Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
RSS
RSS



 

Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
We can bring it on the floor || ft. Helios :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Jeu 13 Mai - 23:19
We can bring it on the floor || ft. Helios Willios

We can bring it on the floor



17 septembre 2020

Pré-au-Lard était un village où je me rendais assez régulièrement, pour des raisons pouvant être aussi bien personnelles que professionnelles, à vrai dire… Je pouvais y faire des emplettes, comme tout le monde, ou m’arranger pour essayer de retrouver Septima lors des sorties scolaires au village…
Bien sûr, c’était un lieu où l’on rencontrait toujours des gens. Il était impossible de faire autrement et Pré-au-Lard n’étant pas bien grand, même en essayant d’être discret, il était difficile de ne pas croiser quelqu’un ou quelqu’une.

Depuis le départ de mon épouse, j’essayais de ne pas faire n’importe quoi, même si cela s’avérait souvent plus facile à dire qu’à faire. La tentation était grande de faire les boutiques et de me perdre en achats compulsifs… tout comme il aurait été facile, aussi, de me passer les nerfs sur n’importe quel moldu attrapé au hasard, juste parce qu’il aurait été au mauvais endroit au mauvais moment… En tout cas, je cherchais à garder une bonne hygiène de vie, à garder un rythme correct, à ne pas me laisser aller et, surtout, à ne pas verser dans les clichés habituels des types qui se faisaient larguer. Je n’avais pas écumé les bars, ni vidé ma cave, ni fumé plus que de raison ou touché à des substances un peu spéciales. J’était du genre à avoir besoin de pouvoir avoir le contrôle. Alors je faisais ce qu’il fallait pour rester moi-même, en toutes circonstances.

Mais cela ne m’empêchait bien sûr pas de passer parfois un peu de temps à chercher d’autres manières de passer mon temps et de m’éviter de penser, car c’était là la clef, pour ne pas perdre la tête. Ne pas penser… mais sans m’abrutir. J’avais besoin de m’occuper l’esprit. C’était pour cela que je multipliais les affaires au bureau des oubliators et que je m’acharnais à étudier toujours plus et mieux les points à l’ordre du jour pour les réunions du Conseil d’Administration. En plus de cela, je cherchais aussi à pouvoir apporter un petit plus à notre Cause. J’aurais aimé, par exemple, pouvoir trouver l’un des nouveaux repaires du Blood Circle, pour pouvoir faire leur fête aux moldus qui avaient rejoint ce groupuscule anti-sorcier…
Cependant, il était rare de trouver de bons informateurs. Il fallait des gens qui pouvaient avoir un pied dans chaque monde et qui avait de bonnes raisons de vouloir fournir des informations. Ce genre d’indic ne courait pas les rues. Aussi, quand nous en tenions un, nous essayions au maximum de le protéger et de faire en sorte qu’il ne change pas d’avis.
Il fallait arriver à obtenir les informations tout en la jouant assez finement pour que la personne puisse ne pas courir de risque en regagnant ensuite le monde moldu. Et puis, brouiller les pistes était essentiel, évidemment.

Si je venais à Pré-au-Lard aujourd’hui, c’était pour retrouver celui que je pouvais appeler mon indic. C’était un sorcier qui observait de près la famille Kane. Après tout, le premier Ministre moldu et les siens étaient réputés pour être parmi les familles importantes de nos ennemis. Il aurait été génial de pouvoir éliminer rapidement toutes les têtes pensantes de cette organisation, mais pour cela, nous avions besoin de leurs noms. Et c’était un peu difficile à obtenir.
Je retrouvais généralement l’homme à la gare et de là, nous marchions un peu, conversant à propos de tout et n’importe quoi. Et puis nous venions au cœur du sujet.

Mais en arrivant à la gare ce jour-là, j’eus la surprise de recevoir un petit message griffonné sur un parchemin, apporté à la hâte par un hibou plus que pressé. Rendez-vous annulé, mon contact n’avait pas le choix. Il proposait de reporter la rencontre au surlendemain, dans les conditions habituelles. A l’aide de ma baguette, je fis apparaitre un simple « OK » sur le parchemin, que je rattachais à la patte du volatile avant de le renvoyer à l’expéditeur. J’espérais tout de même que mon indic n’ait pas de souci à se faire, c’était bien trop difficile de trouver des informateurs compétents, de nos jours…

C’est en me tournant que je le vis. La silhouette était caractéristique et reconnaissable entre toutes. Les cheveux d’un blond presque blanc, la corpulence mince et le faciès froid. Je ne l’avais pas revu depuis la soirée du nouvel an où j’avais eu l’impression que le jeune homme avait plutôt fait une sorte de crise de jalousie… mais ce même soir, sa mère m’avait appris la vérité. Aurais-je dû me manifester après cela ? Je savais, à l’instar de Rodolphus Lestrange et de Phobos Asclépiades, que j’avais une chance sur trois d’être le géniteur du garçon. Mais j’avais espéré pour lui que ce ne soit pas moi…

« Helios… » Ce jeune homme était mon fils. Me dire cela, ça me faisait quelque chose d’étrange. Nous étions si différents, lui et moi… et nous avions tant de différends… Je me sentais coupable, au fond, de l’avoir engendré. J’aurais aimé que ce soit l’un des autres…
Je ne savais pas si je devais ou non prendre de ses nouvelles, parler de banalités ou même de sa mère. Je n’avais rien de précis en tête, le concernant… Tout ce que je pouvais dire, c’était : « Je suis désolé… »

J’en voulais beaucoup à Meredith de n’avoir entamé aucune démarche avant. Elle avait élevé son fils dans l’ignorance, elle avait continué à entretenir des relations avec trois hommes sans avoir la moindre idée duquel de nous trois pouvait être le père du jeune homme… Alors que faire les tests vingt ans plus tôt aurait évité de gâcher la vie de son propre fils. Avait-elle eu peur de la vérité ? Avait-elle eu une sorte de plaisir malsain à entretenir le doute, comme pour mieux garder trois hommes auprès d’elle ?

Je me souvenais parfaitement des premiers mois d’Helios. J’avais été présent pour sa mère, en tant qu’ami, en réalité. Et j’avais été présent, donc, dans la vie du petit garçon de façon assez régulière. C’était le fait de voir Helios sourire et progresser qui m’avait, à l’époque, donné envie de fonder, moi aussi, ma famille. D’ailleurs, Marcus était né deux ans après Helios…
Je ne savais pas comment agir face à cette situation. Je savais que Mrs Carrow avait menti à Helios, en lui affirmant après les tests que son père était Phobos, puisqu’il était apparu que Rodolphus était stérile. Il me semblait qu’elle avait menti à Phobos aussi, du coup, pour qu’il pense être le père d’Helios. Cela faisait beaucoup de mensonges… Beaucoup trop.
J’aurais bien prié Salazar et Merlin pour que Phobos soit réellement le père du jeune homme, mais il était trop tard… Tout ce qui était encore faisable, à présent, c’était essayer de limiter la casse, tenter de faire en sorte que la vie d’Helios ne soit pas gâchée par les écarts de sa mère et ses mensonges.

Je me rendis compte, face à Helios, que j’en voulais tellement à sa mère qu’en cet instant, je méprisais vraiment l’idée qu’elle avait eue de ne pas dire la vérité. Tromper son fils et tromper un ami. C’était cruel et c’était petit. Mais Mrs Carrow ne reculait devant rien… Peut-être était-ce là quelque chose que je n’appréciais pas chez elle, mais il était évident que j’aurais aimé pouvoir avoir mon mot à dire dans tout cela. J’étais d’avis, même, que le sujet aurait dû être abordé autour d’une table, entre Meredith, Helios, Phobos et moi. Pour que tout soit clair et que tous les quatre nous puissions essayer de nous mettre d’accord.
Au lieu de cela, Meredith avait agi par égoïsme. Elle avait voulu préserver sa propre image avant tout. Et je la trouvais bien ingrate de faire un coup pareil à son fils qui l’avait toujours mise sur un piédestal.

