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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Let me explain ꕤ Rachel & Elyakim :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
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Sam 24 Juil - 2:29
Let me explain
« I'm so sorry»



*Enfin terminé ! Bon dieu, que ce chapitre d’astronomie avait été long ! Ce n’était déjà pas ma matière favorite, mais ne l’étudier que dans les livres ne la rendait pas toujours plus passionnante. Certain chapitre l’était. Curieuse de nature, je devais admettre que je préférais me perdre dans les ouvrages de botanique ou d’histoire de la magie que dans ceux d’astronomie. C’était très intéressant, et j’admirais la beauté des étoiles. Mais tout cela me paraissait… Si lointain. Hors de portée, quelque chose que je ne pourrais jamais atteindre. Les autres matières me paraissaient toutes plus… Disons plus accessibles. Je touchais directement aux potions, aux sortilèges, à la métamorphose, aux créatures ou aux plantes. D’autres cours étaient plus utiles pour comprendre le monde d’aujourd’hui, comme le cours de l’histoire de la magie.

Mais ce chapitre était conclu, et c’était une bonne nouvelle. Maintenant, je pouvais passer à l’une de mes matières préférées : la botanique. Mais pour cela, il fallait que je me rende à la bibliothèque. J’observais l’horloge qui me faisait face dans la salle d’étude, et constatais que les documentalistes ne seraient plus là bien longtemps. Et il arrivait parfois que les livres ne soient pas évidents à trouver… Alors je rangeais rapidement l’ensemble de mes affaires, avant de me lever aussi discrètement que possible et de filer vers la bibliothèque.

Comme depuis mon retour, je sentais quelques regards et entendais quelques murmures sur mon passage, mais je ne me retournais pas. J’avais pris l’habitude d’entendre quelques voix murmurer « hé, regardes, c’est elle… La fille qui a été enlevé par le Blood Circle ! », « Moi j’ai entendu dire que c’était sa famille qui l’avait livré » « Nan, t’es fou, même les moldus feraient pas ça à leur enfant », « la pauvre quand même », et j’en passais des meilleurs. Les rumeurs s’étaient répandues comme une traînée de poudre, mais comment en vouloir aux élèves ?  Ce n’était pas tout les jours que l’une d’entre eux se faisait capturer et revenait 9 mois plus tard, affaiblie mais en vie.

Bien sûr je détestais cela. J’avais toujours détesté être au centre de l’attention, ce n’était pas nouveau. J’étais ce genre de fille qui rougissait et balbutiait quand le professeur lui demandait de venir résoudre un problème au tableau, même si elle savait le faire. Ca, c’était moi. Alors me retrouver au centre de tous les ragots, ce n’était pas franchement une partie de plaisir. Mais je n’y pouvais rien. Alors autant l’ignorer et attendre que ça passe.

J’arrive enfin à la bibliothèque, et soupire de soulagement en ouvrant la porte. Je me dirige vers les rayons qui m’intéressent, et commence à farfouiller. Je soupire de nouveau, en ne trouvant pas mon bonheur, malgré dix bonnes minutes à lire chaque titre. En regardant l’heure, je me dis que, pour demander à une documentaliste, c’était maintenant ou jamais. J’aurais aimé commencé le livre avant de me coucher, puisque le cours qui suivrait celui-ci aurait lieu la semaine prochaine, alors si je le voulais pour aujourd’hui, sans passer 4h à chercher une aiguille dans une botte de foin, je n’avais pas le choix. Je m’approche alors de la documentaliste, qui se trouve là, et l’aborde.*

« Bonsoir Madame. Je suis à la recherche d’un ouvrage. J’en ai les références ici, et…
- Vous voyez bien que je suis occupée ? Allez attendre devant mon bureau, avec le jeune homme. Vous me donnerez ça. Et je vous préviens d’avance, je ne compte pas vous courir après, alors attendez là. »


*L’amabilité semblait être en option aujourd’hui, mais je me contente de hocher la tête et de faire une petite moue en lui tournant le dos. Cette documentaliste là avait vraiment un caractère de cochon… Mais il n’y avait plus qu’elle. Alors si je voulais ce bouquin : pas le choix. Au moins, en face de son bureau, il y avait des chaises, et à cette heure-là, il n’y avait plus personne dans la bibliothèque. Ah, sauf le garçon dont elle avait parlé. J’espérais qu’au moins, il ne profiterait pas de ce moment pour me demander plus d’informations sur les rumeurs. Certains osaient tout, quand ils se retrouvaient face à une inconnue.

Mais les cheveux sombres qui dépassent du fauteuil que je vois au détour d’une étagère n’appartiennent pas à un inconnu. Pire que ça. Ils appartiennent à Elyakim. Je me raidis, un instant, en serrant mon sac contre moi. Je déglutis, et regarde à droite et à gauche, comme si ça allait changer quelque chose. C’est pourtant évident, la situation ne se trouve ni à ma droite ni à ma gauche.

Est-ce que j’en ai vraiment besoin, de ce bouquin, au final ? Je me souviens alors de ce que m’a dit notre professeur de botanique. Bon sang, une semaine pour étudier le sujet, ce n’est déjà pas très long… mais si en plus j’y ajoutais l’incertitude de pouvoir repasser à la bibliothèque demain ? C’était impossible. Je n’avais pas de solution. Alors je m’approche, à pas léger, et me dirige vers Elyakim. J’inspire un grand coup, en arrivant à sa hauteur, et me pince la lèvre, avant de murmurer, très doucement, d’une voix hésitante : *

« Salut. »

*Je m’assieds dans le fauteuil, très gênée par la situation. Je n’ose même pas le regarder. Pourtant, j’avais l’habitude de venir le voir suivant, depuis l’arrivée du garçon à Poudlard. Nous n’étions pas dans la même maison, mais son caractère et son regard m’avait immédiatement rappelé mon petit frère, et je n’avais pas pu m’empêcher d’éprouver beaucoup de tendresse pour lui. Rapidement, nous en étions venus à souvent échanger, parler de livres, s’en prêter même parfois. Discuter avec quelqu’un comme moi, un né moldu, curieux et rêveur -même s’il l’était encore plus que moi, le rendant presque loufoque parfois-, c’était terriblement agréable. Elyakim me faisait rire et m’attendrissait, et pourtant, depuis le début de cette année, je l’évitais.

