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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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(TW : maltraitance physique / crise de panique) Thunder in my head, thunder in my soul, thunder in my past. [ft. Maëlle Rosier] :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
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Mar 27 Juil - 22:04
Ba-bam.

C'est le son d'un cœur qui s'emballe. Doucement. Progressivement.

Ba-bam.

Ça ne peut pas être ça. C'est une erreur, ça n'arrive pas.

Ba-bam.

La main qui se maintient contre le mur le refuse. Anastasiya toute entière le refuse. Elle ne veut pas. Elle ne peut pas.

Ba-bam.

Elle devait passer une bonne journée. Maëlle et elle devaient aller s'entraîner.

Ba-bam.

Elles auraient passé des heures sur leur balai et Ana se serait sentie entière.

Ba-bam. Ba-bam.

Puis après ça, elles auraient été boire un verre.

Ba-bam. Ba-bam.

Dans l'enceinte de Poudlard ou au Chaudron baveur. Pas ailleurs.

Ba-bam. Ba-bam. Ba-bam.

Pas ailleurs. Poudlard. Poudlard. Pas ailleurs. Poudlard. Poudlard, en Angleterre. Poudlard.

Ba-bam. Ba-bam. Ba-bam. Ba-bam.

Mais ça n'arrivera pas. Ce n'est plus possible maintenant.

Ba-bam. Ba-bam. Ba-bam. BA-BAM.

Flash.

La tête lui tourne, son estomac se retourne.

Balai plane au creux des airs.

Flash.

Elle a envie de vomir. Son cœur résonne contre ses tympans.

Nuages noirs dessinent des arabesques dans le ciel.

Flash.

Elle est obligée de s'appuyer plus fort contre son mur. La main qui la retient se met à trembler.

« BRAOOOOOOOOOOOOOUM. »

Flash.

C'est tout son bras qui se met désormais à trembler. Le goût des larmes, amères, terribles, emplit sa bouche.

Lumière intense éblouit la scène. On ne voit rien d'autre qu'elle.

Flash.

Ses yeux s'embuent contre son gré. Sa respiration a des allures de rafale. Elle se saccade. Se saccade encore. Se saccade plus fort.

Bras perdu au milieu du rouge. Intense. Absolu.

Puis plus rien.

La première larme coule, bien vite suivie de la seconde. Dans sa poitrine, les battements sont inconstants, se perdent sans rythme, cherchent à retrouver une harmonie perdue dans la terreur. Ses yeux fouillent un univers devenu flou, elle secoue la tête, se tient la gorge de sa main libre mais doit bien vite l'offrir au mur à son tour.

« M-Maëlle... J-je... »


Elle veut lui dire de partir devant, elle veut qu'elle ne remarque rien, ne comprenne rien, mais l'enfant terrorisée qu'elle se sent redevenue ne parvient rien à cacher. Les sanglots résonnent bientôt. Ils ont le goût de l'orage.

« P-pars devant, j-je te rejoins.. »

Elle sait. Elle sait que Maëlle n'en fera rien, mais elle espère. Elle ne veut pas qu'on la voit ainsi, la flamme s'espère iceberg et refuse d'être vulnérable, mais c'est un échec.

« Tu n'es rien d'autre qu'un échec. »

Sursaut violent rend l'angle de son corps soudainement vertical. Elle serre les dents, mais la respiration est exigeante et perce ses lèvres malgré tous ses efforts. Elle est au sol, se recroqueville contre le mur, gamine battue, gamine perdue dans des souvenirs pourtant si lointains. Gémissement lui échappe. Elle revoit les images, le sang qui macule la ceinture et elle a l'impression que ses cicatrices toutes ensemble lui font mal. Ses yeux se ferment par réflexe.

« Ça ne servira à rien, Anastasiya. Rouvre-les. »

Les tremblements s'accentuent et ses mains gagnent comme elles peuvent ses oreilles. Mais c'est inutile. Inutile, parce que tout ce qui se joue là sévit dans sa tête.

« C-ce n'est pas réel... »

La voix est faible, murmure hésitant contre sa conscience. C'est que le flot des souvenirs est une lame qui s'enfonce en son âme. C'est que le flot des souvenirs est un coup qu'elle reçoit dans les côtes. Son souffle se coupe et ses jambes se resserrent encore contre son torse. Elle a l'impression d'avoir mal, elle a envie de rentrer dans ce mur, de s'y perdre à jamais pour ne plus souffrir. Elle les déteste.

