Qui l'aurait cru ? Non pas que t’es pratiquement certaine d’avoir obtenu tes Aspics, bien que tu n'en foutais pas une ramée depuis ta première année, que t’aies toujours fait, ou presque, l'effort de te rendre en cours sans vraiment écouter, préférant te plonger dans un dessin ou simplement la fin de ta nuit. Non en réalité ce n'est pas le plus étonnant puisque tu as toujours réussi tes examens de fins d'années auparavant puisqu’il te suffit de foutre le nez dans un cours qu'on te prête pendant cinq minutes pour que tu en connaisses déjà presque tout le contenu, ce qui crée la jalousie de certains alors que toi, putain, mais t’as rien demandé ! M'enfin, si l'avantage que tu puisses en tirer est que tu n'aies pas besoin de faire une seconde putain de septième année, alors tu ne vas pas te plaindre. Parce que ouais, certes un peu tardivement, mais  t’as tout de même fini par savoir quoi faire de ta vie grâce à cette auror qui ne t’a pas lâché d’une semelle pour te convaincre que tu es faite pour ça. Du coup, c'est ce qui t'a poussé à te sortir les doigts du cul, à couper cette foutue perruque que t’as dans chaque main, et à te retrousser les manches pour l'avoir, cet examen à la con. Inutile de dire que professeurs comme élèves te regardaient comme un ovni au début, en cours. T’aurais vu la tête de Wellington qui a bien dû te demander plus d’une fois si tu ne te foutais pas un peu de sa gueule ! Enfin, il le disait pas comme ça hein, bien sûr, mais l’intention y était … Mais au moins, ça a porté ses fruits. Au moins, t’as de bonnes notes, t’en es quasi-sûre, et un dossier pas si mauvais que ça qui te permettent de continuer tes études à Poudlard, même si quitter cette bonne poignée d'abrutis que tu ne peux pas voir en peinture était plus que tentant.

Et c'est ça, en fait, le plus étonnant. Que t’aies enfin trouvé un sens à ta vie, un but. Que tu saches enfin quoi faire, que t’aies envie de réussir, que tu te sois rendu compte que tu n'es pas que bonne à faire des gribouillis sur un carnet. Oui, t’as longtemps pris ça pour du négatif, mais tu sais enfin que cette rage que tu ressens à chaque fois que quelqu’un ne va pas n'est pas si mauvaise que ça, que ton adhésion au club de duels n'était pas si inutile que tu le pensais, finalement. Que tous ces sorts, toutes ces choses que tu y as appris et pour lesquels tu es douée ne sont pas qu'un simple petit passage de ton passé à oublier, que tu peux t'en faire un futur, pour prendre ta revanche, mais aussi pour être utile le restant de ta vie puisque tu n'as pas pu le faire à certains autres moments et que ça t'a tant rongé. Bien sûr, tout ça, tu le fais aussi un peu pour Ella Bjornsson, mais aussi pour Ethan pour qu'ils soient fiers de toi, pour que tu ne sois pas qu'un boulet inutile. Ella, elle en est pour beaucoup dans ta prise de conscience, et déjà que tu ne sais pas comment la remercier, alors tu ne veux certainement pas la décevoir. En clair, t’es plutôt satisfaite de cette année. Même si elle avait mal démarré, entre tous ces cons qui te regardaient comme si tu leur filais la nausée, cet abruti de Avery qui n'avait rien  trouvé de plus drôle que de lancer les hostilités entre vous alors que vous ne vous parliez même pas tant que ça, avant. Sans oublier Lexie qui entre dans ta vie et qui se barre aussitôt fait en te laissant comme une conne, sans rien d’autre que ta peine. En gros, ça en fait pas mal, des choses pas très positives, mais cette putain de niaque que tu ne cherches même pas à cacher à su te servir pour rebondir, enfin. Qui aurait cru, un an auparavant, que Ailsa MacLean serait sur le point d'intégrer le cursus de Sécurité Magique ? Certainement pas toi …

Alors c’est ce qui te fait sourire bêtement depuis le début du trajet, quoique, pas que ça en fait. Même si tu ne l’avoueras pas, la compagnie d’Ethan fait beaucoup, et surtout le fait que tu vas passer tout l’été avec lui. Ouais, on peut dire qu’il te sauve les fesses là. C’est que le garçon n’a pas hésité une seconde à te proposer de venir habiter chez lui pendant les vacances quand tu lui as dit qu’il était hors de question que tu retournes chez ta connasse de mère. Au fond, c’est pas ça que t’attendais. T’avais pas l’intention de faire la manche, de réclamer un toit, mais faut bien avouer que tu seras mieux chez lui que sous un pont, avec des clochards puants et des putains de piafs qui passent leur temps à tout bombarder de leurs fientes. En vérité, tu te serais pas retrouvée à errer les rues, t’aurais certainement trouvé une place dans un foyer, mais la proposition d’Ethan te branchait beaucoup plus que de te retrouver avec des toxicos, à vrai dire. Alors tu l’as acceptée, rouge de honte à ce moment là, et lui as promis que tu chercherais un moyen de participer aux frais. Ouais, tu l’as accepté, et en particulier, parce que c’est lui qui te l’a demandé. Tu sais pas pourquoi, mais l’idée d’être collée à Ethan pendant deux mois te rend tellement joyeuse que tu n’as pas arrêté de rire pour rien durant tout le trajet du Poudlard Express, jusqu’au petit bout de route que vous avez dû faire en transport en commun moldu. Faut dire aussi que la tronche que tiraient les gens en vous voyant avec vos boules de plumes et vos grosses malles sorties tout droit d’un film sur Christophe Colomb étaient assez comique, pour toi du moins. Pas sûr que tu puisses en dire autant d’Ethan, à voir sa tête qui menaçaient de fumer à tout moment comme une cocotte minute. Mais maintenant, c’est ton sourire qui s’efface peu à peu, parce que tu devines clairement en voyant les deux Prewett accélérer le pas que vous êtes bientôt arriver à la demeure familiale, et ça commence à te stresser. Tu connais pas le coin, tu connais pas la maison, et ce que tu connais encore moins, ce sont les parents d’Ethan …

