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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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STUCK TO THE GROUND › ft. Abigail. :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Mer 23 Juin - 18:13
ASTRID LIV ESKIL
stuck to the ground


Sometimes you win, sometimes you lose.
       — when was the last time you won, love?

Ce soir, la douleur habitait les yeux d’Astrid. Elle avait tenté d’aider une jeune fille durant l’après-midi. Tandis que l’angoisse avait atteint son point culminant, Astrid avait plongé dans ses pensées, posant sa baguette derrière son oreille droite, comme à son habitude. Une grande bouffée d’air frais qui vint presque brûler ses poumons. La douleur venait d’entrer en elle, bouleversant son être. La blonde portait sur les épaules, un fardeau bien lourd. Une maladie connue de trop, détruisant des milliers de vie. Intérieurement, extérieurement, l’enfant serait marquée à jamais.

Débutant son adolescence, l’enfant ne devait pas avoir plus de treize ans. Treize ans, avait soupiré Astrid, se remémorant son après-midi. Seulement treize ans…

Le cœur fendu par ses maux, Astrid l’emmena jusqu’à son dortoir. Elle aurait voulu l’emmener à l’infirmerie de l’école, mais la jeune Serpentard s’était mise à hurler et à se débattre. Elle l’avait suppliée de ne rien dire. Pas un mot, avait-elle promis. Je ne dirais rien. Mais pouvait-elle garder le silence sur des maux si troublants ?

Astrid ne promettait pas en vain, jamais. Elle croyait en ses mots, tenait sa parole, quoi qu’il en coûte. Mais aujourd’hui, lorsqu’elle remonta dans sa chambre, elle vint à se poser la question.

Les yeux plongés dans la glace, ils arpentaient son corps. Le dégoût qu’elle ressentait pour elle-même à ce moment-là lui fit questionner ses positions. Elle savait que les maux partiraient, qu’ils s’agissaient des mots de l’enfant, torturant son esprit. Mais à l’instant, le fardeau se faisait bien lourd.

Il était de ces moments où il se faisait trop lourd.

Elle pourrait abandonner, elle aurait pu une multitude de fois. Abandonner n’était pourtant pas fait pour Astrid, qui jamais ne baissait les bras. Elle le devait pour la jeune enfant, qui ne pouvait continuer à vivre ainsi, sans aide. Malheureusement, Astrid savait qu’elle ne pourrait rien faire, si elle refusait l’aide qu’elle lui proposerait. Il s’agissait avant tout, d’elle. De ses actions, de sa propre motivation. Elle devait vouloir aller mieux, vouloir se soigner. Elle devait accepter l’aide, mais surtout, la vouloir.

Vouloir, vouloir, vouloir. Si ça pouvait être si simple.



⬗ ⬥ ⬖



La nuit était tombée, et par chance, ce n’était pas le cas d’Astrid, qui avait surmonté les maux sanglants de la Serpentard. Sa force ne cesserait d’étonner, bien que peu soient ceux qui s’en rendent compte. Les premiers à l’ignorer étaient ses parents, dont la fierté égalait leur tolérance envers les nés moldus. Pourtant, ils ne se gênaient pas à utiliser ses dons, tout en critiquant son ôte sans cesse. Fatiguée était l’enfant, mais debout se trouvait-elle. Les chevilles fixées au sol, elle attendait face à la forêt interdite. Un endroit dont beaucoup avait peur, et sans mentir, c’était aussi son cas, de temps en temps.

Ce soir, la peur était là. Elle rongeait son être épuisé. Car si les mots précédents s’étaient éteints, cela n’était pas le cas du reste des souvenirs qu’elle avait pu consommer ces dernières semaines.

Cette forêt détenait plus d’un secret. Mythes devenus légendes et légendes devenues réalité, à Poudlard, il n’y avait qu’un pas entre la réalité et le fantastique. Le fil définissant le réel était si fin, que même les plus grands sorciers se trouvaient des fois avoir quelques difficultés à le distinguer.

Ce soir, il n’y avait pas que la peur qui consumait ses entrailles. Elle sentait son ventre se nouer, un peu plus fort à chaque minute qui défilait. Peut-être que finalement, l’angoisse de la Serpentard était encore en elle. Peut-être ne la quitterait-elle jamais.

Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là. Assez pour ses ongles qui grattaient l’intérieur de ses paumes, vinrent y laisser une marque. Elle tenta d’arrêter les tocs qui prenaient possession de son être, comme pour tenter de canaliser l’angoisse sur un seul endroit de son corps, pour ne pas qu’elle l’engouffre entièrement.

Elle n’était pas bien loin de sa destination. Elle connaissait le chemin par cœur. Pourquoi avoir peur ? ça n’avait aucun sens. Elle tentait de faire face à la réalité, effrayée de tomber sous le voile du rêve, ou plutôt, d’un cauchemar dont elle ne saurait sortir.

Ses mains tremblaient, ses joues se faisaient roses. Sous le froid d’octobre, l’enfant à peine couverte ne tiendrait pas longtemps. A la lisière de la Forêt Interdite, elle regardait les arbres se mouvoir. Le vent soufflait à travers les feuilles, comme pour lui murmurer un message. Cherchait-on à lui faire passer un message ?

« Non, non. Ça n’est pas possible », tentait-elle de se dire. « Les arbres ne parlent pas, Astrid, reprends-toi. »

Et elle qui avait décidé de partir à la rencontre des Sombrals ce soir, était incapable de bouger.



featuring @Abigail MacFusty.  STUCK TO THE GROUND › ft. Abigail. 1f499

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Abigail MacFusty
Abigail MacFusty
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Jeu 24 Juin - 14:41
Tenue au bord de la falaise, bras croisés, je laissais mes cheveux s'agiter lentement par-dessus mes épaules au rythme du vent léger qui soufflait ce soir. Harper était partie plus tôt, car elle avait un cours à donner, tandis que moi, cours uniquement optionnel, je ne reprenais officiellement que demain. Pourtant je rentrais déjà ce soir, car il me fallait rassembler mes affaires et vérifier que tout était en ordre. Je n'avais aucun doute que mademoiselle MacMillan ait été parfaitement à la hauteur avec les animaux durant mes deux semaines d'absence, mais j'avais ce besoin de tout vérifier pour accomplir au mieux mon devoir. Demain matin, j'avais d'ailleurs prévu une réunion avec l'étudiante et mon remplaçant afin qu'ils me fassent un résumé de la situation.
En attendant, j'avais rassemblé mes affaires et la directrice de la maison Gryffondor était rentrée à Poudlard en balai, accompagnée de Gérard et de Sleipnir (qu'elle ne voyait pas) pour s'assurer qu'il rentre sans encombre. Le Sombral était encore jeune, et je ne me permettais pas encore de le monter (je commencerai cet hiver). Quand bien même la sorcière de la maison rouge ne voyait pas le cheval, lui, il la voyait, et je lui avais signalé de bousculer doucement Harper pour lui signifier qu'il était bien arrivé à bon port. Ensuite, je m'étais attelée à ranger la maison et à prévenir les parents de mon cousin que je m'en allais jusqu'à cet hiver (c'était eux qui géraient la maison, les poules et les moutons durant mon absence, ainsi que mes parents). Sacs remplis de mes affaires, Bonnies arriva vers moi en trottinant.

- Bonnie a rassemblé toutes les affaires de maîtresse. Maîtresse souhaite-t-elle que nous partions maintenant ?

Quittant l'île voisine des yeux, celle que j'aimais tant observer (ou plutôt j'aimais observer ses occupants à écailles et cracheurs de feu), je baissais mon regard sur l'elfe de maison au teint violet tout en lui souriant.

- Non, merci Bonnie. Tu peux partir devant, je vais fermer à clé et rentrer avec Grishkin. Je vais devoir aller retrouver Sleipnir à l'écurie avant de rentrer. Installe donc mes affaires dans mon appartement, puis tu seras libre de faire ta soirée comme tu l'entends.

L'elfe de maison aux grandes oreilles de part et d'autre de sa tête à l'instar des ailes d'un avion hocha la tête pour me tendre mon trousseau de clés avant d'empoigner mes sacs et de disparaître dans un tourbillon avec eux juste devant moi. Écoutant le craquement typique du transplanage s'évaporer à l'horizon, je regardais une dernière fois l'île voisine à la mienne avant de m'avancer vers la porte d'entrée de ma petite chaumière. Observant une dernière fois à l'intérieur, je soupirais avec un sourire avant de refermer la porte et de la fermer à clé. Déposant cette dernière dans un pot de fleur aux feuilles tranchantes comme des rasoirs et aux fleurs aux dents acérées, je fis une dernière fois le tour du propriétaire, m'assurant que mes poules et moutons ne manqueraient de rien jusqu'à la venue de mon oncle et de ma tante.
Une fois l'esprit tranquille, le cœur battant d'impatience, je regardais Grishkin qui était resté perché sur le toit de la chaumière durant tout ce temps. L'Oiseau de feu profitait des derniers rayons du soleil de l'île, la lumière du soir faisant scintiller ses plumes rouge, jaune et orange.
Deux semaines sans aller à Poudlard une seule fois, sauf lors de la soirée. Ce congé maladie m'avait fait le plus grand bien, j'avais totalement récupéré de mon état déplorable de cet été, santé totalement retrouvée, je pouvais même dire qu'aujourd'hui j'étais heureuse, et je n'avais qu'une hâte, c'était retourner au château. Retrouver mes petites habitudes, mes créatures, et elle. Quand bien même je ne pouvais plus utiliser de magie sans risquer de m'évanouir, je réussissais à chasser ce manque par tout le reste que la vie m'accordait. Et je n'en avais jamais demandé autant. J'aurai été bien exigeante de demander plus. Souriante, je regardais le phénix avant de l'appeler avec douceur.

- On y va mon grand ?

Lui tendant le bras, je le laissais ouvrir ses grandes ailes qui laissèrent derrière elles quelques flammes enchantées. Il plongea dans ma direction, attrapa mon poignet entre ses serres, et, emportée par la magie de l'Oiseau de feu, nous disparûmes dans un nuage noir fait de cendres et de flammes consumées.
Ce fut à l'orée de la forêt interdite que Grishkin m'avait ramenée dans un nouveau tourbillon de flamme qui brûla sensiblement l'herbe autour de nous. Remerciant le phénix, je lui donnais une petite récompense puis lui permettait de repartir comme bon lui semblait. Quand bien même Grishkin vivait avec moi depuis maintenant trois mois, je n'avais jamais cherché à le domestiquer, et je le laissais aller et venir comme il l'entendait. Le regardant alors disparaître dans la nuit qui était déjà tombée en Angleterre, j'enfilais parfaitement les lanières de mon sac à dos sur mes épaules et je fermais tout à fait ma cape autour de mon cou. Ainsi emmitouflée pour me protéger du froid, je m'avançais en direction de la Forêt Interdite dans le but de retrouver le groupe de Sombrals, retrouver Sleipnir et m'assurer qu'il avait fait bon voyage. J'avais une relation très fusionnelle avec le jeune animal, je ne me serai jamais permise de retourner dans mon appartement sans lui avoir souhaité la bonne nuit.
Glissant une main dans mes cheveux teints en blond cet été (la racine brune se faisait d'ailleurs voir de-ci, de-là), je m'arrêtais lorsque mes prunelles foncées tombèrent sur une silhouette apparemment hésitante à poser les pieds dans la forêt.

Sourcils levés, car j'étais intriguée par la présence d'un élève ici, je reconnaissais bien vite la jeune mademoiselle Eskil. L'étudiante de la maison Poufsouffle aimait passer du temps dans les écuries avec les Sombrals ou en compagnie des hippogriffes. Il n'était pas rare que les passionnés de créatures fantastiques me rendent régulièrement visite lors de mes temps de repos entre deux cours donnés. Cette jeune femme était différente dans le sens où elle ne suivait pas un cursus en Mazigoologie. Cependant, ma grande empathie m'avait permis de comprendre avec le temps que c'était une jeune femme qui semblait de temps à autre quelque peu déboussolée, et, comme si cela l'aidait à se rassembler, elle se réfugiait auprès de mes créatures pour leur confier ses secrets. Cette attitude ne m'avait jamais guère dérangée puisque j'agissais moi-même de façon similaire.
Avec un petit sourire en coin, j'hésitais avant de m'approcher de la jeune femme pour venir me tenir à ses côtés, cherchant à l'aborder avec douceur pour éviter de la faire sursauter.

- Bonsoir, mademoiselle Eskil, est-ce que tout va bien ?

