Le monde tournait enfin dans le bon sens depuis quelques semaines. Alors tout n’était pas parfait, bien entendu, il ne fallait pas s’attendre à ce que tout se déroule selon ses souhaits à lui. Ce serait plus simple, bien entendu mais le problème c’est qu’ils étaient deux et par conséquent les décisions, il ne pouvait les prendre seul, au risque d’avoir de gros conflits avec elle, voir même qu’elle le laisse tomber. D’ailleurs, il aurait aimé en savoir un peu plus à ce sujet, est ce qu’un jour cette peur, parce que oui, c’était bien ce qu’il ressentait, de la peur à l’idée que tout se termine, allait toujours être présente ou est ce que ça allait passer et qu’il allait avoir la certitude que tout irait bien ? Pour le moment, ça n’était pas le cas, il essayait d’arrondir les angles du mieux qu’il pouvait avec elle, de ne faire aucune remarque désobligeante. Par moment, qu’on se l’avoue, c’était très difficile, voir même cela devait se voir sur son visage qu’il était complètement dépité. Il faut dire qu’il avait du mal à comprendre qu’elle ne finisse jamais à l’heure, ah mais ça le rendait réellement dingue qu’elle ait des minutes de retard, surtout qu’il était le genre de personne à être toujours à l’heure donc qu’elle ait des contraintes qu’elle ne maitrisait pas, par Merlin, ce que ça l’agaçait. Difficile dans ce cas de figure de ne pas lui balancer dans la tronche qu’elle pouvait laisser ses patients de merde, oui de merde c’est réellement ce qu’il songeait d’eux, à ses collègues parce que ça le gonflait d’attendre. Mais il ne disait rien, pour le moment en tout cas, se contentait de regards qui voulaient tout dire, mais évitait toute parole pour ne pas provoquer de disputes.

De toute façon, personne ne l’obligeait à l’attendre à la sortie de Sainte Mangouste, c’est bien lui qui avait envie de venir, envie de passer du temps avec, essayer de rattraper le temps perdu, même si rien ne rattraperait jamais ce dernier. S’il était plutôt régulier dans ses visites à Sainte Mangouste, il y eut aussi quelques loupés de son côté, entre les séances de Quidditch obligatoires et les révisions parce que les bonnes notes n’allaient pas tomber toutes seules. C’était des jours complets où ils ne se voyaient pas et si ça n’avait rien d’alarmant, ça arrivait à tout le monde après tout, il n’empêche que ça avait quelque chose de frustrant après avoir dû passer deux mois complets sans se fréquenter. C’est ainsi qu’au détour d’une conversation, ils décidèrent ensemble de passer un week end tous les deux.

Pour le lieu, ça ne fut pas excessivement difficile à trouver, la demeure des Dimitrov pouvait parfaitement faire l’affaire, personne y vivait, ils seraient tranquille. La date, étant donné que la casse burne qui bossait trop c’était Kiara, et bien en toute logique, c’était à mademoiselle de la choisir. Et là, c’est vrai, Grigori fut d’une réelle mauvaise foi, il s’attendait à ce qu’elle lui sorte une date hyper loin dans le temps, démontrant par ce choix que vraiment les études passaient avant tout et que s’il n’était pas content, c’était pareil. Il s’était totalement fourvoyé, elle avait trouvé une date hyper rapidement et il avait accepté sans attendre.