Elle déteste les flashs.

De toute son âme.

Alors, les sanglots redoublent et les sanglots l'emportent et bientôt, ce n'est plus Poudlard qu'elle a l'impression de voir. C'est en Russie qu'elle se trouve et son père se dresse face à elle, ombre terrible et menaçante.

Elle ne se souvient plus du motif de sa colère. Lui-même ne savait peut-être pas pourquoi, à l'époque. Ce n'est pas ce qui importait. Ce qui importait, c'était de la relaxer, cette animosité. Ce qui importait, c'était de se défouler plus que de se détendre.

« C-c'est passé. P-passé. C-ça n'arrivera plus... »

Les mots sont davantage un gémissement qu'autre chose. Et les images continuent.

Il est là, face à elle, bien plus grand que l'enfant, bien plus terrible, aussi. Son visage est déformé par la rage, et elle ferme obstinément les yeux, elle serre ses petites dents les unes contre les autres et refoule les larmes qui menacent. C'est toujours pire quand elle pleure, de toute façon. Il est là face à elle, et il lui répète de ne pas fermer les yeux, avec cette haine palpable au fond de la voix. Elle ne comprend pas pourquoi il la bat. Elle ne sait plus quel est son crime. Elle ne sait jamais pourquoi elle mérite ça.

« Ouvre tes yeux, Anastasiya. Aie le courage de me regarder. »

Mais elle s'obstine, la gamine. Et ça l'énerve davantage, le paternel et la lave boue dans le fond de ses veines, et la gamine a peur, elle se mord la lèvre à sang et retient de justesse la goutte traîtresse.  

« OUVRE TES YEUX JE TE DIS ! »


Sursaut de réalité dans le souvenir outrancier. Elle écarquille les yeux, croise ceux de sa meilleure amie, supplie sans un mot une impressionnante détresse.

« J-je les déteste. »

Elle marmonne et la goutte de sang commune aux deux époques glisse le long de ses lèvres, s'abîme sur son menton pour marquer le marbre du couloir de Poudlard. Poudlard. Elle est à Poudlard.

« P-Poudlard. J-je suis à Poudlard. »

Elle répète la litanie, comme si ça pouvait faire fuir les images qui défilent trop vite dans l'ombre de son regard.

« J-je suis à P-Poudlard. »

Elle halète, elle cherche un air qu'elle ne peut pas trouver. C'est qu'il appartient au passé, le précieux oxygène qu'elle ne peut qu'imaginer. Un passé qui l'attache et qui l'arrache aussi régulièrement qu'il le peut.

Il lève la main et Anastasiya se protège de ses bras en couinant. Elle est si petite, face à l'homme qui s'apprête à frapper. Elle est si fragile, face au poing qui se dessine.

VLAM.

Le choc est violent, terrible, douloureux. Son dos hurle et ses yeux se ferment plus fort encore. Elle ne veut pas voir, elle ne veut pas pleurer, mais déjà les sanglots la secouent et les larmes coulent et le poing revient, poupée de chiffon contre la rage de cet homme-là.

Dans le présent, la réalité se déchire et la jeune femme explose en pleurs devant Maëlle. Et c'est tout bas qu'elle répète, sans parvenir à se convaincre.

« Ce n'est pas réel, pas réel, pas réel, pas réel... »

Et son cœur, sans arrêt, continue de s'affoler.

Ba-bam.Ba-bam.Ba-bam.Ba-bam.
Ba-bam.Ba-bam.Ba-bam.Ba-bam.
Ba-bam.Ba-bam.Ba-bam.Ba-bam.

