Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
*Une fois l’adrénaline retombée, tout mon corps m’avait bien fait comprendre qu’il n’avait pas trop apprécié cette aventure. J’étais pourtant l’une des moins blessée de notre bande. D’accord, mon corps était recouverts de blessure, ma magie et mon énergie était très faible, et ma main était brûlé au second degré, mais je n’avais pas de plaie trop grave. Néanmoins, la douleur de la brûlure était très désagréable… Quoi que relativement supportable. Ou peut être étais-je simplement trop habituée à la douleur, et que désormais, il en fallait beaucoup pour me secouer ? Bien sûr, les acromantules avaient attenté à notre vie, mais au moins, elle n’avait pas spécialement cherché à nous faire du mal avant de faire de nous leur goûter. Les attaques étaient faites pour ralentir ou pour tuer. Pas pour faire souffrir… Même si je ne doutais pas qu’Ana et Maxine ait beaucoup souffert de leur blessure.
Dans tous les cas, le plus important était là : nous étions toutes les quatre en vie, et même si nous n’avions pas gagné, qui d’autres pouvaient se targuer d’avoir survécu à une meute de loup et une centaine d’acromantules sur le tournoi ? Au moins, nous n’étions pas passé inaperçue… Et ça, vraiment… Décidément, il semblait que je faisais tout ce qu’il fallait pour être au centre de l’attention. Et j’appréciais toujours autant ça : c’est à dire, pas du tout. Je me demandais toujours autant ce qu’avait pu faire les professeurs pour mettre autant de temps à venir nous aider. En y réfléchissant bien, il n’avait pas pris tant que cela de temps, tout s’était déroulé si vite… Mais ne pas se dépêcher aurait pu signer notre arrêt de mort…
Et en parlant d’arrêt de mort, je m’étais moi-même dénoncé lorsque l’on nous avait demandé comment nous nous en étions sorti. Pour les professeurs, heureusement, ce n’était qu’un bluff de ma part, et c’est aussi ce que je leur avais fait croire. En réalité, je ne pouvais pas m’empêcher de me demander si j’aurais pu réussir. Et si j’avais mis ma menace à exécution, il m’aurait suffit de continuer. Quitte à être condamnée pour l’utilisation de ce sortilège, autant sauver les filles. L’idée d’être emprisonnée à Azkaban pour le reste de ma vie m’effrayait moins que l’idée de voir une seule autre personne mourir sans agir. Je n’étais pas certaine de pouvoir continuer à vivre avec cela. Je préférais la mort de ces araignées : ce n’était que de la légitime défense, et je me refusais aujourd’hui de les voir comme des créatures à l’intelligence humaine. Je savais pertinemment pourquoi elles étaient toujours considérés comme des animaux, alors que je m’étais posé la question en lisant cela. En étant mise face à elle, je savais qu’elles n’étaient que des monstres primitifs, dont l’intelligence n’était utilisée que pour piéger et tuer. Les morts que nous avions pu faire, par le feu ou tout autre sortilèges, n’étaient donc pas légalement attaquables, et Dieu merci, je n’avais pas eu besoin de savoir si oui ou non j’aurais eu le courage d’utiliser ce sortilège. En réalité, j’aurais probablement détruit le bord de la falaise où se tenait le monstre. Je ne pense pas que j’aurais eu la force d’aller jusqu’au bout, même si j’aurais pu prendre la vie de cette araignée géante par d’autres moyens.
Mais je préférais ne pas y penser. Ne pas savoir si, oui ou non, j’aurais pu utiliser ce sortilège que je n’aurais voulu jamais utiliser de ma vie. Une chose était certaine : la question pouvait se poser face à des araignées géantes. Mais face à des hommes, elle ne se posait même pas. Même si j’étais menacé, je n’aurais jamais la force de regarder la vie s’éteindre de nouveau dans un regard, et encore moins par ma faute. Je porterais cela en moi pour le restant de mes jours. Même s’il me fallait prendre une vie pour en sauver des dizaines d’autres, je savais que je n’aurais pas la force de le faire. Evidemment, je ne voulais tuer aucun animal non plus. A vrai dire, depuis que j’avais dit tout cela, à partir du moment où je m’étais sentie acculée, je ne savais plus quoi penser. J’étais resté silencieuse, pendant que l’on nous avait entraînée à l’infirmerie. Que dire ?
