Je regarde ma montre et je rabats la couverture de l’énorme ouvrage sur lui-même, faisant sursauter Eirian, perdu dans sa lecture. Il lève les yeux vers moi et je lui souris doucement en ramassant mes affaires. Je suis sur un petit nuage depuis un certain temps et il n’est pas sans ignorer que j’ai rencontré quelqu’un. Il secoue la tête, probablement légèrement amusé de me voir aussi ridicule. Il faut dire que je me sens souvent comme une adolescente de quinze ans quand je pense à Lyam. Je me demande si c’est normal et si tout le monde ressent la même chose que moi : le cœur qui bat, la respiration qui s’accélère, l’impression que tout est simple. Si simple. Tellement simple. « On se voit ce soir au club de duel ? demandé-je au jeune Serdaigle qui acquiesce sobrement. Je quitte l’ambiance bien calme de la bibliothèque pour me diriger vers la tour des Gryffondor. Cela n’est guère étonnant que celle-ci soit quasiment vide, il est 13h30 et nous ne sommes qu’au début de l’année : il était encore trop tôt pour que les étudiants se pressent afin de réviser leurs examens de dernière minute. Après être passée devant la grosse dame, je monte les escaliers en colimaçon et pousse la porte du dortoir des universitaires. Je retrouve Maxime allongée sur le lit en train de faire semblant de bouquiner. Je passe devant elle et lui ébouriffe les cheveux, elle commence à bougonner mais rien ne pourrait m’enlever ma bonne humeur. J’ai une période libre cet après-midi et Lyam m’a invité à venir honorer sa promesse de me rendre plus forte. J’ai hâte de voir le programme qu’il m’a concocté. Je fais un brin de toilette dans la salle de bain avant de coiffer mes cheveux en deux tresses africaines pour ne pas que ma chevelure me dérange durant l’entraînement puis je choisis mes vêtements. Un coup d’œil par la fenêtre et je décide de m’habiller léger, il va faire chaud. Je passe ma brassière de sport noire qui se suffit à elle-même et un short de la même couleur. Classique mais confortable. J’ai des bleus à plusieurs endroits sur le corps mais je m’en fiche un peu qu’on les voit ; les premiers cours de combat au corps à corps ne m’ont pas vraiment épargné. Tandis que j’enfile mes chaussures, Maxime relève la tête de son livre et elle me dit : « T’essaies de faire croire à qui que tu vas faire du sport là ? » Je ricane doucement en disant : « A Lyam j’imagine. » Je vérifie ma coiffure dans le miroir tandis que Maxime me siffle pour me faire comprendre qu’il fallait peut-être que j’arrête de me mentir à moi-même. Pour toute réponse, j’attrape mon oreiller et le lui balance à la figure. Comme ça, elle va se taire oui, nan mais oh. Même si je sais qu’elle a raison. J’attrape une veste de sport tout en sachant que je n’en aurais pas besoin vu la météo mais c’est surtout pour dissimuler dans la poche intérieure ma baguette magique. Je n’ose plus sortir sans depuis l’attaque de la forêt alors qu’avant je l’oubliais volontiers lorsque j’allais dans le Londres moldu. Les temps changent. « A ce soir Maxou. » Je dépose un baiser dans la cime de ses cheveux et redescends jusqu’au parc que je traverse impatiemment. Une fois en dehors de l’enceinte du château, je transplane.

