tenait sans doute à conserver des éléments secrets pour que personne ne puisse lui piquer ses idées ou ses méthodes, mais il devait certainement savoir qu’il était le seul à être suffisamment compétent pour relever des défis qu’aucun autre sorcier à ma connaissance n’aurait été capable de tenter.

Les échanges que j’avais habituellement avec le sorcier n’étaient guère très personnels. Nous parlions surtout de magie et de sorcellerie, ne prenant que bien peu la peine d’aborder des sujets différents. Alors quand il arriva dans la boutique, ses propos se portèrent tout naturellement sur les raisons de ma présence ici et sur le fait que je n’avais guère passé de commande pour le moment.

« J’ai besoin de votre savoir-faire. » Ce n’était pas faux, évidemment, car je ne voyais aucune autre personne que Rory Barjow pour arriver à réaliser l’impensable. Lui seul était parvenu à trouver un moyen pour lever le voile sur certains mystères que le département éponyme gardait précieusement sous scellés. L’héritier Barjow aurait sans doute pu être un excellent langue-de-plomb s’il avait voulu. Mais c’était une bonne chose d’avoir un artisan sorcier doué dans l’Allée des Embrumes.

Je sortis de la poche intérieure de ma veste un parchemin que je tendis à Rory. Il s’agissait d’une explication du concept moldu de l’e-bomb. J’avais réalisé quelques recherches sur les armements non nucléaires mais plutôt électromagnétiques, sans réellement voir de possibilités applicables à notre monde. Mais je n’étais pas un spécialiste, loin de là. « Connaissez-vous ceci ? »

Sur le parchemin, j’avais noté tout ce qui me semblait pertinent sur le sujet. Comment fonctionnaient les « e-bombs », comment elles constituaient une méthode moderne, comment c’étaient des avancées techniques moldues par rapport aux armements nucléaires, etc. J’avais dû me rendre dans des bibliothèques un peu inhabituelles pour moi trouver des réponses et heureusement que nous disposions de sorciers qui avaient un pied dans le monde moldu aussi, car sans eux, il m’aurait été difficile, voire impossible, de trouver quoi que ce soit sur le sujet.

« J’aimerais savoir si vous pensez qu’il serait possible de réaliser quelque chose dans ce genre là, mais de faire en sorte qu’il soit chargé en magie. » Il n’y avait pas de manière plus claire de le dire, au fond. « Un peu comme la salle de Sainte-Mangouste ou Poudlard, vous voyez ? Un tel concentré de magie très intense que la présence de cet artefact pourrait empêcher certains objets moldus de fonctionner dans son champ d’action. »

J’avais l’impression d’en dire beaucoup et peu à la fois. Mais c’était très souvent comme cela quand il s’agissait de demander un « service » à Rory Barjow. Il lui fallait suffisamment d’informations pour percevoir ce que je voulais exactement, mais je ne pouvais pas non plus trop en dire, parce qu’il allait de soi que j’avais pris là une initiative sans en parler plus en détails au Conseil d’Administration.
Nous avions pas mal discuté, récemment, Rose Cartwright et moi, et nous étions parvenus à quelques conclusions qui me semblaient pouvoir nous aider dans la lutte contre le Blood Circle. Seulement ni elle ni moi n’étions compétents pour concevoir et créer des artefacts tels que ceux qui avaient été cités en réunion. Elle était douée dans bon nombre de choses, mais pas dans ce domaine-là. Quant à moi… si j’étais doué de mes mains, ce n’était pas non plus dans ce genre de domaine.

Je détaillais le visage du commerçant. Il semblait toujours réfléchir quand je lui proposais quelque chose d’un peu inhabituel et, parfois, on pouvait voir dans son regard comme une lueur, quand l’idée prenait naissance et se mettait soudain à croître dans son esprit vif et inventif. Je le scrutais donc, plongeant mon regard dans le sien, à la recherche d’un indice qui pourrait me permettre d’anticiper sa réponse. Je ne savais pas si mes recherches et mes notes allaient être suffisantes pour le mettre sur une piste, mais je ne pouvais qu’espérer.

« Qu’en dites-vous ? » A présent, il fallait attendre. L'homme allait accepter ou refuser, en fonction de la hauteur du défi.
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Mer 1 Sep - 19:48
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Si Rory s’efforçait d’apporter un service irréprochable à l’entièreté de sa clientèle, cela serait mentir que d’affirmer qu’il se montrait toujours courtois et professionnel de gaieté de coeur. Bien évidemment, quand il s’agissait de sa clientèle féminine, Rory redoublait d’efforts pour les satisfaire, apportant à leurs commandes un soin tout particulier et ce qu’importe la beauté de ces dames. Non, il était plutôt question ici des anciens clients de son père, ceux qui partageaient les idéaux de Barjow senior et l’avaient vu grandir sous les coups et le harcèlement de ce dernier. Des vieux cons condescendants et désagréables au possible. Avec eux, Rory prenait un malin plaisir à rabattre leur caquet à grands renforts de produits d’une qualité toujours au rendez-vous et bien au-delà de leurs attentes. L’ironie là-dedans ?! Ils l’avaient raillé pendant toutes ces années, le traitant de « moins que rien », « incapable » et « idiot » et venaient à présent vers lui pour leurs requêtes les plus complexes. Ils ne pouvaient qu’accepter une petite humiliation silencieuse de temps en temps, il ne leur laissait pas le choix de toute façon. Ce n’était un secret pour personne : sa boutique était la meilleure de l’Allée des Embrumes. Quoi que l’on cherche, qu’importe l’idée aussi farfelue soit-elle qu’on pouvait avoir ou encore le problème rencontré : Rory Barjow était l’homme qu’il vous fallait.

La venue de William Ombrage, client régulier bien qu’il émettait certaines réserves à son sujet, ne pouvait signifier qu’une chose : il avait quelque chose d’intéressant à lui proposer. Comment Rory en était si sûr ? Son nom ne figurait nul part sur leur carnet de commandes. C’était aussi simple que cela. Si le sorcier faisait partie de ceux qui avaient vu grandir le jeune Barjow, il n’était pas si pourri dans le fond, du moins pas aux yeux de Rory. Certes, le fait de savoir qu’il connaissait son histoire ou même pouvait imaginer certaines de ses cicatrices physiques et émotionnelles était loin de le réjouir mais William avait au moins le mérite d’avoir toujours reconnu son génie. Sa présence lui était donc plus tolérable, parfois même ponctuée de curiosité quand il venait à l’improviste comme aujourd’hui. Toutefois, sans qu’il sache vraiment pourquoi, Rory était toujours sur ses gardes en la présence d’Ombrage, s’efforçant de systématiquement mettre une certaine distance entre eux. Allez savoir s’il s’agissait des circonstances dans lesquelles ils avaient été amenés à se rencontrer, de tout ce que William savait de lui ou même de sa position au Ministère et en politique…

Ce fut donc avec son détachement et sa condescendance légendaire que Rory accueillit son client, intrigué par la raison de sa venue. Le menton légèrement levé, il le fixait avec détachement, attendant sagement la partie la plus intéressante : le sujet de sa prochaine expérimentation. Quand William prononça le mot « savoir-faire », un sourire satisfait étira ses lèvres en déportant brièvement son regard sur la porte d’entrée. Oui, Rory Barjow pouvait facilement être acheté par des louanges bien placées. Ombrage le savait et en jouait très probablement et ce n’était pas Rory qui allait s’en plaindre vu les sommes déboursées par son aîné. Sans rien lui répondre, il l’observa sortir un parchemin avant de s’en saisir. Non sans une certaine impatience il le déplia pour en découvrir le contenu. Parcourant rapidement les notes prises, il comprit presque instantanément. « Je vois tout à fait de quoi il s’agit, oui. » Une partie du travail de Rory consistait en des recherches poussées sur les nombreuses technologies développées par les moldus. Passées, présentes ou futures, il passait des heures entières à se renseigner, rencontrer des spécialistes et expérimenter dans l’arrière boutique. Ses clients les plus particuliers savaient pertinemment qu’il cachait à l’abris de tous une vaste collection d’objets moldus qu’il pouvait enchanter à la demande. Si d’ordinaire Rory ne voyait pas l’intérêt de s’attaquer aux non-sorciers, en échange d’une somme d’argent conséquente il faisait ce que vous désiriez… Du moment que vous lui donniez les détails.

