♛ Jamais un ami ne se défile

Aidan & Dimka - Juillet 2020

Vous en aviez eu des disputes avec Alcyone, parfois même beaucoup plus virulentes que cette dernière, parfois même vous en veniez aux coups et pourtant rien de tout cela n’était comparable à ce qui venait de se passer. Tu le sentais bien au fond de toi que toute cette merde allait poser problème. Que vous ne vous compreniez pas et pour le moment tu n’avais pas de solution à ce problème. Tu ne l’avais pas suivi, tu l’avais laissée partir puisqu’elle désirait être seule et c’était le cœur lourd que tu avais déambulé dans les rues de Londres avant de décider de ce que tu allais faire. Tu bouillais intérieurement, en colère contre elle, en colère contre toi, en colère contre le monde entier. Ton myocarde palpitant à un rythme effréné tandis qu’il hurlait de douleur de la perdre. Tu aimerais te l’arracher pour ne plus rien ressentir. Quelle merde ces sentiments, comme quoi tu avais toujours eu raison, cela rendait faible. Tu voudrais pouvoir les extirper de toi pour ne plus te sentir aussi impuissant comme en cet instant… Et en même temps tu ne voulais pas perdre ce que tu ressentais pour elle, une partie de toi y est agripper tel une mère qui voudrait défendre ses petits… Tu as Alcyone dans la peau et ça depuis le début même si tu avais mis du temps à t’en rendre compte. Ou est-ce que tu te rendais ? Le choix te paraissait évident mais tu ignorais si tu pourrais encore une fois profiter de son hospitalité. Oh tu savais bien que jamais Aidan refuserais de te loger, mais peut-être aurait-il une raison que cette fois cela ne serait pas possible ? Quand à Hestia… Il n’en était évidemment pas question, tu ne t’étais pas éloigné d’elle pour lui demander de l’aide dès que tu en avais besoin, elle t’enverrait sur les roses et elle aurait bien raison… Non ta dernière option serait de prendre une chambre au chaudron baveur au pire des cas… Tu parles d’un été de rêve… Vous aviez prévu de passer l’été ensemble dans son appartement et voilà qu’aujourd’hui, premier jour des vacances tu cherchais déjà un autre toit, tu ne savais même pas pour combien de temps…

Tu connaissais bien la demeure des Fleming puisque tu y avais passé pas mal de temps l’été dernier lorsque tu n’étais pas avec Alcy, ta petite sœur aussi avait logé chez eux. Tu n’avais pas prévenu Aidan de ton arrivé, tu ignorais s’il serait chez lui, tu te contentes de frapper à la porte. Sans grande surprise se fut sa mère qui ouvrit la porte. Visage impassible, tu caches ta colère derrière ce qui ressemble à peu près à un sourire, tu as toujours respecté la mère d’Aidan qui est tout le contraire de la tienne. Aimante. Se préoccupant réellement de l’avenir de son fils autre que pour l’héritage de leur nom. Tu enviais Aidan parfois, même si tu savais bien que même pour lui, tout était loin d’être rose. « Bonjour Madame Fleming, est-ce qu’Aidan est ici ? » Demandais-tu alors à la mère de ton ami. Elle t’accueillit avec sa bienveillance naturelle à laquelle tu n’étais pas habitué et qui te faisais toujours étrange. Tu l’aimais bien, mais cela tu ne l’admettrais sans doute jamais. Elle t’indiquait que oui ton meilleur ami était bien là. Elle t’invita alors à entrer à l’intérieur avant d’appeler son fils, signalant alors ta présence à ce dernier t’annonçant que tu pouvais très probablement le rejoindre, après tout tu connaissais la maison et ça ce n’était pas faux. Tu la remerciais bien évidemment et prenait la direction de la chambre d’Aidan, lorsque tu arrives près de ce dernier, il n’est donc pas surpris de te voir, en revanche tu peux deviner qu’il se pose tout de même la question du pourquoi tu es là. Il t’arrive de passer à l’improviste bien entendu, mais c’était plutôt rare.