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Après avoir retrouvé Lyam, après l’avoir longuement embrassé et après avoir maté son torse incroyablement sexy, installés dans son jardin, nous échangeons des banalités d’usage mais cela n’a rien de banalités pour moi. C’est con, tout ce que dit Lyam m’intéresse même lorsqu’on parle d’un sujet aussi ordinaire que la météo. Nous rentrons assez rapidement dans le vif du sujet et débutons l’échauffement tout en continuant de papoter. Puis nous enchainons de nombreux mouvements et je suis docilement ceux de Lyam. Je pense que je me débrouille pas mal pour le moment. Tout ce qu’il me montre, je le maîtrise plus ou moins, c’est déjà ça. Ce ne sont que des mouvements de base pour le moment et cela me convient bien car il fait tout de même relativement chaud et cela fait un bon moment que nous avons commencé. Je sens que je fatigue un peu mais je résiste jusqu’au moment où je commets sans m’en rendre compte une erreur en prenant mal mes appuis. Lyam m’arrête aussitôt. Je me redresse, interrogative et le regarde me contourner pour me montrer comment faire. « T’as pas menti au restaurant, tu me ménages pas !» dis-je en riant tout en sachant bien que c’est ce que je souhaite de toute manière. Aucun traitement de faveur parce que je suis une femme, ça non, je m’y refuse. Les mains de Lyam frôlent mon corps et je me sens frissonner malgré moi. Il corrige ma position et je monte ma garde et m’enfonce dans le sol pour ne pas être déstabilisée par les coups que tentent de m’assigner le jeune militaire. Je vois bien qu’il y va doucement pour aller à mon rythme et je lui en suis reconnaissante. Heureusement pour moi, les entraînements compris dans ma formation et les longs footings avec Eirian ont décuplé mon endurance et je trouve que je tiens plutôt bien la cadence malgré que je suis encore loin du niveau de Lyam. Je vais néanmoins pas me laisser faire, je suis une Gryffondor, je rugis et j’attaque. Je sais qu’il ne faudrait pas grand-chose pour avoir Lyam : cela fait dix minutes que j’observe sa manière de frapper et il débute toujours par la droite. Je souris doucement et j’attends qu’il commence. Il m’a mise au tapis au moins dix fois depuis que je suis arrivée et je pense sincèrement que je vais ajouter des bleus à mes bleus. Peu importe, je m’en fous carrément. Je fixe les yeux de Lyam, attendant le moment où il se jettera sur moi mais cette fois-ci, je suis prête et j’ai prévu une attaque surprise. Je le regarde si intensément en espérant que cela le déstabilise et au moment où il lance son premier coup, je contre et mes mains prennent appui fortement sur ses épaules tandis que mon pied droit vient tacler le sien. Déstabilisé, il vacille et je le pousse pour qu’il tombe. Mais il en faudra davantage pour faire tomber Lyam qui reprend ses appuis assez rapidement mais je suis fière de mon coup quand même. « Je progresse. Fais gaffe, la prochaine fois t’es au sol. » Je m’approche de lui et lui vole un baiser. Je lui avoue dans un murmure : « Je suis contente d’être là. » C’est idiot, mais il m’avait manqué. Nous n’avons pas eu l’occasion de nous revoir bien souvent depuis la fin de l’été, la faute à nos emplois du temps de ministre.

J’avoue que je ne m’attendais pas à en chier autant mais je ne me plains pas. Je ne me plains jamais. Maxime a raison, j’ai changé ; je ne suis plus vraiment celle que j’étais avant de trouver la voie qui me correspond. Je n’ai jamais été une élève très assidue auparavant, préférant faire la fête et en m’investissant au minimum ; j’ai toujours échappé au redoublement en validant mes examens avec juste la moyenne qu’il fallait. Il faut dire que je ne trouvais jamais une grande utilité dans certaines matières, en privilégiant celles qui m’importaient comme la métamorphose et les sortilèges tout en délaissant les autres. Mais depuis que j’étais en protection magique, je m’investis tellement dans mes études, que même l’aspect sportif ne me rebute plus. Moins qu’avant en réalité. Il faut dire qu’en tant qu’attrapeuse de ma maison, je n’ai jamais eu besoin de développer ma masse musculaire ; désormais, c’est différent. Déjà, accompagnée d’Eirian, j’ai énormément gagné en endurance et mon corps s’est modifié. Je suis plus tonique qu’auparavant mais c’est encore loin d’être suffisant. Lorsque Lyam m’a proposé de nous entraîner ensemble, je me suis dit que c’était le bon moment pour joindre l’utile à l’agréable. Il faisait encore chaud pour un mois de septembre ils ont de la chance dis donc c’est pas comme nous merci le mois de juillet bien pourri, Lyam et moi nous nous entraînons depuis maintenant quelques heures et j’avoue que mon corps commence à faiblir mais je continue sans fléchir. Il faut dire que je suis tenance et que j’en veux, jamais je n’abandonnerai, c’est trop important pour moi : j’aime aller dans le fond des choses, j’aime me dépasser et savoir que j’ai donné mon maximum à chaque fois. Je ne lâche jamais rien. Puis au-delà de l’entraînement, j’avoue que je ne résiste pas et jette des coups d’yeux réguliers au corps sans défaut de mon partenaire. Lyam est le meilleur des entraîneurs mais en plus de cela, il est également très agréable à regarder, ce qui, ne gâche vraiment rien.