Ba
-bam.
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Maëlle Rosier
Maëlle Rosier
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Mer 28 Juil - 23:31
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Un pas enjoué, dicté par une envie, celle de jouer. Il y aurait il un moment où l’idée même d’aller grimper sur un balai ne provoquerait plus cette excitation, il y a des gens qui se lassaient ? Elle ne parvenait pas à comprendre comment. Puis sans qu’elle ne comprenne comment, ni pourquoi, quelque chose changea dans l’atmosphère. Ça n’était pas un courant d’air froid, ça n’était pas palpable, indéfinissable mais quelque chose changea. Maëlle mit quelques secondes à comprendre quoi, quelques secondes avant de se tourner vers sa meilleure amie en réalité. Et là, ce fut le chaos, dans sa tête. Mais qu’est ce qu’il se passait ? Elle ne savait pas si elle devait s’approcher d’Ana ou au contraire rester là, parler ou se taire, elle la voyait juste se crisper contre le mur, en proie à une souffrance. Maëlle finit par s’approcher en la voyant trembler mais difficile de savoir comment agir, elle sentait son cœur se serrer devant les larmes de sa meilleure amie et ce souffle tellement différent de ce qu’il était quelques secondes auparavant. Ça ressemblait à une crise de panique, comment on gérait une prise de panique ? Elle devait lui proposer d’aller chercher quelqu’un, un infirmier, un professeur, quelqu’un de plus compétent qu’elle.

Lorsque son prénom fut prononcé, la culpabilité la gagna, elle ne lui était d’aucune aide, comme paralysé face à la détresse de son amie. Pourtant, elle voulait l’aider de toute son âme. Pars devant ? Non mais à aucun moment c’était possible ça, elle n’allait pas la laisser seule dans cet état. Elle n’osait pas la toucher de peur d’empirer la réaction, impossible pour Maëlle de comprendre ce qui se passait. Elle murmura « Dis moi ce que je peux faire pour t’aider. » Il y avait forcément quelque chose qu’elle pouvait faire, elle n’était pas impuissante à ce point, elle était son amie, c’était puissant comme lien, assez pour aider à traverser la tempête qui semblait secouer Anastasiya, elle venait de poser ses mains sur ses oreilles, se coupant encore plus de Maëlle qui essaya pourtant de parler plus fort lorsqu’elle entendit son amie lui dire que ça n’était pas réelle, quoi aucune idée d’ailleurs « Moi je suis là et je suis réelle. » Il fallait qu’elle se concentre sur la voix de Maëlle sauf que les mots étaient trop peu nombreux.

Qu’est ce qui était passé ? Elle semblait se remémorer des choses pas positives mais ce que Maëlle ne comprenait pas c’est pourquoi maintenant ? Les tourments, se remémorer des choses pas des plus agréables ça arrivait à tout le monde mais lorsqu’on se retrouvait seul, souvent le nuit quand le silence enveloppait les gens, qu’il n’y avait rien à faire, c’est là que le cerveau jouait des tours mais en pleine journée, non Maëlle ne voyait pas l’élément déclencheur, elles allaient juste faire du Quidditch, ça n’était pas une nouveauté et ça ne déclenchait jamais cela.

D’un coup, le regard d’Anastasiya se braqua dans celui d’une Maëlle qui n’avait pourtant rien dit, semblant attendre quelque chose d’elle avant qu’elle ne prononce trois mots. Elle les détestait ? Elles parlaient de qui ? Ses parents, son frère ? C’était eux les responsables de son état ? Mais comment ils arrivaient à l’atteindre à distance ? A moins qu’il ne soit pas si à distance que ça ? Il y en avait un des trois qui pouvait être là physiquement, Maëlle sortit donc sa baguette son cœur s’accélérant, ça n’était pas bien d’attaquer les gens, ça ne se faisait pas, même pour protéger quelqu’un, même quand l’autre n’était pas une bonne personne. Pourtant, il n’y avait aucune cible – ce qui était un véritable soulagement – par contre, ce qui attira son œil fut la couleur vermeil qui s’écrasa sans un bruit au sol. Pleine de désespoir, Maëlle souffla le prénom de son amie comme si ça allait l’aider à quoi que ce soit mais la vérité c’est que ça n’aidait en rien. Et puis il y avait les propos de la Gryffondor, qui répétait, comme un mantra qu’elle était à Poudlard, il ne servait à rien de confirmer, bien sûr qu’elle était à Poudlard. C’est tout doucement que Maëlle posa une première question comme pour comprendre « Tu as l’impression d’être où ? »

