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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Ne parlons pas de lycanthropie ! Ft. Erin :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Sam 12 Fév - 22:14

Erin & Marigold

Ne parlons pas de lycanthropie !




Septembre 2020

Un cauchemar. Affreux. Prenant. Détestable. Un de plus à ajouter à la longue liste qui trouble son sommeil depuis trop longtemps. Son désarroi passe progressivement. Marigold peut enfin relâcher la couverture autour de sa poitrine. Elle respire profondément. Sa  baguette tenue dans sa main droite éclaire la pièce après son incantation d’urgence. Elle reprend peu à peu ses repères. Tout va bien, se dit-elle pour apaiser les battements affolés de son cœur. Ce n’est pas le moment de subir une crise d’angoisse. La sorcière n’en a ni l’envie, ni la force à cet instant. Les souvenirs modifiés déferlent encore sous ses paupières. Elle sait que si elle reste à les contempler bêtement, elle ne se rendormira jamais avant l’aube. Demain, elle a des cours à assurer. Ce n’est pas possible en ces conditions. Repoussant le duvet, elle s’assied au bord de son lit passant lassement sa main sur ses cernes gonflés. Elle imagine la tête de déterrée qu’elle doit avoir après un réveil aussi tourmenté brisant son cycle de sommeil. Elle a beau y être habituée depuis des années et puis qui revient avec le décès de Gemma, cela ne lui est pas plus agréable. Marigold a la désagréable impression de voir ses songes se détériorer de plus en plus ces derniers mois. Encore dans le déni profond, la jeune femme ignore les signes et espère …peut-être juste qu’ils disparaissent tout seuls ? Après tout, enfant, la professeure a suivi une longue thérapie après la guerre de 1998. Et puis, c’est une médicomage maintenant plus une gamine traumatisée. Elle soupire devant ses excuses bidons. Elle-même est bien placée pour savoir qu’elle a besoin d’aide et faire l’autruche ne l’aidera pas à retrouver des nuits correctes. Mais ce serait admettre sa faiblesse. Il ne manquerait plus que les gamins en entendent parler…

Appliquant une stratégie de cohérence cardiaque simple, Marigold apaise ses fortes émotions. Elle se sent mieux. La crise s’est éloignée suffisamment pour qu’elle se mette en mouvements. Elle se lève et enfile les premiers vêtements qui lui tombent sous la main. D’une main experte, elle ébouriffe sa tignasse blonde platine pour maintenir un style coiffé-décoiffé à peu près convenable. Par-dessus le tout, elle s’enveloppe de sa longue cape bleue nuit sur laquelle est brodé le dragon gallois. Après tout, qui peut-elle bien croiser à pareille heure dans les couleurs ? Les fantômes ? Ah. Ah. Elle sort de la chambre qui lui a été attribuée. L’air frais de la nuit s’insinue à travers ses fins vêtements. Elle frisonne. Ou est-ce la conséquence du manque de repos de son organisme ? Ses doigts resserrent les pans autour de son corps plutôt frêle, avouons-le. Le silence est une douce mélodie à ses oreilles. Elle apprécie le calme dans les couloirs. Ses pieds ne font que très peu de bruits en frôlant les tapis. Elle écoute à peine les quelques tableaux ronchonner à cause de la lumière de sa baguette. Si elle s’était trouvée moins épuisée, elle leur aurait sans aucun fait une longue diatribe pour les faire taire. A la place, elle les ignore comme une adulte bien sage et poursuit son chemin vers le but initial. Elle emprunter les escaliers n’en faisant qu’à leurs têtes. Cette petite escapade la plonge dans des souvenirs lointains. Le temps où elle avait l’impression de revivre à parcourir les couloirs de jour comme de nuit avec ses amis. Le bon vieux temps comme l’on dit.

Une fois arrivée au niveau de la grande salle, elle ne s’arrête pas et descend encore. Elle s’enfonce de plus en plus au cœur du château. Une fois dans les sous-sols, elle accélère sans le savoir sa foulée. Elle y est presque et cela lui tire un sourire de ravissement. Un sentiment de réconfort lui parcourt l’échine à l’idée même de ce sanctuaire qui lui a tant manqué. En bas des marches du dernier escalier, elle tourne à droite et… bam. Un choc la percute de plein fouet ou alors est-ce elle qui percute de plein fouet quelqu’un ? Etonnée mais pas dénuée de réflexe, la professeure se saisit in extremis du bras de la personne non identifiée avant qu’elle ne finisse sur les fesses.

- Bordel de …. Par Merlin ! s’exclame-t-elle un peu trop vivement pour les tableaux du sous-sol râlant à souhait du remue-ménage engendré.

Une fois assurée que celle-ci ne basculera pas en arrière, elle la relâche avec précautions. Le lumos de sa baguette éclaire la sorcière en face d’elle. Elle découvre une étudiante de la maison Serdaigle qui lui fait face. Sa première réaction est de froncer les sourcils. Que peut-elle bien faire là ? Surtout à cette heure-ci ? Puis, ses yeux se posent sur l’insigne étincelant sur sa poitrine. Ah. Une préfète. Tout s’explique, pense-t-elle, sans pour autant la quitter des yeux. Un léger rougissement aurait pu gagner ses joues en se remémorant l’insulte qu’elle a proféré devant elle, si ç'avait été son genre. Bon zut, c’est plus des bébés ! En plus, je parie qu’ils en disent des bien pires ! Je ne vais pas traumatiser une gosse avec quelques grossièretés. Bon, maintenant qu’elle sait qu’elle est autorisée à se déplacer dans le château au beau milieu de la nuit, elle n’a plus qu’à poursuivre sa quête non ? Elles n’ont qu’à reprendre leur marche chacune de son côté et l’affaire sera réglée. Pourquoi s'embêter avec une petite Serdaigle dans les bottes ? Pourtant, en scrutant le visage de la blonde, elle constate que celle-ci semble quelque peu figée. Hm, plutôt certaine qu’elle n’a pas dû lui causer un dommage trop important au cerveau, Marigold se penche vers elle.

- Est-ce que ça va ? Rien de cassé, Mademoiselle ? lui demande-t-elle, avec autant de froideur que d'une pointe de bienveillance avant d’ajouter. Mademoiselle… désolée, je ne connais pas votre nom de famille.

Elle plisse légèrement les yeux. Qui est déjà cette étudiante ? Sa tête lui dit quelque chose mais dans la pénombre, l'enseignante n’arrive pas à remettre un nom sur le faciès. Pourtant, elle jugerait l’avoir déjà vu à quelque part ! Autre que dans les couloirs de cette école évidemment. Et la directrice des verts et argent ne se trompe jamais. Marigold escompte bien que celle-ci pourra lui rafraîchir la mémoire. Bousculer une élève et la rendre muette, c’est pas mal pour un premier mois de cette nouvelle année. Un exploit sans aucun doute. Celui-ci peut pas bien être pire que tous les plans foireux exécutés par ses amis de Serpentard et elle-même. Il n’empêche que Marigold déteste se retrouver devant une question sans réponse. Pourquoi est-ce qu’elle a la désagréable impression d’avoir son nom sous le bout des lèvres ! Que c’est agaçant ! Ah ces étudiants.


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Erin Delacour
Erin Delacour
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Lumos
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Dim 13 Mar - 16:01
⊱ Erin & Marigold ⊰

Ne parlons pas de lycanthropie !

Cette fois-ci ce n’était pas à cause des effets de la pleine lune qu’Erin était encore éveillée au beau milieu de la nuit. Oh, elle aurait tout donné pour pouvoir bénéficier d’une bonne nuit de sommeil, c’était une évidence. Plus la lune s’était arrondie dans le ciel, plus le sommeil l’avait fui. Déjà que cette première rentrée depuis sa morsure la rendait nerveuse, elle avait dû composer avec les insomnies qui accompagnaient l’arrondissement de l’astre dans le ciel. Ses nuits s’étaient raccourcies de plus en plus drastiquement et avec elles sa patience et son empathie. Ce n’était que la seconde fois qu’elle vivait une pleine lune depuis cette fameuse nuit de juillet mais elle avait déjà le sentiment que jamais elle ne s’y ferait. Plus la date fatidique approchait, plus ses émotions étaient hors de contrôle, elle devait irritable, susceptible et parfois franchement désagréable, tout ce qui ne lui ressemblait pas. Alors quand le manque de sommeil venait se mêler à tout ça c’était pire encore. Même la conviction qu’elle n’était pas totalement lycanthrope et qu’elle ne se transformerait pas n’était pas assez pour la consoler. Les jours qui précédaient la pleine lune étaient devenus une véritable torture, Erin devait lutter contre des réactions qui n’étaient pas les siennes, elle devait composer avec cette impression de ne plus être elle-même, mais surtout elle devait faire tout ça tout en le cachant à ses camarades. Certains ne prêtaient pas vraiment attention à ses sautes d’humeurs, mais d’autres, comme Balthazar, y étaient sensibles alors elle devait redoubler de prudence en leur présence. La Serdaigle devait toujours être sur ses garde, ne jamais se laisser déborder, le tout sans parvenir à trouver le repos la nuit. C’était épuisant. Sauf que désormais la pleine lune était passée, et que si la française pouvait enfin profiter de la sensation délicieuse de se sentir de nouveau elle-même, ce n’était pas pour autant qu’elle pouvait se reposer.  
 
En cause, l’insigne en forme de P qui brillait fièrement sur sa poitrine dès qu’elle posait les pieds dans l’enceinte de l’école de Poudlard. Cela faisait trois ans qu’Erin avait été nommée préfète de la maison des Serdaigles. Elle n’avait pas cru endosser un jour ce rôle, après tout elle était une élève étrangère dans cette école, mais apparemment la direction en avait décidé autrement. A l’aube de sa seconde rentrée à Poudlard, l’insigne accompagnait l’habituelle lettre de l’école. Il fallait croire que son sérieux et son engagement n’avaient pas été ignorés. Bien sûr elle avait accepté ce poste qu’elle considérait comme un honneur. La française aimait son rôle de préfète surtout pour l'aspect d'entraide et de soutient qu'il représentait, elle aimait accueillir les nouveaux et leur faire découvrir le château et soutenir ceux qui en avaient besoin, elle était en revanche bien moins à l'aise lorsqu'il s'agissait de s'imposer en tant que figure d'autorité. Heureusement, la plupart des élèves savaient maintenant qu'elle était une préfète assez souple et rares étaient ceux qui cherchaient à la provoquer. Ce qu’elle n’avait pas prévu lorsqu’elle avait accepté l’insigne, c’était que plusieurs fois par mois elle serait dans l’obligation de sacrifier une partie de ses nuits pour effectuer des rondes dans le château. Dans le passé, ça ne l’avait jamais réellement gênée, même si elle était censée représenter une certaine forme d'autorité, elle pouvait souffler. Malgré quelques élèves qui aimaient se promener dans les couloirs la nuit, il était rare qu'elle doive réellement travailler lors de ses rondes, les étudiants avaient appris à se faire discrets et à éviter les parcours des préfets. Mais aujourd’hui c’était un peu différent, Erin sortait d’une période d’insomnie à cause de la pleine lune et elle savait que le temps lui était compté avant que le sommeil ne recommence de nouveau à la fuir. La Serdaigle aurait aimé profiter de ce répit pour se reposer et recharger ses batteries afin de tenter d’aborder la prochaine pleine lune avec plus de sérénité, mais ses devoirs de préfète venaient contrecarrer ses plans. Malgré cette difficulté en plus, abandonner son poste était hors de question.  
 