Après avoir failli faire tomber mon adversaire, j’en profite pour lui voler un baiser et Lyam m’attire contre lui et je reste auprès de lui plus longtemps qu’il ne le faudrait. Une parenthèse après des heures de dure labeur et d’entraînements qui ont mis mon corps à rude épreuve. Les quelques mots qu’il prononce à mon oreille ne me laissent pas indifférente et je me laisser bercer par l’instant présent ; je ne sais pas pourquoi, ce baiser semble marquer la fin de l’entraînement. Lyam m’explique ensuite ce que j’espérais en venant me confronter à lui : progresser. Je reste accrochée à lui et j’éclate de rire : « C’est pour ça que j’ai fait appel à toi je te signale, j’attends des résultats ! » Je le taquine. Bien sûr qu’une séance supplémentaire de sport par semaine c’est toujours ça de pris, mais cela me permet également d’apprendre à le connaître au travers des moments et instants du quotidien comme celui-ci. « Oui, l’endurance, je la bosse déjà depuis longtemps. » dis-je d’un air taquin, consciente du double-sens de mes propos. Et je m’en fous. J’assume. Comme toujours. « Pour le reste, je te fais confiance, je pense que tu t’y connais plus que moi ! » conclué-je en posant une de mes mains sur son torse comme pour expliciter ma pensée. Lyam a une musculature bien développée alors je pense qu’il sait de quoi il parle lorsqu’il parle de musculation. Je rigole avec lui tandis que ses mains viennent se risquer sur le creux de mes reins et qu’il me demande de m’agripper. J’obéis bêtement sans prendre le temps de réfléchir à la raison pour laquelle il me demande ça et sans plus de cérémonie, je sens mes jambes quitter le sol tandis que Lyam me soulève. J’enserre sa taille avec mes cuisses et nos bouches se trouvent et se fouillent dans une certaine ardeur qui m’est familière et qui vient réveiller une certaine chaleur dans mon bas-ventre. « Je suis d’accord. » dis-je simplement en réponse au fait que nous nous sommes bien entraînés pour une première séance. Je me laisse aller à une certaine fébrilité tandis que Lyam dépose mille baisers dans mon cou, je soupire de bien-être tout en restant néanmoins bien accrochée. Une de mes mains vient s’installer sur sa nuque avant de s’aventurer dans ses cheveux sur lesquels je tire légèrement pour le forcer à relever la tête pour que nos lippes se retrouvent encore. À sa demande, une réponse rapide dans un murmure : « Oui. » C’est bref, mais cela reflète assez bien l’état dans lequel je me trouve. Les quelques mots de Lyam ont suffi pour allumer une flamme éteinte en moi depuis plusieurs mois mais qui ne demandait qu’à être ravivée.