Quelques secondes passèrent, terribles secondes avant de voir Anastasiya pleurer, enfin ça n’était même plus des pleurs, c’était une crise tout simplement. Même si elle n’était pas sûr que ça soit la bonne chose à faire, la Poufsouffle se rapprocha de son amie, attrapant délicatement ses mains pour lui transmettre sa chaleur et sa présence « Moi je suis réelle, concentre toi sur moi. » Elles ne pouvaient pas rester dans les couloirs, déjà parce que se donner en spectacle oulalah c’est quelque chose que Maëlle n’appréciait pas particulièrement, en plus tout se savait et elle n’avait pas spécialement envie que par la suite quelqu’un vienne rappeler à sa meilleure amie cet épisode fort désagréable. Il fallait donc qu’elles s’éloignent « Viens avec moi. » Une chance que ça ne soit pas arrivée l’an dernier parce que Maëlle aurait eu bien du mal à trouver un endroit tranquille. Là, ce fut relativement simple, elle guida tant bien que mal son amie, même si elle avait conscience que ça n’était pas forcément agréable pour elle, elle faisait de son mieux pour l’épargner au maximum. Elle finit par la faire s’asseoir sur un banc dans un endroit où personne ne passait, elle s’installa à côté d’elle, se blottissant contre son corps sans savoir si elle devait parler ou se taire. Ce qu’elle savait en revanche, c’est qu’elle ne la quitterait pas, qu’elle pouvait se remettre de ses émotions en dix minutes, une heure ou dix, Maëlle ne quitterait pas ce banc et dans sa tête, des scénarios se faisaient, elle essayait de comprendre ce qui avait bien pu se produire. Peut être que sa présence à elle n’était d’aucune utilité, elle demanda donc dans l’espoir de lui venir en aide « Tu veux que j’aille chercher Dimka ? » certainement que la présence de son frère serait plus utile, que lui il saurait quoi faire là où Maëlle était dépassée

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Sam 31 Juil - 16:00
« Dis-moi ce que je peux faire pour t'aider.
- Tu n'es pas digne de porter le nom Dimitrov ! »

Le regard se révulse, la gorge se serre encore plus et la peur est une reine qui lentement adoube la gamine effrayée. Les mains qu'elle pose sur ses oreilles ne servent à rien. Les mots sont dans sa tête, la détresse y loge aussi et son père continue, il frappe et il parle, il tire et il menace, il joue de sa force et de cet ascendant qu'il a sur elle. Et ça la perd, Ana, elle valse avec ses souvenirs, glisse le long de leurs bras, s'échappe pour mieux y revenir et elle lutte, Ana. Elle lutte parce qu'à chacun des mots qui se rappellent à elle, elle a l'impression que le monde se fend et que la neige redescend, glisse le long des fenêtres pour mieux imprimer six lettres. Russie. Elle secoue la tête, se refuse à ouvrir les yeux comme si les images ne pouvaient passer cette barrière dérisoire. Mais tout est dans sa tête. Elle se le répète, cherche une réalité qui file continuellement entre ses doigts et se raccroche au vide pour ne pas perdre l'esprit.

« Moi je suis là et je suis réelle. »

Soupçon de lumière dans son océan de ténèbres, mais la lueur est trop faible et une vague vient l'avaler quasi immédiatement. Ça fait peur. Elle a peur, Anastasiya, et à mesure que grimpe la terreur s'enfantent les souvenirs.

Puis soudain, Ana perd la lutte. Dehors, le vent siffle contre les carreaux, illustrant un peu de la rage qui semble animer son père. Elle redevient toute petite fille face au monstre et elle retient des larmes qui ne demandent qu'à couler, et elle voudrait hurler, Ana, mais sa voix ne doit pas sortir. Hurler, c'est attiser la haine. Hurler, c'est jeter les chiens sur ses propres mollets. Les chiens sont laids, affamés, déformés, ils dégoulinent de mépris et de colère et n'attendent qu'un signal pour attaquer. Ils font toujours mal, les chiens. Ils mordent et ils déchirent et ils arrachent un peu de son âme à chaque fois. Ils font toujours mal, les chiens. Ils portent le nom de l'incompréhension, du désespoir et de l'horreur.

