Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Métier : Ingénieur, spécialité High Tech, travaille dans une start-up
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Lumos Je rp en : Chocolate Mon allégeance : Ordre du phénix, côté Moldu
Jeu 11 Nov - 22:30
JOLIA IV Maison de Jonas, Leah et Raphaël Jour d'Halloween TANT D'ANNÉES SI LOIN DE CE MONDE ET DE LA VÉRITÉ Je réajuste mon costume et sors de ma chambre pour rejoindre Leah et Raphaël dans le salon. Leah est en train de vérifier dans la cuisine que tout est prêt tandis que Raphaël s’excite comme un cinglé pour faire une playlist Spotify qui conviendra au plus grand nombre. Cela fait maintenant deux mois que nous vivons ici mais nous n’avons pas encore eu l’occasion de recevoir officiellement nos amis et nos proches pour une véritable crémaillère : la plupart d’entre eux sont déjà passés en coup de vents boire quelques bières ou un café mais rien de plus. Il faut dire que le déménagement a été plutôt soudain et rapide et que nous n’avions pas vraiment prévu d’emménager si vite alors il a fallu racheter des meubles et faire une décoration digne de ce nom merci Leah. Lorsqu’en juillet Raphaël nous a exposé ses problèmes d’argent, j’avoue ne pas avoir hésité un seul instant à lui proposer mon soutien amical et financier ; une place dans mon nouvel appart, un couchage sur mon canapé peu importe. Vivre ensemble ? On ne l’avait pas envisagé avant que je soumette l’idée et puis finalement pourquoi pas ? Pour ma part, je ne regrette rien : chacun jouit d’une liberté incroyable, on passe nos temps libre ensemble et on se marre comme jamais. Personnellement je pense que j’avais besoin de cette bouffée d’oxygène dans ma vie après ce qu’il s’est passé au mois d’avril où j’en ai bavé. Je me sens mieux depuis l’été sans savoir ce qui a vraiment changé fais un effort Jonas stp mais je sais qu’avoir mes amis auprès de moi, m’offrant un soutien indéfectible m’a permis d’aller mieux et de passer à autre chose. Mon nouveau travail me permet également de m’épanouir professionnellement et de m’éclater au boulot : l’équipe dans laquelle je bosse est incroyablement créative, stimulante, innovante. Les projets de la start-up fleurissent petit à petit et j’apprécie le cadre de l’entreprise : les horaires flexibles sont l’un des avantages que je préfère pour ne pas être obligé de me pointer à 8h au boulot comme certains collègues. En tout cas, je me plais à ce poste et je donne le meilleur de moi-même. Je peux dire que les pans douloureux de ma vie se referment peu à peu et je profite de tous les petits bonheurs de mon existence, sachant que tout pouvait s’arrêter d’un claquement de doigts. Au milieu de tout cela, il y a Thalia.
Cette bouffée d’air frais, cette compagnie sympathique, cette joie de vivre me vient aussi d’elle alors que nous passons de plus en plus de temps ensemble, même au-delà de nos entraînements. Je sais que tout a changé depuis cette nuit de juin sans pour autant qu’aucun d’entre nous ne demande plus à l’autre. Si j’apprécie chaque moment avec elle, je ne sais pas si je suis prêt à admettre à voix haute ce que je ressens ou ce que je souhaite. Leah a bien tenté de me tirer les vers du nez et je sais que j’apprécie énormément la jeune femme, je sais que mon cœur s’emballe quand nous sommes ensemble mais mon esprit confus tente encore de se persuader qu’il n’y a rien de plus qu’une belle amitié améliorée. Thalia n’a jamais cherché à me faire comprendre non plus qu’elle attendait plus de moi donc je me contente de ce qu’on nous offre sans chercher à me prendre la tête. Je vérifie mon téléphone. Les invités ne devraient plus tarder. Dans le miroir du salon je réajuste mon casque de gladiateur et la cape prune accrochée à l’aide d’un énorme écusson avec un phénix marqué au fer. Leah me regarde me mater et me demande : « Ils avaient des tatouages les gladiateurs ? » Je ris franchement et je lui tire la langue : « Je t’emmerde. » C’est vrai qu’étant torse nu sous la cape n’aide pas vraiment à dissimuler l’encre indélébile présente sur toute ma peau mais je m’en fiche. Ce costume me fait marrer et je suis ravi de le porter ce soir. J'ai rajouté du faux sang sur la cape ainsi que sur mon torse pour faire croire que je sors d'un combat. J'ai mon faux glaive à la main et je sens que je vais l'abandonner bien vite, c'est chiant comme tout à porter mais bon. Je jette un coup d'oeil à mes colocataires. Raph le relou -comme Leah et moi aimons l’appeler depuis qu’il nous a dit qu’il ne porterait pas de costume tant bien même qu’on soit Halloween ce soir- porte tout de même un serre-tête affreusement hideux avec des cornes mais c’est tout. Leah est plus rigolote et a suivi ma folie en se costumant en jolie infirmière-zombie. L’invitation à la crémaillère précisait bien qu’un costume sera exigé à l’entrée et j’ai hâte de découvrir chacun de nos invités. La sonnette se déclenche et nous accueillons au fur et à mesure Ludivine, les O’Malley, Soledad et d'autres amis. La pièce de vie grouille bientôt de monde et un brouhaha se crée, je navigue entre les différents invités, ravi de jouer aux hôtes d'un soir, donnant à boire à tout le monde et servant quelques amuses bouches. Je pose le plateau sur la commode de l'entrée quand j'entends à nouveau la sonnette de la porte tinter ; je me dévoue pour ouvrir et éclate de rire en découvrant le costume de Thalia. Elle a osé. Je me penche vers elle et dépose un baiser sur sa joue en continuant de m’esclaffer. « Madame Carrow, votre sens de humour est à hurler de rire. » Un sourire s’installe sur mes lèvres tandis que je recule légèrement pour mieux la regarder : son costume est une vaste blague à elle seule mais je trouve que c’est extrêmement comique. Je la dévisage de haut en bas, m’attardant sur son maquillage tandis que mon cœur tambourine légèrement plus vite dans ma poitrine. Je replace une mèche de ses cheveux qui s'est échappée derrière son oreille et je frissonne légèrement lorsque ma main s'éternise un peu trop sur son visage. « Tu es très belle. » dis-je en lui attrapant le bras pour la faire entrer. Je n’ai nul besoin de lui faire visiter la maison, elle est déjà venue à plusieurs reprises bien qu’elle n’ait pas encore rencontré Raphaël, il était toujours sorti lorsqu’elle passait TGCM. « Viens je vais te présenter quelqu’un. » Je l’entraîne à l’intérieur et tapote l’épaule de Ludivine en train de se servir un verre de jus. « Thalia, voici ma merveilleuse, ma fabuleuse, mon extraordinaire cousine Ludivine. » Les deux jeunes femmes se présentent et le sourire en coin de Ludivine ne me dit rien qui vaille. « Enchantée Thalia, nous nous rencontrons enfin ! Jonas m’a beaucoup parlé de toi. » dit Ludivine en me faisant un clin d’œil. Je lève les yeux au ciel et secoue la tête. « J'avais oublié chieuse dans les qualificatifs de tout à l'heure je crois. » dis-je en riant. Nous échangeons quelques banalités d'usage et lorsque je sens que Ludivine va commencer à poser des questions à laquelle je n'ai absolument pas envie de répondre, j’entraîne Thalia rapidement vers la cuisine pour fuir Ludivine lui proposer quelque chose à boire. J’attrape deux bières et lui en décapsule une et nous trinquons ensemble. À l’instant même où j’allais entamer la conversation, Raphaël descend des escaliers et je l’interpelle pour lui présenter Thalia. « Et voici Raphaël, mon meilleur coloc au monde ! » Leah qui n’est pas loin, se retourne en s’insurgeant d’un air faussement véhément : « PARDON ???! » J’éclate de rire et je me reconcentre sur Thalia qui s’est étrangement tendue, raide comme un piquet, un sourire vaguement crispé sur les lèvres tandis qu’elle regarde Raphaël en se présentant très sommairement. Raphaël, son éternel sourire collé aux lèvres, fait une courbette ridicule avant d’aller chercher un jus de fruit dans le frigo. « Tout va bien ? » Thalia m’assure que oui et je me détends un peu. Je me dis qu’elle ne doit pas être très à l’aise au milieu de toutes ces personnes qu’elle ne connaît pas, en dehors de Leah. Cela doit faire beaucoup pour elle et puis il faut dire que Raphaël est très impressionnant avec son serre-tête à cornes, je peux comprendre qu’elle ne se soit pas sentie en pleine sécurité.