Je l’évitais pour la même raison que je l’avais approché. Elyakim me faisait penser à mon petit frère. Et depuis plusieurs mois maintenant, je craignais chaque jours que l’on ait oublietté toute ma famille, y compris mes frères et soeurs que j’aimais tant. Comment supporter que ces personnes, que j’aimais tant, avec lesquels j’avais tant de souvenir, puisse tout simplement avoir oublié toute trace de mon existence ? Comment supporter que ces souvenirs merveilleux ne soient plus partagés avec personne ? C’était bien trop dur à accepter pour moi, et voilà pourquoi j’évitais Elyakim. Le pauvre n’avait pourtant rien demandé. Je disparaissais une année, et je revenais, non seulement sans une explication, mais en prime, en l’évitant.

C’est en pensant à cela, que je serre plus près de moi mon sac, avant de tourner la tête vers lui, prenant mon courage à deux mains. Mais son profil éveille en moi les souvenirs de sa voix et de ses rires qui me serre la gorge et le coeur. Alors je détourne encore la tête, et viens jouer avec l’une de mes mèches de cheveux, en fermant les yeux. Je serre ensuite le poing, et prends mon courage à deux mains pour briser le silence oppressant qui s’est installé entre nous. Il a le droit de savoir. Il ne mérite pas d’être ignoré. Alors, pour essayer d’entamer la conversation, toujours hésitante, je lui demande : *

« Comment tu vas ? »



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Anonymous
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Sam 7 Aoû - 22:40
Let me explain

Rachel ? C'est bien toi ?
Jeudi 5 novembre 2 020



Ce qui était bien avec ce jeudi, c'est qu'on avait pas eu le droit à trop de cours. Non parce qu'il fallait la tenir cette fameuse longueur dont tout le monde parlait hein, et on n'était qu'au mois de novembre, alors bon... Fallait savoir nous économiser, nous pauvres hères de cinquième, surtout sur les fins d'semaine comme ça. On savait en plus que demain soir y'aurait cours d'astro. Pfiouuuuuu vas-y pour monter la grande tour là. … Hm ? Oui oui je l'avais fait pour Astrid, mais c'était un cas particulier, oh, j'allais pas user ma pauv' tite santé pour ça à chaque fois. … Non mais oh... De toute façon, c'était pour des framboises et à c'que j'sache, y'en avait pas, des framboises, qui tombaient du ciel ! De toute façon, y'avait aucun fruit qui tombait des astres hein, c'était qu'une rumeur rien bidon qui s'était lancée jsais pas où. 'Fin... Logiquement hein... Jsuppose, non ? Oo Allez Elky, on se refocus, allez. Où j'en étais ? Ah oui... Le cours d'astro ! Heureusement que c'était pas toutes les semaines. Oui et puis heureusement aussi que c'était un rien intéressant, parce que sinon, un ptit sort de derrière les fagots, jme retrouve à l'infirmerie et, ni vu ni connu j't'embrouille, j'évite ça. Un peu c'que j'avais rêvé de faire en première année avec les cours de vol. Non parce qu'autant j'aimais bien l'idée de l'imagerie un rien clichée, reprise en version bolide des airs, bon sans le nez crochu supplément verrue, mais, j'allais pas mentir (à qui d'toute façon ?), c'était pas mon nec plus ultra en matière de magie perso. Jpréférais clairement la tranquillité de la métamorphose ou des potions. … Bon, oui, c'était relatif comme tranquillité avec les ptits accidents qui pouvaient toujours arriver, type un chaudron qui explose à cause d'un ingrédient mal dosé ou, jsais pas moi, un sortilège de méta pas bien géré qui transforme un verre à pied en troll. … … Hm... Oui bon, fallait certainement être rien doué pour réussir un coup comme ça quand même... Pas sûr que ce soit tout à fait possible d'ailleurs. Oo Bref. Dans tous les cas, c'était moins... agité ? Que le vol en balai. Ptet que si un jour... J'osais... Oh non. Pas ça. Pas ça Zinedine. Oh non pas ça. Pas aujourd'hui, pas maintenant, pas après tout c'que tu as fait. Pas pour le moment en tout cas...

oºo

Peu importe. L'avantage c'est que j'avais pu me prendre un bouquin qui n'avait aucun rapport avec la magie, pour sortir un peu de là. Ça voulait pas dire que j'aimais pas les histoires en rapport avec la magie hein, c'était une source tout à fait inépuisable, mais j'avais envie de lire des choses différentes parfois. C'était bizarre ? Jsais pas. En tout cas, j'avais chopé le Tour d'écrou dans les livres que j'avais amenés dans ma valise, et c'était parti. Et oui, je te vois, toi, qui juges tout ce que je pense –c'était qui réellement ? Papa ? … Maman ? L'oncle Alon ? Nitsa ? Moi ? Jsais pas trop... On s'en fiche parce que l'intérêt c'est que jle vois bien et oui ! Oui, je l'avais déjà lu au moins trois fois. Oui c'était un peu bizarre ptet. M'en fiche. Et puis y'avait trop de bruits dans la chambre, avec les autres bidules-trucs qui l'habitaient. Ptet que jdevais aller dans la salle co. Allez, motivation pour se bouger (proche de zéro, pour l'instant, sans mentir)... Oh hisse, on s'relève et c'est ti-par les ptits amis pour... Non mais. Pourquoi y'avait autant de monde un jeudi aprem ici. C'est bien ma veine ! un 24 décembre ! Plus personne pour m'aider ! Il fallait que je trouve un lieu tranquille... Hm... La tour d'astrono-ah non les marches, c'est vrai... Hm... Les cuisines ? Ouais c'était encore un coup à se prendre une énième colle pour chapardage de nourritures diverses... Hm... Mais oui, mais c'est bien sûr ! Quel idiot-bête franchement, Elyakim Priam Kessler, tu m'dépites... Allons tout simplement à la biblio ! En plus, ce sera l'occasion parfaite pour récupérer le second tome sur les Potions et breuvages magiques pour aider à la pousse des plantes vivaces. Deux en un ! … Pfiou ! Quel génie jpouvais être quand même ! Allez, sourire aux lèvres, musique de vainqueur en tête, au ptit trot le serdy.