Le jour J, il se retrouva comme bien souvent lorsqu’il venait la chercher contre une colonne donnant vue sur l’entrée de Sainte Mangouste. S’il était évident qu’il l’attendait, ce n’est pas pour autant qu’il s’avança vers elle lorsqu’elle sortit, la laissant venir jusqu’à lui autant pour ne pas paraître impatient que parce que ça ne servait à rien, elle savait très bien le rejoindre. Une fois à sa hauteur, il tendit la main pour qu’elle pose sa main dans la sienne et qu’il se charge de les faire transplaner. Arrivée à destination, il fit un signe de la main pour la laisser passer devant, préférant fermer tout derrière lui « Je te ferais bien croire que t’es pas ma captive mais on sait tous les deux que c’est faux. » Après, elle n’avait pas non plus l’air de se plaindre, en règle général donc c’est que ça ne devait pas être trop dur à vivre. Grigori la rejoignit pour passer le seuil de la porte et l’observa attentivement « Kiara, on est bien d’accord tu es ma fiancée officiellement ? Quand tu parles de nous aux gens… » Il s’arrêta ayant bien conscience que ça pouvait être très mauvais pour lui ce genre de phrase, raison pour laquelle il compléta par lui-même « S’il t’arrive de parler de nous aux gens, bien sûr. » Probablement que ça n’était pas vraiment son genre de conversation préférée,  non le sujet de prédilection c’était la médicomagie… tout pour plaire cette fille vraiment. « Tu parles de nous en tant que fiancés ? » Ouai ouai, beaucoup de détour pour arriver à la conclusion, histoire de pas trop la brusquer ni mettre les pieds dans le plat « Je voudrais t’offrir une bague. » Il leva la main d’un signe autoritaire pour l’empêcher d’ouvrir sa mignonne petite bouche et refuser parce qu’il allait très mal le prendre « Je me fiche totalement que tu ne sois pas pour l’étalage de richesse, que les cadeaux, tu les préfères personnels tout ça, tout ça, j’ai mémorisé je peux te l’assurer. Je veux quand même que tu portes une bague de fiançailles. » alors il allait peut être éviter le même genre de bague qu’il avait lui-même mis au doigt d’Alcyone parce qu’autant rendre folle la petite Greengrass, franchement c’était un véritable bonheur, l’empêcher d’enlever elle-même sa bague et la forcer même sans être là, à ramper devant un Dimitrov pour qu’on la lui retire – même si Dimka et bah il joue pas bien le jeu – ça faisait plaisir à Grigori… Bon en fait c’était le simple fait de la soumettre qui l’amusait beaucoup. Ce serait beaucoup moins amusant avec Kiara, déjà parce qu’il l’appréciait elle, ce qu’il était bon de noter quand même, mais qu’elle risquait de hausser le ton avec lui, de ne pas trop apprécier d’être contrainte et puisqu’il n’y avait aucun contrat entre eux, il risquait de la voir partir. Autant éviter de se mettre des bâtons dans les roues si bêtement « ça te dirait demain de venir avec moi dans une bijouterie pour te laisser choisir ? »Il détestait ce lieu à présent, sûrement dû au fait qu’il avait bien morflé et en même temps, c’était aussi grâce à ça qu’il avait vu une amélioration de son entente avec la blondinette.

Le sujet tendu ayant été abordé dès le début, Grigori pouvait l’entraîner jusqu’aux chambres d’amis pour la laisser choisir sa chambre. Tandis qu’ils montaient à l’étage, il passait son doigt sur la rambarde, vérifiant au passage que les poussières avaient été bien faîtes, n’ayant pas du tout envie de faire mauvaise impression à Kiara. Une inquiétude vaine, tout était parfait. Arrivant sur le palier, il se tourna vers elle pour la regarder et constater dans une franchise rare de son côté « Je suis content que tu sois là. »

La vie avait repris ses couleurs. Ce n’était pas parce qu’on ressentait la saison estivale dans les vents plus chauds ou parce que le soleil réchauffait bien plus. Non, ça Kiara, elle ne le remarquait à peine. La réalité était qu’elle était heureuse d’avoir retrouvé Grigori dans son quotidien. Bien sûr, ce n’était pas toujours évident, mais ils se complétaient bien. Entre les mines de désespoir de Grigri quand ça n’allait pas, Kiara voyait ses efforts puis elle devait se retenir de ne pas sourire devant cette bouille adorable. Quoi? Il était adorable son fiancé. Surtout quand elle voyait sa moue mécontente quand elle arrivait un peu plus tard devant l’hôpital. Elle ne faisait pas exprès promis! Même qu’elle devait se dépêcher pour le rejoindre. Il n’était pas toujours là, mais pourquoi prendre une chance de le faire attendre. Elle le gratifiait toujours de flamboyants sourires même s’il faisait un peu l’impatient. Oh et d’un petit baiser aussi sur la joue, comme pour calmer sa sourde colère. Il venait quand même la chercher régulièrement donc elle assumait qu’il assumait l’attente et les imprévus.

Elle était toujours contente de le voir. Ils arrivaient à trouver du temps malgré leurs routines respectives. Il avait ses choses et elle les siennes. Elle trouvait qu’ils étaient doués malgré tout, mais que ça serait mentir de dire qu’il ne lui manquait pas parfois. Il lui avait manqué durant des semaines, elle pouvait bien vouloir rattraper un peu le temps? Ça serait tout à fait normal. Puis C’est environ pour cette raison que l’idée d’un week end se présenta. Kiara, elle avait été d’une efficacité singulière à trouver dans son horaire le moment parfait pour se libérer. Elle avait même bien mentionné à la personne responsable qu’elle prenait vraiment ces journées pour elle et son fiancé, même pas besoin de penser à la rejoindre. Fallait quand même cela au clair hein, elle était travaillante, mais il ne fallait pas pousser le bouchon, elle avait une vie aussi et un fiancé grognon en prime.

Elle s’était préparée d’avance avec une petite valise pour son week end qu’elle avait emmenée à Ste-Mangouste donc quand il vint la chercher après sa journée de travail, elle était toute prête. Elle prit sa main rapidement après un sourire pour pouvoir transplaner à la demeure Dimitrov. Elle entra à son invitation sans oublier de ricaner un peu à ses mots.

