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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Il faut pas pousser mémé dans les orties | Eirian & Kayla :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Sam 8 Mai - 23:00
Il faut pas pousser mémé dans les ortiesAlice Swan & Eirian Howl & Kayla Rausale Je sors de mon cours de divination, épuisée. J'ai trois heures de pause avant mon prochain cours qui est la potion. Je commence à marcher le long des couloirs en me demandant ce que je pourrais bien faire pour me vider la tête et m'occuper pendant ces trois heures de vide.
J'essaie de ne pas me remémorer ce qu'il vient de se passer dans ce cours de divination, qui je l'avoue, m'a énormément chamboulé. Je déteste cette matière, je déteste voir dans l'avenir. A quoi bon voir ce qui de toute façon va devenir notre destin. Je ne veux pas savoir si je vais mourir demain ou si je vais vivre, je ne veux pas savoir qui je vais rencontrer ou qui je vais aimer et haïr.

Ce que j'ai vu dans cette boule me perturbe, ce que j'ai vu dans cette boule ne s'explique pas. J'ai vu la mort et j'ai vu la vie. J'ai vu mes yeux se perdre dans le noir complet de la nuit, et au loin, dans le paysage le plus lointain, j'ai vu une fille aux cheveux bruns avec un visage étrangement familier. Elle n'était ni petite ni grande, elle était comme une ombre, à la fois reconnaissable et invisible. Et dans mon cœur et dans ma tête avait résonner un prénom, Rosalynda. Mais Rosalynda, ma petite-sœur est morte il y a maintenant cinq ans, je le sais, je le crois. Elle est partie et elle n'est jamais revenue, pour moi, cette petite-fille est décédée, elle ne reviendra pas et elle ne peut pas revenir, j'ai déjà fais le deuil, elle n'existe plus.

Lorsque j'ai vu cette vision se refléter dans cette sphère, je n'ai pas pu me retenir de balancer ma main contre le Crystal et l'envoyer valser sur le sol sous le regard ahuri de ma classe et de ma professeur. Sans rien dire de plus, j'ai pris ma baguette et j'ai fais voler les morceaux de Crystal jusqu'à ma table pour les rassembler. Je me suis excuser et j'ai attendu la fin du cours avant de m'éclipser sans que la professeur n'ait eu le temps de me prendre à part.

Et là maintenant, je me grillerais bien une clope. Cela fait quelque mois maintenant que je fume ma C.E en cachette lorsque je suis chez Ludivine. Je me demande d'ailleurs si elle m'a déjà aperçu et qu'elle fait semblant ou si je suis vraiment trop forte discrète pour me faire attraper. Lorsque je suis à Poudlard c'est la même chose mais avec des cigarettes, c'est toujours plus dur d'être ici que d'être chez Ludivine. Néanmoins, c'est plus dangereux de fumer ici que chez Lulu', ici je suis préfète, on peut dire que j'ai un rôle '' important '', et si je me fais attraper je risque plus gros que si je n'étais qu'une simple élève. Mais fumer est devenu comme un besoin, surtout après ce qu'il vient de se passer. Alors j'évacue ce poids avec la fumée. J'ai l'impression que lorsque je prends une taffe, je laisse glisser tous mes problèmes le long de mon souffle et je les rejette dans le vent, le plus loin possible de moi, c'est là où je me sens légère. Mais ce n'est que le temps de la cigarette, lorsqu'elle s'écrase sur le sol et que je reprends mon souffle, je n'ai plus cette sensation et le poids sur ma poitrine est encore plus lourd que si je n'avais rien pris.

Alors je marche, sous le soleil de Septembre, en dehors du château et je me dirige vers la grande pelouse, près des arbres, cachée derrière les murs. Le feu s'allume sur ma baguette après que j'ai prononcer une formule et je la penche sur la cigarette que j'entrepose entre mes lèvres fines. Et je tire ma taffe de bonheur, et je relâche ma douleur. Je ne pleure pas, je me contente de me laisser glisser contre le mur et continuer d'extérioriser, comme je le peux, du bout de mes doigts, les souvenirs d'une enfance heureuse.