oºo

Et c'était tellement parfait comme lieu que j'avais passé le plus clair de mon temps à lire en oubliant l'ouvrage sur les potions... Mais où jlavais laissée, cette tête ? Hein ? Jte l'demande, qui que tu sois ! J'allais encore être viré de la biblio, et ça sans mon but premier, car telle est ma quête suivre l'étoile : récupérer mon bouquin. Du coup, jmets mon livre rien-qu'à-moi dans mon ptit sac et go vers la bibliothécaire d'une amabilité proche de celle d'un rhinocéros. 'Fin j'imaginais un rhino dans ce style en tout cas, s'il pouvait parler. … … Tiens est-ce qu'un sort pouvait réussir à-Hm ? Quoi ? Jdevais aller attendre sur la chaise là-bas ? Mais jveux juste un tout ptit livre, promis, steplait Madame, juste le tome 2 de Potions et breuvages magiques pour aider à la pousse des plantes vivaces par M'dame Tubercula Pérenne. Bah quoi ? Oo Pourquoi elle me regardait avec cet air-là ? On aurait dit qu'elle était face à quelque chose de louche. Ptet qu'en me retournant... Non, bah non, y'avait rien de bizarre derrière moi. Bon, jpouvais avoir mon livre si j'esquissais un faux sourire pas du tout honnête ? Ah bah, elle me montre du doigt la chaise maintenant. Ouais, même le rhino était certainement plus aimable, y'avait pas à dire ! Gnagnagna. Pfff... Même pas drôle cette biblio... En plus ça m'disait pas combien de temps jdevais attendre ici moi.

oºo

Tiens y'avait quelqu'un qui arrivait, non ? Ça faisait quoi ? Au moins cinq jours que j'étais ici, non ? En tout cas, j'avais maintenant une barbe et deux gosses. Bien joué, la bibliothécaire ! Salut.  Oh... Merde... Malaise, les gars... C'était Rachel. Rachel. La Rachel. Tu le sais, je le sais, nous le savons tous. Elle avait disparu et depuis qu'elle était revenue, elle me parlait plus. J'avais essayé, hein... On connaît tous l'issue. En plus, il me semble qu'elle habite chez un élève de Serdaigle maintenant, non ? Jsais pas ce que ça rajoutait en plus, mais ça me faisait quelqu'chose dans la poitrine. Comme si elle avait choisi un autre bleu que moi. Pourquoi ? Jsais pas... Au fond, jsavais que c'était n'importe quoi. Parce que bon, si tout ce qu'on disait était vrai, elle avait certainement pas choisi elle-même. Ou peut-être que si... Jmen fichais bien au fond. Elle avait qu'à se faire de nouveaux amis. Traîner avec autant de Serdaigle qu'elle voulait, ça m'intéressait plus. Oui oui, ma bonne dame, aucun intérêt pour ça, vous avez bien entendu ! Allez on lui répond en maugréant un ptit S'lut... d'une ptite voix bien ronchonne. Et là. Elle fait quoi messieurs dames, hein ? Bah elle s'assoit et elle ne dit plus mot. Que dalle ! Pfff... Est-ce que c'était vraiment utile le tome 2 quand on avait lu le tome 1 de M'dame Pérenne hein ? Non parce que là, j'étais... J'étais quoi ? Jsavais pas trop mais j'avais pas envie d'être là, en tout cas.

oºo

Comment tu vas ? Hein ? Ok j'avais pas pu m'empêcher de tourner vivement la tête vers elle, avec un regard mi-outré mi-vener-sa-mère. Bah oui, bien joué Madmoiselle White. Le faux intérêt là, comme ça, après deux mois et quelques de rentrée, après plus d'un an sans nouvelle. Non mais c'était parfait. Parfait comme approche. Elle en avait d'autres des comme ça. Pffff... Jdevais pas lui répondre d'un coup, comme ça, là. J'étais trop... Non... Vraiment ? Ça t'intéresse ? Bon bah... raté hein... on verra une autre fois pour le recul et la subtilité... en plus, j'avais lancé ça de manière un ptit peu trop violente, non ? Pffff... En plus, jvoulais pas l'embêter au fond... Jveux dire... Elle avait dû tellement en entendre depuis son retour. J'étais un être abject. Ignoble... 'Fallait que jme rattrape parce que là, jressemblais juste à... Non on pense pas à ça maintenant hein, j'étais déjà assez... Agité ? Oui assez agité comme ça. Désolé Rachel, mais... C'est pas grave tout ça ? Non. Non ! Tu le mérites bien plutôt ! Elle avait été nulle sur le coup. Mais j'étais pas mieux si jm'en prenais à elle non ? Pourquoi ? Oui. Bonne question ça. Pourquoi elle me parlait plus ? Pourquoi je cherchais de mon regard le sien ? Pourquoi j'essayais de lire des réponses qui n'y étaient ptet même pas ? Pourquoi ça m'touchait autant, hein ? J'ai dit que j'm'en foutais de tout ça, au fond, non ?
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Anonymous
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Mar 10 Aoû - 22:38
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« I'm so sorry»


*Revenir vivre à Poudlard, prétendre que rien n’est arrivé, tout ça n’est finalement pas aussi compliqué que j’aurais pu le craindre. En journée, je parvenais à maintenir mon esprit suffisamment occupé pour ça. Je m’arrange pour garder mon esprit toujours en action. Révisions, discussions légères avec amies de ma maison ou autre, balade en forêt avec étude de la flore, dessin, tout était bon pour me distraire. Tout.

C’était d’ailleurs bien pour cette raison que je parvenais aussi bien à rattraper mon retard. Avec mon rythme d’étude précédent, je n’y serais pas parvenue, c’était certain. Bien sûr, je n’étais pas une mauvaise élève, je ne l’avais jamais été. Je faisais toujours ce qu’on m’avait demandé, m’organisait, prévoyait, anticipait… Je connaissais mes leçons et savais me montrer discrète mais polie en cours lorsque les professeurs m’interrogeaient. Je n’étais pas non plus une insupportable miss-je-sais-tout même dans les cours qui me passionnaient et où j’avais déjà lu le chapitre étudié… A vrai dire, cela arrivait assez peu, si ce n’est dans les cours concernant les créatures magiques.

Et d’ailleurs, je regrettais bien de ne pas avoir pris un peu d’avance pendant mes vacances. Oh bien sûr, j’avais lu quelques uns des ouvrages recommandés par nos professeurs, mais pas tous. Bonne élève, mais très loin d’être la plus investie. Il y avait tant à apprendre, pourtant, tant à rattraper.