Et soudain le cri. Anastasiya sursaute et les sanglots naissent dans sa poitrine et ils éclatent et ses yeux se fichent dans ceux de Maëlle, oasis au milieu du désert. Elle voudrait lui dire, elle voudrait qu'on la tire du monde imaginaire qui habite ses pensées, mais elle ne sait pas demander, Ana, elle ne sait plus rien faire, jamais. Alors elle supplie par la haine, rejette la partie d'elle qui motive les images, rejette les flashs dans l'espoir vain qu'ils s'effacent. Et la respiration s'emballe à nouveau, et les larmes coulent plus fort, et le rouge descend le long de sa lèvre et elle a peur, et elle a mal, et elle voudrait qu'on la sauve, elle voudrait que la neige ne se teinte pas, pas ce soir, et elle craint la ceinture, sa morsure, la douleur, sa souffrance, et son esprit s'emballe encore, parce que rien ne parvient à empêcher le passé de revenir la hanter. Elle sanglote, Ana, elle voudrait que tout s'arrête.

« Tu as l'impression d'être où ? »

Sursaut dans la danse malsaine dans laquelle elle s'est engagée, elle papillonne ses yeux embués et ses lèvres s'ouvrent, puis se referment. Le flot des mots est incohérent, difficile, terrifié.

« J-j-j-j-je-... c'est... Omsk. Omsk. Omsk... »

Paysage immaculé dans lequel se dessine le noir manoir, celui-là même qui la hante encore des années plus tard. Les larmes reviennent, coulent sur les joues fatiguées, attaquent de nouveau la réalité et c'est brusquement qu'elle ressombre.

Il est là et elle aussi, corps à terre, recroquevillé dans la douleur, enflammé de terreur. Il est là, et elle aussi, il la domine, il la maîtrise et son regard hurle sa haine en même temps que sa voix.

« JE VAIS T'APPRENDRE A DESOBEIR ANASTASIYA ! »

Et le pied frappe, et le couinement s'échappe, et le pied repart, et vient le désespoir, et le pied revient, mais ça ne suffit pas, alors il frappe plus fort et le petit être vole, elle gagne l'angle d'un meuble et gémit, elle voudrait supplier, mais ça ne servira à rien, alors elle se protège comme elle peut, elle essaye, et brusquement il attrape son bras pour la relever. Et elle n'a pas la force, Ana. Elle n'a pas la force de lutter.

« JE VAIS T'APPRENDRE !
- Moi je suis réelle, concentre toi sur moi. »

Source de chaleur se glisse dans l'horreur, s'imisce et se dessine doucement, à la manière de la tendresse, bien plus lentement que la haine, bien plus forte que celle-ci.

« M-Maëlle, j-je... »

Et le sursaut qui la saisit est un sursaut de vie, et ses yeux sont emplis d'espoir en même temps que de larmes, et elle s'accroche, entre deux souvenirs d'horreur, à cette amie qui la sauve, à cette alliée qui vient l'aider.

« Viens avec moi.
- VIENS PAR LÀ JE TE DIS ! »

Mouvement de recul au creux de la terreur. Elle a peur, Anastasiya, et elle rue, elle rue brusquement dans l'espoir d'éviter un père qui n'a de tangible que le souvenir qu'il a laissé sur elle. Elle secoue la tête, sa respiration se déchire et elle hyperventile, cherche un rythme qu'elle ne peut pas retrouver et soudain, l'hiver est de retour. Le vent bat la mesure contre les fenêtres tandis que son père la bat sur elle.

« TU SAIS CE QUI T'ATTEND, ANASTASIYA ! »

Elle secoue la tête, gémit plus fort et viennent les suppliques. C'est vain. C'est imbécile. Il est certain que ça ne changera rien, mais elle ne peut s'en empêcher, la gamine. Elle ne veut pas rejoindre La Pièce. Elle ne peut pas la rejoindre.

« P-pitié, j-j-j-j-je suis désolée... »

Mais rien n'y fait et la poigne se resserre et le regard est plus sombre encore que précédemment.

« TU VAS ETRE DESOLEE, OUI ! JE TE LE GARANTIS ! »

Tendre chaleur la ramène pourtant vers la réalité. Il y a quelqu'un dans le présent qui veille sur elle. Alors Anastasiya lutte. Anastasiya se concentre. Anastasiya respire encore plus fort. Mais Anastasiya suit Maëlle.