C’était pour ça qu’Erin se trouvait dans les couloirs de l’école au beau milieu de la nuit, au lieu d’être dans son lit. Par devoir. Les rondes nocturnes faisaient parties de son devoir de préfète, alors elle s’y pliait, même si rejoindre les bras de Morphée -à défaut de ceux de Balthazar- était bien plus tentant. Habituellement elle effectuait ses rondes avec un binôme d'une autre maison mais ce soir ils avaient décidé d'un commun accord de se séparer et de se retrouver plus tard. Au moins elle pouvait profiter du calme des couloirs vides. Dans le plus grand des silences, Erin avançait dans les couloirs sombres de l’école, la pointe de sa baguette comme seule source de lumière. Sans grande surprise, elle n’avait croisée personne pour le moment. Il fallait dire qu’elle ne cherchait pas réellement à pincer les élèves en faute, elle était plus prompte à détourner le regard qu’à distribuer les retenues et points en moins. En fait, Erin comprenait même ceux qui recherchaient la solitude et le calme des couloirs la nuit, surtout alors qu’elle-même vivait des temps si troublés, affirmer l’inverse aurait été terriblement hypocrite de sa part. Alors tant que les élèves pris en faute ne faisaient pas de bêtises ou ne dérangeaient pas la quiétude des lieux, elle avait pris l’habitude de les laisser filer sans punition. Elle savait que certains préfets ne partageaient pas son point de vue alors elle leur laissait sans mal l'autorité et la discipline, elle préférait être la personne sur laquelle on pouvait compter. Ce soir cependant, les couloirs étaient particulièrement calmes. Erin doutait de tomber sur un élève en faute, ni même sur la moindre présence sur son chemin. Parfois il lui arriver de croiser les fantômes qui vivaient entre les murs de Poudlard mais ce soir même eux s’étaient fait discrets. Ce qui n'était pas plus mal, si elle s'était habituée à la présence des ectoplasmes, elle ne se ferait sans doute jamais à celle de Peeves qui, à ses yeux, tenait plus de l'épine dans le pied que du fantôme.

Dans ce silence réconfortant, la Serdaigle parcourut les couloirs vides du château avec pour seule compagnie celles des tableaux qui murmuraient sur son passage. La nuit était bien avancée et sa ronde touchait à sa fin, il ne lui restait plus qu'à faire le tour des cachots et des différentes salles de potions qu'ils abritaient. Une fois dans les sous-sols de Poudlard, Erin accéléra machinalement la cadence de ses pas. Elle n'aimait pas beaucoup cet endroit du château, il la mettait mal à l'aise et elle était bien contente que la salle commune des Serdaigle en soit si éloignée. Elle trouvait ces lieux sombres et glauques, encore plus depuis qu'elle avait appris que des élèves avaient été retenus et torturés ici pendant la guerre contre Voldemort. Erin savait que certains trouvaient les cachots et leur ambiance sombre apaisants mais ce n'était pas son cas. Le moins de temps elle y passait, le mieux elle se trouvait alors comme chaque fois que c'était à elle de s'assurer qu'aucun élève ne s'y cachait, elle ne s'attarda pas et parcourut les différents couloirs rapidement. La française n'avait qu'une hâte : retrouver le grand hall de l'école, et ensuite son lit vu que sa ronde touchait à sa fin, mais le destin en avait décidé autrement. Le choc eut lieu au détour d'un couloir, juste avant l'escalier qui représentait l'objectif d'Erin. « Bordel de… Par Merlin ! » La collision força Erin à faire un pas en arrière, elle serait tombée si une main n'était pas venue agripper à son avant bras pour la retenir. « Oh pardon ! »  S'exclama-t-elle machinalement sous les regards réprobateurs des tableaux. Une fois qu'elle eut retrouvé des jambes assurées, la préfète releva vivement les yeux, s'attendant à se retrouver face à un élève pris en faute. Mentalement, elle se préparait déjà à devoir réprimander une jeune sorcière qui bravait le couvre-feu, mais elle réalisa rapidement qu'elle n'avait pas à faire à une élève rebelle. Lorsque ses prunelles se posèrent sur le visage de la sorcière qui lui faisait face, le choc fut encore plus grand que lors de leur collision.

Les yeux grands écarquillés de stupéfaction, Erin observa le visage qui lui faisait face. Non, c'était impossible. Et pourtant, dans la semi-pénombre, seulement éclairé par la lueur qui s'échappait de sa baguette, elle reconnaissait la sorcière. Figée, elle tentait de trouver une explication logique, de convaincre son cerveau qu'il se trompait, mais c'était peine perdue. Ce visage, elle l'aurait reconnu entre mille, même rongée par la fièvre et la douleur il s'était gravé dans son esprit pour ne plus en sortir. Abasourdie, Erin mit quelques secondes à réaliser que la sorcière s’était penchée vers elle. « Est-ce que ça va ? Rien de cassé, Mademoiselle ? » Par réflexe la Serdaigle recula en clignant des yeux. Elle n’en revenait pas. C’était la médicomage qui l’avait soigné suite à sa morsure. Si c’était son frère qui lui avait sauvé la vie en la tirant hors des griffes du loup, cette jeune femme avait certainement joué un rôle là dedans aussi. Evan lui avait assuré qu’il avait mis la main sur le premier médicomage qu’il avait pu trouver ce soir là, qu’il ne l’avait jamais vu avant et qu’il y aurait donc peu de chance qu’ils finissent par se recroiser. Et voilà qu’elle était là, juste sous son nez. Comment était-ce possible ? Comprenant qu’elle gardait le silence depuis un peu trop longtemps, Erin se racla la gorge. « Non... Non, tout va bien, merci. » Si physiquement ça allait, dans sa tête, elle sentait la panique commencer à l’envahir. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Pile à cette date, juste après la morsure ? Elle était sûrement un des nouveaux professeurs qui avait rejoint Poudlard à la rentrée. Trop occupée avec le retour en cours, ses difficultés avec Balthazar et les conséquences de la morsure, Erin n’y avait pas prêté attention. Et maintenant elle s’en mordait les doigts, elle se sentait prise au piège.

« Mademoiselle… ahem, désolée, je ne sais pas votre nom de famille. » Erin cligna des yeux. Elle ne la reconnaissait pas. En même temps, elle n’osait imaginer l’état dans lequel elle l’avait vu le soir de l’attaque, elle avait sûrement été méconnaissable. Mais ensuite, elle était repassée la voir pour s’assurer qu’aucune infection ne s’installait, pourtant elle ne se souvenait plus d’elle. La Serdaigle hésita à prendre ça pour un signe positif. Pouvait-elle lui mentir ? Lui donner son nom risquerait de faire remonter les souvenirs et Erin aurait préféré que la médicomage ne se souvienne pas d’elle, ainsi son secret resterait sauf. Décliner un autre nom que le sien était terriblement tentant. Sauf que ça ne paraissait pas réellement la chose la plus sage à faire, les préfets n’étaient pas nombreux dans l’école et si la sorcière se renseignait un peu, elle aurait tôt fait de découvrir la vérité. Or, Erin avait bien assez de problèmes comme ça en ce moment. « C'est Delacour. Erin Delacour. » Souffla-t-elle finalement, la mort dans l’âme. Avec un peu de chance, son nom ne dirait rien à la sorcière et elle pourrait souffler un peu. Avec un peu de chance, elle ne se rappellerait rien et ne mettrait pas son secret en danger. Avec un peu de chance Erin ne sentirait pas un nouveau poids venir s’ajouter sur ses épaules. Quel dommage que la chance semble l’avoir quitté depuis quelques temps. « Je suis préfète, c’est mon tour de faire le tour du château ce soir. » Reprit-elle dans l’espoir de fournir une explication avant qu’aucune question ne soit posée. Certes, l’insigne sur sa poitrine parlait pour elle, mais autant occuper l’esprit de la sorcière. « D’ailleurs j’ai terminé, alors je vais remonter dans mon dortoir. » Ajouta-t-elle d’une voix qu’elle tenta de en pas rendre trop pressée. Si la professeure était là à cette heure c’était certainement pour chercher un peu de tranquillité, elle n’avait donc pas besoin de l’avoir dans les pattes. Voilà, c’était parfait ça. Erin adressa un fin sourire à la sorcière et se décala. « Bonne nuit, professeure. » Il ne lui restait plus qu’à rejoindre l’escalier, et ensuite s’assurer de ne plus jamais croiser la sorcière. Facile.

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No light, no light
in your bright blue eyes
Would you leave me If I told you what I've done ? And would you leave me If I told you what I've become ? 'Cause it's so easy To say it to a crowd, But it's so hard, my love To say it to you out loud


Ne parlons pas de lycanthropie ! Ft. Erin LVx7lg7W_o

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Sam 19 Mar - 22:42

Erin & Marigold

Ne parlons pas de lycanthropie !




Septembre 2020

Mince, est-il possible que la jeune fille soit victime d’un traumatisme crânien avec une si petite petite collision ? Marigold rechigne à relâcher le bras de la Serdaigle tant que celle-ci conserve cet air stupéfait sur les traits. A-t-elle vu un fantôme dans le dédale de couloir ? Très certainement, d’ailleurs. La professeure jette un regard réprobateur aux tableaux se plaignant des éclats de voix et lumineux troublant leur sommeil éternel. Sérieusement, ne passent-ils pas suffisamment de temps à roupiller à longueur de journée ? Certains se carapatent déjà dans d’autres toiles pour chercher un havre de paix, sans doute et très loin des deux sorcières. Cela n’affecte pas le moins du moins l’ancienne médicomage. Ils n’ont qu’à partir s’ils ne sont pas contents. Leur humeur est toujours aussi massacrante que lorsqu’elle se trouvait à la place de l’étudiante en face d’elle. Aie. Après sa question et son geste envers elle, la blonde se recule d’un pas. Aurait-elle peur d’elle ? Super. Maintenant, elle terrifie des gamines. Pas mal comme palmarès, Gold, se gronde-t-elle. Enfin, non pas que l’idée lui déplaise totalement de procurer quelques sueurs froides aux gosses mais bon…celle-ci n’a pas l’air d’être le genre à avoir besoin d’un petit recadrage. C’est plutôt même tout le contraire en lorgnant sur la broche épinglée à sa poitrine. Elle est sûrement une élève exemplaire. Tout l’inverse de ce qu’elle était au même âge. Ah ! On ne se refait pas. Après ce qui lui semble être une éternité, de quoi s’interroger sur les capacités cognitives de la petite blonde, celle-ci se met à lui répondre.

- Bien, bien, si vous le dites… commente-elle, conservant un air perplexe marqué sur son faciès.

Franchement, l’étudiante ne trompe personne. Marigold lui jette quelques coups d’œil prudents. Elle lui ment. C’est certain. Mais pourquoi ? Intriguée, la plus si nouvelle membre du professorat se creuse les méninges. Ce qui est étrange c’est que les traits fins de la blonde lui mettent la puce à l’oreille, mais elle ne parvient pas à remettre un nom sur son visage. Que c'est agaçant ! D’où peut-elle bien la connaitre ? D’un cours ? Non, elle s’en souviendrait quand même ! Elle a mis un point d’honneur depuis son premier à apprendre par cœur le prénom et le nom de chaque élève et d’associer leur tête tant qu’à faire. La blonde n’est pas dans l’un de ses cours, c’est sûr et certain. Mais pourquoi a-t-elle l’impression de la connaître alors ? Frustrée par le manque de luminosité, Marigold ne peut en apprendre plus par le physique de l’étudiante de la maison Serdaigle. Peut-être que son nom et prénom, lui diront-ils quelque chose ? A supposer que la jeune fille retrouve sa voix avant les premières lueurs de l’aube. Finalement, telle une condamnée du moyen-âge, la Serdaigle lui transmet du bout des lippes l’information semblant terrible à ses yeux. Fronçant les sourcils, un éclat de compréhension brillant dan ses yeux, Marigold ouvre la bouche pour répondre avant de se raviser. Erin. Erin Delacour. Merde.

Mais c’est bien sûr ! Quelle idiote. Voilà pourquoi la jeune fille semble lui dire quelque chose. La morsure du loup garou. Comment oublier le visage terrifié des deux gamins. Ces deux gosses qui lui ont tant rappelés les siens - ceux de Gemma. La douleur dans les yeux de ce brin de femme. A l’époque médicomage, la sorcière était de garde lorsqu’on l’avait appelé en urgence pour essayer de minimiser les dégâts sur une jeune sorcière mordue par un lycanthrope. Des infirmières avaient pris en charge le gamin blond qui l’accompagnait, celui qui se présenta plus tard comme le petit frère de la victime. Le courage des ses deux jeunes gens l’avaient touché. Marigold et ses collègues s’étaient retrouvés confronté à une situation bien désagréable. Soigner les plaies d’Erin n'étaient clairement pas le plus dur. Lui annoncer tout ce qui risquerait de lui arriver à présent, l’était bien plus. Une vie pleine d’épreuves et d’incertitudes à l’approche de chaque pleine lune. En tant que médicomage, elle a souvent été confronté à des drames, des morts, de graves blessures mais c’est toujours plus dur lorsqu’il s’agit d’une vie à peine débutée. Elle s’est occupée d’elle et puis la perdue de vue lorsqu’elle a pu sortir de l’hôpital toujours accompagnée son frère. La plupart du temps, cela ne la gêne pas de ne pas avoir de nouvelles de ses patients. Pas de nouvelle, bonne nouvelle, non ? Là, c’est différent. Elle ne s’attendait pas à revoir Erin Delacour dans ce couloir, à cette heure-ci.