Ma curiosité, doublée de cette envie, non, ce besoin, de ne pas ressasser en boucle les choses que j’avais pu vivre, m’avait permis de bien avancer dans la plupart de mes cours… Mais parfois, les choses ne se passaient pas comme prévu.

Le cours que Mme Chourave avait annoncé pour la semaine prochaine aurait dû être fait à la fin de l’année, seulement, dans la serre, de magnifiques plans de la fameuse plante au programme venait de pousser après quelques expositions au soleil, et il aurait été dommage de louper cette opportunité. Oui, sauf qu’il fallait, pour ce cours, des connaissances de 5ème années. Des connaissances que je n’avais pas, des connaissances qui se trouvait dans ce foutu bouquin.

Si seulement j’avais pu tomber sur Mme Giraumon, elle, au moins, elle m’aurait aidé sur l’heure, indiqué l’endroit, et tout aurait été réglé. Au lieu de cela, je me retrouvais sur cette chaise, dans une atmosphère des plus pesantes, à côté d’Elyakim.

Il avait changé, en un an. Il avait grandi, ses épaules s’étaient élargis, sa voix avait changé. Il n’avait pas un an de moins que Simon, mon petit frère, et je me souvenais encore du jour où j’étais rentré, cet été là, et où j’avais découvert la voix de mon frère après ma mue. Comme j’avais été surprise ! Il avait tellement grandi, aussi. C’était bien le soucis, lorsque l’on ne rentrait que quelques fois par an : les enfants grandissent trop vite ! Enfin, moi-même, j’étais encore une enfant, mais je le remarquais surtout chez les enfants. Les tout petits sont ceux qui changent le plus vite, mais les changements liés à l’adolescence n’étaient pas non plus minimes ou insignifiants.

C’est ce que je ne peux pas m’empêcher de remarquer en observant Elyakim, me demandant alors si sa voix a mué. Pour l’instant, tout ce que je peux vraiment constaté est que ses cheveux ont bien poussé pendant tout ce temps.

Je me pince la lèvre quand il me répond un « s’lut » très morne, avec trop peu d’entrain par rapport à nos échanges habituels. Cette année m’avait éloigné de plein de gens, beaucoup ne savaient pas si les rumeurs étaient vrais, et dans le doute, préférait se dire que je les avais abandonné et laissé sans nouvelles pendant un an volontairement. C’était sans doute plus simple que d’essayer d’imaginer que j’avais véritablement été enfermée dans ce terrifiant établissement, au milieu du blood circle.

J’inspire un grand coup, avant de relancer la conversation. Il me regarde, presque choqué. Bon, il y avait du travail pour rattraper ces deux mois à l’ignorer purement et simplement. Je me mords en la lèvre, jouant nerveusement avec mes mains, quand il me demande pourquoi. Je regarde alors autour de nous, pour m’assurer que personne d’autre n’est dans le coin. Je me tourne à nouveau vers lui, avec une petite moue désolée.*

Bien sûr que ça m’interesse, Elyakim… C’est juste…

*Je soupire, détourne le regard, un peu honteuse, et viens prendre une mèche de cheveux pour jouer avec celle-ci. Je regarde le bureau, sans un mot, laissant mon regard se perdre.*

Tu as entendu les rumeurs, j’imagine ? C’est.. C’est dur pour moi, Ely… Parce que…

*j’inspire un grand coup, mais mon inspiration même est tremblante. Je ferme les yeux, comme si j’avais mal. Et c’est bien le cas. La douleur n’est pas physique. Mais ça ne l’empêche pas d’être là.*

Parce que j’ai peur de ne plus jamais voir Simon, et que ça, ça n’a pas changé. Tu me fais toujours penser à mon petit frère dès que je te vois.

*Je tourne la tête vers le brun, et dans mes grands yeux bleus, humides de larmes, il peut y lire toute ma sincérité. Pendant que nous étions seuls, je lui devais cette explication. Et surtout, je devais me lancer, en sachant pertinnement que cette discussion ne pourrait pas s’étendre à l’infini, et que je pourrais ensuite repartir dans mon coin pour tenter d’oublier, encore, cette discussion et tout ce qu’elle remuait déjà en moi. Et à vrai dire, j’ai déjà envie de partir, de me lever, et de fuir sa réponse. Tout ça est sorti de ma bouche si vite, c’était comme si je n’avais pas pu le maîtriser… Mais pourtant, je reste là, le dos droit, sur ma chaise, et le regard vers le jeune Serdaigle, et j’ajoute même, d’une voix faible et tremblante.*

Désolée, Ely. Je suis désolée...
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Sam 21 Aoû - 21:33
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Rachel ? C'est bien toi ?
Jeudi 5 novembre 2 020