Je ne savais que penser. Tout cela me dépassait et je ne m’étais pas préparé à aborder la question avec le jeune Carrow. Mais il allait bien falloir y passer un jour ou l’autre. Peut-être que le moment était venu…

« Tu… Tu as un peu de temps ? »  

Je n’avais pas de raison d’essayer de lui imposer quoi que ce soit. Je ne savais même pas si j’avais moi-même besoin de cette discussion… mais lui allait peut-être en avoir besoin. Et j’aurais été un vrai connard de ne pas essayer, au moins, de lui apporter des réponses si je pouvais faire au moins cela pour lui.
Même si nous n’étions pas vraiment sur la même longueur d’ondes, même si nous avions plus d’une fois échangé des propos blessants et acerbes. Aujourd’hui, il était clair que ce n’était pas ce que je voulais. J’aurais voulu pouvoir ouvrir la voie à la communication.

Le jeune homme devait m’en vouloir, autant, sinon plus, qu’il devait en vouloir à sa mère. Et c’était tout à fait normal. Il y avait quelque chose de très logique, là dedans, ce n’était pas irrationnel et je pouvais bien comprendre, sans avoir à faire le moindre effort, que le jeune Carrow ait envie ou besoin d’extérioriser tout cela. Peut-être était-ce en cela que je pourrais me rendre utile pour lui, au fond. Qu’il me casse la gueule si cela pouvait le défouler, pourquoi pas ?

Le moment était-il bien choisi ? Mon rendez-vous était annulé, mais lui ? S’il était ici, c’était sans doute pour une raison. Helios n’avait jamais agi sans raison. Il était du genre à être assez prudent et assez rationnel pour analyser une situation avant de se lancer. Alors, c’était à lui qu’incomberait le fait de décider si oui ou non le moment était venu de mettre les choses à plat et au clair… Pour ma part, je me plierais à sa décision. S’il voulait que nous parlions de la météo, c’était tout à fait possible, mais cela aurait peut-être été un peu dommage…

Revenir en haut Aller en bas
Helios Carrow
Helios Carrow
Sorcier MM
INRP
Métier : Médicomage, spécialisé en "Empoisonnement par plantes et potions"
Messages : 1191
Gallions : 593
Date d'inscription : 06/05/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #009966
Mon allégeance : Mangemorts
Jeu 20 Mai - 19:05
We can bring it on the floor

William Ombrage & Helios Carrow

Pré-au-Lard | Journée | 17 septembre 2020


Cette nouvelle année, Helios l’avait attendu avec appréhension. Il n’était plus vraiment le même qu’avant. Enfin, si au contraire, il restait le même mais sa propre perception en était bouleversé. Plusieurs mois avaient passés et le jeune homme commençait lentement mais surement à se faire à l’idée. Le plus dur restait le regard des autres. Pour le moment, l’Univers entier pensait qu’il était le fils de Phobos. Tant mieux. C’était parfait ainsi. Helios se sentait devenir plus fort chaque jour, prendre en compte tous les tenants et aboutissants que cela pourrait bien faire pour son existence. Il serait toujours Helios Carrow, que cela plaise ou non à la famille. Pour le reste… Il serait le meilleur médicomage de sa génération et le plus fidèle partisan de l’Augurey. Cette dernière n’était-elle elle-même pas une sang-mêlée ? Exactement, la perfection était inatteignable.

La journée était clémente. Helios n’avait plus autant de cours que dans sa première année même si le programme restait soutenu. Avec sa spécialisation dans les plantes et potions, il se devait d’acquérir un savoir quasi-encyclopédique. Ça ne le dérangeait pas plus que cela, après tout il avait toujours aimé les potions et les plantes n’étaient que des ingrédients comme les autres. Mais cet objectif l’obligeait à dévorer la bibliothèque de Poudlard. Il connaissait le rayon qui l’intéressait par cœur et passait des journées à recopier des croquis et des recettes. Être le meilleur devenait une motivation suffisante… Tout comme éviter ses anciens amis sang-purs…

Un livre, « Merveilles Bulbaroses et associés » de Herr Boris Terrie, un allemand, était cité dans de nombreux textes mais Helios n’arrivait pas à mettre la main dessus. Aucun auteur n’avait jugé bon de citer les paragraphes en entier et il se retrouvait donc coincé. Vaincu, il avait demandé à la bibliothécaire acariâtre qu’il ne supportait pas s’il était possible de l’acheter. Et comme c’était une insupportable personne, elle lui avait répondu par la négative. Helios avait donc été bien obligé d’envoyer un hibou à Fleury & Bott pour le leur commander sur ses propres deniers. Les péripéties auraient pu prendre fin là si la livraison n’avait pas eu lieu… Au bureau de Poste de Pré-au-Lard qui refusait de « ré-épuiser un hibou pour cette brique ». Helios avait été particulièrement agacé de devoir aller chercher lui-même le précieux ouvrage.

Un jeu après-midi de libre, il s’était donc empressé de rejoindre le village proche de Poudlard. Les températures étaient encore douces, même pour l’Ecosse et il ne portait que son uniforme avec un pull. La cravate verte des Serpentards dénotait avec fierté entre sa chemise blanche immaculée et son pull gris acier. Les mains dans les poches, il profitait du petit air frais qui faisait négligemment bouger ses cheveux. Il aimait bien ces temps de solitude.

Une interaction tout aussi peu sympathique qu’avec la bibliothécaire plus tard, Helios ressortait de la Poste avec son livre tenu par un ruban. Effectivement, Helios ne s’était pas douté de toutes les « Bulbaroses » que comptait le monde tant l’épaisseur de l’ouvrage était impressionnante. Il n’avait plus qu’à retourner dans sa Salle Commune. Peut-être pourrait-il trouver un partenaire d’échec magique, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas joué. Il devait d’ailleurs penser à faire les démarches pour entrer dans le club de Poudlard. L’année dernière il s’y était pris trop tard.

« Helios… » Le jeune homme se figea. Il tourna la tête mécaniquement et se retrouve face à William. William Ombrage. La dernière personne qu’il avait envie de croiser. Certes Helios était de plus en plus confiant avec cette histoire de pureté du sang mais il n’avait pas encore voulu réfléchir à ce que cela impliquait dans sa relation avec William… William qu’il avait détesté avec application aussi loin qu’il se souvenait. Cela faisait de cet homme… Son… Il n’arrivait pas à le formuler. Helios avait passé sa vie à chercher ce père inconnu pour finalement apprendre qu’il avait toujours été là… Pathétique. « Je suis désolé… » La surprise passée, le visage d’Helios retrouva son flegme habituel. Personne ne savait pour le lien de parenté. Mais cette phrase… Le Carrow ne savait comment l’interpréter. Savait-il ?! Peut-être que cela n’avait rien à voir. Helios préféra jouer la carte de l’ignorance. « Monsieur Ombrage. » Répondit-il avec une politesse froide et un mouvement de tête de salutation. « Plait-il ? Je ne suis pas sûr de comprendre. » Helios se demanda avec quelle vitesse il pourrait atteindre le réseau de cheminette le plus proche et avec quelle excuse il pourrait se sortir de cette discussion qu’il n’avait absolument pas envie d’avoir.

