Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes, alors pensez à les privilégier pour vos personnages
Lumos Je rp en : goldenrod Mon allégeance : Ordre du Phénix
Ven 27 Mai - 9:42
Je sais que pourtant il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur KIRI IV, Manoir des Dimitrov en Russie, Noël 2020
S’enfermant dans sa chambre, les yeux embués de larmes faisant couler son maquillage, Kiara s’adosse contre la porte et se laisse glisser jusqu’au sol, abasourdie par la conversation qui vient de se tenir dans la pièce juste à côté. Conversation, le mot est en réalité bien faible. Dispute serait peut-être plus appropriée mais Kiara se refuse de la nommer ainsi même si elle vient clairement de passer une des plus horribles discussions de sa vie avec son frère et sa sœur, si ce n’est pas la pire. Elle n’irait pas jusqu’à dire qu’elle espérait qu’ils prennent bien la nouvelle, après tout, Grigori avait des travers qu’elle ne saurait leur dissimuler et dont ils n’avaient pas eu besoin d’elle pour les découvrir, elle s’était toutefois imaginée qu’ils auraient davantage confiance en son jugement. Si Caelum s’était montré clairement opposé à son union avec Grigori, lui rappelant -comme si elle l’ignorait- à quel point Grigori était différent d’elle, à quel point certaines de ses actions passées étaient intolérables, Sélénya s’était montrée plus réservée mais pas franchement plus enthousiasme. Kiara savait que cette discussion ne serait pas facile, voire houleuse et qu’elle se terminerait probablement de cette manière, mais elle avait espéré qu’ils puissent écouter mais surtout entendre les arguments qu’elle avait à leur donner. Elle n’irait pas jusqu’à dire que Grigori avait changé, il ne fallait pas exagérer, mais avec elle, son comportement était différent. Si au début de leur relation, elle s’inquiétait sans cesse de la manière dont il l’envisageait, imaginant qu’il n’était sympathique avec elle uniquement pour la contenter et obtenir ses fameux points, au fur et à mesure que les mois avaient passé, elle avait réalisé qu’au-delà de l’idée même du mariage, il l’appréciait. Bien entendu, il fallait lire entre les lignes parce que Grigori n’a jamais été du genre très expressif mais elle l’a compris petit à petit. En janvier après qu’il soit venu la chercher lorsqu’elle l’a appelé à l’aide puis quelques mois après qu’ils se soient disputés au sujet de ses fiançailles avec Hestia ; la manière dont il avait cherché à se racheter, la nuit passée ensemble à Sainte-Mangouste… Et en dehors de ces évènements, il y avait des petites choses, des attentions qu’il lui offrait, sa manière bien à lui d’être patient après qu’elle ait officiellement accepté de devenir sa femme même s’il ne pouvait s’empêcher de la rappeler à l’ordre sur le fait qu’il aimerait bien une date. Avançant l’idée qu’elle aimerait terminer ses études avant cela, Kiara s’était assurée d’une certaine tranquillité depuis. Non pas qu’elle n’avait pas envie de l’épouser dès maintenant ; à partir du moment où elle a compris que les sentiments qu’elle entretenait pour lui étaient sincères, rien ne lui avait semblé plus naturel en réalité. L’idée d’être liée à Grigori et de porter son nom la rendrait infiniment heureuse et son cœur battait à tout rompre à chaque fois qu’elle y songeait. Le problème n’était pas vraiment là. Le problème, c’était les autres.
Non pas que Kiara s’inquiétait tant du regard d’autrui, mais elle savait clairement que le Serpentard n’était pas le gendre idéal et toutes les personnes de son entourage s’accordaient sur ce point. La plupart d’entres eux l’avaient jugé lorsqu’elle avait présenté Grigori comme étant son petit ami et Kiara imagine qu’ils espéraient probablement que cette relation se termine aussi vite qu’elle avait commencé. Ils en auraient parlé dans le futur comme étant « une mauvaise passe » pour la jeune femme et l’affaire aurait été faite. Mais en réalité, rien de tout cela ne se produirait. Kiara est amoureuse, elle le sait même si elle ne comprend pas toujours comment cela est arrivé ; elle est consciente des défauts de son fiancé, elle est consciente que leurs avis divergent sur de nombreux sujets, elle est consciente qu’il n’est pas le prince charmant qu’elle imaginait dans ses rêves de petite fille, mais son cœur l’a choisi lui et elle a décidé de ne pas aller à l’encontre de ce que son cœur lui a dicté. Pour autant, ce choix-là était sans doute un des plus difficile de sa vie parce qu’elle sait que celui-ci engendrera de la colère et du ressentiment de la part de ses proches.
Lorsqu’ils se sont fiancés durant l’été, Kiara s’était promis d’en informer rapidement sa famille et ses amis. Décidant de tenter sa chance avec une personne proche, elle avait alors porté son dévolu sur Taz ; il était le compromis entre les membres de la famille Macmillan et ses autres amis. Après tout, en qualité de meilleur ami, elle s’était dit qu’il pourrait lui donner un avis clair et tranché sur la question et celui-ci l’avait été. Leur discussion à ce sujet avait ensuite enfermé Kiara dans un certain sentiment de lâcheté ; si Taz lui-même ne pouvait pas concevoir que cette union puisse être une union dans laquelle elle s’épanouirait, pourquoi sa famille le ferait ? L’échange avec son frère et sa sœur, pour Kiara, c’était un test. La manière d’obtenir du soutien de la part de deux des personnes qu’elle chérissait le plus au monde mais leurs réactions n’avaient pas été celles qu’elle avait espéré ; Kiara se rend alors compte à quel point elle se leurrait d’imaginer que cette annonce puisse se faire calmement et sans heurt.
Les larmes coulant sans discontinuer sur ses joues tandis qu’elle tente de se calmer, les doigts de Kiara s’évertuent à faire tourner sa bague de fiançailles autour de son annulaire pour se rappeler pour qui elle endure ce calvaire. Il en vaut la peine, il en vaut la peine, il en vaut la peine. Répétant ce mantra dans sa tête, attendant que les perles salées se tarissent, les minutes passent et pourtant, son cœur bat toujours la chamade, ses yeux sont rougis et les sanglots ne s’arrêtent pas. Non sans mal, Kiara se redresse et l'envie d'être avec Grigori dépasse tout le reste. Elle s’accoude à la porte quelques instants, attrape sa baguette sur le bureau avant de transplaner sans réfléchir jusqu'au réseau de Poudre de Cheminette de Londres. N’ayant nulle envie de descendre dans la maison familiale pour utiliser la cheminée des Macmillan, Kiara se retrouve en pleine nuit le soir de Noël devant les cheminées utilisées pour les transports longue distance, et lorsqu’elle regarde ses pieds, elle se rend compte qu’elle porte toujours ses chaussons et son pyjama alors elle entre rapidement dans la cheminée. Sachant qu’elle avait un droit d’entrée chez les Dimitrov, elle prend une poignée de poudre et s’évapore dans un nuage vert.
La froideur des lieux lui saute immédiatement à la gorge et elle lève sa baguette pour s’éclairer un peu. Être dans la maison de son fiancé fait remonter à la surface toutes ses angoisses et les sanglots reprennent de plus belles même si elle tente naïvement de les arrêter. Prenant le chemin vers l’étage jusqu’à la chambre de Grigori, elle monte les escaliers avec une lenteur inégalée, n’ayant plus aucune force ni aucun courage. Mais une chose est certaine, elle avait besoin de lui maintenant, elle avait besoin de se souvenir de pourquoi elle endurait cela. Alors qu’elle arrive sur le pallier, la porte de la chambre de Grigori s'ouvre brusquement et sa baguette l’éclaire ; elle baisse la sienne pour ne pas qu’il se sente agressé. Il faut dire qu’elle vient à nouveau de le déranger dans son sommeil et même si les circonstances étaient différentes, elle se déteste de lui faire ça. Ils échangent un regard et Kiara ne sait pas quoi dire ; c’est la première fois probablement qu’il la voit dans un tel état de vulnérabilité. Sa tenue n’est que le reflet évident du caractère précipité de sa venue -elle qui est toujours bien apprêtée et bien maquillée-, et les larmes qui ne cessent de couler sur ses joues la preuve de son mal-être. Ne pouvant expliquer ce qui lui arrivait, cherchant la chaleur rassurante de son étreinte, Kiara se laisse glisser contre lui, son visage se nichant dans le creux de son cou, étant incapable pour le moment de fournir la moindre explication tandis que ses larmes mouillent ses vêtements.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Je sais que pourtant, il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur
ft. Kiara
Une soirée tranquille en perspective. C’était ce qui était prévu pour Grigori. N’étant pas un grand fêtard par nature, il était bien content de se retrouver seul lors de ce genre de soirées. Grignoter quelques trucs histoire de dire. Passer f aire un tour dans les jardins pour vérifier que Meringue le renard complètement crétin qu’il avait sauvé de croups détestables avec Septima. Cette dernière avait raison, le renard avait flashé sur Grigori qui l’avait ramené – en espérant pour lui qu’il se tirerait dans la forêt avoisinante – chez lui. Mais non le canidé s’était installé dans les allées et, signe que Grigori l’appréciait quand même un minimum, il lui rapportait toujours de la nourriture, une certaine appréhension à l’idée qu’il ne soit plus là. Mais si, le petit animal roux semblait avoir trouvé son équilibre et comme personne d’autre que Grigori ne passait de temps ici puisque ses parents étaient en prison, l’animal pouvait déambuler ici selon son bon plaisir, Grigori n’ayant besoin d’aucune autorisation – chose qui l’arrangeait bien. Après avoir vérifié que Meringue était en forme et lui avoir rappelé pour la énième fois que sa vie n’était pas ici mais auprès des siens, il fut grand temps d’aller se coucher et de réfléchir à sa vie à lui.
Elle n’était pas exactement celle qu’il avait imaginé plus jeune. Il s’était toujours imaginé maître de ses émotions, de sa vie et que tout se déroulerait selon un plan bien défini par lui. Il savait d’où il venait et où il allait. Alors bien sûr, ça n’avait pas changé, il savait toujours d’où il venait et ce qu’il voulait. La réalisation néanmoins n’était pas celle qu’il avait espéré mais est-ce qu’il était vraiment à plaindre ? Sa fiancée et bientôt future femme l’appréciait, l’aimait même pour ce qu’il en savait et il l’appréciait en retour. Jamais il n’aurait cru cela possible et il l’avait trouvé ridicule de croire que l’amour existait dans un mariage, se moquant éperdument d’aimer ou non sa femme. C’était toujours vrai sur le principe, oui l’amour c’était surfait, ça n’avait pas d’importance dans un mariage, ce n’était pas ce qu’il demandait. Et pourtant, il était bien content de ce qu’il vivait avec Kiara, c’était plus que plaisant cette sensation de compter et oui ça avait une saveur toute particulière de se marier avec quelqu’un qu’il appréciait réellement. Il avait hâte et pour la première fois de son existence, ça n’était pas uniquement pour être dans les clous au niveau de son patronyme, de montrer l’exemple. C’est parce qu’il en avait réellement envie, qu’elle porte son nom, de vivre avec elle, d’avoir quelqu’un en qui il avait toute confiance et qui ne le trahirait pas. Si elle avait voulu le faire, elle l’aurait fait bien avant, il était donc rassuré sur ce point. La seule chose qu’il lui manquait c’était une date mais ça finirait bien par venir. C’est sur cette pensée que Grigori finit par s’endormir.
Il fut réveillé des heures plus tard, en tout cas c’est l’impression qu’il eut, la maison était plongée dans l’obscurité mais il faisait bien trop nuit pour que ça soit le petit jour dehors. Il resta quelques secondes immobile, le temps de comprendre pourquoi il était réveillé et puis il entendit un bruit, un bruit de pas, quelqu’un était ici. Il se redressa, attrapant sa baguette derechef avant de se lever pour voir ce qui se passait. Normalement la maison était inviolable, l’idée même que quelqu’un ait pu violer la sécurité lui tordait les tripes mais il était prêt à défendre sa maison. Forcément il fallait s’éclairer pour avancer, ce qui ne l’arrangeait pas mais lui connaissait la maison comme sa poche, chaque recoin, il avait l’avantage des lieux et c’était un hargneux de première, ça pouvait le faire et cela même s’il sortait du sommeil. Bon il faut croire qu’il n’avait pas été réactif pour le coup puisqu’en ouvrant la porte, il tomba nez à nez avec une lumière éblouissante, une baguette qui s’abaissa pour laisser apparaître Kiara. Ils se regardèrent quelques secondes sans que rien ne se passe. Grigori n’eut même pas la présence d’esprit de baisser sa propre baguette. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait, elle ne devait pas venir ce soir, c’était une certitude. Oh cela ne voulait pas dire qu’il ne voulait pas qu’elle vienne, il aurait pu même être ravi qu’elle vienne le rejoindre, se surprenant à apprécier dormir avec elle, sauf qu’elle avait les joues couvertes de larmes, son maquillage avait coulé et elle ne lui adressa pas le moindre mot se précipitant dans ses bras. Il lâcha sa baguette, plongeant la maison dans l’obscurité, se préoccupant d’elle, refermant ses bras autour d’elle et posant sa tête sur la sienne. Il ne savait pas quoi dire pour la réconforter, ne sachant même pas pourquoi elle était dans cet état là mais il savait que sa présence ici n’était pas anodine.
Si en temps normal, il se serait préoccupé de sa baguette, l’aurait récupéré avant de tourner les talons, là ça ne fut pas sa priorité du tout. Sa priorité c’était Kiara et son état, surtout son état déboussolant pour un Grigori qui ne l’avait jamais vu ainsi « ça va aller. » Que pouvait-il dire d’autres ? Il souleva sa fiancée pour la ramener jusqu’à sa chambre, un avantage considérable que de connaître les lieux par cœur. Bon, il est vrai qu’il buta contre le lit mais ça à la rigueur ça n’était pas si grave – ou plutôt dans ce cas de figure parce qu’il est préoccupé par Kiara, c’est pas grave. Il la déposa dessus et prit le temps de la rejoindre, de la ramener contre lui, poser un baiser sur son front et la recouvrir de la couverture pour ne pas qu’elle prenne froid. Le temps aussi de mettre de l’ordre dans ses pensées, d’être réveillé complètement et de plus ou moins deviner la raison pour laquelle elle était dans cet état-là : lui. Alors, bien sûr pas lui parce qu’il avait mal agi avec elle, c’était lui indirectement « ça s’est mal passé, pas vrai ? » Bah oui, pourquoi est ce que ça se passerait bien ? Il avait beaucoup trop de chance dans sa vie, c’était bien connu, il fallait donc toujours que ça foire. Le problème, c’est que ça impactait quelqu’un d’autres et comme il avait peu l’habitude de voir Kiara ainsi, ça le déstabilisait « Est-ce que tu veux m’en parler ? » Est-ce qu’elle lui en voulait, le tenant responsable de son état. Même si ça n’était pas sa qualité première, pensant bien souvent à lui avant les autres, il lui demanda « Est-ce que je peux faire quelque chose ? » Il caressait son dos doucement, essayant de la réconforter, de lui montrer et lui prouver qu’il était là pour elle.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Sam 28 Mai - 0:40
Je sais que pourtant il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur KIRI IV, Manoir des Dimitrov en Russie, Noël 2020
Avait-elle raison de chercher du réconfort au beau milieu de la nuit dans les bras de Grigori ? Après tout, le soir de Noël est d’ordinaire une fête de famille. Pourtant, elle sait bien que son fiancé n’a que faire de ces festivités et de toute manière, les autres membres de la famille Dimitrov n’étaient pas en mesure de venir festoyer à ses côtés. Quant aux autres, ne mâchons pas les mots, Grigori n’entretenait pas vraiment de bons rapports avec eux. Kiara savait qu’il passerait la soirée seul dans ce grand manoir et lorsqu’elle avait dîné auprès des siens, elle s’était imaginée avec Grigori à sa gauche, mangeant avec les Macmillan le repas confectionné par ses parents pour l’occasion. Cette idée lui avait plu, tout en sachant bien qu’il était prématuré de penser à réunir sa famille et son petit ami. Son père, Lasérian, avait déjà du mal à accepter Théo avec qui pourtant il avait eu un lien très fort, un lien que Kiara avait toujours cru indéfectible, donc laisser Grigori qu’il ne connaissait pas entrer chez lui… Kiara les avait informés qu’elle fréquentait un homme depuis maintenant presque un an, ils savaient qui il était et ils savaient également que le Serpentard n’était pas le gendre idéal qu’ils auraient souhaité pour leur fille. S’imaginant probablement que sa relation avec Grigori n’était qu’une passe, ils n’avaient jamais véritablement reposé des questions, comme s’ils évitaient le sujet. Parfois, Kiara suspectait Caelum et Sélénya de les tenir informer du fait que « non, ils étaient toujours ensemble ».
Kiara et Grigori ne se cachaient pas, ils se voyaient presque tous les jours à Poudlard et passaient parfois leurs intercours ensemble quand leurs emplois du temps respectifs le permettaient. Il fallait être aveugle pour ne pas voir ce qui sautait aux yeux, leur couple durait. Alors lorsque la jeune femme avait pris son courage à deux mains -elle qui n’est pourtant pas bien téméraire- pour annoncer à son frère et à sa sœur qu’elle avait consenti à officialiser de manière plus concrète leur couple en acceptant de l’épouser, elle s’était attendue à davantage de compréhension. Elle ne niera jamais le fait qu’il soit différent d’eux et que leurs divergences d'opinion étaient importantes ; surtout lorsqu’on aime un Mangemort alors que son propre père est un chasseur de mage noir. Mais Kiara s’était peut-être leurrée en imaginant qu’ils pourraient passer outre cette information et faire confiance à son propre jugement. Après tout, c’était elle qui vivait auprès de lui depuis de nombreux mois, c’était elle qui le côtoyait quotidiennement, c’était elle qui passait son temps libre à ses côtés. Ils auraient dû lui faire confiance. Voilà les pensées qui vagabondaient dans l’esprit torturé de la Poufsouffle tandis qu’elle monte tant bien que mal les marches qui la séparent de l’étage.
Retrouver Grigori lui a semblé être la meilleure chose à faire dans un contexte où elle ne savait pas vers qui d’autres se tourner. En définitive, personne n’acceptait cette union, personne ne voulait de cette union, sauf les principaux concernés. Peu importe ce que pouvaient bien en dire les autres, il était là pour elle lorsqu’elle le nécessitait et il le lui montre une fois de plus en l’accueillant dans ses bras sans se préoccuper du reste. Subjuguée par la tristesse et le désarroi qui l’assaillent toujours, Kiara se retrouve incapable de prononcer le moindre mot, de dire ne serait-ce qu’une petite phrase. Murée dans son silence, elle se contente de sentir la chaleur rassurante des bras de son fiancé, laissant les larmes poursuivre leur route. Il était inutile de tenter de les refreiner de toute manière. Ils étaient tous les deux plongés dans les ténèbres et pourtant, Kiara ne s’était jamais sentie autant en sécurité que maintenant ; il était assez rare qu’ils s’abandonnent à des effusions si tactiles, elle avait toujours respecté la distance physique qui semblait exister entre eux, comprenant que ce n’était pas forcément ainsi que Grigori exprimait son attachement. Kiara se tend lorsqu’il commence à la porter, surprise par son geste mais se contente ensuite de se coller contre lui, profitant du réconfort qu’il lui apporte. L’installant sur son lit, l’enveloppant dans une couverture pour ne pas qu’elle prenne froid, Kiara se dit que celle-ci est inutile car c’est sa chaleur à lui qu’il lui faut ; Grigori semble le comprendre car il reste auprès d'elle, et ne semble pas avoir envie de s’éloigner puisqu’il la ramène tout contre lui tout en déposant un baiser sur son front. Ses lèvres laissent une traînée ardente sur sa peau et Kiara frissonne tout en continuant de sangloter. Même lorsqu’il lui dit que cela va aller, elle sait que ce n’est qu’un mensonge, pourtant, elle y croit ardemment, elle espère vraiment que tout finira par s’arranger. Lorsqu’il devine de lui-même la raison de ses pleurs, Kiara se contente d’hocher péniblement la tête. De toute manière, son état parle d’elle-même. Kiara n’est pas du genre à pleurer aisément même si elle peut régulièrement laisser ses émotions la déborder mais elle s’évertue à garder le contrôle d’elle-même en chaque instant ; mais ce soir, cette nuit, elle en est tout simplement incapable. Lui laissant la possibilité de lui expliquer les choses, Grigori essaie également de faire ce qu’il peut pour la réconforter, tout en sachant probablement qu’en réalité, il n’y pouvait rien. Il ne pourrait pas modifier la vision que sa famille avait de lui alors même que Kiara n’y était pas parvenue.