« Le fait que je sois consentent ne me rend pas vraiment une captive, Grigori. »

Mais quoi? Elle était ravie d’être là! Puis quand il revint à sa hauteur, elle prit son bras du sien en avançant vers la demeure. Son sourire restant sur ses lèvres, même quand il commença à parler. Bon, qu’est-ce qu’il voulait lui dire son maladroit Grigri? Elle ne le quittait pas des yeux pendant qu’il faisait son manège de construction de phrase. Le pauvre… ça semblait une gymnastique compliquée. Elle ne pouvait s’empêcher de le trouver adorable, mais ça… ça elle ne lui dirait pas hein, elle le laissait terminer de parler. Retenant tout de même d’avoir l’air de se moquer, elle vint quand même confirmer ce qu’il semblait vouloir lui demander.

« Oui. Quand je parle de nous aux gens, je dis que tu es mon fiancé.’’

Bon, c’était dit puis il mentionna vouloir lui acheter une bague, elle s’était arrêtée de marcher pour pivoter son regard vers lui, allant bien sûr pour parler, mais il l’arrêta d’un geste qui la fit légèrement sourire. Sourire qui devint de plus en plus grand à mesure qu’il expliquait le pourquoi du comment. Bon, oui c’est vrai, elle avait dit ça. Elle hocha même la tête positivement pour signifier qu’elle avait bien dit ça, qu’elle était fière de sa mémoire. Bravo! Il avait une bague pour elle? Oh non! Il voulait aller à la bijouterie avec elle. Pour la peine, son air sembla s’attendrir singulièrement.

« Je veux porter une bague de fiançailles, promis que je ne vais pas rouspéter pour ça (Elle serra doucement son bras contre elle en reprenant) Oui, je veux bien t’accompagner pour choisir demain… »

Bon, quelque part, ça la gênait un peu de se balader dans une bijouterie et de choisir une bague, mais connaissant Grigori, ça lui prendrait des heures seules. Question de trouver la bonne bague, celle qu’elle aimerait, etc.! Elle l’imaginait bien râler durant le processus donc elle pourrait l’orienter un peu. Elle ne s’attendait pas à une sortie ainsi pour leur week end, mais c’était une belle surprise. Elle avait relâché son bras une fois au palier dans l’intention d’aller porter sa valise dans la chambre de Grigri, mais ce dernier pivota vers elle pour lui mentionner qu’il était content. Il n’était pas le plus expressif sur terre son fiancé, elle le savait, donc qu’il prenne le temps de lui dire, ça lui faisait plaisir. Elle vint le rejoindre sur le palier, posa sa main libre contre sa joue pour embrasser l’autre avec douceur. Elle avait oublié dans sa hâte quand elle avait été le rejoindre à la fin de son travail!

« Je suis vraiment contente moi aussi, ça va faire du bien ce week end. (Et elle en était vraiment convaincu en plus. Elle reprit) Je meurs de faim, je vais aller porter ma valise dans ta chambre et on mange ensuite? »

Elle disait cela le plus normalement du monde en prenant déjà l’initiative de se rendre vers la chambre de Grigori. Oh oui! Parce que dans la jolie tête de la blondinette, elle allait dormir dans le même lit que lui, pas dans une chambre d’amis. Aucunement cette idée n’avait traversée son esprit et encore moins que c’était ce que prévoyait son charmant fiancé.

Elle marquait un demi-point, elle était consentante pour venir ici, donc elle n’était pas entièrement sa captive, juste un peu parce qu’il ne la laisserait pas filer. En même temps, elle ne semblait pas non plus avoir la volonté de partir. Ça allait même plus loin que cela, elle voulait rester. Il savait bien que c’était en grande partie son œuvre à lui, ne se faisait pas d’illusions, il ne l’intéressait pas vraiment voire pas du tout à la base et ne pouvait lui en vouloir. Il n’avait jamais été la personne venant parler aux autres, cherchant à se faire des amis, il était donc relativement invisible. Il n’empêche qu’il vivait avec un plaisir véritable le fait qu’elle veuille être là, parce qu’il s’était accroché, peut être, sûrement même, le résultat était néanmoins flatteur, elle voulait passer du temps juste avec lui. C’était quelque chose qui ne lui était jamais arrivé et il découvrait avec un plaisir tout particulier, le fait d’être important pour quelqu’un.