On était pas bien là ? À la fraîche ? … Ouais non pas fou... C'était même le moment le plus compliqué depuis mon papotage avec Eirian. Bon pour le coup, c'tait moi qui l'avait cherché, alors qu'ici... Bah ça avait montré son pif comme ça, sans nous prévenir. Ni l'un, ni l'autre. Du coup, on était bien gêné, là comme ça. J'étais même un peu énervé, jdevais avouer. J'l'avais un peu envoyé dans les ronces pas très gentiment pour ainsi dire, quand elle m'avait demandé si j'allais bien. Et maintenant jlui demandais des comptes. Fallait avoir du poil au bras pour la faire celle-là... En même temps, elle le méritait un peu, non ? Bien sûr que ça m’interesse, Elyakim… C’est juste… Juste ? Mais juste c'était pas une réponse. Juste c'était juste le début d'une réponse. Elle soupire ça transpire et joue avec ses cheveux. En vrai, elle a l'air aussi à l'aise que moi. Ptet que le mieux, c'était vraiment de se lever et partir. Attendre demain pour venir prendre le bouquin entre deux cours et éviter un butinage bassinant. Tu as entendu les rumeurs, j’imagine ? C’est.. C’est dur pour moi, Ely… Parce que… Mais évidemment que jsavais c'qui s'était passé, tout le monde en parlait, mais j'aurais ptet préféré qu'ce soit mon amie qui vienne me le dire plutôt que l'entendre piailler sur tous les toits d'la bâtisse ! J'arrête de la regarder dans les yeux pour me jeter un cil sur un coin du bureau un peu érodé. Jme demandais bien pourquoi les coins n'restaient pas droits ? Pourquoi ils avaient tous tendance à se casser comme ça ? Est-ce que le temps avait tendance à arrondir les choses ? Ou est-ce qu'il y avait ces ptites bêtes-là qui mangeaient le bois ici ? Et alors, la grande question serait : Pourquoi s'attaquaient-ils qu'aux angles et pas au reste du meuble. Mouais, ça s'tenait pas tellement. … Penser à autre chose... Réfléchis Elky, réfléchis... Tiens, c'était quoi le point commun entre un bureau et un corbeau d'ailleurs ? Parce que j’ai peur de ne plus jamais voir Simon, et que ça, ça n’a pas changé. >.> … Retour vers elle. Tu me fais toujours penser à mon petit frère dès que je te vois. Je sais qu'c'est toi, ouais je sais qu'c'est toi. Est-ce que si on l'avait fait, on s'ferait l'effet que l'on se fait chaque fois ? Ouais ça jle savais. Et ça... Oui ça jle comprenais même. C'était à la fois logique et mega triste 2 000. Moi qui pensais que ça allait virer chocolat, c'était plutôt pathos et larmichettes pour le coup. Et justement c'était pas trop des larmes de croco que j'voyais dans ses yeux. … Ouais jsavais que c'était sincère là, jpouvais pas lui en vouloir. Et c'était dingue ça ! Pourquoi jpouvais pas lui en vouloir alors qu'elle m'avait laissé tomber depuis son retour ? Alors que c'était mon amie avant qu'elle disparaisse ? Moi j'avais envie de l'envoyer bouler aux quat' coins d'Poudlard plutôt que me sortir des excuses à la mords-moi l'noeud. … Mouais, j'arrivais même pas à m'obliger dans ma tête alors bon...  >.> Regardons le sol...

oºo

Pourtant... pourtant, j'arrivais pas à lui pardonner totalement. Il restait comme une boule de jsais pas quoi coincée jsais pas vraiment où. Désolée, Ely. Je suis désolée... Oh bah... Quel petit chat... Encore une fois c'était plutôt moi qui venais compliquer les choses ici. En vrai, quand on y pense, c'est pas elle le problème, c'est moi. Bah oui, c'est moi qui lui rappelle son frère. Ptet que jferais mieux de partir, là, de suite et, juste essayer de plus la croiser. Bon ça allait être rien difficile dans un château, mais jpouvais au moins faire le max quoi ! Jveux dire, c'était impossible ici, mais si une petite fille me rappelait Nitsa tous les jours, évidemment que jpens'rais la même chose. C'était merlin de logique ! C'est pas ta faute. Jvenais d'lui mettre une main sur l'épaule en disant ça. On aurait presque dit quelque chose de trop cliché. Du coup, jl'enlève direct. On était pas dans un soap opera non plus, les feux d'Poudlard, c'était pas pour tout d'suite. Jcomprends mieux pourquoi tu m'as évité pendant autant de temps. J'dois avouer que quand je t'ai vu avec Nepentheo, j'ai cru que tu m'avais... Remplacé ? Oo Non mais Elky, on avait dit quoi sur les soap ? Que tu t'étais juste fait de nouveaux amis, mais jvois pourquoi maintenant. Elle avait juste pas eu le choix. Pas seulement de changer de famille, mais de changer d'amis aussi. Focus sur autre chose pour se changer les idées. L'arrondi du bureau, en fait, c'était ptet une biblio monomaniaque qui avait un problème avec les pointes. Ptet qu'elle avait peur de se blesser à chaque fois qu'elle frôlait le meuble. Ou ptet même juste qu'elle avait peur des pointes. … … O.O Peur des pointes ?! Voilà bien une drôle de phobie ! Pfff y'en avait, franchement, ils avaient des rats dans la contrebasse ou j'm'y connaissais pas ! Jsavais bien qu'c'était pas hyper raisonnable la trouille, mais bon... En plus si elle avait peur de ça, le bec du corbeau, ça s'posait là comme pointe !

oºo

L'air distrait, presque absent : Si tu veux... Jreprends mon livre laissé sur le bureau, pour celui des potions on verra une autre fois hein. Si tu veux, jpeux faire en sorte d'être le moins visible possible. Bon. Jsavais bien que parfois j'étais trop visible hein, vu que tout le monde me trouvait louche pour un oui ou pour un non, mais jpouvais bien faire un effort pour Rachel. Elle le méritait. Elle avait dû vivre des trucs vraiment pas bath du tout avec le cercle. Et dire que Maman les aimait bien... Comme ça, ça ira ptet un peu mieux... Bon jsais bien que ça réglera pas tout, mais au moins ça te fera pas plus mal... Jme lève sans vraiment y penser et jme dirige vers la porte. En réalité, pour une amie, c'était normal de le faire, c'était même plus que logique...
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Anonymous
Invité
INRP
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Lun 23 Aoû - 17:51
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« I'm so sorry»



*Fuir mes problèmes, ce n’était pas vraiment mon genre. J’étais plutôt le genre de personne qui prenait ses problèmes à bras-le-corps, qui ne voulait pas laisser couler, en pensant que plus je mettais longtemps à m’y pencher, et plus le problème prendrait de l’ampleur. Seulement voilà. Pour ce problème là, les choses sont différentes.

Elles sont différentes, car leur origine n’est pas encore résolue. Ma crainte est toujours là, le seul plan que j’avais est bancal, mais je n’en avais pourtant pas d’autres. Un plan bancal, qu’en prime, je me refusais d’imposer à qui que ce soit, mais encore plus à ma fratrie. A part Simon, dont j’étais tout de même la plus proche, les autres étaient trop jeunes pour mesurer l'étendue de cet acte qui était le seul à pouvoir convaincre le conseil, du moins, à mes yeux. Je ne voyais rien d’autre qu’un serment inviolable.

D’après mes recherches, il ne fallait qu’un sorcier en témoin pour sceller le serment, rien ne semblait dire que les personnes liées par le serment devaient être sorcières. Et je n’avais pas trouvé d’autres idées vraiment convaincantes. J’avais beau fouiller, je n’avais jamais trouvé de cas ne serait-ce qu’un peu similaire. Oublietter une partie d’une famille, ce n'était clairement pas quelque chose de courant. Et c’était plutôt compréhensible. En soit, il était étrange de vouloir être oublié par certains membres d’une famille mais pas du reste. Cela signifiait, pour ceux qui se souvenaient, de garder le secret pour eux, et ce n’était pas forcément une position simple, ni confortable.