« Tu m’aides déjà maintenant. » finit-elle par chuchoter au bout d’un moment. Assise sur ses genoux, elle glisse sa tête dans le creux de son cou et écoute pendant ce qui lui semble des heures les battements de coeur de son fiancé aller et venir à un rythme plutôt régulier. Cette sensation, aussi primaire soit-elle lui permet de calmer, un peu, ses sanglots. Ceux-ci ne s’arrêtent pas encore mais pourtant, elle sent que les larmes se tarissent petit à petit. Les minutes passent sans qu’elle n’ait la force de dire à voix haute ce dont il doit probablement se douter. Au bout d’un moment, elle se lance : « J’ai… j’ai essayé d’expliquer Grigori. J’ai essayé. » Les mots sont confus dans son esprit ; cherchant un contact qui la rassure, elle glisse sa main sur la peau chaude de sa nuque, s’aventurant légèrement dans les cheveux du Serpentard et elle sent sa respiration ralentir peu à peu. « Je n’ai pas encore parlé à mes parents. Juste à Caelum et Sélénya. J’ai… » Elle s’arrête et murmure : « Ils ne sont pas d’accord. » Fallait-il vraiment aller dans les détails ? Était-ce réellement nécessaire d’en dire davantage ? De toute manière, Kiara n’en fera qu’à sa tête non ? La loyauté est l’une de ses qualités et elle sera loyale à son fiancé même sans l’aval de sa famille. Pour autant, une question l’empêche d’être complètement résignée ; pourra-t-elle vraiment être heureuse avec lui si jamais sa propre famille refusait qu’il en fasse partie ?
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ft. Kiara
En la voyant ainsi dans ses bras, sanglotant, ne lui adressant aucun mot alors qu’elle parlait bien souvent pour eux deux, il se demandait s’il n’aurait pas dû lui proposer de venir avec elle pour l’annoncer à sa famille. Elle semblait douter que la nouvelle soit bien prise et il l’avait laissé en parler seule. S’il s’était tenu à ses côtés, il aurait pu subir les critiques, il avait les épaules pour et il n’avait rien fait. Il ne savait pas pourquoi, peut être parce qu’il s’était dit que ça irait, qu’elle osait lui parler et que si elle pensait avoir besoin de sa présence, elle lui aurait dit. Il n’empêche qu’il regrettait n’avoir pas eu l’idée et ne pas être en capacité de la consoler. Il n’eut même pas un sourire lorsque ses premiers mots pour lui furent qu’il l’aidait déjà. Il l’aidait ? Il la plongeait dans la tourmente plutôt d’après ses impressions mais tant qu’elle aurait besoin de lui, il serait là pour la maintenir contre lui, faisant acte de présence.
Lorsqu’elle reprit la parole, c’était presque si elle se justifiait auprès de lui. Comme s’il lui reprochait quoi que ce soit. Ça n’était pas le cas, à la rigueur la seule chose qu’il aurait pu lui reprocher c’était de ne pas avoir de date pour se marier mais certainement pas d’avoir essayé d’expliquer à sa famille qu’elle voulait l’épouser. Oh il ne se faisait pas vraiment d’illusions de son côté, ça ne plaisait pas aux Macmillan, il connaissait sa fiancée, le simple fait qu’il soit sang pur devait déplaire en réalité. Pourtant, il ne l’avait pas forcé, elle était avec lui de son plein gré, elle avait accepté de lui donner sa main parce qu’elle en avait envie, qu’elle se voyait bien passer le reste de sa vie à ses côtés, ça devait bien vouloir dire quelque chose non ? Il tressaillit en sentant la main de Kiara venir le papouiller, s’il était peu habitué à cela, même avec Kiara, il devait bien admettre qu’il appréciait grandement. Il se doutait que ça n’était pas vraiment volontaire, que Kiara était ailleurs et se raccrochait à des gestes familiers pour elle, il n’empêche qu’il aimait bien.
Elle n’avait parlé qu’à son frère et sa sœur, la nouvelle fit l’effet d’un sortilège impardonnable à Grigori, son cœur se serra dans sa poitrine. Elle n’avait parlé qu’à sa fratrie et elle était déjà dans cet état. Ils n’étaient pas d’accord avec son choix et elle, elle pleurait. Ça ne serait pas différent avec ses parents, elle le savait déjà, elle était allée au plus facile et déjà ça coinçait. Elle avait toujours été clair avec Grigori, dès le premier jour, ce qu’elle voulait c’est être heureuse et elle ne le serait jamais si sa famille ne la soutenait pas. Et lui ? Lui, il appréciait les sourires de Kiara, ces moments où elle était ravie de tout et il n’avait pas envie d’être l’épaule sur laquelle elle s’appuyait pour panser ses plaies. Enfin si, il voulait bien l’être, sans problème mais pas tous les soirs, pas parce qu’elle s’était engagée auprès de lui et qu’elle ne reviendrait pas sur sa parole par loyauté envers lui. Il hésitait, il avait caressé du bout des doigts son objectif, sentait presque le souffle de la reconnaissance parentale sur sa nuque mais à quel prix ? Celui de faire perdre à Kiara celle de sa famille ? Il y a de cela un an, oui il en aurait rien eu à faire. Il y a de cela un an, seul les points comptaient, seul le mariage comptait, la fille ne comptait que trop peu. Mais maintenant, ça n’était pas seulement une fille, c’était Kiara et le fait qu’elle soit heureuse lui tenait à cœur. « Tu veux rompre nos fiançailles ? » Il avait la bouche pâteuse à cette idée, s’enfonçant lui-même et le sachant que trop bien. « Je tiens à toi Kiara, je tiens vraiment à toi et je veux vraiment que tu sois mon épouse, toi et personne d’autres. » qu’elle ne se méprenne pas sur ce qu’il était en train de lui dire, il voulait toujours être son époux, ça ne changeait pas « Mais tu m’as dit vouloir être heureuse, tu voulais un mariage heureux et je peux pas changer l’opinion de ta famille à mon égard. » parce qu’ils n’avaient même pas essayé d’apprendre à le connaître, à comprendre, se basant sur des on dit, des rumeurs, ne cherchant même pas à échanger une parole avec lui. Un seul son de cloche, c’est plus facile pour être sûr d’avoir raison. Il déglutit, mal à l’aise parce qu’il n’avait pas envie de la perdre « On peut arrêter si c’est plus facile pour toi. » Il vint poser ses lèvres sur les siennes – plus à tâtons qu’autre chose d’ailleurs – fronçant le nez en sentant le sel de ses larmes sur ses lèvres mais qu’importe, ça lui ferait un souvenir et la preuve ultime, si besoin était de le vérifier qu’il appréciait ce contact physique.
Par contre, s’il lui offrait la possibilité de choisir si elle voulait continuer leur histoire avec l’immense joie de se mettre sa famille d’ouverts d’esprits qui étaient en réalité pas du tout ouvert d’esprits, des hypocrites de première… au moins Grigori restait fidèle à lui-même et ne changeait pas en fonction de son interlocuteur. Oui, il avait la haine contre les Macmillan qui faisaient pleurer sa fiancée alors qu’elle n’avait rien fait de mal. Il voulait lui prouver qu’il l’appréciait en tant que personne, qu’il ne la voyait pas uniquement comme sa future épouse « Cela ne nous empêchera pas de passer du temps ensemble. Ils ne diront rien si on est juste amis, n’est-ce pas ? » Parce que oui, il n’était pas le genre de garçon à être en couple, ça n’avait pas le moindre intérêt pour lui et il ne faisait pas croire à Kiara qu’il y avait un avenir pour eux dans ce cas de figure. Il ne voyait que ça ou le fait d’aller parler à la famille de Kiara sans être certain que ça fonctionnerait.
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Sam 4 Juin - 23:30
Je sais que pourtant il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur KIRI IV, Manoir des Dimitrov en Russie, Noël 2020
Les larmes ne tarissaient pas et Kiara se sent misérable de perdre le contrôle d’elle-même. Elle aurait voulu être forte pour lui et lui dire que sa famille n’avait certes pas accueilli la nouvelle avec la plus grande joie mais qu’elle allait réussir à les faire changer d’avis. Elle aurait voulu lui dire tout cela en gardant espoir, en restant plutôt sereine sur l’avenir. Mais alors qu’elle pleure dans ses bras, ses réactions semblent parler à sa place et elle se déteste de faire subir cela à Grigori. Elle se hait déjà depuis cet été, depuis qu’elle a fait traîner l’annonce des fiançailles. Grigori n’avait jamais cherché à la pousser à le faire, il lui avait laissé le temps qu’elle désirait pour trouver le bon moment mais lorsque Kiara s’est rendue compte qu’il était impossible pour elle de trouver ce moment, elle avait dû improviser. Noël a toujours été une tradition familiale chez les Macmillan, une parenthèse souvent hors du temps, encore plus lorsque le patriarche de la famille était présent. Elle avait imaginé faire son annonce à ce moment-là en réalité. Durant tout le repas, Kiara avait attendu, espérant qu’on lui pose une question sur Grigori qui lui aurait permis d’amorcer le sujet de ses fiançailles mais à aucun moment dans la soirée, on ne lui avait tendu cette perche. Comme si finalement, le sujet avait été soigneusement évité afin de ne surtout pas aborder le sujet. Ne pouvant pas se saisir de cette opportunité, elle avait du improviser. Se rendre dans la chambre de Caelum, apportant à son frère et à sa sœur quelques douceurs avait été le plan B. Un premier pas dans cette quête compliquée. Mais rien ne s’est déroulé comme elle l’avait espéré. Elle n’avait pas non plus prévu de se réfugier chez Grigori ce soir. Ils devaient se voir durant les vacances mais tout avait été programmé, comme à chaque fois. Le fait qu’elle débarque à l’improviste venait signifier quelque chose d’important : elle avait besoin de lui maintenant et n’aurait jamais pu supporter de garder tout cela pour elle jusqu’à ce qu’elle puisse le voir. Sa chaleur rassurante, sa présence est pour Kiara d’un réconfort certain tandis qu’ils s’installent sur le lit afin d’être plus à l’aise. Rien ne semble compter davantage que lui à cet instant et la jeune femme cherche désespérément le moyen d’apaiser ses pleurs. Se contentant d’écouter la respiration régulière de son fiancé, son souffle se calme peu à peu, s’ajustant à la sienne. Tout en restant tout contre lui, lui offrant quelques caresses qu’elle n’avait jamais vraiment osé avoir envers lui, elle lui donne quelques éléments d’explication, espérant être suffisamment claire et précise dans ses propos alors que ses pensées ne le sont pas du tout.
Grigori et elle ont toujours pu parler sans faux-semblant. C’est l’un des avantages de leur couple, ils ont cette facilité à échanger, même sur les sujets les plus difficiles, et cela sans que cela n’occasionne de grandes disputes. C’est l’une de leur force. Ils ont toujours pu se dire les choses simplement, chacun donnant alors son point de vue, ne cherchant pas forcément à ce que l’autre soit d’accord ou approuve ses décisions. Ils sont différents et ils le savent. Mais pourtant… Grigori prononce alors quelques mots qui viennent tout bouleverser : « Tu veux rompre nos fiançailles ? » Kiara relève la tête si soudainement qu’une douleur vive s’installe dans sa nuque. Ou peut-être que la douleur est simplement mentale car les mots qui viennent de passer ses lèvres sont comme un coup de couteau dans son cœur. Cherchant son regard dans l’obscurité, sa respiration se coupe, elle murmure, désarçonnée : « Que…. Quoi ? » Elle est immédiatement rassurée par la suite de sa phrase, laissant un grand bol d’air frais pénétrer dans ses poumons. Durant un court instant, durant une fraction de seconde, elle a cru que c’était ce qu’il désirait, qu’il voulait se débarrasser d’elle. Se débarrasser d’une femme qui ne fera pas l’affaire. Après tout, elle n’était pas vraiment celle qu’il avait attendu toute son enfance ; peut-être qu’il avait espéré trouver une épouse dont la famille serait plus encline à une union entre sang-pur. « Grigori, non. Ne dis pas cela s’il-te-plaît. » dit-elle après qu’il ait posé ses lèvres sur les siennes. Elle se penche doucement vers lui pour lui voler un autre baiser et se redresse doucement, tentant de sécher ses larmes. Plongeant son regard dans ses yeux, sans réfléchir, elle avoue : « Je t’aime Grigori. » Aussi loin qu’elle se souvienne, elle ne lui avait jamais énoncé ses sentiments aussi clairement, en prononçant ces fameux mots, elle vient de concrétiser à voix haute ce dont il devait déjà se douter. En effet, comme Grigori venait de le faire remarquer, le fait qu’elle accepte de l’épouser parle pour elle : elle avait toujours dit vouloir un mariage d’amour, un mariage où elle pourrait s’épanouir en tant que femme mais aussi en tant qu’épouse, puis en tant que mère. Alors si elle avait accepté la demande en fiançailles, c’est bien parce qu’elle l’aimait. Cela a toujours été sa vision de la vie. Et maintenant que Grigori était entré dans son existence, elle ne voyait plus faire ce chemin sans lui. Elle le voulait avec lui, chaque jour, chaque nuit, chaque instant de sa vie. « Je suis heureuse avec toi. » se contente-t-elle de dire. Chaque instant qu’ils passent ensemble le témoigne ; les mois ont filé et ils se comprennent l’un l’autre malgré leurs différences, malgré que la route était semée d’embûche. « C’est ce que tu veux, toi ? Arrêter ? » demande-t-elle quand même alors même qu’il vient de dire qu’il ne voulait qu’elle comme future Madame Dimitrova. Mais c’était juste pour être certaine de bien comprendre.
En réalité, il lui offre la possibilité de revenir en arrière, de rompre les engagements qu’elle a pris auprès de lui et le cœur de la jeune femme se brise. Non pas parce qu’elle craint qu’il ne veuille plus d’elle (même si une partie d’elle se demande toujours pourquoi il l’avait choisi elle, surtout lorsqu’il a compris que rien ne serait jamais simple avec Kiara et encore moins avec sa famille) mais plutôt parce qu’elle se rend compte qu’il est prêt à renoncer à elle, pourvu qu’elle soit heureuse. Même si elle le savait déjà, cette certitude vient de balayer les propos de son frère et de sa sœur d’un seul revers de main. Grigori tient sincèrement à elle. Mais lorsqu’il lui annonce qu’ils peuvent être « amis », un pli soucieux s’installe sur le front de la jeune Poufsouffle. Elle se mord la lèvre, agacée. Elle comprend pourquoi il lui fait cette proposition mais elle sait qu’elle ne pourra jamais accepter de rétrograder ainsi leur relation. Elle aime ce qu’ils ont maintenant même si ce n’est pas parfait, même si cela ne ressemble pas au conte de fée qu’elle s’imaginait enfant. Grigori n’a rien du prince charmant mais cela n’a aucune importance désormais. « Je ne veux pas être ton amie Grigori. » Une lueur s’anime dans son regard tandis qu’elle croise les yeux sombres de son fiancé. Changeant de position afin de s’installer à califourchon sur ses cuisses, ses lèvres viennent à nouveau rencontrer les siennes tandis que ses doigts glissent timidement sous le pyjama de son petit-ami. Sa bouche glisse sur la peau de son cou où elle dépose de tendres baisers. Le cœur de Kiara s’accélère à nouveau ; il bat en réalité à tout rompre, décidée à lui montrer à quel point elle n’a pas du tout envie que leur relation ne devienne amicale. Elle voulait plus avec Grigori, elle avait toujours souhaité plus à partir du moment où elle s’était rendue compte qu’il lui avait ravie son cœur. « Je veux être ta femme. » chuchote-t-elle à son oreille, lui témoignant à nouveau son affection, renouvelant son engagement auprès de lui. Devenir son épouse est désormais si claire dans son esprit, elle ne demande rien d’autre en réalité.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Je sais que pourtant, il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur
ft. Kiara
S’être battu pendant des mois pour obtenir sa main. La tâche n’avait pas été de tout repos, Kiara sous ses airs de Poufsouffle, que Grigori voyait un chouya comme des êtres sans force de caractère, s’était révélé être une véritable tête de mule. S’il s’était dit au tout début de leur relation qu’il parviendrait à la faire plier, qu’elle se rangerait à son avis parce que ce dernier était plein de bon sens et qu’il lui offrait un avenir des plus radieux, pas vraiment sur le côté émotionnel soyons honnête, plutôt pécunier. Les choses ne s’étaient pas déroulées comme il l’avait souhaité, il s’était rendu compte au fil des mois que cette fille, il l’appréciait, que le mariage qu’il avait vu juste comme une étape importante pour être la fierté de ses parents, ça n’était pas que ça. Ça comptait bien sûr, Grigori n’aurait pu le nier et n’aurait pas essayé de le faire mais maintenant il y avait aussi Kiara à prendre en compte. Kiara dont il appréciait les sourires, Kiara qui avait accepté de l’épouser, choix qui ne semblait pas lui déplaire. Bon par contre, tout n’était pas parfait, elle était longue à dire quand elle serait disposée à lui donner une date. S’il avait cru que le plus difficile dans l’histoire ce serait qu’elle lui dise oui – vu son caractère de relou – il s’était trompé sur toute la ligne. Pour qu’elle accepte d’être son épouse, ils étaient que tous les deux, il n’y avait qu’elle à convaincre et il pouvait s’enorgueillir d’avoir réussi à le faire, bon en développant aussi de son côté des sentiments on ne peut plus fort à son égard, chose qu’il n’avait pas prévu. Le reste lui semblait une formalité mais il s’était trompé, il n’avait, comme souvent, pas vu plus loin que le bout de son nez et ça faisait mal de voir Kiara dans un état pareil. Comment il pouvait être à la fois la personne qui la réconfortait comme actuellement et celle qui l’avait, indépendamment de sa volonté mis dans cet état.
Il ne voulait pas ça pour elle, il connaissait sa loyauté. Cet attachement à sa famille, il le comprenait aussi et que ça rentre en conflit avec son mariage, ça semblait compliqué à vivre. Alors il essaya de rendre les choses plus faciles pour elle, abordant en premier leur rupture pour ne pas qu’elle ait à le faire, pour ne pas qu’elle culpabilise de rompre. Alors bien sûr, ça ne le rendait pas heureux, ce mariage il l’attendait depuis plus d’un an et faire une croix dessus, ça faisait mal. Se dire qu’il s’était battu pour rien, une petite voix bien cruelle dans sa tête lui soufflant comme d’habitude, ça n’avait rien de facile. Pourtant il s’était investi dans ce couple, il n’aurait jamais cru cela possible mais il l’avait fait et n’en ressentait que plus d’amertume à l’idée que tout s’arrête. La seule chose qui le poussait en cet instant, c’était de se dire qu’il faisait ça pour elle. Sauf que de son côté Kiara ne semblait pas voir les choses de la même façon, il ne devait pas dire cela. Il s’était mal exprimé ? Il n’avait pourtant pas l’impression mais bon des fois, il voulait dire des choses et son message n’était pas perçu de la même manière par son interlocuteur. S’il avait pensé que le baiser offert serait le dernier, Kiara n’était pas de cet avis puisqu’elle l’embrassa de nouveau.
Si ses mots ne furent pas surprenants, il le savait depuis quelques temps maintenant, ils le remplirent de joie. C’était une chose de le savoir, c’en était une autre de l’entendre. Il resta silencieux, savourant ce terme certainement bien plus que de raisons. Comme quoi, c’était possible de l’apprécier, il avait ce petit sourire au bord des lèvres, plein de fierté, de plaisir aussi. Il l’observa tandis qu’elle disait être heureuse, alors oui les ¾ du temps, lorsqu’ils étaient ensemble coupés du reste du monde oui, mais ce n'était pas ce qu’il voulait. Lui il voulait la montrer au monde entier, que les gens sachent qu’ils étaient ensemble, est ce qu’elle serait toujours heureuse dans ce contexte ? Il n’en était pas certain. A sa question, il eut un léger petit rire, elle avait la mémoire un peu courte cette demoiselle. « Non ce n’est pas ce que je veux. Ce que je veux, c’est une date Kiara. » Enfin une date, il voulait la date, passer cette date et l’avoir ENFIN comme épouse mais cela ne se faisait pas au détriment d’elle et il lui rappela « Mais ce que je veux n’a aucune importance. Pense à toi d’abord. » Pour une fois qu’il ne se faisait pas passer en premier, c’était un élément à noter.
Il comprenait son attachement pour lui, en même temps ça aurait été compliqué de ne pas comprendre alors qu’elle venait de lui dire qu’elle l’aimait. Il essayait quand même de lui montrer que tout ne s’arrêterait pas s’ils n’étaient plus fiancés, ils se verraient toujours. Alors certes ça ne serait pas pareil, probablement que ça ne serait plus dans une chambre. Sûrement que leurs lèvres ne rentreraient plus jamais en contact, mais ils n’étaient pas obligés de plus se voir ? Il voulait bien être son ami ou plutôt qu’elle soit sa seule amie. Il sentit son cœur se serrer en l’entendant rejeter sans l’ombre d’une hésitation sa proposition. Il pouvait être un bon ami, qu’elle demande à Helios ou Tristan. Alors d’accord, ça n’était pas pareil qu’être mariés ensemble, il en convenait mais qu’est ce qu’il y pouvait lui si la famille de Kiara était con ?