Il quitta le papier des yeux, le roulant sur lui même avant de croiser les bras sur son torse, le parchemin dans une main. Dans un silence religieux, Rory écouta les volontés de son client. Pensif, il tapotait doucement le rouleau contre son bras, retenant les informations importantes et imaginant déjà ses possibilités. Aux derniers mots de William, il rouvrit le parchemin, reprenant les notes inscrites. Bien qu’il n’y ait rien qu’il connaissait déjà, avoir une synthèse sous les yeux l’aidait à réfléchir. Un artefact, chargé en magie, dans le but de neutraliser la technologie moldue. Le défi était intéressant bien que ces quelques éléments soulevaient déjà une myriade de questions. Une requête bien inhabituelle avec laquelle il se présentait aujourd’hui mais un défi de taille auquel Rory avait hâte de se frotter. Si quelques années plus tôt il avait fait usage de polynectar pour s’introduire dans les laboratoires d’une grande société ainsi que d’une université, récoltant au passage toutes les informations dont il avait besoin pour mieux comprendre et appréhender cette technologie fascinante, Rory allait devoir passer au niveau supérieur. La technologie moldue étant en progrès constant et il lui fallait se mettre à jour afin de mieux savoir contre quoi il devait se battre.

T’emballes pas ! Reprenons depuis le début. Il leva soudain les yeux du parchemin, demandant. « S’agirait-il d’un dispositif défensif ou offensif ? Peut-être même les deux ? Et, dans tous les cas, nous serions bien sur une diffusion continue de la charge magique, n’est-ce-pas ? Dans cette éventualité il va falloir tenir compte des êtres vivants évoluant dans le périmètre d’action de l’artefact. » Ces simples questions en firent apparaître bien d’autres et un début de réflexion émergea dans son esprit vif. Rory parlait vite, presque sans attendre de réponses de son interlocuteur. A vrai dire, il pensait à voix haute, c’est dire sur cette requête lui plaisait. Sans attendre de réponse d’Ombrage, il reprit. « Dans les deux cas il faudrait savoir si votre objectif principal est de neutraliser ou bien plus de complètement anéantir. Car l’un peut clairement être une simple défense préventive tandis que l’autre est bien plus agressif ! D’ailleurs, que cible-t-on exactement ? Les simples objets électroniques ou toutes les inventions moldues confondues ? Quelle surface souhaitez-vos couvrir ? L’artefact a-t-il besoin d’être « passe-partout », invisible ou bien au contraire très commun et peu identifiable ? » Toutes ces questions, tous ces détails à régler étaient si passionnants. Rory était tellement excité à l’idée de se mettre au travail qu’il en perdait sa froideur habituelle, une lueur habitant son regard face à ce challenge. Sans attendre les réponses de William il reprit la direction de son comptoir, boitillant légèrement. Une fois derrière la caisse, il tira le petit tabouret caché et s’y installa, prenant au passage un bout de parchemin et une plume à papote. A peine l’extrémité métallique de cette dernière toucha le papier qu’elle s’anima, flottant à quelques centimètres au dessus du comptoir. En un mouvement de baguette il l’enchanta pour qu’elle note la moindre idée qui lui passait par la tête ainsi que les informations dont il disposait déjà. Il releva soudain la tête vers Ombrage. « Je peux le garder ? » Demanda-t-il en désignant le parchemin que son client venait tout juste de lui confier. C’était ça en moins à résumer. Tandis que la plume inscrivait frénétiquement toutes les questions qu’il venait de poser, Rory attendit que William lui réponde, fasciné par le projet qu’il était venu lui proposer.
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Mer 8 Sep - 22:44
A challenge & an opportunity || ft. Rory Hannibaleks

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18 novembre 2020.
Venir dans cette boutique n’était pas vraiment exceptionnel pour moi. J’avais toujours eu assez facilement accès à de nombreux magasins du Chemin de Traverse et je m’y rendais régulièrement pour renouveler certaines fournitures et pour rencontrer aussi certaines personnes. Depuis que je faisais partie du Conseil d’Administration, j’aimais aussi venir dans les parages pour prendre un peu la température auprès de la population. D’un point de vue politique, il était toujours très important de s’intéresser au peuple sorcier et de s’interroger sur ce qui pourrait améliorer leur quotidien. Et puis, entre nous, c’était aussi très pratique de connaître les désidératas de la population pour choisir comment agir, quelles décisions prendre, pour le bien de notre monde ou parfois, plus simplement, pour l’image de l’Alliance. Je considérais comme plutôt important le regard des sorciers du peuple, parce que, finalement, ils nous faisaient confiance…
Je considérais que ma place au Conseil, si elle était méritée, n’était pas pour autant acquise de façon pérenne. La confiance des gens ne se gagnait pas en un claquement de doigts et il n’était pas toujours évident de combiner les éléments quand il s’agissait de trouver un terrain d’entente entre différentes idéologies et il fallait bien avouer, aussi, que par moments, j’avais un peu l’impression d’être le seul représentant mangemort à oser prendre la parole lors des réunions du Conseil. C’était assez décevant, dans le sens où il était toujours plus agréable de se sentir un peu soutenu, mais je n’avais pas besoin de cela si c’était pour ne rien apporter de plus au débat. Ces derniers temps, il était vrai que Rose Cartwright et moi-même étions les membres les plus actifs et les plus bavards du Conseil d’Administration. A croire que nous étions les deux seuls à être convaincus de la nécessité de travailler ensemble…

Soit. Ma présence ici, donc, était justifiée par mille et une raisons tout à fait légitimes. Je n’avais rien de commun avec les vieux cons désagréables et condescendants qui peuplaient parfois ce genre de boutiques et qui considéraient les artistes et artisans sorciers comme de jeunes imbéciles tout juste bons à obéir à des ordres contre quelque monnaie sonnante et trébuchante. Considérer des jeunes talents avec un œil aussi peu avisé, c’était plutôt le mode opératoire des sorciers de sang pur ayant tendance à être quelque peu imbus d’eux-mêmes. J’étais trop centré sur les autres pour me comporter de la sorte, même s’il m’arrivait d’avoir une attitude qui pouvait donner l’impression que j’étais aussi imbuvable que ces gens-là. Au fond, beaucoup de choses ne relevaient que des apparences et de l’interprétation, n’est-ce pas ?

Ayant formulé ma demande le plus clairement possible, sans prendre le risque de trop en dire, je prenais le temps d’observer mon vis-à-vis. Chaque visage recelait des informations, dans un bref mouvement de sourcils, une étincelle dans les yeux, un frémissement des lèvres… pour qui était capable d’observer et de décoder le langage non verbal, le corps était un magnifique outil de communication.
Et ce fut bien de l’intérêt que je pus lire en lui. J’avais piqué sa curiosité alors même que les choses n’étaient qu’à l’état de questionnement. Mais cela ne m’étonnait guère vraiment, en réalité, les êtres dotés d’intelligence étaient toujours curieux d’en savoir plus, de repousser des limites et de découvrir des nouveautés révolutionnaires. Alors, forcément, Rory Barjow n’allait pas échapper à la règle. Tout ce qui pouvait constituer un défi pour lui, il le relevait. C’était une manière de rester le meilleur dans son domaine, après tout, être à la pointe de la recherche et de la modernité, ce n’était pas donné à tout le monde.

« Fort bien. » S’il savait ce qu’étaient ces armes moldues, nous allions gagner déjà pas mal de temps. J’avais passé quelques heures à chercher des informations pour comprendre le principe des e-bombs et il m’avait fallu lire plusieurs documents, de plusieurs sources différentes pour faire le tour de la question… et, entre nous, il était assez surprenant que de bêtes moldus aient pu avoir une idée aussi intéressante.

Rory roula le parchemin, puis le rouvrit, il était certainement déjà dans l’étape de la réflexion durant laquelle tout intellectuel établissait les premières esquisses de ses plans. La réflexion pour mettre en place les choses, en somme.
Il m’interrogea alors sur la manière dont cet artefact allait bien pouvoir être utilisé. Ce fut à ce moment précis que les engrenages de mon esprit se remirent en branle. Ses propos faisaient naître des idées de situations où l’objet allait pouvoir être utile. Je visualisais parfaitement bien les missions durant lesquelles les aurors pourraient avoir recours à ce genre de dispositif… tout comme j’imaginais très bien, aussi, comment cela pourrait être utile à notre Cause… Car, bien que quiconque n’osât jamais en faire état, il était évident que ce genre d’artefact, en version offensive, pourrait régler une bonne fois pour toutes le problème du Blood Circle. Alors, à ce moment-là, la population sorcière pourrait reconnaître, à l’unanimité, que nous avions raison depuis le début. De son côté, Rory Barjow pourrait aussi acquérir une certaine notoriété pour sa finesse d’esprit et ses compétences. Tout le monde y gagnerait, en somme : le monde magique, les mangemorts et Rory. Un plan parfait. « Si les deux versions de l’artefact sont possibles, j’aimerais que vous essayez d’en concevoir un modèle de chaque. Avec une possibilité de commande par baguette à distance tant pour la durée que pour l’intensité de la diffusion de la charge magique. »

Les conversations avec le jeune Barjow avaient ceci de positif que je savais qu’il allait toujours très vite comprendre ce qui relevait de l’implicite. Il n’avait pas besoin que je lui explique, il avait déjà compris. C’était bien moins fatiguant que de converser avec certaines personnes qui ne comprenaient jamais rien à rien. Les exemples de ce type de personnes ne manquaient pas… j’aurais beaucoup aimé que la proportion de gens intelligents dans la population soit inversée. Retirer les imbéciles du monde magique ferait tellement de bien ! mais il en fallait, tout de même, pour que notre société sorcière puisse tourner comme une pensine bien entretenue, sans qu’il n’y eût d’heurts ou d’accroc…

Et le jeune prodige me questionna alors sur l’usage qui pourrait être fait de cet artefact. Il aborda des éléments qui prouvaient bien que son esprit avait enclenché le mode investigation et planification.
« Je constate que vous ne perdez pas de temps, Rory… » J’eus un petit sourire satisfait. J’aimais lui donner des défis car je savais qu’il était bien souvent le plus apte à trouver les solutions les plus innovantes et les plus inattendues. « S’il vous est possible de moduler la puissance de la charge magique, l’artefact pourrait servir pour aider les sorciers qui se sont retrouvés avec des bracelets anti-magie, par exemple. Plutôt que de les emmener à Sainte-Mangouste, cela pourrait être fait rapidement, lors même des missions, et nous pourrions imaginer débloquer comme cela tous les sorciers qui se retrouveraient coincés et seraient toujours présent sur le terrain…»

Je ne m’y connaissais pas assez en technique magique pour pouvoir lui apporter des choses concrètes sur lesquelles se baser, mais je pouvais bien lui fournir quelques chiffres. « Dans l’idéal, vous pourriez peut-être tenter de réaliser un premier essai, un prototype qui ne couvrirait qu’une petite surface, et puis, peut-être que cela pourrait être affiné par la suite ? »
Il aimait le travail bien fait, mais parfois, un essai que l’on pouvait éventuellement rectifier et améliorer, cela valait mieux que la rapidité.
Je posais les yeux sur le parchemin couvert de mes notes manuscrites. « Bien sûr. Gardez-le, si cela peut vous servir. »
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Lun 13 Sep - 19:44
A challenge & an opportunity
Rory vivait littéralement pour les défis. C’était son adrénaline, son petit boost de confiance en lui et à présent son gagne pain. Aussi loin qu’il se souvienne, il avait toujours aimé les challenges. Plus c’était dangereux et compliqué, plus vous pouviez être sûr qu’il prendrait un malin plaisir à le relever. Grâce à cette mentalité de fonceur il était devenu à la fois plus fort physiquement et mentalement mais également plus doué dans ses domaines de prédilections. Les mêmes pour lesquels sa boutique était devenue avec les années une des plus renommées du quartier sorcier de Londres. Barjow & Beurk croulait sous les commandes, requêtes en tout genre et demandes de faveurs. Une affaire qui roule. A force, Rory avait appris à sélectionner, optimiser et, dans de rares occasions, déléguer. Cependant, ses habitués et les clients les plus privilégiés, ceux-là même qui possédaient leur propre sonnette, il tenait à s’en occuper personnellement. Ni Beurk ni l’un de leurs employés à mi-temps n’avait le privilège de discuter business avec eux. Rory était toujours l’homme de la situation. Celui vers qui, qu’on souhaite un poison, une potion sur-mesure ou un enchantement spécifique sur un objet peu conventionnel, on était sûr de pouvoir se tourner. La présence de William Ombrage dans sa boutique en était la preuve vivante. Si l’homme appréciait son travail et par la même occasion faisait un peu de politique en se baladant sur le chemin de traverse et plus précisément dans l’allée des embrumes, Rory n’y voyait là qu’une opportunité de plus de gagner en notoriété, relever un nouveau défi de taille et gagner une belle petite somme au passage.

Ce fut donc avec une certaine impatience, habillement maîtrisée, que l’héritier Barjow attendait la révélation de son futur gros projet du mois. Avec Ombrage il savait qu’il était souvent poussé à faire preuve d’ingéniosité. Bingo ! Cette fois ne ferait pas exception. Les simples mots « e-bomb » déclenchèrent un véritable feu d’artifice d’idées en Rory. Toutes plus fabuleuses et complexes les unes que les autres, se dissipant à peine qu’une autre apparaissait dans son esprit pour s’enchainer de la sorte inlassablement alors que le membre du Conseil lui expliquait vaguement ce qu’il avait en tête. C’était bien là la partie qu’il préférait et dans laquelle il excellait : construire à partir de très peu d’informations. Si le peu dont il disposait déjà l’enthousiasmait, il lui fallait toutefois plus pour lancer ses expériences. Pour ce faire, garder son calme devenait primordial. Une tâche un peu plus complexe pour Rory qui, quand il était question de faire preuve de self-control, était très très loin d’exceller en la matière. Procédons dans l’ordre.
Il entreprit ainsi de poser à William les questions les plus importantes, celles qui détermineraient les bases de son travail afin d’évaluer dans quelle direction partir et les pistes à mettre de côté car non pertinentes. Travailler sur un objet offensif ou défensif ne nécessitait pas les mêmes considérations et encore moins les mêmes techniques. Toutefois, à mesure qu’il y réfléchissait et à la réponse que lui donna Monsieur Ombrage, Rory songeait à la possibilité de combiner les deux fonctions. Obtenir un artefact qui, à la demande, pouvait s’activer dans un mode spécifique. Intéressant, c’est à creuser.

D’un pas précipité bien que clopinant, Rory repassa derrière le comptoir pour pouvoir déjà noter ce qu’il s’était dit, les informations dont il disposait et les idées qu’il avait en tête. Une simple plume à papote de sa confection et le tour était joué. L’objet retranscrivait à la lettre tout ce qui pouvait se dire et émerger dans son esprit comme questions ou éventualités. Il prit à peine le temps de lever les yeux du parchemin, un bref sourire se dessinant sur son visage, rétorquant avec amusement. « Jamais Monsieur Ombrage… Encore moins quand vous venez me trouver avec un projet si passionnant. » Lorsque ce dernier repris la parole pour donner des réponses à ses multiples questions, Rory se redressa, croisant les bras sur son torse tandis que la plume à ses côtés notait scrupuleusement toutes les informations distillées par William. L’air pensif, il fixait le parchemin devant lui, écoutant attentivement tous les moindres détails qu’on lui donnait. Après quelques instants, Rory finit par reprendre la parole. Réaliser un prototype était une chose mais il allait lui falloir un certain temps de conception pour être à même de fournir un artefact rassemblant diverses propriétés comme celles évoquées. Toujours avec le souci du détail, le jeune Barjow reprit les éléments notés par la plume à ses côtés. « Un prototype est bien évidemment envisageable. Pour commencer, et comme vous le suggériez, je vais en faire un de chaque afin que l’on puisse avancer plus rapidement et réajuster ce qui aura besoin de l’être. » Il marqua un brève pause, reconsidérant ce que lui avait dit William quelques minutes plus tôt. Une idée lui vint en tête et il se leva, clopinant maladroitement jusqu’au bout du comptoir pour sortir de la vitrine une montre à gousset tout ce qu’il y a de plus banal. Il revint la déposer face à Ombrage. « Pour un artefact défensif à visée curative permettant de lutter contrer des bracelets anti-magie par exemple, on pourrait partir sur quelque chose de passe-partout de ce style. A voir si vous souhaitez que le dispositif soit transporté par un sorcier en particulier ou si l’artefact doit être fixe. Dans tous les cas, la taille n’influencera en rien sur la portée de la diffusion de charge magique. Un objet individuel peut toutefois comporter de nombreux risques… A vous de voir ce qui vous semble le plus pertinent une fois sur le terrain. Pour quelque chose qui se fonde dans le paysage ça deviendra un poil plus compliqué. J'imagine que les affrontements avec le Blood Circle se prévoient peu à l'avance et dans un lieu donné... » Tandis qu’il parlait, la plume notait point par point les éléments soulevés par Rory mais également les potentielles pistes à explorer pour son travail d’enchantement.

Rory savait pertinemment que le travail demandé et attendu par William était un de ceux qui allait monopoliser tout son temps. Si avec sa blessure à la cuisse encore toute fraîche il se savait cloîtré à la boutique, il allait inévitablement devoir déléguer certaines choses à Beurk et à l’un de leurs employés. Une perspective qui était loin de l’enchanter. La confiance n’était pas le problème, c’était plus la qualité qui risquait de poser soucis. Rory était chiant. Et encore… Chiant n’était pas un terme suffisamment fort et explicite pour décrire à quel point son intransigeance pouvait être pesante au quotidien. D’un geste machinal il se saisit de l’épais carnet de commande et marqua tout en haut du mois de novembre la lettre « G » à l’encre violette surmontée d’une étoile. Un code que Beurk et lui avaient mis en place et qui leur permettait d’estimer la charge de travail qu’ils allaient avoir à abattre pour honorer toutes les commandes du mois. Un G surmonté d’une étoile signifiait qu’une grosse commande monopolisant tout son temps et son énergie passait en priorité au dessus de toutes les autres. Ce mois-ci n’allait pas être de tout repos. « Idéalement vous souhaiteriez tester le premier prototype pour quand ? » Demanda-t-il distraitement, survolant rapidement les pages de commandes que comportait le mois de novembre. Sa plume à la main, Rory était prêt à rajouter une petite étoile supplémentaire à la lettre qu’il venait d’inscrire.
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Lun 20 Sep - 19:38
A challenge & an opportunity || ft. Rory Hannibaleks

A challenge & an opportunity


18 novembre 2020.

Si ma présence en ce lieu n’était pas tout à fait inhabituelle, ma demande, elle, l’était. Et pas qu’un peu.
Je ne pouvais pas dire que Rory Barjow était beaucoup plus qu’une connaissance. Ce n’était pas parce que je l’avais plusieurs fois vu quand il était petit que nous avions noué une relation digne de ce nom. C’était d’ailleurs, même, une relation occasionnelle, au même titre que n’importe quelle relation avec n’importe quel commerçant. A ceci près que je faisais peut-être partie d’une clientèle un peu plus régulière que d’autres, puisque je venais voir le sorcier chaque fois que j’avais besoin de quelque chose de précis et de particulier. Quelque chose que nul commerçant ne proposerait ouvertement dans son échoppe… quelque chose de parfois un peu trop connoté… Rory avait toujours fait preuve d’un professionnalisme admirable, ce qui me poussait à revenir ici pour les commandes un peu spéciales. Est-ce que cela changeait mon statut de client normal pour un statut de client privilégié ?
Enfin, il ne servait à rien de commencer à réfléchir à tout cela, c’était de la perte de temps. Et même si les pensées qui fusaient dans tous les sens sans prévenir étaient une habitude pour moi, je devais encore bien trop souvent me rappeler à l’ordre moi-même pour revenir à quelque chose de concret. Barjow. Le magasin. Le projet…

J’aurais peut-être aimé pouvoir avoir une relation basée un peu plus sur des conversations que sur des transactions axées sur les biens et services… au fond, je songeais souvent que l’argent n’était pas quelque chose de très important. Peut-être que je pensais cela parce que j’étais loin d’en manquer, mais je n’avais jamais été très matérialiste. J’aimais le confort, j’aimais les bonnes choses, mais j’aimais surtout faire plaisir aux personnes à qui je tenais.
Mais quand mes gallions pouvaient servir la Cause ou, de façon plus générale, au monde sorcier, puisque je pensais désormais en termes plus globaux quand il s’agissait de sujets tels que la guerre ou les conflits entre le monde magique et le monde moldu.

J’observai Rory qui s’éloignait pour vaquer à ses occupations professionnelles. Son attitude juste avant laissait clairement présumer et présager qu’il avait déjà des idées qui germaient et se développaient peu à peu. Mais je n’en aurais jamais douté… Jamais je n’avais été déçu par les services de Rory Barjow. Il avait toujours été efficace et c’était toujours un service d’exception que de venir ici. Enfin, bref, je n’étais pas là pour faire l’éloge ou la publicité de la boutique de l’Allée des Embrumes.

« Je suis heureux de constater que le challenge est à la hauteur de votre intérêt, dans ce cas. » Bien sûr, il y avait quelque chose de très gratifiant dans l’idée même de pouvoir offrir à un esprit aussi fertile un terrain sur lequel cultiver ses compétences et ses idées novatrices. Et c’était sans doute à la fois pour ce sentiment d’avoir trouvé la personne idéale pour ce travail que pour le fait même de proposer un nouveau défi novateur à Barjow que je me trouvais fort aise d’avoir songé à venir ici. « Vous êtes décidément une perle rare, Rory, mais je pense que vous devez le savoir, depuis le temps. »

Il était évident que je pensais ce que je disais, même si certaines personnes me voyaient parfois comme un homme hypocrite. Je ne l’avais jamais été. Tout ce que j’avais fait, c’était cacher mon allégeance au Seigneur des Ténèbres, puis à l’Augurey, durant des années. Mais pour tout le reste, je n’avais jamais été du genre à mentir ou à travestir des faits. Je croyais en la vérité, même si elle pouvait parfois être blessante ou déplaisante.
Je pensais, naïvement peut-être, que les personnes qui me voyaient comme tel devaient se baser sur des on-dit ou des paroles injustifiées, glanées çà et là auprès de personnes que je ne comptais pas parmi mes amis.
Je posais donc les yeux sur la montre à gousset désormais posée sur le comptoir. Je ne pus m’empêcher de penser que Marcus l’aurait sans doute appréciée, telle qu’elle était là, lui qui avait un goût très prononcé pour les montres en tous genres.

« J’aime l’idée de la discrétion, mais cela soulève une nouvelle question… Avec les techniques que vous avez en tête, pensez-vous qu’un objet de ce gabarit puisse contenir une charge magique aussi importante que… disons… » Je cherchais du regard un objet pouvant servir d’e-bomb magique et je finis par m’arrêter sur un perpendiculaire rectangle à base carrée d’environ 25 cm sur 15. « Que ceci ? »

Je comprenais bien que cette idée de diffusion de charge magique impliquait des variables qu’il allait falloir calculer et sans doute manier avec plus ou moins de précision, mais je me doutais aussi que le sorcier en face de moi était bien l’homme de la situation.

« A vrai dire, pour le moment, nous pourrions partir sur quelque chose qui serait utilisable pour plus d’une personne et puis voir ensuite s’il est envisageable de miniaturiser le tout ? » Souvent, quand il était question de prototypes, il fallait d’abord tester des choses sur un artefact d’une certaine grandeur et d’une certaine masse pour ensuite pouvoir calculer comment appliquer les mêmes effets, de façon proportionnelle, grâce à un artefact plus petit et plus discret.

« D’ailleurs… Je me demande… Un tel objet magique pourrait-il supporter une métamorphose ? Pour la discrétion, ce serait, je pense, une alternative idéale… » Si la boite - de la taille de la dernière boite de six paires de chaussettes à motifs animés que j’avais reçue de ma fille - pouvait être métamorphosée en montre tout en gardant la même efficacité, alors là, Rory Barjow pourrait sans aucun doute figurer au palmarès des plus grands inventeurs sorciers de notre pays. Mais ce genre de curiosité, c’était surtout ma fille, Septima, qui s’en repaissait avec assiduité. Ce que j’aimais, moi, dans tout cela, c’était le questionnement, la créativité et les hypothèses… bien que certaines personnes considérassent cela comme une sorte de masturbation intellectuelle.

Je le vis tracer quelque chose dans le gros livre parcheminé du magasin et je relevais le visage pour le regarder à nouveau. « Pour hier, c’est encore possible ? » J’eus un sourire en coin. Le genre de réponse bête mais qui symbolisait bien que ce n’était pas quelque chose qui devait trainer. « Pour l’heure, rien n’est officiel, mais il serait de bon ton de commencer l’année 2021 avec une excellente nouvelle de ce genre… qu’en pensez-vous ? »
Cela permettait à Rory de disposer d’un mois et demi environ. Mais il me connaissait bien assez pour savoir qu’avec moi, le plus tôt serait le mieux et que, si j’étais un homme assez patient en général, cet artefact était sans doute plus urgent que ce que je voulais bien laisser paraître.
« Il risque bien d’y avoir un gros contrat à la clef, Rory. Avec le Ministère. Montrez-vous aussi rapide et efficace que possible et je puis vous assurer que vous ne pourrez pas être déçu. »

Nous n'avions pas encore abordé la question du financement de tout cela. Mais je pouvais bien avancer les fonds pour cette recherche, ce n'était pas comme si cela allait constituer un problème. Et puis, pour la suite, eh bien, nous verrions bien ce qui se déciderait au Conseil d'Administration, mais j'aimais beaucoup caresser l'idée d'avoir pris les devants en me basant sur une piste énoncée par ma collègue, Rose.
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Mer 22 Sep - 19:09
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Quand il était question de travail, Rory mettait systématiquement ses croyances et idéologies de côté pour se concentrer sur la commande qu’on lui passait. Sang-pur ou non, mangemort, ordre du phénix, ministère… Tout le monde pouvait venir le voir. Contrairement au passé sulfureux auquel son patronyme était encore associé, Rory ne discriminait personne. Sa seule exigence ? Savoir à quoi son invention allait servir. Il ne se passionnait donc pas pour les bénéfices que la commande apporterait à la cause défendue mais plus au processus même de création qui se cachait derrière. Avec les années et beaucoup de travail acharné, le jeune Barjow avait réussi à rendre sa boutique indispensable pour toute demande spéciale, hors des sentiers battus et parfois à la limite de la légalité. Y croiser des politiciens comme certaines personnes aux activités sulfureuses n’était donc pas rare. William Ombrage était peut-être l’un de ses plus fidèles et plus célèbres clients. Sa venue était toujours synonyme d’invention. Il n’en fallait pas plus pour exciter l’inventivité du jeune Barjow. Lui qui était bloqué à la boutique suite à ses récentes blessures n’attendait que cela : un peu de défit. S’il devait rester enfermé entre quatre murs, éviter de marcher pour ménager sa cuisse, un challenge intellectuel était plus que bienvenu et Ombrage serait l’homme de la situation sur ce coup-ci.

Le projet en question était de taille. Non seulement c’était pour le Ministère, ce qui en soit était déjà pas mal avec tous les avantages qui allaient avec, mais en plus le défi à relever s’avérait passionnant. Lui qui cherchait depuis un moment à mettre en application toutes les informations qu’il avait recueillies et subtilisées avec le temps au sujet des e-bombs c’était l’occasion rêvée. Attentif à toutes les explications que lui fournit Ombrage, Rory fit peu de cas de la question des menaces moldues, s’attardant principalement sur la magie à laquelle il allait devoir faire appel pour rendre un tel concept possible. Plusieurs idées lui venaient alors qu’il passait mentalement en revue ses possibilités ainsi que toutes ses précédentes expérimentations. Il fallait mettre de l’ordre dans tout ça. Les questions fusaient, les éventualités se bousculaient et il mit tout ce dont il disposait et dont il avait besoin à plat sur un parchemin. Un bref sourire fier se dessina sur les lèvres de Rory aux flatteries de William. Il savait exactement comment le caresser dans le sens du poil, le mettre dans sa poche et lui donner un peu plus envie de se donner sur le projet. Il en avait conscience et quelque part s’en foutait. C’est peut-être ça qui fait qu’il est un homme politique tant apprécié par certains ?! Ombrage lui asséna le coup de grâce quand il le qualifia de perle rare. Aïe aïe aïe, que venait-il de faire ?! Un tel compliment n’était jamais bon pour l’égo déjà surdimensionné de Rory Barjow. Ce dernier redressa la tête en haussant les sourcils, un large sourire suffisant plaqué sur ses lèvres. « Vous me flattez Monsieur Ombrage… On ne m’avait encore jamais qualifié de « perle rare » même si de nombreux clients m’ont effectivement déjà témoigné leur admiration pour mon travail. » Après tout, il fallait débarquer d’une autre planète ou être complètement étranger au monde magique pour ne pas connaître, ne serait-ce que de nom la boutique Barjow & Beurk.

Bien loin de se laisser déstabiliser par quelques compliments, Rory reprit vite de son sérieux pour évoquer la question des prototypes ainsi que les utilisations possibles en fonction de l’objet recevant les enchantements. Il se munit même d’un exemple afin d’illustrer ses propos, déposant la montre à gousset face à William sur le comptoir. La réponse du membre du conseil ne se fit pas attendre et stimula un peu plus son inventivité. Il fallait conjuguer portée du sort et quantité de charge magique. Rory resta silencieux quelques instants avant que la solution ne le frappe de plein fouet. Face à l’objet que lui présenta Ombrage comme alternative, il se contenta de faiblement hocher de la tête, ne lui donnant pas pour autant une réponse claire. « J’ai la solution. » se contenta-t-il de dire alors que la plume à papote à ses côtés notait frénétiquement toutes les idées et possibles sortilèges auxquels il pensait. Toujours par soucis de professionnalisme et de discrétion, la plume était enchantée pour écrire dans un langage que seul Rory était en mesure de déchiffrer. Quiconque, autre que l’héritier Barjow, lisait le parchemin se retrouvait face à un charabia incompréhensible. Une bonne façon de ne pas être victime d’espionnage mais aussi de garder la confidentialité de ses procédés d’enchantements, sécurisant ainsi tous les artefacts qu’il fabriquait pour sa clientèle. L’idée qu’il venait d’avoir réglait une bonne fois pour toute la question de la taille. Cela dit, un prototype conçu pour être passe-partout et couvrir tout un groupe de sorciers en même temps était effectivement plus approprié. « L’idée que j’ai en tête pourrait tout à fait permettre d’encadrer tout une masse de sorciers. Il serait facilement transportable et pourrait sans problème subir un charme d’apparence ou être métamorphosé pour prendre l’apparence de quelque chose de plus petit ou différent afin de brouiller les pistes et s’adapter à la situation. » Pour cela, il lui suffirait de partir sur son idée d’origine. Un série de petites bourses qu’il enchanterait pour que chacune d’entre elles puisse avoir une contenance décuplée à l’intérieur desquelles il insérerait la charge magique et les effets souhaités. Il n’aurait plus qu’à entrer chaque bourse dans la précédente pour n’en garder plus qu’une. Le concept des poupées russes s’appliquait à merveille sur ce coup. Au final il obtiendrait une simple petite bourse passe partout, pouvant même contenir quelques gallions au besoin. L’objet était suffisamment petit pour être transporté et pourrait facilement être métamorphosé, sa force résidant dans ce qu’elle contenait en son coeur. Du pur génie putain !

La question des délais était peut-être à présent une des plus importante à régler. C’était une chose que de discuter enchantements et détails, une autre d’avoir l’estimation du temps dont il disposait pour faire plusieurs prototypes qu’il testerait avant de proposer une version concluante à William. Fallait-il encore que la version proposée plaise. A la remarque d’Ombrage, un léger rire amusé lui échappa, rajoutant deux étoiles pour le coup à côté de la lettre tracée à l’encre violette. Une petite inscription qui allait inévitablement soulever des questions chez son associé Beurk mais que Rory balayerait toutes de son habituel professionnalisme. « C’est noté Monsieur Ombrage. Je pense que compte tenu des informations dont je dispose déjà il me faudra à peu près deux semaines grand maximum pour vous proposer deux prototypes. L'un défensif et l'autre offensif. Cela nous laissera du temps afin de peaufiner certains détails et faire éventuellement quelques ajouts. Ce délais vous semble-t-il raisonnable ? D'ailleurs, avez-vous d'autres impératifs ou exigences que je dois intégrer aux artefacts ? » Il allait devoir faire preuve d’une méthodologie rigoureuse afin de tester son hypothèse sur le support souhaité et procéder par ordre. La moindre erreur allait être coûteuse à la fois en temps et en énergie. Deux semaines était donc un délais raisonnable pour pouvoir valider son hypothèse, trouver l’ordre idéal d’enchantements et surtout vérifier la théorie par de la pratique. C’était bien cette partie du travail qui occupait à présent son esprit. Il allait avoir besoin de cobayes sur lesquels tester les prototypes. « Si les prototypes s’avèrent être concluants et que nous en venions à signer un contrat… Etes-vous en mesure de m’estimer la somme à la clef ainsi que les quantités d’artefacts attendues ? » Quand bien même la rémunération serait suffisamment conséquente pour s’agrandir et recruter, Rory refusait l’idée de confier un travail d’une telle précision et ampleur à un autre. Il n’en était pas arrivé là où il était aujourd’hui en déléguant. Si ses employés actuels étaient à leur poste et ne l’aidaient pas sur les potions, poisons et artefacts les plus importants c’était bien pour une raison. Hors de question qu’il y en a un dans le lot qui soit défectueux. Toute sa réputation en serait affectée. Plutôt mourir.
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Mar 28 Sep - 22:37
A challenge & an opportunity || ft. Rory Hannibaleks

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18 novembre 2020.

Les défis et les challenges, voilà ce qui nourrissait tous les esprits brillants. J’en avais parfaitement conscience, ayant moi-même un besoin insatiable de sans cesse trouver de nouvelles idées, de nouveaux concepts… Bien sûr, je ne pouvais pas les concrétiser moi-même, je n’étais pas assez manuel pour cela, mais j’aimais étudier ce genre de questions au niveau théorique, pour mener à bien une réflexion pouvant, parfois, mener à des idées neuves et progressistes. C’était peut-être pour cela que je venais souvent ici, parce que Rory Barjow avait les compétences pour réaliser les objets que j’imaginais ou, comme cette fois-ci, pour concrétiser des idées qui venaient de plusieurs esprits et qui, entre d’autres mains que les nôtres, pouvaient s’avérer dangereuses. Il fallait quelqu’un de confiance.
Je ne savais pas pourquoi Rory restait aussi souvent dans sa boutique. Il aurait certainement pu augmenter sensiblement son nombre de clients en allant au devant d’eux, en cherchant davantage à les rencontrer… mais la réputation de la boutique le précédait, de toute manière, ce qui n’était pas une mauvaise chose, en soi. Le simple fait qu’elle se trouvât dans l’Allée des Embrumes gênait certains sorciers qui n’osaient dès lors pas s’aventurer par ici. C’était dommage pour les commerçants, mais, au moins, on ne risquait pas de tomber sur n’importe qui en venant ici. Seul le public averti prenait le risque de venir.
Pour ma part, je n’avais jamais eu le moindre problème avec l’idée de venir ici ou ailleurs. Le seul commerce sorcier dans lequel je ne mettais jamais les pieds, c’était le salon de thé de Mrs Pieddodu, à Pré-au-Lard… parce que j’avais déjà de délicieux thés chez moi et au bureau, mais aussi – et surtout – parce que la décoration, l’atmosphère et le public ciblé ne me correspondaient, vraiment, absolument pas. Soit.
Depuis quelques années, donc, Rory avait eu l’occasion d’être mon complice et mon fournisseur pour quelques menues inventions. Des choses plus ou moins importantes et plus ou moins sérieuses… Mais je ne me voyais pas rediscuter de certains de ces éléments aujourd’hui, alors que ce qui nous incombait là était d’une toute autre envergure.

J’avais rassemblé tout ce que j’avais été en mesure de retrouver comme informations, je n’avais lésiné sur aucun moyen, mettant même à contribution certains de mes employés de confiance, en prétextant une affaire parmi d’autres, et ce que j’avais fourni à l’artisan vendeur qui me faisait face était le fruit de quelques heures d’étude et de tri. Lui-même avait sans doute ses propres fournisseurs d’informations et ses propres façons de travailler, mais j’avais apporté ce que je pouvais. C’était toujours plus simple pour qu’on soit sur la même longueur d’ondes…
Nos échanges étaient peut-être purement professionnels, mais il était clair que nous avions la possibilité de nous apporter quelque chose l’un à l’autre, c’était indéniable. Mais j’avais toujours certaines habitudes dont je ne pouvais me défaire facilement. Ainsi, j’avais lâché un compliment, comme je le faisais régulièrement avec les personnes dont j’avais une assez bonne opinion. Mais Rory n’était pas habitué à cela, visiblement, et il me le fit savoir clairement.
J’eus un sourire, à mon tour. « Vous savez bien que beaucoup de personnes ne pourraient se passer de vos services. » C’était assez reconnu, en réalité, les compétences de ce jeune homme, et il était normal de pouvoir ressentir une sorte d’admiration pour son travail, en effet.

Mais moi, ce qui me plaisait chez lui, c’était sa capacité à rebondir sur les sollicitations à inventer de la nouveauté… C’était quelque chose de terriblement excitant de pouvoir se dire que le monde magique de demain allait être amélioré grâce à des gens comme Barjow Jr.
Et puis, quand Rory s’avança un peu plus dans son idée, je me sentis clairement écouté. Il avait compris ce que je souhaitais. Et tout de suite. N’était-ce pas miraculeux ? Il y avait trop de gens qui ne comprenaient rien à la subtilité de ce qui pouvait, moi, m’animer dans des projets comme celui-ci…
Ses idées étaient bonnes, je ne pouvais pas le nier. Et puisqu’il parvenait à saisir facilement et rapidement ce que je voulais, il était évident que je m’étais adressé à la bonne personne.
« Deux semaines, cela me semble tout à fait correct. J’essaierai de m’arranger pour trouver un terrain pour tester cela. » Ce serait bien pratique de pouvoir vérifier que tout allait fonctionner comme sur des roulettes. Bien sûr, ce ne seraient que des prototypes, mais c’était toujours ça… Alors, avais-je des envies particulières pour ces premiers artefacts.
« Je pense que ce n’est pas nécessaire d’en ajouter plus encore. Ce sont des prototypes, après tout, ils pourront être améliorés par la suite. » Je ne doutais absolument pas des capacités de Rory à inventer et à améliorer ensuite ses propres créations. Il avait un esprit analytique qui fonctionnait à merveille pour ce pour quoi j’allais le payer, cette fois encore.
Et puis, si les prototypes s’avéraient efficaces en l’état, peut-être pourrions-nous imaginer ajouter quelques petits détails supplémentaires, mais pour l’heure, ce qui m’intéressait le plus, c’était de savoir si le projet de base était bel et bien réalisable et, si c’était le cas, si Rory Barjow pouvait être l’homme de la situation.
Évidemment, le sorcier me posa ensuite la question qui devait lui brûler les lèvres depuis un moment. Celle des finances.
« A combien estimez-vous le coût des matériaux, de la main d’œuvre et du temps de travail ? Le Ministère cherchera certainement à faire quelques économies ou à vous pousser à faire un prix pour une commande importante… Mais pour ces prototypes, je me chargerai du coût. Dites-moi votre prix. Je négocierai ensuite en votre faveur auprès du personnel qui gère les sujets aussi bassement terre-à-terre que l’économie et le budget.  » Si mon argent pouvait servir à nuire à ces fichus moldus, au Blood Circle et, en plus, apporter un petit plus à notre Cause, il était évident que je n’allais pas lésiner. J’avais la chance d’avoir une fortune assez importante pour en profiter pleinement et pour investir dans des domaines auxquels je croyais. Et j’étais plutôt du genre à soutenir les commerçants et les artisans locaux, puisque je rechignais à enrichir davantage ceux qui étaient déjà bien trop nantis par rapport à d’autres…
« Pour l’heure, je ne peux chiffrer la somme qui sera accordée pour ce projet au sein du Ministère. Les budgets se voteront en début d’année, mais il n’est pas impossible que je puisse appuyer la candidature de Barjow & Beurk pour un contrat de cette importance. » Ce n’était pas impossible… en réalité, c’était même plus que probable. Je ne connaissais nul autre magasin pouvait proposer ce genre de services à ce genre de tarifs. Et si j’avais pris l’initiative suite à une simple réunion du Conseil d’Administration, parce que si personne ne se bougeait, il allait encore falloir attendre des mois pour que les décisions judicieuses fussent prises. Une horreur. L’administration était bien trop lente et c’était très certainement quelque chose qui freinait le progrès dans notre monde. Voilà bien quelque chose qu’il fallait changer… mais qui ne changerait pas assez vite. Encore une fois. Le vintage était tellement en vogue, ces derniers temps, qu’on en voyait partout et que le Ministère était sans doute l’institution la plus vintage du monde sorcier.
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Dim 3 Oct - 13:53
A challenge & an opportunity
La perspective de se concentrer pendant les semaines à venir sur la confection de prototypes d’e-bombes magiques ravissait Rory. Une fois de plus, William Ombrage était venu avec un défi de taille à relever et cette fois-ci les implications étaient bien plus grandes et importantes qu’un simple bénéfice personnel. Toutefois, le membre du Conseil avait su exactement comment lui vendre le projet : évoquer principalement les éléments techniques ou même la technologie en jeu pour piquer son intérêt. Rory ne cachait pas sa neutralité, c’était même devenu un de ses principaux arguments de vente. Si la boutique familiale avait longtemps souffert d’une réputation sulfureuse, d’autant plus par son emplacement sur l’allée des embrumes, quand le jeune héritier en avait repris la gestion, il s’était évertué à attirer une nouvelle clientèle. Se faire un nom n’avait pas été très compliqué. Son génie et son talent parlaient pour lui. Pas besoin de démarcher, d’aller se vendre à droite à gauche. Les commandes, contrats, demandes en tout genre affluaient comme par magie sans qu’il ait à lever le petit doigt. Victimes de leur réputation, les fils Barjow et Beurk pouvaient se targuer d’être une référence et se voir parfois dans l’obligation de refuser ou reporter certaines commandes tant leur carnet était plein. Certains clients bénéficiaient cependant de passe-droits. C’était le cas de William Ombrage. Lui dire « non » à quoi que ce soit relevait du domaine de l’impensable pour Rory.

Si la relation entre Monsieur Ombrage et l’héritier Barjow avait toujours été strictement professionnelle c’était car ce dernier se méfiait de son aîné. Contrairement aux apparences, leur lien remontait à l’enfance de Rory. Le membre du Conseil l’avait vu à de nombreuses reprises en fâcheuse posture, sous le joug tyrannique de son père et son défunt frère. Battu, humilié, rabaissé, cette posture d’infériorité à laquelle il avait assisté faisait de William une personne à surveiller. Si son enfance difficile était supposée de beaucoup, peu en avaient eu un aperçu si clair. Depuis, Rory s’était efforcé de s’afficher en homme fort et fier dont l’intellect remettait ce passé troublé au second plan. La défiance était de mise. Ne jamais faire confiance à qui que ce soit… On ne sait jamais ce que des grands sourires peuvent dissimuler.
Ainsi, en dépit des nombreux compliments dont William nourrissait son égo, Rory gardait l’esprit clair. Il ne pouvait décemment pas relâcher sa garder. Si Ombrage avait été une femme, la tâche aurait pu être un peu plus complexe toutefois… On ne se refait pas, hein ! Face au nouveau compliment de son client, un petit sourire en coin étirant ses lippes, le jeune homme abaissa ses prunelles sombres sur le parchemin, se contentant de hocher de la tête pour toute réponse. William avait raison. Depuis qu’il avait commencé à travailler à la boutique et que la nouvelle s’était ébruitée, Rory avait su se constituer une clientèle de plus en plus conséquente de quoi agacer passablement son père qui ne voyait en lui rien de plus qu’un incapable. La vengeance était si jouissive. Voir certains sorciers et sorcières devenir des habitués, demander les services de Rory, lui confier des tâches toujours plus complexes et poussées. Voilà ce qui avait, avec le temps, contribué à sa réputation.

A présent concentré sur les détails de son invention et la méthodologie qu’il allait appliquer, les idées se bousculaient dans son esprit vif. Par chance, la plume à papote notait minutieusement tout ce qui lui passait par la tête, ne perdant pas une miette de son fil de pensées qui pouvait, pour des non-initiés, paraître décousu. Quand l’ombre d’une solution se profila à l’horizon, Rory sauta dessus, examinant les possibilités que cela pouvait lui offrir, la faisabilité ainsi que le ratio temps/coût nécessaire. Raison pour laquelle il préféra s’enquérir des délais dont il disposait. Compte tenu du caractère urgent du concept en question, il se doutait déjà que toute son énergie et attention seraient consacrées à la réalisation des deux artefacts. « Ne vous embêtez pas pour trouver un terrain. Je pense savoir où nous pourrons tester le fonctionnement des prototypes en toute discrétion. » Avec le temps, Rory savait vers quels lieux se tourner quand il voulait expérimenter ses créations sans craindre pour sa vie. De plus, il lui était inconcevable de confier un prototype à Ombrage sans pouvoir lui-même lui montrer le fonctionnement de l’objet et procéder à de nouveaux tests. C’était un processus qu’il jugeait normal dans l’élaboration d’un artefact et garantissait par la même occasion la satisfaction de ses clients. « Nous aurons effectivement tout le loisir d’étoffer l’artefact une fois les premiers tests effectués et en fonction des besoins. » Quelques idées de fonctionnalités supplémentaires lui venaient déjà en tête, automatiquement notées par la plume sur un bout du parchemin comme potentielles pistes d’améliorations. Il ne fallait rien laisser de côté. Toutes les hypothèses et idées, même les plus farfelues étaient bonnes à prendre quand il s’agissait de créer un artefact.

Les détails réglés, il était temps de passer aux choses sérieuses : l’argent. Une des principales motivations de Rory, le défi mis à part, quand il s’agissait de commandes si spéciales. La réponse, quelque peu évasive de William le laissa pensif. Si d’ordinaire Rory savait exactement faire des estimations de ses créations, sur un projet si complexe et où tout était à faire, la tâche s’avérait plus ardue. Il prit quelques instants pour y réfléchir, son regard alternant entre les notes prises sur le parchemin et son carnet de commande où la mention du projet était accompagnée de deux étoiles. Finalement, il rompit le silence. « Il va me falloir quelques heures pour être à même de vous proposer une estimation exacte du prix pour les deux prototypes. Je dois en effet me pencher plus en détails sur l’idée qui me semble la plus viable afin d’en estimer le coût total. Je vous ferai parvenir un devis par hibou avant la fin de la journée si cela vous convient. Pour ce qui est d’accorder un prix au Ministère, cela ne devrait pas poser de problème. J’en toucherai deux mots à mon associé mais nous serons en mesure de vous faire une proposition correcte, d’autant plus si vous appuyez notre candidature Monsieur Ombrage. » Il griffonna lui-même quelques mots au bas de son parchemin avant de l’enrouler sur lui-même, retirant au passage l’enchantement sur la plume à papote qui revint toute seule dans son étui. Tous les éléments en poche, il ne lui restait plus qu’à se mettre au travail pour tester ses hypothèses et trouver comment appliquer ses connaissances en e-bombes moldues pour le monde sorcier et la magie. « Je peux déjà vous proposer de fixer ensemble un rendez-vous afin de tester les prototypes. Cela me permettra à la fois de vous présenter la solution pour laquelle j’ai opté, le fonctionnement de l’objet et nous le ferons fonctionner sur le terrain. A partir de là le travail pourra continuer. » Tout en prononçant ces quelques mots, il venait de ranger le livre des commandes pour sortir celui qu’il consacrait exclusivement à ses expériences. D’un coup de baguette et grâce à un sortilège informulé, il fit apparaître la section du livre qu’il désirait : les dates de tests grandeur nature. Muni de sa plume, il releva ses sombres prunelles vers William. « Est-ce que le 5 décembre vous conviendrait ? » Demanda-t-il en inscrivant déjà le nom de code du projet qu’Ombrage venait de lui confier, attendant confirmation de la date pour encrer cette dernière sur le papier blanc.
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Sam 30 Oct - 22:37


A challenge & an opportunity


18 novembre 2020

Discuter aussi sobrement avec un homme dont l’intellect était aussi intéressant, cela relevait presque de l’exploit. Si nous nous en étions toujours tenu à cette relation toute faite d’apparences, c’était comme s’il y avait eu un accord tacite entre le sorcier et moi. Jamais il n’avait été question d’aborder des sujets du passé, aussi lointains soient-ils. S’en tenir au présent, voilà ce qui nous importait, somme toute.
Nous n’avions donc que des échanges professionnels. Un peu plus fréquents depuis que je siégeais au Conseil d’Administration, sans doute, puisque je pouvais alors avoir cet avantage de l’inédit. Nul besoin de fournir mille et un détails au jeune Barjow, il était bien suffisamment discret pour se contenter du minimum sans poser de question. Dans ce deal tacite, je lui apportais des opportunités sur un plateau d’argent et lui, tout en faisant progresser les technologies sorcières, m’amenait quelques nouveautés que je pourrais toujours mettre à profit pour la Cause, un jour ou l’autre, d’une manière ou d’une autre. Je ne perdais jamais de vue ce genre de possibilités et je pouvais me targuer d’avoir une excellente mémoire et une assez bonne propension à saisir les chances lorsqu’elles se présentaient.

Loin de moi l’idée de me montrer affable à l’excès, j’avais pleinement conscience de la réputation qui était celle de la boutique et je savais à quel point il pouvait être difficile de se détacher de l’ombre de certains membres de la famille, quand on voulait voler de ses propres ailes et se construire par soi-même. J’en avais moi-même fait les frais, par la faute de mon insupportable petite-cousine avide de rose et de félins sans défense… Cette harpie avait ruiné pour des années la respectabilité et l’honneur de notre patronyme. J’avais renié publiquement et à plusieurs reprises cette bonne à rien de Dolores, afin que l’on ne me colle pas une étiquette par sa faute… On choisit ses copains, mais rarement sa famille, c’était un fait. Si j’avais pu choisir, j’aurais évidemment fait en sorte d’avoir le sang aussi pur que de l’eau de source. Pour le reste, j’aurais choisi la même femme que celle que j’avais épousée et je n’aurais rien changé à mes enfants non plus. Les légitimes, en tout cas, le reste, c’était encore une autre histoire.
Par quel miracle Barjow parvenait-il à avoir sans cesse des idées plus réalisables les unes que les autres ? J’avais toujours l’impression, en venant ici, d’arriver avec des rêves complètement fous et farfelus, de véritables utopies… et lui, en un clin d’œil, visualisait un projet réaliste, avançait des propositions concrètes et imaginait des plans tout à fait concevables. Ainsi tout projet utopiste devenait, entre ses mains, une future réalisation des plus pragmatiques.

Délais, finances, projets… Tout avançait rapidement et avec une efficacité indéniable. Je n’aurais jamais pu envisager que tout puisse se passer aussi bien si j’étais allé voir ailleurs. Encore une preuve, si j’en avais besoin, que la fidélité était tout de même vachement mieux récompensée que son contraire.
D’ailleurs, il apparaissait très clairement que Rory Barjow avait également envisagé une façon de tester ces prototypes sans faire de vagues et sans prendre de risques. Un parfait artisan, en réalité, qui envisageait un service après vente des plus corrects, s’il s’inquiétait lui-même de faire les essais de ces inventions en compagnie de leur commanditaire. A vrai dire, j’avais hâte de voir ça.

« Si vous avez un endroit idéal pour cela, alors c’est parfait. » Je ne pensais pas qu’il aurait si rapidement une solution. J’aurais pu trouver quelque chose, de mon côté aussi, mais ce n’était pas plus mal si Barjow avait ce qu’il fallait sous la main. Cela me simplifiait grandement la tâche.
« Je suppose que votre terrain est équipé de tout le nécessaire. » Je n’attendais pas de réponse à cela, en réalité, c’était surtout une constatation. Connaissant le sorcier, je ne pouvais que m’attendre à ce qu’il pense à tout.
D’ailleurs, quand j’y pensais, il était clair que Rory allait toujours faire pour le mieux. Il y avait peu de chance que son projet aboutisse sur un échec. Il était trop perfectionniste et trop consciencieux pour cela. A moins que ce ne soit par une sorte de fierté que cela passait… Mais à vrai dire, peu me chalait. Il y avait juste le résultat qui importait, dans cette histoire, et je comptais bien sur le fait que ces prototypes allaient pouvoir nous changer la vie, à nous, les sorciers.

Les choses se mettaient en place et le projet prenait peu à peu forme. Sur un bout de parchemin, mais aussi dans l’esprit très inventif de l’homme. Je n’avais pas besoin de preuves pour savoir que Rory ferait ce qu’il fallait et qu’il ferait cela comme il le fallait. Il était rare que je donne ma confiance à quelqu’un, comme cela, mais depuis le temps, le sorcier avait prouvé ce qu’il valait, alors oui, j’étais confiant le concernant. Tout ce qui aurait pu arriver, ce serait qu’il cède à plus offrant. Mais je doutais qu’il le fasse. Il avait trop à perdre dans cette affaire et ça, même si je ne le lui en avais rien dit, il devait bien être assez futé pour s’en faire une petite idée par lui-même.
Quant au prix de tout ceci… ma foi, l’argent n’était guère un problème pour moi. J’avais fait de bons placements, je ne manquais de rien et ma famille ne manquerait de rien non plus, même si je devais mourir demain. J’avais assuré mes arrières pour que mes proches puissent vivre correctement sans avoir à se tuer à la tâche. N’était-ce pas là le genre d’attitude que l’on était en droit d’attendre d’un mari et d’un père ? Bref, je pouvais bien me charger de financer les premiers balbutiements de ces travaux de recherches… peut-être que par la suite, cela s’avèrerait être, là encore, un très bon investissement qui pourrait me rapporter quatre à cinq fois ma mise. Restait à voir ce que nous réserverait l’avenir… J’aimais cette idée d’être une sorte de mécène pour un cerveau inventif et curieux.

« Ce sera parfait. Vous pouvez envoyer votre devis directement au Manoir. Je me chargerai de regarder cela de plus près dès réception de votre courrier. » Évidemment, j’allais faire en sorte que Barjow ait ce contrat si le projet passait au Conseil. Et je me démènerais pour que ce soit le cas. Nous avions assez perdu de temps avec les méthodes un peu trop gentilles de l’Ordre du Phénix et de ses sympathisants. A présent, il fallait contre-attaquer et faire en sorte de gagner du terrain. Il était hors de question que ces fichus moldus puissent avancer encore.

Et comme pour souligner le sérieux de son entreprise, Rory Barjow me proposa d’emblée de nous revoir le 5 décembre, soit dans un peu moins de trois semaines, pour que nous puissions voir ensemble les résultats des premières ébauches qu’il allait concevoir. J’opinai.
« Cela devrait convenir. N’hésitez pas à me tenir au courant de l’avancée du projet. Ou si vous avez besoin de plus d’informations. »
Vu la tournure des événements, il me semblait que le marché était désormais conclu.
« Il va de soi que rien de tout ceci ne doit jamais s’ébruiter. En aucune manière. C’est un projet bien trop important pour notre nation. » Et puis… j’aurais été déçu et sans doute quelque peu attristé de devoir faire ravaler à ce sorcier d’éventuelles révélations qu’il pourrait faire. Et je n’avais pas non plus envie de me salir les mains en ayant à effacer des propos écoutés ou juste entendus par des oreilles profanes. Enfin, d’un autre côté, laisser parler ma créativité dans la violence et la torture, cela pouvait parfois être libérateur, aussi. Je tenais à conserver une certaine image, afin de ne pas porter atteinte au Conseil d’Administration, mais si pour défendre nos intérêts, je devais effacer quelques noms d’une liste en faisant disparaître quelques personnes, cela ne me poserait pas vraiment de problème de conscience. « Je ne suis guère friand des serments inviolables, mais ce contrat pourrait en mériter un. »
Barjow ne me trahirait pas. Il n’avait aucun intérêt à le faire. Mais son associé… je ne le connaissais pas aussi bien. Et c’était sans aucun doute la raison pour laquelle je n’avais pas tout à fait confiance en lui. Peut-être qu’il était aussi réglo que Rory, mais je ne traitais pas avec lui, simplement.
« Bien, je pense que nous en avons terminé pour aujourd’hui. J’attends votre hibou, Rory. Je vous souhaite une journée productive et satisfaisante. »
Ce fut de cette manière que je pris congé. Nous n’étions pas hommes à nous perdre en poignées de mains et autres cérémoniaux de ce genre. Je me dirigeai donc vers la porte de la boutique, en relevant légèrement le col de ma gabardine, puis je m’en allai dans l’Allée des Embrumes.
Kathou



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(HJ : c'est plus simple d'arrêter là et de voir après comment on gère A challenge & an opportunity || ft. Rory 798258651 )
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