Merde. Pas étonnant que l’étudiante semble autant perturbée. Bien évidemment, celle-ci la reconnue. Marigold est en quasiment certaine. Son regard et sa posture fuyante ne font pas illusion. La voix d’Erin la ramène à la réalité et retire la vision de la blonde allongée sur ce lit d’hôpital. Elle hoche la tête devant la justification de la Serdaigle. Evidemment, contrairement à elle, elle a toutes les raisons de se retrouver près des cuisines et de la salle commune des élèves de Serpentard. A dire vrai, pour une fois, la Prewett se retrouve sans voix. Les questions tourbillonnent dans sa tête trop remplie. Machinalement, elle lui répond :

- Oui, oui, bien sûr…

Quoi ? Non. Bien sûr que non ! Une bonne gifle mentale serait parfaite à ce moment-là. Mais qu’est-ce qu’elle raconte ? Elle ne peut pas la laisser fuir comme ça. Comprenant la tentative d’esquive de la Delacour, Marigold se doit de la retenir. La gamine est trop intelligente. Elle essaie de l’avoir. Elle n’est pas dupe pour autant enfin disons que sous le coup de la surprise son plan aurait fonctionné à merveille. Elle fait plusieurs pas dans sa direction sans sembler trop presser. Inutile de se faire passer pour une psychopathe, la pauvre gamine a l’air déjà assez secoué comme ça. Se ressaisissant, la professeure esquisse un geste dans sa direction. Elle hausse le ton pour l’empêcher de rejoindre l’escalier.

- Erin, attendez, l’interpelle-t-elle, s’il vous plait. veuillez rester.

Peu importe les convenances entre professeur et élève. Ce n’est pas le cas là. Erin n’est pas une simple étudiante à ses yeux. D’ailleurs, elle n’est pas son étudiante ! Alors, au diable, toutes ces conneries de règlement ! Ce n’est pas à vingt-huit ans qu’elle changera pour devenir sage entre les murs de Poudlard. L’école n’a jamais réussi à la dompter durant toutes ses années d’étude. Ce n’est pas pour y parvenir maintenant. Cependant, elle espère que sa plaidoirie fonctionnera auprès de la Serdaigle. Elle n'a pas très envie d'user de sa voix de professeur. Elle ne veut pas la faire fuir et pour l’instant c’est bien parti pour. De plus, elle n’a aucune envie d’user de son autorité d’enseignante pour la faire rester. La rejoignant avec plus de calme, elle dépose une main qu’elle espère chaleureuse, plus que d'habitude cela ne devrait pas être très compliqué, sur l’épaule de la blonde. Elle lui offre un sourire, qu'elle espère rassurant bien qu’hésitant en lui demandant :

- Puis-je vous inviter à prendre un chocolat chaud ou une bièrraubeurre dans les cuisines ?

Plongeant ses yeux bleus électriques dans les siens, elle complète d’un air trop sérieux à son propre goût mais bon, il faut ce qu’il faut.  Elle ne peut pas la laisser repartir d’un tel état. Il faut qu’elles aient une petite conversation toutes les deux, semble-t-il. Et puis, Marigold aimerait savoir ce qu’il advient de son ancienne patiente.

- Je crois qu’il faut qu’on parle, n’est-ce pas ? Je vous promets de vous laisser fuir ensuite, ajoute-t-elle, avec un petit sourire, pas dupe, lui faisant comprendre que sa tentative ne fonctionnera pas deux fois avec elle.


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Erin Delacour
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Dim 17 Avr - 21:38
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Ne parlons pas de lycanthropie !


Habituellement, Erin ne rechignait jamais face à ses devoirs de préfète. En tant qu'étudiante issue de Beauxbâtons, elle n'avait pas songé recevoir un jour l'insigne avec sa lettre de Poudlard, mais quand ça avait été le cas, elle avait été ravie. Certes, elle avait déjà beaucoup de responsabilités et ses études étaient prenantes, mais elle avait accueilli ce nouveau défi avec la détermination de réussir qui avait toujours été la sienne. Et elle admettait sans rougir que jusqu'à présent, elle avait relevé ce défi haut la main et qu'elle en était même très fière. Même si elle avait fait la première partie de sa scolarité à Beauxbâtons, Erin était consciente que les préfets étaient une véritable institution à Poudlard tant ils jouaient un rôle important dans le bon fonctionnement de l'école. Elle avait donc endossé ce nouveau rôle avec tout l'honneur qui lui était dû. Pendant des années, elle avait effectué ses rondes, elle s'était assurée de guider les premières années, elle avait pris soin de ses camarades... Pas une seule fois elle ne s'était plaint de la charge de travail en plus que cela lui donnait. Aujourd'hui était une toute première, mais dans son existence, aujourd'hui n'avait plus grand chose à voir avec hier. Aujourd'hui, Erin était fatiguée, aussi bien physiquement que mentalement. La dernière pleine lune l'avait laissée épuisée, avec le mauvais souvenir de ses sautes d'humeur et des mots désagréables qu'elle n'avait pas réussis à retenir. Pour la première fois depuis longtemps, la française se serait bien passée de son rôle de préfète. En voyant son état, Kiara avait offert de l'aider, de la soulager de certaines de ses responsabilités, mais ça ne suffisait pas toujours et la bleue en payait le prix. Sûrement aurait-elle dû renoncer à l'insigne qui brillait à sa poitrine, mais elle ne parvenait pas à prendre une telle décision. Renoncer, c'était laisser la morsure gagner, c'était accepter que sa vie ne redeviendrait plus jamais la même, et elle ne voulait surtout pas ça. Elle agrippait encore à ses habitudes, à ce qu'elle connaissait, dans l'espoir de pouvoir reprendre son existence là où elle l'avait laissé. Mais rien n'était simple, elle se retrouvait malmenée par ses émotions, tout ça parce que la lune avait désormais un effet sur elle. Elle était fatiguée, irritable. Elle s'en prenait à ses camarades alors qu'ils ne lui avaient rien fait, s'éloignait peu à peu de celui qu'elle aimait. Pour la première fois de sa vie, Erin enchainait les erreurs, et elle craignait qu'un jour, cela soit irréversible.  
 
Peut-être était-ce le cas ce soir, quand, l'esprit ailleurs, Erin percuta une jeune sorcière alors que sa ronde touchait à sa fin. Certains parleraient certainement de destin Soledad d'autres de coïncidences, mais la Serdaigle misait surtout sur la malchance qui semblait s'acharner sur elle depuis le mois de juillet dernier. Si pendant une seconde, elle craignit de se retrouver face à un élève qu'elle devrait recadrer alors que ce n'était pas son fort, ou à un professeur un peu trop zélé n'ayant pas aperçu l'insigne de préfète sur sa poitrine, il n'en fut rien. En réalité, ce fut bien pire, tant et si bien qu'Erin se retrouva sous le choc et mit ce qui parut certainement à la nouvelle venue une éternité à répondre à une simple question. En même temps, plus grand chose ne paraissait simple dans la vie de la française ces derniers temps, mais ça elle n'allait certainement pas le dire. « Bien, bien, si vous le dites… » Erin pinça les lèvres face à la perplexité plus qu'évidente de la sorcière. Elle ne l'avait pas convaincue, c'était bien sa veine. Il fallait dire qu'elle avait de quoi être troublée, la sorcière qui lui faisait face n'était autre que la médicomage qui l'avait soigné cet été après sa morsure. Par Merlin, que faisait-elle là ? Jamais la Serdaigle ne s'était attendue à la recroiser, encore moins à Poudlard. Comme si son secret n'était pas assez lourd à porter, il fallait que la médicomage soit présente au château. Pile là où se trouvaient Balthazar et tous ses amis, tous ceux à qui elle mentait depuis des semaines. La française s'efforça de ne pas se laisser envahir par la panique, dans un premier temps, elle devait convaincre la jeune femme de ne pas s’interroger davantage sur son état, et pour cela elle devait garder son calme. « Je suis juste un peu fatiguée, il est tard. » Expliqua-t-elle en forçant ses lèvres à afficher un sourire. Voilà, une explication logique et parfaitement acceptable. Mais aussi parfaitement véridique, il était particulièrement tard et la fatigue d’Erin n’avait rien de feinte, il suffisait de voir son air un peu chiffonné pour le comprendre. Il était juste inutile de préciser que son trouble n’était pas dû qu’à ça.  
 
Le seul avantage à cette rencontre, c’était que Miss Prewett -son nom et prénom lui revenaient maintenant- n’avait pas l’air de la reconnaitre. Si cette constatation étonna Erin, elle eut aussi bien envie de la considérer comme une opportunité à saisir. Avec un peu de chance, la professeure la prendrait pour une élève lambda et la laisserait continuer son chemin tranquillement. La Serdaigle était préfète, elle n’avait donc pas de raison de la retenir. Sauf que, bien évidemment, rien ne se passa ainsi. Les espoirs de la française furent réduits à néant lorsque son nom lui fut demander, et si elle envisagea un instant de mentir, elle renonça bien vite à cette idée qui n’aurait pas manqué de lui apporter plus d’ennuis encore. A regrets, elle se présenta donc, osant à peine croiser les doigts pour que son identité ne rappelle rien à la sorcière. A peine son nom dévoilé, Erin pu voir un éclat de compréhension briller dans les prunelles de la Prewett. Elle retint un mouvement de recul, évitant soigneusement le regard de la sorcière. Elle la reconnaissait maintenant. Erin n’était pas à l’aise avec cette idée, mais il fallait dire que des morsures de loup-garous en dehors de la pleine lune, ce n’était pas commun, alors elle ne s’étonnait pas d’être reconnue. La blonde s’en doutait, la chance n’était plus de son côté depuis de nombreux mois, mais elle craignait tout de même ce qui allait se passer ensuite. Pour tenter d’éviter toute question, la Serdaigle enchaina, expliquant qu’elle était préfète et que puis que sa ronde était terminée. Pouvoir s’enfuir avant que Marigold ne pense à lui poser la moindre question était son dernier espoir. Lorsqu’elle entendit un vague « Oui, oui, bien sûr… » Erin sauta sur l'occasion. Elle n'avait que quelques pas à faire pour rejoindre les escaliers et filer dans le château pour retourner dans sa salle commune. Ensuite, elle devrait s'appliquer à ne surtout pas recroiser la sorcière, ou à ne jamais se retrouver seule avec elle, mais elle voulait bien tenter le coup. « Merci. » Lui souffla-t-elle rapidement après lui avoir souhaité une bonne nuit. Plus que quelques pas avant la libération. Elle ne gagnerait certainement qu'un peu de sursit, mais ce serait déjà ça. Le temps nécessaire pour remettre ses idées en place et se préparer à affronter la médicomage.