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« Je peux te poser une question ? » demandé-je. Lyam réouvre les yeux qu’il venait de clore. Après avoir retrouvé nos esprits suite à la violente passion qui nous a dévoré sous la douche, j’ai eu envie d’un bain. Les jouets d’Alice sur le sol, l’eau quasiment jusqu’à ras-bord, je suis appuyée dos contre le torse de Lyam dans la baignoire. L’eau brûlante détend mes muscles endoloris par l’entraînement et par ce qu’il s’est passé après. Je me tourne légèrement de profil pour regarder Lyam tandis que je retire les élastiques de mes cheveux pour libérer toute ma chevelure des tresses dans lesquelles je l'avais enfermée. Celle-ci tombe dans une cascade ondulée sur mes épaules et je me colle à nouveau contre lui. Ses bras entourent mon ventre et je noue mes mains aux siennes. A vrai dire, il est vrai qu’il y a cette question qui me tarabuste l’esprit. Je sais que cela fait que peu de temps qu’on se fréquente lui et moi mais c’est important que je sache à quoi m’en tenir pour l’instant. « Cela t’embête qu'Alice me voit ? » Depuis qu’on est « ensemble », il s’est toujours arrangé pour qu’elle ne soit pas présente. Chez sa tante, chez son oncle, chez ses grands-parents ou encore à l’école. Toutes les excuses sont bonnes. Je veux bien comprendre qu’il ait envie de passer du temps qu’avec moi mais je ne veux pas qu’il pense que je veux exclure sa fille de notre relation. « Cela me dérange pas tu sais. »

Tu soupires doucement de satisfaction. La satisfaction d’être dans les bras de Lyam et d’enfin avoir pu succomber à mes désirs. Chaque caresse, chaque baiser m’émeut et je frisonne à chacune d’elle. Lyam a ce pouvoir sur moi qui est difficile à dissimuler. J’ai l’impression de vivre dans un rêve après des semaines vraiment difficiles. J’ai beau dire à Maxime que je me suis remise de ce qu’il s’est passé dans la forêt, j’y pense régulièrement et cela m’empêche parfois d’arborer mon si joli sourire. Mais auprès de Lyam, tout semble plus facile, comme une parenthèse enchantée, comme si j’oubliais le fait que je suis une sorcière, comme si j’oubliais le fait que je mettais Lyam en danger en étant avec lui. Si jamais le Blood Circle me démasquait… Je savais faire attention et je savais vivre comme une véritable moldue ; j’ai une identité dans les deux mondes et je sais que je pourrais tromper n’importe quel moldu avec mes connaissances. Pour autant, ma baguette magique n’aidait pas vraiment à dissimuler qui j’étais vraiment. Il suffisait d’une seule fouille inopinée… Je la cache régulièrement dans une des poches de mon sac à main ou dans une doublure de ma veste pour ne pas qu’on puisse tomber dessus facilement. Malgré le fait que je sois à l’aise dans le monde moldu, je ne suis pas sereine à sortir sans elle, j’ai l’impression de me mettre à nue, un peu comme quand je dois lâcher mon téléphone à Poudlard, il me manque toujours quelque chose. Je rêve d’un monde où je n’aurai plus à me préoccuper de tout cela et où je pourrais vivre avec Lyam sans me soucier du reste. Je laisse ces pensées idéalistes dans un coin de ma tête et me reconcentre sur l’instant présent ; alors que je suis dans le bain avec lui, j’ose demander si je peux poser une question. Et tandis que je tente de choisir soigneusement les mots que je prononce, tout en dénouant avec une lenteur inégalée les tresses qui ornaient mes cheveux, les mains de Lyam viennent m’aider et je le laisse terminer ce que j’avais commencé ; le contact de ses mains dans ma chevelure me procurant mille frissons dans la nuque. Lyam me murmure à l’oreille que je suis longue. « Une femme se fait toujours désirer Lyam, ne sais-tu pas encore cela ? » dis-je en le narguant et en le taquinant un peu avant de me jeter à l’eau.

Bien sûr que je me suis questionnée sur la raison pour laquelle Alice n’était présente à aucun de nos rendez-vous. Je me suis dit qu’il y avait plusieurs raisons à cela. La première, et la plus pessimiste, était qu’il ne souhaitait pas de moi officiellement dans sa vie et que ce qu’on avait là lui convenait bien sans qu’on décide d’aller plus loin. La seconde, plus réaliste, était qu’il préférait attendre. Attendre que notre relation soit davantage officielle peut-être. Dans tous les cas, j’avais envie de savoir dans quelle catégorie il situait notre relation même si rien ne m’avait laissé entendre pour le moment que cela puisse être l’option numéro 1 ; mais les choses étant ce qu’elles sont, étant d’un naturel craintif, je n’ai pas pu m’empêcher de poser cette question qui me brûlait les lèvres, quitte à être déçue mais au moins je saurai à quoi m’en tenir. Dans un premier temps, Lyam ne semble pas bien comprendre le sens de ma question et je me colle un peu plus contre lui pour ne pas avoir à affronter son regard il est beau le courage des Gryffondor, moi je vous le dis.