« Tu… Tu as un peu de temps ? » Le ton hésitant de William renforça l’appréhension d’Helios quant au sujet de la conversation proche. Mais une pointe de curiosité vint s’ajouter. Comme si une clé venait magiquement de déverrouiller une porte fermée depuis toujours. Il n’avait qu’à pousser la poignée pour découvrir ce qu’elle renfermait. Mais était-il seulement prêt pour cela ? N’avait-il pas attendu vingt-deux ans pour ça au fond ? Et puis peut-être que William ne savait rien ? Peu probable… Mais qu’avait à perdre Helios de l’écouter ? Le jeune homme le détailla un instant silencieux, le visage toujours aussi froid. « J’ai quelques minutes. » Répondit-il simplement.

Son livre semblait peser une tonne. Le jeune homme ne bougea pas, ne savant pas vraiment quoi dire ou quoi faire. Il était là, planté comme un idiot au beau milieu de Pré-au-Lard avec cet homme qui était génétiquement son père mais qui n’avait jamais agi comme tel. Il n’était plus fils unique d’ailleurs. Il y avait Marcus qu’il n’appréciait pas beaucoup et Septima qu’il faisait semblant de ne pas apprécier… Quel idiot, cela ne l’avait jamais véritablement marqué. « Que voulez-vous ? » Une formule éculée, simple et terriblement impersonnelle. Helios en avait besoin, pour se détacher de cet homme qui lui faisait face, pour ne pas s’enfoncer de suite dans cette histoire familiale, surtout qu’il ne s’y était pas vraiment préparé. Si seulement ce foutu hibou lui avait livré son livre à Poudlard, le jeune homme ne se serait pas retrouvé dans cette situation.

Codage d’après Libella sur Graphiorum


Never look back and say
It could have been me
Don't wanna live as an untold story. Rather go out in a blaze of glory. I can't hear you, i don't fear you now. Wrapped in your regrets. What a waste of blood and sweat. × by lizzou.

Petits awards:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 7 Juin - 22:25
We can bring it on the floor || ft. Helios Willios

We can bring it on the floor



17 septembre 2020
Un an plus tôt, j’étais un père de famille aimant, aimé et entouré des miens. Ma femme à mon bras, mes enfants si parfaits à mes yeux… Et ma carrière politique sur le point d’atteindre son apogée. Avec un coffre à Gringotts plutôt bien garni, une maison de campagne et de la famille à l’étranger, nous avions tout pour être heureux et pour partager ce bonheur entre nous.
Et puis… tout s’était précipité. Le temps qui se faisait de plus en plus rare, les obligations de plus en plus nombreuses et pressantes… Il m’avait fallu faire des choix, privilégier ma vie professionnelle, au détriment de ma vie familiale… Tout cela m’éloignait de ma famille et, a fortiori, de ma chère et tendre épouse. J’étais pris dans ce tourbillon, comme dans une quête sans fin, car il y avait toujours quelque chose… Quand ce n’était pas auprès de la Cause, c’était au bureau, quand ce n’était pas au bureau, c’était au Conseil, et ainsi de suite.
Le fait était là, j’avais, à partir de mon accession au Conseil d’Administration, passé plus de temps avec mon amie et maîtresse, Meredith Carrow, qu’avec ma propre femme. J’aurais pu, ou dû, peut-être, lui résister plus souvent, mais Mrs Carrow était insatiable et son imagination infinie. Autant dire que les réunions du Conseil se terminaient souvent plus tard que prévu. Aurais-je dû me refuser à elle plus fréquemment ? Cela aurait-il vraiment changé les choses ?

La dégringolade avait eu lieu début janvier et, depuis, j’avais traversé quelques tourmentes. Il m’avait fallu un peu de temps pour faire le point, pour me rendre compte de ce qui comptait vraiment, réellement pour moi… et toutes les parties de jambes en l’air n’arrivaient pas à la cheville de ma femme. Elle me manquait énormément. Tout comme mes enfants. Mais je la comprenais.
Quand je lui avais dit la vérité, quelques heures à peine après l’avoir apprise de la bouche de Meredith, Elianor m’avait transpercé de son regard si clair. Elle avait évoqué le fait que, dans notre pacte, il n’avait jamais été question de pondre des gosses à gauche ou à droite, qu’elle-même n’avait jamais laissé aucun amant se libérer en elle et que j’étais vraiment un connard qui avait une queue à la place du cerveau.
Et, en soi, elle n’avait peut-être pas tout à fait tort. En tout cas, je comprenais son point de vue et il était normal que je m’en prenne plein la gueule. J’aurais peut-être dû encourager Meredith à chercher plus tôt qui de Rabastan, Phobos et moi pouvait bien être le père d’Helios. Mais elle se complaisait dans ce mystérieux secret où, tous les trois, nous avions le même pourcentage de chances d’être le géniteur de son fils.

Le problème, c’était l’âge d’Helios. Quand Meredith s’est retrouvée enceinte, j’étais marié depuis peu de temps. Et ça, Elianor avait très vite fait le calcul. Même si j’avais toujours mis un point d’honneur à me montrer discret sur le sujet des aventures extra-conjugales, il me semblait que ma tendre épouse ne pouvait pas supporter l’idée qu’à l’époque, j’eusse déjà une telle relation avec Mrs Carrow… Mais je ne pouvais pas le nier, je couchais avec elle depuis mes seize ans, quand elle en avait 21…
C’était peut-être presque par habitude, au fond, que nous avions continué ça… peut-être aussi parce que ça fonctionnait bien sur ce plan-là que nous avions pensé qu’il aurait pu être bon d’essayer de faire en sorte que nous puissions essayer autre chose. Mais je ne pouvais pas imaginer être en couple avec Mrs Carrow, simplement parce que je ne l’aimais pas. J’étais toujours amoureux d’Elianor. Comme au premier jour. Et je m’en étais rendu compte parce que je l’avais perdue…

Ce n’est que lorsqu’on ressentait ce genre de vide, ce genre de douleur, que l’on prenait pleinement conscience de la valeur de nos relations. Ma femme, mes enfants, c’était tout pour moi. Le reste… le reste n’était que des intermèdes. Meredith ? Une parenthèse. Valentinia ? une autre parenthèse… Quant aux hommes… qu’il s’agisse de Regor, d’Angus ou de l’un ou l’autre, eux aussi étaient des passades. Ce que j’aimais chez eux, ce n’était pas la même chose que ce qui me rendait accro chez Elianor. Et cela faisait toute la différence.

Ce qui était délicat, à présent, c’était de me dire que je devais assumer. Assumer la responsabilité d’un fils que j’avais toujours connu et côtoyé, mais dont j’ignorais jusqu’à il n’y avait pas si longtemps qu’il était de ma propre descendance. Lui que j’avais vu grandir, lui que j’avais vu progresser, qui avait éveillé chez moi le désir de paternité alors que nous n’en parlions pas encore, Elianor et moi… C’était assez aberrant de me dire que ce garçon avait grandi sans père alors que j’étais là. Jamais bien loin. Mais comme Meredith l’avait souvent répété avec ce sourire que je ne supportais plus désormais « Il suffit, Mr Ombrage est un homme marié. » Pourtant, ça ne l’avait jamais gênée, à vrai dire… Tout comme son propre… pardon, ses propres mariages n’avaient jamais été un frein non plus.