« M-Maëlle j-j-j-j-je... »


Mais rien ne sort. L'effort lui demande trop de concentration et la jeune femme serre les dents, évite les cris du passé pour les mots rassurants du présent. Dans un coin de sa tête, à mesure qu'elles marchent ensemble, les pas deviennent moins difficiles, plus assurés, les membres tremblent un peu moins et puis surtout, les mots s'estompent lentement.

« QUAND JE PARLE TU LA FERMES ! »

« JE VAIS TE DONNER UNE RAISON DE PLEURER ! »

« AH TU AS MAL HEIN ?! HEIN QUE TU AS MAL ! »

« TU VAS RETENIR CETTE LECON ANASTASIYA, QUE TU LE VEUILLES OU N-... »


Puis ils ne sont qu'un murmure qui résonne de façon irrégulière. Ils ne sont qu'une réminiscence timide de la douleur du passé. Les pleurs ne faiblissent pas de suite, eux. Ils perdurent et elle tremble, encore choquée par ce qui vient juste de se dérouler et la tête de Maëlle contre la sienne est un roc auquel elle s'accroche. Un instant le temps s'arrête, comme brisé par la douleur de cette vie passée. Ne résonnent alors que les sanglots, qui frappent et qui déchirent la respiration trop fragile. Et Maëlle, en amie fidèle, reste à ses côtés jusqu'au bout.

« Tu veux que j'aille chercher Dimka ? »

Mais Ana secoue la tête et brusquement, elle s'accroche. À la pensée de se retrouver seule, les images se ravivent, l'angoisse s'attise et la voix recommence à résonner. Elle a peur, Ana. Elle a trop peur pour rester seule. Alors elle enfouit son visage dans le cou de son amie et secoue la tête un peu plus fort.

« N-non... »

C'est très faible, tout bas, presque hésitant. Mais la poigne se renforce un peu sur la robe de Maëlle et elle souffle en un murmure quelques mots supplémentaires.

« R-reste avec moi... »

Et elle ajoute, un peu plus fort.

« S-S'il te plaît... »

Et peu à peu, les larmes s'apaisent.
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Maëlle Rosier
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Dim 5 Sep - 23:00
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Comment venir en aide à quelqu’un qui est là sans être là, quelqu’un qui a l’air plongé dans un autre monde ? Maëlle était totalement dépassée et se sentait totalement inutile, ne parvenant pas à aider sa meilleure amie qu’elle voyait sombrer sous ses yeux. Elle n’avait jamais été confronté à ce genre chose avec Anastasiya et ça n’était pas des plus évidents de savoir que faire. Alors elle essayait de lui parler. Par moment, elle avait l’impression que ça fonctionnait, que le regard non pas vitreux de la Gryffondor, il était alerte mais dans le sens négatif du terme, comme si elle s’attendait à chaque instant à quelque chose de négatif. Lorsque la voix de Maëlle crevait le silence, le regard changeait quelques secondes. Difficile à décrire la lueur, de la joie, du soulagement et aussitôt une vague semblait la submerger de nouveau et laissait une Maëlle ayant la sensation que tout lui échappait.

Pour la reconnecter dans la réalité, elle essayait de la faire parler. Elle voulait savoir où pensait se trouver Anastasiya. La réponse eut bien du mal à sortir et fit froid dans le dos de Maëlle. Omsk, la Russie, le lieu de vie de Anastasiya, ceci expliquait certainement cette impression que sa meilleure amie ne vivait pas sa meilleure vie. Maëlle secoua la tête « Tu n’es pas là-bas, tu es en Angleterre. » son père ne pouvait plus l’atteindre, personne ne pourrait plus lui faire de mal. Mais pourquoi penser à cela maintenant ? Il fallait qu’elle pense à autre chose mais comme Maëlle était un peu dépassé, elle avait donc du mal à faire la conversation.