Il fut pris au dépourvu lorsqu’elle bougea. En réalité un peu avant, son regard déjà était surprenant mais ses actions c’était tout autre chose, qu’est ce qui lui prenait ? Il la laissa faire, ne voyant pas d’intérêt à la repousser. Il lui rendit son baiser qui fut on ne peut plus bref, Kiara ayant de la suite dans les idées, elle glissait ses mains sur sa peau, ce qui le fit stopper tout mouvement. Alors loin de lui l’idée d’être désagréable avec elle, raison pour laquelle il ne posa pas ses mains sur les siennes pour l’empêcher d’aller plus loin, ni qu’il tenta de se soustraire à ses baisers… bon peut être aussi parce que dans les deux cas c’était agréable, mais il avait toujours été on ne peut plus clair à ce sujet, coucher ça ne l’intéressait pas du tout. Bon déjà embrasser avant de connaître Kiara, ça n’avait jamais eu grand intérêt, limite s’il ne trouvait pas ça pathétique, sa vision des choses avait changé en quelques mois et il est vrai que si ça avait de l’intérêt, si c’était agréable et oui il lui arrivait aussi de l’embrasser, de plus en plus souvent même. Mais coucher ça ne servait qu’à enfanter alors j’ai Doryan qui regarde Grigori comme s’il était un extraterrestre et il le prend pour un débile profond… merci Doryan XD et faire un enfant hors mariage c’était hors de question, ce serait une honte, il voulait être dans les clous. Pourtant bien lui en pris de ne pas la repousser puisqu’elle lui chuchota les mots les plus agréables à entendre qui soit. Avec ces mots, il comprenait qu’elle ne veuille pas être son ami. « Tu le seras alors, ton moment sera le mien. » Il la regarda les yeux brillants d’une joie sincère. Elle choisissait de rester avec lui, il lui avait donné l’opportunité de faire ce que sa famille souhaitait mais elle réfutait la solution proposée, il ne chercha pas à insister, bien trop heureux en réalité d’être le choix numéro un pour Kiara. « La prochaine fois on ira ensemble, je leur demanderais ta main, tu ne seras pas toute seule comme ça et s’ils sont désagréables avec quelqu’un, ça ne sera pas toi. » Il se foutait totalement que sa belle famille l’apprécie ou non de toute façon, la seule personne qui comptait chez les Macmillan c’était Kiara et elle l’appréciait déjà donc bon leur avis, il s’en tamponnait, tant qu’il pouvait épouser sa fiancée et que cette dernière était heureuse. Histoire d’aller plus loin dans l’importance qu’avait Kiara pour lui, Grigori rajouta « J’ai hâte que tu sois ma femme en réalité. » bon certes pour le plaisir de la réussite sociale mais aussi parce qu’il est vrai, il y avait une satisfaction immense à se dire qu’il avait la meilleure personne possible pour partager sa vie.
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Kiara Dimitrova
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Mar 7 Juin - 22:04
Je sais que pourtant il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur KIRI IV, Manoir des Dimitrov en Russie, Noël 2020
Il faut être honnête, Kiara ne s’était pas du tout attendue à tomber amoureuse d’un homme que sa famille ne serait pas en mesure d’accepter. Elle avait toujours imaginé se marier avec quelqu’un qui aurait les mêmes idéaux qu’elle, les mêmes convictions qu’elle, les mêmes désirs qu’elle. Grigori n’incarnait pas vraiment cet idéal qu’elle avait souvent rêvé étant petite mais maintenant qu’elle avait grandi, se rendre compte qu’elle s’était trompée n’avait en réalité pas été bien difficile. Les élans de son cœur étant la seule chose à laquelle elle attachait une certaine importance, en définitive, peu importait le statut social du garçon ou même ses croyances, du moment qu’il y avait entre eux une entente et une affection réciproque. Au final, les mises en garde de ses proches -famille et amis- n’avaient pas pu ébranler la confiance qu’elle avait placée en Grigori au fur et à mesure des mois et elle s’était découverte plus têtue qu’elle ne l’aurait pensé. En effet, Kiara était plutôt le genre de personne qu’on qualifiait de douce, cherchant inlassablement à arrondir les angles, à éviter les conflits ; c’était probablement la raison pour laquelle elle avait repoussé l’annonce de ses fiançailles à sa fratrie, prétextant bêtement qu’ils finiraient par se rendre compte que leur histoire était sérieuse et que Kiara ne lâcherait pas l’affaire. Mais cela n’avait pas été le cas. Kiara avait du mettre les pieds dans le plat en prenant son courage à deux mains, tentant durant un bref instant de voler cette qualité à son frère, s’insufflant la force d’avouer son attachement -son amour même- envers Grigori ; elle a été courageuse pour lui, pour ne pas continuer à agir comme si elle avait honte de cette union. C’était ce sentiment qui l’a poussé à prendre les devants en réalité ; elle craignait que Grigori n’imagine qu’elle n’accordait pas autant d’importance à leur mariage que lui. Elle avait souvent eu l’impression de trahir son fiancé durant ces derniers mois, évitant les sujets épineux en espérant que la situation se résolve d’elle-même. Mais cela n’avait pas été le cas, cela n’est jamais le cas.
Kiara se demande maintenant si elle ne préfère pas le mensonge à la tristesse qui l’accable désormais, alors qu’elle se console dans les bras de son fiancé, cherchant toutes les prétextes au monde pour justifier l’attitude de son frère et de sa sœur mais rien ne lui vient. Et pendant qu’elle pleure, mouillant le pyjama de Grigori, lorsqu’il évoque la possibilité de rompre leurs fiançailles, le cœur de Kiara se brise en mille morceaux rien qu’à cette idée. Cette « solution » ne lui a jamais effleuré l’esprit depuis qu’elle a dit oui. Après tout, la jeune Poufsouffle n’avait aucune raison de revenir sur ses engagements auprès de lui puisqu’elle avait ce qu’elle désirait depuis toujours : un mariage d’amour. Mais Grigori ne semblait pas l’entendre ainsi et Kiara comprend alors qu’il souhaite le meilleur pour elle, même si pour cela, il doit renoncer à elle. Farouchement décidée à lui faire comprendre le contraire, elle lui expose à la figure ses sentiments, murmurant sans faux-semblant les quelques mots qu’elle avait pourtant gardé pour elle ces derniers mois. Bien sûr qu’elle l’aimait. Il devait bien s’en douter mais une fois que les mots furent posés, l’expression sur le visage de Grigori se modifie et Kiara comprend à quel point cela le touche, lui qui n’a probablement jamais vraiment pu compter sur l’affection de qui que ce soit ; une femme vient de lui déclarer qu’elle l’aime, et cette femme souhaite devenir son épouse. C’est tout ce qu’il a toujours désiré à son tour et Kiara le sait bien. Alors qu’elle s’assure qu’il ne souhaite pas, lui non plus, rompre leurs fiançailles, Kiara sourit doucement lorsqu’il évoque la fameuse date ; c’était une question qui revenait souvent dans son discours. Comme si savoir quand changerait tout. Kiara se contente d’ignorer -une fois de plus d’ailleurs- la question et préfère répondre à la suite de ses propos ; il faut dire que ce n’était pas si souvent que Grigori fasse passer les désirs de la jeune femme avant les siens, pour Kiara, ceci était bien la démonstration de l’attachement qu’il éprouve réellement à son égard. « Non, ce que tu veux à de l’importance pour moi. » déclare-t-elle fermement. Cela en a toujours eu. Même si au départ, elle s’y intéressait uniquement dans le but de mieux le comprendre. « Et je ne peux pas penser pas à moi d’abord si cela implique qu’il n’y aura plus de nous. »
Grigori évoqua la possibilité qu’ils demeurent amis, prétextant que la famille Macmillan ne pourra jamais y trouver quoi que ce soit à redire. En réalité, Kiara imagine que cet obstacle subsistera même s’ils redevenaient amis sauf que Kiara n’envisage même pas cette possibilité. Pourtant, que lui y songe replonge la jeune femme dans une grande perplexité ; ainsi, il était prêt à tout pour la garder auprès de lui, même si cela signifiait renoncer à leur mariage. Pour Kiara, c’était une des plus belles preuves d’amour qu’il pouvait bien lui donner. Grigori n’exprimait pas ses ressentis et ses émotions comme elle, elle le sait bien mais elle a appris à lire entre les lignes depuis qu’elle le fréquente et l’attachement qu’il lui témoigne ce soir n’a que pour effet d’intensifier son désir de demeurer auprès de lui. Refusant d’être son amie, Kiara tente, un peu nerveuse, de lui montrer qu’elle a envie de plus avec lui, ce qu’un ami ne pourra jamais lui offrir alors dans ma tête, y a Lexi, Jonas, Luca et Soso qui ne sont pas d’accord, les adeptes du sexe entre amis mais chut ahah, alallaa Kiara que tu es douce. Elle ne désire rien de plus qu’être avec lui avec tout ce que cela impliquait également au niveau légal ; prendre son nom, devenir son épouse. Kiara réfute l’avis de sa famille pour la première fois de sa vie et pour la première fois, décide par elle-même et pour elle-même. La joie lisible sur les traits de son fiancé lui arrache un sourire et elle se contente de rester tout contre lui. « Tu ferais ça ? » demande-t-elle tandis qu’il suggère d’aller parler à ses parents ensemble. « Ils n’ont pas été désagréables envers moi, ils ont peur je crois, c’est tout. » Elle murmure : « Mais moi je sais que je n’ai rien à craindre de toi, ça me suffit. » Ils avaient beau ne pas avoir les mêmes inclinations politiques, Kiara ne doute absolument pas de cela, jamais Grigori ne serait capable de lui infliger le moindre mal -même si Caelum et Sélénya pensent le contraire-, elle sait au fond de son cœur qu’il ne pourra jamais. « Je leur ferai changer d’avis, je te promets. » Elle pose délicatement son front contre le sien lorsqu’il lui avoue qu’il a hâte qu’elle devienne officiellement son épouse et afin de soulager son besoin de planification intempestif, Kiara annonce : « On pourrait faire ça quand j’aurai terminé mes études. T’en penses quoi ? » Cela laissait un an et demi pour tout planifier, pour tout gérer, et éventuellement, pour convaincre sa famille que cette union était tout ce qu’elle désirait. Il ne faudrait pas trop de dix-huit mois pour venir à bout de ce chantier gigantesque. Mais avant…
À l’idée même d’officialiser enfin leur union, Kiara sent une chaleur incroyable l’envahir, comme si elle se mariait demain ; cela devenait réel d’évoquer une date, cela rendait les choses plus tangibles. Ce nous dont elle parlait si souvent allait enfin se concrétiser et cela suffit à calmer les larmes de Kiara. Celle-ci se redresse doucement, essuie les dernières perles qui roulaient encore sur ses joues et efface les dernières traces de son maquillage. Son cœur, pourtant, ne calme pas ses battements frénétiques, comme si l’excitation des perspectives d’avenir, couplée à la proximité de leurs deux corps ne lui permettait pas de retrouver un rythme normal. Rompant les derniers centimètres qui séparaient encore leurs bouches, Kiara intensifie doucement le baiser, tout en se rapprochant peu à peu de lui, resserrant ses jambes autour des hanches du garçon. Ses doigts glissent à nouveau bien maladroitement sous le pyjama de Grigori, explorant des endroits de sa peau qu’elle n’avait encore jamais touché tandis que son palpitant continue de s’accélérer. Kiara n’est pas très douée pour ces choses-là et n’était pas non plus du genre audacieuse ou aventureuse. Elle ressent une certaine pointe d’inquiétude à l’idée qu’il ne comprenne pas ses intentions ou même qu’il la repousse ; elle ne s’en formaliserait pas, leur couple n’a jamais été basé sur les relations charnelles, pourtant, ce soir, elle avait besoin, elle avait envie, d’un contact plus intime avec lui. Se donner à lui ce soir, cela faisait sens à ses yeux. Comme la preuve -s’il en fallait une de plus- qu’elle n’irait nulle part sans lui.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Je sais que pourtant, il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur
ft. Kiara
Elle était amoureuse, s’il le savait depuis pas mal de temps en réalité ou plutôt qu’il s’en doutait. Le fait qu’elle lui dise ce soir le comblait à la fois de joie, d’un chouya d’inquiétude parce qu’il ne savait pas quoi répondre à cela, un merci c’est très gentil étant exclus, et en prime un peu de tristesse à l’idée que c’est quand tout fonctionnait à la perfection entre eux, qu’ils ne pouvaient pas avoir mieux qu’il était prêt à la laisser partir. Pourtant, lorsqu’elle lui posa la question à savoir si c’était ce que lui voulait, rompre leurs fiançailles, il manqua de s’étrangler. Non mais après avoir apprit à la connaître, à l’apprécier réellement, à la faire tomber amoureuse, à avoir des sentiments forts pour elle de son côté, elle croyait vraiment qu’il voulait autre chose que ce mariage. S’il faisait cela, s’il lui proposait de tout arrêter, ça n’était certainement pas pour lui. Il rappela bien que lui, ce qu’il souhaitait, c’était une date. Date qu’elle ne voulait pas lui donner mais bon il s’y était fait, elle l’épouserait, elle ne lui aurait pas dit oui si elle n’en avait pas l’intention, juste elle était un peu, beaucoup, moins pressée que lui. Elle devait se douter que sa famille le prendrait comme ça et était partagé entre les deux. D’où le fait que ce que lui pensait n’avait que peu d’importance, elle n’avait pas besoin de lui. Elle n’avait jamais eu besoin de lui, c’est lui qui avait besoin d’une épouse, besoin d’elle. Sa manière de penser n’était pas vraiment partagé par Kiara, elle ne voulait pas penser à elle avant tout, ah ça l’égoïsme, ça n’était pas son fort. Elle voulait un nous, eh bien Grigori pouvait lui proposer un nous en tout amitié.
Il n’y avait pas trente six mille solutions, la famille Macmillan ne voulaient pas de ce mariage, Grigori ne se voyait pas être en couple avec quelqu’un, quand bien même ce quelqu’un serait Kiara, sans avoir de perspective d’avenir. Il était bien incapable de jouer sur plusieurs tableaux à la fois, l’amitié serait donc la seule solution pour qu’ils puissent continuer à se voir. Ça n’était pas dans les plans de Kiara, elle voulait son mariage et cela, malgré le fait que ça la mette dans cet état, que ses larmes aient bien trempé le pyjama de son fiancé. Dans ces cas là, ils se marieraient, ils auraient des petits garçons et tout irait bien dans le meilleur des mondes. L’étape une c’était malgré tout de le dire aux parents de Kiara et s’il l’avait laissé se débrouiller seule avec sa fratrie... une bêtise à n’en pas douter, il voulait l’accompagner pour l’annonce aux parents, histoire d’être à la fois un soutien pour elle si ça ne se passait pas bien, ce qui semble-t-il allait être le cas, à la fois que les critiques soient sur lui et non pas sur Kiara. Après tout, c’était lui qui avait décidé de rentrer dans sa vie, lui qui n’avait rien lâché. Si en premier lieu, il hocha la tête, bien sûr qu’il ferait ça, il se tendit en entendant sa copine dire que ses parents avaient peur, pour elle ? Alors soit, ils prenaient tous Kiara pour une débile profonde qui ne remarquait rien, ce qui était faire insulte à son intelligence, soit ils ne se rendaient pas compte à quel point Grigori avait galéré pendant des mois. Dans tous les cas, c’était loin de la vérité et ça ne donnait pas spécialement envie au Serpentard de faire ami-ami avec sa belle-famille. Il se força à se détendre, sachant pertinemment que Kiara n’y pouvait rien et qu’il serait injuste d’être sec envers elle, surtout quand de son côté elle essayait d’arrondir les angles avec lui, de faire en sorte qu’il ne prenait pas tout mal. Y arriverait-elle, à faire en sorte qu’ils changent d’avis, il n’en était pas certain mais savoir qu’elle essaierait le fit sourire. « De mon côté, je ferais de mon mieux pour ne pas les froisser même si je les trouve insultant. » que ce soit à son égard ou à celui de Kiara, qu’ils semblaient percevoir comme une enfant. Bien loin des conversations d’enfants, ils parlaient mariage, Grigori ne cherchant pas à cacher qu’il avait hâte, pressé autant par cette envie d’être le premier de la fratrie à se marier et à ce que les Dimitrov aient une descendance – mâle cela va de soit – qu’une véritable envie d’être lié par un lien indestructible à mademoiselle Macmillan. S’il n’obtint pas véritablement de date, ce qui aurait quand même été bien plus pratique pour se projeter. Il semblerait que Kiara soit disposée à ne pas le laisser mariner éternellement puisqu’elle semblait partante pour l’été prochain, pas celui qui venait l’autre. Alors certes, c’était dans très longtemps et toute la famille Dimitrov avait le temps de se marier trois fois avant l’été 2022 mais cet instant, ça n’avait pas d’importance pour Grigori, la seule chose qu’il voyait c’est que dans moins de deux ans, ils seraient mariés. « J’en dis que c’est parfait pour tout organiser. Tu auras le temps de m’aider ou tes études passent en priorité et tu me laisses carte blanche ? » Là encore j’ai Dory qui le regarde de travers, il en est sûr à présent en fait Grigri s’est mangé un mur ou plusieurs, il voit que ça pour expliquer que Grigri soit si con
Leurs lèvres se percutèrent une nouvelle fois, quelque chose semblant avoir changé en l’espace de quelques secondes, l’idée de se marier ? Quoi qu’il en soit Grigori lui rendit avec un plaisir non feint ce baiser. Il ne se souvenait pas avoir été aussi proche d’elle un jour et si la sensation n’était clairement pas désagréable, le message qu’elle envoyait était on ne peut plus clair et on ne peut pas vraiment dire qu’ils étaient sur la même longueur d’ondes. Parce que c’était très impoli de stopper un baiser – et que c’est agréable, et qu’il faudrait pas vexer Kiara quand même – il partagea ce baiser avec elle jusqu’à ce que le souffle vienne à manquer et qu’ils soient obligés au moins d’arrêter le baiser. Il l’observa dans les yeux « Tu sais que ça n’ira pas plus loin ? » Il n’était pas ce genre de personnes. Il ne comprenait pas mais alors pas du tout cet engouement pour les relations charnelles alors que lui ne voyait en cela que la base pour faire des enfants. « Je n’ai pas spécialement l’intention que l’on se protège l’un ou l’autre alors qu’on va se marier et dans un même temps, je n’ai pas du tout envie que tu tombes enceinte et que ça se sache qu’on a eu un bâtard. » Il frémit rien qu’à cette idée, quel déshonneur ce serait, il y a fort à parier qu’il serait la honte de la famille en prime. Il y avait aussi un autre cas de figure à prendre en compte « Et si tu penses au fait de raccourcir la date du mariage si par mégarde tu venais à tomber enceinte, c’est hors de question. Non pas qu’être marié à toi avant me déplaise, ça non, on pourrait se marier dans deux mois, tout serait prêt pour le jour J. » Ah ça, elle pouvait compter sur lui, il serait prêt à se démener comme un fou pour que tout soit prêt, ferait l’impasse sur ses nuits sans état d’âme surtout si au final c’était pour être marié à elle. « Je disais ça dans le sens, les gens penseraient que tu m’épouses par obligation. » Bon lui aussi bien sûr mais à la rigueur, l’avis qu’avaient les gens de lui, ça lui glissait dessus. En revanche, que ça donne aux Macmillan, pour ne citer qu’eux, une raison de plus de se dire qu’il avait forcé la main de leur fille, ça pas question. Il avait gagné sa main à la loyale, que ça soit en la faisant tomber amoureuse, chose non préméditée en réalité ou avec son pari, à chaque fois elle avait eu les clés en mains pour refuser, elle avait été partante tout ce temps. Il refusait catégoriquement que quelqu’un pense l’inverse. Pour toutes ces raisons, non ils ne coucheraient pas ensemble ce soir, ni aucun soir avant qu’elle n’ait son alliance autour du doigt.
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Kiara Dimitrova
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Ven 10 Juin - 23:28
Je sais que pourtant il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur KIRI IV, Manoir des Dimitrov en Russie, Noël 2020
Kiara ne s’attendait pas à ce que la discussion tourne ainsi. Elle était venue chez Grigori ce soir dans l’optique d’obtenir du réconfort auprès de son petit-ami (ou plutôt de son fiancé), qu’ils échangent ensemble sur pourquoi il était si difficile pour sa fratrie de l’imaginer heureuse avec Grigori, qu’ils tentent à deux de trouver des solutions pour leur avenir commun. La proposition du Serpentard était venue annihiler toutes les certitudes de la jeune femme, bousculant ce qu’elle savait ou ce qu’elle croyait savoir ; elle n’avait pas envie de rompre avec Grigori et encore moins d’annuler leurs fiançailles. Elle s’était projetée sur ce mariage, s’imaginant à son bras lors de celui-ci, portant son nom de manière définitive ; elle y songeait régulièrement tout en sachant qu’il n’aurait rien du conte de fée qu’on lui racontait petite mais Kiara n’en avait que faire. Cette histoire là était bien réelle et c’était tout ce qui lui importait en réalité. Grigori l’appréciait véritablement, assez pour supporter ses pleurs, assez pour la faire passer avant lui, avant ses propres désirs. Il avait toujours été très clair sur la manière dont il voyait l’avenir ; un mariage avec une jeune fille de bonne famille, des enfants qui assureraient la lignée. Tout cela dans l’optique de redorer son blason auprès de ses parents. Kiara n’avait été qu’un moyen au début de parvenir à son but, elle en était bien consciente. Elle n’avait été qu’une fille parmi tant d’autres, une fille qui avait souhaité lui tendre un piège mais qui s’était laissée prendre à son propre jeu. Et Grigori aussi était tombé dans le panneau. En définitive, le hasard les avait réunis sans qu’ils ne demandent rien même si Grigori n’avait jamais caché ses intentions. Pour autant, Kiara avait l’impression que cela dépassait de loin ses attentes en termes de mariage. Il y avait davantage dans leur relation qu’une histoire d’union arrangée.