Et en parlant de position qui n’était ni simple, ni confortable, ce moment en est clairement un. Difficile d’avouer à un garçon que vous appréciez que le voir est douloureux, pour la raison qui vous avait fait vous rapprocher de lui. Elyakim est drôle, gentil, plein de vie et d'idées parfois loufoques. En cela, il me faisait beaucoup penser à Simon, dont les réflexions m’étaient parfois totalement étrangères. Mais ce n’était pas grave, c’était aussi sa beauté, son originalité, et ce qui faisait que j’appréciais autant ce garçon, comme mon frère.

C’est difficile aussi, d’avouer à Elyakim la raison pour laquelle je m’étais enfuie à chaque fois qu’il tentait de m’approcher. Pas parce que je l’avais remplacé, ou que je n’avais “pas besoin de lui”. De toute façon, je n’avais jamais été du genre intéressée. Mes amitiés et les moments que je partageais avec mes proches étaient toujours sincères, et celle avec Ely n’était différentes des autres à ce niveau-là. Pour autant, comme chacune de mes relations, elle était unique et précieuse à mes yeux.

En dix-sept années de vie, j’avais toujours pensé que ces liens étaient probablement les plus belles choses qui puissent arriver dans une vie. Peut-être changerais-je d’avis en découvrant l’amour, mais je n’en étais même pas certaine. L’amitié était quelque chose de foncièrement beau : il y avait, sur cette terre, des milliards de personnes, dans cette école, des centaines d’élèves. Mais il y avait seulement une petite dizaine de personnes avec qui je pouvais passer des moments formidables. Et Elyakim faisait partie de ceux-là.

Je me sentais à la fois heureuse et blessée en sa présence. Tant que ce problème quant à la mémoire de Simon n’était pas résolu, les choses ne seraient pas simples. Mais je savais aussi qu’il était cruel de laisser ainsi Elyakim, sans la moindre explication, sans le moindre mot, à simplement le fuir, sans raison apparente. Alors je me sens comme obligée de me confier à lui. Non pas que je n’en ai pas envie, c’est simplement difficile. Au moins, avec les rumeurs, je n’avais pas besoin de dire grand chose pour que l’on comprenne de quoi je parlais. Il savait bien ce qui était arrivé pendant cette année où j’avais disparu, ou du moins, comme tout le monde, il en avait une idée vague. On ne peut imaginer la cruauté de l’homme envers son semblable par simple crainte, pas à ce niveau là. Mais on pouvait toujours essayer, et au moins, comprendre un minimum.

Désolée, je le suis. Mes excuses sont sincères, mes explications aussi. Pas forcément logiques. Mais sincères au moins. Et il comprend. C’est ce qu’il me dit en posant sa main sur mon épaule. Je relève le regard vers lui. Mes yeux clairs sont humides. Je pleurais beaucoup ces derniers temps. Et je n’avais pas spécialement envie qu’Ely me voit pleurer. Alors je renifle, et essuie mes yeux, avant de lui sourire légèrement. J’étais touchée : touchée qu’il prenne le temps de voir les choses de mon point de vue, de les comprendre, de comprendre que ce n’était pas contre lui.

Il me parle de Nepenthéo, et je réalise à quel point j’avais pu être cruelle, à ne rien lui dire et fréquenter l’un de ses camarades, sans oser me rapprocher de lui. Nepenthéo faisait partie de cette famille qui m’aidait, petit à petit, à me reconstruire, et qui m’avait permis de me relever et de rester “une enfant” dans mes préoccupations. Je n’avais eu besoin de me trouver un logement ou un emploi pour subvenir à mes besoins pendant l’été. Ils avaient même été plus loin que le strict minimum, m'avaient aidé à étudier, m'avaient offert du matériel à dessin…

Mais cela, Elyakim ne le savait pas. Il ne pouvait tout simplement pas le savoir. Mais quand il m’avoue ce sentiment, peut être celui d’abandon, je me tourne vers lui et prends sa main, l’air soudainement très sérieuse, secouant la tête de droite à gauche.*

Oh Ely, non ! Non, c’est différent… Totalement différent, les Slughorns… M’ont aidé, après tout ça. J’ai passé l’été chez Nepenthéo. Mais il ne t’a pas… Ce n’est pas parce que j’ai de nouveaux amis que je vais tirer un trait sur mes amis de plus longues dates, tu me connais, Ely.

*Oui, Elyakim me connaît, suffisamment pour savoir qu’en réalité, je n’étais pas du genre à lâcher mes amies. J’étais loyale et très têtue. mais à l’heure actuelle, j’étais aussi blessée. Et le Serdaigle en a bien conscience. Voilà pourquoi, alors que je lâche sa main, il se redresse, se lève, s’apprête à partir en affirmant que ce n’est peut être pas la solution parfaite, mais c’est la meilleure qu’il a.

Je me lève avec précipitation, à tel point que j’en fais tomber la lourde chaise en bois sculptée dans un boucan monstrueux, mais je m’en fous. En deux grandes enjambées, j’ai rattrapé le garçon, et attrapé son poignet, pour qu’il ne parte pas plus loin.*

Attends ! Attends, Ely, je…

*Je ne sais pas quoi dire. Mais je me tiens là, debout devant lui. Quand je l’avais quitté, il était plus petit que moi. Aujourd’hui, il faisait ma taille, voir me dépassait de quelques centimètres. Je déglutis, ne sachant pas quoi dire à ce garçon que j’avais blessé, et que je continuerais à blesser si je restais passive. Et ce n’était pas ce que je voulais. Alors je prends mon courage à deux mains, déglutis, inspire un grand coup, et essaie de lui parler.*

Je… Je pense que je devrais… Avoir bientôt résolu ce problème. En réalité, tu me manques, tu sais. Ta bonne humeur me manque. Je… Je n’ai pas envie que tu fasses ça. Surtout si toi, ça te rend triste. Je ne suis pas vraiment de très bonne compagnie en ce moment, je pense, mais je te promets que je serais bientôt de nouveau juste… la Rachel que tu as connu, à peu de chose près.