* * *

Je me relève. Le visage dur. Comme je l'avais prédis, ce plaisir interdit m'a soulagé le temps d'une foulée. Tous les souvenirs me sont revenus en mémoire comme une balle de tennis rebondissante contre un mur, elle était parti mais elle est revenue aussi puissante que lorsqu'elle a disparu. Et ça fait mal. Le passé fait mal, les souvenirs font mal. Je pensais que venir chez Ludivine me ferait partir sur une nouvelle base, et que je pourrais passer outre mon passé. Mais il revient dans mes rêves et il revient dans mon esprit. Je ne sais pas si il est possible de se débarrasser de son passé, du moins, pas dans mon cas actuel. Je me mets alors à courir dans cette grande herbe où personne n'est assis. J'ai l'impression d'être seule et ça me fait à la fois du bien et à la fois du mal. Et je cours, je cours comme si j'étais libre de tout. D'un point de vue extérieur je dois sûrement être ridicule, mais personne n'est présent, du moins j'ai l'impression, et ce vent qui frappe contre mon visage est si apaisant que j'en oublie où je suis. Il n'y avait que du tabac dans ma cigarette non ?

Je tourne alors dans un coin, sans voir ce qu'il y a derrière, poussée par mon élan d'adrénaline et de course. C'est là que je me prends de plein fouet un mur, non, pas un mur, une personne. Une personne qui me fait tomber à la renverse sur le sol dur et terreux. Je pousse un petit gémissement de douleur avant de regarder la personne que je venais de bousculer par inadvertance. Maladroite un jour, maladroite toujours. Ou plutôt dirais-je folle un jour, folle toujours. Et c'est là que j'ose dire d'une voix dure.

" Tu peux pas faire attention ?! "

Bon d'accord, peut-être que j'exagère juste un peu.
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Eirian Howl
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Jeu 13 Mai - 21:47
Mémé et les orties
« septembre 2020 »
Le cours de droit se déroule dans le calme – c’est pratiquement le plus reposant malgré la concentration qu’il demande, et celui où tu attireras le moins l’attention. Tu t’es réfugié au fond de la salle de classe selon ton habitude – personne dans ton dos, et tu as une bonne vue sur l’ensemble de tes condisciples ainsi que sur la porte. S’ils veulent te regarder, ils sont obligés de tourner la tête, et le cours est assez dense pour les en empêcher. Parfait. Tu prends des notes machinalement, sans être vraiment là. Au pire, tu rattraperas dans les ouvrages s’il te manque trop de choses, même si ce n’est pas la meilleure solution. Tu as hâte d’être au cours de défense contre les forces du mal de l’après-midi, qui mélange théorie et pratique, ton préféré avec celui de sortilèges. Tu as toujours aimé la pratique magique et tes talents pour les sortilèges n’ont fait que renforcer cet intérêt. C’est ton élément, tu t’y sens à l’aise, et c’est au moins un endroit où tu peux faire taire les critiques des autres. Tu as majoré les deux années précédentes et tu n’entends pas que ça change cette année, même si les conditions s’annoncent difficiles.
À part celle de septième année, c’est ta rentrée scolaire la plus compliquée. Tu ne pensais pas avoir autant de mal à te réadapter à l’atmosphère du château, à l’agitation qui le secoue pendant les semaines de cours et pourtant c’est bien le cas. Tu n’arrives pas à trouver ton équilibre, à te fondre de nouveau dans la masse comme il faudrait et ça te déstabilise. C’est comme des fausses notes glissées dans une partition connue par cœur, des couleurs qui se désharmonisent, s’assombrissent ou s’éclaircissent, brouillant les contours du tableau et lui ôtant une partie de son sens. L’essentiel est pourtant là : le château n’a pas changé, la salle commune et les dortoirs non plus, c’est toujours la même routine. Tes cauchemars et tes insomnies te suivent encore et agacent tes condisciples lorsque tu les réveilles. Comme si tu le faisais exprès ! Est-ce qu’ils croient vraiment que tu fais ça pour le seul plaisir de les énerver ? Que tu n’as pas envie de passer des nuits tranquilles sans que ta mémoire en roue libre te replonge dans le passé ?

Les modifications apportées dans ton emploi du temps ne t’aident pas à retrouver ton calme. Le fiasco de la semaine précédente, lors du premier cours de défense au corps-à-corps, ne te quitte pas, ta perte de contrôle comme ta crise de panique. Le premier au moins n’aurait pas dû arriver, tu n’aurais pas dû à ce point confondre entraînement et vrai combat, mais tes réflexes de survie prennent systématiquement le dessus. Ça n’a clairement pas arrangé tes relations avec les autres ; après la discussion avec Kayla, une fois calmé, tu es allé assumer auprès du professeur – tu n’échapperas pas aux heures de colle, mais le fait que tu n’aies pas vraiment fait mal à l’autre, pas plus du moins que ce qui pourrait arriver accidentellement dans un cours comme celui-ci, t’a sauvé. L’enseignant t’a fortement incité à travailler sur tes pulsions violentes. Pulsions violentes. Ta plume dérape sur ton parchemin, constellant la page de taches d’encre. Tu t’es crispé, les doigts serrés dessus. Te forces à te détendre. Ce qu’il en pense ne compte pas, même si tu as bien conscience que c’est un problème que tu dois régler si tu veux garder une chance de réussir. Comment est-ce que tu pourras devenir un combattant digne de ce nom si tu vrilles dès qu’on t’approche trop près ?