Évoquer ses fiançailles directement avec son frère et sa sœur n’était peut-être pas la solution la plus adaptée en réalité. Elle avait compté sur l’appui de sa fratrie pour la soutenir auprès de leurs parents mais Kiara avait été naïve de penser que cela pouvait influer sur la décision de son père et de sa mère. N’aurait-il mieux pas fallu en référer directement aux principaux concernés ? Ce n’était pas comme si leurs parents les écoutaient de toute manière. Kiara avait déjà tenté à mille reprises de faire changer d’avis son père sur la relation entre Théo et Sélénya mais celui-ci restait fermé à tous les arguments qu’elle avait pu lui apporter. Alors comment faire pour qu’ils acceptent Grigori si Sélénya et Caelum eux-même n’étaient pas franchement emballés par cette union ? Kiara avait sans doute eu tort de vouloir les impliquer ; elle avait souhaité du soutien mais il n’y avait que les pleurs qui étaient ressortis de cette discussion. Grigori avait peut-être raison de vouloir directement échanger avec ses parents et Kiara n’était pas hermétique à sa proposition. « Je sais bien que tu peux te montrer tout-à-fait charmant quand tu as une idée derrière la tête. » se contenta-t-elle de dire alors qu’il disait qu’il ferait de son mieux pour être le gendre idéal. Son nez s’installa dans le cou du jeune homme et alors qu’elle évoquait pour la première fois une véritable date pour leur mariage, Kiara sentait soudainement toute la peine ressentie en arrivant s’envoler de son cœur. « Oui, l’organisation prendra du temps, on pourra commencer à tout planifier après avoir vu mes parents. » C’était une étape importante pour la jeune fille et cette présentation allait probablement conditionner la suite de sa relation avec sa famille alors Kiara ne voulait rien laisser au hasard. Elle leva les yeux au ciel lorsqu’il lui demanda si elle comptait l’aider dans la préparation du mariage. « Grigori, je t’en prie. Tu crois vraiment que je te laisserai tout préparer seul ? J’ai envie qu’on fasse ça ensemble. Que ce soit un mariage qui nous ressemble à tous les deux et qu’on y trouve chacun notre compte. » Kiara savait qu’elle allait devoir faire certaines concessions mais elle savait qu’elle serait intransigeante sur certains points, notamment sur la pureté du sang des invités à laquelle elle n’accordait aucune importance, contrairement à son fiancé. Ce serait probablement un sujet très épineux mais Kiara n’avait nullement envie d’aborder cela ce soir, ce n’était ni le lieu, ni le moment. Pour le moment, elle avait d’autres idées en tête.
Ce qui pouvait s’avérer compliqué dans sa relation avec Grigori, c’est qu’ils avaient chacun leur propre univers, leur propre perception du monde et que parfois, ceux-ci s’entrechoquaient sans qu’il n’y ait de passerelle possible entre les deux. Par contre, la discussion s’avérait toujours être leur mode de communication favorite, ils avaient toujours pu parler pour évoquer ensemble leurs divergences d’opinions. Mais parfois, la situation était telle que Kiara espérait que ses actes parlaient d'eux-mêmes. Elle avait déjà désiré Grigori au point de tenter une approche plus physique avec lui, notamment lors d’une des rares fois où ils avaient dormi ensemble, mais Grigori lui avait expliqué qu’il ne voyait pas grand intérêt aux relations charnelles, dégoûté par de précédentes relations. Du moins, c’est ce qu’elle avait cru comprendre. Pour autant, Kiara n’avait pas abandonné l’idée de le faire changer d’avis, non pas parce qu’elle souhaitait déroger aux propres règles qu’il s’imposait à lui-même, mais plutôt parce qu’elle avait espéré que la situation y soit suffisamment propice pour qu’il puisse l’envisager. Pour autant, il lui faisait ce soir la même remarque qu’il y a quelques mois. Cela n’irait pas plus loin. « Pourquoi ? » Elle ne pouvait s’empêcher de redemander pourquoi, quand bien même qu’elle connaissait déjà la réponse. Fronçant les sourcils face à ses arguments qu’elle qualifierait d’irrecevables. Sa gorge se noua et elle sentit les larmes réapparaître dans le creux de ses yeux mais elle se refusa de les laisser couler. « Tu sais que les moyens de contraceptions sorciers sont fiables à 99,9% quand même ? » demanda-t-elle d’un ton qu’elle voulait neutre mais qui laissait échapper, bien malgré elle, une certaine pointe d’ironie mêlée à de la déception. Son nez s’installa une fois de plus dans le creux de son cou, humant une dernière fois son odeur qu’elle appréciait tant, avant de se détacher de lui et de descendre de ses genoux. Le froid intense sembla s’emparer d’elle et elle grelotta quasi immédiatement. Le regard dans le vide, ne sachant pas comment aborder les choses, elle se recroquevilla sur elle-même et sa respiration s’accéléra à nouveau, preuve qu’elle était gênée par la situation. « On est fiancé depuis six mois, comment tu peux imaginer que les gens penseraient que je t’épouse par obligation? Je t’épouse parce que je le veux. Enceinte ou non. Et c’est plutôt non, tu sais bien que je ne veux pas d’enfants tant que je n’ai pas terminé mes études. » Cela aussi, c’était un sujet sur lequel ils avaient déjà eu l’occasion de s’exprimer. « Tu te souviens quand on avait parlé du fait d’être un couple, de partager des trucs ensemble, etc. » Kiara évita son regard, sentant le rouge monter sur ses joues. Elle n’avait jamais été très libérée sur le sujet, cela n’était pas si facile que cela pour elle de parler de relations sexuelles. « Cela en fait partie pour moi et je comprends pas toujours ton point de vue à ce sujet. Tu dis que tu refuses avant le mariage et pourtant, t’as essayé avec d’autres filles qui n’étaient pas tes fiancées, n’est-ce-pas ? C'est quoi la différence ? » Kiara tentait comme elle pouvait de lui faire comprendre le caractère incongru de son raisonnement mais elle ignorait totalement si cela fonctionnerait. « Tu trouves que ça n'a pas d'intérêt mais au début, tu trouvais aussi que ça n'avait pas d'intérêt de dormir ensemble, et finalement, t’aimes bien non ? » Haussant les épaules, essayant de l’aider à faire des liens seul, Kiara soupira doucement. Elle n'était plus si sûre d'elle tout à coup, peut-être qu'il y prenait moins de plaisir qu'elle ne l'imaginait. Sans attendre une réponse, elle demanda : « Je peux dormir ici cette nuit ? Ou tu préfères que je rentre ? » Kiara était un peu perdue en réalité. S'il acceptait qu'elle reste, elle se contenterait de dormir. Uniquement dormir, bien sûr, puisque c’était ce qu’il désirait. Kiara n’irait jamais à l’encontre de cela. Elle pouvait lui exprimer son « mécontentement » même si le mot n’était pas bien choisi. Disons qu’elle ne le comprenait pas toujours. Kiara n’avait pas eu énormément de relations avec d’autres hommes mais pour autant, l’intimité avait toujours fait partie de celle-ci, elle ne parvenait pas à saisir ce qui dérangeait tant Grigori, l’excuse de la contraception n’étant pour elle non valable.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Je sais que pourtant, il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur
ft. Kiara
Ainsi, d’après elle il pouvait se montrer tout à fait charmant, c’étaient les termes utilisés par Kiara, lorsqu’il avait une idée derrière la tête, Grigori lui lança un regard, un peu amusé il est vrai « Je suis charmant uniquement lorsque j’ai une idée derrière la tête selon toi ? » Heureusement qu’il avait toujours des idées derrière la tête, ça lui permettait d’être charmant régulièrement. De toute façon, il avait bien compris qu’on attrapait pas des mouches avec du vinaigre, il lui fallait donc prendre sur lui pour obtenir des choses qui l’intéressaient et si bien s’entendre avec les Macmillan n’était pas une nécessité à la base pour Grigori. Après tout, cette famille avait beau avoir une pureté de sang irréprochable, ils n’étaient pas au mêmes soirées et Grigori n’aurait pas à les fréquenter outre mesure, même en étant marié à leur fille. Le fait qu’une discussion avec son frère et sa sœur mette Kiara dans cet état le poussait à se dire que ses plans devaient être revus et qu’il allait devoir faire en sorte que tout se passe bien avec la belle famille. Ce qu’il ne fallait pas faire pour Kiara tout de même, mais lorsqu’elle posait son nez contre son cou, il se disait que ça en valait carrément la peine. Surtout qu’en prime, elle évoquait enfin une date. Loin d’être rebuté par le fait que ça soit si loin dans le temps alors qu’il avait hâte de son côté, Grigori était soulagé, soulagé de se dire qu’elle ne le ferait pas mariner éternellement, qu’elle était prête elle aussi à passer le cap. Tout planifier après avoir vu les parents, sur le principe ok mais Grigori était du genre à planifier, tout, tout le temps, peu de chance qu’il ne commence pas à organiser les choses en amont. D’ailleurs, il commençait déjà, voulant savoir si ses études allaient être un frein pour elle à l’organisation. Il semblerait que la question soit dénuée d’intérêt, il fronça les sourcils « Je me disais surtout que tu avais un emploi du temps bien rempli et que je ne souhaitais pas te rajouter une charge mentale. Ça veut dire quoi qu’on y trouve chacun notre compte ? » S’il avait envie de lui souffler, fais-moi confiance, il ne dit rien de plus. Ça ne servait à rien de lui dire cela, il lui prouverait qu’elle avait tort de penser qu’il n’agirait pas dans son intérêt à elle aussi.
Le problème avec Kiara, c’est que souvent, leurs opinions différaient et ce soir ce serait sur le sujet des rapports charnels qu’ils seraient en désaccord. Pourtant, ce n’était pas comme si, Grigori la prenait en traître en disant que ça n’irait pas plus loin, elle fréquentait son fiancé depuis de nombreux mois, elle savait très bien qu’il était pas partant pour les rapports. Ils n’étaient pas mariés, ils n’avaient pas pour but de concevoir un enfant, pourquoi se faire chier à coucher ? Il semblerait néanmoins que Kiara ne soit pas sur la même longueur d’onde que lui et que face à son refus, elle lui demandait pourquoi. Les raisons n’avaient pas changé du côté de Grigori et il s’exprima pour montrer qu’il n’y avait aucun intérêt à faire ça, surtout pratiquement deux ans avant leur mariage, c’était pure folie et complètement crétin. Lorsqu’elle parla de contraception, il se raidit « Non je ne le savais pas. » Mais il s’en moquait éperdument, il ne voulait pas en utiliser, il voulait être marié à cette femme, que leur problème ne soit pas de savoir si le 0.01% serait pour eux mais plutôt de savoir si oui ou non elle tomberait rapidement enceinte.
Il poussa un soupir lorsqu’elle se détacha de lui, comme si tout d’un coup, il n’était plus assez bien pour elle. Sa gorge se serra sans qu’il ne dise le moindre mot. Quel intérêt ça aurait eu de parler de toute façon, il avait tout dit. En revanche, elle n’avait pas tout dit-elle de son côté. Comment pouvait-il imaginer que les gens penseraient ça, ah ça pour le coup c’était facile. « On est ensemble depuis 11 mois, ta famille n’imagine même pas que cette relation te convient alors qu’ils te connaissent et tu me demandes comment je peux imaginer que des gens qui ne te connaissent pas autant qu’eux puissent se dire cela ? » Pour ce qui était d’être enceinte à Poudlard, il était le premier au courant qu’elle ne voulait de garçon avant de terminer ses études. Il n’avait rien contre ou plutôt si de son côté il était pour le mariage rapidement et les enfants tout aussi rapidement, il prenait en compte le fait que Kiara ne veuille pas et ne cherchait pas à la convaincre, patientant.
S’il se souvenait du fait qu’ils partagent des trucs ensemble ? N’était ce pas ce qu’ils faisaient au quotidien ? Il se contenta d’un bref hochement de tête, attendant qu’elle lui dise où elle voulait en venir. Oh purée, elle ne le lâcherait pas avec ce sujet ce soir, ça y est c’était sa fête. Il croisa les bras, s’agaçant de cette intrusion dans son passé et de ce jugement « Oui, c’est vrai. La différence c’est que j’avais une quinzaine d’années et que je voulais faire comme tous les gars de mon âge, tester, apprendre de nouvelles choses. Elles n'étaient rien. Toi je vais t’épouser Kiara, la différence me semble énorme. » A ses yeux en tout cas, peut-être pas à ceux de Kiara.
Il leva les yeux au ciel à la suite de son argument numéro deux, oui c’est vrai, au départ il trouvait ça inintéressant de dormir avec elle, ils allaient passer le reste de leur vie ensemble, est ce qu’il était vraiment nécessaire de commencer à dormir ensemble avant même d’être marié. Eh bien, il avait eu tort, il n’avait vu que le côté négatif de la chose, le fait d’avoir moins de place dans le lit, de devoir faire attention à l’autre pour ne pas le réveiller, d’être gêné par la respiration de l’autre quand il dormait. Ça n’était pas réellement comme ça en réalité, être contre Kiara était agréable, faire des bisous avant de s’endormir et surtout, surtout le plaisir de se réveiller contre quelqu’un. Il n’eut pas le temps de répondre quoi que ce soit et de confirmer que oui, il aimait bien mais que ça n’avait aucun rapport avec le fait de coucher selon lui, qu’elle lui demanda si elle pouvait dormir ici ou s’il voulait qu’elle rentre. Chez les Macmillan, parce qu’elle parlait sûrement des Macmillan, à aucun moment ça n’était une option pour Grigori qu’elle s’en aille. Il était frustré de devoir répondre à cette question, qu’elle lui pose la question comme si elle doutait de la réponse. « Je pensais que c’était acquis le fait que tu dormes ici. Et oui, finalement j’aime bien dormir avec toi, j’avais tort, c’est ça que tu veux entendre ? » Oh il avait eu tort sur un tas de trucs avec Kiara, elle bousculait les codes, le poussant sans cesse à remettre en questions sa façon de concevoir le monde.
Néanmoins, il ne fallait surtout pas qu’il pense la discussion terminée pour autant, ça reviendrait sur le tapis, il n’en doutait pas. Comment dire les choses, dormir ensemble ça ne servait à rien, ça ne se disait pas vraiment ce genre de choses. Dormir ensemble ne servait à rien, ils ne tiraient rien de cela, si ce n’est un plaisir évident, auquel cas, ils ne dormiraient pas ensemble. Coucher avec un but à la base, certes les gens semblaient y trouver un plaisir immense, chose qu’il avait un peu de mal à comprendre tellement c’était naze en vrai. Pourquoi se faire chier avec un ou une partenaire alors que chacun pouvait se débrouiller tout seul ? Non il ne poserait pas la question à Kiara. Le fait était que coucher avait pour but d’assurer une descendance, c’était la fonction première que Kiara l’admette ou non. « Si c’est si important pour toi de coucher avec moi, avance le mariage. Prends le risque de tomber enceinte durant tes études. » Terre à terre comme toujours, c’était une façon comme une autre de régler le problème et cela les arrangerait, plus ou moins, tous les deux. Ayant conscience que les propos qu’il tenait n’étaient pas ceux attendus pas Kiara, loin de là et qu’il la frustrait au plus haut point par son refus, Grigori cherchait comment arranger les choses avec elle. Il se rapprocha timidement d’elle avant de déposer un léger baiser sur sa joue, tentant de lui démontrer son affection par ce biais, de lui signifier que ce qui était important c’était eux.
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Kiara Dimitrova
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Lun 13 Juin - 22:13
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Un sourire s’installa sur les lèvres de la jeune femme lorsque Grigori lui demanda, amusé, s’il usait uniquement de son charme que lorsqu’il avait une idée derrière la tête. Kiara savait d’expérience que ce n’était pas représentatif de la vérité. Grigori s’avérait particulièrement charmant lorsqu’ils étaient ensemble et elle n’avait pas eu grand-chose à lui reprocher depuis leur dispute d’avant l’été. En réalité, ils s’étaient chacun acclimatés à l’autre, apprenant à se comprendre sans avoir besoin de se parler, apprenant aussi à faire avec les différences et les divergences d’opinion de l’autre. Sans jamais hausser le ton. Ou presque. C’était ce qu’elle préférait dans sa relation avec Grigori, cette facilité qu’ils avaient à converser sur des sujets épineux sans que cela ne vienne interférer dans leur relation : Grigori disait A, elle disait B, il n’y avait pas toujours un compromis en C possible mais ce n’était pas vraiment un problème pour eux. Parfois, un des deux parvenaient à faire une concession sur un sujet, parfois c’était l’autre ; ils avaient trouvé un certain équilibre ainsi, un équilibre qui semblait bien leur convenir. « Non, il y a plein d’autres moments où tu t’avères charmant. » Les larmes qui coulaient encore sur les joues de la jeune femme arrivaient enfin à se tarir et Kiara se sentait plus sereine qu’en arrivant. La discussion avec sa fratrie l’avait énormément chamboulé mais Grigori avait su la rassurer et elle s’était elle-même convaincue qu’elle ne faisait rien de mal en épousant cet homme, l’homme qu’elle aimait, après tout.
Et alors qu’elle repoussait le moment depuis déjà des mois, ils évoquèrent enfin ensemble la fameuse date, celle que Grigori attendait depuis l’été, depuis qu’ils avaient choisi ensemble sa bague de fiançailles. Dans l’esprit organisé de son fiancé, il paraissait inconcevable de prévoir de se marier sans oser donner un semblant de date ; Kiara avait bien vécu l’idée que cela demeure flou dans son esprit parce que pour elle, cela demeurait effectivement relativement confus et lointain tant qu’elle n’avait pas exposé les faits à ses proches. La moitié du chemin était fait désormais et elle savait qu’elle pourrait compter sur Grigori pour l’annoncer à ses parents. Kiara se fit la promesse qu’elle choisirait pour cela un lieu tiers où sa sœur et son frère ne pourront pas débarquer à n’importe quel moment en criant Je m’y oppose même si cela n’était clairement pas dans la personnalité de Sélénya de faire ce genre de chose, mais Kiara ne parierait par sur Caelum, a contrario. « Toi aussi tu as un emploi du temps bien rempli tu sais, je suis certaine qu’on arrivera à accorder nos chaudrons. » Lorsqu’il demanda des précisions sur ce qu’elle entendait par pour que chacun y trouve son compte, Kiara décida de ne pas évoquer de suite le fond de sa pensée ; elle n’avait clairement pas envie de parler ce soir du statut du sang des invités, elle savait que ce serait un sujet épineux et elle avait suffisamment eu d’émotions pour la soirée. Elle se contenta alors de dire : « Disons que si tu veux du bleu et moi du rouge bah on mettra du violet. » Kiara rigola un peu bêtement, prête à assumer cette légère déformation de la réalité pour ne pas venir chatouiller les principes moraux de son petit-ami. Elle avait d’autres choses en tête ce soir.
L’idée du mariage venait de réactiver chez Kiara une flamme étouffée depuis le début de leur relation, lorsqu’il lui avait fait comprendre qu’il était contre les relations charnelles avant la nuit de noce, pour des raisons que la Poufsouffle qualifiait d’obscures. Cela ne faisait pas sens pour la jeune femme qui avait pensé au début de leur relation qu’il changerait d’avis. Mais si Grigori pouvait être charmant quand il le voulait, il était également d’un naturel têtu, voire clairement borné et il n’était pas toujours évident pour la préfète-en-chef de faire valoir ses arguments. Elle le sentit se raidir lorsqu’elle évoqua les moyens de contraception et Kiara sentit que c’était peine perdue. Pour autant, après s’être détachée de lui, elle tenta tout de même d’expliquer ce qui ne lui semblait pas logique. Toutefois, Grigori n’avait pas tort sur tout et elle acquiesça doucement en admettant : « Oui, tu as raison sur ce point. Pardon, c’est ma faute. » Kiara n’avait jamais eu de mal à concéder lorsqu’elle faisait des erreurs, c’était aussi sa manière à elle de s’améliorer. « J’aurai dû leur en parler plus tôt, je sais. Mais… » Elle se racla la gorge et lui fit cette promesse : « Quand on leur aura annoncé, tu pourras le dire à tout le monde si ça te rassure. » Quant au reste de ses réponses…
Grigori avait aussi sa manière à lui de la bousculer, de répondre quelque chose qu’elle n’avait pas imaginé ou à laquelle elle n’avait pas pensé. Il croisa les bras sur son buste et par sa position de corps, Kiara comprit qu’elle commençait à l’agacer avec ses questions. Il n’avait pas l’air de vouloir s’épancher sur le sujet et Kiara non plus, mais pas pour les mêmes raisons. La concernant, elle était gênée de parler librement de sexe, elle qui n’avait eu que peu de relations sérieuses au cours de sa vie ; elle n’était pas la plus à même de converser sur le sujet. Elle ignorait pourquoi celui-ci était venu sur le tapis si sérieusement ce soir, peut-être parce qu’elle n’avait pas imaginé qu’il puisse la repousser ainsi. Dix milles questions s’échafaudaient dans son esprit. La trouvait-il assez belle ? La trouvait-il assez désirable ? L’explication qu’il lui donnait ne lui convenait qu’à moitié. « Justement. Si elles n’étaient rien mais que moi je compte… » Elle ne termina pas sa phrase, ne sachant pas comment la continuer. Si elle comptait à ses yeux, il devait accepter de coucher avec elle ? Cet argument ne tenait pas la route, leur relation n’était pas basée sur ça, c’était totalement idiot de le coincer ainsi. Elle n’avait pas envie de le forcer en réalité, elle souhaitait qu’il le veuille lui aussi. « Après comme tu disais, tu avais quinze ans, t’as évolué depuis, ça peut tout changer. » La perception de sa propre première fois n’était pas franchement la meilleure et elle avait dû attendre son second partenaire pour davantage apprécier cet instant.