Je m'étais adressée à elle sans la regarder un seul instant et sans chercher à capter ses yeux (je les fuyais toujours). Coup d'œil furtif vers elle, rentrant ma tête dans mes épaules comme si j'étais gênée par ce que j'allais dire, je me raclais doucement la gorge.

- Je vais me rendre auprès des Sombrals. Vous vouliez les voir également ?

La forêt interdite la nuit pouvait être impressionnante et intimidante. Moi, je m'y sentais à l'aise, bien qu'à partir de maintenant il me fallait absolument être prudente. Sans magie, je ne pouvais guère avoir l'assurance qui m'habitait d'ordinaire. J'allais devoir redoubler de prudence, d'autant plus si l'élève décidait de me suivre. En effet, après lui avoir fait signe de me suivre (si elle le souhaitait), je m'enfonçais sans l'ombre d'une hésitation parmi les immenses troncs d'arbre.
Je n'avais pas prévenu tous mes élèves de mon retour à Poudlard, et peut-être que la jeune femme serait surprise de me revoir… et elle serait peut-être même intriguée par mon départ qui avait été soudain.


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Jeu 1 Juil - 21:49
ASTRID LIV ESKIL
stuck to the ground


your eyes cristal clear,
and all I can see,
is fear.

› oh, come dance on my fist.

Sur ton poing, elle danserait. Sous tes yeux, elle se prélasserait. Devant toi, la mascarade continuerait, sans même que tu ne t’en rendes comptes.

A l’esthétique pure, l’enfant paraîtrait, comme bien souvent, aussi douce qu’une fraicheur matinale d’été. Et pourtant, en son sein, c’est l’orage qui gronde.

L’orage —élément du chaos, élément de destruction.

Dans ses yeux, on n’y voit rien. Pas le moindre indice de noirceur, bien que son être en soit rempli. En son cœur, la bataille ne cesse. L’enfant n’a pas une seconde de répit. Les ténèbres tentent de prendre le dessus sur cette douceur qui la caractérise. Les souvenirs sont là, en elle, toujours. Ils gagnent en force, jour après jour. Et celle dont les intentions sont pures, se transforme.

Il ne s’agit pas d’une chrysalide, mon enfant. Petite chenille ne deviendra pas papillon. Ses ailes, elle ne déploiera pas. Elle restera muette jusqu’au point de non-retour. Une âme chamboulée, une rébellion tue, un esprit embrouillé. Comment y voir clair ?

Deux camps s’opposant. Un écart qui, pour elle, se resserre. Méchants, gentils. Les premiers ne sont pas si mauvais, les seconds ne sont pas si purs. Ô que non. Infamie, mensonge, superstition ? Comment définir deux camps, alors que chacun se ressemble. Ils se disent différents, ils se disent opposés, ils se disent l’un contre l’autre, et pourtant, semblables, ils le sont tous. Leurs maux ne sont peut-être pas les mêmes, mais la similitude est flagrante. Il n’y a qu’une raison à leurs maux, une unique raison. L’amour.

De cet amour censé être doux, est née la haine. Car l’Homme étant lui-même, d’un fond controversé, a mêlé cet amour à la violence. Ô, violence aux goûts multiples, pourquoi a-t-il fallu qu’ils te vénèrent ? Tu leur as donné un but commun, les as regroupés, et en plusieurs ils se sont scindés, car cette haine qu’ils ont créée, ne leur a suffi. Tu t’es amusée, n’est-ce pas ? De Là-Haut, d’on-ne-sait-trop-où, tu les regardes, et tu ris. Tu ris si fort, que tes larmes rejoignent la Terre. Tes éclats de rire grondent dans les cieux, et tous te regardent. Certains sont effrayés, d’autres fascinés, mais tous, tous te regardent, les yeux remplis d’une lumière qu’ils n’ont pour personne d’autre.

Car si certains pensent que la pluie est signe de tristesse, d’autres ne sont pas dupes. Ils savent que quelque part, certains rient de la situation. Une dite plaisanterie au sarcasme douteux. La violence est jusque dans vos yeux, vous qui de haut, les regardez. Maîtresse d’un monde dont elle ne connaît la réelle étendue, elle gagnera. Quoi qu’il en soit, la victoire est déjà sienne.


⬗ ⬥ ⬖



lie, lie, lie,
in the middle of the road,
stay frozen,
vulnerable to the rest of the world.


En temps normal, peut-être aurait-elle sursauté, mais en cet instant, elle en était incapable. Les pieds comme enracinés au sol, ils ne pouvaient s’en décoller. Pétrifiée pour une raison qu’elle ignorait, la peur avait fait son chemin jusqu’à son esprit, venue la tirer dans un gouffre dont elle ne saurait se sortir seule.

Elle n’avait pas eu le courage de répondre à sa question. La professeure était partie trop rapidement, Astrid n’avait pas eu même le temps d’y réfléchir. Bien que toute réflexion soit futile ; il était certain, l’enfant n’allait pas bien.

A l’intérieur de son crâne, qui paraissait se compresser, de minute en minute, perdre en espace dans cette boîte forgée d’os, elle pouvait entendre ses angoisses tourbillonner.
Peut-être est-on venu te faire du mal. Peut-être savent-ils ce qu’ils se passent en toi. Peut-être connaissent-ils enfin tes véritables opinions. Peut-être t’ont-ils pris sur le fait, de souhaiter être quelqu’un d’autre.

Peut-être, peut-être, peut-être.

Astrid devait faire quelque chose. Elle devait faire signe à son professeur, parler, hurler. Elle aurait voulu courir, partir à travers les bois et ne plus en ressortir. Une disparition peu étonnante, de cette élève un peu trop curieuse. Peut-être penseraient-ils qu’elle ait tenté sonder un sombral, qui n’aurait accepté l’intrusion de la jeune femme en lui. Peut-être ne penseraient-ils pas, parce qu’au fond, elle le savait, peu étaient ceux qui la portaient en son cœur.

Astrid était de ceux qui se posaient une multitude de questions. A la seconde, ça fusait. Dans son crâne, dans ses tripes, dans son être. En son sein, se trouvaient, une panoplie de questionnements diverses. Rares étaient les réponses, nombreux étaient les « peut-être ».

Peut-être, peut-être, peut-être.

Vaines tentatives de réponse. Astrid, tu n’avais la force de les trouver, ni même à l’instant, de faire un pas. Tendre petit bout de chaire, tu ferais le parfait goûter d’une créature passant par-là.

Il te faut bouger, Astrid, pensait-elle. Bouge !

« Je ne peux pas bouger. »

Un souffle, à peine un murmure. Même parler était devenu compliqué.

« Je ne peux pas bouger ! »

Sa voix avait cette fois porté jusqu’à la femme, elle l’espérait en tout cas, car elle n’aurait la force de parler bien plus fort.

Et au fond, elle priait pour qu’Abigail l’ait entendue. Il fallait qu’elle l’ait entendue.
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Abigail MacFusty
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Mar 6 Juil - 21:18
Mon pied vint froisser la terre sous mes pas tandis que j'entendais le souffle court de la jeune femme dans mon dos, accompagné de son appel de détresse. Un autre pas pour rejoindre le premier, et l'élève se répéta tandis que je fermais les paupières sans pouvoir m'empêcher de grimacer sensiblement. Je ressortais de deux semaines passablement mouvementées alors que j'aurais initialement dû me reposer. J'aurais souhaité que mon retour à Poudlard se fasse sans encombre, mais c'était sans compter ce malin destin qui appréciait à ce point m'emmerder. Aussi, ce soir, je n'avais qu'une hâte, c'était retrouver mon jeune protégé puis la jeune femme avec qui je voulais passer ma soirée… Jeune femme qui n'était hélas pas mademoiselle Eskil. Toutefois, j'étais ainsi faite que je ne supportais pas laisser les autres dans le besoin, et bien loin de juger l'élève qui se trouvait dans mon dos, je me retournais pour la regarder. Quelques pas nous séparaient, et je pris l'initiative de faire marche arrière pour la rejoindre à nouveau.

J'allais être en retard, je le savais, et je savais aussi que la directrice des Gryffondor allait m'arracher les yeux… Ce ne sera qu'une dispute parmi toutes les autres.
Venant m'adosser contre un tronc d'arbre qui se trouvait non loin de l'étudiante, je baissais les yeux pour regarder mes pieds, toujours bien incapable de soutenir ses yeux implorants (et même s'ils ne l'avaient pas été je ne l'aurais pas regardée). Je connaissais bien la jeune femme, elle semblait être de ceux qui étaient sensibles, un peu perdue, comme si elle avait du mal à trouver sa place dans ce bas monde. Ainsi, lorsque les temps étaient difficiles pour elle, elle venait se réfugier dans l'écurie pour passer du temps avec les créatures fantastiques dont je m'occupais pour les cours. Elle n'était pas la seule à le faire, et les animaux appréciaient en général les quelques visites qu'ils avaient, en dehors des miennes. Enfin, lorsque j'étais moi-même écolière puis étudiante de l'université, j'avais agi exactement de la même manière. Je ne pouvais donc tenir rancune à aucun des jeunes qui essayaient de chercher des refuges dans mon propre sanctuaire. Bien que souvent cela me dérange dans mon travail, ou plutôt dans mon cercle de tranquillité, je restais toujours ouverte à la discussion, attentive et prête à aider.
Ainsi, même si je n'avais jamais eu mademoiselle Eskil dans mes cours, je la connaissais aussi autrement que parce que j'étais sa directrice de maison. Possédant une excellente mémoire et parce que j'étais très appliquée dans mon travail à Poudlard, je connaissais les dossiers de mes élèves sur le bout des doigts, je les avais appris comme des poésies, et mes deux semaines d'absence ne m'avaient pas empêchées de continuer à me maintenir à jour au sujet de mes protégés. Avec tous ces éléments en main, je ne pouvais donc décemment laisser la jeune femme juste là, et m'en aller. Relevant sensiblement la tête pour regarder au loin l'école qui commençait à s'illuminer de ses chaudes lumières au fur et à mesure que le soir avançait, je souriais un peu.

- Ce spectacle m'avait presque manqué. Je jetais un coup d'œil rapide à mon élève avant de continuer sur un ton tranquille. Nous allons faire le nécessaire, toutes les deux, pour que vous vous sentiez mieux, si bien sûr, vous acceptez mon aide.

Si j'avais bien appris quelque chose au cours de ma profession de professeure, c'était que je ne pouvais pas venir en aide à ceux qui ne le désiraient pas. Bien que ça aille à l'encontre de mes principes, je ne pouvais forcer personne. À présent, je préférais donc être franche et poser directement les mots sur mes intentions. Si mademoiselle Eskil ne souhaitait pas d'aide, alors je m'en irais et la laisserais gérer ses problèmes comme elle l'entend. Si au contraire elle avait besoin d'être accompagnée pour quoique ce soit, je me tenais à sa disposition. Qu'importe que l'heure du couvre-feu approche à chaque seconde qui défilait.

Puisque je n'étais pas certaine que la jeune femme veuille véritablement verbaliser ce qui la tracassait au point de l'immobiliser comme un Botruc ayant pris racine, j'essayais, sûrement avec maladresse, de lui changer les idées. Des fois, observer les beautés simples qui se trouvaient autour de nous suffisaient à nous faire penser à autre chose, à nous faire décrocher du problème initial et de nous détendre. C'était ce que j'avais  souhaité faire en parlant du paysage qu'offrait Poudlard tandis que le soleil s'éloignait à l'horizon. Bientôt, les astres de la nuit viendraient prendre le relai et scintiller de mille feux. Que j'appréciais observer les étoiles. L'astronomie et l'astrologie m'avaient beaucoup plu lorsque j'étais étudiante, j'avais simplement décidé de ne pas y faire carrière. Néanmoins, j'avais été rendue attentive de ce que tout le cycle astral pouvait influencer sur les plantes et les créatures. Sachant la passion qu'avait la jeune femme non loin de moi envers les animaux fantastiques, je souriais, pensive, avant de reprendre la parole.

- Saviez-vous que certaines lucioles dans la forêt interdite aiment se rassembler dans les champs de Rosée de lune ? C'est un spectacle tout à fait charmant de voir ces petites lumières verdâtres se mêler aux pétales immaculés de la fleur.