Seulement, celle-ci semblait en avoir décidé autrement. Erin avait à peine atteint les marches qui menaient vers le hall que la voix de la brune retentissait derrière elle. « Erin, attendez. » Les paupières fermées de consternation, la Serdaigle se figea. « S’il vous plait. veuillez rester. » En cet instant, la blonde maudit ses parents et la bonne éducation qu’ils lui avaient donné. Elle aurait pu prétendre de ne rien entendre, faire comme si de rien n’était et filer dans les couloirs du château, ou juste ignorer royalement les paroles de la sorcière. Mais elle n’était pas ainsi. Elle avait été bien élevée, Erin, la politesse elle connaissait sur le bout des doigts et ça avait même ancré quelques réflexes en elle. Comme celui d’attendre quand on le lui demandait. Fichu réflexe. Satanée éducation. Dans son dos, la Serdaigle sentit que la Prewett la rejoignait. Une main posée sur son épaule la poussa à se retourner alors que tout ce qu’elle voulait c’était prendre la fuite. « Puis-je vous inviter à prendre un chocolat chaud ou une bièrraubeurre dans les cuisines ? » Un instant, Erin considéra la sorcière. Avait-elle vraiment envie de se trouver en tête à tête avec la médicomage qui l’avait soigné ? Celle qui avait vu l’étendue de ses morsures, qui devinait ses cicatrices, aussi bien physiques que mentales ? Bien sûr que non. Pour une fois, ce n’était pas contre Balthazar qu’Erin eut envie de se réfugier, mais contre Evan. Son frère qui savait également tout de son secret. « Hum, je... » Elle hésita. Miss Prewett savait, elle n’arrivait pas à s’ôter cette idée de la tête. D’un simple mot, la professeure pouvait tout faire voler en éclat, elle tenait son secret entre ses mains. « D'accord. » Concéda-t-elle, finalement, sans parvenir à décider de si elle prenait la bonne décision ou pas. « Je ne dis pas non à un chocolat chaud. » Ajouta-t-elle dans une tentative de sourire. Depuis la morsure, elle évitait l'alcool, étant déjà bien trop malmenée par ses émotions. Cette fois-ci, la pleine lune étant passé, elle aurait pu se permettre un écart mais avec son état de fatigue, et la discussion qui s'annonçait, elle préférait ne prendre aucun risque, même avec une simple bièraubeurre.
 
« Je crois qu’il faut qu’on parle, n’est-ce pas ? Je vous promets de vous laisser fuir ensuite. » Le cœur battant d'appréhension, la française hocha lentement la tête. Elle était à la fois craintive de cette conversation et gênée que sa tentative de fuite ait été aussi évidente -et ratée. Elle avait l'impression d'être une enfant prise en faute, un sentiment qu'elle n'avait pas ressenti depuis bien longtemps. En même temps, qu'aurait-elle pu faire d'autre ? Cette discussion, Erin avait peur de l'avoir, alors faire demi-tour avait été la réaction la plus logique. Elle n'avait aucune envie d'affronter Miss Prewett, elle n'était pas une de ces courageuses Gryffondors. Pourtant, elle n'avait pas le choix. « Vous avez raison. » Admit-elle doucement en se tournant vers le couloir qui menait aux cuisines. Le chemin fut particulièrement court, mais il suffit pour remplir son crâne de questions et de doutes. Tandis que la professeure chatouillait la poire représentée sur le tableau, Erin avait déjà imaginé toutes les catastrophes qui s'apprêtaient à lui tomber dessus. Leur entrée dans les cuisines lui servit au moins de distraction. Malgré l'heure plus qu'avancée, des elfes de maison étaient encore présents dans les lieux et deux d'entre eux se précipitèrent à leur rencontre pour leur demander en quoi ils pouvaient les aider. Tout en s'efforçant d'afficher un sourire pour ces pauvres elfes qui ne manqueraient pas de s'inquiéter sinon, Erin laissa la brune prendre les choses en main. Sur les conseils des elfes, elles allèrent s'assoir autour d'une table non loin d'une cheminée allumée. Les yeux plongés dans les flammes dansantes, la Serdaigle hésitait à prendre la parole. Les questions lui brûlaient les lèvres mais elle craignait les réponses. Ce ne fut qu'après qu'un elfe leur ai apporté leurs boissons et déposé sur la table une assiette pleines de petits gâteaux à l'aspect moelleux qu'elle releva ses prunelles vers celle qui lui avait certainement sauvé la vie. « Est-ce que... Est-ce que vous en avez parlé à quelqu'un ? » Demanda-t-elle lentement en enroulant ses mains autour de sa tasse de chocolat. Elle ne précisa pas de quoi elle parlait, ce n’était pas la peine, c'était une évidence. Le sujet flottait entre elles, impossible à ignorer. L'éclat dans les yeux de Miss Prewett ne trompait pas, elle savait parfaitement qui elle était. Inutile donc pour Erin de se torturer à le lui préciser. Levant les yeux de sa tasse, la bleue plongea ses prunelles dans celles de la sorcière. « S'il-vous plaît, ne dites rien à personne. » Elle la contempla en silence, une supplique silencieuse dans le regard, espérant de tout cœur qu’il ne soit pas trop tard.

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No light, no light
in your bright blue eyes
Would you leave me If I told you what I've done ? And would you leave me If I told you what I've become ? 'Cause it's so easy To say it to a crowd, But it's so hard, my love To say it to you out loud


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Lun 18 Avr - 13:11

Erin & Marigold

Ne parlons pas de lycanthropie !




Septembre 2020

Quelle bien étrange coïncidence de tomber nez à nez avec la jeune Delacour. La professeure est partagée sur ses émotions. D’un côté, cela lui fait plaisir de constater que l’incident n’a pas empêché la jeune femme de poursuivre sa vie du moins ses études. Ce ne sont jamais des cas simples les victimes de morsure. Leur vie prend un tournant à nonante degrés du jour au lendemain sans posséder leur moindre moyen de revenir en arrière. Ce n’est pas une erreur que l’on peu effacer ou un mauvais comportement que l’on peut modifier…c’est acté dans leur patrimoine génétique dès le moment ou la salive entre en contact avec l’hémoglobine. La médicomage a été témoin de bien trop de tentatives de suicide chez ces sorciers dont la vie se brise en une fraction de seconde. Lorsqu’Erin est arrivée dans son service, le soulagement s’est vu à des kilomètres lorsque les professionnels de la santé ont constaté que ce n’était pas une morsure d’un lycan effectuer une transformation complète. Une jeune vie comme la sienne ne méritait pas ça. Dans ces moments-là, même les médicomages sont touchés. Marigold l’a lu dans les yeux de ses collègues trop de fois. Les parents transposent leur enfant à la place, priant que ça ne se passe jamais ainsi, tandis que les plus jeunes entrevoient la difficulté de reprendre une vie normale. Mais Erin est une battante. Marigold l’a su dès que ses yeux bleus, paniqués, se sont ouverts sur son visage la première fois.

A présent qu’elle peut les revoir une nouvelle fois, l’enseignante ne peut que concevoir les épreuves affrontées par la jeune femme pour en arriver là. Le plus discrètement possible, elle la scrute à la lueur des baguettes et des quelques flammèches éclairant le couloir sombre. Ce serait mentir de dire qu’elle a bonne mine. Toujours est-il qu’elle-même est mal placée pour en parler mais le cordonnier est toujours le plus mal chaussé, non ? Elle n’en croit pas plus en l’excuse de l’heure tardive. Ce n’est pas une nuit blanche qui crée des cernes comme celles qu’elle peut percevoir sur le visage pale de l’étudiante. Sans parler de son comportement fébrile depuis qu’elles ont débutées leur conversation. Ces quelques signes suffisent à tirer les sonnettes d’alarme dans l’esprit de l’ancienne médicomage. Elle ne peut pas sciemment lui tourner le dos et prétendre n’avoir jamais rencontré cette étudiante nulle part. Elle n’est pas de ce genre-là, bien qu’ici même dans ce château, elle ne soit en aucun cas tenue de s’intéresser médicalement à l’état de la bleue. Toutefois, il ne s’agit pas d’une grippe alors Marigold s’en voudrait terriblement que de la laisser partir dans un tel état de trouble, ce serait une entorse à son éthique professionnelle, évidemment.  Elle a cette désagréable impression que le fait de la rencontrer la rend d’autant plus nerveuse et n’aime pas ça. Erin lui cache sans aucun doute quelque chose.

Au grand soulagement de la plus âgée, Erin abandonne les armes et accepte de rester en sa compagnie. Marigold lui offre un signe de tête qui se veut rassurant. Elle n’a pas l’intention de la manger, sans mauvais jeu de mot. Sans aucun doute, la peur tenaillant la plus jeune doit être évacuée d’une manière ou d’une autre et visiblement liée à sa propre présence. Marigold n’a pas envie d’être la raison d’un nouveau chamboulement dans la vie de la bleue. De plus, bien qu’elle n’en ait plus le droit, elle s’inquiète pour sa santé. Ça, c’est plus fort qu’elle. Il est rare qu’elle ait l’occasion de revoir une patiente ayant subi un tel traumatisme dans un autre cadre que celui d’une consultation. Bien évidemment, si cela s’était passé dans d’autres circonstances, elle ne serait jamais permise de l’aborder et de l’inviter à la suivre dans les cuisines. Le fait est que les astres se sont alignés pour qu’elles puissent mettre les choses à plat et ça semble suffisamment important pour mettre la Delacour dans tous ses états. L’enseignante ouvre la voie sans rajouter plus de mots. Elle sait que l’étudiante la suivra maintenant qu’elle a abordé toutes ses options de repli stratégique. Emplie de souvenirs, la Prewett s’empresse de glisser ses longs doigts fins sur la poire pour ouvrir le passage sur les cuisines. Son cerveau d'analyste se repasse les heures passés à soigner la jeune Delacour, se rappelant des détails de son dossier. Gold aime les détails. A peine entrée, elles sont happées par la nuée d’elfes de maison. Certains semblent la reconnaitre et cela l’amuse, un peu. Elle leur rend leur salue, puis leur explique la raison de leur présence à toutes les deux. Simplement et efficacement. Heureux d’apporter leur aide, ils s’empressent de les guider dans un coin tranquille des cuisines. Marigold les remercie rapidement avant de s’installer face à Erin. La professeure se détend et laisse les douces flammes réchauffer sa vieille carcasse. Cet endroit est vraiment agréable. Du coin de l’œil, elle constate que cela n’apaise pas pour autant la Delacour. Elle décide de ne pas la brusquer et attend patiemment. Elle a été déjà suffisamment confrontante pour l’instant. Elle préfère la laisser venir à elle. A la place, Marigold fait tranquillement la conversation avec les deux elfes leur apportant des biscuits savoureux et les chocolats chauds. Elle n'en a pas grand chose à faire mais si cela permet à Erin d'obtenir le temps et la quiétude qu'il faut, elle peut bien faire se sacrifice. Elle espère que cela finira de permettre à la bleue de rassembler suffisamment ses idées pour s’ouvrir à elle. Et cela ne tarde pas. Erin prend la parole avec beaucoup d’hésitation dans la voix. Ses propos la troublent. Elle fronce les sourcils et s’apprête à répondre vivement lorsqu’Erin complète sa phrase par une supplique.

- Non, Erin. Je n’en ai parlé à personne, désamorce-t-elle, tout de suite sentant à quel point cela compte pour la jeune femme.

Elle lui laisse le temps d’appréhender l’information. Ses yeux parcourent les traits tendus de la jeune sorcière. Son état de détresse mental l’inquiète. Elle a l’air tout simplement à bout et perpétuellement sur les nerfs. Et Gold n’est pas idiote cette question n’est pas innocente. La Delacour a peur que des personnes dans cette école apprenne pour elle et la morsure. Et elle craint que la fuite provienne de la médicomage elle-même. Cette réalisation lui fait ajouter d’une voix plus douce qu'à l'accoutumée.

- Je suis tenue au secret professionnel, bien que je ne sois plus votre médicomage officiellement. Et dans tous les cas, je ne me permettrai jamais de trahir la confiance d’un patient. Vous n'avez pas à craindre quoique ce soit de moi, j'attends à ce que mes paroles parviennent à vous convaincre, complète-t-elle, posément.

Ce n’est pas le moment d’ajouter un stress supplémentaire sur les épaules de la bleue. En revanche, ce qui l’inquiète, c’est le fait qu’elle sous-entend qu’elle est la seule à porter ce lourd fardeau. Se creusant la tête, la Prewett se rappelle du jeune homme, tout aussi blond et constamment présent auprès de la Delacour. Il s’était présenté comme son frère. Elle s’en souvient maintenant. Mais quand était-il des parents ? Elle a beau se creuser la tête. Elle n’en a pas le souvenir. Il lui semble même que les deux jeunes gens ont pris la poudre d’escampette dès que l’état d’Erin fut acceptable. Se pourrait-il qu’ils aient tout garder pour eux ? Un nouveau respect passe dans les prunelles de l’enseignante alors qu’elle scrute patiemment le visage de l’étudiante. Quel courage. Ou quelle folie. Pensive, elle se frotte le menton de l’index.

- Est-ce qu’une promesse de ma part vous aiderait à vous sentir mieux, Erin ? demande-t-elle, en s’obstinant à passer outre les formalités d’élève-professeur et lui donner ainsi une part du pouvoir de la conversation.