Donnant à Grigori un exemple concret allant dans cet ordre d’idée, elle parla du fait que dormir avec elle ne le rebutait plus autant qu’avant, preuve qu’il était possible de changer de point de vue. Kiara se demanda si elle aurait besoin de négocier avec lui ainsi tout au long de sa vie ; elle trouvait cela fatiguant en réalité ou peut-être beaucoup trop gênant. Tentant de camoufler son embarras, elle tenta un brusque changement de sujet en souhaitant savoir si elle pouvait dormir ici. Ce n’était pas arrivé si souvent depuis qu’ils étaient ensemble mais ce soir, étant donné la conversation qu’ils venaient d’avoir, elle n’avait pas envie que Grigori se sente obligé d’accepter sa présence même si elle n’envisageait pas du tout la possibilité de rentrer au Manoir pour le reste de la nuit. « Je préférais m’en assurer, j’ai pas envie de m’imposer. » se contenta-t-elle de dire avant d’ajouter : « Oui donc si tu as tort sur ce point, tu peux avoir tort sur d’autres points. » Elle ne disait pas clairement les choses mais il lui paraissait évident qu’elle faisait à nouveau allusion au sexe. Kiara se découvrait têtue elle-aussi et en réalité, elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle y accordait soudainement autant d’importance. La première et dernière fois où ils avaient réellement évoqué le sujet, Kiara s’était contentée d’acquiescer en disant qu’elle comprenait son point de vue et ils n’en avaient jamais vraiment reparlé depuis. Qu’est-ce qui avait changé ce soir ? Elle-même ne l’expliquait pas mais brutalement, cela la dérangeait davantage. Comme si elle ne méritait pas que Grigori lui fasse ce cadeau. Pourtant elle savait bien que Grigori ne voyait pas les choses comme elle : il voyait l'acte sexuel uniquement par le prisme de la reproduction et elle se questionnait parfois sur le souvenir qu’il gardait de ses propres expériences pour refuser ainsi de coucher avec elle.
Alors qu’elle s’apprêtait à lâcher le sujet, il émit l’idée d’avancer le mariage pour pouvoir coucher plus rapidement ensemble avant de se pencher vers elle pour déposer un léger baiser sur sa joue. Kiara ne put s’empêcher de laisser échapper un rire nerveux. « T’as rien compris. » C’était sans enrobage pour une fois, elle ne cherchait même pas à arrondir les angles. « C’est pas que c’était si important. C’est que j’en avais envie. C’est tout. » dit-elle sans faux-semblant. « J’avais envie de partager ça avec toi, de… » Elle ferma les yeux. « D’être avec toi de manière plus intime, c’est tout. Je sais pas comment expliquer Grigori. » Elle le regarda et ne put s’empêcher d’ajouter : « On voit pas les choses de la même manière et je ne comprends pas bien pourquoi. Mais je ne t’en veux pas.» Mais elle était tout de même déçue, bien sûr. Elle se pencha vers lui à son tour, glissant sa tête contre son cou, encore une fois avant de déposer un autre baiser sur sa clavicule apparente. Elle se redressa doucement avant de dire : « Je suis fatiguée. » Cette phrase avait un double-sens, elle était fatiguée physiquement mais aussi psychologiquement ; cette discussion intense l’avait épuisé. Kiara venait de passer par toutes les étapes : la tristesse au départ, la joie, le désir et la déception. Rien ne serait jamais simple avec lui, elle le savait mais parfois, s’en rendre compte faisait mal. Elle fit glisser son pantalon de pyjama pour se retrouver en sous-vêtement avant de glisser sous la couverture, attendant qu’il la rejoigne afin qu’elle puisse se blottir contre lui et oublier cette conversation.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Je sais que pourtant, il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur
ft. Kiara
Il y avait d’autres moments où il s’avérait charmant. Voilà qui était agréable à entendre bien que la plupart des gens ne puisse confirmer les dires de Kiara, Grigori se montrant beaucoup plus patient et agréable avec elle qu’avec bien des gens. Déjà parce qu’elle ne lui cassait pas les pieds sans arrêt, ce qui était le cas de bien du monde sur terre en réalité, mais aussi parce qu’elle était plutôt tranquille comme demoiselle et qu’ils arrivaient à discuter de beaucoup de choses en réalité. Ce n’était pas évident tout le temps, il serait hypocrite de dire le contraire mais ils arrivaient à trouver un bon équilibre, assez pour qu’elle le trouve charmant à plein d’autres moments, ne se contentant pas de l’être quand il y avait un intérêt à la clef, même s’il trouvait plus utile d’être charmant lorsqu’il y avait un gain à la clef que lorsqu’il n’obtenait rien, bien entendu.
Avec Kiara, en plus d’avoir appris à être charmant sans but autre que celui qu’elle soit contente, il avait appris la patience. Ah ce n’était pas évident tous les jours, souvent ça le rendait même fou. Il détestait ne pas avoir en mains toutes les clés, devoir dépendre de la volonté de quelqu’un d’autres, ça ne lui plaisait pas des masses. Il n’avait jamais essayé de travailler dessus avant de la connaître et depuis, il prenait sur lui. Il avait pris sur lui lorsqu’il essayait d’obtenir ses points, rapidement, et qu’il n’était pas maître de la grille de points, pris sur lui en ne sachant pas quand elle lui dirait oui et si, surtout si, pour être son épouse. Et même une fois qu’il avait obtenu sa main, une entreprise fastidieuse qu’il ne souhaitait à personne, ça n’était pas fini. Kiara s’était révélée une chieuse à ne pas vouloir donner de dates. Pourquoi, il n’en savait rien mais elle semblait décidée à lui apprendre la frustration... jusqu’à ce soir en réalité. A la fin de ses études, le soir même ça pouvait être compliqué, il en convenait et certainement qu’elle voudrait fêter son diplôme avec ses amis – non pas avec Grigori, il a pas l’air chaud – mais le lendemain, mariage. Là c’était précis pour lui et il faisait de gros efforts pour ne pas aller récupérer fissa un calendrier afin de mettre une croix dessus histoire de dire à Kiara que ce serait ce jour-là. Pour le moment, il se contentait de savoir si elle avait le temps d’organiser - ou qu’elle prendrait du temps dans son agenda bien trop remplis – ou s’il devait s’en charger seul. Ils seraient deux, il avait un emploi du temps rempli lui aussi, rien qui ne surpasse l’intérêt qu’il portait à son propre mariage pour le coup. Non ce qui embêtait Grigori c’était le chacun trouve son compte. Ils n’avaient pas un but commun à cette soirée ? La réponse de Kiara le fit sourire, oh si ça n’était que ça, ils devraient parvenir à se mettre d’accord rapidement. « Aucun problème pour moi. » Mais il est vrai qu’elle avait raison, dans ces cas-là, mieux valait-il être deux pour ne pas que l’autre soit frustré.
Bon, il est vrai qu’être dans un lit avec une fille, tout en étant en couple, fiancé même à cette demoiselle, ça pouvait être vu comme une invitation à coucher ensemble. Bien des gens ne se serait pas posé la question et aurait sauté le pas. Oui, Kiara était partante pour sauter le pas, elle l’était avant aujourd’hui et elle le serait après aujourd’hui. Tout ça, Grigori ne l’ignorait pas. Il était en couple avec, ils discutaient assez pour qu’il soit parfaitement au courant. Sauf que lui n’était pas partant, ah clairement, il n’était pas le genre de personne trouvant grand intérêt aux relations intimes. En réalité, avant de la connaître, il n’était pas non plus très friand des baisers et alors le fait qu’il l’ait contre lui comme précédemment, ça n’était même pas envisageable, surtout lorsqu’il était en costume. Le problème d’être transparent avec et de dire les choses, c’est que ça la vexa. C’était une de ces conversations ou quoi qu’ils disent, ça ne plairait pas à l’autre et où il était compliqué de trouver un compromis. Non il ne voulait pas coucher pour coucher, il voulait coucher pour faire des enfants, la fonction première que les gens semblaient avoir oublié, ce qui l’indifférait jusqu’au moment où ça le touchait lui et c’était un de ces moments. Il n’était pas question de contraception en réalité, enfin si aussi, il ne voyait pas l’intérêt de se protéger maintenant alors que dans deux ans même pas leur but serait de faire un garçon. Sauf que l’enfant hors mariage, c’était même pas la peine d’y songer, la honte sur la famille sinon et précipiter le mariage parce qu’elle serait enceinte, ce qui serait clairement obligatoire, ce serait inviter les gens à parler et Grigori ne le souhaitait pas. Il ferma les yeux quelques secondes en entendant Kiara s’excuser. Il n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle n’avait rien dit durant tout ce temps. Enfin si, il se doutait mais préférait se voiler la face. Il l’observa dérouté, à l’entendre elle n’avait nullement l’intention de le dire aux gens. Grigori ne releva pas, bien sûr qu’il en parlerait mais certainement pas pour se rassurer, plus parce qu’il était sincèrement content.
C’est fou cette manière de vouloir à tout prix explorer son passé. Il ne comprenait pas qu’elle fasse une fixette sur ce qui avait pu passer avant qu’ils se rencontrent. Est-ce que lui se renseignait sur ça, non ça ne le concernait pas, il ne pouvait pas changer le passé et se tournait vers l’avenir. Il crispa les poings en l’entendant laisser en suspens sa phrase sur le fait qu’elle comptait. Ça voulait dire quoi ça exactement. « Toi je vais t’épouser Kiara, comment tu peux croire que tu ne comptes pas ? » Oui il avait quinze ans, il avait évolué depuis, maintenant il se prenait la tête avec sa fiancée parce qu’ils ne couchaient pas ensemble. « Je n’ai pas dit que je n’avais pas envie de coucher avec toi Kiara. Je dis juste que je veux que tu aies une alliance au doigt avant. » C'était quand même elle qui ne voulait pas se marier tout de suite. Il n’était pas en train de lui dire que leur relation serait platonique, absolument pas, juste qu’il fallait qu’elle ait un anneau au doigt. Non mais maintenant elle demandait si elle pouvait dormir pour ne pas s’imposer. Bien sûr qu’elle pouvait, bien au contraire. Dites donc mais c’est qu’elle malmenait son ego la fiancée ce soir. Elle ne lâchait pas non plus, oh purée ce qu’il n’était pas habitué et ce qu’il n’aimait pas ça. Il prit une profonde inspiration, autant pour ne pas l’envoyer bouler que pour se préparer mentalement à ce qu’il allait dire « Oui, je peux avoir tort sur d’autres points. » A quoi bon prétendre l’inverse, il y avait tellement de choses qu’il pensait sûres mais qui au contact de Kiara s’avéraient erronées, le fait qu’elle soit présente ici le démontrait à la perfection, sans contrainte elle était là, parce qu’elle le souhaitait, pour Grigori ça représentait beaucoup.
S’il essayait de faire des compromis, d’arranger les choses à sa manière, la réaction de Kiara démontrait qu’il ne s’en sortait pas très bien et ça le déstabilisait, l’obligeant à prendre du recul sur la situation. Il ne savait pas quoi répondre, à son rire qu’il savait ne pas être là pour l’enfoncer, à ses propos et à cette déception qui flottait dans l’air. Elle ne lui en voulait pas, une chance puisqu’il n’avait rien fait de mal. Il resta immobile tandis qu’elle venait poser sa tête contre son cou pour finalement déposer un baiser, pensif, ne réagissant pas non plus à ses propos suivants. Il la laissa prendre place sous la couverture, mis quelques secondes avant de la rejoindre se glissant sous les couvertures sans pour autant venir se coller à elle, n’osant pas de peur que son je suis fatiguée veuille dire j’ai plus envie de te parler mais je préfère encore dormir ici plutôt que de retourner chez moi et Merlin savait à quel point le rejet, Grigori n’en était pas friand et que ça vienne de Kiara encore moins. « Tes réticences à te marier ne me semblent pas vraiment plus compréhensible, tu sais que ça va arriver, tu veux que ça arrive mais dans hyper longtemps, pourtant ça serait la solution. » à cette nouvelle lubie, chose qu’il ne dit pas pour ne pas envenimer les choses, signe qu’il apprenait aussi à ne pas aller trop loin. « Si de mon côté je veux attendre d’être marié, la solution est là et tu n’es pas perdante. » Bon sauf si elle tombait enceinte rapidement mais ça c’était le risque du métier « Possibilité de négocier ou pas possible ? » Non mais de toute façon, ils étaient différents, la négociation était au cœur de leur histoire, une fois de plus, une fois de moins, de toute façon Grigori était habitué à ne rien obtenir facilement avec elle et pour le coup, il avait l’impression d’avoir ENFIN quelque chose à faire peser dans la balance pour obtenir d’autres choses.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Ven 17 Juin - 9:30
Je sais que pourtant il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur KIRI IV, Manoir des Dimitrov en Russie, Noël 2020
Chaque couple était différent. Kiara le savait mieux que quiconque car sa relation avec Grigori était ce qu’on pouvait qualifier d’atypique. Tout les opposait et pourtant, un lien tacite les réunissait et leur permettait d’être ensemble alors que la plupart des gens ne croyaient pas du tout à leur histoire. Kiara ignorait ce que les amis de Grigori pensaient de cette union mais de son côté, ses proches lui avaient intimé de rompre avec le Serpentard. Quant à Taz, à qui elle avait annoncé ses fiançailles en premier, il n’avait pas vraiment montré un enthousiasme débordant à l’idée que la jeune femme épouse Grigori. Rien n’était jamais simple entre eux deux même si au final, ils avaient appris à danser sur la même chorégraphie, s’adaptant chacun l’un à l’autre, finissant par tourner ensemble sur la même valse. Il y avait bel et bien des obstacles qui se dressaient sur le chemin mais Kiara avait l’impression que rien ne pouvait l’arrêter, que rien ne pouvait briser la bulle dans laquelle elle aimait s’enfermer quand elle était avec lui. Ses sentiments étaient apparus de manière insidieuse, sans qu’elle ne s’en rende vraiment compte et elle le savait mieux que personne, elle n’avait pas voulu tomber amoureuse de lui. Parfois elle se demandait si elle avait bien fait d’accepter ce pari ridicule à la base, sachant qu’elle s’était laissé prendre à son propre jeu ; pour autant, si elle pouvait revenir en arrière, elle referait les mêmes choix. Grigori faisait partie de sa vie et elle n’osait même pas imaginer celle-ci sans lui. Il était une constance dans ses journées, une constante à laquelle elle appréciait s’accrocher. Elle l’aimait, elle n’avait plus aucun doute là-dessus, aucun doute sur les sentiments qu’elle avait à son égard. Et si Kiara n’avait jamais été très entêtée, elle se découvrait obstinée lorsqu’on lui parlait de son fiancé ; elle connaissait ses défauts et elle les acceptait même si elle ne les cautionnait pas pour autant. Cela ne faisait pas partie de son charme comme pourraient le dire d’autres personnes, cela faisait partie de ce qu’il était et Kiara l’aimait ainsi et n’essayait pas de le changer. Elle n’avait pas pour vocation de le changer, seulement de l’aimer. Secrètement, elle imaginait parfois pouvoir l’aider à mieux appréhender la vie, à la concevoir sous un angle nouveau, avec des perspectives d’avenir différentes que celles qu’il s’était imaginé toute son enfance. Elle rêvait de lui montrer qu’une autre vie était possible, sans pour autant lui imposer quoi que ce soit ; c’était un tendre entre-deux dans lequel elle se complaisait sans regret.
Pour autant, cela ne signifiait pas qu’elle acceptait tout sans rien dire. Parfois, elle s’opposait à son fiancé mais avec une certaine retenue, tout comme lui d’ailleurs. Ils n’avaient jamais eu besoin d’hausser la voix pour faire entendre leur avis, se contentant d’exprimer leurs points de vue respectifs, n’essayant même pas de convaincre l’autre. Bien évidemment, chacun devait probablement imaginer qu’un jour, l’autre aurait l’illumination de sa vie en se rendant compte qu’il ou elle avait raison depuis toujours. Même si en vérité, Kiara ne cherchait pas à avoir raison, elle cherchait seulement quelqu’un avec qui partager sa vie et les moments qu’elle passait avec Grigori lui soufflaient qu’il pouvait la rendre heureuse, qu’il pouvait faire d’elle une femme comblée malgré leurs divergences. En ce qui concerne leur futur mariage, évidemment que Kiara souhaitait avoir son mot à dire, après tout, elle était l’une des protagonistes de cette belle journée qui sera sans doute la plus belle de son existence, alors elle avait envie qu’ils puissent, l’un comme l’autre, se retrouver dans cette belle cérémonie. Elle expliqua alors à son fiancé qu’elle avait autant envie que lui de s’impliquer dans les préparatifs du mariage ; quoi de plus normal en réalité ? La réponse de Grigori ne l’étonna guère ; elle avait l’impression qu’il ne vivait que pour cela, qu’il n’avait qu’une hâte, qu’ils soient enfin mariés même si les raisons pour lesquelles c’était si important pour lui lui échappaient totalement. « Parfait. » se contenta-t-elle de dire doucement. Elle aussi rêvait d’un mariage à son image et elle souhaitait qu’ils puissent chacun s’y retrouver. Elle se surprenait parfois aussi à rêver de la nuit de noces et des moments qu’ils partageraient ensemble alors.
Mais Kiara n’était pas du genre vieille école et n’avait pas entendue d’être mariée avant d’avoir des relations charnelles. Persuadée qu’il n’existait plus dans ce monde de jeunes adultes attendant le mariage pour consumer leur union, elle s’était heurtée quelques mois auparavant au refus de Grigori sur le sujet ; elle attendrait les épousailles, voilà ce qu’il avait dit Bon, il n’a pas dit épousailles mais c’était pour ne pas répéter mariage ou union lol. Faire l’amour signifiait avoir un désir d’héritier à ses yeux, là où Kiara concevait cela comme un acte plus intime, reliant deux êtres d’une manière plus spirituelle. Faire un enfant n’en était qu’une des finalités mais pas la seule à ses yeux. La jeune femme ne comprenait pas toujours sa résistance à ce sujet et parfois, elle en arrivait même à se dire qu’elle ne comptait peut-être pas autant que les autres, qu’elle était peut-être indigne d’être désirée par lui. Après tout, elle se trouvait trop mince et longiligne, sa silhouette n’était pas clairement avantageuse. Elle ferma les yeux lorsqu’elle l’entendit dire, irrité, qu’il refusait l’entendre dire qu’elle ne comptait pas. Car il souhaitait l’épouser elle. Kiara se garda bien de dire qu’avant elle, il avait essayé d’en épouser d’autres et qu’elle était la seule idiote à être tombée dans le panneau mais sa bienséance l’empêcha de lui balancer cette douloureuse vérité. D’habitude, Kiara pouvait parler plus aisément avec lui mais ce sujet était épineux par son caractère embarrassant et pourtant, Kiara continuait, cherchant à comprendre. « Je comprends pas bien ce que ça change d’avoir une bague au doigt. » Après tout, comme elle l’avait indiqué, la contraception sorcière était très fiable et il y avait vraiment peu de risque d’enfanter car c’était bel et bien ce qui inquiétait le Serpentard.
Comprenant qu’elle n’aurait pas gain de cause ce soir, Kiara abandonna. Elle retira son pantalon et se glissa sous les draps après qu’il lui ait permis de rester. En réalité, Kiara n’avait pas douté qu’il accepte qu’elle dorme à ses côtés mais la discussion l’avait suffisamment ébranlé pour venir balayer toutes ses certitudes. Dans un silence plombant, il se coucha à ses côtés tout en demeurant à bonne distance, ce qui insupporta la jeune Poufsouffle. Elle se sentait perdue ; cette soirée était trop riche en émotion, beaucoup trop pénible et difficile à encaisser. Son cœur battait à nouveau à tout rompre mais plus parce qu’elle le désirait mais plutôt parce que son cœur avait peur de comprendre ce qu’elle savait déjà depuis si longtemps : la vie avec Grigori serait faite ainsi, de bonheurs éphémères et de déconvenues soudaines. Elle était prête à cela, s’était préparée à cela ; elle l’aimait, n’en déplaisent à leurs détracteurs mais parfois, elle aimerait avoir du répit.