Penser à ton amie te ramène à votre discussion, lorsqu’elle est venue te trouver après avoir compris que ça avait mal tourné. Tu en es sorti ébranlé, secoué, parce que tu as fini par te confier et que tu n’en as pas l’habitude. Parce que ce sujet-là… tu aurais préféré ne jamais avoir à en parler. Et parce que ça te fait peur aussi, ces morceaux de vérité que tu sèmes ici et là ces dernières semaines, celle sur ton identité avouée à Sean, celle-ci à Kayla, toutes ces bribes de toi que tu ne peux plus contrôler, qui sont soumises au bon vouloir de quelqu’un d’autre sans que tu puisses rien y faire. Mais si Sean avait dû changer d’avis à ton sujet, il l’aurait fait depuis longtemps, il ne t’aurait pas accueilli pendant un mois – mais tu as encore du mal à croire que c’est arrivé, que tout s’est bien passé. Et Kayla… elle est l’une des personnes en qui tu as le plus confiance, dans la limite de tes capacités en la matière. Mais… tu sais que ce n’est pas rationnel, pour autant, tu n’arrives pas à te défaire de cette petite vrille d’angoisse. De cette impression de créer un champ de mines qui peuvent exploser à tout moment. Pourquoi est-ce que c’est si difficile d’accepter que ça pourrait bien se passer ? Parce que ça n’a jamais été le cas ? Parce que tu as construit toute ta vie sur des mensonges et que tu ne seras pas capable d’assumer les conséquences s’ils s’effondrent ? Parce que ça t’oblige à dépendre d’autres personnes, à relâcher ton obsession du contrôle et que tu ne sais pas gérer ? Aussi parce que la vérité a toujours été synonyme de danger pour toi, que ce soit tes pouvoirs dans le monde moldu ou ton vrai nom dans le monde sorcier. Après tout, c’est en découvrant la vérité sur ta nature de sorcier que ton père a commencé à te traquer.

Tu entends à peine la cloche sonner, ne reviens à la réalité qu’en voyant les autres bouger. Tu as complètement décroché des dix dernières minutes du cours. N’importe quoi. Il faut que tu te reprennes, sinon, tu n’iras pas loin. Tu ne peux pas te permettre de flancher pour ta dernière année d’études. Tu rassembles tes affaires, laisses les autres sortir, attends que le flot soit passé pour te perdre dans les couloirs. Ils te semblent trop étroits, le château trop étouffant, la présence des autres trop oppressante. Tu n’as pas cours tout de suite et la perspective de la salle commune bruyante où les autres vont remonter ne t’enchante pas. Alors, tu tournes les talons presque sans y penser, descends les volées de marche jusqu’à te retrouver dans le parc, qui tend à devenir ton nouveau refuge. La solitude, le calme, le silence, à peine troublé par les cris des oiseaux, le bruissement du vent et les oscillations légères des branches d’arbre. Le nœud dans ta poitrine se relâche, tu respires mieux. C’est pathétique.

Tu parcours sans but les allées du parc, prends conscience que tu t’éloignes surtout du château. Comme si tu pouvais fuir. Pour aller où de toute façon ? Tu es en sécurité ici et, dans le fond, tu adores tes études. C’est juste que… tout est toujours compliqué et tu ne sais pas comment dénouer ça.
Malgré la dérive de tes pensées, ton attention reste toujours tournée vers ton environnement. Un soupir t’échappe. Même là, il faut qu’il y ait quelqu’un. Quelqu’un qui a l’air de venir vite. Tu t’écartes au moment où l’autre déboule et te rentre dedans de plein fouet.
Avec une exclamation, tu manques de tomber, trébuches, heurtes un arbre auquel tu te retiens. Le cœur battant à cent à l’heure, la main déjà plongée vers ta baguette, tu prends aussitôt du champ, prêt à… contre-attaquer. Mais l’autre est tombée – une étudiante de Poufsouffle. Tu en profites pour inspirer profondément. Elle t’a fait mal en plus, à te rentrer dedans comme ça, le choc résonne encore. Non mais qu’est-ce qui lui a pris d’arriver comme ça ? Et pour t’accuser en plus ! Encore sous le choc et la peur qu’elle t’a faite, fatigué de ces personnes qui ne font jamais attention, tu rétorques :

— Comment ça « je ne peux pas faire attention » ? Il ne manquait plus que ça, c’est toi qui as déboulé sans regarder où tu allais ! Tu n’es pas toute seule !