Forcément, il était fier d’avoir obtenu sa main et si lui savait très bien dire qu’il était fiancé, il avait envie que les gens sachent, se rendent compte par eux même qu’il disait la vérité. Il savait cependant que bien souvent, avec Kiara, ça ne se passait pas entièrement comme il voulait. Il apprenait à prendre sur lui et ne pas trop ronchonner – un travail pour le moins fastidieux -. Il essaya donc d’amener les choses d’une certaine façon, s’il ne butait pas sur les mots, il se rendait compte à chaque phrase qu’il prononçait qu’il y avait un risque immense pour qu’il soit déçu et donc se corrigeait par lui-même, essayant d’éviter toute désillusion. Et pourtant, il semblerait qu’il n’y aurait pas de désillusion aujourd’hui. Il lui adressa un regard où devait se lire un maximum de fierté, autant pour le fait qu’elle se déclarait par elle-même fiancée, sans sembler hésiter outre mesure, que par le fait qu’elle parle d’eux aux gens. Ceci étant dit, il embraya sur le sujet preuve de leur fiançailles. Il ne lui laissa pas le loisir de le couper, non non il voulait donner toutes ses raisons afin d’avoir le plus de chance possible d’obtenir gain de cause. Surtout qu’elle avait l’air de sourire, c’était ultra stressant, c’était le sourire avant tu rêves ça non? Sans oublier qu’elle hochait la tête pour bien montrer que c’est bien ce qu’elle avait dit, elle aimait les cadeaux personnels. Ah mais s’il savait fabriquer des bagues de qualité, bien sûr qu’il l’aurait fait lui-même, étant donné que ça n’était pas le cas, que la seule chose qu’il savait faire avec ses mains, c’était de retourner des baffes, il envisageait une autre option. Quelle ne fut pas sa surprise qu’elle accepte, comme ça, du premier coup. Il n’en revenait pas que ça passe si bien. Il lui adressa un sourire satisfait sans rajouter le moindre propos à ce sujet, préférant faire une phrase englobant tout lorsqu’il atteignit le palier.  

Lorsqu’elle le rejoignit pour lui faire un bisou sur la joue, il s’amusa de ce contact routinier. Elle était aussi contente que lui d’être ici, voilà qui était une fort bonne nouvelle. Tandis qu’elle parlait du fait que ça allait lui faire du bien, il ne pouvait que confirmer et quelque part ça allait être un bon entraînement pour le fait de vivre ensemble. Son sourire disparut de son visage d’un coup et ce n’était pas le sujet faim qui le fit disparaître, plutôt l’autre sujet. Elle voulait faire quoi ? Il la regarda tandis qu’elle lui passait devant pour aller vers sa chambre. Forcément, elle savait y aller puisqu’elle était déjà venu « Kiara ! » Il la suivit jusque dans sa chambre puisqu’elle ne semblait pas vraiment vouloir s’arrêter  « T’es en train de me dire que de toutes les chambres de la maison, c’est dans la mienne que tu veux dormir? » Non mais elle n’avait même pas vu les autres chambres et puis ça faisait drôle d’être chassé de sa propre chambre. Qu’est ce qu’elle pouvait bien lui trouver à cette chambre ? Il n’y avait rien de spécial, elle n’était pas plus grande que les autres, niveau décoration c’était pour le moins inexistant. Non vraiment, ça sentait la volonté de le faire plier et il n’appréciait que moyennement même si, ça n’était qu’une chambre après tout et pour trois nuits, il n’était pas obligé de faire la forte tête. Il vérifia quand même avant de céder que tout était parfaitement en ordre dans sa chambre, constatant que oui, il lui glissa, ayant l’impression de s’étrangler avec ses propos « Très bien, je te la laisse. » même si ça le gavait et que ça devait s’entendre à sa voix. D’un geste de la baguette, il ouvrit le tiroir contenant les pyjamas pour en sortir un, histoire de montrer qu’il y mettait de la bonne volonté. Preuve supplémentaire qu’il faisait des efforts, il évita de continuer sur ce sujet et de râler pendant trois plombes, préférant demander « Tu veux manger quelque chose en particulier? » Non pas qu’il comptait faire le repas, faut pas rêver, il ne savait même pas faire ce genre de chose, mais par contre donner des ordres à des elfes, ça il savait parfaitement bien faire encore qu’il fallait qu’elle dise ce qu’elle voulait. A moins qu’elle veuille manger ailleurs? Oh dans tous les cas, il valait mieux attendre sa réponse.

Bon, c’est sûr que si au bout de leur week-end, il décidait de ne pas la laisser partir, ça serait carrément différent, mais partons sur une base qu’elle avait quand même un peu de liberté, d’accord? Elle avait quand même choisi la date afin de pouvoir passer du temps avec Grigori. En plus on s’entend que dans sa tête, il y avait des étapes différentes avant de se fiancer, mais elle changeait un peu l’ordre avec plaisir pour lui. Prenons quand même le temps de mentionner qu’elle en faisait des concessions elle aussi hein… Bon lui, il ne le voyait peut-être pas comme ça… et elle non plus sans doute. Ça se faisait juste tout seule.