Elle ne la laisserait pas tomber, elle trouverait les mots, les gestes et le temps pour l’aider. Ce qu’elle n’avait pas prévu en revanche c’est qu’elle manquerait de se prendre un coup de la part d’Anastasiya, alors très franchement aucun risque que ça soit volontaire et que Maëlle devienne tout d’un coup la cible. Il n’empêche qu’elle eut un mouvement d’écart pour éviter tout geste malheureux, surtout qu’Anastasiya allait s’en vouloir quand bien même ça avait été un réflexe et que ça n’était pas voulu.
C’était de pire en pire. Voilà que maintenant elle demandait à ce qu’on la prenne en pitié, on… ou juste une personne en réalité et Maëlle avait très bien saisi de qui il s’agissait, qui Anastasiya était en train de supplier. Même sans l’avoir vécu, Maëlle était véritablement terrifiée par cet homme et pour le coup, enfant, elle l’avait toujours évité au maximum, restant bien collée dans les pattes de son paternel lorsqu’il était dans les parages, ayant très vite saisi que si protection elle devrait avoir besoin, c’était auprès de son père qu’elle l’aurait.

Elle ne pouvait pas la laisser entre les mains de cette personne. Elle n’avait pas été en mesure de l’aider enfant et soyons honnête deux secondes, même si ça venait à recommencer, Maëlle ne pourrait pas plus agir, quand bien même elle le voudrait, sa filiation ne la protégerait absolument pas cet abject personnage. Mais à l’heure actuelle, ça n’était pas réelle, les choses que voyaient ou pensaient voir Anastasiya n’étaient que des produits de son imagination et elle pouvait la protéger de cette imagination. Pour cela, il fallait l’éloigner, la faire s’asseoir quelque part et lui permettre de souffler. Ça allait aller, ça devait aller, c’est ce mantra qu’elle se répétait en l’entraînant puis en s’installant à ses côtés. Le silence l’enveloppa, malaisant, dû aux larmes d’Anastasiya qui semblait vaincue, rappelant à Maëlle qu’elle ne lui était d’aucune utilité. Peut être qu’elle pouvait aller chercher Dimka ? Lui il saurait forcément quoi faire, lui il avait toujours été là pour elle.

Sauf que la réponse fut négative mais pas seulement, le visage d’Anastasiya vint se glisser dans le cou de sa meilleure amie, à la recherche de la chaleur, d’un contact. Elle n’avait effectivement pas songé au fait que si elle partait à la recherche du frère de la demoiselle, cette dernière ne pouvait pas la suivre et se retrouverait seule. Dans ce cas de figure, mieux valait il en effet qu’elle reste à ses côtés « Je te le promets, je ne m’éloignerais pas. » Elle ne cherchait d’ailleurs pas à bouger, ayant juste fini par l’enlacer comme si ça servait à quelque chose de cela, comme si ça allait éloigner ce moment douloureux.

Elles restèrent comme cela un long moment le temps que les larmes d’Anastasiya se tarissent en réalité, sans qu’une parole ne soit échangée parce que la faire parler ne revêtait pas d’une importance capitale, qu’elle se sente mieux en revanche ça oui, c’était important. Ce n’est qu’une fois qu’elle ne sentit plus de nouvelles larmes venir mouiller son cou… quoi que ça ne voulait pas dire grand-chose vu qu’il était déjà bien trempé. Elle n’entendait plus le son caractéristique que fait quelqu’un qui pleure, Maëlle en arriva donc à la conclusion que son amie s’était apaisée. « Tu es en capacité de discuter ? » Il semblerait que oui et puis de toute façon Maëlle s’inquiétait bien trop pour garder le silence, elle avait besoin de comprendre pour savoir comment agir, quoi dire et si ça pouvait revenir  à un moment ou à un autre. « Tu étais plongée dans ton passé, n’est ce pas ? » Il n’y avait pas cinquante personnes qui déclenchaient la peur chez Anastasiya, au contraire, c’était la personne la plus courageuse du monde.  D’ailleurs ça n’enlevait rien à son courage selon Maëlle, son père était terrifiant et c’était pas très gentil donc elle ne le dirait pas forcément à haute voix mais il n’avait pas l’air très sain d’esprit « Il ne peut plus t’atteindre mais ça tu le sais déjà. Que se passe-t-il ? » peut être qu’elle venait d’apprendre que ses parents allaient être libéré et qu’elle craignait de devoir retourner chez eux ? Elle devrait peut être lui proposer de venir chez elle pour les vacances. Après tout elles pouvaient faire des stages de Quidditch dans des équipes, ne serait ce que celle de son père, si ça pouvait aider Anastasiya, Maëlle serait plus que ravie de lui venir en aide.

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