Mais pour le coup, la suite de ses propos vient complètement fausser les idées que je m’étais confectionnées dans la tête. Je n’avais pas pensé une seule seconde à elle, je n’avais pensé qu’à moi. Je n’avais pas non plus imaginé à quel point cela pouvait être douloureux pour une petite fille de s’accrocher à une personne qui ne sera finalement que de passage. Je ferme les yeux et accentue la pression sur les mains de Lyam comme pour lui signifier que je comprends ce qu’il veut dire. « Excuse-moi, tu as totalement raison, je n’avais pas pensé à ça du tout. » avoué-je dans un chuchotement. Je pensais la discussion close mais Lyam ne semblait pas l’entendre ainsi ; il pose son front dans mes cheveux et je sens que les mots sortent difficilement de sa bouche. Il m’avoue qu’il est difficile pour lui de laisser une autre femme entrer dans sa vie. Bien sûr, je savais qu’il avait eu des aventures et partenaires sexuelles avant de me rencontrer, il n’a pas eu une vie de moine non plus, mais de là à ce qu’aucune d’entre elles ne soient rentrées dans sa vie me laisse perplexe. Pourquoi suis-je différente des autres ? Et le suis-je vraiment ? Peut-être que ce que nous sommes en train de vivre, d’autres l’ont vécu avant moi ? Je sens une boule se nouer dans mon ventre et je m’agite légèrement faisant remuer l’eau du bain.

Alors, en réponse à ses mots, je demande : « Et qu’est-ce qu’il y a entre nous exactement ? » Lyam attrape mon menton pour que je le regarde et les mots qu’il prononce me rassurent un peu. « C’est vrai. » Des doutes, je n’en ai pas vraiment. Je connais Lyam depuis peu de temps, mais chaque instant passé avec lui me fait penser que c’est probablement le début d’une belle histoire mais je ne peux que comprendre les inquiétudes de mon homme. Il ne s’agit pas uniquement de lui et de ses sentiments mais aussi de ceux d’une petite fille qui n’a rien demandé dans tout cela. « Tu me diras quand tu seras prêt. Je voulais juste que tu saches que je le suis. Je ne veux pas que tu crois que sa présence me dérange. » Je dis ces quelques mots simples pour lui faire comprendre à quel point j’ai envie de m’investir dans notre relation et Alice fait partie de sa vie alors bien sûr que j’ai envie qu’elle fasse partie de la mienne. « Je me demandais juste ce que tu lui racontais à propos de nous. Lilou n’arrête pas de me demander quand est-ce qu’Alice et son papa viendront aux fêtes de famille. C’est dingue comment les enfants peuvent être clairvoyants parfois. » Je rigole doucement avant de me tourner dans l’eau pour que nos deux silhouettes s’épousent. Je me glisse entre ses jambes et murmure : « T’as de la chance, Lilou fait déjà ta pub auprès de mes cousins et de mes parents. » Je dis d’un ton amusé : « Le monsieur trop sympa qui donne de la barbapapa, tu vois le genre, cela envoie du rêve. » Bien entendu, mes parents ont rapidement compris après le dîner au restaurant que je fréquentais un homme, puis avec les soirées que je passe scotchée à mon téléphone le week-end, à répondre à ses SMS ou à ses appels. Mais j’avoue n’être pas totalement prête à le leur présenter tant que je ne saurai pas totalement honnête avec Lyam. Tant que je ne lui aurai pas avoué le premier de la longue liste de mes mensonges. Mes parents ne diront jamais rien sur la magie, ça j’en suis certaine, mais pour mon âge… C’est à moi d’être courageuse. Mais je le sais, cela ne sera pas aujourd’hui. J’ai honte, je ne veux pas gâcher ce moment. Avant de laisser mes mensonges assombrir mes pensées, je me colle à Lyam et une de mes mains vient fourrager ses cheveux tandis que je retrouve avec plaisir le goût de ses lèvres suaves. Une lueur s’installe dans mon regard havane tandis que nous partageons un baiser passionné qui ne laisse nul doute sur les intentions peu vertueuses qui me traversent actuellement. Lyam me fait perdre la tête, au point que j’en oublie la décence.