Tout en continuant d’avancer, ou suivre les frangins pour être plus exact, ton regard balaye chaque maison de la rue, pariant mentalement à chaque fois que la prochaine sera la bonne pour finalement perdre ton pari en voyant les autres continuer de marcher. T’es un peu perdue, d’un côté t’as hâte d’arriver, mais d’un autre, tu te demandes si t’as pas fait une connerie en acceptant de venir. Est-ce que les parents Prewett vont t’aimer ? Et toi d’ailleurs, vas-tu les apprécier ou au contraire, les détester comme tu détestes les tiens ? A vrai dire, avec tout ce que Ethan a pu te dire sur eux, tu en doutes fortement, mais on ne sait jamais, peut-être n’avez-vous simplement pas la même conception du mot famille ? Peut-être que les parents vont être exécrables avec toi qui n’es qu’une putain d’inconnue ? Tu sais absolument pas à quoi t’attendre, et à mesure que la distance continue de diminuer, ta panique, elle, ne fait qu’augmenter. T’es même sûr le point de leur demander de faire une pause, parce que t’en peux plus, réfléchir à tout ça pompe toute ton énergie. Quand la porte d’une des maisons s’ouvre sur une jolie rousse à la ressemblance frappante à Dawn, ce qui te fait vite comprendre qu’elle n’est personne d’autre que la mère des deux Prewett. Ce qu’elle confirme à la seconde où elle se jette sur Ethan. Evidemment, si tu ne peux pas t’empêcher de sourire en voyant la carrure du garçon se faire écraser dans les petits bras tout frêles de Madame Prewett, tu penses aussi forcément à ta mère qui n’a jamais eu ce genre de geste pour toi. A cette pensée, ton sourire s’efface, et une boule prend forme dans ta gorge. Tu savais que c’était pas une si bonne idée … Mais la voix chantante de la mère d’Ethan retentit à nouveau et cette fois fois, tu comprends que tu en la principale concernée. « Ethan ? Dawn ? Vous ne présentez pas votre amie ? » Ca te laisse vite comprendre qu’elle ne sait pas vraiment lequel des deux t’as amené ici, et encore moins qu’elle était au courant de ton futur petit séjour chez elle, et tu décides de prendre les devants en avançant à ton tour vers la femme, la main tendue pour la saluer. « Bonjour, Madame Prewett … Ailsa MacLean, je suis une amie d’Ethan … » Commences-tu en prenant bien soin de jeter un petit regard noir au garçon. Il aurait au moins pu prévenir ses parents ce con !

Ca te fait quelque chose de voir autant d’amour déborder de cette femme en si peu de temps. T’as pas connu ça toi, ou peut-être quand t’étais petite, mais c’est tellement loin que tu t’en souviens même pas. T’as mère t’a jamais prise dans ses bras comme vient de le faire celle d’Ethan. Ta mère t’a jamais dit que tu lui avais manqué et au contraire, elle savait bien te faire comprendre que ça la faisait chier quand tu rentrais pendant les vacances. T’as jamais vu dans ses yeux tout ce débordement d’amour que tu vois en ce moment même dans ceux de Madame Prewett. Pas étonnant que tu ne veuilles plus y aller, que t’es bien mieux loin d’elle même sans domicile attitré. Alors forcément, ça te met quelque peu en colère quand Ethan fait comprendre qu’il a oublié un petit détail : prévenir ses parents de ton arrivée. T’estime que c’est la moindre des choses, quand on se permet d’inviter une amie chez soit et tu comprends pas comment il a pu omettre ça. Quand il prend la parole à son tour, tu lui jettes un nouveau regard noir pour lui faire comprendre qu’il s’en tirera pas comme ça, même si, au fond, ça t’amuse un peu de le voir aussi embarrassé. Bien fait pour lui ! Oh que oui, t’as bien deviné que la rousse n’est personne d’autre que la mère des deux Prewett. T’as l’impression d’avoir le double de Dawn devant toi, et c’en est presque troublant. Tu remarques aussi qu’elle est jolie, même très, et forcément, tu ne peux pas garder cette remarque pour toi. « Maintenant que je vous vois, ça ne m’étonne même pas que vos deux enfants soient aussi beaux, Madame Prewett ! » Lâches-tu, grand sourire sur les lèvres. Ouais, tu sais que c’est osé de balancer ça une minute trente après une première rencontre, mais d’un autre côté, tu dois bien avouer que ton intention est aussi et surtout de mettre encore plus Ethan dans l’embarras …