Un geste d’humeur t’échappe.

— Ce n’est pourtant pas si compliqué de faire attention, si ?
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Sam 15 Mai - 19:50
Il faut pas pousser mémé dans les ortiesAlice Swan & Eirian Howl & Kayla Rausale

Sous la douleur j'ai lâcher un grognement et lâcher un juron. Je me relève en me massant légèrement les genoux où ma chute à été le plus douloureux, enlevant par ailleurs les quelques bouts de terres et cailloux coincés. Je vais sûrement avoir quelques bleus dans les prochains jours. Je lâche un souffle en recoiffant mes cheveux blonds en arrière. Mes pensées concernant mon histoire du passé à totalement disparu, les souvenirs dans cette boule de Crystal me semblent tellement lointaines maintenant. Cette confrontation avec ce corps m'a remis les idées en place disons. C'est vrai ça, pourquoi je me suis mise à courir comme si j'étais une gazelle dans la savane. J'ai un peu mal partout mais j'ai vécu pire. J'examine mon corps pour voir si il n'y a pas de dégâts et tout à l'air intact. Je relève alors mon regard et observe le jeune homme en face de moi. Il s'exclame alors que j'ai le cœur tout retourné et les membres endoloris.

Comment ça « je ne peux pas faire attention » ? Il ne manquait plus que ça, c’est toi qui as déboulé sans regarder où tu allais ! Tu n’es pas toute seule !

Je vois qu'un geste d'humeur lui échappe et je lâche un rire jaune, non mais pour qui il se prends. D'accord peut-être que j'ai couru et peut-être que c'est ma faute mais là, mon p'tit gars, c'est de l'exagération. En plus d'avoir passer une journée merdique je devais tomber sur ce bonhomme pour parfaire le début d'après-midi. Je regarde les couleurs sur sa robe et ça ne m'étonne pas. Un Serdaigle. Des petits emmerdeurs ceux-là, tellement à fond sur leurs études qu'ils ne pètent pas plus haut que leurs culs. Et puis je ne pouvais pas regarder où j'allais j'avais les yeux fermés contrairement à lui, c'est lui qui aurait dû se décaler quand il a vu une sprinteuse essoufflée.

Ce n’est pourtant pas si compliqué de faire attention, si ? Il continue.

Je vois rouge quand il sort cette phrase. Je ne sais pas pourquoi mais une colère s'enflamme en moi. Faire attention, faire attention, il avait qu'à pas se retrouver sur mon chemin lui aussi.  Je m'exclame :
« C'est toi qui te trouvais à ce croisement ! Quelle idée de se retrouver derrière un mur. Tu aurais dû savoir qu'il y avait du passage et tu aurais dû faire attention toi aussi ! Je ne suis pas la seule responsable. D'autant plus que c'est moi qui suis tomber par terre, c'est donc moi qui ait reçu le plus de dégâts, toi tu n'as absolument rien ! »

Je lève les bras en l'air et lui montre en remontant légèrement ma robe de sorcière, mes genoux rougis par le choc. C'est là que je vois qu'un léger -que dis-je- énorme bout de ma robe s'est déchiré dans ma chute. Eh merde, j'ai dû tomber sur une branche ou un caillou pointu qui s'est accroché. Je vais faire comment moi ? On voit quasiment toute ma jambe nue et je n'ai pas d'argent en stock et je n'ai pas non plus l'envie de demander à Ludivine. On va croire que je me suis faite attaquée par un lycanthrope ou une autre bête de la forêt interdite. Et puis d'ailleurs, pourquoi je demanderais à Ludivine, ce n'est pas moi qui ai décousu ma robe dans la chute mais ce Serdaigle qui m'a bousculé !