Leur situation est exceptionnelle. Marigold n’a pas l’intention de la traiter comme une étrangère, sans pour autant lui accorder trop de passe-droits face à son air de marbre. La laissant le temps d’ingérer ces propos, l’enseignante dévie son attention sur les gâteaux et biscuits tapissant la table. Elle en sélectionne quelques-uns qu’elle savoure tranquillement. S'il y'a bien une chose qu'elle doit admettre c'est que les elfes de maison sont de bien meilleurs cuisiniers qu'elle- ce qui en soit, n'est pas difficile. Son air calme est une façade. C’est ce qu’elle peut offrir comme havre de paix, du moins l’espère-t-elle, à l’étudiante. Toutefois, la pointe de son pied remue sous la table trahissant son habituel besoin de prendre les devants. Un léger soupir lui échappe alors qu’elle vient retrouver le regard bleuté de la plus jeune.

- Ecoutez, Je suis désolée mais il me faut vous poser la question. Est-ce que vous avez besoin d’aide Erin ?  Il n’y a pas de honte à cela. Avez-vous quelqu’un à qui vous confier ? Le jeune homme qui était avec vous ce jour-là ? Votre frère, si je ne me trompe pas.

C’est plus fort qu’elle. Elle doit se mêler de cette histoire. La bleue a l’air si désemparée et craintive. La médicomage ne pourrait plus se regarder dans un miroir si elle la laissait en proie à cet immense fardeau pouvant écraser Atlas lui-même. Comment se peut-il que ce brin de femme doive affronter tout cela seule ? Cela ne fait pas de sens. Les Delacour sont connus dans le monde sorcier. Marigold s’imagine plusieurs scénarios. A-t-elle été repoussé par ses parents ? Est-elle livrée à elle-même ? Le garçon blond l’a-t-il abandonné lui aussi ? Par Merlin ! Elle s’efforce de maintenir son air calme pour ne pas l’effrayer davantage. Ce serait totalement contre-productif dans son entreprise d’au contraire, lui venir en aide. Maintenant, il n’y a qu’espérer que l’étudiante soit suffisamment en confiance pour lui laisser l’opportunité de se faufiler dans la brèche qu’elle a perçu plus tôt.


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Erin Delacour
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Sam 11 Juin - 23:13
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Ne parlons pas de lycanthropie !

Comme c’était ironique, la manière dont les rôles étaient subitement inversés. En tant que préfète des Serdaigles, c’était normalement le rôle d’Erin de surprendre les élèves en dehors de leurs dortoirs une fois le couvre feu passé. C’était à elle de jouer les adultes responsables. A ce moment là, c’était les jeunes sorciers pris sur le fait qui cherchaient à la fuir, qui s’inventaient des excuses et tentaient par tous les moyens de lui échapper. Bien sûr, lors de ces rencontres, elle était rarement autoritaire et inflexible, elle avait toujours trouvé que son badge de préfète était mieux utilisé quand elle se montrait juste et compréhensive. Quand les élèves se trouvaient en dehors de leurs dortoirs à des heures aussi avancées, c’était qu’ils ne parvenaient pas à trouver le sommeil. Enfin, sauf quand une fête était organisée quelque part dans le château et que les noctambules se trouvaient simplement sur le chemin de leurs lits. Mais dans ces cas là, l’information parvenait quasiment à chaque fois aux oreilles de la française qui savait alors à quoi s’en tenir. En temps normal, trouver un élève qui fuyait la chaleur de sa couette, le plus souvent c’était révélateur d’un problème plus profondément ancré. Un peu comme elle ce soir, sauf qu’elle, elle avait au moins l’excuse d’être préfète pour se trouver là. Un peu comme tous ces élèves pris en faute, elle ne voulait qu’une chose : s’enfuir. Mais comme c’était le cas lorsque les rôles étaient inversés, c’était impossible. Miss Prewett voyait clair dans son jeu et il apparut rapidement qu’elle n'avait aucune invention de la laisser faire. Pour la première fois depuis l’été où elle avait reçu son insigne de préfète, Erin pouvait se mettre à la place des jeunes sorciers qu’elle prenait en faute, et elle ne pouvait pas vraiment dire qu’elle appréciait l’expérience. En fait, elle aurait certainement tout donné pour en être exemptée.  
 
La professeure pouvait faire ce qu’elle voulait, se montrer aussi douce, patiente et diplomate qu’elle voulait, ça ne changeait rien. Elle était celle qui l’avait soignée après l’attaque du loup garou, elle avait vu les morsures, le sang et les cicatrices. Elle savait parfaitement ce que cela voulait dire. Elle était celle qui détenait tous les secrets d’Erin entre ses mains, et cette simple idée terrifiait la Serdaigle. Erin aurait certainement dû se montrer reconnaissante -et quelque part au fond d’elle c’était le cas- sans la sorcière elle ne serait certainement pas en vie aujourd’hui, mais tout ce qu’elle voyait c’était qu’elle représentait un risque insensé. Celui de voir son secret dévoilé à tous. Sauveuse ou non, la sorcière était une inconnue, il était impossible de savoir ce qu'elle pensait de cette situation ou ce qu'elle allait faire des informations qu'elle détenait. Et si elle jugeait dangereux de laisser Erin vivre librement à Poudlard ? Et si elle décidait d'en informer la direction, les professeurs... Sa famille ? Toutes ces questions tournoyaient en boucle dans l'esprit de la Serdaigle, formant une tempête qui lui donnait le tournis. C'était une torture pour la française qui avait l'habitude de maitriser le moindre aspect de son existence, si son frère aimait à l'embêter en la traitant de control freak ce n'était pas pour rien. Elle n'avait pas la force d'affronter ça, pas ce soir, peut-être même jamais. La fuite était la meilleure des options, la seule aux yeux de la Serdaigle, mais apparemment elle était la seule à voir les choses ainsi. L'invitation à discuter ne surprend pas vraiment l'étudiante mais elle aurait tout donné pour lui échapper. A court d'excuse, Erin se retrouva rapidement sans autre choix que d'accepter. La dernière chose qu'elle voulait c'était soulever de nouvelles questions ou suspicions chez Miss Prewett, et puis quelque chose lui disait que cette conversation finirait bien par lui tomber dessus un jour ou l'autre. Elle aurait aimé y être plus préparée, ne pas se sentir autant fatiguée ni apeurée, mais comme souvent en ce moment, elle n'avait pas le choix.

De nouveau, Erin eut le sentiment que les rôles s'inversaient. Habituellement, c'était elle qui décelait la faiblesse chez les autres élèves, c'était elle qui leur adressait un mot gentil, un encouragement. C'était encore et toujours elle qui parfois leur proposait de se rendre dans les cuisines de l'école pour savourer une boisson réconfortante ou se remplir un peu l'estomac grâce aux recettes si réussies des elfes de maison. Mais de nouveau, tout ça, ce ne fut pas elle qui le fit et elle trouvait ça terriblement déroutant. Elle n'était pas habituée à se retrouver de l'autre côté du miroir. Néanmoins, elle n'en dit rien -son malaise était assez évident comme ça- et suivit l'ancienne médicomage dans les méandres des cachots jusqu'aux cuisines. Aussitôt, elles furent accueillies par des elfes sur-motivés et sur-enthousiastes, leur empressement aida au moins Erin à ne plus penser qu'à ses problèmes. Un maigre sourire aux lèvres, elle se laissa guider et elles se retrouvèrent bien vite assises autour d'une table non loin d'une cheminée allumée. Comme si elles étaient les invitées les plus importantes du château, les elfes de maison n'avaient pas perdu un instant. Rapidement, une assiette de petits gâteaux fut déposée devant elles, ainsi que deux tasses de chocolat chaud fumant dont se dégage une odeur de cannelle délicieuse. La Serdaigle n'est cependant pas d'humeur à s'extasier devant les prouesses culinaires de ces êtres, si elle leur adresse un sourire de remerciements et s'empare de sa tasse, ce sont d'autres idées qui occupent toutes ses pensées. Une question en fait. Lancinante, hypnotisante. Terrifiante. Miss Prewett a-t-elle parlé à quelqu'un de ce qu'il s'est passé cet été ? De la morsure présente sur ses cotes ? De sa condition ? Des questions simples mais dont les réponses pouvaient tout détruire sur leur passage. Des questions dont Erin à besoin autant qu'elle craint de connaitre les réponses.  

Au moins, la torture fut de courte durée, il ne fallut que quelques instants à la sorcière pour répondre. « Non, Erin. Je n’en ai parlé à personne. » Le soulagement de la jeune française fut immédiat et semblable à un raz-de-marée. Posant sa tasse, elle pressa un instant ses paumes sur ses paupières, le sentiment qu’un poids venait de s’ôter de ses épaules en était presque étourdissant. « Merci… » Souffla-t-elle dans un murmure, bien que consciente que ce n’étaient pas ces mots que la professeure recherchait. Elle n’avait pas gardé le silence pour recevoir de la reconnaissance, mais tant pis, c’était ainsi qu’Erin voyait les choses. La blonde se redressa et s’efforça de reprendre contenance, ce n’était pas le moment de donner à la médicomage l’image d’une sorcière fragile mentalement. Elle n’avait rien dit pour le moment, mais rien ne garantissait qu’elle ne change pas d’avis un jour. Peut-être que cette réflexion se lisait sur son visage car la brune reprit. « Je suis tenue au secret professionnel, bien que je ne sois plus votre médicomage officiellement. Et dans tous les cas, je ne me permettrai jamais de trahir la confiance d’un patient. Vous n'avez pas à craindre quoique ce soit de moi, j'attends à ce que mes paroles parviennent à vous convaincre. » Ses mots furent accueillis avec un lent hochement de tête. Bien sûr, en plus de l’humain, il y avait l’aspect déontologique derrière tout cela, mais Erin savait que certains sorciers ne s’embarrassaient pas d’autant de scrupules. Comme elle le disait, elle n’était plus officiellement médicomage. Miss Prewett aurait très bien pu décider qu’il était de son devoir d’avertir la direction de l’école sur la nature d’une de leurs étudiantes. Elle aurait pu trouver plein d’arguments pour justifier une telle décision, mais le fait qu’elle prenne la peine de la rassurer faisait beaucoup de bien à Erin. « Ca… Ca me soulage. » Affirma-t-elle en tournant vers la sorcière un mince sourire.

Sentant le regard de la Prewett s’attarder sur elle, Erin préféra détourner ses propres prunelles. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle pourrait lire dans les yeux de la professeure, mais elle n’avait pas envie de le savoir. De la pitié, de la compassion, du jugement… Elle se blâmait déjà bien assez de ce qui lui était arrivé sans avoir besoin de le lire chez les autres. A la place, elle préféra récupérer sa tasse de chocolat chaud pour y tremper ses lèvres. La boisson onctueuse lui fit du bien. De l’alcool aurait été certainement plus indiqué pour calmer ses nerfs mais elle préférait s’en tenir éloignée tant qu’elle ne maitrisait pas totalement tous les aspects de son nouvel état, et encore moins lorsqu’elle se sentait aussi fatiguée. « Est-ce qu’une promesse de ma part vous aiderait à vous sentir mieux, Erin ? » La Serdaigle releva le visage vers la sorcière, un éclat de surprise brillant dans ses prunelles bleutées. Alors ça, elle ne s’y était pas attendu et en toute sincérité elle ne savait pas trop quoi faire de cette proposition. Une promesse, ce n’était que des mots après tout, faciles à renier, à oublier, à excuser. Ca ne voulait pas dire grand-chose au fond, et pourtant Erin se surprenait à envisager cette éventualité avec sérieux. « Oui. » Souffla-t-elle finalement, après un long instant de silence. N’était-elle pas en train de trop en demander ? Exiger une promesse d’un professeur, ce n’était pas vraiment sa place. Ce n’était pas elle la figure d’autorité ici, tout ce qu’elle portait c’était un badge en métal, pas de quoi la mettre sur un pied d’égalité avec Miss Prewett. Même si c’était la brune qui l’avait proposé, même si elle sentait que cette idée l’aiderait à se sentir rassurée, elle n’était quand même pas tout à fait à l’aise avec ça. L’exigence envers quelqu’un d’autre qu’elle-même n’avait jamais vraiment été dans la personnalité de la blonde. « Mais vous n’êtes pas obligée, professeure. Je vous crois. » Ajouta-t-elle doucement. De toute façon, elle n’avait pas d’autre choix, son secret était déjà entre les mains de la sorcière, elle n’avait pas d’autre option que de croire en sa bonne foi.