Et ça l’air de fonctionner quand la Prewett prend la parole à son tour. « Oh mais c’est adorable ça ! Commence t-elle, rougissante, avant de se tourner vers Ethan. J’aime beaucoup ton amie, Ethan, tu devrais en prendre de la graine ! » Forcément que là dessus, tu ne peux t’empêcher de tourner le regard vers le Gryffondor, un sourire moqueur aux coins des lèvres. Mais ton sourire s’efface rapidement pour laisser place à la gène quand Ethan la met devant le fait accompli. Là tout de suite, t’as juste envie de te cacher dans un trou de souris et qu’on ne retrouve plus jamais. Ah il peut dire que tu manques pas de culot, parfois, il est pire que toi ! Manquerait plus que sa mère dise non tiens … « Tu aurais pu prévenir avant mais bon, on n’est pas à une personne près, n’est ce pas ? Et puis … Elle se tourne vers toi, et c’est à tour de devenir aussi rouge que le blason de ta maison. Une jeune fille si adorable … Comment refuser ! Allez, file lui faire visiter la maison, je vais préparer le dîner en attendant que ton père rentre ! » A peine as-tu le temps de murmurer un petit merci timide qu’Ethan t’entraine déjà à l’intérieur en te tirant par le poignet, et forcément, ça te donne comme une impression de déjà vu …

Mais tu chasses ce souvenir de ta tête quand la décoration intérieur te frappe agréablement aux yeux, ce que ne tu peux t’empêcher de commenter. « Waouh, tu m’avais pas dit que ta mère a si bon goût ! J’ai hâte de voir le reste ! » Petit sourire sournois en direction de ton ami, forcément que ce sous-entendu concerne le paternel, tu ne pouvais pas t’en empêcher. Tu ne fais même pas attention à vos bagages qu’Ethan emporte à l’étage d’un coup de baguette magique, tant tu es prise de curiosité pour cette maison que tu aimes de plus en plus au fil de la visite. Ce n’est qu’une fois terminé qu’Ethan te propose de voir sa chambre, et tu ne peux t’empêcher de ressentir un petit quelque chose au fond de toi. Peut-être à l’idée de voir son univers, ou juste parce que Dolly vous abandonne pour aller se reposer. Tu ne sais pas. « J’en meurs d’envie depuis tout à l’heure ! »  Rétorque-tu en lui jetant un petit coup d’oeil timide.  Mais tu décides de ne pas lui montrer le petit sourire nié qui se dessine sur ton visage, en lui passant devant, avant d’ouvrir la porte qu’il avait montré quelques minutes plus tôt. Tout de suite, la passion d’Ethan est frappante. Une multitude d’objets et d’affiches à l’effigie de son sport favoris et de joueurs de Quidditch recouvrent les meubles et les murs. « Ah bah c’est bien ta chambre, aucun doute là dessus ! » Autant dire que même un inconnu devinerait rapidement qu’il en est fan … Mais il y a autre chose qui te frappe, cette passion que vous partagez tout les deux, la musique. Enfin tu la vois, la guitare dont il se vantait tant à Poudlard, et forcément, tu t’en approches, frôles les cordes du bout des doigts, et murmure assez fort pour qu’Ethan t’entende. « Enfin je te rencontre, toi. Tu sais qu’il m’a beaucoup parlé de toi hein l’autre là bas. Commences-tu en lançant un regard amusé au garçon. J’en suis presque jalouse de savoir qu’il t’aime autant » Finis-tu, un sourire malicieux sur les lèvres, alors que ton regard reste fixé sur le propriétaire des lieux.

T’as pas pu t’empêcher te taquiner Ethan avec la guitare. Ca t’amuse, tu te sens légère, et tu préfères carrément ça. Ouais, ça, ça te ressemble plus, et tu comprends vraiment pas ce qui te rend timide avec lui, comme un peu avant dans le couloir. Quelque chose a changé, depuis cette fameuse nuit dans la salle des trophées. Te retrouver seule avec lui te perturbe, alors que jamais tu n’avais ressenti ça avant. Mais pas là. Là, c’est ta curiosité qui s’éveille, même si t’as pas pu t’empêcher de lancer cette petite remarque. Bien sûr que t’es pas jalouse d’une guitare. Mais n’empêche que depuis peu, t’aime pas voir d’autres filles s’approcher de trop peu du Gryffondor. Tu sais pas pourquoi. Tu te l’avoue même pas, pour être honnête. Tu penses avoir juste dit ça pour le taquiner, mais au fond, y’a un peu de vérité quand même … Mais la réaction du garçon t’arrache un petit rire amusé, et forcément, tu peux pas t’empêcher de rétorquer à sa remarque. « Tu préfères que je tâte autre chose ? » Lâche-tu, un rictus sur le coin des lèvres, tandis que tu t’éloignes de la guitare pour t’asseoir sur le coin du lit qu’il tapote, à côté de lui. D’ailleurs, ça aussi, ça te perturbe un peu. De voir le garçon ainsi décontracté dans un espace qui lui est propre. T’as l’impression de le voir autrement, et ça ne te déplait pas forcément. C’est comme si tu le redécouvrais d’une certaine manière, alors que l’univers lui, t’est familié. Pourtant, alors que tu t’installes, ta légèreté s’envole d’un seul coup quand il te pose une question qui te surprend, d’abord. « Hein ? Pourquoi tu dis ça ? » Rétorques-tu, un peu sur la défensive. Tu ne mentirais pas cette fois, si tu disais que tu ne sais pas de quoi il parle.