Alors, voilà, croiser Helios, ici, maintenant… je ne savais pas si j’étais prêt à cela. Ni si lui-même était prêt. Je savais qu’il savait. Sa mère me l’avait dit. Tout comme je savais qu’elle lui avait menti et qu’elle lui avait parlé de Phobos comme étant son père. C’était déjà son idée lorsqu’elle m’avait annoncé la vérité.
Il avait un peu de temps, il l’avait annoncé avec cette nonchalance que je n’avais jamais appréciée. Lui et moi étions souvent en proie à des discussions quelque peu houleuses, que sa mère voulait souvent interrompre… peut-être parce que cela lui déchirait le cœur de songer qu’un père et son fils ne pouvaient pas avoir ce genre de conversation et de relation…

« Tu sais, paraît-il… Ta mère me l’a dit… » Je savais aussi quelque chose des circonstances de cette nouvelle que Meredith, une fois de plus, n’avait pas cru bon d’amener par elle-même. Tous ces secrets et ces mensonges… un jour cela finirait par se retourner contre elle, si ce n’était déjà fait. « J’aurais aimé que les choses soient différentes. »
Mais aucun retourneur de temps n’était assez puissant pour changer cela. Et puis, même si l’on pouvait m’empêcher de féconder Meredith… cela signifierait que jamais Helios n’aurait vu le jour. Ce qui aurait été dommage, bien sûr, vu le jeune homme talentueux que c’était. Il restait borné et peu ouvert, mais cela n’enlevait rien à son intelligence ni à son sens de la répartie. En soi, même si nos conversations s’apparentaient souvent à des joutes verbales, je ne pouvais pas dire que je ne les aimais pas. C’était stimulant d’échanger avec lui. Et même si je n’avais jamais voulu le lui dire, ces conversations avaient un côté assez agréable, d’un certain point de vue.

« Je me demandais… Sais-tu pourquoi ta mère a attendu tout ce temps ? Je veux dire… elle aurait pu faire tout ça quand tu étais enfant… » Et cela aurait tout changé. Je n’aurais jamais quitté Elianor pour Meredith, mais j’aurais assumé ma paternité. Ça, j’en étais sûr. Je ne comprenais pas pourquoi certaines femmes se bornaient ainsi à cacher ce genre de choses aux hommes, comme s’il s’agissait là de bien terribles secrets.
Revenir en haut Aller en bas
Helios Carrow
Helios Carrow
Sorcier MM
INRP
Métier : Médicomage, spécialisé en "Empoisonnement par plantes et potions"
Messages : 1191
Gallions : 593
Date d'inscription : 06/05/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #009966
Mon allégeance : Mangemorts
Mar 6 Juil - 20:17
We can bring it on the floor

William Ombrage & Helios Carrow

Pré-au-Lard | Journée | 17 septembre 2020


Le temps semblait en un sens suspendu. Les deux hommes se toisaient, ne voulant pas amorcer un mouvement, de peur que tout s’emballe. Helios n’était pas à l’aise. Cela lui arrivait régulièrement mais il savait toujours donner le change. Ne rien laisser paraître, ne rien laisser passer, toujours s’élever au risque de dégringoler. Un mantra qui ne le quittait jamais vraiment. C’était un mécanisme comme un autre de survie bien rodé en société aristocratique sorcière. Il se savait proie autant que prédateur. Cela avait au moins le mérite de forger des sorciers sûrs d’eux et prêts à tout. Les Carrow, savait particulièrement bien s’y prendre pour pousser leurs ouailles vers la dévotion. Mais parfois cela devenait invivable : il n’y avait qu’à voir Hestia et Thalia. Était-il plus fort qu’elles deux réunies ? Ou simplement plus idiot ? Plus couard peut-être ? Peut-être avait-il eu malgré tout plus de chance d’être le fils de Meredith que de Cyrus. Car même s’il lui en avait longuement voulu, il savait que Meredith Carrow ferait tout pour lui, presque autant qu’il ferait tout pour elle.

La trahison de sa génitrice était encore vivace. La colère avait cédé place à l’interrogation. En un sens, il commençait à comprendre pourquoi elle avait menti au monde sur ses origines. Elle cherchait très probablement à le protéger presqu’autant qu’il le faisait lui-même en continuant à jouer cette mascarade. Il lui en était en un sens reconnaissant : les derniers mois, il n’aurait pas été suffisamment solide pour encaisser la vague de haine qui l’aurait sans aucun doute enfouie. Non, de mentir aux autres, Helios ne lui en avait pas voulu. Mais de lui mentir à lui ?! Pendant toutes ces années Helios avait malgré lui cherché ce père absent. Il s’imaginait tantôt descendant du fort et excentrique Rodolphus Lestrange, tantôt du cartésien Phobos Asclépiades et même en de rares occasions de l’ambitieux William Ombrage. Et en un sens, ce flou allait bien au Serpentard. Il pouvait choisir son ascendance en fonction de ses envies, de ses besoins et de ses rêves.

Mais aujourd’hui… Aujourd’hui la certitude était de mise. Aujourd’hui Helios fixait avec une appréhension certaine celui avec lequel il partageait la moitié de ses gènes. Aujourd’hui, il était lui-même un foutu Ombrage. À la vue du regard de William, et du ton de sa réponse, le jeune homme ne put qu’accepter le fait que William aussi connaissait la vérité. Le Carrow aurait donc pu laisser tomber son masque de confiance et de détachement extrême. Mais il s’y accrocha comme un gamin apeuré ne voulant pas quitter son doudou usé, synonyme de souvenirs. « J’aurais aimé que les choses soient différentes. » Helios garda de nouveau le silence en détaillant William, les muscles de sa mâchoire saillant sous leur contraction. Aurait-il voulu que les choses soient différentes ? Qu’aurait eu le Serpentard qu’il n’avait pas déjà ? S’il avait été toute sa vie un sang-pur ? Ou au contraire un sang-mêlé ? S’il avait eu un père dès sa naissance ? Ou au contraire l’incertitude jusqu’à sa mort ? Trop de paramètres, trop de possibilités, à trop y réfléchir, la tête d’Helios lui en aurait tourné. « Les choses sont ce qu’elles sont. » Répondit Helios, philosophe. À présent que la conversation s’engageait, il n’aurait su dire s’il voulait qu’elle s’arrête ou au contraire continue. William avait toujours été dans sa vie. Peut-être le plus présent du trio de ses pères potentiels. Mais Helios l’avait sans cesse repoussé dû à la pureté de son sang. Car c’était ce qu’on lui avait appris. Car c’était plus simple pour faire le tri dans les gens dignes d’intérêt que d’utiliser la pureté de leur lignée. Mais une part de lui-même, bien malgré lui, avait toujours trouvé en William Ombrage un modèle. D’élégance tout d’abord, celui-ci se présentant toujours impeccablement vêtu avec des costumes qu’Helios lui enviait souvent. D’ambition ensuite : William s’était élevé dans les plus hautes sphères du pouvoir, siégeant au Conseil d’Administration en étant parti de pas grand-chose. Et d’esprit pour finir. Helios avait appris à apprécier leurs échanges parfois houleux mais qui ne faisaient qu’entrainer et divertir le jeune homme.

Helios fronça les sourcils devant la question que lui posa William. Il n’était pas Meredith et ne pouvait pas parler pour elle, même s’il aimait à se persuader qu’elle l’avait fait pour son bien. « Ma mère a ses raisons pour chaque chose qu’elle fait. Vous êtes bien placé pour le savoir Monsieur Ombrage. Et elle ne serait pas qui elle est aujourd’hui sans cette capacité de jugement. » S’il y avait bien quelqu’un avec lequel Helios critiquerait sa mère, ce ne serait pas William Ombrage. À vrai dire avec personne si ce n’était Meredith elle-même. Cela avait toujours été elle et lui seul contre l’Univers et même si tout en avait été chamboulé, Helios ne pouvait se résoudre à abandonner la Dame Carrow. Par le coup du sort et des choix de cette dernière, elle restait la seule véritable famille qui lui restait. Enfin plus vraiment. Mais Helios pourrait-il jamais considérer William et plus largement les Ombrage comme sa famille ? Des années de haine viscérale et de piques acerbes ne pouvaient s’effacer avec un bout de parchemin en quelques mois.