Si la professeure piochait sans hésitation dans l’assiette de petits gâteaux apportés par les elfes de maison, Erin se contentait pour le moment de son chocolat chaud. Elle était encore trop nerveuse pour avoir envie d’avaler quelque chose de plus consistant et elle avait l’impression que la Prewett n’en avait pas encore terminé avec ses questions. Tant que ce serait le cas, elle savait qu’elle ne pourrait pas se détendre. Surtout qu'elle avait vu juste. « Ecoutez, Je suis désolée mais il me faut vous poser la question. Est-ce que vous avez besoin d’aide Erin ?  Il n’y a pas de honte à cela. Avez-vous quelqu’un à qui vous confier ? Le jeune homme qui était avec vous ce jour-là ? Votre frère, si je ne me trompe pas. » L’étudiante pinça les lèvres et passa en revue les options qui s’offraient à elle.  Jusqu'à présent, elle n'avait pas vraiment pris le temps de faire le point sur sa situation, elle s'était contentée de vivre au jour le jour. Le tout avec un sentiment d'urgence qui ne la quittait pas. Avait-elle besoin d'aide ? Ca, oui, c'était une évidence. Mais est-ce qu'elle la recevait, est-ce qu'elle la cherchait ? C'était une question bien différente, dont elle avait le sentiment que la réponse ne serait pas forcément agréable. Alors Erin prit le parti de d'abord se concentrer sur les dernières interrogations de la sorcière. « C’est mon petit frère oui, Evan. » Confirma-t-elle avec un hochement de tête. Si elle regrettait tout ce qu'elle forçait son frère à vivre depuis sa morsure, les secrets, les mensonges et les tensions, elle lui portait tout de même une infinie reconnaissance pour son aide lors de cette funeste nuit. Sans lui, elle ne serait certainement plus là aujourd'hui. « Il est là pour moi, mais je crois que ce n’est pas toujours évident pour lui. » Précisa-t-elle en songeant aux montagnes russes que le jeune Delacour devait expérimenter depuis. Il y avait d'abord eu la peur et l'inquiétude. Maintenant il y avait les accès de colère d'Erin, provoqué par l'approche de la pleine lune, ses émotions qui la rendaient plus irascible, impatiente. Ces disputes qui les opposaient alors qu'ils avaient toujours été si complices, et les mots qu'elle ne pensait pas mais qu'elle ne pouvait s'empêcher de lui jeter au visage. C'était la Serdaigle qui avait été mordu, mais désormais même son frère devait vivre avec les conséquences.

Erin prit une gorgée de son chocolat avant d'ajouter, plus hésitante. « J'ai rencontré les membres d'une meute aussi. » Elle n'aurait jamais cru dire ça un jour, surtout depuis la morsure. Encore aujourd'hui elle avait du mal à y croire. « Il y en a un en particulier qui essaye de m’aider. » Ajouta-t-elle sans s’avancer plus. Il était inutile de préciser qu’il s’agissait d’un étudiant de Poudlard, tout comme elle, Aidan tenait à son secret et elle n’avait aucune intention de le trahir. Son petit frère, une meute entière de loups garous, dont certains se trouvaient à Poudlard, et maintenant Miss Prewett, voilà la liste des personnes au courant de sa nouvelle nature. C’était une liste à la fois courte et terriblement longue. Erin aurait préféré qu’elle n’existe jamais, mais elle n’avait pas le choix. Comme toujours dans cette histoire, alors ce qu’elle pouvait maitriser, elle s’efforçait de le faire afin de ne plus voir le contrôle de son existence lui filer entre les doigts. « Personne d’autre ne sait. » Elle plongea ses prunelles dans celles de la Prewett. « Personne d’autre ne doit savoir. » Une lueur implorante passa de nouveau dans ses yeux. La sorcière avait beau lui assurer qu’elle ne lui dirait rien, lui promettre, même, la Serdaigle ne pouvait s’empêcher de craindre de voir la nouvelle se répandre. Elle avait bien trop peur de ce qu’il se passerait si c’était le cas. Finalement, elle se laissa aller contre le dossier de sa chaise et contempla la brune un instant. Sa première question lui revenait en tête. Avait-elle besoin d’aide ? Oui, Erin en avait désespérément besoin, mais ce n’était pas aussi simple que ça. Plus rien n’était simple depuis la morsure et Miss Prewett, toute médicomage qu’elle était, n’avait pas l’air de le comprendre. « Je vous vois venir… Ne vous embêtez pas à chercher une solution, il n’y en a pas. » Souffla-t-elle. Si son ton était doux, aucun sourire ne vint ponctuer ses paroles. Ca aurait été hypocrite, il n’y avait aucune raison de sourire.

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No light, no light
in your bright blue eyes
Would you leave me If I told you what I've done ? And would you leave me If I told you what I've become ? 'Cause it's so easy To say it to a crowd, But it's so hard, my love To say it to you out loud


Ne parlons pas de lycanthropie ! Ft. Erin LVx7lg7W_o

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Dim 4 Déc - 19:47

Erin & Marigold

Ne parlons pas de lycanthropie !




Septembre 2020

Marigold constate sans mal le tourment au fond des prunelles de la Serdaigle, celle-ci lui semble clairement dépassée par les événements. Et pas uniquement ceux qui se jouent cette nuit en sa compagnie. La détresse de la jeune femme est plus qu’évidente. Marigold se demande comment Erin a-t-elle pu le cacher aussi longtemps à ses proches, sans que l’un d’entre-deux s’en inquiète. Voilà qui l’intrigue suffisamment pour orienter ce qui doit se présenter la préfète comme un interrogatoire de sa part. Il n’empêche que la directrice des Serpentard serait grandement déçue de voir tous ses efforts réduits à néant par un comportement autodestructeur de la jeune femme si elle venait à s’aventurer trop loin sur ce chemin périlleux. Elle scrute avec attention mais non sans une pointe de discrétion, bien qu’Erin semble si profondément perdue dans ses pensées. La professeure n’est pas certaine de ce qu’elle parvient encore à percevoir du monde extérieur à son subconscient. Inquiétant comportement. Tous les signes crient alerte rouge dans l’esprit observateur de l’ancienne médicomage. Les stigmates lisibles sur son faciès ne laissent planer aucun doute sur la rudesse de la vie actuelle vécue par Erin.  Et si des marques physiques sont visibles, le petit doigt de l’aînée des deux femmes craint de découvrir ce qu’il se cache au niveau psychologique. Sauf que, Marigold n’est pas une psychomage. Elle aurait pu choisir cette voie-là, seulement voilà, elle et les relations sociales hors professionnalisme, c’est plutôt désastreux comme expériences. Un sage choix de ne pas l’étendre à des pauvres patients qui n’ont rien demandé surtout pas de l’influence d’une sorcière qui clignerait des yeux face à des pleurs, sans savoir quoi dire ou faire…

Le cas d’Erin est différent. La gamine est forte mentalement. Sinon, elle serait déjà sur ses deux genoux, Gold en est certaine. Un tel talent en perdition chez les oisillons, quel gaspillage. Elle aurait pu faire appel au responsable de sa maison mais aurait-elle eu confiance pour laisser la jeune femme entre les mains de quelqu’un d’autre ? Certainement pas. Alors, autant se farcir tout de suite la partie discussion. Marigold n’escompte pas lui proposer un miracle. La vie n’est pas faite ainsi. Depuis sa plus tendre enfance, la sorcière l’a bien saisi, lorsque les morts pleuvaient sur les épaules de sa tante et de ses collègues. Elle devrait s’estimer chanceuse de n’avoir perdue personne jusqu’à Gemma Goldstein. Devrait. Cette terrible perte hante encore trop son esprit pour que celui-ci rationnalise le décès de cette grande dame. Surtout lorsque ses yeux bleus électriques se plongent sur les deux gamins laissés derrière elle. Elle n’est pas un foutue lionne comme son frère. Elle n’apprécie pas le sacrifice des gens aimés même s’il s’agit de la « bonne cause ». Quelle cause est assez bonne pour perdre et prendre la vie ? Quel adage ridicule. En la contemplant depuis le début de leur petite conversation nocturne, Marigold prend doucement conscience de certaines similitudes entre elles. La Serdaigle est en contrôle constant. Ces signes-là, la professeure de médicomagie est tout à fait capable de les reconnaître. Elle-même en souffre. Ce qui lui indique qu’Erin ne se laissera pas aller à des aveux aussi facilement qu’il pourrait y paraître au premier abord en voyant cette gamine errer dans les couloirs. Inclinant la tête sur le côté, elle ne serait pas étonnée de voir une petite goutte de sueur descendre le long de sa tempe. Erin lutte contre elle-même. Et la voilà face au grand méchant loup. Ah.

L’ambiance chaude et chaleureuse des cuisines a un effet, qui lui parait, bénéfique pour la jeune sorcière de Serdaigle. Marigold ne manque pas de percevoir le maigre sourire éclairant ce visage blême – trop blanc pour être naturel même pour une française comme la Delacour. Ici, la danse est menée par les elfes de maison, ce qu’ils ne tardent pas de leur faire découvrir. Ni une, ni deux, ils s’activent de tous les côtés. Un court instant, Marigold se demande s’ils pensent obtenir plus de visiteurs nocturnes étant donné la quantité – la montagne devrait-t-elle dire, de nourriture appétissante apparaissant sur leur table. Bien maigre cuisinière, Marigold ne se prive pas de piquer de tout. Ayant consacré l’entièreté de son temps à ses études, puis à son travail, la sorcière ne s’est jamais considérée comme une cuisinière dans l’âme. Après, l’on dit ce que l’on veut en guise d’excuses bien sûr. Néanmoins, il vaut mieux éviter de se retrouver à goûter un plat concocter par la médicomage. Elle réussira bien mieux la potion de guérison d’une irritation de l’estomac que le met en lui-même. Apparemment, les propos de la professeure de médicomage ôte un sacré poids des épaules d’Erin. Elle n’en doute pas. Mais cela la guide sur une toute nouvelle piste, qui se concrétise. Elle n’a parlé à personne ? Serait-ce possible ? Sinon pourquoi ne voudrait-elle s’assurer que Marigold n’a vendu la mèche à personne ?  Son soulagement est si évident. Ses épaules s’abaissent d’elle-même. La sorcière se mord l’intérieur de la joue pour ne rien ajouter de plus. A nouveau, elle scrute ses gestes. La plus jeune saisit sa tasse fumante entre ses mains. Pour se réconforter ? Se donner du courage ? Tant de possibilités. Son murmure fait esquisser à son aîné un léger sourire. Elle ne devrait pas la remercier d’une telle chose. C’est pourquoi, elle lui confie naturellement le fait d’être liée professionnellement à elle – à son serment. L’affirmation de la plus jeune a pour conséquence de lui faire opiner de la tête.

- Bien. A présent, nous sommes sur la même longueur d’onde, lâche-t-elle, simplement, sans que quelques émotions transpercent sa voix.