Et la soirée passe. Étrangement, je perds mon sourire au fur et à mesure que les heures s’écoulent. À chaque fois que nous croisons Raphaël ou qu’il nous adresse la parole, Thalia se crispe, se tend et au bout d’un moment je comprends que c’est bien lié au français sans que je ne sache vraiment ce qui la tourmente. Raphaël est égal à lui-même tandis que l’attitude de Thalia me déstabilise et m’est totalement inconnue : je ne l'ai jamais vu agir ainsi et je ne sais pas comment réagir moi aussi. Je sens les regards inquiets de Leah sur moi tandis qu’une vague de jalousie incontrôlable monte en moi et que j’enchaîne les verres d’alcool sans pouvoir vraiment me contrôler. Je me sens soudainement bien inquiet, bien peu confiant ; au bout d’un moment, même Ludivine vient s’enquérir de mon état en me prenant à part et je ne sais même pas quoi lui répondre. Je ne sais pas vraiment ce qu’il me prend et encore moins ce qui m’arrive en dehors du fait que je ne peux supporter être laissé ainsi dans le brouillard. Je monte au premier étage pour me retirer quelques instants dans ma chambre pour dissimuler mes tourments. Je fais les cents pas dans la pièce avant que quelques coups soient frappés contre la porte, qui s’ouvre doucement sur Thalia. Je détourne la tête et me poste devant la fenêtre, regardant au loin, ne supportant pas cette situation qui m’échappe et que je ne peux maîtriser. Mais je ne peux fuir son regard plus longtemps, je me tourne vers elle et je demande très sèchement, d'une voix qui ne me ressemble pas vraiment : « Il te plaît Raphaël ? »
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
«Losing him was blue like I'd never known. Missing him was dark grey all alone. Forgetting him was like trying to know somebody you never met, but loving him was red »
Mon deuil était fait depuis un bon moment. Poudlard, c’était terminé pour moi. Je vivais avec les conséquences de mes actes depuis le mois de juin. On m’avait virée et ça avait été un choc. Que faire ? Où aller ? J’étais allée à l’appartement de Jonas et le reste faisait partie de l’histoire. Beaucoup s’était passé depuis ce moment. J’avais pris un appartement avec ma sœur et Adèle durant l’été et maintenant je vivais chez les parents de ma cousine, le temps de m’accumuler un peu d’argent pour me prendre un appartement par la suite. Je continuais mes études en étudiant à distance, je travaillais dur au bureau d’Elyssa et je voyais toujours Jonas. Mon désarroi avait laissé place à un certain calme que je n’avais pas senti depuis longtemps. La menace d’Hélios et de sa mère ne tournait plus autour de ma tête. L’enclume m’était tombée dessus en juin, j’avais pu me sortir de sous ce poids. Je réalisais depuis ce moment-là que j’étais née durant un orage, que tout avait été sombre. Le ciel s’était éclairci quand j’avais quitté la maison de mes parents. Du jour au lendemain j’en étais sortie, j’avais grandi. Avant de les laisser derrière moi, je voulais tout ce que je n’avais jamais pu avoir, comme le calme, la paix et l’amour qui viennent en principe avec la lumière. Je portais la jalousie, l’envie comme un manteau et je détestais ça. J’avais retiré ce manteau et je vivais mieux qu’avant, étonnamment.
Avant que je sois expulsée, je n’allais pas bien. La pression me tuait à petit feu, la nervosité m’empêchait de me détendre. Tout ça n'était maintenant que du passé. J’avais trouvé du réconfort où je ne m’y attendais pas, du moins pas autant. Je m’étais rendue chez Jonas sans trop savoir ce qui allait se passer. J’avais eu besoin d’un toit quelques jours pour me poser et réfléchir et il m’avait offert beaucoup plus que ça. J’avais aussi compris à ce moment-là que je tenais à lui plus que comme un simple entraîneur et d’ami avec qui je vais à la salle de sport. Nous nous étions découverts cette nuit-là et j’en étais ressortie pensive, mais bien dans ma peau. Je ne savais pas où nous en étions et je ne voulais pas brusquer le moldu. Il n’en avait pas parlé depuis et je ne tenais pas à perdre ça. Nous en étions donc ainsi depuis la fin juin et ça me convenait. Aurais-je voulu plus ? Bien sûr ! Je me contentais tout de même de ce que j’avais, c’était préférable à ne plus l’avoir près de moi. Le réconfort de ses bras me faisait comprendre que tout irait bien, que les problèmes n’étaient que passagers. Après tout, c’était lui qui m’avait ouvert les yeux sur mon avenir. Ne plus pouvoir aller en classe ne m’empêchait pas de devenir avocate. Mon trajet pour me rendre à cet objectif serait seulement différent.
Ce jour-là, pause d’étude. Il y avait la crémaillère du nouveau logement de Jonas. J’y étais déjà allée à quelques reprises depuis son déménagement à la fin de l’été. Le calme de son appartement qu’il ne partageait avec personne avait laissé place à l’excitation de toujours avoir quelqu’un autour pour discuter et pour se changer les idées. J’y avais souvent croisé Leah, mais le deuxième colocataire semblait avoir une vie très occupée puisque je ne l’avais jamais vu encore. J’allais donc le voir pour la première fois costumé. Il y avait un thème à la soirée et je comptais bien le respecter. Quelques jours plus tôt, j’avais été faire les boutiques pour trouver quelque chose à porter, un truc bien moldu pour m’amuser un peu. Quand j’avais vu le costume que j’étais en train d’enfiler, je n’avais pu faire autrement que le prendre. Le costume de sorcière moldue me faisait sourire et j’anticipais déjà le sourire ou même le rire de Jonas quand il allait me voir dans cette tenue. Je portais une robe noir avec de la tule comme jupe. Un chapeau pointu sur la tête, des chaussures noires aux pieds et un faux balai à la main, j’étais une merveilleuse fausse vraie sorcière. Un petit maquillage ombragé aux yeux et du rouge à lèvre rouge fondé et j’étais prête à partir.
Après un court trajet, j’étais face à la porte de la maison de Jonas et ses amis. Après une bonne inspiration, je sonnai. Ce fut Jonas, dans toute sa splendeur qui était venu ouvrir la porte et malgré que je l’ai vu dans son entièreté déjà, le voir torse nu comme ça, des tatouages couvrant une grande partie de son corps, dans son costume et gladiateur, j’en suis restée sans voix. Un petit casque sur la tête, une cape sur les épaules, une jupe brune autour de la taille et des sandales...il était superbe. Lui, de son côté, rit et ce son m’emplit les oreilles et me fit sourire de toutes mes dents. Il m’embrassa sur la joue, enflammant les papillons qui s’excitaient déjà dans mon ventre. Je fis une petite révérence alors qu’il reculait en me disant que mon sens de l’humour était hilarant.
« Un grand merci monsieur Tallec, ça fait plaisir de voir que ma mission est accomplie. »
Mon cœur s’emporta alors qu’il replaçait une mèche de cheveux derrière mon oreille et sa main resta près de mon visage un peu plus longtemps que nécessaire et cela me fit frissonner alors qu’il me disait qu’il me trouvait jolie. Je souris et je me haussai près de son oreille pour lui chuchoter quelques mots.
« T’es pas mal non plus, ça laisse peu place à l’imagination...ça me plaît bien. »
Il me prit le bras et m’emmena à sa suite pour me présenter à sa cousine Ludivine qui était ma fois plus que charmante. Elle était franchement très jolie et tout aussi sympathique. Jonas m’avait souvent parlé de sa merveilleuse cousine, ça faisait du bien de pouvoir mettre un visage sur le nom et les histoires qu’il m’avait racontées. Son sourire était contagieux et un du même genre vint se percher sur mes lèvres alors qu’elle disait qu’il lui avait parlé de moi.
« Je suis ravie aussi, il m’a souvent parlé de toi. »
Alors que nous commençions à discuter, Jonas m’entraîna à la cuisine pour me donner une bière qu’il m’ouvrit. Je vis passer Leah costumée en infirmière zombie et lui fis signe de la main alors qu’elle retournait avec les invités. C’est là que je le vis et que je me crispai. Comment pouvait-il être là ? Mon cœur se mit à battre à toute allure et je fus même un peu étourdie. Raphaël, son meilleur ami Raphaël, c'était lui ? Comment ? Il devait être en France. Il avait vieilli, comme moi, mais je le reconnaissais très bien. Lui, par contre, ne me reconnut pas du tout. Mon sortilège tenait encore le coup. Il portait de petites cornes sur la tête pour seul costume. Je souris pour donner le change alors qu’il faisait une courbette qui aurait dû être amusante avant de partir. Le moldu avait dû sentir mon malaise, car il me demanda si tout allait bien. Je souris pour le rassurer en lui disant que tout allait bien. Cependant, en vrai, j’étais franchement mal à l’aise. Tout au long de la soirée, je discutai avec les différents invités, passant du temps avec Leah et sa famille qu’elle me présenta rapidement. Je pris le temps de parler un peu avec Ludivine qui était vraiment une sorcière exceptionnelle (oui je m’aime, j’ai le droit). Cependant, à chaque fois que je voyais le Français, je me crispais et sa présence et mes souvenirs me revenaient en tête. Je n’avais plus de sentiment pour lui, du moins, pas ce genre-là. Le passé était du passé, mais il m’avait brisé le cœur. Mon malaise semblait contagieux, car l’attitude de Jonas changeait, en miroir à la mienne. Il souriait de moins en moins et buvait de plus en plus rapidement ses bières et le fort qu’il avait sorti sur un comptoir. C’était ma faute. La culpabilité grimpa en moi rapidement alors que je voyais que gâchais complètement sa soirée. Je finis par le voir partir, monter à l’étage, probablement dans sa chambre. Je réfléchis quelques instants alors que j’étais en compagnie de Ludivine. Je m’excusai auprès d’elle et elle me dit de ne pas m’excuser et d’aller le voir. Je fis un petit sourire à la sorcière qui était bien sage avant de rejoindre le jeune homme.
Arrivée à la porte de la chambre de Jonas, je cognai trois petits coups avant d’entrer. Penaude, je refermai la porte derrière moi alors que le moldu se détournait de moi. Je lui laissai du temps alors que je réfléchissais à ce que je pourrais lui dire pour m’expliquer. Il me coupa l’herbe sous le pied en me posant une question à laquelle je ne m’attendais pas. Il croyait que c’était comme ça que j’agissais devant quelqu’un qui me plaît ? Il ne me voyait pas en sa propre compagnie apparemment. J’aurais cru qu’il m’aurait demandé si je détestais déjà son amie sans le connaître, là il y aurait eu du matériel à exploiter.
« Mais pas du tout voyons, c’est ridicule. Le gars porte des petites cornes à une soirée d’Halloween, il est complètement nul. »
Ahh, la belle excuse de merde. Ouais, désolé mon mignon, je juge ton ami parce que son costume est de la merde. C’était ridicule, mais je n’avais rien trouvé de mieux. Voir Jonas comme ça me chamboulait vraiment. Je n’aurais pas cru qu’il aurait pu réagir comme ça, pour une réaction que j’ai face à un de ses amis qui me plairait. Vraiment ?