Helios raffermit sa poigne sur le livre qu’il portait. Ses pensées précédentes s’attardaient dans son esprit. Pourrait-il seulement avoir une famille en la présence de William ? Que cela voulait-il dire exactement ? Qu’impliquait ce terme ? Y avait-il un contrat à signer quelque part ? Définir les attentes ? Devrait-il l’appeler « Père » ? Dire qu’il n’était plus fils unique mais lié par le sang à Septima, Darius et, ô misère, Marius ? Tous les dés étaient rejetés avec une violence inouïe, ne laissant au pauvre Carrow que les vestiges de ses relations passées, dans l’attente de tout reconstruire. En serait-il seulement capable ? « Et maintenant ? Qu’est-ce qu’il se passe ? » Demanda-t-il sur la défensive, s’attendant presque autant à être rejeté comme il s’était lui-même appliqué à faire pour William. « L’information est connue de tous les partis impliqués. Cela est suffisant n’est-ce pas ? » Ce n’était pas idiot de le rappeler. William avait maintenant également un pouvoir de décisions : allait-il crier sous tous les toits qu’Helios était son fils ? Si oui, alors tout le plan de Meredith serait détruit tout autant que la dignité d’Helios. Quoiqu’étrangement après ces longs mois, si ce secret venait à être découvert, Helios était prêt à y faire face. Une soudaine détermination qui lui fit soutenir le regard de William. Il ne voulait pas voir la ressemblance. Et pourtant il était persuadé que ces yeux qui le fixaient étaient des copies conformes de ceux qu’il voyait tous les matins dans le miroir.

Codage d’après Libella sur Graphiorum


Never look back and say
It could have been me
Don't wanna live as an untold story. Rather go out in a blaze of glory. I can't hear you, i don't fear you now. Wrapped in your regrets. What a waste of blood and sweat. × by lizzou.

Petits awards:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Lun 12 Juil - 12:21
We can bring it on the floor || ft. Helios Willios

We can bring it on the floor



17 septembre 2020

Que pouvais-je penser de tout ceci ? Je n’avais pas prévu de tomber sur Helios par hasard, pas plus que je n’avais prévu de venir à lui… La situation était délicate et je ne pouvais pas nier que je ne me sentais pas tout à fait à l’aise. Entre ce garçon qui était de mon sang et moi, il y avait toujours eu une relation tellement tendue ces dernières années… A croire que j’étais incapable d’entretenir des liens cordiaux et chaleureux avec mes fils… Oui, car Marcus n’était pas le plus agréable avec moi, lui non plus. Je devais avoir loupé quelque chose, quelque part. Heureusement que Septima était là, elle, au moins, me donnait le sentiment d’avoir réussi dans mon rôle de père.
Depuis que la vérité avec été révélée, je n’avais pour ainsi dire jamais fait en sorte que le sujet soit abordé. A ma connaissance, hormis Helios, sa mère, mon épouse et moi, il n’y avait que Phobos qui pouvait être au courant. C’était un homme sage, mais la pureté du sang lui importait beaucoup. Allait-il garder le secret ou allait-il refuser de couvrir cette supercherie ? J’osais espérer que, pour le bien du jeune Helios, le professeur Asclépiades ferait en sorte que l’opprobre ne s’abatte pas sur le Serpentard.

Entre rancœur et rancune, haine et désir de vengeance, il y avait, tout de même, ce souvenir de l’enfance du blondinet. Une période où il était encore doux et innocent, spontané, aussi… un enfant comme les autres, avec qui il était bon de passer du temps. J’avais apprécié les moments où j’avais pu jouer avec le petit Helios, j’avais aimé pouvoir m’occuper de lui, comme si c’était là une sorte d’entrainement pour moi devenir père ensuite, tandis que sa mère vaquait à ses occupations. A l’époque, je me proposais directement pour servir de baby-sitter au petit garçon… et puis tout avait changé.
Était-il nécessaire de revenir sur ce passé avec le jeune homme ? je ne pensais pas que cela fût pertinent. A vrai dire, nous étions là dans une sorte de no man’s land… nous marchions sur des œufs de dragon, sans savoir vraiment ce qui était la meilleure chose à faire. Parler ? Feindre l’indifférence ? Ignorer ?
Mais les propos du jeune sorcier étaient tranchants et clairs. Il n’y avait pas à tergiverser, au fond, on ne pourrait jamais changer ce passé. Et cela me coûtait autant qu’à lui, si pas plus. Qu’est-ce que cela changerait pour Helios de vivre un peu plus dans le mensonge, après tout ? Moi, c’était ma femme et ma famille que j’avais perdues dans cette histoire. Et cela alimentait ma rancœur, évidemment.

Ce que je tenais à éviter, c’était de parler de sa mère. Elle n’avait pas à être présente dans cette équation. Au final, Helios et moi, n’étions-nous pas les premiers concernés dans toute cette affaire ?
Aussi me contentai-je d’un « Certes. »

Je désapprouvais le mensonge, ce n’était pas quelque chose que je me serais permis de servir à mes proches, pour ma part, aussi préférais-je ne pas nous lancer sur ce terrain glissant. Il valait mieux penser un peu plus loin, se demander comment se passeraient les choses par la suite… et dans tout cela, il restait un élément inconnu : le choix de Phobos.
Je me posais la même question : que se passerait-il, à présent ? J’ignorais si d’autres personnes étaient au courant, mais il me semblait clair qu’il fallait éviter de trop ébruiter tout cela. Que ce fût pour ma réputation, celle d’Helios ou celle de sa mère.
Je n’aimais pas cette idée, mais il allait très certainement falloir que le mensonge perdurasse. « Tu as des attentes précises, Helios ? »

Je restais neutre. Je savais que le garçon me détestait. Il me l’avait assez souvent démontré au fil du temps. Mais quelque chose au fond de moi refusait d’ignorer le sang qui nous unissait. Et si cette révélation m’avait fait beaucoup de mal, je n’osais imaginer ce que cela devait être pour le jeune homme. Se croire sang pur durant plus de vingt ans pour ensuite découvrir que ce n’était pas le cas… cela devait assurément être bouleversant. Des certitudes ébranlées, des principes balayés, des valeurs remises en question… N’était-ce pas quelque chose de très difficile à vivre ? Surtout à cet âge… une fois l’adolescence passée, on était censé avoir pu construire son identité… que se passait-il lorsque les fondations sur lesquelles on se construisait n’étaient faites que de sables mouvants ?

Helios plongea son regard dans le mien. Des yeux dans lesquels se lisait une détermination à toute épreuve. Peut-être un peu comme celle dont je faisais moi-même preuve dans bien des situations.
« Tu es le mieux placé pour décider, je pense. Dans toute cette histoire, tu es celui qui se retrouve là sans avoir jamais rien demandé. Il est temps que tu aies voix au chapitre. »  

Je me sentais déjà assez coupable comme cela. Les récentes conversations avec Elianor m’avaient fait prendre conscience de certaines choses et, je devais le reconnaître, il était plus facile de laisser Helios décider de ce qu’il voulait que de m’imposer. S’il voulait que je disparaisse de sa vie, j’étais prêt à le faire. Sortir de sa vie, c’était une option que je ne devais pas négliger. Et c’était peut-être, aussi, la meilleure chose à faire. Pour le bien de tous.
Oh, j’y avais déjà pensé, à vrai dire, parce que les choses faisaient que je ne me sentais plus vraiment à ma place nulle part, comme si mon monde s’était effondré avec cette révélation. J’avais le sentiment de ne plus être légitime dans mes fonctions ni dans ma vie privée, comme si le fait d’être au cœur de cette tourmente m’avait enlevé tout ce qui faisait mon essence. Mon existence n’avait plus le même sens et mes relations s’en trouvaient fortement changées.
Je n’irais pas jusqu’à dire que les choix de mon fils illégitime seraient décisifs pour moi, car je continuerais à mener ma vie comme je l’entendais, mais cela aurait évidemment un impact non négligeable sur une partie de mes relations. Cela dit, peut-être qu’il était temps de passer à autre chose, de tourner cette page pour fermer un livre qui n’avait que trop duré… je ne savais pas exactement, mais je ne voulais pas me sentir aussi vide en permanence. Je ne le voulais plus.
Revenir en haut Aller en bas
Helios Carrow
Helios Carrow
Sorcier MM
INRP
Métier : Médicomage, spécialisé en "Empoisonnement par plantes et potions"
Messages : 1191
Gallions : 593
Date d'inscription : 06/05/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #009966
Mon allégeance : Mangemorts
Lun 9 Aoû - 23:08
We can bring it on the floor