« Quoi ? » Demandes-tu en haussant les épaules d’un air nonchalant. « Un jour sans te voir, c’était trop, tu me manquais déjà. » Ajoutes-tu avec un léger sourire bien que tu n’as pas réellement le cœur à rire loin de là et le soupire qui suit le prouve. « Tu crois que tu aurais de la place pour ton meilleur ami pour une durée pas vraiment défini ? » Oh tu pouvais facilement deviner qu’il devait être surpris par ta demande après tout il savait que tu devais passer l’été avec Alcyone tout en exécutant ton stage au bureau international des lois magiques, en aucun cas il avait été question que tu viennes ici, du moins pas pour plusieurs semaines en tout cas… « Je vais te raconter évidemment, mais si tu as quelque chose à boire, je ne dis pas non, enfin… Si je te ne te dérange pas bien entendu. » Car tu ne voulais pas non plus le couper dans ses plans, peut-être avait-il prévu quelque chose avec sa blondinette ? Ah entre Elise et toi ce n’était toujours pas l’amour fou, cela dit dans le fond tu l’appréciais même si ce n’était pas réciproque et c’était sans doute cela qui te faisais l’apprécier d’ailleurs, elle n’avait jamais eu peur de te tenir tête. En revanche tu plaignais quand même ton meilleur ami, tu étais bien placé pour savoir que des fois les filles, c’était vraiment une plaie !

♛ Jamais un ami ne se défile

Aidan & Dimka - Juillet 2020

C’est fou tu n’avais prononcé qu’une phrase à ton meilleur ami et pourtant il ne semblait pas te croire une seule seconde… Soit il te connaissait trop bien, soit ton jeu d’acteur était mauvais… Tu penchais pour la première option rien que pour ne pas froisser ton égo et parce que c’était probablement la vérité. Tu ne cherchais pas plus longtemps à donner le change et finissais par lui demander si tu pouvais rester ici et pour bien qu’il comprenne tu ajoutais que c’était pour une durée indéterminée, tu ne savais pas quand cela s’arrangerait avec Alcyone… Oh vous aviez déjà eu des disputes bien sûr, mais cette fois tu sens que ce n’est pas pareil et que les choses ne vont peut-être pas s’arranger en cinq petites minutes avec un pardon… Si tu t’inquiétais de déranger Aidan dans ses plans il te rassura dans un premier temps en ajoutant que tu es toujours le bienvenu ici. Cela réchauffa quelques instants ton myocarde blessé et en lui assurant que tu allais tout lui expliquer tu lui demanda s’il avait de quoi boire. De l’eau… Ton meilleur ami avait soudainement gagné en humour ? Bièraubeurre c’était plus dans ce que tu voulais, maintenant si tu pouvais avoir plus hein…

« Plus fort… Je crois que je vais en avoir besoin… De la vodka si tu as ou un whisky pur feu ou sinon ce que tu as évidemment. » Tu n’allais pas lui demander quelque chose qu’il n’avait pas. Il t’assurait ensuite qu’il n’avait rien de prévu et que tu ne le dérangeais pas du tout. « Rien de prévu avec ta blondinette ? » Demandes-tu alors. Tu faisais de ton mieux pour arrêter d’emmerder Elise ces derniers temps, mais il faut dire que c’est plus fort que toi, quand tu la croise tu ne peux t’empêcher de la chercher et de la taquiner, de plus la Serdaigle te le rendait tellement bien que s’en était que plus amusant. En attendant que ton meilleur ami aille chercher de quoi vous rafraichir et t’aider à digérer ce qui s’était passer dans la cuisine, tu posais ton postérieur sur son lit. Cela ne dure que quelques minutes, mais cela te suffis à te perdre dans tes pensées, à revivre encore une fois votre dispute jusqu’à ce qu’Aidan revienne avec les boissons. Tu le remercias et commençait par prendre une gorgée de ce qu’il t’avait ramené. Tu savais qu’à présent il attendait. Il attendait que tu te livres, que tu expliques la raison de ta présence ici. Tu pris une gorgée supplémentaire avant de prendre la parole…

« Je me suis disputé avec Alcyone. » Oh sans doute qu’il n’y avait pas besoin d’être devin pour s’en douter, ta présence ici prouve que cela ne s’est pas bien passé de toute façon… « Elle m’a montré sa boutique, celle qu’elle à acheter elle-même et euuh… C’est génial je suis vraiment content pour elle, j’aurais juste voulu… Aider tu vois ? » Demandes-tu alors en relevant tes prunelles ambrée dans celle de ton meilleur ami. « Elle à refuser, elle a dit ne pas vouloir de mon argent comme si c’était la chose la plus terrible sur cette terre. » Tu prends un instant de silence essayant toujours de comprendre sa façon de réagir. « Je sais que ma famille est et ce qu’elle représente mais… Je ne suis pas eux et je ne me vois pas passer toute ma vie sans jamais pouvoir lui apporter quoique ce soit sous prétexte qu’elle ne veut pas de cet argent… En plus elle a reçu de l’aide de la part de son frère et d’une amie, la première à qui elle a vendu ses bijoux, mais elle refuse la mienne tout ce qu’elle veut ce sont des dessins à la con… » Tu pouvais parler librement devant Aidan, il était l’un des rares à connaitre ton coup de crayon et donc ne pas être surpris. « Elle… Elle n’a pas voulu comprendre que le problème ce n’était pas juste sa boutique, mais que si elle rejetait ce qui m’appartient au final on ne pourra jamais rien construire à deux et si elle veut tout faire toute seule alors je… Je fais quoi moi dans cette histoire ? » Le regard que tu portes à Aidan est totalement perdu… Tu ne t’es jamais senti comme ça, tu te mets à rire soudainement, tant que cela en secoue tes épaules.

« Regardes moi… ça y est, je suis pathétique… Tu vois j’avais raison, l’amour cela rend totalement dégénérer… » Et s’il n’y prenait pas garde, Aidan allait finir comme toi avec sa blondinette… Tu prends une nouvelle gorgée comme si la brûlure dans ta gorge pourrait t’aider à oublier, mais tu sais que ça ne sera pas le cas… Qu’il ne faudrait beaucoup plus d’un verre pour oublier et tu refusais d’être dans cet état chez les Fleming. Oh Aidan t’avait vue dans cet état bon nombre de fois ce n’était pas un problème, c’était plutôt à sa mère que tu ne voulais pas imposer ton comportement colérique et incontrôlable… Tu allais donc devoir prendre sur toi…

♛ Jamais un ami ne se défile

Aidan & Dimka - Juillet 2020

Ton meilleur ami n’avait-il pas l’habitude de ton air morose ? Ne reconnaissait-il pas se calme qui sommeille en toi et qui ne couvre rien d’autre que la froideur de ta colère en réalité ? S’attendait-il réellement à autre chose ? Ou faisait-il seulement preuve d’ironie ? Tu ne relevais pas, il annonçait avoir de la vodka et là en cet instant c’était tout ce dont tu avais besoin. De ça, d’un endroit où dormir autre que chez ton oncle ou pire la demeure familiale totalement vide de vie depuis que tes parents sont enfermés à Azkaban… Et aussi d’un ami, d’une oreille à laquelle te confier… Rien de prévu avec Blondie, bien vous resterez donc entre hommes sans aucune femme pour venir se glisser dans vos pattes pour ce soir et les jours qui viennent. Hestia… A son nom ton myocarde se serre, tu aurais aimé pouvoir rester l’ami que tu avais toujours été avec elle… Mais pour le moment c’était impossible… Couper les ponts avait été la meilleure chose à faire… Mais cela te coûtait… Mais tu savais que tu n’avais pas réellement à te plaindre, sachant que la pire douleur, c’était-elle qui la vivait. Lorsque ton meilleur ami revint finalement avec la boisson tant désirée tu le remercias avant d’en boire une gorgée et de te lancer dans l’explication de ce qui s’était passé. Tu as à peine le temps de commencer que ce dernier te coupe, te demandant de lui dire quelque chose qu’il ne sait pas et si tu avais eu le cœur à sourire, tes lèvres en aurait dessiné une esquisse, mais là tu te contentais de passer à la suite de ton récit. Et parce que tu ne supportes pas de te voir aussi méprisable, tu finis par rire de ta situation, tu finis par dire que tu es pathétique parce que c’est plus simple pour toi de tourner cela à la dérision plutôt que d’admettre que tu as des problèmes… Tu jettes un rapide coup d’œil dans la direction d’Aidan lorsqu’il relève que non, tu n’es pas pathétique.

« A qui le dis-tu… » Réponds-tu lorsqu’il admet quand même que cette saloperie qu’on appelle l’amour, fait faire des conneries. Tu lèves les yeux au ciel lorsque ton meilleur ami prend la peine de soulever que tes dessins ne sont pas stupides, tu allais lui répondre, mais il n’avait pas fini. « Bien sûr que non. Mais il s’agit de mon héritage ça vient d’eux. » Tu ne travailles pas encore pour gagner seul ton argent pour le moment, probablement que tu n’aurais même jamais besoin de travailler si tu le voulais d’ailleurs, tu étais déjà bien à l’abris du besoin… « Mais il ne s’agit que de moi, elle n’a pas besoin de leur faire confiance, je fais encore ce que je veux de cet argent. » Assures-tu alors avant de reprendre. « Et oui tu as plutôt bien résumé la situation, elle n’est pas du style à laisser entretenir, mais moi non plus, je n’ai pas été élevé ainsi… » Tu étais même plutôt ouvert d’esprit pour un Dimitrov, ça on ne pouvait pas te l’enlever pour le coup… Tu acceptais qu’elle veuille travailler, tu acceptais qu’elle soit indépendante… Tout ce que tu voulais, c’était faire partie de ses projets ! Tu reprends une gorgée avant d’entamer l’autre sujet que ton meilleur ami avait évoqué.

« Quand à mes dessins… » Dis-tu en soupirant en te passant une main sur le front le temps de quelques minutes. « Elle aurait aimé que je lui dessine quelques modèles je crois, qu’on travaille ensemble… Mais… Je sais pas, je ne vois pas tellement en quoi ça l’aiderait, elle a énormément de talent pour ses créations. » Expliques-tu alors en finissant par simplement hausser les épaules d’incompréhension et d’impuissance… Finissant finalement ton verre, tu attrapes la bouteille que ton meilleur ami avait monté en plus de vos verres. « Ça mon ami, c’est l’une des meilleures idées que tu aies pu avoir ! » Dis-tu avant de te resservir un nouveau verre. « Les filles… Est-ce que Blondinette aussi te tiens certains discours que tu ne comprends absolument pas ? » Finis-tu par demander à Aidan, comment est-ce qu’il faisait lui pour s’entendre avec miss parfaite ? Elle était sans doute encore pire qu’Alcyone, comment faisait-il pour s’en sortir ?

♛ Jamais un ami ne se défile

Aidan & Dimka - Juillet 2020

Les amis sur lesquels tu peux compter, sur lesquels tu peux réellement compter, il n’y en a pas beaucoup. Tu peux les compter sur les doigts d’une seule main et il n’est pas rare de te voir accourir chez les Fleming lorsque les choses commencent à être compliqué à encaisser… Aidan est au courant de tout en ce qui te concerne, chaque petite histoire merdique à propos de ta famille, il sait tout ou presque. Il connait chaque parcelle de toi que ce soit ton coup de crayon pour le dessin ou le fait que tu joues du violon à la perfection, la manière dont ta famille ta traité depuis tout petit, il sait tout. Alors oui, c’est évident de se retrouver là quand encore une fois ton monde s’ébranle… En revanche, venir à propos d’une fille, ça c’était un peu moins récurent… Même si depuis Alcyone cela avait changé pas mal de choses… Oui tu te sens pathétique, oui tu te sens faible, tu as l’impression qu’on peut t’atteindre tout simplement parce que tu te permets d’aimer… Tu l’as dans la peau, dans tes trippes et tu sais que malgré tout tu as du mal à être loin d’elle. Alors oui, cette nouvelle crise tu as du mal à l’encaisser… Tu expliques alors le problème à ton meilleur ami, sans savoir s’il allait pouvoir t’aider, mais au moins tu peux déverser ce que tu ressens à son oreille et s’il ne peut pas t’aider cela à au moins le don de t’apaiser et de mettre des mots sur tout ça. Tu finis par hausser les sourcils lorsqu’il rebondit sur tes dessins en supposant que ton étoile voulait peut-être diversifier ses articles, oui sans doute, pour ce que tu en savais… Mais pourquoi tes dessins ? Elle pourrait avoir beaucoup mieux ailleurs… Tu enchaines le deuxième verre en espérant que ça puisse t’aider à y voir plus clair, même si tu sais que ce n’est absolument pas le cas. Lorsqu’Aidan reprend la parole, il t’arrache un semi sourire, ça c’était bien vrai !

« C’est bien vrai ça, pourquoi est-ce que personne ne l’a pas déjà inventé ? Pourquoi est-ce qu’aucune femme ne délivre leurs secrets en échange d’argent ? » Demandes-tu alors sur le ton de la plaisanterie. En tout cas le fait qu’Aidan dise qu’il ne comprenait pas tout te rassurait, après tu savais également qu’il n’avait que ta version de l’histoire et que donc forcément son avis était biaisé, mais franchement, ça ne servait pas aussi à cela les amis ? A te soutenir, peu importe les circonstances ? En revanche retourner lui demander ce qui cloche était évidemment hors de question pour le moment. Vous aviez tous les deux besoins de redescendre la pression, vous expliquer maintenant pourrait tout empirer. Alors que tu te servais un nouveau verre, bien heureux qu’Aidan ai pensé à monter la bouteille, tu finissais par l’interroger au sujet de Blondinette, histoire de savoir si toutes les filles étaient pareilles ou si le problème que tu avais avec Alcyone n’était pas quelque chose de récurent chez la gente féminine. Tu ne t’attendais pas vraiment à ce que la conversation prenne cette tournure, évidemment Aidan t’avait déjà parlé du fait que Blondinette avait tendance à parler des loups et au début tu avais mis cela sur le hasard, mais si cela revenait toujours sur le tapis, cela devenait assez étrange. Tu fronces doucement des sourcils pourquoi parler d’une chose qu’elle déteste ? Surtout en sachant la position de ton ami dans cette histoire ça ne devait pas être facile à gérer surtout que si elle apprenait pour lui, il ne le vivrait sans doute pas bien… Tu es là à te plaindre de ton histoire avec Alcyone, mais pour le coup Aidan n’avait pas choisi la solution de facilité lui non plus.

« C’est bien connu tout le monde à un loup-garou dans ses contacts, regarde-moi. » Lâches-tu alors ironiquement, après pour le coup tu ne connaissais pas assez la serdaigle pour savoir réellement d’où lui venait cette obsession. « Finalement tu as la palme, je trouve Alcyone beaucoup moins compliqué à comprendre, elle ne cherche pas à tout prix à en savoir plus sur mon frère, elle au moins. » Bon encore une fois c’était ironique, tu avais encore en travers de la gorge le fait de savoir qu’il avait osé lever la main sur elle… Mais il est vrai que si elle avait développé une obsession pour lui, cela t’aurait certainement rendu dingue, voilà pourquoi tu pouvais plutôt bien imaginer qu’Aidan ne se sentait pas du tout à l’aise dans cette histoire… « Il n’y a pas moyen de la faire penser à autre chose ? » Demandes-tu en te disant que si ça avait été le cas, Aidan aurait déjà probablement trouvé une solution n’est-ce pas ? Et la petite Blondinette était plutôt têtue dans son genre… Alors que vous en veniez à discuter mensonge, tu réfléchissais un instant… Il y avait des choses de ton passé ou tu avais mis du temps à te confier à l’étoile mais dans l’ensemble, tu ne te souvenais pas lui avoir menti.

« Je note, effectivement ça n’a pas l’air simple cette histoire… » Est-ce qu’il avait eu raison ou non ? De base tu ne comprenais pas très bien ce qu’il faisait avec elle, même dans le fond tu l’aimais bien la serdaigle, mais tu savais que jamais ça n’aurait pu coller avec toi. En revanche… Tu ne pouvais pas vouloir d’un avenir solitaire pour ton meilleur ami… « Je sais qu’elle… Déteste… Et bien euh les loup-garou… » Dis-tu légèrement gêné en désignant ton meilleur ami. « Mais ne pourrais-tu pas lui avouer la vérité ? » Tu sais déjà ce qu’il va te dire et tu lèves une main pour qu’il te laisse parler… « Ca à l’air déjà mal barré votre histoire, plus tu essais de la tenir éloignée de tout ça et plus elle se jette dedans… Tu viens de me dire que le mensonge était vraiment une très mauvaise idée… Tu à l’air de t’enliser de plus en plus et à un moment ça va éclater… Alors quitte à ce que ça explose, est-ce que tu ne pourrais pas jouer la carte de l’honnêteté ? Et voir si elle pourrait être capable de… D’accepter cette partie de toi ? » Tu savais qu’Aidan n’allait pas aimer l’idée… Mais foutu pour foutu… Tu avais presque envie de lui dire qu’il valait mieux tenter plutôt que de la perdre sans jamais avoir osé…

♛ Jamais un ami ne se défile

Aidan & Dimka - Juillet 2020

« Mais c’est normal, tu es mon loup-garou à moi, pas celui d’un autre voyons. » Réponds-tu tandis que cette plaisanterie t’arrache l’ombre d’un sourire en rappelant que jusqu’à aujourd’hui tu étais toujours le seul à connaitre ce secret « Et ton secret je l’emporterais dans ma tombe s’il faut » Assures-tu alors. Tu ne lui ne lui avait jamais fait défaut, jamais le moindre mot n’avait failli sortir de ta bouche, c’était un secret que tu gardais précautionneusement. Si lui connaissait également la plupart de tes secrets, en revanche il n’était pas forcément le seul à les connaitre… Déjà parce que votre passé, vous étiez trois à l’avoir partagé là ou lui était enfant unique. Ensuite, tu n’avais pas de secret aussi gros que celui d’un canidé à quatre pattes et plein de poil, vous ne pouviez pas vraiment comparer vos vies, en tout cas tu étais honoré de sa confiance depuis tout ce temps. Il était vrai que le comportement de blondinette était étrange, ce n’était pas normal de détester quelque chose et d’en faire une obsession à fois, tu ne pouvais t’empêcher de faire le comparatif avec Alcyone et tu devais reconnaitre que même si tu ne comprenais pas tout, elle était définitivement moins compliquée ! De quoi est-ce que tu te plaignais finalement ? Faut dire que ton ami pour le coup c’était vraiment mis dans une situation bien délicate. Et il avait beau vouloir changer de sujet, la jeune Serdaigle avait l’air bien têtue, ce dont tu ne doutais pas, c’était bien quelque chose qui ressortais de vos échanges en générale. Tu attaquais ensuite un sujet que tu savais être assez compliqué pour Aidan… Avouer la vérité… Tu savais qu’il n’était pas prêt, mais tu avais cette impression que s’il continuait comme ça, il allait dans le mur… Et quitte à aller dans le mur, peut-être que la solution était d’y aller un bon coup et de le fracasser ce mur ? Quitte à la perdre, au moins il saurait qu’il aurait tout tenté… C’était ce que tu avais envie de reprendre, mais en l’entendant tu comprenais qu’il n’était pas prêt à le faire. En cet instant tu as de la peine pour ton meilleur ami, parce que tu comprends la douleur qu’il pourrait ressentir s’il la perdait, tu souffres en cet instant de ce qui se passe avec Alcyone… Qu’est-ce que tu avais dit déjà ? Ah l’amour… Une belle connerie… Lâche ce n’est pas le mot que tu aurais utilisé et tu secoues la tête en l’entendant se rabaisser ainsi.

« Tu n’es pas un lâche Aidan, c’est une situation compliquée et puis c’est toujours plus facile quand t’es pas directement au cœur du problème de donner des conseils… » Il ne fallait pas se leurrer entre les conseils et l’application possible de ces derniers, parfois il y avait un gouffre. Tu hoches la tête tout en reprenant une gorgée lorsqu’il parle de son passé, de cette façon de fonctionner qu’il a appris auprès de sa mère au final. Tu ne pouvais que comprendre, niveau conditionnement de cerveau, les Dimitrov se posait bien là également. Toi aussi tu étais le fruit à l’image de tes parents et c’était ce qui posait problème d’ailleurs. Et puis tu pouvais comprendre qu’il cache un secret pareil, tu n’avais jamais remis cela en cause tu avais toujours trouvé ça normal… Mais entre le dire à tout le monde et l’avouer à une personne qui comptait, ce n’était pas tout à fait pareil dans le fond. La preuve, toi tu savais. Après toi tu ne détestais pas les loup-garou et tu avais toujours accepté Aidan comme il était, ça aidait pas mal. Tu hoches une nouvelle fois la tête lorsqu’il admet que c’est le mieux à faire, effectivement tu étais d’accord avec cela.

« Quand tu seras prêt. » Dis-tu alors simplement. « Mais je te conseille de ne pas trop tarder, plus tu attends, pire ce sera… » Il allait devoir le trouver ce courage, il n’allait pas avoir le choix ou alors à coup sûr oui, ça allait lui exploser au visage. Alors que ton ami reprend la parole, tu souris une nouvelle fois en venant prendre une nouvelle gorgée. « Je crois que dans tous les cas la bouteille ce soir ne suffira pas. » Tu avais besoin de noyer ton mal être, tu avais besoin de pouvoir penser à autre chose qu’à cette dispute avec ton étoile et boire, même si ça ne te permettais pas de l’oublier, cela endormait au moins tes sens… « Merci en tout cas de… » Tu marques une pause en sachant très bien que tu allais sans doute être légèrement niais dans les secondes qui allaient suivre. « D’être là pour moi et d’encore une fois m’accueillir ici. » et avant que ça ne devienne trop mielleux, tu reprenais : « Alors ce changement de sujet, de quoi parlons-nous ? Je te propose pas une partie d’échec je crois que ni toi, ni moi ne sommes en état… » Il fallait le reconnaitre, vous aviez certainement déjà bien bu pour cela, en revanche, ça pouvait toujours être drôle…