(c) DΛNDELION
Jonas Tallec
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Lun 15 Nov - 18:09
JOLIA IV Maison de Jonas, Leah et Raphaël Jour d'Halloween TANT D'ANNÉES SI LOIN DE CE MONDE ET DE LA VÉRITÉCette soirée, je l’attends depuis déjà quelques temps. Deux mois que nous vivons ici sans faire la pendaison de crémaillère, cela commençait à devenir inexcusable et inexplicable. La faute aux circonstances qui ont joué contre nous ; il a fallu plusieurs semaines pour que Leah, Raphaël et moi achetions le nécessaire pour meubler la maison que nous louons ensemble et il nous a fallu attendre un jour où Leah et moi ne bossions pas et franchement, ce n’était pas si facile que ça de concilier les emplois du temps des uns et des autres surtout celui de Leah, les serveuses un samedi soir ça bosse vachement dur !. Quoi qu’il en soit, finalement, la crémaillère tombant le jour d’Halloween, cela nous a offert un prétexte en or pour déclarer la soirée comme étant une soirée déguisée. Leah et moi avons été tout de suite emballé face à cette idée lumineuse là où Raphaël est resté sur la réserve, pas franchement enchanté mais suivant le mouvement lorsqu’il s’est rendu compte à quel point cela nous faisait plaisir de devenir quelqu’un d’autre l’espace d’une soirée. Pour ma part, j’ai toujours apprécié jouer des rôles différents de celui que j’endosse chaque jour car cela me permet de m’extirper un peu de tout ce qui me fait mal et de toutes mes angoisses et mes questionnements. Je sais que cela tourbillonne dans ma tête de manière bien trop intensive et intrusive ces derniers temps mais je refuse de les laisser gagner : je vais mieux depuis plusieurs mois, remontant la pente que j’avais dévalé en quelques instants en avril. La douleur est bien moins intense et j’y pense de moins en moins. Ludivine a été d’un grand soutien durant cette période tourmentée, tout comme mes amis, tout comme Thalia. Chaque jour, je remercie le ciel de m’avoir offert des proches aussi prévenants et aussi soutenants, la vie semble ainsi un peu moins difficile avec eux à mes côtés.
C’est aussi le but de cette soirée. Au-delà de montrer notre nouveau logement, j’avais aussi envie de remercier tacitement tous ceux qui m’ont soutenu ces derniers mois alors je vole à travers la pièce pour m’assurer que chacun a le verre rempli et quelque chose à grignoter dans la main ou à proximité. Je reste sans vraiment m’en rendre compte près de l’entrée attendant avec une impatience que j’arrive à peine à dissimuler l’arrivée d’une certaine invitée. Alors que j’entends la sonnette retentir, je m’empresse d’aller ouvrir et je découvre l’humour toujours aussi mordant de la jeune femme, déguisée en sorcière typiquement moldue : tout de noire vêtue et avec une robe en tulle bouffante, un chapeau sur la tête. Ludivine m’a déjà dit que c’est bien rare d’apercevoir de vrais sorciers accoutrés ainsi et que la plupart d’entre eux s’habillent désormais « à la moldue » et tant mieux. Alors voir Thalia dans ce costume me fait bien rire, je trouve cela très comique. Je ne peux m’empêcher de la dévisager car je la trouve très belle, voire même sexy… Une pensée peu conventionnelle s’attarde dans mon esprit tandis que je l’imagine dévêtue, image accentuée par mes doigts caressant sa peau douce. Elle me murmure quelques mots à l’oreille et taquin, je me mords les lèvres en me penchant vers elle à mon tour pour lui chuchoter d’un air amusé : « Dis-moi seulement ce qu’il ne te plaît pas chez moi ? Je ferai en sorte de m’améliorer. » Mon côté prétentieux ne peut s’empêcher de ressortir alors qu’elle me taquine ainsi. Le sourire scotché sur mes lèvres, je secoue la tête pour ne pas la laisser m’emmener vers ce terrain glissant où je ne pourrais pas lui résister bien longtemps. Je mentirais si je disais que notre relation se résume aux plaisirs charnels auxquels nous nous adonnons et je mentirais aussi si je disais que ce « jeu » me laisse indifférent. Thalia est loin de me laisser indifférent. Parfois, j’avoue ne plus trop savoir où nous en sommes, ni même ce que l’on est, je profite simplement de ce qu’on nous donne, un jour après l’autre, profitant de l’instant présent.
C’est avec plaisir que je la présente à Ludivine -avec laquelle elle semble bien matcher-, puis à Raphaël. Si je laisse entrer Thalia dans mon intimité, parmi mes proches, c’est aussi parce que j’ai envie qu’elle en fasse partie, qu’elle partage des pans de ma vie. Pourtant, lorsque je me rends compte de son attitude envers Raphaël, toutes mes incertitudes semblent remonter à la surface et se rappellent à moi comme une amie douloureuse. Je n’ai jamais vraiment eu confiance en moi et je sais que sous mes grands airs de crâneur se dissimulent une fragilité narcissique difficile à combler depuis le décès de mes parents, depuis le départ de Jordan. Tant de failles qui se réouvrent avec une profonde intensité et qui me bouleversent suffisamment pour que j’enchaîne les bières et les verres de shooter, comme si l’alcool allait me permettre de mettre du clair dans mes idées mais je me rends vite compte que c’est tout l’inverse. Agacé, énervé, attisé, je retire mon casque et envoie valdinguer mon épée dans le canapé. Le mouvement un peu brusque attire le regard de ma cousine, qui, après m’être fait plus ou moins enguirlandé m’intime de ne pas sombrer si vite dans la boisson. Alors qu'elle me fait part de ses préoccupations à mon égard, je me dis que je dois me calmer. Je me retire dans ma chambre pour prendre un peu de recul et réfléchir. Je pose mon verre encore à la main sur une des commodes et débute les cents pas jusqu’à ce qu’on frappe à la porte. Thalia me rejoint et alors qu’elle pénètre dans cette pièce dans laquelle nous avons passé tant de soirées à mater des films et à discuter de tout et de rien, je me demande soudainement si cela va continuer et cette pensée m’emmêle. Ai-je la force de m’avouer à quel point j’ai besoin d’elle dans ma vie ? Puis-je imaginer que notre « amitié » se termine ce soir ? Tandis que la jalousie m’assaille, je pose la question qui me brûle les lèvres et la réponse de Thalia est sans appel. Complètement nul. Je fronce les sourcils et je m’enflamme : « Me prends pas pour un con s’il-te-plaît. C’est pas ça le problème. » Je déteste tellement lui parler comme ça mais je ne sais pas comment réagir autrement. Je répète : « Ne me prends pas pour un idiot, je t’ai vu Thalia. J’ai vu comment tu l’as regardé, comment tu as agi. » Son prénom résonne dans ma tête comme une litanie sans fin. Thalia. Thalia. Thalia. J’ai toujours aimé son prénom singulier. Le dire d’une voix si sèche, ça ne me ressemble pas, cela n’est pas moi mais je ne peux m’en empêcher ? « Tu le connais ? Qu’est-ce qu’il t’a fait ? Pourquoi t’as réagi comme ça ?! Me parle pas encore de ces putains de corne qui ouais, je te l’accorde, sont complètement nazes. Vous vous êtes vus au QG de l’Ordre ? » Les questions fusent dans ma tête sans discontinuer et je n’attends qu’une seule chose de sa part : des réponses. Des réponses à mes inquiétudes, des réponses à son comportement, des réponses à ses agissements. J’ai toujours eu l’impression de la comprendre et même lorsque j’ignorai qu’elle était sorcière, je n’avais jamais ressenti ce malaise chez elle, ce sentiment étrange. Je ne l’ai pas senti à sa place, je l’ai senti gêné et je n’ai aucune idée de pourquoi. J’attrape mon verre et mes doigts tremblent tandis que je le porte à mes lèvres ; mes yeux clairs scrutent chacune de ses réactions alors que mon esprit embrouillé ne parvient plus à faire le moindre calcul. « T'as qu'à me le dire si je ne te suffis pas. » Je ne sens que mon cœur qui tambourine dans ma poitrine, que ma colère qui jaillit, que la tristesse qui m’assaille. Cette phrase n'a strictement rien à faire là et encore moins dans cette conversation. Mais elle reflète à merveille mes doutes et mon ambivalence concernant notre relation qui n'en est encore qu'à ses balbutiements. Thalia est importante à mes yeux, mais peut-être que j'ai eu tort de croire qu'il en était de même pour elle.️ 2981 12289 0
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
«Losing him was blue like I'd never known. Missing him was dark grey all alone. Forgetting him was like trying to know somebody you never met, but loving him was red »
Si on m’avait dit que la soirée à laquelle j’allais assister allait virer de cette façon, je ne l’aurais pas cru. Après tout, nous ne nous étions encore jamais obstinés, on se comprenait, comme si nous étions constamment sur la même longueur d’ondes. Tout filait en douceur normalement et le début de soirée semblait aller de ce côté. Nos jeux commençaient dès que nous nous voyions. On se tournait autour sans verbaliser quoi que ce soit. Alors que nous complimentions nos costumes respectifs, je vis les yeux de Jonas s’attarder sur moi et je ne pus retenir un sourire. Voir un homme comme lui s’attarder sur moi comme ça était plus que flatteur. Je n’étais pas dans sa tête, mais je pouvais m’imaginer ce qu’il avait en tête et ça me faisait envie. La sensation de ses mains sur moi, sa respiration près de mon visage, ses yeux dans les miens et son cœur battant au même rythme que moi me donnait des frissons dans tout le corps. J’allais devoir me contenir, ce n’était pas le moment pour ça, mais rien n’interdissait plus tard. Je craquai encore plus en le voyant se mordre la lèvre, ce qu’il était attirant comme ça. Il me parla sur le même ton à l’oreille et je ris doucement. Ce qui ne me plaisait pas chez lui, rien. Il faudrait bien perdre les deux bouts de tissus qu’il portait et nous serions en affaires. Mais pas là, pas comme ça.
« Rien du tout, c’est parfait...»
Je lui fis un petit clin en me disant que Jonas était un chef d'œuvre. Il était un peu déchiré sur les bords, un peu fripé par le bagage qu’il traînait derrière lui, mais il restait magnifique. Se voyait-il comme je le voyais ? J’en doutais. Oui, son physique était impressionnant, mais ce qui se cachait derrière ce panache haut en couleurs était autre chose. Il y avait une sensibilité chez ce garçon qui était déconcertante au début. Quand j’étais arrivée chez lui à l’improviste, défaite par les dernières nouvelles, il avait pu me remettre sur pieds, morceau par morceau, avec patience et avec une douceur inattendue qui m’avait complètement fait chavirer. C’était ce qui m’avait fait passer la ligne entre l’amitié et le reste. Je me rappelais de ce soir, de ces journées comme si c’était hier. Il avait tout pour plaire, tout pour me plaire. Rien n’indiquait, donc, que ce que nous avions allait mal virer. Cependant, en voyant Raphael, les souvenirs me revinrent en tête beaucoup plus que je ne l’aurais voulu. Sa facilité d’approche, son téléphone, ses pokémons, les visites qu’il avait faites avec moi, sa chevalerie improvisée et à quel point il avait pris soin de moi. J’avais même pensé là-bas. Pourquoi pas ? Rien ne m’attendait nul part de toute façon. J’étais jeune, naïve et je m’étais dit que tout serait facile. Cependant, il m’avait vue telle que j’étais et il avait été choqué, plus que je ne l’aurais cru. Il était le premier à me voir sous mon autre forme et toutes mes idées étaient parties en fumée. La magie avait disparu, tout ça m’avait quitté depuis longtemps, mais je m’en rappelais trop bien.
J’avais essayé de tasser ça bien loin au fond de ma tête et ça fonctionnait, jusqu’au moment où il passait ou bien qu’il venait discuter. J’essayais de faire bonne figure, mais c’était un véritable échec. Je voyais Jonas réagir de plus en plus mal à mon attitude et mon coeur se brisait petit à petit à le voir aller. Je sursautai quand je le vis lancer son épée en plastique et son casque sur le sofa du salon avant de monter dans sa chambre. Je laissai mon balai appuyé sur un mur avant de monter à sa suite pour essayer de réparer ce que j’avais gâché. J’avais gâché sa belle soirée qui aurait dû être joyeuse, il aurait dû être fier de montrer sa maison à ses proches et à la place, il s’était reclus dans sa chambre, seul et probablement confus. Après être entrée, je vis Jonas se détourner de moi et un verre sur une commode. Il en était à combien de verre depuis le début de la soirée ? Je ne pouvais pas le juger, c’était ma faute s’il était dans cet état. Je répondis à sa question du mieux que je le pus et le ton qu’il prit pour me parler me fit sursauter alors qu’il se tournait vers moi. Je ne l’avais jamais entendu me parler comme ça. Je baissai la tête vers le sol, honteuse. Je méritais ces mots. J’allais devoir m’expliquer pour replacer le contexte. Ça allait être compliqué, surtout vu ce que j’avais fait à Raphaël après notre chute. Me faire dire que je le prenais pour un con me fit mal. Mon intention est bien loin de là. Je savais que j’avais agi différemment, que j’avais regardé son ami étrangement, mais on était de loin de l’attirance, loin de là. J’avais de la peine, j’étais mal à l’aise.
« Je ne te prends pas pour un con, pas du tout...au contraire»
Je n’eu pas le temps d’en dire plus, il n’avait pas terminé de parler et il méritait de le faire. Je l’avais mis dans cet état. Je méritais sa sécheresse qui était bien loin de ce que je connaissais de lui. Ça me faisait mal, comme des claques en plein visage, mais je les assumais. Je le devais. Je ne pouvais pas lui mentir, plus maintenant. J’allais devoir tout lui dire. Ses questions étaient légitimes alors je préparai mon discours. Je plaçai les choses en ordre dans ma tête pour pouvoir tout lui dire le plus clairement possible. J’enlevai mon chapeau de sorcière ridicule pour le poser sur son lit tout en le regardant, le regard triste. J’allais commencer à lui répondre quand il passa un commentaire qui me fit encore plus mal. Verre à la main, il m’indiqua que je pouvais lui dire si je ne lui suffisait pas. Mes yeux s'agrandirent de surprise et je m’avançai rapidement vers lui et pris doucement son visage entre mes mains pour qu’il me regarde et voit la sincérité dans mes yeux. Je n’en avais plus rien à foutre du reste, là, il n’y avait que lui et sa peine qui me fendait en deux.
« Oui je le connais, je vais tout t’expliquer comme il faut, c’est un peu compliqué. Mais je refuse que tu penses que tu ne me suffis pas. C’est pas vrai. J’ai besoin de toi, je ne sais pas ce que j’aurais fait sans toi l’été dernier. T’es ce que j’ai de plus précieux en ce moment. »
Je caressais le visage de Jonas de mes pouces alors que je lui parlais en regardant son regard clair. Je lâchai son visage pour me reculer un peu, passer une main dans mes cheveux pour mettre de l’ordre dans mes idées. Je passai une main sur ma bouche en regardant au sol, ne sachant pas où me placer dans la pièce qui me semblait bien petite à ce moment.
« J’ai rencontré Raphaël y’a plusieurs années quand j’étais en France. Je t’avais raconté que j’étais partie en vadrouille deux ans quand je suis partie de chez mes parents à 19 ans n’est-ce pas ? Les fiançailles forcées c’était pas pour moi. Bref, j’ai fait bien des places, je suis allée en Grèce, en Espagne, en Italie, en France et bien des endroits. Je l’ai rencontré là-bas pendant cette période. Ça ne s’est pas bien terminé, il ne se souvient pas de moi...»
Par ma faute. J’allais devoir tout lui dire, mais je voulais laisser le temps à Jonas de digérer les informations que je lui lançais.
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Jonas Tallec
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Mer 17 Nov - 19:18
JOLIA IV Maison de Jonas, Leah et Raphaël Jour d'Halloween TANT D'ANNÉES SI LOIN DE CE MONDE ET DE LA VÉRITÉDans ma tête, cette soirée aurait dû être parfaite. L’accomplissement de nouveaux projets, l’envie de vivre avec mes deux plus proches amis, tout cela aurait dû transparaître et se concrétiser lors de cette crémaillère. Et pourtant, rien ne se passe comme je l’aurai imaginé ; certes, les gens qui m’aiment sont bien tous réunis autour de moi mais l’étrangeté que je sens chez Thalia me met mal à l’aise sans que je ne sache bien pourquoi et m’empêche de passer à autre chose. Les regards qu’elle a pu lancer à Raphaël, qu’elle se soit tendue à ce point, tout cela me fait prendre conscience que si je croyais savoir beaucoup de choses sur elle, je me leurre peut-être. Peut-être que j’ai fait qu’effleurer la surface depuis notre rencontre. J’avais pourtant cru que nous nous étions rapprochés en juin lorsqu’elle a débarqué dans mon ancien appartement totalement esseulée, apeurée, perdue. Je l’avais accueilli chez moi à bras ouverts et je lui avais ouvert plus que ma porte ce jour-là ; nous avions franchi une limite entre nous, une limite que je ne pensais pas franchir en réalité, Thalia ne m’avait jamais vraiment fait comprendre qu’elle attendait plus de moi que ce qu’on avait déjà. Pourtant, après cela, nos rencontres se sont rapprochées et en plus de nos entraînements sportifs, j’apprenais à faire plus ample connaissance avec elle, avec ce qu’elle est, avec sa personnalité. J’ai appris à apprécier son caractère et sa personne ; c’est une des raisons pour laquelle je l’ai invité ce soir. Elle compte pour moi. Compte-t-elle davantage que comme une amie ? Leah me dit que oui, mon cœur me dit peut-être. Je l’ai invité ce soir surtout parce que j’avais envie de la présenter à Ludivine, la présenter comme étant quelqu’un qui prend de la place dans ma vie et avec qui j’ai peut-être envie de plus. Alors réaliser que je me suis fourvoyé et que je me suis fait des films me blesse plus que je ne l’aurai pensé ; je vis cela comme une trahison, un énième abandon sans que je ne sache vraiment si cela en est un. Alors je me plonge dans la boisson, je noie mes problèmes dans l’alcool tout en sachant fort bien qu’ils savent nager et mon humeur se modifie au fur et à mesure que mon angoisse s’accentue. Après avoir perçu l’inquiétude de ma cousine, je me réfugie dans un endroit sécure, un endroit où je sais que je pourrai exploser sans causer de problème à personne. Ma chambre m’apparaît comme un refuge sûr, du moins jusqu’à ce que Thalia pénètre dans la pièce. Toute l’insécurité qui m’a envahi dans le salon transparaît dans mon ton de voix, dans la manière dont je m’adresse à elle. Je ne lui ai jamais parlé ainsi, je ne parle ainsi à quasiment personne d’ailleurs ; c’est assez rare que je m’emporte mais alors que je suis grisé par l’alcool, attisé par la colère, je ne trouve pas d’autres moyens que celui-là pour extérioriser mes craintes.
Tout le contraire. C’est ce qu’elle dit, qu’elle ne me prend pas pour un con mais que c’est le contraire ? Comment cela pourrait-il être « le contraire » ? Il me manque un bout de l’équation, un élément qui éclairera peut-être la situation mais pour l’instant, il m’est difficile de l’envisager. Je pose mille questions car je souhaite mille réponses. Je ne sais plus comment lui parler, je ne sais plus comment réagir. Je ne sais plus, c’est tout. La confusion peut se lire sur mon visage, sur mes gestes, sur mes paroles. Rien de tout cela ne me ressemble vraiment. Ou justement, cela ne me ressemble que trop bien mais Thalia n’avait jamais perçu cette facette de moi parce que je n’ai jamais ressenti que je pouvais la perdre. Jamais. Du moins pas avant ce soir. Je la regarde retirer son chapeau et je garde le silence tandis qu’elle s’approche de moi après que je lui ai dit le fond de mes pensées. Je n’ai pas la force de bouger ni même de la repousser alors que ses doigts viennent doucement rencontrer mon visage, me forçant à rencontrer ses yeux. Les miens sont interrogatifs, perdus, confus et alors qu’elle débute ses explications, je me perds dans la contemplation de ses traits que j’ai si souvent observés, tentant d’y déceler le mensonge, la duplicité. Mais je n’y lis que la volonté de rétablir la vérité, au contraire. Mes mains viennent rencontrer ses poignets que je caresse doucement sans me rendre compte. Puis je ferme les yeux. Elle le connait. Mon cœur tambourine dans ma poitrine tandis que mon cœur a envie de hurler contre Raphaël et le fait qu’il soit si bon comédien. Il n’a rien laissé paraître, ni la surprise, ni l’étonnement de la voir, agissant comme il le fait d’ordinaire et les pièces du casse-tête dans ma tête me semblent si éparpillées. Je ne comprends rien. Absolument rien.
« Tu le connais ? » dis-je dans un murmure, davantage pour être certain d’avoir bien compris. Elle me dit qu’elle va tout m’expliquer et je garde cette fois le silence, attendant qu’elle fournisse les explications qui me permettront peut-être de me calmer et de faire taire la nervosité qui m’assaille. Pourtant, avant de se lancer dans une tirade, elle rebondit sur la dernière phrase que j’ai dite à propos de notre relation. Les mots qu’elle prononce me font bondir et je ferme à nouveau les yeux pour ne pas avoir à affronter son regard. Je n’ai jamais pu imaginer compter pour Thalia alors même qu’elle représente tant pour moi ; je ne sais pas si c’est parce que je refuse de croire qu’on puisse m’apprécier au-delà de ce que je peux apporter ; une relation amicale améliorée, à défaut de pouvoir faire mieux que cela. Je sais que certaines filles s’en sont contentées, comme Charly avec qui l’ambiguïté de nos rapports ne m’a jamais posé question. Pourtant, avec Thalia, oui, des questions, je m’en pose. Et j’ignore ce qui a changé, j’ignore pourquoi elle est différente. « T’es ce que j’ai de plus précieux en ce moment. » Mon esprit tourmenté accueille ses mots mais ne peut les assimiler pour le moment ; je n’en suis pas capable. Tout ce qui m’importe c’est Raphaël et je me focalise dessus que je perçois à peine ses tendres caresses sur mes joues.
Je réouvre les yeux lorsqu’elle se recule et je ressens comme une froideur, un manque. Je l’observe aussi nerveuse que je le suis et je m’attends au pire. Elle passe la main dans ses cheveux, scrute le sol en regardant ses pieds, n’osant plus me regarder. Un sentiment étrange m’envahit tandis que je me dis que c’est peut-être pire que ce que j’imagine ? Mais qu’est-ce que j’imagine en vérité ? Aucune idée qui me vient en tête n’explique le comportement de Thalia, aucune idée qui me vient en tête n’explique le comportement de Raphaël. Quelque chose me manque pour comprendre et je n’arrive pas à saisir quoi ; peut-être aussi parce que je suis sous l’emprise de l’alcool. « J’ai rencontré Raphaël y’a plusieurs années quand j’étais en France. » Le couperet tombe et ma gorge s’assèche. Je me laisse valdinguer sur mon lit, m’allongeant en regardant le plafond d’un air morne, attendant la suite de ses paroles. Si je reste debout, je sais que je vais m’effondrer. La France… Les voyages en Europe, là où elle s’était réfugiée après l’infamie subie par sa propre famille. J’acquiesce sans interpréter quoi que ce soit, mon cerveau n’en est plus capable. La coïncidence est trop conséquente, elle est inimaginable en réalité. Cela semble trop irréel, je n’arrive même pas à y croire. Certes, Raphaël n’est en Angleterre que depuis quelques années, mais comment deviner qu’ils avaient pu se croiser auparavant ? « Ça ne s’est pas bien terminé, il ne se souvient pas de moi...» Je me redresse sur l’un de mes coudes et je la toise de mon regard perçant : « Qu’est-ce que tu veux dire ? » Rien n’est clair dans ces explications et je veux tout savoir, je veux toute la vérité, sans aucune omission. « Thalia, par pitié, arrête. » Arrête d’éluder, arrête d’essayer de ne pas tout dire… Tout cela me torture. Je voudrais lui dire ces mots mais rien ne sort de ma bouche. Je me contente d’ajouter. « Comment vous vous êtes rencontrés ? Qu’est-ce que tu veux dire par ça ne s’est pas bien terminé ? » Et surtout… « Comment ça il se souvient pas ? Pourquoi ? Comment ??? » J’ai une vague idée mais je ne sais pas si c’est de ça dont elle parle. « Tu veux dire que tu lui as effacé ses souvenirs ? » Je ne vois pas d’autres solutions que celle-là ? « Mais qu’est-ce qui t’a poussé à en arriver à de telles extrémités ? » Je connais Raphaël, jamais il ne ferait de mal à une mouche. Encore moins à une femme. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer pour cela. Soudainement, la lumière s’allume dans mon cerveau : « Il a découvert que tu étais une sorcière ? » Cela me semble la seule raison possible. À l’époque, le secret magique protégeait encore les sorciers et Raphaël n’était alors qu’un moldu comme les autres, ignorant que le monde dissimulait bien plus de secrets qu’il ne pouvait l’imaginer. Mon cœur bat à la chamade tandis que je me rassois en tailleur sur mon lit, l’espoir que Thalia ne m’ait pas trahi grandissant en moi. Et si elle n'avait cherché qu'à se protéger ?? Je m'accroche à cette idée même si je conserve un regard toujours aussi déconcerté, toujours aussi tourmenté. ️ 2981 12289 0
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
«Losing him was blue like I'd never known. Missing him was dark grey all alone. Forgetting him was like trying to know somebody you never met, but loving him was red »
La culpabilité qui me grugeait à l'intérieur depuis que j’avais vu Raphaël devenait de plus en plus insoutenable. J’avais des nœuds dans le ventre et je ne buvais presque plus. Je tenais une bière à la main pour faire comme si, mais je ne la goûtais plus. J’étais trop nerveuse, je voulais être en contrôle de mon être s’il arrivait quoi que ce soit. Je regardais Jonas de biais, le surveillais et je voyais que son état de Jonas se désagrégeait à vitesse grand V. Je le vis monter et je lui laissai quelques instants d’avance sur moi, le temps de réfléchir de mon côté, et pour lui de ventiler ou de faire je sais pas quoi dans sa chambre. J’avais hésité à entrer, mais une fois la porte ouverte, je n’avais pu reculer. Je me devais de tout lui dire. C’était la moindre des choses après tout ce qu’il avait fait pour moi. Je regardai autour de moi et je réalisai que c’était la première fois que j’étais inconfortable entre ces murs. Nous avions regardé des films, discuté et eu des moments remplis de douceur, jamais de malaise, jamais de tristesse, jamais de tension. Sauf là, à mon plus grand désarroi. Alors qu’il se tournait, la cape de gladiateur du costume du moldu cachait son dos, mais je pouvais y déceler une tension qui n’aurait pas dû y être à cause de sa posture et surtout par le ton avec lequel il me parlait.
Ça aussi c’était inhabituel, mais la situation l’était tout autant. Je n’avais jamais agi ainsi autour de Jonas et il ne comprenait pas ma réaction. Je ne comprenais pas nécessairement la sienne, mais d’un côté, je me doutais de ce qui se passait. Nous n’avions jamais discuté de ce que nous étions l’un pour l’autre et je commençais à voir que cette conversation aurait dû avoir lieu. En même temps, je n’aurais jamais cru que ce que Jonas aurait vu chez moi était du désir pour un autre. J’avais un malaise et de la tristesse, rien de plus. Alors s’il agissait ainsi, c’était qu’il était jaloux. Mon coeur se pinça encore plus à cette pensée. Ressentait-il les mêmes choses que moi et nous avions été assez bêtes pour laisser ça en suspens ? Putain, je m’en voulais encore plus alors que j’entendais la dureté dans la voix basse de Jonas. J’essayai de rassurer le moldu au mieux, mais je ne vis pas le calme lui venir au visage, seulement encore plus d’incompréhension. Alliant le geste à la parole, je me suis approchée de l’homme qui faisait battre mon cœur pour lui prendre doucement le visage pour qu’il me regarde, sans fuite. Que voyait-il dans mes yeux ? Je lui parlai doucement pour lui faire bien comprendre ce que je sentais. Il prit mes poignets dans ses grandes mains, les caressant au passage. Ce geste était plus habituel et ressemblait au Jonas que je connaissais. Ce simple geste me rassura un peu, mais le geste stoppa quand je lui dis que je connaissais Raphaël. Ses yeux se fermèrent et je perdis le contact avec lui. Il me murmura une question et je n’avais pas grand chose à lui réponse mis à part :
« Oui... je le connais. »
Je continuai fermement à essayer de le rassurer et je me vidai le cœur. Je voulus lui faire comprendre à quel point je tenais à lui sans dire les mots qui me brûlaient les lèvres. Je l’aimais bordel, mais je ne voulais pas lui dire alors qu’il était dans cet état. Mon cœur se serra alors que le moldu n’avait aucune réaction à ma déclaration, mon ouverture. Je me mettais à nu et ça ne lui faisait rien du tout. Je baissai les yeux tout en m’éloignant un peu du garçon qui me mettait dans tous mes états. Alors que je commençais à m’expliquer, je vis que Jonas me regardait à nouveau, comme s’il était sans vie. Je me mis donc à raconter la base pour que le jeune homme ait le contexte de tout ça. Alors que je lui parlais, il se laissa tomber sur son lit dans lequel j’aimais tant me blottir, mais je restai debout. Vu l’état de Jonas, il ne m’aurait sûrement pas laissé l’approcher, pas comme ça. Ce n’était pas le moment après tout. Alors que je finissais de lui raconter les bases, Jonas se redressa pour me fixer de ses yeux clairs et hypnotisants. Il m’enfouit sous une multitude de questions et mon regard se baissa au sol. Je le torturais, je tournais en rond, j’évitais. Putain, ce que je me détestais en ce moment. La pression me monta dans tout le corps. Je n’avais envie que de me mettre à pleurer, mais je devais garder la face, j’étais trop fière. Il était celui qui avait le droit de pleurer, pas moi. Je passais mes mains sur mes yeux, empêchant une larme de se laisser tomber sur ma joue. Mes yeux devaient être vitreux, mais ça, je ne pouvais rien y faire.
« Je suis désolée… je voulais pas….je….Je l’ai rencontré alors que je voulais aller visiter un musée à Lyon. Je ne le trouvais pas et il m’a montré où c’était, mais c’était fermé. On a fini par passer la journée ensemble. Il a fait le guide touristique pendant tout mon séjour là-bas. On s’est vu souvent, on s’entendait bien, même très bien pour rien te cacher. On s’est rapproché, mais il s’est rien passé de majeur. J’avais 19 ans, j’étais fleur bleue, j’étais moins….moins fermée. je voyais ça comme une épique, tu sais ce que c’est à cet âge-là...»
Je me trouvais des excuses pour ce que j’avais ressenti il y a de ça quatre ans. Le monde avait énormément changé depuis, j’avais énormément changé depuis. Je n’aurais pas dû m’excuser de ça, mais je voyais comme Jonas se sentait, je ne voulais pas retourner le couteau dans la plaie. D’un autre côté, il avait demandé la vérité et je me doutais bien qu’il n’était pas chaste. Il avait vécu avant moi et j’avais fait de même. La différence était que je parlais de quelqu’un qu’il connaissait très bien. Je me grattai le cou en regardant le plafond et en me pinçant les lèvres avant de reprendre mon récit.
« Je n’avais rien qui me retenait à Londres, j’avais renié ma famille, Hestia ne me répondait pas, je ne voyais pas nécessairement d’avenir ici. Je m’étais donc dit, on s’était dit que je pourrais rester en France, histoire de voir où tout ça allait. On se baladait une journée, ça faisait quelques semaines que j’étais là. Tout allait bien et je sais plus trop pourquoi, on s’est chamaillé et je suis tombée à l’eau. »
J’y étais, ça y est. la seule personne avec qui j'avais parlé de tout ça, en mode aveux, depuis ce moment il y a quatre ans, c’était avec Hestia et ça ne s’était pas bien terminé. À chaque fois que quelqu’un avait vu ou compris ce que j’étais, ça ne s’était pas bien terminé. Raphaël avait été choqué, Hestia et Hélios aussi, chacun à leur façon. J’étais terrorisée, ma gorge se serrait alors que j’essayais de garder mon calme. Ma respiration devenait saccadée et je faisais tout mon possible pour garder le contrôle. Une larme vint couler de long de ma joue et je l’essuyai rapidement.
« Quand j’étais en Grèce, j’ai été imprudente. Je me suis promenée au bord de l’eau dans un secteur réputé pour abriter des sirènes. Je me suis fait griffer par l’une d’entre elles. Au début, je n’en avais pas fait de cas, mais après un mois je n’allais pas bien du tout. Un ancien prof de Poudlard m’a trouvée, j’étais faible comme pas possible, j’ai faillis y rester. Maintenant, je dois m’immerger environ une fois par mois, pour recharger mes batteries, ça fait partie de moi. Quand je vais à l’eau, je ne reste pas comme...comme ça. Je...je me transforme...mes jambes deviennent une grande nageoire. »
J’avais une difficulté monstre à parler, mon visage chauffait et je n’osais presque plus regarder Jonas. J’avais peur de voir du dégoût dans son visage. Ça ne s’était jamais bien terminé avant, pourquoi ça se terminerait bien maintenant. Je m’appuyai contre un mur et je me laissai glisser au sol. Je m’assis par terre, remontant mes genoux contre ma poitrine, les serrant avec mes bras tout en pestant contre ce costume ridicule de sorcière qui comprenait une jupe en tulle.
« À l’eau, je me transforme en sirène et c’est ce que Raphaël a vu. Il a été choqué, je dirais même plus que ça. C’était...c’était terrible. Sa réaction était justifiée, mais en même temps ça m’a vraiment fait mal. Et puis, avec le secret magique et tout ça. Je n’ai pas eu de choix, je l’ai fait m’oublier. Je ne pouvais pas courir le risque….il...il a mal réagi. Je n’en ai jamais parlé après ça, sauf à ma sœur. Elle a très mal réagi et mon cousin dont je te parlais, c’est ce qu’il a découvert et c’est de ça qu’il se servait contre moi. C’est ce qui m’a fait péter les plombs. »
Je me sentais tellement seule à ce moment-là, bordel. Je plaçai mon front contre mes genoux un moment le temps de ventiler tout ce que je venais de révéler au jeune homme. Je n’osais plus le regarder. Je me mis à pleurer, cachée dans mon dôme de tulle, silencieusement. Je finis par relever les yeux pour terminer mon récit en essuyant mes joues froidement.
« Tu sais tout maintenant, je n’ai plus aucun secret pour toi. Maintenant, tu en fais ce que tu veux. »
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Dim 21 Nov - 21:03
JOLIA IV Maison de Jonas, Leah et Raphaël Jour d'Halloween TANT D'ANNÉES SI LOIN DE CE MONDE ET DE LA VÉRITÉJe me sens complètement désorienté. Confus. Comme si toutes mes certitudes s’étaient envolées et qu’il ne me restait plus que le vacillement de mes pensées embrumées. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi mes émotions sont exacerbées et pourquoi j’ai l’impression que des lames de rasoirs me cisaillent le cœur. Je n’ai pas ressenti cela depuis bientôt deux ans et je ne suis vraiment pas prêt à laisser ces sentiments désespérés me dominer à nouveau, plutôt mourir. Ma chambre m’apparaît rapidement comme l’endroit le plus sécure pour tenter de faire le tri parmi mes priorités. Quelles sont-elles ? En premier lieu, me calmer, me détendre. Tenter d’oublier que je ne maîtrise absolument rien et tenter d’oublier que je ne suis peut-être qu’un numéro sur une liste pour Thalia ? Je réfute cette idée grotesque, rien de ce que je connais d’elle ne ressemble à cela, pourtant jamais je n’aurai pensé pouvoir être mal à l’aise à ses côtés, jamais je n’aurai pensé être aussi tendu par son comportement, jamais je n’aurai pensé que cela puisse m’affecter autant. Je nage en plein brouillard sans réussir à naviguer à vue, je me perds dans la contemplation de la fenêtre, laissant mon esprit tergiverser sans discontinuer, tentant de ne penser à rien. Mais Thalia vient interrompre le fil de mes pensées qui de toute manière, n’était nullement productif. Je ne peux m’empêcher d’aller à l’essentiel, me contentant de poser directement la question qui me brûle les lèvres et qui occupe mon cœur. La réponse est sans appel et me sidère : elle connaît Raphaël. Le destin ne s’amuse donc pas assez avec ma vie pour ajouter un tel rebondissement ? N’ai-je pas le droit à un peu de répit ? Apparemment non. Ce que je ne saisis pas, c’est la réaction de de Raphaël ; j’ose espérer que je le connais assez pour dire que son attitude était tout à fait ordinaire et non feintée. Mais après tout, qu’est-ce que j’en sais vraiment ? Depuis février, je pensais bien connaître Thalia… Mon cœur se serre à l’idée qu’on puisse me duper si facilement ; c’est l’un de mes défauts, je suis bien trop naïf, bien trop candide, parfois déconnecté de la réalité de la vie, encore parfois bercé par de tendres illusions. Je ne suis pas très doué pour déceler le mensonge chez les gens, peut-être parce que moi-même je suis bien trop franc pour dissimuler quoi que ce soit. Bien sûr, j’ai toujours gardé le secret sur Ludivine, sur le fait qu’elle soit sorcière mais il en allait de sa sécurité, c’est encore différent.
Allongé sur le lit, le regard dans le vide tandis que je cherche désespérément à remettre un peu d’ordre dans mes pensées, je me redresse pour l’observer tandis qu’elle commence à s’expliquer. Je suis nul à ce jeu mais pourtant mes yeux perçants tentent de savoir si je dois lui donner une chance d’être honnête avec moi ou si je dois couper court directement à la conversation et lui demander de s’en aller. Mais mon cœur est un éternel insatisfait et nourrit l’espoir que tout cela ne soit qu’un malentendu. Entretenant cette idée, je ne peux me résoudre à la laisser partir sans lui poser toutes les questions qui me traversent l’esprit mais alors qu’elle commence à me répondre, mon visage se ferme. Chaque mot me semble plus difficile à encaisser que le précédent. Pourtant, je veux entendre tout ça, je veux comprendre même si cela me brise. J’écoute chacune de ses paroles mais certaines me heurtent plus qu’il ne le faudrait, certaines font accélérer les battements de mon cœur. « On s’est rapproché. » Qu’est-ce que cela pouvait vouloir dire ? Avaient-ils… eu une relation plus… intime ? Des images se forment dans mon esprit et je sens ma bouche s’assécher. Je n’ai jamais ressenti ce type de sentiment, cette impression étrange, cette jalousie ? Je me rends compte que ma relation avec Thalia n’a jamais été aussi peur claire que ce soir, je me leurrais peut-être lorsque je pensais pouvoir me contenter ce que l’on avait, du type de relation que nous avions. Une amitié améliorée, une relation pourtant particulière. Maintenant que je réalise que je pourrais la perdre, le lien qui nous unie me semble bien fragile et je me demande si je n’ai pas projeté sur Thalia mes angoisses d’abandon en refusant d’officialiser quoi que ce soit entre nous. Je me sens totalement dépassé par cette conversation. « Tu sais ce que c’est à cet âge-là… » Oui, je le sais. À cet âge-là, j’enchaînais les filles avant de me mettre en « couple » avec Leah, franchement, je faisais n’importe quoi. Est-ce que je peux blâmer Thalia pour cela ? Ce n’est pas qu’elle ait eu d’autres relations qui me dérange, sinon cela serait clairement l’hôpital qui se fout de la charité compte-tenu de mon propre passif, mais c’est plutôt de savoir que l’une d’entre elles est un de mes amis…
Thalia ignore mon regard, scrute ses pieds et à chaque fois qu’elle ouvre la bouche, je redoute le discours prêt à en sortir. « Ça faisait quelques semaines que j’étais là. » Je ferme les yeux quelques instants. Pour qu’elle s’imagine rester en France après seulement quelques jours passés auprès de lui, c’est qu’il avait effectivement dû se passer quelque chose entre eux, quelque chose d’intense, quelque chose de fort. Malgré le fait qu’elle n’avait aucune attache en France, elle avait dû avoir des sentiments profonds pour envisager rester vivre dans une ville qu’elle connaissait à peine, dans un pays qu’elle découvrait. « Je suis tombée à l’eau. » J’arque un sourcil, me demandant ce que cette information vient faire dans la conversation, qu’est-ce que cela venait faire dans la discussion. Mes prunelles rivées sur elle, je la découvre soudainement haletante, inquiète, la respiration qui s’accélère, comme si elle était terrifiée par ce qu’elle disait. Je ne comprends absolument pas où elle veut en venir jusqu’à ce qu’elle prononce un mot en particulier. Sirène. Les sirènes existaient vraiment ? Pire, Thalia en est une ? Sans pouvoir m’en empêcher, mes yeux se rivent sur ces jambes que j’ai si souvent touchées, ces jambes que j’ai si souvent effleurées et regardées. J’ouvre la bouche pour dire quelque chose et la referme immédiatement, n’ayant pas les mots, ne sachant absolument pas comment réagir à cela en dehors du fait que c’est un mensonge à ajouter à la liste des choses qu’elle m’a cachées. Même si je peux éventuellement comprendre pourquoi elle l’a fait, j’ai l’impression d’être sur une relation à deux vitesses avec elle-même si je reste cantonné à notre « relation amicale », je me dis que je ne sais peut-être rien d’elle finalement. Me concernant, je lui ai ouvert des pans de ma vie intime si facilement que j’aurai espéré qu’elle en fasse de même : le décès de mes parents, mon adoption, ma dépression. Elle avait tout su mais l’inverse n’est pas vrai.
Au-delà de cette nouvelle information à laquelle je ne sais absolument pas comment réagir, je reste sidéré, ne bougeant plus, à l’instar d’une statue. Je me contente de continuer de la regarder sans savoir si je dois dire quelque chose ou non. Et dire quoi ? Je ne sais même pas en quoi cela consiste d’être « une sirène », je ne sais même pas quoi faire de cette information, je suis sous le choc. Il y a encore deux minutes, j’ignorai même que c’était possible ; pourtant avec Ludivine, j’en avais posé des questions sur les créatures magiques qui existaient dans son monde mais je crois qu’on était resté aux animaux, pas à ce qui pouvait potentiellement arriver aux sorciers, en dehors des loups-garous bien sûr. J’ai l’impression de redevenir un néophyte, de redevenir cet idiot du village qui ne comprend rien à rien. Elle se laisse glisser au sol contre le mur et se recroqueville en boule. Mon cœur n’a même plus la force de réagir à sa détresse, j’ai l’impression que toute mon énergie vient d’être avalée dans la compréhension de ses paroles, le reste me semble superflu. J’écoute à peine Thalia expliquer que c’est la raison pour laquelle elle a effacé la mémoire de Raphaël, que c’est la raison pour laquelle elle a fracassé le crâne de son cousin. J’ai l’impression d’être dans un monde totalement irréel, totalement flou. Tout ces mots font sens et dans un sens, je la comprends. Je crois. Mais c’est trop. C’est trop pour ce soir. « Tu sais tout maintenant, je n’ai plus aucun secret pour toi. Maintenant, tu en fais ce que tu veux. »
Les larmes de Thalia me sortent de ma torpeur même si je mets un temps fou à réatterrir sur la planète Terre. Je me redresse doucement et sans rien dire je m’assois à ses côtés, rabattant mes jambes contre moi comme elle l’a fait. Même si nos bras se frôlent, je n’ose plus la toucher, je n’ose plus faire le moindre geste vers elle, même si le fait que je m’installe auprès d’elle en dit déjà long. « C’est… » Je me tais à nouveau, ne sachant même pas par où commencer. Je garde le silence pendant quelques instants et je murmure : « Ne pleure pas s’il-te-plaît. » Je ne supporte pas la voir ainsi s’effondrer, j’ai l’impression de nous revoir en juin alors qu’elle ne parvenait plus à contenir son angoisse et sa tristesse. Je respire doucement, inspirant et expirant pour tenter de retrouver un semblant de calme. « Je ne sais pas quoi dire Thalia. » dis-je au bout d’un moment. « C’est… » Je ferme les yeux avant de dire : « C’est trop. » Je précise. « Trop d’un coup en fait. » Et tout à coup, les mots s’accélèrent dans ma tête. « J’ai l’impression de ne pas te connaître. Même si tu dis que je sais tout maintenant. Je pensais t’avoir montré que tu pouvais me faire confiance lorsque tu t’es réfugiée chez moi cet été. Devoir encaisser ce que tu es sans même le comprendre, encaisser le fait que tu aies eu une aventure avec un de mes meilleurs amis, devoir encaisser que ça ne te fait peut-être pas rien de le revoir, je sais pas si je peux encaisser. J'ai... j'ai besoin de temps pour... pour... pour savoir si je le peux. » Je suis honnête, je suis franc et je préfère tout dire ce que je pense. Et alors que je pense à Raphaël, une autre question me vient à l’esprit. Je me tourne vers elle et plonge mon regard clair dans ses yeux et demande sans détour : « Tu m’as déjà effacé des souvenirs ? » Le sang pulse à tout rompre dans mes veines et me demande si elle a violé ainsi mon libre-arbitre même si mon esprit ne peut concevoir qu’elle ait pu le faire délibérément.️ 2981 12289 0
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...
«Losing him was blue like I'd never known. Missing him was dark grey all alone. Forgetting him was like trying to know somebody you never met, but loving him was red »
Le point que j’avais dans le ventre devenait de plus en plus lourd. Il devenait compliqué à gérer avec la tornade que j’avais dans la tête. Je me rendais compte que je répétais encore et encore les mêmes erreurs. Je gardais ma situation pour moi, je doutais des autres, je préférais attendre « le bon moment » qui ne semblait jamais venir pour révéler ce que j’étais et quand j’y arrivais, il était trop tard. Au départ, accepter ce que j’étais m'avait tout pris, et accepté était un grand mot. Je ne l’avais pas accepté, je n’avais seulement pas le choix. J’avais tout fait pour garder cette part de moi cachée. Raphaël avait vu ce que j’étais et il avait réagi comme si j’étais un monstre, ce qui pouvait se comprendre. Tout de même, ça m’avait fait mal et m’avait poussé à revenir à la maison. J’aurais voulu en parler à Hestia une fois de retour, mais elle n’avait jamais répondu à mes lettres quand j'étais à l’étrangé. Une fois revenue, notre relation était inexistante et j’avais travaillé dur pour la reconstruire. Je n’avais pas osé lui parler, de peur de la repousser à nouveau. Quand je m’étais sentie prête à lui parler, elle s’était sentie trahie et je l’avais perdue à nouveau pendant presque six mois. Je m’étais retrouvée à nouveau isolée jusqu’à ce que je puisse faire mes preuves. Ensuite, il y avait eu Hélios qui m’avait balancée à l’eau pour me harceler sans se rendre compte de ce que ça me causerait et il avait utilisé ma monstruosité pour me mettre la pression, encore. Et là, encore, ce que j’étais gâchait tout. Était-ce ce que j’étais qui repoussait tout le monde ou bien ma façon de m’y prendre. Mon manque de confiance, ou l’étrangeté ? Je ne savais pas, mais ça me faisait mal.
Tout ça me ramenait au même résultat au bout de la ligne, je me retrouvais isolée et mal dans ma peau. Cette foutue morsure m’avait gâché la vie, me gâchait la vie et me gâcherait toujours la vie. Je commençais à voir le bout du tunnel avec Jonas. Il acceptait mon côté sorcière, nous nous rapprochions de plus en plus, passant de doux moments ensemble, prenant plaisir l’un dans l’autre, autant physiquement qu’intellectuellement. Il était plus qu’un homme séduisant, il y avait plus que ça. Il avait une sensibilité et une douceur particulièrement prenante, un humour à tout casser et une intelligence forte. Je me disais qu’il y avait moyen que je lui parle de ce que j’étais, vraiment. Je voulais seulement que tout soit plus concret. Je ne savais pas où on s’en allait comme ça et je ne voulais pas brusquer le moldu. Trouver une personne comme lui me semblait rare, je ne voulais pas perdre la chance que j’avais. Je ne voulais pas lancer ça à tout vent, mais j’aurais dû. Ce que je redoutais arrivait, il était mal. Je lui avais tout déballé d’un coup, sans prévenir. Je n’avais pas eu le choix. Le moment n’avait pas été idéal, mais mon sac était maintenant vide. Il n’y avait plus de surprises cachées où que ce soit et je devais être aussi mal que lui.
J’étais assise au sol, lui allongé sur son lit et nous étions malheureux. Mon regard était partout sauf sur Jonas. Il y passait rapidement, mais il n’y restait pas. J’évitais le sentiment de déception que je pourrais sûrement y lire, je n’aurais pu parler en ayant ça devant moi. Je ne voulais pas le décevoir, je voulais qu’il soit fier de moi, comme quand je m’étais inscrite aux études à distance, comme quand j’avais reçu de bons résultats un peu plus tôt dans le mois. Je connaissais la déception, la dureté, la sécheresse. J’avais grandi là-dedans, c’est comme ça qu’étaient mes parents. Cependant, venant de lui, je n’y arrivais pas. C’était comme si mon fort s’était effondré, que les murs ne tenaient plus et que j’étais à la merci des intempéries. Malgré ça, je racontai tout, du début à la fin, en ne faisant plus aucun détour. C’est ce qu’il m’avait demandé après tout. Chacun des mots qui sortaient m’étaient arrachés des lèvres. J’aurais voulu que ça se passe autrement, mais mes mains et mes pieds étaient liés. Ma respiration était difficile, ça me prenait tout mon petit change pour expliquer. Ma gorge était serrée et mes yeux ne voyaient plus grand-chose maintenant qu’ils étaient voilés par les larmes que j’essayais de refouler.