Je ne cherchais pas à attirer la jeune femme dans la forêt interdite, mais plutôt de lui parler de créature magique. Réalisant bien que mes paroles pouvaient porter à confusion, je baissais à nouveau la tête pour me racler sensiblement la gorge. Deux semaines loin de l'école et me voilà rouillée pour parler aux gens. Ce handicape social allait véritablement avoir ma peau, et c'était sans compter les conneries que j'avais faites lors de la fête préparée par les élèves. J'eus une pensée pour la comptable de mon ami ainsi que de mademoiselle Cartwright que je devais toutes deux contacter pour tirer certaines situations au clair. Poussant un léger soupir, je brisais une nouvelle fois le silence.

- Excusez-moi, je ne veux pas avoir l'air de vous tirer par tous les moyens dans la forêt. Je la lorgnais rapidement du coin de l'œil avant d'essayer de la questionner sur un autre terrain. Que s'est-il passé à Poudlard pendant mes deux semaines d'absence ? Des événements spéciaux pour vous, ou votre entourage ?

Je ne cherchais pas là à être indiscrète, seulement à faire la conversation, encore une fois, pour venir en aide à la jeune femme. Merlin que c'est compliqué les relations humaines…


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Sam 7 Aoû - 12:02
ASTRID LIV ESKIL
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Embêter était la dernière envie d’Astrid, pourtant, elle n’avait pu s’empêcher d’appeler au secours. Quelque chose qu’elle faisait rarement —jamais. Peut-être était-ce parce qu’elle avait cette impression que pour une fois, elle serait écoutée. Peut-être parce que la situation était telle, qu’elle n’avait eu d’autres choix.

La douceur de son professeur était étonnante. Car jamais on ne se préoccupait d’Astrid. Elle était de ceux qui étaient là, quoi qu’il arrive, sans que personne ne soit là en retour. Solveig, fruit issu de la même chair, était la seule à qui elle pouvait s’accrocher. Douce âme liée à la sienne, elle était sa moitié, son tout. Malheureusement, ces derniers temps, elle s’était fait absente. Son besoin d’excellence l’avait sans doute mise sous l’eau et Astrid espérait qu’elle ne se laisse pas couler. Si cela venait à arriver, elle serait la première à sauter. Bouée de sauvetage, elle viendrait à se mettre en danger pour elle, sans hésiter la moindre seconde. Il n’y avait de limite pour Solveig, il n’y avait qu’amour. L’amour en son sens le plus pur, aussi fort qu’il était doux.

Abigail faisait demi-tour, revenant vers l’étudiante, transie de peur. Elle ne connaissait la raison de son incapacité à bouger. Peut-être était-ce un sort. Peut-être était-ce une plante sur laquelle elle n’aurait dû marcher. Peut-être était-ce… Non, ça ne pouvait être l’angoisse. Elle ne l’accepterait pas. Aussi forte puisse-t-elle être, il était hors de question qu’elle la fige de la sorte.

Elle était à quelques mètres d’un exutoire, moment où elle pourrait enfin souffler, entourés d’êtres qui étrangement, paraissaient la comprendre.

Astrid tentait de se concentrer sur le ton calme de son professeur, parlant de la beauté du paysage. Evidemment en accord avec sa vision, elle aurait sans doute, en temps normal, développé sur l’extraordinaire vue dont les habitants de Poudlard avaient la chance de profiter. L’Ecosse et ses trésors, qu’ils soient magiques ou non, étaient un spectacle dont elle ne savait se passer. Si différente de l’harmonie Scandinave, elle ne pouvait en nier la beauté.
Elle hocha la tête à la proposition. De l’aide, elle en avait besoin. Elle l’avait presque supplié, silencieusement, de rester, de faire quelque chose. Elle ne savait quoi, elle ne saurait lui donner d’instructions. Elle avait été espérer, dans son désespoir, que le professeur ait l’habitude, dans sa gentillesse, d’aider des élèves en détresse.

Détresse, tel était le mot.

Les lucioles, voilà quelque chose dont elle aimerait être témoin. Elle ferma les yeux un instant, tentant d’imaginer ce champ. Spectacle féerique, lui rappelant les aurores boréales de son enfance. Durmstrang lui manquait. Un manque qui se faisait sentir jusqu’à l’intérieur de ses tripes. Il s’agissait de sa maison, un endroit où elle se sentait bien mieux qu’au manoir familial. Elle avait trouvé en ces gens, une famille. Elle qui avait été attribuée à un clan qui paraissait, aux yeux des autres, ne pas lui convenir. Pourtant, elle y avait établi son quotidien, se construisant au milieu des Orageux.

L’Orage, un élément qui lui convenait plutôt bien.

Vous ne le faites pas, aurait-elle aimé dire, mais les mots se coinçaient dans sa gorge. Prenant une longue respiration, les yeux toujours clos, elle tentait de se focaliser sur les lucioles.

« Il y a eu une fête, mais je crois vous y avoir vu ? »

En vérité, elle ne savait plus. Elle se rappelle être partie avec son professeur de médicomagie, lui donnant une bonne raison de s’échapper de ce qui paraissait pour lui, être un enfer.

« Rien de spécial, je crois. Vous n’avez pas loupé grand-chose. Il a plu, beaucoup. Les feuilles tombent, les jardiniers sont fatigués de voir les première-années sauter dans les tas de feuille qu’ils font. » Une courte pause, avant qu’elle ne reprenne. « Solveig a étudié, pour changer. Je ne la vois presque plus ces derniers temps. »

Elle avait réouvert les yeux et on pouvait y voir la douleur. Sa moitié lui manquait terriblement, mais elle savait combien ses études étaient importantes pour elle. Être la première ou ne pas être, tel était son crédo. Au vu de la pression de leurs parents, elle pouvait comprendre. Solveig avait toujours compensé leur manque d’attention par un besoin d’excellence. Elle tentait, à sa façon, de les rendre fiers, comme Astrid l’avait fait avec l’apprentissage de la Légilimancie.

Savait-elle au moins qui était Solveig ? En y repensant, la professeure en savait peu à son sujet, ou en tout cas, le pensait-elle. Jamais n’avaient-elles partagé une classe, ni même avec Solveig, qui elle, se trouvait être en droit magique. La Serpentard n’avait sans doute jamais croisé son chemin.

« Tout se passe bien chez les Poufsouffle, unis comme à notre habitude. Nous nous préparons à l’approche de la prochaine épreuve du Tournoi. On espère bien gagner, vous rendre fière. » Changea-t-elle de sujet, avant de relancer la conversation sur Abigail, tentant de ne pas penser au reste de sa famille. « Vous êtes partie loin ? Besoin de respirer, peut-être ? »

Après avoir prononcé ces mots, l’enfant s’en voulait déjà. Rien de tout cela ne la concernait. Il s’agissait d’un professeur et non d’une amie. Elle se devait de respecter certaines limites. Mais Astrid ne pouvait s’en empêcher, elle avait besoin de savoir comment allait les gens, même ceux dont elle n’était réellement proche.

Son empathie n’était un réel cadeau, pas pour elle tout du moins. Si d’autres aimaient ce côté disponible et prête à tout, elle s’en délaissait. Elle s’oubliait, ne vivant que pour le bonheur les autres. Elle n’était là finalement que pour dessiner des sourires sur les visages des autres, oubliant son propre sourire. Il avait beau être là, il n’était pas toujours sincère. Elle cachait derrière un masque de fer, son désespoir. Une tristesse ô combien sombre, venant régulièrement l’engouffrer dans une noirceur effrayante. Mais l’enfant ne pouvait en parler. Incapable de réellement s’ouvrir à d’autres, elle gardait pour elle, le fardeau de ce don qu’elle avait appris à développer.

Un don disaient-ils, une malédiction l’appellerait-elle.

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Mar 17 Aoû - 11:35
J'ignorais de quel mal avait frappé la jeune femme, et du fait qu'elle gardait le silence sur mes questions semblaient me montrer qu'il en allait de même pour elle. Ou alors elle s'obstinait à garder le silence sans vouloir se confier à moi, ce que je pouvais se comprendre. Après tout, de son point de vue, j'étais un professeur, et elle, une élève. Qui viendrait à se confier à un enseignant ? À mon époque, en tout cas pas moi. Voilà pourquoi je respectais son silence et le fait qu'elle désire ne rien me dire. Toutefois, la jeune femme semblait étrangement perdue… voire en détresse. J'étais une personne empathique et j'étais particulièrement observatrice, je parvenais donc à deviner son état sans trop de difficulté. Elle semblait tendue, la mâchoire crispée, toute recroquevillée et l'air mal à l'aise, et tout cela, je ne le mettais pas uniquement sur le fait qu'elle semblait paralysée là, à l'instant. J'étais du genre à respecter le choix des autres, ainsi, je ne l'avais pas questionné de manière frontale, peut-être aurais-je eu meilleur temps, mais ma fois, qu'importe que je sois pressée ce soir ou non, je me devais d'être présente pour l'élève.
Par ailleurs, je l'aurai fait avec n'importe qui, car j'étais ainsi. À ne vouloir déranger personne, à rester transparente, invisible pour les yeux de ceux qui ne savent pas où regarder. Je détestais être le centre d'attention, et dès qu'elle se portait sur moi, j'avais développé un certain talent pour changer rapidement de sujet. Timidité maladive qui guidait l'ensemble de ma vie, j'étais de ceux qui préféraient observer et rester en retrait plutôt que d'agir. Mon métier de dragonologiste était d'ailleurs basé sur ça, l'observation. Le tout couplé à mon empathie, je pouvais être résumée comme une personne qui avait tendance à faire passer les autres avant moi, à négliger ma propre santé pour l'autre, chose essentielle en magizoologie. Rares étaient les créatures qui pouvaient attendre lorsqu'elles étaient blessées ou qu'elles avaient un comportement qu'il fallait absolument étudier. Par défaut professionnel, j'étendais tout cela dans mon humble vie de sorcière humaine. C'était bien d'ailleurs ce que j'étais en train de faire à l'instant, puisqu'au lieu de me préoccuper de moi et de mes retrouvailles personnelles, je prenais le temps de venir en aide à la jeune femme de la maison que je dirigeais. Sleipnir pouvait attendre, je le savais entre de bonnes mains, Harper m'aurait rapidement signalé le moindre problème… et Harper aussi pouvait attendre.

La jeune femme se décida enfin à ouvrir la bouche pour me répondre. Quand bien même elle n'avait pas daigné réagir à ma proposition d'aide ni à l'évocation des lucioles (détail inutile s'il en est), je l'écoutais me donner des nouvelles de l'école et de l'université tandis que je gardais obstinément mes yeux rivés sur mes pieds.
L'évocation de la pluie me fit sensiblement sourire, car c'était presque un euphémisme de dire qu'ici il pleuvait. Après tout, nous étions en Écosse, et c'était une météo plutôt standard, surtout en fin de période estivale. Chez moi aussi, il avait beaucoup plu, dans tous les sens du terme. Cependant, j'ignorais qui était la personne dont elle venait de me parler. Solveig n'était pas un nom qui me rappela quelqu'un en particulier, sans doute une élève que je n'avais pas dans mon cours (comme un bon nombre d'élèves de l'école cela dit). Quand bien même je connaissais parfaitement le dossier de mes étudiants et de ceux qui appartenaient à ma maison, je ne connaissais pas non plus l'ensemble des jeunes de Poudlard, mais maintenant que le nom avait été mentionné, j'irais prendre la peine de me renseigner un minimum. D'autant plus que mademoiselle Eskil semblait tenir à elle puisque je croyais deviner un fond de tristesse à sa constatation. "A étudié, pour changer". Cela sonnait comme une marque d'agacement de l'absence, d'un manque creusé lentement mais sûrement par le temps (celui des études). Néanmoins, je pouvais comprendre cette personne visée, puisque moi aussi j'avais passé une grande partie de mon temps à étudier à l'époque, et encore aujourd'hui, j'étais davantage une femme carriériste puisque ma vie privée était un véritable néant sans le moindre intérêt.

- En effet, je suis venue un moment durant cette soirée, je crois également me souvenir de vous avoir vue. Je souriais un peu au souvenir de cette soirée mouvementée. Nous nous étions entraînés dans d'étranges facéties Luca et moi, et le reste de la soirée avait été particulièrement houleux pour moi. Un mal pour un bien comme on dit. J'espère pour vous que vous la retrouverez bientôt, cette personne du nom de Solveig. Cela dit, moi aussi je me perdais dans mes études à votre âge… et encore aujourd'hui.