Mais il n’est pas convaincu, et l’argument qu’il te sort te fait écarquiller les yeux. « Mais n’importe quoi toi hein ! Je vois pas du tout de quoi tu parles ! Fais moi de la place plutôt, au lieu de dire n’importe quoi … » Sans attendre qu’il le fasse, tu soulèves les jambes du garçon pour venir te caler contre le murs, avant de les laisser retomber sur les tiennes. Tu fais tout pour ne pas montrer qu’il a tapé dans le mille, et ça te fait chier de savoir qu’il a remarqué ton malaise de tout à l’heure dans la rue. Alors tu fais tout pour ne pas lui montrer, poses tes mains sur ses jambes pour jouer avec tes doigts, tout en baissant le regard. Sauf que ton comportement ne donne pas du tout l’impression que tu voudrais. Et puis, c’est Ethan, à qui tu as à faire là. T’as conscience qu’il te lâchera pas la grappe avec ça, surtout qu’il a raison et qu’il le sait … « Je faisais pas la tête … Commences-tu, le regard toujours sur tes mains. C’est juste … Je me disais que t’as de la chance d’avoir une mère qui t’aime autant … Voilà tout … Tu relèves la tête en direction d’Ethan, ton regard planté dans le sien. Si tu veux tout savoir, j’aurai bien aimé que ma mère me prenne dans ses bras aussi quand je rentrais chez moi ! Ajoutes-tu, plus sèchement sans vraiment le vouloir. C’est bon t’as eu ta réponse, on peut parler d’autre chose ? » Finis-tu toujours sur le même ton défensif. Tu reportes à nouveau ton regard sur tes mains, confuse. T’es peut-être allée un peu fort là, t’en as conscience, alors avant qu’il réagisse, tu reprends. « Pardon je … je crois que je commence à fatiguer … tu … je peux m’allonger un peu à côté de toi ? »

Tu culpabilises pas mal. T’arrive toujours à tout foutre en l’air quand il part d’une bonne attention. C’est pas la première fois que tu te montres agressive envers lui alors que ce n’est pas vraiment mérité. Au fond, est-ce qu’il mérite vraiment une telle réaction ? Pas sûre. Même pas du tout. Il a juste soulevé un point qui s’avère réel, un truc que t’as même pas été fichu de cacher correctement et qu’il a donc vu. Sûrement que tu dois t’en vouloir à toi-même, pour le coup. Et sûrement que tu vas encore plus t’en vouloir quand il va réagir, parce que forcément, qu’il va pas aimer. Ethan, il aussi impulsif que toi, bon, peut-être pas autant en y repensant, mais ouais, lui aussi à son caractère, et pas sûr qu’il va aimé la façon dont tu lui parles encore une fois. Il doit rien comprendre à tes sauts d’humeur, d’ailleurs, les yeux toujours fixés sur tes doigts, tu le vois déjà en coin se redresser, signe qu’il va t’envoyer sur les roses à coup sûr … Mais en fait, tu t’es encore une fois complètement gourée sur son compte. Ouais, t’as une fois de plus anticipé une réaction à tord, et tu le comprends quand il lâche un petit rire, mais aussi une réponse qui te fait lever un regard interrogateur dans sa direction au lieu de véritablement te soulager. Comment peut-il dire en à peine quelques minutes que sa mère t’ait déjà adopté ? Toi, tu sais que tu l’aimes déjà, la Madame Prewett. En si peu de temps, t’as compris qu’elle est tout ce dont tu as toujours rêvé d’une mère, à la fois aimante, douce, un brin autoritaire apparemment, mais qui a le mérite de prouver l’importance qu’elle voue à ses enfants. Mais c’est que toi, faut être capable de te supporter, et c’est pas donné à tout le monde. Peut-être que sur le coup elle n’a pas eu le temps de te cerner, mais quand elle le fera, elle perdra vite patience. Et ça te fait peur. Forcément, que ça te fait peur. T’es déjà certaine d’être tombée dans une merveilleuse famille que tu ne veux pas quitter, il n’y a qu’à voir les deux enfants …