*Je ne sais pas trop quoi dire. A vrai dire, la Rachel qu’il avait connue était brisée. Mon cœur peinait à supporter ce que mes yeux avaient vu. Mais petit à petit, les morceaux se recollaient. Non, mon innocence ne réapparaîtra pas d’un coup de baguette, et mes cicatrices seront toujours là. Mais cela ne changeait pas l’attachement et toute la tendresse que j’avais pour le Serdaigle qui se tenait là, face à moi. Et, avec du recul, n’était-ce pas le plus important ?*

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Ven 28 Jan - 4:53
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Rachel ? C'est bien toi ?
Jeudi 5 novembre 2 020



Et ça fait bimbadabim bidababadaboum quand les deux cassés du fond s'retrouvent hein... Un truc genre explosion mi-figue mi-citrouille entre de l'agacement, des remords, de la tristesse, 'fin un gros n'importe quoi comme on en faisait peu. Mais en même temps, y'avait une boule d'un an et quelques mois qui tournait en moi et jsuppose pire en elle. … O.O Non mais vraiment en plus, imagine deux s'condes son cerveau depuis un moment Patrick ! Elle devait certainement dealer avec plus de choses que juste savoir ce qui rassemblait un corbeau d'un bureau, c'était rien sûr ! Et ça s'voyait dans son regard plein de larmes qu'elle essayait d'cacher, mais on m'la fait pas à moi, madame, j'en avais vu d'autres passer hein ! 'Fin façon d'parler hein, j'étais pas du tout spécialisé en yeux qui pleuraient. En fait, j'étais spécialisé en quels types d'yeux moi du coup ? Les yeux d'une certaine couleur ? Les yeux exprimant un certain sentiment ? Les yeux revolver ? Daniel Marclavoine forever Bof jsavais pas trop si j'avais une vraie spé dans quelque chose en rapport avec la vue finalement, hein... Mais bon, c'était pas le cœur de la question d'toute façon. C'était surtout que le fait que je la rassure en mettant ma main sur son épaule et en disant que jcomprenais, bah ça avait eu l'air de la toucher un peu. 'Fin, bon, après, j'avais pas pu m'empêcher de lui parler de ma jalousie crasse pour son nouveau best friend de chez les aigles. Oh Ely, non ! Non, c’est différent… Totalement différent, les Slughorns… M’ont aidé, après tout ça. J’ai passé l’été chez Nepenthéo. Ah bah ouais, ça rassure à mort ça. « J'ai passé l'été avec lui, ils m'ont beaucoup aidé et depuis jte parle plus » Attention, j'étais à deux doigts d'avoir à nouveau un ptit bout de seum. Mais il ne t’a pas… Ce n’est pas parce que j’ai de nouveaux amis que je vais tirer un trait sur mes amis de plus longues dates, tu me connais, Ely. Ok. Ça c'était logique et ça me f'sait sentir vraiment très con. Non mais vraiment type vraiment. Type l'enfant d'deux ans pas content parce que son copain joue avec quelqu'un d'autre. J'étais juste un gamin quoi ! Gros bébé va ! possibilité de prendre la voix de Jérôme Niel en disant les derniers mots J'avais même trop rien à répondre à ça en vrai. De toute façon, j'avais déjà dit que c'était un truc faux auquel j'avais pensé alors j'allais pas me répéter non ? Jpense que j'avais été assez idiot-bête comme ça pour pas ressortir deux fois l'même wagon.

oºo

Bref mon move de génie suivant, c'était donc de me lever et d'me casser pour lui éviter de trop penser à son frère. Alors ouais, jvous vois venir, c'était hyper théâtral, type moi lui disant « Rachel, as-tu du cœur ? » et elle me répondant « Va, je ne te hais point. ». Et là trompettes et cotillons, jmen vais en envoyant mon drapé par dessus mon épaule, fier comme un jaguar... Mouais pas foufou le jaguar-là. Et puis trompettes et cotillons ? Dans du théâtre baroque ? Vraiment Elky ? Bon, passons, parce que c'était pas l'centre de la question, mais il allait clairement falloir rev'nir un jour sur cette vision-là, hein. Elle était pas nette. Pas nette du tout. Même pour toi, mon ptit gars. Et jdis ça parce que j't'aime bien et que-C'était quoi ce bruit énorme là ? Normalement c'était plusieurs coups au théâtre pas un énorme, non ? Jme retourne, jvois la chaise par terre et Rachel qui m'attrape par l'poignet. Hey ! Hue cocotte ! C'est d'la dentelle ça madame ! Attends ! Attends, Ely, je… Je ? Je quoi ? Je ne sais plus comment te dire ? Je ne trouve plus les mots ? Allez, dis-moi, regarde-moi quoi ! Elle savait plus qu'est-ce qu'elle voulait m'dire c'est ça ?! Ou bien c'était pire, elle voulait m'annoncer un truc rien honteux, type que j'avais oublié de mettre un pantalon en venant à la biblio et comme un crétin de Touque, j'avais rien r'marqué depuis t'à l'heure. Non mais quel Isabelle boulet (pour boucler la boucle), t'imagines ? Regard vers le bas rapide. Ouf. C'est bon. Mais ceci dit, ça répondait pas à la suite de sa phrase... … Ah, ptite déglutition des familles... On sait qu'ça annonce du monologue ça, alors prépare tes esgourdes jeune Kessler, parce qu'elle avait un truc à t'annoncer, et c'était ptet pas jojo, pas Mojo Jojo même ! Ptite ref Supers Nanas toujours sympa

oºo

Je… Je pense que je devrais… Avoir bientôt résolu ce problème. En réalité, tu me manques, tu sais. Ta bonne humeur me manque. Je… Je n’ai pas envie que tu fasses ça. Surtout si toi, ça te rend triste. Bah en fait, c'était plutôt mignon finalement. Mais c'était pas sain du tout. Jveux dire, s'obliger à faire quelque chose pour quelqu'un d'autre, surtout quand ça faisait mal, c'était plutôt nocif dans l'genre. Non ? Oo Je ne suis pas vraiment de très bonne compagnie en ce moment, je pense, mais je te promets que je serais bientôt de nouveau juste… la Rachel que tu as connu, à peu de chose près. Bon, j'étais quand même la principale raison du problème. Du coup, c'était quoi l'idée de me retenir ? Non parce que j'lui avais dit que jla comprenais et tout l'toutim. J'avais pas envie de la forcer à quoique ce soit moi, au contraire, c'est bien pour ça que j'étais parti. Elle l'avait compris, hein ? Dis ? Ou ptet qu'elle s'était dit que je lui en voulais trop au fond et que j'avais dit que jla comprenais et tout juste pour fermer l'débat, et bim bam boum, on replie les gaules. Ptet qu'il fallait que jla rassure à nouveau. Je comprends, Rachel, vraiment, c'était pas des paroles en l'air t'à l'heure. Jlui prends la main qu'elle a toujours sur mon poignet, parce qu'il faudrait pas qu'elle l'abîme. Et jsuis là si t'as besoin de parler. Quoique... Ptet que justement elle avait pas envie de parler de tout ça encore une fois. Jsavais pas combien d'fois elle avait dû le raconter moi, hein. Même si c'est juste pour savoir c'est quoi le point commun entre un bureau et un corbeau ! Parce que moi aussi ça m'tracasse, alors jcomprendrais totalement. Ça la rassurait un peu alors ? Elle allait pas m'attraper l'aut' poignet quand même, hein ?
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Sam 12 Fév - 2:56
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« I'm so sorry»