Erin n’a pas besoin d’une personne lui apportant de la pitié. Et cela tombe bien, ce n’est pas le cas de la sorcière plus âgée. Et clairement pas dans ses plans. Toutefois, malgré ses propos, la Serdaigle ne semble pas encore tout à fait prête à lui faire confiance. Ce qui peut se tout à fait se comprendre. Marigold se penche en arrière sur sa chaise l’observant, cette fois-ci, sans chercher à se dérober. Tant pis, si cela la mettra mal à l’aise. Elle a besoin de réponses. Et celle qui les détient, dans son coffre-fort, est face à elle – fermée à double ou triple tour et ce malgré ce sourire faiblard. Pour récupérer la clef, Marigold se doute bien qu’elle devra donner quelque chose d’elle en retour à l’étudiante. Qu’est-elle prête à lui sacrifier ? La voir se détourner ostensiblement d’elle, ne l’arrête pas pour autant. Qu’essaie-tu d’éviter, Erin ? se demande-t-elle. La vérité ? Peut-être. Un éclat de satisfaction passe dans ses prunelles lorsqu’elle voit replonger la jeune fille dans sa boisson. Bien. Au moins, cela veut dire que la bleue baisse légèrement ses armes face à elle. C’est une bonne chose. C’est pourquoi, Marigold choisit ce moment précis pour jouer sa carte maîtresse pour obtenir un semblant de confiance de sa part. Elle lui glisse une proposition, qu’elle ne pourra, vraisemblablement, pas lui refuser. Une promesse. Un nouveau serment. Comme celui, qu’elle a juré de tenir en élevant les enfants de Gemma, à sa place. Non, c’est faux. Ce sont les deux adolescent, maintenant jeunes adultes, qui l’ont éduqués. Ils sont forts, comme mademoiselle Delacour. Dans leurs yeux, Marigold lit la même détermination à sortir de ce puit sombre. Erin n’est pas perdue.  Elle veut se battre. C’est intéressant de la part de la petite française au patronyme bien connu. La surprise sur ces traits ne fait que briller plus les siens. Gagné. L’étudiante de Serdaigle ne s’attendait pas à une telle offre de sa part. Aurait-elle fait mouche ? Après quelques instants à la voir hésiter, peut-être peser le pour et le contre de cette demande particulière., elle finit par lui répondre par l’affirmative. Et voilà, c’est reparti pour le deuxième tour d’incertitude et de pensées tourbillonnantes dans l’esprit de la Serdaigle. Très remuant cet intérieur cognitif, ma parole, pense-t-elle, amusé malgré le fond de leur conversation. Alors, c’est de ça que s’inquiète la jeune femme ? Qu’elle se force à lui faire une quelconque promesse.

- Balivernes, l’interrompt-elle, en tapotant du bout de l’ongle de son index la table. Ne refusez jamais une telle proposition à l’avenir. Bien, maintenant…

Elle prend le temps pour chercher à capter le regard bleuté de la Serdaigle. La vérité passe par les prunelles, reflet de la sincère du sorcier. Puis, elle poursuit d’un ton laissant plus d’illusion sur l’intensité du sérieux de l’offre faite à Erin de sa part.

- Nous éviterons de procéder à un serment inviolable, si vous n’y voyez pas d’inconvénient. Néanmoins en voici un autre : Je vous fais le serment que votre secret ne sera jamais divulguer de mon fait. Si vous connaissez l’histoire de la maison Serpentard, vous saurez alors que nous, malgré la réputation ternie par certains ne méritant pas d’être nommés ce soir, sommes tenus par un sens démesuré appeler noblesse. Cela veut dire que je ne vous trahirai pas, mademoiselle Delacour.

Avant de lui laisser miroiter trop grand, la médicomage ajoute avec un sourire faisant étinceler ses yeux :

- A une seule condition. Si vous acceptez mon serment, je veux le vôtre que vous me permettrez de m’en défaire si votre vie venait à être mise en danger par le dit secret. Et je parle également de me faciliter l’accès aux soins. Ce que vous devez savoir, c’est que dans ce cas-là uniquement, le secret professionnel est irrémédiablement rompu. A vous de choisir, Mademoiselle.

Le faciès impassible de Marigold ne laisse peu de place pour Erin à songer à un éventuel bluff de sa part. La sorcière sait de quoi elle parle. Et au-delà de ça, elle ne lui laissera pas pour autant le contrôle total de la partie qui se joue entre elles. Encore moins si cela peut mener à mettre en danger la vie de la Serdaigle. C’était et son rôle de garder en vie toutes ces petites têtes blondes d’abord en tant que médicomage et maintenant en tant que professeur. Qui aurait cru que Marigold Prewett serait prête à tant d’investissement pour le futur de la race sorcière. Se ramollirait-elle avec l’âge ?  Elle, attendrie ? Pff. Il ne faut pas trop rêver. Rattrapée par son impulsivité, pour ça qu’elle ne joue pas souvent au jeu d’échec, Marigold lui pose les questions qui lui brûlent les lèvres depuis le début de cet interrogatoire. Bon, d’après les premières informations obtenues (yes !) la Delacour peut compter sur son petit frère. Le jeune homme dont se souvient Marigold étant resté à son chevet. Mais encore une fois, elle note l’absence indiscutable du mot « parents » dans la conversation. Ce fameux Evan est au courant uniquement car il se trouvait là au bon moment pour lui amener sa sœur blessée. Gold ne doute pas un seul instant qu’une sorcière comme Erin doit avoir une multitude de proches, des amis et certainement même un petit ami. Mais elle préfère tout garder. Honte ? Ou déni ? Peur d’être repoussée ? Cela pourrait être tellement de raisons. Peut-être même toutes à la fois. Marigold se promet d’ouvrir un œil sur le comportement du petit frère également. Être vigilante à d’éventuels changements de comportements chez la fratrie Delacour ne lui semble pas être une mauvaise idée vu la nature peu incline d’Erin à demander de l’aide à ceux qui pourraient la lui fournir. La directrice des Serpentard en vient à se demander si celle-ci ne tente pas de se dépatouiller par elle-même de cette situation. Et cette idée la fait devenir brusquement suspicieuse. Toutefois, elle hoche la tête à ses paroles. Effectivement, cela ne doit pas être simple pour le garçon d’aider sa sœur dans ces conditions là. Décidant d’être uniquement le reflet, et non la juge, de l’évidente vérité, elle lui offre ces mots :

- En effet, vous affrontez tous les deux, une situation terriblement compliquée, ardue et stressante.

Par expérience, Marigold sait qu’il ne sert à rien de proposer conseils à foison. Erin n’en fera qu’à sa tête. Ce n’est pas parce qu’une parfaite inconnue lui dira des choses dont elle est déjà parfaitement consciente, qu’elle se dira soudainement mais oui, je vais faire ce qu’elle dit ! Il ne faut pas se leurrer. La seule manière dont Erin pourrait user pour se sortir de cette impasse, c’est de s’auto convaincre et de sortir enfin de la boucle du changement – s’extirpant de la contemplation dans laquelle elle vivote durant ces derniers mois.  La prochaine confession d’Erin. Etonnante. Et pas prévue, fait dresser les sourcils de la sorcière plus âgée. Pardon ? Une meute. Aussitôt, son attitude change et devient crispée voire distante. Elle n’apprécie pas ce qu’elle entend. Se lier avec des créatures telles que les lycans…pire une meute de lycans. La médicomage grince des dents. Elle connait bien ce petit monde-là. Ils vivent selon leurs propres règles. Cela ne doit pas être bien différent des Etats-Unis. Et ce qui arrive…c’est qu’un jour un forcené qui n’a pas sa dose de sang en viennent à s’en prendre à des innocents. Pourquoi les lycanthropes seraient différents des vampires ?  Marigold ne souhaite pas émettre de jugements sur les actions d’Erin. Encore une fois, elle est convaincue que la jeune étudiante est parfaitement au fait des dangers auxquels elle s’expose en poursuivant dans cette voie-là.

- Je suis persuadée que vous n’êtes pas idiote, mademoiselle Delacour. Désespérée. Effrayée. Epuisée. Très certainement. Mais pas au point de vous jeter dans la gueule du grand méchant loup, n’est-ce pas ? J’espère pour vous que vous avez pleine confiance en cet « ami » mais n’oubliez pas ma mise en garde. Vous avez beau leur ressembler sur quelques points, qu’on appelle symptômes, cela ne fait pas de vous l’une des leurs. Avez-vous seulement songé à ce qu’il se passerait si l’un d’entre-deux décidaient que votre état inachevé devenait insuffisant ?

Marigold ne veut pas en rajouter une couche supplémentaire mais le fait est, qu’elle se doit de la mettre en garde. La réalité. La Serdaigle l’affronte. Et elle ne peut pas le faire sans armes. Curieuse, la sorcière aurait bien voulu poser de plus amples questions au sujet de cette fameuse meute. Et surtout de ce qu’elle apporte clairement à Erin. De son côté, elle se promet de se démener pour trouver quelqu’un qui s’y connait en lycanthropie. Peut-être son ancien collègue infirmier. Elle n’a pas le loisir de se plonger plus loin dans ses réflexions que l’étudiante semble perde fortement de son masque. Implorante. Désespérée. Désemparée. Marigold se radoucit sans même s’en rendre compte. Cherchant à l’ancrée dans leur réalité, la sorcière plus âgée tend la main vers son avant-bras y déposant ses longs doigts autour de son poignet, sans serrer fort.

- Mademoiselle Delacour, respirez calmement. Et finissez votre tasse de chocolat chaud avant qu’elle ne devienne froide,
lui conseille-t-elle. Et mangez donc quelques biscuits. Vous avez besoin de prendre des forces.

Après s’être assurée que la Delacour tient le coup, la sorcière se recule sur sa chaise à nouveau. Elle plonge ses yeux dans ceux de son interlocutrice.

- Je vous ai fait un promesse. Et je déteste par-dessus tout me répéter, Mademoiselle. Je ne suis pas votre ennemie. Je ne cherche pas une solution. Il n’y en a pas. Pas une qui vous semblera acceptable en tout cas. Toutefois, éclairez-moi voulez-vous, pourquoi faire confiance à une bande d’inconnus, dont moi y compris, et non pas à vos proches ? Qu’est-ce qui vous fait trembler et … perdre le contrôle, Erin ? demande-t-elle, sans animosité aucune mais sans doute avec des idées derrière la tête.

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Erin Delacour
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Dim 15 Jan - 18:54
⊱ Erin & Marigold ⊰

Ne parlons pas de lycanthropie !

Cette rencontre était bien la dernière chose à laquelle Erin s’était attendue. Déjà, en temps normal, il était relativement rare qu’elle croise âme qui vive pendant une de ses rondes de préfète. De temps en temps, elle tombait sur un élève en pleine balade nocturne, c’était bien pour ça qu’elle faisait ces rondes, mais ce n’était vraiment pas souvent. Au final, son devoir de préfète était surtout rythmé par le seul bruit de ses pas. Sauf ce soir. Ce soir, il avait fallu qu’elle tombe sur Marigold Prewett. Une rencontre qu’elle n’aurait jamais pensé faire entre les murs de Poudlard. La sorcière était bien la dernière personne qu’elle s’était attendue à voir croiser son chemin. Et pour cause, Miss Prewett n'était autre que la médicomage qui l’avait soigné suite à sa morsure au mois de juillet. Pour faire quelques raccourcis, c’était certainement la personne qui lui avait sauvé la vie. Enfin, une des personnes, avec Evan qui l’avait emmené loin de son agresseur. Mais c’était aussi la personne qu’elle espérait bien ne jamais recroiser. Tout simplement parce que Marigold Prewett était une des rares personnes au courant du secret de la Serdaigle et que cette idée la mettait terriblement mal à l’aise. Le secret d’Erin était entre les mains d’une inconnue, certes elle ne doutait pas de sa bonne foi, elle avait été médicomage et était maintenant non seulement professeure mais aussi directrice de maison, ça voulait dire bien des choses sur son caractère, mais la française ne pouvait s’en empêcher. Son secret était son fardeau à elle, même si elle était mille fois reconnaissante à la médicomage de l’avoir soignée, le partager c’était prendre le risque qu’il finisse par être exposé. Et ça, c’était une idée qui paniquait complètement la Serdaigle. Ce que la Prewett ferait de son secret, Erin ne pouvait pas le deviner, encore moins le contrôler, et pour être qui était une vraie maniaque du contrôle, c’était très difficile à vivre.