La main qu’il pose sur la tienne te fait légèrement sursauter, tandis que tu as peine entendu la phrase qu’il vient de laisser en suspens … Mais juste assez pour comprendre où il veut en venir. Tu déglutis. Pas ça Ethan, tu sais comment ça va finir. Mais si. Il prononce les derniers mots, et tu déglutis une seconde fois. Ouais, tu l’as, lui. En soit, c’est quelque chose de banal, de l’avoir dans ta vie quand tu aurais un ami. Mais putain, pourquoi ça te fait ce foutu effet là ? Est-ce sa main chaude qui arrive tout de même à te donne des frissons ? Ou alors ses petits yeux émeraudes plantés sur toi ? Ou sa voix  … Sa voix qui te fait de plus en plus régulièrement cet effet particulier de papillon qui te chatouille le ventre, depuis la salle des trophées … Voilà qu’il se penche vers toi, avant de s’arrêter, piétinant ton espace vital et ça, c’est le signal. Ouais, le signal envoyé à ton coeur qui s’accélère, qui tambourine ta poitrine, qui augmente les pulsations de ton sang dans tes veines. Non, pas ça Ethan. Pourtant, tu le fais quand même, tu te rapproches, plus près encore, diminuant la faible distance qui vous sépare, et alors que vos nez se touchent, que tu sens cette putain de chaleur dans ton ventre, tu fermes les yeux et souries finalement, avant de répondre à la fois à sa question, mais aussi au geste qu’il t’a laissé le choix de continuer. « Je crois qu'on sait tout les deux ce qui se passera si on fait ça … » T’en as envie. Ouais, t’as cette putain d’envie qui brûle dans tes entrailles, qui te hurle de te laisser guider vers ses lèvres, de laisser basculer ton corps sur le sien … Mais tu peux pas faiblir comme la dernière fois, tu peux pas t'offrir une seconde fois au garçon, être vulnérable et sans défense par le désir de l'instant. C'est pas toi. Ailsa MacLean est forte. Ailsa MacLean est un bouclier ambulant. Ouais, t'es un peu comme un château fort qui ne laisse jamais personne traverser les grandes portes … Mais au fond c’est des conneries ça … T’es comme tout le monde. T’es même pire. Et puis … C'est Ethan en face de toi … Un allié … Alors … Tu mords tes lèvres … Et merde, c’est que t’en as putain d’envie … « Mais au fond … » Tu rouvres les yeux, plongeant tes prunelles dans celles d’Ethan… « On a aimé non ? » Puis mettant fin aux derniers millimètres qui te séparent de lui, tes lèvres se posent sur celles chaudes du garçon, te rappelant ce goût exquis que tu avais tant aimé la dernière fois, tandis que dans ton ventre, c'est une explosion de désir qui tu pousses à dégager ses jambes des tiennes pour venir le chevaucher …

C’était génial. Tu ne l’aurais pas dit comme ça, toi, mais ça définit plutôt bien la première et dernière fois que vous êtes tombés dans les bras l’un de l’autre. Enfin, la dernière … Qui ne l’est plus, visiblement. C’était génial ouais, et aujourd’hui, alors que vos lèvres se collent, que vos peaux se touchent, émettant une putain de chaleur partout en vous pour une seconde fois, tu sais que c’était pas juste un coup de chance, le genre qu’on savoure pour son exclusivité. Non, en fait, il y a quelque chose qui se passe entre vous, une espèce d’alchimie, une compatibilité sexuelle, comme certains aiment si bien dire. Si tu sais toujours pas d’où ça vient, en revanche, t’es maintenant persuadée que c’est lié au fait que tu ne sais pas te retrouver seule dans la même pièce que lui sans te sentir mal à l’aise, sans ressentir ces espèces de chatouillement dans ton ventre, sans avoir peur de déraper. Et déraper, autant dire que vous venez de le faire en beauté … Aucune résistance, aucune limite à ne pas franchir. Comme deux aimants, vous vous êtes attirés l’un à l’autre jusqu’à passer la frontière de votre espace vitale, et autant dire que tu en es parfaitement responsable. Au dessus de lui, tes jambes recroquevillées de part et d’autres d’Ethan, tu cherches à te rapprocher encore plus, mouvant sensuellement ton corps sous ses mains qui explore la peau de tes hanches, montant jusqu’à tes côtes en de douces caresses. Putain, ce que t’aimes ça. C’était vraiment pas qu’une impression la dernière fois. Ses doigts te rendent définitivement folle, alors que pour le moment, ils ne t’offrent que de chastes effleurement, tout comme ta propre main que tu balades sous son t-shirt tandis que tu poses doucement l’autre dans son cou. T’as bien remarqué à quel point il est sensible au touché, alors forcément que tu t’en donnes à coeur joie ... Quand une voix masculine se fait entendre au rez-de-chaussé, pour finalement, ne pas en porter un grand intérêt. « Ton père vient de rentrer je crois … » Souffles-tu, alors que tes lèvres effleurent encore celles d’Ethan, pour venir les embrasser à nouveau. T’as pas envie d’arrêter maintenant, et lui non plus visiblement. Ouais, autant dire que tu démarres déjà bien, dans ta nouvelle famille d'accueil … Mais au moins, on ne peut pas te reprocher de totalement ignorer le père d’Ethan, contrairement au garçon qui lui, ne réagit même pas …

Jusqu’au moment où l’on vient frapper à la porte de la chambre, ce qui te fait sursauter autant qu’Ethan qui cette fois, émet un grognement contre tes lèvres que tu détaches des siennes à contre-coeur. Si lui ne cache pas sa mauvaise humeur et sa frustration, toi, tu peines un peu à revenir à la réalité, lui jetant un regard un peu perdu tandis qu’il quitte le lit pour rejoindre la porte. Finalement, alors que tu prends conscience de ce qui se passe, tu imites ses gestes, remettant ton haut en place et tentant d’arranger tes cheveux que tu devines en total bordel, comme d’habitude quand tu te retrouves dans des situations un peu chaotique … Puis voilà que t’es prise d’une putain d’envie de rire. Tu sais même pas pourquoi, mais maintenant que tu as repris tes esprits, tu trouves la situation tellement hilarante que tu dois te retenir de ne pas éclater de rire pendant qu’Ethan ouvre la porte sur le quatrième membre de la famille que tu ne connais pas encore … Et putain … Tu lèves à peine les yeux vers Mr Prewett que ton fou rire silencieux se calme, constatant que tu ne te trompais pas tout à l’heure quand tu disais que la mère de ton ami a de bons goûts … Ce qui s’applique au genre humain aussi, apparemment … Immédiatement, c’est le même regard émeraude que son fils que tu remarques en premier chez l’ainé Prewett et qui te fait sourire bêtement, alors que tu écarquilles les yeux. Non, pas de remarques cette fois ! Déjà que t’as pas loupé Madame Prewett tout à l’heure, tu ne vas pas aller faire la même avec son mari. Bon, ce qui te fait revenir à la réalité, c’est la petite réplique d’Ethan que tu trouves tellement pathétique que l’envie de lui crier « Mon cul ! » te pousse à mordre nerveusement tes lèvres pour te retenir … Quand l’attention est tournée sur toi, ce qui te fait rougir comme une écrevisse quand le père demande s’il dérange. Encore une fois, tu trouve la réponse bien trop exagérée pour être vraie, mais là, t’es bien trop gênée pour rouler des yeux. S’il dérange ? Bah … Disons qu’il vous a juste un peu interrompu en plein réchauffement climatique … T’ose même pas penser à l’effet qui doit encore être très visible sous le pantalon d’Ethan, et ton teint rosi contrastant avec le reste de ta peau … D’ailleurs, quand celui ci vous présente, t’es incapable de dire s’il le papa Prewett l’a remarqué, mais en tout cas, la tonalité de son « Je vois » te laisse clairement penser qu’il vous a grillé. Putain. Y’a pas à dire, tu démarres vraiment bien ton séjour ici … « Bonjour Monsieur Prewett » parviens-tu à articuler dans un sourire timide alors que tu n’as qu’une envie, t’enfoncer dans le matelas ou devenir invisible. Mais tu te lèves tout de même, t’approchant d’Ethan et de son paternel en évitant de plonger ton regard dans le sien un peu trop captivant et lui tend ta main, alors que son invitation à le tutoyer te fait rougir de plus belle. « Oui bien sûr Monsieur Prewett … Comme vous voulez euh… Monsieur … Prewett … » Voilà, de quoi parfaitement passer pour une cruche …

Tu ne peux pas croire que vous aillez finalement remis ça une seconde fois avec Ethan, et qu’en plus, le paternel ait trouvé pile ce moment là pour débarquer dans la chambre de son fils. Enfin, heureusement que la porte était verrouillée, tu ne préfères même pas imaginer l’atmosphère embarrassante qui se serait installée s’il vous avait découvert en pleine séance de bouche à bouche et pelotage, laissant clairement deviner que vous ne comptiez pas en rester là … Autant dire que si tu es d’un naturel peu timide, là, tu aimerais simplement te cacher dans un trou de souris pour fuire la situation plutôt que de la vivre honteusement. Et puis, faut dire aussi que le père d’Ethan ne te met pas vraiment à l’aise, là, dans l’immédiat, avec ses petites remarques qui laissent clairement penser qu’il a tout bien compris. C’est limite si c’est pas écrit sur son front et qu’en plus il le fait exprès, t’sais. Bref, c’est certainement pas le genre de rencontre qui te faisait rêver, encore moins que tu imaginais …  Alors forcément que tu bafouilles et que t’es même pas capable de faire ce qu’il te demande. Parce ce qu’il a vraiment cru qu’après cette scène t’allais être capable de le tutoyer comme ça, tout naturellement, comme si que c’est ton pote ? Déjà que c’est un exploit que tu ne sois pas parti en courant, faut pas trop t’en demander non plus hein.

Mais voilà qu’Ethan change de sujet subitement pour ton grand soulagement. Ouais, tu comprends pas trop pourquoi il en vient à parler du dîner comme ça, l’air de rien, mais en fait tu t’en fous, si ça peut mettre fin à cette putain de situation gênante, tu veux bien qu’il parle de n’importe quoi tant que le sujet principal, c’est pas toi. Enfin, ça c’est ce que tu croyais, jusqu’à ce qu’il se lève … Instantanément, ton regard se braque sur le garçon quand il annonce vouloir préparer ta chambre, et si d’abord, tu fronces les sourcils, ton regard vire rapidement aux noirs quand il propose que vous fassiez connaissance, son père, et toi. Putain. T’es pas certaine d’avoir bien compris là. Il compte te laisser seule, toi, avec son père, après ces présentations légèrement embarrassante ? Il est quand même pas sérieux là ? Forcément, t’es incapable de dire quoi que ce soit, mais tu ne peux pas t’empêcher de le fusiller du regard tandis qu’il disparaît en dehors de la chambre, un dernier sourire qui laisse clairement deviner son petit jeu. Ouais, tu vas le tuer, c’est certain. Tu sais pas encore quand, ni comment, mais ce dont t’es sûre, c’est que tu lui réserves déjà une mort lente et douloureuse, à cet enfoiré !

Plus tard, pendant le dîner …

Assise à la table de salle à manger des Prewett, tu ne peux t’empêcher de lancer des regards assassins à celui qui est en face de toi. T’arrives toujours pas à digérer ce qu’Ethan a osé faire un peu plus tôt, te laissant totalement mal à l’aise avec son père, incapable d’aligner une phrase entière quand celui ci tentait de te tirer n’importe quelles infos sur ta petite vie qui avait si l’air de l’intriguer. Autant dire que t’as pas mis longtemps avant d’essayer de te sortir de cette situation, prétextant ne pas avoir encore visiter le séjour de la maison … Menteuse ! Mais au moins, ça a fonctionné, et vous avez rapidement quitter la chambre pour retrouver une pièce un peu moins confinée, et surtout, la compagnie de Madame Prewett et Dawn qui venait de descendre. Ouais, t’as tellement hâte de lui faire savoir que son plan n’a pas eu un véritable succès, mais en attendant, tu ne le lâches presque pas des yeux, cherchant à le déstabiliser au mieux par ton regard mauvais et insistant, tout en répondant aux questions que la mère Prewett te pose. « Alors comme ça Ailsa, tu as toujours été amie avec notre petit Ethan ? C’est étonnant qu’on ne t’ait jamais rencontré avant ... » Sournoisement, tu ne retiens pas un sourire en coin à l’entente du surnom que la mère d’Ethan vient d’utiliser pour parler de son fils, un regard rieur braqué sur lui comme un revolver. « Pour tout vous dire, on ne s’est pas toujours bien entendu avec Ethan, Madame Prewett. C’est que votre fils, même s’il est gentil, faut savoir le supporter, vous savez. Commences-tu, un peu sur le ton de l’humour, mais avec le principal but d’emmerder le Prewett. Mais oui, finalement on est devenus amis, et ça m’étonne aussi qu’il ne vous ait jamais parlé de moi … Quand te vient une idée … Un sourire malicieux sur les lèvres, tu t’avances discrètement sur ta chaise, puis tend ton pied vers la jambe d’Ethan que tu commences à caresser avec insistance sous la table. On est pourtant si proche, hein Ethan ? » Finis-tu, le regard pétillant d’espièglerie …

Ouais, tu sais parfaitement comment te venger de la petite fuite d’Ethan de tout à l’heure. C’est que tu comptes pas le lâcher de sitôt, d’avoir osé te laisser te démerder avec son père que tu ne connaissais que depuis cinq minutes. Si la première partie de ton plan, c’était de lui lancer des regards mauvais pour le mettre mal à l’aise et surtout lui faire comprendre que la guerre est déclarée, la seconde partie, elle, c’est de lui lancer une tonne de pics que, tu sais, risquent bien de le vexer. Bon, Monsieur ne se laisse pas faire, et tu ne lui réponds que d’un plissement d’yeux agrémenté d’un petit sourire forcé quand il lâche que tu n’es pas mal non plus dans le genre. Tu dois le retenir, le « Va te faire foutre » qui te chatouille les lèvres tant il veut sortir, mais à la place, tu reprends sur un ton tranquille … sauf que ce n’est qu’une introduction pour la suite qui s’annonce hilarante ! Le regard à présent plein de malice pointé sur le garçon, tu lances une question à l'apparence tout à fait banale, mais pourtant pleine de sens que tu fais exprès de laisser planer. Et si seulement tu t’étais arrêtée à ça ….  Mais non … T’es obligée de retenir un éclat de rire au sursaut du garçon lorsque ton pied rejoint sa jambe, que tu prends un malin plaisir de monter toujours plus haut pour arriver au niveau de son entrejambe, ne te préoccupant même pas du regard noir qu’il te lance. Il a voulu jouer ? Tu vas t’amuser …

Ton sourire fondant un peu plus ton visage alors que tu presses un peu plus ton pied entre ses cuisses, la surprise t’envahit quelques instants quand il te repousse assez violemment. Tu ne reviens pas à la charge, du moins pas tout de suite. Mais Ethan lui, si. C’est d’ailleurs à ton tour de froncer les sourcils, le regard sombre, quand il annonce que tu as oublié de dire qu’il t’a aidé à tenir sur un balai, ce à quoi tu ne peux pas retenir une remarque clairement ironique. « T’as surtout oublié de m’apprendre à ne pas tomber du balai, hein ? »  Ouais, tu fais allusion à ta chute du début d’année. Enfin, ta chute … Celle dont il veut te laisser croire, sauf que toi, t’en es pas convaincue, et t’as des bonnes raisons. Ouais, t’es persuadée qu’il te cache quelque chose, tu l’as en travers de la gorge, et encore une fois, tu ne cherches même pas à le cacher. Fini de sourire, tes yeux ne sont plus que deux flingues à nouveau braqués sur lui, tandis que son père ne lui laisse pas le temps de répondre à ta provocation et te demande si tu t’intéresses au Quidditch. « J’aime surtout tout ce qui bouge, l’action, l’adrénaline, toutes ces genres de choses qu’on retrouve dans le Quidditch ! » Réponds-tu  en revenant à la charge, plus fort cette fois, remontant plus rapidement ton pied sur sa jambe, sauf que là, ce n’est pas Ethan que tu vois réagir, mais son père … Putain … T’as réussi à te gourer de jambe ... « Oups » Ne trouve-tu qu’à murmurer, alors que tu récupères ton pied sous ta chaise, t'enfonçant au plus profond dans l’assise ...

T’as honte. Tellement honte de ce que tu viens de faire. Fallait forcément que ton petit jeu se retourne contre toi et qu’en plus, t’attire clairement l’intention de tout le monde. Bah ouais, pourquoi la jouer discrète hein ? C’est tellement plus drôle de te vendre limite en l’écrivant sur ton front, que tu viens délibérément de faire du pied au père d’Ethan. Enfin, c’était pas voulu, heureusement d’ailleurs ! Mais quand même, la honte quoi ! Tu sais plus où te mettre. Tu vires au rouge pourpre, tandis que t’as qu’une envie, c’est de rouler sous la table et que plus personne ne te regarde. Eh bien sûr, faut que l’autre andouille se marre ! Ca, ça va tout seul hein ! Tu lui jettes un regard plus noir que jamais en serrant très fort ta mâchoire, mais ça ne suffit pas à le faire arrêter. Pff, il rigolera moins quand tu te vengeras, t’en as pas fini avec lui. Mais en attendant, c’est Monsieur Prewett qui en rajoute une couche avec sa réplique sûrement censée te rassurer mais qui ne fait que te mettre encore plus mal à l’aise. T’arrive même pas à rire quand il appelle Ethan par l’intégralité de son nom parce que tu devines très bien qu’il y a une arrière pensée derrière. Ouais, il a compris que la personne visée était son fils, ça se sent à dix kilomètres. Puis si on ajoute ça à son sous-entendu d’un peu plus tôt, dans la chambre, ouais, aucun doute qu’il vous a grillé. C’est tout toi ça, t’arrives toujours à te faire remarquer n’importe-où où tu passes …

Forcément, après ça, tu te fais toute petite. Ethan, tu le laisses tranquilles, si ce n’est lui lancer des petits regards mauvais de temps en temps, et tu n’ouvres là bouches que pour répondre aux questions de Monsieur ou Madame Prewett, dont certaines parviennent à te mettre mal à l’aise. T’as pas de réelles gênes d’habitudes pour parler de toi. C’est d’ailleurs bien un truc propre à ta personnalité ça, de savoir parler de tout et n’importe quoi. Mais là, avec les parents d’Ethan, il y a quelque chose, tu ne sais pas quoi exactement, qui fait que la moindre chose qu’ils essaient de savoir sur toi t’embarrasse. Peut-être bien à cause de la relation ambigu que tu entretiens avec leur fils, et que ça te donne l’impression de passer un interrogatoir, va savoir … D’ailleurs, tu remarques que celui-là se tient tranquille depuis quelques minutes maintenant, ce qui t’étonne assez. Ouais, c’est un peu un comble de dire ça sachant que c’est toi qui l’as cherché en premier, m’enfin bon. Ca t’empêche pas de plisser les yeux en lui jetant un petit regard suspect, quand il finit par se délier la langue. Tu sais pas si c’est pour réagir à ton regard, mais en tout cas, ça suffit à te faire grimacer. « Avec ton appétit de moineau là ? Je crois pas non … Puis tu te tournes vers sa mère. Ah oui, madame Prewett, j’en profite aussi pour vous signaler qu’Ethan ne mange vraiment pas beaucoup, il me semble que c’est pas très bon pour sa croissance … » Termines-tu, en adressant un sourire satisfait au garçon, sachant très bien que tu viens certainement de lui offrir les réprimandes de sa mère. « Comment ça tu ne manges pas assez Ethan ? Je ne t'ai pas assez répété que si tu veux bien grandir et devenir un homme tu dois bien te nourrir ? »

Tel un chat qui retombe sur ses pattes, t’as réussi à retourner la remarque d’Ethan contre lui, et t’en es entièrement satisfaite. Tu souris à pleines dents en passant ton regard du garçon qui lui, te fusille du regard, à sa mère, tandis que celle ci ne tarde pas à lui offrir la petite réprimande que tu espérais tant. Forcément, la remarque purement maternelle t’amuse à tel point que tu dois te retenir d’éclater de rire, et tu adresses un regard taquin à Ethan qui laisse clairement penser à un avertissement. S’il veut jouer, toi aussi ! De vous deux, c’est clairement toi l’estomac sur pattes, même si tu n’aimes pas l’entendre dire. Mais pourtant, et contrairement à ce que tu viens de dire à Madame Prewett, son fils n’a aucun soucis avec la nourriture. Même si par rapport à toi, il mange vraiment très léger, ça ne fait aucun doute qu’il ingurgite tout ce dont il a besoin pour sa croissance. Mais ça, tu t’en fous n’est ce pas ? Tout ce que tu voulais toi, en disant cela, c’était monter gentiment sa mère contre lui pour qu’il se tape bien la honte et que toi, tu puisses bien en rire. Et à la remarque plaintive du jeune homme, tu constates que la mission est réussie. Sauf que ça te coince soudainement entre un reste de satisfaction et un début d’irritation.

Ton sourire s’efface, tandis que tu écarquilles les yeux. Tu crois rêver. Alors comme ça il t’accuse d’être la responsable de tout ce cirque ? Ca te plait pas, parce que s’il ne t’avait pas fait un mauvais coup en te laissant seule avec son père un peu plus dans la soirée, tu n’aurais pas cherché à te venger. « Moi je te cherche ? T’exclame-tu sans laisser personne le faire avant toi. Je rêve ! Jamais je n’oserai faire une chose pareille, Madame Prewett ! Bon ça, c’est clairement un mensonge, bien sûr que c’est ton genre, et c’est surtout ce que t’es en train de faire depuis le début, mais faut bien que tu te défendes comme tu peux. Vous l’avez bien entendu, c’est lui qui essaie de me mettre mal à l’aise depuis le début du repas ! » Finis-tu, faussement outrée, alors que tu tournes à nouveau le regard vers Ethan. Et toc ! Ouais, on dirait clairement deux gamins là, à vous chamailler pour des broutilles, et pourtant, quand Madame Prewett reprend, ta satisfaction revient presque au galop. « Ethan Robin Prewett, parles mieux que ça s’il te plait ! Et tiens toi bien, tu vas bientôt disparaître sous la table ! »