*Je ne voulais pas blesser Elyakim. Je n'avais jamais voulu le blesser. Comment pourrais-je le vouloir ? Elyakim est ce petit garçon malicieux au travers du quel je voyais mon petit frère. J'étais certaine qu'ils s'entendraient d'ailleurs très bien, ces deux-là. Du moins, si mon frère n'oubliait pas mon existence. Cette pensée me tord les trippes. Perdre mon frère, c'était perdre tout ce qui m'avait fait tenir, tout ce qui avait compté toute mon enfance, cette fratrie qui comptait tant pour moi, dont j'avais tant pris soin. Certains enfants auraient pu en vouloir à leur parents d'avoir tant laissé la responsabilité des plus grands à l'aînée de la famille, mais pas moi. Moi, ces enfants, je les avais chéri. J'avais aimé les faire jouer, soigner leur bobo, les regarder rire, apprendre à marcher, à parler ou à dessiner. Il n'y avait rien de plus épanouissant qu'un sourire sur le visage des personnes que l'on aime.

Mais sur le visage d'Elyakim, devant moi, il n'y a pas de sourire, et c'est de ma faute. Je me sens mal de l'avoir évité ainsi, sans lui donner la moindre explication. Le pauvre avait dû s'inquiter de ma disparition, et moi, je ne m'étais même pas dit que je pouvais au moins lui dire que j'allais bien. Car j'allais bien, maintenant, n'est-ce pas ? Oui, oui j'allais bien. J'étais bien entourée. Les Slughorn veillaient sur moi, Sybil aussi, j'étais sous la protection du monde magique que, de toute façon, je ne comptais plus quitter de sitôt.

Ce visage triste reçoit mon explication, il l'analyse, et puis il se lève. Et moi, je le rattrape, par reflexe. J'attrape ce poignet fin, pour qu'il se tourne vers moi, qu'il me regarde. C'est timidement que je lui dis que bientôt, je serais la Rachel qu'il a connu. C'est ambitieux, bien sûr. Comment redevenir la même fille que celle qu'il a connu ? Une fille parfaitement innocente, qui n'avait jamais vu toute la cruauté humaine, qui n'avait pas peur de ses propres parents, de ceux auprès de qui elle était née et avait grandi ? Non, Rachel ne redeviendrait jamais la même Rachel, et c'était ok. Mais pour l'instant, elle y croit. Et elle pense sans doute que c'est rassurant pour Ely. Sûrement, oui. Mais revenons à cet esprit emplis de milliers de penser à l'instant où son ami attrape sa main.

C'est un sourire qui orne désormais mon visage. Un sourire attendrie, un sourire reconnaissant. Ely pouvait se montrer mature, au travers de ses plaisanteries, et sa reférence m'arrache même un rire. Le chapelier fou, ça ne m'étonne qu'à moitié venant de lui. Je me souvenais encore de ce livre qu'il m'avait prêté : mes parents avaient trouvé que ce livre était vraiment une mauvaise lecture, mais c'était un classique, le genre qu'on étudié à l'école, alors il n'avait trop rien dit, même si, définitivement, une jeune fille bien élevée ne devait pas se comporter comme Alice.*

Si mes souvenirs sont exacts, "parce qu'il peut produire quelques notes, encore qu'elles ne fussent rien moins que claires; et parce qu'on ne met jamais le derrière devant"... Mais je n'avais toujours pas compris après la lecture du livre, alors je l'avais apprise par coeur.

*Je lui souris, prends sa deuxième main dans la mienne et soupire de soulagement.*

Merci, Ely. Je suis soulagée qu'on se soit expliqué.

*C’est le moment que la bibliothécaire très agréable choisie pour revenir dans la pièce. Elle nous observe, d’un air circonspect, notamment les mains d’Elyakim dans les miennes. Je les lâche et rougis un peu : je ne voulais pas savoir ce qu’elle imaginait, mais il fallait bien le dire, ça pouvait paraître un peu bizarre.*

“Pas de ça par ici. Mais j’ai vos ouvrages. J’ai besoin de vos noms, allons, dépêchons.”

*Je me rapproche, lui donne mon nom qu’elle consigne, je récupère mon ouvrage, et Elyakim fait de même. Finalement, alors que nous nous apprêtons à repartir, nous l’entendons dans notre dos murmurer, ou plutôt ruminer dans la barbe qu’elle n’avait pas : *

“Les jeunes d’aujourd’hui, ils ne savent plus se tenir.”

*Je me tourne alors vers Ely en sortant de la bibliothèque et explose de rire. Vraiment, à quoi pouvait-elle penser, cette bibliothécaire ? Heureusement que j’aimais les livres, parce que ce n’était clairement pas encourageant. J’inspire un grand coup et souris encore à mon ami.*

Je dois retourner dans mon dortoir, mais on se croisera sûrement. Bonne soirée, Ely.

*Je me pense un peu, pose une main sur son épaule et un baiser amical sur sa joue. Après tout, Ely est comme un petit frère pour moi, alors il m’arrivait de lui prodiguer des gestes tendres, comme je le faisais avec mon frère. Et puis, j’étais un peu plus guillerette, maintenant, bien contente d’avoir pu m’expliquer avec lui. Je ne voulais pas le perdre, lui non plus, et ce n’était pas en l’ignorant que j’y arriverais. Désormais, je ferais plus attention et tout se passerait bien.*
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Let me explain ꕤ Rachel & Elyakim
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