« Euh par contre, ma robe là, c'est toi qui vas la rembourser ! »

C'est là que je sens des bouts de verre sur ma cuisse et du liquide doucement s'écouler le long de ma jambe. Je me permets de laisser échapper mes yeux de l'inconnu pour regarder ma jambe, où coule du sang, non ce n'est pas du sang, c'est un liquide plus rosé que le sang et moins épais. Je me rends compte que dans ma chute j'avais également écraser ma potion de philtre d'amour.

« Oh putain, non non non non. Elle m'a coûté tellement cher. »

Je relève le regard et je vois le petite Serdaigle complètement m'ignorer, donner des petits coups à sa tenue pour éloigner les poussières intrues et continuer son chemin comme si de rien n'était en bafouillant des insultes. Mais quelle toupet. Je le rattrape et me mets devant lui, le visage légèrement rosé par l'énervement. Mais de quelle droit il se permets de m'ignorer après m'avoir bousculer, abîmé mes habits et briser ma dernière potion de philtre d'amour. Habituellement j'aurais ignoré également, après tout j'ai dix-neuf ans, je devrais me montrer mature. Mais aujourd'hui, je ne sais pas pourquoi, j'ai pas envie de me laisser marcher dessus et puis merde ça coûte cher. Ou peut-être est-ce juste mon égo qui parle et le fait d'avoir abîmé mon équipement scolaire. Heureusement qu'on ne voit pas plus d'ailleurs pour la robe, même si en opposition avec ma fiole, elle n'a aucun intérêt contrairement à cette potion qui m'étais essentielle. Je n'ai aucun talent en couture, mais peut-être il y a-t-il des formules pour recoudre tout ce merdier, par contre pour la potion c'est foutu. J'avoue ne pas m'être pencher sur ce sujet là, plus passionnée par les animaux que par les aiguilles et les fils.

Je me plante alors devant lui, l'empêchant de passer, faisant un pas vers la gauche quand il tentait de m'éviter vers la gauche et un pas vers la droite quand il tentait de partir vers la droite.

« Tu penses tu peux partir comme ça ? J'attends des excuses. »

Je croise les bras et tient ma baguette magique dans la main droite au cas où il décide de faire son rebelle. Des excuses, c'est tout ce que je demande, normalement ça ne devrait pas être trop compliqué pour ce Serdaigle, quoique. Il serait capable de me défier en duel tout ça parce que je cherche un minimum de dignité dans ces excuses. Je ne lui demande même pas de rembourser, pour l'instant du moins. Je verrais en fonction de ce qu'il me réponds quelle sentence je compte lui rendre. Le feu au poudre ne fait que commencer à brûler.

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Lun 14 Juin - 20:40
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« je suis désolée pour le retard =/ »
Tu n’es pas assez rapide pour t’écarter et l’autre arrive trop vite. Tu ne dois qu’à tes réflexes de ne pas finir par terre lorsque l’étudiante te rentre dedans, mais le choc reste violent et tu ne parviens pas à garder totalement ton équilibre. Tu vacilles, essaies de te rétablir, mais heurtes un arbre. L’écorce rude te rentre dans l’épaule – pas assez pour abîmer tes vêtements, mais suffisamment pour marquer ta peau. Tu auras un joli bleu. Mais quelle idée de foncer comme ça sur un chemin sans visibilité ! Ce serait acceptable si elle était poursuivie par un troupeau de centaures, un dragon en colère ou une acromentule, mais ça n’a pas l’air d’être le cas. Tu n’entends rien en tout cas, aucun signe du moindre animal furieux.
Tu te reprends difficilement. Son contact s’attarde là où elle t’a heurté. Tu ne supportes pas qu’on te touche, si bref soit le contact, et cette fois-là ne fait pas exception. La Poufsouffle se relève, la chute a été rude pour elle, mais toute trace de compassion s’efface lorsqu’elle s’en prend à toi. Et puis quoi encore ? C’est elle qui déboule sans regarder et c’est toi qui te fais enguirlander ? Tu devrais sans doute te contenter de l’ignorer et passer ton chemin, mais tu en as plus qu’assez de ces attitudes.
La fatigue ne t’aide pas à garder les idées très claires. Tu pensais que ça s’arrangerait, mais ça n’a pas l’air d’être le cas. Sans compter les vertiges qui te prennent de temps à autre et les nausées. Tu as bien cru que tu allais faire un malaise en cours de sortilèges avancés. Il n’y a pourtant pas de raison. Mais ça t’agace, d’autant que ça perturbe également ta magie : tu t’es rarement montré si peu doué dans cette manière qui d’ordinaire n’est qu’une formalité pour toi. Si ta baguette te trahit… Il ne manquerait plus que ça. Tu ne peux pas te le permettre, pas avec les missions pour l’Ordre du Phénix et les dangers qui rôdent, c’est ta seule arme valable face à tes ennemis.