Amusée par l'ironie de mes mots, je soufflais légèrement du nez avant de relever les yeux et d'observer le château s'illuminer tandis qu'à l'horizon, les couleurs vives du coucher de soleil fait de jaune et d'orange laissaient lentement leurs places à un bleu sombre qui devenait lentement noir, pour nous plonger bientôt dans l'obscurité.
Le résumé que m'apporta la jeune femme quant aux élèves de ma maison m'attendrit. Je demanderais à mademoiselle Swan davantage de détail, mais j'étais persuadée que les Poufsouffle avaient été à l'image qu'on se faisait d'eux, à savoir sans trop de vagues. Je m'estimais chanceuse de pouvoir diriger une maison avec des élèves aussi dignes de représenter les couleurs jaunes et noires. Avec un coup d'œil complice en direction de ma jeune interlocutrice, j'enchérissais sur un ton amusé.

- C'est bien que vous vous prépariez pour ce tournoi, mais, tout à fait entre nous, je suis déjà fière de vous.

Nous n'étions pas à Gryffondor, les actifs et sportifs de l'école, et nous n'étions pas non plus à Serpentard, là où l'espièglerie est monnaie courante pour arriver à ces fins. Je misais davantage sur une victoire des trois autres maisons plutôt que de Poufsouffle, non pas que je n'ai pas confiance en mes élèves, mais tout simplement parce que nous excellions dans d'autres matières. Néanmoins en effet, s'ils en venaient à gagner, je serais fière d'eux. Mais voilà, comme dit, j'avais déjà des élèves pour la plupart exemplaires, qui travaillaient avec conscience, qui représentaient dignement nos couleurs. Comment pouvais-je ne pas être fière ne serait-ce que de ça ?
La curiosité de la jeune femme me concernant me fit ensuite sourire avec amusement. Avec un autre enseignant, peut-être que ces questionnements auraient été mal accueillit, mais me concernant, la chose était plutôt simple. Dans le fond, j'étais une personne simple. Ce fut donc avec une légèreté presque déconcertante que je répondais.

- Je suis rentrée chez moi, dans l'archipel des Hébrides. Je suis tombée malade et je devais prendre soin de moi, un médicomage m'a simplement mise à l'arrêt.

J'éludais sciemment la véritable raison de cette maladie, à savoir, le neutraliseur de magie qui m'avait ôté tous mes pouvoirs magiques, aujourd'hui encore. Pour l'heure, la jeune Poufsouffle n'avait pas besoin d'entendre ce récit, d'autant plus dans son état. Je ne souhaitais guère que la conversation tourne autour de mon cas, je n'étais pas égoïste, et j'avais déjà eu à subir les attentions de Harper, je n'avais pas en plus besoin de celles de mademoiselle Eskil. Regardant cette dernière du coin de l'œil, sans jamais soutenir son regard, je reprenais, curieuse.

- Pouvez-vous à nouveau bouger ?


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Ven 1 Oct - 21:53
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Astrid ne savait qui était Luca, mais se rappelait pertinemment cette soirée. Elle avait tenté d’aborder son professeur de médicomagie pour lui demander de la prendre sous son aile. Avant qu’elle ne puisse lui parler du stage qu’elle souhaitait suivre à ses côtés, il lui avait parlé de son mécontentement d’être ici. Elle avait donc feint un malaise pour qu’ils puissent tous deux sortir de la pièce. Cela aurait pu être le début d’un duo mouvementé, mais le professeur avait disparu, s’envolant pour ses terres d’origines, la Grèce.

« Je l’entends, vous savez. Je sais combien elle aime ses études, mais pour la famille, on trouve un peu de temps, pas vrai ? »

Ça n’était nullement un reproche, mais plutôt une question, un espoir qu’elle dise que oui, on trouvait toujours du temps pour ceux qu’on aimait. L’espoir que Solveig se réveille et reprenne un peu de temps pour elle.

« Vous ne devez sans doute la connaître. Il s’agit de ma sœur, ma sœur jumelle. »

Astrid sentait la tension dans ses muscles. Le fait de parler de Solveig n’aidait guère. Elle lui manquait tant. Elle représentait à elle seule, la moitié de son être.

Mais en évoquant sa fierté pour sa maison, Abigail réussit à détendre un petit peu l’enfant.
Fierté. Voilà qu’elle n’avait vu ce sentiment dans les yeux de quelqu’un depuis des lustres.
Fière, elle était fière. D’eux, d’elle.

Et alors qu’elle ne pensait pas cela possible en cette soirée, Astrid sourit. Ses lèvres s’étendirent légèrement, jusqu’à avoir une esquisse de sourire. Elle pouvait sentir son corps se détendre, ne serait-ce qu’un peu. Ses yeux se fermèrent un instant et sa respiration se fit un peu plus simple.

Jamais elle n’entendait ces mots. Depuis sa plus tendre enfance, elle ne faisait que les attendre. Ces mots, ces regards, ces sentiments ô combien puissants. L’amour était peut-être là, enfouit sous les tripes brûlantes de ses parents. Foutaises. Qui tentait-elle de persuader ? Elle savait, qu’au fond, il n’y avait rien. Ni amour, ni fierté, ni même une simple goutte de sympathie. Elle était celle qui, avec Solveig, avait détruit leurs vies. Celle de Papa, celle de Maman, celle de Kaia. Elles étaient monstres à leurs yeux, fruits d’un amour interdit.

Le professeur lui parla rapidement de l’archipel des Hébrides, qui semblait être son chez elle.

« J’espère que vous allez mieux. » Souffla l’enfant. « Ça vous manque, des fois, chez vous ? »

Elle vint lui demander si elle pouvait bouger. Peut-être. Elle n’avait pas vraiment essayé. Essayer l’effrayait. Et si elle n’y arrivait pas ? Et si elle n’y arrivait plus jamais ?

« Un petit peu, je crois. Je ne sais pas à vrai dire. J’ai peur de… »

Elle s’apprêtait à s’épancher un peu sur ce qu’elle pouvait ressentir, lorsqu’un bruit s’échappe de la forêt.

« Vous avez entendu ? »

Le bruit se fit de plus en plus fort, comme si on courait vers eux. Des bruits de sabots qui se rapprochaient. Nombreux, ils étaient nombreux.

« Madame MacFusty ? Dites-moi que je ne suis pas folle, que vous avez entendu. »


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Dim 3 Oct - 21:52

Octobre 2020

Les paroles pleines de sens de la jeune femme me firent sourire avec ironie. Pour la famille, on devrait toujours trouver du temps. Je ne pouvais pas lui donner tort puisque c'était dans ce genre de pensée que j'avais été élevée, et je faisais toujours mon maximum pour mon clan (en dehors de refuser de me marier et d'avoir des enfants, mais ça, c'était un autre problème).
Lorsqu'elle me précisa qu'en réalité cette personne était sa sœur jumelle, je ne pus m'empêcher de soupirer en me mordant l'intérieur de la bouche. Encore une fois Abigaïl, tu as manqué une occasion de te taire. Je ne voyais guère trop ce que je pouvais dire pour lui remonter le moral (mais devais-je réellement lui venir en aide pour cela ?) puisque je pensais la même chose qu'elle. En remuant un peu les épaules, je hasardais quelques paroles qui se voulaient encourageantes.

- Hé bien… en effet, je peux comprendre votre chagrin et le manque que sa présence puisse creuser en vous, je sais de quoi je parle, croyez-moi. Mais je refusais de rentrer dans les détails. Je sortais d'un été terrible où le chagrin avait creusé profondément mes traits au point que l'infirmier de Poudlard m'avait mise en arrêt durant deux semaines afin que je puisse récupérer un minimum de force. Je n'avais donc pas envie d'ouvrir à nouveau la plaie, et encore moins avec une élève. Passant un index nerveux sur mon nez, je reniflais légèrement avant de reprendre. En fait, c'est dangereux de dépendre de quelqu'un… et c'est presque cruel de devoir apprendre à se débrouiller seul. Enfin, je dis ça, mais j'ignore tout du lien qui peut unir deux jumeaux.

Je lui accordais un sourire sincère et tranquille. Sa jumelle, je ne la connaissais guère plus que de nom, je ne l'avais pas dans mon cursus, et sans doute en avais-je entendu parler durant les réunions professorales, mais je n'avais pas retenu davantage de détail. Aussi, je l'avais sûrement déjà croisée dans les couloirs sans trop m'en rendre compte, moi qui passais le plus clair de mon temps à me faire discrète pour éviter d'être alpaguée par les jeunes étudiants. Je trouvais bien plus amusant de les surprendre alors qu'ils étaient en train de faire une idiotie.
À cet instant, je ne pensais pas être une enseignante qui avait des lacunes, mais davantage à ce que je sois une professeure qui irait se renseigner auprès de ses collègues dès qu'elle en aurait l'occasion. Si la bonne réussite de l'une de mes élèves de Poufsouffle dépendait d'une autre personne, alors je voulais en apprendre un maximum, pour pouvoir aider au mieux.

Comme je le faisais en cet instant tandis que l'élève m'avait confié être paralysée. Bien loin de moi l'idée de lui prendre la main pour la tirer (j'évitais aussi bien le contact physique que visuel), je préférais prendre le temps de lui parler et d'essayer de la détendre. Voilà pourquoi, le regard perdu à l'horizon devant spectacle magnifique de Poudlard s'illuminant, je restais à ses côtés, à parler de tout et de rien. De la fête estudiantine qui avait eu lieu il y a quelques jours, de mon absence, et également de mon retour.
Souriant doucement, je glissais une œillade timide en direction de la jeune femme pour lui répondre avec sincérité.

- Je vais bien mieux, je vous remercie. Puis je revenais sur le château qui entrait doucement dans la pénombre de la nuit. Mon chez-moi me manque tout le temps, pour être sincère. Même si j'ai un appartement à Poudlard, je n'y vis pas à l'année, je reste pour une facilité évidente de logistique et de voyage. Mais l'air iodé, le grondement des dragons, le chant des oiseaux marins et le grondement sourd de l'océan qui s'écrase sur les falaises… Je ne terminais pas ma phrase, les yeux un peu dans le vague. Je venais à peine de fermer à clé ma maison que voilà que j'en parlais déjà avec nostalgie. Amusée, je pouffais avant de reprendre. C'est quelque chose qui m'a bercé toute mon enfance. À nouveau, je coulais un regard sur elle, sans jamais croiser ses yeux. Et vous ? Votre maison vous manque-t-elle en ce début de rentrée scolaire ?

Je m'enquérais de son état, à savoir si nous pouvions continuer notre soirée auprès des Sombrals, car je voulais véritablement vérifier l'état de santé de Sleipnir avant de rentrer, mais voilà alors que la jeune femme entamait une réponse qu'elle fut coupée par un bruissement sourd provenant de la forêt.
Sourcils froncés, visage tourné en direction des arbres immenses et inquiétants, je ne bougeais plus d'un centimètre, concentrée sur les martèlements que nous venions de percevoir, et qui étaient tout proches. Bien trop proches.
Sans répondre à l'élève, je pris sur moi mon refus de toucher autrui, lui attrapait la main et la tirait fortement pour qu'elle bouge enfin ses pieds. Si d'aventure elle en venait à s'effondrer, alors je la soutenais fermement par le bras en l'entraînant jusque derrière un imposant tronc. Là, une horde de centaures apparurent, tous lancés au triple galop comme si le diable était à leurs trousses.
Préférant ne pas bouger, je les laissais passer sans les déranger. Il était rare que les centaures viennent si proche de Poudlard, et j'osais espérer que cela n'était pas signe de mauvais augure. J'en fus davantage inquiète pour mon jeune Sombral qui se trouvait non loin.
J'entretenais globalement de bonnes relations avec les êtres mi-hommes, mi-cheval, je ne souhaitais pas tout gâcher ce soir en risquant de les déranger. Le corps faisant bouclier pour protéger Astrid que je maintenais avec douceur contre le tronc, je gardais le visage détourné pour observer les centaures tandis qu'ils nous passaient à quelques mètres à côté, voire centimètres. Il ne faisait aucun doute qu'ils nous avaient remarqués, mais ce n'était pas suffisant pour qu'ils s'arrêtent. Dans un sens, tant mieux.
Une fois le dernier passé, je m'éloignais de ma jeune élève, sourcils froncés trahissant ma préoccupation.

- Étrange qu'ils soient si proches de l'école… nous devrions aller voir ce qui se passe… mais d'abord je tiens absolument à aller voir les Sombrals. Je savais que se mêler des affaires des centaures n'était pas toujours une bonne idée, voilà pourquoi je préférais leur laisser une longueur d'avance et faire planer le doute. Revenant sur Astrid, je prononçais d'une voix claire, douce, mais ferme et qui sous-entendais que je ne laissais pas le choix. Mademoiselle Eskil, soit vous m'accompagnez, soit vous rentrez immédiatement au château, mais il vous faut prendre une décision maintenant.