William Ombrage & Helios Carrow

Pré-au-Lard | Journée | 17 septembre 2020


Le temps était suspendu. Comme si lui-même était intéressé de savoir ce qui adviendrait de la suite de cette rencontre. Comme s’il voulait absolument une réponse, presque autant que les deux protagonistes qui jouaient la pièce sous ses yeux. Marionnettes dont les fils attachés à leurs poignets semblaient être manipulés par une entité particulièrement vicieuse. Tout aurait été plus simple si rien de tout cela ne s’était produit. Tout cela ? C’est vaste. Oui cela l’était, vaste. Helios avait rêvé de grandeur et de drames dignes des plus grandes tragédies classiques qu’il avait pu lire. Mais ici, rien de grandiose. Une seule tristesse, avec ce goût d’insatisfaction empli de « et si ». La discussion sur Meredith fut écartée et le jeune homme posa la question fatidique. Qu’allait-il se passer ensuite ?

Derrière ce regard, Helios n’arrivait pas à définir les possibles sentiments qui traversaient les pensées de William. Un homme n’arrivait pas là où en était William en laissant la place au hasard ou le choix à d’autres. Pour s’imposer dans la société, il fallait s’imposer sur les plus faibles et les plus crédules. C’était d’ailleurs en partie la position de William qui avait permis au Serpentard de ne pas totalement sombrer. Si avec un sang non pur il était possible de s’élever jusqu’au Conseil, alors tout n’était pas perdu pour le Carrow. Alors il ne serait pas un rebu pour le reste de son existence, uniquement car son ascendance sorcière ne pouvait pas être remonté sur des dizaines de générations.

« Tu as des attentes précises, Helios ? » La question l’étonna et de la surprise passa sur ses traits, un instant seulement, les quelques secondes qu’il lui fallut pour se remettre d’aplomb. Quelle était cette réponse par une autre question ? Cette façon de faire était trop facile. Laisser ainsi le choix uniquement à Helios ? Non, celui-ci n’était pas d’accord, pas d’accord du tout. Il avait eu le courage et la décence de poser la question, ce n’était pas à lui d’en trouver la réponse. D’ainsi ajouter qu’il lui donnait enfin le choix… Au moment le plus critique, cela aussi était trop facile. Le visage d’Helios se ferma encore un peu plus et ses traits s’assombrirent.

Que voulait Helios exactement ? Après avoir été brinquebalé dans tous les sens, victime des autres sans avoir voix au chapitre voilà que l’ultime conclusion, l’étape finale de ces dénouements était gracieusement laissé à sa discrétion ? Avoir ainsi un choix qui pesait autant dans son existence, il n’en avait pas l’habitude. Chez les Carrow, tout était réglé, comme les partitions qu’il lisait si souvent. Il savait quoi faire, quoi dire, quoi aimer, quoi abhorrer pour entrer dans le moule du parfait héritier Carrow. Et ce parfait héritier, il aurait pu l’être si ce n’avait été… Pour William. Voilà, cela résumait parfaitement la situation. Tout cela découlait de William c’était donc à lui de choisir. Comme ça Helios n’aurait pas à la faire, et la situation n’en serait que bien plus confortable. Le choix impliquait trop de conséquence et il ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même. Blâmer les autres pour leur faute s’avérait bien plus doux et moins douloureux. On pouvait toujours croire qu’on aurait fait mieux sans être mis en porte à faux de ses propres erreurs.

« C’est un fait avéré. Je n’ai rien demandé mais me voilà pourtant le plus impliqué. » Remarqua Helios. Il expira, quelque peu résigné. Sa poigne se détendit légèrement sur le livre qui tenait dans les bras. « Le mieux placé pour décider ? C’est un peu hypocrite venant de vous Monsieur Ombrage. » Ajouta-t-il, malgré tout encore sur la défensive. Bien que la résignation le gagne, il n’avait pas envie de se calmer. Il voulait hurler que c’était une honte, qu’il n’avait jamais voulu de tout ça et qu’il espérait très sérieusement se réveiller de ce mauvais rêve pour revenir à sa vie d’avant. Enfin, tout cela, c’était ce qu’il s’était répété les premiers mois. Et puis, petit à petit, ses réflexions avaient fait leur petit bonhomme de chemin. Et si la pureté du sang n’était pas la seule qualité à regarder chez autrui ? Et si les idées étaient bien plus porteuses que l’ascendance ? Alors peut-être qu’Helios Carrow n’était pas perdu… Et puis, en bas de la chaîne sorcière, il restait toujours malgré tous les nés-moldus qui eux ne méritaient absolument rien. Oui, le jeune homme s’ouvrait à des perspectives différentes mais il y avait des limites à tout…   « Quels sont mes choix exactement ? Tout révéler au monde pour me voir piétiner par ceux que j’appelais amis et famille quelques mois auparavant ? Ou me draper dans le mensonge, avec cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête risquant à tout moment de céder et d’ainsi me précipiter dans une chute inévitable ? » Helios déglutit lentement. « Je ne sombrerai pas parce que quelqu’un l’a décidé. Je suis encore suffisamment vivant pour me sortir de cet inconfort et choisir ma propre destinée. Celui faisait s’effondrer Helios Carrow n’est pas encore né. » Helios tentait de se rassurer presqu’autant qu’il tentait de convaincre William. Le jeune homme avait besoin d’un plan, d’un cap à tenir pour s’en sortir et continuer son ascension jusqu’aux astres de la société sorcière. Et quoi de mieux que celui qui avait gravi l’Everest pour l’y aider ? « Que feriez-vous à ma place Monsieur Ombrage ? » Les yeux d’Helios se plissèrent légèrement alors qu’il s’évertuait de nouveau à décrypter son interlocuteur. « Que feriez-vous si vous étiez comme moi, sur un fil, se balançant d’un côté et de l’autre. Dans quel vide plongeriez-vous ? » La question était intéressante. Plus encore pour Helios qui franchement n’avait pas du tout envie de plonger où que ce soit mais qui risquait très prochainement de se retrouver dos au mur. Il avait besoin de conseils, il avait besoin d’un guide. Était-ce ça un père ? Il ne le savait pas et ne s’attarda pas sur cette pensée qui ramenait bien trop d’inconfort à son petit monde déjà bien craquelé.

Codage d’après Libella sur Graphiorum


Never look back and say
It could have been me
Don't wanna live as an untold story. Rather go out in a blaze of glory. I can't hear you, i don't fear you now. Wrapped in your regrets. What a waste of blood and sweat. × by lizzou.