Tout cela ne fait que couronner un début d’année pourri, entre les cours de corps-à-corps et le mini-scandale que ton attitude a provoqué, la discussion avec Kayla qui t’a ébranlé, les tensions entre le monde sorcier et le monde moldu qui ne cessent de s’accroître, la disparition de Harry Potter… Même si Poudlard fait office de rempart protecteur, tout cela te pèse. Tu penses également à ta mère, aux dernières informations données par ton cousin. Il faut que tu montes un plan pour la libérer, il n’est plus que temps. Cela aussi t’angoisse. Tu n’auras qu’une seule chance, tu n’as pas le droit d’échouer. Délicat de savoir si le fait qu’elle est retenue chez ton père et non dans l’un des QG du Blood Circle est une bonne chose ou pas. Moins de monde, mais c’est le terrain de ton père – et il ne sera pas moins piégé qu’un autre local du Cercle, blindé de protections anti-magie.
En un mot comme en cent, tu as juste envie qu’on te laisse tranquille et l’étudiante de Poufsouffle est la goutte d’eau qui vient faire déborder un vase bien trop plein. Alors que d’ordinaire, tu n’es pas si prompt à t’énerver, tu lui réponds sèchement en lui rappelant sa propre responsabilité dans la collision.
Un rire lui échappe et ça ne t’aide pas à te calmer. Bon sang, pourquoi c’est si compliqué d’admettre qu’elle venait trop vite, de s’excuser et hop, incident clos ? Mais non, il faut toujours qu’ils fassent les fiers, et c’est pénible ça aussi, avec l’impression que personne ne leur a jamais appris les bases de la communication. Parfois, tu as l’impression qu’un pardon leur arracherait la gorge et les plongerait dans une humiliation totale.
Et peut-être que toi-même, tu surréagis. Tu n’en sais rien. Le baromètre de tes émotions est toujours aussi déréglé, tu ne sais jamais si tu es dans la bonne tonalité, si c’est trop ou pas assez.

Ta dernière phrase achève de l’énerver et elle te renvoie ses accusations. Mais bien sûr, c’est ta faute, tu aurais dû savoir qu’on était en train de te foncer dessus. L’accumulation de mauvaise foi te consterne. En tout cas, elle semble avoir décidé d’achever de te pourrir la vie.

— Mais oui, bien sûr, j’aurais dû lire l’avenir et voir que tu fonçais sans regarder où tu allais et sans te soucier des gens qui pouvaient passer par là. Tu ne veux pas un sac de Gallions et des chocogrenouilles tant que tu y es ? Je n’y suis pour rien si tu n’arrives pas à garder ton équilibre, et encore heureux que tu ne m’aies pas fait plus mal.

Cet échange devient absurde. Elle proteste théâtralement en remontant sa robe de sorcière. Des égratignures aux genoux, trois fois rien, et sa robe en a pris un coup. Rien d’irréparable de ce que tu peux en voir, un bon sort de Raccordement et ça devrait faire l’affaire. C’est bête, elle ne l’aurait pas pris sur ce ton-là, tu aurais pu lui proposer de le faire – tu as eu l’occasion de t’entraîner sur tes propres vêtements, tu n’as pas le luxe de pouvoir en racheter chaque fois qu’une confrontation avec le Blood Circle tourne mal. Et le jean que tu portais quand vous vous êtes fait courser avec Maxime est pratiquement comme neuf.

Tu écarquilles les yeux quand elle lance que tu vas lui rembourser sa tenue. Encore une de ces filles à papa prétentieuses qui croient que tout leur est dû parce que leurs coffres de Gringotts débordent d’or. Bon, tu es né dans ce genre de famille, mais la vie s’est chargée de t’ouvrir les yeux.

— Et puis quoi encore ?

Tu suis le regard de la Poufsouffle vers sa jambe. La couleur rose de la potion t’évoque un philtre d’amour, mais tu n’en es pas totalement sûr. Peu importe de toute façon.

— Pour ta robe, tu trouveras bien un Poufsouffle capable de te la réparer si tu ne sais pas le faire, un bon sortilège et ça ne se verra pas.