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Sam 22 Jan - 16:15
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Les mots du professeur faisaient sens. Dangereux, ça l’était, mais n’était-ce pas là la beauté de la chose ? Certains prendraient ce point comme acquis, mais Astrid… En réalité, Astrid ne savait pas. Elle n’était pas de ceux qui avaient peur, le danger ne l’effrayait point. Il y avait quelque chose d’excitant dans le fait de toujours dépasser ses limites. Et pourtant, elle était de ceux, qui à la fois, n’osait réellement dire les choses. Elle était liberté et poings et pieds liés à la fois. Car si extérieurement elle n’était que gaieté, une tristesse interne l’habitait constamment. Un pacte scellé qu’elle ne pouvait défaire. Liée à ses parents, à cette image qu’elle devait garder, à son rôle de soldat de fer.

« Et j’ignore tout de ce qui peut lier des frères et sœurs. J’ai une grande sœur, elle est… » Plus un mot, comme si la vérité refusait d’être crachée. « Disons qu’on ne s’entend pas. »

Elle aurait préféré que je ne naisse pas, avait-elle pensé. Si fort, si longuement. Les mots n’avaient pourtant été prononcés. Son regard, posé au loin, en disait long, sans jamais croiser celui de son professeur. Un sourire à demi-brisé, elle sentait petit à petit son cœur se détendre. Abigail était d’une douceur déconcertante. Maladroite, certes, mais d’une gentillesse rarement égalée. Ça changeait.

Revenant sur ses mots, elle se laissa un instant partir dans ses pensées. Dépendre de quelqu’un, c’était quelque chose que Solveig avait connu. Pauvre enfant, elle n’avait pu se sortir de son bourreau. Elles avaient dû traverser l’Europe pour qu’elle se voit libérée. Enfin, à moitié libérée. Car si jamais elle ne l’avouerait, Astrid savait que sa moitié pensait encore à lui. Elle était liée à lui, à jamais. De manière cruelle, jamais il ne quitterait son esprit, tout comme il avait marqué sa peau.

« Dangereux, oui. Mais personne ne devrait être seul. »

Ses yeux se posant sur son professeur, mille questions vinrent se poser dans son crâne. L’expérience se sentait dans sa voix, qu’avait-elle bien pu connaître ? Curieuse, Astrid aurait aimé poser sa baguette sur son cou. Ce petit creux derrière l’oreille, grâce auquel elle pouvait accéder au savoir.

Apprendre, voir, comprendre. Tel un crédo.

« Il y a une différence entre l’amour et la dépendance. »

Pas vrai ?

Une phrase pleine de sens, une demi-question.

Astrid s’apprêtait à lui répondre que jamais elle n’avait vu de dragon, qu’il s’agissait d’un rêve d’enfant, mais la question fatidique fut formulée. Sa maison. En avait-elle réellement une ?

« Ça dépend de votre définition de maison. » Une première pause. « La Suède me manque oui. Durmstrang me manque, c’était là-bas ma maison. Les flocons, l’air frais. La neige ici est différente. » Une seconde pause. « Si vous parlez de ma famille… » Une respiration presque étouffée, elle ne saurait en parler. « J’ai un petit appartement sur Londres, que peu connaissent. Juste moi et mon chat, je m’y sens bien. Je m’y rends quand je peux. Un peu comme vous et votre chez-vous, je suppose. »

Un premier contact. Une main sur la sienne, la forçant à se relever.

Abigail avait l’air inquiète, en entendant ce bruit dont elle venait de lui faire part. Plaquée contre l’arbre, protégée par le professeur, elle fut témoin de la course des centaures. Il était connu de tous que les centaures ne sortaient de la forêt interdite. Leur soudaine apparition fut surprenante. Par chance, aucun ne s’arrêta, ni ne les toucha.

Un choix s’offrait à elle. La suivre, rentrer. Un hochement de tête en sa direction. Elle décida de la suivre, priant pour que ses jambes ne la lâchent pas. Par chance, ce ne fut pas le cas. Elle garda sa main dans la sienne quelques instants, comme pour se donner du courage. Mais il était temps d’avancer, alors elle avança. Elle savait où se trouvaient les précieux Sombrals du professeur, notamment le sien. Sleipnir, tendre créature qui en effrayait plus d’un —en tout cas, ceux qui étaient capables de les apercevoir.

Un chemin ni forcément long, ni forcément court. Il leur fallu une petite dizaine de minutes pour trouver leur point d’ancrage. Dans un silence reposant, elles avaient marché. Les jambes ayant regagné leurs forces, Astrid avait suivi sans mal. La curiosité avait pris le pas sur l’angoisse. Petit à petit, les maux de l’enfant de cette après-midi commençaient à quitter son esprit.

Arrivant près de leur endroit favori, la surprise fut imposante. Ou au contraire, particulièrement vide. Pas une respiration à l’horizon, ni la moindre aile squelettique. Elles étaient seules. Pas un seul être vivant, ou à moitié mort. Astrid se tourna vers son professeur, qu’elle saurait anxieuse.

« Y a-t-il un autre endroit où ils aiment se réfugier ? »


Lancés de dés ;
OUI : les Sombrals là, bien qu’agités, ils n’ont pas quitté leurs terres.
NON : le terrain est vide, aucun Sombral à l’horizon.


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Le membre 'Astrid Liv Eskil' a effectué l'action suivante : Lancer de dés


'Oui/Non' :
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Résultat :
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Octobre 2020

Parler famille avec mes élèves n’était pas trop mon genre, je dirais même que je n’étais pas de ceux qui appréciaient s’épancher, déjà parce que je ne voulais déranger personne, mais aussi parce que j’avais une conscience professionnelle plutôt prononcée. C’était pour cela que je ne donnais que peu de détail concernant ma vie familiale et le décès de mon frère à la jeune étudiante à mes côtés, mais je m’étais donné pour mission de la rassurer ce soir afin qu’elle sorte de son malaise mental qui la clouait au sol. Ainsi, les confidences de ma protégée me fendirent le cœur. Vivre dans une famille comme la mienne, c’est-à-dire, une famille unie, mais avec ses problèmes internes, comme j’en avais avec ma sœur adoptive, était une chose. Vivre dans une famille où la terreur régnait était quelque chose qui m’échappait totalement, comme c’était le cas pour mon ami Rory Barjow.
Glissant une œillade pleine de bienveillance et de douceur à la jeune femme, je lui répondais, presque en chuchotant.

- Ça aussi, je peux le comprendre.

Oh oui, ne pas s’entendre avec sa sœur, je pouvais aisément en saisir les enjeux. Merlin savait à quel point j’aurai préféré ne pas croiser la route de Moïra, ou plutôt, à quel point j’aurai préféré que les choses se déroulent différemment. Malheureusement, la vie était ainsi faite et je ne pouvais plus rien y faire. Le destin a fait que je m’entende mieux avec mon frère de sang qui m’a été horriblement arraché. C’était ainsi, et j’allais devoir vivre avec ses deux échecs de mon existence jusqu’à ma mort. Le brun de mes prunelles posé sur les lumières enchanteresses du château non loin, je regardais du coin de l’œil la jeune femme et capta une expression que je ne sus trop comprendre. Autant j’étais douée pour déceler un comportement d’une créature ou d’un animal, autant l’être humain restait pour moi une énigme profonde. Elle semblait mélancolique, et paradoxalement un peu… rassurée ? Le fait que je prenne le temps pour elle commençait-il à porter ses fruits ? Je ne saurais le dire, et ce fut sans insister que je revenais sur Poudlard, avant qu’elle ne me regarde et que nos yeux se croisent, un risque bien trop grand pour moi. J’avais du mal à soutenir les yeux de ceux que je ne connaissais que trop peu, c’était ainsi depuis mon enfance, je n’allais pas changer ce soir, et la situation calme ne me permettait pas de m’encourager, bien au contraire.
Les paroles de l’élève de ma maison m’intriguèrent néanmoins, et, sentant qu’elle se détournait dans ma direction comme si elle cherchait une approbation, je restais consciemment fuyante avant de répondre avec cette tranquillité qui me personnifiait.

- Non effectivement, personne ne devrait, pourtant, ça arrive bien plus souvent qu’on ne le pense hélas. Je ne comptais plus le nombre d’élèves qui venaient dans l’écurie de Poudlard pour trouver du réconfort auprès de mes créatures magiques. Je me souvenais également d’Eirian que j’avais accueilli en été, et c’était sans me compter moi-même, une totale solitaire qui vivait sur une île éloignée de tout, parce que la vie et le monde étaient bien trop violents pour moi. Baissant les yeux à mes pieds, je reliais mes mains dans mon dos avant de répondre. Il y a une différence oui, mais ce sont des sentiments qui vont souvent de pair… comme… la jalousie et la colère. Je hasardais, l’air désintéressé, alors que je ne l’étais pas tant que ça. Vous sentez-vous dépendante, mademoiselle Eskil ?

Puis, la jeune femme me questionna sur mon île et mon chez-moi, avant que je ne lui retourne la question, toujours dans le but de la détendre et de passer un petit moment agréable. Grand mal m’en prit puisque son récit n’était guère celui que j’attendais, et je fis le lien avec ce qu’elle m’avait dit un peu plus haut concernant sa fratrie.
Je comprenais bien que ses terres puissent lui manquer, quand bien même je ne supportais pas le froid et la neige, les îles Hébrides me manquaient lorsque je ne m’y trouvais pas. À cela il y avait un paradoxe puisque mon corps préférait largement un climat chaud voir tropical à celui de mes îles natales, très souvent venteuses, brumeuses et pluvieuses… mais ma fois, c’était là-bas que j’étais née, c’était ces contrées sauvages qui m’avaient vue grandir, et c’était le berceau de ma famille, de mon sang. Je ne pouvais rien contre ce lien fort qui m’unissait à ma patrie.
Sans m’attarder sur le sujet de ses proches, je me contentais de répondre calmement.

- J’ai toujours trouvé étrange et intriguant, ce lien important que nous pouvons accorder à nos terres. Les Hébrides ne sont pas tendres pour y vivre, comme pour la Suède, j’imagine. Mais ce sont les lieux que nous aimons. Je lui jetais un coup d’œil avant de reprendre. C’est bien si vous avez un pied à terre à Londres. Si je peux me permettre, soyez juste prudente, avec les moldus et le Blood Circle. Ils peuvent être… sans scrupules.

J’en savais hélas quelque chose avec mon allégeance au sein de l’Ordre, et je ne voulais pas voir un jour sur la liste des sorciers capturés le nom de la jeune élève qui se tenait à mes côtés. Par ailleurs, j’étais moi-même victime des agissements du Blood Circle puisque j’étais sous l’influence du neutraliseur et qu’utiliser ma magie était devenu un véritable danger pour moi. Encore une fois, je ne voulais pas que cela arrive à la jeune femme, et je pouvais lui prêter une oreille attentive et pleine de compassion et de compréhension si d’aventure elle en ressentait le besoin. C’était d’ailleurs ce que je m’employais à faire depuis le début de notre rencontre. Mais parler du Blood Circle avait une dimension tout à fait différente de la discussion que nous tenions jusqu’alors.

Le cours de mes pensées fut interrompu par la chevauchée inhabituelle et soudaine des centaures. Quelle mouche les avait piqués ? Ce n’était pas pour me rassurer concernant les chevaux squelettiques, puisqu’ils devaient normalement se trouver là d’où provenaient les créatures mi-cheval, mi-homme.
Après m’être éloignée de l’étudiante que j’avais préalablement bousculée pour le mettre à l’abri, je me trouvais dans l’obligation de lui donner un choix. Soit de rentrer, soit de me suivre. Je me devais absolument de voir les Sombrals, et surtout mon poulain.
Me mettant en route pour aller voir les chevaux, je constatais que la jeune Poufsouffle avait retrouvé ses jambes puisqu’elle me suivait en silence. Un silence que j’appréciais puisque j’en avais besoin pour écouter les bruits alentour. Je m’étais familiarisée à la forêt interdite, depuis le temps que j’y rôdais, mais je restais toujours aussi prudente et aux aguets lorsque je m’y rendais, surtout avec un élève sous ma responsabilité sur mes talons.
Ce fut donc avec une aisance presque déconcertante que je marchais entre les rochers et les imposantes racines des arbres jusqu’à arriver au lieu de vie des Sombrals, lieu totalement désert. Ne donnant comme signe de nervosité qu’un ravalement de salive, je fronçais les sourcils à la question de la jeune femme, démontrant que je ne me laissais pas gagner par l’inquiétude, mais que j’analysais d’abord les faits. J’étais une femme de terrain, je traquais des dragons pour les étudier. Poursuivre des Sombrals dont un avec qui j’entretenais une relation très étroite n’allait pas être bien compliqué pour moi. Tout le moins, je l’espérais.