Petits awards:
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous
Invité
INRP
IRL
Mar 31 Aoû - 10:09
We can bring it on the floor || ft. Helios Willios

We can bring it on the floor



17 septembre 2020

Je n’avais pas cherché à croiser Helios depuis que la révélation avait eu lieu, pour la simple et bonne raison que ce n’était pas à moi à faire la moindre démarche, en théorie. Je n’avais pas changé d’adresse, je n’avais pas changé de vie, j’étais accessible et suffisamment disponible pour une conversation entre gentlemen. Mais durant des mois, il n’y avait rien eu. Aucun mouvement, aucune tentative. Rien. Je ne pensais pas devoir effectuer quoi que ce fût pour briser la glace, voilà pourquoi rien n’avait bougé avant aujourd’hui. Et il avait fallu que ce soit le hasard qui nous mette l’un en face de l’autre, dans une situation aussi banale que possible. C'en était presque pathétique, à vrai dire.
Nous nous faisions face, comme si nos regards allaient nous permettre de pouvoir lire en l'autre, comme si nous allions pouvoir nous comprendre l'un l'autre instantanément à travers nos pupilles...

Je n’avais pas encore pris la peine de réfléchir à la façon dont je devais me comporter face à Helios. Un fils illégitime… son existence bousillait mon mariage, plus encore que mes infidélités, parce qu’il symbolisait une relation interdite, cachée, gardée à peu près secrète… mais le voir là, comme ça, face à moi, ça me faisait surtout penser à la jalousie si intense de mon épouse. Elle m’aurait bien arraché les yeux et autre chose, le jour où je lui avais faussé compagnie…

Mais soit, pour l’heure, puisque j’étais là avec mon fils biologique, à essayer de démêler une histoire trop complexe pour être résolue d’un coup de baguette, je n’avais pas trop le choix. Je ne voulais pas imposer quoi que ce soit au jeune homme. Je n’imaginais que trop bien la chute que ça avait dû être, pour lui, de découvrir qu’il n’était pas sang pur, qu’il était illégitime et, pire, qu’il était mon fils et pas celui de Phobos ou de Rodolphus. Une affaire compliquée, que tout cela, qui avait secoué plusieurs réalités, puisque Rodo avait appris sa stérilité suite à ces tests de paternité. Phobos avait refusé tout mensonge pouvant l’impliquer et moi… moi je ne pouvais qu’être moi, coupable d’être trop fertile ou coupable d’être sang mêlé. Coupable de ne pas avoir pu m’arrêter à temps.

Helios avait raison, au fond. Peut-être que je ne devais pas le laisser décider, peut-être que je devais faire entendre ma voix, mais ce que je voulais, surtout et par-dessus tout, c’était qu’il puisse mener l’existence qu’il méritait, la vie qu’il voulait… Mais je ne pouvais pas le laisser m’insulter comme il le faisait.

« Dans cette histoire, ce n’est pas moi l’hypocrite, Helios. Tu le sais très bien. » Ce que je cherchais en lui laissant le choix, c’était surtout lui montrer que je ne le trahirais pas. S’il désirait que nous ne soyons pas plus liés qu’auparavant, j’accepterais cela. S’il voulait, au contraire, changer quelque chose entre nous, je ne pourrais pas lui refuser ça.
En réalité, le souafle était dans son camp et je ne voulais pas perdre de temps à essayer de trouver des pistes d’amélioration qui ne recevraient jamais autre chose que son dédain.
Mais il semblait résigné à être fort dans cette épreuve. Il me le montrait par ses propos, par cette volonté dont il faisait preuve. « Je veux être ton allié, Helios. Nous n’avons pas à nous battre ni à mentir. »

L’idée du mensonge, je n’aimais pas ça, car tôt ou tard, la vérité finissait toujours par éclater. Bien sûr, il y avait le risque de perdre des proches, des gens que l’on croyait être de véritables amis, mais qui se révélaient ne pas en être…
Alors il me demanda ce que je ferais, moi, à sa place. Le dilemme était cornélien pour quelqu’un dans sa position, car d’un côté ou de l’autre du fil, il se retrouverait dans une situation pouvant s’avérer délicate.
Je fronçais légèrement les sourcils. Pour ma part, le choix était vite fait.

« La vérité. C’est toujours le choix que je fais. Le mensonge n’attire que des ennuis et ne fait que retarder le moment où tout se saura. Mieux vaut être sincère et se montrer fort plutôt que jouer un rôle qui finira tôt ou tard par se fissurer. »

Vivre dans le mensonge, ce n’était pas souhaitable. Pour personne. Et Helios, finalement, était mon fils. Et je me devais de lui répondre franchement.
« Je préfère prendre la responsabilité de la vérité et l’assumer pleinement. Une fois que les gens sont au courant, les choses finissent toujours par se tasser et le scandale finit par être oublié. Alors tu auras la paix, vraiment. » Bien sûr, il y aurait toujours l’un ou l’autre imbécile qui chercherait à remuer le couteau dans la plaie, mais… « Le fait d’assumer sincèrement va te protéger des coups bas. Tu pourras t’en contreficher comme de ton premier chaudron et ça reste le meilleur moyen de répondre aux imbéciles. »

J’eus l’impression d’avoir, en cet instant, un échange bien différent de tous les précédents que j’avais pu avoir avec le jeune Carrow. C’était la première fois depuis bien longtemps, me semblait-il, que nous n’étions pas en train de nous lancer dans une joute verbale, à grands renforts de piques et d’acidité. Non, cette fois, c’était vraiment différent. J’avais presque envie de poser une main sur son épaule, mais je ne me permettrais pas ce genre de geste pour le moment.

« Tu es libre de choisir, Helios, et quoi que tu décides, je ferais en sorte d’être là pour toi. » Je l’imaginais mal se pointer au manoir Ombrage un dimanche matin pour partager le petit-déjeuner dominical en famille – comme j’imaginais mal ma femme recevoir mon fils illégitime avec un sourire rayonnant – mais il devait savoir que je ne le laisserais pas tomber. Si j’avais su plus tôt qu’il était de ma chair et de mon sang, j’aurais sans doute essayé de changer quelques petites choses, d’ailleurs, mais le fait de l’apprendre quand Helios était déjà âgé de 21 ans, cela avait bouleversé ma propre vie aussi. Ce n’était plus le fils de Mrs Carrow, c’était aussi le mien. Et ça, je ne pourrais pas faire autrement que l’assumer.

« Qu’as-tu en tête, Helios ? » Mon point de vue était clair, aussi me disais-je à présent qu'il était temps que je sache ce que mon fils pensait.

Revenir en haut Aller en bas
Helios Carrow
Helios Carrow
Sorcier MM
INRP
Métier : Médicomage, spécialisé en "Empoisonnement par plantes et potions"
Messages : 1191
Gallions : 593
Date d'inscription : 06/05/2020
IRL

Lumos
Je rp en : #009966
Mon allégeance : Mangemorts
Sam 11 Déc - 13:39
We can bring it on the floor

William Ombrage & Helios Carrow

Pré-au-Lard | Journée | 17 septembre 2020


Cette situation, Helios avait tout fait pour l’éviter. Repousser l’inévitable rencontre avec William. Mais c’était une idée stupide d’ainsi croire qu’ils ne recroiseraient plus jamais. Monsieur Ombrage était un membre du triumvirat après tout. Il était une figure importante de la scène politique sorcière. Tout ce que voulait devenir Helios. Etait-ce empreint d’une douce ironie ? Très probablement. Mais que pouvait-il faire d’autre ? Faire face à cet homme qui était son père avec un courage digne d’un Gryffondor qu’il n’était pas ? C’était d’un pathétique, même pour lui.

La réponse de William fit lever un sourcil à Helios. Il serra la mâchoire pour retenir une réplique cinglante. Il ne voulait pas parler de ce sujet avec qui que ce soit et moins encore avec cet homme. Beaucoup de torts se mélangeaient dans toute cette histoire et il était bien trop tard pour les partager.