Alors qu’elle s’imaginait sombrer dans les bras de Morphée, Grigori revint à la charge. Elle se tourna vers lui, cherchant à lire sur son visage quelques éléments qui l’aideraient à mieux le comprendre. Elle le laissa argumenter jusqu’au bout et sa dernière phrase lui arrache un sourire, bien malgré elle. « Entre nous, tout n’est pas déjà affaires de négociations ? » Depuis le début en réalité. Sa main se glissa timidement sous la couverture, cherchant à tâtons celle de son fiancé. Ses doigts s’accrochèrent aux siens et elle tenta de répondre : « Je n’ai aucune réticence à t’épouser Grigori. Aucune. Plus maintenant. » Elle prononça cette phrase tranquillement, calmement. « Nous n’avons pas la même conception du mariage. Tu vois cela comme une étape nécessaire à la reconnaissance officielle de notre couple, parce que tu veux montrer à la haute société que je suis ta femme, là où j’y vois davantage une concrétisation de l’amour que l’on se porte. » Du moins qu’elle lui portait, elle. « Je ne suis pas aussi pressée que tu l’es, même si j’ai envie de t’épouser et que c'est une idée qui me rend très heureuse. » Elle précisa ce point, n’ayant pas envie qu’il se fasse des idées. « Mais je t’aime déjà aujourd’hui, le fait qu’on soit marié ou non ne changera rien à mes yeux. » Elle l'épousait aussi parce que Grigori lui avait à plusieurs reprises expliqué à quel point c'était important pour lui mais elle n'aurait eu aucun soucis à patienter davantage s'il l'avait voulu. En ce qui concerne la fameuse date, elle ajouta : « Après mes études me paraissait cohérent. Je sais à quel point tu veux des enfants et je sais que cela ne sera pas facile de te dire non une fois qu'on sera marié. Et je voudrais vraiment terminer mes études avant. » C’est un point qu’elle avait déjà évoqué avec lui. Grigori n’y voyait pas un grand intérêt. Pour lui, elle n’avait même pas besoin de travailler, la fortune des Dimitrov pourrait subvenir à ses besoins mais Kiara rêvait d’être autonome et cette autonomie passait par l’obtention de diplômes. « C’était logique dans ma tête. » Mais la logique de Kiara n’était pas toujours celle de Grigori. « Puis ton argument fonctionne aussi dans l’autre sens. Tu sais aussi que ça va arriver. Donc bon, avant ou après… » Pourquoi parlaient-ils encore de cela ? Grigori n’avait pas l’intention de changer d’avis, peu importe les arguments qu’elle essayait de lui donner. Une idée fourmilla dans la tête de la jeune femme ; et si au lieu d’arguments, elle lui donnait des preuves tangibles de ce que cela pourrait être ? Elle lâcha sa main et se glissa doucement contre lui comme elle avait déjà parfois l’habitude de le faire, posant sa tête contre son épaule, tout en posant négligemment sa cuisse autour de ses hanches. Kiara ferma les yeux, elle n’avait pas vraiment envie de dormir, mais la présence de Grigori à ses côtés était toujours pour elle une source de réconfort. Ses doigts se faufilèrent sous son vêtement et elle posa sa main sur son torse. Juste ça. Pour le moment. Dans un murmure, elle chuchota : « Désolée de t’avoir réveillé en pleine nuit. »
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Je sais que pourtant, il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur
ft. Kiara
Pourquoi avaient-ils ce genre de conversation au beau milieu de la nuit ? Très sincèrement, il aurait préféré discuter avec miss Macmillan de l’organisation de son mariage, plutôt que de parler de rapports sexuels dont il n’avait que faire à l’instant T. Mais bon, il faut croire que ce sujet tenait à cœur à Kiara puisqu’elle ne lâchait pas le morceau, se comparant indirectement aux précédentes relations sexuelles qu’avait pu avoir Grigori. Cela n’avait pas le moindre rapport, enfin à l’époque ça n’était pas exactement comme s’il avait eu la volonté de mettre enceinte qui que ce soit, sans pour autant avoir été stupide à ce sujet, ayant bien fait attention à coucher uniquement avec des filles au sang pur au cas où ça dérapait, c’eut été dommage de se faire éjecter de la maison pour une malheureuse coucherie. Mieux valait il assurer ses arrières dans tous les cas. Cependant, c’était totalement différent de ce qui se passait avec Kiara. Si elle tombait enceinte – chose qu’il souhaite hein soyons honnête - ça n’était pas un problème, c’était même une étape normale. Elle comparait des choses incomparables et se voyait moins importante qu’elle était en réalité pour Grigori « Pour faire des enfants je préfère qu’on soit marié si ça ne te dérange pas. » Et comme à ses yeux coucher ne servait qu’à ça, faire des enfants, le lien de l’importance de l’alliance était tout trouvé.
Pour autant, être en froid pour dormir avec Kiara, ça ne lui paraissait pas une bonne chose. Surtout que le sujet n’avait pas de raison d’être conflictuel. Il essayait de faire un pas vers elle, de la faire parler, de lui montrer qu’elle comptait, qu’il n’était pas forcément d’accord avec tout ce qu’elle disait mais ça ne l’empêchait pas de vouloir trouver une solution pour qu’elle ne se sente pas lésée. Il était prêt à négocier avec elle et de chercher un compromis. Il voulait savoir s’il avançait sur un terrain miné ou si elle était prête à négocier avec lui. Sa réponse l’amusa et il admit sans aucune hésitation « Je trouve que c’est tout à notre honneur d’agir ainsi. » Ils s’adaptaient l’un à l’autre et s’il avait longtemps imaginé que ça lui poserait problème que quelqu’un discute sans arrêt ce qu’il disait, il était bien plus tolérant que cela en réalité et devait même admettre qu’il appréciait avoir l’avis de Kiara surtout quand ça la concernait. Un sourire naquit sur ses lèvres en sentant la main de Kiara venir dans la sienne, il restait attentif à ce qu’elle lui disait. Ainsi, elle n’avait aucune réticence à l’épouser, alors pourquoi Est-ce que ça prenait autant de temps ? C’était long d’attendre. Il ne parvenait pas à saisir pourquoi elle ne serait sa femme que dans pratiquement deux ans, pourquoi pas avant ? Néanmoins, elle avait raison, leur objectif de mariage n’était pas le même. Sans les gens de la haute société et sans le besoin qu’avait Grigori d’officialiser les choses, de montrer qu’il avait réussi, il serait moins accroché à cette idée de mariage. Probablement même que s’il était dégagé de sa famille, outre la dépression qui ne manquerait pas de le cueillir au passage, il n’en aurait probablement rien à faire de l’épouser. Mais sans cette pression sociale qu’il ressentait, il n’aurait jamais connu Kiara et ça lui laissait un goût amer en bouche. Il était content d’être proche d’elle, d’avoir sa main dans la sienne et de pouvoir planifier son avenir à ses côtés. Elle était importante pour ce qu’elle était en tant que sang pure, fiancée puis épouse et mère, mais aussi en tant que personne, d’où la proposition de Grigori de rester amis tout à l’heure. Pour le reste, il savait qu’elle n’était pas pressée, si elle l’avait été autant que lui, ils seraient mariés. Il savait ou plutôt il se doutait que ça la rendait heureuse, pensant la connaître assez pour se dire que sans ça, elle n’aurait jamais accepté. « J'avoue que l’idée de pouvoir parler de toi en disant ma femme me séduit beaucoup. » Cela changeait tout au contraire à ses yeux, cela prouvait que c’était réel, que ça n’était pas que des mots destinés à le faire patienter sans rechigner, qu’il n’était pas un affabulateur s’inventant une fiancée. Il y avait aussi autre chose, quelque chose qu’il ressentait sans savoir exactement ce que c’était mais il était heureux, tout simplement heureux, à l’idée qu’elle partage son existence pour le reste de leur vie.
Non, elle n’avancerait pas le mariage. C’était la barrière qu’elle avait trouvée pour finir ses études en paix, sans risque que cela se termine brutalement à cause d’une grossesse. Qu’est-ce qu’elle pouvait être chiante avec ses études à la con. Purée, son argent à lui serait celui de Kiara, elle avait mieux à faire que de travailler pour récupérer un salaire mais la demoiselle ne voulait rien entendre à ce sujet et elle avait tellement bien cerné son fiancé qu’elle savait qu’une fois mariée, il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour qu’elle tombe enceinte. Il ne chercha pas à nier l’évidence, oui c’est ce qu’il tenterait de faire et oui, le plan de sa fiancée était bon. « Tu me connais beaucoup trop bien Kiara, ça ne va pas du tout ça. » Que pouvait-il dire d’autres, lui mentir serait contreproductif. Lui rappeler qu’elle n’avait pas besoin de travailler, oh elle le savait très bien mais ça ne l’empêchait pas de vouloir. Et malheureusement pour Grigori, il appréciait Kiara même lorsqu’elle s’entêtait pour des choses qui lui semblait inutiles. Alors par contre, elle était chiante à utiliser ses arguments qu’il avait trouvé contre lui. Il souffla mais répondit à son propre argument du coup « Tu ne veux pas prendre le risque de tomber enceinte pendant tes études, je ne ferais que respecter ta demande en ne couchant pas avec toi avant qu’on soit marié. » Ah oui, c’était petit, il était bien d’accord, il jouait avec ce qu’elle disait, rajoutant quand même « Se protéger n’est clairement pas une option viable, oublie cet argument. » Débattre oui, il était partant mais autant lui épargner un combat à propos de la contraception, combat inutile. Il voulait un garçon avec elle, se protéger n’allait pas du tout dans ce sens.
Il la laissa venir contre lui, la laissant prendre une position qu’il trouvait personnellement un peu spéciale mais qu’importe à la rigueur, l’important c’est qu’elle ne faisait pas la tronche, c’était tout ce qui comptait même. Il l’observait, se surprenant à chaque fois à ne pas trouver désagréable cette sensation, cette promiscuité avec elle, loin de tout ce qu’il aurait pu imaginer. C’était une évidence, ils étaient de plus en plus proche physiquement. Tandis qu’elle s’excusait, il passa délicatement une main dans son dos dans une volonté évidente de la réconforter. « Je suis content que tu sois venue, que tu ne sois pas restée toute seule chez toi. C’est un peu mon rôle d’être là quand ça va pas, tu ne crois pas ? » Il garda le silence quelques secondes avant d’admettre « Surtout qu’on sait que le problème ce n’est pas que tu sois fiancée, le problème c’est le fiancé. » Il ferma les yeux, poussant un soupir, signe qu’il n’était pas à l’aise avec ce qu’il allait dire « Je suis désolé. » ça n’était pas évident de contenter tout le monde. Comment il pouvait être à la fois fidèle aux valeurs que sa famille lui avait inculqué pendant deux décennies et à la fois être la personne que les Macmillan attendaient de lui. Et plus important encore, comment faire pour que Kiara ne soit pas tiraillée, parce qu’au final, celle qui était importante c’était Kiara, c’était elle qu’il voyait au quotidien, elle qu’il se devait de rendre heureuse. « Tu regrettes, parfois d’être venue me parler dans cette boutique de plumes ? » Certainement que oui, quand il la gonflait à ne pas aller dans le même sens qu’elle. Il esquissa un sourire à cette idée avant d’attraper sa main, celle qui n’était pas sur son torse, pour y déposer un léger baiser.
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Je ferai n'importe quoi pour que tu me vois Comme celui qui pourra faire de toi la reine du bal, oui Ce qu'on pense de moi, mets y une croix Et laisse-moi Avoir un slow avec toi
Kiara Dimitrova
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Ven 17 Juin - 23:19
Je sais que pourtant il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur KIRI IV, Manoir des Dimitrov en Russie, Noël 2020
Quelle heure était-il ? Une heure du matin peut-être ? Le temps semblait néanmoins s’être arrêté, comme si la conversation qui les animait avait suspendu celui-ci. Kiara était relativement gênée de devoir tout expliquer à son fiancé. Pourquoi ne pouvait-il jamais rien faire comme les autres ? Au moins, la jeune Poufsouffle pouvait être assurée du fait que Grigori n’irait jamais la tromper avec une autre femme puisqu’il rechignait déjà à faire l’amour avec sa fiancée. C’était étonnant d’ailleurs, surtout dans la société actuelle où les relations sexuelles avant le mariage étaient désormais tellement banalisées que la plupart des enfants naissaient hors union officielle. Pour autant, cette évolution des mœurs ne semblait pas avoir encore atteint la « haute société » des Sang-Pur puisque Grigori s’évertuait à vouloir conserver cette partie de leur vie conjugale après la nuit de noce là où Kiara avait très envie de partager cela avec lui dès à présent. Elle estimait avoir été patiente, pensant qu’elle parviendrait à faire émerger chez lui un certain désir mais elle avait négligé son caractère entêté. « Sur ce point, nous sommes d’accord. » dit-il d’un ton légèrement ironique lorsqu’il lui expliqua à nouveau qu’il préférait qu’ils soient mariés pour construire une famille. Là n’était pas la question en réalité mais là demeurait bien le souci ; encore une fois, ils n’avaient pas la même vision des choses et n’étaient pas d’accord. Mais Kiara comprit rapidement que malgré tous les arguments qu’elle lui proposait, elle n’aurait certainement pas gain de cause ce soir. Alors elle se contenta de se glisser sous la couverture, prétextant être fatiguée. En réalité, elle n’était pas si épuisée que cela même si elle se sentait vidée d’avoir tant pleurée, puis abasourdie par la tournure qu’avait pris la discussion.
Lorsqu’il s’allongea à ses côtés, à une distance qu’elle qualifiait de bien trop raisonnable, Kiara sentit son cœur se briser. Elle n’avait pas envie de s’endormir ainsi, elle n’avait pas envie de s’endormir avec tous ces questionnements qui obscurcissaient son jugement. Pour autant, elle n’avait pas envie de revenir sur le sujet tout en sachant qu’elle n’obtiendrait rien de Grigori cette nuit ; elle l’avait appris à ses dépends, mais le Serpentard avait souvent besoin de temps pour réfléchir. Kiara n’irait pas jusqu’à dire qu’il était long à la détente mais elle avait compris tout au long de leur relation qu’il nécessitait de songer à ces arguments pour éventuellement (mais pas toujours) changer d’avis. Elle lui apprenait à faire des concessions et lui aussi, de son côté, mettait à mal sa patience. « C'est vrai, ça me convient comme ça. » dit-elle simplement lorsqu’il admit que leur relation n’était que négociation. Cela avait même commencé ainsi puisque dès le début, il y avait eu cette histoire de points qui avait bousculé tous les principes moraux de la jeune Poufsouffle. Un mariage contre des points de bonne conduite, rien n’était plus absurde à ses yeux que cela. Mais après tout, c’était l’idée même du mariage arrangé qu’elle avait espéré dénoncer en retirant des centaines de points au Serpentard, tentant de lui montrer que ces pratiques étaient désuètes, ridicules et moyenâgeuses. Mais Grigori avait grandi avec la croyance qu’il fallait épouser une femme de bonne famille et obtenir une descendance pour être considéré dans le milieu ; cela n’était pas si évident de balayer vingt années de conceptions erronées. Kiara y allait par petites vaguelettes, venant parfois ébranler ses propres certitudes tout en sachant bien qu’elle ne pourrait jamais gagner sur tous les tableaux. Pour autant, elle avait observé en un an son changement d’attitude à son égard, tant bien même qu’il demeurait exécrable avec la plupart des autres personnes, elle se demandait parfois comment il sera dans dix ans. Il était toujours sous l’influence directe de ses parents et Kiara le savait bien, mais ceux-ci étaient enfermés pour encore bien des années et la jeune femme savait qu’elle avait une marge de manœuvre grâce à cela profite Kiara, ça va bientôt changer. Lorsqu’il avoua qu’il avait hâte de l’appeler ma femme, Kiara ne put empêcher un sourire s’installer sur ses lèvres ; après tout, elle-même songeait régulièrement au moment où elle changerait de nom pour porter le sien et cela lui plaisait d’y penser. « Je sais bien. Je t’apprends la patience. » dit-elle en laissant échapper un petit rire. « Tu peux parler de moi comme étant ta fiancée, c’est presque pareil, non ? » Non, pour Grigori, cela changeait tout et elle le savait fort bien. Elle avait bien cerné le garçon et même si elle ne le comprenait pas toujours, la plupart de ses actions étaient motivées par le but ultime auquel il aspirait depuis des années : être marié, avoir un héritier. Un garçon, comme il disait souvent. Comme s’il excluait la possibilité qu’ils puissent avoir une fille. Kiara se contentait de secouer la tête lorsqu’il disait cela, persuadée qu’il changerait d’avis une fois sa fille dans ses bras.
Mais avant d’entrevoir ce bel avenir, Kiara avait d’autres projets à mener. Terminer ses études faisait partie de l’un d’entre eux et elle l’avouait sans mal, elle aimerait également beaucoup trouver un emploi avant d’envisager une maternité. Son désir d’émancipation, d’autonomie et de liberté continuait de planer autour d’elle, comme si elle avait besoin de cela pour se sentir femme, pour se sentir plus épanouie. Elle aimait ce qu’elle faisait, elle avait envie de pouvoir continuer à être stimulée intellectuellement plus tard ; elle n’avait pas forcément envie d’être mère au foyer même si l’idée d’avoir des enfants lui plaisait énormément. Kiara se découvrait ambitieuse ; en réalité, elle voulait concilier vie professionnelle et vie familiale. Qu'avait-il de mal à cela ? Lorsqu’elle précisa à son fiancé qu’elle le connaissait suffisamment pour savoir qu’il souhaitera des enfants à la minute même où ils auront échangé leurs vœux, Grigori lui concéda ce point et la jeune femme ne put s’empêcher de sourire à nouveau. « Moi j’aime te connaître un peu trop bien. » dit-elle doucement. En réalité, elle aimait la relation privilégiée qu’elle avait avec lui, elle appréciait savoir des choses de lui dont personne ne soupçonnait l’existence, elle adorait sa manière bien à lui d’être différent à ses côtés. Elle ne pourrait jamais expliquer mais cette place qu’elle occupait auprès de lui était particulière. Et elle aimait Grigori dans toute sa singularité. Elle aimait tout autant tenter de démonter ses propres arguments, retournant ceux-ci contre lui et prenant même un certain plaisir à l’entendre souffler. Kiara ne savait pas s’il soufflait d’agacement parce qu’elle avait raison ou d’exaspération parce qu’elle s’avérait trop persévérante en ne lâchant pas l’affaire. « Qu’est-ce que tu es têtu. » dit-elle en soupirant à son tour. « Je ne vois pas ce qui te dérange avec la contraception, c’est même pas toi qui la prend. »charge mentale toussa toussa. Kiara décida de ne pas surenchérir sur le sujet. Elle estimait avoir déjà bien dégrossi la thématique, expliquant à son fiancé qu’elle le désirait mais elle s’était heurtée à un mur. Quant à lui, il s’était également heurté à une muraille bien construite. Aucun d’entre eux ne souhaitait flancher ce soir, mais Kiara en était certaine, la discussion n’était pas close pour autant.
Elle avait un plan. Elle le mettrait à exécution le plus souvent qu’elle le pourra, bien décidée à obtenir gain de cause, pour une fois. Elle l’aurait à l’usure, voilà son idée. Peut-être était-elle un peu ridicule, mais Kiara n’avait plus envie de patienter pour découvrir ce que pouvaient être les relations intimes avec lui, persuadée qu’elle ne pourrait que s’épanouir davantage avec lui après cela. Elle s’installe tout contre lui, prête à lui montrer à quel point cela pouvait être agréable d’être proches l’un de l’autre même si elle n’avait plus aucune intention licencieuse, contrairement à tout à l’heure. Kiara décida de s’excuser de l’avoir réveillé. Il ne fallait pas que cela devienne une fâcheuse habitude. Étrangement, il avait mieux réagi que la dernière fois, les larmes qui avaient coulé sur les joues de la jeune femme y étant probablement pour quelque chose. Il passa sa main dans son dos en signe de réconfort et Kiara soupira, mais d’apaisement cette fois. Il avait sur elle ce pouvoir fabuleux et elle était contente d’être avec lui ce soir. « Je n’aurai jamais pu rester toute seule. J’avais trop besoin de toi. » admit-elle dans un murmure presque inaudible, comme si c’était honteux d'avouer qu’elle ne se sentait pas de rester seule après la dispute avec sa fratrie. « Ne t’excuse pas. Ils finiront bien par s’y accommoder. Je n’ai pas l’intention de renoncer à toi. » Elle ajouta : « Je n’aurai peut-être pas dû planer autant le doute sur notre relation. Et peut-être qu’à force de vouloir arrondir les angles, j’ai provoqué l’effet inverse. J’aurai peut-être dû être plus ferme et plus déterminée mais tu sais ce n’est pas vraiment dans mes habitudes de m'affirmer. » Bien évidement, puisque Grigori venait la bousculer et bouleverser tous ses principes.
Jamais elle n’aurait imaginé pouvoir tomber amoureuse d’un homme portant la Marque des Ténèbres, jamais elle n’aurait imaginé vouloir l’épouser et vouloir des enfants avec cet homme. C’était une certitude, Grigori l’avait changé. Elle ne saurait dire si cela était une bonne ou une mauvaise chose. Tout ce qui l’importait, c’était la bulle qu’ils se créaient lorsqu’ils étaient ensemble. Kiara garda le silence, profitant de la présence de son fiancé, caressant sans bien s’en rendre compte sa peau chaude du bout des doigts tandis que ses réflexions étaient lointaines. Grigori la ramena à la réalité en lui posant une question à laquelle elle ne s’attendait pas ; il attrapa sa main libre et ses lèvres vinrent embrasser son épiderme. Le sourire scotché sur son visage, Kiara fit pivoter légèrement son corps afin de basculer sur lui ; sa main quitta son torse pour aller rejoindre ses cheveux et elle se redressa au-dessus de lui. « Jamais. » Elle se pencha pour capturer ses lèvres, se pressant contre son corps tandis qu’elle sentait son cœur s’accélérer à nouveau. La sensation était si agréable pour elle qu’elle ne pouvait imaginer qu’il n’en soit pas de même pour lui. Mais loin de là l’idée de forcer Grigori à quoi que ce soit ; alors après quelques secondes volées presque innocemment, Kiara se replaça doucement dans la même position qu’avant et elle ajouta : « Et toi ? Tu regrettes ? Après tout, t’aurais pu choisir une autre fille plus facile à marier. Tu l’aurais déjà ton héritier. » C’était une question qui lui revenait souvent. Pourquoi Grigori l’avait-il choisi elle ? Il y avait probablement d’autres filles au sang-pur qui auraient accepté sans condition un mariage de « bonne famille ».