- Ils peuvent se réfugier où bon leur semble, d’autant plus qu’ils peuvent prendre la fuite par les airs. Mais plutôt que de lever le nez, je le baissais pour analyser le terrain. Par chance, les Sombrals avaient des doigts, et non plus un seul (un sabot) comme leurs homologues. Ils appréciaient donc les terrains meubles, qui permettaient de prendre de belles empreintes de pas. Bonne pisteuse de par mon métier initial, dragonologiste, je fis signe à Astrid de me suivre tandis que je marchais à côté de multiples traces. Ils se sont lancés eux aussi au grand galop, les centaures ont dû leur faire peur. S’ils avaient marché, la terre serait moins retournée et les traces moins enfoncées.

Autant profiter d’apprendre les rudiments du pistage à la jeune femme puisqu’elle était avec moi. Autant rendre cette excursion utile, n’est-ce pas ?
Une fois arrivée non loin de buissons et de branches basses, je fixais les nouveaux éléments, constatant que certains bois étaient cassés, signe de passage. Sans doute qu’il y aurait eu des poils et des crins attachés si les Sombrals en étaient davantage pourvu.
Fort heureusement pour nous, la piste ne fut pas trop difficile à suivre de par mon expérience, et bientôt, les hennissements caverneux des chevaux ailés se firent entendre. J’accélérais alors le pas jusqu’à ce que nous arrivions à leur hauteur. Soulagée, je souriais, surtout en voyant mon jeune animal.

- Sleipnir ! Appelais-je sans me préoccuper de faire peur aux autres chevaux : j’avais conscience qu’ils nous avaient entendus, puis vus depuis un petit moment déjà. À l’évocation de son nom, le Sombral poussa un hennissement joyeux avant de trotter dans ma direction. Il s’arrêta juste devant moi tandis que je posais une main délicate sur son encolure squelettique. Par les esprits j’ai eu peur que vous soyez partis plus loin. Tu n’as rien ? Joignant le geste à la parole, j’entrepris d’examiner mon jeune cheval avant de m’adresser à la jeune sorcière qui m’accompagnait en lui accordant à peine un regard, concentrée sur ce que je faisais. Mademoiselle Eskil, pouvez-vous aller voir les autres et me dire s’il y a des blessés ?

Non pas que je ne me préoccupais pas du sort des autres chevaux, mais je ne pouvais pas tous les voir au même temps. À deux, nous irions tout simplement plus vite.

Lancés de dés :
OUI : suivre les traces est plutôt aisé et elles retrouvent les Sombrals rapidement
NON : suivre les traces est difficile, elles devront redoubler d'effort


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it’s easy to say, but it’s never the same.

Elle pouvait comprendre. Et Astrid s’inquiète. Pour cette professeure qu’elle ne connaît finalement que peu, pour l’humanité qu’elle paraît déceler en elle. Elle ne peut s’empêcher de se questionner. Sur son esprit, ses souvenirs, cette douleur qui se dénotait. Sa baguette saurait lui répondre, mais elle se refusait à l’utiliser. Sa curiosité ne saurait trouver réponse, à moins qu’Abigail décide de s’ouvrir à son élève.

Et pourtant, même sans baguette, son empathie —foutue empathie— lui permettait d’avoir une vision sur les sentiments de la jeune professeure. Comme si ses mots lui parlaient, comme s’ils résonnaient en elle. Mais de sa douceur, elle ne développe le sujet. Abigail n’a l’air prête à s’épancher, une distance qu’Astrid respecterait.

« La solitude est pesante. » souffle-t-elle. Il ne s’agissait pas là d’une question, mais d’un fait avéré. Un doux sourire sur le visage, il s’éteint doucement, comme si elle se perdait dans ses propres pensées.

La solitude, elle la connaît. Elle la côtoie chaque jour. Car celle qui, plongée au milieu d’une vague de connaissances, n’est pas celle sur qui on porte son regard. Rares sont les fois où on lui demande si elle va bien, où on s’intéresse à la réponse. L’enfant sourit, elle répare le cœur des autres, en dépit du sien. Un trou béant, qu’elle cache de tous.

« Dépendante ? » A nouveau, elle sourit. « De Solveig. » Un étrange sourire qui rapidement se dépeint de son visage. Leur relation est intense, si intense qu’elle en vient à devenir douloureuse. Véritable drogue, elle pourrait se sentir dépérir lorsque le manque surgit. Un lien que peu comprennent, qu’elle ne saurait délaisser. Solveig représentait tout. T o u t . Elle était tout.

« Je crois qu’on l’est l’une de l’autre. Je ne saurai expliquer, mais ce n’est pas mauvais, ce n’est pas malsain. C’est juste… Nous. » Nous contre le reste du monde.

Elle vient à parler de ses terres, des liens qui les unissent. Étrange lien en effet. Astrid ne saurait expliquer ce qui la lie à la Suède, à la neige, à la glace qui s’y trouve. Mais au milieu de ce froid, les cœurs sont chauds. Réconfortants, accueillants. A l’image inverse de sa famille de sang, elle avait trouvé à Durmstrang, une famille de cœur. Sensation qu’elle ne saurait à nouveau expliquer. Comme si là-bas, au sein des Orageux, elle avait trouvé une maison. Un clan qui a jamais serait marqué en elle. Sur sa peau, sur ses veines.

Puis le sujet du Blood Circle. Ça tend chacun de ses muscles, comme s’ils se refermaient sur eux-mêmes.

Elle connaissait leur cruauté. Elle en avait été témoin plus d’une fois, allant jusqu’à entrer dans le crâne de certains membres. Elle avait vu, durant son stage à Sainte Mangouste, leurs victimes. Elle avait vécu aux côtés de Sélénya, venant la border pendant les nuits ô combien compliquées. Elle avait déposé sa baguette contre sa peau, pour y calmer ses pensées, y implanter de douces images. Des moments d’intimité étranges qu’elle aurait préféré éviter. Mais Sélénya avait été là pour elle, à son tour, durant les nuits aux nombreux cauchemars. Toutes partageaient un lien que peu comprendraient. Comme si pour une fois, quelqu’un s’inquiétait.

« J’en ai malheureusement vu les dégâts. Je suis en stage à Sainte Mangouste, j’ai vu bien des choses. » Avoue-t-elle. Et elle ne parle de son expérience en tant que Legilimens. Omission délibérée. Elle refusait de s’épancher sur de telles choses, sur les horreurs qu’elle avait pu, à son tour, vivre, ressentir.

Et elles s’éloignent, gagnent le terrain habituel des Sombrals. Disparus, elles se mettent rapidement sur leurs traces. Abigail change alors d’attitude. Comme devenue chasseuse, elle traque son cheval avec facilité. Devant ses dons, Astrid reste à l’écoute. Elle observe, apprend. En silence, elle la suit, jusqu’à retrouver le troupeau. Heureuse de retrouver son protégé, Abigail semble soulagée, heureuse. Et tandis qu’elle l’inspecte à la recherche d’une quelconque blessure, elle lui demande de veiller au bien être du reste de la tribu. Astrid, avec douceur, les approche. Une main contre leur nuque, elle vient caresser leur peau froide. L’un après l’autre, elle se fait minutieuse. Attentive au moindre détail, elle vient à découvrir un animal blessé.

« Et merde. » Soupire-t-elle. « Madame, ici ! Nous avons un blessé. »

Les ailes repliées, il se trouve à terre. Elle pouvait lire la douleur dans ses yeux, dans ses muscles tendus. Impuissante face à sa patte lacérée, elle s’approche de l’animal, tente de le calmer. Et sans attendre sa professeure, sa baguette vient se poser contre son front. Avec douceur, elle immisce en lui, une douce image. Il se détend, calmant son faible hennissement. Comme à bout de force, il paraissait lâcher prise.

Abigail s’approche, et sa baguette quitte le front de l’animal. Elle lui fait signe de se tourner. « Sa patte gauche. » Et si l’enfant devenait jour après jour médicomage, elle n’avait pas de formation en zoologie. « Il semble s’être détendu un petit peu, mais je ne saurai faire plus. Les Sombrals sont durs à sonder, je ne peux entrer davantage. » Elle s’approche à son tour de la blessure. Les genoux en terre, elle pointe du doigt la cheville. « La cheville est fracturée. » L’os sorti de son embranchement, gît hors de la peau de l’animal. Elle grimace, imaginant la douleur qu’il traverse. « Je peux remettre l’os en place, mais il faudra des bandages pour stopper l'hémorragie, une concoction pour éviter que la plaie ne s’infecte. » Et sans attendre le consentement du professeur, elle appose sa baguette sur la blessure. Le Sombral hennit, Astrid grimace, tout en prononçant son sort. Devant leurs yeux, l’os reprend sa place initiale. « Il va falloir recoudre. » Elle se tourne finalement vers Abigail, comme pour demander finalement son approbation. « Il va nous falloir du matériel spécifique. Peut-on l’emmener quelque part ? Appeler quelqu’un de plus compétent ? » Inquiète du bien-être de son nouveau patient, Astrid espérait pouvoir lui prodiguer les meilleurs soins possibles, et elle n’était celle à qui il faudrait s’adresser.

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Mar 12 Avr - 18:59

Octobre 2020

Elle trouvait la solitude pesante, et elle ne croyait pas si bien dire. Moi-même étais une solitaire, et même si je m’en accommodais la plupart du temps, car la foule me mettait trop mal à l’aise, il était vrai que des fois, j’appréciais la compagnie de mes rares amis. Fort heureusement, maintenant je vivais une idylle amoureuse et je pouvais gérer ma solitude comme je l’entendais, car j’avais toujours le choix d’être en présence de la directrice des Gryffondor ou non, prenant en compte nos emplois du temps respectifs évidemment.
Néanmoins, je ne me permettais pas de développer le sujet, peut-être était-ce quelque chose de trop complexe et qui au final, était philosophique et n’apportait pas toujours quelque chose de tangible. Il fallait dire que c’était un ressenti qui était propre à chacun, avec les tolérances de tous. Des gens ne supportaient pas de se retrouver seuls plus de cinq minutes, moi, j’appréciais mes longues semaines d’isolement. C’était un équilibre à trouver. Cela dit, j’étais pleine d’empathie pour la jeune femme qui devait se sentir bien seule… hélas, je ne pouvais rien faire d’autre pour elle de plus que ce que je faisais déjà présentement. Aussi, elle pouvait venir me voir quand elle le souhaitait à l’écurie de Poudlard, je m’y trouvais régulièrement. Mais faire plus était impossible, je me devais de garder mon statut de professeur, j’avais des instructions à respecter en tant qu’employée de l’école.

Néanmoins, l’amour pouvait être une réponse à la solitude, mais elle engendrait souvent la dépendance. C’était mon cas avec ma fiancée depuis de nombreuses années, et ça semblait être le cas de la jeune étudiante de Poufsouffle avec sa propre sœur. Encore une fois, je comprenais ce qu’elle essayait de me dire. Une dépendance émotionnelle, quelque chose de ressenti par les deux parties, un partage, un être qui n’en forme qu’un. Cela me rappelait toujours une histoire que j’avais appréciée dès la première fois que j’en avais entendu parler. Avec un petit sourire, je la regardais du coin de l’œil.

- Connaissez-vous le mythe de l’androgyne, mademoiselle Eskil ?

Ce récit contait la création humaine, séparé par les foudres de Zeus, ce qui expliquait qu’aujourd’hui, on était inlassablement en recherche de son âme sœur. De sa moitié.
Bien qu’il y avait un fond terrible de dépendance et rendant ce que nous sommes assez impersonnel, j’aimais la poésie qu’on pouvait aussi y retrouver. Cette envie de trouver cette moitié qui nous manque, qui nous a été violemment arrachée.