Ce cinéma a assez duré. Elle ne s’excusera pas, et tu as déjà bien assez perdu de temps. Dire que tu cherchais la solitude et la tranquillité ! C’est ça, le côté infernal de Poudlard, même quand tu te crois seul au monde, il y a toujours quelqu’un pour débarquer.
Tu tournes les talons sans plus de cérémonie, elle suivra ton conseil ou pas, ce n’est plus ton problème.

Un soupir t’échappe quand tu l’entends se rapprocher et tu pivotes, sur tes gardes, au cas où elle tenterait de t’attraper, mais elle se contente de se planter devant toi. Si elle te demande encore une fois de rembourser sa robe, tu l’envoies promener. Tu tentes de passer sur sa droite et sa gauche, de la contourner, voire de carrément repartir dans l’autre sens, mais elle te bloque à chaque fois. Et merde.

— Sérieusement, tu n’as vraiment rien d’autre à faire que m’emmerder ? Tu t’ennuies tant que ça ? Ou c’est ton passe-temps préféré, de pousser les gens à bout ? Laisse-moi passer.


Elle insiste avec ses excuses. Tu lèves les yeux au ciel, exaspéré.

— C’est toi qui m’en dois, pas l’inverse. Promis, t’excuser ne te tuera pas. Essaie, tu verras.

L’ironie suinte dans ta voix. Tu restes cependant sur tes gardes, attentif au moindre de ses mouvements. Si elle tente de t’avoir par surprise, tu ne réponds plus de rien – et tu ne peux pas te le permettre. Te faire prendre dans une échauffourée si peu de temps après ta réaction au cours de corps-à-corps… il n’en faudra pas davantage pour achever de te catégoriser comme garçon « profondément perturbé et violent ».

Elle sort sa baguette et tu attrapes la tienne. Elle ne sera jamais plus rapide que toi à ce jeu-là, tu t’entraînes depuis des années et les sortilèges de toutes sortes sont ta spécialité, mais ce n’est pas toi qui attaqueras le premier.

— Tu ne trouves pas que tu en fais trop pour une simple chute ? Tu n’as aucune chance et je n’ai de toute façon pas envie de me battre avec toi.

Alors, certes, lui dire qu’elle ne s’en sortira pas face à toi n’est sans doute pas la manière la plus simple de calmer les choses, mais c’est un avertissement honnête et tu te trouves déjà bien assez gentil et patient, compte tenu des circonstances.

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Jeu 22 Juil - 22:51

Il ne faut pas pousser Mémé dans les orties sauf quand les orties piquent moins que la mémé

Eirian & Alice / Mi-septembre 2020

Je regarde Ezekiel d’un air ahuri l’entendant déblatérer sa « nouvelle stratégie » offensive pour l’année qui arrive. Je croise mes jambes et appuie ma tête dans le creux de mes mains en espérant que cela fasse passer le temps plus vite. « Dis-moi Eze, t’as pris trop de caféine au déjeuner ou quoi ? » tenté-je de dire afin de dédramatiser. J’avais l’impression d’être passée au rouleau compresseur et je n’avais pas envie de passer l’année à m’inquiéter pour le Quidditch. Au contraire, j’avais bien envie que cela reste ma soupape de décompression, l’endroit où je ne me prends pas la tête ; il faut dire que dans les airs, j’avais l’impression d’être libre comme l’air et de ne plus répondre de rien. Je faisais mon job d’attrapeuse en tournoyant autour du terrain, en scrutant avec attention chaque étincelle qui pourrait mener mon équipe à la victoire. Ezekiel me regarde avec un air désapprobateur sur le visage et je souris effrontément. J’ai toujours aimé le Gryffondor. Je faisais déjà partie de l’équipe quand il est arrivé comme batteur et qu’est-ce qu’on a pu se charrier et se chamailler ! Nous étions comme chien et chat (nous le sommes toujours d’ailleurs, d’une certaine manière). Puis je l’ai quitté pour me consacrer à mes études de droits afin de revenir à mes amours l’an passé. Mais en septembre dernier, le jeune padawan est passé Capitaine alors c’est que monsieur se prend au sérieux ! Déjà qu’il nous a demandé de venir juste après manger, moi je n’ai pas digéré et clairement je n’avais pas forcément envie de venir même si j’ai une période libre jusqu’à 16h. Enfin bref, Monsieur le Capitaine, j’aime bien l’aider à redescendre sur terre, c’est presque devenu un jeu pour moi et je m’y attelle avec grande vigueur ; cela ne doit pas le déranger tant que ça, il vient de me choisir à nouveau pour occuper le poste d’attrapeuse de son équipe comme il aime le dire, cela me fait rire quand il parle comme ça. Nous sommes une équipe c’est vrai et cette année, j’espère que nous allons pouvoir briller par notre superbe et rafler le trophée de la coupe de Quidditch, cela serait une fierté pour moi. Ezekiel continue son petit laïus et nous tient le crachoir pendant encore facilement trente minutes et je regarde discrètement ma montre à plusieurs reprises. C’est pas que je m’ennuie, mais j’ai autre chose à faire moi. Autre chose comme aller jusqu’à Pré-au-Lard pour ensuite transplanner dans un quartier moldu afin de rallumer mon portable et voir si Lyam m’a envoyé des messages. Je deviens zinzin avec ça, je fais ça quasiment chaque soir désormais, une vraie ado, cela en devient presque navrant. Et maintenant, en plus du soir, je le fais sur certaines pauses déjeuner… Si je loupe un appel de Lyam à cause d’Ezekiel je vais lui tordre le cou. Cela serait peut-être plus simple de dire directement à Lyam que je ne capte pas dans ma superbe école de magie mais il ne sait pas que je suis une sorcière et je n’ai pas vraiment envie qu’il le sache tout de suite. C’est trop dangereux en ce moment d’impliquer des gens dans tout cela et je ne veux pas qu’il ait à s’inquiéter de quoi que ce soit. Alors je garde le secret pour moi. Mais cela implique de nombreux mensonges et ce n’est pas toujours facile à assumer au quotidien.