C’était une situation tout à fait nouvelle à laquelle Erin devait faire face et elle avait le sentiment qu’elle lui échappait totalement. Quand elle vit que Miss Prewett la reconnaissait, elle ne sut pas quoi faire alors quand elle la poussa à la suivre jusque dans les cuisines de l’école, elle n’eut pas vraiment le sentiment d’avoir un autre choix que celui d’accepter. C’est ainsi que, pleine de doutes et d’angoisses, la française se retrouva assise non loin d’un feu de cheminée avec une tasse de chocolat chaud autre les mains et une assiette de petits gâteaux devant elle. Le tout, face à Marigold Prewett. Au moins, si celle-ci se rendait compte des tourments qui animaient la Serdaigle, elle ne joua pas avec et lui assura rapidement qu’elle n’avait parlé à personne de sa condition. Mieux, elle lui expliquait que son silence était dû au secret professionnel et qu’ainsi il ne serait pas brisé. Des mots qu’Erin ne pouvait s’empêcher de trouver rassurants. Elle n’avait pas songé à ce que pourrait divulguer la personne qui l’avait soigné, ni à qui elle pourrait parler de l’étrange cas qu’elle avait dû prendre en charge au début de l’été, mais maintenant elle était soulagée. La Serdaigle hocha la tête aux mots de la professeure, elles étaient sur la même longueur d’onde, c’était un bon début. Ce qui n'empêcha pas la Prewett de lui proposer de lui en faire la promesse. Une idée que la blonde accepta avant de s’en vouloir presque aussitôt, elle ne voulait pas paraitre ingrate en face de celle qui lui avait sauvé la vie. Si Marigold affirmait qu’elle garderait le silence, alors elle n’avait aucune raison de ne pas la croire, tout comme la médicomage n’avait pas de raison de tenter de la berner. Au fond, ce n’était pas comme si Erin avait un autre choix.

Cette fois, les mots de la Serdaigle ne semblaient pas au goût de la professeure. Erin se fit reprendre et, instinctivement, se redressa sur sa chaise. Ses yeux bleus passèrent de l’ongle qui tapotait sur la table, au regard de la sorcière qui lui faisait face. « Nous éviterons de procéder à un serment inviolable, si vous n’y voyez pas d’inconvénient. Néanmoins en voici un autre : Je vous fais le serment que votre secret ne sera jamais divulgué de mon fait. Si vous connaissez l’histoire de la maison Serpentard, vous saurez alors que nous, malgré la réputation ternie par certains ne méritant pas d’être nommés ce soir, sommes tenus par un sens démesuré appeler noblesse. Cela veut dire que je ne vous trahirai pas, mademoiselle Delacour. » Erin hocha lentement la tête. Non, pas de serment inviolable, elle n’aurait jamais eu dans l’idée d’en arriver là. Elle était déjà bien soulagée de voir Miss Prewett accepter de garder son secret, aller plus loin aurait revenu à manquer de confiance en elle et c’était bien la dernière chose que la française voulait. Quant à la réputation des Serpentards, Erin devait avouer qu’elle n’était pas parfaitement au fait. Certes, elle avait étudié l’histoire de Poudlard avant de venir y étudier, mais elle n’était pas autant attachée que les Britanniques aux valeurs des différentes maisons. Néanmoins, étant donné que la médicomage en était la directrice, elle devait savoir de quoi elle parlait. « Je sais. » Confirma-t-elle à mi-voix en faisant de son mieux pour ne pas lâcher le regard de sa professeure. Contrairement à certains, Erin ne pensait pas que les Serpentards étaient tous nécessairement mauvais, elle savait que la vie comportait bien des teintes de gris alors elle évitait de mettre les gens dans des cases. Mais si les verts et argents étaient réputés pour leur sens de l’honneur, ça ne pouvait que l’arranger.

Au sourire de la sorcière, Erin comprit que la partie n’était pas terminée, elle se figea sur son siège, attendant la sentence qui ne tarderait certainement pas à tomber. « A une seule condition. Si vous acceptez mon serment, je veux le vôtre que vous me permettrez de m’en défaire si votre vie venait à être mise en danger par le dit secret. Et je parle également de me faciliter l’accès aux soins. Ce que vous devez savoir, c’est que dans ce cas-là uniquement, le secret professionnel est irrémédiablement rompu. A vous de choisir, Mademoiselle. » Avec une profonde inspiration, la Serdaigle prit le temps d’assimiler les paroles de Miss Prewett. Quand elles avaient parlé de promesse, elle n’avait pas pensé qu’il puisse y avoir des conditions avec. Ca rappela à Erin qu’en réalité elle ne connaissait rien de la sorcière qui lui faisait face. Tout ce qu’elle voyait, c’était son regard presque dur qui démontrait qu’elle n’en démordrait pas, et son sourire assuré qui était la preuve que c’était elle qui dirigeait la partie. Au fond, Erin savait que c’était le cas, qu’elle n’avait pas d’autre choix que de l’accepter et de jouer selon les règles dictées. Elle baissa un instant les yeux sur ses mains pour réfléchir. Ce n’était pas une condition si difficile à accepter, en fait, l’esprit raisonnable de la Serdaigle lui soufflait que c’était même cohérent. Son secret ne pouvait pas se mettre sur la route de possibles soins, elle le savait bien. Même si c’était difficile à admettre. Une nouvelle inspiration plus tard, Erin relevait ses prunelles sur la sorcière. « C’est d’accord. J’accepte. Si ma vie est en danger, le secret professionnel ne tient plus. » Souffla-t-elle doucement, tout en ne pouvant se détacher de l’impression de planter des clous dans son propre cercueil. Et en même temps, quel autre choix avait-elle ? Erin tenta de se rassurer en se disant qu’elle n’était pas du genre à risquer sa vie, peut-être ce serment-là se révélerait inutile.

Après un tel échange, il serait aisé de croire que la discussion deviendrait plus facile, mais ce ne fut pas vraiment le cas. Il fallait dire que le sujet de la semi-lycanthropie d’Erin, et tout ce qui l’entourait de près ou de loin, était compliqué à aborder pour elle. Et que la question des personnes qui pouvaient l’aider était épineuse. En fait la réponse était assez simple : pas grand monde, mais c’était toujours difficile de le dire ainsi. Evan faisait de son mieux. Mais il restait son petit frère et lui aussi se retrouvait souvent dépassé par la situation à laquelle elle le forçait à prendre part. Une bouffée de culpabilité envahi la Serdaigle alors qu’elle songeait à ça. « En effet, vous affrontez tous les deux, une situation terriblement compliquée, ardue et stressante. » Penaude, Erin opina du chef. Compliqué, ardu, stressant. C’était exactement ça, et tellement plus encore que cette simple pensée donna l’impression à la française d’étouffer. Par sa faute, Evan se retrouvait aux prises d’un secret plus grand que lui, d’une situation dont tous deux ne savaient que faire exactement. « C’est le moins que l’on puisse dire. » Admit-elle dans un murmure. Les Delacour étaient brillants, ils ne rechignaient pas face au travail, mais tout ça restait bien trop complexe pour eux. Erin aurait tout fait pour libérer Evan de ce secret, elle aurait même préféré l’affronter seule que de lui faire subir tout ce qu’il subissait par sa faute. La Serdaigle aurait pu proposer à son frère d’effacer cet épisode de sa mémoire, de lui ôter ce poids des épaules mais elle savait d’avance qu’il s’insurgerait à cette idée. Peut-être à raison. Ainsi, il était trop tard désormais, les dés étaient jetés et ils n’avaient plus qu’à faire avec.

Au moins, Erin n’était pas totalement seule. Elle avait son petit frère, mais ce n’était pas tout. Elle avoua à la professeure Prewett s’être rapprochée d’une meute de loup garou. Une confession qu’elle n’aurait jamais pensé avoir à faire un jour. Une confession qui continuait de la faire frissonner même aujourd’hui. Elle avait beau avoir rencontré des loups plusieurs fois, avoir le soutien d’Aidan, elle continue d’avoir peur d’eux. Difficile de se défaire de ce sentiment après que l’un de leur congénère ait fichu sa vie en l’air. Surtout qu’il fallait admettre que la meute de Greyback n’était pas exactement un modèle de sympathie, les rares fois où Erin s’était retrouvé en leur compagnie elle avait bien senti combien ils étaient en décalages. Ils venaient de deux mondes différents. Sa confession provoqua une réaction instantanée chez la médicomage. Aussitôt, Erin vit son regard se faire plus perçant, plus scrutateur, son attitude se fit tout de suite plus distante. La Serdaigle prit sur elle pour ne pas réagir, elle savait que son choix de trouver une meute ne ferait pas l’unanimité, mais à ce moment-là, elle ne s’était pas sentie d’autre choix. Et jusqu’à aujourd’hui elle ne regrettait pas, même si chaque visite s’apparentait à une épreuve. « Je suis persuadée que vous n’êtes pas idiote, mademoiselle Delacour. Désespérée. Effrayée. Epuisée. Très certainement. Mais pas au point de vous jeter dans la gueule du grand méchant loup, n’est-ce pas ? J’espère pour vous que vous avez pleine confiance en cet « ami » mais n’oubliez pas ma mise en garde. Vous avez beau leur ressembler sur quelques points, qu’on appelle symptômes, cela ne fait pas de vous l’une des leurs. Avez-vous seulement songé à ce qu’il se passerait si l’un d’entre-deux décidaient que votre état inachevé devenait insuffisant ? » Si au début, Erin avait commencé à hocher la tête pour montrer qu’elle comprenait les paroles de sa professeure, elle s’arrêta brusquement à sa mise en garde. Les yeux grands ouverts de surprise, elle eut presque le sentiment de tomber dans le vide. Soudainement, elle a l’impression d’ouvrir les yeux et de voir des erreurs partout sur son chemin. Erin sentit une bouffée de panique enfler en elle. « Je… » Et si la professeure Prewett avait raison ? Et si les loups décidaient que finalement son existence était juste une erreur qu’ils devaient effacer ? Une atteinte à leur propre nature ? Erin ne connaissait rien des loups garous, ces personnes ne lui devaient rien. « Je n’avais pas songé à ça… » Avoua-t-elle d’une voix blanche. Elle s’en voulait de sa propre négligence, surtout si celle-ci risquait de lui couter cher.

Dans ces conditions, il était de plus en plus difficile de tenir une conversation posée et sensée. Erin ne cessait de voir ses erreurs et ses failles. Tout ce qu’elle avait possiblement loupé et qui finirait invariablement par tout faire exploser en vol. L’angoisse gagnait du terrain, petit à petit, et ça se sentait dans sa voix tremblante. La main de la professeure vint se poser sur le poignet de la Serdaigle, un contact qu’elle ne sentit presque pas. « Mademoiselle Delacour, respirez calmement. Et finissez votre tasse de chocolat chaud avant qu’elle ne devienne froide, et mangez donc quelques biscuits. Vous avez besoin de prendre des forces. » Lentement, les prunelles bleutées de la française passèrent des doigts de la sorcière sur son poignet, à son visage. Erin hocha un peu mécaniquement la tête, s’accrochant aux propos de la médicomage pour ne pas laisser la panique l’emporter. Distraitement, sans vraiment y penser ou même le décider, elle porta sa tasse à ses lèvres et but une petite gorgée. Ses prunelles passèrent sur les petits gâteaux devant elle sans vraiment les voir, elle ne pouvait rien avaler. « Je vous ai fait un promesse. Et je déteste par-dessus tout me répéter, Mademoiselle. Je ne suis pas votre ennemie. Je ne cherche pas une solution. Il n’y en a pas. Pas une qui vous semblera acceptable en tout cas. Toutefois, éclairez-moi voulez-vous, pourquoi faire confiance à une bande d’inconnus, dont moi y compris, et non pas à vos proches ? Qu’est-ce qui vous fait trembler et … perdre le contrôle, Erin ? » La française se força à réguler sa respiration, à ne surtout pas penser à toutes ces choses qui étaient en dehors de son contrôle. Cette conversation était bien plus difficile que ce qu’elle avait imaginé.

Même cette question n’était pas si simple car elle la forçait à se révéler. A regarder en face ce qui lui faisait le plus peur. « Parce que des inconnus ne peuvent pas me quitter, s’ils n’ont jamais fait partie de ma vie. » Souffla-t-elle finalement, tout en jouant avec la anse de sa tasse. Elle chercha ses mots, chercha à ne pas se laisser envahir par les émotions. « J’ai peur que tout ça se soit trop pour mes proches… » Trop déroutant, trop effrayant, trop écœurant. Les choix étaient illimités et plus terrifiants les uns que les autres. Mais le plus terrifiant de tous était là « J’ai peur qu’ils me quittent. » Erin pinça les lèvres pour empêcher sa voix de trembler. Elle leva des prunelles incertaines vers la Prewett. « Si même moi je n’accepte pas ce qu’il m’arrive, alors comment est-ce que les autres le pourraient ? » Ca n’avait aucun sens aux yeux de la Serdaigle, ça n’en aurait jamais.

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Would you leave me If I told you what I've done ? And would you leave me If I told you what I've become ? 'Cause it's so easy To say it to a crowd, But it's so hard, my love To say it to you out loud


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