D’autant plus que Kiara était assez sensible au travail qu’il faisait sur lui. Le plus beau là-dedans, c’est que ses efforts devenaient un peu plus naturels par la suite. C’était bien mieux ça que des promesses avec des dates d’expirations, pas vrai? Tout comme elle parlait d’eux comme étant des fiancés. Elle le vit bien dans ses yeux que ça lui faisait plaisir. Elle aussi en était heureuse, même si plus souvent qu’autrement, elle voyait une surprise dans leurs yeux quand ils connaissaient Grigori. Pardon, rectifions. Quand ils pensaient connaître Grigori. Parce que les gens avaient bien la fâcheuse habitude de juger très rapidement les gens. Comme Grigori ne montrait pas l’image de la bonté et de la gentillesse, c’était facile de dire que les deux n’allaient pas ensemble. Ils se complétaient merveilleusement bien, les gens ne le voyaient juste pas encore. Aussi bien leur montrer que c’était le cas.

Enfin, elle avait une valise à poser et elle était bien motivée à le faire pour manger, c’était simple dans sa tête, mais pourtant… ça ne semblait pas l’être pour Grigori. Elle l’entendit dire son nom, mais il la suivit alors elle assumait qu’il allait dire autre chose, ce qu’il fit et c’était… pour le moins confus pour Kiara. Ça aurait pu être une blague, mais… c’était Grigori, bien sûr que ce n’était pas une blague! Même qu’elle ne sut que répondre un :

« Mais bien sûr..!! »

C’était comme une évidence, pourquoi elle choisirait une autre chambre? Elle y était d’ailleurs, dans ladite chambre en train de pousser sa valise dans un coin quand Grigori répliqua un truc… mais un truc qui la fit pivoter vers lui, le regard un peu perdu, mais elle était en train de comprendre là… Surtout quand il sortit son pyjama. Ce pauvre bougre quand même! Elle en oublia bien la question qui semblait faire office de changement de sujet. Elle secoua sa tête en s’approchant de lui, posant une main sur celle qui tenait sa baguette.

« Grigori, je ne te chasse pas de ta chambre…! J’assumais juste que j’allais dormir avec toi…! »

Elle n’avait pas vu ça de cette façon du tout du tout! Elle lui fit un petit sourire, montrant bien qu’elle n’avait pas voulu sa chambre pour le mettre à la porte lui. Visiblement, elle, elle avait envie de passer la nuit avec lui, elle n’était clairement pas de la génération de faire chambre à part. Même qu’elle y avait pensé un peu, le fait qu’elle dormirait avec lui, il ne fallait pas se mentir. Sauf que là, ça n’avait pas du tout du tout effleurer les pensées de Grigori. Cependant, loin de vouloir lui obliger sa présence dans son lit, elle reprit gentiment.

« Si tu préfères que je prenne une autre chambre, ça ne me gêne pas. »

Bon, ça ne la gênait pas, mais elle serait quand même déçue. Il manquait clairement de pratique dans les relations et peut-être que ses parents faisaient chambre à part eux (enfin maintenant oui avec Azkaban, mais on ne va pas le dire). Elle trouvait cela un peu froid de se dire qu’elle ne dormirait pas avec lui. Elle était douce Kiara, elle ne voulait pas le brusquer et encore moins le chasser de sa propre chambre! Autant qu’elle n’y avait pas pensé, mais elle voyait bien que lui aussi n’avait pas du tout songé au fait qu’elle, elle voulait partager le même lit que lui. La demoiselle avait bien hâte de voir la réaction de son fiancé.

Mais bien sûr ? Oui non mais c’était évident que pour elle ça. Lui ce qu’il voyait c’est que sa copine essayait de le chasser de sa chambre. Ah non mais il était vraiment tombé sur la fiancée la plus chiante de l’univers, elle avait décidé de lui pourrir l’existence. Elle piquait son lit, sa chambre et lui avait un peu de mal avec le prêt de ses affaires donc il devait réellement prendre sur lui mais il voulait bien faire avec elle. C’était certainement plus important de faire plaisir à la demoiselle Macmillan que de faire la forte tête et tout gâché, comme il savait si bien le faire, dès leur première soirée ensemble.

Il sentit le regard de Kiara se poser sur lui tandis qu’il récupérait un pyjama. Pourquoi elle le regardait comme ça. Il n’avait pas été désagréable, il avait pris sur lui pour ne pas râler, elle n’avait aucune raison de se plaindre de son comportement. Elle se rapprocha de lui et posa délicatement sa main sur celle qui tenait la baguette. Il fronça le nez avant de baisser la baguette, ne voulant pas risquer de lui lancer un sort. Heureusement qu’il avait fait ça parce que la suite le sidéra. Elle ne le chassait pas de sa chambre, elle voulait dormir avec lui. Alors ça, c’était bien la première fois qu’on lui faisait ce coup-là.