Helios ne voulait pas avoir le choix. Il voulait que sa vie soit guidée comme elle l’avait toujours été par des gens compétents dans leur domaine qui sauraient lui donner les meilleures chances possibles. Antinomique venant d’Helios. Lui qui sans cesse espérait se libérer de tous les carcans dans lesquels sa famille, la société sorcière et l’univers entier avaient décidés de l’enfermer voyait maintenant une porte s’ouvrir et il refusait de l’emprunter. Pourquoi ? Car avec la liberté venaient les responsabilités et les conséquences. Et être responsable d’un possible échec, cela effrayait au plus haut point le jeune homme.

« Je veux être ton allié Helios. Nous n’avons pas à nous battre ni à mentir. » En était-il sûr ? Pourquoi William n’était-il d’ailleurs pas énervé ? Pourquoi semblait-il si calme, si ravi de voir Helios alors même que sa vie venait d’en être aussi chamboulée. Bien moins bien sûr que celle d’Helios mais quand même un peu non ? Cela devait bien chambouler de se redécouvrir père une nouvelle fois ! La colère d’Helios pulsait dans tout son être. Mais un allié… C’était tentant non ? Helios était littéralement le fils du triumvirat. Une petite voix lui demanda si ce n’était pas justement une bonne chose ? Non, il ne devait pas penser à d’éventuelles retombées intéressantes pour sa personne. Pourquoi ne pouvait-il pas seulement se réjouir d’avoir trouvé un proche ? Un parent qui ne sortait pas de nulle part mais qui avait bien été là toute sa vie. Aussi loin que le jeune homme remonte dans sa mémoire, William Ombrage avait été là, quelque part. Alors oui, pourquoi Helios ne pouvait-il pas juste se réjouir ? Car la situation n’était pas aussi simple.

« Cela est probablement facile de trancher lorsque les conséquences paraissent minimes sous un autre regard. » Répondit le Serpentard quelque peu déçu de la facilité de son dilemme pour son ainé. Oui, cela devait être simple du point de vue d’un sang-mêlé qui l’avait été toute sa vie. Mais lui, Helios, risquait de tout perdre. D’aucun aurait pu rétorquer que tout se reconstruisait, mais cela était effrayant au regard d’un jeune homme de vingt-deux ans. Et plus William détaillait son point de vue, plus Helios était bien obligé de se rendre à l’évidence : Ombrage avait raison. Même si le Carrow décidait de n’écouter que sa tête, de laisser l’émotif en dehors de sa prise de décision, sa raison s’accordait à William. Et qu’est-ce que cela l’embêtait. Le jeune homme aurait voulu fronder avec force, lui asséner mille arguments pour le contredire mais rien ne vint. William Ombrage avait raison. Et après ces quelques mois dont Helios avait eu besoin pour se reconstruire et décider de la suite de son existence, la perspective de laisser la vérité éclater au grand jour ne semblait plus si effrayante. Un poids serait levé et ensuite il verrait : il prendrait les choses au fur et à mesure, voyant d’où il devrait repartir pour s’élever à nouveau. Oui, il dirait la vérité. Il avait encore besoin de quelques semaines à peine. Un mois tout au plus. Et ensuite cela irait. « Oui peut-être. C’est un point de vue qui se défend. » Répondit-il malgré tout évasif.

« Tu es libre de choisir Helios, et quoi que tu décides, je ferai en sorte d’être là pour toi. » Quelque chose se passa dans l’esprit d’Helios. Il ne sut pas vraiment ce que c’était mais un poids dans sa poitrine apparut fugacement accompagné d’une douce chaleur. Etait-ce une bonne chose ? Il n’avait pas besoin de William dans son existence. Mais connaissait-il seulement son existence sans William ? Toutes ces questions dans sa tête le rendaient chèvre. Il avait envie de se taper la tête contre un mur pour essayer de remettre toutes ses pensées en place. Son cerveau fumait et il en était fatigué. Fatigué de toujours peser les pour et les contre, fatigué de devoir sans cesse faire bonne figure alors même qu’il avait failli se noyer, fatigué enfin de se questionner sur son appartenance au monde. « Je vous remercie de votre sollicitude Monsieur Ombrage. » Se parer derrière des phrases impersonnelles, un sport national chez les Carrow. Tout ce qui touchait de près ou de loin au sentimental n’avait pas sa place dans la famille. Une nouvelle ironie à la vue de l’attachement qu’avait Helios lorsqu’il tombait amoureux. Tiens, encore une chose qui n’avait plus lieu d’être, encore une histoire d’amour passée. Mais bref, ce n’était pas le sujet de la discussion.

« Qu’as-tu en tête Helios ? » William semblait répéter son prénom à chaque phrase. C’était une très bonne question ça. Helios lui-même était très intéressé par sa propre réponse. Et maintenant ? Et bah maintenant, Helios était bien embêté. Il connaissait la bonne chose à faire, la marche à suivre qu’il avait lui aussi identifié des semaines plus tôt, mais il manquait encore de confiance en lui pour effectivement la mettre en pratique. Il n’y avait qu’à voir comment cela s’était passé avec Grigori. Il n’avait eu de cesse de tourner autour du pot. « Tout n’est pas aussi clair et aussi simple que cela semble l’être pour vous. » Il soupira, toujours dans la retenue. « Je dois me préparer, m’assurer que je ne me retrouverais pas paria du monde que je veux conquérir. » Une idée commença à germer. « Il faut que je sois quelqu’un, quelque chose avant de laisser échapper ce secret au grand jour. Je suis sûr d’avoir encore quelques mois de tranquillité. Lorsque je serai medicomage, là j’aurai un point de départ. Et là je pourrais faire face à ce qui arrivera surement. » Oui ! Il venait de trouver son idée miracle ! En tant que medicomage (de renom il en était persuadé), il aurait quelque chose à quoi se raccrocher lorsque les vents du scandale le brinquebaleraient en tous sens. La tête d’Helios se releva un peu, il se sentit mieux. Se trouver une idée, une étape qui lui permettrait de tenir tête à l’avenir, cela le rassurait dans ledit avenir. Un voile d’angoissa passa malgré tout devant son regard. « Personne ne doit donc être au courant d’ici là. Nous sommes d’accord sur l’importance du silence ? » Demanda le jeune homme avec fermeté. « Vous ne choisisseriez peut-être pas cette manière de faire mais je pense qu’elle sera la plus sûre. » Il se sentit le besoin d‘ajouter : « Car je serai très probablement diplômé avec les honneurs à la fin de cette année. Medicomage spécialisé en plantes magiques et potions presque assurément à Sainte-Mangouste. » . Qu’attendait Helios de William ? Qu’est-ce que l’Ombrage devait faire de cette information ? Cela avait échappé à Helios, un besoin soudain de montrer sa réussite. Pourquoi donc ? Pour prouver qu’il pouvait réussir avec et sans lui ? Qu’il était un fils dont il ne fallait pas rougir ? Vite changer de sujet. « Comment vont Septima et Marius ? Et votre femme ? » Mouai… Pas sûre que cela fut la meilleure idée du siècle de lancer le sujet de la famille. Maintenant Helios réalisait que Septima et Marius étaient de sa fratrie, lui qui s’était toujours vu fils unique. S’ils savaient tous les trois ce secret qui liait à présent William et Helios, les choses pourraient être totalement différentes. Helios espérait terriblement qu’ils ne soient pas au courant. William ne l’aurait pas déjà trahi pas vrai ?

Codage d’après Libella sur Graphiorum


Never look back and say
It could have been me
Don't wanna live as an untold story. Rather go out in a blaze of glory. I can't hear you, i don't fear you now. Wrapped in your regrets. What a waste of blood and sweat. × by lizzou.

Petits awards:
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
INRP
IRL
Revenir en haut Aller en bas
We can bring it on the floor || ft. Helios
Sauter vers:
Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Game of Blood :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs-