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Les moldus et élèves de Poudlard du forum se sentent cruellement seuls au milieu de tous ces sorciers adultes,
alors pensez à les privilégier pour vos personnages

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Il est plus aisé de traquer le passé que d'esquisser l'avenir ~ Ft. Eirian :: Three Broomsticks :: Pensine :: Les RPs
Olivia V. Baring
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Ven 7 Mai - 22:41
Eirian Howl & Olivia V. Baring || 5 Septembre 2020 || Regent’s Park || Après-midi
Il est plus aisé de traquer le passé que d'esquisser l'avenir

Ce dernier mois avait été… Problématique. Olivia ne s’était pas vraiment bien remise dans cette cueillette aux champignons. Thomas ?! Un sorcier ?! Elle n’arrivait pas à le concevoir. Il avait dû être là par hasard non ? Pour s’éviter d’y penser et de tomber dans la psychose qui consistait à voir des sorciers partout, elle avait préféré se plonger dans le travail aussi bien officiel qu’officieux. Elle n’hésitait plus à prendre des heures supplémentaires au musée pour « dépanner ses collègues » aussi bien que des missions à tour de bras. Et puis il y avait eu cette vision, ce jeune sorcier avec une ressemblance troublante avec Victor… La jeune femme avait décidé de creuser le sujet et s’était bien vite rendu compte que cela n’était pas anodin. La demande du père Lancaster lui était un peu sortie de l’esprit. Après tout, sans véritable piste, elle n’était pas une magicienne : elle ne pouvait pas ratisser le monde au peigne fin en espérant y trouver Nathan…

Retourner sur les lieux de la dernière et désastreuse altercation entre Blood Circle et sorciers était hors de question. Olivia avait donc dû la jouer plus fine et reprendre ses filatures. Elle s’était postée pendant plusieurs semaines à plusieurs lieux qu’elle présumait permettant de rejoindre des lieux magiques. Cela lui permettait de combler les quelques heures de libre qui lui restait. Elle ne dormait plus beaucoup et son dernier ouvrage de tricot restait intouché depuis un temps infini. Elle avait besoin de focaliser son attention sur quelque chose et cela se trouvait être le jeune Lancaster.

Malgré ses nombreuses heures postées dans plusieurs points stratégiques de Londres, ce dernier mois avait été un échec. Aucune trace du petit disparu. Elle évitait le monde le plus possible : Keith, les Rosebury, Robin… Elle avait besoin de se retrouver seule avec elle-même pour faire le point sur son existence. Tout s’entremêlait dans sa tête et ces longues journées de planque n’empêchaient pas son cerveau d’essayer de se débattre dans cette mélasse de sentiments contraires qui finissaient encore et toujours pas la faire douter. Pourquoi ce foutu sorcier l’avait-il soigné alors que tant de ses semblables avaient tentés de les exterminer ?! Bien sûr elle n’était pas innocente et savait apprécier les gestes humains même en temps de conflit. Mais quelque chose clochait.

Cela faisait maintenant quatre heures qu’elle était calée à une table en terrasse, avec ses lunettes de soleil et une casquette vissée sur le crâne. Ses cheveux étaient lâchés pour la camoufler au maximum et elle sirotait un unique thé depuis des heures, au grand dam du serveur qui aurait bien utilisé la place pour des clients qui consommaient. Bien sûr après toutes ces semaines, Olivia avait envie d’abandonner. De lâcher les choses. Après tout quelles étaient les probabilités pour que Nathan soit effectivement à Londres ? Certes l’ancienne université sorcière était dans le coin mais c’était tout. La jeune femme savait chasser des fantômes mais elle connaissait également la devise : c’était souvent le moment où on abandonnait que la récompense nous passait sous le nez. Et du nez, elle dût en avoir car alors même qu’elle venait de se persuader de rester, elle aperçut la dégaine qu’elle cherchait depuis des semaines. Un garçon aux boucles brunes et à la silhouette maigrichonne de l’autre côté du boulevard. Olivia se releva lentement sur son siège en attrapant son téléphone. Elle zooma avec la caméra et prit quelques clichés. La qualité n’était pas aussi bonne qu’avec le gros appareil photo qu’elle avait dans son sac mais la discrétion était pour le moment de rigueur. De faux espoirs elle avait eu de nombreux – le nombre de jeunes garçons à bouclette dans Londres était dément !- mais elle se décida à suivre cette nouvelle piste. Le thé ayant déjà été payé depuis deux heures, elle attrapa son sac et commença sa filature. Restant sur son trottoir, elle suivit de loin le jeune homme. Elle sortit enfin son appareil photo et faisant mine de prendre quelques photos des bâtiments, elle prit quelques portraits de son inconnu.

La foule commençait à être plus compacte et Olivia dut se résoudre à rejoindre le même trottoir et diminuer la distance qui les séparait si elle ne voulait pas le perdre.

Si elle avait trouvé Nathan quelques mois plus tôt, elle aurait pu l’accoster directement. Il ne la connaissait pas. Mais lors de cette fameuse nuit dans la foret, il avait une forte probabilité pour qu’il ait vu ses traits. Certes, elle ne portait pas les mêmes vêtements, la même coiffure et avec casquette et lunette elle était presque une personne différente… Mais elle ne pouvait pas se permettre de le perdre de nouveau. Les pas du garçon les menèrent bien vite à Regent’s park. Le monde et le soleil l’aiderait encore à davantage se fondre dans la masse. Et puis entre deux cygnes, elle pourrait continuer de mitrailler –avec l’appareil- sa cible qu’elle espérait être la bonne.
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Eirian Howl
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Mer 12 Mai - 20:46
Il est plus aisé de traquer le passé que d'esquisser l'avenir
« 5 septembre 2020 »
Revenir à Londres te fait un drôle d’effet après la semaine passée à Poudlard. Tu y reviens rarement si tôt dans l’année, mais là, tu avais besoin d’évacuer un peu la tension de la rentrée, le désastre du premier cours de défense au corps-à-corps, ainsi que ta conversation avec Kayla, qui t’a secoué. Ce sont des choses que tu n’avais jamais dites à personne auparavant. Avec Abigaïl, tu as tourné autour du pot sans jamais mettre les mots dessus ; le simple fait d’évoquer tes ressentis s’est déjà révélé éprouvant mais aussi libérateur, ce qui t’a sans doute permis d’aller plus loin cette semaine. La directrice de Poufsouffle t’a écouté sans juger, sans se plaindre de tes atermoiements, de tes avancées et de tes reculades. Et avec Sean, tu t’es focalisé sur ton passé, ta véritable identité, celle de ta famille. Tu n’es pas entré dans les détails trop… privés, ça n’avait rien à faire dans la conversation et tu n’es jamais revenu dessus ensuite.
Maintenant, tu ne sais plus vraiment où tu en es. Et le sentiment de trahison laissé par Poudlard, lorsque tu as découvert les nouveaux cours de ta filière, ne s’estompera pas facilement. Malgré l’hébergement offert par Sean, tu avais hâte de retrouver les lieux familiers – le seul endroit où tu te sentais en sécurité. Suffisamment pour défaire complètement tes bagages, alors que même chez ta mère, tu gardais toujours un sac de côté au cas où. Là, entre les bruits du dortoir, tes camarades guère ravis de découvrir que tu cauchemardes encore et le fiasco de la semaine – tu as assumé auprès de l’enseignant et tu n’échapperas pas aux heures de colle, tu ne t’en es sorti que parce que tu n’as pas vraiment fait mal à l’autre –, l’impression de tranquillité a disparu. En fin de compte, c’était plus simple de quitter le château que d’y tourner en rond en ressassant.

La journée est plutôt belle pour un mois de septembre, encore chaude. Comme toujours, tu portes des manches longues pour cacher tes bras. Bientôt, elles n’attireront plus l’attention ; tu as hâte que le froid et la pluie fassent disparaître haussements de sourcils et regards curieux. Bien sûr, il n’y a pas que tes cicatrices que tu dissimules. Contre la peau de ton bras repose le fourreau qui abrite ta lame. Tu ne quittes pas le château sans – ni sans ta baguette, naturellement, dissimulée dans tes vêtements. Le danger rôde plus que jamais et revenir dans la capitale alors que tu avais l’occasion de la quitter n’est pas des plus prudents. Cependant, tu es resté majoritairement du côté sorcier durant le mois d’août, avec ton travail à la librairie et ton séjour chez Sean ; dormir à l’abri t’a sans doute épargné pas mal d’ennuis. La course-poursuite avec le Cercle, en juillet, en compagnie de Maxime reste un souvenir vif et la marque que tu en gardes te rappelle à quel point c’est passé proche cette nuit-là. Sans elle, tu ne t’en serais pas sorti.
« Le Part Chemin » t’accueille, tu retrouves avec plaisir les rayons où tu viens pourtant de passer deux mois. Le lieu est toujours aussi chaleureux, et tu t’y sens chez toi ou presque au milieu des livres, tant sorciers que moldus. Tu as des achats à compléter, et tu t’offres le plaisir de traîner dans les allées, de regarder les quatrièmes de couvertures dont tu connais déjà une bonne partie puisque tu as mis les ouvrages en rayon. Au moins, l’endroit est calme et tu peux y retrouver un peu de sérénité, sans la tension permanente qui t’habite au château avec la proximité des autres. Tu discutes un moment avec Aiko avant de quitter les lieux, côté moldu.

Il est tôt encore, trop tôt pour rejoindre Poudlard. Dans une heure ou deux. Pour le moment, mieux vaut continuer à te vider la tête. Il y a quelques semaines, si on t’avait dit que Londres t’y aiderait, tu en aurais ri, sans y croire. Malgré tout, Poudlard reste ton refuge le plus sûr pour les mois à venir, l’endroit où les complices de ton père ne t’atteindront jamais. Un an encore à bénéficier de cette protection avant qu’elle ne disparaisse… si tu es diplômé. Tu préfères ne pas y penser pour le moment, mais les cours de défense ne sont jamais loin dans ta tête. Si tu n’es pas capable de passer l’examen… Non. Tu refuses que tes faiblesses te coupent cette voie-là, qu’elles te ferment un avenir auquel tu ne crois déjà pas vraiment. Pourtant, même au courant de la vérité, Sean n’a pas remis en cause ta volonté de rejoindre les Aurors. Peut-être que ce sera possible, alors, même pour toi. Tu verras le moment venu. Une chose après l’autre, une semaine après l’autre. Tant de choses peuvent encore se produire dans les mois à venir…

Perdu dans tes pensées, tu navigues dans la foule nombreuse à cette heure, des touristes qui profitent des derniers beaux jours et des Londoniens qui vaquent à leurs affaires ou se promènent en famille. Machinalement, tu gardes un œil sur les téléphones et appareils photos aux alentours, prenant soin de ne jamais couper les prises. Inutile, maintenant, mais les réflexes ont la vie dure, et moins le Blood Circle en saura sur les endroits que tu fréquentes, mieux ce sera. La paranoïa de ta mère a plus que largement déteint sur toi et les treize ans de cavale n’ont pas arrangé les choses – pas plus que ces trois dernières années à te débrouiller comme tu pouvais.

Tu passes l’entrée de Regent’s Park, encore bien bondé. Autant que doit l’être le parc de Poudlard, mais ici tu es un anonyme, il n’y a pas les regards de tes condisciples, surtout ceux de Protection magique qui ne digèrent pas l’incident. Tu remontes les allées familières, lorsqu’un frisson court dans ton dos – l’instinct né d’années de fuite qui te souffle que tu n’es plus vraiment seul, qu’on t’a remarqué. Ces derniers temps, c’est devenu plus compliqué avec ton hypervigilance qui provoque fausse alerte sur fausse alerte, le moindre regard un peu appuyé prenant des proportions menaçantes, mais… tu ne peux pas l’ignorer. Sans rien trahir, tu continues ta route, les sens en alerte, à la recherche du moindre mouvement suspect, du moindre changement sonore. Tu jettes de brefs coups d’œil sur les côtés essayant de repérer… tu ne sais quoi ou tu ne sais qui. Difficile de provoquer une bataille rangée dans un parc encore arpenté par pas mal de familles, mais le Blood Circle n’est plus à ça près.
Tu ne relâches pas ton attention.
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Jeu 20 Mai - 19:24
Eirian Howl & Olivia V. Baring || 5 Septembre 2020 || Regent’s Park || Après-midi
Il est plus aisé de traquer le passé que d'esquisser l'avenir

Les clichés continuaient de remplir la carte mémoire de son appareil. Après plusieurs minutes de filature dans le parc, Olivia devait avoir sa cible sous à peu près tous les angles possibles et inimaginables. La chose rationnelle aurait été de garder ces précieuses preuves et de les rapporter au QG pour en informer qui de droit… Donc le père Lancaster. Victor serait aussi mis au courant, elle n’en doutait pas. Mais elle n’arrivait pas à anticiper les réactions ni de l’un ni de l’autre. Elle pensa un instant à Maxwell qui lui avait appris à ne rien lâcher. Elle pouvait en avoir plus. Mettre un traceur dans sa poche, interagir avec lui, obtenir plus d’information, toujours plus. La fatigue ne l’aidait pas non plus à prendre des décisions raisonnées. C’était décidé. Elle allait tenter un contact. Elle farfouilla dans la poche de sa veste et sentit une petite boite en plastique. Olivia se sentait comme une détective privée, du genre des héros des romans de sa jeunesse. Elle n’avait jamais rêvé de faire ce métier. Non pour la jeune Baring, il n’y avait toujours eu que les avions, et de la place pour rien d’autre. Mais aujourd’hui… Aujourd’hui elle se disait qu’elle aurait pu être excellente.

Les chemins se croisaient, se multipliaient, se rejoignaient en un labyrinthe qui certes laissaient beaucoup de possibilités mais qui rendait la filature et la rencontre fortuite difficile. Olivia obliqua vers la droite et commença à s’éloigner du chemin de Nathan. Elle marchait d’un pas vif mais sans être trop soutenu : cela aurait pu attirer une attention inutile sur elle. Sa tête se tournait à intervalle régulier vers sa cible et après un bosquet elle sut qu’elle pourrait le croiser. Il lui fallait simplement un contact. Elle prit une grande inspiration, mit un écouteur et commença à discuter avec un contact inexistant. « Hey Tom ! Pour ce soir c’est toujours bon ? Je ramène quoi du coup ? » Elle se rapprochait. Sa main alla à sa poche s’emparer du traceur. « Des jus ? Sérieusement ? C’est le gouter d’anniversaire de ta nièce ou quoi ? » Elle sourit à une blague imaginaire et se prépara à l’impact. Mais tout ne se passa pas comme prévu. Nathan sembla se rendre compte qu’ils allaient se toucher et il commença à se décaler pour l’éviter. Merde ne put s’empêcher de penser Olivia. Tant pis, elle serait moins furtive mais elle l’aurait. Elle compensa l’écart et l’épaule d’Olivia vint frapper Nathan avec une certaine force.

La seconde suivant cet impact, elle laissa tomber le petit traceur dans la poche de la veste de Nathan. Elle s’empressa de lever les mains en signe d’excuse. « Oh ! Pardon ! Je ne regardais pas où j’allais. » Elle ne s’arrêta pas et continua sa conversation imaginaire. « Non mais je te jure y a des gens à Londres, ils en ont rien à faire d’où ils marchent. Je disais donc, les jus ? » Elle continua son trajet avec la ferme attention de ne pas s’arrêter et de mettre le plus de distance entre eux deux. Elle sortit son téléphone et enclencha la connexion au procédé de pistage. Elle n’avait plus qu’à attendre. Le petit point lumineux apparut sur la carte interactive et Olivia se donna enfin le droit de respirer un coup. Ce n’était pas passé loin…

Elle n’avait, de plus, pas pu détailler les traits de sa cible sans risquer de le rendre méfiant. Quoiqu’avec sa trajectoire incertaine, cela devait déjà l’avoir mis sur le qui-vive. Il ressemblait bien à ce garçon que de nombreuses personnes au Blood Circle recherchaient. Elle s’autorisa à sourire. Au moins elle n’était pas tout à fait inutile dans l’organisation. Mieux, elle en était carrément un membre important. Elle avait trouvé sa voie et cela la rassurait. Cela la rassurait tellement. Elle continuait de servir son pays et de protéger les gens.

L’adrénaline retomba quelque peu. Et maintenant ? Et maintenant elle devait rentrer au QG avec toutes ces informations. Et si… Et si elle arrivait à le capturer ? Elle était presque sûre qu’il s’agissait de sa cible… Non c’était trop dangereux. Olivia devait continuait la filature. Recueillir des données avec le traceur, connaître ses habitudes pour pouvoir le capturer avec une équipe plus nombreuse. Seule elle n’avait que peu de chance. Ce gamin restait un sorcier avec une baguette qui pouvait être létale. Les dernières interactions qu’elle avait eues avec des sorciers s’étant toutes mal finies, cela ne faisait que renforcer sa raison. Entre un enlèvement, une prise d’otage, trois ou quatre fractures, des dizaines d’hématomes et tout autant de froissement de muscles… Elle ne comptait même pas les fractures et les plaies ouvertes…. Non pour le moment, elle allait se montrer raisonnable et ne faire que suivre la cible. Oui ça c’était pas mal effectivement. La cavalerie, ce serait pour plus tard.
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Mer 2 Juin - 21:52
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« 5 septembre 2020 »
Regent’s Park est trop bondé à ton goût, mais rejoindre un autre parc te prendrait trop de temps, et ce ne serait sans doute pas mieux. Celui de Poudlard serait peut-être plus calme, mais tu t’y sentirais moins tranquille – disons qu’ici, il est normal que tu restes sur tes gardes, que tu cherches à repérer le moindre mouvement suspect. C’est devenu un réflexe avec les années de traque, avec la conscience que le Blood Circle pouvait débarquer à chaque instant et te mettre la main dessus. Ta mère ne plaisantait pas avec ça et tu as rigoureusement calqué ton attitude sur la sienne, adopté sa vigilance, appris à te fondre dans la foule. Ce que tu continues de faire, avec tes vêtements les plus neutres possible, comme toujours, ton allure d’étudiant en balade. Rien pour attirer l’attention, jamais. Une fois de plus, tu mesures le gouffre qui te sépare dees autres, dont tu prends de plus en plus conscience. Tu n’es pas sûr que beaucoup de tes condisciples se promènent en prêtant une telle attention à leur environnement. Mais ils ne se sont pas fait pourchasser par des hommes lourdement armés dans leur enfance. Ta mère t’a sauvé la vie, oui, mais depuis, ça a surtout été de la survie et rien d’autre. Tu serais incapable de profiter du parc en toute innocence – et même si tu aspires de toutes tes forces à une vie normale, tu doutes que ce soit vraiment pour toi. Est-ce qu’un jour tu pourras vraiment arrêter de regarder par-dessus ton épaule ? Rien n’est moins sûr.

Tu gardes un pas détendu tandis que tu remontes les allées, jusqu’à ce que le petit frisson d’alerte familier se manifeste. Danger. Où ? Qui ? Impossible de t’en rendre compte sur l’instant, tu n’aperçois aucun visage identifiable à coup sûr. Mais ça ne veut rien dire. Le pas toujours égal, sans rien montrer, tu scrutes toujours les environs. Qui a pu te repérer ? Comment ? La réponse à cette dernière question relève sans doute de ta propre faute : tu es venu bien trop souvent au cours de l’été, notamment en juillet ; tu y es allé avec Garnet, tu t’y es posé pour discuter avec Robin, le jour où Sean vous a surpris… Tu t’étais dit qu’en n’y revenant pas du mois d’août, tu écartais le danger. Visiblement, non. La rencontre avec l’Auror, même si elle s’est bien terminée, aurait dû te servir d’interdiction définitive d’y remettre les pieds. Mais non, tu as quand même décidé d’y faire un tour. La fatigue n’excuse en rien les erreurs que tu accumules, tu t’y connais mieux que ça. Un jour, tu finiras par payer de nouveau le prix de tes imprudences. À toi de faire en sorte que ce ne soit pas aujourd’hui.

Les allées défilent sans que tu remarques de mouvement suspect ni d’agitation – autre que celle qui anime le parc, les gamins qui crient et qui courent dans tous les sens, parfois coursés par un parent, les ados qui font une partie de foot, ceux qui se baladent en groupes…
Une voix te ramène à ce qui se passe devant toi. Les cheveux couverts d’une casquette, une jeune femme au téléphone arrive en face. Droit sur toi, trop prise dans sa conversation – une histoire d’anniversaire – pour te remarquer. Tu t’écartes machinalement lorsque tu te rends compte qu’elle ne change pas de direction, agrandis l’espace entre vous quand tu t’aperçois que ça ne suffit pas. Mais elle dévie aussi de sa ligne et te heurte brutalement à l’épaule.
Une seconde, puis tu tends la main pour la repousser brusquement.

— Faites attention !

Elle s’écarte déjà en levant une main et en s’excusant – pour la forme. C’est surtout elle qui ne regardait pas où elle mettait les pieds ! Le cœur battant, tu te secoues, rajustes ta veste, crispé, tendu par ce contact qui te hérisse et te met sur les nerfs. Rien à faire, tu n’as aucun contrôle sur tes réactions et la sensation du choc s’attarde dans ton épaule, comme une brûlure. Elle ne t’a pas fait mal ni rien, mais tu tolères toujours aussi peu qu’on t’approche et qu’on te touche. Il n’y a pas que ça. Une drôle de sensation s’attarde dans ton ventre, comme un petit signal d’alarme.
Parce qu’elle t’est rentrée dedans ? Il fallait le faire pour te foncer dessus. Mais… Non, ce n’est pas son allure qui te gêne, ni son impolitesse, mais… Sa voix. Tu l’as déjà entendue quelque part. Pas avec ces intonations-là, pas ici dans ce parc… Où est-ce que c’était ? Merde, pourquoi tu ne t’en souviens pas ? Quelle importance de toute façon ? Entre l’aiguillon du danger et son attitude… est-ce qu’elle t’est vraiment rentrée dedans par hasard ? Tu t’étais quand même bien écarté. Si c’est elle qui t’a repéré… qu’elle soit venue au contact n’annonce rien de bon pour toi. Du calme. Tu dois d’abord en avoir le cœur net. Pour autant que tu le saches, ton imagination est peut-être en train de s’emballer et cette femme ne regardait vraiment pas où elle allait, emportée par sa conversation. C’est plausible. La fatigue te fait peut-être imaginer des choses – ce ne serait pas la première fois. Ce ne serait pas la première fois non plus que le Blood Circle te tombe dessus dans les rues de Londres. Inutile de tergiverser plus longtemps.

La jeune femme est repartie dans la direction opposée à la tienne. Si tout va bien, tu ne devrais pas la recroiser. Dans le cas contraire… tu auras intérêt à décamper en vitesse. Tu pourrais quitter les lieux tout de suite, ce serait le plus prudent, mais tu as besoin de savoir, de faire la part des choses entre tes émotions sens dessus-dessous et ce qui relève vraiment de ton instinct. Est-ce que tu es à ce point paranoïaque ou pas ? À dire, tu ne sais pas quelle est la meilleure réponse entre les deux. Pour ta sécurité immédiate, il vaudrait mieux que ce soit de la paranoïa, même si ce n’est pas réjouissant pour ta santé mentale.
Tu remontes les petits chemins des bosquets que tu commences à bien connaître, amorçant une boucle pour revenir sur tes pas. Avantage des lieux : ils sont peu fréquentés, ce ne sera pas trop difficile de disparaître sans attirer l’attention. Tu prends un ou deux petits détours pour rendre tes manœuvres plus compliquées en jetant régulièrement un coup d’œil par-dessus ton épaule. Tu ne repères pas la jeune femme parmi les promeneurs qui traînent dans les environs. Une professionnelle peut-être. Ou juste ton imagination.
Non. Au détour du bosquet, achevant ta boucle, tu l’aperçois sur un chemin que tu as quitté quelques instants plus tôt, concentrée sur son téléphone. Définitivement pas la même attitude que quand elle t’a croisé et vu sa rapidité à aller dans l’autre sens, elle n’avait pas de raison de faire demi-tour. À présent que tu la distingues mieux, il te semble la reconnaître et tu sais enfin à quoi associer sa voix. La jeune femme que Sean a soignée lors de l’attaque à Pré-au-Lard. Parano : 0 – Instinct de survie : 1.

Est-ce qu’elle t’a reconnu de là ? Est-ce qu’elle fait partie de ceux que ton père a lancés à tes trousses ? Peu importe. Il est grand temps de filer ni vu ni connu avant qu’elle ne se rende compte de ta présence. Il n’y a personne dans les environs. Le temps qu’elle tourne la tête en entendant le « crac » léger de ton transplanage, semblable au craquement d’une petite branche morte, tu auras disparu.
Mais au moment où tu amorces le mouvement, où l’air commence à onduler autour de toi, un brusque vertige te saisit. Ce n’est pas le moment ! Le monde tremble autour de toi, prend des teintes verdâtres tandis que tu vacilles, essayant de ne pas tomber. Le cœur battant, tu t’efforces de te reprendre, une nausée soudaine s’empare de toi et la tête te tourne, et tu te sens faible, comme sur le point de t’évanouir. Tu luttes contre le malaise, en reculant un peu, dans l’espoir qu’elle ne t’ait pas encore aperçu, mais c’est sans doute déjà trop tard, il faut que tu trouves ta baguette avant qu’elle ait le temps de te mettre la main dessus… Est-ce que c’est elle ? Est-ce qu’ils ont une nouvelle arme capable d’affaiblir vos pouvoirs ? Mais tu l’aurais entendu et senti si une seringue du sérum anti-magie t’avait atteint !

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« — Faites attention ! » Ainsi donc c’était ça la voix du possible Nathan ? Rien de grandiloquent. Un simple gamin bousculé qui eut quand même suffisamment de mordant pour vivement la repousser. La mission était terminée. Olivia avait tout ce qu’il lui fallait. Alors que la position de Nathan lui était envoyée en direct sur son téléphone, elle fut soulagée. Tout cela en avait valu la peine. Il ne faudrait pas tarder, le garçon pouvait se rendre compte qu’on venait de lui poser un tracker. Effectivement, il pouvait s’en rendre compte….Elle secoua la tête. Elle ne pourrait rien faire de plus. Elle allait donner toutes ces informations au père Lancaster et lui-même déciderait de ce qui serait fait. Elle n’avait plus son mot à dire. La jeune femme avait fait son boulot.

Alors qu’elle s’éloignait, le petit point commença à faiblir avant de disparaitre totalement. « Et merde ! » Dit-elle en s’arrêtant et pianotant rapidement sur l’appareil pour tenter de refaire fonctionner l’application. Elle revint quelques secondes sur ses pas et le point réapparut. « C’est une blague ? » Elle était pourtant persuadée d’avoir pris un tracker longue portée… Il semblait qu’elle se soit trompée puisque dès qu’elle se rapprochait de la sortie du parc, le petit point s’évertuait à disparaitre. S’arrêtant quelques secondes sur place, elle tenta de mettre de l’ordre dans ses pensées et surtout ses priorités. Elle avait toujours les photos, qui prouveraient déjà que c’était bien Nathan et qu’il était bien loin d’être mort. Mais Olivia pouvait avoir plus : le suivre quelques heures pour voir s’il avait des lieux privilégiés, des routes préférées ou des habitudes qui pourraient aider à le retrouver dans le futur. Ce dernier choix était tentant. Surtout qu’il permettait à Olivia de ne pas retourner dans son appart seule, à broyer du noir. Oui elle allait faire ça… Mais pour le bien du Blood Circle, pas le sien !

Le rythme cardiaque d’Olivia s’accéléra alors qu’elle repartit dans sa traque. Suivant le point d’une distance respectueuse et notant de temps en temps les chemins empruntés. Mais voilà que le trajet de Nathan devint hasardeux, imprévisible et franchement bizarre. Des allers-retours… Olivia sentit qu’elle risquait de s’être faite repérée. Ce n’était pas bon pour ses affaires. Soudain le point vira sur la droite et Olivia fit volte-face pour tenter de le rattraper. Le point s’immobilisa un instant. Il n’était pas loin du tout. Relevant lentement le regard dans la direction indiqué par le dispositif, elle le vit. Nathan qui la fixait. Enfin qui la fixa quelques dixièmes de secondes avant de commencer à tituber. C’était quoi ce délire ? Un autre de leurs foutus tours ? Olivia n’eut pas le temps de se poser beaucoup plus de questions. Elle était repérée, elle devait agir et vite. Elle commença à sprinter vers la position de Nathan. Celui-ci disparut un instant dans les bosquets mais ce ne fut que pour continuer de tituber, toujours avec cet air de malade.

Des têtes se tournèrent dans sa direction et Olivia dût improviser. « Nathan ! Oh mon dieu ça va ? T’as pas pris tes médocs ce matin ? » La jeune femme fonça au contact et maintint la main du jeune homme qui semblait tâtonner à la recherche de quelque chose. Un arme peut-être, ou pire sa fichue baguette. Elle l’aida à s’asseoir –le forçant plus qu’autre chose- et s’accroupie à ses côtés. Elle baissa d’un ton pour s’adresser à lui. « Écoute t’as pas l’air au meilleur de ta forme alors va falloir rester calme. » Nauséeux, vision trouble, s’il s’agissait bien d’un sorcier, cela devait être un cadeau des Américains et de leur équipement ô combien efficace. « Je n’hésiterai pas à frapper là où ça fait mal alors ne me donne pas de raison de le faire. » Olivia se retourna vers les gens qui commençaient à s’avancer. « C’est mon cousin. Il a des carences et a parfois des nausées. Je m’en occupe. » Le fait qu’elle soit une jeune femme pas particulièrement imposante dût aider à faire croire à son mensonge.  Sa petite carrure lui avait autant de fois servi que desservi. Paraitre inoffensive permettait d’éviter bien des combats. Mais ne pas pouvoir maîtriser certains immenses gaillards lui avaient donné des bleus à la pelle.

Bon… Olivia était bien avancée, ainsi aux prises avec un sorcier. Au moins, cela réduisait les possibilités d’erreur. Quoiqu’elle ne voyait peut-être que ce qu’elle voulait voir. Et si dans cette poche ce n’était pas une baguette mais un crayon ? Et ces symptômes un évanouissement tout ce qu’il avait de plus commun ? Mais qu’est-ce qu’elle foutait là ? Elle n’aurait pas dû intervenir. Elle aurait dû le laisser et aller chercher des renforts. Continuant de maintenir son emprise sur lui, elle se retrouva coincée.
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Sam 24 Juil - 19:45
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« 5 septembre 2020 »
Ton instinct entraîné depuis des années ne te laisse pas tranquille. Ce tour au parc était une erreur. Un instant, la lassitude t’envahit. Où que tu ailles, on ne te laissera donc jamais tranquille ? Question absurde. Ton père n’abandonnera pas, pas alors que tu le nargues depuis si longtemps, pas alors qu’il a enfin retrouvé ta trace, pas alors que tu lui as filé entre les doigts moins d’un an plus tôt. Tu as eu de la chance ce jour-là, qu’il n’ait pas été sur place, que l’homme du Blood Circle qui a eu un doute en t’apercevant n’ait eu justement qu’un doute et non une certitude. Assez pour le pousser à chercher plus loin, à confirmer son intuition ; pas suffisamment pour t’emmener trop à l’écart. Le temps de faire leurs analyses, tu t’étais échappé des ruines de l’université avec les autres. Mais c’était trop tard, ils savaient déjà à quoi tu ressemblais et que tu traînais toujours à Londres. Et les missions pour l’Ordre n’ont pas dû arranger les choses, même si tu as eu la chance jusqu’à présent de ne pas tomber directement sur ceux qui te traquaient, de rester encore à peu près anonyme. Pour autant que tu le saches, ils ne savent rien non plus de ton identité sorcière. Non que ça change grand-chose maintenant qu’ils sont capables de te reconnaître.

La méfiance ne te quitte pas lorsque la jeune femme s’éloigne. Tu n’aurais pas dû réagir quand elle t’a heurté, mais c’est plus fort que toi. Et tu ne peux pas chasser l’idée qu’elle t’est délibérément rentrée dedans. Et ça, c’est assez marquant pour que tu t’y arrêtes. Une vie de poursuite t’a appris qu’il n’y a pas de petites coïncidences. Même en étant au téléphone, même en ne prêtant aucune attention à son environnement… tu t’étais pourtant bien assez écarté et tu as l’habitude de garder tes distances avec les autres pour justement éviter que ce genre de choses arrive.
Ton trajet se fait plus imprévisible et petit à petit tu traces une boucle pour revenir sur tes pas et en avoir le cœur net. Et au détour d’un bosquet, tu finis par l’apercevoir, définitivement là où elle n’aurait pas dû être. D’un certain côté, c’est rassurant de te dire que malgré tes angoisses permanentes, tes sens ne te trahissent pas complètement et arrivent encore à identifier un vrai danger. Mais ce n’est pas bon pour tes affaires, ils se rapprochent de plus en plus, et chaque passage à Londres commence à ressembler à une belle roulette russe.

Il est grand temps de décamper avant qu’elle ne te repère davantage. Mais tout se précipite lorsque tu tentes de transplaner sans y parvenir. Un vertige s’empare de toi et tu vacilles. Tu luttes contre la nausée, pour ne pas tomber. Un bruit de course. Elle se rue vers toi, tu plonges une main dans ta veste, à la recherche de ta baguette. Tu dois te tirer de là, mais ton malaise ne passe pas, les arbres tourbillonnent autour de toi.

Ton ancien prénom résonne. Nathan. Elle sait parfaitement qui tu es. Tu ne dois qu’à l’habitude, à l’entraînement et peut-être aussi au fait de l’avoir entendu régulièrement ces derniers mois chez Carl, Robin ou Garnet, ce qui t’a permis de t’y réhabituer, de ne rien trahir. Elle te bloque la main, et son contact envoie un frisson glacé dans ton dos. Tu essaies de te débattre.

— Je ne m’appelle pas Nathan ! Je ne vous connais pas, qui êtes-vous ? Lâchez-moi !

Sa pression se renforce, elle t’oblige à t’asseoir. Tu t’efforces de la repousser, mais tes vertiges ne t’aident pas, pas plus que la faiblesse de tes jambes. Tu heurtes le sol malgré toi.

— Qu’est-ce que vous m’avez fait ? Laissez-moi !

Sa menace te parvient à peine. Et tu t’en moques. Ce ne sera rien à côté de ce que ton père te fera. Tu dois te tirer de là avant qu’elle ne te ramène à lui. Est-ce qu’il y en a d’autres dans le coin ? Elle avait l’air seule, ça ne veut pas dire qu’elle ne peut pas en rameuter d’autres d’un signal. Tu jures mentalement, essaies autant de briser sa prise que de lutter contre la panique. Il faut qu’elle te lâche.
Tu dois fuir.
Des passants ont dû s’approcher, attirés par ton malaise. Une porte de salut, peut-être… sauf s’ils aperçoivent ta baguette. Trop dangereux. Et les paroles de la Blood Circle doivent les rassurer, car personne ne vous rejoint.
Tes vertiges ne passent pas, t’empêchant de réfléchir clairement, mais tes réflexes prennent le dessus, face au contact qui se maintient. Elle te tient toujours et la panique te traverse en vagues glacées – ce n’est même plus la peur du Blood Circle ou de ton père qui t’envahit, c’est celle primale, viscérale, vitale presque, qu’elle doit te lâcher. Tu dois lui faire lâcher prise. Et puis… courir. En espérant que tu y arrives. Mais le plus important, reprendre de la distance. Tu te débats toujours. Inutile d’espérer atteindre ta baguette, elle t’en empêchera et vu ce qu’a donné ta tentative de transplanage, tu ne vas peut-être pas compter dessus tout de suite.
Mais il te reste ton couteau, à l’autre bras, et ça, elle ne s’y attendra pas, surtout de la part d’un sorcier. Le seul avantage au fait que les sorciers soient si dépendants de leur baguette. Personne ne se prépare à te voir agir autrement, ils oublient un peu trop vite d’où tu viens et qui t’a élevé. C’est ta seule solution de t’en sortir, de récupérer un peu de marge de manœuvre.

D’un mouvement sec, tu fais tomber la lame de son fourreau, la brandit entre vous, tout en essayant encore de te dégager. Tu ne cherches pas à la blesser, juste à la faire reculer suffisamment. Ce qu’elle fait devant l’éclat métallique.
Tu en profites pour échapper à sa prise et te relever dans le même mouvement. Mais tu bouges trop vite pour tes vertiges et des points multicolores dansent devant tes yeux. Tout juste si tu ne retombes pas. La nausée t’envahit, accentuée par tes battements de cœur frénétiques. Tu n’es même pas sûr d’arriver à mettre un pied devant l’autre, alors courir… Tu recules d’un pas vacillant, ta lame toujours à la main, que tu dissimules autant que tu peux aux témoins en train de s’éloigner. Ils ne sont que des silhouettes floues, tu concentres toute ton attention sur la jeune femme, prêt à te défendre encore.


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Eirian Howl & Olivia V. Baring || 5 Septembre 2020 || Regent’s Park || Après-midi
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Le jeune homme ne semblait pas encore suffisamment nauséeux ou mal en point pour ne pas répliquer ouvertement. Le voir ainsi fanfaronner qu’il ne connaissait pas Olivia et qu’il ne s’appelait pas Nathan ?! Oui cela ne faisait que rajouter aux questionnements de la jeune femme. Et si elle-même se fourvoyait ? Et si elle cherchait des chimères pour tenter de se tenir occupée, quitte à attaquer un pauvre garçon qui n’avait rien demandé à personne ? Et si elle commençait à sombrer dans une paranoïa malsaine qui la faisait voir le mal partout ? Son esprit trouva dans ces pensées une certaine ironie. C’était déjà ce qui se passait. Ne scrutait-elle donc pas régulièrement les bars pour s’assurer que ceux qui l’entouraient étaient bien des humains lambda ? N’était-elle pas sur les nerfs la plupart du temps ? Ne gardait-elle pas systématiquement une arme sur elle? Cela faisait bien longtemps que la paranoïa alimentait sa vie. Et ceci la frappa avec la violence d’un uppercut que le garçon qu’elle maintenant semblait absolument vouloir lui donner.

« — Qu’est-ce que vous m’avez fait ? Laissez-moi ! »  Olivia pouvait être blâmée de beaucoup de choses dans son existence mais l’état de faiblesse du garçon n’en faisait pas partie. Elle en était d’ailleurs inquiète bien malgré elle. Les Américains avaient développé de formidables outils aussi efficaces qu’impressionnants. Mais à quel prix ? Tous les doutes qui l’avaient animée pendant les mois précédents, qui ne l’avaient laissée en paix que par leur enfouissement sous la tristesse, le ressentiment et ce terrible sentiment d’impuissance. Mais ces doutes ne la quittaient pas. N’y avait-il donc pas une meilleure manière de rendre ces sorciers moins terribles ? N’y avait-il pas un moyen de parlementer… Était-ce seulement possible ? Maintenant fermement « Nathan » au sol, le cerveau d’Olivia fonctionnait à cent à l’heure. Et maintenant ?

Un éclat métallique attira l’attention de la jeune femme. Olivia voulut faire dévier la lame d’un couteau qu’elle reconnut mais elle n’en eut pas le temps. L’arme glissa et se logea dans la main du garçon. Vu la situation, Olivia fut bien obligée de lâcher prise pour mettre un semblant de distance entre elle et le couteau. La situation était catastrophique. Des témoins étaient encore agglutinés autour de la scène. Elle les entendit plus qu’elle ne les vit, ne détournant pas le regard de son adversaire. Un cri étouffé général avait suivi leur détachement et il n’augurait rien de bon. D’ici quelques instants, quelqu’un appellerait forcément la police fut le grabuge que leur altercation entrainait. Au moins le gamin avait eu la bonne idée de dissimuler l’arme dans sa manche pour éviter une vague de panique Mais il n’avait pas laissé paraitre une quelconque magie, Olivia ne pouvait même pas espérer que le Blood Circle soit mis au courant par les membres qu’il y avait au sein des forces de l’ordre. Elle était seule. Il fallait qu’elle diffuse la situation avant que la bombe n’explose…

Le jeune homme était mal en point. Il ne fallait pas être médecin pour bien voir que quelque chose clochait avec lui. Il tanguait dangereusement. Olivia le fixait, dans une position qu’elle voulait la plus apaisante possible, mais lui permettant de bondir au moindre signe d’agressivité. Le père Lancaster ne lui pardonnerait jamais si Nathan mourrait là, sous ses yeux, d’effets secondaires des Yankees. Elle prit une grande inspiration et parla calmement. « Ok, on va rester calme et bouger lentement. Comment tu veux que je t’appelle si c’est pas Nathan ? »   Demanda-t-elle en faisant un pas vers lui, avec une lenteur délibérée. « Je veux pas te faire de mal d’accord. Mais tu n’es visiblement pas bien du tout. Je t’assure que je ne t’ai rien fait. »  Ce qui était vrai. Personnellement, Olivia n’y était pour rien. Bon après si l’on voulait être pointilleux, elle était quand même un peu impliquée mais le gamin livide qui lui faisait face n’avait pas besoin de le savoir. « Si tu utilises ça… »  Dit-elle en montrant la lame cachée dans la manche. « Je vais devoir me défendre et on sait très bien qui de nous deux finira à terre. »  Elle ne lui rappela pas de nouveau son état déplorable, elle n’était même pas sûre qu’il saisisse l’entièreté de la situation.

Il fallait maintenant qu’elle décide. Qu’elle décide ce qu’elle allait faire de ce garçon. Elle appréciait le Lancaster mais… C’était un gamin qu’elle avait en face d’elle. Le père lui avait raconté la trahison de sa femme. Olivia n’avait pas la fibre maternelle, elle n’arrivait pas à envisager de tout sacrifier pour une crevette qu’elle aurait pondue. Et pourtant elle comprenait cette raison plus encore en connaissant le patriarche de la famille. Et si cela avait été elle ou Emily qui s’étaient révélées être des sorcières, comment auraient réagi ses parents ? Auraient-ils rejeté leur lignée, leurs serments et leurs devoirs pour les beaux yeux verts de leurs enfants ? Quelle qu’en soit la réponse, les conséquences engendrées en étaient renversantes. Alors elle changea de tactique. «  Je veux juste discuter ok ? »  Elle fixait ce garçon, perdu au milieu de ce parc, pris au piège. Elle aussi paniquerait. Mais malheureusement en l’état actuel des choses, elle ne pouvait rien faire pour apaiser ses peurs, si ce n’était discuter un peu. Oui cela fonctionnerait peut-être. Qui sait, avec un peu de chance, Olivia pourrait récupérer en prime des informations supplémentaires qui l’aiderait à décider de la suite.
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Lun 27 Sep - 22:34
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« 5 septembre 2020 »
En un mot comme en cent, tu es dans les ennuis jusqu’au cou, et la situation n’est pas près de s’arranger. Les pensées brouillées, tu cherches désespérément un moyen de te tirer de là, mais il n’y a pas trente-six solutions. Ton malaise doit bel et bien trahir ta nature de sorcier, si c’est une de leurs armes. Et tu ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre, vu les circonstances. Tu n’es pas en état de transplaner quoi que la membre du Blood Circle t’ait fait, tu n’es pas sûr que ta baguette réponde davantage – et tu ne la sortiras qu’en tout dernier recours, ce serait le meilleur moyen de retourner contre toi les passants qui se tiennent autour de vous. Tu n’as aucun moyen de savoir s’ils viendraient en aide à un sorcier et tu ne tiens pas particulièrement à le vérifier – ou non – de tes propres yeux. Tes dénégations ne dureront pas longtemps, pas avec la certitude avec laquelle Olivia t’a intercepté, pas avec la façon dont elle a utilisé ton vrai prénom. Elle sait que c’est toi, tu ne peux que te gagner un peu de temps en attendant une occasion. Et c’est elle, bien sûr, tu n’as plus guère de doutes sur elle, après avoir l’avoir croisé dans la forêt cet été. Un jour, tu t’interrogeras sur les motivations de ton père pour utiliser la meilleure amie de ton cousin pour te mettre la main dessus. Mais déjà, sortir de là vivant, et en pas trop de morceaux si possible.

Sa poigne te maintient au sol, et ton cœur tambourine contre tes côtes, la panique afflue, ses mains te brûlent là où elles te touchent. Et elle est bien trop proche de toi. Tu dois te libérer, tu dois t’échapper, il faut qu’elle te lâche. Ta respiration s’accélère et devient saccadée. Sa pression comme les vertiges avivent ta nausée. Tu te débats, mais elle ne te lâche pas, et tu sais que ça ne sert à rien de demander, tu gardes les dents serrées sur les mots qui cherchent à sortir en un réflexe incontrôlé. « Arrêtez ». Mais évidemment que ça ne marchera pas.
Tu as toujours ton couteau, cependant. Ta seule arme, et ça, elle ne s’y attendra peut-être pas si elle voit surtout le sorcier en toi. C’est ta seule chance. Dès que la lame jaillit, Olivia tente de l’écarter, mais c’est trop tard, tu la tiens bien en main. Elle s’écarte aussitôt. Tu en profites pour lui échapper et te relever, manque de trébucher. Tu te reprends de justesse. Des points multicolores dansent devant tes yeux et tu ne te sens toujours pas mieux, vertiges et nausée continuant de se mêler. Des sensations fantômes courent sur ta peau, là où elle te tenait, même à travers tes vêtements, et un frisson glacé te traverse. Tu prends quelques inspirations lentes et profondes pour tenter de te calmer.
Des passants sont toujours là, ils murmurent sans comprendre ce qui se passe. Sans essayer de s’approcher non plus. Tu fais attention à garder l’arme en partie dissimulée sous tes vêtements. Inutile de mêler la police à tout ça. S’ils débarquent… Tu ne peux pas te retrouver au poste, entre ceux qui sont complices du Blood Circle et le fait que tes empreintes ne doivent surtout pas entrer dans leur système. « Nathan Lancaster » est censé être mort il y a treize ans, pas surgir au détour d’une rixe dans un parc.

Tu te concentres sur Olivia. Tant que les témoins ne s’approchent pas, ils ne sont pas vraiment une menace. Elle ne te quitte pas du regard, tu la sens prête à attaquer si jamais tu déclenches les hostilités, mais tu n’en as pas l’intention. Tu n’es pas en état de te défendre, surtout si elle met la main sur toi, et elle le sait. Qu’est-ce qu’elle a bien pu te faire ? Est-ce qu’ils ont trouvé un autre moyen de diffuser ce maudit sérum ? Mais tes pouvoirs sont toujours là, tu les as sentis en essayant de transplaner. Ça n’a juste pas marché. Une version adoucie, peut-être ? Mais pourquoi, dans quel intérêt ? Les questions tourbillonnent, mais n’ont pas grand intérêt au fond.
Tu ne crois pas un mot de ce qu’elle te dit. Elle essaie d’endormir ta méfiance. Tu ne te relâches pas, toujours à l’affût de ses moindres gestes.

— James,
tu rétorques à sa question. C’est mon prénom. Je ne sais pas qui est ce Nathan, mais il a intérêt à rester loin de vous.

Elle avance vers toi, et tu recules d’autant, avec prudence. La fuite au pas de course n’est toujours pas une option. Tu te contentes d’une moue dédaigneuse pour toute réponse à la suite. Ne pas te faire de mal, bien sûr. Il n’y en a pas beaucoup qui peuvent t’appeler Nathan, les Blood Circle que tu as croisés en mission n’ont même pas le prénom que tu utilises chez les sorciers, alors celui-là…
Elle pointe ton couteau, tu serres les dents. Clairement, tu dois faire pâle figure. Pour l’instant, elle n’a pas sorti d’arme. Tu n’as pas l’impression qu’elle ait d’arme à feu, mais une lame, ça se dissimule presque n’importe où, tu es bien placé pour le savoir. Pour l’heure, tu n’as aucune intention d’être celui qui reprendra les hostilités.

— Ne m’attaquez pas et je n’aurai pas besoin de me défendre.


Qu’est-ce qu’elle prépare ? Tu jettes un coup d’œil autour de toi. Pas sûr que dans ton état, tu parviennes réellement à repérer une nouvelle menace, mais personne n’a l’air de se ruer vers vous en brandissant des armes, le parc semble calme. Pas de Blood Circle en train de débarquer. La situation commence à ressembler à une impasse. Il y a trop de monde pour qu’une lutte n’entraîne pas l’intervention des passants – et avec un peu de chance, vu ton malaise, ils seront de ton côté. Mais tu as surtout besoin de gagner du temps, en espérant que tu te sentes rapidement mieux et que ta magie te réponde.

— Discuter de quoi ? De votre tendance à agresser les passants ? Vous ne m’êtes pas rentrée dedans par hasard tout à l’heure, pas vrai ?

Mais tu l’aurais senti, si elle t’avait injecté quelque chose. Une fois que tu seras sorti de là, tu comptes bien passer tes vêtements au peigne fin. C’est optimiste comme pensée, le fait est que tu n’en mènes pas large. Parce que si elle est seule, de ton côté, tu n’as aucun secours à espérer.


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La situation n’allait pas tarder à dégénérer. Olivia le sentait et il fallait absolument qu’elle fasse tout ce qui était en son pouvoir pour l’éviter. Elle n’avait pas encore pu se pencher avec précision sur les nouvelles armes développées par les Américains. Ils n’étaient pas non plus très enclins à détailler le fonctionnement de leurs nouvelles armes révolutionnaires. Mais tout de même, connaître la portée et la durée des effets auraient été un grand plus dans cette situation. Et maintenant, Olivia se retrouvait à nouveau dans une impasse. Que devait-elle faire exactement ? Le laisser partir ? Le gamin chétif et malade qui lui faisait fasse ne ressemblait pas à la menace qu’il devait normalement représenter. Dans quoi s’était-elle encore fourrée ?!

« James » ?! Olivia cligna quelques secondes des yeux alors qu’un doute s’insinuait en elle. Était-ce vraiment le garçon qu’elle recherchait ?! Évidemment. Toute sa vie, elle avait appris à se faire confiance et à suivre son instinct. Ce garçon était forcément le Nathan que recherchait le Lancaster, tout collait. Mais malgré tout… Et si les pilules qu’elle prenait avaient altéré son jugement ? Et si la fatigue lui enserrait la cervelle au point de ne plus la faire correctement fonctionner ? Et si l’alcool lui avait tellement embrumée la vue qu’elle ne voyait que des chimères ? Ce n’était pas le moment de douter. Et au pire, elle n’aurait fait qu’une belle frayeur à un gamin… Cela arrivait, pas vrai ? « Ok James. Mais je ne suis pas sûre que ce soit dans son meilleur intérêt de rester loin de moi. Car je ne suis pas la pire qui soit après lui. » Il fallait être réaliste : des garçons de la létalité d’Ambrose avait également été mandatés par Maxwell pour retrouver son fils. Au moins Olivia discutait avec Nathan avant de l’immobiliser. Quoique cela ne l’aurait pas étonnée que le Lancaster ait donné des ordres plus radicaux à certains des chiens fous du Blood Circle.

Ce gamin était acculé et risquait de faire des bêtises. Comme une bête sauvage coincée qui n’aurait plus comme autre choix que de combattre. Olivia n’était pas trop inquiète de l’issue de la confrontation mais on ne savait jamais. La jeune femme, dans la plupart des cas sérieux, tentait toujours d’éviter un affrontement. Dans un bar c’était différent, elle savait qu’elle mettrait à terre le poivrot en deux temps trois mouvements. Mais avec les sorciers, les choses se compliquaient toujours. Tout ne se finissait jamais comme on l’avait prévu et ces raclures avaient toujours mille tours dans leur manche pour lesquelles elle n’était jamais préparée. Il n’y avait qu’à voir le nombre de murs contre lesquels elle s’était écrasée à cause de leurs stupides sorts qui semblaient toujours différents mais ayant le résultat commun de la mettre toujours à terre. Et voilà qu’il la renvoyait dans ses pénates avec ses conseils. La répartie du jeune homme aurait presque pu faire sourire Olivia. Elle reconnaissait étrangement le ton autoritaire du père du garçon. Comme quoi les gènes parfois… Elle préféra changer de tactique. « On ne dirait peut-être pas mais je suis là pour t’aider… James. »

Il fallait maintenant que la discussion se mette en place. Même si elle ne l’attrapait pas aujourd’hui -avec tous ces témoins ce serait de toute façon difficile- elle devait tenter d’obtenir le maximum d’information pour lui permettre de le retrouver le moment venu. Du coin de l’œil, elle voyait quelques personnes qui commençaient déjà à se détourner de leur petit manège. Les Londoniens n’étaient plus étonnés par rien… Avec moins de personnes autour, peut-être Nathan ou James se sentirait-il un peu moins menacé ? « Discuter de quoi ? De votre tendance à agresser les passants ? Vous ne m’êtes pas rentrée dedans par hasard tout à l’heure, pas vrai ? » Et merde. Évidemment qu’il l’avait reconnue. Elle n’aurait pas dû avoir de contact physique. Les gens s’en souvenaient toujours mieux et elle venait de réduire toute sa filature en cendre. Elle garda un visage neutre malgré la colère qu’elle éprouvait à l’égard d’elle-même. Une débutante, elle avait fait des erreurs de débutante ! Et maintenant elle se retrouvait coincée. Quelle idiote !

« Ça fait beaucoup de questions. Tu ne veux pas t’asseoir pendant que je te réponds ? Tu n’as pas l’air d’aller très bien. » C’était parti pour l’interrogatoire déguisé. Elle fit abstraction des premières questions du jeune homme. « À vrai dire, te rentrer dedans était une erreur. J’ai mal jugé la situation et je m’en excuse. Mais je ne t’ai rien fait qui puisse expliquer ton état actuel. » Elle n’allait rien lui dire sur le traqueur, avec un peu de chance il ne l’avait pas remarqué et plus longtemps elle le gardait, plus d’informations elle pouvait espérer récupérer. « Lorsque l’on est recherché, ce n’est pas très malin de se balader en plein jour dans des lieux qu’on a déjà fréquenté… Ta mère ne te l’a jamais appris ? » Il fallait qu’elle arrive à le déstabiliser suffisamment pour qu’il fasse des erreurs. Pauvre gamin… Olivia ne souhaitait à personne de se retrouver dans cette situation. Mais elle avait un travail à accomplir. Les sorciers avaient fait trop de dégâts. Elle convenait que tous n’étaient pas coupables mais il fallait parfois faire des sacrifices. Dis-toi ce que tu veux… Lui rétorqua sa conscience. Elle s’occuperait d’elle plus tard. Toujours immobile, Olivia ne faisait aucun mouvement pour se rapprocher. Elle avait bien vu que « James » gardait toujours une certaine distance entre eux. Malin. « Qu’est-ce que tu fais par ici James ? »  Son visage était calme et avenant. Un avantage d’être une femme. Pour elle-ne-savait quelle raison, les gens la trouvaient moins menaçante et plus apaisante que ses collègues masculins… Olivia espérait que « James » ferait cette même erreur car ce ne serait qu’à son avantage. Plus le temps passait, plus Olivia acceptait le fait qu’elle ne capturerait pas le garçon aujourd’hui. Cela ne pourrait que l’aider à « faire des concessions » dans leurs discussions futures.

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« 5 septembre 2020 »
Tu t’efforces de ne pas perdre ton calme tandis que tu tentes de te reprendre après qu’elle t’a lâché. Les options à ta disposition ne sont pas nombreuses. Tu te sens encore trop mal pour utiliser ta magie – si tant est qu’elle te réponde –, c’est le coup à te retrouver de nouveau par terre. T’enfuir ne te mènerait nulle part : tu n’as déjà aucunement l’intention de tourner le dos à Olivia et tes appuis ne sont pas encore assez stables. Dans des circonstances normales, tu aurais pu être confiant dans tes capacités à la distancer, mais là ce n’est même pas la peine d’y penser. Hors de question également d’attirer l’attention des passants pour le moment, le risque qu’elle hurle au sorcier et que ça se retourne contre toi est trop grand. Il ne te reste qu’à faire face. À discuter le temps de te remettre, de te sentir assez bien pour décamper, tout en vérifiant qu’elle ne rameute pas ses complices. La situation ne comporte pas que des désavantages : vous êtes en plein jour, le parc est certes calme, mais vous n’êtes pas seuls, isolés au milieu de nulle part et elle ne pointe pas d’arme à feu sur toi. L’un dans l’autre, pour l’instant, c’est moins pire que cet été, lorsque tu t’es fait traquer dans les rues de Londres en pleine nuit avec Maxime. Les balles sont passées près ce soir-là. Analyser la situation te fait du bien ; au fond, la survie, c’est ce que tu connais de mieux, tu sais rester lucide dans ces moments, maintenant qu’elle est à distance, et tes angoisses irrationnelles ont enfin quelque chose de concret sur lequel se fixer, ce qui t’aide à les canaliser. Tu te raccroches à ces pensées pas fondamentalement rassurantes en soi, mais c’est tout ce que tu as à disposition. À toi d’en profiter au maximum. Même si pour l’instant, vacillant, sans fuir ni attaquer, tu ne dois pas avoir l’air très menaçant. Ce qui est aussi le but recherché si tu veux lui faire croire à ton histoire de « James », innocent garçon sur lequel elle s’acharne.
Un instant, Olivia a l’air de douter lorsque tu balances ce prénom avec toute l’assurance que tu peux rassembler. Cela fait longtemps que tu n’as pas répondu à un autre prénom qu’Eirian et parfois Nathan, mais tu as gardé le réflexe de sortir des fausses identités dès que la situation l’exige. Elle ne réfute pas le prénom, mais ça ne la fait pas changer d’avis pour autant.

— Ah oui ? Vous êtes déjà pas mal dans votre genre. Il a l’air d’avoir du monde aux trousses, ce garçon. Mais attaquer tout le monde ne vous le fera pas trouver plus vite.

« Pas la pire », ça n’annonce rien de bon. Tu n’as jamais su qui ton père avait envoyé sur tes traces. Et Robin, tenu éloigné de ton cas, ne pouvait pas te donner les réponses. En tout cas, visiblement, il a mandaté des proches et sans doute pas les plus indulgents des membres du Cercle. Est-ce qu’il aurait changé d’avis à ton sujet et décidé qu’il voulait te voir mort, tant pis pour sa vengeance ? Ce serait une forme d’échec pour lui. Trop frustrant après tout ce temps à te courir après, il a besoin de te faire expier la honte et la souillure. Dans sa logique, c’est tout ce qui peut rattraper le fait que tu lui aies échappé aussi longtemps. Tu as peut-être de la chance qu’Olivia n’ait pas l’air d’être la plus violente – pour le moment – mais tu ne la sous-estimeras pas. C’est ta mère qui t’a entraîné, ta mère qui a réussi pendant dix ans à semer ton père et ses hommes tout en te protégeant, ta mère que tu as vue en tuer certains lorsqu’elle ne pouvait pas faire autrement pour vous permettre de fuir : tu sais parfaitement ce que valent les personnes entraînées par le Cercle, hommes ou femmes.
Tu restes attentif à ses gestes. Pour l’instant, elle n’essaie pas de s’avancer vers toi ni de tenter autre chose. Tu gardes un œil sur ses mains. Discuter le temps d’aller mieux, c’est bien. Mais c’est encore mieux si elle n’en profite pas pour en rameuter d’autres.
Tu hausses les sourcils en l’entendant – tu sens bien qu’elle n’emploie le « James » que pour te faire plaisir, peut-être aussi pour ne pas perdre de temps à entendre tes dénégations.

— Et comment ? Vous m’avez… drogué ou fait je ne sais quoi, je n’ai pas besoin de ce genre d’aide.

Tu lui rentres un peu dedans en revenant sur la façon dont elle t’a heurté tout à l’heure. Ça trahit le fait que tu n’es pas dupe de la situation, que tu es sans doute plus attentif qu’un type lambda ne devrait l’être, mais tu n’as pas l’intention de lui faciliter les choses. Elle t’invite à t’asseoir.

— Non merci, je suis très bien debout.

Elle s’excuse de t’être rentrée dedans, et ça te surprend. Tu ne t’attendais pas à ce genre de remarque. Quant à ne rien avoir fait… Le hasard est bien trop grand pour que tu y croies. Tu ne lui réponds pas, entrer dans les détails t’amènerait trop près du terrain de la magie. Et « James » est toujours censé être un garçon innocent.
« Des lieux déjà fréquentés » ? Tu prends sur toi pour ne rien trahir. Tu n’y étais pas retourné depuis cet été – et après l’alerte chaude avec Sean, qui t’a surpris avec Robin, tu avais décidé de ne plus y revenir avant un moment. Est-ce que tu as pu te faire repérer aussi par le Blood Circle à ce moment ? Mais tu y as été avec Garnet et Robin, il y aurait forcément eu des répercussions si on t’avait reconnu avec eux – ce qui te confirme que tu es bel et bien un danger pour tes amis. Et que ce parc va rejoindre le haut de ta liste rouge des endroits à éviter. Elle a au moins raison sur le fait que ce détour était une erreur – c’est bien pour cela que lorsque tu squattais, tu ne restais pas plus de deux ou trois jours au même endroit. Hors de question de créer des habitudes, que les gens puissent te remarquer. La mention de ta mère est un coup bas, une allusion de plus à ton histoire dissimulée derrière une phrase anodine. Tu bénis tes années de pratique du mensonge.

— Pour une fois que je viens ici, c’est bien ma chance. Et ça vaut sans doute pour votre Nathan, mais moi je ne suis toujours pas concerné. Ma mère m’a appris plein de choses, mais elle n’a jamais imaginé que je me retrouve impliqué dans de sales histoires. Vous êtes quoi ? Un genre de policière sous couverture ? Vous avez un badge ?

Elle te demande ce que tu fais par ici. De loin, la conversation pourrait paraître innocente, si ce n’est que vous êtes peut-être un peu loin l’un de l’autre pour que l’illusion dure. Tu hausses les épaules.

— Il fait beau, j’ai décidé de faire un tour. Je ne connais pas encore bien Londres, je viens juste d’arriver pour commencer mes études.


Tu fais souvent plus jeune que ton âge, tu détestes ça, mais tu espères que ça pourra t’être utile pour une fois. Même si tu doutes qu’elle gobe le mensonge.


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Eirian Howl & Olivia V. Baring || 5 Septembre 2020 || Regent’s Park || Après-midi
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La répartie du garçon arracha un sourire à Olivia. Il n’avait pas tort sur ce point-là. « Pas mal dans le genre », effectivement elle pouvait être létale. Peut-être difficilement à main nues mais avec une arme, ce garçon n’avait aucune chance. Mais ce n’était pas son objectif. Elle ne voulait absolument pas qu’il arrive à Nathan le moindre mal. Elle savait que son père était prêt à tout pour le retrouver... Ce qui était compréhensible ! Sa femme avait enlevé son bambin aux bras aimants de son père. Quelle idiote fait ça ? Certes ledit bambin  était sorcier et cela compliquait un peu la situation mais quand même… Bref, Olivia n’était pas avocate, juge ou mère Theresa. Elle allait récolter le maximum d‘informations sur ce garçon et le cueillir le moment venu. Il n’y avait pas à débattre plus en avant de la moralité de la chose. Quant au « attaquer tout le monde »… Il était un peu dur le garçon. Cela faisait des semaines qu’elle était en filature, qu’elle tentait de retrouver ses traces, prenait des clichés… C’était une enquête rondement menée  qui l’avait rapprochée de lui. Alors le « attaquer tout le monde » oui mais non !

Olivia prit un air peiné. Non elle ne l’avait pas drogué mais affaibli oui. Enfin ce n’était même pas elle qui en était la véritable responsable… « James » semblait déterminé à ne lui laisser aucune opportunité de gagner sa confiance ou ne serait-ce que de lâcher une seule information. Tant pis, elle allait devoir la jouer fine. Si elle voulait des informations, elle allait devoir en lâcher des bribes de sa part… Qu’il était compliqué en interrogatoire celui-là. Sa mère l’avait correctement formée… Olivia avait vaguement entendu parler d’elle dans le Blood Circle. Une femme efficace et ferme dans ses positions. La Baring se demanda un instant si elles se seraient bien entendues. Elle regarda ce jeune garçon que cette femme avait tout fait pour protéger et se demanda pour la première fois si cela avait valu le coup. Tout perdre pour ces bouclettes brunes. Encore une fois… Seule une mère pouvait comprendre ces choses-là, pas vrai ? « Je ne t’ai rien fait… Certaines choses ne réussissent simplement pas aux gens comme toi…. » Elle n’osa pas prononcer le mot « magie » avec autant de public. Cela risquait de partir en panique générale ou lynchage. Dans les deux cas, cela ne faisait pas l’affaire de la jeune femme.

De nouveau, le garçon n’accepta pas l’invitation à s’asseoir. Il était trop futé pour n’être qu’un quelconque gamin au mauvais endroit au mauvais moment. Il avait été bien élevé…. Il commençait à l’agacer de ne pas tomber dans le panneau celui-là. Elle n’était pas une enquêtrice spécialisée dans les filatures. Elle n’était pas une inspectrice spécialisée dans les interrogatoires. Elle était une putain de pilote qui ne pourrait jamais revoler. Nathan et elle avaient, chacun à leur manière, tiré la mauvaise carte sur la table de l’existence. Certains étaient malchanceux depuis bien plus longtemps, elle concédait cela au jeune homme.

Nathan continua de tisser son tissu de mensonge avec un aplomb qui frôlait l’indécence. Il était décidément impressionnant. Il méritait au moins cette petite reconnaissance. Olivia le laissa lui poser ses questions et elle montra quelques signes d’inconfort. Elle décidait de changer radicalement de stratégie. Il était trop préparé. Elle n’arriverait pas à lui tirer grand-chose comme informations. Son meilleur atout restait le traqueur dans la poche du jeune homme. Il fallait qu’il se sente suffisamment en confiance pour penser avoir le dessus. Si elle n’arrivait pas à l’avoir clairement, autant laisser son compagnon se sentir à l’aise. Elle fronça les sourcils et déglutit, faignant d’être mal à l’aise. « Je… Je suis effectivement envoyée par le gouvernement mais non, je ne suis pas… Une policière. Je n’ai pas de badge. Je n’en ai pas besoin. » Répondit-elle hésitante.

« Il fait beau, j’ai décidé de faire un tour. Je ne connais pas encore bien Londres, je viens juste d’arriver pour commencer mes études. » Olivia regarda sa montre rapidement, impatiente, comme si elle attendait quelqu’un ou quelque chose. Rien ne devait arriver mais cela pouvait aider à déstabiliser un peu ce garçon qui semblait bien trop sûr de lui. Il fallait qu’elle l’oblige à penser avoir une opportunité et tenter quelque chose. C’était en faisant que les erreurs arrivaient. « Tu commences tes études hein ? Qu’est-ce que tu étudies ? C’est vrai que Londres peut-être impressionnantes les premières fois qu’on vient. Mais on s‘y fait vite tu verras. Et ça à l’opportunité de changer les gens, tel un coup de baguette magique. » Lui lança-t-elle en scrutant ses expressions. L’attroupement n’était plus aussi important qu’au début mais une petite dizaine de curieux continuaient de suivre leur échange. Elle aperçut du coin de l’œil un garde du parc qui commençait à se rapprocher. Elle n’avait plus beaucoup de temps pour se dépatouiller de cette histoire. Qu’est-ce que cela l’agaçait d’avoir ce garçon si bien entrainé. Au moins, cela lui apprendrait à sous-estimer les jeunes sorciers. À chaque fois, elle se faisait avoir avec les enfants et les jeunes adultes. Elles les pensaient toujours plus manipulables et naïfs que ce qu’ils étaient réellement. Il y en avait quand même des extrêmes. Comme celui qui lui faisait face. Sa mère devait l’avoir dressé à survivre, à esquiver des interrogatoires et dissimuler ses traces. La prochaine fois serait différente. La prochaine, fois, malheureusement pour lui, Nathan ne s’en sortirait pas. Elle était triste pour ce gamin. Mais c’était le boulot. Sans vraiment vouloir se l’avouer, une certaine résistance commençait à poindre le bout de son nez dans son esprit. Quelle était la morale dans tout cela ? Protégeait-elle vraiment la population en traquant des gamins aussi frêles que celui qui lui faisait face ? La preuve en était, son physique ne présumait rien de ses capacités. Et il était grand temps qu’elle comprenne que la magie n’était que duplicité et pouvoir. Certes… Mais ça reste un gamin Olivia. Certes, ça ne restait effectivement qu’un gamin.

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Mar 25 Jan - 21:54
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« 5 septembre 2020 »
Une fois de plus, tu mesures à quel point la vie peut être ironique. Que ce soit Olivia, précisément, que ton père ait envoyé sur tes traces… tu ne sais pas si c’est volontaire de sa part, ni quelles relations ils entretiennent tous les deux. Envoyer la meilleure amie de ton cousin à tes trousses, tu as du mal à croire qu’il l’ait fait en complète innocence, alors que Robin ignorait que tu étais en vie. Il l’ignorerait encore si tu n’avais pas fait le premier pas, si tu n’étais pas allé rôder près de son cabinet, hésitant à l’aborder, de crainte qu’il n’ait changé, qu’il ne soit plus le cousin que tu connaissais, protecteur, presque un grand frère. Il avait tu tes pouvoirs à l’époque, mais il pouvait avoir tellement changé depuis, sous la pression de sa famille… Heureusement, il n’en a rien été. Mais ça reste un vrai panier de crabes ; même ses amis se retrouvent à lui mentir, à lui cacher qu’ils enquêtent sur ton compte. Tu ne remercieras jamais assez ta mère de t’avoir sorti de là, d’avoir tout sacrifié pour toi. Qu’est-ce que tu serais devenu si tu n’avais pas été un sorcier, si tu n’avais pas dû fuir pour ne pas finir cobaye ou mort ? Est-ce que tu aurais réussi à te détacher des tiens comme Robin ? Tu l’espères, tu espères que tu aurais continué à marcher dans ses pas, tu étais tout le temps fourré dans ses jambes à l’époque, dès que tu le voyais. Mais tu connais aussi la violence de ton père. Tes souvenirs de l’époque se sont floutés, tu gardes surtout des sensations et des impressions. Sa dureté, sa froideur, son envie de faire de Victor et toi de parfaits soldats au service de la cause, des tueurs de sorciers. Tu n’as jamais été porté sur la violence, il n’aurait peut-être pas réussi à te transformer à ce point. Inutile de réécrire l’histoire, de toute façon. Ta mère t’a sauvé la vie, c’est l’essentiel, même si tu aurais préféré qu’elle n’ait jamais à le faire, jamais à tout abandonner simplement pour toi. Son seul vrai regret, de ce qu’elle t’en a dit, c’est Victor. De ne pas avoir pu l’emmener, le sortir de l’emprise de votre père. Tout en sachant que ça aurait d’autant plus compliqué votre fuite.

Tu restes concentré sur Olivia, attentif aussi à ce qui se passe autour de vous. Ne pas voir débarquer la cavalerie t’assure un minimum de tranquillité. Ce maudit malaise finira bien par passer, et la proximité des passants est rassurante également.
Elle sourit quand tu lui dis qu’elle est déjà redoutable dans son genre, confirmant que tu fais bien de ne pas la sous-estimer. En même temps, si ton père lui a confié la mission de te retrouver, c’est bien qu’elle a dû faire ses preuves. Que tu refuses sa proposition d’aide semble la peiner – vous avez l’air doués pour jouer la comédie tous les deux, parfaitement conscients qu’aucun de vous n’est dupe de l’autre. Tes années de mensonge te sont bien utiles pour garder contenance, sortir sans frémir des histoires tout juste inventées. Elle appuie sur le fait qu’elle ne t’a rien fait. « Certaines choses ne réussissent simplement pas aux gens comme toi ». D’accord. Tu veux bien lui accorder le bénéfice du doute. Qu’est-ce qu’ils ont bien pu inventer cette fois ? Les matériaux anti-magie, le sérum, les balises anti-transplanage ne leur suffisaient pas ? Si tu te retrouves sans pouvoir ou malade… Pourvu que les effets ne tardent pas à disparaître ! Tu n’oses pas faire une nouvelle tentative, ça te paraît un peu tôt, le monde n’a pas encore retrouvé son assiette, et tu ne peux pas prendre le risque d’un autre malaise, elle te mettrait la main dessus pour de bon cette fois. À la place, tu hausses les sourcils, mimes l’incompréhension.

— Les gens comme moi… ? Qu’est-ce qui ne nous réussit pas ?

Elle n’en dira sans doute pas plus vu les circonstances, mais « James » n’aurait sans doute pas laissé passer une telle affirmation sans réagir. Tu continues dans la voie des mensonges. Tu ne la tromperas pas, mais tu n’as pas l’intention de lui donner des informations sur toi. Tu l’interroges à ton tour sur ce qu’elle est.
Elle perd un peu en assurance, admet travailler pour le gouvernement, sans être policière.

— Ah oui, vous travaillez directement pour George Kane ? Vous êtes une sorte d’agent secret ?

Ça pourrait presque être drôle si la situation n’était pas aussi critique. Elle ne pourra pas avouer qu’elle travaille pour le Blood Circle devant tant de gens, et toi, tu continues de jouer les naïfs, comme si tu n’avais rien à voir dans cette histoire. Et tant que tu peux lui poser des questions, c’est autant de choses que tu ne dis pas de ton côté. Pas de mouvements menaçants autour de vous, les gens vous laissent globalement tranquilles. Tant mieux, tu préfères qu’aucun d’eux n’aperçoive ta lame ou ta baguette dissimulée dans tes vêtements.
Tandis que tu déballes ta fausse vie, tu la vois consulter sa montre rapidement. Tu balaies de nouveau les environs du regard, sur le qui-vive. Toujours pas de déplacements suspects. Alors, certes, il y a toujours l’hypothèse d’un tireur embusqué, mais ça ferait quand même de gros moyens déployés pour… pas grand-chose en soi. Est-ce qu’elle a vraiment pu prévenir ses complices ? Tu guettes les alentours, testes discrètement tes appuis. Ce n’est pas la grande forme, mais tu as moins l’impression que tu vas t’écrouler au premier mouvement.
Olivia te laisse entendre qu’elle n’est pas dupe sur l’âge que tu prétends avoir. « Un coup de baguette magique… ». L’allusion ne t’échappe pas, mais tu prends soin de garder une allure neutre. Tu t’efforces d’ignorer tous les sous-entendus, mais tu ne sais pas vraiment comment la plupart des moldus peuvent réagir à ce genre d’expressions, maintenant que les baguettes sont devenues une réalité et non plus des contes de fées.

— Oui, je me lance dans des études de littérature ! C’est sûr que c’est impressionnant, la ville est immense à côté d’Exeter…

Tu t’interromps un peu brusquement, comme si tu en avais trop dit. Tu as balancé le nom au hasard, c’est une ville où tu n’as jamais mis les pieds, ça fera l’affaire. Et c’est à l’opposé total de l’Ecosse. Si elle peut au moins croire que tu n’es pas familier de Londres, ce sera toujours ça de pris. Cependant, c’est là que le Cercle t’a eu en octobre dernier, c’est là qu’elle te croise encore, c’est là que tu as été pris à parti cet été – tu n’es pas sûr qu’ils t’aient reconnu, vu leur ardeur à vouloir vous descendre, toi et Maxime – mais ça commence à faire beaucoup d’occurrences. Mais c’est la seule ville que tu connaisses vraiment, la seule dont tu maîtrises la géographie, celle où tu sais te cacher et disparaître – la plupart du temps.

— J’espère ne pas trop changer quand même. Mais si vous travaillez pour le gouvernement, vous devez avoir autre chose à faire que discuter avec les… gens comme moi ?

La transition est un peu brusque, mais après tout, « James » n’a aucun intérêt à raconter sa vie à une illustre inconnue. Et tu veux voir comment elle va réagir, si tu peux avoir une idée du temps qu’il te reste avant que les renforts ne débarquent. Il y a du mouvement un peu plus loin. Un garde qui semble plus intrigué qu’autre chose, pas l’un de ses complices a priori – du moins, tu l’espères. Ça ne t’arrange pas pour autant, tu ne tiens pas vraiment à ce que ça tourne au contrôle de police.

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Et voilà qu’il continuait de poser des questions comme s’il ne savait pas pertinemment de quoi elle parlait… Olivia resta silencieuse quelques secondes, laissant planer cette question dans l’air entre eux. Tant de choses ne « réussissaient pas » aux gens comme Nathan. Bien sûr pour la plupart ils étaient des dégâts collatéraux. Des pions dans un échiquier bien trop grand pour eux. Ils étaient les héritiers d’une violence qu’avaient commencés leurs ainés. Mais ne rien faire face aux sorciers, cela signifiait sceller le sort des humains, ceux qui n’avait pas de « magie » pour se protéger. Olivia avait cette vision du monde et elle réussissait à s‘y tenir depuis quelques années. Comme à la guerre. Elle comprenait qu’en face, certaines et certains se battaient. Mais cela n’enlevait pas le fait qu’elle-même devait protéger et combattre en retour. C’était la vie de soldat. Il n’y avait pas grand-chose de plus à comprendre ou à retenir. « Les affrontements prendrons fin tôt ou tard James. Et malheureusement pour les gens comme toi, les gens comme moi ont toujours une longueur d’avance. » Le visage de la jeune femme ne montrait aucune animosité. Après tout, elle, à la différence de bons nombres de ses collègues, ne détestaient pas les sorciers. Elle n’avait pas perdu de parents proches, n’avait pas vu sa vie s’effondrer à cause de sorciers. Elle avait bien sûr perdu des compagnons d’arme au fur à mesure des années, ce qui rendait cette guerre malgré tout de plus en plus personnelle. Mais elle n’était pas Charly qui avait perdu ses parents. Elle n’était pas Doryan qui avait failli y passer. Elle n’était qu’Olivia.

Voilà que maintenant Nathan voulait savoir pour qui elle travaillait. Et bien il était vraiment futé ce loustic. Si seulement il n’avait pas été sorcier… Il aurait été un formidable atout pour le Blood Circle. Un vrai Lancaster en somme. « Je travaille pour le Royaume-Uni. Mais non, je ne suis pas un agent-secret. Je n’ai pas des double-vies moi. » Un vil mensonge mais qui pourrait la juger ? Elle continuait de le fixer, cherchant la moindre faille, la moindre aspérité à laquelle elle pourrait se raccrocher pour tenter de le faire basculer. Mais non, il n’y avait rien. La conversation s’enchaina et Olivia continua de jouer son agacement. Voilà maintenant que Nathan lui servait une jolie histoire d’étudiant en littérature… Ce qu’il ne fallait pas entendre. « Exeter » ? Il sembla avoir laissé échapper cette information. Olivia la nota dans un coin de son esprit. Elle restait dubitative sur la réalité de cet aveu mais il ne fallait négliger aucune piste. Elle avait sous-estimé Nathan plusieurs fois dans cette discussion, elle ne referait pas encore une fois cette erreur.

« — J’espère ne pas trop changer quand même. Mais si vous travaillez pour le gouvernement, vous devez avoir autre chose à faire que discuter avec les… gens comme moi ? » Olivia rejeta un coup d’œil vers le gardien qui se rapprochait. Et merde. Cet idiot allait tout gâcher. Bon, elle n’avait vraiment plus beaucoup de temps et de toute façon, elle s’était maintenant heurtée à un mur. Ce ne serait pas aujourd’hui qu’elle découvrirait tout sur Nathan. Le jeune homme avait rapidement changé de sujet et elle sentait bien que cela serait abordé à nouveau à l’une de leur prochaine rencontre. « Les gens comme toi James sont bien plus intéressant que tu ne peux le comprendre. Plus encore toi en particulier. Tu le sais aussi bien que moi et ce n’est qu’une question de temps avant que ta fuite ne prenne fin. Je peux t’aider Nathan. » Elle ne faisait plus semblant, il fallait qu’elle le choque, le marque, qu’il soit intrigué et peut-être reviendrait-il vers elle. « Je sais de quoi ton père est capable aussi bien en mal qu’en bien. Mais tu ne le connais pas et tu lui manques énormément. Il y a deux points de vue dans une histoire et pour le moment tu n’as eu que celui alarmiste de ta mère. Laisse une chance à ton père de t’expliquer sa version. Il… » Olivia n’eut pas le temps de finir. Le garde du parc écarta les quelques badauds encore aux alentours sans ménagement. « Qu’est-ce qu’il se passe par ici ? » Olivia se releva et le fixa avec un air inquiet et préoccupé. « Ce jeune garçon ne se sentait pas bien et j’ai tenté de l’écarter de la foule pour qu’il respire. Mais il semble en état de choc ou quelque chose comme ça… » Elle montra Nathan. Le garde du parc se tourna vers le jeune homme et le regarda, un peu alarmé par son visage maladif. « Ça va mon garçon ? Tu veux qu’on appelle les pompiers ? Ou tes parents ? »

Alors que le garde s’intéressait au sorcier, Olivia ne se fit pas prier. Elle devait disparaitre maintenant avant de ne devoir répondre à des questions qui auraient pu être embarrassantes pour le Blood Circle. Elle avait été plusieurs fois sortie de commissariats par les avocats de Kane. Elle ne risquait grand-chose. Mais bon, mieux valait éviter de se retrouver pris par les policiers tout court. Elle recula dans la foule et se détourna après quelques pas. « Vous connaissez ce garçon, Miss ? Miss ? » Le garde se retourna pour ne trouver aucune Olivia. Celle-ci, venait de remettre sa capuche et descendait déjà le petit chemin vers la sortie du parc. Ce n’est que le début Nathan martela l’esprit d’Olivia. Elle ne raterait pas cette traque. Elle devait bien cela au père Lancaster. Ce gamin devait retrouver son père. Mais sa conscience lui martela qu’elle ne pourrait pas livrer ainsi le garçon sans connaître les véritables intentions du patriarche Lancaster. Elle savait et avait toujours exécuté les ordres sans poser de questions. Mais cette histoire… Elle voulait y croire. Elle voulait croire à l’histoire du père trahi et éploré par la perte de son fils. Mais n’y avait-il que cela ? Olivia jeta un coup d’œil à son traqueur sur son téléphone. Il clignotait toujours. Peut-être qu’elle ne perdrait plus ce signal maintenant… À peine eut-elle quitté l’enceinte du parc que le point rouge disparut de la carte que montrait son téléphone. « Saloperie de technologie de merde… » Murmura-t-elle.

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Jeu 10 Mar - 20:59
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« 5 septembre 2020 »
Ton jeu avec Olivia peut durer un moment. Tu n’entends rien céder et tu as des années d’entraînement derrière toi. Tu mens sur absolument tout à tout le monde ou quasiment et quand tu lâches un peu de vérité, ce ne sont que des morceaux, parfois importants certes, mais jamais le tableau entier, jamais le puzzle complet. Tu n’y arrives pas, trop habitué à dissimuler, à te dire que ça ne passera jamais, que tu ne peux pas imposer ça aux autres qui ont déjà leurs propres soucis à porter.
Elle ne répond pas immédiatement à ta question, soit que tu commences à la lasser parce que vous savez très bien à quoi vous faites allusion, soit qu’elle cherche une façon biaisée d’y répondre. Au fond, tu te doutes bien du sort qu’elle veut réserver aux sorciers. Les expériences pour comprendre vos pouvoirs, la mort en fin de compte, parce que vous ne méritez rien d’autre aux yeux du Blood Circle. Comme si les sorciers étaient un danger pour le monde moldu, alors qu’ils vivent cachés depuis des siècles. S’ils avaient voulu s’en prendre aux moldus, ça aurait été fait depuis longtemps. Sans parler du cercle sans fin de la haine et de la vengeance, celui que tu refuses depuis des années. Il te serait facile de haïr ton père, ceux qui s’en sont pris à toi, de vouloir leur mort… Comme ton père l’a fait, d’une certaine façon, après la mort de ses propres parents. Mais ça te pèse déjà bien assez, ça alimente bien assez tes pensées, tes cauchemars et tes angoisses pour que tu ne leur laisses pas une prise supplémentaire sur toi.
Olivia finit par te répondre en insistant sur ton faux prénom. La guerre prendra fin, oui, tu l’espères. Tu hausses les épaules. Inutile de renchérir, ça ne fera que confirmer son sentiment vis-à-vis des sorciers, et tu ne vois pas l’intérêt de jouer le jeu des provocations maintenant. En revanche, cette affirmation n’est pas rassurante en soi. Leur arsenal anti-sorciers est déjà bien avancé, et s’il se renforce encore… Heureusement, les lieux magiques restent globalement bien protégés et inaccessibles, mais se promener dans Londres devient de plus en plus dangereux.

Tu lui demandes incidemment pour qui elle travaille, mais elle reconnaît seulement travailler pour le Royaume-Uni. En participant à tuer une partie de sa population ? Tu retiens les mots de justesse, même si l’envie de répondre ne te manque pas et tu ne réagis pas à la mention des double vies. La conversation se poursuit presque tranquillement malgré la tension qui t’habite et tu ne cesses de prêter attention à ce qui vous entoure, ta concentration partagée entre elle et les mouvements aux environs – rien de menaçant pour le moment, mais ça ne durera sans doute pas très longtemps. Tu commences à te ressaisir, mais tu n’es pas en état pour une course-poursuite, et tu ne sais pas si tu pourras transplaner cette fois.
Cependant, quelqu’un commence à s’approcher, un garde, qui a l’air plus intrigué qu’autre chose. Peut-être pas un complice d’Olivia, mais si elle s’appuie sur son prétexte de travailler pour le Royaume-Uni pour se donner une allure officielle, ça risque de mal tourner. Tu te prépares plus ou moins à détaler le moment venu, il te faudra alors surtout compter sur ton instinct de survie et l’adrénaline pour compenser tes forces défaillantes.
Ou peut-être pas, parce qu’elle ne te donne pas l’impression d’apprécier beaucoup l’arrivée de l’homme, ce qui pourrait te permettre de reprendre l’avantage ou au moins de te sortir de ce pétrin, et tu n’en demandes pas plus pour l’instant.

Ses mots te traversent tandis qu’elle abandonne tous les faux-semblants. Une question de temps… ça n’a toujours été que ça, une question de temps, combien de temps avant que ton père ne te retrouve, combien de temps avant que ça ne se termine, un tic-tac permanent, un compte à rebours étrange, dont tu ne connais pas le terme, mais qui pèse au-dessus de toi depuis treize ans, qui transforme chaque semaine, chaque mois, chaque année supplémentaire en victoire, tout en te rendant incapable d’envisager le futur. C’est une sorte de présent éternel où faire des projets reste difficile, parce que tu sais que ça peut s’arrêter du jour au lendemain. Comme ça aurait pu s’arrêter aujourd’hui si Olivia avait pu appeler des renforts.
Tu hausses les sourcils avec ironique lorsqu’elle parle de t’aider. À quoi ? À mourir ? Si épuisante que soit la fuite perpétuelle, tu n’as pas envie d’en finir et tu continueras d’arracher à ton père et ses complices autant de temps que tu le pourras.

— James, tu corriges.

C’est davantage pour faire mine d’ignorer ce qu’elle dit que pour la reprendre, vous savez tous les deux à quoi vous en tenir.

— Je n’ai pas besoin du… genre d’aide que vous voulez m’apporter.


Tu ne t’attendais pas vraiment à la suite et tu la fixes quelques secondes. La mention de ton père te met mal à l’aise, comme si son ombre planait au-dessus de vous, mais ce n’est pas le plus important. Est-ce qu’elle pense vraiment t’avoir avec ce genre de phrases ? Est-ce qu’elle pense que tu seras assez crédule pour tomber dans le piège ? Que tu as oublié que les larmes de crocodile dans les journaux ont vite été remplacées par des hommes en armes ? Tu en portes encore les cicatrices. Alors, certes, tu veux bien croire que tu lui manques, mais surtout pas pour les raisons qu’elle évoque. Plus parce que tu restes une tache sur le nom autrement impeccable des Lancaster, une tare à éliminer, une tare qui se moque de lui depuis bien trop longtemps. Tu secoues la tête, négation de ses propos ou incompréhension de « James », l’interprétation est assez libre. Tu pensais qu’elle abandonnait les faux semblants, c’était surtout un prétexte pour te tendre un piège. À moins qu’elle ne pense vraiment ce qu’elle dit ? Que ton père joue encore la comédie du père éploré auprès de certains membres du Blood Circle ? Peut-être, si la plupart croient que tu es mort. Éploré par la perte de son fils ou éploré parce qu’il ne te retrouve pas, c’est toujours le même tableau. Et il peut réserver la vérité à son cercle le plus proche. Ça ne t’étonnerait pas de sa part, tiens. C’est peut-être plus facile de jouer sur la fibre émotionnelle de certains membres du Cercle pour les convaincre.

Olivia est sur le point de continuer, mais le garde vous rejoint à cet instant. Tu restes sur tes gardes, mais elle reprend sur les excuses données au début. « Jeune garçon… » Tu sais que tu fais souvent plus jeune que ton âge, mais quand même ! Tu balaies la pensée et t’efforces de te reprendre, de paraître en meilleures forme que tu ne l’es.

— Non, non, ça va, je vais très bien. Cette dame s’est inquiétée pour rien, pas besoin d’appeler qui que ce soit.

Le garde s’avance vers toi et Olivia en profite pour se fondre dans la foule. Pas de renforts prévus, donc. Ça ne t’empêchera pas de regarder par-dessus ton épaule jusqu’à ce que tu aies pu quitter ce maudit parc.
L’homme se retourne pour chercher la jeune femme sans l’apercevoir et tu te gardes bien de lui indiquer par où elle a disparu. Tu hausses les épaules lorsqu’il reporte son attention sur toi.

— Moi, je ne la connaissais pas. Elle était un peu bizarre, dans son monde, j’ai l’impression. Ne vous en faites pas.

Il te faut quelques instants encore pour le rassurer, lui affirmer que tu te portes à merveille et que tu peux parfaitement quitter le parc par tes propres moyens. Ce que tu fais dès que tu parviens à le convaincre. Hors de question de traîner là plus que nécessaire. Tu as conscience de l’avoir échappé belle. Ça aurait pu être bien plus violent et se terminer bien plus mal, si elle s’était montrée plus agressive, si elle n’avait pas été seule ou si elle avait pu appeler des renforts. D’une certaine façon, tu as presque eu de la chance de tomber sur elle, même si l’alarme a été chaude. Il est clair que tu ne remettras pas les pieds ici avant plusieurs mois, au mieux. Et une fois sorti de là, tu t’assureras qu’elle ne t’a pas laissé de cadeau, ce qui expliquerait qu’elle ait accepté si facilement de partir.


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Il est plus aisé de traquer le passé que d'esquisser l'avenir  ~ Ft. Eirian 21013008104866668 Il est plus aisé de traquer le passé que d'esquisser l'avenir  ~ Ft. Eirian M-daille-Eirian

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