Il mit de longues, très longues secondes avant de reprendre consistance ayant été un peu trop pris au dépourvu. Il s’installa sur le lit, déposant délicatement le pyjama sur ce dernier, sans le froisser, essayant de comprendre, se moquant totalement du reste des propos et le fait qu’elle avait essayé de revenir sur ses propos, de faire des compromis exactement comme il avait tenté le faire avant. « Tu veux dormir avec moi ? » Question rhétorique, il n’était pas bête, il avait parfaitement compris que oui mais ce qu’il ne comprenait pas c’était pourquoi « Faire un enfant hors mariage serait mal vu. » et vu la fâcheuse tendance qu’avait Grigori à tout faire dans les règles de l’art et ne pas chercher à s’éloigner des sentiers, elle devait bien se douter qu’il était hors de question pour lui de faire n’importe quoi. Mais dans ces cas-là, il ne parvenait à comprendre l’intérêt de dormir ensemble. D’accord, c’était arrivé une fois, ils avaient dormi ensemble. Le truc c’est que ce jour-là, il était épuisé, il ne lui avait pas parlé depuis plus d’un mois, il s’était rendu compte qu’elle était épuisée et il ne voyait pas d’autres solutions pour elle que de la faire dormir avec lui mais ce soir là, il n’y avait qu’un lit, chez les Dimitrov ça n’était pas exactement la même chose. Il y avait de nombreux lits ici, aucune raison qu’elle se sente obligée de dormir dans le même lit.

Il y avait quelque chose qui ne collait pas. Cela faisait plus de huit mois qu’ils se connaissaient, elle avait bien compris qu’il n’était pas le genre de personnes à vouloir coucher à tout prix, loin de là. Il ne voyait pas ce qu’elle pouvait trouver d’intéressant à dormir avec quelqu’un si ça n’était pas pour faire des enfants et s’il était bien persuadé d’une chose au sujet de Kiara, c’est qu’elle ne voulait pas d’enfants tout de suite. Si elle ne voulait pas d’un mariage avant d’avoir terminé ses études, ça n’était certainement pas pour se retrouver enceinte durant sa dernière année de cours… ce qui, même pour Grigori serait complètement débile. Autant il n’était pas le plus fan du métier de sa promise, autant elle ne s’était pas coltinée des années d’études pour arrêter à quelques mois de la fin, aussi bêtement.  « Il y a quelque chose que je ne comprends pas et qu’il faudrait que tu m’expliques. » Elle avait l’habitude qu’il n’ait pas la même façon de penser qu’elle et avait besoin de ses lumières « Pourquoi veux tu que nous dormions dans le même lit ? » Il n'avait pas le moindre souvenir d’avoir dormi avec quelqu’un une fois, en dehors de cette fois avec Kiara à l’hôpital. Il passa une main dans ses cheveux, il voyait réellement ça comme le fait de faire des enfants. Il allait falloir que Kiara l’aide un peu même si, il savait d’ores et déjà qu’elle n’avait même pas à discuter pour obtenir ce qu’il voulait… pour le coup si elle avait envie de dormir dans le même lui, il avait réussi à s’endormir contre elle une première fois, il devrait pouvoir réussir une seconde fois. Et puis, ça faisait un bon entraînement pour la suite, voilà, il fallait se dire ça, dans quelques mois ils dormiraient ensemble. « Je ne veux pas que tu prennes une autre change, ça ne me gêne pas de dormir avec toi. » ça lui faisait juste tout drôle.

Kiara avait grandi dans une famille qui lui offrait tellement de liberté. Pas trop, mais ils suivaient l’époque et ses parents avaient toujours été très ouverts et conciliants. Bon c’est sûr que si on prenait l’histoire de Sely et Théo, c’était différent, mais elle savait que ses parents allaient finir par au moins faire mine de l’accepter. Parce que leurs enfants, c’était précieux et Kiara s’évertuait bien de leur montrer que c’était sérieux et avec ses grandes idées romantiques d’expliquer que l’amour ça ne se contrôle pas. Théo avait été là pour sa sœur quand elle en avait grandement besoin et ça, jamais personne ne pourrait lui en vouloir. Déjà qu’elle était bien certaine d’avoir entendu mentalement son père soupirer quand elle avait dit passé le week end avec Grigori Dimitrov. Prenant soin de lui dire de faire attention. Elle les avait rassurés ses parents, son père surtout qui semblait vraiment coincé avec les histoires de ses filles.  Bref, tout ça pour dire que ses parents ne l’avaient sans doute jamais empêché de voir un garçon et à un certain âge, elle avait ramené des copains sérieux à la maison et ils avaient eu le droit de dormir avec elle. Bon, son père n’avait pas été le plus enthousiaste, mais son aînée avait toujours eu un bon jugement. Elle prenait conscience avec Grigori qu’il avait encore des familles d’une rigidité effrayante. Déjà, tenir au sang pur c’était plus commun, un peu d’une vieille mentalité, mais commun. Ensuite les mariages arrangés, on n’en parle pas, elle détestait cette habitude des familles sang pur. Réaliser qu’il n’avait pas songé à partager son lit avec elle montrait bien que c’était ancré en lui. Encore plus à sa réaction quand elle lui mentionna!

Elle suivit son geste quand il prit place sur le lit, elle irait de l’autre côté de son pyjama. Elle savait qu’il ne lui posait pas la question, mais bien qu’il réalisait que sa Kiara, elle y avait pensé elle. Elle observait son visage, les questions qui semblaient passer dans ses yeux et au commentaire des enfants, ouh là. Elle non plus ne voulait pas d’enfant tout de suite! D’ailleurs, les deux devaient partager les mêmes pensées sur le fait qu’elle avait travaillé bien fort dans ses études pour pondre un enfant avant. Elle en voulait, mais pas à tout prix. Elle ne fit cependant aucun commentaire à cela. Pas tout de suite! La Poufsouffle voyait bien qu’il était en train de faire l’assemblage de ses questions et surtout de tenter de comprendre. Que son fiancé lui demande de lui expliquer… elle ne sait pas, ça venait quand même la toucher! Il cherchait à comprendre et pas seulement repoussé la façon dont elle, elle voyait les choses. Si au début, il était beaucoup plus fermé si on peut dire, elle avait l’impression qu’il ne devait pas détester totalement sa vision de leur couple parce qu’il voulait des explications en prenant soin de lui dire qu’elle avait bien le droit de dormir avec lui. Bon, une bonne chose de réglée au moins.

Kiara, elle était beaucoup plus tactile que lui donc elle irait prendre sa main pour lui répondre, avec ce ravissant et doux sourire aux lèvres. Il voulait un éclaircissement, elle allait faire de son mieux pour lui expliquer. Pas qu’elle avait pitié de lui ou quoi que ce soit, c’était tellement des choses qui se faisaient sans réfléchir dans sa tête, l’expliquer à haute voix, c’était tellement différent.

« J’ai veux dormir avec toi parce que j’en ai envie, Grigori… (Bon, ça c’était quand même assez simple pour commencer et elle reprit) Pour moi, un couple peut dormir dans le même lit même si ce n’est pas pour faire des enfants. Quand on a dormi ensemble à l’hôpital, nous n’étions pas dans le lit le plus confortable du monde, mais j’étais vraiment bien collée contre toi et c’est pour ça que je veux dormir avec toi… parce que je suis bien et que ça me fait du bien. »

Elle lui souriait, ça se ressentait qu’elle lui expliquait gentiment, pas qu’elle le prenait pour un crétin ou qu’elle le prenait en pitié. Elle lui disait ce qu’elle, elle ressentait. Ses prunelles se poseront un moment sur leurs mains, elle semblait hésiter un peu, presque timide. On s’entend, on ne la rend pas timide facilement la MacMillan, mais la suite c’était différent.

« Puis tu sais que je ne veux pas d’enfant avant notre mariage non plus… (Oui, dit comme ça, ça faisait une belle introduction non? Elle en voulait des enfants, elle voulait faire ça bien aussi visiblement) Par contre, il y a quand même moyen qu’on se rapproche sans… sans que ça soit pour avoir un enfant et sans que je tombe enceinte… pas que je veux insister si tu n’en as pas envie! (Ouh la, elle se sentait maladroite, c’était quand même rare avec elle) sauf que… hm… je tenais juste à ce que tu le saches… »

Elle avait le teint joliment rosit par ce qu’elle venait de lui dire. Autant parce que bon, c’était gênant de le verbaliser et aussi parce qu’elle ne savait pas s’il allait juste la corriger en disant que ce n’était pas des trucs qui se font avant le mariage ou être encore un peu briser par ce qu’elle osait lui dire. C’était bien la première fois qu’elle se sentait aussi timide devant lui, il ne l’avait peut-être jamais vu ainsi en réalité.