Une fois mon histoire terminée, j’arrêtai d’essayer de garder mes larmes. Assise au sol, le visage dans les genoux, j’ouvris les valves, laissant les larmes inonder mon visage qui était caché dans la tulle de ma jupe ridicule. J’entendis les pas lent de Jonas venir vers moi et je le sentis s’asseoir près de moi par terre. Je tournai la tête brièvement pour le voir, déceler un indice, quelque chose laissant paraître ce qu’il pensait de tout ça. Il ne souriait pas, il ne semblait pas heureux, loin de là. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit le cas, mais j’attendais quelque chose de sa part. Allais-je recevoir une condamnation de sa part, devrais-je partir sans me retourner ou pourrais-je rester ici. Nous étions tout près l’un de l’autre, mais je ne m’étais jamais sentie aussi loin de lui, ça me faisait mal. Aucun contact ne se faisait. Il essaya de parler, mais ne dit rien la première fois. Il me demanda de ne pas pleurer et je lâchai un rire jaune tout en essuyant mes joues mouillées et rosies par la pression. Il ne savait pas quoi me dire. Je pinçai mes lèvres et fermai les yeux quand il me dit que c’était trop. Je le savais, c’était toujours la même chose. Mon cœur venait de se faire percer par un pic à glace congelé. Putain ce que ça m’avait fait mal et ce qui suivit ne m’aida pas. J’avais essayé de mettre tout ça derrière moi, et j’avais pensé que j’avais pu me reconstruire sous ma nouvelle forme, mais j’étais une épave depuis le début et j’allais le rester. Personne ne voulait d’une épave. Des claques, c’est ce que je recevais alors qu’il me parlait. La confiance, il pensait que je n’en avais pas. Une aventure avec son meilleur ami, il ne savait pas s’il pouvait encaisser et il voulait du temps. Je retournai mon visage dans mes genoux pour essayer de calmer mes larmes. Inspire, expire, inspire, expire.
Je me levai, me disant que j’allais devoir partir, c’était ce qu’il voulait. Du temps pour réfléchir. J’allais respecter sa demande, c’était ma faute si nous étions là. Je passai les mains sur mon visage maintenant que je m’étais redressée. Je fis quelques pas, mon dos vers lui pour ne pas qu’il me voit défaite. Cependant, à la dernière question qu’il me posa, je ne pus que me tourner. Il devait comprendre.
« Non...jamais. Ça a été la seule fois où j’ai utilisé ce sort et je n’ai pas l’intention de le faire non plus...peu importe la décision que tu vas prendre. Tu comprends ce que c’est...avec Ludivine et tout ça. Ce que tu sais de moi, tu le sauras toujours et ça ne changera pas. »
Je lâchai un sanglot prononcé en passant une main dans mes cheveux avant de poser les mains sur mes hanches en regardant le moldu qui me mettait dans tous mes états.
« Je vais te laisser du temps, je vais te laisser tranquille. Je vais t’attendre, prends le temps dont tu as besoin. Je vais...je vais garder ton téléphone proche si tu veux...me revoir ou seulement me parler. »
Les larmes coulaient sur mes joues alors que je parlais J’aurais beau les essuyer, de nouvelles seraient venues les remplacer. Je le fis quand même, pour la forme avant de conclure.
« Je suis vraiment désolée Jonas, je n’ai jamais voulu te blesser, j’attendais de savoir si… si on… peu importe de toute façon maintenant. Je… sache que tu vas me manquer et que peu importe la décision que tu vas prendre, je vais autant te respecter. T’es quelqu’un de bien, peut-être trop bien pour moi. Au revoir Jonas. »
Plus je parlais, plus ma voix devenait tremblante et à la fin ma gorge était tellement serrée que j’arrivais à peine à parler. Une fois mon discours terminé, je lâchai un sanglot désespéré avant de faire un pas et de transplaner loin de cette maison, loin de lui, laissant le chapeau de mon costume derrière moi. Mon cœur était officiellement brisé et je ne voyais pas comment le réparer. Cependant, ce soir-là, le temps n’était pas à la réparation, il était à la peine, au déchirement et aux pleures. J’avais encore tout gâché, je méritais mon malheur. Le temps seulement me dirait si j’avais véritablement brûlé tous les ponts qui me reliaient à Jonas ou s’il avait la grandeur d’âme de me pardonner la merde que j’avais faite.
(c) DΛNDELION
Jonas Tallec
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Lun 22 Nov - 20:08
JOLIA IV Maison de Jonas, Leah et Raphaël Jour d'Halloween TANT D'ANNÉES SI LOIN DE CE MONDE ET DE LA VÉRITÉJ’ai l’impression de glisser vers le fond, dans les abysses, dans les abîmes. Thalia est devenue une constante dans ma vie depuis février. Nos rencontres sportives ont d’abord forgé notre amitié sur cette base que je pensais solide, puis nous avons franchi le pas d’une relation plus amicale en commençant à nous voir en dehors de la salle, en dehors de nos entraînements. De fil en aiguille, au fur et à mesure que nous apprenions à nous connaître, nous nous sommes rapprochés jusqu’à ce qu’elle demande mon aide durant l’été. De part mon histoire familiale et mon « parcours amical », j’ai toujours eu envie d’aider les autres, de les accompagner dans leurs déboires comme on a pu le faire pour moi alors j’ai accueilli Thalia à bras ouverts en espérant qu’elle puisse trouver du réconfort avec moi. J’ai vraiment fait tout mon possible pour qu’elle puisse être bien et l’été a filé à toute vitesse tandis qu’elle venait à mon appartement de plus en plus souvent, que nous parlions sans discontinuer pendant des heures et des heures ou que nous regardions des films et des séries jusqu’à pas d’heure. Il faut avouer que le mois de septembre a un peu calmé les choses : Thalia a repris ses cours à distance ainsi que son stage auprès d’une avocamage, elle vivait désormais chez sa cousine ; de mon côté, la reprise du travail et le déménagement avait occupé tout mon temps. Pourtant, les SMS échangés, les appels à n’en plus finir et les soirées à la colloc tous les deux ont permis de nous découvrir encore, encore davantage. Alors que je pensais qu’il n’y avait plus de secrets entre nous depuis juin -j’avais d’ailleurs assez rapidement pardonné à Thalia ses mensonges, comprenant pourquoi elle avait agi ainsi-, je me heurte aujourd’hui une seconde fois à l’ignorance dans laquelle elle m’a plongée. Peut-être pas dans l’intention de me nuire ou de me faire souffrir, j’en suis conscient mais il n’empêche que cela reste une duperie. Je ne sais plus où j’en suis, ni même comment je m’appelle. Ce sont les larmes de Thalia qui me permettent de me reconnecter avec la réalité car le fait qu’elle pleure me déchire le cœur alors même que je devrais être en colère contre elle : après tout, c’est de sa faute non ? Elle a choisi de ne pas placer sa confiance en moi. Ma tête me dit qu’elle avait peut-être raison de dissimuler cette information là pour l’instant mais mon cœur a trop mal pour pouvoir le comprendre sans se déchirer. Je m’installe à ses côtés, espérant par ma simple présence lui apporter un certain réconfort sans pour autant savoir si je suis capable de plus pour le moment et je lui demande d’arrêter de pleurer ; tout simplement parce que si elle continue, je ne pourrai pas faire autrement que le serrer dans mes bras mais je ne veux pas avoir l’air de lui pardonner si aisément. Je ne sais même pas si je le peux d’ailleurs… Le rire sec de Thalia me fait sursauter doucement et mon regard reste sur elle tandis qu’elle se relève après que je lui ai dit avoir besoin de temps. DU temps pour quoi d’ailleurs ? Pour faire le point dans ma tête ? Le temps pour savoir si je veux la revoir ? Le temps pour comprendre tous les sentiments confusionnants qui m’assaillent lorsque je suis avec elle ? Je sais que j’aurai peut-être dû avoir cette réflexion avant mais c’est trop difficile de me retrouver face à moi-même et à ce que je ressens, même si Leah est là pour m’aiguiller.
Me contentant de demander si elle avait déjà osé me faire subir le même sort que Raphaël, elle se retourne et je me lève moi aussi. Mon cœur bat à tout rompre, j’ose espérer qu’elle me dira la vérité. Je ferme les yeux tandis qu’elle me jure ne l’avoir jamais fait et qu’elle ne le fera jamais. « Cela serait pourtant peut-être plus facile ainsi. » Raphaël avait l’air heureux après tout, il avait tout oublié, tout était effacé, il n’avait pas mal, il ne souffrait pas à cause de Thalia. Mais mon libre-arbitre me dit que je veux garder cette souffrance, que je veux garder cette douleur, qu’elle me rappelle aussi que je suis vivant même si mon cœur souhaiterait peut-être en faire le deuil dès maintenant. « Je te crois. » C’est tout ce que je peux lui dire tandis qu’un sanglot la traverse. J’esquisse un mouvement pour m’approcher d’elle mais je me stoppe alors qu’elle ouvre à nouveau la bouche. « D’accord. » murmuré-je alors qu’elle me dit qu’elle compte me laisser de l’air, me laisser de l’espace. J’ai envie de la prendre dans mes bras, j’ai envie de lui dire que tout va s’arranger mais je suis incapable de bouger, incapable de lui dire cela ; peut-être parce que je ne sais absolument pas si je vais pouvoir m’en relever. Ma peine est immense, ma douleur me semble insurmontable. Je secoue la tête en voyant ses pleurs et j’avance ma main pour en essuyer une, laissant mes doigts glisser sur sa joue mais ma tentative est vaine et inutile. Chacune d’elle est remplacée par une nouvelle et je crois percevoir dans ses dernières paroles tous les remords, tous les regrets. Ma gorge se noue et je ferme les yeux moi aussi. Savoir si… si on…, si quoi ? Je n’en sais rien. Elle dit que ça n’a pas d’importance mais cela semble en avoir pour moi. Elle dit que je vais lui manquer et mes lèvres restent nouées tandis que je sais pertinemment que je vais ressentir la même chose. Le même sentiment d’absence. Je sursaute alors qu’elle transplane, ne m’attendant pas à ce qu’elle le fasse devant moi et j’attrape mon verre que je descends cul sec. Je prends quelques instants pour me calmer mais quand je vois que je n’y arrive pas, je retourne à la fête où j’ingurgite des litres d’alcool et que j’essaie durant quelques instants d’oublier que Thalia vient littéralement de me briser le cœur. ️ 2981 12289 0
Le regard plein d’étoiles, quand la lune se voile, restons fidèles à nous-mêmes ; Quand la neige de l’hiver s’évanouit, les fleurs à leur tour s’éveillent et les larmes d’espoir de la pluie annoncent de nouvelles merveilles...