Quand la conversation en vint à dériver sur le Blood Circle, je hochais la tête, pleine de compassion, lorsque l’étudiante me confia qu’elle avait vu les dégâts durant un stage à Sainte Mangouste. Décidément, le peuple sorcier, qu’importe sa fonction, avait fini par être confronté aux horreurs des moldus du Blood Circle… ce qui était terrible, c’était que ces terroristes réussissaient si bien leurs missions qu’ils rendaient les sorciers un peu paranoïaques, et on en venait à vouloir se méfier des moldus qui, au final, étaient innocents, eux. Ils n’étaient pas représentatifs d’un groupuscule extrémiste.

- Je suis désolée que vous ayez vu ça. J’ignorais quoi dire d’autre de plus. Une légère grimace déforma sensiblement mes traits. Et comment vous le vivez ? Est-ce que ça va ?

Tentais-je de m’enquérir. Après tout, je savais à quel point la vue d’un blessé, voire d’un mort, pouvait être traumatisante. Le simple fait d’y songer à nouveau me fit frissonner et bien rapidement, je chassais les terribles et funestes images qui s’imposaient devant mes yeux. Par extension, j’eus une pensée pour ma sœur, avec qui je ne m’entendais malheureusement pas, mais qui était chère à mon cœur tout de même. Je la savais sensible et également traumatisée. Sûrement que ses journées ne devaient pas être triste… et ce qui me navrait d’autant plus, c’était que nous ne partagions pas ce genre de choses elle et moi. Et pourquoi ?
Oui… pourquoi ?
Je n’arrivais pas à le dire. Pour des histoires bêtes et idiotes, sans nul doute.

Fort heureusement pour moi, la présence des centaures chassa les sujets trop lourds à mon cœur. Voilà alors que nous nous étions lancés à la poursuite des Sombrals, et ce fut avec soulagement que je retrouvais mon poulain et son troupeau. Laissant Astrid vérifier la santé de certains individus, je faisais de même de mon côté, jusqu’à ce que l’étudiante de la maison noire et jaune (ma maison) m’apostrophe.
Pressant le pas, je la rejoignais, fronçant les sourcils en voyant la pauvre bête couchée sur le flanc, une patte brisée.

- Fais chier…

Dégainant ma baguette, je la brandissais, faisant fi de l’effet que ça allait me faire. Sans l’ombre d’une hésitation, je lançais un Accio alors que la jeune femme pointait sa propre baguette en direction de la tête du cheval.
Le sortilège, bien que simple, me fit tourner la tête. Bientôt, ma vue se troubla, un liquide chaud s’échappa de mes narines et un goût ferreux apparut dans ma bouche.
Maudit neutraliseur de merde.
Afin d’éviter de m’effondrer, je m’asseyais devant le Sombral blessé, et, luttant contre l’évanouissement, je me concentrais sur la voix de la jeune femme qui m’accompagnait. J’avais la sensation de l’entendre sous l’eau tant mon cerveau était embrouillé, et je sentais le sang maculer mon visage et mes vêtements.
Tant bien que mal, je hochais la tête à chacune de ses suggestions, n’ayant pas le temps de lui répondre. J’étais trop assommée, et l’étudiante allait bien trop vite pour moi. Heureusement, elle faisait ce qu’il fallait, ou tout le moins, comme on le faisait pour les humains. Disons que c’était déjà ça pour un premier secours. Je savais que mon état allait durer quelques minutes, et je priais pour ne pas m’évanouir durant ce laps de temps. Fort heureusement, mademoiselle Eskil savait que j’étais sous l’effet du neutraliseur, j’avais donc espoir qu’elle ne panique pas en me voyant ainsi.
Difficilement, je déglutissais quand mon sac arriva enfin, et avec peine, j’articulais.

- D… dans le sac. Baume vert… D… dans la plaie. Cet effort normalement si simple m’éprouva, et il me fallut quelques secondes pour reprendre mon souffle. Après avoir repris de légères forces, je reprenais. Recoudre… poudre jaune… anesthésiant. Je grimaçais et plongeais mon visage dans mes mains pour reprendre un instant mes esprits avant de me forcer à continuer tandis que ma vue se noircissait petit à petit. Puis bandage… avec… fiole rouge…

Sleipnir, qui assistait à la scène, vint se positionner derrière moi. Il plia ses jambes et s’allongea dans mon dos, me donnant alors l’occasion de m’appuyer contre son flanc, ce qui me soulagea instantanément. Je n’avais plus besoin de chercher à garder mon équilibre, et je pus fermer les yeux sans craindre de tomber à terre.
Pour garder mon esprit dans l’instant présent, je caressais son aile du bout des doigts, distraitement. Il fallait que je reste, il fallait que je lutte, il fallait que j’assiste Astrid. Pour ce pauvre Sombral blessé.



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Ven 14 Oct - 17:20
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« Le mythe de l’androgine ? » Répète-t-elle presque bêtement.

Elle fronce les sourcils, à la fois surprise et curieuse. La mythologie n’était guère son fort, bien qu’il s’agisse là d’un sujet intéressant. Elle n’était pas dénuée de toute connaissance, mais son savoir se concentrait sur les mythes nordiques. Quelques noms de dieux et leurs fonctions, une chose à laquelle elle n’avait jamais porté de réelle importance. Respectant les croyances de chacun, Astrid était une femme de Sciences.

Puis il y avait cette pointe d’amertume personnelle. Elle ne peut oublier les enfants, qui autour d’elle, échangeaient au sujet des histoires que leurs parents leur racontaient le soir. Légendes, contes… Rares étaient ceux aux fins joyeuses, venant terrifier certains bambins. Histoires sordides pour les garder dans les rails, la droiture. Sur son siège, les cheville battant dans les airs, Astrid ne cessait d’afficher le même sourire. Dans ses cheveux tressés, ses doigts tentaient de trouver le courage de ne pas hurler. Lorsqu’on lui demandait de parler de la dernière légende contée par son père, Astrid retenait ses larmes. Elle rêvait que son père lui conte un jour une histoire, mais ce jour n’arriverait. Elle se foutait de ce qu’il aurait pu lui raconter, du mythe horrifique qu’il choisirait. Elle ne souhaitait que poser sa tête sur ses genoux et écouter sa voix. Solveig posée sur l’autre cuisse, elle rêvait de ces moments de partage, de tendresse parentale. De ce que les autres vivaient au quotidien.

Astrid, tout juste âgée de cinq ans, avait souri. Il a parlé d’un cheval, immense, fier, mais je me suis encore endormie à la deuxième phrase. Car sa voix mélodieuse l’avait endormie, qu’il était le seul à arriver à la calmer ainsi, comme si rien ne pouvait l’atteindre. Amas de conneries ; mais l’enfant, la tête haute, continuait de sourire. Mensonge après mensonge, elle cachait l’amour qu’elle n’avait jamais connu. Et au milieu des moqueries des autres, la disant trop faible, son sourire ne quittait ses lèvres. Le regard dans le vide, les ongles plantés dans les paumes de ses mains.

Plongée dans des souvenirs d’enfance, Abigail vint, comme d’un coup de main sec, rattraper Astrid. La menant à la réalité, sa question la frappa. Son visage s’était illuminé d’une drôle d’émotion, tandis qu’elle cherchait ses mots.

On venait de lui demander comment elle allait.
Et le professeur avait l’air réellement préoccupée par sa réponse à venir.

Une longue minute fut nécessaire pour qu’elle reprenne ses esprits, secouant rapidement la tête.

« Je vais bien. » Mensonge. « Je ne suis pas sûre de réellement avoir les mots pour décrire ce que l’on peut y voir. Je travaille et j’apprends sous la tutelle de Monsieur Yaxley. » Nul besoin de le présenter, l’ancien Poufsouffle avait sans doute croisé Abigail plus d’une fois, suite à son exposition au neutraliseur de magie. « Ce n’est pas le service le plus simple, mais l’on ne devient pas médicomage par simplicité. Et ces gens… » Elle s’arrête un instant, reprenant ses mots de manière plus crue. « Les victimes de ces abominations ont besoin d’aide, de soutien. On ne peut pas les laisser crever dans leurs coins, tout ça parce que c’est dur à regarder. »

Nul besoin de s’épancher plus, la haine que pouvait ressentir Astrid se dessinait dans sa voix d’habitude si douce.



Sans tarder, alors qu’Astrid s’exclame, le professeur appelle à elles sa trousse de soin. Oubliant un instant qu’Abigail était sous l’influence de l'inhibiteur de magie, la jeune médicomage s'attelle à prendre soin de l’animal. C’est seulement en entendant les balbutiements que ses yeux se posent alors sur Abigail. Gardant son calme, elle l’écoute avec attention. A l’intérieur de la pochette de cuir, elle prend le temps d’analyser chaque objet, chaque fiole. Tout en s’emparant du baume vert, l’appliquant sur la plaie, elle se saisit des ciseaux. Son t-shirt découpé, elle marmonne quelques mots et tend deux morceaux de tissus mouillés à son professeur.

« Un pour votre front, un pour votre nuque. »

En l’état, Astrid ne pouvait faire plus. Elle savait pertinemment combien les Sombrals étaient important aux yeux de la blonde, qui à ses côtés, semblait perdre chaque petite lueur de force.

Tout en jetant régulièrement un oeil sur sa seconde patiente, Astrid tentait de traîter correctement le cheval noir, glissant quelques mots réconfortants. Faire en sorte que le patient soit le plus calme possible était une priorité, toujours d’une importance capitale pour ses futurs soins. De nombreux médicomages -sans cœur- vous diraient que non, mais Astrid n’était pas de cet avis.

Sa délicatesse habituelle n’a pas lieu d’être, Astrid se doit d’être aussi rapide que possible. Des gestes presque brusques, mais soignés, parfaitement appliqués. Poudre jaune. Puis fil et aiguille en main, elle s’apprêtait à terminer ses sutures. Une technique utilisée qui ferait grimacer Azrael, mais nul besoin que la cicatrice soit jolie -que la cheville d’un sombral ressemble à Frankenstein ne l’empêcherait aucunement de dormir.

« Tout va bien Madame MacFusty. Il n’a pas l’air… » d’avoir mal allait-elle dire, lorsqu’il se mit à hennir péniblement. Ses yeux quittèrent le visage à moitié endormi du professeur pour se reposer sur l’animal. Quelques insectes volant s’approchent d’un endroit que d’ici, elle ne peut voir. « Et merde ! » Ni une, ni deux, elle saute par-dessus le corps presque sans vie du Sombral. Il n’y a plus aucune douceur, le temps n’est plus en leur faveur. Ses doigts tapent avec force la peau dure de l’animal. Suivant la hauteur de ses râles, ses mains trouvent enfin le problème. « Et merde. » Répète-t-elle. Bandage oublié, elle attrape sa baguette qu’elle pointe vers le ciel. Quelques mots et la cime des arbres se dégarnit un instant, tandis que la clarté du ciel s’offre à elle, comme une lueur au milieu de ce cercle macabre. Loin d’être bon signe, elle jure une fois de plus, maudissant le monde entier.

C’est une morsure qui orne l’encolure,
et la lune, astre d’une beauté ô combien époustouflante,
brille de mille feux.

La lune est pleine.

Il ne s’agissait plus d’un concours de circonstances, mais d’un destin funeste. Le sort semblait s’acharner, tandis qu’Astrid revint aux côtés du professeur mal en point.

« Madame… Madame ? » Avait-elle perdu connaissance ? Nul temps de se poser la question, la main d’Astrid vint claquer brutalement la joue du professeur. « Abigail ! » Un cri étouffé, car elles se doivent d’être aussi silencieuses que possible. Et celle qui ce serait emplie d’excuses, n’avait le temps d’expliquer son comportement. « On doit partir. Vite. » Ses yeux se posent rapidement sur le sombral derrière elle, pinçant son cœur. « On ne peut rien pour lui, c’est... »

Et voilà qu’il résonne, le hurlement.
Un appel au meurtre.
Au repas qui les attend -pourvu qu’il ne s’agisse pas d’une meute.
Vulgaires morceaux de viande fraîche.

Elle tente de trouver les yeux d’Abigail, y plongeant les siens.

« Restez consciente, vous ne pouvez pas vous rendormir. » Son prénom semble être la seule chose qui la tienne éveillée, alors Astrid l’utilise à nouveau. « Abigail, Abigail j’ai besoin de vous. Nous devons partir. Maintenant. »

Un hurlement de plus.
Et encore un.

Les yeux d’Astrid n’osent se fermer, tandis qu’elle prend une longue respiration jusqu’à en faire brûler ses poumons.