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Je sais que pourtant, il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur
ft. Kiara
Ce qui était intéressant, selon Grigori, sur sa relation avec Kiara c’est qu’outre le fait qu’ils étaient à la base d’accord sur rien, même lorsqu’ils se mettaient d’accord sur un point tel que la conception de leur héritier, la volonté derrière cet accord n’était pas la même. Mais bon, peu importe les sentiers qu’ils empruntaient, tant que le but était le même, tout allait bien dans le meilleur des mondes. Enfin, c’est ce qu’il essayait de se dire et ce dont il essayait de se convaincre. La vérité c’est surtout que Kiara, en disant qu’elle était fatiguée se révélait inquiétante. Il ne voulait pas être en froid avec. Ils arrivaient à gérer les problèmes familiaux, ils arrivaient à gérer le regard des autres, ils arrivaient à gérer leurs caractères qui ne matchaient pas, ils arrivaient à gérer leurs divergences politiques. Dans quel monde ne parviendraient ils pas à gérer en discutant leur divergence à propos des rapports intimes. Mais pour cela il fallait discuter, négocier avec elle. Pour le coup, il avait de la chance, elle était partante, signe qu’elle ne lui faisait pas trop la tête. Tout était toujours une question de négociation mais ça convenait aux deux et c’était très bien comme ça, ça leur permettait de ne pas se disputer.
Elle lui apprenait la patience, il lui lança un regard noir, se retenant de dire que si elle pouvait ne pas se sentir obliger de lui apprendre ce genre de choses, il s’en sortirait très bien. Parce qu’elle trouvait qu’il n’avait pas été patient ? cela faisait plus d’un an qu’il connaissait son existence, plus d’un an qu’il lui tournait autour avec la même volonté qu’au premier jour, bien que sa façon de la percevoir elle avait changé. Il trouvait au contraire qu’il était la patience incarnée. Elle ne voulait pas comprendre que ça n’était pas pareil d’être fiancée ou épouse. « C’est un peu moins prestigieux. » Mais ça elle le savait très bien, elle avait parfaitement saisi qu’il voulait ce mariage au plus vite, qu’il prenait sur lui pour ne pas la presser, parce qu’il avait bien comprit que ça ne fonctionnerait jamais s’il la braquait comme l’inverse d’ailleurs. Elle le connaissait, c’était une évidence, elle savait que son fiancé voulait se marier, pas uniquement pour qu’elle porte son nom mais bien pour qu’ils fassent l’héritier de la famille Dimitrov. Sûrement que s’il avait été moins franc avec Kiara sur ce devoir qu’ils avaient tous les deux de faire des enfants, elle aurait été moins réticente à se marier maintenant et cela aurait arrangé les affaires de Grigori mais le fait qu’elle sache à quoi s’en tenir démontrait sa volonté de fonder une famille avec lui, juste qu’elle voulait être maître de son destin et que les enfants – et le mariage – ce serait quand elle le voulait, à savoir après leurs études. Cela ne l’étonnait pas qu’elle soit contente de le connaître bien et de toute façon, plus ils se fréquenteraient et mieux elle le connaîtrait, c’était indéniable et il s’habituait à cette idée. En revanche, elle aussi devrait s’habituer à son caractère, au fait qu’il ne voulait pas déroger à ses propres règles et que oui, comme elle disait si bien, il était têtu. Il avait pourtant parler du fait qu’il ne souhaitait pas évoquer la contraception mais il faut croire qu’elle était sourde à ses paroles. « Je me fiche de la contraception Kiara. Je ne veux pas que tu te charges de la prendre, je ne veux pas qu’il y en est. Je veux coucher avec toi pour te faire un enfant et pas pour autre chose. Ce qui me dérangerait justement c’est que tu la prennes. Tu ne cèderas pas sur ce point, tes études sont plus importantes que tout le reste, très bien c’est ton droit mais nous ne coucherons pas ensemble tant que tu ne seras pas partante pour faire un enfant. » Ah ils étaient têtus c’était indéniable et très sincèrement, Grigori était naïf sûr de lui, il ne cèderait pas, aucun argument ne serait le bon, ils ne coucheraient pas avant le mariage.
Chose qui ne l’empêchait absolument pas de s’habituer à Kiara qui se blottissait contre lui en lui grimpant à moitié dessus. Si elle était désolée de l’avoir réveillé, lui voyait un peu plus large les excuses. Oh ça n’était pas courant chez lui, la deuxième fois en un an, fallait pas s’y habituer mais il était désolé, pas forcément parce qu’il avait fait quelque chose de mal avec elle, mais parce qu’elle était pas bien à cause de lui, parce qu’il était rentré dans son existence et que ça embêtait tout le monde au final, tout le monde sauf eux deux. Que lui soit content de cet accord qu’ils avaient, c’était une chose, mais elle, elle était venue en pleine nuit chez lui, lui avait sauté au cou pour qu’il la console. A présent c’était bien contre lui qu’elle était, de son plein gré, parce qu’elle avait voulu rester pour dormir. C’était la première fois qu’il entendait Kiara parler d’être toute seule lorsqu’elle évoquait sa famille. Elle avait besoin de lui et ça les mettait sur un pied d’égalité, il avait besoin d’elle pour toute son ambition mais elle avait besoin de lui, pour des choses bien plus terre à terre. Elle avait raison, ils finiraient bien par s’habituer à sa présence. « Je n’ai pas l’intention de renoncer non plus. » Oh ça, elle devait se douter que niveau persévérance, Grigori était pas mal et qu’il ne lâchait jamais quand il avait un objectif en tête. Il comprenait qu’elle n’avait voulu brusquer personne et savait qu’il attendrait qu’elle soit prête de son côté donc qu’elle pouvait l’annoncer quand elle le voudrait. Lorsqu’elle parla de s’affirmer, il eut un petit rire moqueur « C’est fou parce que j’ai l’impression que tu es très affirmée face à moi. » ce qui avait été un gros problème au début de leur relation et lui avait valu un nombre incalculable de points perdus parce qu’il ne supportait pas qu’elle le contredise au départ. Oh si, il était la preuve vivante que Kiara savait très bien s’affirmer et qu’elle ne se laissait absolument pas marcher sur les pieds, ce qui l’aurait arrangé.
Le moment qu’ils partageaient était agréable, posé l’un contre l’autre à discuter, chacun caressant doucement le corps de l’autre, un moment calme, voire même silencieux, certainement le petit temps juste avant de s’endormir, jusqu’à la question de Grigori. Elle se redressa d’un coup, le forçant à bouger ses mains pour la stabiliser et qu’elle ne retombe pas sur le lit, même si en toute franchise, elle aurait très bien réussi à tenir toute seule. Sa réponse provoqua une intense chaleur en lui, à moins que ce soit le corps de Kiara contre le sien, difficile à dire, en tout cas il était ravi et lui rendit son baiser essayant de la garder le plus longtemps contre elle. Puis, aussi soudainement que cette démonstration eut lieu, Kiara revint à sa position initiale, laissant un Grigri le cœur battant rapidement. Elle lui retourna la question bien qu’allant un peu plus loin que lui et disant des vérités absolues pour le coup. « Moi, j’étais persuadé que j’obtiendrais mes points et que tu accepterais de m’épouser. La question ne s’est jamais posée parce que j’avais confiance en ta parole. » A tort, il le savait très bien avec le recul. « A partir du moment où tu me donnais l’opportunité d’accéder au mariage, les autres filles n’avaient pas d’intérêt. Oui c’est vrai, j’aurais déjà mon héritier mais ça voulait aussi dire que ma parole n’avait aucune valeur et que je n’aurais pas joué franc jeu avec toi. » Et s’il y a bien une chose sur laquelle, Kiara pouvait lui faire confiance c’était sa parole, il n'était pas un menteur, pas un enjoliveur non plus et il ne reprenait jamais sa parole. Raison pour laquelle février l’avait blessé, parce qu’elle l’avait vu comme une personne indigne de confiance, qui batifolait à droite à gauche. Pas facile à accepter d’être vu ainsi mais si c’était à refaire probablement qu’il referait parce que suite à cette déconvenue, il avait ENFIN obtenu sa fiancée. « Je ne regrette pas, peu importe que je ne sois pas encore marié et que je n’ai pas encore de descendance, ça va arriver, n’est-ce pas ? » Est-ce qu’il avait vraiment besoin d’une confirmation, certainement que non, il savait que ça viendrait, pas tout de suite mais est ce qu’il était vraiment pressé par le temps ? Tout le monde s’en moquait éperdument sauf lui au final et il savait que forcer Kiara c’était peine perdue « Par contre, j’admets que tu es pas facile à marier comme fille, qu’est ce que j’ai eu envie de t’étrangler des fois. Mais tu as aussi changé ma vie. » La franchise, toujours la franchise, à la fois une bonne chose et à la fois une mauvaise.
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Lun 20 Juin - 23:02
Je sais que pourtant il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur KIRI IV, Manoir des Dimitrov en Russie, Noël 2020
Cela pouvait paraître étrange au premier abord, mais en réalité, Kiara adorait ne pas être d’accord avec Grigori. Parce qu’elle appréciait confronter leurs deux points de vue et trouver des solutions ensemble aux problèmes qu’ils rencontraient. Si au début, lorsqu’ils n’étaient que deux camarades passant du temps ensemble elle trouvait cela terriblement agaçant qu’il n’ait pas les mêmes opinions qu’elle et sa famille, elle avait changé d’avis lorsqu’elle s’était rendue compte que cela leur permettait, à elle comme à lui, d’envisager un monde différent. Depuis qu’elle le fréquentait, elle voyait les choses différemment sur de nombreux sujets notamment sur les Mangemorts ; évidemment, elle ne cautionnait pas du tout leurs principes, leur intolérance et la manière dont l’organisation se défendait contre leurs ennemis mais pourtant elle avait pris conscience que tout n’était pas forcément tout noir ou tout blanc. Il y avait une part de gris en chaque d’entre eux et si Grigori attirait inexorablement Kiara vers un destin plus sombre que si elle avait choisi d’épouser un autre garçon, l’inverse était aussi vrai. Du moins, elle l’espérait ; elle espérait qu’elle lui permettait à lui aussi de concevoir la vie autrement que par le prisme de son éducation stricte et dénuée de sens. Pour autant, jamais, l’un comme l’autre, ils n’essayaient de convertir l’autre à son mode de vie, préférant et de loin chercher des alternatives qui leur convenaient à tous les deux et Kiara appréciait cette manière de communiquer avec lui. Elle le savait, même les sujets à controverse, même les sujets pouvant amener du conflit seraient traités sur la même base : grâce à la discussion. Et c’était pour elle un véritable soulagement de ne pas être confronté à un homme qui haussait le ton au moindre désaccord. C’était plus facile ainsi.
Pour autant, d’ordinaire, ils n’étaient pas si entêtés. Il y avait toujours l’un des deux qui finissaient par céder ou qui passait à autre chose mais ce soir, ils ne semblaient pas prêts à le faire. Peut-être parce que ce sujet-là était trop difficile à aborder. Kiara ignorait pourquoi elle apportait tout-à-coup autant d’importances aux relations sexuelles alors que cela n’avait jamais été dans la mouvance de leur couple. Elle se demandait si elle n’avait pas envie d’autre chose avec lui, de quelque chose de différent et il fallait l’avouer, Grigori ne faisait rien comme les autres. Ils étaient ensemble officiellement depuis presque un an et pourtant, il n’avait jamais tenté un geste déplacé, il n’avait jamais essayé d’aller plus loin. C’était elle qui l’avait fait lorsqu’ils avaient dormi ensemble une fois ; à cette occasion, il avait été très clair sur le sujet. Le sexe ne servait qu’à enfanter un héritier, un garçon comme il se plaisait à le dire à chaque fois. Kiara s’était souvent demandé si cette prise de position très arrêtée était le fruit de ces précédentes et mauvaises expériences mais elle n’avait jamais été cherché plus loin que ce qu’il avait bien voulu lui en dire, probablement par pudeur. Mais avec Grigori, on revenait toujours à la même chose ; coucher=enfanter et se marier=prestige. Kiara ne voyait pas bien qu’elle était la différence entre les deux si ce n’est qu’en étant marié, on actait plus officiellement les choses qu’en étant fiancés mais elle se garda de faire un autre commentaire. Sur ce sujet-là, elle savait qu’elle n’aurait jamais gain de cause ; leur divergence étant trop grande, cela ne servait à rien de continuer d’argumenter, c’était trop ancré dans les principes du Serpentard. Comme cette question de contraception. Kiara ne comprenait pas bien où il souhaitait en venir. Que tu la prennes. Mais ne l’avait-il pas vu boire sa potion contraceptive les matins où ils avaient dormi ensemble ? Elle se contenta d’hausser les épaules et avoua : « Mais j’en prends déjà une. J’en prenais déjà une avant d’être avec toi. » Elle voulut prendre un risque en disant qu’elle le trouvait rabat-joie et vieux-jeu mais elle garda pour elle cette remarque. Après tout, si Grigori était insensible à ses arguments théoriques, elle comprit qu’elle devrait peut-être trouver une autre manière de lui faire comprendre que non, les relations charnelles n’avaient pas uniquement vocation à engendrer un héritier. Avec l’idée qu’elle pourrait peut-être prendre des chemins de traverse pour arriver à ses fins, Kiara se découvrit plus malicieuse qu’elle ne l’aurait imaginé et se promit de mettre son plan à exécution à chaque fois qu’elle le pourrait. Elle ne savait pas du tout si elle parviendrait à suivre la cadence s’il se montrait tout aussi hermétique à l’idée à chaque fois qu’elle tenterait quelque chose mais Kiara était déterminée, sans bien comprendre pourquoi cela lui tenait tant à cœur.
Repartant sur un sujet de conversation plus détendu, Kiara s’excusa une fois de plus de l’avoir réveillé et lui promit qu’elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour rallier sa famille à sa cause, parce qu’elle n’avait pas l’intention de renoncer à Grigori, elle n’avait pas l’intention de renoncer à l’homme qu’elle aimait ; elle était certaine de cela. Mais évidemment, elle n’avait peut-être pas été aussi téméraire qu’elle aurait dû l’être. Elle avait attendu six mois pour simplement annoncer à sa fratrie qu’elle avait décidé d’épouser le garçon et elle le savait, elle aurait sans doute dû prendre son courage à deux mains bien plus tôt. Elle aurait dû s’affirmer davantage. Grigori eut un rire moqueur qui la força à relever la tête vers lui et elle lui concéda le point lorsqu’il lui expliquait qu’elle n’avait pas ce tempérament face à lui. « Avec toi, c’est pas pareil. » dit-elle d’un ton amusé. « Je suis obligée, sinon on serait marié depuis un an et j’aurai déjà accouché. » Elle sourit davantage en lui glissant : « Il y a des règles à respecter voyons. » Elle réfléchit un peu avant d’ajouter : « C’est pas si simple face à ma famille parce qu’ils ne s’attendaient pas à ce que je rencontre un garçon comme toi et que ce n'est pas toujours évident pour moi d'expliquer pourquoi je veux être avec toi.» Elle continua : « Avec toi, c’est facile car dès le début, tu m’as énervé. Il fallait bien que je tienne la route et que je sois ferme pour qu’on en arrive à notre relation d’aujourd’hui. Avec des centaines d’heure de négociations et de compromis au compteur. » Évidemment qu’au début de leur relation, il avait été facile de le contredire, elle n’avait rien à perdre à lui montrer sa désapprobation vu qu’à la mise en place du pari, elle n’avait aucunement eu l'intention de lui offrir ces fameux 5000 points.
Au bout d’un moment, Grigori lui demanda si elle regrettait leur premier échange dans la boutique de plumes, ce premier échange qui avait été à l’initiative de tout le reste. Jamais fut la réponse qu’elle lui offrit, pressée contre lui, avec la volonté de lui faire comprendre qu’elle ne regrettait pas les choix qu’elle avait fait jusqu’alors, car ces choix la menaient jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce moment hors du temps qu’ils partageaient ensemble, blottis l’un contre l’autre, en réévoquant de vieux souvenirs. Lorsqu’elle se réinstalla auprès de lui, elle posa sa tête sur son épaule et écouta le cœur de son fiancé tambouriner dans sa poitrine ; elle ne put empêcher un maigre sourire de s’installer sur ses lèvres. Était-ce le symbole que son plan marchait un peu même si Grigori n’en était pas conscient ? Peut-être. Après ce constat, elle se contenta de lui retourner la question ; après tout, il n’avait probablement pas choisi la fiancée la plus facile à apprivoiser. Kiara, malgré son caractère facile, pouvait s’avérer être une véritable tête de mule lorsqu’elle le voulait. Il répondit en lui donnant sa version des choses, en expliquant qu’il était persuadé qu’il l’épouserait parce qu’il avait confiance en sa parole. Kiara avala durement sa salive, piteuse et honteuse. À l’époque, elle n’avait jamais eu l’intention d’honorer cette parole ; au début, ce n’était qu’un jeu, un jeu dont elle espérait qu’il se lasserait, un jeu auquel elle ne croyait pas et dont elle n’accordait pas la moindre importance en dehors du fait qu’elle souhaitait qu’il prenne de lui-même conscience qu’on ne pouvait pas s’acheter une fiancée ainsi. Mais elle avait échoué. Ce qu’elle n’avait pas anticipé dans son plan fabuleux, c’est qu’elle se ferait prendre à son propre jeu et qu’elle tomberait éperdument amoureuse de lui. « Je sais. » dit-elle sans rebondir vraiment sur le sujet. Elle avait honte de son comportement ; elle avait tenté de se jouer de lui alors qu’il avait toujours affirmé clairement ses intentions. Pourtant, au bout du compte, elle aussi avait énoncé ce qu’elle désirait : un mariage d’amour. C’était la seule différence.
Ils n’avaient aucun regret. Que ce soit elle ou lui de s’être embarqué mutuellement dans cette aventure folle et c’était bien tout ce qui comptait à leurs yeux. « Bien sûr, c’est promis. » dit-elle pour le rassurer lorsqu’il lui demanda une confirmation sur le fait qu’ils seraient mariés prochainement et qu’elle aurait un polichinelle dans le tiroir peu de temps après, si la vie lui offrait ce cadeau. Un petit rire s’échappa de ses lèvres lorsqu’il lui avoua qu’elle était une femme incroyablement difficile à épouser et qu’à de nombreuses reprises, il avait voulu l’étrangler. « Tu sais, je suis une femme qu’on mérite. » dit-elle en plaisantant. Elle n’avait rien d’exceptionnelle, elle n’était qu’elle. Certains proches la qualifiaient même d’idiote de fréquenter Grigori, elle se forçait à ne pas les écouter. Sa gorge se noua lorsque, brûlant de sincérité, il lui annonça qu’elle avait changé sa vie. Se redressant sur l’un de ses coudes, elle plongea son regard dans ses yeux et lui demanda : « Pourquoi ? » C’était la seule phrase qui lui venait en tête. Elle n’avait pas l’impression d’avoir changé sa vie, au contraire, elle avait l’impression de l’avoir rendu plus compliqué alors qu’à l’origine, il souhaitait suivre le chemin tout tracé dicté par ses parents.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Je sais que pourtant, il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur
ft. Kiara
Pourquoi est ce qu’ils parlaient encore de ça ? Elle ne lâchait jamais rien cette fille. Merde, il n’avait pas envie de se justifier de tout avec elle. Il ne voulait pas de contraception, il ne voulait pas coucher sans être marié et il ne voulait pas qu’elle prenne de contraception mais autant parler à un mur de béton, ça ferait exactement le même effet. En plus voilà qu’elle la ramenait au sujet de la contraception, elle prenait des potions contraceptives… Grigori la regardait sans chercher à cacher son incrédulité « C’est pas comme si c’était très utile. » Une chance qu’ils ne couchent pas ensemble parce qu’il aurait certainement vrillé en l’entendant dire une chose pareille. Là, il pouvait la laisser faire, après tout si ça lui fait plaisir, ça ne changeait rien à sa vie à lui puisqu’il n’avait pas l’intention de coucher avec avant qu’elle n’ait la bague au doigt.
Décemment Grigori ne pouvait accepter que Kiara prétende avoir un caractère des plus conciliant. Il galérait à lui faire entendre raison sur tout un tas de sujet et elle ne chercha pas à le contredire. C’était différent avec lui, voilà qui ne faisait pas spécialement plaisir à entendre, il aurait préféré qu’elle soit pareil avec lui, ça aurait évité bien des discussions. Il eut un petit rire en l’entendant émettre une vérité incontestable, si elle avait eu un caractère plus permissif, ils auraient déjà un enfant. Est-ce que c’était vraiment une mauvaise chose cependant, Grigori serait partant pour dire non mais il est sûr que leur relation serait différente de ce qu’elle était et, il devait admettre que sa relation avec Kiara était très bien comme ça. En plus, elle osait prétendre qu’il y avait des règles à respecter « Tu les inventes au fur et à mesure tes règles non ? » Mais oui, si elle voulait faire ce qu’elle voulait dans sa vie, mieux valait-il qu’elle soit capable de se faire entendre parce que Grigori aurait eu tendance, naturellement, à la bouffer. Oh, il avait bien capté au fil des mois qu’il ne correspondait pas vraiment aux critères de la famille Macmillan et de Kiara au passage. Oui, c’était vexant, terriblement vexant même que de savoir qu’elle avait besoin d’expliquer pourquoi ils étaient ensemble et que ce soit pas évident pour elle. En fait les gens ne s’occupaient pas de leurs fesses et ça le rendait fou mais bon ce n’est pas comme s’il avait le choix et la seule chose qui comptait c’est que Kiara soit sûre d’elle. Il esquissa un sourire lorsqu’elle parla de leurs nombreuses négociations au compteur « Moi j’énerve les gens ? Je ne vois pas de quoi tu parles. » Alors ça quelle surprise mais oui, comme elle disait si bien, ils n’en seraient pas là sans le caractère de Kiara qui sans dire oui à tout, acceptait de négocier assez facilement, une aubaine.