Comment je pourrais en vouloir à Lyam de vouloir protéger sa fille de potentielles déceptions ? Jamais je ne pourrais. « Comment je pourrais t’en vouloir pour ça Lyam, franchement. C’est impossible. » murmuré-je doucement. C’est du pragmatisme même si je n’y ai pas songé immédiatement mais je comprends tout à fait l’idée. Alice n’a pas à subir la désillusion que causerait notre hypothétique rupture prématurée. Je suis loin de penser que cela est possible étant donné que nous ne sommes qu’au début de notre histoire mais je ne reste pas sereine non plus. Après tout, Lyam ne sait pas tout de moi et je lui dissimule un petit et un gros secret. Le petit secret, je vais devoir m’en débarrasser prochainement et tout lui avouer car je ne suis pas certaine de pouvoir continuer à mentir. Ma discussion avec Maxime m’a ouvert les yeux et je refuse de prendre le risque de m’attacher davantage à Lyam alors qu’il serait légitime qu’il ne veuille plus me revoir lorsqu’il saura que je lui ai menti. « Je suis d’accord. » dis-je encore dans un chuchotement alors qu’il dit que nous avons su prouver qu’on pouvait transformer cette rencontre charnelle en autre chose de plus profond et que nous ne sommes qu’au début de notre histoire. Je ne veux pas aller trop vite, je veux prendre le temps de connaître Lyam mais ce que je sais de lui me plaît suffisant pour que je veuille en savoir encore plus. Je le sais, je suis tombée sous son charme depuis que je l’ai recroisé une barbe à papa à la main, cela s’est confirmé au restaurant puis tous les soirs que nous avons passé à échanger sur nos téléphones. Un sourire s’installe sur mes lèvres tandis que j’écoute la suite de ses propos. Il me serre un peu plus fort dans ses bras et je profite de l’étreinte. Je ris lorsqu’il me demande ce qu’il a fait pour me mériter et je déclare : « T’as trop bu, voilà comment tu m’as mérité. » faisant allusion à la soirée au bar où nous nous sommes rencontrés. « Faudra penser à remercier Doryan. »

J’oriente ensuite la discussion sur Lilou avant de lui demander ce qu’il raconte à sa fille à propos de moi. Bien sûr que cela m’intéresse de savoir comment il me présente, est-ce qu’il garde totalement le secret jusqu’au moment où il sera sûr de lui, ce genre de question me tarabuste l’esprit alors je préfère le lui demander. Sa réponse me satisfait et je dis : « Cela me semble être une petite fille très intelligente. Je comprends qu’elle soit amie avec Lilou. » Autant de perspicacité dans deux si petits corps, cela en clouerait le bec à certains adultes. Je me mords la lèvre pour ne pas avoir le sourire qui remonte jusqu’aux oreilles tellement sa réponse me ravie. Prochainement. Cela me plaît ; mais avant… Je secoue la tête légèrement pour ne pas gâcher ce moment. Hors de question de penser à mes mensonges maintenant. Alors qu’il m’explique que s’il s’est attiré la sympathie de Lilou par le biais des sucreries, il comptait m’acheter avec autre chose, je demande effrontément : « Ah oui ? Hâte de voir ça. » Je m’empare de ses lèvres et je suis emportée dans un tourbillon de sentiments et de sensations qui me bouleversent.