Pourquoi tout était toujours compliqué avec Kiara ? Il la laissait venir s’installer à ses côtés. De toute façon, il n’avait aucune raison de ne pas vouloir de sa présence à ses côtés, il la laissa prendre sa main, observant leurs mains liées avant de relever les yeux vers son visage pour constater le sourire illuminant son visage. Il l’observa, longuement, le regard froncé, les mots se répétant sans cesse dans son esprit. Elle en avait envie, c’est justement ce qu’il avait un peu de mal à comprendre. I

Alors, oui il savait parfaitement qu’il était possible de dormir avec quelqu’un sans avoir la volonté de procréer. Il ne disait pas le contraire, il ne voyait juste pas l’intérêt mais il se doutait que là ça venait  de lui, de cette habitude qu’il avait de se retrouver seul et par conséquent, ça ne lui manquait pas spécialement. Il s’était toujours dit qu’il n’aurait pas à se soucier de sa femme, qu’ils feraient des garçonss ensemble et que ça s’arrêterait là. Sauf que lorsqu’il avait envisagé son avenir, l’épouse n’avait que peu d’importance, ce n’était qu’un moyen d’obtenir des garçons. A présent, ça n’était plus vraiment la même chose, il s’en rendait compte à chaque seconde et ça avait quelque chose d’effrayant en réalité. Ça ne serait jamais que la mère de ses garçons parce qu’il l’appréciait. Est-ce que pour autant, ça lui serait venu à l’idée de dormir avec elle, absolument pas, ça ne lui saurait pas venu à l’esprit. Lorsqu’elle mentionna l’hôpital, il se râcla la gorge, voulant lui dire que ça n’était pas exactement la même chose, elle était dans un état qui lui semblait  ce soir là déplorable. Il avait juste tenté de venir en aide à quelqu’un qui lui venait en aide. Enfin ça n’était pas exactement pour cela, ça n’était pas par dette, il avait agi ainsi parce qu’il était inquiet et qu’il voulait qu’elle se repose. Probablement aussi parce qu’elle lui avait manqué et qu’il avait craint que si elle quittait sa chambre, elle ne reviendrait jamais. Pour le reste il était plutôt d’accord avec elle, la literie de l’hôpital était désastreuse. Et encore, est ce qu’ils pouvaient mentionner les espèces de chemises, non mais alors ça c’était pire que la literie… oui c’est pas le moment mais quand même, ça semblait très important à Grigori.

Elle venait de dire quoi là ? Il la regarda, clignant des yeux, elle avait apprécié ? Il hésita quelques secondes sur les propos à tenir avant de dire très terre à terre « Tu sais pourquoi tu as apprécié, tu étais à bout de force Kiara. Tu étais épuisée et tu te reposais enfin. » Pour autant imputer cela à la fatigue, ça n’était pas non plus très glorieux et lui il devait aussi admettre qu’il avait apprécié d’avoir une présence amicale à ses côtés et de savoir qu’elle ne partirait pas parce qu’elle avait besoin de récupérer. « Je reconnais que j’en garde un bon souvenir. » autant être honnête avec elle, bon nombre de moments passé avec Kiara, il les appréciait et celui là ne faisait pas exception mais il mettait plutôt ça du côté soulagement d’être en vie et qu’elle accepte de lui adresser la parole de nouveau. Il verrait demain si c’était ça ou s’il y avait quelque chose d’autres expliquant qu’il trouvait ça agréable de dormir en sa compagnie.

Il hocha la tête gravement lorsqu’elle parla de ne pas avoir d’enfants avant le mariage, ça elle n’avait pas besoin de préciser, il s’en doutait un petit peu « Il n’y en aura pas. » et même s’il avait été le genre de personne à vouloir à tout prix se taper sa copine – oui comme son frère on est bien d’accord – Grigori était loin d’être un crétin, il aurait fait en sorte qu’ils se marient avant pour tout faire dans les règles de l’art et ne surtout pas être une déception.

Ah mais merde, elle venait de dire quoi là ? Il manqua de s’étouffer, vraiment ? Ils étaient obligés d’avoir cette conversation ensemble maintenant ? Non mais à côté parler de la bague c’était rien. Et alors de ce qu’il constatait au teint de sa fiancée, la discussion était aussi dérangeante pour elle que pour lui. Il prit une profonde inspiration pour mettre de l’ordre dans ses idées avant de se montrer honnête avec elle. « Alors je t’avouerais que c’est pas vraiment la chose qui m’emballe le plus au monde. J’irais même jusqu’à dire que l’engouement me dépasse totalement. Je ne voies pas l’intérêt de coucher avec quelqu’un si ce n’est pas pour faire un garçon ? Après, je suis tout à fait disposé à rapprocher la date de notre mariage et avoir des garçons le plus vite possible. » avant son frère serait un timing impeccable. Au passage, il rappelait qu’il était intéressé par le mariage, franchement c’était tout bénef. Mais alors c’est fou, il avait plutôt l’impression que c’est l’inverse qu’avait voulu dire Kiara, elle voulait coucher sans faire de garçons… oui alors pour le coup, elle s’était trompée de fiancé parce que Grigori n’était que moyennement partant pour cela. Déjà il acceptait de partager son lit avec une fille, c’était un gros effort mais coucher pour coucher... ouai non, vraiment il avait dû mal à saisir comment les gens prenaient du plaisir là dedans, c'était d'un nul... ou alors il était tombé sur une nulle au choix.