La soirée qu’elle avait passé chez elle lui faisait se poser des questions, Est-ce que par moment, elle regrettait ou avait regretté le jour de leur rencontre, aurait aimé autre chose. La réponse fut négative et sans être un soulagement, elle était plaisante. A moins que ce soit le baiser qui soit plaisant, dans tous les cas Grigori était bien contre elle. Sans trop de surprise, la question lui fut retournée et il répondit le plus honnêtement possible. La pointe de culpabilité de Kiara n’était pas trop surprenante. Il mit quelques secondes avant de lui répondre « Je pense que si tu avais dit la vérité, on en serait pas là, je n’aurais pas été très chaud à l’idée de te fréquenter. » Parce qu’il voulait une femme, certainement pas une amie décidée à lui prouver par A + B que sa façon de voir les choses était naze. Après, d’accord, ça n’était pas l’idéal, il le concevait, ça n’avait pas marché comme sur des roulettes mais la tentative d’approche avait fonctionnée malgré tout puisqu’elle était partante pour le mariage, bon pas sans que Grigori ait dû tout revoir et s’attache aussi à elle, il est vrai. Après une vérification sur le fait que Kiara soit bien partante pour le mariage et la descendance, il devint légèrement plus désagréable. Enfin, disons plutôt que bien des gens l’auraient trouvé désagréable puisqu’il reconnaissait avoir eu envie d’étrangler Kiara plus d’une fois. Elle ne se vexa pas, se doutant certainement que la façon dont il voyait les choses avant elle étaient aux antipodes de ce qu’elle était et que bien des choses avaient déplu à Grigori. Il esquissa un sourire en l’entendant dire qu’elle était une femme qu’on méritait. Est-ce que cela voulait dire qu’il la méritait ? Il n’en savait rien, tout dépendait certainement du point de vue. La seule chose qui importait de toute façon c’était de savoir qu’elle était partante pour rester avec lui. Elle avait changé sa vie c’était indéniable et il ne manqua pas de le lui dire…
Il fallait qu’elle arrête de bouger hein, c’était déstabilisant, il sentit son regard le sonder tandis qu’elle prenait appui sur son coude pour mieux le regarder. Il resta un long moment silencieux à se remémorer s’il avait vraiment dit ça et quand il fut évident que oui, sa langue avait été plus vite que son esprit, il mit encore un temps précieux avant de prendre la parole, mettant de l’ordre dans ses pensées. « Je ne saurais pas trop comment l’expliquer. » Probablement parce qu’il n’aimait pas spécialement parler de lui, dévoiler des choses sur lui et sur ses ressentis, raison pour laquelle à l’instant T il parlait bien plus lentement que d’ordinaire, comme s’il pesait chaque mot individuellement, ce qui était certainement vrai. Il avait aussi les sourcils froncés, signe de sa concentration évidente sur ce sujet. « Je pensais que mon mariage serait un mariage de raison, que la personne qui partagerait ma vie me serait indifférente et vice versa, que notre but commun à tous les deux serait faire perdurer notre lignée de sang pur. » Il eut un petit rire, bien conscient que ça n’était pas exactement ça « Et tu es arrivée, une véritable explosion, bien moins douloureuse que celle de la boutique de bijou néanmoins. » C’est sûr que ça n’avait rien à voir et heureusement sinon qu’est ce qu’il ferait ici. « Au fil des mois, j’ai eu le sentiment que tu me voyais. » Alors bien sûr elle l’avait toujours vu, probablement qu’à elle ça lui paraîtrait pas clair mais il avait eu la sensation de ne pas être invisible, qu’elle ne se forçait pas à passer du temps avec lui pour lui faire gagner des points qui les rapprocherait de leur mariage. C’était devenu différent « J’avais jamais apprécié une fille avant toi. » Et il craignait le regard des gens à ce sujet, de ses parents en particulier. Il lui était impossible de nier, Kiara comptait et quelque part, c’était une source de stress qu’il découvrait aussi. On pouvait l’atteindre à travers elle, il y avait de quoi devenir fou. « Parfois, je pense pas à moi en priorité. Je sais pour toi c’est normal, tu penses à ta famille d’abord. Pour moi c’est pas si évident mais ça n’empêche que ça arrive. » Il ne savait pas quoi lui dire d’autres, ayant l’impression d’en avoir beaucoup trop dit, résistant à l’envie de mettre de la distance entre eux pour pouvoir ériger ses barrières en paix. Jugeant qu’elle le prendrait mal s’il faisait ça, il détourna le regard, jugeant préférable de regarder par la fenêtre, bon ça ne servait pas à grand-chose puisqu’il ne voyait pas spécialement, merci la nuit mais bon, comme ça il était concentré sur autre chose que Kiara… Pourquoi elle lui avait posé ce genre de questions aussi. Pas à l’aise avec cette conversation, il essaya de s’en sortir comme il pouvait à savoir « On dort ? » tout en subtilité bien sûr
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Mar 28 Juin - 21:49
Je sais que pourtant il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur KIRI IV, Manoir des Dimitrov en Russie, Noël 2020
Cet entêtement chez le Serpentard, Kiara pouvait l’entendre puisqu’elle était elle-même étonnamment très tenace ce soir. Elle se découvrait finalement bien plus têtue qu’elle n’aurait pu l’imaginer mais étrangement, plus ils en échangeaient et moins elle se sentait gênée d’évoquer ce type de sujets avec Grigori. Après tout, c’était censé être naturel dans la plupart des couples. Mais ils étaient loin d’être comme la plupart des couples. Au contraire. Le couple était tellement singulier que les trois-quarts des gens les trouvaient mal assortis. Probablement que les proches de Kiara l’estimaient trop bien pour lui et probablement que les membres de la haute société n’avaient que faire d’elle, du moment qu’elle était Sang-Pur, le reste n’avait pas grande importance à leurs yeux. Quoi que le fait qu’elle fasse partie de l’Ordre du Phénix n’était probablement pas la qualité qu’ils préféraient chez elle. Dans tous les cas, Kiara et Grigori s’évertuaient toujours à régler leurs différents dans le calme et les discussions pouvaient parfois s’avérer très utiles, du moins du côté de la jeune femme. En effet, celles-ci lui permettaient de se mettre davantage à sa place et de le comprendre plus aisément. Ce n’était plus comme au début où les échanges étaient régulièrement à sens unique parce qu’ils restaient campés sur leurs positions respectives sans réelle perspective. Ils ne se comprenaient pas toujours, mais suffisamment pour se respecter l’un l’autre. Et parfois, Kiara cédait et lâchait l’affaire. Comme lorsqu’elle ferma les yeux face au regard inquisiteur de son fiancé, perplexe d’apprendre qu’elle prenait déjà une contraception puisque cela s’avérait inutile à ses yeux. Elle souhaita répondre que c’était son avis mais finalement, elle décida de s’abstenir. Cela ne ferait que relancer le sujet encore une fois et Kiara avait largement eu son compte pour la soirée.
Mais leur vie de couple était faite ainsi, de hauts et de bas, de diverses négociations et Kiara avait appris à naviguer à vue dans leur relation, acceptant le fait qu’elle ne pourrait jamais tout contrôler. En réalité, elle ne contrôlait rien, pas même les sentiments qui s’étaient imposés à elle au fil des mois. Bien évidemment qu’aimer Grigori n’était pas simple mais elle ne pouvait pas aller contre les élans de son cœur ; il l’avait choisi lui et Kiara n’avait aucune raison de souhaiter aller à son encontre. Lorsqu’elle évoqua les règles qu’elle avait instauré exclusivement pour lui, le léger rire qui s’échappa des lèvres de Grigori lui arracha un sourire et celui-ci s’intensifia lorsqu’il lui fit remarquer que les règles étaient le fruit de son invention personnelle et elle lui dit, amusée : « Mais totalement. » Et sans aucune honte. Pourtant, il savait qu’elle avait raison. Que le caractère de Grigori était tel qu’elle se se ferait faite manger toute crue si elle n’avait pas osé affirmer son mécontentement à plusieurs reprises ; et pourtant, Kiara n’était pas du genre à agir ainsi, préférant et de loin la passivité. Arrondir les angles était l’une de ses spécialités mais elle devait bien l’admettre, si à l’origine elle avait été si insensible aux sollicitations de Grigori, c’était avant tout parce qu’elle le trouvait imbu de sa personne et totalement irrationnel. Cette vision des choses avait vraiment changé au fur et à mesure du temps. « Quant à ton irritabilité, je m’y suis faite. » dit-elle en déposant un léger baiser sur sa peau. En réalité, Kiara n’avait jamais eu véritablement à subir son courroux même si elle savait qu’il n’était pas blanc comme neige. La voix de la raison qui s’allumait parfois dans sa tête lui intimait de demeurer sur ses gardes car il y avait une part d’ombre qu’elle connaissait peu chez lui et pourtant, celle-ci existait bien, même si elle ne l’avait jamais véritablement vu à l’œuvre. Elle espérait en réalité ne jamais devoir la découvrir.
Lorsqu’elle remonta sur son coude afin de mieux l’observer tandis qu’il lui expliquait pourquoi elle avait changé sa vie, Kiara sentit son cœur tambouriner dans sa poitrine. Après tout, le Serpentard n’était pas un adepte des effusions sentimentales et Kiara devait régulièrement se contenter de deviner. Ce qu’il ressentait pour elle, elle ne pouvait pas le savoir avec précision, peut-être même qu’il ne le savait pas lui-même. Après tout, Grigori n’avait pas été élevé dans l’optique d’aimer qui que ce soit. Au contraire, son éducation lui avait probablement appris que l’amour était une faiblesse, que c’était inutile et surfait. Que l’attachement n’existait pas. Alors elle comprenait pourquoi il était si difficile pour lui d’exprimer ses idées et ses ressentis, preuve en était, le silence qui s’installa entre eux. Kiara se demanda au bout d’un moment s’il allait répondre ou s’il allait esquiver la question mais elle demeurait accrochée à son regard, prête à entendre ce qu’il avait à dire. Elle ne fut pas surprise lorsqu’il avoua ne pas savoir comment l’évoquer. Grigori n’avait jamais vraiment apprécié parler de lui et il se fermait aisément lorsqu’elle tentait d’échanger avec lui sur des sujets épineux, bien plus épineux que de savoir s’ils devaient consommer leur union avant le mariage. Elle ne répondit rien, se contentant de lui adresser un faible sourire, en espérant que cela puisse l’aider à poursuivre sur cet lancé. Elle n’espérait pas l’entendre dire qu’il l’aimait, c’était trop pour lui et cela elle le savait, elle l’avait accepté depuis longtemps. Mais évidemment, même si Grigori lui avait déjà à de nombreuses reprises témoigné son affection par ses actions et ses gestes, l’entendre dire lui faisait chaud au coeur. Elle assimila chacune de ses réponses et chacun de ses mots la percutaient en plein fouet : que la personne qui partagerait ma vie me serait indifférente, qu’il n’avait jamais apprécié une fille avant elle, qu’il ne pensait pas toujours à lui en premier, la considérant dans l’équation, comme une partie importante de sa vie et de son existence. Son cœur s’accéléra à nouveau, elle ne parvenait pas à vraiment comprendre pourquoi ces quelques mots la touchaient autant, pourquoi elle se sentait fébrile en les entendant, pourquoi cela la touchait plus que de raison. Elle pensait savoir mais au final, il n’en était rien. Mais maintenant, si. Elle savait. Elle garda le silence quelques instants, se contentant d’assimiler toutes ces informations, toutes ces choses que Grigori ne lui avait encore jamais dites ; elle le regarda détourner le regard vers la fenêtre et Kiara comprit que ces aveux venaient de le mettre dans une position bien inconfortable, comme s’il était honteux de les évoquer à voix haute. Mais elle n’avait pas honte, elle. Elle n’aurait plus jamais honte de dissimuler les sentiments qu’elle éprouvait à son égard, plus jamais. Un sourire s’imposa faiblement sur ses lèvres lorsqu’il lui dit, très finement, qu’il était peut-être temps pour eux d’aller se coucher.
La jeune femme se réinstalla doucement sur l’épaule de son fiancé et place à nouveau sa jambe autour de ses hanches afin d’être au plus près de lui. Ses doigts s’aventurèrent une fois de plus sous son pyjama, glissant sur sa peau et lui procurant un curieux réconfort. Elle ferma les yeux quelques minutes, tentant de trouver le sommeil mais elle n’y parvenait pas. Quelques phrases lui brûlaient les lèvres et l’empêchaient de s’endormir. La respiration de Grigori était lente mais elle n’avait pas l’impression qu’il dorme déjà. Elle lui murmura : « T’as changé ma vie toi aussi. » S’attendant à ce qu’il lui renvoie la même question que celle qu’elle lui avait elle-même posé, elle ajouta : « Je pensais aussi que ma vie serait toute tracée, que je rencontrerai quelqu’un du même milieu que moi, quelqu’un qui partagerait mes convictions sur la vie, sur l’avenir. » Elle chuchota : « Et puis tu es arrivé. Toi aussi tu as été l’explosion, parce que m’a permis de remettre en question toutes mes certitudes, tout ce que je pensais être vrai, tout ce que je pensais que j’aurai besoin dans ma vie. » Elle sentait le souffle de Grigori dans le creux de sa nuque et elle ajouta : « Tu es peut-être pas celui que j’avais rêvé quand j’étais plus jeune. » Cela était certain. « Mais je ne regrette rien. Oui, tu as raison, je te vois tel que tu es. Et je t'aime ainsi. » Reprenant les mots qu’il avait utilisé tout à l’heure lorsqu’il avait évoqué la famille Macmillan, elle termina : « Je pense à ma famille d’abord, c’est vrai. Et tu es ma famille, Grigori. » Ces mots étaient simples. Ces mots renouvelaient une fois de plus son attachement pour lui ; elle n’avait nul besoin de l’épouser et que cela soit écrit sur un papier pour le savoir.
les doutes, les pleurs, la peur mais tout au fond là dans mon cœur, je sais, qu'un jour notre amour guidera nos pas, toujours. Si toi tu es près de moi, la nuit fera place au jour, tout s'éclairera puisque tu es là, l'amour nous guidera...
Je sais que pourtant, il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur
ft. Kiara
Le sujet de la contraception, une aberration selon Grigori, ainsi que celui de coucher avant le mariage, fut stoppé par Kiara et c’était une très bonne chose. Autant il y avait des sujets où il acceptait de négocier avec elle, par intérêt, ayant bien compris qu’on ne pouvait gagner tous les combats, il devait bien choisir ses batailles et accepter le fait que Kiara en gagnerait d’autres, elle en gagnait déjà d’autres, autant celui-là, il ne l’aimait pas. Il pouvait savourer cette victoire même s’il pressentait que le sujet n’était pas clos pour autant, il reviendrait, elle le gonflerait encore dans le futur, il ne se faisait pas d’illusions. La raison de cette certitude ? Kiara était très douée sur le long terme, bien plus patiente que Grigori et si elle lui avait avoué prendre un moyen de contraception, qu’elle n'avait pas évoqué le fait de l’arrêter, puisque inutile avec ce compagnon-là, c’est bien qu’elle avait pour ambition de le faire céder. Il le savait, faisait avec, un peu comme avec les règles de la demoiselle, il savait bien évidemment qu’elle inventait des règles au fur et à mesure selon son bon plaisir et elle ne le niait pas d’ailleurs. Pourquoi l’aurait-elle fait, leur relation fonctionnait très bien et la franchise semblait être une qualité que les deux fiancés possédaient. Preuve en est, elle arrivait très bien à parler du fait qu’il était énervant, ce qu’il voulait bien lui accorder et elle en rajouta une couche avec son irritabilité. Il esquissa un sourire « Et dire que l’amour est censé rendre aveugle, j’ai comme l’impression que tu n’es pas au courant. » Qu’importe, au moins personne ne pourrait dire qu’elle l’épousait sans connaître son caractère, elle en avait pleinement conscience. Au contact des lèvres de Kiara sur sa peau, Grigori l’enquiquina, forcément « Et tu crois que ça marche le fait de m’acheter avec des bisous? » Bien sûr que ça marchait puisqu’il ne bougeait pas contrairement à elle.
C’était certainement plus déstabilisant pour Grigori de se sentir observé, surtout qu’elle attendait une réponse et qu’il ne pouvait faire comme s’il n’avait pas entendu. Il mit longtemps avant de prendre la parole, aidé, très certainement sans en être parfaitement sûr, par le sourire qu’elle lui adressa. S’il alla au bout de ce qu’il voulait lui dire, ça n’était pas agréable pour lui pour autant de dire cela et il ne souhaitait pas épiloguer là-dessus, elle en savait bien assez à présent et tout ce qu’il souhaitait c’est ce qu’elle ne rebondisse sur rien, qu’elle ne le pousse pas dans ses retranchements et pour cela, la solution qu’il entrevit fut de lui dire qu’il était temps de dormir. Ce n’était pas entièrement faux d’ailleurs, il était tard et demain ça allait piquer. Forcément, le fait que le silence les envahisse le fit se poser des questions sur demain justement ? Est-ce qu’elle voulait retourner chez ses parents ? Est-ce qu’elle passerait la journée avec lui ? Rien n’était prévu et … comme d’habitude, il aimait bien organiser les choses. Sauf que reprendre la parole c’était prendre le risque qu’elle revienne sur ce qu’il avait précédemment énoncé. Pendant qu’il se posait un tas de question sur l’organisation, Kiara envahissait clairement son espace vital, lui grimpant à moitié dessus. Alors ça, c’était totalement nouveau et un signe évident que Kiara prenait la confiance, osait plus de chose et qu’elle était de plus en plus naturelle avec lui. Grigori ferma les yeux, ne bougeant pas, s’habituant lui aussi à cette proximité avec elle. S’il ne s’était pas attendu à ce qu’elle vienne ce soir, sa présence était la bienvenue et il avait l’impression que ça lui faisait du bien à elle aussi.
N'aurait-il pas dû s’attendre à ce que Kiara n’ait pas envie de dormir ce soir ? Forcément que si, lorsqu’elle prit la parole, il ouvrit de nouveau les yeux. Où voulait-elle en venir. Il avait changé sa vie ça oui, elle était fiancée à même pas 30 ans, pour sûr que ça n’était pas ainsi qu’elle avait vu les choses mais est-ce que c’était une bonne chose ? Est-ce qu’il voulait savoir ? Pas vraiment, préférant se leurrer. Elle continua sans qu’il ne l’invite à le faire, du Kiara quoi. Ah ça, il n’était effectivement la personne partageant sa façon de voir le monde, bien au contraire, leur manière de concevoir ce monde qui les entourait était des plus différentes, leur manière de voir le mariage, tout quoi. Leur milieu était différent aussi, au final seule la pureté de leur sang avait fait que leurs routes aient pu se croiser. Il ne se faisait pas d’illusions d’ailleurs quand bien même il appréciait Kiara, la pureté de son sang était certainement la seule chose importante pour Grigori, pour tout le reste il s’habituait, faisant avec. Pour elle aussi il avait été l’explosion au final, il lui fit un sourire, ravie qu’elle ait réussi à remettre tout en question pour qu’ils soient ensemble. Il n’était cependant pas convaincu qu’elle ait besoin de lui, elle aurait été sûrement plus tranquille s’il lui avait lâché la grappe et elle devait en être consciente elle aussi mais ça ne l’empêchait pas de trouver que leur relation en valait la peine. Bon c’est vrai, il n’était pas la personne qu’elle imaginait étant enfant, qu’elle ne s’en fasse pas, c’était l’histoire de sa vie de ne pas être celui qu’on attendait, pas celui qu’on voulait et qu’il doive faire des tonnes d’efforts quand pour tout le monde c’était naturel, facile. Un soulagement que d’apprendre qu’elle ne regrettait rien, peut-être que si le gars de ses rêves entrait dans sa vie, Grigori arriverait à la garder à ses côtés, surtout qu’elle semblait réellement amoureuse. Finalement il avait eu raison, pour qu’elle accepte de l’épouser, la solution avait bien été qu’elle tombe amoureuse mais ça ne s’était pas fait dans l’indifférence la plus totale de Grigori, loin de là.
Il y eut un petit temps de silence, Grigori étant dans l’incapacité de réussir à lui répondre, ça ne voulait pas, un jour peut-être qu’il y arriverait un jour mais pas pour le moment. Il avait du mal à se confier, pourtant il savait très bien qu’elle ne profiterait pas de ce qu’il lui disait pour le plomber ou pour se moquer, pour autant ça n’était pas acceptable pour le moment. Bien lui en pris de ne pas réussir à répondre puisque Kiara reprit la parole pour dire une des plus belles phrases qu’il ait pu entendre. Il faisait partie de sa famille, il faisait donc partie de ses priorités. Cette fois, il pouvait répondre « Tu es ma famille aussi Kiara Macmillan. » De ça il était convaincu et si officialiser les choses rapidement lui tenait à cœur, Kiara était déjà partie intégrante de sa vie et le fait qu’elle soit ici ce soir, qu’il lui ait donné la possibilité de venir quand elle voulait, qu’elle soit dans ses bras et à moitié sur lui, tout cela démontrait qu’elle comptait, beaucoup.
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Je sais que pourtant, il faut faire souvent des choix qui font vraiment peur || Kiri IV
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