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Les yeux rivés au plafond, la main posée sur mon estomac pour tenter de calmer l’appel de la faim, je réfléchis. Lyam s’est assoupi après qu’on ait refait l’amour et moi je n’ai vraiment pas envie de dormir. Je me suis contentée de rester auprès de lui, profitant de la chaleur de son corps jusqu’à qu’il ne se réveille mais un gouffre se creuse dans mon ventre et l’homme allongé à mes côtés a les yeux bien clos. Je soupire doucement et m’extirpe délicatement de son étreinte et dépose un baiser sur son front. J’ai envie de prendre une douche mais je peste contre moi-même et ma bêtise. Je n’ai même pas pensé à prendre des vêtements de rechange. J’ai été vraiment bête sur ce coup-là. Certes je n’avais pas vraiment anticipé le fait qu’on coucherait ensemble mais bon après une séance de sport, c’est tout de même mieux de pouvoir changer de fringues. L’organisation n’a jamais été mon fort, il allait peut-être falloir que j’y remédie, surtout si je passe plus de temps chez lui. Je sors du lit et me dirige à pas de loups coucou maxou je pense à toi vers l’armoire de Lyam et je déniche une chemise blanche et pique l’un de ses caleçons avant de passer sous la douche. Une fois propre, je noue mes cheveux avec deux tresses africaines, exactement comme j’étais avant le bain et m’habille avec les vêtements de Lyam. La chemise est un peu grande pour moi mais c’est pas grave, je ferme les premiers boutons et fais un nœud avec la fin de la chemise comme dans le style cow-boy. Je passe ma tête à travers la porte de la chambre mais Lyam dort encore et je ne veux pas le réveiller mais mon ventre hurle lui.

Je prends les devants et me dirige vers la cuisine où j’ouvre les placards un peu au hasard. Je tombe sur des œufs et de la farine et immédiatement, une idée germe dans ma tête. J’attrape mon téléphone resté dans ma veste de sport que j’ai abandonnée bien rapidement en arrivant vu la chaleur et lance Spotify mais pas trop fort pour ne pas que cela réveille Lyam. Puis je me lance dans la préparation d’une pâte à crêpe. Mon ventre s’impatiente tandis que je remue tous les ingrédients ensemble dans le saladier. Je retrousse les manches pour ne pas tâcher la chemise et me lance dans la confection des crêpes tout en dansant tranquillement au rythme des musiques qui défilent. Je suis tellement concentrée que je n’entends pas Lyam se glisser derrière moi et je sursaute lorsque ses mains m’attirent contre lui. Je pose ma tête sur son buste et ferme quelques secondes les yeux tandis qu’il dépose un baiser dans mon cou. « Vous arrivez à point nommé Monsieur Rosebury. J’ai presque fini. J’avais trop faim je me suis permise de fouiller, j’espère que ça te dérange pas. » Je tourne la crêpe et pose la spatule avant de me tourner vers lui. « Je t’ai piqué ça aussi. » dis-je d’un ton malicieux en montrant sa chemise et son caleçon noir. « Non, t’inquiète pas, tu dormais si bien j’ai pas voulu te réveiller. » J’attrape une crêpe que je plie en quatre avant de la porter à sa bouche pour qu’il morde dedans. Me concernant, j’en ai déjà mangé quelques-unes et je n’ai pas pu attendre. Une fois la crêpe engloutie, je me retourne vers les fourneaux pour terminer la dernière crêpe et j’éteins les feux. Je me blottis tout contre lui et viens lui voler un baiser en me mettant sur la pointe des pieds.

Nous profitons ensuite du peu temps qu’il nous reste ensemble pour engloutir quelques crêpes avant que la dure réalité de la vie nous rattrape et que je doive rentrer à Poudlard et que Lyam doive aller chercher Alice. Maxime explose de rire en me voyant arriver dans la chemise de Lyam avec mon short de sport ; le sourire scotché sur mes lèvres en dit long sur la merveilleuse après-midi que je viens de passer. Je suis sur un petit nuage tandis que je me prépare à rejoindre Eirian au club de duel, il me tarde déjà de revoir Lyam.