« Sleipnir peut-il nous prendre toutes les deux sur son dos ? »

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Abigail MacFusty
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Mar 18 Oct - 8:17

Octobre 2020

J’accordais un petit sourire tranquille à la jeune femme qui me décrivait brièvement ce qu’elle avait pu observer. Le simple fait de savoir Azrael avec elle me rassura quelque peu, toutefois je me doutais que les victimes du Blood Circle n’étaient pas forcément jolies à voir. Alors… comment pouvait-on aller bien après cela ? Je ne remettais pas en doute la parole de mon élève, mais j’avais toutefois un petit doute quant à son exacte véracité. Toutefois, je ne me permis aucune remarque, d’autant plus après son dernier discours. Cela rejoignait ma question précédente concernant le mythe.

— En voilà de bonnes paroles. Essayez de vous en souvenirs lors des moments difficiles. Des fois, on a tendance à oublier la raison qui nous fait devenir ce que nous sommes. Souvent j’avais tendance à oublier pourquoi j’étais devenue enseignante plutôt que de continuer dans la dragonologie. Sans doute serait-ce mieux que j’oublie d’ailleurs… Néanmoins, mademoiselle Eskil, faites-moi la promesse de ne pas vous laisser gagner par la colère ou la haine les concernant. Ils auront gagné le combat qu’ils ont commencé sur nous, à savoir, nous faire devenir les êtres abjects qu’ils ne cessent de décrire. Je refuse que cette guerre et que ces gens me changent. Je veux… je cherchais mes mots. Garder ma lumière. S’il vous plait, ne perdez pas la vôtre.

Alors que nous déambulions dans la forêt, je la fixais avec une infinie douceur. Oui, cette guerre pourrait avoir ma peau, mais pas mon âme, elle ne tuera pas qui je suis vraiment. Je continuais en m’éclaircissant la voix.

— Le mythe de l’androgyne est l’une de mes histoires préférées, en revanche, elle a plusieurs significations. À voir de choisir celle qui vous convient le mieux. À l’époque de la création, Zeus a inventé l’Homme avec deux têtes, quatre bras et quatre jambes. C’était des êtres doués d’une grande intelligence et qui étaient très rapides. Ils en vinrent à défier Zeus qui se mit alors en colère. Pour les punir, il les foudroya ce qui les sépara. L’Humain n’eut alors plus qu’une seule tête, deux bras et deux jambes. Depuis ce jour, l’Humain est condamné à chercher la moitié qui lui manque. Je jetais un œil bienveillant à la jeune femme avant de continuer. Ce mythe peut aussi conter la dépendance qu’on peut ressentir auprès des autres, mais… personnellement, je préfère croire en l’amour.

Oui, pour moi, l’amour était toujours la réponse, même en tant de guerres et même envers nos ennemis, les assassins de Harry Potter. Je refusais de devenir une victime aussi bien par eux que par mes propres agissements. Je voulais rester maîtresse de ma manière de penser et d’agir sans être guidée par des sentiments sombres comme la haine.
C’était d’ailleurs ce qui avait guidé mon bras en voulant soigner ce pauvre Sombral étendu à même le sol sur ce lit de feuilles mortes.
Luttant contre l’évanouissement, appuyée contre les flancs de Sleipnir, j’observais l’étudiante soigner l’animal avec délicatesse et fermeté. Je n’étais pas assez en forme pour pouvoir corriger son bras et lui apprendre comment faire de bons points, mais dans le fond, qu’importe. L’urgence présente était de sauver l’animal.
Tout en prenant de profondes inspirations, je chassais mon mal de crâne et mes tremblements tandis que la chaleur de la peau squelettique de mon cheval ailé m’apportait la chaleur réconfortante nécessaire pour m’éviter de tomber en pâmoison. D’une œillade un peu terne, je voyais Astrid commencer à s’agiter. Chassant la cime des arbres, la lueur pâle de la lune pleine éclaircit une nouvelle blessure profonde dans l’encolure du cheval. Je grimaçais à ce pronostic peu engagé et d’autant plus en entendant le hurlement du loup. Je devinais la jeune femme instantanément inquiète pour plusieurs raisons, son cri étouffé trahissait son état d’esprit.

Quand bien même la peur pouvait la tenailler, je refusais de laisser à son sort cet animal. En général, je n’intervenais pas auprès du cycle de la vie, mais la débandade des centaures et la patte cassée du Sombral prenaient tout son sens. Il m’était inimaginable de le laisser là à son funeste sort. Alors, certes, dans mon état j’étais un peu la verrue du groupe, mais ma volonté était restée intacte.

— « Les victimes des abominations ont besoin d’aide, de soutien. On ne peut pas les laisser crever dans leurs coins, tout ça parce que c’est dur à regarder ». C’est vous-même qui avez tenu ses propos tout à l’heure. Je déglutissais avec difficulté. Le petit temps de repos contre Sleipnir m’avait redonné un minimum de regain. Je refuse de laisser ce pauvre Sombral ici alors que nous pouvons encore le soigner. Je… me charge du Sombral.

Quitte à ce que ça doive me coûter de saigner à nouveau du nez. Impossible pour moi de laisser le cheval ailé ici dans cet état. J’avais déjà soigné des blessures de loup-garou sur d’autres animaux, celui-là ne ferait pas exception. C’était d’ailleurs étrange que les loups-garous viennent chasser aussi près de l’école, il me faudra en informer la direction.
Rassemblant mes forces, je me redressais sur mes jambes et brandit une nouvelle fois ma baguette. À l’aide d’un sortilège, je brandissais ma baguette en direction du blessé pour le poser sur le dos de Sleipnir. Un nouveau coup de baguette permit d’immobiliser l’animal et lui éviter une chute. Tombant à genoux en grimaçant, j’essayais une nouvelle fois de lutter contre l’évanouissement, mon nez laissant s’échapper le sang à grosses gouttes. Maudit neutraliseur !
D’une voix faible, j’ordonnais à Sleipnir de s’envoler, ce qu’il fit non sans rechigner. Il n’aimait pas se séparer de moi, mais il le fallait. En revanche, en voyant toute la scène, une femelle se dirigea curieusement vers nous et se mit à battre des ailes.

— On… grimpe.

Ordonnais-je de ma voix embrumée à Astrid. L’avantage de passer beaucoup de temps avec les bêtes était qu’elles s’habituaient à moi. Je n’avais aucunement ôté le côté sauvage de ses Sombrals bien qu’ils soient habitués à ma présence. Ma relation avec Sleipnir aidant aussi, je n’avais aucun doute là-dessus, la jument avait dû se sentir en confiance au point de nous permettre de monter sur son dos. Appuyée sur son encolure squelettique, je murmurais à l’étudiante.

— Chassez les autres pour qu’ils s’envolent. Ils… ne nous suivront pas tous.

Le Sombral restait un animal de proie, comme le cheval moldu. Ils allaient donc s’enfuir rapidement en entendant les chants des loups et en voyant le sortilège d’Astrid. Bientôt, la jument prit elle aussi son envol. La traversée des arbres se fit rapidement jusqu’à ce que notre envol soit couronné de la lueur blanche de la pleine lune. Le château n’était pas très loin, se détachant dans la nuit, car illuminé de mille flambeaux. Le Sombral nous déposa à côté de Sleipnir dans la cour intérieure, des sorciers se chargeant déjà du cheval blessé. Bientôt, des renforts vinrent prêter main-forte à Astrid pour s’occuper de moi. Avec peine, je parvenais à donner la position des loups-garous. Nous devions prendre les mesures nécessaires. Une fois ces derniers efforts fournis, je me laissais envahir par les ténèbres et tombais évanouie.


Never Ending Circles
ANAPHORE


STUCK TO THE GROUND › ft. Abigail. CBY7jAc
STUCK TO THE GROUND › ft. Abigail. Banniz10

Revelio:

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Anonymous
Invité
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Dim 29 Jan - 16:14
ASTRID LIV ESKIL
stuck to the ground


De bonnes paroles ? Astrid n’en était certaine. Selon ses parents, elle avait pour sale habitude de se préoccuper de problèmes de pacotille. Peut-être n’avaient-ils la pas tort, mais aux yeux d’Astrid, chaque détail avait son importance. Jusqu’au plus petit mot qui aiderait un étranger à sourire. Juste un instant.

Mais voilà qu’Abigail parle de promesse, un mot qu’Astrid ne pourrait utiliser. L’enfant n’a jamais pris les promesses en l’air, et lui en donner une à la va-vite, sur un sujet si important à ses yeux, ça lui était impossible. Surtout que la colère était une grande part de son être, bien que trop internalisée pour qu’on ne puisse s’en rendre compte. A l’intérieur, ça la dévore. Tripes consumées, entrailles vrillées.

Elle se contente de se taire, tandis qu’elle écoute le professeur parler de sa lumière. Un point qu’elle avait toujours admiré chez elle, qu’elle aurait aimé être capable de garder. Mais sa lumière n’était que façade. A l’intérieur, petite douceur était tornade. Un temps orageux constant qui ne saurait trouver de mots pour l’apaiser. Abigail parle pourtant de la sienne, comme si elle, était capable de voir une flamme en Astrid. Une simple formule qui vient réchauffer son coeur, le temps d’un instant.

Cette chaleur la quitta bien vite. Devant ses yeux, l’équidé se meurt. Elle a essayé, mais entre la vie de son professeur et celle du cheval qu’elle ne savait soigner, le choix avait été rapide, mais la première refusa catégoriquement. Utilisant ses propres mots contre elle, le regard d’Astrid change. Une mutation interne qu’Abigail pouvait remarquer. L’adulte avait raison, cela était le cœur même de ses valeurs. Perdre une lumière telle que MacFusty n’était pas égal à la perte d’un Sombral, aussi attachants et majestueux soient-ils, se dit l’esprit cartésien de la brune, qui pourtant, cède.

Elle ne prononce le moindre mot, mais reste à l’affût de leur environnement, tout en suivant les gestes de l’adulte. Sa baguette refait son apparition, faisant grincer Astrid des dents, effrayée par les effets dont pourrait souffrir son professeur. Elle rattrape son corps fébrile, l’aide à se hisser sur la jumelle qui vient leur offrir son aide.

« Je vous tiens. » Quoi qu’il arrive, elle serait son soutien.

Lumos Maxima.
Sa baguette pointée entre les arbres, l’endroit s’illumine. Une intensité qui la force elle-même à plisser les yeux, tandis que les Sombrals s’élancent dans les airs. Elle les regarde quitter les lieux, tandis que la jument sur laquelle elles se trouvent quitte le groupe et suit Sleipnir, rejoignant rapidement la cour intérieure de Poudlard. La jument reprend les airs aussitôt, tandis que la voix d’Astrid alerte d’autres sorciers.

« J’ai besoin d’aide ! » Hurle-t-elle. Accroupie au sol, ses doigts tapotent le visage d'Abigail pour la garder éveillée. « Tout va bien Professeur. Nous sommes à Poudlard. Sleipnir va bien. Les autres Sombrals se sont enfuis, ils sont partis du côté du lac. Ils sont en sécurité. Et vous aussi, vous irez bien. Mais ne fermez pas les yeux. Vous devez rester avec moi. » Son attention quitte un instant Abigail, qui allongée entre ses bras, peine à garder conscience. Elle entend les pas arriver vers elles. L’aide arrive, ils sont en chemin. « Greengrass, il nous faut Greengrass ! » Fait-elle entendre aux premiers arrivants, tandis qu’Abigail se concentre pour donner quelques informations sur leur situation. Sleipnir déjà entouré, on vient rapidement prendre soin de la seconde victime, qu’Astrid a dû mal à laisser échapper de ses bras, apeurée des conséquences que la soirée aurait sur son professeur. On lui fait signe de lâcher prise. En sécurité, lui disent-ils, elles sont en sécurité. Ses doigts lâchent leur poigne et elle la regarde partir en direction du château, sans doute emmenée à l’infirmerie. D’autres professeurs se trouvent autour d’elle, s’agitent. On lui pose une question, deux questions, trop de questions. Elle tente de garder son calme, bien qu’elle puisse laisser libre court à ses émotions. Comme à son habitude, Astrid enfouie en elle peur, colère et culpabilité. De son calme on peut extraire davantage d’informations. Sur la soirée, la présence des loups-garous et le comportement étrange des centaures. L’étudiante se voulait d’être sûre de n’avoir laissé aucun détail de côté, avant que l’on ne la mène à son tour à l’infirmerie.




ET AINSI, SE CLÔTURE L'AVENTURE NOCTURNE.

FIN.


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STUCK TO THE GROUND › ft. Abigail.
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