Etais-je l’un de ces monstres que je croyais combattre ? Aurais-je pu ainsi prendre une vie ? Elle menaçait mes camarades, bien sûr, mais… Mais c’était un animal, qui était mère, qui avait des enfants. Des enfants que nous avions tués. Ces créatures étaient carnivores. Moi-même, je mangeais parfois de la viande. En quoi cela était différent ? Je me sentais honteuse, je me sentais souillée, comme si je découvrais que je n’étais pas celle que je pensais. Démunie de magie, je n’avais pu protéger les enfants du centre qu’avec mes mots. Mais je ne pouvais m’empêcher de me demander maintenant, si j’avais eu ma magie, et qu’il avait fallu tuer pour nous sauver, en aurais-je eu la force ? Pouvait-on parler de courage lorsqu’il s’agissait d’arracher une vie humaine ? Une vie tout court. Qui étais-je pour juger si je devais ou non prendre une vie ? C’était le combat du plus fort, mais c’était si cruel…
Le profond malaise me tordait tripes et boyaux pendant que l’infirmière appliquait quelques onguents sur ma main. Je grimaçais très légèrement. Ce n’était pas agréable. C’était même douloureux. Mais j’avais déjà connu des douleurs bien plus puissantes, alors je restais presque impassible, ce qui aurait pu surprendre les infirmières. Les brûlures étaient pourtant des plaies douloureuses, et leur guérison n’était pas de tout repos. Mais en voyant la peau de mon ventre, qui se détachait clairement -puisque le reste de mon t-shirt avait servi de bandage pour la jambe d’Ana, elles ne purent que comprendre en silence que ce n’était rien, face à des lames, tailladant lentement mais sûrement la peau fine de mon corps, chaque jour, après l’avoir laissé juste un peu cicatrisé, pour me blesser, encore et encore. Les marques sur ma peau était encore bien visibles. Même la magie avait du mal à les faire disparaître. Sur mes mains et mes bras, on était parvenu à effacer les marques les plus importantes avec beaucoup d’effort, mais il faudrait encore bien du temps pour que mon corps retrouve une peau plus lisse… Si tant est que cela arrive un jour.
D’une humeur morose, je fus laissé assise sur un lit de l’infirmerie, pour me reposer et me laisser un peu de temps. J’avais fait beaucoup d’effort physique, et maintenant que mes plaies avaient été soignées, il me restait simplement du repos à prendre. Je restais alors là, prostrée sur mon lit, à me ressasser que j’étais finalement le même genre de monstre que ceux que j’avais haï de tout mon corps pendant ces longs mois. Le silence et l’obscurité emplissent la salle d’une atmosphère lourde. Mon regard, jusqu’alors fixé sur le sol, dérive sur mes mains que j’observe en silence. Ces mains qui avaient failli ôter la vie. Cette magie, pourtant si merveilleuse à mes yeux, dont le côté sombre m’avait, le temps d’un instant, dans un profond désespoir, envahit pour faire de moi une potentielle meurtrière.
Les lourdes portes de l’infirmerie s’ouvre, et l’infirmière amène Ana, qui était soignée dans une autre pièce, sur le lit voisin du mien, pendant que je les observe avec un maigre sourire.*
« Je vais demander à ce que l’on vous amène des vêtements propres. »
*Ce fut la seule chose que l’infirmière m’avait dit, après s’être retournée d’Ana. Comme moi, elle devait rester à l’infirmerie cette nuit, pour plus de calme et au cas où nous aurions besoin de quelque chose. Je jetais alors un regard à ma tenue, couverte de boue et déchirée. Je réalisais soudainement que tout le monde m’avait vu. Tout le monde avait vu cette peau couverte de marque. Je fus soudainement envahie de honte, et de la peur que l’on ne parle que de ça. Heureusement, l’épreuve était finie depuis longtemps, et il ne restait pas beaucoup d’élèves… Mais quelques uns suffiraient à ce que la rumeur se répandent. Je posais une main sur mon ventre nu, et soupirais, pour essayer de me concentrer sur Anastasiya. J’aurais bien toute la nuit pour faire une insomnie et penser à cela, entre deux instants où je ne pourrais pas m’empêcher de penser au monstre que j’étais.*
Comment va ta jambe ?
*Demandais-je avec un léger sourire. Notre aventure avait été bien compliqué, mais nous nous en étions sortie. J’espérais sincèrement qu’aucune de nous n’aurait de séquelles grave, si ce n’est quelques cicatrices, au moins pour Ana et Maxine, qui avaient été les plus touchées. Je n’avais pas pu faire grand chose : même si je n’étais pas mauvaise en magie de soin, dans la panique, sans les bonnes plantes autours de moi -surtout sans l’opportunité de chercher ailleurs qu’à mes pieds, et sans trop de connaissance, je n’avais évidemment pas pu faire des merveilles. J’espérais au moins que ma décision de ne pas refermer la plaie et de simplement la nettoyer et arrêter l’hémorragie avait été la bonne décision.*
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In the darkest of times, the most sincere friendships appear ♡ Anastasiya & Rachel
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