Au bout d’un moment, après de nombreux soupirs de ma part, l’un des nouveaux poursuiveurs que je ne connais pas encore bien commence à chouiner qu’il a cours dans 15 min et qu’il n’a pas mangé et Ezekiel conclue enfin cette première pseudo-réunion d’équipe. Il nous donne le planning des premières séances d’entraînement et chacun quitte le stade d’un pas pressé. Me concernant, je ne le suis pas vraiment et je me dirige vers mon casier pour me changer ; quelques minutes plus tard, j’ai enfilé un pantalon d’entraînement et un tee-shirt aux couleurs de ma maison. Je suis là, autant en profiter pour faire quelques loopings et quelques tours de terrain. Une fois dans les airs, la sensation de liberté qui m’anime lorsque je vole m’envahit et j’oublie pendant quelques heures tous mes soucis et toutes mes inquiétudes.

Toutefois, en remontant la petite colline qui mène au château, mes inquiétudes reviennent au galop et me percutent en plein fouet sans que je m’y sois préparée alors que j’entends des éclats de voix et que je reconnais celle d’Eirian. Est-il en danger ? Est-il pris à partie dans une merde incroyable ? Je presse le pas pour faire face à une situation que je n’aurai cru voir un jour : Eirian et une Poufsouffle sont en train de se menacer mutuellement de leur baguette. Sans réfléchir, je me précipite vers eux et m’interpose entre lui et la blondasse. Je ne sais pas ce qu’il se passe mais leurs baguettes tendues l’un vers l’autre ne présagent rien de bon. Je ne laisse pas le temps à la Poufsouffle de dire quoi que ce soit, je suis déjà en train de l’enguirlander : « T’as un problème toi ?? Laisse mon ami tranquille sinon tu vas avoir à faire à moi. » Je pose mon balai au sol et attrape également ma baguette même si je ne la pointe pas encore vers la jeune femme. Je n’aime pas particulièrement m’énerver aussi vite et sauter au cou des autres comme ça mais depuis quelques jours, je suis dans un état d’énervement tel que tout ce qui touche à Eirian me bouleverse. Je veux l’aider, je veux le protéger, je veux qu’il se sente soutenu. Depuis que je sais, tout a changé. C’est vrai. Je continue : « Si tu crois pouvoir désarmer deux élèves de protection magique, tu te fourres la baguette dans l’œil ma p’tite. » J’aurai bien envie de lui dire d’aller se faire voir, mais je suis polie donc j’évite. Surtout que je vois le bel insigne accroché à son uniforme et je n’ai nulle envie de faire perdre des points à ma maison mais si c’est le prix à payer pour qu’elle s’éloigne d’Eirian, je le ferai sans aucun regret.
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GRYFFONDOR POWER

Au long des siècles marqués par le chaos, les errements, la discorde, la douleur et la peine, de tous temps, il est une chose qui a nourri nos âmes et qui nous a élevé au dessus de notre condition. C'est notre courage.

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